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DEDICACE

A
MA
FAMILLE

i
AVANT-PROPOS
L’Ecole Normale Supérieure De l’Enseignement Technique (ENSET) de Douala, est née
de la volonté des pouvoirs publics en 1979 selon l’arrêté N°260/CAB/PR du 28 septembre, pour
garantir aux jeunes camerounais une formation professionnelle dans les secteurs divers, afin de
remédier aux problèmes de mains d’œuvre plus ou moins qualifiés non seulement dans les lycées
et collèges publics ou privés ; mais aussi dans des entreprises. La formation à l’ENSET se fait en
deux cycles : le premier cycle s’étale sur une durée de trois ans et est couronné par l’obtention d’un
Diplôme de professeur d’Enseignement Technique de Premier Grade (DIPET 1). Le second cycle
quant à lui, compte deux ans et est couronné par l’obtention d’un Diplôme de Professeur
d’Enseignement Technique de Deuxième Grade (DIPET 2).

Conformément aux textes et aux règlements qui régissent cette école, au terme de chaque
cycle, il est impératif pour chaque élève professeur de présenter un travail de recherche. Pour rester
sur cette exigence strictement académique, nous avons choisi d’effectuer notre recherche sur le
thème : « Evaluation de la contamination physicochimique et microbiologique des fonds de
teint achetés dans quelques marchés de la ville de Douala ». Ce travail a pour objectif général
d’évaluer la contamination physicochimique et microbiologique des fonds de teint en relation avec
la qualité sanitaire des utilisateurs.

Ce mémoire rédigé en cinquième année a pour but d’inciter et donner à l’étudiant le gout
de la recherche, éveiller son esprit de créativité, cultiver en lui l’esprit de synthèse. Nous n’avons
nullement la prétention d’avoir traité ce sujet de manière exhaustive, encore moins de l’avoir
épuisé. Alors, nous restons réceptifs aux critiques et suggestions constructives susceptibles de
parfaire cette modeste étude.

ii
REMERCIEMENTS
La rédaction de ce mémoire n’a été possible que grâce à l’aide, à la sympathie, à la
collaboration et surtout au soutien de nombreuses personnes. Auxquelles nous souhaiterons
adresser ici les mots de remerciements qui viennent du plus profond de notre être. A l’intention
de :

 Dr. Ing. BOUELET NTSAMA Isabelle Sandrine, mon encadreur, pour sa


disponibilité, ses nombreux conseils, ses encouragements, sa rigueur et le sens du
travail bien fait qu’elle nous a inculqué.
 Pr. NNEME NNEME Léandre, Directeur de l’Ecole Normale Supérieure de
l’Enseignement Technique (l’ENSET) de l’Université de Douala et l’ensemble des
enseignants de ladite école pour leur encadrement et les enseignements reçus.
 Pr. NGUIAMBA Véronique Priscille, Chef de Département d’Economie Sociale
et Familiale pour tous ses conseils avisés et le suivi tout au long de ces années.
 Nos enseignants du département d’Économie Sociale et Familiale pour la
formation, les conseils permanents et leur disponibilité.
 Dr TEKAPI pour son assistance et sa disponibilité.
 Du laboratoire de chimie de l’Université de Douala.
 Mes parents Mr TEDONG Fulbert Claude et Mme FEUDJIO Marie Gisèle,
pour leurs soutiens et amour inconditionnel qu’ils éprouvent à mon égard.
 Mon fiancé TASSIE NGANDJOU Roméo pour son amour, son soutien et ses
multiples encouragements.
 Mes grands frères et sœurs pour leurs soutiens et encouragements sans relâche
depuis le début de notre formation.
 Mes camarades de promotion et amis pour leurs fraternités et leurs conseils.

Enfin, que tous ceux qui de près ou de loin ont participé à la réalisation de ce travail trouvent
ici l’expression de notre plus profonde gratitude.

iii
RESUME
L’apparence physique chez l’Homme est au centre de débat dans la société actuelle. Les
femmes particulièrement font usage de diverse accessoires de cosmétiques pour améliorer leur
beauté, parmi ceux-ci, les fonds de teint. Cependant, ces produits, s’ils sont conçus et conservés
dans les conditions qui ne respectent pas les normes de qualité d’ingrédients, ils peuvent être
contaminés par des micro-organismes pathogènes qui causent des infections cutanées et d’autres
problèmes de santé. Cette étude vise à évaluer le risque sanitaire lié à l’utilisation des fonds de
teint, vendus dans nos marchés de la ville. Pour ce faire, nos échantillons ont été constitué de 8
FDT de deux marques différentes reparti en deux groupes à savoir, les FDT de types liquides et les
FDT de types solides (les poudres). Ils ont été collectés auprès de deux marchés (Makèpè Mboppi).
Après prélèvement des échantillons, nous avons effectué des analyses au laboratoire de chimie de
l’université de Douala, qui nous ont permis : d’évaluer la contamination microbiologique afin
d’identifier les bactéries et la contamination physico-chimique pour estimer la composition
chimique (métaux lourds, Ph), ainsi que la densité des FDT. Nos résultats ont montré une
contamination bactérienne majoritairement dans les FDTS, marqué par la présence des germes
pathogènes tels que Escherishia coli, Shigella dysenteria, Staphylococcus aureus et Pseudomonas
aeruginosa. S’agissant de l’analyse physico-chimique nos résultats ont révélé une présence de
métaux lourds à des concentrations maximales de plomb (35 µg/g), de mercure (50 µg/g), d’arsenic
(15 µg/g), de nickel (65 µg/g) et de cadmium (15 µg/g) pour les FDTL, et de plomb (40 µg/g), de
mercure (45 µg/g), d’arsenic (10 µg/g), de nickel (70 µg/g) et de cadmium (10 µg/g) pour les FDTS.
Suite à ces valeurs majoritairement supérieures à la norme fixée par l’OMS, les valeurs du quotient
de danger (QS) et des indices de dose journalière estimée (DJE) ont été calculées selon des
scénarios dans le but d’évaluer le niveau de risque. Les résultats du QD ont montré qu’il existe une
menace potentielle pour la santé des consommateurs en raison de la présence de ces ETM dans les
fonds de teint. Ces résultats indiquent ainsi une mauvaise qualité des produits vendus de façon
clandestine dans nos zones d’échantillonnage et qui pourrait s’étendre à la plupart de nos marchés.
Les données issues de la présente étude permettront de mettre en évidence les risques potentiels
pour la santé du fait de l’utilisation des fonds de teint de mauvaise qualité, et aussi de sensibiliser
les consommateurs sur l’importance de choisir les produits de qualité.

Mots clés : Contamination microbiologique, contamination physico-chimique, risque sanitaire.

iv
ABSTRACT

v
SOMMAIRE

vi
LISTE DES ABREVIATIONS

vii
LISTE DES TABLEAUX

viii
LISTE DES FIGURES

ix
INTRODUCTION GENERALE
Depuis l’antiquité, l’Homme a travaillé en permanence pour l’amélioration de son image.
La beauté s’est illustrée par l’usage de poudre, de fards, de senteurs, mais aussi de teintures (Baures
et al., 2009). L’utilisation de produits cosmétiques est en pleine croissance, et chaque
consommateur emploie de nombreux produits cosmétiques différents tout au long de la journée
majoritairement du maquillage pour les femmes. La popularité du maquillage ne cesse d’augmenter
grâce à la naissance des fonds de teint qui sont des préparations colorées destinées à améliorer les
caractéristiques de la peau considérées comme attirantes et de cacher les imperfections. Selon les
derniers chiffres de The NPD Group, l’un des leaders mondiaux des études de marché, les ventes
de fond de teint ont augmenté de 4 % au sein du circuit sélectif entre août 2017 et fin juillet 2018.
Bien qu’il n’y ait pas de mal à vouloir s’embellir occasionnellement, le fond de teint devient un
problème lorsque sa fabrication et sa conservation ne respecte pas les normes. Les produits
cosmétiques sont appliqués directement sur la peau humaine et produisent principalement une
exposition locale à certains composants qui sont absorbés par voie cutanée (Hall et al., 2007). Nous
avons mené une enquête en 2021 au Cameroun plus précisément dans la ville de Douala dans le
but d’évaluer les pratiques d’utilisation des fonds de teint. Force avait été de constater que sur 100
consommateurs femmes enquêtés, 84% utilisent le fond de teint et un bon nombre le font de façon
régulière (53%), avec pour raison qu’elles ne se sentent pas attirantes sans maquillage (45%). Le
point le plus marquant était les multiples plaintes suite à l’utilisation de ces produits notamment,
l’apparition des boutons, acné, dartre, points noir (60%) (Matchinda, 2021). De même, Dr
Amreen Bashir et al (2018) ont rapporté que la majorité des produits de maquillage sont
contaminés par des bactéries potentiellement mortelles qui peuvent causer des infections de la peau
et des yeux, voir un empoisonnement du sang chez les personnes immunodéprimées. Les médecins,
les scientifiques et les consommateurs sont de plus en plus préoccupés par la façon dont ces
accessoires de beauté affectent la santé humaine. Différent du médicament, le produit cosmétique
n’a pas besoin d’une autorisation de mise sur le marché pour être commercialisé, néanmoins, le
règlement Européen (CE) No 1223/2009) relatif aux produits cosmétiques, a imposé aux
industriels du marché cosmétique d’assurer l’innocuité des produits qu’ils commercialisent. La
présence de substances dangereuses dans ces produits est une source de préoccupation car elles
constituent un gène pour la société. En effet, la qualité microbiologique et physicochimique sont
des notions indispensables à prendre en compte lors de la conception et la production des produits,
1
car la majorité contiennent des substances naturelles et chimiques, une quantité importante d’eau
leur conférant un pH favorable aux microorganismes, qui constituent des risques énormes pour les
utilisateurs (ISO 29621 :2017). Leur contenu dans les produits cosmétiques a été interdit en tant
qu’ingrédients intentionnels associés à leurs conséquences négatives connues ou probables sur la
santé (Kumar et al., 2012). Malgré de nombreux contrôles dans le processus de fabrication, ces
éléments sont toujours présents même dans les produits de la meilleure qualité (Bocca et al., 2014).
Afin d’assurer une meilleure traçabilité de ce produit et aboutir à un système de veille
cosmétologique, nous nous sommes posé la question à savoir quel est le niveau de risque sanitaire
lié à l’utilisation de fond de teint ? d’où la formulation du thème : « EVALUATION DE LA
CONTAMINATION PHYSICO-CHIMIQUE ET MICROBIOLOGIQUE DES FONDS DE
TEINT VENDUS DANS QUELQUES MARCHES DE DOUALA » avec pour objectif générale
d’évaluer le niveau de risque sanitaire lié à l’utilisation des fonds de teint.

Pour atteindre notre objectif, nous nous sommes fixé trois objectifs spécifiques notamment :

 Evaluer la contamination microbiologique des échantillons fonds de teint ;


 Evaluer la composition physico-chimique des échantillons de fonds de teint ;
 Evaluer les risques sanitaires liés au métaux lourds.

Ce travail est structuré en trois chapitres : le chapitre I porte sur la revue de la littérature, le chapitre
II présente les matériel et méthodes, le chapitre III aborde les résultats et discussion et nous
clôturons avec une conclusion générale et les perspectives.

2
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE

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Ce chapitre est essentiellement théorique. Il sera question pour nous ici de présenter quelques
généralités sur les produits cosmétiques, de mener une étude sur les fonds de teint afin d’en
évaluer les contaminations à risque sur l’Homme.

I.1 Généralités sur les produits cosmétiques

I.1.1 Définition

Le règlement (CE) n°1223/2009 du Parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009


relatif aux produits cosmétiques définit un produit cosmétique comme étant toute substance ou
préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain,
notamment l'épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes
génitaux externes, ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou
principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect, de les protéger, de les
maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles.

I.1.2 Catégories de produits cosmétiques

Les cosmétiques sont classés en quatre grandes familles :

- Les produits de soin et d’hygiène corporelle : constitués des produits de toilette ou


d’hygiène corporelle, des produits de soins pour le visage et le corps.
- Les produits capillaires : ce sont des produits destinés à l’hygiène et aux soins des
cheveux et des poils. Ils sont constitués par les produits de coiffage (produits pour
l’ondulation, le défrisage et la fixation, produits de mise en plis) et de produits de soins
capillaires (teintures capillaires et décolorants).
- Les produits de maquillage : Les produits de maquillages sont les fonds de teint ;
poudres pour maquillage ; produits destinés à être appliqués sur les lèvres ; produits
démaquillants.
- Les produits alcooliques : ils sont constitués des produits parfumant (ce sont des
produits cosmétiques destinés à conférer au corps une senteur agréable). Cette senteur
dissimule en effet l’odeur naturelle du corps.

On distingue deux grands domaines d’application : le cosmétique rincé et le cosmétique blanc.


Le cosmétique rincé englobe les produits de soin et d’hygiène lavant, tels que les shampooings ;
gels douche et dentifrices, dans ce domaine la propriété détergente du tensioactif est recherchée.
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Le cosmétique blanc met à profit les propriétés dispersantes et stabilisantes ; et concerne les
produits de maquillages et d'autres produits de soins (Bouguettaya et Gaceb, 2018).

I.1.3 Composition générale d’un produit cosmétique

Pour obtenir un produit cosmétique, plusieurs ingrédients sont nécessaires à la formulation.


Ces différents ingrédients peuvent être d'origine végétale (lavande, amande douce, etc.), animale
(suif, etc.), minérale (paraffine, argile, silicium organique, etc.) ou encore de synthèse (silicone,
parfum synthétique, etc.) (Bouguettaya et Gaceb, 2018).

Figure 1 : composition d’un produit cosmétique (Belaoufi, 2016).

La forme finale d’un produit cosmétique résulte du mélange d’ingrédients judicieusement


choisis et associés, appartenant à trois grandes familles de composés :

I.1.3.1 Actifs

L’activité et l’efficacité ciblées des produits cosmétiques dépendent tout particulièrement


du ou des principes actifs introduits. Le pourcentage en actifs est généralement de 2 à 3 %. Les
activités les plus revendiquées par le secteur sont l’hydratation (agents humectant, filmogènes,
occlusifs), les effets anti-âge (antirides, anti acnéique, antioxydants) et photo protecteurs (anti-
UVA et UVB) (Bouguettaya et Gaceb, 2018).

5
I.1.3.2 Excipients

Les excipients sont chargés de transporter les principes actifs et jouent le rôle de support
dans le produit. Ils définissent la forme finale (gel, émulsion fluide ou épaisse, émulsion huile/eau
ou eau/huile…). Ils participent en particulier à la pénétration de l’actif dans l’épiderme, sur les
fibres capillaires, sur les dents, etc...

Il peut être de nature hydrophobe (huiles, cires, acides et alcools gras, gélifiants), hydrophile
(gélifiants) ou amphiphile (tensioactifs).

I.1.3.3 Additifs

Les additifs agrémentent le produit et visent à améliorer notamment sa conservation


(conservateurs, antioxydants), sa couleur (colorants), son odeur (parfums), son toucher (agent
texturants) ou à stabiliser une émulsion (tensioactif). Pour apporter une qualité supplémentaire ou
pour compléter un critère marketing et se différencier sur marché, des additifs plus sophistiqués
sont utilisés tels que du nacre, exfoliants, particules, extraits, huiles essentielles, aromes (Moutier
et Joubert, 2018).

I.1.4 Conservation d’un produit cosmétique

 Conservateurs

La réglementation cosmétique (CE) n°1223/2009 (2017) définit par agents conservateurs :


toutes substances naturelles ou synthétiques qui protègent le produit cosmétique de la
contamination microbienne (bactéries, moisissures et levures). La présence de conservateurs est
indispensable dans toutes les préparations pour application topique surtout dès qu’elles contiennent
une petite proportion d’eau.

 La conservation

Pour stabiliser les formules et limiter le développement de micro-organismes dans les produits
cosmétiques, les industriels et fabricants ont souvent recours aux conservateurs. Ils peuvent être
des agents antimicrocrobiens et/ou agents antioxydants. Toutefois, si leur but est d’assurer la
conservation des produits cosmétiques dans le temps, leur utilisation est aujourd’hui de plus en
plus règlementée car les conservateurs sont suspectés d’effets secondaires indésirables
(perturbateurs endocriniens…). Les conservateurs sont essentiellement présents dans la partie

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hydrophile d’un cosmétique, partie la plus sujette à la contamination microbienne et fongique
(Monteino & Girog-Fullana, 2015).

I.1.5 Les principaux substances à éviter dans les cosmétiques

Il y a plus de 4000 composantes chimiques présentes dans les produits utilisés quotidiennement.
Des études approfondies ont permis de mettre en lumière celles qui sont les plus fréquentes (et les
plus nocives). En plus d'avoir des effets potentiellement nocifs pour la santé, la grande majorité
des composés chimiques présentés ci-dessous ont une incidence négative sur l'environnement
(ECHA, 2018).

- BHA et BHT : utilisés comme agents masquant en cosmétique. Les cosmétiques contenant
de faibles dose de Hydroxyanisole Butylé et de Hydroxytoluène Butylé ont montré un effet
irritant cutané léger à modéré après application cutanée, se manifestant par quelques cas
rares d’érythème, d’œdème et de dermatite de contact. Soupçonnés d'être cancérigènes et
d'interférer avec les hormones.

- Les agents de conservation libérateurs de formaldéhyde : Dans les produits de


maquillages, de soin capillaires et les hydratants. Potentiellement cancérigènes.

- Colorants à base de goudron et de houille (P-PHENYLENEDIAMINE) : Toxiques pour


le cerveau et potentiellement cancérigènes.

- Dans les produits colorés. DEA - MEA – TEA : Potentiellement cancérigènes. On les
retrouve dans les produits de maquillage. Réagissent avec d'autres substances chimiques
souvent contenues dans les cosmétiques.

- Le triclosan : c’est un agent antibactérien, et parfumant synthétique reconnu comme


perturbateur endocrinien, qui influe notamment sur la thyroïde. Il forme des résidus
cancérigènes dans le corps, qui ne peut les éliminer. Bien qu’interdit par la Commission
Européenne(CE), il se retrouve toujours dans les cométiques notamment FDT, déodorants,
crèmes en stick…

- Les parfums : Presque partout, même dans les produits dits « non parfumés ». Provoquent
des allergies, de l'asthme et parfois une intoxication des neurones.

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- PEG : Dans les revitalisants capillaires, les déodorants, les crèmes et laits hydratants.
Potentiellement cancérigènes.

- Les siloxanes : Utilisés pour assouplir, lisser, humidifier plusieurs cosmétiques.


Potentiellement nocifs pour la reproduction et perturbateurs endocrinien.

- Isopropyl alcool : Dans les parfums, les sprays, lotions pour le corps, colorants capillaires.
Peut provoquer des nausées, vomissements et maux de tête.

I.1.6 Les contaminants dans les produits cosmétiques

I.1.6.1 La contamination microbiologique

Le développement de micro-organismes dans un produit cosmétique peut conduire à sa


dégradation (modification de ses propriétés organoleptiques ou physicochimiques), et présenter un
risque pour la santé du consommateur. La présence de contaminants dans le produit avant sa
première utilisation est une contamination microbiologique dite primaire. Du fait de leur
composition riche en eau, nutriments, peptides, hydrates de carbone, la plupart des produits
cosmétiques sont très sensibles à la contamination microbienne. Les sources de ces contaminations
sont multiples :

 Lors de la production et du conditionnement : contamination par les matières


premières, contamination par eau, contamination par les outils de production et les
opérateurs, contamination lors du conditionnement (emballage, air).
 Pendant le stockage et lors de l’utilisation : contamination avant ouverture,
contamination après ouverture et lors de l’utilisation de fait de la préhension du
produit avec les mains par exemple.
 Par les accessoires d’application tels que les éponges, les pinceaux de maquillage
qui possèdent le design idéal pour l’humidité, le sébum, les cellules et les micro-
organismes de la peau.

Les risques étant nombreux et les conditions souvent optimales pour la croissance
microbienne, la présence de conservateurs dans la composition d’un produit cosmétique est
incontournable. Les contrôles microbiologiques consistent une numération des germes
éventuellement présents dans le produit et en une recherche des germes dits pathogènes. De

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manière générale, on distingue les bactéries mésophiles, les moisissures et les levures, les agents
pathogènes : Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Candida
albicans et Aspergillus niger. On ne doit pas trouver de germes pathogènes dans un produit
cosmétique (Moutier et Joubert, 2018).

I.1.6.2 La contamination physico-chimiques

Les métaux lourds sont des éléments métalliques ou metalloïdes naturels qui présentent un
danger pour l’Homme, parmi lesquels on peut citer : l’arsenic (As), le cadmium (Cd), le plomb
(Pb), le mercure (Hg), et le nickel (Ni). Ils sont naturellement présents dans le sol et la croûte
terrestre et à l’état de traces dans l’environnement. Ils peuvent donc être retrouvés comme
impuretés dans les ingrédients cosmétiques d’origine minérale naturelle tels que les pigments
utilisés comme colorants ou les charges minérales telles que les argiles (Al-Saleh et al., 2009).

L’exposition à ces substances se fait suite à leur application sur la peau, par contact avec
les muqueuses, par ingestion ou par inhalation. Sur le plan toxicologique, les propriétés relatives
au plomb, à l’arsenic, au cadmium au mercure et au nickel sont décrites ci-après (Marie et al.,
2016).

- Le plomb

Le plomb est un élément chimique de la famille des cristallogènes qui entraîne des effets nocifs
pour un nombre d’organes et systèmes. Il pénètre dans l’organisme essentiellement par voie
digestive et par voie pulmonaire. Utilisé auparavant dans les colorants cosmétique, des études ont
révélées qu’une telle substance dans les produits représente des risques graves chez l’Homme (Par
le placenta, le plomb peut potentiellement affecter la croissance fœtale) du fait de sa toxicité. Les
effets secondaires de l’empoisonnement au plomb comprennent les maux de tête, la constipation,
la perte de mémoire, la douleur et l’engourdissement, et s’ils sont ingérés en quantités suffisantes
un risque accru de cancers des poumons, de l’estomac ou des reins, provoque même la paralysie et
voir la mort. L’Organisation mondiale de la Santé a établi une limite de 20 µg/kg (Ineris, 2010).

- L’arsenic

Bien que considéré comme un contaminant moins important dans les cosmétiques que d’autres
métaux lourds, les autorités ont cherché à établir des limites pour sa présence dans les produits
cosmétiques en raison d’une exposition à long terme. Par conséquent, les symptômes d’exposition
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aiguë comprennent de diverses formes d’éruptions cutanées, d’alopécie. Les effets de l’arsenic sur
la santé varient selon le composé et la forme. Dans le cas d’une intoxication aiguë, les symptômes
sont immédiats. On peut citer comme signes caractéristiques les vomissements, les douleurs
œsophagiennes et abdominales et les diarrhées sanguinolentes. L’exposition prolongée à l’arsenic
est aussi à l’origine du cancer de la peau, du cancer de la vessie et du cancer du rein (Aranguren,
2003).

- Le cadmium

Le cadmium est utilisé en cosmétique pour ses sels colorés, allant du jaune foncé à l’orange. Il
a été associé à plusieurs toxicités chez l’homme, principalement attribuées à son absorption après
application topique de plusieurs cosmétiques bien que cela soit très faible (0,5%). Cette substance
devient inquiétante lorsque des solutions concentrées entrent en contact avec la peau pendant
plusieurs heures ou pendant des périodes plus longue. Par voie topique, il peut causer une dermatite
irritante. Sur le plan systémique, il affecte principalement les systèmes squelettique, reproducteur,
métabolique, respiratoire et rénal. Il contribue également au vieillissement cutané car il peut
provoquer un stress oxydatif. Suite à une exposition maximale il est associé au diabète, au cancer
du poumon. Selon l’OMS, la limite admissible pour le cadmium est de 5 µg/kg (Plumlee &
Ziegler, 2003).

- Le mercure

Le mercure est considéré par l’OMS comme l’un des dix produits chimiques gravement
préoccupants pour la santé publique. Bien que le mercure soit connu comme un liquide brillant,
argenté et dense, il peut se présenter dans divers composés inorganiques et organiques. Sous forme
inorganique, comme le mercure ammoniaqué, il est utilisé pour ses propriétés éclaircissantes pour
la peau, tandis que sous forme organique, comme les sels phénylmercuriques et éthylmercuriques,
il est utilisé comme agent de conservation dans les produits de maquillage. L’absorption, la
distribution et le stockage du mercure dans l’organisme sont liés à l’espèce chimique en cause et
aux propriétés physico-chimiques des composés, en particulier de leur solubilité (le mercure
métallique et inorganique, et le mercure organique). Après application cutanée, le mercure pénètre
dans la peau par les glandes sudoripares et les follicules pileux. Au cours de ce processus, une
partie du mercure est convertie en forme métallique, qui s’accumule dans le tissu cutané. La toxicité
du mercure peut présenter divers symptômes, notamment des nausées, des vomissements et des

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lésions rénales, ainsi que des effets sur le système nerveux central tels que l’irritabilité, les
tremblements, la faiblesse, l’agitation, l’épuisement et la perte de mémoire. Il peut également
affecter les systèmes sensoriels, c’est-à-dire la perte de l’ouïe, du goût et de la vision. Une teneur
élevée en mercure peut entraîner la mort (Ineris, 2010).

- Le nickel

Le nickel est l’une des impuretés métalliques que l’on trouve inévitablement dans plusieurs
ingrédients naturels utilisés dans les produits cosmétiques. La plupart des sels contenant du nickel
sont de couleur verte, d’où son utilisation potentielle comme colorant. Cependant, le nickel est
considéré comme un allergène de contact qui peut provoquer une sensibilisation cutanée, des
allergies et une dermatite par exposition directe et souvent prolongée. Le nickel affecte également
le système respiratoire, ce qui peut entraîner le cancer du nez et du poumon. Malgré l’utilisation
potentielle de cosmétiques pour maintenir la peau dans un état rajeunissant, le Ni dans ces produits
peut entraîner un stress oxydatif et donc favoriser le vieillissement cutané. Cela peut être dû à la
surexpression des collagénases dans la peau conduisant à l’affaiblissement de la matrice cutanée et
à une perte subséquente d’élasticité. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a
classé le Ni métallique comme cancérogène potentiel pour l’homme (groupe 2B) et ses composés
comme cancérogènes (groupe 1) (Ahlström et al., 2019). Le nickel peut être trouvé naturellement
présent dans le sol et la poussière volcanique. Ce métal est le premier responsable des réactions
allergiques de contact et, de ce fait sa valeur limite acceptable est de 10 µg/kg (Règlement CE
n°1223/2009).

I.2 Généralités sur les fonds de teint

L’univers des fonds de teint est tellement vaste, les gammes de produits mises sur le marché
sont diversifiées. Les fonds de teint font partir des produits de maquillage les plus vendus dans la
grande distribution. Néanmoins, le secteur de la distribution pharmaceutique conserve une part non
négligeable par le biais des fonds de teint traitants. Malgré une telle diversité de produits, leur
composition répond toujours à l’aptitude d’un fond de teint de base (Canal et Brossard, 2013).

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I.2.1 Définition

Le fond de teint est un produit cosmétique ou préparation coloré à base de pigments


insolubles permettant d’unifier, d’atténuer la visibilité des imperfections et de protéger l’épiderme
(vis-à-vis des agressions extérieurs), voire parfois de la colorer légèrement (Chikhoune, 2012).

I.2.2 La classification des fonds de teint

Le fond de teint se décline en diverses textures pour répondre au mieux aux besoins de la
peau. En fonction du niveau de couvrance et l’effet désiré, les fonds de teint se présentent sous
forme fluide, crème, compact, stick et poudre libre (Chikhoune, 2012).

I.2.2.1 Les fonds de teint fluide

Ils sont faciles et agréables à porter, ils donnent un aspect naturel et transparent à
l’épiderme. Idéal pour unifier le teint, ils existent en deux versions : hydratant et matifiant. La
version hydratante donne un effet satiné et lumineux au make-up tandis que la version matifiant
est parfaite pour couvrir les imperfections et matifier les brillances. Les fonds de teint fluide se
retrouvent généralement sous format flacon ou tube, et s’appliquent au doigt, au pinceau ou encore
au mieux, à l’éponge.

Figure 2 : exemple de fond de teint liquide (www.gettyimages.fr, consulté le 15 Mars


2023).

 Avantages : les fonds de teint fluide ne graissent ni n’assèchent la peau. De ce fait,


ils peuvent être utilisés pour tous types de peaux.
 Inconvénients : leurs textures légères ne couvrent pas toutes les imperfections.
Pour résoudre ce problème les utilisateurs utilisent généralement la version
compacte.

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I.2.2.2 Les fonds de teint crème

Ils sont plus couvrants que les fluides. Leurs textures plus ou moins onctueuse fond au
contact de la peau pour un maquillage naturel et un aspect velours. Les fonds de teint crème sont
faciles à appliquer et très agréables à porter.

Figure 3 : exemple de fond de teint crème (www.biobey.be, consulté le 15 Mars 2023).

 Avantages : constitués d’un taux d’hydratation élevé, ils offrent un résultat parfait
sur les peaux mixtes à sèches et un maximum de confort sans risque de les étouffer.
 Inconvénients : ne sont pas utilisable sur les peaux grasses en raison du taux de
concentration d’huile élevé.

I.2.2.3 Les fonds de teint compact

Plus épais et couvrant que les autres fonds de teint, les fonds de teint compact unifie et
camoufle les imperfections, laissant à la fin un aspect velouté. Il existe deux déclinaisons :
le compact crème et le fond compact poudre (MARIE, 2000).

Figure 4 : exemple des fonds de teint compact (www.modelite.com, consulté le 15


Mars 2023).

 Avantages : très pratique, et il s’emmène partout pour les différentes retouches au


cours de la journée.

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 Inconvénients : son résultat couvrant est assez marqué, pas très utilisé pour un
travail léger et pour son risque de boucher les pores quand le maquillage est sur une
longue durée.

I.2.2.4 Les fonds de teint en stick

La couvrance de ce type de produits est plus importante. Ils sont essentiellement utilisés
en maquillage professionnel et pour masquer les imperfections telles que les cicatrices.

Figure 5 : exemple des fonds de teint en stick (www.peggysage.com, consulté le 15


Mars 2023).

 Avantages : idéal pour les peaux mixtes et sèches


 Inconvénients : il n’est pas idéal pour les peaux grasses car risque de l’étouffer.

I.2.2.5 les Fonds de teint en poudre libre

Laissent la peau avec une texture raffinée et un éclat doux. La poudre libre est le type
original des fonds de teint. Il a une texture légère et douce. La poudre rend la formule facilement
absorbée sur la peau et rend le visage exempt d’huile. C’est pourquoi, la poudre libre convient aux
peaux grasses.

Figure 6 : exemple de fond de teint en poudre libre (www.gettyimages.fr, consulté le 15


Mars 2023).

14
 Avantages : Pour les personnes à la peau grasse, le port de poudre libre est idéal car il aide
à contrôler l’huile, en gardant le visage exempt de brillance (vu son taux élevé de production
de sébum). La poudre libre scelle la consistance humide des autres fonds de teint et le fait
durer plus longtemps.
 Inconvénients : facilement tachés par la sueur et fait effet masque lorsqu’il est trop
appliqué.
Tableau 1 : Résumé de chaque type de fond de teint en fonction de chaque type de peau
(www.lamarquise.over-blog.com, consulté le 15 Mars 2023)

I.2.3 La composition d’un fond de teint

Les fonds de teint sont essentiellement composés d’excipient associé à une phase pulvérulente,
des adjuvants, des additifs et des principes actifs (Peyrefitte et al., 2019).

 Excipient et phase pulvérulente


- Excipient

Il s’agit ici des émulsions huile dans eau plus ou moins fluide pour les textures crème ou fluide
et un corps gras pour les textures compactes, du talc pour les compacts poudrés.

- La phase pulvérulente

Un fond de teint contient 10% de poudres non colorées qui donnent les qualités cosmétiques.

15
Il contient :

 Un agent glissant pour favoriser l’étalement.


 Un agent couvrant pour masquer la carnation naturelle.
 Un agent matifiant pour absorber les excès de sébum et de sueur.
 Un agent d’adhérence pour améliorer la tenue. Un fond de teint contient aussi des colorants
insolubles en particulier des pigments minéraux
 Adjuvants

Ils sont représentés par :

- Un humectant pour empêcher la déshydratation du produit.


- Un conservateur antimicrobien et/ou un conservateur antioxydant.
 Additifs

Pour la composition d’un fond de teint il s’agit de parfum léger et de colorant si on n’a pas
utilisé une substance colorante.

 Principes actifs

Divers substances actives sont ajoutées au fond de teint. Les plus importantes sont :

- Un filtre car le fond de teint est considéré comme un produit de jour.


- Un hydratant pour empêcher la déshydratation de la peau (glycérol)
- Un anti radicalaire pour fond de teint anti-âge.

I.2.4 Utilisation des fonds de teint

La fonction principale des fonds de teint va de pair avec la capacité de compléter la couleur
de la peau en conférant une finition semblable à du velours. Le but est de couvrir visuellement la
peau (pour la protéger des différentes impuretés de l’air), de sorte que la brillance soit réduite et
les imperfections cachées. La quantité de dissimulation nécessaire varie d’une femme à une autre,
de la fonction du type de FDT utilisé et de sa texture. Cependant, les principales utilisations
fonctionnelles sont :

 Ils sont suffisamment opaques pour masquer les imperfections mineures, mais ils ne doivent
pas donner un effet de masque.

16
 Quelle que soit la finition, ils doivent posséder des propriétés durables raisonnables pour
éviter d’avoir besoin d’une nouvelle application durant la journée, c’est-à-dire qu’ils
doivent adhérer à la peau.
 Ils doivent être raisonnablement résistant aux sécrétions mélangées de la peau.
 Ils doivent servir de véhicule pour que l’odeur agréable soit diffusée par contact intime de
particules chargées de parfum sur une zone chaude et relativement grande.

I.2.5 Les critères de qualité des fonds de teint

Propriétés essentielles d’un bon fond de teint

Un fond de teint doit :

 Être durable, de préférence toute la journée, et par conséquent éviter les applications
répétées ; Il ne doit pas déteindre sur les vêtements (que ce soit ceux du porteur ou de
quelqu’un d’autre).
 Avoir une puissance de couverture : capacité à masquer les défauts de la peau tels que la
brillance de la peau, les pores dilatés, les boutons, acnés et les imperfections mineures.
 Etre Glissade : faculté de s’étendre sur la peau sans traîner et donner la sensation de
douceur caractéristique. Il doit y avoir un glissement suffisant pour permettre l’application
de la poudre sur la peau à l’aide d’un applicateur approprié, tel qu’une bouffée ou une
brosse, sans traîner ni produire d’effet tacheté.
 Avoir une adhésivité : capacité à s’accrocher au visage. Il doit adhérer à la peau et ne doit
pas être complètement dissipé en peu de temps, évitant ainsi les effets masques.
 Avoir une absorbance : capable d’absorber les sécrétions cutanées (transpiration et
onctuosité) sans montrer de signes d’une telle absorption.
 Avoir un effet bloom : capacité à donner une finition veloutée comme une pêche à la peau.
La brillance sur ou autour du nez doit être complètement éliminée. Le fond de teint doit être
absorbant sans changer son aspect sur la peau (Chikhoune, 2012).
Choix qualitatif et essentiel d’un fond de teint

Qu’il soit sous forme poudré, compact, mousse, fluide son choix dépend de plusieurs
paramètres notamment le type de peau (normale, grasse, sèche), de la carnation, du besoin réel ou
objectif de l’utilisateur (ici le besoin peut être dû à un complexe sur le visage des tâches, des

17
maladies…). La qualité d’un fond de teint varie énormément d’une marque à une autre (autant sur
le prix que sur sa composition) (Matchinda, 2021).

I.2.6 Les précautions lors de l’utilisation des fonds de teint

Pour préserver la peau des effets néfastes du fond de teint, il existe des gestes simples à
adopter. Grâce à ces gestes l’on peut se maquiller tout en prenant soin de ne pas abimer sa barrière
cutanée.

 Avoir une hygiène impeccable : ceci se résume à avoir des mains propres avant de se
maquiller au risque de voir apparaître l’acné et de vilains boutons. Il est préférable
d’utiliser les pinceaux pour appliquer les fonds de teint et en veillant à toujours les
désinfecter pour éviter les microbes.
 Se démaquiller tous les jours : éviter de se coucher sans s’être parfaitement démaquillée,
à risque d’avoir les pores bouchés, ce qui entraînera des éruptions de boutons. En outre,
des résidus de maquillage, en empêchant l’épiderme de se régénérer, peuvent causer un
vieillissement prématuré de la peau.
 Utiliser une base protectrice : il est essentiel d’utiliser une base hydratante (couche
protectrice) avant d’appliquer le fond de teint. En effet si la peau n’est pas correctement
hydratée, le fond de teint ne fera que cacher une peau sèche et abîmée.
 Privilégier des cosmétiques de qualité : ceci renvoie à privilégier les marques utilisant
des ingrédients d’origine naturelle. En effet, certains produits contiennent des éléments
toxiques qui empirent les effets néfastes du fond de teint sur les pores.
 Prendre soin de son visage ou autres : il est important d’exfolier régulièrement sa peau
et de la détoxifier afin de réduire l’effet couvrant du fond de teint.
 Se réserver des jours sans maquillage : ceci aide le visage à respirer. Il est absolument
fondamental de donner l’opportunité à la peau, de temps en temps, de ne pas être recouverte
de cosmétiques. De cette façon, le renouvellement cellulaire est stimulé, et l’épiderme a le
temps de bien se régénérer.

18
I.3 La réglementation

I.3.1 Règlement cosmétique européen n°1223/2009

Le Règlement n°1223/2009 promulgué en 2009, rentre en vigueur en 2013. Il a pour objectif


de garantir la sécurité des produits mis sur le marché. Selon l’article 3 intitulé « Sécurité », un
produit cosmétique mis à disposition sur le marché doit être « sûr pour la santé humaine lorsqu’il
est utilisé dans des conditions d’utilisation normales ou raisonnablement prévisibles ». La sureté
d’un produit cosmétique, de ses ingrédients, et la conformité aux obligations établies dans le
règlement reviennent à la personne responsable (article 4 du règlement).

Afin de s’assurer de la sécurité de chaque produit mis sur le marché, celle-ci doit réaliser
une évaluation de la sécurité dont le contenu est décrit dans l’annexe 1 du règlement. Cette
évaluation prend en compte de nombreuses informations sur le produit cosmétique, dont
l’utilisation raisonnablement prévisible du produit, les données liées à l’exposition au produit ainsi
qu’aux substances, et le profil toxicologique de chaque substance.

I.3.2 La réglementation microbiologique

Les produits cosmétiques étant destinés à être mis en contact avec différentes parties du
corps, ils se doivent d’être sur du point de vue microbiologique. La réglementation cosmétique
définit donc la quantité maximale de microorganismes pouvant être présents dans les produits finis,
ainsi que ceux qui ne doivent pas être détectés à 10 UFC/g. Cette première norme permet d’assurer
que le produit fini ne présente pas de risque microbiologique dû à une contamination de fabrication.
Seulement, les microorganismes font partie de notre environnement. Or, les produits cosmétiques
sont pour la plupart destinés à être utilisés sur des périodes de plusieurs mois. Donc, il faut
également s’assurer que les produits mis sur le marché sont capables de résister aux
développements de microorganismes initialement présents ou involontairement inoculés par le
consommateur (FERNANDEZ et al., 2012).

I.3.3 La réglementation des métaux lourds en cosmétique

Les métaux lourds ou les traces d’impuretés métalliques dans les cosmétiques présentent
des risques potentiels pour la santé des consommateurs. Vue leur degré de toxicité élevé, de
nombreux pays ou régions du monde ont mis en place une législation interdisant ou limitant leur
utilisation dans les produits de beauté, maquillages et autres. L’union Européenne interdit
19
systématiquement la présence de ces métaux lourds dans les produits cosmétiques. En termes de
seuils tolérés, certains pays ont fixé des limites au-delà desquelles les métaux peuvent être
considérés comme « techniquement inévitables » dans la fabrication d’un cosmétique. Le
gouvernement fédéral allemand a effectué des tests pour déterminer les niveaux de la teneur en
métaux dans divers produits cosmétiques, et les impuretés métalliques ont été limitées à tout ce qui
dépasse les niveaux de fond normaux. D’après leurs études, il a été déterminé que les
concentrations de métaux sous forme d’impuretés dans les produits cosmétiques étaient de 5 μg/kg
pour l’As et le Cd, de 1 μg/kg pour le Hg, de 20 μg/kg pour le Pb et de 10 μg/kg pour le Ni (Al-
Saleh et al., 2009).

I.3.4 La cosmétovigilance en Europe

La cosmétovigilance européenne se définie comme un système de recueil, d’analyse et


d’évaluation des effets indésirables relatifs à l’utilisation de produits cosmétiques, après leur mise
sur le marché. Le manque d’information sur les effets indésirables des produits cosmétiques a
amené certains pays de l’UE à réaliser, entre 2003 et 2004, des études pilotes relatives à cette
problématique. Les études réalisées avaient pour but de pallier la méconnaissance des effets
indésirables des produits cosmétiques, tant sur le plan de leur fréquence que de leurs effets. Ces
études pilotes ont révélé l’existence d’effets indésirables inattendus, de gravité variable, et relatifs
à l’utilisation de produits cosmétiques. L’effet le plus observé a été la dermatite allergique de
contact, survenant majoritairement avec des produits de soin corporel, de maquillage ainsi qu’avec
des colorants capillaires (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
(AFSSAPS). Bilan du comité de coordination des vigilances des produits de santé : Principaux
faits marquants, 2003).

Pour ce qui est de la liste des ingrédients : ceux-ci sont énumérés conformément à la
nomenclature commune des ingrédients (INCI : International Nomenclature of Cosmetics
Ingredients). Les ingrédients sont listés par ordre quantitatif décroissant, ce sont les quatre à huit
premiers qui constituent l’essentiel du produit. Cela signifie qu’un produit dont la liste commence
par « aqua » (water) est composé en plus grande partie d’eau, ce qui est très souvent le cas. Les
ingrédients dont la concentration est inférieure à 1% peuvent être mentionnés en désordre. L’intérêt
est que ce système est utilisé dans nombreux pays au monde. Cette nomenclature qui représente un

20
progrès n’en reste pas moins opaque pour l’ensemble du public, mais elle facilite le travail des
médecins et des allergologues (Thanacody, 2012).

I.4. Evaluation des risques sanitaires

I.4.1. Généralités sur l’évaluation des risques

Evaluer un risque suppose de déterminer si la présence de certaines substances ou de certains


micro-organismes dans les produits cosmétiques (Par exemple, un contaminant chimique, une
toxine naturelle, un allergène un additif alimentaire non approuvé, une bactérie, un virus, ou un
parasite) pose un risque pour la santé. L'évaluation des risques sanitaires est une méthode
développée pour définir les effets sur la santé d'une exposition d'individus ou de populations à des
matériaux ou à des situations dangereuses en utilisant les faits scientifiques. L'évaluation des
risques sanitaires comporte 4 phases : l'identification des dangers, la définition de relations dose-
réponse, l'évaluation de l'exposition humaine et la caractérisation des risques sanitaires. La figure
7 présente les différentes étapes à suivre lors de l’évaluation des risques (Bonvallot et Dor, 2002).

Figure 7 : Les étapes de l’évaluation des risques (Bonvallot et Dor, 2002)

A chacune de ces étapes correspond en parallèle une phase de recherche qui rassemble les
données existantes, provenant d'études antérieures ou les données spécifiquement générées pour

21
l'étude. Ce sont les résultats des tests de toxicité sur l'animal, les mesures de concentrations de
polluants dans les milieux et les données épidémiologiques sur des populations exposées aux
polluants, si elles existent. Les résultats des trois opérations précédentes sont combinés pour
caractériser le risque, c'est-à-dire décrire la nature et le niveau de risque pour l'individu d'une
population humaine donnée (EFSA, 2005).

I.4.2. Etapes de l’évaluation des risques

I.4.2.1 Identification des dangers


L’identification spécifique du ou des danger(s) en jeu est une étape clé de l’évaluation des
risques. Elle commence par un processus d’estimation des risques spécifiquement attribuables à ce
ou ces danger(s). L’identification des dangers peut éventuellement avoir déjà été conduite à un
niveau suffisant au cours de l’établissement du profil de risque ; c’est généralement le cas pour les
risques dus à des dangers chimiques. Pour les dangers microbiens, le profil de risque peut avoir
cerné des facteurs de risques spécifiques associés à différentes souches de pathogènes. L’ultérieure
évaluation des risques portera éventuellement sur des sous-types particuliers. Pour la réalisation de
cette étape, l'évaluateur de risques sanitaires se base sur des études facilitant l'établissement d'une
relation causale entre l'apparition d'un ou de plusieurs effets indésirables sur un organisme vivant
après son exposition à une substance chimique, selon le scénario (voie, intensité, durée) considéré
dans le cadre de l'évaluation. Bonvallot et Dor (2002) considèrent qu'une substance dangereuse
peut être responsable de plusieurs dangers et atteindre différents organes par une même voie et une
même intensité d'exposition. Pour la sélection de substances chimiques devant faire l'objet de
l'évaluation du risque sanitaire, des modèles de prédiction de la toxicité des substances ont été
développés à partir des essais d'écotoxicité et des études pharmacocinétiques sur les animaux. Les
résultats de ces études ont permis de catégoriser les effets indésirables des substances chimiques
en deux grands groupes : les effets non cancérogènes non mutagènes ou effets à seuil ; les effets
cancérogènes et mutagènes ou effets sans seuil (Bonvallot et Dor, 2002).

I.4.2.2 Caractérisation des dangers

La caractérisation des dangers décrit et évalue les relations dose-réponse concernant les
effets négatifs les plus sensibles rapportés dans les études disponibles. Elle envisage notamment
les mécanismes d’effets rapportés à des ordres de grandeur différents (il s’agit par exemple de

22
déterminer si le mécanisme d’action de la substance chimique observée dans des études
expérimentales, souvent à des doses élevées, s’applique aussi pour l’exposition humaine à des
doses plus faibles). Dans les cas où les effets toxiques résultent d’un mécanisme qui a un seuil, la
caractérisation des dangers débouche habituellement sur l’établissement d’une dose sans danger,
d’une dose journalière admissible (DJA) ou d’une dose journalière tolérable (DJT) pour les
contaminants. Pour certaines substances utilisées comme additifs en cosmétique, il peut ne pas être
nécessaire de préciser la DJA ; en d’autres termes, il n’est pas jugé nécessaire d’indiquer de valeur
numérique pour la DJA (FAO/OMS, 2007). Ça peut être le cas quand on estime qu’une substance
présente une très faible toxicité au vu des données biologiques et toxicologiques et que la dose
totale de cette substance absorbée par voie alimentaire, au regard des niveaux autorisés dans les
aliments pour qu’elle exerce la fonction souhaitée, ne présente pas de danger. Une DJA ou une DJT
constituent donc une approximation imprécise mais prudente de ce que serait la dose journalière
sans danger chronique réelle tant l’estimation du risque que les incertitudes inhérentes demeurent
non quantifiées (EFSA, 2006). Si on dispose de données suffisantes, on peut remplacer les
coefficients d’incertitude par défaut par des coefficients d’extrapolation pour la substance chimique
considérée obtenus à partir de ces données. Pour les contaminants, on emploie les expressions «
dose journalière tolérable » (DJT) ou « dose hebdomadaire tolérable provisoire » (DHTP), au lieu
de DJA et on établit ces doses en appliquant les mêmes méthodes et principes.

I.4.2.3 Evaluation de l’exposition

L’évaluation de l’exposition sert à décrire la voie ou les voies d’exposition à un danger


chimique et à estimer la dose totale absorbée. L'estimation de l'exposition consiste à produire des
données descriptives sur les personnes exposées (âge, sexe, caractéristiques physiologiques,
éventuelles pathologies et sensibilité) et les voies de pénétration des agents toxiques. A ce stade,
l'évaluateur doit quantifier la fréquence, la durée et l'intensité de l'exposition à ces substances pour
chaque voie d'exposition jugée pertinente (EFSA, 2006). Pour certains agents chimiques, la dose
absorbée peut être associée à un seul produit, tandis que, pour d’autres, le résidu peut être présent
dans de multiples produits. Le résultat de l’évaluation de l’exposition est comparé à la DJA ou à la
DJT afin de déterminer si les valeurs estimées de l’exposition à la substance chimique considérée
dans les produits se situent dans une fourchette sans danger (Vose, 2002). Cette étape qualitative
et quantitative est la plus complexe de l'évaluation du risque sanitaire. L'objectif de la

23
caractérisation de l'exposition est de relier la concentration de la molécule toxique dans les
différents vecteurs d'exposition aux doses présentées aux trois voies d'exposition (orale, cutanée et
respiratoire). Il est recommandé à ce stade de construire les scénario d'exposition.

I.3.3.4 Caractérisation des risques

Cette étape comprend deux parties : l'estimation des risques et l'analyse des incertitudes
dont une partie est assimilable à la discussion qui s'organise autour de toute étude scientifique
(INVS, 2000). Les risques pour la santé humaine sont déterminés de manière différente selon que
le danger est considéré comme survenant ou non au-delà d'une limite de dose (EPA, 1989). On
parle alors d'un quotient de danger (QD) pour les effets toxiques répétés à seuil, qui n'est autre que
le rapport entre la dose moyenne journalière totale, ou la concentration moyenne dans l'air pour la
voie respiratoire et la valeur toxicologique de référence pour la voie d'exposition considérée. Cette
évaluation de risque est purement qualitative. Elle permet d'avancer pour tout QD>1 que la
population exposée est en danger et pour tout QD<1 que la population est théoriquement hors de
danger (Bonvallot et Dor, 2002).

I.3.4 Les risques liés à l’utilisation des fonds de teint

Utilisés quotidiennement, les fonds de teint sont en fait une catégorie qui englobe les produits
de beauté tel que le maquillage. De par leur composition, les fonds de teint peuvent être synonyme
de problèmes, d’autant plus que ces produits restent toute la journée sur la peau. La façon dont
certains ingrédients chimiques contenus dans les fonds de teint interagissent avec la peau peut
conduire à la sècheresse de celle-ci, la desquamation et même des réactions allergiques. Ces
réactions peuvent être divisées en deux catégories : les effets cutanés d’apparition plus ou moins
immédiate, et les effets à long terme affectant le système endocrinien, la reproduction ou
augmentant le risque de cancers et d’effets mutagènes (Moutier et Joubert, 2018).

I.5.1 Réactions cutanées immédiates

Elles correspondent à une inflammation de la peau induite par un agent externe soit irritant
(dermatite de contact irritante), soit allergisant (dermatite de contact allergique). Elle se manifeste
le plus souvent par : des sensations de démangeaisons, des rougeurs sur la peau, l’apparition des

24
petits boutons (les vésicules), les dartres, les pores engorgés et disparaissent spontanément en
quelques heures sans laisser de traces.

I.5.2 Dermatite de contact irritante

La dermatite de contact irritante (DCI) représente la majorité (70 à 80%) des dermatites de
contact. Plus de 90% des effets indésirables provoqués par les cosmétiques sont dus à des réactions
d’irritation complexes impliquant de nombreux facteurs endogènes et exogènes. Apparait
lorsqu’une substance irritante endommage directement la barrière protectrice cutanée, provoquant
des lésions au niveau des cellules épidermiques (Nicolas et al., 2014).

Multiples sont les facteurs qui favorisent cette réaction :

- Exposition à la substance : La concentration, la quantité appliquée, le temps d’application,


la durée de l’exposition, influent sur la pénétration de la substance et donc sur le
déclenchement de l’irritation.
- Facteurs environnementaux : La température, l’humidité, le rayonnement UV jouent
également un rôle. L’occlusion, l’humidité, la chaleur, peuvent précipiter la réaction
d’irritation en facilitant la pénétration cutanée des substances irritantes.
- Le site cutané : La perméabilité de la peau varie selon les zones ; la peau du visage est par
exemple trois fois plus perméable que la peau du dos.
- La qualité de la barrière cutanée : Une barrière cutanée altérée augmente la réactivité de
la peau à divers agents irritants.
- Antécédents de maladies cutanées : Une dermatite existante ou un antécédent de dermatite
atopique augmente la sensibilité de la peau aux substances irritantes (Nosbaum et al.,
2010).

25
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

26
Dans ce chapitre il est question de présenter de façon substantielle le cadre d’étude, le
matériel et méthodes qui nous ont permis d’aboutir à nos résultats.

II.1 Cadre d’étude

Notre étude a été menée dans la ville de Douala, plus précisément auprès de deux marchés
publics les plus convoités notamment marché de Makèpè Missoké et marché de Mboppi.

 Le marché de Makèpè Missoké

Communément appelé marché poisson, c’est un petit marché situé à Missoké localisé dans
l’Arrondissement de Douala Vème, classer parmi les marchés de producteurs. Avec une latitude de
4,0639462 et une longitude de 9,7359, les deux bordures de la route, sur une distance d’environ
200 mètres, sont littéralement occupées par les commerçants qui exercent dans plusieurs activités
notamment des entreprises (les magasins de menuiseries et de maçonneries, des boutiques et supers
marchés, les parfumeries…) et Institutions Publiques. Il y figure également des commerçants qui
exercent leur activité à la sauvette (alimentations, produits cosmétiques…).

Figure 8 : carte de localisation et photo du marché de Makèpè Missoké


(cameroon.worldplaces.me, consulté le 3 Avril 2023).

27
 Le marché de Mboppi

Le marché Mboppi est un espace marchand qui se situe dans l’arrondissement de Douala
1er (plus précisément au boulevard de la liberté entre le Camp Yabassi et le rond-point Déido)
et géré par la communauté Urbaine de Douala. Il est une référence dans la distribution de
produits de grandes consommations et est fréquenté par des usagers de divers horizons. Il serait
classé parmi l’un des grands marchés de l’Afrique centrale. Avec un potentiel d’environ 2700
infrastructures (boutiques, étales, coffrets et bien d’autres). Il est d’un apport considérable en
matière de recettes propres pour la ville de Douala. Sa particularité est qu’il est un marché de
grossiste. On y retrouve une diversité d’articles en fonction du rayon (rayon cosmétiques,
électroménager, produits alimentaires, etc.) à des prix convenables. De par la diversité de
nationalités de ses commerçants et la grande quantité de marchandises il représente la survie et
le fonctionnement des autres marchés de la ville de Douala (J. H. TOBBO, communication
personnelle, 2022).

Figure 9 : carte de localisation et photo du marché de Mboppi (www.researchgate.net, consulté


le 3 Avril 2023).

II.2 Méthodes

II.2.1 Schéma général

28
Echantillonnage :
Marché Makèpè
08 fonds de teint (quatre FDT
liquides et quatre FDT solides) Marché Mboppi

Evaluation de la contamination Labo chimie UD

Physicochimique Microbiologique

Densité, ph, doser les Analyser et quantifier


métaux lourds les germes pathogènes

Evaluation du risque lié


aux métaux lourds
DJE, QD

Interprétation des résultats

Figure 10 : Schéma général du travail

II.2.2 Echantillonnage

L'échantillonnage constitue la sélection d'un certain nombre d'unités faisant partie de la


population étudiée.

Notre échantillonnage s’est fait à trois niveau :

29
 Le choix des marchés : nous avons choisi les marchés les plus populaire de la ville de
Douala
 Le choix du vendeur : il s’est fait de façon aléatoire en fonction de leurs lieux de vente.
Dans chaque marché, on a choisi deux vendeurs, chez chaque vendeur on a pris un produit
de chaque type à savoir un fond de teint liquide et un fond de teint solide
 Le choix des produits : il s’est fait sur la base des marques des produits les plus utilisé. Le
tableau ci-dessous représente le lieu d’achat et le nombre d’échantillon retenu pour notre
étude.

Tableau 2 : Présentation des lieux d’achat et le nombre total d’échantillon

Lieu d’achat du produit Nombres d’échantillonnage


Marché de Makèpè Missoké 04
Marché de Mboppi 04

 Schéma général d’échantillonnage

02 marchés

M Makèpè M Mboppi

Vendeur 1 Vendeur 2 Vendeur 1 Vendeur 2

02 FDT 02 FDT 02 FDT 02 FDT

Figure 11 : Schéma d’échantillonnage

Pour le cadre de notre étude, deux types de fonds de teint ont retenu notre attention. Ils
seront représentés dans le tableau ci-dessous.

30
Tableau 3 : Différents échantillons

Echantillons Caractéristiques
FDT solide (4) - Se présente sous forme de poudre libre légère et volatile,
compact
- Texture sèche
- Utilisé pour contrer l’effet brillant des fonds de teint fluide
ou du visage.
FDT liquide (4) - Se présente sous forme fluide
- Texture légère
- Il renferme les propriétés réparatrices hydratantes et anti-
oxydantes en fonction de sa composition.
- Contribue à la protection de la peau contre les agressions
extérieures.

II.3 Evaluation de la contamination des fonds de teint

II.3.1 Evaluation de la contamination microbiologique

Identification et quantification des germes pathogènes

- Préparation de la solution : Introduire dans un flacon stérile 10g du produit à analyser


(fond de teint), y ajouter 90 ml de diluant TAT (Tryptoneazolectin tween), le tween 20 a
pour effet de neutraliser les conservateurs. La dilution ainsi obtenue est bien homogénéisée
et laissée 30 min à température ambiante.

II.3.1.1 Principe

Pour l’ensemble des germes recherchés, une première étape d’enrichissement utilisant un
bouillon non sélectif (ou milieu liquide non sélectif) afin d’augmenter le nombre de
microorganismes sans risque d’inhibition par les ingrédients sélectifs qui sont présents dans les
milieux de culture sélectifs/différentiels. La seconde étape d’isolement, réalisée sur milieux
sélectifs, suivie d’essais d’identification.

 Enrichissement (d’après la norme ISO 18415 :2017)

31
Cette étape est faite sur bouillon Eugon LT, qui contient des ingrédients dont le rôle est de
neutraliser les substances inhibitrices présentes dans l’échantillon, tels que la lécithine et le
polysorbate 80, ainsi qu’un agent de dispersion (l’octoxynol 9). Ainsi, 10g /ml de chaque
échantillon sont mis en suspension dans 90ml du bouillon Eugon LT 100, le tout incubé 6 à 24h à
32˚C.

II.3.1.2 Recherche de Pseudomonas aeruginosa (ISO 22717, 2015)

- Isolement : à l’aide d’une anse stérile, étaler par stries une aliquote du bouillon
d’enrichissement, à la surface de la gélose cétrimide. L’incubation à 32,5°C + 2,5°C
pendant 48h de notre échantillon pesé au préalable (1g).

- Lecture : après incubation, le nombre de colonies de couleur jaune-vert (pyocyanine) a été


déterminé. Les moyennes des valeurs d’UFC déterminées pour trois essais ont été
comparées à la norme acceptable (<10UFC/ml).

II.3.1.3 Recherche de Staphylococcus aureus (ISO 22718, 2015)

- Isolement : à l’aide d’une anse stérile, étaler par stries une aliquote du bouillon
d’enrichissement à la surface de la gélose Mannitol Salt Agar selon la méthode standard
NF EN ISO 22718. Incuber à 32,5 °C ± 2,5 °C, pendant au moins 24 h à 48 h notre
échantillon de fond de teint pesé au préalable (1g).

- Lecture : après incubation, si on observe un nombre de colonies de couleur noires et


brillantes, entourées d’un halo clair (de 2 mm à 5 mm), alors il y’a présence de la bactérie.
A l’aide du microscope on procède à la quantification du nombre d’unité formant colonie.
Les moyennes des valeurs d’UFC déterminées pour trois essais ont été comparées à la
norme acceptable (<10UFC/ml).

II.3.1.4 Recherche d’Escherichia coli (ISO 21150, 2015)

- Isolement : étaler par stries une aliquote du bouillon d’enrichissement à la surface des
milieux gélosés. L’incubation s’est faite à 32,5°C + 2,5°C pendant 48h.

- Lecture : après incubation, si on observe un nombre de colonies de couleur rouges briques,


entourées d’une zone de bile précipitée, alors il y’a présence de bactérie et à l’aide du

32
microscope on quantifie le nombre d’UFC. Les moyennes des valeurs d’UFC déterminées
pour trois essais ont été comparées à la norme acceptable (<10UFC/ml).

II.3.1.5 Recherche de Shigella dysenteria (ISO 21150, 2015)

- Isolement : Etaler par stries une aliquote du bouillon d’enrichissement, à la surface du


milieu gélosé avec chloramphénicol. Incuber 5 jours à 25 °C.

- Lecture : après incubation, si on observe un nombre de colonies de couleur blanche à beige


alors il y’a présence de la bactérie et à l’aide du microscope on quantifie le nombre d’UFC.
Les moyennes des valeurs d’UFC déterminées pour trois essais ont été comparées à la
norme acceptable (<10UFC/ml).

II.3.2 Evaluation de la contamination physicochimique

Dans le cadre de notre étude, nous avons tout d’abord déterminé le Ph et la densité de tous
les cinq fonds de teint et par la suite doser les métaux lourds (le mercure, le cadmium, l’arsenic, le
nickel et le plomb).

II.3.2.1 Analyse physique : densité

La densité d’un corps c’est le rapport entre la masse volumique de ce corps et le volume de la
solution considérée en général c’est celui de l’eau ou l’air pour les gaz.

 Principe

La méthode pour mesurer la densité est basée sur la détermination de la masse et le volume du
produit testé qui est placé dans une petite coupe (pycnomètre) d’un volume connu à une
température donnée.

 Mode opératoire

Vu la consistance de notre produit (fond de teint), 10ml d échantillon ont été mesuré à l’aide
d’une éprouvette graduée de 10 ml puis pesé à l’aide d’une balance précise de marque KERN EG.
Après calcul de la masse volumique en kg par litre d’échantillon, la densité a été déduite.

33
Figure 12 : Balance précise de marque KERN EG

II.3.2.2 Analyses chimiques

- pH (potentiel d’hydrogène)

Il se définit comme étant une grandeur sans dimension qui permet de spécifier le degré d’acidité
ou de basicité d’un cops ou substance donnée.

 Mode opératoire

Des gouttes de solution de bleu de bromothymol ont été ajouter dans des solutions
d’échantillons afin d’avoir une idée sur l’acidité (Virage au jaune) ou la basicité (Virage au bleu).
Ensuite, la mesure du PH a été faite grâce au PH-mètre PH-2601. Après avoir introduit les sondes
du PH-mètre dans une solution tampon, celle-ci sont ensuite séchées et introduites dans un Becher
contenant une solution d’échantillon. Une fois la valeur stabilisée sur l’afficheur, celle-ci est
relevée. L’expérience est répétée trois fois pour plus de précision. Et le processus se répète à chaque
fois pour les autres produits.

Figure 13 : Mesure du pH à l’aide du pH-mètre

34
- Dosage des métaux lourds
 Principe

Il consiste à doser chaque métal à son état pur, afin d’obtenir une courbe d’étalonnage (Abs =
f(Cmol/l)). L’absorbance est obtenue par lecture sur l’appareil (spectrophotomètre) à une longueur
d’onde précise après avoir introduit à chaque fois une concentration de la solution mère. Puis le
dosage du métal dans le produit se fait par déduction sur la courbe d’étalonnage. Et il est à noter
que chaque métal a une longueur d’onde à laquelle il absorbe. Avant toute analyse identifier cette
longueur.

 Mode opératoire

L’échantillon est minéralisé par le permanganate et le peroxodisulfate, la concentration en


mercure est mesurée par spectrophotométrie d’absorption atomique. Ainsi, 1g de fond de teint a
été introduit dans une fiole comique de 100ml. Dans cette fiole on y a ajouté respectivement avec
5 ml d’acide sulfurique, 5 ml de persulfate de potassium et de 0 ,5 g de permanganate de potassium.
La fiole a été ensuite placé sur chauffage à 95 0C pendant 2h. 85 ml d’eau distillée ont été ensuite
ajouté et l’ensemble porté à ébullition pendant une minute. L’ensemble a été ensuite refroidit, puis
10 ml de solution d’hydroxylamine y ont été ajouté. Les dosages du mercure, plomb, nickel,
cadmium et arsenic se sont fait dans 10 ml de solution ainsi préparée à la longueur d’onde 253,7
nm, 217,0 nm, 390,0 nm, 228.8 nm et 538,0 nm. Les concentrations ont été déduites grâce aux
courbes d’étalonnage et sont exprimées en µg/L.

Figure 14 : Quelques images des dosages de métaux lourds à l’aide du spectrophotomètre

35
II.4. Evaluation des risques sanitaires liés à l’utilisation des fonds de teint

II.4.1. Définition

L'évaluation des risques est une démarche standardisée construite en quatre étapes :
- La sélection des substances et l'identification des dangers ;
- La sélection des valeurs toxicologiques de référence (VTR) (Bisson et al., 2009).
- L'estimation de l'exposition des populations ;
- La caractérisation du risque.
Dans la mesure où il n'y a pas d'uniformité de comportements dans une population considérée, la
construction de plusieurs scénarios d'exposition (autant que de situations contrastées) est
nécessaire. Dans le cas présent et compte tenu de la nature du risque sanitaire potentiellement lié à
l’utilisation des fonds de teint susceptibles de contenir des éléments trace métalliques à des teneurs
dépassant les concentrations maximales admissibles, les scénarios d'exposition ont été construits
selon les bases décrites ci-après, en considérant une exposition minimale, une exposition médiane
et une exposition maximale (Gay et al., 2007).
II.4.2. Hypothèses formulées pour l’évaluation des risques
Lors de l’évaluation des risques, des hypothèses doivent être émises en fonction de
l’utilisation de la population. On retient comme hypothèses :
- Utilisation minimale : pour celles qui utilisent les fonds de teint de façon occasionnelle.
- Utilisation moyenne : pour celles qui utilisent les fonds de teint en moyenne 3 fois par
semaine.
- Utilisation maximale : pour celles qui utilisent les fonds de teint de façon régulière.
Les Données physiologiques (poids corporel) sont utilisées lors du calcul des DJE, on va considérer
que le poids moyen des femmes utilisatrices est de 70 kg (FAO).

II.4.3. La Sélection des substances et identification des dangers

Les substances toxiques retenues dans le cadre de l’étude se sont limitées à l’arsenic, au
plomb, au cadmium, au mercure et au nickel. Principalement l’OMS a défini les teneurs maximales
de ces éléments traces métalliques dans les produits cosmétiques (OMS, 2007).

36
II.4.4. La sélection des valeurs toxicologiques de référence (VTR). (Bisson et al., 2009)

Selon le rapport de l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques


(INERIS) pour les effets chroniques à seuil, l’ATSDR (Agency for Toxic Substances and Disease
Registry) recommande pour le Cd 2.10-4 mg/kg/j, pour l’As 3.10-4 mg/kg/j, pour le Pb
5,25.10-4 mg/kg/j, pour le Hg 2,10.10-5 mg/kg/j et pour le Ni 5,40.10-3 mg/kg/j.

II.4.5. Evaluation de l’exposition via l’utilisation des fonds de teint

Les scénario d’exposition où l’individu est le plus exposé (hypothèse maximaliste) seront
utilisés. En effet, par hypothèse, la quantité annuelle moyenne d’utilisation des fonds de teint est
de 3 fois par semaine.

Calcul de la Dose journalière d’exposition (DJE)

Les doses journalières d’exposition ont été calculées pour chaque élément trace métallique
selon trois scénarios :
- Le premier cas de figure (scénario n°1) considère la concentration minimale. La quantité
moyenne de fond de teint potentiellement utilisée est de 40mg /j) (FAO, 2007).
- Le second cas de figure, considère les consommateurs moyens, scénario n°2
- Et le troisième cas les forts consommateurs (scénario n°3),
Les données individuelles obtenues chez les consommateurs enquêtés (poids corporel, fréquence
de consommation).
La DJE des polluants liés à l’utilisation des fonds de teints a été déterminée comme suit :

DJE = C x Q x Fx DE
Px ATx10-3

Où DJE = Dose journalière d’exposition aux éléments traces (mg/kg/j) ;

C = Concentration en éléments traces dans les fonds de teint (mg/kg) ;

Q = Quantité de fonds de teint utilisée, (40mg/j) ;

F = Fréquence d’exposition (F = 365 jours /an) ;

37
P = Poids corporel de la cible qui est de 70 kg en moyenne pour une femme camerounaise (FAO).

DE = Durée d’Exposition : 45ans

AT = risque non cancérigène EDx365 (45x365= 16425)

II.4.6. Caractérisation du risque

La caractérisation du risque pour les effets à seuil est exprimée par le quotient de danger
(QD). Il est calculé pour la voie d’exposition cutanée de la manière suivante :

QD = DJE/DJA

Où DJE = Dose Journalière d’Exposition (mg/kg/j) ;

DJA = Dose Journalière Admise (mg/kg/j).

- Si le Quotient de Danger < 1, la survenue d’un effet toxique est très peu probable ;

- Si Quotient de Danger >1, l’apparition d’un effet toxique ne peut pas être exclue (Ricoux
et Gasztowt, 2005)

38
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

39
Ce chapitre sera divisé en deux parties : premièrement la présentation de nos résultats suivis des
interprétations, et deuxièmement la discussion des résultats présentés.

III.1. La qualité microbiologique des fonds de teint


Le tableau 4 ci-dessous nous présente les résultats de l’analyse microbiologique effectués
sur les échantillons de fonds de teint liquides et solides. Nous constatons un taux de non-conformité
des deux variétés. Les fonds de teint liquides, sont contaminés par le germe Escherishia coli (2
UFC) et les fonds de teint solides contaminés par tous les quatre germes à savoir Staphylococcus
aureus (1UFC), Escherishia coli(1UFC), Pseudomonas aeruginosa (1UFC) et Shigella dysenteria
(2 UFC). Par comparaison de nos analyses, les FDTS sont plus contaminés par les bactéries et en
terme d’utilisation ils sont plus utilisés. Les produits étant scellés, ces germes présents peuvent se
justifier soit par la mauvaise pratique du fabricant lors de la production, soit par la mauvaise
conservation effectuée par le vendeur suite à l’exposition au soleil vu les différents points de vente ;
soit de la vente du produit après péremption. Cette contamination dite primaire, expose l’utilisateur
à des risques graves, car le client étant ignorant de cette présence de germes dans ces produits se
retrouvera à les utiliser de façon régulière et abusive comme le fait la plupart des femmes.

Tableau 4 : Valeurs d’Unité Formant Colonies dans les fonds de teint

Echantillons Méthodes d’évaluation


Bactéries
FDTL FDTS Norme

SA - 1 UFC ˂ 10 UFC NF EN ISO 22718


SD - 2 UFC ˂ 10 UFC NF EN ISO 21150
EC 2 UFC 1 UFC ˂ 10 UFC NF EN ISO 21148
PA - 1 UFC ˂ 10 UFC NF EN ISO 22715
EC : Escherishia coli; SD: Shigella dysenteria; SA: Staphylococcus aureus; PA:Pseudomonas
aeruginosa

III.2. La qualité physicochimique des fonds de teint

III.2.1. Ph et de la densité

Le tableau 5 présente les valeurs moyennes de pH et densité des produits analysés.


Concernant le potentiel d’Hydrogène, la valeur moyenne des FDTL est de 6,86 ±1,3 et celle des

40
FDTS est de 7,3 ±0,63. Ces valeurs sont contenues dans l’intervalle limite indiquée par la NA
367/1990, qui est celle allant de 5.5 à 7.5. Et sur le point de vue de la densité, les FDTL ont une
valeur moyenne de 1,35 ±0,26 et les FDTS de 1,4 ±0,28, plus un produit est dense plus il se conserve
pendant longtemps. Nous pouvons conclure du point de vue du Ph et de la densité que, ces produits
sont conformes.

Tableau 5 : Valeurs moyennes de pH et densité

Potentiel Norme Densité Norme


Echantillons d’Hydrogène réglementaire réglementaire
(pH)

FDTL 6,86 ±1,3 1,35 ±0,26


5,5 à 7,5 1,05
FDTS 7,3 ±0,63 1,4 ±0,28

III.2.2 Eléments traces métalliques dans les fonds de teint


Le tableau 6 présente la variation des concentrations en éléments Traces Métalliques dans
les fonds de teint liquides et solides respectivement. Les ETM analysés tels que l'arsenic (As), le
nickel (Ni), le cadmium (Cd), le mercure (Hg) et le Plomb (Pb) sont présents dans les échantillons
prélevés. Dans les fonds de teint liquides, les valeurs suivantes ont été obtenues en terme de
concentrations minimales, moyennes et maximales : As (0,0001 ; 5 ; 15) en µg/g ; Cd (0,0003 ; 5 ;
15) en µg/g ; Pb (0,0011 ; 20 ; 35) en µg/g ; Ni (0,0002 ; 35 ; 65) en µg/g ; Hg (0,0011 ; 20 ; 35)
en µg/g. Les concentrations de métaux lourds dans les fonds de teint solides sont As (0,0001 ; 7,5 ;
10) en µg/g ; Cd (0,0003 ; 5 ; 15) µg/g ; Pb (0,011 ; 20 ; 35) µg/g ; Ni (0,0002 ; 35 ; 65) en µg/g ;
Hg (0,0005 ; 22,5 ; 50) en µg/g. Concernant la conformité aux normes sur l’ensemble des éléments
analysés, l’Arsenic, le plomb, le cadmium, le nickel et le mercure ont des concentrations
supérieures aux normes de l’OMS pour les produits cosmétiques (Cd = 0,05 mg/kg, Pb = 0,2 mg/kg
As = 0,1 mg/kg, Hg = 0,05 mg/kg et le Ni = 0,5mg/kg).

41
Tableau 6 : récapitulatif des résultats du dosage des métaux lourds

Eléments Trace Métalliques (µg/g)


Type de FDT As Cd Hg Ni Pb
0,0001 0,0003 0,0005 0,0002 0,0011
FDTL Min
Moyenne 5 5 22,5 35 20
Max 15 15 50 65 35

Min 0,0001 0,0001 0,0002 6 0,0001


FDTS
Moyenne 7,5 7,5 25 3 12,5
Max 10 10 45 70 40
Dose de référence 1,23x 10-6 1,00x10-5 2,10x10-5 5,40x10-3 5,25x10-4

 Les Corrélations
Les corrélations entre les métaux ont été évaluées et présentées dans le tableau 7 pour les
deux espèces. Les corrélations entre les différents métaux peuvent résulter du même comportement
d'accumulation des métaux dans les fonds de teint et de leurs interactions. Les corrélations
significatives notées entre les métaux peuvent refléter une source commune d’occurrence et
indiquer des voies biogéochimiques similaires. Dans la présente étude, une corrélation significative
a été observée entre certains métaux lourds étudiés, les fortes corrélations étaient entre le mercure
et le plomb (0,923), le mercure et le cadmium (0,832), le mercure et l’arsenic (0,980) et entre le
cadmium et l’arsenic (1,000). Ces valeurs indiquent une relation positive modérée entre les
variables et chaque binôme est étroitement liés.
Tableau 7 : Coefficients de corrélation de Pearson entre les ETM dans les fonds de teints

Hg Pb Ni Cd As

Hg 1 ,923* ,626 ,980** ,980**

Pb 1 ,877 ,832 ,832

Ni 1 ,469 ,469
Cd 1 1,000**
As 1
*
La corrélation entre les métaux est significative au seuil 0,05

42
**
La corrélation entre les métaux est significative au seuil 0.01
III.3. Evaluation des risques
III.3.1. Les doses journalières d’exposition en fonction du type de fonds de teints
Le tableau 8 ci-dessous présente les doses journalières d’exposition (DJE). Afin d’évaluer
le risque réel, les DJE ont été déterminés selon des scénarios :

- Utilisation minimale : pour celles qui utilisent les fonds de teint de façon occasionnelle.

- Utilisation moyenne : pour celles qui utilisent les fonds de teint en moyenne 3 fois par
semaine.

- Utilisation maximale : pour celles qui utilisent les fonds de teint de façon régulière et
exagéré.

Tableau 8 : Les doses journalières d’exposition

ETM Cfdtl DJE fdtl Cfdts DJE fdts


Min 0,0003 1,02x10-5 Min 0,0001 1,54x10-5
Moy 5 1,03x10-5 Moy 7,5 2,05x10-5
Max 15 6,17x10-5 Max 10 5,6x10-5
Cd
Min 0,0011 2,26x10-5 Min 0,0001 2,05x10-5
moy 20 4,11x10-4 Moy 12,5 2,57x10-4
Max 35 7,2x10-5 Max 40 8,22x10-2
Pb
Min 0,0002 4,11x10-3 Min 6 0,61x10-2
Moy 35 7,2x10-2 Moy 3 1,23x10-1
max 65 13,37x10-2 Max 70 14,4x10-2
Ni
Min 0,0001 2,05x10-5 Min 0,0001 2,05x10-5
Moy 5 1,02x10-4 Moy 7,5 1,54x10-4
Max 15 3,08x10-4 Max 10 2,05x10-4
As
Min 0,0005 1,02x10-5 Min 0,0002 4,11x10-5
Moy 22,5 4,62x10-5 Moy 25 5,14x10-5
Max 50 10,28x10-4 Max 45 9,25x10-5
Hg

43
III.3.2 Caractérisation du risque (Quotient de Danger)
Une évaluation des risques a été faite sur la base des données de consommation et des
données d’utilisation des fonds de teint. Les quotients de danger sont dans presque tous les cas très
largement supérieurs à 1. Les valeurs sont très homogènes d'un élément trace à l’autre, quel que
soit le scénario d’exposition. Les quotients de danger sont de façon générale supérieures à 1. Ceci
indique que les utilisateurs de fonds de teint pourraient subir des effets sur leur santé en raison de
la présence de ces éléments traces.

Tableau 9 : Quotient de Danger des différents types de fonds de teint


ETM DJA QDfdtl QDfdts
Min 0,00001 1,02 1,54
Moy 0,00001 1,03 2,05
Max 0,00001 6,17 5,60
Cd
Min 0,000525 0,04 0,03
Moy 0,000525 0,78 0,48
Max 0,000525 1,37 1,52
Pb
Min 0,0054 0 ,07 0,11
Moy 0,0054 1,33 2,27
Max 0,0054 2,47 2,66
Ni
Min 0,000123 0,16 0,16
Moy 0,000123 0,82 1,25
Max 0,000123 2,50 1,66
As
Min 0,000021 0,48 1,95
Moy 0,000021 2,20 2,44
Max 0,000021 4,90 4,41
Hg

44
DISCUSSION
Le présent travail avait pour objectif d’évaluer le niveau de risque sanitaire lié à l’utilisation
des fonds de teint vendus dans certains marchés de la ville de Douala. Spécifiquement, il s’agissait
tout d’abord d’évaluer la contamination microbiologique des échantillons fonds de teint ensuite,
d’évaluer la composition physico-chimique des échantillons de fonds de teint et enfin, évaluer les
risques sanitaires liés au métaux lourds.

Concernant la qualité microbiologique, il était question pour nous d’évaluer la


contamination par les germes pathogènes tels que Staphylococcus aureus, Pseudomonas
aeruginosa, Shigella dysenteria et Escherishia coli, des produits de fonds de teint retenus pour
notre étude. Pour les cosmétiques, la recherche d’agents pathogènes pour la peau, peut être justifiée,
car ils peuvent engendrer des infections cutanées ou ophtalmiques. D’après les résultats obtenus,
nous avons une confirmation de la présence de ces agents pathogènes dans nos variétés
d’échantillons, les FDTS sont majoritairement contaminés par la présence des bactéries :
Staphylococcus aureus (1UFC), Escherishia coli(1UFC), Pseudomonas aeruginosa (1UFC) et
Shigella dysenteria (2 UFC) et constituent les produits les plus utilisés durant un maquillage. Un
résultat soutenu par les données bibliographiques qui confirment que les bactéries de ce genre sont
le plus souvent isolées dans les produits cosmétiques avant leur utilisation. La présence de ces
bactéries dans les produits cosmétiques a également été rapportée par Houhamdi et al. (2014).
Cette contamination peut s’expliquer soit par une défaillance de l’hygiène durant le processus de
fabrication, soit par l’origine hybride de ces germes ou soit par la mauvaise conservation du
vendeur car vue son point de vente, il est constamment exposé au soleil brulant de douala. La
température chaude est un facteur qui permet la multiplication des bactéries tel Staphylococcus
aureus qui est un germe thermosensible. Les médecins ont classé ces bactéries en deux groupes :
les bactéries à Gram négatif (les plus dangereux) notamment Staphylococcus aureus qui sont à
l’origine des infections cutanées, des infections cardiaques, les infections respiratoires induisant
des pneumonies et des infections osseuses (référence) ; et les bactéries à Gram positive
notamment Pseudomonas aeruginosa, Shigella dysenteria et Escherishia coli, ils sont
responsable d’infections cutanées, urinaires, pulmonaires, ophtalmologiques (référence). Ce
résultat nous permet de comprendre que le lieux d’achat ici est important juste pour le degré de
multiplication des germes, sinon peu importe le lieu, le produit peut déjà être contaminé et

45
l’utilisateur suite au manque de données, il sera sujette de contamination par les germes pathogènes,
qui mettront sa vie en danger.

Concernant la qualité physico-chimique, quelques paramètres ont été évalués notamment


le pH, la densité et les éléments traces métalliques. Notre échantillonnage comportait deux types
de fonds de teint : les fonds de teint liquides et les fonds de teint solides. Ceux-ci ont été comparés
sur la base des paramètres de qualité. Ainsi le pH (pour potentiel Hydrogène) est un paramètre qui
permet de définir si un milieu aqueux est acide, neutre ou basique. Sa valeur pour un produit
cosmétique doit pouvoir agir avec celui de la peau afin de permettre au film hydrolipidique
d'assurer une défense naturelle contre le développement des bactéries (Halla et al., 2018). La
valeur moyenne du pH pour les FDTL est de 6,86 ±1,3, qui est inférieure à celle de FDTS qui est
de 7,3 ±0,63. Dans les deux cas, ces valeurs sont dans l’intervalle limite indiquée par la NA
367/1990, qui est celle allant de 5,5 à 7 ,5. Les utilisatrices ne seront pas sujettes aux brûlures et
aux effets néfastes causés par les valeurs de pH trop élevées ou trop basses. La densité est un
paramètre fréquemment utilisé pour évaluer la pureté d’un produit cosmétique. Elle se définit
comme étant le rapport entre la densité d’une substance et la densité d’une substance de référence,
souvent de l’eau comme dans notre cas. Les FDTL ont une valeur moyenne de 1,35 ±0,26 et les
FDTS une valeur moyenne de 1,4 ±0,28. Ces valeurs ne sont pas très éloignées et sont largement
supérieures à la norme de 1,05. Plus un produit est dense plus il se concernant pendant longtemps.
Pour ce qui est de la contamination par les métaux lourds, ils ont été quantifiés par spectroscopie
d’absorption atomique qui est une méthode basée sur le dosage exclusif d’éléments métalliques (un
rayonnement électromagnétique monochromatique est envoyé sur la population d’atomes à doser
mis à l’état de vapeur. Ces atomes vont absorber une partie du rayonnement : les longueurs d’ondes
précises). Ainsi, cinq éléments ont été quantifiés sous la base des ETM les plus toxiques notamment
le plomb, le cadmium, le mercure, le nickel et l’arsenic. Nos résultats confirment la présence de
ces ETM dans les fonds de teint. Parlant du plomb, il est un contaminant ayant des effets graves
sur la santé humaine. Il est considéré comme cancérigène potentiel chez l’humain, impacte le
système reproducteur, et constitue un risque grave chez les femmes enceintes (référence). Il a été
retrouvé dans les deux types de FDT : dans les FDTL, nous avons enregistré une valeur maximale
de 15µg/g et une valeur de 10µg/g dans les FDTS. Ces deux valeurs sont supérieures à celle
recommandé par l’OMS qui est de 0,2mg/kg et l’UE qui refuse sa présence dans les produits
cosmétiques. Les FDTL ont une concentration plus élevée en plomb que les FDTS. Parlant du

46
cadmium, il a été associé à plusieurs toxicités chez l’homme, notamment il affecte le système
respiratoire, le système rénal ; il est la cause du cancer de poumon, de diabètes et contribue aussi
au vieillissement cutané car il peut provoquer un stress oxydatif (référence). Il a été retrouvé dans
nos deux types produits : des valeurs maximales de 15 µg/g et 10 µg/g ont été enregistrées dans les
FDTL et les FDTS. Ces valeurs sont supérieures à celle recommandée par l’OMS qui l’a fixée à
0,05mg/kg. Les FDTL ont une concentration en cadmium plus élevée que les FDTS. Parlant du
mercure, sur le plan systématique, les signes dû à l’exposition sont : des vomissements, nausées et
lésions rénales, effet du système nerveux central qui comprend l’irritabilité, les tremblements, la
faiblesse, la nervosité, la fatigue et la perte de mémoire. Il affecter également les systèmes
sensoriels, c’est-à-dire la perte de l’ouïe, du goût et de la vision. Enfin, une teneur élevée en
mercure peut entraîner la mort (référence). Nous l’avons enregistré dans nos deux types de produits
à des concentrations maximales de 50µg/g pour les FDTL et de 45µg/g pour les FDTS. Ces valeurs
sont supérieures à celle fixée par l’OMS qui est de 0,05mg/kg et non-conforme selon le règlement
de l’UE qui l’interdit dans les produits cosmétiques. Les FDTL ont une concentration en mercure
plus élevée que les FDTS. Parlant de nickel, c’est un allergène de contact qui peut provoquer une
sensibilité cutanée, des allergies et une dermatite par exposition directe et souvent prolongée, il
entraîne le stress oxydatif qui favorise le vieillissement cutané, il peut également affecter le système
respiratoire qui va entrainer le cancer du nez et du poumon. Il a été cancérogène potentiel par le
Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) (référence). Sa présence à l’état maximal
dans nos échantillons variait de 65µg/g pour les FDTL à 70µg/g pour les FDTS. Ces valeurs sont
supérieures à celle fixée par l’OMS qui est de 0,5mg/kg. Les FDTS ont des concentrations plus
élevées en Ni que les FDTL. Et enfin parlant de l’arsenic, il peut provoquer une hyperpigmentation
et une kératose in situ, mais aussi entraîner une cancérogène et des maladies vasculaires suite à une
exposition prolongée (référence). Il a été retrouvé dans les deux types de produits à des
concentrations maximales variantes de 35µg/g dans les FDTL à 40µg/g dans les FDTS. La
concentration maximale en As est plus élevée dans les FDTS. La présence de ces métaux dans nos
échantillons se justifie par leur omniprésence dans l’environnement. En général, nos résultats
confirment les données disponibles dans la littérature. Ces ETM peuvent facilement pénétrer à
travers la peau particulièrement délicate et sensible du visage (Franken et al., 2015). Les FDTS
tout comme les FDTL représentent un risque sur les utilisatrices. En effet, n’ayant pas conscience
du danger, certaines femmes ne se démaquillent pas au coucher. Ceci les expose doublement car le

47
risque est très souvent lié à la fréquence et à la durée d’exposition, le risque ici étant l’apport des
cancers. Cette présence des métaux lourds s’explique en majorité par leur omniprésence dans
l’environnement, d’où la contamination des matières premières avant toute utilisation en
cosmétique. Il a été également intéressant de mettre en exergue les différentes corrélations en tenant
compte de leurs concentrations maximales dans les échantillons. De ce fait il ressort une forte
corrélation entre les binômes tels que le mercure et le plomb (0,923), le mercure et le cadmium
(0,832), le mercure et l’arsenic (0,980), le cadmium et l’arsenic (1,000). Ces valeurs indiquent une
relation positive modérée entre les variables. En d’autres termes, suites à une exposition maximale,
ces ETM qui partagent la même caractéristique vont agir dans un même sens, ce qui multiplie les
dangers. Afrooz et al. 2019 au Etat-Unis, ont analysés la contamination des ETM dans les produits
cosmétiques en majorité ceux de maquillages achetés dans les lieux appropriés. Suite à leurs
analyses, ils ont eu des résultats respectant la norme à l’état de trace. Ce travail comparatif montre
que la plupart des produits vendus de façon ambulante sont très souvent issue de la contrefaçon.
En outre l’amateurisme dû à une recrudescence des formations de mauvaises qualités et à la
recherche excessive de gain, sont la cause de la négligence constatée. Ces défauts de formation ont
pour conséquence le mauvais dosage des intrants et le mauvais conditionnement des produits qui
exposes les utilisatrices à des maladies tels que le cancer, les problèmes rénaux, l'augmentation de
la tension et bien d’autres (Plumlee & Ziegler, 2003).

Afin d’évaluer les risques sanitaires liés aux métaux lourds, les valeurs de DJE ont été
obtenus selon les différents scénarios d’utilisation minimale, moyenne et maximale des fonds de
teint. Les valeurs maximales de 6,17x10-5 mg/kg/j pour le Cd, de 7,2x10-5 mg/kg/j pour le Pb, de
13,37x10-2 mg/kg/j pour le Ni et de 3,08x10-4 mg/kg/j et de 3,08x10-4 mg/kg/j ont été obtenues pour
les DJE des fdtl et celles des DJE des fdts sont de 1,54x10-5 mg/kg/j pour le Cd, de 8,22x10-2
mg/kg/j pour le Pb, de 14,4x10-2 mg/kg/j pour le Ni et de 3,08x10-4 mg/kg/j pour l’As. Ces valeurs
qui sont pour la plupart supérieures à la dose référencée nous ont permis de déterminer le quotient
danger afin de caractériser les risques. Les quotients de danger sont dans presque tous les cas
supérieurs à 1. Le scénario le moins exposé aux risques est celui des utilisatrices minimales car la
majorité des QD nous présente des valeurs inférieures à 1. Pour une utilisatrice de fond de teint
minimale les risques d’expositions sont faibles, les dangers sont limités car les concentrations de
métaux sont assez minime vue la faible fréquence d’utilisation. En cas de contact avec ces
substances l’utilisatrice sera sujette d’infection cutanée tels que l’apparition des petits boutons, des

48
taches noires, des irritations autrement dit les dermatites de première phase, qui ne nécessitent pas
l’arrêt du produit car ces infections disparaissent une fois le produit retiré. Pour une utilisation
moyenne en plus des risques que rencontre celle minimale il sera conseillé de réduire les fréquences
d’utilisation. Le consommateur est exposé à divers symptômes, notamment des nausées, des
vomissements et des lésions rénales, ainsi que des effets sur le système nerveux central tels que
l’irritabilité, les tremblements, la faiblesse, l’agitation, l’épuisement et la perte de mémoire. Il peut
également affecter les systèmes sensoriels, c’est-à-dire la perte de l’ouïe, du goût et de la vision.
Et enfin pour un consommateur maximal, qui constitue l’utilisatrice récalcitrante, Les risques sont
énormes et peuvent conduire à la mort. Les fonds de teint liquides et solides retenus dans notre
étude constituent des risques pour la santé des utilisatrices. Afin de réduire leur exposition à ces
contaminants, les utilisatrices de FDT doivent choisir des produits naturels et biologiques, qui sont
pour la plupart exempts de conservateurs et de colorants synthétiques (origine de la contamination
par les métaux lourds) tout en réduisant les fréquences d’utilisation. Les fabricants de cosmétiques
doivent également être conscients de leur responsabilité en matière de sécurité sanitaire des
produits qu’ils mettent sur le marché. D’où la nécessité de former et d’éduquer les utilisatrices à
l’utilisation des produits cosmétiques afin de limiter les risques sanitaires.

49
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail qui portait sur « l’évaluation de la contamination physico-chimique
et microbiologique des fonds de teint vendus dans quelques marchés de la ville de Douala », il était
question pour nous d’évaluer le niveau de risque sanitaire lié à l’utilisation des fonds de teint. Il
ressort que les résultats obtenus à partir notre étude sont essentiels pour comprendre les risques
d’exposition aux contaminants nocifs et leur apparition dans les fonds de teint. L’analyse
microbiologique a montré que les deux types de FDT achetés dans les marchés Mboppi et Makèpè
sont contaminés par des bactéries notamment Escherishia coli (1UFC), Shigella dysenteria
(2UFC), Staphylococcus aureus (1UFC) et Pseudomonas aeruginosa (1UFC). La qualité
microbiologique est une exigence et les points de maîtrise restent nombreux. Il est donc nécessaire
de bien suivre les Bonnes Pratiques de Fabrication, notamment celles rapportées par l’ISO 22716
:2008, afin de protéger tout produit de la contamination microbienne et de lui garantir une durée
de vie suffisante, mais également une sécurité d’utilisation maximale au consommateur.

En ce qui concerne l’analyse physico-chimique, les deux types de FDT ont montrés une
conformité sur les points de vues potentiel d’Hydrogène et densité. Les métaux lourds contenus
dans les deux types de FDT analysés ne respecte pas les limites fixées par l’OMS encore moins
celle de l’UE. Ils sont tous présent à des concentrations maximales élevées pouvant avoir des
risques sur la santé des utilisatrices non-conformes. Il est recommandé de limiter l’exposition aux
métaux lourds en choisissant des produits cosmétiques sûrs et un évitant une utilisation excessive.

En ce qui concerne les risques liés aux métaux lourds, les doses journalières d’exposition
des cinq ETM sont pour la plupart supérieur à la norme. En dehors du scénario d’exposition
minimale qui présente les valeurs du quotient de danger pour la majorité inférieure à 1, le reste des
scénarios d’exposition ont des quotients de danger supérieur à 1, indiquant un risque potentiel
d’utilisation chez les consommateurs. Par conséquent, on peut conclure qu’en raison de l’utilisation
simultanée des fonds de teint avec d’autres types de cosmétiques et, partant, de l’exposition
potentielle des consommateurs à des éléments toxiques par tous les cosmétiques, une surveillance
continue des concentrations de ces éléments dans ces types de produits est nécessaire pour éviter
les risques potentiels pour la santé.

50
RECOMMANDATIONS
Comme possible moyen d’éviter les risques liés aux contaminants microbiologique et physico-
chimique, les actions suivantes pourront être envisager :

- Les autorités concernées devraient appliquer des normes strictes de qualité et de sécurité
pour les produits cosmétiques, en particulier les fonds de teint vendus dans les marchés de
la ville de Douala ;
- Les fabricants doivent être encouragés à utiliser des ingrédients de qualité et à suivre des
procédures de fabrication rigoureuses pour minimiser les risques de contamination ;
- Les autorités sanitaires doivent également effectuer des contrôles réguliers pour s’assurer
que les fonds de teint vendus dans les marchés répondent aux normes de qualité et de
sécurité.

PERSPECTIVES
Dans le but de sensibiliser un grand nombre de consommateurs sur les risques liés à
l’utilisation de produits cosmétiques contaminés et promouvoir des pratiques d’hygiène
appropriées pour les minimiser, des études supplémentaires sont nécessaires. Il sera donc
important d’effectuer cette étude dans une autre région du Cameroun, d’analyser d’autres
contaminants dans d’autres types de produit cosmétique.

ASPECTS DIDACTIQUES
L’étude de la contamination microbiologique et physico-chimique des fonds de teints peut
être utilisée comme un outil didactique dans l’enseignement de la microbiologie et de la chimie.
Les élèves pourront apprendre les méthodes standardisées utilisées pour évaluer la contamination
microbiologique et physico-chimique des produits cosmétiques, ainsi que les normes
réglementaires en matière de sécurité et de qualité de ces produits. Les résultats de cette étude
peuvent être utilisés pour sensibiliser les élèves consommateurs et qui à leur tour sensibiliseront
leur entourage, aux risques liés à l’utilisation de produits cosmétiques contaminés ou de mauvaise
qualité.

51
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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52
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53
ANNEXES

54
Elément de calcul de la DJE des FDTL
ETM Q F P AT
ED DJE
Min 0,0003 40 360 70 16425 40 6,17143E-05 0,001
Cd Moy 5 40 360 70 16425 40 1,028571429 0,001
Max 15 40 360 70 16425 40 3,085714286 0,001
Min 0,0011 40 360 70 16425 40 0,000226286 0,001
Pb Moy 20 40 360 70 16425 40 4,114285714 0,001
Max 35 40 360 70 16425 40 7,2 0,001
Min 0,0002 40 360 70 16425 40 4,11429E-05 0,001
Ni Moy 35 40 360 70 16425 40 7,2 0,001
Max 65 40 360 70 16425 40 13,37142857 0,001
Min 0,0001 40 360 70 16425 40 2,05714E-05 0,001
As Moy 5 40 360 70 16425 40 1,028571429 0,001
Max 15 40 360 70 16425 40 3,085714286 0,001
Min 0,0005 40 360 70 16425 40 0,000102857 0,001
Hg Moy 22,5 40 360 70 16425 40 4,628571429 0,001
Max 50 40 360 70 16425 40 10,28571429 0,001

Elément de calcul de la DJE des FDTS

C
ETM Q F P AT ED DJE

Cd Min 0,0001 40 360 70 16425 40 2,0571E-05 0,001


Moy 7,5 40 360 70 16425 40 1,54285714 0,001

Max 10 40 360 70 16425 40 2,05714286 0,001

Pb Min 0,0001 40 360 70 16425 40 2,0571E-05 0,001

Moy 12,5 40 360 70 16425 40 2,57142857 0,001

Max 40 40 360 70 16425 40 8,22857143 0,001

Ni Min 6 40 360 70 16425 40 1,23428571 0,001

Moy 3 40 360 70 16425 40 0,61714286 0,001

Max 70 40 360 70 16425 40 14,4 0,001


0,0001
As Min 40 360 70 16425 40 2,0571E-05 0,001

55
7,5 40 360 70 16425 40 1,54285714 0,001
Max 10 40 360 70 16425 40 2,05714286 0,001
Hg Min 0,0002 40 360 70 16425 40 4,1143E-05 0,001
Moy 25 40 360 70 16425 40 5,14285714 0,001
Max 45 40 360 70 16425 40 9,25714286 0,001

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