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CERTIFICATION IWCF LEVEL 2

MANUEL DE COURS

A.SLIMANI
R01 - Mars 2015.
TABLE DES MATIERES
A. PRINCIPES ET PROCEDURES 5
1. INTRODUCTION 6
1.1. Problèmes causés par les venues non contrôlées 6
1.2. Formation et certification en contrôle de venues 6

2. INTRODUCTION AU CONTROLE DE VENUES 7


2.1. Pression hydrostatique 7
2.2. Pression de formation 7
2.3. Pression de fracturation 10
2.4. Le contrôle primaire 11
2.5. Le contrôle secondaire 11
2.6. Les obturateurs 11
2.7. Cas du forage en mer 11
2.8. Calculs 12
2.9. Notions de barrière 14
2.10. Gestion du risque 14
Exercices 17

3. CAUSES DES VENUES 19


Exercices 23

4. SIGNES D'UNE VENUE 26


4.1. Signes précurseurs d’une venue 26
4.2. Signes positifs d’une venue 27
4.3. Forage de la première phase 27
Exercices 28

5. SYSTEME DE CIRCULATION 29
5.1. Les pertes de charges 29
5.2. Pression exercée sur le fond 29
5.3. Equipements de traitement de la boue 30
5.4. Arrêt et démarrage de la pompe 31
5.5. Changement des caractéristiques de la boue et du circuit 32
5.6. Choix du débit de contrôle 32
5.7. Pression de fracturation 33
5.8. Gradient de pression 33
5.9. Pression maximale admissible 33
5.10. Pression d'intégrité de la formation 34
Exercices 34

6. NATURE ET COMPORTEMENT DE L'EFFLUENT 35


6.1. Venue d'un liquide 35
6.2. Venue d'un gaz 35

Préparation au Well Control 2


Exercices 36

7. PROCEDURES DE FERMETURE DU PUITS 37


7.1. Soft shut in 38
7.2. Hard shut in 38
7.3. Fast shut in 39
7.4. Procédure de fermeture lors des opérations de wire-line 39
7.5. Relevé des pressions 39
7.6. Migration du gaz 40
Exercices 41

8. METHODES DE CONTROLE DE LA VENUE 42


8.1. Driller's Method 42
8.2. Wait and Weight Method 44
8.3. Volumetric Method 45
Exercices 46

9. LA FICHE DE CONTROLE 47

10.OPERATIONS DE TUBAGE ET CIMENTATION 50

B. EQUIPEMENTS DE CONTROLE DE VENUES 51


1. LES OBTURATEURS 52
1.1. Empilages des obturateurs 52
1.2. Pression de service de l'empilage 52
1.3. Empilages des obturateurs 52
1.4. Les brides et joints toriques 53
1.5. L'obturateur à mâchoires 54
1.6. L'obturateur annulaire 57
1.7. Mud cross, kill et choke lines 58
1.8. Le diverter 59

2. LES OBTURATEURS INTERNES 62


2.1. Vannes de sécurité de la tige d'entraînement 62
2.2. Gray valve 62
2.3. Fast shut off coupling 63
2.4. Drop in back pressure valve (DIBPV) 63
2.5. Float valves 63

3. LE MANIFOLD DE DUSES 64

4. LES DEGAZEURS 66
4.1. Séparateur atmosphérique 66
4.2. Dégazeur sous vide 67

5. LES BARRIERES 68

Préparation au Well Control 3


6. TESTS DES EQUIPEMENTS 69
6.1. Règles générales 69
6.2. Périodicité des tests de fonctionnement 69
6.3. Périodicité des tests en pression 70
6.4. Procédures de test en pression 70
6.5. Outils de test 70
6.5.1. Le tester cup 70
6.5.2. Le tester plug 70
6.6. Test de l’afflux 71

7. UNITE DE COMMANDE DES OBTURATEURS 72


Exercices 73

Préparation au Well Control 4


A. PRINCIPES ET
PROCEDURES

Préparation au Well Control 5


1. INTRODUCTION

1. Problèmes causés par les venues non contrôlées


Durant le forage d'un puits pétrolier, des couches contenant des fluides, tels que
l'eau, le pétrole ou le gaz sont traversées. Ces fluides sont emprisonnés dans les
pores de cette roche sous une forte pression. Dès que l'outil perce la roche, les
fluides qui y sont contenus ont tendance à sortir.
Il est nécessaire de les en empêcher, sinon ils sortent dans le puits, chassent
complètement la boue, et sortent à l'air libre où ils peuvent commettre des dégâts
importants, surtout le gaz qui s'enflamme et complique ainsi le contrôle de la
situation.
En effet, arrivant d'une façon non contrôlée jusqu'en surface, le gaz prend feu,
créant ainsi une éruption entraînant :
• Un dégât matériel important, en détruisant complètement dans l'incendie
l'appareil de forage,
• Des blessures du personnel pouvant être très graves et entraînant même le
décès,
• Des sommes colossales dépensées pour arrêter cette éruption,
• De grandes quantités de gaz sont parties en fumée, représentant un manque
à gagner colossal et détruisant l'environnement,
• La suspension ou même l'abandon du forage du puits.

Un incident de cette envergure a un impact négatif important sur le personnel, la


réputation de la compagnie, l'environnement,…

2. Formation et certification en contrôle de venues


Afin d'éviter des catastrophes pareilles, il est nécessaire que le personnel
intervenant sur les puits, durant ou après le forage, doive être suffisamment formé
pour prévenir et contrôler une venue, avant qu'elle ne se dégénère en éruption.

Pour cela, l'IWCF (International Well Control Forum), un organisme international à


but non lucratif, possède les compétences nécessaires pour contrôler que le
personnel intervenant sur les puits en forage ou en production sont en mesure de
prévenir et contrôler une venue, en:
• Etablissant les règles standards sur le contrôle de venues,
• Accréditant les centres de formation et les formateurs sur le contrôle de
venues,
• Certifiant les candidats ayant passé avec succès l'examen de contrôle de
venues.

NB : les examens en langue française utilisent les unités suivantes :


• Le bar pour les pressions
• Le mètre pour les longueurs
• Le litre pour les volumes.

Préparation au Well Control 6


2. INTRODUCTION AU CONTROLE DE VENUES

1. Pression hydrostatique
Elle est définie comme étant le poids d'une colonne verticale de fluide par unité de
surface.
Elle dépend de la hauteur ou la profondeur verticale de la colonne de fluide, sans
tenir compte de sa forme.
PH= (Z x d)/10.2

Avec :
PH = pression hydrostatique en bar
Z = hauteur verticale en m
d = densité du fluide

Exemples de calcul:
Calculer la pression hydrostatique dans les cas suivants :
a) L = 3000 m, Z = 2800 m, d = 1.20
b) L = 4000 m, Z = 4000 m, d = 1.25
c) L = 3600 m, Z = 3200 m, d = 1.15

2. Pression de formation
C'est la pression du fluide contenu dans les pores d'une formation. Elle est
également appelée pression de réservoir, pression de pores ou pression de
gisement.
Cette pression est dite normale lorsqu'elle a pour seule cause la pression
hydrostatique des eaux contenues dans les pores d’une roche réservoir qui
communiquent avec l’atmosphère.

Préparation au Well Control 7


La densité des eaux est, en fonction de la salinité, généralement comprise entre
1.00 et 1.15. Une formation à pression normale contient de l'eau ayant une densité
moyenne de 1.07 (gradient = 0.105).

La pression de pore est dite anormale lorsqu'elle ne répond pas à la règle ci-
dessus. Elle est générée par un agent créateur de pression, liée à une couche
imperméable qui empêche le fluide contenu dans les pores de s’échapper.

Exemple de pressions anormales :


Puits artésiens
Puits A : la pression de formation est élevée parce que le réservoir affleure à une
altitude supérieure à la côte d'implantation du puits.

Puits B
Puits A

Puits B : la pression de formation est faible parce que le réservoir affleure à une
altitude inférieure à la côte d'implantation du puits.

Colonne d'hydrocarbure
La pression de formation est générée
par la présence du gaz qui applique
une surpression au toit du réservoir.

Préparation au Well Control 8


Forces tectoniques latérales
Les forces latérales peuvent engendrer
des contraintes horizontales
additionnelles qui augmentent la vitesse
de compaction des argiles ce qui
provoque une réduction du taux
d'expulsion de l'eau et création d'une
pression anormale

Relief et structuration

Sous l'effet des contraintes tectoniques, le soulèvement des formations contenant


des fluides en présence d'une roche couverture imperméable, suivi de l'érosion des
formations sus-jacentes pourrait conduire à des pressions anormalement élevées à
faible profondeur.

Bancs de sel et d'argile


Durant le processus de sédimentation, les dépôts de sel et d'argile jouent le rôle
d'une roche couverture empêchant ainsi le mouvement des fluides des formations
sous-jacentes. L'augmentation du poids géostatique en présence de ce type de
formations caractérisées par une perméabilité très réduite ou presque nulle peut
générer des pressions anormalement élevées.

Failles
Les failles résultant d'un état de
contraintes combinées (contraintes
verticales et latérales) ont généralement
un effet de drainage facilitant ainsi la
communication entre une formation
profonde et une formation peu profonde.
Cependant, la présence d'une barrière de
perméabilité empêche la circulation des
fluides et par conséquent la création des
pressions anormalement élevées.
Un piège d'hydrocarbure résultant d'une faille dans le bloc de droite est surélevé par
rapport à celui du gauche.

Préparation au Well Control 9


Diapir de sel ou d'argile
Le diapir de sel ou d'argile est le
résultat d'un fluage des formations
sous-jacentes sous l'effet des
mouvements tectoniques. Le
soulèvement des formations à une
faible profondeur est toujours
accompagné par une conservation de
la pression de pores en présence
d'une barrière de perméabilité.
Souvent, les dômes de sel entraînent
la déformation des couches sus-
jacentes.

Argiles sous compactées


L’absence de drainage avec l’augmentation de la contrainte géostatique ou
contrainte tectonique conduis à des pressions anormales.

Minéralisation
La transformation d'anhydrite en gypse augmente le volume de plus de 30%.Le
même phénomène se passe au niveau de certaines composantes argileuses.

Effet géothermique et forme du réservoir


Conduisent à des pressions anormales.

Prévention des pressions anormales


Il est nécessaire, durant tout le forage, de surveiller de près, d'un côté la densité de
la boue, de l'autre, ce qui sort du puits, son débit et le niveau des bacs, pour
déceler une éventuelle formation à pression anormale.
La densité de la boue devrait être suffisante pour empêcher une venue, mais,
surtout en exploration, on peut tomber sur une formation à pression anormale, et la
pression hydrostatique devient insuffisante, même si la densité de la boue n'a pas
changé.

3. Pression de fracturation
C’est la pression à laquelle il y aurait fracturation de la roche.
La formation sous le sabot représente en général le point le plus fragile du puits.

La densité du fluide de forage doit être adaptée aux formations à forer. Elle doit être
suffisante pour maintenir les fluides de formation et les parois du trou en place,
sans toutefois être trop élevée pour ne pas fracturer les formations les plus fragiles.
Il est donc nécessaire de connaître les pressions de pore et de fracturation des
formations pour établir le programme de forage, tubage et boue.

Préparation au Well Control 10


4. Le contrôle primaire
Ce contrôle consiste à maintenir, durant toutes les phases de réalisation du puits,
une pression hydrostatique appliquée par la colonne de boue égale ou légèrement
supérieure à la pression de pores sans toutefois dépasser la pression de fracturation
au niveau du point le plus fragile (en général : la formation sous le sabot).

Lorsque ce contrôle est réduit, même durant une courte durée, un écoulement du
fluide de formation se produit du réservoir vers le puits.
La gravité de cette intrusion dépend du volume et de la nature du fluide intrus.
En effet, si ce fluide est de l'eau ou du brut, la colonne hydrostatique s'allège mais
l'effet de la pression de pore sur le puits n'est pas trop important.
Par contre, une venue de gaz allège la colonne en continu lorsqu'elle se déplace
dans le puits avec expansion, ce qui augmente son volume (donc sa hauteur) et
diminue sa densité. Si le puits est fermé, sa migration sans expansion, par le fait de
la loi des gaz, déplace la pression de pore tout le long du puits, ce qui entraîne la
présence de pressions très importantes en tous points.

5. Le contrôle secondaire
Lorsque la pression appliquée sur le fond du puits (contrôle primaire) devient
inférieure à la pression de pores, le fluide contenu dans le réservoir commence à
s'écouler dans le puits.
Le contrôle secondaire consiste en la fermeture de l'obturateur du puits pour
stopper cet écoulement.

6. Les obturateurs
Les obturateurs servent à fermer rapidement le puits en cas de venue. Cette
fermeture peut s'effectuer aussi bien de l'intérieur des tubulaires dans le puits que
l'extérieur (espace annulaire). Il existe alors des obturateurs externes et d'autres
internes, toujours disponibles et en bon état de fonctionnement, et sont testés
périodiquement.

Leur configuration doit :


• Fermer le puits totalement vide ou contenant du matériel tubulaire,
• Fermer sur le matériel tubulaire contenu dans le puits quelque soient son
diamètre et sa forme (à condition qu'elle soit régulière),
• Permettre la circulation sous pression contrôlée pour évacuer l'effluent ayant
pénétré dans le puits,
• Injecter un fluide à l'intérieur de puits sous forte pression pour le neutraliser.

7. Cas du forage en mer (offshore drilling)


Le forage en mer (off shore drilling) utilise les mêmes équipements et techniques
que celui sur terre (on shore drilling) à quelques différences près, liées à la hauteur
d'eau et la mobilité de sa surface, ce qui exige l'utilisation d'équipements spéciaux
et de techniques appropriées.

Préparation au Well Control 11


L'installation et les spécifications des équipements d'obturation du puits et de
contrôle de venues sont plus importantes que celles des équipements utilisés en on
shore.

Les principales différences sont dues à:


Les mouvements des supports flottants :
Les supports flottants, tels que les navires, sont soumis aux mouvements de l'eau,
dus à la houle, les courants marins et le vent. Des propulseurs, compensateurs de
pilonnement et tensionneurs sont utilisés pour minimiser l'effet de ces mouvements.

Les obturateurs :
En plus des fermetures annulaire et pipe rams, une fermeture totale à cisaillement
(blind-shear rams) est nécessaire pour couper la garniture de forage et abandonner
provisoirement le puits, pour permettre au support de forage flottant de quitter les
lieux rapidement en cas de tempête.
Il faut également tenir compte de la pression hydrostatique de la colonne de boue
dans le tube prolongateur (riser), qui va s'opposer à la pression de fermeture des
obturateurs si la hauteur d’eau est importante.

Le tube prolongateur (riser):


Les obturateurs sont raccordés directement à la tête de puits qui repose au fond de
l'eau, et sont reliés à la surface (au bord du support flottant) par un tube
prolongateur, qui doit être flexible et étanche malgré les mouvements de l'eau et du
support flottant.
Il doit être également résistant aux différentes contraintes auxquelles il est soumis,
telles que : compression due à son propre poids, écrasement du à la pression
hydrostatique extérieure, et éclatement du à la pression hydrostatique de la boue.
Ces contraintes varient avec l'importance de la hauteur d'eau.
Le tube prolongateur sert également de support pour les lignes de commande des
obturateurs et les sorties de la croix de circulation (choke et kill lines) qui remontent
jusqu'en surface.

8. Calculs
Arithmétique :
Calculer :
Exercice 1 :
• 5 x 20.42 x 0.252 / 52.8 x 0.024 + 52.3 x 0.0015 =
• 5 x 20.42 x 0.252 / (52.8 x 0.024 + 52.3 x 0.0015) =
• 5 x 20.42 x 0.252 + 52.8 x 0.024 / 52.3 x 0.0015 – 0.0015 x 0.023 =
• 3 x (2.42 x 0.252 + 52.8 x 0.024) / (52.3 x 0.0015 – 0.0015 x 0.023) =
• 0.5 x (20.42 + 0.252) + 52.8 x 0.024) / 52.3 x 0.0015 – 0.0015 x 0.023 =

Exercice 2 :
• A/B = 40, si B = 10, calculer A
• A/B = 52, si A = 26, calculer B
• A x B = 33, si A = 11, calculer B
• A x B + 20 = 50, si A = 2, calculer B

Préparation au Well Control 12


Volumes, capacités et déplacements:
Volume :
• Volume intérieur garniture =
VintDP + VintHW + VintDC = vintDP x LDP + vintHW x LHW + vintDC x LDC
• Volume annulaire découvert = VeaDP + VeaHW + VeaDC
• Volume annulaire tubage = VcDP=vcDPxLcDP=vcDPxLs

Vitesse de la pompe :
• C=V/q

Temps de circulation :
• T=C/N

Volumes pendant la manœuvre :


• Remontée garniture vide : Vremplissage = vacier x l
• Remontée garniture pleine (bouchée) : Vremplissage = vextérieur x l
• Descente garniture vide : Vretour = vacier x l
• Descente garniture pleine (présence float valve) : Vretour = vextérieur x l
Avec :
• Vint = volume intérieur total
• vint = volume intérieur unitaire (en litre/mètre)
• Vea = volume espace annulaire découvert total
• vea= volume espace annulaire découvert unitaire (en litre/mètre)
• VcDP= volume espace annulaire tubage - tiges total
• vcDP= volume espace annulaire tubage - tiges unitaire (en litre/mètre)
• LcDP= longueur de tiges dans le tubage = côte mesurée du sabot (Ls) (en
mètres)
• C = nombre total de coups de pompe
• V = volume pompé
• q = débit unitaire (en litre par coup)
• T = temps de pompage
• N = vitesse de la pompe (en coups par minute).

Volumes des bacs à boue :


• Vtotal(en m3) = longueur (m) x largeurs(m) x hauteur (m)
• Volume par centimètre (en litres) = longueur (m) x largeur (m) x 10

Préparation au Well Control 13


9. NOTIONS DE BARRIERE
La barrière est tout élément qui empêche l’écoulement du fluide du réservoir vers le
puits, durant le forage, le work over et après abandon du puits.
Au moins deux barrières doivent être disponibles, une activée, appelée barrière
primaire, et l’autre en secours, appelée barrière secondaire.

Exemples de barrières :
• La colonne hydrostatique de la boue,
• Les BOP externes et internes,
• Les bouchons mécaniques (packer, bridge plug, cement retainer, …)
• Les bouchons de ciment.

Les considérations suivantes doivent être prises en compte :


• La barrière doit être testée et maintenue en bon état,
• Les bouchons (mécaniques ou de ciment) doivent être positionnés le plus
bas possible pour pouvoir neutraliser toute haute pression éventuelle en cas
de reprise du puits. Le bridge plug récupérable (RBP), par exemple est
positionné à une profondeur de 500 à 600 m,
• Les BOP internes avec les réductions appropriées doivent être toujours
disponibles sur le plancher,

10. GESTION DU RISQUE


10.1. Le risque
C'est la possibilité qu'un évènement fâcheux se produise, entraînant des
conséquences graves sur l'atteinte des objectifs.

10.2. Evaluation du risque


Le risque est évalué en fonction de la probabilité de l'arrivée de l'évènement et
l'amplitude ou sévérité des conséquences.

Risque = Evènement x Conséquence

10.3. Exercices de sécurité


Une venue elle-même n'est pas considérée comme un risque majeur, et peut être
contrôlée correctement si certaines mesures sont prises au préalable. Le vrai risque
est lorsque cette venue devient plus compliquée et entraîne l'éruption ou l'utilisation
de moyens onéreux.
Le facteur le plus important lorsqu’une venue est détectée est de fermer le puits
correctement est rapidement. Ceci n'est possible que si les :
• équipements sont montés, testés et prêts à fonctionner ;
• équipes formées et entraînées.

Les exercices de sécurité ont pour objectif l’évaluation de la réaction des équipes de
forage en cas de venue pendant le forage ou la manœuvre.
La durée de chaque exercice représente le temps de réaction de l’équipe du début
de l’alerte jusqu'à la fin de l’exercice.

Préparation au Well Control 14


La réaction de l’équipe doit être correcte et conforme aux normes, sinon les
exercices doivent se poursuivre avec la même fréquence jusqu'à obtenir une bonne
réaction.
Les étapes à suivre selon chaque type d’exercice et la position de chaque membre
d’équipe doivent être affichées au niveau du dog house.

Le superviseur doit choisir le bon moment sans aviser au préalable les membres de
l’équipe et ne doit pas engendrer un incident technique (comme le coincement de la
garniture par exemple) lors de sa réalisation du début jusqu'à la fin.

Un rapport correspondant au type d’exercice doit être rempli par le superviseur à la


fin de chaque exercice et dans le cas d’une mauvaise réaction, il doit mentionner les
points faibles de chaque équipe afin d’améliorer leur comportement durant les
prochains exercices.

Pit drill/BOP drill (durée : 1 min)


Cet exercice est réalisé durant le forage.
• Le superviseur soulève le flotteur du bac de circulation pour simuler un gain.
• Le chef de poste doit déclencher l’alerte et suit les étapes suivantes :
o arrête la rotation ;
o dégage la garniture jusqu'à avoir le tool joint à environ 1 m au-dessus
de la table de rotation ;
o arrête les pompes.

L’exercice peut être arrêté à ce niveau.


Dans le cas où l’outil est dans le tubage, le chef de poste peut continuer l'exercice
en fermant le puits selon la procédure de la compagnie.

Trip drill (durée : 2 à 3 min)


Exercice pendant la manœuvre, avec l'outil dans le tubage.
• Le superviseur soulève le flotteur au niveau du trip tank pour simuler un gain.
• Le chef de poste déclenche l’alerte et suit les étapes suivantes :
o arrête la manœuvre et pose la garniture sur cale ;
o l'équipe installe la FOSV (ou la gray valve puisque le puits ne débite
pas dans l'exercice) et ferme la FOSV (ou la gray valve);
o ferme le puits selon la procédure de la compagnie.

Strip drill
Apres la cimentation du tubage et avant de continuer le forage, avec le BOP fermé,
le puits est soumis à une certaine pression.
L’opération consiste à stripper quelques longueurs de tiges à travers l’obturateur
annulaire.

Choke drill
L’objectif de cet exercice de circuler sous duse.

Préparation au Well Control 15


Après la cimentation du tubage et avant de continuer le forage, avec le BOP fermé,
le puits est soumis à une certaine pression.

L’opération consiste à assurer le bon démarrage du contrôle, de contrôler le retour


au niveau du trip tank et d’analyser la correspondance entre les débits de circulation
et le pourcentage d’ouverture de la duse et les pertes de charge.

Diverter drill
L’objectif de cet exercice est de réaliser la déviation rapide d’une venue de shallow
gas.
Pas loin de la côte du tube guide, le signal est donné.
Le chef de poste :
• arrête le forage et accélère les pompes ;
• positionne le premier tool joint au-dessus de la table ;
• ouvre la ligne d’évacuation ;
• ferme le diverter.

Préparation au Well Control 16


EXERCICES
1. Quelle profondeur doit – on prendre en considération pour le calcul de la
pression hydrostatique?
a) La profondeur mesurée.
b) La profondeur verticale.
c) La profondeur totale du puits.

2. Calculer la pression hydrostatique dans les cas suivants :


a) L = 3000 m, Z = 2800 m, d = 1.20 kg/l
b) L = 4000 m, Z = 4000 m, d = 1.25 kg/l
c) L = 3600 m, Z = 3200 m, d = 1.15 kg/l

3. En absence de données précises, quel est le gradient qui correspond à celui


d’une formation à pression normale ?
a) 0.105 bar/m b) 0.098 bar/m c) 0.115 bar/m d)0.117 bar/m

4. Durant la compaction normale des formations, la porosité a tendance à :


a) Diminuer. Augmenter. Rester la même.

5. Un bac à boue mesure 5 m de longueur, 2.5 m de largeur et 2.5 m de hauteur.


Quel est le volume par centimètre ?

6. Le niveau de la boue dans le bac précédent a augmenté de 16 cm. Quelle est la


valeur du gain ?

7. Si l'espace annulaire est composé de 100 m de masse – tiges 8" et de tiges 5",
quelle est la hauteur de la venue ? On donne :
veaDC = 43.6 l/m veaDP = 62.7 l/m

8. Si le gain est de 60 cm, quelle est la hauteur de la venue ?

9. Si le contrôle primaire est perdu, que se passera-t-il ?


a) Perte de circulation
b) Réduction de la vitesse d’avancement
c) Venue
d) Arrêt de la pompe

Préparation au Well Control 17


10. Que faut-il faire immédiatement après la perte du contrôle primaire ?
a) Continuer le forage
b) Arrêter le forage et observer le puits
c) Fermer un BOP
d) Remplacer la boue par une autre plus lourde

11. Quel est l’objectif d’un exercice de sécurité pendant le forage ?


a) Entraîner les équipes à intervenir correctement et rapidement en cas
de venue
b) S’assurer que le contrôle primaire est toujours existant
c) S’assurer que les obturateurs fonctionnent normalement

12. Quelle est la pression hydrostatique exercée par une colonne de boue de 2000
m de hauteur verticale et de densité de 1.25 ?

13. Quelle densité de la boue exerce une pression de 500 bars à une profondeur de
3000 m ?

14. Quelle est l’augmentation de densité qui produit une augmentation de pression
hydrostatique de 45 bars à 2884 m ?

Préparation au Well Control 18


3. CAUSES DES VENUES
Il y a venue lorsqu’un certain volume de fluide de la formation pénètre dans le
puits.

Durant toutes les opérations de réalisation d’un puits, il est nécessaire d’appliquer
une pression sur le fond du puits égale ou légèrement supérieure à celle du
réservoir, sans toutefois dépasser la pression de fracturation au niveau du point le
plus fragile dans le découvert. La perte de cet équilibre, ne serait-ce que de très
courte durée, permettra au fluide contenu dans le réservoir d'entrer dans le puits, et
créer ainsi une venue.

Les causes de venues les plus fréquentes sont :


Formation à pression anormalement élevée
La formation est à pression normale lorsqu'elle a pour seule cause la pression
hydrostatique des eaux contenues dans les pores d’une roche réservoir qui
communiquent avec l’atmosphère.
La densité moyenne de l'eau étant de 1.07 (gradient = 0.105 bar/m).
Les formations ayant des pressions supérieures sont appelées "formations à
pression anormalement élevée", et celles ayant une pression inférieure sont
appelées "formations à pression anormalement basse".

Les formations à pression anormalement élevée (gradient supérieur à 0.105 bar/m)


sont souvent prévues et détectées par l'analyse détaillée des données sismiques
avant de commencer le forage. Mais, en exploration, les données sont souvent
insuffisantes ou incorrectes, ce qui peut entrainer leur forage à l'aide d'une boue de
densité insuffisante, causant ainsi la venue.

Un autre moyen plus direct de détecter ces formations pendant le forage est
l'observation de tendances de certains paramètres, tels que :
• vitesse de pénétration (ROP) ;
• d-exposant ;
• température de sortie de la boue à la goulotte ;
• torque et frottements ;
• densité et porosité des argiles.

Défaut de remplissage durant la remontée


Durant la remontée de la garniture de forage, une baisse de niveau de la boue dans
l'annulaire, due au fait que le volume de remplissage est inférieur à celui remonté,
causerait la chute de la pression hydrostatique appliquée sur le fond, ce qui
déclencherait une venue.

Si la garniture de forage est remontée vide, le volume à remplir doit être égal au
volume acier, et si elle est remontée pleine, le volume à remplir doit être égal au
volume extérieur.

Préparation au Well Control 19


La baisse de niveau peut-être causée par une perte de circulation, si le débit de
cette perte est important.

Densité de boue insuffisante


La densité à l'entrée comme à la sortie du
puits doit être maintenue égale à la valeur
requise, en traitant la boue par dilution ou
par utilisation des équipements d'épuration
mécanique (tamis vibrant, desilter, mud
cleaner...).

Des mesures de la densité doivent être effectuées au moins une fois chaque demi-
heure, en utilisant un densimètre normal ou pressurisé.

L’insuffisance de la densité de la boue peut être due à :


• une sous-estimation de la pression de pores ;
• une diminution accidentelle de la densité de boue en surface, due à une
communication entre les bacs, une dilution non contrôlée avec de l'eau, une
élimination non contrôlée des solides par la centrifugeuse, … ;
• une contamination de la boue par le fluide contenu dans les pores de la roche
forée.

Forage d'un réservoir de gaz


En forant un réservoir de gaz, ce dernier est évacué (gas cuttings) de la même
façon que les déblais, et vient se mélanger avec la boue, réduisant ainsi sa densité.

Durant le forage du réservoir, il est primordial de dégazer la boue une fois arrivée
en surface en utilisant le dégazeur à vide avant de la réinjecter dans le puits. Sinon,
sa densité diminue à chaque cycle jusqu’à devenir insuffisante pour contrebalancer
la pression de formation.

Pistonnage vers le haut (Swabbing)


Le pistonnage vers le haut se manifeste durant la remontée de la garniture de
forage, créant ainsi une dépression sur le fond, entraînant la venue.

Cette dépression est d'autant plus importante que :


• la vitesse de remontée est trop rapide ;
• la rhéologie de la boue (viscosité, gel ...) est élevée ;
• le jeu entre le découvert et la BHA est réduit ;
• l'outil est bourré ;
• la marge de sécurité durant la manœuvre (trip margin) est faible.

Ce pistonnage est détecté par un suivi rigoureux du retour à la goulotte et du bilan


des volumes dans le trip tank, en utilisant ce dernier et une feuille de manœuvre
(trip sheet) préalablement remplie.

Si le forage est réalisé à l’équilibre (la pression hydrostatique de la boue est égale à
la pression de pores), il est nécessaire, pour éviter la venue durant la remontée,

Préparation au Well Control 20


d'ajouter une marge de sécurité (trip margin) égale aux pertes de charges dans
l'annulaire.

Pistonnage vers le bas (surging)


Le pistonnage vers le bas se manifeste durant la descente de la garniture de forage,
créant ainsi une surpression sur le fond, entraînant la fracturation au niveau du
point fragile du découvert, causant une perte de la boue, entraînant une baisse de
niveau.

Utilisation des équipements de wireline


Les équipements descendus dans le puits à l'aide de câble électrique ou du wireline
peuvent causer des pistonnages vers le haut ou vers le bas, s'ils sont plein trou et le
réservoir est ouvert. C'est le cas du packer de production, cementretainer ou bridge
plug descendus au câble.

La manœuvre
La majorité des venues survient en cours de manœuvre, où la pression de fond est
réduite suite à :
• l'annulation des pertes de charge annulaire ;
• la chute de niveau de boue dans l'annulaire ;
• le pistonnage vers le haut.

Afin d'éviter la réduction de la


pression hydrostatique durant la
manœuvre, il est nécessaire de :
• utiliser une feuille de
manœuvre (trip sheet) pour
suivre les volumes à remplir
en cours de remontée ou à
récupérer en cours de
descente. Cette fiche doit être
remplie par le chef de poste
ou son second ;
• utiliser le bac de manœuvre
(trip tank) pour mesurer d'une
manière précise le volume
récupéré ou pompé.
L'utilisation de ce bac et cette
feuille permettent de détecter
les anomalies de remplissage ;
• s'assurer de la disponibilité sur le plancher de la gray valve, de la safety
valve et de leurs réductions appropriées.

Préparation au Well Control 21


Feuille de manœuvre (trip sheet)

Préparation au Well Control 22


Utilisation de la feuille de manœuvre :
Avant d'entamer la remontée, il faut calculer le volume qui doit être pompé dans le
puits pour remplacer le volume acier si la garniture est remontée vide, ou le volume
extérieur si elle est remontée pleine (bouchage ou présence de la float valve).
Si le volume pompé durant cette remontée est supérieur à celui calculé, ceci
explique qu'il y a une perte. Si ce volume est inférieur à celui calculé, cela veut dire
qu'il y a une venue, souvent par pistonnage.
L'observation du puits (flow check) ne donne rien si la réduction de la pression
hydrostatique est inférieure à la marge de sécurité (trip margin). Le puits ne
débitera pas dans ce cas, mais cela ne prouve pas qu'il n'y ait pas eu venue. Le fait
que le volume injecté est inférieur à celui calculé est un indicateur sûr de venue.

Mise en place d'un bouchon lourd (slugging):


C'est un bouchon de boue plus lourde que celle dans le puits ; son volume doit être
suffisant pour créer le vide au minimum dans deux longueurs. Ceci permettrait de
remonter la longueur à dévisser vide, pour ne pas perdre la boue et éviter de
fausser le suivi des volumes sur la feuille et le bac de manœuvre.

Le volume du bouchon est :


Vbouchon = Vvide/(db/di – 1)

Tant que le bouchon lourd est à l'intérieur de la garniture, il n'a aucun effet sur la
pression appliquée sur le fond.
Dans le cas d'une garniture mixte, lorsque le bouchon lourd passe dans les tiges de
faible diamètre, sa hauteur augmente et provoque un retour de boue à la goulotte.

EXERCICES
1. Si 5 longueurs de tiges sont remontées vides, de combien doit – on remplir le
puits, sachant que le volume d’acier des tiges est de 3.96 l/m et qu'une
longueur mesure 28.5 m ?
2. Lors de la remontée, l’effet du pistonnage peut être détecté par le suivi des
volumes.
a) Vrai b) Faux

3. Si une boue de densité 1.50 exerce sur le fond une surpression de 15 bars, de
combien doit chuter le niveau dans le puits avant que l’on perd l’équilibre ?
a) 50 m b) 90 m c) 102 m d) 112 m

4. Parmi les points suivants, quelles sont les causes des venues: (2 réponses)
a) Ne pas installer et tester les BOP correctement
b) Ne pas utiliser une densité de boue suffisante.
c) Ne pas s’assurer que le volume de remplissage durant la remontée est exact.
d) Ne pas garder le puits plein durant la remontée.

Préparation au Well Control 23


5. En cours de remontée, on constate que le volume de remplissage du puits est
inférieur au volume calculé. Que doit – on faire dans l’immédiat ?
a) Arrêter et observer le puits. S’il n’y a pas de retour, continuer la remontée.
b) Ne pas arrêter et continuer la remontée.
c) Arrêter la manœuvre et pomper un bouchon lourd.
d) Arrêter la manœuvre et pomper un bouchon colmatant.
e) Redescendre au fond avec puits ouvert ou en strippant.
f) Vérifier le pourcentage du gaz dans la cabine de géologie.

6. Dans le domaine de contrôle de venue, on prend toujours en considération le


cas défavorable, c'est-à-dire que la venue est du gaz :
a) Vrai. b) Faux.

7. Avec une boue de densité égale à 1.18, quelle est la diminution de la pression
de fond qui correspond à une baisse de niveau de 450 m ?
8. Calculer la diminution de pression produite sur le fond si l’on sort 1200 m de
tiges 5’’ vides sans remplir le puits.
Densité de la boue dans le puits : 1.25 kg/l.
Capacité intérieure des tiges : 9.10 l/m.
Capacité extérieure des tiges : 13.05 l/m.
Capacité intérieure du tubage : 38.18 l/m.

9. Calculer la diminution de pression produite sur le fond si l’on sort 500 m de tiges
5’’ pleines sans remplir le puits.
Densité de la boue dans le puits : 1.42 kg/l.
Capacité intérieure des tiges : 9.10 l/m.
Capacité extérieure des tiges : 13.05 l/m.
Capacité intérieure du tubage : 38.84 l/m.
Profondeur du puits : 3500 m.

10. On injecte dans les tiges 5’’ un bouchon lourd de 2000 l de densité 1.70. La
densité de la boue dans le puits est de 1.25. La capacité intérieure des tiges est
9.10 l/m.
Quel est le volume total de boue légère évacuée du puits dû à la mise en place
du bouchon lourd ?

11. Durant le forage, le contrôle primaire est assuré par :


a) Les BOP,
b) La boue de forage,
c) Il n’est pas nécessaire d’avoir une barrière car il n’y a pas de risque de
venue.

12. Une venue est due à la perte du contrôle:


a) Primaire. b) Secondaire. c) Tertiaire.

Préparation au Well Control 24


13. La meilleure façon pour éviter le pistonnage au cours de la remontée est de :
a) Réduire la vitesse de manœuvre.
b) Remonter en circulation.
c) Injecter un bouchon lourd à l’intérieur de la garniture.
d) Augmenter la densité de la boue avant la remontée.

Préparation au Well Control 25


4. SIGNES D'UNE VENUE
La détection rapide d'une venue suivie d'une action appropriée réduirait
considérablement les risques qui peuvent compliquer le contrôle du puits.

Plusieurs signes avertisseurs indiquent qu'il y a risque d'avoir – ou d'avoir eu –


une venue. En surveillant constamment différents paramètres, on peut se rendre
compte de la venue assez tôt pour intervenir avant que la situation ne se
complique.

1. Signes précurseurs d’une venue


Un signe précurseur prévient qu'il est probable d'avoir une venue. Ce n'est pas
un signe sûr.

Plusieurs paramètres sont rigoureusement surveillés durant le forage. Le


changement de la tendance d'un paramètre, surtout durant le forage d'un
réservoir, doit provoquer l'inquiétude : il est possible que ce soit un signe
indiquant une venue.

Les signes précurseurs sont :


• augmentation de la vitesse de pénétration (Drilling Break) ;
• augmentation du torque et des frottements ;
• diminution de la densité des argiles ;
• taille, forme et volume des déblais ;
• changement des propriétés de la boue, due à la contamination par un
fluide plus léger ;
• diminution puis augmentation de la température de la boue à la sortie ;
• diminution du d – exposant, (indicateur de la forabilité des terrains) ;
• indices de gaz dans la boue libéré des pores du réservoir (gas cut mud).

Si un signe précurseur est détecté, les opérations en cours doivent être arrêtées
et une observation du puits (flow check) doit être effectuée.

Le flow check consiste à arrêter l'opération en cours (forage ou manœuvre),


arrêter les pompes et observer le puits pour détecter une éventuelle venue.
Cette opération est effectuée lorsqu'un signe précurseur est détecté. Dans le cas
d'un signe positif d'une venue (augmentation du volume du bac actif par
exemple), il ne faut pas faire de flow check, qui est inutile et ne fait que perdre
du temps : il faut fermer rapidement sans faire de flow check pour réduire le
gain.

La procédure d'un flow check durant le forage est la suivante :


• arrêter le forage,
• dégager la tige d'entraînement jusqu'à ce que le tool-joint de la première
tige soit positionné à ±1 mètre de la table de rotation,
• arrêter les pompes,
• observer le retour de la boue à la goulotte.
La procédure d'un flow check durant la manœuvre est la suivante :
• arrêter la manœuvre,
• positionner le tool-joint de la première tige à ±1 mètre de la table de
rotation,
• observer le retour de la boue à la goulotte.

2. Signes positifs d’une venue


Un signe positif d'une venue confirme qu’un certain volume d'effluent est
introduit dans le puits, ce qui nécessite l'arrêt immédiat des opérations en cours
et la fermeture du puits, sans perdre le temps à faire un flow check.

Les signes positifs d'une venue en cours de forage sont :


• augmentation du débit à la sortie ;
• augmentation du niveau de la boue dans les bacs ;
• présence de débit à la sortie avec les pompes arrêtées.

En cours de manœuvre, les signes positifs d'une venue sont :


• volume de remplissage inférieur au volume d'acier remonté ;
• volume de boue récupéré supérieur au volume d'acier descendu ;
• présence de débit à la sortie (pompes arrêtées).

3. Forage de la première phase


Durant le forage de la première phase, les obturateurs ne sont pas encore placés
parce qu'ils doivent être raccordés à la tête de puits de base, solidement reliée à
la première colonne de tubage, cimentée dans le puits.

Il arrive parfois de tomber sur des poches de gaz emprisonnées dans des argiles
à faible profondeurs (shallow gas). Ce gaz doit être évacué, mais en sortant du
puits, il risque de s'enflammer et provoquer un incendie, mettant la sécurité du
personnel et du matériel en danger.

Il est donc nécessaire de placer, sur le tube fontaine, un obturateur de grand


diamètre et faible pression appelé diverter, muni à sa partie inférieure d'une
ligne d'évacuation, pour diriger le shallow gaz vers une torche située assez loin
de l'appareil de forage, et dirigée dans le sens du vent, pour éviter le retour de la
flamme vers le chantier.

Afin de ne pas créer une surpression sur le fond et provoquer une perte, le
diverter ne doit être fermé totalement que si la vanne de la ligne d'évacuation
est totalement ouverte.

Préparation au Well Control 27


EXERCICES
1. Comme tendance normale, la densité des argiles croit avec la profondeur.
a) Vrai b) Faux

2. Comme tendance normale, la porosité des argiles croit avec la profondeur.


a) Vrai b) Faux

3. Dans un réservoir, la vitesse d’avancement augmente parce que :


a) La pression différentielle est réduite.
b) Les caractéristiques rhéologiques de la boue sont bonnes.
c) L’épaisseur du cake est faible.

4. Les paramètres de forage doivent être maintenus constants pour considérer


l’augmentation rapide de l’avancement comme un signe précurseur de
venue.
a) Vrai b) Faux

5. Les indices les plus sûrs d’une venue sont (2 réponses):


a) Aucun signe.
b) Une augmentation de la pression de refoulement.
c) Augmentation du débit de sortie.
d) Diminution du taux de pénétration
e) Augmentation du volume de boue dans les bacs.

6. En cours de circulation d’une venue de gaz, le volume des bacs à boue:


a) Augmente b) Diminue c) Reste le même

7. En cours de forage, le niveau dans le bac actif monte et l’alarme se


déclenche. Que doit faire le chef de poste :
a) Arrêter le forage et fermer le puits.
b) Arrêter le forage et observer le puits.
c) Continuer le forage.

Préparation au Well Control 28


5. SYSTEME DE CIRCULATION

1. Les pertes de charges


L'installation de forage doit assurer la circulation de la boue dans le puits avec un
débit suffisant pour bien nettoyer le puits et augmenter la vitesse de pénétration.

Des pompes de forage assurent cette circulation en aspirant la boue des bacs
actifs de l'installation et la refoulant dans le circuit. Cette boue doit traverser tout
le circuit jusqu'à ce qu'elle sorte du puits et revienne dans les bassins actifs.

Le passage de la boue dans


ce circuit crée des
frottements entre les
particules de la boue d'une
part, et entre la boue et les
parois des conduites d'une
autre part. Ces frottements,
s'opposant au déplacement
du fluide, sont des pertes
de charges, exigeant de la
pompe une certaine
pression pour les vaincre.

Ces pertes dépendent :


− du régime d'écoulement,
− de la nature du fluide en mouvement,
− de la loi d'écoulement à laquelle il obéit,
− de la géométrie de la conduite.

Elles comprennent :
PCS : pertes de charges dans les équipements de surface,
PCDP : pertes de charges dans les tiges,
PCDC : pertes de charges dans les masse – tiges,
PCO : pertes de charges à l’outil,
PCA : pertes de charges dans l'espace annulaire.

Si le fluide en circulation est homogène, la pression de refoulement des pompes


(PR) est la somme de toutes les pertes de charge dans le circuit de circulation.
PR = PCS+ PCDP+ PCDC+ PCO+ PCa

2. Pression exercée sur le fond


Lorsque les pompes sont arrêtées (statique), les pertes de charges sont nulles et
seule la pression hydrostatique de la boue s'exerce sur le fond.

En statique : PF = PH

Mais lorsqu'elles sont en marche (dynamique), les pertes de charges à l'aval du


fond (dans l'espace annulaire à la sortie des duses de l'outil) s'ajoutent à la
pression hydrostatique.

Préparation au Well Control 29


En dynamique : PF = PH + PCa = Z x deqv / 10.2

La densité équivalente en circulation est : deqv = 10.2 x PF / Z

3. Equipements de traitement de la boue


Les pertes de charges dépendent en grande partie des caractéristiques de la
boue.
Afin de les réduire, il est nécessaire de procéder à des traitements mécaniques
de la boue à sa sortie du puits avant de la réinjecter.

Les équipements de traitement mécanique de la boue sont :

Tamis vibrants :
Ce sont des appareils contenant
des toiles montées sur des
supports vibrants.

La boue qui sort du puits chargée


de déblais est immédiatement
dirigée vers ces équipements pour
éliminer une grande partie de ces
déblais.

Le maillage de ces tamis doit être


adapté au débit de forage, à la
vitesse d'avancement, à la nature
des terrains forés, au type de
boue, etc...

Hydrocyclones :
Ce sont des appareils qui éliminent des déblais
de taille plus faible que ceux éliminés par les
tamis vibrant.
La boue est injectée tangentiellement dans la
partie haute d'un cyclone à corps conique.
Par effet centrifuge, il y a séparation partielle des
solides qui se rassemblent et sont éjectés à la
sortie basse du cyclone, munie en général d'une
duse réglable.

La boue épurée et allégée se retrouve par contre dans l'axe du corps et sort à la
partie haute : elle est alors récupérée dans les bassins alors que l'effluent lourd
chargé en solides est éjecté au bourbier.

On distingue :
• les desableurs (desanders), qui éliminent les sables, particules dont la
granulométrie est supérieure à 74 microns ;
• les désilteurs (desilters), qui éliminent les particules dont la granulométrie
est de l'ordre de 20 microns.

Préparation au Well Control 30


Mud-cleaner
La perte de boue avec l'effluent lourd
des désilteurs est excessive. Cet effluent
lourd est donc récupéré sur un tamis
vibrant à toile fine. Les solides sont
jetés au bourbier et la boue épurée sous
vibrateurs est remise en circuit.

En général, le Mud-cleaner est un


appareil indépendant monté en parallèle
sur le circuit et comporte une pompe
d'alimentation, sa batterie de cônes 4"
et son tamis vibrant.

Ce système n'est utilisé que dans le cas


de boue chère et/ou polluante.

Centrifugeuses
Les centrifugeuses sont des
appareils qui donnent le meilleur
pouvoir séparateur et la plus
grande capacité de traitement.

Elles sont utilisées pour récupérer


la boue perdue avec les effluents
lourds, qui sont rassemblé dans
un petit bac où il décante. La
boue est centrifugée et renvoyée
dans le circuit.

4. Arrêt et démarrage de la pompe


• L'arrêt de la pompe élimine les pertes de charges dans l'espace annulaire,
diminuant ainsi la pression qui contrebalance celle du réservoir.
• Afin d'éviter une venue, il faut utiliser une boue ayant une pression
hydrostatique au moins égale à la pression de pores.
• L'arrêt de la pompe déplace le palpeur de l'indicateur de débit (flow
return) placé dans la goulotte, déclenchant ainsi l'alarme, alors qu'il n'y a
pas de venue.
• La purge du circuit avant l'ajout d'un simple va vider une partie de
l'installation de surface (manifold du plancher, colonne montante,…). Au
démarrage de la pompe, il y aura une diminution du volume dans les bacs
due au remplissage de la partie vidée de l'installation de surface. Il est
donc nécessaire de réajuster l'alarme (pit déviation).
• En fonction des caractéristique rhéologiques de la boue, surtout les gels, le
démarrage brutal de la pompe peut entraîner une surpression sur le fond,

Préparation au Well Control 31


entrainant la fracturation des zones fragiles ou la perte de la boue,
causant probablement une baisse de niveau.

5. Changement des caractéristiques de la boue et du circuit


Pour le régime de circulation de la boue de forage, la pression de refoulement (si
la boue est homogène et la circulation se fait en direct avec le puits ouvert) est
exprimée comme suit :
PR = k d L Q² / D5
Avec :
k = facteur de proportionnalité,
d = densité de la boue,
L = longueur de la conduite,
Q = débit,
D = diamètre de la conduite.

De cette formule, connaissant la pression de refoulement initiale, il est possible


de déterminer la nouvelle si l'un des paramètres change :

PR2/PR1 = d2/d1 = L2/L1 = (Q2/Q1)² = (D1/D2)5

Puisque Q = q x N, N étant le nombre de coups et q le débit unitaire, à


chemisage constant, q ne change pas et Q2/Q1 devient égal à N2/N1.

Le changement de la densité de la boue a un effet direct sur la pression de fond.


En effet, si elle diminue, la pression hydrostatique diminue.

Le changement du débit influe également sur la pression du fond, parce que les
pertes de charges dans l'espace annulaire s'ajoutent à la pression de fond. La
diminution du débit entraîne donc une diminution de la pression de fond.

6. Choix du débit de contrôle


Dans le cas de contrôle d’une venue, la circulation sous duse doit se faire à un
débit faible (réduit), afin de :
• réduire les surpressions exercées dans le puits par la réduction des pertes
de charge annulaire ;
• donner le temps nécessaire à l'opérateur de la duse d'ajuster les pressions
et réagir efficacement en cas de problème ;
• donner le temps nécessaire au dégazeur pour dégazer la boue ;
• réduire les risques d'usure de la duse.

Les pertes de charge à débit réduit préalablement choisi doivent être mesurées
(lues sur le manomètre du panel de commande des duses) et tenues à jour
avant d'avoir une venue :
• à chaque changement d'équipe, de BHA, ou de caractéristiques de la
boue;
• après forage d'une section d'environ 150 à 200 m ;
• après réparation sur les pompes.

Préparation au Well Control 32


7. Pression de fracturation
C’est la pression à laquelle il y aurait rupture de la roche.
La formation sous le sabot représente en général le point le plus fragile du puits.

La densité du fluide de forage doit être adaptée aux formations à forer. Elle doit
être suffisante pour maintenir les fluides de formation et les parois du trou en
place, sans toutefois être trop élevée pour ne pas fracturer les formations les
plus fragiles.
Il est donc nécessaire de connaître les pressions de pore et de fracturation des
formations pour établir le programme de forage, tubage et boue.

Pour connaître la pression de fracturation, on réalise, pendant le forage d’un


puits, un test d’injectivité (Leak Off Test). Il consiste à pomper la boue dans le
puits jusqu’au début de l’injection, détecté par le changement de la pente de la
courbe de la pression en fonction du temps, tracée à dédit constant (PLOT).

La pression de fracturation est:


Pfrac= PLOT + Z x d / 10.2

La densité équivalente de fracturation est la densité maximale de la boue qui


causerait la fracturation de la formation :
dfrac= 10.2 x Pfrac/ Z

8. Gradient de pression
C'est l'augmentation de la pression par unité de longueur. Il est exprimé en
bar/m.

G = d /10.2

9. Pression maximale admissible


C’est la pression limite à ne pas dépasser en tête d'annulaire pour ne pas
fracturer la formation la plus fragile.
Padm = Pfrac- Z x d / 10.2 = (dfrac– d) x Z / 10.2

Etant donné qu’en général la Pression

formation la plus fragile est située en Rupture de


pente
haut du découvert, on prend Z = =
Zsabot. Pression de
L.O.T

La Padm change quand la densité de la P L.O.T Stabilisation


boue change.
Arrêt du
pompage

Compression boue Volume pompé

Temps

Préparation au Well Control 33


10. Pression d'intégrité de la formation (Formation Integrity Test)
Un deuxième type de test réalisé généralement pendant le développement,
quand les données sur la région à développer sont bien connues, dans ce cas la
densité équivalente à la pression maximale à atteindre au niveau du point fragile
durant le test de formation est déterminée au départ sur le programme selon les
contraintes rencontrées dans l’historique du champ. Il suffit de calculer la
pression à atteindre en surface, la mise en œuvre est la même comme le leak-off
test. Dans le cas où la pression en surface n’est pas atteinte, le ciment doit être
injecté jusqu'à consolidation.

EXERCICES
1. Un leak-off test est réalisé pour évaluer la :
a) Forabilité de la formation b) Porosité de la formation
c) Résistance de la formation.

2. La pression de refoulement étant de 120 bars à Z = 3200 m avec une vitesse


des pompes égale à 50 spm.
a) Quelle sera la nouvelle PR avec 100 spm ?
b) Les Pca = 20 bars à 120 spm et d = 1.25, déterminer deqv au fond.
c) On diminue la vitesse à 90 spm et la densité à 1.20, calculer deqv

3. Quelle sont les pertes de charge qui agissent sur le fond :


a) Installation de surface b) Annulaire
c) Intérieur de la garniture d) Duses de l’outil

4. Quelle est la densité nécessaire pour équilibrer un réservoir de 450 bars à


3400 m ?
5. Si le débit diminue, les pertes de charge dans l’annulaire:
a) Augmenteront. b) Diminueront. c) Resteront les mêmes

6. Pendant la circulation d’un bouchon de gaz (puits ouvert), la pression de fond


est considérablement réduite lorsque :
a) Le gaz est proche de la surface.
b) Le gaz atteint le sabot.
c) Le gaz entre dans le trou.
d) Ni a, b et c.

7. A une profondeur de 3000 m, la densité de la boue est de 1.30. Quelle sera


la densité de la boue pour avoir une surpression de 25 bars sur le fond ?
8. Le gradient de fracturation au sabot à la côte 1800 m est de 0.150 bar/m. Le
gradient de la boue est de 0.122 bar/m. Quelle est la pression admissible en
tête d’annulaire ?
9. On réalise un LOT au sabot à la côte verticale de 2500 m avec une boue de
densité 1.20 et on obtient une PLOT = 70 bar. Quelle est la pression de
fracturation ?
10. Dans le puits du cas précédent, on augmente la densité de la boue à 1.42.
Quelle est la nouvelle Padm ?

Préparation au Well Control 34


6. NATURE ET COMPORTEMENT DE L'EFFLUENT
L'effluent peut être un liquide (eau ou pétrole) ou gaz (hydrocarbure, CO2,
H2S,…).
Le comportement pour ces fluides dépend de leur nature et leurs
caractéristiques.
Le plus difficile à contrôler est le gaz, du fait qu'il est instable et fortement
inflammable.
Il est parfois difficile de connaître la nature de l'effluent intrus dans le puits. Afin
de ne pas avoir de mauvaises surprises, il est recommandé de considérer toute
venue comme étant du gaz.

1. Venue d'un liquide


Le liquide a une densité élevée, qui peut parfois même équilibrer la pression de
pore avant même que le fluide atteigne la surface (réservoirs déplétés). Ceci
entraîne l'enregistrement de faibles pressions en tête.
La venue de l'eau est encore moins dangereuse puisqu'elle ne s'enflamme pas
une fois en surface.
En plus, les liquides, tels que le pétrole ou l'eau, gardent le même volume du
fond à la surface, ce qui rend le contrôle facile et on évite les dangers liés à la
migration.

2. Venue d'un gaz


Le gaz a une densité légère au fond, et ne cesse de diminuer en se déplaçant
vers le haut avec le puits ouvert. Ceci est dû au comportement du gaz, qui
répond à la loi de Mariotte :
PV/T = constante

Si le puits est ouvert ou en circulation sous duse : en se déplaçant vers le haut,


la pression diminue et le gaz se détend. Son volume augmente entrainant
l'augmentation de sa hauteur et sa densité diminue. Ces deux changements
réduiront la pression appliquée sur le fond et augmenteront, par conséquent, la
pression dans l'espace annulaire d'une valeur parfois suffisante à fracturer la
zone la plus fragile du découvert.

Si le puits est fermé : le gaz migrera en gardant son volume, puisque le volume
du puits (fermé) est constant. En appliquant la loi de Mariotte, sa pression reste
également constante. La pression initiale, qui n'est autre que la pression de pore,
est donc déplacée tout le long du puits, augmentant dangereusement les
pressions dans le puits, fracturant inévitablement la zone fragile du découvert.

Préparation au Well Control 35


EXERCICES
Durant le forage d'un réservoir, le puits est immédiatement fermé après un gain
de 2000 l.
Données du puits :
Z = 3000 m
d = 1.30
veaDC = 43.6 l/m
LDC = 150 m
Après fermeture du puits, la lecture des pressions en tête a donné :
Pt1 = 18 bar
Pa1 = 19 bar
1. Calculer Ppore
2. Quelle est la nature du fluide ?
3. Si on circule à travers la duse pour évacuer le bouchon intrus, Pa :
a. Augmente
b. Diminue
c. Reste constante.

Préparation au Well Control 36


7. PROCEDURES DE FERMETURE DU PUITS
Une fois la venue détectée, le puits doit être fermé rapidement. En effet, le
volume de la venue a une grande influence sur la suite des opérations. S'il est
important, les opérations de contrôle deviennent difficiles.
Pour cela, des procédures de fermeture du puits ont été fixées et sont utilisées
par les compagnies pétrolières, en fonction de la situation.

Préparation au Well Control 37


Les différentes procédures de fermeture sont :
1. Soft shut in
Pendant le forage le circuit est aligné comme suit :
• vanne manuelle de la choke line ouverte,
• vanne hydraulique de la choke line (HCR) fermée,
• duse hydraulique ouverte,
• toutes les vannes de la ligne en aval de la HCR passant par la duse
hydraulique, allant au séparateur doivent être ouvertes,
• les autres vannes et duses du manifold doivent être fermées.

Lorsqu’un signe de venue se manifeste :


1. arrêter la rotation,
2. dégager la garniture avec les pompes en marche et positionner le
premier tool joint environ un mètre au-dessus de la table de rotation,
3. arrêter les pompes et observer le retour de la boue à la goulotte.
Si le puits débite :
4. ouvrir la vanne hydraulique de la choke line,
5. fermer un obturateur (annulaire ou pipe rams),
6. fermer la duse hydraulique et avertir le superviseur,
7. noter le gain, relever les pressions en tête de tiges et d’annulaire.

2. Hard shut in
Pendant le forage le circuit est aligné comme suit :
• vanne manuelle de la choke line ouverte,
• vanne hydraulique de la choke line (HCR) fermée,
• duse hydraulique fermée,
• toutes les vannes de la ligne en aval de la HCR passant par la duse
hydraulique, allant au séparateur doivent être ouvertes,
• les autres vannes et duses du manifold doivent être fermées.

Préparation au Well Control 38


Lorsqu’un signe de venue se manifeste :
1. arrêter la rotation,
2. dégager la garniture avec les pompes en marche et positionner le
premier tool joint environ un mètre au-dessus de la table de rotation,
3. arrêter les pompes et observer le retour de la boue à la goulotte.
Si le puits débite :
4. fermer un obturateur (annulaire ou pipe rams),
5. ouvrir la vanne hydraulique de la choke line et avertir le superviseur,
6. noter le gain, relever les pressions en tête de tiges et d’annulaire.

3. Fast shut in
La seule différence entre cette procédure de fermeture et la hard est le fait qu’on
doit fermer l'obturateur annulaire.
Cette procédure de fermeture n’est pas reconnue par l’API.

4. Procédure de fermeture lors des opérations de wire-line


Dans le cas de venue pendant les opérations de wire-line, il est conseillé de
procéder comme suit :
1. arrêter les opérations de wire line et fermer l'obturateur annulaire ;
2. ouvrir la vanne hydraulique de la choke line et avertir le superviseur ;
3. noter le gain et relever la pression en tête ;
4. établir un programme de neutralisation.
Il est recommandé de remonter le câble du wire line par stripping. En cas de
complication couper le câble et fermer l'obturateur shear ou blind rams.

5. Relevé des pressions


Immédiatement après la fermeture du puits, il faut suivre et consigner l’évolution
des pressions en tête des tiges et de l’espace annulaire, lues sur les manomètres
placés sur la console des duses hydrauliques, jusqu’à la stabilisation.

Préparation au Well Control 39


Evolution de la pression en tête des tiges juste après la fermeture du puits

Pression en tête des tiges (Bars) Recompression Cheminement du gaz dans la boue
du gisement sans expansion ( migration )

Valeur correcte de Pt1


Temps de fermeture (min)

Interprétation : Cette évolution est due à la compression de la boue dans le puits


après fermeture du BOP.
Si l’effluent est gazeux, il n’y aurait pas de stabilisation, et les pressions
continuent à évoluer lentement. Ceci est dû à la migration du gaz dans le puits
sans expansion.

Calcul de la pression de pore :

Pt1 Après lecture des pressions stabilisées en tête, on


Pa1 doit calculer la pression de pore pour déterminer
la valeur de la densité de boue requise pour
contrebalancer cette pression.
La pression de pore peut être calculée à partir de
Pt1 ou Pa1.

Ppore = Pa1 + Phann

Ou Ppore = Pt1 + Phint

La pression hydrostatique dans l'espace annulaire


est composée des pressions hydrostatiques de la
colonne de boue (chargée de déblais) et du
bouchon de gaz, dont la densité est inconnue et le
calcul de la hauteur n'est pas précis.

Donc, il est plus rapide et correct de calculer la


pression de pore à l'aide de Pt1 :

Ppore = Pt1 + Phint

6. Migration du gaz
Si le puits est fermé, le volume du gaz ne peut pas augmenter. Mais ayant une
densité inférieure à celle de la boue, il doit migrer, c’est-à-dire remonter en haut à
travers la boue.

Préparation au Well Control 40


En appliquant la loi PV = constante, le volume ne pouvant pas évoluer (puits fermé),
la pression reste également constante, et, par conséquent, le bouchon de gaz, en
remontant, va déplacer la pression de pore avec lui, et les pressions dans le puis
vont augmenter dangereusement et la fracturation est inévitable.

P 4 V4 = P 1 V1

P 3 V3 = P 1 V1
P 2 V2 = P 1 V1

P 1 V1
PF = Pp PF = Pp + PH
PF = Pp + PH

EXERCICES
1. En cas de signe positif d'une venue, faut –il faire une observation du puits
avant sa fermeture?
a) Oui b) Non

2. Comment doit-on aligner le circuit du manifold de duse pour la procédure de


fermeture soft ?
3. Décrire les étapes de fermeture hard en cas de venue pendant le forage.
4. La plus importante règle en contrôle de venue est de:
a) Fermer le puits rapidement et correctement.
b) Savoir comment tester les obturateurs correctement.
c) Evacuer la venue avec un débit constant.
d) Maintenir une sécurité de 100 psi en ajustant la duse durant le
contrôle.

5. Immédiatement après la fermeture du puits suite à une venue on doit:


a) Etablir les règles de l’évacuation de la venue
b) Effectuer les calculs pour le contrôle de la venue
c) Contrôler les risques de fracturation
d) Distribuer les rôles de chacun pour démarrer le contrôle

6. Dans le cas d’une venue, la méthode soft exige l’utilisation du BOP annulaire
pour fermer le puits même si des tiges sont en face du BOP, et le pipe rams
figure dans l’empilage des BOP:
a) Vrai. b) Faux.

Préparation au Well Control 41


8. METHODES DE CONTROLE DE LA VENUE
Le contrôle d’une venue consiste à :
1. évacuer l'effluent en circulant sous duse, en appliquant sur le fond une
pression suffisante pour contrebalancer la pression de pore et éviter
l'intrusion d'un autre bouchon, tout en évitant la fracturation au niveau de
la zone la plus fragile du découvert ;
2. remplacer la boue dans le puits par une autre de densité suffisante pour
éviter une autre venue. Elle doit être égale ou légèrement supérieure à la
densité équivalente de réservoir.

Méthodes de contrôle
Plusieurs méthodes de contrôle ont été développées pour traiter diverses
situations de venues. Elles ont le même principe de base qui consiste à maintenir
une pression sur le fond constante et égale ou légèrement supérieure à la
pression de pores durant toute la durée du contrôle, et différentes les unes des
autres par la procédure de mise en œuvre et le nombre de cycles.

1. Driller's Method
Dans cette méthode, le contrôle se fait en deux cycles :
1. circulation sous duse pour évacuer la venue avec la densité de boue
initiale,
2. remplacement de la boue initiale par une boue de densité suffisante
(densité requise) pour équilibrer la pression de pores.

Durant la circulation d'une venue de gaz dans le découvert, la pression annulaire


augmente à cause de l'expansion du gaz (loi des gaz). Elle ne doit en aucun cas
dépasser la pression maximale admissible en tête (Padm) pour ne pas fracturer au
sabot (point le plus fragile). Une fois la venue dans le tubage, le risque de
fracturation est écarté si la pression de fond est maintenue constante.

Premier cycle : évacuation de la venue


− démarrer le contrôle en ouvrant légèrement la duse et démarrant la
pompe par paliers jusqu'à atteindre le débit de contrôle (Qr) en ajustant la
duse pour maintenir la pression annulaire constante et égale à la valeur de
la pression stabilisée en tête d'annulaire (Pa1),
− une fois le débit de contrôle atteint, la pression de refoulement (lue en
tête des tiges) doit être égale à la pression de circulation initiale calculée
(PR1),
− continuer à circuler à débit constant jusqu'à l'évacuation complète de la
venue tout en ajustant la duse pour maintenir la pression de refoulement
constante et égale à la pression de circulation initiale :
PR1 = P t1 + Pc1

− après évacuation de toute la venue, continuer à circuler le temps de


préparer la boue lourde,
− une fois cette boue prête, arrêter la circulation et fermer la duse. On doit
alors lire :
Pt = Pa = Pt1

Préparation au Well Control 42


Deuxième cycle : remplacement de la boue
− démarrer la pompe par paliers jusqu'à atteindre le débit de contrôle en
ajustant la duse pour maintenir la pression annulaire constante et égale à
Pt1,
− continuer à circuler à débit constant en maintenant la pression annulaire
constante et égale à Pt1 en ajustant la duse. La pression de refoulement va
décroître de la pression initiale de circulation PR1 à la pression finale de
circulation PRr en suivant le graphe préalablement tracé dans la kill sheet,
− une fois la boue lourde arrivée à l'outil, continuer à circuler en maintenant
cette fois-ci la pression de refoulement constante et égale à PRr jusqu'à
l'arrivée de la boue de densité requise en surface. La pression annulaire
décroît de Pt1, lorsque la boue atteint l’outil, jusqu’à devenir nulle lorsque
la boue arrive en surface,
− arrêter la circulation, fermer la duse et observer les pressions en tête des
tiges et d'annulaire qui doivent être nulles,
− ouvrir le puits et continuer le forage,
− la boue de densité requise peut être alourdie à une densité supérieure
assurant une sécurité (trip margin) de l'ordre de 10 à 15 bars.

Driller's method : 1er cycle

Début de Fin de
circulation
PRESSION TIGES
circulation

Pression constante = PR1

Pc1

Pt1

Nombre de coups annulaire total (Ca)

Début de Fin de
circulation PRESSION ANNULAIRE circulation
Ev
ac
ua
tio

Venue de gaz
Gaz sous BOP's

n
du
ga
z

Venue d'eau
Pa= Pt1

Pa1

Nombre de coups annulaire total (Ca)

Fi 55

Préparation au Well Control 43


Driller's method :2èmecycle

Début de Fin de
circulation
PRESSION TIGES
circulation

PR1

PRr Pression constante = PRr


Pc1

Boue lourde
atteint l'outil
Pt1

Ci Ca

Début de Fin de
circulation PRESSION
Pression ANNULAIRE
annulaire circulation

Pa=Pt1=Cte

Pt1

Ci Ca

Avantages et inconvénients de la Driller’s method


− Cette méthode de contrôle est pratiquement simple. Le démarrage se fait
directement après stabilisation des pressions, ce qui réduit l’effet de la
migration du gaz.
− Mais dans le cas d’une venue de gaz, un gain important peut entraîner des
pressions élevées dans l'annulaire risquant de provoquer la fracturation au
point fragile.

2. Wait and Weight Method


Le contrôle se fait en un seul cycle, en évacuant la venue et remplaçant la boue
avec circulation sous duse de la boue à densité requise.
Pour maintenir sur le fond une pression égale à la pression de pores, la pression
de refoulement décroit de la valeur initiale PR1 à la valeur finale PRr lorsque la
boue lourde arrive à l’outil puis reste constante jusqu'à l’arrivée de cette boue en
surface. Ceci suppose que les pertes de charge dans l'annulaire sont nulles.

Au début du cycle :
PR1 = Pc1 +Pt1

Préparation au Well Control 44


Quand la boue lourde arrive à l’outil :
PRr = Pc1 x dr/d1

A la fin du cycle et après arrêt de la pompe :


Pa = Pt = 0

Avantages et inconvénients de la wait and weight method


Cette méthode a l’avantage de réduire les risques de fracturation surtout pour
des découverts très longs. Cependant, le temps de préparation de la boue à
densité requise peut être important et causer le coincement ou bouchage de la
garniture, ou même la migration du gaz.

3. Volumetric Method
C'est une méthode de contrôle conventionnelle qui consiste à laisser le gaz
migrer jusqu'en surface tout en purgeant pour lui permettre de se détendre selon
la loi des gaz.

Cette méthode est utilisée dans des situations particulières de venue ou la


circulation est impossible telles que :
• garniture de forage hors du trou ;
• garniture coincée loin du fond ;
• bouchage de la garniture de forage ;
• sifflure ou rupture de la garniture de forage;
• arrêt de la force motrice.

Préparation au Well Control 45


EXERCICES
1. Un équilibre de pression s’établit dans le puits après fermeture quel que soit
l’écart entre les pressions en tête des tiges et d’annulaire.
a) Vrai b) Faux

2. Déterminer la valeur de Pa1 dans le cas suivant:


Densité de la boue 1.42 ;
h venue = 180 m ;
Gradient venue = 0.032 bar/m ;
Pt1 = 40 bars.

3. La pression au top de la bulle est de 400 bars lorsqu’elle atteint le sabot à


2500m, la densité de la boue est de 1.50. Quelle est la pression en tête de
l’annulaire ?

4. Le volume intérieur de la garniture étant de 8.4 m3, le débit unitaire de la


pompe de 12 l/coup, si le temps nécessaire pour circuler l’intérieur de la
garniture est de 20 minutes, calculer la vitesse moyenne de la pompe.

5. Déterminer la valeur approximative du gain dans le cas suivant:


Profondeur verticale Z = 3600 m et Zs = 2600 m
Densité de la boue d1 = 1.42
Longueur DC 6’’1/2 est de 240 m
Volume annulaire découvert 8’’1/2 - DC 6’’1/2 est de 15.2 l/m.
Volume annulaire découvert 8’’1/2 - DP 5’’ est de 23.3 l/m.
Pt1 = 65 bars.
Pa1 = 80 bars.
Gradient du gaz = 0.027 bars/m

6. Durant le contrôle d’une venue de gaz avec la Driller’s method, quelle sera la
pression au sabot, sachant que le gaz est dans le découvert et:
Zs = 1850 m, d1 = 1.35, Pa = 85 bars, PR = 70 bars

7. Comment démarrer le contrôle sans connaître la valeur de PR1 ?


a) Démarrer la pompe en ajustant la duse pour maintenir Pt constante.
b) Démarrer la pompe jusqu’à Qr en ajustant la duse pour maintenir en tête
de l’annulaire une pression constante égale à Pa1 + 10 bars.
c) Durant le démarrage de la pompe jusqu’à Qr, ajuster la duse en
maintenant une pression en tête d’annulaire constante égale à Pa1.
d) Circuler avec un débit Qr en exerçant une contre pression de 20 bars en
tête des tiges.

Préparation au Well Control 46


9. LA FICHE DE CONTROLE
Comprenant deux pages et conçue de façon à être remplie rapidement avec le
minimum d'erreurs, elle contient toutes les informations nécessaires au contrôle
de la venue, quel que soient la méthode de contrôle, la nature de l'effluent, la
forme du puits ou la composition de la garniture de forage.

Une grande partie de calculs est réalisée avant la venue, et mise à jour en
fonction de l'avancement du forage :
• pression de fracturation ;
• pression maximale admissible ;
• pertes de charges à débits réduits ;
• les volumes dans le puits (intérieur, annulaire, en surface) ;
• les nombres de coups ;
• les temps.

L'autre partie dépend des donnée de la venue : Gain, Pt1 et Pa1 et doit être
remplie rapidement par le superviseur juste après la lecture des pressions
stabilisées.

EXERCICES
1. Données du puits:
Profondeur verticale 2850 m
Profondeur mesurée 3100 m
Diamètre du découvert 8"½
Tubage 9’’5/8 à 2100 m verticale, 2200 m mesurée.
Pression du LOT : 140 bars avec une densité de 1.20
Densité de la boue de forage 1.42
Drill pipes 5’’, Vint = 9.05 l/m
56 m de Heavy weight drill pipe, Vint = 4.26 l/m
200 m de Drill collars, Vint = 4.01 l/m
Volume annulaire découvert – DC = 16.8 l/m
Volume annulaire découvert – DP = 23.3 l/m
Volume annulaire casing – DP = 24.9 l/m
Volume de la boue en surface = 100 m3
Débit unitaire des pompes = 18.6 l/coup
Pertes de charge au débit réduit de 40 cps/min = 45 bars

Données de la venue:
Pt1 = 74 bars Pa1 = 87 bars Gain = 2650 litres

Remplir la fiche de contrôle.

Préparation au Well Control 47


Préparation au Well Control 48
Préparation au Well Control 49
10. OPERATIONS DE TUBAGE ET CIMENTATION

1. Descente et cimentation du tubage


Les opérations de descente et cimentation d'une colonne de tubage ou d'un liner
engendrent des pressions excessives dans le puits, pouvant fracturer ou causer
des venues.
Ceci est dû aux pertes de charges causées par :
• espace annulaire tubage - trou très réduit, surtout au droit des manchons,
• déplacement de la colonne alourdie par le ciment durant la cimentation.

La combinaison espace réduit et densité élevée crée des pertes de charges très
importantes dans l'annulaire pouvant causer la perte de circulation et la chute du
niveau hydrostatique, ou même la fracturation au niveau de la zone la plus
fragile du découvert. Est associé à ça le fait qu'un débit minimal de cimentation
et de chasse doit être maintenu pour ne pas dépasser le temps de pompabilité
qui entraîne la prise du ciment avant la fin de l'opération. La réduction de
l'espace annulaire favorise également le pistonnage durant la descente de la
colonne de tubage. En cas de venue durant la descente de la colonne, placer la
tête de circulation, bien l'amarrer pour que la colonne ne remonte pas (poussée
d'Archimède) et fermer l'obturateur.

2. Qualité de la cimentation
La vie du puits dépend de la qualité de la gaine de ciment derrière le tubage,
pour créer une barrière sure et durable. Une mauvaise cimentation affaiblira
cette barrière et laissera le fluide de formations remonter dans l'espace annulaire
durant la production.
Il faut éviter les surpressions durant les opérations de descente et cimentation
pour ne pas tomber en perte et, éventuellement, déclencher une venue.
Pour tout cela, un ensemble de précautions doit être pris avant et durant
l'opération :
• déterminer au préalable le débit de cimentation et de chasse en fonction
du temps de pompabilité ;
• déterminer (par simulation) la pression maximale qui sera atteinte durant
cette opération ;
• faire un test d'intégrité de la formation (FIT) avant l'opération pour
s'assurer qu'il n'y aurait pas de perte durant la descente et la cimentation,
sinon consolider la zone à perte ;
• calculer la vitesse de descente maximale autorisée pour ne pas pistonner
vers le bas ;
• durant la circulation avant cimentation, la cimentation et la chasse,
surveiller le retour de la boue en se référant à un graphe préalablement
préparé ;
• changer les mâchoires de l'obturateur pour fermer sur le tubage à
descendre et le tester ;
• préparer la tête de circulation ;
• préparer une réduction entre tubage et tige de forage (top sub) ;
• durant la cimentation, mesurer en continu la densité du laitier pour avoir
un ciment homogène et conforme au programme.

Préparation au Well Control 50


B. EQUIPEMENTS DE
CONTROLE DE VENUES

Préparation au Well Control 51


1. LES OBTURATEURS
1. Les obturateurs
La fonction principale des obturateurs est de permettre la fermeture du puits en
cas de venue et la circulation à travers une duse durant le contrôle.
Un obturateur est désigné par :
− sa marque : Cameron, Shaffer, Hydril, ...
− son type : U, UII, T, TL, SL, LWS, GK, .GX..
− sa dimension nominale qui correspond au diamètre minimal d'alésage :
11", 13"5/8, ...
− sa série qui correspond à sa pression de service : 2000, 3000, ...

2. Pression de service de l'empilage


La pression de service minimale de l'empilage doit être supérieure ou égale à la
pression de service de l'ouvrage calculée phase par phase.

3. Empilages des obturateurs


Le choix des éléments de l'empilage des obturateurs est fonction de :
• la pression maximale attendue en surface ;
• les diamètres des outils et tubulaires à descendre ;
• la présence d'agents corrosifs (H2S).

L'empilage des obturateurs doit toujours assurer la possibilité de :


• la fermeture du puits avec ou sans garniture ;
• l'évacuation d'une venue ;
• l'injection dans le puits fermé ;
• le stripping.

Exemple de configuration d'empilage

Préparation au Well Control 52


4. Les brides et joints toriques
Elles permettent de connecter deux éléments de la tête de puits ou des BOP.
L’étanchéité est assurée par un joint tore en acier doux, placé dans les gorges en
acier inoxydable des brides, et fait étanchéité métal sur métal lorsque les brides
sont correctement serrées.

Les brides sont caractérisées par :


• type (6B, 6BX)
• diamètre nominal qui représente le diamètre intérieur de passage,
• pression de service,
• type de connexion.

Les brides de type 6B sont utilisées dans le cas de pressions inférieures ou égales à
5000 psi. Les joints tores qui assurent l’étanchéité entre elles sont de type R ou RX.
Le raccordement de deux brides entre elles laissent un espace appelé stand-off.

stand-off
Joint tore R Joint tore RX

Les brides de type 6BX sont utilisées pour les pressions supérieures ou égales à
5000 psi. Les joints tores qui assurent l’étanchéité entre elles sont de type BX.
Le raccordement de deux brides entre elles ne laissent pas d’espace, c'est-à-dire
que le stand-off est nul.

Joint tore BX

Différents types d'assemblages des brides


Bride boulonnée (flanged)

Préparation au Well Control 53


Bride goujonnée (studded)

Bride à clamps (clamped)

Recommandations d’utilisation
− un joint tore ne doit jamais être ré – utilisé,
− les gorges des brides doivent être parfaitement propres,
− le joint doit être inspecté avant sa mise en place et ne doit porter aucune
trace de choc,
− le montage peut se faire à sec ou à l'huile légère,
− lors du stockage, il est impératif de graisser les gorges non inox pour
éviter leur oxydation,
− surveiller le parallélisme des brides au serrage des goujons,

5. L'obturateur à mâchoires
Il est constitué d'un corps comprenant un alésage central vertical pour le
passage des tubulaires et un autre horizontal dans lequel se déplace un jeu de
deux mâchoires.
Ce type d'obturateur est disponible en simple, double ou triple étages et peut
être équipé avec des mâchoires à fermeture totale (blind rams), totale et

Préparation au Well Control 54


cisaillante (blind shear rams), fermant sur un diamètre donné (pipe rams) ou
fermant sur une série de diamètres (variable rams).

BOP Cameron type U

Pour fermer, le fluide sous pression envoyé par l'orifice de fermeture passe à
l'intérieur de la tige et du piston et arrive dans le cylindre central à l'arrière du
piston de commande. Celui-ci, poussé vers l'avant, entraîne la mâchoire. Le
retour du fluide, chassé par le mouvement des pistons, s'effectue par l’orifice
d’ouverture.

Pour ouvrir, le fluide sous pression est envoyé par l'orifice d’ouverture. Il passe
par la tige du piston plein et arrive dans le cylindre de manœuvre à l'arrière du
piston de commande. Le retour du fluide de fermeture s'effectue suivant le trajet
inverse.
La pression hydraulique de fermeture des mâchoires est utilisée pour l'ouverture
des bonnets lors du changement des mâchoires.
Le système hydraulique est conçu pour travailler sous une pression de 1500 psi.
Pour couper les tubulaires, on peut appliquer une pression de 3000 psi sur les
shear rams.
La pression régnant dans le puits aide à la fermeture des mâchoires.

Préparation au Well Control 55


Deux vis latérales permettent le blocage des mâchoires en position fermée, pour
éviter leur ouverture accidentelle durant le contrôle de venue.

Les mâchoires
Pipe rams : ferment le puits
s’il contient des tubulaires.
Les pipe rams ferment sur
un diamètre fixe de tiges
(par exemple : 5’’) ou de
tubage (par exemple : 7’’)

Variable rams : ferment


sur une plage de diamètres.

Blind rams : ferment le puits lorsqu’il ne


contient aucun tubulaire.

Shear rams ou blind shear


rams : coupent les tubulaires et
ferment complètement le puits
en cas de force majeure.

Préparation au Well Control 56


6. L'obturateur annulaire
Situé au top de l'empilage des obturateurs, il possède une garniture élastique
permettant la fermeture sur n'importe quel équipement et même sur le trou vide
(non recommandé).
Fermé, il permet même la manœuvre de la garniture (stripping) en diminuant la
pression sur la membrane à partir de l’unité de commande à distance (koomey)
pour ne pas endommager la membrane.
La fermeture est assurée par l'envoi d'huile sous pression dans la chambre de
fermeture, poussant le piston vers le haut, comprimant la garniture (paking
unit). Cette dernière étant bloquée en haut et en bas, ne peut que se refermer
vers l'intérieur.
Pour certains types, comme l'Hydril, la pression du puits aide à la fermeture.
L’ouverture est assurée par l'envoi d'huile sous pression dans la chambre
d’ouverture, repoussant ainsi le piston vers le bas, décomprimant la garniture
élastique qui reprend sa forme initiale.

Hydril GK

Préparation au Well Control 57


Différents types de garnitures

− Le caoutchouc naturel est destiné au forage à la boue à base d’eau,


− le nitrile et le néoprène sont destinés au forage à la boue à l’huile.

7. Mud cross, kill et choke lines


Pour contrôler une venue, il faut circuler sous les obturateurs fermés pour
évacuer la venue et injecter une boue de densité requise, tout en maintenant
une contre pression sur le fond du puits, égale ou légèrement supérieure à la
pression du fluide contenu dans le réservoir.

Il faut donc placer, sous les obturateurs, une croix de circulation (mud cross ou
drill spool), permettant l'injection dans le puits à travers une ligne appelée kill
line, et la récupération des fluides sortis du puits à travers une autre ligne
diamétralement opposée à la première, appelée choke line.

Choke Line
La choke line est la conduite qui relie l'empilage des obturateurs au manifold de
duses (choke manifold). Elle doit avoir une pression de travail égale à celle des
obturateurs et un diamètre intérieur supérieur ou égal à 3’’ pour réduire les
pertes de charges, le risque de bouchage et l'usure durant le contrôle.
La connexion à la mud cross s'effectue au moyen de deux vannes en série : la
première (en partant de la mud cross) est manuelle et est toujours ouverte, et la
seconde, appelée HCR (hydraulic control remote), est commandée
hydrauliquement à distance, maintenue toujours fermée et n’est ouverte que
durant le contrôle de venue.
La conduite choke line ne doit pas avoir de coudes pour éviter l’érosion rapide, et
doit être amarrée.

Kill line
La kill line est la conduite qui relie l'empilage au manifold de plancher (stand pipe
manifold). Elle a une pression de travail égale à celle des obturateurs et un
diamètre intérieur minimum de 2’’. Elle offre la possibilité de pomper sous les
obturateurs.
En plus d’une vanne manuelle et une autre hydraulique (comme la choke line),
Elle contient un clapet anti-retour qui protège les équipements de surface de
toute pression venant du puits en cas de venue.

Préparation au Well Control 58


Préparation au Well Control 59
8. Le diverter
C'est un obturateur annulaire utilisé pour évacuer une venue lors du forage des
formations de surface susceptibles de contenir du gaz (shallow gas). L’évacuation
doit se faire sans fermer le puits.
Il possède un grand diamètre de passage et une faible pression de service. Il
comporte dans sa partie inférieure une ou plusieurs sorties latérales de grand
diamètre équipées de vannes manuelles ou à commande à distance qui s'ouvrent
dès qu'on initie la fermeture du diverter.

Le BOP Hydril FSP est un diverter. Il


est muni à sa partie inférieure d'une
sortie sur laquelle est raccordée la
ligne d'évacuation (vent line). Cette
sortie est ouverte durant la fermeture
du BOP, pour ne pas appliquer une
contre pression sur les formations
fragiles de surface.

Les obturateurs fréquemment utilisés comme diverter sont :

Le BOP annulaire HydrilMSP - 30" – 1000 psi Le BOP rotatif

Pour que le BOP annulaire Hydril MSP - 30" – 1000 travaille comme diverter, il
faut installer sous lui une sortie latérale pour le raccordement de la ligne
d'évacuation, munie d'une vanne hydraulique, qui doit être manipulée en même
temps que la membrane du BOP : c’est-à-dire que le BOP n'est complètement
fermée que si elle est complètement ouverte, et vice versa.

Préparation au Well Control 60


Préparation au Well Control 61
2. LES OBTURATEURS INTERNES
Ce sont des équipements qui permettent de fermer rapidement l’intérieur de la
garniture de forage en cas de venue.

1. Vannes de sécurité de la tige d'entraînement


La tige d'entraînement est toujours équipée d'une vanne de
fermeture à sa partie supérieure (upper kelly cock), entre la
tête d'injection et son filetage femelle supérieur. C'est un
dispositif de sécurité destiné à fermer rapidement (quart de
tour) l'intérieur du train de tiges en cas de venue et de
protéger ainsi l'ensemble du circuit de refoulement.

Par mesure de sécurité complémentaire, on équipe aussi la


partie inférieure de la tige d'entraînement d'une deuxième
vanne de fermeture (lower kelly cock). Située immédiatement
au-dessus du raccord d'usure, elle est plus accessible au
personnel de plancher et permet après fermeture de
déconnecter la tige d'entraînement malgré la pression.

2. Gray valve
C'est un clapet anti-retour, maintenu ouvert à l'aide d'une tige. Il
est vissé sur la garniture lorsqu'une venue se manifeste si la tige
d'entraînement est enlevée (comme pendant la manœuvre par
exemple).
Si une venue survient durant la manœuvre et le puits débite, il
est difficile et même impossible de placer la gray valve. Si on
insiste, on ne fait que perdre du temps et le gain ne fait
qu'augmenter.
Dans ce cas, il faut placer une vanne de sécurité à ouverture
totale (full open safety valve), qui n'est autre qu'une lower kelly
cock non raccordée à la tige d'entrainement.

Etant toujours prête sur le plancher avec la gray valve, elle est immédiatement
vissée sur la garniture en cas de venue avec la boue qui dégueule de l'intérieur
des tiges, puis fermée pour arrêter le débit et placer la gray valve. Une fois cette

Préparation au Well Control 62


dernière vissée et fermée, ne pas oublier d'ouvrir la safety valve avant de
descendre la garniture dans le puits.

Des réductions doivent être également prêtes sur le plancher pour le


raccordement de la gray valve et la safety valve sur tous les éléments de la
garniture de forage.

3. Fast shut off coupling


C'est un dispositif à verrouillage rapide utilisé en
cas de venue par l'intérieur de la garniture.
Il permet le pompage d'un dispositif clapet anti-
retour (drop in check valve) à travers la garniture.

4. Drop in back pressure valve (DIBPV)


C'est un clapet anti-retour, pompé à travers les
tiges, et vient siéger dans un raccord placé au top
des masse tiges, permettant ainsi la circulation de
boue en évitant tout retour par les tiges.

5. Float valves
Ce sont des clapets anti-retour
placés au-dessus de l'outil pour
empêcher une venue par
l’intérieur de la garniture.
Ils empêchent également le back
flow à l'arrêt de la circulation et
évitent ainsi le bouchage des
duses de l’outil.
Les inconvénients de ces
équipements sont la surpression
durant la descente, la difficulté
de lecture de la pression en tête
des tiges en cas de venue et la
nécessité de remplir la garniture
durant la descente

Préparation au Well Control 63


3. MANIFOLD DE DUSES
Pour contrôler une venue, il faut circuler pour évacuer le bouchon intrus et
injecter une boue de densité requise, tout en maintenant une contre pression sur
le fond du puits, égale ou légèrement supérieure à la pression du fluide contenu
dans le réservoir.

La choke line est reliée à un manifold de


duses (choke manifold) permettant
d'appliquer cette contre pression à l'aide
de duses ajustables et diriger l'effluent
selon sa nature, vers les bassins, le
dégazeur, la torche ou le bourbier.

Il est nécessaire de disposer, sur le


choke manifold, d’au moins deux duses,
Configuration minimale d'un manifold
dont une hydraulique et l’autre
manuelle.
Au cas de défaillance d’une duse (bouchage ou sifflement), il faut
immédiatement passer par l’autre, et la réparer immédiatement.

Préparation au Well Control 64


Installée sur le circuit, la duse sert à réduire le passage devant le fluide, créant
ainsi des pertes de charge (donc une surpression) à son amont (circuit avant la
duse).

Les duses placées dans le choke manifold sont ajustables et permettent ainsi de
varier les pertes de charges pour appliquer une surpression suffisante durant le
contrôle d’une venue, afin d’éviter l’intrusion d’un autre bouchon.

Ces duses ajustables peuvent être commandées manuellement ou


hydrauliquement à partir du choke pannel.

Duse à pointeau à commande manuelle

Duse hydraulique commandée à distance et


son panneau de commande (choke pannel)

Préparation au Well Control 65


4. LES DEGAZEURS
Installés en aval du manifold de duses, ils permettent de séparer le gaz de la
boue de forage.

Il existe deux types de dégazeurs :

1. Séparateur atmosphérique
(mud-gas separator, poor boy
degasser) :
Connecté à la sortie du manifold de
duses, il est utilisé uniquement
lorsque l’on circule sous duse. La
boue dégazée est récupérée en bas
du séparateur alors que le gaz
s'échappe à la partie haute.

Sortie gaz

Dans ce séparateur, le gaz sort par le


haut en passant par la conduite de
diamètre E et de longueur B. Le
passage par cette conduite crée des
pertes de charge, causant une
surpression à l’intérieur du dégazeur.
Entrée boue gazée Sous cette pression, le gaz peut
pousser la boue vers le bas et sortir
derrière pour envahir le circuit.
Pour éviter cet envahissement, un col
de cygne, appelé mud seal, de hauteur
C, rempli de boue, exerce une contre
pression supérieure à celle dans le
Sortie boue dégazée
dégazeur (lue sur le manomètre P)
pour empêcher le gaz d’envahir le
circuit boue.

Préparation au Well Control 66


Dans le cas de ce schéma, la hauteur du mud seal
est B.

2. Dégazeur sous vide :


Placé sur le bac de retour de la
boue du puits, il est utilisé pour
dégazer la boue en cours de forage
mais peut l’être également pour
continuer et parfaire son dégazage
à la sortie du séparateur
atmosphérique.

Préparation au Well Control 67


5. LES BARRIERES
La barrière est une enveloppe composée d'un ou plusieurs éléments qui
entourent l'ensemble du puits pour empêcher toute intrusion du fluide du
réservoir vers le puits, durant les opérations de forage, le work over et après
abandon du puits. Elle empêche également le déplacement de ce fluide vers une
autre formation ou vers la surface.
Les barrières sont définies avant de commencer toute opération.

Au moins deux barrières doivent être disponibles : une activée, appelée barrière
primaire, et l’autre en secours, appelée barrière secondaire.

Durant le forage, la barrière primaire est représentée par la boue, tandis que les
obturateurs (intérieurs et extérieurs), le ciment derrière la dernière colonne de
tubage, les joints d'étanchéité autour du tube ancré dans la tête de puits (P
seals) et les vannes des kill et choke lines représentent la barrière secondaire.

Exemples de barrières :
• La colonne hydrostatique de la boue,
• Les BOP externes et internes,
• Les bouchons mécaniques (packer, bridge plug, cement retainer, …)
• Les bouchons de ciment.

Préparation au Well Control 68


6. TESTS DES EQUIPEMENTS
L'ensemble des équipements de sécurité (obturateurs, manifold de plancher et
manifold de duses) doivent faire l'objet d'un programme de test.

Il existe deux types de tests :


• tests de fonctionnement: s'assurer que les organes de commande des
équipements de sécurité se ferment et s'ouvrent correctement et
rapidement ;
• tests en pression : s'assurer que les équipements de sécurité supportent
les pressions pour lesquelles ils sont destinés.

1. Règles générales
• Tous les éléments seront testés à la pression nominale de l’empilage, qui
correspond à la pression de travail de l’élément le plus faible dans cet
empilage.
• Pour les puits de développement la pression de test pourra être réduite.
• Pour éviter une déformation excessive de sa membrane, l'obturateur
annulaire sera testé à 70% de sa pression de service.
• La durée du test est de 5 minutes pour le premier palier (basse pression)
et 5 minutes pour la pression finale.
• Les pressions sont appliquées dans le sens dans lequel les éléments sont
appelés à travailler.
• Les tests en pression seront effectués avec une pompe de test (haute
pression et faible débit).
• Le maximum de baisse de pression admissible est de 5% pour une
pression de test allant jusqu'à 5800 psi et de 300 Psi pour les pressions
supérieures à 5800 psi.
• Les tests seront enregistrés et les valeurs de pressions consignées sur la
fiche de test périodique des équipements de sécurité.
• Les tests sont faits avec de l'eau pour les boues à base d’eau et avec du
gas-oil pour les boues à l’huile.
• Si les tests sont effectués à l'aide d'un tester cup, la valeur de la pression
de test ne doit pas dépasser 70% de la résistance à l'éclatement du
tubage dans lequel il est descendu.
• Si on utilise un tester cup, il faut ouvrir la sortie latérale qui communique
avec l’espace annulaire des dernières colonnes de tubage pour éviter
l’écrasement du dernier tubage en cas de fuite au niveau des casing
hangers.
• Si on utilise un tester plug, il faut ouvrir la vanne au-dessous pour ne pas
mettre le tubage en pression s'il y a une fuite dans sa garniture.

2. Périodicité des tests de fonctionnement


Au moins une fois par semaine. L’obturateur doit être fermé sur les tiges, sauf
le blind ou blind shear rams qui doit être fermé sur le puits vide. Les temps
enregistrés doivent être mentionnés dans le rapport de test.

Préparation au Well Control 69


3. Périodicité des tests en pression
• Avant ou après montage sur la tête de puits.
• Après une intervention sur l’empilage ou sur choke manifold (le test est
limité à la pièce touchée).
• Pas moins d’une fois chaque 21 jours.

4. Procédures de test en pression


• circuler avec de l'eau pour nettoyer les lignes à tester ;
• remplir l'espace à tester jusqu'au retour à la goulotte et fermer
l'obturateur à tester ;
• ouvrir la ligne derrière les éléments qui seront sous pression ;
• effectuer un test à basse pression de 30 bars pendant 5 minutes ;
• monter en pression avec paliers jusqu'à atteindre la pression de test à
maintenir pendant 5 minutes minimum ;
• purger à zéro par la pompe de test ou par le choke manifold.

5. Outils de test
5.1. Le tester cup
L’utilisation du tester cup nécessite de prendre les
précautions suivantes avant le test :
• adapter le cup à la dimension du casing et choisir le
grade des tiges qui peut résister à la surtension sur
les tiges durant le test ;
• ouvrir l’espace annulaire entre les différentes
colonnes de tubage ;
• s’assurer que la longueur des tiges utilisée pour le
test n'est pas bouchée pour permettre le passage
de la boue en cas de fuite au niveau du tester cup ;
• se limiter à 70% de la pression d'éclatement du
tubage dans lequel est descendu le tester cup.

5.2. Le tester plug


L’utilisation du tester plug nécessite l’ouverture
d’une vanne latérale au-dessous de lui afin
d’éviter de soumettre la colonne de tubage et le
découvert à la pression en cas de fuite au
niveau de son étanchéité.

Préparation au Well Control 70


6. Test de l’afflux (inflow testing)
Le test de l'afflux est effectué pour vérifier s'il y a une communication avec la
formation à travers le tubage, le chevauchement du liner avec le tubage, le
clapet du sabot ou l'anneau d'un tubage, au-dessus d'un bouchon de ciment ou
d'un bridge plug.

Ce test est réalisé en réduisant la pression hydrostatique au-dessus de l'élément


à tester en circulant avec un fluide plus léger.

Procédure Diesel
1. descendre le packer récupérable avec une vanne de circulation, un safety
joint et une tige courte à la cote de test ;
2. poser le packer à la côte désignée et tester l’annulaire à 1000 psi pour
s’assurer de l’étanchéité et du bon fonctionnement des équipements
descendus avant de continuer la descente plus bas ;
3. généralement, le packer doit être posé à environ 15 m au-dessus de
l’intervalle à tester afin de minimiser le gain de toute venue possible ;
4. circuler l'intérieur des tiges avec un fluide léger jusqu’à obtention de la
chute de pression désirée au-dessus de l’intervalle à tester ;
5. réaliser le test de l’afflux pendant 15 minutes ;
6. inverser la circulation et mettre en place la boue de complétion ;
7. désancrer le packer. Circuler et observer le puits neutralisé ;
8. remonter le packer.

Préparation au Well Control 71


7. UNITE DE COMMANDE DES OBTURATEURS
Elle assure la fermeture et l'ouverture individuelle de chacun des obturateurs et
vannes hydrauliques, de façon convenable, rapide et facile à répéter et, si
nécessaire, sans avoir à utiliser d'énergie extérieure.

Cette unité comprend :


– un réservoir d'huile hydraulique,
– des pompes,
– des bouteilles pour stocker l'huile sous pression,
– un manifold de commande hydraulique,
– des panels de commande à distance.

Dans cette unité, on commence par pré-charger l'azote (par le haut des
bouteilles des accumulateurs) dans les membranes en caoutchouc contenues
dans les bouteilles, à la pression de 1000 psi.
Ensuite, on pompe de l'huile par le bas de la bouteille jusqu'à atteindre la
pression de 3000 psi.
Cette pression est réduite à 1500 psi pour commander les obturateurs à
mâchoires et les vannes hydrauliques (manifold). Un by-pass permet l'application
de 3000 psi sur les shear rams qui nécessitent une force importante pour couper
la tige.
Un régulateur de pression permet de faire varier la pression de l'obturateur
annulaire entre 0 et 1500 psi, en cas de stripping.

Préparation au Well Control 72


Préparation au Well Control 73
Panel de commandes à distance

Préparation au Well Control 74


EXERCICES

1. Est- ce que la venue peut être évacuée si la garniture est dans le puits
et le pipe rams 5’’ supérieur est fermé ?
a) Oui b) Non

2. Est-ce que les brides de la croix de circulation peuvent être réparées


avec la garniture dans le puits et le pipe rams 5" supérieur est fermé ?
a) Oui b) Non

3. Est-ce que l’obturateur annulaire peut être réparé avec la garniture


hors du trou et le puits est fermé avec les blind shear rams ?
a) Oui b) Non

4. Est-ce que les brides de la croix de circulation peuvent être réparées


avec la garniture dans le puits est le pipe rams 5" inférieur est fermé ?
a) Oui b) Non

5. Est-ce que les blind shear rams peuvent être changés si un pipe rams
5" est fermé et la garniture de forage est dans le trou ?
a) Oui b) Non

6. Est-ce que la vanne manuelle choke line peut être réparée si la


garniture est dans le trou et l’obturateur annulaire est fermé ?
a) Oui b) Non

Préparation au Well Control 75


7. La choke line doit:
a) Etre aussi droite que possible.
b) Etre amarrée fermement.
c) Etre suffisamment large pour éviter l’érosion.
d) Avoir une pression de service au moins égale à celle des BOP.
e) Tout ce qui est cité au-dessus est vrai.

8. On doit tester les obturateurs:


a) Apres montage.
b) Avant le reforage du ciment après chaque cimentation de tubage.
c) Après la réparation des BOP.
d) Tout ce qui est cité au-dessus est vrai.

9. Quelle est la fonction principale du diverter ?


a) Fermer le puits en cas de venue à faible profondeur.
b) Diriger le fluide de la venue à une distance sécurisante loin de l’appareil de
forage.
c) Créer une contre-pression suffisante pour arrêter l’intrusion du fluide de la
formation dans le puits.
d) Servir comme obturateur de sécurité en cas de défaillance de l’obturateur
annulaire.

10. Pourquoi y a-t-il généralement 2 duses dans un choke manifold :


a) Pour avoir une solution de secours en cas de problème avec la première
duse.
b) Pour diriger les retours vers le séparateur de gaz.
c) Pour diriger les retours vers la torche.
d) Pour diriger les retours vers les bacs.

11. Quelle est parmi les lignes suivantes celle qui doit avoir un grand diamètre
intérieur :
a) Choke line.
b) Kill line.
c) Ligne de fermeture de l’obturateur annulaire.
d) Ligne d’évacuation du diverter.

12. Quelles affirmations sont correctes en ce qui concerne un gray valve (3


réponses):
a) Il ne permet pas le passage d'un outil descendu au câble.
b) Il a un risque de fuite au niveau de la commande d'ouverture/fermeture.
c) En cas de débit par l'intérieur des tiges, il est plus facile à mettre en place
qu'une vanne de sécurité.
d) Il rend difficile la lecture de Pt1.
e) Il est maintenu ouvert par une tige bloquée par une vis.
f) Il peut être descendu dans le puits en position ouverte.

13. Parmi les équipements suivants, lequel est normalement utilisé comme
diverter ?
a) Hydril GK b) Hydril GL c) Hydril MSP

Préparation au Well Control 76


14. Le schéma suivant représente un puits fermé avec le BOP annulaire. Il est
prévu de circuler avec les pompes à boue par l'intérieur de la garniture et
purger par la duse hydraulique dans les bacs à boue.
Quelles sont les vannes qui doivent être ouvertes pour contrôler le puits ?
a) 2, 3, 5, 8, 9, 10, 11, 12, 15, 17, 20
b) 2, 3, 5, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 18, 20
c) 1, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 15, 17, 20
d) 1, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13, 18, 20
e) 2, 3, 5, 8, 9, 10, 11, 14, 16, 19, 20

15. Les mâchoires totales et cisaillantes sont utilisées pour:


a) Couper les tiges de forage et assurer l'étanchéité du puits.
b) Couper les tiges de forage sans assurer l'étanchéité du puits.
c) Assurer l'étanchéité du puits avec les drill collars en face du BOP.

16. Pour un BOP 13"5/8 x 5000, que signifie 13"5/8 :


a) Le diamètre intérieur du BOP.
b) Le diamètre extérieur du BOP.
c) Le diamètre de la chemise du BOP.
d) Le diamètre extérieur de la bride.

Préparation au Well Control 77


17. Si la ligne d’évacuation du diverter est équipée d’une vanne, quelle est la
meilleure méthode pour faire actionner le système :
a) Ouvrir la vanne de la ligne d’évacuation puis fermer le diverter.
b) Garder toujours la ligne d’évacuation ouverte, fermer le diverter en cas de
venue.
c) Fermer le diverter, ensuite ouvrir la vanne de la ligne d’évacuation.
d) Avoir un système automatique qui permet la fermeture du diverter une
fois la ligne d’évacuation ouverte.

18. Un BOP interne équipé d'une connexion NC38 mâle/femelle est sur le
plancher. La garniture est constituée de tiges 3"1/2 (NC38) et de tiges 2"7/8
(NC31). Quelle réduction doit être sur le plancher pendant la manœuvre ?
a) NC38 femelle x NC31 mâle.
b) NC46 femelle x NC35 mâle.
c) NC31 femelle x NC38 mâle.
d) NC40 femelle x NC26 mâle.

19. La figure suivante représente un séparateur gaz-boue.


Indiquer les numéros correspondants aux descriptions.
a) Ligne vers les vibrateurs :
b) Tube plongeur :
c) Ligne venant de la duse :

20. Un BOP annulaire est conçu principalement pour fermer sur tout diamètre de
tige dans le puits, mais il peut aussi assurer la fermeture du puits sans garniture
de forage.
a) Vrai. b) Faux.

21. Dans certaines conditions de température, quels sont les produits à injecter
dans le choke manifold pour éviter le bouchage des conduites par les
hydrates?

Préparation au Well Control 78


22. Donner la définition d’un obturateur interne selon l’API.
a) Une vanne à boisseau installée immédiatement au dessus de l’outil.
b) Un élément inséré dans le BOP annulaire pour réduire le diamètre
intérieur.
c) Un élément pouvant être installé dans la garniture pour agir comme clapet
anti retour.

23. Dans le séparateur suivant, quelle est la pression d'envahissement du


séparateur par le gaz, avec:
H1 = 6.7 m, H2 = 1.75 m, H3 = 43 m, densité de la boue = 1.35
a) 0.88 bar.
b) 0.23 bar.
c) 5.69 bars.

24. Un BOP est équipé de mâchoires 5". Parmi les affirmations ci-dessous quelles
sont celles qui sont correctes (3 réponses) ?
a) Les mâchoires peuvent fermer et faire étanchéité sur différents diamètres
de tige.
b) Le BOP à mâchoires devrait être équipé d'un système de verrouillage.
c) Les mâchoires sont conçues pour tenir la pression de travail du BOP
uniquement par en dessous.
d) Les mâchoires peuvent être utilisées pour pendre la garniture.
e) Les mâchoires sont conçues pour tenir la pression de travail du BOP aussi
bien par le haut que par le bas.

25. Quelle est la pression de régulation de la fermeture sur tiges (pipe rams) :
a) 600 - 900 psi b) 1200 - 1500 psi c) 2000 - 3000 psi

26. Quelle est la pression MAXIMALE de fermeture autorisée pour les pipe rams ?
a) 1500 psi b) 2000 psi c) 3000 psi

Préparation au Well Control 79


27. Quels sont les composants d'un ensemble "diverter" (2 réponses):
a) Une ligne d'évacuation de petit diamètre pour créer une surpression sur le
fond en circulation.
b) Une ligne d'évacuation de diamètre suffisant pour permettre l'évacuation
en sécurité, en passant par le séparateur.
c) Un BOP à mâchoires de grand diamètre et haute pression.
d) Un BOP annulaire basse pression, grand diamètre intérieur.
e) Une ligne d'évacuation de diamètre suffisamment grand pour assurer
l'évacuation en toute sécurité.

28. Dans un séparateur gaz – boue, le mud seal :


a) Empêche le gaz de se disperser.
b) Empêche le gaz d'atteindre les vibrateurs.
c) Agit comme une solution de rechange au dégazeur sous vide.
d) Permet au gaz d'entrer dans la zone des vibrateurs et du dégazeur sous
vide.

29. Dans un séparateur gaz – boue, si le gaz envahit la boue, que faire?
a) Réduire de moitié la vitesse des pompes.
b) Abandonner le chantier.
c) Démarrer le dégazeur sous vide (vacuum degasser).
d) Arrêter les pompes et fermer le puits.

30. Pour la garniture d’étanchéité de la mâchoire, est ce vrai que :


a) La garniture d’étanchéité doit être contrôlée et changée si elle est
déchirée durant l’ouverture du bonnet.
b) Le stripping de la garniture de forage peut entraîner une usure excessive.
c) La fermeture du pipe rams sur un trou vide peut endommager la
garniture.
d) Tout ce qui est au dessus est vrai.

31. Sur une installation de surface, dans quelles positions doivent se trouver les
vannes de la choke et la kill line pendant le forage?
a) Toutes les vannes doivent être ouvertes.
b) Les deux vannes fermées sur la kill line et ouvertes sur la choke line.
c) Toutes les vannes doivent être fermées.
d) Les vannes hydrauliques fermées et les vannes manuelles ouvertes.
e) Les vannes manuelles fermées et les vannes hydrauliques ouvertes.

32. Tous les obturateurs doivent être dimensionnés pour:


a) Etre légèrement larges par rapport aux équipements de forage qui seront
descendus à travers les obturateurs.
b) Suivre les instructions du superviseur.
c) Suivre les instructions du responsable de la sécurité.

33. Sur le panel de commande à distance des BOP, la vanne maîtresse:


a) Ferme le circuit électrique des lampes témoin.
b) Fournit l’huile hydraulique au panel.
c) Active l'arrivée d'air au panel.
d) Permet d'ajuster la pression de fermeture des BOP à mâchoires.

Préparation au Well Control 80


34. La considération principale du choke manifold est de:
a) Fermer le puits rapidement.
b) Eviter l’érosion de la goulotte.
c) Permettre la mesure du débit.
d) Exercer une pression correcte au fond durant le contrôle et une flexibilité
pour la circulation et l’évacuation de la venue.

35. La ligne d'évacuation d'un diverter a un petit diamètre intérieur pour créer
des pertes de charges suffisantes afin de contrôler le puits?
a) Vrai b) Faux

36. Les BOP à mâchoires sont conçus pour tenir la pression venant:
a) Du dessus.
b) Du dessous.
c) Des deux sens.

37. Est – il vrai que tous les obturateurs annulaires sont conçus pour que la
pression du puits aide à la fermeture :
a) Oui b) Non

38. Le dégazeur sous vide joue le même rôle que le séparateur gaz-boue.
a) Vrai b) Faux

39. Sur une unité d'accumulateurs, quels éléments sont activés par la pression
manifold (2 réponses) ?
a) Les BOP à mâchoires.
b) Les vannes hydrauliques des kill et choke lines.
c) Le BOP annulaire.
d) Tous les éléments de l'empilage BOP.

40. Sur une unité d'accumulateurs 3000 psi, quelle est la pression NORMALE lue
sur le manomètre manifold ?
a) 1000 psi b) 1500 psi c) 2500 psi d) 3000 psi

41. Quelle est la pression d’huile de fermeture des Blind / Shear Rams pour
assurer l’opération de coupe?
a) 1500 Psi b) 2500 Psi c) 3000 Psi

42. Quels sont les critères de choix des membranes des obturateurs annulaires
Hydril ?

43. Durant la fermeture de l’obturateur annulaire, la pression de l’accumulateur


diminue. Approximativement à quelle pression les pompes de recharge de
l’accumulateur se mettent – elles en marche ?

44. Sur le panel de commande à distance des BOP, un voyant lumineux indique
si le BOP est fermé ou ouvert. Est-il possible que la luminosité de ce voyant
change sans actionner la vanne à quatre voies ?
a) Vrai b) Faux

Préparation au Well Control 81


45. En se référant au
schéma suivant : avec
une boue de densité
1.25, quelle est la
pression hydrostatique
qui empêche le gaz à
passer aux tamis
vibrants ?

................... bars

46. En se référant au schéma suivant,


quelles sont les dimensions qui influent
sur la pression qui règne à l’intérieur
du séparateur ?

47. Parmi les équipements suivants, quel est celui qui n’est pas essentiel dans un
choke panel ?
a) Manomètre de pression tiges.
b) Manomètre de pression annulaire.
c) Indicateur de débit.
d) Compteur de nombre de coups de pompes.
e) Indicateur de vitesse des pompes.

Préparation au Well Control 82


48. Sur le schéma suivant, quelle dimension utiliser
pour calculer la pression hydrostatique du mud
seal ?

49. Si les filetages des tiges de forage sont 6’’5/8 FH et NC50 et ceux des masse
tiges sont 6’’5/8 Reg, quelles sont les réductions recommandées sur le
plancher durant la manœuvre de la garniture si les filetages de la safety
valve et la gray valve sont NC50 ?

50. Quelle doit être la pression de service pour sélectionner un BOP :


a) La pression de fond maximale envisagée.
b) La pression de formation maximale envisagée.
c) La pression en surface maximale envisagée.
d) La pression hydrostatique maximale envisagée.

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Préparation au Well Control 83

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