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CHAPITRE VI LES PROCESSUS DECISIONNELS

Le mot décision en français désigne à la fois le fait de décider (processus de décision) et le


résultat (les termes de la décision).
La décision est le résultat d'une démarche.
Ceci conduit à étudier les différents types de décisions, les difficultés liées à la prise de
décision, ainsi que le système d'information mis en place dans les organisations.

I) LES PROCESSUS DECISIONNELS AU SEIN DES ORGANISATIONS

A) TYPOLOGIE DES DECISIONS

1) Notion de décision

Le mot décision renvoie à ce qui précède l'action et la détermine. Il est généralement associé
à la notion de choix car décider c'est choisir. Entre plusieurs possibilités envisageables il y a
hésitation, débat et le rôle de la décision est d'y mettre fin pour pouvoir passer à l'action.
Décider, c'est trancher.

2) Classification par niveau

Décision Opérationnelle Décision Tactiques Décision Stratégique


Durée Court Terme Moyen Terme Long terme
Effet dans la Très limité Moyen Larges
société
Réversibilité Forte Faible Nulle
Preneur de Prises au niveau des managers Prises au niveau des Les décisions
décision de proximité ou par les responsables stratégiques sont
opérationnels eux-mêmes. d’unités, de services, centralisées et relèvent
de fonctions ou de donc de la direction
départements (selon générale.
la taille de
l’organisation).
Caractérisation Sont plus fréquentes, plus Moindre risque que Une forte incertitude
répétitives, moins risquées et les décisions sur le futur et par un
leurs implications moins stratégiques haut degré de

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importantes que celles des complexité
décisions stratégiques ou
tactiques
Exemple de Une modification de la Le type de structure, Décision de
décision répartition des tâches dans un l'organisation, diversification ou sur un
atelier pour tenir compte de l'acquisition et le choix technologique
l'absence d'un salarié, un développement des
changement d'une pièce ressources ou encore
secondaire sur une machine ou la planification des
encore une modification méthodes de travail
exceptionnelle d'horaires à
l'occasion d'un événement
particulier.

3) Classification des décisions selon leur nature reproductible

 Les décisions STRUCTUREES :

 Elles dépendent d'un nombre limité de facteurs

 Concernent UNE situation particulière.

 Cette situation se présente de façon identique à intervalles réguliers (largement


connue).

 Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, il s'agit ici de décisions simples à
prendre et le processus permettant d’aboutir à la décision est facile à reproduire
(donc PROGRAMMABLE).

 Elles sont souvent du domaine de l’OPERATIONNEL.

 Les décisions NON-STRUCTUREES :

 Se caractérisent par la diversité des variables à prendre en compte, par leur


quantité importante, par la complexité et la variété des situations qui en résultent.

 Difficilement reproductibles,

 Elles échappent à la modélisation.

 N’étant pas programmables, elles relèvent de la stratégie.

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4) Classification en fonction du niveau d’incertitude

 L’avenir certain, car il y a absence d’incertitude.

 L'avenir incertain se caractérise par une connaissance imprécise des événements


futurs en rapport avec la décision à prendre, ce qui est d'autant plus le cas dans un
environnement complexe et changeant.

 Deux cas de figure peuvent alors apparaître :

o L'incertitude peut être probabilisable car l'on peut tout de même lister les
critères pertinents (caractères), estimer différentes valeurs possibles
(modalités) dans le futur pour chacune de ces variables et affecter à ces
modalités une probabilité

o L'incertitude est non probabilisable s'il y a trop de critères et/ou s'il est
impossible de définir la probabilité des différentes valeurs qui peuvent être
prise en compte.

5) Synthèse sur la nature des décisions

 Igor ANSOFF : Doc. 1 « typologie des décisions, selon I. ANSOFF ».

B) COMPLEXITE ET DIFFICULTES D’UNE PRISE DE DECISION

1) Sa complexité

 Toute décision est le résultat d’un PROCESSUS comportant plusieurs étapes, dont le
poids varie en fonction du type de décision :

 Percevoir le problème : pour résoudre un problème, il faut bien le poser. Cela


commence donc par la détection correcte du problème.

 Poser le problème : À ce stade, il s'agit de poser le problème de la façon la plus


objective possible, en fonction des informations dont on dispose et par référence
aux objectifs que l'on s'est fixés : comment faire pour les atteindre ?

 Rechercher les solutions possibles : il s'agit de recenser toutes les décisions


possibles et procéder à l’inventaire de leurs conséquences. Le risque ici est de ne
pas percevoir certaines solutions et, donc, de limiter par avance le choix.

 Comparer les différentes solutions : Chaque solution doit être évaluée. Il s'agit
d'analyser toutes les conséquences, directes et indirectes, de chaque solution
envisagée.

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 Choisir une solution : Sur la base de l'évaluation des différentes solutions possibles
et en tenant compte des objectifs et des contraintes qui s'imposent au décideur, il
s'agit de retenir la meilleure solution.

 Définir les actions à prévoir : une fois la décision prise, il faudra la mettre en œuvre
par des actions puis contrôler les réalisations par rapport aux objectifs.

2) Les difficultés d’une prise de décision

a) La détermination des objectifs

 Pour trancher entre différents choix possibles :

 Le décideur examine les conséquences de ces choix

 Opte pour la décision dont les conséquences lui sont le plus favorables.

 L’existence d'objectifs clairs et explicites facilite la comparaison des différentes


solutions, assure une cohérence des décisions prises et leur donne une légitimité.

 Mais il n'est pas toujours facile d'exprimer des objectifs clairs et précis.

 Le fait de dévoiler les objectifs peut faciliter l'expression de divergences d'intérêt.

 Les objectifs reflètent les choix fondamentaux, les valeurs de celui qui les
détermine.

 Cela renvoie à la compétence du décideur dans sa capacité à prendre en compte les


aspirations des différentes personnes ou groupes concernés par la décision.

b) L'accès à l'information

 Il est souhaitable de disposer, à chaque étape du processus de décision, des


informations nécessaires fiables : rechercher, vérifier, trier l'information a un coût
et prend du temps.

 La quantité et la fiabilité de l'information sont limitées par les moyens que l'on
peut consacrer à leur traitement.

 Les TIC :

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o Facilitent l'accès rapide à l'information,

o À un coût qui va en diminuant.

o Elles augmentent considérablement la quantité globale d'information, donc le


besoin d'information.

 Le décideur dispose de plus d'informations (trop ?), mais cela ne représente


toujours qu'une toute petite partie de l'information disponible.

 Le problème n’est donc pas d’accéder à de l’information, mais d’accéder à la bonne


information.

c) Le comportement du décideur

 Chacun subit de multiples influences et doit tenir compte consciemment ou non de


nombreuses contraintes.

 Il n'existe pas de contrainte absolue qui oblige une personne à faire quoi que ce soit
sans aucune

 Les décideurs analysent les informations, interprètent les problèmes à résoudre,


hiérarchisent les objectifs : leur comportement est influencé par leur personnalité,
leur expérience professionnelle et leur propre vécu.

 Une perception déformée de la réalité peut conduire à un comportement inadapté


et/ou à une erreur de décision.

d) L’influence environnementale

 La décision est influencée par les interactions sociales caractérisant toute


organisation.

 Le décideur subit des influences directes et indirectes car il anticipe forcément le


fait qu'une décision sera plus ou moins bien perçue.

 Dans le cadre d'une organisation se pose donc le problème de l'articulation entre


l'action individuelle et l'action collective.

 De plus, dans le cadre d'une grande organisation, il existe des organes de décision.

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 La question posée est alors celle du comportement du groupe, de l'articulation
entre les comportements de ses membres pour aboutir à une décision collective.

 Dans certains cas, la décision collective n'est qu'apparente, il s'agit en fait d'une
décision individuelle entérinée par les autres membres du groupe de décision qui
n’osent la contredire.

 Dans d'autres cas, la décision est le produit d'un rapport de force

 Enfin, elle peut être aussi le résultat d'un compromis

C) LA DECISION ET LE SYSTEME D’INFORMATION

1) Notions

 Une distinction entre l’observation directe du réel, sa représentation sous forme


de données et l’utilisation de celles-ci comme informations.

 Au sein d’une organisation, les supports de stockage et les moyens de transmission


des informations sont nombreux :

o Le développement des technologies numériques permet en effet la


multiplication des capacités de traitement et de stockage mais aussi la
rapidité accrue de diffusion des informations.

2) Les qualités de l’information

 Une information doit être :

o Pertinente : adaptée aux besoins de celui qui la reçoit.


o Fidèle : elle rend compte de la réalité des faits.
o Précise : elle ne laisse pas la place aux interprétations.
o Intelligible : elle est compréhensible pour l’utilisateur.
o Conviviale : sa forme facilite sa compréhension.
o Disponible : accessible au moment voulu.
o Actualisée : elle n’est pas périmée (MAJ).

3) Les Technologies de l’Information

a) Définition et formes

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Les technologies de l'information sont l'ensemble des techniques et des connaissances s'y
rapportant, mises au point pour gérer l'information, c'est-à-dire : collecter, saisir, stocker,
traiter et transmettre des informations sous la forme de données.

Elles ont pour caractéristiques communes :

 Des éléments matériels

 Des éléments immatériels

 Des réseaux de communication entre les systèmes informatiques, utilisant


différents moyens de transmission

b) Les TI comme outils d’aide à la décision

 Le graphe P.E.R.T. : permet d'optimiser la durée totale d'un projet en visualisant


l'enchaînement des tâches à accomplir

 La programmation linéaire : détermine, par rapport à un objectif défini, les


quantités optimales à produire en prenant en compte des contraintes de
production et de commercialisation communes à plusieurs produits

 Le modèle de Wilson : modèle de gestion des stocks qui définit dates de


commande et quantités à commander pour minimiser le coût global de stockage
et d'approvisionnement

 L’actualisation : permet la comparaison entre différents projets compte tenu des


flux de trésorerie.

 Si les données manquent de fiabilité = Avenir incertain

 Des méthodes existent afin de prendre en compte l’éventualité de leur réalisation 

 Les calculs de probabilités permettent de prendre en considération plusieurs


éventualités en attribuant à chacune d'elles une pondération

 Les tables de décision qui présentent de façon systématique les combinaisons


possibles, face à une série de choix possibles

 La théorie des jeux qui étudie les situations dans lesquelles plusieurs intervenants
doivent choisir entre différentes options et le résultat obtenu par chacun
dépendra des choix des autres (interactivité)

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 Les outils d'analyse stratégique (modèle de Harvard, matrice BCG...) donnent une
vue d'ensemble des activités et des produits d'une entreprise

 Les tableaux de bord sont des outils de pilotage conçus pour donner une vision
aussi complète et précise que possible du système piloté. Ils permettent de
prendre les décisions nécessaires pour maintenir ou remettre le système dans la
bonne direction.

 L’évolution récente des TI met en place de nouvelles solutions qui permettent


d’appuyer et/d’éclairer les choix du décideur :

 Les Systèmes Interactifs d’Aide à la Décision (= SIAD) sont fondés sur le principe
du dialogue homme/machine et intègrent une base de données et une base de
modèles décisionnels, l'utilisateur peut questionner la machine, procéder à des
simulations, tester et évaluer les incidences de ses choix

 Les systèmes experts ont aussi pour objectif l'aide à la décision en s'inspirant du
concept d'intelligence artificielle. Un système expert est donc conçu comme un
logiciel de résolution de problèmes, en s'efforçant de reproduire la démarche et
le raisonnement d'un expert humain

 L’intelligence artificielle (IA) désigne une démarche interdisciplinaire théorique et


pratique qui a pour objet la compréhension de mécanismes de la réflexion, et
leur imitation par des dispositifs matériels et logiciel, à des fins d'assistance ou de
substitution à des activités humaines.

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