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et de recherches interethniques et
interculturelles, Centre d'étude
des plurilinguismes
Jardel Jean-Pierre. De quelques usages des concepts de "bilinguisme" et de "diglossie". In: Plurilinguisme : normes, situations,
stratégies. Études sociolinguistiques. Nice : Institut d'études et de recherches interethniques et interculturelles, 1979. pp. 25-
38;
https://www.persee.fr/doc/oeide_0762-2287_1979_ant_1_1_885
Nous tenterons ici de faire le point sur les définitions qu'on leur accor¬
de et les domaines touchés par leur usage.
BILINGUISME ET DIGLOSSIE
Bilinguisme : un comportement.
Mme Tabouret-Keller (2) et W.F. Mackey (3) font remarquer que l'étude
des bilinguismes touche plusieurs disciplines autonomes : la psychologie liée
à la pédagogie, la sociologie, la linguistique. Ainsi, parler de bilinguisme pré¬
scolaire c'est privilégier une optique génétique qui se rattache à la psycholo¬
gie et à la pédagogie ; parler de bilinguisme social c'est privilégier une optique
sociologique.
-
langue H
L = —
"patois"
langue
-- française
créole — langue française = langue c
tacts linguistiques, car elle se complète par une situation de "digraphie". Cette
digraphie est la résultante de deux grandes tentatives faites pour fixer l'écri¬
ture de l'occitan . D y a eu, au siècle dernier, celle des félibres avec Mistral et
celle, plus récente, de l'Institut d'Etudes Occitanes dont la graphie est maniée
aujourd'hui par la majorité des auteurs. Si ces deux manières d'écrire sont en¬
core à l'origine de querelles internes entre groupes de militants, il semble que
le problème de digraphie ne soit plus tout à fait le propre de la situation occi¬
tane. Cela rejoint le problème général de la normalisation et de l'instrumenta-
lisation d'une langue L (souvent orale ou bien tenue comme telle) par référen¬
ce à la langue de culture, écrite et fixée par des règles normatives. Ainsi, une
situation de digraphie commence à se manifester en pays créolophone dans la
mesure où certains auteurs se servent d'une écriture étymologique et d'autres
d'une écriture plus phonologique. Mais, au Antilles comme en Occitanie, ces
faits prennent vite une allure conflictuelle car il faut, à la fois, se démarquer
de la langue dominante et arriver le plus vite possible à une certaine fixité ;
cela est d'autant plus important que dans le monde de la francophonie, tout
parler qui n'a pas cette fixité se voit ordinairement refuser le statut de langue.
le s'élève
Cet contre
aspect certaines
a été misconclusions
en évidencesur
auxleAntilles
devenir par
des Dany
créoles
Bebe
en
firme qu'il ne suffît pas que ce parler soit codifié et dispose d'un
phie stable pour que son prestige soit rehaussé. Le problème de l
doit pas être considéré du seul point de vue linguistique mais en f
locuteurs et de la situation socio -politique de pratique de la lang
le n'a donc aucun avenir en Haïti et aux Antilles françaises, s'il n
à la conquête du pouvoir politique et économique par ceux qui
BILINGUISME ET DIGLOSSIE 33
ou créole ne doit plus être considérée comme mineure. Elle est autr
NOTES ET REFERENCES
2. TABOURET-KELLER A. - "Plurilinguisme
et interférences" in A. Martinet, La Linguistique, Paris, Edit. Denoè'l, 1972,
p. 305-310.
21 FISHMAN J. A. - Bilinguism
BILINGUISME ET DIGLOSSIE 37