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1. Les débuts officiels du fle datent de 1960 avec la parution de la 1ère méthode
sgav. Le courant audio-visuel marquera profondément les années 60-70
correspondant à une période pionnière. Les techniques et pratiques de classe
constituant les ressorts de la méthodologie trouvent leur place dans une
didactique se développant dans un double mouvement descendant – ascendant
(figure suivante). Le mouvement descendant consiste en la sélection et la
transposition de connaissances issues des disciplines de référence appelées aussi
disciplines savantes. Aucun modèle, aucune théorie ne peuvent être implantés
tels quels dans la salle de classe. Ils nécessitent un travail complexe de
« pédagogisation ». Celle-ci est toujours une simplification des savoirs importés
et n’est pas sans danger. Le risque est grand d’amputer la théorie, de la déformer
de la caricaturer et de la rendre faussement opératoire. Le mouvement ascendant
est le questionnement qu’a l’enseignant à partir des problèmes concret
rencontrés sur le terrain. Les disciplines savantes de référence peuvent parfois
apporter un élément de réponse ou suggérer d’autres pratiques pédagogiques.
Un tournant essentiel se dessine alors, qui va aller croissant à partir des années
80. La distinction opérée entre règles d’usage et règles d’emploi:
Il me faut en toucher deux mots. Car ceci explique en partie cela. Je me limite au
contexte que je connais bien, celui du milieu universitaire français qui délivre
les diplômes nationaux fle.
Durant la période pionnière des années 60-70 les pionniers du fle œuvraient
principalement dans des organismes tels que le Crédif et le Belc. Ils ne
subissaient pas la pesanteur d’une hiérarchie, n’étaient pas contraints par des
programmes. Ils avaient carte blanche pour élaborer du matériel innovant et
réfléchir à des pratiques originales. Ces personnes étaient sur le terrain,
expérimentaient en direct, discutaient constamment avec leurs collègues,
faisaient montre d’un grand pragmatisme.
Le fle devient institutionnel au début des années 80. Il rentre dans le giron de
l’université avec la création des diplômes nationaux: maitrise et menton fle des
licences. Les enseignants intervenant dans les « filières fle » peuvent être des
« pionniers » de la discipline s’ils sont titulaires des diplômes demandés lors du
recrutement. Ce n’est pas toujours le cas. Le monde du fle s’élargit
progressivement. Il est d’abord convoité par des spécialistes de sciences du
langage qui voient là l’opportunité d’un poste ou d’une promotion. Certains
s’engagent résolument dans les formations fle, d’autres se mettent davantage en
retrait, n’assurant que le strict minimum dans leur service statutaire. Au fil des
ans, avec la montée en force de l’anthropologie culturelle au sens large, des
enseignants non formés à la linguistique au départ son recrutés. Ils favorisent le
culturel, toujours au sens large, et ne s’intéressent pas au fonctionnement de la
langue. Et on voit aussi apparaitre des personnes issues des sciences de
l’éducation qui candidatent sur des postes fléchés fle car ayant effectué des
recherches dans un domaine de la didactique des langues avec focalisation sur le
français comme langue étrangère.
Cette pluridisciplinarité constitue une richesse à n’en pas douter. Elle pose aussi
un problème qui est fondamental pour l’enseignement/apprentissage du fle. Et
qui est indiqué dans la figue ci-dessous. Les deux plateaux de la balance sont
loin d’être équilibrés.
Dans le CECRL, la compétence pragmatique’ est sur-dimentionnée à travers la
compétence à communiquer langagièrement. Celle-ci accorde une place
prépondérante à la sociolinguistique et la pragmatique au détriment absolu de la
compétence grammaticale. Or, pour tout professionnel du fle ayant vocation à
enseigner sa discipline -enseignant de terrain mais aussi formateur de
formateurs-, il est primordial et normal d’avoir des connaissances sur le
fonctionnement interne du système ainsi que sur les façons de les transmettre à
ses élèves. C’est un aspect incontournable du métier. Il faut d’abord doter les
élèves d’un français de survie. Cela passe nécessairement par leur appropriation
de règles inhérentes au système linguistique. Le tout communicatif et le tout
culturel prônés depuis des années par le discours dominant en didactique du fle
font aisément oublier cette évidence première.
Dont les débuts officiels sont marqués par la publication de Voix et Images de
France en 1960 jusqu’à la mise en place des diplômes nationaux fle au début
des années 80. . Le tableau ci-après réalisé à la volée, est imparfait. Il tente de
synthétiser la formidable évolution de la discipline en une 20aine d’années durant
cette période bouillonnante d’inventivité. Je ne chercherai même pas à tenter un
panorama du même genre depuis l’avènement du Cadre.