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Chapitre 2 –opération préalable à la stérilisation

LES OPERATIONS PREALABLES A LA


STERILISATION

I-) Introduction :

La Pharmacopée française précisait que « l’efficacité des méthodes de

Stérilisation dépend du nombre initial de germes contaminants. Toutes les étapes

de la production, ou de la préparation des matériels à stériliser, sont conduites de

manière à réduire la contamination dans toute la mésure du possible ; les règles

d'Hygiène personnelles et de travail sont respectées pour diminuer les risques de

contamination, les manipulations étant limitées au maximum ».

Règle d’or : on ne sterilise bien que ce qui est propre.

Que la stérilisation soit pratiquée de façon centralisée ou non, les articles à

stériliser doivent être soumis à un certain nombre d’opérations préalables avant

d'être stérilisés. Pour les articles réutilisés, dont l'essentiel est constitue par

l'instrumentation et le linge, ces opérations sont successivement:

- la désinfection / décontamination,

- le tri,

- le nettoyage,

- le conditionnement.

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Comme le recommande la Pharmacopée, il faut éviter autant qu'il soit possible

la circulation des articles contaminés, recommandation que l'on peut formuler

ainsi : “Transporter le moins possible ce qui est contaminé “.

II-) la désinfection / décontamination

Dans ce but, l'instrumentation doit être décontaminée dans chaque unité de

soins et à la sortie de chaque bloc (ou ensemble de blocs) opératoire (s).

Cette décontamination est généralement effectuée par trempage dans une

solution détergente et désinfectante. Ces opérations, doivent être assurées par

des personnels qualifiés.

Le pré- traitement ne sera efficace que si la solution ainsi préparée est en contact

avec la totalité des surfaces du dispositif médical immergé. II est donc important

d'ouvrir largement les instruments articulés, de faire circuler la solution à

l’intérieur des articles creux à l'aide d'une seringue.

Un trempage prolongé n'augmente pas l’efficacité bactéricide, mais expose à

une usure prématurée des dispositifs et à des risques de corrosion.

Le rinçage final, sous l'eau courante du robinet, élimine une partie des souillures

et évite d’éventuelles incompatibilités avec le produit de nettoyage utilisé

ensuite. Pour le protocole "Prévention des ATNC", les mêmes principes

s'appliquent (préparation de la solution, respect de la durée d'immersion,

rinçage, tenue du personnel), même si l'ordre des opérations est inverse.

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III-) Nettoyage

Règle d’or

La Stérilisation est une Opération physique correspondant à un abaissement du

nombre de germes. La marge de sécurité sur l'obtention de l’état stérile sera

d'autant plus importante que la contamination initiale de l'objet sera faible. Le

nettoyage vise donc à éliminer les souillures d'origine protéique et la plus

grande partie des micro-organismes.

a-Définition

Le nettoyage suit obligatoirement la phase de désinfection des dispositifs

médicaux. S'il n'y à pas eu de désinfection, cette phase devient d'autant plus

importante.

b- Nettovage manuel

S'il n'a pas déjà été réalisé juste après la fin de désinfection, un premier rinçage à

l'eau du robinet doit être effectué.

Le produit détergent doit être adapté au lavage manuel. On peut utiliser le même

détergent bactéricide que pour la désinfection.

Le brossage du matériel doit être fait soigneusement sur toutes les surfaces de

l'objet, en insistant sur les articulations.

Apres le nettoyage, le matériel est soigneusement rincé. Le dernier rinçage, à

l'eau adoucie, évite des traces de sels sur les instruments. L'eau chaude facilite le

séchage.

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Le séchage évite les risques de recontamination : égouttage, air comprimé dans

les parties creuses ou étuve.

c-) Nettoyage par machines à laver

Le nettoyage en machine à laver permet un gain de temps et un confort pour les

Opérateurs, une meilleure efficacité (si la machine est bien utilisée) et une

standardisation des opérations.

Le choix des cycles doit être adapte aux objets (charges homogènes) et les

machines choisies et entretenues régulièrement pour assurer un traitement

efficace.

L'utilisation de produits chimiques n'est pas anodine.

La qualité de l'eau d'alimentation doit être suivie régulièrement. Elle constitue

un point important pour assurer la longévité des instruments traités par des

produits chimiques toujours un peu agressifs.

Les machines à ultrasons sont plutôt des aides pour le traitement des instruments

de microchirurgie.

c-1-) Machine à laver par aspersion

Plusieurs fabricants proposent ces machines de capacité variable : Lancer,

Lequeux, Miele.

Un gain de temps appréciable sur la durée du cycle peut être obtenu en

alimentant la machine à laver en eau chaude (adoucie).

Ces machines très polyvalentes doivent être chargées avec soin afin d’éviter les

"zones d'ombre" qui empêcheraient un nettoyage efficace du matériel.

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Le cycle débute par un premier rinçage à l'eau froide.

En phase de lavage, la température atteint en général 60 °C.

Plusieurs rinçages successifs ont lieu selon le Programme choisi, avec injection

de neutralisant (acide phosphorique ou acétique) ou de lubrifiant (pour les

Instruments). Le dernier rinçage se fait avec de l'eau adoucie, ou mieux, de l'eau

déminéralisée, de préférence chaude pour faciliter le séchage ultérieur.

c-2-) Machine à laver par Immersion

Les machines à laver par immersion fonctionnent sur le principe du lave-linge .

Le tambour en inox, à chargement frontal, reçoit les instruments disposés dans

des paniers perforés et immobilisés par un treillis de silicone. II existe des

accessoires adaptés au nettoyage des tuyaux.

Le chargement doit être équilibré.

Ce type de machine à laver est très efficace pour les instruments qui sont

totalement immergés, mais le chargement est long et délicat.

c-3) Machine à laver à ultrasons

La cuve des machines à ultrasons est en général de faible capacité (quelques

litres), avec un chauffage électrique et un générateur d'ultrasons (30 KHz).

Le matériel est déposé dans un panier grillage. Le détergent utilisé doit être

adapté à la machine.

Au début du cycle, les ultrasons provoquent le dégazage de la solution, annulant

l’efficacité du nettoyage. II faut en tenir compte dans la durée choisie.

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Les machines à ultrasons ne réalisent pas un cycle complet automatiquement.

Elles assurent le nettoyage efficace des Instruments fragiles et des corps creux

Par contre, elles risquent de détériorer les instruments incorporant des métaux

différents et sont inefficaces sur les matières plastiques qui absorbent les

ultrasons au lieu de les réfléchir.

Remarque: II faut veiller à la protection des Opérateurs vis-à-vis des émissions

sonores (Isolation phonique à prévoir et surveillance médicale).

IV-) conditionnement

4-1 Principe théorique

La Stérilisation vise à obtenir un dispositif médical stérile, c’est-à-dire exempt

de micro-organismes. En pratique, pour un dispositif médical étiqueté stérile, la

probabilité théorique qu'un micro-organisme viable soit présent sur le dispositif

doit être égale ou inférieure à 1 pour 1 million (norme EN 556). Cependant,

l’état stérile doit être protégé par un emballage (ou Conditionnement) adapté.

La Pharmacopée Française Xème édition définit les qualités du Conditionnement

avant, pendant et après la stérilisation :

- Maintenir le niveau minimum de contamination obtenu par le nettoyage

- Permettre le contact avec l'agent stérilisant. Le matériau d'emballage doit

être compatible avec le mode de Stérilisation et sera choisi en fonction

de celui-ci.

- Maintenir l’état stérile jusqu'au moment de l'utilisation,

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- Permettre l'extraction et l'utilisation du matériel dans des conditions

aseptiques,

- Participer au maintien des caractéristiques physiques, chimiques et

mécaniques du matériel (l'emballage ne doit pas altérer le dispositif

médical, et inversement).

4-2 ) Définition

L'emballage clos constitue une barrière microbienne autour du dispositif médical

(DM), de façon à former un espace non contaminable autour de l'objet

empêchant le passage des micro-organismes. Cependant, le matériau

d'emballage doit laisser passer l'agent stérilisant. Le fournisseur de l'emballage

doit prouver le rôle de barrière microbienne et des essais sont proposés dans la

norme EN 868-1 (juillet 1997) selon le type d'emballage et le Système de

fermeture (sachets scellés, plies, colles ou joints pour les conteneurs).

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