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Module: Pratiques communicationnelles

Niveau: Master 1
Spécialité: Didactique du FLE
Enseignante: Houda LAIB

A retenir !

La Reformulation
[la reformulation «[...] a pour but d'extraire du contenu communiqué le sentiment inhérent à
ses paroles et à le lui communiquer sans le lui imposer. », Carl Rogers et G. Marian Kinget

Elle consiste à redire en d'autres termes et d'une manière plus concise ou plus explicite ce
que la personne vient d'exprimer.

L'un des atouts de la reformulation est, dans une relation interpersonnelle, de manifester à
l'autre que ce qu'on vient d'entendre est acceptable. Sans adhérer au point de vue de l'autre,
on donne le droit à son point de vue d'exister, puisqu'on peut le répéter calmement. Le
mécanisme qui peut alors s'engager est que l'autre s'enhardit et exprime plus en avant son
point de vue. Il craint moins de choquer.

Un autre mécanisme mis en avant par Rogers est que le patient (dans le cas de thérapies)
découvre ce qu'il pensait, en l'entendant dans une autre bouche. Il en prend conscience
différemment.

Les principaux types de reformulation sont


1. la répétition partielle (en écho).
2. la reformulation – paraphrase.
3. la reformulation originale, soit synthétique soit plus explicite.
4. la reformulation synthèse.
5. la reformulation interrogative.

Il existe plusieurs techniques pour reformuler :

– Répéter les derniers mots de la phrase.


- Utiliser une entame, telle :« si je vous comprends bien », « en
somme…», « ce que vous me dites…» complétée d'une phrase qui peut être un résumé, la
même phrase, ou un synonyme.
- Créer une phrase ayant le même sens que la précédente, par
utilisation de synonyme(s). Cette technique est la plus complexe. Il faut posséder une bonne
capacité d'analyse et un vocabulaire riche. De plus, certains mots peuvent porter une
connotation que le locuteur ne soupçonnait pas.

-Initialement créée par Carl Rogers à des fins thérapeutiques, la


reformulation est très utilisée dans des domaines où la compréhension mutuelle n'est pas
acquise, tels : négociation, gestion de conflit, échanges interculturels… Les buts peuvent
être alors :
1. Éviter un quiproquo générateur de faux accord.
2. Éviter un conflit non intentionnel.
3. Amener l'interlocuteur à exposer ses véritables intentions.
4. De ce fait, le verbe « reformuler » est couramment employé comme une incitation à
l'explicitation des contenus lors d'un échange.

A retenir :
1. Pour pouvoir apprendre, il faut tout d'abord se rendre compte de sa propre ignorance,
c'est ce qu'on appelle la modestie. Cette qualité permet l'écoute active.
2. Il faut déjà avoir de la considération pour soi pour pouvoir avoir de la considération
pour autrui. L'information est un moyen. L'individu est la finalité.
3. La reformulation peut se voir comme une démarche de résolution de problèmes
structuré en 4 étapes:
- Ouvrir le dialogue à l'aide qu'une question qui laisse le choix du oui ou
du non. Il faut alors être à l'écoute de ce que l'on entend et surtout de ce que l'on
entend pas, c'est la communication non verbale.
- Poser des questions ouvertes, adaptées à la situation, pour comprendre la
logique interne de l'interlocuteur : la réception du message.
- S'informer des causes personnelles qui justifient ses choix : lui accorder
qu'il a une raison, ce n'est pas valider sa raison. Valider sa raison, ce n'est pas valider
son comportement. (mensonge, maladie, tentative de suicide, violence, etc.) : la
compréhension du message.
- Message de cohérence : confirmation de la raison de l’interlocuteur.

Application
Reformuler la pensée de l’autre, c’est la restituer sans aucune déformation. Afin
de bien restituer cette pensée, il est nécessaire, au préalable, de bien l’écouter même
si nous ne partageons pas le point de vue de l’autre...
L’exercice de reformulation est un exercice capital. Il est en effet indispensable
de pouvoir restituer la pensée de quelqu’un sans la déformer avant de porter un
jugement critique sur son contenu. Exercice difficile, car très souvent nous sommes
peu réceptifs à la pensée de l’autre.
Nous sommes parfois tellement centrés sur nous-mêmes que la pensée de l’autre
est mal comprise ou mal entendue. Les gens, très souvent, ne s’écoutent pas, car
chacun est plongé dans sa propre pensée.
La première étape exige donc cette restitution avant de passer à une phase critique.

Cet exercice peut se réaliser de plusieurs manières différentes les unes des
autres :
- Reformuler, d’une manière détaillée ou synthétisée, des pensées exprimées dans
un texte.
- Reformuler des pensées entendues lors d’un exposé ou d’un interview.
- Reformuler les pensées exprimées en classe par un étudiant.
- Reformuler un message transmis par le professeur.

Il est intéressant de demander à la personne dont on reformule le message si elle est


satisfaite de la restitution ! Il est clair qu’elle doit reconnaître intégralement son
message!

1. Une discussion à deux

Demander à un étudiant de commencer une discussion sur un sujet libre. À un


moment donné, cet étudiant pose une question à son/ sa partenaire qui doit répondre à
la question après avoir reformulé la pensée de l’autre.

2. Une discussion à plusieurs (un animateur de groupe est ici souhaitable :


il veille au respect des consignes).

Un étudiant entame une discussion (sujet libre), puis pose une question à un membre
du groupe. Celui-ci ne répond à la question qu’après avoir reformulé la réflexion du
premier étudiant. Ce deuxième étudiant poursuit la discussion, puis posera une
question à un autre étudiant qui n’ a pas encore pris la parole et ainsi de suite.

3. Reformulation à partir d’un exposé

Demander à un étudiant de faire un exposé pendant 15 minutes environ. Toutes les


deux minutes le professeur interrompt l’exposé et demande à chaque étudiant de
reformuler, d’une manière éventuellement plus condensée, la pensée exprimée
pendant ces deux minutes (sans se laisser influencer par les autres étudiants !).
Ensuite l’exposé reprend pendant deux minutes. Nouvelle reformulation. L’ exercice
continue ainsi jusqu’à la fn de l’exposé.

4. Reformulation à partir d’un exposé avec évaluation faite par l’orateur


Demander à un étudiant de commencer un petit exposé pendant deux minutes
(sujet libre). Ensuite proposer à chaque étudiant de reformuler, d’une manière
éventuellement pus condensée, la pensée de l’orateur. Enfin évaluer l’exercice
en demandant au premier étudiant s’il est satisfait de cette reformulation.
Voici quelques critères afin d’évaluer la reformulation (cette évaluation se
fait en discutant avec ceux qui ont reformulé les parties de l’exposé et avec
l’orateur) :

- Des éléments ont-ils été oubliés dans les reformulations ?


– Des éléments nouveaux ont-ils été ajoutés dans les reformulations ?
– Quelles sont les différences fondamentales entre les diverses reformulations ?
– Certains passages reformulés sont-ils confus ou témoignent-ils d’un manque de
compréhension à l’égard de l’exposé ?
– Les diverses reformulations font-elles apparaître des prises de position très
différentes ?
– L’orateur reconnaît-il ses idées à travers telle ou telle reformulation ?
– L’orateur a-t-il l’impression d’avoir dit plus ou moins de choses. Lesquelles ?
Activité N °1 (choisissez l'une des 3 activités)

Je reformule l'article

L’INSULTE NE PEUT FAIRE FONCTION DE CRITIQUE

C’est désormais insupportable, il n’est nullement possible d’admettre cette tendance qu’ont
certains universitaires et journalistes à substituer l’insulte et l’invective à la critique littéraire
et artistique. Ils vont parfois même jusqu’à déchoir les uns de leur nationalité, du moins
ceux dont les opinions ne s’accordent pas avec leur vision des choses, à considérer les
détenteurs de la double nationalité comme des harkis, des traitres et même au-delà du
monde littéraire et artistique, de simples quidams qui ont osé s’exprimer et penser
autrement. Cela ne vient pas du pouvoir, mais d’universitaires qui estiment que vivre et
travailler à l’étranger, c’est forcément s’acoquiner avec le diable. La littérature est au-dessus
de ces images réductrices. J’aime beaucoup ce qu’écrit Gabriel Garcia Marquez dont
beaucoup ne connaissent pas la nationalité, ce n’est pas important : « Je suis le produit de
dix-mille ans de littérature ». Je n’ai jamais été séduit par cette idée de nationalité littéraire ;
un texte est marqué par la présence de multiples traces, réussissant à défaire les frontières.
L’insulte et l’invective ne peuvent et ne doivent tenir lieu de débat critique. Ces derniers
temps, des critiques acerbes visent des écrivains, des politiques, des intellectuels, même des
moudjahidine n’ont pas été ménagés parce qu’ils s’expriment et pensent autrement. On
s’attaque tout simplement aux personnes en usant d’insultes et d’invectives, évitant la
distance, la prudence et l’argumentation. Ce serait sain si ces gens se mettaient à débattre
des questions soulevées par ces personnes qui sont envoyées au bûcher. Ce type de pratiques
n’est pas nouveau. Kateb Yacine, Malek Bennabi, Tahar Ouettar, Tahar Djaout, Moufdi
Zakaria et bien d’autres ont connu ce type d’attaques, alors que ceux qui les proféraient
n’avaient pas lu leurs travaux. Aujourd’hui, d’autres connaissent le même sort, Amine
Zaoui, Wassiny Laaredj, Boudjedra, Bouregaa, Bouhired…
Je suis profondément en désaccord avec Boualem Sansal, Kamel Daoud ou Anouar
Benmalek ou d’autres, mais je ne me permettrais jamais de m’attaquer aux personnes, j’ai
eu l’occasion de débattre avec Daoud ou d’autres écrivains, alors que je ne partage
nullement leurs idées. Ils le savent, mais je ne me suis jamais attaqué à leur personne. Il
faudrait lire les textes et éviter l’insulte et la violence. Chacun défend sa « vérité ». Certes,
la liberté de création n’exclut nullement la liberté de critique, mais dans le respect de l’autre.
Je défendrais jusqu’au bout mon adversaire s’il lui arrive de subir l’arbitraire. « Liberté de
création, liberté de critique, l’une ne va pas sans l’autre ».
Il serait bon de prendre comme objet le texte, non pas l’auteur, ni ses intentions et ses
déclarations qui sont de moindre importance, l’interroger, en prenant une certaine distance
et en inscrivant sa quête dans une sorte de « neutralité axiologique » ou opératoire. Lire,
c’est aussi exprimer du plaisir, jouir d’un texte que nous avons apprécié. La littérature est
réfractaire aux jeux policiers et aux réprimandes morales. L’éthique emprunte un terrain
plus libre. J’aime beaucoup Ibn Rochd qui met en garde contre les détenteurs unilatéraux de
la vérité.
C’est vrai que ce type de fonctionnement n’est pas propre à l’Algérie. L’auteur de « Voyage
au bout de la nuit », Ferdinand Céline avait souffert dans sa chair les attaques confondant
ses positions et sa production romanesque. Même Pierre Bourdieu avait, dans un de ses
textes, évoqué, ces gens qui envoient au bucher des écrits qu’ils n’ont jamais lus. Je me
souviens des textes écrits autour de l’histoire du supposé viol de Bologne qui m’a permis de
comprendre que de nombreux journalistes étrangers et algériens n’ont lu ni ses chroniques
du Quotidien d’Oran, ni ceux d’impact 24, un site d’information, ni les autres. Ne parlons
pas de ses textes de fiction (La fable du nain, Dar el Gharb, 2003 ; Ô Pharaon, 2005, Dar el
Gharb, 2005 ; L’Arabe et le vaste pays de ô, Barzakh, 2008 ; La préface du nègre, Barzakh,
2008.
Ce qui était révoltant, c’était que de nombreux journalistes, des soutiens ou des
contempteurs de Kamel Daoud ne semblaient pas avoir lu les textes de l’auteur, apportant
qui des sermons laudateurs, qui des prêches accusateurs, qui des insultes. Il y eut une
émission dans Ennahar TV, des enseignants universitaires de lettres arabes qui m’avaient
avoué qu’ils n’avaient jamais lu un texte de Daoud, alors qu’ils s’étaient mis à accuser
l’auteur de tous les maux. On avait consacré une page à l’écrivain dans un quotidien privé,
mais aucun universitaire ne s’était référé aux textes incriminés, se permettant le droit de
ronronner gratuitement, donc méchamment. Il y eut, certes, un article intéressant (Ecrire,
c’est s’exposer, du moins à ses pairs) dans Le Quotidien d’Oran de Akram Belkaid qui a
invité les débatteurs à un minimum de retenue et de respect des règles déontologiques.
J’étais l’un des premiers journalistes, sinon le premier, à avoir, à l’époque, dans un article
paru dans le quotidien Liberté, démonté les mécanismes du fonctionnement des chroniques
(sur l’histoire de Cologne) de l’auteur qui s’en prenait injustement aux réfugiés les
présentant comme les auteurs de ces viols, alors qu’il n’en était rien, selon les responsables
de la police de Cologne. J’ai lu ses textes, jamais à aucun moment, je ne pouvais traiter
Daoud de telle ou telle accusation, ce n’est pas ma fonction ou considérer la littérature
comme un simple document. Les mots sont complexes, fortement traversés par les jeux de
la subjectivité.
Tout le monde a le droit de s’exprimer tout en sachant qu’il s’expose à la critique. Les uns et
les autres devraient éviter l’anathème, l’insulte, l’invective, les positions victimaires et
revenir aux textes en dernière instance et refuser d’interdire la parole aux autres. Le discours
des journalistes et de certains universitaires français et algériens est catégorique, marqué par
l’usage d’un ton doctoral et militaire, ignorant les textes, convoquant des champs lexicaux
connotant l’accusation, l’amour et le rejet de la parole différente. Les attaques contre les 19
chercheurs, signataires du texte paru dans Le Monde, le collaborateur du New York Times et
moi-même se sont caractérisées par une extrême férocité ; pas loin du lynchage. Les textes
de Daoud n’ont souvent jamais été évoqués. Défendre le droit d’avoir un avis différent est
primordial. C’est pourquoi, j’ai plaidé pour le droit de ces chercheurs d’exprimer leurs
désaccords, alors que je n’étais pas d’accord avec quelques formules contenues dans leur
texte.
L’universitaire a pour fonction de lire les textes, les interroger, non de déchoir les écrivains
de leur nationalité ou appeler à leur lynchage. Faut-il exclure tous ceux qui y résident et
produisent à l’étranger ? Ce qui est important, c’est ce qu’apporte tel ou tel écrivain, vivant
en Algérie ou à l’étranger, éditant ici ou ailleurs, l’essentiel pour nous, c’est de questionner
les espaces littéraires de textes édités ici ou ailleurs par des écrivains possédant une, deux ou
plusieurs nationalités, là n’est pas la question. Il serait bon qu’il y ait un débat serein, sans
anathème ni insulte, privilégiant le questionnement des textes dans leur complexité. Pour le
reste, la nationalité et le patriotisme ne sont le monopole de personne. Chacun aime le pays
à sa façon. Les Algériens d’ici et d’ailleurs constituent notre Algérie. Durant la guerre de
libération, la Fédération de France du FLN a énormément apporté à l’organisation de la lutte
de libération. Bien entendu, comme dans toute réalité historique, la littérature est aussi
traversée par des regards réducteurs, notamment européens. En France, de toutes les façons,
l’écrivain algérien et africain de langue française, en général, est affublé en France du
qualificatif, de francophone qui péjore le discours littéraire souvent réduit à sa dimension
exclusivement politique comme si l’Africain était incapable de proposer une œuvre
véritablement littéraire. De très nombreux écrivains originaires de pays étrangers comme
Cioran, Beckett, Ionesco ou Apollinaire sont considérés comme faisant partie du territoire
littéraire tout court, alors que les Algériens de nationalité française ou originaires de France,
par exemple, restent marqués du sceau de l’éternel étranger. Même Dib, Kateb Yacine ou
Haddad.
La distinction littérature française/littérature francophone prolonge la catégorisation centre-
périphérie, dominant-dominé et donne à lire les littératures écrites en langue française
provenant d’autres sphères, notamment africaines et maghrébines, comme des espaces
marqués du sceau de la péjoration et de la minoration. Ce regard porté tout d’abord sur
l’origine est prisonnier des jeux de l’histoire et de cette propension à faire de la France le
centre autour duquel devraient s’articuler les autres territoires « périphériques », notamment
les anciennes colonies. C’est pour cette raison que les grands écrivains algériens des deux
langues, même s’ils sont édités à l’étranger, préfèrent s’éloigner de ces considérations,
optant pour la simple appellation d’écrivains algériens ou africains tout court ou des
écrivains, la littérature étant un espace universel. Il serait bon de lire les textes de Mohamed
Dib sur la critique européenne et Malek Alloula sur l’« indigénisme ». Ils ont vécu en
France tout en imposant leur propre discours, n’acceptant nulle minoration et ne voulant
nullement réduire la littérature à une affaire de géographie ou à une suite de pamphlets
politiques.
Les positions politiques des uns et des autres devraient être discutées en toute intelligence
en partant de l’idée qu’il ne peut y avoir de vérité unique dans la lecture politique,
idéologique, littéraire ou artistique. Si chaque fois que nous divergeons avec une personne,
nous la qualifierons de traitre ou de harki, la géographie s’en retrouverait elle-même sujette
à caution. La haine ne saurait faire acte de critique littéraire et artistique. Il n’y a qu’une
seule littérature, paradoxalement plurielle, profondément traversée par les marques du beau
et des instants de plaisir et réfractaire aux jeux de la géographie et du fonds de commerce du
nationalisme. Au lieu d’user de sermons souvent haineux, ne serait-il pas mieux de lire les
textes et d’apporter son interprétation ? Ahmed CHENIKI

Activité N°2
Je fais le compte rendu de lecture de l'article de Ahmed
CHENIKI

AMALGAME CULTURE-ARTS
Je n’ai jamais compris cette dénomination de ministère de la culture et des arts.
Qu’est-ce que la culture ? Les arts sont-ils distincts de la culture ou y sont partie
prenante ? Si c’est le cas, pourquoi cette appellation ? Mais les choses sont plutôt
complexes exigeant certaines explications. Quand Malraux a été désigné comme
ministre de la culture en France, on avait opté pour le mot « culture » pour de simples
raisons de commodité, avait-il soutenu. Les arts et la littérature pouvaient être
faussement broyés par la « culture » qui est aussi vaste que le monde dans lequel
évolue le gringalet Don Quichotte. Pour Benhamida aussi, la culture, ce sont les arts
plus diverses choses.
Le ministère de la culture est une entité récente. Tout avait commencé, en France
d'ailleurs, avec la nomination d'André Malraux, par sa présence comme une simple
direction au ministère de l'Education avant la création en 1959, du ministère de la
culture, lui qui fut ministre de l’information, puis ministre de la culture, un poste
nouveau, à l'époque, fabriqué sur mesure pour lui par son ami Charles De Gaulle. En
Algérie aussi, tout avait commencé par une simple direction du ministère de
l’éducation nationale, dirigé, à l'époque, par Abderrahmane Benhamida qui
entretenait de bonnes relations avec les femmes et les hommes de la culture. C'était
l'enthousiasme des premières années de l'indépendance, de grands débats et surtout
du volontarisme.
Souvent, on confond culture et représentation littéraire et artistique, alors que la
culture dont il est plutôt malaisé d’opter pour une définition est marquée par une
extraordinaire complexité. Certes, les gouvernements (ministère de la culture) et les
médias (rubrique dite culturelle, alors qu’elle est consacrée aux arts et lettres)
réduisent la culture à l’ensemble des arts et des littératures, alors que ceux-ci ne sont
qu’une expression, parmi tant d’autres, de l’espace culturel. Chaque société se
caractérise par la présence d’une culture, il ne peut y avoir de peuple sans culture,
comme, pour reprendre une citation stéréotypée souvent citée « Un pays sans culture
est un pays mort ». Il ne peut pas y avoir de pays sans culture, le « vide » n’existe
pas, il est plein. C’est pour cette raison d’ailleurs que je n’ai jamais pu accepter des
constructions lexicales comme « acculturation » ou « déculturation », quels que
soient les glissements sémantiques subis par ces deux mots, je me méfie également
du mot ambigu et ambivalent, interculturalité, préférant la notion de transculturalité,
l’être est le produit de toutes les cultures. Je rejoins ainsi l’idée de « civilisation
humaine » et de « race humaine ». La transculturalité est travaillée par la culture
dominante et d’autres traces des espaces ambiants, subsidiaires. Aujourd’hui, le
monde est dominé par la culture européenne. Je prends le concept de culture dans une
perspective historique, non essentialiste.
Il y a aussi d’autres formules qui ont la peau dure qu’il faudrait revisiter comme cette
phrase attribuée à Françoise Sagan, « la culture, c’est comme la confiture, moins en
en a, plus on l’étale », l’auteur de cette expression me semble restreindre
sérieusement le sens de culture.
Il serait peut-être possible de débattre sur l’usage du singulier ou du pluriel à propos
de culture vs nature, dans le sens proposé par Claude Lévi-Strauss et Edgar Morin.
Activité N°3

Je résume l'article
QU’EST-CE QUE LE « PEUPLE » ?

Tout le monde parle, ces derniers temps, du « peuple », s’exprime au nom du « peuple », se
chamaille à force d’arguments tirés de la force du « peuple », chacun y va de son « peuple ».
Qu’est-ce le « peuple », nom d’une pipe ? Est-ce une communauté homogène d’individus, la
plèbe, la populace, la foule ou comme le définit le dictionnaire Larousse « un ensemble de
personnes vivant en société sur un même territoire et unies par des liens culturels, des
institutions politiques ». C’est une définition parmi tant d’autres.
Chez les Grecs, on l’opposait à plèbe tout en l’identifiant à une sorte de masse de citoyens.
Le peuple, est-ce une masse informe qui se distinguerait des gouvernants, des possédants et
de ceux qui s’affirment par une grande culture ou serait-il, comme le définit Locke, une
communauté de citoyens munis de droits leur donnant la possibilité d'être à la fois des
acteurs et les éléments centraux de l'organisation politique ? Souvent, quand on parle de «
peuple », on vise surtout les plus démunis, les plus pauvres. Le « peuple » n’est pas une
catégorie exclusivement positive, il y a les engagés, les bons, les enragés, les traitres, il y a
de tout. Le peuple, est-ce la société qui est, d’ailleurs plurielle ? Je ne sais pas, même quand
on parle des « révolutions » populaires, on oublie souvent que toutes les « révolutions » ont
été tout d’abord élitaires (un groupe très politisé et souvent très altruiste) avant d’embrasser
une partie du « peuple », pas tout le « peuple » : les Qarmates, La révolution française,
Octobre 1917, Cuba, révolutions pour les indépendances, le 1er novembre…
Le « peuple » est polysémique, tantôt teinté d’une charge positive, tantôt décrit comme une
entité négative. Ce n’est pas sans raison suspecte que les pouvoirs dominants considèrent le
populisme comme une entité négative, que tout ce qui est relatif au « peuple » serait
péjoratif, correspondant à des considérations idéologiques. Beaucoup de sociologues ont
répudié la notion de « peuple » pour lui substituer la notion de « classe sociale » ou
prolétariat qui serait moins ambiguë. Il est perçu comme une construction, jamais neutre,
son approche est variable, parce que les mots n’ont de sens que contextualisés. Le « peuple
» est-il condamné à voir ses « révolutions » récupérer par d’autres groupes ? C’est le sens de
la trilogie théâtrale d’Ariane Mnouchkine, « 1789 », « 1793 », « L’âge d’or » qui considère
que la Révolution française faite par le « peuple » aurait été confisquée par la bourgeoisie.
Ici, dans le cas de l’Algérie aujourd’hui, qui est le « peuple » ? Qui incarne le « peuple » ?
La multitude est-elle le « peuple » ? Son hétérogénéité ne nourrit-elle pas à l’intérieur
rapport de forces et luttes idéologiques ? N’est-ce pas cette quête de légitimité qui pourrait
constituer le ciment, le socle de cette communauté aux intérêts divers ? Personnellement,
j’opte pour la définition selon laquelle le peuple serait constitué de populations agissantes,
actives, se muant d’objet à sujet historique. Ainsi, partout, une constitution consensuelle
serait le lieu fondateur d’une organisation sociale stable, mais transformable. Ahemd
CHENIKI
Activité N°4 (obligatoire)

Faites une recherche sur internet pour mettre en lumière les modalités de
l'enseignement / apprentissage, en FLE :
1. de la synthèse des documents,
2. du résumé
3. ou du compte rendu.

(choisissez 1, 2 ou 3)

Consignes à respecter !

1. Faites la saisie de votre réponse sur word.


2. Vous choisissez l'une des activités poposées 1, 2 ou 3.
3. L'activité n°4 est obligatoire . C'est un petit travail de recherche
(personnel ) qui ne dépasse pas les 3 pages.
4. Le travail se fait en binôme ou trinôme -maximum.
5. Envoyez-le avant le dimanche 2 mai sur houda.laib@univ-alger2.dz.

Bon courage !

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