LOVECRAFTESQUE

Par Becky Annison et Josh Fox

VERSION REDUX

Une publication de la Caravelle Février 2017

 Lovecraftesque est un jeu original de Becky Annison et Josh Fox.

©2016

Traduction : David Creuze

Direction artistique : Stéphane Sokol

Ce jeu a été publié au sein de La Caravelle — www.tipeee.com/la-caravelle —

Chaque mois, grâce à vous, nous traduisons des jeux inédits.
Rejoignez-nous et participez a la grande aventure de l’exploration des nouveaux horizons ludiques !

La VF de cette version « redux » du jeu est placée en licence Creative Commons.

https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/legalcode

Vous avez aimé ce jeu ? Participez au financement de la version complète dans la grande campagne de crowd-
funding spécial « Horreur Cosmique » de novembre 2018. Vous y trouverez également l’univers de la Laverie de
Charles Stross, en jeu de rôles et romans, que vous pouvez déja découvrir sur https://www.tipeee.com/exoglyphes

Pour plus d’infos : 500nuancesdegeek.fr

LOVECRAFTESQUE
Par Becky Annison et Josh Fox

VERSION REDUX

http://www.blackarmada.com
 Sommaire
Présentation Discuter de l’histoire

du jeu 7
(ne le faites pas)
L’horreur rampante
17
18
Mais où sont tous les Mi-Go ? 7
Les cartes spéciales 18

Résumé des règles 9

Les exigences
Les scènes et les indices
Les trois rôles
9
9
de scène 20
Les scènes d’enquête 20
Le déroulement du jeu 9
Démarrer le Voyage dans les ténèbres 20
L’horreur rampante 9
Force majeure 21
Le guide d’apprentissage 10
Le Voyage
Les aide-mémoire 10 dans les ténèbres 21
L’Horreur finale
La mise en place
22
11
L’Épilogue 23

Le Narrateur 13
Les Scénarios 23

Le Témoin 14
Lovecraft 25
Lovecraft et le racisme 25
Les Observateurs 15
Par-delà
Le déroulement les profondeurs
du jeu 16 de l’océan 28

Partie 1 16 Le Témoin 28

La Partie 2 16 Autres personnages 28

La Partie 3 16 Lieu et époque 28

Les cartes spéciales 17 Cartes spéciales 29

Les indices 17 Au-delà des profondeurs de l’océan :

Exemples d’Indices 29
Tirer des conclusions 17
 Présentation du jeu

Présentation
du jeu
La vie est telle une bulle fragile, facilement per- joueurs peuvent y imaginer la nature de l’horreur et
cée par l’exposition à la vérité : notre univers est se servir ensuite de leurs idées pour leurs contribu-
sombre, inhumain, terrifiant. Des monstres rôdent tions futures. Comme chaque participant invente
dans les ténèbres de l’espace, sous les profondeurs ses propres indices, ces théories s’ajustent au fil des
de l’océan ou dans les montagnes isolées. Les ha- scènes pour prendre en compte les nouvelles infor-
bitants d’anciennes civilisations reviennent pour mations apportées.
reprendre le pouvoir. Des influences étranges et
Le deuxième rôle est celui de Témoin, le per-
dissimulées infectent la société. Des sorciers in-
sonnage qui fournit le point de vue humain à l’his-
voquent des abominations à l’aide de savoirs éso-
toire. C’est lui qui découvre les indices et qui finit
tériques. Contre de telles horreurs, il n’y a aucun
par rencontrer la véritable horreur au cœur du récit.
espoir.
En plus de décrire les actions du Témoin et de par-
Lovecraftesque est un jeu narratif au cours du- ler par sa bouche, vous devez raconter ses peurs et
quel vous créez une histoire d’horreur cosmique ses rationalisations, ce qui permet de rendre l’hor-
dans le style de H. P. Lovecraft. Chaque partici- reur plus palpable.
pant contribue au récit tout en partageant le mys-
À la fin de l’histoire, le Témoin entreprend un
tère et le suspense du jeu, car personne ne sait vrai-
Voyage dans les ténèbres (au sens propre ou au sens
ment ce qui est en train de se passer. Les joueurs
figuré) qui culmine en une rencontre directe avec
prennent à leur tour le rôle de Narrateur et pré-
l’Horreur finale. Tous les joueurs ont apporté des
sentent un indice par scène qui donne un aperçu
indices à l’histoire, mais seul l’un d’entre eux ra-
de la véritable horreur. Pour donner un sens et une
contera la dernière scène et décidera de la nature du
cohérence à l’histoire, chaque scène est suivie d’une
monstre ou de la révélation.
phase de conclusions se basant sur les indices. Les

Mais où sont tous les Mi-Go ?

Lovecraftesque vous donne les outils nécessaires pour raconter une histoire d’horreur cosmique dans
le style lent de H. P. Lovecraft, mais le jeu ne cherche pas à copier son bestiaire. Vous ne trouverez aucun
Mi-Go ou Profond ici, mais vous aurez à la place la possibilité de créer vos propres monstres.

7
 Résumé des règles
Résumé des règles
Les scènes et les indices
Le jeu est divisé en scènes. Pendant la ma-
jeure partie du jeu, chaque scène se concentre sur
la révélation d’un indice. Ces indices donnent un
éclairage nouveau sur l’horreur ou fournissent de
nouvelles informations. Ils portent généralement
sur des événements qui peuvent être expliqués ra-
tionnellement, mais les cartes spéciales, reçues au
début du jeu, peuvent servir à ignorer cette règle.
Après chaque scène, chaque joueur cherche à com-
prendre où mènent les indices et crée ses propres
théories.
Les trois rôles
Chaque joueur prend à son tour l’un des trois
rôles prévus par le jeu. Ils passent dans le sens ho-
raire à la fin de chaque scène : vous donnez votre
rôle à la personne sur votre gauche et prenez celui
de celle sur votre droite. Les rôles sont le Narra-
teur, le Témoin et le ou les Observateurs. Si vous
n’êtes que deux joueurs, ignorez les Observateurs.
¤¤Le Témoin joue le personnage principal.
¤¤Le Narrateur décrit l’environnement et les
autres personnages et s’assure que la scène suit
les règles du jeu, la plus importante étant de
révéler un nouvel indice.
¤¤Les Observateurs aident le Narrateur,
notamment en apportant des détails à ses des-
criptions, pour ainsi leur donner de la profon-
deur et du caractère.
Le déroulement du jeu
Le jeu est divisé en trois parties :
La Partie un (durant cinq scènes) et la Partie
deux (durant un maximum de trois scènes) fonc-
tionnent de la manière décrite ci-dessus, avec un
indice présenté dans chaque scène.
Dans la Partie trois, l’histoire s’accélère vers
sa conclusion. Après une longue scène appelée le
Voyage dans les ténèbres, au cours de laquelle la
tension monte lentement, une scène d’Horreur fi-
nale révèle la vérité. Un Épilogue sinistre conclut
l’histoire.
L’horreur rampante
Jusqu’à la scène d’Horreur finale, il est interdit
de présenter :
¤¤quoi que ce soit de clairement surnaturel
¤¤une menace claire envers le Témoin
¤¤une preuve directe de violence.
Les cartes spéciales permettent d’enfreindre ces
règles.
9
 Résumé des règles
Le guide d’apprentissage
Apprendre les règles d’un jeu pour la première
fois peut être difficile. Au moins l’un d’entre vous
doit lire l’ensemble des règles, mais les autres
joueurs n’en auront probablement pas l’envie ni
le besoin. Pour éviter qu’une seule personne ait à
expliquer toutes les règles de manière rébarbative,
vous trouverez dans le jeu complet un guide d’ap-
prentissage. Les règles y sont organisées de façon
à être lues à voix haute par tous les joueurs aux
10
moments opportuns. Vous pourrez l’utiliser quand
l’un d’entre vous joue pour la première fois ou sim-
plement pour vous rappeler les règles.
Les aide-mémoire
Ces éléments optionnels, disponibles dans
la version complète du jeu, sont très utiles. Les
aide-mémoire fournissent des informations de base
sur chacun des trois rôles et permettent de figurer
le rôle actuel des joueurs.
 La mise en place
La mise en place
Avant de commencer l’histoire, vous devez vous
mettre d’accord sur certains éléments fondamen-
taux. C’est la seule partie du jeu où la discussion est
encouragée. Le reste du temps, vous devriez sau-
ter à pieds joints et improviser votre narration sans
consulter les autres joueurs. Bref, c’est un moment
précieux !
La première chose à faire est de se mettre d’ac-
cord sur l’ambiance de l’histoire. L’ambiance par
défaut est celle des histoires de Lovecraft : une
horreur rampante et menaçante, avec un accent sur
le fait que le Témoin ne peut rien contre l’horreur.
Toutefois, les règles du jeu fonctionnent tout aussi
bien avec les variantes suivantes :
¤¤L’enquête d’horreur, où le Témoin cherche à
dévoiler l’horreur de manière active.
¤¤L’horreur héroïque, où le Témoin n’est pas
forcément condamné, mais pourrait vaincre
l’horreur.
¤¤L’horreur humoristique, où les conventions
du genre sont parodiées.
Assurez-vous que tout le monde soit sur la même
longueur d’onde avant de démarrer, ou vous risquez
d’être déçu ou frustré par les contributions des
autres joueurs.
Lors de cette discussion, décidez si certains élé-
ments devraient être bannis ou non. Voici quelques
exemples :
¤¤Le racisme manifeste ou allégorique
¤¤La folie
¤¤Certains thèmes spécifiques que vous trouvez
de mauvais goût, comme la torture.
¤¤Certains éléments spécifiques que vous trou-
vez ennuyeux, comme les cultistes.
Concentrez-vous sur les éléments à bannir, ne
perdez pas de temps à choisir ce qui est autorisé.
Si l’un d’entre vous souhaite bannir quelque chose,
faites-le. Tout le monde devrait être à l’aise pen-
dant le jeu.
Pour commencer, écrivez ce qui suit sur une
fiche :
¤¤Quelle est l’époque de l’histoire ? Les his-
toires lovecraftiennes se passent traditionnel-
lement entre les années 1890 et 1920, mais
vous pouvez choisir une autre époque histo-
rique, contemporaine, ou même futuriste.
¤¤Où se déroule l’histoire ? Choisissez un cadre
général ainsi qu’un lieu principal.
¤¤Chacun d’entre vous doit ensuite créer un
autre lieu (ou deux, dans une partie à deux
joueurs). Ces lieux peuvent être séparés les
uns des autres, être éloignés ou être des en-
droits spécifiques du lieu principal déjà établi.
11
 La mise en place
Ensuite, écrivez sur une autre fiche :
¤¤Qui est le Témoin ? Quel est son nom et quel
est son rôle ? Un seul personnage sera au cœur
de l’histoire. Ce Témoin n’a pas forcément
besoin d’être héroïque (même si ce n’est pas
interdit), mais essayez de créer un personnage
engageant.
¤¤Pourquoi se trouve-t-il sur le lieu choisi (ce
pourrait être quelque chose de très simple
comme « c’est son lieu de travail », ou quelque
chose de plus compliqué).
¤¤Décidez d’un trait de personnalité, servant
d’aide à l’interprétation collective du person-
nage.
¤¤Choisissez une source de force maintenant le
Témoin, qui lui permet de continuer à avancer
malgré les épreuves. Ce pourrait être un autre
12
trait de personnalité comme la rationalité ou
l’optimisme, ou quelque chose d’extérieur
comme la religion ou la famille.
Vous continuerez à élaborer le Témoin en jeu,
nul besoin d’être trop précis.
La dernière étape de la mise en place du jeu est
de décider d’une situation et d’un indice de départ
pour la première scène. N’en parlez pas en groupe.
Si l’un d’entre vous a une idée, qu’il prenne le rôle
de Narrateur. Sinon, prenez un indice aléatoire sur
l’un des tableaux d’inspiration (dans le jeu complet).
Prenez également une feuille pour organiser les
scènes et les parties. Nous vous suggérons de des-
siner 5 cercles pour la Partie 1, 3 cercles pour la
Partie 2, et 16 cercles pour le Voyage dans les té-
nèbres. Cochez-les au fur et à mesure pour ne pas
vous perdre.
 Le Narrateur
Le Narrateur
Dans chaque scène, un joueur prend le rôle du
Narrateur. C’est lui qui s’occupe du travail créa-
tif et de l’organisation de la scène. Il a un certain
nombre de responsabilités :
¤¤Présenter la scène : le lieu, la période, qui est
présent et ce qui est en train de se passer.
¤¤Satisfaire les exigences de scène. C’est avant
tout la révélation d’indices.
¤¤Décrire l’environnement et interpréter les
personnages non joueurs.
¤¤Renforcer l’ambiance lovecraftienne : une
atmosphère sinistre et implacable.
¤¤Laisser de l’espace aux contributions des
Observateurs.
¤¤Quand le Témoin veut faire quelque chose
de difficile, c’est au Narrateur de décider du
résultat. La section « La résolution des conflits »,
dans le jeu complet, vous donnera des conseils
à ce sujet.
¤¤Décider quand la scène se termine. Faites-
le après la révélation de l’indice et une fois
l’action en cours terminée. N’oubliez pas de
donner le temps au Témoin de parler de ses
peurs intérieures et de ses rationalisations
avant le changement des rôles.
Comme indiqué ci-dessous, le Narrateur devrait
s’arrêter fréquemment pour que les Observateurs
puissent apporter des détails sur l’environnement,
les indices et les personnages. Le Narrateur, en re-
tour, peut se servir des descriptions des Observa-
teurs pour stimuler son imagination.
Vous pouvez aussi leur poser des questions et
vous servir de leurs réponses comme bon vous
semble. Les Observateurs sont là pour apporter
des détails évocateurs à la narration, mais ils seront
bien plus efficaces si le Narrateur les aide en leur
posant des questions directes, comme « Que montre
la peinture au-dessus de la cheminée ? » ou « Décris le
propriétaire étrange de l’ hôtel du coin ». Faites appel
à eux en cas de panne d’inspiration ou pour colo-
rer une atmosphère, mais ne posez pas de questions
qui pourraient changer le cours de la scène ou don-
ner aux Observateurs le rôle de créateurs d’indices.
Ceci étant dit, si un Observateur ajoute un détail
qui pique votre curiosité, n’hésitez pas à en faire un
indice. L’important est que le Narrateur garde le
contrôle de la scène.
Enfin, le Narrateur peut demander aux Obser-
vateurs d’interpréter un personnage non joueur.
Cette option ne sert pas à déléguer la narration
aux Observateurs, mais pour faciliter les dialogues
quand plus d’un personnage non joueur sont en
train de parler ensemble (se parler à soi-même n’est
pas idéal). N’oubliez pas que votre rôle en tant que
Narrateur est de diriger la scène. Ne vous reposez
pas sur les Observateurs interprétant des person-
nages non joueur pour introduire des indices ou
rendre la scène intéressante.
13
 Le Témoin
Le Témoin
La personne à gauche du Narrateur joue le Té-
moin. Cette personne décrit les actions du Témoin
dans la scène et parle en son nom. Elle réagit aux
descriptions du Narrateur et décide de ses actions
quand cela est approprié. Plus important, elle dé-
voile ses pensées et ses craintes, ce qui donne un
point de vue humain à l’histoire.
Comme vous vous en doutez, le Témoin ne ré-
vèle pas d’indices et ne décrit pas l’environnement
ou les autres personnages. Le Témoin se concentre
sur l’interprétation du personnage en se basant sur
les traits de personnalité choisis au préalable par les
joueurs. Ainsi, il peut effectuer des actions, réagir
aux déclarations du Narrateur, parler avec la voix
du personnage, et poser des questions sur son envi-
ronnement pour découvrir des indices.
En plus de décrire les actions du Témoin, parlez
de ses pensées et de ses sentiments. Ses peurs et
14
ses rationalisations face à ce qu’il voit sont particu-
lièrement importantes. Pour cela, levez votre main
pour signifier que votre personnage ne parle pas à
voix haute, mais pense. Quand la main du Témoin
est levée, les autres joueurs doivent rester silen-
cieux. Cela rend au Témoin le rôle principal, qui
peut ainsi déclamer un monologue intérieur très
lovecraftien. N’en abusez pas et tentez de ne pas
interrompre les scènes d’action ou de désamorcer
de cette manière les scènes les plus intenses, par
contre.
Après la fin d’une scène, le groupe peut discuter
brièvement des choses apprises au sujet du Témoin.
Si de nouveaux faits ou traits de personnalité ont
été révélés, inscrivez-les sur la feuille du Témoin
pour ne pas les oublier. Cela permettra de conser-
ver la cohérence de son interprétation lors des
scènes futures.
 Les Observateurs

Les Observateurs
Les joueurs qui ne sont pas le Témoin ou le alors lui voler sa place. Le rôle de l’Observateur est
Narrateur sont des Observateurs. Ce n’est pas un seulement d’enrichir l’atmosphère.
rôle passif. Ils ne décrivent pas les scènes, mais ils
Parfois, le Narrateur vous posera des questions
peuvent préciser ce que raconte le Narrateur en
directes sur une scène. Ne passez pas trop de temps
exacerbant la tension et en ajoutant des détails.
à réfléchir à la réponse la plus cool, choisissez la
L’idée est de créer une ambiance horrifique : uti-
première chose qui vous vient à l’esprit.
lisez chaque opportunité pour dépeindre le monde
en teintes à la fois vives et déplaisantes. Le Narrateur peut aussi vous demander de jouer
un PNJ. Dans ce cas, votre travail est de lui don-
Les Observateurs ne peuvent pas introduire de
ner de la texture, de la vie, de l’interpréter comme
nouveaux éléments à l’histoire. Il peut être tentant
le souhaite le Narrateur. Ne vous servez pas de ce
d’aller plus loin qu’ajouter des détails et de la pro-
PNJ comme d’un moyen pour introduire de nou-
fondeur à ce que dit le Narrateur, mais ce serait
veaux éléments à l’histoire.

15
 Le déroulement du jeu
Le déroulement
du jeu
Le jeu est divisé en trois parties au cours des-
quelles la tension et l’horreur montent lentement.
Partie 1
La Partie 1 sert à révéler d’étranges indices figu-
rant la véritable horreur, mais pouvant être ratio-
nalisés. Ce sont des scènes d’enquête comprenant
chacune un indice.
La Partie 1 dure cinq scènes.
La Partie 2
Les scènes de la Partie 2 sont semblables à la pre-
mière, avec la révélation d’un indice dans chacune
d’entre elles, mais de nombreuses cartes spéciales
permettent l’usage d’éléments clairement surnatu-
rels. Faites toutefois attention à ne rien expliquer.
Le joueur interprétant le Témoin peut démarrer
le Voyage dans les ténèbres à la fin de n’importe
quelle scène, ce qui termine la Partie 2. Ce sujet est
couvert en détail dans « Démarrer le Voyage dans
les ténèbres ».
Sinon, la Partie 2 se termine avec la huitième
scène.
16
La Partie 3
Dans la Partie 3, le Témoin démarre son Voyage
dans les ténèbres, à la fin duquel il apprend une
révélation horrible ou rencontre un monstre terri-
fiant. Le jeu se termine par un épilogue dans lequel
le destin du Témoin et la véritable nature de l’hor-
reur de l’histoire sont révélés.
La Partie 3 est divisée en quatre scènes :
¤¤La scène de Force majeure. Pendant cette
scène, les événements conspirent pour forcer
le Témoin à commencer son Voyage dans les
ténèbres. (Cette scène est ignorée si le Té-
moin s’y lance volontairement à la fin de la
Partie 2.)
¤¤Le Voyage dans les ténèbres est une longue
scène dans laquelle le Témoin fait un « voyage
». Il peut s’agir d’un voyage au sens propre,
mais aussi figuré, comme dans un rêve ou une
hallucination, qui le mène jusqu’à l’emplace-
ment de la scène suivante.
¤¤L’Horreur finale, où le Témoin rencontre un
monstre terrifiant ou apprend quelque chose
d’horrible.
¤¤L’Épilogue, dans lequel le destin du Témoin
est révélé, et comment la véritable horreur
reste active dans le monde malgré les efforts
du Témoin.
 Le déroulement du jeu
Les cartes spéciales
Lovecraftesque utilise des cartes spéciales pour
introduire des éléments aléatoires à chaque partie.
Leurs règles d’utilisation sont expliquées plus loin.
La plupart du temps, ces cartes ne peuvent être uti-
lisées que dans des Parties spécifiques du jeu, avec
des effets de plus en plus surnaturels ou menaçants
au fil des scènes. Les cartes elles-mêmes expliquent
leur utilisation.
Les indices
Un indice est un élément révélant de nouvelles
informations ou apportant un nouvel éclairage sur
l’horreur au centre de l’histoire. Ces indices sont
explicables de manière rationnelle, mais ils doivent
toujours être étranges, déroutants ou terrifiants,
jamais de simples curiosités facilement oubliables.
Si vous êtes en manque d’inspiration, servez-vous
des tableaux d’inspiration (dans le jeu complet), qui
contiennent des dizaines d’indices pour vous aider.
Quand vous révélez un indice, écrivez-le là où
tout le monde peut le voir.
Les indices ont un rôle particulier en ce qu’ils
donnent une information sur l’horreur que le Té-
moin rencontrera dans la Partie 3. À ce moment
fatidique, le Narrateur devra unir tous les indices
pour une apothéose terrifiante. Si quelqu’un ra-
conte quelque chose d’étrange sans l’écrire, ce n’est
pas un indice, mais juste un élément d’atmosphère
qui n’a pas forcément besoin d’être intégré à l’Hor-
reur finale.
Au cours des Parties 1 et 2, le Narrateur doit
présenter un indice par scène. Certaines cartes spé-
ciales vous permettent de présenter un indice addi-
tionnel, mais c’est la seule exception.
Tirer des conclusions
Après chaque scène, les joueurs prennent le
temps de réfléchir dans leur coin. Ensuite, chaque
joueur écrit sur sa feuille de conclusions ce qu’il
pense être la nature de l’Horreur finale. Vous n’au-
rez probablement pas suffisamment d’informations
pour obtenir une réponse claire, surtout au début du
jeu, mais ne vous inquiétez pas : tirez des conclu-
sions basées sur ce que vous savez, et faites marcher
votre imagination en précisant au maximum votre
pensée. Les nouveaux indices vous permettront soit
de développer votre conclusion, soit de monter une
toute nouvelle théorie. Ne montrez pas aux autres
ce que vous avez écrit.
Servez-vous de ces idées pour aider vos contribu-
tions au jeu quand vous êtes Narrateur et créez des
indices compatibles avec vos spéculations. Si vous
êtes à court d’idées, relisez vos dernières conclu-
sions et créez une scène qui les renforce. Quand
l’Horreur finale apparaît, utilisez vos spéculations
pour créer la meilleure chute à l’histoire.
Enfin, après la partie, partagez avec le groupe les
hypothèses bizarres que vous aviez formulées.
Discuter de l’histoire
(ne le faites pas)
Sauf si les règles l’exigent, ne parlez pas de l’his-
toire et ne vous mettez pas d’accord sur sa direc-
tion. Ne parlez pas des scènes et de leur direction.
Ne tentez pas de vous entendre avec les autres
joueurs sur le récit. Ne vous inquiétez pas de ce que
pensent les autres joueurs. Concentrez-vous sur ce
qui se passe dans la fiction et répondez-y avec ce
qui vous vient à l’esprit. Le rôle du Narrateur est
de présenter la scène, remplir tous ses objectifs, et
y mettre fin.
17
 Le déroulement du jeu
Les autres Narrateurs vous surprendront en in-
terprétant vos indices d’une manière totalement
différente à celle que vous aviez imaginé. C’est très
bien comme ça ! C’est l’une des choses qui rendent
ce jeu amusant, c’est de cette façon qu’une histoire
originale émerge de vos contributions individuelles.
L’horreur rampante
L’horreur lovecraftienne est lente, crispante et
troublante. Vous y trouverez moins de sang et de
violence que dans les histoires d’horreur modernes,
et sa nature surnaturelle est dissimulée ou seule-
ment suggérée jusqu’à la révélation finale. L’hor-
reur est psychologique.
La règle de l’Horreur rampante s’applique donc
jusqu’à l’Horreur finale :
¤¤Tout ce qui est conté doit être explicable
rationnellement. Cette explication peut être
tirée par les cheveux, surtout quand on consi-
dère tous les indices en même temps, mais
aucun indice ne peut être ouvertement surna-
turel.
¤¤Aucune violence contre des êtres humains ni
aucune preuve directe de violence ne peut être
racontée (pas de cadavre mutilé, par exemple).
¤¤Les témoignages d’éléments surnaturels ou de
18
violence contre des êtres humains devraient
être indirects et provenir seulement de sources
dont la fiabilité est douteuse.
¤¤Aucune attaque contre le Témoin, y compris
le vol, le sabotage ou la destruction de biens.
¤¤Tout cela étant dit, un bon indice doit tou-
jours être intrigant, déconcertant ou terri-
fiant.
N’oubliez pas que le jeu comprend des cartes qui
vous permettent de briser cette règle.
Les cartes spéciales
Lovecraftesque comprend des cartes spéciales
permettant de transformer chaque partie.
Au début du jeu, mélangez les cartes spéciales.
Donnez-en une à chaque joueur, ou deux dans les
cas d’une partie à deux joueurs. Vous pouvez regar-
der vos cartes, mais ne les montrez pas aux autres.
Les cartes vous expliqueront quand les jouer et
quels seront leurs effets. Restez à l’affût des occa-
sions pour améliorer l’histoire en jouant une carte.
Elles permettent de briser les règles en introdui-
sant des indices supplémentaires, en révélant des
éléments surnaturels, en racontant des menaces
directes au Témoin, etc. Si le texte d’une carte
contredit les règles, la carte l’emporte toujours.
 Le déroulement du jeu

Exemple de carte

Titre de la carte à Sorcellerie ß Quand vous pouvez jouer

la carte.
Exemples
d’utilisation de la carte à (Sorcier, sorcière, sabbat)

À jouer dans la Partie 2 quand

vous êtes le Narrateur.

Effet continu ß Durée des effets de la carte.

Vous devez faire tout
ce qui est écrit à
ici quand vous jouez la carte.
Effets continus
pouvant être utilisés à
par tout le monde une
fois la carte jouée, dans
la partie appropriée.
Exposez directement le
Témoin à quelque chose qui
pourrait être de la sorcellerie.
À partir de la Partie 2
¤¤Permet au Témoin de voir
des événements bizarres et
inexplicables rationnelle-
ment.
¤¤« Effet continu » signifie
qu’une fois la carte jouée,
elle reste active et peut être
utilisée par tous les autres
joueurs.
¤¤« Effet instantané » signifie
que la carte est jouée puis
défaussée.

¤¤Attaque magique sur le

Témoin pour le capturer,
l’affaiblir ou le blesser.

Certaines cartes, Partie 3

comme celle-ci à
¤¤L’Horreur finale doit être
imposent certaines contraintes. autre chose qu’un sorcier.

Elles s’appliquent à
tous les joueurs.

Les cartes spéciales ajoutent de l’imprévisibilité au jeu, mais elles ne sont pas obligatoires. Pour vous en passer, an-
nulez simplement la règle de l’Horreur rampante de la Partie 2, excepté pour les attaques physiques contre le Témoin.
Dans la Partie 3, même cette dernière restriction est retirée.

19
 Les exigences de scène
Les exigences
de scène
Comme mentionné précédemment, certaines
scènes ont des exigences spécifiques qui doivent
être remplies pour faire avancer l’histoire.
¤¤Dans les scènes d’enquête, au moins un indice
doit être révélé.
¤¤Dans une scène de Force majeure, l’emplace-
ment de l’Horreur finale doit être révélé et le
Témoin doit commencer le Voyage dans les
ténèbres.
¤¤Au cours du Voyage dans les ténèbres, le
Témoin doit quitter son emplacement actuel
et rejoindre celui de l’Horreur finale.
¤¤Au cours de l’Horreur finale, une confronta-
tion avec un monstre ou une révélation hor-
rible doit se dérouler et expliquer les indices
révélés jusqu’à présent.
¤¤Dans l’Épilogue, les conséquences sur le
Témoin doivent être décrites et une mention
doit être faite à l’existence continue de l’Hor-
reur.
Remplir ces exigences de scène est la responsa-
bilité du Narrateur.
20
Les scènes d’enquête
Les scènes d’enquête se déroulent au cours des
Parties 1 et 2 du jeu. Leur principal objectif est de
révéler des indices sur la nature de l’Horreur finale.
Ainsi, chaque scène d’enquête doit comporter au
moins un indice.
Démarrer le Voyage dans
les ténèbres
Le Voyage dans les ténèbres est une scène dans
laquelle le Témoin quitte son emplacement actuel
pour rejoindre celui de l’Horreur finale. Avant de
démarrer ce voyage, ce lieu doit être décidé. Ce
choix peut se faire de trois manières :
¤¤Si à la fin d’une scène de la Partie 2 le Témoin
décide d’aller dans un lieu qui ferait un bon
emplacement pour l’Horreur finale, et si cela
semble être le bon moment pour le faire, le
Témoin peut décider de démarrer le Voyage.
¤¤Sinon, si après une scène de la Partie 2 le
nouveau Narrateur souhaite commencer le
Voyage, il peut décider où va se dérouler
l’Horreur finale et démarrer une scène de
Force majeure au cours de laquelle les événe-
ments pousseront le Témoin vers ce nouveau
lieu.
 Les exigences de scène
¤¤Enfin, après trois scènes de la Partie 2, la Par-
tie 3 commence automatiquement avec une
scène de Force majeure. Le Narrateur de cette
scène décidera de l’emplacement de l’Horreur
finale.
Choisir l’emplacement de l’Horreur finale est
généralement assez simple. Il pourrait être isolé ou
abandonné. Il pourrait être sombre ou ancien. Ce
vieux manoir sur la colline ? C’est probablement là.
Le Témoin s’y est déjà rendu ? Alors c’est dans son
sous-sol. Laissez-vous guider par les conclusions
tirées.
Une fois la scène appropriée terminée et la déci-
sion de démarrer le Voyage dans les ténèbres prise,
il commence.
Force majeure
Sauf si le Témoin commence volontairement
le Voyage dans les ténèbres à la fin de la Partie 2,
ajoutez une scène à la Partie 3 dans laquelle le Nar-
rateur décide de l’emplacement de l’Horreur finale
et où le Témoin est forcé d’une manière ou d’une
autre à s’y rendre. Si le Témoin a déjà commencé le
Voyage, ignorez la scène de Force majeure.
Les scènes de Force majeure, comme leur nom
l’indique, impliquent que le Narrateur invoque une
force extérieure pour contraindre le Témoin à se
rendre à l’emplacement de l’Horreur finale. Voilà
quelques possibilités :
¤¤Le Témoin est poursuivi par quelqu’un ou
quelque chose, ce qui le pousse à s’y rendre.
¤¤Le Témoin est enlevé et amené à proximité de
l’emplacement. Le Voyage dans les ténèbres
devient dans ce cas l’histoire de sa fuite et de
sa rencontre avec la véritable horreur.
¤¤Le Témoin est coincé sur les lieux, quand sa
voiture tombe en panne, par exemple.
¤¤Pour les lieux éphémères, comme un rêve, un
événement surnaturel conduit le Témoin sur
les lieux.
L’important est de comprendre que l’ensemble
du groupe doit collaborer pour que le Témoin com-
mence son Voyage dans les ténèbres à ce moment.
Si une scène de Force majeure est nécessaire, cela
implique sûrement que personne n’a encore trouvé
de raison convaincante pour qu’il le fasse volontai-
rement. La scène de Force majeure fournit cette
raison : le joueur interprétant le Témoin doit donc
l’accepter, où la partie est bloquée.
Le Voyage
dans les ténèbres
Le Voyage dans les ténèbres est une seule longue
scène divisée en plusieurs sections. Pendant cette
scène, le Témoin entreprend un voyage depuis la
sécurité relative de l’endroit où il se trouvait jusqu’à
l’emplacement de l’Horreur finale. C’est proba-
blement un voyage physique conduisant à un lieu
sombre, au sens propre, comme les égouts d’une
ville, des cavernes, un labyrinthe ou une forêt noire.
Le Voyage dans les ténèbres est divisé en dif-
férents tours. Chaque joueur, l’un après l’autre,
raconte une petite partie de la scène en quelques
phrases. Contrairement au reste du jeu, tout le
monde peut choisir à son tour entre :
¤¤Prendre le rôle du Narrateur et décrire l’envi-
ronnement rencontré par le Témoin au cours
de son Voyage.
¤¤Prendre le rôle du Témoin et décrire en
quelques phrases son sentiment d’appréhen-
sion et d’horreur.
¤¤Prendre le rôle d’un Observateur et préciser
ce qu’un joueur précédent a raconté.
Le Voyage se termine quand quelqu’un choisit le
rôle de Narrateur et décrit la fin du Voyage. Cela
est possible à partir du douzième tour. Si vous at-
teignez le seizième tour, vous devez raconter la fin
du Voyage.
21
 Les exigences de scène
Comme ce Voyage peut être la simple descente
des escaliers branlants vers le sous-sol d’un manoir
ou une expédition épique dans les profondeurs d’un
canyon, la durée « réelle » de chaque tour peut être
très différente. Chaque Narrateur doit donc leur
donner leur ampleur appropriée. Le Voyage dans
les escaliers nécessite des étapes courtes, mais ex-
trêmement détaillées, l’expédition de trois jours
dans le canyon nécessite des étapes couvrant plu-
sieurs heures en quelques phrases.
L’Horreur finale
L’Horreur finale est la scène dans laquelle tous
les indices révélés jusqu’à présent sont tissés en une
description claire. Il existe deux principaux types
d’Horreur finale, pouvant être combinés :
¤¤Une rencontre avec une entité. « Monstre » est
le terme qui vient immédiatement à l’esprit,
mais il peut également s’agir d’une chose tel-
lement incompréhensible aux humains que les
mots ne suffisent pas à la décrire. Ce pourrait
être un dieu, une créature extraterrestre, une
force de la nature, ou autre chose encore. S’il
y a confrontation, évitez toute distance narra-
tive et soyez clair : il n’y a plus aucun doute à
présent, le surnaturel est la seule explication.
¤¤Une révélation horrible. Cela peut servir
quand les indices ne pointent pas vers un
monstre, ou quand le monstre a été révélé
plus tôt dans l’histoire, mais n’est pas l’unique
révélation. Les révélations peuvent être « ces
peintures n’illustraient pas des scènes fantai-
sistes, mais des sujets réels » ou « je suis l’un
des monstres » ou une autre vérité cosmique
étrange.
Le Narrateur de l’Horreur finale est le premier
qui a une bonne idée et décide de la raconter. Il se
charge alors de lier les indices ensemble pour for-
mer la grande révélation. Comme d’habitude, n’en
22
parlez pas entre vous. Celui qui a une bonne idée
prend le rôle sans l’annoncer au préalable. Si plus
d’une personne a une bonne idée, celle qui a joué le
Narrateur dans la dernière scène complète avant le
Voyage dans les ténèbres raconte l’Horreur finale.
Vous trouverez des idées de monstres et des révéla-
tions possibles à utiliser pour l’Horreur finale dans
les tableaux d’inspiration de la version complète.
Si personne n’a d’idée, vous pouvez (à contre-
cœur, car cela brise l’élan et réduit la tension ac-
cumulée lors du Voyage dans les ténèbres) discuter
brièvement sur la manière terminer l’histoire. Ne
prenez cette mesure qu’après y avoir bien réfléchi.
Si vous avez une idée qui n’explique pas tous les in-
dices, ou si votre idée n’est pas totalement formée,
alors portez-vous volontaire pour être le Narrateur
et demandez l’aide des autres joueurs pour combler
les trous.
Sinon, ne pas utiliser tous les indices est dom-
mage, mais c’est beaucoup mieux que de briser l’at-
mosphère avec un long débat.
L’Horreur finale doit expliquer les indices révélés
jusqu’à présent, mais elle peut aussi révéler d’autres
choses que les indices n’ont fait que suggérer ou qui
n’étaient pas du tout présentes. Attention tout de
même à ne pas aller trop loin : vous venez de passer
quelques heures à créer des indices, et l’Horreur fi-
nale devrait être votre récompense.
Comme d’habitude, les Observateurs peuvent
préciser ce que raconte le Narrateur et ajouter des
détails.
Le Témoin est joué par la personne à gauche
du Narrateur. Son rôle est principalement d’avoir
l’air horrifié et impuissant. Il pourrait tenter de
s’échapper (mais pas avant que le Narrateur ne ter-
mine de décrire en détail l’Horreur finale), perdre
conscience ou même être dévoré. Ce qui arrive au
Témoin dans cette scène est sans importance pour
la suite du jeu, car c’est ici que son histoire se ter-
mine.
 Les exigences de scène
L’Épilogue
L’Épilogue sert à connaître le sort du Témoin
(s’il n’est pas mort) et celui de l’Horreur finale. Pré-
sentez leur sort dans n’importe quel ordre, com-
mencez simplement quand quelqu’un a une idée.
La personne à sa droite joue le Narrateur, les autres
sont des Observateurs.
Le sort du Témoin est relativement simple. Si le
Témoin a survécu à l’Horreur finale, il peut :
¤¤s’échapper et revenir à sa vie normale, mais ne
jamais oublier sa terrible expérience.
¤¤s’échapper, traumatisé. Incapable de faire
face, sa vie se délite. Il pourrait s’isoler de la
société ou chercher des manières aussi obses-
sionnelles que futiles pour vaincre l’horreur.
Quoi qu’il arrive, suite à ce qu’il a vu, il ne
pourra plus jamais prétendre à une vie nor-
male.
Le destin du Témoin est décidé par le joueur qui
l’interprète et est raconté de son point de vue. Les
autres peuvent ajouter des détails comme ils le fe-
raient dans une scène normale avec le Narrateur. Si
le Témoin n’a pas survécu à l’Horreur finale, rien
de tout cela ne s’applique, mais vous pouvez tout de
même terminer son histoire en décrivant une lettre
laissée à un proche et faisant une mention voilée
aux horreurs sur lesquels il enquêtait, par exemple.
Comprendre l’Horreur finale est plus difficile.
Peu importe ce qui arrive, l’Horreur finale ne doit
pas disparaître. Même si elle était détruite lors de
la dernière scène, ce n’est pas définitif, ou une autre
horreur semblable existe ailleurs, ou elle peut (et
sera !) ramenée à la vie grâce à des savoirs ésoté-
riques. Pensez à ces films où l’on voit le monstre
extraterrestre se faire tuer dans la dernière scène
avant que la caméra se déplace et révèle des œufs
prêts à éclore.
C’est au Narrateur de choisir comment en rendre
compte. Voici quelques possibilités :
¤¤Le Témoin voit le monstre partir, indemne,
réalise qu’il s’est échappé, ou a une autre révé-
lation pouvant être racontée sous son point de
vue.
¤¤Si le Témoin est mort, vous pouvez prendre
le point de vue d’un observateur anonyme et
montrer le monstre partir.
¤¤Autre possibilité, comme si vous démarriez
une nouvelle histoire, révélez un ou des in-
dices suggérant que l’horreur est toujours là.
Les Scénarios
Vous trouverez plusieurs scénarios à la fin du
jeu complet. Ils servent à démarrer rapidement
une partie ou à explorer des thèmes particuliers.
Lorsque vous utilisez un scénario, le jeu fonctionne
un peu différemment.
Premièrement, le scénario fournit un Témoin, un
emplacement général et une période. Lisez les in-
formations à haute voix pour que tout le monde soit
sur la même longueur d’onde. Parlez de l’ambiance
à donner et des éléments interdits, et choisissez un
Narrateur pour démarrer la première scène.
Une liste d’indices vous est fournie avec chaque
scénario. Ils sont là pour donner des idées aux Nar-
rateurs et leur usage n’est pas obligatoire. Nous vous
encourageons à utiliser une combinaison d’indices
personnels et de ceux proposés par le scénario.
Ainsi, votre partie utilisera les thèmes du scénario
tout en restant originale. Tirez les conclusions se-
lon les règles normales et choisissez des indices qui
s’y accordent.
Chaque scénario vous donne une liste de cartes
spéciales devant être distribuées au début de la par-
tie. Mettez ces cartes de côté en un premier tas,
puis mélangez les autres et complétez le tas avec
autant de cartes que nécessaire. Ensuite, mélan-
gez-le et distribuez les cartes aux joueurs.
23
 Les exigences de scène

Vous remarquerez qu’aucune suggestion de suivez les règles normales. Le scénario et vos dé-
Voyage dans les ténèbres, d’Horreur finale ou cisions créatives devraient vous donner une base
d’Épilogue n’est proposée. Pour jouer ces scènes, solide pour ces parties du jeu.

24
 Lovecraft
Lovecraft
Lovecraft et le racisme
Lovecraft était un raciste des plus déplaisants.
Ses croyances sont manifestes dans nombre de ses
nouvelles, tout au long de sa carrière littéraire. Son
racisme est manifeste dans le langage qu’il utilise
pour décrire les Noirs américains par exemple,
ou plus subtil quand il se sert d’allégories pour
condamner les mariages mixtes dans « Faits concer-
nant feu Arthur Jermyn » et « Le Cauchemar d’Inns-
mouth ». Lovecraftesque vous permet de créer vos
propres histoires d’horreur cosmique libérées des
idées racistes de Lovecraft.
Il en va de même pour le traitement des femmes
et des personnes s’identifiant comme LGBTQ.
Nous nous sommes concentrés sur le racisme, car
c’est ce qui est le plus flagrant, et parce que nous
pensons nécessaire d’en faire une critique soutenue
dans tous les jeux de rôle lovecraftiens. Cette sec-
tion donne un aperçu de ces problèmes. De nom-
breux excellents articles sur Lovecraft, le jeu de
rôles et le racisme fournissent de nombreux autres
détails. (Le jeu complet comporte un essai de Mo
Holkar intitulé « Lovecraft et le racisme »)
25
 Lovecraft

Les jeux lovecraftiens sont généralement situés
à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, à des
époques où le racisme était bien plus manifeste
qu’aujourd’hui. Traiter ce racisme à la légère est
une mauvaise idée. Non seulement le considérer
comme un simple élément d’ambiance est de mau-
vais goût, mais cela pourrait fortement déplaire à
certains joueurs autour de la table. Peut-être que
cela ne vous pose personnellement aucun problème,
mais ce n’est pas forcément le cas de tous dans votre
groupe. L’amusement de l’un d’entre vous est-il sa-
crifié sur l’autel de l’exactitude historique suppo-
sée ?
Il y a deux façons d’éviter la régurgitation sim-
pliste du racisme historique :
1. Jouez vos parties sans racisme. Peut-être qu’il
n’y en a tout simplement pas dans l’univers
de vos parties, ou peut-être n’est-il pas mani-
feste. Si votre histoire victorienne comporte
des extraterrestres fongoïdes interstellaires
qui extraient le cerveau des humains pour les
placer dans des bocaux, introduire des per-
sonnages qui ne sont pas ouvertement racistes
ne devrait pas être très difficile.
3. L’ensemble des héros sont des hommes blancs
portant le fardeau du salut du monde sur leurs
épaules, d’une connaissance horrifique, etc.
4. L’absence de personnes de couleur non sté-
réotypées, comme des gangs de Noir améri-
cains, des voleurs roms, des fumeries d’opium
chinoises, des cultistes-assassins indiens, etc.
Non seulement ces clichés sont nuisibles, mais
ils sont aussi ennuyeux et éculés. S’en éloigner bien
plus intéressantes et originales. Imaginez un pro-
fesseur afro-américain qui enquête sur les membres
d’une Frat House adorant un dieu ressemblant à
Dagon, ou un fermier égyptien dans les années 20
qui tente d’empêcher un groupe d’archéologues
inconscients de briser les sceaux de la tombe d’un
Grand Ancien, ou encore une infirmière indienne
ingénieuse qui tombe sur un secret extraterrestre
terrifiant.
La clé est d’avoir une discussion ouverte et hon-
nête avec votre groupe de joueurs. Veillez à ce que
chacun soit sur la même page dès le début : per-
sonne ne devrait être confronté à un « racisme sur-
prise » en plein milieu d’une partie.

2. Sinon, référez-vous/utilisez le racisme seu-

lement si tous les joueurs sont d’accord, et
traitez-le de manière critique.

Lovecraft s’appuyait sur certains clichés racistes

que vous pouvez et devriez éviter. Voici quelques
exemples :

1. Les allégories sur les méfaits des mariages

mixtes et sur leurs enfants métissés.

2. L’usage de sauvages stéréotypés/de cultures

indigènes maléfiques.

26
 Lovecraft

Lovecraft et la santé mentale

La folie est au centre du genre lovecraftien. interprétez une personne comprenant la véritable
Ce thème est utilisé de différentes façons dans le nature du monde et se comportant en conséquence.
matériau source et dans les jeux de rôles inspirés C’est la plus parfaite des lucidités qui devrait carac-
par Lovecraft. Il sert à planter une ambiance, de tériser ces personnages, bien loin des clichés de la
raccourci pour indiquer à quel point un monstre fiction lovecraftienne.
est effrayant, à discréditer des témoins d’une ma-
Dans le même temps, les monstres de Lovecraft
nière brutale mais désinvolte, et à signifier une mé-
sont effrayants, étranges, écœurants et menacent
canique de jeu, sous la forme de points de santé
ou attaquent des gens ordinaires. Survivre à une
mentale, par exemple. Ces approches sont souvent
telle attaque pourrait provoquer des symptômes
blessantes et perturbantes, et elles perpétuent des
similaires à ceux du syndrome de stress post-trau-
stéréotypes dangereux au sujet de la santé mentale.
matique. C’est normal et compréhensible. Si un
Un quart de la population a un problème mental,
survivant comprend que l’Horreur rôde toujours le
et leur réalité est à la fois complexe et nuancée. Ce
monde, certains traits de caractère comme l’hyper-
n’est pas le cas du travail de Lovecraft, qui peut
vigilance deviennent essentiels à sa survie. Tentez
stigmatiser certains problèmes. Malheureusement,
d’éliminer les représentations exagérées basées sur
la plupart des jeux de rôle ne font pas que dupliquer
des stéréotypes et essayez d’être réaliste. N’oubliez
ce problème, ils l’aggravent.
jamais que vous interprétez une personne et non
Comme pour le racisme, mettez-vous d’accord une collection de symptômes, cela enrichira le jeu.
avec les autres joueurs sur votre façon de traiter la
Enfin, il convient de rappeler que les monstres et
santé mentale. Parlez ouvertement et honnêtement
la sorcellerie que l’on retrouve dans les histoires lo-
de ce qui vous met mal à l’aise à ce sujet. Love-
vecraftiennes peuvent exercer des effets surnaturels
craftesque est totalement jouable sans jamais men-
sur les humains ressemblant à des maladies men-
tionner aucune maladie mentale. Si vous souhaitez
tales, comme les visions ou les hallucinations. Dans
pouvoir rejeter un témoignage comme les « di-
ce cas, il est important de préciser qu’il ne s’agit pas
vagations d’un fou », alors assurez-vous que tout le
d’une maladie mentale, mais d’un effet surnaturel
monde soit d’accord avant que la partie commence.
qui disparaîtra une fois l’horreur disparue. Encore
Sinon, écartez cette possibilité. Être confronté à
une fois, interprétez un personnage affecté par des
l’intolérance désinvolte (même l’intolérance désin-
pouvoirs étranges, pas comme un simple véhicule
volte fictionnelle) peut rapidement tuer le plaisir de
pour ces derniers.
certains joueurs.
Nous préférons nettement que la santé mentale
Cela étant dit, bien traité, le thème de la santé
dans Lovecraftesque se base sur la réalité et soit
mentale peut trouver sa place dans Lovecraftesque.
utilisée avec tact et respect. En évitant les vieux
Une fois qu’une personne a connu l’Horreur, celle-ci
stéréotypes du genre, vous obtiendrez un jeu non
peut entreprendre des actions parfaitement ration-
seulement plus ouvert, mais aussi différent et ori-
nelles pour survivre qui peuvent paraître bizarres et
ginal.
obsessionnelles aux ignorants. L’important à rete-
nir quand vous décrivez de tels comportements est
que vous ne jouez pas une maladie mentale : vous

27
 Scénario
Par-delà
les profondeurs
de l’océan
Par Joshua Fox
Le Témoin
Vicente « Tåsi » Fuentes, biologiste marin gua-
mien, formé en Californie. Le désir brûlant de tout
savoir le motive. Passionné de science-fiction, tant
littéraire que cinématographique, il a une imagina-
tion fertile.
Autres personnages
¤¤Maria Irshad, médecin et anatomiste ir-
landaise. Honnête et sérieuse, elle travaille
souvent tard dans la nuit grâce aux pouvoirs
magiques de la caféine.
¤¤Yoshi Ota, sous-marinier japonais. Une chose
énorme qu’il a vue alors qu’il nageait dans les
profondeurs l’obsède.
¤¤Ursula Easton, ingénieure russe. Elle col-
lectionne les spécimens récupérés au fond de
l’océan et les accroche autour de sa couchette
comme des décorations de Noël.
¤¤Jay Brooks, un postdoctorant jeune et en-
thousiaste financé par une entreprise pétro-
lière connue.
28
Lieu et époque
L’expédition « Challenger », au fond de la fosse
océanique de Mariannes, à 10 kilomètres de pro-
fondeur. Nous sommes en 2025. Les personnages
sont des experts détachés à l’ONU.
Autres lieux
¤¤La base Challenger, une station de recherche
sous-marine portant le nom du premier
submersible a avoir atteint le fond de la fosse.
Elle consiste en six unités modulaires : l’ha-
bitat, le laboratoire, l’entrepôt, la génératrice
(alimentée par une sonde géothermique) et
deux baies de lancement d’Explorateur. Cha-
cune peut être fermée de manière étanche.
¤¤Explorateur 1 et 2, deux sous-marins équipés
pour l’exploration et l’étude des fonds océa-
niques. Ils disposent de batteries et ont une
autonomie opérationnelle de 8 heures (ou 16
heures en mode support de vie sans déplace-
ment possible).
¤¤Le sol de la fosse est recouvert d’une couche
de terre de diatomée (de la roche siliceuse),
 Scénario
ressemblant à de la boue grise et épaisse. Des
poissons plats et des sèches sont observables.
Les autres formes de vie sont les forami-
nifères (de minuscules êtres à coquille)
et les bactéries.
¤¤Une vallée au nord-ouest de la station de
recherche contient de nombreuses sources
hydrothermales. On y trouve des vers, une
grande variété de bactéries et d’invertébrés
comme des crevettes, et les quelques calmars
qui s’en nourrissent.
Cartes spéciales
¤¤Bizzarerie
¤¤Civilisation antique
¤¤Créature inhumaine
¤¤Spécimen
¤¤Lieu étrange
Au-delà des profondeurs de
l’océan : Exemples d’Indices
¤¤Quelqu’un disparaît de Challenger.
Les deux Explorateurs sont toujours là.
¤¤Un séisme ravage la fosse, ce qui endommage
les systèmes de la base.
¤¤Une forme massive fuse dans l’eau,
presque hors de portée de vue.
¤¤Une énorme structure régulière saille
du plancher océanique.
¤¤Traces de pas vaseuses sur le sol
de Challenger.
¤¤Des rêves d’une respiration constante,
profonde, à proximité et tout autour de soi.
¤¤Des rencontres avec des créatures
sous-marines déjà connues,
mais d’une taille gigantesque.
¤¤Des échantillons prélevés du plancher
océanique contiennent une substance noire,
visqueuse et nauséabonde d’origine inconnue.
¤¤Les capteurs détectent un faible signal
qui ressemble à un langage.
¤¤La batterie d’un Explorateur se vide
soudainement, loin de la base.
¤¤Un Explorateur récupère du plancher
océanique des fragments métalliques
recouverts d’inscriptions régulières.
¤¤Des provisions vitales disparaissent
de l’entrepôt de Challenger.
29
 GROUPE
HOSTILE
(Gang, secte,
société secrète, famille)
Effet continu.
Vous pouvez jouer cette carte après
une scène ayant impliqué un groupe
de personnes qui ont semblé inami-
cales, hostiles ou bizarrement sym-
pathiques.
À partir de la Partie 1
¤¤Menaces au Témoin.
¤¤Vol, sabotage, destruction.
¤¤Attaquer quelqu’un d’autre
que le Témoin.
À partir de la Partie 2
¤¤Attaque physique directe
sur le Témoin.
¤¤Poursuite en masse
du Témoin.
ANCIENNE
CIVILISATION
(Ruines, reliques)
Effet continu.
Vous pouvez jouer cette carte
après une scène avec des ruines,
des objets anciens ou d’autres in-
dices du même ordre.
À partir de la Partie 1
¤¤Révélation de signes clairs de
vie intelligente préhumaine.
À partir de la Partie 2
¤¤Révélation de signes clairs
de technologie préhumaine.
Partie 3
¤¤Révélation de l’existence
de créatures provenant
de l’ancienne civilisation.
SORCELLERIE
(Sorcier, sorcière, sabbat)
Effet continu.
Vous pouvez jouer cette carte après
une scène où quelque chose pouvant
être de la sorcellerie a été révélé.
À partir de la Partie 2
¤¤Permet au Témoin de voir
des événements bizarres et
inexplicables.
¤¤Attaque magique sur
le Témoin pour le capturer,
l’affaiblir ou le blesser.
Partie 3
¤¤L’Horreur finale doit être
autre chose qu’un sorcier.
ŒUVRE D’ART
Effet continu.
Vous pouvez jouer cette carte après
qu’une scène a inclus une sculpture,
une peinture ou une autre œuvre
d’art mystérieuse ou désagréable.
À partir de la Partie 2
¤¤Révélation d’événements
inexplicables qui ne se
produisent qu’en présence
de l’objet.
¤¤Révélation de preuves claires
que la chose blasphématoire
représentée par l’objet est bien
réelle.
CRÉATURE
INHUMAINE
(Serviteur ou ennemi
de l’horreur véritable)
Effet continu.
Vous pouvez jouer cette carte après
une scène si des indices pointant
vers une créature inhumaine ont
été révélés (des empreintes, des
traces, etc.).
À partir de la Partie 2
¤¤Le Témoin voit quelque chose
qui ne peut pas être humain.
¤¤Apparition de victimes terri-
fiées, déséquilibrées, blessées
ou tuées.
Partie 3
¤¤La créature attaque ou pour-
suit le Témoin.
¤¤L’Horreur finale doit être
autre chose que cette créature.
VICTIMES
(Dégâts terribles
causés par l’horreur)
Effet continu.
Vous pouvez jouer cette carte après
une scène ayant compris une per-
sonne blessée ou morte, sans expli-
cation claire des circonstances.
À partir de la Partie 1
¤¤Révélation de sévices
sur la victime (blessures,
mutilations, mort).
À partir de la Partie 2
¤¤Le Témoin pourrait voir
une victime se faire attaquer.
Partie 3
¤¤Le Témoin pourrait devenir
une victime.
 REMERCIEMENTS
Ce jeu a été financé grâce au soutien tout particulier de
@michaelburow ForgeJdR Orion
Ackinty Strappa François Orlando
Acritarche Frédérick MESTRE Papyrolf
Adrien Musyla Frédocrapoto Parmenion
Ahork FredricT Peabee
Akyrh furst77 Philip ?xipehuz? Espi
Alain Cimarosti Fyl Philippe
Alec Eiffel Gaël Sacré Philippe « Sildoenfein » D.
AngryNocker Gamble Philippe Marichal
Anthony Garall Pitchblack
Antoine Pempie Gil Galad pmermoud
Archabriel Girdalas Potage
Armulhteam Goldorak Pozmanlyr
Arnulphe de Lisieux Guillaume Fouillet Quentin Picart
Axel Gotteland Guillaume Lefranc Qui Revient de Loin
Baktov Sugar Gwénaêl Forêt Raphael Bourez
Baptiste Chevreau Hiver Raphaël Lallement
Barth Barth Homological Raymond
Beket Iguane Régis
Benzard Jarod Rémy G.
Bmullon Jason Merel Rénald Chevillon
Bonpork Jean Fridrici Renz
Bouletsama Jean-Michel Armand Richard-Arnaud Cuchet
Brice M. Jean-Michel GOT Rodolphe Benoit
Buggy jeff de raise dead SantosPapaya
Cariboo Jekil Sarn Aska
Ceoris Jérôme Sebastien
Charles Bertin Jérôme T. Sebjy
Chartier daniel joalbankluane Serge Simon
chernobyl kakitasomy Simon
Christophe Elbj Kellyan Simon Godard
Christophe Jankowski Knil Smiling_ Jack
Claude Kobal Snowgoon
Contesse Kris Eongro Stephane
Corbax Ktar Stephane DrFox Renard
Cube Gélatineux Ladaline Steve J
Damien Reimert Laurent Armando Sunwalker
Darkasthme likezemoon Sylvain COLLAS
David Luke Wayland The Silarkhar
David Poumeaud Macbesse Thib
Davidlr Maëlkavian Thibaud F.
Dbtemp Magimax Thibault Pelletier
Dd Magnamagister Thierry Gebelin
Dithral Manuel Bedouet Thomas JAMMERNEGG
Doc Dandy Martin Terrier Thorog
Dolemite Melnuur Thriddle
Dorgek MF Tilux
Dragon Halluucinai Mickael-Houet Tristesire
Durvil Kazhadval Midnyt Virginie
eddy1610 Mr Navet VK_Friedrich
Edern Le Meut (Crepe) Murph JDR William Michel
Emmanuel Neuralnoise Xavier Van Roy (Lord Greenmoon)
Emmanuelle Jollois-Puleio Nicolas Bernard Xeelee
Erestor Nicolas Rochard Yannick Mendes
Fabrice Caton Nicolyonnais Yannosch
Fabrice Rodet Okerampa Yglirin
Fabrissou Oliver Yragaël Malbos
Feniks Olivier Verbreugh Yukiko San
Florent Olosta
LOVECRAFTESQUE
Par Becky Annison et Josh Fox

VERSION REDUX

2 à 6 joueurs 2-4h
Une publication de la Caravelle Février 2017