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UNIVERSITÉ DE DOUALA

ENSET
-------------
ENSET
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE D‟ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
---------------------------
DIVISION DES TECHNIQUES ÉCONOMIQUES
-------------------
DÉPARTEMENT D‟ÉCONOMIE SOCIALE ET FAMILIALE

OPTION : ESTHÉTIQUE COSMÉTIQUE COIFFURE

PRATIQUE DE LA DÉPIGMENTATION VOLONTAIRE DE LA


PEAU ET QUALITÉ DES LAITS DEPIGMENTANTS : ÉTUDE
APPLIQUÉE A LA POPULATION DE L’ARRONDISSEMENT DE
YAOUNDÉ 5e

Mémoire de fin d‟études en vue de l‟obtention du Diplôme de Professeur d‟Enseignement


Technique de Deuxième Grade
(DIPET 2)

Par :

NYAMSI AWOU INES MICHELE


Matricule : 15NES028I
DIPET 1

Directeur : Dr FONGNZOSSIE EVARISTE, Chargée de Cours

Encadreur : Dr BOUELET NTSAMA Isabelle Sandrine, Assistante

Devant le jury composé de :

Président : Pr EBOUMBOU Elise Carole


Rapporteur : Dr Ing. BOUELET NTSAMA I.S.
Membre : Mme ABANG SUZANNE
Membre : Mme NGUIAMBA P.A. Félicia
Aout 2020

1
DÉDICACE

MES PARENTS

i
AVANT – PROPOS

L‟École Normale Supérieure d‟Enseignement Technique (ENSET) de l‟Université de

Douala a été créée par décret n° 260/CAB/PR du 10 août 1979 et réformée par l‟arrêté n°

541/CAB/PR du 28 septembre 1990. Elle a pour principal objectif la formation des élèves

professeurs des lycées et collèges d‟enseignement technique.

Conformément aux textes et aux règlements qui régissent cette école, au terme de

chaque cycle, il est impératif de présenter un travail de recherche sous forme de projet de fin

d‟études pour les étudiants de troisième année, ou d‟un mémoire pour les étudiants de

cinquième année. Pour répondre à cette exigence et en vue de l‟obtention du Diplôme de

Professeur d‟Enseignement Technique de second grade (DIPET II), nous avons comme thème

de recherche : « pratique de la dépigmentation volontaire de la peau et la qualité des laits

dépigmentants : étude appliquée à la population de l’arrondissement de Yaoundé 5e ».

L‟objectif principal de ce travail est d‟évaluer la prévalence et les pratiques autour du

phénomène de dépigmentation volontaire en relation avec la qu‟alitée des laits dépigmentants.

Le projet de fin d‟études rédigé en cinquième année a pour but d‟initier l‟élève

professeur à la recherche, de juger les capacités intellectuelles du futur enseignant et

d‟éveiller en lui l‟esprit de créativité et de synthèse.

Nous ne prétendons pas avoir traité ce sujet de manière exhaustive, car plusieurs

aspects de ce sujet restent encore inexplorés. Le mémoire n‟étant que le fruit d‟une recherche,

vos remarques et vos suggestions pourront l‟améliorer et le rendre digne d‟intérêt.

ii
REMERCIEMENTS

Je me fais un devoir de remercier toutes les personnes qui m‟ont aidé au cours de mes
années d'études universitaires.

J‟exprime ma profonde gratitude à l‟endroit de Dr BOUELET NTSAMA Isabelle


Sandrine, mon encadreur, pour avoir accepté de guider mes premiers pas dans le monde de la
recherche, pour sa disponibilité, pour ses nombreux conseils et ses encouragements, pour sa
rigueur et le sens du travail bien fait qu‟elle m‟a inculqué.

Mon directeur de mémoire Dr FONGNZOSSIE Évariste, pour son écoute et ses


multiples conseils.

Je remercie Monsieur le Professeur NNEME NNEME Léandre, Directeur de


l‟École Normale Supérieure de l‟Enseignement Technique (ENSET) de l‟Université de
Douala et l‟ensemble des enseignants de ladite école pour leur encadrement et leurs
enseignements.

Je voudrais également remercier Dr NGUIAMBA Véronique Priscille, Chef de


Département d‟Économie Sociale et Familiale (ESF), pour ses multiples conseils.

J‟exprime ma sincère reconnaissance à tous les enseignants du département


d‟Économie Sociale et Familiale pour la formation, les conseils permanents et leur
disponibilité.

J‟exprime ma profonde reconnaissance à mes parents Mr et Mme AWOU, pour leur


soutien inconditionnel

Je remercie Mr MOUGOUE FINA CLAUDE, pour son soutien immesurable.

Je tiens aussi à exprimer ma reconnaissance à tous mes camarades de promotion et


amis pour leur fraternité et leurs conseils.

J‟adresse mes remerciements à toute ma famille, qui n‟a jamais cessé de m‟apporter
son soutien.

Enfin, que tous ceux qui de près ou de loin ont participé à la réalisation de ce travail
trouvent ici l‟expression de ma plus profonde gratitude.

iii
RÉSUME

La dépigmentation volontaire de la peau se définit comme l‟ensemble des procédés


visant à obtenir un éclaircissement de la peau dans un but cosmétique. Par cette pratique, une
personne, de sa propre initiative, essaye de diminuer la pigmentation mélanique
physiologique de peau. Différents produits et techniques sont utilisés pour s‟éclaircir la peau.
Les corticoïdes, hydroquinones et dérivés mercuriels sont les principales substances qui
composent les produits éclaircissant et également les plus dangereuses. C‟est la raison pour
laquelle leur emploi dans les cosmétiques est soumis à des règlementations dans certains pays
et strictement interdit dans d‟autres. Nous avons évalué la prévalence et les pratiques autour
de ce phénomène en relation avec la qualité des laits dépigmentants. Pour atteindre cet
objectif, une enquête a été menée auprès de la population de l‟arrondissement de Yaoundé 5e
afin de déterminer leur motivation, les différents effets secondaires ainsi que les produits
utilisés. Par ailleurs, une analyse de l‟étiquetage a été effectuée et la qualité physico-chimique
de deux laits de toilettes a été faite grâce à une chromatographie liquide à haute performance
couplée à la masse (HPLC/MS). Les résultats obtenus montrent que les motivations les plus
évoquées sont la recherche de la beauté (26 %) et vouloir plaire (25 %) les complexes, le
manque de confiance, et l‟ascension sociale sont aussi représentés. En ce qui concerne les
effets secondaires, 24 % évoquent l‟acné, 26 % parlent des vergetures, 18 % des cancers,
16 % des mycoses et autres. Concernant les produits utilises 36 % de la population interrogée
utilise le lait rapide claire et 24 % utilise le lait carolight. Le contrôle de l‟étiquetage des laits
a révélé que sur les 2 laits de toilette étudiés, aucun ne présente une conformité de 100 %.
Ainsi, le taux de conformité le plus élevé (88,88 %) a été enregistré pour le lait Caroligth. Le
lait rapide clair présente une conformité de 77,77 %. L‟hydroquinone contenue dans les deux
laits dépigmentants ne respecte pas la norme (2 %). Le mercure, interdit par les
règlementations de nombreux pays africains a été détecté dans les laits a une valeur de
0.00246 % (Carolight) et 0.000329 % (rapide clair). Les corticoïdes sont uniquement
autorisés dans les médicaments. Leur incorporation dans les produits cosmétiques est
formellement interdite. Ils ont été détectés dans le lait rapide clair à 0.02 % par contre le lait
carolight n‟en contient pas. La présence de ces agents dépigmentant dans ces laits diminuerait
l‟intégrité de la barrière cutanée et serait donc à l‟origine des affections de la peau décrites par
les personnes enquêtées. . Les données issues de la présente étude permettront aux pouvoirs
publics d‟assurer une meilleure traçabilité des laits dépigmentants, faciliteront le suivi
opérationnel des effets indésirables et seront une base pour la mise sur pied d‟un système de
veille cosmétologique.

Mots-clés : Cosmétique, Lait dépigmentant, Qualité, Cosmétologique, Yaoundé

iv
ABSTRACT

Voluntary depigmentation of the skin is defined as all of the procedures aimed at


obtaining a lightening of the skin for cosmetic purposes. By this practice, a person, on his
own initiative, tries to decrease the physiological melanin pigmentation of the skin. This
phenomenon began in the United States in the 1960s and then spread throughout most of
Africa and the genetically pigmented countries. It was originally introduced for aesthetic
reasons, but later became a problem of society and public health. Different products and
techniques are used to lighten the skin. Corticosteroids, hydroquinone and mercury
derivatives are the main substances that make up lightening products and also the most
dangerous. This is the reason why their use in cosmetics is subject to regulations in some
countries and strictly prohibited in others. Faced with this, we therefore decided to highlight,
in the context of the Yaoundé 5eme district, the popular practice of skin depigmentation, the
factors favouring it, the subsequent consequences as well as the physico-chemical quality.
Depigmenting milks. To achieve this objective, a survey was conducted with the population
of this locality to determine their motivation, the different side effects as well as the products
used. In addition, an analysis of the labelling and the physico-chemical quality of two toilets
milks was carried out. The results obtained show that the most evoked motivation is the
search for beauty (26%) and wanting to please (25%), complexes, lack of confidence, and
social advancement are also represented. Regarding side effects, people who said they had
experienced consequences, 24% mentioned acne, 26% spoke of stretch marks, 18% of
cancers, 16% of yeast infections and others. Regarding the products used, 36% of the
population questioned uses rapid clear milk and 24% uses carolight milk. Checking the
labelling of milk revealed that of the 2 toilets milks studied, none had 100% compliance.
Thus, the highest compliance rate (88.88%) was recorded for Caroligth milk. The cleansing
milk called Rapid Clear has the compliance of 77.77%. The hydroquinone contained in the
two depigmenting milk studied does not meet the standard (2%). Mercury, banned by
regulations in many African countries, was detected in milk at 0.00246% (Carolight) and
0.000329% (Clear Fast). Corticosteroids are only allowed in medicines. Their incorporation in
cosmetic products is strictly prohibited. They were detected in 0.02% clear quick milk, but
carolight milk does not contain it. The presence of these depigmenting agents in these milks
would reduce the integrity of the skin barrier and would therefore be at the origin of the skin
conditions described by the people surveyed. . The data from this study will allow the public
authorities to ensure better traceability of depigmenting milks will facilitate the operational
monitoring of adverse effects and will be a basis for setting up a cosmetological monitoring
system.

Keywords: Cosmetics, Depigmenting milk, Quality, Cosmetology, Yaoundé

v
SOMMAIRE

DEDICACE ................................................................................................................................. i

AVANT – PROPOS ................................................................................................................... ii

REMERCIEMENTS ................................................................................................................. iii

RESUME ................................................................................................................................... iv

ABSTRACT ............................................................................................................................... v

SOMMAIRE ............................................................................................................................. vi

LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. ix

LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... viii

LISTE ABREVIATIONS ........................................................................................................ vii

INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1

CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE ........................................................................... 4

CHAPITRE II : METHODOLOGIE........................................................................................ 54

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION .......................... 67

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 91

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 93

ANNEXE ............................................................................................................................... 101

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................... 105

vi
LISTE ABRÉVIATIONS

ACTH : Adrenocortico-Trophic Hormone

AFSSAPS : Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé

AHA : Alpha-hydroxy acids

DA : Dépigmentation artificielle

Dct/TYRp2 : DOPAchrome tautomérase/Tyrosinase-related protein 2

DHICA : Acide 5,6dihydroxyindole -2-carboxylique

DHI : 5,6-dihydroxyindole

DV : Dépigmentation volontaire

FGF : Fibroblast Growth Factor

GC : Guanylate cyclate

GMPc : Guanosine monophosphate cyclique

LAMPs : Lysosomal-associated membrane proteins

LROs : Lysosome-Related Organelles

MC1R : Mélanocortin receptor gene 1

MITF : Microphthalmia-associated transcription factor

α-MSH : Melanin Stimulating Hormone

NO : Monoxide d‟azote

PGE2 : Prostaglandine E2

TCA : Acide trichloro acétique

TYRp1 : Tyrosinase-related protein 1

UVs : Ultraviolets

vii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: différents phototypes ............................................................................................... 18

Tableau II : examen d‟une peau sèche ..................................................................................... 19

Tableau III : examen d‟une peau grasse ................................................................................... 19

Tableau IV : examen d‟une peau déshydratée ......................................................................... 20

Tableau V : effets secondaires des produits éclaircissant. ....................................................... 33

Tableau VI : résultats du contrôle de l‟étiquetage.................................................................... 79

viii
LISTE DES FIGURES

Figure : 1 structure de la peau .................................................................................................. 5

Figure 2 : maturation des mélanosomes ................................................................................... 12

Figure 3 : schéma simplifié de la mélanogenese ...................................................................... 12

Figure 4 : Emblèmes de la musique internationale se blanchissant la peau ............................. 25

Figure 5 : Persistance de la pigmentation au niveau des dos des articulations après usage des
dépigmentants........................................................................................................................... 27

Figure 6: sujet atteint d‟onochrose ........................................................................................... 28

Figure 7 : Cicatrices d‟acné après usage des produits à base de corticoïdes ........................... 29

Figure 8 : vergetures profuses après usage d‟hydroquinone .................................................... 30

Figure 9 : mécanisme d‟action des dérivés mercuriels ............................................................ 43

Figure10 : structure des corticoïdes ......................................................................................... 45

Figure 11 : structure de l‟arbutine ............................................................................................ 47

Figure 12 : structure de l‟acide kojique .................................................................................... 49

Figure 13 : la licorice ............................................................................................................... 50

Figure 14 : PH-mètre PH-2601 ................................................................................................ 63

Figure 15 : balance précise de marque KERN EG. .................................................................. 64

Figure 16 : Chromatographie liquide à haute performance (CLHP) ........................................ 65

Figure 17 : Répartition de l‟échantillon en fonction du sexe ................................................... 67

Figure 18: Répartition de l‟échantillon en fonction de l‟âge ................................................... 68

Figure 19: Répartition de l‟échantillon en fonction de la profession. ...................................... 68

Figure 20 : connaissance du type de peau ................................................................................ 69

Figure 21 : carnation de peau ................................................................................................... 70

Figure 22 : problèmes de peau ................................................................................................. 70

Figure 23: personnes utilisant les produits dépigmentants....................................................... 71

Figure 24: Laits utilisés au quotidien dans la routine de soin de peau ..................................... 71

ix
Figure 25: connaissance de la composition et la provenance des produits .............................. 72

Figure 26: Motivations les plus évoquées pour la pratique de la DV ...................................... 72

Figure 27 : Les conséquences connues de la dépigmentation volontaire ................................. 73

Figure 28 : satisfaction des personnes interrogées ................................................................... 73

Figure 29 : Songez-vous à arrêter l‟utilisation de ces produits ................................................ 74

Figure 30 : Propositions ou suggestions à faire pour atténuer cette pratique ........................... 74

Figure 31 : Répartition des professionnels en fonction du domaine ........................................ 75

Figure 32 : Gravité du phénomène de la dépigmentation volontaire ....................................... 75

Figure 33: fréquence des patients qui viennent dans le but d‟éclaircir leur peau .................... 76

Figure 34 : possibilité de s‟éclaircir la peau sans risques ........................................................ 76

Figure 35 : conseils aux patients désireux de s‟éclaircir la peau ............................................. 77

Figure 36 : fréquence des consultations pour effets indésirables dus à la dépigmentation ...... 77

Figure 37 : Substances incriminées dans le processus de dépigmentation artificielle. ............ 78

Figure 38 : Possibilité de retrouver une peau saine après agression par ces produits .............. 78

Figure 39: variations du pH des laits étudiés ........................................................................... 80

Figure 40 : variation de la densité des laits étudiés .................................................................. 80

Figure 41 : courbe étalon .......................................................................................................... 81

Figure 42 : concentration en hydroquinone.............................................................................. 81

Figure 43 : courbe étalon .......................................................................................................... 82

Figure 44 : concentration des corticoïdes ................................................................................. 82

Figure 45 : concentration en mercure ....................................................................................... 82

x
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Dans la société actuelle, l‟apparence physique et le paraitre occupent une place

importante et représentent pratiquement notre carte d‟identité au premier abord. De ce fait il

est primordial d‟avoir une apparence physique acceptable. La clarté et la santé de la peau

étant le point clé de la beauté physique chez bon nombre d‟individus, l‟entretenir et la rendre

plus belle est une préoccupation du quotidien.

Chaque société définissant ses critères de beauté en fonction de son histoire, son vécu,

ses idéologies, il s‟est développé au fil du temps un phénomène qui est la dépigmentation

volontaire de la peau (DV). Pratique bien connue en Afrique noire (Unesco.2012), observée

aussi dans les populations génétiquement pigmentées vivant en Europe notamment en France

ou aux États-Unis, se définit comme l‟ensemble des procédés visant à obtenir un

éclaircissement de la peau dans un but cosmétique. Les complications locales sont

nombreuses et fréquentes, comportant les dermatophyties, la gale l‟acné, les pyodermites et

dermo-hypodermites bactériennes, l‟ochronose exogène, les vergetures. Des effets adverses

systémiques sont également rapportés tels un hypercorticisme ou bien une insuffisance

surrénalienne lors de sevrage brutal des dermocorticoïdes ainsi que le développement d‟une

hypertension artérielle. De ce fait et en raison de sa fréquence dans certains pays d‟Afrique

notamment le Cameroun, cette affection auto-induite non transmissible apparait désormais

comme un véritable problème de santé publique. La couleur de la peau constitue un marqueur

identitaire. Cette couleur, plus que tout autre marqueur de nature biologique, a longtemps

marqué les imaginations et construit des apparences sociales rigides (UNESCO 2012). Il est

passé d‟un courant de mode et d‟esthétique à un véritable problème de société et de santé

publique. La dépigmentation volontaire relève de considérations multiples : socio-

1
anthropologiques, psychologiques, esthétiques et médicales (Guidice et Al 2003, bonniol

jl 1995)

Au fil des années, l‟on a été confronté au quotidien à des personnes sous l‟emprise de

cette pratique assez banalisée, mais représentant un véritable danger pour la santé, c‟est dans

ce contexte que le thème « pratique de la dépigmentation volontaire de la peau et la

qualité des laits dépigmentants : étude appliquée à la population de l’arrondissement de

Yaoundé 5e » a été formulé avec pour objectif général d‟évaluer la prévalence et les pratiques

autour de ce phénomène en relation avec la qu‟alitée des laits dépigmentants.

D‟où provient véritablement ce phénomène, qu‟est-ce qui motive des individus à

vouloir changer leur couleur de peau, quelle est la qualité des laits dépigmentants, quelles en

sont les répercussions et quelles sont les solutions pour y remédier sont les questions qui nous

intéressent dans ce travail.

Questions de recherche

Question principale

 Quelles sont les pratiques liées à la dépigmentation volontaire en relation avec la

qualité des laits ?

Questions secondaires

 Quelles sont les pratiques autour de la dépigmentation ?

 Les laits dépigmentants utilisés ont-ils des étiquettes conformes ?

 La qualité physicochimique des laits dépigmentants est-elle satisfaite ?

2
Objectifs

Objectif général :

Évaluer la prévalence et les pratiques autour de ce phénomène en relation avec la qualité des

laits dépigmentants

Objectifs spécifiques

 Évaluer les pratiques de la DV dans l‟arrondissement de Yaoundé 5ème

 Évaluer la conformité des étiquettes des laits

 Déterminer la qualité physicochimique des laits utilisés pour la dépigmentation

3
CHAPITRE I : REVUE DE LITTÉRATURE

I. ÉTUDE DE LA PEAU

1. STRUCTURE ET FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES

La peau tout le monde en parle, mais beaucoup la considèrent juste comme une enveloppe

corporelle sans vraiment la connaitre. Elle est bien plus que cela, car c‟est un organe à part

entier, le plus grand du corps humain. Elle joue un rôle essentiel non seulement en tant que

première barrière de protection de l‟organisme contre les agressions extérieures, mais

également sur le plan esthétique et émotionnel.

1.1 STRUCTURE DE LA PEAU

La peau est un organe qui recouvre toute l‟étendue de la surface du corps et constitue

son enveloppe de revêtement. La surface totale chez l‟adulte est de 1,5 à 2 m² et pèse environ

2 à 3 kg (louis dubertrert .2015). Le revêtement cutané est en continuité avec les muqueuses

recouvrant les cavités naturelles de l‟organisme (T.J Meziou .2013).

Sa structure est assez complexe. Elle comprend avec ses annexes, tous les tissus

histologiques sauf les tissus osseux et cartilagineux. Elle se subdivise en 3 régions

superposées qui sont de la superficie vers la profondeur l‟épiderme, le derme et l‟hypoderme

4
(Fig.1) (éditorial. 2005) Figure1 : structure de la peau

Figure : 1 structure de la peau (TJ Meziou .2013)

1 .1.1 l’épiderme

L‟épiderme est un épithélium de revêtement stratifié, pavimenteux et

orthokératosique. Il est constitué de 4 types cellulaires :

i. Kératinocytes

Cellules produisant la kératine, protéine qui procure sa fermeté à la peau et entrant

également dans la composition des cheveux et des ongles. Les kératinocytes représentent

80 % de l‟ensemble des cellules de l‟épiderme. Ce sont eux qui en migrant vers la surface,

donnent à celle-ci ses caractéristiques morphologiques de stratification en plusieurs couches

et cellules superficielles pavimenteuses et anucléées (Benjamin chartier .2008).

ii. Mélanocytes :

Cellules produisant la mélanine, responsable de la pigmentation cutanée. Elles

représentent la deuxième population cellulaire de l‟épiderme. (Benjamin chartier. 2008).

5
iii. Cellules de Langerhans

Cellules dendritiques jouant un rôle dans la protection immunitaire. Elles représentent

3 à 8 % des cellules épidermiques (Benjamin chartier. 2008).

iv. Cellules de Merkel

Cellules impliquées dans la fonction du toucher.

L‟épiderme se divise lui-même en cinq couches recouvertes à la surface externe par un

film hydrolipidique (Le figaro ,2005) :

 Couche basale, la plus profonde de l‟épiderme. Elle assure la régénération

continue de la peau par division cellulaire. Les cellules produites migrent

progressivement vers les couches supérieures en subissant diverses mutations.

Entre ces cellules basales s'intercalent les mélanocytes.

 Couche épineuse ou corps muqueux de Malpighi, comportant 3 à 10 assises de

kératinocytes qui s'aplatissent peu à peu vers la surface.

 Couche granuleuse (stratum granulosum), où commence la kératinisation des

kératinocytes (qui évoluent en cornéocytes).

 Couche claire (stratum lucidium), qui correspond à une phase de transition entre la

couche granuleuse et la couche cornée.

 Couche cornée (stratum corneum), composée de cornéocytes, résultats de l'ultime

phase de mutation des kératinocytes qui remontent progressivement depuis la

couche basale, et de lipides épidermiques.

6
1.1.2 Le derme

Le derme est un tissu conjonctif, qui soutient l‟épiderme, protège le réseau vasculaire et

les fibres nerveuses. Il comporte 2 couches ( le figaro.2005)

Le derme papillaire (derme superficiel)

Couche intermédiaire riche en terminaisons nerveuses et en symbiose permanente

avec l'épiderme, dont il est séparé par la jonction dermoépidermique.

Le derme réticulaire (derme profond et moyen)

Tissu conjonctif dense composé d‟un réseau de fibres élastiques. Il confère à la peau un

soutien, et en même temps souplesse et élasticité. Il assure la nutrition de l‟épiderme et joue

un rôle essentiel, entre autres, dans la cicatrisation. On y retrouve les follicules pileux, les

glandes sébacées et sudoripares, et un enchevêtrement de petits vaisseaux sanguins et de

fibres.

Son vieillissement est à l'origine de l'apparition des rides et autres signes du vieillissement

cutané. Il est composé :

 D‟eau

 De glycoprotéines

 De fibroblastes : principales cellules du derme. Ils sont essentiellement localisés dans

le derme papillaire proche de l'épiderme, et peu représentés dans le derme profond dit

derme réticulaire. Ils sont spécialisés dans la synthèse de deux types de fibres

protéiques : les fibres de collagène (constituent 70 % des protéines du derme et lui

confèrent sa résistance aux tensions et aux tractions) et les fibres d‟élastines

(responsable des propriétés élastiques de la peau).

7
1.1.3 L’hypoderme

L'hypoderme est la couche profonde de la peau. Il contient de plus importants vaisseaux

sanguins et, selon les endroits, plus ou moins de tissu adipeux. L‟hypoderme représente 15 à

30 % de la masse corporelle. Il joue plusieurs rôles :

Protecteur et amortisseur des chocs physiques entre le derme et les os

Isolant thermique.

Morphologique, il modèle la silhouette en fonction de l'âge, du sexe, de l'état

nutritionnel de l'individu.

Énergétique et métabolique, par le stockage des graisses.

Au niveau du derme et de l‟hypoderme prennent également naissance ce qu‟on appelle les

annexes de la peau qui sont les glandes cutanées (glandes sudorales exocrines et apocrines,

glandes sébacées) et les phanères (follicules pileux associés à une glande sébacée et les

ongles) (Michel demarchez 2011).

D‟un point de vue chimique, la peau comprend en moyenne : 70 % d'eau, 27,5 % de

protéines, 2 % de matières grasses, 0,5 % de sels minéraux et oligoéléments.

2. FONCTIONS DE LA PEAU

La peau remplit plusieurs rôles chez l‟Homme aussi bien sur le plan physiologique et

sanitaire qu‟esthétique (IFSI 2011.2014).

2.1 Rôle de protection

La protection de l‟organisme contre les agressions extérieures est l‟un des rôles

principaux de la peau, car étant l‟enveloppe la plus périphérique de l‟être humain, elle

8
constitue de ce fait une barrière. Avec ses annexes (ongles, poils,etc.), elle forme une curasse

contre les divers traumatismes :

Mécanique : par la solidité, l‟élasticité et la cohésion de toutes les structures de la peau ;

Chimique : produits chimiques (eau, acide, etc.) ;

Contre les microbes : Première barrière de défense immunitaire. Par le processus de

renouvèlement cellulaire permet l‟élimination des microbes fixés sur la peau ;

La protection contre la lumière solaire : par les mélanocytes qui secrètent la mélanine,

par les poils et les cheveux qui arrêtent les rayons ultraviolets (UV), par la couche cornée qui

s‟épaissit sous l‟action des UV (ultraviolets).

2.2 La fonction de perception de l’environnement – sensibilité

La peau est l‟organe sensoriel le plus étendu du corps ; elle permet de ressentir les

sensations thermiques, tactiles et douloureuses.

2.3 La thermorégulation

La peau est l‟organe de la thermorégulation ; elle est une protection contre le chaud et

le froid et assure le maintien du corps à une température constante.

2.4 La fonction sociale de la peau et représentation de soi

L‟aspect de la peau est un reflet de l‟état de santé et du niveau social. Il joue un certain

rôle pour le contact avec autrui dont la perception et l‟image peuvent passer par l‟état de la

peau.

Une altération de l‟intégrité cutanée peut entrainer une altération de l‟image

corporelle. C‟est la connotation psychologique de la peau dans la population.

9
3. MELANOGENESE

3.1 Définition

La mélanogenèse : est la synthèse et la répartition des pigments mélaniques dans la

peau. L‟épiderme, les cheveux et les poils sont colorés par ces pigments, produits par des

cellules spécialisées de grande taille : les mélanocytes.

Les pigments mélaniques peuvent être classés en deux groupes :

Les eumélanines

Ce sont les plus foncés (pigment brun et noir) que l‟on trouve dans l‟épiderme, les

cheveux et les poils. Elles protègent mieux des rayons ultraviolets du soleil,

Les phaeomélanines

Ce sont des pigments brun-rouges ou jaunes riches en soufre et présents en grande

quantité chez le sujet roux (rapport annuel 2003);elles seraient très agressives, car elles

libèrent des radicaux libres lors de l‟exposition aux UV (Brice gendron 2005).

Ces pigments mélaniques sont fabriqués par une série de réactions biochimiques que

l‟on caractérise par la mélanogenese. Comprendre la mélanogenèse c‟est comprendre

comment intervenir sur la dépigmentation de la peau.

3.2 Processus de synthèse de la mélanine.

La synthèse des pigments mélaniques est une succession de processus enzymatiques

complexes, sous contrôle génétique et enzymatique, qui ont lieu dans le mélanocyte à

l‟intérieur du mélanosome (Sabrina okambi 2005).

10
Les mélanocytes

Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-

oxydasique et produisant la mélanine. Dans la peau, les mélanocytes sont distribués

régulièrement dans l‟assise basale de l‟épiderme et se localisent au niveau de l‟infundibulum

et au sommet des papilles dermiques dans les follicules pileux. Le nombre de mélanocytes par

mm2 est de 2000 ou plus dans la peau exposée du visage et dans la peau du scrotum ou du

prépuce et de 1000 à 1500 mélanocytes par mm2 sur le reste du corps des populations

caucasiennes, négroïdes et mongoloïdes.( Michel demarche.2011)

Les mélanosomes

Les mélanosomes sont des organites intracellulaires spécifiques des mélanocytes,

synthétisant la mélanine, et ayant des caractères communs avec les lysosomes puisqu‟ils

contiennent comme ceux-ci des hydrolases acides et des marqueurs de la membrane

lysosomale (LAMPs : lysosomal-associated membrane proteins). Ils appartiennent à une

famille d‟organites spécifiques d‟un type cellulaire, appelés organites liés aux lysosomes

(LROs : Lysosome-Related Organelles).

La structure des mélanosomes diffère selon le type de mélanine qu‟ils produisent, les

eumélanosomes associés à la synthèse d‟eumélanines et les phaemélanosomes associés à la

synthèse de pheomélanines. Quatre stades de différenciation sont classiquement décrits pour

ces deux types de mélanosomes.

Les mélanosomes évoluent en 4 stades (stades 1 et 2: structure filamentaire, stade 3 :

la mélanine commence à s'accumuler, stade 4 : les mélanosomes sont remplis de pigments).

Ces mélanosomes vont migrer vers les dendrites et passer, par transfert, dans les kératinocytes

voisins (Michel demarchez 2005) (Fig.2).

11
Figure 2 : maturation des mélanosomes [Kasrall B. 2002]

Les enzymes de la mélanogenèse

Les pigments mélaniques sont élaborés par une succession de réactions chimiques.

Cette synthèse fait intervenir au moins trois enzymes transmembranaires spécifiques des

mélanocytes : la tyrosinase, Tyrp1 (Tyrosinase-related protein 1), et Dct/Tyrp2

(DOPAchrometautomérase/Tyrosinase- related protein 2) (Fig. 3). Ces enzymes jouent un

rôle majeur dans la production des mélanines (T.J. Meziou 2013).

Figure 3 : schéma simplifié de la mélanogenese (AS delepoulle 2014)

12
3.3 Régulation de la mélanogenèse.

De nombreux facteurs de régulation de la mélanogenèse ont été identifiés (T.passeron

et al 2005). Cette régulation est liée à des facteurs intrinsèques à l‟organisme ou à des facteurs

environnementaux :

Régulations liées à des facteurs intrinsèques

 La régulation génétique

Un grand nombre de gènes sont impliqués dans la régulation de la mélanogenèse. Ces

gènes peuvent coder pour des facteurs de transcription, des facteurs de croissance, ou pour

leurs récepteurs. Certains de ces gènes assureront la distribution des mélanocytes dans les

tissus, d‟autres seront responsables de la synthèse des pigments mélaniques ou encore de leur

transfert aux kératinocytes.

 La régulation enzymatique

Elle se fait par le biais des enzymes qui sont impliquées dans la biosynthèse des

mélanines. Les principales enzymes impliquées dans cette régulation sont la tyrosinase et les

TRP (Tyrosinases Related Proteins 1 et 2).

 Régulation neurohormonale

 Les mélanotropines, peptides neurotransmetteurs agissent comme des hormones de la

pigmentation. L‟α-MSH (Melanin Stimulating Hormone) possède un récepteur

membranaire au niveau du mélanocyte dont l‟activation stimule la mélanogenèse [19.

 Les corticotropines ou ACTH (Adrenocortico-Trophic Hormone) stimulent la

pigmentation de la peau sans soleil. Des récepteurs de cette hormone ont été identifiés

dans la peau humaine et leur activation stimulerait indirectement la production de

tyrosinase (martini M.C, 2003).

13
 La régulation biochimique

L‟activité des mélanocytes est modulée par de nombreuses substances épidermiques et

diverses molécules de leur environnement comme :

 Les facteurs de croissance (FGF : Fibroblast Growth Factor, le facteur de croissance

des mélanocytes)

 Les médiateurs de l‟inflammation, leucotriènes et prostaglandines qui stimuleraient la

multiplication des mélanocytes

 Des protéines de type « stablin » en se complexant avec la DHICA (acide

5,6dihydroxyindole -2-carboxylique) et la DHI (5,6-dihydroxyindole) empêchent leur

métabolisation et pourraient ainsi inhiber la mélanogenèse ( ortonne et al 1989).

Régulations liées aux facteurs environnementaux

Il s‟agit de la régulation photochimique. In vivo, la production de la mélanine est

influencée par les UVs A et B émis par le rayonnement solaire.

Les UVs stimulent la croissance des mélanocytes et entrainent une augmentation de la

pigmentation cutanée, ce qui instaure une protection naturelle de la peau . Cette activation de

la mélanogenèse par les UVs, impliquerait aussi une production de monoxyde d‟azote (NO).

Le NO est un gaz biologique produit lors de la conversion de l‟arginine en 1-citrulline par la

NO synthase (Busca et al .2000).

Le NO est un messager inter ou intracellulaire majeur ; il agirait par le biais de

l‟activation de la guanylate cyclase (GC), ce qui conduit à une augmentation du GMPc

(Guanosine monophosphate cyclique) intracellulaire et à une activation d‟une protéine kinase

GMPc dépendante. Le NO et le GMPc sont impliqués dans la médiation de l‟érythème cutané

induit par les UVB (Horikoshi et al .2000).

14
Tous ces facteurs font que la production de mélanine est un équilibre biochimique, qui

peut néanmoins être rompu lors de la survenue de diverses conditions pathologiques, ou lors

d‟une surexposition au soleil.

3.4 Les rôles de la mélanine

La mélanine constitue le seul moyen efficace pour une protection des cellules de

l‟épiderme contre l‟irradiation solaire, limitant ainsi la carcinogenèse cutanée. Des études in

vivo ont montré que la quantité de photo-produits était inversement proportionnelle à la

quantité de mélanine présente dans la cellule (M. scott et al .2002).

L‟eumélanine joue son rôle photo- protecteur à différents niveaux. En tant que

chromophore, elle absorbe les photons, diminuant la quantité d‟UV atteignant l‟épiderme. Ce

phénomène s‟accompagne d‟un dégagement de chaleur (Smit et al .2001). Enfin, La mélanine

est également capable de se fixer aux espèces réactives de l‟oxygène diminuant le risque

d‟oxydation des guanines (Bustamante J et al .1993).

4 FACTEURS DÉTERMINANTS LA COULEUR DE PEAU ET TYPES DE PEAU

4.1 Facteurs déterminants la couleur de peau

La couleur de peau, encore appelée teint ou complexion, présente une gradation

continue du blanc au marron foncé presque noir, avec parfois des tons rosés ou cuivrés. C‟est

un caractère physique et génétique, qui résulte de la combinaison de certains facteurs à l‟état

physiologique, ces facteurs sont :

15
La mélanine

La mélanine est le principal facteur de coloration de la peau. C‟est une substance

pigmentaire de couleur foncée, dont la nature, la concentration et la répartition dans la peau

déterminent sa couleur.

La génétique

La génétique tient un rôle essentiel dans la détermination de la couleur de la peau. Elle

résulte des interactions de plusieurs facteurs déterminés par des paires différentes de gènes,

chacun existant sous la forme de plusieurs allèles. C‟est la combinaison de ces allèles dont

nous héritons de nos parents qui détermine la carnation d‟un individu. Chaque combinaison

détermine donc une couleur de peau pouvant varier de blanc à noir en passant par toutes les

nuances de brun.

Certains gènes pourraient agir sur le métabolisme des mélanocytes de la peau et en

modifier le taux de production de mélanine, déterminer la distribution de la mélanine dans

l'épaisseur de la peau, déterminer les quantités relatives de chacun des deux types possibles de

mélanine (l'eumélanine et la phéomélanine) (Bourdonnais .G .2006).

Tous les gènes impliqués dans la détermination de la couleur de peau ne sont pas

connus de nos jours, actuellement ils sont estimés entre 3et 6. Des gènes tels que le MC1R (

mélanocortin réceptor gène 1) et le slc24a5 sont connus pour contribuer à la pigmentation de

la peau (Mark jobline et al .2013).

L’hémoglobine

L‟hémoglobine est le pigment des globules rouges du sang. Sa couleur dépend de la

quantité et de la teneur en oxygène du sang circulant dans les vaisseaux sanguins du derme.

16
Lorsque la peau est bien oxygénée, elle donne sa couleur rosée à la peau claire. Une

insuffisance d‟oxygénation lui donne une couleur bleutée (cyanosée) (Nathalie migan .2013).

Le carotène

C‟est un pigment jaune orangé présent dans certains végétaux comme la carotte. Il

s‟accumule dans la couche cornée et les cellules adipeuses de l‟hypoderme et favorise la

synthèse de la mélanine (Esenka, 2009).

La pigmentation induite par les rayons UVs

L‟irradiation UV connue pour augmenter la plupart des facteurs qui stimulent la

mélanogénèse. Les UVs induisent une réponse immédiate et une réponse plus tardive (avril

MF et al). L‟action immédiate persiste plusieurs jours, mais cette augmentation rapide de la

pigmentation résulte seulement de l‟oxydation des pigments préexistants et de la

redistribution des mélanosomes sans augmentation de la mélanogenèse.

La réponse tardive aux UVs correspond à une augmentation de la mélanogénèse qui

résulte d‟ une augmentation de l‟expression de MITF (Microphthalmia-associated

transcription factor), un régulateur majeur de la transcription de la pigmentation et de ces

cibles en aval incluant Pmel17, MART-1, la tyrosinase, Tyrp1, Tyrp2 / Dct. De plus, les

mélanocytes épidermiques et également les kératinocytes répondent à une exposition aux UVs

en augmentant leurs productions en alpha-MSH et ACTH, qui, à leur tour, induisent une

augmentation de l‟expression de MC1R à la surface des mélanocytes et stimulent ainsi la

mélanogénèse.

En fonction de leur sensibilité au soleil, on classe les couleurs de peau en 6 phototypes

(Tab. I).

17
Tableau I: différents phototypes (Avril MF et al.2011)

Enfin, la latitude, le sexe, le vieillissement, la prise de certains médicaments auraient

également avoir une incidence sur la couleur de la peau.

4.2 Types de peau

Le type de peau varie en général d‟un individu à l‟autre, en fonction de plusieurs facteurs

dont le sexe, l‟âge, la couleur de peau et la situation géographique (climat). D‟un point de vue

cosmétologique, le diagnostic du type de peau est assez rapide et est basé sur 3 étapes :

 Un examen visuel de la peau : observation de la peau à l‟œil nue, définition du teint,

grain de peau et imperfections possibles.

 Un examen tactile : apprécier au toucher la texture de la peau, l‟épaisseur, la

température, son élasticité et sa fermeté, la présence éventuelle de stries de

déshydratation.

18
 Un questionnaire : certaines questions posées au sujet permettent d‟avoir une idée plus

précise sur le type de peau

On détermine les types de peaux suivantes :

La peau sèche

Une peau sèche manque de lipides et d‟eau.

Tableau II : examen d’une peau sèche

La peau grasse

Tableau III : examen d’une peau grasse

La peau mixte

C‟est une peau qui présente des zones grasses localisées (généralement sur la zone T)

et des zones normales à sèches (joues).

19
La peau déshydratée

C'est une peau qui manque d'eau. Cet état peut être observé sur tous les types de peau

Tableau IV : examen d’une peau déshydratée

La peau sensible ou réactive

Cet état peut être observé sur tous les types de peau. Elle est favorisée par divers facteurs :

Hormonaux, digestifs, émotionnels, l'environnement (froid, vent, pollution etc.), l'hygiène de

vie etc. (Sophie serena 2003).

II. LA DÉPIGMENTATION

1. Définition

La dépigmentation est une décoloration de la peau. Dans certaines zones, la peau ne

possède plus de mélanine, le pigment naturel de la peau, celle-ci ayant été détruit. Cette

pathologie prend également le nom de vitiligo (Dr prerrick horde 2014).

La dépigmentation cutanée volontaire est définie comme l‟ensemble des procédés qui

consistent, de sa propre initiative, à éclaircir la teinte naturelle de sa peau à visée esthétique

(Petit A 2007). Ceci passe par l‟atténuation de la pigmentation mélanique physiologique de la

peau.

20
2. historique du blanchiment cutané

Des techniques d‟éclaircissement ou de blanchiment ont vu le jour il y a très

longtemps dans diverses civilisations, mais il s‟agissait de pratiques rituelles limitées dans le

temps, comme des déguisements et des maquillages de cérémonie ou de théâtre.

La DV comme phénomène social de grande ampleur a pris naissance dans les

années 1960, catalysée par la découverte du pouvoir dépigmentant de l‟hydroquinone et la

mise au point des dermocorticoïdes. Les propriétés de l‟hydroquinone auraient été décelées

fortuitement chez des ouvriers noirs travaillant dans l‟industrie du textile et du caoutchouc

aux USA (Ondongo J 1989), ou son utilisation sans protection aurait provoqué un

blanchiment des mains et parties exposées.

Ainsi les dépigmentants à l‟hydroquinone auraient-ils d‟abord été produits aux USA

en 1955 pour envahir en premier lieu les pays africains anglophones (Raynaud E. 2001). Les

marchés anglophones africains constituent la destination initiale des produits (descriptions dès

1961 en Afrique du Sud). Le phénomène se répand rapidement en Afrique subsaharienne à

partir des années 80.

La DV s‟est largement développée au cours de ces 20 dernières années, avec la mise à

disposition, à la fin du XXème siècle de moyens techniques d‟éclaircissement efficaces,

faciles d‟emploi et bon marché. Cette progression pourrait en partie s‟expliquer par

l‟influence que peuvent exercer certaines industries spécialisées dans les cosmétiques pour

peaux fortement pigmentées, par le biais de publicités volontairement agressives et

omniprésentes dans certaines presses féminines (AFSSAPS 2011).

21
3. Épidémiologie

Les données documentant l‟ampleur du phénomène de la DV dans la population

générale, sont peu nombreuses (AFSSAPS 2011). La DV est une pratique en Afrique qui

touche un quart à plus des deux tiers des femmes selon le type d‟échantillonnage et le

recrutement (JJ morand et al). En général, la pratique concerne surtout la gente féminine de

l‟adolescence à l‟adulte jeune.

Sur certaines études transversales, la DV semble moins fréquente dans la population

féminine à partir d‟un certain âge : 67 % de l‟ensemble d‟un échantillon de femmes âgées de

15 à 55 ans la pratiquent contre 41 % seulement pour la tranche de 45 à 55 ans selon l‟étude

de Wone (Wone I et al) ; 66 % d‟un échantillon de femmes s‟éclaircissant la peau ont moins

de 40 ans et 34 % plus de 40 ans selon l‟étude de Pitche (Pitche 1982).

Elle est rapportée surtout dans les pays subsahariens notamment le Sénégal, le Mali, le

Togo, le Burkina Faso, le Nigeria, le Cameroun, le Congo et l‟Afrique du Sud (Schulz

ej 1982). La DV est observée plus rarement chez l‟homme, cependant on a pu constater

récemment dans certains pays d‟Afrique centrale comme le Congo une exacerbation du

blanchiment chez les hommes (Adebadjo SB 2002). On retrouve la même prévalence en

France dans la population migrante. La DV est rare voire exceptionnelle dans d‟autres

populations notamment d‟origine antillaise, ou bien dans la communauté comorienne.

Selon le niveau d‟instruction, la profession, le mode de vie, toutes les catégories

sociales sont concernés, mais à des degrés différents. 64 % des femmes de niveau

d‟instruction primaire se dépigmentent contre 54 % de celles de niveau supérieur et 44 % des

femmes non scolarisées (Mahé A et al 2004). En Afrique la DV touche toutes les classes

sociales même les médecins (Remed 2009).

22
4. Pratiques

Différents termes sont utilisés pour désigner la DV : «xeesal» (dépigmentation) ou

«leeral» (éclaircissement) au Sénégal, «tcha-tcho» au Mali, «maquillage» au Congo, «

décapage djansan » au Cameroun, « kwanza » au Gabon.

Les produits sont dits blanchissants (« bleaching ») aux Etats Unis (Avril MF et

al 2009). Ces noms sont comme des codes que seul la diaspora noire comprend et utilise pour

parler de ce fléau.

Historiquement, la DV comportait une première phase de mordançage résultant de

l‟application intensive d‟une préparation caustique. La seconde phase avait pour but de limiter

les effets irritants grâce aux dermocorticoïdes et de pérenniser l‟hypo pigmentation par

l‟emploi de l‟hydroquinone (Marchand JP et al 1976).

Aujourd‟hui, le mordançage ne semble plus être pratiqué. En effet, l‟application

directe sur la peau de produits dépigmentants puissants est préférée. Ces produits, utilisés soit

de manière isolée, soit en association, sont en général appliqués sur tout le corps (dans 92 %

des cas) (Mahé A et al 1983) ou plus rarement sur les parties découvertes seulement. Les

femmes procèdent à une ou plusieurs applications journalières, souvent durant plusieurs

années (wone et al 2000).

Cependant, les pratiques actuelles de la dépigmentation volontaire restent relativement

imprécises ; elles varient d‟une personne à une autre, en fonction de ses moyens financiers, de

la vitesse de dépigmentation souhaitée, de la disponibilité des produits et des « recettes »

locales (AFSSAPS 2011).

23
5. Causes et conséquences de la dépigmentation volontaire de la peau

5.1 Causes de la dépigmentation volontaire

De multiples hypothèses ont été soulevées, pour justifier la DV, allant de la simple

raison esthétique à des causes sociales, culturelles et psychiques.

La majorité des personnes se blanchissant la peau évoque des raisons d‟ordre

esthétique. Cependant une analyse plus poussée du comportement humain révèle un possible

rejet de l‟identité, comme l‟a écrit Frantz Fanon dans son œuvre intellectuelle peaux noires

masques blancs publiée en 1952 « Nous ne tendons à rien de moins qu‟à libérer l‟homme de

couleur de lui-même. » (Frantz 1952).

La dépigmentation volontaire relève donc de considérations multiples :

socioanthropologiques, psychologiques, esthétiques et médicales (Didillon h et al 1986).

Les causes de la dépigmentation les plus citées sont :

Motivation esthétique : recherche d’un teint uniforme sans tache

La DA est considérée pour certaines femmes comme un outil d‟apparat au même titre

que la coiffure, les beaux habits, le maquillage (Fly. 2014). Dans la quête de produits pour

éliminer ces taches et uniformiser leur teint, les sujets de peau noire se lancent dans

l‟utilisation des produits dangereux et qui par leur publicité pour la plupart mensongère

promettent un éclaircissement rapide et efficace des taches.

Suivre le phénomène de mode

Les magazines, la publicité et le cinéma encouragent d‟une certaine façon les

personnes à peau fortement pigmentée à avoir une peau plus claire (Goglee F 2008).

24
On remarque que dans la société actuelle, les icônes de mode, les stars qu‟on admire et

regarde en boucle à la télé, dans les magazines ont très souvent recours au blanchiment de leur

peau ce qui n‟échappe pas au public.

Beaucoup veulent donc suivre le phénomène de mode en s‟identifiant à ceux-ci

Figure 4 : Emblèmes de la musique internationale se blanchissant la peau

Pression de l’environnement

Certaines femmes avouent être souvent à l‟origine des railleries et des remarques

désobligeantes dues à leur teint foncé. De nombreuses expressions sont couramment utilisées

pour y faire référence « noire comme la malchance »« être trop noire ça fait sale ».

D‟autres révèlent la pression de leur mari ou partenaire qui les incitent et parfois

même les obligent à se dépigmenter. Sauvegarder leur couple devient alors une raison

suffisante pour s‟éclaircir à tout prix la peau.

L’ascension sociale

Certaines personnes ont une tendance à croire qu‟avoir un teint clair peut être un atout

pour gravir les échelons dans la société, surtout dans le domaine professionnel. Avoir une

25
belle peau claire, c‟est se faire remarquer, briller en société, posséder le prestige d‟une beauté

lumineuse (Vigarello G.2008).

Causes psychologiques

La dépigmentation cutanée, qui est par définition le passage d‟un teint foncé à un teint

plus clair, n‟a pas manqué de soulever un débat sur les causes psychologiques. Ainsi,

nombreux sont ceux, parmi les professionnels de la pensée humaine qui évoquent un

complexe et un rejet de son identité culturelle.

Le passé de l'esclavage et la colonisation, discrimination et maltraitance sont des

facteurs qui prônent la suprématie de la peau blanche (Ladizinski B et al 2011).

5.2 conséquences de la dépigmentation cutanée

Les problèmes liés aux traitements éclaircissant de la peau ont un impact significatif

sur les aspects dermatologiques, physiologiques, psychologique, économique, social et

culturel de la vie (Ladizinski B et al 2011).

Les effets secondaires sont plus prononcés sur les peaux fines, très vascularisées

(Melanie miyanji .2008). La sévérité dépend également de la toxicité, la concentration, la

durée d‟utilisation, le nombre de produits utilisés à la fois, la concomitance du traitement

topique et systémique pour d‟autres conditions, et la sensibilité de la peau) (Fayé O et

al 2005).

Sur le plan physique et esthétique

 Dyschromies

La dyschromie est une lésion élémentaire en pathologie dermatologique.

26
C‟est une modification durable et anormale de la coloration de la peau, plus ou moins

étendue. Elle se caractérise par des macules, plaques de couleurs différentes de la peau. La

pigmentation peut être excessive ou insuffisante, localisée ou généralisée. En effet,

l‟application des topiques n‟est pas homogène ni en quantité ni en durée selon la localisation

cutanée.

De plus certaines parties sont difficiles à dépigmenter : la persistance de la

pigmentation (correspondant à une hyperpigmentation relative) sur les faces dorsales des

articulations inter phalangiennes est ainsi évocatrice de l‟usage des produits blanchissants

(Blandine Nguimbus. 2013). Ce signe est présent dans 98 % des cas selon l‟étude de

Raynaud.

Figure 5 : Persistance de la pigmentation au niveau des dos des articulations après usage

des dépigmentants ( Ardmand ougock.2014)

Parmi les dyschromies dues à la dépigmentation, la plus sévère et indexée de l‟usage

chronique de l‟hydroquinone est l‟ochronose exogène ( Nordlund jj et al 2006). Au moins 789

cas reportés, dont 756 apparut en Afrique (Findlay GH et al .1975). Elle est due à une

anomalie du métabolisme de l‟acide homogentisique. Elle survient surtout sur les zones

27
photo-exposées, notamment les régions faciales zygomatiques, temporales et les faces latéro-

postérieures cervicales (Bondiorno RM et al 2005). Elle se manifeste par l‟apparition de

micro papules hyper-pigmentées d‟évolution confluente en réticulées noirâtres. La peau est

épaissie, rugueuse ou granitée. Lorsque le pavillon de l‟oreille est atteint, il prend une teinte

grise bleutée. Ces lésions sont irréversibles, car il n‟existe pas encore de traitement approprié

à ce jour (Draelos et al 2007).

Figure 6: sujet atteint d’onochrose (Mahé A.2010)

 Dermatite de contact

C‟est une éruption cutanée localisée ou une irritation de la peau provoquée par le contact

avec une substance étrangère. Elle touche uniquement les régions superficielles de la peau.

Elle provoque des brulures, démangeaisons et éruptions cutanées qui durent de quelques

jours à plusieurs semaines avant la guérison. La dermite de contact ne disparait que si la peau

n‟est plus en contact avec l‟irritant mis en cause. Mais lorsque la suppression de l‟agent

responsable n‟apporte aucune amélioration, elle peut vite devenir chronique (Lutz me et

al 1994).

28
 L’acné

Elle est particulièrement fréquente (12 à 53 % des utilisatrices) (Del guidice et al 2003),

induite ou aggravée, parfois sévère, souvent corticodépendante. Elle génère fréquemment des

taches pigmentées au niveau du visage.

Figure 7 : Cicatrices d’acné après usage des produits à base de corticoïdes ([Asong zua

2015)

 Atrophie cutanée

Elle se manifeste par la diminution ou la disparition totale ou partielle des éléments

constitutifs de la peau à savoir l‟épiderme, le derme et l‟hypoderme.

Dans le cas de la dépigmentation, on a une atrophie cortisonique qui est une atrophie

cutanée diffuse, provoquée par la fonte du tissu collagène à la suite d‟un traitement prolongé

par les corticostéroïdes.

Elle est responsable d‟une fragilité anormale de la peau qui s'exprime lors de

traumatismes minimes, par un retard et/ou par des complications de la cicatrisation. Elle est

présente chez 8 à 41 % des cas (Asong zua 2015).

29
 Les vergetures

Les vergetures sont causées par une rupture des fibres collagènes et élastiques à la suite

d‟un étirement trop rapide et brutal de la peau.

Les vergetures dues à l‟usage des dépigmentants sont très fréquentes (7 à 44 % des

utilisatrices) (AFSSAPS 2011) elles sont irréversibles et assez inesthétiques

Leursparticularités se situent au niveau :

De leur nombre ;

De leur localisation, non seulement sur les zones classiques de tension (grands plis,

fesses, poitrine…), mais aussi sur des sites inhabituels tels le décolleté, le cou, les plis des

coudes, cuisses et les creux poplités ;

De leur aspect : elles sont larges, atrophiques, érythémateuses, hypochromes et/ou

hyperpigmentées (Mariam kebe 2012).

Figure 8 : vergetures profuses après usage d’hydroquinone (Mahé .2010)

 L’hirsutisme

C‟est l‟apparition d‟une pilosité de type masculin dans les zones normalement glabres

chez la femme (visage, cou, thorax, etc.). Les poils du corps poussent selon un modèle

30
masculin (poils androgéniques) ce qui est une entrave à la féminité. L‟hirsutisme est le

résultat d‟une utilisation abusive des corticoïdes chez les femmes.

Des manifestations telles que l‟eczema, la gale chronique, les dermatites lichénoïdes, les

infections mycosiques (teignes, dermatophyties, pityriasis vésicolor) ont également été

décrites (JJ Morand et al .2007).

Sur le plan médical : complications systémiques

En plus des dommages sur la peau, des recherches ont reporté des modifications au niveau

cellulaires associées au blanchiment de la peau (Jalika c et al .2014).

 L’hypertension artérielle

C‟est une pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée. Elle

est consécutive à une forte dose de cortisone. La rétention sodée induite par les corticoïdes

favorise une hypertension artérielle (Perret JL et al .2001).

 Le diabète

Le diabète cortico-induit est une identité fréquemment retrouvée en clinique. Ses

mécanismes physiopathologiques sont multiples, de l‟augmentation de la néoglucogenèse

hépatique à l‟insulinorésistance périphérique ou à l‟effet toxique direct sur la cellule β

(Pauline genolet et al .2012).

 L’insuffisance rénale

C‟est un état pathologique caractérisé par l‟incapacité des reins à assurer leur travail de

filtration sanguine. Elle peut être engendrée par un arrêt brutal des dermocorticoïdes (Perret

.2001). C‟est la raison pour laquelle ceux qui veulent arrêter doivent le faire de manière

progressive et sous suivi médical si possible.

31
 Le syndrome de cushing

Le syndrome de cushing ou hypercorticisme chronique est une pathologie due à une

sécrétion importante d‟hormones glucocorticoïdes par les glandes surrénales. Elle peut être

engendrée par une application de dermocorticoïdes à une dose supérieure à 30g/mois.

 Troubles neurologiques

Des troubles neurologiques (irritabilité, insomnie, amnésie, polyneuropathie) peuvent

survenir suite à l‟usage des savons à base de dérivés mercuriels (JJ morand et al .2007).

 Conséquences chez la femme enceinte ou allaitante

Le retentissement possible sur la gestation en cas d'application prolongée de produits à

base de Propionate de Clobétasol se traduit par un petit poids des nouveau-nés à la naissance,

avec dysfonctionnement rénal et cataracte (Jalika et al 2014).

L‟utilisation des produits à base de mercure pendant la grossesse entraine des

conséquences prénatale et postnatale, car le mercure traverse la barrière placentaire (Engler

DE et al 2005). En cas de césarienne, on observe une surinfection des plaies opératoires par

défaut de cicatrisation chez les adeptes de la dépigmentation.

 Le cancer de peau

C‟est une tumeur constituée de cellules de la peau qui ont muté au niveau génétique ou

cellulaire et qui se multiplient de façon désorganisée et anormale.

L‟Union européenne a classé l‟hydroquinone comme mutagène catégorie 3. Des cas de

carcinomes épidermoïdes survenus chez des femmes noires utilisant des produits

dépigmentants contenant des dermocorticoïdes et de l‟hydroquinone à visée cosmétique

depuis 10 à 15 ans en moyenne ont été rapportés.

32
Les tumeurs étaient localisées sur la zone cervicale, des zones photoexposées, sur des

lésions de dermite lichénoïde et d‟ochronose exogène. Il s‟agit des deux premiers cas publiés

de carcinomes épidermoïdes survenant sur des dermatoses induites par la dépigmentation

cosmétique au long cours.

Ces observations n‟apportent pas la preuve formelle du rôle des produits

dépigmentants dans la survenue des carcinomes épidermoïdes. Toutefois, elles doivent inciter

à la vigilance chez les femmes s‟adonnant à la dépigmentation artificielle (Fly .2014).

Tableau V : effets secondaires des produits éclaircissant (Ladizinski et al .2011).

Conséquences psychologique et sociale

Les femmes qui se blanchissent la peau sont en souffrance au quotidien, physiquement

et moralement, elles ont en honte, mais continuent. Parce qu'à l'arrêt de ces produits, leur teint

parfois devient plus foncé qu'à l'origine.

Il est très rare de voir une femme assumer qu'elle se décolore la peau (Fatou Ndiaye .2012).

33
Malgré que les troubles dermatologiques ne sont pas en général considérés comme des

menaces pour la vie, les cas de suicides ont été reportés chez des patients avec une „‟peau

ratée‟‟. Les problèmes psycho-dermatologiques sont plus courants chez les femmes, et la

symptomatologie faciale semble être un facteur de risque particulier de dépression et idées de

suicide (Cortterill JA et al.1981)

 L’addiction

La plupart des adeptes connaissent de grandes difficultés à arrêter la dépigmentation de leur

peau, pourtant conscient des complications qu‟elle implique. Elle est qualifiée de "véritable

drogue"(Petit A .2007).

 Handicap social

Les effets indésirables cutanés très disgracieux sont déjà assez reconnaissables pour

beaucoup de personnes d‟un simple regard. Ceci représente un certain handicap social, car les

concernés sont au quotidien pointés du doigt de façon dénigrante. Ils sont qualifiés par des

expressions peu valorisantes du style" femme léopard" du fait de leur peau multicolore pour

celle dont la dépigmentation est inhomogène ou "femme zèbre" pour celles qui présentent des

vergetures étendues. Une mauvaise odeur corporelle (odeur de poisson frais) a été détectée

chez les individus utilisant les produits à base d‟hydroquinone (Toumba Tutu.2004).

 Dépenses financières

L‟éclaircissement de la peau peut nécessiter un budget mensuel conséquent, ce qui est un

problème pour les femmes dont les revenus sont limités.

34
6. TECHNIQUES UTILISÉES

6.1 Application cutanée

Ces produits sont utilisés en général sous forme de crèmes, savons, gel de douche, lotion

ou de lait de toilette (Venereol .2011). Ils contiennent de l‟hydroquinone, des corticoïdes ou

des dérivés mercuriels et sont appliqués seuls ou en association sur le visage et le corps. La

quantité de produits utilisée est souvent imprécise, mais peut atteindre, des doses à partir

desquelles un retentissement systémique sur le corps humain est à craindre (Keane FM et al

.2001).

6.2 Injections

Certaines personnes ont recours aux injections intraveineuses, avec des produits conçus

pour usage médical, dont l‟éclaircissement de la peau est l‟un des effets secondaires. La

dépigmentation par injection se fait au moins deux fois par mois (Marieme koumba 2013).

 Injection de cortisone

La cortisone est une substance à effet éclaircissant. Le Kénakor, un médicament utilisé

généralement contre les maladies respiratoires, est l‟une des spécialités très demandées sur le

marché pour pratiquer la dépigmentation.

On note également l‟utilisation du quinacore, destiné à soigner les rhumatismes

(KOKO.2009).

 Injection de glutathion

Le glutathion est un tripeptide, formé par la condensation d'acide glutamique, de cystéine

et de glycine ; C‟est un antioxydant produit naturellement par l‟organisme, qui joue un rôle

important dans la prévention des dommages oxydatifs de la peau (Jansen, AH et al .1975).

35
Les injections de glutathion sont normalement utilisées pour traiter certaines maladies qui

détruisent les neuronescomme la maladie de Parkinson par exemple. Cependant, il a été

reconnu des propriétés éclaircissantes à des doses élevées (Libikova et al .1975). C‟est pour

cette raison que les sujets à peau foncée utilisent des injections de glutathion afin de

s‟éclaircir la peau.

Outre ses capacités anti-oxydantes et ses effets blanchissants, le glutathion a également

des propriétés toxiques qui peuvent affecter le système nerveux d‟une personne à forte dose

(Saris et al .1975).

Si les chercheurs indiquent que la prise de glutathion oral est presque totalement

décomposée par les intestins, ce n‟est pas le cas pour les injections qui passent directement

dans le sang.

6.3 Le gaz

De nombreuses femmes utilisent le gaz comme moyen pour s‟éclaircir la peau : la

technique en est simple : passer les zones de la peau les plus foncées sur une cuisinière d‟où

s‟échappe du gaz. S‟entourer ensuite le corps de sachets jusqu‟au lendemain, pour empêcher

la peau de respirer, et ainsi permettre au gaz de faire son effet. Elle comporte d‟énormes

dangers : Risque de brulures graves, de maladies diverses (marieme koumba .2013).

7. MÉCANISME DE LA DÉPIGMENTATION CUTANÉE

Composés chimiques, naturels, ou synthétiques, les agents dépigmentant peuvent agir

selon plusieurs types de mécanismes :

36
7.1 Régulation de la Mélanogenèse par contrôle de l’activité des tyrosinases

Parmi les agents dépigmentants qui inhibent les tyrosinases, on peut citer l‟arbutine, la

vitamine C, l‟acide kojic, la trétinoide, les sels de mercure. Ceux-ci agissent à plusieurs

niveaux :

 Inhibition de l‟activité des tyrosinases

 Réduction de la production de tyrosinases

 Une augmentation de la dégradation des tyrosinases (Jung won shin et al .2014).

7.2 Inhibition du transfert des mélanosomes

Les mélanosomes sont les organites cellulaires spécialisés dans lesquels la mélanine

est synthétisée et déposée. Une inhibition du transfert des mélanosomes des mélanocytes aux

kératinocytes aura pour conséquence une hypopigmentation, par blocage de la dispersion du

pigment vers les kératinocytes (Jung won shin et al .2014).

7.3 Destruction et contrôle de l’activité des mélanocytes

Une destruction de mélanocytes entraine la diminution de leur nombre : c‟est le

mécanisme de mélanocytotoxicité, plus difficile à contrôler.

C‟est le mode d‟action de l‟hydroquinone (Jimbow k et al .2006). Le mécanisme d‟action des

corticoïdes est mal connu. Ils diminueraient l‟activité des mélanocytes et exerceraient une

action sur la synthèse des mélanines (AFSSAPS .2011).

Il est généralement admis que les dépigmentants connus agissent par une combinaison

de plusieurs de ces modes d‟action. Les dépigmentants sont employés à titre thérapeutique et

esthétique. À ce titre, ils entrent aussi bien dans la composition de préparations

pharmaceutiques que cosmétiques. Ces deux aspects sont d‟ailleurs intimement liés dans la

majeure partie des cas. Il existe, de nos jours, de nombreux produits aux propriétés

37
éclaircissantes, mais peu sont utilisables en cosmétologie en raison de leur tolérance médiocre

et de la législation en vigueur.

III. GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS COSMÉTIQUES ET AGENTS

DEPIGMENTANTS

1. GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS COSMÉTIQUES

1.1 LES PRODUITS COSMÉTIQUES

1.1.1 Définition

Toute substance ou préparation destinée à être mise au contact avec les parties

superficielles du corps humain (épiderme, système pileux, ongles, lèvres, yeux ...) en vue

exclusivement ou principalement de les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier leur aspect et

de les protéger et maintenir en bon état.

1.1.2 Classification

Ingrédients cosmétiques

Tous les composants (naturels ou synthétiques) d'une formulation cosmétologique. Ils

sont répertoriés et forment une liste d'ingrédients autorisés: c'est la « liste positive » (L+). Il y

a donc une liste négative comprenant les ingrédients interdits aux préparations (il y est noté

des molécules thérapeutiques ou molécules à effet toxique).(lionne .2015)

Classification

Il y a 4 grands types:

 Capillaire

 hygiènes et soins

 maquillage

38
 parfumerie alcoolique

1.1.3 Composition générale d'un produit cosmétique

Tout comme les médicaments, on peut se référer à l'étiquette du produit. Excipient

(“véhicule”) + additif + adjuvants + principe actif (différent du principe actif thérapeutique).

Excipient = support du principe actif. Par exemple dans une crème ce qui permet de

véhiculer le principe actif c'est l'émulsion; dans une lotion c'est le solvant; dans le vernis à

ongles, c'est la résine.

Adjuvant = molécule qui favorise le rôle de l'excipient et du principe actif.

Additifs = en général ils sont rajoutés en faibles quantité (conservateurs, colorants, anti-

oxydants, parfums, ...)(lionne .2015)

1.1.4 Règlementation

Cela concerne le fabricant du produit cosmétique. Ildoit déclarer son établissement à

l'Afssaps. Il doit également monter un dossier cosmétique pour obtenir une déclaration de

commercialisation. Enfin il doit étiqueter la liste de tous les ingrédients qu'il met dans ses

produits.

 Dossier cosmétique

Il doit être déposé à l'Afssaps, mais aussi à la Direction générale de la Consommation, de

la Concurence et de la Répretion des Fraudes (DGCCRF).

Le dossier comporte:

 la formule du produit,

 le mode d'emploi,

39
 la durée de validité (temps durant lequel le produit n'est pas altéré),

 la description des contrôles réalisés et les méthodes utilisées pour faire ces contrôles.

 Contrôle effectué

Les contrôles effectués sur les Matières Premières et sur le produit fini pour le dossier

cosmétique. Pour l'industrie on fait également des contrôles en cours de production.

➢ Matières Premières:

Contrôles organoleptiques (odeur, couleur, touch, goût éventuellement) Contrôles

physico-chimiques

Contrôles microbiologiques. => en fonction du cahier des charges fourni par le fabricant

(ouimposé par l'acheteur).

➢ Produit fini:

Contrôles fournis au dossier cosmétique:

Contrôles organoleptiques

Contrôles physico-chimiques: pH, viscosité ou consistance (grâce au viscosimètre),

taille des particules dispersées dans une émulsion ou suspension (grâc au microscope), sens

des émulsions (grâce à un ohmmètre qui mesure l'intensité), identification et dosage de(s)

conservateur(s), idem pour le principe actif, mesure de la stabilité du produit.

Contrôles microbiologiques: nombres de germes totaux dans le produit, présence de

germes pathogènes.

Contrôles de tolérance: les produits cosmétiques ne doivent pas nuire à la santé

humaine = inocuité totale! => Culture cellulaire ou animaux vivants (rongeurs) + esais

40
cliniques sur personnes volontaires. =>test d'irritation oculaire, test d'irritation cutanée par

applications répétées, test de sensibilisation (phase de sensibilisation = application pendant

plusieurs semaines, puis arrêt pendant 15 jours, contact secondaire = observation d'une

réaction allergique ou non).

Ces tests sont effectués pour tous les produits cosmétiques. Il existe des tests

facultatifs en fonctions des produits.

Photosensibilisation = pour tous les produits utilisés sous le soleil + UVA.

Test d'irritation de la muqueuse = muqueuse interne de la joue d'un hamster notamment pour

les rouges à lèvres.

Tests sur culture cellulaire, sur des embryons fécondés de poulets. “Test HET-CAM” (Horse

Eggs Test

 Chorio Alentoïd Membrane) = on dépose sur la membrane une goutte du produit

cosmétique et on note l'apparition de vaisseaux sanguins au niveau de la membrane et plus

il y a de vaisseaux, plus le produit est irritant. Contrôles d'efficacité : tout produit

revendiquant une activité précise doit subir des tests apportant la preuve que cette activité

est réelle. -> test consommateur / -> tests cliniques.

2. PRICIPAUX AGENTS DEPIGMENTANTS

La synthèse de mélanine dans les mélanocytes est un processus très complexe qui fait

intervenir une variété de protéines, d‟enzymes et d‟acides aminés. Les agents dépigmentants

sont d‟origine naturelle ou synthétique, chimique ou végétale.

Ils agissent à différents niveaux en inhibant la mélanogénèse et combinent, pour certains,

plusieurs mécanismes d‟actions :

41
 Inhibition enzymatique de la tyrosinase, des TRP et/ou des peroxydases:

 inhibition compétitive, inhibition de l‟expression ou de la maturation ;

 Diminution du transfert des mélanosomes aux kératinocytes ;

 Stimulation du renouvèlement cellulaire des kératinocytes épidermiques qui conduit à

la dispersion rapide de la mélanine contenue dans les mélanosomes ;

 Par action anti-inflammatoire ;

 Inhibition de la mélanocortine (αMSH)

 Par mélanotoxicité : par toxicité directe ou par libération de composés toxiques pour

le mélanocyte.

L‟agent dépigmentant idéal devrait avoir un effet dépigmentant fort, rapide et sélectif su

les mélanocytes hyperactifs et ne devrait pas entrainer d‟effets secondaires.

Dans cette partie sont présentés les principaux agents dépigmentants, leur mécanisme

d‟action, leurs indications, leur efficacité dans la dépigmentation, leurs effets secondaires et la

règlementation de leur utilisation dans les cosmétiques.

2.1 LES AGENTS DEPIGMENTANTS D’ORIGINE CHIMIQUE

2.1.1 LES DÉRIVES MERCURIELS

L‟utilisation de dérivés mercuriels était autrefois très répandue (chlorures mercurique

et mercureux, l‟oxyde de mercure et le chlore amidure de mercure).

mécanisme d‟action

Les dérivés mercuriels agissent dès les premières étapes de la synthèse de la mélanine.

Le mercure entre en compétition avec le cuivre du site actif de la tyrosinase et se combine à la

structure protéique de l‟enzyme. Cette inhibition empêche la synthèse de la Dopaquinone.

42
Figure 9 : mécanisme d’action des dérivés mercuriels

indications

Le mercure n‟a aucune d‟indication thérapeutique. Le mercurothiolate (ou thiomersal)

reste le seul dérivé mercuriel encore utilisé. Il a été largement utilisé comme conservateur et

antiseptique et est encore utilisé notamment dans certains vaccins et dans des préparations à

usage ophtalmique ou nasal.

L‟utilisation de dérivés mercuriels a été remise en question du fait des effets toxiques que

peut entrainer leur accumulation, particulièrement les effets neurotoxiques.

efficacité dans la dépigmentation

Les dérivés mercuriels n‟ont jamais été étudiés dans le traitement de

l‟hyperpigmentation cutanée.

effets secondaires

L‟utilisation cutanée de dérivés mercuriels entraine des dermatites de contact

irritatives ou allergiques.

L‟absorption systémique suite à une application cutanée de dérivés mercuriels est

faible comparée à l‟absorption systémique suite à une ingestion. Le degré d‟absorption

systémique est fonction de la concentration en mercure. Les reins sont le principal site de

43
dépôt du mercure ce qui entraine des complications rénales importantes. Des symptômes

gastro-intestinaux ont aussi été reportés.

Bien que la pénétration de la barrière hémato-encéphalique du mercure inorganique est

faible, une utilisation topique prolongée peut entrainer une neurotoxicité.

2.1.2 L’HYDROQUINONE ET SES DÉRIVES (Dr carbotin .2011)

L‟hydroquinone et le monométhyléther d'hydroquinone (méquinol) sont des dérivés

phénoliques possédant une activité dépigmentante.

Connue depuis plus de 50 ans, cette molécule, jusqu'à une date très récente, était

largement utilisée en prescription médicale. Elle pouvait être présente dans les produits

cosmétiques jusqu'à une concentration maximale de 2 %. Une décision récente de l'Union

européenne interdit maintenant cette pratique.

mécanisme d’action

L‟hydroquinone et ses dérivés sont des inhibiteurs compétitifs de la tyrosinase. Ils ont

une structure analogue aux précurseurs mélanogéniques comme la tyrosine et la DOPA.

indications

Agent dépigmentant auquel le plus grand nombre de travaux a été consacré,

l‟hydroquinone est restée pendant de nombreuses années une référence en matière d‟agents

dépigmentants et est utilisée en clinique depuis 1961 dans le traitement des

hyperpigmentations cutanées. Le monobenzyléther d'hydroquinone était commercialisé en

France, mais il a été retiré du marché à cause du risque élevé de dépigmentation

leucomélanodermique en confettis très inesthétiques dû à son application.

44
Efficacité dans la dépigmentation

L‟hydroquinone a longtemps été le principal agent dépigmentant utilisé en cosmétique

dans le traitement des hyperpigmentations et du mélasma.

Plusieurs études cliniques ont montré l‟efficacité concentration-dépendante de formulations

contenant de 2 à 5 % d‟hydroquinone appliquée une à deux fois par jour pendant trois à six

mois.

Afin d‟améliorer son efficacité, l‟hydroquinone a également été utilisée en association

avec d‟autres agents dépigmentants comme l‟acide glycolique, la vitamine C et E, la

trétinoïne, la fluocinolone acétonide.

Effets secondaires

Des études cliniques ont mis en évidence l‟activité cytotoxique de l‟hydroquinone. En

effet, l‟hydroquinone inhibe de façon compétitive la tyrosinase en donnant naissance à des

composés toxiques, comme le 1,4 benzoquinone.

Les quinones sont connues pour être responsables d‟une forte cytotoxicité en formant

des ponts disulfures avec l‟ADN et l‟ARN (liaison se formant entre les atomes de soufre des

fonctions thiols) causant l‟apoptose de la cellule. L‟activité dépigmentante de l‟hydroquinone

serait donc essentiellement due à sa mélanocytotoxicité.

2.1.3 LES DERMOCORTICOÏDES (Dr prerrick horde 2014)

Figure10 : structure des corticoïdes

45
Les dermocorticoïdes sont des anti-inflammatoires stéroïdiens utilisés par voie locale.

Mécanisme d’action

Les dermocorticoïdes agissent à plusieurs niveaux :

 Ils ont un effet anti-inflammatoire en modulant l‟expression génique d‟un certain

nombre de protéines impliquées dans la réaction inflammatoire et induisent donc une

modification de la transcription (leucocytes, macrophages, médiateurs chimiques

endogènes) ;

 Ils ont une activité anti-proliférative ou antimitotique : ils sont responsables d‟une

diminution de la synthèse des macromolécules ;

 Au niveau épidermique, ils limitent la prolifération des kératinocytes ;

 Au niveau dermique inhibent la prolifération fibroblastique et diminuent la synthèse

de collagène ;

 Ils sont à l‟origine d‟une vasoconstriction durable des vaisseaux dermiques.

 Ils ont un potentiel dépigmentant certain cependant le mécanisme d‟action dans la

dépigmentation n‟est pas clairement établi ; Ils diminueraient l‟activité des

mélanocytes et par conséquent la mélanogénèse.

Indications

Il existe quatre catégories de corticoïdes classés en fonction de leur puissance. Ce

classement repose sur la nature de la molécule, la concentration en principe actif et l‟excipient

utilisé. Les principales indications sont l‟eczéma de contact, la dermatite atopique, la

dyshidrose et les lichénifications.

46
Efficacité dans la dépigmentation

Les premières études cliniques menées par Kligman et Willis dans le traitement du

mélasma montrent que l‟application topique de dexamethasone en monothérapie produit une

faible dépigmentation et de nombreux effets indésirables (atrophie de l‟épiderme, acné,

télangiectasie…).

En 1975, Kligman met en évidence l‟efficacité de l‟association de 5 %

d‟hydroquinone, 0,1 % de trétinoïne et de 0,1 % de dexaméthasone (formule de Kligman).

Cette combinaison montre son efficacité dans le traitement du mélasma, de

l‟hyperpigmentation post-inflammatoire et entraine moins d‟effets indésirables que

l‟application de dexamethasone seul.

Effets secondaires

Les dermocorticoïdes sont responsables d‟une immunodépression cutanée qui est la

cause de l‟apparition ou de l‟aggravation de dermatoses infectieuses. L‟utilisation prolongée

des corticoïdes à des conséquences sur la structure et la vascularisation de la peau.

2.2. LES AGENTS DEPIGMENTANTS D’ORIGINE NATURELLE (koko .2009)

2.2.1 L’ARBUTINE

Figure 11 : structure de l’arbutine

47
Mécanisme d’action

L‟arbutine est un dérivé naturel de l‟hydroquinone (β -glucoside d‟hydroquinone)

présent dans les feuilles séchées de différentes espèces de plantes, y compris dans la busserole

(genre Arctostaphylos). Il agit en inhibant de façon réversible et compétitive l‟activité de la

tyrosinase.

Indications

L‟arbutine orale est utilisée dans le traitement des infections urinaires.

L‟arbutine topique est utilisée dans le traitement des troubles hyperpigmentaires.

Efficacité dans la dépigmentation

L‟activité dépigmentante de l‟arbutine serait proche de celle de l‟hydroquinone.

Effets secondaires

L‟arbutine a été formulée comme alternative à l‟hydroquinone, toutefois elle

conserverait la mélanocytotoxicité de cette dernière. En effet par hydrolyse, l‟arbutine libère

un diphénol qui s‟oxyde immédiatement en hydroquinone. Cependant, l‟arbutine semble

entrainer moins d‟effets indésirables que l‟hydroquinone (érythème, hyperpigmentation,

irritation…), mais il faudrait plus de recul pour pouvoir évaluer son effet à long terme.

La deoxyarbutine, dérivé synthétique de l'arbutine, est un inhibiteur de la tyrosinase

plus puissant, mais qui serait aussi mélanocytotoxique.

48
2.2.2 L’ACIDE KOJIQUE (ORTONNE et al 2005)

Figure 12 : structure de l’acide kojique

Mécanisme d’action

L'acide kojique est un métabolite fongique produit par la plupart des espèces

Penicillium et Aspergillus.

Depuis l‟interdiction de l‟incorporation de produits cosmétiques contenant de l‟hydroquinone

en Europe, l‟utilisation de l‟acide kojique s‟est développée. Il supprime l‟activité de la

tyrosinase par chélation de l‟ion cuivre au niveau du site actif de l‟enzyme.

Indications

L‟acide kojique est indiqué dans les troubles d‟hyperpigmentation.

Efficacité dans la dépigmentation

L‟acide kojique est utilisé depuis de nombreuses années dans le traitement de

l‟hyperpigmentation cutanée. Cependant ces dernières années, certaines études in vivo ont

remis en question l‟activité dépigmentante de l‟acide kojique. Ces études ont remis en

question l‟activité de l‟acide kojique sur la mélanogénèse dans des cultures de mélanocytes.

Effets secondaires

En 2008, l‟acide kojique a été évalué par le Comité Scientifique Européen des Produits

de Consommation (CSPC) suite à une incidence élevée d‟allergies et d‟irritations au niveau

49
de la peau et des yeux. Le CSPC est en charge des questions liées à la sécurité et aux

propriétés allergènes des produits cosmétiques et de leurs ingrédients.

Ce comité doit fournir à la Commission un avis sur tout problème de caractère

scientifique et technique dans le domaine des produits cosmétiques et, notamment, sur les

substances utilisées dans la préparation des produits cosmétiques et sur les conditions

d‟utilisation de ces produits. Cette évaluation a révélé que l'acide kojique à un fort potentiel

de sensibilisation avec une fréquence relativement élevée de dermatite de contact et

d‟érythèmes.

Lorsque des quantités excessives sont utilisées sur la peau, l‟application d‟acide

kojique peut conduire à une dermatite de contact. Les conclusions de l‟évaluation du CSPC

étaient que l‟acide kojique présente un risque pour la santé du consommateur dès qu‟il est

présent à hauteur de 0,1 % dans un produit de soin.

2.2.3 LA LICORICE (Frantz F et al 1952)

Figure 13 : la licorice

Mécanisme d’action

La licorice (ou réglisse) est obtenue à partir des racines de Glycyrrhiza glabra et

contient une variété de flavonoïdes.

Le composant principal des extraits de réglisse est la glabridine. Elle a la capacité :

50
 d'inhiber la tyrosinase sans induire une cytotoxicité ;

 d‟inhiber la réaction inflammatoire (suite à une exposition au soleil, par exemple) en

bloquant la cyclooxygénase, enzyme de la cascade de l'acide arachidonique.

Les extraits de réglisse contiennent également de la liquiritine qui participe à la dispersion

de la mélanine.

Indications

La licorice est utilisée dans le traitement de maladies non dermatologiques en raison de

ses propriétés anti-inflammatoires, antivirales, antibiotiques et anticancéreuses.

Depuis quelques années la licorice est également indiquée dans le traitement de

l‟hyperpigmentation.

Efficacité dans la dépigmentation

L‟efficacité de la licorice dans le traitement de l‟hyperpigmentation a été prouvée, mais peu

d‟études cliniques ont été réalisées.

Effets secondaires

La licorice entraine de rares effets indésirables comme des érythèmes.

3. RÈGLEMENTATION EN VIGUEUR

La règlementation de l‟utilisation des principales substances actives précédemment citées,

dans les produits cosmétiques prévoit pour :

3.1 LES DÉRIVES MERCURIELS

Une directive européenne spécifie que le mercure et ses composés ne sont pas autorisés

comme ingrédients dans les produits cosmétiques depuis 1971 en Europe et depuis 1991 aux

51
USA. Seule l‟utilisation d‟éthylmercure sodique (thiomersal) et du phénylmercure et ses sels

en tant qu‟agents conservateurs est autorisée à une concentration ne dépassant pas 0,007 % en

mercure (propriétés bactériostatiques).

3.2 L’HYDROQUINONE ET SES DÉRIVES

L‟hydroquinone n‟est autorisée dans les produits cosmétiques que dans les préparations

pour ongles artificiels, à la concentration maximale de 0,02 % (après mélange) pour un usage

professionnel uniquement. Depuis 2001, l‟utilisation d‟hydroquinone dans les cosmétiques

est interdite en Europe (règlementation européenne 76/768/CEE et 84/415/CEE).

L‟utilisation de l‟hydroquinone dans les produits cosmétiques de dépigmentation est

interdite.

3.3 LES DERMOCORTICOÏDES

En Europe, les dermocorticoïdes sont uniquement autorisés dans les médicaments. Leur

incorporation dans les produits cosmétiques est formellement interdite.

3.4 L’ARBUTINE

En 2008, le Comité Scientifique Européen des Produits de Consommation (CSPC) a

remis en cause l‟innocuité de l‟arbutine, car il a estimé que la libération d‟hydroquinone peut

être dangereuse, de même pour toutes les molécules qui entrainent la libération ou la

formation d‟hydroquinone. Cependant son utilisation dans les produits cosmétiques n‟est pas

formellement interdite.

3.5 L’ACIDE KOJIQUE

En 2012, une réévaluation faite par le CSPC a prouvé l‟innocuité de l‟acide kojique à

une concentration de 1 %. L‟incorporation d‟acide kojique dans les produits cosmétiques est

donc autorisée. Cependant il est précisé que lorsque la peau est lésée, (par exemple suite à un

52
peeling) ou bien lorsque l'acide kojique est appliqué sur de grandes surfaces de la peau, son

utilisation est préoccupante. Il faut noter que l‟acide kojique est interdit dans les cosmétiques

en Suisse et au Japon.

3.6 LA LICORICE

La licorice n‟est pas soumise à des restrictions ou à des conditions d'emploi.

3.7 ETIQUETAGE

D‟après la Directive 76/768/CE et la Norme Camerounaise de l‟étiquetage des

produits cosmétiques (NC 804 : 2013/ISO 22715 : 2006), l'emballage doit porter en caractères

indélébiles, facilement lisibles et visibles, les mentions suivantes :

- le nom ou la raison sociale et l'adresse ou le siège social du fabricant ou du responsable

de la mise sur le marché du produit cosmétique ;

- le contenu nominal au moment du conditionnement, indiqué en poids ou en volume ;

- La date de durabilité minimale indiquée par la mention : « à utiliser de préférence avant

fin … ». L'indication de la date de durabilité n'est pas obligatoire pour les produits

cosmétiques dont la durabilité minimale excède trente mois. Pour ces produits, les

mentions sont complétées par l'indication de la durée d'utilisation autorisée après

ouverture sans dommages pour le consommateur.

- les précautions particulières d'emploi ;

- le numéro de lot de fabrication ou la référence permettant l'identification de la fabrication ;

- la fonction du produit, sauf si cela ressort de la présentation du produit ;

53
CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE

Dans ce chapitre il sera question de présenter le cadre d‟étude, la méthodologie

d‟enquête ainsi que la présentation des résultats qui seront simultanément discutés

I. CADRE D’ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE D’ENQUÊTE

1. Contexte d’étude

Le commerce des produits cosmétiques éclaircissant, connait un grand essor au

Cameroun. La mission économique de l'ambassade de France à Yaoundé a mené en 2006 une

étude sur le secteur des cosmétiques et de la parfumerie au Cameroun. Il ressort de cette étude

que la principale cible de la parfumerie et de la cosmétique est la population féminine urbaine.

Toutefois, même en milieu rural, la femme camerounaise attache du prix aux soins du corps et

utilise traditionnellement des produits de beauté et surtout des laits et produits traitants censés

éclaircir la peau. Rares sont les hommes qui ont recours à cette pratique. Selon un exportateur,

le taux d‟exportation des produits éclaircissant grimpe de 50 % chaque année par rapport aux

années antérieures [108]. Les publicités de ces produits sont diffusées en longueur de journée

dans les chaines de télévision locale, à la radio ; des affiches et panneaux publicitaires à

travers la ville exhibant des filles à la peau très claire résultat du produit dont il est question.

2. Objectifs de l’étude

Objectif général

Évaluer la prévalence et les pratiques autour de ce phénomène en relation avec la qualité des

laits dépigmentants

54
Objectifs spécifiques

 Évaluer les pratiques de la DV au Cameroun dans la ville de Yaoundé. Stratégies de

lutte contre la DV.

 Évaluer la conformité des étiquettes des laits

 Déterminer la qualité des laits utilisés pour la dépigmentation

3. Type d’étude

Notre étude était une étude expérimentale, descriptive transversale qui a été effectuée en un

seul passage à l'aide d'un questionnaire d'enquête.

4. Lieu d’étude

Arrondissement de Yaoundé V ème

 Localisation de la commune : situation géographique

La commune d‟arrondissement de Yaoundé 5e a été créée par décret présidentiel n°93/321

du 25 novembre 1993. Elle est issue de l‟éclatement de l‟Arrondissement de Yaoundé 1er.

Cette commune est située dans la région du Centre, département du Mfoundi. D‟une

superficie de 20 kilomètres carrés dont 15 kilomètres carrés environ réellement urbanisés, elle

comptait en 2005 une population 259 922 habitants (RGPH, 2005), soit une densité d‟environ

12 996,1 habitants/Km2. Les statistiques par sexe évaluent à 131 086 habitants pour le sexe

masculin et 128 836 pour le sexe féminin ; ce qui conduit à un rapport de masculinité de

101,75 %. Par extrapolation des données du RGPH et sur la base du taux (stable) de

croissance démographique, la population de la commune d‟arrondissement de Yaoundé 5 est

estimée en 2014 à : 363 118 habitants.

55
La Commune d‟arrondissement de Yaoundé 5e est limitée au Nord par la Commune

d‟arrondissement de Yaoundé 4e, à l‟Est par les Communes de Soa (Département de la Mefou

et Afamba) et et Nkol-Afamba (département de la Mefou et Afamba), à l‟Ouest par le

Commune d‟arrondissement de Yaoundé 3e, au Sud par la Commune d‟arrondissement de

Yaoundé 1er.

 Description du milieu biophysique

Le climat

Yaoundé 5e fait partie de la Ville de Yaoundé qui elle-même est soumise à un climat de

type équatorial (dit Yaoundéen). Bien qu‟instable à cause du réchauffement climatique le

climat est caractérisé par deux saisons sèches décembre-mars et juin-août, alternant aux deux

saisons de pluies mars-juin et septembre-novembre. Les températures quant à elles varient

entre 16° et 31°C on enregistre une température moyenne de 23,5°C contrastée entre 16 et

31oC selon les saisons et 1650mm d'eau par an. L'hygrométrie moyenne est de 80 % et varie

dans la journée entre 35 et 98 %. Les vents fréquents sont humides et soufflent en direction du

Sud-Ouest (quartiers Mvog-Ada, Essos et Nkol-Ebogo) ; les vents violents sont souvent

orientés vers le nord-ouest (quartiers Ntem-Assi, Hôpital Général et Nkolkondi).

Il s‟agit ici d‟un climat favorable aux inondations et maladies hydriques, développement

de moustiques et par conséquent du paludisme.

Le relief

La morphologie du relief épouse celle de la ville de Yaoundé avec des collines et des

vallées souvent traversées par des cours d‟eau. Il en découle ainsi deux grandes zones : Les

zones non constructibles englobent d'une part, les secteurs de faible pente inférieure à 5 %

(Long de la rivière Ewoé par Mvog-Ada, Ntem, Mfoundi) dont les fonds de vallée

généralement inondables et d'autre part, les zones de forte pente, sièges permanents d'érosion

56
et d'éboulement (Ngousso, Mfandena). Les zones constructibles ou urbanisables sont les

versants et sites de pente comprise entre 5 et 15 %.

La végétation

La Commune d‟arrondissement de Yaoundé 5 est constituée de deux zones : urbaine et

sémi-rurale. La végétation est du type intertropical avec prédominance de la forêt humide

méridionale (Wéthé .J., 1999 ; 2001). Les différents quartiers, disséminés de manière

anarchique, laissent une place importante à la végétation dans les bas-fonds. Se situant

comme les autres communes de Yaoundé dans la zone de transition savane (au Nord) et forêt

(au Sud), la végétation est de type transition arbustive. Cependant, avec l‟urbanisation et

l‟anthropisation du milieu, on a affaire actuellement à : reliques de forêts sur les montagnes

(quartiers sémi-ruraux Essessalakok, Ngoulemakong, Ngona, Abom et Nkolnkondi) ; forêt

galerie/graminées dans les vallées (le long des ruisseaux et rivières Ebama, Mfoundi, Nkondi

et Mewoulou) ; Arbres fruitiers dans tous les quartiers et la plupart des habitants à mesure que

l‟on s‟écarte de la zone fortement urbanisée.

La végétation à Yaoundé 5 offre encore un paysage naturel où il bon vivre et dont la

préservation doit être encouragée dans le respect des plans d‟aménagement.

Le réseau hydrographique.

La CAY 5 est traversée par de petits ruisseaux et parmi les plus importants l‟on retrouve :

 Ewoé vers Mvog-Ada ;

 Ebogo entre Mfandena et Essos ;

 Foulou après Nkolmesseng ;

 Mewoulou vers

 Nkondi vers Nkofoulou (route de Soa)

57
 Ntem le long de la voie ferrée ;

 Mfoundi

 Ebama vers Ngousso (face Hôpital général).

On note également la présence de plusieurs sources naturelles aménagées par endroit et

très délabrées par ailleurs qui servent de cadre d‟approvisionnement en eau potable pour la

population des quartiers populaires défavorisés vivant sous le seuil de la pauvreté.

Le sol

Le sol de Yaoundé 5, tout comme les sols des autres communes de la ville de Yaoundé est

en effet un sol rouge latéritique et forestier classique, horizon rouge plus ou moins

superficiellement lessivé qui peut atteindre dans les conditions favorables une profondeur de 4

à 10 mètres, puis, horizon gravillonnaire, horizon tacheté et horizon d‟altération de la roche-

mère. (G. Bachelier, 1985).

Outre les zones marécageuses, ce sol s‟avère chimiquement pauvre, mais peut cependant

supporter de riches cultures en zone semi-rurale, s‟il est enrichi ou tant qu‟un couvert forestier

significatif le protège de l‟érosion. (G. Bachelier, 1985).

 caractéristiques humaines et associatives

données démographiques

Selon le RGPH 2005, la CAY 5 comptait en 259 922 habitants. En s‟en tenant à un taux

d‟accroissement (en augmentation) de la population de la ville de Yaoundé qui est 3,1 entre

1976 à 1987 et de 3,4 entre 1987 à 2005, l‟on peut estimer la population de Yaoundé 5 en

2014, à environ 363 118 habitants. Les populations autochtones s‟y sont installées depuis les

années 1800. La pyramide des âges a la forme d‟un parasol. Les jeunes représentent une

couche très importante de la population.

58
milieu humain

Répartition géopolitique

L‟arrondissement de Yaoundé 5e est composé de 32 quartiers et villages répartis ainsi

qu‟il suit en 11 grands blocs de quartiers :

7 quartiers en zone urbaine (Djoungolo ou Mvog-Ada) ; Essos ; Ngousso ; Mfandena ;

Omnisport ; Nkolmesseng ; Ntem ;

4 villages composant la zone rurale : Essessalokok ; Abom ; Ngona et Nkolnkondi.

Réunissant 14,3 % de la population du Mfoundi, la commune compte 41 conseillers

municipaux avec une configuration politique constituée totalement du RDPC. Ses 32 quartiers

et villages sont répartis sur une superficie de 20 Km2.

 groupes ethniques et relations inter-ethniques

La population de la commune est essentiellement hétéroclite. De façon globale, on y

retrouve

Les autochtones ;

Les allogènes : les Béti, les Bamiléké, les Haoussa, les Douala, les Mbamois, les

Anglophones, et une kyrielle d‟autres tribus. Les populations Bamilékés restent majoritaires.

Toutes ces ethnies cohabitent en toute harmonie.

 religion

Les religions pratiquées dans la commune sont par ordre d‟importance, le

Christianisme, l‟Islam et l‟animisme.

59
 mobilité de la population

 Les populations se déplacent essentiellement vers :

 Les administrations publiques et privées

 Les lieux d‟exercices de leurs activités commerciales (les marchés, les ateliers)

 Les établissements scolaires et universitaires

Mode de déplacement des populations

Le mode de transport est celui des mototaxis, des taxis et les véhicules personnels à

usage de taxi qui sont des voitures non peintes en jaune, mais exerçant dans le transport

public.

5. Durée d’étude

L‟étude s‟est déroulée sur une durée de trois (03) mois allant du 09 janvier 2020 au 30 avril

2020

II. COLLECTE DES DONNÉES ET ANALYSES PHYSICOCHIMIQUES

1. Population d’étude

Notre population d‟étude était constituée de tous les habitants de l‟arrondissement de

Yaoundé V ème. Leur participation était faite sur une base volontaire après leur avoir

expliqué les objectifs de l'étude.

a) Critères de sélection
 Critères d’inclusion

Était inclus dans notre étude tout individu de sexe confondu, âgé d‟au moins 18 ans,

s‟exprimant bien en français et anglais et ayant accepté de participer à l‟étude

60
 Critères d’exclusion

Était exclue de l‟étude, tout individu de moins de 18 ans, ne s‟exprimant pas en langue

française et anglaise et ayant refusé de participer à l‟étude.

2. Échantillonnage

L'échantillonnage constitue la sélection d'un certain nombre d'unités faisant partie de la

population étudiée.

3. Procédure

3-1) Collecte de données

Les données ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire préétabli conçu pour

l‟occasion (voir annexe). Ces questionnaires étaient remplis par les investigateurs durant une

séance de question – réponse et parfois de causerie.

3-2) Matériels utilisés

Un ordinateur, une imprimante, des feuilles de format A 4, des crayons et stylos, et

1000 exemplaires de questionnaires.

3-3) Analyse statistique des données

La saisie et le traitement des textes ont été réalisés à l‟aide du logiciel Microsoft

Office world et Excel 2013

Les données brutes introduites dans un masque de saisie créé dans le logiciel CSPro

version 6.3 étaient extraites et analysées avec le logiciel d‟analyse « Statistical Package for

social Sciences » (SPSS) version 23.0 pour Windows. Les variables quantitatives étaient

exprimées avec leur moyenne dérivation standard, tandis que les variables qualitatives

61
étaient exprimées en fréquences et pourcentages. Les résultats de notre étude étaient présentés

sous forme de tableaux et diagramme.

3-4) Difficultés rencontrées

Les difficultés que nous avons rencontrées lors de notre étude se trouvaient pendant

l‟administration du questionnaire, car vu la stigmatisation du sujet dans notre pays, beaucoup

se montraient retissant à répondre à toutes les questions. Et d‟autres vu leur emploi de temps

surchargé, n‟accordaient pas beaucoup d‟importance au questionnaire.

Nous avons enregistré des cas de refus de certaines femmes de répondre aux questions ou

d'avouer l'utilisation des produits dépigmentants. Ces dernières présentaient des signes

apparents de dépigmentation cutanée, mais refusaient d'avouer malgré toutes nos astuces. La

raison est de faire croire à son entourage que sa beauté est naturelle. Cela pourrait peut-être

expliquer le faible taux enregistré dans l'utilisation surtout des formes injectables.

4. Contrôle de l’étiquetage

L‟étiquetage des laits de toilette fournit un ensemble d‟informations contribuant à la

traçabilité et à la sécurité d‟utilisation du produit. Le contrôle de la conformité de l‟étiquetage

a été fait suivant la Norme Camerounaise de l‟étiquetage des produits cosmétiques (norme NC

804 : 2013/ISO 22715 : 2006). Les informations (au total neuf) suivantes, écrites en caractères

indélébiles, facilement lisibles et visibles ont été recherchées sur l‟emballage des neuf laits de

toilette étudiés : le nom ou la raison sociale et l'adresse ou le siège social du fabricant, le pays

d'origine, le contenu nominal (volume), la date de durabilité minimale, la durée d'utilisation

après ouverture, les précautions particulières d'emploi, le numéro de lot de fabrication, la

fonction du produit et la liste des ingrédients. Ainsi, lorsqu‟une des informations suscitées

était inscrite, lisible et visible sur l‟emballage d‟un lait de toilette, la mention "+" a été inscrite

62
dans la case correspondante à l‟information. Au cas contraire, où l‟information ne figurait pas

sur l‟emballage, la mention "-" a été inscrite dans la case réservée à cet effet.

5. méthode d’analyse des laits dépigmentants

5-1) pH

La mesure du pH a été faite grâce au PH-mètre PH-2601. Après avoir introduit les

sondes du PH-mètre dans une solution tampon, celle-ci est ensuite séchée et introduite dans

un Becher rempli de moitié par l‟échantillon de crème. Une fois la valeur stabilisée sur

l‟afficheur, celle-ci est relevée. L‟expérience est répétée trois fois pour plus d‟assurance.

Figure 14 : PH-mètre PH-2601

5-2) Densité

10 ml d‟échantillon de crème ont été mesurés à l‟aide d‟une éprouvette graduée de

10 ml puis pesé à l‟aide d‟une balance précise de marque KERN EG. Après calcul de la masse

volumique en Kg par litre d‟échantillon, la densité a été déduite.

63
Figure 15 : balance précise de marque KERN EG.

5-3) Hydroquinone

 Extraction

À 50 ml d‟échantillon de crème, 10 ml d‟éthanol ont été ajoutés. L‟ensemble a été chauffé au

bain-marie pendant 20 minutes à 50 °C puis laissé au frais avant l‟analyse.

 Détection de l’hydroquinone

La détection de l‟hydroquinone a été faite grâce à une chromatographie liquide à

haute performance couplée à la masse (HPLC/MS) à une longueur d‟onde de 289 nm. La

phase mobile utilisée est un mélange d‟acétonitrile : eau (1 :1), ajusté au pH 2,5 avec de

l‟acide ortho phosphorique à 85 %. La colonne utilisée est une colonne en phase inverse de

marque YMC Pack ODS AQ (taille des particules : 5µm ; 250mm × 4,6 mm) pour un temps

d‟analyse de 10 min.

 Dosage de l’hydroquinone

Une fois l‟hydroquinone détectée, son pic est sélectionné et l‟aire du pic calculée.

La concentration de l‟hydroquinone est donc déduite à l‟aide d‟une courbe d‟étalonnage

précédemment construite. La masse de l‟hydroquinone est ensuite calculée et le pourcentage

de l‟hydroquinone est déduit de sa masse par masse de l‟échantillon de crème.

64
Figure 16 : Chromatographie liquide à haute performance (CLHP)

5-4) Dermocorticoïdes

À 50 ml d‟échantillon de crème, 50 ml de méthanol ont été ajoutés. L‟ensemble a été

remué pendant 20 minutes à température ambiante puis laissée à cette même température

pendant 24 H avant l‟analyse.

 Détection des dermocorticoïdes

La détection de l‟hydroquinone a été faite grâce à une chromatographie liquide à

haute performance couplée à la masse (HPLC/MS) à une longueur d‟onde de 364 nm. La

phase mobile utilisée est un mélange d‟acétonitrile : eau (1 :1), ajusté au pH 2,5 avec de

l‟acide ortho phosphorique à 85 %. La colonne utilisée est une colonne en phase inverse de

marque YMC Pack ODS AQ (taille des particules : 5µm ; 250mm × 4,6 mm) pour un temps

d‟analyse de 10 min.

 Dosage des corticoïdes

Une fois le corticoïde détecté, son pic est sélectionné et l‟aire du pic calculée. La

concentration du corticoïde est donc déduite à l‟aide d‟une courbe d‟étalonnage

précédemment construite. Sa masse est ensuite calculée et le pourcentage massique est déduit

de la masse de corticoïde par masse de l‟échantillon de crème.

65
5-5) Dosage du mercure

À 50 mg d‟un échantillon de crème, ont été ajoutés 50 ml. L‟échantillon est minéralisé

par le permanganate peroxodisulfate et la concentration en mercure est mesurée par

spectrophotométrie d‟absorption atomique. Ainsi, 1g de l’échantillon a été introduit dans une

fiole comique de 100ml. Dans cette fiole on y a ajouté respectivement avec 5 ml d‟acide

sulfurique, 5 ml de persulfate de potassium et de 0 ,5 g de permanganate de potassium. La

fiole a été ensuite placée à sous-chauffage à 95°C pendant 2h. 85 ml d‟eau distillée ont été

ensuite ajoutés et l‟ensemble porté à ébullition pendant une minute. L‟ensemble a été ensuite

refroidi, puis 10 ml de solution d‟hydroxylamine y ont été ajoutés. Le dosage du mercure s‟est

fait dans 10 ml de solution ainsi préparée à la longueur d‟onde 253,7 nm. Les résultats

obtenus se sont exprimés en µg/L puis le pourcentage massique en mercure dans l‟échantillon

est déduit.

66
CHAPITRE III : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION

I) Caractéristiques de la population

1. Le genre

La grande partie de notre échantillon était représentée par le genre féminin avec un

pourcentage de 80 tandis avec les hommes représentaient seulement 20 , la différence

étant très importante. L‟implication considérable des femmes peut s‟expliquer par le fait

qu‟elles sont plus intéressées par la beauté que les hommes.

Figure 17 : Répartition de l’échantillon en fonction du sexe

2. L’Age

La tranche d‟âge la plus représentée était les personnes âgées de 18 à 25 ans avec un

pourcentage de 39 tandis que les personnes âgées de plus de 35 ans ne représentaient

qu‟une petite minorité (9 ).

67
Figure 18: Répartition de l’échantillon en fonction de l’âge

3. La profession

Les étudiants étaient les plus représentés des personnes interrogées avec des

pourcentages de 42 respectivement. Les moins représentés étaient les commerçants avec un

pourcentage de 8 . L‟implication importante des étudiants s‟explique par le fait que la

grande partie de la population estudiantine est constituée des jeunes, les jeunes seraient donc

plus curieux d‟avoir une idée sur cette pratique pour essayer. Par curiosité, pour tester les

différentes manières ou principes. Nous sommes tous de grands enfants au final. Des grands

enfants en âge d‟apprendre toujours plus, et de faire des expériences.

Figure 19: Répartition de l’échantillon en fonction de la profession.

68
4. Type de peau

La majorité des personnes interrogées déclarent ne pas connaitre leurs types de peau

soit un pourcentage de 58 , quand a ceux qui déclarent connaitre leur type de peau il en

ressort que les types de peau les plus représentées sont les peaux grasses et les peaux sèches

soient un pourcentage de 39 % et 33 %

Figure 20 : connaissance du type de peau

69
5. Carnation de peau (teint)

La population la plus représentée dans notre étude était de carnation noir ébène et

caramel ces résultats peuvent s‟expliquer par le fait que ces carnations sont les plus

représentées en Afrique noire.

Figure 21 : carnation de peau

6. problèmes de peau

82 % de da population interrogée déclare avoir des problèmes de peau tandis que juste

18 % avouent ne pas en avoir ; de ceux ayant déclaré avoir des problèmes de peau, 42 %

mentionnent l‟irrégularité du teint ; 20 % parlent des boutons et de l‟acné et 18 % des ponts

noirs.

Figure 22 : problèmes de peau

70
II) les problèmes liés au phénomène de dépigmentation cutané

1. Utilisation des produits de dépigmentation

La plus grande partie des personnes interrogées déclarent avoir déjà utilisées des produits

dépigmentants, tandis que seulement 36 déclarent ne jamais avoir eu a utiliser ces produits

Figure 23: personnes utilisant les produits dépigmentants

2. Les types de laits

D‟après le diagramme il en ressort que 36 % de la population interrogée utilise le lait

rapide claire et 24 % utilise le lait carolitht, 20 % des personnes utilisent le lait carotonne ,

12 % sont adeptes a superwrite .

Figure 24: Laits utilisés au quotidien dans la routine de soin de peau

71
3. Composition et provenance des produits

La majeure partie de la population interrogée déclare ne pas connaitre la composition

et la provenance des produits soit un pourcentage de 69 %.

Figure 25: connaissance de la composition et la provenance des produits

4. Causes de la DV

Les causes les plus fréquentes de cette pratique d‟après notre diagramme sont la

recherche de la beauté (26 %) et vouloir plaire (25 %), les complexes, le manque de

confiance, et l‟ascension sociale sont aussi représentées.

Figure 26: Motivations les plus évoquées pour la pratique de la DV

72
5. Conséquences de la DV

76 % des personnes interrogées déclarent avoir connu quelques conséquences dues à

l‟utilisation des produits éclaircissant, tandis que 24 % avouent ne pas connaitre. Des

personnes ayant déclaré avoir connu des conséquences, 24 % évoquent l‟acné, 26 % parlent

des vergetures, 18 % des cancers, 16 % des mycoses et autres.

Figure 27 : Les conséquences connues de la dépigmentation volontaire

6. Satisfaction des résultats obtenus

D‟après le diagramme une bonne partie de la population interrogée n‟est pas satisfaite

des résultats obtenus après utilisation des produits soit 60 % or 40 % le sont.

Figure 28 : satisfaction des personnes interrogées

73
7. Songez-vous à arrêter l’utilisation de ces produits ?

70 % des personnes interrogées songent à arrêter définitivement cette pratique tandis que

30 % ne sont pas prêts à y remédier.

Figure 29 : Songez-vous à arrêter l’utilisation de ces produits

8. Recommandations

De toutes les personnes interrogées 70 % recommandent de sensibiliser la jeunesse

sur les conséquences, 20 % demandent de suspendre la des produits dépigmentants

Figure 30 : Propositions ou suggestions à faire pour atténuer cette pratique

74
9. les professionnels de santé

9.1. Catégories de professions

50 % de la population interrogée étaient des cosméticiens, 20 % étaient des

cosmétologues et juste 15 % étaient esthéticiens et personnels de santé.

Figure 31 : Répartition des professionnels en fonction du domaine

9.2.Gravité du phénomène

La grande partie de notre échantillon déclare le phénomène de dépigmentation comme

une pratique dangereuse soit 90 % et juste une minorité la trouve non dangereuse.

Figure 32 : Gravité du phénomène de la dépigmentation volontaire

75
9.3. patients qui viennent dans le but d’éclaircir leur peau

Il en ressort de ce diagramme que 90 % des professionnels interrogés avouent plusieurs

patients qui ont pour but d‟éclaircir la peau.

Figure 33: fréquence des patients qui viennent dans le but d’éclaircir leur peau

9.4. possibilité de s’éclaircir la peau sans risques

80 % des professionnels interrogés déclarent qu‟il est possible de s‟éclaircir la peau

sans risques.

Figure 34 : possibilité de s’éclaircir la peau sans risques

76
9.5. Recommandations

D‟après le diagramme 36 % des professionnels interrogés recommandent aux patients

d‟éviter les produits chimiques, 44 % demandent d‟éviter de s‟engager dans cette pratique, et

20 % demandent de miser sur les produits naturels.

Figure 35 : conseils aux patients désireux de s’éclaircir la peau

9.6. Régularité des consultations pour effets indésirables

Des professionnels interrogés 64 % avouent recevoir régulièrement des patients qui

viennent en consultation pour effets indésirables et juste 16 % déclarent ne jamais recevoir.

Figure 36 : fréquence des consultations pour effets indésirables dus à la dépigmentation

77
9.7. Substances incriminées.

Les substances les plus évoquées dans notre étude sont l‟hydroquinone, les corticoïdes,

et les dérivés mercuriels.

Figure 37 : Substances incriminées dans le processus de dépigmentation artificielle.

9.8. Possibilité de retrouver une peau saine après agression par ces produits

D‟après notre diagramme 80 % des professionnels interrogés confirment qu‟on peut

retrouver une peau saine après agression par ces produits.

Figure 38 : Possibilité de retrouver une peau saine après agression par ces produits

78
III) La qualité des étiquettes

Le contrôle de l‟étiquetage des laits de toilette a révélé que sur les 2 laits de toilette

étudiés dans le cadre de cette étude, aucun ne présente une conformité de 100 % (tableau 1).

Ainsi, le taux de conformité le plus élevé (88,88 %) a été enregistré pour le lait Caroligth dont

l‟étiquette sur l‟emballage ne présente pas la durée d‟utilisation après ouverture. Le lait de

toilette dénommé rapide clair présente une conformité de 77,77 %. Pour ce lait de toilette,

deux informations ne figurent pas sur l‟étiquette. Il s‟agit, de la date de durabilité minimale et

de la durée d‟utilisation après ouverture.

Tableau VI : résultats du contrôle de l’étiquetage

Exigence de la norme Rapide Caro

claire light

Nom ou raison sociale et adresse ou siège social du


+ +
fabricant

Pays d‟origine + +

Contenu nominal (volume) + +

Date de durabilité minimale - +

Durée d‟utilisation après ouverture - -

Précaution particulière d‟emploi + +

Numéro de lot ou de fabrication + +

Fonction du produit + +

Liste des ingrédients + +

Pourcentage de conformité de l’étiquetage (%) 77,77 88,88

Légende : + = présence - = absence

79
IV) QUALITÉ PHYSICOCHIMIQUE DES LAITS DEPIGMENTANTS

1) pH

Le résultat de la mesure du ph nous monte le pH du lait Carolight est de 10.9, et le lait

rapide claire est de 8.2 valeurs supérieures à celle recommandée.

12
10
8
6
10,9
4 8,2
2
0
Carolight Rapide clair

Figure 39: variations du pH des laits étudiés

2) Densité

La densité normale d‟un lait est de 0,9 à 1,3 Kg /L. Le résultat de la mesure de densité

nous montre une valeur de 1,07 pour le lait carolight et 1.13 pour le lait rapide clair qui est

conforme à la densité recommandée. Ces laits sont du point de vue de la densité approuvés.

1,14

1,12

1,1
1,13
1,08

1,06
1,07
1,04
Carolight(kg/l) Rapide clair(kg/l)

Figure 40 : variation de la densité des laits étudiés

80
3) Hydroquinone

Le chromatogramme obtenu suite à une analyse HPLC/MS du lait Caroligh et du lait

rapide clair, nous montre dans un premier temps la présence de l‟hydroquinone. Grâce à une

courbe étalon, nous avons obtenu une quantité en hydroquinone de 2,9 et 2.4

Figure 41 : courbe étalon

2
2,9
1 2,4

0
Carolight(%m) Rapide clair(%m)

Figure 42 : concentration en hydroquinone

4) Les corticoïdes

Suite à l‟analyse HPLC du lait Caroligh, aucun pic correspondant à la masse des

corticoïdes n‟a été observé, traduisant ainsi leurs absences. Par contre, pour le lait rapide clair,

un pic correspondant à la masse des corticoïdes a été observé, traduisant ainsi leurs présences

à 0.02 %.

81
Figure 43 : courbe étalon

0,025

0,02

0,015

0,01 0,02

0,005

0 0
Carolight(%m) Rapide clair(%m)

Figure 44 : concentration des corticoïdes

5) Le mercure

Notre résultat nous a montré que le lait Carolight contient du mercure à 0.000246 %,

le lait rapide clair contient du mercure à 0.000329.

0,00035
0,0003
0,00025
0,0002
0,00015 0,000329
0,000246
0,0001
0,00005
0
Carolight(%m) Rapide clair(%m)

Figure 45 : concentration en mercure

82
II) DISCUSSION

1) pratique liée au phénomène dépigmentation volontaire de la peau

En fonction du sexe 80 % femmes ont été questionnées contre 20 % hommes.

L‟implication considérable des femmes peut s‟expliquer par le fait qu‟elles sont plus

intéressées par la beauté que les hommes. Dans notre étude la dépigmentation est donc

essentiellement féminine.

Toutes les tranches d‟âge ont été ciblées en particulier celle allant de 18 à plus de 35 ans,

car c‟est à partir de l‟adolescence que les filles deviennent plus émancipées, sont à l‟affut de

la mode et ont un désir de plaire aux hommes et à leur entourage. Les résultats obtenus

démontrent que la tranche d‟âge la plus exposée est celle de 18 à 25 ans qui représente un

pourcentage de 39 % avec un pic situé entre 25 et 30 ans (37 %). Les femmes de toute

profession ont également répondu au questionnaire. Toutes sont concernées de l‟analphabète à

l‟intellectuelle. La différence est ressentie au niveau des types de produits et des techniques

utilisés. Les femmes intellectuelles et de classe sociale élevée utilisent pour la plupart des

produits en gammes et de marque dont le budget peut varier de 3500 FCFA à plus de 30.000

FCFA par mois. Celles dont le budget est limité se rabattent sur les produits moins chers

vendus à la sauvette. Elles s‟en procurent à des modiques sommes de 900 à 2500 FCFA, ou

au pire prennent leur propre initiative de préparation de mélange à base de différents produits

particulièrement les corticoïdes qu‟elles se procurent en pharmacie et autres agents

caustiques. Ceci confirme l‟étude de Mahé selon laquelle il existe des différences dans les

pratiques de la dépigmentation volontaire en fonction du niveau socioéconomique et/ou

d‟éducation.

Sur le point de la connaissance du phénomène de la dépigmentation, 96 % affirment

savoir de quoi il s‟agit, soit ont déjà vu des personnes qui la pratiquent ou en ont entendu

83
parler. À la question de l‟utilisation des produits dépigmentant, 64 % ont admis avoir déjà

utilisé des produits éclaircissant. Le marché des cosmétiques au Cameroun, comme celui de

la plupart des pays africains, est submergé par une multitude de produits entrainant la

dépigmentation. Cependant, 36 et 24 % des femmes mentionnent à la question de savoir quels

cosmétiques de soin elles utilisent, des produits contenants des substances éclaircissantes

interdites (rapide claire, carolitht). Des signes visibles de dépigmentation tels que

l‟hyperpigmentation des dos des articulations, les brulures localisées ont été observés sur

certains qui affirment n‟avoir jamais eu recours à cette pratique. L‟interrogation faite a donc

été de savoir si l‟utilisation a été de manière inconsciente ou c‟est juste un déni. Notons

qu‟une étude descriptive similaire de plus grande envergure a été réalisée dans la ville de

Yaoundé, par les services de santé en 2013. Elle a révélé une prévalence de 43,6 % sur 658

commerçantes interrogées. Ce chiffre est moins élevé que les 64 % trouvé dans notre étude.

Les complications observées dans notre étude sont bien connues. Ce sont

essentiellement, les dyschromies, les acnés, les vergetures et atrophies cutanées,

télangiectasie, ochronose clinique. Dans notre étude, les vergetures, et l‟acné sont plus

fréquentes. Très peu ont une véritable connaissance des effets sur l‟organisme. D'autres

complications beaucoup plus dangereuses peuvent survenir et paraitre quelquefois

irréversibles. C'est le cas notamment du cancer de la peau, du diabète, de l'hypertension, etc.

Dans le contexte actuel de notre étude, les moyens financiers et techniques ont manqué pour

les diagnostiquer et imputer leur survenue à l'utilisation de ces produits dépigmentants. Les

résultats observés dans notre étude s'approchent plus de ceux de MAHE (busca et al. 2000)

qui avait constaté dans son étude que les acnés étaient les plus rencontrées suivit de l'atrophie

cutanée, des dyschromies puis des vergetures. PITCHE par contre avait déclaré les

dyschromies en première position suivie de l'acné. Concernant les raisons qui poussent les

femmes à s‟adonner à cette pratique, elles sont différentes d‟une personne à l‟autre, mais

84
quelques-unes reviennent fréquemment à savoir recherche de la beauté (26 %), plaire à

l‟entourage (25 %), l‟ascension sociale (17 %). À entendre ces femmes dire qu'elles se

dépigmentent la peau seulement pour être belles, cela nous rappelle l'affirmation de

FOUNERT cité par KANE (martini .2003), selon laquelle «la beauté est devenue un droit,

presque un devoir». Un droit en ce sens où toutes les femmes estiment en bénéficier. Et un

devoir en ce sens qu'elle devient tyrannique, contraignante, puisque, la femme est de plus en

plus jugée à travers l'apparence corporelle, la forme, la couleur de la peau, l'habillement, etc.

Le teint clair semble être la solution, car selon MARCHANT et ses collaborateurs (horikoshi

.2000), le teint clair est pour la femme africaine ce qu'est le teint halé pour la femme

européenne.

1-1) Au niveau des professionnels de la santé.

Les résultats obtenus démontrent que 90 % des professionnels interrogés affirment que

se dépigmenter volontairement la peau est une pratique dangereuse et 4 % pensent qu‟il serait

possible de s‟éclaircir sans danger. Les consultations après survenue des effets indésirables

sont régulières pour 24 % des professionnels (Dermatologue, Pharmaciens), et peu fréquentes

pour 20 %. Les femmes qui consultent pour effets indésirables mentionnent rarement l‟origine

de leur mal même si elles en sont conscientes. « C‟est à nous de les examiner et sonder pour

découvrir la cause » déclare le dermatologue. Les substances retrouvées dans les produits

sont les corticoïdes (28 %), hydroquinone (54 %), mercure (18 %), car ces derniers sont

facilement accessibles en pharmacie. Selon le pharmacien, nombreux sont les femmes et

vendeurs de produits éclaircissant qui s‟en procurent sans prescription médicale en pharmacie,

et les incorporent dans leurs laits, soins corporels quotidiens et préparations cosmétiques.

85
2) qualité des laits dépigmentants

2-1) Qualité de l’étiquetage des laits

La présente étude a révélé que les laits de toilette étudiés ne respectent pas la

règlementation camerounaise relative à l‟étiquetage. Aussi, aucun des laits dépigmentants

étudiés ne présente une conformité de 100 %. Cela pourrait s‟expliquer par le manque de

sérieux de certains fabricants.

2-2) Qualité physicochimique des laits dépigmentants

Le pH recommandé pour un lait éclaircissant est de 7. Le résultat de la mesure du ph

nous monte le pH du lait Caroligh est de 10.9, et le lait rapide claire est de 8.2 valeurs

supérieures à celle recommandée. Ces laits du point de vue du pH seraient dont mauvais pour

la peau, car peuvent détruire, cela pourrait s‟expliquer par le fait que les valeurs du pH

peuvent diminuer ou augmenter suivant les conditions de conservations comme la

température. Ces laits sont donc déclarés non conformes.

Suite à l‟analyse HPLC du lait Caroligh, aucun pic correspondant à la masse des

corticoïdes n‟a été observé, traduisant ainsi leurs absences ; d‟après les recommandations de

l‟OMS, un lait éclaircissant ne doit pas contenir de corticoïdes. Ce résultat est donc en accord

avec la norme, montrant ainsi que ce lait est sans danger du point de vue des corticoïdes.

Par contre, pour le lait rapide clair, un pic correspondant à la masse des corticoïdes a été

observé, traduisant ainsi leurs présences à 0.02 %. Ce résultat n‟est donc pas en accord avec la

norme, montrant ainsi que ce lait est un danger du point de vue des corticoïdes. Les

corticoïdes peuvent induire de nombreux effets indésirables de la peau qui peuvent être une

fragilité de la peau (troubles« trophiques ») avec notamment des vergetures, des ecchymoses,

une sécheresse de la peau et des difficultés pour cicatriser.

86
La quantité maximale acceptable de mercure est de 0.007 %. Notre résultat nous a

montré que le lait Caroligh contient du mercure à 0.000246 %, le lait rapide clair contient du

mercure à 0.000329 %, valeurs inférieures à la valeur maximale acceptable. Ainsi, le lait

Caroligh et le lait rapide clair ne présentent aucun danger du point de vue du pourcentage en

mercure.

D‟après les normes de l‟OMS, la quantité maximale en hydroquinone d‟un lait

éclaircissant est de 2 %. Le chromatogramme obtenu suite à une analyse HPLC/MS du lait

Caroligh et du lait rapide claire, nous montre dans un premier temps la présence de

l‟hydroquinone. Grâce à une courbe étalon, nous avons obtenu une quantité en hydroquinone

de 2,9 et 2.4, qui est supérieure à la quantité maximale recommandée. Ces laits présentent

donc un danger du point de vue de la quantité en hydroquinone, car pourraient causer de

l'acné, des vergetures, le cancer de la peau, l'hypertension ou le diabète.

La densité normale d‟un lait est de 0,9 à 1,3 Kg /L. Le résultat de la mesure de densité nous

montre une valeur de 1,07 pour le lait carolight et 1.13 pour le lait rapide clair qui est

conforme à la densité recommandée. Ces laits sont du point de vue de la densité approuvés.

87
III) RECOMMANDATIONS

Comme possible moyen de lutte contre les pratiques dangereuses, l‟on pourra envisager

les actions suivantes :

1) IEC (Informer, éduquer, communiquer)

Les autorités concernées devraient diffuser activement l‟information auprès de la

population sur les dangers liés à l‟usage des produits éclaircissant. Organiser des campagnes

de prévention pour sensibiliser, sans pour autant porter des jugements, condamner les adeptes,

ou faire des discours moralisateurs pour éviter les frustrations.

2) Prise en charge et suivi aux adeptes

Une mise à disposition des services s‟occupant des prises en charge médicales et

psychologiques, chez des personnes se dépigmentant la peau, serait une motivation pour

emmener les individus à stopper cette pratique. Une conférence de presse récente de l‟ONG

Label Beauté noire en partenariat avec les membres du comité d‟expertise médical et

scientifique, des Institutions règlementaires cosmétiques, intitulé « Beauté noire, santé,

environnement » qui s‟est tenue le samedi 07Mars 2015 à paris a fait un grand pas dans ce

sens en proposant une prise en charge médicale et psychologique à tous ceux qui

souhaiteraient arrêter la pratique (2012 : Sénat Paris)( Mananga.Ossey.I, 2015)

3) Conseils de soin de la peau pigmentée

Pour être en mesure de prodiguer des conseils pour peau noire, il faut en connaitre les

particularités, quels en sont les principaux problèmes, ce dont elle a réellement besoin. Parmi

ces problèmes, ceux qui reviennent chez la majorité sont en général :

 Un teint irrégulier, terne et sans éclat

88
 Boutons, points noirs et taches sombres

 Comédons et microkystes.

Chaque peau, selon son type, le climat nécessite une routine de soin spécifique. Une

orientation chez un dermatologue qui pourra avec précision déterminer votre type de peau et

ainsi faire une prescription de produits adaptés pour la santé et la beauté de la peau serait

bénéfique. Adopter une hygiène de vie telle que : une bonne protection solaire en période

d‟été, une alimentation saine, arrêter le tabac pourrait aider à éviter certains désagréments

cutanés.

4) Promouvoir la beauté de la diversité des couleurs.

La beauté de la diversité est un point essentiel à mettre en avant pour faire prendre

conscience à tout un chacun qu‟il peut être bien dans sa peau sans en changer la couleur.

Actuellement, dans les magazines de mode, les réseaux sociaux, nombreux sont les sites et

pages crées qui mettent à l‟honneur et en valeur la femme noire. Ceci depuis quelque temps

connait un véritable succès et poussent de plus en plus de femmes noires à apprécier la beauté

naturelle de leur peau et s‟accepter telle qu‟elles sont.

5) Proposer des solutions alternatives pour la clarté du teint

Informer sur la possibilité d‟avoir un teint clarifié en utilisant des naturels et méthodes

non toxiques. Ces produits cosmétiques clarifiants autorisés contiennent des substances

autorisées par la règlementation, telle que des dérivés de la vitamine A, AHA, de la vitamine

C, etc. Le processus avec ces produits est plus long, mais efficace. Ces produits sont

aujourd‟hui répandus en Europe, en Asie, mais peu présents dans les pays africains pourtant

les plus concernés par ce fléau. Certaines méthodes sont efficaces pour réguler la couleur de

la peau :

89
 Peeling dermatologique

Le peeling a pour mission de faire disparaitre une couche plus ou moins fine de la peau

afin de faciliter sa régénération, et de diminuer les défauts (teint terne, irrégularités, pores

dilatés, rides et ridules, taches brunes). On utilise des substances telles que les AHA ou le

TCA, qui provoque une élimination (desquamation) des cellules mortes de l'épiderme. L‟effet

« peau neuve » est immédiat. En raison de son agressivité sur la peau noire, seul le peeling

léger est conseillé. (DR Saubiez-lion.C)

 Laser dépigmentant

Ce type de laser permet de détruire le pigment, et donc d'éclaircir la peau. Il est

particulièrement indiqué pour éliminer les taches brunes, type lentigo solaire, ou encore les

tatouages (Anthony M. Rossi .2001). Seuls les médecins (dermatologues, chirurgiens

esthétiques etc.) sont habilités à manipuler ce type d'appareils, car ces derniers sont assez

puissants et peuvent occasionner des brulures.

90
CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de notre travail, il était question pour nous de mettre en évidence, dans le

cadre de l‟arrondissement de Yaoundé 5e, la pratique populaire de la dépigmentation

volontaire de la peau, les facteurs favorisants celle-ci, les conséquences subséquentes ainsi

que la qualité physico-chimique des laits dépigmentants ; L‟enquête menée auprès de la

population de cette localité montre que la majorité des personnes interrogées pratiquent ce

phénomène sans toutefois se rendre compte des effets secondaires. L‟analyse de l‟étiquetage a

montré que sur les deux laits de toilette pris en compte dans le cadre de la présente étude

aucun ne respecte la norme camerounaise sur l‟étiquetage. L‟hydroquinone contenue dans les

deux laits dépigmentants ne respecte pas la norme (2 %). Le mercure, interdit par les

règlementations de nombreux pays africains a été détecté dans les laits a une valeur de

0.00246 % (Carolight) et 0.000329 % (rapide clair). Les corticoïdes sont uniquement

autorisés dans les médicaments. Leur incorporation dans les produits cosmétiques est

formellement interdite. Ils ont été détectés dans le lait rapide clair à 0.02 % par contre le lait

carolight n‟en contient pas.

Cette étude nous aura permis de mieux cerner ce phénomène, de son origine à son

expansion. Ce qui était considéré au départ comme un simple phénomène de mode et

esthétique est aujourd‟hui un problème de société et de santé publique qui ne saurait être pris

à la légère. Les causes poussant les individus à s‟y adonner sont assez controversées et varient

d‟une personne à l‟autre. Les conséquences sont plus ou moins dramatiques lorsqu‟elles

surviennent, et en ce qui concerne la qualité des laits dépigmentants elle n‟est pas satisfaisante

affectant ainsi la qualité de vie sous plusieurs angles.

Malgré l‟ampleur mondiale de cette pratique et les preuves évidentes du danger qu‟elle

représente, ce sujet est encore sous documenté et la médecine accorde peu d‟intérêt à ses

91
complications. La mise sur pied des moyens de lutte, bien qu‟encore timides, prend

néanmoins déjà forme dans de nombreux pays qui ont pris conscience du danger et de son

impact sanitaire. Le souhait est donc que cette prise de conscience soit effective dans tous les

pays concernés, avec la mise en place de moyens de prévention et d‟action concrets.

Perspectives

Pour améliorer cette étude, il serait judicieux d‟élargir la taille de la population cible

de l‟enquête, d‟étudier les étiquettes d‟un plus grand nombre de laits dépigmentants et

d‟analyser toutes les substances susceptibles de mettre en danger la santé des utilisateurs des

laits dépigmentants ; ce qui permettra d‟assurer une meilleure traçabilité des laits et facilitera

le suivi opérationnel des effets indésirables, qui aboutira à un système de veille

cosmétologique.

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100
ANNEXE

101
REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

PAIX-TRAVAIL-PATRIE PEACE-WORK-
FATHERLAND
***********

UNIVERSITÉ DE DOUALA

*************

ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE


ENSET
D’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE
ENSET
(ENSET)

BP : 1872 douala tel : (fax) (237) 33 40 42 91/ 99 95 98 53 E-mail :enset@camnet.com

QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE

En vue de l'obtention du Diplôme de Professeur de l'Enseignement Technique de Deuxième


grade (DIPET II) en Economie Sociale et Familiale (ESF) option ESCOCO, il est demandé de
produire un travail de recherche qui sanctionne la fin du cycle d'étude. En tant qu'élève professeur du
niveau V, nous menons une étude portant sur le thème «PRATIQUE DE LA DEPIGMENTATION
VOLONTAIRE ET QUALITÉ DES LAITS DEPIGMENTANTS : étude appliqué à la population de
l'arrondissement de Douala Vème ».Sur ce questionnaire, votre collaboration nous sera très précieuse
et toutes les informations recueillies dans le cadre de cette recherche resterons confidentielles et ne
serviront que pour les besoins de recherche.

1) Sexe
Masculin féminin
2) Âge
18 -25ans 25-30ans 30-35ans plus de 35ans
3) Profession
Elève étudiante personnel de sante commerçants autres
4) Connaissez-vous votre type de peau ?
Oui Non
5) Si oui elle est de quel type
Grasse Mixte Sèche Sensible Déshydratée
6) quelle est votre carnation de peau (teint)
Noire ébène caramel claire métissée

102
7) avez-vous des problèmes de peau ?
Oui non
Si oui de quel type :
Boutons points noirs irrégularité du teint acné
8) Avez-vous déjà utilisé des produits de dépigmentation
Oui non
Connaissez-vous dans votre entourage des personnes faisant usage de ces produits
Oui Non
9) Quels produits utilisez-vous au quotidien dans votre routine de soin de peau ?
Carolight rapide clair carotonne super white aucun

Savez-vous en général de quoi sont composés ces produits et leur provenance :


Oui non
10) Selon vous pourquoi avoir recours à la dépigmentation ? Quelles peuvent être les motivations
La recherche de la beauté vouloir plaire les complexes le manque de confiance
ascension sociale
11) Etes-vous sensibilisés sur les dangers possibles dus à l‟utilisation de certains produits éclaircissant
Oui Non
12) Avez-vous déjà ressenti des effets indésirables ou connaissez-vous des personnes qui en sont
sujettes ? Oui non
Si oui qu‟avez-vous remarqué
Les vergetures l‟acné mycoses cancers autres
13) êtes-vous satisfaite des résultats obtenus ……………. ?
Oui non
Songez-vous à arrêter l‟utilisation de ces produits ?
Oui non
14) À votre niveau avez-vous des propositions ou suggestions à faire pour atténuer cette pratique
Sensibiliser la jeunesse suspendre la vente des produits dépigmentant
Pour les professionnels
1) Domaine d‟étude (spécialité)
Cosmétique cosmétologie esthétique personnel de sante
2) Que pensez-vous du phénomène de dépigmentation de la peau
Dangereux Non dangereux Avantageux
3) Avez-vous des patients qui viennent vous rencontrer dans le but d‟éclaircir leur peau
Oui Non

103
4) Si oui prescrivez-vous des produits pour aider les patients dans leur objectif d‟éclaircissement de la
peau
Oui Non
5) Selon vous est-il possible de s‟éclaircir la peau sans risques ? Y‟a-t-il des produits dépigmentant
non dangereux à court et/ou à long terme
Oui Non
6) Que conseillez-vous aux patients désireux de s‟éclaircir la peau
D‟éviter de s‟engager dans cette pratique miser sur les produits naturels éviter les
produits chimiques
7) À quelle régularité recevez-vous des patients consultant pour des effets indésirables survenus suite à
la dépigmentation de leur peau
Régulièrement Peu fréquent jamais
8) Quelles sont les substances les plus incriminées dans le processus de dépigmentation ?
Hydroquinone Corticoïdes Dérivés mercuriels
9) Est-il possible de retrouver une peau saine après agression par ces produits
Oui Non

104
TABLE DES MATIERES

DÉDICACE .............................................................................................................................................. i

AVANT – PROPOS ................................................................................................................................ ii

REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. iii

RÉSUME ................................................................................................................................................ iv

ABSTRACT ............................................................................................................................................ v

SOMMAIRE .......................................................................................................................................... vi

LISTE ABRÉVIATIONS...................................................................................................................... vii

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................... viii

LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................... ix

INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................................. 1

CHAPITRE I : REVUE DE LITTÉRATURE ........................................................................................ 4

I. ÉTUDE DE LA PEAU ................................................................................................................ 4

1. STRUCTURE ET FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES ............................................................. 4

1.1 STRUCTURE DE LA PEAU........................................................................................................ 4

1 .1.1 l‟épiderme.................................................................................................................................. 5

i. Kératinocytes ............................................................................................................................... 5

ii. Mélanocytes : .............................................................................................................................. 5

iii. Cellules de Langerhans ........................................................................................................... 6

iv. Cellules de Merkel................................................................................................................... 6

1.1.2 Le derme .............................................................................................................................. 7

1.1.3 L‟hypoderme ....................................................................................................................... 8

2. FONCTIONS DE LA PEAU ...................................................................................................... 8

2.1 Rôle de protection ................................................................................................................... 8

2.2 La fonction de perception de l‟environnement – sensibilité.................................................... 9

2.3 La thermorégulation ................................................................................................................ 9

2.4 La fonction sociale de la peau et représentation de soi ........................................................... 9

3. MELANOGENESE................................................................................................................... 10

105
3.1 Définition .............................................................................................................................. 10

3.2 Processus de synthèse de la mélanine. .................................................................................. 10

3.3 Régulation de la mélanogenèse. .................................................................................................. 13

3.4 Les rôles de la mélanine ........................................................................................................ 15

4 FACTEURS DÉTERMINANTS LA COULEUR DE PEAU ET TYPES DE PEAU .............. 15

4.1 Facteurs déterminants la couleur de peau .............................................................................. 15

4.2 Types de peau ........................................................................................................................ 18

II. LA DÉPIGMENTATION ..................................................................................................... 20

1. Définition .................................................................................................................................. 20

2. historique du blanchiment cutané .............................................................................................. 21

3. Épidémiologie ........................................................................................................................... 22

4. Pratiques .................................................................................................................................... 23

5. Causes et conséquences de la dépigmentation volontaire de la peau ........................................ 24

5.1 Causes de la dépigmentation volontaire ................................................................................ 24

6. TECHNIQUES UTILISÉES ..................................................................................................... 35

6.1 Application cutanée ............................................................................................................... 35

6.3 Le gaz .................................................................................................................................... 36

7. MÉCANISME DE LA DÉPIGMENTATION CUTANÉE ...................................................... 36

7.1 Régulation de la Mélanogenèse par contrôle de l‟activité des tyrosinases ............................ 37

7.2 Inhibition du transfert des mélanosomes ............................................................................... 37

7.3 Destruction et contrôle de l‟activité des mélanocytes ........................................................... 37

III. GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS COSMÉTIQUES ET AGENTS


DEPIGMENTANTS ......................................................................................................................... 38

1. GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS COSMÉTIQUES ...................................................... 38

1.1 LES PRODUITS COSMÉTIQUES ...................................................................................... 38

1.1.1 Définition........................................................................................................................... 38

1.1.2 Classification ..................................................................................................................... 38

1.1.3 Composition générale d'un produit cosmétique ................................................................ 39

1.1.4 Règlementation .................................................................................................................. 39

106
2. PRICIPAUX AGENTS DEPIGMENTANTS........................................................................... 41

2.1 LES AGENTS DEPIGMENTANTS D‟ORIGINE CHIMIQUE ................................................ 42

2.1.1 LES DÉRIVES MERCURIELS ............................................................................................... 42

Figure 9 : mécanisme d‟action des dérivés mercuriels ...................................................................... 43

2.1.2 L‟HYDROQUINONE ET SES DÉRIVES (Dr carbotin .2011) ....................................... 44

2.1.3 LES DERMOCORTICOÏDES (Dr prerrick horde 2014).................................................. 45

2.2.3 LA LICORICE (Frantz F et al 1952) ................................................................................ 50

3. RÈGLEMENTATION EN VIGUEUR ..................................................................................... 51

3.1 LES DÉRIVES MERCURIELS .................................................................................................. 51

3.2 L‟HYDROQUINONE ET SES DÉRIVES ........................................................................... 52

3.3 LES DERMOCORTICOÏDES .............................................................................................. 52

3.4 L‟ARBUTINE ............................................................................................................................. 52

3.5 L‟ACIDE KOJIQUE ................................................................................................................... 52

3.6 LA LICORICE ............................................................................................................................ 53

3.7 ETIQUETAGE ............................................................................................................................ 53

CHAPITRE II : MÉTHODOLOGIE ..................................................................................................... 54

I. CADRE D‟ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE D‟ENQUÊTE ..................................................... 54

1. Contexte d‟étude........................................................................................................................ 54

2. Objectifs de l‟étude ................................................................................................................... 54

3. Type d‟étude .............................................................................................................................. 55

4. Lieu d‟étude............................................................................................................................... 55

5. Durée d‟étude ............................................................................................................................... 60

II. COLLECTE DES DONNÉES ET ANALYSES PHYSICOCHIMIQUES........................... 60

1. Population d‟étude..................................................................................................................... 60

a) Critères de sélection .................................................................................................................. 60

2. Échantillonnage ......................................................................................................................... 61

3. Procédure ................................................................................................................................... 61

3-1) Collecte de données ................................................................................................................... 61

3-2) Matériels utilisés ........................................................................................................................ 61

107
3-3) Analyse statistique des données............................................................................................... 61

3-4) Difficultés rencontrées ............................................................................................................... 62

4. Contrôle de l‟étiquetage ................................................................................................................ 62

5. méthode d‟analyse des laits dépigmentants ............................................................................... 63

5-1) pH .......................................................................................................................................... 63

5-2) Densité ................................................................................................................................... 63

5-3) Hydroquinone ........................................................................................................................ 64

5-4) Dermocorticoïdes .................................................................................................................. 65

5-5) Dosage du mercure ................................................................................................................ 66

CHAPITRE III : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION ....................................... 67

I) Caractéristiques de la population............................................................................................... 67

1. Le genre ..................................................................................................................................... 67

2. L‟Age ........................................................................................................................................ 67

3. La profession ............................................................................................................................. 68

4. Type de peau ............................................................................................................................. 69

5. Carnation de peau (teint) ........................................................................................................... 70

6. problèmes de peau ..................................................................................................................... 70

II) les problèmes liés au phénomène de dépigmentation cutané ................................................ 71

1. Utilisation des produits de dépigmentation ............................................................................... 71

2. Les types de laits ....................................................................................................................... 71

3. Composition et provenance des produits ................................................................................... 72

4. Causes de la DV ........................................................................................................................ 72

5. Conséquences de la DV ............................................................................................................. 73

6. Satisfaction des résultats obtenus .............................................................................................. 73

7. Songez-vous à arrêter l‟utilisation de ces produits ? ................................................................. 74

8. Recommandations ..................................................................................................................... 74

9. les professionnels de santé ........................................................................................................ 75

9.1. Catégories de professions ...................................................................................................... 75

9.2. Gravité du phénomène........................................................................................................... 75

108
9.3. patients qui viennent dans le but d‟éclaircir leur peau .......................................................... 76

9.4. possibilité de s‟éclaircir la peau sans risques ........................................................................ 76

9.5. Recommandations ................................................................................................................. 77

9.6. Régularité des consultations pour effets indésirables ............................................................ 77

9.7. Substances incriminées.......................................................................................................... 78

9.8. Possibilité de retrouver une peau saine après agression par ces produits .............................. 78

III) La qualité des étiquettes ........................................................................................................ 79

IV) QUALITÉ PHYSICOCHIMIQUE DES LAITS DEPIGMENTANTS ................................ 80

1) pH .............................................................................................................................................. 80

2) Densité ....................................................................................................................................... 80

3) Hydroquinone ............................................................................................................................ 81

4) Les corticoïdes........................................................................................................................... 81

5) Le mercure................................................................................................................................. 82

II) DISCUSSION ....................................................................................................................... 83

1) pratique liée au phénomène dépigmentation volontaire de la peau .............................................. 83

1-1) Au niveau des professionnels de la santé. ............................................................................. 85

2) qualité des laits dépigmentants ..................................................................................................... 86

2-1) Qualité de l‟étiquetage des laits............................................................................................. 86

2-2) Qualité physicochimique des laits dépigmentants ................................................................. 86

III) RECOMMANDATIONS ...................................................................................................... 88

1) IEC (Informer, éduquer, communiquer) .................................................................................... 88

2) Prise en charge et suivi aux adeptes .......................................................................................... 88

3) Conseils de soin de la peau pigmentée ...................................................................................... 88

4) Promouvoir la beauté de la diversité des couleurs. ................................................................... 89

5) Proposer des solutions alternatives pour la clarté du teint......................................................... 89

CONCLUSION GÉNÉRALE ............................................................................................................... 91

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 93

ANNEXE ............................................................................................................................................ 101

TABLE DES MATIERES................................................................................................................... 105

109
110

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