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Rôle du système

d’information dans la
Résumé
prise de décision straté-
Quelle soit biologique, sociale ou économique, la com-
plexité est jugée inhérente (Bonami M. et al, 1997) à la gique adaptée à la
vie : elle a ainsi toujours existé. Toutefois, la mondiali-
sation de l’économie, les technologies de l’information, complexité
la difficulté de prévision ont contraint les mangers à
percevoir la réalité et à maitriser la complexité supposée Role of information sys-
être de plus en plus croissante.
En mettant l’accent sur l’effet de la complexité de tem in strategic deci-
l’environnement sur la prise de décision stratégique, on
a pu montrer la nécessité de disposer d’une démarche sion making appro-
pratique basée sur une utilisation judicieuse du système
d’information. Une telle démarche permettra de faciliter priate to the complexity
au manager sa prise de décision stratégique tout en favo-
risant la maîtrise de ce contexte.
Le présent article propose par conséquent, une réflexion
sur la prise de décision stratégique dans la complexité, il Kaouther KORBI
vise à montrer l’importance du système d’information Maitre assistante à l’Institut Supérieur
dans la résolution de ce type de problème et à offrir un
de Comptabilité et d’Admistration des
modèle de choix stratégique par dosage. Celui-ci per-
mettra aux entreprises, à travers le développement de
Entreprises de Tunis
leur intelligence stratégique, de rattraper leur retard en e.mail : korbiko@yahoo.fr
termes d’acquisition de connaissances et de maitriser la
complexité environnementale.

Mots clés : Système d’information, complexité,


décision stratégique, intelligence, adaptation

Abstract
Whether biological, social or economic complexity is
considered inherent (Mr. Bonami et al, 1997) to life: it
has always existed. However, the globalization of the
economy, information technology, the difficulty of pre-
dicting, the mangers are forced to perceive reality and to
master the complexity assumed increasingly growing.
By focusing on the effect of the environment complexi-
ty’s in strategic decision making, it was shown the need
for a practical approach based on a judicious use of the
information system. Such an approach will facilitate the
manager's strategic decision-making while encouraging
the mastery of this context.
This article therefore, proposes a reflection on strategic
decision making in the complex, it aims to show the
importance of information technology in solving this
problem and provide a model of strategic choice deter-
mination. This will enable businesses, through the de-
velopment of strategic intelligence, to make up their
backwardness in terms of learning and mastering the
environmental complexity.

Key-words: Information system, complexity, stra-


tegic decision making, intelligence, adaptation
Introduction : Une action de l’un d’eux est susceptible d’entraîner des
réactions inattendues de la part des autres.
L’environnement économique connaît depuis plusieurs
années une accélération qui se traduit par une dynamique En outre, l’entreprise elle-même est considérée comme un
concurrentielle beaucoup plus complexe à gérer par les système potentiel extrêmement complexe. Elle se compose
entreprises. d’individus dont la conduite est susceptible de varier con-
sidérablement.
Une telle dynamique peut trouver son origine dans le déve-
loppement rapide des technologies de l’information et des
télécommunications. Dernièrement, l’Internet a commencé Cette grande complexité des environnements internes et
à révolutionner l’économie. Ses conséquences sur les pra- externes de l’entreprise influence toute prise de décision
tiques productives et commerciales sont considérées im- dans la mesure où les dirigeants se trouvent confrontés à
portantes. Avec la montée du commerce électronique, les une double contrainte: ils doivent chercher constamment à
entreprises sont obligées de s’adapter à l’évolution de leur anticiper l’évolution de l’environnement de la firme qui est
environnement, elles sont amenées à ajuster leur produc- supposée être de plus en plus complexe et s’interroger sur
tion et leur distribution de biens et services et à adopter de les conséquences de leurs choix. De l’autre, ils doivent
nouvelles stratégies pour répondre aux besoins de leurs reconnaître que leur capacité cognitive est limitée et qu’ils
clients. ne leur est donc pas possible de tout comprendre et tout
En effet, dans un contexte d’affaire de plus en plus turbu- prévoir, d’où le concept de rationalité limitée du décideur.
lent où le rythme de changements ne cesse de s’accélérer et En effet, les processus de décision devraient se dérouler
où le nombre d’acteurs augmente continuellement tout conformément au modèle rationnel. Or, il est patent qu'ils
instrument de navigation, ne serait-ce qu’un « bâton sont affectés d'anomalies. Celles-ci ont leur origine dans
d’aveugle » (Hafsi T, 1997), présente un intérêt certain des fautes du raisonnement naturel des décideurs.
(Malo M.C, Audebrand L.K et Camus A, 2008). Les écarts de la pensée par rapport au modèle rationnel
Pour suivre ces mutations profondes, l’entreprise doit appelés « biais cognitifs », peuvent être dus en matière de
s’appuyer sur un processus permettant de restructurer les prise de décision stratégique à plusieurs facteurs ( Laroche
interactions qu’elle pourrait avoir avec ses systèmes envi- H, Nioche J.P, 2006) :
ronnants. La gestion de ces interrelations est confiée à une - dans des situations d'environnement turbulent et de chan-
catégorie spécifique de décision, celle de nature straté- gement rapide, l'inventaire des biais cognitifs dont sont
gique. victimes les décideurs, montre que la perception du chan-
gement est très problématique pour les managers, qui ont
Suite à l’évolution d’un environnement considéré de plus tendance à favoriser l'information déjà acquise et à minimi-
en plus incertain, complexe et turbulent, le changement des ser, si ce n'est ignorer, les signes de bouleversements im-
stratégies s’impose. En passant d’une position stratégique à minents (Kiesler S et Sproull L, 1982).
une autre, l’entreprise est amenée à effectuer des choix - Les choix sont très sensibles à la façon dont sont saisis les
stratégiques fondés sur un processus décisionnel. problèmes auxquels les décideurs sont confrontés. Les
Etant soumise à cet impératif, l’entreprise se trouve en face spécialistes appellent ce phénomène le « cadrage » (fra-
de plusieurs enjeux : ming). Par exemple, le comportement décisionnel des ma-
nagers diffère selon que le contexte d'un problème straté-
- Elle doit réagir vite et le mieux possible à la pression gique est perçu comme une menace ou comme une oppor-
croissante de l’environnement. tunité. (Dutton J.E et Jackson S.E, 1987).
- Elle doit savoir quand et comment réagir sachant que les - La stratégie implique généralement des interactions avec
effets de ses actions sont peu prévisibles et que ses choix d'autres acteurs (par exemple, les concurrents). À la diffé-
sont complexes du fait de la variété et de la multiplicité des rence des hypothèses de rationalité et de calcul de la théo-
facteurs à prendre en considération. rie des jeux, les recherches sur les processus cognitifs sug-
A l’incertitude s’ajoute donc un état de complexité trou- gèrent que les acteurs sont victimes de biais et d'erreurs
vant son origine dans la multiplicité des interrelations entre dans l'appréhension de ces interactions (Zajac E.J et Ba-
les différents éléments d’une même structure. On note à cet zerman M.H, 1992).
égard : la complexité des individus, des relations, des orga- En présentant aussi les travaux de Schwenk C.R (1984) qui
nisations de l’environnement… a tenté d'isoler les biais les plus pertinents pour la décision
Cette complexité est de nature aussi bien externe stratégique et de les avoir explicitement mis en regard des
qu’interne. Concernant l’environnement externe, elle est étapes du processus rationnel de décision, ces auteurs no-
due à la variété des aspects à considérer et à la multiplicité tent les conséquences négatives de ces biais cognitifs à
des acteurs interdépendants: les concurrents locaux et na- travers leurs effets d'appauvrissement, de focalisation et de
tionaux, les clients, les fournisseurs, les pouvoirs publics... rigidification de la réflexion stratégique.
vivants entrent en relation et que s’instaurent interrelations
En partant du fait que l’entreprise est un centre autonome et rétroactions. » (Probst G.J.B et Ulrich H, 1989).
de décision et sachant que la complexité renvoie à « à la De ce fait, on peut noter que la notion de complexité ou de
masse d’informations nécessaires pour comprendre ses non-complexité est tributaire à la notion de perception.
évolutions, à la difficulté de se les procurer, ou de les com- C’est ainsi que Starbuck (Jurkonich R, 1974), déclare que
prendre (intelligibilité), Faure G (1991) envisage la mise en le même environnement est perçu par une organisation
place dans l’entreprise de services spécialisés chargés de comme imprévisible et complexe alors qu’il peut être perçu
maîtrise de cette complexité, (exemple: service juridique), par une autre comme statique et compréhensible.
et la création de bases de données importantes facilitant la
prise de décision. Thietart R.A (2001) affirme que cinq perspectives diffé-
rentes ont exploré les idées et les concepts de la théorie de
En effet, une disposition continue de l’entreprise des in- la complexité: « la théorie des systèmes adaptatifs com-
formations relatives à son environnement aussi bien interne plexes (système composé de plusieurs acteurs qui se com-
qu’externe devient d’une grande nécessité. Ce besoin est portent suivant des règles au lieu d'un plan de coordination
considéré de plus en plus important dans le cadre des déci- du groupe), la théorie co-évolutionnaire de complexité (la
sions stratégiques mettant en relation l’entreprise avec son compréhension de la coévolution des organisations) ou la
environnement. Il s’avère donc primordial de doter théorie critique d’auto-organisation (brusque passage du
l’entreprise d’un système d’information permettant de système d’un d'un état à un autre), la théorie de l’auto-
nourrir ce type de décision. organisation (interaction de plusieurs acteurs en passant par
En dégageant ces difficultés et contraintes auxquelles se un processus d’apprentissage qui permet la construction
trouvent confrontés les dirigeants dans leurs décisions stra- d'une organisation en évolution permanente, équilibre ins-
tégiques face à la complexité, on essayera dans cet article table) et la théorie du chaos (les systèmes dissipatifs ou-
de centrer notre recherche sur ces questions : Comment verts sont l'objet de ce point de vue, où en s’opposant aux
pourra être prise la décision stratégique dans le cadre d’une cinq autres perspectives, la simplicité peut être créée à
complexité croissante de l’environnement ? et quel rôle partir de la complexité) ».
jouera le système d’information dans la résolution de ce Ainsi, la théorie de la complexité a pour but de représenter
problème? des systèmes ou des structures qui sont difficiles à modéli-
Afin de répondre à ces questions, on essayera dans une ser par d'autres moyens et qui a tendance à exposer le
première section de développer la démarche de prise de changement, le comportement imprévisible, ou irréversible
décision stratégique dans un environnement complexe, de comme allant de soi, sous un grand choix de conditions
déterminer dans une deuxième section, l’importance du (Coveney P et Highfield R, 1995; Green D.G et Newth D,
système d’information dans la maitrise de la complexité et 2001; Standish R.K, 2001).
dans la prise de ce type de décision et de montrer dans une Elle se base en conséquence sur quatre concepts clés
troisième section le rôle joué par le système d’information (Sharif A.M et Irani Z, 2006) :
dans notre modèle de choix stratégique par dosage.
(1) l’auto-organisation (la capacité à créer et recréer la
1) La prise de décision stratégique structure de forme ou de
et maitrise de la complexité représentation);
(2) la non-linéarité (le comportement et la réponse qui est
Telle que définie par Le Moigne J.L (1995), la notion de non-déterministe, et dépend de boucles de rétroaction,
complexité implique celle « d’imprévisible possible, d’exposition d’hystérésis) ;
d’émergence plausible du nouveau et du sens du phéno-
mène que l’on tient pour complexe. » (3) l’ordre /le chaos dynamique (possédant une capacité
implicite d'exposer le comportement linéaire ou non-
Elle est perçue comme une propriété attribuée, délibéré- linéaire comme une fonction de réponse de stimulus),
ment par les acteurs aux modèles par lesquels ils se repré- (4) les nouveaux comportements (la capacité de mettre en
sentent les phénomènes qu’ils déclarent complexes. évidence la complexité des modes de comportement à la
En éliminant l’idée selon laquelle la complexité est une suite de la non-linéaire, auto-organisante ou chaotiques
propriété naturelle des phénomènes, cet auteur considère interactions dans le système).
que ces derniers « tenus communément pour complexes, ne Toutefois, quelle que soit la perception faite de ce phéno-
devraient être tenus que pour compliqués, hyper compli- mène, la maîtrise de ce dernier doit passer par un jeu inte-
qués mais pas complexes, puisque certainement détermi- ractif de réduction et d’augmentation de la complexité.
nés ».
Tel que suggéré par Probst G.J.B et Ulrich H (1989),
Toutefois, ce phénomène de complexité est perçu par « toute gestion de l’entreprise doit nécessairement per-
d’autres auteurs comme étant la conséquence normale des mettre de maîtriser le combat entre les mesures visant la
interrelations entre les éléments d’un système: « la com- diminution et l’accroissement de la complexité », ce qui se
plexité apparaît toujours "d’elle-même" dés que des êtres traduit par une certaine domination du jeu.
Ces diverses contraintes qui s’exercent sur l’entreprise vont complexité de niveau n + 1, l'entreprise pourra envisager
exiger une finesse accrue dans les décisions de nature es- de dominer et maîtriser son environnement. Toutefois et vu
sentiellement stratégiques. Seule une approche visant son « emploi malaisé et surtout délicat », le manager peut
l’adaptation de ces dernières à la situation d’accroissement se trouver en face d'une autre solution.
ou de diminution de la complexité est susceptible de satis-
1-2) La prise de décision stratégique et
faire à cette rigueur.
réduction de la complexité ambiante
1-1) La prise de décision stratégique et
Faute de pouvoir augmenter sa propre complexité, l'entre-
augmentation de la complexité preneur peut diminuer celle de son milieu en jouant sur
Cette voie se base essentiellement sur la loi de la variété deux dimensions l'espace et le temps de façon simultanée
requise, supposée par Le Moigne J.L (1974) comme étant, ou séparément.
probablement, une des rares composantes plus explicatives « Cela revient à n'agir que dans des "niches", segments
que descriptives de la théorie des systèmes : « Elle assiste d'environnement réduits, pour être bien maîtrisés, cela re-
plus l'analyse de système par son pouvoir analogique et vient à faire des coups de type OPA sur des durées
donc descriptif que par sa puissance descriptive. » brèves. » (De Boisanger P, 1990).
De ce fait, il donne l'exemple d'une organisation qui Il s'agit donc d'agir sur un champ de bataille réduit et sur
cherche à résister à sa tendance fataliste vers le désordre une durée brève. A cet égard, l'entreprise peut mettre en
statique qui est celui de la mort. A cet égard, il propose la place des services spécialisés composés de gens hautement
nécessité de l'injection d'information qualifiée de « néguen- qualifiés chargés de maîtrise de cette complexité. De
tropie ». même, et dans la mesure où l'environnement peut être
Cette action aura souvent pour effet d'augmenter la variété scindé en parties plus aisément maîtrisables (exemple:
du système rendant ainsi de plus en plus complexe et incer- couples marchés/technologies aisément identifiables),
taine sa régulation qui peut être un des objectifs du système « l'organisation tendra à se décentraliser au moins de façon
concerné. partielle pour mieux s'adapter à chaque segment d'environ-
En poursuivant cette analogie, il note que le système d'in- nement ainsi défini. Ce phénomène sera accentué si l'envi-
formation sur lequel s'appuient les systèmes de décision, ronnement est en outre dynamique. » (Faure G, 1991).
qui se propose d'orienter le système d'organisation, devra 1-2-1) La réduction de la complexité spatiale
être d'un niveau de différenciation (d'une variété) au moins
Pour réduire sa complexité spatiale, l’entreprise doit agir
aussi élevé que le système à orienter et c'est formellement
dans des segments d’environnement plus aisément maitri-
cette dernière propriété qui constitue la loi de la variété
sables. A travers la segmentation stratégique elle pourra
requise.
réduire la variété des comportements des acteurs, ce qui lui
En démontrant l'importance de cette loi dans le pilotage des permet d’avoir une représentation claire de son champ de
systèmes complexes et par la suite dans l'analyse des pro- bataille.
blèmes de gestion Mélèse J (1980) énonce cette loi de la
A l’issue de cette opération, l’entreprise déterminera les
manière suivante :
facteurs clés de succès spécifiques et indépendants dans ses
« Un système de variété V ne peut être totalement contrôlé différents domaines d’activité.
par un autre système que si la variété de ce dernier est au
Suite à ce découpage stratégique, un remodelage de la
moins égale à V, autrement dit, le système de contrôle (et
structure est jugé nécessaire, une telle action permettra par
régulation) doit être aussi riche en possibilités que le sys-
la suite la décentralisation de la réflexion stratégique et la
tème à contrôler ».
définition des stratégies cohérentes aux segments préala-
Cependant, on ne cherche pas toujours un contrôle total, ce blement définis.
qui permet d'accorder au régulateur une variété moindre
En partant de ces conclusions, la réduction de la complexi-
que celle du système.
té spatiale est censée conduire le dirigeant à prendre des
Quant à Shannon C.E (1974), il montre que pour maîtriser décisions stratégiques avec plus de rigueur et certitude.
un système de variété V, il fallait le coupler à un autre sys-
1-2-2) La réduction de la complexité tempo-
tème de variété supérieure à V.
relle
En appliquant cette loi à la complexité d’un vaste système :
En cherchant la réduction de la complexité temporelle,
l'environnement, De Boisanger P (1990) montre que pour
l’entreprise se trouve obligée de développer sa capacité à
maîtriser la complexité de niveau n d'un environnement, le
réagir rapidement aux fluctuations de son environnement :
manager peut se doter (à temps complet ou partiel), des
elle doit faire preuve de flexibilité stratégique en mobili-
compétences, des expertises sur chacune des disciplines
sant son intelligence pour réagir vite et dans les durées les
considérées, plus celle de leur mise en cohérence. L'entre-
plus brèves.
prise se dote alors des compétences d'un sociologue, d'un
écologiste, d'un juriste international, d'un cambiste, d'un Cette réactivité doit s’exprimer à travers :
technicien de la supraconductivité. Ayant ainsi atteint une
- l’assouplissement des structures en permettant un accrois- 2-1) L’impératif de l’information et son
sement de la rapidité de réaction, rôle dans le processus de décision straté-
- la souplesse externe par une diversification des produits gique
et des marchés engendrant par la suite une diminution du
En étudiant le paradoxe de l’information dans l’entreprise,
risque,
Lesca H (1992) dépasse dans son raisonnement l’argument
- et la souplesse interne par une fluidité des ressources
classique selon lequel l’information est perçue comme un
garantissant la sécurité dans le cadre d’une complexité
socle de décisions. Il la considère ainsi comme un vecteur
croissante de l’environnement.
stratégique de la plus haute importance, ce rôle apparaît
A travers le développement de sa flexibilité, l’entreprise aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise.
pourra déterminer ses différentes alternatives face aux
A l’intérieur de l’entreprise, l’information a pour objet
risques relatifs aux produits et aux marchés.
d’influencer le comportement des membres de l’entreprise
La détermination de ces options stratégiques pourra de ce afin que ceux- ci agissent conformément aux objectifs dé-
fait améliorer sa capacité d’adaptation aux changements de signés, « c’est ainsi qu’elle peut multiplier la synergie des
l’environnement. efforts mais aussi anéantir le résultat d’ensemble des ef-
En étudiant l’effet de l’environnement externe sur le ma- forts ».
nagement et la stratégie des entreprises et ceci à travers la A l’extérieur, l’information a pour objet d’influencer le
théorie de la complexité, Masson R.B (2007) montre que comportement des acteurs dans un sens favorable à
la prise de décision concernant la stratégie dans un envi- l’entreprise: les clients actuels et potentiels, les fournis-
ronnement turbulent et complexe est différente si elle est seurs, les pouvoirs publics...
abordée d’un point de vue de la complexité et du chao. La
En partant du fait que l’information est « une ressource
stratégie de l’entreprise devrait impliquer la vision ou
stratégique » et « une arme concurrentielle » (Lesca H,
l’identité, favoriser l’émergence de la stratégie de
1992), on note l’importance de son rôle dans la gestion des
l’ensemble du personnel, maintenir l’équilibre entre la
relations entreprise/ environnement. Ce rôle tend à
structure et la rapidité du changement en raison de la flexi-
s’accentuer avec la complexité et la mobilité des environ-
bilité, de la rapidité d’adaptation et l’initiative du change-
nements.
ment plutôt que de réagir à ce changement, une telle stra-
tégie est qualifiée d’émergente par cet auteur. Suite à la prise en compte de cette spécificité de
l’environnement, Mélése J (1990) considère que
Quant à la décision elle doit être (toujours selon cet au-
l’adaptation, la survie et l’évolution de l’entreprise, comme
teur), décentralisée, facilitant l’apprentissage et
étant un système complexe ouvert sur de nombreux envi-
l’expérience et encourageant le changement. Le manage-
ronnements évolutifs, exigent que celle-ci soit capable de
ment doit fournir l’information pour soutenir cette ap-
percevoir de l’information signifiante sur ses environne-
proche et le contrôle devrait être exercé à travers le con-
ments externes et internes, de décoder leur complexité,
trôle du soi et du groupe, un tel management est qualifié
d’interpréter et d’anticiper leur comportement, d’agir sur
d’auto-organisation.
eux pour accroître sa connaissance, ses possibilités de con-
2) Rôle du système d’information trôle et d’obtention de réponses.
dans la prise de décision straté- A travers l’étude des portées du système d’information,
Street C.T et Darren B (2004) notent le rôle positif de ce
gique adaptée à la complexité système dans la création et l’accroissement de la transpa-
Pour les besoins de son activité courante, pour éclairer ses rence interne et celle externe à l’entreprise.
décisions et pour assurer son fonctionnement interne,
En considérant la transparence comme le résultat des com-
l’entreprise doit gérer un certain nombre d’informations.
portements de communication, ces auteurs montrent suite à
Regroupées sous forme d’une banque de données, ces der- une analyse de la littérature, que le système d’information
nières seront utilisées et traitées de façon sélective pour permet le partage des informations entre les individus
satisfaire à des besoins légaux (exemple: comptabilité gé- (Alavi M et Leidner D, 1999) et les organisations (Brauns-
nérale) ou de gestion (exemple: gestion des stocks) ou de tein J, 1999). Quant à la technologie elle est créée pour
prise de décision (à travers les modèles d’aide à la déci- maintenir cette information juste à temps, récente (fraiche)
sion). L’importance de ce concept de système et dynamique (Schwartz D.G et Teeni D, 2000). Dans cette
d’information nous mène à s’interroger en premier lieu sur perspective, le système d’information est supposé porteur
son caractère impératif dans le cadre de cette complexité de transparence.
environnementale et sur son importance dans le processus
En permettant d’une part de faciliter et d’accélérer les
de décision stratégique pour développer par la suite son
prises de décisions et d’autre part, de communiquer entre
rôle dans la maitrise du processus de décision stratégique
les acteurs de l’entreprise le système d’information
adapté à la complexité.
s’inscrit dans deux finalités (Calmé I et al, 2003) :
- en externe : la collecte de l’information doit permettre Cette conception "large" de la nature des S.I.M conduit à
une connaissance pertinente et permanente du marché ainsi admettre une grande variété de réalisations.
que de ses acteurs, de telle sorte que les décideurs de En orientant les S.I.M vers la prise de décision stratégique,
l’entreprise puissent prendre les décisions stratégiques l’entreprise doit engager une surveillance active de son
adaptées. environnement devenu de plus en plus complexe et incer-
L’entreprise doit se montrer attentive : tain. Ce rôle est confié à un type particulier des S.I.M: c’est
-aux attentes, aux besoins et aux réactions du consomma- le système d’information stratégique.
teur, En effet, « Le produit final du management, en dernière
-aux perspectives d’évolution et au taux de croissance du analyse, c’est des décisions et des actes » (Rigaud L,
marché, aux nouvelles technologies disponibles, 1984). Cette idée consolide la conception faite du S.I.M
qui consiste à orienter le système d’information vers la
-aux forces de ses concurrents (produits, prix, parts de prise de décision.
marché.
Dans cette optique, March J.G (1991) considère que la
En interne : le développement d’un système d’information principale raison d’être de l’information est son rôle dans
est devenu un enjeu stratégique pour l’ensemble des entre- la diminution de l’incertitude concernant certaines situa-
prises quelle que soit leur taille. La mise en place du sys- tions futures pertinentes pour le choix.
tème d’information doit permettre le partage de la connais-
sance de l’information et le partage de la prise de déci- Partant des aspects symboliques de l’information, cet au-
sions. Définir le système d’information permettra alors de teur considère cette dernière comme une démonstration des
répondre aux questions : « qui décide de quoi ? » et « qui compétences et de probité sociale. Il affirme ainsi que « si
connait quoi ? ». Par son influence sur la cohérence organi- la qualité des décisions est censée dépendre de la quantité
sationnelle, le systéme d’information doit assurer le suivi et de l’information, détenir des informations est une bonne
le contrôle de la performance de l’entreprise, son vrai rôle chose en soi, et la personne ou l’organisation qui en détient
est de supporter la stratégie et la prise de décision. Pour se plus est considérée comme meilleure que celle qui en dé-
faire plusieurs chercheurs ont proposé l’alignement straté- tient moins ».
gique du système d’information : les concepteurs du sys- En essayant de décider intelligemment, le décideur doit
téme d’information proposent le découpage du systéme donc détenir plus d’information que les autres. La collecte,
d’information en domaines ou en métiers pour aborder la le traitement et la divulgation de cette dernière permettront
complexité de l’entreprise, leur point de départ est les à l’organisation d’expliquer ses décisions et ses idées en
orientations de la stratégie. termes d’information.
Suite à la mise en évidence de la capacité de l’entreprise à Cependant et en se trouvant en face d’une masse complexe
se comporter comme un système informationnel adapté à d’information, l’entreprise se trouve confrontée à un pro-
l’organisation interne et aux relations organisations- blème majeur qui est la difficulté d’utilisation des données
environnement, Mélèse J (1990) propose une nouvelle pour la prise de décision. Comment doit-elle donc procéder
approche du système d’information : il désigne ainsi pour traiter ces informations collectées et les organiser
« l’ensemble interactif de toutes les situations information- pour une meilleure prise de décision stratégique dans la
nelles, c'est-à-dire, le jeu complexe de tous les échanges complexité ?
d’information signifiante ». Il retrouve de ce fait les carac-
tères relationnels historique et global de l’information.
2-2) Système d’information et maitrise du
A travers son caractère systémique, cette approche se dis-
tingue des approches analytiques chères aux informaticiens
processus de décision stratégique dans la
: « il n’y a pas de rapport direct, pour une entreprise, entre complexité
le développement de systèmes formels de traitements de Telle que définie par Mack M (1996), l’entreprise est un
données macro ou micro informatiques et le système système adaptatif complexe dans le sens où elle arrive à
d’information conçu comme l’ensemble des échanges de bien s’adapter aux changements de son environnement.
signification ». Pour arriver à une telle fin, cette unité doit être capable de
Cette ambition de gérer l’information organisationnelle se détecter les signaux qui lui « suggèrent d’agir hors rou-
concrétise par l’instauration d’un système d’information tine ».
aux fins de management (SIM). Ce dernier est défini Une telle action « ne peut être réalisée » sans développe-
comme « un réseau de systèmes d’information formalisés ment de la capacité jugée la plus évoluée de tout système
et structurés en fonction des besoins et des possibilités de complexe à savoir « l’intelligence organisationnelle ».
l’organisation, s’appuyant sur un système évolué de traite-
Capter et interpréter des signaux nouveaux, décider com-
ment des données, pour fournir à tous les managers, en
ment réagir, juger si de nouveaux schémas d’action et de
temps opportun et sous forme directement utilisable, les
pensée sont devenus nécessaires, générer de nouvelles con-
informations nécessaires pour la direction et la gestion de
figurations de schéma et savoir choisir celle qui est la plus
l’organisation » (Rigaud L, 1984).
créatrice parmi celles envisagées, sont considérées par cet
auteur comme les principales aptitudes de l’intelligence l’incertain » (Morin E, 1990), elle constitue de ce fait, une
organisationnelle. L’entreprise doit donc avoir activité vitale pour la survie des organisations.
« l’intelligence qui lui permet d’utiliser sa propre connais- Telle que perçue par Morin E (1986), la stratégie doit :
sance ».
- extraire des informations de l’océan du « bruit »,
- effectuer la représentation correcte d’une situation,
En cherchant à maîtriser sa complexité, l’entreprise doit
essayer de comprendre l’environnement qu’elle perçoit. - évaluer les éventualités et élaborer des scénarios d’action.
Une telle action peut être obtenue suite au développement En évoquant ces différentes étapes, cet auteur montre le
et l’émergence de son intelligence. Cette dernière crée une rôle joué par l’intelligence stratégique dans la prise de dé-
réceptivité à l’information nouvelle et aux nouvelles oppor- cision stratégique.
tunités à prendre en compte. L’importance d’un tel concept s’explique par le lien exis-
Ayant l’aptitude de saisir les changements extérieurs et de tant entre ces différentes notions: « Le développement de
détecter les opportunités et les menaces de l’aptitude stratégique comporte le développement de
l’environnement, l’entreprise doit développer sa capacité l’aptitude à décider laquelle dépend de l’aptitude à conce-
d’écoute de l’extérieur à travers l’adoption d’un système voir des alternatives. C'est-à-dire, du même coup que le
d’information stratégique. développement des possibilités de choix/décision nécessite
2-2-1) De nouvelles connaissances pour une le développement des possibilités de connaissance » (Mo-
rin E, 1986).
maitrise de la complexité
En définissant la complexité comme le seuil en deçà du-
quel le système peut comprendre le sens de ce qu’il perçoit Concernant l’adaptation au complexe et à l’incertain,
comme venant de l’extérieur, Mack M (1996) compare la l’intelligence apparaît aussi indispensable.
frontière de cette complexité à une sorte de brouillard: Telle qu’évoquée par Mack M (1996), l’intelligence crée
« Ce qui se trouve en deçà du brouillard se voit, au-delà du des schémas c'est-à-dire, des représentations de la manière
« rideau » formé par le brouillard, les éléments sont invi- dont les éléments qui nous arrivent de l’extérieur doivent
sibles, nous n’avons aucune idée de ce qui s’y trouve ». s’articuler, doivent correspondre à quelque chose que le
En considérant la possibilité du soulèvement de ce brouil- système reconnaisse à partir des connaissances organisées
lard, cet auteur suppose la frontière de complexité comme et stockées dans sa mémoire.
« une enveloppe flexible qui entoure le système. Cette en- La création de ces nouveaux schémas se trouve stimulée
veloppe peut être repoussée vers l’extérieur et cela au par les informations nouvelles obtenues par le système.
moyen de l’apprentissage ».
Comme suite à de telles actions, de nouvelles configura-
Aller au-delà de la frontière des connaissances du système tions de pensée se cristallisent permettant ainsi d’agrandir
devient ainsi une nécessite impérieuse pour la réalisation l’espace de compréhension et d’améliorer « la vision » du
d’une telle évolution. système.
En permettant aux éléments inconnus d’entrer dans la
2-2-1-1) L’intelligence stratégique : une acqui- « zone du connaissable », cette nouvelle façon de voir
sition de connaissances permet de repousser les limites de l’enveloppe de com-
plexité.
Considérée en perpétuelle recherche d’informations, de
questionnement et de problèmes, l’intelligence est définie Confrontée à un environnement évoluant vers un niveau de
comme « un processus d’acquisition de connaissance au complexité de plus en plus inopérant, l’organisation suppo-
sens de l’accumulation d’observations transformées en sée ouverte sur son milieu externe, doit aller au-delà de la
autant de modèles de représentation » Marmuse C (1992). frontière de connaissance.

Elle est aussi définie par Morin E (1986) comme Le développement de l’intelligence permet dans ce cas de
« l’aptitude à s’aventurer stratégiquement dans l’incertain, combler l’écart d’incompréhension entre le système et son
l’ambigu, l’aléatoire en recherchant et utilisant le maxi- environnement.
mum de certitudes, de prévisions, d’informations.» De ce fait, et en se trouvant soumise à la complexité envi-
Partant d’une telle définition, cet auteur considère ronnementale, l’organisation doit éviter de creuser cet écart
l’intelligence intimement liée à la pratique de la stratégie. par une ouverture sur le monde externe. Elle doit donc
Cette dernière « ne peut se concevoir sans intelligence, arriver à contourner les conséquences de la complexité, de
sans acquisition de connaissance, sans adaptation à l’incertitude et de l’imprévisibilité.
l’incertain et au complexe ». Supposée comme une adaptation à l’illusion, l’intelligence
En effet, la stratégie est envisagée comme « l’art d’utiliser doit se baser sur « une surveillance et une cogitation cons-
les informations qui surviennent dans l’action et être apte à tante sur les faits et événements qui surgissent dans
rassembler un maximum de certitude pour affronter l’environnement du décideur. » (Marmuse C, 1992)
Une telle constatation conduit essentiellement à l’idée de - En bonne partie extravertie et non pas uniquement intro-
veille stratégique. vertie dans le sens où elles permettent de se renseigner sur
2-2-1-2) De l’information stratégique à la veille les capacités, les forces et faiblesses de l’entreprise et
d’autre part, sur son environnement et son évolution.
stratégique
- Qualitatives plus souvent que quantitatives puisqu’elles
En permettant le développement de la capacité de
se rapportent à des faits qui ne sont pas nécessairement
l’entreprise à identifier les opportunités stratégiques et à en
réalisés ou bien ne sont pas encore connus de façon chif-
évaluer la qualité potentielle, l’intelligence stratégique est
frée. Elles se présentent de ce fait sous diverses formes:
supposée aboutir à une surveillance active de
textes (coupure de presse, lettre confidentielle), dessin,
l’environnement.
plan ou photographie, communication téléphonique ou
Or, on ne peut parler de système de scanning et orale...
d’intelligence sans évoquer le concept d’information.
- Des signaux faibles, incomplets et incertains dans le sens
Tel qu’évoqué par March J.G (1991) : « on mesure où elles doivent permettre une anticipation suffisamment
l’intelligence d’une organisation à sa capacité de se procu- précoce pour que l’entreprise puisse agir en temps voulu et
rer, d’analyser et de retrouver les bonnes informations en tirer profit du changement plutôt que le subir.
temps voulu ».
Considérée comme l’essentiel des procédures de fonction-
En se basant sur un article intitulé « Informé la décision ou
nement d’une organisation, la mise en place d’un système
décider de l’information », de Le Moigne JL, Lesca H
d’information doit permettre au manager de décider intelli-
(1986) présente la limite à la quelle il faut aller dans la
gemment, d’exercer son rôle d’observateur et de décou-
collecte des informations sur l’environnement de
vreur au sein de cette unité.
l’entreprise.
Assemblé au système de décision, ce système doit conduire
Il s’agit ainsi de « bien décider de l’information puis
à l’idée d’information stratégique.
d’informer la décision. Ce n’est pas l’information qui con-
L’information stratégique : duit généralement à la décision mais c’est la décision qui
En cherchant la survie dans un environnement où la com- conduit à une observation, une recherche et une collecte
plexité et la turbulence ne cessent de croître, l’entreprise d’informations ».
doit être capable de saisir les inflexions de son milieu ex- Toutefois, et en se trouvant largement ouverte sur
terne et à y adapter sa stratégie aussi rapidement que pos- l’extérieur, l’entreprise peut avoir le risque d’être surchar-
sible. gée d’informations.
La détection de telles inflexions nécessite la mise en place Afin d’éviter ce risque, Schneider S.C (Lesca H, 1986)
d’un système d’information stratégique permettant suppose la nécessité d’une sélection des informations pour
l’analyse, l’élaboration et le suivi de la stratégie de ne retenir que celles qui sont jugées pertinentes.
l’organisation.
En se basant sur la remarque de Gilad T et Gilad B (1986),
Tels que suggérés par Courdon J.C (1993), les S.I.S: Sys- selon laquelle l’évaluation et la sélection des informations
tèmes d’Information Stratégique, présentent une double ne peuvent être que le fait des experts situés au niveau des
vocation « d’une part, il s’agit de générer, de maintenir et états majors de l’entreprise, Lesca H (1986) analyse la
d’exploiter l’information qui sert à élaborer une stratégie et collecte des informations sur l’environnement et la sélec-
d’autre part, ils doivent permettre de suivre sa réalisation et tion des informations pertinentes:
de susciter des adaptations si nécessaires ».
- La collecte doit être faite par tout membre de l’entreprise
Ayant pour objet principal de nourrir le processus de déci- en contact avec l’extérieur quel que soit son niveau hiérar-
sion stratégique, ce système doit se baser sur des informa- chique et ses responsabilités.
tions de nature aussi stratégique.
- La sélection ne peut être faite que par des membres de
Telle que définie par Mayere A (1993), cette notion l’entreprise qui sont parfaitement au courant de la stratégie
d’information stratégique repose sur la distinction clas- de l’entreprise et qui disposent de critères pour séparer les
sique entre l’information de fonctionnement, mobilisée informations pertinentes des autres.
pour l’activité courante de l’entreprise et l’information
Quant à la qualité de cette information, Lesca H (1986)
stratégique mobilisée pour les décisions d’orientation.
définit un certain nombre d’indicateurs repartis en quatre
Considérées le plus souvent comme étant subjectives, ces grands volets: la pertinence ou encore l’utilité actuelle ou
informations doivent présenter certaines caractéristiques potentielle, l’actualité (la fraîcheur), la fiabilité et la ri-
opposées à celles du système de gestion opérationnelle. chesse ou variété des informations recueillies.
Telles que développées par Lesca H (1986), ces informa- Détecter mieux et plus vite que les autres les voies de réus-
tions doivent être: site dépend selon Marmuse C (1992) de la possession d’un
- Prospectives et non rétrospectives puisqu’elles visent à spectre d’observation de l’entreprise qui doit être de plus
éclairer les options futures de l’entreprise. en plus large.
Il s’agit ainsi de s’ouvrir de plus en plus sur le monde ex- En se référant au modèle du processus de prise de décision
terne tout en augmentant la capacité d’écoute prospective de H. Simon, Lesca H et Caron M.L (1995) situent la veille
de l’environnement, d’où l’importance de la veille straté- stratégique dans la phase intelligence de l’environnement
gique. de l’entreprise. Il s’agit ainsi d’une phase de recherche
d’informations, d’interprétation et de « construction d’une
vision » de l’environnement.
La veille stratégique :
Comparée aux autres veilles : technologique, commerciale
En cherchant à éviter le risque de surinformation, ou sociale et culturelle, cette veille présente un caractère
l’entreprise doit employer des informations à caractère synthétique.
anticipatif.
En permettant d’intégrer l’ensemble des paramètres qui
En permettant d’anticiper les ruptures pouvant se produire favorisent à l’entreprise de garantir sa compétitivité, la
dans l’évolution de l’environnement socio-économique et veille stratégique aboutit « à mieux situer les enjeux et
technologique de l’organisation, la veille stratégique se alimenter le processus de décision stratégique de
présente comme « un outil d’aide à la décision straté- l’entreprise » Delbès R (1995).
gique » (Marmuse C, 1994).
En cherchant à mettre en oeuvre un système d’information
Elle est définie ainsi comme « le processus informationnel pour cette veille, l’entreprise doit déterminer ce qui doit
par lequel l’entreprise détecte et traite les signaux annon- être surveillé dans son environnement, les processus lui
ciateurs d’événements susceptibles d’influer sur sa péren- permettant d’effectuer cette tâche et la façon dont cette
nité » (Lesca H et Caron M.L, 1995). information sera structurée et stockée dans la mémoire de
En effet, de point de vue des gestionnaires, pour informer l’organisation.
sur ses décisions l’entreprise a besoin de veille stratégique. Pour contribuer efficacement à la prise de décision, Delbès
Toutefois, l’organisation de l’opération de veille nécessite R (1995) présente une méthodologie de veille reposant sur
plusieurs opérations de traitement de l’information, telles quatre phases:
que la recherche, la collecte, la diffusion, l’analyse statis-
tique, l’analyse de la valeur et la synthèse ce qui représente - Une définition des besoins.
en général la base de tableaux de bord permettant à - une collecte d’information.
l’entreprise de rester à l’état de veille (Guedj N, 1992) - un traitement de l’information.
Le meilleur moyen est d’œuvrer selon El Quasmi M.J et - et une diffusion des résultats.
Kriouile A (2003) pour une planification réfléchie du sys-
tème d’information qui doit précéder le processus Le veilleur doit de ce fait commencer par une évaluation
d’élaboration de la stratégie. des besoins des décideurs en information, il dresse pour
chaque utilisateur important ou chaque département sa
Cependant, en évoquant l’approche de la planification vue fiche de besoins en information stratégique.
par les informaticiens, ces auteurs montrent que la défini-
tion des orientations stratégiques de la firme doit se faire Cette fiche permettra de lui transmettre les informations
avant de lancer l’opération de la planification du système dont il a réellement besoin. Ce veilleur va s’attacher à éta-
d’information dans la mesure où le futur système doit sup- blir une liste des priorités regroupant les questions les plus
porter la stratégie. cruciales que l’on se pose sur les différents intervenants
dans le secteur. Dans la phase de collecte d’information, il
Telle que perçue, la planification du système d’information cherchera à combiner l’information formelle accessible à
vue par les informaticiens doit partir de trois volets essen- travers les banques de données et des informations infor-
tiels (El Qasimi M.J et Kriouile, 2003): melles provenant des sources diverses telles que l’expertise
-la stratégie de l’entreprise déjà tracée par les gestion- des acteurs du secteur: clients, fournisseurs, publications
naires, locales...
-l’évolution des technologies de l’information, Concernant la participation à la veille, le veilleur fait par-
- l’état actuel de l’organisation et du système ticiper en interne tous les collaborateurs qui détiennent ou
d’information. peuvent recueillir l’information en particulier en interface
avec l’extérieur (vendeur, acheteur, membre de la direc-
En présentant ces deux points de vue, ces auteurs montrent tion...) et en externe, les fournisseurs, les clients, les inter-
que la relation stratégie/ système d’information n’est pas médiaires. Ces acteurs constituent le réseau de veille dont
linéaire les deux dimensions doivent être pensées simulta- le veilleur sera l’animateur.
nément de manière interactive. Ayant regroupé l’information, ce dernier doit l’évaluer, la
Les innovations techniques peuvent être à l’origine commenter et en tirer une synthèse qui réponde aux at-
d’évolutions stratégiques et la stratégie doit être le vecteur tentes des décideurs pour la diffuser à ces différents inter-
de l’évolution du système d’information. venants au moment voulu et dans la forme voulue.
Concernant la délégation de cette veille stratégique, cer- L’entreprise, face à une masse importante d’information, se
tains auteurs dont notamment Cantegreil F (1991), affir- trouve confrontée à un problème de traitement de cette
ment l’impossibilité d’une telle action. dernière.
Toutefois, cet auteur suggère la possibilité de construction En se référant au modèle de Galbraith J.R (Le Moigne J.L,
d’une cellule de vigilance recherchant hors de l’entreprise 1974), l’entreprise pourra choisir entre deux alternatives:
et sous le contrôle direct du dirigeant des informations dans - l’augmentation de sa capacité cognitive à travers une
des domaines qui lui auraient été définis préalablement. utilisation judicieuse de ses matériels informatiques,
L’exploitation de ces informations reste ainsi la tâche de la - et la réduction du degré de complexité et d’incertitude à
direction de l’entreprise. travers un renforcement des procédures de surveillance
Convaincue de la nécessite du développement de sa capaci- dans l’organisation. Ce qui permettra de réduire la quantité
té d’écoute dans le cadre de cette complexité de d’information qu’elle a à traiter.
l’environnement, l’entreprise se trouve en face d’une
masse importante d’information provenant de la perception Toutefois, d’autres auteurs ont aussi proposé une troisième
complexe et incertaine de l’environnement. Un problème alternative consistant essentiellement dans l’insertion d’un
de traitement de cette information se pose. processus participatif au sein de l’entreprise. Ce dernier
2-2-1-3) De la veille stratégique au manage- permettra d’accroître la quantité d’information pertinente
ment par processus et la capacité à la traiter.
La sélection des informations de veille stratégique est per- 2-2-2-1) Automatiser la gestion de l’information
çue comme une étape importante mais difficile (Thietart
A travers le choix de la première alternative, l’entreprise
R.A, 1981), (Aker D.A, 1983), (Lesca H, 1994), (Gibbons
P.T, 1996). mettra en évidence l’importance des enjeux technologiques
de l’information: il s’agit de l’automatisation de la gestion
Ces difficultés résident selon El Qasmi M.J, dans :
de l’information suite à l’arrivée des ordinateurs.
-le manque de motivation pour coopérer, sélectionner et En facilitant le stockage, ces outils sont censés manipuler
pour transmettre l’information (Thietart R.A, 1981), (Typ-
des quantités d’information importantes.
son K.W.M, 1986, Gilad B et Gilad T, 1988, De Guerny J,
1994), En adoptant comme argument principal la rapidité de
-discerner les informations de veille stratégiques surtout en l’accès à l’information et donc la rapidité proportionnelle
situation de surcharge d’information et de pression de de la décision et de la réaction, Simon H (1989) précise
temps, que le couple ordinateur-système d’information représente
-la difficulté d’extraire ou de diffuser l’information de ma- une force de travail inépuisable en énergie et en régularité
nière continue, et une infatigable force de gestion qui n’a aucune préten-
-avoir du mal à distinguer l’utilité des différentes informa- tion à partager les fruits des activités de l’entreprise.
tions. En permettant d’accéder et d’interagir avec les données,
En dégageant ces difficultés, El Qasmi M.J montre que la « de les manipuler pour en faire une information avec
veille stratégique ne peut pas garantir la recherche des in- « une valeur ajoutée » vis à vis des problèmes rencontrés
formations pertinentes. Cette recherche a besoin d’outils et
par le gestionnaire » (Courdon J.C, 1993), le système
de dynamique et dont la mise en place se fait en plusieurs
étapes : d’information arrivera à assurer la fonction de traitement
de l’information.
-la gestion du cycle de vie de l’information qui passe par la
cartographie des processus de l’entreprise, Cette fonction se pose dès que l’entreprise se trouve con-
-l’analyse de l’organisation en identifiant les processus frontée à un problème de gestion des informations.
clés, Seules les informations présentées sous forme de banque
-la mise en œuvre du management par processus pour une de données font l’objet de ce traitement informatique, les
vision transversale de l’entreprise, informations présentées sous forme de rapports, de syn-
-et enfin la diffusion de l’information utile. thèse, de tableaux arrivent toutes traitées au gestionnaire et
D’où, la nécessité d’une mise en œuvre d’un management les informations présentant le caractère informel ne justi-
par processus pour trouver l’information pertinente. fient pas le recours à une quelconque technologie.
Selon Mougin Y, un système de management des proces- Telles que présentées par Courdon J.C 1993), ces données
sus est une des composantes du management général des collectées doivent être transformées à travers divers logi-
organisations. Il consiste à comprendre et à formaliser le ciels. Des calculs élaborés sur les données collectées per-
mécanisme interne d’une entreprise à travers
mettent de ce fait, de construire des modèles d’aide à la
l’identification des processus et de leurs interrelations. La
maitrise des processus est basée sur la mise en œuvre de décision. Il s’agit des Systèmes Experts (S.E) ou des Sys-
bonnes pratiques de travail, sur la connaissance des finali- tèmes Interactifs d’Aide à la Décision (S.I.‫‏‬A.D) ayant pour
tés de chaque processus et sur l’établissement de contrats ambition d’assister le décideur dans le processus de prise
d’interfaces. de décision.

2-2-2) Le traitement de l’information


De tels systèmes peuvent « faciliter la modélisation du En supposant cette délégation comme un style de direction
problème, la génération des alternatives, l’évaluation et la cohérent éloigné de toute réponse paternaliste donnée à un
sélection d’une alternative. » Reix R (1991) désir confus de « participation », cet auteur insiste sur la
En élargissant le champ des choix testés, le recours à ces nécessité de la conviction des patrons de faire confiance
S.I.A.D permettra d’améliorer la rationalité du décideur. aux hommes dans leurs capacités d’initiative et de leur
prise de responsabilité.
Tel qu’évoqué par cet auteur, le recours à ce type de trai-
tement de l’information fait appel à une forme personnelle Toutefois, cette confiance ne peut pas être illimitée, les
du système d’information en connexion avec le système actes et les résultats doivent être contrôlés.
informatique de gestion de l’entreprise appelé SIT ou Sys-
tème d’Information Transactionnel. En s’inspirant du modèle américain d’Uribarne P (1985) de
Toutefois, il note l’importance de l’aspect collectif et des délégation et de contrôle, le dirigeant doit mettre l’accent
missions confiées à des groupes: « Chaque partie prenante sur la définition précise des responsabilités, la formulation
dans une décision de groupe joue un rôle spécifique et pour claire des objectifs, l’évaluation quantitative des résultats
cela sera amenée à analyser la situation posant problème de obtenus, la mise en oeuvre des récompenses et de sanctions
son point de vue personnel et donc à l’aide du système appliquées au vu de ces résultats.
d’information qui lui est propre ». Suite à la définition des règles de jeu qui régissent les rap-
Ces visions individuelles doivent par conséquent, faire ports hiérarchiques, le supérieur laisse à chacune des par-
l’objet d’une négociation des différents acteurs impliqués ties une très grande marge de liberté.
dans le processus de décision. Cette dernière doit dans ce Cependant, la récompense ou la punition des subordonnés
cas avoir comme support principal les réunions. dépendra du respect des règles prévues.

Il faut noter que dans toutes ses recherches Simon H a ess- S’agissant des limites de la délégation, Koremblet P et
sayé d’analyser l’impact des ordinateurs sur l’art de la ges- Loyole G (1986) notent la nécessite de la distinction entre
tion (Thomson R.A et Clark K, 1992). l’ordinateur aug- distribution du travail et délégation, à leur égard, cette der-
mente les capacités de traitement de l’information pour nière doit commencer avec la marge de manœuvre de
l’organisation, il permet d’augmenter le degré de rationali- l’échelon inférieur sur la manière de réaliser le travail:
té collective et de développer des réponses appropriées à « Un glissement dangereux consisterait à faire la marge de
des situations d’incertitude (Reix R, 1995). manœuvre le travail lui-même et non le comment du tra-
A cet effet El Qasmi M.J et Kriouile A. montrent que vail ».
l’informaticien et le responsable du système d’information En précisant les deux limites d’une telle action, ces deux
ne doivent plus se contenter du rôle du technicien, les ta- auteurs notent le risque de la mise en cause de l’autonomie
bleaux de bord, la datawerhouse, le datamining et la veille du supérieur hiérarchique et d’une motivation du subor-
stratégique doivent faire acte de présence active durant tout donné liée à une réduction du pouvoir de décision portant
le processus stratégique, leur rôle principal étant sur le « comment ».
d’augmenter la rationalité limitée de l’entreprise et
d’améliorer son intelligence de traitement de l’information
(Garmilis A, 1992). Ayant ainsi défini ce concept de délégation de pouvoir, on
En effet, l’utilisation du datawerhouse comme outil néces- notera l’utilité d’une telle action dans le cadre d’une prise
saire au système d’information décisionnel permettra de de décision stratégique dans la complexité.
relier les différentes bases de données, extraire les infor- Partant de la nature décentralisée de ce type de décision, le
mations selon les différentes prises de décisions et alimen- dirigeant se limitera à une délégation des actions de col-
ter le tableau de bord général qui va jouer le rôle de copi- lecte et de traitement de l’information d’une part et de la
lote et supporter la stratégie de l’entreprise. réflexion stratégique d’autre part et ceci afin de se libérer
2-2-2-2) La délégation de pouvoir pour ses tâches spécifiques ; de politique générale, de
prospective et du choix stratégique.
En envisageant la décision de groupe, l’entreprise peut
penser aussi à déléguer certaines responsabilités.
2-2-2-3) Le renforcement des procédures de
surveillance
Telle qu’évoquée par Froissart D (1991), la délégation de
responsabilités signifie seulement une sorte de contrat par- En cherchant à réduire la quantité d’information à traiter et
ticulier entre un cadre et son patron, le patron fournissant collectée dans le cadre d’une complexité environnemen-
les moyens et laissant au cadre le soin de décider de tale, l’entreprise peut chercher à renforcer ses procédures
l’utilisation de ces moyens et de prendre les initiatives né- de surveillance ou de veille stratégique.
cessaires à la réalisation de l’objectif, la contre partie du En évoquant la question de traitement des informations
contrat est que l’objectif soit réellement atteint. pour le management stratégique, Lesca H (1986) note la
nécessité de l’extraction des connaissances des personnes
susceptibles d’être à l’écoute de l’environnement afin de - La course aux parts de marché et la mondialisation de la
construire la banque d’information de l’entreprise. concurrence.
Il s’agit ainsi du passage du savoir individuel des scruta- - La révolution télématique ayant ouvert à une diffusion
teurs de l’environnement au savoir collectif formalisé et rapide de l’information.
transmissible pour constituer l’intelligence de l’entreprise - Les mutations profondes des univers de consommation.
ou une mémoire collective de l’entreprise.
De point de vue interne, la complexité trouve son origine
Dans leur article « Veille stratégique: créer une intelligence dans le fait que l’entreprise est un ensemble humain et
collective au sein de l’entreprise », Lesca H et Caron ML qu’elle ne peut être traitée uniquement selon la dimension
(1995) ont proposé une méthode permettant d’élaborer une fonctionnelle du travail.
vision collective des évolutions cruciales de
l’environnement. En partant d’une telle constatation, Morin E (1990) consi-
dère l’entreprise comme un milieu humain complexe. Il
Ce travail trouve sa justification dans la rareté des outils justifie son point de vue par le besoin « d’inventivité », la
disponibles permettant le traitement des informations de nécessité de lutter contre la « sclérose bureaucratique » et
veille stratégique. par le besoin de plein emploi des aptitudes de chacun.
En partant de la conclusion de Mintzberg H selon la quelle Suite à une telle présentation, l’action simultanée sur la
les dirigeants synthétisent les informations plutôt qu’ils ne complexité des deux milieux s’avère nécessaire, on aboutit
les analysent, ces deux auteurs ont retenu deux hypothèses de ce fait à une troisième voie consistant dans le dosage:
pour la construction de leur méthode: augmentation de la complexité de l’entreprise /réduction de
- Quelques informations peuvent être suffisantes pour la complexité ambiante.
amorcer la construction d’une représentation visuelle. L’adoption d’un tel dosage trouve sa justification dans
- L’utilisation de relation entre les informations est essen- l’aspect complémentaire de ces deux options stratégiques.
tielle. En effet, et en cherchant à augmenter sa propre complexité,
Deux phases principales ressortent de ces postulats: le re- l’entreprise doit se doter des compétences lui permettant de
groupement d’une part et la création de liens entre les in- dominer et de maîtriser son environnement. Il s’agit en
formations d’autre part. conséquence, de capter et d’interpréter des signaux nou-
veaux, de créer de nouvelles configurations, de décider et
de choisir celle la plus créatrice.
Tels qu’évoqués, les différents moyens proposés doivent
permettre un meilleur traitement de la masse importante En développant son intelligence stratégique, l’entreprise
d’informations collectées dans le cadre d’une complexité arrivera à améliorer sa capacité d’identification des oppor-
environnementale. tunités stratégiques.
Une telle action aboutit à une surveillance active de
3) La place du système l’environnement permettant de collecter, de se procurer et
d’information dans le modèle de de retrouver l’information stratégique en temps voulu.
choix stratégique par dosage Ce type d’information permet à l’entreprise de saisir les
En définissant la complexité par la multiplicité inflexions de l’environnement et à susciter des adaptations
d’interactions et d’incertitudes, Morin E (1990) considère si nécessaires.
l’entreprise comme une unité concernée par la complexité Développer son intelligence stratégique et se doter d’un
de façon à la fois externe et interne. système de veille stratégique sont de ce fait considérées
D’une façon externe parce qu’elle se situe dans un marché comme deux conditions nécessaires pour la flexibilité et la
qui se trouve de plus en plus mondialisé et où joue toute réactivité de l’entreprise. (Fig1)
une série d’incertitudes. La mondialisation s’accompagne Le degré de développement Capacité de l’entreprise à
d’une internationalisation du milieu social, économique et de l’intelligence stratégique {- réagir vite
culturel.
et de veille stratégique {- être flexible
Cette évolution marquante de l’environnement est expli-
quée par Bargaud D (Morin E, 1990) par: Fig 1

- La recherche par les entreprises de volumes supplémen- D’autre part, et en prenant en considération la caractéris-
taires (volume de production plus important pour mieux tique extravertie et non seulement introvertie de
saturer les outils industriels et bénéficier à plein des éco- l’information stratégique, on considère cette dernière
nomies d’échelle). comme une nécessité pour la réalisation de la segmentation
stratégique au sein de l’entreprise dans le sens où elle per-
- Le développement entre les pays des flux de personnes, mettra de se renseigner sur ses capacités, ses forces, ses
de capitaux, de produits et surtout d’informations. faiblesses et sur l’évolution de son environnement. (Fig 2)
Développement La segmentation stratégique
de l’information gique pour la promotion de la réactivité de l’entreprise et
stratégique de l’information stratégique pour la réduction de la com-
plexité spatiale à travers la mise en place de la segmenta-
Fig 2 tion stratégique.
En effet, pour formuler des orientations cohérentes par S’agissant de la deuxième voie à savoir la réduction de la
rapport à la capacité stratégique de l’organisation, il im- complexité spatiale, elle consiste dans la réduction de la
porte de faire le point sur les forces et les faiblesses, les variété future des conduites par l’action dans des segments
activités à valeur ajouté, le cœur de compétences et le por- d’environnement plus aisément maîtrisables et d’une ré-
tefeuille de relations de l’organisation (Coté M et al, 2008). duction de la complexité temporelle à travers une recherche
En partant de la constatation de Marmuse C (1992) selon la accrue de la réactivité et donc de la flexibilité.
quelle « détecter mieux et plus vite que les autres les voies Concernant la réactivité, Burgaud D (1995) l’exprime à
de réussite dépend de la possession d’un spectre travers l’assouplissement des structures et le renversement
d’observation de l’entreprise supposé être de plus en plus de la tendance d’une rigidité hiérarchique vers une plus
large », réagir vite et le mieux possible devient dépendant grande souplesse participative.
de l’ouverture de l’entreprise sur le monde extérieur et du
degré de développement de sa capacité d’écoute prospec- A travers cette dernière, l’entreprise arrivera à raccourcir
tive de l’environnement. son temps de réponse et donc à mieux réagir.

Une telle action permettra à cette unité de détecter et de Telles que développées par Rivard S (2003), les structures
traiter les signaux annonciateurs d’événements susceptibles décentralisées se sont développées comme un moyen
d’influer sur sa pérennité. d’institutionnaliser la flexibilité nécessaire à la prise de
décision à travers les frontières des unités et de permettre
Définie comme un instrument permettant aux décideurs de le changement rapide selon les exigences de
définir et d'orienter les stratégies des organisations pour l’environnement, tout en assurant une vision commune et
réaliser des activités complexes dans un environnement une stabilité dans l’exploitation.
incertain (Merindol V, 2008), la prospective notamment
stratégique, permettra d’explorer de nouvelles opportuni- Suite à une augmentation de la complexité de l’entreprise,
tés (Godet M, 2001). cette souplesse ou flexibilité est censée permettre la délé-
gation des actions de collecte et de traitement de
En tant qu'activité tournée vers l'exploration de nouvelles l’information jugée pertinente pour la maîtrise de la com-
solutions, la prospective constitue un outil visant à favori- plexité environnementale. (Fig 4)
ser l'apprentissage organisationnel (Bootz J.P, 2003 ;
Blakman D.A et al, 2004). L'objectif est d'améliorer la Réagir vite Délégation des actions de collecte
capacité des individus à anticiper, à donner du sens aux (souplesse et de traitement de
évolutions (Lesourne J, 1995) et à accroître leurs aptitudes, structurelle) l’information
à remettre en cause leur perception de la réalité ou les Fig 4
orientations stratégiques de l'organisation. D’autre part, et en adoptant comme argument principal, la
rapidité de l’accès à l’information et donc la rapidité pro-
De même et en rappelant les caractéristiques des entre- portionnelle de la décision et de la réaction, Simon H
prises ouvertes sur l’extérieur, à savoir la volonté de (Lesca (Maktouf O, 1989) montre l’importance du couple ordina-
H, 1985): teur/système d’information dans l’accomplissement de
telles actions.
- mieux s’adapter et plus vite que les concurrents,
Par conséquent, l’automatisation de l’information ne peut
- pré agir plutôt que réagir, être considérée qu’une condition nécessaire pour la rapidité
- innover avec succès et être prête au bon moment, on de la réaction. (Fig 5)
confirme l’idée selon la quelle l’ouverture sur l’extérieur et Automatisation Rapidité de réaction
par conséquent, le développement de la veille stratégique,
sont des conditions nécessaires pour susciter la réactivité de l’information
de l’entreprise. (Fig 3) Fig 5
L’ouverture sur l’extérieur
Le développement de la capacité d’écoute Réactivité S’agissant de la réduction de la complexité spatiale qui
La prospective de l’environnement de l’entreprise consiste à agir dans des niches de segments bien réduits de
Fig 3 l’environnement, on note la nécessité de la connaissance:

En analysant cette voie stratégique consistant dans - des concurrents,


l’augmentation de la complexité de l’entreprise, on re- - de la nature du couple produit/marché,
marque la nécessité du développement de l’intelligence - des technologies,
stratégique et de l’information stratégique pour la réduction
de la complexité temporelle, la nécessité de la veille straté- - des réseaux de distribution
- et des zones géographiques. En poursuivant cette démarche, on suppose que le déve-
La collecte d’informations relatives à ces différents fac- loppement de l’intelligence stratégique est une condition
teurs s’avère importante pour la mise en place de la seg- nécessaire pour rattraper tout retard en termes d’acquisition
mentation stratégique. De ce fait, l’augmentation de la de connaissances et pour maitriser par la suite la complexi-
complexité de l’entreprise est considérée comme une con- té environnementale.
dition nécessaire pour la réduction de la complexité spa-
tiale.
En tant qu’une étape successive à cette action, la définition
de la structure stratégique permettra de faciliter la décentra-
lisation de la réflexion stratégique. Or cette dernière com-
prend en elle-même un diagnostic stratégique permettant
une identification des orientations stratégiques futures et
une remise en cause des orientations présentes.
La décentralisation d’une telle action permettra d’accroître
la capacité de l’entreprise à percevoir les événements qui
se produisent dans ses divers environnements et par consé-
quent de développer la capacité d’écoute prospective de
l’environnement. (Fig 6)

Décentralisation de Accroissement de la capacité


la réflexion stratégique d’écoute prospective
Fig 6
Une telle analyse révèle :
- d’une part, la complémentarité de ces deux voies straté-
giques: l’augmentation de la complexité de l’entreprise est
jugée nécessaire pour la réduction de la complexité am-
biante et la réduction de la complexité spatiale est censée
permettre l’augmentation de la complexité de l’entreprise,
- et d’autre part, la nécessité de la disposition d’un système
d’information efficace pour l’application de cette concep-
tion.

CONCLUSION :
En analysant le processus de décision stratégique dans la
complexité, on a pu concevoir un modèle de choix straté-
gique par dosage (Fig 7) mettant en évidence le rôle impor-
tant du système d’information dans une telle action.
En effet, en développant son intelligence stratégique,
l’entreprise arrivera à reconnaître sa situation probléma-
tique. Une collecte judicieuse de l’information, son traite-
ment et sa communication devront lui permettre de conce-
voir des options stratégiques adaptées à un environnement
de plus en plus complexe.
A travers des actions simultanées sur la complexité tempo-
relle grâce au modèle de réactivité et sur sa complexité
spatiale en opérant dans des champs plus réduits,
l’entreprise pourra envisager des stratégies adéquates à son
domaine d’activité tout en développant sa capacité à réagir
vite et dans les meilleures conditions.
Quant au choix stratégique le plus adéquat il doit découlé
d’une évaluation des stratégies envisagées sur la base
d’une combinaison des outils d’aide à la décision d’essence
aussi bien heuristique que scientifique faisant appel à la
technologie de l’information.
‫‏‬ --- : Aspect complémentaire des actions A/R
‫‏‬
‫‏‬

Maîtrise de la complexité

Augmenter sa propre Adopter le dosage A/R Diminuer la complexité


Complexité (A) Ambiante (R)

Développement de
l’intelligence stratégique Réduction de la Réduction de la
complexité spatiale complexité temporelle

Veille stratégique

Segmentation stratégique
Recherche de l’information

Traitement de Délégation de
l’information pouvoir

Renforcement des
procédures de surveillance

Technologie de
l’information

Reconnaissance des Détermination des Souplesse Souplesse externe


problèmes et synthèse des facteurs clés de succès interne
scénarios

Structure stratégique Assouplissement Fluidité des


des structures ressources

Intégration des résultats de surveillance dans Diversification


le système de décision Décentralisation de des produits/
la réflexion stratégique Temps de Sécurité des marchés
réponse plus
court
Minimisation
du risque

Conception des Définition des stratégies Développement


options stratégiques cohérentes aux segments des alternatives
face aux risques

Combinaison des méthodes Evaluation des options stratégiques


heuristiques et scientifiques
d’aide à la décision
Figure 7 : Modèle de choix stratégique par
Choix stratégique dosage
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