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Information et consentement
en orthodontie
A. Béry

L’information des patients, qu’il s’agisse de recherche ou de soins, est la condition nécessaire d’un
consentement de qualité. Après avoir été informé, le patient peut accepter ou refuser la procédure qui lui
est proposée. Dans le cadre de l’exercice libéral de l’odontologie, le contrat de soins présente une
spécificité inhérente aux honoraires ; il en est d’ailleurs de même en chirurgie esthétique. Donner une
place au consentement, c’est reconnaître la liberté des patients et adhérer au principe d’autonomie. Le
consentement apparaît alors comme le contre-pouvoir au paternalisme médical qui a longtemps
maintenu le patient dans un rapport dominé/dominant et la fin de l’impérialisme médical. Le
consentement, fondé sur l’autonomie du patient, crée un nouvel équilibre dans la relation équipe
médicale-patient. La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé est un texte majeur pour la relation soigné-soignant.
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Mots clés : Odontostomatologie et droit ; Communication en médecine ; Consentement légal ;


Dossiers médicaux ; Médecine et droit

Plan Le consentement constitue la relation juridique (Civ. 20 mai


1936, DP 1936, I, 88 ; concl. Matter, rapp. Josseran) entre un
¶ Introduction 1
patient et un praticien qui accepte de le prendre en charge [2].
Par essence même, il apparaît difficile de consentir sans être au
¶ Notion de consentement 1 préalable informé. On pourrait alors concevoir que cet état de
¶ Échange des consentements 2 fait soit une situation précontractuelle tout en sachant que la
¶ Textes principaux faisant référence expresse à l’obligation période précontractuelle se caractérise aujourd’hui par un droit
d’information 3 flou, imprévisible : l’insécurité y règne [3].
Article 41 du décret n° 74-17 du 14 janvier 1974 3 Donner une place au consentement, c’est reconnaître la
Article L. 710-2 du Code de la santé publique issu de la loi liberté des patients et adhérer au principe d’autonomie. Le
hospitalière du 31 juillet 1991 3 consentement apparaît alors comme le contre-pouvoir au
Article L. 1111-2 du Code de la santé publique 3 paternalisme médical qui a longtemps maintenu le patient dans
Code de déontologie des médecins du 6 septembre 1995 3 un rapport dominé/dominant et la fin de l’impérialisme
Ancien Code de déontologie des chirurgiens-dentistes. médical. Le consentement, fondé sur l’autonomie du patient,
Code de la santé publique 4 crée un nouvel équilibre dans la relation équipe
Décret n° 2009-168 du 12 février 2009 4 médicale-patient [4].
Loi du 4 mars 2002 concernant les droits des malades modifiant L’information des malades, qu’il s’agisse de recherche ou de
le Code de la santé publique 4 soins, est la condition nécessaire d’un consentement de qualité.
¶ Information en odontostomatologie : spécificités 5 Après avoir été informé, le malade peut accepter ou refuser la
Soins chez les mineurs 6 procédure qui lui est proposée.
Demande esthétique en odontologie 6 Dans le cadre de l’exercice libéral de l’odontologie, le contrat
Information sur les modalités de prise en charge des soins 6 de soins présente une spécificité inhérente aux honoraires [5, 6] ;
Honoraires 7 il en est d’ailleurs de même en chirurgie esthétique (L. n° 2002-
Détermination des honoraires 8 303 du 4 mars 2002. Art. L 6322-2 : « [...] Cette information est
Sanctions relatives aux honoraires 12 accompagnée de la remise d’un devis détaillé. [...] »).
La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des
¶ Conclusion 13
malades et à la qualité du système de santé est un texte
majeur [7] pour la relation soigné-soignant. Elle a été publiée il
.

y a maintenant 8 ans (JO du 5 mars 2002).

■ Introduction
Le concept du consentement éclairé fait partie du critère de ■ Notion de consentement
validité du contrat de soins. Pourtant, en dépit de son caractère
quasi universel, le consentement continue de faire l’objet de La parole accompagne nécessairement l’acte médical, dont
débats et de controverses au sein du corps médical [1]. elle constitue un élément essentiel. Mais en quoi consiste-

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t-elle ? À l’égard du malade, elle est soumise à l’obligation de informé soutiennent que pour accorder un consentement
sincérité. À l’égard des tiers, elle est soumise aux limites « réel », le patient doit être informé non seulement de la
imposées par le secret [8-10]. « nature générale » et de l’« objectif » du traitement, mais
Le consentement informé [11] est une notion qui conduit à également des risques et des effets secondaires qu’il peut
analyser le rôle des droits et à étudier des questions fondamen- comporter, ainsi que des autres traitements possibles. Toutefois,
tales liées à la philosophie de la liberté négative et positive ; elle cette caractérisation du désaccord entre les défenseurs du
permet aussi de s’intéresser aux complexités de la loi. Ces consentement informé et ses adversaires ne doit pas conduire à
problèmes peuvent être examinés dans le contexte de la supposer que les traditionalistes laisseraient leurs patients dans
pratique médicale, où la complexité de leurs relations récipro- l’ignorance totale des risques encourus. En fait, les partisans de
ques se présente avec acuité. l’attitude traditionnelle justifient la divulgation des informa-
Comment le consentement peut-il être ambigu, alors que le tions en se référant au devoir de soigner plutôt qu’au droit du
praticien le requiert pour éviter l’équivoque et pour obtenir du patient à l’autodétermination. Par conséquent, de leur point de
patient, moyennant une information adéquate, qu’il adhère aux vue, la non-divulgation des risques éventuels ne fausse pas le
soins à prodiguer ? consentement du patient.
À vrai dire, le consentement éclairé n’existe pas, car le dialogue Afin d’éviter ces aspects paternalistes qui entachent la
humain est soumis à la structure du malentendu. Malentendu position traditionaliste, les partisans du consentement informé
du patient qui prête au médecin plus qu’il n’en sait. Malen- essaient d’établir une norme de divulgation des informations
tendu de l’homme de l’art, dont le savoir spécialisé ne rejoint qui soit indépendante de la pratique médicale habituelle.
pas l’expérience émotionnelle du malade [12]. Néanmoins, cette norme varie selon qu’ils sont des antipaterna-
Depuis l’émergence d’Internet [13] , le patient peut aller listes de tendance modérée ou extrémiste. Pour les modérés, un
chercher l’information à l’autre bout du monde (Internet a un médecin doit révéler à son patient tout ce que celui-ci, en tant
rôle important pour tout ce qui concerne les maladies orpheli- que personne prudente, voudrait savoir au moment de décider
nes). Les patients peuvent y trouver des informations précises. de subir ou non l’intervention proposée, et non simplement les
Cependant, comment gérer l’abondance d’informations que le informations habituellement fournies par les médecins. De cette
patient peut y trouver ? La solution n’est pas dans la multipli- manière, la première difficulté que soulève la conception
cité des informations, mais dans une information de qualité, paternaliste est résolue. Cependant, les modérés continuent de
validée de façon explicite [14]. revendiquer le devoir de soigner comme une justification
partielle du fait de révéler les risques. Les tenants du courant
Pour André Robert, ancien président du Conseil national de
modéré n’essaient donc pas réellement de résoudre la seconde
l’Ordre des chirurgiens-dentistes, consentement éclairé et
difficulté relative à la conception paternaliste : le fait d’invoquer
éthique semblent relever du pléonasme et, au-delà des évolu-
le privilège thérapeutique. Les antipaternalistes extrémistes, en
tions jurisprudentielles, devenues maintenant législatives, la
revanche, s’opposent à cette reconnaissance du privilège
relation patient-praticien doit d’abord rester enracinée dans un
thérapeutique. Les antipaternalistes extrémistes soutiennent que
rapport de confiance, en prenant pleinement acte de l’évolution
seule l’adoption d’une « norme subjective » de divulgation de
entre soins donnés et soins voulus [15].
l’information peut autoriser le médecin à placer son patient
Si, en accordant son consentement, on renonce à une partie
dans la position qu’il juge être la meilleure, sans contestation
de sa liberté, il est évident que ce consentement ne doit pas
possible, pour prendre des décisions appropriées à sa situation
avoir été lui-même obtenu sous la menace.
personnelle. Il existe encore une solution dont peuvent se servir
Le médecin est, depuis toujours, au service de son patient et
les partisans modérés du consentement informé. On peut
le partage du pouvoir est, dans ce contexte, une évidence [16].
souligner, comme le propose Brock [18] que l’information et le
D’une relation médecin-malade de type paternaliste (restaurer consentement visent, en tout cas, deux buts : promouvoir le
la santé du patient est la seule tâche du praticien et la grande bien-être du patient, et respecter son droit à l’autodétermina-
majorité des patients ne lui demandait pas autre chose) dans les tion. On soutient alors que ces deux buts sont reliés au fait que
années 1950, on est parvenu progressivement, au début de ce le bien-être consiste, pour l’individu, à réaliser ses propres
nouveau millénaire, à une autonomisation nettement accrue des valeurs et ses préférences (Botros).
patients face au corps médical, notamment grâce à cet impératif
d’information [17].
On peut dire que le paternalisme ne distingue pas la compé- ■ Échange des consentements
tence professionnelle du praticien de la compétence du patient.
Son savoir donne au praticien le droit de faire des actes « Échange des consentements » et « rencontre des volontés »
médicaux que le patient n’a pas le pouvoir de faire. Le paterna- sont-elles des locutions fongibles ? Y a-t-il vraiment unicité d’un
lisme considère que l’on sait mieux que l’autre ce qui est bon phénomène ainsi plus ou moins adroitement qualifié ? Quand
pour lui et que cela autorise à décider pour lui et à lui imposer on ne les confond pas, on considère assez aisément que
sa décision. Ne faut-il pas prendre du recul par rapport à la non- l’expression d’échange des consentements est impropre et qu’il
pensée sur le sujet ? C’est tout professionnel devant un client conviendrait de préférer celle de rencontre des volontés pour
profane qui exerce ce paternalisme ! désigner ce qui fait le contrat. Le consentement ne se réduit pas
Affirmer le droit à l’autodétermination, c’est respecter le à la volonté. C’est sans doute pour cela que le droit français n’a
patient en tant que personne dans son identité morale et pas admis a priori l’engagement unilatéral, cet acte de volonté
restituer à l’acte médical sa juste place qui est le service du sans consentement [19], cet acte du vouloir créateur pur [20].
patient. Toutefois, affirmer le droit à l’autodétermination Ainsi par mon consentement, je m’abaisse et l’on se souviendra
n’exclut pas que l’on reconnaisse que l’exercice de l’autodéter- que la tradition asiatique analyse le contrat comme un déshon-
mination a des limites. neur. Je m’abaisse, mais c’est à condition que je tienne l’autre
On doit considérer qu’en pratique, personne n’est entière- pareillement. Je ne donne mon consentement que si je me saisis
ment autonome ni entièrement dépendant. Il y a donc toujours du consentement de l’autre. Le consentement n’est supportable
à conjuguer un certain degré d’autonomie, que l’on doit que par l’échange. Il faut concevoir non pas tant l’échange des
toujours chercher à accroître et non à réduire, et un certain consentements que le consentement parce qu’il existe
degré de protection. l’échange. Cependant, le consentement est toujours un objet né
Le principal désaccord, qui oppose les adeptes d’un consen- de la volonté : il y a un lien de génération entre la volonté et
tement et les partisans de l’attitude médicale traditionnelle le consentement, le consentement est fils de la volonté et le lien
relative à la communication de renseignements, porte donc ne doit être brisé, faute de quoi un vice du consentement est
plutôt sur l’étendue des informations à communiquer que sur constitué. Le contrat résulte alors de cette dialectique entre le
la question de savoir si le médecin doit ou non fournir des subjectif de la volonté et l’objectif du consentement. Le
informations. Plus précisément, les défenseurs du consentement consentement est un objet que l’on donne et qui circule tandis

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que l’on conserve toujours et par principe sa volonté, ne


serait-ce que pour qu’elle produise d’autres consentements [21].
■ Textes principaux faisant
Toutefois, consentement entraîne conséquence. Depuis plus référence expresse à l’obligation
d’un quart de siècle au centre du débat éthique et méta- d’information
éthique, le conséquentialisme est la théorie qui pose que, pour
déterminer si un agent a eu raison d’opérer tel choix particulier,
il convient d’examiner les conséquences de cette décision, ses Article 41 du décret n° 74-17 du 14 janvier
effets sur le monde. Cette théorie adapte une orientation 1974
téléologique (du grec telos signifiant fin ou but). C’est le
Cet article est relatif aux règles de fonctionnement des
contraire d’une perspective déontologique [22] (du grec deon
centres hospitaliers et des hôpitaux locaux.
obligation ou devoir). Tandis que le conséquentialisme évalue
« Le médecin chef de service ou le médecin du service
un choix en examinant ses conséquences, une méthode déon-
doivent donner aux malades, dans les conditions fixées par le
tologique évaluerait généralement ce choix en déterminant dans
Code de déontologie, les informations sur leur état qui leur sont
quelle mesure il satisfait aux obligations qui incombent à accessibles ; dans toute la mesure du possible, les traitements et
l’agent. Le conséquentialisme est-il simplement une théorie soins proposés aux malades doivent aussi faire l’objet d’une
destinée à déterminer quel est le juste choix pour un agent ou information de la part du médecin. »
est-ce aussi une théorie permettant à la personne placée devant
une décision de parvenir à une conclusion ? Le fait de prendre
une décision en se référant à l’option qui produit les meilleures Article L. 710-2 du Code de la santé
conséquences constitue peut-être une manière de décider qui ne publique issu de la loi hospitalière
produit pas elle-même les meilleures conséquences (Petit). du 31 juillet 1991
L’expression « protection du patient » sous-tend un postulat :
la présence d’un pouvoir dominant, que le droit veut limiter en « Les établissements de santé, publics ou privés, sont tenus de
créant des règles protectrices en faveur de ceux qui subissent ce communiquer aux personnes recevant ou ayant reçu des soins,
pouvoir. Utiliser les termes « protection du patient » implique la sur leur demande et par l’intermédiaire du praticien qu’elles
reconnaissance du pouvoir médical dans le cadre duquel les désignent, les informations médicales contenues dans leur
professionnels de santé prennent la panoplie du fort et les dossier médical. Les praticiens qui ont prescrit l’hospitalisation
patients celle du faible. La protection du patient constitue un ont accès, sur leur demande, à ces informations.
frein au pouvoir médical ; ce frein se matérialise par des Dans le respect des règles déontologiques qui leur sont
applicables, les praticiens des établissements assurent l’informa-
obligations auxquelles les médecins sont assujettis. Le raisonne-
tion des personnes soignées. Les personnels paramédicaux
ment change : il ne s’agit plus d’insister sur les obligations du
participent à cette information dans leur domaine de compé-
médecin, mais de se positionner du point de vue du malade en
tence et dans le respect de leurs propres règles professionnelles.
consacrant les droits des patients (c’était le projet de loi du
Les établissements sont tenus de protéger la confidentialité
5 septembre 2001 : Droits des malades). On entre dans une ère
des informations qu’ils détiennent sur les personnes qu’ils
de conflit de pouvoirs ; au pouvoir médical répond un contre- accueillent. (...) »
pouvoir, le droit des patients. La relation de confiance s’efface ;
une relation de méfiance-défiance s’installe. Les droits des
patients sont, à l’heure actuelle, au moins de deux ordres : le Article L. 1111-2 du Code de la santé
droit de participer à la décision médicale et le droit à l’intégrité publique
physique [23].
« Toute personne a le droit d’être informée sur son état de
santé. »

“ Point fort
“ Point important
Les médecins n’ont pas perçu les évolutions des mentalités
dans la société. L’homme n’est plus consentant par Article 16-3 du Code civil
définition, il est consentant à condition qu’on lui explique. « Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps
Il est partie prenante. C’est son corps. C’est de lui dont il humain qu’en cas de nécessité médicale pour la personne.
s’agit [24]. Le consentement de l’intéressé doit être recueilli
préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une
intervention thérapeutique à laquelle il n’est pas à même
de consentir. »
Il ne s’agit pas de partager le pouvoir du médecin avec les
patients, mais d’engager un nouveau mode de relation. Pour
Bernard (Alliance des maladies rares) : « Nous ne sommes pas
Code de déontologie des médecins
des fanatiques du pouvoir, mais des fanatiques de la
reconnaissance. » [25] du 6 septembre 1995
Tout le monde l’affirme comme une évidence : l’intervention Article 34 : « Le médecin doit formuler ses prescriptions avec
du patient dans notre système de santé va considérablement toute la clarté indispensable, veiller à leur compréhension par le
s’accroître dans les prochaines années. L’explosion des nouvelles patient et son entourage et s’efforcer d’en obtenir la bonne
technologies de l’information, l’évolution récente du droit (Civ. exécution. »
17 fév. 1998, arrêt n° 329, pourvoi n° 95-21715), l’accès direct Article 35 : « Le médecin doit, à la personne qu’il examine,
au dossier médical (L. n° 2002-303 du 4 mars 2002), la multi- qu’il soigne ou qu’il conseille, une information loyale, claire et
plication des associations d’usagers de santé sont autant de appropriée sur son état, les investigations et les soins qu’il lui
facteurs qui concourent à renforcer le rôle du patient, désormais propose. »
soucieux d’être traité comme partenaire et même acteur de la Article 36 : « Le consentement de la personne examinée ou
relation de soins [26]. soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade,

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en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le Loi du 4 mars 2002 concernant les droits
traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après
avoir informé le malade de ses conséquences. Si le malade est
des malades modifiant le Code de la santé
hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir publique
sans que ses proches aient été prévenus et informés, sauf
urgence ou impossibilité. Les obligations du médecin à l’égard Article L. 1111-2 : « Toute personne a le droit d’être informée
du patient lorsque celui-ci est un mineur ou un majeur protégé sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes
sont définies à l’article 42. » investigations, traitements ou actions de prévention qui sont
proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquen-
Article 41 : « Aucune intervention mutilante ne peut être
ces, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles
pratiquée sans motif médical très sérieux et, sauf urgence ou
qu’ils comportent, ainsi que sur les autres solutions possibles et
impossibilité, sans information de l’intéressé et sans son
sur les conséquences prévisibles en cas de refus. Lorsque
consentement. »
postérieurement à l’exécution des investigations, traitements ou
Article 42 : « Un médecin appelé à donner des soins à un
actions de prévention, des risques nouveaux sont identifiés, la
mineur ou à un majeur protégé doit s’efforcer de prévenir ses
personne concernée doit en être informée, sauf en cas d’impos-
parents ou son représentant légal et d’obtenir leur consente-
sibilité de la retrouver.
ment. En cas d’urgence, même si ceux-ci ne peuvent être joints,
Cette information incombe à tout professionnel de santé
le médecin doit donner les soins nécessaires.
dans le cadre de ses compétences et dans le respect des règles
Si l’avis de l’intéressé peut être recueilli, le médecin doit en
professionnelles qui lui sont applicables. Seules l’urgence ou
tenir compte dans toute la mesure du possible. »
l’impossibilité d’informer peuvent l’en dispenser.
Cette information est délivrée au cours d’un entretien
individuel.
Ancien Code de déontologie La volonté d’une personne d’être tenue dans l’ignorance d’un
des chirurgiens-dentistes. diagnostic ou d’un pronostic doit être respectée, sauf lorsque
Code de la santé publique des tiers sont exposés à un risque de transmission.
Les droits des mineurs ou des majeurs sous tutelle, mention-
Décret n° 2004-802 du 28 juillet 2004, publié au JO du 8 août nés au présent article, sont exercés, selon les cas, par les
2004, R. 4127-201 à R. 4127-285. titulaires de l’autorité parentale ou par le tuteur. Ceux-ci
R. 4127-232 (ancien art. 26 alinéa 2) : « (...) De s’assurer de la reçoivent l’information prévue par le présent article, sous
continuité des soins et de fournir à cet effet tous renseigne- réserve des dispositions de l’article L. 1111-5.
ments utiles (...). » Les intéressés ont le droit de recevoir eux-mêmes une infor-
R. 4127-236 (ancien art. 29-1) : « Lorsqu’il est impossible de mation et de participer à la prise de décision les concernant,
recueillir en temps utile le consentement du représentant légal d’une manière adaptée soit à leur degré de maturité s’agissant
d’un mineur ou autre incapable, le chirurgien-dentiste doit des mineurs, soit à leurs facultés de discernement s’agissant des
néanmoins, en cas d’urgence, donner les soins qu’il estime majeurs sous tutelle.
nécessaires. » Des recommandations de bonne pratique sur la délivrance de
R. 4127-237 (ancien art. 30) : « Hors les cas prévus à l’article l’information sont établies par l’Agence nationale d’accrédita-
29-1, le chirurgien-dentiste attaché à un établissement compor- tion et d’évaluation en santé et homologuées par arrêté du
tant le régime de l’internat, doit, en présence d’une affection ministre chargé de la Santé.
grave, faire avertir le représentant légal du patient et accepter ou En cas de litige, il appartient au professionnel ou à l’établis-
provoquer, s’il le juge utile, la consultation du praticien désigné sement de santé d’apporter la preuve que l’information a été
par le patient ou son représentant légal. » délivrée à l’intéressé dans les conditions prévues au présent
R. 4127-239 (ancien art. 32) : « Pour des raisons légitimes que article. Cette preuve peut être apportée par tout moyen. »
le chirurgien-dentiste apprécie en conscience, un patient peut Article L. 1111-4. : « Toute personne prend, avec le profes-
être laissé dans l’ignorance d’un diagnostic ou d’un pronostic sionnel de santé et compte tenu des informations et des
grave. Un pronostic fatal ne doit être révélé au patient qu’avec préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa
la plus grande circonspection mais les proches doivent généra- santé.
lement en être prévenus, à moins que le patient n’ait préalable- Le médecin doit respecter la volonté de la personne après
ment interdit cette révélation ou désigné le ou les tiers auxquels l’avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de
elle doit être faite. » la personne de refuser ou d’interrompre un traitement met sa
R. 4127-240 (ancien art. 33) : « (...) Le chirurgien-dentiste n’est vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la
jamais en droit de refuser à son patient des explications sur le convaincre d’accepter les soins indispensables.
montant de ses honoraires (...). » Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué
R. 4127-264 (ancien art. 57) : « (...) Si le patient fait connaître sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce
son intention au chirurgien-dentiste, celui-ci doit lui remettre consentement peut être retiré à tout moment (...).
les informations nécessaires pour assurer la continuité des Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit
soins. » être systématiquement recherché s’il est apte à exprimer sa
volonté et à participer à la décision. »
L’information concerne l’état de santé du patient et les soins,
Décret n° 2009-168 du 12 février 2009 qu’il s’agisse d’actes isolés ou s’inscrivant dans la durée (la
jurisprudence demande au praticien d’indiquer au malade :
Ce décret porte modification de diverses dispositions du Code . toutes précisions sur les actes curatifs à accomplir, les précau-
de la santé publique relatives à l’exercice de la profession de tions à prendre et les imprudences à éviter) [27]. Elle doit être
chirurgien-dentiste (JORF n° 0038 du 14 février 2009). actualisée au fil du temps.
Au début de l’article R. 4127-236, il est ajouté deux alinéas Elle porte [28] tant sur des éléments généraux que sur des
ainsi rédigés : éléments spécifiques :
« Le consentement de la personne examinée ou soignée est • l’état du patient et son évolution prévisible, ce qui nécessite
recherché dans tous les cas, dans les conditions définies aux des explications sur la maladie ou l’état pathologique, et son
articles L. 1111-2 et suivants. évolution habituelle avec et sans traitement ;
« Lorsque le patient, en état d’exprimer sa volonté, refuse les • l’information sur le diagnostic qui doit être faite lorsqu’elle
investigations ou le traitement proposés, le chirurgien-dentiste permet au patient de prendre conscience de son mal et de
doit respecter ce refus après l’avoir informé de ses décider ensuite de la nécessité du traitement. Il doit notam-
conséquences. » ment transmettre les résultats des examens cliniques. Dans le

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ou moins facile, plus ou moins codifié par la pratique selon les

“ Point important
.
cas, ce choix reste toujours marqué par l’incertitude fondamen-
tale du vivant. La décision médicale obéit à un principe de
liberté, laquelle, comme toute liberté, ne peut pas être absolue.
Que l’information soit donnée oralement ou avec l’aide Elle est orientée, encadrée par des règles, dont certaines sont
d’un document écrit, elle doit répondre aux mêmes juridiques. Elle a pour corollaire une responsabilité [32].
critères de qualité (C. santé publ. Art. 1111-2) : L’information est la condition de la liberté et donc de la
• être hiérarchisée et reposer sur des données validées ; validité du consentement. Le praticien doit, en conséquence,
assortir sa proposition de traitement de toutes les informations
• présenter les bénéfices attendus des soins envisagés
qui seront utiles au malade pour prendre sa décision. C’est à lui
avant leurs inconvénients et risques éventuels, et préciser
de fournir au patient les raisons d’accepter ; la finalité de
les risques graves, y compris exceptionnels, c’est-à-dire l’information étant de permettre au patient de donner un
ceux qui mettent en jeu le pronostic vital ou altèrent une consentement ou un refus éclairé aux investigations ou aux
fonction vitale ; soins qui lui sont proposés [33].
• être compréhensible. Au cours de cette démarche, le Cependant, il faut bien constater que, si l’information du
médecin s’assure que le patient a compris l’information patient est encadrée, elle n’est pas clairement définie [34] .
qui lui a été donnée. Il indique la solution qu’il envisage en S’agit-il d’un transfert, du médecin vers le patient, de connais-
expliquant les raisons de son choix. sances, dont le partage permettrait de parler un langage
commun ? Dans ce cas, il est à craindre que le patient ne fasse
que mimer le discours médical, utilisant des termes d’apparence
technique, qui, de toute évidence, n’auront pas pour lui le
cas particulier de la révélation de la séropositivité, la cour même sens que pour son médecin. L’information donnée au
d’appel de Paris a également condamné, pour manquement patient n’est pas la vulgarisation, sorte de culture médicale, de
à son devoir d’humanisme, le médecin qui n’avait pris mieux en mieux portée : elle concerne la pathologie d’une
aucune disposition pour rencontrer le malade et s’était borné personne définie, à un moment précis de sa vie.
à envoyer une lettre explicative à un confrère. C’est à la S’agit-il de donner au patient des outils lui permettant
lecture du rapport d’expertise, et sans aucune préparation d’appréhender sa situation et de la vivre de la manière la plus
psychologique, que le malade avait appris son état (CA, Paris, supportable possible ? Dans ce cas, on pourrait vraiment parler
20 fév. 1992 : D. 1993, Somm., p. 30, obs. Penneau J.) ; de compréhension, au sens étymologique du terme : le patient
• la description et le déroulement des examens, des investiga- prend avec lui les éléments qu’on lui donne, les confronte à son
tions, des soins, des thérapeutiques, des interventions histoire, à ses appréhensions, et construit de sa maladie une
envisagés et de leurs alternatives : représentation avec laquelle il va pouvoir vivre. Et ces éléments
C leur objectif, leur utilité et les bénéfices escomptés, ne sont pas nécessairement des données médicales. Tout l’art du
C leurs conséquences et leurs inconvénients, médecin est de trouver les mots et les images qui parleront au
C leurs complications et leurs risques éventuels, y compris patient. L’évaluation de l’aptitude du patient à recevoir ou non
. exceptionnels ; l’information est laissée à la sagacité et à la conscience du
• les précautions générales et particulières recommandées aux praticien. Cela s’explique d’autant plus qu’un état d’anxiété,
patients. voire de dépression, lié à la maladie, diminue notablement les
Quel doit être le contenu de l’information à donner au aptitudes cognitives d’un patient. Un patient anxieux a besoin
patient ? La question est importante. Deux manières de com- d’explications adaptées à ce qu’il peut percevoir. La nature et les
prendre le problème sont possibles. Soit les préoccupations du modalités de présentation de l’information ont donc d’autant
praticien sont essentiellement défensives, il s’agit alors d’infor- plus d’importance et doivent être d’autant plus affinées que
mations ayant pour but d’éviter une responsabilité en cas de l’anxiété est grande. L’impact émotionnel des termes employés
contentieux, soit la préoccupation est positive et il s’agit alors augmente avec l’état de fragilité généré par le contexte de la
. d’éclairer le patient pour qu’il puisse choisir en toute connais- maladie et de la souffrance qui l’accompagne toujours. Plus le
sance de cause. Dans tous les cas, que doit-on dire ou ne pas patient est fragile et semble incompétent, plus il est important
dire ? de choisir les termes et de répéter l’information à des moments
L’opinion publique estime à juste titre que le patient a le différents.
droit d’être systématiquement informé, d’une part de son état,
d’autre part sur les risques auxquels l’exposent les examens,
interventions ou traitements qui lui sont proposés. ■ Information en
La nature de l’information [29] , qui doit être fournie au
patient, a fait l’objet d’appréciations variables qui en ont
odontostomatologie : spécificités [35]

progressivement renforcé la précision. Ce n’est que depuis le décret n° 2009-168 du 12 février


On connaît finalement presque tout de l’obligation d’infor- 2009 que le Code de déontologie dentaire se trouve en harmo-
mation médicale [30], hormis son contenu. Le médecin doit nie avec l’évolution des droits à la santé des patients et des
prouver qu’il a informé : mais de quelle information particu- nouvelles conditions d’exercice de la profession (informatisation
lière, au juste, est-il tenu ? On peut bien, ici, saluer le pragma- des cabinets, nouvelles techniques de télétransmission, etc.).
tisme avec lequel la Haute Juridiction a adapté ses réponses en Au début de l’article R. 4127-236, il est ajouté deux alinéas
fonction des différentes espèces qui lui ont été soumises ainsi rédigés : « Le consentement de la personne examinée ou
vérifiant par là même que la jurisprudence s’élabore progressi- soignée est recherché dans tous les cas, dans les conditions
vement, en appréhendant successivement toutes les données définies aux articles L. 1111-2 et suivants. » « Lorsque le patient,
d’une question, sans construire d’a priori, et surtout sans esprit en état d’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le
de système, sans volonté dogmatique [31]. traitement proposés, le chirurgien-dentiste doit respecter ce
Par décision médicale, on entend tout choix technique fait refus après l’avoir informé de ses conséquences. »
par un médecin à l’occasion des soins qu’il délivre à une Force est de constater que ces textes comportent encore de
personne. Cela couvre donc un champ considérable : établisse- nombreuses dispositions empreintes d’une tonalité paternaliste
ment du diagnostic, indication thérapeutique et prescription qui ont été supprimées du Code de déontologie des médecins.
pharmaceutique, exécution et suivi du traitement. Chacune de À titre d’exemple, l’alinéa 2 de l’article R. 4127-233 fait
ces opérations peut comporter un nombre élevé de décisions, les obligation au chirurgien-dentiste d’agir « avec correction et
unes prises à froid, les autres prises en urgence, certaines de aménité » à l’égard de son patient et « à se montrer compatis-
grande portée, d’autres parfois très ponctuelles. Cependant, sant ». Les dispositions analogues qui figuraient dans le Code
toutes supposent un choix engageant l’avenir du patient. Plus des médecins ont été abrogées en 1979.

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28-960-M-10 ¶ Information et consentement en orthodontie

Les intéressés ont le droit de recevoir eux-mêmes une infor-

“ Point important
mation et de participer à la prise de décision les concernant,
d’une manière adaptée soit à leur degré de maturité s’agissant
des mineurs.
L’information du patient est sous-entendue dans l’article L. 1111-4 : Le consentement du mineur doit être systémati-
R. 4127-233 du Code de la santé publique : « Le quement recherché s’il est apte à exprimer sa volonté et à
chirurgien-dentiste qui a accepté de donner des soins à un participer à la décision.
patient s’oblige à lui assurer des soins éclairés et
conformes aux données acquises de la science. » Demande esthétique en odontologie [36]
L’exaltation, voire la sublimation, du corps humain, objet de
tous les fantasmes et de tous les désirs, est largement exploitée
En revanche, le Code consacre le droit au silence du et véhiculée par les médias. Ces derniers présentent le recours
chirurgien-dentiste qui l’autorise, pour des raisons légitimes aux techniques esthétiques comme la solution pouvant le
qu’il apprécie, de laisser un patient dans l’ignorance d’un mieux réconcilier l’esprit et le corps en corrigeant les disgrâces
diagnostic ou d’un pronostic grave (article R. 4127-239 : « Pour et en gommant l’outrage du temps. Ainsi, de nombreux soins
des raisons légitimes, que le chirurgien-dentiste apprécie en dentaires se trouvent donc tout naturellement motivés par une
conscience, un patient peut être laissé dans l’ignorance d’un demande très large d’esthétique.
diagnostic ou d’un pronostic grave »). Les demandes esthétiques peuvent être classées selon quatre
Corollairement à l’information donnée à son patient quant grandes catégories :
au traitement envisagé, le praticien doit également informer • la demande esthétique de confort ;
celui-ci sur le montant des honoraires consécutifs aux soins qui • la demande esthétique non évoquée d’emblée et qui émerge
lui seront prodigués, cela dans le respect de l’article R. 4127- au cours d’un traitement fonctionnel ;
240 du Code de la santé publique : « Le chirurgien-dentiste doit • la demande esthétique associée à une demande fonctionnelle
toujours déterminer le montant de ses honoraires avec tact et de première intention ;
mesure (...). Le chirurgien-dentiste n’est jamais en droit de • la demande esthétique prioritaire (celle qui relève du handi-
refuser à son patient des explications sur le montant de ses cap ou de l’impotence).
honoraires (...). » Il s’avère nécessaire d’avoir un recueil méthodique des
La jurisprudence instaure des règles et des principes qu’il est souhaits et besoins du patient. Ces données, collectées à l’aide
important, pour le chirurgien-dentiste, de suivre. L’évolution d’une fiche patient et d’une fiche praticien, représentent
possible de cette dernière crée une instabilité source de conflits l’anamnèse esthétique. Elles ont respectivement pour but de
potentiels. En effet, rien ne vaut un écrit pour prouver ce à quoi mieux cerner les attentes du premier et de guider le second lors
on s’est engagé. L’exemple québécois est en ce sens significatif de l’examen clinique. C’est en ce sens que sera donnée l’infor-
d’une approche concrète et efficace du devoir d’information. mation. Le praticien sera ainsi à même d’identifier la nature de
Selon le Code de déontologie des dentistes québécois : la demande et son interprétation, d’expliquer les possibilités
Article 3.02.03 : « Le praticien doit informer son patient (...) thérapeutiques et d’exposer les coûts et bénéfices.
d’une façon simple, objective et suffisante pour lui permettre de
comprendre la nature et la portée du problème qui ressort de
son état. » Information sur les modalités de prise
Article 3.02.04 : « Avant d’entreprendre tout traitement, le en charge des soins [37]
praticien doit informer le patient (...) de l’ampleur et des
modalités du traitement que son état justifie, du coût de celui-ci
et obtenir son accord. »
Article 3.02.06 : « Le praticien doit informer le plus tôt
possible son patient de toute complication ou incident survenu,
en lui fournissant les soins requis par son état, ainsi que des
“ Point important
implications financières qui peuvent en résulter. »
L’information ne se limite pas à l’information sur les
risques liés à l’acte médical. Elle englobe également un
.
domaine souvent oublié : celui de sa prise en charge
financière. L’information se concrétise également par
“ Point important l’affichage dans le cabinet dentaire des honoraires.

Depuis le décret 2009-152 du 10 février 2009 relatif à


l’information sur les tarifs d’honoraires pratiqués par les
professionnels de santé (R. 1111-21 à 25) les Pourtant, dès 1995, le tribunal d’instance de Vincennes a
reconnu cette obligation. Un patient avait été opéré d’une
professionnels de santé qui reçoivent des patients
ovulo-pharyngo-plastie pour un ronflement entraînant des
affichent, de manière visible et lisible, dans leur salle
apnées nocturnes invalidantes. Après l’intervention, la clinique
d’attente ou, à défaut, dans leur lieu d’exercice, les tarifs a réclamé au patient le remboursement des frais d’hospitalisa-
des honoraires ou fourchettes des tarifs des honoraires tion. Le patient a alors appelé en intervention le chirurgien à
qu’ils pratiquent ainsi que le tarif de remboursement par qui il reprochait, tout comme à la clinique, de ne pas l’avoir
l’assurance maladie en vigueur. informé que ce type d’intervention n’était pas remboursé par la
Sécurité sociale, sauf entente préalable, sollicitée avant l’inter-
vention. En effet, cette opération ne figure pas à la nomencla-
ture des actes professionnels ; sa prise en charge par la Caisse
Soins chez les mineurs d’Assurance maladie était subordonnée aux formalités d’entente
préalable et à l’avis favorable du contrôle médical. Le tribunal
Les droits des mineurs, mentionnés à l’article L. 1111-2, sont d’instance a considéré qu’en s’abstenant de solliciter préalable-
exercés par les titulaires de l’autorité parentale. Ceux-ci reçoi- ment à l’intervention la décision de la Caisse ou de la faire
vent l’information prévue par le présent article, sous réserve des solliciter par le patient, le médecin et la clinique avaient
dispositions de l’article L. 1111-5. manqué à leur devoir d’information.

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Information et consentement en orthodontie ¶ 28-960-M-10

Dans une décision du 18 novembre 1999, le tribunal d’ins- l’honoraire à partir de la reconnaissance d’un contrat médical.
tance de Semur-en-Auxois a condamné un chirurgien-dentiste Cependant, l’honoraire demeurait empreint de liberté comme
sur le fondement du devoir d’information du patient portant en témoignent les principes déontologiques élaborés par les
sur le coût exact du traitement prodigué. À l’occasion d’un syndicats professionnels, traduction, sous l’angle de la rémuné-
traitement prothétique, le devis présenté au patient ne précisait ration, de la relation personnelle médecin-malade inhérente à la
pas la part remboursable par la mutuelle. Le patient pouvait profession libérale.
donc imaginer que la part des soins indiqués comme rembour- La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des
sables n’incluait que le remboursement accordé par la Sécurité malades et à la qualité du système de santé instaure dans le
sociale et que le remboursement de sa mutuelle viendrait en Code de la santé publique un article L. 1111-3 : « Toute per-
complément. Tel n’était pas le cas. Le juge a considéré que les sonne a droit, à sa demande, à une information, délivrée par les
sommes indiquées sur le devis n’éclairaient pas le patient sur le établissements et services de santé publics et privés, sur les frais
coût réel des travaux et a condamné le praticien pour manque- auxquels elle pourrait être exposée à l’occasion d’activités de
ment au devoir d’information. prévention, de diagnostic et de soins et les conditions de leur
Et le Code de la santé publique, en son article L. 1111-3, prise en charge.
impose cette information : « Toute personne a droit, à sa
demande, à une information, délivrée par les établissements et
services de santé publics et privés, sur les frais auxquels elle
pourrait être exposée à l’occasion d’activités de prévention, de
diagnostic et de soins et les conditions de leur prise en charge.
Les professionnels de santé d’exercice libéral doivent, avant
“ Point fort
l’exécution d’un acte, informer le patient de son coût et des
« Les professionnels de santé d’exercice libéral doivent,
conditions de son remboursement par les régimes obligatoires
d’Assurance maladie. » .
avant l’exécution d’un acte, informer le patient de son
Cet aspect ne peut plus être négligé car il fait partie inté- coût et des conditions de son remboursement par les
grante des éléments qui vont présider au choix du patient quant régimes obligatoires d’Assurance maladie. »
au consentement ou au refus du traitement ou des soins qui lui
sont proposés, mais également quant au moment où il va
souhaiter se soumettre audit traitement.
Cette obligation est plus particulièrement renforcée pour les
Honoraires actes de chirurgie esthétique.
Article L. 6322-2 : « Pour toute prestation de chirurgie
Il existe un phénomène existentiel primordial lorsque l’on esthétique, la personne concernée et, s’il y a lieu, son représen-
aborde les problèmes d’argent et qui concerne aussi les liens de tant légal, doivent être informés par le praticien responsable des
l’argent avec la santé : il s’agit de la façon de présenter cette conditions de l’intervention, des risques et des éventuelles
relation entre la santé (la maladie) et l’argent. Ces problèmes conséquences et complications. Cette information est accompa-
(existentiels et de présentation) sont parallèles à la fonction de gnée de la remise d’un devis détaillé. Un délai minimum doit
l’argent signalée par K. Marx (Le Capital, livre I, 1re partie). Ils être respecté par le praticien entre la remise de ce devis et
tiennent à leur cadrage épistémologique et cognitif [38]. l’intervention éventuelle. Pendant cette période, il ne peut être
Les problèmes d’argent sont au cœur de la question éthique exigé ou obtenu de la personne concernée une contrepartie
sous forme de la question de justice. Le lien de l’argent avec les quelconque ni aucun engagement à l’exception des honoraires
problèmes éthiques de santé est immanquable pour les raisons afférents aux consultations préalables à l’intervention. » Il
qui tiennent déjà aux conditions de santé. convient de rapprocher la loi d’une enquête réalisée par la
Le Code de la consommation dispose en son article L.113-3 Direction générale de la concurrence et de la répression des
que tout vendeur de produit ou prestataire de services doit : fraudes 1. La Direction rappelle que, s’agissant des actes médi-
« (...) informer le consommateur sur les prix, les limitations caux et chirurgicaux à visée esthétique, un arrêté du 17 octobre
éventuelles de la responsabilité contractuelle et les conditions 1996 impose aux professionnels de remettre un devis détaillé
particulières de la vente ». Bien que l’assimilation des praticiens pour toute prestation dont le montant envisagé est supérieur à
à des prestataires de services courants puisse être discutée aux 2 000 FF (304 euros). Ainsi, les devis seraient trop souvent
plans technique et éthique, le Conseil d’État n’en a pas moins incomplets. Elle cite, entre autres, les omissions relatives au
considéré que « l’obligation d’information du consommateur décompte détaillé, en quantité et en prix, de chaque prestation
instituée au premier alinéa de l’article L.113-3 du Code de la et produit nécessaire, la durée de validité de l’offre et les
consommation est mise à la charge de tous les prestataires de mentions manuscrites que doit ajouter le patient pour indiquer
services, sans considération du caractère commercial ou libéral qu’il a bien pris connaissance de l’offre. Elle rappelle que
de leur activité et concerne notamment les prestataires à l’objectif est de permettre au consommateur de donner un
caractère médical » [39-41]. consentement éclairé à l’intervention qu’il sollicite, le coût
En contrepartie des soins et des traitements dispensés par le n’étant qu’un élément parmi d’autres qui permet au consom-
chirurgien-dentiste, le patient verse une rétribution au prati- mateur de donner son accord. À noter que, depuis la loi du
cien : des honoraires (CA Grenoble, ch. civ. 1, 18 mai 1989, 4 mars 2002 réactualisée par le décret 2005-477, il y a suppres-
Juris-Data n° 044518) : « Celui-ci, qui a proposé des soins sion du plancher en matière de devis.
attentifs et conformes aux données acquises de son art, a donc Le médecin est tenu désormais d’informer les patients de sa
droit au paiement de ses honoraires. » La rémunération du situation au regard de l’Assurance maladie, et corrélativement,
praticien sous forme d’honoraires, variant avec le travail fourni, du montant des honoraires qui seront demandés quel que soit
constitue un élément important pour caractériser le caractère son statut au regard de la convention.
libéral de l’activité, il s’agit du principe dit du paiement à Il s’agit là d’une obligation qui n’est pas sans soulever de
l’acte [42]. nombreux problèmes, tant au regard du droit de la Sécurité
Les honoraires médicaux étaient marqués initialement du sociale, que dans les rapports directs du praticien et de son
sceau de la liberté à la fois dans leur conception et dans les patient.
principes qui leur sont applicables. L’honoraire, d’abord Dans ce dernier cadre, la question de la détermination des
considéré comme une marque de reconnaissance, était offert à honoraires n’a pas manqué, à de nombreuses occasions, d’être
un professionnel assurant des services en contrepartie d’un
service le plus souvent de nature intellectuelle et inestimable
1
par nature. À cette conception désuète de l’honoraire recon- Actualités concurrence, consommation et répression des fraudes, sept. 2000,
naissance se substitua, en 1936, une conception juridique de n° 135.

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28-960-M-10 ¶ Information et consentement en orthodontie

soumise aux juridictions civiles. En effet, il arrive que des dès lors que le patient, faute de devis et d’informations précises
patients contestent le montant des honoraires, soit à titre quant au coût et à l’importance des travaux, n’a pas été en
principal, soit accessoirement à un conflit qui porte sur les mesure de donner un consentement éclairé à l’exécution desdits
prestations. C’est généralement l’odontologiste qui est amené à travaux.
s’adresser aux Tribunaux, pour requérir son dû. Cependant, en ce domaine, une telle liberté est illusoire, le
La matière est régie par le droit commun, en l’occurrence par patient demeure dans une sujétion qui ne lui permet pas de
les articles 1134 et suivants du Code civil, relatifs au discuter le montant demandé. L’immixtion de l’État, par
« contrat » : l’intermédiaire de la Sécurité sociale, n’a pas amoindri la force
• « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à de la règle, ainsi que l’illustrent les nombreuses décisions
ceux qui les ont faites. rendues en la matière par les tribunaux.
• Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement
mutuel. » Devis obligatoire ou conseillé ?
Le Code de la santé publique vient compléter ces dispositions
d’application générale :
R. 4127-240 : « Le chirurgien-dentiste doit toujours détermi-
ner le montant de ses honoraires avec tact et mesure.
Les éléments d’appréciation sont, indépendamment de
l’importance et de la difficulté des soins, la situation matérielle
“ Point fort
du patient, la notoriété du praticien et les circonstances
particulières. Le devis est soumis à une triple obligation : ordinale,
Le chirurgien-dentiste est libre de donner gratuitement ses conventionnelle et juridique [43].
soins. Mais il lui est interdit d’abaisser ses honoraires dans un
but de détournement de la clientèle. Le chirurgien-dentiste n’est
jamais en droit de refuser à son patient des explications sur le
montant de ses honoraires. La Cour de cassation (Civ. 30 juin 1992, pourvoi n° 89-
Il ne peut solliciter un acompte que lorsque l’importance des 21.970) a remis en cause les idées qui semblaient acquises sur
soins le justifie et en se conformant aux usages de la profession. cette question : un stomatologiste, impayé d’une partie de ses
Il ne peut refuser d’établir un reçu pour tout versement honoraires, avait poursuivi en paiement son patient. Ce dernier
d’acompte. invoquant l’article 70 du Code de déontologie médicale avait
Aucun mode particulier de règlement ne peut être imposé soutenu la nullité du contrat en assurant qu’il incombait au
aux patients. praticien d’informer au préalable son patient du montant des
. Lorsque le chirurgien-dentiste est conduit à proposer un honoraires qui lui serait réclamé. Cependant la Cour de cassa-
traitement d’un coût élevé, il établit, au préalable, un devis écrit tion n’a pas suivi cette analyse. Elle a estimé que : « attendu
qu’il remet à son patient. » qu’aucune disposition légale applicable du contrat médical ne
Il appartient donc aux juridictions (lorsqu’elles seront saisies) fait dépendre dans son principe, le droit du praticien à une
d’en préciser l’application, ainsi que le sens et la portée. rémunération d’une détermination préalable de celle-ci ; que le
Le principe du paiement direct et son corollaire, le paiement Tribunal de grande instance a justement considéré qu’en
à l’acte, sont très altérés par la législation quand ils ne sont pas l’absence d’un devis accepté par le patient, il appartient au juge
contestés. Le principe du paiement direct signifie que le de déterminer des honoraires dus au praticien, eu égard à
médecin est rémunéré directement par le patient, dans le cadre l’étendue des services fournis et à sa qualification
de la relation médecin-malade, sans intervention extérieure et professionnelle ».
ce mode de paiement s’oppose donc au paiement par tiers Si la cour a estimé que la validité du contrat de soins n’était
payant. Le principe du paiement direct des honoraires par le pas subordonnée à l’information préalable du patient sur le
malade a été consacré à la fois par la loi du 3 juillet 1978 (C. montant exact des honoraires, il serait hâtif de conclure à
séc. soc. Art. L. 162-2) au titre des principes déontologiques l’absence d’une telle obligation.
fondamentaux ainsi que par les divers Codes de déontologie Principe que ne suit pas la Cour d’appel de Pau (CA Pau, ch.
bien qu’à partir de 1979 les codes fassent une réserve pour le 1, 6 nov. 1996, Juris-Data n° 045741) : « Attendu que, eu égard
tiers payant. Le principe a été également mentionné par toutes à la catégorie d’assuré à laquelle Mlle B. appartient, et à la
les conventions médicales, et celle de 1997 consacre un para- procédure exigée des dentistes par le protocole, il appartenait à
graphe à ce principe (Art. 9-1). M. F. d’établir un devis en vue de son remboursement et
d’obtenir un accord de Mlle B. pour le surplus de la dépense.
Détermination des honoraires Or attendu que malgré ses affirmations, M. F. ne justifie pas
de l’établissement de ce devis ; qu’il se contente de produire un
La détermination du montant des honoraires est tout d’abord document intitulé « devis de prothèse » sur lequel n’ont été
gouvernée par le principe de la liberté de fixation, ce principe inscrits que des chiffres dont certains raturés ; que cet acte ni
reposant sur le fondement de l’entente directe entre l’odonto- daté, ni signé, pourrait tout aussi bien avoir été établi a
logiste et son patient. Le principe de l’entente directe, dont le posteriori et pour les besoins de la cause ; qu’en tout cas, en
sens le plus courant signifie que le médecin fixe ses honoraires vertu du principe que nul ne peut se faire de preuve à soi-
en toute liberté, en dehors de toute influence extérieure, a un même, il n’a pas la valeur de preuve de l’engagement de
domaine d’application de plus en plus restreint compte tenu de Mlle B. ;
l’existence de la tarification et de la nomenclature. Ce principe Attendu que le fait pour un praticien, professionnel, de ne
comporte l’obligation d’une fixation des rétributions ; celles-ci pas se conformer à la règle élémentaire d’obtenir l’accord
doivent faire l’objet d’un accord entre les parties, en exécution préalable écrit du patient est constitutif d’un manquement à
de la liberté du consentement et de l’autonomie et de la l’obligation d’information. »
volonté : Pour la Cour d’appel de Paris (CA. Paris, ch. 1, Sect. B, 7 fév.
« Le coût des honoraires réclamés a fait l’objet d’une libre 2002, Juris-Data n° 168555) : « Lorsque le chirurgien-dentiste a
. discussion entre les parties dans le cadre de leurs relations réalisé des soins et travaux prothétiques sans établir de devis
contractuelles » (CA Paris, ch. 8, sect. A, 21 déc. 1977, n° D préalable ni convenir à l’avance avec son patient du montant
7273). de ses honoraires, ceux-ci sont fixés judiciairement. Il y a lieu à
Pour la Cour d’appel de Colmar (CA Colmar 30 mars 1990, évaluation des honoraires par rapport aux travaux effectués
Juris-Data 042996) le chirurgien-dentiste qui entreprend des pour répondre aux besoins spécifiques de la patiente : le
soins dentaires importants, notamment la confection et la pose montant des honoraires sera de 35 000 FF et il y a lieu en
de prothèse telle qu’un bridge, ne saurait en obtenir le paiement conséquence au remboursement d’un trop-perçu de 15 000 FF,

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Information et consentement en orthodontie ¶ 28-960-M-10

soit 2 286 euros par praticien ; le préjudice résultant de que de telles considérations ne pouvaient autoriser un
l’absence de devis et de la durée de la procédure qui a nécessité praticien à dispenser des soins non conformes aux données
une expertise sera réparé par les intérêts au taux légal à compter acquises de la science, la Cour d’appel a violé les textes
de l’assignation. » (Art. 1147 C. civ. et art. R. 4127-233 C. déonto. Chir.
L’assentiment réciproque au contrat médical n’est pas subor- Dent.) sus-visés ». (Civ. 19 déc. 2000, pourvoi n° 99-
donné à l’établissement d’un acte écrit : « le juge civil s’assure 12.403).
toutefois que la dette du patient est la contrepartie de soins En l’espèce, le praticien soutenait que, pour traiter trois
attentifs, consciencieux et conformes aux normes et précautions incisives supérieures, la solution la plus appropriée était la
d’usage » (Civ. 22 avril 1975, pourvoi n 73-14.394). Cela dit, pose d’une prothèse fixée, mais qu’à défaut, on pouvait se
cette dispense d’écrits, conforme à la tradition civile, n’autorise satisfaire d’une prothèse amovible. La seconde solution
pas le praticien à laisser le patient dans l’ignorance de ses avait été retenue satisfaisant à la fois la denture de la
honoraires. patiente et ses possibilités financières ; mais pour la Cour
Cependant, selon l’article R. 4127-240 du Code de la santé, de cassation, les considérations relatives à la prise en
. le chirurgien-dentiste, qui est conduit à proposer un traitement charge financière du traitement ne peuvent autoriser un
d’un coût élevé, établit au préalable un devis écrit qu’il remet à praticien à dispenser des soins non conformes aux données
son patient afin de recueillir le consentement de celui-ci. acquises de la science. En aucun cas la préoccupation
La cour inclut dans le consentement éclairé l’information d’ordre économique ou financier ne saurait prendre le pas
relative au montant des honoraires [44], ce qui semble élargir la sur la qualité des soins ;
conception généralement retenue qui se réfère aux seuls aspects • la qualité des soins :
médicaux de l’acte de soins [34]. C il y a lieu de condamner un patient au paiement du solde
Si la jurisprudence affirme et protège ainsi la liberté de du prix des soins dentaires dès lors que leur qualité, d’après
détermination des honoraires par l’odontologiste, il n’en l’expertise, est conforme aux règles de l’art et leur prix
demeure pas moins que les tribunaux subordonnent cette conforme au devis (CA Paris, ch. 5, Sect. C, 31 mars 2000,
liberté à une juste appréciation économique des prestations du Juris-Data n° 110343),
chirurgien-dentiste. Ce souci de justice commutative s’exprime C « Considérant que si les honoraires demandés par le
par l’exigence d’un caractère normalement élevé des honoraires docteur S. sont justifiés par la qualité du travail qu’il a
demandés, ainsi que le vise la Cour de cassation (Civ. 29 juin effectué, des soins qu’il a donnés, il n’en reste pas moins
1977, pourvoi n° 76-11.191) dans son arrêt : « Le caractère qu’en raison de l’absence d’informations et d’explications
raisonnable et non excessif des honoraires convenus entre les qu’il se devait de fournir à madame Poplin, il a manqué à
parties. » son devoir de conseil et n’a pas rempli de ce fait toutes ses
En conséquence, les rétributions excessives s’exposent à des obligations. » (CA Paris, ch. 8, Sect. B, 13 janv. 1984,
remarques : « La Cour retient (...) le caractère anormalement K.00198, Juris-Data n° 020093). À cet égard, les exigences
élevé du prix réclamé pour la confection du bridge » (CA Paris, posées par les juridictions en la matière trouvent leur
21 déc. 1977, D 7273). consécration dans le Code de déontologie des chirurgiens-
La subjectivité du critère tiré de la normalité des honoraires dentistes (R. 4127-240), qui en synthétise l’expression : « Le
n’est pas sans appeler les plus expresses réserves quant à la chirurgien-dentiste doit toujours déterminer le montant de
garantie nécessaire de la sécurité juridique des parties au contrat ses honoraires avec tact et mesure. Les éléments d’appré-
dentaire. C’est pourquoi les juridictions ont été amenées à ciation sont, indépendamment de l’importance et de la
l’apprécier en se référant aux éléments suivants : difficulté des soins, la situation matérielle du patient, la
• la notoriété du praticien : notoriété du praticien et les circonstances particulières. »
C « N’étant pas docteur en médecine, (le praticien) n’invoque
ni la notoriété, ni les titres exceptionnels (...) mais se borne Devis et Convention nationale (Convention
à insister sur le « standing » de son cabinet installé dans un nationale CNAM/chirurgiens-dentistes avril 1997,
quartier de luxe » (CA Paris. 21 déc. 1977, D 7273), avenant n° 6 JO n° 259 du 8 novembre 2003
C « La Cour d’appel déclare que le montant de ces honoraires page 19116)
était justifié tant par la nature des travaux exécutés que par
la notoriété professionnelle du docteur H. » ; En matière d’honoraires, les dispositions du Code de la
• la santé buccodentaire : « Compte tenu de l’état de la bouche Sécurité sociale (Art. L. 322-1) consacrent le principe de l’avance
. du (patient) et de la notoriété professionnelle du docteur X, de frais par le patient ; l’assuré doit régler les honoraires dont il
la somme demandée en paiement pour ces travaux n’est pas est ensuite remboursé par les organismes sociaux, sauf dispense
exagérée » (CA Paris, 19 fév. 1975) ; d’avance de frais applicable en certaines matières. Pour permet-
• l’état de fortune du patient : tre ce remboursement, le praticien doit remettre à son patient
C « (Le praticien) n’ignorant pas que sa cliente était une
. une feuille de soins, laquelle doit comporter les actes accomplis
et le montant des honoraires perçus (Art. L. 97 du Livre des
jeune employée de bureau aux ressources limitées. » (CA
procédures fiscales et décret n° 72-480 du 12 juin 1972).
Orléans, 3 mai 1973),
L’information sur les honoraires et sur la situation du
C « Compte tenu du fait que le montant indûment réclamé
médecin au regard de la convention est une condition du libre
à M. D. excédait ses possibilités financières, et que ce
choix du médecin par le patient ; cette exigence d’information
dernier a dû subir le désagrément de faire l’objet d’une
est précisée dans la convention de 1997 qui précise que : « Pour
procédure de saisie de ses rémunérations, qui aurait pu être faciliter le choix du praticien, les caisses donnent à leurs
évitée en l’espèce. » (Civ. 6 mai 1997, pourvoi n° 95- ressortissants toutes informations utiles et actualisées sur la
12.815). Il est assez fréquent que le choix d’une prothèse situation des praticiens de leur circonscription au regard de la
dentaire soit largement déterminé par l’aptitude du patient présente convention, notamment sur les tarifs qu’ils sont
à financer le coût qui reste à sa charge, une fois déduit le autorisés à pratiquer et sur les tarifs de remboursement. De leur
remboursement par la Sécurité sociale [45], côté, les médecins informent leurs patients de leur situation au
C « Que l’arrêt attaqué, tout en admettant que les conclu- regard de la présente convention, ainsi que de leurs tarifs
sions de l’expert judiciaire étaient exactes, a néanmoins d’honoraires conformément aux textes en vigueur. » [46]
infirmé le jugement et écarté toute faute du chirurgien- La Convention nationale est destinée à organiser les rapports
dentiste au motif que l’expert avait occulté le problème de entre les chirurgiens-dentistes conventionnés et les caisses
la prise en charge financière de la prothèse fixe et qu’il d’Assurance maladie.
avait donné des soins adaptés aux possibilités financières Il est stipulé dans son article 6 : « Avant l’élaboration d’un
de madame Morocutti ; attendu qu’en statuant ainsi alors traitement pouvant faire l’objet d’un dépassement d’honoraires

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par entente directe tel que prévu dans la présente convention sur le fondement d’un manquement du praticien à ses obliga-
(article 7), le chirurgien-dentiste remet à l’assuré un devis tions, pour n’avoir pas transmis à la Sécurité sociale le formu-
descriptif écrit, établi selon le modèle présenté en annexe II et laire d’entente préalable nécessaire au remboursement des frais
comportant : de soins ; en effet, s’agissant d’un dentiste étranger exerçant en
• la description précise et détaillée du traitement envisagé et/ou Allemagne, il n’est pas soumis à cette obligation, étant au
les matériaux utilisés. Un devis doit être également établi demeurant observé que la pratique veut que ce soit le patient
dans le cas de soins nécessitant l’utilisation d’une coulée lui-même qui transmette ce document ; en conséquence, le
métallique ou une cuisson céramique : inlays et onlays. On patient qui n’incrimine ni les soins effectués, ni le montant,
distinguera notamment les métaux précieux (norme NF EN doit être condamné à payer au dentiste ledit montant.
21562), les métaux semi-précieux (norme NF EN ISO 8891) et Pour le Conseil national de l’ordre des chirurgiens-
les métaux non précieux (norme NF EN 6871/1) ; dentistes [47], la communication de devis au praticien conseil,
dans le cadre d’un contrôle, n’entre pas dans le champ de la loi
• les montants des honoraires correspondant au traitement
.

sur la Sécurité sociale, contrairement à ce que soutient l’Assu-


proposé à l’assuré ;
rance maladie.
• le montant de la base de remboursement correspondant au Selon la Cour de cassation, la remise volontaire au patient de
calcul selon les cotations de la Nomenclature générale des la feuille de soins signée par le praticien équivaut à une
actes professionnels. » quittance des honoraires par application des dispositions de
Pour la Cour d’appel de Colmar, 2e Ch. civ., 30 mars 1990, le l’article 1282 du Code civil (« La remise volontaire du titre
commencement d’exécution des soins et la signature, par le original sous signature privée, par le créancier au débiteur, fait
patient, des formulaires d’entente préalable ne suffisent pas à preuve de la libération. »). En l’espèce, un chirurgien-dentiste
établir un quelconque accord tacite : « Attendu que les men- avait remis à son patient les feuilles de soins acquittées pour lui
tions chiffrées et codées figurant sur les formulaires de demande permettre d’obtenir le remboursement auquel il avait droit de la
d’entente préalable ne permettent à un profane, à défaut d’être part des organismes sociaux, acceptant d’être honoré une fois
éclairé par le praticien, de déterminer avec précision l’objet de les remboursements effectués par ces organismes. Le patient
la demande et d’en déduire qu’elle concerne la réfection d’une n’ayant pas satisfait à ses engagements, le praticien avait assigné
ancienne prothèse ou la confection d’une nouvelle. » en paiement ce client indélicat qui, devant les tribunaux, a
Ce devis doit être daté et signé par le praticien et l’assuré ou prétendu s’être acquitté de sa créance, la preuve du paiement
son représentant. Il peut être accepté par l’intéressé ; soit résultant des feuilles de soins qui lui avaient été remises.
immédiatement, soit après la décision de la Caisse. Ce devis est Le tribunal et la Cour d’appel n’ont pas fait droit aux
la propriété de l’assuré. demandes de paiement du praticien. La Cour de cassation a
Les litiges relatifs à l’application de cette disposition sont rejeté le pourvoi formé par le praticien en estimant, après avoir
constaté que le patient s’était fait remettre « sans fraude ni
soumis à la Commission paritaire départementale dans les
violence et sans dissimulation de sa véritable identité » l’original
conditions prévues à l’article 24 de la convention. La commis-
du titre qu’il a transmis à la Sécurité sociale pour se faire
sion peut demander communication de ce devis au bénéficiaire
rembourser, que « la signature par le praticien de la feuille de
des traitements concernés.
soins constatait le paiement des honoraires ». Le visa de cette
Il est intéressant de citer ici le jugement de la Cour d’appel décision est l’article 1282 du Code civil qui érige en présomp-
de Paris (CA Paris, ch. 8, Sect. A, 2 nov. 1999, Juris-Data tion de libération du débiteur le fait de la remise à celui-ci du
n° 103129) où il est stipulé que : « Considérant, sur le conven- titre original constatant la dette.
tionnement, qu’il est constant que c’est au cours de la première La présomption est irréfragable, néanmoins la portée de cette
visite, en décembre 1994, que le docteur M. a avisé madame D. présomption a été atténuée dans certaines circonstances :
qu’il n’était pas conventionné mais a assorti cette information • remise de titre obtenue contre la remise d’un chèque qui
de la réserve qu’il était en voie de l’être à bref délai ; que s’avère sans provision ;
l’article 28 du décret n° 94-500 du 15 juin 1994 modifiant le • en cas d’aveu judiciaire ou de serment.
décret du 22 juillet 1967 portant Code de déontologie des Ces exceptions sont toutefois d’une portée pratique limitée.
chirurgiens-dentistes lui imposait dans ces conditions de mettre Enfin, selon le texte, cette présomption ne s’applique pas
sa patiente en mesure d’obtenir les avantages sociaux auxquels lorsque le titre a été remis par erreur, a fortiori, par fraude ou
son état lui ouvrait droit en appelant plus spécialement son vol.
attention sur l’intérêt qu’elle avait d’attendre que le conven- Mais de surcroît, pour la Cour de cassation, pour s’opposer au
tionnement soit acquis pour débuter le traitement dont il avait caractère irrévocable de la quittance, le praticien ne saurait
défini puis porté à sa connaissance le descriptif et qui de son s’abriter derrière une pratique contra legem utilisée à ses risques
propre aveu ne présentait aucune urgence d’exécution : qu’en se et périls, et même si les parties avaient déjà usé de cette
taisant à ce sujet et en fixant un rendez-vous le 3 janvier pratique à propos de versements antérieurs intervenus après
1995 alors que madame D. pouvait légitimement croire qu’il remboursement par la Caisse primaire d’Assurance maladie.
avait depuis été conventionné, le docteur M. a entretenu la Le praticien, qui remet la feuille de soins à son patient avant
confusion sur sa situation et commis une première faute paiement, s’expose donc à de sérieuses déconvenues, l’arrêt de
contractuelle qui n’est pas toutefois d’une nature telle qu’elle la Cour de cassation rendant vaine une demande de paiement
puisse entraîner l’annulation du contrat pour dol ou erreur sur d’honoraires [48]. Et a contrario, dans le même sens, l’arrêt du
une qualité substantielle, l’engagement de madame D. n’ayant 28 février 2001 (pourvoi n° 99-16.659) stipule : « Attendu que
pas à l’évidence été motivé principalement par le convention- le tribunal d’instance, qui a relevé que le praticien n’avait pas
remis l’original de la feuille de soins au patient et qui en a
nement puisque cette dernière, qui avait choisi de consulter ce
déduit que ce dernier ne rapportait pas la preuve du paiement,
praticien sur les conseils d’une collègue, ne pouvait ignorer qu’il
a légalement justifié sa décision. »
pratiquait des honoraires libres, ce qui ne l’a pas de prime abord
rebutée. »
Ainsi, sur le fondement que le chirurgien-dentiste a manqué
Établissement du devis
à son devoir d’information préalable du patient en ne le La réglementation économique a été jugée applicable aux
renseignant pas sur son absence de conventionnement, la Cour professions libérales et aux professions de santé. Par conséquent,
d’appel de Paris condamne le praticien. les règles concernant « l’affichage des prix » sont applicables aux
Dans le cadre de la Communauté européenne et de la libre honoraires des médecins du secteur conventionné à honoraires
circulation, il convient de citer l’arrêt du 25 février 1993 de la libres (avis du Conseil de la concurrence du 25 juillet 1985).
Cour d’appel de Metz où il est précisé qu’un patient n’est pas Le Conseil, s’il estime qu’une meilleure information du
fondé à demander la résolution du contrat de soins dentaires patient en matière d’honoraires paraît être nécessaire, reconnaît

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Information et consentement en orthodontie ¶ 28-960-M-10

cependant que l’affichage est difficilement compatible avec contestation de ses honoraires, voire à des sanctions adminis-
l’individualisation des honoraires qui est la contrepartie de la tratives et économiques » [49] (cependant l’urgence peut justifier
. liberté tarifaire. Sur ce point, l’établissement d’un devis permet l’absence de devis).
de satisfaire aux obligations économiques sous peine d’être Ce que confirme l’arrêt 855 du 10 mai 1995 de la Cour de
sanctionné par une contravention de 5e classe. cassation première chambre civile : « Au motif qu’aucun devis
n’a été remis aux patients. Les témoignages relatant qu’une
Décret n° 2009-152 du 10 février 2009 relatif à l’information affichette est apposée dans la salle d’attente, informant les
sur les tarifs d’honoraires pratiqués par les professionnels clients des frais à supporter pour certains soins, sont inopérants,
de santé ne mentionnant pas que cette affichette existait lorsque les
époux S. sont venus se faire soigner. »
Art. 1er. − Au chapitre Ier du titre Ier du livre Ier de la première En ce sens, l’arrêt du 2 novembre 1999 de la Cour d’appel de
partie du Code de la santé publique (dispositions réglementai- Paris précise que l’on ne saurait reprocher une négligence de la
res), après la section 2, il est créé une section 3 comprenant les part du chirurgien-dentiste, pour défaut d’établissement de
articles R. 1111-21 à R. 1111-25 ainsi rédigée : devis, dès lors qu’il a adressé un courrier à sa cliente le lende-
Art. R. 1111-21. − Les professionnels de santé mentionnés aux main du premier rendez-vous, courrier contenant un plan de
livres Ier et III de la quatrième partie du présent code et qui traitement chiffré et une lettre claire et précise sur la nature des
reçoivent des patients affichent, de manière visible et lisible, prestations envisagées et le coût ventilé des actes. Il s’agit donc
dans leur salle d’attente ou, à défaut, dans leur lieu d’exercice, . d’un devis descriptif conforme à l’article 6 de l’arrêté du
les tarifs des honoraires ou fourchettes des tarifs des honoraires 27 octobre 1996, que la cliente a accepté tacitement en accep-
qu’ils pratiquent ainsi que le tarif de remboursement par tant de se rendre aux rendez-vous fixés postérieurement.
l’Assurance maladie en vigueur correspondant aux prestations Rappelons l’article R. 4127-240 : « (...) Lorsque le chirurgien-
suivantes dès lors qu’elles sont effectivement proposées : dentiste est conduit à proposer un traitement d’un coût élevé,
« 2o Pour les chirurgiens-dentistes : consultation et au moins il établit au préalable un devis écrit qu’il remet à son patient ».
cinq des prestations de soins conservateurs, chirurgicaux et de Cette obligation a une valeur législative par l’amendement Evin
prévention les plus pratiqués et au moins cinq des traitements voté le 30 octobre 1998 : « Après l’article L.162-1-8, il est inséré
prothétiques et d’orthopédie dento-faciale les plus pratiqués ; un article L.162-1-9 : lorsqu’un chirurgien-dentiste ou un
Art. R. 1111-23 – Pour les chirurgiens-dentistes conventionnés médecin fait appel à un fournisseur ou à un prestataire de
qui pratiquent les tarifs fixés par la convention : service à l’occasion de la réalisation des actes pris en charge par
les organismes d’Assurance maladie, il est tenu de fournir au
« Votre chirurgien-dentiste applique les tarifs de rembourse-
patient un devis préalablement à l’exécution de ces actes, puis
ment de l’Assurance maladie. Ces tarifs ne peuvent être dépas-
une facture lorsque ces actes ont été réalisés.
sés, sauf en cas d’exigence exceptionnelle de votre part,
Un arrêté des ministres chargés de la Santé, de la Sécurité
s’agissant de l’horaire ou du lieu de la consultation.
sociale et de l’Économie fixe le contenu des informations
« Pour les traitements prothétiques et d’orthopédie dento- devant figurer sur le devis et la facture et, le cas échéant, les
faciale, votre chirurgien-dentiste pratique des honoraires libres modalités particulières d’élaboration de ces pièces et leur
qui peuvent être supérieurs aux tarifs de remboursement par transmission aux patients.
l’Assurance maladie. Les dispositions de l’article 31 de l’ordonnance (Ord. n° 86-
« Si vous bénéficiez de la Couverture maladie universelle 1243 du 1er déc. 1986) relative à la liberté des prix et de la
complémentaire, ces dépassements sont plafonnés. concurrence sont applicables aux infractions aux dispositions du
« Si votre chirurgien-dentiste vous propose de réaliser certains . premier alinéa du présent article.
actes qui ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie, il doit L’assuré communique à sa Caisse, à l’occasion du rembourse-
obligatoirement vous en informer. ment, copie de la facture ».
« Dans les cas cités ci-dessus où votre chirurgien-dentiste fixe Le devis doit comporter :
librement ses honoraires ou ses dépassements d’honoraires, leur • le détail de la prothèse choisie ;
montant doit être déterminé avec tact et mesure. • les matériaux utilisés : métaux précieux, semi-précieux, non
Art. R. 1111-25 – Le fait de ne pas afficher les informations précieux, alliages ;
relatives aux honoraires dans les conditions prévues aux articles • les honoraires correspondant à la prothèse choisie par
R. 1111-21 à R. 1111-24 est sanctionné comme suit : l’assuré ;
« En cas de première constatation d’un manquement, les • le remboursement auquel le patient peut prétendre auprès des
agents habilités notifient au professionnel un rappel de régle- organismes sociaux, sous réserve que l’entente préalable soit
mentation mentionnant la date du contrôle, les faits constatés accordée.
ainsi que le montant maximum de l’amende administrative Le devis doit, en outre :
encourue. • être daté, non raturé et signé par les deux parties ;
« Le professionnel en cause dispose d’un délai de quinze jours • être rédigé en deux exemplaires ;
pour se mettre en conformité avec la réglementation ainsi • comporter une date limite de validité (six mois en général) ;
• être remis en main propre à l’intéressé.
rappelée. Passé ce délai, en cas de nouvelle constatation d’un
manquement chez le même professionnel, le représentant de
l’État dans le département notifie les manquements reprochés et
le montant de l’amende administrative envisagée au profession-
nel, afin qu’il puisse présenter ses observations écrites ou orales,
le cas échéant assisté d’une personne de son choix, dans le délai “ Point fort
de quinze jours francs à compter de la notification.
« À l’issue de ce délai, le représentant de l’État peut pronon- Les deux exemplaires du devis sont signés. L’un est remis
cer une amende administrative dont le montant ne peut au patient et l’autre est conservé dans le dossier du patient
excéder 3 000 Q. Il la notifie à l’intéressé en lui indiquant le .
par le chirurgien-dentiste. Le devis devra dès lors être
délai dans lequel il doit s’en acquitter et les voies de recours qui respecté et constituera une preuve écrite pouvant être
lui sont ouvertes. L’amende est recouvrée conformément aux prise en considération en cas de litige.
dispositions des articles 76 à 79 du décret n° 62-1587 du
29 décembre 1962 portant règlement général sur la comptabilité
publique. »
L’établissement d’un devis écrit est rigoureusement conseillé Parfois, le chirurgien-dentiste ne peut établir le devis dès la
car « son absence pourrait exposer le chirurgien-dentiste à une première séance. En effet, dans le cadre d’un traitement

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complexe, plusieurs séances sont parfois nécessaires avant Les sanctions susceptibles d’être prononcées par les juridic-
d’arrêter un devis, ce qui permet au patient de disposer d’un tions du contentieux du contrôle technique sont l’avertisse-
certain temps de réflexion. . ment, le blâme, avec ou sans publication, ou l’interdiction
Il est intéressant de noter ici que, depuis le 1er janvier 1997, temporaire ou permanente de donner des soins aux assurés (C.
avant d’effectuer une prestation à visée esthétique d’un mon- séc. soc. art. L. 145-2).
tant supérieur à 2 000 FF (304 euros), ou comportant une Enfin, le décret n° 88-854 du 28 juillet 1988 punit de
anesthésie générale, le chirurgien esthétique doit remettre un l’amende, prévue pour les contraventions de 5 e classe, les
devis détaillé (montant supprimé par la loi du 4 mars 2002 et infractions aux conventions conclues entre les organismes
le décret 2005-477). d’Assurance maladie et les professionnels de santé (C. séc. soc.
Un délai de réflexion de 15 jours doit être respecté entre la art. L. 162-28).
remise du document et l’intervention éventuelle (sauf s’il est Pour qualifier de contravention au sens de l’article L. 162-
réduit par la personne elle-même et que cela est consigné). 38 du Code de la Sécurité sociale le fait, pour un chirurgien-
Cependant, cette obligation faite, par l’arrêté ministériel dentiste d’avoir facturé des actes non conformes à la
(précité) relatif à la publicité des prix des actes médicaux et Nomenclature générale des actes professionnels, la cour d’appel
chirurgicaux à visée esthétique, au praticien et à son client de relève que l’inobservation de cette Nomenclature, qui se traduit
respecter un délai de réflexion avant la décision éventuelle par l’envoi à la Sécurité sociale de feuilles de soins faisant état
d’intervention porte atteinte au principe de liberté contractuelle de surcotation ou de cotation hors Nomenclature, mais égale-
et est donc entachée de nullité (CE 27 avril 1998). ment d’actes fictifs, ne saurait constituer un faux ni a fortiori
une manœuvre frauduleuse, la feuille de soins ainsi transmise
étant un document soumis à discussion et à vérification de la
part de l’organisme social destinataire. En se prononçant ainsi,
sans relever en quoi les faits poursuivis ne constituaient pas une
▲ Attention fraude ou une fausse déclaration au sens de l’article L. 377-1 du
Code de la Sécurité sociale, la cour d’appel n’a pas justifié sa
décision. Cour de cassation, Chambre criminelle 25 Septembre
La notion de devis écrit peut choquer certains qui estiment 2001 N° 00-86.455.
qu’il a une connotation commerciale. Le respect de cette
règle s’impose cependant ; le devis constitue la preuve du
consentement du patient (du moins en ce qui concerne
les modalités financières du traitement).
“ Point fort
Les sanctions financières se sont récemment développées,
Dans un arrêt de la Cour de cassation, on note, a contrario, qu’elles soient justifiées par une faute ou par des raisons
qu’il n’y a pas d’obligation d’établir un devis en argumentant économiques ; depuis 1993 et surtout depuis 1996, on
sur le fait d’absence de disposition légale. De surcroît, on relève constate une multiplication des sanctions financières
dans cet arrêt : imposées en cas de violation des règles applicables à la
« En l’absence d’un devis accepté par le patient, il appartient tarification, aux conditions de prescription ou de non-
au juge de déterminer le montant des honoraires dus au respect des références professionnelles, modifié par le
praticien, eu égard à l’étendue des services fournis et à sa
décret 2009-982 du 20 août 2009.
qualification professionnelle. » Personnellement, nous regrettons
cette solution juridique.
Cette approche n’est pas suivie par l’arrêt du 17 février
2000 de la Cour d’appel de Lyon (Ch. 1, code affaire 643, Juris-
Data n° 105063) dont le troisième attendu stipule : « Attendu Ainsi, en cas de versement par une Caisse d’une prestation en
qu’en effet, le devis n’est pas signé. » nature indue résultant d’une faute du praticien dans l’observa-
tion des textes, l’organisme de Sécurité sociale recouvre auprès
du professionnel l’indu correspondant.
Sanctions relatives aux honoraires Pour la Cour de cassation (Soc. 26 avr. 2001, pourvoi n° 99-
17.662), c’est seulement en cas d’inobservation de la Nomen-
Depuis l’instauration d’un régime d’Assurance maladie, le clature générale des actes professionnels que l’organisme de
non-respect des règles imposées aux médecins peut entraîner prise en charge peut recouvrer l’indu correspondant auprès du
plusieurs catégories de sanctions relevant du contentieux professionnel concerné et qu’il appartient à la Caisse, qui
. technique et pouvant se traduire par une mise hors convention. réclame répétition de l’indu à un médecin pour non-respect de
Si le praticien ne respecte pas la nomenclature, le législateur a la nomenclature générale, d’apporter la preuve de ce non-
prévu un panel de sanctions. respect de la nomenclature.
L’article L. 133-4 prévoit qu’en cas de non-respect de cette L’inobservation, par un médecin anesthésiste, lors de la
nomenclature, l’organisme de Sécurité sociale « recouvre l’indu fixation de ses honoraires, de la Nomenclature générale des
correspondant auprès du professionnel concerné », sachant que, actes professionnels peut-elle constituer une escroquerie ? À
pour son recouvrement, l’indu est assimilé à une cotisation de cette question, la Cour d’appel de Caen (16 fév. 1996, affaire
Sécurité sociale, la prescription étant de trois ans (C. séc. soc. Sansous) avait répondu positivement. La Chambre criminelle
art. L. 244-3) et non de deux suivant la règle générale de la (Crim. 25 sept. 1997, pourvoi n° 96.82818) casse l’arrêt en des
répétition de l’indu [50]. termes qui ne prêtent pas à équivoque : « Pour déclarer S...,
L’article 45 paragraphe 1 de la Convention nationale édicte médecin anesthésiste dans une clinique chirurgicale, coupable
. que le médecin peut encourir la suspension du droit d’exercice d’escroquerie, les juges du second degré relèvent que le prévenu
dans le cadre conventionnel, ou encore la suspension du droit a rempli des feuilles de soins, en utilisant des coefficients de
de pratiquer des honoraires différents. cotation supérieurs à ceux prévus par la Nomenclature officielle,
L’article L. 145-1 du Code de la Sécurité sociale soumet au avant de les adresser à la Caisse primaire d’Assurance maladie
contentieux du contrôle technique « les fautes, abus, fraudes et en vue d’obtenir la rémunération de ses actes. » Ils ajoutent
tous faits intéressant l’exercice de la profession ». Les termes qu’en donnant force et crédit à ces documents, par l’apposition
particulièrement vastes, utilisés par l’article L. 145-1, appréhen- de sa signature, l’intéressé a amené les organismes sociaux à lui
dent bien évidemment le non-respect de la nomenclature. verser des sommes supérieures à celles auxquelles il pouvait

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Information et consentement en orthodontie ¶ 28-960-M-10

. prétendre, en vertu des règles applicables en matière d’Assu- [10] Damien A. In: Le secret professionnel. Gaz Pal; 1982. p. 136-8.
rance maladie, si les prestations avaient été correctement [11] Béry A. Le consentement du patient. Actual Odontostomatol (Paris)
déclarées. 1991:173-80.
Mais en prononçant ainsi, alors que l’inobservation par un [12] Lebrun JP. Le consentement. Ethica clinica juin 1997;(n°spécial).
médecin, lors de la fixation de ses honoraires, de la Nomencla- [13] Dieudonné N. Internet : un enjeu professionnel majeur. CdF janvier
ture générale des actes professionnels et de la tarification 1996;5-6.
interministérielle correspondante, dans un document soumis à [14] Ferry M. L’information du patient sur le médicament : devoirs et
vérification et à discussion de la part de l’organisme social contraintes. Quot Méd 2001;6878:15.
destinataire, ne constitue ni un faux, ni, a fortiori, une manœu- [15] Robert A. Le consentement éclairé, entre humanisme et légalisme.
vre frauduleuse constitutive d’une escroquerie, mais seulement LONCD novembre 2000;24.
la contravention de 5e classe prévue par les articles L. 162- [16] Dupuis C. Droits des patients. Quot Méd 2000;6663:4.
[17] Pérez M. Médecins : l’obligation d’informer. Le Figaro 7 janvier 2000.
38 C. sécur. soc. et 1er du décret du 28 juillet 1988 pris pour son
[18] Brock D. In: Informed consent, life and death. Cambridge: University
application, la Cour d’appel n’a pas justifié sa décision régit
Press; 1993. p. 23-32.
depuis par L. 114-13 du Code de la Sécurité sociale.
[19] Jestaz P. L’engagement par volonté unilatérale. In: Les obligations en
Cette position de la Chambre criminelle peut se comprendre. droit français et en droit belge. Bruxelles: Bruylant-Dalloz; 1994. p. 3.
En effet, le Code de la Sécurité sociale prévoit, en faveur des [20] Carbonnier J. In: On contracte comme on se marie. Droit civil, les obli-
organismes d’Assurance maladie, des sanctions civiles et pénales gations. In: Collection Thémis (tome 4). Paris: PUF; 1993 [p. 60
suffisamment énergiques et dissuasives pour ne pas ajouter une (n° 22)].
nouvelle infraction qui n’a pas été souhaitée par le législateur. [21] Frison-Roche MA. Remarques sur la distinction de la volonté et du
La prégnance des problèmes financiers dans la santé ne consentement en droit des contrats. RTD civ.
procède pas que d’une approche économique des problèmes de [22] Béry A. In: Morale, éthique et déontologie. Rev Orthop Dentofac;
santé. Ces problèmes financiers ont surgi au décours d’un 1993. p. 27-32.
processus de monétarisation progressive de la médecine en dépit [23] Jacotot D. Les droits des professionnels de santé? Seulement des obli-
de l’approche purement qualitative du soin médical, de l’opti- gations. LONCD janvier-février 2002;9-12.
que individuelle et partiale de la relation de soins. Ainsi l’argent [24] Glorion B. Le consentement et ses aspects déontologiques. Gaz Pal
. apparaît-il, dans le domaine de la santé, comme une pierre de 1999;5:5-7.
touche des principes éthiques de non-maléficience, de liberté et [25] Bourguignon A. FMC : comment les patients peuvent aider les méde-
de justice [51]. cins à améliorer leurs connaissances. Quot Méd 2001;7020:8.
[26] Dupuis C. Le patient acteur du système de soins. Quot Méd 2001;
6932:6.
■ Conclusion [27] Dorsner-Jolivet A. Note sous TGI Bobigny, 3e Ch civ, 9 février 1983.
JCP 1984;II:20149.
[28] Lacœuilhe G. L’obligation d’information. Concours Med 2000;122:
Il convient de laisser à chacun son sens réfléchi de la déci-
430-1.
sion, mais aussi faut-il pouvoir le concrétiser.
[29] Almeras JP. L’information au patient. Le point de vue du juriste. Arch
Bien sûr, il sera facile de rétorquer que toutes ces approches
Mal Cœur 1999;92:1249-51.
prennent du temps et que le praticien n’est pas honoré en [30] Storrer P. Obligation d’information médicale : les suites d’un revire-
fonction. Certes, mais cela n’a pas de prix face à une procédure ment de jurisprudence. Rev Lamy, Droit Affaires 1998;10:9.
qui, de toute façon, entache la sérénité morale du praticien. [31] Chartier Y. Rapport de la Cour de cassation pour l’année 1997. Rev
Si la loi du 4 mars 2002 répond en de nombreux points à Lamy, Droit Affaires 1998;6:341.
notre problématique de l’information et du consentement du [32] Truchet D. La décision médicale et le droit. In: AJDA. 1995. p. 611-9.
patient, on aurait pu penser qu’elle arrivait comme une conclu- [33] François I. L’information du patient. Cour Éthique Méd 2001;1:4-5.
sion. Il n’en est rien ! Tous les patients ne demandent pas la [34] Dubouis L. RD Sanit Soc Actualités juridiques 2001. p; 53-4.
même information ni le même niveau d’information ; ayant eu [35] Chocque JC. Les droits du patient : réflexions du Conseil d’État sur le
accès à l’information, le consentement du patient libre et éclairé droit à la santé. CdF 1998;68(888):32-4.
devient une véritable décision, un choix qui l’engage, et que [36] Tirlet G. Réflexions sur la demande esthétique actuelle en odontologie.
l’on aménage selon des procédures inspirées du droit de la Inf Dent 2002(36):2695-700.
consommation. L’usager décide de ses soins et se trouve [37] Bergeron F. Le devoir d’information s’étend aussi aux modalités de
responsable de ses choix et pour beaucoup, cela deviendra une prise en charge des soins. Quot Méd 2000;6699:33.
. source supplémentaire de désarroi et de solitude. [38] Sann L. L’argent comme signal éthique dans la relation de soins. J Med
De l’éthique au droit, on vient de substituer le droit à Leg Droit Med 2001;44:27-37.
l’éthique. [39] CE 27 avril 1998.n°184473 et n°184557.
.
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Labbé D. Le droit des patients à l’information. Recommandations aux méde- Informations/information_des_patients.htm.
cins par l’ANAES. http://jurisques.com.

A. Béry, Chirurgien-dentiste spécialiste qualifié en orthopédie dentofaciale (ODF), maître de conférences, docteur en droit (alain.bery@wanadoo.fr).
8, rue Théodule-Ribot, 75017 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Béry A. Information et consentement en orthodontie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Médecine
buccale, 28-960-M-10, 2010.

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