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æI N T RO D U C T I O N GE N ERALE

LES MISSIONS DE L’ADMINISTRATION DES DOUANES

Le service des douanes est un service public administrative à


caractère essentiellement et traditionnellement fiscal. Il lui est
cependant dévolu de plus en plus un rôle économique de soutient à la
production nationale et de contrôle des échanges commerciaux
internationaux.
Les missions de la douane peuvent ainsi être classées en
mission traditionnelle et en une mission nouvelle.

1- LES MISSIONS TRADITIONNELLES

Traditionnellement dans le cadre de relations économiques


internationales quasi inexistantes, du fait du développement
d’économie nationale fermée, l’activité douanière a visé trois
objectifs :

1- 1- LA MISSION FISCALE

Elle consiste à la perception de recettes sous forme de droits


et taxes sur les marchandises importées et exportées au profit du
budget national.
Cette mission jadis primordiale dans notre pays (les recettes
douanières pouvant représenter 75% du budget national) reste encore

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prépondérante compte tenu du niveau actuel du développement du
pays.
Au titre de cette mission, la lutte contre la fraude doit être signalée.

1- 2- LA PROTECTION DU MARCHE INTERIEUR

Pour atteindre cet objectif, le service des douanes mettait en


place une fiscalité calculée destinée à protéger le marché national
contre les importation de marchandises d’origine étrangère
concurrentielle des produits nationaux et contre les exportation de
produits nationaux d’importance vitale ou stratégique.

1- 3- LE CONCOURS APPORTE À D’AUTRES


ADMINISTRATIONS

De par sa présence permanente aux frontières nationales et sa


compétence en matière fiscale, l’administration des douanes est
sollicitée et obligée par les règlements d’apporter son concours à
d’autres administrations et services de l’Etat dans l’application de leur
réglementation.

A ce titre il peut être cite la perception des droits et taxes au


profit de la chambre de commerce, de la direction générale des impôts,
du conseil burkinabé des chargeurs, de l’office nationale du
commerce…

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L’administration des douanes apporte aussi son concours dans
l’application des réglementations du commerce extérieur et des
changes, d’agriculture et d’élevage, de la culture, de la défense et de la
sécurité…

2- LA NOUVELLE MISSION DE LA DOUANE

L’évolution actuelle des relations économiques et


commerciales internationales est caractérisée par deux aspects :
- la mondialisation de par la libéralisation totale des échanges
commerciaux d’une part,
- la volonté politique manifeste d’intégration économique
régionale ou sous régionale d’autre part.

Ces deux aspects des échanges commerciaux internationaux


impliquent un désarmement tarifaire de plus en plus accentué. De ce
fait, le rôle de l’administration des douanes consiste moins à protéger
le marché intérieur qu’à faciliter et soutenir la production nationale
dans le cadre d’échanges commerciaux internationaux de plus en plus
globalisées et concurrentiels.
Pour ce faire, par des procédures juridiques qualifiées de régimes
douaniers, le service des douanes met en œuvre une véritable politique
de soutient et d’incitation de la production économique nationale. Ce
soutient est apporté aux secteurs d’activité tels que : le transport, le
stockage en vue du ravitaillement du pays, l’utilisation en l’état du
produit et équipement en vue de l’exécution d’opération précise, en fin
la transformation c’est à dire l’usinage et l’ouvraison de matière
première et d’intrants aux fins d’obtention de produits finis.

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LES REGIMES DOUANIERS

Le régime douanier est la situation juridique dans laquelle un


importateur ou un exportateur peut placer sa marchandise en fonction
de ses besoins.
Il convient de retenir que :
- les régimes douaniers existent tant à l’importation qu’à
l’exportation.
- Importer c’est faire entrer des marchandises d’origine et de
provenance étrangère sur le territoire douanier national.
- Exporter c’est faire sortir des marchandises d’origine nationale
ou nationalisées du territoire douanier national.
Au terme du code et du tarif des douanes, il fait distinction
entre trois régimes douaniers :
- les régimes de droit commun.
- les régimes particuliers.
- les régimes suspensifs dits régimes économiques.

1- LES REGIMES DE DROIT COMMUN

Il s’agit de la mise à la consommation de marchandises


d’origine étrangère importées et de l’exportation en simple sortie de
marchandises nationales ou nationalisées aux conditions normales du
code et du tarif des douanes. Dans ces deux cas, les produits qui en
bénéficient acquittent en totalité les droits et taxes dont ils sont
réglementairement passibles.

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2- LES REGIMES PARTICULIERS

Ce sont des régimes d’exception aux régimes de droit


commun. Au plan fiscal, les marchandises qui en bénéficient sont
soumises à une taxation privilégiée : taxation réduite ou franchise
totale (exonération) des droits et taxes normalement dus.
A titre d’exemple, il peut être cité les franchises
diplomatiques, les régimes des entreprises et industries
conventionnées.

2- LES REGIMES SUSPENSIFS OU REGIMES


ECONOMIQUES

Ces régimes dont l’objectif économique a été déjà évoqué


permettent de suspendre l’application des droits et taxes sur les
marchandises suivantes :
- les marchandises non destinées au marché national : c’est le cas
des marchandises en transit ordinaire externe ou en transit
international.
- Les marchandises non destinées dans l’immédiat au marché
national jusqu’au moment de leur mise à la consommation
effective : il s’agit de marchandises en transit national destinées
ultérieurement au marché national et de marchandises
d’entreposage.
- Les marchandises non exportées à titre définitif : la suspension
de l’application des droits et taxes est provisoire puisque

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temporaire. En effet les droits et taxes deviennent exigibles dès
la fin du délai accordé au régime.
Les régimes économiques ou régimes suspensifs constituent
l’objet du présent cours.

GENERALITE SUR LES REGIMES ECONOMIQUES

1- OBJECTIFS ET INTERETS DES REGIMES


ECONOMIQUES

Initialement, les régimes suspensifs s’analysaient en des


procédures de suspension provisoire de l’acquittement des droits et
taxes d’importation et d’exportation sur des marchandises (produits et
matériels). Cette suspension devait permettre la réalisation
d’opérations commerciales ponctuelles telles que les foires, les
expositions, les réparations ou même le tourisme.
De plus en plus, la finalité économique des régimes suspensifs
s’est accentuée. La suspension des droits et taxes est considérée sous
l’angle d’un véritable moyen de stimuler l’activité économique. C’est
ainsi que ces régimes désignés désormais régimes économiques sont
un soutient à diverses activités telles que le transport, le stockage et le
ravitaillement du pays de même que l’exécution de grands travaux
d’infrastructure et d’aménagement du territoire.
Ces régimes permettent enfin de soutenir l’activité des
industries face à la concurrence étrangère en rendant leurs produits
fabriqués compétitifs.

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La mise en œuvre de ces régimes obéit à un certain nombre de
principes et de mesures réglementaires qui en sont les conditions
d’obtention et les obligations découlant du bénéfice du régime
considéré. On peut parler en ce sens du mécanisme des régimes
économiques.

2- LE MECANISME DES REGIMES ECONOMIQUES

Il s’articule autour de quatre points essentiels :

2-1- LA SUSPENSION TOTALE OU PARTIELLE DES DROITS


ET TAXES D’IMPORTATION OU D’EXPORTATION :

Il s’agit d’une mesure fiscale à caractère provisoire et


temporaire. En effet les droits et taxes suspendus deviennent exigibles
en fin du régime c'est-à-dire en fin de délai accordé au régime.

2- 2- LA SOUSCRIPTION D’ENGAGEMENTS ET
D’OBLIGATIONS :

Le bénéficiaire du régime économique s’engage à remplir les


conditions qui s’y rapportent d’où des obligations et des sanctions
éventuelles de leur non respect. Il s’agit de conditions telles que le
respect du délai accordé, de celui de l’exécution de l’opération
autorisée, du lieu de déroulement de l’opération…

2- 3 - LA PRODUCTION D’UNE GARANTIE FINANCIÈRE :


LA CAUTION

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Pour s’assurer du déroulement régulier de l’opération de
régime économique et compte tenu des risques réelles encourues
par le trésor public, l’administration des douanes exige du
bénéficiaire la production préalable d’une garantie financière
désignée caution. Cette garantie est de nature, soit bancaire, soit
une consignation, soit personnelle.
Le montant varie selon les risques encourus en fonction de
l’opération de régime économique et en rapport avec le montant des
droits et taxes suspendus ou la valeur des marchandises. Dans certains
cas (transit international et entrepôt réel) une dispense de caution est
accordée. Quelqu’en soit la forme, la caution en matière douanière est
qualifiée de solidaire du bénéficiaire du régime désigné principal
obligé ou encore soumissionnaire.

3- 4- L’OBLIGATION DE RÉGULARISATION DE
L’OPÉRATION DU RÉGIME ÉCONOMIQUE :
L’APUREMENT

Cette formalité s’entend de l’obligation qui incombe au


soumissionnaire et à sa caution d’accomplir dans les délais prescrits
les formalités règlementaires par lesquelles il est mis fin à l’opération
de régime économique. Cette fin intervient notamment après
assignation à la mise d’une des destinations douanières autorisées
règlementairement. Cette formalité doit être contrôlée par le service
des douanes compétent. Elle aboutit à la décharge (mainlevée) du

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principal obligé et de sa caution des engagements pris vis-à-vis de
l’administration des douanes.
Ce schéma du déroulement des opérations de régime
économique est matérialisé par un document juridique obligatoire qui
en est le support : l’acquit à caution.

3- L’ACQUIT à CAUTION OU DECLARATION


SOUMISSION

Ce document est prévu aux articles 88 à 94 inclus du code des


douanes burkinabé et 102 à 104 inclus du code des douanes UEMOA.
Il s’agit précisément de la déclaration en douane sous
couvert de laquelle se déroule chaque opération e régime économique.

3-1- LES DIFFÉRENTES SORTES D’ACQUIT À CAUTION

3-1-1 En matière de transit


La déclaration de transit ordinaire : IM8
La déclaration de transit ordinaire routier : TRIE. CEDEAO ; (S9)
La déclaration de transit ordinaire par fer : D8
La déclaration de transit ordinaire aérien intitulée Manifeste acquit
La déclaration de transit internationale par fer : TIF
La déclaration de transit internationale aérien : Manifeste acquit.
La déclaration de transit inter Etats : TRIE CEDEAO

3-1-2 En matière d’entrepôt


Il s’agit des :

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Déclarations d’entrée en entrepôt de stockages : IM7
Déclarations d’entrée en entrepôt industriel : IM7 EI

3-1-3- En matière d’admission temporaire : La déclaration IM5.

3-1-4 - En matière d’exportation temporaire : La déclaration EX2

3-1-5 - En matière de réexportation en sus de régime économique :


La déclaration

EX3.
3-2- CONTENU ET CARACTÉRISTIQUE DE L’ACQUIT À
CAUTION.

L’acquit à caution est constitué par une déclaration en douane


ordinaire (détaillée, au sommaire) et une soumission cautionnée d’où
sa qualification de déclaration soumission.
De part son caractère de déclaration en douane, l’acquit à caution
reprend tous les éléments obligatoires relatifs à la marchandise :
valeur, origine, quantité, poids, espèce…
La soumission comporte les engagements souscrits en vers
l’administration des douanes par le principal obligé et sa caution.
Enfin l’acquit à caution reprend certaines conditions du déroulement
de l’opération : délai de route, itinéraire à suivre en matière de transit,
ensuite opération à exécuter, lieu d’utilisation de la marchandise en
matière d’entrepôt ou d’admission temporaire…

4- LES DIVERS REGIMES ECONOMIQUES

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Il s’agit à l’importation des régimes de transit, d’entrepôt et
d’admission temporaire.
A l’exportation sont retenues l’exportation temporaire, le drawback, et
l’exportation préalable.

4-1-LE TRANSIT
Il autorise et permet le transfert par route, par fer, par air et
même mer dans certains pays, d’un bureau de douane sur un autre, de
marchandises en suspension totale des droits et taxes de douanes ainsi
que des prohibitions et autre mesures économiques et commerciales.
Ces marchandises sont destinées soit au Burkina Faso, soit à des pays
voisins auxquels cas elles ne font que traverser le territoire douanier
burkinabé.

4-2 - LE RÉGIME D’ENTREPÔT


Il est fait distinction entre l’entrepôt de stockage et l’entrepôt pour
transformation.

4-2-1- L’entrepôt de stockage


Ce régime permet le stockage sur le territoire douanier
national de marchandises étrangères sans les soumettre aux droits et
taxes de douane. Par une sorte de fiction juridique, elles sont
considérées comme étant hors du territoire douanier.

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A l’inverse il est prévu au plan légal le stockage de marchandises
nationales à destination de l’étranger.

4-2-2- L’entrepôt pour transformation : l’entrepôt industriel


Sous ce régime, il autorisé à des unités industrielles non seulement
de stocker des marchandises (essentiellement des matière 1res ), mais
aussi et surtout de posséder à leur ouvraison ou usinage, afin de
fabriquer des produits finis, dans les mêmes conditions fiscales qu’en
entrepôt de stockage.

4-3-L’ADMISSION TEMPORAIRE
Le régime d’admission temporaire s’analyse à l’importation
temporaire en suspension des droits et taxes d’entrée de marchandises
destinées soit à être utilisé en l’état en vue de l’exécution des
opérations telles que les essais, réparations ou l’exécution de grands
travaux d’infrastructures, d’équipement et d’aménagement du
territoire. Ce régime autorise aussi l’importation de matière 1 re,
d’intrants ou de composants aux fins d’usinage, d’ouvraison,
d’assemblage ou de complément de main d’œuvre pour l’obtention de
produits finis

4-4-L’EXPORTATION TEMPORAIRE
Il s’agit du régime accordé aux marchandises nationales ou
nationalisées qui sortent et qui sont susceptibles de revenir.
L’exportation temporaire est accordée à ces marchandises, soit pour
un retour en l’état (cas de marchandises expédiées à l’étranger pour

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exposition, foire…), soit pour un retour après ouvraison, complément
de main d’œuvre ou simplement réparation.
Il s’agit donc d’un régime inverse de l’admission temporaire.
Au plan fiscal, il est accordé la suspension totale des droits et taxes de
sortie d’une part et d’autre part une fiscalité d’entrée particulière au
retour des marchandises.

4-5-LE DRAWBACK
Ce régime autorise après exportation à titre définitif de produits
finis nationaux, le remboursement total ou partiel des droits et taxes
d’entrée ayant frappé à l’importation, des matières 1 re ou composantes
utilisées dans leur fabrication.

4-6- L’EXPORTATION PRÉALABLE


Ce régime permet l’importation en franchise totale ou partielle des
droits et taxes d’entrée de matières 1re ou de composants , de même
espèce et en quantité égale que ceux pris à la consommation
intérieure, et qui ont été utilisées à la fabrication du produit fini
préalablement exporté.
Il agit donc d’un système de compensation.
Au terme de cette introduction générale, le plan du présent cours est le
suivant :
1re partie : le régime de transit

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2e partie : le régime d’entrepôt de stockage
3e partie : les régime d’admission temporaire et d’entrepôt industriel
4e partie : le régime d’exportation temporaire
5e partie : les régimes du drawback et d’exportation préalable.

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GENERALITES

BASES LEGALES

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Le régime de transit douanier est prévu aux articles 88 à 95 inclus
105 du code des douanes burkinabé. Il est aussi repris aux articles 105
à 118 inclus du code UEMOA.
L’arrêté n° 01/MFD du O6-01-1964 en fixe les conditions
d’application.
Des accords internationaux sont aussi bases juridiques d’opérations de
transit appliquées dans notre pays.
Il s’agit par exemple de l’accord de transit international par fer entre la
Cote d’Ivoire et notre pays, de la convention du transit international
aérien au plan mondial et de la convention du transit routier inter Etats
de la CEDEAO dont l’application effective n’est cependant pas encore
totale.
Pour une correcte exécution des opérations de transit, la maîtrise de
certaines notions importantes et de termes courants s’avère
indispensables.

2- DEFINITIONS
2-1- DEFINITION DU REGIME

Le transit permet de faire circuler sur le territoire douanier des


marchandises d’origine et de provenance étrangères. Ces
marchandises ne sont soumises ni aux droits et taxes de douane, ni aux
prohibitions et autre mesures économiques et commerciales.

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Le transfert des marchandises s’effectue entre deux bureaux de
douanes et trois cas de figures peuvent se présenter :
- le transfert d’un bureau frontière sur un autre intérieur : du
bureau de Bittou sur Ouaga route par exemple.
- Le transfert d’un bureau frontalier Dakola) sur un autre frontalier
(Thiou).
- Le transfert entre deux bureaux intérieurs (Ouaga route sur Bobo
gare).
Par ce régime, il est autorisé donc le transfert de marchandises
d’origine étrangère destinées soit au marché national, soit à des pays
voisins après traversée du territoire douanier national.

2-2- AUTRES DEFINITIONS

2-2-1- Le principal obligé (soumissionnaire)


C’est la personne physique ou morale qui par une déclaration en
douane demande à effectuer une opération de transit et qui répond à
titre principal de son exécution régulière vis-à-vis de l’autorité
douanière compétente. Le principal obligé est aussi désigné
soumissionnaire.

2-2-2- La caution : confère introduction générale

2-2-3- Le moyen de transport :

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On entend par moyen de transport, tout véhicule routier, remorque,
semi remorque, train (wagon) ou aéronef utilisé pour transporter des
marchandises objet de transit.
Ce moyen de transport doit être en général préalablement agréé par le
service des douanes.

2-2-4- Le bureau de départ :


C’est le bureau de douane où prend naissance et où déroule
l’opération de transit. En pratique il s’agit du bureau émetteur de
l’acquit à caution de transit (déclaration en douane de transit) sous
couvert duquel se déroule l’opération de transit.

2-2-5- Le bureau de destination :


Il s’agit du bureau de douane où les marchandises doivent être
représentées pour mettre fin à l’opération de transit. Il peut s’agir soit
d’un bureau intérieur de réception des marchandises, soit d’un bureau
frontière de sortie des marchandises sur l’étranger.

2-2-6- Le bureau de passage :


Ce terme désigne le ou les bureaux de douane autres que de départ
et de destination, repris et situés sur l’itinéraire fixé et par lesquels le
transporteur ne fait que passer.
A titre d’exemple il peut être cité le bureau de Ouaga route lors d’un
transit ordinaire routier ayant pour bureau de départ Bittou et pour
bureau de destination Thiou, bureau frontière de sortie sur le Mali.

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Il est à noter que le transporteur peut être amener selon le cas de
transit à y effectuer certaines formalités.

3- UTILITE ET INTERET DU REGIME DE TRANSIT

Ils résident dans la possibilité de transfert de marchandises


sans rupture de charge et en suspension totale des droits et taxes et
autres mesures économiques et commerciales. De ce fait le transit
favorise incontestablement le ravitaillement en moindre coût de pays
enclavés ainsi que l’activité de transport. Ce régime constitue aussi la
condition de l’activité des bureaux de douane intérieure et permet
aussi d’alimenter les entrepôts de douanes.

4- LES DIVERSES CATEGORIES DE TRANSITS

Selon la nature des marchandises transportées, le mode de


transport utilisé, la base légale de l’opération de transit… il découle
diverses catégories de transit.
Selon le mode de transport utilisé par exemple, on distingue les
transits par fer, par air, par route etc.… ainsi, ces transits sont qualifiés
de transit ferroviaire, aérien ou routier. La principale
distinction reste cependant celle retenue entre le transit national dit
ordinaire et le transit international.

4-1- LE TRANSIT NATIONAL OU TRANSIT ORDINAIRE

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C’est le transit auquel tout usager peut normalement recourir,
il est accordé sans agrément préalable ni du bénéficiaire, ni du moyen
de transport.
L’opération de transit ordinaire a pour base légale une réglementation
exclusivement nationale et pour cadre territorial, un seul territoire
douanier.
Le support documentaire c'est-à-dire l’acquit à caution de transit
ordinaire est constitué par une déclaration en détail en l’occurrence la
déclaration de transit ordinaire IM8 (S1, S9).
Exceptionnellement cependant, il peut être autorisé des opérations de
transit ordinaire sous couvert de déclarations à caractère sommaire
telle que le carnet TRIE, la déclaration de transit ordinaire par fer D8
et le manifeste acquit (déclaration de transit ordinaire aérien).

4-2- LE TRANSIT INTERNATIONAL


Ce régime comporte des assouplissements quant au caractère de la
déclaration de transit, son traitement et les contrôles douaniers en
cours de transport.
Par contre, le bénéfice de ce type de transit implique l’agrément
préalable par le service des douanes autant du transporteur que du
moyen de transport.
Le transit international est régi par des accords internationaux
(bilatéraux ou multilatéraux) et a pour cadre territorial en principe au
moins deux territoires.

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L’opération de transit international se déroule sous couvert de
déclaration à caractère sommaire telle que la déclaration de transit
inter par fer : TIF Cote d’Ivoire- Burkina et la déclaration de transit
inter par air TIA : manifeste acquit

LE TRANSIT NATIONAL OU ORDINAIRE

Le régime du transit ordinaire est prévu aux articles 95 à 104


du code des douanes burkinabé et aux articles 1 à 15 de l’arrêté
d’application N° 1/MFD du 06-01-1964.
Il s’applique :
-au transfert de marchandises d’origine étrangère importées, d’un
bureau de douane sur un autre.
-a l’acheminement de marchandises extraites d’un entrepôt de douane
sur un autre.
-a des marchandises importées traversant le territoire douanier
national à destination de étranger.
L’opération se déroule sous couvert d’une déclaration
soumission, l’acquit à caution de transit ordinaire.

1- L’ACQUIT A CAUTION DE TRANSIT ORDINAIRE


1-1- CONTENU ET CARACTÉRISTIQUES

L’acquit à caution de transit ordinaire est la déclaration en


douane de transit ordinaire. Les documents utilisés sont les suivants :

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- la déclaration de transit ordinaire IM8, déclaration en détail,
support du transit quelque soit le mode de transport utilisé.
- La déclaration de transit ordinaire par fer D8
- La déclaration de transit ordinaire par route sous couvert du
carnet TRIE CEDEAO
- La déclaration de transit ordinaire aérien sous couvert du
MANIFESTE ACQUIT
La déclaration du transit ordinaire est qualifiée juridiquement
de contrat à clause pénale entre le bénéficiaire et le service des
douanes.
Ainsi la déclaration comporte d’une part les données ordinaire d’une
déclaration en douane (origine, espèce, quantité, valeur de la
marchandise, moyen de transport, expéditeur, destinataire des
marchandises et d’autre part des éléments spécifiques relatifs aux
engagements souscrits par le principal obligé : itinéraire à suivre, délai
de route, bureau de destination, délai de régularisation de l’opération,
cautionnement…
Afin d’assurer les respect de ces engagements,
l’administration des douanes exige du soumissionnaire la production
d’une caution.

1-2- LE CAUTIONNEMENT DE L’ACQUIT A CAUTION


Il est exigé du principal obligé l’apport préalable d’une
garantie financière par une personne physique ou morale, distincte
pour que l’opération de transit puisse être autorisée par le service des

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douanes compétent. Il s’agira en pratique du chef de bureau de départ
ou exceptionnellement le Directeur Régional, voir le Directeur
Général des douanes.

1-2-1- Les divers modes de cautionnements


Ce sont principalement la caution bancaire, la caution
personnelle (caution morale) et la consignation du montant. Ce
montant est fixé au double des droits et taxes d’entrée dont sont
passibles les marchandises transportées.
Des assouplissements peuvent être accordés sur ce point par le service
compétent. Ainsi il peut être accordé la dispense de caution selon la
personnalité du soumissionnaire (service public national ou
international, compagnie aérienne…) ou la nature des marchandises
objets du transit (cas de marchandises de 1re nécessité, don à l’Etat…).
Un mode particulier de cautionnement a été mis en place au
Burkina en matière de transit ordinaire routier : le fond de garantie de
la chambre de commerce de l’industrie et de l’artisanat du Burkina
(CCIA-BF) qui connaît un succès incontestable.

1-2-2-Le fond de garantie

a- historique
Ce fond a été mis en place depuis Mai 1964. Ce système de
cautionnement vise principalement les objectifs suivants :

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- l’allègement des frais financiers qui devrait entraîner l’opération
de transit ordinaire
- la simplification et par voie de conséquence la facilitation des
formalités douanières de transit. En effet, le titre de transit c'est-
à-dire le carnet TRIE est à titre exceptionnel une déclaration à
caractère sommaire.

b- fonctionnement du fond de garantie


Le fond de garantie est géré par la chambre de
commerce agréée à cet effet par la Direction Générale des
Douanes. Le principe est l’adhésion au fond de garantie, au
terme d’une procédure auprès des services compétents de la
Direction Générale des Transport Terrestres et de la DGD
(DLR). Il est délivré au bénéficiaire un carnet d’adhésion
comportant un N° de membre. Dès lors à chaque opération de
transit, le bénéficiaire du fond de garantie acquitte 0,25% de
la valeur en douane des marchandises transportées. Cette
somme non remboursable est réservée à la chambre de
commerce qui devient la caution solidaire du principal obligé
jusqu’à l’apurement (régularisation) de l’opération.
Il est appliqué au Burkina quatre types de transits ordinaires qui sont :
- le transit ordinaire sous couvert de la déclaration IM8
- le transit ordinaire routier sous couvert du carnet TRIE
CEDEAO
- le transit ordinaire par fer sous couvert de l’acquit D8

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- le transit ordinaire par air sous couvert du MANIFESTE
ACQUIT

1- Le déroulement de l’opération de transit ordinaire sous couvert


du IM8
Il sera examiné le rôle du service des douanes et celui du
soumissionnaire et ses obligations depuis le bureau de départ jusqu’au
bureau intérieur de destination ou au bureau frontière de sortie.

2-1- LES FORMALITÉS AU BUREAU DE DÉPART :


L’opération débute par la présentation des marchandises et du
moyen de transport par le soumissionnaire au service. Celui-ci prend
en charge les marchandises et agrée éventuellement le moyen de
transport. Le soumissionnaire établit et fait cautionner la déclaration
IM8. En pratique, il signe l’acquit IM8 et la fait cosigner par la
caution. La déclaration est ensuite soumise au chef de bureau de
départ pour l’agrément préalable de la caution par un visa.
La déclaration est ensuite déposée, ce qui permet le début réel des
formalités de transit comportant les phases de recevabilité,
d’enregistrement, de vérification et de délivrance du « bon à enlever
pour transit ».

2-1-1-recevabilité et enregistrement de la déclaration IM8


La recevabilité est effectuée par le service de vérification
conformément aux règles en la matière. Elles consiste essentiellement

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dans le contrôle du respect des règles de rédaction, de signature et de
la présence obligatoire de certaines énonciations de la déclaration.
Lors de la recevabilité, interviennent aussi le contrôle de la validité de
la caution, la fixation de l’itinéraire et du délai de route par le service
sur proposition du soumissionnaire.
Suite à la recevabilité, il est procédé à l’enregistrement de la
déclaration sur un registre spécial. Ce registre comporte à la page de
gauche toutes les données relatives aux marchandises et à celle de
droite les énonciations relatives à la régularisation de l’opération.
Après l’enregistrement, suit la phase de vérification.

2-1-2-la vérification de la déclaration IM8


Elle est faite par le service de vérification exactement comme s’il
s’agissait de marchandises mises à la consommation.
A cette phase, le service décide des mesures particulières au régime de
transit : il s’agit des mesures dites d’intégrité et d’identification des
marchandises afin d’empêcher les soustractions ou substitutions
éventuelles.
Il est retenu notamment le scellement ou plombage, soit du moyen de
transport (plombage à la capacité), soit des colis transportés
(plombage à l’unité). Au titre des mesures d’identification, il peut être
cité l’apposition de cachets, le prélèvement d’échantillons l’apposition
de plaques de signalisation...
En cas de besoin (cas de marchandises sensibles à la fraude), il peut
être décider la mesure d’escorte. Il s’agit en principe d’une règle

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exceptionnelle et ponctuelle consistant en l’accompagnement
physique des marchandises par le service du bureau de départ jusqu’au
bureau de destination.
Depuis quelques années, dans le cadre de la stratégie de lutte contre la
fraude cette mesure est quasi généralisée et permanente au Burkina
Faso.
En pratique les mesures ci-dessus examinées sont exécutées par le
service de brigade du bureau de départ.
Il importe de souligner que toute mesure prise doit être consignée sur
l’original (pièce comptable) de l’acquit IM8 et deux autres
exemplaires.
A la fin de la vérification, les différents exemplaires de la déclaration
IM8 reçoivent les destinations suivantes :
- l’original c'est-à-dire l’exemplaire pièce comptable est destiné à la
Direction des Enquêtes Douanières (DED) pour exploitation.
- un exemplaire (exemplaire bureau de douane) est retenu au bureau
de départ. Il est destiné à être conformé au 3e exemplaire de retour,
aux fins de régularisation de l’opération.
- le 3e exemplaire (exemplaire transit) sert d’exemplaire
d’accompagnement des marchandises jusqu’au bureau de destination.
Il doit et retourné dans le délai règlementaire de 30 jours au bureau de
départ.
- le 4e exemplaire est l’exemplaire statistique destiné à la Direction de
l’Informatique et des Statistique (DIS) pour exploitation statistique.

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- deux autres exemplaires servent de bon à enlever pour transit et
d’exemplaire importateur ou déclarant.
En cas d’escorte, l’exemplaire d’accompagnement est remis au service
d’escorte. La règle reste cependant que cet exemplaire soit remis au
transporteur représentant le soumissionnaire. Dès lors, le transport
sous régime de transit peut débuter.

2-2- LES FORMALITÉS EN COURS DE TRANSPORT


En cours de transport le service est habilité à effectuer certains
contrôles auxquels le transporteur doit se soumettre. Ces contrôles
sont effectués soit par les agents des bureaux de passage, soit par ceux
des brigades mobiles en service.
Les contrôles débutent par la vérification sommaire du chargement en
conformité avec le document d’accompagnement à savoir le titre
douanier c'est-à-dire l’exemplaire de l’acquit IM8. Ils se poursuivent
par le contrôle du respect de l’itinéraire, du délai de route et des
mesures d’identification et d’intégrité prise par le bureau de départ.
Au préalable, il aura été procédé à la vérification de l’identité du
transporteur et à la reconnaissance du moyen de transport.
Tous les incidents survenus en cours de transport doivent être signal é
au service dans les meilleurs délais par le transporteur : il peut s’agir
de cas de rupture de plombs, d’altération de la marchandises, de panne
du moyen de transport, d’accident de circulation.
Dans le cas particulier de rupture de scellement, le transporteur doit le
signaler aussitôt en priorité au service des douanes s’il s’en trouve à

28
proximité ou à défaut à l’une des autorités ci-après : gendarmerie,
police eau et foret, chef de circonscription administrative, chef de gare
ferroviaire.
L’autorité requise appose de nouveaux plombs si elle en détient.
En tout état de cause elle doit mentionner les constats faits de même
que les opérations auxquelles elle a procédé c'est-à-dire les mesures
prises, soit sur l’acquit de transit, soit dans un procès verbal de
constat. Dans ce dernier cas, mention de ce PV est faite sur l’acquit à
caution. Du reste ce PV fait dès lors partie de l’acquit de transit auquel
il doit être joint.
Selon leur nature et leur gravité, les incidents survenus peuvent
amener l’autorité qui intervient à prendre des mesures telles que : le
transbordement, le changement d’itinéraire ou même de bureau de
destination.
A titre exceptionnel, en cas de péril imminent nécessitant le
déchargement immédiat des marchandises, le transporteur est autorisé
à prendre de sa propre initiative des mesures préventives. Il devra le
plutôt possible en saisir le service des douanes le plus proche ou à
défaut, l’une des autorités ci-dessus citées.

2-3- LES FORMALITÉS AUX BUREAUX DE DESTINATION


Il convient de distinguer les formalités aux bureaux intérieurs de
destination de celles aux bureaux frontière de sortie

2-3-1-Les formalités aux bureaux intérieurs de destination

29
a- présentation et prise en charge des marchandises
A l’arrivée au bureau de destination, le transporteur présente en
même temps le chargement et le document douanier
d’accompagnement de même que les PV éventuels relatant les
incidents intervenus. Cette formalité doit être accomplie dans les
délais impartis c'est-à-dire dès l’arrivée.
Le service apprécie le déroulement régulier ou non de l’opération, par
le contrôle du respect du bureau de destination, du délai de route et de
l’intégrité de scellements éventuels.
Il est ensuite procédé en principe au déchargement des marchandises
et aux formalités de prise en charge.

b-la déclaration des marchandises


Elle doit être faite dans le délai réglementaire (72 heures) par la
rédaction et le dépôt. La procédure se poursuit par la recevabilité et
enregistrement de cette déclaration. La déclaration en suite de transit
est qualifiée de déclaration d’apurement de cette déclaration de transit.
A ce titre, elle doit reprendre les mêmes termes et données que la
déclaration de transit.
Après la vérification et les suites comptables (paiement des droits et
taxes), il est délivré le bon à enlever.
Il faut retenir que l’acquit d’accompagnement est revêtu d’une part du
N° de prise en charge et d’autre part de celui de la déclaration
d’apurement.

30
Les indications suivantes sont portées au verso de l’acquit
d’accompagnement dans le cadre réservé au « certificat pour
décharge » :
- N° et date de la déclaration d’apurement
- Nombre de colis
- Les mentions « conformes » ou alors  « non conforme »
Ce certificat pour décharge est ensuite signé par deux agents, un
supérieur et subalterne : en pratique par un vérificateur et le section.
Leur signature doit être précédée de leur nom et prénom en majuscule
ou si possible de leur cachet sec.
Le certificat de décharge doit être revêtu naturellement du cachet de
bureau de destination.
Ces règles de rédaction de certificat sont impératives sous peine de
nullité et les agents qui ne s’y conforment pas, engagent leur
responsabilité.

c- le renvoi de l’acquit et l’apurement de l’opération de transit


L’acquit de transit dûment annoté comme ci-dessus indiqué doit
être renvoyé au bureau de départ dans le délai règlementaire de 30
jours par le soumissionnaire. Cette obligation lui incombe de par ces
engagements auprès du bureau de départ. Exceptionnellement
cependant, le bureau de destination peut se charger de ce renvoi pour
raison de service notamment de lutte contre la fraude

31
Au bureau de départ, l’acquit de retour est conformé à l’exemplaire
qui y est retenu avec les annotations faites par le bureau de destination
notamment dans le cadre certificat pour décharge.
Le bureau de départ annote le registre de transit en conséquence et
procède à l’archivage.
Sauf cas d’infraction relevée à laquelle doit être donné règlement
préalable, il est mis à l’opération de transit ainsi apurée c'est-à-dire
régularisée. En conséquence le bureau de départ donne décharge au
soumissionnaire ou à sa caution éventuelle, les engagements qu’il a
souscrits. En pratique il est donné main levée de la caution pour la
délivrance d’un certificat pour mainlevée ou le remboursement de la
consignation.

2-3-2-Les formalités au bureau frontière de sortie


a- les formalités proprement dites
Les formalités à ce bureau sont celles relatives au transit ordinaire
dit externe.
Dans ce cas il n’est effectué ni prise en charge des marchandises, ni
déclaration les concernant. Il est procédé au contrôle d’intégrité te
d’identification des marchandises comme en cours de transport. Il est
par la suite constaté la sortie c'est-à-dire le passage effectif des
marchandises à l’étranger. Pour ce faire l’acquit de transit
d’accompagnement est revêtu dans le cadre certificat pour décharge
des mentions suivantes :
-« vu au passage pour l’étranger sous N°… du … »

32
Les visas du service (signature et nom des agents, cachet de bureau de
sortie) obéissent aux mêmes règles que ci-dessus au bureau intérieur
de destination.

b-le renvoi de l’acquit et l’apurement


Le renvoi de l’acquit dûment annoté et visé par le bureau frontière
de sortie selon les mêmes principes que ceux indiqués au bureau
intérieur de destination. Il en est de même des modalités d’apurement
de l’opération de transit au bureau de départ au retour de l’acquit.

2- LE DEROULEMENT DE L’OPERATION DE TRANSIT


ORDINAIRE ROUTIER SOUS COUVERT DU CARNET
TRIE CEDEAO

Par note circulaire N° 2003/0627/MFB/SG/DGD du 23-12-2003 et


note de service N° 2003/656/MFB SG/DGD du 31-12-2003 il est mis
en circulation sur le seul territoire douanier burkinabé et pour compter
1er -01-2004, la déclaration de transit routier transit inter Etats (carnet
TRIE CEDEAO) qui vient en remplacement du carnet de transit
routier (CTR) utilisé depuis Mai 1964. De ce fait, le CTR est supprimé
et le carnet TRIE CEDEAO devient la déclaration en matière de
transit ordinaire routier sous couvert de la garantie c'est-à-dire la
caution du fond de garantie de la CCIA.BF.
Il importe de signaler que le Niger, le Mali et le Togo autres Etats
membres de la CEDEAO a aussi mis en vigueur, l’utilisation du carnet

33
TRIE au plan national. Le carnet TRIE est du reste utilisé en matière
du transport d’hydrocarbure entre le Togo, le Niger et le Burkina à
titre de véritable transit international routier.
L’examen de l’opération du transit ordinaire routier sous couvert du
carnet TRIE porte respectivement sur les principales caractéristiques
du carnet TRIE, les conditions d’octroi du régime TRIE, le
déroulement proprement dit de l’opération TRIE.

3-1- CARACTÉRISTIQUES DU TRIE

3-1-1-La contexture de la déclaration TRIE :


La déclaration TRIE est une déclaration de transit international à
caractère sommaire.
Elle se présente sous forme d’un carnet intitulé carnet TRIE
CEDEAO.
Le carnet comporte une page de garde reprenant l’intitulé de la
déclaration une case réservée au N° d’enregistrement. A l’intérieur
sont repris des feuilles de prise en charge et de décharge numérotées
de 1 à 5, ensuite, des feuilles dites avis de passage numéroté de 6à 9.
Le carnet contient deux feuilles de transbordement N° 10 et 11
destinées à la rédaction des incidents survenus en cours de transport,
une fiche de renseignement sur le moyen de transport reprise au verso
de la page de garde et sur le feuillet suivant non numéroté.

3-1-2-Le contenu de la déclaration TRIE

34
Le carnet TRIE reprend les mentions essentielles d’une déclaration
sommaire, notamment :
- le nombre ou la nature des colis, le poids, les quantités (volume,
mesure, unité), la valeur, l’espèce tarifaire, l’origine et la
provenance des marchandises.
- Les engagements souscrits par le principal de sa caution :
soumission
- L’itinéraire, le délai de route, les bureaux de passage et de
destination.

3-1-3-La destination des divers feuillets


Après enregistrement et traitement de la déclaration TRIE, les
divers feuillets sont vanillés comme suit :
-le feuillet N°1 est détaché et retenu au bureau de départ aux fins
d’apurement de l’opération au vu du feuillet N°3 de retour du bureau
de destination
- le feuillet N°2 accompagne la marchandise jusqu’au bureau de
destination qui le conserve.
- le feuillet N°3 suit la marchandise jusqu’au bureau de destination qui
l’annote ; il est renvoyé au bureau de départ par les soins du principal
ou son représentant.
-le feuillet N°4 est destiné à la DED de la DGD.
-le feuillet N°5 est détaché et envoyé à la DIS par les soins du bureau
de départ

35
-les feuillet 6 à 9 servent d’avis de passage : ils sont annoté après
contrôle par les bureaux de passage qui retiennent chacun un
exemplaire.
- les feuillets N° 10 et 11 sont destinés à la constatation des incidents
ainsi qu’à la relation des mesures prises en cas de transbordement
notamment. Ces feuillets demeurent avec le carnet et accompagnent la
marchandise de bout en bout.
-la fiche de renseignement et un avis de passage sont envoyés à la
chambre de commerce par le bureau de départ pour exploitation.

3-2-LES CONDITIONS D’OCTROI DU RÉGIME TRIE

3-2-1-L’agrément des véhicules


Le bénéficiaire du régime TRIE doit au préalable avoir la qualité de
transporteur international. Cette qualité s’acquiert par la détention
d’un moyen de transport agréé et autorisé à effectuer le transport
international.
Les conditions d’agrément du véhicule portent sur l’état mécanique et
technique dudit véhicule et les garanties de sécurité et d’intégrité qu’il
offre de par notamment son aptitude aux plombages douaniers. Cet
agrément est aussi lié à la capacité de charge du véhicule.

36
L’agrément est matérialisé par un certificat délivré par les services
compétents du Ministère des transports.
Au terme de la note circulaire N° 2003/627/MFB/SG/DGD du 23-12-
2003, il n’est pas exigé actuellement ce certificat pendant la phase dite
de lancement du TRIE.
Les transporteurs disposent d’une période transitoire non précisée soit
pour acquérir des véhicules de transport en état mécanique et
technique correspondant aux critères requis soit mettre les véhicules
qu’ils détiennent dans cet état.

3-2-3-L’adhésion au fond de garantie

Le transport des marchandises sous le régime TRIE s’effectue sous


couvert de la caution de la chambre de commerce, seule agréée par
l’administration des douanes à cet effet à travers le fond de garantie
institué. Cette caution nationale est donc la seule habilitée à garantir
l’opération de transit sous couvert du carnet TRIE. De ce fait
l’adhésion au fond est en principe obligatoire. Ce principe fait
actuellement l’objet d’une suspension pendant la période transitoire
dite de lancement du TRIE.

3-3-LE DÉROULEMENT DE L’OPÉRATION DE TRANSIT SOUS


COUVERT DU CARNET TRIE

3-3-1-Les formalités au bureau de départ

37
Elles débutent par la rédaction, la signature de la déclaration TRIE,
le visa préalable de la chambre de commerce et le dépôt de cette
déclaration auprès du bureau de départ.
Il est procédé aussi à la présentation du moyen de transport et des
marchandises.
Le service procède au contrôle de forme de la déclaration TRIE :
rédaction, présence des documents joints, habilitation de la personne
signataire etc.…
En principe, il devra être procédé du contrôle de l’agrément du
soumissionnaire.
Après enregistrement de la déclaration sur un registre spécial, le
service procède à l’écor et à la reconnaissance sommaire des
marchandises. Le délai de route et l’itinéraire à suivre sont contrôlés et
autorisés par le service sur proposition du soumissionnaire.
Le service de vérification prend des mesures d’identification et
d’intégrité des marchandises qu’il juge nécessaire. Il est enfin perçu la
cotisation au fond de garantie : 0,25% de la valeur estimative des
marchandises transportées.
Le bureau de départ annote tous les feuillets de la déclaration TRIE de
même que les avis de passage. Il retient le feuillet N°1 du carnet et
remet le reste au principal obligé ou à son représentant (transitaire ou
conducteur) dans le cas ola mesure d’escorte n’est pas prise. Dans le
cas contraire, le carnet est remis au service d’escorte pour exécution.

3-3-2-Les formalités en cours de route

38
a- obligations du transporteur
D’une manière générale, en cours de transport, le transporteur doit
se soumettre au contrôle du service et est tenu aux obligations qui en
découlent notamment en cas d’incident.
Ainsi il lui est fait obligation de :
- suivre l’itinéraire indiqué ;
- respecter les mesures d’identification et d’intégrité prises au
bureau de départ de même que les dispositions particulières
éventuelles à l’opération ;
- représenter les marchandises intactes au bureau de destination
dans les délais prescrits.

b-Les formalités au bureau de passage


A chaque bureau de passage, le transporteur doit présenter le
chargement et le carnet TRIE.
Ce bureau e passage :
- s’assure qu’il figure bien parmi les bureaux repris sur la
déclaration TRIE et contrôle ainsi le respect de l’itinéraire
indiqué ;
- vérifie l’intégrité des scellements éventuels.
- Ne procède à la visite qu’en cas de soupçons d’irrégularité
fondés pouvant donner lieu à des abus.
- Annote le carnet de ses constats sur les avis de passage ;

39
- Appose son cachet et sa signature sur tous les feuillets et retient
un avis de passage.
Le reste du carnet est restitué au transporteur.

3-3-3-Les formalités au bureau de destination


Le transporteur présente le carnet TRIE et le chargement au service.
Le bureau de destination s’assure qu’il est repris sur le carnet TRIE. Il
est ensuite procédé aux contrôles de respect de délai de route et
surtout des mesures de sécurité et d’intégrité prises au départ et
éventuellement en cours de route. Il s’en suit les formalités de
déchargement, d’écor et de prise en charge des marchandises.
Le bureau de destination annote les feuillets restants en conséquence
notamment de ses constations et surtout du N° de prise en charge. Il
retient le feuillet N°2 et remet le feuillet N° 3 au soumissionnaire pour
renvoi au bureau de départ.

3-3-4-Les formalités d’apurement de l’opération TRIE


Le principal et sa caution ne sont libérés de leurs engagements et
obligations qu’après les formalités d’apurement par la conformité du
feuillet N°1 au vu du feuillet N°3 de retour au bureau de départ.
Le délai d’exécution des engagements souscrits est de 30 jours pour
compter de la date d’enregistrement du carnet TRIE.
Les formalités ci-dessus indiquées concernent celles prescrites au
bureau intérieur de destination (cas de transit ordinaire interne).

40
Dans le cas de transit ordinaire externe, les formalités au bureau de
destination (bureau frontière de sortie) connaissent quelques
modifications. Il n’est notamment procédé ni au déchargement, ni à la
prise en charge. Il est effectué les contrôles ordinaires en cours de
transport, le feuillet N°3 est annoté en conséquence et surtout du
passage effectif du chargement sur l’étranger par les N° et date de
sortie.
S’agissant des formalités d’apurement, elles consiste au renvoi du
feuillet N°3 dûment annoté par le bureau de sortie, et cela aux soins du
principal obligé ou son représentant au bureau de départ. Les
formalités d’apurement de l’opération obéissent aux mêmes règles que
ci- dessus indiquées dans le cas de transit ordinaire interne.

4- LE DEROULEMENT DES OPERATIONS DE TRANSIT PAR


FER ET PAR AIR SOUS COUVERT DE L’ACQUIT D8 ET DU
MANIFESTE ACQUIT :

4-1- DEROULEMENT DU T.O.F S/C DE L’ACQUIT D8

4-1-1-L’acquit de transit D8
Il s’agit du document de transit en vigueur en matière de transit
ordinaire par fer. C’est une déclaration en douane à caractère
sommaire ; elle comporte en 1re page la soumission du principal
obligé, des cases réservées aux mentions des bureaux de douanes de

41
départ et de destination et relatives à l’enregistrement, aux mesures
prises au départ (plombage), à la reconnaissance des marchandises au
bureau de destination et aux éventuelles opérations en cours de
transport.
Le verso de la déclaration est constitué par un état de chargement ou
déclaration sommaire, reprenant les nombre, nature, poids et marque
des colis et marchandises ainsi que les apurements successifs
intervenant au bureau de destination après la prise en charge des
marchandises.
L’acquit de transit D8 se présente donc en une seule feuille.
La déclaration est dispensée de caution, étant autorisée aux seuls
mandataires de SITARAIL agréés par l’administration des douanes :
SDV et SNTB.

4-1-2-Le déroulement de l’opération de T.O.F

a- formalités au bureau de départ

1-recevabilté et enregistrement de l’acquit D8


Les règles générales de présentation des marchandises et du moyen
de transport, de rédaction, de signature et de dépôt de l’acquit D8 sont
les mêmes que celles examinées ci-dessus en matière de transit
ordinaire sous couvert des déclarations IM8 et carnet TRIE. Il en est
de même des principes de recevabilité et d’enregistrement de l’acquit
D8 sur registre spécial. La déclaration est déposée en quatre (04)

42
exemplaires au moins et les exemplaires supplémentaires sont
autorisés.

3- vérification de l’acquit D8

Elle est sommaire et se résume à l’écor des colis et à la


reconnaissance éventuelle des marchandises par épreuve. Les mesures
d’intégrité et d’identification des marchandises sont constituées
généralement par le plombage à la capacité et exceptionnellement à
l’unité.
En fin de traitement, il n’est procédé à aucune perception.
Les exemplaires de la déclaration reçoivent les destinations ci-dessus :
- l’original sert d’exemplaire d’accompagnement de la
marchandises jusqu’au bureau de destination et doit être
retourné au bureau de départ ;
- un exemplaire est retenu au bureau de départ ;
- le 3e est destiné à la DED de la DGD ;
- le 4e sert de bon à enlever pour transit, il est retenu à la brigade
commerciale ;
- le ou les exemplaires supplémentaires éventuels sont destinés au
soumissionnaire pour exploitation.

b- formalités en cours de transport


De manière générale, il convient de se reporter à celles indiquées en
matière de transit ordinaire sous couvert de la déclaration IM8 .il

43
convient de retenir le rôle prioritaire d’autorité d’intervention du chef
de gare ferroviaire en cas de défaillance du service des douanes
notamment.

c- formalités au bureau de destination


A ce bureau, les formalités se résument en la présentation du
chargement en même temps que l’acquit d’accompagnement par le
transporteur. Il s’en suit du déchargement, de l’écor des colis et la
reconnaissance éventuelle de la marchandise.
Le service procède ensuite à la prise en charge des marchandises par
l’attribution d’un numéro de sommier (N° de gros).
L’original d’accompagnement de l’acquit D8 est annoté, daté, signé et
cacheté en conséquence notamment du N° de prise en charge. Cet
exemplaire est réexpédié au bureau de départ selon les règles
ordinaires en la matière.
d- l’apurement de l’opération de T.O.F.
L’original d’accompagnement de l’acquit D8 de retour au bureau de
départ dans le délai maximum de 30 jours est conformé à l’exemplaire
qui y est retenu. Sauf infraction relevée à régler au préalable, il est mis
fin à l’opération de transit par l’annotation du registre spécial en guise
d’apurement et à l’archivage des documents.
Ces formalités sont relatives au transit ordinaire interne. S’agissant du
cas de transit ordinaire externe, il convient de se reporter à celles
indiquées ci-dessus en ce qui concerne le transit ordinaire sous couvert
de la déclaration IM8.

44
4-2- LE DEROULEMENT DE L’OPERATION DE TRANSIT
ORDINAIRE AERIEN SOUS COUVERT DU MANIFESTE
ACQUIT

4-2-1-La déclaration de T.O.A. : le manifeste acquit


Il s’agit d’une déclaration de transit international aérien constituée
par des compagnies de navigations aériennes au sein de l’association
internationale des transporteurs aériens (I.A.T.A.).
Ces compagnies qui représentent la large majorité en ce domaine au
plan mondial engagent par cette association les Etats dont elles sont
originaires. Au terme de cette convention, le support douanier de
l’opération de transit international aérien qu’est le manifeste acquit est
aussi autorisé comme support du déroulement du transit aérien sur le
territoire douanier d’un seul Etat membre ; de ce fait, il devient dans
ce cas un acquit de transit ordinaire aérien (T.O.A).
Le manifeste acquit est une déclaration à caractère sommaire
constituée par une seule page reprenant généralement le N° de L.T.A.,
le nombre, le poids brut des colis de même que la nature des
marchandises. Il est surtout indiqué les aéroports de départ et de
destination, ce qui permet de déterminer les bureaux de douanes de
départ et de destination. Il s’agit donc d’une déclaration très
simplifiée.

45
Le manifeste acquit est dispensé de caution, étant réservé aux seules
compagnies aériens membres de l’ I.A.T.A. et agréée par les services
des douanes des pays membres.

4-2-2- Le déroulement de l’opération T.O.A.

a- formalités au bureau de départ

1- recevabilité et enregistrement du manifeste acquit


Il convient de se reporter aux règles applicables en matière de
procédure à celles reprise ci-dessus en ce qui concerne l’acquit D8

2- vérification du manifeste acquit


Elle se résume à l’écor des colis et à la reconnaissance éventuelle
des marchandises par sondage. Les mesures d’identification et
d’intégrité des marchandises sont constituées par le plombage à l’unité
des colis, le cachetage desdits colis ou le prélèvement d’échantillons.
En fin de traitement, il n’est perçu aucun droit ni taxe.
Les exemplaires du manifeste acquit reçoivent les mêmes destinations
que celles de l’acquit D8.

b -formalités en cours de transport


De manière générale il y a lieu de se reporter à celles indiquées en
matière de transit ordinaire sous couvert de la déclaration IM8 en
tenant compte des particularités du mode de transport aérien. Il est en

46
particulier interdit de larguer des colis en cours de vol et de se poser
sur un aérodrome non douanier sauf cas de péril imminent.

c- formalités au bureau de destination et apurement de l’opération


Au bureau de destination, les formalités se résument à l’écor, la
reconnaissance des colis et éventuellement l’identification de la
marchandise. Il est ensuite procédé aux formalités de prise en charge
des colis.
L’original d’accompagnement du manifeste acquit est annoté, signé,
cacheté et daté en conséquence notamment du N° de prise en charge.
Cet original du manifeste est ensuite renvoyé au bureau de départ aux
fins d’accomplissement des formalités d’apurement conformément
aux règles en la matière.

LES REGIMES DE TRANSIT INTERNATIONAL

Le Burkina Faso connaît deux cas d’applications effectives de


transit international :
- le transit international par fer Cote d’Ivoire- Burkina Faso
- le transit international aérien sous couvert du manifeste acquit

47
Le 3e cas de transit international envisagé est le transit routier inter
Etats sous couvert du TRIE CEDEAO.
Bien que la convention instituant ce régime soit signée par les Etats
membre, le régime ne connaît pas d’application à l’exception du cas
du transport des hydrocarbures entre le Togo, le Burkina et le Niger.

1- LE TRANSIT INTERNATIONAL PAR FER COTE D’IVOIRE


– BURKINA FASO

Ce régime est règlementé par accord bilatéral entre les deux


administrations douanières Ivoirienne et Burkinabé depuis fin
Décembre 1972. Cet accord est matérialisé actuellement par la
circulaire conjointe N° 654 du 8 Mai 1991 douane Cote d’Ivoire et N°
10723 du 21 Mai 1991 douane Burkina.
Au Burkina la circulaire est complétée par une note d’application N°
an 8 10779/FP/MF/SG/DGD du 11 Juin 1991.
L’objectif du régime est de simplifier et d’harmoniser les formalités
douanières relatives au transit de marchandises entre les deux pays.
Les marchandises concernées sont soit d’origine étrangère au deux
pays, soit celle nationale des deux pays.
S’agissant des marchandises d’origine étrangère, les marchandises
extraites d’un entrepôt de douane à destination de l’un ou l’autre des
deux pays sont aussi concernées.

48
La société d’exploitation des chemins e fer SITARAIL est seule
autorisée à effectuer le transport des marchandises entre les deux pays
sous ce régime. Toute fois, s’agissant des formalités douanières
proprement dites, la SITARAIL a mandaté, avec l’accord préalable
des deux administrations douanières la SDV et la SNTB dans le sens
Burkina – Cote d’Ivoire, et la SDV, la SNTB et la SAG dans le sens
Cote d’Ivoire Burkina.

1-1- GENERALITES

1-1-1- Définition et description de la déclaration TIF


Il s’agit d’une déclaration soumission internationale à caractère
sommaire dispensée de caution.
Le formulaire se présente sur trois pages et compte deux feuilles
tenant lieu de déclaration ordinaire auxquelles est annexé un état de
chargement (feuilles de gros). L’imprimé est blanc au départ de la
Cote d’Ivoire et de couleur bull au départ du Burkina Faso. Cette
déclaration suit la marchandise de bout en bout. Elle comporte aux
pages 1,2 et 3 des rubriques communes remplies par le
soumissionnaire, notamment les engagements pris (la soumission) des
rubriques encadrées de vert réservées à la douane Ivoirienne et d’autre
de rouge pour la douane Burkinabé.

49
1-1-2-Autres définitions
Pour l’application du TIF, on entend par :

a- Le bureau de départ :
Il s’agit du bureau de douane burkinabé ou ivoirien ou le transit
prend naissance.
Ce sont tous les bureaux principaux de douane situés sur la voie ferrée
tant en CI qu’au BF.
Au BF il s’agit des bureaux de : Ouaga gare, Koudougou gare, bobo
gare, Banfora gare, Niangoloko

b- Bureau de passage
Ce sont les bureaux frontières d’entrée ou de sortie par lesquelles
les wagons ne font que passer au cours du transport internationale :
Il s’agit exclusivement des bureaux de douane de Ouangolodougou en
CI et Niangoloko

c- Bureau de destination
Ce sont les bureaux de douane ivoirien ou burkinabé ou les
marchandises doivent être représentées pour mettre fin à l’opération
de transit : il s’agit de tous les bureaux de douane situé sur la voie
ferrée au BF et seulement Abidjan port et Bouaké gare en CI.

50
1-2- DÉROULEMENT DE L’OPÉRATION DU TIF.
Pour l’examen de ce point, il sera retenu l’hypothèse d’une
opération débutante à Abidjan port pour se terminer à Ouaga gare.

1-2-1- Les formalités au bureau du départ.

a- Rôle du soumissionnaire.
L’opération débute par la présentation des wagons susceptible de
transporter les marchandises de même que les dites marchandises. Ces
wagons doivent être aptes au scellement à la capacité. Les dérogation
concernent les cas de transit de marchandise transportée à nu, auquel
cas il sera appliqué le plombage à l’unité.
Le soumissionnaire dépose la déclaration TIF rédigée et signé en cinq
(05) exemplaires obligatoires.
Au paravent il aura prit soin de remplir les rubriques qui lui sont
réservées aux pages 1 et 3.
Il est à noter que des exemplaires supplémentaires sont acceptés de
même que des feuillets annexes à la page 3.

b- Rôle du service du bureau de départ


Après un contrôle formel de la rédaction de la déclaration TIF en
guise de recevabilité, il est procédé à l’enregistrement sur registre
spécial.

51
Après l’écor des colis et le control u chargement des marchandises, ils
s’en suit une vérification sommaire de la nature des dites
marchandises
Des mesures d’identification et d’intégrité sont prises essentiellement
le plombage à la capacité c'est-à-dire des wagons. Le service veille à
ce que les wagons ne contiennent que les marchandises manifestées
pour le transit.
Le bureau de départ retient un exemplaire de la déclaration TIF et
remet les autres exemplaires au soumissionnaire ou à son
représentant ? Voire en pratique au conducteur du train.

1-2-2- Les obligations du soumissionnaire en cours de transit.

De manière générale, le soumissionnaire est tenu aux obligations


ordinaires en la matière. Ainsi, il est tenu de faire constater les
incidents intervenus en priorité par le service des douanes le plus
proche ou à défaut par le chef de gare.
Les constatations faites et les mesures prisent pouvant être enseignées
sur la déclaration TIF elle-même au rédigées dans un PV de constat.
Dans ce cas, il est fait mention du dit PV sur la déclaration TIF. Ce
PV fait partie dès lors e la déclaration TIF. Il doit être détaillé quant au
constatations faites et au mesures prises : rupture de plomb et
opposition de nouveaux plomb, accident ou panne entraînent le
transbordement des marchandises dans un autre wagon. Etc. Dans le

52
cas particulier ou l’intervention est faite par le chef de gare, celui-ci
doit en aviser le plus tôt possible le service des douane le plus proche.

1-2-3- Les formalités au bureau de passage à la sortie du pays de


départ : Ouangolodougou gare.
Le transporteur présente les wagons chargés de même que les
exemplaires restants de la déclaration TIF (quatre au moins) au service
des douanes par l’intermédiaire du chef de gare.
Le service procède à la vérification de l’intégrité des scellements. Sauf
cas d’incident signalé ou d’irrégularité constatée à régler au préalable,
le service porte sa reconnaissance (les constatations) dans les cadres
qui lui est réservé à la page 2. Il est remis trois exemplaires au moins
de la déclaration TIF au transporteur, exemplaires destinés au service
des douanes du pays de destination.
Le bureau de passage retient un exemplaire de la déclaration TIF qui
sera renvoyé au bureau de départ d’Abidjan port afin d’apurement
provisoire de l’opération dans ce pays (pays de départ). Ce renvoi est
effectué selon les modalités règlementaires propres à chaque
administration.

1-2-4- Formalités au bureau de passage à l’entrée du pays de


destination : Niangoloko gare

53
Le soumissionnaire ou son représentant présente les wagons
chargés de même que les exemplaires restants de la déclaration TIF au
service des douanes selon la même procédure que ci-dessus au 1-2-3.
Il est procédé au contrôle de l’intégrité des scellements.
Le bureau de passage :
- enregistre la déclaration TIF et annote les cadres qui lui sont
réservées à la page 1 des exemplaires restants.
- N’appose pas de nouveau plombs sauf cas de rupture constatée
- Retient un exemplaire de la déclaration TIF et remet au
transporteur les exemplaires restants (deux au moins).

1-2-5- Formalités au bureau de destination : Ouaga route


Il est procédé à la présentation des wagons chargés de marchandises
de même que les exemplaires restants de la déclaration TIF ( deux au
moins) au service( brigade commerciale) par le soumissionnaire ou
son représentant. Il s’en suit le déchargement des marchandises, l’écor
et les formalités de prise en charge sous le contrôle et par le service.
Le bureau de destination fait figurer sa reconnaissance dans le cadre
qui lui est réservé à la page 2 de la déclaration TIF. Il doit être
obligatoirement portés les N° et date de prise en charge.
Un exemplaire ainsi annoté est réexpédié au bureau de passage
d’entrée (Niangoloko gare), en principe par le soumissionnaire et dans
le délai maximum de 30 jours. Cette formalité constitue l’apurement

54
de l’opération de transit tant au niveau du Burkina Faso que de la Cote
d’Ivoire (apurement définitif).
En cas d irrégularité grave constaté ou d’incident sérieux intervenu
dans le pays de destination, les PV les relatant sont communiqués à
l’administration douanière du pays de départ par les soins du pays de
destination.

2- LE TRANSIT INTERNATIONAL AERIEN (T.I.A)

Ce régime a été institué par des conventions de VIENNE


(AUTTRCHE), entre la grande compagnie e navigation aérienne
membres de AITA.

2-1- GENERALITES

2-1-1- champ d’application du régime


Le régime s’applique au transfert des marchandises passibles des
droits et taxes de douanes et autres mesures économiques et
commerciales entre les territoires douaniers des Etats membre de
l’A.I.T.A. Le régime est autorisé aux seules compagnies membres.

2-1-2- La déclaration de transit international aérien


En rappel, ce document est utilisé aussi bien pour le transfert des
marchandises à l’intérieur d’un seul territoire douanier (cas de transit

55
ordinaire aérien douanier) qu’à travers au moins deux territoires
douaniers Etats membres de l’A.I.T.A. s’agissant des caractéristiques
de cette déclaration notamment la contexture et le contenu, il convient
de se reporter au cas ci-dessus du transit ordinaire aérien.

2-2- LE DEROULEMENT DE L’OPERATION DE T.I.A

2-2-1- Les formalités au bureau de départ


Elles sont analogues à celles reprises en matière de transit ordinaire
aérien auquel il faut se référer.

2-2-2- Les obligations du transporteur en cours de vol


Comme en matière de transit ordinaire aérien, il est notamment
interdit de larguer des colis en cours de vol ou de se poser sur un
aérodrome non douanier sauf cas de force majeure.

2-2-3- Formalités au bureau de destination


Au vu de l’original d’accompagnement du manifeste acquit ce
bureau après déchargement et écor des colis, procède à la prise en
charge des marchandises. Il annote en conséquence ledit original au
verso, notamment de sa reconnaissance et de l’indication des N° et
date de prise en charge.

56
2-2-4- La régularisation de l’opération de T.I.A
Elle débute par le renvoi au bureau de départ de l’original
d’accompagnement du manifeste acquit dûment annoté comme ci-
dessus par le bureau de destination du pays de destination dans le délai
maximum de 30 jours par les soins du principal obligé (compagnie de
transport).
Au bureau de départ, il est procédé à la conformité de l’original
d’accompagnement à l’exemplaire qui y est détenu. Cette formalité
permet de mettre fin à l’opération de transit ainsi apurée. La procédure
telle qu’indiquée correspond au principe an la matière.
En pratique la formalité d’apurement est considérée comme terminée
dès l’accomplissement des formalités de contrôles à l’embarquement
par la brigade commerciale du bureau de départ. En effet, la mention
« vu embarquer sur l’étranger » apogée sur l’original
d’accompagnement et sur l’exemplaire «  bon à embarquer » constitue
l’apurement de l’opération.

2- LE TRANSIT ROUTIER INTER ETATS DE LA CEDEAO

Le régime a été institué par convention N° P4/582 du 29 Mai 1982


signée entre les Etats de la CEDEAO. Le régime ne connaît pas encore
d’application effective compte tenu des certaines difficultés

57
rencontrées en matière d’agrément des véhicules et de cautionnement
de l’opération.
Cependant, il est pratiqué depuis 1990 un mode de transit routier inter
Etats entre le Togo, le Burkina Faso et le Niger destiné à couvrir le
transport des hydrocarbures exclusivement.
Il convient de signaler en fin qu’il a été signé le 26 Mai 2006 une
convention entre le Ghana, le Burkina Faso et le Mali pour
l’utilisation du carnet TRIE en vue de couvrir le transfert des
marchandises entre leur territoire le long corridor Tema- Ouaga-
Bamako. Cette convention ne connaît pas encore d’application
effective.
De ce fait, il sera indiqué à titre d’information, les caractéristiques et
les principes généraux de fonctionnement du régime TRIE CEDEAO
d’une part ; en second lieu, il sera examiné le déroulement de
l’opération TRIE en matière de transfert des hydrocarbures entre le
Togo, le Burkina Faso et le Niger.

3-1- LES CARACTERISTIQUES ET PRINIPES GENERAUX DE


FONCTIONNEMENT DU REGIME TRIE CEDEAO

3-1-1- Les bénéficiaires du régime


Le régime TRIE CEDEAO est autorisé pour le transport par voie
routière entre les territoire douaniers des Etats membres de la
CEDEAO, de marchandises et de produits passibles des droits et taxes

58
de douanes et autres d’effets équivalents ainsi que de mesures
économiques et commerciales en vigueur dans ces Etats, en
suspension totale desdits droits, taxes et mesures.
Peuvent bénéficier du régiment les personnes physiques ou morales,
propriétaires ou locataire de véhicules routiers préalablement agréés
par les administrations des douanes des Etats membres pour le
transport international de marchandises. De plus il leur est fait
obligation d’être membre d’organisme de garantie à titre de caution
dans ces pays.

3-1-2- Définitions
Au terme de la convention TRIE, les notions de bureau de départ,
bureau de destination, principal obligé, moyen de transport gardent le
même sens qu’en matière de transit général. Cependant certains
notions et conditions d’application sont caractéristiques du régime.

a- Les bureaux de passage


Ce sont les bureaux de douanes autres que de départ et de
destination, d’entrée et de sortie situés dans un Etats membre et sur
l’itinéraire fixé y compris le bureau de sortie du pays membre de
départ.

b- le territoire douanier
Selon la convention TRIE, les territoires des 16 Etats membres
constituent un seul territoire douanier. De ce fait, la frontière

59
commune à deux Etats membres est considérée comme frontière
intérieure et celle entre un Etat membre et un Etat non membre
comme frontière extérieure.

c- la déclaration TRIE
Elle est constituée par le carnet règlementaire prévu à cet effet par
la convention. S’agissant de sa contexture et de son contenu, il
convient de se reporter au carnet TRIE en circulation en matière de
transit ordinaire routier au Burkina Faso. Il importe de signaler
cependant que le carnet TRIE CEDEAO comprend  « deux avis de
passage » supplémentaires soit un total de 13 feuillets. Ce document
est la déclaration unique support du déroulement de l’opération du
bureau de départ au bureau de destination.

d- le cautionnement de l’opération TRIE


Il est assuré par les organismes de garantie en vigueur dans chaque
pays membre notamment par la perception d’une cotisation au taux de
0,25% de la valeur en douane des marchandises transportées lors de
chaque opération de transit.

3-1-3- Le déroulement de l’opération de transit


Les formalités obéissent largement aux mêmes règles que celles du
transit ordinaire routier Burkinabé sous couvert du carnet T.R.I.E. Le
transport sous le régime se déroule sous couvert du carnet TRIE,
document unique, à travers les territoires douaniers des Etats membres

60
sans rupture de charge sauf soupçons fondés de fraude ou d’incident.
Ces formalités comprennent les contrôles de l’intégrité des
chargements, l’annotation et la rétention des avis de passage aux
bureaux de passage notamment.
Il est perçu la cotisation au fond de garantie au bureau de départ et aux
bureaux de passage à l’entrée de chaque pays traversé. Les incidents
survenus en cours de transit sont traités selon la réglementation
nationale du pays membre où ils surviennent.
Un système d’apurement provisoire successif est mis en place par le
renvoi d’un avis de passage dûment annoté par le bureau de passage
de sortie de chaque pays traversé au bureau de passage d’entrée dudit
pays. L’apurement définitif de l’opération intervient par le renvoi du
feuillet descriptif N°3 dûment annoté par le bureau de destination au
bureau de départ.

3-2- LE DEROULEMENT DE L’OPERATION TRIE EN MATIERE


DE TRANSFERT D’HYDROCARBURE ENTRE LE TOGO LE
BURKINA ET LE NIGER
Par note de service N° AN 8-10178/FP/MF/SG/DGD du 28
Septembre 1990 et N° AN 8-10494/FP/MF/SG/DGD du 12 Février
1991, il est mis en circulation le carnet TRIE CEDEAO destiné à
couvrir le transport des hydrocarbures en provenance du Togo et à
destination respectivement du Burkina et du Niger. Le carnet TRIE
suit la marchandise de bout en bout c'est-à-dire du bureau de départ au
bureau de destination.

61
S’agissant des formalités, il convient de distinguer celles relatives au
transfert d’hydrocarbure à destination du Burkina du cas de transfert à
destination du Niger.

3-2-1- Les formalités de transit à destination du Burkina


(hydrocarbure) :

a- formalités au bureau de passage à Bittou


Le bureau de Bittou devra :
- enregistrer le carnet
- porter le cachet du bureau dans la case « bureau ou poste de
passage » des feuilles existantes
- viser la souche et le feuillet N°5 sans le retirer
- retirer et conserver le feuillet N°11
- percevoir la cotisation au fons de garantie de la CCIA-BF
- remettre le reste du carnet au transporteur.

b- formalités au bureau de destination à Bingo ou Bobo gare


Le bureau de destination doit ;
Annoter la case « contrôle au bureau de destination » des souches et
feuillets N°2, 3, 4, 5,7 et 12
Retirer et conserver les feuillets N°2 et 12
Retirer et expédier mensuellement au bureau de départ du Togo le
feuillet N°3 sous couvert de la chambre de commerce, à la direction

62
de l’informatique et de la statistique le feuillet N°4, à la DLR le
feuillet N°5 et à la CCIA-BF le feuillet N°7
Renvoyer un avis de passage dûment annoté au bureau de passage
d’entrée de Bittou.

3-2-2- Les formalités de transit à destination du Niger

a- au bureau de passage de Bittou


Il s’agit des mêmes formalités que ci –dessus

b- au bureau de sortie à Kantchari


Le bureau de Kantchari procède d’abord au cachetage de la case
« bureau ou poste de passage » des feuillets existants. Ce bureau devra
en outre :
Retirer et expédier à la DIS le feuillet N°4, à la DLR le feuillet N°5 et
à la CCIA-BF le feuillet n°7
Retirer et conserver le feuillet N°12
Renvoyer au bureau de passage de Bittou, un « avis de passage
dûment annoté »

3-2-3- Cas d’incident en cours de transport


En rappel, le transporteur reste soumis aux obligations d’ordre
général en la matière et au contrôle du service. En cas d’incident

63
survenu au Burkina nécessitant notamment un transbordement, le chef
d’office le plus proche di lieu de l’incident est chargé des constats
d’usage et des mesures à prendre. Il devra annoté les feuillets au
carnet TRIE réservé à cet effet ou éventuellement un PV de constat.

3-LES INFRACTIONS EN MATIERE DE TRANSIT


La constatation, la poursuite et la répression des infractions en
matière de transit relève du contentieux douanier général. En
conséquence, il s’agit ici d’indiquer sommairement quelques
infractions à la réglementation du transit.
Les infractions qui peuvent être relevées en matière de transit varient
selon qu’il s’agit de transit international ou de transit national d’une
part. il en est de même selon qu’elles sont constatées sur des acquits à
caution constitués par des déclarations sommaires.
En tout état de cause, il existe des infractions en matière de transit qui
sont communes à tous les régimes douaniers qu’il s’agisse de mise à la
consommation en simple sortie par exemple. D’autres infractions par
contre sont spécifiques au régime.

4-1- LES INFRACTIONS D’ORDRE GÉNÉRAL


Lors du déroulement de opération de transit et au préalable lors du
traitement des déclarations de transit, les divers contrôles effectués par
le service peuvent permettre de relever des infractions telles que le
simple défaut de dépôt de la déclaration de transit dans les délais

64
prescrits ou à l’inverse la non exécution dans les délais des formalités
de prise en charge.
Il peut aussi être constaté des erreurs relatives aux éléments essentiels
de la marchandise objet de transit : constatation possible d’excédent
ou de déficit dans le nombre de colis, le poids et autre quantités de
marchandises, de même que de fausse déclaration d’espèce de valeur
ou d’origine.

4-2- LES INFRACTIONS PARTICULIÈRES AU RÉGIME DE


TRANSIT
Elles peuvent être constatées en cours de transit et à destination.
Elles s’analysent essentiellement au non respect des engagements
souscrits c'est-à-dire à la violation volontaire ou non des obligations
qui pèsent sur le soumissionnaire et sa caution éventuelle. Il peut être
cité à titre d’exemples le refus du transporteur d’obtempérer aux
injonctions du service, le non respect d’itinéraire, la non signalisation
à l’autorité compétente d’incidents, le transbordement non
autorisé….Des soustractions ou substitutions de marchandise réputées
importation sans déclarations voire de contrebande peuvent être
relevées.
Au bureau de destination, il peut être constaté le non respect du bureau
de destination, de délai de route… Les règles générales du contentieux
douanier sont celles applicables à la qualification, la poursuite et le
règlement des infractions en matière de transit. S’agissant des
sanctions, il faut noter la sévérité particulière des peines.

65
66
GENERALITES

Le régime douanier d’entrepôt de stockage est prévu aux articles


119 à 134 inclus CD UEMOA et 106 à 130 CD burkinabé. L’arrêté
N°1/MFD du 4 Janvier 1965 porte modalité d’application du régime.
A cet effet des notions fondamentales sont définies.

1- DEFINITIONS

1-1- DÉFINITION DU RÉGIME


L’entrepôt douanier est le régime d’exterritorialité au terme duquel
des marchandises importées sont autorisées à séjourner sur le territoire
douanier national tout en conservant leur caractère de produit
d’origine étrangère.

67
Ce régime s’applique aussi à des produits nationaux qui sont
considérés comme exportés dès lors qu’ils sont placés dans des locaux
à cet effet.
Les locaux à usage d’entrepôt doivent être préalablement agréés par le
service des douanes et sont soumis au contrôle et à la surveillance
dudit service (article 106 CD)
Le placement des marchandises (produit ou matériel) en entrepôt
comporte la suspension totale des droits et taxes de douane, des taxes
fiscales d’effets équivalents et autres mesures économiques et
commerciales.
Le terme entrepôt désigne aussi le local ou le lieu où sont placées les
marchandises bénéficiaires du régime.

1-2- AUTRES DÉFINITIONS :

1-2-1- La concession d’entrepôt : il s’agit de la décision d’autorisation


d’ouvrir un entrepôt : décret, arrêté ou décision administrative.

1-2-2-Le concessionnaire : c’est la personne physique ou morale à qui


est donnée l’autorisation d’ouvrir un entrepôt (le bénéficiaire d’une
décision d’entrepôt)

1-2-3-L’entrepositaire : il s’agit de la personne physique ou morale


qui utilise le régime d’entrepôt c'est-à-dire celle qui par une
déclaration en douane, place les marchandises en entrepôt.

68
1-2-4-La mutation d’entrepôt : c’est le transfert d’une marchandise
d’un entrepôt de douane dans un autre au sens du régime, qu’il ait eu
ou non cession de ladite marchandise.

1-2-5-La mutation de propriété : elle s’entend de la cession d’une


marchandises sous entrepôt

1-2-6-Le cédant : il s’agit de la personne physique ou morale qui cède


à une tierce personne une marchandise entreposée.

1-2-7-Le cessionnaire : c’est la personne physique ou morale qui


reçoit une marchandise entreposée.

2- EFFETS ET INTERETS DU REGIME D’ENTREPOT DE


STOCKAGE

2-1-EFFETS DU RÉGIME
Les marchandises placées en entrepôt sont réputées hors du
territoire douanier national. En conséquence, elles sont soustraites à la
réglementation douanière, fiscale et économique en vigueur durant le
séjour sous ce régime. Il y a donc suspension totale de ces
règlementations à leur égard. De ce fait, à la sortie d’entrepôt, ces
marchandises sont traitées comme si elles provenaient directement du

69
pays d’où elles ont été initialement importées. C’est pourquoi elles
sont soumises à la réglementation douanière (code et tarif des
douanes) fiscale et économique en vigueur au jour de sortie.

2-2-INTÉRÊTS DU RÉGIME
Ce régime s’avère indispensable pour la constitution de stocks de
marchandises et de produits et, donc pour l’approvisionnement d’un
pays enclavé comme le Burkina Faso. Il permet en particulier
d’assurer la sécurité d’approvisionnement en produit de 1re nécessité,
en matériels, d’équipement et en produits stratégiques tels que les
produits pétroliers.

3- LES DIVERSES CATEGORIES D’ENTREPOTS DE


STOCKAGE
Suivant l’article 106 AL2 CD, il est retenu deux modes d’entrepôt
de stockage : l’entrepôt de stockage et l’entrepôt pour transformation
désigné entrepôt industriel.
Il est examiné ici la catégorie d’entrepôts de stockage lesquelles
existent tant à l’importation qu’à l’exportation.

3-1- LES ENTREPOTS D’IMPORTATION

3-1-1- L’entrepôt public ou l’entrepôt réel : articles 116 à 122 CD


Ce type d’entrepôt est concédé à un organisme public, parapublic
ou à une collectivité publique.

70
Le local d’entrepôt réel est placé sous la garde permanente du service
des douanes, par la surveillance à ‘ouverture et la fermeture à deux
clés différentes. L’une détenue par le service et l’autre par le
gestionnaire du local.
La chambre de commerce a bénéficié de concession de deux entrepôts
réels, l’un à Ouaga auprès du bureau de Ouaga gare et l’autre à Bobo
rattaché au bureau de Bobo gare.
La chambre de commerce a donné mandant à la SDV à Ouaga et de la
SNTV à Bobo pour exercer la fonction de gestionnaire de ces locaux.
L’entrepôt réel est ouvert à tous les entrepositaires d’où sa
qualification d’entrepôt public.

3-1-2-L’entrepot privé ou l’entrepôt fictif : articles 127 à 130 CD


Il est établi au profit d’un seul importateur dans les locaux qui lui
appartiennent ou dont il a la jouissance. Ce local est seulement soumis
aux contrôles du service par des visites ou des recensements.

3-1-3- L’entrepôt spécial : articles 123 à 126 CD


Cet entrepôt est de caractère soit public (réel) soit privé (fictif). Il
est qualifié de spécial du fait que les locaux sont aménagés de manière
à réceptionner exclusivement des marchandises nécessitant des
installations particulières ou ne pouvant être entreposées à coté
d’autres produits de par leur caractère dangereux :
munitions,explosifs, produits chimiques, produits pétroliers etc.…

71
3- 2- LES ENTREPOT D’EXPORTATION

3-2-1- L’entrepôt d’exportation proprement dit


Il est destiné à recevoir dans des locaux spéciaux préalablement
agréés par le service des douanes, des produits d’origine nationale
destinés à l’exportation. Il peut s’agir aussi de produits industriels
fabriqués sous régime d’admission temporaire ou d’entrepôt industriel
aux fins de réexportation.

3-2-2-Les cas d’opérations commerciales assimilées à l’entrepôt


d’exportation :
Certaines opérations commerciales axées en totalité ou en partie sur
l’étranger sont assimilées à l’entrepôt d’exportation. Ce sont :

a- l’avitaillement des aéronefs :


Il s’agit d’un entrepôt spécial fictif de produits pétroliers destiné à
l’avitaillement des aéronefs effectuant des vols internationaux

B- le régime du free-shop :
C’est le régime d’entrepôt fictif de produits étrangers importés,
destinés exclusivement à être réexportés c'est-à-dire vendus à
destination exclusive de l’étranger. Les locaux sont généralement
situés dans les grands aéroports ou gares ferroviaires internationaux,
aussi parfois en ville.

72
L’OCTROI DU REGIME D’ENTREPOT DE STOCKAGE

Le bénéfice du régime d’entrepôt de stockage s’acquiert par une


requête sous forme de dossier déposé auprès de l’administration des
douanes laquelle décision donne lieu à une décision de concession.

1- LE DOSSIER DE CONCESSION

Il est adressé soit au DGD (cas d’entrepôt fictif et d’entrepôt


spécial) soit au Président du Faso (cas d’entrepôt réel). Il est
cependant transmis obligatoirement au chef de bureau de
domiciliation choisie.
Le dossier comprend essentiellement :
- la demande timbrée
- l’identité et l’adresse du requerrant (importateur ou exportateur
- la liste et la nature des produits et matériels à entreposer
- le volume prévisionnel de l’activité d’entreposage
- l’indication c'est-à-dire la localisation et la description des
locaux d’entreposage par la production de plans de situation et
de masse
- l’indication du bureau principal de rattachement c'est-à-dire, le
bureau de douanes d’enregistrement de suivi et de contrôle des
toutes les opérations liées à l’entreposage des marchandises.

73
Le dossier ainsi composé et déposé auprès du bureau de
rattachement fait l’objet d’un examen préalable sur documents et
conduit à la visite effective des locaux par le chef dudit bureau. Celui-
ci fournit ensuite un rapport avec son avis et transmet donc le dossier à
la DGD pour suite à donner.

2- LA DECISION DE CONCESSION D’ENTREPOT

Elle relève de la compétence du DGD en ce qui concerne l’entrepôt


fictif et l’entrepôt spécial. La concession d’entrepôt réel fait l’objet de
décret présidentiel : c’est le cas des deux entrepôts réels concédés à la
chambre de commerce à Ouaga et Bobo.
La décision d’entrepôt de même que le décret de concession
d’entrepôt réel reprend notamment :
- l’identité et l’adresse du concessionnaire
- la liste des marchandises à entreposer
- l’indication de la situation du local d’entreposage
- l’indication du montant de la caution par déclaration
- l’indication du bureau de rattachement.
L’obtention de l’agrément d’entrepôt donne droit au concessionnaire
de démarrer son activité par les formalités de placement en entrepôt
des marchandises.

74
FONCTIONNEMENT DU REGIME D’ENTREPOT DE
STOCKAGE
Ce point est relatif aux conditions, plus précisément aux formalités
de placement des marchandises en entrepôt et à celles applicables
durant le séjour des marchandises en entrepôt jusqu’à la régularisation
du régime.

1- LES FORMALITES D’ENTREE DES MARCHANDISES EN


ENTREPOT

Le placement des marchandises en entrepôt s’effectue par leur


déclaration obligatoire. A cet effet, elles font l’objet d’une déclaration
en détail de type IM7 (formulaire DDU). Cette déclaration est
cautionnée d’une fois et demi de la valeur en douane des
marchandises.
Toute fois la déclaration d’entrée en entrepôt réel est
règlementairement dispensée de caution. La déclaration IM7 est, après
dépôt par l’entrepositaire traitée suivant la procédure règlementaire en
la matière : recevabilité, enregistrement, vérification et bon à enlever.

1-1- RECEVABILITÉ ET ENREGISTREMENT DE LA


DÉCLARATION IM7

75
La recevabilité de la IM7 est faite conformément aux règles
applicables en matière de déclaration de mise à la consommation : il
s’agit essentiellement de contrôle de forme et de validité de la
déclaration.
Après la recevabilité intervient l’enregistrement de la déclaration sur
un registre spécial dénommé sommier d’entrepôt. Ce registre reprend
à la page de gauche toutes les données relatives aux marchandises
déclarées : origine, valeur, espèce, quantité etc.… . A la page de droite
sont reprises les données relatives aux sorties des marchandises selon
les suites règlementaires autorisées.
Chaque entrée d’entrepôt c'est-à-dire chaque déclaration d’entrepôt
constitue un compte d’entrepôt.
Le registre ou sommier d’entrepôt est tenu et suivi par la section des
régimes suspensifs du bureau de rattachement.

1-2-VÉRIFICATION ET DÉLIVRANCE DU BON À ENLEVER


POUR ENTREPOSAGE
Dans le souci de préserver les intérêts du trésor, cette vérification
doit être approfondie sur documents et par la visite effective quasi
obligatoire des marchandises. Des mesures d’identification et
d’intégrité telles que l’échantillonnage, le cachetage, le plombage ou
la simple description détaillée des marchandises ou des colis peuvent
être décidées par le service de vérification et exécutées par les agents
de la section des régimes suspensifs du bureau de rattachement. Il
n’intervient aucune perception douanière en fin de vérification.

76
Les exemplaires de la IM7 reçoivent les destinations principales
suivantes :
- l’original désigné exemplaire visite sert de pièce comptables et
est expédié à la DED de la DGD pour exploitation
- un exemplaire est détenu au bureau de rattachement à la section
des régimes suspensifs
- le 3e est remis à l’entrepositaire
- le 4e est l’exemplaire statistique et est expédié à la DIS
- le 5e est le bon à enlever et est conservé par le garde magasin du
bureau de rattachement en fin d’opération de sortie.
- De fait, la délivrance de ce dernier exemplaire permet
l’enlèvement, la conduite et le stockage des marchandises en
entrepôt.

2- LE SEJOUR DES MARCHANDISES PLACEES EN


ENTREPOT :

2-1- LA DURÉE DU SÉJOUR


Au terme de l’article 129 AL1 CD UEMOA et de la note de service
N°2007/149/MFD/SG/DGD du 19-03-2007, le délai de séjour des
marchandises en entrepôt est d’un an. Ce délai est décompté à partir
de la date de délivrance du bon à enlever. En pratique, ce décompte
peut ce faire à partir de toute autre date de placement effectif des
marchandises dans le local d’entrepôt.

77
La durée de séjour des marchandises en entrepôt peut être prorogée de
six mois maximum sur requête justifiée de l’entrepositaire et par
décision du DGD.

2-2- LES OBLIGATIONS DE L’ENTREPOSITAIRE DURANT LE


SÉJOUR DES MARCHANDISES EN ENTREPÔT :
Elles sont d’ordre général c'est-à-dire communes à toute catégorie
d’entrepôt, mais aussi particulières à chaque catégorie d’entrepôt.

2-2-1- Les obligations d’ordre général

a- l’entrepositaire est tenu de conduire directement les marchandises


dans le local d’entrepôt agréé à cet effet

b- les marchandises ne doivent pas être mélangées à d’autres


catégories de marchandises notamment à celles non bénéficiaires du
régime. C’est ainsi que les marchandises en entrepôt qui ont fait
l’objet de la délivrance d’un bon à enlever suite au traitement d’une
déclaration d’apurement (déclaration de sortie) ne doivent plus restées
dans le local d’entrepôt.

78
c- Elles doivent être loties selon les prescriptions du service c'est-à-
dire par numéro de sommier (N° de compte d’entrepôt) dans le local
d’entrepôt

d- Elles doivent être représentées à toutes réquisitions des agents des


douanes. Ceux-ci peuvent procéder à tout contrôle ou recensement
qu’ils utiles (article 110 CD). Les recensements et contrôles
constituent des contre visites selon l’article 10 de l’arrêté
d’application.

2-2-2- Cas de l’entrepôt réel


Le local d’entrepôt réel doit être établi et aménagé dans les
conditions les plus favorables aux opérations commerciales et la
surveillance du service des douanes.
Cette obligation s’entend des mesures et dispositifs de sécurité que
doit comporter le local, et des appareils de présage, de mesurage etc.
…mis à la disposition des entrepositaires et du service des douanes :
De ce fait, cette obligation pèse surtout sur le gestionnaire du local
d’entrepôt.

2-2-3- Cas d’entrepôt fictif


Conformément à la soumission annuelle cautionnée prévue à
l’article 24 de l’arrêté d’application d’une part et de l’autre part à la
soumission annuelle n on cautionnée adressée au chef de bureau

79
principal de rattachement, le concessionnaire d’entrepôt fictif
s’engage à :
- mettre à la disposition du service des douanes un bureau, des
appareils de mesurage et de pesage dans le magasin d’entrepôt
pour faciliter les opérations de visite et de contrôle.
- Assurer le transport des agents de douanes chargés des
vérifications et des contrôles
- Supporter les conséquences qui résulter d’accidents survenus
aux agent soit au cour de transport, soit au cours des opérations
de visites ou de contrôles
- Tenir un registre spécial faisant apparaître les stocks et les
mouvements des marchandises. La contexture de ce registre est
fixée par le DGD. De fait il doit en principe être conforme au
sommier d’entrepôt tenu par le bureau de rattachement. Ce
registre doit être présenté à toute réquisition du service. Les
comptes doivent être tenus par numéro de sommier et le solde
doit être fait chaque fois que le service le demande. Il importe de
retenir que les imputations sont faites à l’identique.
- Donner une suite règlementaire et dans les délais prescrits aux
marchandises sous peine de sanctions règlementaires

2-3- LES OPÉRATIONS AUTORISÉES LORS DU SÉJOUR DES


MARCHANDISES À L’ENTREPÔT
Les marchandises constituées en entrepôt doivent y demeurer sur
place, en l’état c'est-à-dire telles quelles.

80
Toute fois certaines opérations peuvent être autorisée par le service
sur demande du concessionnaire et/ou de l’entrepositaire.

2-3-1- La modification et l’extension d’entrepôt


Il faut entendre par cela deux possibilités offertes à l’entrepositaire
à savoir :

a- le local d’entrepôt peut faire l’objet de modification,


d’agrandissement, de réduction ou de simple réaménagement. Ce local
peut même être changé.

b- La liste des marchandises admises en entrepôt peut aussi être


modifiée soit par ajout de nouveaux ou à l’inverse par réduction.
Ces deux opérations sont soumises à l’appréciation et à la décision
préalable du DGD sous requête du concessionnaire à lui adresser sous
couvert du chef de bureau principal de rattachement.

2-3-2- Les opérations portant sur les marchandises placées elles


mêmes
Suivant l’article 7 de l’arrêté d’application, les marchandises
placées en entrepôt peuvent subir certaines opérations notamment :
- être changé de place dans le local ou même de magasin
- faire l’objet de certaines manipulations autorisées telles que : les
prélèvements d’échantillons, de pesage, la division ou au
contraire la réunion de colis et d’une manière générale les

81
opérations nécessaires aux reconditionnements voire à la
conservation des marchandises.
Deux règles fondamentales doivent être observées pour
l’accomplissement de ces diverses opérations :
- les entrepositaires qui désir changer les marchandises de place
ou procéder à une manipulation autorisée doivent en faire la
demande préalable au service local des douanes : le chef de
bureau principal de rattachement. Celui-ci apprécie les
conditions dans lesquelles exercer, notamment au frais de
l’entrepositaire la surveillance desdites opérations par le service.
- Les marchandises manipulées sont prises en charge selon les
quantités ou même l’espèce reconnu après manipulation. Ainsi,
les déchets inutilisables éventuels sont alloués en franchise et
seuls ceux susceptibles d’utilisation sont pris en compte (cas de
marchandises avariées).

2-3-3-La cession des marchandises en entrepôt


Avec l’autorisation du service local des douanes, les marchandises
en entrepôt peuvent être cédées à des tiers. Le cessionnaire dépose
directement la déclaration de sortie d’entrepôt en son nom, mais
celle-ci doit être visée par le cédant comme suit : « bon pour cession-
le cèdent (CFAO) Ouaga le …. ».
Lorsque la cession des marchandises en entrepôt donne lieu à la fois à
des mutations de propriété et d’entrepôt, les marchandises peuvent
être transférées dans un autre entrepôt. En entrepôt réel elles peuvent

82
après cession demeurer dans le même local. Par contre en entrepôt
fictif et dans le cas de cession simple en entrepôt réel, la cession et la
sortie des marchandises sont concomitantes.

2-3-4- Le recensement d’entrepôt


Le bureau de rattachement doit procéder périodiquement au
recensement des quantités de marchandises placées en entrepôt de
stockage. Cette périodicité est annuelle en entrepôt réel, semestriel en
entrepôt spécial et trimestriel en entrepôt fictif.
Il s’agit de contrôles effectués en principe à l’improviste en présence,
soit de l’entrepositaire, soit du concessionnaire, soit enfin des deux
dans le cas de l’entrepôt réel.
A l’issue de ces recensements, il peut être constaté soit un déficit, soit
très rarement un excédent de marchandises.

a- cas de déficit (article 121CD)


- en entrepôt réel : les marchandises en déficit sont généralement
admises en franchise pour des causes telles que les vols, les
pertes et les cas de forces majeures dûment justifiés.
- En entrepôt spécial : les marchandises en déficit pour les mêmes
causes que ci-dessus en entrepôt réel sont aussi admises en
franchise ; pour d’autres causes et notamment en cas de
soupçons fondés de fraude par soustraction ou substitution de
marchandises, il est procédé à l’acquittement des droits et taxes

83
de douanes de mise à la consommation exigibles sans préjudice
des poursuites contentieuses éventuelles.
- En entrepôt fictif : les déficits de marchandises entraînent les
paiement des droits et taxes de mise à la consommation exigibles
sans préjudice des poursuites contentieuses éventuelles.

b- cas d’excédent
Quelque soit le type d’entrepôt, les excédents de colis de
marchandises donnent lieu à la constatation d’importation frauduleuse
(ISD ou substitution de marchandises).
S’agissant du cas d’excédent de poids, il est constaté l’infraction
d’importation sans déclaration ; dans le cas particulier de constat de
nature ou d’espèce différentes de marchandises, il est relevé
l’infraction d’importation en contre bande.

2-4- LA SORTIE D’ENTREPOT

2-4-1- Formalités et taxations

a- Formalités
A la sortie d’entrepôt stockage les marchandises peuvent recevoir
toute destination douanière c'est-à-dire être placées sous tout régime
douanier comme si elles provenaient de l’importation directe : mise à
la consommation, placement en régime suspensif ou économique,
réexportation.

84
Le dépôt d’une déclaration en détail est obligatoire ; il s’agit
notamment des déclarations de types suivants :
- IM4 pour la mise à la consommation
- IM7 pour le placement en entrepôt
- IM5 pour le placement en importation temporaire ou admission
temporaire
- IM8 pour le transit
- EX3 pour la réexportation.
La déclaration de sortie d’entrepôt fait l’objet du traitement
règlementaire réservé à toute déclaration en détail. Le service doit
mettre un accent particulier sur le contrôle de la nature et de la
quantité de marchandises déclarées en apurement du compte
d’entrepôt. Il convient de retenir qu’il peut s’agir soit d’un apurement
total, soit d’un apurement partiel.
Chaque déclaration de sortie d’entrepôt donne lieu à imputation du
compte tant par le service (section des régimes suspensifs) que par
l’entrepositaire.

b- Taxations
- fiscalité applicable : lors de la mise à la consommation
notamment, les droits et taxes applicables sont ceux en vigueur à
la date d’enregistrement de la déclaration en détail de mise à la
consommation IM4 (articles 119 CD). Lorsque les sorties
d’entrepôt sont constituées par des réexportations ou du transit
de marchandises, elles ne donnent lieu actuellement à la

85
perception d’aucun droits et taxes. Les placements des
marchandises en admission temporaire ou en importation
temporaire à la sortie d’entrepôt font l’objet de l’application des
droits et taxes repris sur les décisions d’A T et d’I T les
concernant.
- La valeur taxable : il est retenu sauf exception expresse, la valeur
des marchandises à la date d’application des droits et taxes.
Cette valeur peut donc faire l’objet d’actualisation par rapport à
la valeur d’entrée.

2-4-2- L’enlèvement des marchandises


L’enlèvement des marchandises en entrepôt pour une destination
douanière règlementaire est subordonné à l’autorisation préalable du
service par la délivrance du bon à enlever suite à une déclaration de
sortie.
Par contre, les marchandises qui cessent d’être placées sous le régime
doivent être immédiatement enlevées du local dès remise du bon à
enlever (article 30 de l’arrêté d’application).
Ce principe général de l’enlèvement des marchandises connaît
cependant deux applications particulières à savoir : les marchandises
non retirées d’entrepôt et la fermeture d’entrepôt.

a- les marchandises non retirées d’entrepôt dans le délai


Si à l’expiration du délai fixé, des marchandises sont toujours en
magasin d’entrepôt, la situation est réglée comme suit :

86
- en entrepôt réel : le service fait préalablement sommation à
l’entrepositaire d’avoir soit à payer les droits et taxes de mise à
la consommation, soit à procéder aux formalités de
réexportation. En cas d’inexécution de la part de l’entrepositaire,
les marchandises sont vendues aux enchères publiques au profit
du trésor public (article 122 CD).
- En entrepôt fictif : le service procède comme ci-dessus en
entrepôt réel. Cependant il est en plus autorisé à décerner
contrainte à l’encontre de l’entrepositaire et sa caution pour
inexécution totale ou partielle des engagements souscrits,
notamment dans les cas de soupçons de fraude ou d’abus du
régime fondés.

b- la fermeture d’entrepôt
Lorsqu’il renonce à l’exploitation d’un entrepôt, le concessionnaire
doit en aviser l’administration des douanes 3 mois au moins avant la
date de fermeture envisagée.
Le concessionnaire et sa caution ne sont libérés en pratique de leurs
obligations vis-à-vis de l’administration des douanes qu’à l’expiration
du trimestre au cours du quel les comtes d’entrepôt devront être
entièrement régularisés. Le délai court pour compter de la date de
réception de la réponse favorable du DGD sous forme de décision.

87
LES INFRACTIONS EN MATIERE D’ENTREPOT

1- LES INFRACTIONS D’ORDRE GENERAL


Au terme des dispositions du contentieux douanier, il peut être
constaté lors du traitement des déclarations d’entrée et de sortie
d’entrepôt les infractions communes à tous les régimes douaniers. Ces
infractions portent notamment sur les éléments essentiels des
marchandises déclarées d’où le constat possible de fausse déclaration
de valeur, d’origine, d’espèce et de quantité. De même il peut être
relevé des infractions sans déclaration ou même de la contrebande.

2- LES INFRACTIONS SPECIFIQUES AU REGIMES


D’ENTREPOT
Durant le séjour des marchandises en entrepôt, il peut être constaté
des infractions particulières au régime. Elles se résument
essentiellement au non respect des engagements souscrits c'est-à-dire
au non respect des diverses obligations qui pèsent sur l’entrepositaire
ou le concessionnaire conformément aux deux soumissions annuelles
préalablement souscrites et déposées auprès de l’autorité douanière
compétente.

3- QUALIFICATION ET SANCTION DES INFRACTIONS

88
Les articles 106 à 114 inclus, 121,122 et 123 CD définissent les
principales infractions à ce domaine.
Il s’agit soit de simples contraventions, soit de délits douaniers.
S’agissant des sanctions elles sont prévues aux articles 257, 258, 260,
261, 267,270 et 276 CD.
L’abus du régime d’entrepôt peut entraîner la suspension voire
l’exclusion du bénéficiaire d’entrepôt de ce régime sur décision du
DGD.

89
90
LES REGIMES D’ADMISSION TEMPORAIRE
Le régime d’admission temporaire est fondé sur les articles 138,
144 inclus CD.
L’arrêté N°5/F/CIAEM/ECNA/D du 07 Janvier 1963 porte admission
temporaire exceptionnelle spéciale (ATES) des engins et matériels et
travaux publics.

1- GENERALITES

1-1- DEFINITIONS

91
1-1-1- Définition du régime :
Le régime d’admission temporaire permet au plan douanier
l’importation à titre temporaire et en suspension totale ou partielle des
droits et taxes de douane et autres impositions exigibles en cas de mise
à la consommation de marchandises : produits, matériels
d’équipement, engins…etc.
Ces produits sont destinés soit à être utilisés en l’état, soit à recevoir
un complément de main d’œuvre, soit à faire l’objet d’assemblage ou
de montage, soit enfin à faire l’objet de transformation ou d’usinage.
A la fin du délai imparti à l’opération les produits ou engins
bénéficiaires du régime doivent être réexportés.

1-1-2- Autre définitions

a- les personnes bénéficiaires du régime


Le bénéfice du régime d’admission temporaire est accordé à
l’importateur utilisateur c'est-à-dire au destinataire réel des produits,
matériels ou engins de travaux. De plus, ce destinataire réel doit être la
personne physique ou morale utilisatrice desdits produits. C’est donc
lui qui en principe doit souscrire l’acquit à caution d’admission
temporaire. A titre exceptionnel cependant, le commissionnaire en
douane dûment mandaté par l’utilisateur importateur peut être autorisé
par le service pour ce faire.

92
b-les produits admissibles en AT
Tous les produits, matériels ou engins passibles de droits et taxes
d’entrée perçus par le service des douanes peuvent bénéficier du
régime AT.
Sont donc exclus de ce régime, les produits non passibles de ces dits
droits à savoir notamment les produits nationaux ou nationalisés. Il en
est de même en matière d’AT d’utilisation en l’état des produits
disparaissant totalement lors de cette utilisation : cas par exemple des
céréales ou autres produits alimentaires. Dans le même ordre d’idée,
les articles de faible valeur (vis, écrous, rondelles, pointes) et les
produits d’identification difficile voire impossible en cours
d’utilisation sous ce régime d’AT en sont exclus.

1-2- OBJECTIFS ET INTERTS DU REGIME D’AT


Le régime d’A T s’est avéré nécessaire pour permettre l’utilisation,
la mise en œuvre, les réparations, essais et expositions des produits qui
en bénéficient contrairement au régime de transit et d’entrepôt de
stockage. De plus, de par la suspension des droits et taxes sur ces
produits, les coûts des opérations réalisées n’en sont pas grevés.
Dans le cas d’A T pour ouvraison, le régime d’A T constitue une
incitation et un soutient à l’activité de production des unités
industrielles nationales. En effet, le régime vise à rendre les produits
finis compétitifs notamment sur le marché extérieur.

1-3- LES DIVERSES CATEGORIES D’A T

93
Il est fait distinction entre les régimes d’A T relèvent de la
compétence réglementaire et ceux relèvent de la compétence
administrative selon la nature des marchandises bénéficiaires ou celles
des travaux et opérations à réaliser avec les matériels et produits admis
au bénéfice du régime.

1-3-1- L’A T normale ou A T de droit (article 138 AL 1 CD)


Ce type d’A T relève de la compétence du Ministre chargé des
Finances et de celui responsable de l’industrie, par arrêté inter
ministériel.
Des opérations telles que les compléments de main d’œuvre, les
assemblages (montages), l’ouvraison ou la transformation de matière
1re en produits finis seraient autorisées par arrêté inter ministériel.
En principe ce régime étant prévu par avance est donc dit A T de droit.
A ce jour, aucun texte d’application de l’article 138 AL 1 n’a été pris.
Cependant pour palier à ce vide juridique et face aux demandes
ponctuelles de certaines unités industrielles, l’administration des
douanes a, par des simples décisions administratives du DGD autorisé
certaines entreprises nationales à bénéficier à titre exceptionnel et
provisoire du régime d’A T normale pour leur activités. Il peut être
cité à titre d’exemple : la SAP, METAL BURKINA…etc.

1-3-2- L’A T à caractère exceptionnel (article 138 AL 2 CD)


Il est prévu deux catégories : l’A T exceptionnelle ordinaire et l’A T
exceptionnelle spéciale.

94
a- l’A T exceptionnelle ordinaire
Les opérations autorisées sous ce régime comprennent :
- l’introduction temporaire de matériels et de produits pour
réparation, essai, exposition (foire) ;
- l’importation d’emballages vides à réexporter pleins ou à
l’inverse d’emballages pleins à réexporter vides : cas de cartons
importés vides et réexportés pleins de fruits et légumes et cas de
fûts de gaz importés pleins à réexporter vides de même que les
conteneurs pleins à réexporter vides.
- L’importation temporaire de matériels techniques de recherche,
d’étude ou de prospection par des entreprises minières ou le
Ministère des mines ;
- L’importation temporaire de matériel et d’équipement à
caractère individuel et exceptionnel : il peut être cité le cas du
véhicule de particulier dont la durée du séjour temporaire au
Burkina excède les 3 mois du L P T. ces cas ne sont pas
susceptibles d’être généralisés.

b- l’A T exceptionnelle spéciale :


Ce régime est prévu par l’arrêté inter ministériel ci-dessus. Il permet
sous des conditions précises l’importation à titre provisoire par des
entreprises de matériels et engins destinés à l’exécution de travaux
présentant un caractère incontestable d’utilité publique. Il s’agit de
grands travaux d’infrastructures du pays et d’aménagements du

95
territoire : travaux de routes, forages aménagement hydro-électriques,
aménagements irrigués…etc.

L’OCTROI DU REGIME D’A T


Le régime s’acquiert suite à une demande préalable déposée par
l’importateur utilisateur auprès de l’autorité douanière compétente
pour décision.

1- LE DOSSIER DU BENEFICE D’A T


Il varie selon la catégorie d’A T :

1-1- CA DE L’A T NORMALE OU A T DE DROIT (A T POUR


OUVRAISON, USINAGE OU COMPLÉMENT DE MAIN
D’ŒUVRE) :
A l’absence de texte règlementaire d’application du régime d’A T
normale, ledit régime est autorisé par décision administrative
exceptionnelle et provisoire du DGD. A cet effet une demande sur
papier libre, timbré est adressée au DGD. le dossier reprend
notamment l’indication des matières 1re ou composants à mettre en
œuvre, les produits compensateurs attendus(produits finis), le délai
d’ouvraison, les conditions techniques d’exécution ou de fabrication,
le bureau de rattachement…etc.

96
1-2- CAS D’A T EXCEPTIONNELLE
La demande est faite sur des imprimés règlementaires soumis à
timbre fiscal selon le type d’A T. les renseignements à fournir sont
quasiment les mêmes que ci-dessus en matière d’A T normale.
Cependant la nature de l’opération est différente. Il est en outre requis
l’avis technique d’un Ministère compétent s’agissant de l’opération
envisagée (Ministère des infrastructures, du commerce, de l’industrie,
de l’environnement, de l’hydraulique..).
En matière d’A T spéciale, une fiche de renseignement portant sur le
matériel importé doit être jointe. Les renseignements principaux sont
les suivants : l’espèce tarifaire, l’état du matériel (neuf ou usager), la
nature et la durée d’amortissement comptable.

2- LA DECISION D’A T

2-1- LA DÉCISION POUR OUVRAISON, USINAGE OU


COMPLÉMENT DE MAIN D’ŒUVRE
La décision d’A T en ce domaine reprend :
- les produits admis à bénéficier du régime : matières 1re ou
composants
- les produits admis en compensation : il s’agit des produits finis
issus de l’ouvraison, de l’usinage ou de l’assemblage. Ces
produits sont désignés produits compensateurs.

97
- Les formalités douanières d’entrée et d’apurement de
l’opération : il s’agit des formalités de souscription de l’acquit
d’A T et des formalités de réexportation obligatoire
- La durée de l’A T pour ouvraison : elle ne peut en principe
excéder 6 mois.
- Le bureau de douane de domiciliation de l’opération.

2-2- LA DÉCISION D’A T EXCEPTIONNELLE


Cette décision reprend comme ci-dessus en matière d’A T pour
ouvraison, les produits et matériels admis au régime, la durée accordée
et les modalités particulières de taxations notamment.

LE FONCTIONNEMENT DU REGIME

1- LE PLACEMENT DE MATERILS ET DE PRODUITS EN A T


Il se résume aux formalités de souscription de l’acquit d’ A T et son
traitement jusqu’à la délivrance du bon à enlever

1-1- Dépôt et enregistrement de la déclaration d’A T


Les formalités débutent par le dépôt de l’acquit à caution d’A T
constitué par la déclaration en détail cautionnée de type IM5.
Cette déclaration doit être rédigée et signée par l’importateur
utilisateur lui même. A titre exceptionnel cependant le

98
commissionnaire en douane dûment mandaté par l’importateur
utilisateur est autorisé à cet effet par le service.
La déclaration est déposée auprès du bureau de rattachement désigné
bureau de domiciliation. Il doit s’agir d’un bureau principal de plein
exercice.
La déclaration est cautionnée d’un montant fixé à une fois et demi
celui des droits et taxes de douane suspendus. La caution est soit
bancaire soit une consignation.
La déclaration d’A T après recevabilité est enregistrée sur un registre
spécial tenu à la section des régimes suspensifs. Ce registre comporte
à la page de gauche les éléments essentiels de matériels et produits
admis en A T et à la page de droite, les sorties successives désignée
imputations au titre de la régularisation du compte d’ A T.

1-2- La vérification de la déclaration d’A T


Lors de la phase de la vérification, des mesures visant à assurer la
reconnaissance et l’identification des produits et matériels en cours
d’utilisation et en fin de délai de régime sont prises par le service. Il
est procédé notamment au contrôle de la nature et de la quantité des
produits concernés : espèce, poids, volume, désignation….etc.
Dans le cas particulier d’A T d’utilisation de matériels ou d’engins en
l’état, des mesures d’identification sont prises pour permettre au
service de s’assurer ultérieurement que le matériel ou engin présenté à
la réexportation ou à la mise à la consommation est identiques à ceux

99
initialement en A T. il peut s’agir la description détaillée du matériel,
le cachetage, de photo….etc.

1-3- La taxation des marchandises admises en A T (article 139 CD)


Cette taxation s’effectue selon le type d’ A T dont bénéficie le
matériel.

1-3-1- Cas des produits et matériels en A T pour ouvraison et en A T


exceptionnelle ordinaire.
Les produits et matériels bénéficiaires de ces régimes sont soumis
aux seules taxes dites pour service rendu : STAT à l’importation (RS),
RI et aux taxes intérieures éventuelles notamment la TVA. Il reste
entendu que le reste des droits et taxes d’entrées sont suspendu.

1-3-2- Cas de matériels et d’engins admis en A T exceptionnelle


spéciales.
Il est perçu en totalité les taxes dites pour service rendu et les taxes
intérieures éventuelles. De plus une fraction des droits et taxes
d’entrée c’-à-d des droits et taxes de mise à la consommation est
perçue. Cette fraction est calculée en tenant compte de la durée dé
amortissement comptable du matériel et de la durée d’utilisation du
matériel en A T.
A titre exceptionnel dans le cadre de l’exécution de certains marchés
de travaux financés par des bailleurs étrangers, il peut être décidé

100
même en cas d’ATEs une suspension totale des droits et taxes
d’importation sur le matériel.
A la fin du traitement de l’acquit d’A T, les exemplaires reçoivent les
destinations principales ci- dessus suivantes :
-l’original (l’exemplaire visite) est expédiée à la DED.
-Un exemplaire est retenu par le bureau de rattachement à la section
des régimes suspensifs.
-un autre est destiné à l’importateur utilisateur.
-l’exemplaire statistique est expédiée à la DI5
-un autre exemplaire sert de B.E.
La délivrance du B.E permet à l’importateur utilisateur de disposer
du matériel ou du produit pour l’utilisateur ou l’opération autorisée
sous AT.

2- LE SEJOUR DES MARCHANDISES EN A T

2-1- LA DURÉE DU SÉJOUR :


Au terme de l’article 140 CD, les produits, engins ou matériel en A
T peuvent séjourner sur le territoire douanier national pendant le délai
fixé par la décision leur accordant le régime. En principe le délai
accordé en A T pour ouvraison et en A T exceptionnelle ordinaire est
de 6 mois. En pratique il est tenu compte de la durée réelle nécessaire
à la réalisation de l’opération.

101
Il en est de même en matière d’A T E S dont le délai initial est d’un
an.
Ainsi des prorogations de délai peuvent intervenir sur demande
justifiée de l’importateur utilisateur. Ces prorogations donnent lieu ou
non à la perception de droits et taxes selon le cas : en A T pour
ouvraison et en A T exceptionnelle ordinaire, il n’est procédé à aucune
taxation lors des prorogations ; en A T E S, une nouvelle fraction de
droits et taxes est perçue suivant le même principe qu’en entrée initial
en A T.

2-2- LES OBLIGATIONS DU BÉNÉFICIAIRE D’A T : ARTICLE


141 CD
La souscription d’un acquit à caution d’A T comporte pour le
bénéficiaire du régime, les obligations ci-dessus :
- transporter directement le produit, le matériel ou l’engin dans les
locaux ou sur les lieux désignés sur la décision d’A T et la
déclaration d’A T en vu du déroulement de l’opération ou de
l’exécution des travaux.
- N’utiliser ou ne mettre en œuvre le produit, le matériel ou
l’engin que pour les seules opérations autorisées.
- Représenter le produit, le matériel ou l’engin soit en l’état, soit
transformé à toute réquisition du service des douanes.

102
- Ne pas céder sauf exception autorisée pour quelque motif et sous
quelque forme que se soit le produit, le matériel ou l’engin
durant le séjour en A T.
- Réexporter ou constituer en entrepôt de douane le produit, le
matériel ou l’engin même transformé, en fin de séjour en A T.
- Supporter les sanctions applicables en cas d’infraction à la
réglementation d’ AT

2-3- L’APUREMENT (RÉGULARISATION) DE L’ACQUIT D’A T.


Il débute par le dépôt dans le délai prescrit de la déclaration en
douane correspondant à l’une des destinations douanières autorisées
pour fin à l’opération d’AT : il s’agit de la réexportation ou de la
constitution en entrepôt.
Dans certain cas, il peut être accordé la mise à la consommation du
produit, du matériel ou de l’engin en A T.
A titre exceptionnel, il peut être procédé à la destruction du produit,
du matériel ou de l’engin en A T.
L’apurement définitif de l’acquit d’A T intervient par imputation
totale, ce qui conduit à la décharge et à la mainlevée.

2-3-1- L’apurement par la réexportation ou le placement en entrepôt :


article 141 AL E CD

103
La réexportation et le placement en entrepôt du produit, de matériel
ou d’engin en A T sont les suites normales de l’acquit d’A T : elles
sont de droit :
De ce fait les déclarations de types EX3 et IM7 peuvent être déposées
sans autorisation préalable du service.
Il s’agit de déclarations en détail qui doivent être signées par
l’importateur utilisateur ou le commissionnaire en douanes agréé
dûment mandaté.
Tous les bureaux de douanes de plein exercice même autre que le
bureau de domiciliation de l’acquit d’A T ont compétence pour traiter
la déclaration d’apurement.
Le traitement de ces déclarations qui sont en principe cautionnées est
axé au plan de la vérification sur la reconnaissance effective du
produit, du matériel ou de l’engin présenté en imputation de l’Acquit
initial d’A T. cette reconnaissance est faite en quantité et en espèce
suivant les principes de compensation soit à l’identique, soit à
l’équivalent.
Il est perçu éventuellement lors de la réexportation les seules taxes
dites pour service rendu, le matériel placé en entrepôt bénéficiant de la
suspension totale des droits et taxes.

2-3-2- L’apurement par la mise à la consommation ou la destruction


de produit, de matériel ou d’engin en A T : article 143 CD.

a- cas ordinaire de mise à la consommation

104
La mise à la consommation des marchandises sous A T est de
caractère exceptionnel. Elle est accordée par le DGD sur demande
motivée de l’importateur utilisateur.
La mise à la consommation n’est donc pas automatique, elle requiert
une décision préalable du DGD sous forme d’autorisation
exceptionnelle de mise à la consommation.
Comme ci-dessus, dans le cas de l’apurement par réexportation ou
placement en entrepôt, la déclaration de la mise à la consommation en
suite d’A T est une déclaration en détail de type IM4. Cette
déclaration est soumise aux mêmes règle de rédaction, de signature et
dépôt par l’importateur utilisateur. Il en est de même de son traitement
par le service. Il est procédé à la perception de la totalité des droits et
taxes suspendus majorés de l’intérêt de crédit (intérêt de retard).
S’agissant de la valeur taxable, il convient de distinguer les cas d’A T
pour ouvraison et d’A T exceptionnelle ordinaire du cas d’A T
exceptionnelle spéciale.
Ainsi dans le 1er cas, il est retenu la valeur d’entrée en A T du produit
ou du matériel. Il faut noter qu’en matière de mise à la consommation
de produits finis (produits compensateurs) issus de l’utilisation de
matières 1re, il est retenu la valeur de ces matière sous réserve de la
prise en compte du taux de déchets alloués.
La valeur taxable lors de la mise à la consommation de matériels ou
engins bénéficiaire d’A T E S est la valeur résiduelle desdits matériels
ou engins.

105
b- la mise à la consommation par liquidation d’office :
Ce cas particulier de mise à la consommation est appliqué lorsque le
délai de l’acquit d’A T étant expiré, l’invitation du service au
soumissionnaire à régulariser cet acquit est restée sans suite.
Il est alors procédé par le service à la liquidation d’office des droits et
taxes de mise à la consommation c'est-à-dire des droits et taxes
suspendus dans les mêmes conditions qu’en cas de mise à la
consommation autorisée. Toute fois cette mise à la consommation
s’effectue selon une procédure simplifiée : en effet cette liquidation
est effectuée sur un imprimé spécial intitulé D5 TER.
La liquidation d’office est faite sans préjudice de poursuite
contentieuse éventuelle.

c- cas de mise à la consommation par destruction du produit, matériel


ou engin en AT
Il peut être procédé dans les conditions fixées par le service sur
requête préalable et motivée de l’importateur utilisateur à la
destruction de produit, matériel ou engin en A T. C’est le cas
notamment de produits avariés ou de matériels accidentés sans valeur
résiduelle et généralement les cas de force majeure.
Cette opération ne donne lieu à aucune perception mais est effectuée à
la charge de l’importateur utilisateur. La destruction est matérialisée
par la rédaction d’un PV, lequel tient lieu de document d’apurement
de l’acquit d’A T.

106
2-3-3- Imputation et décharge de l’acquit d’A T

a- imputation de l’acquit d’A T


Chaque fois qu’un soumissionnaire désire faire imputer
partiellement ou totalement son acquit d’A T, il doit présenter joint à
la déclaration d’apurement l’exemplaire de cet acquit. Il doit en outre
et au préalable porter lui même les imputations successives sur lesdits
exemplaire dans les cases prévues à cet effet. Ces imputations sont
ensuite soumises au visa du service de vérification après
reconnaissance et contrôle.

b- la décharge de l’acquit d’A T


Après imputation totale, l’exemplaire de l’importateur utilisateur de
l’acquit d’A T lui est rendu aux fins de décharge de ses engagements
auprès du bureau de domiciliation (bureau de rattachement, bureau
émetteur de l’acquit).
En effet seul le chef de ce bureau est compétent pour autoriser la
décharge. Cette décharge est rédigée sur les exemplaires d’acquit d’A
T détenus respectivement par le bureau de domiciliation et
l’importateur utilisateur. La décharge est rédigée dans le cadre prévu à
cet effet désigné certificat de décharge.
Au besoin cependant, la décharge peut être rédigée sur un imprimé
règlementaire conforme à la formule reprise sur l’acquit d’A T par les
agents de la section des régimes suspensifs. En pratique et dans ce cas
particulier, c’est l’importateur utilisateur qui prépare ce document

107
sous forme de : « certificat pour mainlevée » au visa et à la signature
du service. La responsabilité professionnelle des agents de la section
des régimes suspensifs est engagée en cas de décharge irrégulière. La
décharge doit être signée par le chef de bureau de domiciliation ou en
son absence par le chef de visite voir même un vérificateur. Elle est
contre signée par le chef de la section des régimes suspensifs pour être
valide.
En aucun cas, le ou les bureaux de douanes autres que le bureau de
domiciliation, ayant traité les opérations d’apurement partiel ou total
ne sont habilités à décerner la décharge d’acquit d’A T en lieu et place
du bureau de domiciliation.
Les formalités règlementaires de décharge d’acquit mettent fin à
l’opération commerciale, industrielle ou d’exécution des travaux sous
le régime d’A T. Il est dès lors donné par le service mainlevée des
engagements souscrits par l’importateur utilisateur et sa caution
éventuelle.
En pratique, il s’agira de la levée de la caution bancaire ou du
remboursement de la consignation sur présentation du certificat de
décharge.
Les règles examinées ci-dessus en matière de fonctionnement de
régime d’A T sont de portée générale. Il existe des cas particuliers d’A
T obéissant à des règles ou à des procédures spécifiques dans le sens
de l’assouplissement et de la simplification de la réglementation d’A
T.

108
3- LES CAS PARTICULIERS D’A T
Il est retenu les cas suivants :
- admission temporaire exceptionnelle ordinaire relevant de la
compétence des chefs de bureau principaux (A T simplifiée) 
- admission temporaire exceptionnelle ordinaire des emballages
importés pleins et réexportés vides : le compte ouvert
d’emballages.
- Admission temporaire exceptionnelle ordinaire portant libre
circulation des containers.
- Le régime international des carnets A T A et E C S.

3-1- L’A T E O RELEVANT DE LA COMPETENCE DES CHEFS


DE BUREAUX PRINCIPAUX : A T SIMPLIFIEE.
Ce cas particulier d’A T E O a pour base légale la décision
administrative N°10306/MEF/SG/DGD du 24-05-1995. De par ce
texte le chef de bureaux principaux reçoivent délégation de
compétence pour accorder à certaines opérations et sous certaines
conditions l’A T E O.

3-1-1- les conditions d’octroi du régime :

a- les articles et matériels bénéficiaires du régime :


Il s’agit de matériels divers tels que :

109
- les filmes cinématographiques
- les appareils cinématographiques
- les outils de monteur
- le matériel d’artistes et d’orchestre
- le matériel destiné à l’organisation de manifestations sportives
- le matériel scientifique de laboratoire et de prospection.

b- les personnes bénéficiaires du régime.


Ce sont les personnes physiques ou morales, importatrices et
utilisatrice du matériel concerné. A titre exceptionnel, le
commissionnaire en douane agréé dûment mandaté est autorisé à
effectuer les formalités douanières.

c- le délai d’A T
Il est d’un mois ; toute prorogation est soumise à l’appréciation et à
la décision du DGD par voie règlementaire.

3-1-2- les formalités de mise en A T E O :


La demande du bénéficiaire de l’A T est directement libellée sur
l’acquit d’A T, déclaration soumission, dispensée de caution de type
IM5. la demande doit faire référence au texte légal ci-dessus cité et est
soumise au visa préalable d’accord du chef de bureau principal de
rattachement. Après ce visa, la déclaration IM5 suit le traitement

110
normal en matière de déclaration en détail en général et d’acquit d’A
T en particulier : recevabilité jusqu’à la délivrance du B.E.
Lors de la vérification intervient notamment la prise de mesures
nécessaires à la reconnaissance des objets, articles ou matériel par le
service en cours d’utilisation et en fin de régime.
En matière de taxation il est perçu les seules taxes dites pour service
rendu, le reste des droits et taxes d’entrée étant suspendu.

3-1-3- les obligations du bénéficiaire :


Les règles fondamentales en matière d’A T restent applicables à
savoir notamment :
- la production obligatoire de la liste détaillée des objets, articles
ou matériels de même que si possible leur description détaillée
(marque, N°, origine…).
- L’obligation d’utilisation du matériel pour la seule opération
autorisée.
- La cession ou la location du matériel sous quelque forme que ce
soit sont interdites
- Les modalités règlementaires d’apurement de l’A T doivent être
respectées sous peine des sanctions applicables.

3-2- LE COMPTE OUVERT D4EMBALLAGES IMPORTES


PLEINS ET REEXPORTES VIDES (C.O.E)
Cette procédure d’A T est fixée par la circulaire N°1977/MPC/D du
25- 09-1963.

111
Le régime vise à favoriser le déroulement de certains trafics
commerciaux, internationaux à caractère permanent, nécessitant
l’emploi d’un nombre important, de type uniforme et qui sauf
destruction fortuite sont renvoyés à l’expéditeur des marchandises en
vue d’être utilisés à nouveau, instituant ainsi un trafic rotatif. C’est le
cas notamment des bouteilles de gaz en matière d’échange
commerciaux internationaux.

3-2-1- les conditions d’octroi du régime :

a-
Le bénéficiaire de la procédure doit être établi sur le territoire
douanier national et être le destinataire réel des marchandises
contenues dans les emballages pleins à réexporter vides.

b-
Les opérations d’importation et d’exportation doivent constituées
un important trafic commercial permanent, et rotatif, et concerner des
marchandises d’espèce, de pays, de provenance et lieu
d’accomplissement des formalités douanières (bureau principal de
domiciliation) constats.

c-

112
Les emballages utilisés (fûts, bouteilles, casiers) doivent être
identifiables soit par des marques indélébiles, soit par échantillonnage,
soit par simple description.

3-2-2- les formalités d’octroi du régime :


Une demande doit être adressée au chef du bureau principal de
domiciliation retenu. Le dossier précise ledit bureau de rattachement,
la nature des emballages utilisés et leur marque de même que la nature
de l’espèce des marchandises à importer.
La décision d’octroi du régime est rendu par le chef de bureau
principal de domiciliation et porte un numéro chronologique annuel
affecté à chaque compte ouvert.
Les obligations du bénéficiaire du compte ouvert se résument à la
souscription, préalablement au démarrage de ses activités
d’importation et d’exportation d’une soumission cautionnée
renouvelable chaque année.

3-2-3- le fonctionnement du compte ouvert d’emballage :


En pratique, un système de mouvement des emballage est institué et
tenu par le bureau de domiciliation : c’est en cela que le système de
gestion constitue un compte ouvert d’emballage.

a- le placement des emballages en A T


Les emballages se trouvent automatiquement placés en A T sans
souscription d’un véritable acquit d’A T par les formalités

113
d’enregistrement sur un registre spécial. Ce registre indique à la page
de gauche les éléments essentiels des emballages (nature, espèce
tarifaire, nombre, valeur, origine et marque) avec la référence de la
déclaration IM4 de mise à la consommation des produits importés
qu’ils contiennent.
Il importe de retenir que lors de la prise en compte du compte ouvert
d’emballages, la déclaration IM4 doit obligatoirement comporter la
mention suivante :
« Emballages à inscrire aux « prise en charge » du compte ouvert
d’emballage N°… du …, tenu par le bureau principal de … ».

b- formalités à la réexportation
Les réexportations successives d’emballages vides doivent être
effectuées auprès du bureau de domiciliation du compte. C’est
emballages font l’objet de déclaration d’exportation de simple sortie
de type EX1 obligatoire.
Pour ce faire elles doivent être revêtues obligatoirement de la mention
suivante : 
« Emballage à inscrire aux « prises en décharge » du compte ouvert
d’emballage N°… du …, tenu par le bureau principal de … ». Il doit
être indiqué le nombre d’articles et les éléments d’identification :
marque, numéro…etc.
Ces inscriptions relatives à la réexportation sont faites à la page de
droite du registre spécial tenant lieu de compte ouvert et comportant
notamment la référence à la déclaration d’exportation correspondante.

114
c- imputation et régularisation du C.O.E.

- imputation : après vérification de la déclaration EX1 et sortie


effective des
emballages , les imputations sont faites pour autant qu’il s’agisse
d’emballage de même nature que ceux prise en charge et que le
nombre d’article à réexporter demeure égal ou inférieur au nombre
d’articles pris en charge.
Les comptes sont arrêtés annuellement ; par contre la date d’ouverture
ou de réouverture desdits compte aux entrées (prise en charge) est
fixée au 2 Janvier de chaque année. De ce fait, pour les prises en
charge les comptes sont arrêtés au 31 Décembre de chaque année.
S’agissant des décharge, les comptes sont arrêtés au plus tard 3mois
après, soit le 31 Mai.
- régularisation : une balance des comptes s’effectue dès l’arrête
des comtes aux
décharges, par la totalisation des emballages importés et de ceux
réexportés. Il est fait la différence au solde entre les chiffres obtenus
respectivement aux prises en charge et ceux aux prises en décharge.
L’apurement du compte ouvert s’effectue par la compensation entre le
nombre d’articles importés et ceux réexportés, nombre pour nombre
allocation de déchets.
Ainsi, un compte est considéré apuré si pour chaque catégorie
d’emballages, le nombre totalisé aux décharges est égal à celui totalisé

115
aux prises en charge. Il est non apuré si le nombre totalisé aux
décharges est inférieur à celui aux prises en charge.
La régularisation définitive du compte ouvert intervient par clôture
dudit compte selon les procédures ci-dessus indiquées et dans les
délais précités.
Les compte non apurés ne sont définitivement clôturés qu’après
acquittement des droits et taxes afférents aux quantités d’emballages
importés et, non compensés par des sorties majorées de l’intérêt de
retard.
Au plan de la fiscalité applicable la base taxable de même que les
droits et taxes sont en vigueur à la date de l’arrêté du compte aux
prises en charge c'est-à-dire le 31 Décembre.
Les déclarations de la mise à la consommation à cet effet doivent être
déposées dans les 15 jours qui suivent l’arrêté du compte aux
décharges sous peine de règlement par la voie contentieuse.

3-3- L’A T E O PORTANT LIBRE CIRCULATION DES


CONTENEURS
Face au développement croissant au plan international du mode de
transport par conteneur, le service des douanes a été amené à adopter
la législation d’A T en ce domaine.
Au Burkina Faso la circulaire N°1386/MFC/D du 23-06-1970
règlement la libre circulation des conteneurs par une procédure
particulière d’A T E O.

116
3-3-1- définition du conteneur :
On entend par conteneur essentiellement un engin de transport :
- ayant un caractère permanent et suffisamment résistant pour
permettre un usage répété.
- Spécialement conçus pour faciliter le transport des marchandises
sans rupture de charge par un ou plusieurs moyens de transport,
munis de dispositifs le rendant faciles à manipuler lors de son
transbordement d’un engin de transport sur un autre.
- Conçus de façon à être très facile à remplir ou à vider d’un
volume intérieur d’au moins un mètre cube.
- Aptes au scellement par capacité et offrant toute garantie de
sécurité.

3-3-2- la procédure simplifiée d’A T E O portant libre circulation des


conteneurs :
Cette procédure répond aux impératifs de simplicité et de rapidité
dans ce domaine.

a- l’agrément préalable du conteneur


Le conteneur doit être préalablement agréé par la DGD. Cet
agrément peut être aussi international c'est-à-dire que l’agrément du

117
conteneur par une administration douanière autre que burkinabé est
valide au Burkina Faso.
Le conteneur agrée est immatriculé et doit porté l’indication du type
de conteneur, sa nationalité, le nom ou la raison sociale de l’exploitant
et l’indication de la tare (Poids à vide).

b- les personnes bénéficiaires de la procédure simplifiée :


Ce sont les personnes physiques ou morales responsables de la
gestion commerciale d’un parc de conteneurs et désignées à ce titre
exploitants. Ces personnes peuvent être soit de nationalité Burkinabé,
soit de nationalité étrangère auxquels cas elles doivent être
cautionnées par un représentant au Burkina Faso.

c- l’octroi de la procédure simplifiée :


La demande est déposée par le gestionnaire de parc de conteneurs
auprès du DGD( DLR). Elle comporte un engagement renouvelable
annuellement, sous forme de soumission ou non selon le cas. Il doit
être joint l’inventaire du parc, le quel peut être modifié. La demande
doit comporter enfin l’indication de l’état du trafic.
L’autorisation d’A T est accordée par le DGD.
Elle est portée à la connaissance des bureaux de douanes concernés
par le trafic. Cette autorisation est de durée illimitée, mais, les
engagements doivent être renouvelés annuellement. Les abus et
irrégularités notamment pour insuffisance de garanties constatée
peuvent entraîner le retrait de l’autorisation.

118
d- le fonctionnement du régime :
Ce fonctionnement s’entend de la gestion des conteneurs admis à la
libre circulation
- le rôle de l’exploitant ou de son représentant
Il doit principalement tenir une comptabilité matière des conteneurs
constituant son parc. Le but est de permettre à la DGD de pouvoir
situer à tout moment chacun des conteneurs.
- le rôle du bureau de domiciliation
Ce bureau est représenté par la DGD (DLR). Cette direction a le droit
de se faire représenter les conteneurs, de contrôler le compte tenu par
l’exploitant et d’enquêter sur les conteneurs étrangers paraissant
séjourner de manière anormale sur le territoire douanier.
- la libre circulation des conteneurs :
L’A T E O permanente.
Lors que les conditions définies ci-dessus sont remplies les conteneurs
sont admis au régime de la libre circulation douanière sous forme d’A
T E O permanente.
Les dispositions ci-dessus portent exclusivement libre circulation des
conteneurs et sont sans influence sur le régime douanier des
marchandises transportées.

3-4- LE REGIME DES CARNETS ATA ET ECS :

119
Par les conventions internationales de Bruxelles de 1956 et 1961, il
a été institué entre les états qui y ont adhéré un système international
de carnet de passage par l’A T ou l’exportation temporaire et la libre
circulation des échantillons commerciaux et des matériels
professionnels.
Les procédures mises en place s’analysent en un système
d’exportation temporaire, d’A T et de transit international. Ces
procédures reposent sur l’utilisation de carnet ECS ou ATA émis par
les chambres de commerce des pays membres. De fait ces carnets sont
des acquits à caution simplifiés cautionnés par lesdites chambres de
commerce. Le carnet ECS et le carnet ATA sont composés de feuillets
à souches permettant les passages successifs entre les territoires
douaniers des pays membres. L’opération prend fin au retour du carnet
dûment et successivement annoté par les services des douanes d’entrée
et de sortie des pays traversés. En fin d’opération, ils sont remis à la
chambre de commerce émettrice du pays de départ.
Le Burkina Faso dispose d’une législation nationale en matière d’A T
S pour le matériel concerné par ces carnets. Aussi bien qu’ayant
adhéré aux conventions de Bruxelles, il est appliqué au dit matériel
cette législation nationale (ATS). Néanmoins ces documents sont visés
à l’entrée et à la sortie du territoire douanier national en guise de
collaboration avec les administrations douanières étrangères
notamment celle du pays de départ.

120
4- LES INFRACTIONS A LA REGLEMENTATION D’AT :
Ces infractions relèvent des principes généraux du contentieux
douanier.
S’agissant des tarifications, il convient de se référer au cas de
l’entrepôt de stockage. Les infractions caractéristiques au régime
portent sur le non respect des engagements souscrits et les abus du
régime, respectivement en cours d’utilisation ou de mises en œuvre
des matériels et produits et l’expiration du délai.

121
LE REGIME D’ENTREPOT INDUSTRIEL

Ce régime est prévu aux articles 106 à 115 CD b /2b et 131 à 137
du même code. L’arrêté N° 94-042/MEFP/MDMEFPB/SG/DGD du
19 Mai 1994 et son modificatif N° 2001-371/MEF/SG/DGD du 22-
10-2001 en fixent les condition d’application.

1- GENERARITES

1-1- DÉFINITIONS

a- Définition du régime
L’entrepôt industriel autorise le placement d’un établissement sous
le contrôle de l’administration des douanes aux fins de travailler pour
l’exportation ou à la fois pour l’exportation et la mise à la
consommation sur le marché intérieur. Les entreprises bénéficiaires
de ce régime sont autorisées à procéder à la mise en œuvre de
marchandises matière 1re ou composant en suspension totale des droits
et taxes de douanes dont elles sont passibles en raison de
l’exportation.

122
b- Les bénéficiaires du régime (article 1 de l’arrêté N° 94-042/… ci-
dessus).
Seules les entreprises remplissant les conditions ci-dessus citées en
matière d’objectif de production pour l’exportation peuvent bénéficier
du régime d’entrepôt industriel.

1-2- OBJECTIF ET INTÉRÊT DU RÉGIME


L’objectif principal de l’entrepôt industriel est d’être une procédure
douanière incitative de l’activité d’exportation des unités industrielles
nationales. Le régime vise à rendre compétitif au double plan national
et international leurs produits fabriqués.
L’entrepôt industriel présente au plan règlementaire, l’intérêt de
combiner les avantages de l’entrepôt de stockage et ceux de l’AT pour
ouvraison ou transformation.
En effet il offre la possibilité de stockage des matières 1re, à l’intérieur
des locaux de l’usine, laquelle est ainsi constituée en une sorte de zone
franche.

2- L’OCTROI DU RÉGIME D’ENTREPÔT INDUSTRIEL

2-1- LA DEMANDE D’ENTREPOT INDUSTRIEL :


L’entreprise candidate aux bénéfices de l’entrepôt industriel doit en
faire la demande sous forme adressée au Ministre chargée des finances
service du DGD. Ce dossier comprend notamment :

123
- l’adresse du requerrant
- la liste et la nature des matières 1r e composants en mettre en
œuvre.
- La liste et la nature du ou des produits finis (produits
compositeurs) attendus.
- Les processus techniques de fabrication
- Le volume d’activité prévisionnel c'est-à-dire le volume des
fabrications envisagées en dégageant notamment celui destiné à
l’exportation.
- Le bureau de douane de domiciliation retenu.

2-2- L’AUTORISATION D’ENTREPÔT INDUSTRIEL


Le dossier fait l’objet d’une étude et d’un control sur les lieux par
la DGD (DLG).
Le contrôle porte notamment sur des infra structures de l’usine et les
équipements de fabrication.il en est de même du processus technique
de fabrication.
Le dossier est ensuite transmis au Ministre des finances avec un avis
motivé du DGD sous forme de rapport.
La décision du régime intervient sous forme d’arrêté ministériel en
accordant le bénéfice
Cette décision comporte notamment la liste des matières 1re à mettre
en œuvre, celle des produits finis, le délai de fabrication accordé, les

124
formalités d’entrée en entrepôt industriel ainsi que de séjour et de
régularisation des comptes d’entrepôt.

3- LE FONCTIONNEMENT DU RÉGIME

3-1-LE PLACEMENT DES MATIÈRES 1RE OU COMPOSANTS


EN ENTREPÔT INDUSTRIEL :
Il s’agit essentiellement des formalités d’entrée en entrepôt
industriel. Ces formalités s’apparentent à celles prescrites en matière
d’A T pour ouvraison ou transformation. En conséquences seules les
points particuliers à l’entrepôt industriel sont ici indiqués. Il est déposé
auprès du bureau principal compétent désigné bureau de rattachement
c'est-à-dire le bureau repris sur l’arrêté de concession, une déclaration
d’entrée en entrepôt de sigle IM7 E1. il s’agit d’une déclaration en
détail cautionnée du montant d’une fois et demi celui des droits et
taxes suspendus. La déclaration doit comporter le N° d’autorisation
d’entrepôt industriel (arrêté ministériel).
Après la recevabilité et l’enregistrement sur un registre spécial, la
déclaration fait l’objet de visite effective des marchandises.
S’agissant du registre spécial, il convient de retenir qu’il est tenu aussi
bien par le service (bureau de rattachement) que par l’entrepositaire. Il
constitue un sommier d’entrepôt industriel. Ce sommier comporte à la
page de gauche les éléments essentiels des matières 1re placées en
entrepôt et à celle de droite, les données relatives aux sorties

125
successives de produits finis au titre de la régularisation du compte
d’entrepôt.
Des mesures sont prises par le service pour lui permettre d’identifier
les produits finis en fin de fabrication et sortie d’entrepôt industriel :
échantillonnage des matière 1re et des produits finis attendus, et
obligation d’exposition de ces produits à l’usine.
Avant délivrance du bon à enlever, aucune taxation n’intervient à
l’exception de la perception de la redevance informatique.
Les produits (matières 1re ou composants) sont conduits directement
dans les locaux désignés à cet effet.

3-2- LE SEJOUR DES MARCHANDISES EN ENTREPOT


INDUSTRIEL

3-2-1- La durée du séjour


Elle est d’un an (12 mois) sauf dérogation c'est-à-dire prorogation
de délai accordé par le Ministre des Finances notamment pour des
raisons de conjonctures économiques ou commerciales ou pour des
contraintes technique de fabrication.
Il est procédé à la fin du délai règlementaire de séjour au
renouvellement du bénéfice d’entrepôt industriel sur requête adressée
au Ministre des Finances sous couvert du DGD. Il est tenu compte
dans ce cas du bilan d’activité de la période écoulée (1an) notamment
celle d’exportation.

126
3-2-2- Les obligations de l’entrepositaire :
De par la soumission cautionnée que comporte la déclaration
d’entré en entrepôt industriel, le bénéficiaire s’engage à :
- transporter directement les produits déclarés et enlevés dans les
locaux autorisés c'est-à-dire ceux indiqués par l’arrêté de
concession.
- Mettre en œuvre lesdits produits pour les seuls ouvraisons,
transformation, assemblage ou fabrications autorisés.
- Déclarer les produits compensateurs obtenus (produits finis)
pour l’une des seuls destinations douanières autorisées en suite
de ce régime à savoir la mise à la consommation ou la
réexportation et cela dans le délai légal.
- Tenir une comptabilité matière spéciale faisant apparaître à tout
moment pour chaque produit importé :
*les quantités de matières 1re en stock
* les quantités de matières 1re en cours d’ouvraison
* les quantités de matières 1re incorporées dans les produits
compensateurs non encore sortie d’entrepôt
* les quantités de matière 1re incorporées dans les produits
compensateurs sortis d’entrepôt.
A cet effet l’entreprise bénéficiaire doit tenir d’une part un registre
spécial d’entrepôt industriel et d’autre part un autre de comptabilité
matière.
- représenter à tout moment au service des douanes (bureau de
rattachement ou DGD) les produits compensateurs à la décharge

127
des comptes d’entrepôt à l’exception naturellement de ceux
règlementairement réexportés ou mis à la consommation.
- supporter les sanctions applicables en cas d’infraction relevée
notamment en cas de non décharge des acquits.

4- L’APUREMENT DES COMPTES D’ENTREPOT


INDUSTRIEL
A la sortie d’entrepôt industriel, les produits compensateurs peuvent
règlementairement recevoir deux destinations : la mise à la
consommation et la réexportation dans les proportions de 80%
maximum et de 20% minimum.

4-1- LA MISE A LA CONSOMMATION


Les produits finis font l’objet d’une déclaration en détail de type
IM4. Le traitement de cette déclaration notamment au niveau du
contrôle des imputations obéit aux mêmes principes qu’en matière d’A
T pour ouvraison.
S’agissant de la taxation, les droits et taxes exigibles sont ceux
afférents aux matières 1re incorporées. Il convient de retenir que les
déchets non autorisés en franchise par l’arrêté de concession sont
soumis aux droits et taxes qui leur sont propres.
En tout état de cause, cette taxation ne donne pas lieu à la perception
d’intérêt de crédit (intérêt de retard).

128
4-2- LA REEXPORTATION DES PRODUITS COMPENSTEURS
Il est déposé une déclaration en détail de type EX3 traitée comme
en matière de réexportation en suite d’A T pour ouvraison.
Du fait de l’exonération des droits et taxes de sortie dont bénéficient
les matières 1re incorporées, seules les produits compensateurs
acquittent les droits et taxes de sortie éventuels. La valeur taxable
retenue dans ce cas est une valeur calculée en retranchant de la valeur
de ces produits fabriqués celles des matières 1re incorporées.
Cependant dans le cas de réexportation de produits compensateurs à
destination d’un pays membre de l’UEMOA, il est procédé
concomitamment à la perception des droits et taxes de mise à la
consommation sur les matières 1re incorporées comme ci-dessus au 4-
1.

5- DISPOSITIONS DIVERSES
Les déficits de matières 1re initialement importées constatés sont
traités conformément à la réglementation contentieuse en matière d’A
T. il peut ainsi être constaté et réprimé des infractions telle que la
soustraction ou la substitution des marchandises, le non respect des
engagements souscrits, l’abus du régime….etc.

129
130
131
GENERALITES
Le régime d’exportation temporaire est prévu à l’article 150 CD et
les conditions d’application fixée par l’arrêté 132/MFD du 03- 05-
1965.

1- DEFINITION DU REGIME
Le régime d’exportation temporaire s’analyse comme étant la
procédure inverse de celle du régime d’admission temporaire.
Il permet d’exporter des marchandises nationales ou nationalisées en
suspension totale des droits et taxes de sortie éventuels et de les

132
réimporter dans les délais prescrits selon des modalités particulières de
taxation s’agissant des droits et taxes d’entrée.

2- INTERET DU REGIME
Par la suspension provisoire des droits et taxes de sortie sur les
produits exportés d’une part, l’application d’une fiscalité spécifique
sur lesdits produits lors de leur réimportation d’autre part,
l’exportation temporaire permet la réalisation à des coûts compétitifs
d’opération telles que : les réparations, essais, expositions,
prospections, commerciales, ouvraison de matière 1re et même
l’utilisation en l’état du matériel et d’engin à l’extérieur du territoire
douanier national.

3- LES DIVERSES CATEGORIES D’EXPORTATIONS


TEMPORAIRE

3-1- L’EXPORTATION TEMPORAIRE COMMERCIALE


Cette procédure permet essentiellement la réalisation de prospection
commerciale à l’étranger : essai, exposition, foire …etc.
En second lieu, l’exportation temporaire commerciale autorise
l’exportation de matériels de service ou de travaux pour utilisation
professionnelle à l’étranger.

133
En tout état de cause, les produits et matériels sous ce type
d’exportation doivent être réimportés en l’état.

L’EXPORTATION TEMPORAIRE INDUSTRIELLE (E T I)


Cette catégorie d’exportation temporaire autorise les entreprises
nationales à faire œuvre (usiner) ou bénéficier de complément de main
d’œuvre leur matière 1re en produits semi finis ou encore faire réparer
du matériel à l’étranger.
L’OCTROI DU REGIME D’EXPORTATION TEMPORAIRE

1- CONDITIONS D’OCTROI DU REGIME


L’autorisation d’opération d’exportation temporaire est
subordonnée à trois conditions principales :
- il doit s’agir de produit ou de matériel nationaux, ou nationalisée
ou encore provenant de la fabrication nationale sous régime d’A
T pour ouvraison ou d’entrepôt industriel.
- L’opération doit obéir à l’un des motifs autorisés c'est-à-dire
destinés à réaliser une des opérations prévues
règlementairement.
- L’opération d’exportation temporaire doit être effectuée par le
même et seul exportateur et auprès d’un seul bureau de douane
de domiciliation.
2- LA DEMANDE D’EXPORTATION TEMPORAIRE

134
Selon la valeur des produits et matériel à exporter ou selon la nature
de l’opération envisagée, la demande doit être introduit soit auprès du
DGD, soit auprès du chef de bureau de douane.

2-1- CAS DE DEMANDES INTRODUITES AUPRÈS DU DGD 


Dans les cas d’exportations temporaires industrielles ou
d’exportations temporaire de matériels et d’engin de travaux, le
dossier relève de la compétence du DGD. La requête est faite sur
imprimé règlementaire comme en matière d’A T, et peut comporter le
cas échéants une fiche de renseignement sur le matériel comme en
matière de demande d’A T E S.

2-2- CAS DE DEMANDE INTRODUITE AUPRÈS DU CHEF DE


BUREAU DE DOUANE DE DOMICILIATION.
Les cas d’exportation temporaire pour réparation d’appareils, pour
exposition, foire et essai relèvent de la compétence du chef de bureau
principal de domiciliation. Dans ces cas, la demande est libellée
directement sur la déclaration d’exportation temporaire EX2 ou est
constituée par le dépôt du passavant descriptif, déclaration
d’exportation temporaire sommaire préalablement et dûment remplie.
Dans le cas d exportation temporaire par déclaration EX2, déclaration
en détail, la demande doit être expressément reprise sur cette
déclaration par la formule suivante : «  nous demandons à bénéficier
de la réserve de retour ».

135
3- LA DECISION D’EXPORTATION TEMPORAIRE

3-1- DÉCISION RELEVANT DE LA COMPÉTENCE DU DGD


Dans les cas d’exportation temporaire soumises au DGD, il
intervient une décision accordant l’opération et en fixant les
conditions. Opération autorisée, délai accoré, fiscalités applicables
lors de la réimportation et modalités de cautionnement éventuel lors
de la sortie.

3-2- DÉCISION RELEVANT DU CHEF DE BUREAU PRINCIPAL


DE DOMICILIATION.
Dans ce cas, la décision est matérialisée par le visa d’accord du chef
de bureau sur la déclaration d’exportation temporaire EX2 ou par
l’accomplissement direct de formalités de sortie sous couvert du
passavant descriptif E19.

FONCTIONNEMENT DU REGIME D’EXPORTATION


TEMPORAIRE
.
Il sera examiné respectivement les formalités relatives à :
- La sortie des matériels objets ou produits bénéficiaires ;
- La réimportation desdits matériels ;

136
- La régularisation de l’opération.
1- LES FORMALITES DE SORTIE : formalités d’exportation :

1-1- LES FORMALITÉS PROPREMENT DITES


Elles débutent selon le cas soit par le dépôt d’une déclaration
d’exportation temporaire EX2, soit par la souscription d’un passavant
descriptif E19 auprès du bureau principal de domiciliation.

1-1-1- Formalités par la déclaration EX2


La déclaration EX2 est une déclaration en détail cautionnée ou
dispensée de caution selon que le matériel bénéficiaire est soumis ou
non à des droits et taxes de sortie.
La déclaration est déposée en quatre exemplaires au minimum.
Après la recevabilité, elle est enregistrée sur registre spécial.
La déclaration EX2 doit être souscrite par l’exportateur lui même ou à
titre exceptionnel par un commissionnaire en douanes agrées dûment
mandaté. Il doit être joint à la déclaration le cas échéant, la décision
d’exportation temporaire et comporte la mention expresse de la
demande de réserve de retour selon la formule suivante : « nous
demandons à bénéficier de la réserve de retour ».
La déclaration est traitée selon les règles ordinaires en la matière. Une
attention particulière doit être cependant portée sur les d’identification
et de reconnaissance des objets et matériels lors de la réimportation. Il
s’agit entre autres estampillage (cachetage) de marquage, de
prélèvement d’échantillons ou simplement de reconnaissance

137
physique détaillée comme en matière d’A T. à la fin de la vérification
la déclaration EX2 est annotée en conséquence notamment les
exemplaires « visites », bureau de rattachement et d’exemplaire
d’accompagnement.
Il n’est procédé à aucune perception de droits et taxes de sortie ; seule
la consignation de ces droits peut intervenir dans le cas de caution
exigée.
Les exemplaires de la déclaration EX2 reçoivent les destinations ci-
dessus :
- l’original (exemplaire « visite » sert de pièce comptable et est à
la DED.
- Un exemplaire est retenu par le bureau de domiciliation.
- Le 3e est remis à l’exportateur utilisateur et sert d’exemplaire
d’accompagnement. cet exemplaire doit être retourné au bureau
de domiciliation en fin d’opération en vu de formalités de
régularisation de ladite opération ;
- Le 4e sert de bon à exporter et délivrance permet à l’exportateur
de disposer du matériel pour l’opération envisagée.

1-1-2- Formalités par souscription de passavant descriptif E19


Il s’agit d’une procédure simplifiée de sortie de matériel ou de
l’objet bénéficiaire.
Le document se présente sous la forme d’un carnet. Les formalités
obéissent aux mêmes règles générales ci-dessus au N° 1-1-1.

138
Le matériel ou l’objet est présenté en même temps le carnet dûment
rempli, notamment de la description de l’objet ou du matériel. Il s’en
suit une vérification sommaire notamment physique dudit matériel par
le service.
Le passavant descriptif est enregistré sur un registre spécial visé et
remis à l’exportateur pour démarrer l’opération. Le carnet devra
accompagner l’objet ou le matériel concerné et être retourné dans le
délai prescrits au bureau de domiciliation en vu de formalités de
régularisation.

1-2- LA DUREE DE L’OPERATION D’EXPORTATION


TEMPORAIRE
Elle est de six mois, délai prorogeable de six autres mois. A la fin
de ce délai, le matériel ou l’objet bénéficiaire doit être réimporté.

2- LES FORMALITES DE REIMPORTATION


Le matériel ou l’objet de retour d’exportation temporaire fait l’objet
de dépôt obligatoire auprès du bureau principal de domiciliation d’une
déclaration de la mise à la consommation en détail de formule IM6.
L’exemplaire de la déclaration initiale d’exportation temporaire EX2
ou le passavant descriptif E19 doit être annexé à la déclaration. Il en
est de même le cas échéant des factures de main d’œuvre et des pièces
détachées dans les cas d’exportation temporaire pour réparation ou
ouvraison.

139
La déclaration fait l’objet de recevabilité, d’enregistrement et de visite
effective du matériel ou de l’objet réimporté. Du point de vue de la
fiscalité applicable, trois cas sont à considérer.

2-1-CAS DE PRODUITS OU DE MATÉRIEL RÉIMPORTÉS EN


L’ÉTAT C'EST-À-DIRE N’AYANT SUBI À L’EXTÉRIEUR
AUCUNE RÉPARATION, MODIFICATION NI
TRANSFORMATION.
Dans ce cas il est déposé une déclaration de mise à la
consommation en suite d’exportation temporaire de typa IM6. Cette
déclaration reprend l’espèce, la valeur, et la quantité des produits,
matériel ou objet tels que déclarés à l’exportation.
Il est accordé l’admission en franchise des droit et taxes d’entrée aux
conditions suivantes :
- l’objet, le produit ou le matériel réimporté doit être le même que
celui qui a été initialement ;
- il doit être réimporté dans son état initial ;
- la réimportation doit avoir lieu dans les délais prescrits ;
- cette réimportation doit avoir été effectuée par l’exportateur ou à
son initiative.
La franchise des droits et taxes d’importation est totale au cas où une
consignation des droits et taxes de sortie a été faite en guise de
caution, il est procédé au remboursement du montant.

140
2-2- CAS DE MATÉRIEL ET D’ENGIN RÉIMPORTÉ APRÈS
RÉPARATION À L’EXTÉRIEUR :
La déclaration IM6 comportera selon les cas :
- d’une part le matériel ou l’engin initialement avec les mêmes,
espèce, valeur, quantité et origine : il est accordé la franchise des
droits et taxes d’entrée ;
- d’autre part le montant de la main d’œuvre déclarée sous
l’espèce tarifaire du matériel initialement exporté avec pour pays
d’origine le pays où a été effectuée la réparation : il est perçu les
droits et taxes d’importation en vigueur ;
- enfin le cas échéant les pièces détachées : ces pièces détachées
utilisées lors de la réparation doivent être déclarées à leur espèce
tarifaire valeur et origine propre : elles taxées sont en
conséquence comme si elles venaient d’être importer à
l’étranger.
Toute fois et exceptionnellement en cas réparation effectuée sous
garantie prouvée (garantie couvrant les pièces détachées et non
expirée). Celles-ci sont admises en franchise des droits et taxes.

2-3- CAS DE RÉIMPORTATION DE PRODUIT


COMPENSATEUR :
Il s’agit de cas de réimportation de produits compensateur obtenus à
l’étranger par transformation, ouvraison ou complément de main
d’œuvre de matière 1re, de composants ou de produits semi finis
nationaux objet d’une exportation temporaire initiale. Ces produits

141
sont déclarés à leur position tarifaire et valeur propre avec pour pays
d’origine le pays étranger où ont été les travaux de transformation,
ouvraison ou de complément de main d’œuvre. Il est procédé au
système de la taxation différentielle c'est-à-dire entre les droits et taxes
d’importation dont sont passibles les produits compensateurs d’une
part et ceux des matières 1re exportées, les quelles sont considérée
comme originaire du pays de transformation d’autre part.

3- REGULARISATION DE L’OPERATION D’EXPORTATION


TEMPORAIRE

3-1- FORMALITES DE REGULARISATION


Suite au formalités de réimportation, il est mis fin à l’opération
d’exportation temporaire par l’annotation c’est par imputation du
registre spécial qui tient lieu de sommier de déclaration EX2 ou celui
du passavant descriptif. Il peut s’en suivre de main levée de la caution
éventuelle par remboursement du montant de la consignation des
droits et taxes de sortie.
La délivrance du bon à enlever permet à l’exportateur de disposer du
produit, de l’objet ou de matériel réimporté.

3-2- DISPOSITIONS DIVERSES


- en cas de non réimportation d’objet, de produit ou de matériel, il
est à la perception définitive des droits et taxes de sortie
éventuels.

142
- Des infractions peuvent être constatées et réprimées : en la
matière il convient de reporter à celles prévue en matière d’A T
notamment au non respect des engagements souscrits

143
LE REGIME DE DRAW BACK

144
Le régime est prévu aux articles 147 et 148 CD. L’arrêté N° 94-
043/MEFP/MDMEFPB/SG/DGD du 19 Mai 1994 en fixe les
conditions d’application. Il convient de souligner qu’à ce jour le
régime ne connaît pas d’effectivité faute d’entreprises candidates.

1- DEFINITIONS

1-1- DÉFINITION DU RÉGIME


Le régime de drawback permet lors de l’exportation de
marchandises nationales, produits finis d’obtenir la restitution totale
ou partielle des droits et taxes qui ont frappé à l’importation, les
matières 1re ou composante d’origine étrangère contenus dans lesdites
marchandises. Il s’agit donc des matières 1re consommées ou des
composants utilisés au cours de leur production ou fabrication.
Le terme drawback désigne aussi le montant des droits et taxes
d’importation remboursé.

1-2- LES PRODUITS BÉNÉFICIAIRES DU RÉGIME


Le drawback est accordé aux seules matières 1re ou composants
ayant acquitté des droits et taxes à l’importation, qui ont subit une
transformation ou une ouvraison ou on été assemblé ou vu d’obtenir
des produits finis lesquels ont été réexportés.

2- OBJECTIFS ET INTÉRÊT DU RÉGIME.

145
A l’instant du régime d’entrepôt industriel, mais par un mécanisme
fiscal inverse, le draw back l’être incitateur de l’activité d’exportation
des entreprises industriel qui l’applique.

3- L’OCTROI DU RÉGIME.
Pour bénéficier du régime de draw back, les entreprises doivent être
au préalable agrées et pour se faire remplir certaines condition.
Elles doivent être notamment les utilisatrices finales des matières
premières ou composants mis en œuvre dans le processus de
transformation ou d’ouvraison. En autre, elles doivent être en règle
vis-à-vis des services fiscaux (DGI) et notamment apsujetie à la TVA.
L’obtention de l’agreement est subordonnée à la présentation d’une
recette sous forme de dossiers auprès de la DGD.
Ce dossier comporte essentiellement : le volume de l’activité
d’exportation escompté,la nature des matières premières ou
composants à mettre en en œuvre de même que celle des produits
compensateurs attendus. Il intervient après examen une décision du
DGD sous forme d’agrément au régime de draw back. Cet agrément
est matérialisé par un numéro d’immatriculation de l’entreprise au
régime.

4- LE FONCTIONNEMENT DU RÉGIME.

4-1-LA DÉCLARATION DE DRAW BACK :

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Les entreprises désireuses de bénéficier du draw back doivent
préalablement de déclarer au moment de l’importation des matières
premières ou composants c'est-à-dire lors de leur mise à la
consommation sur la déclaration IM4.
Il doit donc être indiqué notamment le numéro d’agrément au régime
(numéro d’immatriculation) et cela formulé expressément sur la
déclaration IM4.
La déclaration IM4 fait l’objet du traitement normal de toute
déclaration en détail jusqu’à la délivrance du BE après notamment
l’acquittement des droits et taxes d’importation exigibles.
Il importe de retenir qu’aux stades de la vérification, le service peut
prendre des mesures d’identification et des reconnaissances autant des
matières premières que des produits compensateurs attendus et cela
par échantillonnage notamment.

4-2- LES OBLIGATIONS DU BÉNÉFICIAIRE DU RÉGIME


- L’entreprise bénéficiaire est tenue de stocker en lots séparés des
autres marchandises, celle importé à des fins de transformation,
d’ouvraison ou d’assemblage.
- Elle doit mettre à la disposition du service des douanes un
bureau pour toute intervention.
- Elle doit tenir un registre spécial reprenant la nature et la
quantité des matières premières importées, celle des produits
compensateurs obtenus de même que les déchets éventuel du

147
plan pratique ce registre devra être analogue à celui exigé en
matière d’A T pour ouvraison ou d’entrepôt industriel.
4-3- L’OBTENTION DU RÉGIME
A la fin d’ouvraison ou de fabrication, l’entreprise dépose une
déclaration d’exportation de formule EX2. Cette déclaration doit
porter expressément la demande du bénéfice du draw back avec pour
référence le numéro d’agrément au régime. Le remboursement du
draw back c'est-à-dire du montent total ou partiel des droits et taxes
importation initialement acquitté et accordé après justification de
l’exportation. A cet effet, l’entreprise doit adressé une demande de
remboursement au DGD, document justificatif à l’appui : il s’agit des
copies de la déclaration d’importation IM4, de là ou des quittances de
payement des droits et t
Axes d’importation et enfin de la copie de la déclaration EX2
d’exportation des produits compensateurs. Cette déclaration doit être
dument annoté par les bureaux de douanes frontières de sortie. De ce
fait, la déclaration EX2 est considérée comme un acquis à caution de
transit.

4-4- DISPOSITIONS DIVERSES :


Les infractions pour abus du régime constatés sont poursuivies et
réprimées selon les règles générales du contentieux douanier en
matière de régime économique. Il peut être constaté des infractions
aux dispositions réglementaires fixant les conditions d’octroi et de
bénéfice, le non respect des engagements souscrits.

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L’EXPORTATION PREALABLE : ART 145 et 146 CD.

Ce régime est prévu pour autoriser l’importation en francis totale ou


partiel des droits et taxes de douane, de produits de même espèce ou
nature de même quantité que ceux pris à la consommation intérieure et
qui ont été utilisé à la fabrication de produits finis préalablement
exporté .
Faute de texte d’application, le régime d’exportation préalable ne
connaît pas encor des pratiques et est donc cité à titre d’infos.

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