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Fiche H et M

I/ La gestion est-elle une science ?


- Période moderne  science = une des principales sources de légitimité.
- Gestion moderne apparait au 19ème siècle mais certaines composantes de la gestion sont très anciennes :
comptabilité en partie double (Pacioli 1494), curie romaine (1089), rôle du dirigeant (renaissance avec
Machiavel…).
- Trois stratégies pour l’enseignement de la gestion : GB avec formation sur le terrain, USA avec des modèles
spécifiques, France avec des formations d’ingénieur puis de commerce.

A) L’émergence de la gestion comme science


Processus de rationalisation avec la naissance de la grande entreprise au XIXème siècle  :
- Positivisme de Comte : Il souhaite instituer un nouvel ordre basé sur la philo positive et non sur les croyances
religieuses. Il veut faire de la sociologie une science exacte  établir des lois universelles… C’est le premier a
mentionner le terme de sociologie.
- Séparation entre conception et exécution dans les grandes entreprises.
- Aboutissement avec Taylor.

B) Qu’est-ce qu’une science ? les grands débats en épistémologie


- Bacon  l’observation impartiale des choses est la première chose requise pour faire progresser la
connaissance. Observation pas suffisante pour constituer une science seule l’expérience peut participer à
l’élaboration d’un savoir scientifique. Il faut combattre les préjugés qu’il nomme les idoles  il en décrit trois :
 Les idoles de la tribu : préjugés répandus.
 Les idoles de la caverne : préjugés individuels.
 Idole du Forum : lié au langage.
 Idole du théâtre : lié à une idéologie.

Pour lui, le langage et les éléments sociaux peuvent venir influer sur la production de connaissances.

- Popper  système est scientifique que s’il est susceptible d’être soumis à des tests expérimentaux. Il pose la
question de la véracité d’une science. La falsifiabilité c’est-à-dire la remise en cause est la clé d’une vraie
science.
- Fleck  nous appartenons à des collectifs de pensée qui portent des styles de pensée il y a donc un
conditionnement social de tout acte cognitif.
- Kuhn  le paradigme définit la « science normale ». Ses limites (les anomalies constatées) favorisent
l’éclosion d’une révolution qui installe un nouveau paradigme. Pas un déroulement régulier ou rationnel de
la science, mais « politique ».

C) Les enjeux de la connaissance


- Gadamer, Ricoeur  la compréhension vise à une entente sur le sens. Ambivalence du préjugé. Pas de
compréhension sans projet ni désir.
- Hacking  on peut distinguer dans le mouvement scientifique 6 styles de pensée ou méthode d’enquête et
de démonstration scientifique :
 La méthode par postulat en mathématique.
 L’exploration et la mesure expérimentale de relation observable.
 Modélisation
 Classification taxinomique
 Analyse statistique
 Dérivation historico génétique
On observe une combination des tous ces styles dans la pratique scientifique.

D) L’éthique de la recherche : l’effort vers le vrai


- Ethique est présente à différents niveaux : choix du terrain, de l’objet, de la méthode…
- Nietzsche : « je ne veux pas tromper, pas même me tromper moi-même ».
- Grande difficulté à trouver une définition de la vérité  Heidegger définit la vérité comme alétheia = au dela
de l’oubli.

II/ Aux sources du management


- Le management c’est l’impensé de Platon  les philosophes rejettent le management et les managers
pensent que les philosophes ralentissent la pensée = clivage entre philo et économie.
- Managers s’intéressent au monde des idées  ils posent des questions existentielles et tentent d’y
répondre.

A) Le management selon quelques philosophes grecs


- Etymologie : «  managgiare  »  piloter. Lié au terme manus = main  on dit que le bon manager à une
bonne main. Le management est une affaire d’habileté.
- Lorsqu’Etienne de la Boétie s’emploie a traduire l’Oikonomia de Xénophon (=traite de l’organisation du
travail) il propose le titre de «  La Mesnagerie  » = science qui permet d’accroitre les moyens d’une maison.
- Socrate = inventeur de la morale et du management = tirer parti  management est une pensée
opportuniste. Le management c’est s’organiser pour mieux travailler il est donc la condition du loisir. Le
manager sait donc tirer parti des moyens de productions pour en ressortir le meilleur résultat.
- Aristote L’économique  dans le fait de manager il y a deux choses :
 Manager c’est d’abord un art du commerce = manière d’accumuler des richesses = chrématistique.
 Ce qui est important ce n’est pas ce qui est profitable mais bénéfique  condition pour l’homme
vertueux d’être capable d’exercer son jugement. Il ne faut pas accumuler pour accumuler.
- Les mots clés des grecs pour comprendre le management  :
 Kairos : capacité de trouver le moment ou la décision qui va faire changer les choses.
 Métis : l’habileté, la ruse qui permettent d’inverser le rapport de force.
 L’acrasie : gens qui sont brillants pour concevoir des idées mais qui n’arrivent pas à les mettre en place.
- Mondzan  le mot management se construit au long de l’histoire à l’aide de plusieurs notions.

B) Le management vers un conflit des interprétations  ?


- Définition du Larousse = «  ensemble de techniques de direction, d’organisation et de gestion
d’entreprise  ».
- Boer grande figure de McKinsey considère que le management doit être conçu comme un système auto
apprenant de ces propres erreurs ce serait comme une boucle perpétuelle d’auto critique.
- Thévenet = «  le management consiste à faire en sorte qu’une action collective soit efficace  ».

C) Le management comme technique ou comme pratique


- Il existe un processus managérial : contrôle  planification  organisation  direction  contrôle.
- Existe des outils d’aide à la décision…
- Manager sont aussi ceux qui font  ca peut être une science de la pratique. L’apparition de master dans la
gestion est la concrétisation de ce paradigme du management comme pratique.

D) Le management comme science


- Taylor voulait appeler sa technique «  scientific management  ». Bonne intuition « l’inefficacité est le plus
grand mal du siècle » mais mauvaise réponse  met en place chaine de montage mais fait fi de la
motivation au travail, la seule motivation c’est l’argent.
- Problème  personne ne parvient à s’accorder sur le paradigme de la gestion donc le management est multi
paradigmatique.
- Fayol  invente poste = DG qui coordonne l’action entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas.

E) Le mangement comme politique


- Management confronté à un pb de légitimité.
- En cas de recherche scientifique, on va regarder les causes, le procédé, sinon, on sera surune position plus
humaniste, subjectiviste et tournée vers la finalité de l’action. Management serait le fruit d’une compétence
humaine et sociale.
- Il faut garder les discours en tension l’un par rapport à l’autre, mais il faut garder l’entreprise dans une
analyse proprement philosophique.

F) Le management selon quelques philosophes et post modernes


- Bergson  «  Réaliser sa pensée  » : la joie vraie = c’est le sentiment d’avoir montée une entreprise qui
marche et d’avoir amené quelque chose à la vie.
- Stigler  les élites managériales sont prolétarisé au sens culturel = dirigeants ne savent plus ce qu’ils font
ajd. Avec l’automatisation croissante l’homme se défait de plus en plus de ces responsabilités.
- Pour les grecs, plus important que le vrai il y a le metron = jugement proportionnel = concordance entre les
parties. Le manager c’est celui qui a un jugement proportionné.

III/ Panser/penser la relation professionnelle avec le roman d’entreprise


A) Le roman un lieu ou penser le management  ?
- Roman d’entreprise s’inscrit dans le temps  réalisme au 19ème (Balzac), roman d’usine 1980, le roman
d’entreprise apparait dans les années 2000.
- Manager est condamné à ne pas savoir tout sur les phénomènes humains au sein de l’entreprise  dur
d’avoir une vision précise de la motivation des employés  sorte d’AI à cause du rapport hiérarchique.
- Pour lutter contre cette incertitude  étude de cas, expériences empiriques (bon manager sont passés par
pls postes…), littérature…
- Pour faire un roman d’entreprise il faut 3 choses : une immersion fictionnelle, une situation mentale et une
capitalisation d’expérience. Ecrivains doivent avoir une expérience personnelle du monde de l’entreprise.
- Le lecteur va ensuite s’approprier e contenu d’expérience en le classant dans ces schémas comportementaux
 la lecture est un dialogue, une interaction.
- Vasset transpose ces propres expériences dans ces romans. La matière des écrivains c’est leur propre
expérience + travail de terrain important dans le cadre du roman d’entreprise.
- 2009 : création du prix du roman d’entreprise par le ministère du travail  prix est offert l’auteur qui offre
une «  lucidité du regard sur le monde professionnel  ».

B) De l’optimisation à la déshumanisation : l’envers du management


- Entreprise donne au monde une image à travers leur communication, leur slogan  masque ce qu’il se
passe réellement. Ces romans sont là pour dépeindre l’envers du décor.
- Dejours travaille sur la souffrance au travail  différencie souffrance physique de souffrance éthique :
apparait quand le salarié est confronté à une perte de sens de son travail.
- Rupture entre manager et managé  roman donne la parole aux managés.
- A France télécom, on crée des groupes de parole pour qu’ils s’expriment et se lâche, ne se suicident pas.
Mais on a un retour du cloisonnement car les gens parlent entre service  on te ment en disant que
l’information va remonter.

C) Ce qui est fragile ce qui résiste… ce qui importe


- Les corps  le travail modifie les corps on le voit à travers les stigmates. Le travail comme tripalium.
- Déshumanisation  Grégor Jeunes cadres sans têtes met en valeur l’individualisme croissant dans les
entreprises mais petit à petit une solidarité se constitue.
- La défamiliarisation  le travail devient un conditionnement.
- Les mots du management : efficace, réactif  mise sous pression perpétuelle.
- Il faudrait parvenir à remettre l’humain au centre des préoccupations et arrêté de voir l’homme comme un
simple outil permettant de gonfler les performances financières.
- Faut également faire en sorte que les valeurs de l’entreprise soient en phase avec les valeurs des employés.
Un employé n’est réellement efficace que s’il est en phase avec ces propres valeurs.
D) Portrait en creux d’un management humaniste
- Il est important pour l’employé d’avoir une véritable place et de ne pas être un simple rouage dans
l’engrenage.

IV/ A-t-on besoin d’un chef ?


- Le leadership est arrivé au 20ème avec Lénine, Staline, Gandhi…
- C’est une notion internationale et commune à toutes les nations.

A) Nouvelles demandes du 21ème siècle


- Ajd on cherche + le consensus  le management est plus souple on est plus dans une organisation verticale.
On laisse la parole aux jeunes et on part du principe que tout le monde peut nous apprendre des choses.
- Il y a un paradigme émancipateur  épanouissement personnel est moteur pour les entreprises (Start ups)
avec l’idée qu’un employé plus heureux est un employé plus productif.

B) Qu’est-ce que le leadership ?


- Obama a réussi, en un discours de 12 minutes, à passer d’illustre inconnu à favori pour les présidentielles.
- Lead = chemin  leader = celui qui donne la voie, une raison d’être, un sens à l’organisation.
- Le leader est autonome et autodirigé  ajd il n’y a plus de leader, tout le monde est son propre leader.
- Pilliers du leadership :
 L’autorité (et pas l’autoritarisme Arendt).
 La vision stratégique
- Mais les jeunes générations sont réfractaires  les piliers sont fêlés.
- Pfeffer  authentique leadership n’existe pas  la plupart des dirigeants sont motivés par des intérêts
égoïstes. De plus si on n’intègre pas une dimension éthique dans la définition d’un leader on peut considérer
qu’une personne comme Hitler est un leader.

C) Le leadership chez Socrate


- Le leader est débrouillard, travailleur  c’est de l’éducation et des qualités.
- Le charisme (du grec kharisma : « grâce », « don », « faveur »), est cette qualité, cette prestance, qui permet
au leader, de séduire, d’avoir de l’influence.
- Mais un leader doit également être antithétique : il doit être bon mais doit aussi savoir être cruel… C’est un
personnage impossible mais contradictoire.
- Capacité de conviction qui leur permet d’exercer une réelle influence sur d’autres personnes ou sur des
groupes de personnes. Personne qui devrait permettre aux autres de sortir de la Caverne.
- Théorie du male alpha  leader veulent seulement se positionner en dominateur pour montrer leurs forces
- Les vrais chefs ne se revendiquent pas  violence est une forme de faiblesse.
- Rôle du leader : prendre soins des dominés + donner de la reconnaissance.
- Pour Kelly en 2014, le leadership, c’est une sorte de présence absente  présence sur le désir que nous
ressentons pour lui. Le leadership est plastique, sacré, positif, c’est un inconscient collectif. C’est même une
hallucination collective.
-

4 facettes dans l’ontologie du leadership :


- Le leadership s’incarne dans un corps de pouvoir  son corps doit être forts, singulier dans le temps et
l’espace. Mais c’est avant tout un corps de spectacle.
- L’image  le leader se sert de son image pour laisser flotter un certains mystère autours de ces actions…
- Le leader penser avoir droit à l’estime des dominés  le leader a besoin de ces followers il y a donc une
sorte de besoin de reconnaissance réciproque.
- Le malentendu qui fonde la relation  on attend du leader quelque chose qu’il n’est pas, les gens
confondent le corps empirique et le sublime.

D) De quel chef avons-nous besoin  ?


- Le leader comme « Phronimos » : celui qui a une capacité de jugement c’est un leader vertueux exemplaire.
Il donne du telos au groupe.
- Le leader comme parrésiaste : définit les limites du dire vrai et essaye de le faire de manière assez habile.
- Le leadership comme engagement : il y a une logique de responsabilité devant soi même, devant le bien
commun.
V/ QU’EST-CE QUE LA MARCHANDISE ?
- Sémiotique : étude des signes  discipline qui s’intéresse à la signification.
- Baudrillard  un des premiers à s’intéresser à la question de la consommation. Société de conso = système
d’objet qui fonctionnent comme des signes = ils nous servent à exprimer des choses (qui il est, qui il a envie
d’être…). L’histoire de la société de conso c’est l’histoire de la façon dont on peut s’exprimer avec les objets.
- On est dans une économie du bonheur  dans quelle mesure les objets participent ils à notre bonheur ?

A) Dans quelle mesure les objets participent ils à notre bonheur  ?


- Robinson Crusoé  question de notre relation aux objets et évoque la question du besoin. Il va chercher sur
le bateau des vivres et il ne prend pas l’argent mais un livre.
- Bentham fondateur de l’utilitarisme : théorie éco doit s’articuler autour de la recherche de bienêtre et les PP
doivent s’en charger. Sort de l’impératif de morale kantien pour aller vers un impératif de confort.
- Note ce changement aussi grâce à l’apparition du mot « home » par rapport à « house »  on passe de la
maison au chez soi.

B) Le marketing
- Marketing est là pour projeter du symbolique sur la marchandise = processus de sémantisation. En faisant ca
on accroit la désirabilité du produit car de plus en plus les consommateurs veulent consommer quelque
chose qui a du sens par rapport à leur valeur…
- On est toujours orienté par les signes de marque  on n’a plus de rapport à la matière brute.
- Pub doit raconter une histoire pour asseoir un positionnement et faire en sorte que la marchandise existe
dans l’esprit du client. Sorte d’identité narrative  Ricoeur. Pub utilise le consumer insight et s’inspire des
problèmes de la vie quotidienne.
- Marketing invente des médiations symboliques qui remplace les intermédiations humaines mais ces
médiations symboliques sont des humains eux même (uncle, bens, mamie nova, la laitière…).
- Quand on parle de marchandise on parle d’échange marchand  des organisations s’adressent à un public.

C) Quelques auteurs 
- Fontaine LE MARCHE : marché se construit autour d’une pratique  certaines femmes vont commencer à se
libérer de la joux économique de leur mari en fabriquant des objets qu’elles vendent sur le marché qui vont
leur permettre de gagner un peu d’argent. Le marketing est associé à la liberté, a la libération des citoyens.
- Marx LE CAPITAL : exposition universelle de Londres  marchandise atteint un statut émotionnel et culturel
jamais atteint.
- Boucicaut  création des grands magasins : il invente l’accès libre et directe à la marchandise c’est le début
du libre-service. Il a réussi a faire exister dans un même espace social des population hétéroclites.
- Zola AU BONHEUR DES DAMES décrit les prémices du marketing.

VI/ IMPOTS ET IMPOSTEUR


- Bodin appelle imposteurs ceux qui imposent ou imaginent les taxes.
- Rousseau dans l’article économie cherche à réhabiliter le droit de propriété et il parle de finance publique 
imposteur est considéré comme un menteur. 1848 révoltes n’est pas fiscale c’est une lutte des classes mais
ajd les révoltes sont principalement fiscales.

A) Pourquoi les révoltes fiscales refont leur apparition  ?


- Caricature qui montre l’état qui essore les contribuables.
- Impôt = contribution des particuliers payent à l’état pour la conservation de leurs vies et de leurs biens.
- 1er but impôt = assurer tranquillité publique  cette contribution est nécessaire à l’entretien du gouv et du
souverain car ce n’est que par ces subsides qu’il peut procurer la tranquillité des citoyens.
- Boston tea party : « No taxation without representation”  pour que l’impôt soit légitime il faut qu’il soit
récolté par ceux qui paient.
VII/ LE TRAVAIL A-T-IL UN SENS ?
- Montée de la rationalisation dans la vie moderne (Weber) désenchantement du monde ce qui vient a poser
la question du sens du travail.

A) Le sens du travail c’est quoi ?


- Sens comme signification ou sens comme direction.
- Ce qui peut faire sens : ce qui permet l’épanouissement de soi, ce qui favorise la reconnaissance (Durkheim)
l’argent, la réalisation de quelque chose, se sentir utile…
- Au 19ème la dimension économique du travail est privilégiée  entreprise se réduit a une entité qui cherche à
maximiser son profit. Mouvement des enclosures + fin du speen hamland act  travail devient lui-même
une marchandise. Mais le travail n’est pas qu’une réalité économique :
 Inscription sociale : ajd le chômage est une source d’exclusion  Castel
 Lieu de réalisation de soi : Bergson la joie vraie = c’est le sentiment d’avoir montée une entreprise qui
marche et d’avoir amené quelque chose à la vie.
- Place prépondérante du travail a été critiqué au 19 ème  Charlie Chaplin « Modern time ».

B) Critique de la rationalisation
- Personne rationnelle selon les néoclassiques = personne qui fait tout pour maximiser son utilité 
rationalisation nous mène a tous penser en terme d’utilité et penser les H comme des machines.
- «  Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir a rien  »  Gautier. Tout ce qui est utile est laid car il
est l’expression de nos besoins  ex des latrines.
- Nietzsche modernité = honte du repos  on ne pense plus autrement que montre en main. On a toujours
peur de rater quelque chose on est sans arrêt sur le qui-vive. On a même peur de l’ennuie on cherche tout le
temps à se distraire. Avant c’était le travail qui portait le poids de la mauvaise conscience.
- Péguy  avant le travail était là pour procurer une satisfaction personnelle  on ne cherchait pas à bien
faire les choses pour l’argent, pour son patron ou pour les clients.
- On cherche à tout scientifiser  bureaucratie = règne de la légitimité légale mais ca peut être vide d’un
point de vue morale et entrainer la « banalité du mal »  Eichmann qui selon lui ne faisait qu’exécuter les
règles.
- Un travail dont on ne saisit pas la finalité est-il un travail digne ?  Sorte d’aliénation décrit par Marx le
travail est vu comme « tripalium » = instrument de torture.

C) Les formes d’émancipation


- Jullien : il faut à la fois adhérer au monde des êtres pour vivre mais il faut aussi une conscience de celle-ci
pour à tout moment pouvoir se désengluer du monde. C’est justement cette désadhérence qui permet à
l’homme non pas de vivre mais d’exister (se tenir hors).
- Se désenliser suppose de réhabiliter le négatif  il faut savoir faire face à la réalité et ne pas s’enfermer
dans l’illusion.
- Pour que le travail ait un sens il faut réintégrer la notion esthétique : le beau en permettant de résister
permet aussi d’exister, Weil la seule chose qui rend supportable la monotonie du travail c’est la beauté.
- Il faut prendre conscience de sa condition pour pouvoir en sortir (Sartre et l’ex de l’ouvrier).

VIII/ESTHÉTIQUE ET ORGANISATIONS

POURQUOI LA DIMENSION ESTHÉTIQUE DU RAPPORT AU TRAVAIL A PROGRESSIVEMENT DISPARU ?

« LE BEAU AU TRAVAIL » : UN OUBLI MODERNE ?

→ Pour Kant le beau est de l’ordre du surgissement, il n’a ni intérêt ni finalité, il est désintéressé, sans domination de
l’entendement (qui s’oppose à la domination de la raison avec l’accès à la modernité)
→ Du travail bien fait on retire une « autogratification » : Linhart souligne l’importance de « l’attachement à la
qualité du travail ». Le bon travail devient un support d’identité ie. on apprécie s’identifier à ce qu’on a réalisé.
LES RAISONS DE CET OUBLI

→ Historique
Jusqu’au XVIIIème siècle on conserve le clivage entre les arts libéraux (grammaire, rhétorique, géométrie,
arithmétique etc.) aux arts mécaniques (de l’ordre de la technique : charpente, architecture, forge etc.)

Ensuite, ce clivage évolue et on distingue désormais l’artisan de l’artiste, mais l’artisan conserve la préoccupation du
beau et du travail de qualité (cf. le travail du bois etc.).

Au siècle des Lumières : la raison permet de tout remettre en cause et on assiste à l’évènement de la valorisation de
la logique.

→ La notion d’ornement au XIXème


Il permet de rejoindre esthétique utilité et L’ornement enjolive le fonctionnel et il est gratuit (?). La fonctionnalité ne
suffit pas à un objet pour être digne d’utilisation, celui-ci doit être d’une certaine manière belle. Cela n’est plus vrai
aujourd’hui, on se débarrasse de l’ornement, du souci du beau afin de produire plus, plus vite.

L’ornement s’oppose dans une certaine mesure au design qui fait lui l’apologie de la fonctionnalité. C’est Loewy qui
théorise la notion « d’esthétique industrielle » : la simplicité est le facteur décisif de l’équation esthétique.

Contre l’ornement : Adolf Loos : « J'ai libéré l'humanité de l'ornement superflu », L’ornement est de la force de
travail gaspillée »

CRITIQUE DE LA RATIONALISATION MODERNE


Celle-ci émane des milieux littéraires qui assimile cette « rationalisation » au fait que chaque individu doit désormais
travailler, être actif et surtout être utile. Seule une lutte esthétique persiste contre cette rationalisation
grandissante, elle passe par le surréalisme, l’art contemporain etc.

Alors que la raison était censée libérer l’Homme (des traditions) elle finit par se substituer aux mythes et devient à
son tour aliénante. (C’est la théorie de l’école de Francfort déçue par la maison qui compte par exemple Adorno).
On passe de l’Homo Faber (l’homme forgeron) à l’Animal laborans (qui est assujetti). On assiste donc à la perte du
rapport à l’oeuvre pour l’ouvrier (H. Arendt)

LE BEAU COMME ÉMANCIPATION


« Une seule chose rend supportable la monotonie, c’est une lumière d’éternité ; c’est la beauté. » (S. Weil, La
condition ouvrière) → Vers une esthétique du travail qui serait aussi une éthique

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