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Les régimes

douaniers économiques

LES AVANTAGES DES REGIMES ECONOMIQUES


Définition

Un régime douanier correspond à la situation douanière d'une marchandise


tierce ou communautaire et doit être distingué de la procédure douanière
c'est-à-dire des modalités de dédouanement des marchandises. Dédouaner des
marchandises c'est leur attribuer un régime douanier mais ce dédouanement
peut être effectué selon des modalités différentes (procédures de droit
commun, procédures simplifiées).

Au sein des différents régimes douaniers, il existe des régimes particuliers


dénommés régimes douaniers économiques. L'intitulé générique de ces
régimes, au demeurant fort variés, renvoie à leur finalité et reflète leur
particularité : ce sont des régimes qui ont vocation à favoriser les entreprises
communautaires et qui s'efforcent, par leurs différentes variantes et modalités,
de répondre aux besoins des opérateurs.
Définition

REGIME DOUANIER ≠
PROCEDURE DOUANIERE (procédures de droit commun
ou à domicile
OBJET DES REGIMES ECONOMIQUES :

Favoriser l'activité économique des entreprises


installées dans l' UNION EUROPEENNE

→ faciliter les approvisionnements


→ assurer la rentabilité de la production sur place
→ répondre aux attentes des opérateurs
→ éviter que les droits et taxes soient un frein
→ éviter que certaines mesures de contrôle du commerce extérieur soient
un frein
→par voie de conséquence, renforcer l'attractivité des structures logistiques
Les catégories de REC

Les régimes économiques douaniers peuvent être classés en trois grandes


catégories correspondant aux différentes activités de l'entreprise :

- activité de stockage : entrepôt

- activité de transformation : perfectionnement actif, transformation sous douane,


perfectionnement passif

- activité d'utilisation : admission temporaire.


A quoi servent les régimes douaniers économiques ?

Les régimes douaniers économiques ont vocation à placer


les entreprises communautaires dans la meilleure position afin d'affronter
la concurrence internationale. Ils ont une double finalité, financière et économique :

- Une finalité financière :

Ce sont des régimes suspensifs de droits et taxes qui permettent d'importer des
marchandises non communautaires sans acquitter de droits et taxes, cette suspension
devenant définitive pour les marchandises qui sont ensuite ré-exportées. Ils permettent
également la dispense des obligations qui prévalent normalement en matière de politique
commerciale.

A l'exportation, le perfectionnement passif permet également d'apporter un avantage


compétitif aux produits communautaires exportés, transformés, puis réimportés.
A quoi servent les régimes douaniers économiques ?

- Une finalité économique :

Ils concernent tous les types d'activité effectuées par les entreprises en leur permettent
de stocker, transformer ou utiliser des marchandises non communautaires hors-taxes.
Ils s'efforcent, par leurs différentes variantes et modalités, de s'adapter
aux besoins des entreprises car ils peuvent être utilisés à tous les stades
des activités industrielles et commerciales.
(recherche, développement, stockage, production, sous-traitance, prospection,
distribution...).
Quelles sont les bases légales des régimes
douaniers économiques ?

Dispositif juridique communautaire harmonisé qui permet de bénéficier,


sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne,
de dispositions réglementaires uniformes.

* Bases légales communautaires :

- le code des douanes communautaire (CDC) :


règlement (CE) n°2913/92 du Conseil du 12 octobre 1992 ;

- les dispositions d'application et ses annexes (DAC) :


règlement (CE) n° 2454 de la Commission du 2 juillet 1993.

- Des «lignes directrices », publiées au JOCE (série C), sont, en outre,


destinées à expliquer et illustrer certaines dispositions réglementaires.
Quelles sont les bases légales des régimes
douaniers économiques ?

Bases légales nationales :

Parallèlement à ces dispositions douanières communautaires, s’appliquent des


dispositions fiscales, reprises dans le code général des impôts (C.G.I.) qui
permettent de compléter le dispositif juridique communautaire et notamment
de suspendre la TVA (le code des douanes ne suspend en effet que les droits
de douane et les droits assimilés)
Comment fonctionnent les régimes
douaniers économiques ?

Schéma type de fonctionnement :

- demande/autorisation de régime économique


- mise en place, par le titulaire ou son représentant, d’une garantie
des droits et taxes suspendus (décautionnement possible pour les OEA)
- placement des marchandises sous le régime
- séjour sous le régime

- apurement du régime, par l’attribution d’une destination douanière autorisée


L'entrepôt douanier

L'entrepôt douanier permet le stockage pour une durée illimitée des marchandises
non communautaires en suspension des droits et taxes et des mesures de politique
commerciale ou assimilées. Il permet donc à l'opérateur :
- de disposer en permanence d'un stock de marchandises non communautaires
Hors-taxes ; ;

- de bénéficier d'un gain de trésorerie important, le délai de stockage étant


Illimité ;

- de ne pas acquitter les droits et taxes quand la marchandise est réexportée sur un
pays tiers à l'Union européenne ;

- d'optimiser son dédouanement grâce à l'intégration, en une seule décision


administrative, de l'acheminement des biens et de leur stockage sous douane.
L'opérateur peut également solliciter le bénéfice d'une éventuelle procédure
simplifiée de dédouanement.
Le perfectionnement actif

Le perfectionnement actif est destiné à implanter et maintenir des activités de


transformation dans l'Union européenne en permettant d'importer en suspension
de droits et taxes des marchandises non communautaires, de les transformer HT
puis de les réexporter sous forme de produits compensateurs hors de l’Union
Européenne. Il présuppose donc l' intention de réexporter.

Il permet aux opérateurs de bénéficier d'un approvisionnement hors droits et taxes pour
élaborer des produits à prix compétitif destinés aux marchés tiers. Il n'interdit pas à un
titulaire de ce régime de fabriquer ces produits avec des marchandises communautaires
qui pourront être utilisées hors taxe avec les marchandises tierces sous réserve d'être
reprises dans la comptabilité-matière du régime.
Quelles sont les principales options
du perfectionnement actif ?

Une taxation souple :

Bien que le régime du perfectionnement actif suppose une ré-exportation des


produits compensateurs, la mise en libre pratique en suite de ce régime n'est pas
interdite sous réserve du paiement d'intérêts compensatoires. L'opérateur dispose
d'un choix en matière de taxation en fonction de ses intérêts (réduction du coût des
droits de douane) :

- la taxation de droit commun (article 121 du CDC) : effectuée sur la base des
éléments pris à l'importation appréciés au jour de leur placement sous le régime.
Si les marchandises d'importation pouvaient bénéficier d'une taxation
préférentielle (origine, application de la réglementation de la destination
particulière aux marchandises d'importation), celle-ci peut s'appliquer ;

- la taxation dérogatoire (article 122 du CDC) : effectuée sur la base des produits
finis ou compensateurs :
Quelles sont les principales options
du perfectionnement actif ?

- taxation des produits compensateurs secondaires (déchets) à leur droit


propre s'ils sont repris à l'annexe 75 des DAC ;

- taxation comme en matière de destination particulière si les produits finis


sont éligibles à une DP aux conditions propres de ce régime (autorisation...). Les
produits compensateurs sont alors taxés au taux correspondant à la destination
particulière mais doivent être affectés à cette destination ;

- taxation comme en matière de transformation sous douane si les produits


compensateurs ont été obtenus à partir de marchandises tierces qui auraient pu être
placées sous le régime de la transformation sous douane ;

- taxation au bénéfice d'une franchise de droit à l'importation si les


produits compensateurs avaient pu bénéficier de cette franchise s'ils avaient été
importés directement d'un pays tiers au lieu d'être mis sous PA.
La transformation sous douane

Le régime de la transformation sous douane permet aux entreprises :

- de mettre en œuvre sur le territoire douanier de l’Union européenne (dans leurs
locaux ou chez leurs prestataires, sous-traitants) des marchandises non
communautaires pour leur faire subir des opérations qui en modifient l'espèce ou
l'état sans qu'elles soient soumises aux droits de douane et à la TVA (ni aux
mesures de politique commerciale) ;

- de payer ensuite les droits à l'importation au taux applicable aux produits


transformés résultant de ces opérations, lorsque les biens sont mis à la
consommation.
La transformation sous douane

La transformation sous douane a un double objectif :

La correction d'une anomalie tarifaire :


Les taux de droits de douane sur les produits manufacturés sont en général plus élevés
que ceux sur les matières premières ou produits semi-finis. Cela peut ne pas toujours être
le cas. Ces anomalies tarifaires rendent plus économique l'importation des produits finis
obtenus hors de l'Union Européenne plutôt que l'importation de matières premières en vue
de produire dans l'UE. La transformation sous douane permet de corriger les conséquences
économiques négatives d'une stricte application du tarif à certaines marchandises.

La mise aux normes techniques :


La transformation sous douane permet également de mettre en conformité aux normes
techniques certains produits sensibles avant dédouanement.
Quels sont les avantages de la transformation sous
douane

Dans le cas d'une anomalie tarifaire :


Bénéficier d'un coût de droits de douane moindre et préserver une activité sur le
territoire communautaire car du fait d'une anomalie tarifaire, il est plus intéressant
d'importer le produit fini que de le fabriquer sur le territoire communautaire

Dans le cas d'une mise aux normes :


Faciliter l'importation de marchandises sensibles.

Dans le cas d'un brevet à protéger :


Conserver le savoir faire sur de la technologie avancée (intelligence économique)
Le perfectionnement passif

Le perfectionnement passif permet à une entreprise de faire réaliser une production


dans un pays tiers à partir de marchandises communautaires préalablement exportées
et de bénéficier, au retour, d’une taxation préférentielle (exonération totale ou partielle
de droits de douane).

Le perfectionnement passif permet également d'envoyer hors de l'Union européenne


des matériels en vue de leur réparation, d'une remise en l'état, d'une mise au point ou
d'un remplacement par un échange standard.
Quels sont les avantages du perfectionnement passif ?

- bénéficier de coût de main d'œuvre plus avantageux ;

- s'implanter économiquement dans les pays concernés par un accès privilégié ainsi
négocié à ces marchés tiers où les droits de douane sont prohibitifs ;

- favoriser l'utilisation de marchandises communautaires ;

- bénéficier d'une exonération totale ou partielle de droits et de TVA sur les marchandises
ré-importées en suite de perfectionnement passif.
Quelles sont les principales options
du perfectionnement
passif ?
Pour les droits de douane, il existe, au choix de l'opérateur,
deux méthodes de taxation :

La taxation sur la plus-value permet de taxer aux droits de douane uniquement la plus-value,
c'est-à-dire le coût du perfectionnement et des matières premières fournies à l'étranger.
Son but est de simplifier la taxation et rendre le régime plus attractif.
A défaut, la taxation différentielle permet d'acquitter uniquement la différence entre
les droits de douane dus sur les marchandises transformées réimportées et ceux dus sur
les marchandises préalablement exportés en les considérant comme importés du pays considéré.

Pour la TVA :
Lors de la réimportation dans un même État membre, la base de taxation à la TVA est
constituée par la facture du prestataire étranger (+ les droits de douane).

Il y a donc taxation sur la plus-value.


Quelles sont les particularités du
perfectionnement passif pour réparation ?

Le système des échanges standard :

Dans le cadre de la réparation, le système des échanges standards permet de substituer


au produit communautaire exporté pour réparation (qui reste alors à l'étranger) un produit
de remplacement non communautaire. Celui-ci doit être dans le même état (usagé) que
le produit exporté, susceptible d'être réparé et équivalent.

La taxation à la ré-importation :

Réparation gratuite (dans le cadre d'une garantie ou en raison d'un vice de fabrication) :
exonération totale de droits de douane et de TVA.
(S'il s'agit cependant de produits de remplacement neufs dans le cadre d'échange standard,
la TVA est due.)

Réparation à titre onéreux : les droits de douane sont dus sur la valeur de la réparation
(cf. facture du prestataire). Le taux est celui applicable aux produits transformés. La TVA est due.
L'admission temporaire

L'admission temporaire permet à une entreprise de disposer hors-taxes d'une marchandise


non communautaire importée qui ne lui appartient pas, mais dont elle a besoin pour son activité.
Le régime est accordé à la personne qui utilise, ou fait utiliser sous sa responsabilité,
les marchandises.

Les marchandises non communautaires importées doivent être identifiables et destinées à


certaines utilisations fixées par une liste limitative (exposition, usage professionnel, essai, etc).
Elles doivent être, en suite de leur utilisation, réexportées hors de l'Union européenne, en l'état
au bout de 24 mois, prorogeables si nécessaire pour permettre la réalisation du motif d'utilisation.
Admission temporaire en exonération totale ou partielle ?

L’admission temporaire en exonération totale des droits et taxes peut être accordée
lorsque le motif d’importation temporaire correspond aux motifs prévus aux
articles 555 à 577 des DAC (notamment les matériels professionnels, le matériel
pédagogique et scientifique, les échantillons, les marchandises soumises à des essais,
les objets d'art, de collection ou d'antiquité exposés pour être vendus, etc).

Si aucun des motifs cités ne peut être retenu (ou si les conditions ne sont pas remplies),
la douane a la possibilité d’accorder une admission temporaire en exonération totale
pour une période de moins de 3 mois, à titre exceptionnel ou pour une situation particulière
sans incidence sur le plan économique.

Enfin, si l’admission temporaire en exonération totale ne peut être retenue,


il reste la possibilité d’accorder une admission temporaire en exonération partielle
(art 142 du CDC).
La TVA est payée lors du placement sous le régime et les droits de douane garantis.
Lors de la réexportation, les droits de douane sont payés sur la base de 3 % de leur
montant par mois d'utilisation.
Quelles sont les principales options
de l'admission temporaire ?

Vente possible :

Un assouplissement du régime autorise, dans le cadre d'une manifestation ouverte au public


dont le but principal n'est pas la vente des marchandises exposées, les ventes effectuées à titre
accessoire.

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