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LA TRADUCTION PÉDAGOGIQUE :

EN CLASSE DE FLE

Carlos Javier Sánchez Zaballa


Universitat de València
Máster en Educación Secundaria

Résumé : Force est de constater que s’il est vrai que la traduction a
été utilisée en classe de FLE dans la méthode grammaire-traduction
jusqu'aux années 1970, il n’en reste pas moins que celle-ci ait été
catégoriquement refusée par les enseignants de FLE, qui la
considèrent comme un obstacle qui entrave l'apprentissage d’une
langue, car elle est perçue comme une source d'erreurs, qui conduit
l'apprenant à être contaminé par les interférences de sa propre langue
natale. Néanmoins, la traduction possède une grande valeur
pédagogique et ses avantages ne peuvent pas être ignorés, étant donné
qu’elle sert à l’élève à repérer les différences linguistiques et
culturelles entre sa langue natale et la langue étrangère, et elle est
utile pour activer les connaissances grammaticales et lexicales des
apprenants. Cependant, pour qu’elle soit efficace la traduction doit
s’éloigner, en tout moment, de la méthode grammaire-traduction en
se concentrant sur le sens et l’approche communicative plutôt que sur
des mots décontextualisés et la grammaire. Dans cet article on
abordera l’histoire de la traduction depuis une approche pédagogique,
on établira la définition de « traduction pédagogique » pour la
distinguer de la traduction professionnelle et on montrera au lecteur
les propositions d’exercices de traduction faites par des experts dans
le domaine et un exercice proposé par l’auteur de cet article.

Mots-Clés : Traduction, enseignants, langue étrangère, langue natale,


apprentissage, approche communicative.
Abstract : Although translation was used in the FLE classroom in the
grammar-translation method until the 1970s, it has been categorically rejected
by FLE teachers, who consider it an obstacle to language learning, as it is
perceived as a source of errors, which leads the learner to be contaminated by
interference from his or her own native language. Nevertheless, translation
has great pedagogical value and its advantages cannot be ignored, as it serves
to help learners identify linguistic and cultural differences between their
native language and the foreign language, and is useful for activating learners'
grammatical and lexical knowledge. However, for translation to be effective it
must move away from the grammar-translation method at all times by
focusing on meaning and communicative approach rather than on
decontextualised words and grammar. This article will discuss the history of
translation from a pedagogical approach, establish the definition of
"pedagogical translation" to distinguish it from professional translation, and
show the reader proposed translation exercises by experts in the field and an
exercise proposed by the author of this article.

Keywords : Translation, teachers, foreign language, native language,


learning, communicative approach.
Sommaire :
1. Le rôle de la traduction dans son contexte pédagogique .................................4
2. Vers la traduction pédagogique ..........................................................................8
2.1. La polémique est servie .................................................................................8
3. La traduction pédagogique ...............................................................................12
3.1 Introduction à la traduction pédagogique..................................................12
3.2.1 La traduction pédagogique vs traduction professionnel ................................................. 14
3.2.2 Les sous-types de la traduction pédagogique ................................................................. 15
4. La traduction pédagogique dans les cours de FLE ........................................16
5. Proposition didactique d’exercices de traduction pédagogique dans la classe
de FLE. ...............................................................................................................17
6. Conclusion ..........................................................................................................18
7. RÉFÉRENCES ..................................................................................................19
1. Le rôle de la traduction dans son contexte pédagogique
En guise d'introduction, il est important de souligner que la méthode
grammaire-traduction a été utilisée comme méthode d'enseignement
de langues étrangères (LE) jusqu'aux années 1970.

En outre, Il va sans dire que cette méthode trouve son origine dans la
traduction des langues classiques, telles que le latin ou le grec, où
l’élève devait apprendre par cœur des structures grammaticales, des
glossaires ou des listes de mots décontextualisés, étant donné que
l'important n'était pas de connaître la langue étrangère, mais le
lexique et la grammaire des textes littéraires, qui étaient le genre de
texte utilisé jusqu'à il y a quatre décennies pour l’apprentissage de
LE.

Or, s’il est vrai que cette méthode a été considérée comme l’unique
valable entre les siècles XIX et XX, il n’en reste pas moins qu’elle ait
fait de nombreuses critiques de la part des pédagogues et d’autres
experts dans le domaine, tels que Hurtado Albir (1994) et Cuéllar
Lázaro (2004). Les deux auteurs considèrent que la méthode
grammaire-traduction s’agit d’une méthode manquant de critères
pédagogiques, compte tenu du fait qu’il n’y existe pas une sélection
logique des matériaux. Par conséquent, les élèves devaient affronter
et aborder des textes littéraires hautement complexes du point de vue
du style. Par ailleurs, force est de constater que cette méthode
préconisait la traduction des mots de manière isolée, ce qui entrave
l’accès au reste de sens des mots.

En raison de ces nombreuses critiques et de la nécessité d'un


renouvellement des approches et des méthodes d'enseignement de
LE, de nouvelles méthodes sont nées dans la seconde moitié du 20e
siècle qui se passent largement de la traduction, c’est le cas de la
méthode directe.

D’après Cuéllar Lázaro (2005), la méthode directe, qui bannit


complètement le recours à la traduction en cours de LE, et relègue la
langue maternelle (LM) à un rôle quasi inexistant, cette méthode est
connue sous le nom d'immersion linguistique.

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Au surplus, cette méthode préconise l'utilisation exclusive de la
langue étrangère en cours dès les premiers niveaux. Elle fait de la
phonétique l'objectif principal et toutes les activités seront donc
focalisées sur le perfectionnement de celle-ci. La grammaire est
enseignée à partir d'une approche inductive, et l'apprentissage lexical
se fait essentiellement par association, en prenant appui sur des textes
et des dialogues contextualisés (Cuéllar Lázaro 2004).

En somme, en vue d’atteindre l’approche communicative, le but


principal de la méthode directe était la préconisation de l’oralité et
l’interaction aux dépens de la grammaire. Or, si la méthode directe
s'est révélée être une méthode nouvelle et novatrice, elle a néanmoins
fait l'objet de critiques. Le manque de réalisme et la
décontextualisassions des matériaux donnés aux élèves, ainsi que le
bannissement complet de la langue maternelle, étaient les principales
critiques de cette méthode. Pour couronner le tout, on lui a reproché
le manque de principes méthodologiques cohérents sur lesquels
fonder les techniques d'enseignement et apprentissage des langues
(Instituto Cervantes s. d.)

En effet, cette nouvelle méthode n'était pas exempte de critiques,


étant donné qu’il est inéluctable que les élèvent organisent leur
discours en se servant de sa langue maternelle et en le traduisant dans
une LE. Cette dépendance de la LM au moment de construire un
discours, soit oral ou écrit, est déterminée par les connaissances de
l’élève en LE. Ainsi donc, plus les connaissances sont grandes, plus
la dépendance n’est faible.

Ce phénomène a été décrit par Hurtado Albir (1999 : 13), qui utilise
le terme de « traduction intériorisée » pour expliquer la confrontation
produite entre la LM et la LE pendant l’acquisition des structures
grammaticales et lexiques. En d’autres mots, l’échec de la méthode
directe est dû au fait qu’il est impossible de se passer de l’utilisation
de la LM et de la traduction comme stratégies pour l’apprentissage
de LE, puisque la LM agit comme un filtre de la L2 (Ballester et
Chamorro 1991 : 395).

Par ailleurs, Ballester et Chamorro (1991 : 396) vont encore plus loin
en affirmant que l'acquisition de la LM se fait parallèlement au
développement cognitif, tandis que l'acquisition d'une langue
étrangère est incluse dans l'apprentissage général. D’après ces deux
auteurs, cela s'explique par la grammaire universelle de Noam
Chomsky, qui stipule que l'apprenant doit recourir à la langue dans
laquelle la pensée cognitive a été structurée de manière innée pour
repérer ainsi les ressemblances entre la LM et la LE.
5
Faute d’une méthode cohérente libre de toute critiques, dans les
années 80, l’Espagne ainsi que l’Europe ont résolu de retourner aux
méthodes traditionnelles en les combinant avec l’approche
communicative. Cette méthode sera appelée « méthode éclectique »
et vise à combiner l’approche communicative dans laquelle les
activités qui travaillent sur les différentes compétences seraient la
partie essentielle du processus d'enseignement, tandis que les
mécanismes des méthodes traditionnelles serviraient à renforcer les
structures grammaticales et lexicales. La réutilisation des méthodes
traditionnelles pourrait être conçue comme un retour de la traduction
en didactique de LE, en fait, Cuéllar Lázaro (2004 : 2) parle d’« une
réconciliation » avec la traduction.

D’après Puren (1995 : 7-22), en dépit de son interdiction par les


élèves et les enseignants, la traduction a survécu jusqu’à présent en
raison de son utilité pour éviter les paraphrases en LE, qui entravent
la compréhension et l’apprentissage de la LE. À cette pensée, s’ajoute
celle du Cadre de Référence pour les Approches Plurielles des
Langues et des Cultures qui considère que la traduction peut être,
dans certaines phases de l’apprentissage, « un excellent point de
départ pour la réflexion comparative sur les langues et la prise de
conscience de particularités d’ordre culturel » (CARAP, 2012 : 6).

En outre, la traduction a sa place dans le CECRL (Cadre européen


commun de référence pour les langues), étant donné que celui prend
comme point de départ la perspective actionnelle (Puren, 2006). Un
complément correctif de l'approche communicative. Le but de ladite
perspective est d’encourager l'apprenant, qui devient un acteur social,
à utiliser la langue d’apprentissage en le forçant à appliquer les
connaissances apprises pour réaliser une action ou une tâche,
atteindre un objectif, obtenir un produit final, etc. Tout ces actions,
corporelles, linguistiques et physiques rendent l’apprenant plus apte à
retenir le langage (Saydı, 2015).

Dans le CECRL (Conseil de l’Europe, 2018 : 108-110), la traduction


est considérée comme un exercice de médiation interlinguistique
entre la langue A et la langue B. Cette tâche médiatrice peut être
réalisée de manière orale ou écrite et dans tous les niveaux prévue par
ledit cadre (A1-C2).

6
Or, pour certains auteurs, le retour de la traduction pourrait se
produire dans le domaine du lexique et de la grammaire, étant donné
que la comparaison entre les deux langues permet l’élève de constater
les différences linguistiques et culturelles entre la LE en utilisant sa
LM comme un tremplin à des fins pédagogiques (Chadelat 1999 :
41).

Néanmoins, Il sied de signaler que pour que la traduction soit efficace


et que l'apprenant acquière les connaissances nécessaires, la
traduction doit s’éloigner, en tout moment, de la méthode grammaire-
traduction en se concentrant sur le sens et les actes de parole plutôt
que sur les mots décontextualisés et la grammaire. Pour ce faire, la
traduction devrait se fonder sur l’approche actionnelle et être conçue
comme une médiatrice entre l’apprenant et la LE, puisqu’elle facilite
à l’élève la compréhension et la production écrite en LE (Chadelat
1999 : 31), lui permet de réperer les différences cultures et
pragmatiques entre la LM et la LE.

Cette analyse lui permet également d'éviter d'éventuels malentendus,


d'où l'importance du facteur culturel présent dans les cours de LE. Par
exemple, un apprenant d'espagnol qui ne sait pas qu'en France le
pronom « tu » n'est pas utilisé avec les inconnus (contrairement à
l'espagnol) pourrait créer un message grammaticalement correct, mais
qui pourrait provoquer un effet indésirable de rejet chez
l'interlocuteur, puisque tutoier un inconnu est considéré comme un
manque de respect.

Cette nouvelle méthode, qu’on propose traduction pédagogique, qui


appartient à Elisabeth Lavault (1985 : 9), sera définie et abordée au
point suivant. De même, elle vise à sensibiliser les élèves à
l’importance du sens face aux mots isolés, à valider leurs
connaissances linguistiques et culturelles ainsi qu’éveiller leur côté
créatif.

7
2. Vers la traduction pédagogique
2.1. La polémique est servie

Pour Luis Pegenaute (1996 : 108), la traduction peut être comprise


d'un point de vue pédagogique de deux façons possibles, soit comme
un moyen pour atteindre une certaine fin, une fin indépendante de
l'exercice de traduction lui-même, soit comme une fin en soi, dont le
facteur décisif est la qualité du produit obtenu.

Comme nous l'avons mentionné plus haut, jusqu'aux années 1970, la


traduction, dans le cadre de la méthode « grammaire-traduction »,
était le véhicule de l'enseignement des langues étrangères, mais cette
approche refusait de se concentrer sur les compétences
communicatives, de sorte que l'apprentissage ne visait que la maîtrise
de la grammaire et du lexique par l'apprenant afin de comprendre les
textes littéraires.

Par conséquent, il y a des auteurs qui rejettent catégoriquement


l'utilisation de la traduction et de la langue maternelle dans les cours
de LE, car elle est considérée comme un obstacle qui entravent
l'apprentissage et l’immersion linguistique.

D’après Lerma Sanchis (2020 : 79), s’il est vrai que la traduction a
toujours été présente dans l'enseignement et l'apprentissage des
langues étrangères (LE), il n’en reste pas moins que les chercheurs et
les enseignants n'aient pas toujours eu un point de vue en commun sur
son utilisation et son application en classe.

La profonde divergence d’arguments à cet égard nous contraint à en


réaliser un résumé, en commençant par les voix qui se montrent
contre la traduction :

Tout d’abord, la traduction a fait l’objet de critiques car elle évoque


les méthodologies traditionnelles, notamment la méthode Grammaire-
Traduction. De même, la traduction est rejetée car elle manque d’une
perspective communicative, étant donné qu’elle ne permet que la
pratique de la compréhension de la lecture et elle empêche le
développement de la compétence linguistique en LE (Lerma Sanchis,
2020 : 79).

8
De même, parmi les arguments contre de la traduction, il y a le fait
que la traduction est considérée comme une source d'erreurs, qui
conduit l'apprenant à être contaminé par les interférences de sa propre
LM, et le manque de formation didactique des enseignants.

Parmi les détracteurs de la traduction, on trouve Malmkjaer (1998),


qui considère que la traduction prend un temps précieux qui n'est pas
consacré aux 4 compétences, puisqu'elle se limite au même type
d'exercice dans lequel on traduit des phrases plus ou moins isolées ;
Perkins (1985 : 51), cité par Sánchez Iglesias (2009 : 41-42), qui
affirme que cet unique type d’exercice s’avère ennuyant pour les
élèves ; Newson (1998), qui affirme que la traduction entrave
l'introduction contrôlée de structures lexico-grammaticales et de
stratégies communicatives, et qu'elle est par conséquent peu utile à
l'apprenant, qui devient, selon Calvi (1995 : 70) un esclave du
dictionnaire, ce qui frustre l’étudiant.

Pour couronner le tout, LoCoco (1976) considère que le pourcentage


d’erreurs commis augmente lorsque l’élève se sert de la traduction
pour apprendre une LE. En fait, Källvist (1998) a tenté de démontrer
dans une étude que la traduction induit l'apprenant à commettre plus
d'erreurs. Par ailleurs, Chevalier (1994 : 53) souligne que la
traduction exige beaucoup de mémoire, ce qui décourage l'apprenant,
qui finit par être contaminé par sa langue maternelle et commettre des
interférences linguistiques.

Néanmoins, il faut remarquer que cette étude manque de rigueur et de


validité scientifique, car, d’après Sánchez Iglesias (2009), elle se
limite aux classes lexicales (noms, adjectifs et verbes – « verbes
lexicaux ») ; la réduction à pourcentages est suspectée en raison de la
grande différence de données, étant donné que l’étude a été réalisée à
partir de huit échantillons de composition libre avec un total de 2 657
mots, contre 150 traductions avec un total de 52 117 mots, c’est
pourquoi l’étude devient irreproductible et ses résultats peu fiables.

Cependant, toutes ces perceptions semblent être fondées sur des


préjugés et un manque de connaissances sur la manière de mettre en
pratique la traduction pédagogique dans les contextes
d'enseignement-apprentissage LE, puisque tous les professeurs n’ont
pas de formation en tant que traducteurs (Lerma Sanchis, 2020 : 79).

9
Une autre raison de rejeter l'utilisation de la traduction, comme
mentionné ci-dessus, est qu'elle est associée à la méthode de
grammaire-traduction dans laquelle les mots étaient appris de façon
isolée et sans contexte. Il est pourtant curieux de constater que cette
pratique est encore utilisée dans les manuels sans besoin de recourir à
la traduction, tels qu’Édito C1, livre de l'élève1.

À notre humble avis, outre un manque évident de connaissance de la


pratique de la traduction, il existe également certaines lacunes dans la
détermination de l'importance de l'apprentissage lexical. En fait,
Coady (1997), cité par Sánchez Iglesias (2009), explique que, pour
les étudiants, il est plus important d’apprendre les mots, tandis que les
professeurs considèrent que le plus important à apprendre est la
grammaire, car c’est l’aspect qui pose plus de problèmes aux élèves.

Or, il n’est pas nécessaire de remarquer qu’apprendre une liste par


cœur est inutile et même ennuyeux, car l'apprenant n'a pas de
stimulus auquel associer ce sens et ne peut pas découvrir les effets
pragmatiques et communicatifs que le terme produit ni les différents
sens que le mot en question peut acquérir, puisque c'est le texte dans
son contexte qui active le sens des mots (Rico Pérez 1999). C’est
pour cette raison que les professeurs devraient plaider pour une
traduction réglée qui s’adapte au lexique et aux connaissances
grammaticales et culturelles du niveau attendu. Cette nouvelle
méthodologie ou concept pédagogique d’Elisabeth Lavault (1985 : 9)
sera décrite dans la section suivante.

Heureusement, le rejet de la traduction n'est pas unanime et il existe


des avis d'experts, comme Bouton (1974), Ellis (1991) et Süss (1997)
qui affirment qu'il est impossible de se détacher de la LM, puisque,
inconsciemment, l'apprenant traduit mentalement. Ce processus
mental est inévitable, ce qui montre que la traduction est un fait
incontournable chez les apprenants adultes, qui feront toujours des
allusions (mentales) à leur langue maternelle. « La langue maternelle
agit comme un filtre de la L2, comme un instrument à partir duquel
l'apprenant restructure ou réorganise l'expérience de cette L2 »
(Ballester et Chamorro, 1991 : 395)2.

1
Abou-Samra et al. (2018) Édito C1, livre de l’élève. Madrid. Santillana Français.
2
Cette citation et les suivantes d'auteurs non francophones ont été traduites par l'auteur de cet
article.
10
À ces voix, nous pouvons ajouter Hurtado Albir (1999 : 13) et
G.Cook (1998) qui considèrent que la traduction constitue un
phénomène positif qui sert de complément pour les activités
cognitives et linguistiques et celles de Thomas (1995), qui souligne
que la traduction oblige les élèves de chercher le sens des mots et de
comprendre les implications qui en découlent, et Wakiewics (2012 :
8), qui dit que la traduction sensibilise les élèves aux aspects
pragmatiques et culturels.

C’est pour cette raison que nous sommes attachés à la traduction en


tant que complément pédagogique qui doit être combiné avec les
méthodes actuelles. Autrement, nous devrions accepter les critiques
faites par García-Medall (2001). Pour cet auteur, la traduction
n’implique que deux compétences (la compréhension de l’écrit et la
production écrite), mais elle manque d’interaction orale et d’approche
communicative, et elle s’avère peu utile étant donné que ce sont les
élèves qui doivent rédiger les textes afin d’enrichir leur répertoire
lexical et grammatical.

En somme, s’il est vrai que la traduction génère quelques doutes et


réticences parmi les experts, il n’en reste pas moins qu’elle puisse
être un outil excellent si elle utilisée comme un élément qui oblige les
étudiants de réfléchir sur l’importance du contexte verbal et sur le
rapport entre le sens et l’intention pragmatique du point de vue
communicatif.

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3. La traduction pédagogique
3.1 Introduction à la traduction pédagogique

Comme mentionné ci-dessus, la traduction ne remplace en aucun cas


les méthodes existantes ou l'apprentissage lexical et grammatical,
mais elle doit être considérée comme un outil pour aider les
apprenants à consolider les structures grammaticales et lexicales et les
différences culturelles entre LM et LE (Torralba, 2019) à travers la
compréhension et la comparaison des deux langues. C’est-à-dire elle
se fond sur une approche constructiviste. En fait, pour Candelier
(2013 : 6), la traduction peut être considérée comme un excellent
point de départ pour la réflexion et la prise de conscience des
particularités culturelles.

Toutefois, il convient de noter qu'il existe deux types de traduction,


qui seront définis plus en détail à la page, la traduction
professionnelle, qui est effectuée par des spécialistes de la traduction,
et la traduction pédagogique (Delisle, 2005), qui a un but académique
et qui sera au centre de cet article, par exemple elle pourrait être
utilisée comme une activité qui invite l’élève à comparer et mettre en
contraste sa propre culture avec celle de la culture cible.

À la différence de la méthode grammaire-traduction, la méthode de la


traduction pédagogique que nous proposons se base sur la traduction
de textes réels ayant une intention communicative claire et traite
l'actualité et la culture LE, tel que proposé par Pintado Gutiérrez
(2019 : 345-346),

Pour ce faire, la traduction pédagogique doit s’éloigner de son


prédécesseur, la méthode grammaire-traduction, et viser à
l’apprentissage d’une langue tenant compte des compétences
linguistiques (Delisle, 2005) et de la recherche du sens (culturel et
pragmatique)
Comme nous l'avons déjà mentionné, la traduction pédagogique doit
s'éloigner de la méthode grammaire-traduction, mais elle doit
également se distancer de la traduction professionnelle, car ses
objectifs sont différents. Pour ce faire, nous allons examiner de plus
près le concept de traduction pédagogique et le différencier du
concept de traduction professionnelle.

12
Néanmoins, il convient de préciser qu’il existe plusieurs définitions
concernant la traduction pédagogique. D’après Cary (1956 : 167), cité
par Delisle (2005), la traduction pédagogique est une méthode
d’enseignement qui cherche à favoriser l’acquisition des langues sans
aucune finalité professionnelle, parce que le produit final, le texte en
langue cible, sert à parfaire les langues desquelles et vers lesquelles
on traduit.

En revanche, pour De Arriba García (1996) et Hernández (1996 :


249), la traduction pédagogique est un moyen pour apprendre la L2,
puisque, , à travers la manipulation de textes, l'analyse contrastive et
la réflexion consciente, elle aide à améliorer la compréhension en LM
et L2,) ; à sensibiliser l'élève autour des différences linguistiques et
culturelles entre la L2 et la LM ; à enlever les calques, et à faire les
apprenants réfléchir sur l’importance de la grammaire, le lexique et
les structures idiomatiques de sa propre langue maternelle (De Arriba
García 1996 : 281).

Enfin, pour Delisle (s. d.), la traduction pédagogique3 vers la langue


dominante (LM) aide l’élève à enrichir son répertoire lexique dans la
langue qu’il étudie, à assimiler de nouvelles structures syntaxiques de
la LE, ainsi qu’à vérifier la compréhension du texte original. De
même, il ajoute qu’à la différence de la traduction professionnel, c’est
le professeur le destinataire et correcteur qui juge le résultat
d’apprentissage de chaque élève et sa maitrise de la LE.

3
La traduction pédagogique est également connue sous de nombreux autres noms tels que
traduction scolaire ou traduction didactique. Delisle utilise ce dernier terme pour désigner la
traduction pédagogique. Dans cet article, par souci de cohérence, seul le terme "traduction
pédagogique" sera utilisé.
13
3.2.1 La traduction pédagogique vs traduction professionnel

Afin d'approfondir la définition de la traduction pédagogique, nous


consacrerons la section suivante à la différencier de la traduction
professionnelle au moyen de la comparaison faite par Delisle (s. d.) :

Pour commencer par les similitudes, toutes deux visent à s'assurer


que le traducteur est capable d'éviter les calques et que l'apprenant
réfléchit non seulement à ses connaissances culturelles et lexicales,
mais aussi à ses connaissances métalinguistiques dans la langue
maternelle et la langue étrangère.

Cependant, la traduction pédagogique diffère de la traduction


professionnelle en ce que la première vise à améliorer la
compréhension de l'apprenant dans la langue étrangère par
l'acquisition de connaissances linguistiques de la langue cible ; elle
est enseignée par un professeur de langue (pas nécessairement formé
à la traduction) ; elle ne se concentre pas sur les langues spécialisées,
de sorte que des textes courts de nature générale sont traduits.

De même, la traduction pédagogique se caractérise par le fait qu'elle


est réalisée avec des textes adaptés et conçus pour cette pratique,
l'enseignant est le seul véritable destinataire de la traduction, qui est
un produit final dans lequel la fidélité est privilégiée étant donné son
importance comme instrument de formation et d'évaluation.

Par contre, la traduction professionnelle est étudiée par ceux qui


souhaitent vivre professionnellement de la traduction. Elle s'adresse à
un public réel ; elle est dispensée par un professeur d'université formé
à la traduction, qui évalue la qualité de la traduction en fonction du
fait qu'elle transmet fidèlement (en termes de sens) le message du
texte original. Enfin, la traduction professionnelle peut également se
concentrer sur des textes réels et un langage spécialisé (économique,
médicale, juridique, etc.).

14
3.2.2 Les sous-types de la traduction pédagogique

À la définition de la section précédente, il convient d'ajouter qu'au


sein de la traduction pédagogique, nous pouvons faire la
distinction entre la traduction thème et la traduction version. Or,
bien que toutes les deux puissent être utilisées dans la traduction,
il sied de préciser que chaque sous-type est plus utile en fonction
du contexte d’apprentissage.

La traduction pédagogique thème pourrait être utilisée comme un


mécanisme dans le but de vérifier et de réviser la compréhension
du texte source en termes de lexique et de grammaire (Hurtado
Albir 2001 : 55), ainsi que pour clarifier la signification de
concepts abstraits, de connecteurs logiques et d'expressions
idiomatiques (Rivers & Temperley, 1978). Cependant, au sein de
la traduction thème, nous pourrions mentionner la traduction
expliquée comme un sous-type de celle-ci, qui consiste à utiliser
la langue maternelle d'une manière spécifique, délibérée et
consciente pour expliquer plus rapidement et efficacement des
concepts qui, en raison de leur complexité, sont difficiles à
comprendre pour les apprenants (Hurtado Albir, 2001 : 55), en
particulier aux niveaux inférieurs ou lorsque ces concepts
n'existent pas dans la langue cible.

Par conséquent, Salgueiro Corrales (2013 : 17) considère que la


traduction expliquée est utile lorsque des faux amis se produisent
ou lorsque le professeur veut vérifier si les apprenants ont appris
le sens d'un mot ou d'une expression particulière avec précision.

D'autre part, la traduction version pourrait être utilisée sous le


prétexte d'activer les connaissances grammaticales et d’aider les
élèves à repérer les ressemblances entre la LM et la L2 à travers
des éléments qui peuvent être traduits mots par mot (des transferts
positifs) et les calques (Gierden Vega, 2002 : 93), ainsi que pour
que l’élève se familiarise avec les structures propres de la LE et
pour qu’il repère l’idiosyncrasie et les différences entre les deux
langues.

15
4. La traduction pédagogique dans les cours de FLE
Dans cette section, nous présenterons les propositions de Süss (1997),
Thomas (1995) et Newmark (1999) pour l'utilisation de la traduction
pédagogique dans les cours de FLE.

Tout d’abord, Süss (1997) fait une distinction entre les différentes
modalités de traduction applicables à l'enseignement et à
l'apprentissage d'une LE et les activités possibles qui découlent de
chaque modalité :

La première correspond à la traduction grammaticale, laquelle


consiste à traduire de courtes unités syntaxiques d'une certaine
structure qui posent des problèmes d'apprentissage chez les
hispanophones. Par exemple : l’utilisation de « pour » et « par ».

La deuxième est connue comme traduction dirigée, dans laquelle


un texte en LM est donné à l'étudiant, qui doit répondre aux questions
de l'enseignant en LE.

Enfin, Süss (1997) propose la traduction thème, qui consiste à


réaliser des exercices de contraste entre des textes dans la LM et L2.
L'objectif est de stimuler la recherche d'équivalents dans la LM des
expressions en L2. La traduction thème s’avère intéressante pour la
phraséologie, les périphrases verbales les collocations. Par exemple :
passaer un mauvais quart d’heure serait traduit en espagnol par pasar
un mal rato.

Par contre, Thomas (1995) propose un exercice de réécriture, qui ne


porte pas sur la recherche d’équivalents mais sur le sens, afin d'éviter
certains problèmes des apprenants, tels que la mauvaise interprétation
du contexte (culturel), le manque de sensibilité à l'organisation
textuelle et la subordination excessive aux dictionnaires.

Enfin, Newmark (1999 : 70) propose l’établissement d’un lien entre


les types de traduction et les types d'apprentissage. Dans les
premières étapes d’apprentissage d'une LE, la traduction thème
permettrait l’élève de consolider la base lexicale et grammaticale et
de faciliter la compréhension et la mémorisation. Lorsque
l’apprenant, atteint un niveau intermédiaire, la traduction thème des
mots et des phrases sert à traiter les erreurs et les interférences et pour
enrichir le répertoire lexicale dans la LE. Finalement, une fois que
l’étudiant arrive au niveau avancé, la traduction devient la cinquième
compétence, car elle se concentre sur le texte et exige un niveau élevé
de connaissances des deux langues.
16
5. Proposition didactique d’exercices de traduction
pédagogique dans la classe de FLE.
Sur la base des propositions du point précédent, nous souhaitons
présenter au lecteur notre proposition pour la mise en œuvre de la
traduction pédagogique dans les classes de FLE. Étant donné le peu
de liberté dont dispose un enseignant dans les écoles secondaires
espagnoles, puisqu'elle est soumise au programme d'études
(currículum), et le peu de temps disponible puisqu'il s'agit d'une
matière facultative (2 heures par semaine), notre proposition s'adresse
à l'EOI (école officielle de langues), un centre de langues pour des
adultes où les élèves apprennent des langues dans le but d’obtenir un
diplôme qui prouve leurs compétences dans la langue en question.

Les cours des EOI ont une durée d’environ 1 h et 40 minutes (2 jours
par semaine) pendant 7 mois (depuis octobre jusqu’à mai). Compte
tenu du fait que l’objectif principal n’est pas seulement
l’apprentissage de la langue, mais aussi de la culture, le professeur
peut consacrer 40 minutes par semaine à travailler sur la méditation
écrite ou orale.

Pour ce faire, dans les niveaux débutants (A1-B1) l’enseignant


pourrait proposer la traduction de phrases courtes thème/version sans
dictionnaire afin que les élèves révisent le vocabulaire vu pendant les
séances précédentes et apprennent des nuances culturelles.

À des niveaux plus élevés (B2-C2), l'enseignant pourrait demander


des traductions de textes parfois courts et parfois plus longs sur des
sujets liés avec la culture et l’histoire des pays francophones. À la fin
de l’exercice, il pourrait en demander un résumée ou une production
écrite basée sur les informations extraites du document, écrit ou
sonore.
Un exemple clair pourrait être le suivant :
1. Traduisez le texte suivant, de quel événement historique s'agit-il ?
Découvrez quelles conséquences le traité des Pyrénées de 1659 a eu
pour votre pays et écrivez une lettre au roi de France dans laquelle vous
exprimez votre accord ou votre désaccord avec ce traité (200 mots).

« ARTICLE 14 : Premièrement, il est convenu et accordé, qu’à l’advenir, il y aura


bonne, ferme et durable paix, confederation et perpetuelle Alliance et Amitié entre les
Roys Tres-Chrestien et Catholique, leurs enfans naiz et à naistre, leurs Hoirs,
Successeurs et Heritiers, leurs Royaumes, Estats, pays et sujets, qu’ils s’entr’aymeront
comme bons Freres, procurans de tout leur pouvoir le bien, l’honneur et reputation l’un
de l’autre, et éviteront de bonne foy, tant qu’il leur sera possible, le dommage l’un de
l’autre . »

4
Source : https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_des_Pyr%C3%A9n%C3%A9es
17
6. Conclusion
Il est indéniable que la traduction pédagogique, malgré ses
détracteurs, est considérée comme un outil puissant lors de
l'apprentissage d'une nouvelle langue étrangère, car elle nous permet
de contraster non seulement les différences lexicales et
grammaticales, mais aussi les différences culturelles et pragmatiques
par rapport à notre langue maternelle.
Or, comme tout outil, il doit être utilisé correctement. À cette fin, il
est essentiel que les enseignants aient confiance en la traduction
pédagogique et qu'ils soient capables de l'enseigner de manière
dynamique, profitable, agréable et attrayante pour les étudiants en
FLE.
Cependant, il va sans dire que les autorités compétentes devraient être
conscientes des avantages que la traduction pourrait apporter aux
citoyens d'aujourd'hui et de demain, de sorte qu'elles devraient se
concentrer sur la formation des enseignants basée sur la traduction,
faute de quoi la mise en œuvre de la traduction pédagogique ne
pourrait pas être correctement réalisée.
D'autre part, il est important de souligner que la traduction
pédagogique doit être comprise comme un complément et non
comme un substitut aux méthodes existantes. Par conséquent, la mise
en œuvre d'une méthode éclectique qui inclut la traduction
pédagogique doit être encouragée, puisque, comme nous l'avons vu,
la traduction, loin de se concentrer sur la traduction mot à mot, doit
se concentrer sur le contexte et l'objectif communicatif.
Enfin, il est important de rappeler que la traduction pédagogique ne
doit pas se baser sur la méthode grammaire-traduction et qu'elle doit
utiliser des textes réels et être mise en œuvre de manière progressive
et calculée en fonction du niveau du groupe en question.

18
7. RÉFÉRENCES

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