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Chapitre 2
L’environnement de l’entreprise
Définition
Un nombre important de facteurs extérieurs sont susceptibles d’influencer l’évolution d’une
entreprise. Ces éléments extérieurs constituent son environnement. Chaque élément a un effet
plus ou moins direct et plus ou moins important sur l’activité économique et sur l’entreprise. Un
événement peut être très localisé et avoir un impact restreint en ne touchant que quelques
entreprises. Ou au contraire, avoir une influence plus large sur tout un secteur d’activité
économique.
Les activités de l’entreprise se développent en interdépendance avec l’environnement qui lui
impose des contraintes et offre des opportunités. L’entreprise adopte des comportements et
utilise des moyens afin de s’adapter aux conditions de son environnement, ce qui suppose une
bonne connaissance de ses diverses composantes
Selon R. DE BRUECKER (1995, P.26), « l’environnement de l’entreprise est défini par
rapport à tout ce qui est situé en dehors : la technologie, la nature des produits, les clients et
les concurrents, les autres organisations, le climat politique et économique, etc ».
des acteurs (entreprises, institutions, clients, fournisseurs, etc.), mais aussi un ensemble de
variables plus générales, telles que la technologie, l’économie, etc., dont les évolutions résultent
du jeu des acteurs.
On décompose, en général, l'environnement de l'entreprise en deux sous-ensembles:
- L'environnement immédiat (micro-environnement) : Qui rassemble les déterminants directs de
l'organisation et que l'action de l'entreprise peut influencer plus ou moins sensiblement/ les
fournisseurs, les clients, les employés, les distributeurs... de l'entreprise.
- L'environnement général (macro-environnement) : Sur lequel l'entreprise a des moyens
d'actions limités ou nuls. Il comprend des dimensions : économique, politique, technologique,
socioculturelle, et écologique.
I. Le Micro-environnement :
Appelé aussi environnement spécifique est constitué des acteurs avec lesquels l’entreprise
entretiennent des relations directes et sur lesquels l’entreprise a une certaine possibilité d’agir à
l’aide de sa stratégie.
La notion de l’environnement spécifique fait souvent intervenir la notion des parties prenantes
(stakeholders ) ; on désigne ainsi les personnes, les groupes et institutions sur qui les résultats
obtenus par l’entreprise auront des répercussions directes ou indirectes. Le micro-
environnement se compose des clients, des réseaux de distribution, des concurrents, des
fournisseurs, des produits de substitution, des concurrents potentiels et des collectivités locales.
▪ Les concurrents :
Ce sont les entreprises qui vendent le même produit ou service. Il peut s’agir de concurrents
directs ou indirects (substituts).
Les concurrents influencent les décisions de l’entreprise par leurs stratégies (actions-réaction),
leur respect ou non de la concurrence loyale, les barrières à l’entrée qu’ils peuvent dresser, leur
pouvoir de marché, etc. La relation de l’entreprise avec ses concurrents est définie par la notion
d’intensité concurrentielle. L’intensité concurrentielle est fonction de plusieurs variables parmi
lesquelles on cite : l’équilibre des forces (taille), degré de concentration, nombre des
concurrents, taux de croissance du marché ( cycle de vie) .L’entreprise doit suivre en
permanence toutes les évolutions dans ces variables par exemple l’arrivée d’un nouveau, rachat
d’un concurrent par un autre, proposition de nouveaux produits, changement du taux de
croissance du marché,
▪ Les fournisseurs et les sous-traitants :
Ce sont tous ceux qui approvisionnent l’entreprise en biens, services et équipements nécessaires
à son activité. Ils visent le respect des délais de paiement et la mise en place de politique d’achat.
▪ Les clients :
Ce sont les personnes physiques ou morales qui achètent les produits ou services de
l’entreprise. Leur objectif est d’acheter aux meilleures conditions de prix, de qualité et de délai.
Ils exigent le respect des normes de sécurité, des informations sur la composition des produits
qu’ils achètent, etc.
les évolutions chez les partenaires de l’entreprise en amont ( fournisseurs ) et en aval (clients/
distributeurs ) peut réduire ses marges de manœuvre et son degré de liberté des choix
stratégiques.
L’entreprise doit tenir compte de toutes les évolutions qui touchent les marchés de ses clients et
fournisseurs et doit s’intéresser par exemple aux variations des quantités, prix, marges
bénéficiaires des distributeurs, technologie et techniques utilisées, changement du nombre et
taille des clients (fournisseurs), l’évolution de leurs chiffres d’affaires…
II. Le Macro-environnement :
Environnement général, se définit comme un ensemble de facteurs externes à la firme qui ont
une influence sur ses opérations mais sur lesquels la firme exerce un faible contrôle (J. D.
THOMPSON, 1967). Il se résume en PESTEL (politique / économique / socioculturel/
technologique/ écologique/ légal)
il comprend les éléments susceptibles d’exercer une influence sur l’ensemble des activités
économiques.
Il a une portée générale. Le macro-environnement est analysé suivant plusieurs axes ou
dimensions :
▪ La composante politique : Il est bien évident que les entreprises sont étroitement
dépendantes des contraintes politiques soit qu’elles résultent du changement de couleur
politique du gouvernement ( des systèmes politiques) , stabilité politique, politiques
monétaires, relations internationales, accords internationaux, contrôle gouvernemental.
▪ La composante économique : plusieurs variables peuvent être analysée tels que :
L’impact de unions économiques (Union économique européenne ; Croissance du pays
et croissance mondiale ; crises économiques , crises financière Approvisionnement
L’entreprise a une influence sur l’environnement Par sa stratégie, par son activité, par ses produits,
l’entreprise modifie son environnement, de façon positive ou négative. Par exemple, une entreprise
par sa présence dans une zone géographique donnée a des influences positives sur l’environnement :
création d’emplois, formation des salariés, diffusion de technologies…Lorsqu’elle innove, l’entreprise
peut modifier ou créer des habitudes nouvelles de consommation (téléphonie mobile, restauration
rapide, Internet…). Toutefois une entreprise peut avoir des influences plus négatives sur son
environnement : pollution, dégradation des paysages (conséquences négatives sur l’environnement
écologique), licenciements massifs (conséquences négatives sur l’environnement économique et
social)
Activités
1. Affectez chaque élément de la liste suivante à l’axe du macroenvironnement qui
lui correspond
Lois sur la protection de l’environnement--stabilité gouvernementale-- Nouvelles découvertes
Consommation d’Energie--Droit du travail inflation--Changement de mode de vie--Taux de
chômage--Normes de sécurité--Niveau d’éducation--Vitesse des transferts technologiques,
1. Présentez la décision prise par le Parlement européen et appréciez son impact pour les fabricants
de chargeurs d’appareils mobiles.
La résolution du Parlement européen vise à mettre en place une réglementation au niveau européen
de sorte que tous les appareils électroniques soient rechargeables avec un chargeur « standard » :
l’USB-C. L’objectif est de protéger le consommateur en lui permettant d’accéder facilement à un
chargeur pour ses appareils. Cette réglementation aura un impact sur les fabricants d’appareils
mobiles. Ils devront en effet adapter leurs produits afin qu’ils puissent être rechargés avec un chargeur
« standard ». Du point de vue d’une entreprise comme Apple par exemple, qui utilise des chargeurs
spécifiques pour ses appareils, cela conduit à perdre le monopole sur la fabrication des chargeurs pour
ses appareils, et donc à être exposée à la concurrence de tous les autres fabricants de chargeurs
d’appareils mobiles.
2. Montrez que l’action des fabricants de chargeurs d’appareils mobiles peut avoir une
influence sur leur environnement.
Le lobbying consiste pour des groupes d’intérêt, constitués par exemple de différentes entreprises
du même secteur, à faire pression sur les pouvoirs publics pour obtenir une réglementation
favorable à leur activité. Une action de lobbying de la part des fabricants de chargeurs d’appareils
mobiles pourrait ainsi influencer la prise de décision en abandonnant cette réforme qui n’est pas
favorable à certains d’entre eux. Cependant, d’autres groupes de pression peuvent intervenir, tels
que des associations de consommateurs, pour mettre en avant les avantages de la nouvelle
réglementation, notamment en termes de simplicité et de baisse des prix pour les
consommateurs. Le rôle des pouvoirs publics, à l’échelle nationale ou européenne, est donc de
prendre des décisions favorables à l’intérêt général en prenant en considération les différents
intérêts en jeu
Cas pratique 2
….Fin 2013, la part de marché mondiale de Nokia dans les smartphones était tombée à un tout
petit 2,8 %. Une agonie rapide. En quelques années, le destin de la locomotive Nokia a basculé,
véritable crève-coeur pour la Finlande.
Comment expliquer cette chute ? Le pionnier Nokia est resté n : 1 mondial de la téléphonie
mobile mais a perdu du terrain dès le début des années 2000 en ratant le virage de l'Internet
itinérant. Le canadien BlackBerry avait asséné le premier coup en séduisant les cadres. En
2007, l'arrivée de l'iPhone d'Apple, qui conquiert le grand public, et le développement de
Samsung finissent d'écraser Nokia, qui a perdu à la même période 10 000 salariés en
Finlande. « Ils avaient une extraordinaire popularité mais ont fait de mauvais choix
stratégiques », estime Pierre-Etienne Roinat, fondateur de l'entreprise de téléphones
« Plus les smartphones se sont développés, plus les logiciels et les services ont gagné en
importance. Pendant trop longtemps, Nokia s'est consacré à de fausses innovations », estime
un chercheur de l'institut de recherche économique ETLA. Jusqu'en 2011, l'entreprise est
restée prisonnière de son système d'exploitation Symbian sans se préoccuper de la montée en
puissance des deux systèmes d'exploitation (OS), Android (celui de Google) et Windowsphone
(celui de Microsoft). En novembre 2011, le finlandais lance enfin sa nouvelle gamme de
smartphones Lumia après avoir passé un accord avec Microsoft. Trop tard. En 2012, le coréen
Samsung devient le leader mondial toutes catégories, Nokia dégringole, son Lumia ne le sauve
pas. « Sur les marchés des smartphones, les utilisateurs sont très fidèles. Une fois qu'ils ont
choisi un appareil, ils en changent difficilement », note Nicolas Jaime, spécialiste du marché.
Le monde de la téléphonie mobile est impitoyable. Les grands noms de la fin du XX e siècle
s'effacent peu à peu. En septembre 2013, le canadien Blackberry annonçait son rachat par un
consortium de financiers. En août 2011, Google s'emparait des portables de l'américain
Motorola, le premier à commercialiser les téléphones cellulaires des années 1980.
Aujourd'hui, la branche téléphone de Microsoft -- ex-Nokia -- repart à l'attaque en lancant
trois smartphones entrée de gamme sous Android, le X, le X plus et le XL. Selon le site
Nokiapoweruser.com, les téléphones mobiles Nokia pourraient changer de nom et s'appeler
Microsoft Mobile. Le début d'une autre histoire.