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2011 Leporrier Petite Encyclopédie Médicale Hamburger 20th
2011 Leporrier Petite Encyclopédie Médicale Hamburger 20th
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Michel Leporrier
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Plus
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priées, ainsi que le traitement des maladies les plus courantes
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comme les plus rares. Une dernière partie traite des explora-
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tions et examens de laboratoire, classés par disciplines et
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appareils, chaque fiche précisant les techniques, les indications,
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examens.
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Cette 20e édition, particulièrement exhaustive, prend en compte
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Michel Leporrier, chef du service d’Hématologie clinique et professeur K
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d’Hématologie au centre hospitalier universitaire de Caen, coordonne l’ouvrage
depuis 35 ans. Il est entouré d’une équipe de spécialistes reconnus, avec pour LM
objectif de maintenir l’esprit de concision de cet ouvrage d’usage quotidien initié
il y a plus de 60 ans par le professeur Jean Hamburger. NOP
Existe aussi en application
www.medecine.lavoisier.fr
encyclopédie
Petite
médicale Hamburger
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Petite encyclopédie
médicale Hamburger
Guide de pratique médicale
Michel Leporrier
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20e édition
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http://www.medecine.lavoisier.fr
PEM_PDD.fm Page IV Jeudi, 7. avril 2011 1:50 13
AVERTISSEMENT
ISBN : 978-2-257-20422-6
© 2011, Lavoisier S.A.S.
11, rue Lavoisier
75008 Paris
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Michel LEPORRIER
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L’ouvrage doit donc être complet aussi bien sur la maladie de Gaucher,
la septicémie à funduliforme, la technique de la réaction de Henry ou
les indications d’emploi de l’acide iodo-quinoléine-sulfonique, que sur
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Jean HAMBURGER
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COORDINATEUR DE L’OUVRAGE
M. LEPORRIER, Professeur des Universités, Praticien hospitalier, service
d’Hématologie clinique, Hôpital Côte-de-Nacre, Caen.
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SOMMAIRE
PREMIÈRE PARTIE
PRINCIPES THÉRAPEUTIQUES
Médications et techniques thérapeutiques
(classement alphabétique) .............................................................. 3
Prescriptions particulières ................................................................. 373
Concentrations thérapeutiques sanguines des médicaments.... 373
Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal .................. 384
Médicaments et grossesse............................................................... 390
Médicaments à risque au cours de la grossesse ......................... 395
Médicaments et allaitement ............................................................ 396
Médicaments utilisables chez le nouveau-né ............................... 398
Antibiotiques utilisables chez le nouveau-né ............................... 400
i
Médicaments à prescription restreinte ......................................... 402
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DEUXIÈME PARTIE
Ts
MALADIES ET TRAITEMENTS
Maladies du cœur et des vaisseaux .................................................. 461
Maladies de l’appareil respiratoire ................................................... 505
Maladies de l’appareil digestif ........................................................... 539
Maladies du foie, des voies biliaires et du pancréas ...................... 627
Hématologie ........................................................................................... 667
Maladies infectieuses............................................................................ 743
Maladies infectieuses autochtones ................................................ 760
Maladies infectieuses exotiques ..................................................... 798
Parasitoses ............................................................................................. 813
Parasitoses autochtones.................................................................. 813
Parasitoses exotiques....................................................................... 824
Mycoses .................................................................................................. 837
Néphrologie............................................................................................ 845
Principaux troubles hydroélectrolytiques de l’adulte..................... 877
Urologie................................................................................................... 893
Maladies des glandes endocrines ....................................................... 911
Maladies de la nutrition ....................................................................... 941
Génétique médicale............................................................................... 965
Maladies systémiques........................................................................... 1001
Dermatologie.......................................................................................... 1025
Maladies des os et des articulations ................................................. 1093
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TROISIÈME PARTIE
EXAMENS DE LABORATOIRE
ET TECHNIQUES
D’INVESTIGATION CLINIQUE
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PREMIÈRE PARTIE
PRINCIPES THÉRAPEUTIQUES
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Médications et techniques
thérapeutiques
ABATACEPT
Liste I.
Immunosuppresseur constitué par couplage de la protéine CTLA-4 et d’un frag-
ment Fc d’immunoglobuline humaine. Les propriétés immunosuppressives pro-
viennent de l’effet inhibiteur qu’exerce la molécule CTLA-4 sur les voies de
costimulation de la réponse lymphocytaire T déclenchées par l’interaction entre
les molécules CD28 (lymphocytes T) et CD80/CD86 (cellules présentatrices d’anti-
gène). Il en résulte une diminution de production des cytokines d’inflammation
parmi lesquelles le TNF alpha, l’interféron gamma, l’interleukine 2. Spécialité :
Orencia, en flacons de 250 mg pour perfusion IV.
Indication et posologie
Polyarthrite rhumatoïde active modérée à sévère, en association
avec le méthotrexate, chez les patients adultes en cas de réponse insuf-
i
fisante ou intolérants à d’autres traitements de fond incluant au moins
am
Contre-indications
Infections sévères ou opportunistes non contrôlées. Vaccins vivants.
Ts
Indications
1. Destruction d’une voie accessoire auriculo-ventriculaire : préven-
tion de la mort subite du syndrome de Wolff-Parkinson-White, par
l’ablation systématique d’un faisceau de Kent, symptomatique ou non,
avec période réfractaire antérograde (PRA) courte (< 220 ms) ou avec
PRA intermédiaire (220 à 250 ms) en cas de profession à risque ou chez
les sportifs ; prévention des récidives de tachycardie paroxystique par
rythme réciproque en cas d’échec ou d’intolérance au traitement anti-
arythmique médicamenteux.
2. Traitement préventif et curatif du flutter commun par création
d’un bloc bidirectionnel dans l’isthme cavo-tricuspide ; traitement
curatif des flutters atypiques, spontanés ou cicatriciels, de l’oreillette
droite ou gauche.
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ACÉTAZOLAMIDE
Liste II.
2-acétyl-amino 1-3-4-thiadiazole 5-sulfamide. Diurétique, inhibiteur de l’anhy-
drase carbonique. Spécialité : Diamox en comprimés à 250 mg et ampoules injec-
tables à 500 mg.
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Indication et posologie
Glaucome : 250 à 500 mg par voie orale ; dans les cas rebelles, 1 000 à
2 000 mg par voie IV (adultes). Enfant de plus de 6 ans : 5 à
10 mg/kg/jour.
Contre-indications
Insuffisance rénale (voir Utilisation des médicaments chez l’insuffi-
sant rénal, p. 384). Intolérance aux sulfamides.
Incidents
Hypokaliémie, acidose, hyper-uricémie, purpura thrombopénique,
agranulocytose, réactions allergiques.
ACÉTYLCYSTÉINE
Syn : N-acétylcystéine, NAC. Mucolytique. Exerce aussi un effet protecteur sur
les cellules hépatocytaires. Spécialités : nombreuses spécialités orales et géné-
riques présentées en sachets, granulés, comprimés à 100 mg (Exomuc) et 200 mg
(Mucomyst, Exomuc, Fluimucil, Acétylcystéine), solution buvable à 2 % (Fluimucil,
Mucomyst), solution injectable IV (Fluimucil, flacons de 5 g), et à 1 g pour instilla-
tion endobronchique (Mucomystendo).
Indications et posologie
1. Bronchorrhées. Infection bronchique au cours de l’insuffisance
i
respiratoire en poussées. Voie locale endobronchique (par une canule
am
ACICLOVIR
Liste I.
Agent antiviral dont l’activité dépend d’une phosphorylation que seules les cellules
infectées par un virus codant une thymidine kinase peuvent assurer : c’est le cas des
virus Herpès 1 et 2, des virus varicelle-zona. Le cytomégalovirus et le virus Epstein-
Barr ne codent pas cette phosphorylation et ne sont pas inhibés par ce médicament.
Bonne diffusion tissulaire, notamment dans le LCR après administration IV. Dialysable.
Spécialité : Zovirax, en ampoules injectables à 250 mg, comprimés à 200 mg et pom-
made ophtalmique à 3 %.
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Indications
Traitement des infections à virus Herpès 1 et 2 et à virus varicelle-
zona, principalement chez les sujets en état d’immunodépression.
Posologie
5 à 10 mg/kg toutes les 8 heures (voie IV ou per os) pendant 5 jours
ou plus selon la gravité de l’infection. Chez l’insuffisant rénal, réduire la
posologie (voir tableau 96, p. 385). Dans la kératite herpétique, 5 appli-
cations locales/j jusqu’à cicatrisation. Prévention des herpès récidi-
vants : 400 mg/j.
Incidents
Réaction au site d’injection.
ACIDE ACÉTYLSALICYLIQUE
Syn : aspirine. Très peu soluble dans l’eau. Spécialités : nombreuses spécialités
et associations. Comprimés à 0,325, 0,5 et 1 g. Un sel de lysine soluble est présenté
sous le nom d’Aspégic (sachets de 100, 250, 500 et 1 000 mg et ampoules injec-
tables à 0,5 et 1 g), Cardiosolupsan (sachets de 100 mg) et Kardegic (sachets de
75, 160 et 300 mg).
Indications et posologie
i
1. Analgésique et antipyrétique remarquable. Adulte : 1 à 3 g/j ;
am
Contre-indications
Ts
Accidents
Épigastralgies. Ulcérations et hémorragies gastro-duodénales. Allon-
gement du temps de saignement. Dose mortelle : 0,20 g/kg (voir Intoxi-
cation par les salicylés, p. 1284).
ACIDE CHROMIQUE
Liste II.
Syn : anhydride chromique, CrO3. Caustique énergique. Très toxique. Topique
pour ulcérations buccales, en attouchements très localisés à l’aide de la solution
à 50 %. La solution à 1 % a été conseillée en badigeonnages contre l’hyperhidrose
plantaire.
ACIDE CROMOGLICIQUE
Sel disodique du 1,3-bis(2-carboxychromon-5-yloxy)-2-hydroxypropane. Inhibi-
teur de la dégranulation des mastocytes. Dépourvu d’effet antihistaminique, bron-
chodilatateur ou anti-inflammatoire. Absorption entérale faible. Par voie
alvéolaire, 8 % du produit est absorbé et excrété par voie biliaire et urinaire. Spé-
cialités : Lomusol, Cromorhinol (solution nasale), Lomudal (capsules pour nébuli-
sation ou inhalations à 20 mg, poudre pour aérosol à 20 mg). Nombreuses
spécialités sous présentation collyres (voir Collyres, p. 104).
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Indications et posologie
1. Prévention de la crise asthmatique : 4 capsules/j à inhaler à inter-
valles réguliers ou 2 bouffées 4 fois/j.
2. Rhinites allergiques : 5 à 6 pulvérisations nasales quotidiennes.
3. Asthme modéré : aérosols de 20 mg en 15 minutes quatre fois par
jour.
Contre-indications
Insuffisance rénale sévère, grossesse. Ne pas administrer chez
l’enfant âgé de moins de 5 ans.
Incidents
Éruption morbilliforme. Irritation trachéobronchique.
Indication
Intoxication par le mercure inorganique et organique, l’arsenic et le
cadmium.
Posologie
i
Par voie intraveineuse : dose totale quotidienne de 20 à 30 mg/kg/j,
am
ACIDE DIMERCAPTOSUCCINIQUE
Liste II.
Syn : DMSA. Antidote, chélateur des métaux lourds, actif par voie orale. Spécia-
lités : Succimer, Succicaptal.
Indications
Intoxications par le plomb, l’arsenic, le mercure inorganique et orga-
nique et l’or ; accessoirement intoxications par l’antimoine, le bismuth,
le plomb.
Posologie
Par voie orale : 30 mg/kg/j en administration fractionnée toutes les
8 heures pendant 5 jours, sans dépasser 1,8 g/j.
Contre-indication
En cas d’opacités digestives, recourir aux autres chélateurs.
ACIDE FOLINIQUE
Syn : Citrovorum factor, acide 5,6,7,8 tétrahydrofolique. Résulte de la réduction
de l’acide folique par une dihydrofolate réductase. Cette transformation métabo-
lique est effectuée normalement par toutes les cellules de l’organisme, excepté le
système nerveux, avec un rendement supérieur à 90 %. Les indications thérapeu-
tiques de l’acide folinique sont donc limitées aux cas où l’organisme est dans
l’incapacité d’effectuer cette réduction. Spécialités : formes injectables, Folinate de
calcium (5, 25, 50, 100, 200, 375 mg) et Elvorine (25, 50, 100, 175 mg) pour les voies
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Indications et posologie
1. Antidote de l’améthoptérine (méthotrexate) lorsque cet antifo-
lique est utilisé dans des schémas à forte posologie : 5 à 25 mg/ml
toutes les 6 heures pendant 2 à 4 jours per os, IM ou IV.
2. Traitement des carences aiguës en folates chez les patients en état
de réanimation médico-chirurgicale lourde : 5 mg IV/j.
3. Prévention des effets antifoliques de la pyriméthamine (5 à 25 mg/j).
4. Potentialisation pharmacologique du 5-fluoro-uracile dans le traite-
ment des cancers colorectaux.
Contre-indications
Suspicion de carence en vitamine B12 : risque de déclencher un syn-
drome neuro-anémique. D’une manière générale, ce produit ne doit pas
être utilisé comme traitement des anémies macrocytaires par carence
en acide folique relevant de l’acide folique per os.
ACIDE FOLIQUE
i
Vitamines B9. Acide ptéroylglutamique. Vitamine anti-anémique. Peptide résul-
am
Indications et posologie
1. Anémies macrocytaires par déficit en acide folique, prévention de
la carence en acide folique au cours des hémolyses chroniques : 5 mg/j.
Ts
ACIDE FUSIDIQUE
Liste I.
Antibiotique très peu toxique, actif sur les staphylocoques. Élimination biliaire,
pas d’élimination urinaire. Spécialité : Fucidine, en comprimés à 250 mg, suspen-
sion buvable à 100 et 250 mg/cuillère-mesure, ampoules injectables à 500 mg, pom-
made dermique à 2 % et gel ophtalmique à 1 %.
Indications
Infections staphylococciques, notamment cutanées et ostéo-articu-
laires.
Posologie
1. Voie orale : chez l’adulte, 1 à 2 g/j ; chez l’enfant, 50 mg/kg/j.
2. Voie parentérale : 20 à 40 mg/kg/j.
Les risques d’émergence de mutants résistants contre-indiquent, au
moins en traitement d’attaque, son utilisation en monothérapie.
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Effets indésirables
Hyperbilirubinémie. Pancytopénie.
ACIDE NICOTINIQUE
Vitamine du groupe B inhibant la libération d’acides gras à partir du tissu adi-
peux. Augmente la clairance plasmatique des chylomicrons, donc du LDL choles-
térol en activant la lipoprotéine lipase. Augmente le HDL cholestérol. Spécialité :
Niaspan LP 375, 500, 750 et 1 000 mg.
Indications
Hypercholestérolémie isolée ou mixte avec un taux d’HDL choles-
térol bas. Traitement de 2e intention soit en association aux statines,
soit en monothérapie en cas d’intolérance aux statines.
Posologie
Un comprimé de 375 mg le soir au coucher, puis augmentation heb-
domadaire progressive pour atteindre, à la 4e semaine, une posologie
d’entretien de 1 000 mg par jour. Dose maximale de 2 000 mg/j en fonc-
tion de la tolérance.
Contre-indications
Hypersensibilité à l’acide nicotinique, altération des fonctions hépa-
i
tiques, ulcère gastroduodénal en évolution et hémorragie artérielle.
am
Effets indésirables
Bouffées vasomotrices (chaleur, érythème, démangeaisons, four-
un
Interactions médicamenteuses
Alcool (flush, prurit), anticoagulant (thrombopénies), nicotine trans-
dermique (hypotension), statines (myopathie, rhabdomyolyse).
ACIDE SALICYLIQUE
Acide orthohydroxybenzoïque. Peu soluble dans l’eau. Soluble dans les sol-
vants organiques. Spécialité : Pommade MO Cochon, pommade à 50 %.
Indications
Antiseptique. Kératolytique.
Posologie
En pâtes ou pommades : vaseline salicylée au 1/30e (pour faire
tomber les « croûtes » avant tout traitement dermatologique). Collodion
salicylé au 1/10e (cors, durillons).
ACIDE TRANEXAMIQUE
Liste I.
Syn : trans-AMCHA. Acide trans-4-amino méthylcyclohexane-1-carboxylique.
Activité inhibitrice puissante sur l’activation du plasminogène, appréciable sur
l’activation du complément et accessoire sur la plasmine et la trypsine. Spécia-
lités : Exacyl (comprimés à 500 mg, soluté buvable à 10 % et injectable à
500 mg/ampoule), Spotof (générique ; comprimés à 500 mg, soluté buvable à 10 %).
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Indications et posologie
Fibrinolyses primitives : 2 à 4 g/j. Prévention des accès d’œdème
angioneurotique héréditaire : 1 g/j.
ACIDE URSODÉSOXYCHOLIQUE
Liste I.
Acide biliaire naturel (acide 3α,7β-dihydroxy-5β-cholanoïque). Administration
orale. Diminue la synthèse hépatique et la sécrétion biliaire du cholestérol ; facilite
la solubilisation du cholestérol dans la bile. Spécialités : Delursan (comprimés à
250 mg), Ursoivan (gélules à 200 mg).
Indications
1. Dissolution médicamenteuse des calculs biliaires cholestéroliques,
sous trois conditions : calculs non calcifiés (radiotransparents), vési-
cule fonctionnelle (opacifiée à la cholécystographie orale), calculs de
moins de 15 mm de diamètre.
2. Cirrhose biliaire primitive, cholangite sclérosante primitive : amé-
liore les tests hépatiques et les lésions histologiques. Dans la cirrhose
biliaire primitive, effet bénéfique sur la survie et diminue le recours à
la transplantation hépatique (dans les formes sans cirrhose).
Posologie
i
Dissolution des calculs : en moyenne 8 mg/kg/j (500 à 750 mg/j). Cir-
am
ACIDE VALPROÏQUE
un
Liste II.
Anti-épileptique. Demi-vie 15 à 17 heures, élimination urinaire sous forme de
Ts
Indications
Comitialité dans ses différentes formes.
Posologie
20 à 30 mg/kg, atteinte de manière progressive en 1 à 2 semaines.
Contre-indications
Insuffisance hépatocellulaire, hépatite cytolytique.
Effets indésirables
Hépatite. La surveillance biologique des taux de prothrombine, des
transaminases, de la bilirubine est impérative dans les premiers mois
du traitement.
Attention ! L’association avec d’autres anti-épileptiques inducteurs
de la glycuronoconjugaison augmente l’élimination de l’acide val-
proïque. On peut se guider sur les taux thérapeutiques sanguins du
médicament (voir p. 373).
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ACIDES AMINÉS
Nombreuses préparations actuellement commercialisées. Les différences entre
chaque produit portent sur la quantité d’azote, la nature des acides aminés qu’ils
contiennent et le pourcentage d’acides aminés essentiels (AAE). Les concentra-
tions des différentes solutions disponibles vont de 7,5 g à 30 g par litre. Le
tableau 1 présente quelques solutions de concentration variable.
Il existe également des mélanges binaires ou ternaires associant des solutions
d’acides aminés, des lipides et du glucose destinés à l’alimentation parentérale.
Tableau 1. — Acides aminés.
ACTINOMYCINE
i
Liste I.
am
ACTIVATEUR DU PLASMINOGÈNE
Syn : rt-PA (recombinant tissue plasminogen activator). Glycoprotéine synthé-
tisée par les cellules endothéliales, principalement veineuses. Initie les processus
de lyse du caillot, en activant en plasmine le plasminogène inclus dans le caillot.
Les inhibiteurs physiologiques (alpha-1-antitrypsine, alpha-2-antiplasmine, alpha-
2-macroglobuline, inhibiteur de la C1-estérase) limitent l’activation du plasmino-
gène en dehors du caillot. On utilise les formes recombinantes (gène humain cloné
dans un système cellulaire pour une production industrielle). Spécialités : Actilyse
(altéplase), en solution injectable IV à 1 mg/ml, flacons de 20 et 50 ml ; Rapilysin
(rétéplase), en solution 10 U/10 ml. Demi-vie courte. Coût très élevé.
Indications et posologie
1. Infarctus myocardique : 15 mg en bolus, 0,75 mg/kg en 30 minutes,
puis 0,5 mg/kg en 60 minutes.
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ADRÉNALINE
i
Liste I.
am
Indications et posologie
Traitement de référence de l’arrêt cardiaque et du choc anaphylactique.
1. Arrêt cardiaque :
a) adulte : 1 mg IV tous les deux cycles de réanimation cardio-pulmo-
naire, soit environ toutes les 4 minutes. En cas de fibrillation/tachy-
cardie ventriculaire sans pouls, la première injection d’adrénaline doit
être réalisée, après 2 minutes de réanimation cardio-pulmonaire, dès
qu’une voie veineuse est obtenue, immédiatement avant le deuxième ou
le troisième choc électrique en l’absence de reprise d’activité circula-
toire spontanée. Si une voie d’abord vasculaire et/ou intra-osseuse
n’est pas immédiatement accessible, injecter 2 à 3 mg dilués dans 10 ml
d’eau au travers de la sonde d’intubation trachéale (une seule injec-
tion). Si les doses répétées de 1 mg d’adrénaline s’avèrent inefficaces
en cas d’asystolie réfractaire, une augmentation des doses jusqu’à 5 mg
par injection est possible ;
b) enfant : 10 µg/kg en IV ou intra-osseuse pour la première dose et
pour les doses suivantes. La voie intratrachéale d’urgence n’est utili-
sable que pour la première dose d’adrénaline : 100 µg/kg dilué dans du
sérum salé isotonique.
2. Choc anaphylactique :
Voie intraveineuse par bolus à doses titrées :
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AGALSIDASE
Syn : alpha-galactosidase A. Enzyme déficitaire dans la maladie de Fabry. Pro-
i
duite sous forme recombinante. Spécialités : Réplagal (agalsidase alpha), solution
am
Indication et posologie
un
Effets indésirables
Possibilité de frissons, fièvre, myalgies, céphalées, bouffées vasomo-
trices, nausées lors des injections.
Posologie
Fonction de la maladie et de la demi-vie du produit. Voir pour cha-
cune des maladies en 2e partie de la PEM.
Contre-indications
1. Absolues : infections actives aiguës ou chroniques (tuberculose
surtout), néoplasie ou hémopathie lymphoïde, insuffisance cardiaque,
neuropathie démyélinisante, grossesse, allaitement.
2. Relatives : situation à risque sur le plan infectieux. En cas de tuber-
culose latente, une prophylaxie antibiotique adaptée doit être mise en
œuvre 3 semaines avant le début du traitement. Cancer, traité et consi-
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de récepteurs 5-HT.
Plusieurs spécialités sont disponibles :
1. En présentation orale : Almogran (almotriptan), en comprimés à 12,5 mg ;
Relpax (élétriptan), comprimés à 20 et 40 mg ; Isimig et Tigreat (frovatriptan),
un
Indications et posologie
1. Formes orales ou en pulvérisation nasale : traitement de la phase
céphalalgique de la crise de migraine, dès le début de la crise. Une dose
unique d’un comprimé d’une des spécialités ou d’une ampoule en pul-
vérisation nasale. La prise d’une deuxième dose ne doit être envisagée
qu’en cas de récidive après une première dose efficace, en respectant
un délai minimal de deux heures.
2. Formes injectables : traitement de la crise d’algie vasculaire de la face
ou de la crise de migraine sévère en cas d’échec des autres traitements
lors de crises précédentes. Une ampoule en injection sous-cutanée.
Contre-indications
Insuffisance coronaire, cérébrale ou vasculaire périphérique, insuffi-
sance rénale. Traitements par ergotamine, méthysergide, inhibiteurs de
la monoamine oxydase (attendre un délai de quinze jours après leur
arrêt). Allaitement.
Effets indésirables
Manifestations vasomotrices, tachycardie, labilité tensionnelle, pal-
pitations, bouffées vasomotrices, éruptions cutanées.
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Effets secondaires
Quelques vertiges et troubles digestifs mineurs. Lors d’un traitement
prolongé, hépatotoxicité et risque de neutropénie.
Contre-indications
Contre-indiqué chez la femme enceinte.
ALBENDAZOLE
Liste II.
Antihelminthique. Spécialités : Zentel en comprimés à 400 mg et suspension
buvable à 4 % ; Eskazole en comprimés à 400 mg (pharmacies hospitalières).
Indications et posologie
1. Anguillulose : 800 mg/j, 3 jours de suite ou 400 mg/j pendant
3 jours avec une nouvelle cure 15 jours plus tard.
2. Ascaridiase, ankylostome et nécator, trichocéphale : chez l’adulte,
400 mg ; chez l’enfant de moins de 10 ans, 200 mg ; 1 seul jour en une
seule prise.
3. Oxyurose : 200 mg en 1 prise, 2 cures à 15 jours d’intervalle.
4. Trichinellose, cysticercose : 15 mg/kg ou 800 mg/j en deux prises
pendant 10 à 15 jours.
5. Giardiase : 400 mg/j pendant 5 jours.
i
6. Échinococcoses hydatique et alvéolaire, en complément du traite-
am
Technique
Injecter 1 ml d’alcool à 90° dans le canal osseux d’émergence d’une
des trois branches du nerf, selon le siège de la névralgie :
1. Nerf frontal. Injecter dans l’échancrure sus-orbitaire à 7 ou 8 mm
de profondeur par rapport aux téguments.
2. Nerf sous orbitaire. Piquer à la hauteur de l’orifice de son canal,
sous l’orbite, à 1 cm en dehors du nez. Se diriger obliquement en haut
et un peu en dehors, jusqu’à ce qu’on ait senti l’orifice et pénétré dans
le canal. Enfoncer l’aiguille de 10 à 20 mm, en évitant toutefois de péné-
trer dans l’orbite (s’en assurer en palpant à travers la paupière infé-
rieure).
3. Nerf mentonnier. Enfoncer l’aiguille un peu en arrière de la racine
de la canine, à 15 mm de la ligne médiane. L’alcoolisation des autres
branches collatérales et celle du ganglion de Gasser sont dangereuses
et du ressort du spécialiste.
i
am
ALDOSTÉRONE
Minéralocorticoïde extrait de la cortico-surrénale, L’aldostérone n’a pas actuel-
un
ALEMTUZUMAB
Syn : Campath. Anticorps monoclonal chimérique associant les parties hyper-
variables Fab anti-CD52 d’origine murine à un fragment Fc d’origine humaine. Spé-
cialité : Mabcampath, solution injectable IV (administrable par voie SC) à
30 mg/ml.
Indications et posologie
Leucémie lymphoïde chronique, leucémie pro-lymphocytaire T,
lymphomes T notamment cutanés : perfusions IV (ou injections SC),
commencer par une dose de 3 mg et augmenter selon la tolérance à 10 mg,
puis 30 mg, à raison de trois fois par semaine pendant 12 semaines.
Effets indésirables
Réactions à type de syndrome de libération de cytokines lors des
premières perfusions : fièvre, frissons, éruption cutanée, hypotension,
troubles digestifs. Syndrome de lyse tumorale en cas de forte masse
tumorale. Réactivation de maladies virales à cytomégalovirus (sur-
veillance des virémies) et augmentation du risque infectieux viral, bac-
térien et opportuniste. Immunosuppression (lymphocytopénie CD4)
profonde et prolongée : intérêt d’une prévention des infections oppor-
tunistes par sulfaméthoxazole triméthoprime et valaciclovir, irradiation
systématique des produits sanguins cellulaires avant transfusion.
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ALGINATES
Alginate de sodium (ou acide alginique). Associé à des anti-acides, hydroxyde
d’aluminium et bicarbonate de sodium (Gaviscon, Topaal) ou bicarbonate seul
(générique). Se transforme immédiatement dans l’estomac en un gel mousseux
léger et visqueux, de pH 7, qui protège l’œsophage du reflux gastrique acide. Existe
en comprimés à mâcher et en suspension buvable (sachets de 10 ml ou flacon).
Entre aussi dans la composition de nombreuses spécialités comme excipient.
Indication
Traitement à la demande du reflux gastro-œsophagien sans œsopha-
gite sévère.
Posologie
Jusqu’à 60 ml/j de suspension, 3 à 6 comprimés/j à mâcher.
Effets indésirables
Constipation. Diminue l’absorption de nombreux médicaments pris
simultanément.
ALGLUCOSIDASE
Forme recombinante de l’alpha-glucosidase acide humaine, produite par recom-
binaison du gène humain dans des cellules d’ovaire de hamster chinois (CHO).
Spécialité : Myozyme, flacons injectables à 50 mg.
i
am
Indication et posologie
Maladie de Pompe (formes infantiles) : perfusion intraveineuse de
20 mg/kg toutes les 2 semaines. L’efficacité thérapeutique n’est pas
un
ALIMENTATION ARTIFICIELLE
Syn : nutrition artificielle.
Techniques qui se substituent à l’alimentation par voie orale pour conserver ou
rétablir l’équilibre nutritionnel d’un patient. Cette nutrition artificielle peut être
assurée de deux façons :
1. Par voie digestive : alimentation ou nutrition entérale.
2. Par voie veineuse : alimentation ou nutrition parentérale.
Quelle que soit la méthode utilisée, cette alimentation artificielle doit permettre
au patient de faire face à ses besoins nutritionnels, éminemment variables en fonc-
tion de son état nutritionnel de base et de l’importance de l’agression (trauma-
tisme, intervention chirurgicale plus ou moins lourde, infection). Un jeûne simple
n’excédant pas une semaine, par exemple en situation post-opératoire, ne requiert
que les apports hydroélectrolytiques de base et une ration glucosée de l’ordre de
600 à 800 kcal/jour, besoins pouvant être facilement couverts par voie veineuse
périphérique. Seuls seront évoqués ici les principes de base de la nutrition artifi-
cielle de l’adulte.
I. BESOINS
Eau
Besoins de base de l’ordre de 30 ml/kg/24 h chez l’adulte. Ils sont
majorés en cas de fièvre élevée (pertes insensibles augmentées) et s’il
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Technique
1. Elle nécessite un abord du tube digestif, le plus souvent en site gas-
trique à l’aide de sondes nasogastriques de petit calibre en élastomère
de silicone, bien tolérées, et dont la bonne position est vérifiée par
contrôle radiologique avant l’administration des substrats nutritifs. La
voie d’abord peut être aussi nasoduodénale ou nasojéjunale à l’aide de
sondes lestées placées par simple gravité, sous amplificateur de
brillance ou par fibroscopie. Pour des nutritions prolongées, il est éga-
lement possible de mettre en place une gastrostomie par voie percu-
tanée ou d’utiliser une jéjunostomie chirurgicale.
2. Les solutions nutritives utilisables sont les préparations indus-
trielles élémentaires, polymériques, semi-élémentaires de compositions
adaptées à certaines situations particulières (insuffisance rénale, respira-
toire, polytraumatisé) ou plus récemment comportant des nutriments
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liques.
Oligo-éléments et vitamines
Des oligo-éléments et des vitamines peuvent être ajoutés en fonction
un
ALLOPURINOL
Liste I.
Ts
Indication
Hyperuricémie primitive ou secondaire (hémopathies malignes,
néphropathies chroniques).
Posologie
Dose suffisante pour ramener l’uricémie à un chiffre normal (200 à
400 mg/j en moyenne). Traitement d’une durée indéfinie. Associer
1 mg/j de colchicine au début du traitement pour éviter la survenue
d’une crise de goutte. Modifier la posologie chez l’insuffisant rénal (voir
tableau 96, p. 385).
Interactions médicamenteuses
La posologie de la mercaptopurine et de l’azathioprine doit être
réduite aux deux tiers car l’allopurinol inhibe partiellement leur oxy-
dation. Augmente le risque de réaction cutanée aux pénicillines du
groupe A. Augmente les risques d’accidents neurologiques de la vida-
rabine.
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Contre-indications
Grossesse, lactation.
Incidents
Rash maculo-papuleux, fièvre, arthralgies, éosinophilie. Insuffisance
hépatique réversible. Diarrhées, nausées. Leucopénie. Dans l’ensemble
néanmoins, ces incidents sont rares et la tolérance est bonne.
ALMITRINE (BISMÉSILATE)
Liste II.
Augmente la PaO2 et la SaO2 et diminue la PaCO2 chez les hypoxémiques chro-
niques. Agirait en améliorant le rapport ventilation/perfusion. Spécialité : Vecta-
rion, comprimés à 50 mg et ampoules injectables à 15 mg.
Indications
Bronchopneumopathies chroniques obstructives avec hypoxémie
franche (60 Torr), en complément de l’oxygénothérapie continue.
Posologie
Les doses actuellement conseillées sont de 100 mg/j (1,5 mg/kg/j) ;
chez certains sujets, elles sont vraisemblablement trop élevées.
Incidents
i
Paresthésies des membres inférieurs, sans déficit moteur nécessitant
am
l’arrêt du traitement.
ALTÉPLASE
un
Liste I.
Thrombolytique de deuxième génération. Activateur tissulaire du plasminogène
produit par recombinaison génétique (rt-PA). Bien qu’ayant une forte spécificité
Ts
AMANTADINE
Liste I.
Antiviral actif sur les virus Influenza du groupe A. La rimantadine a le même
mécanisme d’action, un spectre antiviral voisin avec une pharmacocinétique dif-
férente. Les deux molécules sont sans activité sur le virus B. Possède, par ailleurs,
une activité antiparkinsonienne. Spécialité : Mantadix, gélules de 100 mg.
Indications et posologie
1. Traitement préventif et curatif de la grippe A : 200 mg une fois par
jour pour l’amantadine et de 100 mg deux fois par jour pour la rimanta-
dine. Efficace si entrepris dans les 48 heures suivant l’apparition des
symptômes. Réduction de posologie en cas d’insuffisance rénale.
2. Maladie de Parkinson, 200 à 400 mg/j en association avec les autres
traitements.
Effets indésirables
Toxicité neurologique avec insomnie, difficulté de concentration,
surtout chez le patient insuffisant rénal (plus fréquent avec l’amanta-
dine qu’avec la rimantadine). Risque d’interférences médicamen-
teuses avec les antihistaminiques ou les sulfamides. Risque de
développement de résistance du virus A aux deux composés restrei-
gnant les indications préventives et curatives de ces médicaments.
i
Œdèmes des membres inférieurs (mécanisme inconnu). Élévation des
am
transaminases.
un
AMBÉNONIUM
Liste I.
Ts
Indication
Myasthénie.
Posologie
30 à 100 mg/j.
Effets indésirables
1. Muscariniques : crampes abdominales, nausées et vomissements,
diarrhées, hypersalivation, augmentation des sécrétions bronchiques
et lacrymales, myosis.
2. Nicotiniques : crampes musculaires, fasciculations et contractions
musculaires.
AMÉTHOPTÉRINE
Liste I.
Acide amino-4 méthyl-10 folique. Antimitotique du groupe des antifoliques. Spé-
cialités : Méthotrexate, Novatrex (comprimés à 2,5 mg) ; Métoject (flacons injec-
tables à 10 mg) et Méthotrexate Bellon (solutions injectables à 5, 25 et 50 et
500 mg) par voie SC, IM, IV, intra-artérielle, intrathécale. Nécessité d’une sur-
veillance hématologique très stricte.
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Indications et posologie
1. Leucémies aiguës. Traitement d’entretien : 15 à 25 mg/m2/semaine.
Localisations méningées : 4 à 6 injections de 10 mg/m2, voie intrarachi-
dienne (prévention ou traitement curatif).
2. Lymphomes non hodgkiniens, chorio-épithéliome, tumeurs solides,
ostéosarcomes. De très fortes doses (1 à 10 g/m2) peuvent être adminis-
trées par voie IV en quelques heures ; elles permettent d’obtenir une
concentration sérique très élevée pendant un laps de temps court
(jusqu’à 24-36 heures) à condition de fournir dès ce délai l’antidote sous
forme d’acide folinique (voir ce mot) pendant 48 à 72 heures.
3. Polyarthrite rhumatoïde active et érosive de l’adulte, formes poly-
articulaires actives et sévères de l’arthrite chronique juvénile en cas de
réponse insuffisante aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, et rhuma-
tisme psoriasique de l’adulte, en cas de non-réponse aux traitements
conventionnels.
Voie orale : 10 mg/semaine, augmenter ensuite si nécessaire par
paliers de 2,5 ou 5 mg jusqu’à 25 mg/mois avant de parler d’échec ou
d’insuffisance de ce traitement. Apparition de l’efficacité du traitement
qu’après quelques semaines. Voie SC ou IM : en cas d’inefficacité par-
tielle ou d’intolérance (notamment digestive) du traitement ou de doute
sur l’observance. Une supplémentation en acide folique, à dose équiva-
i
lente de celle du méthotrexate, est proposée 48 heures avant la prise
am
Effets secondaires
Aplasie médullaire, ulcérations des muqueuses digestives (inter-
rompre provisoirement le traitement en cas d’ulcérations buccales, de
douleurs ou de diarrhée, sanglante ou non), nausées, vomissements,
insuffisance rénale, hépatite chronique cytolytique (surveiller les trans-
aminases), alopécie réversible, fibrose pulmonaire diffuse.
Contre-indications
Grossesse, insuffisances rénale ou hépatique importantes.
AMIDONS
Les hydroxy-éthyl-amidons sont, actuellement avec les gélatines, les colloïdes
les plus utilisés. Leur pouvoir d’expansion volémique est supérieur à 1 et la durée
de leur effet de remplissage dépend du degré d’hydroxy-éthylation de l’amidon.
Spécialités (poids moléculaires de 130 000 à 200 000) : Heafusine (solution à 6 et
10 %) ; Hyperhes, Pentastarch, Plasmohes Restorvol et Voluven (solutions à 6 %).
Indications
Remplissage vasculaire en urgence (états de choc hémorragique).
Posologie
Infusion initiale : 4 ml/kg en quelques minutes. Ne pas dépasser
33 ml/kg pendant les premières 24 heures.
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Effets indésirables
Allergie (rare). Modifications de l’hémostase primaire. Lésions de
néphrose osmotique réversibles.
AMINOGLYCOSIDES
Liste I.
Antibiotiques naturels ou semi-synthétiques composés de sucres aminés. Pas
d’absorption digestive. Passage faible dans le liquide céphalorachidien. Élimina-
tion rénale. Administration exclusivement parentérale. Entrent aussi dans la com-
position de collyres (voir p. 104).
1. Mode d’action : inhibition de la synthèse protéique (interaction avec les ribo-
somes). Modification de la perméabilité membranaire et de la respiration bactérienne.
2. Mode de résistance : plasmidique par synthèse d’enzymes inactivatrices.
Rarement chromosomiques (blocage de la fixation aux ribosomes). Diminution de
la captation de l’antibiotique.
3. Spectre utile : staphylocoque, streptocoque, entérocoque si associé à une bêta-
lactamine ; entérobactéries, autres bacilles à Gram négatif, incluant le bacille pyo-
cyanique ; gonocoque, Brucella, Listeria, BK pour certains (amikacine). Ils sont peu
actifs ou inactifs sur les streptocoques, les tréponèmes et les germes anaérobies.
4. Synergie d’action avec les bêta-lactamines, la vancomycine, la fosfomycine et
la rifampicine.
5. Élimination biliaire et urinaire.
i
Indications
am
Posologie
Administration essentiellement par voie IM, mais possible par voie IV
en courte perfusion. Espacement des doses unitaires à adapter en fonc-
tion de la clairance de la créatinine ; chez le sujet à fonction rénale nor-
male, un espacement toutes les 12 heures, voire toutes les 24 heures,
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AMIODARONE
Liste II.
Générique et spécialité (Cordarone) en comprimés à 200 mg et ampoules à 50
et 150 mg pour injection IV. Anti-arythmique de classe III (allongement de la
phase 3 du potentiel d’action), de demi-vie très longue (20 à 100 jours). Après prise
unique, l’effet thérapeutique est maximum au bout de 6 heures ; en traitement
continu, l’équilibre entrée/sortie n’est atteint qu’au bout de 3 semaines. L’iode
contenu dans la molécule interfère avec le métabolisme thyroïdien.
Indications
Anti-arythmique extrêmement puissant agissant sur tous les types
i
d’arythmies : prévention des récidives de tachycardie supraventricu-
am
AMISULPRIDE
Liste I.
Benzamide antipsychotique, antiproductif à fortes doses (400-1 200 mg/j) pro-
posé dans les schizophrénies paranoïdes et stimulant, désinhibiteur à faibles
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Indications et posologie
Neuroleptique antipsychotique : traitement d’attaque d’un état psy-
chiatrique aigu, 400 à 800 mg/j (posologie maximale de 1 200 mg/jour).
Effets indésirables
Chez la femme en période d’activité génitale, il entraîne souvent une
aménorrhée, parfois une galactorrhée ; chez l’homme, peut survenir
une gynécomastie. Comme tous les psychotropes, il peut être à l’origine
d’une baisse de potentialités sexuelles et de prises de poids considé-
rables.
AMNIO-INFUSION
Remplissage artificiel de la cavité amniotique à l’aide de sérum physiologique
ou de Ringer Lactate chauffé à 35-37 °C. L’injection est effectuée préférentiellement
par voie transcervicale en per-partum, par voie transabdominale en dehors du tra-
vail. La technique nécessite une asepsie chirurgicale. En raison du caractère
invasif du prélèvement, une injection préventive de gammaglobulines anti-D est
obligatoire chez les patientes Rhésus négatif.
i
Indications
am
AMODIAQUINE
Liste II.
Amino-4-quinoléine. Antipaludique de synthèse. Spécialité : Flavoquine en
comprimés à 200 mg (amodiaquine chlorhydrate), contenant 153 mg d’amo-
diaquine base. Disponible en Afrique subsaharienne en association fixe à l’artésu-
nate sous le nom de Coarsucam ou d’ASAQ.
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Indications
Traitement des accès palustres. L’amodiaquine garde une assez
bonne activité sur les souches chloroquino-résistantes.
Posologie
Dose totale en trois jours de 35 mg/kg, dont 15 mg/kg le premier jour,
puis 10 mg/kg/j les deux jours suivants, toujours en deux prises par
jour.
Incidents
Agranulocytose, toxicité hépatique en prises prolongées (contre-
indication à la chimioprophylaxie), troubles digestifs, lésions cor-
néennes et rétiniennes en cas de traitement prolongé, nécessitant une
surveillance ophtalmologique.
AMOROLFINE
Dérivé de la morpholine. Spécialité : Locéryl. N’existe que sous forme de vernis
unguéal. Très efficace contre les agents usuels ou occasionnels d’onychomycoses :
les levures, les dermatophytes, les moisissures (Scopulariopsis) et les dématiés
(Alternaria, Cladosporium).
Indications
Traitement des onychomycoses sans atteinte matricielle.
i
am
Posologie
Appliquer le vernis sur les ongles atteints 1 à 2 fois par semaine
durant 6 à 9 mois.
un
Effets indésirables
Exceptionnellement sensation de brûlure dans la zone péri-unguéale.
Ts
AMPHOTÉRICINE B
Liste I.
Liste II (lotion).
Antibiotique antifongique isolé des milieux de culture de Streptomyces nodosus.
Activité fongistatique puissante et fongicide modérée. Spécialité : Fungizone en
ampoules injectables à 50 mg, suspension buvable à 100 mg/ml, lotion à 3 %,
gélules à 250 mg.
Aux doses habituellement conseillées (0,7 à 1 mg/kg), la concentration plasma-
tique est de 1,8 à 3,5 µg/ml, pendant une vingtaine d’heures après l’administration
du produit. La concentration minimale inhibitrice sur les souches de champignons
habituellement pathogènes est comprise entre 0,03 et 1 µg/ml. Faible élimination
rénale (3 à 5 %) et biliaire (0,8 à 14 %). Métabolites non connus. Faiblement
soluble, la reconstitution fournit une suspension colloïdale excluant l’utilisation de
filtres, et rapidement dégradée par la lumière, nécessitant la protection du produit
pendant les manipulations et la perfusion. Les formulations lipidiques sont moins
néphrotoxiques mais d’un coût plus élevé.
Spécialités : Ambisome (liposomale), Abelcet (complexes lipidiques).
Indications
La toxicité importante de l’amphotéricine fait réserver son emploi au
traitement des infections fongiques sévères.
1. Voie parentérale : candidoses viscérales ou systémiques, histoplas-
moses, coccidioïdomycoses, cryptococcoses, blastomycoses, mucormy-
coses, aspergilloses, sporotrichose.
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AMSACRINE
Liste I.
Syn : m-AMSA. Cytostatique du groupe des agents intercalants. Inhibe la syn-
thèse de l’ADN des cellules en cycle (phase S et G2), métabolisé par le foie et éli-
miné par la bile principalement. Spécialité : Amsalyo, réservé aux hôpitaux et aux
collectivités. Présenté en ampoules injectables de 75 mg pour l’usage IV strict.
Indication et posologie
Leucémies aiguës lymphoïdes et myéloïdes : 100 à 200 mg/m2/j pen-
dant 5 jours.
Effets indésirables
Toxicité cardiaque imposant la surveillance par moniteur lors des
périodes d’administration du produit.
ANAGRÉLIDE
Liste I.
Cytostatique à effet plaquettaire prédominant selon un mécanisme encore
incomplètement élucidé (inhibition des phosphodiestérases III). Spécialité :
Xagrid, comprimés à 0,5 mg.
Indications
Thrombocytémie essentielle, syndromes myéloprolifératifs avec aug-
mentation des plaquettes non contrôlées par le traitement de fond.
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Posologie
1 à 3 mg/j.
Effets indésirables
Prise de poids. Troubles du rythme (effet inotrope positif). Toxicité
hépatique et rénale (surveiller ces fonctions et réduire les doses, voir
tableau 96, p. 385). Toxicité hématologique modérée (anémie).
ANAKINRA
Liste I.
Antagoniste du récepteur de l’interleukine-1 (IL-1), cytokine ayant un rôle
important dans l’inflammation et le remodelage tissulaire de nombreuses maladies
rhumatologiques. Spécialité : Kineret, ampoules-seringues à 100 mg, à conserver
entre 2° et 8 °C.
Indications
Polyarthrite rhumatoïde, en association avec le méthotrexate.
Proposé aussi dans la maladie de Still de l’adulte, dans l’arthrite juvé-
nile idiopathique à forme systémique, dans certaines maladies « orphe-
lines » (maladie périodique et « syndromes périodiques »), et dans les
cas de goutte résistant aux traitements classiques.
i
am
Posologie
Voie sous-cutanée : 100 mg/j chez l’adulte, 1 à 2 mg/kg/j chez l’enfant.
Contre-indications
un
Effets indésirables
Réaction inflammatoire au site d’injection ; développement d’une
complication infectieuse.
ANALGÉSIQUES MORPHINOMIMÉTIQUES
Médicaments destinés à l’anesthésie-réanimation. Ils ne doivent être utilisés
que par des médecins ou des infirmiers formés aux techniques de l’anesthésie. Les
principaux analgésiques morphinomimétiques sont présentés dans le tableau 4.
Indications
Réalisation des actes douloureux et de tous types de chirurgie. Le
choix du produit dépend de l’importance de la composante douloureuse
de l’acte réalisé. Ils sont utilisés par voie IV tout au long de l’acte opéra-
toire en perfusion continue par pousse seringue. Certains morphinomi-
métiques peuvent être utilisés par voie péridurale ou intrarachidienne
dans des conditions bien particulières. Tous les morphinomimétiques
sont bien tolérés sur le plan cardiovasculaire, mais peuvent diminuer le
tonus sympathique (bradycardie).
Posologie
La posologie tient compte de la sensibilité des patients (titration) et
de la durée de l’intervention.
Effets indésirables
Tous les morphinomimétiques sont de puissants dépresseurs de la
fonction respiratoire et générateurs d’apnée. Il convient de surveiller la
fonction respiratoire et d’assurer le contrôle des voies aériennes (ven-
tilation au masque, intubation trachéale notamment). L’antagonisation
de l’action des morphinomimétiques, et notamment de la dépression
respiratoire, repose sur l’utilisation de naloxone (Narcan, ampoule de
0,4 mg/ml). Cette antagonisation entraîne, parallèlement à l’améliora-
i
am
ANDROGÈNES
Ts
Liste II.
Hormones stéroïdes ayant des propriétés virilisantes et anabolisantes, norma-
lement sécrétées par le testicule (testostérone surtout) et, à un moindre degré,
par l’ovaire (Δ4-androstènedione surtout) et la surrénale (Δ4-androstènedione,
DHA libre et sulfo-conjuguée). La testostérone est l’androgène le plus puissant ;
elle agit au niveau de la plupart de ses organes-cibles après avoir été transformée
par l’enzyme 5-alpha-réductase en dihydrotestostérone (DHT) qui a 5 fois plus
d’affinité pour son récepteur.
Indications et posologie
1. Hypogonadisme masculin, traitement substitutif par la testosté-
rone. Soit esters injectables par voie IM : énanthate (Androtardyl),
250 mg tous les 10 à 15 jours, ou undécanoate (Nebido), 1 000 mg toutes
les 10 à 14 semaines, soit transdermique (Androgel, 2,5-10 g/j ou Testo-
patch, dispositifs de 30, 45 ou 60 cm2 à renouveler tous les 2 jours).
L’undécanoate de testostérone administré par voie orale (Pantestone,
1 à 3 comprimés par jour) et la dihydrotestostérone (Andractim, 5 à
10 g de gel à appliquer 3 fois/semaine) sont moins utilisés dans cette
indication : le premier en raison d’une pharmacocinétique variable, la
seconde car elle ne se métabolise pas, comme le fait la testostérone, en
œstradiol dont le taux faible chez l’homme serait important pour la tro-
phicité osseuse.
2. Gynécomastie : Andractim gel, 5 g/j, appliqué localement pendant
2 à 3 mois.
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ANESTHÉSIE GÉNÉRALE
Acte médical permettant la réalisation d’interventions douloureuses, chirurgi-
cales ou non. Le sujet est inconscient et protégé contre la survenue d’épisodes de
mémorisation ainsi que des conséquences générales de la stimulation nociceptive
dont l’intensité varie en fonction de l’acte opératoire. Une anesthésie générale
associe le plus souvent un agent hypnotique induisant la perte de conscience et
l’absence de mémorisation, un morphinique pour lutter contre la douleur et un
relaxant musculaire ou curare pour provoquer un relâchement musculaire facili-
tant le déroulement de l’intervention (chirurgie abdominale notamment). Cette
association hypnotique, analgésique, curare définit l’anesthésie dite balancée.
i
am
cellulaire sous-cutané (anesthésie locale par infiltration), au niveau d’un tronc ner-
veux (anesthésie tronculaire), au niveau d’un plexus brachial ou lombaire (anes-
thésie plexique) ou au niveau de la moelle épinière (anesthésie péridurale,
rachianesthésie).
En fonction de leur formule chimique, deux grandes familles d’anesthésiques
locaux sont distinguées :
1. les amino-esters (procaïne, tétracaïne) ;
2. les amino-amides, les plus utilisés en raison de leurs moindres inconvénients
allergiques (articaïne, bupivacaïne, lévobupivacaïne, lidocaïne, mépivacaïne, ropi-
vacaïne, prilocaïne + lidocaïne [crème EMLA]).
Indications
1. Anesthésie topique au niveau des muqueuses.
2. Anesthésie par infiltration sous-cutanée ou intra-articulaire.
3. Anesthésie plexique : plexus brachial par différentes voies (inter-
scalénique, sus-claviculaire, axillaire).
4. Anesthésie tronculaire : administration de l’anesthésique local à
proximité d’un tronc nerveux (ulnaire, médian, sciatique…).
5. Anesthésie par voie rachidienne.
6. Anesthésies péridurale ou épidurale (dans l’espace péridural).
7. Rachianesthésie : l’anesthésique local est administré dans le
liquide céphalorachidien.
8. Anesthésie par voie caudale chez l’enfant : l’anesthésique local est
injecté par l’hiatus sacré autour du cul-de-sac dural.
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Effets indésirables
Les techniques d’anesthésie locorégionale relèvent de la compétence
de médecins spécialistes. Elles doivent être réalisées dans des struc-
tures disposant de tous les moyens pour faire face à une situation
d’urgence.
1. Liés au geste technique lui-même : ponction vasculaire ou ner-
veuse accidentelle, accidents neurologiques par injection intravascu-
laire accidentelle, pneumothorax après ponction accidentelle de la
plèvre lors des blocs plexiques réalisés par voie sus-claviculaire. Héma-
tomes compressifs de la moelle après abord rachidien. Ce risque fait
contre-indiquer ces techniques chez des patients présentant des
troubles congénitaux ou acquis de l’hémostase.
2. Liés aux anesthésiques locaux : réactions allergiques fréquentes
avec les amino-esters, exceptionnelles avec les amino-amides. Surdo-
sage : lipothymie, état de mal convulsif, troubles du rythme ventricu-
laire ou de la conduction et possibilité de dépression cardiaque grave
voire d’arrêt circulatoire. Ces accidents peuvent survenir avec tous les
anesthésiques locaux, mais sont particulièrement graves avec la bupi-
vacaïne. En cas d’arrêt cardiaque en rapport avec un anesthésique
local, la ressuscitation cardio-pulmonaire doit être prolongée (voir
tableau 191, p. 1269).
i
am
ANESTHÉSIE PÉRIDURALE
Acte médical consistant à injecter un anesthésique local dans l’espace initiale-
un
ment virtuel situé entre le canal rachidien et la dure-mère. Elle diffère de la rachia-
nesthésie où l’anesthésique local est injecté directement dans le LCR. L’abord de
cet espace est fait généralement au niveau lombaire (analgésie obstétricale) mais
Ts
Indication
Analgésie chez la parturiente durant la phase de travail de l’accou-
chement par voie basse, mais aussi en cas de césarienne.
Technique
1. Mise en place d’une voie d’abord veineuse utilisée pour le remplis-
sage vasculaire ou l’administration de médicaments vaso-actifs (éphé-
drine ou phényléphrine).
2. Le sujet est placé en position assise ou en décubitus latéral gauche
s’il s’agit d’une parturiente. La peau est désinfectée et une anesthésie
locale est pratiquée dans l’espace inter-épineux avec de la lidocaïne à
1 %.
3. La ponction de l’espace est réalisée avec une aiguille spécifique,
légèrement recourbée, l’aiguille de Tuohy, montée avec une seringue
vissée, également spécifique, remplie de sérum physiologique (mandrin
liquide). L’aiguille progresse doucement dans l’espace jusqu’au liga-
ment jaune. Le déplacement soudain du piston dans la seringue ou
perte de résistance indique que le ligament jaune a été franchi et que
l’espace péridural est atteint. L’absence de reflux de LCR dans la
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seringue après aspiration douce indique que la dure-mère n’a pas été
franchie.
4. Après une dose-test (lidocaïne 20 mg/ml, adrénalinée, 2 ml) per-
mettant de dépister un passage intravasculaire ou sous-arachnoïdien,
l’anesthésique local peut être injecté lentement et de manière frac-
tionnée dans l’espace, la hauteur et l’intensité de l’anesthésie réalisée
étant fonction de la nature et de la quantité d’anesthésique local
injectée, mais aussi de la position du patient. Un cathéter peut être
introduit par l’aiguille et poussé de 3 à 4 cm dans l’espace péridural ; il
permet de pratiquer des réinjections fractionnées ou une administra-
tion continue à la seringue électrique de l’anesthésique local (analgésie
obstétricale notamment). Un filtre antibactérien est placé sur le
cathéter pour éviter une contamination.
Indications
1. Analgésie obstétricale pour l’accouchement par voie basse.
2. Césarienne quand celle-ci est indiquée avec une péridurale mise en
place.
3. Analgésie post-opératoire en chirurgie abdominale majeure et tho-
racique.
Contre-indications
i
Trouble d’hémostase ou traitement anticoagulant, hypovolémie
am
Les précautions à prendre sont les mêmes que lors d’une anesthésie
générale. Le matériel de ventilation, d’aspiration et les drogues
d’urgence doivent être prêts pour prendre en charge un éventuel acci-
Ts
ANESTHÉSIQUES HALOGÉNÉS
Les anesthésiques halogénés actuellement utilisés ont remplacé l’halothane en
raison de leurs propriétés pharmacocinétiques (métabolisme hépatique réduit,
vitesse d’élimination) ou pharmacodynamiques (actions sur le système cardiovas-
culaire) plus intéressantes. Ils sont néanmoins tous contre-indiqués chez les
patients susceptibles d’hyperthermie maligne. Présentés sous forme liquide, ils
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sont délivrés sous forme de vapeur par voie pulmonaire grâce à des évaporateurs
calibrés spécifiques à chacun. Au cours d’une anesthésie, des analyseurs à infra-
rouge permettent de connaître en permanence leur concentration dans le mélange
inhalé et exhalé. Les spécialités et les caractéristiques des produits disponibles
sont détaillées dans le tableau 5.
Indications
Entretien de l’anesthésie, les modifications de concentration sur
l’évaporateur permettant d’adapter la profondeur de l’anesthésie aux
différents temps opératoires avec une bonne stabilité hémodynamique.
i
Effets indésirables
am
2. Toxicité rénale. Liée aux ions fluor, elle serait possible avec le
sévoflurane, mais semble extrêmement rare.
Ts
Contre-indications
Tous les anesthésiques halogénés sont contre-indiqués en cas de
suspicion de sensibilité à l’hyperthermie maligne : myopathie d’origine
génétique, en rapport avec un déficit d’un récepteur de la cellule mus-
culaire striée squelettique et qui permet le recaptage intracytoplas-
mique du calcium. Le phénotype est révélé par l’exposition aux agents
halogénés.
ANGIOPLASTIE
Dilatation artérielle endoluminale réalisée par une sonde à ballonnet, introduite
par voie fémorale selon la technique de Seldinger. Le cathéter est monté au
contact de la zone sténosée franchie par un guide métallique. Un ballonnet monté
sur une autre sonde est alors placé de part et d’autre de la sténose et plusieurs
insufflations sont faites à une pression de 6 à 10 atmosphères (brièvement en posi-
tion coronarienne). L’angioplastie permet de laminer l’athérome en créant souvent
une dissection partielle de l’artère et sans provoquer d’embolie distale du matériel
athéromateux. Un nouveau chenal est ainsi créé et une nouvelle tunique endarté-
rielle se crée en quelques mois, période pendant laquelle des anticoagulants ou
antiagrégants sont nécessaires. Certaines occlusions complètes peuvent être
forées par une sonde à laser (le problème est de diriger la sonde dans l’axe du
vaisseau). Par le chenal ainsi crée est montée une sonde à ballonnet.
Les principaux domaines d’application sont l’angioplastie coronarienne, rénale,
ilio-fémorale, carotidienne.
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I. ANGIOPLASTIE CORONARIENNE
Syn : angioplastie transluminale (ATL) coronarienne ; dilatation coronaire au
ballon ou, le plus souvent, avec déploiement d’un stent (endoprothèse coronaire).
L’angioplastie coronaire est devenue la méthode privilégiée de revascularisa-
tion myocardique. Le taux de succès primaire est supérieur à 95 % ; la mortalité
est de 0,2 %. Un infarctus du myocarde précoce (élévation des CPK) survient dans
4 à 5 % des cas. Le risque de resténose dans un délai de 6 mois à 5 ans est de 40 %
après angioplastie au ballon, 20 % avec utilisation d’un stent nu et de 5 à 7 % en
cas de stent actif. Ces chiffres varient en fonction du caractère programmé ou en
urgence de l’angioplastie, notamment en cas d’angioplastie pour infarctus myocar-
dique aigu, ainsi qu’en fonction de la complexité des lésions coronaires traitées.
Le taux de thrombose précoce d’un stent s’est effondré depuis la standardisation
du traitement antiagrégant plaquettaire.
Technique
1. Immédiatement précédée de l’injection IV de 250 mg d’acide acé-
tylsalicylique.
a) Si programmée, elle est préparée, pendant 2 à 3 jours par l’admi-
nistration orale de 250 mg d’acide acétylsalicylique et de 300 à 600 mg
de clopidogrel.
b) En urgence, elle est habituellement associée à une perfusion IV
d’un antagoniste anti-GP IIb/IIIa.
2. L’angioplastie est le plus souvent complétée, après dilatation au
i
ballon ou de première intention, par le déploiement endocoronaire d’un
am
ANTAGONISTES ANTI-GPIIB/IIIA
Substances ayant pour propriété de bloquer le récepteur plaquettaire IIb/IIIa,
et donc la liaison plaquette-fibrinogène selon deux mécanismes :
1. Par inhibition immunologique, anticorps monoclonal anti-IIb/IIIa : abciximab
(Réopro, solution injectable IV, flacons de 2 à 10 mg).
2. Par antagonisme direct, non immunologique, de ce récepteur : eptifibatide
(Integrilin, solution injectable à 0,75 et 2 mg/ml), tirofiban (Agrastat, solution injec-
table à 0,75 et 2 mg/ml).
Indications
i
1. Angioplastie coronaire à risque en association à l’acide acétylsali-
am
cylique et à l’héparine.
2. Infarctus du myocarde précoce chez les patients atteints d’angor
instable ou d’infarctus du myocarde sans onde Q, dont le dernier épi-
un
Posologie
1. Abciximab : bolus IV de 0,25 mg/kg suivi d’une perfusion IV de
10 µg/min pendant 12 heures.
2. Tirofiban : bolus IV de 0,4 µg/kg/min en 30 minutes suivi d’une per-
fusion de 0,1 µg/kg/min jusqu’à 72 heures.
3. Eptifibatide : bolus IV de 180 µg/kg, suivi d’une perfusion continue
de 2 µg/kg/min jusqu’à 72 heures.
Contre-indications
Antécédent d’accident vasculaire cérébral ; traumatisme crânien et
chirurgie majeure récente ; hypertension artérielle sévère non
contrôlée ; défauts constitutionnels ou acquis de l’hémostase ; insuffi-
sance rénale sévère.
Probabilité d’une hypersensibilité lors d’une 1re administration
(abciximab).
Effets indésirables
Hémorragies mineures et majeures par thrombopénie nécessitant
une surveillance toutes les 6 heures de la numération plaquettaire et la
transfusion de plaquettes si le nombre de plaquettes est inférieur à
50 000/mm3.
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ANTAGONISTES DU RÉCEPTEUR
DE L’ANGIOTENSINE II
Groupe de médicaments agissant en se liant aux récepteurs de type AT1 de
l’angiotensine II, présents sur les cellules musculaires lisses des artérioles, des sur-
rénales, du rein et du cœur. Il en résulte une élévation de l’activité de la rénine
plasmatique et de la sécrétion de l’angiotensine II plasmatique (sans effet pharma-
codynamique) et une diminution de la sécrétion d’aldostérone. Le blocage de
l’effet de l’angiotensine II a pour résultat un effet vasodilatateur puissant et une
diminution de la prolifération des cellules musculaires lisses. Les formes dispo-
nibles sont indiquées dans le tableau 6.
Tableau 6. — Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II.
Indications
Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque (en cas d’intolérance
Ts
ANTALGIQUES
Syn : analgésiques. Médicaments ayant pour propriété d’atténuer ou d’abolir la
sensation douloureuse sans provoquer la perte de conscience. Selon leur mode
d’action, sont distingués les antalgiques centraux et périphériques.
I. ANTALGIQUES PÉRIPHÉRIQUES
Syn : antalgiques de palier 1. Ils regroupent le paracétamol, les anti-inflamma-
toires non stéroïdiens et l’acide acétylsalicylique (voir chacun de ces mots). La
noramidopyrine n’est plus disponible en raison des accidents d’agranulocytose
fréquents et graves.
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SPÉCIALITÉ, EFFETS
DCI VOIE POSOLOGIE LISTE
PRÉSENTATION SECONDAIRES*
PALIER 2
PALIER 3
Morphine Stupéfiant :
(Chlor- Amp inj 1, 10, 20, SC, IM, IV, 10 à Constipation, règle des
hydrate) 50 et 100 200 mg/j euphorie, 7 jours
et 400 mg myosis,
péridurale, 2à dépression
12 mg/j respiratoire
intrathécale 0,1 à
0,4 mg/j
SPÉCIALITÉ, EFFETS
DCI VOIE POSOLOGIE LISTE
PRÉSENTATION SECONDAIRES*
toire
* Voir Intoxication par les stupéfiants, p. 1283.
** Les formes utilisables pour l’anesthésiologie sont signalées dans la rubrique Analgésiques
morphinomimétiques.
ANTHRACYCLINES
Liste I.
Antibiotiques obtenus à partir de souches de Streptomyces ou produits par syn-
thèse. Leur effet antitumoral est lié à leur propriété de s’intercaler entre les brins
d’acide désoxyribonucléique lors de sa synthèse. Ils sont donc actifs principale-
ment à la phase S du cycle cellulaire. Ils ont en commun une importante toxicité
hématologique, et surtout cardiaque, justifiant une surveillance rigoureuse de la
fraction d’éjection systolique (voir tableau 8).
Tableau 8. — Principales anthracyclines disponibles.
Indications
1. Hémopathies malignes aiguës (toutes).
2. Lymphomes non hodgkiniens, sarcomes ostéogéniques, neuro-
blastome, tumeurs du sein, ovaire, vessie, bronches, thyroïde (doxoru-
bicine, épirubicine).
Effets indésirables
Nécrose cutanée en cas d’injection extraveineuse. Toxicité hématolo-
gique aiguë, dose-dépendante. Vomissements. Toxicité myocardique aiguë
et chronique. Diarrhée, vomissements, alopécie, pigmentation unguéale,
azoospermie. Risque de myélodysplasie et de leucémies secondaires.
Contre-indications
Grossesse, allaitement, insuffisance cardiaque.
ANTI-ACIDES
Les principales qualités d’un « bon » anti-acide sont l’importance du pouvoir
neutralisant des ions H+, mais aussi la rapidité et la durée d’action, la zone de pH
d’activité maximale, l’absence d’effet rebond. Préférer les suspensions aux com-
primés ou tablettes. Nombreuses spécialités : Maalox, (hydroxyde d’aluminium et
de magnésium), Phosphalugel (phosphate d’aluminium), Rennie (carbonate de cal-
cium et de magnésium)… Existent en comprimés, tablettes ou suspension buvable.
i
Nombreuses associations (alginates, silicones).
am
Indications
Traitement symptomatique des signes fonctionnels du reflux gastro-
un
ANTI-AGRÉGANTS PLAQUETTAIRES
Ces médicaments ont pour propriété d’inhiber les mécanismes de l’agrégation
plaquettaire. Ils sont proposés dans les situations où le rôle des plaquettes dans
le déclenchement d’un processus thrombotique paraît déterminant.
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ANTI-ANDROGÈNES
Composés exerçant une inhibition compétitive de la liaison de la testostérone
et de la dihydrotestostérone à leur récepteur. Il existe de nombreuses spécialités
(voir tableau 9). Attention ! D’autres médicaments peuvent avoir un effet secon-
daire antiandrogène : c’est le cas des spironolactones et de la cimétidine.
Tableau 9. — Anti-androgènes.
i
DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION
am
Indications et posologie
1. Cancer de la prostate. Selon spécialité : 50 mg/j (Casodex), 150 à
300 mg/j (Androcur, Anandron) ; 750 mg/j (Eulexine).
2. Hirsutismes féminins majeurs d’origine non tumorale (ovaires
polykystiques, bloc partiel en 21-hydroxylase, hirsutisme idiopa-
thique) : association 3 semaines sur 4 d’Androcur (1 comprimé/j) et
d’œstradiol-17bêta, par voie percutanée (1 réglette/j) ou orale (1 com-
primé/j), association qui est contraceptive et entraîne en général une
aménorrhée dont la patiente doit être prévenue.
Contre-indications
Insuffisance hépatique, grossesse.
Effets secondaires
Cholestase et cytolyse hépatique (flutamide). Chez l’homme : impuis-
sance, stérilité, gynécomastie.
ANTI-ARYTHMIQUES
Médicaments utilisés pour corriger les troubles du rythme cardiaque. La clas-
sification la plus utilisée est celle de Vaughan Williams qui individualise quatre
groupes d’anti-arythmiques en fonction de leur mode d’action :
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1. Groupe I :
Ia) quinidine et le disopyramide ;
Ib) lidocaïne et mexilétine ;
Ic) flécaïnide, propafénone, cibenzoline.
2. Groupe II : bêtabloquants.
3. Groupe III : amiodarone, sotalol.
4. Groupe IV : inhibiteurs calciques.
Les principaux anti-arythmiques disponibles actuellement sont détaillés dans le
tableau 10.
Tableau 10. — Anti-arythmiques.
réfractaire de puis
l’infarctus 2 mg/min
ANTIBIOTIQUES
On appelle antibiotique toute substance provenant d’un micro-organisme et
capable d’inhiber la multiplication ou même de tuer d’autres micro-organismes. Cer-
tains antibiotiques sont à l’heure actuelle obtenus par synthèse ou hémisynthèse.
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Durée du traitement
Elle est fonction de chaque type d’infection.
Antibiothérapie préventive
Elle est envisagée dans des situations bien précises :
1. Risque infectieux mettant en jeu le pronostic vital (par exemple,
chirurgie cardiaque à cœur ouvert) ou fonctionnel (par exemple, pro-
thèse totale de hanche).
2. Risque bactériologique bien identifié (staphylocoque, clostridie).
3. Possibilité d’une antibiothérapie sélectivement active sur le micro-
organisme redouté avec un minimum d’effet sélectionnant et dépourvu
de toxicité majeure ; durée brève de la prévention tout particulièrement
en milieu chirurgical (24 à 48 heures).
Antibiothérapie locale
Dans certains cas, l’usage local est rendu indispensable par la faible
pénétration des antibiotiques administrés par voie générale notamment
dans les milieux intra-oculaires. Des injections sous-conjonctivales ou
rétrobulbaires sont alors nécessaires.
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ANTICHOLINERGIQUES
Syn : parasympatholytiques, antagonistes des récepteurs de l’acétylcholine.
Alcaloïdes de la famille des Solanées (atropine, belladone, scopolamine). On dis-
pose actuellement de produits de synthèse utilisés principalement pour leurs pro-
priétés mydriatiques (voir Collyres, p. 104), antiparkinsoniennes (voir p. 63),
antispasmodiques (voir p. 66). Le bromure d’ipratropium est présenté en sprays
(Atrovent, Tersigat et nombreux génériques) pour le traitement des accès aigus
de la maladie asthmatique.
ANTICORPS ANTIDIGITALINE
Immunoglobulines fractionnées (fragment Fab) d’origine ovine. Forme avec les
digitaliques membranaires un complexe atoxique et filtrable par le rein. Coût très
élevé. Spécialité : Digidot, ampoules IV à 80 mg ou Digibind, ampoules IV à 40 mg.
Indication
Intoxication digitalique grave (voir p. 1281).
Posologie
Une ampoule de Digidot neutralise 1 mg de digoxine tandis qu’une
ampoule de Digibind neutralise 0,5 mg de digoxine.
i
am
pleine expansion et ouvrent la voie des traitements dits ciblés dans de nom-
breuses applications :
1. Antidotes : anticorps anticolchicine (en cours d’évaluation), anticorps anti-
digitaline (Digidot, voir Anticorps antidigitaline).
2. Immunosuppresseurs et immunomodulateurs : voir Abatacept, Agents anti-
TNF alpha, Globulines anti-lymphocytaires, Natalizumab.
3. Cytotoxiques directs (ciblant les cellules tumorales) ou indirects (modifica-
teurs de cytokines ou de voies de signalisation cellulaires) : voir Alemtuzumab,
Bévacizumab, Cétuximab, Radiothérapie ciblée (ibritumomab tiuxétan), Panitu-
mumab, Rituximab, Ustekinab, Trastuzumab.
ANTIDÉPRESSEURS
Substances ayant pour effet principal de stimuler l’humeur, ils appartiennent à
trois catégories : les imipraminiques, les inhibiteurs de la monoamine oxydase
(IMAO) et les antidépresseurs non imipraminiques-non IMAO.
I. IMIPRAMINIQUES
Ces produits sont aussi appelés tricycliques, à cause du noyau qui leur est
commun. Les modifications des radicaux rattachés à ce noyau créent diffé-
rentes classes de médicaments (voir tableau 11). Ils inhibent la recapture pré-
synaptique de la sérotonine et de la noradrénaline après la libération dans la
fente synaptique.
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Élavil cp 25 mg 75-150 mg
Posologie
Initier le traitement en milieu hospitalier dans les dépressions sévères
et l’accès mélancolique, de crainte d’un raptus suicidaire par levée de
un
Présentation cp 50 mg cp 150 mg
i
am
Précautions d’emploi
Les IMAO inhibent le catabolisme de la tyramine présente dans cer-
tains aliments et peuvent ainsi provoquer des accès d’hypertension
artérielle très sévères. Remettre la liste écrite des médicaments et ali-
ments interdits et une carte mentionnant que le sujet est sous IMAO.
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terminaisons noradrénergiques.
Particularités pharmacocinétiques
Ts
(IRSNA) allaitement,
Duloxétine Cymbalta 12 h gél 30 60-120 mg hyper-
et 60 mg trophie
prostatique
(Ixel)
Effets secondaires
1. Neuropsychiques. Fatigue, anxiété et nervosité, trouble de la vigi-
lance et du sommeil, levée d’inhibition (risque de passage à l’acte
suicidaire), virage maniaque ou hypomane, confusion mentale. Trem-
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Intoxication aiguë
Voir tableau 191, p. 1269.
ANTIDOPAMINERGIQUES PÉRIPHÉRIQUES
Substances qui augmentent la clairance œsophagienne, la pression du
sphincter inférieur de l’œsophage et la vitesse de la vidange gastrique. Ne passent
pas la barrière hémoméningée aux doses usuelles. Spécialités : voir tableau 14.
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Indications
Nausées et vomissements de toutes causes, sauf grossesse. Dys-
pepsie de type moteur. Prévention des effets secondaires des dopami-
i
nergiques. Intubation duodénale.
am
Effets indésirables
Syndrome extrapyramidal à doses fortes ou prolongées. Hyperpro-
un
ANTIDOTES
Médicaments utilisés spécifiquement lors des intoxications, capables de modi-
fier soit la cinétique du toxique soit ses effets, soit les deux, et dont l’administra-
tion apporte un bénéfice pour le patient.
Il est possible de classer les antidotes en huit catégories réparties en deux groupes :
1. Antidotes modifiant la cinétique du toxique :
a) diminution de sa biodisponibilité : de façon non spécifique (charbon activé)
ou spécifique (par exemple, bleu de Prusse) ;
b) redistribution extracellulaire du toxique : anticorps spécifiques antidigita-
liques, anti-colchicine, hydroxocobalamine ;
c) promotion de l’élimination sous forme inchangée : dans les urines (chéla-
teurs : BAL, DMSA, sels d’EDETA, DTPA, TRIEN ; diurèse alcaline) ou par les pou-
mons (oxygène iso- et hyperbare) ;
d) blocage d’un métabolisme activateur : fomépizole (4-méthylpyrazole) ;
e) promotion d’un métabolisme inactivateur : N-acétylcystéine, thiosulfate de
sodium, carboxypeptidase, phénobarbital comme inducteur enzymatique.
2. Antidotes modifiant les effets (toxicodynamiques) du toxique :
a) antagonisme compétitifs (naloxone, flumazénil, atropine, catécholamines et,
à l’inverse, bêta- ou alphabloquant, selon les intoxications) ou non compétitifs
(pralidoxime) ;
b) court-circuit de la liaison toxique-récepteur : glucagon, vitamine B6 ;
c) corrections des effets périphériques du toxique : glucose, calcium, correction
d’un état de choc, d’une insuffisance respiratoire.
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ANTI-ÉMÉTIQUES
Voir Antidopaminergiques périphériques, Aprépitant, Chlorpromazine, Halopé-
ridol, Sétrons.
ANTI-ÉPILEPTIQUES
Voir Acide valproïque, Carbamazépine, Clonazépam, Éthosuximide, Felbamate,
Gabapentine, Lacosamide, Lamotrigine, Lévétiracétam, Oxcarbazépine, Phénobar-
bital, Phénytoïne, Prégabaline, Tiagabine, Topiramate, Vigabatrine, Zonisamide et
principaux Médicaments et allaitement, p. 396.
ANTIFIBRINOLYTIQUES
Voir Acide tranexamique.
ANTIFONGIQUES
Le tableau 15 regroupe les médicaments actifs sur les champignons et les
levures.
1. Médicaments actifs sur les mycoses superficielles de la peau et des
muqueuses (administrés en topiques ou par voie orale, mais non absorbés par le
tube digestif).
2. Médicaments actifs sur les mycoses systémiques : ce sont principalement
l’amphotéricine B, la flucytosine, certains imidazolés (kétoconazole), triazolés (flu-
i
conazole, itraconazole) et la terbinafine (voir chacun de ces mots).
am
POLYÈNES
IMIDAZOLÉS
TRIAZOLÉS
zygomycoses buvable
ALLYLAMINES
ÉCHINOCANDINES
PYRIDONES
MORPHOLINE
Fulcine D – Cp Oui
A : Aspergillus ; C : Candida ; Crypto : cryptocoque ; D : Dermatophytes ; Mf : Malassez furfur ; G+ : bactéries
Gram positives. Cr : crème ; Lot : lotion ; Em : émulsion ; Sol : solution ; P : poudre, Pom : pommade ;
Cp : comprimés, Gél : gélules ; G : gel ; Ov : ovules.
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ANTIHISTAMINIQUES DE SYNTHÈSE
I. ANTAGONISTES DES RÉCEPTEURS H1
De nombreuses préparations spécialisées en France prétendent chacune à une
efficacité et une tolérance (vigilance en particulier) remarquables. Toutefois, il n’y
a pas, en fait, de produit qui s’impose formellement par rapport aux autres (voir
tableau 16). Certains antihistaminiques H1 ont aussi un effet antisérotoninergique
et antimigraineux et antinaupathique (diphenhydramine).
Tableau 16. — Antihistaminiques H1.
CHOLINERGIQUES
0,25 mg/kg
NON CHOLINERGIQUES
Indications
1. Maladies allergiques : urticaire, œdème de Quincke, rhume des
foins, maladie sérique. Moins efficaces dans asthme, eczéma aigu.
2. Sédatifs, manifestations mineures de l’anxiété.
3. Proposés accessoirement dans prurit, mal des rayons, vomisse-
ments de la grossesse, zona, herpès, coqueluche.
Contre-indications
Celles des anticholinergiques : troubles prostatiques, glaucome à angle
fermé.
Effets indésirables
Somnolence. Troubles digestifs. Quelques cas d’agranulocytose ont
été observés avec certains produits (voir tableau 191, p. 1269).
ANTIHYPERTENSEURS
Ils sont classés selon leur mécanisme d’action (voir tableau 17).
Tableau 17. — Antihypertenseurs.
i
am
Moxonidine Physiotens
Emplâtre Flector-
TissugelEP 1 %
Diclofénac + Artotec cp 50 et 75 mg 150 mg/j
Ts
misoprostol
Étodolac Lodine cp 200 et 300 mg 200 à 600 mg/j
Flurbiprofène Antadys cp 100 mg 100 à 300 mg/j
Cébutid cp 50, 100 mg,
200 mg**
Ibuprofène Antarène cp 100, 200, Enfants
400 mg ; susp buv 6-12 ans :
20 mg/ml 20 à 30 mg/kg
gel appl locale 5 % 3 appl/j
Brufen cp 400 mg 1,2 à 2,4 g/j
NurofenPro cp 200, 400 mg ; 600-1 200 mg/j
susp buv 20 mg/ml Nourrissons
et enfants
< 12 ans :
20-30 mg/kg
gel appl Locale 5 % 3 appl/j
Kétoprofène Kétum cp 100 mg, 100 à 300 mg/j
200 mg**
gel appl locale 2,5 % 2 appl/j
* Adultes sauf indication spécifique.
** Formes à libération prolongée (LP).
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Indications
1. Maladies rhumatismales surtout : arthrose, rhumatismes inflamma-
toires, rachialgies avec ou sans radiculalgies, œdème post-traumatique.
2. Colique néphrétique, dysménorrhée, fièvre néoplasique. Polypose
rectocolique familiale (sulindac).
3. Tocolyse : usage en obstétrique actuellement limité en raison d’un
risque de fermeture prématurée du canal artériel. Ils peuvent être res-
ponsables d’un oligoamnios pouvant aller jusqu’à l’anamnios en agis-
sant notamment sur la diurèse fœtale.
Contre-indications
Ulcère gastroduodénal, lésions digestives à risque hémorragique.
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Précautions d’emploi
Traitement bref en cas d’affection inflammatoire aiguë ; dose mini-
male efficace en cas de traitement prolongé. Réduction de la posologie
chez les sujets âgés. Prudence dans les indications chez l’enfant et la
femme enceinte. Surveillance régulière du traitement (tolérance diges-
tive, hépatique et rénale notamment).
Effets indésirables
1. Gastroduodénaux. Communs à tous les anti-inflammatoires. Douleurs
épigastriques ; risque d’hémorragie digestive, de perforation d’ulcère. Cor-
respondent à une gastrite érythémateuse, à des ulcérations gastriques ou
à la reprise évolutive d’un ulcère ancien. Ces risques sont moindres avec
les coxibs, mais leur risque cardiovasculaire a conduit au retrait de la
quasi-totalité des produits de cette catégorie.
2. Hématologiques. Toxicité médullaire (leucopénie ou aplasie médul-
laire), observée presque exclusivement avec les pyrazolés ; a été à l’ori-
gine de la limitation stricte des indications de ces dérivés et de leur
inscription à la liste I. Fréquence d’une anémie microcytaire par saigne-
ment digestif a minima. Diminution de l’agrégation plaquettaire.
3. Rénaux. Risque d’aggravation d’une insuffisance rénale chez les
patients en déplétion hydrosodée et en insuffisance rénale. Rétention
i
hydrosodée (pyrazolés surtout). Plus rarement, nécrose papillaire
am
ANTIMIGRAINEUX
Plusieurs classes de médicaments ont une efficacité, à vrai dire, très variable
dans la migraine.
1. Agonistes des récepteurs 5-HT (Triptans) : voir p. 15.
2. Bêtabloquants : propranolol, métoprolol (voir p. 211).
3. Anti-inflammatoires non stéroïdiens : kétoprofène, ibuprofène, diclofénac,
naproxène (voir p. 57).
4. Anti-épileptiques : topiramate (voir p. 341).
5. Antalgiques : acide acétylsalicylique, paracétamol (voir ces mots).
6. Dérivés de l’ergot de seigle et antihistaminiques/antisérotoninergiques (voir
tableau 19).
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SPÉCIALITÉ ET EFFETS
DCI POSOLOGIE CONTRE-INDICATIONS
PRÉSENTATION INDÉSIRABLES
ANTIHISTAMINIQUES
sécheresse de prostatique,
la bouche grossesse,
allaitement
un
ANTIMONIATE DE N-MÉTHYLGLUCAMINE
Syn : antimoniate de méglumine. Spécialité : Glucantime, ampoules injectables
de 5 ml dosées à 1,50 g.
Indications
Leishmanioses cutanées et viscérales (kala-azar).
Posologie
75 mg/kg/j au moins 20 jours consécutifs par voie IM profonde. Une
deuxième cure à la même dose peut être nécessaire.
Contre-indication
Insuffisance rénale, hépatique, cardiaque.
Accidents
Atteinte rénale, hépatique, cardiaque.
ANTINAUPATHIQUES
Voir Antidopaminergiques périphériques, Aprépitant, Dimenhydrinate, Diphen-
hydramine, Halopéridol, Neuroleptiques, Sétrons.
ANTI-ŒSTROGÈNES
i
Voir Clomifène, Tamoxifène.
am
ANTIPALUDIQUES
Quatre grandes classes de médicaments sont actuellement utilisées (voir aussi
un
1. Ce sont les antipaludiques les plus anciens et les plus utilisés. L’efficacité de
la quinine reste incontestée, mais l’apparition de résistances de Plasmodium falci-
parum aux dérivés synthétiques tels que la chloroquine (Nivaquine) ou à moindre
degré à l’amodiaquine (Flavoquine) a conduit à revoir les stratégies de lutte contre
le paludisme en zone d’endémie. Les amino-8-quinoléines, toxiques, sont peu uti-
lisées.
2. La chloroquine (Nivaquine) et l’hydroxychloroquine (Plaquénil) sont utilisées
comme traitement de fond des formes peu sévères de polyarthrite et de maladie
lupique systémique ou cutanée.
3. Leur utilisation prolongée à une dose supérieure à 6,5 mg/kg/j expose à une
rétinopathie dont le dépistage justifie une fois par an un examen ophtalmologique
comportant un fond d’œil, une étude du champ visuel et de la vision des couleurs,
un électrorétinogramme.
II. AMINO-ALCOOLS
Proches des quinoléines, ils représentent une alternative au traitement des
souches de Plasmodium falciparum résistantes aux amino-4-quinoléines. La méflo-
quine (Lariam) peut être utilisée en traitements curatif et préventif, mais est res-
ponsable d’effets secondaires digestifs et neuropsychiques rares mais
préoccupants ; l’halofantrine (Halfan) semble mieux tolérée, mais est parfois car-
diotoxique et n’est utilisée qu’en traitement curatif.
ANTIPARKINSONIENS
Plusieurs classes de médicaments ont des propriétés antiparkinsoniennes :
1. L’amantadine.
2. Les anticholinergiques : le bipéridène, le trihexyphénidyle, la tropatépine.
3. Les antidopaminergiques : la bromocriptine, l’entacapone, la L-Dopa, le lisu-
ride, le pergolide, le piribedil, la pramipexole.
4. Les inhibiteurs de la monoamine oxydase B : sélégiline (maléate de).
Voir chacun de ces produits.
i
am
ANTIPROTÉASES
Voir Antithrombine III, Inhibiteur de la C1-estérase, Alpha-1-antitrypsine, Pro-
téine C.
un
ANTIPURINES
Ts
ANTIPYRIMIDYNES
Voir Cytosine-Arabinoside, Capécitabine, Gemcitabine, Fluoro-5-uracile.
ANTIRÉTROVIRAUX
On les classe selon leur mécanisme d’action.
1. Inhibiteurs de la transcriptase inverse :
a) nucléosidiques : ce sont des « pro-médicaments » dont l’effet de blocage de
la transcriptase inverse dépend d’une triple phosphorylation intracellulaire ;
b) non nucléosidiques : nombreuses interactions médicamenteuses, en particu-
lier avec les antiprotéases, la rifampicine et la méthadone.
2. Antiprotéases : elles agissent sur la protéase du VIH. Inhibent le métabolisme
des substrats du cytochrome p3A (principalement le ritonavir) ; elles interfèrent
avec de nombreux médicaments, en particulier les benzodiazépines, la rifampi-
cine, la méthadone. Elles ont en commun de pouvoir induire des lipodystrophies,
une dysmétabolie avec augmentation des triglycérides et du cholestérol, parfois
un diabète. Des associations d’antiprotéases sont possibles, permettant d’obtenir
avec des posologies moindres, donc avec une meilleure tolérance, des taux
sériques plus élevés et une meilleure cinétique.
Les antirétroviraux actuellement disponibles sont présentés dans le tableau 20.
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MÉCANISME SPÉCIALITÉ,
DCI POSOLOGIE* EFFETS ASSOCIÉS
D’ACTION PRÉSENTATION
fatigue, courbatures
ou sensation de
malaise général.
La reprise du
médicament peut
mettre en jeu le
pronostic vital,
nécessité d’en
avertir très
précisément le
patient. Atteinte
hépatique possible
MÉCANISME SPÉCIALITÉ,
DCI POSOLOGIE* EFFETS ASSOCIÉS
D’ACTION PRÉSENTATION
Indications
1. Infections cutanées bactériennes (impétigo ou impétiginisation,
furoncles, folliculites, plaies surinfectées, abcès), seuls ou en associa-
tion au traitement antibiotique général.
2. Désinfection des champs opératoires, plaies aiguës.
3. Traitement des brûlures et des dermatoses bulleuses.
Les antiseptiques à usage externe n’ont pas d’intérêt dans les soins
d’ulcère de jambe, en dehors des épisodes de surinfection : leur appli-
cation peut être responsable d’un retard de cicatrisation.
Effets indésirables
Irritation favorisée par des applications répétées sur peau lésée
(voire incidents caustiques), eczéma de contact (hexamidine), photo-
sensibilisation. Les dérivés iodés doivent être évités en cas de dysthy-
roïdie connue. Les effets systémiques sont très rares ; ils sont observés
lors d’applications répétées, en particulier chez le nourrisson.
ANTISPASMODIQUES
Composés agissant sur le relâchement des muscles lisses soit par action
directe, soit par action anticholinergique (voir Anticholinergiques, p. 47). Il est pré-
férable d’éviter les anticholinergiques (Atropine, Belladone) en raison de leurs
effets secondaires, notamment le risque de glaucome à angle fermé. Les antispas-
i
am
Indications
Douleurs digestives fonctionnelles. Coliques néphrétiques (phloro-
glucinol).
ANTITHROMBINE III
Syn : cofacteur de l’héparine. Protéine plasmatique dont la liaison à l’héparine
lui confère un effet anticoagulant. Demi-vie plasmatique de 55 heures. Spécialité :
Aclotine, flacons de 5 et 10 ml à 100 UI/ml. L’inactivation des virus (VIH et hépatite)
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est actuellement assurée par la sélection des plasmas négatifs et par pasteurisa-
tion. Coût élevé.
Indications
Déficits constitutionnels et acquis sévères (< 60 %) en antithrombine III,
en association avec l’héparine, principalement lorsque le risque throm-
botique est important (suites de couches, suites opératoires).
Posologie
1. Déficits constitutionnels : 30 à 50 UI/kg tous les deux jours en
moyenne (1 UI /kg augmente la concentration plasmatique d’antithrom-
bine III de 2 %).
2. Déficits acquis : dose initiale de 40 à 50 UI/kg, voire 100 UI/kg ;
doses ultérieures, selon la cause du déficit acquis, l’état clinique et le
suivi biologique.
ANTITHYROÏDIENS DE SYNTHÈSE
Trois produits sont commercialisés en France : le benzylthiouracile (Basdène,
comprimés à 25 mg), le propylthiouracile (Proracyl, comprimés à 50 mg) et le car-
bimazole (Néo-mercazole, en comprimés à 5 mg et 20 mg).
Indications
i
Maladie de Basedow (soit traitement de fond de 18 à 24 mois, soit à
am
ALPHA-1-ANTITRYPSINE
Protéine plasmatique. Spécialité : Alfalastin, flacons injectables IV (1 g/30 ml).
Disponible par l’intermédiaire des pharmacies hospitalières selon une procédure
d’autorisation temporaire d’utilisation.
Indication
Déficit en alpha-1-antitrypsine (voir p. 993).
LivreSansTitre1.book Page 68 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Posologie
60 mg/kg une fois par semaine. L’objectif est le maintien d’un taux
plasmatique minimum de 0,50 g/l.
ANTITUBERCULEUX
Voir Éthambutol, Isoniazide, Pyrazinamide, Rifampicine.
D’autres antituberculeux, d’usage actuellement très restreint, sont disponibles
par une procédure d’autorisation temporaire d’utilisation (voir tableau 103,
p. 404) : cyclosérine (gélules 250 mg), éthionamide (Trécator, comprimés 250 mg).
ANTIVIRAUX
Au cours des 25 dernières années, l’arsenal des médicaments à activité anti-
virale s’est considérablement étendu. Dans le tableau 22, sont détaillées les prin-
cipales molécules à activité antivirale (en dehors des antirétroviraux actifs sur le
VIH : voir Antirétroviraux). Ces médicaments ont une activité plus ou moins spé-
cifique sur les virus mentionnés. Comme pour les autres agents anti-infectieux, on
connaît maintenant le développement de processus de résistance aux antiviraux
développés par les virus : virus herpétique, cytomégalovirus, virus de la grippe (se
reporter à chacun des médicaments mentionnés dans le tableau 22).
L’usage local d’antiviraux est surtout ophtalmologique pour les infections à
virus du groupe herpès. Voir Collyres et pommades ophtalmologiques.
i
Tableau 22. — Médicaments antiviraux*.
am
ANTIVITAMINES K
Liste I.
Anticoagulants actifs par voie orale, ce qui permet un traitement au long cours.
On distingue deux grandes familles : les indanediones (Préviscan) et les dérivés
de la coumarine (dicoumariniques : Coumadine, Sintrom). La rapidité et la durée
d’action sont leurs caractéristiques principales. Ces substances inhibent la
gamma-carboxylation hépatique vitamine K-dépendante de la prothrombine, de la
proconvertine, du facteur antihémophilique B et du facteur Stuart en se substi-
tuant à la vitamine K : cela explique leur action différée s’exerçant en 24 à
72 heures. Ils ne sont actifs qu’in vivo. Spécialités : voir tableau 23.
Indications
Maladie thrombo-embolique veineuse. Traitement des thromboses
artérielles. Arythmie complète par fibrillation auriculaire. Prothèses
valvulaires cardiaques mécaniques.
LivreSansTitre1.book Page 69 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Acénocoumarol Sintrom cp 4 mg 24 à 36 h 24 à 36 h
Mini-sintrom cp 1 mg
Fluindione Préviscan cp à 20 mg 36 à 48 h 36 à 48 h
* Rémanence spontanée : temps nécessaire pour que les formes inactives des facteurs vitamine K-dépendants
(PIVKA ou Protein Induced by Vitamine K Absence) soient, après arrêt des antivitamines K, remplacées dans le
sang par des formes actives gamma-carboxylées. Ce temps est beaucoup plus court (4 à 6 heures) si on injecte
de la vitamine K1 naturelle.
Surveillance du traitement
Le traitement exige une surveillance stricte, principalement à sa
période initiale. Le taux de prothrombine dont le résultat exprime un
pourcentage d’activité est peu reproductible et lui fait préférer un
mode d’expression plus standardisé : l’INR (International Normalized
Ratio) (voir p. 1611). Selon le degré d’hypocoagulabiblité souhaitée,
dépendant de la nature de l’accident thrombotique, l’INR doit être com-
pris entre 2 et 3 (thrombose veineuse des membres, fibrillation auricu-
i
laire) et entre 3 et 4,5 (embolie pulmonaire, thrombose cave
am
antivitaminique K.
Accidents
Hémorragies en cas de surdosage, dont le traitement est la perfusion
intraveineuse de fraction coagulante PPSB (voir Complexe prothrombi-
nique). L’administration de vitamine K1 a un effet retardé (4 à 6 heures).
Les dérivés de l’indanedione, en particulier la pindione, peuvent
entraîner de très sévères accidents de mécanisme immuno-allergique asso-
ciant une érythrodermie, un ictère et une néphrite interstitielle aiguë.
Interférences thérapeutiques
Elles sont nombreuses et à l’origine de fluctuations thérapeutiques
dans le sens d’une potentialisation (hypocoagulabilité excessive) ou
d’une inhibition (insuffisance d’hypocoagulabilité) :
1. Augmentent l’effet anticoagulant : allopurinol, stéroïdes anabolisants,
tétracycline, céfalotine, clofibrate, phénylbutazone, indométacine, quinine,
quinidine, salicylates, sulfamides, hormones thyroïdiennes, amiodarone,
sulfinpyrazone, cimétidine.
2. Diminuent l’effet anticoagulant : barbituriques, contraceptifs
oraux, phénitoïne, antihistaminiques, azathioprine, colchicine, mépro-
bamate, rifamycine, cholestyramine.
3. Certains aliments peuvent influencer l’absorption de la vitamine K ou
des médicaments antivitaminiques K : choux, brocolis, huiles de poisson.
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ANXIOLYTIQUES
Syn : tranquillisants. Médicaments psychotropes, psycholeptiques dont l’effet
chimique prédominant consiste, aux doses habituelles, en une réduction de la ten-
sion émotionnelle. Prescription limitée à 12 semaines.
Les anxiolytiques peuvent être classés en trois catégories (voir tableau 24) :
1. Les benzodiazépines (à l’exception des produits utilisés comme hypnotiques,
voir p. 192).
2. Les carbamates.
3. Les pipérazines.
POSOLOGIE PIC
CLASSE DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION DEMI-VIE
/J PLASMATIQUE
zépam
amp IM 10 mg 1-3 h
POSOLOGIE PIC
CLASSE DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION DEMI-VIE
/J PLASMATIQUE
amp IM 400-
400 mg/5 ml 1 200 mg
amp IM 50-300 mg
100 mg/2 ml
Indications
Ts
APOMORPHINE
Liste I.
Dérivé de la morphine. Spécialité : Apokinon, apomorphine chlorhydrate en
soluté injectable SC à 1 % (ampoules à 10 et 30 mg).
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Indications et posologie
1. Vomitif à action centrale (agit vite, fort et pour peu de temps) :
5 mg de chlorhydrate d’apomorphine en injection hypodermique (la
renouveler éventuellement dans les 24 heures).
2. Blocages moteurs aigus de la maladie de Parkinson (phénomène on-
off) : soit injection sous-cutanée de 1 mg (ou 20 µg/kg), et éventuellement
augmenter par paliers de 1 mg jusqu’à obtention d’un effet de déblocage ;
soit perfusion sous-cutanée continue au débit initial de 1 mg/h.
APRÉPITANT
Liste I.
Antinauséeux. Inhibiteur des récepteurs de la neurokinine 1 du nerf pneumo-
gastrique sur lesquels agit la substance P, neurotransmetteur majeur des réactions
nauséeuses. Cette voie, parallèle à celles des récepteurs de la 5-HT, en diffère par
le caractère surtout retardé de la réaction nauséeuse. Spécialité : Emend, gélules
à 80 et 125 mg.
Indications et posologie
Nausées et vomissements induits par les chimiothérapies moyenne-
ment et fortement émétisantes, notamment le cisplatine, en association
avec un inhibiteur de 5-HT3 et un corticoïde.
Posologie
i
125 mg le premier jour, 80 mg/j les deux jours suivants.
am
Contre-indications
Liées aux interactions avec les médicaments métabolisés par CYP3A4,
notamment la pimozide, la terbénafine, l’artémisole et le cisapride.
un
ARGRATOBAN
Ts
ARIPIPRAZOLE
Liste I.
Dihydroquinalinone, antipsychotique de secondes générations présentant moins
d’effets extrapyramidaux que les neuroleptiques classiques types halopéridol. Spécia-
lité : Abilify, comprimés à 5, 10 et 15 mg et comprimés orodispersibles à 10 et 15 mg.
Indications
Schizophrénie. Traitement des états maniaques.
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Posologie
10 à 15 mg en une seule prise.
Effets secondaires
Événements cérébrovasculaires (ne pas le prescrire chez les sujets
déments). Insomnie, impatiences, voire akathisie.
ARSENIC
Utilisé en thérapeutique sous forme de trioxyde d’arsenic. Mode d’action intracel-
lulaire complexe passant par la génération de superoxydes et d’H2O2 et entraînant
l’apoptose par toxicité mitochondriale. À faibles doses, exerce un effet de différencia-
tion cellulaire. Spécialité : Trisenox, solution injectable IV à 1 mg/ml, flacons de 10 ml.
Indication
Leucémie aiguë à promyélocytes.
Posologie
Traitement d’induction : dose de 0,15 mg/kg/j IV jusqu’à rémission
médullaire. Cycles d’entretien : 0,15 mg/kg/j 5 jours de suite, 1 fois par
semaine pendant 5 semaines.
Effets indésirables
Syndrome de différenciation, similaire à celui observé avec l’acide
i
am
Contre-indications
Grossesse et allaitement.
Ts
ARTÉMÉTHER-LUMÉFANTRINE
Liste I.
Antipaludique en association fixe : l’activité de l’artéméther (artémisinine)
rapide et intense est complétée par celle de la luméfantrine (amino-alcool), plus
lente mais avec une longue demi-vie. Spécialités : Coartem en zone tropicale et
Riamet en Europe, sur prescription hospitalière en France, en comprimés dosés à
20 mg d’artéméther et 120 mg de luméfantrine.
Indication
Traitement curatif du paludisme non compliqué à P. falciparum,
notamment en cas de chloroquinorésistance, chez l’adulte et l’enfant à
partir de 5 kg.
Posologie
Adulte : 4 comprimés par prise ; enfant : 1 à 3 comprimés par prise,
4 comprimés à partir de 35 kg. Six prises réparties sur une durée totale
de 60 heures, selon le schéma suivant : à H0 (première prise), H8, H24,
H36, H48, H60 (ou 2 fois par jour pendant 3 jours), de préférence avec
un aliment gras.
Effets indésirables
Troubles digestifs peu marqués, allongement modéré de l’espace QT
sans cardiotoxicité.
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L-ASPARAGINASE
Liste I.
Enzyme utilisée dans le traitement des leucémies aiguës en réduisant l’aspara-
gine exogène. La L-asparaginase inhibe le développement des cellules tumorales
inaptes à une synthèse suffisante de cet acide aminé. Préparée à partir de cultures
d’Escherichia coli. Spécialités : Kidrolase (ampoules à 10 000 unités) par voies IV,
IM ou intrarachidienne ; Oncospar (ampoules 750 UI ml), formulation retard
pégylée disponible par ATU (AFSSAPS).
Indications
Leucémies aiguës lymphoblastiques, lymphomes. Utilisée dans le
traitement d’attaque (associée aux autres chimiothérapies).
Posologie
1 000 U/kg/j en cure de 10 jours en moyenne. Voie intrarachidienne
pour le traitement des méningites lymphoblastiques : 1 000 à 2 000 U
par injection.
Nécessité d’un contrôle très strict des fonctions hépatiques, du fibri-
nogène, de la glycémie.
Contre-indication
Insuffisance hépatique préexistante.
i
Effets secondaires
am
ASSISTANCE CARDIAQUE
Ts
ET CARDIO-CIRCULATOIRE
Syn : extra-corporeal life support, ECLS. On en distingue quatre types.
Technique
Matériel de type Novacor ou biventriculaire de type Jarwick.
Indications
un
ATOSIBAN
Liste I.
Tocolytique. Peptide de synthèse antagoniste compétitif de l’ocytocine au
niveau des récepteurs, l’atosiban se lie également aux récepteurs de la vasopres-
sine, inhibant ainsi son effet. Spécialité : Tractocile, solution pour injections IV à
7,5 mg/ml (flacons de 0,9 et 5 ml).
Indications
Tocolyse en cas de menace d’accouchement prématuré entre 24 et
33 semaines de gestation (soit 26 et 35 semaines d’aménorrhée). Actuel-
lement, se place après les inhibiteurs calciques et les bêta-2-mimé-
tiques en raison du coût du traitement et l’absence de supériorité
thérapeutique comparé aux inhibiteurs calciques.
Posologie
Administration intraveineuse en trois étapes successives : bolus ini-
tial (6,75 mg), immédiatement suivi d’une perfusion continue à forte
dose (perfusion de charge 300 µg/min pendant trois heures) suivie
d’une perfusion d’entretien (100 µg/min pendant 45 heures au maximum).
La durée du traitement ne doit pas dépasser 48 heures.
Contre-indications
Celles de la tocolyse : chorioamniotite principalement.
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ATOVAQUONE
Liste I.
Inhibiteur de la multiplication de certains micro-organismes unicellulaires
eucaryotes (Pneumocystis, Plasmodium, Toxoplasma). Spécialité : Wellvone, en
comprimés à 250 mg et suspension mieux absorbée à 750 mg pour 5 ml. Usage
hospitalier seulement.
Indication
Traitement des formes peu sévères de pneumonie à Pneumocystis
jirovecii, en cas d’intolérance au cotrimoxazole.
Posologie
L’administration doit toujours avoir lieu avec un repas pour amé-
liorer la biodisponibilité.
Comprimés : 750 mg (3 comprimés), 3 fois par jour. Suspension :
750 mg (5 ml), 2 fois par jour. Durée du traitement de 21 jours.
Effets indésirables
Éruptions, douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées.
ATOVAQUONE-PROGUANIL
i
Liste I.
am
Indications
Traitement curatif du paludisme non compliqué à P. falciparum,
Ts
ATROPINE
Liste I.
Ester tropique du tropanol racémique (l’hyoscyamine étant l’isomère lévogyre).
Alcaloïde de la belladone. Type des parasympatholytiques (curarisant des fibres
lisses). Très toxique. Nombreuses spécialités : collyres à 0,3 %, 0,5 %, 1 % ; solutés
injectables SC et IV à 0,25, 0,50 et 1 mg/ml.
Voir Médicaments et allaitement (p. 396) et Médicaments utilisables chez le
nouveau-né (p. 398).
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Indications
1. Antispasmodique (spasmes digestifs, vésiculaires, urétraux, bron-
chiques…), tarit les sécrétions…
2. Antidote du syndrome muscarinique induit par les inhibiteurs irré-
versibles (insecticides organophosphorés et armes chimiques neuro-
toxiques) ou réversibles (insecticides carbamates et médicaments à
effets anticholinestérasiques), des cholinestérases et par l’intoxication
par les clitocybes blancs (voir chacun de ces mots dans le chapitre
Intoxications).
3. Bloc sino-auriculaire aigu, bradycardies de l’infarctus du myo-
carde.
4. Cycloplégie : uvéites.
Posologie
1. Antispasmodique. Chez l’adulte : 0,25 à 1 mg toutes les 6 heures,
sans dépasser 2 mg/jour. Chez l’enfant : 0,25 mg (2-6 ans) à 0,50 mg
(après 6 ans) en dose unique.
2. Syndrome muscarinique. Chez l’adulte, injection de 2 mg par voie
IM ou IV répétée toutes les 3 à 5 minutes jusqu’à tarissement des sécré-
tions bronchiques, disparition du bronchospasme, fréquence car-
diaque supérieure à 80/min, puis administration en perfusion continue.
Posologie initiale IV chez l’enfant de 0,02 mg/kg.
i
am
Contre-indication
Glaucome aigu par fermeture de l’angle. Utilisation possible de l’atro-
pine en cas de glaucome chronique sous réserve que l’angle est ouvert.
Ts
Intoxication
Voir Intoxication par la belladone (voir tableau 191, p. 1269).
AZACYTIDINE
Liste I.
Cytostatique de la catégorie des antipyrimidines. Agit, selon sa concentration
intracellulaire, comme agent cytostatique ou comme agent déméthylant (la méthy-
lation est un processus par lequel l’ADN est inactivé). Spécialité : Vidaza, en solu-
tion injectable SC à 25 mg/ml (flacons de 4 ml).
Indications
Myélodysplasies de gravité intermédiaire et forte, leucémies aiguës
myéloïdes où l’âge et/où l’état clinique contre-indique un traitement par
chimiothérapie aplasiante et/ou allogreffe.
Posologie
Cycles de 75 mg/m2/j par voie sous-cutanée pendant 7 jours, une fois
par mois.
Effets indésirables
Toxicité hématologique.
Contre-indications
Grossesse, allaitement.
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AZATHIOPRINE
Liste I.
6 (1-méthyl-4-nitro-5-imidazolyl) thiopurine. Antimétabolite entrant en compéti-
tion avec les purines et leurs précurseurs dans la synthèse des acides nucléiques.
Utilisé comme immunosuppresseur. Spécialité : Imurel, en comprimés à 25 et
50 mg et solution injectable à 50 mg.
Indications
1. Transplantation d’organes (en particulier transplantation rénale).
2. Traitement « immunosuppresseur » : lupus érythémateux systémique,
certaines glomérulopathies, anémies hémolytiques auto-immunes, hépa-
tites chroniques, dermatopolymyosites, vascularites systémiques, pur-
pura thrombopénique idiopathique, réaction chronique du greffon contre
l’hôte après greffe de cellules souches hématopoïétiques, etc.
Posologie
1 à 3 mg/kg/j. Une surveillance hématologique et hépatique régulière
s’impose.
Effets secondaires
Nausées, vomissements, aplasie médullaire, hépatite. Diminue la
résistance aux infections.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
i
am
BACLOFÈNE
Liste I.
un
Indications
Ts
BAINS DE BOUCHE
Solutions proposées pour l’hygiène buccale, mais surtout en traitement
d’appoint des lésions buccales érosives (herpès), ulcérées (aphtes), inflamma-
toires (gingivites, stomatites), des plaies (extractions dentaires) ou des infections
bactériennes ou fongiques. De compositions très variées, ils sont tous antisep-
tiques, la plupart à base de chlorhexidine ou hexétidine (action rémanente plu-
sieurs heures). Ils doivent tous être dilués avant usage. Les composants sont tous
susceptibles d’entraîner une allergie. La présence de menthol comme correcteur
du goût contre-indique leur utilisation chez l’enfant de moins de 3 ans.
LivreSansTitre1.book Page 79 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indications
Dans les affections sévères (mucites radiques, chimiothérapiques,
hémopathies), utiliser la préparation suivante (de conservation
limitée) : dans du sérum bicarbonaté 14 ‰ (400 ml), ajouter 1 flacon de
90 ml d’antiseptique (chlorhexidine, Eludril), 1 flacon d’antifongique en
solution (amphotéricine B, Fungizone) auquel on peut adjoindre un
anesthésique (lidocaïne 2 % un flacon de 20 ml), et éventuellement un
corticoïde sous forme de prednisone (Solupred, 20 mg) dont les
comprimés seront dissous dans un quart de verre du mélange utilisé
3 à 6 fois par jour.
Un bon procédé de traitement symptomatique des érosions diffuses,
surtout quand elles siègent dans la partie postérieure de la langue, est
de faire suivre le bain de bouche d’un pansement muqueux protecteur
utilisant les préparations gastriques (gel de Polysilane [diméticone],
Maalox, Ulcar [sucralfate]).
BCG
Bacille de Calmette et Guérin. Vaccin vivant obtenu à partir du bacille tubercu-
leux, atténué par repiquages sur milieu de culture approprié. L’efficacité du BCG
est réelle (réduction de l’incidence de la tuberculose, toutes formes confondues,
et quasi-disparition des formes graves, en particulier méningées). Présenté en
i
doses de lyophilisat à reconstituer pour injection intradermique.
am
Indications
La vaccination n’est plus obligatoire, sauf cas particuliers : certains
un
Effets indésirables
Les complications du BCG sont rares : adénite locorégionale et bécé-
gite en cas d’immunodépression.
Contre-indications
Limitées aux maladies infectieuses évolutives, aux états d’immuno-
dépression, aux maladies allergiques.
BCG INTRAVÉSICAL
Immunothérapie. Spécialité : Immucyst, ampoules contenant 1,8 à 19,2.108 UFC
de bacilles Calmette et Guérin pour instillations vésicales.
Indications
Immunothérapie endovésicale utilisée dans la prévention des récidives
des polypes de vessie, dans le traitement des carcinomes in situ de vessie
et des tumeurs infiltrant le chorion de la muqueuse vésicale (T1).
Résultats excellents dans la prévention des récidives et pour éviter
l’infiltration tumorale du muscle vésical.
Posologie
Instillations d’une ampoule à 1 semaine d’intervalle. L’instillation ne
doit être effectuée que si le sondage a été totalement atraumatique
(sinon risque de bécégite).
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Effets secondaires
Réactions fébriles, cystites avec réaction générale (fièvre, toux, réac-
tion hépatique).
BENZOATE DE BENZYLE
C6H5-CO2-CH-C6H5. Ester benzylique de l’acide benzoïque, il est insoluble dans
l’eau, soluble dans l’alcool et les huiles. Antiscabieux. Spécialité : Ascabiol, en
lotion alcoolique à 10 %.
Indication
Gale.
Mode d’emploi
Badigeonner l’ensemble du corps, en insistant sur les plis, les
organes génitaux externes. Laisser agir 24 heures, puis éliminer le pro-
duit par une toilette générale à l’eau.
Un deuxième badigeon peut être réalisé 24 heures après le premier.
BÊTA-LACTAMINES
Famille d’antibiotiques comprenant les pénicillines (G, V, A et M, les carboxy-
pénicillines et les uréidopénicillines) et les céphalosporines (voir ces mots).
i
BÊTA-1-MIMÉTIQUES
am
BÊTA-2-MIMÉTIQUES
Liste I.
Médicaments sympathomimétiques agissant de manière sélective sur les récep-
Ts
teurs bêta 2 des muscles bronchiques et utérins. Activité réduite sur les récep-
teurs bêta 1 du muscle cardiaque, mais non nulle (tachycardie).
1. Action bronchodilatatrice majeure apparaissant après administration soit par
voie générale (perfusion IV, injection sous-cutanée ou absorption per os), soit par
voie locale en aérosols. L’efficacité de cette dernière méthode est tributaire d’une
technique de prise correcte, de l’absence d’une hypersécrétion bronchique. Le
passage sanguin est négligeable en cas d’usage local.
2. Effet tocolytique obtenu par voie parentérale.
Spécialités. Plusieurs produits sont actuellement présentés sous de nom-
breuses formes : salbutamol (Ventoline), en aérosols doseurs (100 µg/bouffée),
solution pour nébulisation à 1,25, 2,5 et 5 mg/dose, comprimés à 2 mg, supposi-
toires à 1 mg, ampoules injectables IM ou SC à 0,5 mg et IV à 5 mg ; terbutaline
(Bricanyl), en aérosol doseur (250 µg/bouffée), solution pour nébulisation et com-
primés à 5 mg, et en ampoules (IV ou SC) à 0,5 mg.
Indications et posologie
1. Crise d’asthme : à titre préventif, 1 à 2 bouffées 4 fois/j ; à titre
curatif, 1 à 2 bouffées à renouveler si nécessaire 1 fois. Ne pas dépasser
au total 15 bouffées par jour. Voie IV réservée à l’état de mal asthma-
tique (l mg/h).
2. Menace d’accouchement prématuré, tocolyse avant césarienne
(actuellement moins utilisé en raison des effets secondaires) : perfusion
de 10 à 20 µg/min (efficace en 15 minutes). Relai par la voie IM (0,5 mg,
4 fois/j), rectale (1 suppositoire à 1 mg, 4 fois/j) ou orale (l comprimé,
3-4 fois/j).
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Contre-indications
1. À la voie générale : troubles du rythme cardiaque, hyperkaliémie,
hyperthyroïdie, insuffisance coronarienne, glaucome, traitement par
les inhibiteurs de la monoamine oxydase.
2. La grossesse et le diabète insulinodépendant exigent des précau-
tions d’emploi.
Effets indésirables
Tachycardie, tremblements, élévation de la glycémie.
BÉVACIZUMAB
Anticorps monoclonal anti-angiogénique (neutralise le VEGF). Spécialité :
Avastin, solution pour perfusion, flacons de 100 et 400 mg.
Indication et posologie
Cancers avancés ou métastatiques du sein et du rein
(10 mg/kg/15 jours), du colon-rectum (5 à 10 mg/kg/15 jours), cancer
bronchique non à petites cellules (7,5 à 15 mg/kg/3 semaines). Admi-
nistré en perfusions IV lentes (90 min), en association à des agents
chimiothérapiques.
i
Contre-indication
am
Grossesse.
Effets indésirables
un
BICARBONATE DE SODIUM
CO3 HNa. Employé per os (poudres, cachets, solutions, eaux de Vichy qui
contiennent en moyenne 3,8 g de bicarbonate de sodium/l) ou par voie IV (soluté
isotonique à 14 ‰, qui est 1/6 molaire et contient 166 mmol de sodium et
166 mmol de bicarbonate ; solutés hypertoniques à 20 ou 30 ‰), comme alcalini-
sant. Les solutés 1/2 molaires (42 ‰) et molaires (84 ‰) sont utilisés dans les cas
d’acidose suraiguë (par exemple, arrêt circulatoire).
Indications et posologie
1. Comme anti-acide gastrique (gastrites, ulcère gastroduodénal) ou
pour alcaliniser les urines (lithiases urique, cystinique et xanthique) :
per os, à la dose de 4 g/j en moyenne.
2. Dans les acidoses métaboliques, dont le coma barbiturique : par
voie IV, la dose dépendant de la sévérité de l’acidose (voir p. 886).
Incidents
Alcalose métabolique en cas de surdosage. Œdèmes en cas de réten-
tion sodée. La prise prolongée, en association avec des sels de calcium
ou de fortes quantités de lait, peut entraîner une alcalose avec lithiase
rénale ou néphrocalcinose (syndrome de Burnett).
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BIPÉRIDÈNE
Liste I.
Chlorhydrate de 3-pipéridino-1-phényl-1-bicycloheptényl-propanol. Antiparkin-
sonien de synthèse. Spécialité : Akineton, comprimés LP à 4 mg.
Indication
Maladie de Parkinson. Action importante sur l’akinésie et l’hyper-
tonie, modérée sur le tremblement.
Posologie
1 à 2 comprimés en une prise le matin.
Contre-indications
Celles des anticholinergiques : glaucome, adénome prostatique.
BISPHOSPHONATES
Syn : Diphosphonates. Groupe de substances proches des pyrophosphates,
caractérisées par l’existence d’un groupe P-C-P. Agissent en inhibant la précipita-
tion du phosphate de calcium ainsi que la croissance et la dissolution du cristal
d’hydroxyapatite. Inhibent également l’activité des cellules osseuses et notam-
ment des ostéoclastes. Ces propriétés entraînent, in vivo, une réduction du turn-
over osseux. Absorption digestive faible, réduite par l’alimentation concomitante
i
et surtout par l’apport simultané de calcium per os (les prises orales doivent être
am
Indications
Ts
BLÉOMYCINE
i
am
Liste I.
Antibiotique extrait des milieux de culture de Streptomyces verticiflus actinomyces,
utilisés pour ses propriétés antitumorales. Est surtout actif contre les épithéliomas
malpighiens. Toxicité hématopoïétique faible et absence d’effet immunosuppresseur.
un
Indications
Ts
BLEU DE MÉTHYLÈNE
Chlorure de tétraméthylthionine. Abandonné comme antiseptique local et urinaire.
Antidote des méthémoglobinémies : solution injectable IV disponible par l’intermé-
diaire des pharmacies hospitalières (Bleu de méthylène Martindale Pharma 1 %).
Indication
Intoxications sévères par les agents méthémoglobinisants.
Posologie
Adulte : 1 à 2 mg/kg par voie veineuse en 5 minutes. À répéter selon la
correction de la méthémoglobinémie, sans dépasser une dose totale de
7 mg/kg.
Contre-indication
Patients ayant un déficit connu en glucose-6-phosphate déshydrogé-
nase, chez lesquels l’administration de bleu de méthylène provoque
une hémolyse. Voir Vitamine C.
BLEU DE PRUSSE
Ferriferrocyanure de potassium. Antidote des intoxications au thallium. Dispo-
nible par l’intermédiaire des pharmacies hospitalières (Antidotum Thallii Heyl,
gélules 500 mg).
Indication
i
Intoxications sévères par le thallium.
am
Posologie
Par voie orale uniquement : 250 mg/kg/j.
un
BORTÉZOMIB
Liste I.
Ts
BROMOCRIPTINE
Liste I.
Dérivé de l’ergot de seigle. Agoniste dopaminergique : inhibition puissante de
la sécrétion de prolactine et, plus inconstamment, de l’hormone de croissance,
sans effet tonique vasculaire ni utérin. Absorption digestive de 85 % en 1 h 30. Éli-
LivreSansTitre1.book Page 86 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indications et posologie
Commencer par 1,25 mg le soir (intolérance fréquente au début).
1. Inhibition de la lactation : 5 mg/j en 2 prises pendant 15 jours.
2. Hyperprolactinémie, avec ou sans prolactinome : 5 mg/j en deux
prises. Augmentation possible à 10, voire 20 mg/j en cas de gros adé-
nome, si la prolactinémie n’est pas normalisée en 6 semaines. Régression
habituelle du volume tumoral. Traitement suspensif, non curatif. L’indi-
cation d’un traitement au long cours est à discuter au cas par cas comme
alternative au traitement chirurgical. En cas de grossesse, l’arrêt du trai-
tement est conseillé, sauf en présence d’un macroadénome.
3. Acromégalie : efficacité faible.
4. Maladie de Parkinson (afin de réduire les doses de L-Dopa) : atteindre
très progressivement une posologie forte, en général de 10 à 50 mg/j.
Effets indésirables
Nausées, sensations vertigineuses, hypotension orthostatique (effets
souvent transitoires). Plus rarement : vomissements, somnolence, dys-
kinésies, sécheresse de la bouche, aggravation d’une maladie de Ray-
naud, troubles psychiques (à fortes doses prolongées).
i
am
BRONCHODILATATEURS
Voir Acide cromoglicique, Bêta-2-mimétiques, Bromure d’ipratropium dans
un
Anticholinergiques, Théophylline.
BUDÉSONIDE
Ts
Liste I.
Glucocorticoïde délivré en gélules contenant des microgranules gastrorésis-
tantes et libérant leur contenu dans l’iléon et le cæco-ascendant, où l’absorption
est rapide et complète. Forte affinité pou les récepteurs aux corticoïdes et clai-
rance 80-90 % au 1er passage hépatique, d’où une action essentiellement topique
et une réduction de 50 % des effets secondaires systémiques usuels des glucocor-
ticoïdes. Spécialité : Entocort, en gélules de 3 mg.
Indications
Poussées légères à modérées de maladie de Crohn iléale et/ou
colique droite. Colites microscopiques. Hépatopathies justiciables de la
corticothérapie.
Posologie
3 mg matin, midi et soir.
Contre-indications
Celles des glucocorticoïdes usuels.
BUPRÉNORPHINE
Liste I.
Molécule de synthèse dérivée de la thébaïne. Agoniste partiel des récepteurs
mu, antagoniste des récepteurs kappa (diminue les risques d’overdose). Spécia-
lité : Subutex, en comprimés sublinguaux à 0,4 mg, 2 mg et 4 mg.
LivreSansTitre1.book Page 87 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indications
Traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux
opiacés dans le cadre d’une thérapeutique globale de prise en charge
médicale, sociale et psychologique.
Posologie
La prescription peut être faite par un médecin hospitalier ou de ville.
La dose initiale, administrée au moins 4 heures après la dernière prise
d’opiacés, est comprise entre 0,8 et 2 mg/j, puis est augmentée progres-
sivement jusqu’à une dose d’entretien de 8 mg/j en moyenne (dose
maximale journalière : 16 mg/j).
Contre-indications
Antécédent d’atteinte hépatique due au produit, insuffisance respira-
toire et hépatique sévère, intoxication alcoolique aiguë, hypersensibi-
lité à la buprénorphine, sujet de moins de 15 ans.
Associations déconseillées
Alcool, méthadone, autres opiacés, benzodiazépines, dépresseurs du
système nerveux central, IMAO sélectifs ou non.
Effets secondaires
Souvent modérés et passagers : constipation, céphalées, insomnies,
i
asthénie, somnolence, nausées, vertiges, hypersudation, hypotension
am
Surdosage
Dépression respiratoire, œdème pulmonaire.
Ts
BUSULFAN
Liste I.
1-4 diméthane sulfonyl-oxybutane. Agent alcoylant antinéoplasique. Spécialité :
Myléran, dragées à 2 mg ; Busilvex, solution injectable (flacons de 60 mg).
Indications et posologie
1. Leucémie myéloïde chronique. Médicament ayant perdu beaucoup
de son intérêt depuis la disponibilité des inhibiteurs de tyrosine kinase
(voir p. 213). Il peut être cependant utile chez des patients très âgés en
cas d’intolérance ou d’inefficacité (peu fréquente) de ces derniers. Trai-
tement d’attaque : 4 à 8 mg/j ; traitement d’entretien : 1 à 2 mg/j. Néces-
sité d’une surveillance hématologique stricte.
2. Conditionnement des greffes de cellules-souches hématopoïétiques
(voir p. 179) : dose totale de 12 à 16 mg/kg administrée par cathéter cen-
tral, en perfusion lente de 2 heures quatre fois par jour pendant 4 jours.
Incidents
Hypoplasie médullaire (gravissime en dehors d’un programme de
greffe), aménorrhée, pigmentation cutanée, fibrose pulmonaire, alo-
pécie. Convulsions avec les fortes doses : associer un anticonvulsivant
(phénytoïne).
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Contre-indications
Grossesse. Hypoplasie médullaire.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
CABERGOLINE
Liste I.
Inhibiteur de la sécrétion de prolactine (agoniste dopaminergique), actif en une
prise hebdomadaire. Spécialité : Dostinex, comprimés à 0,5 mg.
Indications
Hyperprolactinémies. La cabergoline est souvent préférée aux autres
inhibiteurs prolactiniques en raison de sa meilleure tolérance, de sa prise
hebdomadaire moins contraignante, et de sa plus grande efficacité.
Posologie
Dose initiale de 0,5 mg en une prise par semaine, adaptée par paliers
mensuels de 0,5 mg selon la prolactinémie. La posologie peut varier de
0,5 à 1 mg/semaine, voire jusqu’à 4,5 mg/semaine.
Effets indésirables
Risque de vasoconstriction et de poussées hypertensives en cas d’asso-
ciation aux alcaloïdes de l’ergot de seigle (association déconseillée).
i
am
CAFÉINE
1,3,7-triméthylxanthine. Alcaloïde du groupe des purines. Présente dans le café,
un
Indications
Apnée du prématuré. Insuffisance respiratoire.
Posologie
Dose de charge de 20 mg/kg/jour de citrate de caféine (soit
10 mg/kg/jour de caféine base) par voie intraveineuse lente. Dose
d’entretien (en général à partir de 24 heures après la dose de charge)
de 5 mg/kg/24 h de citrate de caféine (soit 2,5 mg/kg/24 h de caféine
base) par voie orale ou en perfusion IV.
Voir Médicaments et allaitement, p. 396.
CALCITÉTRACÉMATE DISODIQUE
Liste II.
Syn : EDTA calcico-sodique ou calcium édétate de sodium. Spécialité : Calcium
édétate de sodium Serb, en ampoules de 10 ml à 0,50 g.
Indication
Intoxications sévères par le plomb, le cobalt, le chrome, le zinc.
Posologie
Adulte : perfusion IV lente, d’une à deux ampoules diluées dans 250
à 500 ml de sérum physiologique ou glucosé isotonique, par séries de
cinq jours espacées d’une semaine.
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CALCIUM
Il existe de très nombreuses présentations.
1. Pour la voie orale (carbonate, chlorure, gluconate, phosphate…) : en comprimés
à 500, 600, 750, 1 000 mg, en suspension buvable à 500, 600 et 1 200 mg, ou associant
calcium et vitamine D.
2. Pour la voie parentérale : glubionate de calcium (Calcium Alko), ampoules de
1,09 mmol (43,7 mg)/5 ml et 2,19 mmol (87,8 mg)/10 ml ; gluconate de calcium,
flacons de 100 ml (22 mmol de calcium).
Indications et posologie
1. Carences calciques : 0,5 à 1 g/jour per os.
2. Tétanie : 5 mg de calcium-élément/kg en perfusion IV lente (en
diluant 1 ml dans 5 ml de solution isotonique) sur 10 à 15 minutes.
Contre-indication
Attention ! L’injection de calcium est contre-indiquée chez les patients
soumis à une digitalisation.
CAPÉCITABINE
Liste I.
Antinéoplasique du groupe des antipyrimidines. Spécialité : Xeloda, en com-
primés à 150 et 500 mg.
i
am
Indications
Cancer colorectal métastatique, de l’estomac, du sein.
Posologie
un
mais doses réduites à 800-1 000 mg/m2 deux fois par jour (cancer gas-
trique et colorectal).
Réduire ces doses en cas d’insuffisance rénale (voir p. 384).
Effets indésirables
Diarrhée, douleurs abdominales, nausées, stomatite et syndrome main-
pied (réaction cutanée main-pied, érythrodysesthésie palmo-plantaire).
Interactions médicamenteuses avec les antivitamines K et la phénytoïne.
CARBAMAZÉPINE
Liste II.
Antiépileptique et thymorégulateur. Après absorption digestive, le produit est
métabolisé par le foie, la durée de vit du produit actif étant d’environ 20 heures.
Spécialité : Tégrétol, comprimés à 200 mg, comprimés LP à 200 et 400 mg, et sus-
pension à 2 %. La carbamazépine est un inducteur enzymatique hépatique. Le
contrôle des concentrations plasmatiques (5-12 mg/l) doit être régulier.
Indications
Névralgie du trijumeau, névralgie du glossopharyngien. Épilepsie
temporale, manifestations psychiques de l’épilepsie. Diabète insipide.
Prévention des récidives dysthymiques maniacodépressives, en cas
d’intolérance, contre-indication ou inefficacité des sels de lithium. Exci-
tations maniaques, des états mixtes, des cycles thymiques rapides.
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Posologie
1. Névralgies du trijumeau et du glossopharyngien : commencer par
une dose faible, de 100 à 200 mg/j, et chercher la dose utile en augmen-
tant de 100 mg toutes les 12 heures jusqu’à un maximum de 1 200 mg.
2. Épilepsie temporale, doses variables : 100 mg chez l’enfant de
moins de 3 ans, 800 à 1 200 mg chez l’adulte.
3. Diabète insipide : la dose habituellement antidiurétique est comprise
entre 600 et 1 000 mg/j.
4. Prévention des récidives dysthymiques maniacodépressives :
doses importantes, allant de 800 à 1 600 mg/j.
Contre-indications
Hypersensibilité antérieure aux dibenzocycloheptadiènes, aux dibenzo-
azépines avec lesquels la carbamazépine donne des réactions croisées.
Proscrire l’association aux inhibiteurs de la monoamine oxydase. Peut
aggraver le petit mal-absence et l’épilepsie myoclonique juvénile.
Effets indésirables
Somnolence, nausées, troubles de l’équilibre, nystagmus, hypona-
trémie, aplasie médullaire, agranulocytose, purpura thrombopénique,
éosinophilie, cholestase, pollakiurie, rétention d’urines ; hallucinations,
dysarthrie, neuropathies périphériques, photosensibilité, érythème
i
bulleux, lupus induit, adénopathies, accidents cardiovasculaires, pan-
am
L-CARNITINE
Syn : carnitine, lévocarnitine. Spécialité : Lévocarnil, solution buvable à
100 mg/ml (ampoules de 10 ml), ampoules injectables IV ou IM à 1 g/5 ml.
Indications
1. Intoxications sévères par le plomb, le cobalt, le chrome, le zinc,
l’acide valproïque.
2. Déficits en carnitine, primaires systémiques ou musculaires, ou
associés aux aciduries organiques.
3. Déficits de la bêta-oxydation des acides gras.
Posologie
1. Intoxications (adultes) : 0,5 à 1 g/j, cure de 5 jours espacée de 7 jours.
2. Déficits (enfants et adultes) : 25 à 75 mg/kg/j.
CASPOFUNGINE
Liste I.
Premier antifongique du groupe des échinocandines ayant la particularité d’agir
sur la paroi fongique et non sur la membrane. Activité sur de très nombreuses
LivreSansTitre1.book Page 91 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indications
1. Traitement empirique des infections fongiques présumées (notam-
ment à Candida ou Aspergillus) chez les patients adultes neutropé-
niques fébriles.
2. Traitement de la candidose invasive chez les patients adultes neu-
tropéniques ou non.
3. Traitement de l’aspergillose invasive chez les patients adultes
réfractaires ou intolérants à l’amphotéricine B ou à ses dérivés lipi-
diques ou à l’itraconazole ou au voriconazole.
Posologie
Dose de charge unique de 70 mg le premier jour de traitement, puis
50 mg par jour en perfusion d’une durée d’une heure. La durée du trai-
tement est fonction de l’évolution sans ce traitement.
L’association avec d’autres antifongiques est en cours d’évaluation.
Contre-indications
i
Grossesse, allaitement. Insuffisance hépatique sévère.
am
Effets indésirables
Rares. Interactions médicamenteuses avec la ciclosporine, le tacro-
un
CÉPHALOSPORINES
Liste I.
Groupe d’antibiotiques de la famille des bêta-lactamines. Mode d’action : inhi-
bition de la synthèse de la paroi bactérienne par fixation sur des enzymes mem-
branaires (protéines de liaison des pénicillines). Mécanismes de résistance :
diminution de l’entrée de l’antibiotique dans la cellule (Enterobacter, Pseudo-
monas) ; diminution de l’affinité pour les protéines de liaison des pénicillines (S.
aureus) ; production de bêta-lactamases (bacilles à Gram négatif).
Spécialités : les principales céphalosporines disponibles sont présentées dans
le tableau 26.
Indications et posologie
Les indications et la posologie des principales céphalosporines sont
détaillées dans les tableaux 26 à 29.
Tableau 26. — Principales céphalosporines disponibles.
Effets indésirables
Bonne tolérance dans l’ensemble. Manifestations allergiques. Quelques
manifestations hématologiques et hépatiques. Néphrotoxicité surtout
pour la céfaloridine. Allergie croisée (10 % des cas) avec les pénicillines.
Diarrhée.
CÉTUXIMAB
Anticorps monoclonal anti-angiogénique (neutralise le VEGF). Spécialité :
Erbitux, solution pour perfusion à 5 mg/ml, flacons de 20 et 100 ml.
Indication
Cancer colo-rectal métastatique, cancers épidermoïdes de la tête et
du cou.
Posologie
Perfusion IV continue de 400 mg/m2 en deux heures la première
semaine, puis 250 mg/m2 en une heure les semaines suivantes.
Effets indésirables
Hypomagnésémie, hypocalcémie, hypokaliémie, réactions cutanées.
CHARBON ACTIVÉ
i
am
Indication
Ingestion d’un produit toxique, à dose toxique, dans un délai infé-
Ts
rieur à 2 heures.
Posologie
Dose unique de charbon activé par voie orale : 50 g (adulte), 1 g/kg
(enfant) sans dépasser 50 g.
Doses répétées possibles en cas d’intoxications par la carbamazé-
pine, les digitaliques, le phénobarbital, la quinine ou la quinidine, la
théophylline et les salicylés ou lors de toute intoxication par médica-
ment dans sa forme galénique à libération prolongée.
Contre-indications
Trouble de conscience, même léger, chez un sujet dont les voies
aériennes ne sont pas protégées, ingestion de produits caustiques,
moussants ou d’hydrocarbures.
CHLORAMBUCIL
Liste I.
Acide 4-{4-[bis(2-chloroéthyl)amino]phényl}butanoïque. Cytostatique du
groupe des alkylants. Est également utilisé comme immunosuppresseur. Spécia-
lité : Chloraminophène, en gélules à 2 mg.
Indications
Leucémie lymphocytaire chronique. Lymphomes non hodgkiniens de
bas grade, macroglobulinémie de Waldenström. Immunosuppression.
LivreSansTitre1.book Page 95 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Posologie
0,05 à 0,2 mg/kg/j en administration continue ou 2 mg/kg/j 5 jours de suite 1 à
2 fois/mois. Nécessité d’une surveillance hématologique stricte.
Effets secondaires
Hypoplasie hématopoïétique. Comme avec tous les alkylants, l’utili-
sation prolongée de ce médicament est incriminée dans la genèse de
myélodysplasies préleucémiques.
CHLORHEXIDINE
Antiseptique et fongicide puissant, détergent, présenté en solution pour usage
externe (Hibidil, Hibiscrub, Hibisprint, Hibitane) et pour soins de bouche (Eludril,
Collunovar). Principales utilisations : antisepsie des plaies, préparations cutanées
des champs opératoires, lavage des mains…
Attention ! La nature cationique de ce produit crée une incompatibilité avec les
savons.
CHLORMÉTHINE
Liste I.
Syn : méchloréthamine, 2-chloro-N-(2-chloroéthyl)-N-méthyléthanamine. Mou-
tarde azotée utilisée comme antimitotique ou comme immunosuppresseur. Spécia-
lité : Caryolysine, en ampoules à 10 mg à diluer extemporanément pour injections
i
IV ; pour l’application cutanée, diluer une ampoule dans 50 ml d’eau du robinet.
am
Indications
Maladie de Hodgkin (en association : MOPP), mycosis fongoïde aux
un
CHLOROQUINE
Liste II.
Amino-4-quinoléine. Antipaludique de synthèse. Schizonticide puissant, actif
sur les formes érythrocytaires des Plasmodium, mais inactif sur les gamétocytes
et sur les formes exo-érythrocytaires ; activité amœbicide hépatique, mais peu uti-
lisée. Spécialité : Nivaquine, en comprimés à 100 mg et 300 mg, sirop à 5 mg/ml,
ampoules injectables à 100 mg.
Indications
Paludisme. Rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde),
lupus érythémateux.
LivreSansTitre1.book Page 96 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Posologie
1. Traitement de l’accès palustre :
a) chez l’adulte : 0,50 g/j, pendant 5 jours ;
b) chez l’enfant : 0,10 à 0,40 g/j selon l’âge ou 25 mg/kg en trois jours
dont 10 mg/kg les deux premiers jours et 5 mg/kg le troisième jour.
2. Chimioprophylaxie du paludisme :
a) chez l’adulte : 0,10 g/j ;
b) chez l’enfant de moins de 1 an : 0,025 g tous les 2 jours ;
c) chez l’enfant de 1 à 12 ans : 0,030 à 0,075 g tous les jours, soit
environ 1,5 mg/kg/jour.
3. Dans les rhumatismes inflammatoires et le lupus érythémateux :
traitement prolongé, à la dose de 0,20 ou 0,30 g/j.
Accidents
Troubles digestifs, manifestations cutanées. Lésions cornéennes et
rétiniennes en cas de traitement prolongé qui nécessite une sur-
veillance ophtalmologique. La voie intramusculaire est contre-indiquée
chez l’enfant de moins de 6 ans (risques de collapsus).
Attention ! De nombreuses souches de Plasmodium falciparum sont
actuellement résistantes à la chloroquine.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
Intoxication : voir tableau 191, p. 1269.
i
am
CHLORPROMAZINE
Liste II.
un
CHLORURE DE SODIUM
1 g de chlorure de sodium correspond à 17 mmol de l’ion sodium et 17 mmol
de l’ion chlore. Les solutions isotoniques (9 g/l) contiennent 155 mmol de l’ion
sodium et 155 mmol de l’ion chlore/l.
sique et 1 J/kg jusqu’à 200 J pour un choc biphasique). La loi autorise l’utilisation
d’un défibrillateur automatique ou semi-automatique par tout témoin d’un arrêt
cardio-circulatoire. En milieu hospitalier, le bon fonctionnement de l’appareil en
vue de son usage instantané doit être vérifié quotidiennement.
un
Technique
1. Règles préalables (sauf arrêt cardio-circulatoire) :
Ts
CHOLESTYRAMINE
Liste I.
Syn : colestyramine. Résine échangeuse d’anions, polymère constitué de grou-
pements ammonium fixés sur un squelette styrène-2 % de vinyl benzène. La cho-
lestyramine a pour propriété de se combiner avec les acides biliaires intestinaux,
en formant un complexe insoluble et non absorbable. Elle bloque la réabsorption
normale des acides et sels biliaires qui sont excrétés dans les selles. La déplétion
en acides biliaires est compensée par une oxydation accrue du cholestérol et une
diminution des taux sanguins du cholestérol et des bêtalipoprotéines. Spécialité :
i
Questran en paquets de 9 g contenant 4 g de cholestyramine.
am
Indications
Prurit des obstructions biliaires partielles inopérables (inefficaces dans
un
CHONDROÏTINE SULFATE
Anti-arthrosique symptomatique d’action lente. Spécialité : Chondrosulf, en
gélules ou sachets de granulés à 400 mg.
Indications
Traitement symptomatique de l’arthrose.
Posologie
400 mg 3 fois par jour, pour une durée prolongée. Les résultats peuvent
n’apparaître qu’après 2 mois et persistent après l’arrêt du traitement.
Effets indésirables
Éruptions cutanées, et rarement des nausées ou des vomissements.
CICLOSPORINE
Liste I.
Polypeptide cyclique neutre, liposoluble, métabolite de champignons du sol
(Tolypocladium inflatum), la ciclosporine est utilisée pour ses propriétés immuno-
suppressives : elle inhibe la multiplication des cellules T cytotoxiques en réduisant
la production d’interleukine 2 que les cellules lymphocytaires thymodépendantes
produisent après exposition à un antigène spécifique.
Spécialités : Sandimmun, en solution injectable à 50 mg/ml (ampoules de 1 et
5 ml), et en soluté buvable à 100 mg/ml (flacons de 50 ml) et en capsules à 25,
i
50 et 100 mg ; Néoral, capsules à 10, 25, 50 et 100 mg, solution buvable 100 mg/ml.
am
Indications
1. Traitement préventif ou curatif des réactions de greffon contre
Ts
Incidents
Néphrotoxicité, hépatotoxicité, tremblements, crises convulsives,
hypertrichose, hypertrophie gingivale, micro-angiopathie proche du syn-
drome hémolytique et urémique. Certains cas de lymphomes principale-
ment du système nerveux central ont été observés sous traitement.
CINACALCET
Liste I.
Médicament calcimimétique qui leurre le récepteur sensible au calcium à la sur-
face des cellules parathyroïdiennes : il provoque donc, comme le fait l’hypercal-
cémie, une diminution de la sécrétion de la parathormone (PTH). Spécialité :
Mimpara, en comprimés à 30, 60 et 90 mg.
Indications
1. Hyperparathyroïdie secondaire des insuffisants rénaux dialysés, si
i
délétères par ses conséquences osseuses.
am
Posologie
1. Hyperparathyroïdie secondaire : prise unique de 30 mg/j au début,
jusqu’à 180 mg/jour. L’objectif est l’obtention d’un taux sérique de para-
Ts
thormone intacte entre 150 et 300 pg/ml. Il faut réduire la dose si la cal-
cémie baisse à moins de 1,8 mmol/l, et utiliser les dérivés de la vitamine D.
2. Cancers parathyroïdiens et hyperparathyroïdie primaire : 30 mg
deux fois par jour, en augmentant éventuellement par paliers de
2 semaines jusqu’à 90 mg trois à quatre fois par jour, jusqu’à la norma-
lisation de la calcémie.
Interactions médicamenteuses
Avec les inhibiteurs et les inducteurs de CYP3A4, les médicaments
métabolisés par CYP2D6.
Effets indésirables
Nausées, myalgies, paresthésies, aggravation d’une insuffisance car-
diaque.
CLADRIBINE
Liste I.
Syn : 2 chloro-désoxy adénosine. Analogue purinique résistant à l’adénosine
désaminase, elle est transformée en métabolites triphosphorylés inhibant la répli-
cation de l’ADN et provoquant sa fragmentation (apoptose). Cet effet est maximal
dans les cellules lymphoïdes. Spécialités : Leustatine, flacons injectables IV à
10 mg ; Litak, flacons injectables SC à 10 mg.
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Indications
Leucémie à tricholeucocytes. À l’étude : autres hémopathies lym-
phoïdes chroniques.
Posologie
Voie intraveineuse ou sous-cutanée : 0,14 mg/kg/jour 5 jours de suite.
Ce traitement peut être administré à nouveau lorsque la maladie réap-
paraît après une rémission de plusieurs mois ou années.
Effets indésirables
Toxicité hématologique. Immunodépression et infections (lymphocy-
topénie CD4 prolongée). Rarement, neuropathie périphérique.
CLOMIFÈNE
Liste I.
Composé non stéroïdien, utilisé sous forme de citrate. Anti-œstrogène faible
agoniste et antagoniste des œstrogènes. Spécialités : Clomid et Pergotime, com-
primés à 50 mg.
Indications
1. Induction de l’ovulation chez des femmes en aménorrhée avec
insuffisance gonadotrope ou ayant une anovulation/dysovulation (syn-
drome des ovaires polykystiques).
i
2. Explorations diagnostiques de la fonction hypophyso-gonadique
am
Contre-indications
Grossesse. Insuffisance hypophysaire. Insuffisance ovarienne pri-
Ts
CLONAZÉPAM
Liste I.
Médicament du groupe des benzodiazépines ayant une importante activité anti-
épileptique. Spécialité : Rivotril, en comprimés à 2 mg, ampoules injectables à
1 mg, solution buvable en gouttes (2 mg/ml).
Indications
Traitement des épilepsies généralisées : crises cloniques, toniques,
tonico-cloniques, absences, crises myocloniques, atoniques, spasmes
infantiles et syndrome de Lennox-Gastaut.
Traitement des épilepsies partielles : crises partielles avec ou sans
généralisation secondaire.
Posologie
1. Épilepsies partielles ou généralisées : voie orale, 1 à 6 mg/jour.
2. État de mal comitial : selon l’âge et la durée de l’état, 1/4 à 1 ampoule
en injection IV lente à renouveler si nécessaire toutes les 4 à 6 heures.
Voir Taux thérapeutiques sanguins des médicaments, p. 373.
LivreSansTitre1.book Page 102 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CLONIDINE
Liste II.
Chlorhydrate de 2-(2,6-dichlorophénylamino)-2-imidazoline. Hypotenseur actif par
mécanisme central (inhibition de l’activité tonique des centres sympathiques). Les
modifications hémodynamiques transitoires concernent la réduction du débit car-
diaque, du flux sanguin rénal et de la filtration glomérulaire ; ces phénomènes dispa-
raissent dans un délai de 15 jours après le début du traitement. Synergie importante
avec la dihydralazine (Nepressol), le diazoxide, faible avec le méthyldopa, antago-
nisme avec les ganglioplégiques (risque d’hypertension artérielle). L’activité du médi-
cament dure 8 heures. Elle est obtenue en 3 heures per os, en 15 minutes par injection
parentérale. Spécialité : Catapressan, en comprimés et ampoules injectables à 0,15 mg.
Indication
Hypertension artérielle, mais d’autres médicaments sont préférés en
première intention.
Posologie
Per os, 2 à 4 comprimés par jour, en 2 prises régulièrement espacées.
Voie parentérale, 1 à 4 ampoules par jour.
Contre-indication
Antécédents psychotiques.
Effets secondaires
Somnolence, hypotension orthostatique, bradycardie, dépression,
i
impuissance, constipation, sécheresse de la bouche. Rebond hyper-
am
CLOPIDOGREL
Liste I.
Anti-agrégant plaquettaire ; inhibe l’agrégation induite par l’adénosine diphos-
Ts
COBALT RADIO-ACTIF
Isotopes radio-actifs du cobalt. Les sources de cobalt sont utilisées en radiothé-
rapie externe (télécobaltothérapie), modalité la plus courante de radiothérapie de
haute énergie (période de 5,3 ans, 2 rayonnements gamma de 1,17 et 1,33 MeV).
La pénétration en profondeur dans les tissus du rayonnement est de l’ordre de
80 % à 5 cm et de 50 % à 10 cm (voir Radiothérapie, p. 307).
Le cobalt radioactif est utilisé pour l’exploration du métabolisme de la vitamine
B12 (voir Test de Schilling, p. 1673).
CODÉINE
Liste I. Liste II (sirop).
Méthylmorphine. Agoniste morphinique pur. Peu soluble dans l’eau, soluble
dans l’alcool. Toxique. Utilisée principalement comme antitussif sous forme de
sirop ou gélules (Codedrill, Euphon, Néo-codion, Paderyl, Tussipax). Formulations
à usage antalgique : Codenfan, Dicodin et associations au paracétamol (voir Antal-
giques, p. 39).
Indications et posologie
1. Sédatif de la toux, frénateur du transit intestinal, syndrome des
jambes sans repos : 1 mg/kg (enfants) à 2 mg/kg (adultes).
2. Analgésique : commencer par 0,5 mg/kg par prise. Dose maximale :
100 mg (enfants) à 300 mg (adultes).
i
Contre-indications
am
COLCHICINE
un
Liste I.
Alcaloïde principal du colchique. Très toxique. Spécialités : Colchicine opocalcium
en comprimés à 1 mg ; Colchimax associée à du tiémonium et de la poudre d’opium.
Ts
COLLYRES ET POMMADES
OPHTALMOLOGIQUES
Les principes actifs contenus dans ces préparations à usage ophtalmologique
sont nombreux : voir les tableaux 30 et 31.
(Néosynéphrine)
N-acétyl-
aspartylglutamate
(Naaxia, Naabak)
CONTRE-
PRINCIPE ACTIF DCI/SPÉCIALITÉS INDICATIONS
un
INDICATIONS
COMPLEXE PROTHROMBINIQUE
Syn : fraction coagulante PPSB. Produit sanguin stable issu du plasma humain, par-
ticulièrement riche en prothrombine, proconvertine, facteur Stuart, facteur antihémo-
philique B et protéine C. Spécialité : Kaskadil, flacons de poudre sèche, à diluer dans
20 ou 10 ml d’eau distillée. Activité moyenne : facteur II, 37 UI/ml ; facteur VII :
10 UI/ml ; facteur IX ou antihémophilique B : 25 UI/ml ; facteur X : 40 UI/ml.
Indications
1. Saignement par surdosage ou intoxication par les dérivés du
dicoumarol, intoxication par les rodenticides.
2. Déficits constitutionnels en facteurs II ou en facteur X.
3. Le complexe prothrombinique est inefficace dans l’hémophilie A
(voir Facteur VIII, p. 149) et dans les déficits en facteur V (voir Plasma).
Dans l’hémophilie B et le déficit en facteur VII, préférer l’usage des
concentrés de facteur IX (p. 151) et facteur VII (p. 149).
Posologie
1. Surdosage ou intoxication par les dérivés dicoumariniques, intoxica-
tion par les rodenticides : doses utiles de l’ordre de 0,4 à 0,6 ml/kg ; durée
d’action de l’ordre de 12 à 24 heures (largement suffisante pour obtenir
une correction par l’injection de vitamine K). Se guider sur les modifica-
i
tions du temps de Quick et des facteurs du complexe prothrombique. En
am
Effets indésirables
Risques infectieux : voir Facteurs de coagulation, p. 152.
CONTACTOLOGIE
Corps étrangers séparés de la surface cornéenne par le fragile film lacrymal, les
lentilles de contact peuvent être à l’origine d’incidents mineurs (traumatismes cor-
néens superficiels) ou graves (abcès cornéens). Elles impliquent une hygiène sans
faille et une surveillance ophtalmologique régulière.
1. Les lentilles de contact flexibles (autrefois appelées lentilles dures) sont de
petites tailles. Elles corrigent très bien les troubles visuels, y compris l’astigma-
tisme. Elles doivent être retirées la nuit et ne sont confortables qu’après quelques
jours d’adaptation. Leur durée d’utilisation est limitée dans le temps ; elles doivent
être renouvelées après quelques années d’utilisation. Le risque de complications
infectieuses est faible.
2. Les lentilles souples étaient classiquement moins adaptées à la correction de
l’astigmatisme, mais beaucoup plus confortables et d’adaptation facile. Elles sont
renouvelables fréquemment (tous les mois, semaines ou jours), ce qui en diminue
le risque infectieux. Elles doivent encore être retirées pour dormir. Des modèles
en port permanent sont conservés pendant le sommeil, au prix d’une augmenta-
tion du risque infectieux (souvent à germes Gram négatif).
LivreSansTitre1.book Page 107 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indications
1. D’ordre esthétique : tous troubles de réfraction (y compris la pres-
bytie, que les lentilles multifocales corrigent inconstamment).
2. D’ordre médical : troubles de réfraction unilatéraux ou très asymé-
triques, y compris chez l’enfant, car les lunettes entraînent dans ces cas
une asymétrie intolérable de la taille des images ; kératocône (déforma-
tion de la cornée en une ellipsoïde très astigmate) ; certaines kératites
très douloureuses sont améliorées par une lentille pansement en port
permanent (risque d’infection).
CONTRACEPTION
I. CONTRACEPTION ŒSTROPROGESTATIVE
Association d’un œstrogène, l’éthinyl-œstradiol, et d’un progestatif norstéroïde
dans la majorité des cas. Mode de contraception efficace à près de 100 %. La réver-
sibilité de l’effet contraceptif est immédiate après arrêt. Un examen clinique initial,
gynécologique, mammaire et vasculaire avec prise de la pression artérielle
s’impose, complété par des frottis cervico-vaginaux, un dosage de la glycémie, du
cholestérol total et des triglycérides en cas d’antécédents familiaux métaboliques
et contrôle à 3 mois ou bien dosages à 3 mois et à 1 an. Si dosages normaux,
contrôle tous les 5 ans en l’absence d’antécédents familiaux métaboliques. Cher-
i
cher en outre des signes biologiques de thrombophilie (voir p. 1612) en cas d’anté-
am
7 × 0,035 mg Noréthistérone 7 × 1 mg
10 × 0,03 mg Lévonorgestrel
10 × 0,125 mg
Norgestimate 7 × 0,215 mg
Norgestimate 7 × 0,250 mg
a. La composition des comprimés qui peut différer selon les phases du cycle est précisée pour chaque produit.
b. Remboursé par la Sécurité Sociale.
c. Pas d’AMM pour la contraception.
d. Génériques : Ludéal G = Minidril E = Diane Daily Ge = Trinordiol.
e. Mêmes risques et contre-indications que les contraceptifs oraux.
LivreSansTitre1.book Page 109 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Posologie
À débuter le premier jour des règles la première fois, 1 comprimé/j
un
Contre-indications
1. Absolues. Hypertension artérielle, maladie thrombo-embolique
artérielle ou veineuse, coronaropathie, valvulopathie cardiaque,
trouble du rythme thrombogène, diabète compliqué de micro- ou de
macro-angiopathie. Affection hépatique chronique ou aiguë récente.
Cancer du sein et de l’utérus, tumeur hypophysaire. Porphyrie. Lupus
érythémateux disséminé et états apparentés. Angio-œdèmes hérédi-
taires et idiopathiques.
2. Relatives. Diabète non compliqué, hyperlipémie, obésité, taba-
gisme, cholestase récidivante de la grossesse, otosclérose, mastopa-
thie bénigne, fibromyome utérin, allaitement, antécédent de toxémie
gravidique. Antécédents de thromboses veineuses familiales ou
d’accidents vasculaires artériels précoces. L’incidence des accidents
vasculaires augmente avec l’âge et le tabagisme, particulièrement
après 35 ans. Des efforts doivent être faits pour réduire ou supprimer
ce dernier. Dans le cas contraire, un changement de mode contra-
ceptif doit être envisagé.
Incidents
1. Métrorragies : dues à une prise irrégulière ou liées aux doses, et
corrigées par l’emploi de pilules plus dosées. Ne pas omettre la
recherche d’autres causes, en particulier d’une infection génitale
latente, un polype ou une grossesse.
LivreSansTitre1.book Page 110 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Posologie
Ils nécessitent une prise quotidienne à heure fixe (Cérazette, tolérance
de 12 heures) pour assurer un index de Pearl supérieur ou égal à 0,7.
Effets indésirables
À ces doses, ils n’interfèrent pas avec les protéines de la coagulation
et n’ont pas d’effet métabolique. Les inconvénients de cette méthode
sont les troubles des règles très fréquents, les kystes fonctionnels de
l’ovaire, une sécurité incomplète et un risque de grossesse extra-utérine
(par ralentissement de la motilité tubaire).
Indications
1. Par voie orale. Ils sont utilisés en cas d’hyperœstrogénie relative
avec ses conséquences : mastopathies bénignes, hyperplasie endomé-
triale, utérus fibromateux.
2. Par injections. Les injections trimestrielles de progestatif
(médroxyprogestérone : Dépo-provéra, noréthistérone : Noristérat)
sont efficaces, mais entraînent des troubles menstruels majeurs et
constants. Ce mode de contraception est réservé à des cas particuliers,
psychiatriques notamment.
Posologie
Par voie orale : 2 comprimés par jour, 21 jours sur 28.
Contre-indications
Hypertension artérielle, diabète, dyslipidémie, antécédents thrombo-
i
emboliques. Ils peuvent entraîner acné, prise de poids, intolérance
am
veineuse.
Indications
Ts
Contre-indications
Antécédents de grossesse extra-utérine, infectieux utéro-annexiels et
toute infection en cours, fibromyomes, adénomyose, malformations uté-
rines, antécédent de césarienne sur utérus rétrofléchi, corticothérapie
ou traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens au long cours.
Incidents
Ménorragies (stérilet au cuivre), kystes fonctionnels de l’ovaire
(Mirena), infection utéro-annexielle. Les perforations et les expulsions
du stérilet sont rares. Toujours penser à la possibilité d’une grossesse
extra-utérine.
i
VI. AUTRES MÉTHODES DE CONTRACEPTION
am
CORTICOÏDES
Liste I.
Groupe de stéroïdes dérivés de la cortisone (voir ce mot), mais dont certains
effets en particulier anti-inflammatoires sont plus puissants. Les principales spécia-
lités orales et injectables sont listées respectivement dans les tableaux 34 et 35. Les
corticoïdes locaux à usage rectal (Betnesol, Colofoam) sont résorbés et exposent
aux mêmes incidents que la corticothérapie générale. Le budésonide est un corti-
coïde qui, par voie orale, aurait pour avantage une réduction des effets systémiques
en raison d’une forte distribution entérale et hépatique, particulièrement adaptée au
traitement des maladies inflammatoires intestinales. Spécialités : Entocort, Rafton,
en gélules à 3 mg. Peut aussi être administré par inhalation dans le traitement de
l’asthme (Pulmicort, spray à 100, 200, 400 µg/bouffée et dosettes à 0,5 et 1 mg/2 ml).
Il existe aussi de très nombreuses spécialités à action locale (cutanée, ophtalmolo-
gique). Voir également Collyres (p. 104) et Dermocorticoïdes (p. 123).
Effets indésirables
Utilisés par voie générale, tous les corticoïdes peuvent entraîner les
i
mêmes accidents : perforation d’ulcère gastroduodénal, hémorragies
am
Cortisone Cortisone cp 5 mg 1
Roussel
Prednisolone Hydrocortancyl cp 5 mg 5
Prednisone Cortancyl cp 1, 5 et 20 mg 5
a. Puissance approximative par rapport à la cortisone (mg pour mg).
b. Contient 2 mg de dexchlorphéniramine maléate par comprimé.
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DURÉE b c
DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION a USAGE PUISSANCE
D’ACTION
a. Durée approximative. L’effet in situ est plus long que l’effet général.
b. Usage thérapeutique : G : général, L : local. Attention ! Les injections locales ont aussi un effet général.
c. Puissance approximative par rapport à la cortisone (mg pour mg).
d. L’hydrocortisone sous forme d’hémisuccinate est le traitement de choix de l’insuffisance surrénale aiguë
un
CORTISONE
Liste I.
Composé E de Kendall : 17-hydroxy-11-déhydrocorticostérone. Glucocorticoïde
sécrété par le cortex surrénal. La cortisone n’est plus utilisée en thérapeutique.
On utilise l’hydrocortisone (voir ce mot) qui a les mêmes effets.
Posologie
La succinylcholine est habituellement utilisée en dose unique. Les
curares non dépolarisants sont utilisés par voie intraveineuse avec une
dose initiale et des injections répétées ou une administration continue
par pousse-seringue électrique sous contrôle de la profondeur de la
curarisation (surveillance de la curarisation).
La dose dépend des produits utilisés (voir tableau 36). La sensibilité
aux curares varie d’un patient à l’autre. L’importance du bloc neuro-
musculaire doit être guidée par stimulation électrique du nerf ulnaire
avec enregistrement de la réponse musculaire au niveau du muscle
adducteur du pouce. Cette technique permet également d’apprécier de
façon précise l’état de curarisation pendant l’intervention et de décura-
risation au moment du réveil et ainsi d’éviter les dépressions respira-
toires post-opératoires liées à une curarisation prolongée.
Tableau 36. — Curarisants de synthèse.
Effets indésirables
1. Dépression respiratoire. La ventilation assistée est nécessaire en
per-opératoire et doit être poursuivie au réveil jusqu’à décurarisation
complète, vérifiée par la stimulation du nerf ulnaire (voir ci-dessus) et
quantification à l’adducteur du pouce du degré de récupération
(mesure du rapport T4/T1 qui doit être supérieur à 0,9).
2. Histaminolibération non spécifique ou spécifique dont la forme la
plus grave est le choc anaphylactique (voir p. 1287). Le traitement du
choc anaphylactique est l’adrénaline.
Contre-indications
Les curares ne doivent être utilisés que si on a les moyens de
contrôler la ventilation. Ils doivent être utilisés avec prudence chez le
patient myasthénique (titration). Certains curares sont contre-indiqués
chez l’insuffisant rénal (vécuronium et pancuronium notamment).
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CYCLINES
Liste I.
Famille d’antibiotiques à action bactériostatique.
1. Mode d’action : accumulation active intracellulaire dans les bactéries. Inhibi-
tion de la synthèse protéique par fixation aux ribosomes.
2. Mode de résistance : modification enzymatique de l’antibiotique, efflux. Résis-
tance croisée pour toutes les tétracyclines. Possible résistance à plusieurs antibio-
tiques (plasmidique).
3. Pharmacocinétique : absorption digestive irrégulière : bonne diffusion tissulaire
spécialement dans les cellules avec action sur les germes intracellulaires ; pas de pas-
sage méningé. Élimination biliaire faible et urinaire sous forme partiellement active.
4. Spectre d’activité : staphylocoque méti-S, Streptocoque, Gonocoque, Trépo-
nème, H. influenzae, Mycoplasme, Chlamydia, Borrelia, Lexiella, rickettsie, bru-
celle, pasteurelle, Actinomyces.
Par rapport aux cyclines d’extraction (oxytétracycline, tétracycline), les
cyclines semi-synthétiques (doxycycline, minocycline) se différencient par une
posologie quotidienne réduite et espacée en raison d’une meilleure absorption et
d’une demi-vie plus longue, une meilleure tolérance digestive, une meilleure diffu-
i
sion tissulaire, une posologie non modifiée en cas d’insuffisance rénale (élimina-
am
Indications
1. En première intention : infections génitales à Chlamydia (uréthrite,
Ts
Effets indésirables
Dyschromie dentaire chez l’enfant de moins de 8 ans faisant contre-
indiquer le produit au-dessous de cet âge. Pendant la grossesse et
l’allaitement, photosensibilisation, allergie peu fréquente.
Diminution de posologie si insuffisance rénale (risque d’hépatotoxicité).
CYCLOPHOSPHAMIDE
Liste I.
N,N-Bis(bêta-chloroéthyl)-N’,O-propylène phosphoramide. Moutarde azotée à
action cytostatique utilisée dans le traitement de certaines affections malignes et
comme immunosuppresseur. Spécialité : Endoxan, comprimés à 50 mg et flacons
à 500 mg. Excrété sous forme de métabolites dans les urines. L’ifosfamide
(Holoxan) est doté de propriétés similaires.
Indications
1. Lymphomes non hodgkiniens, leucémie aiguë lymphoblastique,
leucémie lymphoïde chronique, tumeurs solides dans le cadre de poly-
chimiothérapies.
2. Maladies auto-immunes (en tant qu’immunosuppresseur).
3. Conditionnement aux greffes de moelle.
Posologie
i
1. Au sein d’associations polychimiothérapiques : doses variables
am
Effets indésirables
Hypoplasie médullaire, alopécie réversible, ictère, antidiurèse lors
de l’utilisation de très fortes doses, stérilité. La cystite hémorragique
est une complication peu fréquente mais parfois grave, nécessitant une
diurèse abondante temporaire, voire la dérivation des urines (les méta-
bolites urinaires sont toxiques pour la muqueuse vésicale). L’adjonc-
tion d’un protecteur (Mesna) est recommandée lorsque la dose de
cyclophosphamide dépasse 0,5 g.
Contre-indication
Grossesse.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
CYTOSINE-ARABINOSIDE
Liste I.
Syn : cytarabine, arabinosyl cytosine, ara-C. Antimétabolite de synthèse du
groupe des antipyrimidines. Spécialités : Aracytine, flacons injectables (voies SC
et IV) à 100, 500, 1 000-2 000 mg ; Dépocyte, suspension injectable à 50 mg (voie
intrarachidienne).
Indications
Leucémies aiguës lymphoblastiques, myéloblastiques, monoblas-
tiques. Lymphomes.
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Posologie
1. Traitement d’attaque des hémopathies malignes : les schémas
posologiques habituels comportent une administration de 100 à
200 mg/m2 pendant 5 à 7 jours en perfusion lente continue, le plus sou-
vent en association avec les autres drogues antileucémiques.
2. Hémopathies aiguës de sujets âgés : une amélioration peut être
obtenue par de faibles doses : 10 à 20 mg/m2 matin et soir pendant 2 à
3 semaines.
3. De très fortes doses, 1 à 3 g/m2, sont utilisées pour le traitement
de consolidation ou en cas de rechute dans les leucémies aiguës.
4. Prévention et traitement des méningites leucémiques : 30 mg/m2
par voie intrarachidienne, 1 ou 2 fois/semaine, en association possible
avec l’améthoptérine (voir ce mot).
Nécessité d’une surveillance hématologique stricte.
Effets indésirables
Hypoplasie médullaire, mégaloblastose, nausées, vomissements,
diarrhée. À très fortes doses, toxicité hépatique et syndrome cérébel-
leux caractérisé par une fièvre avec des myalgies, des douleurs
osseuses, des douleurs thoraciques, des rashs maculopapuleux, une
conjonctivite et une sensation de malaise général. Ce syndrome sur-
vient dans les 6 à 12 heures suivant l’administration du produit. Il est
i
prévenu et traité par les corticoïdes.
am
DACARBAZINE
un
DANAZOL
Liste I.
Stéroïde androgénique à action antigonadotrope aux fortes doses. Spécialité :
Danatrol, en gélules de 200 mg.
Indications
Endométriose sévère. Œdème angioneurotique héréditaire. Effet
immunomodulateur (lupus systémique, cytopénies auto-immunes).
Posologie
2 à 4 comprimés/j, en 2 ou 3 prises.
Contre-indications
Insuffisance hépatique, hépatite chronique ou récente, thromboses
veineuses ou artérielles, porphyrie, grossesse, allaitement.
Effets indésirables
1. Effets androgéniques (acné, séborrhée, accentuation de la pilosité,
i
prise de poids), troubles des règles (spotting, aménorrhée).
am
DANTROLÈNE
Liste I.
[(Nitro-4 phényl)-5 furfurylidène amino]-1 imidazolidinédione. Myorelaxant,
sans effet sur la conduction nerveuse ou la transmission synaptique. Spécialité :
Dantrium, en gélules à 25 et 100 mg, et solution injectable IV à 20 mg.
Indications et posologie
1. Prévention de l’hyperthermie maligne (syndrome malin des neuro-
leptiques) et traitement de l’hyperthermie déclarée.
2. Traitement des formes évoluées de spasticité d’origine pyramidale
associées aux hémiplégies, aux paraplégies et à la sclérose en plaques.
Posologie
1. Prévention de l’hyperthermie maligne (syndrome malin des neurolep-
tiques) : 1 à 2 mg/kg par voie orale à trois reprises 12, 8, et 4 heures avant
l’induction anesthésique. Hyperthermie déclarée : 2,5 mg/kg par voie intra-
veineuse ; traitement à poursuivre jusqu’à régression des signes d’hyper-
thermie, si nécessaire jusqu’à une dose cumulée de 10 mg/kg.
2. Spasticité : titration progressive par paliers de 25 mg, en 2 ou
3 prises. Dose maximale 400 mg.
Contre-indications
Dans le traitement de la spasticité : grossesse et allaitement. Insuffi-
sance hépatique.
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Effets indésirables
Hypotonie musculaire, sédation, toxicité hépatique dose-dépen-
dante. Dosage des transaminases mensuel puis bimestriel et arrêt du
traitement en cas de signes cliniques ou biologiques d’hépatite.
DAPSONE
Liste I.
Syn : diaphény-1-sulfone, sulfone-mère. Spécialité : Disulone, en comprimés à
100 mg. L’adjonction de fer destinée à prévenir ou limiter la toxicité hématologique
est un leurre.
Indications
Lèpre (maladie de Hansen). Dermatite herpétiforme et autres derma-
toses bulleuses auto-immunes, polychondrite atrophiante, formes bul-
leuses de la maladie lupique.
Posologie
1. Lèpre : 100 mg/j chez l’adulte, 2 mg/kg chez l’enfant, en association
avec la rifampicine et la clofazimine selon la forme de la maladie.
2. Dermatite herpétiforme et autres dermatoses bulleuses auto-
immunes, polychondrite atrophiante, formes bulleuses de la maladie
lupique : 100 à 300 mg/j ; dose d’entretien fixée par réduction progressive.
Attention ! Une hémolyse d’importance variable est nécessaire pour
i
am
DÉCITABINE
Cytostatique exerçant, selon la concentration intracellulaire, un effet cytosta-
tique et/ou déméthylant (la méthylation est un processus régulant l’activité de
l’ADN). Spécialité : Dacogen, solution pour perfusion à 50 mg, disponible selon une
procédure d’autorisation temporaire d’utilisation (voir p. 402).
Indications
Myélodysplasies de gravité intermédiaire et élevée (voir p. 705).
Posologie
Perfusion de 15 mg/m2 en 3 heures, toutes les 8 heures pendant trois
jours. Cycles à répéter quatre fois toutes les 6 semaines.
Effets indésirables
Toxicité hématologique et digestive.
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Contre-indications
Grossesse et allaitement.
DÉFÉRASIROX
Liste I.
Chélateur du fer. Actif par voie orale. Spécialité : Exjade, comprimés à 125 et
500 mg.
Indication
Surcharge en fer des thalassémies majeures et des anémies multitrans-
fusées, lorsque la desferrioxamine est contre-indiquée ou mal tolérée.
Posologie
10 à 30 mg/kg/jour en une prise quotidienne. Réduire la dose en cas
d’insuffisance rénale. Arrêter le traitement si la ferritinémie baisse au-
dessous de 500 µg/l.
Effets indésirables
Troubles digestifs (nausées, diarrhée, douleurs abdominales). Érup-
tion cutanée. Augmentation de la créatininémie, cytolyse hépatique.
DÉFÉRIPRONE
i
Liste I.
am
Chélateur du fer. Actif par voie orale. Spécialité : Ferriprox, comprimés à 500 mg.
Indication
Surcharge en fer des thalassémies majeures, lorsque la desferrioxa-
un
DÉFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
Appareil implanté en pré- ou en rétropectoral, susceptible de détecter en
quelques secondes des arythmies ventriculaires graves sans aucune intervention
extérieure. Par l’intermédiaire d’une électrode endocavitaire, il délivre soit un
train rapide d’impulsions électriques pour arrêter une tachycardie ventriculaire
(stimulation antitachycardique), soit un choc électrique endocavitaire, de faible
intensité, pour régulariser une arythmie ventriculaire grave (tachycardie ventricu-
laire très rapide ou fibrillation ventriculaire). Le traitement délivré par le défibrilla-
teur peut être renouvelé immédiatement en cas d’échec. Les appareils actuels
possèdent une fonction de stimulation antibradycardique et une fonction Holter
permettant une analyse des événements rythmiques enregistrés, qu’ils aient ou
non été traités. La durée de vie des défibrillateurs est de 4 à 7 ans, fonction du
nombre de chocs délivrés. Le fonctionnement des défibrillateurs peut être inhibé
par l’application d’un aimant en regard du boîtier. Les modalités de surveillance
et de réglage par télémétrie sont les mêmes que pour les stimulateurs cardiaques.
Indications
Mort subite ressuscitée par fibrillation ventriculaire documentée ou par
tachycardie ventriculaire mal tolérée (rapide, syncopale ou collapsigène).
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DÉFIBROTIDE
Polydésoxyribonucléotide simple brin, extrait de muqueuse de porc, doté de
propriétés antithrombotiques et thrombolytiques. Spécialités : Prociclide ou
Noravid, en solution à diluer pour perfusion IV flacons de 200 mg/2,5 ml, dispo-
nibles par l’intermédiaire d’une procédure d’autorisation temporaire d’utilisation
(voir tableau 103, p. 404).
Indication
Maladie veino-occlusive du foie, en particulier au cours des greffes
de cellules-souches hématopoïétiques.
Posologie
25-40 mg/kg/j répartis en 4 perfusions de 2 heures chaque jour, pen-
dant 14 jours, voire plus.
Effets indésirables
Hypotension lors de la perfusion.
DÉMÉCLOCYCLINE
Liste I.
Antibiotique du groupe des cyclines ayant pour propriété d’inhiber l’effet de
l’hormone antidiurétique sur le tube distal et collecteur. Spécialité : Alkonatrem,
comprimés à 150 mg.
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Indications
États d’antidiurèse avec hyponatrémie imputables à une sécrétion
inappropriée d’hormone antidiurétique, ou secondaires à certains
médicaments ayant un effet antidiurétique (en particulier cyclophos-
phamide à forte dose).
Posologie
900 à 1 200 mg/jour en traitement d’attaque (associer à une restric-
tion hydrique), puis 600 mg/24 heures, avec boissons libres.
Contre-indications
Celles des cyclines (voir p. 116).
Effets indésirables
Interaction avec les rétinoïdes (risque d’hypertension intracrâ-
nienne), les antivitamines K (augmentation de l’effet anticoagulant).
DENILEUKIN DIFTITOX
Immunosuppresseur. Protéine recombinante associant des séquences des
toxines diphtériques A et B, et du récepteur de l’interleukine 2. Les lymphocytes
exprimant ce récepteur captent le complexe, dont la fraction toxinique engendre
l’apoptose cellulaire. Spécialité : Ontak, solution injectable à 300 µg/2 ml disponible
i
par procédure d’autorisation temporaire d’utilisation (voir tableau 103, p. 404).
am
Indication
Lymphomes cutanés à cellules T.
un
Posologie
Cycles de 3 semaines, 18 µg/kg/j par voie IV, 5 jours de suite.
Ts
Effets indésirables
Hypoalbuminémie, cytolyse hépatique, œdèmes, éruption cutanée.
DERMOCORTICOÏDES
Actions antiproliférative, vasoconstrictive anti-inflammatoire et immunosup-
pressive. Après application, seule une fraction migre en profondeur, le reste est
stocké dans la couche cornée et se libère progressivement en quelques jours.
L’application répétée finit par inhiber les effets thérapeutiques (tachyphylaxie).
Les principaux corticoïdes disponibles sont présentés dans le tableau 38.
Indications
1. N’utiliser que si un diagnostic précis a été fait, sur des lésions non
infectées ou désinfectées.
2. Le choix du dermocorticoïde dépend de l’âge du patient (absorp-
tion accrue chez l’enfant et le sujet âgé), de la dermatose (voir chapitre
de dermatologie), de sa localisation (absorption accrue sur le visage et
dans les plis) et de son étendue.
3. En règle générale, on choisira pour :
a) le visage et les plis : un produit de classe III ou IV ;
b) les lésions sèches, épaisses ou fissuraires : de la pommade ;
c) les lésions suintantes : de la crème ;
d) les lésions macérées des plis et les régions pileuses : des lotions ;
e) les lésions muqueuses : des glossettes.
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ACTIVITÉ ANTI-
DCI SPÉCIALITÉS PRÉSENTATION
INFLAMMATOIRE
relais
Posologie
1. Une seule application quotidienne suffit dans la grande majorité
des cas.
2. Un sevrage progressif doit être mis en place pour éviter le rebond :
un espacement des applications 1 jour sur 2, puis 1 jour sur 3, ou le pas-
sage à un produit de classe plus faible.
3. Un nombre limité de tubes doit être prescrit et les tubes utilisés
sont à comptabiliser.
Contre-indications
Infections bactériennes (impétigo, furoncles), virales (herpès, vari-
celle, zona), mycosiques, parasitaires (gale). Dermatoses fessières du
nourrisson. Acné. Rosacée.
Effets indésirables
1. Locaux :
a) Infection bactérienne surtout (folliculite, abcès), candidose, aggra-
vation d’un herpès ou d’un zona.
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Technique
La désensibilisation ne doit être entreprise qu’après avoir vérifié par
intradermoréaction (en employant les mêmes préparations d’allergènes
que pour le traitement lui-même) l’état d’allergie. La conduite du traite-
ment est délicate et les conseils d’un médecin ayant l’expérience du traite-
ment des maladies allergiques sont indispensables : la dose initiale de
l’allergène est à déterminer pour chaque cas ; au cours du traitement, en
particulier dans la désensibilisation par le pollen de graminées, chaque
nouvelle injection peut provoquer des réactions importantes (urticaire,
œdème de Quincke, crise d’asthme, voire état de choc, à traiter par l’injec-
tion sous-cutanée immédiate d’1 ml d’adrénaline à 1/1 000, suivie de l’injec-
tion IM d’une ampoule de Phénergan ou de Soludécadron).
DESFERRIOXAMINE
Liste I.
Syn : déféroxamine. Méthane-sullonate de desferrioxamine B. Chélateur spéci-
fique du fer obtenu par soustraction du fer contenu dans la ferrioxamine B, elle-
même produit du métabolisme de Streptomyces pilosus. Le fer chélaté dans l’orga-
nisme par la desterrioxamine est éliminé par l’urine sous forme de ferrioxamine.
Spécialité : Desféral, en ampoules de 5 ml à 500 mg.
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Indications
Hémosidérose post-transfusionnelle ou celle des anémies réfractaires.
Intoxication martiale et par l’aluminium. Dans l’hémochromatose, la sous-
traction de fer est beaucoup plus efficace en utilisant les saignées.
Posologie
1. Hémosidérose : dose initiale de 1 g/j, dose d’entretien de 500 mg/j.
Traitement à initier si des transfusions itératives sont prévisibles sur le
long terme. L’administration sous-cutanée continue sur 12 ou 24 heures
est rendue possible par un pousse-seringue électrique portatif.
2. Intoxication martiale et par l’aluminium : 15 à 80 mg/kg/j par voie
veineuse. La vitesse par voie veineuse ne doit pas dépasser 15 mg/kg/h
sans dépasser une dose totale de 6 à 8 g/j. On peut y associer une dose
de 8 g par sonde gastrique, si on voit le sujet peu après l’ingestion du
produit toxique.
Contre-indications
Grossesse, insuffisance rénale.
Effets indésirables
Hypotension dose-dépendante. Tableau anaphylactoïde par libération
d’histamine. Œdème pulmonaire lésionnel en traitement prolongé. Infec-
tion à Yersinia enterocolitica : le complexe desferrioxamine-fer favorise la
i
am
DESMOPRESSINE
Liste II.
Ts
Indications
1. Traitement du diabète insipide d’origine centrale pitressino-sen-
sible.
2. Prévention et traitement des accidents hémorragiques survenant au
cours de l’hémophilie A mineure (taux de facteur VIII supérieur à 5 %), la
maladie de Willebrand à l’exception des formes sévères (type III ou type
IIB) et chez les conductrices d’hémophilie A à risque hémorragique.
3. Traitement symptomatique de courte durée (3 mois) de l’énurésie
nocturne de l’enfant de plus de 5 ans (discuté).
Posologie
1. Diabète insipide pitressino-sensible :
a) per os (comprimés) : commencer par une dose de 0,1 mg trois fois
par jour et chercher la dose efficace par paliers (elle se situe générale-
ment entre 0,3 et 1,2 mg/j en trois prises) ;
b) solution nasale (spray) : 5 à 20 µg/j selon l’âge et le poids, en une
ou deux pulvérisations quotidiennes.
2. Formes modérées d’hémophilie et de maladie de Willebrand :
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DÉSOXYCORTICOSTÉRONE
Liste I.
Syn : DOCA. La désoxycorticostérone est une des hormones minéralo-corti-
i
coïdes de la surrénale. Régule l’équilibre électrolytique par rétention d’eau et de
am
Indications
un
DEXTRAN
Polysaccharide élaboré par une bactérie, Leuconostoc mesenteroides, lorsqu’elle
est cultivée sur un milieu à base de saccharose. Le poids moléculaire du dextran
utilisé en thérapeutique est de 70 000 kDa. Un gramme de dextran retient en circu-
lation environ 20 ml d’eau. Spécialité : Rescueflow, flacons de 100 ml contenant 6 g
de dextran 70 et 7,5 g de NaCl. Voir aussi Gélatines et Amidon.
Indications et posologie
Utilisé comme succédané du plasma sanguin dans les états d’hypo-
volémie, en attendant la transfusion de concentrés d’hématies : limiter
l’apport à 250 ml.
DEXTRINES
Produits résultant de l’hydrolyse incomplète de l’amidon, solubles dans l’eau ;
on distingue, selon l’importance de l’hydrolyse : les amylodextrines, érythrodex-
trines et achrodextrines. L’hydrolyse plus poussée conduit au maltose puis au glu-
cose. Utilisées en diététique infantile comme supplémentation glucidique des
biberons (21 mois) ou pour l’alimentation artificielle (voir ce mot).
Nombreuses présentations : Dextrine-Maltose Jacquemaire, Orgéose Jammet,
Cérélac Nestlé, etc.
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DIACÉRHÉINE
Liste I.
Anti-arthrosique symptomatique d’action lente. Spécialités : ART et Zondar,
dérivé anthraquinonique, présenté sous forme de gélules à 50 mg.
Indication et posologie
Proposée dans le traitement de l’arthrose à raison de deux gélules
par jour. Effet antalgique différé de 30 à 45 jours.
Effets indésirables
Diarrhée, douleurs abdominales, et parfois éruptions cutanées.
DIALYSE PÉRITONÉALE
Méthode d’épuration extrarénale à domicile utilisant le péritoine comme mem-
brane d’échange entre le sang et une solution saline perfusée par un cathéter dans
la cavité péritonéale. Il existe plusieurs techniques de dialyse péritonéale :
1. la dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA). Elle consiste en quatre
échanges de 2 litres par 24 heures tous les jours, le liquide de dialyse étant
contenu dans des poches plastiques facilement transportables. Après une période
d’entraînement de quelques semaines, le patient conduit son traitement lui-même
de manière autonome ou avec l’aide d’une infirmière. Les risques d’infections favo-
risés par les manipulations multiples sont minimisés grâce à des procédés tech-
nologiques qui assurent l’asepsie des connexions ;
i
2. la dialyse péritonéale à l’aide d’appareils automatiques (cycleurs). Cette tech-
am
Indications
un
DIAZOXIDE
Liste I.
7-choloro 3-méthyl-2H-1,2,4-benzothiadiazine-1,1-dioxyde. Sulfamide non diuré-
tique de la famille des benzothiazines possédant surtout une action hyperglycé-
miante en inhibant la sécrétion d’insuline et également en stimulant la sécrétion
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DICHLORO-DIPHÉNYL-TRICHLORO-ÉTHANE
Liste II.
Syn : DDT. Insecticide de synthèse, actif par contact. Utilisé soit dispersé dans du
talc au taux de 5 à 10 %, soit en préparations liquides pour imprégnation de textiles
ou pour traitement des dermatoses acariennes et parasitaires (Benzochloryl). Inso-
luble dans l’eau, soluble dans les graisses et nombre de solvants organiques.
Indications
Destruction de tous les insectes nuisibles, notamment des insectes
parasites de l’homme, tels que les poux. Le grand avantage de ce pro-
duit dans la lutte contre la phtiriase est qu’il désinfecte les vêtements
i
en même temps que les téguments.
am
Mode d’emploi
Les téguments étant bien secs, pulvériser la poudre à 5 ou 10 % soit à
un
l’aide d’un pulvérisateur à main, soit à l’aide d’un pistolet poudreur auto-
matique spécial. Trente à 50 g sont nécessaires pour l’épouillage d’un
sujet. Le produit peut être appliqué en introduisant le bec du pulvérisa-
Ts
teur entre la peau et les vêtements, par les manches, le col et la ceinture,
le sujet restant habillé. L’imprégnation des vêtements lors de cette appli-
cation unique suffit à empêcher pendant 1 mois toute réinfestation et, s’il
y a des lentes, à détruire les jeunes larves dès leur éclosion.
DIÉTHYLCARBAMAZINE
Antiparasitaire. Spécialité : Notézine, en comprimés à 100 mg. Disponibilité hos-
pitalière uniquement.
Indications et posologie
1. Filariose lymphatique et onchocercose : commencer par 1 com-
primé/j, augmenter d’1 comprimé/j jusqu’à 4 comprimés/j ; 2 prises quoti-
diennes ; cure de 3 semaines consécutives à 400 mg/j, ou 6 mg/kg/j.
2. Filariose à Loa loa : mesurer la microfilarémie avant tout traite-
ment, s’abstenir ou être très prudent si elle est très élevée ; commencer
par 1/8 de comprimé/j ; augmenter très progressivement pour arriver à
4 comprimés/j en 1 semaine environ ; 2 prises quotidiennes ; cure de
3 semaines consécutives à 400 mg/j ; associer corticothérapie.
Incidents et accidents
Somnolence.
Les réactions d’allergie consécutives à la lyse des microfilaires sont
fréquentes. Elles sont graves dans la loase à microfilarémie élevée et
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DIGOXINE
Liste I.
Glucoside digitalique extrait de la digitale laineuse. Administrée par voie orale, la
digoxine a un délai d’action de 6 heures, une activité maximale en 12 heures et pro-
longée pendant 2 à 4 jours. Son élimination est rénale, fonction de la créatininémie.
Spécialité : Digoxine Nativelle, en comprimés à 0,25 mg, solution buvable pédia-
trique à 0,05 mg/ml et ampoules injectables IV dosées à 0,5 mg. Il s’agit du seul
glucoside digitalique commercialisé.
Indications
Tachycardies atriales, notamment la fibrillation atriale, pour ralentir
la réponse ventriculaire essentiellement au repos. La digoxine a possi-
i
blement un effet bénéfique dans l’insuffisance cardiaque systolique,
am
DIHYDROERGOTAMINE
Liste II.
Antimigraineux, agoniste des récepteurs sérotoninergiques du système caroti-
dien externe. Vasoconstricteur. Spécialités : Tamik (capsules à 3 mg), Séglor (lyoc
à 5 mg, gélules à 5 mg, solution buvable à 2 mg/ml), Ikaran LP (comprimés à 5 mg,
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Indications et posologie
1. Traitement de fond de la migraine (formes orales) : 9 à 10 mg/jour.
2. Traitement de la crise de migraine : 1 ou 2 pulvérisations nasales
par crise, sans dépasser 2 par 24 heures ; 1 ou 2 injections SC, IM ou IV
de 1 mg sans dépasser 2 par 24 heures.
Contre-indications
Grossesse et allaitement, coronaropathie, artériopathie des membres
inférieurs, antécédents d’accident vasculaire cérébral, hypertension arté-
rielle sévère.
Incompatible avec les triptans, macrolides, antiprotéases, inhibi-
teurs de la transcripatse reverse, sympathomimétiques, association
déconseillée avec les bêtabloquants.
Effets indésirables
Ergotisme, paresthésies, syndrome de Raynaud, spasmes vascu-
laires, nausées, vomissements.
DIMENHYDRINATE
i
am
Indication
un
DIMERCAPROL
Liste II.
Syn : British anti-lewisite, BAL 2,3-dimercaptopropanol. Se comporte envers les
métaux lourds comme un chélateur, c’est-à-dire qu’il forme avec eux des complexes
non toxiques, solubles et capables d’être éliminés par les reins. Spécialité : BAL, en
ampoules de 2 ml à 200 mg.
Indications
Intoxications par l’arsenic, le mercure et l’or ; accessoirement intoxi-
cations par l’antimoine, le bismuth, le plomb.
Posologie
Injection IM de 3 mg/kg de poids corporel, 1 injection toutes les
4 heures ; doses décroissantes à partir du 3e jour.
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Effets secondaires
Nausées, vomissements, élévation de la tension artérielle, brûlures
transitoires des muqueuses, abcès au lieu d’injection.
DIPHÉNHYDRAMINE
Antihistaminique de synthèse. Spécialité : Nautamine, en comprimés à 90 mg.
Indications et posologie
1. Celles des antihistaminiques de synthèse (voir ce mot) : 0,10 à
0,15 g, 2 à 3 fois/j au milieu des repas.
2. Mal des transports. Selon l’âge : 1/2 comprimé (2 à 6 ans), 1 comprimé
(6-12 ans), 1,5 comprimé (adulte) une demi-heure avant le départ.
Renouveler la dose au maximum 4 fois en respectant un intervalle de
6 heures.
Contre-indications
Celles des anticholinergiques : troubles prostatiques, glaucome à
angle fermé.
DIPHOSPHONATES
Voir Bisphosphonates.
i
am
DIPYRIDAMOLE
Liste II.
un
en association à l’aspirine.
Spécialités : Persantine, en comprimés à 75 mg et solution injectable IV à
10 mg/2 ml ; Cléridium, en comprimés à 150 mg ; Asasantine, gélule LP à 200 mg
associé à 25 mg d’acide acétylsalicylique.
Indications
1. Prothèses valvulaires : association avec les anticoagulants oraux.
2. Pontages coronariens ou au décours d’un infarctus du myocarde :
association avec l’acide acétylsalicylique. Il n’est pas établi que l’effet
de cette association est supérieur à l’aspirine seule.
3. Tomoscintigraphie d’effort (voir p. 1640).
Posologie
Prévention des accidents thrombo-emboliques systémiques : 150 à
300 mg/j par voie orale.
Tomoscintigraphie d’effort : 0,6 à 0,8 mg/kg en perfusion IV de
4 minutes.
DISCECTOMIE PERCUTANÉE
Technique visant à obtenir une diminution de la pression discale en évacuant
le nucleus pulposus par ponction transcutanée.
Techniques
1. Manuelle (pince introduite à travers une canule rigide).
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DISOPYRAMIDE
Liste II.
Anti-arythmique de classe Ia. Spécialité : Rythmodan, en gélules à 100 mg et
comprimé LP à 250 mg.
Indications
Prévention des récidives de tachycardie supra-ventriculaire docu-
mentée.
Posologie
Dose usuelle : 300 à 500 mg/j. Normaliser la kaliémie. Diminuer la
dose chez le sujet âgé et l’insuffisant rénal modéré.
Voir Taux thérapeutiques sanguins des médicaments (p. 373) et Uti-
lisation des médicaments chez l’insuffisant rénal (p. 384).
i
am
Contre-indications
Dysfonction ventriculaire systolique même asymptomatique, QT
long, bloc de branche complet, blocs sino-auriculaire et auriculo-ventri-
un
DISULFIRAME
Liste I.
Syn : éthyldithio-urame. Antabuse, disulfure de tétra-éthyl-thio-urame. Spécia-
lité : Esperal, en comprimés à 500 mg pour la voie entérale.
Indication
Maintien du sevrage alcoolique.
Posologie
Avaler le comprimé de 500 mg avec un demi-verre d’eau, le matin au
petit-déjeuner après une abstinence d’alcool d’au moins 24 heures.
Prendre le traitement plusieurs semaines à plusieurs mois, puis arrêter
progressivement (250 mg, puis 125 mg/j).
Contre-indications
Hypersensibilité ou antécédent d’hépatite dus au disulfirame, insuffi-
sance hépatocellulaire sévère, insuffisance rénale, insuffisance respira-
toire sévère, diabète, névrite optique, épilepsie, troubles psychiques
graves, insuffisance coronarienne, alcool ou médicament contenant de
l’alcool depuis moins de 24 heures.
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Incidents et accidents
Les symptômes désagréables se produisent 10 minutes après l’inges-
tion d’alcool et durent de 30 minutes à plusieurs heures : bouffées
congestives du visage, érythème, nausées et vomissements, sensation
de malaise, tachycardie, hypotension. Des réactions avec l’alcool peu-
vent survenir jusqu’à 2 semaines après l’arrêt du disulfirame.
Des réactions plus sévères ont été observées : troubles du rythme
cardiaque, crise d’angor, collapsus cardiovasculaire, infarctus du myo-
carde, mort subite, dépression respiratoire, confusion mentale,
encéphalopathie et convulsions.
DIURÉTIQUES
Liste I.
Augmentent le débit urinaire et l’excrétion urinaire du sodium. Les principales
catégories de diurétiques sont présentées dans le tableau 39.
1. L’acétazolamide (inhibiteur de l’anhydrase carbonique) augmente l’excrétion
urinaire des bicarbonates et provoque une acidose hyperchlorémique. Non utilisé
comme diurétique, il garde des indications dans le glaucome et dans la paralysie
périodique familiale.
i
Tableau 39. — Diurétiques.
am
DURÉE
CLASSE DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION
D’ACTION
un
Pirétanide Eurélix cp 6 mg 2h
Amiloride Modamide cp à 5 mg 24 h
Eplérénone Inspra cp 25 et 50 mg 24 h
* Usage hospitalier exclusif.
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Indications
1. Déplétion hydrosodée (syndrome néphrotique, syndrome néphri-
tique, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, insuffisance hépato-
cellulaire) et hypertension artérielle.
2. Cas particuliers : glaucome, dyskaliémies avec neuropathie (acéta-
zolamide), traitement palliatif de l’hyperaldostéronisme primaire (spi-
ronolactone), hypercalciurie idiopathie (thiazidiques).
La surveillance clinique et ionique plasmatique doit être effectuée
régulièrement chez tout patient, surtout les personnes âgées et insuffi-
santes rénales.
i
Posologie et effets indésirables
am
DOBUTAMINE
Liste I.
Ts
Indications
1. États de choc cardiogénique, après remplissage vasculaire pour
optimiser la précharge.
2. Exploration par échocardiographie de la maladie coronaire et du
rétrécissement aortique orificiel à bas débit cardiaque.
Posologie
1. Dans les états de choc : perfusion IV continue de 2,5 à
10 µg/kg/min, en cure n’excédant pas 7 à 10 jours, avec diminution très
progressive de la posologie.
2. En cas d’exploration fonctionnelle : 1 à 4 paliers de 10 µg/kg/min
pendant 2 minutes, jusqu’à l’obtention de l’effet clinique et échocardio-
graphique recherché.
Contre-indications
Cardiomyopathie obstructive. Les arythmies sévères sont aggravées
par le traitement.
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Effets indésirables
Tachycardie sinusale supérieure à 120/min, tachycardie ventricu-
laire ; hypotension, notamment en cas d’hypovolémie. Ischémie myo-
cardique chez le coronarien.
DONÉPÉZIL
Liste I.
Anticholinestérasique. Spécialité : Aricept, comprimés à 5 mg et 10 mg.
Indication
Traitement symptomatique des formes légères à modérément
sévères de la maladie d’Alzheimer : réduit ou ralentit la progression de
certains troubles cognitifs et manifestations de dépendance.
Posologie
Dose initiale : 5 mg le soir. Après un mois, évaluer la tolérance et aug-
menter à 10 mg en une prise le soir.
Contre-indication
Insuffisance hépatique sévère. Cardiopathies et troubles de la
conduction cardiaque.
Effets indésirables
i
am
L-DOPA
Ts
Liste I.
Syn : lévodopa. Précurseur de la dopamine, normalement libérée dans le
striatum par les neurones de la voie nigro-striée, atteinte dans la maladie de Par-
kinson. La L-Dopa n’est utilisée qu’en association avec un inhibiteur de la décar-
boxylase afin de privilégier les effets centraux et de réduire les effets
périphériques de la dopamine, indésirables dans cette indication : le bensérazide
dans le Modopar 250, 125 et 62,5, 125 LP ; la carbidopa dans le Sinemet 250 et 100,
à libération immédiate ou prolongée ; le Stalevo est une association de Modopar
et d’entacapone, inhibiteur de la catéchol-O-méthyltransférase (COMT) qui vise à
prolonger l’action du médicament.
Indications
Maladie de Parkinson idiopathique. Autres syndromes parkinsoniens
dégénératifs dopa-sensibles.
Posologie
Doit être adaptée à chaque cas : commencer par une dose faible de
l’ordre de 125 mg de Modopar ou 100 mg de Sinemet et augmenter pro-
gressivement par paliers de 3 à 7 jours, jusqu’à l’obtention de l’effet
désiré. En cas de fluctuations motrices ou même d’emblée, on peut uti-
liser les formes à libération prolongée ou le Stalevo.
Effets secondaires
1. Centraux : l’apparition de mouvements anormaux (dyskinésies) est
un signe de surdosage. Après plusieurs années de traitement, des fluc-
tuations motrices surviennent inévitablement. Elles sont favorisées par
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DOPAMINE
Liste I.
Dihydroxyphényléthylamine. Neurotransmetteur précurseur de la noradréna-
line. Les effets sont fonction du débit de la perfusion. Administrée par voie IV, elle
augmente le débit sanguin rénal et inhibe la réabsorption tubulaire proximale de
sodium, ce qui augmente l’excrétion sodée et la diurèse. L’effet vasoconstricteur
artériel et veineux, responsable d’une augmentation de la pression artérielle et
atténuant celui sur les flux sanguins rénal et mésentérique, n’apparaît qu’à des
doses supérieures à 5 à 7 µg/kg/min. Plusieurs présentations en solution pour
i
injection IV à 5, 10, et 40 mg/ml. Instable en milieu alcalin.
am
Indications
Phase initiale du choc septique.
un
Posologie
Perfusion continue, sur une voie veineuse centrale, 3 à 15 µg/kg/min.
Ts
Contre-indications
Phéochromocytome, fibrillation ventriculaire, hyperexcitabilité ven-
triculaire. Risque d’hypertension artérielle sévère chez les patients
traités par les inhibiteurs de la monoamine oxydase.
Incidents
Nausées, vomissements, extrasystoles, syndrome de Raynaud, dou-
leur angineuse, majoration d’une hypertension artérielle pulmonaire et
aggravation d’un shunt intrapulmonaire, vasoconstriction périphérique
et hypertension artérielle en cas de surdosage.
DRAINAGE PLEURAL
Procédé permettant l’évacuation de liquide ou de gaz des espaces pleuraux par
l’intermédiaire d’un drain afin de rétablir une pression négative dans l’espace pleural.
Technique
Après une anesthésie locale, très courte incision, de 1 à 2 cm, de tous
les plans pariétaux (cutanés et musculaires), dans le 2e espace inter-
costal, sur la ligne médio-claviculaire. Mise en place par cette incision
d’un drain de Monaldi. Fixer le drain à la peau à l’aide d’un fil. Relier le
drain pleural à un système d’aspiration contrôlée, avec interposition
dans le circuit d’un ou de deux bocaux, visant à recueillir le liquide
pleural et à servir de soupape antireflux.
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Indications
La mise en place d’un drainage pleural est nécessaire dans deux cas :
1. Un épanchement aérien (pneumothorax) avec fistule persistante
nécessitant donc une aspiration continue.
2. Un épanchement liquidien purulent ou sanglant.
Accidents
Pneumothorax en cas d’insuffisance d’étanchéité. Accident hémorra-
gique, en particulier quand les patients sont soumis à un traitement
anticoagulant (contre-indication classique). Traumatisme du paren-
chyme pulmonaire avec hémorragie, aggravation d’une fistule.
DROPÉRIDOL
Liste I.
Neuroleptique du groupe des butyrophénones proches de l’halopéridol (voir ce
mot). Particulièrement adapté aux états d’agitation psychomotrice, par son action
rapide et sédative, et comme neuroleptanalgésique de courte durée. Spécialité :
Droleptan, en ampoules injectables à 2,5 mg/ml et 5 mg/2 ml.
Indications
Pré-délirium, délires hallucinatoires, accès maniaques, éthylisme
aigu, agitation des psychoses chroniques, vomissements.
i
am
Posologie
En psychiatrie : 50 à 200 mg/j.
Prémédication anesthésiologique, anti-émétique : 10 à 20 mg.
un
Effets secondaires
Hypotension orthostatique, hypertonie extrapyramidale.
Ts
EDTA
Liste II.
Syn : acide édétique, acide éthylène-diamine-tétra-acétique (versène ou EDTA).
Ses sels sont utilisés pour leurs propriétés chélatrices, fixant in vivo certains
métaux toxiques et le cyanure, sans entraîner de troubles métaboliques.
Les principaux versénates utilisés en thérapeutique sont :
a) le sel calco-disodique (calcitétracémate), qui chélate les métaux lourds. Spé-
cialité : Calcium édétate de sodium Serb en ampoules de 10 ml à 0,50 g ;
b) le sel dicobaltique, qui chélate les cyanures. Spécialité : Kélocyanor, en solu-
tion injectable à 1,5 % (300 mg/ampoule).
Indications et posologie
1. Intoxications par le plomb (saturnisme), le cuivre, le cadmium, le
cobalt, le zinc (Calcium édétate de sodium Serb) : perfusion IV lente d’une
à deux ampoules diluées dans 250 à 500 ml de sérum physiologique ou de
glucosés isotoniques, par séries de 5 jours espacées d’une semaine.
2. Intoxication par les cyanures (Kélocyanor) : injection IV rapide
d’une ampoule de 300 mg suivie de l’injection de 50 ml de glucosé
hypertonique, à renouveler une fois si besoin.
Effets secondaires
Le tétracémate dicobaltique est le plus puissant des antidotes du
cyanure, mais son utilisation est très fréquemment associée à des effets
LivreSansTitre1.book Page 139 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ÉFLORNITHINE
Anti-protozoaires actif sur Trypanosoma brucei gambiense, agent de la maladie
du sommeil. Spécialité : Ornidyl, solution injectable à 20 g pour 100 ml, réservée à
l’usage hospitalier en France.
Indication
Trypanosomiase humaine africaine de l’ouest, en phase neurologique.
Posologie
Administré à la posologie de 100 mg/kg toutes les 6 heures par per-
fusion IV de 45 minutes au moins, pendant 14 jours. Un suivi prolongé
(24 mois) est souhaitable pour dépister une rechute.
Effets indésirables
Anémie, leucopénie, thrombocytopénie sont souvent observées et
imposent un contrôle régulier pendant le traitement.
ÉLECTROCONVULSOTHÉRAPIE
Syn : électrochoc, sismothérapie. Figure parmi les traitements classiques de la
i
dépression. Les techniques modernes avec anesthésie brève et curarisation en
am
Principe
Consiste à provoquer sous anesthésie générale de courte durée et cura-
un
ÉLÉMENTS RADIOACTIFS
Liste I.
Les éléments radioactifs se désintègrent constamment en émettant des rayon-
nements bêta, gamma et, pour certains, alpha. Les isotopes artificiels émettent
seulement un rayonnement bêta- ou bêta+ et gamma.
1. Particules alpha. Lourdes, chargées de deux neutrons et de deux protons et iden-
tiques au noyau de l’atome d’hélium, facilement arrêtées par l’air et les diverses subs-
tances. Ces rayons ont un trajet moyen de l’ordre de quelques millimètres dans les
tissus et on leur attribue le maximum de l’effet thérapeutique. La manipulation des
éléments radioactifs est dangereuse et exige des précautions spéciales.
2. Particules bêta. Très rapides, pénètrent de plusieurs millimètres dans les
tissus ; selon leur charge, on distingue les particules bêta- (électrons) et bêta+
(positons). Lorsque ces deux types de particules se percutent, elles fusionnent, ce
qui a pour conséquence la neutralisation de leurs charges et de leur masse, avec
création d’un rayonnement photonique de 1,02 MeV. C’est sur ce principe que
fonctionnent les caméras dites à positons (voir p. 1676).
3. Rayons gamma. Ondes électromagnétiques très courtes, analogues aux
rayons X et aux rayons lumineux, très pénétrants. Ces rayonnements délivrent une
dose beaucoup plus faible aux tissus mais peuvent être détectés à l’extérieur de
l’organisme grâce à des détecteurs (cristaux et électronique de photo-multiplica-
i
am
EMBOLISATION
Technique consistant à injecter dans une artère (le plus souvent au cours d’une
artériographie sélective) du matériel de nature diverse (muscle, Spongel ou billes
de plastique) afin de l’obstruer.
Technique
Après cathétérisme sélectif ou « super-sélectif » d’un vaisseau ou terri-
toire vasculaire pathologique, celui-ci est exclu par embolisation de parti-
cules de Spongel imprégnées ou non de substances médicamenteuses.
Indications
Tumeurs et les malformations vasculaires, en particulier intramédul-
laires. Des résultats parfois brillants sont obtenus par embolisation des
artères bronchiques en cas d’hémoptysie grave, des vaisseaux du tube
digestif (maladie de Rendu-Osler), de la loge prostatique après
chirurgie compliquée de saignement important.
Cette technique est utilisable dans de nombreuses autres indica-
tions, en particulier d’embolisation de lésions tumorales à l’aide de par-
ticules chargées d’agents chimiothérapiques (chimio-embolisation) :
carcinomes hépatocellulaires inopérables, etc.
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ENDOSCOPIE INTERVENTIONNELLE
De nombreux actes thérapeutiques sont possibles par l’intermédiaire d’endo-
scopes : sphinctérotomie, ablation de calculs du cholédoque ou du canal de Wir-
sung, pose de prothèses biliaires, pancréatiques, œsophagiennes, gastriques,
duodéno-jéjunales, coliques, exérèse (polypectomie, mucosectomie) d’adénomes et
autres tumeurs bénignes, surtout coliques. Destruction (laser, coagulation avec
plasma d’argon, photothérapie dynamique) curative ou palliative de lésions néopla-
siques ou de lésions vasculaires, sclérose ou ligature des varices œsocardiales et
gastriques et des ectasies vasculaires antrales, hémostase d’ulcères hémorragiques,
ablation de corps étrangers, kystogastrostomie et gastrojéjunostomie pancréatique.
Ces gestes nécessitent des locaux, un appareillage et une compétence particuliers.
ENTACAPONE
Liste I.
Médicament inhibiteur spécifique et réversible de la catéchol-O-méthyltransfé-
rase (COMT), agissant principalement au niveau périphérique et destiné à pro-
longer l’action de la L-Dopa. Spécialités : Comtan, en comprimés à 200 mg ; Stalevo,
association avec le Modopar.
Indication
Maladie de Parkinson, uniquement en association à la L-Dopa, en cas
de fluctuations motrices, mais aussi en première intention.
i
am
Posologie
Un comprimé (200 mg) avec chaque dose de L-Dopa/inhibiteur de la
dopadécarboxylase. La dose maximale recommandée est de 10 comprimés
un
et les hallucinations.
Si le traitement par l’entacapone est arrêté, il est nécessaire d’ajuster la
posologie des autres traitements antiparkinsoniens, particulièrement la
L-Dopa, afin d’obtenir un contrôle suffisant des symptômes parkinsoniens.
Contre-indications
Insuffisance hépatique, phéochromocytome (risque de survenue de
crises hypertensives). Association à des inhibiteurs non sélectifs des
monoamines oxydases (IMAO A et IMAO B), sauf avec la sélégiline
(IMAO B sélectif), mais la dose quotidienne de sélégiline ne doit pas
dépasser 10 mg. Une grande prudence est recommandée en cas d’admi-
nistration simultanée de médicaments adrénergiques ou métabolisés
par la voie de la COMT : adrénaline, dobutamine, dopamine, isopréna-
line, méthyldopa, noradrénaline, morphine (voir ces mots).
Effets indésirables
Nausées, vomissements, douleurs abdominales, constipation et diar-
rhée. Malabsorption du fer. Coloration brun-rouge des urines (sans
conséquence).
Liés à l’augmentation de l’activité dopaminergique de la L-Dopa, ils se
produisent le plus souvent en début de traitement : la réduction de la poso-
logie de la L-Dopa permet d’en diminuer la sévérité et la fréquence.
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ÉOSINE
Dérivé tétrabromé de la fluorescéine. Poudre rouge, soluble dans l’eau et
l’alcool. L’éthyléosine, très voisin de préparation, est soluble dans l’alcool seul.
Colorant topique utilisé en dermatologie (psoriasis, dermo-épidermites…), en
solutions aqueuses ou alcooliques à 1 ou 2 %.
ÉPHÉDRINE
Liste II.
Phényl 1-1-méthylamino-2-propanol. Principe actif de diverses variétés
d’Ephedra. Sympathomimétique « imparfait ». Présentations injectables IV à
30 mg/ampoule et association avec des antiseptiques locaux comme décongestion-
nant et en collyre (voir p. 104).
Indication
Hypotension au cours de l’anesthésie générale et de l’anesthésie
locorégionale rachidienne ou péridurale.
Posologie
3 à 6 mg par injection IV stricte, à renouveler toutes les 5 à
10 minutes. Ne pas dépasser 150 mg/24 heures.
EPTIFIBATIDE
i
Liste I.
am
Indications
Angioplastie coronaire à risque en association à l’acide acétylsalicy-
lique et à l’héparine. Proposé dans les syndromes coronaires aigus,
Ts
ÉRYTHROPOÏÉTINE
Hormone dont le rôle physiologique est de stimuler la croissance et la matura-
tion des précurseurs érythropoïétiques (principalement CFU-E, colony forming unit
erythroblastic, voir p. 1605). Origine rénale, mais lieu de synthèse cellulaire précis
encore débattu (probablement les cellules endothéliales des capillaires péritubu-
laires). L’érythropoïétine à usage thérapeutique est obtenue par recombinaison
génétique : le gène humain isolé est « cloné » dans des cellules de mammifères qui
produisent in vitro une érythropoïétine ayant tous les caractères biochimiques et
physiologiques de l’hormone.
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Indications et posologie
1. Anémie de l’insuffisance rénale chronique, en pré-dialyse ou dia-
lysée. L’objectif du traitement est d’atteindre et de maintenir le taux
d’hémoglobine entre 10 et 12 g/dl. Posologie initiale habituellement de
40 à 50 UI/kg SC ou IV 3 fois par semaine (formes non pégylées) ou
0,45 µg/kg par semaine (formes pégylées). Après obtention d’une
réponse, dose d’entretien variable, généralement réduite de moitié, ou
par espacement des injections.
2. Prévention de l’anémie chez les patients traités par chimiothérapie
pour une affection non myéloïde : 450 UI SC par semaine en une ou plu-
sieurs doses (formes non pégylées) ou 6,75 µg/kg/semaine (formes
pégylées).
3. Réduction des besoins transfusionnels en vue d’une intervention
de chirurgie orthopédique majeure programmée : 600 UI/kg SC par
semaine à trois reprises avant intervention ou 300 UI/kg/j SC pendant
10 jours consécutifs.
i
am
réserve en fer suffisante (ferritine ≥ 100 µg/L), nécessaire pour une pro-
duction érythropoïétique efficace.
Contre-indications
Anémies par carence martiale, en acide folique, en vitamine B12 ou
d’une manière générale accessibles à une thérapeutique spécifique.
Effets indésirables
Risque de thrombose si l’hématocrite atteint ou dépasse 48 %. Aug-
mentation de la pression artérielle. Douleur et érythème au point
d’injection. Érythroblastopénie sévère et durable dans de très rares
cas, par développement d’anticorps anti-érythropoïétine neutralisant
l’érythropoïétine exogène et endogène (ces cas sont surtout, mais non
exclusivement, associés avec l’administration par voie sous-cutanée).
ÉTHAMBUTOL
Liste I.
Puissant agent tuberculostatique, actif par voie buccale. Seul le dérivé dextro-
gyre, moins toxique, doit être utilisé. Spécialités (chlorhydrate) : Dexambutol, en
dragées à 250 et 500 mg, Dexambutol-INH, association avec l’isoniazide (étham-
butol 400 mg et INH 150 mg) ; Myambutol en comprimés à 100 et 400 mg, Myam-
butol-INH, en association avec l’isoniazide (éthambutol 400 mg, INH 150 mg).
LivreSansTitre1.book Page 144 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indication
Tuberculose, en association avec d’autres antituberculeux majeurs
(isoniazide, rifampicine).
Posologie
20 mg/kg/j. Réduire en cas d’insuffisance rénale (voir tableau 96,
p. 385).
Contre-indications
Insuffisance rénale. Premiers mois de la grossesse.
Précautions à prendre chez le diabétique et l’alcoolique en raison
des risques neurologiques. Voir Médicaments et allaitement (p. 396).
Effets secondaires
Névrite optique rétrobulbaire fréquente aux fortes doses ; un examen
ophtalmologique mensuel (campimétrie, étude de la vision des cou-
leurs) est recommandé.
ÉTHOSUXIMIDE
Liste II.
Alpha-éthyl-alpha-méthyl-succinimide. Anticonvulsivant. Spécialité : Zarontin,
en sirop à 250 mg/cuillère à café.
i
Indication
am
Effets indésirables
Nausées, vertiges, céphalées. Pancytopénie (surveiller régulièrement
l’hémogramme). Test de Coombs positif. Lupus induit. Syndrome de
Stevens-Johnson.
Intoxication
Dose létale : 5 g. Pas d’antidote spécifique. Mesures symptomatiques
(demi-vie du médicament de 30 à 60 heures).
Voir Taux thérapeutiques sanguins des médicaments, p. 373.
ÉTHYLMORPHINE
Syn : codéthyline. Antitussif opiacé. Spécialité : Tussipax, associant à parties
égales de la codéine et de l’éthylmorphine, en comprimés (10 mg), sirop (3 mg par
cuillère-mesure), solution hydroalcoolique buvable (0,1 mg/goutte).
Indication
Sédatif de la toux.
Posologie
1. En sirop, 0,02 g à 0,05 g ; chez l’enfant, 1 à 2 mg par année d’âge (ne
pas utiliser au-dessous de 30 mois).
2. Comprimés ou solution buvable : 0,6 mg/kg/j (à partir de 12 ans),
60 mg chez l’adulte.
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ÉTOMIDATE
Liste I.
Anesthésique, analogue de la métopirone (inhibiteur de l’activité de la 11-bêta-
hydroxylase, enzyme essentielle à la synthèse du cortisol). Spécialité : Hypnomi-
date, en solution diluée à 2 mg/ml, contenant 35 % de propylène glycol.
Indication
Induction de l’anesthésie générale particulièrement en cas de fragi-
lité cardiovasculaire (avantage essentiel lié à une meilleure tolérance
hémodynamique comparée au thiopental et au propofol).
Posologie
Dose d’induction : 0,2 à 0,4 mg/kg.
Contre-indications
Insuffisance surrénalienne, administration répétée.
Effets indésirables
Douleur et irritation veineuse à l’injection d’étomidate (liées au poly-
éthylène glycol). Mouvements myocloniques à l’induction et nausées au
moment du réveil, en cas d’administration répétée ou continue. Insuffi-
sance cortico-surrénalienne.
i
am
ÉTOPOSIDE
Liste I.
un
25, 50 et 100 mg) et Vépéside (capsules à 50 mg) ; par voie IV stricte, Celltop, Étopo-
phos, Étoposide et Vépéside, en ampoules à 20 mg/ml en flacons de 5 et 10 ml.
Indications
Choriocarcinomes placentaires, cancers bronchiques non à petites
cellules, cancer du sein, tumeurs embryonnaires du testicule (polychimio-
thérapies). Conditionnement des autogreffes de cellules-souches hémato-
poïétiques. Leucémies monocytaires chroniques (monothérapie).
Posologie
1. En association (polychimiothérapies) : 50 à 150 mg/m2/j, 1 à
3 jours de suite, 1 fois par mois.
2. Conditionnement des autogreffes de cellules-souches hématopoïé-
tiques : 40 à 60 mg/kg avant une irradiation corporelle totale (dose
unique) ou 300 à 400 mg/m2, trois jours de suite dans les jours précé-
dant la greffe dans les conditionnements non radiothérapiques.
3. En monothérapie : 80 à 250 mg/m2/j par voie orale en cures de 3 à
5 jours, 1 fois par mois.
Effets indésirables
Toxicité muqueuse et hématologique. À doses fortes ou prolongées,
risque de leucémies chimio-induites. Interférence avec phénytoïne
(perte d’efficacité de l’étoposide).
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EUCALYPTUS
Syn : cinéole. S’emploie sous forme d’essence dont le principe le plus important
est un anhydride de la terpine, l’eucalyptol, liquide peu soluble dans l’eau, soluble
dans l’alcool, l’éther, l’huile (1 g d’eucalyptol = 53 gouttes). Formes spécialisées :
Calyptol Inhalant, ampoules pour inhalations et fumigations, Eucalyptine Le Brun,
sirop. Utilisé comme antiseptique bronchopulmonaire.
EXÉNATIDE
Analogue du glucagon-like peptide-1 (GLP-1). Le GLP-1 stimule la sécrétion de
l’insuline de façon glucose-dépendante, diminue la sécrétion de glucagon, ralentit
la vidange gastrique et diminue l’appétit. Diminue la glycémie post-prandiale, amé-
liore l’HbA1c entre 0,7 et 1,5 point tout en favorisant une perte de poids de 3 à
5 kg. Spécialité : Byetta, solution injectable pour stylo injecteur à 5 et 10 µg/dose.
Indication
Traitement du diabète de type 2 en association à la metformine et/ou
un sulfamide hypoglycémiant chez des patients n’ayant pas obtenu un
contrôle glycémique adéquat aux doses maximales tolérées de ces trai-
tements oraux.
Posologie
Deux injections par jour.
Effets indésirables
i
am
EXPECTORANTS
un
Effets indésirables
La plupart de ces agents peuvent agir au niveau des muqueuses
digestives, entraînant parfois une mauvaise tolérance (gastralgies, nau-
sées, diarrhée). Ils sont contre-indiqués en cas d’ulcère ou de gastrite.
EXSANGUINO-TRANSFUSION
Traitement consistant à pratiquer en même temps une saignée et une transfusion
abondantes dans l’intention de substituer du sang normal à une grande partie du sang
du sujet malade. Ne peut constituer qu’une méthode d’exception, sauf dans les mala-
dies hémolytiques du nouveau-né qui constituent une indication majeure.
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I. CHEZ LE NOUVEAU-NÉ
L’abord vasculaire est assuré par un cathéter unique introduit dans la veine ou
même l’artère ombilicale, ou à défaut dans une veine profonde, jugulaire interne
notamment. Le cathéter est raccordé à une seringue munie d’un robinet à quatre
voies. On retire et injecte alternativement 10 ml de sang jusqu’à une valeur de deux
à trois masses sanguines (masse sanguine du nouveau-né : 70 ml/kg).
Indication
Maladie hémolytique du nouveau-né (actuellement rarissime).
Indication
Immunisation materno-fœtale sévère.
Indications
Exceptionnelles : babésiose, hémolyse aiguë intravasculaire (septi-
cémie à B. perfringens), intoxication par l’aniline, les chlorates, l’hydro-
gène arsénié, les nitrobenzènes. Pour la préparation des drépanocytaires
un
EXTRACTIONS DENTAIRES
Se pratiquent habituellement sous anesthésie locale. L’antibiothérapie « de cou-
verture » n’est licite que pour des extractions compliquées (alvéolectomies, dents
incluses) ou chez des patients à risque (valvulopathies cardiaques, immunodé-
primés).
Complications
S’assurer dans tous les cas des prises médicamenteuses qui ont précédé
l’intervention. Elles expliquent souvent les problèmes post-opératoires.
1. Les suites d’extraction dentaire, même simples, sont toujours un
peu douloureuses et peuvent nécessiter des antalgiques mineurs (para-
cétamol).
2. L’hémorragie dentaire immédiate est de brève durée ; elle peut
être abondante et prolongée en cas d’anomalie d’hémostase, la plus fré-
quente étant un traitement anticoagulant mal contrôlé. Les causes plus
rares sont l’hémophilie, la maladie de Willebrand, les thrombopénies.
Ces affections requièrent des techniques spéciales d’hémostase locale
et quelquefois des traitements substitutifs adaptés.
Des hémorragies retardées sont souvent observées indépendam-
ment de toute cause générale, par fracture du rebord alvéolaire ou
l’oubli d’un fragment radiculaire : la révision alvéolaire est nécessaire
avant d’assurer l’hémostase par méchage, par pansement alvéolaire
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EXTRAITS PANCRÉATIQUES
Opothérapie pancréatique exocrine. Activité amylolytique, lipolytique et pro-
i
téolytique. Spécialités : Eurobiol, poudre à 12 500 UI/dose et gélules à 25 000 UI ;
am
Indication
Insuffisance pancréatique exocrine sévère, avec malabsorption.
un
Posologie
2 à 3 gélules (adultes) ou une cuillère-dose de granules avant et pen-
Ts
ÉZÉTIMIBE
Liste I.
Hypolipémiant. Inhibe l’absorption intestinale du cholestérol et celle des phy-
tostérols. Spécialité : Ezetrol, comprimés à 10 mg ; Inegy, associé à une statine, en
comprimé associant 10 mg d’ézétimibe et 20 ou 40 mg de simvastatine.
Indications
Sistotérolémie homozygote, en monothérapie, en association au
régime alimentaire.
Hypercholestérolémie primaire, en monothérapie, si le traitement
par statine est inapproprié ou mal toléré, en association à une statine
en cas d’insuffisance d’efficacité de cette statine.
Posologie
10 mg/j.
Contre-indications
Grossesse, allaitement ou affection hépatique évolutive.
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Effets indésirables
Myalgie, rhabdomyolyse, céphalées, douleurs abdominales et diarrhées.
Indications et posologie
1. Déficits constitutionnels homozygotes en facteur VII (Facteur VII LFB).
Traitement des accidents hémorragiques, prévention et préparation aux
interventions chirurgicales : 1 UI/kg augmente le taux plasmatique du fac-
teur VII d’environ 2 %. Administration strictement intraveineuse ; débit
maximal de 4 ml/min. Maintien d’un taux de facteur VII minimal de 30 %
i
pendant la période de risque hémorragique : 30 à 40 UI/kg toutes les 6-
am
8 heures.
2. Prophylaxie au long cours chez les sujets en déficit sévère : 20 à
30 UI/kg trois fois par semaine.
un
Effets indésirables
Déclenchement d’un épisode thrombo-embolique. Risque infectieux :
voir Facteurs de coagulation, p. 152.
Indications
Traitement substitutif de l’hémophilie A.
Posologie
1. Une dose d’1 UI/kg augmente l’activité VIIIc plasmatique de 2 %.
Administration strictement intraveineuse. Débit maximal de 4 ml/min.
a) Accidents hémorragiques peu sévères : 15 à 20 UI/kg (taux plasma-
tique utile : 20-30 %).
b) Hémorragies sévères ou préparation à une intervention chirurgi-
i
cale : 40 à 60 UI/kg (taux plasmatiques utiles : 50 %).
am
Indications
Prévention et traitement des hémorragies dans la maladie de Wille-
brand.
Posologie
Commencer par Wilstart, surtout dans les formes avec fraction VIII
coagulante < 20 %, 40 à 60 UI/kg (exprimés en unités cofacteur de la Ris-
tocétine). L’effet de cette substitution est complexe : amélioration de la
fonction coagulante (raccourcissement du temps de céphaline activé),
diminution plus ou moins nette du temps de saignement. Ces effets sont
appréciables pendant 12 à 24 heures. Dans le cas où ils doivent être
maintenus, soutien chirurgical par exemple, perfuser 20 à 40 UI/kg de
facteur Willebrand seul (Wilfactin) toutes les 12 à 24 heures.
Effets indésirables
Voir Facteurs de coagulation, p. 152.
FACTEUR IX PLASMATIQUE
Syn : facteur antihémophilique B. Intervient dans la thromboplastinoformation
endogène. Ce facteur est absent ou fonctionnellement anormal chez l’hémophile B.
Sont actuellement connus sa structure polypeptidique comportant 415 acides aminés
et son gène de 33 000 bases situé sur le chromosome X (organisation très proche de
ceux des facteurs X, VII et de la protéine C). Le clonage sur cellules in vitro (CHO)
i
permet aujourd’hui de disposer d’une protéine recombinante pour l’usage thérapeu-
am
tique. Toutefois, le coût est plus élevé que les concentrés de facteur IX plasmatiques.
Les formes actuellement disponibles du facteur IX sont listées dans le
tableau 41.
un
Indications
Hémophilie B.
Posologie
1. L’injection de 1 UI/kg augmente l’activité IV plasmatique de 1 % en
moyenne.
2. Le schéma est le même que pour l’hémophilie A (voir plus haut),
mais le rythme de renouvellement est d’une transfusion toutes les
12 heures : 15 à 50 UI/kg selon la gravité de l’accident hémorragique.
3. Ces doses sont à augmenter en cas d’inhibiteur immunologique
anti-facteur IX.
Effets indésirables
Apparition chez 10 % des hémophiles B traités d’un inhibiteur immu-
nologique anti-facteur IX. Rares réactions de frissons, hyperthermie.
Risque infectieux : voir Facteurs de coagulation, p. 152.
LivreSansTitre1.book Page 152 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
FACTEUR XI PLASMATIQUE
Syn : facteur Rosenthal, PTA. Produit sanguin stable dérivé du plasma humain
par fractionnement. Spécialité : Hémoleven, en flacons de 10 ml contenant 1 000 UI
de facteur XI.
Indication
Traitement substitutif des déficits constitutionnels en facteur XI.
Posologie
1. L’injection d’une dose d’1 UI/kg augmente la concentration du fac-
teur XI de 2 % en moyenne.
2. Le schéma de traitement est similaire à celui de l’hémophilie (voir
ci-dessus). Un renouvellement peut être réalisé tous les 2 à 3 jours si
une protection prolongée est nécessaire.
Effets indésirables
Allo-immunisation anti-facteur XI exceptionnelle. Risque infectieux :
voir Facteurs de coagulation, ci-dessous.
Indication
un
1. 10 UI/kg/mois en prophylaxie.
2. 10 à 20 UI/kg en cas de saignement, à renouveler quotidiennement
jusqu’à arrêt du saignement.
3. 35 UI/kg avant intervention chirurgicale à risque hémorragique, à
répéter quotidiennement jusqu’à cicatrisation.
Effets indésirables
Réactions allergiques. Allo-immunisation anti-facteur XIII exception-
nelle. Risque infectieux : voir Facteurs de coagulation, ci-dessous.
FACTEURS DE COAGULATION
Voir Facteur VIII plasmatique, Facteur IX plasmatique, Facteur XI plasmatique,
Facteur XIII plasmatique, Facteur VII plasmatique, Complexe prothrombinique,
Fibrinogène, Plasma, Fractions coagulantes activées.
Les facteurs de coagulation, excepté les facteurs de la phase contact (le kinino-
gène de haut poids moléculaire – ou facteur Fitzgerald, Williams ou Flaujeac – et
la prékallicréine – ou facteur Fletcher) sont listés dans le tableau 42.
Effets indésirables
Les risques de transmission d’agents infectieux, inexistants avec les
produits recombinants, sont actuellement virtuels avec les produits
issus du fractionnement du plasma humain, limités par la sélection des
donneurs (séronégatifs VIH, VHB et VHC), la recherche du génome VHC
sur les collections de plasmas, les procédures d’extraction (solvant
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DURÉE TAUX
VITAMINE K
NOMENCLATURE SYNTHÈSE DE VIE SUBSTITUTION* UTILE**
(DÉPENDANCE)
(MOYENNE) (PLASMA)
endothélial
XIII FSF Hépatique 0 150-200 h Facteur XIII <5%
Ts
(plasma, I)
* Le produit de substitution le plus pur est cité en premier. Le plasma frais congelé est utilisable en cas de
déficits complexes (voir plasma).
** Les taux utiles concernent les situations chirurgicales ou traumatologiques.
FSF : facteur stabilisant de la fibrine.
FACTEURS DE CROISSANCE
HÉMATOPOÏÉTIQUES
Syn : Colony stimulating factors, CSF, hematopoietic growth factors.
Biomolécules polypeptidiques dont le rôle est de moduler la prolifération et la
différenciation des progéniteurs hématopoïétiques in vitro (voir p. 1605) et in vivo.
Les techniques de génie génétique ont permis d’en isoler les gènes, de les cloner
et d’en obtenir l’expression intracellulaire sous forme d’ARN messagers et de pro-
téines dites recombinantes, dont certaines sont disponibles pour l’usage thérapeu-
tique (érythropoïétine, G-CSF, stem cell factor). D’autres sont des molécules de
synthèse ayant une spécificité pour le récepteur cellulaire : c’est le cas des analo-
gues de la thrombopoïétine.
Leur mode d’action est de type hormonal : endocrine (par exemple, érythro-
poïétine) ou plus souvent paracrine ou autocrine. Ils agissent par l’intermédiaire
de récepteurs spécifiques dont la présence conditionne la sensibilité des cellules
aux facteurs de stimulation. Ces récepteurs sont exprimés par les progéniteurs
normaux, mais aussi, de façon variable, par les lignées hématopoïétiques malignes
in vitro. Toutefois, le risque de stimuler la croissance des cellules malignes in vivo
n’est pas une limitation thérapeutique majeure à l’utilisation de certains facteurs
de croissance (G-CSF) dans le cadre d’hémopathies malignes.
LivreSansTitre1.book Page 154 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
I. ÉRYTHROPOÏÉTINE
Voir Érythropoïétine, p. 142.
Indications et posologie
1. Atténuation et prévention des neutropénies graves et du risque
infectieux et secondaires à l’administration de polychimiothérapies à
très fortes doses (régulièrement aplasiantes) : 5 µg/kg/j jusqu’à correc-
tion de la neutropénie (formes non pégylées) ; une dose unique de 6 mg
le lendemain de la chimiothérapie. Effet statistiquement décelable, mais
individuellement aléatoire.
2. Mobilisation de cellules souches hématopoïétiques en vue de leur
collection avant autogreffe. Ce procédé de collection est aussi possible
chez un donneur apparenté pour une allogreffe : 5 à 10 µg/kg/j par voie
SC pendant 5 à 6 jours, temps nécessaire pour observer une hyperleu-
i
cocytose (associée à une augmentation des cellules CD34+ sanguines).
am
Effets indésirables
Douleurs osseuses, rupture de rate (exceptionnelles).
un
Indications
Thrombopénies immunologiques (PTI), après échec des traitements
de première ligne (corticoïdes, immunoglobulines polyvalentes IV) et
de la splénectomie, ou en cas de contre-indication à cette intervention.
Prévention des thrombopénies secondaires lors des traitements antivi-
raux de l’hépatite chronique. À l’étude : thrombopénies des syndromes
myélodysplasiques.
Posologie
1. Voie SC (romiplostim) : débuter par une dose de 1 à
2 µg/kg/semaine, puis augmenter cette dose hebdomadaire par paliers
de 1 µg/kg/semaine jusqu’à observation de l’effet (nombre de pla-
quettes supérieur à 50 000/mm3). Ajuster la dose pour maintenir une
valeur de plaquettes régulièrement entre 50 000 et 200 000/mm3.
2. Voie orale (eltrombopag) : 50 à 75 mg/jour.
Contre-indication
Grossesse.
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Effets indésirables
Risque thrombotique. Fibrose réticulinique médullaire (rare).
Indications
En association avec un facteur de croissance granulocytaire, mobilisa-
tion des cellules souches hématopoïétiques en vue de leur collection par
cytaphérèse et conservation pour autogreffe (voir p. 180).
Posologie
20 µg/kg/j par voie SC.
Effets indésirables
Manifestations allergiques : urticaire, prurit, dyspnée, œdème de
Quincke (le produit est un facteur de stimulation des mastocytes).
Intérêt d’une prémédication par antihistaminiques.
FAMCICLOVIR
i
Liste I.
am
Indications
un
groupe varicelle-zona.
Posologie
250 à 500 mg toutes les 8 ou 12 heures selon l’indication.
Tolérance
La tolérance est en général bonne ; résistance croisée avec l’aciclovir.
Indications
Stérilité tubaire féminine (obturation tubaire bilatérale, séquelle de
salpingite, salpingectomie). Endométriose. Stérilité idiopathique. Indi-
cations masculines (oligo-asthéno-térastospermies).
un
Résultats
Ts
FELBAMATE
Liste I.
Antiépileptique. Spécialité : Taloxa, en comprimés à 400 mg et 600 mg et sus-
pension buvable à 600 mg/5 ml.
Indications
Syndrome de Lennox-Gastaut non contrôlé par les autres anti-épilep-
tiques appropriés disponibles.
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Posologie
En complément du traitement antérieur de l’adulte et de l’enfant à
partir de 4 ans : 7,5 à 45 mg/kg (enfants), 600 à 3 600 mg/j (adultes).
Contre-indications
Antécédents ou signes de dysfonctionnement hématologiques ou
hépatiques.
Effets indésirables
1. Toxicités hématologique (aplasie médullaire) et hépatique (insuffi-
sance hépatocellulaire aiguë), pouvant être sévères, voire mortelles.
2. Interférences avec les anti-épileptiques (phénytoïne, carbamazé-
pine, acide valproïque).
FENTANYL
Stupéfiant (règle des 28 jours).
N-(1-(2-phényléthyl)-4-pipéridinyl)-N-phényl-propanamide. Analgésique majeur
et narcotique, 100 fois plus puissant que la morphine. L’activité analgésique se
développe rapidement par voie IV et dure 20 à 30 minutes ; elle s’accompagne
d’une dépression respiratoire constante qui nécessite l’assistance respiratoire.
Présenté en ampoules injectables de 2, 5 et 10 ml, dosées à 0,05 mg/ml. Une pré-
i
sentation transcutanée (Durogésic) est destinée à l’usage antalgique (voir
am
tableau 7, p. 40).
Indications
un
Posologie
Variable selon le type d’acte opératoire, le patient, l’association à des
hypnotiques.
Contre-indication
Dépression respiratoire non assistée.
Effets secondaires
Dépression respiratoire, bradycardie (notamment en cas de forte
dose chez un patient sous bêtabloquant), prurit, myosis, rigidité mus-
culaire, rétention urinaire.
FER
L’administration de sels de fer tend à normaliser le taux de l’hémoglobine dans
les anémies hypochromes ferriprives. Les préparations ingérables sont suffisantes
dans la quasi-totalité des cas. Les sels ferreux sont mieux absorbés par la
muqueuse duodénale que les sels ferriques. L’adjonction d’acide ascorbique favo-
riserait leur absorption. Dans le tableau 43, est indiqué le contenu réel en fer métal
des principales spécialités. La voie parentérale peut être utilisée, mais certaines
présentations injectables ont été à l’origine d’accidents graves. Une préparation
martiale injectable (Venofer, hydroxyde de fer saccharose, ampoules à 100 mg)
paraît actuellement bien tolérée.
LivreSansTitre1.book Page 158 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Tardyféron 80 mg/cp
Indications
Anémies hypochromes hyposidérémiques par déficit martial. Traite-
ment préventif des déficits martiaux (grossesse, nourrisson prématuré
ou jumeau, suites de gastrectomie, donneurs de sang, traitement par
i
érythropoïétine, patients en hémodialyse périodique...).
am
Posologie
1. Voie orale. L’absorption martiale a un coefficient de l’ordre de 5 à
15 %. Le sel de fer utilisé influence peu l’absorption. Pour une dose quo-
un
majorité des cas d’anémie par carence en fer, le déficit à combler est
compris entre 1 et 3 g de fer et le traitement doit donc être prolongé
pendant 100 à 150 jours ou de façon continue si la cause du déficit n’est
pas contrôlée.
2. Voie parentérale (hydroxyde ferrique saccharose). Injection IV
lente stricte : en moyenne 3 mg/kg/injection, une à trois fois par
semaine, selon le degré du déficit martial. Patients en hémodialyse :
2 mg/kg une fois par mois dans le circuit d’hémodialyse.
Effets secondaires et accidents
Constipation avec selles noires (contenant du Fe2S).
Attention ! L’absorption accidentelle de doses massives de sels de fer
peut entraîner, notamment chez le jeune enfant, des accidents graves
(vomissements, douleurs abdominales, méléna et choc, survenant dans
les heures qui suivent l’ingestion), parfois mortels ; faire boire une solu-
tion diluée de bicarbonate de sodium et administrer de la desferrioxa-
mine (voir ce mot), de préférence par voie IM. Le traitement martial est
inefficace dans les anémies avec hyposidérémie des états inflamma-
toires chroniques et dangereux dans les anémies avec hypersidérémie.
Contre-indications
Hémochromatose. Thalassémie et autres anémies liées à un trouble
de l’utilisation du fer.
LivreSansTitre1.book Page 159 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
FIBRATES
Liste II.
Médicaments agissant sur la synthèse des lipoprotéines. Nombreuses spécia-
lités et produits génériques (tableau 44).
Indications
Hypercholestérolémies (type IIa) et hypertriglycéridémies endo-
un
lestérolémie après régime reste élevée et/ou qu’il existe des facteurs de
risques associés. La poursuite du régime reste toujours indispensable.
Les fibrates sont efficaces seuls ou associés à un chélateur d’acides
biliaires.
Seul le gemfibrozil a démontré une efficacité dans la prévention pri-
maire et secondaire des complications de l’athérosclérose.
Posologie
Voir tableau 44.
Contre-indications
Grossesse. Insuffisances hépatique et rénale. Autres fibrates.
Effets indésirables
Troubles digestifs peu fréquents. Leucopénie rare. Myalgies ; rhabdo-
myolyses exceptionnelles. Une surveillance des transaminases tous les
3 mois est souhaitable.
Interactions médicamenteuses
Potentialisation des anti-vitamines K (réduire d’un tiers la posologie
des anti-vitamines K). Effets secondaires musculaires sévères en cas
d’association aux statines. Les fibrates peuvent déplacer certains médi-
caments qui sont liés à l’albumine.
LivreSansTitre1.book Page 160 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
FIBRINOGÈNE
Fraction coagulante d’origine plasmatique. Spécialité : Clottafact, en flacons de
1,5 g dans 100 ml. Une fois en solution, le fibrinogène doit être employé en moins
de trois heures. La durée de vie plasmatique est de 3 à 4 jours à l’état normal.
Indications
Afibrinogénémies congénitales. Dans les syndromes de défibrination
par fibrinolyse ou coagulation intravasculaire disséminée, l’administra-
tion de fibrinogène n’est qu’un adjuvant, le traitement de la cause et
des désordres associés (thrombopénie surtout) semble primordial.
Posologie
Les doses utiles sont de 0,5 à 1 g/10 kg de poids corporel. L’injection
doit être faite en perfusion IV stricte, au débit maximal de 4 ml/min. Se
guider sur les modifications de la coagulabilité obtenues après la per-
fusion. Ne pas dépasser la concentration plasmatique de 2 g/l (risque
de thrombose).
Effets indésirables
Risque infectieux : voir Facteurs de coagulation.
FISTULES ARTÉRIOVEINEUSES
i
am
Indications
La création de cet abord vasculaire est un temps capital dans la pré-
paration à l’hémodialyse périodique des insuffisants rénaux chro-
niques. À titre temporaire, et dans certains cas à titre définitif et dans
l’insuffisance rénale aiguë, l’abord vasculaire est assuré par la mise en
place d’un cathéter (jugulaire, fémoral) laissé en place entre les
séances d’hémodialyse et qui peut être tunnelisé (cathéter de Canaud).
Surveillance
La palpation (thrill) et l’auscultation (souffle) permettent d’évaluer la
qualité du débit et du fonctionnement de la fistule. Les complications
les plus fréquentes d’une fistule artérioveineuse sont la sténose, la
thrombose et l’infection.
FLÉCAÏNIDE
Liste I.
Anti-arythmique de la classe Ic, la flécaïnide est efficace sur tous les types d’aryth-
mies, supra-ventriculaires et ventriculaires. Elle allonge franchement les temps de
conduction atriale, nodale et ventriculaire. Elle possède un effet inotrope négatif.
Spécialité : Flécaïne (acétate), en comprimés à 100 mg, en gélules LP à 50, 100, 150
et 200 mg et en ampoules injectables à 40 mg. La demi-vie par voie orale est de
14 heures, ce qui permet 2 prises par jour (1 prise par jour pour la forme LP).
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Indications
Prévention des récidives d’arythmies documentées : fibrillation
atriale, rythme réciproque, en particulier au cours d’un syndrome de
Wolff-Parkinson-White, tachycardie ventriculaire.
Contre-indications
Dysfonction ventriculaire systolique, symptomatique ou non, quel qu’en
soit le degré. Maladie coronaire. Syndromes du QT long. Antécédent de
flutter auriculaire en raison du risque de ralentissement du cycle atrial
avec conduction en 1 sur 1 aux ventricules. Troubles de conduction auri-
culo-ventriculaire ou intra-ventriculaire (blocs bifasciculaires, bloc de
branche gauche, blocs intraventriculaires distaux). Syndrome de Brugada.
Posologie
Injection IV de 1 à 2 mg/kg en 5 minutes, suivie d’une perfusion de
0,01 à 0,02 mg/kg/min ou de la prise de la forme orale (100 à 200 mg/j).
Un enregistrement de l’électrocardiogramme est systématique dans
les 48 heures : l’élargissement de QRS de plus de 25 % ou l’apparition
d’un bloc de branche devra faire arrêter le traitement.
Incidents et accidents
Troubles neurosensoriels. Aggravation d’une insuffisance cardiaque
préalable. Surtout troubles de conduction et arythmies sur des myo-
i
am
FLUBENDAZOLE
Liste II.
Antihelminthique. Spécialité : Fluvermal, en comprimés à 100 mg et en solution
Ts
Indications
Oxyurose, ascaridiase, trichocéphalose, ankylostomiase.
Posologie
1. Oxyurose : 100 mg (1 comprimé) en une prise unique le matin ;
cure à renouveler 15 jours plus tard.
2. Autres nématodoses : 200 mg/jour en 2 prises, soit 100 mg matin et
soir, pendant 3 jours.
Contre-indication
Contre-indiqué, par prudence, chez la femme enceinte.
FLUCONAZOLE
Liste I.
Antifongique du groupe des triazolés.
1. Actif sur :
a) les champignons du genre Candida : C. albicans, C. tropicalis, C. parapilosis.
C. glabatra est moins sensible et C. krusei est résistant ;
b) Cryptococcus, Histoplasma capsulatum et H. duboisii, Coccidioidomyces.
2. Inactif sur Aspergillus.
Bonne diffusion tissulaire, salivaire et dans le LCR (75 % des concentrations
plasmatiques). Demi-vie plasmatique de 30 heures. Élimination rénale sous forme
active (80 %). Spécialité : Triflucan, en gélules à 50, 100 et 200 mg et ampoules
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Indications
Traitement curatif des infections à Candida sp, notamment cutanéo-
muqueuses et œsophagiennes, et des formes invasives septicémiques
et viscérales.
Cryptococcose méningée.
Prévention des candidoses chez les sujets à risque (allogreffe de cel-
lules souches hématopoïétiques).
Posologie
1. Candidoses sensibles : 100 à 400 mg/j, voire 800 mg/j. Traitement pro-
longé sur plusieurs mois en cas de mycose septicémique ou profonde
15 jours après la dernière hémoculture positive ou arrêt de la fièvre.
2. Cryptococcose méningée : 400 mg à 800 mg par jour pendant 6 à
8 semaines en relais après 15 jours d’amphotéricine B ± flucytosine, puis
200 mg/j en prévention des récidives chez les patients atteints du SIDA.
Réduire ces doses chez l’insuffisant rénal (voir p. 384).
Contre-indication
Grossesse.
i
Effets indésirables
am
FLUCYTOSINE
Ts
Liste I.
Substance du groupe des antipyrimidines, proche du 5-fluoro-uracile, mais dif-
férant par son activité antimitotique nulle et une action antifongique puissante
notamment sur Candida et Cryptococcus. Après administration orale, le produit est
absorbé et éliminé sans modification par vole rénale. Il franchit la barrière
méningée. Spécialité : Ancotil, en comprimés à 500 mg et flacons injectables à
2,50 g pour la voie IV.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
Indications
1. Candidoses pulmonaires, urinaires et septicémiques. Les candi-
doses locales et, en particulier, digestives ne justifient pas, le plus sou-
vent, la prescription de ce produit.
2. Cryptococcoses pulmonaires et méningées. Chromomycoses. De
nombreuses levures sont résistantes à la flucytosine qui doit donc tou-
jours être utilisée en association avec un autre antifongique, par
exemple l’amphotéricine B.
Posologie
Voie buccale : 100 à 200 mg/kg/j, en prises espacées toutes les
6 heures.
Voie IV : même posologie en perfusion continue ou discontinue.
Attention ! En cas d’insuffisance rénale, la posologie doit être réduite
proportionnellement à la clairance de la créatinine, jusqu’à 25 mg/kg/j
en cas d’insuffisance rénale majeure (voir tableau 96, p. 385).
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Accidents
Troubles digestifs, éruptions, toxicité hépatique, hypoplasie médullaire.
FLUDARABINE
Liste I.
Analogue purinique. Antinéoplasique. Son métabolite intracellulaire (2 fluoro-
arabinosyl adénine triphosphate) inhibe la réplication de l’ADN. Spécialité : Flu-
dara, flacons injectables IV à 50 mg, comprimés à 10 mg.
Indication
Leucémie lymphoïde chronique.
Indications et posologie
Cures mensuelles.
1. En monothérapie : 25 mg/m2/jour par voie IV ; 40 mg/m2/j par voie
orale, 2 jours de suite, 3 à 6 mois.
2. En association à cyclophosphamide : réduire la dose ou la durée
(de l’ordre de 40 %).
Effets indésirables
Toxicité hématologique parfois prolongée. Immunodépression (lym-
i
am
FLUMAZÉNIL
Ts
Liste I.
Imidazo-benzodiazépine, antagoniste des benzodiazépines. Spécialité : Anexate,
solution injectable IV à 0,1 mg/ml en ampoules de 5 et 10 ml.
Indications
Antidote des benzodiazépines en anesthésiologie et en toxicologie.
L’efficacité du médicament a valeur de test diagnostique en cas de
réveil complet d’un coma supposé toxique.
Posologie
Injection IV de 0,2 mg en 15 secondes, puis de 0,1 mg toutes les 2 à
3 minutes jusqu’à une dose cumulée de 1 mg si réveil non obtenu. Puis
perfusion horaire continue d’une dose calculée sur la base de la dose
cumulée ayant été efficace.
Contre-indications
Inefficace en cas de coma par intoxication poly-médicamenteuse.
Dangereux si antidépresseur tricyclique associé (facilite les convul-
sions).
Effets indésirables
Convulsions en cas d’intoxication associée par des produits convulsi-
vants ou à trop forte dose chez un sujet dépendant des benzodiazépines.
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FLUORESCÉINE
Colorant à usage diagnostique. Utilisée en collyre à 2 % pour la recherche des
corps étrangers de la cornée ; en injections IV de 5 ml de fluorescéine sodique à
10 % pour pratiquer des angiographies rétiniennes.
9-ALPHA-FLUORO-HYDROCORTISONE
Liste I.
Syn : fludrocortisone. Dérivé fluoré de l’hydrocortisone (voir ce mot) qui lui
confère une action minéralocorticoïde exclusive. Entraîne une rétention sodée et
une fuite de potassium. Spécialité aux États-Unis : Florinef, en comprimés à 50 µg.
Délivré en France seulement par les pharmacies des hôpitaux.
Indications et posologie
Utilisé dans le traitement de la maladie d’Addison (50-200 µg/j) et de
certaines hypotensions orthostatiques (jusqu’à 500 µg/j).
FLUOROPROPHYLAXIE DENTAIRE
L’ion fluor des fluorures (de sodium, de calcium) contribue à l’édification des
apatites de la couronne dentaire pendant la grossesse pour les dents temporaires,
mais surtout dès la naissance pour la première molaire permanente, puis de façon
continue pour les autres dents. La supplémentation doit prendre en compte les
i
apports extérieurs par l’eau naturellement ou artificiellement fluorée, et éventuel-
am
Posologie
1. 0,25 mg/jour de la naissance à 2 ans, 0,50 mg/j de 2 à 4 ans,
un
0,75 mg/j jusqu’à 6 ans, puis 1 mg/j jusqu’à 10-12 ans. Le relais par fluor
topique (gel chez le dentiste et surtout dentifrice fluoré) apporte un
Ts
FLUOROQUINOLONES
Liste I.
Antibiotiques développés à la suite des quinolones dites de première généra-
tion, dont les propriétés antibactériennes et cinétiques les situent parmi les anti-
biotiques majeurs.
1. Pharmacocinétique : absorption digestive variant de 50 à 100 % ; excellente
diffusion extravasculaire, dans le LCR et les cellules ; élimination urinaire plus ou
moins prédominante selon les dérivés ; métabolisme de degré variable.
2. Spectre d’activité : activité régulière sur les entérobactéries (E. coli, Klebsiella,
Enterobacter, Citrobacter, Serratia, Proteus, salmonelles, shigelles), les cocci à Gram
négatif (méningocoque, gonocoque), les staphylocoques dorés et coagulase négatifs
(surtout ciprofloxacine) et Haemophilus influenzae. L’activité s’étend aux micro-orga-
nismes à développement intracellulaire (Chlamydiae, mycoplasmes), aux Legionella,
et à certaines mycobactéries. Activité inconstante sur les streptocoques, y compris le
pneumocoque et sur Pseudomonas. Inactifs sur de nombreux anaérobies.
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Indications
Infections uro-génitales. Traitement de la gonococcie. Surinfections
de bronchopneumopathies chroniques obstructives.
Infections sévères à bactéries sensibles en association ou en mono-
thérapie. Diarrhées aiguës infectieuses (turista).
Posologie
Tableau 45. — Fluoroquinolones.
les 12 heures IV
bile (25 %)
Effets indésirables
Photosensibilisation ; troubles digestifs ; tendinites ; neurotoxicité
(convulsions). En raison de leur fixation et toxicité pour les cartilages,
ils sont contre-indiqués chez l’enfant de moins de 15 ans et chez la
femme enceinte.
Interactions médicamenteuses possibles avec la théophylline, les
antivitaminiques K dont ils augmentent le taux plasmatique, les phény-
toïnes, les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Adaptation de la posologie chez l’insuffisant rénal ou hépatique
selon le dérivé utilisé (voir p. 384).
FLUORO-5-URACILE
Liste I.
Syn : fluoro-uracile. Antimétabolite entrant en compétition avec les pyrimidines
utilisées en chimiothérapie anticancéreuse. Spécialité : Fluoro-uracile, en
ampoules de 50 mg/ml (ampoules de 5, 10, 20 et 100 ml) pour injections ou perfu-
sions IV ; Efudix, en crème à 5 %.
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Indications et posologie
1. Tumeurs solides, en particulier digestives. En perfusion intravei-
neuse courte : 300 à 600 mg/m2/j, 5 jours de suite, une fois par mois ;
dans les cancers colorectaux, la potentialisation par l’acide folinique
accroît l’efficacité. Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
2. Kératoses actiniques pré-cancéreuses, maladie de Bowen, condy-
lomes, carcinomes basocellulaires superficiels : application locale 2 fois
par jour, si possible, pendant 3 semaines.
Effets secondaires
1. Voie parentérale : nécessité d’une surveillance hématologique
stricte. Tolérance digestive médiocre (nausées, vomissements, stoma-
tite, diarrhée). Hypoplasie médullaire. Alopécie.
2. L’irritation locale est quasi-constante, ne devant pas faire stopper
le traitement qui n’est arrêté qu’en cas de réaction douloureuse.
Contre-indication
Grossesse.
FLUORURE DE SODIUM
Stimule les ostéoblastes et induit la formation d’un os nouveau au sein du sque-
lette axial. Augmente de façon certaine la densité minérale osseuse. Spécialités :
i
am
Indications et posologie
un
FOMÉPIZOLE
Liste I.
Syn : 4-méthylpyrazole. Spécialité : Fomépizole AP-HP, solution injectable IV à
5 mg/ml.
Indications
Intoxication par l’éthylène glycol ou le méthanol.
Posologie
Par voie veineuse : dose de charge de 15 mg/kg diluée dans du sérum
salé isotonique et perfusée en 45 minutes, puis 10 mg/kg toutes les
12 heures jusqu’à ce que la concentration plasmatique d’éthylène
glycol ou de méthanol devienne inférieure à 0,2 g/l.
FORMOL
Syn : formaldéhyde, aldéhyde formique ou méthanal. Utilisation principalement
comme fixateur en anatomopathologie, pour la préparation des corps (embaume-
ment), en dentisterie pour l’obturation des canaux dévitalisés et dans l’industrie
des polymères et des résines.
Indications
Traitement de l’hyperhidrose plantaire (solution à 2 ou 10 %).
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Effets secondaires
Par contact ou inhalation : dermites eczématiformes, rhinites, mani-
festations asthmatiformes ; carcinomes rhinopharyngés. Lorsqu’elles
résultent d’une exposition professionnelle, ces affections sont indemni-
sables (tableaux 43 du régime général et 28 du régime agricole).
FOSCARNET
Liste I.
Antiviral actif in vitro sur les virus du groupe herpès dont il inhibe l’ADN
polymérase et certains rétrovirus, en particulier le cytomégalovirus dont il
inhibe la transcriptase inverse. Spécialité : Foscavir en solution injectable à
6 g/250 ml.
Indications
Infections sévères à cytomégalovirus chez les sujets en état de déficit
immunitaire : infection VIH, transplantation d’organe ou de moelle
osseuse.
Posologie
180 mg/kg/j, en deux ou trois perfusions d’1 heure chacune. Dans la
rétinite à CMV, dès cicatrisation, traitement d’entretien par 90 mg/kg/j
en une perfusion IV de 1 heure.
i
Réduire les doses en cas d’insuffisance rénale (voir tableau 96, p. 385).
am
Contre-indications
Association à la pentamidine (risque néphrotoxique).
un
Effets indésirables
Insuffisance rénale, hypocalcémie, hypokaliémie, phlébite de la veine
perfusée, ulcérations génitales.
Ts
FOSFOMYCINE
Liste I.
Antibiotique original sans parenté structurale avec les autres agents antimicro-
biens (pas de résistance croisée). Agit en bloquant la première étape de la syn-
thèse de la paroi bactérienne. Utilisé par voie parentérale ; grande diffusibilité
notamment dans le LCR. Excrétion urinaire. Spécialité : Fosfocine, en flacons à 1
et 4 g pour injection IV.
Spectre d’activité : staphylocoque, pneumocoque, gonocoque, E. coli, Kleb-
siella, Enterobacter, Citrobacter, Serratia, Proteus, Haemophilus, 70 % des souches
de Pseudomonas.
Indications
Réservée aux infections sévères à germe sensible, notamment sta-
phylocoque. L’apparition de résistance est rapide et la fosfomycine doit
toujours être associée à un autre antibiotique (bêta-lactamine, amino-
side, quinolone).
Posologie
100 à 200 mg/kg/j, en perfusion lente à adapter à la fonction rénale.
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Effets indésirables
Bonne tolérance. Apport sodé important : 14,4 mmol/g de produit.
Indications
Hémophilies A et B avec anticoagulant anti-facteur VIII ou IX. Traite-
ment à conduire en milieu hautement spécialisé.
FUMAGILLINE
Liste I.
Médicament orphelin actif sur une microsporidie observée chez l’homme immu-
nodéprimé. Spécialité : Flisint, en gélules dosées à 20 mg. Disponible seulement
dans les hôpitaux.
Indication
Microsporidiose intestinale à Enterocytozoon bieneusi chez des
patients adultes gravement immunodéprimés par le VIH.
i
am
Posologie
60 mg par jour, en 3 prises, pendant 14 jours.
un
Effets indésirables
Thrombopénie fréquente, granulopénie, troubles digestifs modérés.
Une surveillance de l’hémogramme s’impose pendant le traitement.
Ts
FUROSÉMIDE
Liste II.
Syn : fursémide. Acide 4-chloro-N(2-furylméthyl)-5-sulfo-amyl-anthranilique. Diu-
rétique de grande efficacité, qui agit principalement au niveau de la branche ascen-
dante de l’anse de Henle en inhibant la réabsorption du chlore et du sodium. Actif
par voie buccale, son action débute 30 à 45 minutes après l’ingestion et dure de 4
à 5 heures. Par voie IV, son action débute 10 à 20 minutes après l’injection et dure
2 à 3 heures.
Spécialité : Lasilix, en comprimés à 20 (Lasilix faible) et à 40 mg, en gélules à
60 mg (Lasilix Retard), en solution buvable et en ampoules à 20 mg injectables par
voie IM ou IV. Le Lasilix Spécial, présenté en comprimés à 500 mg et en ampoules
injectables à 250 mg, est réservé à l’usage hospitalier. Le furosémide entre dans la
composition de certaines spécialités en association avec la spironolactone
(Aldalix) et l’amiloride (Logirène).
Indications
Hypertension artérielle, œdème aigu du poumon, œdèmes d’origine
cardiaque, rénale et hépatique.
Posologie
Habituellement 20 à 120 mg par jour. Elle peut être augmentée
jusqu’à 1 g en cas d’insuffisance rénale.
Par voie intraveineuse : 40 à 250 mg en 1 fois dans le traitement de
l’œdème pulmonaire, selon la clinique.
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GABAPENTINE
Liste I.
Antiépileptique apparenté au GABA (acide gamma-aminobutyrique). Spécialité :
Neurontin, en gélules à 100, 300 ou 400, 600 et 800 mg.
Indications et posologie
1. Épilepsies partielles avec ou sans crise généralisée secondaire, de
l’adulte et de l’enfant de plus de 6 ans, en monothérapie ou en association
aux autres antiépileptiques lorsque ceux-ci sont insuffisamment efficaces :
a) chez l’adulte. Dose initiale de 900 mg par jour en monothérapie et
1 200 mg par jour en association en 2 ou 3 prises par jour ;
b) chez l’enfant à partir de 6 ans. Même schéma, dose de 10 à
15 mg/kg/jour.
Efficacité habituellement atteinte en 2 ou 3 jours. Réduire ces doses
i
en cas d’insuffisance rénale (voir tableau 96, p. 385).
am
300 mg tous les 3 jours jusqu’à une dose maximale de 3 600 mg/j.
Contre-indications
Ts
GALANTAMINE
Liste I.
Anticholinestérasique d’action centrale. Spécialités : Réminyl, en comprimés à 4, 8
et 12 mg, en solution buvable à 4 mg/ml et Réminyl LP en gélules à 8, 16 et 24 mg.
Indication
Maladie d’Alzheimer, forme légère à modérément sévère (MMS supé-
rieur à 10).
Posologie
8 à 24 mg/j (posologie maximale).
Contre-indications
Insuffisances viscérales, troubles cardiaques, troubles digestifs.
Effets indésirables
Bradycardie, syncopes, diarrhée, perte de poids.
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GAMMA-KNIFE
Technique de radiochirurgie au cours de laquelle de multiples faisceaux de
rayons gamma émis par une source de cobalt 60 sont dirigés à l’aide d’un cadre
stéréotaxique sur la zone à irradier avec une précision telle que les structures
adjacentes ne reçoivent aucune irradiation.
Indications
Tumeurs endocrâniennes de petites dimensions, en particulier des
métastases, des malformations vasculaires et la névralgie essentielle du
trijumeau.
GANCICLOVIR
Liste I.
Syn : DHPG. Nucléoside actif sur les virus du groupe Herpès, en particulier le
cytomégalovirus dont il inhibe l’ADN-polymérase. Spécialité : Cymévan, en
ampoules injectables IV à 500 mg.
Indications
Infections sévères à cytomégalovirus (rétinite, colite, pneumopathie,
encéphalite) chez les patients en état de déficit immunitaire congénital
ou acquis, après greffe d’organe, de moelle osseuse ou infection par le
virus VIH. La preuve de l’infection doit être établie par l’isolement du
virus dans les leucocytes sanguins et/ou les prélèvements tissulaires
i
am
Contre-indications
Grossesse, aplasie granulocytaire. L’utilisation simultanée de ganci-
clovir et de zidovudine est déconseillée en raison du risque de somma-
tion des toxicités hématopoïétiques.
Effets secondaires
Pancytopénie (neutrophiles et plaquettes surtout), toxidermie,
troubles digestifs, cytolyse hépatique, insuffisance rénale, éosinophilie.
GÉLATINES
Les gélatines fluides sont utilisées comme solution de remplissage vasculaire. Leur
intérêt est leur disponibilité immédiate. Leur élimination est rénale en quelques
heures. Spécialités présentées en flacons de 500 ml à 3 % (Plasmion) et 4 % (Gelofu-
sine). Les caractéristiques de ces produits sont résumées dans le tableau 46.
Voir aussi Amidons.
Tableau 46. — Gélatine pour remplissage vasculaire.
Indication
États de choc hypovolémique ou vasoplégique (hémorragique,
brûlés, chocs infectieux), en attendant l’apport de produits sanguins
(plasma et/ou concentrés érythrocytaires).
Posologie
En règle générale, 500 ml en 10 minutes. Le débit peut être augmenté
en cas d’hémorragie sévère.
GEMCITABINE
Liste I.
Antinéoplasique du groupe des antipyrimidines. Spécialité : Gemzar, poudre
pour perfusion IV à 200 et 1 000 mg.
Indications
Cancer bronchique non à petites cellules, adénocarcinome du pan-
créas, cancer du sein localement avancés ou métastatiques, cancer de
la vessie au stade invasif.
Posologie
Dose hebdomadaire de 1 000 mg/m2 en perfusion IV lente. Le nombre
et le rythme des perfusions varient selon les cas et l’association à
d’autres antinéoplasiques, en particulier aux sels de platine.
i
am
Effets indésirables
Toxicité hématologique, digestive (nausées, vomissements), cutanée
(alopécie, potentialisation des effets de la radiothérapie). Syndrome
un
GLOBULES ROUGES
Syn : érythrocytes, hématies. Obtenus par fractionnement (centrifugation
simple) du sang total, ils peuvent être conservés par l’établissement de transfusion
sanguine jusqu’à 42 jours au maximum, entre 2 et 8 °C dans une solution spécifique
LivreSansTitre1.book Page 172 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Chacune de ces prescriptions a un coût propre, qui peut, par l’addition de plu-
sieurs qualifications et transformations, majorer substantiellement le coût final du
concentré d’érythrocytes.
La délivrance de ce produit est soumise à une prescription médicale, une
double détermination de groupe et une recherche d’agglutinines irrégulières
datant de moins de 3 jours (y compris en urgence).
La transfusion de ce produit doit faire l’objet d’une remise au patient d’un docu-
ment lui précisant la nature et la quantité de produit transfusé, et d’une ordonnance
destinée à vérifier à distance les transaminases et les anticorps anti-HCV et anti-VIH.
Indications
Correction des anémies aiguës ou chroniques non accessibles à un
traitement étiologique et lorsqu’elles sont mal tolérées.
Posologie
1 ml/kg de poids procure un gain d’hématocrite de 1 %.
Mode d’administration
1. Les règlements en matière de sécurité transfusionnelle exigent la pré-
sence d’un personnel médical qualifié pendant la transfusion et, notam-
ment, d’un médecin qui doit pouvoir intervenir à tout moment en cas
d’incident.
2. Les concentrés d’érythrocytes doivent être transfusés dans les
6 heures qui suivent leur délivrance par l’établissement de transfusion.
i
am
O O, A, B O
A A, AB A
A B O
B A O
B B, AB B
GLOBULINES ANTILYMPHOCYTAIRES
Syn : sérums antilymphocytaires. Les anticorps dirigés contre les antigènes lym-
phocytaires exercent in vivo un effet immunosuppresseur.
I. SÉRUMS HÉTÉROLOGUES
Des lymphocytes humains, provenant du sang, du thymus ou du canal thoracique
injectés à l’animal permettent d’obtenir des sérums riches en anticorps antilympho-
cytes humains. Présentations pour perfusion IV stricte : lymphoglobuline, en flacons
de 100 mg/5 ml (cheval) ; thymoglobuline en flacons de 25 mg/5 ml (lapin).
Indications et posologie
1. Prévention des rejets aigus en transplantation d’organes : 10 mg/kg/j
pendant 10 jours.
2. Crises aiguës de rejet en suites de transplantation d’organes : 10 à
20 mg/kg/j jusqu’à disparition des signes de rejet aigu.
3. Aplasies médullaires sévères 15 mg/kg/j, 5 jours de suite, en asso-
ciation à une corticothérapie.
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Complications
Maladie sérique et thrombopénie fréquentes.
GLUCAGON
Hormone hyperglycémiante produite par les cellules endocrines alpha du pan-
créas. Produit une élévation de la glycémie par glycogénolyse hépatique et par
néoglucogenèse protidique et lipidique. Spécialité : Glucagen, flacons injectables
de 1 mg de glucagon base (voies SC, IM ou IV).
Indications
Malaises et comas hypoglycémiques par surdosage insulinique.
Tumeurs pancréatiques insulino-sécrétantes. Exploration des glycogé-
noses et de la sécrétion de l’insuline (test au glucagon). L’hypoglycémie
secondaire à la prise d’alcool n’est pas corrigée par le glucagon et celle
induite par les sulfamides hypoglycémiants peut être aggravée par le
glucagon.
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Posologie
Coma hypoglycémique : 0,5 à 2 mg par voie SC ou IM, à répéter si
nécessaire après 20 minutes.
Voir Médicaments utilisables chez le nouveau-né, p. 398.
GLUCOCÉRÉBROSIDASE
Liste I.
Syn : bêta-glucocérébrosidase. Enzyme lysosomale assurant la dégradation des
glucocérébrosides. Son déficit est en cause dans la maladie de Gaucher. L’enzyme
recombinante, l’imiglucérase, est enrichie d’un radical mannose qui lui assure une
capacité de captation par les lysosomes des cellules phagocytaires (macro-
phages). Spécialité : Cérézyme, solution pour perfusion IV à 400 UI.
Indication
Maladie de Gaucher, formes modérées à sévères de l’adulte et chez
l’enfant (types I et III).
Posologie
60 UI/kg en perfusion IV lente (1 heure) tous les 15 jours. Dans les
formes modérées, la posologie initiale peut être de 30 à 45 UI/kg tous
les 15 jours. Après correction des anomalies, la dose peut être réduite
à 30 UI/kg tous les 15, voire 21 jours.
i
Effets indésirables
am
GLUCOSE
Syn : Dextrose. CH2OH-(CHOH)4-CHO. Utilisé sous forme de solutés à 2,5, 5, 10,
Ts
Indications
Apport nutritif (voir Alimentation artificielle), réhydratation dans les
déshydratations globales et les déshydratations cellulaires, traitement
des hypoglycémies.
Attention ! Les solutés hypertoniques sont mal tolérés par les veines.
L’utilisation prolongée de solutés glucosés en perfusion expose à une
hypophosphorémie et à une carence induite en vitamine B1, qui doivent
être compensées.
GLYCÉRINE
Syn : glycérol. CH2OH-CHOH-CH2OH. Liquide soluble dans l’eau et l’alcool, inso-
luble dans l’éther, le chloroforme et les huiles. Une cuillerée à soupe = 18 g.
Véhicule de pommades, collutoires, ainsi qu’en suppositoires et en lavements
(40 à 60 g par 0,5 litre d’eau).
Indications
1. Les cas où l’on recherche une inhibition des sécrétions gona-
diques : puberté précoce (triptoréline, leuproréline), endométriose
(dans ce cas, la durée du traitement est limitée à 6 mois), cancers de la
prostate avec métastases, cancers du sein métastatiques hormono-
dépendants de la femme pré-ménopausée. Injections d’une forme
retard (mensuelles ou trimestrielles selon le produit) ou pulvérisations
nasales quotidiennes.
2. Utilisation en procréation médicalement assistée (recueil d’ovo-
cytes) : le but est de se libérer des sécrétions hypophysaires endo-
gènes de la patiente afin de mener la maturation folliculaire sans
interférence et d’éviter notamment la survenue de pics prématurés de
LH. Ils peuvent être utilisés :
a) en protocole court, associés d’emblée aux hormones gonadotropes
afin d’utiliser l’effet de stimulation initiale de l’agoniste (injection quoti-
i
dienne d’agoniste et de gonadotrophines à partir du 2e jour du cycle) ;
am
GONADOLIBÉRINE
Syn : GnRH (gonadotropin-releasing hormone) ou LH-RH (LH-releasing hormone)
Décapeptide hypothalamique stimulant par sa sécrétion pulsatile (toutes les 90
minutes environ) la sécrétion hypophysaire de LH et FSH. On utilise la gonadoré-
line et les analogues de la GnRH (voir ce mot).
GONADORÉLINE
Liste I.
Identique à la GnRH naturelle. Spécialités : Stimu-LH et Relafact LH-RH. Lutrelef
(poudre pour solution injectable, flacons de 0,8 et 3,2 mg) est adapté aux pompes
pulsatiles du type Zyklomat Pulse.
Indications
Tests d’exploration hypophysaire et inductions de l’ovulation (voir
p. 1730).
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I. ALLOGREFFE
Syn : allogreffe myélo-ablative. Littéralement greffe de l’« autre », elle utilise les
cellules d’un donneur, nécessairement histocompatible dans les systèmes HLA-A,
-B et -D (voir p. 1587) avec celles du receveur.
1. Cette compatibilité est en pratique retrouvée dans la fratrie (une chance sur
quatre pour chacun des frères et sœurs). Malgré ces précautions, il survient dans
60 % des allogreffes une réaction allogénique du « greffon contre l’hôte » (voir
p. 729), sauf dans le cas de jumeaux vrais (isogreffe). L’organisation de registres de
donneurs volontaires en France (France-greffe de moelle) et à l’étranger (Europe,
États-Unis, Australie) permet parfois de trouver un donneur histocompatible en
l’absence de fratrie compatible. Les réactions du greffon contre l’hôte ne sont guère
i
plus sévères avec ce type de donneur depuis le typage HLA moléculaire.
am
Indications
Un tel programme thérapeutique n’a de chance d’aboutir que chez des
sujets jeunes, âgés de moins de 55 ans : aplasies médullaires graves, leu-
cémies aiguës en rémission, syndromes myélodysplasiques, maladie de
Fanconi, affections génotypiques (ostéopétrose), déficits immunitaires.
Dans certains syndromes lymphoprolifératifs (leucémies lymphoïdes
chroniques, myélome, lymphome du manteau) non contrôlables par les
LivreSansTitre1.book Page 180 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
II. AUTOGREFFE
C’est une « mise en réserve » du tissu hématopoïétique pendant une période de
traitement lourd myélotoxique. Le prélèvement s’effectue chez le patient lui-même,
est congelé (technique délicate), puis réinjecté en temps voulu.
Ce procédé ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques prometteuses :
transfert de cellules « manipulées » (immunothérapie, thérapie génique) ou redif-
férenciées (transformation de cellules souches hématopoïétiques en cellules
d’autres lignées).
Indications
Tumeurs malignes ou hématopoïétiques curables ou améliorables
par très forte chimiothérapie (principalement myélome).
aboutit à une réaction de rejet des cellules du receveur par les lymphocytes du
donneur. Cet effet « allogénique » peut provoquer l’élimination des cellules
malignes du receveur si elles sont en quantité limitée.
un
Indications
Similaires à celles de l’allogreffe, mais étendues aux patients âgés de
plus de 55 ans et jusqu’à 70 ans.
Ts
HALOFANTRINE
Liste II.
Antipaludique. Spécialité : Halfan, en comprimés à 250 mg et sirop à 20 mg/ml.
Indications
Traitement des accès palustres non compliqués à Plasmodium falci-
parum chloroquinorésistants, après contrôle électro-cardiographique.
Posologie
1. Adultes : 6 comprimés, à raison de 3 prises de 2 comprimés à 6 heures
d’intervalle. Chez les patients non immunisés vis-à-vis du paludisme, une
deuxième cure à demi-dose est conseillée après 7 jours d’intervalle.
2. Enfants : 24 mg/kg en 3 prises espacées de 6 heures.
Ce médicament ne pouvant être utilisé qu’en traitement curatif, une
prophylaxie adaptée doit être instaurée si le risque de paludisme per-
siste après le premier traitement.
Effets indésirables
Allongement de l’intervalle QT, avec risque de torsade de pointes
(voir p. 478). Troubles digestifs associés ou non à une élévation transi-
toire des transaminases.
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Contre-indications
Allongement congénital ou acquis de l’espace QT, ou d’antécédent
familial d’allongement de QT. Grossesse et allaitement.
HALOPÉRIDOL
Liste I.
Neuroleptique. Dérivé de la butyrophénone. Spécialité : Haldol, en gouttes (halopé-
ridol faible à 1 mg pour 40 gouttes ; halopéridol à 1 mg pour 10 gouttes), en ampoules
pour la voie IM ou IV à 5 mg/ml, en comprimés à 1 et 5 mg, en IM pour la forme retard
(halopéridol décanoate, ampoules à 50 mg d’halopéridol). Le triflupéridol (Tripéridol,
gouttes à 1 ‰) est une formulation proche, ayant les mêmes effets.
Indications
États psychotiques aigus et chroniques. Antiémétique.
Posologie
1. Vomissements : 1 mg en 3 prises.
2. Psychoses avec agitation psychomotrice et syndrome délirant : 1
à 20 mg/jour ou 50 à 300 mg toutes les 4 semaines pour l’halopéridol
décanoate.
Effets indésirables
Peut provoquer des paresthésies, crises excitomotrices, dystonies
i
aiguës, hyperalgies, syndromes parkinsoniens améliorés par les anti-
am
cholinergiques.
HÉMODIALYSE
un
plasma humain.
1. La surface d’échange (dialyseur) est constituée par une membrane soit cel-
lulosique (cuprophane), soit synthétique dite biocompatible (poly-acrylonitrile,
polyamide, polysulfone). Les membranes se présentent sous forme de fibres
creuses (capillaires) fabriquées industriellement.
2. Le générateur est la machine qui permet de pomper le sang du patient et de
réaliser les échanges avec le dialysat. Le générateur est muni de dispositifs de
contrôle et d’alarmes permettant de déceler les anomalies survenant sur les cir-
cuits sanguins et de dialysat. De très nombreux types de générateurs sont actuel-
lement commercialisés.
3. À la dialyse elle-même, peut être ajoutée de façon contrôlée une ultrafiltration
permettant de soustraire du sang du patient les quantités d’eau et de sodium vou-
lues (notion de poids sec du patient).
4. L’hémodiafiltration est une technique particulière qui combine hémodialyse
(transport par diffusion) et hémofiltration (transport par convection). Elle permet
de mieux filtrer les substances de haut poids moléculaire que l’hémodialyse
conventionnelle.
Indications
L’hémodialyse est utilisée pour le traitement des insuffisances
rénales aiguës et chroniques. Elle peut être conduite dans des établis-
sements de santé (publics ou privés), à domicile ou dans des centres
d’autodialyse : chaque séance d’hémodialyse dure environ 4 heures,
3 fois par semaine. La dialyse quotidienne courte est une alternative.
Voir Dialyse péritonéale, Fistules artérioveineuses et Surveillance
d’un patient en hémodialyse chronique.
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HÉPARINES ET HÉPARINOÏDES
Liste I.
Mucopolysaccharides acides de structure hétérogène, composés essentielle-
ment de glucosamine et d’acide glucuronique. Les héparines exercent leurs pro-
priétés par combinaison d’une séquence pentasaccharidique spécifique avec
l’antithrombine III (cofacteur de l’héparine). Le complexe ainsi formé inhibe les
sérines protéases, principalement la thrombine (IIa) et le facteur Stuart activé
(Xa). L’affinité pour ces facteurs dépend du poids moléculaire des chaînes liées à
l’antithrombine III : plus elles sont courtes, plus l’activité anti-IIa décroît et ne sub-
siste pour le pentasaccharide que l’activité anti-Xa.
Ces propriétés des héparines s’exercent in vitro et in vivo :
1. L’héparine allonge le temps de céphaline par un effet dit anticoagulant qui
dépend surtout de l’activité anti-IIa.
2. Les propriétés antithrombotiques in vivo semblent dépendre autant de l’effet
anti-Xa que de l’effet anti-IIa. On a ainsi émis l’hypothèse que l’action antithrom-
botique pouvait être favorisée aux dépens de l’action anticoagulante en utilisant
des héparines de faible poids moléculaire. L’expérience clinique a partiellement
confirmé cette hypothèse en reconnaissant aux héparines de faible poids molécu-
laire une dissociation des deux effets. Cette distinction reste néanmoins fragile aux
doses dites thérapeutiques curatives et dépend étroitement des conditions
d’étude in vitro des activités anti-Xa et anti-IIa.
I. HÉPARINES « STANDARD »
i
Les principales préparations utilisables en clinique sont extraites du poumon
am
de bœuf ou de l’intestin de porc. Spécialités : voir le tableau 51. Pour éviter toute
confusion de posologie, toujours prescrire l’héparine standard en unités par
24 heures. Les pommades, suppositoires et glossettes contenant de l’héparine
n’ont aucune activité anticoagulante.
un
Indications
Traitement curatif de la maladie thrombo-embolique veineuse, de la
phase aiguë des thromboses artérielles. Traitement préventif des throm-
boses veineuses. Établissement de circuits extracorporels (CEC, reins
artificiels, cytaphérèses et plasmaphérèses). Traitement d’appoint du
syndrome de défibrination par coagulation intravasculaire (indication
très discutée).
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Posologie
1. Traitement curatif : doses de l’ordre de 500 U/kg/j, dont 50 UI/kg en
dose de charge. L’administration par pousse-seringue électrique en
continu est le procédé de choix. À défaut, elle peut être administrée par
voie IV discontinue (intervalles de 2 à 3 heures) ou SC (toutes les 8 à
12 heures).
2. Traitement préventif de la thrombose veineuse chez les sujets à
risque (insuffisants cardiaques alités, suites de chirurgie orthopé-
dique) : doses plus faibles, de l’ordre de 5 000 UI d’une héparine cal-
cique par voie SC toutes les 12 heures ou d’une héparine de bas poids
moléculaire (voir ci-dessous).
Surveillance biologique
L’hypocoagulabilité est contrôlée biologiquement par le temps de
céphaline activée, qui doit être entre 2 et 3 fois celui d’un plasma témoin.
La détermination de « l’héparinémie » est utilisée par certains, mais n’offre
pas d’avantage réel par rapport au temps de céphaline activée (l’hépari-
némie n’est pas un dosage biologique, mais simplement la dilution du
plasma testé pour laquelle le temps de thrombine n’est plus allongé).
Attention ! Les prélèvements destinés au contrôle biologique de
i
l’hypocoagulabilité doivent obéir à des règles très strictes : faits au
am
Antidote
Sulfate de prolamine ; 1 mg de sulfate de protamine neutralise 100 UI
d’héparine (efficacité immédiate).
Contre-indications
Suites d’intervention sous-durales (cérébrales, rachidiennes). Ulcère
digestif en évolution.
Effets indésirables
1. Thrombopénie, justifiant une surveillance des plaquettes dans les
premiers jours du traitement.
2. Complications hémorragiques : elles sont le fait d’associations
morbides méconnues (ou négligées) ou d’une surveillance biologique
inadéquate.
3. L’ostéoporose est un incident exceptionnel des traitements au
long cours.
Enoxaparine Lovenox (10 000 UI/ml), 100 UI/kg/12 h Modéré : 2 000 UI/24 h
amp 0,2, 0,4, 0,6, 0,8, 1 Élevé : 4 000 UI/24 h
et 3 ml
Elles doivent être injectées par voie sous-cutanée, et non intramusculaire. Leur
passage transplacentaire est nul.
Ts
Indications
Prévention des thromboses veineuses. Traitement curatif de la
thrombose veineuse.
Posologie
Voir tableau 52.
En cas de traitement curatif de la thrombose veineuse, une sur-
veillance de l’activité biologique est nécessaire. L’hypocoagulabilité
n’est pas corrélée avec l’efficacité antithrombotique. Faute de mieux,
on propose de fixer la zone thérapeutique entre 0,5 et 1 UI anti-Xa/ml.
Effets indésirables
Les mêmes qu’avec les héparines standards : une thrombopénie peut
être observée à partir du 3e jour et justifie la surveillance systématique
des plaquettes. En cas d’hypocoagulabilité accidentelle, l’antidote est
ici aussi le sulfate de protamine (l mg pour 100 unités anti-Xa).
III. HÉPARINOÏDES
Substances exerçant une activité anti-Xa, et peu ou pas d’activité antithrom-
bine. Leur intérêt est surtout l’absence (théorique) de réactivité croisée avec les
héparines « standard » et fractionnées dans le cas de thrombocytopénies induites
par l’héparine. Cet avantage ne paraît pas aussi clair en pratique. L’inconvénient
majeur de ces produits est celui de leur neutralisation en cas de surdosage : le
sulfate de protamine, la desmopressine, l’acide epsilon aminocaproïque, les trans-
fusions de plasma frais décongelé n’ont guère d’efficacité dans ce cas.
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Indications et posologie
1. Prophylaxie de la maladie thromboembolique : 750 UI (adultes) ou
30 UI/kg (enfants), par voie SC, deux fois par jour.
2. Cathéterisme cardiaque, embolectomie artérielle : 2 500 UI
(3 750 UI si poids > 90 kg) en bolus IV, puis 150 à 200 UI/heure par voie
IV continue.
3. Séances d’hémodialyse : 2 500 UI (poids < 55 kg) à 3 750 UI (poids
> 55 kg) dans le circuit artériel.
Surveillance
Par l’activité anti-Xa comme pour les héparines fractionnées.
Effets indésirables
Réactivité croisée avec les héparines chez 10 % des patients ayant
développé une thrombopénie induite par l’héparine.
Indications et posologie
Maladie thromboembolique veineuse : 7,5 mg (poids < 100 kg) à
Ts
HORMONE CORTICOTROPE
Liste I.
Syn : ACTH, adrénocorticotrophine, corticotrophine. Sécrétée par les cellules
basophiles de l’antéhypophyse. Il n’existe plus de spécialité française de la molé-
cule complète de 39 acides aminés. Seul est commercialisé le tétracosactide
(Synacthène), fragment 1-24 de l’ACTH. Ampoules injectables : Synacthène immé-
diat 0,25 mg (IV ou IM) et Synacthène retard 0,5 ou 1 mg (IM).
Indications
1. Ce sont celles de la corticothérapie, puisque l’ACTH stimule la
sécrétion cortico-surrénalienne (sauf dans la maladie d’Addison). Le
contrôle de la posologie étant plus aléatoire que celui de la cortico-
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HORMONE PARATHYROÏDIENNE
Liste I.
Syn : Parathormone, PTH. Synthétisée par les cellules principales des glandes
parathyroïdes, cette protéine de 84 acides aminés joue un rôle clé dans la régula-
tion du métabolisme phosphocalcique. Produite selon la technique de l’ADN
recombinant. Spécialités :
1. Preotact (hormone recombinante complète), sous forme de poudre et solvant
i
à 100 µg pour injection SC (stylo injecteur).
am
Indications
Ostéoporose post-ménopausique, chez la femme à haut risque de
fracture. Une réduction significative des fractures vertébrales, mais pas
Ts
HORMONE SOMATOTROPE
Liste I.
Syn : hormone de croissance, GH, STH. Elle s’obtient actuellement par génie
génétique. Spécialités : Genotonorm, Maxomat, Norditropine, NutropinAq, Saizen,
Umatrope, Zomacton, présentées en flacons de poudre à dissoudre pour injections
sous-cutanées.
Indications
1. Chez l’enfant : déficit en hormone de croissance prouvé avec
retard statural important ; petite taille du syndrome de Turner et de
l’insuffisance rénale chronique, avec âge osseux inférieur à 12 ans ;
retard de croissance intra-utérin non rattrapé après 4 ans (syndrome
de Prader-Willi).
2. Chez l’adulte : déficit en hormone de croissance prouvé.
Posologie
1. Déficit en GH de l’enfant : 0,025-0,035 mg/kg/j (injections quoti-
diennes, facilitées par les stylos injecteurs). Syndrome de Turner et
insuffisance rénale : 0,05 mg/kg/j.
2. Déficit en GH de l’adulte : 0,15-0,3 mg/j, adapté selon le taux d’IGF1,
en dépassant rarement 1 mg/j.
Contre-indication
i
Tumeur hypophysaire ou résidu tumoral après exérèse.
am
HORMONES GONADOTROPES
un
Liste I.
Syn : gonadotrophines, gonadostimulines. Ces hormones sont de deux types :
folliculostimulante (FSH), déclenchant chez la femme la croissance du follicule et
Ts
Indications et posologie
1. hCG : test d’exploration gonadique (5 000 UI IM chez l’homme
adulte), traitement médical d’essai en cas d’ectopie testiculaire en
période prépubertaire, déclenchement de l’ovulation, stimulation du
corps jaune.
2. FSH et LH (ou hCG) :
a) chez la femme : déclenchement de l’ovulation (3 à 5 000 UI IM)
dans les cycles induits par FSH ou hMG et soutien lutéal (1 500 UI × 3)
chez les femmes en aménorrhée après induction de l’ovulation. Atten-
tion au surdosage. Usage réservé aux centres spécialisés, capables
d’assurer une surveillance quotidienne, clinique, échographique et hor-
monale des ovaires, qui guide la posologie ;
LivreSansTitre1.book Page 188 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HORMONES THYROÏDIENNES
Liste II.
Les principales hormones thyroïdiennes sont la L-thyroxine (L-T4) et la L-triio-
dothyronine (L-T3). Les spécialités actuellement disponibles sont présentées dans
le tableau 53.
Tableau 53. — Hormones thyroïdiennes.
Lévothyroxine Lévothyrox cp 25, 50, 75, 100, 125, 150, 175 et 200 µg 7j
i
(sodique)
am
(sodique)
(L-T3)
Indications
1. Traitement substitutif de l’hypothyroïdie, primaire ou d’origine
hypophysaire. Goitre (traitement frénateur discuté).
2. Tiratricol (acide tri-iodoacétique) : métabolite mineur de T3 qui freine
la TSH ; indications rares (notamment insensibilité hypophysaire à la T4).
Posologie
1. Dose substitutive habituelle de L-thyroxine :
a) chez l’adulte, 100-150 µg/j rarement supérieure à 250 µg/j (obèses).
Augmentation progressive de la dose en cas d’hypothyroïdie profonde :
paliers rapides chez le sujet jeune (dose optimale atteinte en 2 à 3 mois),
paliers lents (10-25 µg/mois) chez le sujet âgé ou coronarien ;
b) chez le nouveau-né, 5-6 µg/kg/j (prise en charge par spécialiste) ;
c) chez l’enfant, environ 3 µg/kg/j, dose guidée par la surveillance.
2. La L-T3 est moins utilisée pour substituer une hypothyroïdie en
raison de sa demi-vie brève. Elle est surtout utilisée (50 à 100 µg/j) pour
raccourcir la période de sevrage en L-T4 nécessaire avant un traitement
par iode radio-actif dans les cancers thyroïdiens différenciés.
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HUILE DE CADE
Extraite par pyrogénation du Juniperus oxycedrus. Spécialités : Caditar, solution
à 35 % (flacon de 250 ml) à diluer pour application cutanée ; Laccoderme, pom-
made à 6 % (contient aussi 6 % d’huile de Jusquiame et 0,9 % d’acide salicylique).
Indications
Parakératoses du cuir chevelu, psoriasis, eczémas chroniques.
Posologie
En application cutanée 2 fois par jour (pommade) ou en bains (solu-
tion à diluer à raison de 2 à 4 cuillerées à soupe pour une baignoire).
Sur le cuir chevelu, à appliquer le soir raie par raie, 3 fois par
semaine. À faire suivre d’un shampoing le lendemain matin.
Indications
Hypertriglycéridémies endogènes de l’adulte lorsqu’un régime
adapté et assidu s’est révélé insuffisant.
i
am
Posologie
1 g à chacun des 3 repas.
Effets indésirables
un
Anticoagulants oraux.
HUILE D’OLIVE
Surtout formée d’éther trioléique de la glycérine. Une cuillère à soupe = 12 g.
Indications
Laxatif et cholagogue.
Posologie
12 à 50 g par voie buccale ou en lavements.
HUILE DE PARAFFINE
Syn : huile de vaseline. Provient de la distillation, après purification, de la partie
terminale (huiles lourdes) du distillat du pétrole. Insoluble dans l’eau et l’alcool,
soluble dans les solvants des graisses.
Indications
Laxatif mécanique, lubrifiant.
Posologie
1 à 2 cuillerées à soupe soit le soir, soit pendant le cours des repas.
Peut être mélangée à des mucilages, ce qui éviterait les « fuites »
gênantes que présentent certains sujets.
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HYDRAZINO-PHTALAZINES
Liste II.
Série de corps dotés d’une forte activité antihypertensive : augmentation du
débit cardiaque et diminution des résistances périphériques, débit de filtration
glomérulaire inchangé. Demi-vie plasmatique de 3 à 4 heures. Synergie avec tous
les autres antihypertenseurs. Spécialités : Nepressol (sulfate de la 1-
4dihydrazinophtalazine), en comprimés à 25 mg. Une forme injectable est dispo-
nible en ampoules à 25 mg par l’intermédiaire des Pharmacies hospitalières.
Indication
Hypertension artérielle, mais d’autres médicaments sont préférés en
première intention. Utilisées dans certaines pré-éclampsies sévères.
Posologie
Débuter par des doses faibles (25 mg en 4 prises), progressives (au
bout de 3 semaines, ne pas dépasser 150 mg en 4 prises).
Contre-indication
Insuffisance coronarienne.
i
am
Incidents
Crises d’angor, iléus paralytique, céphalées, nausées, vomissements,
tachycardie, lupus érythémateux disséminé après traitement prolongé :
l’arrêt du traitement suffit le plus souvent à obtenir la guérison).
un
HYDROCORTISONE
Liste I.
Composé F de Kendall : 17-OH-corticostérone. Glucocorticoïde principal sécrété
par la corticosurrénale. Hormone indispensable à la vie.
Existe sous forme de comprimés à 10 mg et sous forme injectable : hémisucci-
nate en solution injectable (100 et 500 mg), et dans de nombreuses spécialités à
action locale.
Indications
Traitement substitutif d’une insuffisance surrénale lente (voir
Maladie d’Addison, Insuffisance hypophysaire et Insuffisance surrénale
aiguë). État de choc (voie IV). En général, celles de la corticothérapie,
locale ou générale.
Effets secondaires
Ceux des corticoïdes (voir ce mot).
HYDROQUINIDINE
Liste I.
Alcaloïde du quinquina. Anti-arythmique de la classe 1a. Efficace aux niveaux
supraventriculaire et ventriculaire. Dépresseur modéré de la contractilité et de la
conduction. Vagolytique. La durée d’action est de 8 à 12 heures. Spécialité :
Sérécor (chlorhydrate d’hydroquinidine), en gélules LP à 300 mg.
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Indications
Prévention des récidives d’arythmies documentées : fibrillation
atriale, rythme réciproque en particulier du syndrome de Wolff-
Parkinson-White, tachycardie ventriculaire. Son efficacité pour prévenir
la mort subite du syndrome de Brugada est en cours d’évaluation.
Posologie
2 à 4 gélules en 2 prises quotidiennes.
Contre-indications
Syndromes du QT long. Antécédent de flutter atrial en raison du
risque de ralentissement du cycle atrial avec conduction en 1 sur 1 aux
ventricules. Troubles de conduction auriculo-ventriculaire et intra-
ventriculaire même mineurs. Myasthénie.
Incidents et accidents
Hypersensibilité (ou idiosyncrasie) à dépister systématiquement par
un électrocardiogramme après la première gélule : un allongement des
espaces PR ou QRS doit faire arrêter immédiatement le traitement. Tor-
sades de pointes, en cas d’allongement de l’espace QT favorisé par une
hypokaliémie. Troubles de conduction. Purpura thrombopénique. Diar-
rhée.
i
am
HYDROXOCOBALAMINE
Antidote des cyanures avec lesquels elle forme de la cyanocobalamine.
un
À visée hématologique, dans les déficits en vitamine B12 (voir Vitamine B12).
Indications
1. Intoxications suspectées par le cyanure, ses sels et les produits
cyanogènes.
2. Déficits en vitamine B12, notamment en cas de manifestation
d’intolérance à la cyanocobalamine.
Posologie
1. Au stade d’acidose lactique, de coma persistant sous oxygène,
sans perturbation des paramètres vitaux : chez l’adulte, 5 g par voie IV
en 20 minutes ; chez l’enfant, 70 mg/kg par voie veineuse.
2. Au stade d’altération des fonctions vitales (bradypnée, apnée,
hypotension, état de choc, arrêt cardiaque) : renouveler une fois cette
dose chez l’adulte et chez l’enfant.
Effets secondaires
Constamment : coloration rosée de la peau et des muqueuses. Cou-
leur rouge-bordeau des urines qui peut inquiéter des personnes non
averties et faire redouter une hémolyse ou une rhabdomyolyse mas-
sive. Par ailleurs excellente tolérance, même chez les sujets non intoxi-
qués par le cyanure.
Rarement : hypertension artérielle transitoire, acné.
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HYDROXYCHLOROQUINE
Antipaludéen de synthèse (amino-4-quinoléine). Spécialité : Plaquenil, en
comprimés à 200 mg.
Indications
Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde. Lupus érythéma-
teux disséminé. Lupus cutané.
Posologie
400 à 600 mg/j en traitement d’attaque ; 200 à 400 mg/j en traitement
d’entretien.
Contre-indications
Rétinopathie ; allergie aux dérivés de la chloroquine.
Effets secondaires
Troubles digestifs. Dépôts cornéens réversibles. Rétinopathie irréver-
sible. Nécessité d’une surveillance ophtalmologique régulière (examen à
la lampe à fente ; électrorétinogramme).
HYDROXYURÉE
Liste I.
i
Antimétabolite inhibiteur de la ribonucléotide réductase, intervenant dans la syn-
am
thèse des acides nucléiques, utilisé comme agent cytostatique. Peut augmenter la
concentration intra-érythrocytaire de l’hémoglobine fœtale, facteur limitant le risque
de falciformation chez les sujets drépanocytaires homozygotes, et les besoins trans-
fusionnels dans les thalassémies sévères. Spécialité : Hydréa, capsules de 500 mg.
un
Indications
1. Syndromes myéloprolifératifs chroniques, splénomégalie myé-
Ts
HYPNOTIQUES
Médicaments de l’insomnie, ils agissent soit directement sur la vigilance (hyp-
notiques vrais : l’hydrate de chloral n’est plus utilisé) soit indirectement par une
détente psychique et physique (anxiolytiques), voire un désintérêt (neurolep-
tiques). Ils appartiennent à plusieurs groupes chimiques hétérogènes comprenant
LivreSansTitre1.book Page 193 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
et 7,5 mg 7,5 mg
HYPOGLYCÉMIANTS DE SYNTHÈSE
Liste I.
Série de corps utilisés par voie buccale pour le traitement du diabète. Il existe
six classes d’hypoglycémiants oraux (tableau 55) :
DURÉE
CLASSE DCI SPÉCIALITÉ, PRÉSENTATION ÉLIMINATION
D’ACTION
des alpha-
glucosidases Miglitol Diastabol, cp 50 6 à 10 h Hépatique
et 100 mg
1. les biguanides. Son seul représentant est la metformine. Elle a pour effet prin-
cipal la réduction de la gluconéogénèse hépatique. La captation musculaire du glu-
cose est discrètement accrue. Elle ne présente aucun sur l’insulino-sécrétion et
donc aucun risque d’induire une hypoglycémie ;
2. les sulfamides (hypoglycémiants). Leur effet principal est une stimulation de la
sécrétion d’insuline par le pancréas, encore présente chez les diabétiques de type 2.
Le risque est donc une hypoglycémie par sécrétion inappropriée d’insuline, risque
important surtout au début de la maladie car au fil des années, la capacité insulino-
sécrétoire et la réponse des cellules B aux sulfamides s’émoussent et le diabète
devient insulino-nécéssitant. Les sulfamides se lient spécifiquement au récepteur des
sulfonylurées sur la membrane des cellules bêta. On classe les sulfamides en fonction :
a) de leur puissance. Le moins puissant est le glipizide (Glibénèse) et le plus
puissant est le glibenclamide (Daonil, Euglucan). Le Daonil, en raison de sa liaison
prolongée aux récepteurs, comporterait un risque plus élevé d’hypoglycémie que
les autres sulfamides hypoglycémiants ;
b) de leur durée d’action. En raison des métabolites actifs et des modes de liaison
aux récepteurs, la durée d’action des sulfamides hypoglycémiants est prolongée sans
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relation étroite avec leur demi-vie biologique. On peut considérer en pratique que tous
les sulfamides hypoglycémiants peuvent être pris en monoprise ;
3. les glinides. Le répaglinide (Novonorm) est le seul représentant de cette
classe. Il partage avec les sulfamides la liaison au même récepteur des sulfonylu-
rées, mais sur un site voisin. Il n’y a pas lieu d’associer glinides et sulfamides.
L’intérêt des glinides repose sur leur action plus rapide et plus courte, permettant
de mieux contrôler l’hyperglycémie post-prandiale. Ils comportent un risque
d’hypoglycémie plus faible que le glibenclamide ;
4. les inhibiteurs de l’alpha-glucosidase. Ils bloquent la digestion des disaccha-
rides et écrêtent les pics hypoglycémiques postprandiaux, mais engendrent des
flatulences gênantes. Ils ne comportent pas de risque d’hypoglycémie ;
5. les glitazones. Elles stimulent la différentiation adipocytaire sous-cutanée,
entraînant une diminution du taux d’acides gras libres et une augmentation du
taux d’adiponectine. Ce faisant, elles favorisent la captation musculaire du glucose
et diminuent la production hépatique du glucose. Au niveau du foie, elles ont une
action synergique avec la metformine. Elles ne comportent pas de risque d’hypo-
glycémie. En revanche, elles favorisent la prise de poids avec une augmentation
du tissu adipeux et une rétention hydrosodée ;
6. les gliptines. Elles inhibent la dipeptylpeptidase 4, qui physiologiquement
dégrade en quelques minutes le glucagon-like peptide 1 (GLP-1). Le GLP-1 est une
hormone secrétée par l’intestin ayant un effet incrétine, c’est-à-dire un effet poten-
tialisateur de la sécrétion d’insuline provoquée par l’hyperglycémie. Les gliptines
sont donc des insulino-sécréteurs glucose-dépendants, et ne comportent pas de
risque d’hypoglycémie en dehors de leur association aux sulfamides. Leur durée
d’action de 24 heures permet une monoprise. Ils n’ont pas d’effet pondéral et sont
i
bien tolérés en dehors d’une augmentation signalée d’infections ORL.
am
Posologie
Voir Traitement du diabète de type 2, p. 950.
un
mides peut en effet être majorée par certains médicaments dont les
anti-inflammatoires non stéroïdiens, les fibrates, le Bactrim, les inhibi-
teurs d’enzyme de conversion, et les associations aux autres médica-
ments hypoglycémiants, en particulier aux gliptines.
3. Glinides. Risque d’hypoglycémie.
4. Glitazones. Risque de prise de poids par augmentation de la
graisse sous-cutanée, et de rétention hydrosodée avec dans 10 % des
cas apparition d’un œdème des membres inférieurs. Contre-indiquées
en cas d’insuffisance cardiaque (risque de décompensation avec
œdème pulmonaire). Augmentation de risque de fracture au niveau des
poignets et des chevilles en raison d’une ostéopénie.
Intoxication : voir tableau 191, p. 1269.
HYPOLIPIDÉMIANTS
Les hypolipidémiants se répartissent en plusieurs classes de médicaments
selon leurs mécanismes d’action :
1. les statines (atorvastatine, fluvastatine, pravastatine, rosuvastatine, simvasta-
tine), inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase, agissent sur l’absorption intracellulaire
du cholestérol par activation des récepteurs membranaires du LDL cholestérol ;
2. les fibrates (bézafibrate, fénofibrate, ciprofibrate, gemfibrozil) réduisent la
synthèse des lipoprotéines ;
i
3. la cholestyramine réduit la résorption intestinale du cholestérol et des acides
am
biliaires ;
4. l’ézétimibe inhibe l’absorption intestinale des stérols (cholestérol et phyto-
stérols) ;
5. l’acide nicotinique ;
un
HYPO-URICÉMIANTS
Utilisés pour le traitement de fond de la goutte (réduction de l’hyperuricémie).
Les médicaments hypo-uricémiants se répartissent en trois groupes :
1. les dépresseurs de l’uricosynthèse diminuent l’uricémie et l’uraturie en blo-
quant le métabolisme des purines avant le stade de l’acide urique (xanthine oxy-
dase). Le plus utilisé est l’allopurinol (voir ce mot). Le fébuxostat est un inhibiteur
non purinique de la xanthine oxydase en développement, utile en cas de d’allergie
à l’allopurinol, d’insuffisance rénale (qui oblige à limiter l’augmentation de la poso-
logie de l’allopurinol) ou de forme résistante à l’augmentation de la posologie de
l’allopurinol ;
2. les uricosuriques augmentent l’élimination rénale des urates ; ils peuvent faire
apparaître une crise de colique néphrétique, ce qui impose le maintien d’une diu-
rèse abondante et alcaline. À ce groupe appartient la probénécide (voir ce mot) ;
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3. l’urate oxydase (voir ce mot), enzyme détruisant l’acide urique. Une forme
recombinante (rasburicase) est utilisée dans le traitement des hyperuricémies
aiguës importantes (traitement des hémopathies).
Indications
Goutte tophacée, goutte avec crises fréquentes, goutte avec insuffi-
sance rénale. Hyperuricémie.
Règles générales de prescription
Commencer au décours de l’accès ; posologie progressive. Traite-
ment par la colchicine (1 mg/j) pendant les premiers mois pour éviter
un accès aigu. Traitement à poursuivre indéfiniment.
Les urico-éliminateurs n’ont pas d’indication si l’uraturie est élevée
(supérieure à 600 mg/24 heures). Ils sont inefficaces en cas d’insuffi-
sance rénale. Ils sont contre-indiqués s’il existe un antécédent de
colique néphrétique.
La rasburicase est utilisée lors du traitement d’induction des lym-
phomes et leucémies à forte masse tumorale, en raison du risque de
syndrome de lyse (voir Syndrome de lyse tumorale, p. 884).
ICHTHYOL
Obtenu par sulfonation du produit de distillation de certains schistes bitumi-
i
neux. Liquide épais, noirâtre, odoriférant, insoluble dans l’eau et la glycérine (mais
am
formant avec ces solvants des émulsions stables), soluble dans les corps gras.
Entre dans la composition de plusieurs spécialités à visée réductrice et kératoly-
tique (Ichtyocrème, Anaxéryl, Inotyol…).
un
Indications
Topique cutané kératoclastique, assez peu irritant, prescrit dans le
Ts
IDURSULFASE
Liste I.
Syn : iduronate-2-sulfatase. Enzyme recombinant produit par recombinaison du
gène humain dans des fibroblastes humains. Spécialité : Elaprase, solution pour
perfusion à 2 mg/ml (flacons de 3 ml).
Indication
Mucopolysaccharidose de type II (maladie de Hunter).
Posologie
Perfusion intraveineuse hebdomadaire de 0,5 mg/kg.
Effets indésirables
Lors de l’injection : éruption, prurit, urticaire, fièvre, céphalées,
hypertension et bouffées vasomotrices.
ILOPROST
Liste I.
Analogue de la prostacycline, doté d’un effet anti-agrégant plaquettaire et d’un
effet vasodilatateur puissants. Demi-vie plasmatique brève (30 minutes). Spécia-
lités : Ilomédine, solution injectable IV à 0,1 mg/ml (flacon de 5 ml) ; Ventavis, solu-
tion pour nébulisation à 10 µg/ml.
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Indications et posologie
1. Accidents d’ischémie sévère des membres inférieurs chez les
patients ne pouvant être revascularisés par chirurgie ou angioplastie.
Phénomène de Raynaud avec troubles trophiques : 0,5 à 2 ng/kg/min à
la seringue électrique pour une perfusion de 6 heures par jour pendant
une durée de 4 semaines.
2. Hypertension artérielle pulmonaire : nébulisations de 2,5 à 5 µg,
espacées de 2 à 3 heures (6 à 9 par jour).
Effets indésirables
Maux de tête, nausées, hypotension artérielle.
IMIDAZOLÉS
Antifongiques à spectre large, actifs sur Candida albicans, les dermatophytes et
Malassezia furfur.
I. IMIDAZOLÉS LOCAUX
Excellente tolérance avec une résorption systémique négligeable. Les princi-
paux imidazolés locaux actuellement disponibles sont listés dans le tableau 56.
Tableau 56. — Imidazolés locaux actuellement disponibles.
i
DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION
am
Indication
Mycoses cutanées et muqueuses.
Posologie
En application 1 à 2 fois par jour.
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Indications
1. Pityriasis versicolor, dermatophytoses, candidoses superficielles,
histoplasmoses, mycétomes fongiques, blastomycoses nord-améri-
caines, coccidioïdomycose, chromomycose.
2. Syndrome de Cushing (doses fortes).
Posologie
1. Mycoses superficielles en cas de lésions disséminées ou résistantes
au traitement local : chez l’adulte, de 200 à 400 mg/j ; chez l’enfant, de 4 à
7 mg/kg/j. Durée du traitement : 1 mois dans les mycoses de la peau glabre,
i
3 mois au moins dans les onyxis. À associer à un traitement local.
am
1 200 mg/j.
Incidents
Troubles digestifs, élévation des enzymes hépatiques, prurit, cépha-
lées, vertiges, éruptions.
Précautions d’emploi
L’absorption est augmentée en cas d’administration au cours des
repas, diminuée en cas de prise dans les 2 heures précédentes de cimé-
tidine, d’anti-acides, d’anticholinergiques.
Contre-indications
Grossesse. Insuffisance hépatique. Association avec la griséofulvine,
rifampicine, ciclosporine, tacrolimus, warfarine.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
IMIPÉNÈME
Liste I.
Antibiotique de la famille des bêta-lactamines. Présenté en association avec la
cilastatine, qui inhibe le catabolisme rénal de l’imipénème. Demi-vie plasmatique :
1 heure. Élimination rénale. Spectre large, actif sur les germes aérobies Gram
positif et négatif, excepté les staphylocoques méticilline-résistants et certaines
souches de Pseudomonas. Spécialité : Tienam, en flacons injectables de 150 et
500 mg.
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Posologie
30 à 50 mg/kg/j par voie IV en 3 à 4 perfusions courtes de 30 minutes
dans une solution glucosée ou salée. Réduire en cas d’insuffisance
rénale (voir tableau 96, p. 385).
Effets indésirables
Test de Coombs direct positif. Toxidermie, agranulocytose et throm-
bopénie immuno-allergiques. Néphropathie interstitielle aiguë, entéro-
colite pseudo-membraneuse.
IMIQUIMOD
Liste I.
Molécule immunostimulante à activité antivirale et antitumorale. Spécialité :
Aldara, crème à 5 %.
Indications et posologie
En applications pendant 6 à 10 heures le soir au coucher, 3 à 5 fois
par semaine :
1. Verrues génitales externes de l’adulte, pendant une durée maxi-
male de 16 semaines.
2. Carcinome basocellulaire superficiel, pendant 6 semaines.
i
3. Kératoses actiniques de l’adulte, pendant 4 à 8 semaines.
am
Effets secondaires
Irritation locale avec prurit, érythème. Céphalées, syndrome pseudo-
grippal, myalgies sont rares.
Ts
IMMUNOGLOBULINES
Des immunoglobulines humaines sont préparées soit à partir du plasma (frac-
tion de Cohn), soit à partir du placenta. Celles d’origine plasmatique seraient plus
actives. On dispose en France de préparations d’immunoglobulines différentes
selon l’utilisation thérapeutique à laquelle elles sont destinées.
Indications et posologie
1. Traitement substitutif des déficits immunitaires humoraux (agam-
maglobulinémies et hypogammaglobulinémies sévères). L’objectif est
de maintenir une concentration d’immunoglobulines circulantes d’au
moins 5 g/l. La dose est de l’ordre de 0,4 à 0,8 g/kg pour les doses de
charge et de 0,2 à 0,8 g/kg pour les doses d’entretien (hebdomadaires
par voie sous-cutanée, toutes les 3 semaines par voie intraveineuse)
selon le type du déficit immunitaire.
2. Séro-atténuation des maladies infectieuses : 0,3 g/kg.
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Contre-indications
Antécédents de réaction allergique aux IgIV.
Effets indésirables
Ils sont rares (moins de 1 %), mineurs et transitoires.
1. Dans la première heure de la perfusion : myalgies, céphalées, bouf-
fées de chaleur, sensations d’oppression, dorsalgies, nausées, vomisse-
ments, bronchopasme. Ces effets secondaires sont en général prévenus
par la diminution de la vitesse de perfusion ou par l’administration
rapide de corticoïdes ou d’antihistaminiques, voire de sympathicomi-
métiques (adrénaline).
2. Dysfonctionnement tubulaire proximal, méningite aseptique, réaction
anaphylactique chez des patients ayant un déficit en IgA sériques, anémie
hémolytique à test de Coombs positif et neutropénie transitoire.
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Effets indésirables
Attention ! Les injections intramusculaires sont douloureuses, surtout
aux doses de 10 ml. Fractionner les volumes à administrer en 2 ou 3 injec-
tions espacées de 12 à 24 heures si possible si elles dépassent 10 ml.
En cas de contre-indication à la voie IM (hypocoagulabilité), injecter par
voie sous-cutanée et comprimer le site d’injection quelques minutes.
amp 2 et 10 ml
Favirab 5 000 UI, Équine IM Exposition : 40 UI/kg
flac 5 ml
Ts
* Disponible par procédure d’utilisation temporaire d’utilisation (voir tableaux 102 et 103, pp. 402 à 404).
IMMUNOSUPPRESSEURS
un
INFILTRATIONS INTRA-ARTICULAIRES,
PÉRI-ARTICULAIRES ET ÉPIDURALES
Indications
Les arthropathies inflammatoires ou dégénératives douloureuses
(intra-articulaires), les tendinites, tendino-bursites et ténosynovites
(para-articulaires), les lombalgies et sciatiques d’origine discale com-
mune (épidurales).
Produits utilisés
Corticoïdes en suspension cristalline le plus souvent.
Contre-indications
Arthrites microbiennes ou tuberculeuses. Infection cutanée de voisi-
nage. Ulcère gastroduodénal récent.
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Précautions
Asepsie très rigoureuse du matériel (préférer les seringues et
aiguilles à usage unique), des mains, de la peau (alcool iodé). Prévenir
le patient de la possibilité d’une réaction douloureuse pendant 24 à
48 heures Éviter les corticoïdes fluorés pour les injections péri-articu-
laires, en raison du risque d’atrophie du tissu sous-cutané.
Technique
1. Épaule (voir figure ci-dessous).
i
am
INHIBITEURS DE L’AROMATASE
Liste I.
Inhibiteurs non stéroïdiens de l’aromatase. Chez la femme ménopausée, ils
permettent la suppression de la transformation des androgènes circulants en
œstrogènes au niveau des tissus périphériques et du tissu tumoral lui-même.
Spécialités : Fémara (létrozole), comprimés à 2,5 mg ; Arimidex (anastrozole),
i
comprimés à 1 mg ; Lentaron (formestane), flacon à 250 mg pour usage IM.
am
Indication
Traitement du cancer du sein hormonodépendant chez la femme
un
ménopausée.
Posologie
Ts
Contre-indications
Hypersensibilité au principe actif, femme avant la ménopause, gros-
sesse, allaitement.
Effets secondaires
Douleurs articulaires localisées ou diffuses, bouffées de chaleur,
déminéralisation.
INHIBITEURS CALCIQUES
Syn : antagonistes des canaux calciques. Bloquent l’entrée du calcium dans
la cellule, en particulier au niveau du myocarde, où ils dépriment la force
contractile et partiellement l’automatisme cardiaque, et au niveau de la fibre
musculaire lisse des artérioles, où ils diminuent les résistances périphériques.
Il en résulte une activation sympathique réflexe, d’autant plus franche que
l’effet vasodilatateur est plus marqué, qui permet le maintien de l’inotropisme
cardiaque. Chez des sujets normotendus à volémie normale, la pression arté-
rielle n’est pas modifiée de façon significative : il est possible d’administrer de
fortes doses d’inhibiteurs calciques à visée tocolytique sans induire d’hypo-
tension artérielle.
On distingue parmi les inhibiteurs calciques, les dihydropyridines dont l’effet
vasculaire est prédominant et les autres produits qui ont un effet myocardique
plus marqué (voir tableau 59).
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Nitrendipine Nidrel cp 10 et 20 mg ++ 0
Bi-Tildiem cp LP 90 et 120 mg
+ +
Mono-Tildiem gél LP à 200 et 300 mg
Félodipine Flodil cp LP 5 mg ++ 0
i
Isradipine Icaz gél LP 2,5 et 5 mg ++ 0
am
Lacidipine Caldine cp 2 et 4 mg ++ 0
Lercanidipine Lercan cp 10 et 20 mg ++ 0
un
Indications et posologie
Ts
Contre-indications
Dysfonction sinusale, bloc auriculo-ventriculaire nodal du 2e degré
non appareillé (vérapamil, diltiazem). Insuffisance cardiaque non com-
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INHIBITEUR DE LA C1-ESTÉRASE
Liste I.
La C1-estérase est un enzyme dont la fonction est de cliver le premier compo-
sant du complément, ce qui déclenche l’activation de la voie classique (voir
p. 1594). L’inhibiteur de la C1-estrérase, présent dans le plasma normal, contrôle
et limite normalement cette activation. Celui-ci peut être absent ou insuffisant par
déficit congénital (voir p. 999) ou acquis (syndromes lymphoprolifératifs). On dis-
pose pour le traitement des déficits héréditaires d’une forme extractive provenant
de plasmas humains normaux. Demi-vie plasmatique environ 30 heures. Spécia-
lités : Estérasine 50 UI/ml, flacons de 10 et 20 ml (usage hospitalier) ; Bérinert,
flacons de 500 UI/10 ml.
Indications
Œdème angioneurotique héréditaire. Traitement préventif des
i
complications en cas d’intervention chirurgicale, d’examens invasifs
am
Posologie
20 UI/kg, à renouveler en fonction de la symptomatologie ou du
risque de poussée.
Ts
Effets indésirables
Risque de transmission d’agents infectieux : actuellement virtuels
avec les produits issus du fractionnement du plasma humain, limités
par la sélection des donneurs (séronégatifs VIH, VHB et VHC), la
recherche du génome VHC sur les collections de plasmas, les procé-
dures d’extraction (solvant détergent, nanofiltration), qui n’éliminent
toutefois pas les virus non enveloppés (parvovirus B19) ou les agents
infectieux non conventionnels.
Indications
Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque congestive. Dysfonc-
tion ventriculaire post-infarctus. Infarctus du myocarde à la phase
aiguë chez les patients en état hémodynamique stable. Néphropathie
du diabète insulinodépendant et autres néphropathies glomérulaires
(néphroprotection).
Posologie
Voir tableau 60.
Elle doit être adaptée en cas d’insuffisance rénale (voir p. 384), de trai-
tement diurétique associé, ou de sténose de l’artère rénale (voir p. 873).
LivreSansTitre1.book Page 209 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Effets indésirables
Toux, éruptions cutanées, dysgueusie, pouvant aller jusqu’à
l’agueusie, œdèmes angioneurotiques. Insuffisances rénales aiguës en
cas de sténose bilatérale des artères rénales ou d’une sténose artérielle
sur rein unique. En cas de déplétion hydrosodée, se méfier de l’appari-
tion d’une insuffisance rénale ou de l’aggravation d’une insuffisance
rénale chronique. Chez l’insuffisant rénal chronique, la prescription
d’un IEC nécessite donc une surveillance attentive, notamment de la
créatinine et de la kaliémie.
Intoxication : voir tableau 191, p. 1269.
INHIBITEURS DE MTOR
Liste I.
Immunosuppresseurs sélectifs agissant par inhibition de la protéine mTOR
(kinase activant la progression du cycle cellulaire, principalement dans les lym-
phocytes B et T). Leur principal intérêt est l’absence de toxicité rénale, à la diffé-
rence de la ciclosporine et du tacrolimus. Spécialités : Certican (évérolimus), en
comprimés à 0,25, 0,5, 0,75 et 1 mg ; Rapamune (sirolimus), en comprimés à 1 et
2 mg et en solution buvable à 1 mg/ml.
Indications
Prévention du rejet d'organe chez les patients adultes présentant un
i
risque immunologique faible à modéré recevant une allogreffe rénale ou
am
cardiaque.
Posologie
Voir tableau 61. Associer, dès la transplantation, à la ciclosporine et
un
Effets indésirables
Hypertriglycéridémie, leucopénie, thrombopénie. Augmentation du
risque infectieux, comme avec tous les immunosuppresseurs.
Indications
Éradication d’Helicobacter pylori. Traitement d’attaque et d’entretien
des ulcères gastro-duodénaux chroniques négatifs à H. pylori ou non éra-
diqués. Prévention et traitement des ulcères aigus des anti-inflamma-
toires non stéroïdiens. Reflux gastro-œsophagien acide. Syndrome de
Zollinger-Ellison. Mastocytose systémique. Hémorragies digestives ulcé-
reuses (voie parentérale).
Posologie
Elle varie de 10 mg/j d’oméprazole pour le traitement d’entretien des
ulcères gastroduodénaux chroniques à 360 mg d’oméprazole pour cer-
tains syndromes de Zollinger-Ellison et ulcères réfractaires.
Doses usuelles : 40 mg/j d’oméprazole pour l’éradication d’H. pylori,
20 et 10 mg/j pour les traitements curatif et d’entretien des ulcères gas-
troduodénaux.
Effets indésirables
Exceptionnels ; en règle générale, sans gravité et réversibles. L’insuf-
fisance hépatique ralentit l’élimination du médicament. Les interactions
i
médicamenteuses éventuelles dépendent de la liaison de la molécule
am
ALPHA-ADRÉNERGIQUES
Liste I.
Agents sympathicolytiques inhibant spécifiquement les récepteurs alpha-adré-
nergiques, qui sont représentés principalement par les muscles lisses des vais-
seaux. Leur stimulation provoque une vasoconstriction, leur inhibition une
vasodilatation. Les principaux inhibiteurs des récepteurs alpha-adrénergiques ne
sont plus guère utilisés qu’en urologie : ils diminuent les résistances urétrales en
bloquant les récepteurs alpha du col et de l’urètre prostatique.
Spécialités par voie orale : Xatral (alfuzosine), en comprimés à 2,5 et 10 mg ;
Omexel et Mecir (tamsulosine), en comprimés à 0,4 mg ; Zoxan (doxazosine), en
comprimés LP à 4 et 8 mg.
Indications
Troubles dysuriques notamment chez le sujet prostatique.
Posologie
Elle dépend du produit utilisé : 2,5 à 10 mg/j (alfuzosine), 0,4 mg/j
(tamsulosine), 4 à 8 mg/j (doxazosine).
Effets indésirables
La plupart des produits utilisés ont peu d’effets hypotenseurs.
Rares malaises ou sensations vertigineuses en début de traitement.
Éjaculation rétrograde (1 %) avec la tamsulosine.
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EFFET CARDIO-
DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION
INTRINSÈQUE* SÉLECTIVITÉ*
5 mg/10 ml
Bétaxolol Kerlone cp 20 mg 0 +
+
Ts
Bisoprolol Détensiel cp 10 mg 0
Soprol cp 10 mg
Carvedilol Kredex cp 6,25, 12,5 et 25 mg 0 0
Céliprolol Célectol cp 100 mg + +
Labétalol Trandate cp 200 mg, sol inj 5 mg/ml 0 0
Métoprolol Seloken cp 100 et 200 mg, 0 +
sol inj 5 mg/5 ml
Lopressor cp 100 et 200 mg
Nadolol Corgard cp 80 mg 0 0
Nébivolol Temerit cp 5 mg 0 0
Oxprénolol Trasicor cp à 80 mg, cp LP à 160 mg + 0
Propranolol Avlocardyl cp 40 mg, cp LP 160 mg, 0 0
sol perf f IV 5 mg/5 ml
Sotalol Sotalex cp 80 mg et 160 mg, 0 0
sol inj 20 mg/2 ml
Tertatolol Artex cp 5 mg 0 0
Timolol Timacor cp 10 mg 0 0
Timoptol collyre en flacon à 0,25 %
et 0,5 % (LP)
* Ces termes sont définis dans la présentation en début de fiche.
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Indications
1. Hypertension artérielle dans toutes ses variétés, en particulier
chez les sujets jeunes et les hypertendus à rénine élevée.
2. Angor sous toutes ses formes, sauf l’angor de Prinztnetal.
3. Prévention secondaire après infarctus du myocarde.
4. Arythmies dites adrénergiques : tachycardie sinusale, arythmies
auriculaires, maladie de Bouveret, arythmies ventriculaires d’effort.
5. Cardiomyopathie obstructive ou hypertrophique.
6. Prévention primaire et secondaire des hémorragies digestives par
rupture de varices œsophagiennes chez les cirrhotiques avec hyperten-
sion portale.
7. Glaucome (timolol).
8. Migraine (produits sans effet intrinsèque).
9. Névralgie du trijumeau.
10. Tremblement essentiel.
11. Insuffisance cardiaque : traitement des formes symptomatiques
en état stable, associé au traitement conventionnel.
Posologie
1. Voie veineuse. Tachycardies menaçantes, infarctus du myocarde
avant la 12e heure (dans le but de limiter son étendue) : une ampoule
injectable en 5 minutes sous contrôle du rythme et de la tension arté-
i
rielle, suivie d’un traitement par voie orale.
am
INHIBITEURS DE LA 5-ALPHA-RÉDUCTASE
Liste I.
un
Indications et posologie
Adénome prostatique : Chibro-Proscar ou Avodart, 1 comprimé par
jour.
Alopécie androgénétique chez l’homme : Propécia, 1 comprimé par jour.
Contre-indications
Chibro-Proscar : intolérance génétique au galactose, déficit en lac-
tase (voir tableau 129, p. 549).
Effets indésirables
Diminution de la libido, troubles de l’éjaculation, gynécomastie en
particulier en début de traitement.
EFFETS INDÉSIRABLES
SPÉCIALITÉ, CIBLE
DCI INDICATION ET POSOLOGIE ET PRÉCAUTIONS
PRÉSENTATION D’INHIBITION
D’EMPLOI
EFFETS INDÉSIRABLES
SPÉCIALITÉ, CIBLE
DCI INDICATION ET POSOLOGIE ET PRÉCAUTIONS
PRÉSENTATION D’INHIBITION
D’EMPLOI
INJECTIONS INTRACARDIAQUES
un
Indications
Traitement héroïque de l’arrêt cardiaque.
Ts
Technique
Agir rapidement.
Enfoncer directement une aiguille à ponction lombaire dans le
4e espace intercostal gauche, au ras du sternum. Après un trajet de 2 à
3 cm, incliner légèrement la pointe vers la ligne médiane et buter contre
le cœur. Quatre à 5 mm plus loin, pénétrer dans le ventricule droit. Le
résultat est d’ailleurs le même que la pointe de l’aiguille soit dans le
muscle cardiaque ou dans les cavités.
Avec une seringue de 2 ml injecter très lentement 1 à 2 ml de la solu-
tion d’adrénaline au 1/1 000, à renouveler éventuellement.
INJECTIONS INTRADERMIQUES
Technique
Se servir d’une seringue de 1 ml graduée en 1/20e de ml et d’une
aiguille courte et très fine (4/10e ou 5/10e de mm). Enfoncer l’aiguille
presque tangentiellement à la peau, de façon à ce que la pointe ne
dépasse pas la profondeur du derme dans lequel elle est enchâssée.
L’injection, dont le volume est habituellement de 1/10e de ml, doit sou-
lever la peau en une petite boule blanche.
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INSÉMINATION ARTIFICIELLE
Voir aussi Fécondation in vitro et transfert embryonnaire.
Indications
1. Insuffisance organique et hostilité de la glaire cervicale : insémina-
tion intracorporéale de la fraction mobile du sperme préparée par sépa-
ration au laboratoire ; bons résultats en cas de sperme normal.
2. Stérilités inexpliquées : en association à une stimulation ovarienne.
3. Oligozoospermie : fractionnement du sperme et insémination
intracorporéale sous stimulation ovarienne.
4. En prévision d’une chimiothérapie future responsable d’azoos-
permie, il est important de congeler préalablement plusieurs éjaculats.
La même technique peut être utilisée comme « assurance » avant une
vasectomie ; la conservation du sperme dans l’azote liquide est indé-
finie.
l’accord de leur conjointe. Les dons sont recueillis, conservés et distribués par les
centres d’étude et de conservation du sperme (CECOS).
Indications
un
INSULINE
Hormone hypoglycémiante sécrétée par les îlots de Langerhans du pancréas.
Inhibe la néoglucogenèse, freine la glycogénolyse, stimule la synthèse du glyco-
gène, diminue la production hépatique de glucose. Au niveau du muscle, elle favo-
rise la captation du glucose, son stockage sous forme de glycogène et son
oxydation. L’insuline favorise la lipogenèse et freine la lipolyse. Elle favorise éga-
lement la synthèse protéique et le transport endocellulaire du potassium.
On ne dispose plus aujourd’hui que d’insuline biosynthétique produite par génie
génétique : le gène humain est cloné dans une culture de colibacilles qui produisent,
ainsi manipulés, de l’insuline humaine. L’antigénicité des insulines humaines est
théoriquement plus faible mais elles restent néanmoins immunogènes.
1. Toutes les préparations injectables disponibles en France sont présentées à
la concentration de 100 Ul/ml comme dans la plupart des pays dans le monde.
L’utilisation de seringues à insuline de graduation appropriée est nécessaire.
2. Des auto-injecteurs « stylo » utilisant des cartouches d’insuline à 100 UI/ml et
rechargeables sont disponibles ; commodes, ils connaissent un succès croissant.
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Levemir « « 16-18 h
Mixtard 30 « « 24 h
Préparations intermédiaires
Injectables par voie SC uniquement, elles agissent en moyenne 12 à
20 heures. Elles associent de l’insuline ordinaire (ou ultra-rapide) et inter-
médiaire de type NPH (« biphasiques », voir tableau 64). Elles permettent
un « démarrage » rapide de l’effet hypoglycémiant qui est ensuite relayé
par l’effet hypoglycémiant prolongé de la NPH maintenant un effet et se
prêtent volontiers à un schéma à 2 injections par jour.
Attention ! Les préparations d’insuline (flacons, cartouches, stylos
jetables) se conservent préférentiellement à + 4 °C, ne doivent être ni sou-
mises à congélation-décongélation, ni exposées à une température tropi-
cale. Les préparations retard sont des suspensions à agiter une vingtaine
de fois avant de prélever dans le flacon ou avant d’injecter au moyen du
stylo-injecteur. Les pompes à insuline utilisent exclusivement des insulines
ordinaires en solvant spécial pour éviter la formation d’agrégats dans le
réservoir sous l’effet de la chaleur corporelle et de l’agitation.
Voir Médicaments et allaitement, p. 396.
INTERFÉRONS
Les interférons (IFN) sont des substances cellulaires induites par une infection
virale dont l’effet est de conférer à des cellules une résistance à la lyse virale. Ils pos-
sèdent en outre de puissantes propriétés immunomodulatrices et antitumorales. Les
i
interférons sont classés en deux types en fonction de leur récepteur cellulaire :
am
1. les interférons de type 1, qui regroupent les interférons alpha (d’origine leu-
cocytaire) et les interférons bêta (d’origine fibroblastique) ;
2. les interférons de type 2, qui comptent les interférons gamma provenant de
un
I. INTERFÉRONS ALPHA
Ts
Ces interférons sont codés par 19 gènes différents situés sur le chromosome 9.
Certains d’entre eux ont été transférés sur E. coli pour leur production bio-indus-
trielle (interférons recombinants). Spécialités : Roféron-A (IFN alpha-2a) et Pegasys
(forme pegylée) ; IntronA (IFN alpha-2b) et ViraféronPeg (forme pegylée) (voir
tableau 65).
Tableau 65. — Interférons alpha.
Alpha-2b pegylé ViraféronPeg sol inj 50, 80, 100, 120 et 150 µg SC
M UI : million d’unités.
Indications et posologie
1. Hépatite chronique C : 3 millions d’unités, par voie SC, 3 fois par
semaine, pendant 6 à 12 mois, en association avec la ribavirine (voir
p. 312).
LivreSansTitre1.book Page 219 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
narienne.
Interférons d’origine fibroblastique. Ils sont produits par génie génétique (clo-
nage et expression d’un gène d’interféron humain dans de cellules ovariennes de
hamster chinois (IFN bêta-1a) ou dans E. coli (IFN bêta-1b). Ce mode de production
explique les différences de structure : l’interféron bêta-1a reproduit la structure de
l’interféron naturel, et comporte notamment une glycosylation de la molécule.
L’interféron bêta-1b diffère de la forme naturelle (165 acides aminés, la cystéine
remplace la sérine en 17, absence de méthionine en 1) et n’est pas glycosylé. La
glycosylation engendre des modifications de stabilité, de distribution, de pharma-
cocinétique du produit, dont l’impact sur l’efficacité thérapeutique et la tolérance
sont actuellement mal connues. Ces deux formes recombinantes sont disponibles
pour l’usage thérapeutique. Spécialités : Avonex (IFN bêta-1a, solution injectable
par voie IM à 6 millions d’unités), Rebif (IFN bêta-1a, solutions injectables par voie
SC à 2, 4-6 et 12 millions d’unités), Betaferon (IFN bêta-1b, solution injectable par
voie SC à 8 millions d’unités).
Indication
Sclérose en plaques.
Posologie
Les schémas proposés vont de 6 millions d’unités IM par semaine
(Avonex), à 6 à 12 millions d’unités, par voie SC, trois fois par semaine
(Betaferon, Rebif).
Contre-indications
Syndromes dépressifs sévères, insuffisance hépatocellulaire majeure,
insuffisance cardiaque.
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Effets indésirables
Il est habituel au début du traitement d’observer un syndrome fébrile
et sudoro-algique transitoire et sensible aux antipyrétiques de type
paracétamol. Toxicité hématologique (pancytopénie), hépatique (cyto-
lyse) rénale (glomérulopathie) sont dose-dépendantes et réversibles.
Troubles neuropsychiques rares mais parfois sévères. Hypothyroïdie.
Décompensation ou aggravation d’une insuffisance cardiaque ou coro-
narienne. Apparition d’anticorps anti-IFN bêta-1a (neutralisants).
Indications
Réduction des complications infectieuses de la granulomatose sep-
tique infantile (voir p. 686), en association avec les traitements anti-
infectieux usuels.
Un effet favorable a été aussi observé dans le cas de leishmanioses
viscérales résistantes au traitement par les sels d’antimoine.
i
Posologie
am
Selon la surface corporelle : 50 µg/m2 SC, trois fois par semaine (sur-
face < 0,5 m2) ; 1,5 µg/kg SC, trois fois par semaine (surface corporelle
> 0,5 m2).
un
Effets indésirables
Il est habituel au début du traitement d’observer un syndrome fébrile
Ts
INTERLEUKINES
Syn : cytokines, lymphokines. Substances polypeptidiques exerçant in vitro et
in vivo un rôle de régulation des réactions inflammatoires et des réponses immu-
nitaires. Leur liste s’allonge rapidement : 16 ont été identifiées à ce jour, parmi les-
quelles l’interleukine 2 est exploitée en thérapeutique.
INTERLEUKINE 2
Syn : IL-2, T cell growth factor, facteur de croissance des lymphocytes T. Synthé-
tisée par les lymphocytes T, elle assure une autostimulation (effet autocrine) et
active d’autres cellules de la réponse immunitaire, dont les macrophages, les lym-
phocytes B et les cellules tueuses naturelles (NK, natural killer). Ces dernières
accroissent leurs propriétés de cytotoxicité sous l’effet de l’IL-2 et sont qualifiées de
LAK (lymphokine activated killer). De même, l’IL-2 peut activer les lymphocytes pré-
sents dans les tumeurs et leur conférer des propriétés de cytotoxicité antitumorale
très puissante. Spécialité (IL-2 recombinante) : Proleukin (aldesleukin), flacons de
1 mg (18 millions d’unités), réservée à l’usage hospitalier.
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Indications
Adénocarcinome rénal avec métastases.
Posologie
Dans l’hypernéphrome métastasé, l’IL-2 est administrée par cycles de
5 semaines selon deux schémas possibles :
1. deux séries de perfusions IV continues à la dose de 1 mg/m2/j, 4 à
5 jours de suite, espacées de 2 à 6 jours, suivies d’une période de repos
de 3 semaines, deux fois de suite ;
2. deux séries d’injections quotidiennes par voie SC à la dose de
1 mg/m2/j, 4 à 5 jours de suite, espacées de 2 jours, puis les 3 semaines
suivantes, 1 mg/j SC les deux premiers jours, 0,5 mg/j SC les 3 jours sui-
vants, puis un repos de 2 jours, et enfin une semaine de repos avant un
nouveau cycle.
Effets secondaires
Nombreux et sévères : fièvre, toxicité digestive, rénale, hépatique,
hématologique, troubles neuropsychiques, cardiovasculaires aigus,
syndrome de perméabilité capillaire.
que l’enfant soit atteint d’une affection grave, incurable au moment du diagnostic
ou que la grossesse menace gravement la santé de la mère. Elle peut être entre-
prise jusqu’au terme de la naissance. Avant la 14e semaine, la technique est celle
un
Préalables
Ts
INTUBATION TRACHÉALE
L’intubation trachéale consiste à introduire dans la trachée par voie transglot-
tique une sonde munie d’un ballonnet extérieur gonflable assurant l’étanchéité entre
la sonde et la paroi trachéale. Cette technique assure la protection des voies
aériennes inférieures contre l’inhalation accidentelle de sécrétions, de sang ou de
vomissements. Elle permet de désobstruer correctement la trachée et les bronches
et de maintenir la ventilation du patient à l’aide d’un raccord droit ou à angle droit
standard, dont l’extrémité de diamètre externe normalisé à 15 mm s’adapte à tout
circuit de ventilation. Sont souhaitables avant toute tentative d’intubation :
1. une source d’oxygène et un dispositif d’administration et de ventilation, avec le
matériel de vérification de la position endotrachéale et de fixation de la sonde, des
abords veineux, des médicaments, des seringues, des aiguilles, des gants, un système
de vide fonctionnel ainsi qu’une assistance technique par une personne entraînée ;
2. une sonde d’intubation de longueur et diamètre adaptés à l’âge et au sexe du
patient ainsi qu’à sa voie d’introduction. Le diamètre idéal est celui qui permet
une fuite de gaz pour des pressions de ventilation supérieures à 15-20 cm d’eau.
Chez l’adulte, un ballonnet d’étanchéité à basse pression et de grand volume
assure la meilleure étanchéité possible et une pression minimale au niveau de la
paroi trachéale ;
3. un laryngoscope. Instrument de guidage lumineux vers les cordes vocales, il
i
comprend un manche, une source de courant électrique et une lame qui expose
am
les structures lors de sa progression dans la bouche vers le larynx. La lame courbe
de Macintosh n° 3 est la plus utilisée chez l’adulte. La lame droite de Miller est
particulièrement recommandée chez l’enfant âgé de moins de 2 ans, permettant
un
une meilleure exposition des cordes vocales. Des lames de taille et de formes dif-
férentes doivent rester disponibles en cas de difficultés d’intubation.
Technique
Ts
Intubation orotrachéale
La plus utilisée, elle est simple et sûre. Le positionnement optimal de
la tête du patient sur un petit oreiller puis en hyperextension fait coïn-
cider les trois axes – oral, pharyngé et laryngé – et doit réaliser une
flexion du cou de 35° par rapport au thorax et une extension de 15° par
rapport à l’horizontale (position du renifleur). Après toilette buccale et,
si possible, une brève oxygénation du patient à 100 % d’O2, l’opérateur,
tenant par la main gauche le manche du laryngoscope allumé, introduit
la lame du laryngoscope du côté droit de la bouche, puis vers le centre,
repoussant ainsi la langue vers la gauche tout en avançant vers le pha-
rynx dans le but de visualiser l’épiglotte. Une traction vers le haut
permet alors de visualiser les cordes vocales, sans dommage des struc-
tures environnantes (lèvres, dents). L’extrémité de la lame du laryngos-
cope maintenue dans la vallécule, sans quitter des yeux les cordes
vocales, la sonde est saisie à son extrémité proximale, introduite dans
la bouche à 45° par rapport à la verticale à partir de la commissure
droite des lèvres, puis poussée 2 cm après la disparition du ballonnet
sous les cordes vocales. La distance aux lèvres est habituellement com-
prise entre 18 et 24 cm. Le laryngoscope est alors retiré de la bouche
du patient, la sonde est tenue par deux doigts de la main droite aux
lèvres et le ballonnet d’étanchéité est gonflé à une tension modérée du
ballonnet-témoin.
LivreSansTitre1.book Page 224 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
IODE
Liste II.
Utilisations multiples. Constituant de nombreux produits de contraste (voir ce
mot). De très nombreux médicaments contiennent de l’iode (Cordarone, Col-
chimax…). Est utilisé sous forme d’iodure de potassium sous plusieurs formes.
Indications
i
Maladie de Basedow (mais contre-indiqué dans les goitres nodulaires
am
Posologie
10 à 45 gouttes/j dans un peu de lait, en deux à trois prises.
Ts
Indications
Accidents d’exposition à l’iode radioactif (accidents de centrales
nucléaires) : 1 comprimé par jour pendant 10 à 15 jours. En cas de com-
primé indisponible : soluté de Lugol à 2 g d’iodure de potassium pour
100 ml à la dose de 10 ml/j.
Effets indésirables
Sous n’importe quelle forme, l’iode sature le corps thyroïde de
15 jours à 1 an selon le produit utilisé. Le Lipiodol peut saturer la thy-
roïde pendant de nombreuses années. L’iode peut, dans certains cas,
provoquer une hyperthyroïdie ou une hypothyroïdie transitoires.
Voir Médicaments et allaitement, p. 396.
Intoxication : voir tableau 191, p. 1269.
LivreSansTitre1.book Page 226 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
IODE RADIO-ACTIF
Le corps thyroïde, en l’absence de surcharge iodée exogène, concentre l’iode
(300 fois par rapport aux autres tissus). L’iode radio-actif utilise cette propriété
pour explorer la thyroïde (voir Exploration fonctionnelle de la thyroïde), et surtout
pour traiter l’hyperthyroïdie et le cancer thyroïdien différencié.
Indications et posologie
1. Hyperthyroïdie : un calcul de dose est nécessaire, fondé sur une
courbe de fixation en fonction du temps, et le volume thyroïdien fixant.
Dans une maladie de Basedow, dose habituelle de 2-8 mCi. Les goitres
nodulaires toxiques sont plutôt une indication opératoire, mais peu-
vent justifier une dose d’iode radio-actif plus forte, de l’ordre de 20 mCi.
2. Cancer thyroïdien différencié : 131I à forte dose (50 à 100 mCi ou
plus), détruit les reliquats thyroïdiens et, à condition qu’il n’y ait plus
de reliquat thyroïdien sain, il atteint et peut détruire les métastases.
Isolement en chambre plombée nécessaire (1 semaine).
Contre-indications
Grossesse (danger fœtal). Surcharge iodée (iode radioactif inefficace).
Incidents
Rares. Pancytopénie, inflammation vésicale transitoire.
i
am
ISONIAZIDE
Liste I.
Syn : INH. Hydrazide de l’acide isonicotinique. Spécialités : Rimifon, en com-
primés à 50 et 150 mg et en ampoules à 500 mg ; Isotamine et PMS-Isoniazide, en
un
ISOPRÉNALINE
Liste I.
Syn : isopropylnoradrénaline. Dihydroxy-3,4-phényl-1-isopropylamino-2-
éthanol. Amine sympathicomimétique ayant une action chronotrope positive. Spé-
cialité : Isuprel, en ampoules injectables par voie IV à 0,2 mg/ml.
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Indications
Médicament d’urgence du syndrome d’Adams-Stokes (accélération d’un
échappement ventriculaire) et des torsades de pointes sur QT long acquis,
en attendant une stimulation cardiaque temporaire ou définitive.
Posologie
Perfusion IV continue de 5 ampoules de 0,2 mg dans un flacon de
250 ml de sérum glucosé isotonique, mis à l’abri de la lumière ; le débit
de la perfusion est réglé pour obtenir un rythme de 60 à 80/min.
Effets secondaires
Tachycardie ventriculaire et ischémie myocardique chez le corona-
rien, incitant à diminuer le débit de la perfusion.
ITRACONAZOLE
Liste I.
Antifongique du groupe des triazolés, actif sur les levures et les champignons
filamenteux (particulièrement Aspergillus sp). Meilleure absorption au cours d’un
repas avec des variations d’un individu à l’autre. Fortement lié aux protéines plas-
matiques, l’itraconazole a de bonnes concentrations tissulaires, mais se retrouve
peu dans les liquides biologiques (salive, urine, LCR). Demi-vie plasmatique de
20 heures. Élimination par les urines (35 %) et les fèces (50 %) sous forme d’un
métabolite actif. Spécialité : Sporanox, en gélules à 100 mg, solution buvable
i
10 mg/ml et solution injectable IV (ampoules de 250 mg/25 ml).
am
Indications
1. Candidoses orales et/ou œsophagiennes chez les patients infectés
par le VIH.
un
IVABRADINE
Liste I.
Anti-angoreux. Inhibiteur sélectif et spécifique du courant If. Contrôle la dépo-
larisation diastolique spontanée au niveau du nœud sinusal et régule la fréquence
cardiaque ; bradycardisant actif sur le nœud sinusal, sans effet inotrope négatif.
Spécialité : Procoralan, en comprimés à 5 et 7,5 mg.
Indication
Traitement de l’insuffisance coronaire stable, en cas de contre-indi-
cation ou en association aux bêtabloquants.
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Posologie
5 à 7,5 mg 2 fois par jour.
Effets indésirables
Phosphènes, céphalées, palpitations.
Contre-indications
Grossesse, allaitement, bradycardie, insuffisance hépatocellulaire.
IVERMECTINE
Liste II.
Microfilaricide utilisé dans le traitement des filarioses lymphatiques et à Oncho-
cerca volvulus et de l’anguillulose. Efficace également sur les arthropodes (gale,
poux). Spécialités : en zone tropicale, Mectizan, comprimés à 3 et 6 mg ; en France,
Stromectol, comprimés à 3 mg.
Indications et posologie
1. Filarioses : 150 à 200 µg/kg en 1 prise, une ou deux fois par an.
2. Anguillulose : 200 µg/kg en une prise (12 mg chez un adulte).
3. Gale sarcoptique : 200 µg/kg en une prise (12 mg chez un adulte),
une 2e cure à la même dose est souvent nécessaire 10 à 15 jours plus
tard, notamment dans la gale norvégienne (hyperkératosique).
i
Contre-indications
am
Dans les filarioses, ont été rapportés des œdèmes, des réactions de
type urticaire ou prurit, un état fébrile. Ils sont plus fréquents chez les
Ts
KÉTAMINE
Liste I.
Anesthésique d’action brève, dérivé de la phencyclidine. La kétamine est dis-
ponible sous forme de solution à 10, 50 et 100 mg/ml.
Indications et posologie
1. Induction de l’anesthésie générale chez le patient instable (hypo-
volémie, sepsis, insuffisance cardiaque sans composante ischémique
importante) ou en état de mal asthmatique : 2 à 3 mg/kg par voie IV et
de 4 à 8 mg/kg par voie IM.
2. Sédation pendant les procédures diagnostiques ou thérapeutiques
pénibles : 1 mg/kg (enfants) à 2 mg/kg (adultes) par voie IV ou 3 à
6 mg/kg par voie orale ou rectale engendre une perte de conscience en
moins d’une minute pour une durée de 10 à 15 minutes.
Contre-indications
Insuffisance coronarienne, hypertension artérielle, hypertension
intracrânienne, affections psychiatriques lourdes.
Effets indésirables
Troubles neuropsychiques (cauchemars, hallucinations, agitation)
au moment du réveil chez 5 à 30 % des patients ; ils peuvent être atté-
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KÉTOCONAZOLE
Liste I.
Antifongique du groupe des imidazolés. Bonne absorption digestive, augmentée
pendant les repas ; élimination surtout digestive. Spécialités : Nizoral, en
comprimés à 200 mg ; Kétoderm, en crème, gel, spray pour application locale, en
shampoing (sachet ou tube monodose).
Indications
1. Fongistatique. Action synergique avec la fluocytosine, action anta-
goniste avec l’amphotéricine B.
2. Pityriasis versicolor, dermatophytoses, candidoses superficielles,
histoplasmoses, mycétomes fongiques, blastomycoses nord-améri-
caines, coccidioïdomycose, chromomycose.
3. Syndrome de Cushing (hors AMM), en raison de l’inhibition de la
stéroïdogénèse surrénalienne à fortes doses.
Posologie
1. Mycoses superficielles en cas de lésions disséminées ou résis-
i
tantes au traitement local : chez l’adulte, de 200 à 400 mg/j ; chez
am
LACOSAMIDE
Liste I.
Anti-épileptique. Spécialité : Vimpat, en comprimés à 50, 100, 150 et 200 mg.
Actuellement disponible uniquement en rétrocession hospitalière (voir
tableau 102, p. 402).
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Indications
Épilepsie partielle avec ou sans généralisation secondaire, à partir de
16 ans, uniquement en association.
Posologie
200 à 400 mg/jour en 2 prises ; titration nécessaire par paliers de 50
ou 100 mg/semaine.
Contre-indications
Bloc auriculo-ventriculaire du 2e ou du 3e degré.
Effets indésirables
Vertiges, nausées, diplopie, sédation, asthénie, dépression. Allon-
gement de PR dose-dépendant. Absence d’effet inducteur enzyma-
tique.
LACTULOSE
Disaccharide de synthèse non absorbable, ayant pour propriété, administré par
voie entérale, de diminuer la production et l’absorption d’ammoniaque. Parmi les
nombreuses spécialités : Duphalac, en soluté buvable à 0,66 g/ml. Le lactitol
(Importal, en comprimés à 5 g et sachet à 10 g) est un produit de structure et
d’indications similaires.
i
am
Indications
Hyperammoniémies.
un
Posologie
Variable, 20 à 200 ml/j per os, par sonde digestive ou en lavement (à
Ts
diluer au 1/3 dans de l’eau physiologique) : elle doit obtenir une aug-
mentation du débit fécal avec selles molles.
LAMIVUDINE
Liste I.
Analogue nucléosidique antiviral utilisé dans le traitement de l’infection par le
VIH et de l’hépatite chronique B. Spécialité : Epivir, en comprimé à 150 et 300 mg
et en solution buvable à 10 mg/ml.
Indications
1. Infection par le VIH.
2. Hépatite chronique B : patient avec réplication virale (ADN du
virus de l’hépatite B et antigène HBe présents dans le sérum) et signes
d’hépatite chronique (transaminases augmentées). À utiliser de préfé-
rence après échec de l’IFN alpha.
Posologie
1. Infection par le VIH : 300 mg/j (adultes, adolescents), 4 mg/kg/j
(enfants).
2. Hépatite chronique B : 100 mg/j. Durée du traitement d’un an au
moins, jusqu’à disparition de l’ADN viral B et de l’antigène HBe et appa-
rition d’anticorps anti-HBe.
LivreSansTitre1.book Page 231 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Effets secondaires
Très bonne tolérance. Risque d’échappement pendant le traitement
avec réapparition de l’ADN viral B dans le sérum et augmentation des
transaminases (correspond à l’apparition de virus B mutants résistants
à la lamivudine).
LAMOTRIGINE
Liste I.
Anti-épileptique. Spécialité : Lamictal, en comprimés à 25, 50 et 100 mg.
Indications
Épilepsies partielles résistantes, avec ou sans généralisation secon-
daire, en association avec un autre traitement antiépileptique, chez
l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans.
Posologie
Posologie initiale limitée à 25 mg, 1 jour sur 2, en une prise durant les
deux premières semaines, puis augmenter progressivement. La posologie
habituelle d’entretien est de 100 à 200 mg par jour, répartis en 1 à 2 prises.
Effets indésirables
Éruption cutanée (risque majoré par l’association avec l’acide val-
i
proïque). Interférence médicamenteuse avec la carbamazépine.
am
LANOLINE
un
Syn : lanoléine. Graine de suint purifiée. Mélange très complexe d’acides gras
estérifiés et d’alcools libres ; parmi ceux-ci, le cholestérol lui confère la propriété
Ts
d’absorber 2 fois son poids d’eau. Miscible aux corps gras. Entre dans la compo-
sition des pommades et crèmes dermiques.
LARMES ARTIFICIELLES
Les solutions commerciales de larmes artificielles (Larmes artificielles Mar-
tinet) ne sont que des solutions de chlorure de sodium à 14 ‰. Elles ne reprodui-
sent pas la composition du liquide lacrymal (lysozyme, 7 g/l de protéines, 0,6 g/l
de glucose, 0,30 g/l d’urée). Elles sont employées lors des xérophtalmies, en par-
ticulier syndrome de Gougerot-Sjögren.
LARONIDASE
Liste I.
Syn : alpha-L-iduronidase. Enzyme produite par recombinaison du gène humain
dans des cellules ovariennes de hamster chinois (CHO). Spécialité : Aldurazyme,
solution injectable IV à 100 UI/ml.
Indication
Mucopolysaccharidose de type 1.
Posologie
Perfusion intraveineuse de 100 à 200 UI/kg, une fois par semaine.
Effets indésirables
Généralement mineurs : bouffées vasomotrices, arthralgie, éruption
cutanée, douleurs abdominales, céphalées. Très fréquents : anticorps
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LASER
Mot composé par les initiales de Light Amplification by Stimulated Emission of
Radiation. Procédé d’émission d’un rayonnement électromagnétique cohérent,
monochromatique et de haute énergie. Lorsque sa longueur d’onde est dans le
visible ou le proche infrarouge, il n’est pas absorbé par les tissus et milieux trans-
parents qu’il traverse et permet d’atteindre une cible en profondeur.
1. Le laser à l’argon (émission dans le visible entre 471,5 et 514,5 nm) peut être
transmis par fibre optique. Très utilisé en ophtalmologie pour photocoaguler la
rétine, il est utilisé dans la prévention du décollement de rétine au stade de déchi-
rure (ou de menace de déchirure), le traitement des rétinopathies diabétiques, des
occlusions veineuses, des angiomes et des rétinopathies de la drépanocytose et
dans certaines interventions laryngées en milieu spécialisé.
2. Les laser-diodes émettent dans différentes couleurs visibles et commencent
maintenant à remplacer les tubes argon, crypton, et autres gaz.
3. Les lasers CO2 sont des lasers de forte puissance utilisés pour couper et
coaguler, en chirurgie générale par exemple, ou au cours de certaines endos-
copies pour le traitement des sténoses bronchiques ou trachéales, en gastro-
entérologie pour la résection de lésions polypoïdes.
4. Le laser YAG, émis par un cristal grenat d’yttrium-aluminium (longueur
d’onde de 1 060 nm dans le proche infrarouge), est un laser qui ne coagule pas,
i
mais qui provoque un claquage optique pouvant rompre des structures très
am
fines. Il est utilisé en ophtalmologie pour rompre, sans avoir à ouvrir l’œil, une
cataracte secondaire après implant ou faire un trou dans l’iris en prévention
d’une crise de glaucome aigu. On l’utilise également en extrémité de sonde
intra-artérielle ou intracoronaire pour forer un chenal dans l’axe du vaisseau.
un
LAXATIFS
Substances ayant pour propriété de provoquer ou faciliter l’exonération intes-
tinale. Leur mode d’action relève de nombreux mécanismes concourant à stimuler
le péristaltisme : augmentation de la consistance et du volume du bol fécal (cellu-
lose, mucilages), son hydratation (stimulants par irritation de la muqueuse, osmo-
tiques, produits de lest).
Indications
Préparation au lavement baryté et à la coloscopie. Constipation
« maladie » de certaines personnes âgées.
Contre-indications
Ne doivent pas être utilisés de manière prolongée dans le traitement
de la constipation. Maladies inflammatoires de l’intestin. Syndromes
douloureux abdominaux de cause inconnue.
Effets indésirables
Diarrhée, douleurs abdominales. Aggravation de la symptomatologie
du syndrome de l’intestin irritable. Pertes, en règle générale mineures,
de protéines plasmatiques. La mélanose colique (laxatifs anthraquino-
niques), les troubles hydroélectrolytiques (hypokaliémie), l’hypoproti-
démie, l’iléocolite des laxatifs sont dus à une utilisation prolongée à
fortes doses (voir Maladie des laxatifs, p. 600).
Indications
un
Posologie
Variable d’un laxatif à l’autre, et, pour les glucides et alcools, d’un
individu à l’autre.
Effets indésirables
Diarrhée ou, à l’inverse, épuisement de l’effet. Flatulences. Majora-
tion des signes fonctionnels du syndrome de l’intestin irritable.
Indications
Constipation « maladie » et intestin irritable.
Posologie
Son : 20 g/j en moyenne. Mucilages : 6 à 10 g/j.
Contre-indications
Sténoses du tube digestif. Mégacôlon.
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Effets indésirables
Bézoards. Météorisme (atteindre progressivement la dose efficace).
Certaines spécialités contiennent beaucoup de saccharose.
LÉFLUNOMIDE
Liste I.
Inhibiteur de la synthèse des pyrimidines, réduisant la prolifération des lym-
phocytes T. Spécialité : Arava, en comprimés à 10, 20 et 100 mg.
Indications
Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde, avec réduction
des symptômes cliniques et des érosions osseuses. Rhumatisme psoria-
sique actif.
Posologie
Dose de charge de 100 mg/j pendant 3 jours ; dose d’entretien de 10
à 20 mg une fois par jour pour la polyarthrite rhumatoïde et de 20 mg/j
pour le rhumatisme psoriasique. Nécessité d’une contraception efficace
pendant toute la durée du traitement et d’une élimination rapide par
procédure de « purge » par cholestyramine ou par charbon activé en
cas de désir de grossesse.
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Événements indésirables
Réaction cutanée, pneumopathie interstitielle. Hépatite cytolytique,
parfois grave (fatale dans quelques cas). Anémie, leucopénie, thrombo-
pénie, pancytopénie. Surveiller l’hémogramme et les transaminases
régulièrement en cours de traitement. En cas de pancytopénie, d’une
élévation des transaminases (en particulier ALAT) persistant à plus de
2 fois la normale ou atteignant 3 fois la normale, le traitement doit être
arrêté et une procédure de « wash-out » doit être initiée.
LÉNALIDOMIDE
Liste I.
Analogue structural du thalidomide, avec laquelle elle partage des propriétés
anti-angiogéniques et immunomodulatreices. Élimination rénale. Spécialité :
Revlimid, gélules à 5, 10, 15 et 25 mg. Prescription hospitalière avec délivrance en
rétrocession par les pharmacies hospitalières (voir tableau 102, p. 402).
Indications
Myélome en rechute après échec d’un premier traitement, en asso-
ciation avec la dexaméthasone. Myélodysplasies avec délétion 5q (indi-
cation hors AMM).
Posologie
25 mg/j, pendant 3 semaines, suivies d’une semaine d’interruption.
i
Doit être adaptée à la fonction rénale (voir tableau 96, p. 385).
am
Effets indésirables
Diffèrents de ceux du thalidomide : moindre toxicité neurologique,
mais risque hématologique (thrombopénie, neutropénie) et de throm-
un
bose veineuse.
Précautions d’emploi
Ts
LÉPIRUDINE
Liste I.
Inhibiteur spécifique de la thrombine. Hirudine recombinante, polypeptide de
65 acides aminés obtenu par recombinaison génétique chez la levure du gène de
la sangsue Hirudo medicinalis. Élimination rénale. Demi-vie de 90 minutes. Spécia-
lité : Refludan, flacons injectables IV à 50 mg.
Indications
Traitement anticoagulant en cas de thrombopénie sévère imputable
à l’héparinothérapie.
Posologie
0,4 mg/kg en bolus IV, puis 0,15 mg/kg/heure en perfusion veineuse
continue.
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LÉVÉTIRACÉTAM
Liste I.
Anti-épileptique. Produit généralement bien toléré et utilisable dans la plupart
des épilepsies, qui a l’avantage de comporter une forme injectable. Spécialité :
Keppra, gélules à 250, 500 et 1 000 mg, solution buvable à 100 mg/ml et solution à
diluer pour perfusion à 100 mg/ml.
Indications
Épilepsies partielles avec ou sans généralisation secondaire à partir de
16 ans (en monothérapie). Épilepsies partielles et épilepsies généralisées
tonico-cloniques ou myocloniques à partir de 12 ans (en association).
Posologie
500 mg à 1 g/j en 2 prises, maximum 1 500 mg/j. À adapter suivant la
i
fonction rénale.
am
Effets indésirables
Asthénie, sédation.
un
LÉVOMÉPROMAZINE
Liste II.
Ts
LIDOCAÏNE
Liste II.
Syn : lignocaïne. Diéthylamino 2-6 diméthyl acétanilide. Anesthésique local par
inhibition de la naissance et de la propagation de l’influx neuronal. Métabolisée
par le foie, excrétée par voie rénale sous forme de métabolites inactifs. Activité
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Indications et posologie
1. Anesthésie locale, infiltrations stellaires, lombaires, rachianes-
thésie : 50 à 300 mg selon le territoire à anesthésier.
2. En cardiologie, traitement et prévention des récidives des troubles
du rythme ventriculaire menaçant le pronostic vital, notamment à la
phase aiguë de l’infarctus du myocarde : bolus IV de 50 à 100 mg, suivi
d’une perfusion à régler pour obtenir un débit de 2 à 4 g/j. Risque de
convulsion en cas de surdosage.
Contre-indications
Antécédent d’hypersensibilité.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
LINCOSANIDES
Liste I.
i
Famille d’antibiotiques proches des macrolides.
am
Indications
Infection à cocci à Gram positif si allergie à la pénicilline et infection
à anaérobie (digestive, pelvienne) en première intention.
Toxoplasmose en deuxième intention (si contre-indication aux sulfa-
mides).
Posologie
Tableau 66. — Lincosanides.
Clindamycine Dalacine gél à 75, 150, 300 mg, amp inj Per os
à 0,6 et 0,9 g, lotion 10 mg/ml adultes : 0,6-2,4 g/j
enfants : 8-25 mg/kg/j
IM et IV lente
adultes : 0,6-2,4 g/j
Enfants : 15-40 mg/kg/j
Contre-indications
Grossesse, allaitement.
Effets indésirables
Troubles digestifs avec surtout possibilité de colite pseudo-membra-
neuse. Troubles hématologiques. Allergie cutanée. Cytolyse hépatique.
Toxicité cardiovasculaire si injection intraveineuse directe. Diminution
de posologie si insuffisance rénale ou hépatique.
LINIMENT OLÉO-CALCAIRE
Mélange à parties égales d’eau de chaux et d’huile d’olive.
Indications
Brûlures, eczéma aigu, dermatoses très irritables.
LISURIDE
Liste I.
Agoniste dopaminergique (récepteurs D2) : inhibition puissante de la sécrétion
de prolactine et stimulation des récepteurs D2 nigro-striés. Absorption digestive
complète en 80 minutes. Demi-vie de 2 à 3 heures. Élimination hépatique et rénale.
Spécialité : Dopergine, comprimés à 0,2 et 0,5 mg.
Indications et posologie
i
1. Maladie de Parkinson : dose progressive jusqu’à 1 à 2 mg/jour.
am
Incidents
Nausées, vomissements, céphalées, hypotension orthostatique, hal-
Ts
lucinations et confusion.
Contre-indications
Insuffisance rénale. Grossesse, voir tableau 97, p. 392. (une mesure de
contraception efficace est nécessaire), allaitement (voir Médicaments et
allaitement, p. 396). Insuffisance cardiaque, coronarite, hypertension
artérielle. Traitement salidiurétique, hyponatrémie, dysfonctionnement
thyroïdien. Insuffisance hépatocellulaire.
Interactions médicamenteuses
Associations déconseillées : anti-inflammatoires non stéroïdiens, diu-
rétiques thiazidines, inhibiteur de l’enzyme de conversion, antagonistes
des récepteurs de l’angiotensine II.
Effets indésirables
Hypothyroïdie, hyponatrémie, tremblement, polyurie insipide, somno-
i
lence, confusion, hypotension, protéinurie et tubulopathie, polynucléose
am
Intoxication
Voir tableau 191, p. 1269.
I. LITHOTRITIE EXTRACORPORELLE
Les générateurs sont de trois types : électro-hydrauliques (Dornier, Sonolith,
Direx), piézoélectriques (système de cristaux de quartz mis en mouvement : EDAP,
Piezzolith), ou électromagnétiques (Siemens), Le repérage des calculs est radios-
copique pour les calculs du rein et de l’uretère (Dornier, Siemens, Direx) ou écho-
graphique (Sonolith, EDAP, Piezzolith) pour les calculs du rein uniquement. Ce
traitement se fait généralement sous neuroleptanalgésie et souvent en ambula-
toire.
Indications et résultats
Calculs du rein (inférieurs à 2,5 cm) et de l’uretère surtout lombaire
et pelvien.
Le pourcentage de succès varie selon les machines et le type de
calcul de 55 à 85 %.
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LOPÉRAMIDE
Liste II.
Dérivé des opiacés à faible absorption digestive. Antidiarrhéique, il stimule
l’absorption d’eau et d’électrolytes et inhibe le péristaltisme. Il ne présente pas
d’effet sur le système nerveux central aux doses préconisées. Spécialité : Imodium,
en gélules à 2 mg et en solution à 0,2 mg/ml.
Indications
Traitement symptomatique des diarrhées aiguës et des diarrhées
chroniques avec accélération du transit intestinal.
Posologie
Adultes : 2 à 8 gélules/j (peut être dépassée dans certains cas).
Enfants de moins de 8 ans : ne pas dépasser 10 gouttes/kg par jour
(25 gouttes = 0,2 mg).
i
am
Contre-indications
Poussées aiguës de maladies inflammatoires de l’intestin.
un
Effets indésirables
Constipation en cas de surdosage.
Ts
LYSOZYME
Syn : muramidase. Protéine isolée par Fleming en 1922. Excrétée dans les sécré-
tions nasales, salivaires et sudoripares, elle est aussi présente dans le blanc d’œuf
et les grains azurophiles des granulocytes et des monocytes. Activité hydrolytique
sur l’acide muramique des parois bactériennes. Spécialités : Lyso-6 (chlorhydrate de
lysozyme 20 mg, chlorhydrate de pyridoxine 10 mg), Lysopaïne, comprimés à 20 mg.
Indication
Stomatite érosive.
Posologie
3 à 6 comprimés par jour.
MACROLIDES
Liste I.
Famille d’antibiotiques comportant de nombreux dérivés. Les huit molécules
actuellement commercialisées sont listées dans le tableau 67.
1. Mode d’action : inhibition de la synthèse protéique (interaction avec les ribo-
somes).
2. Mode de résistance (chromosomique ou plasmidique) : modification de la
liaison au ribosome ; efflux (résistance aux lincosamides et streptogramines sou-
vent associée).
3. Pharmacocinétique : bonne absorption digestive. Excellente diffusion tissu-
laire sauf dans le liquide céphalorachidien. Élimination essentiellement biliaire
après inactivation partielle.
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30-50 mg/kg/j
Logécine gél 250 mg Borrelia burgdorferi
En première
Érythrogram sachets 0,5 et 1 g intention :
pneumopathies
un
MÉFLOQUINE
Liste II.
Antipaludique de synthèse. Spécialité : Lariam, en comprimés quadrisécables à
250 mg.
Indication
Traitement préventif ou curatif des accès de paludisme potentielle-
ment résistants à d’autres thérapeutiques.
Posologie
1. Traitement curatif : dose totale de 25 mg/kg à répartir en 3 prises
espacées de 8 heures à doses décroissantes, soit 3 comprimés à
250 mg, puis 2 comprimés à 250 mg, puis 1 comprimé à 250 mg pour un
adulte de 60 kg.
2. Prévention : prise hebdomadaire de 1 comprimé à 250 mg chez
l’adulte ou de 5 mg/kg chez l’enfant de plus de 15 kg.
Incidents ou accidents
Troubles digestifs, neurologiques (vertiges, convulsions) ou psychia-
triques (délires, hallucinations, dépression, tentatives de suicide)
observés plus volontiers avec les doses curatives, mais également sous
prophylaxie et en cas de surdosage.
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Contre-indications
Contre-indiquée chez les enfants de moins de 15 kg. Déconseillé chez
et les femmes enceintes.
MÉLARSOPROL
Syn : Mel B. Arsenical trivalent (arsénone de l’acide triazinyl-arsinique combiné
au BAL). Spécialité : Arsobal, en ampoules de 5 ml de solution à 3,6 % (1 ml = 36 mg
de principe actif). Non commercialisé, on peut se le procurer dans les Pharmacies
des hôpitaux, par l’intermédiaire d’une cellule spécialisée à l’OMS.
Indication
Trypanosomiase africaine aux deux périodes de l’affection. En phase
neurologique, préférer l’éflornithine qui est moins toxique.
Posologie
3,6 mg/kg (sans dépasser 200 mg) par injection IV stricte, en cures de
3 jours (1 injection/j) : 3 ou 4 cures séparées par 7 à 15 jours. Effectuer
l’injection chez un malade à jeun, couché et le restant pendant les
5 heures suivant l’injection. N’utiliser que du matériel d’injection parfai-
tement sec (l’Arsobal est instable en présence d’eau).
Accidents
i
Encéphalopathie arsénicale grave (traitement par corticoïdes, adré-
am
MELPHALAN
Liste I.
Ts
Indications
Myélome multiple. Tumeurs solides. Conditionnement des greffes de
moelle.
Posologie
Traitement d’attaque : 2 à 6 mg/j. Traitement d’entretien : 1 à 4 mg/j.
Nécessité d’une surveillance hématologique stricte.
Conditionnement des greffes de moelle : 140 à 200 mg/m2.
Effets secondaires
Forte toxicité. Aplasie médullaire d’apparition souvent retardée, toxi-
cité myocardique à fortes doses (greffe de moelle).
MÉMANTINE
Liste I.
Antagoniste des récepteurs post-neuronaux du N-méthyl-D-aspartate (NMDA).
Spécialité : Ebixa, en comprimés à 10 mg et solution buvable à 10 mg/ml.
Indication
Maladie d’Alzheimer dans sa forme modérée à sévère.
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Posologie
10 à 20 mg/jour en deux prises.
Contre-indications
Association avec amantadine. Interactions possibles avec le dextro-
méthorphane (présent dans plusieurs antitussifs), la kétamine, la lévo-
dopa, les agonistes dopaminergiques, le dantrolène, le baclofène.
Surveillance étroite des anticoagulants oraux.
Effets indésirables
Vertiges, céphalées, somnolence, constipation, hypertension arté-
rielle.
MÉPOLIZUMAB
Anticorps monoclonal de type IgG1 humanisé. Bloque l’interaction de l’interleu-
kine 5 et de son récepteur. Présenté en poudre pour solution injectable IV (flacons
de 250 mg), disponible par procédure d’autorisation temporaire d’utilisation (voir
tableau 103, p. 404).
Indication
Syndrome hyperéosinophilique « idiopathique ».
Posologie
i
750 mg en perfusion IV toutes les 4 semaines.
am
6-MERCAPTOPURINE
un
Liste I.
Antimétabolite entrant en compétition avec les purines dans la synthèse des
acides nucléiques. Spécialité : Purinéthol, en comprimés à 50 mg. Une forme injec-
Ts
Indication
Leucémies aiguës (traitement d’entretien).
Posologie
2,5 mg/kg/j en cures prolongées.
Attention ! La prescription simultanée de 6-mercaptopurine et d’allo-
purinol nécessite une réduction de posologie de la mercaptopurine
(risque d’aplasie médullaire par potentialisation).
Une surveillance hématologique stricte s’impose.
Contre-indications
Insuffisance hépatique. Grossesse.
Effets secondaires
Hypoplasie médullaire. Atteinte hépatique de type cholestatique.
Diminution de la résistance aux infections.
MÉSALAZINE
Syn : acide 5-aminosalicylique, 5-ASA. Anti-inflammatoire intestinal non stéroï-
dien. Il s’agit de la fraction active de la salazosulfapyridine. Administration orale
ou rectale. Per os, elle doit être protégée d’une absorption duodéno-jéjunale par
une encapsulation dans des microgranules qui libèrent leur contenu dans l’intestin
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grêle et le côlon (Pentasa) ou un enrobage par une résine se délitant dans l’iléon
distal et/ou le côlon droit (Rowasa). Absorbé et métabolisé en acétyl-5-ASA inactif,
son action est topique, comme lors de son administration rectale. Spécialités :
Fivasa, en suppositoires à 0,5 g, en comprimés à 400 et 800 mg ; Quadrasa, en
poudre pour solution rectale à 2 g ; Pentasa, en suppositoires à 1 g, en poudre pour
solution rectale à 1 g, en comprimés à 250 et 500 mg et en granulés en sachets de
1 et 2 g ; Rowasa, en suppositoires à 0,5 g, en comprimés à 250 mg et 500 mg.
I. VOIE RECTALE
Indications
Formes basses légères à modérées de la rectocolite hémorragique.
Posologie
Un lavement à garder ou un suppositoire par jour.
Contre-indication
Hypersensibilité aux salicylés.
Effets secondaires
Les mêmes que pour la voie orale.
Posologie
Traitement curatif : 4 g/j. Prévention des poussées : 2 g/j.
Ts
Effets indésirables
Rares, mais parfois graves : réactions immuno-allergiques, pneumo-
pathie interstitielle, pancréatite aiguë, péricardite et myocardite, hépa-
tite, cytopénies. Néphrites tubulo-interstitielles imposant un dosage de
créatininémie tous les 6 mois en cas de traitement prolongé. Diarrhée
sécrétoire.
Contre-indications
Hypersensibilité aux salicylés. Prudence en cas d’insuffisance rénale
ou hépatique. Autorisé pendant la grossesse, jusqu’à 2 g/j. S’abstenir en
cas d’allaitement.
MÉTHADONE
6-(diméthylamino)-4,4-diphényl-3-heptanone. Analgésique et narcotique
d’action proche de la morphine. Agoniste des récepteurs opiacés mu. Dérivé syn-
thétique. Spécialités : Méthadone chlorhydrate AP-HP, en ampoules à 5, 10, 20, 40
et 60 mg ; Méthadone AP-HP, en gélules à 1, 5, 10, 20 et 40 mg.
Indications
Produit de substitution des morphinomanies. Le sevrage en est
mieux supporté car moins brutal et moins sévère dans ses effets secon-
daires. Ce produit est néanmoins susceptible de donner lieu à une psy-
chodépendance.
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Règles de prescription
Produit inscrit sur la liste des stupéfiants (voir tableau 102, p. 402). Sa
prescription initiale est réservée aux médecins exerçant en Centre de soins
spécialisé pour toxicomanes (CSST) ou aux médecins exerçant dans un
établissement de santé dans les cas prévus par la circulaire DGS/DHOS
n° 2002/57 du 30 janvier 2002. Le renouvellement ne peut être effectué par
un médecin exerçant en CSST ou un médecin de ville que selon les moda-
lités prévues par la circulaire précitée. La méthadone est prescrite sur
ordonnances sécurisées pour une durée maximale de 14 jours avec une
délivrance fractionnée par période de 7 jours. Généralement, pour recevoir
ce produit, il faut que le sujet renonce aux effets « flash » de l’héroïne, qu’il
puisse faire le deuil de la seringue. Il doit être prêt à supporter les
contraintes de la délivrance du produit : une seule prise à heure fixe, deux
analyses d’urines par semaine dans un premier temps.
Posologie
1. La dose initiale est habituellement de 20 à 30 mg selon le niveau de
dépendance physique et doit être administrée au moins 10 heures après la
dernière prise d’opiacés. La posologie est adaptée progressivement
jusqu’à 40 à 60 mg en une à deux semaines en fonction de la réponse cli-
nique pour prévenir les signes de sevrage ou un possible surdosage.
2. La dose d’entretien est obtenue par augmentation de 10 mg par
i
am
MÉTHYLDOPA
Liste I.
Alpha-méthyl-dihydroxyphénylalanine. Hypotenseur agissant probablement par
son interférence dans le métabolisme des catécholamines. Puissant inhibiteur de
la Dopa-décarboxylase et d’autres décarboxylases. Modifie peu le flux plasmatique
rénal et la filtration glomérulaire. Actif per os. Son action débute 2 heures environ
après son ingestion, est maximale entre les 4e et 6e heures et disparaît à peu près
totalement après la 12e heure. Spécialité : Aldomet, en comprimés à 250 et 500 mg
et sous forme injectable par voie IV, non commercialisée, en ampoules à 250 et
500 mg.
Indication
Hypertension artérielle. Utilisé principalement chez la femme enceinte.
Posologie
Dose usuelle : 6 comprimés/j. Commencer par 2 comprimés/j et aug-
menter progressivement la dose quotidienne de 1 comprimé tous les
2 jours.
Effets secondaires
Hypotension orthostatique, somnolence, sécheresse de la bouche,
céphalée, asthénie. Inhibition de l’éjaculation chez l’homme. Galactor-
rhée chez la femme. Anémie hémolytique avec test de Coombs direct
positif. Hépatite aiguë cytolytique et hépatite chronique active.
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Contre-indications
Phéochromocytome. Insuffisance rénale sévère. Porphyrie. Lupus
érythémateux disséminé.
Attention ! Le spectre de fluorescence de l’alpha-méthyldopa se
confond avec celui des catécholamines et le traitement doit être inter-
rompu au moins 48 heures avant de faire des dosages sanguins ou uri-
naires de catécholamines lorsqu’on recherche un phéochromocytome.
MÉTRONIDAZOLE
Liste I.
(Hydroxy-2-éthyl)-l-méthyl-2-nitro-5-imidazole. Trichomonacide et amœbicide
tissulaire diffusible, actif par voie orale. Spécialité : Flagyl, en comprimés à 250 et
500 mg, suspension buvable à 4 %, ovules gynécologiques à 500 mg et solution
pour perfusion IV à 500 mg/100 ml.
Indications et posologie
1. Lambliase : chez l’adulte, 1 g/j pendant 7 jours, suivi d’une 2e cure
identique après 10 jours d’arrêt ; chez l’enfant, 10 mg/kg/j en 3 prises
pendant 7 jours.
2. Amibiase (abcès du foie, dysenterie amibienne aiguë) : chez
l’adulte, 1,5 à 2 g/j en 4 à 5 prises ou par voie IV ; chez l’enfant, 30 à
i
40 mg/kg/j. Durée du traitement de 5 à 7 jours.
am
unique de 2 g.
4. Infections à germes anaérobies : 50 mg/kg/j (voie IV).
5. Lésions ano-périnéales de la maladie de Crohn : 1 à 1,5 g/jour.
Ts
Incidents
Nausées, vomissements pour les posologies supérieures à 1,5 g/j.
Leucopénie, effet antabuse, vertiges.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
MICAFUNGINE
Liste I.
Antifongique de la classe des échinocandines, très proche de la caspofungine.
Forte liaison aux protéines plasmatiques et distribution tissulaire rapide.
L’hydroxylation par le CYP3A n’est pas une voie majeure pour son métabolisme in
vivo. La demi-vie terminale moyenne est d’environ 10-17 heures. L’élimination de
la micafungine est principalement extrarénale (70 % retrouvée dans les matières
fécales). Spécialité : Mycamine, poudre pour perfusion à 50 et 100 mg. Réservée à
l’usage hospitalier.
Indications et posologie
1. Candidoses invasives : 100 mg par jour (> 40 kg), 2 mg/kg/j
(enfants ≤ 40 kg).
2. Candidoses œsophagiennes : 150 mg par jour (> 40 kg), 3 mg/kg/j
(≤ 40 kg, mais pas chez l’enfant).
3. Prévention des infections à Candida lors d’allogreffe de cellules
souches hématopoïétiques ou chez les patients pour qui une neutro-
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MICONAZOLE
Liste I.
Antifongique à large spectre de la classe des imidazoles. Absorption digestive
satisfaisante ; élimination surtout par voie digestive. Diffusion tissulaire réduite.
Spécialités : Daktarin, gel buccal et dermique à 2 %, lotion, poudre à usage local et
ovules gynécologiques.
Indications
Réservé actuellement au traitement local des mycoses superficielles
(candidose, dermatophytie).
MIDAZOLAM
Liste I.
i
Benzodiazépine utilisée en anesthésiologie. Demi-vie d’élimination courte, de 2
am
MIDODRINE
Liste II.
Alpha-adrénergique périphérique, sympathomimétique. Spécialité : Gutron, en
comprimés à 2,5 mg et en ampoules injectables à 5 mg/2 ml.
Indications
1. Hypotension orthostatique sévère survenant notamment dans le
cadre des maladies neurologiques dégénératives : maladie de Parkinson,
maladie de Shy-Drager, atrophie olivo-ponto-cérébelleuse (forme orale).
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MIFÉPRISTONE
Liste I.
Antiprogestatif actif par inhibition compétitive de la liaison de la progestérone
un
à son récepteur : le blocage de l’activité progestative est suivi d’un arrêt gesta-
tionnel. Spécialité : Mifégyne, comprimés à 200 mg.
Indications
Ts
MIGLUSTAT
Liste I.
Inhibiteur non spécifique de la glucosylcéramide synthétase. Réduit la concen-
tration de glycosylcéramide, substrat de la glucocérébrosidase. Franchit la bar-
rière hémato-encéphalique. Spécialité : Zavesca, gélules à 100 mg.
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Indications et posologie
1. Maladie de Gaucher de type 1, en cas d’intolérance à l’imiglucé-
rase : 300 mg/j.
2. Maladie de Niemann-Pick de type C : de 100 mg/j (nourrissons) à
200 mg trois fois par jour (adultes).
Effets indésirables
Diarrhée, perte de poids, neuropathie sensitive, tremblements.
Contre-indication
Grossesse.
MINOXIDIL
Liste I.
Antihypertenseur vasodilatateur, agissant en relaxant directement les fibres
musculaires lisses artériolaires. Spécialité : Lonoten, en comprimés à 5 et 10 mg.
Indication
Hypertension artérielle sévère résistante aux autres antihyperten-
seurs associés.
Posologie
Débuter très progressivement, 5 à 40 mg/j.
Effets secondaires
i
Rétention hydrosodée nécessitant la prescription systématique d’un
am
MISOPROSTOL
Liste I.
Analogue synthétique de la prostaglandine E1, antisécrétoire et cytoprotecteur
gastrique. Spécialité : Cytotec, en comprimés à 200 µg.
Indications
Traitement des lésions gastroduodénales graves induites par les anti-
inflammatoires non stéroïdiens classiques. Traitement préventif chez
les sujets à risque.
Posologie
Traitement curatif : 200 µg, 4 fois par jour. Traitement préventif :
100 µg 4 fois par jour ou 200 µg matin et soir.
Contre-indications
Femme enceinte ou désirant procréer.
Effets indésirables
Diarrhées dans jusqu’à 20 % des cas.
MITOMYCINE
Liste I.
Antibiotique à activité antinéoplasique, produit par Streptomyces caespitasus.
Mode d’action assimilable aux alkylants (altération de l’ADN). Diffusion tissulaire
large sauf le système nerveux central. Métabolisme hépatique. Spécialité : Améty-
cine, en ampoules injectables à 10 et 20 mg, à 40 mg pour irrigation vésicale.
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Indications et posologie
Cancers digestifs et du sein : 10 à 20 mg/ml en perfusion veineuse ou
artérielle, toutes les 6 à 8 semaines.
Cancers de la vessie : 10 à 40 mg/semaine en instillation intravésicale
dans le traitement curatif ou prophylactique après chirurgie.
Contre-indications
Insuffisance rénale sévère.
Effets indésirables
Alopécie, stomatite, nausées, aménorrhée, azoospermie. Toxicité héma-
tologique dose-dépendante. Toxicité rénale, pulmonaire et microangiopa-
thie thrombotique liées à la durée du traitement.
MITOTANE
Liste I.
Syn : OP’DDD. Agent cytotoxique surrénalien, entraînant une atrophie du cortex
surrénal. Prescription hospitalière. Spécialité : Lysodren, comprimés à 0,50 g.
Indications
Corticosurrénalomes sécrétants. L’effet sur les tumeurs non fonc-
tionnelles n’est pas établi. Parfois utilisé aussi pour réduire l’hypercor-
i
tisolisme dans la maladie de Cushing (hors AMM).
am
Posologie
Progressive, de 2 à 6 g/j, suivant la tolérance et l’évolution clinique
un
MITOXANTRONE
Liste I.
Antinéoplasique à activité intercalante comparable à celle des anthracyclines
(voir ce mot). Spécialité : Novantrone, en solution à 2 mg/ml (flacons de 10, 20 et
50 ml) ; Elsep, en solution à 2 mg/l (flacons de 10 ml). Coût élevé.
Indications
Cancer du sein ou de la prostate métastatique, leucémies aiguës myé-
loïdes, lymphomes non hodgkiniens. Sclérose en plaques.
Posologie
Injections strictement intraveineuses et lentes.
1. Tumeurs malignes du sein ou de la prostate avec métastases, lym-
phomes non hodgkiniens : 12 mg/m2/j, un jour par mois.
2. Leucémies aiguës : 12 mg/m2/j, 3 à 5 jours de suite, le plus souvent
en association à d’autres cytostatiques.
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MOLSIDOMINE
Liste I.
N-éthoxycarbonyl-3-morpholino-sydnonimine. Prodrogue, dérivée d’une sydnoni-
mine, donneur direct de NO avec un effet vasodilatateur, artériel et veineux, identique
aux dérivés nitrés, sans accoutumance. Spécialité : Corvasal, en comprimés de 2 et
4 mg, lyophilisat à 1 mg pour injection intracoronaire et solution IV à 10 mg.
i
am
Indications
Angor instable, angor d’effort, angor de repos. Spasme artériel coro-
naire, vasodilatation au cours d'explorations dynamiques coronaires.
un
Posologie
Angor instable et spastique, levée d’un spasme coronaire spontané
ou provoqué en cours de coronarographie : 1 mg/h au début, puis aug-
Ts
MOUTARDES AZOTÉES
Syn : ypérites azotées. Dérivés de l’ypérite dans lesquels l’azote est substitué
au soufre ; possèdent dans leur structure chimique un groupement bêta-chloroé-
thylamine. Ce sont des agents alcoylants affectant la synthèse de l’ADN, utilisés
comme antimitotiques ou comme immunosuppresseurs. Le plus anciennement uti-
lisé est la méchloréthamine. Le chlorambucil, le cyclophosphamide, le melphalan
sont également des moutardes azotées (voir ces mots). Toutes les moutardes azo-
tées ont une toxicité hématopoïétique et nécessitent une surveillance hématolo-
gique très stricte.
MYCOPHÉNOLATE MOFÉTIL
Liste I.
Immunosuppresseur. Inhibe la synthèse des nucléotides à guanine dont les lym-
phocytes sont étroitement dépendants. Spécialité : Cellcept, en gélules à 250 mg
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comprimés et flacons injectables à 500 mg, suspension buvable à 1 g/5 ml. L’acide
mycophénolique (Myfortic, comprimés à 180 et 360 mg) est un précurseur ayant
le même effet (mais une AMM limitée à la greffe rénale).
Indications
Prévention du rejet aigu en transplantation rénale et cardiaque, en
association avec la ciclosporine et/ou les corticoïdes.
Posologie
2 à 3 g par jour.
Effets indésirables
1. Interactions médicamenteuses : aciclovir, ganciclovir, anti-acides,
colestyramine.
2. Immunodépression chronique : risque infectieux, contre-indication
aux vaccins utilisant des virus vivants, risque de développement d’un
syndrome lymphoprolifératif, nécessité de transfuser des produits san-
guins irradiés.
3. Leucopénie, diarrhée, vomissements.
MYORELAXANTS
Syn : décontracturants. Médicaments visant à diminuer la contraction musculaire.
i
Indications
am
NALOXONE
Liste I.
N-allylmorphine. Dérivé de la morphine dont le groupement méthyl est remplacé
par un groupement allyl. Utilisé comme antagoniste de la morphine, de ses dérivés et
de ses succédanés synthétiques. Spécialité : Narcan, solution injectable à 0,4 mg/ml.
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Indications
Dépressions respiratoires et intoxications secondaires aux morphi-
nomimétiques.
Posologie
1 à 2 µg/kg. À employer avec prudence chez les toxicomanes.
NATALIZUMAB
Liste I.
Anticorps monoclonal bloquant sélectivement l’interaction entre les intégrines
exprimées par les cellules mononucléées et leurs récepteurs vasculaires. Il en résulte
une inhibition de migration des cellules intervenant dans le processus inflammatoire.
Spécialité : Tysabri, solution injectable IV à 20 mg/ml, flacons de 15 ml.
Indication
Sclérose en plaques sévères et/ou d’évolution rapide.
Posologie
300 mg/semaine.
Contre-indications
Enfants et adolescents, immunosuppression, association à l’interféron,
et à l’acétate de glatiramère, leucoencéphalite multifocale progressive.
i
Effets indésirables
am
NÉLARABINE
Liste I.
Ts
Indications
Leucémie aiguë lymphoblastique et lymphome lymphoblastique à
cellules T.
Posologie
Chez l’enfant, 650 mg/m2 IV, 5 jours de suite, tous les 21 jours. Chez
l’adulte, 1 500 mg/m2 IV, à J1, J3 et J5, tous les 21 jours.
Effets indésirables
Toxicité principalement neurologique : somnolence, convulsions,
ataxie, neuropathies périphériques, polyradiculonévrites.
NÉOMYCINE
Liste I.
Antibiotique de la famille des aminosides, non absorbé par voie digestive.
Spectre large, notamment sur les bacilles Gram négatif et quelques germes Gram
positif (staphylocoque). Très toxique par vole parentérale. Présenté en comprimés
à 250 mg, collyre et pommade à 0,3 %, poudre à usage local.
Indications et posologie
En usage externe, traitement des infections cutanées et oculaires. Per
os, dans les diarrhées infectieuses à la dose de 1 à 2 g/j.
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Accidents
En dehors des accidents toxiques de la voie parentérale, la néomy-
cine, administrée per os de façon prolongée, serait susceptible de créer
des lésions intestinales analogues à celles de la sprue.
NÉOSTIGMINE
Liste I.
Diméthylcarbamate de 3-hydroxy-phényl-triméthylammonium. Parasympatho-
mimétique, inhibiteur des cholinestérases. Spécialité : Prostigmine, en ampoules
injectables de 1 ml à 0,5 mg.
Indications et posologie
1. Iléus paralytique : 0,5 à 2 mg/j par voie SC ou IM.
2. Syndrome d’Ogilvie : 1 à 3 mg/j par voie IV.
3. Myasthénie : 2 à 5 ampoules par jour.
Contre-indications
Asthme, maladie de Parkinson.
Effets indésirables
Salivation, bradycardie, nausées.
NEUROLEPTIQUES
i
am
et de l’agressivité.
3. Ils réduisent progressivement les troubles psychotiques aigus et chroniques.
4. Ils peuvent provoquer des manifestations extrapyramidales et diencépha-
Ts
liques.
5. Enfin, ils ont des effets sous-corticaux prédominants.
Tableau 69. — Effets des neuroleptiques.
Leur structure chimique est hétérogène : ce sont surtout des dérivés de la phé-
nothiazine, de la butyrophénone, mais aussi des thioxanthènes, des diphénylbu-
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Indications et posologie
Tableau 70. — Neuroleptiques.
exceptionnel) ou intolérance
aux neuroleptiques
classiques
un
à 50 mg
Dropéridol Droleptan, amp IM et IV 10 à 40 mg/j rapidement sédative
à 5 mg
Flupentixol* Fluanxol, sol buv à 4 % 20-80 mg/j antipsychotique
(1 mg/goutte) (80-200 mg/j) et anxiolytique
Fluphénazine* Moditen, cp dragéifiés 10-30 mg/j désinhibitrice
à 25 mg, cp à 100 mg 30-120 mg/j antipsychotique
(500-800 mg/j)
Halopéridol* Haldol, cp à 1 et 5 mg, 5-20 mg/j anti-hallucinatoire
sol buv à 2 ml/ml (20-40 mg/j (+++)
(0,1 mg/goutte) exceptionnelle) peu sédative
Haldol faible sol buv
à 0,5 ‰ mg/ml
(0,025 mg/goutte)
Lévoméproma- Nozinan, cp à 25 et 100 mg, 50-300 mg/j Très sédative ±
zine sol buv à 4 % (500-800 mg/j) antipsychotique
(1 mg/goutte), amp IM
à 25 mg
Loxapine Loxapac, cp à 25, 50 50-200 mg/j antipsychotique
et 100 mg, sol buv à 2,5 % (150-600 mg/j)
(1 mg/goutte), amp IM
à 50 mg
* Voir aussi Neuroleptiques-retard.
Les familles chimiques sont précisées sur le tableau précédent. Les valeurs entre parenthèses indiquent les
doses fortes utilisées en général dans les cas de psychoses.
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épisodes maniaques
Sulpiride Dogmatil, Synédil Gé, gél 200-800 mg/j désinhibitrice
à 50 mg, cp à 200 mg, sol (800-1 200 mg/j) et antidépressive
un
Effets indésirables
Ce sont les effets dits secondaires, latéraux ou adverses, psycholo-
giques et somatiques. Ils sont variables suivant les produits, leurs
doses, la susceptibilité particulière des patients, la durée du traitement,
les associations médicamenteuses.
1. Troubles psychiques : indifférence psychomotrice, associée ou non à
des éléments dépressifs d’origine multifactorielle, syndrome confusionnel.
2. Symptômes extrapyramidaux :
a) dystonies aiguës. Elles concernent surtout la face (crise oculogyre,
trismus, troubles respiratoires ou de déglutition) et les membres ; elles
apparaissent souvent lors des 48 premières heures et cèdent sous trai-
tement antiparkinsonien per os ou IM (Lepticur) ;
b) syndrome parkinsonien. Il peut se développer en l’absence de tout
surdosage dans les 10 jours suivant la mise sous traitement. Il se carac-
térise par des tremblements, des troubles du tonus musculaire et une
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akinésie ; ces troubles sont corrigés par les antiparkinsoniens (de type
anticholinergique) per os ;
c) impatiences des membres inférieurs, akathisie (impossibilité de
rester assis ou allongé voire déambulation forcée). Très pénibles, elles
sont inconstamment corrigées par les antiparkinsoniens (préconisés en
début de traitement) ou les anxiolytiques (Témesta) ou les bêtablo-
quants ; parfois, elles contraignent à arrêter le traitement ;
d) dyskinésies d’apparition tardive. Essentiellement bucco-faciales,
très invalidantes, elles sont aggravées par les antiparkinsoniens et sont
bien souvent inaccessibles à tout traitement.
3. Troubles végétatifs : hypotension orthostatique, effets parasympa-
tholytiques, sont particulièrement marqués et fréquents avec les neu-
roleptiques sédatifs, type Tercian.
4. Troubles endocriniens : prise de poids (Zyprexa et Leponex sur-
tout), troubles de l’ovulation et de la menstruation, galactorrhée, amé-
norrhée, retards d’éjaculation, frigidité.
5. Troubles métaboliques : diabète de type 2, hyperglycéridémies, hyper-
cholestérolémie justifiant une surveillance annuelle métabolique en parti-
culier avec les neuroleptiques atypiques (Risperdal, Zyprexa, Leponex).
6. Syndrome malin des neuroleptiques : fièvre inexpliquée, tableau
i
am
NEUROLEPTIQUES-RETARD
Facilitent la cure au long cours de certaines psychoses chroniques : administrés
par voie IM, une hydrolyse lente libère régulièrement le produit dans l’organisme.
L’intérêt de ces produits réside dans la certitude de la prise et de la posologie du
médicament d’où le risque moindre de rechutes par abandon du traitement, la
réduction des doses totales administrées, la facilitation du traitement ambulatoire,
ces avantages étant contrebalancés pour certains par la coercition liée à ce mode
d’administration. La tolérance de ces produits doit être préalablement testée par
l’administration d’un neuroleptique oral de la même famille chimique que le neu-
roleptique-retard. Les spécialités disponibles ainsi que leur posologie sont indi-
quées dans le tableau 71.
NICLOSAMIDE
Liste II.
Antihelminthique. Spécialité : Trédémine, en comprimés à 500 mg.
Indications
Tæniasis à Taenia saginata, Taenia solium, Hymenolepis nana, both-
riocéphale.
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NITRATE D’ARGENT
Liste II.
Soluble dans l’eau. À conserver à l’abri de la lumière solaire.
1. Caustique sous forme de crayons renfermant soit 90 % de AgNO3, soit seule-
ment 25 à 50 % de AgNO.
2. Antiseptique puissant, en solutions employées en particulier contre l’ophtalmie
des nouveau-nés (solution à 1 % ; 1 goutte à titre préventif dans chaque œil à la nais-
sance) et l’urétrite blennorragique (injections urétrales à 1 ou 2 %, lavages à 1 ‰).
NITROPRUSSIATE DE SODIUM
Liste I.
Hypotenseur artériel extrêmement puissant, agissant par vasodilatation arté-
rielle diffuse. Spécialité : Nitriate en flacons de 50 mg de poudre, à conserver à
l’abri de la lumière et au froid. La dissolution du produit peut se faire dans un
soluté salé ou glucosé, en protégeant le flacon de la lumière.
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Indications
Hypertension maligne, accès paroxystiques, hypotension contrôlée.
Certaines insuffisances ventriculaires gauches réfractaires.
Posologie
N’administrer le médicament que chez un sujet en décubitus strict,
par voie IV lente, si possible réglée par une pompe.
Commencer par un débit de 0,5 µg/kg/min et augmenter toutes les
10 minutes de 1 µg/kg/min jusqu’à obtention de l’effet désiré, habituelle-
ment obtenu avec un débit de 3 à 8 µg/kg/min. L’abaissement tensionnel
est fonction du débit, ce qui permet d’obtenir éventuellement une hypo-
tension contrôlée, notamment en chirurgie vasculaire endocrânienne.
Dans le traitement des hypertensions sévères, le médicament doit
être interrompu progressivement et le relais par le traitement buccal
doit être instauré 24 à 48 heures avant l’arrêt.
Accidents
Intoxication par le cyanure en cas de dose massive ou de traitement
prolongé (dosage des thiocyanates) avec lactacidémie.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
NITROSO-URÉES
i
am
Liste I.
Groupe de substances à activité antimitotique, inhibitrices des phases de syn-
thèse de l’ADN et G2. Ces produits très liposolubles traversent la barrière hémato-
encéphalique (50 % des taux plasmatiques sont retrouvés dans le LCR). Excrétion
un
surtout rénale.
Les principaux composés actuellement utilisés sont la lomustine, la carmustine
et la streptozotocine. Spécialités : voir tableau 72.
Ts
Indications et posologie
Voir tableau 72.
Effets indésirables
Toxicité hématologique importante et retardée. Azoospermie.
Fibroses pulmonaires (carmustine) et toxicité rénale (streptozotocine).
Contre-indications
Grossesse.
NORADRÉNALINE
Liste I.
Syn : norépinéphrine. Augmente la pression artérielle par élévation des résistances
vasculaires périphériques et diminue les débits régionaux, notamment rénaux et
splanchniques. Elle induit également une veinoconstriction qui favorise la mobilisation
du sang veineux vers le cœur et une vasoconstriction artérielle pulmonaire, qui peut
être majeure chez les sujets ayant une hypertension artérielle pulmonaire et conduire
à une défaillance ventriculaire droite. Action variable sur le débit cardiaque, qui
dépend des variations des conditions de charge ventriculaire et de son action inotrope
positive (effet modéré). La fréquence cardiaque est le plus souvent peu modifiée et on
observe plus fréquemment qu’avec l’adrénaline des bradycardies réflexes lors de
bolus IV. Les effets métaboliques de la noradrénaline sont de même nature, mais
moins marqués que ceux de l’adrénaline. Son action sur les autres muscles lisse est
modérée. Présentée sous forme de tartrate en solution à 8 mg/4 ml à diluer.
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Indications
Hypotension artérielle liée à une anomalie du tonus vasculaire,
un
Posologie
La demi-vie d’élimination de quelques minutes impose une adminis-
tration en perfusion continue, de préférence sur une voie veineuse cen-
trale. La posologie initiale de 0,1 à 0,3 µg/kg/min est ensuite guidée par
les objectifs cliniques (niveau de pression artérielle moyenne souhaité,
sous contrôle du monitorage hémodynamique invasif ou non) et
adaptée en conséquence, éventuellement jusqu’à 3 à 5 µg/kg/min.
Effets indésirables
Nécrose cutanée en cas d’extravasation. Tachycardie, extrasystoles.
NUCLÉOLYSE DISCALE
Syn : chimionucléolyse. Technique consistant à pratiquer une injection intradis-
cale de la chymopapaïne qui dépolymérise les disaccharides et diminue le volume
du nucleus palposus par déshydratation.
Indication
Lombosciatique par hernie discale rebelle au traitement médical. Amé-
lioration parfois immédiate, parfois progressive (maximum après 1 à
3 mois). Résultats très bons ou bons dans 70 % des cas, en moyenne à
condition de respecter strictement les indications et contre-indications.
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Technique
Sous anesthésie générale ou neuroleptanalgésie, ponction discale par
voie postérolatérale extra-méningée, sous contrôle télévisé. Contrôle de la
position de l’aiguille par discographie. Injection lente de 2 ml de chymopa-
païne. Surveillance minutieuse en salle de réveil pendant 2 heures.
Contre-indications
Allergie connue à la papaïne ou chimionucléolyse antérieure ; terrain
allergique. Hernie exclue. Sciatique paralysante. Canal lombaire étroit.
Sciatiques non discales. Syndrome de la queue de cheval. Grossesse.
Incidents et accidents
Lombalgie aiguë transitoire dans les premiers jours. Choc anaphylac-
tique (moins d’1 % des cas). Exceptionnellement : spondylodiscite,
complications neurologiques (hémorragie méningée, myélite).
NYSTATINE
Liste I.
Antibiotique extrait de Streptomyces noursei, actif sur le Candida albicans. Spé-
cialité : Mycostatine, suspension à 100 000 UI pour 1 ml.
Indications
Moniliases buccales et gastro-intestinales.
i
am
Posologie
2 à 5 millions d’unités/j, en plusieurs prises.
Voir Médicaments et allaitement (p. 396) et Médicaments utilisés
un
OCYTOCINE
Ts
Liste II.
Syn : oxytocine. Ocytocique de synthèse doté de propriétés pharmacologiques
identiques à celles de l’hormone ocytocique post-hypophysaire naturelle. Aug-
mente la fréquence et l’intensité des contractions utérines. Spécialité : Syntocinon,
en ampoules injectables à 5 UI à injecter en perfusion dans 500 ml de sérum glu-
cosé ou en IM.
Indications et posologie
1. Pendant le travail : en cas d’hypocinésie de fréquence et/ou
d’intensité, 5 UI dans 500 ml de sérum glucosé isotonique, vitesse de
perfusion strictement contrôlée (avec une pompe) en commençant par
5 gouttes/min et en augmentant très progressivement pour éviter
l’hypertonie utérine.
2. En post-partum face à l’hypotonie utérine, l’hémorragie de la déli-
vrance, si l’on est sûr de la vacuité utérine : 5 à 10 UI par voie IM ou 5 UI
par voie IV. La perfusion rapide doit être préférée à la voie intravei-
neuse directe en raison des risques d’hypotension.
3. En cours de césarienne : 5 à 10 UI par perfusion intraveineuse.
Contre-indications
Toute situation où son utilisation risque d’aggraver une souffrance
fœtale ou d’induire une rupture utérine ou une embolie amniotique. Un
utérus cicatriciel ou un accouchement par le siège ne sont plus contre-
indiqués si son usage est contrôlé.
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Effets indésirables
1. Hypertonie utérine en cas de surdosage : peut conduire à une souf-
france fœtale, voire une rupture utérine. Effet rapidement réversible en
raison de la demi-vie très courte du produit. Le cas échéant, injecter en
urgence 0,1 mg de salbutamol.
2. Goût métallique dans la bouche, céphalées, vertiges. Rétention
d’eau (effet antidiurétique à forte dose). Hypotension.
ŒSTROGÈNES
Liste II.
1. Œstrogènes naturels : hormones stéroïdes normalement sécrétées par
l’ovaire. L’œstradiol-17bêta est l’œstrogène le plus actif, utilisable par voie orale,
ou extra-digestive (gel percutané ou patch). L’œstrone et l’œstriol, moins actifs,
sont utilisés par voie orale et vaginale.
2. Œstrogènes de synthèse : le principal est l’éthinylœstradiol. Le diéthylstilbes-
trol et le fosfestrol ne sont employés que dans le cadre du traitement des cancers
de la prostate.
Voir les différentes présentations dans les tableaux 73 et 74.
Indications et posologie
1. Œstrogènes naturels.
a) Carences œstrogéniques et symptômes de déficit en œstrogènes
en cas d’aménorrhée d’origine hypothalamo-hypophysaire non tumo-
i
am
ou 50 µg/24 h
Oromone, cp à 2 mg 1 cp/j
2. Voie orale.
Celle de la voie extra-digestive avec en plus des contre-indications
vasculaires et métaboliques :
a) Absolues : hypertension artérielle, diabète compliqué de micro ou
i
de macro-angiopathie.
am
ŒSTROPROGESTATIFS
Certaines associations œstroprogestatives sont utilisables en contraception
(associant éthinylœstradiol et un progestatif norstéroïde dans la majorité des cas),
voir p. 107. D’autres préparations sont utilisables à titre supplétif (associant
l’œstradiol à un progestatif) et ne sont pas contraceptives (voir tableau 75, p.þsui-
vante). L’inconvénient de ce type de préparation est l’absence de possibilité
d’ajustement individuel. Leurs contre-indications sont les mêmes que celles des
œstroprogestatifs contraceptifs.
OR
Liste II.
1. L’or radio-actif (isotope radioactif de l’or, 198Au) en solution colloïdale, ayant
une période de 2 jours, est utilisé en injections intra-articulaires. Voir Synovior-
thèse, p. 329.
2. Certains sels d’or sont employés comme anti-inflammatoires dans les rhuma-
tismes inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde) : aurothiopropanol-
sulfonate de sodium (Allochrysine, ampoules à 25, 50 et 100 mg).
Indications
Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde. Utilisation excep-
tionnelle actuellement.
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Posologie
Commencer par une dose de 25 à 50 mg d’Allochrysine par injection,
i
am
par voie IM. Renouveler les injections tous les 6 à 10 jours en augmen-
tant la dose jusqu’à 100, voire 200 mg, pour un total de 14 injections.
Traitement d’entretien : 1 injection/mois.
un
Accidents
Aplasie médullaire, insuffisance rénale aiguë, érythrodermie. Sur-
Ts
ORLISTAT
Inhibiteur des lipases digestives : les triglycérides alimentaires ne sont plus
hydrolysés et ne sont pas absorbés. Spécialités : Xenical, en comprimés à 120 mg ;
Alli, en comprimés à 60 mg.
Indications
Obésité. Traitement qui ne peut être envisagé qu’en complément des
actions portant sur les comportements, la prise alimentaire et l’activité
physique. Après une perte de poids d’au moins 2,5 kg en un mois, en
association à un régime modérément hypocalorique, pour une obésité
avec un IMC ≥ 30 kg/m2 (index de masse corporelle) ou un surpoids
avec un IMC ≥ 28 kg/m2 associé à des facteurs de risque. Le traitement
médicamenteux doit être arrêté si la perte de poids est inférieure à 5 %
en un mois.
Posologie
1 comprimé à chacun des 3 repas. Uniquement si le repas contient
des graisses. Le régime modérément hypocalorique doit comporter
30 % de l’apport calorique total sous forme de graisses.
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Contre-indications
Syndrome de malabsorption chronique, cholestase, grossesse, allai-
tement, enfant.
Effets indésirables
Essentiellement d’origine gastro-intestinale : traces de graisses
anales, gaz avec suintement, selles grasses/huileuses ou impérieuses
ou abondantes, incontinences fécales.
Interactions médicamenteuses
Anticoagulants oraux. Diminution de l’absorption des vitamines D, E
et du bêta-carotène.
ORNIDAZOLE
Liste I.
Appartient à la famille des nitro-5-imidazolés : activité antiparasitaire et antibac-
térienne vis à vis des germes anaérobies. Spécialité : Tibéral, en comprimés à
500 mg et en ampoules injectables de 500 mg et 1 g. Usage hospitalier.
Indications
Amibiase et infections anaérobies.
Posologie
i
20 à 30 mg/kg/j.
am
OSELTAMIVIR
un
Liste I.
Antiviral par inhibition de la neuraminidase des virus grippaux A et B. Actif sur
la pénétration intracellulaire et la réplication de ces virus. Spécialité : Tamiflu, en
Ts
Indication et posologie
1. Traitement curatif de la grippe : 75 mg (adultes), 2 mg/kg (enfants
après 1 an) deux fois par jour pendant 5 jours.
2. Prévention après contact : 75 mg (adultes), 2 mg/kg (enfants après
1 an) par jour pendant 10 jours.
Réduire la dose en cas d’insuffisance rénale (voir p. 384).
Contre-indications
Allaitement.
Effets indésirables
Nausées, vomissements.
OXYBUTYNINE
Liste I.
Anticholinergique de synthèse. Spécialités : Ditropan, Driptane, Oxybutynine,
en comprimés à 5 mg.
Indications
Instabilités vésicales authentifiées par l’étude urodynamique, impé-
riosités mictionnelles. Traitement d’appoint des énurésies par immatu-
rité vésicale chez l’enfant de plus de 5 ans.
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Posologie
3 comprimés/j chez l’adulte, 2 comprimés/j chez l’enfant. La dose est
à adapter progressivement pour limiter les effets indésirables.
Contre-indications
Celles de l’atropine : myasthénie, glaucome, adénome prostatique,
constipation sévère.
Effets indésirables
Sécheresse buccale, dysurie, constipation.
OXYGÉNOTHÉRAPIE
L’oxygénothérapie a pour but, en augmentant la concentration d’oxygène dans
l’air insufflé et/ou en augmentant la quantité d’oxygène transporté (sous forme dis-
soute en particulier), de traiter ou de prévenir l’hypoxémie (diminution de la quan-
tité d’oxygène transportée) et l’hypoxie (diminution de la quantité d’oxygène
délivrée aux tissus) tissulaire.
1. Sources. L’oxygène préparé industriellement est stocké dans des cylindres
d’acier de différents volumes sous une pression de 200 bars. Pour être administré,
l’oxygène doit être préalablement détendu jusqu’à 3 bars (détendeurs placés entre
la source et le système de distribution). Les sources à basse pression (appareils
extracteurs d’oxygène) enrichissent en oxygène l’air ambiant après passage sur
i
am
une colonne d’absorption. Leur coût est moindre que celui du gaz comprimé en
bouteilles, particulièrement en cas de traitement au long cours. Il est souhaitable
que le gaz soit humidifié, si possible réchauffé avant d’être inhalé. Il existe diffé-
rents matériels (barboteurs, humidificateurs chauffants, nébuliseurs).
un
2. Sécurités. Afin d’éviter les erreurs dans l’administration des gaz médicaux, les
obus d’oxygène sont peints en blanc, de même que les tuyaux qui le délivrent et
les débitmètres permettant de l’administrer (pour le protoxyde d’azote la couleur
Ts
est bleue). Les prises permettant de solidariser tuyaux et obus ou tuyaux et dis-
tribution murale de l’oxygène sont des prises à trois crans étroits rendant impos-
sible le branchement accidentel sur une autre source. Enfin, en anesthésie, les
débitmètres coupent automatiquement la distribution du protoxyde d’azote
lorsque les deux gaz sont administrés conjointement et que la FiO2 (concentration
d’oxygène dans le mélange inhalé) baisse au-dessous de 25 % ou que la pression
d’alimentation de l’oxygène diminue.
3. Dispositifs d’oxygénation. L’administration d’oxygène peut se faire par inhala-
tion chez un patient en respiration spontanée ou par insufflation chez un malade
en respiration assistée ou contrôlée (voir Ventilation artificielle).
a) Inhalation par respiration spontanée. Des sondes nasales en matière plas-
tique souple sont introduites dans la narine jusqu’à effleurer le voile du palais
(poussées dans la narine d’une longueur correspondant à la distance narine/lobe
de l’oreille). Ce procédé ne permet pas d’obtenir des concentrations d’O2, dans
l’air inspiré supérieur à 40 % (pour 5 à 6 l/min). Les masques, peuvent augmenter
la FiO2 : simples en matière plastique transparente pourvus de trous pour l’expi-
ration, ou dits à haute concentration et pourvus d’un sac gonflé en permanence
par l’oxygène ; masques avec système Venturi, le débit d’oxygène entraînant par
effet Venturi l’air ambiant ; masques en caoutchouc étanches munis de valves ins-
piratoires et expiratoires, et alimentés par une réserve d’oxygène (ballon) à
laquelle ils sont reliés, une pression manuelle sur le ballon permettant une insuf-
flation du mélange gazeux. Ces ballons peuvent être également raccordés à une
sonde d’intubation ou à une canule de trachéotomie.
b) Ventilation artificielle (voir ce mot). Tous les respirateurs sont pourvus de
mélangeurs permettant d’administrer par insufflation des concentrations d’oxy-
gène de 20 à 100 %.
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Indications
1. Détresse respiratoire d’origine centrale par perturbation de la
commande ventilatoire (comas, intoxications) ou périphérique (paraly-
sies musculaires, curarisation, traumatismes thoraciques).
2. Troubles de l’échangeur pulmonaire (pneumopathies graves,
œdèmes pulmonaires).
3. Intoxications : par l’oxyde de carbone, éventuellement sous forme
d’une oxygénothérapie hyperbare (voir ce mot) ; méthémoglobiné-
mies ; dans le cas d’une intoxication au cyanure, l’oxygénothérapie est
inefficace car les tissus ne peuvent utiliser l’oxygène qui leur parvient.
4. Insuffisance respiratoire chronique avec hypercapnie. Un certain
degré d’hypoxémie est souvent le seul stimulant des centres respiratoires.
Il convient d’être prudent lors de l’utilisation de l’oxygène chez ces
patients et d’employer de faibles débits (1 l/min), administré par sonde
nasale pendant des périodes de 12 à 18 heures quotidiennes, de préférence
la nuit.
5. Algies vasculaires de la face : 7 l/min.
Toxicité de l’oxygène
À concentration élevée (> 80 %), l’oxygène a un effet vasoconstric-
teur et une toxicité cellulaire propre pouvant entraîner :
i
am
OXYGÉNOTHÉRAPIE HYPERBARE
L’oxygénothérapie hyperbare est la respiration d’oxygène dans une enceinte où la
pression est portée à une valeur supérieure à la pression atmosphérique. L’élévation
de la pression partielle de 1’O2 alvéolaire ainsi créée est suivie de la saturation com-
plète de l’hémoglobine en O2 et surtout de l’augmentation de 1’O2 dissous dans le
sang, qui croît de façon presque linéaire avec la pression partielle d’O2 alvéolaire. C’est
l’élévation de l’oxygène dissous dans le sang qui est bénéfique. L’oxygénothérapie
hyperbare est toutefois limitée par la toxicité de l’oxygène qui oblige à ne pas dépasser
une pression de 3 bars et à ne pas prolonger les séances au-delà de 1 h 30.
Indications
Intoxication oxycarbonée. Accidents de décompression trop rapide
chez les tubistes. Embolies gazeuses. Ostéites chroniques, gangrènes
gazeuses.
Mode d’emploi
Séances d’1 heure en caisson, à une pression de 2 ou 3 bars.
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Accidents
Accident toxique de 1’O2 : crises convulsives. Accidents de l’hyper-
barisme, lors de la compression ou de la décompression. Ils sont rares
quand l’oxygénothérapie est réalisée dans des caissons et que les
séjours n’excèdent pas 1 heure à 2 bars.
PANITUMUMAB
Liste I.
Anticorps monoclonal anti-angiogénique (neutralise le VEGF). Spécialité : Vec-
tibix, en solution pour perfusion à 20 mg/ml et flacons de 5 et 20 ml.
Indication
Cancer colorectal métastatique.
Posologie
Perfusion IV bimensuelle de 6 mg/kg.
Contre-indication
Fibrose pulmonaire.
Effets indésirables
Hypomagnésémie, hypocalcémie, hypokaliémie, réactions cutanées.
i
am
PANSEMENTS GASTRO-INTESTINAUX
Outre les silicones (voir Polysilane) et le polyvinyl-pyrollidone sont utilisés des
argiles de différentes provenances (Actapulgite, Bedelix, Smecta) ou en associa-
un
Indications
Proposés dans le traitement des troubles fonctionnels digestifs (dys-
pepsie, flatulence, intestin irritable).
Posologie
Poudres pour suspension buvable en sachets : 2 à 3 sachets par jour.
Comprimés à mâcher ou sucer (polysilane) : jusqu’à 8 comprimés
par jour.
Contre-indications
Affections sténosantes du tube digestif.
Effets indésirables
Du fait de leur pouvoir adsorbant, ils diminuent l’absorption de nom-
breux médicaments, notamment d’antibiotiques, dont il faut espacer les
prises de 2 heures.
PARACENTÈSE
Syn : ponction. Terme désignant toute ponction visant à évacuer un liquide
accumulé dans une cavité naturelle. La paracentèse du tympan est indiquée dans
l’otite moyenne, au stade suppuratif traduit par le bombement du tympan. À l’aide
d’un stylet et sous le contrôle de la vue par otoscopie, il faut inciser le tympan à
sa partie basse (voir Otite moyenne aiguë, p. 1484).
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PARACÉTAMOL
Syn : acétominophène, para-acétyl-amino-phénol. Antipyrétique et antalgique
périphérique (palier 1) très maniable, à tout âge et doté de peu d’effets secon-
daires pourvu qu’en soient respectées les règles de posologie. Très nombreuses
spécialités et présentations (tableau 76) ayant toutes une durée d’effet de
4 heures. Le propacétamol est un précurseur du paracétamol délivrant 50 % de
paracétamol (soit 0,5 g/g).
Indications et posologie
Traitement symptomatique de la fièvre et des douleurs d’intensité
faible à modérée, seul ou en association à d’autres analgésiques. Poso-
logie : voir tableau 76.
Tableau 76. — Paracétamol : présentations disponibles.
DÉLAI
PRÉSENTATION POSOLOGIE PRÉCAUTIONS
D’ACTION
Effets indésirables
Irritation locale avec les formes rectales. Manifestations allergiques
exceptionnelles. Toxicité hépatique à forte dose (voir tableau 135, p. 636).
Intoxication
Voir tableau 191, p. 1269.
PÂTE À L’EAU
Topique asséchant et calmant l’irritation locale. Une spécialité commode est
l’Aloplastine simple ou acide.
Indications
Eczémas au stade aigu ou subaigu, les dermites exsudatives.
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PÉNICILLAMINE
Liste I.
Bêta-bêta-diméthylcystéine. Produit d’hydrolyse de la pénicilline, pouvant être
également obtenu par synthèse, essentiellement utilisé pour son action chélatrice.
Seule la forme dextrogyre, D-pénicillamine, doit être utilisée, la L-pénicillamine et
la D-L-pénicillamine étant toxiques. Spécialité : Trolovol, en comprimés à 300 mg ;
Acadione (apparenté), en comprimés à 250 mg.
Indications et posologie
1. Maladie de Wilson (dégénérescence hépatolenticulaire) : 1 à 3 g/j,
en administration pratiquement continue.
2. Intoxication par le cuivre ou l’arsenic : 1 g/j pendant 5 jours chez
l’adulte.
3. Cystinurie congénitale, en prévention de la lithiase urinaire (trans-
forme la cystine en pénicillamine-cystéine disulphide beaucoup plus
soluble que la cystine) : 30 mg/kg/j, en association à une cure de diu-
rèse (le but du traitement est de maintenir l’élimination urinaire de cys-
tine au-dessous de 4 mg/kg/j).
4. Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde, dans la scléro-
dermie et dans certaines formes articulaires de rhumatismes psoria-
siques : 300 à 900 mg/j à doses progressives (rechercher la dose
minimale efficace).
i
am
Effets indésirables
Nombreux et parfois graves : érythème, stomatite, toxidermie, pem-
phigus, dermatomyosite, thrombopénie, leucopénie, agranulocytose,
un
PÉNICILLINES
Liste I.
Antibiotiques de la famille des bêta-lactamines.
1. Mode d’action : inhibition de synthèse de la paroi bactérienne après fixation
à des enzymes de la membrane bactérienne appelées protéines de liaison des
pénicillines.
2. Mécanismes de résistance : inactivation enzymatique par une bêta-lactamase
(codage chromosomique ou plasmidique), diminution d’affinité de l’antibiotique pour
les protéines de liaison des pénicillines, réduction de la perméabilité bactérienne.
Indications et posologie
Indications : voir tableau 77. Posologie : dépend des produits, de l’âge,
de la voie d’administration et de l’indication (voir tableaux 78 à 81).
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal (p. 384) et
Médicaments et allaitement (p. 396).
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ostéite, endocardite)
VOIE
DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION VOIE ORALE
PARENTÉRALE
VOIE
DCI SPÉCIALITÉ PRÉSENTATION VOIE ORALE
PARENTÉRALE
Oxacilline Bristopen gél à 500 mg, sol inj IM, 50 à 100 mg/kg/j 35 à 50 mg/kg/j
IV à 1 g
Effets indésirables
Allergie : anaphylaxie 0,2 % ; fièvre, arthralgies, éruptions. Toxicité
hématologique rare. Diarrhée (combinaison aux inhibiteurs de bêta-
lactamase). Hypocalcémie. Encéphalopathie et convulsions (en cas de
surdosage). Cytolyse hépatique. Manifestations d’auto-immunité.
Contre-indications
Formelle : allergie de type immédiat.
PENTAMIDINE
Liste I.
i
Trypanocide, également actif sur certaines leishmanies et sur Pneumocystis jiro-
am
Indication et posologie
1. Leishmaniose viscérale et cutanée, trypanosomiase africaine (en
un
PENTOSTATINE
Liste I.
Syn : déoxycoformycine. Inhibiteur de l’adénosine déaminase. L’accumulation
intracellulaire de nucléotides phosphorylés qui en résulte déclenche une toxicité
nucléaire, maximale dans les cellules lymphoïdes. Spécialité : Nipent, en ampoules
injectables IV à 10 mg.
Indication
Leucémie à tricholeucocytes.
Posologie
Perfusions IV bimensuelles de 4 mg/m2, pendant plusieurs mois
(habituellement 3 à 6 mois).
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Effets indésirables
Immunodépression prolongée (lymphocytopénie CD4), infections,
malaise général, fièvre, troubles digestifs, prurit, éruption cutanée, toxi-
cité hématologique.
PERFUSION INTRAVEINEUSE
On peut introduire par voie percutanée dans une veine une aiguille ou un
cathéter, ou mettre en place un dispositif à demeure (cathéter ou chambre implan-
table).
I. ADULTES
Technique et matériel
Aiguilles
Les modèles à ailettes de contention « butterfly » sont faciles à ins-
taller et à fixer. Elles sont d’usage courant si la perfusion est de durée
limitée. Si la voie veineuse doit être poursuivie plusieurs jours, il faut
ménager avec soin le capital veineux. Sauf cas particuliers, la veine
ponctionnée sera toujours la plus distale possible, ce qui permet de
réserver les veines proximales pour une perfusion prolongée, l’installa-
tion d’un cathéter, etc. Une attitude inverse ampute, en cas d’intolé-
i
rance locale ou de traumatisme veineux, le capital veineux situé en
am
pince à vis fournie avec la tubulure. Ce dispositif peut, selon les cas,
assurer un débit de perfusion par simple gravité ou être inséré dans une
pompe péristaltique à un débit réglable. Dans le cas de perfusion continue
de faible volume, une seringue contenant le produit perfusé est placée
dans un pousse-seringue automatique à débit réglable.
Le dispositif de perfusion doit être changé tous les jours et systéma-
tiquement après une transfusion de sang.
Surveillance
Toute perfusion comporte au moins deux risques, indépendamment
des produits spécifiquement délivrés par cette voie d’administration.
1. L’un est lié au dispositif mis en place dans une veine : infection,
thrombose, fausse route. Il convient de surveiller la zone de ponction
cutanée, de contrôler régulièrement la perméablilité du dispositif de
perfusion par la mise en évidence d’un reflux sanguin, d’effectuer des
prélèvements bactériologiques locaux au moindre doute (y compris
des hémocultures prélevées par le cathéter).
2. L’autre est lié à la quantité et la qualité des apports intraveineux,
qui peuvent dépasser les processus de régulation de l’homéostasie et
risquent de provoquer de sérieux accidents de surcharge ou de désé-
quilibre physiologique s’ils ne sont pas précisément évalués, étroite-
i
ment surveillés et constamment réadaptés. Il convient :
am
Surveillance
En plus des précautions propres à l’adulte (voir ci-dessus), doit être
effectué un contrôle quotidien de l’ionogramme sanguin, de la glycémie
et de la calcémie.
PERGOLIDE
Liste I.
Agoniste dopaminergique ergoté. Spécialité : Célance, en comprimés à 0,05, 0,25
et 1 mg.
Indication
Maladie de Parkinson.
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Posologie
1 à 3 mg par jour en 3 prises, avec une titration progressive, seul ou
en association à la lévodopa.
Contre-indications
Grossesse et allaitement, valvulopathies cardiaques, fibroses, asso-
ciation aux dérivés ergotés et aux vasoconstricteurs.
Effets indésirables
Nausées, hypotension orthostatique, fibroses des séreuses, valvulo-
pathies cardiaques, hallucinations visuelles et états confusionnels,
somnolence diurne excessive, dyskinésies, jeu pathologique.
PERMANGANATE DE POTASSIUM
Liste II.
KMnO4. Solution dans l’eau à garder en flacons bouchés à l’émeri.
Indications
Dermites infectieuses, impétigo, dyshidrose (excellent antiseptique).
Posologie
En solution au 1/10 000e, en bains ou lavages.
PHÉNICOLÉS
i
am
Liste I.
Famille d’antibiotiques dont la seule molécule encore disponible est le thiam-
phénicol (le chloramphénicol n’est plus disponible en raison de sa toxicité héma-
tologique rare, mais gravissime et de l’existence d’autres produits actifs en cas de
un
PHÉNOBARBITAL
Liste II.
Syn : phényléthylmalonylurée. Barbiturique anticonvulsivant. Spécialités : Gar-
dénal, comprimés de 10, 50 et 100 mg et ampoules injectables à 40 et 200 mg ;
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Indications
Épilepsie sous toutes ses formes, sauf en cas de petit mal (peut y être
associé à un anticomitial spécifique).
Posologie
Dans l’épilepsie, chercher par tâtonnements la dose empêchant toute
crise : en moyenne, 200 à 300 mg/j chez l’adulte, 10 mg par année d’âge
chez l’enfant. On peut parfois baisser secondairement à des doses d’entre-
tien de 50 à 100 mg/j. Le traitement doit être continué indéfiniment, la ces-
sation brusque du médicament pouvant amener l’apparition d’accès.
Voir Taux thérapeutiques sanguins des médicaments, p. 373, Princi-
paux médicaments utilisés chez le nouveau-né, p. 398, et Utilisation des
médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
Contre-indication
Porphyries, insuffisance respiratoire sévère.
Effets indésirables
Éruptions (scarlatiniformes, morbilliformes et surtout rubéoliformes,
avec fièvre, mais sans énanthème), accidents nerveux (céphalées, ver-
i
tiges, troubles psychiques), myalgies ou arthralgies.
am
PHÉNOLPHTALÉINE
Liste II.
3,3-bis(4-hydroxyphényl)-1-(3H)-monobenzofuranone. Purgatif à base de diphé-
nylméthane.
Indication
Laxatif irritant et d’action irrégulière, à éviter.
Effets indésirables
Tachycardie, dyspnée, éruptions cutanées.
Attention ! La phénolphtaléine entre dans la composition de nom-
breux produits à usage purgatif et son utilisation est souvent ignorée
ou niée dans le cas d’une pathomimie. La présence du produit dans les
selles peut se déceler par alcalinisation par la soude (la phénolphta-
léine vire de l’incolore au rouge au-dessus de pH 8).
PHÉNYLBUTAZONE
Liste I.
Anti-inflammatoire non stéroïdien puissant, particulièrement efficace dans les
inflammations aiguës et la spondylarthrite ankylosante. Spécialité : Butazolidine,
en comprimés à 100 mg et en suppositoires à 250 mg.
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Indications
Limitées chez l’adulte et l’enfant à partir de 15 ans aux indications
suivantes :
1. Traitement de courte durée (moins de 7 jours) des poussées
aiguës de rhumatismes abarticulaires (tendinite, bursite, périarthrite),
d’arthrites microcristallines et de radiculalgies sévères.
2. Traitement symptomatique au long cours de rhumatismes inflam-
matoires chroniques, notamment spondylarthrite ankylosante, syn-
drome de Fiessinger-Leroy-Reiter et rhumatisme psoriasique.
Posologie
250 à 600 mg/jour.
Effets indésirables
Éruption cutanée, diarrhée, épigastralgies, ulcère gastro-duodénal,
hémorragie digestive, œdème de Quincke, aplasie médullaire, cytolyse
hépatique.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384, et Médi-
caments et allaitement, p. 396, Anti-inflammatoires non stéroïdiens, p. 57.
PHÉNYTOÏNE
Liste II.
i
am
vaut à 50 mg de phénytoïne).
Indications et posologie
1. État de mal épileptique de l’adulte et de l’enfant, en monothérapie
Ts
Précautions d’emploi
1. L’administration veineuse doit se faire sous contrôle permanent ten-
sionnel et électrocardioscopique (risque de bradycardie et d’hypotension :
ralentir le débit de perfusion). Surveillance des taux sériques en cas de trai-
tement intraveineux prolongé ou de poursuite par voie orale.
2. La phénytoïne peut être associée aux barbituriques et aux benzo-
diazépines sans inconvénient. En cas de substitution à un barbiturique,
établir une transition progressive entre les deux médicaments. Ne
jamais cesser brusquement le traitement par la phénytoïne, l’action
anti-épileptique devenant nulle en 48 heures.
3. Par voie orale, nombreuses interactions médicamenteuses parmi les-
quelles saquinavir, acide valproïque, amiodarone, antidépresseurs imipra-
miniques, antivitaminiques K, anticonceptionnels oraux, carbamazépine,
ciclosporine, cimétidine, corticoïdes, fluoxétine, fluvoxamine, furosémide,
hormones thyroïdiennes, hydroquinidine et quinidine, phénobarbital, pri-
midone, rifampicine, tacrolimus, théophylline (liste non limitative).
Voir Taux thérapeutiques sanguins des médicaments, p. 373, et Utili-
sation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
Effets indésirables
Collapsus cardiovasculaire, risque d’arrêt cardiaque, et/ou de dépres-
sion du système nerveux central (voie injectable). Troubles nerveux
i
am
phadénopathie angio-immunoblastique.
Ts
PHOSPHONATE DE SODIUM
Liste I.
Syn : Foscarnet. Antiviral. Inhibe la transcriptase inverse des rétrovirus en par-
ticulier VIH et l’ADN polymérase des virus Herpès (HSV1-2, cytomégalovirus). Spé-
cialité : Foscavir, en flacons concentrés à 6 g/250 ml.
Indications
Infections sévères à cytomégalovirus chez les sujets en état de déficit
immunitaire : infection VIH ou après transplantation d’organe ou de
moelle osseuse.
Posologie
180 mg/kg/j, en 2 ou 3 perfusions d’1 heure. Dans la rétinite à CMV, dès cica-
trisation, traitement d’entretien par 90 mg/kg/j en perfusion IV de 1 heure.
Réduire les doses en cas d’insuffisance rénale (voir tableau 96, p. 385).
Effets secondaires
Toxicité rénale, hypercalcémie, toxicité hématologique faible.
PHOSPHORE RADIO-ACTIF
Isotope radioactif du phosphore (32P), émetteur bêta pur (0,694 MeV).
Indication
Radiothérapie métabolique dans la maladie de Vaquez.
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Posologie
0,5 à 1 mCi par 10 kg de poids corporel ; ne doit être prescrit
qu’après normalisation de l’hématocrite par saignées. Répéter les cures
si nécessaire (en moyenne tous les 6 à 18 mois).
Effets indésirables
Risque leucémogène au long cours (5 ans en moyenne). Réserver ce
traitement aux sujets très âgés ou aux cas non équilibrables par
d’autres moyens.
PHOTOTHÉRAPIE
Syn : luxthérapie. Procédé thérapeutique utilisant le rayonnement solaire (ou
une partie, comme les rayons ultra-violets ou UV), seul ou en association avec une
substance photosensibilisante. On différencie cinq types de photothérapie.
I. PUVATHÉRAPIE
Acronyme pour Psoralène Ultra-Violet A Thérapie. Associe un psoralène, le 8-
méthoxypsoralène (Méladinine), à un rayonnement UVA.
Technique
Le psoralène peut être utilisé par voie orale (à la dose de 0,6 mg/kg)
ou par voie locale (immersion totale en bains ou badigeons). Très uti-
i
lisée par voie orale, la Méladinine est ingérée 2 heures avant l’exposi-
am
Indications
Psoriasis vulgaire, mycosis fongoïde aux stades précoces, avec possibi-
Ts
lité d’associer de l’acitrétine par voie orale pour épargner les doses UVA.
Autres indications : dermatite atopique, photodermatoses, lichen,
vitiligo, granulome annulaire.
Effets indésirables
1. Précoces : troubles gastro-intestinaux liés à la méladinine, prurit, dou-
leurs profondes, réactions phototoxiques ou de photosensibilisation.
2. Tardifs : vieillissement prématuré de la peau, cataracte, modifica-
tions pigmentaires, surtout cancers de la peau principalement carci-
nomes épidermoïdes et aussi mélanomes, qui sont dépendants de la
dose cumulative (ne pas dépasser 1 500 J).
Indications
Les mêmes que la PUVAthérapie.
Effets indésirables
Sensiblement les mêmes qu’avec la PUVA. Cependant, le risque car-
cinogène semble moins important.
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Indications
Lymphomes cutanés T érythrodermiques, de type syndrome de
Sézary. Réactions de greffon contre l’hôte aiguës et chroniques cuta-
nées (lichénoïdes et sclérodermiformes). Traitement des rejets de
greffe d’organe. Maladie de Crohn.
Effets indésirables
Aucun effet secondaire décrit.
Indications
Traitement curatif des carcinomes basocellulaires superficiels, de la
maladie de Bowen et des kératoses actiniques.
Effets indésirables
i
Sensation de piqûre voire douleurs, nécessitant l’interruption du trai-
am
V. PHOTOTHÉRAPIE ANTIDÉPRESSIVE
un
PILOCARPINE
Liste I.
Alcaloïde principal du Pilocarpus jaborandi et voisins. Parasympathomimétique
imparfait. Base soluble dans l’huile ; on utilise le nitrate soluble dans l’eau. Il n’est
plus utilisé que comme myotique antiglaucomateux (voir Collyres et pommades
ophtalmologiques, p. 104) et comme sialagogue (voir p. 318).
PIPÉRAZINE
Antilhelminthique utilisé sous forme de sel. Spécialité : Vermifuge Sorin (pipé-
razine hydrate), sirop à 10 %.
Indications
Ascaridiose. Oxyurose.
Posologie
Dans l’oxyurose : 50 mg/kg/j en 2 prises quotidiennes pendant 2 jours
consécutifs, soit 4 cuillères mesure/jour ; répéter la cure 10 à 15 jours
plus tard ; ne pas omettre les soins d’hygiène habituels.
Contre-indications
Insuffisance rénale, comitialité.
Effets indésirables
Crampes, crises convulsives, diarrhée, troubles visuels.
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PIPOBROMAN
Liste I.
1,4-bis(bromo-3-propionyl)-pipérazine. Dérivé de la pipérazine à action cytoly-
tique. Spécialité : Vercyte, en comprimés à 25 mg.
Indication
Maladie de Vaquez.
Posologie
Traitement d’attaque : 1 mg/kg/j, sous surveillance hématologique
bihebdomadaire.
Traitement d’entretien : 0,25 à 0,40 mg/kg/j, sous surveillance héma-
tologique bimensuelle, puis mensuelle.
Effets secondaires
Hypoplasie médullaire (interrompre le traitement au-dessous de
3 000 leucocytes et de 150 000 plaquettes/mm3), anémie hémolytique,
nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, rashs.
Contre-indications
Ne pas utiliser ce médicament au cours de la grossesse et au-dessous
de 15 ans.
i
PIRACÉTAM
am
Liste II.
Psychostimulant. Spécialités : Nootropyl et nombreux génériques, en comprimés à
800 mg, gélules à 400 mg et solution buvable à 20 %.
un
Indications et posologie
1. Myoclonies post-anoxiques (syndrome de Lance et Adams) : 6 à
Ts
PIRIBÉDIL
Liste II.
Agoniste dopaminergique. Spécialité : Trivastal, en comprimés à 20 et à 50 mg.
Indication et posologie
Maladie de Parkinson : 50 à 250 mg/jour.
Contre-indications
Grossesse et allaitement.
Effets indésirables
Nausées, hypotension orthostatique, somnolence diurne excessive,
dyskinésies, hallucinations, jeu pathologique.
PLAQUETTES SANGUINES
Produit sanguin labile (conservation maximale de 5 jours à 22° C en agitation
permanente). Les plaquettes sont, quel que soit le mode de préparation, toujours
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prélevées à partir de donneurs séronégatifs vis-à-vis des virus VIH et des hépatites.
Les Centres de transfusion sanguine préparent à des concentrés plaquettaires
selon deux modalités :
1. Concentrés de plaquettes « standard » obtenus par la centrifugation du sang
total. Le plasma riche en plaquettes provenant d’un don de sang total contient au
moins 0,5 × 1011 plaquettes sous un volume de 40 à 60 ml. Cette préparation est
systématiquement déleucocytée par filtration. On peut réunir plusieurs unités
dans un même sac et délivrer sous un faible volume plusieurs unités plaquettaires.
2. Concentrés de plaquettes unitaires d’aphérèse. Les donneurs volontaires, âgés
de 18 à 60 ans sont convoqués par l’établissement de transfusion sanguine en fonction
des besoins, jusqu’à 5 fois par an au maximum. La concentration minimale est de
2 × 1011 plaquettes par prélèvement. La suspension est déleucocytée. Ce procédé a
pour avantage de limiter la stimulation antigénique à un seul phénotype HLA.
Sur demande et en fonction des possibilités, les qualifications suivantes peu-
vent être demandées : donneurs séronégatifs vis-à-vis du cytomégalovirus, irradia-
tion, déplasmatisation.
Indications
L’utilisation de concentrés plaquettaires est réservée aux états
hémorragiques graves par thrombopénie sévère. Leur efficacité est
limitée dans le temps à leur durée de vie chez le receveur : normale-
ment 3 à 5 jours ; quelques heures ou minutes en cas d’auto- ou d’allo-
immunisation antiplaquettaire ou de consommation intravasculaire.
Posologie
i
am
Effets indésirables
1. L’inefficacité est le plus souvent liée à une durée de vie brève des pla-
Ts
PLASMA
Le plasma est actuellement issu de prélèvements effectués par aphérèse chez
des donneurs séronégatifs pour les virus VIH et des hépatites. Deux modes de pré-
paration, de coût inégal, sont disponibles :
1. Plasmas « poolés », traités par solvants-détergents de façon à parfaire l’inac-
tivation virale. Depuis 2008, ces plasmas sont aussi traités par le bleu de méthy-
lène et une exposition photonique. Présentés en poches de 200 ml.
2. Plasmas « sécurisés » : provenant d’un seul donneur, dont la négativité per-
sistante des tests sérologiques (HIV et hépatites) a été vérifiée 120 jours après le
don. Présentés en poches de 200 à 650 ml.
Après décongélation, les caractéristiques du plasma sont une osmolarité
comprise entre 300 à 360 mOsmol/kg, un pH de 7,0 à 7,6, une concentration en fibri-
nogène ≥ 2 g/l, en protéines totales de 50 à 70 g/l, en facteur VIII C ≥ 0,7 UI/ml, fac-
teur V ≥ 0,7 UI/ml. Il doit avoir un aspect limpide à légèrement trouble. Le plasma
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doit être utilisé sans délai, en raison des risques de souillure microbienne. À
injecter en perfusion IV.
Indications
Elles sont limitées à quatre indications précises :
1. coagulopathies graves de consommation avec effondrement de
tous les facteurs de coagulation ;
2. hémorragies aiguës avec déficit global des facteurs de coagulation ;
3. déficits rares de coagulation pour lesquels la fraction coagulante
spécifique n’est pas disponible (en particulier pro-accélérine) ;
4. traitement par échanges plasmatiques ou perfusions de plasma
des micro-angiopathies thrombotiques (syndrome de Moschcowicz).
Attention ! Respecter la compatibilité ABO donneur-receveur. En cas
d’impossibilité d’appliquer cette mesure, le plasma AB est utilisable
quel que soit le groupe du receveur et le plasma A ou B est utilisable
pour un receveur O.
Posologie
1. Déficits de protéines de coagulation : habituellement, 20 ml/kg aug-
mentent l’activité plasmatique du facteur de 40 %. Cette dose est
répétée en fonction de la durée de vie du facteur plasmatique déficitaire
(voir Facteurs de coagulation, p. 152).
i
2. Microangiopathie thrombotique : 15 ml/kg, en perfusions quoti-
am
PLASMAPHÉRÈSE
Soustraction de plasma. Peut être réalisée au lit du malade ou du donneur par
prélèvement d’un sac de sang total, sédimentation des hématies qui sont réinjec-
tées ; on peut faire ainsi deux cycles pour une soustraction de 600 ml en moyenne,
mais une soustraction plus abondante est possible à la condition de tenir compte
des pertes en protéines (albumine, facteurs de coagulation) qui doivent alors être
compensées (perfusion d’albumine, de plasma). Les séparateurs de cellules uti-
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lisés pour les aphérèses cellulaires peuvent être utilisés dans cette indication et
permettent une soustraction plus importante et plus rapide (plusieurs volumes
plasmatiques en 2 à 3 heures).
Indications
1. Gammapathies monoclonales compliquées de troubles liés à
l’hyperviscosité (syndromes hémorragiques, neurologiques) ou à l’exis-
tence d’une cryoprécipitation ; les meilleurs résultats sont obtenus
pour les macroglobulines (IgM) en raison de la répartition intravascu-
laire de la protéine et sont appréciables pour les formes à IgA en raison
de la polymérisation fréquente de ces molécules.
2. Autres indications avec des résultats variables : épuration d’auto-anti-
corps (lupus érythémateux, syndrome de Goodpasture, myasthénie, cyto-
pénies auto-immunes), de complexes immuns circulants, d’anticorps
d’allo-immunisation, voire de lipides (hyperlipidémies constitutionnelles).
3. Elle sert également à obtenir des plasmas hyperimmuns à partir de
donneurs volontaires ou de sujets convalescents de maladies infec-
tieuses (cytomégalovirus, varicelle…).
Voir Immunoglobulines.
Indications
Chimiothérapie des tumeurs germinales (ovaires, testicules), placen-
taires, vésicales et utérines, et épidermoïdes (ORL, bronchiques, œso-
phagiennes), des lymphomes non hodgkiniens, seuls ou en association.
Posologie
50 à 120 mg/m2 (cisplatine), 85 mg/m2 (oxaliplatine) ou 400 mg/m2
(carboplatine) en perfusion lente de 30 minutes, en injection unique ou
fractionnée sur plusieurs jours, toutes les trois semaines. Une hydrata-
tion abondante doit assurer une diurèse de 200 ml/h. Le rythme d’admi-
nistration est fonction de la tolérance hématologique.
Incidents
Toxicité auditive, rénale (surtout cisplatine), neurologique (surtout
oxaliplatine), hématologique (surtout carboplatine). Troubles digestifs,
vomissements.
POLYPEPTIDIQUES
Liste I.
Famille d’antibiotiques également dénommés polymyxines.
1. La majorité ne sont utilisables que par voie locale en raison de leur toxicité :
la bacitracine, non absorbée per os, est présentée sous forme de collyre et collu-
toire et utilisée dans les infections oculaires et buccopharyngées.
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Indications
Septicémies à germes Gram négatif, à l’exception du Proteus.
Posologie
50 000 UI/kg/j, à adapter selon la fonction rénale.
Effets indésirables
Toxicité rénale et neurologique (VIIIe paire crânienne).
POLYSILANE
Syn : diméticone, méthylpolysiloxane. Polymère du diméthylsiloxane, utilisé
comme pansement gastrique (gel de Polysane).
Indications
Gastralgies. Le polysilane diminue l’absorption intestinale des phos-
phates et peut être utilisé comme normophosphorémiant, par exemple
au cours de l’insuffisance rénale chronique.
i
am
Indication
Hyperkaliémie.
Posologie
20 à 60 g/j par voie buccale ou par sonde gastrique, à administrer en
4 fois, dilués dans de l’eau à raison de 50 ml pour 10 g. Y associer du
sorbitol pour provoquer une diarrhée.
Peut être administré également en lavement : 4 lavements/j de 40 g
chacun, dilués dans 200 ml d’eau, à faire garder pendant plusieurs heures.
Incidents
Constipation. Nausées. Surveiller la kaliémie.
POLYVINYLPYRROLIDONE IODÉE
Syn : Povidone iodée. Antiseptique à usage externe. Spécialité : Bétadine, en
solution dermique à 4, 5 et 10 %, gynécologique, pommade, pansement humide,
bain de bouche, ovules à 250 mg, solution vaginale, et pour irrigation oculaire.
Effets indésirables
Surcharge iodée (thyroïdienne).
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PONCTION D’ASCITE
Technique
1. Lors d’un geste à visée exploratrice, la ponction est réalisée à mi-
distance entre l’épine iliaque antéro-supérieure gauche et l’ombilic, à
l’aide d’une seringue et d’une aiguille à biseau court, de 60 mm ×
8/10 de mm par exemple.
2. Lors d’un geste à visée évacuatrice, il faut utiliser une aiguille de bon
diamètre. Une tubulure du type matériel de perfusion, amorcée préalable-
ment au besoin avec de l’eau stérile, est branchée sur le cathéter laissé en
place et reliée à un bocal placé plus bas. Le drainage se fera par déclivité.
Après la ponction, l’orifice est obstrué avec un pansement et un grand ban-
dage de corps compressif est mis en place. Il ne faut pas s’inquiéter si le
liquide filtre encore pendant quelques heures.
Accidents
Rarissimes. Blessure de l’artère épigastrique, hémorragies digestives.
PONCTION DE FONTANELLE
Syn : ponction sous-durale. Permet le recueil et l’étude du LCR de l’espace sous-
dural et la réévacuation des épanchements sous-duraux chez le nouveau-né et le
i
am
nourrisson.
Technique
Le crâne est préalablement rasé et désinfecté. Une aiguille à biseau
un
PONCTION LOMBAIRE
Syn : rachicentèse.
Technique
Malade assis, les jambes pendantes, ou, si l’on veut prendre la pression
du liquide, couché sur le côté. Faire bomber le dos en rapprochant le plus
possible le menton des genoux. Repérer d’un trait de teinture d’iode les
crêtes iliaques et piquer à cette hauteur, juste sur la ligne médiane, entre
deux apophyses épineuses. Bien veiller, en enfonçant l’aiguille, à ce que
celle-ci reste rigoureusement perpendiculaire à l’ensemble de la paroi lom-
baire ; incliner cependant, au besoin, très légèrement la pointe de l’aiguille
vers le haut. Après 6 à 8 cm, on a la sensation de vaincre une légère résis-
tance ligamentaire. Retirer alors le mandrin, prendre éventuellement la
pression, en adaptant l’embout du manomètre de Claude, puis recueillir
quelques millilitres de liquide pour examen. Voir p. 1547.
Après la ponction, laisser le sujet couché sur le ventre, tête basse,
pendant 1 heure.
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Incidents
Piqûre vasculaire : ne pas persévérer, retirer l’aiguille et ponctionner
un étage au dessus. Céphalée post-ponction : prévenue par l’utilisation
d’aiguilles de petit calibre (25 G) qui nécessitent un introducteur pour
le franchissement de la peau en raison de leur flexibilité. Une anesthésie
cutanée locale est souhaitable. La ponction réalisée sur le malade
couché a l’avantage de prévenir toute syncope vagale.
Contre-indications
Tumeurs cérébrales et autres lésions expansives intracrâniennes, sur-
tout s’il existe une hypertension intracrânienne : en cas de doute faire un
scanner avant. La soustraction liquidienne expose en effet au risque d’enga-
gement cérébral (hernie temporale, hernie des amygdales cérébelleuses).
En cas d’accident de ce type, laisser le malade tête basse et lui administrer
des solutés hypertoniques (soluté glucosé hypertonique ou mannitol) et le
transférer le plus rapidement possible en milieu neurochirurgical.
PONCTION DU PÉRICARDE
Exploratrice ou évacuatrice en cas de tamponnade. À pratiquer si possible sous
contrôle échocardiographique. On lui préfère, toutes les fois que possible, l’éva-
cuation chirurgicale qui permet de pratiquer une biopsie.
i
Technique
am
PONCTION PLEURALE
Syn : thoracenthèse.
Techniques
1. Ponction exploratrice. Réaliser la ponction au bord supérieur
d’une côte, en pleine matité, à l’aide d’une aiguille à biseau court,
montée sur une seringue bien étanche ; enfoncer l’aiguille en aspirant,
« le vide à la main ».
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PONCTION SOUS-OCCIPITALE
Indications
Préconisée comme succédané de la ponction lombaire, elle aurait
l’avantage de permettre un prélèvement « ambulatoire » de LCR, le
malade pouvant vaquer à ses occupations immédiatement après la
ponction. Toutefois, les accidents auxquels elle a donné lieu, si rares
soient-ils, doivent en faire rejeter l’emploi comme méthode générale.
Elle reste indispensable dans certaines méningites cloisonnées, dans
l’exploration radiologique des tumeurs de la moelle, etc.
Technique
Utiliser une aiguille de 80 mm × 10/10 de mm, à biseau demi-long,
avec un mandrin filiforme laissant sourdre le liquide dès qu’on a
pénétré dans la grande citerne.
Dans la technique la plus simple, on fait allonger le sujet en décubitus
ventral sur une table, les épaules dépassant le bord et la tête hyperfléchie
i
(menton contre poitrine) bien fixée, par exemple, par les genoux du
am
médecin, assis sur un tabouret haut. S’assurer que la position est parfaite-
ment symétrique et enfoncer l’aiguille sur la ligne médiane, à mi-distance
de la protubérance occipitale à l’apophyse épineuse de l’axis (c’est-à-dire
un
à peu près au niveau d’une ligne unissant les sommets des mastoïdes).
Maintenir l’aiguille strictement perpendiculaire à la peau. Enfoncer très
Ts
PONCTION VENTRICULAIRE
Indications
La ponction des ventricules cérébraux est surtout indiquée chez le
nourrisson dans les méningites cloisonnées (pyocéphalie).
Technique
Chez le nourrisson, enfoncer une aiguille dans l’angle externe du
losange de la fontanelle, à 2 cm de la ligne médiane, et la diriger obli-
quement en direction de l’oreille du côté opposé. Après 2 à 4 cm de
parcours, on peut retirer le LCR ou le pus.
Chez l’adulte, la ponction ventriculaire implique une trépanation de
la boîte crânienne, c’est donc un acte neurochirurgical.
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PONTAGE AORTO-CORONAIRE
La chirurgie de pontage coronaire a pour but de revasculariser le myocarde en
aval des lésions sténosantes et obstructives athéromateuses.
La mortalité opératoire est faible en dehors de l’urgence et des grandes dys-
fonctions ventriculaires. L’infarctus du myocarde est la complication la plus fré-
quente (3 à 5 %), survenant en territoire non revascularisé.
Les résultats à distance sur l’ischémie, douloureuse ou non, sont très favorables
à condition d’un contrôle des facteurs de risque et de la poursuite d’un traitement
anti-agrégant. L’amélioration de la fonction ventriculaire systolique dans les terri-
toires akinétiques dépend de l’existence ou non d’une viabilité myocardique.
L’allongement de la survie n’a été démontré que chez les patients tritronculaires
avec dysfonction ventriculaire.
Technique
L’intervention est faite sous circulation extracorporelle avec protection
myocardique utilisant différents modes de cardioplégie. Elle utilise préfé-
rentiellement les artères mammaires internes dont la perméabilité est
excellente au long cours (90 % à 10 ans) ; les greffons veineux saphènes
présentent une perméabilité à moyen et long terme moins bonne (25 à
30 % d’occlusion à 2 ans et 35 à 40 % de sténose à 7 ans). L’extrémité proxi-
male du (ou des) greffon(s) veineux est implantée sur l’aorte. Dans le but
d’obtenir une revascularisation complète, un maximum d’anastomoses
coronaires est réalisé avec le même greffon ; des montages parfois
i
complexes des greffons artériels entre eux sont parfois nécessaires pour
am
POSACONAZOLE
Liste I.
Antifongique triazolé agissant au niveau de la synthèse de l’ergostérol comme tous
les médicaments de ce groupe. Absorption lente avec un pic plasmatique atteint en
5 heures. Il est fortement lié aux protéines plasmatiques (> 98 %) entraînant une large
distribution dans les tissus. Métabolisé par l’enzyme UDP-glucuronosyltransférase et
non par le CYP450. Sa demi-vie est de 35 heures. La pharmacocinétique est indépen-
dante de l’âge, du sexe, de la fonction rénale et de l’insuffisance hépatique modérée.
Spécialité : Noxafil, en suspension buvable à 40 mg/ml.
Réservé à l’usage hospitalier.
Indications
Infections fongiques invasives réfractaires (aspergillose invasive, fusa-
rioses, chromoblastomycose et mycétomes, coccidioïdomycose). Traite-
ment propphylactique en onchohématologie. Candidoses oropharyngées.
Posologie
800 mg, en 2 prises séparées de 12 heures, avec un repas riche en
graisse ou supplément nutritionnel liquide.
Interactions médicamenteuses
Quelques interactions avec les inhibiteurs ou inducteurs enzyma-
tiques et les immunosuppresseurs.
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Indications
Hypokaliémies (diarrhées, vomissements, aspiration gastrique, maladie
des laxatifs, traitements corticoïdes, traitement par les salidiurétiques,
coma diabétique, paralysie périodique familiale…).
Posologie
1 g de chlorure de potassium apporte 13 mmol de l’ion K+.
i
am
Contre-indications
Insuffisance rénale sévère ou anurique, traitement par diurétiques
épargneurs de potassium, voir p. 134.
un
Effets indésirables
Risque cardiotoxique : voir Hyperkaliémie, p. 883.
Ts
PRALIDOXIME
Méthylsulfate d’hydroxy-iminométhyl-2-méthyl-1-pyridinium. Réactivateur de la
cholinestérase, utilisé principalement comme antidote des intoxications par les
organophosphorés. Spécialité : Contrathion, en préparations injectables à 200 mg.
Indications
Intoxication organophosphorée, surdosage en anticholinestérasiques
au cours de la myasthénie.
Posologie
1. Intoxication organophosphorée chez l’adulte : dose de charge de
2 g administrée en 1 heure, suivie de la perfusion continue de 1 g/h pen-
dant 48 heures. Associer de l’atropine.
2. Surdosage en anticholinestérasiques : 20 à 40 mg/kg, puis 5 mg/kg
toutes les 5 minutes.
Réduire ces doses en cas d’insuffisance rénale.
PRAMIPEXOLE
Liste I.
Agoniste dopaminergique. Spécialité : Sifrol, comprimés à 0,18 et à 0,7 mg de
pramipexole-base (représentant respectivement 0,25 et 1 mg de dichlorhydrate de
pramipexole ou forme salifiée).
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Indications et posologie
1. Maladie de Parkinson : de 0,264 à 3,3 mg/j (0,375 à 4,5 sous forme sel).
2. Syndrome des jambes sans repos : de 0,08 à 0,54 mg/j (0,125 à 0,75
sous forme de sel).
Adaptation nécessaire en cas d’insuffisance rénale, voir tableau 96,
p. 385.
Contre-indications
Grossesse et allaitement.
PRAZIQUANTEL
Antihelmintique. Spécialité : Biltricide, en comprimés quadrisécables à 600 mg.
Indications
Bilharzioses à Schistosoma mansoni, S. haematobium, S. intercalatum
et S. japonicum, Taenia saginata et T. solium, Hymenolepis nana, Clonor-
chis sinensis (douve hépatique d’Extrême-Orient), les douves du
poumon (paragonimoses) et Fasciolopsis buski (douve de l’intestin).
Posologie
1. Bilharzioses : 40 mg/kg en 1 ou 2 prises, 1 seul jour ; pour S. japo-
nicum, augmenter à 60 mg/kg en 3 prises.
2. Clonorchiase : 75 mg/kg en 3 prises, 1 seul jour réparties sur
i
am
24 heures.
3. Taeniasis : 10 mg/kg en une seule prise, 1 seul jour (15 mg/kg dans
l’hymenolépiase).
4. Cysticercose : 50 à 75 mg/kg/j pendant 10 à 15 jours, à renouveler
un
PRAZOSINE
Liste I.
Alpha-1-bloquant post-synaptique, vasodilatateur, il entraîne une réduction des
résistances périphériques et une chute de la pression artérielle. L’effet sur la pres-
sion diastolique est net. Chez l’insuffisant cardiaque, la réduction de la précharge
et de la post-charge se traduit par une augmentation du débit cardiaque, qui
s’atténue cependant au long cours (tachyphylaxie). Spécialités : Minipress, en
comprimés à 1 et 5 mg ; Alpress LP, en comprimés à 2,5 et 5 mg.
Indications et posologie
1. Hypertension artérielle, en association. Commencer le traitement
par une prise de d’1/2 comprimé de 1 mg le soir pour éviter une hypo-
tension orthostatique brutale. Augmenter progressivement jusqu’à une
posologie efficace, de 2 à 20 mg en 2 ou 3 prises. Dans sa forme à libé-
ration prolongée, on utilise 1 prise unique quotidienne. Insuffisance car-
diaque, posologie de 4 à 20 mg/j.
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PRÉGABALINE
Liste I.
Anti-épileptique. Spécialité : Lyrica, en gélules à 25, 50, 75, 100, 150, 200 et
300 mg. Précurseur de la gabapentine (Neurontin) dont il partage les propriétés et
les indications avec une efficacité supérieure à dose égale.
Indications
Épilepsie partielle avec ou sans généralisation secondaire. Douleurs
neuropathiques. Trouble anxieux généralisé.
Posologie
De 150 à 600 mg par jour, en 2 à 3 prises. La titration doit être lente
pour éviter les effets indésirables, souvent éphémères mais fréquents
en début de traitement.
Adaptation de la posologie à la fonction rénale, l’élimination du pro-
duit étant exclusivement urinaire.
i
Effets indésirables
am
PROBÉNÉCIDE
Liste II.
Ts
PROBIOTIQUES
Il existe de nombreuses spécialités : Antibiophilus, Bactisubtil, Lactéol, Lyo-
Bifidus, Ultra-Levure, Probiolog, etc. Elles contiennent des bactéries ou des levures
résistant aux antibiotiques et ne s’implantant pas dans l’intestin. Peu d’entre elles
ont fait l’objet d’essais cliniques en double insu.
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PROCAÏNE
Liste II.
Syn : novocaïne. Para-amino-benzoyl-diéthylamino-éthanol. Utilisée sous forme
de chlorhydrate. Outre son action anesthésique, la procaïne possède diverses
actions secondaires : ganglioplégique, anticontracturant, etc. Spécialité : Procaïne
Lavoisier et Procaïne Biostabilex, en ampoules à 1 et 2 %, de 2 et 5 ml. L’oxybu-
procaïne est utilisée comme anesthésique de contact en collyre à 0,4 % (Cébésine,
chlorhydrate d’oxybuprocaïne Faure) et en collutoire (Désomédine).
Indications
Anesthésie locale. D’autres anesthésiques locaux moins allergisants
lui sont actuellement préférés. Voir Anesthésie locale et locorégionale.
PROCARBAZINE
i
Liste I.
am
Posologie
Traitement d’attaque : doses progressivement croissantes jusqu’à
4 mg/kg/j (doses plus faibles lors des polychimiothérapies).
Traitement d’entretien : 0,5 à 1 mg/kg/j. Nécessité d’une surveillance
hématologique stricte. Supprimer toute boisson alcoolisée pendant le
traitement.
Effets secondaires
Hypoplasie médullaire, nausées, vomissements, rashs, troubles psy-
chiques, potentialisation des psychotropes, hyperglycémie, érythème
intense et autres manifestations rappelant l’effet du disulfirame après
absorption de boisson alcoolisée.
Contre-indications
Grossesse, hypoplasie médullaire, insuffisance hépatique ou rénale
grave.
PROGESTATIFS
Liste I.
La progestérone est l’hormone du corps jaune qui permet la nidation et induit
aussi des effets anti-œstrogéniques (mammaires, utérins et centraux) indispen-
sables à l’équilibre hormonal féminin. Elle n’agit qu’après imprégnation œstrogé-
nique. Ne sont pas mentionnés ici les microprogestatifs contraceptifs, ni les
associations œstroprogestatives (voir Contraception, Œstroprogestatifs).
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Prégnanes :
Médroxyprogestérone Gestoral cp à 10 mg 1 cp/jour
(acétate) Dépo-Provera 150 mg/inj 1 inj/3 mois
Dérivés synthétiques
Norprégnanes :
Nomégestrol (acétate) Lutényl cp à 2,5, 5 mg 1 cp/j
0,5 mg
Norstéroïdes
Indications
Cycles irréguliers, insuffisance lutéale, syndrome prémenstruel, mas-
topathies, algoménorrhée, ménorragies des hyperplasies endomé-
triales. Le choix du progestatif est fonction de l’âge, de la sévérité des
symptômes, de même que la durée de prescription.
1. Traitement substitutif du 16e au 25e jour du cycle (10 jours).
a) Irrégularités menstruelles post-pubertaires : progestérone (Utro-
gestan) ou dydrogestérone (Duphaston).
b) Hypofertilité : progestérone (Utrogestan).
c) Insuffisance lutéale (25-40 ans) : dérivés des prégnanes et norpré-
gnanes.
d) Syndrome prémenstruel et ménorragies de la préménopause
(> 40 ans) : les norstéroïdes/norprégnanes sont les plus efficaces.
2. Effet anti-œstrogénique.
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Incidents
Saignements intercurrents par atrophie endométriale. Effet anabolisant
avec prise de poids, acné, augmentation de la pilosité. Ictère cholestatique.
un
PROGUANIL
Ts
PROPAFÉNONE
Liste I.
Anti-arythmique de la classe 1c efficace aux niveaux supra-ventriculaire et ven-
triculaire. Allonge franchement les temps de conduction atriale, nodale et ventri-
culaire. Possède un effet inotrope négatif. La demi-vie plasmatique est de 4 heures
Spécialité : Rythmol, en comprimés à 300 mg.
Indications
Prévention des récidives d’arythmies documentées : fibrillation auri-
culaire, rythme réciproque en particulier du syndrome de Wolff-
Parkinson-White, tachycardie ventriculaire.
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Posologie
2 à 3 comprimés/j. Un enregistrement de l’électrocardiogramme est
systématique dans les 48 heures : l’élargissement de QRS ou l’appari-
tion d’un bloc de branche impose d’arrêter le traitement.
Contre-indications
Dysfonction ventriculaire systolique, symptomatique ou non, quel
qu’en soit le degré. Maladie coronaire. Syndromes du QT long. Antécé-
dent de flutter auriculaire en raison du risque de ralentissement du
cycle atrial avec conduction en 1/1 aux ventricules. Troubles de
conduction auriculo-ventriculaire ou intra-ventriculaire même mineurs.
Incidents et accidents
Troubles digestifs et neurosensoriels. Aggravation d’une insuffisance
cardiaque préalable. Surtout troubles de conduction et arythmies sur
des myocardes altérés : élargissement de QRS, bloc bifasciculaire,
allongement de PR, tachycardie ventriculaire.
PROPOFOL
Liste I.
Agent anesthésique et sédatif d’action rapide. Spécialité : Diprivan, en ampoule
de 15 ml, 10 mg/ml dans une émulsion contenant de l’huile de soja (10 %), du gly-
i
cérol (1,2 %) et de la phosphatide d’œuf (2,25 %). Cette formulation est aussi uti-
am
de 1 mois. Induction : 1,5 à 2,5 mg/kg. Peut être utilisé pour l’entretien
de l’anesthésie à des doses de 100 à 200 µg/kg/min.
Ts
PROSTACYCLINE
Syn : PGI2, époprosténol.
Endoperoxyde cyclique de l’acide arachidonique produit physiologiquement par
les cellules endothéliales. C’est le plus puissant anti-agrégant plaquettaire connu. La
molécule est cependant très instable et sa demi-vie biologique courte, inférieure à
une minute. Des modifications semi-synthétiques de la molécule ont permis
d’obtenir des produits à demi-vie plus longue, de l’ordre de quelques dizaines de
minutes, tout en conservant l’activité anti-agrégante (Iloprost, voir ce mot).
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PROSTAGLANDINES
Liste I.
I. PROSTAGLANDINES E2 ET DE SYNTHÈSE
Les endoperoxydes cycliques de l’acide arachidonique sont des substances
dotées de nombreuses activités physiologiques. Parmi celles-ci, l’action utéroto-
nique prédominante de certaines prostaglandines représente actuellement le prin-
cipal domaine d’application thérapeutique.
1. Dérivés de la prostaglandine E2 :
a) forme injectable : dinoprostone (Prostine E2, en flacons à 0,75 mg et 5 mg) ;
b) formes locales (gel intracervical) : géméprost (Cervagème), dinoprostone
(Prepidil, Prostine E2 gel).
2. Prostaglandines de synthèse : sulprostone (Nalador, en ampoules injectables
à 500 µg).
Indications et posologie
1. Maturation cervicale en fin de grossesse, sous surveillance car-
diaque fœtale prolongée (risque d’hypertonie utérine), déclenchement
du travail : utilisées sous forme de gel, par voie extra-amniotique (inser-
tion d’une dose dans le cul-de-sac vaginal postérieur, à renouveler
toutes les 6 heures selon maturation).
2. Évacuation utérine de grossesse non souhaitée (interruption
volontaire ou thérapeutique de grossesse), évacuation d’œuf mort : sul-
i
prostone, 500 µg en perfusion sur 3 à 6 heures.
am
II. PROSTAGLANDINES E1
Les prostaglandines E1 sont actuellement utilisées pour leurs propriétés vaso-
dilatatrices et surtout d’inhibition du muscle lisse dans plusieurs indications.
Spécialités : Caverject et Edex (alprostadil), en ampoule pour injections intra-
caverneuses à 10 et 20 µg ; Prostine VR (alprostadil), en ampoules injectables IV à
0,5 mg) ; Gymiso et Cytotec (misoprostol), comprimés à 200 µg.
Indications
1. Maintien de la perméabilité du canal artériel chez les nouveau-nés
porteurs de malformations cardiaques ducto-dépendantes (voir
p. 1425) : alprostadil (Prostine VR), perfusion IV lente de 0,1 µg/kg/min,
réduite progressivement dès l’effet observé (augmentation de la PaO2
dans les obstacles droits, de la pression artérielle et du pH sanguin
dans les obstacles gauches), et maintenue les quelques heures néces-
saires à la correction chirurgicale.
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PROTAMINE
Substance protéique existant dans les spermatozoïdes de poisson, ayant pour
propriété de neutraliser l’effet de l’héparine. Spécialité : Protamine Choay (prota-
mine sulfate), en solution à 1 % (1 ml neutralise 10 mg ou 1 000 UI d’héparine).
Indication
i
Neutralisation de l’héparine en cas d’hémorragies provoquées par ce
am
PROTÉINE C
Inhibiteur physiologique de la coagulation. Activée par la thrombine, elle clive les
facteurs V et VIII. Synthèse hépatique dépendante de la vitamine K. Demi-vie plasma-
tique : 8 heures. Spécialité : Protexel, solution à 50 UI/ml. La drotrécogine alfa est une
forme activée (Xigris), réservée au traitement des états septiques graves.
Indication et posologie
Déficit congénital sévère en protéine C.
1. Formes néonatales : 240 UI/kg/j, en 4 injections IV, puis 100 UI/kg/j
pour un taux résiduel de 25 %, à maintenir jusqu’à cicatrisation du cordon.
2. Traitement préventif : 100 UI/kg par voie IV, trois fois par semaine.
3. Épisodes thrombotiques, en association avec le traitement anti-
coagulant : 100 UI/kg par voie IV, une à deux fois par jour, jusqu’à
obtention d’un INR ≥ 2,5.
PROTIRÉLINE
Liste I.
Syn : TRH. Utilisée comme test de stimulation de la TSH et de la prolactine. Le
dosage ultrasensible de la TSH a supplanté le classique test au TRH qui n’a pas
d’indication dans les hyperthyroïdies. Spécialités : Protiréline, Stimu-TSH.
Posologie
Exploration hypophysaire : 200 à 250 µg en IV pour un test.
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PROTOXYDE D’AZOTE
N2O. Anesthésique gazeux inodore, incolore, très agréable à inhaler (gaz hila-
rant). Stocké dans des cylindres d’acier peints en bleu, sous une pression de
50 atmosphères. Il doit donc être détendu pour être utilisé. Pour des raisons de
sécurité, il est distribué aux appareils d’anesthésie par l’intermédiaire de prises
normalisées à quatre crans (pour éviter les erreurs de branchement) et tout le
matériel servant à sa distribution (tuyaux, débitmètres) est également de couleur
bleue. Il existe actuellement un mélange équimoléculaire (50 %-50 %) d’O2 et de
N2O commercialisé sous le nom d’Entonox utilisé comme mélange analgésiant,
notamment en obstétrique ou pour petits actes.
C’est un anesthésique peu puissant par inhalation. Dépresseur sur le myocarde,
il provoque une vasoconstriction périphérique diffuse avec diminution du débit
cardiaque. Il n’est pas myorelaxant. Le protoxyde d’azote diffuse très vite dans les
différents tissus en particulier dans les viscères creux et les cavités contenant de
l’air, ce qui peut entraîner des phénomènes de distension dangereux (occlusion,
pneumothorax, oreille moyenne…). Le N2O est toujours utilisé avec l’O2. La
concentration de N2O dans le mélange inhalé ne doit jamais dépasser 70 %. Une
concentration supérieure, et a fortiori le N2O pur, est susceptible d’entraîner une
asphyxie. Dans ce but, les débitmètres modernes des appareils d’anesthésie
(débitmètres de sécurité) coupent automatiquement l’administration de N2O si la
concentration en O2 du mélange inhalé tombe au-dessous de 30 %.
Indications
1. Adjuvant de l’anesthésie générale, en association avec tous les
i
am
Contre-indications
Patient nécessitant une ventilation en oxygène pur. Épanchements
aériques non drainés (notamment intracrânien ou pneumothorax,
emphysème bulleux). Administration récente d’un gaz ophtalmique
pour chirurgie oculaire tant que persiste une bulle de gaz à l’intérieur
de l’œil et au minimum pendant une période de 3 mois. Des complica-
tions post-opératoires graves peuvent survenir en rapport avec l’aug-
mentation de la pression intra-oculaire.
PSORALÈNES
Agents utilisés pour leurs propriétés de photosensibilité aux rayons ultraviolets
A (PUVAthérapie). Ils s’intercalent entre les deux brins d’ADN et demeurent inac-
tifs biologiquement tant qu’ils ne sont pas exposés aux rayons ultraviolets A. Le
8-méthoxypsoralène (Méladinine) est le plus utilisé (voir Photothérapie).
PUVATHÉRAPIE
Psoralène Ultraviolet A thérapie : voir Psoralènes, Photothérapie et Rayons
ultraviolets.
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Indications
Oxyurose, ascaridiase. Partiellement actif dans l’ankylostomose.
Posologie
Dans l’oxyurose et l’ascaridiose, 10 mg/kg en 1 prise unique.
Dans l’ankylostomose, 20 mg/kg/j pendant 2 ou 3 jours.
PYRAZINAMIDE
Liste I.
Dérivé, comme l’isoniazide, de la nicotinamide. Antituberculeux bactéricide,
actif sur les germes intramacrophagiques. Spécialité : Pirilène, en comprimés à
500 mg. Taux de résistance spontanée élevé. Drogue dont la prescription simul-
tanée à 3 autres antituberculeux (rifampicine, isoniazide, éthambutol) permet de
raccourcir le traitement antituberculeux de 9 à 6 mois.
Posologie
30 mg/kg/j.
i
Effets secondaires
am
Hépatites.
Contre-indications
Grossesse. Insuffisance hépatique. Porphyries.
un
PYRIDOSTIGMINE
Ts
Liste I.
Ester diméthylcarbamique du 1-méthyl-3-hydroxy-pyridinium. Utilisé sous
forme de bromure. Parasympathomimétique de synthèse. Spécialité : Mestinon, en
dragées à 60 mg.
Indications et posologie
Myasthénie grave : dose d’équilibre variable de 120 à 900 mg ; atonie
intestinale : 60 à 120 mg/j.
Contre-indications
Asthme, maladie de Parkinson.
Effets indésirables
Ceux des parasympathomimétiques (muscariniques) : douleurs
abdominales, nausées et vomissements, diarrhée, augmentation des
sécrétions bronchiques, salivaires et lacrymales, myosis. Effets nicoti-
niques : crampes et fasciculations musculaires.
PYRIMÉTHAMINE
Antifolinique. Spécialité : Malocide, en comprimés à 50 mg ; Fansidar, en asso-
ciation fixe à la sulfadoxine comme antipaludique.
Indications
Toxoplasmoses graves (en particulier cérébrales).
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Posologie
100 mg le premier jour, puis 50 mg/j (1 mg/kg/j), en association à un
sulfamide ou à la clindamycine.
Contre-indication
Grossesse.
Accidents
Neutropénie. Anémie macrocytaire (activité antifolique).
Indication
Oxyurose.
Posologie
1 cuillerée à café (5 ml)/10 kg de poids diluée dans un peu d’eau
avant le repas.
Bonne tolérance. Colore les selles en rouge vif.
QUINAGOLINE
i
am
Liste I.
Antiprolactinique dopaminergique. Spécialité : Norprolac, comprimés à 25, 50,
75 et 150 µg.
un
Indications
Prolactinomes (micro et macro) ; hyperprolactinémies fonction-
nelles.
Ts
Posologie
Une prise quotidienne au coucher : habituellement 25 µg/j, puis
50 µg/j, puis 75 µg/j (paliers de 3 jours). Puis paliers mensuels en fonc-
tion de la prolactinémie, jusqu’à 300 µg/j.
Effets indésirables
Proches (parfois moindres) de ceux de la bromocriptine (voir p. 85).
QUININE
Liste I.
Antipaludique naturel, alcaloïde du quinquina. Schizonticide. Principales spé-
cialités : Quinine chlorhydrate Lafran (quinine chlorhydrate), en comprimés à 250
et 500 mg (204 et 409 mg de quinine base) ; Quinine sulfate Lafran (quinine sulfate),
en comprimés à 250 mg (207 mg de quinine base) ; Quinoforme (quinine formiate),
en ampoules injectables à 500 mg (438 mg de quinine base) ; Surquina (quinine
chlorhydrate), en ampoules à 300 et 600 mg (respectivement 290 mg et 480 mg de
quinine base).
Indication
Accès palustre.
Posologie
1. Accès grave, en traitement d’urgence : 25 mg/kg/j, en perfusions
discontinues de 8 mg/kg toutes les 8 heures dans du sérum glucosé iso-
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QUINOLONES
Liste I.
Famille d’antibiotiques de synthèse. Absorption digestive satisfaisante ; élimi-
nation rénale rapide sous forme active. Intérêt thérapeutique limité par la rapidité
d’apparition des souches résistantes. L’acide pipédimique est spécialisé sous le
nom de Pipram fort, en comprimés à 400 mg.
Indications
Infections urinaires de l’adulte ou de l’enfant dans leurs localisations
i
non parenchymateuses. Prévention des récidives.
am
Posologie
Adulte : 1,5 g/j.
un
Effets indésirables
Troubles digestifs. Manifestations allergiques, photosensibilisation.
Ts
RADIOTHÉRAPIE
Le traitement par les radiations ionisantes (ou radiothérapie) consiste à déli-
vrer dans un volume anatomique (dit volume-cible) une dose de radiation
exprimée en grays (unité de dose de radiation ionisante absorbée/gramme de
tissu : 1 Gray = 100 Rads = 10 000 Ergs) en un certain nombre de jours (étalement)
et un certain nombre de séances (fractionnement).
Si elle a quelques rares indications dans certaines affections bénignes (pso-
riasis, verrues, angiomes), elle est essentiellement employée dans le traitement
des cancers où elle constitue, avec la chirurgie et la chimiothérapie, un moyen
thérapeutique majeur.
Volume cible : il comprend le volume tumoral tel qu’on peut le préciser par
l’examen clinique et radiologique, un volume adjacent de sécurité et les volumes
ganglionnaires qui ont une certaine probabilité d’être envahis (selon le siège et
l’histologie).
Dose à délivrer : elle est de l’ordre de 60 Gy en 6 semaines (à raison de 4 à
5þfractions/semaine) pour les épithéliomas et de l’ordre de 40 Gy en 4 semaines
pour les lymphomes et pour les tumeurs que l’on veut secondairement opérer
(associations radiochirurgicales des cancers du sein, de l’utérus et du larynx).
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Pour distribuer cette dose dans les volumes-cibles de la manière la plus homo-
gène possible et pour éviter l’irradiation des organes critiques adjacents (pou-
mons, reins, moelle épinière), le radiothérapeute a le choix entre deux techniques
principales : la curiethérapie et la radiothérapie externe. La radiothérapie métabo-
lique et la radiothérapie ciblée sont du domaine de compétence des spécialistes
de médecine nucléaire.
I. CURIETHÉRAPIE
L’utilisation thérapeutique de radio-éléments naturels tels que le radium a été
remplacée par celle de radio-éléments artificiels tels le césium et l’iridium. Les
sources miniaturisées sont introduites au contact de lésions tumorales par l’inter-
médiaire de guides mis en place avec précision : tubes ou aiguilles de platine ou
d’or, ou montage en appareils de télécuriethérapie appliqués localement. Ces tech-
niques sont surtout utilisées dans le cas de lésions néoplasiques du col utérin, du
vagin, ou à proximité de zones « sensibles » (œil, maxillaires). L’irradiation est
alors continue et délivre des doses de l’ordre de 50 à 70 Gy en 4 à 8 jours.
Voir Éléments radioactifs.
un champ de 10 × 10 cm :
a) le « télécobalt » (50 à 60 %) est le plus répandu ; le maximum d’absorption est
à 4 mm de l’entrée, ce qui diminue les réactions cutanées ;
un
(ou bétatron) ou un accélérateur linéaire. C’est ainsi que les photons de 6 MeV
(70 %) tendent à se substituer au télécobalt ; ceux de 15 à 25 MeV (80 %) sont
employés pour les tumeurs très profondes. Au fur et à mesure que l’énergie aug-
mente, le sous-dosage relatif des tissus superficiels s’accentue et la diffusion laté-
rale diminue.
2. Les faisceaux d’électrons émis par les accélérateurs sont utilisés pour les
volumes superficiels, car la dose absorbée diminue très rapidement une fois
atteinte une certaine profondeur.
Les énergies utiles vont de 3 MeV (mycosis fongoïde) à 6-8 MeV (paroi thora-
cique de cancers du sein) et à 20-25 MeV (pelvis).
3. L’utilisation de particules lourdes (neutrons) est à l’étude.
Effets indésirables
1. À court terme : nausées, vomissements. Selon le champ, mucite
buccale, œsophagienne, intestinale, vésicale, rectale, alopécie. Les
hautes énergies utilisées actuellement ont réduit la fréquence des
radiodermites ; il est cependant conseillé d’éviter toute exposition
solaire au cours du traitement et dans les mois qui suivent. On propose
en cas d’irradiation cervicale haute une prophylaxie dentaire par gout-
tières fluorées (voir p. 166).
2. À moyen et long terme : séquelles parenchymateuses (fibrose pulmo-
naire, stomatite par asialie, péricardite et myocardite, hypothyroïdie, cas-
tration ovarienne, gastrite et iléite atrophique, cystite, rectite, sténoses
artérielles ostiales…). Elles ne sont pas toujours évitables selon la dose et
le volume cible, même avec une technique irréprochable.
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Indications
Lymphomes non hodgkiniens de faible grade (folliculaires) : traite-
ment de consolidation après réduction tumorale initiale, ou en rechute
après une chimiothérapie initiale.
Contre-indications
Infiltration médullaire lymphocytaire B (risque d’aplasie) et celles du
rituximab.
i
am
RALOXIFÈNE
Liste I.
Modulateur spécifique du récepteur des œstrogènes. Agit sur les récepteurs des
un
œstrogènes, avec des effets agoniste ou antagoniste, selon le tissu cible : agoniste
œstrogénique sur l’os et le profil lipidique, antagoniste œstrogénique sur la glande
mammaire. Il en résulte un effet anti-ostéoporotique avec réduction de l’incidence
Ts
Indications
Prévention des fractures vertébrales non traumatiques chez les
femmes ménopausées à risque accru d’ostéoporose.
Posologie
1 comprimé par jour.
Contre-indications
Antécédents d’accidents thrombo-emboliques, insuffisance hépa-
tique, insuffisance rénale sévère, hémorragie génitale inexpliquée,
cancer de l’endomètre ou du sein (la sécurité d’emploi dans ce sous-
groupe n’ayant pas été prouvée).
Effets indésirables
Bouffées de chaleur, accidents thrombo-emboliques, œdèmes péri-
phériques, crampes.
RAYONS ULTRAVIOLETS
Rayonnement électromagnétique, dont la longueur d’onde est intermédiaire
entre celle de la lumière visible et celle des rayons X. S’échelonne de 10 à 400 nm.
On distingue les UVA (400-315 nm), les UVB (315-280 nm) et les UVC (280-10 nm).
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Modes d’obtention : les rayons UV sont émis par le soleil, la lampe à vapeurs de
mercure, la lampe à arc (cette dernière produisant également des rayons infra-
rouges).
Action physiologique : les rayons UV sont absorbés dans le premier millimètre
de la peau. Leur action se ferait essentiellement par la modification des stérols
cutanés. Elle est proportionnelle à la surface cutanée irradiée, d’où la nécessité
fréquente, même dans le traitement d’une affection locale, d’irradier tout le corps.
À doses élevées, les rayons ultraviolets provoquent un érythème actinique, appa-
raissant vers la 12e heure. À doses répétées, ils produisent une pigmentation plus
ou moins accentuée. Voir Photothérapie.
Indication
Actuellement limitée au traitement des achromies en association aux
psoralènes (PUVAthérapie).
Accidents
Conjonctivites (ne pas oublier de protéger les yeux). Érythèmes
allant jusqu’à la brûlure grave. Rupture possible de la lampe à vapeurs
de mercure, que l’on ne placera jamais au-dessus du sujet.
RÉÉDUCATION VÉSICO-SPHINCTÉRIENNE
La rééducation vésico-sphinctérienne a pris une place importante dans le trai-
tement des troubles mictionnels. Elle comporte différentes modalités qui peuvent
i
ou non être associées :
am
fibres sphinctériennes de façon passive. Elle est effectuée à l’aide d’une électrode
vaginale chez la femme, rectale chez l’homme utilisant des fréquences variant
entre 50 et 150 hertz.
Ts
Indications
Traitement de l’incontinence urinaire d’effort en première intention.
Traitement d’appoint des pollakiuries et de certaines dysuries d’origine
fonctionnelle. Ces traitements permettent à bon nombre de patientes
de différer voire d’éviter une intervention chirurgicale.
RÉTINOÏDES
Dérivés de la vitamine A naturelle et analogues synthétiques ayant les mêmes effets
pharmacologiques que la vitamine A. Utilisés en dermatologie pour leur rôle fonda-
mental dans la croissance et la différenciation des tissus, en particulier la peau, et dans
une variété rare de leucémie aiguë (promyélocytaire). Ils sont soit naturels, soit syn-
thétiques et utilisés soit localement (crème, gel, lotion), soit oralement.
Attention ! Tous les rétinoïdes sont tératogènes et formellement contre-indiqués
en cas de grossesse (voir p. 395).
I. RÉTINOÏDES LOCAUX
Indications et posologie
Tableau 85. — Rétinoïdes locaux.
acide) Retacnyl
comédonienne
am
photothérapie UVB
Ts
Effets secondaires
Xérodermie, irritation en début de traitement avec, pour la tréti-
noïne, une aggravation fréquente des lésions d’acné vers la troisième
semaine du traitement qui ne doit pas être stoppé.
L’adapalène est mieux tolérée, mais moins efficace.
Contre-indication
Grossesse.
Indications et posologie
1. Isotrétinoïne. Acné sévère ou résistante aux traitements classiques,
rosacée, pustulose du cuir chevelu, granulome annulaire : 50 mg/kg/j
sur une longue période pour atteindre avec une dose cumulée maxi-
male de 100 à 120 mg/kg.
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RIBAVIRINE
Liste I.
Antiviral, analogue de la guanosine. Actif sur les virus ARN et ADN, dont le virus
respiratoire syncitial et surtout le virus C de l’hépatite en association avec l’inter-
féron (voir ce mot). Également actif sur les virus des fièvres hémorragiques virales
(virus de la fièvre de Lassa, virus Marburg et Ebola, virus de Crimée-Congo). Spé-
cialités : Copegus, comprimés à 200 et 400 mg ; Rebetol, en gélules à 200 mg et
solution buvable à 40 mg/ml ; Virazole, en solution à 100 mg/ml pour injection IV
ou à 6 g/100 ml pour aérosol nébuliseur (disponible par ATU).
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Indications et posologie
1. Hépatites C chroniques, par voie orale en combinaison avec l’inter-
féron alpha : 800 à 1 200 mg/j durant 6 mois (génotype 1 et faible
virémie, génotypes 2 et 3) à 12 mois (génotype 1 et forte virémie).
2. Infections à virus respiratoire syncitial (Virazole) : nébulisation de
la solution reconstituée à 20 mg/ml (300 ml) sur 12 à 18 heures, pendant
3 à 7 jours.
3. Fièvre de Lassa et affections à arenavirus ou flavivirus (Virazole) :
30 mg/kg IV, puis 26 mg/kg toutes les 6 heures pendant 4 jours et
8 mg/kg toutes les 8 heures pendant 4 jours.
Effets indésirables
1. Effets tératogènes chez l’animal : contraception obligatoire
(homme et femme) pendant le traitement et pendant les 7 mois qui sui-
vent. Test de grossesse mensuel pendant le traitement.
2. Anémie hémolytique : diminution moyenne de l’hémoglobine de 2
à 3 g/100 ml. De ce fait, risque d’angor ou d’infarctus du myocarde en
cas d’insuffisance coronarienne. Diminution de la posologie si l’hémo-
globine est inférieure à 10 g/100 ml.
3. Syndrome dépressif.
i
RIFAMPICINE
am
Liste I.
3-(4-méthyl-1-pipérazinyl-iminométhyl)-rifamycine. Antibiotique semi-synthé-
tique dérivé de la rifamycine, elle-même obtenue à partir des produits de fermen-
un
Indication
Tuberculose, en association avec d’autres antituberculeux. Infec-
tions à staphylocoques, en association.
Posologie
Tuberculose : 10 mg/kg/j, soit 600 mg/j chez l’adulte, en 1 seule prise,
le matin à jeun.
Dose double dans les autres indications.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
Effets indésirables
Ils découlent de l’élimination principalement biliaire et des pro-
priétés d’inducteur enzymatique. Potentialisation de l’hépatotoxicité
(notamment de l’isoniazide), diminution ou inhibition l’efficacité
d’autres médicaments (œstroprogestatifs, corticostéroïdes, antivita-
minesþK). Accidents immuno-allergiques en cas de prise intermittente.
Hémolyse, insuffisance rénale aiguë.
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RILUZOLE
Liste I.
Seul traitement agréé pour la sclérose latérale amyotrophique. Agirait par inhi-
bition de processus glutamatergiques. Spécialité : Rilutek, en comprimés à 50 mg.
Indication
Sclérose latérale amyotrophique : prolonge la durée de vie des
patients, retarde le recours à la ventilation assistée. Sans effet sur les
symptômes de la maladie (fasciculations, déficit moteur, troubles res-
piratoires et de déglutition).
Posologie
1 comprimé (50 mg) toutes les 12 heures.
Contre-indication
Hépatite cytolytique.
Effets indésirables
Augmentation fréquente des transaminases (souvent réversible si
modérée, même en cas de poursuite du traitement). Rarement : agranu-
locytose, pancréatite, œdème angioneurotique.
Soluté isotonique complexe, pouvant être utilisé par voie IV. Commercialisée en
flacons de 250, 500 et 1 000 ml, sa composition ionique est très proche du plasma
humain normal : (132 mmol de sodium, 6 mmol de potassium, 8 mmol de calcium,
28 mmol de lactate et 112 mmol de chlore/l).
un
Chlorure de sodium. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 g
Chlorure de potassium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,4 g
Chlorure de calcium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,4 g
Ts
RITUXIMAB
Liste I.
Anticorps monoclonal chimérique produit par recombinaison génétique : sa
structure est composée d’un gène humain d’IgG1 codant la partie constante, et
d’un gène murin codant la spécificité anti-CD20. Spécialité : Mabthera, en flacons
injectables à 10 mg/ml (10 et 50 ml). Usage hospitalier exclusif.
Indications et posologie
1. Lymphomes non hodgkiniens :
a) En monothérapie dans les lymphomes folliculaires et certains syn-
dromes immunoprolifératifs observés après transplantation : 350 mg/m2
en perfusion IV lente 1 fois par semaine pendant 4 semaines. Lymphomes
folliculaires en traitement d’entretien après réponse à une chimiothérapieþ:
350 mg/m2 en perfusion IV lente une fois par trimestre.
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RIVASTIGMINE
Liste I.
Anticholinestérasique. Spécialité : Exelon, en gélules à 1,5, 3, 4,5 et 6 mg, solu-
tion buvable à 2 mg/ml, dispositif transdermique à 4,6 et 9,5 mg/24 heures.
Indication
Traitement symptomatique des formes légères à modérément
sévères de la maladie d’Alzheimer : réduit ou ralentit la progression de
certains troubles cognitifs et manifestations de dépendance.
Posologie
Dose initiale de 1,5 mg 2 fois par jour. Évaluer la tolérance et aug-
menter la dose par paliers de 15 jours, à 3 mg 2 fois par jour, 4,5 mg
2 fois par jour, puis à 6 mg 2 fois par jour.
Contre-indications
Insuffisance hépatique sévère.
Effets indésirables
Mineurs et difficiles à attribuer au seul médicament sur ce terrain :
asthénie, nausées, sommnolence, vomissements, inappétence. Troubles
de conduction auriculoventriculaire. Risque d’accidents cholinergiques
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SACCHAROMYCES BOULARDII
Levure commercialisée sous le nom d’Ultra-Levure.
Indications
Prévention des diarrhées et colites post-antibiotiques dans les groupes
à risque. Prévention des diarrhées liées à l’alimentation entérale à débit
continu. Traitement des récidives de colite pseudo-membraneuse.
Posologie
Prévention des diarrhées : 1 g/j. Traitement des rechutes de colite
pseudo-membraneuse : 1,5 g/j.
SAIGNÉE
Indications
Polyglobulies (traitement d’attaque si menace vasculaire, traitement
d’entretien). Hémochromatose génétique.
Technique
On saigne en général la veine céphalique au pli du coude, à l’aide
d’une aiguille de gros calibre. Soustraire 200 à 400 ml de sang selon
i
am
SAPOLAN
Ts
SECNIDAZOLE
Liste I.
Amœbicide. Spécialité : Secnol, en sachets-doses de microgranules de 2 g.
Indication et posologie
Amibiase intestinale et giardiase : adulte, 2 g en une prise unique ;
enfants, 30 mg/kg de poids en une prise.
Amibiase tissulaire : mêmes doses pendant 5 jours.
Incidents
Troubles digestifs. Effet antabuse.
SÉLÉGILINE
Liste I.
Antiparkinsonien. Inhibiteur de la monoamine oxydase de type B. Agit égale-
ment en inhibant le recaptage des catécholamines. Prolonge les taux plasmatiques
utiles de dopamine. Spécialités : Déprényl, en comprimé à 5 mg ; Otracel, en lyo-
philisat oral à 1,25 mg.
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Indications
Maladie de Parkinson. En monothérapie, au début de la maladie, afin
de différer le recours à la L-Dopa. En association avec la L-Dopa couplée
à un inhibiteur de dopadécarboxylase, afin de diminuer la posologie de
cette dernière, de prolonger l’efficacité de la dopathérapie, et de limiter
les fluctuations de « fin de dose ».
Posologie
En monothérapie : débuter le traitement à 10 mg/j.
En association avec la lévodopa-décarboxylase : débuter le traite-
ment à 5 mg/j.
Contre-indications
Insuffisance coronaire. Associations dangereuses : antidépresseurs
sérotoninergiques purs (citalopram, fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine,
sertraline), neuroleptiques (sauf clozapine), péthidine, tramadol, agonistes
des récepteurs 5-HT (sumatriptan, naratriptan, zolotriptan), lithium.
Effets indésirables
Surdosage en L-Dopa : nausées, vomissements, sécheresse buccale,
hypotension orthostatique, insomnie, troubles confusionnels, dyskinésies.
i
am
SÉTRONS
Liste I.
Anti-émétiques puissants. Actifs par inhibition des récepteurs sérotoniner-
un
giques de type 3. Le coût élevé de ces produits limite leur emploi aux cas de nau-
sées et de vomissements spécifiquement liés aux effets des traitements
antinéoplasiques fortement émétisants, lorsque ces manifestations ne peuvent
Ts
Indications
Prévention et traitement des vomissements induits par les traite-
ments chimiothérapiques et radiothérapiques antinéoplasiques.
Posologie
Voir tableau 86.
Effets indésirables
1. Mineurs et transitoires : céphalées, constipation, douleurs abdomi-
nales, augmentation des transaminases.
2. Plus rarement : bronchospasme, hypotension, urticaire et choc
anaphylactique, troubles de conduction.
3. Surdosage : hallucinations, hypertension artérielle.
SIALAGOGUES
Médicaments susceptibles de stimuler la fonction sécrétrice et excrétrice des
glandes salivaires. Ce sont les parasympathomimétiques (cholinergiques) à uti-
liser de façon continue au moins 3 mois.
Indications
Ils ne sont utiles que s’il reste du tissu glandulaire actif, évalué par
la scintigraphie au technétium 99, ou très grossièrement par l’allonge-
i
ment du test au sucre (temps mis que fonde un morceau de sucre placé
am
Formulations et posologie
1. Teinture de Jaborandi (au 1/5e) : 30 gouttes dans un peu d’eau,
Ts
SOMATOSTATINE
Liste I.
Hormone sécrétée par les cellules endocrines du duodénum et du pancréas, et
par l’hypothalamus. Ses actions sont multiples, principalement inhibition de nom-
breuses sécrétions digestives endocrines (incluant insuline et glucagon) et exo-
crines, et inhibition de la sécrétion hypophysaire de GH.
On utilise en thérapeutique des formes synthétiques ou des analogues de la
somatostatine.
I. SOMATOSTATINE DE SYNTHÈSE
Spécialités : Stomatostatine UCB, en solution injectable IV, flacons à 0,25 mg,
3 mg et 6 mg dans 1 ml. Eumedica.
Indications et posologie
1. Ruptures de varices œsophagiennes en traitement initial probabi-
liste ou de 2e intention : dose de charge, 0,04 mg/kg/h en perfusion
continue. La perfusion peut être maintenue 48 heures, sauf inefficacité
après les 8 premières heures.
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Indications et posologie
i
1. Tumeurs endocrines carcinoïdes, vipomes (syndrome de Verner-
am
SON DE BLÉ
Disponible en vrac et sous forme de multiples marques. Les sons en grosses
paillettes sont les plus efficaces. Peut également être prescrit sous forme de pain
réellement complet (Jac’Son) ou de pain de son en boulangerie. Agit par les fibres
alimentaires qu’il contient.
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Indications et posologie
Constipation « maladie », constipation du syndrome de l’intestin irri-
table.
Posologie
15 à 30 g/j.
Contre-indications
Affections sténosantes du tube digestif. Mégacôlons.
Effets indésirables
Aucun, la production de gaz (hydrogène, méthane) par fermentation
bactérienne colique étant faible à ces doses.
SORBITOL
Sucre d’origine végétale, utilisé comme laxatif (Microlax, solution rectale ; Sor-
bitol Delalande, sachets à 5 g pour suspension buvable).
Indications
Constipation (formes entérales et rectales).
SPECTINOMYCINE
i
Liste I.
am
Indication
un
Posologie
2 à 4 g en injection IM.
SPIRONOLACTONE
Liste I.
Syn : spirolactone. Groupe de stéroïdes ayant une structure proche de celle de
l’aldostérone et doués d’un effet antagoniste de cette hormone par compétition
tubulaire rénale. La spironolactone est utilisée pour son action diurétique et
d’épargne potassique (risque d’hyperkaliémie). Nombreuses spécialités et géné-
riques : en comprimés à 25, 50 et 75 mg ; Soludactone (canrénoate de potassium),
en ampoules à 100 et 200 mg. La spironolactone est présente dans plusieurs asso-
ciations : Aldactazine, Practazin, Aldalix, Spiroctazine. L’éplérénone (Inspra) est un
anti-aldostérone d’action plus spécifique (moindre affinité pour les récepteurs à la
progestérone et aux androgènes).
Indications
1. Œdèmes des cirrhoses, insuffisance cardiaque, œdèmes résistants
aux traitements traditionnels (syndromes néphrotiques).
2. Paralysie périodique familiale (en raison de leur action hyperkalié-
miante).
3. Pour l’éplérénone, réduction du risque de morbi-mortalité cardio-
vasculaire chez des patients stables présentant une dysfonction ventri-
culaire gauche et des signes cliniques d’insuffisance cardiaque après un
infarctus du myocarde récent.
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Posologie
Aldactone : 25 à 300 mg/j. Soludactone : 100 à 200 mg, 4 fois par jour.
Inspra : 25 à 50 mg/j.
Contre-indications
Hyperkaliémie, insuffisance rénale.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
Effets indésirables
Effet anti-androgène (risque de gynécomastie et d’impuissance).
Risque d’hyperkaliémie.
STATINES
Liste I.
Hypolipémiants dotés d’une activité inhibitrice de l’HMG-CoA réductase. Inhi-
bent la synthèse intracellulaire du cholestérol, stimulent les récepteurs des LDL
cholestérol et en augmentent le nombre, ce qui permet l’épuration du LDL choles-
térol plasmatique et la baisse du cholestérol total, de l’apoprotéine B, des trigly-
cérides et une augmentation modérée du HDL cholestérol, une amélioration du
rapport cholestérol total/HDL. Les statines sont efficaces seules ou associées avec
un chélateur d’acides biliaires, en complément d’un régime adapté et assidu. Spé-
cialités : les principales statines disponibles sont présentées dans le tableau 87.
i
Tableau 87. — Statines.
am
Lodales cp à 20 et 40 mg
Zocor cp à 5, 20 et 40 mg
Indications
1. Prévention des complications associées à l’hypercholestérolémie
(hypercholestérolémies pures, type IIa, ou mixtes, type IIb), lorsqu’un
régime adapté et assidu s’est révélé insuffisant (voir p. 956). Toutes les
statines (hormis la rosuvastatine) montrent un bénéfice sur la morbi-
mortalité cardiovasculaire :
a) en prévention secondaire ou avec un haut risque cardiovascu-
laire : la valeur cible du LDL cholestérol est inférieure à 1 g/l ;
b) en prévention primaire : sans facteur de risque, la valeur cible du
LDL cholestérol est inférieure à 2 g/l. Avec un facteur de risque, elle est
au-dessus de 1,9 g/l. Avec deux facteurs de risque, elle est au-dessus de
1,6 g/l et avec plus de deux facteurs de risque, au-dessus de 1,3 g/l.
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STÉRILISATION
On désigne sous ce terme les nombreuses méthodes utilisables pour tuer les
germes microbiens. Outre la simple ébullition qui peut à la rigueur suffire, on dis-
un
ments, peuvent être stérilisés à la chaleur sèche, par exemple au four Pasteur, par
un séjour de 30 minutes à 170 °C.
b) Chaleur humide (stérilisation proprement dite) : à l’autoclave, séjour de
20 minutes à 110 °C ou 120 °C. Utilisée principalement pour la plupart des solutés
injectables, des milieux de culture (sauf le sérum coagulé), des objets de panse-
ments et récipients bouchés.
c) Tyndallisation : chauffage discontinu 3 jours de suite, 1 heure à 70 °C
(méthode officielle en France pour les solutés injectables thermolabiles) ; effica-
cité discutée.
d) Pasteurisation : chauffer à 70-72 °C et refroidir rapidement. Conserver à l’abri
de l’air. Stérilisation momentanée, évite des fermentations.
e) Filtration-stérilisation : à l’aide de filtres à pores très fins (méthode très uti-
lisée à l’étranger pour les solutés injectables).
f) Rayons UV (lampes germicides).
Aucune des méthodes ci-dessus ne permet de stériliser le matériel de perfusion
et de transfusion sans provoquer la formation de pyrogènes : aussi, il est recom-
mandé d’utiliser les nécessaires vendus stériles et sans pyrogènes, non récupé-
rables, à jeter après emploi.
2. Méthodes chimiques
a) Antiseptiques à usage externe (voir ce mot) d’efficacité inégale. Leur emploi
dans les préparations injectables et les produits d’alimentation est, dans la majo-
rité des cas, proscrit en France.
b) Acide peracétique : pour la désinfection-stérilisation des matériels et dispo-
sitifs médicaux non autoclavables (endoscopes, générateurs d’hémodialyse, pro-
thèses biologiques…).
c) Agents tensio-actifs (Surfanios) pour le bionettoyage des surfaces (salles
d’opération, chambres stériles).
LivreSansTitre1.book Page 323 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
STIMULATEUR CARDIAQUE
Syn : pace-maker, entraînement électrosystolique interne permanent. Généra-
teur électrique destiné à suppléer l’activité électrique spontanée transmise depuis
le sinus aux oreillettes aux ventricules. Le générateur est relié aux cavités car-
diaques (1 à 3) qu’il écoute et stimule par un à trois sondes intracardiaques, intro-
duites par voie sous-clavière. Le boîtier du générateur est implanté devant ou
derrière le muscle pectoral. Les générateurs sont équipés de piles au lithium, dont
la durée de fonctionnement varie de 6 à 10 ans.
Le mode de fonctionnement des stimulateurs cardiaques est précisé par 3 à
4þlettres. La première et la deuxième lettre indiquent les cavités successivement
stimulées et écoutées : A pour auriculaire, V pour ventriculaire et D pour les deux,
auriculaire et ventriculaire. Le mode de stimulation est identifié par la troisième
lettre, I pour Inhibé (mode sentinelle), T pour déclenché (mode archaïque qui n’est
plus utilisé) et D pour les deux (mode permettant la synchronisation du ventricule
sur l’oreillette). L’impulsion électrique délivrée par le générateur est bloquée
lorsqu’il détecte une activité électrique spontanée (onde P et/ou QRS). La fré-
quence de décharge du générateur est le plus souvent asservie à un paramètre
physiologique utilisant un capteur d’activité mécanique (déplacement dans
l’espace) ou de ventilation ; ce mode est identifié par la lettre R. Les modes de
fonctionnement les plus fréquents sont AAIR et DDDR.
La surveillance des stimulateurs cardiaques est assurée par télémétrie permet-
tant de connaître le niveau de charge des piles, l’intégrité des sondes et de pro-
grammer les paramètres de stimulation cardiaque (fréquence minimale et
maximale, délai auriculo-ventriculaire, mode de stimulation). De nombreuses fonc-
i
tions sont offertes par les stimulateurs cardiaques modernes, notamment une
am
Indications
Bloc auriculo-ventriculaire du 2e ou 3e degré, exceptionnellement du
1er degré. Dysfonction sinusale. Insuffisance cardiaque réfractaire avec
dysfonction ventriculaire gauche sévère et allongement de QRS de
160 ms (indication de stimulation triple chambre). Cardiomyopathies
hypertrophiques obstructives.
Complications
1. Immédiates : identiques à celles des défibrillateurs (voir p. 121).
2. Retardées : Fracture ou déplacement de sonde. Infection du boîtier
et/ou de la sonde endocavitaire, avec ou sans septicémie et endocar-
dite tricuspide nécessitant l’ablation du matériel, sous couvert d’une
stimulation externe temporaire en cas de dépendance vis-à-vis de
l’entraînement électrosystolique. Exceptionnellement usure préma-
turée des piles (surveillance semestrielle et tenue d’un carnet).
STREPTOKINASE
Liste I.
Enzyme protéolytique extrait des milieux de culture de certaines souches de
streptocoque hémolytique capable d’activer le plasminogène de l’organisme en
plasmine (la plasmine est le facteur principal de la fibrinolyse) que l’on peut uti-
liser dans le traitement des thromboses vasculaires. L’effet du traitement est suivi
sur la détermination du taux de fibrinogène plasmatique, qui doit être aux alen-
tours de 1 g/l, et du temps de lyse des euglobulines, qui doit être inférieur à
30 minutes. L’effet thérapeutique est limité dans le temps et en intensité par la dis-
ponibilité en substrat (plasminogène) : le risque de surdosage est minime, sauf en
cas de transfusion de plasma frais simultané. Il faut toujours y associer un traite-
ment anticoagulant, car la streptokinase est dépourvue d’action préventive sur de
nouvelles thromboses. Les traitements itératifs ne sont en principe pas possibles,
en raison de l’apparition constante d’anticorps immuns. Spécialité : Streptase, en
flacons de lyophilisat titrant 250 000, 750 000 et 1 500 000 UI à conserver à + 4 °C.
Indications et posologie
1. Infarctus du myocarde à la phase aiguë : 1 500 000 unités adminis-
trées en 1 heure, le plus précocement possible au cours des 12 pre-
mières heures (intérêt de commencer la perfusion au cours du
transport : thrombolyse pré-hospitalière).
2. Thromboses artérielles, thromboses veineuses sus-hépatiques :
5 000 UI/h en infusion locale intravasculaire au contact du caillot.
i
3. Embolies pulmonaires, thromboses auriculaires sur valve artifi-
am
cielle : 250 000 UI par voie IV en 30 minutes, puis 100 000 UI/heure pen-
dant 24 heures.
4. Désobstruction de shunts artério-veineux : 5 000 à 10 000 UI, en
un
Indications
Ostéoporose post-ménopausique, au cours de laquelle il réduit le
risque de fractures vertébrales et de hanche.
Posologie
Un sachet de 2 g dilués dans un verre d’eau, en une seule prise par voie
orale au moment du coucher, de préférence au moins deux heures après
le dîner, en raison de la diminution de l’absorption par les aliments, le lait
et les produits dérivés. Le traitement est destiné à être utilisé de manière
chronique.
Effets indésirables
Limités et peu fréquents : céphalées, troubles gastro-intestinaux
(vomissements, diarrhée…) ou réactions d’hypersensibilité cutanée.
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SUCRALFATE
Anti-ulcéreux par fixation en milieu acide sur les protéines du cratère ulcéreux,
et par absorption de la pepsine et des sels biliaires. Les mêmes actions semblent
exister dans les œsophagites ulcérées. Par ailleurs, augmente de façon diffuse la
cytoprotection gastrique. Spécialités : Ulcar, Kéal, Sucralfate, en comprimés et
sachets pour suspension buvable à 1 g.
Indications
Ulcères gastro-duodénaux. Œsophagite par reflux.
Posologie
1 g, 30 minutes avant chacun des 3 repas et au coucher. En traite-
ment d’entretien, 1 g matin et soir.
Effets indésirables
Constipation. Risque d’encéphalopathie dans l’insuffisance rénale
chronique sévère, et de déplétion phosphorée lors des prises au long
cours, du fait de l’aluminium qu’il libère dans l’estomac.
Interactions médicamenteuses
Retard et/ou diminution d’absorption de la phénytoïne, des antivita-
mines K, de la digoxine. Respecter un délai de 2 heures entre la prise
de sucralfate et celle de toute médication orale. La prescription simul-
i
am
SULFADOXINE-PYRIMÉTHAMINE
Liste I.
Ts
Indications
Traitement curatif des souches de paludisme (Plasmodium falci-
parum) résistantes à d’autres thérapeutiques. Des chimiorésistances à
cette association existent, en particulier en Asie du sud-est, en Amé-
rique du Sud et en Afrique centrale et de l’Est.
Posologie
Cure unique de 1/2 comprimé ou 1/2 ampoule IM/10 kg de poids ;
3 comprimés en une prise chez l’adulte.
Incidents et accidents
Contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement. Accidents
cutanés exceptionnels, mais graves des sulfamides-retard (Syndrome
de Lyell). Anémie mégaloblastique (pyriméthamine).
SULFAMIDES
Liste I.
Composés synthétiques ayant une action bactériostatique. Les antibiotiques,
beaucoup plus maniables en ont considérablement diminué l’emploi. Seule la sul-
fadiazine (Adiazine) est encore disponible en comprimés à 500 mg.
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SULFAMIDE-TRIMÉTHOPRIME
Liste I.
L’association du sulfamide et de triméthoprime (voir ce mot) cumule les
effets antifoliques du premier (inhibition de synthèse d’acide folique par com-
pétition avec l’acide para-aminobenzoïque) et du second (blocage de la conver-
sion du dihydrofolate en tétrahydrofolate). L’effet antifolique n’est normalement
sensible que sur le métabolisme des micro-organismes. Il n’a pas de traduction
habituelle sur les cellules de l’organisme, sauf en cas de carence préalable en
folates (malnutrition, alcoolisme chronique) et en cas de grossesse. Cette asso-
ciation synergique et bactéricide permet d’obtenir un antibactérien de large
spectre.
1. Pharmacocinétique : bonne absorption digestive ; bonne diffusion tissulaire,
y compris dans la prostate et le LCR ; élimination surtout rénale.
i
am
Indications et posologie
1. Infection urinaire, urétrite, prostatite, shigellose, chancre mou,
nocardiose, lymphogranulomatose vénérienne, infections ORL, salmo-
nellose (typhoïde), listériose, toxoplamose (sauf encéphalite des immu-
nodéprimés) : 30/6 mg/kg/j à 45/9 mg/kg/j.
2. Infections à Pneumocystis carinii :
a) en traitement curatif, 100/20 mg/kg/j ;
b) en traitement préventif, 10/2 mg/kg/j.
Contre-indication
Grossesse (toute la durée).
Effets indésirables
Toxicité hématologique : leucopénie, Parfois agranulocytose, throm-
bopénie, anémie hémolytique chez les sujets déficitaires en glucose-6-
phosphate déshydrogénase. Accidents cutanés : érythème noueux,
toxidermie pouvant aller jusqu’au syndrome de Lyell. Accidents uri-
naires liés à la formation de cristaux qui doivent être prévenus par des
boissons abondantes.
Voir Médicaments et allaitement, p. 396.
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SULFASALAZINE
Liste II.
Association de sulfadiazine et d’acide 5-aminosalicylique. Très peu absorbée
dans le grêle. Au niveau colique, les enzymes bactériens libèrent d’une part, l’acide
5-aminosalicylique (5-ASA) qui est partiellement absorbé et d’autre part, la sulfapy-
ridine presque entièrement absorbée. L’acide 5-aminosalicylique est la fraction
active dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. La sulfapyridine
aurait une action sur certains rhumatismes inflammatoires. Spécialité : Salazopy-
rine, en comprimés de 500 mg. Voir aussi Mésalazine.
Indications et posologie
1. Poussées aiguës de la maladie de Crohn dans sa forme colique : 4
à 6 g/j.
2. Rectocolite hémorragique en traitement d’entretien : 2 g/j.
3. Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondyl-
arthrite ankylosante : 500 mg (1 comprimé) au début, puis augmenter
par paliers hebdomadaires en 4 semaines jusqu’à 2 g/j.
Contre-indications
Hypersensibilité aux sulfamides et salicylés. Déficit en glucose-6-
phosphate déshydrogénase. Nourrissons. Prudence en cas d’insuffi-
sance hépatique ou rénale.
i
Effets indésirables
am
carence en folates. La majorité, mais pas la totalité, de ces effets est due
à la sulfapyridine.
SULFATE DE MAGNÉSIUM
Induit une vasodilatation avec abaissement des résistances vasculaires systé-
miques et cérébrales. Présenté en ampoules injectables IV à 1,5 et 3 g.
Indication et posologie
1. Prévention des récidives de crises convulsives dans l’éclampsie
(les données ne sont pas assez précises dans la pré-éclampsie) : dose
de charge de 4 g par voie IV en 15 minutes, suivie d’un relais par perfu-
sion à la dose de 1 g/h. Surveiller le taux de magnésium plasmatique en
cas de traitement prolongé ou itératif.
2. Torsades de pointes : bolus intraveineux de 2 g en IV lente, puis
perfusion continue de 3 à 20 mg/minute.
Contre-indications
Trouble de la conduction (électrocardiogramme systématique).
Insuffisance rénale. Association aux inhibiteurs calciques.
Effets indésirables
Risque d’arrêt cardiorespiratoire : administrer 1 g en IV de gluconate
de calcium (antagoniste du magnésium).
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SULFURE DE SÉLÉNIUM
Liste I.
Spécialité : Selsun, en émulsion à 2,5 %, associé à des produits détergents. Uti-
lisé dans les dermatoses séborrhéiques du cuir chevelu, en frictions et dans le trai-
tement des épidermomycoses en badigeons cutanés (pityriasis versicolor). Il est
actuellement supplanté par les azolés (Kétoconazole, Terbinafine).
SULPIRIDE
Liste II.
N-([éthyl-1-pyrrolidinyl-2]-méthyl)-méthoxy-2-sylfamoyl-5-benzamide. Parenté
chimique avec le métoclopropamide (anti-émétique). Psychotrope original, à la
fois neuroleptique (à fortes doses, syndromes extrapyramidaux) et antidépres-
seur, moins puissant mais n’ayant pas les inconvénients des tricycliques (action
cholinergique, danger en cas d’ingestion de doses massives), ni ceux des IMAO
(incompatibilités). Spécialités : Dogmatil et Synédil, en gélules à 50 mg, comprimés
de 200 mg, ampoules dosées à 100 mg (usage IM exclusif), et soluté buvable à
25 mg/cuillère à café.
Indications et posologie
1. Comme tranquillisant et/ou antidépresseur : 100 à 200 mg/j.
2. Neuroleptique antipsychotique majeur : traitement d’attaque
d’un état psychiatrique aigu, 400 à 600 mg/j, sous couvert d’un anti-
parkinsonien.
i
am
Effets indésirables
Chez la femme en période d’activité génitale, il entraîne souvent une
aménorrhée, parfois une galactorrhée ; chez l’homme, peut survenir une
un
SYNERGISTINES
Liste I.
Famille d’antibiotiques proche des macrolides (voir ce mot) par le spectre.
1. Mode d’action : inhibition de la synthèse protéique par fixation sur la sous-
unité 50S des ribosomes.
2. Mode de résistance naturelle (imperméabilité de la paroi) ; acquise (modifi-
cation de la cible ribosomale).
3. Pharmacologie : absorption digestive correcte, bonne diffusion tissulaire et
osseuse, pas de passage méningé, élimination biliaire.
4. Spectre d’activité : staphylocoque, streptocoque, pneumocoque, méningo-
coque, gonocoque ; Haemophilus influenzae, H. ducreyi, Mycoplasme.
Spécialité : Pyostacine (pristinamycine), en comprimés à 250 et 500 mg.
Indications
Infection à germe sensible surtout staphylococcique, notamment ORL,
pulmonaire, cutanée, ostéo-articulaire. Relais oral des infections sévères à
ces germes. Prophylaxie d’endocardite (allergie à la pénicilline).
Posologie
2 à 3 g/j chez l’adulte.
50 à 100 mg/kg/j chez l’enfant.
Effets indésirables
Bonne tolérance dans l’ensemble. Troubles digestifs, éruptions cutanées.
Voir Médicaments et allaitement, p. 396.
LivreSansTitre1.book Page 329 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
SYNOVIORTHÈSE
Procédé thérapeutique visant à détruire la synoviale articulaire pathologique à
l’aide d’une ou plusieurs injections de produits radio-actifs (32P, 198Au, 90Y, 169Er)
qui sont des émetteurs bêta, d’acide osmique à 1 ou 2 %. Les résultats les plus
constants sont obtenus avec 198Au.
Indications
Manifestations mono ou oligo-articulaires de la polyarthrite rhuma-
toïde, synovites récidivantes, arthropathies hémophiliques. Chez les
sujets en période d’activité génitale, préférer l’acide osmique aux radio-
isotopes.
TACROLIMUS
Liste I.
Immunosuppresseur extrait de Streptomyces tsukubaensis (apparentés aux
macrolides). Réduit la production d’interleukine 2, via celle de l’activité phos-
phatasique de la calcineurine. Spécialités : Prograf, en gélules à 0,5, 1 et 5 mg
et ampoules injectables à 5 mg ; Advagraf, Prograf, en gélules LP à 0,5, 1 et
5 mg ; Protopic, pommade à 0,03 % (enfants de plus de 2 ans) et 0,1 % (adultes).
Indications et posologie
1. Prévention du rejet en transplantation hépatique et rénale ; traite-
i
ment des rejets corticorésistants en transplantation d’organes :
am
TAMOXIFÈNE
Liste I.
Anti-œstrogène par inhibition compétitive de la liaison de l’œstradiol à son récep-
teur, a un effet œstrogénique partiel sur certains tissus (endomètre, os, foie : fac-
teurs de la coagulation, lipides). Spécialités : Tamoxifène, Nolvadex, Oncotam Gé,
Kessar Gé, en comprimés à 10 ou 20 mg ; Tamofène, en comprimés à 10, 20 ou 30 mg.
Indications et posologie
Carcinome mammaire, en traitement adjuvant pour la prévention des
récidives (20 mg/j, en une ou deux prises, pendant 5 ans) ou dans les
formes évoluées avec progression locale et/ou métastatique (20 à
40 mg/j, en une ou deux prises).
Contre-indications
Grossesse et allaitement.
Effets indésirables
1. Augmentation du risque de thromboses veineuses profondes et de
l’effet des anticoagulants oraux.
2. Anomalies endométriales : risque de cancer de l’endomètre multi-
plié par 4 après 50 ans, épaississement par atrophie glandulo-kystique,
hypertrophie des polypes et fibromes.
3. Anomalies hépatiques, bouffées de chaleur, prurit vulvaire, érup-
i
tion cutanée, alopécie, troubles visuels, cataracte.
am
TAXANES
Ts
Liste I.
Antinéoplasiques extraits de l’écorce et des baies de l’if américain (Taxus
brevifolia) ou européen (Taxus baccata). Agissent par inhibition de la dépoly-
mérisation des microtubules lors de mitose. Spécialités : Taxol et Paxene
(paclitaxel), solution injectable IV à 6 mg/ml en flacons de 5, 16,7, 25 et 50 ml ;
Taxotere (docétaxel), en solution injectable par voie IV (flacons de 20 et
80 mg).
Indications et posologie
En association avec d’autres cytotoxiques.
1. Paclitaxel : cancers de l’ovaire, du sein, du poumon (non à petites
cellules), sarcome de Kaposi associé au SIDA. Perfusion IV de
175 mg/m2 en 3 heures par cycles de 3 semaines.
2. Docétaxel : cancers du sein, du poumon (non à petites cellules), de
la prostate, de l’estomac, et des voies aérodigestives supérieures. Per-
fusion IV de 75 à 100 mg/m2 par cycles de 3 semaines.
Effets indésirables
Réactions d’hypersensibilité (éruption, bronchospasme) lors des
premières perfusions. Troubles de la conduction (paclitaxel). Toxicité
hématologique, hépatique (cytolyse), neuropathie périphérique sensi-
tive, troubles gastro-intestinaux, nausées, alopécie.
Contre-indication
Grossesse.
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TÉICOPLANINE
Liste I.
Antibiotique glycopeptidique semi-synthétique actif sur les cocci à Gram
positif, staphylocoques, streptocoques, entérocoques. Son spectre et son mode
d’action sont proches de ceux de la vancomycine (voir ce mot). Demi-vie plasma-
tique longue (de 70 à 100 heures). Élimination rénale. Diffusion tissulaire bonne
dans la peau, l’os, les poumons, les leucocytes, nulle dans le LCR. Spécialité : Tar-
gocid, en ampoules injectables IM ou IV à 200 et 400 mg.
Indications
Infections staphylococciques ou streptococciques sévères dues à des
bactéries résistantes aux pénicillines ou survenant chez des patients into-
lérants à ces antibiotiques, en particulier en état de neutropénie.
Posologie
Dose de charge de 6 à 10 mg/kg toutes les 12 heures pendant les 2 ou 3
premiers jours du traitement, puis 6 à 10 mg/kg/j en une perfusion lente ou
une injection IM. Réduire les doses en cas d’insuffisance rénale (voir
p. 384).
Effets indésirables
Douleurs au point d’injection ; éruption cutanée. La tolérance rénale
et cochléaire semble bonne.
i
am
TÉMOZOLOMIDE
Syn : méthazolastone. Antimitotique de la classe des alkylants ayant une très
un
Indications
Glioblastomes de stade II à IV, en association ou après traitement
radiothérapique.
Posologie
200 mg/m2/j en une prise cinq jours de suite une fois par mois. En cas
de chimiothérapie préalable, la première cure est faite à dose réduite
(50 mg/m2/j), pour atteindre 200 mg/m2 progressivement lors des cures
suivantes selon la tolérance hématologique.
Effets indésirables
Ceux des alkylants : toxicité hématologique (pancytopénie), nausées
et vomissements.
Contre-indication
Grossesse.
TÉNECTÉPLASE
Liste I.
Thrombolytique de troisième génération dérivée du t-PA, à demi-vie prolongée
susceptible d’être administré en bolus. Affinité pour la fibrine 14 fois supérieure à
celle du t-PA natif, ce qui permet d’obtenir une reperfusion plus rapide et une plus
faible déplétion en fibrinogène. Spécialité : Métalyse, solution injectable IV à
10 000 U/10 ml (5 mg/ml).
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Indications
Voir Thrombolytiques, p. 337.
Posologie
Infarctus myocardique aigu avant la 6e heure : bolus IV unique
(adapté au poids avec une dose maximale de 50 mg) en 10 secondes
environ. Associé à l’acide acétylsalicylique IV et l’héparine non frac-
tionnée ou l’énoxaparine. Incompatible avec des solutés glucosés.
Contre-indications, effets indésirables
Voir Thrombolytiques, p. 337.
TÉNIPOSIDE
Liste I.
4-déméthyl-épipodophyllotoxine. VM-26. Dérivé semi-synthétique de Podo-
phyllum pelatum. Utilisé en thérapeutique oncologique : inhibe la synthèse des pro-
téines du fuseau et bloque le cycle cellulaire en métaphase. Demi-vie plasmatique
de 24 heures. Élimination urinaire. Spécialité : Vumon (disponible aux États-Unis),
en ampoules injectables à 50 mg pour l’usage IV strict.
Indications
Lymphomes non hodgkiniens, tumeurs solides du sein, des voies uri-
i
naires, du système nerveux central, en association à d’autres drogues.
am
Posologie
En général, dose unique hebdomadaire ou mensuelle selon l’usage
un
TERBINAFINE
Liste I.
Antifongique de synthèse de la classe des allylamines possédant in vitro un
large spectre d’activité : les dermatophytes, les autres filamenteux comme Asper-
gillus sp, les champignons dématiés, les champignons dimorphiques et les levures.
Fortement liée aux protéines plasmatiques, elle diffuse rapidement dans le derme
et atteint des concentrations élevées dans les follicules pileux, les cheveux et la
peau riche en sébum et dans l’ongle. La demi-vie est d’environ 17 heures L’excré-
tion est essentiellement urinaire sous forme métabolisée. Spécialités : Lamisil et
génériques, comprimé à 250 mg et topiques locaux à 1 %.
Indications
Onychomycoses, dermatophyties étendues et résistantes aux anti-
fongiques habituels.
Posologie
Par voie orale : 250 mg, 1 fois par jour, avant un repas ou loin des
repas. La durée du traitement dépend du type et de la localisation de
l’infection.
Par voie locale : 1 à 2 applications par jour, pendant 1 à 4 semaines,
sur les lésions unguéales.
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Contre-indications
Insuffisances hépatique et rénale sévères, femme enceinte, allaitement.
Effets indésirables
Rares et le plus souvent bénins : troubles digestifs, réactions cuta-
nées qui peuvent parfois être sévères (nécrolyse épidermique, lupus
érythémateux, psoriasis), hépatotoxicité et troubles hématologiques.
Interaction médicamenteuse avec la rifampicine.
TERLIPRESSINE
Liste I.
Acétate de terlipressine. Réduit la pression portale dans l’hypertension portale
par vasoconstriction dans le territoire porte. Spécialité : Glypressine, solution
injectable à 1 mg/5 ml.
Indications
Traitement d’urgence des hémorragies digestives par rupture des
varices œsophagiennes.
Posologie
Un bolus intraveineux toutes les 4 heures pendant 48 heures, ajusté
au poids corporel (1,5 mg entre 50 et 70 kg). Le traitement peut être
i
prolongé au-delà de 48 heures, jusqu’à 5 jours si la tolérance le permet.
am
Contre-indications
Choc septique, grossesse. Prudence après 70 ans, dans l’insuffisance
rénale chronique, l’asthme et l’insuffisance respiratoire, l’insuffisance
un
Effets indésirables
Graves : poussée hypertensive, bradycardie, insuffisance coronaire
aiguë, insuffisance cardiaque gauche.
THALIDOMIDE
Liste I.
N-phtalimidoglutarimide. Tranquillisant dont les effets tératogènes, phocomé-
lies en particulier, ont interrompu la commercialisation en 1962. Des travaux plus
récents confèrent à ce médicament un intérêt dans certaines indications dermato-
logiques et comme substance antiangiogénique (intérêt antitumoral). Spécialité :
Thalidomide, en gélules à 50 et 100 mg. Distribution exclusive par les Pharmacies
des Hôpitaux, selon une procédure d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU).
La lénalidomide (voir ce mot) est un composé très proche par ses effets et ses
indications.
Indications et posologie
1. Lupus érythémateux discoïde, en cas d’échec des antipaludéens
de synthèse : 100 mg/j, voire 200 mg en l’absence de réponse après
2 mois. Traitement d’entretien de 25 à 100 mg/j.
2. Aphtoses bipolaires et maladie de Behçet : 100 à 400 mg/j pendant
5 jours, puis dose d’entretien de 25 à 100 mg/j.
3. Lèpre (érythème noueux) : 400 mg/j, puis traitement d’entretien de
25 à 100 mg/j.
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Grossesse.
THÉOPHYLLINE
un
Indications
Traitement de fond de l’asthme et des bronchopathies chroniques
obstructives.
Posologie
Traitement de fond : 10 à 15 mg/kg/j en moyenne chez l’adulte et de
10 mg/kg/j chez l’enfant ; éviter l’emploi au-dessous de 3 ans.
Incidents
Vertiges, céphalées, malaises, nausées. Crises convulsives pouvant
être mortelles. Arythmies cardiaques.
LivreSansTitre1.book Page 335 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
THERMOTHÉRAPIE PROSTATIQUE
Méthode de traitement de l’adénome prostatique constituant une alternative à
la chirurgie lorsque celle-ci est contre-indiquée. La prostate est chauffée jusqu’à
49 °C par une émission de micro-ondes, générées par voie transrectale ou trans-
urétrale. Le traitement est applicable en ambulatoire sans anesthésie.
Indications
Troubles obstructifs objectifs et subjectifs liés à un adénome prosta-
tique chez des patients à haut risque chirurgical ou à l’opposé chez des
patients « jeunes » redoutant l’éjaculation rétrograde post-chirurgicale.
Résultats
50 % d’amélioration objective et subjective des symptômes.
THIOGUANINE
Liste I.
Antipurique à rapprocher de la 6-mercaptopurine (voir ce mot). Spécialité :
Lanvis, en comprimés à 40 mg. Utilisée pour le traitement des leucémies aiguës
i
myéloïdes (traitement d’entretien : 2 mg/kg/j). Nécessité d’une surveillance héma-
am
tologique stricte.
THIOPENTAL
un
Liste II.
Hypnotique barbiturique d’action immédiate à usage anesthésiologique. Puis-
Ts
Indications
1. Induction de l’anesthésie générale intraveineuse, notamment dans
la séquence d’induction rapide avec de la succinylcholine.
2. État de mal convulsif résistant aux autres traitements (phénytoïne
ou phénobarbital).
3. Hypertensions intracrâniennes réfractaires des traumatismes crâ-
niens graves.
Posologie
3 à 5 mg/kg lors de l’induction. Cet hypnotique n’est pas adapté à
l’entretien de l’anesthésie générale (accumulation).
Contre-indications
1. Absence de matériel de ventilation et impossibilité de maintenir la
perméabilité des voies aériennes.
2. Porphyries : risque de déclenchement de poussées avec paralysie,
crises convulsives.
3. Réactions d’histaminolibération.
LivreSansTitre1.book Page 336 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
THIOPHOSPHAMIDE
Liste I.
Tri-éthylène-thiophosphoramide. Agent alcoylant intervenant dans la synthèse
de l’ADN, utilisé dans le traitement de certaines tumeurs malignes. Spécialité :
Thiotépa, en flacons à 15 mg pour injections IM, IV ou intracavitaires.
Indications
Tumeurs solides, notamment du sein et de l’ovaire et de la vessie.
i
Maladie de Hodgkin, lymphomes non hodgkiniens.
am
Posologie
Par voie IM ou IV à la dose de 0,2 mg/kg soit chaque jour (cures de 4 à
un
THIOSULFATE DE SODIUM
Syn : hyposulfite de sodium. Spécialité : Hyposulfène (Rosaphytopharma), solu-
tion à injectable à 20 %.
Indications
Intoxication par les produits cyanogènes : nitroprussiate de sodium,
nitriles. Intoxication cyanhydrique grave, en complément de l’hydroxo-
cobalamine avec laquelle il ne doit pas être mélangé.
Intoxication par les oxydants : permanganate de potassium bichro-
mate, hypochlorite.
Posologie
Intoxication par les produits cyanogènes : chez l’adulte, de 8 à 12,5 g
par voie IV lente ; chez l’enfant, 0,41 mg/kg par voie IV lente.
LivreSansTitre1.book Page 337 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
THROMBOLYTIQUES
Substances naturelles ou semi-synthétiques, activant de manière directe ou
indirecte le plasminogène en plasmine. La plasmine lyse le caillot en transformant
la fibrine insoluble en produits de dégradation solubles. Actifs à la fois sur le plas-
minogène circulant et lié au thrombus, la streptokinase (activateur indirect du
plasminogène) et l’urokinase (activateur direct) sont les thrombolytiques de pre-
mière génération. L’activateur tissulaire du plasminogène est un thrombolytique
de deuxième génération (altéplase) ; sa spécificité pour la fibrine n’est que relative
et n’a pas annulé le risque hémorragique. La nécessité d’une désobstruction
rapide du vaisseau occlus a conduit au développement des thrombolytiques de
troisième génération, ayant une demi-vie prolongée après administration en bolus
(ténectéplase). Les thrombolytiques de deuxième et troisième génération ont la
capacité d’activer préférentiellement le plasminogène lié au thrombus, propriété
réduisant théoriquement le risque hémorragique.
Voir Activateur du plasminogène, Altéplase, Streptokinase, Ténectéplase, Uro-
kinase.
Indications
1. Infarctus du myocarde à la phase aiguë, préférentiellement dans
les 3 heures suivant l’apparition des symptômes et jusqu’à la 12e heure
si le patient ne peut pas bénéficier d’un transfert rapide à un centre
i
am
THYMORÉGULATEURS
Syn : normothymiques. Le chef de file de cette classe est représenté par les sels
de lithium (voir ce mot) prescrits dans les formes typiques des troubles bipolaires,
soit à titre curatif lors d’accès maniaques, soit à titre préventif afin d’éviter la
récurrence des accès maniaques ou dépressifs. En cas de contre-indication, de
résistance, d’intolérance à la lithiothérapie, ou dans certaines formes mineures,
mixtes ou à cycles rapides, la carbamazépine ou le valpromide peut être béné-
fiques (voir ces mots).
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THYROCALCITONINE
Liste II.
Syn : calcitonine. Hormone sécrétée chez l’homme par les cellules C de la thy-
roïde (cellules parafolliculaires). Polypeptide de 32 acides aminés, dont la struc-
ture a été déterminée chez l’homme, le porc et le saumon. Bloque la résorption
ostéoclastique et la libération du calcium osseux. Spécialités : voir les différentes
formes, naturelles ou synthétiques, présentées dans le tableau 88.
PRÉSENTATION
TYPE (ORIGINE) SPÉCIALITÉ VOIE
(UNITÉS MRC OU MG/FLACON)
Synthèse (humaine) Cibacalcine Sol inj à 0,25 et 0,5 mg/flacon SC, IM, IV
(0,25 mg) 2 fois par jour, par voie SC ou IM, pendant 2 à 4 semaines.
2. Maladie de Paget : 100 UI/j, par voie SC ou IM (ou 50 UI, 3 fois par
Ts
Effets indésirables
Nausées. Éruption cutanée ou flush. Apparition d’anticorps anticalci-
tonine.
THYROTROPINE ALFA
Liste I.
Thyréostimuline hypophysaire recombinante, utilisée pour détecter la pré-
sence de tissu thyroïdien résiduel après chirurgie et 131I dans les cancers thyroï-
diens différenciés. Spécialité : Thyrogen, solution injectable à 0,9 mg/ml.
L’élévation du taux de thyroglobuline sous Thyrogen prouve l’existence de tissu
résiduel.
TIAGABINE
Liste I.
Anti-épileptique, agoniste GABAergique. Augmente la concentration intracéré-
brale du GABA. Spécialité : Gabitril, en comprimés à 5, 10 et 15 mg.
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Indications
Épilepsies partielles résistantes, avec ou sans généralisation secon-
daire, en association avec un autre traitement antiépileptique (adultes
et enfants jusqu’à 12 ans).
Posologie
Dose initiale de 7,5 à 15 mg/j, en augmentant par paliers hebdoma-
daires jusqu’à la dose de 30 à 50 mg/j.
Contre-indications
1. Absolues : insuffisance hépatique sévère.
2. Relatives : épilepsies généralisées, en particulier les formes idiopa-
thiques comportant des absences et le syndrome de Lennox-Gastaut,
ou formes apparentées.
Effets indésirables
Légers : vertiges, fatigue, somnolence.
TICLOPIDINE
Liste I.
Anti-agrégant plaquettaire ; inhibe l’agrégation induite par l’adénosine diphos-
phate. Allonge le temps de saignement et réduit l’adhésivité plaquettaire. Spécia-
i
lité : Ticlid, en comprimés de 250 mg.
am
Indications
Traitement anti-agrégant plaquettaire en cas d’allergie au clopidogrel
et ne pouvant être traités par aspirine.
un
Posologie
250 à 500 mg/j.
Ts
Contre-indications
Anomalies constitutionnelles ou acquises de l’hémostase. Ulcère
digestif.
Effets indésirables
Toxicité hématologique avec risque d’aplasie médullaire nécessitant
une surveillance de la numération globulaire et plaquettaire tous les
15 jours pendant les 3 premiers mois du traitement : arrêt si neutro-
philes < 1 500/mm3 et plaquettes < 100 000/mm3. Réactions immuno-
allergiques de tous types.
TILIQUINOL-TILBROQUINOL
Liste I.
Association de deux dérivés méthylés de la quinoléïne (7-bromo-5-méthyl-8-qui-
noléinol et 5-méthyl-8-quinoléinol). Antiamibien de contact, non diffusible, actif sur
les trophozoïtes d’amibe dans la lumière colique uniquement. Spécialité : Intétrix,
en gélules associant 100 mg de tiliquinol et 200 mg de tilbroquinol.
Indications
Amibiase intestinale de l’adulte, en complément d’un amœbicide tissu-
laire nitro-imidazolé, ou seul pour déparasiter un porteur asymptomatique
de trophozoïtes ou kystes d’amibes pathogènes (Entamoeba histolytica)
dépistées à l’examen de selles.
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Posologie
2 gélules matin et soir pendant 10 jours.
Effets indésirables
Rares augmentations transitoires des transaminases ; neuropathies
périphériques ou atteinte du nerf optique en cas d’utilisation très pro-
longée.
TINIDAZOLE
Liste I.
Antibiotique de la famille des nitro-imidazolés. Activité antimicrobienne (anaéro-
bies), amœbicide et trichomonacide. Spécialité : Fasigyne, en comprimés de 500 mg.
Indications et posologie
Chez l’adulte :
1. Infections à Trichomonas vaginalis et lambliase : 2 g, soit 4 comprimés,
en 1 seule prise.
2. Amibiase intestinale aiguë, hépatique (amœbicide tissulaire) : 1,50
à 2 g/j, en 1 seule prise pendant 3 à 4 jours.
Incidents et accidents
Effet antabuse, légers troubles digestifs.
i
am
Contre-indications
Grossesse, allaitement, enfants. Intolérance aux dérivés imidazolés.
un
TIOPRONINE
Liste I.
Ts
Indications
Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde. Traitement de la
lithiase cystinique.
Posologie
0,5 à 2 g/j.
Effets secondaires
Proches de ceux de la D-pénicillamine (voir ce mot), mais pas de sen-
sibilité croisée automatique avec ce produit.
TOLCAPONE
Liste I.
Inhibiteur de la catéchol-O-méthyl-transférase (I-COMT). Spécialité : Tasmar,
comprimés à 100 mg. Prescription réservée aux spécialistes en neurologie.
Indications
Maladie de Parkinson, en complément d’une association lévodopa-
bensérazide ou lévodopa-carbidopa, après échec d’un autre inhibiteur
de COMT : 300 mg/jour en 3 prises, exceptionnellement 600 mg.
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Contre-indications
Signes d’atteinte hépatique, antécédents de syndrome malin des neu-
roleptiques, phéochromocytome, dyskinésies.
Effets indésirables
Dyskinésies, hépatite potentiellement mortelle. Doser les transami-
nases tous les 15 jours la première année, arrêt immédiat du médica-
ment si elles dépassent la normale.
TOPIRAMATE
Liste I.
Antiépileptique et antimigraineux. Spécialité : Epitomax, en gélules à 15, 25 et
50 mg et en comprimés à 50, 100 et 200 mg.
Indications et posologie
1. Épilepsies partielles et des crises généralisées tonicocloniques, en
association avec les autres anti-épileptiques lorsqu’ils sont insuffisamment
efficaces : débuter par une dose de 1 mg/kg/j et l’augmenter par paliers
d’une semaine jusqu’à 200 à 600 mg/j (adultes), 6 à 9 mg/kg/j (enfants).
2. Traitement de fond de la migraine : 25 mg en une prise le soir pendant
1 semaine, puis augmenter cette dose quotidienne de 25 mg chaque
i
semaine, voire plus si le patient ne tolère pas l’adaptation posologique ;
am
pertuis.
Ts
Effes indésirables
Risque de formation de calculs rénaux. Troubles neurosensoriels et
psychiques. Interférence avec contraception œstroprogestative et
acide valproïque.
TOXINE BOTULIQUE
Liste I.
Neurotoxine produite par Clostridum botulinum. Connue depuis des siècles pour
ses propriétés paralysantes (le poison des Borgia). On l’utilise aujourd’hui comme
inhibiteur de neurotransmission (blocage de libération d’acétylcholine). Spécia-
lités en ampoules injectables : Botox (50 et 100 U), Xeomin (100 U), Dysport
(500 U), Neurobloc (2 500, 5 000 et 10 000 U).
Indications
Blépharospasme, hémispasme facial, torticolis spasmodique.
Posologie
Spécifique à chacun des produits. Les injections ne doivent être
effectuées que par un médecin ayant l’expérience de ce produit et le
plus souvent sous contrôle électromyographique.
Effets indésirables
Par surdosage ou diffusion du produit : signes de botulisme atténués
(voir p. 760 et tableau 191, p. 1269).
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TRACHÉOTOMIE
Ouverture chirurgicale de la partie antérieure de la trachée. L’introduction
d’une canule dans l’orifice ainsi créé court-circuite les voies aériennes supérieures
et réduit l’espace mort anatomique ; par l’accès direct à la trachée et aux
bronches, la trachéotomie permet facilement leur désobstruction et la pratique de
la ventilation artificielle, notamment lors d’un sevrage difficile. Lorsqu’elle est pro-
grammée, il s’agit d’une intervention chirurgicale effectuée en salle d’opération ou
au lit du malade en service de réanimation. Toutes les précautions d’asepsie sont
respectées. Elle peut être chirurgicale par abord direct de la trachée ou bien indi-
recte par ponction percutanée de la trachée avec l’introduction d’un dilatateur
pour permettre le placement de la canule.
Indications
1. Obstacle haut situé sur les voies aériennes lorsque l’intubation n’est
pas possible ou ne peut être maintenue (traumatismes graves de la face,
en post-opératoire de chirurgie du larynx ou de l’oropharynx notamment).
2. En relais de l’intubation lorsqu’une ventilation prolongée est néces-
saire ou quand le sevrage de la ventilation s’avère long et difficile avec pos-
sibles troubles de la déglutition (réanimation neurologique notamment).
Incidents et accidents
Déplacement accidentel de la canule nécessant sa remise en place
immédiate. Obstruction de la canule par un bouchon de sécrétions
i
(humidification insuffisante, aspirations de mauvaise qualité) imposant
am
contre-indiqués chez le nourrisson tels que le bore et ses dérivés. Chez le nour-
risson, l’iode en application locale, les applications de solution alcoolisée sont
contre-indiquées dans la crainte d’absorption par voie transcutanée. Lorsqu’un
produit actif est absorbé, il faut soigneusement évaluer la concentration du pro-
un
TRANSFUSION SANGUINE
L’organisation de la transfusion sanguine (collecte, préparation, qualifications,
distribution des produits sanguins labiles, formation et recherche) est placée
depuis 1998 sous la responsabilité de l’Établissement français du sang (EFS), et
des quatorze centres régionaux en dépendant. Les produits sanguins stables
dépendent pour leur production du Laboratoire français des biotechnologies
(LFB) ; leur distribution est celle de produits pharmaceutiques.
Les compétences liées à la sécurité des produits sanguins dépendent de
l’Agence française pour la sécurité sanitaire et des produits de santé (AFSSAPS).
Les procédures mises en place diffèrent selon qu’il s’agit de produits sanguins
labiles (concentrés de globules rouges, plaquettes, plasma frais congelé), dépen-
dant de l’hémovigilance, ou stables (fractions coagulantes, immunoglobulines,
albumine), dépendant de la pharmacovigilance.
Le don de sang est régi par la loi du 21 juillet 1952. Ses principes sont le béné-
volat, le volontariat, l’absence de profit à tous les échelons, du prélèvement à la
distribution. Il est ouvert à tout individu, en bonne santé, âgé de 18 à 60 ans. La
législation française fixe le nombre de prélèvements de sang total maximal par an
à 5 chez l’homme et à 3 chez la femme. Chaque donneur doit se soumettre à un
examen et un entretien médical pour éliminer une contre-indication au don du
sang et reconnaître les sujets appartenant à un groupe à risque de transmission
de maladies infectieuses : sujets transfusés ; séjour depuis moins de 4 mois dans
des zones considérées comme à risque endémique pour le paludisme ; séjour pro-
longé dans un pays concerné par l’endémie d’encéphalopathie spongiforme bovine
(Grande-Bretagne).
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Incidents et accidents
Les deux accidents principaux de transfusion sont l’allo-immunisa-
tion (voir à chacun des produits) et la transmission d’agents infectieux.
1. La transmission d’agents infectieux latents chez le donneur est vir-
tuellement possible, malgré les critères cliniques et biologiques de
i
am
1 000 000 pour le virus de l’hépatite B, 1 pour 2 350 000 pour le VIH, 1
pour 7 700 000 pour l’hépatite C, 1 pour 200 000 pour les bactéries, non
évalué mais quasi inexistant pour la syphilis. Le paludisme transfu-
Ts
TRANSPLANTATION CARDIAQUE
Le développement de la transplantation cardiaque depuis l’utilisation de la
ciclosporine est freiné par la pénurie actuelle de greffons. On utilise le greffon issu
d’un patient en état de mort cérébrale (voir p. 1162).
i
Indications
am
Résultats
Résultats fonctionnels excellents. Pourcentage de survie de 80 % à
Ts
TRANSPLANTATION HÉPATIQUE
Méthode de traitement des maladies du foie à un stade évolué. L’intervention
comporte le prélèvement du foie sur le donneur en état de mort cérébrale (voir
p. 1162), l’ablation du foie du patient et la greffe proprement dite. Possibilité
d’effectuer un prélèvement d’un lobe hépatique (gauche ou droit) chez un donneur
vivant apparenté. Effectuée dans quelques centres hautement spécialisés.
Indications
1. Chez l’enfant : atrésie des voies biliaires extra-hépatiques ; mala-
dies métaboliques (déficit en alpha-1-antitrypsine) ; cholestases fami-
liales progressives.
2. Chez l’adulte : cirrhose décompensée (virale ou alcoolique), avec
ascite réfractaire, syndrome hépatorénal, encéphalopathie hépatique,
hémorragies digestives incontrôlables, insuffisance hépatocellulaire ;
cirrhose biliaire primitive, cholangite sclérosante primitive (en cas
d’ictère intense ou de cirrhose décompensée) ; hépatite fulminante
LivreSansTitre1.book Page 346 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
TRANSPLANTATION INTESTINALE
L’intestin grêle d’un sujet en état de mort cérébrale (voir p. 1162) peut être
transplanté isolément (avec ou sans le côlon droit) ou en association avec le foie,
éventuellement l’estomac, le duodéno-pancréas, sans différences notables dans les
résultats. Seule la négativité du « cross-match » est exigée. Globalement, 50 % des
i
am
patients survivent à 3 ans, avec le plus souvent un intestin grêle fonctionnel. Ces
résultats ont été obtenus avec le renforcement de l’immunosuppression, grâce au
tacrolimus.
un
Indications
Insuffisance intestinale chronique définitive, surtout après résection
du grêle. Pseudo-obstruction intestinale chronique et autres troubles
Ts
TRANSPLANTATION PULMONAIRE
La transplantation pulmonaire est proposée depuis 1981 aux patients atteints
d’insuffisance respiratoire grave. Les améliorations techniques ont permis d’en
élargir progressivement les indications aux différentes maladies respiratoires. On
utilise des greffons issus de patients en état de mort cérébrale (voir p. 1162), et
exceptionnellement à partir de donneurs vivants (transplantations lobaires). La
survie est de 50 % à 5 ans (Registre International 2007).
Techniques chirurgicales
1. Transplantation cardio-pulmonaire (1981). Elle garde actuellement
peu d’indications.
2. Transplantation pulmonaire unilatérale (1983).
3. Transplantation pulmonaire bilatérale en bloc (1986) et séquen-
tielle (1989).
4. Transplantation lobaire (1990).
5. Bipartition pulmonaire (1993).
Doit être encadrée par une immunosuppression majeure (voir Immu-
nosuppresseurs).
Indications
1. Handicap respiratoire grave (pronostic de vie estimé à 18 mois),
lié à une bronchopathie chronique obstructive, une mucoviscidose, une
pneumopathie interstitielle, une hypertension artérielle pulmonaire
i
am
pulmonaire.
b) La transplantation pulmonaire unilatérale est indiquée dans
l’emphysème et dans les pneumopathies interstitielles.
Ts
TRANSPLANTATION RÉNALE
Méthode de traitement des néphropathies chroniques parvenues au stade terminal
par la greffe d’un rein prélevé soit sur un donneur vivant (en règle générale appa-
renté), soit le plus souvent sur un sujet en état de mort cérébrale (voir p. 1162).
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Choix du greffon
Le choix du greffon s’effectue en tenant de la compatibilité dans les
groupes A, B, O et HLA-DR entre donneur et receveur. C’est l’Agence de
la Biomédecine qui coordonne en France la liste d’attente de greffe.
Avant la transplantation, la réaction de « cross-match » destinée à
rechercher chez le receveur la présence d’anticorps cytotoxiques
dirigés contre le donneur est réalisée.
Acte chirurgical
Il consiste en l’implantation du greffon dans une fosse iliaque et en
la réalisation des anastomoses artérielle (artère rénale du greffon,
artère iliaque), veineuse (veine rénale du greffon-veine iliaque), urinaire
(urétéro-vésicale ou urétéro-urétérale).
Traitement immunosuppresseur
L’immunosuppression fait appel selon des modalités variables aux cor-
ticostéroïdes, à l’azathioprine, à la ciclosporine, au tacrolimus, au myco-
phénolate mofétil, au sirolimus ou à l’evérolimus, aux immunoglobulines
antilymphocytaires, aux anticorps monoclonaux chimériques dirigés
contre le récepteur de l’interleukine-2 (basiliximab) ou aux anticorps
recombinants humanisés antagonistes du récepteur de l’interleukine-2
(daclizumab).
i
am
Résultats
À 1 an, 90 % des transplantés ont un fonctionnement normal ou satis-
faisant du greffon. Les échecs précoces ou tardifs (par néphropathie
un
TRASTUZUMAB
Liste I.
Anticorps monoclonal recombinant dirigé contre le récepteur 2 du facteur de
croissance épidermique humain (HER-2), surexprimé dans 20 à 30 % des cancers
primitifs du sein. Spécialité : Herceptin, en solution injectable IV à 10 mg/ml
(flacons de 15 ml).
Indications
Cancer du sein métastatique exprimant HER-2.
Posologie
Perfusion hebdomadaire IV lente de 4 mg/kg la 1re semaine
(90 minutes), puis 2 mg/kg (30 minutes) les semaines suivantes ou
administration toutes les 3 semaines : 1re dose de 8 mg/kg (90 minutes),
puis 6 mg/kg (90 minutes) toutes les 3 semaines, pendant 1 an ou
jusqu’à progression de la maladie.
Effets indésirables
Réactions au cours de la perfusion : manifestations allergiques, dys-
pnée, hypotension, râles sibilants, bronchospasme, tachycardie, urti-
caire, angio-œdème. Troubles digestifs, insuffisance cardiaque.
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TRIENTINE
Syn : tri-éthylène-tétramine, TRIEN. Chélateur non soufré, proche de l’EDTA et
du DTPA, qui présente une affinité particulière pour le cuivre. Spécialité : Trientine
Univar, capsules à 300 mg.
Indications et posologie
Maladie de Wilson, voir p. 643.
Effets indésirables
Agueusie, gastrite, aplasie médullaire, anémie sidéroblastique (rares).
Posologie
1,5 à 2 g/kg/j dans l’alimentation conventionnelle.
un
TRIHEXYPHÉNIDYLE
Liste I.
Ts
Indications
Maladie de Parkinson. Divers spasmes musculaires (torticolis spas-
modique, spasme facial…).
Posologie
Débuter par 4 prises de 1 mg/j. Diminuer ou augmenter progressive-
ment la dose suivant le résultat atteint et la tolérance. Posologie opti-
male : entre 2 et 20 mg/j, en prises fractionnées. Le traitement doit être
continu. Associer de faibles doses de scopolamine en cas de tremble-
ment marqué, ou d’atropine en cas de rigidité importante.
Incidents
Rarement sérieux (vertiges, vomissements ou réactions confusion-
nelles), nécessitant l’arrêt du traitement. Parfois, au début du traite-
ment, sécheresse de la bouche, nausées, troubles visuels.
fait des dérivés nitrés un traitement efficace de l’insuffisance ventriculaire gauche. Les
spécialités disponibles figurent dans le tableau 89. Le nicorandil (Adancor, comprimés
à 10 et 20 mg ; Ikorel, en comprimés à 10 et 20 mg) a un effet vasodilatateur identique
à celui des dérivés nitrés dont ils partagent les indications et effets indésirables. La
trimétazidine (Vastarel, en comprimés 20 mg et solution buvable à 20 mg/ml), avec un
mécanisme totalement différent, est également proposée pour prévenir l’angor.
Indications et posologie
1. Angine de poitrine. Traitement curatif de la crise angineuse : une à
Ts
TRIPHOSADÉNINE
Liste I.
Adénosine triphosphate. Parasympathicomimétique. Spécialité : Striadyne,
solution injectable de 20 mg/2 ml.
Indications
Arrêt des crises de tachycardie paroxystique par rythme réci-
proque ; exploration, à visée diagnostique, des tachycardies régulières
avec autant d’auriculogrammes que de ventriculogrammes.
Posologie
Usage hospitalier : sous scope avec matériel de réanimation prêt,
injection IV directe d’un flash de 10 ou 20 mg.
Effets indésirables
Nausées, vomissement. Pause sinusale syncopale nécessitant un
court massage cardiaque externe. Fibrillation ventriculaire exception-
nelle nécessitant un choc électrique externe.
Contre-indication
Asthme.
i
TROMÉTAMOL
am
Liste I.
Syn : Tri(hydroxy-méthyl)amino-méthane, THAM. Base aminée, utilisée pour ses
propriétés alcalinisantes. Spécialité : Alcaphor (citrate de troméptanol), en solu-
un
tion buvable à 20 %.
Indications
Ts
TROPATÉPINE
Liste I.
Antiparkinsonien de type anticholinergique. Spécialité : Lepticur, en comprimés
à 5 et 10 mg, solution injectable à 10 mg/2 ml.
Indications et posologie
1. Maladie de Parkinson : 1/2 comprimé par jour, puis augmenter de
1/2 comprimé tous les 3 ou 4 jours. Dose d’entretien de 10 à 20 mg par jour.
2. Syndromes parkinsoniens induits par les neuroleptiques : 20 à
30 mg/j (voie orale) ou 2 injections IM ou IV lente de 10 mg.
Contre-indications
Celles des anticholinergiques : troubles prostatiques et glaucome à
angle fermé. Cardiopathies décompensées.
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Effets indésirables
Anticholinergiques : sécheresse buccale, troubles de l’accommoda-
tion, hypertonie oculaire, troubles mictionnels, constipation.
Interactions avec les dopaminergiques (bromocriptine, cabergoline,
lisuride, pergolide) : risque d’apparition de confusion mentale.
URATE OXYDASE
Liste I.
Enzyme extraite de cultures Aspergillus flavus. Provoque la dégradation de l’acide
urique en allantoïne. Poids moléculaire de 90 000 kDa. Absent chez l’homme, sauf à
de faibles concentrations dans le tube digestif (provenance bactérienne). L’intérêt
majeur de cette conversion en allantoïne est la plus grande solubilité et la diminu-
tion du risque de précipitation tubulaire. La conversion est rapide (moins de
24 heures) et provoque une chute de l’uricémie à des valeurs comprises entre 15 et
50 mg/l selon l’affection et la dose utilisée. L’allantoïnémie s’élève en proportion.
Spécialité : Fasturtec, en ampoules de 7,5 mg pour injections IM et IV.
Indications
Hyperuricémies non réductibles par les moyens classiques et entraî-
nant un risque de précipitation tubulaire (leucémies aiguës, insuffi-
sance rénale aiguë).
Posologie
i
7,5 mg/j par voie IM ou IV, selon l’évolution de l’uricémie.
am
UROKINASE
un
Liste I.
Activateur physiologique du plasminogène sanguin en plasmine, présent normale-
ment dans le rein et les urines, d’où il est extrait. Non antigénique, il peut être utilisé
Ts
USTEKINUMAB
Anticorps monoclonal IgG1kappa anti-interleukines 12 et 23, entièrement
humain, produit par une lignée cellulaire murine de myélome en utilisant une tech-
nique d’ADN recombinant. Spécialité : Stelara, solution injectable SC à 45 mg.
Indication
Psoriasis en plaques modéré à sévère, en cas d’échec d’au moins deux
traitements systémiques comprenant la ciclosporine, le méthotrexate et
la PUVAthérapie.
LivreSansTitre1.book Page 353 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Posologie
Injections SC de 45 mg (90 mg si plus de 100 kg), à renouveler après
4 semaines, puis tous les 3 mois. Évaluation clinique à 28 semaines.
Effets indésirables
Augmentation du risque infectieux, notamment tuberculeux, en
raison de son action immunosuppressive. Proscrire les vaccins vivants
en cours de traitement.
VACCINS ET VACCINATIONS
Les vaccins permettent la prévention de certaines maladies infectieuses tant sur le
plan individuel que collectif (éradication de certaines maladies). La plupart des vac-
cins les plus courants sont commercialisés par les Instituts Pasteur et Mérieux.
I. PRINCIPAUX VACCINS
1. Vaccins obligatoires ou d’application générale : voir tableau 90.
2. Vaccins employés dans certaines circonstances : voir tableau 91.
3. Calendrier des vaccinations : voir tableau 92.
4. Vaccins exigibles pour les destinations étrangères : voir Conseils
aux voyageurs, p. 798, et le site d’information du ministère de la santé
(http://www.sante.gov.fr).
i
am
oreillons (ROR) : M-
M-RvaxPro, Priorix
Oreillons (O) Vaccin viral vivant En association à la Enfant ≥ 12 mois
Ts
6 ans Diphtérie, tétanos, Polio : L’entrée à l’école primaire est une bonne
2e rappel occasion de vacciner en rattrapage contre
l’hépatite B (deux injections mensuelles,
puis une 6 mois plus tard)
À partir Diphtérie, tétanos, Tous les 10 ans. Le rappel à 26-28 ans associe
un
vaccin rougeoleux ;
2. les réactions « immunopathologiques » des vaccins inactivés (TAB,
anatoxine, grippe) survenant du 1er au 3e jour : réaction locale inflam-
Ts
VALACICLOVIR
Liste I.
Agent antiviral, prodrogue de l’aciclovir permettant d’améliorer la biodisponi-
bilité de ce dernier. Le valaciclovir est transformé en aciclovir par l’action
d’enzymes circulantes. Il a le spectre de l’activité anti-virale et les propriétés phar-
macocinétiques de l’aciclovir (voir Aciclovir). Spécialités : Zelitrex et nombreux
génériques, en comprimés à 500 mg.
Indications
Infections génitales à Herpes simplex ; infections à virus Varicelle-
Zona chez le patient non immunodéprimé.
Posologie
Administration par voie orale 1 g toutes les 12 heures pour les traite-
ments (infections génitales), 1 g toutes les 8 heures pendant 7 jours
pour les infections à virus Varicelle-Zona.
Effets indésirables
Bonne tolérance, les virus résistants à l’aciclovir sont également
résistants au valaciclovir.
VALPROMIDE
Liste II.
Thymorégulateur. Précurseur de l’acide valproïque (voir ce mot) après désami-
i
nation. Spécialité : Dépamide, en comprimés à 300 mg. Un produit proche, le val-
am
proate (Dépakote, en comprimés à 250 et 500 mg) partage les mêmes propriétés.
Indications
Prévention de rechutes dans la psychose maniacodépressive, en cas
un
Posologie
Dans le traitement d’un état maniaque, 600 mg à 1 200 mg à titre pro-
phylactique est jusqu’à 1 800 mg à 2 100 mg (valpromide) ou 750 à
2 500 mg/j (valproate). La posologie est ajustée en fonction des concen-
trations plasmatiques (voir p. 373).
Contre-indications
Antécédent d’hypersensibilité au valproate, au divalproate, au valpro-
mide ; hépatite aiguë ou chronique ; antécédent personnel ou familial
d’hépatite sévère, notamment médicamenteuse, porphyrie hépatique ;
association à la méfloquine, au millepertuis et à la lamotrigine.
Effets indésirables
Risque tératogène (voir p. 390). Manifestations sédatives, hypoto-
niques, confusionnelles et quelquefois confuso-oniriques. Hépatopa-
thie. Hyperammoniémie. Douleurs abdominales. Chute des cheveux
transitoire. Tremblements. Céphalées. Thrombopénies dose-dépen-
dantes. Rush cutanés ou allergiques. Prise de poids.
Effets indésirables
Endocardite bactérienne sur prothèse : pronostic très sévère avec
mortalité élevée, surtout en post-opératoire, malgré une antibiothé-
rapie adaptée.
VANCOMYCINE
Liste I.
Antibiotique obtenu à partir des milieux de culture de Streptomyces orientalis,
actifs contre les germes Gram positif et en particulier contre les staphylocoques.
Faible passage méningé. Élimination rénale. Non résorbée par le tube digestif. Spé-
cialité : Vancocine, en flacons pour préparations injectables IV à 500 mg et en
flacons pour suspension buvable à 10 g.
Indications
Infections staphylococciques ou streptococciques sévères à germes
résistants ou chez les patients intolérants aux pénicillines. Colite
pseudo-membraneuse.
Posologie
Adulte : 500 mg toutes les 6 heures ou 1 g toutes les 12 heures. Enfant
et nourrisson : 40 mg/kg/j.
Contre-indications
Insuffisance rénale. Association à d’autres antibiotiques toxiques
pour la VIIIe paire.
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Toxicité
La vancomycine entraîne fréquemment des signes d’intolérance (fris-
sons, fièvre, éruptions, douleurs au point d’injection). Elle est toxique
pour la VIIIe paire (surtout en cas d’insuffisance rénale) et peut être
toxique pour le rein.
Voir Utilisation des médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
VASELINE
Mélange d’hydrocarbures obtenu par raffinage des diverses fractions lourdes
du pétrole. Fond entre 35 °C et 39 °C. Insoluble dans l’eau et l’alcool, soluble dans
les solvants des graisses et les huiles fixes.
Excipient très communément employé dans la préparation de pommades ; un
peu plus irritant néanmoins que l’axonge pure ou la lanoline.
Huile de vaseline : voir Huile de paraffine.
VASODILATATEURS PÉRIPHÉRIQUES
Voir Dipyridamole, Inhibiteurs calciques, Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de
l’angiotensine, Molsidomine, Nitroprussiate de sodium, Trinitrine et dérivés nitrés.
VENTILATION ASSISTÉE
Regroupe les techniques mises en œuvre pour suppléer une respiration spon-
i
tanée compromise, insuffisante ou inexistante, mettant en jeu à plus ou moins long
am
terme le pronostic vital. Elle a pour but de maintenir une ventilation alvéolaire effi-
cace permettant d’assurer les échanges gazeux nécessaires à la vie (oxygénation,
élimination du gaz carbonique). Il existe des techniques de sauvetage représentées
par la respiration artificielle « bouche à bouche » ou « bouche à nez », des tech-
un
enrichi en oxygène grâce à une prise située sur le ballon ; il faut pour cela disposer
d’un obus d’oxygène et d’un système de distribution adéquat.
Respirateurs
Les progrès technologiques réalisés dans le domaine de l’électronique
et de la micro-informatique ont permis d’améliorer les performances, la
fiabilité et la sécurité des respirateurs. Ainsi sont utilisés actuellement
des appareils extrêmement performants, équipés de systèmes d’humidi-
fication et de réchauffement des gaz insufflés et d’alarmes sonores et
visuelles contrôlant les volumes et la température des gaz insufflés, les
i
pressions régnant dans les voies aériennes (une valve d’échappement
am
Techniques
La fraction inspiratoire d’oxygène (FIO2) est réglée par le médecin
entre 21 % (air ambiant) et 100 % selon le degré d’hypoxémie du patient
Les modalités de ventilation sont très nombreuses et décidées par le
médecin en fonction des symptômes présentés par le malade.
1. La ventilation la plus simple est une ventilation en pression posi-
tive intermittente (PPI) : le respirateur insuffle pendant un temps donné
(I) un volume fixé préalablement (Vt), la pression dans les voies
aériennes atteint une certaine valeur, l’expiration se laissant ensuite
pendant le temps expiratoire (E), la pression dans les voies aériennes
revenant alors à 0 (pression atmosphérique). Il est possible de régler
les temps d’insufflation (I) et d’expiration (E), le réglage du rapport de
ces différents temps permettant de régler à la fois la fréquence de la
ventilation et la forme de la courbe de ventilation.
2. Il est possible également de maintenir une pression positive à la fin de
l’expiration, la pression expiratoire ne revient pas alors à 0, mais reste à
un niveau de pression positive fixé en fonction des besoins. C’est la venti-
lation avec pression positive expiratoire. Ce mode de ventilation a pour
but de maintenir ouverts les alvéoles préalablement collabés et d’aug-
menter ainsi la capacité résiduelle fonctionnelle, ce qui permet d’améliorer
l’oxygénation du patient. Ce mode de ventilation est utilisé dans le traite-
ment des syndromes de détresse respiratoire de l’adulte qui sont des
LivreSansTitre1.book Page 363 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VIDARABINE
Liste I.
Antiviral de la famille des nucléosides puriques, actifs sur les virus du groupe
herpès (Herpes simplex, virus de la varicelle et du zona). Spécialité : Vira-A, en
suspension injectable pour perfusion IV de 1 g (réservé à l’usage hospitalier) et en
pommade ophtalmique.
Indications et posologie
1. Varicelle et zona chez le sujet immunodéprimé, infections graves
à virus Herpes simplex, notamment méningo-encéphalitique (bon pas-
sage dans le LCR), hépatite chronique à virus B : 10 à 15 mg/kg/j en per-
fusion IV lente sur 12 à 24 heures, à adapter selon la fonction rénale.
2. Kératoconjonctivite herpétique : pommade ophtalmique à déposer
dans le cul de sac conjonctival 5 fois par jour à 3 heures d’intervalle.
Effets indésirables
Rash, prurit, troubles digestifs. Élévation des transaminases. Troubles
neurologiques centraux.
LivreSansTitre1.book Page 364 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VIGABATRINE
Liste I.
Antiépileptique. Agit en augmentant la concentration de GABA (neurotransmet-
teur cérébral à effet inhibiteur) par réduction de son catabolisme. Spécialité :
Sabril, comprimés à 500 mg et poudre pour solution buvable à 500 mg.
Indications et posologie
1. Traitement en monothérapie des spasmes infantiles (syndrome de
West) : 50 mg/kg/jour.
2. Épilepsies partielles résistantes, avec ou sans généralisation
secondaire, en association avec un autre traitement antiépileptique :
40 mg/kg/j (enfants), 1 à 3 g/j (adultes).
Effets indésirables
Anomalies du champ visuel, irréversibles (environ un patient sur
trois). Vérification périodique systématique du champ visuel chez les
enfants capables de se soumettre à cet examen.
VINBLASTINE
Liste I.
Syn : vincaleucoblastine. Alcaloïde extrait de la petite pervenche, à action cytos-
i
tatique, utilisée dans le traitement de certaines affections malignes. Spécialité :
am
Indications
un
Posologie
Injection IV hebdomadaire, à faire lentement, de préférence dans le
tuyau d’une perfusion de sérum physiologique, à la dose de 0,1 à 0,2 mg/kg.
Cures prolongées. Une surveillance hématologique stricte s’impose.
Effets secondaires
Toxicité modérée. Leucopénie. Polynévrite. Alopécie. Thrombocytose.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
VINCRISTINE
Liste I.
Syn : leurocristine. Alcaloïde extrait de la petite pervenche, utilisé, comme la
vinblastine, pour ses propriétés cytostatiques. Spécialité : Oncovin (sulfate de vin-
cristine), en flacons de 1 mg, à utiliser exclusivement par voie veineuse.
Indications
Leucémie aiguë lymphoblastique. Lymphomes. Maladie de Hodgkin.
Tumeurs solides. Purpura thrombopénique auto-immun.
Posologie
0,02 à 0,05 mg/kg, 1 jour par semaine, en perfusion IV. Une sur-
veillance hématologique stricte s’impose.
LivreSansTitre1.book Page 365 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Effets secondaires
Toxicité assez forte. Hypoplasie médullaire. Troubles digestifs. Syn-
drome d’atonie intestinale. Polynévrites. Alopécie. Effet antidiurétique
transitoire.
Voir Médicaments chez l’insuffisant rénal, p. 384.
VISCOSUPPLÉMENTATION
Technique proposant de restaurer les propriétés rhéologiques du liquide syno-
vial par une substance visco-élastique, dérivée de l’acide hyaluronique, qui agit
dans l’articulation comme lubrifiant des mouvements lents et comme amortisseur
pour les mouvements rapides. Présentations sous forme d’une dizaine de spécia-
lités différentes, classées selon leur poids moléculaire et leur concentration :
a) bas poids moléculaire : Hyalgan, Synovial, Structovial, Osténil, Orthovisc ;
b) bas poids moléculaire et forte concentration : Arthrum (effet rapide mais
réactions douloureuses plus fréquentes) ;
c) haut poids moléculaire : Synvisc (effet prolongé).
L’efficacité à long terme sur la douleur et l’évolution de l’arthrose reste dis-
cutée.
Technique
Injection intra-articulaire à 1 ou plusieurs reprises (avec un délai
d’une semaine entre deux injections).
i
Indications
am
Effets indésirables
Réaction douloureuse dans les jours suivant l’injection, chez moins
de 10 % des patients.
VITAMINE A
Syn : axérophtol, rétinol. Hémicarotène A. Vitamine liposoluble de croissance,
antixérophtalmique et kératomalacique. Existe dans les légumes et les fruits
(feuilles vertes, carotte, chou-fleur, citron, orange, banane), dans les graisses et
produits animaux (lait, beurre, crème, jaune d’œuf, viande, foie) ; est associée à la
vitamine D à des taux très élevés dans les huiles de foie de morue et de flétan.
Nombreuses spécialités et présentations : collyres, pommades (A 313, Avibon, Flé-
tagex…), capsules 50 000 UI (A 313), solution à 100 000 UI/2 ml injectable IM (Vita-
mine A Nepalm). Unité internationale = 0,3 µg d’axérophtol (= 0,344 µg d’acétate).
Indications et posologie
Arrêts de croissance, héméralopie : 10 000 à 25 000 UI per os. Malab-
sorptions : 50 000 UI (chez l’enfant) à 100 000 UI/mois.
Effets indésirables
Hypervitaminose A. Les signes sont observés, en toxicité aiguë, pour
une dose unique de 25 000 UI/kg, en toxicité chronique pour des doses
de 4 000 UI/kg/j pendant 6 à 15 mois : manifestations générales
(asthénie, anorexie, vomissements), neurocéphaliques (hypertension
LivreSansTitre1.book Page 366 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VITAMINE B1
Syn : aneurine, thiamine. Base azotée à noyau pyrimidique, et thiazole, préparée
par synthèse. Utilisée sous forme de chlorhydrate. L’unité internationale de chlo-
rhydrate correspond approximativement à 3 µg de chlorhydrate de thiamine cris-
tallisé. Antinévritique, facteur neuro-endocrinien. Nombreuses spécialités.
Indications
Béribéri, polynévrites diverses, algies et, accessoirement, affections
nerveuses diverses, diabète, asystolie, œdèmes de dénutrition.
Posologie
2 à 10 mg/j (et jusqu’à 0,10 g pour certains auteurs dans les affections
nerveuses), par voie buccale, SC, IM ou IV.
VITAMINE B2
i
Syn : riboflavine, lactoflavine. Importante par sa présence dans de nombreuses
am
Indications
un
Posologie
10 à 40 mg/j.
VITAMINE B6
Syn : pyridoxine, adermine. Facteur dont la carence détermine chez le rat une
dermatose caractéristique appelée acrodynie. Spécialités : Bécilan, en ampoules à
250 mg et en comprimés à 250 mg ; Pyridoxine, en comprimés à 250 mg et en sirop
à 1 %.
Indications
Myopathies. Acrodynie infantile. Vomissements de la grossesse.
Maladies des rayons X. Certaines dermatoses. Anémies réfractaires
sidéroblastiques. Intoxication symptomatique par l’isoniazide ou vue
précocement, asymptomatique, mais avec ingestion d’une forte dose,
notamment supérieure à 80 mg/kg.
Posologie
1. Usuellement : 0,05 à 0,15 g, en injections IM ou IV.
2. Dans l’intoxication par l’isoniazide : injecter par voie IV une dose
de vitamine B6 égale à la dose d’isoniazide supposée ingérée sans
dépasser 5 g. Si la dose d’isoniazide est inconnue, administrer d’emblée
5 g. Chez l’enfant, la dose est de 70 mg/kg IV sans dépasser 5 g.
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VITAMINE B12
Syn : cyanocobalamine. Poids moléculaire de 1 385 kDa. Hydrosoluble. Extraite
des bouillons de culture d’Actinomyces griseus, poudre cristalline rouge. Facteur
antipernicieux. Nombreuses présentations à 100 µg et 1 000 µg (ampoules injec-
tables). L’hydroxocobalamine (Dodécavit, ampoules injectables 1 000 µg) a les
mêmes propriétés vitaminiques et peut être utilisée en cas d’intolérance (rare) à
la cyanocobalamine.
Indications
Carences en vitamine B12, particulièrement anémie de Biermer,
suites de gastrectomie. Syndromes neurologiques, notamment syn-
drome neuro-anémique.
Posologie
Injection par voie IM : la seule recommandable, surtout pour l’anémie
de Biermer. Dose d’attaque : 100 µg/j. Dose d’entretien : 100 µg tous les
mois.
Attention ! Éviter de prescrire de la vitamine B12 chez un anémique
avant d’avoir établi un diagnostic précis, car le médicament brouillera
les signes et gênera notamment pour porter le diagnostic de maladie de
Biermer.
i
am
VITAMINE C
Syn : acide ascorbique. Hydrosoluble. Existe dans les fruits et végétaux à réac-
un
tion acide (citron, orange, tomate, cresson, salade) et dans la viande fraîche. Anti-
scorbutique. Régulateur des phénomènes d’oxydo-réduction (agent de
conservation E300). Il existe en France de nombreuses spécialités (Laroscorbine,
Ts
Indications
Scorbut, maladie de Barlow ; déficiences organiques, anémie,
troubles de la croissance chez le nourrisson, troubles de la calcification
osseuse et dentaire, syndromes hémorragipares. Intoxication par les
méthémoglobinisants, notamment quand le bleu de méthylène est
contre-indiqué ou en complément de celui-ci dans les méthémoglobiné-
mies sévères.
Posologie
1. Usuellement : 0,50 à 2 g/j, en injections SC ou IV. Chez le nour-
risson : 0,05 g per os.
2. Méthémoglobinémies : administration par voie IV lente d’une dose
initiale de 1 g, renouvelée selon le taux de méthémoglobinémie sans
dépasser 4 g.
VITAMINE D
Liste II.
Stérols liposolubles ayant une action antirachitique et hypercalcémiante
(tableau 93).
P01C01.fm Page 368 Jeudi, 7. avril 2011 2:16 14
pseudo-
Calcitriol Rocaltrol caps à 25 µg hypoparathyroïdie,
(1,25-OH D3) hypocalcémie néonatale
Ts
tardive
Posologie
1. Vitamines D2 et D3
a) Prévention du rachitisme et de l’ostéomalacie : 1 200 UI/j en
moyenne (3 gouttes/j). On peut aussi administrer en 1 fois une dose
unique de 15 mg chaque année, mais il n’est pas sans danger de
dépasser cette dose ou de la renouveler trop fréquemment en raison
du risque de surdosage, notamment chez l’enfant.
b) Traitement du rachitisme et de l’ostéomalacie : 4 000 à 20 000 UI/j
(10 à 50 gouttes) pendant plusieurs semaines selon l’importance de la
carence. Traitement à poursuivre jusqu’à disparition des douleurs et
retour à la normale de la calcémie et de la phosphorémie ; surveillance
de la calcémie pour éviter le surdosage. Réduction de la posologie
lorsque la calciurie augmente. Poursuivre jusqu’à normalisation des
i
phosphatases alcalines. Puis traitement prophylactique.
am
2. 25-hydroxycholécalciférol
Traitement du rachitisme et de l’ostéomalacie, tout particulièrement
un
VITAMINE E
Syn : alpha-tocophérol. Augmente la résistance à l’oxydation des lipoprotéines.
Trouvé dans la chair musculaire, le foie de bœuf, les feuilles vertes, les graines de
céréales et surtout l’huile de germe de blé. Spécialités : Toco 500, Tocolion et géné-
riques, en capsules de 500 mg et solution injectable à 100 mg/2 ml.
Indications
Hyperlipoprotéinémie en association au régime diététique, sans jus-
tification d’un autre traitement hypolipidémiant. Sans effet hypolipidé-
miant, son activité anti-oxydante permettrait de ralentir l’oxydation des
LDL et aurait une activité favorable sur le HDL cholestérol.
Posologie
Voie orale : 1 capsule de 500 mg par jour au petit-déjeuner ou
1þcomprimé de 100 mg, 3 fois par jour, à sucer ou à croquer (jusqu’à
5þcomprimés par jour).
Voie parentérale : 5 à 10 mg/kg IM ou IV tous les 2 à 4 semaines.
VITAMINE K
Syn : phytoménadione. Liposoluble. Intervient comme inducteur enzymatique
de la gamma-carboxylase microsomale hépatique, enzyme dont dépend l’insertion
i
d’un radical carboxyle sur les facteurs II, VII, IX et X. En l’absence de ce radical,
am
les protéines ne peuvent fixer le calcium ionisé et ne sont pas activables : elles
constituent les PIVKA (protein induced by vitamin K antagonist). En présence du
radical, les protéines sont activables. Présentée en ampoules buvables et injec-
un
tables de 2 et 10 mg.
Indications et posologie
Ts
VITAMINE PP
Syn : acide nicotinique, nicotinamide. Hydrosoluble. On la trouve dans la
viande, le poisson et le lait. Antipellagreuse. Spécialité : Nicobion, en comprimés
à 500 mg.
Indication et posologie
Pellagre, maladie de Hartnup : 100 à 200 mg/j.
LivreSansTitre1.book Page 371 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VORICONAZOLE
Liste I.
Antifongique triazolé. Son élimination est surtout hépatique (1 % excrété
inchangé dans l’urine). Il est métabolisé par le CYP450 et le CYP2C19 dont le
polymorphisme génétique explique la variabilité interindividuelle des concentra-
tions de voriconazole. Interactions médicamenteuses très nombreuses. Spécia-
lité : Vfend, en comprimés à 50 et 200 mg, poudre pour suspension buvable à
40 mg/l, poudre pour solution pour perfusion IV à 200 mg. Réservé à l’usage hos-
pitalier.
Indications
Aspergilloses invasives (traitement de première intention). Candidé-
mies chez les patients non neutropéniques. Infections invasives graves
à Candida résistant au fluconazole. Infections fongiques graves à
Scedosporium ou à Fusarium.
Posologie
1. Voie intraveineuse : dose de charge : 2 doses de 6 mg/kg à 12 heures
d’intervalle à J1 ; dose de maintenance : 4 mg/kg/12 h.
2. Voie orale (patients > 40 kg) : dose de charge de 400 mg/12 heures à
J1 ; dose de maintenance : 200 mg/12 heures. La forme orale doit être prise
loin des repas.
i
am
Tolérance
Troubles visuels, réactions cutanées, perturbation des tests hépa-
tiques, allongement de QT.
un
YOGOURT
Ts
Indications
Celles des ferments lactiques.
ZANAMIVIR
Liste I.
Inhibiteur de la neuraminidase des virus grippaux A et B. Très faible biodispo-
nibilité rendant impossible l’administration par voie orale et obligeant l’adminis-
tration par inhalation. Spécialité : Relenza, poudre pour inhalation à 5 mg/dose.
Indications
Traitement curatif de la grippe A et B chez les sujets symptoma-
tiques, quand le traitement peut être débuté 48 heures après le début
des symptômes.
Posologie
Deux inhalations par jour pendant 5 jours, avec une dose quoti-
dienne totale inhalée de 20 mg.
Tolérance
Irritation des voies respiratoires, troubles digestifs.
LivreSansTitre1.book Page 372 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ZONISAMIDE
Liste I.
Antiépileptique. Bensizoxazole-sulfonamide. Spécialité : Zonegran, gélules à 25,
50 et 100 mg. Le dernier antiépileptique mis sur le marché.
Indications
En association, dans les épilepsies partielles de l’adulte avec ou sans
généralisation secondaire.
Posologie
De 200 à 500 mg/j en deux prises. La progression posologique doit
être lente, en débutant par 25 mg deux fois par jour et en augmentant
par paliers de 100 mg/j par semaine. La dose efficace sera d’autant plus
élevée que le traitement associé sera inducteur enzymatique.
Effets indésirables
Réactions allergiques cutanées ou hématologiques rares mais poten-
tiellement graves.
Contre-indications
Allaitement.
i
am
un
Ts
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Prescriptions particulières
CONCENTRATIONS THÉRAPEUTIQUES
SANGUINES DES MÉDICAMENTS1
Que prélever ?
Le sang veineux est prélevé généralement sans anticoagulant (tube
sec), sauf pour les antirétroviraux (recueil sur héparinate de lithium
[bouchon vert] ou éventuellement EDTA [bouchon violet]), l’isoniazide
et les médicaments anti-rejet (ciclosporine A, tacrolimus, sirolimus,
mycophénolate…) qui sont prélevés sur EDTA (Veinoject [bouchon
violet]), leur dosage se faisant sur sang total. En général, un tube de
sang de 5 ml est largement suffisant ; dans certaines circonstances, on
peut doser sur des quantités moindres (1 ml) en particulier pour les
nouveau-nés et les nourrissons.
Les nouvelles techniques types de chromatographie liquide couplée
i
am
Techniques de dosage
Elles sont précisées pour chaque médicament dans les tableaux 94 et
95. On distingue la chromatographie en phase gazeuse (CPG) et
l’immuno-analyse (IA), souvent sur automates [intérêt pour les
urgences], la chromatographie liquide à haute performance (CLHP).
Des dosages se font encore parfois avec des techniques manuelles
(radio-immunologie et immuno-enzymologie). La CPG et la CLHP sont
de plus en plus fréquemment couplées à la spectrométrie de masse
(GC-MS, LC-MS), ce qui permet des gains en sensibilité et spécificité
ainsi que des mesures de métabolites. Ces nouvelles techniques, en
particulier la LC-MS, nécessitent un matériel coûteux et un personnel
hautement qualifié. Elles ont pour avantage de ne requérir que des
quantités minimes de sang (< 1 ml, si nécessaire) et permettent la déter-
mination simultanée de plusieurs médicaments, leurs métabolites et
d’autres marqueurs.
Résultats
Les tableaux ci-dessous rassemblent les taux sanguins (sang total,
plasma ou sérum) qui sont couramment déterminés pour assurer une
posologie optimale qui allie un effet thérapeutique maximal et des effets
indésirables minimaux.
1. Article rédigé en collaboration avec A. Coquerel.
LivreSansTitre1.book Page 374 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
I. DOSAGES ROUTINIERS
Dosages effectués de façon courante en pharmacologie (en moins de 24 heures,
sauf samedi et jours fériés, pour les techniques non automatisées) (voir
tableau 94).
ANTICONVULSIVANTS
de sodium
ANTIDÉPRESSEURS
STIMULANTS RESPIRATOIRES
CARDIOTONIQUES
ANTI-INFECTIEUX, ANTIBACTÉRIENS
Ts
ANTIPALUDÉENS
< 50 µg/ml 12 h
après la prise
ANTINÉOPLASIQUES
ANTICONVULSIVANTS
Felbamate Toloxa S ; le matin avant 50 à 110 µg/ml LC-MS
Ts
la prise
Gabapentine Neurontin « 4 à 12 µg/ml LC-MS
Lamotrigine Lamictal « 3 à 14 µg/ml LC-MS
Topiramate Epitomax « 2 à 25 µg/ml LC-MS
HYPNOTIQUES
Zolpidem Stilnox S ; conc < 20 ng/ml (8 h LC-MS
résiduelle après la prise)
Zopiclone Imovane « < 30 ng/ml (8 h LC-MS
après la prise)
Flunitrazépam Rohypnol, « 5 à 10 ng/ml CPG
Narcozep
ANXIOLYTIQUES, TRANQUILLISANTS, SÉDATIFS
Alprazolam Xanax S ; le matin avant 20 à 40 ng/ml LC-MS
la prise
Milieux de recueil = S : sérum (tube sec), H : tube hépariné, E : tube EDTA.
Techniques de dosage (colonne 5) = IA : immuno-analyse, CLHP : chromatographie liquide à haute
performance, CPG : chromatographie en phase gazeuse, LC-MS : chromatographie liquide couplée à la
spectrométrie de masse, RI : radio-immunologie.
* Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse ne sont actifs qu’après une triple phosphorylation
intracellulaire. Les relations entre les concentrations plasmatiques du promédicament et celles de leurs
dérivés triphosphorylés dans les cellules mononucléées ne sont pas établies.
** Les dosages sont inutiles pour l’utilisation des formes transcutanées, sublinguales, jugales et transnasales,
prescrites lorsque la posologie de morphine est stabilisée. On se base alors sur la tolérance clinique en faisant
une titration prudente (dose test, éventuellement modulée selon l’importance et la durée de l’effet observé).
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NEUROLEPTIQUES
i
am
ANTIDÉPRESSEURS
ANTI-ARYTHMIQUES
ANTIBACTÉRIENS
admin répétées)
ANTITUBERCULEUX
ANTIPALUDÉENS
ANTIFONGIQUES
(non évalué si
« booster »)
Saquinavir Invirase, « Cmin : CLHP
un
et Cmax (1 h Cmax :
après la prise) 600-1 000 ng/ml
Ténofovir Viread H, E, S ; conc Cmin CLHP
disoprostil résiduelle < 150 ng/ml
Tipranavir Aptivus « Cmin : CLHP
12 à 25 µg/ml
Zidovudine (AZT)* Retrovir H, E, S ; conc Cmin CLHP
résiduelle et 1 h > 100 ng/ml ;
après la prise Cmax :
1,2 à 2,1 µg/ml
AUTRES ANTIVIRAUX
ou bloc plexique
Ropivacaïne Naropeine « < 1 000 ng/ml CPG
(après ou LC-MS
anesthésie loco-
un
régionale)
ANTALGIQUES, ANTIPYRÉTIQUES, ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS
Ts
ANTINÉOPLASIQUES, ANTICANCÉREUX
Amoxicilline/
clavulanate } 1 à 4 g/8-12 h 1 à 4 g/8-12 h 0,5 à 2 g/8-12 h 0,5 à 1 g/8-24 h
Tobramycine
Nétilmicine 4 à 6 mg/kg/24 h 1,5 à 2 mg/kg 1,5 à 2 mg/kg 1,5 à 2 mg/kg
Ts
ANTITUBERCULEUX
ANTIFONGIQUES
Miconazole
} 125 mg/6 h 125 mg/6 h 125 mg/6 h 125 mg/6 h
i
Kétoconazole 200-600 mg/j 200-600 mg/j 200-600 mg/j 200-600 mg/j
am
ANTIMITOTIQUES
un
Méthotrexate Proscrire
– doses usuelles 8-50 mg/m2 6,4-40 mg/m2 4-25 mg/m2
– fortes doses 1-3 g/m2 0,8-2,4 g/m2 0,5-1,5 g/m2
+ acide folinique
1,4 g/m2 1,4 g/m2 1,4 g/m2 1,4 g/m2
Vincristine
Vinblastine } 1,5 à 7 mg/m2 1,5 à 7 mg/m2 1,5 à 7 mg/m2 1,5 à 7 mg/m2
ANTICOAGULANTS
TONICARDIAQUES
ANTI-ARYTHMIQUES
BÊTABLOQUANTS
Pindolol
Propranolol
Métoprolol
Timolol
Carvédilol
} Pas d’adaptation spécifique
DIURÉTIQUES
Glibenclamide
Glibornuride
Glipizide
} Pas d’adaptation
Pas
d’adaptation
Proscrire Proscrire
HYPOLIPÉMIANTS
ANTIVIRAUX
Amantadine 200 mg/j 100 mg/j 100 mg/2 jours 150 mg/semaine
DIVERS
i
Anagrélide 1 à 3 mg/j Proscrire
am
Pramipexole 0,375 à 1,5 mg/j 0,375 à 1,5 mg/j 1/2 dose 1/4 dose
PHÉNOTHIAZINES «
TRICYCLIQUES «
BENZODIAZÉPINES «
CORTICOÏDES «
DÉRIVÉS NITRÉS «
LivreSansTitre1.book Page 390 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
MÉDICAMENTS ET GROSSESSE1
Deux à quatre enfants sur cent naissent porteurs d’une malformation (malfor-
mations mineures et majeures confondues). Les causes des malformations sont
très mal définies : elles sont inconnues dans 65 à 70 % des cas. Les médicaments
et toxiques ne seraient en cause que dans 4 à 5 % des cas.
Périodes à risque
Avant l’implantation (jusqu’au 12e jour après la conception),
l’embryon est le siège d’échanges relativement pauvres avec la mère.
Au cours de cette période, les agents extérieurs n’ont guère de consé-
quence pour le produit de conception. La loi du « tout-ou-rien » (soit
mort embryonnaire, soit absence d’effet) est validée en expérimenta-
tion animale avec les radiations ionisantes en pré-implantation (5 pre-
miers jours post-conceptionnels).
Période embryonnaire (chez l’être humain, du 13e au 56e jour après
la conception). Les risques d’atteinte morphologique (effets térato-
gènes) sont les plus importants au cours de cette période.
La période fœtale commence à la fin du 2e mois et se poursuit jusqu’à
l’accouchement. La morphogénèse est pratiquement achevée et cette
période est celle des phénomènes de croissance, de maturation histo-
logique et enzymatique des organes en place (système nerveux central,
organes génitaux, reins). L’impact de certains médicaments pendant
i
am
Conduite à tenir
1. Une femme enceinte (et ne le sachant pas, le plus souvent) a pris des
i
médicaments : ne pas affoler (peu de médicaments justifient une déci-
am
envahissants du développement
(autisme, Asperger) (6 à 9 %).
Période à risque : toute la
grossesse
Lithium Malformations cardiaques Grossesse démarrée sous
(≤ 7 %) et sur-représentation lithium : diagnostic anténatal
des anomalies d’Ebstein possible par échographie
cardiaque fœtale à partir de la
20e semaine d’aménorrhée
Antivitaminiques K Fetal warfarin syndrome Échographie du massif facial
(4 à 6 % des cas) : dysmorphie (os propores du nez) du
faciale, malformations squelette et du cerveau. IRM
des extrémités (risque majeur cérébrale fœtale en fonction
entre 6 et 9 SA) de la période d’exposition
Anomalies cérébrales Dès le diagnostic
(2 % des cas exposés au-delà de de grossesse : relais
9 SA) : hydrocéphalies, par héparine, si efficacité
microcéphalies, atrophies comparable, jusqu’à
optiques la période post-partum
Carbamazépine Légère augmentation des Prescription possible en
(Tégrétol) anomalies fermeture du tube 2e intention (derrière
neural (0.5 %) et des fentes la lamtrigine/Lamictal).
faciales. Période à risque : Prescription d’acide folique
2 premiers mois proposée, sans preuve
d’efficacité
SA : semaine d’aménorrhée.
LivreSansTitre1.book Page 393 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
fibrinogène, glycémie
MÉDICAMENTS À RISQUE
AU COURS DE LA GROSSESSE1
Antibiotiques
1. En principe, aucun antibiotique n’est formellement contre-indiqué
Ts
Traitements hormonaux
Le risque de virilisation de fœtus de sexe féminin est actuellement
exceptionnel. Il ne concerne que les patientes exposées à des dérivés
de la testostérone ou à de très fortes doses de progestatifs androgéno-
mimétiques (Danatrol ou 500 mg de dérivés 19-nor) pendant la période
de différenciation sexuelle. La prise par mégarde d’une contraception
progestative classique ou œstroprogestative n’expose pas à ce risque.
Vaccins
Toute prévention vaccinale nécessaire chez une femme enceinte doit
être pratiquée à défaut de pouvoir l’écarter du risque de contamination.
1. Seule actuellement la vaccination contre la rubéole ne répond pas
à ce principe. Cependant, une vaccination anti-rubéolique fortuite réa-
lisée juste avant ou en début de grossesse n’entraîne aucune consé-
quence justifiant une inquiétude ou une prise en charge particulière en
cours de grossesse.
2. Pour la fièvre jaune, décourager une femme enceinte de voyager
en zone d’endémie, non pas tant en raison de la vaccination obligatoire
qui ne présente pas de risque particulier, mais pour tous les autres
risques infectieux et parasitologiques possibles en cas de voyage dans
ce type de régions et qui ne peuvent être prévenus.
i
am
MÉDICAMENTS ET ALLAITEMENT
Tableau 99. — Principaux médicaments et allaitement.
un
ANTIBIOTIQUES ET ANTI-INFECTIEUX
Streptomycine Aminosides Pénicillines et tous
Chloramphénicol et dérivés Rifampicine dérivés
Lincosamines Sulfaméthoxazole- Céphalosporines
Tétracyclines triméthoprime Macrolides
Quinolones Antituberculeux Pristinamycine
Fluoroquinolones Métronidazole, ornidazole Nystatine
Sulfamides Fluocytosine, aciclovir Amphotéricine B
Antipaludiques
(prophylaxie)
SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
Toutes les associations et En monothérapie : Prise unique seulement :
Benzodiazépines Anti-épileptiques (doses Benzodiazépines
Phénytoïne faibles en monothérapie) Hypnotiques
Méprobamate Neuroleptiques (doses
Antidépresseurs, lithium faibles en monothérapie)
Antimigraineux, bromures Inhibiteurs de la recapture
Antiparkinsonniens de la sérotonine
Amphétamines
Thiocolchicoside
ANTALGIQUES
Morphiniques (prises répétées) Morphiniques (prise
Aspirine (prises répétées) unique)
Noramidopyrine Aspirine (prise unique)
Paracétamol
LivreSansTitre1.book Page 397 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
TUBE DIGESTIF
Lopéramide Cisapride, dompéridone Laxatifs mécaniques
Cisapride Antihistaminiques H2 Métoclopramide
Misoprostol Sulfasalazine Sulpiride
Mésalazine
HORMONES ET MÉTABOLISME
Sulfamides hypoglycémiants Corticoïdes Corticoïdes inhalés
Antithyroïdiens de synthèse (courte durée) Insuline
Iodures Cholestyramine Contraceptifs
faiblement dosés
PNEUMOLOGIE
Salmétérol Théophylline Sympathomimétiques
Codéine et dérivés
Antitussifs composés
CARDIOLOGIE
Digitaline À faibles doses et pour une Héparine et dérivés
Anti-arythmisants durée limitée :
i
Clonidine, diazoxide Digoxine (surveillance
am
Diurétiques Furosémide
Fluindione Coumariniques
ALLERGIE
Ts
MÉDICAMENTS UTILISABLES
CHEZ LE NOUVEAU-NÉ
Tableau 100. — Principaux médicaments utilisés chez le nouveau-né.
œsophagien
Digoxine IV Attaque : 1 fois Défaillance cardiaque
15 µg/kg
PO Entretien : 3
10 µg/kg/j
Dilantin IV 20 mg/kg en 30’ Convulsions
Di-Hydan PO 5 à 8 mg/kg/j 2 Convulsions
Élixir parégorique PO 4à6 6 Syndrome de sevrage
gouttes/kg/dose (opiacés)
Ferrostrane PO 10 mg/kg/j 1 Carence martiale
Fungizone IV lente 0,1 mg, puis 1 Antifongique
1 mg systémique
PO 50 mg/kg/j 3 Antifongique digestif
Gardénal IV Charge : 20 mg en 30’ Convulsions
Hydrocortisone PO 10 mg 2 Hypoglycémie
IV : intraveineux, PO : per os, IM : intramusculaire, IVL : IV lente, IVD : IV directe, IR : intrarachidienne.
LivreSansTitre1.book Page 399 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
gouttes) œsophagien
ANTIBIOTIQUES UTILISABLES
CHEZ LE NOUVEAU-NÉ
Tableau 101. — Principaux antibiotiques utilisés chez le nouveau-né.
IV/30’
(Pyocéfal) ≥ J7 90 mg 3
Ceftazidime (Fortum) J0-J6 60-100 mg 2
IV/30’
≥ J7
Ts
90-150 mg 3
Ceftriaxone
IV/15’ 50 mg 1
(Rocéphine)
Cotrimoxazole Charge : 0,2 ml
IV/30’
(Bactrim) Entretien : 0,1 ml 2
Érythromycine IV/30’ 20 mg 2
Flucytosine (Ancotil) IV-PO 200 mg 4
Fosfomycine IV/30’ 200 mg 2
(Fosfocine)
Gentamicine < 29 5 mg /48 h
30-33 IVL 4,5 mg /48 h
34-36 ou IM 4 mg /36 h
> 36 4 mg /24 h
Imipénem
J0-J6 50 mg 2
+ cilastatine ≥ J7
IV/60’
75 mg 3
(Tienam)
Métronidazole < 35 SA Charge : 7,5 mg 48 h
(Flagyl) ≥ 35 SA 15 mg 1
IV/30’
J0-J6 Entretien : 15 mg 2
≥ J7 30 mg 2
IV : intraveineux, PO : per os, IM : intramusculaire, IVL : IV lente, IVD : IV directe.
* Attention ! Posologie indiquée par kg/j, sauf pour l’amikacine (par kg/injection).
LivreSansTitre1.book Page 401 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Mezlocilline J0-J6 2
IV/30’ 150-200 mg
(Baypen) ≥ J7 3
Péfloxacine 8 mg 2
(Péflacine) IV/60’ Insuffisance 1
hépatique = 4 mg
Rifampicine IV/90’ 30 mg 2
un
(Rifadine)
(Ticarpen) ≥ J7 225 mg 3
IM ou
IV/30’
> 2 kg J0-J6 225 mg 3
≥ J7 300 mg 4
Vancomycine < 1 kg 20 mg 2
(Vancocin) 1-2 kg IV/60’ 30 mg 2
≥ 2 kg 45 mg 3
IV : intraveineux, PO : per os, IM : intramusculaire, IVL : IV lente, IVD : IV directe.
* Attention ! Posologie indiquée par kg/j, sauf pour l’amikacine (par kg/injection).
MÉDICAMENTS À PRESCRIPTION RESTREINTE1
402
Tableau 102. — Dispensation des médicaments à prescription restreinte (médicaments disposant d’une AMM).
Réservé à l’usage Contrôler l’utilisation, Caractéristiques Prescription initiale Réservé au malade Rémicade, Xigris,
hospitalier (RH) : le mode d’administration pharmacologiques, et renouvellement : hospitalisé : pharmacie certains
produits agréés spécifique, mieux degré d’innovation médecin hospitalier à usage intérieur, antinéoplasiques
aux collectivités, surveiller les effets ou motifs de santé (établissements de santé pas de rétrocession
non remboursables secondaires, publique, contraintes publics ou privés, possible
en ambulatoire, éviter les dérapages techniques d'utilisation services de dialyse
statut proposé par de prescription ou de sécurité à domicile, centres
la commission d’AMM d'utilisation justifiant spécialisés de soins
ou par la commission un traitement hospitalier aux toxicomanes)
de transparence
Prescription Prescription (initiale Administration possible Antifongiques majeurs,
Ts
hospitalière (PH) et renouvellement) en ambulatoire : officine nombreux
exclusivement de ville, pharmacie à usage antinéoplasiques
par un médecin intérieur (si rétrocession), et antibiotiques :
un
hospitalier ou les deux (cas des amikacine,
antirétroviraux) vancomycine,
téicoplanine
am
Prescription initiale Restrictions justifiées Prescription initiale par Ville ou hôpital : Antirétroviraux, facteurs
LivreSansTitre1.book Page 402 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Prescription réservée Contraintes de mise Prescription initiale Ville ou hôpital : officine Nouveaux anti-
à certains médecins en œuvre du traitement : (AMM) par un médecin de ville ou pharmacie épileptiques, anti-TNF,
spécialistes (PRS) particularités spécialiste (hospitalier à usage intérieur antinéoplasiques
de la maladie, ou libéral), précisé dans (si rétrocession)
caractéristiques le texte de l’AMM et sur présentation
pharmacologiques renouvellement (selon de l’ordonnance initiale
du médicament, degré texte de l’AMM) par tout et de l’ordonnance
d'innovation, ou autre médecin ou seulement de renouvellement
motif de santé publique par médecin spécialiste
périodiques i
PRESCRIPTIONS PARTICULIÈRES
403
Tableau 103. — Modalités de prescription des médicaments ne disposant pas d’AMM.
404
Autorisation temporaire d’utilisation (ATU) : Mettre à disposition Buts : pour traiter Prescription initiale Pharmacie à usage
a) nominative (pour un patient : autorisation temporaire des patients, à titre des maladies rares et renouvellement : intérieur (PUI) Ville
au cas par cas donnée par l’Afssaps exceptionnel et à des fins et graves en l’absence médecin hospitalier ou hôpital
suite à demande motivée) thérapeutiques et non de de traitement
b) de cohorte recherche des médicaments ne approprié lorsqu’un
(le plus souvent en « pré-AMM ») bénéficiant pas ou pas encore rapport bénéfice/risque
de l’AMM favorable est attendu
Préparations hospitalières (préparation à Réalisable seulement
l’avance/notion de lot) par PUI autorisée
Médicaments pour essais cliniques Recherche thérapeutique Patients inclus dans Prescription par Gérés par la pharmacie
l’essai médecins investigateurs hospitalière : loi Huriet
Ts
Remarque : Un médicament ayant une indication d’AMM ne peut pas faire l’objet d’ATU pour quelque autre indication.
un
am
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i
LivreSansTitre1.book Page 405 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diététique et régimes
par D. Folio
i
am
un
Ts
APPORTS NUTRITIONNELS QUOTIDIENS POUR LA POPULATION FRANÇAISE
406
(D’après Ambroise Martin, coordonnateur CNERNA-CNRS-AFFSA, 3e éd. Éditions TEC et DOC, Lavoisier ; 2000.)
Ces apports concernent des groupes d’individus et ne peuvent tenir compte des grandes variations individuelles de l’utilisation métabolique des
apports alimentaires.
Tableau 104. — Apports nutritionnels quotidiens pour la population française 2000 (enfants et adolescents).
(1) Chez l’enfant de 10-18 ans, la dépense énergétique dépend de l’activité physique. i
1 g de lipides = 38 kJ = 9 kcal, l’apport proposé est aux environs de 33 à 35 % de l’apport énergétique total (AET) après la première année de vie. On conseille de diminuer les graisses saturées
d’origine animale au profit des graisses poly- et mono-insaturées. L’acide alpha-linolénique (n-3) doit correspondre à 0,8 % de l’AET, soit environ 2 g/j chez l’adulte.
1 g de glucides = 17 kJ = 4 kcal. L’apport proposé est d’environ 50 à 55 % de l’AET, en diminuant les mono- et disaccharides (saccharose ou sucre) et en privilégiant les polysaccharides (amidon)
et fibres.
1 g de protéines = 17 kJ = 4 kcal.
1 g d’alcool = 29 kJ = 7 kcal. La consommation quotidienne d’alcool ne doit pas dépasser 20 g pour les femmes et 40 g pour les hommes.
Les apports conseillés en fibres sont de 30 g/j pour l’adulte et l’adolescent et de « âge + 5 » pour les enfants.
Les apports conseillés en eau sont de 35 à 50 ml/kg à augmenter en cas d’activité physique.
(2) 1 MJ = 1 000 kJ = 239 kcal.
(3) Protéines de « bonne qualité » = protéines de viande, œuf, poisson, lait.
(4) Chez l’adulte, la consommation de Se est évaluée à 40 à 50 mg par jour et n’est sans doute pas optimale.
Tableau 104. — Apports nutritionnels quotidiens pour la population française 2000 (enfants et adolescents). (suite)
(1) Chez l’enfant de 10-18 ans, la dépense énergétique dépend de l’activité physique.
i
1 g de lipides = 38 kJ = 9 kcal, l’apport proposé est aux environs de 33 à 35 % de l’apport énergétique total (AET) après la première année de vie. On conseille de diminuer les graisses saturées
d’origine animale au profit des graisses poly- et mono-insaturées. L’acide alpha-linolénique (n-3) doit correspondre à 0,8 % de l’AET, soit environ 2 g/j chez l’adulte.
1 g de glucides = 17 kJ = 4 kcal. L’apport proposé est d’environ 50 à 55 % de l’AET, en diminuant les mono- et disaccharides (saccharose ou sucre) et en privilégiant les polysaccharides (amidon)
et fibres.
1 g de protéines = 17 kJ = 4 kcal.
1 g d’alcool = 29 kJ = 7 kcal. La consommation quotidienne d’alcool ne doit pas dépasser 20 g pour les femmes et 40 g pour les hommes.
Les apports conseillés en fibres sont de 30 g/j pour l’adulte et l’adolescent et de « âge + 5 » pour les enfants.
Les apports conseillés en eau sont de 35 à 50 ml/kg à augmenter en cas d’activité physique.
(2) 1 MJ = 1 000 kJ = 239 kcal.
(3) Protéines de « bonne qualité » = protéines de viande, œuf, poisson, lait.
(4) Chez l’adulte, la consommation de Se est évaluée à 40 à 50 mg par jour et n’est sans doute pas optimale.
407
Tableau 105. — Apports nutritionnels quotidiens pour la population française 2000 (adultes).
408
Femmes 20 à 40 ans 9,1 2 200 0,8 kg–1 900 5 à 6 kg–1 16 (réglées) 7 à 12 45 à 150
à « activité habituelle » 60 kg
Femmes 41 à 60 ans 8,4 2 000 0,8 kg–1 1 200 5 à 6 kg–1 9 (ménopausées) 7 à 12 45 à 150
à « activité habituelle » 60 kg
Ts
Femmes enceintes 9,1 2 200 0,9 kg–1 1 000 5 à 6 kg–1 25 à 35 11 à 16 45 à 150
un
Femmes allaitantes 9,1 2 200 1,4 kg–1 1 000-1 300 5 à 6 kg–1 15 à 23 19 45 à 150
Personnes âgées valides > 0,15/kg > 36 kg–1 1 kg–1 1 200 Homme : 420 9 12 45 à 150
60 à 80 ans Femme : 360
am
LivreSansTitre1.book Page 408 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
(1) Chez l’enfant de 10-18 ans, la dépense énergétique dépend de l’activité physique.
1 g de lipides = 38 kJ = 9 kcal, l’apport proposé est aux environs de 33 à 35 % de l’apport énergétique total (AET) après la première année de vie. On conseille de diminuer les graisses saturées
i
d’origine animale au profit des graisses poly- et mono-insaturées. L’acide alpha-linolénique (n-3) doit correspondre à 0,8 % de l’AET, soit environ 2 g/j chez l’adulte.
1 g de glucides = 17 kJ = 4 kcal. L’apport proposé est d’environ 50 à 55 % de l’AET, en diminuant les mono- et disaccharides (saccharose ou sucre) et en privilégiant les polysaccharides (amidon)
et fibres.
1 g de protéines = 17 kJ = 4 kcal.
1 g d’alcool = 29 kJ = 7 kcal. La consommation quotidienne d’alcool ne doit pas dépasser 20 g pour les femmes et 40 g pour les hommes.
Les apports conseillés en fibres sont de 30 g/j pour l’adulte et l’adolescent et de « âge + 5 » pour les enfants.
Les apports conseillés en eau sont de 35 à 50 ml/kg à augmenter en cas d’activité physique.
(2) 1 MJ = 1 000 kJ = 239 kcal.
(3) Protéines de « bonne qualité » = protéines de viande, œuf, poisson, lait.
(4) Chez l’adulte, la consommation de Se est évaluée à 40 à 50 mg par jour et n’est sans doute pas optimale.
APPORTS VITAMINIQUES QUOTIDIENS
(D’après H. Dupin, J. Abraham, I. Giachetti. Technique et Documentation Lavoisier CNRS-CNERNA, Paris 1992, 2e édition 1994.)
A D E K B1 B2 B5 B6 B9 B12 C PP
AXÉROPHTOL (2) TOCOPHÉROL THIAMINE RIBOFLAVINE ACIDE PYRIDOXINE ACIDE CYANOCOBALAMINE ACIDE OU B3
(1) (3) PANTOTHÉNIQUE FOLIQUE ASCORBIQUE NIACINE
(4)
µg ER µg mg alpha-TE µg mg mg mg mg µg µg mg mg EN
Garçons 350 20 à 25 4 5 à 10 0,2 0,4 2 0,3 70 0,5 50 3
et filles
Ts
0-12 mois
et filles
DIÉTÉTIQUE ET RÉGIMES
4-6 ans
A D E K B1 B2 B5 B6 B9 B12 C PP
AXÉROPHTOL (2) TOCOPHÉROL THIAMINE RIBOFLAVINE ACIDE PYRIDOXINE ACIDE CYANOCOBALAMINE ACIDE OU B3
(1) (3) PANTOTHÉNIQUE FOLIQUE ASCORBIQUE NIACINE
(4)
µg ER µg mg alpha-TE µg mg mg mg mg µg µg mg mg EN
Garçons 1 000 10 12 35 1,5 1.8 10 2,2 300 3 80 18
13-19 ans
allaitante i
Personnes 800 12 12 35 1,3 1.5 10 2 300 3 80 15
âgées
valides
(1) ER : équivalent rétinol ; 1 ER = 1 µg de rétinol ou 0,6 µg de bêta-carotène = 3,33 UI.
(2) Calciférol : 1 µg = 40 UI vitamine D.
(3) Alpha-tocophérol : 1 mg d’acétate-alpha-tocophérol = 1 UI.
(4) EN : équivalent niacine ; 1 EN = 1 mg niacine ou 60 mg de tryptophane alimentaire.
LivreSansTitre1.book Page 411 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ENFANTS ENFANTS
ACIDES AMINÉS ENFANTS 2 ANS ADULTES
3-4 MOIS 10-12 ANS
Histidine 28 ? ? 8-12
Isoleucine 70 31 28 10
Leucine 161 73 44 14
Lysine 103 64 44 12
Méthionine et cystine 58 27 22 13
Thréonine 87 37 28 7
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Viandes et charcuteries
Ts
Bœuf steak....................... 176 736 68,7 20,2 10,6 0 3,1 72 8,2 320 8 18 140 2,1 0
Agneau ............................. 162 679 70,1 20,8 8,8 0 3,8 88 8,9 350 7 24 190 1,6 0
un
Côtelette agneau............. 377 1 558 49,5 14,6 35,4 0 2,6 61 5,8 230 7 17 140 1,2 0
am
Porc .................................. 269 1 115 71,5 16,6 22,5 0 2,5 59 7,6 300 7 18 160 0,8 0
LivreSansTitre1.book Page 412 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Porc dégraissé ................ 147 615 50,7 20,7 7,1 0 3,3 76 9,4 370 8 22 200 0,9 0
Poulet sans peau ............ 121 508 74,4 20,5 4,3 0 3,5
i 81 8,2 320 10 25 200 0,7 0
Poulet avec peau ............ 230 954 64,4 17,6 17,7 0 3,0 70 6,6 260 10 20 160 0,7 0
Lapin................................. 124 520 74,6 21,9 4,0 0 2,9 67 9,2 360 22 25 220 1,0 0
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Viandes et charcuteries (suite)
Cervelle (veau, agneau) 110 456 79,4 10,3 7,6 0 6,0 140 6,9 270 12 15 340 1,6 0
Foie de veau .................... 153 642 69,7 20,1 7,3 1,9 4,0 93 8,4 330 7 20 360 8,0 0
Foie de bœuf ................... 163 683 68,6 21,1 7,8 2,2 3,5 81 8,2 320 6 19 360 7,0 0
Ts
Foie d’agneau .................. 179 748 67,3 20,1 10,3 1,6 3,3 76 7,4 290 7 19 370 9,4 0
Rognon de bœuf ............. 86 363 79,3 15,7 2,6 0 7,8 180 5,8 230 10 15 230 5,7 0
un
Rognon de porc .............. 90 377 78,8 16,3 2,7 0 8,2 190 7,4 290 8 19 270 5,0 0
Langue d’agneau ............. 193 800 67,9 15,3 14,6 0 18,2 420 5,4 250 6 33 170 2,2 0
am
LivreSansTitre1.book Page 413 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Saucisse de Francfort..... 274 1 135 59,5 9,5 25,0 3,0 42,6 980 2,5 98 34 9 130 1,5 0
Jambon maigre................ 120 502 72,5 18,4 5,1 0 54,3 1 250 7,1 280 9 18 280 1,2 0
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
413
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
414
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Œufs
Œuf entier (de poule) .... 147 612 74,8 12,3 10,9 Tr* 6,0 140 3,5 140 52 12 220 2,0 0
La pièce : 50 g.................. 73 306 37,4 6,1 5,4 Tr* 3,0 70 1,7 70 26 6 110 1,0 0
Jaune d’œuf ..................... 339 1 402 51,0 16,1 30,5 Tr* 2,1 50 3,0 120 130 15 500 6,1 0
Blanc d’œuf ..................... 36 153 88,3 9,0 Tr* Tr* 8,2 190 3,8 150 5 11 33 0,1 0
Poissons et crustacés
Ts
Cabillaud, morue (et la
plupart des poissons).... 76 322 82,1 17,4 0,7 0 3,3 77 8,2 320 16 23 170 0,3 0
un
Anguille ............................ 168 700 71,3 16,6 11,3 0 3,8 89 6,9 270 19 19 220 0,7 0
Sardines à l’huile ............ 334 1 382 48,5 19,7 28,3 0 23,4 540 9,2 360 460** 43 430 2,4 0
am
LivreSansTitre1.book Page 414 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Crabes en boîte............... 81 341 79,2 18,1 0,9 0 23,9 i 550 2,5 100 120 32 140 2,8 0
Moules.............................. 66 276 84,1 12,1 1,9 Tr* 12,6 290 8,2 320 88 23 240 5,8 0
Huîtres.............................. 51 217 85,7 10,8 0,9 Tr* 22,1 510 6,6 260 190 42 270 6,0 0
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Produits laitiers
Lait entier ........................ 65 272 87,6 3,3 3,8 4,7 2,1 50 3,8 150 120 12 95 0,05 0
Lait écrémé...................... 33 142 90,9 3,4 0,1 5,0 2,2 52 3,8 150 130 12 100 0,05 0
Ts
Lait condensé non sucré.. 154 660 68,6 8,6 9,0 11,3 7,8 180 10 390 280 28 250 0,20 0
Lait en poudre écrémé ..... 355 1 512 4,1 36,4 1,3 52,8 23,9 550 42,3 1 650 1 190 117 950 0,40 0
un
Yaourt nature (125 ml)..... 52 217 89,5 5,1 1,2 5,2 2,4 57 5,3 210 174 – 114 – 0
am
Fromage blanc à 0 % ...... 44 184 86,5 8,0 Tr* 2,9 1,2 29 2,8 110 100 – 50 – 0
LivreSansTitre1.book Page 415 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DIÉTÉTIQUE ET RÉGIMES
Petit suisse à 40 % .......... 135 565 76,5 9,5 9,4 2,9 1,3 32 2,9 115 100 – 60 – 0
i
Camembert ...................... 312 1 304 55 20 24 4 36,9 850 3,8 150 180 40 139 3,0 0
Gruyère ............................ 391 1 634 34 29 30 1,5 36,9 850 3,8 150 1 010 40 600 3,0 0
Bleu................................... 410 1 713 40 24 34 2,0 36,9 850 3,8 150 490 40 280 1,0 0
Saint-Paulin ...................... 372 1 554 42 24 29 2,0 36,9 850 3,8 150 650 40 360 3,0 0
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
415
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
416
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Céréales et dérivés
Farine de blé (70-75 %)..... 353 1 475 12,0 9,5 1,2 75 0,13 3 3,4 135 16 20 120 12 –
Son de blé ........................ 206 872 8,3 14,1 5,5 26,8 1,2 28 29,7 1 160 110 520 1 200 12,9 44,0
Flocons d’avoine............. 401 1 698 8,9 12,4 8,7 72,8 1,4 33 9,4 370 55 110 380 4,1 70
Riz cru .............................. 361 1 536 11,7 6,5 1,0 86,8 0,26 6 2,8 110 4 13 100 0,5 2,4
Riz cuit ............................. 123 522 69,9 2,2 0,3 29,6 0,08 2 0,9 38 1 4 34 0,2 0,8
Ts
Pâtes crues ...................... 378 1 612 10,5 13,6 1,0 84,0 0,21 5 4,1 160 23 35 120 12 –
un
Pâtes cuites ..................... 117 499 71,7 4,2 0,3 26,0 0,08 2 1,2 50 7 11 37 0,4 –
Tapioca ............................ 359 1 531 12,2 0,4 0,1 95,0 0,17 4 0,5 20 8 2 30 0,3 –
am
Biscottes salées .............. 381 1 592 4,4 9,46 4,0 76,8 28,2 650 6,1 240 180 40 180 – –
LivreSansTitre1.book Page 416 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Biscottes sans sel ........... 387 1 617 5 9,46 4,1 78,3 2,6 60 5,8 230 120 40 160 – –
i
Pain................................... 255 1 066 35,0 7,0 0,8 55,0 21,7 500* 2,5 100 20 30 90 1,0 0,3
All-bran............................. 273 1 156 2,3 15,1 5,7 43,0 72,6 1 670 27,4 1 070 74 370 900 12,0 26,7
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Céréales et dérivés
(suite)
Corn flakes (Kellog)........ 368 1 567 3,0 8,6 1,6 85,1 50,4 1 160 2,5 99 3 14 47 0,6 11,0
Sugar puffs (Quaker) ...... 348 1 482 1,8 5,9 0,8 84,5 0,39 9 4,1 160 14 55 140 2,1 6,1
Haricots secs................... 271 1 151 11,3 21,4 1,6 45,5 1,8 43 29,7 1 160 180 180 310 6,7 25,4
Lentilles............................ 304 1 293 12,2 23,8 1,0 53,2 1,5 36 17,1 670 39 77 240 7,6 11,7
Pois secs .......................... 286 1 215 13,3 21,6 1,3 50,0 1,6 38 25,3 990 61 116 300 4,7 16,7
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
417
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
418
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Légumes verts
Asperge (cuite) ............... 18 75 92,4 3,4 Tr* 1,1 0,08 2 6,1 240 26 10 85 0,9 1,5
Aubergine ........................ 14 62 93,4 0,7 Tr* 3,1 0,13 3 6,1 240 10 10 12 0,4 2,5
Betterave (cuite)............. 44 189 82,7 1,8 Tr* 9,9 2,7 64 8,9 350 30 17 36 0,4 2,5
Carotte (vieille)............... 23 98 89,9 0,7 Tr* 5,4 4,1 95 5,6 220 48 12 21 0,6 2,9
Céleri en branches ......... 8 36 93,5 0,9 Tr* 1,3 6,0 140 7,1 280 52 10 32 0,6 1,8
Ts
Champignons .................. 13 53 91,5 1,8 0,6 0 0,39 9 12,0 470 3 13 140 1,0 2,5
un
Choux ............................... 22 92 88,3 2,8 Tr* 2,8 0,3 7 10,0 390 57 17 54 0,6 3,4
Concombre ...................... 10 43 96,4 0,6 0,1 1,8 0,56 13 3,5 140 23 9 24 0,3 0,4
am
Haricots verts (cuits)..... 7 31 95,5 0,8 Tr* 1,1 0,13 3 2,5 100 39 10 15 0,6 3,2
LivreSansTitre1.book Page 418 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Laitue................................ 12 51 95,9 1,0 0,4 1,2 0,39 9 6,1 240 23 8 27 0,9 1,5
i
Poireaux ........................... 31 128 86,0 1,9 Tr* 6,0 0,39 9 7,9 310 63 10 43 1,1 3,1
Pois ................................... 67 283 78,5 5,8 0,4 10,6 0,04 1 8,7 340 15 30 100 1,9 5,2
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Légumes verts (suite)
Poivron vert..................... 15 65 93,5 0,9 0,4 2,2 0,08 2 5,3 210 9 11 25 0,4 0,9
Radis ................................. 15 62 93,3 1,0 Tr* 2,8 2,56 59 6,1 240 44 11 27 1,9 1,0
Salsifis (cuits) .................. 18 77 81,2 1,9 Tr* 2,8 0,34 8 4,6 180 60 14 53 1,2 0
Ts
Tomate.............................. 14 60 93,4 0,9 Tr* 2,8 0,13 3 7,4 290 13 11 21 0,4 1,5
Fruits
un
Abricot frais ..................... 28 117 86,8 0,6 Tr* 6,7 – Tr* 8,2 320 17 12 21 0,4 2,1
Abricot sec....................... 182 776 14,7 4,8 Tr* 43,4 2,4 56 48,2 1 880 92 65 120 4,1 24,0
am
LivreSansTitre1.book Page 419 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Ananas frais ..................... 46 194 84,3 0,5 Tr* 11,6 0,08 2 6,4 250 12 17 8 0,4 1,2
DIÉTÉTIQUE ET RÉGIMES
Avocat............................... 223 922 68,7 4,2 22,2 1,8 0,08 2 10,2 400 15 29 31 1,5 2,0
Banane .............................. 79 337 70,7 1,1 0,3 19,2 0,04 1 8,9 350 7 42 28 0,4 3,4
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
419
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
420
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Fruits (suite)
Cassis ............................... 28 121 77,4 0,9 Tr* 6,6 0,13 3 9,4 370 60 17 43 1,3 8,7
Cerise ............................... 47 201 81,5 0,6 Tr* 11,9 0,13 3 7,1 280 16 10 17 0,4 1,7
Châtaigne ......................... 170 720 51,7 2,0 2,7 36,6 0,47 11 12,8 500 46 33 74 0,9 6,8
Citron en jus.................... 7 31 91,3 0,3 Tr* 1,6 0,08 2 3,5 140 8 7 10 0,1 0
Datte sèche...................... 248 1 056 14,6 2,0 Tr* 63,9 0,21 5 19,2 750 68 59 64 1,6 8,7
Ts
Figue fraîche.................... 41 174 84,6 1,3 Tr* 9,5 0,08 2 6,9 270 34 20 32 0,4 2,5
un
Figue sèche...................... 213 908 16,8 3,6 Tr* 52,9 3,7 87 25,8 1 010 280 92 92 4,2 18,5
Fraise ................................ 26 109 88,9 0,6 Tr* 6,2 0,08 2 4,1 160 22 12 23 0,7 2,2
am
Framboise ........................ 25 105 83,2 0,9 Tr* 5,6 0,13 3 5,6 220 41 22 29 1,2 7,4
LivreSansTitre1.book Page 420 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Groseille rouge................ 21 89 82,8 1,1 Tr* 4,4 0,08 2 7,1 280 36 13 30 1,2 8,2
i
Litchis au sirop ............... 68 290 79,3 0,4 Tr* 17,7 0,08 2 1,9 75 4 6 12 0,7 0,4
Mangue............................. 59 253 83,0 0,5 Tr* 15,3 0,3 7 4,8 190 10 18 13 0,5 (1,5)
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Fruits (suite)
Mandarine........................ 34 143 86,7 0,9 Tr* 8,0 0,08 2 4,1 160 42 11 17 0,3 1,9
Melon, cantaloup ............ 24 102 93,6 1,0 Tr* 5,3 0,60 14 8,2 320 19 20 30 0,8 1,0
Mûre ................................. 29 125 82,0 1,3 Tr* 6,4 0,17 4 5,3 210 63 30 24 0,9 7,3
Ts
Orange .............................. 35 150 86,1 0,8 Tr* 8,5 0,13 3 5,1 200 41 13 24 0,3 2,0
Pamplemousse ................ 22 95 90,7 0,6 Tr* 5,3 0,04 1 5,8 230 17 10 16 0,3 0,6
un
Pastèque........................... 21 92 94,0 0,4 Tr* 5,3 0,17 4 3,0 120 5 11 8 0,3 0
Pêche fraîche................... 37 156 86,2 0,6 Tr* 9,1 0,13 3 6,6 260 5 8 19 0,4 1,4
am
LivreSansTitre1.book Page 421 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Pêche au sirop en boîte. 87 373 74,3 0,4 Tr* 22,9 0,04 1 3,8 150 4 6 10 0,4 1,0
DIÉTÉTIQUE ET RÉGIMES
Pomme ............................. 46 196 84,3 0,3 Tr* 11,9 0,08 2 3,0 120 4 5 8 0,3 2,0
Prune ................................ 38 164 84,1 0,6 Tr* 9,6 0,08 2 4,8 190 11 7 16 0,4 2,1
Pruneaux .......................... 161 686 23,3 2,4 Tr* 40,3 0,52 12 22,0 860 38 27 83 2,9 16,1
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
421
Tableau 108. — Table de composition des aliments. (suite)
422
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Fruits (suite)
Raisin noir ....................... 61 258 80,7 0,6 Tr* 15,5 0,08 2 8,2 320 4 4 16 0,3 0,4
Raisin sec......................... 246 1 049 21,5 1,1 Tr* 64,4 2,26 52 22,0 860 61 42 33 1,6 6,8
Rhubarbe ......................... 6 26 94,2 0,6 Tr* 1,0 0,08 2 11,0 430 100 14 21 0,4 2,6
Fruits oléagineux
Amande fraîche............... 565 2 336 4,7 16,9 53,5 4,3 0,26 6 22,0 860 250 260 440 4,2 14,3
Ts
Arachide cacahuète
fraîche .............................. 570 2 364 4,5 24,3 49 8,6 0,26 6 17,4 680 61 180 370 2,0 8,1
un
Noix .................................. 525 2 166 10,6 23,5 51,5 5,0 0,13 3 17,6 690 61 130 510 2,4 5,2
Noix de coco fraîche ...... 351 1 446 42,0 3,2 36,0 3,7 0,73 17 11,2 440 13 52 94 2,1 13,6
am
Noix de coco sèche ........ 604 2 492 2,3 5,6 62,0 6,4 1,21 28 19,2 750 22 90 160 3,6 23,5
LivreSansTitre1.book Page 422 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Olives................................ 103 492 76,5 0,9 11,0 Tr* 97,8 i 2 250 2,3 91 61 22 17 1,0 4,4
Matières grasses
Beurre doux..................... 752 3 143 15 0,7 83 0,6 0,9 22 0,3 12 12 1 15 0,18 0
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Matières grasses (suite)
Sylphide de table ............ 398 1 666 51 7,2 40,7 0,6 5,6 130 1,9 75 20 5 70 – –
un
Produits sucrés, boissons
et divers
am
Sucre................................. 380 1 588 0,5 0 0 99,5 0 0 0 0 5 0 0 0 0
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DIÉTÉTIQUE ET RÉGIMES
Confiture .......................... 261 1 114 29,8 0,6 0 69,0 0,6 16 2,8 110 24 10 18 1,5 1,1
i
Miel ................................... 281 1 201 20,2 0,6 0 74,4 0,3 7 0,8 35 8 2 32 0,2 –
Chocolat noir................... 525 2 197 0,6 4,7 29,2 64,8 0,4 11 7,6 300 38 100 140 2,4 –
Chocolat au lait............... 529 2 214 2,2 8,4 30,3 59,4 5,2 120 10,7 420 220 55 240 1,6 –
FIBRES
EAU PROTIDES LIPIDES GLUCIDES Na K Ca Mg P Fe
ALIMENTAIRES
NOMS kcal kJ
g mmol mg mmol mg mg g
Café instantané ............... 100 424 3,4 14,6 0 11,0 1,7 41 102,5 4 000 160 390 350 4,4 –
Jus de tomate en boîte .. 16 66 93,3 0,7 Tr* 3,4 10 230 6,6 260 10 10 20 0,5 –
Cidre (2,3-6,5°) ................ 42 176 92,0 Tr* 0 4,3 0,3 7 1,8 72 8 3 3 0,49 –
Ts
Vin rouge (10-12°)........... 68 284 88,2 0,2 0 0,3 0,4 10 3,3 130 7 11 14 0,90 –
* Tr = Traces. Le ligne – signifie que la concentration n’est pas déterminée.
un
** Arêtes comprises.
* si s/sel 10-15 mg = 0,5 mmol.
() indique une approximation.
am
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i
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PLATE/
NOMS Ca2+ Mg2+ Na+ HCO3– Cl– SO42– F+
GAZEUSE
I. DE LA NAISSANCE À 6 MOIS
Dans toutes les espèces, le lait maternel est le mieux adapté aux pre-
miers mois de vie. Lorsque la mère n’a pas assez de lait, celui-ci doit être
complété et même totalement remplacé par le lait de vache modifié et
adapté aux besoins du nourrisson. Les préparations pour nourrissons ou
« lait 1 » ont droit à l’appellation lait si elles sont élaborées uniquement à
base de protéines de lait de vache. Elles contiennent de 40 à 80 % de
caséine et de 20 à 60 % de protéines solubles (lactalbumines). Elles ont
un taux précisé d’acide linoléique. Les matières grasses sont pour la plu-
part d’origine végétale. Les glucides peuvent être du lactose, des malto-
dextrines, de l’amidon modifié. La législation indique les quantités de
minéraux que doivent contenir les préparations pour nourrissons ; elles
sont adaptées à l’immaturité rénale et la quantité d’oligo-éléments
permet de répondre aux besoins spécifiques du nouveau-né. L’enrichis-
sement en fer n’est pas obligatoire, mais la plupart des laits sont enri-
chis : de l’ordre de 0,33 à 1 mg de fer/100 ml.
Les quantités de vitamines sont précisées dans la législation. L’enri-
chissement du lait en vitamine D est obligatoire. Il est de l’ordre de 28 à
i
70 UI/100 ml (0,7 à 1,7 µg/100 ml). Il est insuffisant pour couvrir les
am
30 à 40 g ou 1 œuf, légumes
en morceaux
Goûter : produits laitiers
Dîner : lait si possible « 1 à 3 ans »,
Après 1 an 4 de 250 g
un
légumes, dessert
Total : 500 ml de « lait de croissance »,
1 laitage, 40 g de viande, poisson, œuf,
~ 200 g de féculents, ~ 200 g de légumes,
Ts
CAS/PS 100 %
LAITS PROBIOTIQUE PRÉBIOTIQUE BETAPOL
80/20 LACTOSE
Blédilait 1 +
i
Blédilait Relais 1-2 +
am
Enfalac +
Enfamil 1-2 +
un
Enfamil premium 1 +
Ts
CAS/PS 100 %
LAITS PROBIOTIQUE PRÉBIOTIQUE BETAPOL
80/20 LACTOSE
Novalac AR 1-2 +
i
Novalac Satiété 1-2 +
am
LAITS ACIDIFIÉS
un
Nutriben AR 1 +
Nutrilon AR 1-2 +
Indications
1. Les laits épaissis par la caroube ou l’amidon diminuent les régurgi-
tations, augmentent la satiété (caroube).
2. Les Laits acidifiés diminuent les coliques, ballonnements et gaz.
3. Un rapport élevé de caséine 80/20 ralentit la vidange gastrique et
favorise la satiété.
4. Le sucrage exclusif au lactose accélère le transit et lutte contre la
constipation.
5. Enrichissement en probiotiques : les ferments lactiques ont une
action sur la flore intestinale et peuvent améliorer les petits troubles
digestifs.
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Indications
1. Laits pauvres en lactose : en relais ou avec un soluté de réhydra-
tation au cours d’une diarrhée après 4 mois.
2. Laits prématurés (apport plus élevé en protéines, énergie, miné-
raux ; apport en acides gras à chaînes longues) : nourrissons de faible
poids de naissance pour assurer un apport nutritionnel spécifique et
permettre un développement harmonieux.
3. Laits hypo-allergéniques : nourrisson à risque d’allergie. Il ne doit
pas être donné en cas d’allergie avérée.
i
4. Substituts du lait avec hydrolysats de protéines : allergie aux pro-
am
multiples.
Tableau 112. — Préparations et laits pour nourrissons malades ou fragiles.
Ts
Laits pauvres en lactose Al 110, Diargal, Enfamil O-lac, Modilac Expert SL, Novalac
Diarinova, Nutriben SL, Picot Action Diarrhée
Laits pour prématurés Pré Blédilait, Pré Gallia, Pré Guigoz, Pré Nidal, Milupa Préma
Laits hypo-allergéniques Blédilait HA, Enfamil HA, Digest Gallia HA, Guigoz HA,
Milupa HA, Modilac Expert HA, Nidal HA, Novalac HA,
Nutriben HA, Picot HA
SOLUTÉS DE RÉHYDRATATION
Voir tableau 113.
Indication
Réhydratation des nourrissons et enfants de moins de 5 ans (voir
p. 1458).
Tableau 113. — Solutions de réhydratation (liste non exhaustive).
432
Alhydrate – 20 60 320 + + + + –
GES 45 15 10 13 153 + + + + –
Fanolyte 17 – – 64 + + + + –
Hydranova 16 – 10 122 + + + + –
Les concentrations sont indiquées pour les solutions reconstituées selon les indications du fabriquant dans le cas des présentations en poudre.
am
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i
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ÉNERGIE/
VOLUME PROTÉINE/
PRODUITS UNITÉ PARFUMS
OU POIDS UNITÉ (g)
(kcal)
COMPLÉMENTATION ORALE SPÉCIFIQUE À LA PÉDIATRIE
Infatrini 200 ml 200 5,2 Neutre
Resource Junior 200 ml 300 6 Chocolat, fraise, vanille
NutriniDrink 200 ml 300 6,8 Chocolat, fraise, banane,
Multifibres vanille
CRÈMES DESSERTS
Crèmes HC avec lactose
i
am
ÉNERGIE/
VOLUME PROTÉINE/
PRODUITS UNITÉ PARFUMS
OU POIDS UNITÉ (g)
(kcal)
Boisson HC/NP avec lactose type Yaourt
Fortimel Yog 200 ml 300 12 Vanille-citron, framboise,
ananas, pêche-orange
Boisson HC/NP sans lactose type Yaourt
Ensure Plus Fresh 220 ml 330 13,8 Fraise, pêche, pinacolada
Boisson HC/NP sans lactose
Enrich Plus (avec 200 ml 307 12,5 Vanille, chocolat, framboise
fibres)
Fortimel Energy 200 ml 300 12 Vanille, chocolat, caramel,
fraise, banane, fruits tropicaux
Fortimel Energy 200 ml 300 12 Vanille, chocolat, fraise,
Multifibres orange
Fresubin Energy Cappucino, fraise, vanille,
200 ml 300 11,2
Drink neutre
Fresubin Energy Caramel, chocolat, vanille,
200 ml 300 11,2
i
Drink Fibres cerise
am
ÉNERGIE/
VOLUME PROTÉINE/
PRODUITS UNITÉ PARFUMS
OU POIDS UNITÉ (g)
(kcal)
Boisson HC/HP avec lactose
Vanille, chocolat, café, fruits
Délical boisson 1.5 200 ml 300 15
rouges
Abricot, chocolat, fraise, fruit
Fortimel Extra 200 ml 300 20 de la forêt, moka, neutre,
vanille
Abricot, café, chocolat, fruits
Resource Protein 200 ml 250 18,8
des bois, fraise, vanille
Abricot, café, fruits des bois,
Resource 2.0 Fibre 200 ml 400 18
fraise, neutre, vanille
POTAGES
Potage HC/NP
Crème de légumes, poulet
Clinutren Soup 200 ml 300 11,2 saveur forestière, légumes du
soleil
Fortimel Énergie Saveur volaille, tomate
i
200 ml 300 20
Multifibres
am
Potage HC/HP
Asperges, carottes, légumes
Resource Soupe 250 ml 300 15
un
verts
Légumes variés, pois cassés,
Delical Potage 250 ml 250 18 carottes, poireaux-pomme de
Ts
terre
JUS DE FRUITS ET LÉGUMES
HC sans lactose
Orange, pomme, poire,
Clinutren Fruit 200 ml 250 8
cerise, framboise-cassis
Délical Boisson Raisin, orange, fruit du
200 ml 250 8,4
fruitée verger, mangue-abricot
Citron, orange,
Enlive Plus 220 ml 330 11
pamplemousse, pomme
Cassis, cerise, citron-citron
Providextra Drink 200 ml 250 7,5 vert, citrus cola, orange-
ananas, pomme, tomate
Cassis, ananas, abricot,
Fortimel Jucy 200 ml 300 8
pomme-poire, pêche-orange
Providextra avec Tomate
200 ml 250 7,5
fibres
Resource Fruit 200 ml 300 8 Pomme, orange, ananas
HC : hypercalorique, HP : hyperprotidique ; IC : Isocalorique ; NP : Normoprotidique.
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VOLUME ÉNERGIE
PRODUITS PROTÉINES INDICATIONS
OU POIDS (kcal)
NUTRITION ENTÉRALE
La composition des produits doit répondre à une législation bien précise
(Arrêté du 20/09/2000). La prise en charge de la nutrition est assurée par un pres-
tataire qui fournit le matériel nécessaire, les produits et le suivi du patient. Le
choix du produit tient compte de l’âge du patient, de la nature de l’affection et de
l’état nutritionnel. Les produits couvrent les besoins en vitamines, minéraux et
oligoéléments. Tous sont sans gluten et, sauf exception (gamme nourrisson), sans
lactose (voir tableaux 116 et 117).
1. Choisir une formule polymérique lorsque la fonction digestive est normale.
Ce type de produit contient des polymères de glucose (amidon et dextrine mal-
tose), des protéines entières, des triglycérides à chaînes longues et souvent à
chaînes moyennes.
2. Pour une affection plus complexe avec atteinte digestive et/ou nutritionnelle,
on utilise une formule plus adaptée : élémentaire (avec des oligomères de glucose,
des petits peptides et des triglycérides à chaînes moyennes), semi-élémentaire, ou
une autre formule plus spécifique.
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hypo-énergétiques
hyperprotidiques
Ts
Semi-élémentaires Peptamen HN
iso-énergétiques
hyperprotidiques
AET : Apport énergétique total.
LivreSansTitre1.book Page 438 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
anti-inflammatoire)
Iso-énergétique et normoprotidique
Ts
DIÉTÉTIQUE DU DIABÈTE1
I. DIABÈTE DE TYPE 1
L’objectif du traitement est d’éviter les complications graves du diabète de
type 1, sans exposer au risque d’hypoglycémies sévères, tout en maintenant ou en
améliorant la qualité de vie. Obtenir une insulinothérapie proche de la sécrétion
physiologique d’insuline permet d’y parvenir. L’insulinothérapie fonctionnelle est
une méthode pédagogique destinée à répondre aux besoins thérapeutiques et psy-
chosociaux de chaque diabétique de type 1 à tout âge de la vie.
Les insulines se distinguent par leurs fonctions respectives (voir p. 216 et Trai-
tement du diabète de type 1, p. 948) :
1. Assurer une imprégnation minimale constante pour couvrir les besoins méta-
boliques de base : c’est l’insuline retard ou la base de la pompe.
2. Permettre l’assimilation et l’utilisation des nutriments, en particulier des glu-
cides : c’est l’insuline rapide.
3. Respecter les objectifs glycémiques : c’est le correctif thérapeutique par
l’insuline rapide.
Aspects diététiques
1. Les besoins de base en insuline sont déterminés sur 24 heures,
grâce au jeûne total ou glucidique, composé exclusivement de boissons
sans sucre, de salade verte, de viande, de poisson ou de fromage.
1.þArticle rédigé par A. Grimaldi.
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Éducation thérapeutique
Elle est basée sur la connaissance de quatre facteurs :
1. Connaître la composition en glucides des aliments (voir tableau 119).
2. Adapter l’insuline rapide à ses repas (voir tableau 120).
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GROUPES POURCENTAGE
ALIMENTS
D’ALIMENTS DE GLUCIDES
Fromage 0
Lait, yaourt, fromage blanc, petits suisses natures 5
Lait aromatisé 10
Yaourt, fromage blanc, petits suisses aux fruits 15 à 20
LAIT
ou aromatisés
ET PRODUITS
Gélifié, crème dessert 20
LAITIERS
Yaourt à l’aspartame 5
Lait en poudre 50
Lait concentré non sucré 10
Lait concentré sucré 55
VIANDES Toutes les viandes, les poissons, les œufs, les abats 0
ET ÉQUIVALENTS et les charcuteries
Pommes sautées 30
Chips 50
Flocons de pomme de terre, fécule 80
Purée 10 à 15
un
GROUPES POURCENTAGE
ALIMENTS
D’ALIMENTS DE GLUCIDES
Nougat, caramel 80
un
Miel 75
Gelée, confiture 65 à 70
Ts
Pâte de fruit 55
Chocolat noir 40
Mousse au chocolat 35 à 40
Bonbons 95
GROUPES POURCENTAGE
ALIMENTS
D’ALIMENTS DE GLUCIDES
Sirop 70
Apport énergétique
L’apport énergétique est maximal pour limiter le catabolisme proti-
dique qui augmente l’accumulation des déchets azotés. Il est surtout
limité par l’anorexie. On essaie d’atteindre :
a) chez l’adulte : 145-165 kJ (35-40 kcal)/kg de poids idéal et par jour ;
b) chez l’enfant : on cherche à donner les apports conseillés selon
i
am
l’âge statural. Ils sont atteints entre 0 et 3 ans. Par la suite, on arrive à
faire consommer 70 à 90 % de ces apports recommandés.
L’énergie se répartit de la manière suivante : 7 à 11 % pour les pro-
un
Apport protéique
L’apport protéique est diminué au fur et à mesure que s’abaisse le
taux de filtration glomérulaire afin de limiter les désordres métabo-
liques liés à l’insuffisance rénale.
1. Chez l’adulte, lorsque la clairance est abaissée à 30 ml/min/1,73 m2,
on fixe la ration à 1 g de protide/kg de poids idéal ; on ne la diminue pas
en dessous de 0,8 g/kg en raison des risques de malnutrition d’autant plus
fréquents que le sujet est âgé.
2. Chez l’enfant, l’apport protéique est fonction du niveau de la filtra-
tion et du développement statural : on donne 150 à 170 % des besoins
minimums (voir tableau 123) en fonction de l’âge statural et non chro-
nologique. Idéalement les protéines d’origine animale représentent
70 % des protéines totales chez l’adulte et le grand enfant, et 90 à 100 %
des protéines totales chez le petit enfant. Les protéines de valeur bio-
logique élevée (VB), c’est-à-dire renfermant des acides aminés essen-
tiels dans une proportion adaptée aux besoins de l’homme et
produisant le minimum de déchets azotés, sont celles de l’œuf entier
(VB = 96), du lait de vache (VB = 90), de la viande ou du poisson
(VB = 76) ; la diminution de la proportion de protéines végétales peut
se faire grâce à des produits alimentaires spéciaux.
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1 PART EN g
FRUITS CRUS
Pommes, tangerines 35
Myrtilles 50
Cerises 55
Abricots 65
Poires 85
i
Pêches jaunes 40
am
Compote de pommes 40
Avocat 6
Fenouil 8
Concombre, cornichons 25
Fenouil 13
DIVERS
Pastèque 50
LivreSansTitre1.book Page 448 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Poisson 25 g Semoule 40 g
Jambon** 20 g Farine 50 g
Apport de calcium
Ts
II. HÉMODIALYSE
Les principes généraux de la diététique de l’insuffisance rénale ter-
minale demeurent, en particulier la restriction hydrique et potassique
(voir précédemment). Les apports de sodium chez l’adulte sont aux
environs de 34 mmol/jour ; chez l’enfant, ils sont souvent inférieurs à
1 mmol/kg/jour.
1. Chez l’adulte, les quantités de protéines préconisées sont de 1 g à
1,2 g à 1,4 g par/kg de poids idéal. Le danger le plus grand pour le sujet âgé
est le risque de dénutrition lors de la mise en dialyse. C’est la raison pour
laquelle une évaluation de la consommation alimentaire doit être faite
régulièrement afin de s’assurer que la modification des habitudes alimen-
taires n’est pas la cause d’une sous-alimentation, en particulier protéique.
2. Chez l’enfant, les apports de protéines dépendent du développe-
ment statural. Ils se situent autour de 150 % des apports minimums
recommandés. Les troubles du métabolisme phosphocalcique ne sont
pas entièrement corrigés par l’alimentation, la prescription de médica-
ments est nécessaire.
IV. TRANSPLANTATION
Le régime du transplanté rénal dépend de l’importance de la cortico-
thérapie. Il est restreint en sodium et l’apport énergétique, en particu-
lier l’apport glucidique doit être contrôlé en fonction de la prise de
poids. La corticothérapie au long cours entraîne des perturbations lipi-
diques, c’est pourquoi il est préférable de privilégier l’utilisation des
huiles et margarines riches en acides gras mono- et poly-insaturés. Les
apports en eau, potassium et protéines sont ceux d’une alimentation
normale équilibrée si la fonction rénale est proche de la normale.
LivreSansTitre1.book Page 450 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Indications
Hypertension artérielle, syndrome néphrotique, œdèmes, oligurie,
traitement par corticoïdes.
i
Contre-indications
am
Modalités
Apports admissibles : 30-50 mmol/j, 10 à 40 mmol/j chez l’enfant.
1. Ce régime dérive du régime normal, mais il n’y a pas de sel ajouté
Ts
Conseils culinaires
Pour améliorer le goût des mets, il est conseillé d’utiliser à bon escient
toutes les épices et les aromates : moutarde et sauces tomate « sans sel »,
herbes, légumes, vinaigre, citron, huiles parfumées et caramel.
tionnelle et, si cela s’avère nécessaire, d’y incorporer de façon discrète les enri-
chissements nécessaires et, en dernier recours, de faire appel à des produits
prêts à l’emploi. Il reste que le meilleur stimulant de l’appétit est le plaisir par-
tagé d’un repas pris avec d’autres.
un
Apport protidique
Le besoin en protides est de 1 g/kg de poids chez un sujet normal
Ts
Apport énergétique
Les besoins énergétiques dépendent en grande partie de l’activité
physique. On peut néanmoins s’appuyer sur les recommandations du
CNRS-CNERNA (voir Apports nutritionnels conseillés, p. 406). Ces
besoins augmentent en période d’infection ou en période de renutri-
tion. Il est bon de garder environ 50 % de l’apport énergétique total
(AET) sous forme de glucides si possible sous forme d’amidon, les
mono- et disaccharides ne devant fournir que 20 % de l’AET.
Lorsque la prise alimentaire est limitée à un petit volume, il est
nécessaire d’utiliser des produits à forte densité énergétique. On peut
enrichir purées, crèmes, compotes et tous les liquides en malto-dex-
trines qui ont un pouvoir sucrant 2 fois moins grand que celui du sucre,
en remarquant qu’une cuillère à café de malto-dextrines ne pèse que 2 g
et ne fournit donc que 8 kcal. Donc pour que leur utilisation soit effi-
i
cace, il faut en faire peser une quantité globale quotidienne qu’il sera
am
Apports en fibres
Pour lutter contre une constipation fréquente, fruits et légumes sont
conseillés, mais on peut aussi proposer de consommer du pain complet
ou au son qui ne demande pas de préparation particulière.
Dans tous les cas, la consommation de fibres est fonction de la tolé-
rance digestive.
Apport hydrique
Une des causes de la constipation fréquente de la personne âgée est
un défaut d’hydratation. Les besoins se situent autour de 30 ml/kg de
poids. L’alimentation apporte environ 800 à 1 000 ml que les boissons
doivent compléter. On propose à heures régulières du thé, des infu-
sions voire du café, du jus de fruits, et du lait plus ou moins aromatisé.
S’il existe des troubles de la déglutition, les liquides présentés peu-
vent être épaissis à l’aide d’amidon instantané (type Magic Mix). À
défaut, il est toujours possible d’épaissir un liquide avec de l’amidon de
maïs (Maïzena) en solution à 2 ou 3 % par ébullition courte. Des prépa-
rations prêtes à être consommées à base d’eau aromatisée et épaissie
peuvent s’acheter en pharmacie.
LivreSansTitre1.book Page 453 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Apports vitaminiques
Chez le sujet âgé, on observe fréquemment des carences ou des sub-
carences en vitamines B1, B6, acide folique, C, A et E, carotène.
Il faut encourager la consommation de viande, poisson, œufs, produits
laitiers, beurre, légumes frais et fruits frais, en particulier d’agrumes qui
peuvent être consommés entiers ou en jus frais, afin d’assurer une
meilleure couverture des apports recommandés.
Apport en calcium et en autres minéraux
Il apparaît important à l’âge où le squelette se fragilise d’assurer
les apports recommandés en calcium qui s’élèvent à 1 200 mg par
jour. Les produits laitiers sont la principale source de calcium de
l’alimentation. Les fromages à pâte cuite (gruyère, comté…) sont les
plus riches (~1 000 mg/100 g) et présentent l’avantage de ne pas
contenir de lactose qui n’est pas toujours bien toléré chez le sujet
âgé dénutri. Les yaourts peuvent fournir un apport appréciable
(~200 mg/pot de 125 g).
Les eaux embouteillées riches en calcium peuvent faire un appoint :
Hépar Contrexéville, Vittel, Badoit, San Pellegrino, Courmayeur. Les eaux
embouteillées riches en magnésium ont un effet laxatif : Hépar, Badoit.
Pour augmenter la ration alimentaire en magnésium, on peut encou-
rager la consommation des fruits secs et oléagineux. Le zinc est plus
i
am
largement retrouvé dans les viandes, les poissons, les légumes secs, les
pâtes et le pain surtout complet.
un
2. En outre doivent être diminués le sucre, les produits sucrés, les jus
de fruits. La consommation de fruits doit être limitée à 2 par jour
(environ 2 fruits moyens, soit 250 à 300 g/jour).
Ts
Exemples
1. Régime apportant 1 600 kcal
L’énergie est apportée par 19 % de protides, 31 % lipides, 50 % de glu-
Ts
Fromages Tous les fromages blancs, Les mousses de spécialités laitières qui
yaourts et petits suisses natures, contiennent de la farine ou
aromatisés ou aux fruits ; tous les des céréales ; les flans et préparations
fromages, les flans gélifiés de type crème ou qui contiennent
i
de la farine ; les gâteaux de semoule
am
Légumes Tous les légumes verts ou secs : Légumes verts ou secs cuisinés
verts frais, en conserve au naturel du commerce, frais, en conserve
ou surgelés au naturel ; potage ou surgelés
et soupe en sachet ou en boîte
vérifier la composition ; petits
pots et aliments pour enfants
portant la mention « sans gluten »
LivreSansTitre1.book Page 457 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Céréales Maïs, millet, sarrasin, soja, Blé, (froment, épeautre, kamut), orge,
arrowroot, quinoa, sésame, avoine, seigle et leurs dérivés sous
sorgho et leurs dérivés sous forme de farine, semoule, flocons,
forme de crème, semoule, pâtes ; tous les produits de
flocons ; Manioc et ses dérivés : panification et de viennoiserie : pains,
tapioca, tapiocaline, crème de biscottes gâteaux et biscuits sucrés
tapioca ; pop-corn, céréales de ou salés, croissants ; chapelure, farine
petit-déjeuner à base de maïs d’orge perlée, orge mondée ; farine
ou de riz, pâtes, pain, biscuits et pain de seigle ; galette de millet,
et farine sans gluten, farine, de sarrasin qui contiennent du blé
crème et semoule de riz, galettes ou du seigle
de riz soufflées ou non, céréales
infantiles sans gluten.
chocolat, sorbets
Poudres de petit-déjeuner
sans gluten
i
am
un
Ts
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DEUXIÈME PARTIE
MALADIES ET TRAITEMENTS
i
am
un
Ts
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i
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Maladies du cœur
et des vaisseaux
par Ph. Beaufils
ATHÉROTHROMBOSE
Maladie systémique, évolutive et de mécanisme incomplètement compris, res-
ponsable de la majorité des accidents vasculaires observés à l’âge adulte dans
les territoires coronaire, cérébral et des membres inférieurs. Deux processus s’y
associent :
1. L’athérosclérose résulte de l’accumulation des lipoprotéines de basse densité
(LDL) dans l’intima artérielle, de leur oxydation in situ, de l’infiltration intimale par
des monocytes-macrophages et de leur transformation en cellules spumeuses
riches en LDL-cholestérol oxydé ; ces lésions aboutissent à la plaque athéroma-
teuse, constituée d’un noyau lipidique central, d’une chape fibreuse faite de cel-
lules musculaires lisses, et d’une matrice extracellulaire. L’instabilité ou la
« vulnérabilité » de la plaque d’athérosclérose dépend d’un processus inflamma-
i
toire actif dont témoigne l’élévation de la protéine C réactive (CRP) et de sa struc-
am
Diagnostic
un
Hyperlipoprotéinémie
Le risque de maladie coronaire augmente parallèlement avec les taux
du cholestérol total, du LDL-cholestérol et à un moindre degré des tri-
glycérides ; il diminue avec celui du HDL-cholestérol. Chaque palier
d’augmentation de 10 % du LDL-cholestérol induit une élévation de
20 % du risque coronaire. Le lien de l’hyperlipoprotéinémie avec les
autres localisations de l’athérosclérose n’est pas démontré.
Voir Hyperlipoprotéinémies, p. 953.
Hypertension artérielle
Le risque d’accident vasculaire cérébral, ischémique ou hémorra-
gique, et de maladie coronaire croit parallèlement avec l’augmentation
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ANGINE DE POITRINE
Syndrome douloureux thoracique traduisant une inadaptation entre les besoins
en oxygène du myocarde et l’apport sanguin par les coronaires. Sa cause
quasi exclusive est l’athérothrombose coronaire.
Diagnostic
1. Basé sur les caractères de la douleur : rétrosternale haute, médio-
thoracique, constrictive ou avec sensation de brûlure, irradiant aux
bras ou au maxillaire inférieur, de courte durée (30 secondes à
quelques minutes), soulagement immédiat par un dérivé nitré d’action
rapide.
2. Les circonstances de survenue de l’angine de poitrine permettent
de distinguer :
a) l’angor d’effort stable. Il apparaît pour un effort de marche corres-
pondant au seuil ischémique mesurable par épreuve d’effort et dispa-
raît à l’arrêt de l’effort ;
b) les syndromes coronaires aigus. Qu’ils soient de novo, aggravant un
angor stable connu ou survenant au repos, ils résultent de la formation
d’un thrombus sur une plaque ulcérée ou rompue. L’existence de
troubles de la repolarisation inter-critique et l’élévation de la troponine
permettent d’en hiérarchiser la gravité. Un syndrome coronaire aigu
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patients à haut risque de maladie coronaire. Dans ces cas, elle pourrait
être supplantée par le coro-scanner. Dans les syndromes coronaires
aigus et même dans l’angor d’effort stable, elle est indispensable pour
un
sclérose.
Principales complications
Mort subite, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque.
Traitement
1. Sont impératifs dans tous les cas :
a) un dérivé nitré d’action rapide à portée de main ;
b) l’acide acétylsalicylique à la dose de 75 à 325 mg/jour (ou le clopi-
dogrel en cas d’allergie) ;
c) la correction parfaite et durable des facteurs de risque : un sevrage
tabagique, un contrôle de la tension artérielle (< 140/90 mmHg), du taux
de LDL-cholestérol (< 1 g/l), de l’hémoglobine glyquée (< 6,5 %) chez le
diabétique, une réduction pondérale et une activité physique régulière,
parfois après réadaptation.
2. En cas d’angor d’effort avec ischémie myocardique documentée et
de syndromes coronaires aigus, une revascularisation myocardique par
angioplastie-stenting aussi complète que possible ou, lorsque des
lésions occlusives ne se prêtent pas à l’angioplastie, par pontage aorto-
coronaire doit être réalisée.
3. Les syndromes coronaires aigus avec signes de gravité (douleur de
repos, troponine élevée et/ou trouble de la repolarisation inter-
critique) imposent l’hospitalisation en unité de soins intensifs cardio-
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INFARCTUS DU MYOCARDE
i
am
lière qui atteint encore 8 à 10 %. Les facteurs de mauvais pronostic sont l’âge, le
retard de la prise en charge, l’étendue de la nécrose et le retard ou l’absence de
recanalisation, un antécédent de cardiopathie avec dysfonction ventriculaire
Ts
Diagnostic
Basé sur : la douleur angineuse, intense, prolongée plus de
15 minutes, insensible à un dérivé nitré d’action rapide suffit pour évo-
quer un infarctus et pour justifier l’appel immédiat du Centre 15.
Attention ! La douleur peut manquer, être masquée par un essouffle-
ment ou des palpitations, n’être pas reconnue : autant de causes de
retard au diagnostic et à la prise en charge.
Explorations
1. À l’arrivée du SAMU : l’électrocardiogramme confirme le dia-
gnostic, en montrant un sus-décalage de ST englobant T. Cette anomalie
suffit, chez un patient ayant une douleur angineuse prolongée, pour
décider le transfert médicalisé en unité de soins intensifs cardiolo-
giques pour une revascularisation médicamenteuse ou coronarogra-
phique. La topographie des signes électriques localise l’infarctus, mais
sans relation stricte avec l’artère occluse ou le siège de la thrombose
(infarctus antérieur de V1 à V3 ou V4-V5-V6, latéral haut en D1-VL, infé-
rieur en D2-D3-VF, basal en V7-V8-V9).
Toutefois, l’électrocardiogramme peut être en défaut, sans anomalie
significative de la repolarisation car trop précoce ; il peut être ininter-
prétable en cas de stimulateur cardiaque, de syndrome de Wolff-
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INSUFFISANCE CARDIAQUE
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am
et les myocardiopathies.
Diagnostic
Ts
Basé sur :
1. La dyspnée d’effort, de décubitus avec orthopnée, paroxystique
nocturne. Avec l’asthénie, elle permet l’évaluation de l’incapacité et le
pronostic sur la base de la classification fonctionnelle de la New York
Heart association (NYHA 1 à 4).
2. Les signes cardiovasculaires : tachycardie quasi constante, bruit
de galop, souffle systolique variable d’insuffisance mitrale fonction-
nelle, turgescence jugulaire.
3. Les signes de rétention hydrosodée : prise de poids, râles crépi-
tants et épanchements pleuraux, œdèmes des membres inférieurs,
blancs, mous, indolores, bilatéraux.
4. L’hyperpression veineuse : hépatomégalie douloureuse et ascite,
oligurie.
Explorations
1. Radiothoracique : augmentation du rapport cardiothoracique, ano-
malies de la silhouette, hypervascularisation pulmonaire, épanche-
ments pleuraux.
2. Électrocardiogramme : hypertrophie ventriculaire, cicatrice
d’infarctus, élargissement de QRS (> 160 ms) suggérant un asynchro-
nisme intraventriculaire, trouble du rythme ou de la conduction favori-
sant la décompensation.
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Diagnostic
Dyspnée d’effort et de décubitus avec orthopnée.
Explorations
1. Diminution de la VO2 max (< 25 ml/kg/min).
2. Élévation du taux de BNP ou de NTproBNP.
3. Fraction d’éjection ventriculaire gauche supérieure à 45 % et
volume télédiastolique du ventricule gauche normal.
4. Échocardiogramme :
a) augmentation de l’épaisseur pariétale, dilatation auriculaire
gauche ou bi-auriculaire, augmentation de la pression de remplissage
ventriculaire gauche (flux mitral, Doppler tissulaire à l’anneau mitral) ;
b) présence intramyocardique d’un aspect granité, brillant en cas
d’amylose et d’un aspect hyperéchogène en cas d’hémochromatose ;
épaississement hyperéchogène et calcifié de l’endocarde, prédominant
à la pointe du ventricule gauche, avec fréquent thrombus intracavitaire,
en cas d’endofibrose myocardique.
Complications
i
1. Insuffisance mitrale en cas d’endofibrose myocardique.
am
4. Embolies systémiques.
5. Évolution vers la cardiomyopathie dilatée, particulièrement rapide
si amylose.
Ts
Traitement
1. Diurétique de l’anse en cas de dyspnée, d’œdème pulmonaire et
d’œdème des membres inférieurs. La déplétion hydrosodée excessive
est mal supportée avec hypotension et insuffisance rénale par bas débit
cardiaque.
2. Traitement axé sur celui des étiologies.
3. Larges indications du traitement anticoagulant.
Diagnostic
1. Dyspnée d’effort, palpitations.
2. Tachycardie, arythmie supraventriculaire, souffle systolique éjec-
tionnel.
Explorations
1. Hypercinésie à l’échocardiogramme avec dilatation cavitaire pro-
gressive.
2. Augmentation du débit cardiaque au repos.
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Traitement
1. Bêtabloquant et anticoagulant en cas d’arythmie supraventricu-
laire, notamment par hyperthyroïdie.
2. Traitement étiologique.
MYOCARDIOPATHIES DILATÉES
Dysfonctions systoliques (fraction d’éjection ventriculaire gauche < 45 %) avec
dilatation ventriculaire gauche et souvent droite, hypokinésie globale et élévation
des pressions de remplissage. Elles se compliquent fréquemment de thrombose
intracardiaque et de mort subite par fibrillation ventriculaire. Souvent idiopa-
thiques, après élimination d’une maladie coronaire. Contexte parfois évocateur
d’une cause :
a) infectieuse : maladie de Lyme, SIDA, légionelloses, maladie de Chagas ; res-
ponsabilité de nombreux virus avec une évolution, parfois d’un seul tenant et fou-
droyante, au décours d’une myocardite aiguë ;
b) toxique ou carentielle : alcoolique réversible par sevrage ; adriamycine irré-
versible ; génétique : forme familiale (autosomique dominante à faible pénétrance)
et forme liée au chromosome X (mutation du promoteur de la dystrophine) ;
c) rythmique, avec une dysfonction systolique ventriculaire régressant après
normalisation du rythme cardiaque ;
d) post-partum à distinguer de l’éclampsie.
Diagnostic
i
Signes cliniques et paracliniques d’une insuffisance cardiaque.
am
Traitement
Celui de l’insuffisance cardiaque.
un
MYOCARDIOPATHIE HYPERTROPHIQUE
Ts
Diagnostic
1. Angor d’effort, dyspnée d’effort, lipothymies et syncopes d’effort.
2. Souffle méso-télosystolique au bord gauche du sternum avec ren-
forcement post-extrasystolique ; conservation de B2.
Explorations
1. L’électrocardiogramme très évocateur : hypertrophie ventriculaire
gauche majeure avec inversion des ondes T, ondes Q fines de pseudo-
nécrose.
2. Échocardiogramme décisif : augmentation de l’épaisseur pariétale
(> 15 mm) avec rapport épaisseur paroi septale/paroi postérieure supé-
rieur à 1,3, obstruction de la chambre de chasse avec mouvement
systolique antérieur de la mitrale et fermeture mésosytolique des sig-
moïdes aortiques, régurgitation mitrale éventuelle ; au Doppler, gra-
dient de pression intraventriculaire majoré en post-extrasystolique ou
par dérivé nitré.
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ARYTHMIES
Très fréquentes ; grande diversité clinique et électrocardiographique. Distin-
guer, selon le mécanisme physiopathologique, les foyers et les réentrées. La sti-
un
ARYTHMIE SINUSALE
Elle est fréquente chez le sujet jeune et sans caractère pathologique.
Diagnostic
Rythme sinusal variable avec la respiration.
Traitement
Aucun : l’arythmie sinusale ne doit pas être le prétexte à l’interdic-
tion du sport.
FIBRILLATION AURICULAIRE
Désorganisation complète de l’activité électrique des oreillettes. Paroxys-
tique, persistante en l’absence de régularisation spontanée au bout de 4 jours
ou permanente, elle est déclenchée par la diffusion au massif auriculaire d’une
activité électrique ectopique naissant dans un ou plusieurs foyers siégeant le
plus souvent à l’émergence des veines pulmonaires dans l’oreillette gauche. Le
retentissement hémodynamique important sur le remplissage ventriculaire et le
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Diagnostic
1. Palpitations avec battements rapides et irréguliers. Dans les
formes paroxystiques, début brutal dans un contexte vagal (post-pran-
dial, nocturne, après un effort) ou catécholergique (stress pendant
l’effort) et arrêt progressif ; possibilité d’angor et surtout de syncope
inaugurale ou plus souvent post-tachycardique.
2. Peuvent être asymptomatiques ou révélées par une douleur thora-
cique, une dyspnée inexpliquée, une syncope, un accident vasculaire
cérébral ischémique.
Explorations
1. L’électrocardiogramme en cours d’arythmie montre le remplace-
ment des ondes P sinusales par des ondes F très rapides (> 360/min),
irrégulières, parfois invisibles sauf en V1. Les ventriculogrammes sont
i
am
d’élargissement du ventriculogramme).
b) Bêtabloquant, efficacité préventive en cas d’exceptionnelle origine
catécholergique documentée.
c) Poursuite d’une anticoagulation efficace jusqu’à preuve clinique et
par Holter de l’absence de récidive pendant au moins 6 mois.
5. Fibrillation auriculaire paroxystique
Après échec d’un traitement anti-arythmique par amiodarone, anti-
arythmique de classe Ic, puis association des deux, l’ablation par
radiofréquence (voir p. 3) permet d’obtenir 60 à 80 % de succès sans ou
avec traitement anti-arythmique au long cours.
FLUTTER AURICULAIRE
Le flutter commun, le plus fréquent, correspond à une macro réentrée intra-
auriculaire droite tournant dans le sens anti-horaire et passant par l’isthme cavo-
tricuspide. De nombreux circuits de flutter atypique peuvent exister dans
l’oreillette droite (circuit tournant dans le sens horaire ou sur une cicatrice de
patch de fermeture d’une communication inter-auriculaire) ou dans l’oreillette
gauche. Le risque embolique est réel, bien que moins important que celui de la
fibrillation auriculaire.
Diagnostic
Symptômes identiques à ceux de la fibrillation auriculaire. Fréquence
cardiaque habituellement régulière, très évocatrice si 150 battements/min.
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Exploration
L’électrocardiogramme montre un remplacement des ondes P sinu-
sales par des ondes F régulières sans retour à la ligne isoélectrique.
1. Flutter commun : ondes F à 300/min, visibles en D2, D3 et VF avec
une pente ascendante plus raide que la pente descendante ; en cas de
conduction 2/1, l’aspect caractéristique en toit d’usine sera démasqué
par une manœuvre vagale.
2. Flutter atypique : onde F à 300 ± 40/min, bien dessinées, mieux
visibles en V1.
3. Flutter 1/1, survient sous anti-arythmique de classe Ic : auriculo-
grammes non visibles, ventriculogrammes très larges à 180-220/min. Le
dosage du taux plasmatique de l’anti-arythmique confirme le dia-
gnostic.
Traitement
1. Traitement anticoagulant dès l’accès et au long cours : identique à
celui de la fibrillation auriculaire.
2. Ralentissement de la réponse ventriculaire par digoxine ou bêta-
bloquant.
3. Régularisation par choc électrique externe.
4. Indications très larges d’ablation cavo-tricuspide par radiofré-
i
quence (voir p. 3) en raison de la simplicité de la procédure percutanée
am
TACHYCARDIES ATRIALES
Elles sont en rapport avec un foyer auriculaire ectopique.
Diagnostic
Symptômes identiques à ceux de la fibrillation auriculaire. Fréquence
cardiaque, régulière ou non, de 110 à 200 battements/min.
Exploration
À l’électrocardiogramme, les ondes P sinusales sont remplacées par
des auriculogrammes réguliers ; leur fréquence est comprise entre 110
et 210/min. Leur morphologie varie en fonction du siège du foyer, mais
le tracé retourne à la ligne isoélectrique entre chaque auriculogramme.
Tachycardie atriale 1/1 (survient habituellement sous anti-aryth-
mique de classe Ic) : les auriculogrammes sont non visibles et les ven-
triculogrammes, très larges, sont à 180-220/min. Le dosage du taux
plasmatique de l’anti-arythmique confirme le diagnostic.
Traitement
1. Traitement anticoagulant dès l’accès et au long cours : identique à
celui de la fibrillation auriculaire.
2. Ralentissement de la réponse ventriculaire par digoxine ou bêta-
bloquant.
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Diagnostic
Symptômes associant ceux de la fibrillation auriculaire paroxystique
et du bloc sino-auriculaire. La maladie rythmique auriculaire est volon-
tiers syncopale, surtout en cas d’utilisation malencontreuse de médica-
ments anti-arythmiques ou bradycardisants.
Explorations
1. L’électrocardiogramme met en évidence une alternance de fibrilla-
i
tion auriculaire, en salves ou soutenue, d’extrasystoles auriculaires et
am
RYTHME RÉCIPROQUE
Syn : tachycardie paroxystique, maladie de Bouveret.
Lié à un circuit de réentrée entre deux voies de conduction auriculo-ventricu-
laires empruntées habituellement par voie antérograde pour la descente et par
voie rétrograde pour la remontée. Cette double voie de conduction correspond
soit à une dualité nodale, soit à un faisceau accessoire de Kent (voir Syndrome de
Wolff-Parkinson-White ci-dessous). Les rythmes réciproques doivent être distin-
gués des exceptionnels foyers jonctionnels.
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Diagnostic
Diagnostic clinique : palpitation régulière à 180-200/min, à début et
fin brusque, récidivante. Syncope inaugurale ou post-tachycardique.
Collapsus, angor, dyspnée.
Exploration
À l’électrocardiogramme :
a) ventriculogrammes fins ou larges, réguliers, à 180-200/min ;
b) auriculogrammes en nombre égal aux ventriculogrammes, tantôt
bien visibles et négatifs en D2-D3-VF, tantôt noyés dans les ventriculo-
grammesþ;
c) arrêt de la crise par une manœuvre vagale.
En rythme sinusal, possible aspect de préexcitation en cas de syn-
drome de Wolff-Parkinson-White.
Traitement
1. Réduction de la crise par une manœuvre vagale (Valsalva, vomis-
sement, massage sino-carotidien), ou une ampoule flash de striadyne
intraveineuse directe.
2. Prévention des récidives : bêtabloquant peu efficace mais ralentis-
sant la tachycardie, amiodarone et anti-arythmique de classe Ic, isolé-
ment ou en association si crises répétées et/ou mal tolérées.
i
3. Traitement radical :
am
SYNDROME DE WOLFF-PARKINSON-WHITE
Syn : syndrome de pré-excitation. Anomalie congénitale caractérisée par un fais-
ceau de conduction auriculo-ventriculaire accessoire (faisceau de Kent) réunissant
directement l’oreillette au ventricule, soit à droite, soit à gauche.
Diagnostic
Latence symptomatique fréquente. Même en l’absence de pré-excita-
tion (Kent latent), crises de tachycardie paroxystique, de type Bou-
veret, par rythme réciproque. En cas de pré-excitation majeure, il existe
un risque de mort subite.
Explorations
1. Électrocardiogramme
a) En rythme sinusal : espace PR court (< 0,12 s), ventriculogramme
élargi (> 0,12 s) et empâté par une onde delta au pied du QRS. Ce tracé
correspond à la conduction par les voies normale et accessoire dont la
fusion produit un QRS variable allant d’un aspect normal jusqu’à un
aspect de pré-excitation majeure. L’aspect en V1 est utile pour localiser
le Kent, gauche avec onde delta positive et droit avec onde delta néga-
tive.
b) En crise de tachycardie par rythme réciproque : absence habi-
tuelle de pré-excitation (descente par la voie nodo-hisienne) ; tachy-
arythmie à ventriculogrammes très larges (pré-excitation majeure).
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2. Cartographie endocavitaire
a) Localisation du Kent en vue de son ablation (possibilité de fais-
ceaux de Kent multiples).
b) Stimulation auriculaire à fréquence croissante : mesure systéma-
tique de la période réfractaire antérograde des pré-excitations
majeures.
Traitement
1. Réduction de la crise (voir Rythme réciproque ci-dessus).
2. Tachyarythmie à ventriculogrammes très larges, souvent mal
tolérée : choc électrique externe urgent, sous anesthésie générale.
3. Prévention médicamenteuse des récidives de tachycardie paroxys-
tique de type Bouveret : flécaïnide, amiodarone, parfois association des
deux.
4. Ablation par courant de radiofréquence (voir p. 3) : en cas de
tachycardie paroxystique récidivante ou si mauvaise tolérance du trai-
tement anti-arythmique. Indication formelle en cas de période réfrac-
taire antérograde courte (< 200 ms).
TACHYCARDIES VENTRICULAIRES
Arythmies naissant au-dessous de la bifurcation du faisceau de His, de méca-
i
nisme varié (réentrée ou foyer selon l’étiologie). La gravité dépend à la fois de la
am
Diagnostic
Palpitations et des signes non spécifiques de mauvaise tolérance :
asthénie, lipothymie et syncope, douleurs thoraciques angineuses ou
non, dyspnée et œdème pulmonaire, collapsus et état de choc cardio-
génique.
Électrocardiogramme
1. Tachycardie ventriculaire monomorphe, régulière (irrégulière
dans 5 à 10 % des cas). Habituellement bien tolérée, survenant dans
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FIBRILLATION VENTRICULAIRE
Désynchronisation complète de l’activité électrique des cellules myocardiques
ventriculaires : responsable d’un arrêt circulatoire, c’est la cause la plus fréquente
de mort subite. Situations à haut risque : infarctus myocardique aigu ; infarctus
myocardique récent et myocardiopathies avec dysfonction ventriculaire gauche
sévère (fraction d’éjection < 35 %) ; myocardite aiguë ; faisceau de Kent très per-
i
méable par voie antérograde ; cardiopathies héréditaires familiales à expression
am
Diagnostic
Mort subite par arrêt cardiaque.
Ts
Exploration
Enregistrement électrocardiographique de la fibrillation ventricu-
laire, notamment par les palettes d’un défibrillateur (conservation d’un
tracé pour preuve indiscutable de la fibrillation ventriculaire). Possibi-
lité d’asystolie en cas de délai des manœuvres de ressuscitation, le
cœur ne repartant en fibrillation ventriculaire qu’après massage et
injection intracardiaque d’adrénaline.
Traitement
1. En dehors de l’hôpital, la chaîne de survie repose sur trois gestes :
appel du 15, massage cardiaque et choc électrique par défibrillateur
automatique ou semi-automatique.
2. Défibrillation par choc électrique externe : ses chances de succès
sont d’autant plus grandes qu’il est réalisé plus tôt ; le massage car-
diaque (60 à 80 impulsions/min) est indiqué dans l’attente du choc. En
cas d’inefficacité, le choc doit être répété après massage et injection
intraveineuse d’amiodarone. En cas d’asystolie, continuer le massage et
faire une injection IV, intratrachéale voire intracardiaque, d’adrénaline
(voir p. 12).
3. Prise en charge post-défibrillation :
a) Nécessité fréquente d’intubation en vue d’une ventilation artifi-
cielle avec sédation.
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Diagnostic
Mort subite récupérée, sans cardiopathie sous-jacente : échocardio-
un
Explorations
1. Électrocardiogramme : anomalies de la repolarisation (QT long,
court et sus-décalage de ST dans les dérivations précordiales droites)
et/ou hyperexcitabilité ventriculaire maligne sur l’électrocardiogramme
de repos, d’effort et de Holter ; les épreuves de stress, notamment
auditif, et de sensibilisation pharmacologique seront réalisées dans des
conditions de sécurité maximale.
2. Diagnostic génétique par analyse d’un prélèvement salivaire per-
mettant l’identification des gènes en cause et déjà connus. Cette
enquête génétique doit concerner tous les sujets symptomatiques et
tous les apparentés qu’ils soient ou non porteurs d’anomalies électro-
cardiographiques évocatrices.
Traitement
1. Il dépend de l’anomalie génétique identifiée par le phénotype et le
génotype, de l’existence ou non de symptômes personnels et familiaux,
de l’âge et du sexe du sujet, de l’analyse de l’électrocardiogramme de
base et dynamique. Au sein d’équipes pluri-disciplinaires, on discutera
la contre-indication formelle ou relative de la pratique sportive, les
bêtabloquants et l’implantation d’un défibrillateur automatique.
2. Toute mort subite récupérée expose le patient à un risque de réci-
dive et justifie l’implantation d’un défibrillateur automatique.
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BLOC SINO-AURICULAIRE
Syn : déficience sinusale. Bradycardie auriculaire avec persistance d’une
réponse auriculaire à la stimulation électrique. Il peut être aigu, transitoire, d’ori-
gine iatrogène (amiodarone, bêtabloquant…) ou secondaire à une maladie coro-
naire (infarctus inférieur), à une maladie infectieuse ou neurologique ; il peut être
chronique récidivant, idiopathique ou dans le cadre de malaises vaso-vagaux intri-
quant les effets de la bradycardie et de la vasoplégie.
Diagnostic
Asthénie, dyspnée, lipothymie et syncope.
Exploration
L’électrocardiogramme, le plus souvent par Holter, montre une bra-
dycardie auriculaire, voire une pause auriculaire avec ou sans échappe-
ment ventriculaire. La pause auriculaire peut survenir au décours
immédiat d’une tachycardie à l’occasion de sa régularisation (pause
post-tachycardie). Le bloc sino-auriculaire peut s’associer à une hyper-
excitabilité supraventriculaire dans le cadre d’une maladie rythmique
i
auriculaire.
am
Traitement
1. Bloc sino-auriculaire aigu : atropine, voire isoprénaline ; entraîne-
ment électro-systolique temporaire exceptionnel.
un
BLOCS AURICULO-VENTRICULAIRES
Principales causes :
1. Blocs aigus (diagnostic difficile nécessitant parfois d’attendre la régression
pendant 2 à 3 semaines sous couvert d’un éventuel entraînement électro-systo-
lique temporaire) : infarctus myocardique aigu ; post-opératoire ; médicamenteux ;
infectieux (bloc récidivant de la maladie de Lyme).
2. Blocs chroniques : bloc congénital, le plus souvent nodal et très longtemps
bien toléré ; blocs secondaires à de nombreuses cardiopathies et maladie de Stei-
nert, collagénoses, amylose, maladie de Chagas, pelvispondylite ankylosante, etc.
3. Bloc dégénératif, du sujet de plus de 60 ans, en général bas situé et souvent
paroxystique sur bloc bi- ou trifasciculaire.
Diagnostic
1. Les blocs nodaux sont asymptomatiques en l’absence de brady-
cardie. Asthénie et dyspnée d’effort des blocs hisiens fréquence-dépen-
dants.
2. Lipothymies et syncopes (syndrome d’Adams-Stokes).
3. Insuffisance cardiaque du pouls lent permanent reflet de la brady-
cardie.
4. Mort subite si pause prolongée.
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Explorations
L’électrocardiogramme de surface (tracés longs) précise les carac-
tères du bloc en fonction du degré et du siège présumé.
1. BAV du 1er degré : simple allongement de l’intervalle PR et siège
nodal.
2. BAV du 2e degré : certaines ondes P ne sont pas suivies de réponse
ventriculaire :
a) BAV de type Mobitz I ou périodes de Wenckebach : allongement
progressif de l’intervalle PR jusqu’à une onde P bloquée (siège nodal) ;
b) BAV de type Mobitz II : survenue inopinée d’une onde P bloquée
(siège hisien ou bas situé) ;
c) Blocs arythmétiques 2/1, 3/1 ou 4/1 (siège nodal ou hisien si fré-
quence-dépendance).
3. BAV du 3e degré ou bloc auriculo-ventriculaire complet : toutes les
ondes P sont bloquées. L’échappement ventriculaire est régulier : il est
habituellement fin et fiable si siège nodal ou hisien ; il est large, lent et
instable si siège bas situé.
4. L’exploration électrophysiologique du faisceau de His confirme un
bloc paroxystique symptomatique mais, sans preuve électrocardiogra-
phiqueþ: mesure de l’intervalle HV basal et après ajmaline ; dédouble-
ment de l’onde H (hissienne) basale ou avec stimulation auriculaire.
i
am
Traitement
1. Bloc aigu symptomatique : entraînement électrosystolique tempo-
raire, préventif si apparition d’un bloc de branche complet au cours
un
RÉTRÉCISSEMENT AORTIQUE
Congénital chez le sujet jeune (orificiel ou non), exceptionnellement rhuma-
tismal, il est dégénératif, calcifié et de fréquence croissante avec l’âge (2,5 à 5,5 %
entre 80 et 85 ans).
Diagnostic
1. Symptomatologie d’effort ayant une valeur pronostique : angor
(survie moyenne de 5 ans), lipothymies et syncopes (survie moyenne de
2 à 3 ans), dyspnée d’effort (survie moyenne de 2 ans après la 1re mani-
festation d’insuffisance cardiaque). Possibilités d’embolies calcaires.
2. Souffle systolique éjectionnel (intensité corrélée au débit ; aug-
menté en post-extrasystolique) avec abolition de B2.
Explorations
1. Électrocardiogramme : hypertrophie ventriculaire gauche systo-
lique, tardive par rapport à l’hypertrophie échocardiographique.
2. Échocardiogramme : épaississement et calcifications des sig-
moïdes aortiques, augmentation de l’épaisseur pariétale et de la masse
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INSUFFISANCE AORTIQUE
Ts
Diagnostic
1. Souffle diastolique doux, d’intensité décroissante, au bord droit ou
gauche du sternum ; souffle systolique éjectionnel et roulement de Flint
apical en cas de fuite importante.
2. Les signes périphériques (élargissement de la différentielle et
hyperpulsatilité artérielle) traduisent l’importance de la fuite.
3. L’insuffisance aortique aiguë, dont la tolérance est indépendante
de l’importance de la régurgitation, se traduit par une diminution de
l’intensité du souffle diastolique, le pincement de la différentielle et
l’apparition d’un galop avec des signes d’œdème pulmonaire.
Explorations
1. Radiographie thoracique : saillie de l’arc inférieur gauche.
2. Électrocardiogramme : hypertrophie ventriculaire gauche diasto-
lique.
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RÉTRÉCISSEMENT MITRAL
Complication tardive du rhumatisme articulaire aigu. Ses complications, en rap-
i
port avec le degré du rétrécissement, sont :
am
Diagnostic
Roulement diastolique à renforcement présystolique (disparaissant
en fibrillation auriculaire), éclat de B1 et dédoublement de B2.
Explorations
1. Radiographie thoracique : saillie de l’arc moyen gauche, débord de
l’arc inférieur droit, hypervascularisation pulmonaire.
2. Électrocardiogramme : en rythme sinusal, auriculogramme allongé
en D2 ; fibrillation auriculaire fréquente ; surcharge ventriculaire droite.
3. Échocardiogramme, complété par voie trans-œsophagienne indis-
pensable pour choisir entre chirurgie et valvuloplastie percutanée :
a) épaississement, calcification et rétrécissement par fusion des
commissures ;
b) mesure du gradient de pression et évaluation de la surface orifi-
cielle ;
c) existence et mécanisme d’une insuffisance mitrale ;
d) évaluation de l’appareil sous-valvulaire mitral (rétraction, fusion,
calcification des cordages) ;
e) dilatation de l’oreillette gauche avec contraste spontané et
thrombus de l’auricule gauche (voie trans-œsophagienne) ;
f) mesure de la pression artérielle pulmonaire systolique.
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Traitement
1. Traitement anticoagulant en cas d’hyperexcitabilité auriculaire
documentée, contraste spontané et thrombus auriculaire gauche.
2. Traitement de la fibrillation auriculaire (voir Fibrillation auricu-
laire, p. 472).
3. Valvuloplastie percutanée :
a) indiquée en cas de sténose serrée (surface mitrale inférieure à
1,5 cm2) ou modérément serrée pour favoriser un remodelage ventricu-
laire gauche préventif de la fibrillation auriculaire chronique ;
b) contre-indiquée par un thrombus auriculaire gauche, des calcifica-
tions importantes bi-commissurales, une fuite mitrale moyenne à
importante, un remaniement sévère de l’appareil sous-valvulaire.
4. Remplacement valvulaire en cas de contre-indication à la valvulo-
plastie percutanée.
INSUFFISANCE MITRALE
Principales causes : endocardite bactérienne (insuffisance mitrale aiguë par
perforation et dysfonction valvulaire), ischémie du pilier postérieur et rupture de
cordage, rhumatisme articulaire aigu et prolapsus valvulaire (insuffisance mitrale
chronique), insuffisance mitrale fonctionnelle.
Diagnostic
i
Souffle holosystolique, apexo-axillaire.
am
Explorations
1. Radiographie thoracique : saillie de l’arc inférieur gauche, hyper-
un
vascularisation pulmonaire.
2. Échocardiogramme, complété par voie transœsophagienne : pré-
cise le mécanisme de la régurgitation et la possibilité de réparation
Ts
SYNDROME DE BARLOW
Syn : prolapsus valvulaire mitral. Anomalie congénitale (autosomique domi-
nante à pénétrance incomplète) caractérisée par une dégénérescence myxoïde
avec ballonisation d’un ou plusieurs des six segments valvulaires (trois segments
par valve) et élongation des cordages. Risque de rupture spontanée de cordage,
de surinfection bactérienne, voire de mort subite.
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Diagnostic
1. Click mésosystolique, souffle typique télosystolique, souffle holo-
systolique en cas de rupture de cordage et importante fuite mitrale.
2. Échocardiogramme : recul du point de coaptation des valves en
arrière du plan de l’anneau, bombement postérieur d’un ou plusieurs
segments précisé par voie transœsophagienne, régurgitation excentrée,
image de cordage rompu.
Traitement
1. Prophylaxie de l’endocardite infectieuse en cas de fuite mitrale.
2. Chirurgical : plastie mitrale en cas de fuite volumineuse.
VALVULOPATHIE TRICUSPIDIENNE
1. Rétrécissement tricuspidien : rare, rhumatismal, coexistant souvent avec un
rétrécissement mitral ou secondaire à une tumeur carcinoïde du grêle et associé
à un rétrécissement pulmonaire.
2. Insuffisance tricuspidienne : d’origine organique par endocardite infectieuse
ou fonctionnelle par dilatation du ventricule droit secondaire à une hypertension
artérielle pulmonaire pré- ou post-capillaire.
Diagnostic
i
Signes droits : œdèmes des membres inférieurs. Varices, hépatomé-
am
Explorations
1. L’échocardiogramme identifie les lésions et leur cause.
2. Le cathétérisme droit définit le caractère pré- ou post-capillaire de
Ts
Traitement
1. Médical : déplétion hydrosodée ; traitement étiologique de l’insuf-
fisance tricuspidienne fonctionnelle.
2. Chirurgical conservateur : commissurotomie du rétrécissement
tricuspidien, plastie de l’insuffisance tricuspidienne organique volumi-
neuse et mal tolérée (insuffisance hépatique et rénale). Remplacement
valvulaire par une hétérogreffe si plastie impossible.
ENDOCARDITES INFECTIEUSES
Plus que la distinction classique entre formes subaiguës (maladie d’Osler) et
formes aiguës, il est plus pertinent de distinguer trois catégories d’endocardites :
1. Endocardite du cœur gauche sur valve native, sans ou plus souvent avec val-
vulopathie préexistante, par un germe d’origine communautaire.
2. Endocardite du cœur droit, associée à une toxicomanie ou d’origine nosoco-
miale (cathéter intraveineux et sonde de stimulateur cardiaque).
3. Endocardites sur prothèse : précoces (< 2 mois après la chirurgie), par un
germe d’origine nosocomiale, leur mortalité dépasse 40 % ; tardives, par un germe
d’origine communautaire, elles sont raréfiées par de strictes mesures prophy-
lactiques.
Diminution du rôle du streptocoque et part croissante du Staphylococcus
aureus.
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Diagnostic
1. Fièvre, soit au long cours avec syndrome infectieux discret, soit
dans le cadre d’un syndrome septicémique bruyant ; splénomégalie.
2. Majoration d’un souffle connu ou souffle de régurgitation d’appari-
tion récente.
3. Présomption clinique forte basée sur plusieurs arguments :
a) des facteurs favorisants (cardiopathie à risque, prothèse, toxico-
manie, syndrome d’immunodépression) ;
b) une porte d’entrée dentaire, digestive (endoscopie) ou infection
nosocomiale (cathéter intraveineux et sonde de stimulateur ou défi-
brillateur cardiaque) ;
c) un purpura conjonctival et purpura nécrotique des extrémités ;
d) des embolies périphériques, notamment cérébrales avec hémi-
plégie ischémique ou hémorragique fébrile.
Explorations
1. Hémocultures (2 par jour, 3 jours de suite) : indispensables au dia-
gnostic, elles permettent d’isoler le germe (dans l’ordre de fréquence
décroissante : staphylocoque, streptocoque et entérocoque, Gram
négatif, groupe HACEK…). Possibilité de formes à hémocultures néga-
tives, si prescription intempestive d’une antibiothérapie préalable, et
possibilité de souillure surtout si staphylocoque coagulase négative.
i
am
CARDIOPATHIES CONGÉNITALES
Voir tableau 125.
Mise en garde
Le suivi des cardiopathies congénitales opérées doit se poursuivre
au-delà de l’adolescence, tout au long de la vie. Des conseils de pru-
dence doivent être donnés vis-à-vis de toute pratique sportive inten-
sive, même quand la cure chirurgicale est complète avec des résultats
anatomiques et fonctionnels satisfaisants. En effet, des complications
peuvent survenir tardivement : rythmiques en raison de l’existence et
du siège des cicatrices myocardiques (tachycardies atriales et ventri-
culaires, ainsi que bloc auriculo-ventriculaire), mais aussi hémodyna-
miques en raison d’une surcharge de pression ou de volume résiduelle.
PÉRICARDITES AIGUËS
i
Principales causes : inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, collagénoses),
am
Diagnostic
1. Douleur thoracique d’allure angineuse, augmentant à l’inspiration.
2. Fièvre et syndrome inflammatoire.
3. Frottement péricardique : bruit de va-et-vient, de siège variable,
fugace.
4. Turgescence jugulaire et hépatomégalie douloureuse si épanche-
ment abondant.
5. Dyspnée, dépression inspiratoire du pouls, hypotension si tam-
ponnade.
Explorations
1. Radiographie thoracique : cardiomégalie et épanchements pleu-
raux.
2. Électrocardiogramme : sous-décalage de PQ, sus-décalage de ST
concave, concordant en standard et diffus en précordial, inversion plus
tardive de T, microvoltage si épanchement abondant.
3. Échocardiogramme : décollement péricardique systolo-diastolique
circonférentiel de plus de 5 mm, veine cave inférieure dilatée et non
dépressible à l’inspiration si épanchement abondant, collapsus des
cavités droites si tamponnade.
4. Une biopsie péricardique s’impose pour affirmer une cause infec-
tieuse ou néoplasique.
Tableau 125. — Principales cardiopathies congénitales.
490
A* Rétrécissement Souffle systolique, 2e espace intercostal droit, rude, Durée de vie très variable. Valvulotomie aortique
aortique valvulaire avec frémissement : 2e bruit aortique diminué ou Possibilité de syncopes sous CEC
aboli. Radio. : masse ventriculaire gauche augmentée. d’effort. Mort subite.
ECG : surcharge ventriculaire droite. Écho. : Évolution vers l’insuffisance
sigmoïdes remaniées, paroi du VG épaissie. ventriculaire gauche.
Rétrécissement Souffle systolique, 2e espace intercostal gauche, rude Hyperpression dans Durée de vie très variable. Valvulotomie pulmonaire
pulmonaire avec frémissement. 2e bruit diminué ou absent. le VD. Pression basse Évolution sous CEC. Dilatation
valvulaire Radio. : arc moyen saillant. Artères pulmonaires dans l’artère vers l’insuffisance par ballonnet introduit
grêles. ECG : surcharge ventriculaire droite. pulmonaire. Image ventriculaire droite. par cathétérisme droit.
Écho. : hypertrophie du VD angiographique.
Ts
Sténose isthmique Souffle systolique, souvent postérieur, fosse Aspect de sténose Possibilité d’insuffisance Résection de la sténose
de l’aorte susépineuse. Artères mal ou non perçues aux à l’aortographie cardiaque dans les premiers (opération de Crawford)
(coarctation) membres inférieurs, contrastant avec battements mois de la vie. Souvent sous CEC avec parfois
un
amples aux membres supérieurs, HTA aux membres longtemps bien tolérée. tube de dacron.
supérieurs. Radio : circulation collatérale artérielle Risque d’accidents Intervention précoce,
thoracique (encoches costales vasculaires). d’hypertension, avant 5 ans (de préférence
am
Hypertrophie du VG, visualisation de la coarctation. d’endocardite maligne, etc. entre 6 mois et 2 ans).
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B* Communication Souffle systolique intense, maximum 4e, Teneur en O2 plus Classiquement longtemps Fermeture
intraventriculaire 5e espaces intercostaux gauches, avec élevée dans le sang bien tolérée, mais peut de la communication
(CIV) (maladie frémissement, se propageant dans toutes du VD que dans celui s’accompagner sous CEC sauf dans
de Roger) les directions. Radio. et ECG peuvent être normaux de l’oreillette droite. précocement les formes mineures.
ou modifiés selon l’importance du shunt. Écho. : Importance des d’hypertension
hypertrophie ventriculaire droite. Visualisation chiffres de pression pulmonaire (évolution
de la CEC en bidimensionnel. dans le VD et l’artère sévère, même dès
pulmonaire. les premiers mois).
Ts
Canal artériel Souffle continu, à renforcement télésystolique dans Teneur en O2 plus Longtemps bien tolérée, Section suture
le 2e espace intercostal gauche (chez le nourrisson, élevée dans le sang mais risque important du canal artériel.
souffle systolique haut situé sans composante de l’artère pulmonaire d’endocardite maligne
un
diastolique). Radio. : arc moyen saillant. ECG : que dans celui du VD. lente. Peut être très mal
normale ou légère surcharge ventriculaire gauche Passage de l’artère tolérée dès la petite enfance
ou combinée. pulmonaire à l’aorte à quand s’accompagne
am
travers le canal d’hypertension pulmonaire.
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artériel. i
Triade de Fallot Peu ou pas de cyanose. Dyspnée d’effort. Souffle Hyperpression Pronostic assez sombre. Valvulotomie
MALADIES DU CŒUR ET DES VAISSEAUX
Rétrécissement systolique intense avec frémissement, maximum considérable dans le Évolution parfois rapide ; pulmonaire
valvulaire de l’artère 2e espace intercostal gauche, 2e bruit diminué VD ; pression écrasée mais plus souvent et fermeture de la CIA
pulmonaire, associé ou aboli au foyer pulmonaire. Radio. : arc moyen dans l’artère relativement tardive sous CEC
à une CIA et une saillant, transparence pulmonaire normale, ou pulmonaire. (15 à 20 ans) vers
hypertrophie du VD accentuée. ECG : surcharge ventriculaire droite. Désaturation du sang l’insuffisance ventriculaire
artériel périphérique. droite irréductible.
Angiocardiographie.
A* : sans shunt.
B* : avec shunt gauche-droit (non cyanogènes).
491
C* Tétrade de Fallot Cyanose généralisée avec hippocratisme digital, Pression élevée dans le Pronostic sombre, surtout Correction complète
CIV. Rétrécissement polyglobulie. Accroupissement, dyspnée. Souffle VD, égale à celle des quand il y a atrésie de sous CEC même chez le
de l’artère systolique inconstant. Radio. : concavité de l’arc artères périphériques. l’artère pulmonaire. nourrisson par
pulmonaire. moyen, pointe relevée, poumons clairs ; en OAG : Pression basse dans Fréquence des accidents infundibulectomie
Dextroposition « fenêtre pulmonaire claire ». ECG : surcharge l’artère pulmonaire. neurologiques, pulmonaire (avec
de l’aorte. auriculaire et ventriculaire droite. Écho. : Passage possible de la en particulier si besoin patch
Hypertrophie du VD visualisation des anomalies. sonde du VD à l’aorte. chez le petit enfant. d’agrandissement
Angiocardiographie. de la voie pulmonaire)
et fermeture de la CIV
Atrésie Cyanose d’apparition précoce : hippocratisme, Difficulté ou Pronostic très sombre Traitement palliatif :
Ts
tricuspidienne polyglobulie, dyspnée. Radio. : Hypoplasie impossibilité de (survie maximale anastomose
Hypoplasie de ventriculaire droite. Gros VG. Poumons clairs. passage de la sonde de quelques années). cavo-pulmonaire.
la tricuspide, ECG : axe électrique dévié à gauche (élément dans le VD
un
ventricule droit important du diagnostic). Écho. : visualisation des Angiocardiographie.
très petit. anomalies.
Association
am
obligatoire de CIA
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D* Transposition des Cyanose dès la naissance, polyglobulie. Angiocardiographie Pronostic extrêmement Correction
gros vaisseaux Auscultation variable. sombre. Dans la plupart des anomalies
Aorte naissant du VD, Radio. : gros cœur, poumons très vascularisés. des cas, survie ne en CEC (opération
artère pulmonaire du Gaz du sang : hypoxie isolée rebelle à dépassant pas 2 ans. de Mustard).
VG. Association l’oxygénation. Palliative chez le
obligatoire d’autres Écho. : visualisation des anomalies. nouveau-né : création
malformations pour d’une CIA (opération de
que la survie soit Rashkin).
possible (CIA, CIV,
Ts
canal).
A* : sans shunt.
un
B* : avec shunt gauche-droit (non cyanogènes).
C* : avec shunt droit gauche (cyanogènes). a. circulation pulmonaire diminuée.
D* : circulation pulmonaire augmentée.
am
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i
MALADIES DU CŒUR ET DES VAISSEAUX
493
LivreSansTitre1.book Page 494 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Acide acétylsalicylique 2 à 3 g par jour, à dose dégressive sur 2 à
3 semaines ; colchicine en cas de récidive. Éviter les corticoïdes qui
favorisent les récidives.
2. Traitement antibiotique adapté au germe (tuberculose, pyogènes).
3. Ponction évacuatrice par voie rétroxyphoïdienne, sous contrôle
radioscopique et/ou échocardiographique en cas de tamponnade. Pré-
férer la biopsie chirurgicale à la ponction ; elle permet l’évacuation
complète de liquide péricardique et l’analyse du liquide n’évite pas tou-
jours la biopsie à visée étiologique.
Diagnostic
Parfois évoqué devant un tableau de cirrhose hypertrophique avec
syndrome œdémato-ascitique et d’une hypertension veineuse avec tur-
gescence jugulaire, varices et ulcères variqueux. Souvent très difficile,
i
nécessitant le recours aux techniques d’imagerie moderne.
am
Explorations
1. Radiographie thoracique : petit cœur, calcifications linéaires à sa
un
Traitement
Exclusivement chirurgical : péricardectomie aussi large que possible.
La mortalité opératoire reste élevée (10 %).
MYOCARDITES AIGUËS
Nécrose myocytaire avec ou sans infiltration inflammatoire du myocarde.
Causes très nombreuses : virales (la plus fréquente et volontiers accompagnée
d’une péricardite), bactériennes, immunologiques (lupus érythémateux disséminé
et polymyosite), toxiques, phéochromocytome, auquel on peut rattacher le syn-
drome de Tako-Tsubo (myocardite de stress). Leur diagnostic devrait être histo-
logique mais la biopsie est rarement contributive. On leur attribue un risque de
mort subite par arythmie ventriculaire d’effort. Leur lien éventuel avec les myo-
cardiopathies est inconnu.
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Diagnostic
Signes cliniques et électrocardiographiques de péricardite ou
d’infarctus du myocarde.
Explorations
1. Élévation enzymatique (troponine et créatine kinase) très modeste,
contrastant souvent avec une insuffisance cardiaque sévère (œdème pul-
monaire, état de choc) ; présence habituelle d’un syndrome biologique
inflammatoire.
2. Échocardiogramme : troubles de la cinétique pariétale mal systé-
matisés, retentissant sur la fraction d’éjection du ventricule gauche s’ils
sont diffus ; aspect de sténose médioventriculaire avec dilatation hypo-
kinétique apicale dans le syndrome de Tako-Tsubo.
3. Coronarographie normale.
4. Scintigraphie myocardique au thallium 201 et imagerie par réson-
nance magnétique de grande valeur diagnostique.
À distance, normalisation habituelle de l’échocardiogramme et des
autres examens d’imagerie.
Traitement
Symptomatique et, si possible, étiologique. L’arrêt du sport et un trai-
tement bêtabloquant sont recommandés pour prévenir le risque de mort
i
am
TUMEURS DU CŒUR
un
Diagnostic
Évoqué sur les épisodes de syncope positionnelle et, surtout,
d’embolie périphérique d’un fragment de tumeur.
Exploration
L’échocardiogramme met en évidence la tumeur pédiculée dont le
pied s’attache spécifiquement sur le septum inter-auriculaire.
Traitement
Une chirurgie d’exérèse est à réaliser en urgence en raison du risque
embolique. L’examen histologique confirme le caractère myxoïde et
bénin de la tumeur. Une surveillance à distance doit être entreprise en
raison du risque de récidive dans l’oreillette gauche ou droite.
DISSECTION AORTIQUE
Syn : anévrisme disséquant. Hématome disséquant la média aortique créant un
faux chenal à partir d’une ou plusieurs ruptures intimales. On distingue les dissec-
tions aortiques proximales de l’aorte ascendante qui sont chirurgicales et les dis-
sections aortiques distales de l’aorte en aval de la sous-clavière gauche qui sont
médicales. Principales causes : hypertension artérielle, syndrome de Marfan.
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Diagnostic
1. Douleur thoracique très intense, évoquant l’infarctus, irradiant
dans le dos.
2. État de choc, apparition d’un souffle diastolique ou d’un frotte-
ment péricardique, asymétrie des pouls et de la pression artérielle.
Explorations
1. Électrocardiogramme : pas de signe d’infarctus ; hypertrophie ven-
triculaire gauche systolique.
2. Radiographie thoracique : élargissement de l’ombre médiastinale.
3. Échocardiogramme, complété par voie œsophagienne : élargisse-
ment du diamètre aortique avec voile ou « flap » intimal séparant les
deux chenaux où le sang circule à des vitesses différentes ; passage du
flux à travers la déchirure intimale ; régurgitation aortique avec capo-
tage d’une sigmoïde ; épanchement péricardique.
4. Scanner et imagerie par résonnance magnétique apportant des
renseignements identiques et précisant l’étendue de la dissection et
son extension aux collatérales. Ils sont très performants pour le diag-
nostic des hématomes intramuraux qui ont la même signification
pronostique.
i
Traitement
am
Diagnostic
1. Le plus souvent asymptomatique, décelé par un examen systéma-
tique ou bilan d’extension de la maladie athérothrombotique : la palpa-
tion prudente révèle une masse abdominale, battante et expansive.
2. Parfois révélé par une complication : embolie distale avec
ischémie aiguë ou subaiguë de membre, douleur abdominale révéla-
trice d’un syndrome fissuraire avec anévrisme douloureux à la palpa-
tion douce, troubles sphynctériens et claudication fessière (syndrome
de Leriche).
LivreSansTitre1.book Page 497 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Radiographie abdominale (face et profil) montrant des calcifica-
tions pariétales ou échographie visualisant l’anévrisme.
2. Échographie abdominale complétée par un angio-scanner ou une
angio-IRM : diamètre de l’anévrisme et extension en hauteur ainsi que
sur les artères iliaques, thrombose pariétale, état des artères des
membres inférieurs.
3. Aortographie et artériographie des membres inférieurs dans le cadre
du bilan décisionnel : résection/prothèse ou endoprothèse percutanée.
4. Écho-Doppler des troncs supra-aortique et coronarographie pour
bilan d’extension de l’athérosclérose.
Traitement
1. Simple surveillance échographique annuelle si diamètre inférieure
à 40 mm, plus rapprochée si diamètre compris entre 40 et 50 mm.
2. Si diamètre de l’anévrisme supérieur à 50 mm ou si augmentation
de diamètre supérieure à 6 mm par an, ainsi qu’en cas d’anévrisme sac-
ciforme dans les formes familiales et chez la femme :
a) Résection/prothèse aortique ou aorto-iliaque si syndrome fissu-
raire, embolie distale et thrombose pariétale.
b) Dans les autres cas, discuter une endoprothèse percutanée.
i
am
ARTÉRIOPATHIE OBLITÉRANTE
DES MEMBRES INFÉRIEURS
L’un des principaux territoires touchés par l’athérothrombose. Cette localisa-
tion reflète une atteinte polyvasculaire et doit être recherchée dans le cadre du
bilan d’extension de toute maladie athérothrombotique. La classification de
Leriche, basée sur l’expression clinique, distingue quatre stades de sévérité
croissante.
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Diagnostic
1. Longtemps asymptomatique (stade I) décelable par :
a) l’abolition d’un ou plusieurs pouls distaux (pédieux, tibial posté-
rieur, poplité) ;
b) la présence d’un souffle iliaque, crural ou au canal de Hunter.
2. Les douleurs, habituellement bilatérales, sont le maître symptôme :
a) claudication intermittente (stade II) : crampe douloureuse dont
l’apparition régulière pour le même effort définit le périmètre de
marche et dont le siège au mollet, à la cuisse, à la fesse (rechercher une
impuissance témoignant d’un syndrome de Leriche par lésion de l’aorte
terminale) suggère le niveau des lésions oblitérantes. Le degré
d’ischémie peut être apprécié par un test de marche standardisé ;
b) douleurs de décubitus (stade III), soulagées par la jambe pendante ;
elles témoignent d’une ischémie critique menaçant la vitalité du
membre.
Complications
1. Troubles trophiques (stade IV), traduction d’une ischémie chro-
nique sévère : pâleur d’élévation et cyanose de déclivité ; plaies creu-
santes, à bords nets, de la face externe de la malléole, péri-unguéales et
interdigitales ; gangrène d’un orteil avec sillon d’exclusion en l’absence
i
de surinfection (chez le diabétique).
am
esthésie cutanée.
Explorations
Ts
THROMBO-ANGÉÏTE DE BUERGER
Exceptionnelle ; cause inconnue ; rôle favorisant du tabac du cannabis ; très
mauvais pronostic.
i
am
Diagnostic
Évoqué chez un homme de moins de 40 ans, grand fumeur, devant
l’atteinte des artères proximales des quatre membres et la thrombose
un
Explorations
1. Échocardiographie et pression systolique du gros orteil.
2. Artériographie : aspect grêle des artères distales avec occlusion
thrombotique.
Complications
Gangrène distale conduisant à des amputations itératives.
Traitement
1. Arrêt strict et définitif du tabac, bénéfique.
2. Antiagrégant plaquettaire et anticoagulation des poussées isché-
miques.
3. Amputation en cas de gangrène.
Diagnostic
1. Manifestations vasculaires rares.
2. Manifestations neurologiques : épisodes d’ischémie cérébrale
(syncopes, troubles visuels) à déclenchement postural ou à l’effort.
3. Rechercher une cause anatomique (côte surnuméraire).
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Explorations
1. Écho-Doppler : abolition du flux aux manœuvres dynamiques.
2. Confirmation par angio-scanner.
Traitement
1. Rééducation de première intention.
2. Chirurgie controversée dans ses indications et ses modalités.
Diagnostic
1. Claudication intermittente du sujet jeune.
2. Parfois révélé par une ischémie aiguë distale.
3. Abolition d’un pouls distal lors d’une manœuvre dynamique.
Explorations
1. Écho-Doppler avec manœuvres posturales et contre-résistance.
2. Confirmation par angio-IRM ou angio-scanner.
3. Éliminer les autres compressions extrinsèques (tumeur), un kyste
adventitiel, un syndrome des loges.
i
am
Traitement
Levée chirurgicale du piège, avec éventuelle réparation artérielle.
un
Diagnostic
Critères stricts exigés : douleur épigastrique, post-prandiale, avec
perte de poids et souffle abdominal.
Explorations
Confirmation par écho-Doppler, angio-IRM ou angio-scanner.
Traitement
Résection du ligament arqué par laparotomie ou laparoscopie.
L’angioplastie stenting n’est pas validée.
ANÉVRISME ARTÉRIEL
Rare, relevant de causes nombreuses : traumatisme, athérome, endocardite
bactérienne. Localisation poplitée fréquente. Anévrismes intracrâniens, voir
Hémorragie méningée, p. 1174.
Diagnostic
Tuméfaction battante et expansive sur un trajet artériel.
Explorations
Écho-Doppler, artériographie ou angio-IRM.
Traitement
Indications larges de résection chirurgicale en raison du risque de
thrombose et d’embolie distale.
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EMBOLIES ARTÉRIELLES
Occlusion artérielle aiguë par migration :
a) d’un caillot : rétrécissement mitral, prothèse valvulaire mécanique, infarctus
du myocarde, myocardiopathie dilatée plus qu’hypertrophique, trouble du rythme
supra-ventriculaire (fibrillation plus que flutter), notamment à l’occasion de sa
régularisation spontanée ou par cardioversion, athérome notamment carotidien
(voir ischémie cérébrale), anévrisme ;
b) d’un fragment de calcification valvulaire aortique ;
c) d’un fragment de végétation ;
d) d’un fragment de myxome de l’oreillette gauche ;
e) de cristaux de cholestérol au décours d’un cathétérisme, d’une artériographie.
Diagnostic
Évoqué sur les signes d’ischémie aiguë d’un ou plusieurs territoires
artériels (membres, infarctus viscéraux).
Explorations
1. Échocardiographie et écho-Doppler carotidien à la recherche
d’une lésion emboligène.
2. Holter électrocardiographique.
3. Fond d’œil et biopsie cutanée en cas de suspicion d’embolie de
cholestérol.
i
Traitement
am
FISTULE ARTÉRIO-VEINEUSE
Traumatique, complication d’un cathétérisme fémoral ou brachial favorisée par
une compression imparfaite et un traitement anticoagulant.
Diagnostic
1. Hématome développé sur une zone de ponction, douloureux, aug-
mentant de volume.
2. Complication locale : compression veineuse ou nerveuse, ischémie
aiguë distale. Hématome du psoas, avec psoïtis et paralysie crurale.
3. Masse pulsatile battante, siège d’un thrill et d’un souffle continu.
Explorations
Diagnostic par écho-Doppler.
Traitement
1. Précocement : compression sous contrôle échographique. Éviter
la chirurgie, sauf en cas de compression nerveuse ou d’ischémie aiguë.
2. Tardivement : résection chirurgicale.
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Traitement
Embolisation.
PHÉNOMÈNE DE RAYNAUD
Principales causes : locales (compression carpienne, côte cervicale), toxiques
(ergot, bêtabloquants), maladies systémiques (sclérodermie, syndrome de Sharp),
cryoglobulinémies.
Diagnostic
1. Crise syncopale, provoquée par le froid, évoluant en trois phases :
syncopes blanches puis bleue, associées à des paresthésies, phase ter-
minale hyperhémique avec douleur cuisante.
2. L’unilatéralité des troubles évoque une cause loco-régionale (côte
i
am
Explorations
1. Radiographie des mains et des ceintures scapulaires.
Ts
ACROCYANOSE
Diagnostic
Cyanose et moiteur permanentes des mains, aggravées par le froid.
Traitement
Protection contre le froid.
ÉRYTHROMÉLALGIE
Diagnostic
Crises de vasodilatation douloureuse des extrémités, calmées par le
froid.
Traitement
Acide acétylsalicylique, bêtabloquant.
LivreSansTitre1.book Page 503 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PHLÉBITE
Syn : thrombose veineuse profonde. Le pronostic est dominé par le risque
d’embolie pulmonaire et de mort subite. Elle est multifactorielle :
1. Stase veineuse, facteur principal et généralement déclenchant : immobilisa-
tion prolongée, alitement, immobilisation sous plâtre, post-opératoire, voyage
(syndrome de la classe économique), compression du petit bassin.
2. Hypercoagulabilité (cancer, syndrome inflammatoire, polyglobulie, œstro-
gènes).
3. Thrombophilies constitutionnelles (p. 740) à rechercher en cas d’antécédents
familiaux de phlébites chez un sujet jeune ou récidivantes.
Phlébite superficielle : inflammation d’une veine superficielle, sans gravité, trai-
tement anti-inflammatoire en pommade.
Diagnostic
Souvent difficile. Évoqué sur :
1. Les circonstances favorisantes, une fébricule chez un patient alité.
2. Les signes locaux : douleur du mollet réveillée par la dorsiflexion
du pied, œdème rétromalléolaire unilatéral.
Explorations
1. Augmentation des D-dimères : excellente valeur prédictive néga-
tive.
2. Écho-Doppler veineux, indispensable au moindre doute : visualisa-
i
tion du thrombus (occlusif ou non), dilatation et incompressibilité vei-
am
neuse d’amont.
Traitement
un
Diagnostic
1. Jambes lourdes, douloureuses.
2. Varicosités et télangiectasies (inconvénient esthétique).
3. Varices à l’inspection et à la palpation en position debout.
4. Œdème mou à caractère longtemps postural.
5. Troubles trophiques : dermite purpurique ou hémosidérique,
eczéma, hypodermite, ulcères sus- et sous-malléolaires internes, super-
ficiels, à bords irréguliers, à fond rouge et bourgeonnant.
LivreSansTitre1.book Page 504 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Écho-Doppler veineux visualisant les reflux veineux et l’état hémo-
dynamique veineux profond.
Traitement
1. Préventif, capital dans la prise en charge d’une thrombose vei-
neuse profonde : port de bas de contention de classe III pendant 2 ans
en cas de thrombose proximale, prévention des traumatismes et pré-
servation de la mobilité de la cheville.
2. Règles hygiéniques, compression élastique, soins locaux en cas
d’ulcères en évitant l’antibiothérapie locale non dirigée. Veinotropes et
cures thermales d’efficacité équivoque.
3. En cas de varice : sclérothérapie conventionnelle, traitement endo-
vasculaire, chirurgie.
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 505 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Maladies
de l’appareil respiratoire
par I. Caubarrère
HÉMOPTYSIE
Émission de sang sous-glottique d’origine artérielle bronchique, plus rarement
artérielle pulmonaire.
Principales causes
Cancer bronchique, tuberculose pulmonaire, dilatation des bronches,
infarctus pulmonaire, pneumopathies bactériennes nécrosées, asper-
gillome intracavitaire, hémorragies intrapulmonaires (syndrome de
Goodpasture, hémosidérose pulmonaire idiopathique), cardiopathies
i
gauches (rétrécissement mitral) avec hypertension artérielle pulmonaire
am
post-capillaire.
Traitement
un
ŒDÈME PULMONAIRE
Accumulation de fluides dans le tissu interstitiel, puis les alvéoles, à l’occasion
d’une augmentation de la perméabilité du capillaire alvéolaire. Deux mécanismes
différents :
1. Œdème hémodynamique, par augmentation de la pression capillaire : cardio-
pathies gauches.
2. Œdème lésionnel (syn : syndrome de détresse respiratoire aiguë) par atteinte
de l’endothélium capillaire : infections, intoxications par paraquat ou héroïne.
Diagnostic
Basé sur :
1. Une toux et dyspnée d’effort, une orthopnée (si œdème hémo-
dynamique), puis en l’absence de traitement une polypnée avec suffo-
cation et expectoration mousseuse.
2. Des râles crépitants dans les deux champs pulmonaires.
Explorations
1. Cliché thoracique : opacités bilatérales à prédominance péri-
hilaire, pommelées ou réalisant un granité diffus (syndrome alvéolaire).
2. Gaz du sang : hypoxémie avec hypocapnie ou hypercapnie dans
les formes graves.
LivreSansTitre1.book Page 506 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Oxygénothérapie à fort débit. Vasodilatateurs. Salidiurétiques à action
rapide en injection IV (furosémide). Dopaminergiques (dopamine et dobu-
tamine par voie IV). Ventilation assistée à pression expiratoire positive
dans les formes défavorables.
SYNDROMES MÉDIASTINAUX
Ils traduisent l’éventuelle compression des organes du médiastin par une
tumeur, des adénopathies.
Diagnostic
Évoqué devant des manifestations compressives diverses :
1. Des manifestations neurologiques : hoquet, paralysie phrénique,
paralysie récurrentielle (dysphonie), syndrome de Claude Bernard
Horner, atteinte des racines C8-D1 (syndrome de Pancoast-Tobias).
2. Des manifestations vasculaires : syndrome de compression cave
supérieure avec œdème de la partie supérieure du thorax (« en péle-
rine »), bouffissures du visage, circulation collatérale prédominant dans
les 2/3 supérieurs du thorax.
3. Des manifestations digestives : dysphagie.
4. Des manifestations trachéobronchiques : dyspnée.
i
5. Des manifestations extra-thoraciques : hippocratisme digital, myas-
am
thénie.
Explorations
un
Principales causes
1. Infectieuses : tuberculose pleurale (voir p. 515).
2. Néoplasiques : pleurésies tumorales (voir ci-dessous).
3. Réactionnelles : embolie pulmonaire, pancréatites et faux kystes
du pancréas, syndrome de Dressler.
LivreSansTitre1.book Page 507 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PLEURÉSIES BACTÉRIENNES
Elles sont généralement réactionnelles à un foyer pneumonique, plus rarement
constituent un foyer infectieux secondaire d’une septicémie. Elles surviennent sur
un terrain fragilisé : éthylisme, immunodépression, néoplasie thoracique, carci-
nome laryngé et œsophagien.
Diagnostic
1. Toux, douleur hémithoracique pénible, dans un contexte d’infec-
tion sévère.
2. Matité, murmure vésiculaire absent.
Explorations
1. Ponction de plèvre : liquide louche ou purulent, riche en polynu-
cléaires altérés. Le germe responsable est rarement présent à l’examen
direct.
i
am
Traitement
un
PLEURÉSIES TUMORALES
1. Primitives (mésothéliome) : exposition à l’amiante souvent très ancienne
dans 80 % des cas.
2. Secondaires : cancers bronchiques, mammaires, digestifs, lymphomes non
hodgkiniens, etc.
Diagnostic
Épanchement pleural douloureux, hémorragique, rapidement recons-
titué après évacuation pleurale.
Explorations
1. Cliché thoracique : aspect polylobé de la plèvre ; plaques pleurales
calcifiées fibro-hyalines très évocatrices d’une exposition à l’amiante.
2. Biopsie pleurale à l’aiguille ou par thoracoscopie. La distinction
entre mésothéliome et adénocarcinome pleural n’est pas toujours
simple.
Évolution
Grave, dominée par des douleurs thoraciques, l’insuffisance respira-
toire liée à la pachypleurite engainante ou à l’épanchement liquidien
récidivant.
LivreSansTitre1.book Page 508 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Palliatif : symphyse pleurale chirurgicale ; chimiothérapie (résultats
variables selon le type de cancer primitif concerné, décevante en cas
de mésothéliome).
PNEUMOPATHIES AIGUËS
Elles sont d’origine bactérienne, virale, plus rarement parasitaire ou fongique.
Les pneumopathies sont classées selon des critères qui déterminent leur
approche diagnostique et thérapeutique : le sujet concerné, sain ou immuno-
déprimé ; le caractère localisé ou diffus de la pneumopathie.
Orientation diagnostique et thérapeutique :
1. Pneumopathie localisée d’un sujet sain, d’origine bactérienne ou virale : traiter
par antibiothérapie probabiliste.
2. Pneumopathie localisée ou diffuse d’un sujet immunodéprimé, d’origine bacté-
rienne, virale, fongique et parasitaire, graves et extensives : prise en charge hospi-
talière. Leur diagnostic repose sur l’analyse du contexte immunohématologique et
l’identification bactériologique en milieu hospitalier pour un traitement antibio-
tique adapté (prélèvement par fibroscopie bronchique avec aspiration et/ou
lavage alvéolaire).
3. Pneumopathies diffuses, qu’elles surviennent chez un sujet sain ou un sujet
immunodéprimé : nécessitent une surveillance hospitalière, en raison du risque
d’insuffisance respiratoire.
i
PNEUMOPATHIES AIGUËS BACTÉRIENNES
am
DE L’ADULTE SAIN
Syn : pneumopathies communautaires, pneumonies. Rôle favorisant d’une infec-
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Un début brutal avec fièvre à 39-40 °C, des frissons, des douleurs
thoraciques, une toux sèche puis productive.
2. Un foyer clinique de condensation pulmonaire franc.
3. Des manifestations extrathoraciques sont possibles : digestives,
méningo-encéphaliques, cutanées ; elles peuvent avoir valeur d’orienta-
tion vers un germe particulier (voir ci-dessous).
Explorations
1. Clichés thoraciques : opacité dense de type alvéolaire avec broncho-
gramme aérique, systématisée, lobaire ou segmentaire, non rétractée.
2. Hémogramme : polynucléose neutrophile.
Particularités
1. Cliniques : début progressif, précédé de manifestations ORL, extra-
respiratoires (hémolyse par agglutinines froides, voir p. 700).
un
Traitement
Macrolides.
Traitement
Antibiothérapie probabiliste vis-à-vis des germes d’origine digestive.
Ts
PNEUMOPATHIES VIRALES
Dominées par la grippe (myxovirus influenzae ; groupes A, B, C, D) et myxovirus
para-influenzae. Ces infections virales rendent compte de 30 % des infections hiver-
nales des voies aériennes supérieures et bronchiques et peuvent se compliquer
de pneumopathies. Des formes graves, mortelles, sont possibles.
Autres virus : le virus respiratoire syncytial chez le nourrisson, qui est respon-
sable de bronchiolites obstructives (voir p. 1460) ; l’adénovirus ; les virus de la
varicelle, de la rougeole, plus rarement depuis la disponibilité de la vaccination.
Diagnostic
Basé sur :
i
1. Le contexte épidémique.
am
Explorations
Les examens virologiques ont un intérêt épidémiologique et ne sont
Ts
PNEUMOPATHIES À CYTOMÉGALOVIRUS
S’observent chez les sujets immunodéprimés (greffes d’organes, syndromes
d’immunodéficience humaine, déficits immunitaires cellulaires congénitaux, traite-
ments immunosuppresseurs) (voir Infections opportunistes, p. 749).
Diagnostic
Repose sur la mise en évidence des inclusions cytomégaliques au
lavage alvéolaire et les signes témoignant de la réplication virale (anti-
génémie, virémie, voir pp. 1574 et 1583).
Traitement
Ganciclovir, foscarnet.
ASPERGILLOSE BRONCHO-PULMONAIRE
La plus fréquente est due à Aspergillus fumigatus (ou parfois A. niger), champi-
gnon ubiquitaire saprophyte des voies respiratoires supérieures, susceptibles de
contaminer le poumon et de se comporter soit comme un allergène, soit comme
un agent infectieux.
LivreSansTitre1.book Page 512 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Distinguer :
1. l’aspergillose broncho-pulmonaire allergique, expression bronchique de
l’hypersensibilité aspergillaire chez le sujet immunocompétent ;
2. l’aspergillome lié à la colonisation d’une cavité préexistante par le champignon ;
3. l’aspergillose invasive, maladie de très haute gravité chez le sujet immuno-
incompétent.
II. ASPERGILLOME
Résulte de la colonisation d’une cavité préexistante (kystes, bulles, dilatations
des bronches, caverne tuberculeuse).
Diagnostic
Hémoptysies, image caractéristique en « grelot ». Présence d’un taux
élevé de précipitines anti-aspergillaires.
i
am
Traitement
Exérèse chirurgicale.
CRYPTOCOCCOSE PULMONAIRE
Complique les déficits cellulaires T et représente la localisation pulmonaire
d’une cryptococcose disséminée (voir p. 839).
Diagnostic
1. Tableau de pneumopathie interstitielle fébrile.
2. Positivité de l’antigénémie cryptococcique.
3. Mise en évidence du cryptocoque par le lavage alvéolaire.
Traitement
Voir Cryptococcose, p. 839.
LivreSansTitre1.book Page 513 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CANDIDOSE
Exceptionnelle au niveau du poumon et uniquement chez les immunodéprimés
(voir pp. 750 et 838).
Diagnostic
Repose sur la mise en évidence de Candida dans les sécrétions bron-
chiques : leur valeur diagnostique est restreinte aux cas où le prélève-
ment a été fait par un prélèvement bronchique protégé.
Traitement
Amphotéricine B, itraconazole.
TUBERCULOSE
Manifestations thoraciques ou générales dues au bacille de Koch (Mycobacte-
rium tuberculosis), agent principal des différentes formes de tuberculose humaine.
Voir ci-dessous les formes endothoraciques de la tuberculose et Méningite
tuberculeuse (p. 1184), Tuberculose uro-génitale (p. 902), Tuberculose utéro-
annexielle (p. 1348), Tuberculose intestinale (p. 581), Tuberculose péritonéale
(p. 623), Adénopathie tuberculeuse (p. 683), Tuberculose miliaire (p. 514), Tuber-
culose articulaire (p. 1105), Maladies professionnelles (tableaux 40 du régime
général et 16 du régime agricole).
La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire.
i
am
INFECTION TUBERCULEUSE
Syn : primo-infection tuberculeuse. Conséquence du premier contact d’un sujet
un
anergique avec le bacille de Koch. Elle est précoce dans les pays de prévalence
tuberculeuse élevée, tardive quand la prévalence de l’infection est basse. L’infec-
tion expose au risque d’évolution vers la maladie tuberculeuse.
Ts
Diagnostic
Infection asymptomatique dans la grande majorité des cas.
Explorations
1. Seule la conversion de la réaction cutanée à la tuberculine permet
d’affirmer le diagnostic : une papule (> 5 mm) apparaît 72 heures après
une injection intradermique de 5 unités de tuberculine purifiée.
Attention ! La positivité de la réaction cutanée chez un sujet ayant été
vacciné par le BCG n’a pas de valeur diagnostique en ce qui concerne
l’infection tuberculeuse si la papule est d’un diamètre inférieure à
15 mm.
2. Le dosage de l’interféron gamma (voir Diagnostic des infections
tuberculeuses, p. 1562) est proposé en remplacement de l’intradermo-
réaction dans les enquêtes autour d’un cas, lors de l’embauche des pro-
fessionnels de santé, et pour déceler la présence éventuelle de la
maladie avant la mise en route d’un traitement par anti-TNF-alpha (voir
p. 13).
Traitement
1. Chez l’enfant : traitement par isoniazide et rifampicine pendant
3 mois.
2. Chez l’adulte : traitement par isoniazide pendant 6 mois.
LivreSansTitre1.book Page 514 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
TUBERCULOSE PULMONAIRE
Elle résulte soit d’une infection exogène à partir d’un sujet contagieux, soit
d’une réinfection endogène à partir de bacilles persistant après une infection
tuberculeuse. Les multirésistances (à la rifampicine et à l’isoniazide) représentent
en France 1 % des cas. Leur étude bactériologique et moléculaire et leur traitement
doivent être menés dans un centre de référence.
Diagnostic
1. Examen radiologique systématique chez un sujet asymptomatique.
2. Toux, hémoptysie, fièvre, asthénie, amaigrissement, sueurs noc-
turnes ne sont ni constants ni spécifiques.
3. L’examen clinique est pauvre et le diagnostic repose sur les don-
nées radiographiques et bactériologiques.
Explorations
1. Radiographie thoracique : opacités à type d’infiltrats, de nodules,
de cavernes, uni- ou bilatérales, siégeant dans les territoires apico-
dorsaux des lobes supérieurs le plus souvent, ou des lobes inférieurs
plus rarement (segment de Fowler). Au cours de l’évolution, survien-
nent des rétractions des territoires concernés avec formation de calci-
fications parenchymateuses, de dilatations des bronches et de cavités
résiduelles avec emphysème para-cicatriciel.
i
am
Traitement
Antituberculeux (voir Traitement de la tuberculose ci-dessous).
TUBERCULOSE MILIAIRE
Conséquence de la dissémination hématogène du bacille tuberculeux réalisant
de multiples granulomes épithélio-giganto-cellulaires de 1 à 2 mm de diamètre
dans tout l’organisme. Peu fréquente actuellement, elle est généralement
méconnue, de diagnostic et de traitement trop tardifs.
Diagnostic
1. Manifestations cliniques peu spécifiques, mais traduisant une
infection sévère avec fièvre, amaigrissement, anorexie, insuffisance res-
piratoire progressive.
2. Des signes neurologiques en rapport avec une éventuelle atteinte
méningée, une hépatomégalie, des adénopathies, une splénomégalie,
des épanchements pleuraux et péricardiques témoignent de la diffusion
de la maladie tuberculeuse.
3. Le tubercule de Bouchut s’observe au fond d’œil. Il est rare, mais
spécifique.
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Explorations
1. Cliché pulmonaire : opacités de 1 à 2 mm en « grains de mil », régu-
lièrement réparties dans les deux champs pulmonaires, difficilement
visibles, parfois absentes au début.
2. La présence du bacille de Koch à l’examen direct de l’expectora-
tion est exceptionnelle.
3. Une pancytopénie témoigne de la diffusion de la tuberculose au
système hématopoïétique : la mise en évidence de lésions granulo-
mateuses par biopsie médullaire (inconstantes) ou biopsie hépatique
(quasi constantes) représente un argument diagnostique important.
Traitement
Mise en route urgente d’un traitement antituberculeux (voir Traite-
ment de la tuberculose ci-dessous).
Diagnostic
i
Le plus souvent asymptomatiques et d’expression radiographique
am
isolée.
Explorations
1. Radiographie thoracique : opacités médiastinales homogènes,
un
TUBERCULOSE PLEURALE
Responsable d’une pleurésie séro-fibrineuse sans particularité clinique ou bio-
logique.
Diagnostic
Syndrome d’épanchement pleural liquidien, unilatéral.
Explorations
1. Thoracentèse : liquide citrin, exsudatif, lymphocytaire.
2. Granulome tuberculeux sur la biopsie de plèvre.
3. Le bacille de la tuberculose est exceptionnellement décelé dans les
cultures à partir du liquide pleural.
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Traitement
Antituberculeux (voir Traitement de la tuberculose ci-dessous).
TUBERCULOSE DE L’IMMUNODÉPRIMÉ
Favorisée par le déficit cellulaire T (corticothérapie prolongée, chimiothérapie
antitumorale, transplantation d’organes, infection VIH, traitements immuno-
suppresseurs, anti-TNF alpha).
Diagnostic
1. Difficile, en raison de manifestations peu typiques et de la pré-
sence d’autres infections liées à l’immunodépression.
2. Pauvreté symptomatique, tant clinique que radiographique.
3. Négativité des réactions cutanées tuberculiniques (anergie).
4. Discrétion, voire absence, des lésions histologiques spécifiques de
tuberculose (formes « aréactives »).
5. Fréquence des formes extra-pulmonaires.
Complications
Évolution grave possible avec insuffisance respiratoire, atteinte neu-
roméningée et multiviscérale.
Traitement
i
Antituberculeux (voir Traitement de la tuberculose ci-dessous).
am
TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE
un
du traitement.
Médicaments usuels
1. Isoniazide (Rimifon) : antituberculeux majeur (5 mg/kg/j chez
l’adulte, 10 mg/kg/j chez l’enfant de moins de 2 ans).
2. Rifampicine (Rifadine) : antituberculeux majeur (10 mg/kg/j).
3. Éthambutol (Myambutol, Dexambutol) : bactériostatique
(20 mg/kg/j chez l’adulte).
4. Pyrazinamide (Pirilène) : bactéricide (25 mg/kg/j).
Conduite du traitement
1. Toute tuberculose, quels que soient son siège, son étendue et sa
symptomatologie, justifie un traitement spécifique comportant :
a) l’association de plusieurs antituberculeux ;
b) une durée suffisante du traitement avec prise quotidienne et mati-
nale des antituberculeux.
2. Modalités du traitement : rifampicine, isoniazide, éthambutol, pyrazi-
namide pendant 2 mois, puis isoniazide et rifampicine les 4 mois suivants.
Surveillance du traitement
Surveiller la bonne observance du traitement, sa tolérance clinique
et biologique (surveillance bimensuelle des transaminases les deux pre-
miers mois).
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Effets indésirables
1. Hépatite ; la prise de Rimifon, Rifampicine, Pirilène en majore le
risque chez les sujets alcooliques.
2. Polynévrites et troubles psychiques liés au Rimifon sont excep-
tionnels. Ce risque concerne surtout les sujets atteints de diabète
d’alcoolisme ou de troubles psychiatriques préexistants.
3. La rifampicine diminue l’efficacité des œstroprogestatifs.
4. L’éthambutol est responsable de névrites optiques rétrobulbaires
chez les alcooliques et les diabétiques.
PRÉVENTION DE LA TUBERCULOSE
La loi d’août 2004 place la lutte antituberculeuse parmi les priorités de santé
publique. L’incidence de la tuberculose en France après avoir diminué et s’être
stabilisée à 8 pour 100 000 habitants est en augmentation récente (8,9 pour
100 000 habitants en 2007), dont 45 % des cas déclarés se concentrent sur la popu-
lation des immigrants étrangers (6 % de la population française). Le Conseil supé-
rieur d’hygiène publique (mars 2006) et le Comité national d’élaboration de lutte
contre la tuberculose (juillet 2007) en précisent les axes et les modalités : assurer
un diagnostic précoce et un traitement adapté pour tous les cas de tuberculose
maladie, améliorer le dépistage de la tuberculose, optimiser l’approche vaccinale,
maintenir la résistance aux antibiotiques à faible niveau, améliorer la surveillance
épidémiologique et les connaissances sur les déterminants de la tuberculose, amé-
i
liorer le pilotage de la lutte antituberculeuse.
am
Principes
un
MYCOBACTÉRIOSES PULMONAIRES
NON TUBERCULEUSES
Se développent sur des lésions pulmonaires préexistantes (Mycobacterium
xenopei, M. kansasii) ou en cas d’immunodépression (M. avium intracellulare).
Diagnostic
1. Manifestations cliniques de pneumopathie fébrile non systématisée.
2. Présence de lésions cavitaires, séquelles ou non de tuberculose, de
dilatations des bronches, de pneumoconiose. L’aspect radiographique
n’est pas spécifique.
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II. DIFFUSES
1. Syndrome de Löffler, au cours de l’ascaridiose, les manifestations
pulmonaires survenant au cours de la migration alvéolo-capillaire des
larves d’Acaris lumbricoides ou d’anguillules (voir Pneumopathies à
i
éosinophiles, p. 533).
am
BRONCHITE AIGUË
Causes virales (largement prédominantes), bactériennes, allergiques, plus rare-
ment toxiques.
Diagnostic
Basé sur des signes bronchiques (toux sèche puis productive) asso-
ciés à d’éventuels signes généraux (fièvre).
Évolution favorable en une dizaine de jours.
Exploration
Il n’est pas justifié de réaliser des examens microbiologiques.
Traitement
Symptomatique.
Bronchite aiguë bactérienne : antibiothérapie (macrolides ou inhibi-
teurs des bêta-lactamases) discutée.
Bronchite aiguë allergique : corticoïdes locaux.
BRONCHOPATHIES CHRONIQUES
OBSTRUCTIVES
1. Les bronchopneumopathies chroniques obstructives ont une définition fonction-
nelle : maladies broncho-pulmonaires avec limitation chronique des débits aériens
(syndrome ventilatoire obstructif).
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en cinq stades :
a) asymptomatique : pas de symptomatologie clinique ou biologique en dehors
de la toux et de l’expectoration ;
b) insuffisance ventilatoire avec dyspnée, troubles ventilatoires obstructifs ;
un
Échanges gazeux Effet shunt (V/Q diminué : Pas d’effet shunt (V et Q diminués
espace gazeux détruit, proportionnellement, V/Q conservé)
vaisseaux préservés)
Diagnostic
1. Toux.
2. Expectoration muqueuse, purulente.
3. Dyspnée quand la bronchite chronique est obstructive et qu’un
emphysème centro-lobulaire est associé : d’abord à l’effort, puis perma-
nente avec poussées liées aux infections bronchiques hivernales.
4. Distension thoracique avec ampliation thoracique diminuée, râles
bronchiques sous-crépitants et sibilants.
5. Signes éventuels d’insuffisance respiratoire obstructive (voir ci-
dessus).
Explorations
1. Radiographies thoraciques de face et de profil : d’abord normales,
puis apparaît une distension avec aplatissement des coupoles
diaphragmatiques de profil, une hyperclarté des lobes supérieurs
(emphysème centro-lobulaire) et un retentissement cardiovasculaire
i
avec hypertrophie des artères pulmonaire et des cavités droites.
am
ou non.
3. Polyglobulie respiratoire éventuelle.
Ts
Évolution
1. Aggravation de l’insuffisance respiratoire (voir stades ci-dessus).
2. Surinfection bronchique bactérienne : fréquente, elle majore
l’insuffisance respiratoire.
3. Épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë favorisés par des fac-
teurs iatrogènes (sédatifs, somnifères, oxygénothérapie non contrôlée,
prise de poids), des épisodes de surinfection bronchiques ou pulmo-
naires, une embolie pulmonaire, une intervention chirurgicale, un pneu-
mothorax par rupture de bulles.
4. Complications thrombo-emboliques favorisées par l’insuffisance
cardiaque droite et la réduction de mobilité.
Diagnostic
1. Sujet maigre chez qui la dyspnée à l’exercice et/ou au repos
domine, sans expectoration, sans cyanose.
2. Importance de la distension thoracique, du tirage, de l’hyper-sono-
rité thoracique avec murmure vésiculaire diminué. Les signes cardio-
vasculaires sont absents.
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Explorations
1. Radiographie thoracique : distension thoracique majeure avec
diaphragme abaissé, microcardie, destruction vasculaire avec hyper-
clarté, et bulles prédominant aux bases, compressives ou non.
2. Exploration fonctionnelle respiratoire : syndrome ventilatoire
obstructif majeur, non réversible, associé à une distension thoracique
majeure (élévation de la capacité pulmonaire totale, de la capacité
résiduelle fonctionnelle, du volume résiduel, voir Exploration fonc-
tionnelle respiratoire, p. 1647) ; les gaz du sang sont longtemps nor-
maux au repos.
Évolution
1. Insuffisance respiratoire progressivement croissante avec cachexie.
2. Majoration des bulles avec compression et éventuelle rupture à
l’origine de pneumothorax grave.
Types histologiques :
1. Cancers non à petites cellules (70 %) : épidermoïdes (50 %), adénocarci-
nomes (20 %), plus rarement cancers à grandes cellules ou autres types indif-
férenciés.
2. Cancers à petites cellules (20 %).
3. Cancers bronchiolo-alvéolaires (10 %) : siégeant dans les bronchioles termi-
nales et les alvéoles, parfois longtemps localisés, mais étendus à un ou aux deux
poumons. Les caractéristiques sont l’hypersécrétion muqueuse, la sévérité de
l’insuffisance respiratoire et l’absence de thérapeutique efficace.
Diagnostic
1. Révèlent une tumeur localisée parfois encore opérable :
a) la toux, souvent difficile à distinguer de la toux liée à la bronchite
chez le fumeur ;
b) une pneumopathie infectieuse : une lecture radiographique atten-
tive peut repérer les signes témoignant d’une rétraction. Des pneumo-
pathies à répétition dans le même territoire sont évocatrices ;
c) des hémoptysies ;
i
d) une fièvre, un amaigrissement ;
am
Diagnostic
1. Les circonstances de découverte témoignent souvent d’un enva-
hissement thoracique ou métastatique.
2. Fréquence des syndromes paranéoplasiques associés.
3. Importance des masses médiastino-pulmonaires visibles radiologi-
quement.
4. L’extension rapide de la tumeur limite l’intérêt d’un classement
TNM précis.
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Traitement
1. Formes localisées au thorax : polychimiothérapie (cisplatine et
étoposide), radiothérapie.
2. Polychimiothérapie dans les formes diffuses.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’aspect radiographique. Il est évocateur quand les images sont
multiples, arrondies, en « lâcher de ballons » ou quand l’aspect est réti-
culé, micronodulaire évoquant une lymphangite carcinomateuse.
Quand l’opacité intraparenchymateuse est unique, arrondie ou que
l’image est hilaire, l’aspect est semblable à celui d’un cancer bron-
chique primitif.
2. Le type histologique peut être parfois précisé par ponction transpa-
i
riétale d’une tumeur périphérique au cours d’un examen tomodensito-
am
Traitement
1. Chirurgie d’exérèse d’une métastase pulmonaire (rein, côlon) envi-
sageable si elle est unique.
2. Chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie (interférons,
interleukine 2, voir ces mots) sont indiquées pour certains types de
tumeur : sein, ovaire, testicule, thyroïde, tumeur germinale chez l’homme.
Diagnostic
Évoqué sur les signes cliniques : pneumopathies à répétition, hémo-
ptysie.
Explorations
1. Imagerie thoracique : la radiographie et la tomodensitométrie en
coupes minces montrent des images directes de dilatation bronchiques.
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Diagnostic
Évident devant une bronchorrhée chronique purulente abondante à
prédominance matinale et hivernale, d’éventuelles hémoptysies, un
hippocratisme digital.
Explorations
1. Imagerie thoracique (radiographie et tomodensitométrie) : images
i
aréolaires et hyperclartés « en rail » dans les lobes atteints.
am
MALADIE ASTHMATIQUE
L’asthme est une maladie des voies aériennes, caractérisée par une hyper-
réactivité bronchique à divers stimuli. Il en résulte une diminution paroxystique
du calibre des voies aériennes par broncho-constriction et une réaction inflamma-
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Diagnostic
1. Asthme à dyspnée paroxystique : le plus fréquent, évoluant par
crises à prédilection nocturne, marquées par une dyspnée paroxys-
tique expiratoire avec sibilances et des accès de toux productive (cra-
chats gris perlés), cédant aux bêta-2-mimétiques inhalés, ne laissant
aucun trouble dans les périodes intercritiques.
2. Asthme à dyspnée continue : crises paroxystiques d’allure iden-
tique à la forme précédente, mais entre lesquelles persiste un fond de
dyspnée permanente avec trouble ventilatoire obstructif non totale-
ment réversible, très instable avec variations importantes au cours de
la journée. Peut survenir d’emblée ou succéder à une forme à dyspnée
paroxystique. La sémiologie est proche de celle des bronchopathies
chroniques obstructives post-tabagiques.
i
3. État de mal asthmatique : crises subintrantes s’accompagnant de
am
piratoire décompensée.
Explorations
1. Débit expiratoire de pointe (mesuré par un débimètre par le
patient lui-même). Il s’agit d’une mesure simple, corrélée au VEMS, faci-
lement mesurable à domicile. La surveillance du débit de pointe permet
d’apprécier la gravité d’une crise, et l’état fonctionnel quotidien dans
les asthmes à dyspnée continue, de guider la thérapeutique et sur-
veiller l’évolution.
2. Radiographie thoracique de face. Elle est normale entre les crises
dans l’asthme paroxystique. Au cours des crises, elle montre une dis-
tension thoracique franche avec abaissement du diaphragme.
3. Exploration fonctionnelle respiratoire (voir p. 1647).
a) Elle peut être normale entre les crises et ne révéler que des signes
témoignant d’une atteinte des petites bronches (élévation de la capa-
cité résiduelle fonctionnelle et du volume résiduel).
b) Elle peut montrer un syndrome obstructif de gravité variable
réversible de façon plus ou moins complète sous broncho-dilatateurs
inhalés.
LivreSansTitre1.book Page 527 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
1. Médicaments broncho-dilatateurs
a) Bêta-2-adrénergiques à délai d’action immédiate et durée d’action
courte (4 à 6 heures), administrables par inhalation ou par voie paren-
térale (SC, IV) : salbutamol, terbutaline, fénotérol, pirbutérol.
b) Bêta-2-adrénergiques à longue durée d’action, administrés per os :
salmétérol, formotérol, terbutaline gastroprotégée et le bambutérol.
c) Méthylxanthines (théophylline), par voie orale ou parentérale :
l’effet broncho-dilatateur est plus modeste et des effets secondaires sont
possibles (nausées, tachycardie, vomissements). Vérifier l’absence de
surdosage par contrôle de la concentration plasmatique (voir tableau 94,
p. 374).
d) Anticholinergiques : le bromure d’ipratropium s’administre en spray.
i
2. Corticoïdes (effet anti-inflammatoire)
am
LYMPHANGIOLÉIOMYOMATOSE PULMONAIRE
Prolifération anormale focale et diffuse de muscle lisse immature autour des
bronchioles, des lymphatiques, des vaisseaux sanguins avec formation de cavités
kystiques liées à une distension lymphatique ou à des sacs aériens bronchiolaires
ou alvéolaires. Maladie rare. Atteint la femme non ménopausée.
Diagnostic
1. Dyspnée d’effort, symptôme principal.
2. Hémoptysies, pneumothorax récidivants, épanchements pleuraux
chyleux peuvent émailler l’évolution.
3. Manifestations extra-pulmonaires : ascite chyleuse, lymphœdème
i
des membres inférieurs, léiomyome utérin, angiomyolipomes rénaux et
am
adénopathies rétropéritonéales.
Explorations
un
fine.
2. Exploration fonctionnelle respiratoire : insuffisance respiratoire
obstructive avec distension, trouble de la diffusion et désaturation à
l’effort.
3. La certitude diagnostique est histologique.
Évolution
Insuffisance respiratoire progressive de gravité variable.
Traitement
1. Des traitements visant à supprimer l’activité œstrogénique ont été
proposés : ovariectomie, anti-œstrogènes, progestatifs. Les résultats
sont décevants.
2. Une transplantation pulmonaire unilatérale peut être proposée
dans les formes graves.
Diagnostic
Basé sur :
1. Trois signes d’appel : ronflements nocturnes, somnolence diurne,
obésité.
2. Plus accessoirement, hypertension artérielle, céphalées et fatigabi-
lité matinales, troubles de la mémoire et de l’attention, diminution de
la libido.
Explorations
1. Polygraphie ventilatoire avec enregistrement simultané de l’oxy-
métrie transcutanée nocturne, des sons respiratoires et de la fréquence
cardiaque. Ces investigations peuvent être réalisées au domicile du
patient. Elles ont une sensibilité et une spécificité de l’ordre de 80 %.
Un examen négatif ne permet pas de réfuter le diagnostic.
2. La polysomnographie utilise un appareillage d’enregistrement et
d’analyse des événements cardio-respiratoires (électrocardiogramme,
SaO2, sons respiratoires, flux bucco-nasaux et mouvements thoraco-
abdominaux) et des événements neurophysiologiques (électro-
encéphalogramme, électro-oculogramme et électromyogramme de la
houppe du menton). L’ensemble permet de classer le syndrome comme
obstructif (80 % des cas), central ou mixte, et d’en apprécier la gravité.
i
Traitement
am
Diagnostic
1. Signes respiratoires :
a) dyspnée au repos avec anxiété, hyperventilation avec polypnée
(25 à 50/min) et maintien du volume courant. Dans les cas graves, la
ventilation est réduite avec polypnée superficielle, bradypnée, pauses
respiratoires et au maximum respiration gaspante ;
b) le tirage sus-sternal, sus-claviculaire, intercostal et épigastrique
témoigne de la mise en jeu des muscles respirateurs accessoires ;
c) la cyanose des ongles, des lèvres, témoigne de l’hypoxémie ;
d) les sueurs traduisent l’hypercapnie.
2. Signes cardiaques : tachycardie, poussée hypertensive, signes cli-
niques électriques de cœur pulmonaire aigu, possible collapsus circu-
latoire avec marbrures, refroidissement des extrémités, puis chute
tensionnelle et oligurie.
3. Signes neurologiques :
a) troubles de conscience allant du sommeil au coma ;
b) troubles psychiques : euphorie, incohérence, délire, confusion
onirique (pseudo-éthylisme) ;
c) asterixis ou flapping tremor : dyskinésie du poignet, des doigts,
des avant-bras témoignant d’une hypercapnie.
i
Explorations
am
tions neurologiques.
b) Somme PaO2 + PaCO2 < 140 mm Hg : shunt anatomique vrai (rare-
ment) ou effet shunt, soit localisés (hypoxémie, hypocapnie et alcalose
Ts
EMBOLIE PULMONAIRE
Obstruction partielle ou totale des branches artérielles pulmonaires par des
caillots venant de thrombose veineuse profonde souvent méconnue (l’embolie
révèle la phlébite), siégeant le plus souvent au niveau des membres inférieurs
(85 %) et du pelvis (10 %). Le caillot est de nature fibrino-cruorique. Pronostic vital
en jeu, en partie en raison des erreurs et des retards diagnostiques. La fréquence
annuelle en France est d’environ 100 000 cas dont 10 000 mortels.
Facteurs favorisants : stase sanguine veineuse (alitement, anesthésie générale
compression veineuse, insuffisance cardiaque droite, voyages aériens longs cour-
riers, « syndrome de la classe économique »), lésions pariétales veineuses préexis-
i
tantes ou traumatiques (cathéters veineux, chambres implantables), états
am
PNEUMOPATHIES À ÉOSINOPHILES
Caractérisées par une infiltration du parenchyme pulmonaire par des poly-
nucléaires éosinophiles, associée le plus souvent à une éosinophilie sanguine.
i
am
b) les infiltrats sont durables dans le poumon éosinophile révélant des migra-
tions parasitaires en impasse : larva migrans (Toxocara canis, T. cati, Ascaris
suum), plus rarement au cours d’une distomatose (paragonimose) ou, en pays
d’endémie, au cours de l’éosinophilie pulmonaire tropicale (microfilaires). L’évolu-
tion est souvent simple sous diéthylcarbamazine.
2. Mycosiques :
L’aspergillose broncho-pulmonaire allergique complique l’évolution d’un
asthme atopique ; elle est plus souvent bronchique (bouchons muqueux, atélecta-
sies) que parenchymateuse (infiltrats à éosinophiles) (Voir Asthme, p. 525).
3. Médicamenteuses :
Nitrofurantoïne, sels d’or… Le tableau clinique va du syndrome de Löffler au
syndrome de détresse respiratoire aiguë.
4. Cause inconnue :
a) pneumonie chronique à éosinophiles de Carrington. Elle se traduit par de la
fièvre, un amaigrissement, une dyspnée, des opacités radiologiques. Le diagnostic
repose sur l’éosinophilie du produit de lavage broncho-alvéolaire. La biopsie pul-
monaire n’apparaît pas utile. La corticothérapie est d’efficacité variable ;
b) pneumonie à éosinophiles au cours des vascularites. Angéite granulomateuse
de Churg et Strauss (voir p. 1010) ;
c) Syndrome hyperéosinophilique malin. Il s’accompagne dans environ la moitié
des cas de localisations pleuro-pulmonaires. D’autres atteintes viscérales sont
habituelles : peau, cœur, nerfs (voir p. 1023).
Traitement
Les pneumopathies à éosinophiles sont cortico-sensibles.
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Diagnostic
Dyspnée d’effort progressivement croissante avec toux sèche, hippocra-
tisme digital, cyanose des extrémités, râles crépitants aux deux bases.
Explorations
1. La radiographie et la tomodensitométrie pulmonaires mettent en
évidence un syndrome interstitiel bilatéral prédominant aux bases, à la
périphérie du poumon, avec des images en verre dépoli, un aspect réti-
culo-nodulaire et dans les formes évoluées des images sous-pleurales
aréolaires en rayons de miel ; la réduction progressive du volume
pulmonaire peut s’observer sur des clichés séquentiels avec suréléva-
tion des coupoles diaphragmatiques, horizontalisation des bronches
souches et modification morphologique trachéale.
2. L’exploration fonctionnelle respiratoire révèle un syndrome res-
trictif plus ou moins grave avec troubles de la diffusion, désaturation à
l’épreuve de marche ; l’hypoxémie avec hypocapnie est corrigée par
i
am
PNEUMOPATHIE D’HYPERSENSIBILITÉ
Réaction immunitaire locale à l’exposition aiguë, répétée ou chronique, à des
poussières organiques inhalées : actinomycètes thermophiles, protéines déri-
vées des déjections et des plumes aviaires, poussières de bois (maladies profes-
sionnelles, tableaux n° 47, n° 66). Dans la forme aiguë, la réaction humorale est
de type III avec phénomène d’Arthus, formation d’anticorps spécifiques, fixation
et activation du complément et prédominance des polynucléaires neutrophiles
au niveau alvéolaire. Dans la forme chronique, la réaction immunitaire est cellu-
laire (lymphocytes T), responsable de granulomes pulmonaires. Les pneumopa-
thies médicamenteuses ont les mêmes caractéristiques physiopathologiques,
cliniques, radiographiques, immunologiques et thérapeutiques que les pneumo-
pathies par antigènes organiques. De nombreux médicaments sont en cause,
LivreSansTitre1.book Page 535 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Forme aiguë après exposition importante à l’allergène :
a) syndrome fébrile pseudo-grippal avec myalgies, arthralgies et fris-
sons, toux, dyspnée ;
b) les manifestations cessent après l’exposition et l’examen trouve
des râles crépitants bilatéraux. La maladie peut être totalement réver-
sible en quelques jours et simuler ainsi une pneumopathie infectieuse.
2. Forme subaiguë : atteinte de l’état général prédominante, fièvre,
dyspnée progressive et râles crépitants bilatéraux.
3. Forme chronique après une exposition prolongée ou répétée peu
intense : la dyspnée domine sans épisode aigu et le tableau est celui
d’une fibrose interstitielle chronique.
4. Cause médicamenteuse évoquée sur la chronologie des événe-
ments, l’absence d’autres causes retrouvées de pneumopathie d’hyper-
sensibilité, l’éventuelle régression de la symptomatologie à l’arrêt du
médicament.
Explorations
1. Radiographie thoracique. Les aspects sont variables et non spéci-
i
fiques :
am
PNEUMOCONIOSES
Affections respiratoires secondaires à l’accumulation dans les poumons de par-
ticules inorganiques (minérales) inhalées. Elles sont classées selon le type de
lésion anatomo-pathologique et la nature des particules inhalées.
1. Pneumoconioses immunologiques. Induites par des particules inhalées, de
nature minérale : silice (silicose pure), amiante (asbestose), béryllium (bérylliose).
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Diagnostic
Basé sur :
1. La notion d’exposition :
a) à la silice : mines de charbon, tunnels, ouvriers des carrières,
broyeurs de galets, sableurs ;
b) à l’amiante : matériaux d’isolation, équipements de véhicules
(freins), expositions domestiques.
2. Un aspect radiographique particulier :
a) silicose : opacités micronodulaires punctiformes, parfois pseudo-
tumorales associées à des adénopathies calcifiées (coquille d’œuf) ;
b) asbestose : syndrome interstitiel associé à des plaques pleurales
calcifiées.
Traitement
1. Curatif : uniquement symptomatique.
2. Préventif : réglementations industrielles et urbaines.
3. Les maladies professionnelles doivent être déclarées et indemnisées :
tableaux n° 25 (silice), n° 30 (amiante), n° 33 (béryllium), n° 44 (fer).
i
am
HÉMORRAGIE INTRAPULMONAIRE
Causes : chez l’enfant, hémosidérose pulmonaire idiopathique ; chez l’adulte,
maladie de Goodpasture (voir p. 860), vascularites avec anticorps anti-cytoplasme
un
Diagnostic
Ts
PROTÉINOSE ALVÉOLAIRE
Maladie rare de cause inconnue, liée à la présence de matériel « protéinacé »
riche en lipides dans les alvéoles. Primitive ou associée à un syndrome hématolo-
gique myéloprolifératif.
Diagnostic
Dyspnée avec syndrome interstitiel, insuffisance respiratoire restrictive.
LivreSansTitre1.book Page 537 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Exploration
Mise en évidence du matériel lipidique au lavage alvéolaire.
Traitement
Lavage alvéolaire thérapeutique dans les formes graves. Facteurs de
croissance granulocytaires à l’étude.
sévérité de la maladie.
Explorations
1. Signes radiographiques, électriques et échographiques d’hyper-
un
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 539 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Maladies
de l’appareil digestif
par J.-C. Rambaud
arrêté.
3. Évaluation du siège de saignement :
a) hématémèse : origine, en règle générale, gastro-duodénale, mais
un
Diagnostic
1. Anamnèse : médicaments (aspirine, anti-inflammatoires non stéroï-
diens), alcool, vomissements, douleur épigastrique, amaigrissement
récent.
2. Examen clinique : épigastre, ganglion de Troisier, foie.
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Explorations
1. Endoscopie haute : intérêt diagnostique, pronostique et thérapeu-
tique. Exige une hémodynamique stable, éventuellement une intubation,
au mieux l’administration IV d’érythromycine 30 à 60 minutes avant le
geste si l’examen est réalisé en urgence, et toujours une compétence par-
ticulière.
2. Échographie et scanner abdominaux si orientation vers affection
hépatique ou pancréatique.
3. Artériographie sélective. Intérêt limité aux saignements trop abon-
dants pour permettre l’endoscopie ou siégeant en zone aveugle, pour
les localiser et rarement pour en préciser la cause.
Diagnostic
L’endoscopie d’urgence permet de constater un saignement persis-
tant en jet ou en nappe, ou de mettre en évidence un vaisseau visible,
un caillot adhérent, des taches pigmentées du fond de l’ulcère et ainsi
d’apprécier le risque de récidive hémorragique et la nécessiter d’un
i
traitement d’urgence.
am
Traitement
1. Inhibiteurs de la pompe à protons par voie IV : n’ont pas d’action
un
hémostatique isolément.
2. Injection sclérosante per-endoscopique d’adrénaline ou électro-
Ts
Diagnostic
Sont en cause les varices œsocardiales ou, beaucoup plus rarement,
les varices gastriques ou la gastropathie hypertensive.
Traitement
1. Le lactulose ou le lactitol per os et en lavement limitent le risque
d’encéphalopathie et une quinolone par voie IV le risque infectieux.
2. On associe actuellement des agents vasoactifs systémiques et un
traitement endoscopique :
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Diagnostic
Basé sur les données cliniques, le toucher rectal, l’anuscopie et la
rectoscopie, l’aspect de l’aspiration gastrique.
Explorations
1. Endoscopie haute (5 % des hématochésies ont une cause haute).
2. Si le saignement diminue ou s’arrête, coloscopie après préparation
par le macrogol ; transit du grêle ou mieux entéro-scanner, et parfois,
si possible, vidéocapsule endoscopique ± entéroscopie. La scintigra-
phie n’a aucun intérêt, l’artériographie sélective montre rarement la
lésion (angiodysplasie, tumeur du grêle).
3. Si le saignement reste actif, artériographie sélective splanch-
nique (siège du saignement si celui-ci est supérieur à 0,5 ml/min, plus
rarement sa cause). La scintigraphie aux hématies autologues mar-
quées au 99mTc (si elle est possible) doit être pratiquée avant l’arté-
riographie.
4. En dernier lieu, laparotomie avec, au besoin, endoscopie du grêle
peropératoire.
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NAUSÉES ET VOMISSEMENTS
Le vomissement est un symptôme très fréquent, défini par le rejet actif par la
bouche du contenu gastrique. Il est souvent précédé de nausées, qui peuvent être
isolées, et s’accompagne habituellement d’un haut-le-cœur.
Principales causes :
Vomissements aigus :
a) causes digestives : occlusion intestinale, irritation péritonéale, pancréatite
aiguë, douleur biliaire (« colique hépatique »), cholécystite aiguë, infarctus intes-
tinal, gastro-entérite et entérocolite aiguës, hépatite aiguë, syndrome de Reye ;
b) causes neurologiques : méningite, hémorragie méningée, traumatisme céré-
bral, migraine ;
c) syndrome vestibulo-labyrinthique (mal des transports) ;
d) radiothérapie, opiacés, antimitotiques, antibiotiques (érythromycine, amino-
sides), anti-inflammatoires non stéroïdiens et salicylés, bromocryptine, colchicine,
théophylline et dérivés, digitaliques (surdosage), lévodopa, œstrogènes, apomor-
phine et ipéca (vomitifs) ;
e) colique néphrétique, pyélonéphrite aiguë, infarctus du myocarde postéro-
diaphragmatique, glaucome aigu, insuffisance surrénale aiguë.
Vomissements chroniques :
i
a) sténose gastrique, pylorique, duodénale ou intestinale, gastroparésie,
am
Diagnostic
Basé sur :
1. La nature aiguë ou chronique des vomissements.
2. Les caractères (horaire par rapport aux repas, présence d’aliments
non digérés, de sang, odeur fécaloïde, soulagement d’une douleur asso-
ciée, vomissements en jet, retentissement pondéral notamment).
3. Les symptômes associés digestifs ou extradigestifs, la date des
dernières règles, les prises médicamenteuses, l’examen physique.
4. Les explorations orientées par les examens précédents ou systé-
matiques.
Traitement
Le traitement est symptomatique :
1. Correction des désordres hyroélectroliques.
2. Anti-émétiques (voir p. 54).
3. En cas de vomissements chroniques incoercibles, aspiration gas-
trique percutanée et jéjunostomie d’alimentation.
DYSPHAGIES CHRONIQUES
On distingue facilement les dysphagies oropharyngées et œsophagiennes.
I. DYSPHAGIES OROPHARYNGÉES
Principales causes : cancers de la sphère stomatologique et ORL, compressions
extrinsèques (goitres et tumeurs de la thyroïde), sidéropénie (syndrome de
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Diagnostic
Ressenties comme une impossibilité d’initier la déglutition. Provo-
quent des fausses routes vers les voies respiratoires et s’accompagnent
parfois d’une voix nasonnée.
Nécessitent souvent des explorations pluridisciplinaires, stomatolo-
giques, ORL et neurologiques.
Diagnostic
Début progressif, longtemps stable. Portent sur les solides et les
i
liquides (caractère paradoxal fréquent) ; sont aggravées par les
am
liquides froids. Le blocage après une bouchée solide peut être généra-
lement vaincu par des déglutitions répétées ou l’ingestion de liquide.
un
Diagnostic
Début progressif ou soudain, s’aggravent souvent (selon la cause).
Portent initialement exclusivement sur les solides ; ne dépend pas de la
température des ingesta. La levée de l’obstacle nécessite souvent une
régurgitation.
AÉROPHAGIE ET FLATULENCE
Le tube digestif contient 100 à 200 ml de gaz, surtout dans le côlon. Le volume des
gaz rectaux varie fortement avec l’alimentation (200 à 4 200 ml). Le nombre quotidien
d’émission des gaz est également variable. L’excès de gaz intestinaux est parfois à l’ori-
gine de ballonnement, de douleurs abdominales et d’émissions gazeuses excessives.
Deux mécanismes peuvent rendre compte de cette symptomatologie :
1. Hyperproduction de gaz, démontrée par le test respiratoire au lactulose :
débit augmenté, composition de type fermentaire (H2, CH4), quelquefois de type
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Diagnostic
1. Éructations et dyspepsie : peuvent résulter d’une véritable aéro-
phagie ou d’une hypersensibilité à la distension. En fait, le plus souvent,
l’éructation est un tic.
2. Ballonnement, douleurs abdominales : excès de gaz coliques, sou-
vent associés à une perturbation de l’émission des gaz, soit excessive,
soit insuffisante (sensation de blocage). Souvent, le ballonnement est
purement subjectif, mais une paroi abdominale déficiente peut donner
un faux ballonnement qui disparaît en décubitus.
Traitement
1. Aérophagie : éviter boissons gazeuses, bicarbonatées, aliments
aérés, chewing-gum, bonbons. Faire prendre conscience du tic aéropha-
gique (crayon entre les dents), relaxation.
2. Ballonnement : réduire les apports au côlon de substrats fermen-
tescibles. Les enzymes digestifs sont inefficaces et parfois coûteux
(extraits pancréatiques). Les antibiotiques et antiseptiques intestinaux
i
am
DYSPEPSIE CHRONIQUE
Symptômes chroniques semblant émaner de la sphère gastro-duodénale en
dehors des causes organiques patentes (ulcère, cancer, reflux gastro-œsophagien
typique). Peut relever de causes lésionnelles, ulcère gastro-duodénal et cancer
gastrique surtout, de maladies systémiques, diabète et maladies neuromuscu-
laires, ou le plus souvent être fonctionnelle (dyspepsie idiopathique). Cette der-
nière forme a une prédominance féminine moins franche que dans l’intestin
irritable avec lequel il y a une association nette dans 30 % des cas. Rôle contro-
versé du tabagisme, de l’alcoolisme, de la prise chronique d’analgésiques, d’Heli-
cobacter pylori. Facteurs psychologiques impliqués dans la demande de soins et la
résistance au traitement.
Diagnostic
1. Symptômes évoquant une vidange gastrique ralentie : satiété pré-
coce, sensation de réplétion gastrique persistant plus de 2 heures après
un repas normal, sensation de distension épigastrique à prédominance
post-prandiale, nausées et vomissements associés.
2. Douleurs épigastriques chroniques de tous types, jusqu’au tableau
d’ulcère sans ulcère.
3. Symptômes de reflux gastro-œsophagien associés, mais au deuxième
plan.
4. Signes d’alarme devant faire évoquer une dyspepsie secondaire :
amaigrissement, dysphagie, hémorragie digestive, antécédents d’œso-
phagite, de maladie ulcéreuse ou de chirurgie gastrique, de diabète, de
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CONSTIPATION CHRONIQUE
Incidence : 35 % de la population française. Prédomine chez la femme et chez
les sujets âgés. Distinguer :
1. Constipation de transit (perturbation de motricité colique) : diminution de la
fréquence des selles à moins de 3 par semaine.
2. Constipation terminale ou dyschésie rectale par perturbation de l’évacuation
des selles : émission difficile, avec importants efforts de poussée, de selles dures,
alternant parfois avec une fausse diarrhée, des sensations d’exonération incom-
plète ou la perte du besoin d’exonération, malgré l’abondance des selles au tou-
cher rectal.
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Diagnostic
1. Interrogatoire soigneux, incluant les caractères de la constipation et
les symptômes associés ainsi que le régime alimentaire (teneur en fibres).
2. Examen physique abdominal et général.
Explorations
1. Examen proctologique (marge anale, toucher rectal, anuscopie,
rectoscopie).
2. Coloscopie systématique à partir de l’âge de 50 ans.
3. Si ces examens sont négatifs, test thérapeutique avec administra-
tion de son (20 g/j) ou de mucilage et d’un stimulant de l’exonération.
4. En cas d’échec :
a) mesurer le temps de transit colique aux pellets (marqueurs radio-
opaques) ;
b) pratiquer une manométrie anorectale ;
c) reprendre au besoin la recherche d’une cause extra-digestive,
endocrinienne notamment.
Complications
Hémorroïdes, fissure anale, plutôt causes que conséquences. Impaction
fécale, incontinence fécale, encoprésie. Usage de laxatifs « stimulants »,
parfois immodéré (maladie des laxatifs, voir p. 600).
i
am
Traitement
1. Troubles de l’évacuation rectale :
a) syndrome du périnée descendant : rééducation périnéale et anale ;
un
Diagnostic
Orienté par les données cliniques (voir tableau 127). Celles-ci sont
complétées au besoin par l’examen bactériologique et parfois parasito-
logique des selles, la rectoscopie avec biopsies (histologie, culture). Un
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CAUSE ORIENTATION
Indigestion Anamnèse
DIARRHÉES CHRONIQUES
Poids moyen des selles supérieures à 300 g/24 h (alimentation occidentale,
un
menté (> 3/24 h) ainsi que leur teneur en eau. Elles résultent d’un afflux hydrique
(voir Diarrhées hydriques ci-dessous) ou d’une malabsorption (voir Syndrome de
malabsorption, p. 551).
DIARRHÉES HYDRIQUES
Définies par la normalité des tests d’absorption intestinale (une stéatorrhée
modérée inférieure à 15 g/j est possible), elles sont classées sur le plan physiopa-
thologique grâce au test au carmin, à la mesure de la concentration du sodium et
du potassium dans l’eau fécale extra-cellulaire (centrifugation) qui permet de cal-
culer le trou osmotique. Au besoin, est pratiquée une épreuve de jeûne de
48 heures. La mesure de l’osmolarité réelle de l’eau fécale doit être faite quand une
diarrhée factice est soupçonnée.
I. DIARRHÉES SÉCRÉTOIRES
Le mécanisme d’hypersécrétion n’est pas univoque, et peut s’associer à une
malabsorption par insuffisance biliaire et pancréatique fonctionnelle.
Diagnostic
1. Abondance : poids moyen des selles supérieures à 500 g/24 h, par-
fois plusieurs litres (causes endocrines).
2. Résistance au jeûne.
3. Trou osmotique normal, avec un [K] fécal élevé, possibilité d’une
hypokaliémie et d’une acidose métabolique.
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Principales causes
Tableau 128. — Causes des diarrhées sécrétoires.
Laxatifs « irritants » :
a) anthraquinones Fouille, mélanose rectocolique, recherche
des métabolites urinaires
b) autres (bisacodyl, phénolphtaléine) Fouille, recherche dans le sang et les urines
biopsies duodénales
Diagnostic
1. Mise en évidence de l’agent osmotiquement actif dans les selles.
2. Arrêt de la diarrhée au cours du jeûne, sauf prise clandestine per-
sistante du laxatif osmotique (à rechercher sur les selles recueillies lors
de l’épreuve de jeune).
3. Trou osmotique élevé (> 120 mOsm/l), sauf en cas d’ingestion de
sulfate ou de phosphate de sodium, pH fécal bas en cas de sucre non
absorbable fermentescible.
Principales causes
Tableau 129. — Causes des diarrhées osmotiques.
fructo-oligosaccharides
Malabsorption Laxatifs osmotiques Interrogatoire, test au chlorure
des ions di- (SO4Na2 et SO4Mg) de baryum, dosage du SO4 et du Mg
et trivalents dans les selles
un
Traitement
Suppression de l’agent osmotiquement actif.
Diagnostic
1. Test au carmin anormalement court (temps d’apparition < 8 heures).
2. Effet du jeûne variable (malabsorption possible des sécrétions
digestives endogènes).
3. Ionogramme fécal peu étudié : un trou osmotique et un pH acide
ont été observés, rattachés à la malabsorption des acides gras à chaîne
courte par le côlon (temps de transit trop court).
Traitement
Lopéramide, 4 à 8 gélules à 2 mg/j ; codéine, 40 à 80 mg/j.
LivreSansTitre1.book Page 550 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Sympathectomie Anamnèse
lombaire
SYNDROME DE MALABSORPTION
Anomalies de l’absorption dans l’intestin grêle. Principales causes :
1. Perturbation de la phase intraluminale de la digestion :
a) achylie gastrique : malabsorption isolée de la vitamine B12 (voir p. 689) ;
b) insuffisance en sels biliaires dans le duodéno-jéjunum : cholestase chro-
nique, fistules biliaires externes ou internes, malabsorption iléale, chélation (cho-
lestyramine), précipitation (néomycine) ou déconjugaison (pullulation
microbienne intestinale, voir p. 580) des sels biliaires ;
c) insuffisance pancréatique exocrine organique (voir p. 664) ou fonctionnelle
par mauvais mélange des sécrétions bilio-pancréatiques avec le bol alimentaire
(gastrectomies avec anastomose gastro-jéjunale et syndrome de l’anse afférente)
ou inactivation des enzymes (syndrome de Zollinger-Ellison, voir p. 585) ;
d) colonisation bactérienne chronique du grêle (voir p. 580).
2. Perturbations de la phase muqueuse de l’absorption intestinale :
a) syndrome d’atrophie villositaire : maladie cœliaque (voir p. 577) et dermatite
herpétiforme (voir p. 1050), sprue tropicale (voir p. 579), atrophie iléale isolée,
entéropathies immunes et auto-immunes, entéropathies du syndrome d’immuno-
dépression acquise, néomycine à forte dose, gastro-entérite à éosinophiles, intolé-
rance aux protéines du lait de vache (voir p. 1457) ;
b) infiltrations de la paroi intestinale au cours de la maladie de Whipple (voir
p. 580), du SIDA (Mycobacterium avium intracellulare), de la maladie de Crohn (voir
p. 589), des lymphomes intestinaux, de la maladie des chaînes alpha (voir p. 576),
de la pneumatose kystique intestinale, des localisations de l’amylose et de la sclé-
rodermie ;
i
c) résections étendues du grêle ou fistules internes spontanées ou courts-cir-
am
cuits chirurgicaux ;
d) grêle radique (voir p. 598) ;
e) insuffisance artérielle mésentérique supérieure chronique (voir p. 621).
3. Perturbation du drainage lymphatique du grêle : voir Gastro-entéropathies
un
exsudatives, p. 552.
4. Anomalies sélectives de la digestion et du transport entérocytaire (enfants surtout) :
Déficit en disaccharidases (voir p. 1456), malabsorption des monosaccharides
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. Troubles digestifs : stéatorrhée, associée ou non à une diarrhée
hydrique, ballonnement abdominal, digestion lente, anorexie.
2. Conséquences nutritionnelles :
a) amaigrissement très fréquent, déshydratation et désordres élec-
trolytiques (hypokaliémie) rares ;
b) la carence protéique peut se révéler par la fonte musculaire, les
œdèmes, l’arrêt de la croissance et l’impubérisme chez l’enfant ;
c) lésions cutanéo-muqueuses : pigmentation cutanée, pellagre, hip-
pocratisme digital, glossite et/ou stomatite aphtoïde ;
d) insuffisances endocriniennes ;
e) anémie : soit hypochrome ferriprive, soit macrocytaire avec méga-
loblastose médullaire, soit dimorphe ;
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Traitement
En attendant les effets du traitement étiologique, ou indéfiniment
lorsque celui-ci n’existe pas, corriger la dénutrition protéino-énergé-
tique et les carences minérales, vitaminiques et en oligo-éléments :
1. La voie orale peut être suffisante si persistent des capacités rési-
duelles d’absorption : régime alimentaire riche en protides et en
amidon, supplémentation adaptée (potassium, fer ferreux, acide
folique, vitamines liposolubles, oligo-éléments, zinc particulièrement).
2. Si la voie orale est insuffisante, la nutrition entérale à débit continu
peut être efficace, mais le plus souvent la nutrition parentérale totale
s’avère nécessaire (voir p. 20).
GASTRO-ENTÉROPATHIES EXSUDATIVES
Déperdition excessive de protéines d’origine lymphatique ou plasmatique dans
le tractus gastro-intestinal. Le retentissement de la fuite digestive sur le pool et
donc la concentration sanguine d’une protéine est d’autant plus grand que son
turn-over est plus lent (albumine, IgG). Causes :
1. Obstructions lymphatiques : lymphangiectasies intestinales primitives,
atteinte des lymphatiques entéro-mésentériques par une maladie maligne, infec-
tieuse ou inflammatoire (lymphome, tuberculose, maladie de Whipple, intestin
radique, fibrose rétropéritonéale, mésentérite rétractile, sarcoïdose), compres-
sion lymphatique (cancer du corps du pancréas, faux kyste pancréatique, tumeur
du mésentère).
LivreSansTitre1.book Page 553 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. La perte protéique digestive peut n’être qu’un épiphénomène sans
traduction clinique.
2. Œdèmes périphériques et parfois épanchements séreux (chyleux
ou non) traduisent l’hypoprotidémie. La plupart des autres signes cli-
niques sont sous la dépendance de l’affection causale.
Explorations
1. Hypoprotidémie (hypoalbuminémie, hypogammaglobulinémie)
généralement sévère. Une hypocalcémie, une lymphopénie avec déficit
de l’immunité cellulaire et une malabsorption lipidique accompagnent
i
les pertes de protéines quand une fuite de lymphe en est responsable.
am
REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN
Des épisodes de reflux acide de courtes durées existent chez le sujet sain. Ils
sont pathologiques lorsqu’ils sont anormalement fréquents et/ou longs et à l’ori-
gine de symptômes et/ou d’une œsophagite. Un reflux gastro-œsophagien sympto-
matique affecte 30 % de la population, mais une minorité consulte. Son incidence
et sa sévérité augmentent avec l’âge. Un reflux bilio-pancréatique, très agressif,
s’observe après chirurgie gastrique et/ou œsophagienne.
Diagnostic
1. Une symptomatologie typique suffit au diagnostic avant 50 ans :
pyrosis, brûlures épigastriques et/ou rétrosternales, régurgitations
acides, syndrome postural, odynophagie, dysphagie.
2. Symptômes plus atypiques : douleurs pseudo-angineuses, infec-
tions ORL ou bronchiques.
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3. Ulcère de l’œsophage
Il accompagne souvent une sténose et siège soit en muqueuse
Ts
Diagnostic
un
1. Les hernies par glissement, les plus nombreuses (75 %), sont sou-
vent petites et intermittentes ; la position intra-thoracique du cardia et
Ts
Complications
Possibilité d’hémorragie par ulcère du collet et d’anémie par saigne-
ment occulte.
Traitement
Chirurgical si nécessaire.
SYNDROME DE MALLORY-WEISS
Lacérations longitudinales courtes, mais profondes de la muqueuse de la région
œsocardiale provoquées par des vomissements violents et répétés, plus rarement
par un paroxysme de toux, une crise d’asthme ou d’épilepsie. Cause d’hématé-
mèses souvent sévères, dont la fréquence relative a été longtemps méconnue.
Diagnostic
Basé sur l’anamnèse et sur l’œsogastroscopie.
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Traitement
Coagulation ou suture des ulcérations si l’hémorragie ne se tarit pas
spontanément.
CANCER DE L’ŒSOPHAGE
Troisième cancer masculin en France. Mauvais pronostic dû à un diagnostic
tardif car longtemps non sténosant et à envahissement ganglionnaire et de voisi-
nage précoce du fait de l’absence de séreuse. Deux types histologiques :
1. Carcinome épidermoïde : 9 fois sur 10 après 50 ans ; étiologie alcoolo-taba-
gique en France. Une dysplasie de haut grade précède le cancer. L’achalasie, les
membranes œsophagiennes, les antécédents de brûlure caustique de l’œsophage,
la maladie cœliaque non traitée sont des conditions précancéreuses. Localisation
au tiers moyen (50 %), au tiers inférieur (25 %), au tiers supérieur (15 %), multi-
focale (10 %). Résurgences sous-muqueuses à distance (10 %). Atteinte lympha-
tique longitudinale et dans le sens descendant précoce.
2. Adénocarcinome : incidence croissante. Rôle majeur de l’endobrachyœso-
phage avec muqueuse spécialisée (voir Reflux gastro-œsophagien, p. 553). Une
dysplasie de haut grade précède le cancer. Extension ganglionnaire 2 fois sur 3 lors
du diagnostic.
La survie à 5 ans des cancers invasifs est de 5 à 10 % (la résécabilité globale
n’excède pas 20 à 25 %). Après résection jugée radicale (plus de tumeurs déce-
lables ou R0) et radiochimiothérapie concomitante, la survie à 5 ans est de 25 %.
i
Diagnostic
am
Explorations
1. Œsophagogastroscopie avec biopsies, répétée après dilatation en
cas de sténose. Les altérations discrètes d’un cancer superficiel sont
mieux vues après coloration vitale, qui recherche aussi les résurgences
du cancer invasif.
2. Transit baryté et œsophagoscopie : précisent le siège, la hauteur
et l’extension circonférentielle de la lésion, peuvent découvrir une fis-
tule trachéobronchique.
3. Tomodensitométrie ou IRM : dépistent les métastases thoraciques
et abdominales.
4. Echo-endoscopie, au besoin avec les mini-sondes : sensible et spé-
cifique pour l’évaluation de l’extension à la paroi, aux organes médias-
tinaux et aux ganglions.
5. Examen ORL et bronchoscopie sont systématiques.
Ces examens évaluent la résécabilité. L’opérabilité dépend de l’état
nutritionnel, respiratoire, hépatique et coronarien.
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Traitement
1. Œsophagectomie passant 10 cm au-dessus du pôle supérieur de la
tumeur et pratiquée selon le siège et le stade de la lésion par voie tho-
racique et abdominale ou par voie transhiatale, avec anastomose en
règle œsogastrique. Elle inclut la petite courbure gastrique (ganglions
coronaires stomachique).
2. Radio-chimiothérapie concomitante :
a) utilisée de façon néoadjuvante après résection radicale ;
b) à titre palliatif chez des malades non résécables ou inopérables.
3. Les endoprothèses (fistules, tumeur infiltrante), la destruction
tumorale endoscopique peuvent être utilisées isolément (survie courte
prévisible) ou en association à la radio-chimiothérapie. Jéjunostomie
en ultime recours.
4. Patients à risque chirurgical élevé, dont le cancer ne dépasse pas la
muqueuse en échoendoscopie : mucosectomie, difficile ; thérapie photo-
dynamique ; œsophagectomie sans thoracotomie (voie transhiatale).
Principales complications
Infections et fibrose pulmonaires, parfois révélatrices. Cancer épider-
moïde développé à bas bruit sur le corps œsophagien dilaté (possible
même après traitement). Sténose peptique du bas œsophage après opé-
ration de Heller.
Traitement
1. Médical par dérivés nitrés, inhibiteurs calciques (vérapamil, nifé-
dipine) avant chaque repas : durée d’action très brève, prescription
transitoire ou réservée aux échecs des autres traitements.
2. Dilatation pneumatique brusque du sphincter inférieur, de pre-
mière intention, répétée au besoin. Elle expose au risque de perforation
et de reflux gastro-œsophagien et de sténose par reflux (0,7 %).
i
3. L’injection de toxine botulique dans le sphincter inférieur est
am
Diagnostic
Douleurs thoraciques, parfois pseudo-angineuses intermittentes
(repas, stress), et dysphagie paradoxale isolées ou associées.
Explorations
1. Absence de lésion organique (endoscopie œso-gastro-duodénale).
2. La manométrie œsophagienne montre une onde péristaltique nor-
male du tiers supérieur, qui se transforme en une ou plusieurs contrac-
tions stationnaires, souvent de grande amplitude et de longue durée ;
parfois surviennent des contractions spontanées entre les déglutitions.
La frontière avec les troubles aspécifiques du péristaltisme œsophagien
(personnes âgées, reflux gastro-œsophagien) est difficile à établir sur
les seules bases manométriques.
3. La pH-métrie œsophagienne de 24 heures est donc indispensable,
ainsi qu’un test thérapeutique aux inhibiteurs de la pompe à protons.
LivreSansTitre1.book Page 559 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. En cas d’anomalie du sphincter inférieur : trinitrine, inhibiteurs
calciques, dilatation pneumatique (voir ci-dessus, le traitement de
l’achalasie).
2. Formes sévères : l’œsophagomyotomie étendue à tout le segment
atteint donne globalement de moins bons résultats que l’opération de
Heller dans l’achalasie.
Diagnostic
Dysphagies et douleurs thoraciques.
Explorations
En manométrie œsophagienne, contractions d’amplitude et de durée
augmentées, mais normalement propagées.
ŒSOPHAGITES INFECTIEUSES
À Candida albicans, cytomégalovirus, virus Herpès : elles surviennent au cours
d’une maladie générale (SIDA, diabète, hémopathie, cancer), lors d’un traitement
médicamenteux (corticoïdes, antibiotiques, immunosuppresseurs), sur une lésion
œsophagienne pré-existante (cancer, œsophagite peptique, trouble moteur).
L’ulcère idiopathique œsophagien est la troisième cause de troubles œsophagiens
chez les sujets en état d’immunodépression sévère, après la candidose ou l’infec-
tion à CMV, avant la tuberculose.
Diagnostic
Suspecté sur la dysphagie d’un sujet en état de déficit immunitaire
ou atteint de neutropénie sévère. L’endoscopie confirme les lésions si
nécessaire.
Traitement
Selon la cause : fluconazole (candidose), aciclovir (herpès), ganci-
clovir ou foscarnet par voie IV (cytomégalovirus), quadrithérapie anti-
tuberculeuse, corticothérapie en cas d’ulcère idiopathique.
Diagnostic
Les signes peuvent survenir dès la 1re prise (à sec, au coucher, au
lit) : sensation de corps étranger rétrosternal, brûlures thoraciques,
odynophagie, dysphagie.
Explorations
L’endoscopie montre les érosions et/ou ulcère œsophagien situés, en
règle générale, au tiers moyen.
Explorations
1. La fibroscopie œso-gastro-duodénale réalisée dans les 24 premières
heures permet de classer l’intensité des lésions œsophagiennes et gas-
Ts
DIVERTICULES DE L’ŒSOPHAGE
I. DIVERTICULE DE ZENKER
Diverticule pharyngo-œsophagien développé au-dessus du muscle crico-
pharyngien.
Diagnostic
Découverte fortuite ou révélé par une dysphagie souvent ancienne,
des régurgitations, une haleine fétide, une sialorrhée, parfois par une
complication. Confirmation par transit baryté et endoscopie.
Complications
Broncho-pneumopathie d’inhalation, hémorragie, perforation acci-
dentelle au cours d’une endoscopie effectuée pour un autre motif.
Traitement
Myotomie du cricopharyngien associée à une diverticulectomie ou
une diverticulopexie.
Diagnostic
Basé sur :
1. Très souvent, la notion de l’ingestion.
2. Terrain : enfant, sujet édenté, incarcéré (pathomimie), passeur de
drogues, malades psychiatriques.
3. En cas d’arrêt dans l’œsophage : odynophagie, dysphagie, parfois
aphagie, sialorrhée, douleurs thoraciques, régurgitations.
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aux hydrosolubles.
Traitement
Thoracotomie d’urgence : évite les complications mortelles, notam-
un
ment la médiastinite.
Ts
Diagnostic
1. Phase de gastrite aiguë très rarement reconnue (ingestion volon-
taire, tubage gastrique avec matériel non stérile) : douleurs épigas-
triques, nausées et vomissements. Aspect pseudo-tumoral de l’antre à
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Traitement
1. Éradication d’H. pylori : associer un inhibiteur de la pompe à pro-
tons (double dose), amoxicilline 2 g/j, clarithromycine 1 g/j pendant 7 à
un
Diagnostic
1. Signes cliniques, hématologiques et neurologiques inconstamment
présents : voir Maladie de Biermer (p. 689).
2. Présence d’une autre affection auto-immune.
3. Découverte fortuite par l’endoscopie (faible précision diagnos-
tique) et surtout les biopsies fundiques. Possibilité de carcinoïde à cel-
lules EC-L dû à l’hypergastrinémie.
Explorations
1. Anticorps anti-cellules pariétales (90 %), anti-facteurs intrinsèque
de type I (70 %) et II (40 %) utiles en cas de lésions histologiques peu
évoluées.
2. Dosage de la vitamine B12 sérique en cas de suspicion de maladie
i
de Biermer.
am
Traitement
1. Substitutif par vitamine B12 parentérale (voir Maladie de Biermer,
p. 689).
un
GASTRITE VARIOLIFORME
ET GASTRITE LYMPHOCYTAIRE
Affection rare (1 à 2 % des gastrites). Initialement définies par un aspect endos-
copique (gastrite varioliforme). Il est maintenant clair qu’il existe une grande
concordance entre les aspects histologiques de gastrite varioliforme et de gastrite
lymphocytaire. Une pathogénie immuno-allergique est suspectée. La gastrite lym-
phocytaire est fréquente en cas de maladie cœliaque.
Diagnostic
Douleurs épigastriques, syndrome ulcéreux, anorexie et nausées
avec parfois vomissements, amaigrissement, anémie par saignement
distillant, hémorragie digestive, œdèmes liés à une hypoprotidémie par
gastropathie exsudative.
Explorations
1. Endoscopie : en cas de gastrite varioliforme, gros plis inflamma-
toires avec renflements formant des nodules à sommet érodé ou
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GASTRITES GRANULOMATEUSES
Définies par la présence dans la muqueuse de granulomes tuberculoïdes, sans
cause décelable. La fréquence des formes idiopathiques est d’autant plus faible
que l’enquête étiologique d’une autre cause de granulomes est soigneuse :
1. Maladies non infectieuses : maladie de Crohn, sarcoïdose, granulomatose
allergique, granulomatose septique infantile (maladie de Bridges-Good, voir
p. 686).
2. Maladies infectieuses : tuberculose, syphilis, histoplasmose, parasitose.
MALADIE DE MÉNÉTRIER
Syn : gastrite hypertrophique. Prédominance chez l’homme et après 50 ans.
i
Définie par la présence de plis géants surtout dans le fundus et le corps de
am
chez l’enfant.
Diagnostic
Épigastralgies, vomissements, diarrhée, amaigrissement, œdèmes
hypoprotidiques par gastropathie exsudative, complication révélatrice.
Explorations
Écho-endoscopie et biopsie à l’anse diathermique. Hypo-albumi-
némie par fuite digestive (gastropathie exsudative).
Traitement
Inhibiteurs de la pompe à protons, antifibrinolytiques. Corticoïdes et
dérivés retard de la somatostatine en cas d’échec.
Diagnostic
1. Le mode habituel de révélation est l’hémorragie digestive.
2. Les symptômes cliniques mineurs (dyspepsie) s’observent dans 10 à
30 % des traitements par anti-inflammatoires non stéroïdiens, sans relation
avec les lésions endoscopiques, ni avec la survenue ultérieure d’une
hémorragie ou d’une perforation. Ils obligent à l’arrêt du traitement dans
10 % des cas.
Traitement
1. Préventif, en présence d’un facteur de risque (voir ci-dessus) : omé-
prazole 20 mg/j ou autre inhibiteur de la pompe à protons. Les inhibiteurs
électifs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2), réputés moins gastro-toxiques
i
que les anti-inflammatoires non stéroïdiens usuels induisent un risque de
am
complications coronariennes.
2. Curatif : si le traitement anti-inflammatoire peut être arrêté, traite-
ment antisécrétoire classique de l’ulcère gastro-duodénal ; s’il ne peut
un
ULCÈRE GASTRIQUE
Incidence annuelle globale avant la découverte du rôle d’Helicobacter pylori de
0,5/106 ; faible avant 40 ans, elle croît ensuite jusqu’à un pic entre 55 et 65 ans.
Sex-ratio proche de 1. Mortalité de 2,5 %. Facteurs étiopathogéniques dans
l’ensemble identiques à ceux de l’ulcère duodénal, où domine l’infection par
H. pylori.
Diagnostic
1. Syndrome douloureux typique : rarement observé et non spécifique.
Environ 20 % des malades n’ont aucune douleur abdominale. La fré-
quence des ulcères asymptomatiques doit faire rattacher avec prudence
une symptomatologie épigastrique à un ulcère gastrique (ou duodénal).
2. Complications révélatrices, notamment des formes asymptoma-
tiques.
Explorations
1. Endoscopie haute : présence typique d’un cratère rond ou ova-
laire, parfois allongé ou linéaire. Sa taille va de quelques millimètres à
plusieurs centimètres (ulcères de l’estomac proximal du sujet âgé).
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2. Chirurgical :
Gastrectomie partielle enlevant l’ulcère. Les indications actuelles
sont rares :
un
ULCÈRE DUODÉNAL
La maladie ulcéreuse duodénale (et gastrique) est une affection spontanément
chronique, évoluant par poussée et distincte des ulcères aigus, notamment médi-
camenteux, par des caractères anatomopathologiques propres, en particulier la
sclérose. L’incidence en France est de 0,2 %, en diminution chez l’homme et à peu
près constante chez la femme, d’où une baisse du sex-ratio à 2/1. Principaux fac-
teurs étiologiques :
1. Helicobacter pylori joue un rôle majeur, mais pas exclusif, dans sa genèse et
sa perpétuation. Le risque relatif d’ulcère duodénal est multiplié par 4 chez les
sujets infectés et la bactérie retrouvée dans 80 à 90 % des cas, moins souvent
actuellement. La diminution de la prévalence d’H. Pylori en France explique celle
des ulcères gastro-duodénaux.
2. Tabac.
3. Médicaments. L’acide acétylsalicylique, les anti-inflammatoires non stéroï-
diens, les corticoïdes ne créent pas l’ulcère chronique, mais sont facteurs de
complications ou de résistance au traitement.
4. Hérédité : remise en cause par la possibilité de contaminations familiales par
H. pylori.
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Diagnostic
1. Syndrome ulcéreux typique, en réalité peu fréquent et peu spéci-
fique. Dyspepsie.
2. Grande fréquence des formes asymptomatiques, et à l’inverse, des
« maladies ulcéreuses sans ulcère » : rattacher avec prudence une
symptomatologie clinique à un ulcère bulbaire.
3. Complications révélatrices : hémorragie digestive ou plus rare-
ment perforation.
4. Facteurs de risque et histoire familiale.
Explorations
Endoscopie, avec deux biopsies antrales et, en cas de traitement anti-
sécrétoire récent, fundiques, pour recherche d’H. pylori (voir Gastrites
à Helicobacter pylori, p. 562).
Complications
1. Hémorragie digestive : prévalence de 14-25 % (principalement les
i
ulcères de la face postérieure ; rôle favorisant de l’acide acétylsalicy-
am
9. Herpès simplex de l’estomac : quelques cas ont été décrits chez des sujets
immunodéprimés.
10. Anisakiase (voir p. 820) : après ingestion de poisson cru (hareng surtout) à
l’origine du granulome éosinophile de l’estomac (et parfois du grêle).
11. Strongyloïdes stercoralis (voir p. 817) : quelques cas reconnus chez des sujets
immunodéprimés.
ADÉNOCARCINOME GASTRIQUE
Représente 90 % des tumeurs malignes gastriques. Incidence fortement décrois-
sante en Europe de l’ouest et en Amérique du Nord (13,8/105), mais reste une
lésion fréquente et de pronostic sévère. Principalement après 50 ans (âge moyen
65 ans), plus fréquent chez l’homme (sex-ratio de 2:1).
Lésions pré-cancéreuses : ulcéro-cancer (cancer des berges d’un ulcère gas-
trique, 4 %), adénomes à haut risque de dégénérescence, maladie de Ménétrier (10
à 14 % de dégénérescence), moignons de gastrectomie (15 ans après l’intervention
minimum), gastrites atrophiques auto-immunes (maladie de Biermer) ou liées à
H.þpylori : le risque augmente avec la durée de l’évolution. Dans toutes ces condi-
tions, une dysplasie sévère précède le cancer.
Formes anatomocliniques : cancer invasif habituel (85 %), cancer superficiel (5 à
10 %), ulcéro-cancer (4 %), linite plastique (5 %).
1. Cancer superficiel : limité à la muqueuse et plus ou moins à la sous-
muqueuse, avec ou sans atteinte ganglionnaire en cas d’atteinte sous-muqueuse ;
l’extension en surface est souvent importante, multicentrique dans 10 % des cas,
jugée au mieux par l’endoscopie de magnification avec coloration par l’indigo
i
carmin. Seule l’écho-endoscopie permet de dire avec une haute précision diagnos-
am
découverte n’est faite que sur les biopsies multiples ou sur la pièce de gastrec-
tomie. L’écho-endoscopie ne permet pas l’étude de l’extension pariétale en profon-
deur.
Ts
Diagnostic
1. Les symptômes sont généralement tardifs ; doivent attirer l’atten-
tion, surtout après 50 ans, des troubles digestifs récents :
a) douleurs abdominales, surtout épigastriques, ulcériformes ou
non, parfois réduites à une simple gêne ;
b) troubles dyspeptiques de type moteur (voir p. 544), troubles
pseudo-colopathiques.
2. Signes particuliers aux cancers orificiels : dysphagie, sténose pylo-
rique.
3. Signes généraux (anorexie, amaigrissement).
4. Masse épigastrique.
5. Complications révélatrices : hémorragie digestive, saignement
microscopique avec anémie microcytaire, rarement perforation, syn-
drome paranéoplasique, hépatomégalie métastatique, carcinose périto-
néale, épanchement pleural, adénopathie sus-claviculaire gauche. De
LivreSansTitre1.book Page 571 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
néales.
3. Chirurgie à visée curative : l’importance de l’exérèse est fonction
du siège et de l’extension de la tumeur. L’étendue du curage ganglion-
un
POLYPES GASTRIQUES
Le risque de dégénérescence des polypes est globalement faible (5 %) car ne
concerne que les polypes adénomateux.
Diagnostic
1. Souvent latents et découverts fortuitement lors d’un examen
endoscopique chez un patient de plus de 50 ans. Dans 80 % des cas, le
polype est unique, sessile ou pédiculé.
2. Exceptionnellement, révélés par une complication, plutôt de type
saignement occulte que d’hémorragie extériorisée.
Explorations
1. Endoscopie.
2. Examen anatomopathologique de la pièce d’exérèse : polype hyper-
plasique (70 %), polype adénomateux (20 %), hyperplasie glandulokys-
tique (10 %). Reconnaître la dégénérescence d’un polype glandulaire
(voir Polypes adénomateux rectocoliques sporadiques, p. 606).
Traitement
1. En cas de polype de moins de 2 cm, l’exérèse est endoscopique.
Elle se fait, en fonction de la taille et du type sessile ou pédiculé du
polype, soit à l’anse diathermique, soit à la pince.
2. En cas de polype adénomateux de plus de 2 cm ou comportant un
i
am
TUMEURS MÉSENCHYMATEUSES
DU TRACTUS DIGESTIF
Ts
Rares, mais objet d’un regain d’intérêt du fait de la découverte de leur histo-
genèse dominée par les tumeurs stromales.
I. TUMEURS STROMALES
Syn : GIST. Représentent 80 % des tumeurs mésenchymateuses digestives. Elles
affectent l’estomac, le grêle, le recto-côlon, l’œsophage dans respectivement 60,
25, 10 et 5 % des cas ; la localisation péritonéale est exceptionnelle. Macroscopi-
quement, les lésions sont sous-muqueuses, à développement exophytique, plus
rarement endophytique ou en diabolo. Elles sont souvent ulcérées.
Le récepteur c-kit, presque toujours présent sous forme activée par une muta-
tion, joue un rôle pathogénique essentiel. Ces tumeurs dériveraient d’un précur-
seur commun à la cellule de Cajal et à la fibre musculaire lisse, d’ou leur aspect
en microscopie électronique, soit à type de fibre musculaire lisse à différenciation
incomplète et/ou de neurone végétatif, soit à type indifférencié. En immunohisto-
chimie, elles expriment en proportions variables c-kit, CD34 et la vimentine. Leur
aspect histologique, avec des cellules tumorales fusiformes ou épithélioïdes et une
architecture très variable, n’est pas corrélé aux données ultrastructurales et
immunohistochimiques.
Le degré de malignité est évalué sur :
1. Les données écho-endoscopiques : une tumeur de grande taille, envahissant
des organes voisins, la présence de métastases traduisent une malignité élevée.
2. Sur la pièce opératoire, la taille tumorale et l’index mitotique. Mais de petites
lésions classées bénignes peuvent récidiver, parfois très tardivement.
Diagnostic
Manifestations cliniques dépendantes de la taille, de la forme macrosco-
pique, de l’extension et du segment digestif intéressé. Le mode révélateur
LivreSansTitre1.book Page 573 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
l’œsophage.
2. Tumeurs glomiques, qui siégent surtout dans l’antre gastrique.
3. Tumeurs du système nerveux autonome (GANT), qui seraient pour certains
une variété de GIST, car souvent c-kit positives.
4. Schwannomes, rares et surtout gastriques, d’évolution le plus souvent
bénigne.
5. Rhabdomyosarcomes, surtout œsophagiens.
6. Sarcomes synoviaux et tumeurs à cellules granulomateuses (tumeur
d’Abrikossof), dont les localisations digestives sont rares ; siègent dans le tiers
inférieur de l’œsophage. L’évolution maligne est exceptionnelle, mais elles sont
associées dans 10 % des cas à un cancer de l’œsophage, des bronches ou du
larynx, probablement dus au terrain alcoolo-tabagique fréquent.
DIVERTICULE DE MECKEL
Localisation habituellement iléale, 60 à 80 cm en amont de la valvule de Bauhin,
sur le bord antimésentérique. La muqueuse intradiverticulaire est soit iléale
(45 %), soit hétérotopique (presque toujours gastrique). On peut en rapprocher
certaines duplications intestinales avec hétérotopie gastrique.
Diagnostic
1. Généralement asymptomatique et de découverte fortuite lors
d’une appendicectomie.
2. Peut être révélé par des complications, au premier rang desquelles
une hémorragie digestive macroscopique ou microscopique par ulcéra-
tion muqueuse. D’autres complications sont possibles : occlusion,
LivreSansTitre1.book Page 574 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Aucun en cas de découverte fortuite. Exérèse du segment intestinal
comportant le diverticule s’il est symptomatique ou en cas de compli-
cation.
DIVERTICULES DUODÉNO-JÉJUNAUX
Siègent le plus souvent dans le duodénum, uniques ou doubles. Les diverticules
extraluminaux, le plus souvent acquis, ne comportent qu’une séreuse et une
muqueuse (diverticules de pulsion). Ils siègent dans 88 % des cas sur le bord
mésentérique, le plus souvent à moins de 2,5 cm de l’ampoule de Vater. Les diver-
ticules duodénaux sont associés à la lithiase cholédocienne pigmentaire. Les diver-
ticules multiples duodéno-jéjunaux, jéjunaux ou iléaux sont beaucoup plus rares
et souvent secondaires (sclérodermie, grêle radique, mésentérite rétractile,
pseudo-obstruction intestinale). Ils peuvent favoriser une colonisation bactérienne
i
am
PSEUDO-OBSTRUCTION INTESTINALE
un
Syn. : syndrome d’Ogilvie. Dilatation aiguë du côlon, surtout proximal, sans obs-
tacle organique. Peut être isolée ou survenir au cours de multiples affections médi-
cales (troubles métaboliques, infarctus du myocarde, maladies neurologiques,
insuffisance rénale…) ou chirurgicales (brûlures étendues, suites opératoires pel-
viennes, orthopédiques, spinales). Le risque évolutif majeur est la perforation
cæcale d’origine ischémique.
Diagnostic
1. Dilatation colique sur les clichés d’abdomen sans préparation.
2. Absence d’obstacle au lavement hydrosoluble ou à la coloscopie
courte.
Traitement
D’abord médical : équilibre hydroélectrolytique, lavement hydro-
soluble, érythromycine et surtout prostigmine par voie IV. L’échec
conduit à la décompression endoscopique du côlon, au besoin à la
cæcostomie (également praticable par voie endoscopique), voire à
l’hémicolectomie droite.
Diagnostic
Syndrome occlusif sans obstacle mécanique (laparotomie au moindre
doute).
Explorations
1. Transit du grêle : dilatation, présence de diverticules duodéno-
jéjunaux.
2. Manométrie duodéno-jéjunale : anomalies de la motricité du grêle.
3. Biopsies intestinales transmurales pour l’étude des couches pro-
fondes.
Traitement
1. Médical : antibiothérapie, érythromycine, octréotide, leuprorélide
acétate.
2. Une entérectomie étendue est parfois nécessaire. Greffe intestinale
parfois proposée, surtout chez l’enfant. En cas d’aggravation, recours à
une nutrition parentérale au long cours.
Diagnostic
Révélé par des douleurs épigastriques, un ictère (localisation duodé-
Ts
nale), une occlusion par sténose haute ou basse du grêle, une anémie
ferriprive, une altération de l’état général, une métastase.
Explorations
Transit baryté du grêle, entéroscanner, capsule endoscopique, enté-
roscopie double ballon.
Traitement
Résection chirurgicale, chimiothérapie.
Diagnostic
1. Douleurs abdominales, troubles du transit (diarrhée ou constipation).
2. Masse abdominale contrastant avec un bon état général.
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toujours à l’éradication d’H. pylori (voir p. 562) ; les lésions plus pro-
fondes et les adénopathies paratumorales font prédire l’échec. En cas
d’échec ou de formes H. pylori-négatives, modalités thérapeutiques dis-
un
Diagnostic
Syndrome de malabsorption chez un adulte jeune né en zone
d’endémie.
Explorations
1. Endoscopie avec biopsies pour étude histologique et immuno-
histochimique.
2. Recherche de l’IgA anormale dans le sérum.
Traitement
Antibiothérapie au stade plasmocytaire, chimiothérapie au stade
immunoblastique ou intermédiaire. L’antibiothérapie a de plus un effet
rapide sur le syndrome de malabsorption.
MALADIE IMMUNOPROLIFÉRATIVE
DE L’INTESTIN GRÊLE
Syn : IPSID, immunoproliferative small intestinal disease. La maladie des
chaînes alpha comporte de grandes similitudes épidémiologiques et cliniques avec
le « lymphome méditerranéen », syndrome histologiquement hétérogène et
i
non étudié sur le plan immunologique. Faute de moyens de laboratoire dans
am
gique. Ont été secondairement ajoutés dans ce cadre, des lymphomes extensifs du
grêle de type centrocytique ou centroblastique dits non sécrétants, source de
confusion avec des cas de maladies des chaînes alpha non sécrétantes.
Ts
MALADIE CŒLIAQUE
Syn : sprue non tropicale. Expression digestive de l’intolérance au gluten.
1. Définition basée sur :
a) l’aspect anatomopathologique de la muqueuse duodénojéjunale : atrophie
villositaire totale ou subtotale, hyperplasie des cryptes, altération de l’épithélium
de revêtement avec infiltrat lymphocytaire de celui-ci et lymphoplasmocytaire du
chorion. La maladie progresse du duodénum vers l’iléon, et la longueur de
l’atteinte intestinale conditionne la symptomatologie. À côté de cette forme dite
atropho-hypertrophique, l’intolérance au gluten peut être responsable de formes
cliniquement latentes caractérisées par un infiltrat lymphocytaire épithélial isolé
(apparaissant parfois seulement lors d’une charge en gluten) ou associé à une
hyperplasie des cryptes sans atrophie villositaire. Ces formes sont dépistées chez
les apparentés des malades cœliaques, porteurs des anticorps cités ci-dessous.
Enfin, l’association d’une atrophie villositaire et cryptique se voit dans la maladie
cœliaque résistante au régime sans gluten ;
b) la présence habituelle d’anticorps anti-endomysium et anti-transglutaminase
tissulaire de classe IgA et/ou IgG ;
c) la réponse au régime sans gluten.
2. Affections associées : dermatite herpétiforme, aphtose buccale récidivante,
pelade décalvante, diabète insulino-dépendant, thyroïdite, neuropathies centrales
ou périphériques, psychoses, oligo-arthrite inflammatoire, augmentation isolée
des transaminases, cirrhose biliaire primitive, cavitation ganglionnaire mésenté-
rique, atrophie splénique et hyposplénisme, auto-anticorps, pneumopathie inters-
titielle, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, colites microscopiques,
carence élective en IgA, vascularite avec cryoglobulinémie. La majorité de ces
LivreSansTitre1.book Page 578 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Chez le nourrisson : diarrhée graisseuse, distension abdominale,
arrêt de la croissance staturo-pondérale, troubles du caractère surve-
nant chez un enfant triste, aux cheveux secs, 2 à 4 mois après l’intro-
duction des farines dans l’alimentation (et ce, d’autant plus vite que
celle-ci est plus précoce). Chez l’enfant plus âgé, se rencontrent des
formes à atteinte proximale, révélées par des troubles carentiels,
comme chez l’adulte.
2. Chez l’adulte, les manifestations cliniques se révèlent à tout âge et
il est fréquent, mais non constant, de retrouver des antécédents évoca-
teurs dans l’enfance, ce qui laisse penser que des lésions histologiques
plus ou moins latentes existent depuis cette époque.
3. À côté des formes typiques avec syndrome de malabsorption glo-
bale (voir p. 551), les formes avec diarrhée banale, pseudo-colopa-
thique ou même sans diarrhée, révélées par des troubles carentiels
(anémie, ostéomalacie, tétanie), sont très fréquentes et répondent à
des formes anatomiques purement proximales.
Explorations
i
am
Principales complications
Révèlent souvent une maladie cœliaque latente, après l’âge de
60 ans, et donc après une longue exposition au gluten. Dans d’autres
cas, elles sont révélées par une résistance d’emblée ou secondaire au
régime sans gluten.
1. Lymphome T intestinal, associé à un infiltrat lymphocytaire épithé-
lial appartenant au même clone, ou plus rarement extra-intestinal. Le
risque de dégénérescence est réduit après au moins 5 ans d’adhérence
stricte au régime sans gluten.
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SPRUE TROPICALE
i
am
tiques suggèrent une étiologie infectieuse, mais les données bactériologiques sont
contradictoires.
Ts
Diagnostic
1. Le début est le plus souvent aigu, la maladie succédant à une diar-
rhée aiguë infectieuse. Les débuts insidieux sont plus rares, mais peu-
vent survenir des années après le retour en climat tempéré.
2. À la phase d’état, les principaux signes sont la diarrhée avec stéa-
torrhée, l’anémie macrocytaire avec mégaloblastose médullaire (par-
fois isolée dans les formes chroniques), l’amaigrissement et les
œdèmes hypoprotidémiques, les signes cutanéo-muqueux (en particu-
lier les aphtes buccaux).
Explorations
1. Éliminer une infestation parasitaire.
2. Les tests biologiques d’exploration fonctionnelle intestinale (voir
p. 1672) sont plus ou moins perturbés. La malabsorption des folates est
quasi constante et précoce, celle de la vitamine B12 plus tardive.
3. La biopsie duodénojéjunale montre des lésions moins sévères que
dans la maladie cœliaque. En zone d’endémie, l’histologie du grêle n’est
normale chez les autochtones que dans 18 % des cas.
Traitement
L’association per os d’acide folique (5 à 15 mg/j) et de tétracycline
(2 g/j) est presque toujours efficace, mais doit être prolongée au moins
6 mois chez les autochtones.
LivreSansTitre1.book Page 580 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
MALADIE DE WHIPPLE
Maladie à localisations ubiquitaires, mais prédominant au niveau du grêle et des
ganglions mésentériques. Une cause bactérienne (Tropheryma whippelii) a été
récemment confirmée, probablement favorisée par un déficit fonctionnel des
macrophages. Âge de début vers 50 ans.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les arthralgies ou arthrites, la fièvre, qui précèdent souvent de
longue date les signes digestifs.
2. La diarrhée avec ou sans stéatorrhée, les douleurs abdominales,
les adénopathies mésentériques palpables.
3. Une pigmentation cutanée parfois, ainsi que des adénopathies
superficielles.
4. Des localisations rares, cardiaques, neurologiques, oculaires, pul-
monaires, de diagnostic difficile car souvent isolées, et, pour certaines,
de pronostic réservé (peuvent laisser des séquelles après traitement).
Explorations
1. Les examens biologiques mettent en évidence une malabsorption
intestinale souvent dissociée (voir p. 1672) et une entéropathie exsuda-
tive (voir p. 552) très fréquente.
i
2. L’endoscopie duodénale et jéjunale et les biopsies dirigées mon-
am
Traitement
La maladie guérit toujours sous antibiothérapie prolongée. La plupart
des antibiotiques sont actifs, mais la fréquence des rechutes après anti-
biothérapie ne franchissant pas la barrière hémo-méningée (cyclines)
souligne le rôle du système nerveux central comme réservoir de germes.
Le traitement le plus utilisé est l’association de pénicilline G et de
streptomycine par voie IM pendant 1 mois, relayée par le cotrimoxazole
pendant 6 mois à 1 an. En cas d’intolérance au cotrimoxazole, le traite-
ment par pénicilline ou ampicilline per os est maintenu et du chloram-
phénicol introduit en cas d’apparition de signes d’atteinte du système
nerveux central. La corticothérapie peut être associée au début du trai-
tement des formes sévères.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’existence d’une cause de stase intestinale.
2. La stéatorrhée, parfois associée à une diarrhée hydrique plus ou
moins abondante ; elle résulte de la déconjugaison des sels biliaires
dans la lumière du grêle proximal.
3. Une hypoprotidémie avec ou sans œdèmes, par entéropathie exsu-
dative (voir ci-dessous), dégradation par les bactéries des acides
aminés alimentaires (indicanurie), ou par malabsorption directe.
4. L’évolution de la diarrhée et des tests d’absorption intestinale ini-
tialement perturbés après traitement antibiotique apporte a posteriori
i
la preuve du diagnostic. Ce test thérapeutique est indispensable quand
am
Explorations
1. Malabsorption de la vitamine B12.
2. Plus rarement, autres carences spécifiques (voir Syndrome de
Ts
malabsoption, p. 551).
3. Prolifération bactérienne mise en évidence par le tubage bactério-
logique quantitatif du grêle (voir p. 1674) : prédominance des entéro-
bactéries et des germes anaérobies stricts. Cet examen compliqué et
onéreux n’est pas nécessaire en pratique clinique, et est supplanté par
le test respiratoire au D-glucose (voir p. 1673).
Traitement
1. Antibiothérapie : son efficacité à court terme (7 à 10 jours) est, en
général, bonne et constitue un argument diagnostique toujours néces-
saire et parfois suffisant. Les effets à long terme et la durée souhaitable
sont encore mal connus. À défaut d’antibiogramme établi sur les
germes isolés du grêle, l’amoxicilline (1,5 à 2 g/j) et la nofloxacine sont
les antibiotiques de choix.
2. Le traitement de la cause de la stase intestinale assure la guérison
définitive lorsqu’il est possible.
TUBERCULOSE INTESTINALE
Maladie rare en France, mais en recrudescence, surtout chez les sujets exclus,
immigrés ou immunodéprimés (SIDA). Peut atteindre tous les segments du tube
digestif, avec cependant une préférence pour la région iléo-cæcale. Quatre aspects
macroscopiques : ulcéreux, hypertrophique et ulcéro-hypertrophique (iléo-
cæcales), sténosant (grêle).
LivreSansTitre1.book Page 582 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Évoqué sur :
1. Douleurs abdominales atypiques, masse de la fosse iliaque droite.
2. Le terrain, une tuberculose pulmonaire associée.
3. Altération de l’état général, fébricule, amaigrissement.
4. Complications : hémorragie digestive, perforation, syndrome occlusif,
malabsorption par colonisation bactérienne du grêle en amont d’une sté-
nose, fistule.
Explorations
1. Transit du grêle, lavement baryté, scanner, et iléocoloscopie : sté-
nose iléale pré-valvulaire courte, segments sténosés ou ulcérés du grêle
ou du côlon.
2. Examen anatomopathologique des biopsies per-endoscopiques.
3. Ponction transcutanée d’une masse palpable.
Traitement
En l’absence de complication, quadruple antibiothérapie (voir Trai-
tement de la tuberculose, p. 516).
En cas de complications (fistule, hémorragie, perforation), traite-
ment chirurgical : résection économique de la zone atteinte.
Une sténose aiguë n’est opérée qu’en cas d’échec d’un traitement
i
médical (aspiration, antibiothérapie) de 3 semaines. Ce traitement est
am
GASTRO-ENTÉRITES ET ENTÉROCOLITES
AIGUËS DE L’ADULTE
Syn : diarrhées aiguës infectieuses. S’observent à tout âge.
De nombreux germes peuvent être en cause (voir tableau 131). Les bactéries
non invasives provoquent une hypersécrétion hydroélectrolytique dans le grêle
surtout proximal et entraînent donc une diarrhée hydrique : les unes, sans altéra-
tion muqueuse (sauf altération microvillositaire par Escherichia coli entéropatho-
gène ou EPEC), par sécrétion de toxines (E. coli entérotoxinogène ou ETEC) ; les
autres, par production d’une cytotoxine qui altère les colonocytes et/ou les enté-
rocytes. Les bactéries invasives provoquent typiquement un syndrome dysenté-
rique, mais aussi souvent une diarrhée sanglante ou aqueuse. Elles se multiplient
dans la paroi intestinale (surtout côlon et/ou l’iléon) et l’altèrent. Les virus lèsent
la muqueuse du grêle proximal.
Bacillus cereus
Clostridium perfringens type A
Staphylococcus aureus
un
Vibrio parahaemoliticus
Aeromonas hydrophilia
Plesiomonas
Le réservoir de germes est soit l’homme, soit un animal, souvent porteur sain.
On distingue :
1. Les formes endémo-épidémiques : contamination par l’environnement (eau et
aliments), contage direct inter-humain ou animal-homme (importance de la trans-
mission manuelle).
2. Les toxi-infections alimentaires : elles sont provoquées par de nombreux
micro-organismes dont quatre dominent en fréquence, Salmonella, Staphylo-
coccus aureus, Clostridium welchii (ou perfringens), Campylobacter jejuni. Les ali-
ments contaminés sont surtout les viandes et les volailles, les œufs, le lait et ses
dérivés, les poissons et les fruits de mer crus. On distingue les infections vraies
où les troubles sont liés à la multiplication dans l’organisme des germes ingérés
LivreSansTitre1.book Page 584 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Incubation habituellement courte, quelques heures à quelques
jours, selon le germe en cause, la dose infectante et les mécanismes
pathogéniques : les intoxications alimentaires à toxine préformée ont
les incubations les plus brèves.
2. Début habituellement brusque : diarrhée plus ou moins abon-
dante, accompagnée de nausées et vomissements, douleurs abdomi-
nales, et, selon la nature de l’agent causal, malaise général, céphalées,
myalgies, signes respiratoires, fièvre ou non.
3. Les bactéries lésant le côlon par envahissement et/ou production de
cytotoxines (Shigella, E. coli entéro-invasif et, à un moindre degré, Salmo-
nella, Campylobacter et Yersinia) provoquent typiquement un syndrome
i
dysentérique ou du moins des selles sanglantes, parfois précédés ou rem-
am
placés par une diarrhée aqueuse, n’excluant donc pas ces germes invasifs.
Explorations
1. Inutiles dans les formes sporadiques bénignes ou modérées non
un
CHOLÉRA ENDOCRINE
Syn : syndrome de Verner-Morrison. Rare. Lié une tumeur pancréatique insu-
laire à cellules non-bêta sécrétant du peptide intestinal vaso-actif (VIP). Certains
ganglioneurofibromes, ganglioneuroblastomes et phéochromocytomes, respon-
sables essentiellement chez l’enfant du même tableau clinique et paraclinique que
le syndrome de Verner-Morrison, sans hypertension artérielle associée, sécrètent,
en plus des catécholamines, ce même peptide.
LivreSansTitre1.book Page 587 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Diarrhée hydrique chronique souvent très abondante, persistante
malgré le jeûne, et responsable d’une hypokaliémie. Flushes. Hépatomé-
galie métastatique.
Explorations
1. Hypokaliémie sévère, hypercalcémie et diabète ou pré-diabète fré-
quents.
2. VIP plasmatique très élevé et retrouvé dans la tumeur.
Traitement
1. Exérèse de la tumeur (mais métastases dans au moins 50 % des cas).
2. La streptozocine, seule ou associée au 5-fluoro-uracile et à l’inter-
féron alpha, peut entraîner des rémissions prolongées.
3. La diarrhée peut céder aux corticoïdes, à l’interféron alpha, et sur-
tout aux dérivés retard de la somatostatine.
Diagnostic
1. Phase de symptômes paroxystiques : flushes, dyspnée asthmati-
forme, accès de diarrhée motrice.
2. Phase de symptômes permanents : diarrhée chronique de type
un
Traitement
1. Ralentisseurs du transit : lopéramide (6-12 gélules/j), codéine (40 à
80 mg/j).
2. Dérivés retard de la somatostatine : actifs sur l’ensemble des
symptômes, mais tachyphylaxie possible.
3. Exérèse de la tumeur primitive et de ses métastases hépatiques si
elles sont localisées et/ou énucléables.
4. Chimio-embolisation artérielle hépatique. La chimiothérapie géné-
rale est peu efficace.
5. Transplantation hépatique en cas d’échec, uniquement après exé-
rèse de la tumeur primitive.
6. Carcinoïdes de l’appendice, du rectum et de l’estomac : si leur taille
est de moins d’1 cm, l’exérèse locale ou l’appendicectomie suffisent.
Les traits communs à ces affections sont l’évolution habituelle par poussées
entrecoupées de rémissions, les manifestations extra-digestives associées, les trai-
tements similaires. Elles se distinguent toutefois par certains aspects : les réci-
dives sont fréquentes après résection chirurgicale dans la maladie de Crohn, alors
un
RECTOCOLITE HÉMORRAGIQUE
Limitée à la muqueuse du rectocôlon, sauf dans les poussées sévères graves où
les lésions pénètrent les couches profondes de la paroi. L’extension de la maladie
et le degré d’altération pariétale, en fait étroitement corrélés, conditionnent le
tableau clinique.
Diagnostic
1. Formes limitées (60 %), en général rectales ou rectosigmoïdiennes,
traduites par des rectorragies pures ou un syndrome rectal ; la consti-
pation est habituelle.
2. Formes modérées étendues au côlon (25 %), donnant une diarrhée
sanglante, souvent des douleurs abdominales, une fièvre modérée, une
asthénie.
3. Formes graves (15 %), d’emblée ou par aggravation d’une des
formes précédentes, associant des diarrhées glairo-sanglantes mar-
quées, des douleurs abdominales vives spontanées et, à la décompres-
sion du cadre colique, une altération sévère de l’état général avec fièvre
et amaigrissement rapide.
4. Des cas familiaux antérieurs, des manifestations extra-digestives,
parfois inaugurales (spondylarthrite ankylosante, oligo-arthrite,
érythème noueux, aphtes buccaux, cholangite sclérosante, iritis…).
LivreSansTitre1.book Page 589 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Rectoscopie et iléocoloscopie avec biopsies en zones normales et
pathologiques pour préciser l’extension des lésions et éliminer une
maladie de Crohn, affirmer le diagnostic de forme grave.
2. En cas de première poussée, l’examen parasitologique et la culture
des selles, et des biopsies sont indispensables.
3. Le dosage des p-ANCA (voir p. 1598) et des anticorps anti-Saccha-
romyces cerevisiae (ASCA) est un appoint au diagnostic différentiel avec
la maladie de Crohn.
Complications
1. Aiguës : mégacôlon toxique, péritonite par perforation, hémorragie
digestive cataclysmique, thrombose veineuse (voir Maladie de Crohn,
ci-dessous).
2. Chroniques : adénocarcinome colique (risque augmenté en cas de
lésions coliques étendues de plus de 8 ans d’ancienneté et de début
précoce, avant 15 ans) ; le dépistage de la dysplasie ou d’un cancer rec-
tocolique repose sur la coloscopie avec chromo-endoscopie et biopsies
étagées systématiques et dirigées (lésions surélevées) tous les ans ou
tous les 2 ans.
Traitement
i
Voir Traitement médico-chirurgical des colites inflammatoires, ci-
am
dessous.
MALADIE DE CROHN
un
Les lésions anatomiques touchent l’iléon terminal (28 %), le colorectum (19 %)
ou les deux (50 %), la sphère anopérinéale (30 %), l’estomac, le duodénum, le
Ts
Explorations
1. L’examen décisif est, en règle générale, la pancoloscopie avec
iléoscopie et biopsies multiples étagées en zones d’apparence patholo-
gique et saine car les lésions sont discontinues.
2. Le transit baryté du grêle, l’entéroscanner, l’entéro-IRM, quelque-
fois la capsule endoscopique, voire l’entéroscopie rétrograde et la gas-
troscopie (gastrite active focale) la complètent. Coproculture et
examen parasitologique des selles sont nécessaires en cas de première
poussée.
3. En cas d’exérèse chirurgicale, l’examen anatomopathologique de
la pièce opératoire apporte les données les plus précises, sauf en cas
i
d’intervention pour poussée grave où le diagnostic macroscopique et
am
Complications
1. Mégacôlon toxique et perforations, rares.
Ts
Traitement
Voir Traitement médico-chirurgical des colites inflammatoires, ci-
dessous.
TRAITEMENT MÉDICO-CHIRURGICAL
DES COLITES INFLAMMATOIRES
Médical, il s’adresse à l’inflammation non compliquée ; chirurgical, il s’adresse
aux complications de la maladie et aux formes non compliquées résistant au trai-
tement médical, notamment dans les colites graves, mais aussi les iléites peu
étendues.
LivreSansTitre1.book Page 591 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
I. TRAITEMENT MÉDICAL
Mesures symptomatiques et générales
1. Correction des désordres hydroélectrolytiques.
2. Transfusions sanguines et/ou fer si nécessaire, rarement érythro-
poïétine.
3. Antispasmodiques (en l’absence de colite grave) et antalgiques en
cas de douleurs.
4. Ralentisseurs du transit en cas de diarrhée légère ou modérée
(lopéramide).
5. Arrêt du tabac à conseiller dans la maladie de Crohn.
6. La contraception orale n’aggrave pas la maladie, mais pourrait
favoriser les complications thrombo-emboliques (intérêt des pilules
microdosées).
7. Toute poussée nécessitant une hospitalisation justifie une hépari-
nothérapie prophylactique.
Mesures diététiques
1. Régime sans résidus et éventuellement (alactasie) sans lactose en
cas de diarrhée importante.
2. Régime sans fibre indispensable en cas de sténose serrée.
3. La dénutrition très fréquente (50 %) nécessite souvent de recourir
i
am
Anti-inflammatoires
1. Dérivés salicylés, lors des poussées légères :
Acide 5-aminosalicylique (5-ASA) ou mésalazine, fraction active de la
Ts
dans les mêmes indications que la mésalazine. L’échec de l’un des deux
médicaments doit faire essayer l’autre ou les associer.
Immunosuppresseurs et immunomodulateurs
1. L’azathioprine et son métabolite actif, la 6-mercaptopurine, aux
doses respectives de 2-2,5 et 1,5 mg/kg/j sont efficaces dans 65 % les
formes cortico-dépendantes ou cortico-résistantes. L’effet étant pro-
gressif, attendre 6 à 9 mois avant de conclure à un échec.
2. Dans les formes rebelles, le méthotrexate (25 mg/semaine en intra-
musculaire) donne en 4 à 6 semaines 90 % de bons résultats initiaux,
mais est moins efficace en traitement d’entretien per os, d’où son
emploi continu par voie parentérale (sous-cutanée).
3. La ciclosporine (2 mg/kg/j par voie IV, puis par voie orale) est uti-
lisée avec succès dans les poussées sévères. Elle est inefficace en trai-
tement d’entretien à demi-dose per os.
4. L’infliximab (anticorps anti-TNF alpha, voir p. 13) est efficace dans
les formes chroniques actives de la maladie de Crohn et de la rectoco-
lite hémorragique, les fistules et autres lésions anopérinéales sévères
de la maladie de Crohn. Le produit est administré à la dose de 5 mg/kg
en deux heures par perfusion intraveineuse, une injection dans les
formes actives, trois injections (à J1, J15 et J45) dans les formes fistuli-
sées et la rectocolite hémorragique. L’absence d’effet fait arrêter alors
i
am
Maladie de Crohn
Les interventions diffèrent selon le siège des lésions et les circons-
tances.
1. Lésions du grêle ou iléo-cæcales :
a) lorsque le segment intéressé est court, résection passant en zone
macroscopiquement saine, à courte distance de la zone malade. Les
récidives symptomatiques (surtout la première année, 50 % à 10 ans)
siègent généralement immédiatement en amont de l’anastomose ;
b) en cas de lésions sténosantes du grêle, on peut recourir à une ou
des stricturoplasties ou à une association résection-stricturoplastie. La
grêloscopie ou le ramonage avec un ballon per-opératoire permet
d’affiner les indications.
2. Atteintes colo-rectales isolées ou prédominantes : colectomie seg-
i
mentaire, parfois suffisante, ou sub-totale avec anastomose iléo-rectale
am
procto-colectomie totale.
3. Localisations ano-périnéales : les lésions primaires répondent au
Ts
ENTÉROCOLOPATHIES MÉDICAMENTEUSES
Elles sont présentées dans le tableau 132 (selon les médicaments en cause) et
le tableau 133 (selon le type de lésion).
4.Colite pseudo-membraneuse
due à C. difficile (voir p. 596)
CAUSES CARACTÉRISTIQUES
COLITE PSEUDO-MEMBRANEUSE
Favorisée par l’immunodépression et surtout par l’antibiothérapie, notamment
à large spectre : en altérant l’écosystème bactérien colique, elle favorise l’implan-
tation et la croissance de Clostridium difficile dont les toxines A et B sont respon-
sables des lésions intestinales. L’infection par la bactérie sporulée est avant tout
nosocomiale, d’où la prédominance des épidémies en hôpital ou institutions (per-
sonnes âgées surtout).
Diagnostic
Diarrhée parfois profuse, fébrile, douleurs abdominales à type de
crampes, parfois tableau d’ileus ou de colectasie.
Explorations
1. Endoscopie : fausses membranes, très évocatrices du diagnostic.
Coloscopie indispensable au diagnostic des formes épargnant macros-
copiquement le rectum et notamment des formes droites.
2. Biopsies multiples dans les formes débutantes, sans fausse mem-
brane macroscopique.
3. Mise en évidence dans les selles de C. difficile et de ses toxines A
et B.
Traitement
1. Arrêt de l’antibiotique, traitement des troubles hydroélectroly-
i
tiques, jeûne et réanimation parentérale.
am
Diagnostic
Apparaît 1 à 7 jours (parfois plus) après le début de l’antibio-
thérapieþ: diarrhée sanglante, douleurs abdominales parfois intenses.
Explorations
1. Souvent inutiles : guérisson spontanée après arrêt de l’antibio-
tique.
2. Dans les cas douteux : coloscopie précoce (muqueuse hyperémiée,
œdémateuse, fragile, parfois exulcérée), culture de biopsie colique à
la recherche de Klebsiella oxytoca (écarte aussi la responsabilité
d’Escherichia coli O157:H7 et Clostridium difficile et ses toxines).
mécanismes sont évoqués : effraction des gaz digestifs dans la paroi à la suite
d’un traumatisme (rectoscopie par exemple), invasion de la paroi par des bacté-
ries anaérobies productrices de gaz, production endoluminale excessive ou
défaut de consommation bactérienne d’hydrogène lors de la fermentation
d’hydrates de carbone (localisations coliques).
Diagnostic
Découverte fortuite à l’occasion de symptômes non spécifiques (dou-
leurs abdominales, rectorragies, émissions glaireuses) ou lors d’une
coloscopie.
Explorations
1. Cliché d’abdomen sans préparation : petites clartés gazeuses dis-
séminées ou groupées de façon segmentaire, quelquefois pneumo-
péritoine.
2. Endoscopie : petites masses arrondies, molles, pâles, faisant pro-
trusion dans la lumière et qui s’affaissent à la biopsie profonde.
3. La tomodensitométrie permet un diagnostic précoce dans les cas
aigus.
Traitement
1. En cas de maladie associée, les kystes disparaissent spontanément
avec le traitement de celle-ci.
i
2. Formes symptomatiques : antibiothérapie (fluoroquinolones par
am
TYPHLITE NEUTROPÉNIQUE
Complication grave des granulopénies sévères et prolongées (polynucléaires
neutrophiles inférieurs à 500/mm3), notamment lors de traitements aplasiants
pour leucémie aiguë. Les lésions sont à prédominance cæcale et iléale, mais peu-
vent intéresser tous les segments du tube digestif : ulcérations muqueuses et infil-
trat inflammatoire souvent transmural. Nécrose, perforations et hémorragies
digestives sont fréquentes. La survie globale est de 70 %.
Diagnostic
Fièvre presque constante, douleurs et ballonnements abdominaux,
diarrhée, défense circonscrite ou diffuse, contracture.
Explorations
Clichés d’abdomen sans préparation : iléus, parfois un pneumo-péri-
toine ou une pneumatose de la paroi digestive.
Scanner : les met mieux en évidence et montre l’épaississement
pariétal.
Traitement
1. En l’absence de complication aiguë : aspiration digestive, nutrition
parentérale, antibiothérapie intraveineuse à large spectre couvrant les
anaérobies, amphotéricine B en cas d’échec ; facteur de croissance des
polynucléaires.
LivreSansTitre1.book Page 598 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Diarrhée chronique aqueuse, non sanglante, continue ou intermit-
tente, de type sécrétoire, avec des évacuations quotidiennes nom-
breuses et un poids de selles élevé (500 à 1 500 g et plus/j).
2. Parfois coliques abdominales. Amaigrissement fréquent, mais état
général conservé.
3. Rechercher une prise médicamenteuse (voir Entérocolopathies
i
médicamenteuses, p. 594).
am
Explorations
1. Coloscopie : muqueuse d’aspect normal ou, dans 30 % des cas,
congestive ou friable. Les biopsies rectocoliques systématiques, mul-
un
ENTÉROCOLITES RADIQUES
Syn : entérocolites actiniques. Complications fréquentes des irradiations abdo-
minales et pelviennes (5 à 15 %), dont les lésions évoluent en trois stades. Le
3e stade, d’endartérite et de thrombophlébite oblitérantes, provoque des nécroses
et ulcérations pariétales plus ou moins profondes, sources de fistules et perfora-
tions, une fibrose extensive intéressant la sous-muqueuse, la musculeuse et le péri-
toine, responsable de sténoses, télangiectasies et lymphangiectasies.
Diagnostic
1. Troubles précoces pendant l’irradiation : nausées, vomissements,
diarrhée, syndrome rectal. Ne permettent pas de présager des troubles
tardifs.
LivreSansTitre1.book Page 599 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Selon les cas, endoscopie haute, transit baryté du grêle, rectos-
copie et coloscopie, échographie, tomodensitométrie et IRM abdomi-
nales et/ou pelviennes, urographie intraveineuse, cystoscopie, vérifient
l’absence de récidive néoplasique et précisent les lésions radiques
digestives et extradigestives.
2. Tests d’absorption intestinale (voir p. 1672), et notamment
recherche de stéatorrhée et de malabsorption de la vitamine B12, clai-
rance de l’alpha-1-antitrypsine (voir p. 1675).
Traitement
1. Troubles précoces : ils cèdent au fractionnement et à l’étalement
i
des doses, au métoclopramide et à la dompéridone à fortes doses, à la
am
cholestyramine et au lopéramide.
2. Proctosigmoïdite hémorragique : lavements de corticoïdes et photo-
coagulation au laser YAG.
un
Diagnostic
1. Douleurs abdominales, intermittentes ou continues, allant de la
simple gêne aux douleurs aiguës.
LivreSansTitre1.book Page 600 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
de constipation, le pain complet ou du son (20 g/j) est très utile, mais
n’a pas d’action sur les autres composantes du syndrome.
Ts
Diagnostic
1. Diarrhée hydrique chronique, parfois manifestations en rapport
avec une hypokaliémie (voir p. 882). Une malabsorption est exception-
nelle (stéatorrhée), une entéropathie exsudative modérée possible.
2. L’usage de laxatifs étant souvent caché, le diagnostic s’appuie sur
leur recherche dans les selles (sulfate, magnésium) ou celle de leurs
LivreSansTitre1.book Page 601 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DIVERTICULOSE COLIQUE
Hernies acquises de la muqueuse et de la sous-muqueuse aux points de péné-
tration des vaisseaux droits dans la musculeuse. La prévalence augmente avec
l’âge (50 % à 80 ans en France). Le siège exclusif ou préférentiel des diverticules
i
est le sigmoïde, et les complications concernent presque toujours ce segment. La
am
Diagnostic
Ts
1. Douleur abdominale, une fois sur deux dans la fosse iliaque droite
avec parfois nausées et vomissements, troubles du transit. Fièvre et
hyperleucocytose modérées.
2. Défense du flanc gauche et/ou météorisme une fois sur deux.
Explorations
1. Tomodensitométrie avec opacification vasculaire et injection d’air
ou d’un hydrosoluble dans le rectosigmoïde.
2. Lavement baryté : signes spécifiques en cas de complications.
3. Échographie, sensible et spécifique, mais dépendante de l’expé-
rience de l’opérateur.
4. La coloscopie a pour but essentiel de s’assurer de l’absence de
cancer (3 à 5 %) ; risquée en poussée, mais à considérer à distance.
Complications
1. Abcès diverticulaire. Abcès, en règle générale, ilio-pelviens dans
les cas opérés à chaud (mortalité supérieure à 10 %) ou abcès résiduels
du mésocôlon lors d’une intervention à froid, de bon pronostic.
2. Péritonite généralisée, rare. Stercorale ou non selon son méca-
nismeþ: perforation colique macroscopique et péritonite stercorale ont
un mauvais pronostic (mortalité élevée).
3. Fistule : drainage d’un abcès vers la vessie (50 %), le grêle, le vagin,
l’utérus ou la peau.
LivreSansTitre1.book Page 602 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ANGIODYSPLASIE COLIQUE
ET GASTRO-INTESTINALE
Lésion fréquemment asymptomatique (3 à 6 % des sujets de plus de 60 ans) et
sa découverte à l’occasion d’une hémorragie digestive n’implique pas nécessaire-
ment sa responsabilité.
Diagnostic
1. Latence habituelle : découverte fortuite lors d’une coloscopie.
2. Hématochésie ou méléna récidivant chez un sujet de plus de 50 ans,
rarement sévère.
3. Anémie ferriprive isolée.
Étant donné la fréquence des lésions associées potentiellement
hémorragiques, diverticules coliques surtout, et de la latence habituelle
de l’angiodysplasie, seul un saignement actif à l’endoscopie ou à l’arté-
LivreSansTitre1.book Page 603 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ADÉNOCARCINOMES COLORECTAUX
Incidence annuelle de l’adénocarcinome recto-colique de 40 pour 100 000 chez
l’homme et de 25 pour 100 000 chez la femme (en France, 2e cancer en fréquence
dans les deux sexes). Localisation prédominante au recto-sigmoïde. Le risque
apparaît vers 45 ans pour les formes sporadiques et croît régulièrement avec l’âge.
Les trois quarts proviennent de la dégénérescence d’un adénome polypoïde rec-
tocolique, p. 606 , les autres d’une lésion dysplasique superficielle plane. Distin-
guer :
1. Les cancers colorectaux héréditaires (5 % des cas) :
a) dégénérescence d’une polypose adénomateuse familiale (voir p. 607) ;
b) cancers héréditaires sans polypose (HNPCC ou syndrome de Lynch), liés à
des mutations germinales (présentes dans toutes les cellules de l’organisme) et
d’expression dominante, portant sur les gènes de réparation d’erreurs de réplica-
tion de l’ADN (association possible dans ce dernier cas à des cancers de l’ovaire,
du sein, de l’estomac, de l’endomètre). L’âge de survenue dans ce cas est précoce.
2. Les cancers sporadiques :
a) mutations identiques à celles des formes héréditaires sans polypose (cancers
dits RER+ ou MSI High, 15 %), mais de distribution somatique (limitées à la
tumeur), de meilleur pronostic ;
b) en rapport avec une instabilité chromosomique (cancers dits LOH+, 85 %).
L’extension des cancers colorectaux est décrite selon la classification TNM en
quatre stades, facteurs majeurs du pronostic.
LivreSansTitre1.book Page 604 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Idéalement par la pratique d’un dépistage systématique tenant
compte des principaux facteurs de risque :
a) risque très élevé : antécédents personnels et familiaux de syn-
drome de cancer héréditaire sans polypose ;
b) risque élevé : antécédent personnel de cancer ou d’adénome
colorectal, cas familial de cancer colorectal avant l’âge de 60 ans, rec-
tocolite hémorragique ou maladie de Crohn colique étendue de plus de
8 ans d’évolution, surtout si début à un âge jeune. Dépistage des appa-
rentés à risque par recherche des anomalies géniques germinales et
rectoscopie et/ou coloscopie débutées avant l’âge de découverte du
cancer chez le propositus et répétée dans les cancers héréditaires.
Dépistage coloscopique avec coloration vitale et biopsies étagées sys-
tématique et sur tout aspect en relief annuel ou bi-annuel dans les
colites inflammatoires ;
c) risque standard : polypes adénomateux colorectaux (voir p. 606).
Dépistage par recherche tous les 2 ans à partir de l’âge de 50 ans de
sang dans les selles (test Hemoccult lu par un laboratoire de référence)
et coloscopie si positive. Analyse histologique complète de tout polype
recto-colique enlevé. Le dépistage de masse gratuit vient d’être intro-
duit en France.
i
2. Découverte parfois tardive :
am
1. Rectoscopie et coloscopie.
2. Lavement baryté en complément éventuel d’une coloscopie incom-
plète : apprécie au mieux la distance au canal anal du pôle inférieur
d’un cancer rectal.
3. Échographie et tomodensitométrie hélicoïdale abdominales et
radiographie thoracique (métastases).
4. Tomodensitométrie pelvienne utile dans les tumeurs rectales volu-
mineuses, dont elle apprécie les adhérences aux organes voisins.
5. Échographie endorectale, qui apprécie au mieux l’extension parié-
tale et ganglionnaire des tumeurs rectales.
6. Évaluer : anémie ferriprive, syndrome inflammatoire, perturba-
tions biologiques hépatiques (métastases), altération de l’état nutri-
tionnel, anergie cutanée, élévation de l’antigène carcino-embryonnaire
(ACE) et du CA 19-9, traduction d’une tumeur volumineuse ou métasta-
tique, et point de départ pour le suivi.
7. La détection per-opératoire radio-immunoguidée permet de
retrouver des localisations secondaires non détectables autrement.
Facteurs pronostiques
1. Données du toucher rectal soigneux dans les tumeurs accessibles
au doigt.
2. Une hématochésie révélatrice est de meilleur pronostic ; l’occlu-
sion et la perforation sont des facteurs péjoratifs.
LivreSansTitre1.book Page 605 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
un
Diagnostic
1. Enquête familiale à la suite de la découverte d’une polypose adé-
nomateuse avec ou sans cancer chez un propositus.
2. Symptômes traduisant presque toujours un cancer : rectorragies,
diarrhée, douleurs abdominales.
3. Lésions extradigestives :
a) hypertrophie de l’épithélium pigmentaire de la rétine (intérêt pour
le dépistage) ;
b) tumeurs osseuses : ostéomes mandibulaires du crâne et des os
longs, et malformations dentaires (dents incluses, dents surnumé-
raires) confirmées par orthopantomographie, présents dans plus de
90 % des cas (intérêt pour le dépistage) ;
c) kystes sébacés ;
d) tumeurs desmoïdes et fibromateuses de localisation surtout abdo-
i
am
Explorations
1. Dépistage :
Ts
Traitement
1. Découverte d’une polypose : colo-proctectomie totale avec anasto-
mose iléo-anale (voir Rectocolite hémorragique, p. 588).
2. En cas de colectomie totale antérieure avec anastomose iléo-rec-
tale : soit compléter l’exérèse en faisant une anastomose iléo-anale, soit
exercer une surveillance rectale très rigoureuse avec polypectomie(s)
endoscopique(s). Chez ces patients, le sulindac (400 mg/j) diminue le
taux de récidive des polypes rectaux, mais ne diminue pas le nombre
de cancers rectaux.
3. Dans tous les cas : recherche périodique de lésions gastro-duodé-
nales avec échoendoscopie, en utilisant des mini-sondes et les biopsies
(région ampullaire), et destruction endoscopique ou par ampullectomie
ou duodénopancréatectomie de celles-ci en cas d’adénome en dys-
plasie sévère ou transformé.
4. Tumeur desmoïde mésentérique : aucun traitement n’est efficace.
La résection a pour conséquence un grêle très court nécessitant une
assistance nutritionnelle à vie.
I. POLYPES JUVÉNILES
un
V. POLYPES HYPERPLASIQUES
Lésions toujours bénignes, mais épidémiologiquement associées aux
adénomes et aux cancers rectocoliques. Ils sont surtout observés chez
les personnes âgées. De petite taille, ils sont asymptomatiques et décou-
verts lors d’une rectoscopie ou une coloscopie faites dans un autre but.
MALADIE DE HIRSCHSPRUNG
Syn : mégacôlon congénital. Malformation congénitale familiale, atteignant sur-
tout les garçons, définie par l’absence de cellules neuronales dans les plexus diges-
tifs intrinsèques de Meissner et d’Auerbach. Son siège est recto-sigmoïdien dans
80 % des cas, mais elle peut s’étendre à tout le côlon gauche, voire jusqu’à la val-
vule de Bauhin et, dans des cas exceptionnels, à l’intestin grêle. À l’inverse, il
existe des formes ultra-courtes. Dans tous les cas, elle se traduit par une dispari-
tion du réflexe recto-anal inhibiteur et une hypertonie permanente du muscle lisse
anal et colorectal dans la zone d’aganglionose, réalisant une sténose fonctionnelle
avec dilatation et hypertrophie de la musculeuse en amont. Trois gènes de sus-
ceptibilité ont été identifiés : le proto-oncogène Ret, son ligand GNDF et le récep-
teur bêta des endothélines.
Diagnostic
i
1. Occlusion fonctionnelle distale dès la naissance : élimination anor-
am
stercorale.
3. Abdomen très météorisé, avec diastasis des muscles droits ; le
Ts
Traitement
1. Chirurgie indispensable : résection de la zone achalasique et réta-
blissement de la continuité digestive, par abaissement du côlon norma-
lement innervé à la partie haute du canal anal. Les résultats sont
satisfaisants, surtout lorsque le diagnostic précoce a empêché la rétro-
dilatation du côlon.
2. Chez le nouveau-né et le jeune nourrisson, une colostomie placée
en zone intermédiaire permet d’attendre quelques mois pour effectuer
i
l’intervention définitive, sans risque d’hyperpression dans le côlon sain
am
Diagnostic
1. Mégarectum : se révèle dès l’enfance par une incontinence anale,
une constipation et impaction fécale, des douleurs et une distension
abdominales, une sensation d’exonération incomplète.
2. Mégacôlon : révélation chez l’adulte par des douleurs et une sen-
sation de distension abdominale, une constipation.
Explorations
1. Lavement aux hydrosolubles, coloscopie.
2. Élimination d’une cause, notamment maladie de Hirschprung,
pseudo-obstruction intestinale idiopathique (manométrie œsophagienne
et du grêle).
Traitement
1. Laxatifs et/ou lavements au long cours.
2. Dans les formes rebelles : colectomie totale ou proctocolectomie
totale avec anastomose iléo-anale, proctocolectomie segmentaire avec
anastomose colorectale basse ou colo-anale avec réservoir colique
dans les mégarectums ou les mégarectosigmoïdes. Résultats incertains.
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PRURIT ANAL
Causes : oxyurose, candidose, infection microbienne cutanée, éventuellement
favorisée par un diabète, eczéma péri-anal de cause allergique ou favorisé par un
suintement hémorroïdaire. Rechercher un micro-abcès intracanalaire. En fait sou-
vent cryptogénétique, source de lésions de grattage surinfectées qui majorent le
prurit.
Traitement
1. Spécifique chaque fois que possible.
2. Prurit idiopathique : rompre le cercle vicieux démangeaison/grat-
tage/lésions cutanées/démangeaison. Rassurer le patient sur l’absence
de cancer. Corticothérapie locale (voir Dermocorticoïdes, p. 123) effi-
cace, en crème ou lotion plutôt que pommade. Une application quoti-
dienne sur peau désinfectée et sèche.
HÉMORROÏDES
Touchent 25 à 40 % des adultes, mais se manifestent surtout par leurs compli-
cations.
I. HÉMORROÏDES EXTERNES
Diagnostic
i
Thrombose du plexus hémorroïdaire externe : douleur marginale
am
Diagnostic
Elles ont trois manifestations cliniques :
1. Hémorragie de sang artériolaire avec ou après la selle.
2. Prolapsus classé en quatre stades : en place, saillant dans l’anus-
cope ; spontanément réductible ; réductible au doigt ; non réductible.
3. Thrombose hémorroïdaire interne non extériorisée (anuscopie) ou
extériorisée (prolapsus thrombosé), très douloureuse.
Traitement
1. Hémorroïdes internes hémorragiques ou prolabées à manifesta-
tions fonctionnelles peu fréquentes : hygiène locale et générale, régula-
risation du transit, topiques.
2. Hémorroïdes internes hémorragiques ou prolabées à manifesta-
tions fonctionnelles fréquentes et gênantes : traitements ambula-
toires instrumentaux. Tous consistent en une anopexie : sclérose
sous-muqueuse en zone sus-hémorroïdaire, mais sous-rectale, photo-
coagulation à l’infrarouge, ligature élastique, cryothérapie sur
ligature élastique, électrocoagulation monopolaire ou bipolaire
(Bicap), sonde chauffante.
LivreSansTitre1.book Page 612 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
FISSURE ANALE
Dix à 15 % des motifs de consultation en proctologie. Intrication d’une ischémie
anodermique, d’une hypertonie du sphincter interne et d’un traumatisme par
constipation réflexe.
Diagnostic
1. La fissure jeune se traduit par une douleur anale en trois temps, la
contracture sphinctérienne, l’ulcération en raquette de la commissure
postérieure, rarement antérieure (femme).
2. Vieillie, la fissure est à peine douloureuse et siège entre marisque
« sentinelle » et papille hypertrophique, avec de fréquentes surinfec-
tions.
Traitement
1. Méthodes traditionnelles : injection sous-fissuraire de produit sclé-
rosant, fissurectomie avec ou sans sphinctérotomie interne posté-
i
rieure.
am
ANITES PSEUDO-FISSURAIRES
Ts
Diagnostic
1. Phase aiguë d’abcès : douleur vive, permanente, syndrome infec-
tieux variable. Abcès visible ou non, si haut-situé. À la palpation : ten-
sion des tissus, diffusion de la suppuration, parfois petit écoulement de
pus au déplissement de l’anus. Toucher rectal très doux : vérifier
LivreSansTitre1.book Page 613 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CANCER DE L’ANUS
Beaucoup plus rare que le cancer du rectum ; 2 à 4 fois plus fréquent chez la
femme (âgée), mais incidence croissante (rôle des papillomavirus 16 et 18). Carci-
un
Diagnostic
Facile s’il est marginal. Intracanalaire, les signes sont banals et trom-
peurs : l’examen soigneux cherche une induration.
Traitement
L’établissement du stade clinique (classification TNM), aidé par les
données de l’écho-endoscopie, conditionne les indications thérapeu-
tiques :
1. Formes d’extension purement locale limitée (80 %) : association
chimiothérapie et radiothérapie externe, complétée pour certains par
une brachythérapie interstitielle. Ce traitement préserve la continence.
2. Dans les autres cas (20 %), radiothérapie et amputation abdomino-
périnéale. Radiothérapie en cas d’adénopathies, précédée d’une exci-
sion non radicale en cas d’atteinte inguinale.
PAPILLOMATOSE ANALE
Syn : condylome acuminé, crêtes de coq. Due aux papillomavirus humains.
Risque de dégénérescence, surtout pour les papillomavirus 16 et 18.
Diagnostic
Lésions de taille variable, punctiformes ou considérables en choux-
fleurs, à localisation péri-anale mais aussi périnéale, vulvaire, balano-
préputiale. Leur surface irrégulière et multilobée les distingue des
LivreSansTitre1.book Page 614 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Anuscopie et rectosigmoïdoscopie trouvent des lésions addition-
nelles dans 75 % des cas.
Traitement
Applications locales de podophylline en l’absence d’atteinte du canal
anal. Électrothérapie, diathermie, ou excision aux ciseaux. Récidives
fréquentes.
Diagnostic
i
1. Évacuation fragmentée des selles, boule vaginale lors de la
am
Explorations
1. Manométrie ano-rectale : recherche une cause de constipation ter-
minale, anisme surtout.
2. Défécographie : quantifie la descente périnéale à la poussée, met
en évidence un prolapsus interne et son type, juge du volume d’une rec-
tocèle et de la rétention de matière opaque dans celle-ci après évacua-
tion, décèle par opacification barytée simultanée de l’iléon et du
sigmoïde une entérocèle ou une sigmoïdocèle, un anisme (non-ouver-
ture de l’angle anorectal).
3. En cas d’incontinence, électromyographie du sphincter externe,
vitesse de conduction du nerf honteux.
LivreSansTitre1.book Page 615 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Mucilage, biofeedback et rééducation musculaire sont générale-
ment suffisants pour supprimer les symptômes secondaires à un pro-
lapsus interne, un prolapsus muqueux, une rectocèle, un ulcère
solitaire du rectum et pour guérir une incontinence fécale liée à un féca-
lome (assurer la vacuité rectale). Intérêt de l’hormonothérapie chez la
femme ménopausée.
2. Traitement chirurgical : modalités décidées après avis multidisci-
plinaire.
INCONTINENCE ANALE
Défécation involontaire. Elle est due à une activité motrice rectale anormale
(système capacitif) ou à une modification anatomique ou fonctionnelle du
sphincter anal (système résistif). Prévalence de 11 % après 45 ans ; augmente avec
l’âge. Atteint particulièrement les femmes et le sujet âgé, en institution (impaction
fécale).
Diagnostic
1. Clinique, pas toujours facile car facilement caché : au toucher
rectal, l’hypotonie du sphincter anal est corrélée à la gravité objective
de l’incontinence.
2. Examen de la marge anale : cicatrice fibreuse, déviation latérale de
i
l’anus, béance anale, prolapsus rectal extériorisé (poussée), ballonisa-
am
Explorations
1. Radiographie d’abdomen sans préparation (stase stercorale).
2. Manométrie anorectale : précise la sensibilité rectale.
3. Défécographie.
Traitement
1. Impaction fécale : évacuation du fécalome, régularisation du
transit ; stimulant de l’exonération et au besoin lavement de 500 ml
d’eau le 3e jour, laxatif osmotique au long cours. Lorsque la constipa-
tion est secondaire à un état neurologique chronique, la prescription
de laxatifs stimulants est licite. Les soins infirmiers sont essentiels.
2. Perturbations motrices et sensitives anorectales : biofeedback,
musculation anale par électrostimulation, puis volontaire. Nécessité
d’un programme de maintenance prolongé.
3. Prolapsus rectal complet : rectopexie avec résection colique segmen-
taire très souvent efficace, sphinctérorraphie si perte de substance.
4. Autres méthodes : gracilopexie (interposition dans la cloison rec-
tovaginale d’un lambeau issu de la d’un muscle), sphincter anal artifi-
ciel, stimulation électrique des nerfs sacrés (S3) par stimulateur
implantable. Les indications tiennent compte de l’état de la commande
et du sphincter et relèvent d’une approche multidisciplinaire associant
médecins, physiologistes et chirurgiens.
5. Colostomie définitive avec irrigation colique, en derniers recours.
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I. PROCTALGIE FUGACE
Spasme paroxystique du sphincter interne de l’anus et de la musculeuse recto-
sigmoïdienne. Adulte jeune, 2 fois sur 3 chez la femme, atteint souvent d’un syn-
drome de l’intestin irritable et/ou de troubles de la personnalité.
Diagnostic
Caractères de la douleur très évocateurs : début brutal, souvent noc-
turne ou déclenchées par un stress, la défécation, un rapport sexuel ;
siège sus-anal, profond, avec irradiations rares et variables ; intensité
forte, à type de crampes, angoissantes ; durée brève, de quelques
secondes à quelques minutes ; reproduction capricieuse, en général
espacée (5 ou 6 fois par an en moyenne, souvent en salves).
Traitement
1. De la crise (si sa durée le justifie) : salbutamol en aérosol, trinitrine
i
sublinguale, bain de siège froid, toucher rectal, suppositoires.
am
Diagnostic
1. Douleur de siège anal ou rectal, souvent à gauche, modérée, très
imprécise (pesanteur, brûlures, boule, corps étranger), plus souvent
intermittente que permanente, diurne et nettement exacerbée par la
station assise prolongée, calmée par la marche et le décubitus ; irradia-
tions variables ; constipation associée.
2. Le doigt intra-rectal entraîne une douleur à la pression et à la mobi-
lisation du coccyx (surtout en cas de coccygodynies) ou en compri-
mant latéralement le releveur hypertonique, plus souvent à gauche.
Explorations
Une IRM de l’axe lombo-sacré doit être systématiquement pratiquée
pour exclure une affection osseuse ou neurologique.
Traitement
1. Prescriptions posturales et bain chaud de 20 minutes au coucher ;
antalgiques et myorelaxants.
2. Traitements physiques : la stimulation électrogalvanique par
sonde intrarectale est le plus efficace, dépassant souvent initialement
80 % de succès, mais échappement secondaire habituel.
3. Antidépresseurs tricycliques, psychothérapie, blocs sacrés.
LivreSansTitre1.book Page 617 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Caractères de la douleur remarquables par leur imprécision, leur
variabilité d’une malade à l’autre et chez le même malade : superficielle
ou profonde, irradiations multiples, continue ou au contraire intermit-
tente, et dans ce cas influencée par de multiples facteurs.
2. Exclure une lésion organique : trouble de la statique rectale ou
affection neurologique (syndrome du canal d’Alcock, atteintes radiculo-
pexiques, atteinte médullaire).
Explorations
Défécographie, explorations neurophysiologiques du périnée, radio-
graphies osseuses du petit bassin, IRM pelvienne et du cône terminal.
Traitement
Éviter tout geste proctologique inutile. Mêmes principes que le trai-
tement des douleurs abdominales chroniques idiopathiques.
Diagnostic
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Les signes traduisant une évolution rapide des lésions dont seul le
stade initial est réversible :
a) premières heures : douleur sévère, à type de coliques, initialement
péri-ombilicale, profonde, pauvreté de l’examen, avec conservation et
parfois augmentation des bruits hydro-aériques (diarrhée rare), cya-
nose, agitation ;
b) après 4 à 8 heures : douleur continue et mal localisée, légère sen-
sibilité et/ou distension abdominales parfois, nette diminution ou dis-
parition du péristaltisme, hyperleucocytose parfois ;
c) 8 à 10 heures plus tard, les signes d’infarcissement apparaissent :
sang par la sonde gastrique ou hématochésie, distension, sensibilité à
la décompression de l’abdomen, absence de péristaltisme, signes géné-
raux sévères (tachycardie, hypotension, fièvre, hémoconcentration,
hyperleucocytose) ;
i
am
Explorations
Ts
Traitement
1. Médical : aspiration nasogastrique, apports hydroélectrolytiques
et au besoin de macromolécules, antibiothérapie (amoxicilline-acide
clavulanique et métronidazole). En cas de choc persistant, l’emploi des
vasopresseurs (dopamine) doit être prudent. Héparinothérapie
débutée 48 heures après éventuelle reconstruction artérielle.
2. Chirurgical : la viabilité intestinale est souvent difficile à déter-
miner malgré toutes les méthodes proposées. Une seconde laparo-
tomie, 12 à 36 heures plus tard, est souvent nécessaire, décidée lors de
la première intervention :
a) grêle non viable : résection chirurgicale économe ;
b) grêle resté viable : revascularisation de l’artère mésentérique
supérieure.
LivreSansTitre1.book Page 619 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur :
1. L’occlusion brutale, avec les mêmes symptômes qu’en cas de
thrombose (voir ci-dessus).
2. La connaissance ou la reconnaissance d’un facteur étiologique.
3. Des antécédents d’embolies artérielles antérieures.
4. Des signes d’embolie artérielle dans d’autres territoires.
Explorations
Angiographie sélective, pratiquée que si elle est possible en urgence
et si elle ne retarde pas le traitement : arrêt brutal en cupule sur l’artère
mésentérique supérieure et normalité des autres troncs.
Traitement
1. Réanimation et éventuellement traitement de la cause.
i
am
Diagnostic
1. Symptômes variables : patents, semblables à ceux d’une occlusion
artérielle mésentérique aiguë ou atténués (douleur abdominale pas
nécessairement intense, mais inhabituelle, ou aggravation de l’état
hémodynamique).
2. Le contexte hémodynamique.
Explorations
L’angiographie exclut une ischémie occlusive et peut montrer, dans
50 % des cas, des signes évocateurs.
LivreSansTitre1.book Page 620 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Restaurer une hémodynamique convenable, en se méfiant des
vasoconstricteurs.
2. Indication opératoire très difficile en raison du terrain. Elle est légi-
timée par des signes d’infarctus entéro-mésentérique installé ou d’une
péritonite, dès que l’état du malade le permet. En leur absence, l’angio-
graphie permet la perfusion intramésentérique de vasodilatateurs
(papavérine 30-90 mg/h) dont l’efficacité n’a cependant pas fait l’objet
d’un essai contrôlé. Une laparotomie ne sera pratiquée qu’en cas
d’aggravation des signes abdominaux.
Diagnostic
Symptômes variables :
un
Explorations
1. Hémoconcentration et hyperleucocytose, hyperlactacidémie.
2. Ponction d’ascite sous échographie : ascite hémorragique.
3. Abdomen sans préparation et transit du grêle : dilatation, irrégula-
rité et épaississement des anses grêles.
4. Écho-Doppler, tomodensitométrie, surtout angio-IRM : montrent
des lésions pariétales du grêle et l’obstruction de la veine mésentérique
supérieure.
5. Artériographie mésentérique supérieure : confirme au besoin le
diagnostic.
Traitement
1. En l’absence de signes péritonéaux, surveillance sous héparine,
puis antivitamine K. La thrombolyse systémique peur être bénéfique.
2. L’intervention chirurgicale s’impose en cas de signes péritonéaux :
résection des anses intestinales non viables ; thrombectomie excep-
tionnellement. Héparinothérapie post-opératoire relayée par une antivi-
tamine K, sauf contre-indication. Les récidives sont fréquentes et une
réintervention rapide doit être pratiquée au moindre doute.
LivreSansTitre1.book Page 621 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Angor abdominal, parfois typique, souvent atypique ou dégradé.
Bien souvent, l’enquête s’oriente vers des affections plus fréquentes et
c’est sa négativité qui fait envisager in fine l’angor abdominal.
2. Parfois des nausées et/ou des vomissements, une diarrhée chro-
nique ou, à l’inverse, une constipation.
3. Amaigrissement fréquent par réduction des ingesta plus que par
malabsorption inconstante, modérée et exceptionnellement révélatrice.
4. Souffle épigastrique, fréquent mais peu spécifique.
5. Terrain athéromateux.
Explorations
i
1. Écho-Doppler pulsé en mode duplex à jeun, sensible et spécifique
am
COLITE ISCHÉMIQUE
Forme la plus courante de l’ischémie digestive et une des plus fréquentes affec-
tions coliques des personnes âgées. Les lésions siègent préférentiellement sur
l’angle gauche et la charnière rectosigmoïdienne, rarement sur le rectum ; elles
peuvent toucher le côlon droit isolément ou en association avec le côlon gauche.
LivreSansTitre1.book Page 622 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
TUBERCULOSE PÉRITONÉALE
En recrudescence, surtout dans les milieux socio-économiques défavorisés,
immigrés surtout, chez les immunodéprimés, les dialysés rénaux. Représente 25 à
70 % des localisations digestives de la tuberculose. Tuberculose extra-péritonéale
associée (pleuro-pulmonaire, péricardique, génitale) rare actuellement.
Diagnostic
1. Altération de l’état général, douleurs abdominales, fièvre modérée,
troubles digestifs variés, ascite fréquente mais inconstante. Parfois syn-
drome sub-occlusif et « gâteaux » péritonéaux (forme fibro-adhésive).
2. Recherche systématique devant une ascite cirrhotique.
Explorations
1. Test tuberculinique (IDR à la tuberculine, Quantiféron) d’intérêt
incertain.
2. Tomodensitométrie : adénopathies, épaississement péritonéal et
ascite.
3. Liquide d’ascite : exsudat (protéines > 25 g/l), lymphocytaire
(> 150/µl, neutrophiles rares ou absents).
4. Le bacille de Koch est décelé rarement à l’examen direct, par la
culture dans 20 % des cas, davantage en PCR. L’augmentation dans le
liquide d’ascite de l’adénosine désaminase et/ou de l’interféron gamma
i
am
nose péritonéale.
Traitement
Voir Traitement de la tuberculose, p. 516.
CARCINOSE PÉRITONÉALE
Affection la plus fréquente du péritoine. Le cancer primitif est généralement un
adénocarcinome (75 %) dont le siège est par ordre de fréquence décroissante :
pancréatique, ovarien, colorectal et gastrique, puis œsophagien, utérin, mam-
maire. Le pronostic est catastrophique, avec une médiane de survie de l’ordre de
20 semaines, à l’exception des tumeurs ovariennes et du sein.
Diagnostic
1. Ascite, plus rarement, douleurs abdominales, amaigrissement,
nausées, vomissements, épisodes subocclusifs.
2. Perception de masses abdominales ou de nodules au toucher
rectal.
3. Mise en évidence de nodules péritonéaux au cours d’explorations
morphologiques (tomodensitométrie, écho-endoscopie) dans le suivi
ou dans le bilan pré-thérapeutique d’un cancer connu. Les carcinoses
débutantes échappent à ces examens.
4. Découverte fortuite d’une carcinose minime ou modérée lors d’une
intervention chirurgicale.
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PSEUDO-MYXOME PÉRITONÉAL
Syn : maladie gélatineuse du péritoine. Cystadénome appendiculaire de grade I,
du moins à son début, donnant une ascite mucineuse, dont les cellules tumorales
exfoliées ne s’attachent pas et suivent une distribution intrapéritonéale précise qui
suit la physiologie du péritoine : grand épiploon, coupoles diaphragmatiques et
pelvis. Il est à distinguer des adénocarcinomes mucineux du côlorectum, de
l’appendice, de l’estomac, du pancréas, de pronostic bien plus sombre.
Diagnostic
1. Ascite ou augmentation de volume de l’abdomen ; fausse(s)
tumeur(s) ovarienne(s) ; gonflement d’un sac herniaire, bombement du
cul-de-sac de Douglas ; tableau d’appendicite aiguë ; stérilité féminine.
2. Découverte fortuite d’imagerie.
Exploration
Le scanner montre des zones hypodenses et homogènes dans les
zones d’extension du pseudo-myxome.
Traitement
Toilettage péritonéal. Les réinterventions itératives donnent une
survie médiane de 2 ans. L’adjonction d’une chimiothérapie systémique
ou régionale améliore ces résultats (75 % de survie à 5 ans).
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MÉSOTHÉLIOME PÉRITONÉAL
Tumeur primitive du péritoine, de mauvais pronostic. Rôle d’une exposition à
l’amiante (voir tableaux 30D du régime général et 47D du régime agricole et voir
p. 1540). Beaucoup plus rare que les métastases péritonéales. Le quart des méso-
théliomes diagnostiqués (incidence croissante).
Diagnostic
1. Dyspepsie, douleurs abdominales, troubles du transit, puis altéra-
tion de l’état général, fièvre, masse abdominale, ascite.
2. Contact professionnel avec l’amiante (délai en général long).
Explorations
Les biopsies par ponction écho- ou scanno-guidée, per-laparosco-
pique ou chirurgicale permettent le diagnostic.
Traitement
Inefficace. Seul un diagnostic précoce permet de tenter une exérèse
complète suivie de chimiothérapie-hyperthermie intra-abdominale
(voir Carcinose péritonéale ci-dessus).
i
am
un
Ts
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i
am
un
Ts
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l’intestin cause une malabsorption des graisses (stéatorrhée) et des vitamines lipo-
solubles (A, D, K) ;
c) les phosphatases alcalines. Leur activité sérique augmente du fait d’une aug-
Ts
Principales causes
1. Intra-hépatique : due à un trouble du fonctionnement de l’hépato-
cyte (hépatite virales ou médicamenteuses cholestatiques, cholestase
récurrente bénigne, cholestase de la grossesse, cholestases intra-hépa-
tiques familiales progressives, syndrome d’Alagille) ou une obstruction
des voies biliaires intra-hépatiques (cirrhose biliaire primitive, cholan-
gite sclérosante, cancer).
2. Extra-hépatique : due à une obstruction des voies biliaires extra-
hépatiques (calcul du cholédoque, cancer de la tête du pancréas, cancer
des voies biliaires, pancréatite).
Principales causes
Maladies du foie aiguës (hépatites virales ou toxiques) ou chro-
niques (cirrhose, syndrome de Budd-Chiari).
Signes cliniques
1. L’encéphalopathie comprend trois stades : astérixis (stade I),
encore appelé flapping tremor, qui consiste en des mouvements de
flexion-extension du poignet et des doigts, apparaissant lorsque ceux-
ci sont en extension, et dus à une brève diminution du tonus muscu-
laire, confusion mentale (stade II) et coma (stade III).
2. Le fœtor hepaticus, odeur douceâtre de l’haleine, due à des subs-
tances volatiles d’origine intestinale.
3. L’ictère, à bilirubine conjuguée, dû à un trouble de l’excrétion de la
bilirubine.
4. Des manifestations cutanées : angiomes stellaires, hippocratisme
digital, érythème palmaire, cyanose, ongles blancs. Elles apparaissent
en cas d’insuffisance hépatocellulaire chronique.
Signes biologiques
1. Diminution de la concentration de l’albumine du sérum.
2. Diminution de la concentration des éléments du complexe
i
prothrombique synthétisés par le foie (prothrombine, pro-accélérine ou
am
5. Parfois hypoglycémie.
Principales causes
1. Les blocs supra-hépatiques : thrombose des veines sus-hépatiques
ou syndrome de Budd-Chiari, maladie veino-occlusive.
2. Les blocs intra-hépatiques : sinusoïdaux (essentiellement les cir-
rhoses, 90 % des cas) ou pré-sinusoïdaux (schistosomiase, fibrose
hépatique congénitale, sclérose hépato-portale ou hypertension portale
essentielle, hyperplasie nodulaire régénérative).
3. Les blocs infra-hépatiques : malformations, compressions ou throm-
boses de la veine porte.
Signes cliniques et biologiques
1. La circulation collatérale sous-cutanée abdominale sus-ombilicale.
2. Les varices œsophagiennes ou gastriques, dont la rupture est res-
ponsable d’hémorragies digestives.
3. L’ascite due à la fois à l’hypertension portale et à une rétention
hydrosodée (elle-même conséquence de l’insuffisance hépatocellulaire).
4. La splénomégalie, qui peut s’accompagner d’un syndrome d’hyper-
splénisme (anémie, neutropénie, surtout thrombopénie).
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mitive.
2. Encéphalopathie (et d’autres signes d’insuffisance cellulaire) :
penser à une cirrhose, une hépatite aiguë fulminante.
Ts
ICTÈRES DE LA GROSSESSE
Distinguer :
1. Les cas d’association fortuite ou non d’une maladie hépatique en cours de
grossesse : hépatite virale, calcul du cholédoque, ictère médicamenteux.
2. La révélation par la grossesse d’une maladie du foie latente : cirrhose biliaire
primitive, cholangite sclérosante primitive.
3. Les causes d’ictère particulières à l’état de grossesse :
a) cholestase récurrente gravidique (p. 652) ;
b) stéatose hépatique aiguë de la grossesse (p. 653) ;
c) ictère des vomissements de la grossesse (p. 653) ;
d) syndrome HELLP (hemolysis, elevated liver enzymes, low platelet count) : voir
Pré-éclampsie (p. 1396).
Basé sur :
1. Les caractères cliniques.
2. Les tests hépatiques et notamment sur les transaminases, les
un
souvent IRM).
4. La biopsie hépatique.
TESTS HÉPATIQUES
CARACTÈRES
MALADIE
CLINIQUES PHOSPHATASES GAMMA-
TRANSAMINASES
ALCALINES GLOBULINES
6. Plus rarement :
a) virus d’Epstein-Barr : voir Mononucléose infectieuse, p. 780 ;
b) cytomégalovirus (CMV) : chez le nouveau-né (infection congénitale) ou
l’adulte. Transmission possible par transfusions, par contact sexuel (homosexuels
notamment), ou en cas d’immunodépression. Hépatite aiguë, souvent prolongée,
peu symptomatique ; parfois, syndrome mononucléosique atypique. Histologie :
nécrose, parfois granulomatose. Corps d’inclusion à l’histologie hépatique, voir
p. 771 ;
c) herpès de types 1 (HSV-1) ou 2 (HSV-2). Hépatite le plus souvent associée à un
herpès génital ou disséminé (notamment en cas d’immunodépression) ; rarement
isolée : hépatite aiguë (transaminases très élevées, souvent supérieures à 100þfois la
normale), parfois fulminante, fièvre, leucopénie. Inclusions intra-nucléaires à l’histo-
logie hépatique, identification du virus dans le foie par technique immunoenzyma-
tique, voir p. 772 ;
d) autres virus : rougeole (augmentation des transaminases sans ictère), para-
myxovirus (quelques hépatites sévères), dengue, fièvre jaune, fièvre de Lassa,
maladie de Marburg, fièvre d’Ebola, Hantavirus.
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Diagnostic
Basé sur :
1. La période « pré-ictérique », 3 à 8 jours, avec anorexie, nausées,
douleurs épigastriques ou sous-costales droites, prurit, céphalées, plus
rarement éruption cutanée et arthralgies.
2. L’ictère, avec urines foncées, selles décolorées et parfois prurit
transitoire. L’ictère est inconstant (formes anictériques, les plus fré-
quentes).
3. Une hépatomégalie modérée (50 % des cas), une splénomégalie
discrète (20 % des cas).
4. À l’échographie : foie normal ou discrètement augmenté, pas de
dilatation des voies biliaires.
5. L’absence de prise de médicaments hépatotoxiques et de
maladie des voies biliaires ; l’existence d’un contage : cas dans
l’entourage, voyage en pays d’endémie pour les virus A et E, injec-
tions, transfusions, toxicomanie, rapports sexuels avec un(e) parte-
naire infecté(e).
Explorations
1. Hyperbilirubinémie, principalement conjuguée. Phosphatases alca-
lines normales ou peu élevées (moins de deux fois la normale).
i
2. Temps de Quick normal ou modérément allongé.
am
HÉPATITES FULMINANTES
Fréquence : approximativement 1 ‰ (hépatite A) à 1 % (hépatite B) des hépa-
i
tites aiguës. Mortalité spontanée : 50 % (hépatite A) à 90 % (hépatite B). Définie par
am
Diagnostic
un
HÉPATITES CHRONIQUES
Définies par une lésion inflammatoire du foie (nécrose, particulièrement péri-
portale ou « piece meal necrosis », inflammation portale et péri-portale) persistant
pendant plus de 6 mois. Évolution vers la fibrose et éventuellement la cirrhose.
Causes principales : a) virus B (10 % après une hépatite aiguë chez l’adulte) ;
b)þvirus C (70-80 % après une hépatite aiguë chez l’adulte) ; c) hépatite auto-
immune ; d) médicaments (alpha-méthyldopa, perhexiline, amiodarone) : rare ;
e)þmaladie de Wilson ; f) déficit en alpha-1-antitrypsine.
Diagnostic
1. Découverte d’une élévation des transaminases, de l’antigène HBs
ou d’anticorps anti-VHC chez une personne asymptomatique (examen
systématique, bilan de santé, don du sang).
2. Asthénie.
3. Rarement, signes extra-hépatiques : arthralgies, purpura, syn-
drome de Sjögren (hépatite auto-immune, hépatite C), aménorrhée.
Ictère généralement absent.
Explorations
1. SGPT et SGOT élevées (entre 2 et 10 fois la normale).
2. Hypergammaglobulinémie (hépatite auto-immune).
3. Examens sérologiques :
a) hépatite B : antigène HBs positif, IgM anti-HBc absent. Rechercher
i
une réplication virale : antigène HBe et ADN du virus B dans le sérum.
am
HÉPATITES MÉDICAMENTEUSES
1. Deux mécanismes principaux :
i
am
Diagnostic
1. Ictère à bilirubine conjuguée (cytolyse et cholestase) ou parfois
non conjuguée (compétition).
2. Manifestations allergiques : érythème cutané, hyperéosinophilie,
fièvre.
3. Notion de prise médicamenteuse : délai habituel de 2 à 6 semaines,
parfois plus (jusqu’à 3 mois).
4. Absence d’infection virale (A, B ou C).
5. Absence de signes d’obstruction biliaire à l’échographie hépatique.
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ANTIMICROBIENS
Pirazinamide Cytolyse
ANTALGIQUES ET ANTI-INFLAMMATOIRES
Ts
ANESTHÉSIQUES
HYPOTENSEURS, DIURÉTIQUES
ANTIDIABÉTIQUES
HORMONES, ANTI-HORMONES
HYPOLIPÉMIANTS
PSYCHOTROPES
i
am
paroxétine, sertraline)
ANTI-ÉPILEPTIQUES
INDUCTION ENZYMATIQUE
Certains médicaments, métabolisés dans le reticulum endoplasmique hépatocy-
taire (microsomes), entraînent une augmentation de l’activité des enzymes micro-
somales responsables du métabolisme des drogues (cytochrome P450) et, de ce
fait, une accélération du métabolisme de nombreuses drogues. Les principales dro-
gues inductrices sont : a) les barbituriques ; b) les anticonvulsivants ; c) les benzo-
diazépines ; d) la rifampicine.
Les effets connus sont :
1. Une accélération du métabolisme :
a) de la vitamine D avec hypocalcémie possible ;
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HÉPATITES TOXIQUES
Dues à la prise volontaire ou accidentelle de toxiques, généralement respon-
sables de lésions de nécrose (ou de stéatose) (voir aussi chapitre Intoxications en
e
2 partie de la PEM).
1. Tétrachlorure de carbone (voir tableau 193, p. 1291) ; d’autres composés
chlorés (chloroforme, tétrachloréthylène, tétrachloroéthane) peuvent donner des
lésions hépatiques.
2. Phosphore (voir tableau 193, p. 1291).
3. Amanite phalloïde : voir tableau 195, p. 1319.
4. Chlorure de vinyle : maladie professionnelle chez les manipulateurs du pro-
duit (nettoyage des cuves industrielles, tableau n° 52). L’inhalation prolongée de
monomère de chlorure de vinyle peut provoquer des angiosarcomes du foie, une
fibrose portale avec possibilité d’hypertension portale, ressemblant à l’hyperten-
sion portale essentielle (voir p. 648).
5. Acétaminophène (paracétamol). Voir tableau 191, p. 1269.
6. Divers. Paraquat (voir tableau 193, p. 1291), cocaïne, ecstasy ; certains végé-
i
taux, ingérés tels quels ou en décoction, sont hépatotoxiques : germandrée petit-
am
chêne (aujourd’hui interdite à la vente en France), gui et charbon à glu (en Algérie).
Les plantes du genre Crotolaria, Senecio ou Heliotropium absorbées en infusion
provoquent une maladie veino-occlusive due à des alcaloïdes de la pyrrolizidine.
un
HÉPATITE ALCOOLIQUE
Définie par une nécrose hépatocytaire, la présence de corps de Mallory dans
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. Douleurs de l’hypocondre droit.
2. Fièvre (38,5 à 40 °C).
3. Ictère.
4. En cas de cirrhose : ascite fréquente.
Explorations
1. Hyperbilirubinémie conjuguée et non conjuguée.
2. Augmentation des transaminases, principalement SGOT, inférieure
à 10 fois la normale.
3. Augmentation importante des gamma-GT.
4. Diminution du taux de prothrombine.
5. Hyperleucocytose avec polynucléose.
6. Échographie : foie souvent hyperéchogène (stéatose associée).
7. Biopsie hépatique.
Traitement
Arrêt de l’intoxication alcoolique. Dans les formes graves, cortico-
thérapieþ: 40 mg/j, pendant un mois. Diminue la mortalité de façon signi-
ficative.
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CIRRHOSE ALCOOLIQUE
Définition histologique par : a) une fibrose ; b) des lésions hépatocytaires ;
c)þdes nodules de régénération (inférieurs à 3 mm : cirrhose micronodulaire ; supé-
rieurs à 3 mm : cirrhose macronodulaire) ; d) une désorganisation complète de
l’architecture normale du foie. Les principales conséquences de ces lésions sont
une hypertension portale et une insuffisance hépatocellulaire.
Diagnostic
1. Hépatomégalie, bord inférieur dur. Foie parfois non palpable.
2. Splénomégalie, circulation collatérale abdominale sus-ombilicale.
3. Angiomes stellaires, érythème palmaire, ongles blancs.
4. Notion d’alcoolisme chronique (plus de 40 g d’alcool par jour pen-
dant 5 à 10 ans). Association fréquente avec une maladie de Dupuytren
et une hypertrophie parotidienne bilatérale.
Explorations
1. SGOT et SGPT modérément élevées (souvent SGOT > SGPT).
2. Albuminémie et taux de prothrombine souvent abaissés.
3. Hypergammaglobulinémie.
4. Recherche de varices œsophagiennes et gastriques par fibroscopie.
5. Échotomographie : dysmorphie hépatique, signes d’hypertension
portale (veines collatérales, splénomégalie).
i
6. Biopsie hépatique (non indispensable si le diagnostic clinique est
am
certain).
Principales complications
1. Ictère, à bilirubine mixte, avec parfois cholestase intense, surtout
un
CIRRHOSE VIRALE
Syn : cirrhose post-nécrotique, cirrhose post-hépatitique. Cirrhose compliquant
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. L’absence d’intoxication alcoolique.
2. La présence dans le sang de marqueurs du virus de l’hépatite B
(antigène HBs, anticorps anti-HBc), ou de l’hépatite C (anticorps anti-
VHC, présence de l’ARN du VHC) avec, dans ce cas, un antécédent de
transfusion une fois sur trois.
3. La biopsie hépatique (signes histologiques de cirrhose active).
Complications
Celles de la cirrhose : ascite, ictère, hémorragies digestives,
encéphalopathie, carcinome hépatocellulaire.
Traitement
1. En l’absence de complications : voir Hépatite chronique (p. 634).
2. En cas de complications : traitement symptomatique (voir Cir-
rhose alcoolique, p. 639).
3. Cirrhose compliquée, facteurs de coagulation inférieurs à 50 % : en
cas de cirrhose virale B, tenter un antiviral oral (interféron contre-
indiqué) ; si échec, envisager une transplantation hépatique.
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STÉATOSE ET STÉATO-HÉPATITE
NON ALCOOLIQUES
Syn : maladie stéatosique non-alcoolique du foie, NASH (non-alcoholic steato-
hepatitis). Stéatose macrovésiculaire se développant en l’absence d’intoxication
alcoolique. Dans 10 à 20 % des cas, elle évolue vers des lésions proches de celles
de l’hépatite alcoolique (nécrose hépatocytaire avec corps de Mallory, infiltrat
inflammatoire à polynucléaires, stéatose associée), et, parfois, vers une cirrhose
et un carcinome hépatocellulaire. Elle est le plus souvent associée au « syndrome
métabolique » : obésité centrale ou excès pondéral, hypertriglycéridémie, diabète
de type 2, hypertension artérielle, par le biais d’une résistance à l’insuline.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les éléments du syndrome métabolique, notamment l’excès pon-
déral ou l’obésité, l’hyperlipidémie et le diabète.
2. L’augmentation des transaminases, surtout la SGPT (ALAT), et de
la gamma-GT, les autres tests hépatiques étant normaux.
3. L’échotomographie : hépatomégalie avec stéatose.
4. Biopsie du foie si un diagnostic de certitude est nécessaire.
Traitement
Pas de traitement spécifique. La réduction de l’excès pondéral entraîne
i
généralement une régression de la stéatose et du syndrome métabolique.
am
HÉMOCHROMATOSE HÉRÉDITAIRE
un
glandes endocrines.
Due le plus souvent à une mutation du gène HFE, situé sur le chromosome 6,
dans la région HLA. Mutation principale : C282Y (80 à 90 % des cas, fréquence des
hétérozygotes dans la population française entre 10 et 15 %) ; mutations acces-
soires : H63D et S65C. Plus rarement, mutation du gène d’un récepteur de la trans-
ferrine (TFR2) (type 3), du gène de la ferroportine (type 4, transmission
dominante). Chez l’adulte jeune, hémochromatose juvénile due à une mutation de
l’hémojuvéline (gène HJV) ou de l’hepcidine (gène HAMP).
Les homozygotes HFE (C282Y/C282Y : environ 0,5 % de la population française)
et éventuellement les hétérozygotes composites (C282Y/H63D) ont un risque de
développer des complications liées à la surcharge en fer. À différencier des sur-
charges ferriques secondaires (transfusions abondantes, hyperhémolyses chro-
niques, anémies sidéroblastiques).
Diagnostic
Les conditions actuelles du diagnostic permettent de l’établir bien
avant que ne soient constitués les signes classiques et tardifs de la sur-
charge en fer. Lorsque ce diagnostic n’a pas été précocement posé, il
devient évident devant une ou plusieurs complications :
1. Asthénie, arthralgies.
2. Pigmentation cutanée (parties découvertes, plis, cicatrices, organes
génitaux externes), ardoisée (mélanine).
3. Cirrhose : hépatomégalie avec peu de signes d’insuffisance hépato-
cellulaire.
4. Diabète (50 % des cas).
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MALADIE DE WILSON
Syn : dégénérescence hépato-lenticulaire. Maladie génétique, à transmission autoso-
mique récessive, caractérisée par un dépôt de cuivre dans l’organisme, notamment
dans le foie (hépatite chronique, fibrose puis cirrhose), la cornée et le système nerveux
central. Due à une mutation du gène ATP7B codant pour un transporteur du cuivre
avec diminution de l’excrétion biliaire du cuivre et de la synthèse de la céruloplasmine.
Diagnostic
1. Cirrhose macronodulaire ou hépatite chronique active.
2. Signes neurologiques apparaissant lors de l’adolescence : tremble-
ment, rigidité, micrographie, difficultés d’élocution, dystonie faciale,
troubles psychiques. Ultérieurement, détérioration intellectuelle.
3. Anneau cornéen de Kayser-Fleischer ; plus rarement, cataracte en
fleur de tournesol. Examen ophtalmologique indispensable.
4. Formes fulminantes : ictère, insuffisance hépatocellulaire, anémie
hémolytique (par toxicité du cuivre sur les hématies).
Explorations
1. Diminution du cuivre sanguin et de la céruloplasmine ; augmenta-
tion du cuivre urinaire et hépatique (biopsie souvent nécessaire).
2. Amino-acidurie.
3. L’IRM montre des hypersignaux en T2 au niveau des noyaux gris
et du thalamus.
i
4. Recherche d’une mutation du gène ATP7B possible.
am
Traitement
1. Chélateurs du cuivre :
a) trientine per os. Traitement d’attaque de 6 mois à dose suffisante
(environ 1 g/j) pour obtenir une cuprurie supérieure à 1 000 µg/j, puis
dose dégressive ou traitement d’entretien par l’acétate de zinc (Wilzin,
150 mg par jour en 3 prises). Traitement à poursuivre indéfiniment,
même pendant la grossesse, sous peine de rechutes ;
b) la d-pénicillamine est moins employée du fait de ses effets secon-
daires, notamment allergiques.
2. Cirrhose décompensée et formes fulminantes : trientine forte dose,
plasmaphérèse ; envisager une transplantation hépatique.
ACÉRULOPLASMINÉMIE HÉRÉDITAIRE
Déficit héréditaire en céruloplasmine, dû à mutation du gène (3q23-24) de cette
protéine. Responsable d’une surcharge ferrique, en raison de l’activité ferroxyda-
sique de la céruloplasmine : le déficit inhibe la liaison fer-transferrine et la sortie
du fer des tissus vers le plasma. Rare.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’anémie microcytaire.
2. Les anomalies neurologiques : syndrome extrapyramidal, ataxie
cérébelleuse, démence.
LivreSansTitre1.book Page 644 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
3. Le diabète.
4. La diminution du fer sérique et de la saturation de la transferrine.
Explorations
Abaissement de la céruloplasmine sanguine.
Traitement
Chélateurs du fer (desferrioxamine).
Diagnostic
1. Prédominance chez la femme (40 à 60 ans).
2. Prurit précédant parfois de plusieurs mois (voire plusieurs années)
un ictère cholestatique. Asthénie. Parfois xanthomes, mélanodermie.
Hypertension portale possible.
i
3. Symptômes associés :
am
Diagnostic
Prurit, ictère, asthénie. Angiocholite dans 20 % des cas.
Explorations
1. Phosphatases alcalines et gamma-glutamyl transférase augmentées.
2. Échotomographie : parfois épaississement de la paroi des voies
biliaires. Images en « queue de comète » autour des voies biliaires, tra-
duisant souvent la présence de calculs.
3. Cholangiographie rétrograde endoscopique : aspect irrégulier des
voies biliaires avec alternance de sténoses et de dilatations modérées.
Ulcérations muqueuses sur la voie biliaire principale et les canaux
hépatiques. Risque d’angiocholite.
4. Cholangio-IRM : mise en évidence des anomalies dans les formes
i
évoluées.
am
Traitement
1. Cholestyramine en cas de prurit.
Ts
Diagnostic
Suspecté sur :
1. Une aggravation de la cirrhose (ascite abondante, ictère).
2. Une hépatomégalie dure, sensible ; parfois hémopéritoine.
3. Un nodule de plus de 2 cm à l’échographie de surveillance chez un
cirrhotique.
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Explorations
1. Augmentation franche des phosphatases alcalines et des alpha-2-
globulines.
2. Dans le sérum : alpha-fœtoprotéine élevée, supérieure à 250 ng/ml
(50 à 80 % des cas).
3. Échotomographie : nodule hypo- ou hyperéchogène, unique ou
multiples. Fréquence de la thrombose portale. Tout nodule de plus de
2 cm doit être considéré comme néoplasique.
4. Scanographie ou, de préférence, imagerie par résonance magné-
tiqueþ: nodule hypervascularisé.
5. Biopsie (sous échographie), seulement si l’alpha-fœtoprotéine est
normale ou si le diagnostic est incertain à l’imagerie.
Traitement
1. Tumeur de petite taille, unique ou en nombre inférieur à 3 : envisager
une transplantation hépatique. Si la transplantation est impossible : destruc-
tion percutanée (alcoolisation, radiofréquence) ou exérèse chirurgicale.
2. Tumeur de grande taille (plus de 5 cm) : exérèse chirurgicale, si
techniquement possible et en l’absence d’insuffisance hépatique.
3. Tumeurs multiples : chimio-embolisation par l’artère hépatique, en
l’absence d’insuffisance hépatique ou de thrombose portale (efficacité
i
discutée).
am
Diagnostic
Basé sur :
1. Une hépatomégalie dure et irrégulière, parfois douloureuse.
2. L’absence de signe de cirrhose.
3. La découverte du cancer primitif (deux fois sur trois environ).
Faire une fibroscopie gastrique et une coloscopie. Un cas particulier, le
mélanome malin (urines noircissant à l’air ; antécédent de tumeur
cutanée ou oculaire, rechercher la mélanine dans les urines).
Explorations
1. Tests hépatiques : augmentation de la gamma-GT, des phospha-
tases alcalines, parfois des transaminases.
2. Augmentation de l’antigène carcino-embryonnaire au-dessus de
10 ng/ml (80 % des cas). Augmentation du CA 19-9 (cancer du pancréas).
3. Échotomographie : foie hétérogène (nodules souvent hypoécho-
gènes ou « en cocarde » avec zone de nécrose centrale).
4. Scanographie ou imagerie par résonance magnétique : nodules,
souvent multiples, non hypervascularisés.
5. Biopsie (sous échographie).
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Traitement
1. Souvent palliatif : chimiothérapie. L’exérèse est possible si la
tumeur est localisée, avec une survie de 30 à 50 % à 5 ans.
2. Cas particuliers :
a) cancer thyroïdien : iode radioactif ;
b) carcinoïde et autres tumeurs endocrines : exérèse plus souvent
indiquée (évolution lente), chimiothérapie (cisplatine, étoposide).
ADÉNOMES HÉPATOCELLULAIRES
Souvent chez la femme. Tumeur bénigne formée d’hépatocytes normaux, bien
limitée, parfois encapsulée. Fréquence augmentée par les contraceptifs oraux
(œstrogènes), les stéroïdes anabolisants et androgéniques et au cours de la glyco-
génose de type I. Transformation en carcinome hépatocellulaire rare si unique,
possible si volumineux ou multiples (polyadénomatose : plus de 10 adénomes).
Diagnostic
1. Découverte fortuite d’échographie le plus souvent.
2. Rarement à l’occasion de symptômes (douleurs, hémorragie intra-
péritonéale, hépatomégalie).
Explorations
i
am
Traitement
1. Tumeur de moins de 3 cm : surveillance par échographie annuelle.
Ts
Diagnostic
1. Hypertension portale isolée (hémorragies digestives), angiocholite
isolée, ou association des deux.
2. Dans la majorité des cas, présence d’une ectasie tubulaire précali-
cielle à l’échographie (voir p. 864) ou association à une polykystose
rénale (voir p. 868).
Traitement
Bêtabloquants pour prévenir les hémorragies digestives. Si échec :
traitement endoscopique des varices œsophagiennes ou gastriques.
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SCLÉROSE HÉPATO-PORTALE
Syn : hypertension portale essentielle. Maladie de cause généralement
inconnue, parfois associée à une affection thrombogène (voir Syndrome de Budd-
Chiari, p. 654 et Thrombose portale, p. 655). Parfois : hypervitaminose A, intoxica-
tion par l’arsenic ou le chlorure de vinyle. Lésion histologique : fibrose portale et
périsinusoïdale isolée, parfois très discrète, sans lésions biliaires ni hépato-
cytaires, sans nodules de régénération.
Diagnostic
1. Hypertension portale isolée (hémorragies digestives) sans insuffi-
sance hépatocellulaire.
2. Thrombose portale associée environ une fois sur deux.
Traitement
Bêtabloquants pour prévenir les hémorragies digestives. Si échec :
traitement endoscopique des varices œsophagiennes ou gastriques.
Diagnostic
Hypertension portale avec hémorragies digestives sans insuffisance
hépatocellulaire.
un
Traitement
Bêtabloquants pour prévenir les hémorragies digestives. Si échec :
Ts
Diagnostic
Découverte souvent fortuite, lors d’une échographie.
Explorations
Imagerie par résonance magnétique. Éventuellement : biopsie hépa-
tique (sous échographie).
Traitement
Si diagnostic certain : abstention (pas de risque de carcinome hépa-
tocellulaire). Surveillance inutile (jamais de dégénérescence maligne).
En cas de doute ou de douleurs certainement liées à la tumeur : exérèse
chirurgicale.
ANGIOME HÉPATIQUE
Syn : hémangiome. Tumeur vasculaire bénigne due à une prolifération de tissu
embryonnaire. Très fréquent (2 à 4 % chez l’adulte).
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Diagnostic
1. Découverte généralement fortuite, lors d’une échographie (image
hyperéchogène intra-hépatique).
2. Rarement à l’occasion de douleurs (thrombose intra-tumorale).
Explorations
Échographie, scanographie (angioscanner), imagerie par résonance
magnétique. Biopsie à l’aiguille contre-indiquée.
Traitement
Abstention, même en cas d’angiome volumineux, s’il est asymptoma-
tique. Surveillance inutile (jamais de dégénérescence maligne). Exérèse
chirurgicale uniquement dans les formes très symptomatiques (dou-
leurs).
Explorations
1. Échotomographie : image arrondie, anéchogène, sans paroi et sans
cloisons. Renforcement postérieur. Aucun autre examen d’imagerie
Ts
AMIBIASE HÉPATIQUE
Voir Amibiase hépatique, p. 825.
Diagnostic
1. Douleurs de l’hypocondre droit. Hépatomégalie douloureuse.
2. Signes d’infection générale : fièvre, asthénie, amaigrissement.
Explorations
1. Hyperleucocytose et polynucléose franches.
2. L’échotomographie montre une zone hypoéchogène à bords peu nets.
3. La scanographie permet une localisation plus précise.
4. Ponction échoguidée pour examen bactériologique.
Traitement
1. Antibiotiques à large spectre, puis adaptés au germe.
2. En cas de persistance de la fièvre et des douleurs au-delà de
8 jours : drainage transcutané. En cas d’échec : drainage chirurgical.
3. Traitement éventuel de la cause (diverticulite sigmoïdienne,
lithiase biliaire, foyer abdominal).
HYPERBILIRUBINÉMIES HÉRÉDITAIRES
Affections génétiques, se traduisant par un ictère chronique, sans cholestase,
sans cytolyse, sans insuffisance hépatocellulaire, sans hémolyse.
I. MALADIE DE GILBERT
Fréquence estimée à 3-5 % dans la population générale. Cause : déficit en bilirubine
i
glucuronyltransférase (mutation du promoteur du gène de l’enzyme). Transmission
am
récessive.
Diagnostic
1. Ictère à bilirubine exclusivement non conjuguée (urine claire).
un
Diagnostic
1. Ictère à bilirubine conjuguée et non conjuguée.
2. Présence d’un pigment noir dans les hépatocytes à la biopsie
hépatique.
Pronostic
Excellent. Pas de traitement.
Diagnostic
1. Ictère à bilirubine conjuguée et non conjuguée.
2. Histologie hépatique normale. Absence de pigment dans les
hépatocytes.
Pronostic
Excellent. Pas de traitement.
i
SYNDROME D’ALAGILLE
am
Diagnostic
Basé sur :
Ts
Diagnostic
Ictère cholestatique, avec prurit d’abord intermittent, puis permanent.
LivreSansTitre1.book Page 652 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Phosphatases alcalines augmentées.
2. Gamma-GT normale (types 1 et 2) ou augmentée (type 3).
3. Biopsie du foie : fibrose puis cirrhose biliaire.
Traitement
L’acide ursodesoxycholique peut entraîner une amélioration et ralentir
l’évolution. En cas de cirrhose décompensée : transplantation hépatique.
Diagnostic
Prurit intense, ictère. La durée de chaque épisode est de 2 semaines
à 1 an. L’intervalle entre chaque épisode varie de 6 mois à 10 ans.
Explorations
1. Élévation souvent marquée des phosphatases alcalines, modérées
des transaminases. Gamma-GT souvent normale.
i
2. Normalité complète entre chaque épisode.
am
Traitement
Cholestyramine pendant les poussées.
un
CHOLESTASE INTRA-HÉPATIQUE
Ts
DE LA GROSSESSE
Syn : cholestase récurrente gravidique. Fréquence 1 sur 2 000 à 8 000 gros-
sesses. Due, dans certains cas, à une mutation du gène ABCB4 codant le transpor-
teur canaliculaire des phospholipides, la protéine MDR3, ou à une mutation
d’autres transporteurs canaliculaires. Pronostic maternel excellent, Pronostic
fœtal : avortement ou accouchement prématuré fréquents (un tiers des cas).
Diagnostic
Cholestase (prurit, plus rarement ictère), survenant pendant le 3e tri-
mestre (cas les plus précoces : 6e semaine) de la grossesse, disparais-
sant immédiatement après l’accouchement (2 à 15 jours), pouvant
récidiver aux grossesses ultérieures ou lors de l’administration de
contraceptifs oraux œstroprogestatifs.
Explorations
Élévation marquée des phosphatases alcalines, élévation possible
des transaminases. Gamma-GT souvent normale, élevée dans 10 à 15 %
des cas.
Traitement
Cholestyramine. Acide ursodésoxycholique. En cas de prurit résis-
tant : plasmaphérèses.
Discuter le déclenchement de l’accouchement dès que possible
(37-38 semaines).
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Diagnostic
Survient toujours après la 30e semaine de la grossesse, le plus sou-
vent chez une primipare. Caractérisée par des vomissements, des dou-
leurs abdominales, une polydypsie, puis un ictère et une insuffisance
hépatocellulaire grave avec encéphalopathie. Prurit possible. Souvent
associée à une toxémie gravidique.
Explorations
Augmentation des transaminases, de la créatinine et de l’uricémie.
Traitement
Césarienne d’urgence.
Diagnostic
Ictère à bilirubine conjuguée, survenant au début de la grossesse, en
un
FOIE CARDIAQUE
Manifestations hépatiques dues à une cardiopathie. Secondaires à une élévation
de la pression auriculaire droite (foie congestif : insuffisance ventriculaire droite ;
valvulopathies tricuspidiennes ; péricardite aiguë ou constrictive) ou à une dimi-
nution du débit cardiaque (foie ischémique : cardiomyopathie aiguë, troubles du
rythme sévères, collapsus cardiovasculaire, insuffisance cardiaque gauche).
Diagnostic
Basé sur :
1. Foie congestif :
a) une hépatomégalie, ferme douloureuse spontanément et à la pal-
pation, siège parfois d’une expansion synchrone au pouls avec reflux
hépato-jugulaire ;
b) des signes périphériques d’insuffisance cardiaque.
2. Foie ischémique : une insuffisance hépatocellulaire aiguë avec
ictère.
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Explorations
1. Élévation des transaminases possible, supérieure à 50 fois la nor-
male en cas de foie ischémique (SGOT plus que SGPT).
2. Élévation de la pression veineuse au-dessus de 10 cm d’eau ; éléva-
tion de la pression auriculaire droite au cathétérisme cardiaque.
3. Échotomographie : hépatomégalie avec dilatation des veines sus-
hépatiques et de la veine cave inférieure.
4. Biopsie hépatique : lésions de congestion centro-lobulaires.
Nécrose centro-lobulaire en cas de foie ischémique. La biopsie per-
cutanée est dangereuse (risque accru d’hémopéritoine).
Principales complications
Ictère possible, surtout en cas de foie ischémique. Ascite habituelle-
ment riche en protéines (plus de 30 g/l). « Cirrhose » cardiaque si l’évo-
lution se prolonge.
Traitement
Celui de l’insuffisance cardiaque (voir p. 467).
SYNDROME DE BUDD-CHIARI
Obstruction des troncs des veines sus-hépatiques. Principales causes :
a) thrombose cruorique favorisée par une thrombophilie constitutionnelle (voir
i
p. 740) ou acquise, prise de contraceptifs oraux ; b) envahissement néoplasique
am
Diagnostic
Douleurs abdominales. Hépatomégalie, ascite, parfois ictère.
Explorations
1. Augmentation des transaminases.
2. Échographie-Doppler : diminution du flux sanguin des veines sus-
hépatiques et porte (à la phase aiguë).
3. Biopsie hépatique : lésions des veinules sus-hépatiques, conges-
i
am
PÉLIOSE HÉPATIQUE
Présence de lacunes de 1 mm à 2 cm, bordées par des hépatocytes, sans topo-
graphie particulière, constituées par des sinusoïdes dilatés. Causes : a) maladies
chroniques : tuberculose, cancers, maladie de Hodgkin, maladie de Crohn ;
b) médicaments : androgènes, stéroïdes anabolisants, azathioprine (après trans-
plantation rénale), contraceptifs oraux (dilatation sinusoïdale périportale) ;
c) toxiques : chlorure de vinyle, hypervitaminose A.
Diagnostic
Découverte histologique, ou à l’occasion d’une hépatomégalie, par-
fois d’une hypertension portale.
THROMBOSE PORTALE
Conséquence : a) d’une affection thrombogène (voir Thrombophilie, p. 740) ;
b) d’un foyer infectieux dans le territoire splanchnique (appendicite, diverticulite,
maladie inflammatoire de l’intestin), responsable parfois d’une thrombophlébite
aiguë (pyléphlébite) ; c) d’une infection ou d’une manipulation de la veine ombili-
cale chez le nouveau-né ; d) d’un envahissement néoplasique en cas de carcinome
hépatocellulaire (thrombose néoplasique). Entraîne une hypertension portale et le
développement d’une circulation veineuse collatérale vers le foie dans le pédicule
hépatique (cavernome portal).
Diagnostic
Hémorragies digestives par hypertension portale. Splénomégalie.
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Explorations
1. Tests hépatiques normaux. Parfois augmentation des phospha-
tases alcalines (compression des voies biliaires par le cavernome).
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FOIE POLYKYSTIQUE
Maladie héréditaire, à transmission autosomique dominante (mutation du
gène PKD1 dans 85 % des cas, ou du gène PKD2), caractérisée par la présence de
kystes macroscopiques principalement dans le foie et les reins. Les kystes ne com-
muniquent pas avec les voies biliaires. Les kystes rénaux précèdent toujours les
i
kystes hépatiques. Il n’y a ni hypertension portale, ni angiocholite.
am
Diagnostic
Basé sur l’hépatomégalie, souvent importante, irrégulière et dure.
un
Explorations
1. Tests hépatiques habituellement normaux.
Ts
COLIQUE HÉPATIQUE
Syn : douleur biliaire. Douleur en rapport avec une distension aiguë des voies
biliaires (vésicule ou voie biliaire principale). Causes : lithiase vésiculaire ou cho-
lédocienne (98 % des cas), ampullome vatérien, parasitoses (distomatose),
tumeurs bénignes (2 % des cas).
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Diagnostic
Basé sur les caractères de la douleur :
1. Épigastrique (2 cas sur 3) ou sous-costale droite, irradiant en
arrière et vers l’épaule droite.
2. Inhibant l’inspiration profonde.
3. Vive (« pathétique »), stable, durant 30 minutes à 6 heures.
4. Accompagnée souvent de nausées et vomissements.
Principales complications
Celles de la lithiase :
1. Origine vésiculaire : cholécystite aiguë.
2. Origine cholédocienne : fièvre (angiocholite), ictère (obstruction
de la voie biliaire principale).
Traitement
1. Atropine (0,5 mg, par voie sous-cutanée) ; antispasmodiques de
synthèse : tiémonium, phloroglucinol.
2. Péthidine (0,1 g), morphine (0,01 g) ou buprénorphine (0,3 mg) si
antispasmodiques inefficaces.
LITHIASE VÉSICULAIRE
i
am
Calculs le plus souvent de cholestérol ou mixtes (80 %). Origine : formation par
le foie d’une bile sursaturée en cholestérol, entraînant la précipitation de cristaux
de cholestérol (« nucléation »), puis la formation des calculs macroscopiques. Pré-
disposition génétique, notamment en cas de mutation du gène ABCB4 (voir p. 652).
un
(20 %).
Diagnostic
1. Souvent aucun signe clinique (lithiase asymptomatique : 20 à 25 %
des autopsies de routine ; 80 % de l’ensemble des lithiases). Découverte
fortuitement lors d’une échographie pour une autre raison.
2. Colique hépatique.
3. Signes de cholécystite chronique : douleurs épigastriques et sous-
costales droites. Signe de Murphy (douleur à la palpation de la région
vésiculaire avec inhibition respiratoire), peu spécifique.
4. La dyspepsie n’a aucun rapport avec la lithiase vésiculaire.
Examens complémentaires
1. Tests hépatiques normaux.
2. Échotomographie : images échogènes vésiculaires avec « cônes »
d’ombre acoustique, mobiles aux changements de position.
Principales complications
1. Cholécystite aiguë.
2. Iléus biliaire (occlusion intestinale aiguë par calcul, après fistule
cholécysto-intestinale).
3. Lithiase cholédocienne.
4. Hydrocholécyste par obstruction du canal cystique.
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CHOLÉCYSTITES AIGUËS
Secondaires le plus souvent à l’obstruction du canal cystique par un calcul. Les
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. La douleur sous-costale droite ou épigastrique, intense, durant
plus de 6 heures.
2. La défense ou contracture pariétale.
3. La fièvre (38 à 39 °C), importante en cas de pyocholécyste.
Examens complémentaires
1. Hyperleucocytose avec polynucléose.
2. Échotomographie : calculs, épaississement et œdème (double
contour) de la paroi vésiculaire. Parfois, image du calcul bloqué dans
le collet vésiculaire. Douleur au passage de l’appareil. Permet le dia-
gnostic dans 95 % des cas.
Principales complications
1. Nécrose vésiculaire (cholécystite gangréneuse) et infection vésicu-
laire (pyocholécyste) ou sous-hépatique (abcès).
2. Rupture dans le péritoine (péritonite biliaire), dans le tube digestif
(fistule) avec possibilité d’iléus biliaire.
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Traitement
1. Repos au lit, diète, aspiration gastrique si vomissements abondants.
2. Antalgiques : péthidine, morphine, buprénorphine.
3. Antibiotiques : ampicilline, céphalosporines, gentamycine.
4. Rééquilibration hydroélectrolytique.
5. Traitement chirurgical : a) si le traitement médical est efficace (dou-
leur, signes locaux, fièvre) : cholécystectomie après 24 ou 48 heures ; b) si
le traitement est inefficace, menace de cholécystite gangréneuse : cholé-
cystectomie immédiate, effectuée le plus souvent par cœlioscopie.
LITHIASE DU CHOLÉDOQUE
Habituellement due à la migration des calculs vésiculaires.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les douleurs épigastriques ou sous-costales droites (75 % des cas).
2. La fièvre et les frissons, témoins de l’angiocholite.
3. L’ictère obstructif, avec urines foncées, selles décolorées, parfois
prurit.
4. Formes totalement latentes de découverte échographique.
i
Explorations
am
LITHIASE INTRA-HÉPATIQUE
Calculs en amont de la convergence des canaux hépatiques.
1. Primitive : les calculs se forment directement dans les voies biliaires intra-
hépatiques. Le plus souvent cholestéroliques.
2. Secondaire : par migration de calculs vésiculaires, ou en amont d’une sténose
biliaire, d’une anastomose bilio-digestive chirurgicale, ou secondaire à une
maladie des voies biliaires (cholangite sclérosante, maladie de Caroli), parasitose.
Le plus souvent pigmentaires bruns (bilirubinate de calcium).
I. CALCULS CHOLESTÉROLIQUES
Souvent dus à une mutation du gène ABCB4 codant pour la protéine MDR3 (voir
p. 652).
Biologiquement : forte augmentation de la gamma-GT. Le syndrome est désigné
sous le nom de LPAC (low phospholipid-associated cholestasis and cholelithiasis).
i
am
Diagnostic
Basé sur :
1. Un début précoce (avant 40 ans).
2. Les douleurs biliaires, avec angiocholite, parfois pancréatite, réci-
un
Diagnostic
Angiocholite (95 % des cas) : fièvre, frissons, ictère.
Explorations
1. Augmentation des phosphatases alcalines et des transaminases.
2. Échographie : nombreux calculs intra-hépatiques. Voies biliaires
souvent anormales (épaississement pariétal) et dilatées.
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3. Scanographie et cholangio-IRM.
4. Cholangiographie rétrograde endoscopique si une intervention est
envisagée.
Traitement
Drainage biliaire et antibiothérapie en cas d’angiocholite.
1. Lithiase localisée : résection du territoire atteint.
2. Lithiase diffuse : traitements non chirurgicaux : ablation des
calculs par voie endoscopique ou transhépatique, antibiothérapie pro-
longée. En cas d’échec, discuter une transplantation hépatique.
Diagnostic
Ictère obstructif variable, angiocholite possible avec parfois méléna ;
souvent tableau voisin de celui du cancer de la tête du pancréas : dou-
leurs de l’hypocondre droit, amaigrissement, prurit.
Explorations
1. Échotomographie : dilatation de la voie biliaire principale et des
i
am
étendue.
3. Cholangiographie rétrograde endoscopique : en cas de doute per-
sistant. Permet une biopsie.
Ts
Traitement
Exérèse assez souvent possible (duodéno-pancréatectomie cépha-
lique). La survie à 5 ans est de 40 à 50 %.
Diagnostic
Amaigrissement, asthénie ; douleurs de l’hypocondre droit ou épi-
gastriques ; ictère cholestatique avec prurit. Angiocholite dans 20 à
30 % des cas.
Explorations
1. Échotomographie : dilatation des voies biliaires en amont de l’obs-
tacle tumoral.
2. Cholangio-IRM et/ou échoendoscopie : peuvent montrer la lésion.
3. Cholangiographie rétrograde ou transhépatique pré-opératoires : par-
fois nécessaires pour montrer la localisation et l’étendue de la lésion.
4. Tomographie par émission de positons (PET-scan) : intéressante,
mais possibilité de faux positifs.
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Traitement
1. Résection chirurgicale de la tumeur suivie d’une anastomose bilio-
digestive, parfois complétée par une hépatectomie partielle pour les
tumeurs de la convergence. À réaliser dans un centre spécialisé.
2. Si l’exérèse n’est pas possible, drainage biliaire par pose d’une pro-
thèse transtumorale par voie endoscopique rétrograde, ou par voie
transhépatique.
Diagnostic
Asthénie, douleurs de l’hypocondre droit, amaigrissement, parfois
tumeur palpable, ictère en cas d’envahissement de la voie biliaire prin-
cipale (20 à 30 % des cas). Diagnostic opératoire ou histologique.
Explorations
Échotomographie et scanographie : image de tumeur ou épaississe-
ment irrégulier de la paroi vésiculaire.
Traitement
L’exérèse est rarement possible (mauvais pronostic). En cas de décou-
i
verte histologique après cholécystectomie, proposer une réintervention
am
POLYPE CHOLESTÉROLIQUE
un
Diagnostic
Asymptomatique.
Explorations
Échotomographie : image hyperéchogène appendue à la paroi vési-
culaire, non mobile aux changements de position, sans cône d’ombre.
Traitement
Cholécystectomie non indiquée.
CHOLESTÉROLOSE
Syn : maladie de Caroli-Schiff. a) Forme diffuse : infiltration de la paroi vésicu-
laire par du cholestérol et des triglycérides (dans les cellules biliaires et les his-
tiocytes) ; b) forme polypoïde : polypes cholestéroliques multiples. Pas de risque
de dégénérescence.
Diagnostic
Asymptomatique.
Explorations
Échographie : épaississement pariétal localisé ou global de la vési-
cule biliaire.
Traitement
Cholécystectomie non indiquée.
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ADÉNOME VÉSICULAIRE
Tumeur bénigne solide de la paroi vésiculaire, faite de cellules biliaires.
Diagnostic
Asymptomatique.
Exploration
Échotomographie : image isoéchogène, non mobile, sans cône d’ombre.
Traitement
Cholécystectomie indiquée si le diamètre est supérieur à 1 cm, car
risque (faible) de cancer vésiculaire.
VÉSICULE PORCELAINE
Calcification totale ou partielle de la paroi vésiculaire secondaire à une cholé-
cystite chronique.
Diagnostic
Calcifications de la paroi de la vésicule visibles à la radiographie sans
préparation, à l’échographie ou à la scanographie.
Complication
i
Risque élevé de cancer vésiculaire.
am
Traitement
Cholécystectomie.
un
ADÉNOMYOMATOSE VÉSICULAIRE
Ts
PANCRÉATITE AIGUË
Le plus souvent causée par une lithiase biliaire ou l’alcoolisme chronique.
Sinon, chercher une cause tumorale maligne ou bénigne. Parfois iatrogène après
cholangiopancréatographie rétrograde ou sphinctérotomie endoscopique.
Il existe deux formes : a) œdémateuse, spontanément résolutive dont la morta-
lité est proche de 0 % ; b) nécrotico-hémorragique dont les risques sont les
défaillances multiviscérales et la surinfection. Sa mortalité peut atteindre 20 %.
Diagnostic
1. Douleur, épigastrique haute, irradiant en arrière, rapidement pro-
gressive, parfois très intense, iléus réflexe.
2. Signes de défaillances multiviscérales (cardiovasculaire, rénale,
pulmonaire, hépatique, cérébrale).
3. Examen abdominal : pas de contracture (contraste entre la vio-
lence de la douleur et la pauvreté des signes abdominaux).
4. Lithiase biliaire chez une femme de 60-65 ans, alcoolisme chro-
nique chez un homme de 40-45 ans, tumeur chez un homme ou une
femme de plus 60 ans.
LivreSansTitre1.book Page 664 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Élévation souvent importante (plus de 3 fois la limite supérieure
de la normale) de la lipasémie (l’amylasémie ne doit plus être dosée).
2. Hyperleucocytose (10 000 à 20 000/mm3) et hémoconcentration
(hématocrite élevé).
3. Hypocalcémie après 1 à 3 jours, hyperglycémie modérée (dans les
formes sévères).
4. Élévation parfois importante et transitoire (intérêt d’un dosage
précoce) des transaminases (ALAT et ASAT) dans les formes biliaires.
5. Anomalies pancréatiques à la scanographie qui doit être faite
d’emblée en cas de doute diagnostique ou à la 48e heure pour pour le
diagnostic de gravité.
Principales complications
1. Défaillance multiviscérale (surtout la première semaine), décès.
2. Tardivement : abcès pancréatique ou péri-pancréatique (princi-
pale cause de mortalité), pseudo-kyste du pancréas.
Traitement
1. Médical :
a) arrêt de la nutrition orale cyclique. Hyperhydratation intraveineuse.
Traitement symptomatique du choc et de l’hémoconcentration (plasma,
i
solutions électrolytiques), des éventuels vomissements (aspiration gas-
am
trique) ;
b) traitement antalgique (paracétamol, morphine sous-cutanée ou
intraveineuse, novocaïne intraveineuse) ;
un
c) dans les formes graves, mise en place urgente (avant la 48e heure)
d’une nutrition entérale sur sonde gastrique ou duodénale ;
Ts
PANCRÉATITE CHRONIQUE
Forme la plus fréquente : pancréatite chronique calcifiante. Le plus souvent de
cause alcoolique. La lésion associe : a) une fibrose ; b) une dilatation irrégulière
des canaux excréteurs ; c) des précipitations de matériel amorphe intracanalaire,
ultérieurement calcifié (lithiase). Causes rares : auto-immune, hyperparathyroïdie ;
obstacle sur les canaux pancréatiques ; familiale (liée parfois à des mutations du
gène de la mucoviscidose), post-radiothérapie, idiopathique.
Diagnostic
1. Terrain : homme de 40-45 ans, grand alcoolo-tabagique depuis plus de
10 ans.
2. Douleurs, épigastriques, sous-costales gauches ou postérieures.
3. Signes d’insuffisance pancréatique (tardivement) : stéatorrhée entraî-
nant une dénutrition modérée ; diabète possible (20 à 30 % des cas).
Explorations
1. Recherche de calcifications pancréatiques au mieux par scano-
graphie.
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CANCER DU PANCRÉAS
Observé habituellement après 60 ans, 2 fois plus fréquent chez l’homme que
chez la femme. Adénocarcinome. Plus rarement : tumeur neuro-endocrine, tumeur
intracanalaire papillaire et mucineuse, tumeur acineuse, cystadénocarcinome.
Diagnostic
Basé sur :
1. Un ictère progressif, cholestatique avec prurit (pour les cancers de
la tête).
2. Des douleurs épigastriques à irradiations dorsales, parfois pseudo-
rhumatismales, progressivement croissantes (60 % des cas).
3. Une anorexie et un amaigrissement massif.
4. Une hépatomégalie (de cholestase) et une grosse vésicule (pal-
pable dans 50 à 60 % des cas).
5. L’absence de fièvre.
6. Un diabète récent.
Explorations
1. Hyperbilirubinémie conjuguée ; élévation des phosphatases alca-
lines et de la gamma-GT ; transaminases normales ou peu élevées.
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Diagnostic
Découverte fortuite, ou poussée de pancréatite aiguë, stéatorrhée.
Parfois forme maligne d’emblée.
Ts
Explorations
Imagerie par échographie, scanner ou IRM : dilatation des canaux
pancréatiques selon la localisation de la tumeur.
Traitement
Surveillance étroite ou chirurgie selon les risques évolutifs.
Hématologie
par M. Leporrier
Diagnostic
1. Si l’anémie est d’installation brutale, évoquer une hémorragie
extériorisée ou non (notamment digestive ou intrapéritonéale) ou
un
ANÉMIE MICROCYTAIRE
Syn : hypochrome. Volume globulaire moyen < 80 µ3. Attention ! Se souvenir que
la carence en fer et l’inflammation ne provoquent de modification du volume glo-
bulaire moyen qu’après plusieurs mois. L’anémie résultant de l’un de ces méca-
nismes est d’abord normocytaire.
LivreSansTitre1.book Page 668 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Doser le fer sérique et la capacité de fixation de la transferrine (sidé-
rophiline), ou la ferritine sérique (voir p. 1616).
1. Fer sérique diminué (< 13 µmol/l) :
a) capacité totale de fixation de la transferrine augmentée
(> 70 µmol/l) ou ferritine sérique abaissée (< 20 µg/l) : il s’agit d’une
anémie secondaire à une carence en fer ;
b) capacité totale de fixation de la transferrine normale ou diminuée
(< 70 µmol/l), ou ferritine sérique augmentée (< 100 µg/l) : il s’agit
d’une anémie secondaire à un processus inflammatoire chronique.
2. Fer sérique normal ou augmenté (> 13 µmol/l) : il s’agit d’un syn-
drome thalassémique.
Principales causes
Chercher une cause de saignement chronique, généralement digestif
ou utérin.
1. Femmes non ménopausées : règles abondantes (polypes, fibromes,
i
stérilet, troubles de l’hémostase plus rarement) et maternités expli-
am
HÉMATOLOGIE 669
Traitement
1. Traitement curatif : suppression éventuelle de la cause, et adminis-
tration orale de sels de fer : 100 mg de fer/jour chez l’adulte, 2 à
5 mg/kg/jour chez l’enfant pendant 6 mois au moins, ou de façon pro-
longée si la cause ne peut être supprimée (voir Fer, p. 157). Un traite-
ment efficace corrige la baisse d’hémoglobine en quatre à huit
semaines, la microcytose en trois à quatre mois, et restaure des
réserves en fer adéquates (normalisation de la ferritine sérique) en six
mois. Le traitement doit donc ne pas être interrompu avant ce délai.
2. Traitement préventif : grossesse (1 mg/kg/jour per os à partir du
4e mois) ; première enfance : les laits actuels (1er et 2e âge, croissance,
voir tableau 111, p. 429) sont enrichis en fer (entre 0,5 et 0,8 mg/100 ml).
À défaut, 2-3 mg/kg/j de fer en solution buvable dans les biberons.
Principales causes
Infection chronique ou prolongée, maladie inflammatoire (polyarth-
un
Traitement
Celui de l’affection causale. Le traitement par le fer est inefficace.
ANÉMIE MACROCYTAIRE
La macrocytose résulte d’un ralentissement de division des érythroblastes
médullaires. Toutefois, deux circonstances peuvent induire une macrocytose en
dehors de ce mécanisme : 1) un taux élevé de réticulocytes engendre une macro-
cytose modérée (100-110 µ3), en raison du plus grand volume de ceux-ci ; 2) des
auto-anticorps anti-hématies (agglutinines froides) peuvent être responsables
d’une macrocytose artéfactuelle par comptage simultané d’hématies agglutinées.
Principales causes
1. L’alcoolisme est, en France, une cause fréquente de macro-
cytose modérée, dont la régression rapide est habituelle par le seul
un
sevrage.
2. Défaut d’apport, d’absorption ou d’utilisation : carence, gastrec-
tomie, syndrome de malabsorption, cirrhose.
Ts
Diagnostic
La macrocytose qui résulte de leur utilisation est parfois prononcée
(VGM > 120 µ3). Elle entraîne une diminution du nombre des hématies
LivreSansTitre1.book Page 671 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 671
IV. MYÉLODYSPLASIES
Une macrocytose, parfois isolée, peut être un mode révélateur d’un trouble de
production médullaire latent (voir p. 705).
Diagnostic
Le diagnostic est évoqué sur la coexistence d’autres anomalies de
l’hémogramme (neutropénie, thrombopénie, dégranulation des neutro-
philes, monocytose) et basé sur l’étude du myélogramme.
ANÉMIE NORMOCYTAIRE
Volume globulaire moyen entre 80 et 100 µ3.
Diagnostic
Une numération des réticulocytes (voir p. 1603) permet d’orienter le
i
diagnostic. Le résultat doit être interprété en concentration/mm3 et
am
non en pourcentage :
1. Réticulocytes < 150 000/mm3 : l’anémie est peu ou arégénérative.
un
Principales causes
1. Hémolyse :
a) intravasculaire, souvent aiguë : pâleur, frissons, douleurs abdomi-
nales, sérum foncé (hémoglobinémie), urines noires (hémoglobinurie
i
am
HÉMATOLOGIE 673
Diagnostic
Basé sur :
1. Les caractères du saignement :
a) spontané (caractère essentiel), surtout cutanéo-muqueux (pur-
pura)þ: oriente vers une anomalie d’hémostase primaire ;
b) provoqué par un traumatisme déclenchant minime (hématome
après injection intramusculaire, extraction dentaire, hémarthrose par
microtraumatismes articulaires) ou non (intervention chirurgicale) :
oriente vers une anomalie de coagulation.
2. L’interrogatoire, essentiel : antécédents familiaux (hémophilie,
thrombopathies constitutionnelles, maladie de Willebrand), médica-
ments (antivitaminiques K, antiagrégants), épisodes hémorragiques
lors d’interventions chirurgicales ou d’actes invasifs antérieurs, abon-
dance des règles chez les femmes.
Attention ! Il faut éviter d’attribuer à un trouble de l’hémostase qu’il
soit spontané ou dépendant d’un traitement anticoagulant, l’entière res-
ponsabilité d’un saignement localisé (digestif, utérin urinaire…) : il peut
i
s’agir du saignement d’une lésion néoplasique ou non, favorisée par
am
l’anomalie d’hémostase.
Explorations
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Le contexte, l’aspect clinique des lésions (purpura, saignements
muqueux (épistaxis, gingivorragies, ménorragies).
2. La numération de plaquettes.
3. Le temps de saignement si les plaquettes sont normales ou la
thrombopénie peu marquée, complété d’éventuels tests plus spécia-
lisés en cas d’allongement (étude du facteur Willebrand, agrégation pla-
quettaire in vitro).
LivreSansTitre1.book Page 674 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Principales causes
1. Thrombopénie centrale (pauvreté et/ou dystrophie des mégacaryo-
cytes)þ:
a) le plus souvent acquise : insuffisance médullaire (voir p. 702),
alcoolisme, carence aiguë en folates (thrombopénie brutale après inter-
vention chirurgicale ou réanimation prolongée), curable par adminis-
tration parentérale d’acide folinique ;
b) très rarement constitutionnelle : amégacaryocytose congénitale,
i
maladie de Fanconi, anomalie de May-Hegglin, etc.
am
HÉMATOLOGIE 675
Principales causes
1. Déficit en protéines plasmatiques intervenant dans l’adhésion pla-
quettaire : Maladie de Willebrand surtout (voir p. 735), afibrinogénémie
constitutionnelle exceptionnellement.
2. Thrombopathies acquises : médicaments anti-agrégants, anti-
inflammatoires non stéroïdiens, syndromes myéloprolifératifs (troubles
divers des fonctions plaquettaires), insuffisance rénale (trouble de
l’agrégation des plaquettes et de la libération de leurs constituants).
3. Thrombopathies constitutionnelles (exceptionnelles) :
a) thrombasthénie de Glanzmann : transmission autosomale réces-
sive, absence d’agrégats plaquettaires sur lame, défaut de rétraction du
caillot et absence d’agrégation à tous les inducteurs, anomalie de la
glycoprotéine IIb/IIIa (CD 41/61) ;
b) dystrophie thrombocytaire hémorragipare (ou syndrome de Ber-
nard-Soulier) : transmission autosomale récessive, plaquettes géantes,
i
am
Principales causes
1. Déficit en facteur(s) de la voie intrinsèque : déficit en facteur VIII ou
IX (hémophilie A ou B, voir p. 736), en facteur XI (maladie de Rosenthal,
ex-hémophilie « C »). La maladie de Willebrand associe généralement un
déficit en facteur VIII et un allongement du temps de saignement (voir
p. 735).
2. Déficit de la phase contact : facteur XII, kininogène de hauts poids
moléculaire, prékallicréine : ces déficits n’entraînent pas, en général, de
tendance hémorragique.
3. Inhibiteur de voie intrinsèque (syn : anticoagulant circulant) :
a) généralement à type d’anticorps antiphospholipides (voir p. 1007) ;
b) rarement inhibiteur immunologique anti-facteur VIII : affection
auto-immune, post-partum, induction par la pénicilline.
NORMAL
Déficit isolé en facteur VII
Généralement constitutionnel (transmission autosomale récessive).
un
Principales causes
1. Déficit combiné des facteurs II, VII, IX et X : avitaminose K. Elle
peut résulter d’un traitement antivitaminique K, d’une carence
d’absorption (cholestase chronique, malabsorption sévère), d’une
intoxication par raticide ou, en période néonatale, d’une maladie
hémorragique du nouveau-né (voir p. 1429).
2. Déficit combiné en facteurs II, V, VII, IX et X : Insuffisance hépato-
cellulaire (voir p. 627).
3. Déficit isolé en facteur II, V ou X :
a) constitutionnel, autosomique récessif (exceptionnel) ;
b) acquis : amylose (facteur X), auto-anticorps (exceptionnel).
HÉMATOLOGIE 677
Diagnostic
1. Afibrinogénémie (fibrinogène indosable) ou hypofibrinogénémie
constitutionnelles (rares). Transmission autosomale récessive. Hémor-
ragies parfois précoces dans les cas sévères (à la chute du cordon).
2. Dysfibrinogénémie constitutionnelle. Transmission autosomale
dominante. Fibrinogène abaissé par méthode chronométrique, normal
par dosage immunologique. Latence clinique habituelle, possibilité de
manifestations thromboemboliques.
3. Dysfibrinogénémie acquise (hépatopathies chroniques).
4. Syndromes de défibrination (voir p. 738).
inavouée.
Ts
Diagnostic
Le diagnostic est basé sur le contexte de la neutropénie :
1. Diverses infections parasitaires (paludisme, kala-azar), bactériennes
(fièvres typhoïdes, brucellose) ou virales (grippe, hépatite, mononucléose
infectieuse…) peuvent engendrer une neutropénie rarement inférieure à
1 000/mm3, généralement transitoire et au second plan des symptômes.
i
2. Enquêter sur l’existence d’une maladie auto-immune (polyarthrite
am
HÉMATOLOGIE 679
HÉMATOLOGIE 681
Principales causes
i
am
Diagnostic
1. Confirmer la polyglobulie par une étude des volumes érythrocytaires
et plasmatique (voir p. 1613) : distingue les polyglobulies vraies des
fausses polyglobulies par hémoconcentration. Cet examen évite bien sou-
vent des explorations non appropriées. Cependant, une hémoconcentra-
tion n’est jamais en cause si l’hématocrite est supérieure à 58-60 %, et
l’étude des volumes sanguins est moins cruciale dans ces cas.
2. Chercher par l’interrogatoire et l’examen clinique des circonstances
d’hypoxémie (insuffisance respiratoire, cardiopathie congénitale à com-
munication droite-gauche, séjour prolongé en altitude), un tabagisme chro-
nique, une masse lombaire, une splénomégalie, une activité exposant à
l’usage illicite d’érythropoïétine, une notion de polyglobulie familiale.
3. En l’absence d’orientation, vérifier la SaO2, l’absence de masse
rénale ou hépatique par échographie ; exceptionnellement, une sténose
serrée de l’artère rénale (notamment sur un rein transplanté), un
hémangioblastome du cervelet, dans le cadre d’une maladie de von
Hippel-Lindau (p. 1215).
4. Chez un sujet jeune, surtout s’il existe une notion familiale,
mesurer l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène (p. 1609).
LivreSansTitre1.book Page 683 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 683
I. ADÉNOPATHIES LOCALISÉES
Tableau 136. — Adénopathies localisées.
chroniques) bactério-
logique
de la porte
Ts
d’entrée (anti-
biogramme)
Maladie Axillaire Inflammatoire Porte d’entrée Sérodiagnostic
des griffes Fistulisation (griffures
de chat possible de chat)
suppuration ganglionnaires
II. POLYADÉNOPATHIES
Explorations
1. Hémogramme : permet de reconnaître dans un contexte générale-
ment évocateur un syndrome mononucléosique (mononucléose infec-
LivreSansTitre1.book Page 685 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 685
laires précises reconnues par ces méthodes sont de plus en plus nombreuses et
les exemples cités ici ne sauraient prétendre à l’exhaustivité.
Ts
HÉMATOLOGIE 687
Diagnostic
Évoqué devant :
1. Des infections bactériennes à répétition (bronchiques, cutanées)
ou une giardiase intestinale chez un enfant ou dans un contexte évoca-
teur de déficit acquis.
2. Une éruption urticarienne au cours d’une transfusion de produit
contenant du plasma (évoque un déficit spécifique en IgA).
3. Parfois des manifestations d’auto-immunité (notamment anémie
hémolytique auto-immune).
4. Électrophorèse des protéines du sérum : franche hypogammaglo-
bulinémie (< 5 g/l).
Explorations
1. Dosage des isotypes d’immunoglobulines IgG, IgA, IgM (voir
p. 1588).
2. Étude des lymphocytes sanguins B et T par cytométrie en flux
(voir pp. 1588 et 1592).
Traitement
i
Injections de gammaglobulines, sauf dans les déficits isolés en IgA :
am
0,5 à 0,7 ml/kg toutes les 3 semaines. Résultats bénéfiques sur la fré-
quence des infections bactériennes.
un
Diagnostic
Évoqué devant :
1. Des infections dites opportunistes (voir p. 749).
2. Un contexte évocateur : greffe d’organe ou de tissus (cellules
souches hématopoïétiques), traitement d’une maladie inflammatoire,
auto-immune, lymphoproliférative par immunosuppresseur(s).
3. Hémogramme : diminution parfois évidente (< 500/mm3) du
nombre des lymphocytes sanguins.
Explorations
1. Cytométrie en flux : numération des lymphocytes CD3, CD4, CD8,
CD40, CD43 (voir p. 1592).
2. Étude de la réponse cutanée à la tuberculine, éventuellement à
d’autres antigènes (candidine, toxine tétanique…).
3. D’autres explorations sont possibles, mais relèvent de laboratoires
hautement spécialisés : étude de la réponse lymphocytaire in vitro à
des antigènes spécifiques (Candida, tuberculine) ou non (phytohémag-
glutinine), dosage de cytokines, d’interféron.
LivreSansTitre1.book Page 688 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ASPLÉNIE
Absence de rate. Causes : splénectomie, absence congénitale dans le cadre des
syndromes malformatifs (syndrome d’Ivemark). On en rapproche les hyposplé-
nismes fonctionnels de la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, l’amy-
lose, la maladie cœliaque, la drépanocytose, la sarcoïdose splénique, les tumeurs
primitives de la rate, ou après injection de Thorotrast et irradiation splénique.
Diagnostic
1. Évident après splénectomie ou suspecté devant des modifications
d’hémogramme : présence de corps de Jolly dans les hématies, throm-
i
bocytose, hyperleucocytose (< 20 000/mm3).
am
Principales complications
Infections septicémiques (notamment pneumocoque, méningocoque,
Ts
HYPERSPLÉNISME
Ce terme, communément utilisé bien qu’imprécis, désigne le rôle joué par une
splénomégalie, quelle qu’en soit l’origine, dans la genèse d’une cytopénie san-
guine. Un autre phénomène, l’hémodilution (appréciée par mesure du volume san-
guin), peut accompagner les volumineuses splénomégalies et simuler une anémie.
Diagnostic
1. Évoqué devant une cytopénie (thrombopénie, neutropénie)
modérée, sans modification qualitative de ces lignées, chez un patient
ayant une splénomégalie quel qu’en soit le mécanisme. Ne peut être
accepté que si le myélogramme est normal.
LivreSansTitre1.book Page 689 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 689
2. Peut être confirmé par une étude isotopique de la cinétique des héma-
ties ou des plaquettes (voir Explorations isotopiques en hématologie,
p. 1613), qui montre une séquestration splénique initiale très importante.
MANIFESTATIONS HÉMATOLOGIQUES
DU TABAGISME
Le tabagisme chronique peut être responsable de modifications d’hémogramme
dont la signification et le mécanisme sont encore mal connus. L’augmentation
chronique des neutrophiles ou des hématies accroît le risque d’accident vascu-
laire et constitue probablement un risque morbide autonome.
Diagnostic
1. Polynucléose neutrophile isolée, modérée, de l’ordre de 10 000/mm3.
2. Polyglobulie isolée.
3. Le seul critère de diagnostic formel est la normalisation de l’hémo-
gramme plusieurs semaines après l’arrêt du tabac.
ANÉMIE DE BIERMER
Anémie par avitaminose B12 liée au déficit en facteur intrinsèque gastrique. Sur-
tout après 40 ans ; prédisposition génétique. Association possible à d’autres affec-
tions auto-immunes.
i
am
Diagnostic
Basé sur :
1. L’anémie macrocytaire (VGM > 100 µm3), avec forte anisocytose ; gra-
un
Traitement
1. Vitamine B12 (hydroxocobalamine préférable à la cyanocobala-
mine). En l’absence de syndrome neuro-anémique : 1 000 µg par voie IM
chaque jour pendant 2 semaines (disparition extrêmement rapide des
mégaloblastes, crise réticulocytaire vers le 7e jour préludant à l’amélio-
ration clinique et hématologique spectaculaire), puis 1 000 µg par voie
IM chaque mois durant toute la vie. En cas de syndrome neuro-ané-
mique : ne passer au traitement d’entretien (1 000 µg par voie IM
chaque mois) que si ces manifestations neurologiques ont disparu ou
sont manifestement irréversibles (éventualité possible si le traitement
a été trop tardif).
2. Ne transfuser que si l’anémie est très importante et l’état car-
diaque ou circulatoire médiocre.
3. Adjonction de fer souvent nécessaire (microcytose secondaire)
après quelques semaines de traitement.
Attention ! La prescription « à l’aveugle » d’acide folique peut déclen-
cher l’apparition d’un syndrome neuro-anémique en cas de carence en
vitamine B12.
SPHÉROCYTOSE HÉRÉDITAIRE
i
Syn : maladie de Minkowski-Chauffard. Anémie hémolytique héréditaire, liée à
am
Diagnostic
Évoqué sur :
1. La pâleur.
Ts
HÉMATOLOGIE 691
ÉRYTHROCYTAIRE
Ts
THALASSÉMIES
Affections héréditaires par déficit de synthèse des chaînes de globine alpha
(alpha-thalassémies) ou bêta (bêta-thalassémies) de l’hémoglobine, parfois des
chaînes bêta et delta (bêta-delta-thalassémies) ou par une fusion d’une partie tron-
quée de ces deux gènes (hémoglobine Lepore). Très grande diversité des muta-
tions génétiques causales. Ce déficit de synthèse entraîne un défaut
i
d’hémoglobinisation des hématies (microcytose, hypochromie) et, chez les homo-
am
Diagnostic
Basé sur :
1. Le caractère microcytaire de l’anémie (VGM < 80 µ3).
2. L’absence de carence en fer : fer sérique et saturation de la trans-
ferrine normaux ou augmentés, ferritine normale.
3. La transmission familiale.
4. L’électrophorèse de l’hémoglobine (voir p. 1608).
I. ALPHA-THALASSÉMIES
La synthèse des chaînes alpha est codée par quatre allèles (deux gènes voisins
sur chaque chromosome 16). L’altération de la synthèse de la chaîne alpha (par
délétion d’un ou plusieurs allèles, mutation engendrant une chaîne anormale, ARN
messager déficitaire ou instable), entraîne la synthèse de tétramères non fonction-
nels gamma-4 chez le fœtus (hémoglobine Bart) et bêta-4 après la naissance
(hémoglobine H). Prévalence élevée en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est.
Diagnostic
Selon le nombre de gènes déficients, on distingue quatre variétés de
gravité décroissante.
1. Déficience des quatre gènes : mort in utero par anasarque fœto-
placentaire ou mort néonatale ; présence d’hémoglobine Bart en grande
quantité.
LivreSansTitre1.book Page 693 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 693
II. BÊTA-THALASSÉMIES
Le gène de la chaîne bêta est situé sur le chromosome 11. Ses anomalies
i
génétiques sont très diverses (délétions, défauts de transcription, de matura-
am
Diagnostic
1. Forme homozygote. Syn : bêta-thalassémie majeure (ou maladie de
Cooley). Hépatosplénomégalie, troubles de croissance staturo-pondérale,
aspect « mongoloïde » du faciès et le crâne « en tour ». Anémie sévère (Hb
entre 6 et 9 g/dl), microcytaire hypochrome, poïkilocytose, hématies en
cible, érythroblastose, taux de réticulocytes inconstamment élevé.
Électrophorèse d’hémoglobine : présence presque exclusive d’hémo-
globine fœtale (HbF).
Pronostic menacé à long terme par le retentissement cardiaque de
l’anémie, le risque d’hémosidérose transfusionnelle.
Traitements : transfusions destinées à maintenir des chiffres
d’hémoglobine compatibles avec une croissance et une activité nor-
males ; elles doivent être encadrées d’une prévention de l’hémosidé-
rose transfusionnelle par chélation du fer en continu
(desferrioxamine). Acide folique per os. La splénectomie peut réduire
les besoins transfusionnels. Pour certains, greffe de moelle allogé-
nique dans l’enfance.
2. Forme hétérozygote. Syn : bêta-thalassémie mineure ou minime. Il
n’existe le plus souvent aucune manifestation clinique. Anémie
modérée (10-12 g/dl), avec microcytose, anisocytose, poïkilocytose. Le
nombre de globules rouges est souvent augmenté (pseudo-polyglobulie
microcytaire).
LivreSansTitre1.book Page 694 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 695
HÉMOGLOBINOPATHIES
Affections héréditaires liées à des mutations modifiant la structure des chaînes pro-
téiques de l’hémoglobine, modifiant leurs propriétés physico-chimiques ou fonction-
nelles : l’hémoglobine peut être moins soluble avec risque de falciformation
(hémoglobine S, voir ci-dessous) ou instable (risque d’hémolyse) ou impropre à fixer
convenablement l’oxygène (méthémoglobinémie, voir p. 698) ou, au contraire, à
libérer l’oxygène plus difficilement (polyglobulies par hyperaffinité, voir tableau 139
et p. 682), ou enfin insuffisamment synthétisée, ce qui engendre une hypochromie
proche de celle des syndromes thalassémiques (hémoglobines C, D et E).
Les principales hémoglobinopathies (excepté la drépanocytose) sont présen-
tées dans le tableau 139. Voir aussi Exploration biologique des anomalies de
l’hémoglobine, p. 1609.
SYNDROMES DRÉPANOCYTAIRES
Syn : anémies à cellules falciformes. La déformation d’hématies en faucilles
résulte d’une baisse de solubilité de l’hémoglobine mutée (HbS : glu6val) qui se
manifeste en cas de diminution de la pression partielle d’oxygène. Elle affecte les
homozygotes (HbS/HbS) et les hétérozygotes composites HbS/HbC, HbS/thal. Prin-
cipaux foyers : Nigeria, Gabon, Ghana, Zaïre (≤ 30 %), Amérique du nord, Antilles,
péninsule arabique, et pays d’immigration des sujets de ces zones géographiques.
Sévérité atténuée par un taux d’hémoglobine fœtale supérieure à 5 %.
Diagnostic
Début dans l’enfance, parfois très précoce (mais pas avant 6 mois,
i
âge où le taux d’HbF est encore majoritaire).
am
d’agents oxydants avec une particulière Test de précipitation dans l’isopropanol hémolyse
PETITE ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE
HÉMATOLOGIE 697
DÉFICIT EN GLUCOSE-6-PHOSPHATE
Ts
DÉSHYDROGÉNASE
Déficit héréditaire (qualitatif ou quantitatif) en glucose-6-phosphate déshydro-
génase ubiquitaire, mais particulièrement fréquent chez les Méditerranéens, les
Noirs et les Asiatiques. Transmission héréditaire liée à l’X (forte prédominance
masculine des manifestations cliniques). La glucose-6-phosphate déshydrogénase
est un enzyme érythrocytaire permettant de prévenir l’excès d’oxydation de
l’hémoglobine et de la membrane.
Diagnostic
1. Accès hémolytiques aigus provoqués par divers produits, médica-
menteux ou non (voir tableau 140), une infection bactérienne ou virale
et, chez certains sujets méditerranéens, par l’ingestion de fèves
fraîches (favisme).
2. Plus rarement, anémie hémolytique chronique, éventuellement
aggravée par l’absorption de médicaments.
Explorations
1. Présence de corps de Heinz sur le frottis sanguin lors des accès
hémolytiques.
2. Dosage enzymatique spécifique. Attention ! Au décours d’un accès
hémolytique, la proportion élevée d’hématies jeunes, riches en
enzymes, peut faire méconnaître le diagnostic si l’on ne prend pas le
soin de tenir compte du taux de réticulocytes dans l’interprétation du
taux de glucose-6-phosphate déshydrogénase.
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Traitement
1. Transfusions ; exsanguino-transfusion en cas d’accès hémolytique
néonatal. Splénectomie peu efficace dans les formes chroniques.
2. Toujours conseiller au sujet la plus grande sobriété médicamen-
teuse et lui donner la liste des agents à proscrire formellement (voir
tableau 140).
Tableau 140. — Principaux agents contre-indiqués par le déficit
en glucose-6-phosphate déshydrogénase.
Vitamine K
(hydrosoluble)
un
Diagnostic
Basé sur :
1. L’hémolyse, plus ou moins sévère, de type chronique, corpusculaireþ:
anémie régénérative, ictère à bilirubine non conjuguée, splénomégalie.
2. La transmission héréditaire : récessive autosomale, sauf dans le
déficit en phosphoglycérate kinase, lié à l’X.
3. L’étude de l’activité enzymatique érythrocytaire (laboratoires spé-
cialisés).
Traitement
L’intérêt de la splénectomie est incertain : les formes les plus
sévères peuvent la justifier, mais la correction de l’hémolyse est rare-
ment complète.
MÉTHÉMOGLOBINÉMIES
Présence dans les hématies d’un excès de méthémoglobine (hémoglobine
dont le fer est oxydé à l’état trivalent et alors impropre au transport de l’oxy-
gène, d’où la cyanose). Très rarement congénitales : hémoglobinoses « M », (voir
LivreSansTitre1.book Page 699 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 699
Diagnostic
Basé sur :
1. La cyanose ardoisée ou brunâtre (apparaissant au-dessus de
1,5 g/100 ml).
2. Le sang de couleur « brun chocolat » si le taux est important (le
sérum est clair après centrifugation).
3. Les manifestations fonctionnelles (uniquement au-dessus de 4 à
5 g/100 ml) : céphalées, asthénie, somnolence, dyspnée.
Explorations
1. La méthémoglobine est identifiée par spectroscopie et dosée par
spectrophotométrie (bande d’absorption à 630 nm, sauf pour les hémo-
globinoses).
2. L’hémogramme peut montrer une anémie par hémolyse associée
i
et la présence, dans les hématies, de corps de Heinz. Une polyglobulie
am
Principales complications
Coma et dépression respiratoire (au-dessus de 8 g/100 ml), consé-
quences de l’hémolyse éventuellement associée (collapsus, néphropa-
thie tubulo-interstitielle aiguë).
Traitement
1. Formes secondaires à une intoxication par ingestion : lavage
d’estomac (après intubation trachéale si le sujet est inconscient) et pur-
gatif ; perfusion intraveineuse lente de bleu de méthylène (1 à 3 mg/kg)
utilisé sous forme de solution à 1 % introduite dans du sérum glucosé
isotonique ; oxygénothérapie par sonde nasale ; exsanguino-transfusion
si la méthémoglobinémie est massive (troubles de la conscience), résiste
au bleu de méthylène ou est accompagnée d’hémolyse importante.
2. Formes bénignes : suppression du facteur déclenchant.
3. Les méthémoglobinémies congénitales par déficit enzymatique
sont habituellement bien tolérées. Les formes secondaires à un déficit
en diaphorase répondent au bleu de méthylène et à la vitamine C.
Aucun traitement actif dans les méthémoglobinémies congénitales par
hémoglobinopathie.
Attention ! Le bleu de méthylène est formellement contre-indiqué en cas
de déficit en G-6-PD (voir tableau 140) en raison du risque d’hémolyse.
LivreSansTitre1.book Page 700 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 701
Diagnostic
Accès d’anémie et d’hémolyse déclenchés ou accrus par le froid (cir-
culation cutanée).
Explorations
Auto-agglutination des hématies macroscopiquement décelable dès
le prélèvement. Artefacts d’hémogramme (fausse macrocytose). Test
de Coombs généralement de type complément, et taux élevé d’aggluti-
nines froides dans le sérum. Dans le cas de la maladie chronique des
agglutinines froides, ce taux est considérable (> 1/512e) et peut appa-
raître en électrophorèse/immunofixation sous forme d’un composant
monoclonal généralement IgM.
Traitement
1. Éviter le refroidissement et traiter éventuellement la cause.
2. Transfusions parfois nécessaires (concentrés érythrocytaires
réchauffés) ; corticothérapie et splénectomie inutiles car inefficaces.
3. Maladie des agglutinines froides : chloraminophène, anticorps
monoclonal anti-CD20 (rituximab).
i
am
ANÉMIES HÉMOLYTIQUES
IMMUNO-ALLERGIQUES
un
génique, puis fixation de ces complexes sur les hématies. Nombreux médicaments res-
ponsables, souvent après réadministration à dose minime : quinidine, quinine,
rifampicine, etc. Tableau d’hémolyse aiguë intravasculaire, parfois très grave. Test de
Coombs direct de type complément en règle positif et test de Coombs indirect positif
avec le sérum du sujet, mais seulement en présence du médicament en cause.
2. Développement d’anticorps contre le médicament préalablement fixé sur
les hématies. Médicament habituellement responsable : pénicilline administrée à
forte dose.
Diagnostic
1. Hémolyse généralement progressive et intra-tissulaire (ictère à
bilirubine libre et splénomégalie éventuelle).
2. Test de Coombs direct de type IgG en général positif et anticorps élué
des hématies seulement actif sur des hématies traitées par le médicament.
Traitement
Suppression immédiate et définitive du médicament déclenchant,
transfusions de concentrés érythrocytaires, voire échanges plasma-
tiques et exsanguino-transfusion.
APLASIES MÉDULLAIRES
Caractérisées par une altération essentiellement quantitative de la capacité de
production des éléments figurés par la moelle. Peuvent être congénitales ou
acquises, globales ou dissociées (atteinte exclusive d’une ou deux lignées), d’ins-
tallation aiguë ou progressive.
Principales causes :
1. Aplasies globales :
a) acquises : radiations, solvants benzéniques, chimiothérapies antinéopla-
siques ou immunosuppressives, certains médicaments (chloramphénicol, hydan-
toïnes, sels d’or, phénylbutazone, sulfamides, anti-inflammatoires, neuroleptiques,
ticlopidine…). Aplasie post-hépatite (aucun des virus actuellement connus n’est
directement impliqué). Une origine auto-immune est fréquente (50 à 60 % des cas),
mais difficile à démontrer. Pronostic variable selon la variété ;
b) congénitales : maladie de Fanconi (voir p. 704), dyskératose congénitale ou
maladie de Zinsser-Cole-Engman (anomalies des phanères associées).
2. Aplasies prédominant sur une lignée :
a) érythroblastopénies aiguës : infection à parvovirus B19, insuffisance rénale
aiguë ; érythroblastopénies chroniques : thymome, maladie de Blackfan-Diamond ;
b) neutropénies chroniques congénitales, p. 678 ;
c) Amégacaryocytoses congénitales et thrombopénies constitutionnelles, p. 675.
LivreSansTitre1.book Page 703 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 703
Diagnostic
Basé sur :
1. L’apparition plus ou moins rapide de manifestations témoignant
du déficit de production érythrocytaire, granulocytaire, plaquettaire :
pâleur, dyspnée d’effort, asthénie, infections principalement bacté-
riennes, purpura, hémorragies muqueuses et viscérales.
2. Hémogramme : anémie normocytaire, normochrome, sans éléva-
tion des réticulocytes ; neutropénie ; thrombopénie.
Explorations
1. Myélogramme et surtout biopsie médullaire : appauvrissement
modéré ou massif en éléments myéloïdes et permettant de vérifier
l’absence d’infiltration maligne et de myélofibrose.
2. Développement qualitativement normal des cellules souches
médullaires résiduelles stimulées in vitro par les facteurs de croissance
(culture des CFU, voir p. 1605).
3. Cinétique du 59Fe, scintigraphie médullaire à l’indium (voir Études
isotopiques en hématologie, p. 1613). Ces examens hautement spécia-
lisés sont rarement nécessaires pour établir le diagnostic.
i
am
Principales complications
Surinfections, hémorragies (notamment cérébro-méningées), compli-
cations des transfusions (hépatite, allo-immunisation, hémochromatose).
un
Traitement
1. Formes sévères (neutrophiles < 200/mm3, plaquettes < 20 000/mm3,
Ts
MALADIE DE FANCONI
Expression d’anomalies génétiques hétérogènes, dont on reconnaît huit types
de complémentation. Mode de transmission récessif. Caractérisée par une fragilité
chromosomique spécifique des cellules souches hématopoïétiques, utilisée
comme test diagnostique in vitro (étude des cassures sur lymphocytes en culture,
sensibilisée par l’adjonction d’agents alkylants). Pronostic très mauvais (aplasie
grave, transformation leucémique possible) en l’absence du seul traitement actuel-
lement efficace (greffe de cellules souches hématopoïétiques allogéniques).
Diagnostic
Basé sur :
1. Des signes d’insuffisance médullaire progressive (pâleur, purpura,
infections bactériennes tenaces ou itératives) chez un enfant ou un ado-
i
lescent.
am
AGRANULOCYTOSE AIGUË
Plusieurs mécanismes sont incriminés :
1. Immuno-allergique (par exemple, noramidopyrine), par constitution de com-
plexes immuns médicament-antimédicament provoquant la destruction des cel-
lules les plus mûres de la granulopoïèse médullaire et des polynucléaires
circulants (déclenchement par une reprise unique, non dose-dépendante, du médi-
cament). Fréquence des formes inapparentes probablement élevée.
2. Toxique (par exemple, phénothiazines) agissant sur les précurseurs médul-
laires (nécessité de plusieurs semaines de traitement pour provoquer la granulo-
pénie, et réparation un peu plus lente). Mortalité actuellement faible, mais non
nulle, surtout chez les sujets âgés.
3. Exceptionnellement, il s’agit d’une neutropénie cyclique idiopathique (réci-
dives tous les 20 à 30 jours).
Diagnostic
Basé sur :
LivreSansTitre1.book Page 705 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 705
MYÉLODYSPLASIES
Syn : anémies réfractaires acquises idiopathiques, dysmyélopoïèses, syndromes
préleucémiques. Surtout après 50 ans, caractérisées par un trouble qualitatif de pro-
duction des éléments par la moelle osseuse. Causes possibles : intoxication par le ben-
zène (maladie professionnelles, tableau n° 4), irradiation médicale ou accidentelle
(maladies professionnelles, tableau n° 6), chimiothérapie antinéoplasique (alkylants,
inhibiteurs de topo-isomérase) traitement immunosuppresseur. Anomalies morpholo-
giques, biochimiques, fonctionnelles, cytogénétiques, témoignant d’une atteinte de la
cellule souche, recouvrant un ensemble très hétérogène.
Classification :
1. Anémie réfractaire (trouble dominant de l’érythropoïèse) : anomalies de
maturation sans excès de myéloblastes (< 5 %), avec ou sans excès de sidéro-
blastes « en couronne » (> ou < 15 %).
2. Syndrome 5q- : anémie macrocytaire, plaquettes souvent augmentées, méga-
caryocytes médullaires « nains » au noyau non segmenté, évolution lente.
3. Cytopénie réfractaire (exprimée sur plusieurs lignées) : pancytopénie, pro-
nostic plus réservé.
LivreSansTitre1.book Page 706 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur :
1. Des anomalies d’hémogramme d’abord peu prononcées (macro-
cytose ou neutropénie isolées), puis plus évocatrices (anémie normo-
ou macrocytaire non régénérative, thrombopénie, monocytose, rare-
i
ment thrombocytose), isolées ou associées.
am
HÉMATOLOGIE 707
LEUCÉMIES AIGUËS
Proliférations malignes de cellules hématopoïétiques avec insuffisance médul-
laire. Surviennent à tout âge, mais avec une particulière fréquence chez l’enfant et
après 60 ans. Primitives dans la grande majorité des cas, mais parfois secondaires
à une hémopathie chronique (syndrome myéloprolifératif, myélodysplasie…) ou
favorisées par une irradiation, une chimiothérapie antinéoplasique ou immunosup-
pressive, une intoxication par le benzène (maladie professionnelles, tableau n° 4),
une irradiation médicale ou accidentelle (maladies professionnelles, tableau n° 6)
ou une anomalie génétique (trisomie 21).
Évolution marquée par la fréquence de rémissions complètes sous l’influence
du traitement. Le pronostic est étroitement dépendant des facteurs pronostiques
i
cytogénétiques et immunocytologiques (voir tableau 142), notamment dans les
am
Diagnostic
Basé sur :
Ts
tinues donne parfois un bon résultat dans les variétés non lymphoblas-
tiques, en particulier chez les patients âgés ne pouvant supporter un
traitement d’induction.
La période d’aplasie médullaire induite par ces chimiothérapies dure 3
à 4 semaines, justifiant le recours à un isolement en chambre protégée, aux
mesures préventives et curatives contre les infections bactériennes, fun-
giques, un support transfusionnel plaquettaire et érythrocytaire jusqu’à
régression des signes de pancytopénie. Le contrôle de la moelle osseuse
permet alors de définir une rémission par l’aspect normal et non infiltré.
2. Prévention des rechutes :
a) méningées : surtout dans les variétés lymphoblastiques, par
chimiothérapie intrathécale (méthotrexate, cytosine arabinoside) ;
b) médullaires : par une ou plusieurs chimiothérapies à fortes doses
(intensification), par traitements séquentiels étalés sur 1 ou 2 ans (réinduc-
tions), par greffe de moelle osseuse autologue (conceptuellement proche
d’une intensification) ou surtout greffe de moelle osseuse allogénique (voir
p. 179). Celle-ci n’a de chance de réussite que chez des patients jeunes
(< 50 ans) ayant un donneur compatible dans leur fratrie. La morbidité et
la mortalité de cette technique sont importantes et les résultats globaux
chez des patients en première rémission complète laissent espérer 50 % de
survivants guéris. L’indication de l’allogreffe de moelle dépend des critères
pronostiques (voir tableau 142).
Tableau 142. — Principales variétés des leucémies aiguës.
Lymphoblastique Pré-pré B (CD19) hypo- ou hyperdiploïdie Les formes pré-pré B, communes Meilleur pronostic des formes
L1 ou L2 Commun (CD19/CD10) t(4;11), t(9;22) et pré B sont l’apanage de l’enfant communes, pré B (curabilité : 75 %)
Pré B (chaîne µ t(1;19) Fréquence de l’atteinte méningée Mauvais pronostic des formes
cytoplasmiques) et testiculaire. Masse médiastinale avec t(4;11) ou t(9;22) (curabilité faible
Pré T (CD7) t(11;14) (T) par les moyens conventionnels)
T (CD7/CD2)
Lymphoblastique L3 B (Ig de membrane) t(8;14) Rare Mauvais
Myéloblastique M1, M2 Peroxydase(+) CD33 M1 : –7, +8 , t(9;22) Formes communes chez l’adulte Meilleur pronostic : formes
Ts
avec corps d’Auer, non tumorales,
M2 : t(8;21), –7, +8 non hyperleucocytaires, avec t(8;21)
(curabilité : 50 %)
un
Mauvais pronostic des formes
avec délétion – 5, + 7, ou anomalies
HÉMATOLOGIE
cytogénétiques complexes
am
LivreSansTitre1.book Page 709 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
LEUCÉMIE MYÉLOMONOCYTAIRE
Leucémie combinant les aspects d’un syndrome myéloprolifératif (splénomégalie,
hyperleucocytose, myélémie) et ceux d’une myélodysplasie (monocytose, troubles de
maturation des lignées myéloïdes). Observée surtout après 60 ans, plus rarement chez
le jeune enfant où elle dépend d’un excès de sensibilité la moelle au GM-CSF.
Diagnostic
1. Splénomégalie et hépatomégalie inconstantes.
2. Hémogramme : hyperleucocytose avec présence d’éléments granu-
leux immatures et monocytose excessive, anémie et thrombopénie
d’importance variable.
Explorations
1. Myélogramme : prolifération d’éléments granuleux avec excès de
myéloblastes et de promyélocytes.
2. Diverses anomalies biologiques sont fréquentes, notamment, dans
la forme de l’enfant : hypergammaglobulinémie, présence d’anticorps
antinucléaires, modifications des antigènes de groupe sanguin, excès
d’hémoglobine F.
Traitement
Pas de traitement réellement efficace. Les chimiothérapies (étopside,
cytosine arabinoside) ont pour ambition une réduction tumorale (rate,
i
hyperleucocytose). Chez les patients jeunes, une greffe de moelle allo-
am
HÉMATOLOGIE 711
pent des mutations du transcrit BCR/Abl lui conférant une résistance à ces
traitements (la plus redoutable étant la mutation T315I).
b) La greffe de moelle osseuse allogénique est dorénavant proposée
un
2. Augmentation de la tryptase.
3. Caryotype : t(1;4)(q44;q12). Mise en évidence du transcrit de
fusion PDGFRA-FIP1L1 (biologie moléculaire).
Complications
La principale complication est une cardiopathie restrictive. Transfor-
mation leucémique aiguë.
Traitement
Les inhibiteurs de tyrosine kinase, en particulier l’imatinib ont une
efficacité spectaculaire, même à faible dose. L’interféron recombinant
est utile dans les formes réfractaires.
SPLÉNOMÉGALIE MYÉLOÏDE
Syn : myélofibrose primitive. Affection de cause inconnue, caractérisée par une
métaplasie myéloïde hépatosplénique, une myélofibrose et une ostéomyélosclé-
rose. Frontières souvent imprécises avec les autres syndromes myéloprolifératifs.
Survenue après 40 ans. Pronostic fatal, mais parfois après une longue évolution (5 à
10 ans, voire davantage).
Diagnostic
Basé sur :
i
1. La splénomégalie, souvent énorme.
am
hyperplaquettose.
Explorations
1. Biopsie médullaire : myélofibrose importante accompagnée ou
non d’ostéo-myélosclérose. La richesse médullaire, initialement impor-
tante, diminue considérablement en cours d’évolution.
2. Détection de la mutation Jak2 dans 50 % des cas.
3. La métaplasie myéloïde splénique peut être démontrée par mar-
quage à l’111In ou au 59Fe (voir Études isotopiques en hématologie,
p. 1613). Ces examens sont peu utiles en pratique.
4. Radiographies du squelette : os parfois anormalement denses et
élargissement de la corticale des os longs.
5. Hyperuricémie.
Principales complications
Distension et inconfort abdominal, hypertension portale, infarctus
splénique, insuffisance médullaire, goutte, acutisation.
Traitement
1. Purement symptomatique dans la majorité des cas : allopurinol et
transfusions éventuelles.
2. En cas de forte élévation des hématies, des leucocytes ou des pla-
quettes : hydroxyurée à posologie modérée, sous surveillance stricte.
LivreSansTitre1.book Page 713 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 713
MALADIE DE VAQUEZ
Syn : polyglobulie primitive, érythrémie. Observée surtout après 40 ans.
Aujourd’hui définie par la présence de la mutation V617F de la Janus kinase 2 (Jak2)
dans 95 % des cas, conférant une croissance indépendante de la stimulation
érythropoïétique. Survie moyenne supérieure à 10 ans, souvent obtenue grâce au
traitement. Doit être distinguée des polyglobulies secondaires (voir p. 682) et des
fausses polyglobulies (thalassémies mineures, hémoconcentration).
Diagnostic
Basé sur :
1. L’érythrose cutanée et muqueuse, les manifestations fonction-
nelles : céphalées, vertiges, somnolence, prurit après exposition à l’eau.
2. La splénomégalie modérée.
3. La dilatation des vaisseaux conjonctivaux et des veines rétiniennes.
4. L’hémogramme : élévation du nombre de globules rouges, du taux
d’hémoglobine et d’hématocrite, pas toujours parallèle au degré de
l’hypervolémie globulaire ; polynucléose neutrophile modérée ; parfois
hyperplaquettose importante.
i
am
Explorations
1. Augmentation du volume globulaire total mesurée par méthode
isotopique dépassant 36 ml/kg chez l’homme et 32 ml/kg chez la femme
un
THROMBOCYTÉMIE ESSENTIELLE
Le plus fréquent des syndromes myéloprolifératifs chroniques. Affection de l’adulte
et du sujet âgé, mais des cas sont connus dès l’adolescence. Détection de la mutation
Jak2 dans 50 % des cas. Pronostic variable, possibilité d’une longue tolérance clinique.
Diagnostic
i
1. Expression souvent latente, découverte par un hémogramme sys-
am
HÉMATOLOGIE 715
Diagnostic
Chez un sujet d’âge mûr, basé sur :
1. Une découverte fortuite d’hémogramme (deux tiers des cas).
2. Des adénopathies plus ou moins nombreuses, fermes, indolores,
symétriques.
3. Une splénomégalie, voire d’autres manifestations d’hyperplasie
lymphoïde (hypertrophie amygdalienne en particulier).
4. Hémogramme : augmentation du taux des petits lymphocytes très
variable dans son degré (10 000 à 500 000/mm3). Présence de formes
i
nucléaires disloquées sur frottis (ombres de Gumprecht). Anémie et
am
Explorations
1. Cytométrie en flux. Immunophénotype caractéristique : monotypie
(kappa ou lambda) des chaînes légères des immunoglobulines de mem-
Ts
qués, sont utiles. Les vaccins vivants atténués sont, en revanche, for-
mellement contre-indiqués. La vaccination antigrippale est d’efficacité
incertaine, mais non contre-indiquée.
un
LEUCÉMIE À TRICHOLEUCOCYTES
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. Une splénomégalie parfois volumineuse, plus souvent absente
dans les formes débutantes.
2. L’hémogramme montre une neutropénie et/ou thrombopénie sont
souvent marquées. Dans un cas sur deux, les tricholeucocytes sont
identifiables dans le sang, mais ignorés ou confondus avec des mono-
cytes ou des grands lymphocytes si l’examinateur n’est pas très averti.
Leur activité phosphatase acide résistante à l’acide tartrique est très
caractéristique.
3. La maladie est parfois révélée par une complication infectieuse, en
particulier bactérienne ou à mycobactérie.
Explorations
1. Examen histologique de la moelle osseuse (biopsie médullaire) :
infiltration médullaire par les tricholeucocytes et existence d’une myé-
lofibrose.
2. Immunophénotype (rarement indispensable au diagnostic) :
expression des marqueurs B (surtout CD22, CD103).
LivreSansTitre1.book Page 717 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 717
Traitement
1. Deux médicaments d’efficacité globalement comparable peuvent
être proposés en premier : la cladribine (IV ou SC, 5 jours de suite) et
la déoxycoformycine (IV, injections bimensuelles pendant trois mois).
Elles normalisent l’hémogramme en 3 mois, sont bien tolérées en
général, et induisent une immunodépression CD4 durable (6-12 mois).
2. En cas d’échec ou de résistance aux médicaments précédents :
interféron recombinant, (3 millions d’unités SC, 3 fois/semaine). L’amé-
lioration hématologique est patente en 6 mois, maximale en un an. On
peut alors opter pour une poursuite à très faible posologie (1 million
d’unités trois fois par semaine). Le rituximab est aussi parfois actif
aussi dans ces cas.
3. Ces traitements ont rendu obsolète la pratique d’une splénectomie
et transformé le pronostic de la maladie.
LYMPHOME DE HODGKIN
Syn : lymphogranulomatose maligne. Surtout entre 15 et 50 ans. Reconnue désor-
mais comme une variété de lymphome B. Cause inconnue, mais on suspecte un rôle
(partiel) de l’infection par le virus d’Epstein-Barr, dont les séquences nucléiques sont
intégrées dans le génome des cellules pathologiques dans 50 % des cas. Certains cas
sont observés chez des sujets atteints de déficit immunitaire acquis (infection par le
i
VIH). Il existe quatre formes histologiques : lympho-histiocytaire (I, variété nodulaire
am
Diagnostic
Doit être soupçonné :
1. Devant une adénopathie superficielle isolée et inexpliquée quel qu’en
soit le siège (cervical, axillaire, inguinal), un élargissement du médiastin.
2. En cas de fièvre ou de sueurs inexpliquées, d’un prurit rebelle
(intérêt majeur de la tomodensitométrie pour le diagnostic, les adéno-
pathies pouvant être uniquement abdominales).
Explorations
1. Adénogramme d’un ganglion superficiel : présence de cellules de
Sternberg.
2. Examen anatomopathologique d’un ganglion. En l’absence d’adé-
nopathie superficielle, recourir au prélèvement d’un ganglion profond
(thoracotomie, laparotomie).
3. Extension précisée par tomodensitométrie thoraco-abdominale et
PET-Scan (voir p. 1761).
4. Le dosage de la LDH supplante aujourd’hui les signes inflamma-
toires classiques.
Il convient de répéter ces examens au cours de l’évolution afin de
dépister précocement les rechutes.
LivreSansTitre1.book Page 718 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Principales complications
1. Localisations extra-ganglionnaires par contiguïté avec une atteinte
ganglionnaire : épidurite, péricardite, pleurésie.
2. Mauvaise réponse au traitement, rare mais possible : elle est
aujourd’hui repérable très tôt, dès les premières cures de chimiothérapie
par le PET-scan.
3. Toxicité précoce ou tardive des traitements : stérilité (rôle des alky-
lants chez l’homme, d’une éventuelle irradiation ovarienne chez la femme),
cardiomyopathie (anthracyclines), hypothyroïdie (saturation iodée après
investigations radiologiques, irradiation cervicale), tumeurs solides, leu-
cémie aiguë ou lymphome malin favorisés par la chimiothérapie et/ou les
radiations, atteinte radique du poumon ou de l’intestin grêle, sténoses
artérielles. Le risque de troubles de croissance chez l’enfant fait écarter
autant que possible le recours à l’irradiation de cartilages fertiles.
4. Rechutes ganglionnaires ou viscérales. Elles sont d’autant plus
fâcheuses qu’elles surviennent en territoire déjà irradié.
5. Déficit immunitaire parfois prolongé exposant aux infections
virales (zona).
Traitement
L’objectif est la guérison au prix d’un minimum de séquelles, quels que
i
soient le degré d’extension et l’existence de facteurs pronostiques défavo-
am
HÉMATOLOGIE 719
Diagnostic
un
MALADIE DE CASTLEMAN
Prolifération lymphoïde non maligne dépendant d’une stimulation excessive par
l’interleukine 6, liée à une infection par le virus herpès hominis 8 (HHV-8). Elle
revêt deux aspects :
1. Forme localisée (lésions de prolifération hyalino-vasculaire) sous la forme
d’une tumeur généralement médiastinale chez de jeunes adultes. Souvent latente.
Traitement : exérèse chirurgicale.
2. Forme systémique chez des sujets plus âgés et VIH+ : adénopathies, spléno-
mégalie, polysérite inflammatoire (arthralgies, épanchements séreux), syndrome
de Raynaud, syndrome sec, manifestations auto-immunes (hémolyse), neuro-
pathie, éruptions nodulaires ou lichénoïdes, dysglobulinémie polyclonale ou par-
fois monoclonale (formes de transition avec POEMS, voir p. 1017). Traitement mal
codifié : splénectomie, corticoïdes, polychimiothérapies.
Tableau 143. — Principales variétés de lymphomes malins non hodgkiniens de type B.
720
VARIÉTÉS
ÂGE CLINIQUE BIOLOGIE PRONOSTIC ET TRAITEMENT
FRÉQUENCE (%)
MALIGNITÉ FAIBLE
Lymphome diffus > 40 ans Adénopathies ubiquitaires, Caryotype Pronostic et traitements similaires à ceux
à petits lymphocytes atteinte médullaire habituelle et immunophénotype : d’une leucémie lymphoïde chronique
(6 %) Grande fréquence des formes idem leucémie lymphoïde (voir p. 714)
disséminées (sang, moelle osseuse) chronique
Lymphomes du MALT > 40 ans Localisations digestives (gastriques, grêle), Caryotype : trisomie 3 Faible malignité habituelle
am
(8 %) bronchiques, salivaires, orbitaires, (60 %), t(11;18) (25 %) Éradication de Helicobacter pylori efficace
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Lymphome de la zone > 40 ans Adénopathies ou splénomégalie, Ig monoclonale (50 %) Malignité faible
marginale (1 %) dissémination sanguine Formes peu tumorales : abstention
(leucémie à lymphocytes villeux) et surveillance
Formes tumorales ou symptomatiques :
splénectomie, chimiothérapie
Tableau 143. — Principales variétés de lymphomes malins non hodgkiniens de type B. (suite)
VARIÉTÉS
ÂGE CLINIQUE BIOLOGIE PRONOSTIC ET TRAITEMENT
FRÉQUENCE (%)
MALIGNITÉ FORTE
Lymphome > 40 ans Adénopathies, splénomégalie, Caryotype : t(11;14) (70%) Évolution progressive, peu ou transitoirement
du manteau (6 %) propagation leucémique fréquente Surexpression cycline D1 sensible aux chimiothérapies (rituximab-
Atteintes neuro-méningées et digestive Immunophénotype CHOP/ou autres associations)
(polypose lymphomateuse) CD5/CD19 Variant blastoïde très agressif
Lymphome diffus > 10 ans Adénopathie parfois initialement localisée Surexpression Bcl6 Curabilité élevée dans les formes localisées
à grandes cellules (formes médiastinales particulières) Caryotype : 3q27 (30 %) Traitement : association rituximab-CHOP
Ts
(31 %) Présentations séreuses (VIH) Forme médiastinale :
ou intravasculaires rares 9p+, 2p+
un
Lymphome 10-30 ans Atteinte médiastinale en apparence isolée Cellules très immatures Évolution rapide, (atteinte méningée,
lymphoblastique au début, puis généralisation rapide (moelle (aspect de médullaire) et traitement similaire à une
(2 %) osseuse, méninges) lymphoblastes), d’emblée leucémie aiguë lymphoblastique (voir p. 707)
HÉMATOLOGIE
am
ou rapidement dans la
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moelle et le sang
i
Lymphome de Burkitt 1-80 ans Atteinte abdominale et méningée (formes Caryotype : t(8;14) Évolution leucémique fréquente
(1 %) « européennes ») Surexpression de c-myc Traitement : chimiothérapie intensive
Atteinte maxillaire (forme africaine) Associé au virus EBV (cas Curabilité forte
africains et secondaires
au SIDA)
721
Tableau 144. — Principales variétés de proliférations lymphoïdes malignes de type T.
722
Lymphome anaplasique > 20 ans Adénopathies, hépatosplénomégalie, Translocation du gène ALK (2p23), CD30+ Chimiosensibilité habituelle
à grandes cellules fièvre, localisations cutanées,
pulmonaires
Lymphome angio- > 40 ans Adénopathies, fièvre, prurit, Trisomie 3, 5. Intégration EBV, CD4+, Chimiosensibilité médiocre,
immunoblastique arthralgies, épanchements séreux Coombs+ corticoïdes, immunosuppresseurs
Survie à 7 ans : 30 %
Lymphome T > 40 ans Adénopathies, hépato- Cytogénétique sans particularité, CD4+ Chimiosensibilité médiocre
périphérique splénomégalie, atteinte cutanée rarement CD8+ (CHOP, analogues puriniques,
anticorps anti-CD52)
Mycosis fungoïde, > 40 ans Nodules, plaques érythémateuses, Cellules cérébriformes, hyperploïdes, CD4+ Voir Lymphomes cutanés
Ts
maladie de Sézary érythrodermie primitifs T, p. 1086
Papulomatose Adultes Nodules sous-cutanés Immunophénotype CD8+ Évolution lente, longtemps sensible
un
lymphomatoïde aux traitements locaux
(dermocorticoïdes, Caryolysine)
am
Lymphome < 50 ans Hépatosplénomégalie Remaniement des chaînes gamma-delta du Chimiosensibilité initiale, souvent
LivreSansTitre1.book Page 722 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Lymphome entéral > 40 ans Complique la maladie cœliaque Évolution souvent rapide, rechutes
(1 %) – fréquentes après chimiothérapie.
Survie à 5 ans : 20 %
Leucémie T HTLV-1 Adultes Adénopathies, infiltrats cutanés Lié au rétrovirus (HTLV-1, voir p. 1580) Évolution rapide
Prévalence surtout asiatique, Dissémination sanguine (65 %) : cellules
Ts
caraïbes à noyau « en fleur ». Hypercalcémie
un
HÉMATOLOGIE
am
LivreSansTitre1.book Page 723 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
723
LivreSansTitre1.book Page 724 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
MACROGLOBULINÉMIE DE WALDENSTRÖM
Affection caractérisée par une prolifération lymphoïde ou lympho-plasmo-
cytaire monoclonale de type B accompagnée d’un taux important d’une immuno-
globuline monoclonale de haut poids moléculaire (macroglobuline) dans le sérum.
Surtout après 50 ans ; prédominance masculine. Non curable, mais durée d’évolu-
tion très variable, pouvant dépasser 10 ans.
Diagnostic
1. Pâleur et altération de l’état général, adénopathies et hépato-
splénomégalie, syndrome hémorragique (épistaxis).
2. Souvent latente et découverte fortuitement (augmentation de la
vitesse de sédimentation).
Explorations
1. Augmentation très importante de la vitesse de sédimentation
(> 100 mm à la 1re heure). Hyperprotidémie.
2. Électrophorèse du sérum : pic de migration homogène.
3. Immunofixation du sérum (a remplacé l’immunoélectrophorèse) :
identification de la macroglobuline monoclonale. Protéinurie de Bence-
Jones exceptionnelle.
4. Hémogramme : anémie de degré et de mécanisme variable, hémo-
lytique ou hémodilution, (fausse anémie), hématies en rouleaux, sug-
i
am
et de Waaler-Rose).
7. Aspect particulier du fond d’œil : veines dilatées « en chapelets de
saucisses », courant granuleux.
8. Anomalies de l’hémostase primaire et de la fibrino-formation.
Principales complications
1. Syndrome d’hyperviscosité (troubles visuels, voire amaurose, tor-
peur ou coma, autres manifestations neurologiques centrales), multiné-
vrite.
2. Hémorragies muqueuses, anémie hémolytique auto-immune géné-
ralement à anticorps froids (maladie des agglutinines froides, voir
p. 700), surinfections, insuffisance médullaire ; amylose.
Traitement
1. Abstention dans les formes asymptomatiques à faible composant
monoclonal.
2. Chimiothérapie : chlorambucil, à la dose de 4 à 6 mg/j, poursuivi
en permanence si l’état hématologique le permet ; fludarabine, anti-
corps monoclonal anti-CD20.
3. Échanges plasmatiques d’urgence en cas de troubles liés à l’hyper-
viscosité, manifestations neurologiques et sensorielles notamment.
4. Transfusions sanguines en cas d’anémie.
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HÉMATOLOGIE 725
MALADIE DE KAHLER
Syn : myélome multiple. Prolifération maligne de plasmocytes, essentiellement
dans la moelle osseuse. Leur fonction excrétrice d’anticorps est généralement
conservée (présence d’une immunoglobuline monoclonale sérique IgG ou IgA, plus
rarement IgD ou exceptionnellement IgE), souvent déséquilibrée (excès de chaînes
légères éliminées dans les urines sous forme d’une protéinurie de Bence-Jones).
Formes non excrétantes dans moins d’1 % des cas. L’ostéolyse est la conséquence de
cytokines sécrétées par ces cellules, altérant le renouvellement osseux. N’atteint que
des adultes. Pronostic mauvais dans les formes à haute masse tumorale dont la
médiane de survie est de 50 à 60 mois avec les traitements actuels. Il n’y a, à ce jour,
aucun traitement curateur (hors greffe allogénique, souvent inadaptée). Cependant,
de grands progrès sont été accomplis dans la prise en charge de ces cas, permettant
de mieux en contrôler les symptômes et d’en retarder significativement l’évolution.
Les critères servant à établir la classification de Durie-Salmon en masse tumo-
rale faible, intermédiaire et forte (taux d’hémoglobine, lésions osseuses, quantité
de protéines monoclonale sérique et/ou urinaire, calcémie) sont aujourd’hui sup-
plantés par le taux d’albumine et de bêta-2-microglobuline : a) stade I : albumine
> 35 g/l, bêta-2-microglobuline < 3,5 g/l ; b) stade II : ni stade I, ni stade III ;
c) stade III : bêta-2-microglobuline > 3,5 g/l.
Diagnostic
Évoqué devant :
1. Des douleurs osseuses de type mécanique, localisées (rachis,
bassin, côtes, rarement membres) ou diffuses.
i
am
Explorations
1. Hémogramme souvent normal au début : seule la disposition des
hématies en rouleaux traduit la présence d’une anomalie plasmatique.
Avec le temps, apparaissent une anémie (multifactorielle : hémodilu-
tion, insuffisance de production, insuffisance rénale éventuelle), une
pancytopénie (spontanée ou induite par les traitements).
2. Myélogramme : présence de plasmocytes en excès (> 10 %).
3. Électrophorèse des protéines sériques : pic étroit, d’importance
variable (limite inférieure de sensibilité du tracé : 2 à 3 g/l). Cet examen
est le moins sujet à erreur pour quantifier cette immunoglobuline et en
surveiller l’évolution. Raréfaction des immunoglobulines normales
(dosage spécifique sans intérêt).
4. Protéinurie thermosoluble (Bence-Jones) : présence inconstante,
pouvant atteindre plusieurs dizaines de grammes par 24 heures.
5. Immunofixation du sérum et éventuellement des urines : précisent
le type de chaîne lourde et légère du composant monoclonal sérique et
le type de chaîne légère du composant urinaire.
LivreSansTitre1.book Page 726 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
sification par melphalan à dose forte (140 à 200 mg/m2) suivi d’une auto-
greffe de cellules souches hématopoïétiques (voir p. 180).
2. Sujets âgés (> 65 ans) ou non éligibles pour un traitement intensif :
un
IMMUNOGLOBULINES MONOCLONALES
DE SIGNIFICATION INDÉTERMINÉE
Syn : immunoglobulines monoclonales non myélomateuses, « paraprotéines »
bénignes, MGUS (monoclonal gammopathy of undetermined significance).
Une immunoglobuline monoclonale peut être décelée dans le sérum sans pour
autant traduire la présence d’une prolifération maligne de plasmocytes (myélome) ou
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HÉMATOLOGIE 727
Diagnostic
Basé sur :
1. L’absence de tout signe clinique ou hématologique évocateur de myé-
lome (atteinte ostéomédullaire), de macroglobulinémie (adénopathies,
splénomégalie), de plasmocytome solitaire, ou d’amylose AL (voir
p. 1017).
2. Sur l’électrophorèse des protéines du sérum, le caractère modéré
du composant monoclonal sérique, dépassant rarement 10-15 g/l, et la
relative conservation des immunoglobulines polyclonales (gammaglo-
bulines autres que le pic).
3. L’absence de protéinurie de Bence-Jones (la présence de traces de
chaînes légères urinaires n’est pas pathologique).
4. L’absence de toute lésion radiologique osseuse (si pic IgG ou IgA).
5. Surtout, la stabilité du composant monoclonal au fil du temps.
i
Traitement
am
Diagnostic
1. Atteinte rénale constante et généralement dominante : protéinurie
importante avec ou sans syndrome néphrotique, néphropathie intersti-
tielle chronique (la rapidité d’évolution vers l’insuffisance rénale étant
habituelle).
2. Autres atteintes viscérales : hépatiques (hépatomégalie, hyperten-
sion portale), cardiaques (insuffisance cardiaque, trouble du rythme),
neurologiques (neuropathie périphérique notamment), vasculaires, etc.
Explorations
Histologiquement, dépôts de substance amorphe (distincte de l’amy-
lose par ses propriétés tinctoriales et l’absence de structure fibrillaire
en microscopie électronique) ; l’examen en immunofluorescence pré-
cise leurs constituants.
Traitement
Se confond avec celui du myélome.
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CRYOGLOBULINÉMIES
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Latence clinique fréquente ; l’attention peut être attirée par les diffi-
cultés d’étalement et par les importantes variations d’un jour à l’autre de
la vitesse de sédimentation ou du nombre des éléments figurés du sang.
2. Le syndrome de cryopathie (syndrome de Raynaud voire nécroses
superficielles digitales déclenchées par le refroidissement), le purpura
vasculaire.
3. La présence d’arthralgies, multinévrite, néphropathie gloméru-
laire, hémorragies, évoque un type II ou III.
Exploration
Recherche d’un cryoprécipité sur le sérum conservé 8 jours à + 4 °C
(voir p. 1595).
LivreSansTitre1.book Page 729 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 729
Traitement
1. Celui de l’affection causale.
2. Prévention du refroidissement des extrémités, en particulier en
hiver (port de gants, de chaussettes de laine, de passe-montagne).
3. Certaines manifestations (accidents ischémiques, atteinte rénale…)
peuvent justifier des échanges plasmatiques.
Diagnostic
1. Forme précoce (ou aiguë) : manifestations cutanées (érythème,
éruption bulleuse, décollement cutané extensif), hépatiques (ictère, hépa-
tomégalie) et digestives (diarrhée profuse, douleurs abdominales, malab-
sorption grave et risque de cachexie rapide). L’importance des lésions
cutanées, la présence ou l’absence de lésions hépatiques et digestives,
ainsi que leur intensité conduisent à la classer en stades (I à IV), de gravité
i
croissante. S’associent (en raison du déficit immunitaire) des surinfections
am
SYNDROME LYMPHOPROLIFÉRATIF
AVEC AUTO-IMMUNITÉ
Syn : syndrome de Canale-Smith. Syndrome lié à la persistance de lymphocytes
T autoréactifs non éliminés par défaut d’apoptose. La plupart des cas résultent de
mutations au sein système Fas/FasL qui à l’état normal déclenche ce processus
d’élimination.
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Diagnostic
Évoqué devant :
1. Un syndrome lymphoprolifératif survenant chez un enfant ou un
adulte jeune, parfois l’association de plusieurs cas similaires dans une
même famille.
2. Des manifestations d’auto-immunité : anémie hémolytique auto-
immune, thrombopénie immunologique, lupus érythémateux, etc.
Explorations
1. Immunocytométrie en flux : présence dans le sang de cellules T
« double négatives » (CD4- et CD8-).
2. Augmentation du taux de FasL sanguin (laboratoires hautement
spécialisés).
3. recherche de mutations des gènes Fas et FasL.
dida, Aspergillus) chez dez patients fragilisés par une affection débilitante (néoplasies,
lymphomes, SIDA, cirrhose, greffes, maladies de système).
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. Le contexte (voir ci-dessus).
2. Des signes généraux pseudo-septicémiques (fièvre, amaigrisse-
ment rapide), la pâleur et parfois les hémorragies, évoquant une hémo-
pathie maligne.
3. L’hépatomégalie et la splénomégalie (surtout dans les formes pri-
maires), une éruption morbilliforme.
4. Des signes biologiques très évocateurs dans un tel contexte : hypo-
fibrinogénémie, hypertriglycéridémie, hyperferritinémie considérable.
5. Des anomalies hématologiques variées, souvent déroutantes :
anémie arégénérative, pancytopénie, hyperleucocytose parfois accom-
pagnée de myélémie.
Explorations
1. Myélogramme : nombreux macrophages chargés d’inclusions cel-
lulaires (hémophagocytose).
2. Dans les formes secondaires, la recherche d’un agent infectieux peut
déboucher sur un traitement spécifique (tuberculose, mycobactériose…).
Traitement
1. Formes primaires : l’association d’étoposide et de corticoïdes,
voire de ciclosporine, peut apporter une amélioration et permettre de
LivreSansTitre1.book Page 731 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 731
SYNDROME DE MOSCHCOWITZ
Syn : purpura thrombotique thrombocytopénique. Syndrome rare, appartenant
aux micro-angiopathies thrombotiques, caractérisé par un ensemble clinique sug-
gestif et des lésions anatomiques évocatrices bien que non spécifiques. Lié au
déficit de l’activité d’une métalloprotéase sérique (ADAMTS-13, gène en 9q34), sta-
bilisant normalement la protéine Willebrand sous forme oligomérique.
1. Forme congénitale (syndrome de Upshaw-Schulman) : transmission autoso-
mique récessive, mutations en 9q34, évolution chronique ou à rechutes.
2. Formes auto-immunes, ou sporadiques. Observées surtout chez les femmes
entre 20 et 30 ans. Parfois associées à une maladie systémique, dysimmunitaire ou
à la grossesse ; rôle déclenchant d’agents infectieux ou médicamenteux. Pronostic
amélioré par les traitements actuels.
Diagnostic
Basé sur une ou plusieurs des manifestations suivantes :
1. Anémie hémolytique avec hématies fragmentées (schizocytes).
i
am
Explorations
1. Tests de coagulation plasmatique normaux.
2. Examen anatomopathologique d’une biopsie de peau, de gencive
ou de moelle : microthromboses hyalines artériolo-capillaires consti-
tuées d’agrégats plaquettaires et de fibrine, ainsi qu’une prolifération
endothéliale sans réaction inflammatoire.
3. Dosage de la protéine ADAMTS-13 possible en laboratoires haute-
ment spécialisés.
Traitement
Il doit être entrepris d’urgence dans un service spécialisé :
1. Échanges plasmatiques, surtout dans les formes sporadiques auto-
immunes. Doivent être précoces, importants et répétés ; corticoïdes et
anti-agrégants plaquettaires leur sont habituellement associés.
2. Transfusion de plasma (voir p. 288) : peut suffire dans les formes
chroniques ou familiales.
3. L’anticorps monoclonal anti-CD20 (rituximab), la prostacycline, les
immunoglobulines intraveineuses à forte dose, la vincristine et la splénec-
tomie ont été proposés, avec des résultats variables, en cas de résistance.
LivreSansTitre1.book Page 732 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Évoqué sur :
1. La thrombopénie, isolée et asymptomatique dans la majorité des
cas : cette situation est habituelle au-dessus de 30 000 plaquettes/mm3,
et fréquente même au-dessous de cette valeur.
2. Le purpura, pétéchial et ecchymotique, accompagné de manifesta-
tions hémorragiques (muqueuses et parfois viscérales) plus ou moins
importantes ; la présence d’un purpura extensif, de bulles hémorra-
giques buccales, de céphalées ou d’hémorragies témoigne générale-
ment d’une thrombopénie importante imposant l’hospitalisation rapide
(craindre une hémorragie cérébro-méningée). Il n’y a pas de splénomé-
i
am
Explorations
1. Hémogramme : toujours vérifier que dans de bonnes conditions de
prélèvement, la thrombopénie est réelle (absence de thromboagglutina-
tion artéfactuelle) et isolée (absence d’anomalie qualitative ou quanti-
tative des autres lignées, absence de schizocytes).
2. Myélogramme : taux normal ou élevé de mégacaryocytes dans la
moelle (prédominance des mégacaryocytes jeunes).
3. Absence d’anomalie de coagulation, en particulier fibrinogénopénie.
4. Intérêt des techniques de révélation des immunoglobulines pla-
quettaires très limité par l’absence de spécificité de ces tests.
5. Dans les formes de diagnostic incertain, ou avant splénectomie,
étude de la durée de vie plaquettaire par radiomarquage à l’111In (voir
p. 1614).
6. Dans un but étiologique (forme secondaire), rechercher la pré-
sence de facteurs antinucléaires, d’un inhibiteur de coagulation (« anti-
coagulant antiphospholipide »), d’une séroconversion contre le VIH.
Principales complications
Hémorragies cérébro-méningées, hémorragies muqueuses et viscé-
rales profuses, infections favorisées par la corticothérapie, complica-
tions propres à la grossesse (avortement ou accouchement
hémorragiques, thrombopénie transitoire du nouveau-né).
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HÉMATOLOGIE 733
Traitement
1. Corticothérapie : 1 mg/kg/j de prednisone (15 jours), puis diminuer
progressivement la dose, jusqu’à arrêt (après 4 à 6 semaines). Ne main-
tenir une posologie faible (0,25 à 0,5 mg/kg/j de prednisone), d’action
symptomatique, qu’en cas de nécessité absolue (persistance d’une throm-
bopénie exposant à un risque de saignement important), en l’absence
d’alternative thérapeutique et en utilisant la plus faible dose possible.
2. Immunoglobulines intra-veineuses (voir p. 200), d’efficacité à court
terme remarquable : sont utiles pour contrôler une hémorragie aiguë
ou préparer un geste chirurgical. Elles ne sauraient constituer un trai-
tement de fond. Coût très élevé.
3. Splénectomie proposée dans les formes cortico-résistantes d’évolu-
tion chronique certaine (> 6 mois) et symptomatiques. Efficacité variable :
correction de la thrombopénie complète et durable, ou parfois incomplète
mais suffisante pour mettre à l’abri du risque hémorragique, surtout si la
séquestration des plaquettes marquées à l’indium est splénique pure ou
prédominante (90 % des résultats favorables dans ces cas). L’associer à
une vaccination pneumococcique (voir Asplénie, p. 688).
4. Anticorps monoclonal anti-CD20 (rituximab) : efficace dans 30 à
40 % des formes chroniques ; sa place face à la splénectomie est en
i
cours d’évaluation.
am
formes graves non améliorées par les autres traitements ; les résultats
encourageants obtenus par les alcaloïdes de pervenche (vincristine)
sont souvent peu durables.
7. Stimulants de la mégacaryocytopoïèse (elthrombopag, romi-
plostim)þ: actifs dans 50 % des formes récurrentes (après splénectomie).
Contre-indiqués en cas de grossesse et risque de rechutes sévères en cas
d’arrêt. Le recul manque pour en préciser la place optimale.
8. Mesures symptomatiques. La transfusion de plaquettes est illogique et
surtout d’efficacité illusoire (hyperdestruction en quelques minutes ou
heures). Proscrire les médicaments interférant avec l’hémostase primaire
(acide acétylsalicylique…, voir p. 6) et les injections intramusculaires.
9. Grossesse : le risque n’est pas maternel, mais fœtal en cas d’accou-
chement laborieux. La thrombopénie fœtale et sa sévérité sont difficiles
à évaluer avant la naissance (un enfant sur six né de mère thrombopé-
nique a des plaquettes inférieures à 50 000/mm3) :
a) le choix de la méthode d’accouchement dans ces cas tient compte
aujourd’hui davantage des circonstances obstétricales (présentation,
parité, pelvimétrie) que de la numération plaquettaire du fœtus par cor-
docentèse échoguidée après la 35e semaine (geste exigeant une grande
expérience, et actuellement délaissé). Si nécessaire (thrombopénie
maternelle < 50 000/mm3), une préparation à l’accouchement par corti-
coïdes ou immunoglobulines intraveineuses peut être mise en place ;
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PURPURAS VASCULAIRES
1. Inflammatoires, par dépôts d’immunoglobulines et de complément au site des
lésions vasculaires et la présence (inconstante) de complexes immuns circulants. Prin-
cipales causes : purpura rhumatoïde (voir ci-dessous), cryoglobulinémie mixte (voir
p. 728), purpura hyperglobulinémique(syndrome de Raynaud, vitesse de sédimenta-
tion augmentée, hyperglobulinémie polyclonale, évolution chronique et bénigne), pur-
pura secondaire à une infection bactérienne (maladie d’Osler, méningococcie…) ou
auto-immune (péri-artérite noueuse, lupus érythémateux disséminé…).
2. Non inflammatoires : purpura sénile de Bateman (taches lie de vin des mains et
des avant-bras), hypercorticisme, dermite chronique purpurique et pigmentaire, amy-
lose (purpura « linéaire »), fragilité capillaire constitutionnelle (très fréquente, parfois
compliquée d’hémorragie du vitré améliorée par les corticoïdes), scorbut.
Diagnostic
Basé sur :
1. La topographie du purpura, volontiers déclive ou orthostatique.
2. Les pétéchies infiltrées, parfois nécrotiques, souvent accompa-
gnées de nodules cutanés et de macules érythémateuses (trisymptôme
de Gougerot), très évocatrices d’une cause inflammatoire.
i
am
Explorations
1. Biopsie d’un élément récent montrant une angéite leucocytocla-
sique ou nécrosante.
un
PURPURA RHUMATOÏDE
Syn : syndrome de Schönlein-Henoch. Angéite leucocytoclasique (non spéci-
fique). Plus grande fréquence entre 2 et 6 ans. Évolution de durée très variable.
Pronostic dominé par le risque d’insuffisance rénale.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les lésions cutanées (purpura fréquemment infiltré, accompagné
d’urticaire et souvent d’érythème) siégeant aux membres inférieurs.
2. Les arthralgies prédominant aux membres inférieurs.
3. Les douleurs abdominales violentes, parfois accompagnées de
méléna, de vomissements et de météorisme abdominal, posant de diffi-
ciles problèmes d’indication opératoire.
4. Les épisodes hématuriques (rares).
5. L’évolution par poussées, déclenchées par l’orthostatisme.
Explorations
1. Tests d’hémostase normaux, mise à part une diminution incons-
tante de la résistance capillaire.
2. Très fréquente hématurie microscopique, accompagnée souvent
de protéinurie et quelquefois de syndrome néphrotique. Possibilité de
déficit fonctionnel rénal qui domine le pronostic.
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HÉMATOLOGIE 735
MALADIE DE WILLEBRAND
La plus fréquente des maladies constitutionnelles de l’hémostase. Transmission
autosomale, généralement dominante, liée à plusieurs types d’anomalies du fac-
i
am
teur Willebrand : protéine de haut poids moléculaire (270 kDa) synthétisée par les
cellules endothéliales, les mégacaryocytes et les plaquettes et présente dans le
plasma sous forme de multimères de poids moléculaires variables (plusieurs mil-
lions de daltons). Exerce un rôle primordial dans l’adhésion plaquettaire (d’où
un
Diagnostic
Évoqué devant :
1. Des manifestations hémorragiques surtout muqueuses : épistaxis,
ménorragies, hémorragies amygdaliennes, mais aussi cutanées (ecchy-
moses).
2. Ou plus souvent, devant un allongement du temps de saignement
et parfois de céphaline activée lors d’une étude d’hémostase pré-
opératoire par exemple.
3. Une transmission familiale de type autosomal dominant le plus
souvent.
Explorations
1. Laboratoires spécialisés : taux de protéine Willebrand antigénique
(vWF:Ag), de sa capacité à intervenir comme cofacteur dans l’agréga-
tion des plaquettes in vitro en présence de ristocétine (vWF:Rco), ou à
adhérer au collagène (vWF:CB).
2. Déficit variable en activité facteur VIII.
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HÉMOPHILIES
i
Maladies hémorragiques héréditaires de transmission récessive liée à l’X. Le
am
déficit porte sur le facteur VIII (hémophilie A, 85 % des cas) ou le facteur IX (hémo-
philie B, 15 % des cas). Il peut être quantitatif ou qualitatif (synthèse d’un variant
biologiquement inactif mais décelable immunologiquement), très important
(hémophilie grave) ou plus discret (hémophilie modérée). Incidence :
un
1 garçon/5 000. Les gènes dont dépendent ces facteurs plasmatiques de coagula-
tion ont été récemment isolés et séquencés. Cette avancée permet : a) de mieux
comprendre l’importante hétérogénéité de la maladie (plus de 250 mutations dif-
Ts
férentes pour le gène du facteur VIII, et plus de 700 pour le gène du facteur IX loca-
lisés sur le chromosome X respectivement en position q28 et q26-27) ; b) de
faciliter l’identification des conductrices et le diagnostic prénatal de la maladie (la
moitié des formes sévères d’hémophilie A dépendent d’une mutation spécifique
par inversion dans l’intron 22) ; c) de produire les facteurs VIII et IX par génie
génétique.
L’hémophilie « acquise » (rare) n’est en réalité qu’une auto-immunisation anti-
facteur VIII ou facteur IX.
Diagnostic
Évoqué devant :
1. Les hémorragies muqueuses ou viscérales, notamment articulaires
et musculaires, spontanées ou hors de proportion avec le traumatisme
causal. Elles apparaissent tôt dans l’enfance en cas d’hémophilie
sévère, en général lors de l’apprentissage de la marche. Au cours des
hémophilies modérées, la tendance hémorragique peut ne se révéler
qu’à l’âge adulte, à l’occasion d’une blessure ou d’une intervention
chirurgicale, après un intervalle libre de quelques heures.
2. L’hérédité liée à l’X : transmission par des femmes conductrices
cliniquement indemnes et atteinte exclusive de sujets de sexe masculin.
Le déficit et l’importance de son expression sont stables au sein d’une
même famille.
3. L’allongement du temps de céphaline activée, les temps de saigne-
ment et de Quick normaux.
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HÉMATOLOGIE 737
Explorations
1. Diminution de l’activité coagulante du facteur VIII ou IX. Elle condi-
tionne la gravité de la maladie : hémophilie sévère (< 1 % de l’activité
normale), hémophilie modérée (entre 1 et 5 %), hémophilie mineure (5
à 30 %).
2. Dans le cas d’une hémophilie A, le facteur Willebrand doit être
normal (antigène et activité) pour distinguer l’hémophilie VIII d’une
maladie de Willebrand, p. 735.
3. Recherches systématiques répétées d’un anticoagulant circulant
anti-facteur VIII ou IX, d’agglutinines irrégulières et de témoins d’infec-
tions virales (hépatites et VIH).
4. Détermination du phénotype érythrocytaire.
Principales complications
1. Elles peuvent constituer une menace vitale : hématomes du plan-
cher de la bouche, de la région péri-laryngée, hémorragies cérébro-
méningées.
2. Plus souvent, elles concernent l’appareil locomoteur : hémarth-
roses dont la répétition engendre de graves lésions articulaires
(arthropathie hémophilique), hématomes musculaires de diagnostic
parfois difficile (hématome du psoas simulant une appendicite aiguë)
i
exposant au risque de compressions nerveuses et vasculaires et aux
am
possibles.
4. Cinq pour cent des hémophiles B et environ 15 % des hémophiles
Ts
SYNDROMES DE DÉFIBRINATION
Résultent d’une consommation du fibrinogène par une activation excessive in
vivo du processus de coagulation (coagulation intravasculaire disséminée, CIVD)
ou par protéolyse (fibrinogénolyse primitive). En théorie, la CIVD dépend d’une
activité thrombine excessive générant des monomères de fibrine, induisant la for-
mation de microthromboses dans les petits vaisseaux avec consommation locale
de plaquettes et de facteurs de coagulation (coagulopathie de consommation).
LivreSansTitre1.book Page 739 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 739
d’organe, etc.
3. Peut être cliniquement latente et découverte par un examen systé-
matique au cours d’une affection y exposant.
Examens complémentaires
1. Diminution variable du fibrinogène plasmatique (N : 2-4 g/l).
2. Diminution plus ou moins importante des plaquettes, des facteurs V
et VIII selon l’importance du processus de CIVD.
3. Augmentation des produits de dégradation du fibrinogène dans le
sérum, p. 1611.
4. Présence de complexes solubles (voir p. 1611).
Complexes solubles et thrombopénie sont deux éléments capitaux
du diagnostic de CIVD. et de sa distinction avec la fibrinolyse primitive.
Traitement
1. Syndromes aigus. Le traitement d’urgence est souvent extrême-
ment délicat en raison des risques associés d’hémorragie et de throm-
bose, nécessitant donc une équipe spécialisée en hémostase.
a) Traitement causal : il est toujours nécessaire, et parfois à lui seul
suffisant, lorsqu’il est possible.
b) Transfusions de sang ou de plasma frais destinées à traiter le
choc, à compenser les déficits et les hémorragies ; transfusion de pla-
quettes si nécessaire.
LivreSansTitre1.book Page 740 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
un
Exploration
Détection de l’anticorps anti-héparine par test fonctionnel (libération
de sérotonine plaquettaire en présence du plasma suspect et de
concentrations croissantes d’héparine) ou technique ELISA (complexe
anticorps-héparine-facteur plaquettaire 4).
Traitement
1. Préventif : héparinothérapie de courte durée, avec relais précoce
par antivitamines K.
2. Curatif : arrêt de l’héparine (toutes formes) et remplacement par
de la lépirudine (0,4 mg/kg, puis administration intraveineuse continue
à la dose de 0,15 mg/kg/heure) ou de l’argratoban (2 µg/kg/min, modulé
afin d’allonger le TCA entre 1,5 et 3 fois la normale) si l’hypocoagulabi-
lité doit être maintenue.
THROMBOPHILIES CONSTITUTIONNELLES
Désordres caractérisés par un substratum biologique précis associé à un risque
accru de thrombose. À côté de facteurs de risque liés à un contexte médical ou
chirurgical (immobilisation, chirurgie, grossesse, œstrogènes, polyglobulie, cancer
profond…), interviennent des facteurs plasmatiques dont les modifications ont été
reconnues comme favorisant le risque de thrombose. La recherche de ces anoma-
lies n’est à entreprendre qu’en présence de thromboses survenant dans des cir-
constances ciblées. La relation entre ces anomalies plasmatiques et un épisode
thrombotique est d’ordre statistique et non prédictif : nombre de patients présen-
LivreSansTitre1.book Page 741 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMATOLOGIE 741
Diagnostic
À évoquer devant des épisodes de thrombose principalement vei-
neux, dans des circonstances particulières : sujets jeunes (< 45 ans),
antécédents familiaux, épisodes itératifs, survenue en dehors de fac-
teurs de risque habituels (immobilisation), siège inhabituel, accident de
nécrose cutanée lors d’un traitement antivitaminique K.
Principales causes
1. Déficit en antithrombine III :
a) nombreuses mutations responsables d’un déficit quantitatif ou
qualitatif. Transmission autosomale dominante. Prévalence : 1/5 000
(population générale). Trouvé dans 1 à 3 % des épisodes thrombo-
tiques répondant aux circonstances ci dessus. Manifestations thrombo-
tiques si < 70 % ;
b) déficit acquis au cours d’hépatopathies chroniques, syndromes
i
néphrotiques, œstroprogestatifs, L-asparaginase.
am
2. Déficit en protéine C :
a) nombreuses mutations responsables d’un déficit quantitatif ou
qualitatif. Transmission autosomale dominante. Prévalence : 1/350
un
Maladies infectieuses
par R. Verdon
MALADIES
i
Botulisme
am
Brucellose
Charbon
Chikungunya
Choléra
un
Dengue
Diphtérie
Fièvres hémorragiques africaines (Lassa, Ebola, Marburg)
Ts
Fièvre jaune
Fièvre typhoïde et paratyphoïde
Infection invasive à méningocoque
Hépatite A aiguë
Hépatite B aiguë
Infection à VIH
Légionellose
Listériose
Orthopoxvirose dont la variole
Paludisme autochtone
Paludisme d’importation dans les départements d’Outre-mer
Peste
Poliomyélite
Rage
Rougeole
Suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob
Tétanos
Toxi-infection alimentaire collective
Tuberculose
Tularémie
Typhus exanthématique
LivreSansTitre1.book Page 744 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DURÉE D’ÉVICTION
MALADIES MESURES SPÉCIALES
MALADES SUJETS AU CONTACT
dysenterie clinique
bacillaire,
épidémique, gale,
hépatite A,
un
impétigos
et pyodermites
Méningite
cérébro-spinale jusqu’à guérison prophylaxie
à méningocoque clinique médicamenteuse et,
en cas de méningite
de groupe A ou C,
vaccination (famille,
voisins, camarades
habituels)
DURÉE D’ÉVICTION
MALADIES MESURES SPÉCIALES
MALADES SUJETS AU CONTACT
attestant
la négativité
de l’expectoration
un
Approche diagnostique
Trois mesures s’imposent à ce stade :
1. La découverte d’un souffle cardiaque ou la connaissance d’une val-
vulopathie pré-existante impose les hémocultures (endocardite bacté-
rienne ?).
2. Reconduire quotidiennement l’examen clinique à la recherche d’un
foyer.
3. En l’absence d’orientation anamnestique ou clinique, pratiquer
hémocultures, hémogramme, examen cytobactériologique des urines,
radiographie thoracique, dosage des transaminases, procalcitonine.
Approche diagnostique
Basé sur :
1. L’interrogatoire précis retraçant l’histoire de la maladie, l’allure de
la fièvre et les signes d’accompagnement, les traitements déjà reçus, les
LivreSansTitre1.book Page 747 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Principales causes
1. Infections et parasitoses (40 %)
Elles sont à rechercher en premier, car de diagnostic est souvent
i
simple et débouche sur un traitement efficace. On distingue :
am
INFECTIONS NOSOCOMIALES
Infections associées aux soins, acquises en établissements de santé par les
patients lors d’investigations diagnostiques ou de traitement, ou par le personnel
soignant pendant leur activité auprès des patients, ou enfin par les visiteurs. Ces
infections représentent une source importante de complications liées à l’hospita-
lisation avec des surcoûts de prise en charge et une surmortalité. Principaux
pathogènes : bactériens, viraux ou fongiques. Facteurs prédisposants : l’âge, la
maladie sous-jacente, l’existence d’une immunodépression, la rupture des bar-
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Mode de transmission
1. Contact direct (manuportage par le personnel hospitalier).
2. Respiratoire ou digestive.
3. Implantation de matériel à usage diagnostique ou thérapeutique
(cathéter, sonde vésicale, ventilation mécanique).
4. Intervention chirurgicale, endoscopie, transfusion sanguine…
Prévention
Basée sur :
1. L’hygiène hospitalière et le lavage des mains.
2. L’utilisation rationnelle des antibiotiques.
3. La limitation au minimum indispensable des investigations dia-
gnostiques et thérapeutiques invasives, entourées de toutes les précau-
tions d’asepsie.
4. La surveillance des systèmes de climatisation et de ventilation, la
surveillance des circuits de distribution de l’eau et des aliments.
5. La protection du personnel par des mesures réduisant le risque
i
d’inoculation de sang contaminé par un virus (VIH, hépatites B et C)
am
INFECTIONS OPPORTUNISTES
Infections à micro-organismes (bactéries, champignons, virus, parasites) natu-
rellement peu pathogènes survenant chez des patients aux défenses immunitaires
humorales et/ou cellulaires amoindries. Ce déficit peut être congénital (voir
p. 686), acquis (infection à VIH, lymphome, hémopathie maligne ou néoplasies évo-
luées), ou induit par des thérapeutiques (traitements corticoïdes, immunosuppres-
seurs, chimiothérapies antinéoplasiques).
Selon le type du déficit, différents micro-organismes peuvent être en cause. Ils
sont présentés dans les tableaux 147, 148 et 149.
LivreSansTitre1.book Page 750 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Mycobacterium Papilloma
avium- Poxvirus
intracellulare Virus Epstein-Barr
M. atypiques
un
Salmonelles
(Legionella)
Ts
PROTOZOAIRES
CHAMPIGNONS
Coccidioide immitis
MYCOBACTÉRIES
BACTÉRIES
Streptococcus Pneumonie –
pneumoniae
Ts
VIRUS
HELMINTHES
I. NOMENCLATURE
Une première classification des manifestations de l’infection par le VIH a été
proposée en 1987 par les Centers for Disease Control (CDC) ; cette classification a
évolué en une nouvelle version en 1993, comportant trois stades s’excluant
mutuellement (tableau 150).
Tableau 150. — Classification révisée des manifestations liées à l’infection VIH.
i
am
STADE MANIFESTATIONS
II. TRANSMISSION
Le virus est transmis par les sécrétions sexuelles ou le sang (transfusions, serin-
gues souillées, blessures professionnelles par inoculation percutanée ou projec-
tion sur peau lésée). Le VIH est présent dans de nombreuses sécrétions naturelles
LivreSansTitre1.book Page 754 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
– sueurs, larmes, salive, urine – qui ne sont pas infectants. Des cas de transmission
par exposition percutanée à des liquides biologiques contaminés par du sang ont
été rapportés. En l’absence de prise en charge médicale, une femme enceinte
infectée par le VIH transmet l’infection dans 20 % des cas, le plus souvent dans le
dernier mois de la grossesse ou à l’accouchement. L’allaitement maternel peut être
contaminant.
III. PRIMO-INFECTION
Souvent ignorée du patient (asymptomatique dans deux cas sur trois), elle peut
avoir une expression clinique retrouvée rétrospectivement.
Diagnostic
1. Syndrome pseudo-grippal, fièvre et éruption, parfois récidivante.
De multiples présentations neurologiques sont possibles (méningite
lymphocytaire, paralysie faciale périphérique). L’hémogramme montre
le plus souvent une discrète lymphopénie avec des lymphocytes
d’aspect activé, sans vrai syndrome mononucléosique.
2. La séroconversion demande 3 à 8 semaines, durant cette période,
la virémie est très élevée. L’antigénémie p24 peut être détectée, mais
elle est inconstante (voir p. 1578).
3. Chez le nouveau-né, en raison des anticorps maternels transmis, le
diagnostic ne repose pas sur la sérologie, mais sur la détection du virus
(détection par PCR de l’ARN dans le plasma ou de l’ADN pro-viral dans
i
les cellules mononucléées sanguines, voire par culture). Deux prélève-
am
Surveillance
1. Le taux des lymphocytes CD4, critère pronostique le plus important,
diminue progressivement en concentration par mm3, en pourcentage
par rapport à l’ensemble des lymphocytes, et en rapport CD4/CD8. Au-
dessous de 200 CD4/mm3 et/ou d’un pourcentage de lymphocytes CD4
de moins de 15 %, la survenue d’infections opportunistes est à craindre.
La pente de décroissance des lymphocytes CD4 doit aussi être prise en
compte.
2. La quantification de l’ARN viral plasmatique (charge virale) doit
être réalisée à distance de toute infection intercurrente et exprimée en
copies par ml de sang ou plasma. C’est un facteur pronostique moins
important que le nombre de lymphocytes CD4, sauf lorsqu’elle dépasse
100 000 copies/ml, et ceci quel que soit le nombre de lymphocytes CD4.
Diagnostic
1. Infections : zona souvent extensif, mycose, dermatophytose, der-
mite séborrhéique, éruptions maculo-papuleuses parfois liées au réveil
d’une syphilis antérieurement traitée, condylome vulvo-vaginal ou anal,
verrues extensives et récidivantes, candidose buccale, perlèche, leuco-
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6. Syndrome tumoral
Le sarcome de Kaposi, petite lésion angiomateuse rouge vineuse,
peut siéger sur les téguments ou les muqueuses gingivo-buccale, bron-
chique et digestive. Il peut survenir alors même que l’immunodépres-
sion n’est pas très prononcée. D’autres tumeurs sont possibles, en
particulier un lymphome non hodgkinien, des condylomes péri-anaux
ou génitaux récidivants pouvant évoluer vers un cancer (voir p. 719).
7. Manifestations ophtalmologiques
Une baisse brutale de l’acuité visuelle traduit le plus souvent une
rétinite à cytomégalovirus à rechercher par un fond d’œil systématique
dès que les lymphocytes CD4 sont inférieurs à 100/mm3 ; la virémie à
cytomégalovirus est souvent positive. Il peut s’agir aussi d’une chorio-
rétinite à toxoplasme, voire exceptionnellement à Pneumocystis (voir
Manifestations ophtalmologiques du SIDA, p. 1492).
8. Manifestations bucales
Voir p. 1527.
VII. PROPHYLAXIE
Ne pas parler de groupes, mais de comportements à risque.
Modalités
1. Après en avoir au préalable informé l’intéressé :
un
IX. TRAITEMENT
L’éradication du virus n’étant pas actuellement possible, les traitements sont
de longue durée, générant de nombreux effets secondaires, en rendant quelquefois
l’observance difficile. Il est nécessaire de bien expliquer au patient l’importance
de bien respecter les prescriptions, de l’avertir des effets secondaires et de les
prendre en compte dans la prescription. Une mauvaise observance, même transi-
toire, peut sélectionner des mutants résistants et être un facteur d’échec du
traitement.
Indications
1. Recommandations actuelles : instaurer le traitement, quel que soit
le taux de lymphocytes CD4 chez les patients symptomatiques (caté-
gorie C ou symptômes marqués ou récidivants de la catégorie B) ou
chez les personnes dont le taux de lymphocytes CD4 est inférieur à
350/mm3.
2. Chez les patients ayant un nombre de lymphocytes CD4 supérieur
à 350/mm3, le traitement peut être différé en cas de statut immunolo-
gique et virologique stable, sous réserve d’une surveillance régulière.
Cependant, une charge virale supérieure à 100 000 copies/ml, une
baisse rapide du taux des lymphocytes CD4, un pourcentage de lym-
phocytes CD4 inférieur à 15 % peuvent justifier d’initier le traitement.
i
Mode d’administration et posologie
am
ACTINOMYCOSES
Infections bactériennes suppuratives chroniques qui affectent essentiellement
la tête et le cou, mais qui peuvent toucher aussi d’autres tissus. Agents patho-
gènes : bactéries anaérobies à Gram positif, saprophytes de la bouche. Actino-
myces israelii est le plus fréquent d’entre eux.
Diagnostic
1. Envahissement des tissus mous de la face et du cou, la plupart du
temps d’origine dentaire ou sinusienne. La lésion chronique souvent
peu douloureuse est caractéristique lorsqu’il existe plusieurs foyers de
suppuration qui laissent sourdre des granules jaunes.
2. Possibilité de formes à point de départ gynécologique (parfois
favorisées par stérilet ; formes pseudo-tumorales).
Explorations
Mise en évidence du pathogène dans l’examen microscopique ou sur
la biopsie.
i
am
Traitement
Pénicilline ou amoxicilline par voie IV. Traitement des foyers den-
taires ou sinusiens associés.
un
ANGIOMATOSE BACILLAIRE
Ts
BOTULISME
Intoxication due à la toxine de Clostridium botulinum sécrétée par le germe dans
certaines conserves artisanales de légumes ou de viande (jambons) ; beaucoup
plus rarement, il s’agit d’une production toxinique in vivo (colonisation intestinale
du nourrisson, d’une plaie). Incubation de quelques heures à quelques jours. Il
existe cinq types : A, B, C, D, E ; le plus fréquent en France est le B, le plus dange-
reux est le E, surtout observé aux États-Unis. Déclaration obligatoire.
Diagnostic
1. Symptômes digestifs : douleurs abdominales, vomissements, diar-
rhée.
2. Puis signes oculaires : paralysie de l’accommodation, diplopie, stra-
bisme, ophtalmoplégie complète ; sécheresse des muqueuses (dysphagie).
3. Notion d’ingestion de conserves familiales.
4. Notion de troubles collectifs.
5. Isolement de C. botulinum et de la toxine dans les selles et dans
l’aliment responsable.
6. Mise en évidence de la toxine dans le sang par inoculation à
l’animal (souris).
LivreSansTitre1.book Page 761 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Principales complications
Fausse route, paralysie descendante touchant les muscles respira-
toires et les membres.
Traitement
1. La sérothérapie spécifique, fonction du type de la toxine, est discutée.
2. Prévention des complications : suspension de l’alimentation orale,
réhydratation ; en cas d’atteinte respiratoire ou de risques de fausse
route : trachéotomie et ventilation endotrachéale éventuelles.
3. Prophylaxie : hygiène des conserves familiales. La toxine étant
thermolabile, le risque majeur est lié à la consommation de conserves
consommées froides.
BRUCELLOSE
Syn : mélitococcie, fièvre de Malte, fièvre ondulante méditerranéenne. Zoonose
transmise accidentellement à l’homme. Maladie cosmopolite de faible mortalité. Il
existe plusieurs espèces de brucelles pathogènes pour des animaux différents et pour
l’homme, responsables de l’extrême multiplicité des sources de contamination. La
fréquence de cette zoonose a été très nettement réduite par les mesures de préven-
tion dans les élevages. Penser à la possibilité de cas d’importation. Maladie à décla-
ration obligatoire. Maladie parfois professionnelle : tableau n° 24 du régime général,
tableau n° 6 du régime agricole. Maladie à déclaration obligatoire (tableau n° 16).
i
am
Diagnostic
1. À la phase aiguë : fièvre ondulante, sueurs abondantes, syndrome
algique, parfois splénomégalie, adénopathies superficielles. Notion de
un
CHARBON
Maladie provoquée par Bacillus anthracis, pathogène des animaux sauvages et
domestiques éventuellement transmissible à l’homme dans les pays disposant
d’une surveillance vétérinaire insuffisante. La contamination est percutanée le plus
souvent. Des formes respiratoires ou digestives par inhalation ou ingestion sont
possibles. En l’absence de traitement, la mortalité va de 10 à 20 % (formes diges-
tives), jusqu’à 90 % dans les formes respiratoires. Le bacille du charbon fait partie
des agents envisagés dans la guerre bactériologique (inhalation). Maladie parfois
professionnelle : tableau n° 18 du régime général, tableau n° 4 du régime agricole.
Diagnostic
1. Forme cutanée (pustule maligne) : autour du point de contact,
papule puis escarre noirâtre entourée d’un bourrelet œdémateux et
induré, recouvert de vésicules. Elle s’étend progressivement accompa-
gnée d’une adénopathie régionale.
2. Forme gastro-intestinale : symptômes associant fièvre, troubles
digestifs et douleurs abdominales avec diarrhée sanglante. Un tableau
toxique s’installe rapidement.
3. Forme respiratoire : fièvre, dyspnée sans infiltrat pulmonaire, mais
i
avec un élargissement médiastinal et un épanchement pleural.
am
rence.
Traitement
1. Curatif : fait appel à la doxycycline ou la ciprofloxacine. Le relais
par l’amoxicilline est possible après vérification de l’antibiogramme.
2. Préventif : mesures d’hygiène dans le milieu agricole et les éle-
vages d’animaux. Vaccination annuelle du bétail.
3. Lors d’une exposition par inhalation de poudre (bioterrorisme ;
plan Biotox), le traitement fait appel aux mêmes antibiotiques pour une
durée de 8 semaines.
Diagnostic
Fièvre de plus de 39 °C, hypotension artérielle, érythrodermie scarla-
tiniforme généralisée suivie d’une desquamation palmo-plantaire,
vomissements, myalgies, confusion mentale, hyperhémie muqueuse
(conjonctives, muqueuse vaginale).
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Explorations
Hémocultures négatives, isolement de staphylocoque doré patho-
gène à partir du foyer initial. Hyperleucocytose, thrombopénie, éléva-
tion des transaminases hépatiques et des créatines phosphokinases,
hyperbilirubinémie.
Complications
Celles du choc septique (néphropathie tubulo-interstielle aiguë,
insuffisance cardio-respiratoire aiguë). Syndrome hémorragique.
Traitement
Traitement symptomatique du choc (voir Choc infectieux, ci-des-
sous). Suppression du foyer septique initial. Antibiothérapie anti-sta-
phylococcique pendant 10 jours.
CHOC INFECTIEUX
Insuffisance circulatoire aiguë compliquant l’évolution de certains foyers infec-
tieux avec ou sans décharges septicémiques. Germes en cause : le plus souvent
entérobactéries, parfois le staphylocoque ; exceptionnellement streptocoque.
Diagnostic
i
1. Insuffisance circulatoire aiguë survenant chez un sujet fébrile (parfois
am
Explorations
1. Retrouver le foyer initial, parfois iatrogène, nosocomial.
2. Hémocultures. Prélèvements bactériologiques locaux.
3. Électrocardiogramme. Radiographie pulmonaire. Gaz du sang, lac-
tates hémogramme, bilan d’hémostase. Fonction rénale et équilibre
hydroélectrolytique.
Complications
Choc irréversible. Insuffisance rénale aiguë par néphropathie tubulo-
interstitielle aiguë.
Traitement
1. Remplissage vasculaire (sang, plasma, macromolécules) à débuter
rapidement.
2. Surveillance du pouls, de la pression artérielle, de l’auscultation car-
diaque et pulmonaire (œdème aigu du poumon), de la diurèse horaire.
3. Adresser le patient en milieu spécialisé : poursuite du remplissage
vasculaire sous contrôle hémodynamique, drogues vaso-actives (dopa-
mine, dobutamine) sous contrôle électro-cardioscopique, antibiothérapie
large en urgence en fonction de la nature de la porte d’entrée, geste éven-
tuel sur le foyer initial, traitement de l’insuffisance rénale aiguë.
LivreSansTitre1.book Page 764 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
COQUELUCHE
Maladie contagieuse et immunisante due au bacille de Bordet-Gengou (B. per-
fussis). Incubation de 8 à 15 jours ; isolement 30 jours après le début des quintes.
Maladie redoutable dans la petite enfance. Malgré la vaccination systématique
dans l’enfance, des cas chez le nourrisson sont encore observés : la source en est
le plus souvent un adulte jeune (parent) ayant perdu son immunité vaccinale.
Maladie à déclaration obligatoire.
Diagnostic
1. Toux nocturne émétisante avec apparition de quintes, reprises res-
piratoires en « chant du coq ».
2. Notion de contage, absence de coqueluche antérieure.
3. Chez l’adulte, diagnostic à évoquer en cas de toux traînante, même
si vaccination antérieure.
Explorations
1. Hémogramme : hyperlymphocytose importante (20 000 à 50 000 leu-
cocytes/mm3 dont 50 à 90 % de lymphocytes), surtout à la 2e semaine.
2. Recherche du bacille de Bordet-Gengou dans le mucus pharyngé
recueilli par sonde nasale, soit par culture, soit par fluorescence directe.
3. La sérologie peut être une aide au diagnostic. La PCR est rarement
utilisée.
i
Complications
am
DIPHTÉRIE
Toxi-infection due au bacille diphtérique. Maladie à déclaration obligatoire pro-
cédant par petites épidémies, devenue exceptionnelle en France, mais présente dans
de nombreuses parties du monde, y compris l’Europe de l’Est. Le seul vecteur est
l’homme (sujet malade, convalescent ou porteur sain). L’immunité est triple, due aux
anticorps maternels d’origine naturelle, acquise au contact de porteurs de germes
non toxinogènes ou après une diphtérie, acquise enfin par la vaccination.
Diagnostic
1. Angine pseudo-membraneuse associée à une fièvre peu importante,
des adénopathies loco-régionales, des signes toxiniques. En l’absence
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Traitement
1. Curatif : sérothérapie administrée par voie IM (voir tableau 58,
p. 202), entreprise sans attendre les résultats du prélèvement de gorge.
Antibiothérapie systématique par la pénicilline, 2 à 5 000 000 UI/j ou
l’érythromycine, 2 g/j. Repos absolu. En cas de croup, utiliser une
atmosphère humide et chaude, des sédatifs, la corticothérapie. En cas
de gêne respiratoire, intubation ou trachéotomie.
2. Mesures préventives : isolement du malade jusqu’à stérilisation du
prélèvement de gorge (2 prélèvements négatifs à 8 jours d’intervalle).
Dépistage et traitement des porteurs de germes dans l’entourage. Antibio-
thérapie préventive des sujets au contact du malade. Prophylaxie générale
basée sur la vaccination (voir p. 353). Éviction scolaire (voir p. 744).
EHRLICHIOSES
Infections animales (chien) et humaines dues à des micro-organismes (Ehrlichia
canis, E. sennetsu, E. chaffeensis, E. phagocytophila) proches des rickettsies. Conta-
mination humaine le plus souvent par piqûre de tique. Asie du sud-est et États-
Unis principalement ; quelques cas rapportés en Europe.
Diagnostic
Lésion provoquée par la piqûre de tique, suivie en une dizaine de
jours par fièvre, céphalées.
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Explorations
Lymphopénie, thrombopénie, cytolyse hépatique, découverte d’anti-
corps spécifiques par immunofluorescence indirecte, mise en évidence
directe du germe dans les leucocytes sanguins (aspect de morula). PCR.
Sérologie (ELISA).
Traitement
Doxycycline 200 mg/j, à poursuivre 3 jours après l’apyrexie. Lutte
contre les tiques animales.
ÉRYSIPÈLE
Dermo-hypodermite due à Streptococcus pyogenes (bêta-hémolytique du groupe A).
Incubation de 3 à 7 jours. Ne confère pas l’immunité. Récidives fréquentes.
un
Diagnostic
1. Syndrome général intense.
Ts
EXANTHÈME SUBIT
Syn : 6e maladie, roséole infantile. Maladie très fréquente due à l’herpès virus 6.
Diagnostic
Syndrome infectieux durant 48 heures, cessant brutalement et lais-
sant place à une éruption maculo-papuleuse d’évolution bénigne.
Complications
Convulsions, complications neurologiques (détection par PCR sur le
LCR) et hépatiques chez les sujets en état d’immunodépression.
Traitement
Aucun.
FIÈVRES ÉRUPTIVES
Voir Rougeole, Rubéole, Toxoplasmose, Scarlatine, Rouget, Érysipèle, Érythème
noueux (dans Diagnostic des nodules cutanés), Érythème polymorphe, Exanthème
subit, Varicelle, Variole, Zona.
i
am
Diagnostic
Basé sur le contexte infectieux, médicamenteux, et l’aspect de
l’éruption :
un
Diagnostic
1. Fièvre d’apparition progressive avec dissociation du pouls, cépha-
lées, insomnie.
2. Fosse iliaque droite gargouillante, plus rarement splénomégalie.
3. Plus tardivement, tuphos traduisant l’encéphalopathie toxique.
4. Parfois, apparition de taches rosées et d’une angine de Duguet.
Principales complications
1. Avant le traitement ou dans les premières heures : troubles
majeurs de conscience, collapsus, encéphalite, myocardite.
2. Plus tardivement : complications intestinales de type perforation
ou hémorragie digestive.
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quinolones en Asie du Sud-Est). Dans tous les cas, une surveillance doit
être mise en place afin de ne pas méconnaître une complication
(hémorragie digestive ou perforation). En cas de rechute, il faut
un
GANGRÈNE GAZEUSE
Toxi-infection due à des germes anaérobies (clostridies, streptocoques anaéro-
bies) d’origine tellurique ou endogène (tube digestif, voies génitales) souvent asso-
ciée à des bacilles Gram négatif. Succède à une plaie, une intervention septique
(paroi abdominale, périnée, localisation viscérale plus rare). Gravité extrême.
Diagnostic
Douleur locale vive, aspect rouge violacé. Crépitation gazeuse plus
tardive. État de choc avec oligo-anurie.
Explorations
Mise en évidence des clostridies dans la sérosité (examen direct,
culture). Hémocultures.
Traitement
1. Prise en charge du sepsis grave ou du choc :
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GRIPPE
Infection respiratoire hivernale à Myxovirus influenzæ A, B. Des modifications
antigéniques (dérive antigénique) expliquent les épidémies annuelles malgré une
immunité acquise lors d’expositions antérieures. Les virus A sont responsables de
grandes pandémies consécutives à des cassures antigéniques (parfois par remanie-
ments avec virus animaux) entraînant une morbidité et une mortalité augmentées.
Maladie humaine. Contage direct, aérien. Incubation de 2 à 3 jours. Les inhibiteurs
de neuraminidase (oséltamivir et le zanamivir) ont un intérêt discutable en raison
i
de leur faible impact sur la mortalité et de l’expansion rapide de souches résistantes.
am
Diagnostic
Syndrome infectieux souvent intense et brutal. Céphalées, arthral-
un
Complications
Manifestations digestives sévères (diarrhée). Pneumopathie grippale
asphyxiante. Surinfections ORL ou pulmonaires. Décompensation d’une
tare respiratoire ou cardiaque.
Exploration
Détection du virus en immunofluorescence, PCR ou culture dans les
sécrétions respiratoires.
Traitement
1. Repos au lit. Antalgiques, antipyrétiques. Antibiothérapie des
surinfections. Les antiviraux (zanamivir, oséltavimir) diminuent l’inten-
sité des symptômes s’ils sont utilisés dans les 48 premières heures.
2. La prévention repose principalement sur la vaccination annuelle
adaptée aux souches circulantes des plus de 65 ans, ou porteurs d’une
bronchopneumopathie chronique, d’une cardiopathie, d’un diabète.
L’utilisation préventive des antiviraux est possible en post-exposition,
voire en continu sur la période hivernale dans des collectivités à risque.
Diagnostic
Abcès intra-abdominaux (après chirurgie digestive), pelviens (en
particulier après avortement septique), infections cutanées (cellulite
extensive à point de départ périnéal ou abdominal).
Explorations
Hémocultures souvent positives.
Traitement
Résistance à de nombreux antibiotiques (en particulier à la plupart
des bêta-lactamines), nécessité d’un traitement précoce (métronida-
zole, bêta-lactamines associées à un inhibiteur des bêta-lactamases).
INFECTIONS À CAMPYLOBACTER
Contamination humaine par contact direct avec les animaux ou par l’intermé-
diaire de l’eau ou des produits alimentaires. Campylobacter fetus et C. jejuni,
espèces pathogènes le plus souvent rencontrées chez l’homme, engendrent deux
tableaux cliniques distincts. À noter que C. jejuni est associé au syndrome de
Guillain-Barré.
Diagnostic
1. Infection à C. jejuni, survient chez un sujet antérieurement sain :
i
gastro-entérite d’évolution favorable en quelques jours, parfois plus
am
Exploration
Isolement du germe à l’hémoculture (C. fetus) ou dans la coprocul-
ture.
Traitement
Diarrhée à C. jejuni : antibiothérapie orale par macrolide (azithromy-
cine), cycline ou fluoroquinolone.
Septicémie à C. fetus : association d’aminoside, et de bêta-lactamine ;
fluoroquinolone.
INFECTIONS À CHLAMYDIA
Maladies animales et humaines dues à des agents parasites endocellulaires obli-
gatoires. Les infections à Chlamydia comportent :
1. Les chlamydioses à transmission directe : a) oculaires (trachome) ; b) uro-
génitales (urétrite, cervicites), syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (arthrites
réactionnelles), lymphogranulomatose vénérienne.
2. Les chlamydioses à transmission indirecte : pneumonies communautaires
dues à Chlamydia psittaci (ornithose et psittacose) et Chlamydia pneumoniae.
Se reporter à chacune de ces affections.
Traitement
Les Chlamydiae sont sensibles aux macrolides, cyclines et fluoroqui-
nolones.
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INFECTIONS À COXIELLA
Coxiella burnetii est un micro-organisme intracellulaire obligatoire autrefois
classé parmi les rickettsies, chez les animaux d’élevage. Anthropozoonose de
l’homme au contact directe ou indirect (inhalation) de produits d’animaux
d’élevage.
Diagnostic
1. Infections aiguës surtout respiratoires (fièvre Q) : pneumopathie
aiguë parfois associée à un rash cutané ; autres formes cliniques pos-
sibles : méningite, encéphalite.
2. Manifestations chroniques dominées par des localisations osseuses
et surtout l’endocardite.
Explorations
Sérologie : mise en évidence d’anticorps de phase I ou II permettant
de classer l’infection comme aiguë ou chronique. Les techniques d’iso-
lement relèvent de laboratoires spécialisés.
Traitement
C. burnetti est sensible à la rifampicine, aux cyclines et aux quino-
lones. Pour les formes chroniques l’association (endocardite surtout)
de doxycycline et de chloroquine permet d’envisager la réduction de la
i
durée des traitements.
am
INFECTIONS À CYTOMÉGALOVIRUS
Syn : maladie des inclusions cytomégaliques. Virus à ADN du groupe Herpès.
un
Diagnostic
1. Chez le nouveau-né : succède à une infection maternelle plus ou
moins latente. Ictère, anémie hémolytique, thrombopénie, pneumonie,
méningo-encéphalite souvent fatale ; possibilité de malformations ocu-
laires ou cérébrales.
2. Chez l’adulte immunocompétent, seules les primo-infections, le
plus souvent inapparentes, peuvent être symptomatiques : hépatite
cytolytique, fièvre isolée, poly-adénopathie. Syndrome mononucléo-
sique avec réaction de Paul-Bunnel négative.
3. Chez le greffé ou les sujets porteurs d’une maladie maligne :
formes localisées au greffon ou disséminées, ou pneumopathies chez le
greffé de moelle osseuse.
4. Au cours du SIDA : rétinite, encéphalite, colite, autres localisations
digestives, pancréatite, hépatite ; survenant à un stade tardif de l’immu-
nodépression (taux de lymphocytes CD4 inférieur à 100 /mm3).
Explorations
1. Chez l’immunocompétent : détection d’IgM anti-CMV isolée ; en cas
d’IgG déjà présentes, le diagnostic de primo-infection peut être établi par
un test d’avidité des IgG ou une mesure de la charge virale sanguine.
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INFECTIONS À FUSO-SPIRILLES
Infections dues à l’association symbiotique de bacilles fusiformes et de spirilles
(Borrelia).
Diagnostic
1. Angine de Vincent : d’évolution subaiguë vers l’ulcération grisâtre
avec adénopathie satellite.
2. Stomatite ulcéreuse.
i
3. Infections broncho-pulmonaires, avec syndrome angine-infarctus
am
Traitement
Pénicilline, 3 à 6 000 000 UI/j pendant 1 semaine ou métronidazole,
1 à 2 g/j.
Diagnostic
1. Primo-infection : gingivo-stomatite érosive et douloureuse (HSV-1)
(voir Stomatite herpétique, p. 1520) ou infection vulvo-vaginale (HSV-2).
2. Herpès récidivant : bouquet de vésicules sur base rouge se dessé-
chant en 4 à 5 jours, péri-orificiel ; parfois génital (vénérien) (voir p. 1059).
3. Herpès cutanéo-muqueux extensif en cas d’immunodépression.
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INFECTIONS À MYCOPLASMES
Bactéries intracellulaires : Mycoplasma pneumoniae est responsable de pneu-
monies communautaires souvent épidémiques, M. génitalium et M. hominis sont
responsables d’infections sexuellement transmissibles.
Diagnostic
Pneumopathie communautaire, bronchite aiguë, parfois accompagnées
de manifestations extra-respiratoires (arthralgies, anémie hémolytique
avec agglutinine froide, atteinte de système nerveux central), urétrite.
Explorations
1. Sérologie peu utile ; détection par PCR sur sécrétions.
2. Présence d’agglutinines froides de titre peu élevé (< 1/64e).
Traitement
Cyclines, macrolides ou fluoroquinolones.
INFECTIONS À PAPILLOMAVIRUS
Virus à ADN, de petite taille, de la famille des Papovaviridae dont une cinquan-
taine de types sont identifiés à ce jour. Leur rôle dans certaines tumeurs bénignes
ou malignes de la peau et des muqueuses est aujourd’hui mieux précisé. Les
papillomavirus humains ont un tropisme pour les kératinocytes des épithéliums
malpighiens kératinisés ou non. La transmission sexuelle de ces virus n’est pas
seule en cause dans leur épidémiologie.
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Diagnostic
1. Lésions bénignes : verrues, condylomes (voir p. 1335), papillomes.
2. Certains types sont responsables de lésions cancéreuses ou pré-
cancéreuses cutanées, vaginales, péniennes, anales et du col utérin
(carcinomes in situ et invasifs).
Traitement
Dépistage et traitement local précoce de ces lésions, avec examen
des partenaires sexuels.
Vaccination possible avant les premiers rapports sexuels.
INFECTION À PAPOVAVIRUS
Petits virus non enveloppés à ADN. Deux sous-familles sont identifiées :
1. Les papillomavirus sont responsables de lésions cutanéo-muqueuses pou-
vant être à l’origine pour certains types du cancer cervical (voir Infection à papillo-
mavirus).
2. Les polyomavirus comprennent les virus JC et virus BK, qui sont impliqués
dans la leucoencéphalite multifocale progressive (voir Encéphalites, p. 1179) et les
complications de transplantation rénale (néphropathie, cystite hémorragique).
i
INFECTIONS HUMAINES À RÉTROVIRUS
am
INFECTIONS À SHIGELLA
Les shigelles sont des bactéries à Gram négatif, non mobiles. Quatre espèces
principales peuvent toucher l’homme : Shigella dysenteriae, S. flexneri, S. boydii
et S. sonnei.
Diagnostic
Dysenterie liée à l’absorption d’aliments contaminés ou d’eau
souillée. La manifestation clinique essentielle est le début brutal avec
fièvre, frissons, douleurs abdominales et diarrhées sanglantes.
Explorations
Mise en évidence du pathogène dans les selles ou dans les hémo-
cultures.
Traitement
Fluoroquinolone, risque de multirésistance, en particulier dans les
pays en développement. Réhydratation.
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INFECTIONS À VIBRIONS
Il existe quatre groupes majeurs de vibrions susceptibles de provoquer une
infection humaine : Vibrio cholerae (dont le biotype El Tor), responsable du cho-
léra (voir p. 801), V. parahaemolyticus, V. vulnificus et V. alginolyticus. Ces bactéries
sont très répandues dans l’eau à travers le monde, plus spécialement dans les
régions tropicales et subtropicales.
Diagnostic
Diarrhée aiguë après ingestion de coquillages consommés crus. Sep-
ticémies chez des patients immunodéprimés. Cellulites extensives
après blessure au contact de produits animaux contaminés ou après
exposition à eau de mer (surtout pays tropicaux).
Exploration
Isolement de la bactérie sur milieux ordinaires (selles, sang, prélève-
ments cutanés).
Traitement
Tétracycline, chloramphénicol, fluoroquinolones et céphalosporines
sont efficaces. Drain ou excision de certaines lésions cutanées.
dessous).
Diagnostic
1. L’infection est inapparente dans la majorité des cas.
un
Explorations
Hémoculture ; culture des ganglions. Inoculation à l’animal. Sérologie.
Ts
Traitement
Antibiothérapie des formes septicémiques : céphalosporine de
3e génération, fluoroquinolone.
LEPTOSPIROSES
Syn : spirochétoses. Anthropozoonoses. Agents pathogènes : nombreux types de
leptospires (L. ictéro-hémorragiae le plus fréquent, L. grippo typhosa, pomona, canicola,
ballum, bataviae). La spécificité du réservoir animal (rongeurs, porcins, canidés) n’est
pas rigoureuse. Formes graves dans 10 % des cas. Transmission à l’homme par mor-
sure ou plaie cutanéo-muqueuse souillée. Incubation de 4 à 10 jours. Survenue saison-
nière, en été et automne, ou toute l’année dans les pays chauds. La pratique de sports
et loisirs nautiques (canoë-kayak, rafting) peut y exposer. Maladies parfois profession-
nelles : tableaux n° 19 (régime général), 5 et 5 bis (régime agricole).
Diagnostic
1. Syndrome infectieux brutal, myalgies, injection conjonctivale.
Atteinte hépatique fréquente, avec ictère inconstant. Insuffisance rénale
en grande partie fonctionnelle. Syndrome méningé souvent discret. Syn-
drome hémorragique rare (ces éléments sont souvent associés).
2. Notion de contact avec eaux ou environnement potentiellement
contaminé par urines de rongeurs.
Complications
Formes graves avec hémorragies, anurie. Neuropathies périphé-
riques. Iridocyclite, névrite optique.
LivreSansTitre1.book Page 777 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Mise en évidence du leptospire difficile, rarement effectuée (sang,
urines, LCR). PCR en développement.
2. Sérodiagnostic de Martin et Pettit se positivant vers le 8e jour, titre
très élevé à partir du 15e jour (nécessité de deux prélèvements
espacés) permettant l’identification du type en cause (voir p. 1559).
Traitement
1. Pénicilline, 5 à 10 000 000 UI/j.
2. Traitement symptomatique (correction hydroélectrolytique, épu-
ration extrarénale en cas d’anurie, corrections des désordres de
l’hémostase).
3. Prévention : hygiène collective, dératisation. Vaccination humaine
des professions exposées.
LISTÉRIOSE
Agent pathogène : Listeria monocytogenes, très répandu dans le monde animal,
transmis à l’homme directement (voie cutanéo-muqueuse), ou indirectement (voie
digestive ou respiratoire). Rôle favorisant de maladies sous-jacentes (cirrhose,
hémopathie, diabète) ou de la grossesse.
Diagnostic
i
1. Chez la femme enceinte : état fébrile pseudo-grippal, symptômes
am
LYMPHOGRANULOMATOSE BÉNIGNE
D’INOCULATION
Syn : maladie des griffes de chat. Transmission par griffade de chat ou piqûre
végétale. Agent pathogène : Bartonella henselae.
Diagnostic
1. Adénite d’évolution subaiguë dans le territoire inoculé ; suppura-
tion et fistulisation secondaire.
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LYMPHOGRANULOMATOSE VÉNÉRIENNE
Syn : maladie de Nicolas-Favre. Infection vénérienne (hétéro- et homosexuelle)
due à Chlamydia trachomatis du groupe L1L3. Incubation de 2 à 6 jours.
Diagnostic
1. Chancre initial la plupart du temps méconnu. Adénopathies ingui-
nales évoluant vers la fistulisation avec suppuration subaiguë.
i
am
Explorations
1. Pus stérile sur milieux usuels.
2. Présence d’inclusions intracytoplasmiques de Chlamydia au
Ts
MALADIE DE LYME
Borréliose (Borrelia burgorferi, avec sous-espèces : B. burgdorferi stricto sensu,
B. garinii, B. afzelii) transmise par la piqûre d’une tique dans les zones tempérées
et boisées (présence cervidés). Prédominance estivale.
Diagnostic
Incubation de 3 à 30 jours. Évolution en trois phases :
1. Érythème chronique migrant, pathognomonique de la phase pri-
maire de la maladie de Lyme : 3 à 30 jours après la piqûre, lésion érythé-
mateuse annulaire d’extension à bordure unique inflammatoire de 1 à
2 cm. Au fur et à mesure de l’extension, le centre se normalise. La trace
de la piqûre au centre est visible seulement dans les premiers jours. Adé-
nopathie satellite inconstante. Durée : quelques semaines, risque accru
de complications secondaires et tardives si la phase initiale est sévère.
2. Quelques semaines ou mois plus tard, phase secondaire :
a) manifestations mineures : céphalées, asthénie, polyalgies ;
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rieures.
2. Phases secondaires et tertiaires : ceftriaxone IV 2 g/j dans les mani-
festations neurologiques et cardiaques ; l’amoxicilline 3 g/j peut être
un
MÉGALÉRYTHÈME ÉPIDÉMIQUE
Syn : 5e maladie. Erythema infectiosum. Agent pathogène : parvovirus B19. La
transmission peut se faire par voie respiratoire et par transfusion. Le parvovirus
B19 a un tropisme pour les érythroblastes.
Diagnostic
Exanthème maculo-papuleux réticulé des membres (bras et cuisses),
souvent prurigineux, aspect souffleté du visage. Signes généraux dis-
crets (céphalées, asthénie, toux, coryza, fièvre modérée ou absente). Il
évolue sur une période assez longue de 6 à 12 jours et disparaît spon-
tanément.
i
am
Complications
Crises aplasiques observées chez les sujets ayant une hémolyse
chronique.
un
Exploration
Sérologie.
Ts
Traitement
Aucun.
MONONUCLÉOSE INFECTIEUSE
Affection atteignant surtout les adolescents et les adultes jeunes et due à la
transmission, habituellement par la salive, d’un virus du groupe herpès (virus
d’Epstein-Barr ou EBV). Durée d’incubation de 3 à 6 semaines. Évolution générale-
ment bénigne, sauf dans quelques familles où les garçons infectés par EBV déve-
loppent une forme fulminante mortelle, une agammaglobulinémie ou un lymphome
malin.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’angine, d’aspect très variable (érythémateux, érythémato-pul-
tacé ou pseudo-membraneux).
2. Les adénopathies multiples, à prédominance cervicale et la spléno-
mégalie modérée.
3. La fièvre.
4. L’asthénie importante.
5. Se souvenir de la possibilité de manifestations atypiques (hépatite,
manifestations neurologiques, éruption rubéoliforme…) et surtout de
l’extrême fréquence des formes inapparentes décelées par l’étude séro-
logique systématique.
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Explorations
1. Hyperleucocytose modérée et taux élevé (pouvant atteindre 80 %)
de grands lymphocytes hyperbasophiles. Retour à la normale de la for-
mule sanguine plus ou moins rapide (quelques semaines ou mois). Ce
syndrome mononucléosique sanguin n’est pas l’apanage de la mono-
nucléose infectieuse et peut révéler d’autres infections (voir p. 679).
2. Hématies normales et plaquettes normales ou modérément
diminuées (> 100 000/mm3) dans la grande majorité des cas, sauf
complications.
3. Positivité du test d’agglutination sur lame (MNI-test), de grande
rapidité d’exécution (possibilité de faux positifs).
4. Apparition d’anticorps antivirus Epstein-Barr (voir p. 1577).
5. Élévation des transaminases SGOT et SGPT dans 80 % des cas,
témoignant de la très fréquente atteinte anatomique du foie.
Principales complications
Asthénie prolongée (rôle incertain dans la genèse du « syndrome de
fatigue chronique »), rechutes (discutées), hépatite (ictérique ou
non), méningite lymphocytaire, méningo-encéphalite, syndrome de
Guillain-Barré, syndrome douloureux abdominal (adénopathies
mésentériques), rupture de la rate (particulièrement fragile dans cette
affection), anémie hémolytique aiguë immunologique, purpura throm-
i
am
bopénique.
Traitement
Aucun traitement spécifique. Repos au lit pendant la période fébrile.
un
MORVE
Agent pathogène : Malleomyces mallei. Maladie des équidés, exceptionnelle
chez l’homme (transmission cutanéo-muqueuse ou digestive).
Diagnostic
1. Morve aiguë, incubation de 3 à 15 jours : début brutal, signes cutanés
(placard érysipélatoïde près du point d’inoculation : farcin), infection
rhino-pharyngée et broncho-pulmonaire. Évolution autrefois sévère.
2. Morve chronique avec signes cutanés évoquant les abcès froids
tuberculeux.
Explorations
1. Isolement du bacille à distinguer du bacille de Whitmore (mélioïdose).
2. Cutiréaction à la malléine.
3. Réaction de fixation du complément.
Traitement
1. Cyclines. Chloramphénicol.
2. Prévention : dépistage et abattage des animaux infectés.
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MYCOBACTÉRIOSES ATYPIQUES
Dues à des mycobactéries autres que le bacille de Kock (BK) et le bacille de Hansen,
appelées mycobactéries atypiques. Il s’agit de germes ubiquitaires dont certains sont
pathogènes, en particulier sur terrain prédisposé (antécédents broncho-pulmonaires,
immunodéprimé), et responsables d’une réaction granulomateuse. Parmi les plus fré-
quentes : M. kansasii, M. avium-intracellulare, M. marinum. Maladies parfois profession-
nelles : tableaux n° 40 du régime général, n° 16 du régime agricole.
Diagnostic
1. Localisations pulmonaires, pouvant simuler un aspect clinique et
radiologique de tuberculose commune (M. kansasii, M. avium-intracellu-
lare, M. xenopi).
2. Formes disséminées : particulièrement au cours du SIDA, infection
à M. avium-intracellulare touchant les macrophages de la lamina propria
digestive (pseudo-Whipple), et disséminant dans les organes hémato-
poïétiques.
3. Nodule cutané à M. marinum au point d’inoculation lors de la mani-
pulation de poissons tropicaux (nodules des aquariophiles).
Explorations
Isolement bactérien à partir de prélèvements locaux. Hémocultures
sur milieux spéciaux (Isolator). Examen histologique d’un organe
i
atteint (foie, poumon).
am
Traitement
Résistance fréquente aux antituberculeux. Antibiogramme indispen-
sable. Nécessité d’utiliser une association antibiotique (risque de
un
NOCARDIOSE
Infection à Nocardia, bacilles à Gram positif tellurique, acido-alcoolo-résistant,
filamenteux d’identification parfois difficile. Survenue préférentielle sur terrain
immunodéprimé. Nocardia asteroides est l’espèce principale.
Diagnostic
1. Infection pulmonaire opportuniste, particulière par l’évolution
nécrosante.
2. Autres localisations : abcès cérébraux, méningites, cutanées.
Explorations
Prélèvements locaux ; hémocultures.
Traitement
N. asteroides est généralement sensible aux sulfamides, à l’associa-
tion sulfaméthoxazole-triméthoprime, aux cyclines, à l’imipénem.
OREILLONS
Agent pathogène : Myxovirus à tropisme salivaire glandulaire et nerveux. Maladie
bénigne. Durée d’incubation de 21 jours. Formes inapparentes dans 30 % des cas.
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Diagnostic
1. Syndrome infectieux précédant une parotidite uni-, puis bilatérale,
avec parfois atteinte sous-maxillaire.
2. Notion de contage (épidémies de collectivités).
3. Absence d’antécédent ourlien.
Complications
1. Pancréatite, ovarite.
2. Orchite, après la puberté, uni- ou bilatérale. La stérilité ne survient
qu’en cas d’atrophie secondaire bilatérale.
3. Méningite à LCR clair, surdité, méningo-encéphalite exception-
nelle.
Explorations
Sérologie (IgM anti-virus ourlien) ; culture virale éventuellement.
Traitement
Antalgiques, repos au lit. En cas d’orchite, immobilisation par sus-
pensoir. Anti-inflammatoires. La vaccination est efficace, combinée à la
prévention de rougeole et rubéole.
i
ORNITHOSE ET PSITTACOSE
am
Diagnostic
1. Début brutal, myalgies, céphalées, troubles digestifs.
2. Broncho-pneumopathie avec toux tenace.
3. Pleuro-péricardite, splénomégalie.
Durée de la maladie : 10 jours à 3 semaines.
Explorations
1. Radiographie pulmonaire montrant une image de « pneumonie aty-
pique ».
2. Isolement de l’agent pathogène dans les sécrétions bron-
chiques.
3. Sérodiagnostic (réaction de déviation du complément) : ascension
à deux prélèvements successifs d’anticorps spécifiques de groupe.
Traitement
Doxycycline, 200 mg/j per os 10 à 15 jours.
PASTEURELLOSE
Zoonoses dues à Pasteurella multocida. De nombreux animaux (chiens, chats,
oiseaux) sont porteurs sains et peuvent inoculer le germe à l’homme par morsure
ou griffure. Incubation de quelques heures à plusieurs jours. Maladie parfois pro-
fessionnelle : tableaux n° 86 du régime général, n° 50 du régime agricole.
LivreSansTitre1.book Page 784 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Formes aiguës : dans les quelques heures suivant l’inoculation,
douleurs locales vives, œdème, arthralgies satellites, fièvre, diffusion
secondaire des atteintes articulaires.
2. Formes subaiguës : incubation plus longue, arthralgies inflamma-
toires prédominant dans le territoire inoculé ; algodystrophie.
3. Rares formes systématisées (poumons), septicémiques ou localisa-
tions par voie hématogène (arthrite septique).
Explorations
1. Isolement du germe au niveau de la porte d’entrée (coccobacille
Gram négatif, immobile).
2. Le sérodiagnostic est une mauvaise méthode diagnostique.
Traitement
1. Sensibilité à divers antibiotiques : amoxicilline, doxycycline, fluo-
roquinolone.
2. Dans les morsures animales : l’association amoxicilline-acide cla-
vulanique couvre la pasteurellose autant que d’autres pathogènes
(streptocoques, staphylocoques…).
i
RAGE
am
Maladie virale transmise à l’homme par la morsure (ou par la contamination sali-
vaire de plaies pré-existantes) d’un animal infecté. L’enzootie chez le renard a dis-
paru de France depuis 1998, mais il persiste une enzootie sauvage chez les
un
chiroptères. Les rares cas humains actuellement observés en France sont d’impor-
tation ; la possibilité d’une transmission de la rage lors d’une morsure survenue à
l’étranger ne doit jamais être négligée. Incubation de 30 à 90 jours. Mortalité
Ts
Diagnostic
Phénomènes neurologiques au niveau de la porte d’entrée. Syn-
drome infectieux. Installation de l’encéphalomyélite à forme spastique
(agitation, hydrophobie, spasme glottique) ou paralytique avec atteinte
bulbaire et respiratoire.
Explorations
Détection du virus dans salive, LCR, appositions cornéennes, biopsie
cérébrale (laboratoire spécialisé). Le diagnostic sera étayé par
l’examen de l’animal mordeur.
Traitement
1. Il n’y a pas de traitement efficace de la rage déclarée, qui est tou-
jours mortelle. La survenue d’une possible exposition à la rage doit
conduire à la prise en compte du risque de rage. Vaccination et séro-
thérapie post-exposition sont discutées dans les centres antirabiques
(voir tableau 151).
2. Prophylaxie : lutte contre le réservoir animal sauvage. Abattage
des chiens errants. Surveillance et vaccination des animaux domes-
tiques. Vaccination humaine des professions exposées (vétérinaires,
gardes forestiers, laborantins des laboratoires spécialisés, voir p. 353).
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après la sérothérapie
ROUGEOLE
Maladie virale (myxovirus) contagieuse, immunisante, habituellement bénigne
sous nos climats (0,1 % de mortalité). Recrudescence en France depuis quelques
années en raison d’une insuffisance de couverture vaccinale dans certaines popu-
lations (quelques centaines de cas/an, affectant aussi des adolescents et adultes
de plus de 15 ans et des nourrissons de 3 à 9 mois). Incubation de 10 jours, inva-
sion d’une durée de 4 jours. Déclaration obligatoire.
LivreSansTitre1.book Page 787 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Absence de rougeole antérieure ou de vaccination. Notion de contage.
2. Syndrome infectieux sévère avec catarrhe oculo-nasal pendant 2 à
4 jours, énanthème buccal (signe de Koplik).
3. Exanthème maculo-papuleux débutant derrière les oreilles et à la face,
s’étendant au tronc et aux membres en 3 à 4 jours. La fièvre, en dehors
d’une complication, disparaît lorsque l’éruption atteint les extrémités.
Complications
1. ORL : otite, laryngite striduleuse à la phase d’invasion pouvant
évoluer vers la dyspnée avec asphyxie.
2. Pulmonaires : pneumonies, bronchopneumonies (staphylococ-
ciques surtout).
3. Méningo-encéphalite : vers le 5e jour avec reprise de la fièvre,
convulsions, troubles de conscience. Pronostic vital bon. Quelques
séquelles neuropsychiques possibles.
4. Panencéphalite sclérosante subaiguë : survenant quelques années
après une rougeole, d’évolution constamment mortelle.
Explorations
1. Inutiles dans la majorité des cas (diagnostic clinique).
2. Sérodiagnostic par ELISA, voire détection virale par PCR.
i
am
Traitement
1. Purement symptomatique dans les formes usuelles (repos au lit,
antipyrétiques, désinfection nasale). Antibiothérapie en cas de surinfec-
un
ROUGET
Infection, en général bénigne, due à Erysipelothrix insidiosa, bacille saprophyte
de nombreux animaux (porc, poisson…). Contamination humaine par voie cutanée
directe (coupure, piqûre) lors de la manipulation de produits animaux. Incubation
de 12 heures à quelques jours. Maladie parfois professionnelle : tableaux n° 88 du
régime général et n° 51 du régime agricole.
Diagnostic
1. Lésion maculo-papuleuse s’étendant rapidement, réalisant un pla-
card érysipélatoïde cyanique au niveau de l’inoculation.
2. Diffusion cutanée ou septicémique exceptionnelle.
3. Rechutes et récidives possibles.
Explorations
1. Isolement bactérien dans la lésion par culture.
2. Hémoculture dans les formes septicémiques.
Traitement
Pénicilline (1 dose de benzathine benzylpénicilline) ou macrolide ou
cycline pendant 5 à 10 jours.
LivreSansTitre1.book Page 788 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
RUBÉOLE
Maladie virale, contagieuse, immunisante, devenue rare depuis l’introduction
de la vaccination (environ une dizaine de cas par an en France). Bénigne. Risque
d’embryopathie en cas de survenue dans le 1er trimestre de la grossesse (voir
Rubéole et grossesse, p. 1404). Incubation de 14 jours.
Diagnostic
1. Grande fréquence des formes inapparentes (50 %).
2. Syndrome infectieux souvent discret.
3. Éruption morbilliforme ou scarlatiniforme (visage, fesses).
4. Adénopathies (occipitales surtout).
Complications
1. Purpura thrombopénique.
2. Méningo-encéphalite exceptionnelle.
3. Arthralgies chez l’adulte (Waaler-Rose transitoirement positif).
Explorations
1. Plasmocytose sanguine modérée (3e-5e jour).
2. Seule l’apparition d’anticorps spécifiques et leur ascension à deux
prélèvements espacés (10 à 15 jours) permet d’affirmer le diagnostic.
i
Traitement
am
SALMONELLOSES
Infections dues aux salmonelles et regroupant les fièvres typhoïdes et paraty-
phoïdes et les salmonelloses à expression essentiellement digestive (voir Fièvre
typhoïde et fièvres paratyphoïdes, p. 767, Toxi-infections alimentaires, p. 1317,
Coproculture, p. 1554).
SCARLATINE
Maladie infectieuse, contagieuse due à un streptocoque bêta-hémolytique du
groupe A et s’exprimant par un foyer microbien et des manifestations toxiniques
(éruption). Exceptionnelle avant 2 ans.
Diagnostic
1. Syndrome infectieux brutal avec tachycardie.
2. Angine rouge, dysphagique et émétisante avec adénopathies sous
et rétro-maxillaires.
3. Énanthème : modifications de la langue aboutissant à la langue
framboisée (6e jour).
4. Exanthème : placards érythémateux granités, prédominant au tronc,
aux plis de flexion, respectant paumes des mains et plantes des pieds.
5. Desquamation vers le 5e jour souvent prolongée.
6. En fait, fréquence actuelle des formes frustes.
LivreSansTitre1.book Page 789 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Complications
1. Rares aujourd’hui : glomérulonéphrite précoce (protéinurie, héma-
turie, exceptionnellement insuffisance rénale aiguë), surinfections ORL.
2. Complications tardives : rhumatisme scarlatin (identique au rhu-
matisme articulaire aigu), glomérulonéphrite.
Explorations
Hyperleucocytose à polynucléaires ; discrète éosinophilie.
Prélèvement de gorge.
Traitement
Repos au lit. Antibiothérapie par pénicilline G, amoxicilline, ou
macrolides en cas d’allergie.
Traitement
Antibiothérapie initiale précoce, adaptée en fonction des résultats
bactériologiques, poursuivie 15 jours après apyrexie. Le choix de l’anti-
biothérapie repose sur les critères suivants :
un
Diagnostic
Hémolyse aiguë intra-vasculaire (ictère, hémoglobinurie), avec état
de choc souvent sévère ; insuffisance rénale aiguë, le plus souvent
oligo-anurique, succédant à un grand clocher fébrile, le plus souvent
dans les suites de manœuvres utérines abortives.
Explorations
1. Hémoculture, très inconstamment positive. Prélèvement local peu
significatif.
2. Évaluer d’urgence le degré de l’anémie (hémogramme), d’insuffi-
sance rénale.
LivreSansTitre1.book Page 791 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Pénicilline G (5 millions d’UI/j) par voie parentérale. Traitement du
choc infectieux (voir p. 763), de l’anurie (voir Insuffisance rénale aiguë,
p. 850). Traitement de la porte d’entrée après contrôle du choc et sous
antibiothérapie adaptée.
2. Prévention capitale. Pénicilline G et transfusion 24 heures avant
toute révision utérine non expressément urgente.
SEPTICÉMIE À COLIBACILLE
Voir Septicémies à bacilles Gram négatif, ci-dessus.
SEPTICÉMIE À ENTÉROCOQUE
Point de départ urinaire ou digestif. Gravité liée à la résistance à beaucoup
d’antibiotiques et de l’atteinte cardiaque possible.
Traitement
Pénicilline G (500 000 à 1 000 000 UI/kg/j) ou amoxycilline (100 à
150 mg/kg/j) + gentamicine (3 mg/kg/j) ou par vancomycine (2 g/j) +
gentamicine.
i
am
Diagnostic
Évoqué devant une angine aiguë récente, puis un état septicopyohé-
mique avec foyer secondaire pleuro-pulmonaire.
Ts
Traitement
Sensibilité habituelle à la pénicilline G (10 millions UI/j).
SEPTICÉMIE À MÉNINGOCOQUE
Association habituelle à la méningite méningococcique. Gravité liée à l’état de
choc infectieux (purpura fulminans ou syndrome de Waterhouse-Friderichsen),
très précoce. Déclaration obligatoire. Voir aussi Méningite cérébrospinale à ménin-
gocoque, p. 1183.
Diagnostic
1. Évoqué sur contexte épidémique local.
2. Épisode rhinopharyngé. Éruption purpurique et nécrotique rapide-
ment extensive.
3. Rechercher un état de choc infectieux.
Complications
Syndrome de Waterhouse-Friderichsen : nécrose hémorragique des
surrénales, purpura extensif en carte de géographie, collapsus, décès
rapide habituel.
Explorations
Hémoculture. Ponction lombaire. Prélèvement local.
LivreSansTitre1.book Page 792 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Amoxicilline ou céfotaxime ou ceftriaxone en IV. Le traitement ne
doit souffrir aucun délai compte tenu de l’évolution extrêmement
rapide. Ainsi, avant l’arrivée à l’hôpital, tout patient présentant un pur-
pura fébrile avec au moins un élément nécrotique ou ecchymotique ou
extensif supérieur ou égal à 3 mm doit recevoir immédiatement un trai-
tement parentéral actif sur le méningocoque.
2. Ne pas oublier la chimioprophylaxie de l’infection à méningocoque
parmi les sujets contacts, et la discussion d’une vaccination en concer-
tation avec les autorités sanitaires.
SEPTICÉMIE À PNEUMOCOQUE
S’observe presque exclusivement chez les patients aspléniques ou atteints d’un
déficit immunitaire humoral.
Diagnostic
1. Foyer initial pulmonaire ou oto-rhino-laryngologique (otite
négligée).
2. Rechercher une localisation secondaire : endocardite sévère, muti-
lante ; méningite (ponction lombaire au moindre doute).
i
Traitement
am
SEPTICÉMIE À STAPHYLOCOQUE
Les septicémies à staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) sont graves du fait
Ts
Diagnostic
1. Évoqué sur la porte d’entrée avec thrombophlébite superficielle à
partir d’un furoncle, ou profonde, post-abortive… ; devant des élé-
ments cutanés purpuriques et nécrotiques ; aspect presque pathogno-
monique dans le cas de lésions de la face : staphylococcie maligne de
la face avec atteinte veineuse endocrânienne.
2. Rechercher les localisations secondaires sur le trajet veineux
pleuro-pulmonaires (radiographie), neuro-méningées (ponction lom-
baire), endocarditiques, osseuses, articulaires, rénales.
3. Distinguer les infections communautaires des infections nosoco-
miales.
Explorations
Hémoculture. Prélèvements locaux.
Traitement
Antibiothérapie bactéricide adaptée grâce à l’étude in vitro du pou-
voir bactéricide des antibiotiques isolés et associés, poursuivie
2þsemaines après l’apyrexie, plus prolongée en cas de localisations
secondaires ou d’endocardite.
LivreSansTitre1.book Page 793 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Polyarthrite fébrile avec manifestations pharyngées importantes
(énanthème et dysphagie) et exanthème morbilliforme prédominant
aux membres.
Explorations
Hémoculture.
Traitement
i
Pénicilline G, 5 à 10 millions d’UI/j pendant 10 jours.
am
SEPTICÉMIE À STREPTOCOQUE
un
Diagnostic
1. Peut être suspectée sur une éruption scarlatiniforme avec pur-
pura, arthralgie, anémie.
2. Rechercher les localisations secondaires, neuro-méningées.
Explorations
Hémoculture. Prélèvement local.
Traitement
La pénicilline G est très active par voie parentérale (5 à 10 millions
d’UI/j).
Diagnostic
Réalise en général une endocardite infectieuse (voir p. 487).
Traitement
Sensibilité à l’association pénicilline-aminoside.
LivreSansTitre1.book Page 794 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
SODOKU
Maladie due à un spirille, Spirillum morsus murs. Transmission à l’homme par
la morsure du rat et du surmulot. Incubation 15 à 20 jours. Guérison spontanée
possible. Fréquence des récurrences.
Diagnostic
Signes inflammatoires avec aspect pseudo-phlegmoneux de la mor-
sure qui avait cicatrisé. Syndrome infectieux. Arthralgies. Éruption
polymorphe.
Exploration
Recherche du germe par hémoculture ou dans la sérosité de la
lésion.
Traitement
1. Pénicilline G : 4 à 6 millions d’UI/j, en IM, pendant 8 jours.
2. Prévention : dératisation.
TÉTANOS
Toxi-infection due à Clostridium tetani (bacille de Nicolaier), d’origine tellurique
(spores) ou endogène (forme bacille dans le tube digestif ou les voies génitales).
Porte d’entrée : plaie souillée souvent minime, ulcère de jambe, avortement pro-
i
voqué, intervention digestive. Maladie parfois professionnelle (travailleurs de la
am
Diagnostic
1. Trismus sans fièvre, sans cause locale (dent de sagesse, amygdale)
Ts
Prévention
1. Vaccination : 3 injections à 1 mois d’intervalle ; rappels à 1 an, puis
tous les 5 ans jusqu’à 30 ans, ensuite tous les 10 ans. Aucune contre-
indication. Nécessité absolue de protéger les sujets âgés.
2. Prophylaxie en cas de plaie (voir tableau 152).
Tableau 152. — Tétanos : mesures prophylactiques en cas de plaie.
VACCINATION COMPLÈTE
PATIENT NON IMMUNISÉ DATE DU DERNIER RAPPEL
TYPE DE PLAIE
OU VACCINATION INCOMPLÈTE
5 À 10 ANS > 10 ANS
Mineure, Commencer la vaccination Pas d’injection Anatoxine
propre ou la compléter par 1 dose
d’anatoxine
Majeure, Immunoglobulines Anatoxine Immunoglobulines
propre antitétaniques humaines antitétaniques
250 UI et 1 dose humaines 250 UI
d’anatoxine et 1 dose d’anatoxine
TULARÉMIE
Zoonose (épizootie chez les rongeurs) due à Francisella tularensis. Transmise à
un
l’homme par voie cutanée (contact avec le gibier, en particulier le lièvre), plus
rarement par voie alimentaire ou conjonctivale ou par piqûre de tiques (États-
Unis). Maladie parfois professionnelle : tableaux n° 68 du régime général, n° 7 du
Ts
régime agricole.
Diagnostic
1. Notion de contact animal.
2. Lésions cutanées au voisinage de la porte d’entrée avec adéno-
pathie satellite évoluant vers la fistulisation.
3. Conjonctivite purulente avec adénite pré-tragienne.
4. Forme fébrile avec atteinte pulmonaire.
Explorations
1. Isolement du germe (coccobacille Gram négatif aérobie strict)
dans la lésion cutanée ou le pus ganglionnaire.
2. Sérodiagnostic spécifique.
Traitement
1. Antibiotiques efficaces si administrés tôt : chloramphénicol, cyclines.
2. Ablation des ganglions fistulisés.
3. Dépistage de la maladie animale. Contrôle des gibiers. Déclaration
des cas humains.
VACCINE
Conséquence de la vaccination antivariolique humaine par un Pox virus dérivé
du cow-pox. Cette vaccination n’est plus indiquée actuellement du fait de l’éradi-
cation de la variole.
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VARICELLE
Maladie virale, très contagieuse, Immunisante et bénigne. Représente la primo-
infection due au virus de la varicelle et du zona (VZV) (voir Zona, ci-dessous). Incu-
bation de 14 jours.
Diagnostic
1. Absence de varicelle antérieure.
2. Notion de contage.
3. Éruption papulo-vésiculo-croûteuse débutant dans le cuir chevelu
et à la face et d’évolution descendante ; coexistence d’éléments d’âge
différent évoluant en 6 à 8 jours.
Complications
1. Surinfections des éléments cutanés par grattage. Septicémies (staphy-
locoque, streptocoque) ; glomérulonéphrite (streptocoque). Encéphalite
(ataxie aiguë) rare et régressive. Purpura thrombopénique.
2. Chez l’adulte : formes sévères avec atteinte pulmonaire spécifique.
3. Chez les enfants soumis à un traitement corticoïde ou immunosup-
presseur : possibilités de formes graves, hémorragiques avec atteinte
pulmonaire.
Explorations
1. Diagnostic dans la majorité des cas purement clinique.
i
am
VARIOLE
Maladie virale (Pox virus) très contagieuse, totalement éradiquée grâce à l’uti-
lisation large d’une vaccination simplifiée. Actuellement, six laboratoires dans le
monde détiennent le virus de la variole. Seule une contamination à partir de l’un
d’eux ou une mutation génétique d’un Pox virus animal pourrait entraîner une
réapparition de la variole. Agent reconnu du risque de guerre biologique.
YERSINIOSES
Infections dues aux micro-organismes du genre Yersinia : Y. pseudotuberculosis
(bacille de Malassez et Vignal, voir p. 776), Y. enterocolitica (voir p. 776), Y. pestis
(peste, voir p. 809).
ZONA
Maladie virale, résurgence de la varicelle et du zona (VZV).
Diagnostic
1. Zona localisé : éruption maculo-papulo-vésiculo-croûteuse, pré-
cédée et accompagnée de douleurs à type de brûlure, strictement uni-
latérale, sur le territoire cutané d’un nerf sensitif ou d’une de ses
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I. VACCINATIONS
Voir Données générales sur les vaccinations, p. 353.
1. Celle contre la fièvre jaune (anti-amarile) est obligatoire ou forte-
ment recommandée dans certains pays (zone intertropicale d’Afrique
et d’Amérique du sud) et doit figurer sur un carnet international, visé
par un centre agréé.
2. La vaccination anticholérique n’est conseillée que pour les tra-
vailleurs humanitaires en poste dans une zone où sévit une épidémie.
Les nouveaux vaccins oraux ne sont pas disponibles en France.
3. Une vaccination ou revaccination antitétanique et antipoliomyéli-
tique est toujours recommandée.
i
am
l’atovaquone-proguanil ou l’artéméther-luméfantrine.
III. PRÉVENTION DES DIARRHÉES INFECTIEUSES
un
OU PARASITAIRES
Elle passe par une bonne hygiène de l’alimentation et de l’eau de
Ts
boisson :
1. Lavage des fruits et crudités et stérilisation de l’eau par le perman-
ganate, l’eau de javel, l’hydroclonazone, ou les produits à base de
DCCNa : efficace sur la plupart des bactéries, mais insuffisant pour les
kystes d’amibes et de Giardia qu’un bon filtre élimine.
2. Il n’existe pas de chimioprophylaxie absolument efficace. À titre
curatif, une fluoroquinolone ou l’azithromycine peuvent être prescrits.
IV. PRÉVENTION DES PARASITOSES TRANSMISES
PAR CONTACT AVEC LE SOL OU L’EAU
1. Dans les zones d’endémie bilharzienne (sud du Maghreb, Égypte,
Afrique noire, Antilles et Amérique du sud tropicale), les bains en eau
douce (lac, marigot, rivière à courant faible) peuvent être contaminants.
2. Dans toutes les zones subtropicales ou tropicales, la marche pieds
nus sur un sol humide ou dans la boue est déconseillée (risque de
contamination par les ankylostomes et anguillules).
V. PRÉVENTION DES AFFECTIONS TRANSMISES PAR PIQÛRES
D’INSECTES (EN DEHORS DU PALUDISME)
1. Se protéger contre les piqûres d’insectes reste la prévention la
plus sûre, sinon la plus simple à réaliser : vêtements fermés et impré-
gnés d’insecticide, application de produits répulsifs dans la journée,
moustiquaire la nuit (voir Prophylaxie du paludisme, p. 798).
LivreSansTitre1.book Page 800 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
BARTONELLOSES
Infections humaines dues à plusieurs espèces de Bartonella, bacilles à Gram
négatif longtemps classés parmi les rickettsies.
I. BARTONELLOSE À BARTONELLA BACILLIFORMIS
Syn : maladie de Carrion. Bartonella bacilliformis est une bactérie endo-érythrocy-
taire et des cellules du système réticulo-histiocytaire transmise par piqûre de phlébo-
tome. Certaines vallées des Andes entre 600 et 3 000 m d’altitude (Pérou, Colombie,
Équateur).
Diagnostic
1. Forme chronique ou verruga péruvienne : éruption diffuse non
prurigineuse, faite d’éléments papulo-nodualires (« verrucas ») rouge vif
dont la taille varie du pois à l’œuf ; évolution bénigne en 4 à 6 mois ;
immunité durable.
2. Forme aiguë ou fièvre de Oroya : fièvre irrégulière, anémie hémo-
lytique, progressive et grave, splénomégalie, arthralgie, syndrome
hémorragique ; évolution grave : létale dans 40 % des cas.
Explorations
i
Les bartonelles sont recherchées sur les frottis de sang et dans les
am
BEJEL
Syn : syphilis endémique. Tréponématose non vénérienne sévissant dans les
régions chaudes et semi-désertiques d’Afrique et du Moyen-Orient. Agent pathogène :
Treponema pallidum (variété M) ; transmission par contact direct, non vénérien.
LivreSansTitre1.book Page 801 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Période primaire entièrement latente.
2. Période secondaire :
a) plaques muqueuses buccales, très fréquentes (ulcérations arron-
dies ou ovalaires souples devenant parfois papillomateuses ou végé-
tantes), ou ano-génitales ;
b) atteinte cutanée papillomateuse des plis de flexion ;
c) accidents osseux précoces (ostéo-périostite).
3. Période tertiaire :
a) gommes des parties molles et des os longs ;
b) syphilides cutanées superficielles, nodosités juxta-articulaires et
plages de leucomélanodermie ;
c) aucune atteinte neurosensorielle.
Explorations
1. Découverte à l’examen direct au microscope à fond noir de Tre-
ponema pallidum dans la sérosité prélevée après grattage des lésions.
2. La sérologie « syphilitique » (TPHA, VDRL, FTA abs) se positive au
début de la phase secondaire et reste ensuite positive.
Traitement
Pénicillinothérapie. Pour certains, injection unique de benzathine-
i
am
benzylpénicilline.
CARATE
un
Diagnostic
1. Phase primaire : le chancre apparu sur une zone de peau décou-
verte devient papule, puis plaque érythémato-squameuse ; cicatrice
dyschromique.
2. Phase secondaire : taches hyperchromes bleuâtres, taches hypo-
chromes rosées ou blanches, disséminées sur tout le corps : leucomé-
lanodermie bénigne.
3. Pas d’accidents osseux, ni viscéraux.
Explorations
1. Mise en évidence de T. carateum dans la sérosité qui s’écoule
après scarification des lésions.
2. La sérologie « syphilitique » (TPHA, VDRL, FTA abs) se positive au
début de la phase secondaire et reste ensuite positive.
Traitement
Pénicillinothérapie : une injection de benzathine-benzylpénicilline
(2 400 000 U).
CHOLÉRA
Incubation de 3 à 5 jours. Agent pathogène : Vibrio cholerae ou El Tor. Contagion
directe ou indirecte. Désinfection et déclaration obligatoires. Isolement. Mesures
sanitaires. Mortalité en fonction des conditions matérielles du traitement. Zones
LivreSansTitre1.book Page 802 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur :
1. L’émission de liquide intestinal, eau de riz avec grains riziformes,
pouvant atteindre plusieurs litres par jour. Pas de fièvre. Vomissements
associés, de même allure.
2. Le contexte épidémique.
3. Évaluer le degré de déshydratation clinique : aspect, poids, col-
lapsus.
Explorations
1. Recherche du vibrion dans les selles récemment émises. Effectuer
ce geste avant tout autre.
2. Évaluer si possible le retentissement biologique (déshydratation,
acidose métabolique).
Traitement
1. En urgence, il faut compenser la déshydratation par des perfusions
intraveineuses abondantes et équilibrées en électrolytes pendant
quelques jours jusqu’à cessation des troubles. Le pronostic dépend des
moyens d’assurer un tel traitement.
i
2. Antibiotiques : sulfamides (si souche sensible), cyclines.
am
DENGUE
Arbovirose du groupe B, transmise par les moustiques Aedes. Incubation de 5 à
8 jours environ. Entre 30° N et 45° S, essentiellement en Asie, en Océanie, en Amé-
rique du sud et aux Caraïbes ; rare en Afrique.
Diagnostic
Fièvre, asthénie intense. Algies multiples (céphalées, myalgies,
arthralgies). Éruption érythémato-purpurique apparaissant vers le 3-
5e jour. Polyadénopathies. Fréquence de formes frustes.
Explorations
Au tout début, détection de l’ADN du virus par PCR. Puis sérodia-
gnostic spécifique des quatre virus de la dengue : positif (IgM) en cas
d’infection récente.
Principales complications
Formes hémorragiques, souvent mortelles.
Traitement
Symptomatique. Vaccin en cours de validation.
Culex. Initialement décrite en Ouganda (d’où son nom), endémique en Afrique cen-
trale et de l’est, elle s’est étendue par petites poussées épidémiques dans le bassin
méditerranéen, y compris en Camargue, s’est installée ces dernières années dans
l’ensemble des États-Unis, et récemment en Italie.
Diagnostic
Fièvre à début brutal avec céphalées intenses, parfois exanthème
maculaire diffus, adénopathies, angine. Apyrexie entre le 3e et le
5e jour. Dans quelques cas, une méningo-encéphalite à liquide clair
survient (grave chez les personnes âgées). Des formes inapparentes ou
fébriles pures brèves sont fréquentes.
Explorations
1. LCR clair avec lymphocytose modérée, protéinorachie inconstante
ou modérée.
2. Sang et LCR doivent être adressés en période fébrile à un labora-
toire spécialisé (en France à l’Institut Pasteur) pour identification du
virus par culture ou PCR ou plus tard par sérologie.
Traitement
Symptomatique. Lutte anti-vectorielle et prévention des piqûres de
moustique nocturne pour limiter l’épidémie.
i
FIÈVRES HÉMORRAGIQUES AFRICAINES
am
Diagnostic
Fièvre élevée, vomissements, diarrhée sanglante. Dans les formes
très sévères, défaillance multiviscérale (insuffisance hépatique, rénale,
coma, hémorragie) évoluant vers le décès en une semaine.
Explorations
Leucopénie et thrombopénie, cytolyse hépatique. Un test d’orienta-
tion diagnostique à partir d’échantillons de salive ou d’urines est dis-
ponible. Les prélèvements sanguins pour identification virale doivent
être étudiés dans des laboratoires de haute sécurité.
Traitement
Isolement strict (bulles) dans les unités hautement spécialisées. Il
n’existe pas de traitement spécifique du virus ni de vaccination.
FIÈVRE JAUNE
Syn : typhus amaril. Arbovirose due au virus Amaril. Transmission par Aedes
aegypti. Zones intertropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud. Incubation de 1 à
6 jours. Déclaration obligatoire.
Diagnostic
Basé sur :
i
1. Le début brutal par un syndrome grippal intense.
am
3. Les formes frustes, simulant une simple grippe, sont très fré-
quentes.
Explorations
Sérodiagnostic, isolement du virus ou amplification génique par PCR.
Traitement
1. Symptomatique. Isolement du malade.
2. Prévention : vaccination par la souche 17 D (Rockefeller), une
injection par voie SC.
FIÈVRE À PHLÉBOTOMES
Syn : fièvre des 3 jours, fièvre à papataci. Arbovirose transmise par les phlébo-
tomes. Incubation de 2 à 6 jours. Europe et Asie entre 30° et 45° de latitude nord.
Diagnostic
Fièvre, algies diverses, asthénie, troubles digestifs ; réactions locales
autour des piqûres de phlébotomes.
Guérison spontanée en 1 à 4 jours.
Explorations
Sérodiagnostic de valeur limitée. Divers phlébovirus ont été récem-
ment identifiés.
Traitement
Symptomatique.
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FIÈVRE Q
Syn. : Q fever, coxiellose, fièvre du Queensland. Cosmopolite. Agent : Coxiella
burnetii. Anthropozoonose. Professions exposées : agriculteurs, vétérinaires,
employés d’abattoir. Contamination par voie aérienne, cutanée ou muqueuse. Incu-
bation de 20 jours en moyenne. Évolution souvent favorable.
Diagnostic
Trois formes cliniques aiguës : pneumopathie atypique ; fièvre pro-
longée isolée ; hépatite.
Une forme chronique : endocardite lente à hémocultures négatives,
chez un immunodéprimé ou un porteur de prothèse vasculaire.
Complications
Méningo-encéphalite, myocardite, péricardite.
Explorations
Sérodiagnostic (immunofluorescence contre les phases I ou II de la
bactérie : anticorps de phase II dans les formes aiguës, de phase I dans
l’endocardite). Détection par PCR en laboratoire spécialisé.
Traitement
1. Curatif : Forme aiguë : doxycycline pendant 14 jours, ou rifampicine,
fluoroquinolone pendant 15 à 21 jours. Forme chronique : doxycycline plus
i
hydroxychloroquine pour alcaliniser les cellules contaminées.
am
transmise par le pou (par écrasement de celui-ci sur les lésions de grattage). Réser-
voir de virus : l’homme. Mortalité inférieure à 10 %.
Diagnostic
Début brutal : accès fébrile durant 5 à 6 jours, suivi d’une apyrexie
de 7 jours en moyenne. Rechute fébrile avec symptomatologie atténuée,
puis à nouveau apyrexie. Le nombre des récurrences est variable : 1 à
5. L’évolution sans traitement peut atteindre 2 mois.
Explorations
Frottis de sang et goutte épaisse : mise en évidence des Borrelia lors
de l’accès. Inoculation au cobaye même en dehors des accès. Culture
difficile sur milieu spécifique. Identification possible par PCR.
Principales complications
Neurologiques, hépatiques, oculaires, infectieuses, pulmonaires.
Traitement
1. Curatif : doxycyclines durant 15 jours.
2. Prophylaxie par épouillage.
et du réservoir (rongeurs sauvages ou porc), elles ont une gravité moindre que la
fièvre récurrente à poux.
Diagnostic
1. Accès fébriles de plus en plus atténués, séparés par des intervalles
de 1 à 3 semaines.
2. Évolution émaillée de rares complications particulières à chaque
type : hépatonéphrite avec B. duttoni, méningite lympocytaire avec B. his-
panica, symptomatologie grave avec B. persica. Évolution écourtée par
les antibiotiques, généralement bénigne.
Explorations
Recherche difficile dans le sang (moins de germes que dans la fièvre
récurrente à poux, parfois identifiés sur une goutte épaisse prescrite pou
une suspicion de paludisme). Tests par amplification génique (PCR).
Traitement
1. Curatif : doxycycline.
2. Prophylaxie : la lutte contre la tique est difficile et demande l’utili-
sation de répulsifs.
LÈPRE
Syn : maladie de Hansen. Agent pathogène : Mycobacterium leprae ou bacille de
i
am
I. LÈPRE INDÉTERMINÉE
Diagnostic
1. Macules de taille variable, planes, limitées, hypopigmentées ; il
existe à leur niveau des troubles sensitifs (hypo-esthésie) et vasomo-
teurs (hypohydrose).
2. Aucune atteinte des muqueuses, des nerfs ou des viscères.
Explorations
1. Bacilloscopie au niveau des macules négatives.
2. Histopathologie non spécifique : infiltrat lympho-histiocytaire.
3. Intradermoréaction à la lépromine (Mitsuda) négative ou douteuse.
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Évolution
Imprévisible.
Traitées pendant 6 mois, les lésions cutanées disparaissent en moins
de 2 ans ; le malade est mis en observation sans traitement, puis consi-
déré comme définitivement guéri 1 an plus tard.
Non traitée, la lèpre indéterminée évolue soit vers la guérison (70 %
des cas), soit vers une forme déterminée cliniquement et histologique-
ment tuberculoïde ou lépromateuse.
Traitement
Voir ci-dessous.
Explorations
1. Bacilloscopie : négative dans le mucus nasal et presque toujours
dans les lésions cutanées.
2. Histopathologie : granulome tuberculoïde fait de cellules épithé-
lioïdes et de cellules géantes.
3. Léprominoréaction de Mitsuda toujours positive.
Évolution
Non traitée, apparition des lésions cutanées et nerveuses ; pronostic
fonctionnel défavorable.
Traitée 6 mois : « blanchiment » des lésions après 2 ans. La lèpre
tuberculoïde peut être guérie bactériologiquement, mais des séquelles
redoutables peuvent grever le pronostic fonctionnel.
Évolution
En l’absence de traitement, poussées successives fébriles, doulou-
un
1. Médicaments actifs
a) Sulfones : 4-4-diamino-diaphénylsulfone (DDS) ou sulfone-mère, ou
dapsone, 100 mg/j par voie orale. Les résistances du bacille sont fré-
quentes.
b) Rifampicine : anti-hansénien le plus bactéricide ; 10 mg/kg, aussi
efficace en une prise quotidienne que mensuelle de 600 mg (chez
l’adulte). Les résistances du bacille sont très rares.
c) Clofazimine (Lamprène, 50 mg/j par voie orale) : activité anti-han-
sénienne modérée, mais anti-réactionnellement efficace ; induit une
coloration rouge orangée de la peau réversible.
d) Ofloxacine (400 mg/j) ou moxifloxacine et minocycline (100 mg/j)
peuvent remplacer la dapsone et la clofazimine en cas de résistance ou
d’intolérance.
Le traitement peut induire des réactions lépreuses inflammatoires.
Celles-ci sont sensibles aux corticoïdes, à la thalidomide, à la clofazi-
mine.
2. Indications thérapeutiques
a) Lèpre paucibacillaire (indéterminée, BT, TT) : bithérapie (dap-
sone, rifampicine) pendant 6 mois.
b) Lèpre multibacillaire (BB, BL, LL) : trithérapie (dapsone, rifampi-
cine, clofazimine) pendant 1 an au moins, 2 ans de préférence.
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MÉLIOÏDOSE
Maladie infectieuse localisée au sud-est asiatique. Agent pathogène : bacille de
Whitmore ou Malleomyces pseudomallei. L’homme s’infecte dans la boue conte-
nant des déjections de rats.
Diagnostic
Le plus souvent, pneumopathie aiguë, fébrile, d’évolution mortelle.
Parfois, abcès multiples d’évolution traînante.
Explorations
Séro-agglutination ; déviation du complément. Découverte du bacille
par culture dans l’expectoration, le sang, l’urine ou le pus des abcès.
Traitement
Association antibiotique : thiamphénicol, cotrimoxazole, doxycyclines.
PESTE
Agent pathogène : Yersinia pestis (bacille de Yersin). Réservoir : rongeurs.
Transmission par la puce. Foyers endémiques en Asie occidentale, Russie, Afrique
centrale, Madagascar, Amérique. Incubation de 4 à 6 jours. Désinfection et décla-
ration obligatoires. Mesures sanitaires.
Diagnostic
i
1. Formes classiques avec bubon suppuré généralement inguinal ou
am
giques.
Explorations
Ts
PIAN
Tréponématose non vénérienne, endémique dans certaines régions tropicales,
chaudes et humides d’Amérique latine, d’Afrique noire, d’Asie et d’Océanie. Agent
pathogène : Treponema pertenue. Transmission d’homme à homme par contact direct.
Diagnostic
Évolution en trois périodes :
1. Période primaire
Chancre pianique : ulcération de taille variable non indurée, prurigi-
neuse, siégeant aux membres inférieurs et s’accompagnant d’adénopa-
thies satellites ; il peut guérir en laissant une cicatrice achromique,
mais plus souvent il se « pianomise ».
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2. Période secondaire
Trois semaines après le chancre, des pianomes apparaissent : pia-
nome cutané (lésion papillomateuse végétante, siégeant en un point
quelconque du corps), pianome des muqueuses (inconstant). Les pia-
nides s’associent ou succèdent aux pianomes (lésions sèches papu-
leuses squameuses). Les ostéo-péri-ostites précoces frappent les os
longs, les phalanges (polydactylite), les os propres du nez qui s’hyper-
trophient (gouridou ou ngoundou).
3. Période tertiaire (pian tardif)
Après plusieurs années de guérison apparente, peuvent apparaître
des péri-ostites et des ostéites douloureuses et invalidantes avec épais-
sissement de la corticale et lésions médullaires d’aspect géodique, une
rhinopharyngite ulcéreuse et mutilante (gangosa) pouvant aboutir à la
destruction totale du massif facial, des nodosités juxta-articulaires sclé-
rogommeuses de taille variable. Manifestations cardiovasculaires et
neurologiques sont constamment absentes.
Explorations
Découverte de Treponema pertenue dans la sérosité prélevée après
grattage des lésions (chancre et pianome surtout). La sérologie syphi-
litique (TPHA, VDR, FTA abs) se positive au début de la phase secon-
i
daire et reste ensuite positive.
am
Traitement
Pénicillinothérapie : une injection IM de benzathine-benzylpénicilline
un
(2 400 000 UI chez l’adulte, 600 000 à 2 400 000 UI chez l’enfant) suffit.
RICKETTSIOSES
Ts
Groupe de maladies ayant des caractères communs : leurs agents sont des ric-
kettsies ; leurs vecteurs sont des arthropodes d’espèce variable ; leur symptoma-
tologie associe fièvre, éruption et tuphos plus ou moins intenses ; les cyclines sont
le traitement de base.
On distingue des rickettsioses cosmopolites (typhus historique, typhus murin)
et des rickettsioses « exotiques », dont certaines ont étendu leur cadre géogra-
phique (groupe « boutonneux pourpré » avec fièvre pourprée des Montagnes
rocheuses, rickettsiose varicelliforme, fièvre boutonneuse du bassin méditerra-
néen ; rickettsioses asiatiques : fièvre fluviale du Japon ; typhus des savanes afri-
caines, scrub typhus australien).
TYPHUS EXANTHÉMATIQUE
Typhus historique à Rickettsia prowazecki. Vecteur : le pou de corps. Épidé-
mique (circonstances de catastrophe) en Afrique (Burundi en 1993), Asie, Amé-
rique. Mortalité de 5 à 20 %. Immunisant. Maladie de Brill-Zinsser : résurgence
sporadique en général bénigne, fréquente en Amérique du Nord.
Diagnostic
Évoqué sur :
1. Un syndrome infectieux sévère.
2. Un exanthème maculeux parfois purpurique.
3. Un tuphos.
L’évolution sous traitement est favorable.
LivreSansTitre1.book Page 811 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Le sérodiagnostic par immunofluorescence se positive dès le 5e jour
(IgM). Isolement de la rickettsie par culture. On utilise aussi la mise en
évidence de l’ADN par PCR.
Principales complications
Précoces : myocardite et surinfections. Tardives : risque de neuropa-
thies périphériques transitoires et d’artérite des membres inférieurs.
Traitement
1. Le traitement curatif associe antibiotique (doxycycline : 3 à
4 mg/kg/j durant 15 jours) et réhydratation.
2. Prophylaxie : vaccination des sujets contacts ; épouillage et isole-
ment des malades.
TYPHUS MURIN
Typhus endémique. Agent : Rickettsia typhi, transmis par la puce du rat. Incu-
bation de 7 à 14 jours. Mortalité nulle. Bassin méditerranéen, mais cosmopolite.
Immunité croisée avec le typhus historique.
Diagnostic
Syndrome fébrile et céphalées durant 7 à 14 jours. Au 5e jour, exan-
thème dans 50 % des cas. Complications exceptionnelles. Évolution
i
favorable raccourcie par les antibiotiques.
am
Explorations
Mêmes méthodes que pour le typhus épidémique. Pas de distinction
un
Diagnostic
1. Escarre d’inoculation noirâtre (tache noire).
2. Syndrome fébrile 6 à 15 jours plus tard.
3. Au 5e jour de la phase d’état, exanthème maculo-papuleux évo-
luant par poussées successives et disparaissant en 12 jours.
4. La forme liée à R. africae se distingue par le caractère multiple des
lésions d’inoculation (plusieurs « taches noires »), les adénopathies
satellites, l’absence d’exanthème.
Explorations
Thrombopénie et leucopénie au début, puis polynucléose, cytolyse
hépatique. Les immunodiagnostics par immunofluorescence de
R. conori et R. africae sont spécifiques.
i
am
Traitement
1. Curatif : doxycycline 200 mg/j pendant 7 jours. Fluoroquinolones
(ciprofloxacine, 5 jours). Macrolides (josamycine, 8 jours).
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Une fièvre élevée durant 10 jours avec polyadénopathie, escarre
peu douloureuse.
2. Une éruption apparaissant du 4e au 7e jour ; parfois confluente,
souvent purpurique, inconstante.
3. Un tuphos parfois.
Évolution autrefois longue (3 semaines), souvent mortelle (40 %),
avec complications cardiovasculaires, pulmonaires.
Explorations
Séro-agglutination spécifique de la souche en cause.
Traitement
1. Curatif : doxycyclines.
2. Prévention par vaccins polyvalents (du fait de l’individualité des
souches) et par la destruction des vecteurs.
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Parasitoses
par M. Danis
I. PARASITOSES AUTOCHTONES
BOTHRIOCÉPHALOSE
Tæniasis dû à Diphyllobothrium latum. Ingestion de poisson d’eau douce para-
sité, contenant des larves plérocercoïdes, consommé cru ou fumé. Région de lacs :
recrudescence depuis 2004 dans les lacs alpins.
Diagnostic
Voir Tæniasis à T. saginata, p. 814.
Explorations
Hyperéosinophilie sanguine. Présence d’œufs dans les selles.
i
am
Principale complication
Anémie macrocytaire.
un
Traitement
Niclosamide ou praziquantel.
Ts
CRYPTOSPORIDIOSE
Protozoose du groupe des coccidies commune à l’homme et à de nombreux ani-
maux vertébrés et invertébrés (veaux, chevreaux, moutons, chats, chiens,
oiseaux). Contamination par ingestion d’oocystes de Cryptosporidium, sporulés et
infestants dès leur émission dans les selles.
Diagnostic
1. Chez un sujet sain, l’infection est responsable d’une gastro-entérite
banale avec guérison spontanée en 15 jours.
2. Chez le sujet immunodéprimé (en particulier SIDA), diarrhée
sévère cholériforme et prolongée (6 mois et plus si l’immunodépression
persiste) avec parfois d’autres localisations (biliaire et bronchique).
Explorations
Examen coprologique avec techniques adaptées pour mettre en évi-
dence les oocystes de Cryptosporidium (5 µm) : technique de Ziehl-
Nielsen modifiée par Henricksen ; méthode de flottation.
Traitement
La nitazoxanide disponible uniquement par ATU nominative est effi-
cace chez les immunocompétents et améliore transitoirement les
immunodéprimés. Les antibiotiques de la famille des rifamycines sem-
blent efficaces même chez l’immunodéprimé (rifaximine, rifampicine).
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MICROSPORIDIOSES
Parasitoses dues à un protiste à prolifération intracellulaire libérant des spores
responsables de la dissémination. Deux espèces principales sont responsables de
troubles digestifs graves chez le sujet fortement immunodéprimé (SIDA) : Entero-
cytozoon bieneusi et Encephalytozoon intestinalis.
Diagnostic
1. Diarrhée fugace ou asymptomatique chez le sujet normal immuno-
compétent.
2. Diarrhée prolongée très invalidante chez l’immunodéprimé pro-
fond (SIDA avec taux de lymphocytes CD4 < 100/mm3).
Explorations
1. L’examen des selles utilisant des techniques de coloration très
spécifiques révèle difficilement des spores de très petite taille.
2. Le marquage par anticorps monoclonaux ou la technique de PCR
permettent de distinguer les espèces.
3. La microscopie électronique sur biopsie intestinale est longtemps
restée la méthode de référence.
Traitement
Albendazole pour Encephalytozoon intestinalis ; fumagiline pour Ente-
rocytozoon bieneusi.
i
am
TÆNIASIS À T. SAGINATA
Helminthiase cosmopolite. Transmission par ingestion de viande de bœuf peu
un
Diagnostic
Ts
TÆNIASIS À T. SOLIUM
Helminthiase devenue exceptionnelle en France ; retrouvée en Europe centrale,
dans la péninsule ibérique, en Amérique latine. Transmission par ingestion de
viande de porc peu cuite contaminée par des cysticerques de Taenia solium. Les
anneaux de T solium sont émis avec les selles ; en lysant, après régurgitation de
l’intestin vers l’estomac des anneaux de ce ténia, l’homme peut contracter une cys-
ticercose (voir ci-dessous).
Diagnostic et traitement
Voir Tæniasis à T. saginata, ci-dessus.
parasitoses autochtones
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Diagnostic
Troubles digestifs.
Explorations
Hyper-éosinophilie. Découverte des œufs dans les selles.
Traitement
Niclosamide, prolonger le traitement 1 semaine avec la moitié de la
dose du 1er jour. Praziquantel, en 1 seule prise (voir p. 296).
CYSTICERCOSE
Syn : ladrerie. Parasitisme de l’homme par la larve du ténia de porc, Taenia
solium. Répartition géographique : Europe centrale, péninsule ibérique, Amérique
latine, Océan Indien. L’homme peut héberger en même temps le ténia adulte dans
son intestin et les larves cysticerques dans l’œil, le système nerveux, les muscles,
la peau.
Diagnostic
Symptômes variables en fonction des localisations : troubles ocu-
laires, crises convulsives avec, sur la radiographie du crâne, des calci-
fications, des nodules sous-cutanés.
Explorations
i
Examen tomodensitométrique du cerveau ou IRM. Test immuno-
am
CÉNUROSE
Parasitisme rare de l’homme par la forme larvaire (le cénure) de ténias du chien.
Diagnostic
1. La cénurose sous-cutanée, due à la larve de Taenia serialis, réalise
une tumeur sous-cutanée bénigne.
2. la cénurose cérébrale, due à la larve de Taenia multiceps, provoque
une tumeur diffuse maligne et récidivante.
Explorations
Hyperéosinophilie dans le sang et le liquide céphalorachidien.
Traitement
Aucun traitement médical ; neurochirurgie souvent décevante.
HYDATIDOSE
Syn : kyste hydatique, échinococcose hydatique. Parasitisme de l’homme par la
larve (hydatide) du ténia échinocoque du chien, Echinocaccus granulosus.
L’homme (ou le mouton) se contamine au contact de chiens porteurs de ténia échi-
nocoque, en ingérant les embryophores qui souillent leur pelage. Répartition géo-
graphique : parasitose cosmopolite, surtout observée dans les régions d’élevage
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Principales complications
1. Rupture : dans les voies biliaires (ictère obstructif, angiocholite)
dans le péritoine (dissémination péritonéale).
2. Infection, secondaire à une rupture dans les voies biliaires :
tableau d’abcès du foie.
Traitement
Ablation chirurgicale à discuter en fonction de la localisation.
L’intérêt d’un traitement pré- et post-opératoire par albendazole n’est
plus discuté.
Diagnostic
Souvent latent, le kyste est découvert lors d’un examen radiologique
systématique : opacité arrondie intra-parenchymateuse, homogène,
unique ou multiple.
Principales complications
Rupture brutale provoquant une vomique de liquide clair avec débris
parasitaires, fissuration et infection avec hémoptysies abondantes.
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ÉCHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE
OU MULTILOCULAIRE
Parasitisme de l’homme par la larve du ténia échinocoque du renard, Echino-
coccus multilocularis. L’homme se contamine en ingérant les fruits sauvages
souillés ou en dépeçant un renard. La larve détermine une tumeur hépatique
anfractueuse et racémeuse. Répartition géographique : Bavière-Tyrol, Alaska,
Sibérie ; en France : Est, Savoie et Massif Central. Évolution mortelle.
Diagnostic
Hépatomégalie irrégulière, douloureuse, altération sévère de l’état
général, souvent ictère.
Explorations
Imagerie par scanner : lésions hétérogènes, hyper- et hypodenses,
irrégulières, racémeuses (aspect d’un cancer secondaire du foie).
Immunodiagnostic avec immuno-empreinte pour différencier du kyste
hydatique. La biopsie chirurgicale confirme le diagnostic.
i
am
Traitement
Albendazole : un traitement prolongé stabilise l’évolution. L’exérèse
complète de la larve passe souvent par la réalisation d’une greffe hépa-
un
tique.
Ts
ANKYLOSTOMOSE
Helminthiase intestinale due à Ancylostoma duodenale ou à Necator americanus.
Contamination par passage transcutané de la larve infestante. Rare en Europe
(microclimats des mines), fréquente en pays chauds et humides (Antilles, Amé-
rique latine, certaines vallées du Maghreb, Afrique tropicale et subtropicale, Asie).
Diagnostic
Souvent latente chez l’adulte.
1. Troubles digestifs : duodénite.
2. Troubles cutanés : gourme des mineurs : érythème prurigineux.
3. Troubles pharyngo-laryngés : catarrhe des gourmes.
Explorations
Hyperéosinophilie sanguine. Présence d’œufs dans les selles.
Principales complications
Anémie hypochrome hyposidérémique, surtout chez l’enfant, la
femme enceinte, l’adulte carencé.
Traitement
Embonate de pyrantel, flubendazole, albendazole (Zentel).
ANGUILLULOSE
Syn : strongyloïdose. Helminthiase intestinale due à Strongyloides stercoralis.
Contamination par passage transcutané de la larve infestante vivant dans la terre
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humide. Fréquente dans les pays chauds et humides (Antilles, Afrique tropicale et
subtropicale, Afrique du Nord, péninsule ibérique, Italie du sud, Balkans, Proche
Orient, Sud-Est asiatique). L’affection se pérennise par un cycle d’auto-réinfestation.
Diagnostic
1. Troubles digestifs en cas d’infestation importante.
2. Rarement manifestations allergiques : urticaire, larva currens.
3. Risque d’anguillulose maligne chez les sujets soumis à une cortico-
thérapie prolongée.
Explorations
1. Hyperéosinophilie prolongée, ondulante.
2. Découverte des larves dans les selles, à l’examen direct, après
technique d’extraction de Baermann.
Traitement
Albendazole, ivermectine.
ASCARIDIOSE
Helminthiase intestinale due à Ascaris lumbricoides. Contamination par inges-
tion d’œufs embryonnés, avec les aliments. Cosmopolite.
Diagnostic
i
am
1. Latence fréquente.
2. Syndrome de Löffler, manifestations allergiques à la phase d’inva-
sion.
un
Explorations
1. Hyperéosinophilie rapidement décroissante.
2. Anticorps apparaissant parfois à la phase d’invasion.
3. Découverte d’œufs dans les selles à partir du 60e jour. Présence du
ver (20 cm) dans les selles.
Principales complications
Occlusion intestinale, péritonite, angiocholite, pancréatite.
Traitement
Embonate de pyrantel. Flubendazole, albendazole.
TRICHINOSE
Helminthiase intestinale due à Trichinella spiralis dont les larves s’enkystent
dans les muscles striés de l’homme ou de l’animal-hôte. Contamination par inges-
tion de viande parasitée mal cuite, porc essentiellement, exceptionnellement
cheval. Répartition géographique : Europe centrale, Amérique du Nord, Inde. Très
rare en France. Petites épidémies.
Diagnostic
1. Incubation de quelques jours. Diarrhée, fièvre élevée en plateau,
altération de l’état général, myalgies, œdèmes, manifestations aller-
giques.
2. Fréquence des formes frustes ou asymptomatiques.
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Examens complémentaires
1. Hyperleucocytose avec hyperéosinophilie élevée. Réactions séro-
logiques (immunofluorescence indirecte, immunoempreinte).
2. Biopsie musculaire.
Principales complications
Déshydratation aiguë (diarrhée), encéphalite, myocardite, néphro-
pathies, hémoptysies.
Traitement
Corticothérapie discutée à la phase aiguë. Albendazole, efficace en
administration précoce.
TRICHOCÉPHALOSE
Helminthiase cosmopolite banale due à Trichuris trichiura, non pathogène sauf
en cas d’infestation intense ou de terrain débilité.
Diagnostic
Découverte par la présence d’œufs de trichocéphales dans les selles.
Traitement
Flubendazole.
i
am
TOXOCAROSE
Ts
Diagnostic
1. Surtout chez un enfant de 1 à 4 ans : fièvre, amaigrissement,
hépato-splénomégalie, signes pulmonaires avec infiltrat, éruptions
cutanées et parfois convulsions.
2. Souvent asymptomatique.
3. Localisation oculaire tardive sous forme d’un granulome rétinien
(rare).
Explorations
1. Hyperéosinophilie considérable jusqu’à 100 000/mm3, diminuant
très lentement.
2. Hypergammaglobulinémie.
3. Examen parasitologique des selles négatif.
4. Diagnostic indirect par méthodes immunologiques.
Traitement
Diéthylcarbamazine, albendazole, et corticothérapie sont utilisés
avec des résultats assez décevants.
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MÉNINGITE À ÉOSINOPHILES
Syn : angiostrongylose. Syndrome neuro-méningé déterminé par l’égarement
chez l’homme de larves d’Angiostrongylus cantonensis, nématode parasite du rat
dont les larves passent par divers mollusques. Répartition géographique :
Extrême-Orient, Australie, surtout Polynésie. La contamination se fait par ingestion
de crevettes ou de mollusques.
Diagnostic
Syndrome méningé fébrile avec paresthésies, parésie et paralysie
faciale. Évolution favorable en quelques semaines.
Explorations
Albuminorachie augmentée, pléiocytose avec fort pourcentage de
polynucléaires éosinophiles dans le LCR.
Traitement
Symptomatique ou essayer l’albendazole.
ANISAKIDOSE
Syn : anisakiase. Évolution accidentelle dans l’organisme humain d’une larve de
nématode parasitant divers poissons de mer dont le hareng. L’homme se conta-
mine par ingestion de harengs crus.
i
Diagnostic
am
Explorations
Diagnostic indirect par méthodes immunologiques. L’examen anato-
mopathologique de la lésion intestinale révèle un granulome à corps
Ts
Diagnostic
En quelques jours apparaissent un ou plusieurs cordons serpigineux
de 1 à 2 mm de large progressant de 1 à 3 cm/j ; le cordon est très pru-
rigineux, à son extrémité antérieure, il est simplement papuleux,
devient vésiculeux avant de se couvrir d’une croûte.
Explorations
L’éosinophilie sanguine est inconstante. Le diagnostic est clinique.
Traitement
Guérison spontanée variant de 15 jours à plusieurs mois ; elle est
accélérée par l’administration d’albendazole, ou mieux d’ivermectine.
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OXYUROSE
Helminthiase banale. Cosmopolite. Contamination par ingestion d’œufs. Auto-
réinfestation possible. Affection souvent familiale.
Diagnostic
Prurit anal. Parfois troubles digestifs ou du comportement chez l’enfant.
Explorations
Hyperéosinophilie modérée. Scotch-test anal : présence d’œufs
embryonnés. Vers adultes dans les selles (1 cm).
Traitement
1. Contre l’auto-réinfestation : hygiène des mains et des ongles.
2. Embonate de pyrvinium. Embonate de pyrantel, flubendazole :
deux cures familiales à 15 jours d’intervalle.
GIARDIOSE
Syn : lambliase. Protozoose intestinale cosmopolite, fréquente en climat tro-
pical, due à un flagellé, Giardia intestinalis. Contamination par ingestion de kystes
dans l’eau de boisson, les fruits ou les légumes crus ; dans l’intestin, ces kystes
donnent des formes végétatives.
Diagnostic
i
Symptômes variables dans leur groupement et leur intensité :
am
Explorations
Recherche des formes végétatives mobiles dans les selles liquides ou
dans le liquide de tubage duodénal. Recherche des kystes dans les
selles solides par méthodes de concentration.
Traitement
Métronidazole, tinidazole, secnidazole ou albendazole.
BABÉSIOSE
Syn : piroplasmose. Parasitose sanguicole transmise à l’homme par les tiques
de bovidés en Europe (Babesia bovis ou B. divergens) ou, en Amérique du Nord,
par celles des rongeurs (Babesia microti). Gravité particulière chez les sujets
splénectomisés (voir Asplénie, p. 688).
Diagnostic
1. État fébrile et myalgique aigu.
2. Signes d’hémolyse aiguë : hémoglobinurie, ictère, anémie.
3. Risque évolutif majeur d’anurie par néphrite tubulo-interstitielle
aiguë et de décès si le patient est asplénique.
Explorations
Le frottis sanguin montre la présence du parasite dans les hématies.
L’aspect est proche quoique différent de celui des formes intra-érythro-
cytaires de Plasmodium falciparum.
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Traitement
L’exsanguinotransfusion atténue la parasitémie. L’association de qui-
nine (600 mg, 3 fois par jour, per os) et de dalacine (600 mg, 4 fois par
jour, par voie IV) est efficace.
TOXOPLASMOSE ACQUISE
Protozoose due à Toxoplasma gondii. Transmission dans les formes acquises par
ingestion de viande peu cuite contaminée ou de crudités souillées par des excré-
ments de chat ; le passage transplacentaire du parasite lors d’une forme acquise de
la mère pendant la grossesse crée un risque de toxoplasmose congénitale (voir
Toxoplasmose pendant la grossesse, p. 1404 et Embryofœtopathies, p. 1441).
Diagnostic
1. Latence totale habituelle. Polyadénopathies surtout cervicales
d’évolution subaiguë. Rarement fièvre, asthénie, exanthème. Évolution
favorable.
2. Possibilité de toxoplasmose cérébrale grave au cours du SIDA
(voir Encéphalites, p. 1179) : céphalées, fièvre, crises convulsives ou
syndrome déficitaire. L’examen tomodensitométrique montre des
images hypodenses mal limitées et souvent multiples.
3. Choriorétinite toxoplasmique voir p. 1502, qui traduit la revivis-
cence de kystes latents de la rétine, généralement contractés lors d’une
i
toxoplasmose congénitale passée inaperçue.
am
Explorations
1. Hémogramme : mononucléose hyperbasophile.
un
TRICHOMONASE
Protozoose vénérienne fréquente et cosmopolite due à un flagellé, Trichomonas
vaginalis.
Diagnostic
1. Chez la femme : vaginite subaiguë ou chronique avec leucorrhées
abondantes, blanchâtres et spumeuses ou glaireuses, prurit vulvaire et
dyspareunie ; cervicites, salpingites, urétrites, cystites sont plus rares.
2. Chez l’homme : souvent latente ; peut déterminer une urétrite, une
balanite.
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Explorations
Mise en évidence des Trichomonas dans les sécrétions vaginales et
urétrales examinées à frais ou après coloration. On peut retrouver ce
parasite dans le culot de centrifugation des urines.
Traitement
Tinidazole ou métronidazole ; chez la femme, traitement local
associé à 1 comprimé gynécologique matin et soir de métronidazole.
Traiter simultanément le ou les partenaires.
DISTOMATOSE HÉPATIQUE
Agent infectant en France : Fasciola hepatica. Hôte intermédiaire : un mollusque,
Limnaea. Hôte définitif : le mouton (ou l’homme). Contamination habituelle par
ingestion de cresson sauvage. Premiers signes 10 à 60 jours après la contamina-
tion.
Diagnostic
1. Phase d’invasion : fièvre, douleurs de l’hypocondre droit, hépato-
mégalie, urticaire ou dermographisme.
2. Phase d’état : douleurs de l’hypocondre droit ; ictère et angiocho-
lite possibles en cas de surinfection.
Explorations
i
1. Éosinophilie, augmentation des phosphatases alcalines.
am
Traitement
Triclabendazole, disponible à l’hôpital.
Ts
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AMIBIASE
Protozoose fréquente dans les pays chauds, rencontrée parfois dans les zones
tempérées où elle est plus souvent importée qu’autochtone. L’agent pathogène,
Entamoeba histolytica, revêt deux aspects :
1. Forme végétative à potentiel hématophage, pathogène (E. histolytica), retrouvée
chez les dysentériques, dans les glaires sanglantes, au niveau des abcès de la paroi
colique (voir Amibiase intestinale, ci-dessous) et des abcès hépatiques (voir Ami-
biase hépatique, p. 825) ou pulmonaires (voir Amibiase pulmonaire, p. 825).
2. Kystes arrondis et immobiles, forme de résistance et de transmission habi-
tuelle.
On ne peut pas distinguer au microscope les formes végétatives non hémato-
phages et les kystes d’E. histolytica de ceux d’une autre espèce Entamoeba dispar,
non pathogène, beaucoup plus fréquente chez des porteurs sains. Seules des tech-
niques antigénique ou de PCR permettent de les séparer.
AMIBIASE INTESTINALE
Diagnostic
1. Forme aiguë : dysenterie (6 à 10 évacuations/j, afécale, faite de
glaires striées de sang), épreintes, ténesme ; état général conservé ;
i
température normale ou inférieure à 38 °C.
am
Explorations
1. Hémogramme normal (pas d’éosinophilie).
2. Rectoscopie : muqueuse plus ou moins inflammatoire avec ulcéra-
Ts
parasitoses exotiques
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AMIBIASE HÉPATIQUE
Due au développement dans le foie d’Entamoeba histolytica.
Diagnostic
Basé sur :
1. Une hépatomégalie douloureuse. La douleur est exagérée ou
révélée par la percussion ou l’ébranlement.
2. Une fièvre irrégulière ou en plateau, élevée.
3. Les antécédents intestinaux : à rechercher jusqu’à des années
auparavant. Peuvent manquer complètement.
4. La réponse au traitement d’épreuve.
5. La démonstration du pus amibien caractéristique par ponction
échoguidée.
Explorations
1. Hyperleucocytose (10 000 à 15 000/mm3) et polynucléose neutrophile
(70 à 80 %) ; pas d’éosinophilie ; vitesse de sédimentation augmentée.
2. L’exploration fonctionnelle hépatique peut montrer une cholestase
incomplète.
3. Recherche d’amibes et de kystes dans les selles : très inconstam-
ment positive.
4. Immunodiagnostic : hémagglutination, électrosynérèse, immuno-
i
fluorescence ou test au latex : fortement positifs.
am
hypodense.
Principales complications
Ts
AMIBIASE PULMONAIRE
L’abcès est primitif, hématogène ou plus souvent secondaire à un abcès hépa-
tique de la convexité ayant migré à la base droite. Il peut s’évacuer par vomique
de pus chocolat ; se surinfecte rapidement.
Traitement
Amœbicides diffusibles, antibiotiques, parfois intervention chirurgicale.
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Diagnostic
Diarrhée aiguë (Isospora) ou prolongée (Cyclospora).
Explorations
Oocystes dans les selles.
Traitement
Cotrimoxazole : 2 comprimés par jour pendant 10 jours.
LEISHMANIOSE VISCÉRALE
Syn : Kala-azar. Agent pathogène : Leishmania infantum ou L. donovani.
Transmis à l’homme par piqûre de phlébotome. Réservoirs de parasite : homme
malade, chien, rongeurs sauvages. Affection endémique en Inde et en Chine, spo-
radique en Amérique du Sud, en Afrique orientale et surtout dans le Bassin médi-
terranéen, et en particulier le Maghreb et le Sud de la France.
i
Diagnostic
am
Explorations
1. Arguments de présomption :
a) hémogramme : leuconeutropénie, anémie et thrombopénie ; aug-
mentation de la vitesse de sédimentation ;
b) électrophorèse des protéines sériques : hypergammaglobulinémie
importante d’aspect polyclonal, chute de l’albumine ;
c) Sérodiagnostic par immunofluorescence.
2. Arguments de certitude :
a) les leishmanies sont décelables par l’examen direct des frottis et
coupes colorées dans les cellules macrophages de la moelle osseuse
(myélogramme), du foie (biopsie hépatique), des ganglions (adéno-
gramme) ou de la muqueuse du grêle. Un seul de ces prélèvements
suffit s’il est démonstratif ;
b) Ces recherches peuvent être complétés par culture et inoculation
au hamster ou par biologie moléculaire (PCR spécifique d’espèce).
Principales complications
Non traitée, évolution fatale : cachexie, complications cardiaques,
hémorragies et surinfections.
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Traitement
Antimoniate de méglumine, le plus prescrit. Pentamidine, moins
employée. L’amphotéricine B liposomale en traitement plus court et
mieux tolérée est de plus en plus employée.
LEISHMANIOSES CUTANÉES
I. BOUTON D’ORIENT
Syn : bouton d’Alep, clou de Biskra ou de Delhi. Agent pathogène : Leish-
mania tropica ou L. major. Transmis à l’homme par piqûre de phlébotome.
Répartition géographique : pourtour du Bassin méditerranéen, Moyen-Orient,
Inde, Asie Centrale.
Diagnostic
1. Nodule rouge sombre, infiltré, squameux, généralement unique,
indolore, au niveau d’une zone découverte.
2. Évolution soit vers la forme sèche, croûteuse, fréquente, soit vers
la forme humide avec ulcération rapide et surinfection. Guérison
constante en 6 à 12 mois, avec cicatrice indélébile et immunité solide.
3. Des disséminations ont été observées chez les immunodéprimés
i
(VIH).
am
Explorations
Mise en évidence des leishmanies dans le suc dermique obtenu par
un
Traitement
Guérison spontanée habituelle dans les formes sèches et à lésion
unique. Les formes ulcérées peuvent justifier un traitement par Glu-
cantime.
Diagnostic
Les formes humides sont les plus fréquentes : ulcération grave,
extensive, torpide, souvent surinfectée avec lymphangite ; le risque
majeur est l’atteinte des muqueuses de la face avec mutilations rhino-
bucco-pharyngées.
Explorations
Mise en évidence des leishmanies dans le suc dermique obtenu par
scarification d’un nodule ou biopsie à la périphérie d’un ulcère ; dans
les formes humides, compléter par cultures sur milieu NNN et inocula-
tion au hamster.
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Traitement
Antimoniate de méglumine. Dans les formes résistantes, on utilise
l’amphotéricine B. Pour L. guyanensis, la pentamidine en cure courte est
utilisée.
PALUDISME
Syn : malaria. Protozoose due à un hématozoaire, le Plasmodium (P. falciparum,
P. vivax, P. malariae, P. ovale, une 5e espèce P. knowlesi est observée chez
l’homme et le singe en Asie). Transmission par piqûre d’anophèle femelle infectée.
Très fréquent dans tous les pays chauds entre 15° latitude nord et sud. Déclaration
obligatoire pour le paludisme autochtone, au Centre nationale de référence (CNR)
du paludisme pour les paludismes d’importation.
Diagnostic
Évoquer le paludisme devant toute fièvre chez un sujet séjournant en
pays d’endémie ou en revenant.
1. Paludisme de primo-invasion : sujet « neuf », enfant ou adulte primo-
arrivant en zone d’endémie ; embarras gastrique fébrile (fièvre non
rythmée) ; pas de splénomégalie au début ; parfois hépatomégalie,
ictère (forme bilieuse) ; fièvre quotidienne pour P. knowlesi.
2. Accès intermittents : peuvent survenir tardivement, mais en règle
i
générale dans les 2 ans suivant le retour en pays tempéré ; accès
am
Explorations
1. Hémogramme : mise en évidence du Plasmodium sur frottis et
goutte épaisse colorés ; en préciser l’espèce et évaluer le degré de para-
sitémie (% d’hématies parasitées) pour P. falciparum.
2. Hémolyse (anémie, hyperbilirubinémie libre), retardée de 4 à
7þjours dans les accès aigus, nette dans le paludisme viscéral évolutif ;
thrombopénie précoce dans les accès aigus.
3. Sérodiagnostic (diagnostic rétrospectif). Le dépistage d’antigènes cir-
culants sur bandelette réactive (test de diagnostic rapide) est intéressant
en complément de l’examen microscopique pour l’espèce P. falciparum.
Principales complications
Neuropaludisme (accès pernicieux palustre)
Dû à P. falciparum, peut survenir à n’importe quel moment de l’évo-
lution. En zone d’endémie, atteint surtout l’enfant de 4 mois à 4 ans et
le primo-arrivant quel que soit son âge.
a) Caractérisé par l’existence de troubles neurologiques au cours
d’un accès fébrile : troubles de la conscience (coma), convulsions (iso-
lées ou état de mal) ; détresse respiratoire ; acidose ; hépatomégalie,
ictère, insuffisance rénale, rarement splénomégalie, évolution vers une
défaillance multiviscérale, mortelle dans 10 à 20 % des cas.
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DISTOMATOSE PULMONAIRE
Syn : paragonimose. Due à des douves du genre Paragonimus. Transmission par
ingestion de crustacés d’eau douce contaminés par des métacercaires. Répartition
géographique : Extrême-Orient, Inde, Afrique noire, Amérique du Sud.
Diagnostic
Toux, expectoration, hémoptysies.
Explorations
1. Hyperéosinophilie sanguine.
2. Réactions sérologiques (immunoélectrophorèse, immunodiffusion).
3. Radiographie thoracique : images polymorphes non spécifiques ou
évoquant une tuberculose.
4. Présence d’œufs dans les crachats et les selles.
Principales complications
Surinfection. Localisations erratiques, cérébrale surtout.
Traitement
Praziquantel.
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RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
DES HELMINTHIASES
Tableau 153. — Répartition géographique des helminthiases.
du Nord et Hydatidose
Proche-Orient Filariose lymphatique (Vallée du Nil)
Dracunculose (Vallée du Nil, Mauritanie, Arabie Saoudite, Iran)
un
BILHARZIOSES
Syn : schistosomiases. Infestation par pénétration transcutanée active de furco-
cercaires lors de bain ou de marche nu-pieds dans une eau contaminée. Plusieurs
agents pathogènes sont en cause :
1. Schistosoma haematobium (bilharziose urinaire et génitale) : Afrique, Mada-
gascar, Moyen-Orient.
2. S. mansoni (bilharziose intestinale et hépatosplénique) : Afrique, Amérique
du Sud, Antilles.
3. S. japonicum et mekongi (bilharziose intestinale et hépatosplénique) :
Extrême-Orient.
4. S. intercalatum (bilharziose rectale et génitale) : Gabon, Congo, Cameroun.
Diagnostic
1. Manifestations urticariennes initiales lors de la contamination
(dermatite des baigneurs).
2. Phase d’invasion, dite toxémique :
a) souvent entièrement latente, surtout avec S. haematobium ;
b) fièvre irrégulière, hépatosplénomégalie, arthralgies, troubles
digestifs fréquents avec S. mansoni et S. japonicum ;
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Explorations
1. Hyperéosinophilie sanguine.
2. Présence des œufs dans le culot urinaire, les selles ou la biopsie
de muqueuse rectale, 5 à 8 semaines après le bain infestant.
3. Réactions sérologiques positives dès la phase toxémique : hémag-
glutination passive, immunofluorescence.
4. En cas de bilharziose urinaire : calcifications vésicales tardives sur
la radiographie pelvienne sans préparation ; aspects de grains de sucre
et de grains d’acné, plages hémorragiques, tumeurs framboisées à la
cystoscopie.
i
am
Principales complications
1. Bilharziose urinaire : infections urinaires fréquentes, urétéro-
hydronéphrose ; insuffisance rénale ; localisations génitales ; cancérisa-
un
logiques.
Traitement
Praziquantel, 40 mg/kg en 1 seule prise, actif et bien toléré dans les
quatre bilharzioses ; ne pas prescrire en phase d’invasion (inefficace et
mal toléré) voir p. 296. Traitement chirurgical des complications sténo-
santes ou de la dégénérescence cancéreuse des bilharzioses urinaires.
ONCHOCERCOSE
Filariose due à Onchocerca volvulus dont les adultes, enkystés dans des nodules
ou à l’état libre, et les microfilaires sont intradermiques. Transmission par piqûre
d’un diptère hématophage (simulie). Répartition géographique : Afrique entre 15°
latitude N et 13° latitude S, Amérique centrale, Venezuela, Yémen.
Diagnostic
1. Latence fréquente.
2. Prurit, lésions de grattage (fesses, membres inférieurs), nodules
sous-cutanés.
3. Localisations oculaires (fond d’œil, lampe à fente).
4. Test de Mazzotti : la prise de 1/4 ou 1/2 comprimé de diéthylcar-
bamazine provoque une réaction allergique en rapport avec la lyse des
microfilaires intradermiques.
LivreSansTitre1.book Page 832 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Hémogramme : hyperéosinophilie sanguine.
2. Biopsie cutanée exsangue : présence de microfilaires vivantes voir
p. 1622.
3. Réactions sérologiques : immunodiffusion, analyse immunoélec-
trophorétique et immunofluorescence (anticorps spécifiques).
4. Examen histopathologique d’un nodule (coupes de filaires
adultes).
Principales complications
Héméralopie (diminution du champ visuel nocturne), cécité par kéra-
tite (kératite semi-lunaire) ou rétinite (chorio-rétinite pigmentaire de
Ridley bilatérale).
Traitement
1. Diéthylcarbamazine à doses progressives ; la première prise
déclenche une réaction allergique pénible pour le malade, rarement
grave (traitement symptomatique par corticoïdes ou antihistaminiques
associés).
2. Ivermectine : 150 à 200 µg/kg en 1 prise, à ne renouveler que 6 à
12 mois plus tard si nécessaire ; réactions allergiques moins marquées
qu’avec la diéthylcarbamazine et efficacité plus durable. Essai en cours
i
am
DRACUNCULOSE
un
Diagnostic
Manifestations cutanées siégeant le plus souvent aux membres infé-
rieurs et au scrotum. Palpation du ver sous-cutané, œdème inflamma-
toire. L’apparition d’une phlyctène annonce la sortie du ver.
Explorations
Hyperéosinophilie modérée. Présence de microfilaires dans le
liquide de la phlyctène. Filaires calcifiées à la radiographie.
Principales complications
Abcès, phlegmon des parties molles ; tétanos ; complications médul-
laires en cas de localisation pararachidienne.
Traitement
Symptomatique. Extraction mécanique du ver s’il apparaît. Éventuel-
lement, traitement antibiotique et chirurgical des complications sep-
tiques.
Diagnostic
Passage du ver adulte sous la peau ou sous la conjonctive de l’œil en
quelques minutes.
Œdèmes prurigineux fugaces (quelques heures), mais récidivants au
niveau des membres supérieurs (œdèmes de Calabar).
Complications
Méningo-encéphalites. Endocardite fibroblastique éosinophilique de
Löffler. Néphropathie glomérulaire.
Explorations
Voir Filarioses lymphatiques, ci-dessous : la microfilarémie est
diurne.
Traitement
Quantifier la microfilarémie avant traitement. Diéthylcarbamazine à
doses très progressives (1/8 de comprimé le 1er jour), au besoin sous
protection d’antihistaminiques et de corticoïdes si la microfilarémie est
importante. Risque d’encéphalite grave en cas de traitement inadapté.
L’ivermectine doit être utilisée avec précaution.
FILARIOSES LYMPHATIQUES
i
am
Diagnostic
Ts
Traitement
Diéthylcarbamazine à doses progressives. Ivermectine en prise
unique de 200 à 400 µg/kg tous les 6 à 12 mois.
Diagnostic
1. La piqûre de la glossine passe souvent inaperçue ; parfois réaction
locale immédiate, douloureuse et inflammatoire, persistant quelques
jours : c’est la lésion initiale qui peut s’ulcérer en trypanome.
2. Évolution en deux périodes :
a) Une phase lymphatico-sanguine ou de généralisation : fièvre dis-
crète à 38-38,5 °C, résistant à toute thérapeutique ; adénopathies sur-
tout cervicales et sus-claviculaires peu volumineuses, indolores, ne
i
suppurant pas ; hépato-splénomégalie modérée ; signes cutanés incons-
am
Explorations
1. Phase lymphatico-sanguine :
a) recherche du trypanosome dans les ganglions après ponction gan-
glionnaire, dans le sang après coloration d’un frottis ou d’une goutte
épaisse, ou après triple centrifugation et inoculation à l’animal ;
b) hémogramme : anémie, hyperleucocytose, plasmocytose, présence
de cellules de Mott (lympho-plasmocytes vacuolés) ; vitesse de sédimenta-
tion globulaire très augmentée (100 à 150 mm à la première heure) ;
c) augmentation des immunoglobulines, plus précisément des IgM
sériques (plus de 4 fois le taux normal) ;
d) sérologie spécifique par immunofluorescence, hémagglutination ;
e) ponction lombaire systématique.
2. Phase de polarisation cérébrale :
a) sang souvent dépourvu de parasites ;
b) LCR perturbé : clair, hypertendu, lymphocytose avec présence de
cellules de Mott, hyperalbuminorachie avec présence d’IgM et de trypa-
nosomes ;
c) sérologie positive dans le sang et le LCR.
Principales complications
La phase terminale de cachexie sommeilleuse apparaît en quelques
mois : cachexie, coma, mort par infection intercurrente.
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TRYPANOSOMIASE AMÉRICAINE
Syn : maladie de Chagas. Agent pathogène : Trypanosoma cruzi. Transmission à
l’homme par piqûre de réduves (triatomes). Répartition géographique : régions
tropicales d’Amérique latine.
Diagnostic
1. Début aigu. Généralement, la porte d’entrée est conjonctivale :
œdème unilatéral bipalpébral avec dacryocystite et adénopathie régio-
nale (signe de Romana) ; fièvre à 39 °C.
2. Phase d’état. L’œdème palpébral s’efface, la fièvre reste élevée ;
i
hépato-splénomégalie et adénopathies généralisées, inconstantes.
am
Explorations
1. Arguments indirects : monocytose à la phase aiguë ; les sérodia-
Ts
i
am
un
Ts
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Mycoses
par A. Datry
ASPERGILLOSE
Affection opportuniste, cosmopolite, provoquée par des champignons filamenteux,
fréquents dans le milieu extérieur et appartenant au genre Aspergillus. Aspergillus fumi-
gatus est l’espèce le plus souvent rencontrée et est responsable de 80 à 90 % des infec-
tions humaines. La principale voie de pénétration chez l’homme est aérienne.
Diagnostic
1. Les aspergilloses du système respiratoire sont les plus fréquentes.
a) L’inhalation de spores aspergillaires entraîne des phénomènes
immuno-allergiques : asthme aspergillaire, alvéolite allergique extrin-
sèque, aspergillose broncho-pulmonaire allergique.
b) Aspergillome : localisation, généralement unique, d’une masse
i
mycélienne dans une cavité pulmonaire préformée.
am
Traitement
1. Aspergilloses immunoallergiques : corticothérapie.
2. Aspergilloses invasives : le voriconazole (6 mg/kg × 2/j à J1, puis
4 mg/kg × 2/j) est le médicament de 1re intention. Amphotéricine B
(1 mg/kg/j), parfois associée à un traitement chirurgical. En cas d’intolé-
rance à l’amphotéricine B conventionnelle, les amphotéricines B lipidiques
sont indiquées. Dans les cas réfractaires, la caspofungine peut être utile.
3. Prévention de l’aspergillose chez l’immunodéprimé : l’isolement
en chambre équipée d’un système de traitement d’air est une mesure
préventive efficace, mais elle peut être en défaut (la contamination
peut précéder cet isolement). Le posaconazole est préconisé chez les
allogreffés.
CANDIDOSE SYSTÉMIQUE
Mycose généralisée survenant sur terrain débilité (usagés de drogue IV) et/ou
apparaissant en milieu hospitalier avec de multiples facteurs favorisants (neutro-
pénie, soins intensifs, chirurgie digestive…). Il existe une dissémination du pro-
cessus fongique par voie hématogène avec atteinte rénale, hépatosplénique,
articulaire, oculaire, méningée, myocardique.
Explorations
i
am
Traitement
un
zole est utilisé en première intention s’il s’agit d’une espèce sensible de
Candida sp. Dans les autres cas, l’association amphotéricine B-flucyto-
sine est conseillée, mais aussi voriconazole, posaconazole, caspofun-
gine et micafungine.
ZYGOMYCOSES
Mycoses provoquées par les zygomycètes, champignons filamenteux, cosmopo-
lites, saprophytes du sol et de végétaux. Les champignons appartiennent surtout
aux genres Absidia, Mucor, Rhizopus, Cunninghammella. Ils sont responsables de
mycoses opportunistes de l’immunodéprimé sévère (diabète décompensé, hémo-
pathies, corticothérapie prolongée, brûlures étendues). La contamination se fait
par voie aérienne et plus rarement par voie digestive ou cutanée.
Diagnostic
Cinq formes cliniques sont individualisées :
1. Rhino-cérébrale fébrile avec sécrétions nasales hémorragiques et
purulentes évoluant vers une détérioration du massif facial.
2. Pulmonaire fébrile avec une dissémination multiviscérale par voie
hématogène de sombre pronostic.
3. Gastro-intestinale avec ulcérations multiples nécrotiques.
4. Cutanées primitives post-traumatiques.
5. Disséminées (cérébrales, rénales, cardiaques, hépatiques, digestives).
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MYCOSES 839
Explorations
Des filaments mycéliens caractéristiques sont mis en évidence au
sein des produits pathologiques. Seule la culture permet le diagnostic
fongique précis.
Traitement
L’amphotéricine B conventionnelle ou mieux l’amphotéricine B lipo-
somale sont les antifongiques de choix associés à un traitement chirur-
gical. Le posaconazole peut être actif sur certaines espèces. Toutefois
le traitement reste difficile avec un pronostic sombre.
CRYPTOCOCCOSE
Syn : torulose. Mycose due à une levure, Cryptococcus neoformans, cosmopolite,
survenant le plus souvent sur un terrain immunodéprimé (SIDA, hémopathies, cor-
ticothérapie au long cours).
Diagnostic
1. Cryptococcose primaire : généralement pulmonaire, asymptoma-
tique ou associée à un syndrome fébrile. Les images radiologiques sont
fréquentes et très polymorphes. Les lésions cutanées primaires sont
rares.
2. Cryptococcose disséminée : voie hématogène avec un tropisme par-
i
ticulier pour le système nerveux.
am
Explorations
1. Mise en évidence des levures capsulées de C. neoformans dans le
liquide céphalorachidien (encre de Chine), les autres liquides bio-
logiques (urines, lavage bronchiolo-alvéolaire, sang), les biopsies
d’organes.
2. Les cultures sont rapides en 2 à 5 jours, sauf pour certaines
souches lentes (3 semaines).
3. Détection d’antigènes circulant par un test au latex sensible, quan-
titatif, très utile au diagnostic : permet un dépistage précoce et un suivi
simple de la cryptococcose.
Traitement
Amphotéricine B par voie intraveineuse (1 mg/kg/j) associée à la flu-
cytosine per os ou IV (200 mg/kg/j) durant 15 jours. Relais par le fluco-
nazole (400 mg/j à 1 600 mg/j) pendant au moins 2 mois, ou tant que
persiste l’immunodépression.
COCCIDIOÏDOMYCOSE
Syn : maladie de Posadas et Wernicke. Mycose profonde due à Coccidioides
immitis. Contamination par inhalation de spores. Affection endémique dans les
régions arides, au sud des États-Unis, en Amérique centrale, au Venezuela, en
Argentine.
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Diagnostic
1. Forme primaire : forme pulmonaire fréquente, souvent asympto-
matique, rarement grave avec syndrome respiratoire aigu et image
d’infiltrat, de nodules, d’adénopathies ou d’épanchement à la radio-
graphie.
2. Forme extra-pulmonaire très rare, surtout cutanée (ulcération, lésions
verruqueuses), mais aussi neurologique, ganglionnaire, osseuse, articu-
laire et viscérale profonde chez les sujets immunodéprimés.
Explorations
1. Mise en évidence de sphérules de C. immitis dans les exsudats et
les prélèvements biopsiques ; la culture sur milieu de Sabouraud repro-
duit la forme mycélienne de la nature et est dangereuse.
2. L’intradermoréaction à la coccidioïdine et à la sphéruline sont peu
utiles.
3. L’immunodiffusion en gélose et immunofluorescence mettent en
évidence des anticorps spécifiques.
Principales complications
Évolution vers la forme résiduelle bénigne avec bronchectasie ou
i
fibrose pulmonaire, ou vers la dissémination par voie hématogène avec
am
Traitement
un
HISTOPLASMOSE AMÉRICAINE
Syn : maladie de Darling, histoplasmose à petites spores. Agent pathogène :
Histoplasma capsulatum, saprophyte du sol, notamment riche en matières azotées.
L’affection est cosmopolite, mais exceptionnelle en Europe. Les spores pénètrent
dans l’organisme humain par voie aérienne.
Diagnostic
On distingue trois stades :
1. Primo-infection, latente et bénigne, généralement pulmonaire sous
forme d’un complexe ganglio-pulmonaire évoluant vers la guérison,
avec souvent des microcalcifications. Elle est plus rarement cutanée ou
muqueuse. Elle entraîne un virage de l’intradermoréaction à l’histo-
plasmine.
2. Forme disséminée, grave, fébrile, surtout sur un terrain immuno-
déprimé (VIH). Elle résulte de la dissémination du champignon par voie
sanguine à divers organes : poumon, foie, rate, cerveau, os, surrénale,
tube digestif.
3. Forme chronique pulmonaire : associe des infiltrats à des lésions
excavées et évolue lentement vers l’insuffisance respiratoire.
LivreSansTitre1.book Page 841 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
MYCOSES 841
Explorations
1. Recherche directe des levures dans l’expectoration, le liquide
broncho-alvéolaire, le sang et les prélèvements de biopsies après une
coloration de Giemsa.
2. H. capsulatum pousse bien, mais lentement sur milieu de Sabou-
raud (2 à 3 semaines) ; la forme mycélienne est dangereuse pour le
manipulateur.
3. L’immunodiffusion en gélose et l’immunoélectrophorèse montrent
précocement des arcs de précipitation dont certains sont spécifiques
d’une infection active.
4. La détection d’antigènes circulants est sensible, mais non utilisée
en France.
Traitement
1. Primo-infection : pas de traitement.
2. Forme disséminée : amphotéricine B (1 mg/kg/j).
3. Forme chronique pulmonaire : amphotéricine B encadrant l’exé-
rèse pulmonaire. L’itraconazole (400 mg/j) est utile dans les formes
modérées et en traitement d’entretien chez les sujets en état d’immuno-
dépression. Le fluconazole donne également de bons résultats.
i
am
HISTOPLASMOSE AFRICAINE
Syn : Histoplasmose à grandes spores. Due à Histoplasma duboisii. Sévit en
Afrique tropicale.
un
Diagnostic
Lésion abcédée cutanéo-muqueuse, ostéo-articulaire et ganglion-
Ts
BLASTOMYCOSE NORD-AMÉRICAINE
Syn : maladie de Gilchrist. Mycose rare (Amérique du Nord, Afrique) due à Blas-
tomyces dermatitidis, saprophyte du sol. Contamination aérienne, rarement
cutanée ou digestive.
Diagnostic
1. Forme pulmonaire primaire, généralement asymptomatique.
2. Forme cutanée : lésion verruqueuse extensive, avec atteinte osseuse
sous-jacente.
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BLASTOMYCOSE SUD-AMÉRICAINE
Syn : paracoccidioïdomycose, maladie de Lutz-Splendore-Almeida. Mycose due
à Blastomyces brasiliensis, sévissant en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Diagnostic
1. Forme pulmonaire, généralement asymptomatique.
2. Formes cutanéo-muqueuses et ganglionnaires : lésions ulcéreuses
i
ou végétantes des lèvres, de la langue, du palais, du nez, avec adéno-
am
Explorations
Mise en évidence des levures multibourgeonnantes à l’examen
direct. Culture sur milieu de Sabouraud des produits pathologiques
(pousse difficilement).
Traitement
Amphotéricine B (1 mg/kg/j) par voie intraveineuse ; kétoconazole
200 à 600 mg/j) ou fluconazole (400 mg/j) ou itraconazole (400 mg/j)
pendant 6 à 12 mois.
MYCÉTOMES
Tumeurs sous-cutanées dues à deux variétés d’agents pathogènes.
1. Les mycétomes actinomycosiques sont provoqués par des actinomycètes du
genre Nocardia ou Streptomyces.
2. Les mycétomes fongiques ou maduromycoses sont provoqués par plusieurs
espèces de champignons vrais (Madurella, Leptosphœria…). Endémiques dans les
régions nord-tropicales. Elles succèdent à une inoculation directe de spores par
des épines de fragments végétaux ou après traumatismes divers.
Diagnostic
Tuméfaction indolore siégeant souvent au pied (pied de Madura),
présentant en surface de nombreux orifices fistuleux d’où s’échappe
une sérosité contenant des grains visibles à l’œil nu. Le squelette sous-
jacent peut être atteint (ostéolyse en lacunes).
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MYCOSES 843
Explorations
Les caractères des grains rejetés par la lésion orientent le diagnostic
étiologique. Leur mise en culture sur milieu de Sabouraud ou de Löwen-
stein précise le diagnostic d’espèce en cause.
Traitement
1. Mycétomes fongiques : chirurgie (ablation de la tumeur ou ampu-
tation du membre atteint) et kétoconazole (200 mg/j), ou amphotéri-
cine B liposomale, posaconazole.
2. Mycétomes actinomycosiques : sulfamides retard, sulfones.
PNEUMOCYSTOSE
Parasitose pulmonaire due à Pneumocystis jirovecii, micro-organisme classé
maintenant dans les champignons. Pathogène principalement dans le cadre du
SIDA, mais également sur terrain débilité : prématurés (mort dans environ 50 %
des cas), adultes atteints d’hémopathies, d’affections néoplasiques ou soumis à un
traitement immunosuppresseur.
Diagnostic
Dyspnée croissante, toux, cyanose. Fièvre chez l’adulte. Image radio-
logique réticulo-nodulaire diffuse de pneumopathie interstitielle.
Explorations
i
La découverte du parasite dans les sécrétions bronchiques prélevées
am
Traitement
1. Oxygénothérapie contre les effets du bloc alvéolo-capillaire.
Ts
2. Traitement spécifique :
a) pentamidine par voie parentérale ;
b) sulfaméthoxazole-triméthoprime de préférence très actif et moins
toxique (per os ou en IV) ;
c) atovaquone en cas d’intolérance au sulfaméthoxazole-triméthoprime,
dans les formes modérées.
3. Corticothérapie indiquée en cas d’hypoxémie au cours de la pneumo-
cystose du SIDA.
4. Prévention en cas de déficit immunitaire : cotrimoxazole, 400 mg/j ou
800 mg un jour sur deux. Si allergie, atovaquone 1 500 mg/j ou 1 aérosol
mensuel de pentamidine (300 mg).
LivreSansTitre1.book Page 844 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 845 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Néphrologie
par A. Servais
Vit D3)
Hyperphosphorémie (défaut
d’excrétion du phosphore)
Acidose métabolique
(bicarbonates bas)
Diagnostic
1. Les tests utilisant les bandelettes réactives sont intéressants pour
le dépistage d’une protéinurie faite principalement d’albumine. Une
réaction positive doit être confirmée par le dosage de la protéinurie des
24 heures ou par le ratio albuminurie/créatininurie mesuré sur un
échantillon d’urine, prélevé préférentiellement le matin. Les bande-
lettes ne détectent pas une protéinurie constituée d’une chaîne légère
monoclonale.
2. Les protéinuries abondantes (supérieures à 3 g/24 h) s’observent
dans les néphropathies glomérulaires. Elles peuvent s’accompagner
d’un syndrome néphrotique voir p. 854.
3. Une albuminurie de faible débit (ratio albuminurie/créatininurie de
3 à 30 mg/mmol) est considérée comme un marqueur de risque de
maladie rénale chronique chez le diabétique de type 1 ou 2 et comme
i
am
NÉPHROLOGIE 847
Diagnostic
Ce type de protéinurie n’est pas bien décelé par les bandelettes réac-
tives. L’électrophorèse des protéines urinaires décèle une bande de
migration homogène, dont l’immunofixation précise l’isotype kappa ou
lambda. La sensibilité de détection est de l’ordre de 0,5 g/24 h.
Complications
Voir Rein du myélome, p. 860.
PROTÉINURIE ORTHOSTATIQUE
Protéinurie découverte dans la 2e enfance ou l’adolescence, ne s’accompagnant
d’aucune protéinurie en clinostatisme, apparaissant de façon franche après une
période d’orthostatisme, ne s’accompagnant d’aucun autre signe néphrologique
pathologique et disparaissant entre 20 et 25 ans. Le mécanisme exact de la protéi-
nurie orthostatique est inconnu (trouble vasomoteur ?) et l’on sait que histologi-
i
quement le rein est normal.
am
Diagnostic
Pour affirmer le caractère purement orthostatique d’une protéinurie,
il convient de suivre de façon extrêmement précise le protocole sui-
un
vant :
1. Le sujet vide sa vessie, puis observe une période de clinostatisme
Ts
d’une heure ; il vide alors sa vessie et les urines sont jetées (ces urines
pourraient avoir été contaminées par une urine présente dans les voies
excrétrices hautes, formée avec la période de repos allongé).
2. Le sujet, toujours allongé, vide sa vessie au bout d’une heure ; les
urines sont recueillies, le volume et le temps sont notés pour calculer
le débit protéinurique en milligramme par minute.
3. La troisième période correspond à une heure d’orthostatisme en
position légèrement lordotique (et non en hyperlordose), sans déplace-
ment. Les urines sont recueillies et la protéinurie est également
exprimée en milligramme par minute.
La protéinurie est orthostatique si elle n’apparaît qu’en position
debout. Avant d’affirmer la bénignité de cette anomalie, il convient de
s’assurer de l’absence d’augmentation du débit des éléments figurés
des urines, d’insuffisance rénale, d’hypertension artérielle et d’ano-
malie morphologique. Tous ces critères étant réunis, on est alors auto-
risé à considérer la protéinurie orthostatique comme une simple
« curiosité » et non comme une maladie.
Traitement
Aucun traitement médical ou régime alimentaire ne sont indiqués.
Les enfants doivent mener une vie normale et peuvent recevoir les vac-
cinations. Il est souhaitable de pouvoir exercer une surveillance
annuelle ou bi-annuelle.
LivreSansTitre1.book Page 848 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Bleu de méthylène
Bleu Evans (lymphographie)
Carotène
Ts
Riboflavine
MYOGLOBINURIE
La myoglobinurie est définie par la présence dans l’urine de myoglobine, pig-
ment normalement contenu dans la fibre musculaire striée. La myoglobinurie est
la conséquence d’une myoglobinémie due soit à une destruction du muscle strié
(rhabdomyolyse), soit à des anomalies de la paroi cellulaire laissant passer le pig-
ment dans le plasma.
Circonstances d’apparition :
1. écrasement musculaire, (syndrome de Bywaters), compression musculaire
ou ischémie musculaire prolongée (embolie artérielle dans un membre) ;
2. effort musculaire intense (coureur de marathon), convulsions, électrocution ;
3. toxiques, alcool, venin de serpent, médicaments (hypolipidémiants) ;
4. Anomalie héréditaire : maladie de Mc Ardle (voir Glycogénoses, p. 980) et
déficit en phosphofructokinase ;
5. Infection virale.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les circonstances de survenue.
LivreSansTitre1.book Page 849 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉPHROLOGIE 849
Principales complications
L’insuffisance rénale aiguë par nécrose tubulaire est la complication
majeure de la myoglobinurie, survenant davantage chez les patients
ayant une insuffisance rénale préexistante ; surveiller systématique-
ment la fonction rénale (volume urinaire, créatininémie) et la kaliémie.
Traitement
Prévenir la nécrose tubulaire aiguë par hydratation et alcalinisation
des urines. Épuration extrarénale par hémodialyse parfois nécessaire
en attendant la récupération fonctionnelle.
ŒDÈMES
i
am
Mécanismes et causes
un
neurotique.
2. Défaut de résorption du secteur interstitiel :
a) par baisse de pression oncotique des protéines (hypoalbumi-
némie)þ: penser surtout au foie (insuffisance hépatocellulaire), au rein
(syndromes néphritique ou néphrotique), plus rarement à une fuite
digestive (entéropathie exsudative) ou cutanée (dermatoses suintantes
étendues) ; une dénutrition majeure (Kwashiorkor) ou liée au stade ter-
minal d’une maladie sont fréquemment en cause ;
b) par augmentation de la pression veineuse post-capillaire : penser
au cœur (insuffisance cardiaque droite ou globale, péricardite constric-
tive), à une fistule artério-veineuse, à un obstacle veineux (thrombose
ou compression extrinsèque).
Traitement
1. Celui des œdèmes infectieux ou inflammatoires est étiologique.
2. Celui des œdèmes hémodynamiques ou hypoalbuminémiques com-
porte dans tous les cas un régime pauvre en sel. En cas d’ascite, son éva-
cuation peut contribuer à un assèchement progressif de l’organisme via le
péritoine. Les diurétiques de l’anse (furosémide) ou thiazidiques sont le
plus souvent indiqués. Afin de majorer la déplétion, l’association avec un
diurétique distal (spironolactone par exemple) peut se justifier, sous
contrôle strict de la kaliémie et de la fonction rénale.
LivreSansTitre1.book Page 850 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PRONOSTIC
MÉCANISME CAUSES DIAGNOSTIC TRAITEMENT
RÉNAL
NÉPHROLOGIE 851
PRONOSTIC
MÉCANISME CAUSES DIAGNOSTIC TRAITEMENT
RÉNAL
c) médicamenteuse :
(voir tableau 157, p. 853)
d) pigments : rhabdo-
myolyse (voir p. 848),
un
hémolyse
e) obstruction tubu- Très
laireþ: cristaux, cylindres mauvais
Ts
Néphrite tubulo-
interstitielle aiguë : Clinique, Plutôt bon, Discuter
immuno-allergique, signes extra- dépend une cortico-
infiltration cellulaire, rénaux (rash de la cause thérapie
sarcoïdose, infection cutané,
(leptospiroses, fièvre, hyper-
Hantavirus) éosinophilie)
Glomérulonéphrite :
a) aiguë post-infectieuse Syndrome Bon a) Antibio-
b) proliférative extra- néphritique Variable thérapie
capillaire diffuse (lupus, Biopsie b) Cortico-
poly-angéite micro- rénale thérapie
scopique, syndrome ANCA, Immuno-
de Wegener, syndrome anti-MBG suppresseurs,
de Goodpasture) échanges
plasmatiques
Vaisseaux intrarénaux :
microangiopathie, Clinique Variable Échanges
syndrome hémolytique Anémie hémo- plasmatiques
et urémique, emboles lytique, Cortico-
de cholestérol, thrombo- thérapie
vascularite pénie
LivreSansTitre1.book Page 852 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Affirmé par l’élévation rapide de la créatininémie : elle augmente
en moyenne de 50 à 100 µmol/j.
2. Orienter la recherche d’une cause en vérifiant de principe
l’absence de deux facteurs d’insuffisance rénale :
a) hypoperfusion rénale (insuffisance rénale fonctionnelle) : signes
de déshydratation et d’hypovolémie (soif, hypotension artérielle, pli
cutané, oligurie, perte de poids). La composition des urines montre
dans ces cas une natriurèse faible (< 20 mmol/l) et un rapport Na/K
inférieur à 1 (si la déshydratation n’est pas liée primitivement à une
fuite de sodium par diurétiques, insuffisance surrénale, néphropathies
avec perte de sel) ; le rapport urée urinaire/urée plasmatique est supé-
rieur à 10 et la concentration de créatinine urinaire élevée, si le rein n’a
pas eu le temps de souffrir de cet état ;
b) obstacle urinaire (palper sus-pubien, toucher rectal, fosses lom-
baires). Échographie à la recherche d’une dilatation des cavités, une
lithiase.
3. En l’absence de ces facteurs, évoquer une insuffisance rénale orga-
nique par lésion du parenchyme rénal (néphrite aiguë tubulo-inter-
stitielle, glomérulaire). Les urines sont alors riches en sodium
(> 40 mmol/l), et pauvres en créatinine. Chercher une des nombreuses
i
causes (voir tableau 156).
am
Traitement
Indépendamment du traitement éventuel de la cause, toutes les insuf-
fisances rénales aiguës organiques justifient de prescriptions thérapeu-
un
tiques communes.
1. Il est préférable de diriger précocement le malade vers un centre
spécialisé.
Ts
NÉPHROLOGIE 853
Diagnostic
Basé sur l’apparition brutale d’œdèmes, d’une protéinurie, d’une
hématurie, d’une hypertension artérielle et très souvent d’une insuffi-
i
sance rénale.
am
SYNDROME NÉPHROTIQUE
un
Diagnostic
Basé sur :
1. La protéinurie abondante (> 3 g/24 h).
2. L’hypoalbuminémie (< 30 g/l) et l’hypoprotidémie.
3. Les œdèmes blancs et mous (peuvent disparaître ou manquer en
cas de déplétion hydrosodée).
Explorations
1. Diminution des protéines totales du plasma (< 60 g/l).
2. Hypoalbuminémie (< 30 g/l). À l’électrophorèse des protéines plas-
matiques, augmentation des alpha-2 globulines et souvent baisse des
immunoglobulines.
3. Augmentation fréquente du cholestérol sanguin.
4. Dosage de la créatininémie, recherche d’une hématurie.
5. La biopsie rénale est très souvent nécessaire pour préciser la
nature de la glomérulopathie et le traitement (voir Néphrose lipoïdique,
p. 855 et Glomérulonéphrites primitives, p. 857).
LivreSansTitre1.book Page 855 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉPHROLOGIE 855
Principales complications
1. Sensibilité accrue aux infections bactériennes, accidents throm-
boemboliques (notamment thrombose des veines rénales).
2. Dans les syndromes néphrotiques de longue évolution, risque car-
diovasculaire, dénutrition protéique, retard de croissance chez l’enfant.
3. Évolution de la néphropathie causale vers l’insuffisance rénale
chronique.
Traitement
1. Symptomatique. Dans tous les cas, traitement du syndrome œdé-
mateux par restriction hydrosodée, diurétiques (diurétiques de l’anse,
thiazidiques, éventuellement modamide ou spironolactone). Si albumi-
némie inférieure à 20 g/l, prévention des accidents thromboemboliques
par antivitamine K. Les régimes hypo- ou hyperprotidiques sont contre-
indiqués. Chez l’enfant, supplémentation en vitamine D et en calcium.
2. Étiologique. Il n’est pas toujours possible. Il dépend de la nature de
la néphropathie glomérulaire et donc des données anatomopatholo-
giques et/ou du contexte.
NÉPHROSE LIPOÏDIQUE
Syn : syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes. Correspond à des
i
glomérules normaux en microscopie optique et immunofluorescence négative, et
am
Diagnostic
un
Explorations
Biopsie si sujet adulte ou si présentation ou évolution atypique.
Traitement
1. Corticothérapie (bien que des rémissions et des guérisons sponta-
nées puissent se voir). Le schéma suivant peut être proposé : 1 mg/kg/j
de prednisone jusqu’à la rémission, puis décroissance progressive pen-
dant 3 à 4 mois suivants. Chez l’enfant, la dose initiale est de 60 mg/m2/j
à poursuivre pendant 2 mois puis 60 mg/m2 1 jour sur 2 et décroissance
pour une durée totale de 4 mois 1/2).
2. Dans certains cas, l’évolution est caractérisée par une récidive dès la
baisse ou l’arrêt des corticoïdes (cortico-dépendance) ou des rechutes fré-
quentes. Dans ces dernières éventualités, l’usage d’immunosuppresseurs
est justifié (ciclosporine, cyclophosphamide, mycophénolate mofétil) mais
ces traitements ne seront entrepris qu’en milieu hospitalier spécialisé.
Beaucoup plus rares sont les formes cortico-résistantes.
GLOMÉRULONÉPHRITE AIGUË
un
Diagnostic
Syndrome néphritique : œdèmes plus ou moins nets, poussée
d’hypertension artérielle, hématurie microscopique ou macroscopique
(urines rares et foncées), protéinurie, altération le plus souvent
modérée de la fonction rénale.
Explorations
1. Protéinurie (parfois syndrome néphrotique transitoire), héma-
turie.
2. Abaissement du complément sérique (C3), très en faveur du dia-
gnostic de glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse. Le retour à la nor-
male du C3 en 4 à 6 semaines atteste de la guérison de la maladie.
3. Le diagnostic peut être affirmé par la ponction biopsie rénale (sys-
tématique chez l’adulte) révélant une glomérulonéphrite proliférative
endocapillaire, un aspect exsudatif avec polynucléaires et des dépôts
extra-membraneux (humps).
Traitement
Antibiotiques si le foyer infectieux persiste. Repos, restriction hydro-
sodée, diurétiques et hypotenseurs.
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NÉPHROLOGIE 857
NÉPHROPATHIES GLOMÉRULAIRES
Syn. : glomérulonéphrites, glomérulopathies. Ensemble des maladies rénales où
les lésions sont primitivement glomérulaires qu’il s’agisse, isolés ou associés, de
dépôts anormaux (immunoglobulines, complexes immuns, complément, substance
amyloïde…), de prolifération des cellules mésangiales, endothéliales ou épithé-
liales, de lésions de sclérose, de nécrose ou secondaires à l’ischémie par exemple.
L’anomalie urinaire commune à toutes les affections est la protéinurie qui peut
être très abondante et réaliser alors un syndrome néphrotique. Une hématurie
micro- ou macroscopique est souvent associée à la protéinurie. La biopsie rénale
doit toujours être faite en l’absence de contre-indication (voir p. 1681).
On distingue :
1. Les glomérulonéphrites chroniques secondaires :
a) à une maladie générale qui peut être ignorée ou latente ou dont l’atteinte
rénale n’est qu’une des manifestations : diabète, lupus, amylose, purpura rhuma-
toïde (maladie de Schönlein-Henoch), syndrome de Goodpasture, syndrome de
Wegener, myélome, syndrome d’Alport ;
b) à des médicaments : sels d’or, pénicillamine, par exemple (voir tableau 157,
p. 853).
2. Les glomérulonéphrites primitives : elles sont classées selon l’aspect histo-
logique observé par biopsie rénale (voir tableau 159).
Tableau 159. — Glomérulonéphrites primitives :
principaux aspects cliniques et évolutifs.
Diagnostic
Insuffisance rénale aiguë ou rapidement progressive avec hématurie
un
Explorations
1. Rechercher la présence d’ANCA (voir Vascularites à ANCA,
p. 1009) ou d’anticorps anti-membrane basale glomérulaire : oriente le
diagnostic.
2. Biopsie rénale indispensable.
Traitement
Le plus rapidement possible, corticoïde, immunosuppresseurs, voire
échanges plasmatiques pour éviter la progression de l’insuffisance
rénale.
Diagnostic
1. Début dans l’enfance : disparition progressive de la graisse sous-
cutanée de la face et moins constamment des membres supérieurs et
du tronc.
2. L’atteinte rénale est fréquente sous forme d’une glomérulo-
néphrite membrano-proliférative de type II avec dépôts denses au sein
des membranes basales. Évolution chronique souvent sévère.
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NÉPHROLOGIE 859
Explorations
Baisse de la fraction C3 du complément et présence d’un facteur
néphritique (C3 Nef) traduisant une activation de la voie alterne du
complément (voir p. 1594).
Traitement
Efficacité de la corticothérapie inconstante. Recours à la dialyse. La
maladie récidive sur le greffon après transplantation.
SYNDROME D’ALPORT
Maladie génétique liée à une mutation d’un gène codant pour une chaîne alpha
du collagène IV de certaines membranes basales, notamment du capillaire glomé-
rulaire. Il existe plusieurs modes de transmission dont le plus fréquent est la trans-
mission liée à l’X (Xq22).
Diagnostic
1. Néphropathie glomérulaire. Elle se manifeste en général très tôt
dans la vie par une hématurie parfois macroscopique et intermittente.
Une protéinurie apparaît plus tardivement parfois néphrotique. Pro-
gression de l’insuffisance rénale chronique conduisant les patients vers
l’hémodialyse périodique vers l’âge de 20 ou 30 ans.
2. Surdité de perception d’apparition progressive.
3. Lésions oculaires touchant essentiellement le cristallin (lenticône)
i
et parfois la macula.
am
Traitement
Antiprotéinurique (inhibiteurs de l’enzyme de conversion). Dialyse
et transplantation rénale.
Ts
AMYLOSE RÉNALE
Néphropathie caractérisée par des dépôts de substance amyloïde dont il existe
plusieurs types :
1. Amylose AA de la fièvre méditerranéenne familiale (maladie périodique), des
suppurations ou des maladies inflammatoires chroniques.
2. Amylose AL primitive ou secondaire au myélome.
3. Autres amyloses héréditaires (transthyrétine, apolipoprotéine AI ou AII, gel-
soline, lysozyme, chaîne alpha du fibrinogène).
Diagnostic
Syndrome néphrotique très fréquent. La taille des reins est parfois aug-
mentée, ce qui est très évocateur dans un contexte d’insuffisance rénale.
L’évolution se fait habituellement vers l’insuffisance rénale chronique.
Exploration
Biopsie rénale (si le diagnostic n’est pas porté par la biopsie d’un
autre tissu concerné par les dépôts d’amylose).
Traitement
1. Amylose AA de la fièvre méditerranéenne : prévenue par la colchi-
cine (voir p. 103).
2. Amylose AL : les traitements à visée hématologique s’inspirant de
ceux du myélome multiple (voir p. 725) peuvent avoir un effet sur l’amy-
lose AL primitive.
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et la dialyse.
SYNDROME DE GOODPASTURE
un
Syndrome relativement rare frappant plus les hommes que les femmes caracté-
risé par la présence d’auto-anticorps anti-membrane basale glomérulaire, actifs
également contre les alvéoles pulmonaires.
Ts
Diagnostic
Hémoptysies avec radiologiquement un syndrome alvéolo-interstitiel
qui peut être fugace. Atteinte rénale inaugurale ou secondaire, parfois
isolée, caractérisée par un syndrome de glomérulonéphrite rapidement
progressive avec à la biopsie des lésions de vascularite nécrosante.
Anurie fréquente et mauvais pronostic rénal avec risque d’évolution
vers l’insuffisance rénale terminale.
Explorations
Auto-anticorps anti-membrane basale glomérulaire dans le sang et le
long de la membrane basale glomérulaire (aspect linéaire). Lavage
broncho-alvéolaire (sidérophages).
Traitement
Corticoïdes, immunosuppresseurs et échanges plasmatiques.
REIN DU MYÉLOME
L’atteinte de la fonction rénale au cours du myélome peut résulter de plusieurs
facteurs.
1. Une protéinurie de chaînes légères (voir p. 847), dont les conséquences peu-
vent revêtir trois aspects distincts :
a) une néphropathie tubulo-interstitielle aiguë, résultant de la coprécipitation des
chaînes légères monoclonales (Kappa ou Lambda) et de la protéine de Tamm Hors-
fall (présentes dans la branche ascendante de l’anse de Henlé) dans les tubules
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NÉPHROLOGIE 861
entraînant une insuffisance rénale aiguë (voir p. 850). Cet accident est favorisé par
une réduction du débit de filtration glomérulaire (déshydratation), des urines
acides, ou par l’interaction de substances comme les agents de contraste iodés ;
b) une maladie par dépôts de chaînes légères dans les capillaires glomérulaires
(maladie des dépôts de chaînes légères ou syndrome de Randall, voir p. 727) ;
c) la constitution de dépôts de substance amyloïde faite de chaînes légères (amy-
lose AL, voir p. 1017).
Dans ces deux derniers cas, la nature de la protéinurie est modifiée : aux
chaînes légères se superpose une protéinurie de type glomérulaire sur l’électro-
phorèse des protéines urinaires.
2. L’hypercalcémie peut être également responsable d’une insuffisance rénale
secondaire à la polyurie et à la déshydratation (voir p. 889).
Diagnostic
L’atteinte rénale peut être révélatrice. À ce titre, toute insuffisance
rénale aiguë ou chronique chez un sujet d’âge mûr légitime la recherche
d’une protéine monoclonale dans le sang et les urines.
Traitement
1. Préventif : diurèse entretenue par boissons abondantes et modéré-
ment alcalines (sauf si hypercalcémie : risque de néphrocalcinose).
Renforcer ces mesures en cas d’injection de produits de contraste
iodés (urographie intraveineuse, scanner avec injection notamment).
2. Curatif : après compensation d’une éventuelle déshydratation,
tenter une diurèse forcée par furosémide, en compensant rigoureuse-
i
am
Traitement
Perfusions de plasma frais congelé, échanges plasmatiques et dialyse
si nécessaire. Le pronostic rénal est favorable dans les formes typiques
de l’enfant. Il est moins bon chez l’adulte et dans les formes atypiques.
NÉPHROPATHIES GRAVIDIQUES
Ensemble des complications rénales de la grossesse ou de ses suites immé-
diates. Voir Pré-éclampsie, p. 1396, Éclampsie, p. 1397, Syndrome hémolytique et
urémique, ci-dessus.
Diagnostic
Dans la forme massive, diffuse, anurie irréversible. La forme partielle,
focale, peut évoluer vers l’insuffisance rénale chronique avec fonction
rénale résiduelle.
i
Exploration
am
Diagnostic
Fièvre, myalgies, lombalgies, troubles digestifs, myopie aiguë très
évocatrice, thrombopénie. L’atteinte rénale (néphropathie interstitielle
aiguë) apparaît au bout de quelques jours, faite d’une protéinurie par-
fois abondante, d’une hématurie et d’une insuffisance rénale. Elle
s’accompagne de douleurs lombaires. La guérison se fait spontanément
vers la guérison sans séquelle.
La fréquence de la maladie est certainement sous-estimée : tout syn-
drome grippal avec thrombopénie et atteinte rénale doit faire évoquer
le diagnostic.
Explorations
Sérodiagnostic et identification de la souche virale (virus Puumala en
Europe du Nord et en France).
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NÉPHROLOGIE 863
Traitement
Pas de traitement spécifique. L’insuffisance rénale rend parfois
nécessaire le recours à quelques séances d’hémodialyse.
FIBROSE RÉTROPÉRITONÉALE
Fibrose par envahissement de la graisse rétropéritonéale par un processus
inflammatoire cellulo-fibreux engainant la veine cave et les uretères. Causes :
1. Envahissement tumoral du rétropéritoine par un cancer pancréatique, gas-
trique, ovarien, utérin, mammaire, un lymphome malin, etc.
2. Fibrose rétropéritonéale idiopathique, histiocytose de type Chester-Erdheim
ou fibrose secondaire à un traitement prolongé par de fortes doses de méthyser-
gide chez les migraineux ou à un anévrisme de l’aorte abdominale.
Le pronostic dépend de la cause de la fibrose (cancer), de son éventuelle
extension avec destruction progressive des reins et insuffisance rénale chro-
nique.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les lombalgies, parfois des épisodes douloureux, souvent bilaté-
raux à type de coliques néphrétiques.
2. La nycturie ou des épisodes oliguriques ou anuriques à éclipse
très évocateurs.
i
3. Une insuffisance rénale progressive.
am
4. Un syndrome inflammatoire.
Explorations
Échographie : dilatation bilatérale parfois asymétrique des cavités
un
NÉPHROCALCINOSE
Augmentation diffuse du contenu en calcium des reins sous forme microsco-
pique ou macroscopique. Causes :
1. Toutes les causes d’hypercalcémie chronique : intoxication vitaminique D,
hyperparathyroïdie, sarcoïdose, lésions osseuses lytiques, ostéoporose rapide-
ment progressive (immobilisation, Cushing), excès de calcium (syndrome de Bur-
nett chez les ulcéreux buveurs de lait ou traités par les alcalins). L’hypercalcémie
peut avoir disparu quand on découvre la néphrocalcinose, par exemple lorsque
celle-ci entraîne une insuffisance rénale qui tend à masquer l’élévation du calcium
sanguin.
2. Certaines tubulopathies (syndrome de Dent, syndrome de Bartter, acidose
tubulaire distale), l’hypercalciurie idiopathique, le syndrome d’hypercalciurie
hypomagnésémique, certains syndromes de Fanconi, l’hypothyroïdie congénitale,
l’hypokaliémie chronique, l’oxalose ou hyperoxalurie primitive.
3. Causes locales : ectasies canaliculaires précalicielles ou maladie de Cacchi et
Ricci (voir p. 864), nécrose papillaire rénale (voir p. 869), nécrose corticale. Le rein
« mastic » de la tuberculose rénale correspond à d’anciennes cavernes contenant
du caseum secondairement calcifié.
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Diagnostic
Épisodes de coliques néphrétiques dues à la migration de petits
calculs formés dans les ectasies tubulaires. Maladie fréquemment asso-
ciée à une hypercalciurie et une hypocitraturie sans acidose (tradui-
sant un déficit distal incomplet de l’acidification des urines).
Explorations
Le diagnostic est fait par l’urographie intraveineuse ou le scanner à
la phase d’excrétion montrant l’opacification par le produit de
contraste des tubes collecteurs dilatés en regard des fonds caliciels
sous forme de stries convergentes. Sur le cliché sans préparation, les
calculs sont regroupés en regard des calices.
Traitement
Celui des complications (pas de traitement spécifique).
TUBULOPATHIES CHRONIQUES
i
Dysfonctionnement tubulaire congénital ou acquis. Congénital (voir
am
NÉPHRITES INTERSTITIELLES
Maladies rénales caractérisées par des phénomènes inflammatoires avec ou
Ts
Diabète insipide Polyurie insipide Pas d’action de l’ADH Prévenir les accidents Touche les hommes, mais transmis
néphrogénique de déshydratation cellulaire : par les femmes
héréditaire apport hydrique important
et régime restreint en Na.
Amélioration progressive
Acidose Retard de croissance, soif, Urines : alcalines avec fuite de Ca, K, Bicarbonate de sodium Une forme transitoire du nourrisson
Tube distal
tubulaire distale polyurie, vomissements, PO4H et forte baisse de NH4. ou citrate de potassium guérit au cours de la 2e année
constipation, rachitisme, Sang, acidose hyperchlorémique, (2 à 4 g/j). Régime pauvre en sel (syndrome de Lightwood)
néphrocalcinose et coliques hypokaliémie
néphrétiques
Ts
Glycosurie Aucun Glycosurie sans hyperglycémie Aucun Bénin
rénale primitive 500 mg/j à 100 g/j
un
Cystinurie Lithiase cystinique Urines : excès de cystine de lysine Boissons abondantes En cas de lithiases récidivantes, risque
(voir p. 974) et de divers autres acides aminés et alcalinisation d’évolution vers l’insuffisance rénale
NÉPHROLOGIE
Pénicillinamine chronique
am
LivreSansTitre1.book Page 865 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Tube proximal
Syndrome Rachitisme, ostéomalacie, Glycosurie, amino-acidurie, Potassium, vitamine D2 Tubulopathie primitive ou secondaire
de De Toni- retard de croissance, hypophosphorémie et alcalinisation à un désordre métabolique général :
Debré Fanconi douleurs ostéo-articulaires, et hyperphosphaturie, hypokaliémie 1. Cystinose (cause la plus fréquente) :
syndrome polyuro- et hyperkaliurie, hypo-uricémie voir p. 973
polydipsique et hyperuricurie, bêta-2- 2. Intolérance au fructose, tyrosinémie,
microglobinurie et acidose maladies mitochondriales, syndrome
métabolique hyperchlorémique de Lowe, syndrome de Fanconi-Bickel,
ARC syndrome, glycogénose,
865
NÉPHRONOPHTISE
Néphropathie juvénile tubulo-interstitielle chronique familiale se transmettant
selon le mode autosomique récessif. Quatre variants sont décrits : une forme juvé-
nile (mutation du gène NPH1 en 2q13), une forme infantile (mutation du gène NPH2
en 9q31), une forme de l’adolescent (mutation du gène NPH3 en 3q22) et une forme
de l’adulte (mutations du gène NHP4 en 1p36), avec un âge médian de début de la
maladie respectivement vers 13, 1 à 3, 19 et 11 à 34 ans. La néphropathie est par-
fois associée à une atteinte oculaire, la dégénérescence tapéto-rétinienne (syn-
drome de Senior-Löken), à une apraxie oculomotrice (syndrome de Cogan) ou à
une atteinte cérébrale (hypoplasie du vermis cérébelleux, ataxie, hypotonie, retard
de développement, troubles de la ventilation et apraxie oculomotrice, définissant
le syndrome de Joubert).
Diagnostic
Polyurie, polydipsie parfois importante, retard de croissance, ano-
malies osseuses et insuffisance rénale progressive, absence de protéi-
nurie. Fréquence d’un syndrome de perte de sodium avec insuffisance
rénale fonctionnelle. L’insuffisance rénale d’abord modérée évolue vers
le stade terminal.
Explorations
L’échographie peut montrer des kystes médullaires.
Le diagnostic repose sur la notion de maladie familiale, si d’autres
membres de la fratrie sont atteints et surtout sur la biopsie rénale.
i
am
LITHIASES RÉNALES
1. Lithiase calcique, la plus fréquente (90 %). Il s’agit le plus souvent d’oxalate
un
nant dans des urines infectées, de pH alcalin ; plus fréquente chez la femme ;
calculs radiologiquement moins opaques que l’oxalate de calcium.
3. Lithiase urique (5-10 % des calculs urinaires). Radio-transparente, sauf si cal-
cifiée ; le pH des urines est acide ; elle n’est pas toujours associée à une hyper-
uricémie.
4. Lithiase cystinique, rare (moins de 1 %). Souvent familiale, précoce et récidivante.
Les calculs sont faiblement radio-opaques et de contour lisse. Le diagnostic est affirmé
par chromatographie des acides aminés urinaires voir tableau 237, p. 1782.
5. Lithiases médicamenteuses.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les douleurs lombaires plus ou moins typiques, au maximum
coliques néphrétiques, avec ou sans hématurie macroscopique.
2. Plus rarement des infections urinaires, des signes d’irritation vési-
cale.
3. L’émission éventuelle de calculs dans les urines.
Explorations
1. Imagerie : abdomen sans préparation et échographie ou scanner
avec irradiation réduite.
2. L’analyse chimique des calculs émis (recueillis par tamisage systé-
matique des urines) et étude de la cristallurie.
3. Ils recherchent la cause de la lithiase qui devra éventuellement
être traitée : uricémie (goutte, voir p. 963), calcémie et phosphorémie
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NÉPHROLOGIE 867
4. Lithiase calcique :
a) ne pas réduire les apports en calcium (risque de déminéralisa-
tion)þ;
b) entretenir une diurèse abondante, par des eaux faiblement miné-
ralisées, réparties sur tout le nycthémère ;
c) si hypercalciurie et lithiases récidivantes, proposer des thiazi-
diques.
5. Lithiase cystinique : entretenir une diurèse abondante, alcaliniser
fortement les urines, pénicillamine per os.
6. Un traitement urologique doit être envisagé en cas :
a) d’insuffisance rénale aiguë ou pyélonéphrite obstructive ;
b) de lithiase urétérale obstructive dont la migration et l’élimination
spontanée ne peuvent se faire ;
c) de calcul pyélique dont la taille ne permet pas le passage urétéral ;
d) de calcul coralliforme.
Selon les cas, le traitement fait appel à des techniques différentes,
lithotritie extra-corporelle, urétéroscopie, néphrolithotomie percutanéeþ;
les indications d’une chirurgie « à ciel ouvert » sont devenues rares.
7. Toujours traiter une cause favorisante : hypercalciurie idiopathique
par les diurétiques thiazidiques, hyperparathyroïdie primaire par abla-
tion chirurgicale de l’adénome. Correction chirurgicale d’une cause de
stase des urines (par exemple, syndrome de la jonction pyélo-urétérale,
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POLYKYSTOSE RÉNALE
Distinguer selon le mode de transmission les formes dominantes et récessives.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les signes cliniques apparaissant à l’âge adulte : découverte de
deux gros reins (contact lombaire bilatéral), hypertension artérielle,
hématurie macroscopique, lithiase.
2. L’existence d’une insuffisance rénale (élévation de la créatini-
némie, baisse de la clairance).
3. La présence de kystes multiples à l’échographie rénale (ou au
scanner).
i
4. Les antécédents familiaux.
am
Principales complications
Développement progressif d’une insuffisance rénale conduisant à la
dialyse (en règle générale vers la cinquantaine) et à la greffe. Lithiase
un
Diagnostic
Elle associe constamment à l’atteinte typique rénale une fibrose hépa-
tique (voir Foie polykystique, p. 656). Certaines formes sont à révélation
très précoce (période périnatale). La fonction rénale se détériore progres-
sivement, associée à une hypertension portale dans certains cas.
PYÉLONÉPHRITES AIGUËS
Variété de néphrite interstitielle d’origine infectieuse, associant une infection
du bassinet à une infection interstitielle du rein. Germes habituels : Escherichia
coli, Proteus, Pseudomonas, Klebsiella. Fréquentes au cours de la grossesse, chez
les lithiasiques, les diabétiques et à chaque fois qu’il existe une anomalie acquise
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NÉPHROLOGIE 869
Traitement
L’antibiothérapie doit être débutée dès l’examen cytobactériolo-
gique des urines prélevées (intérêt de la bandelette urinaire montrant
la présence de leucocytes et/ou nitrites). Avant le résultat de l’antibio-
gramme, choisir une céphalosporine de 3e génération ou une fluoroqui-
nolone, puis adapter l’antibiotique à la sensibilité du germe. Apyrexie
obtenue en 48 à 72 heures. La durée du traitement est de 10 à 15 jours.
Mais les gestes les plus importants en urgence sont d’ordre urolo-
gique pour les pyélonéphrites compliquées, notamment la lithiase obs-
tructive qui nécessite une montée de sonde urétérale.
Traitement
Il se résume à celui des complications : infection, insuffisance rénale
ou obstruction urétérale par un séquestre papillaire.
Diagnostic
Découverte lors d’un examen systématique, d’une asthénie, sur-
veillance d’une affection générale touchant les reins (diabète, hyperten-
sion artérielle…), l’exploration d’une protéinurie, d’une anémie.
Éliminer une insuffisance rénale aiguë.
1. Identifier la cause de l’insuffisance rénale
Objectif parfois difficile si le diagnostic est fait à un stade avancé.
a) Étude des antécédents : familiaux (polykystose, syndrome
d’Alport), personnels (diabète, hypertension artérielle).
b) Étude des anomalies urinaires : protéinurie abondante, voire syn-
drome néphrotique en faveur d’une glomérulopathie, protéinurie minime
i
et leucocyturie en faveur d’une néphrite tubulo-interstitielle chronique.
am
DÉBIT DE FILTRATION
STADE GLOMÉRULAIRE DÉFINITION
(ml/min/1,73 m²)
1 > 90 Maladie rénale chronique* avec débit de filtration
glomérulaire normal ou augmenté
2 60 à 89 Maladie rénale chronique* avec débit de filtration
glomérulaire légèrement diminué
3 30 à 59 Insuffisance rénale chronique modérée
4 15 à 29 Insuffisance rénale chronique sévère
5 < 15 Insuffisance rénale chronique terminale
*Avec marqueur d’atteinte rénale : protéinurie, hématurie, leucocyturie ou anomalies morphologiques ou
histologiques ou dysfonction tubulaire, persistant plus de 3 mois.
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NÉPHROLOGIE 871
NÉPHROLOGIE 873
Surveillance cardiovasculaire
1. La pression artérielle du dialysé doit être normale. L’hypertension
artérielle dépend en partie du volume hydrosodé et est donc sensible
le plus souvent à la déplétion pendant la séance de dialyse.
2. Fréquence accrue chez l’hémodialysé des complications cardio-
vasculaires (première cause de mortalité) : insuffisance coronarienne
avec calcifications coronariennes, hypertrophie ventriculaire gauche,
accidents vasculaires cérébraux. Surveillance et traitement des fac-
teurs de risques en plus de l’hypertension artérielle. Électrocardio-
grammes réguliers et échographies cardiaques annuelles.
3. Les péricardites (à la phase aiguë de mise en dialyse avec sur-
charge hydrosodée) peuvent donner un tableau de tamponnade et jus-
tifient des dialyses quotidiennes.
4. En cas d’œdème aigu du poumon, une dialyse avec ultrafiltration
doit être entreprise en urgence.
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
Diagnostic
Repose sur les résultats de la sphygmomanométrie : la maxima doit
être inférieure à 140 mmHg et la minima doit être inférieure à 90 mm Hg.
i
Le sujet doit être examiné dans de bonnes conditions, au repos et
am
Enquête étiologique
La recherche d’une hypertension artérielle (HTA) secondaire se jus-
Ts
NÉPHROLOGIE 875
NÉPHROANGIOSCLÉROSE
Lésions artériolaires rénales résultant d’une hypertension artérielle quelle
qu’en soit la cause (essentielle ou secondaire).
Diagnostic
1. Néphroangiosclérose bénigne. Se manifeste par une protéinurie
peu abondante et une insuffisance rénale chronique le plus souvent
modérée et lentement évolutive.
2. Néphroangiosclérose maligne, composante de l’hypertension arté-
rielle maligne ou accélérée : chiffres de pression artérielle diastolique
supérieurs à 120 mmHg, fond d’œil stade IV, insuffisance cardiaque,
encéphalopathie, altération grave de l’état général. L’atteinte rénale est
caractérisée par une insuffisance rénale d’installation rapide et évolutive
qui peut s’associer à des lésions de microangiopathie thrombotique.
Traitement
Celui de l’hypertension artérielle. Il fait appel aux antihypertenseurs
par voie parentérale dans la forme maligne.
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i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 877 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Principaux troubles
hydroélectrolytiques de l’adulte
par A. Kanfer
DÉSHYDRATATION EXTRACELLULAIRE
La diminution du contenu en sodium de l’organisme par perte de sodium asso-
ciée à une perte d’eau avec conservation d’une osmolalité extracellulaire normale
aboutit à la diminution isolée du volume du secteur extracellulaire. Toute déshy-
dratation extracellulaire comporte une hypovolémie qui en est le facteur essentiel
de gravité. La perte de volume plasmatique (VP) peut être évaluée. Un patient
ayant antérieurement à l’accident un volume sanguin normal de 75 ml/kg et un
i
hématocrite normal de 0,4 a un VP de 75 ml/kg × (1 – 0,4), soit 3 150 ml pour un
am
Diagnostic
1. Signes cliniques : soif ; persistance du pli cutané sous-claviculaire
Ts
Diagnostic
1. L’osmolalité efficace peut être obtenue facilement en pratique
courante en multipliant le chiffre de natrémie par 2, sauf dans trois
circonstances :
a) le diabète sucré brusquement déséquilibré (l’osmolalité exercée
par la glycémie est alors « efficace ») ;
b) les grandes hyperprotidémies (> 100 g/l) du myélome multiple ;
c) les grandes hyperlipidémies avec sérum lactescent qui sont à l’ori-
gine de pseudo-hyponatrémies.
Dans ces trois circonstances, la mesure directe de l’osmolalité plas-
matique est nécessaire pour connaître l’état d’hydratation cellulaire.
2. La natrémie en tant que telle ne donne aucune information sur
l’état de l’hydratation extracellulaire. En d’autres termes, une hypo-
natrémie comme une hypernatrémie peuvent être associées à des ano-
malies diverses du secteur extracellulaire ; l’état de ce dernier doit
toujours être estimé parce qu’il est un déterminant essentiel de la déci-
sion thérapeutique.
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Diagnostic
Signes cliniques
Nausées, vomissements ; torpeur, confusion, coma ; convulsions
(par œdème cellulaire cérébral) si natrémie inférieure à 120 mmol/l,
un
d’installation rapide.
Principales causes
Ts
taires, nourrissons).
Diagnostic
un
Signes cliniques
Soif (si le patient peut s’exprimer) ; sécheresse muqueuse ; fièvre ;
perte de poids importante ; torpeur, coma, convulsions ; signes neuro-
logiques focalisés par hémorragies cérébrales.
Principales causes
1. Hypernatrémie avec volume extracellulaire proche de la normale :
a) perte d’eau isolée rénale (osmolalité urinaire basse) des polyuries
hypotoniques : diabète insipide diencéphalo-hypophysaire (post-trau-
matique, post-opératoire, post-encéphalitique), diabète insipide néph-
rogénique (néphropathie du lithium, drépanocytose) ;
b) perte d’eau isolée pulmonaire (osmolalité urinaire élevée) : tra-
chéotomie, ventilation artificielle.
2. Hypernatrémie avec déshydratation extracellulaire (déshydratation
globale) par pertes rénales ou extrarénales associées d’eau et de
sodium (perte de 10-15 % du poids corporel) :
a) pertes rénales : diurèse osmotique du diabète sucré avec hyper-
glycémie supérieure à 38 mmol/l (7 g/l) et coma hyperosmolaire (la
natrémie peut être normale à la phase initiale du trouble, l’hyperosmo-
lalité étant due à l’hyperglycémie insulinoprive), polyuries isotoniques
après levée d’obstacle urinaire, polyuries iatrogènes (mannitol, glucosé
hypertonique) ;
LivreSansTitre1.book Page 882 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
[
V = (0,6 × poids corporel en kg) × Natrémie observée – 1
140
[
1. Par exemple : (0,6 × 60) × [(160/140) – 1] = 5,1 litres.
2. Hypernatrémie avec déshydratation extracellulaire : perfusion de
NaCl hypotonique (4,5 g/l, soit 77 mmol/l de Na et de Cl).
3. Hypernatrémie avec œdèmes : furosémide ; dialyse déplétive si
insuffisance rénale grave.
Attention ! Dans tous les cas, dès que l’état de conscience redevient
i
am
MODIFICATIONS DE LA KALIÉMIE
un
Ces troubles sont très fréquents en pratique clinique courante, surtout l’hypo-
kaliémie ; ils sont souvent d’origine iatrogène. Toute modification de la kaliémie
traduit une anomalie du bilan (entrées-sorties) du potassium (dont l’ajustement
Ts
dépend du tubule rénal distal) et/ou une anomalie de son transfert interne entre
milieu intracellulaire et milieu extracellulaire. L’excrétion rénale de potassium
dépend directement du débit urinaire et de la sécrétion d’aldostérone. Le transfert
du potassium vers les cellules est favorisé par l’insuline, l’alcalose et la stimulation
bêta-adrénergique, et inhibé par le déficit en insuline, l’acidose et les bêtablo-
quants. La détermination de la diurèse, de la kaliurèse, de l’équilibre acide-base et
de la créatininémie sont indispensables devant toute anomalie de la kaliémie.
I. HYPOKALIÉMIE
Enquête étiologique aidée par le calcul du gradient transtubulaire de potas-
sium : GTTK (mmol/l) = (Kurinaire/osmolalitéurinaire) × (Kplasmatique/osmolalité-
plasmatique).
Diagnostic
Signes
1. Cardiaques : affaissement de l’onde T, présence d’une onde U, aryth-
mies supraventriculaires ou ventriculaires (« torsades de pointes »).
2. Musculaires : paralysies flasques des membres, rhabdomyolyse.
3. Rénaux : polyurie hypotonique, protéinurie avec globulinurie, aci-
durie obligatoire (alcalose métabolique souvent associée), néphrite
interstitielle en cas d’hypokaliémie chronique.
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Principales causes
1. Pertes digestives de potassium
Kaliurèse < 0,2 mmol/kg/j, GTTK < 4 en cas diarrhée ; valeurs plus
élevées dans les pertes gastriques en raison de l’alcalose.
Causes : vomissements, aspiration gastrique (avec alcalose métabo-
lique) ; diarrhées (avec acidose métabolique hyperchlorémique).
2. Pertes rénales de potassium
Kaliurèse > 0,5 mmol/kg/j, GTTK > 7.
Causes : diurétiques thiazidiques et de l’anse, corticoïdes, polyurie
de diverses néphropathies, hyperaldostéronisme primaire (réninémie
basse), pseudo-hyperaldostéronisme primaire par abus de réglisse ou
de dérivés, hyperaldostéronismes secondaires (réninémie élevée)
(hypertension artérielle essentielle maligne, hypertension par sténose
de l’artère rénale), syndromes œdémateux, hypokaliémies tubulaires
rénales génétiques (syndromes de Bartter ou de Gitelman, sans hyper-
tension artérielle ni œdèmes).
3. Carences d’apport
Anorexie mentale, alimentation artificielle inappropriée, surdosage
en polystyrène sulfonate de sodium.
4. Transfert cellulaire excessif du potassium
i
Alcaloses, perfusion de soluté glucosé, salbutamol (donné pour
am
II. HYPERKALIÉMIE
Diagnostic
Kaliémie > 5,5 mmol/l.
Signes
1. Signes neuromusculaires : paresthésies ; paralysies flasques
extensives.
2. Signes cardiaques (aggravés en cas d’hypocalcémie associée) :
amplitude augmentée de l’onde T ; blocs auriculoventriculaires ; élar-
gissement diffus de QRS. Bradycardie. Arrêt cardiaque si [K+] supérieur
à 8-9 mmol/l.
Attention ! Les signes ECG sont parfois peu marqués : le dosage plas-
matique est toujours nécessaire au diagnostic d’hyperkaliémie.
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Principales causes
1. Hyperkaliémie par déficit d’excrétion rénale de potassium
a) Insuffisance rénale aiguë oligo-anurique, chronique au stade
ultime, chronique modérée avec hypoaldostéronisme hyporéniné-
mique (pyélonéphrite, diabète).
b) Insuffisance surrénale globale (maladie d’Addison).
c) Médicaments (surtout en cas d’insuffisance rénale) : sels de potas-
sium, diurétiques antikaliurétiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion
de l’angiotensine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, triméthoprime,
héparine.
2. Hyperkaliémie par transfert du potassium cellulaire vers le plasma
Certaines acidoses aiguës, médicaments (intoxication digitalique),
lyses cellulaires massives (rhabdomyolyses, syndrome de lyse tumo-
rale, voir ci-dessous), succinylcholine.
Pseudo-hyperkaliémie (libération in vitro) des thrombocytémies
essentielles.
Noter que le déficit en insuline expose particulièrement les diabé-
tiques au risque d’hyperkaliémie.
Traitement
1. Kaliémie entre 5,5 et 7 mmol/l : polystyrène sulfonate de sodium
15 à 120 g/j.
i
2. Kaliémie > 7 mmol/l : urgence vitale extrême à traiter par épura-
am
–
Bicarbonates (HC03 ), mmol/l
un
pH = 6,1 + log10
Acide carbonique (H2CO3), mmol/l (= 0,03 PaCO2 mmHg)
Ts
Diagnostic
1. Un trouble de l’équilibre acide-base est évoqué soit en raison du
contexte clinique, soit en présence d’une anomalie de la concentration
-
des bicarbonates plasmatiques ([HCO3 ], « réserve alcaline »).
2. Ce trouble comporte la variation primitive soit de [HCO3-] (trouble
métabolique), soit de PaCO2 (trouble respiratoire), et la variation dans
le même sens de l’autre variable, limitant la modification du pH : c’est
le phénomène compensatoire.
3. En conséquence, le diagnostic du trouble nécessite d’obtenir, tou-
jours sur le sang artériel initialement, la mesure du pH et de la PCO2
(PaCO2). En effet, la modification de la concentration des bicarbonates
peut correspondre au trouble primitif métabolique ou bien correspondre
au phénomène compensatoire d’un trouble primitif respiratoire. Seule la
mesure du pH permet d’identifier le trouble soit comme une acidose, soit
comme une alcalose.
4. La valeur théorique attendue de la compensation doit être connue
dans chaque type de situation (voir tableau 163). Si la valeur observée
est proche de la valeur théorique, il s’agit d’un trouble simple de l’équi-
libre acide-base ; si elle s’en écarte, il s’agit d’un trouble complexe de
l’équilibre acide-base.
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Acidose PaCO2 =
métabolique
[HCO3-] ([HCO3-] × 1,5) + 8 (± 2) mmHg
Alcalose PaCO2 =
métabolique
[HCO3-] ([HCO3-] × 0,9 ) + 15 (± 2) mmHg
Acidose [HCO3-]
respiratoire (aiguë : 1 mmol/l ; chronique : 4 mmol/l
PaCO2
pour chaque élévation de 10 mmHg
de la PaCO2)
Alcalose [HCO3-]
respiratoire PaCO2 (aiguë : 2 mmol/l ; chronique : 4 mmol/l
pour chaque baisse de 10 mmHg de la PaCO2)
ACIDOSE MÉTABOLIQUE
Diagnostic
i
pH < 7,35, [HCO3-] < 23 mmol/l, PaCO2
am
Signes et complications
un
TROU PH
TROUBLES
ANIONIQUE CHLORÉMIE URINAIRE
ASSOCIÉS
PLASMATIQUE (1)
ou secondaire (cystinose,
myélome)
néphrites interstitielles)
ALCALOSE MÉTABOLIQUE
Diagnostic
Signes et complications
1. Hypoventilation, hypoxémie.
2. Tétanie, torpeur, coma.
3. Hypokaliémie.
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Traitement
1. Étiologique.
2. Correction des troubles électrolytiques associés : déshydratation
extracellulaire, hypokaliémie, hypercalcémie.
i
am
ACIDOSE RESPIRATOIRE
Diagnostic
un
Signes et complications
1. Hypoxémie avec cyanose. Sueurs, torpeur, astérixis (chute du
tonus musculaire brève et répétée, observée lorsqu’on fait tenir une
position de mains tendues à l’horizontale).
2. Coma, hypertension intracrânienne, poussée hypertensive ou col-
lapsus.
3. Hypochlorémie, hyperkaliémie.
Traitement
1. Étiologique si possible.
2. S’abstenir de médicament tranquillisant ou hypnotique. Adminis-
trer l’oxygène nasal ou au masque, en principe à faible débit (1-2 l/min),
plus largement si nécessaire pour ramener la PaO2 vers 90 mmHg, sous
surveillance stricte.
3. Ventilation assistée si traitement étiologique inefficace et/ou
troubles psychiques majeurs.
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ALCALOSE RESPIRATOIRE
Diagnostic
Signes et complications
1. Céphalées. Vertiges, paresthésies, tétanie.
2. Hyperchlorémie, hypokaliémie.
Mécanisme et principales causes
1. Hyperventilation avec hypoxémie (PaO2 < 80 mmHg) : œdème pul-
monaire, embolie pulmonaire, pneumonies aiguës, pneumonies inters-
titielles. Cardiopathies cyanogènes.
2. Hyperventilation « centrale » avec PaO2 normale ou élevée : hyper-
ventilation psychogène, cirrhose hépatique, intoxication salicylée,
états septicémiques.
Traitement
Étiologique. Correction de l’hypoxémie.
i
am
HYPERCALCÉMIES
Une hypercalcémie doit être recherchée devant des signes neurologiques ou
digestifs inexpliqués. Au-dessus de 3,5 mmol/l (140 mg/l), l’hypercalcémie peut
être une menace vitale.
Attention ! Une hyperprotidémie s’accompagne d’une élévation du calcium non
ionisé (la calcémie s’élève de 0,2 mmol/l, soit 8 mg/l) pour un accroissement de
10 g/l de la protidémie) ; en tenir compte car la fraction non ionisée n’a pas d’acti-
vité biologique. Chaque fois que possible, doser le calcium ionisé.
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Diagnostic
Calcémie > 2,65 mmol/l (106 mg/l) ; Ca2+ ionisé > 1,30 mmol/l
Signes et complications
Les symptômes sont souvent peu évocateurs :
1. Digestifs : anorexie, vomissements.
2. Cardiaques : raccourcissement de QT, arythmies ventriculaires.
3. Neurologiques : torpeur, coma hypotonique.
4. Rénaux : polyurie hypotonique, perte de sodium, acidurie et alca-
lose métabolique, déshydratation extracellulaire ou globale.
Seul le dosage systématique de la calcémie devant une ou plusieurs de
ces manifestations permet de reconnaître l’hypercalcémie ; la mesure
simultanée de la phosphatémie est indispensable à l’enquête étiologique.
Principales causes
1. Libération de calcium osseux
a) Hyperparathyroïdie primitive (adénome) (voir p. 926).
b) Ostéolyses malignes : métastases (rein, sein, poumon, tube
digestif), myélome multiple des os, syndrome paranéoplasique de can-
i
cers solides ou hématologiques sécrétant la PTH-rp, peptide d’effet
am
Traitement
1. Hypercalcémie aiguë grave : réhydratation, perfusion de diphos-
Ts
HYPERPHOSPHATÉMIE
Les conséquences de l’hyperphosphatémie, longtemps négligées, sont mainte-
nant mieux connues et peuvent être efficacement prévenues ou traitées.
Diagnostic
Signes et complications
1. Abaissement de la calcémie (< 2 mmol/l) ; élévation du produit
phosphocalcique (> 3,6 mmol ou 4 500 mg).
2. Calcifications métastatiques : articulaires, myocardiques, vascu-
laires, oculaires, du tissu tubulo-interstitiel rénal (facteur non spéci-
fique d’aggravation des néphropathies).
LivreSansTitre1.book Page 891 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HYPOPHOSPHATÉMIE
Fréquente dans un grand nombre d’affections aiguës ou chroniques. Souvent
latente, elle peut être responsable de troubles majeurs quand elle est très marquée
(< 0,4 mmol/l ou 2 mg/l).
Diagnostic
i
Phosphore minéral plasmatique < 0,8 mmol/l (25 mg/l)
am
Signes et complications
un
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 893 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Urologie
par M. Zerbib
biopsie
– adénome prostatique Toucher rectal + échographie
(plus rare)
un
b) Causes possibles :
– prostatites, urétrites Toucher rectal, UIV et clichés Étude
postérieures permictionnels bactériologique du
prélèvement urétral
Ts
c) Très rarement :
– malformations, tumeurs Toucher rectal, UIV et clichés
ou angiomes de l’urètre permictionnels
postérieur
2. Hématurie terminale : d’origine vésicale, s’accompagne souvent de pollakiurie
et de brûlures à la miction.
a) Tous les syndromes de ECBU + antibiogramme Bandelette Nitrite +
cystite peuvent
s’accompagner de petites
hématuries terminales
b) Se méfier avant tout de :
– tumeur de vessie Échographie vessie pleine,
cystoscopie, cytologie urinaire
c) Il peut s’agir aussi de :
– tuberculose Uroscanner + bactériologie
– bilharziose Uroscanner + recherche d’œufs Facteur géographique
de bilharzie + cystoscopie
+ sérologie
– lithiase vésicale Échographie vessie pleine Cystoscopie
– endométriose vésicale Cystoscopie
ECBU : Examen cytobactériologique des urines ; PSA : prostate specific antigen ;
UIV : urographie intraveineuse.
LivreSansTitre1.book Page 894 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
b) Autres causes :
– glomérulonéphrites Protéinurie + échographie Biopsie rénale
– polykystose rénale Gros reins palpables, échographie Insuffisance rénale,
maladie héréditaire
qui comporte au moins échographie rénale et vessie pleine, UIV, uroscanner, examen
bactériologique des urines et cystoscopie. En cas de récidive, s’efforcer de faire
une cystoscopie en période hématurique, qui montrera la lésion ou le côté qui saigne.
un
Diagnostic
1. À évoquer devant une hématurie totale, une fièvre prolongée, la
perception d’une tumeur rénale, signe tardif, une polyglobulie, une
hypercalcémie, une métastase osseuse parfois révélatrice.
2. Le plus souvent actuellement, découverte fortuite sur une écho-
graphie abdominale demandée pour une autre raison.
Explorations
1. Échographie : tumeur solide échogène.
2. Uroscanner : tumeur dense, mais de densité inférieure au paren-
chyme normal après injection.
3. Apprécier l’extension à la loge rénale, aux ganglions, à la veine
rénale ou à la veine cave inférieure par scanner et/ou imagerie par réso-
nance magnétique.
Principales complications
Rupture tumorale rare, métastases pulmonaires et osseuses fré-
quentes si la tumeur est supérieure à 7 cm, les ganglions atteints histo-
logiquement ou en cas d’envahissement veineux.
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UROLOGIE 895
Traitement
1. Néphrectomie totale élargie. Si tumeur sur rein unique ou de petite
taille : tumorectomie ou néphrectomie partielle.
2. Le traitement des métastases repose sur leur exérèse lorsqu’elle
est possible (poumons), associée au traitement anti-angiogénique
(bévacizumab, voir p. 81). La greffe allogénique de cellules souches
hématopoïétiques peut avoir un effet spectaculaire sur les métastases.
NÉPHROBLASTOME
Syn : tumeur de Wilms. Cancer du rein de l’enfant. C’est le plus fréquent des
cancers de l’enfant. Il se développe aux dépens du blastème rénal. Guérison dans
60 à 80 % des cas si la tumeur n’est pas métastatique.
Diagnostic
Palpation d’une masse lombo-abdominale donnant le contact lombaire.
Explorations
Échographie, uro-tomodensitométrie : tumeur solide et dense du rein.
Ces examens orientent parfois vers un autre diagnostic tel qu’un neuro-
blastome (tumeur développée aux dépens de la médullosurrénale, voir
p. 1170), une hydronéphrose géante ou une dysplasie multi-kystique.
i
am
Traitement
Chirurgie (néphrectomie totale élargie) et chimiothérapie (vincris-
tine, actinomycine D, adriamycine).
un
KYSTES DU REIN
Ts
Diagnostic
Échographique : tumeur anéchogène avec renforcement de la paroi
postérieure. S’il existe des végétations endokystiques, évoquer un
cancer du rein à forme kystique. La prise charge repose sur les anoma-
lies d’aspect des kystes (classification de Bosniak).
Exploration
Aucune, sauf en cas de doute avec un cancer du rein.
Traitement
Aucun.
Diagnostic
Révélé par une hématurie totale, une douleur lombaire, une colique
néphrétique (caillots), des épisodes d’infection urinaire récidivants,
surveillance d’une tumeur de vessie.
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Explorations
1. Uroscanner : lacune du bassinet ou de l’uretère, sténose urétérale,
envahissement loco-régional. En cas de rein muet : urétéro-pyélo-
graphie rétrograde et/ou néphro-urétéroscopie.
2. Cystoscopie et les frottis urinaires systématiques.
Traitements
1. Néphro-urétérectomie totale si le rein contro-latéral est sain, pyélec-
tomie ou résection urétérale si le rein est anatomiquement ou fonctionnel-
lement unique : risque de récidive locale ou sur l’arbre urinaire d’aval.
2. La radiothérapie et la chimiothérapie sont indiquées pour les
tumeurs très infiltrantes ou N+ ou envahissant les organes de voisinage.
TUMEURS DE LA VESSIE
Fréquentes, récidivantes et graves, elles atteignent surtout l’homme fumeur de
plus de 50 ans. Survie à 5 ans : 70 à 80 % (T1-T2, envahissement atteignant ou
dépassant le musculeuse, N-M-), 40 à 50 % (T3, envahissement microscopique de
la graisse), 20 % (T4, envahissement des organes de voisinage, N+ ou M+).
Diagnostic
Hématurie terminale ou totale lorsqu’elle est abondante, infections
urinaires récidivantes, douleurs lombaires ; métastases à distance,
masse sus-prostatique au toucher rectal.
i
am
Explorations
Uroscanner, échographie vésicale, cytologie urinaire, cystoscopie
avec prélèvement histologique : affirment le diagnostic et évaluent
un
CANCER DE LA PROSTATE
Cancer le plus fréquent chez l’homme après 60 ans. On utilise la classification
TNM (version simplifiée) :
T : Tumeur primitive. TX : non évaluable ; T0 : non décelable ; T1 : tumeur ni
palpable cliniquement, ni visible par imagerie ; T2 : tumeur confinée à la prostate ;
T3 : extension tumorale au-delà de la capsule prostatique.
N : ganglions lymphatiques régionaux. NX : non évaluables ; N0 : absence de
métastase ganglionnaire régionale ; N1 : métastase(s) ganglionnaire(s) régionale(s).
M : métastases à distance. MX : non évaluable ; M0 : absence de métastase à dis-
tance ; M1 : métastase(s) à distance, subdivisé selon leur nature en M1A : gan-
glion(s) lymphatique(s) non régionaux ; M1B : os ; M1C : autre(s) localisation(s).
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UROLOGIE 897
Diagnostic
Révélé par un toucher rectal systématique ou une élévation du pros-
tate specific antigen (PSA), plus rarement par des troubles mictionnels,
des douleurs périnéales ou osseuses, par l’envahissement métasta-
tique, une insuffisance rénale par obstacle.
Le toucher rectal décèle un nodule prostatique irrégulier plus ou
moins fixé et la biopsie prostatique endorectale sous contrôle échogra-
phique affirme l’adénocarcinome et la différenciation.
Explorations
1. Élévation de l’antigène spécifique prostatique (PSA et ses sous-
fractions, voir Marqueurs biologiques des tumeurs, p. 1786). Sa sur-
veillance a un intérêt pour apprécier l’évolution sous traitement.
2. Évaluent l’extension : tomodensitométrie pelvienne, IRM endorec-
tale, scintigraphie osseuse si le PSA est supérieur à 20 ng/ml.
3. Évaluent le retentissement rénal : créatininémie, examen cytobac-
tériologique urinaire, échographie rénale.
Principales complications
Moins souvent révélatrices : métastases osseuses ostéo-condensantes
algiques, anurie par obstacle urétéral bilatéral, sténose rectale rare.
Traitement
i
1. Curatif : Au stade localisé, prostatectomie radicale ou radiothé-
am
ADÉNOME PROSTATIQUE
Tumeur bénigne la plus fréquente chez l’homme de plus de 50 ans.
Diagnostic
1. Dysurie, pollakiurie diurne et nocturne quantifiée par le score IPSS
(International Prostate Score System, basé sur l’évaluation des anomalies
mictionnelles cotées par le patient).
2. Rétention aiguë et chronique d’urine, infection urinaire et prosta-
tite aiguë.
3. Calcul de vessie (hématurie terminale) plus rare, insuffisance
rénale. Le diagnostic repose sur le toucher rectal : tumeur lisse, souple,
effacement du sillon médian.
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Explorations
1. Échographie sus-pubienne précise le poids prostatique et l’exis-
tence d’un résidu post-mictionnel.
2. Débimétrie urinaire : évalue la dysurie.
3. Urographie intraveineuse rarement réalisée : montre des signes
indirects (empreinte prostatique, résidu, uretères en hameçons) et
directs (clichés per-mictionnels).
4. Dosage du PSA (pour le diagnostic précoce du cancer de prostate),
bandelette urinaire, créatininémie et débimétrie (seul examen objectif
de la dysurie).
Principales complications
Rétention aiguë d’urine, infection génito-prostatique, épididymite,
lithiase vésicale par stase post-mictionnelle, insuffisance rénale chro-
nique par obstacle.
Traitement
1. IPSS < 7, débit > 15 ml/s : surveillance simple.
2. IPSS < 23, débit > 12 ml/s : traitement médical éventuellement par
phytothérapie. Si débit < 12 ml/s : traitement médical alpha-bloquant
ou inhibiteurs de la 5-alpha réductase ou association des deux.
3. IPSS > 23, débit < 8 ml/s, résidu supérieur à 100 ml : résection
i
endoscopique de prostate si l’adénome pèse moins de 50 g, interven-
am
CANCER DU TESTICULE
Atteint l’adulte jeune. On distingue au sein des tumeurs germinales, les sémi-
Ts
UROLOGIE 899
Principales complications
Parfois révélatrices : forme aiguë pseudo-infectieuse, métastases
lombo-aortiques, pulmonaires (« lâcher de ballons »). Cancer sur testi-
cule cryptorchide.
Traitement après orchidectomie
Dépend du type histologique et du stade clinique :
1. Séminome pur de stade I ou II : radiothérapie rétropéritonéale ou
chimiothérapie (1 cure). Pour les stades III : association chimiothérapie
et radiothérapie.
2. Tumeur non séminomateuse : chimiothérapie 3 à 4 cures.
COLIQUE NÉPHRÉTIQUE
Syndrome traduisant une hyperpression urétéro-pyélocalicielle ; la lithiase en
est la cause la plus fréquente, mais non la seule (compressions urétérales extrin-
sèques, caillots au cours des hématuries).
Diagnostic
Syndrome douloureux lombaire caractéristique par son agitation « fré-
nétique » et ses irradiations descendantes : cuisses, organes génitaux.
i
Explorations
am
Traitement
Antispasmodiques, antalgiques et surtout anti-inflammatoires : kéto-
profène, 100 mg IM ou mieux IV dans 500 ml de soluté isotonique. Res-
triction hydrique. Traiter la cause.
Diagnostic
Basé sur :
1. La dysurie : mictions lentes, nécessité d’une poussée abdominale,
jet faible, débit mictionnel maximal < 15 ml/s.
2. La pollakiurie nocturne et diurne.
3. En cas de distension, le globe vésical, palpable et percutable.
LivreSansTitre1.book Page 900 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Évident chez un sujet conscient : envie impérieuse d’uriner, doulou-
reuse et inefficace ; globe vésical.
un
Traitement
D’urgence, par cathétérisme urétral ou ponction sus-pubienne qui
Ts
CYSTITES
La cystite n’est qu’un syndrome. Chez la femme jeune, elle complique avec une
grande fréquence, la défloration ou les infections génitales. Mais elle peut aussi
révéler de nombreuses affections : tuberculose uro-génitale, bilharziose, tumeur de
vessie, lithiase vésicale, enfin, plus rarement, affection du haut appareil urinaire.
Diagnostic
1. Basé sur l’association d’une pollakiurie, de brûlures mictionnelles
et d’urines troubles.
2. De petites hématuries terminales sont souvent observées, mais
elles doivent faire rechercher un autre diagnostic (tumeur de vessie).
Le syndrome ne s’accompagne généralement pas de fièvre (l’associa-
tion d’une fièvre élevée à 39-40 °C fait porter le diagnostic de pyélo-
néphrite aiguë ou de prostatite aiguë).
Explorations
1. Examen cytobactériologique des urines ou une bandelette avant
traitement antibiotique.
2. Demander une échographie rénale et vésicale pour toute cystite
qui ne survient pas chez une femme en période d’activité génitale ou
toute cystite récidivante.
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UROLOGIE 901
Traitement
1. De l’épisode : antiseptiques urinaires, dès que le prélèvement d’urine
a été fait : sulfamides, (association sulfaméthoxazole-triméthoprime), qui-
nolones, furanes ou fosfomycine. Si nécessaire, modifier ce traitement en
fonction de l’antibiogramme. Conseiller des boissons abondantes. Selon
l’intensité de la crise, des antalgiques peuvent être prescrits.
2. Cystites récidivantes : conseils hygiéno-diététiques (boire abon-
damment, éviter la constipation, séparer la toilette anale et vulvaire,
évacuer la vessie après les rapports…) et éventuellement traitement
antibioprophylactique à doses filées.
PROSTATITE AIGUË
Infection fébrile du parenchyme prostatique sur prostate normale ou adénoma-
teuse.
Diagnostic
Troubles mictionnels associés à une fièvre élevée avec frissons, par-
fois fièvre isolée, parfois rétention aiguë d’urine avec fièvre, évoquant
un abcès prostatique. Le diagnostic repose sur le toucher rectal : pros-
tate douloureuse, augmentée de volume, œdémateuse, succulente.
Explorations
i
Examen cytobactériologique des urines, créatininémie. À distance de
am
ORCHI-ÉPIDIDYMITE
Infection aiguë du parenchyme testiculaire et de son annexe épididymaire.
Diagnostic
Douleur testiculaire unilatérale avec fièvre élevée, tuméfaction isolée
de l’épididyme (tête, corps ou queue) ou prise en masse épididymotes-
ticulaireþ: il n’est pas toujours aisé d’éliminer une torsion du testicule
(voir p. 908).
Explorations
Examen cytobactériologique urinaire (y compris culture sur milieux
de Löwenstein). Échographie scrotale.
Traitement
Antibiothérapie, anti-inflammatoire, repos, suspensoir pendant environ
3 semaines.
URÉTRITE
Expression fréquente des maladies sexuellement transmissibles. Principales
causes : infection à gonocoque, Chlamydia trachomatis, Mycoplasma, Trichomonas,
Candida albicans.
Diagnostic
Écoulement urétral, brûlures mictionnelles intenses, ténesme vésical.
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Explorations
Prélèvement urétral, examen cytobactériologique des urines, séro-
diagnostics (ne pas oublier la syphilis), spermocultures, urétrographie
en dehors de l’épisode infectieux (sténose urétrale).
Traitement
Traitement minute utilisant une antibiothérapie en prise unique pour
les gonocoques ou les autres germes en cause (sulfaméthoxazole-trimé-
thoprime, quinolones). Toujours traiter la ou les partenaires. Éviter la
pénicilline pour ne pas masquer une syphilis.
TUBERCULOSE URO-GÉNITALE
Doit être évoquée devant toute infection uro-génitale d’évolution chronique, en
particulier chez des patients à risque : absence de vaccination BCG, immigrés.
Diagnostic
Révélé par un épisode de cystite, d’épididymite, un abcès froid
scrotal, au cours du bilan d’une autre localisation, d’une leucocyturie
amicrobienne, d’une stérilité. Le diagnostic repose sur la bactériologie
et/ou sur la découverte d’une lésion spécifique sur une pièce d’épididy-
mectomie ou de néphrectomie.
i
Explorations
am
tatite calcifiante.
3. Recherches d’autres localisations : radio pulmonaire, rachis,
bassin.
Traitement
1. Médical : triple antibiothérapie spécifique associant isoniazide, rifam-
picine et éthambutol, au mieux guidée par l’antibiogramme (voir p. 1564).
La corticothérapie peut être utile en cas de lésion sténosante cana-
laire évolutive.
2. Chirurgical : exérèse (néphrectomie, épidiclymectomie) ou recons-
truction (réimplantation urétéro-vésicale, entéroplastie d’agrandisse-
ment).
HYDRONÉPHROSE CONGÉNITALE
PAR ANOMALIE DE LA JONCTION
PYÉLO-URÉTÉRALE
Intrinsèque (la plus fréquente) ou extrinsèque (pédicule polaire inférieur).
Diagnostic
Révélé par des douleurs lombaires, une colique néphrétique, une
pyélonéphrite aiguë, une hématurie en cas de calcul associé ou décou-
verte fortuite sur une échographie prescrite pour un autre motif.
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UROLOGIE 903
Explorations
1. Urographie intraveineuse avec éventuelle épreuve d’hyperhydrata-
tionþ: dilatation pyélocalicielle avec « calices en boule », bassinet globu-
leux, opacification tardive de l’uretère sur clichés en procubitus.
2. Échographie rénale précise la dilatation des cavités et l’état du
parenchyme rénal.
3. En cas de rein muet : urétéro-pyélographie rétrograde, scintigra-
phie rénale.
Principales complications
Lithiase rénale, destruction parenchymateuse, hypertension artérielle.
Traitement
Pyéloplastie.
REFLUX VÉSICO-RÉNAL
Lié à une anomalie congénitale du trajet intramural vésical de l’uretère. Il peut
être uni- ou bilatéral.
Diagnostic
Évoqué devant des infections urinaires à répétition, une douleur lom-
baire per-mictionnelle, très évocatrice, et parfois tardivement devant
i
une insuffisance rénale.
am
Explorations
1. Examen cytobactériologique urinaire. Créatininémie.
2. L’urétrocystographie ascendante et mictionnelle sous traitement
un
VALVES URÉTRALES
Replis muqueux congénitaux obstruant plus ou moins complètement l’urètre
sous-vésical.
Diagnostic
Évoqué devant des infections urinaires fébriles du nouveau-né, une
dysurie du nourrisson ou de l’enfant.
Explorations
1. La cystographie mictionnelle (par ponction sus-pubienne ou par
urographie intraveineuse) montre l’obstacle valvulaire.
2. L’échographie rénale et vésicale, l’urographie intraveineuse étu-
dient le retentissement sur le haut appareil.
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Principales complications
Septicémie, insuffisance rénale gravissime.
Traitement
1. Résection endoscopique des valvules.
2. Néphrostomie percutanée bilatérale de drainage des formes
graves du nouveau-né (diagnostic anténatal par échographie fœtale).
TRAUMATISME DU REIN
Organe thoraco-abdominal, le rein peut être lésé au cours de traumatismes
isolés ou de polytraumatisme mettant parfois en jeu le pronostic vital. On les
classe selon l’importance des lésions :
a) stade I : fracture d’une branche calicielle, mais avec capsule rénale respectée
(pas d’extravasation du produit de contraste dans la loge rénale) ;
b) stade II : rupture capsulaire avec fuite du produit de contraste ;
c) stade III : fracture complète du parenchyme rénal ou désinsertion pyélocali-
cielle ;
d) stade IV : éclatement rénal complet. Parfois, le rein est muet (non sécrétant)
imposant une artériographie en urgence afin de rechercher une rupture pédiculaire.
Diagnostic
Hématurie totale, douleurs lombaires, empâtement de la fosse lom-
i
baire, parfois simple hématurie microscopique.
am
Explorations
Échographie rénale, urographie intraveineuse et tomodensitométrie
un
Principales complications
Ts
Traitement
Rarement en urgence, sauf si le pronostic vital en jeu (stade IV, rup-
ture pédiculaire). Stade I, surveillance simple. Ailleurs urgence différée
(5-8e jour). Stade II, stade III : évacuation de l’hématome parfois
néphrectomie partielle.
TRAUMATISME DE LA VESSIE
Les contusions abdomino-pelviennes s’accompagnent dans 15 % des cas d’une
lésion du bas appareil urinaire.
Diagnostic
1. Rupture intrapéritonéale : défense sous-ombilicale, urétrorragie,
absence de globe vésical et d’urines au sondage.
2. Rupture sous-péritonéale : urétrorragie, hématurie, empâtement
sus-pubien.
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UROLOGIE 905
Explorations
Cystographie par voie rétrograde ou au cours d’une urographie intravei-
neuse : fuite du produit de contraste intrapéritonéale ou sous-péritonéale.
Traitement
Drainage vésical par sonde urétrale pour les ruptures sous-périto-
néales avec éventuel drainage chirurgical du Retzius. Laparotomie avec
suture vésicale pour les ruptures intrapéritonéales.
TRAUMATISME DE L’URÈTRE
De deux types : fracture de l’urètre bulbo-membraneux au cours des fractures
du bassin et fracture de l’urètre péno-scrotal par traumatisme direct (chute à
califourchon).
Diagnostic
Urétrorragie, globe vésical, hématome périnéal.
Explorations
Urétroscopie à distance du traumatisme. Ne jamais sonder.
Principales complications
Infection pelvi-périnéale, rétrécissement de l’urètre, incontinence,
i
impuissance.
am
Traitement
1. En urgence : drainage des urines par cathéter sus-pubien.
un
Diagnostic
Douleur scrotale, hématome uni- ou bilatéral rendant toute palpation
impossible.
Explorations
L’échographie scrotale est utile en cas de traumatisme minime et
pour la surveillance évolutive.
Principales complications
Infection de l’hématome : organisation fibreuse avec involution testi-
culaire.
Traitement
Exploration chirurgicale de tout hématome volumineux d’une bourse :
évacuation, excision de la pulpe, suture de l’albuginée du testicule.
PRIAPISME
Causes : iatrogène après injections intracaverneuses ; rechercher de parti pris
une maladie du sang qu’il peut révéler ou compliquer (leucémie myéloïde, drépa-
nocytose).
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Diagnostic
État d’érection involontaire, douloureux et prolongé, dû à une throm-
bose des corps caverneux.
Traitement
Tenter d’abord un traitement médical : sédatifs, héparine.
S’il n’est pas efficace en quelques heures, intervention chirurgicale
ponction ou incision des corps caverneux suivie, après évacuation de
la thrombose, d’anastomose à la saphène, au corps spongieux ou au
gland. Impuissance fréquente dans les suites opératoires.
MALADIE DE LA PEYRONIE
Induration plastique nodulaire des corps caverneux de cause inconnue.
Diagnostic
Douleurs à l’érection, palpation d’un ou de plusieurs nodules de
l’albuginée des corps caverneux, incurvation plus ou moins marquée de
la verge en érection entravant parfois l’intromission.
Traitement
L’extension des nodules se stabilise après un an d’évolution. Il n’y a
pas de traitement médical par voie générale ou par voie locale (corti-
i
coïdes, vitamine E, procarbazine) réellement efficace.
am
STÉRILITÉ MASCULINE
50 % des stérilités du couple. Deux variétés :
Ts
Diagnostic
L’examen clinique est fondamental (testicules, déférents, prostate,
verge, pilosité, gynécomastie).
Explorations
1. Spermogramme (voir p. 1702) : savoir qu’il existe des spermes nor-
maux non fécondants et des spermes anormaux fertiles.
2. Test de pénétration croisée (capacité de migration dans la glaire
cervicale).
3. Dosages de l’hormone folliculostimulante hypophysaire, de testo-
stéronémie, de prolactinémie.
4. Test au LH-RH.
5. Spermoculture et un examen cytobactériologique des urines.
6. Doppler veineux pour confirmer un varicocèle.
7. Biopsie testiculaire si ces examens sont négatifs.
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UROLOGIE 907
Traitement
1. Étiologique : cure de varicocèle, traitement de l’infection génitale, cor-
rection d’un trouble hormonal, anastomose épididymo-déférentielle.
2. Enrichissement du sperme, insémination artificielle in utero avec
sperme du conjoint ou sperme du donneur, injection intra-cytoplas-
mique de spermatozoïdes (ICSI), adoption. Ces méthodes nécessitent
une prise en charge complète du couple dans le cadre de services spé-
cialisés (voir Stérilité du couple, p. 1366).
IMPUISSANCE SEXUELLE
Trouble acquis de l’érection, organique ou fonctionnel psychogène : concerne
10 % des hommes entre 15 et 65 ans. Chercher un facteur iatrogène : médicamen-
teux (bêtabloquants, hypolipémiants, antihypertenseurs, antidépresseurs), alcoo-
lisme, tabagisme.
Diagnostic
Érections impossibles ou insuffisantes pour parvenir à un rapport
sexuel harmonieux.
Explorations
1. Examens vasculaires : pouls périphériques, Doppler pénien avec
i
parfois injection intra-caverneuse de papavérine (8 mg) (voir p. 1687),
am
triglycérides, testostéronémie.
3. Examens neurologiques : sensibilité périnéale ; éventuellement
potentiels évoqués.
Ts
Traitement
Arrêt des médicaments, entretiens psychosomatiques, inhibiteurs de
la PDE-5 (sildénafil, taldalafil, vardénafil), injection intracaverneuse de
drogues vaso-actives (prostaglandines E1), rarement prothèses
péniennes.
ECTOPIE TESTICULAIRE
Syn : cryptorchidie. Anomalie de migration du testicule sur l’ensemble de son
trajet normal.
Diagnostic
Vacuité uni- ou bilatérale des bourses avec parfois testicule palpable
à l’orifice inguinal superficiel ou dans le canal inguinal, ailleurs sans tes-
ticule palpable d’un seul ou des deux côtés.
Explorations
Lorsque le testicule n’est pas palpable : échographie et tomodensito-
métrie abdomino-pelvienne et parfois cœlioscopique pour mettre en
évidence un testicule intra-abdominal. Parfois seule la laparotomie
exploratrice permet de faire la différence entre ectopie abdominale et
agénésie testiculaire.
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Principales complications
Dégénérescence surtout si le testicule est laissé ectopique (risque
25 fois supérieur par rapport à un sujet normal), torsion du testicule
intra-abdominal, stérilité surtout si ectopie haute bilatérale.
Traitement
Abaissement testiculaire chirurgical en un ou deux temps systéma-
tique chez le garçon entre 2 et 4 ans. Parfois les ectopies inguinales
basses sont sensibles à l’injection IM de gonadotrophines chorioniques
(4 500 à 10 000 U).
TORSION DU TESTICULE
Urgence urologique dont le traitement est chirurgical.
Diagnostic
Douleur aiguë à début brutal unilatérale d’une bourse. Ascension
inguinale du contenu scrotal avec douleur vive à la palpation. Absence
de fièvre, urines claires. Toucher rectal normal.
Explorations
Ne doivent en aucun cas retarder le geste thérapeutique car aucun
n’est spécifique : échographie, Doppler.
i
am
Principales complications
Nécrose testiculaire avec atrophie secondaire.
Traitement
un
de 6 heures) : orchidectomie.
Diagnostic
1. Fuites d’urines (gouttes, jet) à l’effort de toux, d’éternuement, de
port de poids, progressivement croissante et invalidante (port de gar-
nitures).
2. Examen à vessie pleine, patiente en position gynécologique. Les
fuites urinaires constatées lors d’efforts de toux ou de poussée pel-
vienne disparaissent à la manœuvre de Bonney (consistant à soulever
légèrement l’urètre à l’aide de deux doigts ou d’une pince). Apprécie le
degré de cystocèle, l’hypermobilité cervico-urétrale.
Explorations
Cystographie de profil, échographie vésicale, examen cytobactério-
logique des urines, examen urodynamique : hypotonie sphincté-
rienne, défaut de transmission des pressions, absence d’hyperactivité
du détrusor.
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UROLOGIE 909
Traitement
Incontinence d’effort pure (sphincter normal) : rééducation vésico-
sphinctérienne (voir p. 310), mise en place chirurgicale d’une bandelette
sous-urétrale formant un hamac sous l’urètre, le supportant pendant
l’effort afin d’éviter qu’il ne s’ouvre et empêchant ainsi toute fuite d’urine.
Diagnostic
Fuites d’urine lors d’un besoin non différable, souvent pollakiurie
associée.
Explorations
1. Examen cytobactériologique des urines.
2. Exploration urodynamique (voir p. 1686) : hyperactivité du détrusor.
Traitement
Anticholinergiques (attention au glaucome). Parfois rééducation
comportementale, voire injection sous-muqueuse vésicale de toxine
botulique ou neuromodulation des racines sacrées.
i
am
Diagnostic
1. Perte d’urine involontaire en dehors de toute miction (éliminer fis-
tule vésico-vaginale, urétéro-vaginale, mictions par regorgement, mic-
tions impérieuses de l’instabilité vésicale majeure).
2. Toujours quantifier la perte d’urine (test de pesée des garnitures ;
si > 300 g/j : incontinence grave).
Explorations
1. Cystoscopie avec épreuve au bleu (élimine une fistule vésico-
vaginale).
2. Examen cytobactériologique des urines.
3. L’exploration urodynamique (voir p. 1686) étudie la contraction
vésicale (vessie neurologique), la pression de clôture urétrale (effon-
drée si < 20 cm d’eau).
Traitement
Implantation péri-urétrale d’un sphincter artificiel.
ÉNURÉSIE
Miction totale involontaire au cours du sommeil (phase paradoxale) traduit en
une immaturité vésicale, fréquente chez l’enfant jusqu’à 7 ans (7 à 11 % à cet âge).
Diminue spontanément au-delà de cet âge, mais peut persister chez 1 % des
LivreSansTitre1.book Page 910 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 911 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
TUMEURS HYPOPHYSAIRES
1. Il s’agit presque toujours d’adénomes, tumeurs bénignes :
a) micro-adénomes de diamètre < 1 cm, très fréquents (dans une grande série
d’autopsies, 1 sujet sur 4 a un micro-adénome de 2 à 3 mm). Ils sont latents ou
révélés par une hypersécrétion hormonale, en particulier de prolactine ;
b) adénomes de moyen volume, beaucoup plus rares ;
c) adénomes géants pouvant envahir le cerveau.
2. La plupart des adénomes sécrètent des hormones : 27 % de la prolactine, 14 %
i
de l’hormone de croissance (GH), provoquant une acromégalie, 8 % de la prolactine
am
démontrée par immunohistochimie dans la plupart de ces adénomes qui sont alors
dénommés « adénomes gonadotropes silencieux ».
3. Qu’il soit sécrétant ou non, l’adénome par son volume peut entraver la sécré-
Ts
Diagnostic
1. Signes endocriniens (acromégalie, hyperprolactinémie, syndrome
de Cushing, aménorrhée, insuffisance hypophysaire).
2. Signes compressifs : céphalées inconstantes et variables, surtout
troubles visuels (le plus souvent hémianopsie bitemporale par compres-
sion chiasmatique, plus rarement cécité d’un œil par compression d’un
nerf optique, ou hémianopsie latérale homonyme par compression d’une
bandelette optique dans les tumeurs asymétriques), parfois diplopie par
compression des IIIe, IVe ou VIe paires crâniennes.
Explorations
1. IRM en première intention (tomodensitométrie en cas de contre-
indication à l’IRM), urgente en cas de signes compressifs visuels. Après
gadolinium en T1, la tumeur apparaît comme un hyposignal si elle est
petite (micro-adénome) ou un hypersignal si elle est grosse (macro-
adénome).
2. La radiographie du crâne n’est plus nécessaire, mais reste un
mode de révélation possible de la tumeur (découverte fortuite d’une
selle turcique agrandie).
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Principales complications
1. Visuelles par compression des voies optiques : hémianopsie
bitemporale, plus rarement latérale homonyme, atrophie optique,
cécité, paralysies oculomotrices.
2. Endocriniennes : hypersécrétion ou hyposécrétion hypophysaire.
3. Apoplexie hypophysaire avec hypertension intracrânienne, parfois
favorisée par un traitement anticoagulant ou œstrogénique.
Traitement
1. Abstention sous surveillance : possible chez les sujets âgés et les
petits adénomes non compressifs, non sécrétants.
2. Exérèse chirurgicale : indiquée dans les adénomes compressifs et
les adénomes sécrétants, surtout acromégalie, maladie de Cushing, adé-
nomes à TSH. Indication opératoire plus rare dans les prolactinomes
(traitement médical efficace). Réalisée par voie nasale, rarement par
voie frontale (grosse extension supra-sellaire).
3. Radiothérapie conventionnelle (cobaltothérapie) : isolée ou en
complément de la chirurgie. La radiothérapie multifaisceaux est encore
à l’essai.
4. Traitement médical : voir Adénome à prolactine et Acromégalie, ci-
dessous.
i
am
ADÉNOME À PROLACTINE
Syn : prolactinome.
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Les signes cliniques directs d’hypersécrétion de prolactine (galac-
Ts
ACROMÉGALIE
Due à un adénome hypophysaire somatotrope, éosinophile, après la puberté.
En période pubertaire, cet adénome provoque un acromégalogigantisme.
Diagnostic
1. Dysmorphie typique acquise et progressive : hypertrophie des
i
mains et des pieds (changement de bagues et de pointure), des lèvres
am
INSUFFISANCE HYPOPHYSAIRE
Principales causes : nécrose hypophysaire du post-partum (syndrome de
Sheehan), tumeurs hypophysaires ou hypothalamiques, craniopharyngiome,
radiothérapie, selle turcique vide, hypophysite auto-immune ; plus rarement,
hémochromatose, séquelles d’arachnoïdite ou de traumatisme crânien, réticu-
loses. Fréquence des formes idiopathiques qui seraient d’origine auto-immune.
La forme globale réalise le panhypopituitarisme. Les formes dissociées sont
fréquentes.
Diagnostic
1. Asthénie, indifférence, hypotension artérielle.
i
2. Pâleur (due à la dépigmentation, majorée par l’anémie), dépilation
am
Explorations
1. Hypoglycémie, hyponatrémie, anémie.
Ts
CRANIOPHARYNGIOME
Tumeur développée aux dépens de la poche de Rathke. Plus fréquente chez
l’enfant que l’adulte, mais peut se révéler tardivement.
Diagnostic
1. Céphalées, troubles visuels (hémianopsie, ophtalmoplégie), hyper-
tension intracrânienne.
2. Insuffisance hypophysaire (voir ci-dessus).
3. Diabète insipide fréquent.
Explorations
1. Selle turcique agrandie lorsque la tumeur se développe vers le bas.
2. Calcifications supra-sellaires.
3. Examen du champ visuel (hémianopsie) et du fond d’œil (atropie
optique).
4. IRM (à défaut tomodensitométrie).
i
am
Traitement
1. Exérèse chirurgicale. Risque de récidive (surveillance IRM).
2. Radiothérapie.
un
SYNDROME AMÉNORRHÉE-GALACTORRHÉE
Ts
Diagnostic
1. Forme latente : la plus fréquente, elle se traduit par une selle tur-
cique agrandie sans aucun symptôme.
2. Formes symptomatiques : insuffisance hypophysaire plus ou
moins marquée (voir ci-dessus) ; céphalées et hémianopsie bitempo-
rale par malposition du chiasma, l’ensemble pouvant simuler une
tumeur hypophysaire.
Explorations
L’IRM montre une hypodensité du contenu sellaire, comparable à
celle du LCR.
Traitement
Compensation des déficits hormonaux éventuels. Intervention excep-
tionnelle.
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DIABÈTE INSIPIDE
Syn : polyurie insipide primaire (avec polydipsie secondaire). Deux possibilités :
a) insuffisance post-hypophysaire. Causes : tumeur hypothalamo-hypophysaire,
séquelle de méningite ou d’hémorragie méningée, traumatisme accidentel ou
chirurgical (fréquence du diabète insipide immédiat après chirurgie hypophysaire,
souvent transitoire), localisation hypothalamique de réticuloses (histiocytose X,
sarcoïdose). Les formes « idiopathiques » sont nombreuses, mais la surveillance
IRM peut révéler tardivement une tumeur hypothalamique ;
b) diabète insipide néphrogénique (insensibilité rénale à l’ADH). Causes : intoxi-
cation par lithium, tubulopathies.
Diagnostic
Basé sur :
1. Un syndrome polyuropolydipsique supérieur à 3 l/j.
2. L’élimination des autres polyuries : diabète sucré (glycosurie) et
hypercalcémie.
3. La persistance de la polyurie au cours de l’épreuve de restriction
hydrique, étroitement surveillée à l’hôpital : l’osmolarité des urines
reste basse, inférieure à celle du plasma, alors que l’osmolarité plasma-
tique et la natrémie augmentent par hémoconcentration. Cette épreuve
doit être arrêtée si le patient perd plus de 3 % du poids corporel. Elle
permet d’éliminer une potomanie (polydipsie primaire), où la diurèse
i
se réduit et l’osmolarité urinaire augmente sans élévation de l’osmola-
am
rité plasmatique.
Explorations
1. Dosage d’ADH bas en fin de restriction hydrique dans le cas d’une
un
SYNDROME DE SCHWARTZ-BARTTER
Syn : hypersécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique.
Causes : a) cancer, surtout bronchique à petites cellules sécrétant de l’hormone
antidiurétique (syndrome paranéoplasique) ; b) pneumopathies aiguës ; c) médi-
caments : cyclophosphamide, vincristine, clofibrate, psychotropes ; d) plus rare-
ment, sécrétion hypothalamique inappropriée (lésion du système nerveux
central).
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Diagnostic
Basé sur :
1. Les troubles psychiques (confusion, délire), aggravés par l’inges-
tion d’eau (intoxication par l’eau).
2. Des formes intermittentes de diagnostic difficile jusqu’à la décou-
verte de l’hyponatrémie sont possibles.
Explorations
1. Hyponatrémie, souvent inférieure à 120 mmol/l.
2. Natriurèse conservée ou élevée, en l’absence d’insuffisance rénale
ou surrénale.
3. Impossibilité d’obtenir une dilution urinaire après charge en eau
(épreuve non dénuée de risque, à ne faire qu’après avoir remonté la
natrémie à plus de 130 par restriction hydrique).
4. Découverte du cancer responsable.
Traitement
1. Restriction hydrique (500 ml/j). Apport sodé inefficace.
2. Traitement du cancer responsable, si c’est possible.
3. Inhibiteur de l’hormone antidiurétique hypophysaire : la déméclo-
cycline 900-1 200 mg/j, puis 600 mg/j, prescription hospitalière, bloque
l’action de l’hormone antidiurétique sur le rein.
i
am
commercialisées en France.
THYROTOXICOSE
Ts
HYPERTHYROÏDIE
Hyperactivité du corps thyroïde provoquant une thyrotoxicose.
Causes : maladie de Basedow, médications iodées (amiodarone surtout), adé-
nome toxique, goitre multinodulaire toxique.
Toujours confirmer le diagnostic par l’élévation de la T4 libre et/ou T3 libre
avec TSH basse. TSH basse isolée : situation fréquente indiquant une autonomie
thyroïdienne (hyperthyroïdie infraclinique).
MALADIE DE BASEDOW
Syn : goitre exophtalmique, maladie de Graves. Cause la plus fréquente d’hyper-
thyroïdie. Prédominance féminine (9/10). Origine auto-immune : stimulation du
récepteur de la TSH par un anticorps (TSI : thyroid stimulating immunoglobulin).
Maladies auto-immunes fréquentes dans la famille.
Diagnostic
1. Signes de thyrotoxicose : tachycardie constante, amaigrissement
malgré polyphagie, tremblement fin et rapide, thermophobie, sueurs,
polydipsie, diarrhée, asthénie musculaire, hyperémotivité. Souvent
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Traitement
1. Traitement médical : repos, sédatifs.
un
Diagnostic
Basé sur :
Les signes de thyrotoxicose, surtout la tachycardie, la présence d’un
nodule thyroïdien unique, l’absence d’exophtalmie.
Explorations
1. Élévation des hormones thyroïdiennes : T4 libre, T3 libre. Baisse
i
de la TSH.
am
Traitement
1. Lobectomie : traitement de choix, de préférence après quelques
semaines de préparation par les antithyroïdiens.
Ts
Diagnostic
1. Dépistage par surveillance clinique et dosage de TSH tous les
6 mois.
2. Tableau clinique atypique d’hyperthyroïdie : amaigrissement,
déclin de l’état général, tachycardie souvent masquée par l’effet brady-
cardisant de l’amiodarone.
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Explorations
Élévation de la T4 libre, de la T3 libre (habituellement basse sous
amiodarone) et abaissement de la TSH.
Traitement
Difficile : antithyroïdiens de synthèse (surtout propylthiouracile) peu
efficaces. Parfois corticothérapie (2 mg/kg) surtout indiquée en
l’absence de goitre, voire perchlorate de potassium (surtout si la pour-
suite de l’amiodarone est indispensable).
L’arrêt de l’amiodarone est préférable s’il est possible, mais la surcharge
iodée (appréciée par l’iodurie élevée) va persister 6 à 12 mois. Thyroïdec-
tomie « à chaud » scabreuse, parfois salvatrice dans des cas très graves.
HYPOTHYROÏDIE DE L’ADULTE
Syn : myxœdème, insuffisance thyroïdienne. Soit primaire, par atteinte du corps
thyroïde, soit secondaire à une insuffisance hypophysaire. Principales causes :
i
a) thyroïdite chronique de Hashimoto avec présence d’anticorps antiperoxydase
am
(voir ce mot) ;
b) iatrogènes : thyroïdectomie, Iode 131, antithyroïdiens, médications iodées
(amiodarone), lithium ;
c) exceptionnellement, ectopie thyroïdienne de révélation tardive ;
un
Diagnostic
Évident dans la forme typique, difficile dans les formes frustes
(asthénie, tendance dépressive, crampes…).
1. Infiltration myxœdémateuse du visage, traits épaissis, teint jau-
nâtre, dépilation (cheveux, sourcils, toison pubienne et axillaire), peau
sèche et froide, voix rauque, parole lente, bradycardie.
2. Asthénie, ralentissement, indifférence, frilosité, constipation,
hypoacousie, tendance à la prise de poids.
3. Allongement du réflexe achilléen.
4. Cardiomégalie fréquente. ECG habituellement anormal, même en
l’absence d’insuffisance coronaire : microvoltage, aplatissement de
l’onde T.
Explorations
1. Abaissement de la T4 libre (l’abaissement de la T3 n’est pas spéci-
fique de l’hypothyroïdie) et surtout élévation de la TSH qui affirme l’hypo-
thyroïdie et son origine thyroïdienne. La TSH non élevée (normale ou
basse) avec une T4 basse indique une insuffisance hypophysaire.
2. Hypercholestérolémie habituelle, hyponatrémie fréquente. Anémie
dans les formes sévères.
Complications
1. Cardiovasculaires : athérosclérose, surtout insuffisance coronaire
habituellement latente du fait de la réduction des activités physiques
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L-T3 (25 µg par sonde gastrique toutes les 6 heures). Mauvais résultats
malgré la réanimation.
Ts
HYPOTHYROÏDIE CONGÉNITALE
Diagnostic
Dosage de la TSH dans le sang du cordon ombilical à la naissance
systématique en France : son élévation permet un diagnostic précoce.
Les signes cliniques ne doivent plus se voir : hypotonie, dissociation
staturo-pondérale, retard psychomoteur aboutissant au crétinisme
avec nanisme dysharmonieux.
Traitement
L-thyroxine 5 µg/kg/j en gouttes. Surveillance clinique (poids, taille,
développement psychomoteur) et biologique (normalisation de T4 puis
de TSH). L’arrêt ou l’insuffisance du traitement ont des répercussions
catastrophiques sur la croissance et l’intelligence de l’enfant. Importance
de la coopération des parents.
Diagnostic
Thyroïde douloureuse et augmentée de volume, fièvre, thyrotoxicose
discrète transitoire. Rares formes indolentes révélées par la thyrotoxicose.
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Explorations
1. Vitesse de sédimentation très augmentée, plus de 50 mm en
1 heure.
2. T4 libre légèrement élevée, TSH basse.
3. Absence de fixation sur la scintigraphie.
Traitement
Corticothérapie (delta-cortisone, 40 mg/j) dégressive en 2 à 3 mois :
traitement symptomatique, plus efficace que les anti-inflammatoires
non stéroïdiens, mais pas toujours nécessaire. Évolution spontanément
favorable. Parfois hypothyroïdie transitoire. Rebond possible.
Diagnostic
1. Hypothyroïdie progressive, précédée par un goitre modéré, très
ferme, indolore, homogène ou non (nodules possibles). Puis atrophie
thyroïdienne progressive. Formes douloureuses, rares et trompeuses.
2. Début fréquent en post-partum (hypothyroïdie ± goitre).
i
Explorations
am
(hypofixation).
4. L’histologie thyroïdienne, bien que typique, n’est pas nécessaire
Ts
au diagnostic.
Traitement
Celui de l’insuffisance thyroïdienne (voir Hypothyroïdie de l’adulte,
ci-dessus). Rarement chirurgical, en cas de nodule suspect.
MALADIE DE RIEDEL
Thyroïdite ligneuse, bénigne : découverte histologique devant un goitre dur
compressif. Cause inconnue.
GOITRE SIMPLE
Syn : goitre diffus euthyroïdien. Souvent familial.
Diagnostic
Hypertrophie homogène des deux lobes. Volume variable, pas de
signe compressif (sauf très gros goitre). Euthyroïdie clinique.
Attention ! Une thyroïde normale en situation haute, sous-laryngée,
est souvent prise à tort pour un goitre.
Examens complémentaires
1. Dosages de la T4 libre et de la TSH normaux.
2. Échographie : mesure les dimensions des deux lobes (élément
comparatif). Fréquence des micronodules.
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NODULE THYROÏDIEN
Très fréquent : plus d’une personne sur 2 après 50 ans a un ou plusieurs
nodules. Il peut s’agir d’un cancer (1/20), d’un adénome, d’un kyste, d’un nodule
colloïde, d’une thyroïdite de Hashimoto. Exceptionnellement : lymphome, métas-
tases, tuberculose, abcès.
i
am
Diagnostic
Basé sur :
1. La découverte d’un nodule palpable, douloureux ou pas, montant
un
en plus contesté.
4. En cas de gros kyste, ponctions itératives ou chirurgie. Abstention
Ts
CANCER THYROÏDIEN
Le type histologique détermine le traitement et le pronostic.
1. Cancers différenciés, hormono-dépendants (stimulés par la TSH), de bon pro-
nostic (plus de 80 % de survie à 10 ans) :
a) folliculaire ou vésiculaire (extension lymphatique et métastatique, os, pou-
mons) ;
b) papillaire (extension lymphatique, métastases plus rares) ;
c) formes intermédiaires.
Cancers anaplasiques, indifférenciés, mortels à près de 100 % en quelques mois.
Cancer médullaire : voir p. 925.
Diagnostic
1. Nodule cervical parfois suspect d’emblée : gros nodule de plus de
40 mm, non kystique, isolé ou d’évolution rapide chez un sujet jeune,
compression trachéale ou récurrentielle (dysphonie), avec adéno-
pathies, ou après irradiation cervicale.
2. Parfois métastases pulmonaires ou osseuses révélatrices.
3. Rarement bouffées vasomotrices et diarrhée motrice (cancer
médullaire).
4. Le plus souvent, nodule thyroïdien (s’élevant à la déglutition)
isolé, banal en apparence, voire découvert à l’échographie.
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Explorations
1. Échographie : nodule plein ou hétérogène, cytoponction le plus
souvent décisive. Scintigraphie non systématique. En principe, le
cancer se présente comme un nodule froid. Finalement, le diagnostic
est histologique, l’indication opératoire étant portée soit d’emblée
devant un nodule suspect, soit ultérieurement devant un nodule évo-
lutif ou mal supporté.
2. En cas de métastase révélatrice, le marquage des cellules par
l’anticorps antithyroglobuline (immunocytochimie) indique son origine
thyroïdienne.
3. Le dosage de la thyroglobuline plasmatique fait partie du bilan pré-
opératoire, car elle sera un élément de surveillance, mais son élévation
n’est pas synonyme de cancer.
Traitement
1. Cancer vésiculaire ou papillaire : thyroïdectomie totale avec curage à
la demande (non systématique), puis irradiation par iode 131 pour détruire
les résidus, puis hormone thyroïdienne définitive à dose freinatrice. On
essaye d’obtenir l’athyréose (scintigraphie « blanche », thyroglobuline
basse), ce qui peut nécessiter plusieurs doses d’iode 131. Dosage annuel
de thyroglobuline de préférence sous TSH exogène (thyrotropine) ou
i
endogène (nécessitant l’interruption de la L-T4 pendant un mois). Son élé-
am
maintenir la TSH entre 0,1 et 2 mU/l car les risques liés au cancer sont
très faibles. Le test à la thyrotropine n’est pas nécessaire tous les ans ;
b) dans les cas non guéris au contraire (résidus ou métastases), frei-
Ts
Diagnostic
Deux éventualités possibles :
1. Cas index ou forme sporadique : découverte histologique du cancer
médullaire lors de la chirurgie d’un nodule thyroïdien ferme, uni- ou bila-
téral, parfois associé à des bouffées vasomotrices et une diarrhée
motrice. Calcifications intra-tumorales évocatrices. Extension ganglion-
naire loco-régionale. Métastases osseuses et pulmonaires possibles.
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HYPERPARATHYROÏDIE PRIMAIRE
Terme ayant remplacé celui de maladie de Recklinghausen ou d’ostéose para-
un
Diagnostic
1. Un cas sur deux : hypercalcémie latente de découverte fortuite.
2. Asthénie, polyuro-polydipsie, tendance dépressive.
3. Lithiase rénale, récidivante, néphrocalcinose.
4. Rarement, douleurs osseuses, fractures pathologiques, crises de
pseudo-goutte par chondrocalcinose.
Explorations
1. L’association d’une calcémie élevée (> 2,7 mmol/l, rarement
> 3,7 mmol/l), signe constant mais non spécifique (voir Hypercalcémies,
p. 889), et d’une phosphorémie basse est évocatrice du diagnostic.
2. Élévation de la parathormone plasmatique (PTH 1-84) ce qui exclut
les hypercalcémies des cancers sécrétant la PTHrp (PTH related pep-
tide) que l’hypercalcémie peut révéler.
3. Hypercalciurie, au moins calciurie non abaissée, ce qui exclut les
hypercalcémies hypocalciuriques familiales par mutation activatrice du
récepteur au calcium.
4. Autres examens, souvent inutiles : augmentation de l’AMP cyclique
urinaire, baisse de la réabsorption tubulaire du phosphore, augmenta-
tion du calcium ionisé, acidose hyperchlorémique, test de surcharge
calcique, qui diminue le taux de PTH 1-84 en l’absence d’hyperparathy-
roïdie primaire.
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HYPERPARATHYROÏDIE SECONDAIRE
Ts
TÉTANIE
Syndrome d’hyperexcitabilité neuromusculaire. Causes : a) hypocalcémie (hypo-
parathyroïdie, malabsorption intestinale, transfusions massives de sang citraté) ;
b)þalcalose (hyperventilation, accouchement, hyperaldostéronisme) ; c) tétanie neu-
rogène normocalcémique (spasmophilie), fréquente (entité discutée).
Diagnostic
1. Clinique : crise de contracture des doigts en « main d’accoucheur »
avec angoisse, hyperpnée, malaise. Perte de connaissance rare mais
possible, précédée de fourmillements des doigts et de la bouche.
2. Signe de Chvosteck, habituel, mais non obligatoire entre les crises,
non spécifique sauf lorsqu’il est très net. Signe de Trousseau (tétanie
de la main après pose d’un brassard à pression artérielle).
Explorations
1. Électromyogramme : multiplets typiques. Le plus souvent inutile.
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HYPOPARATHYROÏDIE
Le plus souvent due à la dévascularisation accidentelle des glandes parathy-
roïdes au cours d’une thyroïdectomie. Rarement primitive.
Diagnostic
Évoqué devant une tétanie, ou des troubles oculaires (cataracte).
Explorations
1. Hypocalcémie franche de moins de 70 mg/l (1,75 mmol/l) non
expliquée par une hypoprotidémie ou une insuffisance rénale.
2. Hyperphosphorémie supérieure à 40 mg/l.
i
am
Traitement
Calcium, et surtout dérivés de la vitamine D : 25-OH-D3 (50-200 µg/j),
Ts
1-OH-D3 (1-3 µg/j), 1,25-OH-D3 (0,25-1 µg/j) pour supprimer les signes
cliniques et maintenir la calcémie entre 80 et 90 mg/l, pas plus, la cal-
ciurie restant inférieure à 5 mg/kg/j. En effet, une hypercalcémie par
surdosage peut apparaître après des années de normocalcémie.
PSEUDO-HYPOPARATHYROÏDIE
Syn : syndrome d’Albright, ostéodystrophie héréditaire. Maladie rare, liée à un
trouble de la réceptivité rénale et osseuse à la parathormone.
Diagnostic
État dysmorphique : faciès arrondi, brièveté des 4e métacarpiens,
petite taille, débilité mentale et obésité. Tétanie.
Explorations
1. Mêmes signes biologiques que l’hypoparathyroïdie.
2. Mais parathormone élevée, éliminant l’hypoparathyroïdie.
3. Test génétique permettant de classer la mutation en plusieurs
sous-groupes ± symptomatiques : mutation du gène codant pour la
sous-unité alpha de la protéine Gs (GNAS1) à transmission autosomique
dominante, autres mutations dans les régions régulatrices de GNAS1.
Traitement
Les dérivés de la vitamine D sont efficaces pour relever la calcémie.
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MALADIE D’ADDISON
Syn : insuffisance surrénalienne lente primaire. Causes : destruction des deux
surrénales d’origine tuberculeuse ou, plus souvent aujourd’hui, rétraction corti-
cale d’origine auto-immune. Rarement, destruction surrénalienne par hématomes
ou tumeurs bilatérales.
Diagnostic
1. Pigmentation diffuse, prédominant aux parties découvertes, mais
aussi plis de flexion, mamelons, taches ardoisées muqueuses.
2. Asthénie progressive, vespérale d’abord puis permanente, intense.
Amaigrissement. Anorexie, envie de sel, adipsie, hypotension. Rare-
ment contractures des membres inférieurs.
Explorations
1. Abaissement du cortisol plasmatique le matin (< 80 ng/ml), ne se
relevant pas ou peu après injection de Synacthène.
2. Élévation de l’ACTH plasmatique.
3. Abaissement du cortisol libre urinaire.
4. Tendance à l’hypoglycémie, hyponatrémie, hyperkaliémie ; natriu-
rèse élevée, activité rénine élevée, aldostérone basse.
5. Enquête étiologique : anticorps anti-enzymes surrénaliens, en par-
ticulier anti-21 hydroxylase (cause auto-immune, la plus fréquente),
i
notion de tuberculose ancienne, calcifications surrénaliennes au
am
Complication
Insuffisance surrénale aiguë (ci-dessous).
Ts
Traitement
1. Définitif, substitutif, associant :
a) le glucocorticoïde physiologique : hydrocortisone per os, 15 à
40 mg/j (habituellement 20 mg le matin, 10 mg à midi) ;
b) un minéralocorticoïde (surtout en cas d’hypotension et de perte
de sel, même si l’hydrocortisone a un effet minéralocorticoïde) : fludro-
cortisone 50 à 100 µg/j (délivrée seulement par les pharmacies des
hôpitaux) ;
c) un régime bien salé, expliqué au patient qui croit souvent devoir
prendre « un régime sans sel avec la cortisone » ;
d) l’éducation du malade : traitement quotidien (oubli des comprimés
mal toléré) à vie, carte dans le portefeuille, augmentation des doses lors
des stress ;
e) un traitement antituberculeux éventuel.
2. Ce traitement a transformé la maladie jadis mortelle à 100 %. Les
patients atteints d’une maladie d’Addison mènent aujourd’hui une vie
normale au prix d’un traitement quotidien peu contraignant. La sur-
veillance du traitement est avant tout clinique : ni surdosage (signes de
Cushing), ni sous-dosage (pigmentation, hypotension, amaigrissement),
ionogramme normal. Surveillance hormonale inutile et trompeuse : le
cortisol plasmatique reste bas et l’ACTH élevé à 8 heures avant la prise
des comprimés chez les patients bien traités, le cortisol libre urinaire
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INSUFFISANCE SURRÉNALE
POST-CORTICOTHÉRAPIE
Habituelle si la corticothérapie a été longue (> 6 mois) et à doses fortes
(> 20 mg/j de prednisone). Il s’ensuit un déficit en ACTH, qui peut persister après
l’arrêt du traitement.
Traitement
1. Diminuer la dose de prednisone (ou équivalent) progressivement.
2. Si le traitement a duré plus de 2 ans, relayer par 10 à 20 mg
d’hydrocortisone dès que la dose de prednisone est inférieure à
7,5 mg/j (à cette dose, l’hydrocortisone est substitutive, et a peu d’effet
sur la maladie pour laquelle la prednisone est prescrite).
3. Le dosage du cortisol à 8 heures est inutile à ce moment, mais est
décisif si la prednisone peut être totalement arrêtée. Il sera renouvelé
(à 8 heures, avant la prise des comprimés d’hydrocortisone) tous les
3 à 6 mois, et dès lors :
a) arrêt de l’hydrocortisone si le cortisol est supérieur à 130 ng/ml ;
b) poursuite du traitement s’il est inférieur à 30 ng/ml ;
i
c) entre ces deux valeurs, le test au Synacthène est utile : si la sécré-
am
tion d’ACTH s’est réparée, le cortisol s’élève à plus de 200 ng/ml après
Synacthène.
Attention ! Aucun traitement ne peut influencer la reprise de cette
un
sécrétion.
TUMEURS SURRÉNALIENNES
Tumeurs corticosurrénaliennes bénignes ou malignes, ou médullosurréna-
liennes, elles sont découvertes à l’occasion de signes endocriniens ou tumoraux,
ou bien latentes (incidentalomes) à l’occasion d’une échographie, tomodensito-
métrie ou IRM.
Diagnostic
i
1. Signes d’hypersécrétion : syndrome de Cushing, syndrome de
am
bilatérales (métastases).
3. Douleurs abominables, hématome rétro-péritonéal.
4. Très souvent aucun signe : incidentalome.
Ts
Explorations
1. Tumeur corticosurrénalienne sécrétante : selon le type, élévation
du cortisol sanguin et urinaire, de l’aldostérone, des androgènes, voire
des œstrogènes, non freinable par dexaméthasone.
2. Phéochromocytome : élévation des métanéphrines urinaires.
3. Tumeurs non sécrétantes : tous les dosages sont normaux.
4. Visualisation : échographie, tomodensitométrie ou IRM, scintigra-
phie au MIBG (phéochromocytome) ou au iodocholestérol (qui marque
les tumeurs corticosurrénaliennes sécrétantes).
Traitement
Exérèse chirurgicale. En cas de corticosurrénalome, mitotane, chimio-
thérapie (décevante). Abstention en cas de tumeur petite (< 4 cm, dis-
cuté) non sécrétante et stable.
SYNDROME DE CUSHING
Syn : hypercortisolisme non freinable. Prédominance féminine (9/10). Causes :
dans 8 fois sur 10, hypersécrétion d’ACTH hypophysaire par un micro-adénome
entraînant une hyperplasie bilatérale des surrénales (maladie de Cushing). Plus
rarement : tumeur surrénalienne bénigne (adénome) ou maligne (corticosurréna-
lome), sécrétion d’ACTH par un cancer bronchique, thymique ou pancréatique
(syndrome paranéoplasique).
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Diagnostic
1. Modifications morphologiques acquises : obésité facio-tronculaire,
visage rouge, peau fragile, ecchymoses, vergetures rouges sur
l’abdomen, les flancs, les seins, amyotrophie, membres grêles.
2. Hirsutisme discret ou virilisation (corticosurrénalome).
3. Parfois, hypertension artérielle, ostéoporose (rachis), troubles
génitaux (aménorrhée), troubles psychiques (tendance maniacodépres-
sive).
4. Chez l’enfant, arrêt de croissance.
Explorations
1. Diabète franc ou hyperglycémie provoquée per os anormale.
2. Rythme du cortisol aboli : le cortisol plasmatique reste élevé le
soir et la nuit.
3. Élévation du cortisol libre urinaire.
4. Absence de freinage du cortisol sanguin et urinaire après dexamé-
thasone 2 mg/j pendant 2 à 5 jours.
5. Selon la cause :
a) maladie de Cushing : ACTH normal ou élevé, forte réponse à la
métyrapone, freinage du cortisol par 8 mg de dexaméthasone, évolution
cyclique possible ;
i
b) tumeurs de la surrénale : ACTH bas, aucune réponse aux tests
am
Traitement
1. Maladie de Cushing : adénomectomie hypophysaire, radiothérapie
Ts
SYNDROME DE CONN
Syn : hyperaldostéronisme primaire. Causes : adénome d’une surrénale, ou
hyperplasie des deux couches glomérulées.
Diagnostic
1. Hypertension artérielle avec hypokaliémie, plus ou moins bien
tolérées.
2. Rarement, mais évocatrices : crises de faiblesse des membres infé-
rieurs (hypokaliémie), tétanie (alcalose), polyurie.
Attention ! Une hypertension artérielle avec hypokaliémie peut être
due à une forte consommation de réglisse (antésite, pastis sans alcool)
ou à un traitement diurétique chez un hypertendu.
Explorations
1. L’association des signes ci-dessous est évocatrice :
a) hypokaliémie inférieure à 3,5 mmol/l et kaliurèse supérieure à
5 mmol/kg/24 h ;
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SYNDROME DE BARTTER
Affection rare, entité discutée. Comporte un hyperaldostéronisme (sans hyper-
tension artérielle, avec hypokaliémie), secondaire à une hypersécrétion non tumo-
i
rale de rénine. Serait dû à une insensibilité vasculaire aux effets vasopresseurs de
am
Diagnostic
1. Évoqué dès la naissance chez la fille par une virilisation : hyper-
trophie du clitoris, ambiguïté sexuelle. Risque d’erreur de sexe dans les
cas majeurs avec organe érectile simulant un pénis.
2. Chez le garçon, pseudo-puberté précoce avec virilisation et avance
staturale pendant les premières années de la vie, mais sans augmenta-
tion de volume des testicules (ce qui élimine une puberté vraie).
3. Dans les deux sexes, risque de perte de sel, dès les premières
semaines de vie : déshydratation majeure, très grave.
4. Fréquence des formes frustes à révélation tardive chez la fille par
un hirsutisme.
5. Très rarement, hypertension artérielle (bloc en 11-hydroxylase).
6. Diagnostic anténatal possible (couples concernés par un antécé-
dent d’enfant atteint d’une forme précoce).
Explorations
1. Augmentation des androgènes (testostérone, androstènedione).
2. Cortisol normal ou bas.
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PHÉOCHROMOCYTOME
Syn : paragangliome. Tumeur des cellules chromaffines de la médullosurré-
nale, bénigne 9 fois sur 10, sécrétant des catécholamines. Possibilité de tumeurs
multiples (voir Néoplasies endocriniennes multiples, p. 939), ou en situation
ectopique.
Diagnostic
1. Hypertension artérielle paroxystique avec malaise, pâleur, tachy-
cardie, sueurs et céphalées.
2. Hypertension artérielle permanente, en fait plus fréquente.
3. Parfois révélé par une hyperglycémie, un collapsus brutal (notam-
ment au cours d’une intervention), une réponse paradoxale d’une
hypertension artérielle aux bêtabloquants.
4. Parfois, grosse tumeur palpable, ou tumeur asymptomatique de
taille variable, trouvée par tomodensitométrie (incidentalome).
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Explorations
1. Tendance à l’hyperglycémie.
2. Élévation des métanéphrines urinaires (l’acide vanylmandélique et
les catécholamines sont peu sensibles) et plasmatiques (prélèvements
multiples).
3. Tests dynamiques (régitine, propranolol, glucagon, sulpiride) :
abandonnés.
4. Imagerie : scintigraphie à la méta-iodobenzylguanidine (MIBG),
tomodensitométrie, échographie. Hypersignal en T2 sur l’IRM. Artério-
graphie dangereuse.
Voir Explorations fonctionnelles de la médullosurrénale, p. 1699.
Traitement
Exérèse chirurgicale, souvent par cœliochirurgie si tumeur de moins
de 9-10 cm, nécessitant une équipe entraînée (risque de collapsus per-
opératoire, moindre si la volémie a été rétablie avant l’intervention).
Préparation par alphabloquants, inhibiteurs calciques, ou alpha- et
bêtabloquants.
IMPUBÉRISME
i
Absence de développement des caractères sexuels secondaires. Étant donné les
am
Diagnostic
un
PUBERTÉ PRÉCOCE
Syn : précocité sexuelle. Survenant avant 8 ans chez la fille, 10 ans chez le
garçon.
Il convient de distinguer :
a) la puberté précoce vraie (dépendant d’une stimulation hypothalamo-hypo-
physaire) ;
b) la pseudo-puberté précoce (tumeur ovarienne chez la fille, tumeur testicu-
laire ou hyperplasie surrénale congénitale chez le garçon) ;
c) la puberté précoce hétérosexuelle (le plus souvent, virilisation d’une fille par
hyperplasie surrénale congénitale, ou une tumeur virilisante).
Diagnostic
1. Avance de la taille et de l’âge osseux.
2. Développement des caractères sexuels secondaires (chez la fille,
seins, menstruations ; chez le garçon, développement des testicules et
de la verge ; pilosité pubienne dans les deux sexes).
3. Risque de petite taille à l’âge adulte malgré l’avance à l’adoles-
cence, par soudure précoce des cartilages, difficultés psychologiques
et éducatives.
Explorations
1. Dans les deux sexes, LH élevée par rapport à l’âge et réponse nette
à LH-RH.
2. Chez le garçon, testostérone élevée.
3. Chez la fille, augmentation du volume ovarien, de la hauteur uté-
rine et apparition de la ligne cavitaire sur échographie, œstradiol peu
fiable.
4. IRM cérébrale indispensable.
Traitement
Étiologique si possible, sinon analogues retards de la LH-RH qui blo-
quent au long cours la sécrétion de LH après une phase courte de sti-
i
am
GYNÉCOMASTIE
Hyperplasie du tissu mammaire chez l’homme :
Ts
Diagnostic
1. À la naissance et à la puberté : physiologique et transitoire. Parfois
asymétrique, voire unilatérale. Si elle est modérée, pas d’explorations
ni de traitement à ces âges.
2. Évoquer une tumeur mammaire en cas de gynécomastie unilaté-
rale surtout si elle est excentrée (intervention en cas de doute).
Explorations
1. Testostérone et œstradiol (rapport E2/T élevé dans les leydigomes).
2. Prolactine, même en l’absence de galactorrhée, et hCG (élevé dans
certaines tumeurs testiculaires et les chorio-épithéliomes extra-testicu-
laires).
3. LH et FSH (recherche d’hypogonadisme).
4. Échographie testiculaire indispensable (leydigome souvent petit)
lorsque la cause n’est pas évidente.
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Traitement
Étiologique si possible. Traitement symptomatique : gel de dihy-
drotestostérone pendant 2 à 3 mois, voire chirurgie (exérèse du tissu
mammaire).
GALACTORRHÉE
Souvent, mais non toujours, liée à une hyperprolactinémie (hypersensibilité à
la prolactine ?).
Diagnostic
1. Écoulement de sécrétion lactée par les mamelons, spontanée ou pro-
voquée par la pression des seins, parfois associée à une aménorrhée.
2. En dehors du post-partum, elle doit faire rechercher :
a) un médicament qui élève la prolactine : neuroleptiques (surtout
sulpiride), antidépresseurs, métoclopramide, contraceptifs oraux,
alpha-méthyldopa, cimétidine, morphiniques ;
b) un adénome à prolactine (voir p. 912) avec prolactinémie de plus
de 100 ng/ml et image tumorale sur l’IRM. Mais aucun critère n’élimine
formellement un micro-adénome devant une hyperprolactinémie
modérée (30-100 ng/ml).
Traitement
i
Étiologique si possible. Traitement symptomatique : bromocriptine.
am
HYPOGONADISME
un
I. HYPOGONADISME MASCULIN
Syn : insuffisance androgénique.
Ts
Diagnostic
1. Facile si la cause est pré-pubertaire : impubérisme évident avec
organes génitaux infantiles, voix aiguë, pas de pilosité, grande taille,
membres longs. Risque d’ostéoporose précoce.
2. Difficile s’il survient après la puberté : asthénie, impuissance avec
perte de la libido.
Examens complémentaires
1. Testostérone plasmatique très basse.
2. Les gonadotrophines indiquent la cause :
a) LH et FSH basses (voire normales) : origine hypothalamo-hypo-
physaire. IRM indispensable. Le déficit gonadotrope peut être associé
à d’autres déficits (voir Insuffisance hypophysaire, p. 914).
b) LH et/ou FSH élevées : origine testiculaire.
Traitement
1. Hormonothérapie androgénique substitutive : testostérone retard
(environ 250 mg IM toutes les 3 semaines), testostérone percutanée
LivreSansTitre1.book Page 938 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HIRSUTISME
Syn : virilisme pilaire. Causes : a) médicamenteuses (androgènes intempestifs,
progestatifs, pilules œstroprogestatives, sensibilité individuelle variable) ;
b) hypersécrétion androgénique endogène, surrénalienne, ovarienne ; c) localisé
au visage dans la porphyrie cutanée tardive.
Diagnostic
1. Pilosité de type masculin chez une femme (visage, tronc). À distin-
guer de l’hypertrichose (pilosité excessive des membres).
2. Association possible à un virilisme (morphologie androïde, hyper-
i
am
INSUFFISANCE STATURALE
Syn : nanisme. Ne pas méconnaître une cause curable.
Diagnostic
Doit être apprécié sur une courbe de croissance, et en fonction de la
taille familiale, de l’âge osseux, et du développement pubertaire éventuel.
LivreSansTitre1.book Page 939 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. En l’absence de cause évidente, rechercher une affection dont le trai-
tement est efficace, et qui peut ne s’exprimer que par le déficit statural :
a) dosage de TSH (hypothyroïdie) ;
b) caryotype chez la fille (syndrome de Turner) ;
c) dosages de GH sous stimulation (propanolol-glucagon ou autres)
et IGF-1 (déficit en GH) ;
d) anticorps anti-transglutaminase, voire biopsie duodénale (maladie
cœliaque).
2. Un avis spécialisé est toujours nécessaire si le retard est de plus
de 2 DS.
i
Traitement
am
liales. On distingue :
1. Les NEM de type 1 (syndrome de Wermer) : adénome parathyroïdien, pan-
créatique (syndrome de Zollinger-Ellison), hypophysaire. Mutations du gène MEN1
codant pour la protéine ménine.
2. Les NEM de type 2 (syndrome de Sipple) : 2A avec cancer médullaire thyroï-
dien, phéochromocytomes multiples, hyperparathyroïdie ou 2B, avec les mêmes
associations que 2A, et en plus des neuromes muqueux de la bouche ou des
conjonctives, un aspect marfanoïde et une évolution très grave. Les tests géné-
tiques caractérisent bien ces différents types (mutations du proto-oncogène RET).
GLUCAGONOME
Tumeur rare du pancréas, bénigne ou maligne sécrétant du glucagon.
Diagnostic
Révélée par un diabète, un érythème cutané nécrosant et une stomatite.
Explorations
Le dosage du glucagon permet le diagnostic, précisé par l’imagerie.
Traitement
Exérèse chirurgicale. Si impossible ou insuffisant : chimiothérapie
générale ou intra-artérielle (streptozocine), interféron, analogues de
somatostatine.
LivreSansTitre1.book Page 940 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
P02C13.fm Page 941 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
Maladies de la nutrition
par A. Grimaldi, T. Hanh et P. Sérog
DIABÈTE SUCRÉ
Syndrome défini par l’hyperglycémie chronique et son risque de complications.
Il regroupe plusieurs types de maladies :
I. DIABÈTE DE TYPE 1
(Anciennement appelé diabète insulino-dépendant). Il résulte d’une destruction
auto-immune des cellules bêta des îlots de Langerhans par des lymphocytes T qui
précède de 5 à 10 ans l’apparition du diabète. Les auto-anticorps anti-GAD, anti-
insuline et anti-tyrosine phosphatase, simples marqueurs immunitaires, n’ont pas
de rôle pathogène. Le diabète apparaît lorsque 80 % des cellules bêta sont
détruites. Les facteurs conduisant à la rupture de tolérance immunitaire sont
inconnus : les virus de la rubéole congénitale, des oreillons, le virus Coxsackie B4,
des facteurs alimentaires comme les protéines du lait de vache, ou toxiques ont
été incriminés sans preuve à ce jour. Reste également inexpliquée l’augmentation
i
de l’incidence de la maladie, à un âge de plus en plus jeune.
am
parents atteints, le risque pour chaque enfant est de 2 à 3 % si la mère est diabé-
tique, 4 à 5 % si c’est le père. Une dizaine de gènes de prédisposition ont été iden-
tifiés, dont la moitié liée au système HLA.
Ts
Diagnostic
Évoqué devant :
1. Une obésité de topographie abdominale (périmètre abdominal
supérieur à 102 cm chez l’homme, 88 cm chez la femme).
2. Des signes patents : polyurie, polydipsie, polyphagie, amaigrisse-
i
ment.
am
de nombreuses années.
4. Des antécédents familiaux de diabète de type 2.
Ts
DIABÈTE GESTATIONNEL
Voir Diabète et grossesse, p. 1400.
de trouble trophique.
3. Tous les ans ou tous les 2 ans en cas de diabète bien équilibré non
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. La polyurie-polydipsie avec déshydratation extracellulaire.
Ts
posologie progressive. Les patients doivent en être informés. S’ils ne peuvent éviter
de sauter un repas, ils ne doivent s’abstenir prendre leur sulfamide hypoglycémiant.
Le glibenclamide est responsable d’hypoglycémies sévères, dont le risque est accru
chez les patients âgés, dénutris, insuffisants rénaux et la co-prescription de mico-
nazole, de certains anti-inflammatoires non stéroïdiens ou d’inhibiteurs d’enzyme de
conversion, plus exceptionnellement de dextropropoxiphène ou de cotrimazole.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les signes neurovégétatifs : tremblements, palpitations, fringales,
sueurs.
2. Les signes neurologiques : confusion, torpeur, coma, convulsions.
3. La résolution très rapide des signes par l’injection de soluté glucosé.
4. La répétition des accès hypoglycémiques induit une diminution et
surtout un retard de la réponse neurovégétative à l’hypoglycémie, les
signes de neuroglucopénie précédant alors les signes neurovégétatifs,
ce qui favorise les accès hypoglycémiques sévères. Cette situation est
moins fréquente depuis l’utilisation de l’insulinothérapie fonctionnelle
visant à mimer l’insulino-sécrétion physiologique.
Traitement
1. Préventif : la prescription d’insuline doit être assortie d’une éduca-
tion sur la prévention et le traitement de l’hypoglycémie.
i
2. Coma hypoglycémique provoqué par les sulfamides hypoglycémiants
am
laire injecté par une tierce personne (une ampoule de 1 mg), répété
éventuellement après 10 minutes. Un patient redevenu conscient,
comprenant la cause de son hypoglycémie, ne vivant pas seul, et connais-
sant bien son traitement, peut être autorisé à rentrer chez lui avec pour
conseil de consulter rapidement son diabétologue. Un trouble de
conscience prolongé, l’absence d’entourage ou un défaut de suivi justi-
fient une hospitalisation.
Diagnostic
Staphylococcies cutanées, mycoses uro-génitales, tuberculose pul-
monaire.
Prévention
1. Respect des objectifs glycémiques.
2. En période péri- et post-opératoire, maintenir la glycémie à moins
de 2 g/l pour éviter le risque d’abcès de paroi, d’infection urinaire ou
de médiastinite en cas de chirurgie thoracique : surveiller la glycémie
capillaire toutes les heures chez un diabétique traité par insuline IV ou
P02C13.fm Page 947 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
I. MICRO-ANGIOPATHIE
Voir Rétinopathie diabétique (p. 1507), Rein du diabète (p. 948), Neuropathie
diabétique (p. 1196).
II. MACRO-ANGIOPATHIE
Elle n’a pas de particularité histologique par rapport à l’athérosclérose com-
mune. Le diabète lui confère cependant quatre caractéristiques :
a) une perte de la protection relative des femmes par rapport aux hommes ;
b) une localisation distale diffuse ;
c) l’association d’artériosclérose et de dégénérescence hyaline de la média aboutit
à une médiacalcose, dont la gravité potentielle a été longtemps sous-estimée ;
i
d) un caractère souvent indolore : pas de claudication intermittente, pas
am
PIED DIABÉTIQUE
Responsable de 25 % des hospitalisations des patients diabétiques et de
Ts
Diagnostic.
Basé sur :
1. La recherche d’une neuropathie par le test du monofilament.
2. La recherche d’une artérite distale, d’abord par la clinique et si la
clinique est douteuse, par un écho-Doppler artériel.
3. Le risque podologique est gradué selon ces signes :
a) grade 0 : pas de neuropathie ;
b) grade 1 : neuropathie sans autre facteur de risque ;
c) grade 2 : neuropathie associée à une artérite ou à des troubles sta-
tiques ;
d) grade 3 : antécédent de plaie chronique du pied.
Traitement
1. Grade 0 : repose non pas sur les soins podologiques spécifiques,
mais sur l’équilibre du diabète et le traitement des facteurs de risque
artériels, notamment un sevrage tabagique.
2. Grade 1 : éducation pour la prévention des plaies du pied, en par-
ticulier liées aux chaussures.
3. Grades 2 et 3 : prise en charge spécialisée diabétologique et podolo-
gique (4 consultations annuelles de pédicurie-podologie diabétologique
pour les patients ayant un grade 2, 6 consultations pour le grade 3).
P02C13.fm Page 948 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
REIN DU DIABÈTE
La néphropathie diabétique est responsable d’un tiers des nouveaux cas de
prise en charge pour insuffisance rénale terminale, soit 2 300 cas par an. Elle induit
une macro-angiopathie accélérée dont l’association à la micro-angiopathie fait
parler « d’angiopathie maligne ».
Diagnostic
1. Évoqué par la surveillance systématique de l’albuminurie et du
fond d’œil : on parle de néphropathie incipiens lorsque la micro-albu-
minurie se situe entre 30 et 300 mg/24 heures, de néphropathie patente
lorsque l’albuminurie dépasse 300 mg/24 heures.
2. L’atteinte glomérulaire coexiste pratiquement toujours avec une
rétinopathie, le plus souvent sévère. En l’absence de rétinopathie, le
diagnostic de glomérulopathie diabétique ne peut être accepté et
nécessite donc le recours à la ponction biopsie rénale.
Explorations
1. Vérifier la normalité de la taille des reins par échographie et
l’absence d’autre cause uronéphrologique.
2. La biopsie rénale ne s’impose qu’en cas de doute sur l’origine des
signes de glomérulopathie : précoce, elle montre un épaississement de
la basale et une hyalinose des artérioles glomérulaires ; tardivement,
l’aspect de la glomérulosclérose mésangiale de Kimmelstiel-Wilson.
i
am
Traitement
Préventif : basé sur l’équilibre du diabète et le traitement de
l’hypertension artérielle. Lorsque la micro-albuminurie dépasse
un
NEUROPATHIE DIABÉTIQUE
Voir p. 1196.
Éducation thérapeutique
1. Familiariser le patient avec la teneur en glucides des aliments, et
en conséquence les équivalences glucidiques (voir les tables de com-
i
position des aliments, p. 412 et le régime des diabètes de l’enfant et de
am
l’adulte, p. 438).
2. Faire comprendre au patient quelles sont les doses d’insuline
requises en fonction des glucides qu’il ingère le matin, le midi et l’après-
un
Objectif
Vise à corriger autant que possible l’insulino-résistance et à compenser
au mieux la défaillance insulino-sécrétoire progressive. Il s’agit donc d’un
traitement par étapes, fixées en fonction de l’augmentation de l’HbA1c.
Première étape
1. Correction des erreurs alimentaires et augmentation de l’activité
physique. Il s’agit non pas de prescrire un régime, mais de mener une
enquête alimentaire qualitative afin de faire prendre conscience au
patient sa consommation excessive de graisses allant souvent de pair
avec une insuffisance d’apports glucidiques. Proposer les moyens de
réduire cette surconsommation lipidique afin d’obtenir une réduction
pondérale progressive, non pour atteindre le poids idéal, mais le
réduire de 5 à 10 %, mesure souvent suffisante pour améliorer l’insu-
lino-résistance et l’équilibre glycémique.
En pratique, la difficulté est souvent inhérente aux troubles mineurs
i
am
HYPOGLYCÉMIES
Le glucose est le seul substrat énergétique utilisable par le système nerveux.
L’hypoglycémie peut être affirmée en cas de glycémie inférieure à 2,5 mmol/l
(0,45 g/l) chez l’adulte, 1,2 mmol chez le nouveau-né.
Ne pas méconnaître les variations de résultats inhérentes aux techniques de
dosages dont la plus spécifique est celle utilisant la glucose oxydase (voir
tableau 233, p. 1700) et les artefacts liés à la consommation de glucose in vitro
principalement en cas d’hyperleucocytose importante (le prélèvement sur fluo-
rure de sodium, bloquant le cycle de Krebs, élimine cet artefact).
Les principales causes d’hypoglycémie chez l’enfant et l’adulte (chez le nou-
veau-né et le nourrisson, voir Hypoglycémie néonatale, p. 1432) sont :
1. Les hypoglycémies exogènes (les plus fréquentes) : accident de surdosage ou
de restriction alimentaire excessive (régime « sans sucre ») au cours du traitement
du diabète par l’insuline, mais aussi sulfamides hypoglycémiants ; intoxication
alcoolique aiguë, notamment à jeun chez des buveurs occasionnels.
2. Les hypoglycémies endogènes :
a) l’hyperinsulinémie organique. Insulinome langerhansien, bénin dans 80 % des
i
cas, malin dans 20 % des cas ; sporadique le plus souvent, plus rarement dans le
am
mangeurs de sucre.
3. Les insuffisances hypophysaire et cortico-surrénalienne. L’hypoglycémie
résulte principalement du déficit en cortisol.
4. Les erreurs innées du métabolisme : elles se manifestent souvent chez le nou-
veau-né (voir hypoglycémie néonatale, p. 1432), mais parfois plus tardivement
(glycogénoses).
5. Causes diverses : insuffisance hépato-cellulaire aiguë, dénutrition profonde.
Diagnostic
1. Évoqué sur des troubles fonctionnels pouvant aller du simple
malaise avec fringales, sueurs, tachycardie, troubles vasomoteurs,
jusqu’à des troubles nerveux graves (troubles psychiques souvent de
type agressif, et intellectuels à type de confusion, diplopie, hémiplégie,
manifestations convulsives, au maximum coma avec souvent hyper-
tonie musculaire diffuse, trismus, signe de Babinski bilatéral).
2. L’horaire des malaises oriente le diagnostic : les accès d’hypogly-
cémie organique sont observés chez un sujet à jeun ; les accès d’hypo-
glycémie fonctionnelle surviennent en période post-prandiale. Ces
derniers doivent être distingués des malaises fonctionnels post-pran-
diaux, dont les symptômes (hypertonie sympathique) sont mis, à tort,
sur le compte d’une hypoglycémie (glycémie normale).
3. Affirmé par la constatation d’une glycémie anormalement basse lors
d’un de ces malaises (< 2,5 mmol/l).
P02C13.fm Page 953 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
Explorations
Dépendent de l’âge de début, des circonstances de survenue, des
données cliniques (existence d’une hépatomégalie, poids de naissance,
terme…) et biologiques (existence d’une acidocétose avec cétonurie).
Selon le contexte :
1. Épreuves d’hyperglycémie et de jeun.
2. Augmentation de sécrétion d’insuline (ou de substance à activité
insuline-like) constante, non freinable dans les hypoglycémies endo-
gènes organiques.
3. Étude de l’équilibre acide-base et des corps cétoniques.
4. Dosages enzymatiques : fructose disphophatase, amylo-1,6-glucosi-
dase, glucose-6-phosphatase, galactose-1-phosphate uridyltransférase.
5. Chromatographie des acides aminés dans le sang et les urines.
Traitement
1. Accident thérapeutique : perfusion de soluté glucosé IV, relayée
par l’administration de glucose per os. Glucagon 1 mg sous-cutané ou
intra-musculaire.
2. Hyperinsulinisme organique : exérèse chirurgicale de la tumeur. Trai-
tement médical pré-opératoire et, en cas d’échec, post-opératoire : dia-
zoxide per os (voir p. 128) ou analogues de somatostatine (voir p. 318).
i
3. Hyperinsulinisme fonctionnel : régime pauvre en glucides, enrichi
am
HYPERLIPOPROTÉINÉMIES
Syn : hyperlipidémies, dyslipoprotéinémies. Affectent 5 % à 7 % de la popula-
Ts
Diagnostic
Évoqué sur :
1. Une élévation de la cholestérolémie et/ou de la triglycéridémie lors
d’un bilan systématique.
2. Des signes cliniques inconstants :
a) un arc cornéen ou gérontoxon témoin d’une hypercholestérolémie
seulement avant la quarantaine ;
b) un xanthélasma : dépôt jaunâtre infiltrant l’angle interne des pau-
pières. Peut exister en dehors de toute dyslipidémie ;
c) des xanthomes tendineux : tuméfactions dures siégeant préféren-
tiellement au niveau des tendons d’Achille et des tendons extenseurs
P02C13.fm Page 954 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
des doigts, plus rarement au niveau des tendons extenseurs des orteils,
des tendons rotuliens et quadricipitaux ;
d) des xanthomes aponévrotiques palmaires et/ou plantaires excep-
tionnels ;
e) des xanthomes sous-périostés déformant les coudes, les tubéro-
sités tibiales et iliaques ;
f) une xanthomatose éruptive, contemporaine d’une grande hypertri-
glycéridémie (petites vésicules entourées d’une aréole rouge et conte-
nant un liquide jaune siégeant au tronc, au thorax, aux fesses).
3. Des complications :
a) des accidents cardiovasculaires ischémiques (coronaire, vascu-
laire cérébral, artériel des membres inférieurs) dans les hypercholesté-
rolémies ;
b) des accidents abdominaux aigus (douleurs digestives, crises de
pancréatite), hépatomégalie, splénomégalie et lipémie rétinienne dans
les hypertriglycéridémies majeures.
4. La notion d’antécédents familiaux d’hyperlipoprotéinémie ou de
leurs complications.
Explorations
1. Cholestérol total (> 2,00 à 2,20 g/l).
i
2. Cholestérol HDL (rôle protecteur coronarien si < 0,60 g/l).
am
Traitement
Prise en charge spécialisée Recommandations diététiques obliga-
toires. Prescription d’un hypolipémiant sur avis spécialisé et réservée
aux formes familiales avec augmentation importante du cholestérol-
LDL.
Traitement
1. Mêmes règles de prise en charge que chez les sujets jeunes.
2. Prolongation du traitement en prévention primaire, chez les sujets
de plus de 80 ans, en cas de :
a) cumul de facteurs de risque ;
b) absence d’affection non cardiovasculaire réduisant l’espérance de
vie ;
c) bonne tolérance du traitement.
3. Après l’âge de 80 ans, ne pas débuter un traitement en prévention
primaire.
Traitement
1. Privilégier la combinaison antirétrovirale ayant le moins d’effet
dyslipidémiant (observé surtout avec les antiprotéases : voir p. 63).
Ts
HYPERCHOLESTÉROLÉMIE PURE
Syn : hyperlipoprotéinémie familiale, hyperlipoprotéinémie type IIa de Frede-
rickson. Fréquence de 0,2 % dans la population générale. La forme homozygote,
très rare (1 patient/million), est grave en raison de la survenue d’accidents vascu-
laires précoces, dès l’enfance. Les formes hétérozygotes (1/500 naissances, risque
de transmission de 50 % à la descendance) justifient un dosage lipidique dès la
petite enfance : le taux de cholestérol LDL atteint 1,7 à 1,9 g/l vers l’âge de 1 à 2 ans
et dépasse souvent 2,8 g/l à l’âge adulte, exposant ces sujets au risque de maladies
vasculaires dont la fréquence et la gravité sont liées à un ensemble de facteurs de
risques associés (tabac, obésité androïde, hypertension artérielle, diabète).
Une forme identique, dite polygénique, ne correspond à aucune transmission
identifiée. Elle paraît commune (0,8 % de la population générale).
On décrit une variété associant une hypertriglycéridémie modérée (type IIb).
Diagnostic
1. Évoqué sur les dépôts extra-vasculaires de cholestérol : arc cor-
néen (gérontoxon), angle interne de la paupière (xanthélasma), dépôts
tendineux (xanthomes). Les xanthomes plans cutanés sont caractéris-
tiques de la forme homozygote.
2. Souvent révélé par l’exploration des collatéraux ou descendants
de patients connus.
P02C13.fm Page 957 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
Explorations
1. Cholestérol total supérieur à 3 g/l, pouvant atteindre 6 g/l ou plus
dans la forme homozygote.
2. Augmentation importante de la fraction liée aux LDL.
3. Triglycérides normaux, sérum clair à jeun (sauf dans la variété IIb).
4. Dépistage des lésions athéromateuses : voir Athérothrombose,
p. 461 et Facteurs de risque cardiovasculaire, p. 461.
Traitement
Voir Traitement des hyperlipoprotéinémies, p. 953.
1. L’objectif thérapeutique est fonction du nombre de facteurs de
risques présents associés à une hypercholestérolémie :
a) absence de facteur de risque : cholestérol LDL < 2,2 g/l (5,7 mmol/l) ;
b) un facteur de risque : cholestérol LDL < 1,9 g/l (4,9 mmol/l) ;
c) deux facteurs de risque : cholestérol LDL < 1,6 g/l (4,1 mmol/l) ;
d) plus de deux facteurs de risque : cholestérol LDL < 1,3 g/l
(3,4 mmol/l) ;
e) présence d’antécédents de maladie cardiovasculaire avérée ou
risques équivalents : cholestérol LDL < 1 g/l (2,6 mmol/l).
2. Ces objectifs ne sont pas applicables à l’hypercholestérolémie
familiale où le risque vasculaire élevé justifie un traitement plus pré-
i
coce.
am
HYPERTRIGLYCÉRIDÉMIE FAMILIALE
OU ENDOGÈNE
un
Diagnostic
Rarement évoqué devant des dépôts lipidiques (arc cornéen, xanthé-
lasma, xanthomes éruptifs).
Explorations
1. Sérum trouble ou lactescent à jeun. Triglycérides supérieurs à
2 g/l.
2. Cholestérol total normal ou modérément élevé.
Complications
Pancréatite aiguë dans les formes majeures. Les autres complica-
tions, en particulier cardiovasculaires, sont dépendantes des facteurs
associés (obésité, diabète, hypertension artérielle).
Traitement
Principalement diététique (voir Régime des hyperlipoprotéinémies,
p. 453). Le type IV est dépendant soit du surpoids (régime hypocalo-
rique), soit des sucres à absorption rapide, soit de l’alcool (diminuer
ou supprimer le nutriment incriminé). Associer une activité physique
qui a un effet hypotriglycéridémiant.
Si le régime est mal suivi ou inefficace, un hypolipémiant de la classe
des fibrates peut être ajouté.
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HYPERTRIGLYCÉRIDÉMIES EXOGÈNES
Syn : hyperchylomicronémies (type I). Hypertriglycéridémies exogènes et endo-
gènes (type V). Elles sont très rares, transmises selon un mode autosomal récessif
et n’exposent pas aux complications athéromateuses. L’excès de triglycérides
résulte d’un défaut de catabolisme des chylomicrons, par un déficit en lipopro-
téine lipase, ou en cas d’apoprotéine CII (voir p. 1703).
Diagnostic
Évoqué en présence de xanthomes éruptifs, de crises douloureuses
abdominales souvent à la suite d’un repas riche en graisses, d’une
hépato-splénomégalie stéatosique, d’accès de pancréatite aiguë ou
subaiguë, observés habituellement dans l’enfance.
Explorations
1. Sérum lactescent, augmentation du taux des triglycérides parfois
considérable.
2. Cholestérol normal (type I) ou supérieur à 5 g/l (type V).
Traitement
Uniquement diététique. L’objectif est de maintenir une triglycéri-
démie inférieure à 10 g/l. Le régime est pauvre en graisses (type I) ou
en graisses et en glucides (type V), et adjonction de triglycérides à
chaîne moyenne ou courte (voir p. 349). Ce traitement est difficile à
i
suivre en pratique.
am
HYPERLIPOPROTÉINÉMIE MIXTE
Syn : hyperlipoprotéinémie type III de Fredrickson. Très rare. Elle résulte d’un
Ts
Diagnostic
1. Xanthomas tubéreux jaune orange de plis palmaires (pathognomo-
niques).
2. Manifestation d’athérome coronarien, des carotides ou des
membres inférieurs.
Explorations
1. Sérum opalescent à jeun.
2. Augmentation des triglycérides et du cholestérol total.
3. Bande anormale (broad-bêta) sur l’électrophorèse des lipoprotéines.
Traitement
Similaire aux hypercholestérolémies pures de type II b, mais grande
sensibilité aux régimes et aux dérivés des fibrates.
Diagnostic
Dosage de la fraction HDL par précipitation (voir Explorations des
lipoprotéines, p. 1704).
Traitement
1. Diététique. Nécessite le maintien d’une ration lipidique normale,
autour de 30 à 35 % de la ration calorique totale, d’un apport d’acides
gras saturés, et d’une quantité modérée d’acides gras poly-insaturés.
Une consommation quotidienne d’huile d’olive riche en anti-oxydants
augmente la fraction HDL. Il faut maintenir une petite dose quotidienne
d’alcool.
2. Médicamenteux. Certains fibrates, surtout le gemfibrozil ainsi que
les statines augmentent de 10 % le taux de cholestérol HDL.
SITOSTÉROLÉMIE
Syn : phytostérolémie. Erreur congénitale exceptionnelle du stockage des sté-
rols aboutissant à l’accumulation de stérols d’origine végétale et de cholestérol.
Serait due à une absorption intestinale excessive et anormale des stérols. Trans-
mise sur un mode autosomique récessif.
Diagnostic
Xanthomes tendineux et tubéreux, accidents coronariens précoces.
i
am
Explorations
Hypercholestérolémie trop peu importante. Accumulation de stérols
végétaux (bêtasitostérol, campostérol) dans le sang, les globules
un
SYNDROME MÉTABOLIQUE
Combinaison de facteurs de risques cardiovasculaires, sans autonomie nosolo-
gique réelle. Leur cumul est associé à un risque cardiovasculaire élevé.
Diagnostic
Caractérisé par la présence d’au moins trois critères :
1. Augmentation du tour de taille > 102 cm chez l’homme et 88 cm
chez la femme.
2. Triglycérides > 1,50 g/l.
3. Concentration de cholestérol HDL < 0,40 mg/l chez l’homme et
0,50 g/l chez la femme.
4. Pression artérielle ≥þ130/85 mm Hg.
5. Glycémie à jeun ≥þ1,10 g/l.
6. Microalbuminurie ≥þ28,8 mg/24 h.
Traitement
1. Mesures diététiques (voir Régime de restriction énergétique,
p. 454) et d’activité physique.
2. Traiter individuellement chaque facteur de risque.
P02C13.fm Page 960 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
OBÉSITÉ
Maladie caractérisée par un excès de masse grasse. Dans les pays à haut
niveau de vie, cette masse grasse représente 10 à 15 % du poids chez l’homme
et 20 à 25 % chez la femme. La mesure de la masse grasse se fait couramment
par impédance.
L’indice de Quetelet (poids/carré de la taille, poids en kg, taille en mètre)
s’exprime en kg/m2 et permet de classer les sujets : poids normal < 25 ; surpoids
et complications métaboliques possibles entre 26 et 30 ; obésité modérée ou
commune entre 30 et 35 ; obésité sévère entre 35 et 40 ; obésité massive ou mor-
bide si 40 et plus.
Distinguer de l’obésité les dystrophies lipomateuses, telles que la maladie de
Dercum, adipose douloureuse tronculaire, respectant les extrémités ; la lipo-
dystrophie progressive, ou syndrome de Barraquer-Simons, qui associe une adi-
pose de la moitié inférieure du corps à une atrophie du tissu adipeux de la moitié
supérieure ; l’adéno-lipomatose symétrique, ou syndrome de Launois-Bensaude,
faite de tumeurs lipomateuses, multiples et symétriques ; le syndrome de Prader-
Willi, maladie génétique, caractérisée par une mutation du gène ou du récepteur
de la leptine.
Diagnostic
1. Retracer le mode de constitution de l’excès pondéral en établis-
sant une courbe de poids.
2. Procéder à une enquête alimentaire en définissant les apports
habituels sur une période minimale de trois jours. Rechercher un dérè-
i
glement du comportement alimentaire (hyperphagie, grignotage, crises
am
MAIGREUR
Diminution isolée de la masse adipeuse : à moins de 14 % du poids corporel
chez la femme, à moins de 10 % du poids corporel chez l’homme.
Diagnostic
Distinguer :
1. La maigreur constitutionnelle ou sthénique (apparue souvent dès
l’enfance, poids stable depuis la fin de l’adolescence ; alimentation
riche et variée ; souvent familiale).
2. La maigreur secondaire asthénique, amaigrissement consécutif
soit à des troubles digestifs chroniques, une maladie cachectisante, un
trouble endocrinien (hyperthyroïdie, diabète insulinoprive), une ano-
rexie mentale, une carence nutritionnelle liée à une ration alimentaire
ou insuffisante ou déséquilibrée, à des troubles du comportement ali-
mentaire (exclusions alimentaires par auto-prescription, dénutritions
iatrogènes secondaires à un traitement imparfait de l’obésité).
3. Les maigreurs localisées ou lipodystrophies (voir Obésité, p. 960).
4. La maigreur extrême du diabète lipo-atrophique.
5. La maigreur localisée des patients HIV positifs, traités par trithé-
rapie : maigreur du faciès associée à des dépôts graisseux au niveau de
la nuque (bosse de bison) et de l’abdomen.
P02C13.fm Page 963 Jeudi, 7. avril 2011 2:18 14
Traitement
1. Maigreurs constitutionnelles : ne traiter que si l’état psycholo-
gique du patient l’exige. Régime hypercalorique en partie pâteux,
liquide pour faciliter l’ingestion ; orexigènes d’efficacité transitoire. Les
neuroleptiques ont un effet de prise de poids, mais ne doivent pas être
prescrits en dehors de leur indication propre. Les antidépresseurs peu-
vent être conseillés dans les états dépressifs associés.
2. Maigreurs secondaires : traitement étiologique.
3. Lipodystrophies : pas de traitement diététique.
4. Diabète lipo-atrophique : traitement diététique, avec ration calo-
rique divisée en 5 repas et correspondant exactement au besoin éner-
gétique individuel.
GOUTTE
Ensemble des manifestations pathologiques liées à l’hyperuricémie. Hyper-
uricémie primitive, génétique, ou hyperuricémie secondaire à l’insuffisance rénale,
à la polyglobulie, aux hémopathies malignes, à la prise de diurétiques thiazidiques,
au saturnisme.
Diagnostic
Basé sur :
i
1. Les accès fluxionnaires intenses, à début brutal et cédant en
am
SCORBUT
Avitaminose C, par privation de tout aliment frais. Exceptionnel en métropole.
Également décrit chez le nourrisson exclusivement nourri avec des farines et
des laits stérilisés ou conservés, sous le nom de maladie de Barlow.
Attention ! Ne pas confondre Maladie de Barlow et Syndrome de Barlow (p. 486).
Diagnostic
Soupçonné chez l’individu carencé sur :
i
am
Explorations
1. Anémie hypochrome, normo- ou macrocytaire.
2. Ascorbémie inférieure à 1 mg/l (normalement > 5 mg), ne reflète
que les prises récentes et pas le stock réel de l’organisme. L’ascorburie
(normalement > 10 mg) est moins intéressante et fonction de l’apport
journalier d’acide ascorbique.
3. Test de saturation (épreuve de charge de Harris et Ray) : adminis-
trer le soir 300 mg d’acide ascorbique, prélever 20 ml des urines du len-
demain matin et chercher si ces 20 ml décolorent immédiatement une
solution extemporanée de dichlorophénol-indophénol dans 50 ml
d’eau ; sinon recommencer l’administration d’acide ascorbique et exa-
miner de nouveau les urines le lendemain matin, et ainsi de suite les
jours suivants jusqu’à décoloration. Déficit en vitamine C : nombre de
jours nécessaires × 300 mg. Le déficit n’est franchement pathologique
qu’à partir de 900 mg.
Traitement
1. Curatif : Vitamine C, 1 à 2 g/j pendant 15 jours.
2. Prophylactique : 60 à 100 mg/j par un apport quotidien de fruits et
de légumes frais (voir Tables de composition des aliments, p. 412).
Ces apports sont majorés chez le fumeur et la personne âgée
(+ 40 mg) et chez la femme enceinte ou allaitante (+ 20 mg).
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Génétique médicale
par N. Leporrier et D. Germain
CONSEIL GÉNÉTIQUE
Se propose d’informer, avec toute l’objectivité et le tact nécessaires, les couples
soucieux d’un risque pour leur descendance, en raison d’antécédents personnels
ou familiaux.
Modalités
1. Première étape : définir la nature du risque en s’aidant des moyens
nécessaires pour l’établissement d’un diagnostic précis du cas « index ».
2. Deuxième étape : évaluer la gravité de l’affection et estimer le
risque en fonction du mode de transmission de la maladie et de la situa-
tion du couple sur l’arbre généalogique.
3. Troisième étape : infirmer ou affirmer ce risque en procédant à des
examens du cas « index » et de la famille. Selon la nature de la maladie,
i
les arguments en faveur d’une affection génétique proviennent de don-
am
ANOMALIES GÉNIQUES
Concernent directement les gènes nucléaires et ne sont donc pas visibles sur
un caryotype, mais sur une étude de la molécule d’acide désoxyribonucléique
extraite des noyaux ou d’acide ribonucléique (voir p. 1767). Une altération dans
un gène (mutation) peut compromettre la transcription de ce gène en ARN qui pro-
voque soit une perte de fonction, soit un gain de fonction de la protéine traduite,
conduisant à une maladie génétique.
LivreSansTitre1.book Page 966 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Tous les gènes, à l’exception de ceux sur les chromosomes X et Y, sont présents
en double exemplaire dans chacune de nos cellules. Certaines maladies s’expri-
ment lorsqu’un seul des deux gènes est muté, ce sont des maladies de transmis-
sion dominante (un parent hétérozygote atteint, risque de transmission de 1/2 ou
parents sains et néomutation). Lorsque les deux gènes sont mutés, ce sont des
maladies de transmission récessive (parents hétérozygotes sains, risque de trans-
mission de 1/4).
Des exemples de maladies génétiques fréquentes sont présentés dans le
tableau 166.
Tableau 166. — Exemples de maladies génétiques fréquentes.
GÈNES(S)
FRÉQUENCE
MODE LOCALISATION
MALADIE* (POPULATION
DE TRANSMISSION CHROMOSOME
FRANÇAISE)
(RÔLE)
Syndrome X fragile Garçon 1/4 000 Dominant lié à l’X FMR1 en Xq27.3
Fille 1/8 000 (protéine de liaison
à l’ARN)
Ts
MALADIES MITOCHONDRIALES
Syn : cytopathies mitochondriales. Elles résultent de mutations affectant le
fonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale et entraînent une maladie
à expression souvent musculaire ou neurologique. Les mutations en cause concer-
nent l’ADN nucléaire ou l’ADN mitochondrial. La transmission des premières est
mendélienne, celle des secondes exclusivement maternelle (par le cytoplasme
ovulaire).
Diagnostic
Difficile, doit être évoqué devant des signes inhabituels par leur asso-
ciation ou non explicables par une cause évidente (voir tableau 167).
LivreSansTitre1.book Page 967 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Dosages sanguins : rapports des concentrations lactate/pyruvate,
bêta-hydroxybutyrate/acétate, après épreuve d’effort chez l’adulte, ou
charge glucosée chez le petit enfant.
2. Spectro-RMN : possibilité de quantification des produits organiques
en excès (lactate, glutamate…) dans les organes (cerveau, muscle).
3. Biopsie musculaire : microscopie optique et électronique, dosage
des enzymes de la chaîne respiratoire mitochondriale.
4. Diagnostic moléculaire sur ADN nucléaire ou mitochondrial.
Tableau 167. — Maladies mitochondriales.
MALADIE SYMPTÔMES
MALADIES MULTIFACTORIELLES
Résultent de l’interaction entre plusieurs gènes et des facteurs environnemen-
taux (alimentation, qualité de l’air…). Elles surviennent plus fréquemment que ne
le voudrait le hasard au sein d’une même famille impliquant plusieurs gènes de
prédisposition.
1. Malformations congénitales : sténose du pylore, non-fermeture du tube
neural (spina bifida), fente labio-palatine.
2. Maladies : diabète, hypertension artérielle, coronaropathies, polyarthrite rhu-
matoïde, certains cancers, etc.
1. Dans le cas de gènes dits oncogènes, il suffit d’une mutation d’une des deux
copies pour engendrer la prolifération cellulaire.
2. Dans le cas de gènes dits suppresseurs, les deux copies doivent être mutées
pour entraîner un dérèglement de la cellule. La récurrence familiale de certains
cancers a permis à G. Knudson de formuler l’hypothèse de gènes de prédisposition
au cancer transmis, comme des gènes dominants, de parent à enfant sans trouble
particulier. Le cancer apparaît lorsque la seconde copie normale du gène mute
dans une cellule cible.
Des exemples de cancers à prédisposition génétiques sont présentés dans le
tableau 168.
Tableau 168. — Exemples de cancer à prédisposition héréditaire.
Rétinoblastome Rb 13q14
I. ABERRATIONS CHROMOSOMIQUES
I. AVANT LA NAISSANCE
Le diagnostic prénatal est proposé aux femmes à risque élevé d’avoir un fœtus
avec une anomalie chromosomique.
Indications
1. Dépistage révélant un risque de trisomie 21 fœtale supérieur à
1/250.
2. Anomalie cytogénétique équilibrée chez l’un des deux parents.
3. Signes d’appel échographiques (malformations, retard de crois-
sance ou anomalie de quantité du liquide amniotique).
4. Antécédent d’anomalie chromosomique déséquilibrée concernant
une grossesse antérieure.
I. TRISOMIE 21
Syn : syndrome de Down. Risque leucémique accru (× 20).
Diagnostic
1. Prénatal. Dépistage basé sur un calcul de risque (seuil 1/250) fonc-
tion de l’âge maternel, de la mesure de l’épaisseur de la clarté nucale à
12 semaines (fonction de la longueur cranio-caudale) et les taux
sériques maternels de marqueurs biochimiques du premier trimestre
(bêta-hCG, PAPP-A, dépistage combiné) ou du second trimestre (de
bêta-hCG, œstriol non conjugué, et/ou alpha-fœtoprotéine, dépistage
séquentiel intégré).
2. Post-natal. Hypotonie, visage rond, plat, fentes palpébrales
obliques haut et en dehors, oreilles petites, nuque plate, pli palmaire
LivreSansTitre1.book Page 970 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
II. TRISOMIE 18
Décès précoce (95 %) par malformation cardiaque associée.
Diagnostic
1. Prénatal. Évoqué par échographie (retard de croissance intra-
utérin, membres recroquevillés et mains en position fermée), et sus-
pecté sur l’abaissement de l’œstriol et l’hCG maternels.
2. Post-natal. Hypotrophie, oreilles faunesques, microrétrogna-
thisme, saillie occipitale, chevauchement digital, pieds en « piolet »,
bassin étroit, malformations cardiaques, rénales.
III. TRISOMIE 13
Décès habituel en quelques semaines.
Diagnostic
1. Prénatal. Évoqué par échographie (malformations cérébrales, bec-
de-lièvre, hexadactylie).
2. Post-natal. Aspect de « gueule de loup », fente labio-palatine bilaté-
rale, front fuyant, microphtalmie, hexadactylie, malformations viscé-
i
rales : cerveau, cœur (80 % des cas), appareil urinaire (30 à 50 % des
am
IV. MONOSOMIE 5P
un
Diagnostic
Ts
V. SYNDROME X FRAGILE
Lié à une fragilité de l’extrémité du bras long du chromosome X, difficile à
mettre en évidence par cytogénétique conventionnelle. On recherche aujourd’hui
cette fragilité Xqfra par biologie moléculaire, les mutations sont des expansions
instables d’une répétition d’un trinucléotide situé en amont du gène FMR1 (fragile
X mental retardation). Transmission dominante liée à l’X, peut atteindre les filles
comme les garçons mais de façon moins intense. La transmission est exclusive-
ment maternelle, l’expansion augmente d’une génération à l’autre.
Diagnostic
Évoqué devant un garçon avec un retard mental (de modéré à
sévère), un faciès allongé, un front large, de grandes oreilles, des
mâchoires proéminentes et une macro-orchidie.
SYNDROME DE TURNER
Syn : monosomie X totale ou en mosaïque (45,X/46,XX). Petite taille et dysgé-
nésie gonadique 1/2 500 nouveau-nés de sexe féminin.
un
Diagnostic
1. Pendant la vie fœtale : hygroma, hydrops.
Ts
SYNDROME DE KLINEFELTER
Syn : orchidodystrophie polygonosomique.
Diagnostic
1. Dans la petite enfance, souvent fortuit ou évoqué devant une
micro-orchidie, rarement devant un micropénis.
2. À l’adolescence, y penser devant une gynécomastie bilatérale et
indolore surtout si elle est associée à une micro-orchidie.
3. À l’âge adulte, devant une stérilité et une azoospermie.
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i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 973 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ALCAPTONURIE
Déficit enzymatique en activité homogentisate 1,2-dioxygénase (HGO) dans le
foie résultant en une accumulation d’acide homogentisique et ses métabolites
dans le plasma, les tissus conjonctifs et les urines. Transmission autosomique
récessive. La plupart des patients sont hétérozygotes composites pour des muta-
tions privées du gène HGO situé en 3p2 et comportant 14 exons.
Diagnostic
1. Coloration foncée des urines laissées à l’air libre.
2. Pigmentation variable des sclérotiques et du cartilage des oreilles
(ochronose) après l’âge de 30 ans.
3. Rachialgies.
Explorations
i
Élévation de l’acide homogentisique plasmatique et urinaire (spec-
am
trométrie de masse).
Complications
Pincement, calcifications et fusions des disques intervertébraux.
un
Traitement
Contrôle de la douleur. Surveillance des complications cardiaques,
rénales et prostatiques. La nitisinone (autorisée par la FDA pour le trai-
tement de la tyrosinémie de type I), qui inhibe l’enzyme produisant
l’acide homogentisique, a été proposée comme traitement potentiel
mais n’a pas fait l’objet d’essais cliniques contrôlés.
CYSTINOSE
Défaut du transport de la cystine à travers la membrane lysosomale avec accu-
mulation de cystine libre dans les lysosomes de nombreux tissus, en particulier
les reins. Incidence : 1/200 000. Transmission autosomique récessive. Le
gène CTNS, localisé sur le chromosome 17p13 comporte 12 exons. Une délétion de
57 kb, mutation la plus commune, est décelée chez environ la moitié des patients
européens et américains. Le trouble métabolique primaire demeure mal identifié.
Diagnostic
1. Cystinose néphropathique classique (forme infantile) : révélée
vers l’âge de 6 mois à 1 an par un syndrome de Fanconi avec amino-
acidurie et glycosurie polyurie, polydipsie, rachitisme, retard statural,
hypothyroïdie et photophobie.
2. Une forme atténuée d’évolution plus lente existe chez l’adolescent,
marquée par une hypothyroïdie, un diabète sucré, un retard pubertaire,
parfois d’une hépatosplénomégalie.
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Traitement
1. Mesures symptomatiques importantes : supplément d’eau, de
sodium, de potassium, bicarbonate et phosphate. Apport de 1,25-dihy-
Ts
CYSTINURIE
Due à un défaut du transport de la cystine et des acides aminés dibasiques à
travers les cellules épithéliales de l’intestin et du tubule rénal. Prévalence : 1/7 000.
Transmission autosomique récessive. La cystinurie de type I est due à des muta-
tions du gène SCL3A1. Récemment, deux syndromes des gènes contigus dus à des
microdélétions du chromosome 2p21 avec cystinurie ont été décrits. L’hypotonie
du syndrome hypotonie-cystinurie peut être attribuée à la délétion du gène PREPL.
Diagnostic
Formation dès l’enfance de lithiases récidivantes liées à la faible solu-
bilité de la cystine, radio-opaques dans le tract urinaire.
Explorations
Réaction de Brand positive dans l’urine. Chromatographie des acides
aminés urinaires : élimination excessive de cystine, lysine et arginine.
Analyse des calculs : cystine.
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Traitement
Diurèse forcée. Alcalinisation des urines. Régime pauvre en acides
aminés soufrés.
MALADIE DE HARTNUP
Défaut d’absorption des acides aminés neutres au pôle apical (bordure en
brosse) des cellules du tubule proximal du rein et de la muqueuse intestinale.
Transmission autosomique récessive. Des mutations du gène SLC6A19 situé au
locus 5p15 ont été identifiées.
Diagnostic
Éruption pellagroïde, photosensibilité, ataxie cérébelleuse, retard
mental.
Explorations
Amino-acidurie (acides aminés neutres et aromatiques) avec excès
de tryptophane et d’indols urinaires.
Traitement
Nicotinamide (50 à 200 mg/j) généralement efficace. Régime riche en
protéines afin de compenser la perte d’acides aminés intestinale et uri-
naire. Éviction de l’exposition solaire.
i
am
HISTIDINÉMIE
Déficit enzymatique en histidase (foie et peau). La plus fréquente des erreurs
innées du métabolisme au Japon. Transmission autosomique récessive. Chromo-
un
Diagnostic
Ts
HOMOCYSTINURIE
Due à un bloc sur la voie métabolique de la méthionine au niveau de l’homo-
cystine (déficit en cystathionine synthétase). Transmission autosomique réces-
sive.
Diagnostic
Atteinte oculaire (sub-luxation du cristallin, myopie), vasculaire
(complications thrombo-emboliques artérielles et veineuses), squelet-
tique (ostéoporose, arachnodactylie, scoliose) et nerveuse (retard
mental). Risque de confusion avec un syndrome de Marfan.
Explorations
1. Chromatographie des acides aminés : taux élevé d’homocystine
dans les urines et d’homocystine et de méthionine dans le sang.
2. Mesure de l’activité enzymatique cystathionine synthétase dans
les fibroblastes ou les lymphocytes en culture.
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3. Génotypage.
4. Diagnostic prénatal possible par génotypage ou mesure d’activité
enzymatique sur les cellules du liquide amniotique.
Traitement
Régime déplété en méthionine et supplémenté en cystine commencé
le plus tôt possible. Antiagrégants, éviction des œstroprogestatifs, trai-
tement anticoagulant en période post-opératoire en prévention des
thromboses. Certains patients répondeurs sont améliorés par la pyrido-
xine (vitamine B6).
Diagnostic
Révélation néonatale avec léthargie progressive, hypotonie, convul-
sions de type myoclonique, apnée conduisant rapidement au coma et à
i
la mort à moins que le patient ne soit pris en charge de façon adéquate.
am
Explorations
1. Dosage simultané de la glycine dans le plasma et le liquide
céphalo-rachidien.
un
LEUCINOSE
Syn : Maladie des urines à odeur de sirop d’érable. Déficit enzymatique en
alpha-céto-décarboxylase, deuxième enzyme dans la voie de dégradation des trois
acides aminés branchés (leucine, isoleucine, valine) avec accumulation de ces
acides aminés et des acides alpha-cétoniques correspondants. Transmission auto-
somique récessive.
Diagnostic
Enfants atteints normaux à la naissance. Intoxication métabolique
débutant vers deux jours de vie, et complétée en quelques jours de
troubles graves : léthargie, accès d’hypertonie, mouvements anormaux,
convulsions, troubles respiratoires. En l’absence de traitement, décès
en quelques semaines. Odeur particulière des urines qui rappelle le
sirop d’érable ou le sucre brûlé.
Explorations
Réaction positive des urines à la dinitro-phénylhydrazine qui décèle
la présence d’alpha-céto-acides ; la chromatographie des acides aminés
du sang démontre l’excès de leucine, isoleucine et valine.
Diagnostic anténatal possible.
Traitement
1. Traitement épurateur d’extrême urgence. Utilisation de mannitol,
furosémide et solutés salins hypertoniques.
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PHÉNYLCÉTONURIE
Déficit en phénylalanine hydroxylase (PAH) responsable de la conversion de la
phénylalanine en tyrosine. Fréquence variable selon les ethnies : 1 sur 15 000 nais-
sances dans les populations caucasiennes. Transmission autosomique récessive.
La majorité des cas de phénylcétonurie et d’hyperphénylalaninémie sont dus à des
mutations du gène PAH situé sur le bras long du chromosome 12 en 12q23.2 et
codant pour une protéine de 452 acides aminés la phénylalanine hydroxylase qui
nécessite la tétrahydrobioptérine (BH4) comme cofacteur.
Diagnostic
1. Dépistage néonatal systématique en France : permet la mise en
place d’un régime approprié prévenant le risque d’hyperphénylalani-
némie et ses séquelles encéphaliques.
2. Le tableau classique comprend retard de croissance, microcéphalie,
i
convulsions, retard du développement et retard mental dus à l’accumu-
am
Explorations
1. Test de Guthrie réalisé au 5e-6e jour de vie par recueil de
gouttes de sang sur un papier buvard, envoyé par la poste au centre
de dépistage.
2. En cas de dépistage d’une hyperphénylalaninémie, les explora-
tions nécessaires au diagnostic rapide de la phénylcétonurie sont alors
rapidement mises en œuvre.
Traitement
1. Régime dépourvu de phénylalanine (Phényl free 1), donné le plus
tôt possible, puis contrôlé par un centre spécialisé. Peut empêcher
l’installation de l’encéphalopathie si le diagnostic est porté suffisam-
ment tôt.
2. Phénylcétonurie maternelle : un régime approprié doit être ins-
titué avant la conception et poursuivi pendant toute la grossesse pour
prévenir ces malformations fœtales.
3. Certains enfants atteints de phénylcétonurie « classique » répon-
dent au BH4. Le dihydrochloride de saproptérine est efficace. Une enzy-
mothérapie substitutive (phénylammonialyase) est à l’étude pour les
non-répondeurs.
LivreSansTitre1.book Page 978 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HYPERTYROSINÉMIES HÉRÉDITAIRES
Il existe deux variétés qui sont transmises sur le mode autosomique récessif.
Diagnostic
1. Forme aiguë (canadienne) : début entre 15 jours et 3 mois après la
naissance, insuffisance hépatocellulaire avec ictère, hypoglycémie,
diarrhées, vomissements, syndrome hémorragique, œdème et ascite,
décès rapide en l’absence de transplantation hépatique en urgence.
2. Forme chronique (scandinave) : début plus tardif avec cirrhose,
tubulopathie, rachitisme vitamino-résistant, retard de croissance,
hypoglycémie, hypokaliémie, plus rarement crises dystoniques et poly-
névrite, décès avant 5 ans compliquant un hépato-carcinome ou une
infection.
Explorations
1. Hépatiques : abaissement des taux de facteurs de la coagulation, y
compris du facteur V, chute du taux de prothrombine non corrigée par
i
am
méthioninémie.
4. Diagnostic anténatal possible : dosage de succinylacétone dans le
liquide amniotique prélevé dès la 13e semaine de gestation, étude enzy-
matique ou recherche d’une mutation connue.
Traitement
1. Traitement symptomatique de l’insuffisance hépato-cellulaire.
2. Régime pauvre en tyrosine et phénylalanine.
3. Traitement par le NTBC (2-[2-nitro-4-trifluorométhylbenzoyl]-1,3-
cyclohexanedione) : inhibiteur de l’enzyme hydroxyphénylpyruvate dioxy-
génase, en amont de la FAH, le NTBC prévient la formation des métabolites
toxiques impliqués dans les lésions hépatiques, rénales et neurologiques.
4. Transplantation hépatique (avant l’apparition d’un hépato-carci-
nome).
5. Thérapie génique utilisée avec succès dans le modèle murin.
Diagnostic
1. Érosions cornéennes (larmoiement, rougeur, douleur, photo-
phobie) débutant généralement après la première année de vie.
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GALACTOSÉMIE
La galactosémie classique (G/G) est due au déficit enzymatique en galactose-1-
phosphate-uridyl-transférase (GALT), enzyme permettant la transformation du
galactose en glucose. Incidence : 1/30 000 naissances. Transmission autosomique
récessive. Gène localisé en 9p13. La mutation Q188R (présente chez 70 % des
malades caucasiens) est de mauvais pronostic lorsqu’elle est présente à l’état
homozygote. L’allèle Duarte (N314D), très commun, est associé à une réduction
d’activité enzymatique GALT érythrocytaire de seulement 50 % proche du statut
des porteurs sains. La maladie est à distinguer du déficit en galactokinase (GALK),
responsable de galactosurie et cataracte.
Diagnostic
1. Début dès la fin de la première semaine de vie. L’exposition au
galactose alimentaire entraîne un syndrome toxique chez les nouveau-
i
nés atteints de galactosémie classique :
am
semaines de vie.
2. Infections graves à Escherichia coli.
3. Le diagnostic prénatal (à visée de diagnostic précoce et non d’inter-
ruption de grossesse) est possible par mesure de l’activité enzymatique
sur les cellules amniotiques cultivées ou les villosités choriales.
Explorations
1. Recherche de signes d’atteinte tubulaire proximale rénale (protéi-
nurie, aminoacidurie, glycosurie). Galactosurie.
2. Mise en évidence du déficit enzymatique par test de Beutler (en
fluorescence) et mesure de l’activité enzymatique GALT dans les
érythrocytes du nouveau-né.
Traitement
Instauration la plus précoce possible d’un régime supprimant le lac-
tose et le galactose de l’alimentation (interdiction du lait de vache et de
ses dérivés), qui permet d’éviter ou faire régresser le syndrome toxique
néonatal, mais pas le retard psychomoteur ni la cataracte et de
l’encéphalopathie, d’où l’importance d’un diagnostic précoce. Supplé-
mentation calcique indispensable.
Des difficultés d’apprentissage scolaire, un retard intellectuel
modéré et une cataracte peuvent apparaître au long cours en dépit d’un
régime alimentaire bien contrôlé.
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GLYCOGÉNOSES
Maladies de surcharge par accumulation de glycogène dans différents tissus.
Transmission autosomique récessive, sauf pour la variété la plus fréquente du
déficit en phosphorylase-kinase.
Diagnostic
Voir tableau 170.
Explorations
La recherche du déficit enzymatique tend à être remplacée par la
mise en évidence des mutations géniques par biologie moléculaire
(lymphocytes).
Traitement
1. Dans les formes avec mauvaise tolérance au jeûne : repas fré-
quents, bicarbonate de sodium, nutrition entérale nocturne à débit
constant, suppléments de maïzena crue en fin de repas (après 1 an).
2. Indications rares à une transplantation hépatique.
Diagnostic
un
TYPE DÉFICIT
ORGANES ATTEINTS SYMPTÔMES HISTOIRE NATURELLE EXAMENS DE LABORATOIRE
ET ÉPONYME ENZYMATIQUE
Type 1 Glucose-6- Foie, rein, intestin, Hépatomégalie, épisodes Accès d’acidose Hypoglycémie et hyperlactacidémie
Maladie phosphatase plaquettes d’hypoglycémie parfois mortels. après quelques heures de jeûne,
de Von Gierke avec acidose, retard Retard statural hypertriglycéridémie et hypercholestérolémie,
statural, (syndrome et pubertaire hyperuricémie, (thrombopathie), absence
hémorragique), de réponse au glucagon
xanthomes Diagnostic prénatal
Type 2 Alpha- Muscle, foie, Cardiomégalie Mortelle Mesure d’activité enzymatique
Maladie de Pompe glucosidase fibroblates dans la forme infantile, (insuffisance cardio- sur les lymphocytes, les fibroblastes en culture
(voir p. 987) acide (maltase myopathie des ceintures respiratoire) et/ou la biopsie musculaire
acide) dans la forme adulte Diagnostic prénatal
Ts
Type 3 Amylo-1,6- Érythrocytes, foie, Semblables au type 1, Assez bonne Tolérance au jeûne variable, cétonurie,
Maladie de Cori transglucosidase muscle, leucocytes, mais atténués. après 4 à 5 ans hypertriglycéridémie et hypercholestérolémie
un
fibroblastes Hypotonie musculaire Diagnostic prénatal
fréquente. Risque
de myocardiopathie
am
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Les tissus sur lesquels le diagnostic enzymatique est effectué sont en italique.
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Traitement
Régime sans fructose (sans fruits ni sucres). Supplémentation en
vitamine C.
Diagnostic
1. Signes communs : dégoût pour les aliments protéiques, vomisse-
ments répétés, épisodes d’ataxie, voire de coma et retard mental. Les
formes à révélation néonatale se manifestent à partir du 2e jour de vie
(sauf l’hyperargininémie) et sont gravissimes.
2. Diagnostic prénatal possible.
Explorations
Voir tableau 171.
Une hyperammoniémie peut aussi s’observer au cours des enzymopa-
thies des acides aminés ramifiés, du déficit en pyruvate carboxylase, de
l’intolérance aux protéines basiques avec lysinurie, de l’hyperornithi-
i
némie, ainsi qu’au cours de certaines affections acquises : détresses respi-
am
SYNDROME DE LESCH-NYHAN
Syn : Hyperuricémie congénitale. Déficit enzymatique en hypoxanthine guanine-
phosphoribosyl-transférase (HPRT). Transmission récessive liée à l’X : seuls les
garçons sont touchés. Gène localisé en Xq26-q27. Pas d’hétérogénéité génétique.
Le génotypage du gène HPRT confirme le diagnostic chez les garçons et détermine
le statut d’hétérozygote ou non chez les filles.
Diagnostic
Dans les premières années de vie : retard de développement, atteinte
neurologique extrapyramidale (dystonie, choréoathétose) et pyramidale
(spasticité, hyperréflexie). Retard mental sévère à profond. Automutila-
tion. Néphropathie interstitielle chronique par dépôts d’acide urique
dans les reins. Troubles de croissance osseuse. Arthrite goutteuse.
Explorations
1. Hyperuricémie majeure avec hyperuricurie.
2. La mesure de l’activité HPRT dans le sang, les fibroblastes en
cultures ou les lymphoblastes établissent le diagnostic.
3. Possibilité de diagnostic prénatal (uniquement pour les fœtus
mâles après diagnostic de sexe fœtal) de préférence par génotypage ou
mesure de l’activité enzymatique sur les villosités choriales ou les cel-
lules amniotiques en culture.
Tableau 171. — Anomalies du cycle de l’urée.
Hyperammoniémie de type II Ornithine carbamyl 1. Apparition précoce et évolution grave +++ Oroticurie
transférase (OCT) chez le garçon
(chromosome X) 2. Début retardé et évolution
intermittente chez la fille (hétérozygote)
Citrullinémie Acide arginino-succinique Début précoce ou retardé Modérée ; élevée Citrulline en excès (sang, urines,
synthétase après les repas LCR).
Ts
Acide orotique (urines)
GÉNÉTIQUE MÉDICALE
Traitement
L’allopurinol permet de réduire l’hyperuricémie et les risques de
tophi- et néphrolithiase, mais ne prévient pas l’encéphalopathie ni les
troubles comportementaux.
HYPERLACTACIDÉMIES ET ACIDOCÉTOSES
CONSTITUTIONNELLES
L’élévation de la lactatémie est un signe majeur des hyperlactacidémies hérédi-
taires, beaucoup plus exceptionnelles que les hyperlactacidémies acquises (anoxie tis-
sulaire, intoxications, maladies modifiant le métabolisme de l’acide lactique).
Principales causes
1. Hyperlactacidémies
a) Hyperlactacidémies secondaires : aciduries organiques, citrulli-
némie, défauts d’oxydation des acides gras.
b) Hyperlactacidémies primitives : glycogénose de type 1, déficit en
fructose-1,6-diphosphatase, anomalies du carrefour du pyruvate, ano-
malies du cycle de Krebs, anomalies de la chaîne respiratoire.
2. Acidocétoses constitutionnelles
Secondaires à la production excessive de corps cétoniques (3-hydroxy-
butyrate et acéto-acétate), dans le diabète insulinodépendant, diverses aci-
i
démies organiques et les hyperlactacidémies congénitales ou secondaires
am
Diagnostic
Dosages pré- et post-prandiaux des lactates, pyruvates et des corps
cétoniques ainsi que de la glycémie et des acides gras libres.
ACIDURIE OROTIQUE
Due au déficit en une protéine, l’uridine monophosphate synthétase, faite de
deux enzymes : l’orotate phospho-ribosyl-transférase, et l’orotidine-5-phosphate-
décarboxylase. Transmission autosomique récessive.
Diagnostic
Début pendant la très petite enfance associant des infections, un
retard de croissance, une anémie, une leucopénie et un retard mental
modéré la plupart du temps.
Explorations
Excrétion urinaire excessive d’acide orotique.
Traitement
Uridine.
MALADIE DE GAUCHER
Sphingolipidose caractérisée par un déficit en bêta-glucosidase acide (glucocé-
rébrosidase) responsable de l’accumulation de glucosylcéramide. Les cellules
cibles de la maladie de Gaucher de type I sont quasi exclusivement les cellules de
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Diagnostic
1. Type I : de loin le plus fréquent (95 % des cas). Début après l’âge
de 2 ans. Splénomégalie, hépatomégalie. Thrombopénie, anémie et une
leucopénie, parfois aggravées par un hypersplénisme. Douleurs
osseuses, de nécroses avasculaires, de remodelage osseux et de frac-
tures. Pas d’atteinte neurologique.
2. Type II (forme infantile). Début avant l’âge de 6 mois. Hépato-splé-
nomégalie, hypersplénisme et surtout atteinte neurologique sévère.
Constamment mortel avant 2 ans.
3. Type III (forme juvénile). Début dans l’enfance ou l’adolescence.
Correspond à une forme neurologique subaiguë.
4. Diagnostic anténatal possible (surtout type II).
Explorations
1. Mesure de l’activité enzymatique sur les leucocytes du sang.
2. Génotypage du gène GBA (chromosome 1).
3. Marqueurs d’activité de la maladie : augmentation sanguine de la
ferritinémie, de la chitotriosidase, de la phosphatase acide, de l’enzyme
de conversion de l’angiotensine.
i
am
Traitement
1. Enzymothérapie substitutive (imiglucérase, voir p. 177). L’effica-
cité thérapeutique est excellente dans le type I sur l’asthénie, les dou-
un
L’efficacité est moindre dans le type III, nulle dans le type II.
2. Inhibition de la synthèse du substrat (glucosylcéramide) de la
bêta-glucosidase acide (miglustat). Indiqué en seconde intention, en
cas d’échec ou de contre-indications à l’enzymothérapie substitutive.
Sont actuellement en phase d’essais cliniques un biosimilaire (vélaglu-
cérase), une glucocérébrosidase produite dans les plantes (carottes)
ainsi qu’un inhibiteur du céramide.
3. Traitement orthopédique des lésions osseuses (notamment
nécrose ischémique de la tête fémorale).
MALADIES DE NIEMANN-PICK
Groupe d’affections liées à l’accumulation tissulaire de sphingomyéline (types A
et B) ou d’esters du cholestérol (type C).
1. Les formes de types A (1/500 000 naissances) et B (1/200 000 naissances)
s’accompagnent d’un déficit en sphingomyélinase.
2. La forme de type C (1/130 000 naissances) est caractérisée par une activité sphin-
gomyélinasique normale et s’accompagne de perturbations du métabolisme intracel-
lulaire du cholestérol normalement stimulé par les lipoprotéines de basse densité
(LDL) avec diminution de la formation du cholestérol estérifié. Il résulte dans 95 % des
cas de mutations du gène NPC1 (18q11). Parmi les très nombreuses mutations identi-
fiées (> 200), les plus fréquentes sont p.I1061T (20 %), p.1007A (phénotype « variant »)
et p.G992W « Nova Scotia » (ancien type D). Les mutations du gène NPC2 (14q24.3) ne
sont observées que dans quelques familles. L’individualisation d’un type D et d’un
type E paraît de plus en plus discutable. Transmission autosomique récessive.
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Diagnostic
1. Type A. Débute dès les premiers mois de vie par une hépatosplé-
nomégalie et une atteinte neurologique qui s’aggrave rapidement ;
cachexie et décès avant 3 ans.
2. Type B. Débute entre 1 et 4 ans : hépatosplénomégalie, pneumopa-
thie interstitielle à l’adolescence ou à l’âge adulte, atteinte neurologique
absente ou très discrète. Évolution chronique.
3. Type C. Débute entre 2 et 6 ans : hépatosplénomégalie modérée,
parfois ictère, atteinte neurologique lentement progressive et décès
entre 5 et 15 ans.
Explorations
1. Lymphocytes vacuolés dans le sang ; cellules de Niemann-Pick
dans la moelle et différents tissus.
2. Laboratoires hautement spécialisés : déficit enzymatique (foie, leu-
cocytes, fibroblastes) dans les types A et B permettant un diagnostic
anté- et post-natal. Modifications du transport intracellulaire dans les
fibroblastes en culture (test à la filipine) dans le type C.
Traitement
Le miglustat, en réduisant la concentration en glucocérébrosidase, a
des effets favorables dans les formes de type C.
i
am
MALADIE DE FABRY
Enzymopathie lysosomale due à un déficit en alpha-galactosidase A, enzyme nor-
malement responsable de la dégradation de glycosphingolipides, notamment le glo-
un
Diagnostic
1. Début dans l’enfance : acroparesthésies, angiokératomes, douleurs
abdominales, hypohidrose, diminution de la résistance à l’exercice phy-
sique, atteinte cochléaire et protéinurie peuvent être révélateurs.
L’examen de la cornée à la lampe à fente montre un aspect de cornée
verticillée, très caractéristique.
2. Évolution entre les 3e et 5e décennies vers une insuffisance rénale
terminale, des troubles du rythme et de la conduction cardiaque, une
cardiomyopathie et des complications ischémiques cardiaques et céré-
brales (accidents ischémiques transitoires ou accidents vasculaires
cérébraux).
3. Des variants atténués, dus à des mutations moins délétères du
gène GLA laissant persister une activité enzymatique résiduelle, ont été
mis en évidence dans des populations de patients hémodialysés chro-
niques, porteurs d’une cardiomyopathie, ou présentant un accident
vasculaire cérébral non expliqué.
Explorations
1. Mise en évidence du déficit enzymatique (leucocytes, plasma,
fibroblastes en culture) chez les sujets de sexe masculin. Chez les
femmes à risque d’être conductrices, l’étude de l’activité enzymatique
n’est pas un indicateur fiable de leur statut du fait de la possibilité
d’une inactivation déséquilibrée de l’X.
LivreSansTitre1.book Page 987 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
MALADIE DE POMPE
Syn : Glycogénose de type II. Myopathie métabolique due à un déficit en alpha-
glucosidase lysosomale à l’origine d’une accumulation de glycogène dans les lyso-
i
somes des cellules musculaires.
am
Diagnostic
1. Forme infantile : les nourrissons atteints présentent une hypotonie
extrême et une cardiomyopathie d’évolution toujours fatale avant l’âge
un
ABÊTALIPOPROTÉINÉMIE
Syn : acanthocytose congénitale, maladie de Bassen-Kornzweig, absence congé-
nitale de bêtalipoprotéines. Les mécanismes de transport des triglycérides à partir
de l’intestin et du foie sont abolis. La cause en serait un déficit de synthèse de
l’apoprotéine B ou une perturbation de la liaison apoprotéine B-lipide. Transmis-
sion autosomique récessive.
Diagnostic
1. Malabsorption précoce des graisses (vomissements, diarrhée avec
stéatorrhée, hypotrophie progressive).
2. Atteinte neurologique avec ataxie.
3. Rétinite pigmentaire.
Explorations
1. Absence dans le plasma des lipoprotéines contenant l’apo B : chy-
lomicrons, lipoprotéines de basse (LDL) et de très basse densité
(VLDL).
2. Acanthocytose (50 à 100 % des érythrocytes circulants).
Traitement
i
am
HYPO-BÊTALIPOPROTÉINÉMIE FAMILIALE
Ts
Diagnostic
À l’état homozygote, les manifestations sont indissociables de celles
de l’abêtalipoprotéinémie. Une différence majeure est la présence d’une
hypolipidémie chez les hétérozygotes. Une stéatose et une fibrose
hépatique ont été rapportées dans l’hypo-bêtalipoprotéinémie.
Explorations
1. Test génétique (recherche des mutations du gène APOB).
2. Hypocholestérolémie.
MALADIE DE TANGIER
Syn : absence congénitale d’alphalipoprotéines. Déficit sévère en lipopro-
téines de haute densité (HDL). Accumulation extra-lysosomale d’esters du cho-
lestérol dans le système réticulo-endothélial (amygdales, thymus, ganglions,
moelle osseuse, rate, foie, cornée et muqueuse intestinale). De nombreux
patients ont aussi des dépôts dans les cellules de Schwann. Transmission auto-
somique récessive. Mutations du gène ABCA1 codant pour un transporteur
liant l’ATP.
Diagnostic
1. Homozygotes ou hétérozygotes composites : amygdales hyper-
plasiques de couleur jaune orangé, splénomégalie, hépatomégalie
LivreSansTitre1.book Page 989 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
LEUCODYSTROPHIE MÉTACHROMATIQUE
Maladie neurodégénérative due à un déficit en arylsulfatase A avec accumula-
tion de sulfatides dans le cerveau (substance blanche), les nerfs périphériques et
les reins. Il existe trois formes de la maladie : infantile tardive, juvénile et adulte.
L’incidence est estimée à 1/100 000 (forme infantile tardive 60 %, forme juvénile
20 %, forme adulte 20 %). Transmission autosomique récessive. Mutations du
i
gène ARSA sur le chromosome 22q dans l’immense majorité des cas. Dans de rares
am
cas, des mutations du gène SAP-B, localisé sur le chromosome 10 (10q21-22), ont
été décrites. Le SAP-B est l’activateur de l’enzyme arylsulfatase A nécessaire à
l’hydrolyse des sulfatides.
un
Diagnostic
1. Forme infantile tardive. Elle se manifeste dans les premières années
de la vie par une hypotonie, des troubles de la marche, une atrophie
Ts
MUCOPOLYSACCHARIDOSES
Affections résultant de l’accumulation intra-lysosomale de glycosaminogly-
canes (GAG, mucopolysaccharides). Leur transmission génétique est autosomique
récessive, à l’exception de la maladie de Hunter qui est de transmission récessive
liée à l’X.
Voir tableau 172.
I. MUCOPOLYSACCHARIDOSE DE TYPE I
Syn : MPS I, maladie de Hurler, maladie de Hurler-Scheie, maladie de Scheie.
Liée à un déficit enzymatique en alpha-L-iduronidase. Sa forme la plus sévère, la
maladie de Hurler, est de révélation pédiatrique. De la précocité du diagnostic
dépendent les possibilités thérapeutiques représentées par la greffe de moelle
osseuse et l’enzymothérapie substitutive.
Diagnostic
1. Avant l’âge de 2 ans, les signes évocateurs sont peu spécifiques :
hernies ombilicale ou inguinale, infections de la sphère ORL, cypho-sco-
liose et cassure de la courbe de croissance.
2. Plus tard, survient une atteinte respiratoire avec apnées du som-
meil, puis insuffisance respiratoire, atteinte cardiaque valvulaire,
hypertension artérielle (pulmonaire et systémique) et myocardiopa-
thie. Dépôts de GAG (héparane sulfate et dermatane sulfate) avec opa-
i
cités cornéennes et atteinte auditive (surdité mixte), dépôts cérébraux
am
Explorations
1. Excrétion urinaire accrue de dermatane et d’héparane sulfate.
2. Déficit enzymatique en iduronidase dans le sérum, les leucocytes,
Ts
Traitement
Avant l’apparition de signes neurologiques : greffe de cellules
souches hématopoïétiques, enzymothérapie substitutive par laroni-
dase (n’est pas efficace sur les signes neurologiques).
Diagnostic
L’enfant est normal à la naissance, les signes n’apparaissant que pro-
gressivement.
1. Formes sévères (les plus fréquentes) : hépatosplénomégalie, dys-
morphie faciale, hernies, limitations articulaires, syndrome du canal
carpien, dysostose multiple, petite taille, troubles du comportement et
dégradation psychomotrice aboutissant à une déficience intellectuelle,
surdité, atteinte cardiaque et respiratoire, signes cutanés. Il n’existe
pas d’opacités cornéennes.
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récessive.
Diagnostic
Ts
MALADIE DE WOLMAN
La maladie de Wolman et la cholestérolose (voir ci-dessous) sont deux affec-
tions rares et alléliques du métabolisme des lipides dues au déficit enzymatique
en lipase acide lysosomale, résultant en l’accumulation d’esters du cholestérol et
de triglycérides dans certains tissus : cortex surrénalien, foie, muqueuse intesti-
nale, par déficit en lipase acide lysosomiale. Transmission autosomique récessive.
Mutations homozygotes ou hétérozygotes composites du gène LIPA localisé sur le
chromosome 10q23 qui contient 10 exons et code pour la lipase acide, enzyme
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CHOLESTÉROLOSE
i
Variante allélique de la maladie de Wolman, mais de sévérité moindre en raison
am
Diagnostic
Elle peut se révéler à n’importe quel âge, souvent dans l’enfance :
un
Explorations
1. Dyslipidémie avec augmentation du cholestérol total et LDL et des
triglycérides et une diminution du HDL-cholestérol.
2. Déficit enzymatique (leucocytes, fibroblastes en culture).
3. Génotypage du gène LIPA.
4. Aspect jaune orangé du foie à la biopsie.
DÉFICIT EN ALPHA-1-ANTITRYPSINE
L’alpha-1-antitrypsine (A1AT) est l’inhibiteur des protéases (PI) le plus abon-
dant dans le sérum. Elle est produite dans le foie et représente la plus grande
partie des alpha-1-globulines sériques. Concentration normale dans le sang
comprise entre 1,5 et 3,5 g/l. Prévalence du déficit estimée à 1/2 500 en Europe de
l’Ouest et aux États-Unis. Transmission autosomique récessive. Les mutations du
gène SERPINA1 (14q31-32.3) codant pour l’AAT engendrent la synthèse de molé-
cules de mobilité électrophorétique et de concentration sanguine variables.
PI M : phénotype normal. Allèles de déficience les plus fréquents en Europe du
Nord : PI Z et PI S. Homozygotie pour l’allèle Z (PI ZZ) associée au phénotype le plus
sévère. Phénotype ZZ associé au développement précoce d’une hépatopathie aiguë
ou chronique. Phénotypes ZZ et SZ associés au développement de symptômes res-
piratoires, d’emphysème précoce et de syndrome obstructif à l’âge adulte.
Diagnostic
Symptomatologie variable :
1. Parfois latence symptomatique totale.
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Diagnostic
Manifestations néonatales (hypoglycémie, hypotonie, léthargie,
vomissements, coma, parfois mort subite) ou retardées (myopathie,
encéphalopathie type syndrome de Reye, myocardiopathie), selon que
le déficit enzymatique intéresse les acides gras à chaîne courte,
moyenne ou longue.
Explorations
Identification des acides organiques sanguins et urinaires (chroma-
tographie gaz-liquide couplée à la spectrométrie de masse) et étude de
l’oxydation in vitro (lymphocytes, fibroblastes).
1. Dosage des acides gras à très longue chaîne, dosage des plasmalo-
gènes.
2. Explorations enzymatiques et moléculaires spécifiques à chaque
variété.
un
Traitement
Aucun traitement spécifique n’existe à ce jour, il est cependant cru-
Ts
MUCOVISCIDOSE
Syn : fibrose kystique du pancréas. Lésions d’obstruction canaliculaire généra-
lisée à toutes les glandes exocrines (pancréas exocrine, bronches, voies biliaires,
tube digestif), du fait de sécrétions muqueuses adhérentes et épaisses ; sécrétions
sudorales concentrées en chlore et en sodium. Elle est due à une anomalie de la
protéine CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator). Transmission
autosomique récessive. Fréquence : 1/2 000 naissances.
Diagnostic
Débute à un âge variable chez l’enfant.
1. Manifestations digestives : iléus méconial ou retard à l’évacuation
du méconium, diarrhée chronique à l’origine d’une malnutrition, pro-
lapsus rectal.
2. Manifestations respiratoires : toux tenace, coqueluchoïde, bron-
chopathies à répétition, sinusites, emphysème. À la longue, insuffisance
respiratoire chronique avec poussées de surinfection, puis cœur pul-
monaire chronique.
3. Manifestations hépatiques : cholestase néonatale (exceptionnelle),
gros foie, stéatose hépatique, cirrhose avec hypertension portale.
4. Manifestations plus rares : myocardiopathie, stérilité chez l’homme.
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Explorations
1. Dépistage néonatal : élévation de la trypsine immunoréactive san-
guine à confirmer à l’âge d’un mois.
2. Test de la sueur : concentration de chlore et de sodium de plus de
80 mmol/l (normale, < 50 mmol/l).
3. Signes d’insuffisance pancréatique externe.
4. Radiographie pulmonaire : emphysème, atélectasie.
5. Dépistage des hétérozygotes par biologie moléculaire dans les
familles à risque.
6. Diagnostic anténatal proposé aux couples à risque de 1/4, possible
à partir de l’ADN trophoblastique par méthode directe si les mutations
responsables sont identifiées chez le père et la mère à partir du cas
index (le plus souvent mutation ΔF508). Dans les autres cas par des
méthodes indirectes après étude familiale lorsqu’il existe un cas index.
7. Possibilité de diagnostic anténatal sur un intestin hyperéchogène
fœtal à l’échographie sans anomalie caryotypique ou virale décelée sur
le liquide amniotique, surtout si les enzymes digestives sont effondrées
(dosage des phosphatases alcalines dans le liquide amniotique possible
jusqu’à 20 semaines).
Traitement
i
1. Extraits pancréatiques, régime hypercalorique, hypolipidique (par-
am
ALBINISMES OCULO-CUTANÉS
Groupe de maladies héréditaires de la biosynthèse de la mélanine caractérisées
par une réduction de la pigmentation des cheveux, de la peau et des yeux asso-
ciées à un nombre et une structure normale des mélanocytes.
Diagnostic
1. Le degré d’hypopigmentation de la peau et des cheveux varie avec
le type d’albinisme.
2. S’associent à des degrés variables un nystagmus congénital, des iris
hypopigmentés et translucides, une diminution de la pigmentation de l’épi-
thélium pigmentaire rétinien, une hypoplasie fovéale, une photophobie.
SYNDROME DE PAPILLON-LEFÈVRE
Perte d’activité d’une protéase lysosomale, la cathepsine C. Transmission auto-
somique récessive. Mutations homozygotes ou hétérozygotes composite du gène
Ts
Diagnostic
1. Atteinte cutanée consistant en une kératodermie palmoplantaire.
2. Des lésions psoriasiformes peuvent également être observées sur
les membres.
3. Chute précoce des dents (péri-odontopathie). Dans la petite
enfance, des gingivites avec alvéolyse associée à une chute précoce des
dents de lait sont observées. Lors de l’adolescence, ce phénomène se
reproduit avec une chute précoce des dents définitives.
4. Dans environ 50 % des cas, ce syndrome s’accompagne d’une sus-
ceptibilité aux infections (furoncles, abcès du foie à pyogènes).
Explorations
1. Analyse génétique (recherche en biologie moléculaire de muta-
tions dans le gène codant la cathepsine C).
2. Immunodéficience lymphocytaire T.
3. Examen en microscopie électronique d’une biopsie de peau.
Traitement
Il n’existe, à l’heure actuelle, aucun traitement spécifique de la
maladie. Une prise en charge multidisciplinaire (dermatologique, odon-
tologique et génétique) est conseillée.
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DÉFICIT EN PROLIDASE
Transmission autosomique dominante. Mutations hétérozygotes du gène PEPD
au locus 19p13.
Diagnostic
1. Photosensibilité, ulcères récurrents des membres inférieurs, purpura.
2. Blanchiment prématuré des cheveux. Retard mental.
Complications
Hypogonadisme, gynécomastie.
Explorations
Imidodipeptidurie. Déficit en prolidase (imidodipeptidase).
PSEUDO-XANTHOME ÉLASTIQUE
Affection héréditaire du tissu conjonctif. Transmission autosomique récessive.
Mutations hétérozygotes composites ou homozygotes du gène ABCC6 situé au
locus 16p13.
Diagnostic
1. Pigmentation peau d’orange du cou, de la nuque et des plis de
i
flexion.
am
Complications
Hémorragies rétiniennes avec risque de cécité légale en cas
Ts
Diagnostic
1. Signes cutanés caractéristiques comprenant des lésions linéaires
d’hypoplasie dermique, d’hypo- ou d’hyperpigmentation et des her-
nies de graisse sous-cutanée survenant selon le tracé des lignes de
Blaschko.
2. Les autres anomalies du développement incluent une hypodontie,
une alopécie, une fente labio-palatine, des ongles dystrophiques, un
colobome oculaire, un retard mental et des défects osseux à type de
syndactylie, ectrodactylie ainsi qu’une ostéopathie striée sur les radio-
graphies.
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ANGIO-ŒDÈME HÉRÉDITAIRE
Syn : œdème angioneurotique héréditaire. Caractérisé par un défaut d’inhibi-
teur de la C1-estérase (types I et II), ou de la libération de la bradykinine (type 3).
La prévalence est estimée à 1/100 000. Transmission autosomique dominante. Ces
cas doivent être distingués des exceptionnelles formes acquises, qui résultent
d’une neutralisation immunologique de la C1 estérase.
Diagnostic
Peut se révéler à tout âge, le plus souvent durant l’enfance et l’ado-
lescence, par l’apparition d’un œdème blanc, non prurigineux localisé
souvent provoqué par un traumatisme minime, durant 48 à 72 heures.
Ils peuvent toucher le tube digestif et donner un tableau de syndrome
pseudo-occlusif parfois associé à une ascite. L’atteinte laryngée
entraîne un risque de décès (25 %) sans traitement approprié. Les fac-
teurs de risque d’œdème laryngé sont les soins dentaires et les œdèmes
de la face.
Explorations
Types I et II : baisse de la concentration en C4 et du taux ou de l’acti-
vité fonctionnelle de l’inhibiteur de C1-estérase. Ces valeurs sont nor-
males dans le type III, dont le diagnostic est clinique.
Traitement
i
1. Accès aigus. Les corticoïdes sont inefficaces. Le traitement des
am
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1001 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Maladies systémiques
par O. Blétry
Basé sur quatre critères parmi les suivants (définis en 1982, et modi-
fiés en 1999, par l’American college of rheumatology) :
1. Éruption malaire en aile de papillon (vespertilio).
Ts
Explorations
1. Anticorps antinucléaires. Le seuil de positivité varie selon les labo-
ratoires entre 1/80e et 1/320e. Certains aspects de la fluorescence
(homogène ou périphérique) sont évocateurs du lupus mais aucun
aspect n’est spécifique. Leur titre n’a pas de valeur pronostique.
2. Anticorps anti-ADN natif. Ils sont spécifiques de la maladie. Ils doi-
vent être recherchés par une technique d’immunofluorescence sur Chri-
tidia luciliae ou une technique radio-immunologique (Test de Farr). Le
taux des anticorps anti ADN natif est corrélé avec l’activité de la maladie.
3. Anticorps dirigés contre des antigènes nucléaires solubles (anti-
corps anti-ENA ou anti-ECT) :
a) anti-Sm, spécifiques de la maladie ;
b) anti-SSA (anti-RO), ne sont pas spécifiques, mais doivent être
recherchés chez les patientes lupiques enceintes car leur présence fait
courir chez le fœtus le risque (faible, inférieur à 5 %) de bloc auriculo-
ventriculaire congénital.
4. Anticorps antinucléosomes. Ils ont une valeur diagnostique, et
sans doute aussi pronostique si on précise l’isotype IgG (sous classes
IgG 1 ou IgG3).
5. Biopsie rénale, indiquée en cas de protéinurie (voir p. 1681).
6. Biopsie d’une lésion cutanée (voir p. 1035).
i
7. Surveillance biologique :
am
DERMATOMYOSITE ET POLYMYOSITE
Myopathies inflammatoires de cause inconnue. Elles peuvent être distinguées
par l’atteinte cutanée, spécifique des dermatomyosites, et l’aspect histologique de
l’atteinte musculaire :
1. Dermatomyosite : zones de myolyse, infiltrats inflammatoires périvascu-
laires, lésions des cellules endothéliales capillaires avec dépôts intravasculaires
du complexe d’attaque membranaire du complément (C5b-9).
2. Polymyosite : infiltration inflammatoire prénécrotique des régions endo-
mysiales ; sans prédominance périvasculaire.
Elles doivent être distinguées de la myosite à inclusions, de diagnostic histolo-
gique et rebelle au traitement.
i
am
Diagnostic
Basé sur l’association d’au moins quatre des critères 2 à 9 pour le
diagnostic de polymyosite et en plus au moins l’une des trois lésions
cutanées du critère 1 pour retenir le diagnostic de dermatomyosite :
un
Diagnostic
Début par une polyarthrite précédant les myalgies et le déficit
moteur. Puis modifications des extrémités (mains de « mécanicien »),
fibrose pulmonaire interstitielle.
Explorations
Présence d’anticorps anti-ENA particuliers (principalement anti-JO1,
mais aussi anti-PM7 et -PM12).
Attention ! Il ne faut pas s’arrêter à la recherche des anticorps antinu-
cléaires, négative dans deux tiers des cas alors qu’existent les anticorps
spécifiques.
Traitement
Celui des polymyosites (corticoïdes, méthotrexate) est souvent déce-
vant, un traitement par anticorps anti-CD20 (rituximab) est actuelle-
ment à l’étude.
SCLÉRODERMIE SYSTÉMIQUE
i
am
Diagnostic
Revêt plusieurs aspects cliniques :
1. Acroslérose : syndrome de Raynaud longtemps isolé, précédant
parfois de 20 ans l’infiltration cutanée avec calcifications sous-cutanées
et atteinte du visage, réalisant un masque d’oiseau à la période termi-
nale. La présence de mégacapillaires en capillaroscopie doit faire
redouter cette éventualité.
2. Syndrome CREST (acronyme de calcinose sous-cutanée, Raynaud,
atteinte œsophagienne basse avec reflux gastro-œsophagien, scléro-
dactylie, télangiectasies). Présence d’anticorps anticentromères. Le
pronostic vital est assez bon, sauf s’il existe une hypertension artérielle
pulmonaire. Les patients (surtout des femmes dans la quatrième
décennie) sont surtout gênés par les troubles trophiques des doigts et
les rétractions des tendons fléchisseurs.
3. Sclérodermies systémiques diffuses : infiltration cutanée (constatée
simplement en essayant de pincer la peau) intéressant la racine des
membres et/ou le tronc, s’accompagnant le plus souvent d’importants
troubles de la pigmentation. Présence d’anticorps anti-Scl 70 (ou anti-
topo-isomérase).
LivreSansTitre1.book Page 1005 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Peu utiles à titre diagnostique : on peut s’aider de la capillaroscopie
et des facteurs antinucléaires. Les biopsies sont inutiles. La sur-
veillance biologique repose sur la créatininémie et l’hémogramme.
Complications
1. Digestives : akinésie œsophagienne avec réflexe gastro-œsopha-
gien puis endo-brachyœsophage, akinésie du grêle avec pullulation
microbienne et malabsorption.
2. Pulmonaires : fibrose interstitielle diffuse et parfois cancer broncho-
pulmonaire ou bronchiolo-alvéolaire.
3. Cardiaques : myocardite ischémique avec insuffisance cardiaque
restrictive, troubles du rythme et bloc auriculo-ventriculaire.
4. Rénales : crise rénale sclérodermique avec hypertension artérielle
maligne et insuffisance rénale oligurique rapidement progressive ; son
pronostic a été amélioré par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion
de l’angiotensine.
Traitement
1. Principalement symptomatique :
a) Syndrome de Raynaud : antagonistes calciques et perfusion de
prostacycline en cas de troubles trophiques.
i
am
CONNECTIVITES MIXTES
Maladies systémiques dont les manifestations regroupent en partie celles du
lupus érythémateux systémique, de la dermatomyosite ou la polymyosite, et de la
sclérodermie. Après quelques années, les signes de sclérodermie prédominent.
Le syndrome de Sharp comporte un syndrome de Raynaud, des doigts boudinés
et des arthralgies inflammatoires des mains, parfois une péricardite. Le diagnostic
repose sur la capillaroscopie, qui montre les mêmes mégacapillaires que dans la
sclérodermie, et sur la présence d’auto-anticorps anti-ECT, plus précisément anti-
ribonucléoprotéine (RNP).
SYNDROME DE SHULMAN
Syn : fasciite avec hyperéosinophilie.
Diagnostic
Aspect de sclérodermie particulière par la diffusion de l’atteinte
cutanée (avec souvent un œdème dur des membres), l’absence de syn-
drome de Raynaud et d’atteintes viscérales.
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Explorations
1. Hyperéosinophilie.
2. Biopsie monobloc de la peau, du fascia péri-musculaire et du
muscle sous-jacent : montre un infiltrat du derme profond et des apo-
névroses, où les éosinophiles sont inconstants.
Complications
Hématologiques : aplasie médullaire, lymphome B.
Traitement
Mal codifié : les corticoïdes (prednisone, 5 à 1 mg/kg/j au début) sont
souvent actifs sur la composante œdémateuse dans les formes diffuses
détectées tôt. En cas d’échec ou en relais, les antipaludéens (hydroxy-
chloroquine, 400 mg/j) peuvent procurer une amélioration.
SYNDROME DE GOUGEROT-SJÖGREN
La plus fréquente des maladies systémiques avec la polyarthrite rhumatoïde.
Touche essentiellement la femme de la quatrième décennie. Peut être associé à
une autre des connectivites précitées ou être isolée, on parle alors de syndrome
de Gougerot-Sjögren primitif.
Les lésions destructrices des glandes exocrines sont liées à une infiltration lympho-
cytaire polyclonale de type B. Toutefois, on peut montrer l’existence parfois précoce
i
et souvent latente d’un composant de lymphocytes monoclonaux, à partir desquels
am
peut évoluer un lymphome non hodgkinien (voir Lymphomes de type MALT, p. 719).
Diagnostic
Basé sur l’association de critères cliniques, histologiques et immuno-
un
logiques. Il est certain s’il existe quatre critères et probable s’il existe
trois des critères suivants :
1. Manifestations cliniques de sécheresse oculaire : absence de
Ts
Traitement
1. Symptomatique de la sécheresse oculaire et buccale (larmes arti-
ficielles, pilocarpine, bromhexine).
2. Hydroxychloroquine (400 mg, puis 200 mg/jour) dans les formes
mineures.
3. Dans les formes plus sévères ou compliquées, on a recours à la
corticothérapie et parfois aux immunosuppresseurs.
Diagnostic
Basé sur une ou plusieurs des manifestations suivantes :
i
am
Explorations
1. Présence d’un anticoagulant antiprothrombinase (allongement du
Ts
Complications
Elles traduisent la présence d’autres signes d’auto-immunité ou de
lésions ischémiques en rapport avec une tendance thrombotique :
1. Livedo racémeux, accidents vasculaires cérébraux transitoires ou
constitués (leur association définit le syndrome de Sneddon), occlusion
d’artère ou de veine rétinienne, thrombophlébites cérébrales, throm-
boses artérielles ou veineuses rénales, micro-angiopathie thrombo-
tique, embolie pulmonaire, thrombose veineuse portale, sus-hépatique,
mésentérique ostéonécrose aseptique, perforation de la cloison nasale,
purpura nécrotique.
2. Anémie hémolytique, thrombopénies auto-immunes.
3. Complications obstétricales (si la grossesse évolue) : prématurité,
retard de croissance in utero, hématome rétroplacentaire, éclampsie,
toxémie gravidique, syndrome HELLP (voir p. 1396).
4. Le syndrome « catastrophique » des antiphospholipides se traduit
par des lésions majeures d’ischémies viscérales (neurologiques,
rénales, intestinales, cardiaques…). Mortalité élevée (50 %).
LivreSansTitre1.book Page 1008 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Prévention des accidents obstétricaux : héparine et antiagrégants
plaquettaires.
2. Manifestations thrombotiques : antivitamines K. Si l’INR est main-
tenu au moins égal à 3, le risque de récidive est pratiquement nul.
3. En fonction des manifestations associées, on fait appel à la corti-
cothérapie, aux immunosuppresseurs, aux immunoglobulines intravei-
neuses, aux échanges plasmatiques. Ces divers traitements sont en
particulier utilisés au cours du syndrome catastrophique des antiphos-
pholipides.
ANGÉITES NÉCROSANTES
Ces vascularites ont en commun une lésion histologique : atteinte inflamma-
toire de la paroi artérielle ou artériolaire, avec le plus souvent nécrose fibrinoïde
de la média. Les classifications reposant sur l’histologie et en particulier sur la
taille des vaisseaux lésés n’ont guère d’utilité pratique. La classification suivante
est plus conforme à l’approche clinique de ces affections :
1. Péri-artérite noueuse classique (due en particulier au virus de l’hépatite B),
angéite allergique (médicamenteuse), purpura rhumatoïde, cryoglobulinémies
mixtes, embolies multiples de cristaux de cholestérol.
2. Vascularites avec anticorps anticytoplasme des polynucléaires (ANCA) (voir
i
p. 1009) : granulomatose de Wegener, polyangéite microscopique, angéite aller-
am
PÉRIARTÉRITE NOUEUSE
Syn : maladie de Kussmaul et Maier. Angéite nécrosante des artères de moyen
et de petits calibres (150 à 200 µm). Souvent de cause indéterminée, parfois asso-
ciée au virus de l’hépatite B (en diminution en France depuis la vaccination), plus
rarement au virus de l’hépatite C, et à certaines bactéries (streptocoque, coliba-
cille, BK). Peut être associée à des hémopathies (en particulier leucémie à tricho-
leucocytes et lymphomes T).
Les lésions viscérales des cryoglobulinémies mixtes (voir p. 728) et des embo-
lies multiples de cristaux de cholestérol (voir p. 1010) sont plus des formes cli-
niques de périartérite noueuse qu’un diagnostic différentiel car elles peuvent
entraîner les mêmes lésions histologiques.
Diagnostic
1. Altération de l’état général avec amaigrissement, fièvre, myalgies
et arthralgies.
2. Manifestations cutanées (purpura infiltré souvent nécrotique,
nodules, livedo, ulcérations) et multinévrites (présentes dans près de
deux tiers des cas) sont les plus utiles au diagnostic : elles permettent
en particulier de faire des biopsies orientées.
3. Quatre types d’atteintes viscérales sont associées à un pronostic
plus péjoratif : cardiomyopathie, atteinte du système nerveux central,
atteinte digestive (hémorragies, perforations, douleurs abdominales
subintrantes, pancréatite), atteinte rénale (insuffisance rénale, hyper-
tension artérielle sévère ou maligne).
LivreSansTitre1.book Page 1009 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VASCULARITES À ANCA
Les anticorps anticytoplasme des polynucléaires (ANCA) sont décelés dans
plus de 50 % des cas de glomérulonéphrites rapidement progressives à croissants
et de trois angéites nécrosantes (Wegener, polyangéite microscopique, Churg et
i
Strauss), mais ils peuvent s’observer dans d’autres affections (voir Auto-anticorps
am
GRANULOMATOSE DE WEGENER
un
Diagnostic
Début habituel dans la cinquième décennie par :
1. Des manifestations de la sphère ORL (rhinite croûteuse, sinusite,
surdité).
2. Des signes pulmonaires (toux, dyspnée, hémoptysies), amenant à
découvrir sur les clichés thoraciques des nodules excavés.
3. Des arthralgies et des myalgies, un purpura vasculaire, et plus
rarement une multinévrite.
4. Une sclérite ou une épisclérite sont évocatrices du diagnostic :
nodule rouge-violacé sur la sclère, très douloureux sans modification
visuelle. Peut se compliquer de perforation.
5. Une glomérulonéphrite extracapillaire, nécrosante, avec crois-
sants épithéliaux ; l’immunofluorescence est négative. L’atteinte rénale
est présente dans 20 % des cas au diagnostic et dans près de deux tiers
des cas au cours de l’évolution.
Traitement
Repose sur les corticoïdes et surtout sur le cyclophosphamide
(donné pendant au moins 6 mois sous forme de bolus) ou per os. Le
traitement d’entretien peut comporter de l’azathioprine ou du myco-
LivreSansTitre1.book Page 1010 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
POLYANGÉITE MICROSCOPIQUE
Affection principalement de la cinquième décennie. Elle a longtemps été
confondue avec la PAN, mais elle s’en distingue par la topographie des lésions
(artères plus petites et veinules), et l’atteinte rénale de type glomérulaire, avec
une insuffisance rénale rapidement progressive et une hématurie. On peut aussi
observer des hémorragies alvéolaires.
l’évolution est catastrophique et risque d’être précipitée, si l’on n’a pas posé le
diagnostic, par une artériographie inutile ou un traitement anticoagulant.
Ts
SYNDROME DE COGAN
Associe une kératite interstitielle (qui peut passer inaperçue car souvent très
transitoire) et une arthrite cochléo-vestibulaire conduisant souvent à la surdité. Il
peut être associé à une insuffisance aortique et à une vascularite proche de la
périartérite noueuse.
ARTÉRITES GRANULOMATEUSES
Elles touchent des artères de moyen ou de gros calibres. On distingue :
1. La maladie de Takayasu (aorto-artérite de la jeune femme) (voir ci-dessous).
2. La thrombo-angéïte de Buerger (artérite inflammatoire des membres de
l’homme jeune et fumeur) (voir p. 499).
3. La maladie de Horton (artérite des branches de la carotide externe des sujets
âgés) (voir ci-dessous).
MALADIE DE TAKAYASU
Syn : maladie des femmes sans pouls. Touche la femme dans la deuxième ou
troisième décennie dans 80 % des cas. Elle est ubiquitaire, mais s’observe électi-
vement au Japon (d’où sa description par un ophtalmologiste japonais en 1908),
en Inde, au Mexique, aux Antilles et au Maghreb. Peut être associée à une spondy-
larthrite ankylosante, une maladie de Crohn. Sa cause est inconnue, mais une
tuberculose ancienne ou actuelle doit être recherchée. Survie à 10 ans supérieure
à 90 % du fait de l’importance de la circulation collatérale. La mortalité dépend
surtout des complications de l’hypertension artérielle.
i
am
Diagnostic
1. Une première phase systémique est retrouvée dans 60 % des cas,
caractérisée par de la fièvre, des arthralgies et de myalgies, et par un
érythème noueux ou une épisclérite qui peuvent orienter le diagnostic.
un
MALADIE DE HORTON
Syn : artérite temporale. Atteint les adultes après 55 ans ; âge moyen au dia-
gnostic d’environ 75 ans. Cette artérite granulomateuse atteint électivement les
branches de la carotide externe, mais peut déborder ce territoire. Liens étroits
avec la pseudo-polyarthrite rhizomélique. Cause inconnue.
Diagnostic
1. Céphalées temporales, superficielles, réveillées par le passage de
la brosse dans les cheveux ou la branche des lunettes sont, surtout si
elles surviennent dans un contexte de fièvre et d’amaigrissement, évo-
catrices. Elles s’accompagnent souvent d’une dysphagie ou de modifi-
cations de la voix.
2. La claudication de la mâchoire lors des efforts de mastication est
tout aussi caractéristique ; elle n’est pas spécifique et peut aussi
i
s’observer dans l’amylose.
am
MALADIE DE KAWASAKI
Syn : mucocutaneous lymph node syndrome. Maladie du nourrisson et du petit
enfant ; ne s’observe qu’exceptionnellement chez l’adulte.
Diagnostic
1. Débute comme une maladie éruptive avec fièvre élevée, exan-
thème et énanthème profus, et des adénopathies cervicales et axillaires
dont l’importance doit mettre sur la voie du diagnostic.
2. Il faut évoquer ce diagnostic rapidement, dans les cinq premiers
jours, avant que n’apparaisse la desquamation des paumes et des plantes.
En effet, c’est à ce stade que surviennent, en l’absence de traitement, les
lésions de vascularite et en particulier les anévrismes coronaires.
i
Exploration
am
POLYCHONDRITE ATROPHIANTE
Inflammation récidivante des cartilages de l’oreille, du nez, du larynx, de la trachée
et des bronches. Elle commence électivement pendant la quatrième décennie.
Diagnostic
1. Chondrite du pavillon de l’oreille, qui épargne le lobule de l’oreille,
présente dans 85 % des cas : elle est très caractéristique mais s’observe
aussi au cours de la maladie de Wegener.
2. Aux chondrites s’associent fréquemment une hypoacousie, un syn-
drome vestibulaire, une épisclérite ou une uvéite, une polyarthrite séroné-
gative.
3. Les manifestations cutanées comportent un purpura infiltré, un
livedo, des phlébites superficielles et parfois des aphtes (MAGIC syn-
drome : mouth and genital ulcers with inflamed cartilages).
Complications
Atteinte cardiovasculaire : insuffisance aortique, anévrisme de l’aorte
thoracique, bloc auriculo-ventriculaire. Myélodysplasie présente dans près
de 30 % des cas. Vascularite proche de la périartérite noueuse.
Traitement
Il n’y a pas de traitement régulièrement efficace en dehors des corti-
coïdes à fortes doses. Les anticorps anti-TNF peuvent être essayés.
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MALADIE DE BEHÇET
Vascularite à prédominance veineuse des petits et gros vaisseaux, de cause
inconnue, touchant l’homme jeune, initialement décrite sur le pourtour du bassin
méditerranéen, en particulier la Grèce et la Turquie, mais elle est en fait ubiquitaire.
Diagnostic
1. L’aphtose bipolaire est la marque la plus caractéristique de la
maladie. D’autres lésions cutanées sont possibles : pseudo-folliculites,
érythème noueux et hypersensibilité aux points de piqûre (voir Pus-
tules à éosinophiles amicrobiennes, p. 1055).
2. L’atteinte oculaire est redoutable car elle peut conduire à la cécité.
L’uvéite antérieure à hypopion est classique. On peut également
observer des uvéites postérieures, des nécroses choroïdiennes, des
vascularites rétiniennes, une opacification secondaire du vitré, des
conjonctivites et des kératites.
3. L’atteinte des gros troncs artériels ou veineux, présente chez plus
d’un tiers des patients, est un élément majeur du pronostic : phlébites
surales, thromboses caves, thromboses veineuses cérébrales, syn-
drome de Budd-Chiari, faux anévrismes de l’aorte redoutables. Les ané-
vrismes multiples des artères pulmonaires réalisent un syndrome de
Hughes-Stovin lorsqu’ils sont associés à une thrombose cave.
i
4. Les manifestations cardiaques sont polymorphes : sténoses ou
am
DYSTROPHIES CONJONCTIVES
Affections congénitales de la trame conjonctive (collagènes et fibres élas-
tiques). Leur gravité tient en grande partie aux risques de complications cardio-
vasculaires.
I. MALADIE DE MARFAN
Syn : arachnodactylie, dolichosténomélie. Transmission autosomique domi-
nante (mais on connaît des cas sporadiques) et la fréquence, si on ne se limite pas
aux formes complètes, est évaluée entre 4 et 6 pour 100 000.
Diagnostic
Évoqué chez un adolescent de grande taille devant une arachnodac-
tylie, une déformation thoracique (thorax en carène, cyphoscoliose,
pectus excavatum), une hyperlaxité ligamentaire, des anomalies ocu-
laires (subluxation du cristallin, myopie).
Rechercher des anomalies cardiaques (insuffisance aortique, pro-
lapsus valvulaire mitral) et aortiques (maladie annulo-ectasiante de
l’aorte). Ces anomalies cardiovasculaires peuvent être isolées, en par-
ticulier la maladie annulo-ectasiante. Elles sont dépistées et surveillées
i
am
Traitement
Il n’y a pas de traitement de fond.
Ts
Diagnostic
1. Les formes cutanéo-articulaires associent, de façon variable, une
fragilité cutanée dont témoignent de nombreuses cicatrices, une hyper-
laxité ligamentaire, des hernies.
2. La fragilité artérielle et viscérale est caractéristique du type IV. La
peau, fine et translucide, laisse voir les vaisseaux sous-cutanés par trans-
parence, notamment au niveau du tronc. Une rupture artérielle peut être
spontanée ou déclenchée par un traumatisme minime, une ponction arté-
rielle. Un anévrisme ou une dissection artérielle peut précéder la rupture.
L’aorte et ses grosses branches peuvent être intéressées, notamment les
artères vertébrales et les carotides, avec constitution d’une fistule caro-
tido-caverneuse. La perforation d’un viscère (tube digestif, utérus) est
aussi à craindre, notamment en cours de grossesse.
Traitement
Il n’y a pas de traitement de fond. Le meilleur traitement des ruptures
artérielles est préventif : pas d’investigations artérielles invasives une fois
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Diagnostic
La maladie se révèle habituellement au cours de la quatrième
décennie. Elle associe :
1. Des anomalies cutanées (papules jaunes chamois, signe du drapé
dans les régions axillaires et inguinales, comme s’il y avait trop de peau).
2. Des anomalies oculaires (stries angioïdes au fond d’œil, dues à des
altérations de la membrane de Bruch, faisant courir le risque de déchi-
rure de la macule et d’hémorragies rétiniennes).
3. Des anomalies artérielles, moins fréquentes, mais plus graves
(occlusions ou sténoses des artères des membres, insuffisance coro-
naire, sténose carotidienne, rupture d’artères digestives responsable
d’hémorragies digestives).
Traitement
i
Il n’y a pas de traitement de fond.
am
AMYLOSES
un
coloration rosée par le rouge Congo, biréfringence en lumière polarisée. Les com-
posants communs aux différents types d’amylose sont des glycosaminoglycanes
et le composant P, ou serum amyloid P component (SAP). Celui-ci représente 10 à
15 % du matériel amyloïde ; sa présence permet de réaliser des scintigraphies au
SAP marqué à l’iode 123 qui ont un intérêt diagnostique et évolutif. Il existe plus
d’une douzaine de types d’amylose qui sont définis par la nature du précurseur
protéique principal. Outre la maladie d’Alzheimer et les encéphalopathies spongi-
formes, qui touchent uniquement le système nerveux central, les principaux types
observés en France sont résumés dans le tableau 173.
Tableau 173. — Amyloses les plus fréquentes en France.
AMYLOSE IMMUNOGLOBULINIQUE
Syn : amylose AL. Composée de chaînes légères (synthétisées par les lymphoplas-
mocytes), probablement rendues insolubles par l’action des monocytes-macro-
phages. Un composant monoclonal est constant dans le sérum. La prolifération des
plasmocytes est parfois décelable sous forme d’un myélome. Les dépôts amyloïdes
sont principalement musculo-aponévrotiques, neurologiques, hépatiques et rénaux.
Le pronostic de la maladie est sévère en cas d’atteinte cardiaque, d’hypotension
orthostatique, de malabsorption et de myélome associé.
Diagnostic
1. Manifestations musculo-cutanéo-aponévrotiques évocatrices : syn-
drome du canal carpien, macroglossie, purpura des paupières.
2. Hépatomégalie avec cholestase.
3. Atteinte glomérulaire avec syndrome néphrotique, insuffisance
rénale progressive.
4. Cardiomyopathie hypertrophique avec signes d’adiastolie.
5. Neuropathie sensitivomotrice et surtout du système nerveux auto-
nome : hypotension orthostatique, troubles du transit.
6. Atteinte digestive : malabsorption, hémorragies.
Explorations
1. Échocardiographie : caractéristique en cas d’épaississement septal.
2. Présence d’une immunoglobuline monoclonale (IgG, IgA, parfois
i
am
SYNDROME DE POEMS
Acronyme désignant l’association d’une Polyneuropathie (axonale, surtout sen-
sitive), d’une Organomégalie (hépatosplénomégalie), d’anomalies Endocriniennes
(hypothyroïdie, diabète, hypogonadisme), d’une gammapathie Monoclonale, et de
modifications cutanées (S pour Skin : hyperpigmentation, hypertrichose, aspect
pseudo-sclérodermique). D’autres manifestations sont possibles : œdèmes, voire
anasarque, parfois œdème papillaire ; thrombocytose.
La cause est une prolifération plasmocytaire, osseuse et ganglionnaire, d’évolu-
tion lente. Il peut s’agir en particulier d’un myélome condensant, parfois réduit à
un aspect d’îlot condensant apparemment bénin.
Une association symptomatique proche (en particulier neurologique, ostéo-
condensante, et dysglobulinémique) peut s’associer à des adénopathies dans le
cadre d’une maladie de Castleman multicentrique (voir p. 719).
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MALADIE PÉRIODIQUE
Syn : fièvre méditerranéenne familiale, maladie de Siegal-Cattan-Mamou.
Maladie génétique, à transmission autosomique dominante. Affecte électivement
les Juifs Sépharades et les Arméniens. En dehors de ces ethnies, le diagnostic ne
doit être accepté qu’avec circonspection. Les mutations du gène de la maladie
(MEFV ou marénostrine ou pyrine), localisé récemment sur le bras court du chro-
mosome 16, sont actuellement détectables. Le diagnostic est hautement probable
chez les homozygotes, plus incertain chez les sujets hétérozygotes.
Diagnostic
1. L’affection se traduit le plus souvent par des accès douloureux
abdominaux fébriles, avec hyperleucocytose à polynucléaires et syn-
drome inflammatoire, spontanément régressifs en 24 à 72 heures.
2. Ces accès douloureux peuvent simuler un œdème angioneurotique
héréditaire, une porphyrie aiguë intermittente, une colique de plomb
(saturnisme), mais dans ces cas le patient est peu ou pas fébrile.
3. Les autres modes de révélation sont des crises douloureuses tho-
raciques (avec souvent épanchement pleural) et des arthrites.
Complication
Le risque essentiel de la maladie est la survenue d’une amylose
rénale (de type AA), révélée par une protéinurie, un syndrome néphro-
tique et/ou une insuffisance rénale.
i
am
Traitement
La colchicine donnée de manière continue à la dose de 0,5 à 1 mg/j
diminue considérablement la fréquence des accès paroxystiques. Elle a
un
HYPERPERMÉABILITÉ CAPILLAIRE
IDIOPATHIQUE
Syn : syndrome de Clarkson. Rare. Fuite des protéines hors du secteur vascu-
laire, associée à une gammapathie monoclonale. Physiopathologie inconnue. On
incrimine un effet de perméation capillaire dépendant de l’interleukine 2, des frac-
tions tardives du complément, du vascular endothelial growth factor (VEGF), de cer-
tains leucotriènes.
Diagnostic
1. Phase prodromique d’allure virale (syndrome grippal, douleurs
abdominales et diarrhée, rhinorrhée, dysphagie).
2. La phase aiguë est marquée par une chute tensionnelle, allant du
simple malaise lipothymique au choc hypovolémique gravissime.
3. On constate alors des œdèmes du visage et des membres, avec
myalgies, et souvent également des séreuses. Il n’y pas d’œdème pul-
monaire et la conscience est conservée.
4. L’atteinte musculaire peut secondairement entraîner une rhabdo-
myolyse et une insuffisance rénale aiguë.
Explorations
La fuite protidique est attestée par la discordance entre une hémo-
concentration (l’hématocrite peut dépasser 70 %) et une hypoalbumi-
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Traitement
1. Lors de la crise : remplissage vasculaire par des colloïdes (Elohès),
des cristalloïdes (Ringer-lactate).
2. En l’absence de traitement de fond réellement efficace, on propose
l’association de terbutaline et d’aminophylline.
MALAKOPLAKIE
Rare. Serait due à un déficit acquis de la phagocytose lysosomiale. Les
lésions élémentaires sont des plaques jaunâtres ou marrons, molles, qui siè-
gent électivement dans l’appareil urinaire (60 % des cas) parfois le tube
digestif, le rétropéritoine, les os, les ganglions, les poumons. Histologiquement,
on trouve un granulome et au centre de la lésion des amas de cellules macro-
phagiques.
Diagnostic
1. Manifestations cliniques principalement néphro-urologiques :
infections urinaires à répétition quasi constantes ; hématuries et insuf-
fisance rénale plus tardives.
2. Des abcès des parties molles et des fistules viennent souvent compli-
i
quer l’atteinte urinaire.
am
Exploration
L’imagerie rénale montre habituellement une dilatation du haut
un
Traitement
Le plus utile est une antibiothérapie au long cours, en choisissant
préférentiellement une quinolone (ciprofloxacine).
SARCOÏDOSE
Syn : maladie de Besnier-Boeck-Schaumann. Granulomatose tuberculoïde mais
sans nécrose caséeuse et non liée au bacille de Koch. Elle survient plus volontiers
chez l’adulte jeune. La mortalité est inférieure à 5 %.
Diagnostic
1. Atteinte thoracique fréquente, souvent latente :
a) adénopathies hilaires non compressives, souvent associées à un
érythème noueux et à des arthralgies, en particulier tibio-tarsiennes
(syndrome de Löfgren) ;
b) infiltrats parenchymateux, de type interstitiel, parfois nodulaires,
pouvant évoluer vers une fibrose interstitielle chronique (voir p. 534).
2. Adénopathies superficielles, diffuses ; la localisation épitrochléenne
est assez caractéristique.
3. Atteinte cutanée : intéresse souvent le visage, les faces latérales du
cou, la partie supérieure du thorax. Il s’agit de nodules fermes, rouge
jaunâtre, parfois recouverts d’une petite squame, ou de plaques, rouge
violacé, parfois ulcérés, dont la biopsie permet le diagnostic. Les
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Explorations
1. Biopsie d’une localisation : glandes salivaires, adénopathies,
lésions cutanées, bronches, foie. Elle montre la présente d’un granu-
Ts
SYNDROME DE VOGT-KOYANAGI-HARADA
Uvéo-méningite, de présentation proche d’une sarcoïdose ou de la maladie de
Behçet. Diagnostic à évoquer devant des anomalies des phanères (mèche blanche,
anomalies unguéales) et une hypoacousie. La corticothérapie est efficace, comme
au cours de la sarcoïdose.
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HISTIOCYTOSES LANGERHANSIENNES
Syn : granulomatose à cellules de Langerhans. Affections d’origine inconnue,
développées à partir des cellules dendritiques ou cellules de Langerhans, variété
d’histiocytes, dont le siège est normalement limité aux épithéliums squameux mais
qui après stimulation antigénique peuvent migrer vers les organes lymphoïdes. La
définition de ces histiocytoses est histologique : lésions granulomateuses et/ou
infiltration mono- ou pluritissulaire. Les organes les plus souvent touchés sont les
os, la peau, les ganglions, le foie et la rate, la moelle osseuse et les poumons.
Diagnostic
1. Formes monotissulaires, les plus fréquentes :
a) Granulome éosinophile osseux : lacunes osseuses bien limitées,
siégeant surtout sur les os plats (bassin, crâne, mandibules, vertèbres).
L’évolution est parfois spontanément résolutive.
b) Granulomatose pulmonaire ou histiocytose pulmonaire : terrain
tabagique dans 90 % des cas, toux, dyspnée, parfois un pneumothorax,
lésions radiologiques réticulonodulaires bilatérales, parfois difficiles à
distinguer d’une miliaire tuberculeuse.
Le lavage broncho-alvéolaire permet le plus souvent de poser le dia-
gnostic en montrant un excès de cellules de Langerhans (CD6 en immu-
nomarquage). Le risque essentiel, en dehors des pneumothorax, est
l’évolution vers une fibrose pulmonaire.
i
2. Formes diffuses :
am
Diagnostic
Basé sur cinq critères :
1. Fièvre élevée oscillante.
2. Arthralgies et arthrites.
3. Éruptions cutanées fugaces, pseudo-urticariennes.
4. Hyperleucocytose à polynucléaires.
5. Hyperferritinémie majeure, avec diminution du pourcentage de fer-
i
am
ritine glycosylée.
C’est un diagnostic d’exclusion après avoir écarté une cause infec-
tieuse et d’autres maladies systémiques (lupus, périartérite noueuse).
un
Traitement
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, généralement actifs. Au besoin,
Ts
MALADIE DE WEBER-CHRISTIAN
Syn : panniculite nodulaire récidivante fébrile. Atteinte inflammatoire, de cause
inconnue, du pannicule adipeux sous-cutané (lésions de lipolyse et de cytostéato-
nécrose) parfois associée à une affection pancréatique. L’atteinte du tissu adipeux
peut être généralisée avec des expressions viscérales polymorphes. Évolution
imprévisible.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les nouures sous-cutanées de taille variable, douloureuses, évo-
luant en 2 à 3 semaines vers l’atrophie « en soucoupe » ou vers la fistu-
lisation avec élimination de la cytostéatonécrose aseptique.
2. L’évolution par poussées successives avec signes généraux fièvre,
myalgies, sueurs.
3. Les manifestations profondes de panniculite mésentérique (troubles
du transit, perception de tuméfactions abdominales), plus rarement péri-
rénales, sont contemporaines des manifestations cutanées.
4. Les manifestations osseuses pseudo-articulaires avec images
d’ostéolyse spongieuse pseudo-myélomateuse.
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Examen complémentaire
La biopsie d’un élément sous-cutané montre l’aspect de nécrobiose
avec liquéfaction.
Traitement
Aucun traitement n’est efficace : la corticothérapie a parfois un effet
symptomatique.
SYNDROME HYPERÉOSINOPHILIQUE
Hyperéosinophilie supérieure à 1 500/mm3, prolongée (plus de 6 mois) avec
manifestations viscérales (mais qui peuvent être réduites) et sans cause retrouvée
i
Les complications viscérales (surtout cardiaques et neurologiques) font la gravité
am
Diagnostic
Évoqué devant des poussées d’angio-œdème, de gastro-entérite à
éosinophiles et de manifestations neurologiques centrales.
Traitement
On ne traite que les patients ayant des conséquences viscérales de
l’hyperéosinophilie. On commence alors par la prednisone (0,5 mg/kg
en dose d’attaque) avec contrôle hebdomadaire de l’hémogramme pour
trouver la dose seuil qui ramène les éosinophiles au-dessous de
600/mm3. En cas d’échec ou de corticodépendance, on fait appel à un
anticorps monoclonal anti-IL5 (mépolizumab) en perfusions bimen-
suelles ou trimestrielles à la dose de 750 mg par perfusion.
TÉLANGIECTASIE HÉRÉDITAIRE
Syn : maladie de Rendu-Osler-Weber. Dysplasie vasculaire systémique géné-
tique. Un cas pour 8 000 naissances. Transmission autosomique dominante. Trois
gènes identifiés concentrent les mutations connues : 95 % concernent ENG ou
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Dermatologie
par L. Laroche
I. SYMPTÔMES DERMATOLOGIQUES
Signes fonctionnels
1. Le prurit, caractérisé par le besoin involontaire de se gratter, est
le signe le plus fréquent. Il peut être isolé ou associé à une dermatose.
i
am
dysesthésies.
3. Les syndromes vasomoteurs des extrémités s’accompagnent de
douleurs dans le syndrome de Raynaud, de brûlures douloureuses dans
Ts
l’érythromélalgie.
4. Les parasitophobes consultent pour de fausses sensations de
prurit. Ils présentent précautionneusement dans une boîte quelques
squames censées représenter ou contenir les parasites. L’examen
microscopique est négatif.
Lésions élémentaires dermatologiques
1. Elles constituent l’aspect analytique, unitaire, initial de la derma-
tose. Ces lésions sont :
a) les érythèmes (p. 1028) ;
b) les squames (p. 1030) ;
c) les dyschromies (p. 1066) ;
d) le purpura (pp. 675 et 734) ;
e) les papules (p. 1036) ;
f) les vésicules (p. 1042) ;
g) les bulles (p. 1045) ;
h) les pustules (p. 1054) ;
i) les nodules cutanés (p. 1057) ;
j) les kératoses actiniques (p. 1041) et les kératodermies palmo-
plantaires ;
k) les scléroses (p. 1067) ;
l) les atrophies (p. 1068) ;
m) les ulcérations (p. 1059) ;
LivreSansTitre1.book Page 1026 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
tionsþ:
a) une seule maladie explique toutes les lésions. Dans une maladie
aiguë, ce polymorphisme est expliqué par le mélange d’une lésion pri-
maire et de lésions secondaires évoluées. Dans une maladie chronique
récidivante, le mélange de plusieurs poussées donne régulièrement un
polymorphisme (acné polymorphe). Dans un lupus érythémateux sys-
témique coexistent plusieurs lésions élémentaires (érythème, purpura).
Dans une génodermatose (Recklinghausen, sclérose tubéreuse), c’est
l’association de lésions différentes induites par le même mécanisme
pathogénique qui constitue le tableau pathologique ;
b) plusieurs processus pathologiques différents et indépendants
peuvent s’associer chez un même malade.
Manifestations générales
À ces lésions proprement cutanées ou muqueuses peuvent s’associer
des atteintes viscérales : syndromes cutanéo-ganglionnaires, hépa-
tiques, osseux, etc.
DERMATOLOGIE 1027
Explorations
Elles peuvent être utiles lorsque le diagnostic est établi mais, par sa
Ts
ÉRYTHÈMES
L’érythème se caractérise par une coloration rouge de la peau, non infiltrée (à
la différence des papules), qui disparaît à la vitropression (à la différence du pur-
pura et des colorations pigmentaires).
I. ÉRYTHÈME GÉNÉRALISÉ
L’éruption érythémateuse peut avoir un aspect variable selon les localisations,
par exemple morbilliforme par endroits, scarlatiniforme par ailleurs. Ceci
s’observe dans la maladie de Still, la rubéole. L’éruption à l’ampicilline au cours
de la mononucléose infectieuse, les manifestations précoces de la réaction du
i
greffon contre l’hôte.
am
Scarlatiniforme
En nappes rouges, sans intervalle de peau saine. Principales causes :
un
DERMATOLOGIE 1029
Roséoliforme
Macules érythémateuses rosées, pâles et ovalaires, parfois peu
visibles, sans signes généraux. Principales causes :
1. Roséole de la syphilis secondaire (voir p. 1089).
2. Exanthème subit ou 6e maladie (herpès virus type 6, voir p. 767).
3. Mégalérythème épidémique (parvovirus B19).
4. Rubéole (voir p. 788).
5. Érythèmes médicamenteux (antibiotiques, sulfamides, barbitu-
riques).
Causes externes
Elles sont aisément reconnues ; l’érythème dessine les contours de
l’agent pathogène :
1. Dermites artificielles : grande fréquence, dues aux innombrables
produits caustiques ou à topiques (crèmes, pommades, gels…).
2. Photodermatoses, en particulier dermatites des prés (voir p. 1051).
Érythèmes infectieux
1. Intertrigos (atteinte des plis) : associés à des suintements avec
i
macération et des lésions squameuses ; souvent mixtes (strepto-sta-
am
LÉSIONS SQUAMEUSES
Caractérisées par une accentuation pathologique de la desquamation physiolo-
gique cutanée. L’examen d’une dermatose squameuse non identifiée doit être com-
plété par le grattage systématique à la curette de Brocq, l’examen en lumière de
Wood et un examen mycologique. Les dermatoses squameuses peuvent être des-
i
quamatives pures ou érythémato-squameuses.
am
Diagnostic
Les squames sont imbriquées entre elles de façon géométrique, res-
pectant les plis, atténuées l’été, s’aggravant par temps sec et froid.
Traitement
Symptomatique : agents kératolytiques (salicylés, pommade à l’urée),
les émollients (Dexeryl, Cérat frais) et les rétinoïdes topiques ou géné-
raux (voir p. 311).
DERMATOLOGIE 1031
Principales causes
1. Médicaments : antibiotiques, tonicardiaques, anticoagulants ; insu-
line et ACTH pour les formes humides.
2. Forme érythrodermique d’une autre maladie cutanée : psoriasis,
eczéma, lichen ou lymphome cutané (syndrome de Sézary, mycosis fon-
goïde), pityriasis rubra pilaire. Au cours de la gale, l’érythrodermie est
possible (gale norvégienne).
3. Chez le nourrisson, il s’agit généralement d’une parakératose infec-
tieuse généralisée, à partir d’un érythème fessier (érythrodermie desqua-
mative de Leiner-Moussous). Régression en quelques semaines par bains
antiseptiques, colorants et, le cas échéant, antibiothérapie générale. Les
candidoses congénitales peuvent prendre un aspect érythrodermique.
4. Érythrodermie ichtyosiforme congénitale :
a) Dans la forme sèche de Brocq, elle se traduit dès la naissance par
une érythrodermie ou un aspect de bébé collodion. Des signes pyrami-
daux peuvent être associés (syndrome de Sjögren-Larsson, lié à une
anomalie enzymatique d’une aldéhyde déshydrogénase).
b) Dans la forme bulleuse, l’aspect érythémato-squameux et kérato-
sique domine à partir la 2e enfance.
PSORIASIS
Cause encore inconnue. Début à tout âge avec cependant deux pics définissant
deux types de psoriasis : le type I (75 % des patients) avec début précoce avant
40 ans, souvent familial, fortement associé à l’haplotype HLA-Cw*0602 et au gène
de susceptibilité PSORS1, d’évolution sévère dans son étendue et marquée par des
rechutes fréquentes ; le type II, moins agressif, à début tardif après 40 ans, faible-
ment associé aux gènes précédemment cités.
Diagnostic
Taches (psoriasis en gouttes des sujets jeunes), plaques ou plus rare-
ment, éléments circinés annulaires, tous bien limités, qui sont caracté-
risés par :
1. Leur topographie : genoux, coudes, région sacro-lombaire, mais
également parfois tout le corps, y compris le cuir chevelu et les ongles
dans les formes tenaces ; l’atteinte du visage cependant est rare.
2. Leur aspect évocateur : plaque érythémateuse très bien limitée, sur-
montée d’une squame d’aspect micacée et dont le grattage à la curette
découvre, classiquement, trois couches : squameuse (tache de bougie),
lamelleuse, se détachant d’un seul bloc (pellicule décollable), et enfin le
derme humide avec fin piqueté hémorragique (rosée sanglante).
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DERMATOLOGIE 1033
Diagnostic
1. Débute souvent par un grand médaillon, basi-thoracique, isolé pen-
dant quelques jours.
2. Puis l’éruption envahit tout le thorax, la racine des membres, mais
respecte toujours le visage et le cuir chevelu : taches lenticulaires
rosées, surmontées d’une desquamation, et médaillons plus grands,
parallèles à l’axe des côtes et formés d’une partie périphérique squa-
meuse et d’une partie centrale brunâtre, d’aspect gaufré ou plissé. Le
prurit est modéré ou nul.
3. L’évolution est cyclique, s’étend sur 4 à 8 semaines, la guérison est
la règle.
Traitement
Aucun topique ne doit être appliqué, étant donné le caractère très
irritable de ces lésions (risque d’eczématisation).
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PITYRIASIS VERSICOLOR
Épidermomycose très fréquente due à Malassezia furfur.
Diagnostic
Siège électivement sur le thorax où il donne des taches jaune-cha-
mois bien limitées, recouvertes d’une desquamation qui se clive facile-
ment, sans saigner (signe du copeau). Il peut avoir, après exposition
solaire, un caractère achromiant, forme clinique actuellement la plus
fréquente qui ne se repigmente qu’après traitement spécifique suivi
d’une exposition solaire.
Traitement
Antimycosiques imidazolés par voie locale (kétoconazole) : appli-
quer une fois sur toute la surface du corps, cuir chevelu compris.
PARAKÉRATOSES PSORIASIFORMES
ET PITYRIASIFORMES
Diagnostic
1. Éruption souvent étendue, symétrique, plus ou moins prurigineuse
et dont la lésion élémentaire reproduit grossièrement, soit une lésion
de psoriasis (mais non l’aspect du grattage systématique à la curette),
i
am
ÉRYTHRASMA
Dû à Corynebacterium minutissimum.
Diagnostic
Placards érythémateux ou bruns, de surface homogène et finement
squameuse, de limite nette. Les plis axillaires et inguinaux sont touchés
de façon symétrique.
Traitement
Comporte un imidazolé local voire de l’érythromycine per os à la
dose de 1 g pendant 7 jours.
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DERMATOLOGIE 1035
PARAPSORIASIS
Il existe trois variétés :
1. Le parapsoriasis en plaques, formé de quelques placards érythémateux fine-
ment squameux bien limités, siégeant sur la racine des membres inférieurs (sur-
tout fesses, mais aussi plis de flexion), les seins chez la femme, parfois associé à
un prurit. Il représente une forme débutante de mycosis fongoïde. L’histologie est
soit non spécifique (répéter les biopsies), soit retrouve un aspect de mycosis fon-
goïde débutant (p. 1086).
2. Le parapsoriasis digitiforme, plus fréquent chez l’homme, se présente sous la
forme de nombreuses lésions ovalaires, rose-jaunâtre, recouvertes d’une très fine
squame, parfois prurigineuses siégeant de préférence face interne des membres et
face latérale du thorax. L’histologie est le plus souvent non spécifique. Sensibles
aux rayons UV et aux dermocorticoïdes, les lésions ont tendance à récidiver.
3. Le parapsoriasis en gouttes, davantage papuleux qu’érythémato-squameux,
touche les sujets jeunes et se caractérise par des éléments papuleux recouverts
d’une squame-croûte enlevée d’un bloc (pain à cacheter). L’évolution est parfois
récidivante. Il n’existe pas de traitement spécifique.
ÉRYTHÈMES PRÉMYCOSIQUES
Précèdent de plusieurs années l’installation d’un mycosis fongoïde (voir
p. 1086).
Diagnostic
Lésions prurigineuses formant des placards érythémato-squameux
i
am
Diagnostic
1. Lupus érythémateux aigu : érythème malaire en ailes de papillon
(vespertilio, voir Diagnostic des nez rouges, p. 1080) ; lésions érosives
muqueuses ; érythèmes diffus, morbilliforme, papuleux, eczématiforme
(la localisation aux zones interarticulaires des mains est très évoca-
trice)þ; lésions bulleuses plus rares.
2. Lupus érythémateux subaigu : lésions annulaires ou psoriasi-
formes disséminées ou surtout des régions exposées à une photosensi-
bilisation (décolleté).
3. Lupus érythémateux chronique ou discoïde : plaques érythémato-
squameuses, évolution atrophiante, dyschromique, cicatricielle. Locali-
sation fréquente aux pavillons des oreilles et au cuir chevelu.
4. Manifestations moins caractéristiques : livedo réticulé, télangiecta-
sies péri-unguéales, alopécie diffuse.
LivreSansTitre1.book Page 1036 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Biopsie et étude en immunofluorescence d’une zone atteinte et en
peau saine : présence de dépôts d’immunoglobulines et/ou de complé-
ment à la jonction dermo-épidermique, d’aspect granuleux (différence
avec le caractère linéaire des dépôts des dermatoses bulleuses auto-
immunes).
Traitement
Voir Lupus érythémateux systémique. La dapsone est remarquable-
ment active dans les formes bulleuses.
Causes
1. Lichen plan : voir p. 1039.
2. Syphilides papuleuses : voir p. 1089.
Ts
DERMATOLOGIE 1037
Causes
1. Kératose pilaire rouge, souvent associée à une érythrocyanose.
2. Lichen folliculaire, qui peut se compliquer d’une alopécie cicatri-
cielle (syndrome de Graham-Little-Lassueur).
3. Pityriasis rubra pilaire : papules recouvertes d’un cône corné
blanc et adhérent. L’évolution de la forme aiguë de l’enfant est rac-
courcie par les rétinoïdes.
4. Génodermatoses : maladie de Darier (voir p. 1042), maladie de
Cowden (voir p. 1072), sclérose tubéreuse de Bourneville, syndrome de
Gorlin (ou nævomatose baso-cellulaire).
5. Lymphomes cutanés : voir p. 1086.
V. PAPULES KÉRATOSIQUES
Kératose actinique : voir p. 1041.
URTICAIRE
Très fréquente, donne la lésion papulo-œdémateuses la plus pure.
Diagnostic
un
Traitement
1. Des crises : basé sur les antihistaminiques par voie orale ou paren-
térale selon l’intensité des signes, mais parfois inefficacité complète
(urticaire cholinergique).
2. Adrénaline sous-cutanée (0,1 à 0,25 mg selon l’âge), corticoïdes
généraux (et intubation éventuelle) d’urgence en cas d’œdème de
Quincke sévère, avec surveillance respiratoire.
3. Les traitements locaux du prurit sont très décevants.
i
4. Traitement étiologique si possible.
am
PRURIGO STROPHULUS
Dermatose très fréquente entre 6 mois et 6 ans et récidivante. Les causes sont
nombreuses : parasitoses cutanées (aoûtats, acariens…). La gale peut se présenter
comme un prurigo au début. Un prurigo accompagne plus rarement une cholestase
récurrente bénigne chez l’enfant ou au cours de la grossesse. Exceptionnellement,
un prurigo constitue un syndrome paranéoplasique au cours d’un lymphome malin
(leucémie lymphoïde chronique, maladie de Hodgkin, lymphome non hodgkinien).
Diagnostic
1. Le cycle évolutif de l’éruption est rapide : tache ortiée centrée par
une papule ayant du corps ; cette papule se surélève avec une vésicu-
lette à son sommet, tandis que disparaît l’aréole urticarienne grattage
et excoriation rapide de l’élément éruptif.
2. Chez l’adulte, on observe également des prurigos aigus, débutant
brutalement et constitués de multiples papulettes très rapidement
excoriées, le stade urticarien étant encore plus bref que chez l’enfant.
L’éruption disparaît en quelques semaines ; les récidives sont rares.
Traitement
Poudres DDT (dichloro-diphényl-trichloro-éthane), antiseptiques
locaux et pâtes à l’eau en cas de surinfection, antihistaminiques géné-
raux à doses filées. La désinfection par le DDT doit comprendre la
literie et les animaux domestiques de l’entourage.
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DERMATOLOGIE 1039
LICHEN PLAN
Assez fréquent, de cause inconnue, de bon pronostic. Certaines éruptions liché-
niennes se voient chez les manipulateurs de produits pour le développement de
photographies en couleur, au cours de certaines toxidermies (lichen aurique, à
l’allopurinol), au cours de la réaction du greffon contre l’hôte : ce modèle quasi
expérimental permet de rattacher le lichen plan aux maladies comportant un
trouble de la tolérance immunitaire. Les lichens érosifs peuvent accompagner une
tumeur maligne rétropéritonéale et se comporter comme un syndrome paranéo-
plasique.
Diagnostic
1. Petites papules hexagonales, rose-violine, sèches, à surface
brillante striée (stries de Whickham), très prurigineuses, isolées ou
pouvant confluer en placards.
2. Topographie symétrique, touchant faces antérieures des poignets,
avant-bras, flancs, région dorso-lombaire.
3. Fréquence de l’atteinte muqueuse associée, buccale (voir Lichen
plan buccal, p. 1519) et génitale (voir Lichens vulvaires, p. 1334), sous
forme de réseau blanchâtre lichénien. La constitution d’une leucokéra-
tose ou d’une ulcération doit faire pratiquer une biopsie afin de recon-
naître précocement une transformation maligne.
Traitement
i
1. Localement, topiques antiprurigineux, corticothérapie locale avec
am
MASTOCYTOSES
Prolifération de mastocytes. Localisée à la peau, en particulier chez l’enfant, elle
a une expression papuleuse dominante ; disséminée ou systémique, notamment
chez l’adulte, elle se rapproche dans ses manifestations et son pronostic d’un syn-
drome myéloprolifératif.
Diagnostic
1. L’éruption est présente à la naissance ou apparaît chez le nour-
risson dans les premiers mois de la vie : lésion papulo-nodulaire unique
ou éruption pseudo-xanthomateuse à surface capitonnée donnant un
aspect de peau d’orange spontanément ou après frottement. Cette
LivreSansTitre1.book Page 1040 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
(exprimé par les cellules souches hématopoïétiques) est observée dans la quasi-
totalité des cas. Grand polymorphisme symptomatique et évolutif, allant de formes
indolentes à des proliférations proches d’une splénomégalie myéloïde (voir
Ts
Diagnostic
1. Efflorescence progressive et asymptomatique de petites papules
pigmentées qui prédominent sur le tronc et la racine des membres avec
poussées d’érubescence paroxystique et congestive souvent déclen-
chées par des aliments (alcool, chocolat) ou des médicaments.
2. Elles peuvent peut s’accompagner de manifestations systémiques :
ostéoporose ou d’ostéo-condensation prédominant sur le rachis, très
évocatrice, diarrhée motrice (voir p. 549), troubles du rythme car-
diaque, manifestations hématologiques proches d’une une splénomé-
galie myéloïde.
Explorations
Biopsies (en particulier cutanées ou médullaires) : elles peuvent être
d’interprétation difficile si la fixation (en particulier d’une biopsie de
moelle osseuse) provoque une dégranulation des mastocytes.
Traitement
Il n’y a pas de traitement curatif dans les formes systémiques. Les
antiprurigineux sont inefficaces. Les manifestations digestives (diar-
rhée motrice) peuvent être améliorées par les formes orales de cromo-
glycate disodique. L’interféron alpha et l’imatinib (inhibiteur de la
tyrosine kinase) peuvent être utiles.
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DERMATOLOGIE 1041
MUCINOSES CUTANÉES
On en distingue trois types :
1. Mucinoses papuleuses (lichen myxœdémateux) : éléments de taille variable,
de la micropapule à l’infiltrat sclérodermiforme diffus. Fréquence d’une parapro-
téinémie IgG associée.
2. Myxœdème circonscrit prétibial : souvent associé à une exophtalmie, un hip-
pocratisme digital (syndrome de Diamond), et une hyperthyroïdie.
3. Mucinoses folliculaires : infiltrat mucineux électivement péripilaire avec alo-
pécie. L’association à un lymphome est très fréquente.
KÉRATOSE ACTINIQUE
Syn. : kératose solaire, kératose sénile, kératose pré-épithéliomateuse. Kératose
circonscrite survenant chez les sujets âgés, sa date d’apparition est d’autant plus
précoce que l’exposition solaire est importante et que le phototype est clair. C’est
la lésion précancéreuse la plus fréquente avec un continuum clinique et histolo-
gique de la kératose actinique au carcinome épidermoïde invasif.
Diagnostic
Basé sur la papule épidermique kératosique à surface grise et jau-
nâtre. Au début, la squame est mince, elle tombe spontanément ou est
facilement arrachée par la curette. Elle récidive au même endroit. Au
fur et à mesure des récidives, elle devient plus épaisse et la squame sus-
jacente plus kératosique. Au début, la lésion peut être unique sur une
i
am
Diagnostic
Basé sur :
1. L’éruption cutanée faite d’éléments d’abord papuleux, rosés suré-
levés, puis déprimés en leur centre, pour aboutir à la lésion caractéris-
tique : atrophie porcelainée blanchâtre, recouverte d’une squame et
entourée par un rebord rosé souligné d’un halo télangiectasique.
2. Le syndrome digestif fait de douleurs abdominales avec ballonne-
ment.
Explorations
1. Biopsie cutanée : artérite oblitérante.
2. La laparoscopie retrouve les mêmes lésions d’infarctus blanc sur
les côlons et le mésentère.
Principales complications
Perforations intestinales souvent mortelles. Localisations neurolo-
giques, oculaires.
i
Traitement
am
MALADIE DE DARIER
Maladie génétique rare, de transmission héréditaire sur le mode autosomique
Ts
Diagnostic
Elle se révèle en général vers 20 à 30 ans par des papules croûteuses,
brunâtres siègeant dans les régions séborrhéiques du visage et du
tronc, aux plis de l’aine et des aisselles où elles prennent un aspect
macéré, « crasseux ». Sur les mains existent des pseudo-verrues planes.
Ces lésions subissent des poussées au soleil, à la chaleur en été et se
surinfectent facilement avec une sensibilité particulière au virus herpé-
tique avec un risque de dissémination cutanée à type de pustulose
varioliforme de Kaposi-Juliusberg.
Traitement
Émollients, antiseptiques, kératolytiques, dermabrasion donnent des
résultats variables. Les rétinoïdes oraux (acitrétine plus que isotréti-
noïne) représentent le meilleur traitement.
DERMATOLOGIE 1043
Causes
1. Eczéma : voir ci-dessous.
2. Herpès circiné trichophytique : voir Dermatophyties, p. 1084.
3. Herpès (p. 772), zona (p. 796), varicelle (p. 796).
4. Virus coxsackie (groupe A) : l’éruption vésiculeuse touche la
bouche, les paumes et les plantes (syndrome main-pied-bouche). Cette
éruption survient par épidémie estivale. Elle est autolimitée. Elle peut
se compliquer d’une stomatite microbienne qui doit être prévenue par
les soins antiseptiques.
5. Dermatite herpétiforme : elle peut revêtir l’aspect d’une dermatose
vésiculeuse dont les éléments sont disposés en bouquet ou en anneaux,
prenant alors un aspect trichophytoïde (voir p. 1050).
6. Maladies parasitaires, dont l’éruption vésiculeuse est prurigineuse :
a) piqûres d’arthropodes (papulo-vésicules du prurigo strophulus) ;
b) grains perles de la gale visibles aux paumes et aux plantes indui-
sent des vésicules ;
c) pénétration transcutanée des larves d’anguillule induit une érup-
tion érythémato-micro-vésiculeuse d’eczéma (gale des mineurs) ;
d) localisations cutanées de schistosomiase ;
e) la dermite des baigneurs (bilharziose des canards), induit un
prurit accompagné de papules œdémateuses ou de vésicules.
i
7. Maladies bulleuses auto-immunes : pemphigus et pemphigoïde bul-
am
ECZÉMAS
L’eczéma est caractérisé par une éruption érythémato-vésiculeuse comportant
Ts
Diagnostic
Le maître symptôme est le prurit.
1. Les formes aiguës sont aisées à reconnaître par leur évolution
cyclique :
a) après un stade érythémateux ;
b) apparition des vésicules tendues sur fond d’œdème avec prurit ;
c) elles se rompent, donnent un suintement, porte d’entrée de la
surinfection ;
d) des croûtes apparaissent au bout de quelques jours (parakératose
de réparation).
2. Les formes chroniques sont très polymorphes, donnent des
lésions érythémato-croûteuses, fissurées, kératosiques, en principe mal
limitées (mais eczémas nummulaires). Des poussées aiguës vésicu-
leuses peuvent survenir et aident au diagnostic.
I. ECZÉMA DE CONTACT
Le plus fréquent. Il reproduit une allergie de type retardé (type IV de Gell et
Coombs). La sensibilisation est définitive, toute réexposition déclenchera une
rechute. La guérison ne peut être obtenue qu’après l’identification et la suppression
définitive du contact déclenchant. Nombreux allergènes ouvrant droit à déclaration
de maladie professionnelle (tableaux 65 du régime général et 44 du régime agricole).
LivreSansTitre1.book Page 1044 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur l’interrogatoire et les tests allergologiques.
1. Concordance topographique entre le siège de l’eczéma et un contact.
2. Concordance chronologique entre un contact et l’apparition, 2 à
4 jours après, d’un eczéma. Au fur et à mesure des rechutes, ce temps
de latence se raccourcit.
Explorations
1. Cette enquête minutieuse permet de sélectionner des produits sus-
pects avec lesquels on effectuera des épidermoréactions. Un test sera
considéré comme positif s’il reproduit la lésion élémentaire de l’eczéma.
Cette enquête peut être rendue difficile pour plusieurs raisons : plurisensi-
bilisation, allergies croisées, même molécule retrouvée dans des produits
multiples, avec dans ce dernier cas, difficulté à l’éviction totale de l’aller-
gène. La pertinence des résultats des tests doit faire l’objet d’une analyse
rigoureuse (histoire de la maladie) et sera prouvée ultérieurement par
l’éviction définitive de l’allergène permettant l’arrêt des récidives.
2. Les eczémas par photosensibilisation nécessitent une photo-explo-
ration au cours de laquelle les tests de contact sont irradiés par diffé-
rentes longueurs d’onde (photo patch test).
Traitement
i
1. Éviction complète et définitive de l’allergène et des substances
am
Survient chez des sujets prédisposés, de terrain atopique. Cet état favorisant
se caractérise cliniquement par la possibilité de survenue, chez le même sujet ou
chez des membres de sa famille, d’asthme, rhinite et/ou conjonctivite aller-
gique(s), urticaire, œdème de Quincke, choc anaphylactique et eczéma. Le terrain
atopique comporte une hypersensibilité cutanée et bronchique à l’histamine et à
l’acétylcholine, un pouvoir histaminopexique bas et une propension à synthétiser
des IgE à un taux élevé.
Diagnostic
Âge de début variable :
1. Dès le 4e mois de la vie, sur les convexités du visage, s’étendant
ensuite aux plis de flexion.
2. Dans la seconde enfance où à côté de lésions suintantes, prédomi-
nant toujours dans les plis (des coudes et creux poplités), on retrouve
des lésions lichénifiées, des lésions de grattage, d’où un aspect poly-
morphe.
3. À l’âge adulte, avec la même prédominance pour les plis. Les mani-
festations associées sont fréquentes : asthme avant tout, mais aussi
troubles vasomoteurs, cataracte, ichtyose.
Complications
1. Infection microbienne. La surinfection virale (virus de l’herpès)
aboutit à un syndrome grave : la pustulose varioliforme de Kaposi-
Juliusberg. La crainte de cette éventualité doit faire éviter tout contact
avec un sujet atteint d’herpès.
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DERMATOLOGIE 1045
III. DYSHIDROSE
Syn : eczéma dysidrosique. Cause inconnue.
Diagnostic
Vésicules intra-épidermiques à la face latérale des doigts et des
orteils. Évolue par poussées à prédominance estivale et printanière.
Parfois associée à un eczéma constitutionnel, rarement à une candi-
dose. Les surinfections microbiennes sont fréquentes.
Traitement
Antiseptique et asséchant locaux (bain de MnO4K dilué, chlorhexi-
dine). Les préparations cortisoniques sont appliquées dans un
2e temps sur des lésions sèches et désinfectées.
Diagnostic
un
DERMATOLOGIE 1047
PEMPHIGUS
Maladies rares : 1 à 2 cas par million d’habitants et par an en France. Plus fré-
quentes dans les populations du pourtour méditerranéen ; certains groupes HLA
sont favorisants. Rechercher systématiquement une induction par certains médi-
caments pourvus d’un groupe thiol (piroxicam, certains inhibiteurs de l’enzyme
de conversion), tandis que la D-pénicillamine, autrefois inducteur le plus fréquent,
est aujourd’hui rarement en cause. Le pemphigus peut débuter à tout âge même
si le pic de fréquence se situe entre 40 et 60 ans. Le pronostic vital s’est considé-
rablement amélioré au cours des dernières décennies (environ 5-10 % de morta-
lité), mais reste évidemment très sévère dans le pemphigus paranéoplasique.
Diagnostic
Distinguer trois aspects :
1. Pemphigus « vulgaire » (le plus fréquent en Europe) appelé aussi
profond : les muqueuses sont touchées et souvent également la peau.
Les bulles sur les muqueuses se percent quasi immédiatement après
leur apparition et laissent des érosions douloureuses qui sont parfois
confondues avec des aphtes (voir p. 1521). Sur la peau, les bulles se
forment, au début surtout sur le thorax et le cuir chevelu. Elles se rom-
pent également facilement, laissant alors place à des érosions souvent
douloureuses.
2. Pemphigus foliacé (ou superficiel) : il ne touche que la peau et
débute le plus souvent dans les zones séborrhéiques (cuir chevelu,
haut du dos, décolleté, visage). Les bulles sont rarement visibles car
LivreSansTitre1.book Page 1048 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
18 mois.
2. Les corticoïdes locaux sont utiles essentiellement comme adju-
vants.
un
PEMPHIGOÏDE BULLEUSE
La plus fréquente des dermatoses bulleuses auto-immunes sous-épidermiques.
Diagnostic
1. Bulles spontanées de grande taille, tendues, se développant sur une
base érythémateuse, associées à des lésions urticariennes ou eczémati-
formes, chez un sujet âgé (plus de 70 ans le plus souvent).
2. Topographie bilatérale et symétrique : faces de flexion des membres,
plis inguinaux et axillaires, partie basse de l’abdomen.
3. Les lésions muqueuses sont exceptionnelles. Un prurit intense est
habituel.
Explorations
L’histologie et l’immunofluorescence mettent en évidence une bulle
sous-épidermique et des dépôts d’IgG, parfois de C3 à la jonction
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DERMATOLOGIE 1049
PEMPHIGOÏDE DE LA GROSSESSE
Anciennement appelée herpes gestationis. Dermatose bulleuse extrêmement
rare touchant les femmes enceintes ou atteintes de tumeurs trophoblastiques.
Diagnostic
Début lors du second ou du troisième trimestre de la grossesse
(voire en post-partum immédiat) par des papules et des plaques urtica-
riennes de l’abdomen, en particulier autour de l’ombilic ; des bulles
apparaissent ensuite, le prurit est important. Les récidives sont fré-
quentes au cours des grossesses ultérieures.
Explorations
L’histologie et l’immunofluorescence mettent en évidence une bulle
i
am
PEMPHIGOÏDE CICATRICIELLE
Dermatose bulleuse du sujet âgé.
Diagnostic
Bulles affectant avec prédilection les muqueuses, notamment buc-
cales et oculaires, plus rarement la peau, et caractérisées par son évo-
lution cicatricielle et synéchiante. Évolution chronique dominée par le
risque d’atteinte oculaire pouvant aboutir à une cécité complète et/ou
celui d’atteinte laryngée engageant le pronostic vital.
Explorations
L’histologie et l’immunofluorescence mettent en évidence une bulle
sous-épidermique et des dépôts d’IgG, d’IgA et/ou de C3 à la jonction
dermo-épidermique (anticorps antimembrane basale). L’immunomi-
croscopie électronique permet le diagnostic de certitude.
Traitement
Dans les formes peu sévères, la dapsone parfois associée à la sulfa-
pyridine et une corticothérapie locale peuvent suffire. Un immuno-
suppresseur (le plus souvent le cyclophosphamide) est associé dans les
formes engageant le pronostic fonctionnel oculaire ou respiratoire. Les
immunoglobulines intraveineuses ou le rituximab sont parfois proposés.
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Diagnostic
Aspect clinique très polymorphe associant, de manière variable des
vésicules en groupement herpétiforme et des grosses bulles extrême-
ment prurigineuses. La topographie est ubiquitaire avec souvent une
atteinte faciale et parfois une atteinte muqueuse synéchiante.
Explorations
L’histologie et l’immunofluorescence mettent en évidence des dépôts
linéaires d’IgA sur la jonction dermo-épidermique (anticorps contre
plusieurs spécificités antigéniques de la membrane basale).
Traitement
Le même que celui de la pemphigoïde cicatricielle ; les doses de dap-
sone nécessaires sont souvent élevées.
DERMATITE HERPÉTIFORME
Atteint principalement les sujets jeunes. Association dans 95 % des cas à une
maladie cœliaque asymptomatique, et à d’autres maladies auto-immunes.
Diagnostic
Vésicules ou petites bulles, souvent regroupées en bouquet sur des
placards érythémateux ou urticariens. Ces lésions étant extrêmement
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DERMATOLOGIE 1051
I. CONGÉNITALES OU HÉRÉDITAIRES
1. Épidermolyses bulleuses héréditaires : ce sont des génodermatoses rares
(1 naissance/20 000) caractérisées cliniquement par une fragilité épithéliale
conduisant à la formation de bulles et d’érosions cutanées et parfois muqueuses.
Elles sont de gravité variable en fonction de leur type génétique, allant de formes
mineures à des formes rapidement létales en passant par des formes aux consé-
i
quences très sévères avec lésions cicatricielles synéchiantes des extrémités, reten-
am
II. INFECTIEUSES
Ts
IV. HYPERSENSIBILITÉ
1. Érythème polymorphe : voir p. 1053.
2. Syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell : voir p. 1054.
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PORPHYRIES CUTANÉES
Tableau 175. — Porphyries avec expression dermatologique*.
PORPHYRIES
PORPHYRIES HÉPATIQUES
ÉRYTHROPOÏÉTIQUES
DERMATOLOGIE 1053
PORPHYRIES
PORPHYRIES HÉPATIQUES
ÉRYTHROPOÏÉTIQUES
Diagnostic
Survient en moyenne 3 jours après le début d’une infection muqueuse,
cutanée ou plus rarement profonde à Staphylococcus aureus.
un
Traitement
Antibiotique anti-staphylococcique. L’évolution est rapidement favo-
rable, sans séquelle.
ÉRYTHÈME POLYMORPHE
Le plus souvent satellite d’une infection à herpès simplex, plus rarement d’une
pneumopathie à mycoplasme.
Diagnostic
1. Lésions bulleuses et nécrotiques sur la peau (forme mineure) et
parfois les muqueuses (forme majeure). La lésion élémentaire est la
cocarde : lésion arrondie constituée de trois cercles concentriques à
centre nécrotico- bulleux, qui touche volontiers le dos des mains et des
poignets, les faces d’extension des membres, le visage.
2. Il s’y associe des signes généraux plus ou moins marqués : fièvre,
altération de l’état général, arthralgies.
LivreSansTitre1.book Page 1054 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Essentiellement symptomatique. Dans les formes récidivantes on peut
proposer une prévention des récurrences herpétiques par valaciclovir.
Diagnostic
1. Le délai entre la prise médicamenteuse et la réaction varie entre 7
et 21 jours.
2. Début par des signes généraux (fièvre élevée, malaise général…),
suivi par des lésions érosives muqueuses quasi constantes (buccales,
ophtalmologiques, génitales…) associées à une éruption cutanée à type
de macules rouges sombres où apparaissent des décollements bulleux
qui confluent rapidement en vastes placards érosifs en « linge mouillé »
avec signe de Nikolsky.
3. Les atteintes viscérales (en particulier respiratoires) ont un pro-
i
nostic extrêmement défavorable, le risque de complication est majeur :
am
Traitement
Les patients doivent être adressés dans des centres spécialisés dans
Ts
I. PUSTULES FOLLICULAIRES
Diagnostic
1. Folliculite : papulo-pustules centrées par un poil ou situées en zone
pileuse, ayant parfois tendance à la récidive (folliculite des fesses).
2. Furoncle : au visage (entre commissure des lèvres, angle externe
des yeux), le risque est celui d’une extension veineuse (staphylococcie
maligne de la face, voir p. 792). La recherche d’un diabète est de règle.
3. Anthrax : volumineux furoncles conglomérés (nuque). La
recherche d’un diabète est impérative.
4. Sycosis : touche électivement la barbe ; sycosis staphylococcique
(mal limité) ou sycosis trichophytique (en macaron bien circonscrit).
5. Acné juvénile polymorphe : voir p. 1056.
6. Rosacée (anc : acné rosacée) : fréquente, cause inconnue. Début
habituel par des bouffées vasomotrices du visage. Évolue le plus sou-
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DERMATOLOGIE 1055
Causes
1. Pustuloses staphylococciques ou streptococciques : voir Impétigo,
p. 1057.
2. Pustuloses virales : variole (voir p. 796), vaccine (voir p. 795).
3. Pustulose varioliforme de Kaposi-Juliusberg : surinfection par un
virus herpès de lésions cutanées, le plus souvent eczéma atopique. Le
traitement repose sur l’aciclovir par voie intraveineuse.
4. Pustuloses mycosiques :
a) les candidoses cutanées ou systémiques peuvent s’accompagner
de pustules blanc laiteux. Le traitement des formes cutanées repose sur
les antifongiques locaux, le traitement par voie générale étant réservé
aux candidoses étendues rebelles, aux formes chroniques et aux candi-
doses systémiques (fluconazole, kétoconazole principalement) ;
b) les pustules trichophytiques sont isolées ou plus fréquemment, en
bordure de lésions circinées. Leur traitement fait appel aux antifongiques
locaux en association à la terbinafine per os dans les formes profuses
après authentification par le prélèvement mycologique.
5. Pustuloses amicrobiennes. Les dermatoses neutrophiliques consti-
tuent un groupe hétérogène de dermatoses dont l’image histologique
LivreSansTitre1.book Page 1056 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
(emploi de corps gras, émulsions de type eau dans l’huile) ; médicaments induc-
teurs (corticothérapie locale ou générale, androgènes, vitamine B12, isoniazide,
phénobarbital, iode, brome et chlore). Chez la femme, il faut aussi rechercher
un
Diagnostic
1. Évident lorsque les papulopustules inflammatoires s’associent à
Ts
DERMATOLOGIE 1057
IMPÉTIGO
Il touche essentiellement les enfants ; il peut être staphylococcique (actuelle-
ment le plus fréquent), streptococcique ou mixte.
Diagnostic
Éléments bulleux puis très vite pustuleux, au contenu louche et puru-
lent. Atteignent volontiers le visage en zones péri-orificielles, le tronc et
i
les membres plus rarement. L’éruption n’est peu ou pas fébrile. Des
am
SYNDROME DE SWEET
Syn : dermatose neutrophilique fébrile. Dermatose papulo-œdémateuse carac-
térisée par une infiltration du derme par des polynucléaires neutrophiles. La
pathogénie de l’affection n’est pas connue mais son diagnostic impose la
recherche d’une hémopathie maligne, d’une rectocolite, d’une maladie de Behçet.
LivreSansTitre1.book Page 1059 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DERMATOLOGIE 1059
Diagnostic
1. Période prodromique de 8 à 10 jours associant fièvre, arthralgies,
dysphagie avec signes digestifs et œil rouge.
2. Phase d’état fébrile caractérisée par une éruption faite de papules
œdémateuses et érythémateuses de disposition figurée (circinée, annu-
laire) ou réalisant de grands placards inflammatoires bien limités. Leur
extension peut être centrifuge, réalisant des éléments de dimension
variable allant de 0,5 à 10 cm.
Explorations
Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles. L’histologie cutanée
est caractéristique, montrant un infiltrat dermique dense constitué de
polynucléaires neutrophiles avec œdème sous-épidermique.
Traitement
La corticothérapie générale est le traitement de choix du syndrome de
Sweet amenant une apyrexie en 24 heures, véritable test diagnostique.
Causes
1. Ulcères de jambe : voir p. 1060.
2. Maux perforants plantaires : voir p. 1062.
Ts
Causes
1. Herpès. Primo-infection génitale. Elle est habituellement bruyante chez la
femme jeune : vulvovaginite aiguë douloureuse avec œdème et érosions post-vési-
culeuses, arrondies, parfois aphtoïdes pouvant s’étendre vers l’anus et parfois sur
la face interne des cuisses. Il existe des adénopathies inguinales sensibles. Chez
l’homme, la primo-infection est moins intense, souvent confondue avec une récur-
rence. Le traitement fait appel au valaciclovir ou au famciclovir, per os chez la
femme. Le traitement préventif des récurrences herpétiques est indiqué lorsqu’il
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existe au moins six récurrences annuelles ou lorsque celles-ci sont à l’origine d’un
érythème polymorphe.
2. Syphilis (voir p. 1089) :
a) chancre primaire ;
b) syphilides érosives ou papulo-érosives de la syphilis secondaire rougeâtres,
recouvertes d’un enduit blanchâtre. La contagiosité de ces lésions est considé-
rable ;
c) ulcérations syphilitiques tertiaires, actuellement exceptionnelles.
3. Chancre mou. Dû au bacille de Ducrey, il est douloureux, ulcéreux plus
qu’érosif, suintant et purulent, souvent entouré par un liseré rouge et souvent mul-
tiple. Il survient 5 jours après le contage. Une adénopathie satellite, inflammatoire,
douloureuse apparaît et se ramollit rapidement. Le diagnostic repose sur la mise
en évidence du bacille. Le chancre mou peut être associé à une syphilis (chancre
mixte) qu’il faut systématiquement rechercher.
4. Maladie de Nicolas-Favre : voir p. 778.
5. Aphtes. Habituellement de petite taille dans la bouche, ils peuvent être géants
au niveau génital. Ce sont des ulcérations uniques ou multiples, à fond beurre frais,
cernées d’un liseré rouge inflammatoire. Siègent au niveau du scrotum chez
l’homme, des grandes lèvres chez la femme. Elles peuvent laisser une cicatrice.
Évoquer une maladie de Behçet (aphtose bipolaire).
6. Maladies inflammatoires :
a) le lichen érosif est responsable de lésions érosives douloureuses accompa-
gnées d’un réseau blanchâtre caractéristique ;
b) des ulcérations génitales, plutôt péri-anales, s’observent au cours de la
maladie de Crohn. L’histologie quand elle est spécifique permet le diagnostic
i
(lésions granulomateuses).
am
cans n’est pas rare, mais son rôle reste hypothétique. Leur traitement est basé sur
des antiseptiques locaux, des colorants en solution aqueuse et les antifongiques
locaux.
Ts
ULCÈRES DE JAMBE
Leur sémiologie et les moyens thérapeutiques à mettre en œuvre pour tenter
d’obtenir la cicatrisation dépendent de leur cause.
Diagnostic
1. Les ulcères veineux sont les plus fréquents (face interne de la jambe).
2. Les ulcères artériels sont rares, petits, très douloureux.
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DERMATOLOGIE 1061
Diagnostic
1. Ulcération entourée d’une hyperkératose siégeant sur les points
d’appui du pied, s’accompagnent de troubles trophiques et ayant pour
caractère essentiel l’indolence. Aux membres supérieurs, la même
symptomatologie réalise le panaris analgésique de Morvan.
2. Dans les maux perforants plantaires unilatéraux, chercher une
agression nerveuse sur le trajet du nerf : cicatrice, notion d’injection IM
i
am
Traitement
1. Mêmes mesures que pour un ulcère jambe : détersion, cicatrisa-
tion par bourgeonnement.
2. Une ostéite sous-jacente doit être dépistée et traitée.
3. La suppression de l’appui mécanique est indispensable, par le
repos, puis par une chaussure orthopédique.
4. Le contrôle de la vaccination antitétanique est également indispen-
sable.
PRURIT
Orienter la recherche d’une cause selon le caractère généralisé ou localisé du
prurit, et la présence de lésions élémentaires évocatrices.
Diagnostic
1. Prurit généralisé :
a) gale (chercher les sillons caractéristiques), voir ci-dessous ;
b) phtiriases (chercher les lentes), voir ci-dessous ;
c) prurigo (voir p. 1038), lichen plan (voir p. 1039), lymphome cutané
qui peut rester masqué de longs mois (voir p. 1086) ;
d) lorsqu’il n’y a aucune lésion primaire sur le tégument, penser à
une cause générale : diabète, insuffisance rénale, hypercalcémie, réten-
tion biliaire complète ou fruste ne touchant pendant un temps que les
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DERMATOLOGIE 1063
GALE
Syn : scabiose. Ectoparasitose due à un acarien (Sarcoptes scabei). Les sar-
coptes pondent leurs œufs dans la peau sous forme de sillons, et s’y reproduisent.
Transmission par contact humain direct, notamment sexuel ou partage de vête-
ments, de literie.
Diagnostic
Basé sur :
1. La topographie de ses lésions : espaces interdigitaux, plis des poi-
gnets et des coudes, aisselles, flancs, verge et mamelons.
2. Le caractère nocturne, insomniant et féroce du prurit.
3. Les « sillons » caractéristiques tracés par le parasite, avec vési-
cules perlées et nodules scabieux.
4. Chez le nourrisson, une efflorescence de nodules rouges au fond
des plis est un signe fidèle de gale lorsqu’elle est associée à un prurit.
5. Le contage est souvent occulté ou non mémorisé.
6. Chez le sujet âgé, éventuellement en institution ou l’immunodé-
primé, la gale peut prendre un aspect d’érythrodermie très squameuse,
hyperkératotique, extrêmement contagieuse.
Complications
Les lésions peuvent s’eczématiser et s’impétiginiser.
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Traitement
Traiter le sujet atteint et tous les sujets-contacts en association avec
la contamination des vêtements et de la literie le même jour.
1. Le benzoate de benzyle est le traitement de référence : une appli-
cation sur la totalité du corps pendant 12 à 24 heures chez l’enfant et
l’adulte, éventuellement à renouveler 24 heures plus tard. Le lindane
est aussi efficace avec une durée d’application de 12 heures (à éviter
chez le nourrisson et la femme enceinte). Chez ces derniers ou en cas
d’intolérance, l’application d’un pyréthrinoïde est mieux tolérée (irrita-
tion cutanée et toxicité neurologique moindres), mais moins efficace.
Après une toilette au savon, le produit doit être appliqué sur tout le
corps, sauf le visage (mais y compris sur les organes génitaux externes)
après 15 minutes, une deuxième couche est préférable. Le produit doit être
laissé en place pendant 24 heures chez l’adulte. En cas de contact avec
l’eau, il faut renouveler l’application à ce niveau (mains en particulier).
2. L’ivermectine par voie orale à la dose de 200 µg/kg en une prise
unique est une alternative aux traitements topiques, à répéter 14 jours
plus tard en raison de fiable effet ovocide. En cas de surinfection impor-
tante, une antibiothérapie antistaphylococcique et/ou antistreptococ-
cique peut être nécessaire.
3. Pour le linge de toilette, la literie et le linge de corps, un lavage en
i
machine à 60 °C en cycle long suffit. Pour les vêtements et le linge de
am
PHTIRIASES
Syn : pédiculoses. Infestation par les poux : Pediculus capitis (cuir chevelu), Pedi-
culus humanis (poux de corps), Phtirius pubis (poux de pubis) ou plus vulgairement
morpion. Les poux sont des arthropodes de 2 à 4 mm qui s’accrochent à la peau
des zones pileuses. Leurs œufs ou lentes sont fixés aux poils et aux cheveux sous
l’aspect de petites perles allongées et nacrées caractéristiques. Les lésions cuta-
nées sont la conséquence des morsures de poux.
Diagnostic
1. Poux du cuir chevelu : aspect de parakératose infectieuse, mais
lentes grisâtres sur la face latérale des cheveux, accrochées aux che-
veux, ne coulissant pas comme les squames.
2. Poux de corps : prurit à topographie postérieure, lésions de grat-
tage et tendance mélanodermique.
3. Poux des aines : prurit inguinal, présence de lentes et de parasites
dans les poils pubiens, taches bleues ardoisées sur les flancs.
Traitement
1. Poudrer les régions atteintes 2 soirs de suite avec une poudre de
lindane, et renouveler une semaine plus tard. Nettoyer le lendemain
matin les cheveux ou les poils pubiens à l’eau vinaigrée et au peigne fin.
2. Dans tous les cas, désinfection rigoureuse des vêtements et de la
literie plusieurs jours de suite avec la poudre de lindane.
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DERMATOLOGIE 1065
Diagnostic
1. Sur les cuisses, on évoquera le rôle du frottement ou bien celui de
la chaleur.
2. Les séquelles de radiothérapie peuvent donner une pigmentation,
siégeant sur une zone d’irradiation.
3. Sur le visage, les pigmentations sont très fréquentes et peuvent
revêtir des types particuliers :
a) les pigmentations dues aux parfums ;
b) les chloasmas donnent des taches brunes géographiques, bien
limitées, symétriques, sur le front et les régions périorbitaires. Il faut
une chercher une grossesse (masque de grossesse), la prise d’œstro-
progestatifs, un dérèglement ovarien ; enfin, toujours penser à une pho-
tosensibilisation surajoutée ;
c) la mélanose de Riehl, caractérisée par des taches pigmentées émiet-
tées ou confluentes, sur les tempes, le front et les pommettes, et particu-
lières par une tendance atrophique de l’épiderme, ainsi qu’une disposition
réticulée. Cette entité décrite dans des conditions étiologiques particu-
lières (tourneurs-décolleteurs dans l’industrie d’armement en 1914-1918)
LivreSansTitre1.book Page 1066 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
fait place à des éruptions similaires survenant dans des conditions diffé-
rentes (photosensibilisants exogènes ou endogènes) ;
d) la mélanose de Dubreuilh (voir p. 1079).
DERMATOLOGIE 1067
I. SCLÉROSES SECONDAIRES
Diagnostic
1. Hypodermites sclérodermiformes de jambe, secondaires à l’insuf-
fisance veineuse chronique.
2. Nécrobiose lipoïdique des diabétiques (maladie d’Oppenheim-
Urbach) : placards circinés, syphiloïdes, jaune chamois, à surface atro-
phique et télangiectasique sur la face interne des jambes.
3. Radiodermites scléreuses. Elles se reconnaissent par le caractère
bariolé de la lésion : sclérose blanchâtre bloquant la peau sur les plans
profonds, pigmentations, télangiectasies, voire kératose ou ulcérations
qui doivent faire suspecter une dégénérescence spino-cellulaire. L’abla-
tion chirurgicale doit être réalisée le plus souvent possible.
4. Les maladies de surcharge peuvent prendre l’aspect de plaques
scléreuses ou d’infiltrations sclérodermiformes diffuses : infiltrats de
paraffine ou de gels siliconés, polyvinylpyrrofidone, scléromyxœdème
circonscrit ou généralisé.
5. Les tumeurs peuvent prendre l’aspect d’une plaque scléreuse loca-
lisée. La biopsie permet de reconnaître sur une induration scléreuse
LivreSansTitre1.book Page 1068 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
La corticothérapie peut donner d’assez bons résultats, soit locale-
un
ment, soit, et surtout, par voie générale, à doses modérées dans les
formes extensives. Dans la sclérodermie en bandes de l’enfant, la corti-
cothérapie générale est indiquée durant la phase précoce.
Ts
I. ATROPHIES SECONDAIRES
Diagnostic
1. Cicatrices, vergetures, lipoatrophies insuliniques (cuisses ou fesses).
2. Atrophie cortisonique :
a) secondaire à des applications de corticoïdes locaux : plage atro-
phique, brillante, télangiectasique et prurigineuse, surtout sur le visage ;
b) l’injection ou l’infiltration de corticoïdes locaux peut induire trois
types d’atrophies : punctiformes au cours des infiltrations au dermojet,
en cupules déprimées ou en trajet achromique et atrophique au cours
des injections. Celles-ci seront moindres si elles sont effectuées très
profondément ;
c) lors de traitements corticoïdes généraux prolongés : atrophie
cutanée diffuse, avec vergetures.
LivreSansTitre1.book Page 1069 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DERMATOLOGIE 1069
généralement contre-indiquée.
4. Botriomycome. Syn : granulome pyogénique. Tumeur vasculaire
inflammatoire faisant suite à une piqûre septique ou un microtrauma-
Ts
tismeþ: molle, rouge, non épidermisée, en relief sur la peau, plus ou moins
pédiculée à travers une brèche ronde de la peau et saignant facilement
et abondamment. Diagnostic différentiel du mélanome achromique. Trai-
tement : électrocoagulation-curetage, nitratage, excision chirurgicale
incluant la base d’implantation. Cas particulier des botriomycomes sur
lésions acnéiques du tronc sous isotrétinoïne : arrêt du traitement.
5. Tumeur glomique. Tumeur vasculaire dérivant du glomus neuro-
myoartériel dermique, isolée, bleutée, très douloureuse, des mains et
des pieds (siège fréquent et caractéristique sous-unguéal). Traitement
chirurgical.
6. Lipome. Tumeur graisseuse hypodermique molle compressible,
mobile sous la peau, indolore, de 2 à 20 cm, dont certaines localisations
sont remarquables : cervicale postérieure du sujet âgé, sous-aponévro-
tique du front de l’adulte masculin, péri-sudoral des racines des
membres, de la graisse brune des régions sus-claviculaires ou inter-sca-
pulaires. Traitement : exérèse chirurgicale si disgracieux ou gênant.
7. Léiomyome. Tumeur musculaire lisse (muscles pilomoteurs,
muscles des vaisseaux sanguins). Sensible, se durcissant au froid,
ronde, ferme, bosselée, solitaire ou multiples en plaques. Abstention ou
traitement chirurgical. Quand ils sont multiples, penser au syndrome
de Reed (léiomyomatose familiale cutanée et utérine), parfois associé à
des cancers rénaux.
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DERMATOLOGIE 1071
HAMARTOMES
Ensemble de malformations et de tumeurs de cause inconnue probablement
toutes déterminées in utero mais en fait très hétérogènes par leur profil clinique,
i
am
évolutif, et structural. Les formes cutanées sont des dysplasies cutanées circons-
crites, d’origine embryonnaire, de nature nævique, vasculaire ou annexielle.
NÆVUS
un
plusieurs types.
Diagnostic
1. Nævus banal. Syn : lentigo simplex. Macule brune ou noire, ronde
ou ovalaire, à développement intra-épidermique ou jonctionnel, s’orga-
nisant en nappe monocouche de mélanocytes au-dessus de la basale ou
en petits amas en thèques intra-épidermiques.
2. Nævus en dôme. Pédiculés, tubéreux, verruqueux, pigmentés ou
achromiques autant de types de nævus dont la prolifération est sou-
vent dermique, parfois mixte (dermique et jonctionnelle).
3. Nævus bleu. Couleur bleu sombre, strictement dermique, simulant
un tatouage accidentel. Les nævus de Ota (front, paupière, tempe et
conjonctive), de Ito (scapulaire), la tache mongolique (lombaire) sont
des formes de grands nævus bleus.
4. Halo-nævus de Sutton. Nævus entouré d’un halo blanc régulier
pénétrant la lésion et aboutissant à sa régression voire sa disparition.
Souvent multiple chez l’adolescent.
5. Nævus de Spitz. Mixte ou jonctionnel, inflammatoire à cellules fusi-
formes et épithélioïdes, hypervascularisé, peu ou pas pigmenté, plus
fréquent chez l’enfant, posant parfois de difficiles problèmes diagnos-
tiques avec un mélanome.
6. Nævus de Clark. Nævus à architecture lentigineuse irrégulière avec
des thèques parallèles à la surface pontant les crêtes épidermiques,
LivreSansTitre1.book Page 1072 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
une lésion mélanocytaire qui pose problème (exception faite des loca-
lisations délicates et des lésions de grande taille) et d’utiliser la tech-
nique de « rasage ». Éviter les méthodes aveugles (électrocoagulation,
Ts
laser, cryothérapie), même s’il n’y a pas de preuve directe qu’elles puis-
sent induire une transformation en mélanome.
MALADIE DE COWDEN
Syn : syndrome des hamartomes multiples. Génodermatose liée à une mutation du
gène PTEN, permettant d’en faire le diagnostic. Maladie héréditaire transmise de façon
autosomique dominante caractérisée par des hamartomes (malformation d’aspect
tumoral composée d’éléments faisant normalement partie de l’organe dans lequel elle
se développe, mais qui prennent une disposition erronée) et par la survenue de néo-
plasies multiples permettant de parler de syndrome pré-néoplasique.
Diagnostic
Repose sur l’association de cas familiaux identiques, de lésions cuta-
nées, de lésions muqueuses et d’antécédents chirurgicaux multiples.
Les premiers signes apparaissent durant l’enfance ou l’adolescence,
puis les lésions se complètent progressivement.
1. Les papules cutanées sont constantes. Au niveau du visage, elles
réalisent un semis centro-facial et péri-orificiel de papules pseudo-
comédoniennes. Ces papules verruqueuses sont retrouvées sur le tronc
et les membres, elles sont papillomateuses autour des orifices et au
fond des plis. Ces papules sont associées à des tumeurs cutanées
bénignes (lipomes, angiomes, verrues séborrhéiques, kystes), et à des
dyschromies (lentigines génitales).
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DERMATOLOGIE 1073
2. Les lésions des muqueuses sont constituées par des papules des
gencives, par des papillomes oropharyngés et une langue plicaturée et
avec des petites papules lisses (langue caillouteuse).
3. Les manifestations viscérales touchent préférentiellement quatre
organes :
a) la thyroïde dans 60 % des cas (goitre, adénome, carcinome et thy-
roïdite) ;
b) les seins dans 80 % des cas féminins (hyperplasie mammaire, adé-
nocarcinomes, maladie fibrokystique) ;
c) le tube digestif, avec une polypose pouvant toucher tous les
étages ;
d) l’appareil génital féminin avec des tumeurs ovariennes dans 26 %
des cas féminins à type de kyste ou de cancer.
4. D’autres anomalies dysmorphiques et neurologiques ont été
décrites.
Traitement
Les lésions cutanées sont accessibles à la chirurgie, à la dermabra-
sion et à l’isotrétinoïne. Les lésions viscérales suspectes sont enlevées
chirurgicalement. Devant une polypose digestive, le traitement est
conservateur car la transformation est exceptionnelle. La transforma-
i
am
HÉMANGIOME DU NOURRISSON
Variété d’hamartome vasculaire. C’est la tumeur vasculaire congénitale la plus
Ts
Diagnostic
1. Caractérisée dans sa forme simple par son évolution en trois
phases :
a) un intervalle libre à la naissance ;
b) une phase de croissance maximum dans les 3 premiers mois pou-
vant se prolonger jusqu’au 8e mois, avec apparition d’un hémangiome
soit tubéreux (rouge vif, saillant, comparé à une fraise), soit sous-
cutané (tuméfaction saillante sous une peau normale, bleutée ou télan-
giectasique), soit mixte associant les deux composantes ;
c) une stabilisation jusqu’à l’âge de 12-20 mois suivie d’une régres-
sion spontanée, involution lente et progressive, cliniquement traduite
par le blanchissement d’une lésion tubéreuse et l’affaissement des com-
posantes sous-cutanées. À l’âge de 6 ou 7 ans, la régression totale est
la règle dans près de 80 % des cas.
2. Peut se compliquer de nécrose brutale, d’hémorragies, d’infec-
tions, de douleurs, sources d’hospitalisation, de séquelles inesthé-
tiques. Le pronostic est parfois plus inquiétant en cas d’angiome sous-
glottique, d’angiome extensif responsable d’insuffisance cardiaque
(shunt artério-veineux), d’hémangiome hépatique ou l’hémangiomatose
miliaire.
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Traitement
L’abstention thérapeutique est la règle compte tenu du profil évolutif
spontanément favorable. Seuls sont traités les cas compliqués, dange-
reuxþ: corticothérapie générale ou intra-lésionnelle, interféron alpha,
embolisation, chirurgie précoce ou tardive des séquelles, laser à colo-
rant pulsé.
Diagnostic
Forme à la naissance une macule rose pâle, asymétrique, de la face
ou des membres, d’étendue et de forme variable. Son extension reste
proportionnelle à la croissance du tégument atteint, sa couleur finit par
s’accentuer et des nodules violacés superficiels apparaissent à partir
de la 4e décennie.
i
Traitement
am
Diagnostic
Tuméfactions bleutées, indolores, de consistance élastique, de tempé-
Ts
Diagnostic
Longtemps inapparentes. La poussée révélatrice ou l’aggravation
coïncident avec un traumatisme ou un épisode hormonal (puberté,
grossesse) : sous une peau normale apparaît une tuméfaction chaude,
battante, soufflante, d’extension progressive, invisible. Le pronostic est
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DERMATOLOGIE 1075
HAMARTOMES ANNEXIELS
Malformations d’aspect tumoral composées d’éléments faisant normalement
partie des annexes de la peau, mais qui prennent une disposition erronée.
Diagnostic
1. Hamartome verruqueux simple. Observé dès la naissance ou dans
la première enfance (60 % des hamartomes). Pas de caractère géné-
i
tique. Origine épidermique. Simple préjudice esthétique : reliefs
am
CARCINOMES IN SITU
I. MALADIE DE BOWEN
i
am
Diagnostic
un
Traitement
Exérèse chirurgicale avec contrôle du caractère complet de l’exérèse.
Diagnostic
Lésions rougeâtres, eczématoïdes, parfois associées à une hyperké-
ratose, surtout localisées à la vulve, dans la région péri-anale, parfois
sur les organes génitaux masculins et dans les régions inguinales.
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DERMATOLOGIE 1077
CARCINOME BASO-CELLULAIRE
Anciennement appelé épithélioma basocellulaire. Le plus fréquent des carci-
nomes cutanés, de malignité locale, sans envahissement ganglionnaire ni métas-
tases. Il est rare avant 40 ans. N’atteint pas les muqueuses. Plusieurs types
cliniques, histologiques et pronostiques.
Diagnostic
1. Plan à bordure perlée où l’on reconnaît aisément la perle translu-
cide télangiectasique, ferme, élémentaire formant un bourrelet autour
d’un centre atropho-cicatriciel parfois ulcéré.
2. Nodulaire, blanc rosé, télangiectasique, souvent ulcéro-croûteux
au centre, pseudo-kystique.
3. Superficiel, pagétoïde ou érythémateux qui ressemble à une
maladie de Paget ou une plaque d’eczéma.
4. Tatoué du fait de la présence de pigment mélanique : risque de
confusion avec un mélanome.
i
5. Sclérodermiforme, assez rare (2 à 3 % des cas), caractérisé par
am
CARCINOME SPINO-CELLULAIRE
Syn : carcinome épidermoïde. Prolifération de kératinocytes malins franchis-
sant la membrane basale épidermique, ayant une différenciation cornée variable.
Représente 20 à 30 % des cancers cutanés. La plupart sont peu agressifs et se déve-
loppent sur des kératoses actiniques ou une maladie de Bowen. Le carcinome du
scrotum fut le premier cancer professionnel décrit. Les ouvriers de la métallurgie
sont les plus exposés actuellement. Recrudescence actuelle chez les hommes
LivreSansTitre1.book Page 1078 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Forme ulcéro-végétante, la plus fréquente : saillante, volumineuse,
infiltrante, enchâssée dans le derme, saignotante, pouvant simuler un
kératoacanthome.
2. Forme bourgeonnante.
3. Carcinome verruqueux : malignité locale (carcinome cuniculatum
au membre inférieur, papillomatose orale floride, tumeur de Buschke-
Lowenstein aux organes génitaux ou dans la région péri-anale), mais
pouvant devenir inextirpable, notamment au petit bassin. Métastases
viscérales exceptionnelles.
4. Carcinome du scrotum : la richesse du réseau lymphatique et les
communications lymphatiques droites et gauches expliquent la sur-
venue rapide de métastases ganglionnaires.
5. Carcinomes péri-unguéaux : rôle oncogène important des papillo-
mavirus dans cette localisation.
6. Carcinomes des muqueuses ou demi-muqueuses : lèvres, vulve,
i
verge sont concernés ; ils surviennent le plus souvent sur une leuco-
am
Explorations
Le diagnostic clinique doit toujours être confirmé histologiquement.
Ts
Traitement
Tous les carcinomes spinocellulaires doivent être considérés comme
potentiellement agressifs et traités comme tels.
1. Tumeur primitive : exérèse chirurgicale avec marge de 5 mm au
moins et contrôle du caractère complet de l’exérèse par examen extem-
porané. L’amputation est souvent nécessaire dans les tumeurs des
extrémités. La reconstruction se fait souvent dans un 2e temps opéra-
toire. En cas de contre-indication chirurgicale (liée au terrain ou à la
taille de la tumeur), on a recours à la radiothérapie : électronthérapie
ou endocuriethérapie. Cette dernière constitue une très bonne alterna-
tive à la chirurgie lorsqu’elle risque d’être mutilante (gland, lèvre).
L’irradiation et le curage ganglionnaires prophylactiques sont sujet à
débat.
2. Métastases ganglionnaires : curage complet carcinologique, parfois
bilatéral comme dans les cas de spinocellulaire de la vulve ou labiaux de
mauvais pronostic, suivi d’une irradiation sur l’aire de curage.
3. Métastases viscérales : chimiothérapie à base de sels de platine,
de bléomycine et de 5-fluoro-uracile, peu efficace.
4. La surveillance après traitement est indispensable à vie pour
détecter des récidives et la survenue d’un deuxième carcinome spino-
cellulaire (10 à 30 %).
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DERMATOLOGIE 1079
MÉLANOME
Tumeur maligne développée aux dépens des mélanocytes. Le rôle de l’exposition
solaire n’est plus discuté, la prédisposition familiale et les facteurs génétiques sont
aussi importants. 20 % des mélanomes sont issus d’un nævus, alors que 80 % survien-
nent en peau saine. Les situations à risque de développer un mélanome sont un anté-
cédent personnel ou familial de mélanome, le syndrome des nævus atypiques (pas
d’indication à enlever tous les nævus car dégénèrent très rarement), les grands nævi
congénitaux, nævus plantaire et unguéal, nævus muqueux (difficile à surveiller).
Évolue horizontalement dans une première phase (phase intra-épidermique,
sans risque métastatique), puis dans le derme superficiel (phase micro-invasive),
et dans une deuxième phase verticalement pénétrant profondément le derme. Le
potentiel métastatique est alors important. L’indice de Breslow mesure l’épaisseur
maximale de la tumeur, de la cellule tumorale la plus profonde à la cellule tumorale
la plus superficielle dans le corps muqueux de Malpighi. C’est le facteur pronos-
tique principal.
Le pronostic dépend du degré d’extension en profondeur dans la peau, de
l’extension ganglionnaire et métastatique éventuelles. La survie à 5 ans est de 70 %
si l’indice de Breslow est de plus de 1,5 mm, de 50 % si un ganglion est atteint sans
effraction capsulaire, de 15 % si quatre ganglions sont atteints avec effraction cap-
sulaire, de 6 mois s’il existe des métastases viscérales. La prévention est pour l’ins-
tant la mesure la plus efficace pour diminuer la mortalité liée à cette maladie
(notamment limitation de l’exposition solaire).
Diagnostic
i
am
Traitement
1. Exérèse chirurgicale précoce. Les marges de sécurité (distance entre
la tumeur et la limite de résection) prévenant les récidives locales sont
basées sur l’épaisseur en millimètres de la tumeur : 0,5 cm pour un méla-
nome in situ, 1 cm pour une tumeur ≥ 1 mm, 2 cm si la tumeur est comprise
entre 1 et 2 mm, 3 cm pour un mélanome de plus de 2 mm d’épaisseur. Il
n’y a pas d’indication à un curage ganglionnaire prophylactique.
2. Au stade d’envahissement ganglionnaire, réaliser un évidement
ganglionnaire radical et carcinologique. La radiothérapie complémen-
taire n’a pas d’indication en l’absence d’étude ayant démontré l’allon-
gement de la survie globale.
3. Au stade de récidives locales ou locorégionales ganglionnaires, la
chirurgie doit être choisie chaque fois qu’elle est possible et jusqu’à ce
qu’elle devienne irréalisable ou manifestement inefficace.
4. Au stade de métastases viscérales ou cutanéo-ganglionnaires ino-
pérables, les chimiothérapies les plus efficaces (dacarbazine, fotémus-
tine, sels de platine, alcaloïdes de la pervenche) donnent au maximum
30 % de réponse et moins de 3 % de rémissions complètes. En présence
de métastase viscérale unique, cérébrale, hépatique ou pulmonaire par
exemple, tout doit être tenté pour en faire l’exérèse chirurgicale pré-
coce, seul espoir de rémission complète.
i
5. Autres traitements :
am
DERMATOLOGIE 1081
KÉRATODERMIES PALMO-PLANTAIRES
I. KÉRATODERMIES PALMO-PLANTAIRES ACQUISES
1. L’activité manuelle (éventuellement professionnelle) peut être res-
ponsable de callosités, d’eczémas kératosiques véritables.
2. Penser au psoriasis palmo-plantaire.
3. Penser aussi à une dermatophytie (deux pieds, une main).
4. Toujours évoquer la syphilis, responsable soit de papules cornées
dans les sillons des mains (syphilis secondaire), soit des placards infil-
trés rouge cuivré et circinés (syphilis tertiaire).
5. Les lésions verruqueuses multiples des paumes et des plantes,
récidivantes, peuvent correspondre à des verrues virales.
6. Elles peuvent aussi traduire une kératodermie palmo-plantaire
ponctuée acquise (paranéoplasique, arsenicale, psoriasique, lichen,
syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter, pityriasis rubra pilaire) ou congé-
nitale.
i
7. Dans l’acrokératose paranéoplasique de Bazex et Dupré, la kérato-
am
ment palmo-plantaires.
2. Maladie de Méléda : récessive, débordant sur les parties voisines
des poignets et des chevilles.
3. D’autres kératodermies palmo-plantaires héréditaires sont clas-
sées selon le type de transmission (dominant ou récessif), le type cli-
nique (forme focale ou diffuse), l’existence de manifestations extra-
dermatologiques, les signes histologiques et maintenant le gène respon-
sable.
DERMATOLOGIE 1083
Toute alopécie localisée dont la cause n’est pas évidente et qui associe
des cheveux cassés et des squames du cuir chevelu justifie un examen
mycologique.
DERMATOPHYTIES
Dermatoses dues à des champignons microscopiques kératinophiles, apparte-
nant à trois genres (Epidermophyton, Microsporon, Trichophyton). Absents de la
flore commensale de la peau, les dermatophytes sont toujours pathogènes et res-
pectent toujours les muqueuses. Leur transmission peut être interhumaine (Tri-
chophyton rubrum, T. interdigitale), se faire à partir d’un animal infecté
(Microsporon canis) ou à partir du sol. Responsables de manifestations cutanées
et de teignes. Parfois professionnelles.
Diagnostic
1. Intertrigo (atteinte des plis) entre les orteils (3e et 4e espaces), au
pli de l’aine (eczéma marginé de Hébra) : placards érythémato-bru-
nâtres d’extension centrifuge, à contours géographiques, vésiculo-squa-
meux, s’étendant sur la face interne des cuisses.
i
2. Lésions en peau glabre (herpès circiné trichophytique) : lésion
am
rain immunodéprimé.
3. Onychomycoses attaquant le bord libre des ongles, sans péri-
Ts
DERMATOLOGIE 1085
CANDIDOSES CUTANÉES
Dues en général à Candida albicans, champignons saprophytes exclusifs des
muqueuses (respiratoire, vaginale et digestive) qui se développent sous l’influence
i
de facteurs favorisants : humidité macération, pH acide, immunodépression
am
Diagnostic
un
Les lésions cutanées de ces lymphomes sont peu spécifiques : plaques érythé-
mato-squameuses plus ou moins infiltrées, papules, nodules, tumeurs plus ou
moins ulcérées, érythrodermie. Seule la confrontation anatomoclinique aidée par
des techniques d’immuno-histochimie (marqueurs lymphocytaires) et recherche
de clonalité amène à un diagnostic de certitude, conduisant à une prise en charge
adaptée.
I. MYCOSIS FONGOÏDE
Pronostic favorable des formes débutantes en plaques (< 10 % du corps : survie
comparable à une population du même âge ; > 10 % du corps : survie médiane de plus
de 12 ans avec survie à 5 ans de 90 %). Mauvais pronostic si présence de tumeurs ou
d’une érythrodermie ou d’une atteinte ganglionnaire franche (médiane de survie de
5 ans). L’envahissement viscéral est péjoratif (médiane de survie de moins de 3 ans).
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DERMATOLOGIE 1087
Diagnostic
Basé sur :
1. Le prurit, parfois isolé au début.
2. Trois aspects successifs ou non :
a) érythèmes prémycosiques, lésions érythémateuses d’aspect très
variable au début (psoriasiforme, parakératosique, eczématiforme,
pagétoïde) ;
b) plaques progressivement infiltrées, circonscrites ;
c) nodules tumoraux enchâssés puis saillants.
3. Érythrodermie généralisée, d’emblée ou succédant aux lésions
précédentes (voir maladie de Sézary ci-dessous).
4. La maladie longtemps isolée à l’atteinte de la peau peut se pro-
pager cliniquement et histologiquement aux ganglions, aux viscères et
tardivement à la moelle osseuse.
Explorations
1. Biopsie cutanée : infiltrat dermique superficiel, en bandes, avec
des puits de propagation épidermotrope (thèques ou faux abcès de
Pautrier). Composition cellulaire relativement polymorphe au début,
puis monomorphe et s’enrichissant en cellules plus volumineuses et
tumorales.
i
2. Immunophénotype des cellules : lymphocytes T, exprimant géné-
am
Traitement
1. Les traitements locaux sont généralement efficaces sur des lésions
Ts
Diagnostic
Érythrodermie généralisée, particulière par l’intensité du prurit, le
caractère infiltré, avec ectropion, alopécie, onychodystrophie et kéra-
todermie palmo-plantaire.
Explorations
1. Présence d’au moins 1 000 cellules de Sézary (aspect cérébriforme
du noyau) par mm3 et/ou rapport CD4+/CD8+ supérieur à 10 et/ou
expression aberrante ou perte d’un marqueur pan T et/ou détection
d’un clone T majoritaires par PCR et/ou anomalies cytogénétiques.
2. Aspect anatomopathologique souvent non spécifique, nécessitant
des biopsies multiples pour retrouver un infiltrat similaire à celui du
mycosis fongoïde.
Traitement
Mal codifié : la photochimiothérapie extracorporelle en première
ligne est préférable associée ou non à l’interféron alpha ; méthotrexate
i
en monothérapie voire corticothérapie générale associée au chlorami-
am
Dans 10 à 20 % des cas, elle précède, est associée ou suit un autre lymphome
cutané ou ganglionnaire (maladie de Hodgkin).
Ts
Diagnostic
L’éruption est faite d’éléments papuleux et/ou nodulaires, poly-
morphes, souvent purpuriques et nécrotiques guérissant spontané-
ment laissant souvent des cicatrices séquellaires.
Explorations
L’histologie peut en imposer pour lymphome T CD30+, d’autant qu’il
existe un continuum entre la papulose lymphomatoïde et le véritable
lymphome cutané T CD30+.
Traitement
Pas de traitement curatif (abstention ou traitements locaux ou
méthotrexate à faible dose).
Diagnostic
Nodules ou tumeurs, uniques ou regroupés sur un membre pouvant
évoluer vers la nécrose et la régression spontanée complète ou partielle.
Explorations
Les cellules tumorales dermiques sont à plus de 75 % CD30+.
LivreSansTitre1.book Page 1089 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DERMATOLOGIE 1089
Traitement
L’abstention thérapeutique se justifie ; si nécessaire : interféron,
méthotrexate en monothérapie voire corticothérapie générale associée
au chloraminophène.
Diagnostic
Nodules ou tumeurs sur peau saine ou plaques infiltrées mais sans
prurit le plus souvent avec généralisation rapide. Ne doit pas être
confondu avec la transformation d’un mycosis fongoïde.
Traitement
Polychimiothérapie.
Diagnostic et traitement
1. Les lymphomes cutanés B indolents sont les plus fréquents (80 %).
Ils sont de type centro-folliculaire (2/3) ou de la zone marginale (1/3).
i
Dans leur forme localisée, l’abstention thérapeutique, l’exérèse chirur-
am
SYPHILIS
Maladie vénérienne contagieuse due à Treponema pallidum. Déclaration obliga-
toire pouvant, en cas de refus du traitement, faire imposer une hospitalisation
d’office. Évolution en quatre périodes après le contage :
1. Incubation silencieuse de 20 à 25 jours (phase de septicémie tréponémique
précoce).
2. Période primaire (chancre syphilitique du 25e au 40e-50e jour).
3. Période secondaire, divisée elle-même en une phase secondaire précoce
(roséole) jusqu’au 3e-4e mois et une phase secondaire tardive jusqu’à la 2e ou
3e année.
4. Période tertiaire.
L’hérédosyphilis n’existe pas : la syphilis du nouveau-né est une syphilis
acquise pendant la vie intra-utérine.
Diagnostic
Basé sur :
1. À la période primaire, le chancre primaire apparaît trois semaines
après le contage : érosion propre, caractérisée par ses bords réguliers,
avec infiltration sous-jacente et son indolence ; il est accompagné d’une
adénopathie satellite unilatérale. Les aspects cliniques sont nombreux
et variés.
LivreSansTitre1.book Page 1090 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DERMATOLOGIE 1091
logique (VDRL).
En cas d’allergie à la pénicilline, le malade peut être traité selon les
mêmes schémas par les tétracyclines injectables.
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1092 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1093 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OSTÉOMYÉLITE AIGUË
Syn : ostéite aiguë, abcès sous périosté. Agent pathogène : staphylocoque doré
le plus souvent. Terrain : surtout enfant et adolescent. Localisation principale :
extrémité inférieure du fémur.
LivreSansTitre1.book Page 1094 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Fondé sur :
1. Le syndrome infectieux majeur.
2. La douleur vive, spontanée et provoquée à la palpation circonfé-
rentielle de la région métaphysaire.
3. Plus tardivement une tuméfaction traduisant l’apparition d’un
abcès.
Explorations
1. Hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile.
2. Hémoculture parfois positive au début.
3. Radiographies normales dans les premiers jours. Hyperfixation en
scintigraphie.
Traitement
1. Immobilisation plâtrée. Antibiothérapie adaptée prolongée (voir
Septicémie à staphylocoque, p. 792).
2. Chirurgie en cas d’abcès collecté rebelle, ou de passage à la chro-
nicité.
i
OSTÉOMYÉLITE CHRONIQUE
am
Peut faire suite à une ostéomyélite aiguë (même après sa guérison apparente)
ou apparaître d’emblée. Germes responsables : staphylocoque doré pathogène
un
Diagnostic
Ts
Évoqué devant :
1. Des douleurs localisées, continues, nocturnes.
2. Un gonflement et une douleur à la pression (pour les os superfi-
ciels).
3. Un état fébrile.
Explorations
1. Hémogramme : polynucléose neutrophile.
2. Hémocultures parfois positives au début.
3. Ponction de l’os ou d’un abcès pour étude bactériologique.
4. Radiographie : déminéralisation initiale, image d’abcès avec par-
fois séquestre, réaction périostée faite de strates épaisses, irrégulières.
5. Scintigraphie : hyperfixation nette dès le 2-3e jour.
Évolution
1. Prolongée ; récidives fréquentes.
2. Risque de fistulisation, d’arthrite septique de voisinage, d’amylose.
Traitement
Immobilisation plâtrée ; traitement antibiotique adapté prolongé ;
chirurgie en cas d’abcès collecté ou de séquestre osseux.
LivreSansTitre1.book Page 1095 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Douleur et limitation des mouvements d’une hanche. Fièvre discrète.
Explorations
1. Augmentation modérée de la vitesse de sédimentation possible.
2. Radiographies normales.
Traitement
Aucun : régression en quelques jours ou quelques semaines.
OSTÉOCHONDRITES JUVÉNILES
Ostéonécroses aseptiques idiopathiques des sujets jeunes. Série d’affections
osseuses, d’origine inconnue, frappant les épiphyses en période de croissance
rapide. Parfois familiales.
Diagnostic
Fondé sur :
i
1. L’âge : sujet de moins de 18 ans.
am
Diagnostic
Fondé sur :
1. La douleur de la hanche ou du genou.
2. L’attitude vicieuse en rotation externe.
Explorations
Radiographie du bassin de face et centrée sur la hanche doulou-
reuse, qui montre le glissement qu’il faut reconnaître précocement.
Traitement
La guérison est obtenue simplement par fixation de l’épiphyse quand
le glissement est modéré. Le pronostic est beaucoup plus grave dans les
glissements importants, car la correction en est difficile et les risques de
nécrose de la tête fémorale ou de raideur de la hanche élevés.
i
am
SCOLIOSE
Incurvation latérale du rachis à simple ou double courbure. Atteint 3 % des ado-
un
Diagnostic
Diagnostic d’inspection en raison de l’indolence habituelle. L’examen
clinique permet de déterminer le sens de la (des) convexité(s) et d’en
mesurer la « flèche » (déviation maximale par rapport à la verticale) en
position debout.
Explorations
La radiographie doit être pratiquée debout. Un grand cliché de face,
prenant le bassin, le rachis dorsal et le rachis lombaire, permet de
mesurer l’angle de la scoliose (construit avec les lignes tangentes aux
plateaux des deux vertèbres les plus inclinées sur l’horizontale aux
deux extrémités de la courbure).
Évolution
L’évolutivité est maximale dans la période qui sépare les premiers
signes de la puberté et la fin de la croissance osseuse, appréciée par le
test de Risser (ossification des crêtes iliaques). Chez l’adulte, l’évoluti-
vité est faible, mais non nulle. Les principales complications sont car-
diorespiratoires, et apparaissent au cours des scolioses dorsales
sévères.
LivreSansTitre1.book Page 1097 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Une prise en charge spécialisée est nécessaire, surtout pendant la
période pubertaire. Le traitement repose sur la rééducation active et,
lorsque la scoliose est sévère (angulation > 30°), sur des mesures orthopé-
diques : appareils plâtrés, corset d’élongation, et parfois arthrodèse.
Diagnostic
1. Critères majeurs : cardite ; polyarthrite aiguë, fugace, migratrice ;
chorée ; érythème marginé ; nodosités sous-cutanées.
2. Critères mineurs : fièvre ; arthralgies ; antécédents de rhumatisme
articulaire aigu ou de cardiopathie rhumatismale.
Explorations
1. Augmentation de la vitesse de sédimentation globulaire ou de la
protéine C réactive ; hyperleucocytose.
2. Augmentation du taux des antistreptolysines ou d’autres anticorps
antistreptococciques.
i
am
Principales complications
Endocardite, myocardite, péricardite. Séquelles valvulaires aortiques
et mitrales. Chorée de Sydenham.
un
Traitement
1. Antibiothérapie : pénicilline G, 1 MUI/j pendant 10 jours, puis
Ts
Diagnostic
1. Arthrite accompagnée ou précédée d’une fièvre quotidienne, d’une
durée minimum de 2 semaines.
2. Accompagnée par un ou plusieurs des symptômes suivants : éruption
cutanée érythémateuse fugace ; polyadénopathies ; hépatosplénomégalie ;
épanchements séreux.
Explorations
1. Hyperleucocytose importante avec polynucléose neutrophile.
i
2. Sérologies rhumatoïde et lupique négatives.
am
3. Hyperferritinémie considérable.
Complications
un
Traitement
Salicylés à forte dose. Corticothérapie (risque d’arrêt de la crois-
sance).
Diagnostic
1. Début le plus souvent (mais non exclusivement) dans l’enfance
avant l’âge de 10 ans, marqué par :
a) une fièvre intermittente, élevée, régressant en quelques jours ;
b) des douleurs abdominales pseudo-chirurgicales ;
c) des arthralgies ou des arthrites non érosives touchant les grosses
articulations ;
d) une éruption cutanée érythémateuse ;
e) des polyadénopathies avec parfois une splénomégalie.
2. Poussées fébriles et symptomatiques se répétant à intervalles
variables. Diminution habituelle de l’intensité des symptômes avec le
temps.
LivreSansTitre1.book Page 1099 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Syndrome inflammatoire (augmentation de la VS et des protéines
de l’inflammation). Polynucléose neutrophile.
2. Élévation du taux des immunoglobulines D, dépassant 100 U/ml.
Complications
Amylose, exceptionnelle.
Traitement
Pas de traitement spécifique connu.
POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
Syn : polyarthrite chronique évolutive, polyarthrite chronique rhumatoïde. Rhu-
matisme inflammatoire chronique frappant avec prédilection la femme, à l’âge
adulte. Fréquence élevée (environ 1 % de la population générale). Origine
inconnue, probablement immunologique. Formes intriquées : splénomégalie (syn-
drome de Felty, voir p. 678), syndrome de Gougerot-Sjögren (voir p. 1006).
Diagnostic
Fondé sur :
1. L’installation progressive (rarement brutale) de poussées inflam-
matoires articulaires à évolution prolongée :
a) douleurs, gonflement et raideur des petites articulations distales,
i
de manière symétrique (interphalangiennes proximales et métacarpo-
am
2. Traitement local
a) Infiltrations de corticoïdes, synoviorthèses isotopiques ou à
l’acide osmique (voir p. 329).
un
la main.
SYNDROME RS3 PE
Tableau proche de la polyarthrite rhumatoïde, atteignant surtout l’homme âgé.
Pathogénie inconnue. L’affection est désignée par un acronyme des initiales des
symptômes.
Diagnostic
Polyarthrite (Rhumatisme) Symétrique, Séronégative, avec Synovite,
et œdèmes distaux prenant le godet (« Pitting Edema », PE). Absence
d’érosions et évolution régressive en 2 ans.
Traitement
Anti-inflammatoires non stéroïdiens. Éventuellement corticoïdes à
faibles doses.
SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
Syn : pelvispondylite rhumatismale, spondylose rhizomélique, maladie de Strüm-
pell-Marie. Origine inconnue. Parfois familiale. Touche surtout l’homme jeune.
Diagnostic
1. Douleurs lombaires, fessières, sciatalgies à bascule, douleurs tho-
raciques antérieures à prédominance nocturne et matinale.
2. Enraidissement rachidien progressif.
LivreSansTitre1.book Page 1101 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
RHUMATISME PSORIASIQUE
Ts
Traitement
Le traitement du rhumatisme psoriasique est proche de celui de la
polyarthrite rhumatoïde : anti-inflammatoires non stéroïdiens, corti-
coïdes plus rarement ; traitement local dans les formes mono- ou oligo-
articulaires ; traitements de fond (sels d’or, sulfasalazine, méthotrexate,
léflunomide) dans les formes poly-articulaires ; agents anti-TNF (étaner-
cept, infliximab, adalimumab), dans les formes n’ayant pas répondu de
manière adéquate aux traitements de fond.
MAIN DE JACCOUD
Affection rare, caractérisée par une déstabilisation de l’appareil extenseur des
doigts sur les articulations métacarpophalangiennes, avec luxation cubitale des
tendons extenseurs dans les « vallées » métacarpiennes. Il existe des formes idio-
pathiques (uni- ou bilatérales) et des formes secondaires à certaines maladies rhu-
matismales (rhumatisme articulaire aigu, lupus érythémateux et autres
connectivites, rhumatisme psoriasique, chondrocalcinose).
LivreSansTitre1.book Page 1102 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Déformations digitales indolores, réductibles ou non.
HYDARTHROSE INTERMITTENTE
Atteint le plus souvent la femme jeune. Évolution possible vers la polyarthrite
rhumatoïde.
Diagnostic
Accès périodiques d’épanchement articulaire, régressant en quelques
jours sans laisser de séquelle. Habituellement mono-articulaire : touche
surtout le genou.
Traitement
Symptomatique ; synoviorthèse.
RHUMATISME PALINDROMIQUE
Forme particulière de rhumatisme intermittent, caractérisé par des accès inter-
mittents et périodiques, autolimités. Touche les femmes comme les hommes, le
plus souvent entre 20 et 50 ans. Guérison sans séquelle des accès en 1 à 3 jours.
Évolution possible vers la polyarthrite rhumatoïde.
i
Diagnostic
am
Explorations
1. Marqueurs de l’inflammation (CRP, VS).
2. Les anticorps anti-CCP et le facteur rhumatoïde sont parfois pré-
sents, notamment dans les formes qui évolueront vers la polyarthrite
rhumatoïde (environ 50 % des cas).
Traitement
1. Des accès : anti-inflammatoires non stéroïdiens ou corticoïdes par
voie locale et générale.
2. Les formes récidivantes peuvent justifier l’utilisation de la colchi-
cine ou des traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde.
PSEUDO-POLYARTHRITE RHIZOMÉLIQUE
Syn : maladie de Forestier, polymyalgia rheumatica, rhumatisme inflammatoire
des ceintures. Origine inconnue. Touche surtout les sujets âgés. Association fré-
quente avec la maladie de Horton (voir p. 1012).
LivreSansTitre1.book Page 1103 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Fondé sur une raideur douloureuse du cou et des articulations proxi-
males, de rythme « inflammatoire », maximale la nuit et le matin, une
altération de l’état général, chez un sujet de plus de 50 ans.
Explorations
1. Absence d’érosions articulaires.
2. Vitesse de sédimentation très augmentée.
3. Rechercher systématiquement une artérite temporale (voir p. 1012).
Traitement
Corticoïdes à doses modérées : 15 à 30 mg/j de prednisone, puis
diminution lente. Éventuellement méthotrexate (15-20 mg/semaine) en
cas d’efficacité insuffisante des corticoïdes.
ARTHRITES RÉACTIONNELLES
Syn : syndrome de Fiessinger Leroy-Reiter, syndrome de Reiter, syndrome
oculo-urétro-synovial. Arthropathies inflammatoires, sans présence de germe dans
l’articulation, dont la cause est une infection génitale ou intestinale. Sujets jeunes ;
prédominance masculine (surtout en cas de porte d’entrée génitale). Possibilité de
survenue d’une spondyloarthropathie.
Diagnostic
i
am
Fondé sur :
1. Une oligoarthrite asymétrique.
2. Des antécédents de diarrhée ou d’infection génitale récente (uré-
un
trite).
3. L’association variable de signes oculaires (conjonctivite) et
cutanés (kératodermie, érythème noueux).
Ts
Explorations
1. Arguments sérologiques pour une infection à Chlamydia tracho-
matis, Yersinia enterocolitica ou pseudotuberculosis, Salmonella, Shigella,
Campylobacter.
2. Présence de l’antigène HLA-B27 (50 à 90 % des cas).
3. Allongement de l’espace PR possible.
Traitement
Anti-inflammatoires non stéroïdiens.
ARTHRITE DE LYME
Manifestations articulaires de la maladie de Lyme (voir p. 778), due à un spiro-
chète (Borrelia burgdoferi) transmis par la piqûre d’une tique du groupe Ixodes.
Diagnostic
Monoarthrite ou oligoarthrite aiguë et récidivante, apparaissant plu-
sieurs semaines après la piqûre ; passage à la chronicité dans 10 % des cas.
Diagnostic
Douleurs ostéo-articulaires et musculaires aiguës, prédominant aux
membres inférieurs accompagnées de fièvre, d’amaigrissement et
d’hyperleucocytose. Impotence fonctionnelle souvent importante, mais
signes inflammatoires locaux minimes ou absents.
Traitement
Anti-inflammatoires.
SYNDROME SAPHO
Syn : syndrome Synovite, Acné, Pustulose, Hyperostose, Ostéite. Cadre noso-
logique regroupant l’expression ostéoarticulaire de plusieurs entités : acné conglo-
bata ou fulminans, pustulose palmoplantaire isolée ou avec psoriasis, hyperostose
sterno-costo-claviculaire, ostéomyélite « primitive », sans germe retrouvé, ou avec
des germes à faible virulence (Propionibacterium acnes).
Diagnostic
1. Association variable de signes cutanés (acné, pustulose), d’arth-
rites aiguës pseudo-infectieuses, d’hyperostose sterno-costo-clavicu-
laire, de condensation souvent unilatérale de la berge externe d’une
sacro-iliaque, de périostose hyperostosante des os longs, de condensa-
tion isolée d’un corps vertébral ou de spondylodiscite inflammatoire.
i
2. Évolution par poussées. Possibilité de régression des lésions
am
osseuses.
Explorations
un
Traitement
Anti-inflammatoires non stéroïdiens.
RÉTICULO-HISTIOCYTOSE MULTICENTRIQUE
Syn : dermoarthrite lipoïdique. Fait partie des histiocytoses. Maladie rare,
caractérisée par une infiltration tissulaire par des macrophages et par des cellules
géantes. Pathogénie inconnue.
Diagnostic
Polyarthrite destructrice avec nodules cutanés. Possibilité d’atteinte
muqueuse et de localisations viscérales. Association dans environ un
tiers des cas à une maladie néoplasique (carcinome le plus souvent) ou
à une maladie auto-immune.
Traitement
Corticoïdes et immunosuppresseurs.
MYOFASCIITE À MACROPHAGES
Myopathie inflammatoire d’identification récente, caractérisée par un aspect
histologique original, fait d’une infiltration des fascias et des muscles adjacents
par des macrophages PAS+, associée à une souffrance myocytaire minime. Dans
la majorité des cas, les lésions musculaires sont localisées dans la région ou a été
injecté un vaccin contenant de l’hydroxyde d’aluminium.
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Diagnostic
Association de myalgies chroniques, locales ou loco-régionales, pré-
dominant aux membres (inférieurs surtout) et d’arthralgies, avec par-
fois faiblesse musculaire, asthénie, et fièvre.
Explorations
Syndrome inflammatoire et élévation des enzymes musculaires
inconstants. Diagnostic par biopsie musculaire.
Traitement
Non codifié, reposant le plus souvent sur la corticothérapie dans les
cas décrits.
MYOSITES OSSIFIANTES
Affections rares, définies par l’apparition au sein du muscle et des tissus mous,
d’un ou plusieurs foyers ectopiques d’os ou de cartilage. Deux présentations :
Diagnostic
i
Début dans l’enfance. Caractérisée par l’ossification diffuse (muscles
am
Diagnostic
Foyer osseux ou cartilagineux parfaitement limité, de siège habituel-
lement juxtacortical, développé dans les parties molles juxta-osseuses,
sans aucune connexion avec l’os.
ARTHRITES BACTÉRIENNES
Agents pathogènes : pyogènes (apportés par voie hématogène, ou parfois par
une infiltration intra-articulaire), bacille tuberculeux ; plus rarement gonocoque,
méningocoque, Brucella, Salmonella typhi, levures. Habituellement mono-articu-
laire.
Diagnostic
Fondé sur :
1. Une monoarthrite (gonflement articulaire chaud et douloureux)
avec épanchement articulaire.
2. La fièvre, une asthénie, un amaigrissement.
Explorations
1. Radiographies : déminéralisation régionale, pincement et flou de
l’interligne articulaire, érosions et géodes osseuses sous-chondrales.
2. Vitesse de sédimentation élevée ; polynucléose neutrophile fré-
quente.
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ARTHRITES VIRALES
Mécanisme : présence de virus dans l’articulation, ou mécanisme indirect par
complexes immuns. Virus en cause : virus de l’hépatite (phase pré-ictérique), par-
i
vovirus B19, rubéole, vaccin antirubéolique (atteinte monoarticulaire et évolution
am
prolongée possible), virus ourlien, adénovirus, échovirus, herpès virus, virus cox-
sackie, arbovirus (par exemple, Chikungunya), et peut-être VIH.
un
Diagnostic
Habituellement poly-articulaires et spontanément régressives.
Absence d’érosions articulaires et de séquelles. Association fréquente
Ts
ARTHRITES PARASITAIRES
Dues essentiellement aux filaires. Autres rhumatismes parasitaires exception-
nels : oligoarthrite ou polyarthrite accompagnant une bilharziose, une anguillu-
lose, une tæniase, une ankylostomose.
Diagnostic
1. Monoarthrite aseptique due à la présence de microfilaires ou de
filaires adultes dans l’articulation, ou réactionnelles à un abcès de voi-
sinage (filaire de Médine ou onchocercose).
2. Rhumatisme filarien : polyarthrite due aux filarioses avec micro-
filarémie (filaire de Bancroft ou loase).
3. Arthrite septique à partir d’un abcès filarien fistulisé à la peau.
ARTHRITES À PIQUANTS
Synovite granulomateuse aseptique à cellules géantes produite par une piqûre
intra-articulaire par un agent d’origine animale (piquants d’oursins) ou par une
épine végétale.
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Diagnostic
Apparition des symptômes après un intervalle libre de quelques
jours ou semaines. Monoarthrite le plus souvent. Exceptionnellement
polyarthralgies.
Traitement
Exérèse du corps étranger.
RACHITISME COMMUN
Défaut de minéralisation de la trame protéique de l’os. Équivalent chez l’enfant
de l’ostéomalacie de l’adulte. S’observe surtout entre 6 mois et 3 ou 4 ans ; des
formes tardives sont possibles. Conséquence d’une carence en vitamine D : expo-
sition solaire insuffisante, défaut de supplémentation en vitamine D chez le nour-
risson, troubles digestifs prolongés entraînant une malabsorption de la vitamine D
(maladie cœliaque surtout). À distinguer des rachitismes vitamino-résistants
(non carentiels).
Diagnostic
1. Grande fréquence des formes mineures, asymptomatiques.
2. Manifestations « historiques » : hypertrophie des régions épiphy-
sométaphysaires (poignets, chevilles, genoux) et des jonctions chon-
drocostales (« chapelet costal »), déformation des membres inférieurs,
thorax en carène, cranio-tabès (ramollissement de la voûte crânienne).
i
am
RACHITISMES VITAMINO-RÉSISTANTS
Lésions osseuses identiques à celles du rachitisme commun. Plusieurs types
selon le mécanisme : déficit d’activation de la vitamine D (absence de 1-hydroxy-
lation), anomalie du récepteur cellulaire de la 1,25-OH D3, fuite de phosphore rénal
(Tubulopathie, voir tableau 160, p. 865).
I. RACHITISMES VITAMINO-DÉPENDANTS
(PSEUDO-CARENTIELS)
Familiaux. Transmission autosomale récessive. Deux types : a) type 1 caracté-
risé par un défaut d’activité de la 1-hydroxylase rénale ; b) type 2 lié à des muta-
tions des gènes gouvernant les récepteurs de la 1,25-OH D3 (gènes VDR, pour
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Diagnostic
1. Simulent le tableau clinique, biologique et radiologique du rachi-
tisme carentiel grave et précoce. Le type 2 est souvent associé à une
perte des cheveux et des poils.
2. Résistance à des doses fortes de vitamine D et de 25-OH D3.
Exploration
Dosage de 1,25-OH D3 sérique : effondré dans le type 1, très élevé
dans le type 2.
Traitement
Le type 1 guérit avec des doses physiologiques de 1,25-OH D3 (0,5 à
1 µg/j). Le type 2 est améliorable par de très fortes doses de 1,25-OH D3.
OSTÉOMALACIE
Défaut de minéralisation du tissu ostéoïde (trame protéique de l’os). Causes :
1. Ostéomalacies carentielles : souvent multifactorielles ; défaut d’ensoleille-
ment, carence d’apport en vitamine D, trouble digestif (gastrectomie, cirrhose,
pancréatite chronique, maladie cœliaque).
2. Insuffisance rénale chronique, par défaut de synthèse de 1,25-OH D3.
3. Rarement traitements anticonvulsivants, traitement par les gels d’alumine à
forte dose, rachitismes vitamino-résistants vus à l’âge adulte.
Diagnostic
Douleurs osseuses : bassin, côtes ; démarche « en canard ».
Explorations
1. Clichés osseux : déminéralisation avec aspect flou, « sale », de la
trame osseuse. Fissures de Looser-Milkman (bandes claires) sur le
bassin, le bord inférieur du col fémoral, les côtes, les omoplates.
2. Phosphatases alcalines augmentées ; hypophosphorémie ; calcémie
abaissée ou non selon la cause.
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OSTÉOPOROSE
Définie par une masse osseuse basse et une détérioration de la micro-architecture
du tissu osseux conduisant à une augmentation de la fragilité osseuse et à une aug-
mentation du risque fracturaire. On distingue plusieurs variétés :
1. L’ostéoporose post-ménopausique (femmes ; 55-65 ans ; atteinte prédomi-
nante du squelette axial).
2. L’ostéoporose sénile (femmes et hommes, après 65 ans ; atteinte du rachis et
des os longs).
3. Les ostéoporoses secondaires, faisant suite à une immobilisation, une hyper-
i
thyroïdie, un hypercorticisme (corticothérapie au long cours ou maladie de
am
Diagnostic
Le plus souvent à l’occasion de douleurs vertébrales aiguës, surve-
nues spontanément ou à l’occasion d’un traumatisme minime, et cor-
respondant à un tassement vertébral.
Explorations
1. Radiographies : augmentation de la transparence du bassin et du
rachis, avec visibilité accrue des travées osseuses et tassements verté-
braux.
2. Équilibre phosphocalcique normal le plus souvent.
3. Diminution de la masse osseuse aux diverses méthodes de mesure
(voir Méthodes d’étude de la minéralisation osseuse, p. 1710).
4. Biopsie osseuse en crête iliaque, rarement indispensable : amincis-
sement et raréfaction des travées osseuses, amincissement des corti-
cales.
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Traitement
Traitement préventif
Maintien de l’activité physique. Supplémentation en calcium (1 000 à
1 200 mg/j) et en vitamine D (800 UI/j). Prévention de l’ostéoporose
post-ménopausique : les œstrogènes diminuent la résorption osseuse et
réduisent le risque fracturaire mais augmentent le risque vasculaire et
celui de tumeurs du sein. Éventuellement, SERMs (selective estrogen
receptor modulators, raloxifène, 60 mg par jour) : augmente la densité
minérale osseuse et diminue le risque de fracture vertébrale, sans aug-
menter les risques cardiovasculaires et de cancer du sein ; bisphospho-
nates ; ranélate de strontium.
Traitement curatif
1. En l’absence de fracture et de corticothérapie.
Le traitement dépend de la densité minérale osseuse :
a) si elle est supérieure à –2,5 : pas de traitement, contrôle 3 à 5 ans
après, si de nouveaux facteurs de risque sont apparus ;
b) si elle est inférieure à –3, ou à –2,5 avec d’autres facteurs de risque
de fracture : traiter (au moins 3 mois). Chez la femme : alendronate,
risédronate, ranélate de strontium, ou si moins de 70 ans et ostéopo-
rose surtout rachidienne, raloxifène, ibandronate, parathormone ; trai-
i
tement hormonal si troubles climatériques (voir p. 1358). Chez
am
MÉTASTASES OSSEUSES
Peuvent compliquer l’évolution d’un cancer connu ou être révélatrices. Cancers
les plus souvent en cause (ordre décroissant) : sein, prostate, poumon, rein, tube
digestif, thyroïde. Cancer primitif inconnu dans 20 % des cas. Touchent surtout le
rachis et le bassin. Atteinte multiple le plus souvent.
Diagnostic
1. Douleurs osseuses localisées, tenaces et nocturnes.
2. Fracture pathologique.
3. Atteinte neurologique radiculaire ou médullaire par compression.
4. Néoplasie primitive connue.
5. Risque d’hypercalcémie aiguë.
Explorations
1. Images osseuses localisées, avec trois aspects possibles : lytique
(sein, poumon, rein, tube digestif, thyroïde), condensant (prostate) ou
mixte (sein, prostate, tube digestif).
i
2. Scintigraphie osseuse : hyperfixation des foyers métastatiques
am
condensants.
3. IRM : images d’envahissement de la médullaire osseuse, permet-
tant un diagnostic précoce à un stade où les clichés standard sont
un
encore normaux.
4. Confirmation cytologique ou histologique par myélogramme ou
biopsie ostéomédullaire en crête iliaque postérieure ou biopsie dirigée
Ts
Diagnostic
1. Douleurs plus ou moins vives, parfois absentes.
2. Tuméfaction locale.
3. Fracture spontanée.
Explorations
1. Clichés simples : image intra-osseuse, le plus souvent radiotrans-
parente, bien limitée ; sclérose péritumorale et « soufflure » de l’os
inconstantes.
2. Biopsie osseuse : affirme le caractère bénin de la tumeur et précise
sa nature (voir tableau 177).
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à cellules
géantes
habituelle vertical
Parfois
compression
Traitement
Curetage chirurgical avec greffe si risque de développement tumoral
ou de fracture.
SARCOME OSTÉOGÉNIQUE
Seconde enfance et adolescence. Siège sur les métaphyses des os longs (« près
du genou, loin du coude »). Survie à 5 ans de 50 % avec l’association chirurgie-
chimiothérapie.
Diagnostic
Douleur ou tuméfaction osseuse s’accentuant rapidement. Fracture
spontanée.
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Explorations
1. Clichés simples : association à des degrés variables d’une ostéo-
lyse et d’une ossification intratumorale ; rupture de la corticale ; enva-
hissement des parties molles, avec image « en feu d’herbes ».
2. Biopsie osseuse chirurgicale.
Principales complications
Métastases, en particulier pulmonaires.
Traitement
1. Chirurgie d’exérèse la plus complète possible (exigeant parfois de
sacrifier le pronostic fonctionnel), associée à une reconstruction la plus
fonctionnelle possible.
2. Chimiothérapie adjuvante (méthotrexate à très forte dose associé
à l’acide folinique, platine, anthracyclines) précédant ou complétant
l’exérèse.
3. Éventuellement amputation, désarticulation, radiothérapie.
CHONDROSARCOME
Primitif (enfant) ou dégénérescence d’un chondrome (à tous les âges). Repré-
sente 20 % des tumeurs osseuses malignes primitives. Évolution plus lente que le
sarcome ostéogénique. Pronostic dépendant de l’accessibilité des lésions à une
i
résection chirurgicale complète.
am
Diagnostic
Image d’ostéolyse avec trame hétérogène contenant quelques calci-
fications ; rupture de la corticale et envahissement des parties molles.
un
Traitement
Chirurgie de résection la plus complète possible. Tumeur peu ou pas
Ts
radiosensible ou chimiosensible.
SARCOME D’EWING
Syn : réticulosarcome indifférencié. Sarcome osseux à cellules rondes. Déve-
loppé aux dépens de cellules d’origine neuroectodermique (parenté avec le neuro-
blastome). Les cellules malignes sont caractérisées par une translocation
rapprochant le gène EWS (22q12) d’un proto-oncogène partenaire (famille ETS).
Âge de prédilection : 10-25 ans. Pronostic lié à la taille et à l’extension de la
tumeur : survie de plus de 50 % si localisée ou loco-régionale.
Diagnostic
1. Siège sur les ceintures et les diaphyses des os longs : prédomine
sur la moitié inférieure du corps.
2. Peut faire évoquer une ostéite (fièvre).
3. Diffusion métastatique précoce : ganglions lymphatiques, os, pou-
mons.
Explorations
1. Clichés simples, IRM : ostéolyse, avec parfois réaction périostée
« en bulbe d’oignon ».
2. Biopsie chirurgicale de la tumeur.
Traitement
1. Polychimiothérapie de réduction tumorale préalable.
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OSTÉONÉCROSES ASEPTIQUES
Maladies de l’adulte, liées à la nécrose ischémique épiphysaire. Facteurs favo-
risants nombreux : traumatisme, corticothérapie, dyslipidémie, éthylisme chro-
nique, maladie de Gaucher, lupus érythémateux disséminé, drépanocytose,
embolies gazeuses (« maladie des caissons »). Les lésions associent une diminution
de l’ostéoblastose et une augmentation de la lipogénèse ; de plus, il existe fréquem-
ment des troubles minimes de la coagulation. Ces données plaident pour l’utilisa-
tion de nouvelles voies thérapeutiques : les statines pour réduire l’adipogénèse
médullaire induite par les corticoïdes, l’apport local de facteurs de croissance ou
de moelle osseuse pour modifier le rapport entre adipogénèse et activité ostéo-
blastique. Les bisphosphonates pourraient être utiles pour ralentir l’activité osté-
oclastique qui accompagne les ostéonécroses.
Diagnostic
i
Fondé sur :
am
Diagnostic
La nécrose siège à la partie inférieure du condyle.
Traitement
Antalgiques ; curetage des lésions ; ostéotomie de valgisation.
LivreSansTitre1.book Page 1115 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Symptomatique.
Diagnostic
Douleur locale spontanée et provoquée. Radiographies : densification et
aplatissement du semi-lunaire ; arthrose radiocarpienne secondaire.
Traitement
Selon le stade, immobilisation, ablation ou prothèse du semi-lunaire,
arthrodèse.
dentaires, avec souvent une ostéomyélite de la mâchoire. Les patients doivent en être
informés, et la survenue d’une infection dentaire chez un patient sous bisphospho-
nates doit faire interrompre le traitement jusqu’à guérison de l’infection.
un
Diagnostic
Ulcérations gingivales ou de la muqueuse buccale qui ne guérissent
pas et sont parfois la partie visible d’une nécrose osseuse beaucoup
Ts
MALADIE DE PAGET
Affection fréquente chez le sujet âgé, exceptionnelle avant 40 ans. Évolution lente.
Caractérisée par un remaniement osseux anarchique, associant résorption et forma-
tion osseuses, habituellement multifocales. Une origine virale est évoquée depuis la
mise en évidence de particules virales (paramyxovirus) dans les ostéoclastes.
Diagnostic
1. Souvent asymptomatique, découverte fortuite sur les radiographies.
2. Douleurs osseuses inconstantes.
LivreSansTitre1.book Page 1116 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Radiographies : lésions osseuses localisées et souvent multifocales
(bassin, rachis lombaire, crâne, tibia, fémur). Trame osseuse remaniée,
anarchique, avec structure fibrillaire. Hypertrophie et déformations
osseuses avec épaississement des corticales et incurvation de la diaphyse.
Possibilité d’ostéolyse localisée (ostéoporose circonscrite du crâne).
2. Hyperfixation des os atteints en scintigraphie osseuse.
3. Forte augmentation des phosphatases alcalines et de l’hydroxy-
prolinurie des 24 heures.
Principales complications
Fissures et fractures osseuses ; arthropathies dégénératives proches
de l’arthrose (hanche, genou) ; compression nerveuse (surdité, impres-
sion basilaire, compression médullaire) ; dégénérescence sarcoma-
teuse (< 1 % des cas).
Traitement
Abstention dans les formes asymptomatiques. Bisphosphonates ou
i
plus rarement calcitonine dans les formes symptomatiques ou compli-
am
DYSPLASIE FIBREUSE
Syn : maladie de Jaffé Lichtenstein. Caractérisée par un envahissement fibreux
Ts
Diagnostic
1. Découverte fortuite ou révélation par des déformations et/ou des
fractures osseuses le plus souvent entre 20 et 30 ans dans les formes
monostotiques et avant 10 ans dans les formes polyostotiques.
Absence d’évolutivité habituellement après la fin de la croissance.
2. Parfois associée à une pigmentation cutanée (taches « café au
lait ») et à une puberté précoce (avec éventuellement autres manifesta-
tions endocriniennes) dans le syndrome de Mc Cune-Albright.
Exploration
Radiographie : aspects très variables, allant d’une lésion radio-trans-
parente (images ovalaires, contenant parfois des opacités, isolées ou
groupées, de taille et de topographie très variable) à une image conden-
sante. Les images sont d’aspect bénin, parfois soufflantes, sans envahis-
sement des parties molles.
Traitement
Bisphosphonates éventuellement dans les formes osseuses sympto-
matiques.
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DYSPLASIE POLYÉPIPHYSAIRE
ET SPONDYLOÉPIPHYSAIRE
Chondrodysplasie d’origine inconnue atteignant les épiphyses et éventuelle-
ment les corps vertébraux. Transmission le plus souvent dominante.
Diagnostic
Déformation des membres par fragmentation des noyaux osseux et
par élargissement et raccourcissement des métaphyses. Vertèbres
aplaties, renflées à leur partie postérieure.
ACHONDROPLASIE
Nanisme dysharmonieux dû à un défaut de prolifération du cartilage de conju-
gaison. Mutations du gène du récepteur du facteur de croissance fibroblastique
(FGFR3, gène en 4p16.3) Transmission autosomique dominante ; 1 cas pour
10 000 naissances.
Diagnostic
1. Membres courts (micromélie), grosse tête (macrocéphalie), tronc
normal.
2. Diagnostic prénatal possible par échographie (mesure de la crois-
sance fémorale), voire recherche des mutations sur prélèvement du
i
am
trophoblaste.
Complications
Risque de sténose du canal vertébral ; compressions médullaires ;
un
Traitement
Décevant : gain de croissance modeste avec l’hormone de croissance.
MALADIE EXOSTOSANTE
Syn : maladie de Bessel-Hagen. Chondrodysplasie génétique ; transmission auto-
somique dominante. Possibilité de dégénérescence maligne (2 à 4 %).
Diagnostic
Asymptomatique ou responsable de compression vasculaire ou ner-
veuse.
Explorations
Radiographies : excroissances ostéo-cartilagineuses multiples pédi-
culées ou sessiles, siégeant au voisinage du cartilage conjugal, près des
épiphyses fertiles (« près du genou, loin du coude… »), et dont le déve-
loppement s’arrête avec la croissance du squelette.
OSTÉOPÉTROSE
Syn : maladie d’Albers Schönberg, « maladie des os de marbre ». Dystrophie
osseuse génotypique, caractérisée par une condensation du squelette et par un
défaut d’activité des ostéoclastes. Mutations de plusieurs gènes impliquées, dont
la majorité en 11q13.4-q13.5.
LivreSansTitre1.book Page 1118 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Ostéosclérose diffuse avec élargissement des métaphyses des os
longs. Risque d’aplasie médullaire et de compression des nerfs crâniens
par rétrécissement des orifices osseux.
2. Diagnostic prénatal par échographie.
Traitement
Greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques.
OSTÉOPŒCILIE
Ostéopathie génotypique caractérisée par de petits îlots de condensation dis-
séminés dans le squelette. Asymptomatique.
PYCNODYSOSTOSE
Syn : maladie de Toulouse-Lautrec. Dysplasie osseuse rare due au déficit lyso-
somal d’une protéase : la cathepsine K. Consanguinité (dans environ 30 % des cas).
Il n’existe pas actuellement de traitement.
Diagnostic
Basé sur :
i
1. Un nanisme dystrophique (taille inférieure à 150 cm), avec anoma-
am
Explorations
Mise en évidence de mutations du gène codant pour la cathepsine K.
MALADIE DE GORHAM
Maladie rare, de cause inconnue. Variété d’angiomatose caractérisée par une
prolifération vasculaire, histologiquement bénigne, mais qui est responsable d’une
destruction progressive d’un ou de plusieurs os contigus et des parties molles
adjacentes. Évolution lentement progressive.
Diagnostic
Le symptôme le plus fréquent est la douleur, qui reste souvent
modérée.
Explorations
Les radiographies montrent une ostéolyse extensive, irrégulière et inho-
mogène, sans réaction périostée. Pas de signe biologique spécifique.
Traitement
Mal défini : la radiothérapie, les bisphosphonates et l’interféron-
alpha 2b sont proposés. Quelques cas de guérison spontanée décrits.
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ARTHROPATHIES MICROCRISTALLINES
Les arthropathies microcristallines représentent une cause majeure d’arthropa-
thie inflammatoire. Principales causes :
1. Goutte (arthrites à microcristaux d’urate monosodique).
2. Chondrocalcinose (ou « pseudo-goutte »), due à la présence de cristaux de
pyrophosphate de sodium dihydraté.
3. Arthropathies à microcristaux d’hydroxyapatite (phosphate de calcium).
4. Parmi les cristaux « rares », l’oxalate de calcium (au cours des oxaloses et chez
les patients insuffisants rénaux en dialyse), le cholestérol (dans les inflammations arti-
culaires chroniques, notamment de la polyarthrite rhumatoïde), les cristaux de
Charcot-Leyden (formés de phospholipases, dans les épanchements riches en polynu-
cléaires éosinophiles) et les cryoglobulines (dont les cristaux se dissolvent à 37 °C).
CHONDROCALCINOSE ARTICULAIRE
Syn : pseudo-goutte. Définie par l’incrustation des cartilages articulaires par des
microcristaux de pyrophosphate de calcium. Rares formes familiales, le plus sou-
vent à transmission autosomique dominante, liées à une anomalie du gène ank,
responsable d’une augmentation du phosphate inorganique extracellulaire. Asso-
ciation avec hypomagnésémie, hyperparathyroïdie primitive (et éventuellement
secondaire), hémochromatose, goutte, hypophosphatasie, et possiblement
maladie de Wilson ou ochronose.
Diagnostic
Arthrite aiguë « pseudo-goutteuse » ; mono- ou polyarthrite chronique ;
i
simples arthralgies. Atteinte rachidienne aiguë et chronique possible, et
am
Explorations
1. Radiographies : incrustation opaque linéaire des cartilages articu-
laires (surtout genoux, carpes, symphyse pubienne, disques interverté-
Ts
braux).
2. Présence de microcristaux de pyrophosphate de calcium dans le
liquide synovial.
Traitement
1. Symptomatique : anti-inflammatoires non stéroïdiens ; colchicine
éventuellement dans les accès aigus. En cas de contre-indication des
anti-inflammatoires non stéroïdiens, possibilité d’utilisation des corti-
coïdes, notamment dans les formes polyarticulaires.
2. Dans les formes récidivantes (en l’absence d’hémochromatose), le
méthotrexate à la posologie de 10 à 20 mg/semaine a donné de bons
résultats dans les quelques cas publiés.
ARTHROPATHIES DE L’HÉMOCHROMATOSE
Manifestations articulaires présentes dans environ 50 % des cas d’hémochro-
matose génétique (voir p. 641).
Diagnostic
1. Atteinte préférentielle des 2e et 3e articulations métacarpo-phalan-
giennes.
2. Aspect radiologique associant pincement articulaire, condensation
et érosions sous-chondrales. Chondrocalcinose articulaire dans 30 %
des cas environ.
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RHUMATISME À HYDROXYAPATITE
Regroupe les différentes manifestations liées à l’existence de dépôts microcris-
tallins d’hydroxyapatite (cristaux de phosphate de calcium basique) dans les
structures tendineuses péri-articulaires.
Diagnostic
1. Périarthrite aiguë mono- ou polyarticulaire (à partir de trois loca-
lisations, on parle de maladie des calcifications tendineuses multiples).
2. Parfois véritable arthrite à cristaux d’apatite, mono ou polyarticu-
laire, aiguë ou chronique érosive et/ou destructive.
Explorations
Découverte de calcifications juxta-articulaires à la radiographie ; rare-
ment destruction articulaire (« épaule sénile hémorragique » notamment).
Traitement
Anti-inflammatoires non stéroïdiens.
CALCINOSE TUMORALE
Maladie rare, caractérisée par la constitution de dépôts calciques péri-articu-
laires, formés de cristaux d’apatite. Le mécanisme n’est pas toujours connu, mais
l’élévation de la phosphatémie, responsable de l’augmentation du rapport phos-
phocalcique est impliquée dans les formes hyperphosphatémiques.
i
am
Diagnostic
Les calcifications, souvent volumineuses, restent habituellement
Ts
MANIFESTATIONS ARTICULAIRES
DE L’HÉMODIALYSE
Voir Surveillance d’un patient en hémodyalyse chronique, p. 872.
GOUTTE
Voir p. 963.
ARTHROSE
Arthropathies chroniques, non inflammatoires, associant des lésions anato-
miques destructrices du cartilage articulaire et des modifications de l’os épiphy-
saire. Seconde moitié de la vie. Peut intéresser une articulation (cause locale
fréquente) ou plusieurs articulations (polyarthrose ou maladie arthrosique).
LivreSansTitre1.book Page 1121 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Touche surtout les articulations portantes et/ou les plus actives : hanches,
genoux, pieds, interphalangiennes des doigts, trapézo-métacarpienne du pouce,
rachis. Peut être favorisée par une malformation squelettique, qui modifie la répar-
tition des pressions sur l’interligne articulaire.
Diagnostic
1. Modifications radiologiques caractéristiques :
a) pincement localisé de l’interligne articulaire ;
b) condensation sous-chondrale avec géodes et ostéophytes.
2. Absence de syndrome inflammatoire.
3. Survenue possible d’un épanchement non inflammatoire lors des
poussées.
Traitement
Les objectifs sont de soulager la douleur, de traiter une éventuelle
poussée congestive de l’arthrose, et si possible de ralentir la progres-
sion de l’arthrose.
1. Antalgiques des paliers I et II de l’Organisation mondiale de la santé
ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (utilisation prolongée limitée par le
risque gastrique, notamment après 65 ans). Les anti-inflammatoires
non stéroïdiens sont indiqués en cure courte pour les épisodes de poussée
i
congestive. L’efficacité des médicaments anti-arthrosiques symptoma-
am
tiques d’action lente ne semble pas être nulle, mais reste discutée.
2. Infiltrations intra-articulaires de corticoïdes proposées en cas de
poussée congestive. Elles sont contre-indiquées en cas d’infection locale
un
COXARTHROSE
Arthrose de la hanche, uni- ou bilatérale. Apparaît habituellement entre 40 et
60 ans. On distingue :
1. La coxarthrose « primitive » touchant une hanche de morphologie normale.
2. La coxarthrose « secondaire » à une malformation congénitale parfois fami-
liale (coxa valga, toit du cotyle trop court et/ou trop oblique, plus rarement pro-
trusion acétabulaire) ou acquise (séquelle d’épiphysiolyse, de nécrose
épiphysaire, de coxite), et les formes post-traumatiques.
3. La coxarthrose destructrice rapide, touchant les sujets plus âgés.
Diagnostic
1. Douleurs d’apparition progressive, lors des mouvements (marche
notamment), de la région trochantérienne, de l’aine, de la cuisse, du
genou ; boiterie.
2. Limitation progressive et modérée des mouvements actifs et pas-
sifs de la hanche.
LivreSansTitre1.book Page 1122 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Radiologie : remaniement arthrosique localisé, le plus souvent
supéro-externe, parfois interne ou postéro-inférieur. Permet de recher-
cher une malformation du col fémoral (coxa vara, coxa valga).
2. Vitesse de sédimentation normale.
Traitement
1. Médical (formes primitives peu invalidantes et peu évolutives) :
acide acétylsalicylique, anti-inflammatoires non stéroïdiens. Viscosup-
plémentation. Rééducation fonctionnelle. Réduction de l’appui (cannes).
Réduction pondérale.
2. Chirurgical (formes secondaires ou évolutives) :
a) correction d’une éventuelle malformation : butée ostéoplastique,
ostéotomie de varisation, ostéotomie du bassin de Chiari ;
b) coxarthrose évoluée : arthroplastie par prothèse.
GONARTHROSE
Arthrose du genou uni- ou bilatérale. On distingue :
1. La gonarthrose « globale ».
2. La gonarthrose « localisée » prédominant sur un compartiment : fémoro-tibial
externe (rechercher un genu valgum), fémoro-tibial interne (rechercher un genu
varum) ou fémoro-rotulien externe (rechercher une subluxation de la rotule).
i
am
Diagnostic
1. Douleur d’apparition progressive, entravant la marche, la montée
et la descente des escaliers (arthrose fémoro-patellaire) ; boiterie.
un
fémoro-patellaire.
4. Rechercher : antécédents traumatiques (atteinte ligamentaire ou
méniscale), épisodes de luxation rotulienne, genu varum ou valgum,
mouvements anormaux.
Explorations
1. Radiologie : remaniements arthrosiques localisés à un comparti-
ment ou diffus. Nécessité de clichés en incidence axiale pour recher-
cher une arthrose fémoro-patellaire, et une subluxation de la rotule.
Cliché des grands axes des membres inférieurs (de face) pour
recherche et quantification d’un genu varum ou valgum.
2. Vitesse de sédimentation normale.
3. Liquide synovial de type « mécanique » (moins de 1 000 cel-
lules/mm3).
Traitement
1. Médical :
a) anti-inflammatoires non stéroïdiens en cure courte lors des pous-
sées douloureuses ;
b) réduction de l’appui (cannes) et du poids corporel. Rééducation
du quadriceps ;
c) éventuellement infiltrations intra-articulaires de corticoïdes (en
nombre limité) ou viscosupplémentation.
LivreSansTitre1.book Page 1123 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
2. Chirurgical :
a) ostéotomie de varisation ou de valgisation, transposition interne
de la rotule ;
b) Hémi-arthroplastie, prothèse à glissement, prothèse totale.
ALGODYSTROPHIE
Syn : algoneurodystrophie, syndrome douloureux régional complexe de type I,
syndrome de Sudeck-Leriche, ostéoporose douloureuse post-traumatique, syn-
drome épaule-main de Steinbrocker. Syndromes ostéo-articulaires avec déminéra-
lisation régionale de mécanisme inconnu. Localisations les plus fréquentes :
épaules, mains genoux, pieds, hanches. Évolution lentement régressive (plusieurs
mois). Causes déclenchantes ou favorisantes :
1. Traumatismes ou immobilisation plâtrée.
2. Affection du système nerveux central ou périphérique ; infarctus du myo-
carde ou affection thoracique (syndrome épaule-main).
3. Traitement par les barbituriques, les tuberculostatiques.
4. Reste parfois de cause inconnue.
Diagnostic
1. Douleur spontanée, vive, permanente, exacerbée par les mouve-
ments et la pression, d’intensité disproportionnée par rapport à l’évé-
nement initial. Impotence fonctionnelle parfois majeure.
2. Tuméfaction locale, érythrocyanose, hypersudation, augmentation
i
de la chaleur locale dans les premières semaines (forme « chaude »).
am
Explorations
1. Vitesse de sédimentation normale.
2. Radiographie : déminéralisation régionale inhomogène, d’aspect
Ts
ARTHROPATHIES NERVEUSES
Troubles trophiques ostéo-articulaires apparaissant au cours de diverses affec-
tions non paralysantes du système nerveux dans lesquelles il existe des troubles
de la sensibilité. Atteinte du membre inférieur dans le tabès (voir p. 1186) et du
LivreSansTitre1.book Page 1124 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Remaniement ostéo-articulaire associant destruction majeure et
ostéophytose exubérante, contrastant avec l’absence de douleur.
OSTÉOCHONDROMATOSE SYNOVIALE
Métaplasie chondrale de la synoviale, aboutissant à la formation de corps
étrangers cartilagineux, puis ostéo-cartilagineux intra-articulaires. Le plus sou-
vent monoarticulaire. Siège surtout au genou, au coude, à la hanche. Doit être
différenciée de l’ostéochondromatose secondaire qui apparaît parfois au cours
de l’arthrose.
Diagnostic
1. Douleur mécanique et gêne fonctionnelle avec ou sans accidents
de blocage.
2. Parfois perception, à la palpation, de corps étrangers mobiles.
Explorations
1. Radiologie : plusieurs corps étrangers de structure osseuse.
2. Parfois radiographie normale ou simple déminéralisation régio-
i
nale : nécessité d’une arthrographie.
am
Traitement
Chirurgical : ablation des corps étrangers et synovectomie.
un
ARTHROGRYPOSE
Ts
Diagnostic
Monoarthropathie chronique avec douleurs modérées.
Explorations
1. Radiographie : interligne articulaire longtemps normal, épaississe-
ment des parties molles, parfois géodes épiphysaires.
2. Vitesse de sédimentation normale.
3. Ponction articulaire (liquide séro-sanglant).
4. Biopsie synoviale, arthroscopie.
LivreSansTitre1.book Page 1125 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Synovectomie chirurgicale. Une synoviorthèse isotopique à l’Yttrium
90 peut être proposée, notamment dans les formes récidivantes.
PÉRIARTHRITE SCAPULO-HUMÉRALE
Dénomination rassemblant plusieurs types de lésions des structures juxta-arti-
culaires (tendons, bourse séreuse) et/ou la capsule articulaire de l’épaule, et asso-
ciant de manière variable douleurs et limitation des mouvements de l’épaule.
Diagnostic
Douleurs du moignon de l’épaule lors des mouvements actifs et
contrariés ; pas de limitation des mouvements passifs.
Explorations
Radiographies : normales, ou calcification siégeant le plus souvent
dans l’espace acromio-huméral.
i
am
Diagnostic
un
Explorations
Radiographies : normales, ou déminéralisation « mouchetée » de la
tête humérale.
Diagnostic
Post-traumatique, ou par dégénérescence tendineuse. Perte de la
mobilité active avec conservation de la mobilité passive.
Explorations
Radiographie : ascension de la tête humérale.
Arthrographie : remplissage et visualisation de la bourse sous-acromio-
deltoïdienne.
IV. TRAITEMENT
1. Infiltrations péri- ou intra-articulaires de corticoïdes.
2. Anti-inflammatoires non stéroïdiens.
3. Rééducation fonctionnelle. Rarement chirurgie (acromiectomie,
ablation d’une calcification tendineuse, réinsertion des tendons).
LivreSansTitre1.book Page 1126 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. État douloureux à prédominance axiale, mais pouvant aussi inté-
resser les articulations, les muscles et les insertions tendineuses péri-
phériques.
2. S’accompagne de points anormalement douloureux à la pression
dans des sites bien définis (région paravertébrale et insertions tendi-
neuses surtout) qui constituent le critère majeur du diagnostic.
Traitement
Antalgiques ; prise en charge psychologique ; relaxation ; antidépres-
seurs tricycliques ; le traitement le plus « classique » est l’amitryptilline
à dose très faible (administré en gouttes) au début (1 mg le soir) et en
augmentant progressivement, sans dépasser la dose de 30 à 50 mg/j.
Des études récentes plaident pour l’efficacité de la gabapentine et de la
prégabaline.
i
am
ÉPICONDYLITE
Syn : « tennis elbow », épicondylalgie. Tendinite d’insertion des muscles épicon-
dyliens au coude. Fréquente dans certains sports (tennis, escrime, golf).
un
Diagnostic
1. Douleurs de la région épicondylienne, favorisées par la répétition
Ts
d’un geste.
2. Douleurs reproduites par la pression locale, et par certains mou-
vements de la main (préhension, extension contrariée).
3. Mobilité du coude : normale.
Traitement
Mise au repos du coude, infiltrations locales, physiothérapie.
MALADIE DE DUPUYTREN
Processus de fibrose concernant l’aponévrose palmaire moyenne, habituelle-
ment bilatéral, chez un homme plus souvent, après 50 ans. Cause inconnue, mais
l’existence d’un diabète, d’une hépatopathie cirrhotique, d’une comitialité, sem-
blent être des états prédisposants.
Diagnostic
Fondé sur la perception de nodosités indurées palmaires, puis, à un
stade tardif, la rétraction aponévrotique et la flexion irréductible des
doigts, débutant et dominant au bord cubital de la main.
Traitement
La corticothérapie en injection locale associée aux séances d’exten-
sion peut retarder l’heure de la résection chirurgicale. Les récidives
sont possibles.
LivreSansTitre1.book Page 1127 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CERVICALGIES
Deux tiers de la population souffriront de cervicalgies à un moment de leur vie.
La fréquence maximum survient à l’âge moyen de la vie. Ne pas attribuer systéma-
tiquement la douleur à l’arthrose mise en évidence sur les radiographies, car dans
une population de sujets âgés de 60 à 65 ans ayant une arthrose cervicale radio-
logique, 95 % des hommes et 75 % des femmes n’en souffrent pas.
Diagnostic
1. Douleur cervicale ou occipitale, augmentée par la mobilisation du
cou, parfois accompagnée d’irradiations à distance : céphalées, hypo-
esthésie du cuir chevelu (névralgie d’Arnold), douleurs scapulaires ou
brachiales, et de sensations vertigineuses.
2. Mobilité cervicale limitée.
3. Signes musculaires (contracture, sensibilité anormale à la pression).
Traitement
Antalgiques, parfois sur un traitement bref par anti-inflammatoires et
une immobilisation par collier cervical, et surtout sur une prise en
charge ultérieure par la rééducation des muscles cervicaux.
DORSALGIES
i
Les causes sont nombreuses.
am
1. Origine vertébrale :
a) douleurs mécaniques : déminéralisation osseuse avec tassement, troubles
statiques (cyphose, scoliose), dorsalgie fonctionnelle bénigne de la femme jeune
(radiographies normales) ;
un
CRURALGIES
Radiculalgie L3, L4 ou souffrance du nerf crural. Moins fréquente que la scia-
tique. Causes :
1. Cruralgies d’origine rachidienne : causes identiques à celles des sciatiques.
2. Cruralgies tronculaires : hématome ou abcès du psoas, tumeur rétropérito-
néale, tumeur du petit bassin, appendicite rétrocæcale (présence fréquente d’un
psoïtis). Diabète.
Diagnostic
Douleur à la face postérieure et externe de la fesse, antérieure de la
cuisse jusqu’au genou (L3), se poursuivant à la face antéro-interne de
la jambe (L4). Hypoesthésie dans le même territoire ; diminution de la
force du quadriceps ; diminution ou abolition du réflexe rotulien.
LOMBALGIES MÉCANIQUES
Douleurs chroniques ou épisodiques, survenant souvent à la suite d’efforts ;
douleurs soulagées par le repos, aggravées par les activités.
Diagnostic
Rigidité douloureuse lombaire, point douloureux à la pression para-
vertébrale sur un ou plusieurs étages vertébraux.
LivreSansTitre1.book Page 1128 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Radiographies : parfois normales ; pincement discal avec parfois dis-
carthrose ; arthrose inter-apophysaire postérieure, spondylolisthésis
dégénératif, s’intégrant parfois dans un syndrome trophostatique de la
post-ménopause avec obésité, cyphose dorsale et hyperlordose lombaire.
Traitement
1. Lombalgies aiguës : repos en décubitus ; anti-inflammatoires non
stéroïdiens, infiltrations épidurales de corticoïdes.
2. Lombalgies rebelles : massages, corset plâtré.
3. Lombalgies chroniques : lombostat en coutil baleiné.
Diagnostic
Fondé sur :
1. Topographie de la douleur :
a) sciatique L5 (hernie discale L4-L5) : douleur de la fesse, face pos-
térieure de cuisse, face antéro-externe de jambe, en avant de la malléole
i
externe, dos du pied, gros orteil ;
am
Traitement
1. Repos au lit strict ; anti-inflammatoires non stéroïdiens ; antalgiques ;
infiltrations épidurales de corticoïdes. Lombostat plâtré au décours.
2. Chimionucléolyse.
3. Chirurgie : ablation de la hernie et curetage discal en cas d’échec
du traitement médical bien conduit pendant 2 à 3 mois ; y recourir
d’urgence pour certaines complications (sciatique hyper-algique ou
paralysante).
LOMBALGIES ET SCIATIQUES
« INFLAMMATOIRES »
Diagnostic
Évolution d’une seule tenue avec aggravation progressive, chez un
malade sans antécédents rachidiens ; douleurs non calmées par le
décubitus, réveillant la nuit.
Principales causes
1. Spondylarthrite ankylosante (voir p. 1100).
2. Spondylodiscite (voir p. 1131).
3. Lésion vertébrale tumorale (métastase, myélome) : condensation,
i
ostéolyse avec ou sans tassement vertébral (intérêt du scanner, de la
am
NÉVRALGIE CERVICO-BRACHIALE
Souffrance d’une ou de plusieurs racines nerveuses cervicales innervant le
membre supérieur. Touche surtout les sujets autour de 50 ans, les femmes plus
que les hommes. Le rôle de l’arthrose cervicale, des traumatismes et des micro-
traumatismes est important. Causes : lésions dégénératives, hernie discale, métas-
tase osseuse, spondylodiscite infectieuse, neurinome, syringomyélie.
Diagnostic
1. Crise parfois précédée de signes rachidiens précurseurs (douleurs
cervicales, torticolis, raideur douloureuse de la nuque).
2. Début de la douleur aiguë en cas de hernie discale ou progressif
pour les lésions dégénératives. La douleur est souvent intense, avec
une composante nocturne.
3. Le trajet douloureux dépend de la racine atteinte, dont l’élongation
la réveille :
a) C5 : face externe de l’épaule et du bras (sans dépasser le coude) ;
b) C6 : face externe de l’épaule, du bras, de l’avant-bras jusqu’au
pouce et à l’index ;
LivreSansTitre1.book Page 1130 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
crit initialement.
Diagnostic
1. Claudication intermittente radiculaire, intéressant plusieurs
racines de la queue de cheval, de manière habituellement bilatérale
(douleur radiculaire apparaissant à la marche, et s’atténuant en
quelques minutes à l’arrêt).
2. Parfois troubles génito-sphinctériens.
Explorations
1. Ponction lombaire difficile, parfois « blanche ».
2. Rétrécissement du canal spinal parfois évoqué sur les radio-
graphies et les tomographies ; confirmation par saccoradiculographie,
scanner, et surtout IRM.
Traitement
Chirurgical : laminectomie décompressive ; éventuellement nucléo-
lyse si participation discale et contre-indication chirurgicale.
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SPONDYLODISCITES INFECTIEUSES
Évolution aiguë ou subaiguë. Touche le plus souvent un seul étage. Origine
tuberculeuse, staphylococcique, brucellienne, typhique, ou secondaire à une sep-
ticémie (Staphylocoque doré ou bacille Gram négatif).
Diagnostic
1. Douleur progressive, permanente, nocturne, et raideur rachi-
dienne localisée.
2. Fièvre, asthénie, amaigrissement.
3. Notion d’une infection tuberculeuse ou d’une porte d’entrée infec-
tieuse.
Explorations
1. Radiologie : pincement global du disque avec flou, érosion et
géodes des plateaux vertébraux adjacents. Opacité paravertébrale d’un
abcès parfois (tuberculose surtout). Images précisées si besoin par
l’IRM.
2. Vitesse de sédimentation augmentée.
3. Ponction ou ponction-biopsie discale ; exceptionnellement abord
chirurgical.
i
am
Principales complications
Compressions radiculaires ou médullaires, abcès à distance et fistu-
lisation, métastases septiques.
un
Traitement
1. Antibiothérapie adaptée au germe et prolongée (au moins 3 mois).
Ts
FRACTURE DE FATIGUE
Fissure osseuse, survenant sur un os sain, le plus souvent sous l’influence d’un
surmenage mécanique inhabituel, sans traumatisme. Touche les adultes jeunes et
les sujets ayant dépassé la cinquantaine. Localisations : surtout les métatarsiens,
le tibia, le péroné, le col du fémur, le bassin, les côtes.
Diagnostic
Douleur localisée, apparue au décours d’une activité inhabituelle.
Explorations
1. Radiographie : parfois normale au début ; fissure osseuse ; appari-
tion secondaire d’une image de cal osseux.
2. Scintigraphie : hyperfixation localisée précoce.
Traitement
Immobilisation temporaire ou mise en décharge du segment du
membre concerné.
LivreSansTitre1.book Page 1132 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1133 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Lésions traumatiques
des membres, du tronc
et du crâne
par L. Sedel
Diagnostic
Douleur exquise à l’étirement, avec points douloureux à l’insertion
ligamentaire ; œdème important.
i
am
Traitement
Elle guérit simplement, soit avec infiltration ligamentaire d’anesthé-
sique, soit par immobilisation de 2 à 3 semaines.
un
Diagnostic
Se reconnaît à l’existence d’un mouvement anormal et, sur un cliché
pris en position forcée, d’un bâillement articulaire.
Traitement
Une immobilisation plâtrée, prolongée 4 à 6 semaines, peut apporter
la cicatrisation du ligament, mais la réparation chirurgicale est souvent
préférable surtout chez un sportif.
Examens radiographiques
1. Diaphyses : clichés de face et de profil prenant toujours la totalité
du segment de membre et les articulations voisines.
2. Épiphyses et articulations : cliché de face, cliché de profil vrai de
l’articulation (c’est-à-dire à l’épaule « profil axillaire »), clichés de trois
quarts dans certains cas, en particulier à la hanche.
3. Côtes : intérêt de clichés obliques pour explorer la partie moyenne
de l’arc costal, mal vue sur le cliché de thorax de face.
4. Rachis : dans tous les cas, clichés de face et de profil, centrés ; en
cas de luxation, clichés de trois quarts ; pour l’odontoïde : le cliché de
face se prend bouche ouverte ; pour la 7e vertèbre cervicale, le cliché
de profil ne la montre que si on abaisse fortement les épaules pendant
la prise du cliché.
5. En cas de fractures complexes, de l’épaule, du rachis, de la hanche,
du calcanéum, du coude… faire aussi un scanner. Les images actuelles
avec reconstruction 3D sont particulièrement intéressantes. On
complète aussi souvent avec une IRM pour mieux voir l’état des parties
molles.
Traitement
Doit être entrepris en milieu spécialisé.
i
1. Réduction, éventuellement en urgence pour éviter des complica-
am
FRACTURE OUVERTE
C’est une fracture compliquée : le danger est l’infection de l’os et des parties
molles. Le pronostic est fonction de la rapidité du traitement et de sa qualité.
Traitement
1. S’il y a issue d’os à l’extérieur, ne jamais céder à la tentation de le
rentrer : appliquer un pansement stérile et immobiliser le membre brisé
dans une attelle.
2. Surtout faire appel à un chirurgien : l’intervention consiste en un
nettoyage chirurgical de la plaie, une réduction et une immobilisation
de la fracture.
3. Ne pas oublier la séro-anatoxinothérapie antitétanique. Toujours
entreprendre un traitement antibiotique.
TRAITEMENT
FRACTURE OSTÉOSYNTHÈSE
ORTHOPÉDIQUE SEUL
2 os de l’avant-bras
adulte Exceptionnel 12-16 semaines
enfant 8 semaines Exceptionnelle
FRACTURE DE LA CLAVICULE
Fracture bénigne exceptionnellement compliquée de lésions vasculo-
nerveuses (vaisseaux axillaires et plexus brachial) ou pleurales (atteinte du
dôme pleural).
Traitement
1. La réduction est habituellement aisée, en portant l’épaule, donc le
fragment externe, en haut, en dehors et en arrière.
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LUXATION ACROMIO-CLAVICULAIRE
Lésion assez fréquente, surtout chez les sportifs.
Traitement
1. Dans le cas le plus fréquent, limité à une subluxation de la clavi-
cule vers le haut, la guérison est obtenue simplement par immobilisa-
tion en écharpe pendant quelques jours. Ne pas chercher à réduire et
accepter une saillie claviculaire inesthétique.
2. Seules les luxations à grand déplacement justifient une réduction
et une contention chirurgicales.
LUXATIONS DE L’ÉPAULE
I. LUXATION ANTÉRO-INTERNE
La plus fréquente des luxations. Peut se compliquer de paralysie du nerf circon-
flexe, de fractures parcellaires associées. Cela rend nécessaire un examen clinique
i
am
2. Le vide sous-acromial.
3. Rechercher soigneusement, avant toute réduction, une paralysie
Ts
Traitement
1. Chez le sujet jeune, la réduction chirurgicale doit être tentée pour
permettre une réduction correcte et une mobilisation rapide.
2. Chez le sujet âgé et dans les fractures complexes, il vaut mieux
mettre d’emblée une prothèse humérale simple.
SYNDROME DE VOLKMANN
Rétraction ischémique des fléchisseurs des doigts. Elle est la conséquence d’un
syndrome des loges de l’avant-bras non traité. Habituellement associée à une
atteinte des nerfs de l’avant-bras, elle aussi d’origine ischémique. Elle s’observe
surtout après fracture de l’extrémité inférieure de l’humérus chez l’enfant et dans
toutes les compressions directes des muscles fléchisseurs : hématome d’une frac-
ture, contusion de l’avant-bras ou surtout plâtre circulaire trop serré.
Diagnostic
1. Doit être fait dans les heures qui suivent sur des signes d’alarme :
douleurs vives, doigts inertes, insensibles, violacés ou froids. Ces
signes imposent, de toute urgence, la levée de la compression (ablation
du plâtre), prise des pressions avec un manomètre et éventuellement
ouverture chirurgicale des aponévroses qui peut encore éviter
l’ischémie irréversible à un stade précoce.
LivreSansTitre1.book Page 1139 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Allongement des muscles rétractés s’ils restent contractiles (désin-
sertion des fléchisseurs). Éventuellement, transplantations tendineuses
en cas de paralysies.
FRACTURE DE L’OLÉCRÂNE
S’il y a déplacement, elle doit être opérée par cerclage ou vissage du fragment.
Peut laisser une raideur partielle du coude.
LUXATION DU COUDE
Syn : pronation douloureuse. Se voit surtout chez l’enfant entre 18 mois et 3 ans.
i
am
Diagnostic
1. Saillie de l’olécrâne en arrière, avec perte des rapports normaux
des trois saillies osseuses du coude : olécrâne, épitrochlée, épicondyle
un
(comparer avec le côté sain, mis dans la même position de flexion que
le côté traumatisé).
Ts
Traitement
La réduction est en général facile, parfois sans anesthésie : tourner la
paume de la main en avant (supination), en même temps, replier l’avant-
bras sur le bras. Toujours la vérifier par des clichés. Immobilisation de
12 à 15 jours. Jamais de massages, mais rééducation active assistée.
Traitement
1. L’ostéosynthèse par des plaques est en règle générale nécessaire
pour obtenir une réduction exacte, seul garant d’une bonne récupération
de la pronosupination. Elle est délicate. Les pseudarthroses ne sont pas
rares.
2. Dans l’immobilisation plâtrée, ne jamais utiliser de plâtre circulaireþ:
toujours le fendre sur le bord cubital du poignet et de l’avant-bras.
LivreSansTitre1.book Page 1140 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
FRACTURE DE MONTEGGIA
Fracture du tiers supérieur du cubitus associée à une luxation de la tête radiale,
le plus souvent en avant.
Attention ! Pour ne pas méconnaître la luxation du radius, tout cliché d’une frac-
ture de l’avant-bras doit prendre le coude, tant de face que de profil, et, chez
l’enfant, on doit toujours radiographier les 2 coudes pour comparer.
Traitement
La réduction de la tête radiale se fait en même temps qu’on réduit la
fracture du cubitus, mais l’instabilité est fréquente. L’ostéosynthèse est
très souvent indiquée.
Diagnostic
1. Basé sur la déformation en dos de fourchette de l’extrémité infé-
rieure de l’avant-bras, et sur la déviation de la main en dehors. Cepen-
dant, la déformation peut être masquée par l’œdème.
2. Il faut toujours obtenir un cliché de face et de profil avant
d’affirmer qu’il ne s’agit que d’une contusion du poignet.
i
am
Complications
Cal vicieux si la réduction a été incomplète ou si le déplacement s’est
reproduit. Il peut être bien toléré mais s’il retentit sur la pronosupina-
un
Traitement
La plupart des fractures sont actuellement opérées.
1. Pour les fractures simples, brochage par deux ou trois broches.
2. Pour les fractures plus complexes, utilisation de fixateur externe
et/ou des plaques.
3. Immobilisation de 30 jours au moins, avec rééducation immédiate
des doigts.
FRACTURE DU SCAPHOÏDE
Certaines pseudarthroses sont longtemps bien supportées, mais ceci ne doit
pas faire renoncer à traiter activement les fractures récentes.
Diagnostic
Risque d’être méconnue faute de radiographies, car ses signes fonc-
tionnels sont discrets (toujours y penser en cas de douleur externe du
carpe, ou lors de la mobilisation axiale du pouce), ou encore faute de
pratiquer les radiographies en incidence oblique qui seules peuvent
montrer certains traits de fracture. Un scanner est souvent utile.
Traitement
Les fractures déplacées sont généralement opérées et fixées par une
vis. Pour les autres, un plâtre de 3 mois prenant le premier métacarpien
est nécessaire.
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LUXATION DU SEMI-LUNAIRE
Beaucoup plus rare. Elle pose aussi un problème de lecture radiographique
délicat.
Diagnostic
Elle n’entraîne pas de déformation évidente. Le diagnostic ne peut
être posé que sur une radiographie de profil strict du poignet. Au
moindre doute, obtenir un scanner. Une fracture du scaphoïde à grand
déplacement peut être associée à la luxation.
Traitement
La réduction orthopédique n’est pas toujours suivie de succès.
L’intervention est alors nécessaire. L’ostéosynthèse d’une fracture du
scaphoïde associée stabilise le carpe.
Traitement
i
am
Traitement
Si la réduction orthopédique ne paraît pas parfaite, l’ostéosynthèse
par broche le plus souvent ou plaque est nécessaire.
PLAIES DE LA MAIN
Si beaucoup sont superficielles et bénignes, elles peuvent être plus profondes qu’il
n’y paraît (piqûres ou coupures en particulier) et comporter alors des lésions tendi-
neuses ou nerveuses dont la méconnaissance aurait les plus graves conséquences.
Seul l’examen clinique attentif et complet permet de soupçonner ces lésions ; il gui-
dera l’exploration, puis la réparation chirurgicale, toujours au bloc opératoire.
I. LÉSIONS NERVEUSES
Diagnostic
Se reconnaissent à une zone d’anesthésie dont la topographie est
caractéristique (tronc du médian, du cubital, une ou plusieurs branches
digitales ou collatérales) (voir Topographie sensitive de la main, p. 1155).
Traitement
Elles pourront habituellement être réparées en urgence par suture
(ou même greffe), avec des résultats souvent bons. Se rappeler la gra-
LivreSansTitre1.book Page 1142 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Les réparations tendineuses obéissent à des règles chirurgicales pré-
cises. Leur rééducation est lente. Des séquelles sont fréquentes.
un
PANARIS
Les infections de la main et des doigts doivent être traitées avec beaucoup de
soin car, dès qu’il s’agit d’un panaris profond, l’avenir fonctionnel du doigt est en jeu.
I. PANARIS SUPERFICIELS
Furoncle du dos du doigt, lymphangite, panaris phlycténulaire (en par-
ticulier péri-unguéal) guérissent avec des soins locaux simples (bains anti-
septiques, incision de la phlyctène). Mais, ils peuvent cacher un panaris
pulpaire profond, reconnu aux signes généraux et surtout à l’intensité de
la douleur insomniante, à la perte de la souplesse normale de la pulpe.
FRACTURES DU BASSIN
Seules importent les fractures complètes, verticales, de l’arc antérieur ou pos-
térieur ou des deux (double fracture verticale de Malgaigne), ou bien les disjonc-
tions symphysaire et sacro-iliaque.
Principales complications
1. Choc et hémorragie interne (hématome rétropéritonéal), qui peu-
vent être très sévères, voire mortels.
2. Lésions de l’appareil urinaire : déchirure vésicale sous- ou intrapé-
ritonéale, rupture de l’urètre membraneux.
i
Traitement
am
placé à la partie antérieure des crêtes iliaques est plus efficace et plus
confortable que celui de la sangle de compression. L’ostéosynthèse directe
est parfois indiquée. Des techniques de vissage radioguidé pour les frac-
tures associées de l’aileron sacré sont couramment pratiquées.
2. Dans les fractures peu déplacées, rééducation immédiate, lever
précoce et appui aussitôt que possible (15 à 20 jours).
3. Intervenir d’urgence en cas de déchirure vésicale (suture et sonde
à demeure) ou de lésions associées du rectum (anus iliaque temporaire
indispensable).
4. En cas de rupture de l’urètre, essai de cathétérisme (externe ou bipo-
laire après cystostomie) pour obtenir la cicatrisation sur sonde à demeure.
En cas d’échec, cystostomie et réparation secondaire de l’urètre.
Traitement
1. Toujours chirurgical, quel que soit l’âge et malgré le risque opéra-
toire, car le traitement orthopédique des fractures déplacées ne peut
aboutir à la consolidation et donc à la reprise de la marche. De plus,
l’intervention permet d’éviter au maximum, par la mise au fauteuil dès
le lendemain, les complications de décubitus. La réduction suivie
d’ostéosynthèse (clou, vis ou autre matériel) est impérative chez les
blessés de moins de 70 ans. Au-delà, la mise en place d’une prothèse
métallique paraît raisonnable à cause du risque ultérieur de nécrose de
la tête, donc de réintervention.
2. Pas d’appui avant 3 ou 4 mois après l’ostéosynthèse. En revanche,
reprise de la marche dès que possible si l’on a mis une prothèse.
3. Pseudarthrose ou nécrose de la tête pourront nécessiter une réin-
tervention pour obtenir la consolidation (ostéotomie) ou remplacer la
tête nécrosée (prothèse).
FRACTURE DE CUISSE
Peut être grave en raison du choc qu’elle entraîne et surtout en raison des
risques d’infection et de pseudarthrose après ostéosynthèse, de raideur du genou
après immobilisation prolongée.
Traitement
1. Le plâtre ne peut à lui seul maintenir la réduction d’une fracture
diaphysaire.
2. Deux méthodes à discuter :
a) L’extension continue, qui peut être faite par traction collée chez le
nourrisson et le petit enfant (traction à la verticale, « au zénith »), ou
par broche trans-osseuse (sous la tubérosité antérieure du tibia) à un
âge plus avancé. Chez l’adulte, elle devra être maintenue 6 à 8 semaines
et suivie d’un plâtre pelvi-pédieux pendant 2 mois.
b) L’ostéosynthèse, dont la méthode de choix est l’enclouage ver-
rouillé de Grosse et Kempf, qui permet le lever précoce et la rééduca-
tion immédiate du genou. C’est la méthode très généralement employée
chez l’adulte. L’intervention se pratique à foyer fermé et nécessite un
i
environnement technique adapté.
am
FRACTURE DE LA ROTULE
un
Traitement
1. Les simples fissures sont traitées par 3 semaines d’immobilisation
avec contractions statiques du quadriceps.
Ts
ENTORSES DU GENOU
Leur fréquence augmente avec la pratique des sports. Il est important de faire
un bilan précis des lésions car le traitement dépend de leur gravité. L’impotence
fonctionnelle ne reflète pas toujours l’étendue des dégâts ligamentaires. L’examen
clinique est le premier temps du diagnostic. Demander toujours des radiographies
et souvent une IRM afin de voir les ménisques ainsi que les ligaments.
Diagnostic
Basé sur :
1. Le blocage articulaire, habituellement en demi-flexion, parfois rem-
un
FRACTURE DE JAMBE
Fracture fréquente et souvent ouverte. Rechercher systématiquement des com-
plications vasculo-nerveuses.
Traitement
Il peut être orthopédique ou opératoire.
1. La réduction par manœuvres externes d’une fracture déplacée se
fait sous anesthésie générale, avec un dispositif de traction fixe. Un
plâtre cruro-pédieux est ensuite appliqué pendant 2 à 3 mois. Les dépla-
cements sous plâtre sont fréquents.
LivreSansTitre1.book Page 1147 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
2. L’ostéosynthèse est indiquée d’emblée dans tous les cas pour cer-
tains ; elle ne l’est, pour d’autres, qu’en cas d’échec du traitement
orthopédique. Il s’agit d’une chirurgie spécialisée qui n’est pas sans
risques. Les traitements actuels font le plus souvent appel au clou cen-
tromédullaire verrouillé, exceptionnellement au fixateur externe en cas
de complications cutanées.
FRACTURES MALLÉOLAIRES
I. FRACTURES ISOLÉES DE LA MALLÉOLE EXTERNE
Habituellement bénignes si elles ne sont pas déplacées, cas le plus fréquent.
Mais elles peuvent être associées à une déchirure du ligament latéral interne de
la tibio-tarsienne et sont alors l’équivalent d’une fracture bimalléolaire.
Traitement
Elles peuvent être simplement plâtrées pendant 4 semaines.
tibial).
Traitement
La réduction de ces fractures doit être faite d’urgence car très vite un
gonflement important et des phlyctènes viennent gêner les manœuvres,
puis le plâtre. Elles sont graves si elles sont imparfaitement réduites, car
elles laissent alors un cal vicieux du cou-de-pied, gênant l’appui au soi et
la marche. Chez le sujet âgé, même un traitement correct peut laisser une
raideur partielle de la cheville ; une arthrose tibio-tarsienne peut secon-
dairement diminuer la qualité des résultats.
1. La réduction orthopédique sous anesthésie générale est souvent
efficace et le maintien par plâtre amène régulièrement la consolidation
en 6 à 8 semaines. Mais il faut être très exigeant sur la qualité de la
réduction, qui ne doit laisser persister aucun diastasis tibio-péronier et
aucune subluxation de l’astragale.
2. L’ostéosynthèse est nécessaire dans la plupart des cas pour
assurer une réduction idéale et une contention parfaite. Certaines frac-
tures avec problèmes cutanés sont traitées par fixateur externe.
ENTORSES DE LA CHEVILLE
Les plus fréquentes des entorses ; elles sont provoquées par un mouvement de
varus (ou inversion) du pied. Tout traumatisme de cheville entraînant un héma-
tome péri-malléolaire doit être examiné par des clichés de face et de profil bien
LivreSansTitre1.book Page 1148 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
centrés sur la cheville pour déceler une lésion de la pince bimalléolaire, mais aussi
une lésion de l’astragale ou du pilon tibial.
Diagnostic
Reconnues sur deux clichés en position forcée : de face, en varus forcé
de l’arrière-pied, le bâillement externe de l’interligne signe la rupture du
faisceau moyen ; de profil, en « tiroir antérieur » du pied, la subluxation
antérieure de l’astragale signe la rupture du faisceau antérieur.
Traitement
1. L’immobilisation plâtrée, à condition d’être prolongée 6 semaines,
permet en règle générale la guérison.
2. La réparation chirurgicale des ligaments est préconisée chez les
i
sportifs de haut niveau.
am
FRACTURE DU CALCANÉUM
Grave par la lenteur de la récupération fonctionnelle et la persistance de
Ts
séquelles, d’autant plus qu’elle est parfois bilatérale. Fréquente chez les ouvriers
du bâtiment dont la reprise de travail est difficile.
Traitement
1. Le traitement orthopédique, chaque fois que le talon n’est pas fran-
chement désaxé, est basé sur la rééducation immédiate de l’ensemble du
pied, mis en surélévation pendant quelques jours pour lutter contre
l’œdème. Le plâtre est alors inutile, la reprise de l’appui étant simplement
différée de 4 à 6 semaines selon l’importance des lésions.
2. L’ostéosynthèse, qui peut être faite par manœuvres percutanées
ou plus souvent par abord externe de l’os, vise à réduire l’enfoncement
thalamique. Malgré des réductions correctes et une rééducation pré-
coce, l’enraidissement sous-astragalien est très fréquent.
3. Les séquelles douloureuses de ces traitements feront secondaire-
ment discuter une arthrodèse sous-astragalienne.
I. FRACTURES DE L’ODONTOÏDE
i
am
Diagnostic
Soupçonné sur une douleur haute et une raideur du cou, ne sera
reconnu que par des clichés bien centrés, de profil et surtout de face
un
Traitement
Si la fracture est instable, l’intervention chirurgicale est indiquée
sinon, immobilisation par minerve 10 à 12 semaines.
II. FRACTURES-LUXATIONS DE C3 À C7
Sont surtout graves par le déplacement antérieur de la partie haute du rachis
qui menace la moelle : les tétraplégies immédiates ne sont pas rares.
Traitement
1. Une réduction d’extrême urgence est la meilleure chance de voir
régresser les troubles neurologiques, mais l’évolution favorable n’est
pas fréquente.
2. Le traitement des fractures instables est l’ostéosynthèse dont les
modalités sont multiples.
3. Les fractures peu déplacées et stables seront immobilisées en
minerve.
Diagnostic
Souvent au rachis lombaire et presque toujours au rachis dorsal, il s’agit
d’un tassement cunéiforme du corps vertébral sans lésion de l’arc posté-
rieur, donc d’une fracture stable. La tomodensitométrie est d’un apport
considérable dans l’analyse des lésions osseuses et l’IRM la complétera s’il
faut préciser les rapports entre l’os et les structures nerveuses.
Traitement
i
am
en position de lordose.
2. Il existe cependant des fractures instables (fractures-luxations ou
Ts
Traitement
Si les lésions médullaires sont souvent définitives, certaines lésions
radiculaires peuvent bénéficier de la réduction de la fracture et d’une
neurolyse. C’est pourquoi la tendance actuelle est plus chirurgicale sur
les lésions déplacées ou instables : exploration du canal rachidien,
levée de compressions nerveuses éventuelles et stabilisation du rachis,
ce qui, en outre, facilite les soins infirmiers.
TRAUMATISMES DE L’ABDOMEN
Tous les organes intra-abdominaux peuvent être lésés au cours des contusions
abdominales : les viscères pleins (entraînant une hémorragie interne) comme les
viscères creux (entraînant une péritonite). Les associations sont fréquentes.
La gravité de ces contusions impose leur mise en observation en milieu chirur-
gical et, hormis le cas où le pronostic vital est engagé, aboutissant à une laparo-
tomie d’urgence, c’est par la comparaison d’examens cliniques successifs et
rapprochés ainsi que sur les données du scanner hélicoïdal que l’on arrivera à
faire un inventaire précis des lésions.
LivreSansTitre1.book Page 1151 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
HÉMOPÉRITOINE TRAUMATIQUE
Principales causes
I. RUPTURE DE RATE
Tableau typique d’hémorragie interne. Succède à une contusion de l’hypo-
condre gauche ou à des fractures de côtes. Peut se rompre en deux temps par
rupture d’un hématome sous-capsulaire (intérêt de l’échographie) justifiant la
mise en observation systématique des traumatismes de l’abdomen.
En fonction de l’âge et des lésions, se discutent une suture ou une splénectomie
totale ou partielle.
Les lésions observées sont soit importantes, très souvent associées à d’autres
organes atteints, soit plus modestes (contusion, hématome), diagnostiquées par
l’échographie ou au cours de la laparotomie faite pour un autre organe.
Le traitement en est difficile.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les signes cliniques du choc hémorragique : pâleur cutanéo-
muqueuse, tachycardie, hypotension artérielle.
2. Les signes locaux abdominaux (défense), les douleurs scapu-
laires, le comblement douloureux du cul-de-sac de Douglas au toucher
rectal.
3. Les signes biologiques n’ont qu’une valeur d’orientation (une
hyperleucocytose supérieure à 15 000/mm3 est fortement évocatrice)
et aident surtout à la surveillance, l’anémie ne se démasquant que
quelques heures après la spoliation sanguine.
4. La ponction-dialyse péritonéale affirme l’hémopéritoine.
5. L’échographie est l’examen indispensable au bilan initial et évo-
lutif d’une contusion abdominale ; elle renseigne sur les lésions des dif-
férents organes.
6. Le scanner actuellement systématique.
LivreSansTitre1.book Page 1152 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
RUPTURE INTRAPÉRITONÉALE
D’UN VISCÈRE CREUX
Principaux organes lésés
I. GRÊLE ET MÉSENTÈRE
Lésions fréquentes, les désinsertions mésentériques peuvent entraîner des
hémorragies internes, mais passent également inaperçues et se révèlent plus tar-
divement par un infarctus intestinal ou une sténose du grêle. Les perforations trau-
matiques du grêle sont rares, elles donnent un tableau de péritonite typique.
II. DUODÉNUM
Ces lésions rares, mais graves, sont rencontrées surtout chez l’enfant, parfois
au cours de traumatismes épigastriques minimes. Elles vont de l’hématome intra-
mural, de traitement chirurgical simple (évacuation), à la rupture complète, de dia-
gnostic facile lorsqu’elle est intrapéritonéale, mais souvent difficile et tardif
lorsqu’elle est rétropéritonéale.
Diagnostic
Souvent difficile, il repose sur :
un
RUPTURE DU DIAPHRAGME
Liée à une hyperpression abdominale, la rupture diaphragmatique gauche est
la plus fréquente. Elle se traduit cliniquement par des signes d’insuffisance respi-
ratoire aiguë et, radiologiquement, par la présence d’organes digestifs dans le
thorax. Parfois, peu symptomatique ou masquée par des lésions associées, elle
peut passer inaperçue, se révélant tardivement par une complication : troubles
digestifs ou respiratoires, occlusion par étranglement herniaire. Le scanner en
urgence permet de déceler cette lésion.
Principales complications
1. Les premiers jours : masque ecchymotique facial des blessés de
poitrine, asphyxie par emphysème médiastinal ou pneumothorax suffo-
cant, hémorragie externe ou interne menaçant la vie, emphysème sous-
cutané.
2. Les jours suivants : infection d’un hémothorax, infection pulmonaire.
Traitement
Le recours chirurgical est indiqué dans les cas suivants :
1. Hémothorax ou pneumothorax avec retentissement respiratoire
drainage pleural.
2. Hémothorax non maîtrisé par un drainage pleural : thoracotomie
d’hémostase.
3. Épanchement pleural infecté : ponctions pleurales (vite limitées
par le cloisonnement).
4. Volet costal : stabilisation chirurgicale ou assistance respiratoire
continue en réanimation.
5. Traitement spécifique d’une lésion d’un organe médiastinal.
i
FRACTURES DU CRÂNE
am
Diagnostic
Basé sur :
un
SYNDROME DE BYWATERS
Syn : syndrome d’ensevelissement.
Diagnostic
S’observe surtout lors des grands écrasements musculaires : le
membre atteint est livide, insensible et froid, puis apparaît un œdème
dur au niveau de l’attrition ; les urines se colorent en violet foncé par
la présence de myoglobine et, entre le 2e et le 6e jour, s’installe une
i
am
Neurologie
par F. Viader
IIIe Moteur oculaire commun Diplopie vers le haut, le bas et en dedans. Strabisme externe, ptosis, mydriase
IVe Pathétique Diplopie verticale s’accentuant quand le regard est dirigé en bas et vers le côté sain
VIe Moteur oculaire externe Diplopie quand le malade regarde vers le côté atteint ; strabisme interne ; impossibilité ou limitation
un
de l’abduction de l’œil atteint
NEUROLOGIE
IXe Glosso-pharyngien
i
Possibilité de névralgie ; troubles de la déglutition ; signe du rideau : déplacement latéral de la paroi postérieure
du pharynx vers le côté sain quand le malade prononce les « A »
Xe Pneumogastrique Troubles de la déglutition et de la phonation avec voix bitonale en cas d’atteinte unilatérale
ou vague
XIe Spinal
Branche interne : Fusionne avec la Xe
Branche externe : Parésie du sterno-cléido-mastoïdien et du trapèze gênant les mouvements d’élévation de l’épaule
XIIe Grand hypoglosse Hémiatrophie de la langue avec fasciculations. La pointe de la langue est déviée vers le côté dans la cavité buccale
mais vers le côté paralysé dans la protraction
1157
LivreSansTitre1.book Page 1158 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
NEUROLOGIE 1159
i
am
un
Ts
NEUROLOGIE 1161
Naso-palpébral 5
Oculo-céphalique vertical 4
Photomoteur 3
Oculo-céphalique horizontal 2
Oculo-cardiaque 1
Aucun 0
Explorations
1. Électroencéphalogramme (EEG) constamment perturbé. On dis-
tingue quatre stades de gravité croissante : le stade 1, avec un rythme
de fond ralenti associé à des bouffées delta ; le stade 2, avec disparition
du rythme alpha, persistance d’une réactivité aux stimulations ; le
stade 3, avec ondes delta permanentes, aréactif ; le stade 4, où l’EEG est
plat. L’EEG peut aussi donner des indications étiologiques en montrant,
par exemple, des anomalies focales, des signes d’épilepsie, des ondes
i
triphasiques évocatrices d’une encéphalopathie métabolique.
am
MORT CÉRÉBRALE
Syn : coma dépassé. État de coma avec abolition totale et persistante de la vie
végétative.
Diagnostic
Basé sur :
1. La réunion de trois signes cliniques fondamentaux :
a) la perte totale de l’état de conscience et de toute activité motrice
spontanée (en dehors de réponses réflexes à différents stimuli au
niveau des muscles du tronc et des membres) ;
b) l’abolition de tous les réflexes du tronc cérébral (naso-palpébral,
photomoteur, cornéen, oculo-vestibulaire, oculo-cardiaque) ;
c) l’abolition de la respiration spontanée.
2. La certitude de la pérennité de cet état :
a) la nullité de l’électroencéphalogramme (exiger deux tracés de
30 minutes, répétés à 48 heures d’intervalle chez les nourrissons de
moins de 2 mois, 24 heures d’intervalle chez les enfants de moins
d’1 an, 12 heures au-delà de 1 an, 4 heures chez l’adulte) ;
b) ou l’absence de circulation cérébrale à l’angiographie.
3. L’élimination de toutes les circonstances pouvant simuler la mort
cérébrale : intoxications en particulier barbiturique, hypothermie acci-
i
am
NEUROLOGIE 1163
Déficit moteur des membres inférieurs par atteinte de la voie pyramidale (voir
tableau 187).
un
(syndrome de Brown-Séquard)
ORIENTATION DIAGNOSTIQUE
de l’hémiplégie
Installation 1. Processus expansif intracrânien : tumeur, hématome, abcès.
progressive Extension des troubles en tache d’huile ; crises convulsives,
Ts
hypertension intracrânienne
2. Causes dégénératives (syndrome de Mills)
CÉPHALÉES
La majorité des céphalées sont bénignes, appartenant à la catégorie des cépha-
lées primaires, qui comprend les migraines et autres céphalées vasculaires, et les
céphalées de tension. Les céphalées primaires sont caractérisées par leur chroni-
cité et leur caractère stéréotypé. Les céphalées symptomatiques doivent être
reconnues rapidement car elles peuvent être secondaires à des affections graves.
Leur caractère récent, évolutif ou leur intensité doivent attirer l’attention.
1. Céphalées aiguës : méningites, hémorragie méningée, hypertension intra-
crânienne aiguë.
2. Hémicrânies : migraines et autres algies vasculaires, artérite temporale,
causes ophtalmologiques (glaucome).
3. Céphalées diffuses paroxystiques : migraines, hypertension artérielle paroxys-
tique, sinusite aiguë.
4. Céphalées persistantes : tumeurs intracrâniennes, hypertension artérielle,
polyglobulie, insuffisance respiratoire chronique, sinusites chroniques, vice de
réfraction (myopie, astigmatisme), céphalées post-traumatiques.
5. Céphalées psychogènes : hypocondriaques, déprimés, etc.
Diagnostic
1. Préciser ses caractères : ancienneté, mode d’apparition, topogra-
phie, uni- ou bilatérale, horaire, rythme, symptômes associés, sensibilité
aux antalgiques, antécédents familiaux, terrain psychologique du patient.
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NEUROLOGIE 1165
MIGRAINE
Diagnostic
1. Migraine sans aura : céphalée survenant par crises de 4 à
un
Diagnostic
1. Basé sur les caractères de la douleur, unilatérale centrée autour de
i
am
NÉVRALGIE DU TRIJUMEAU
Syn : névralgie faciale essentielle, tic douloureux de la face. Affecte le sujet âgé,
la femme dans les deux tiers des cas. À distinguer des névralgies symptomatiques,
liées à l’atteinte du trijumeau sur la base du crâne ou dans la fosse postérieure
par une tumeur, dans le tronc cérébral par une plaque de démyélinisation, un
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NEUROLOGIE 1167
Diagnostic
1. Crises douloureuses, brèves (de quelques secondes à 2 minutes)
et d’une extrême intensité, suivies d’une période réfractaire vraie de
quelques minutes ; le malade ne souffre pas entre les accès. Les crises
sont principalement diurnes.
2. Localisation de la douleur à une branche du trijumeau.
3. Zone « gâchette » située dans le territoire sensitif d’une des
branches du nerf trijumeau (maxillaire supérieur le plus souvent : pom-
mette, aile du nez, lèvre supérieure, gencive supérieure). Sa stimulation
par le contact déclenche une crise, en dehors des périodes réfractaires.
4. Fait essentiel : l’examen neurologique est normal.
5. Cause habituelle : conflit vasculo-nerveux de la fosse postérieure à
rechercher par l’IRM.
Principales complications
Risque suicidaire si les douleurs ne sont pas contrôlées.
Traitement
1. Médical : carbamazépine ou autres anti-épileptiques (phénytoïne,
lamotrigine, gabapentine, prégabaline), ou baclofène, seuls ou en asso-
i
am
NÉVRALGIE DU GLOSSO-PHARYNGIEN
Idiopathique, ou secondaire à une tumeur de l’angle ponto-cérébelleux.
Diagnostic
Zone « gâchette » et douleur fulgurante à la base de la langue et dans
la région amygdalienne.
Traitement
Superposable à celui de la névralgie du trijumeau.
NÉVRALGIE D’ARNOLD
On évoque le rôle des traumatismes, de l’arthrose cervicale ou de toute autre
lésion locale.
Diagnostic
Algies unilatérales de la nuque et des deux tiers postérieurs du crâne
avec parfois hypoesthésie et douleur à l’émergence du nerf (C1-C2-C3).
LivreSansTitre1.book Page 1168 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Guérison spontanée ou après infiltration de novocaïne-hydrocortisone.
I. ASTROCYTOME LOBAIRE
Guérison définitive si l’exérèse a pu être complète.
Diagnostic
Syndrome cérébelleux progressif à prédominance cinétique et hyper-
tension intracrânienne avec parfois raideur de la nuque, attitude anor-
male de la tête, voire crises toniques d’engagement.
Diagnostic
Syndrome cérébelleux prédominant sur les troubles de l’équilibre, les
troubles vestibulaires ; syndrome de la ligne médiane. Hypertension intra-
i
crânienne d’évolution rapide avec signes d’engagement. Fièvre possible.
am
Traitement
Exérèse partielle complétée par la radiothérapie.
un
III. ÉPENDYMOME
Pronostic plus défavorable chez les plus jeunes (< 3 ans).
Ts
Diagnostic
Repose sur le scanner et l’IRM.
Traitement
Chirurgie, éventuellement complétée par chimiothérapie et/ou radio-
thérapie si exérèse incomplète.
Diagnostic
Atteinte successive des nerfs crâniens, en particulier VI, VII, des
voies cérébelleuses, vestibulaires, pyramidales et sensitives. Hyper-
tension intracrânienne très tardive. Repose sur le scanner et l’IRM.
Traitement
Radiothérapie et chimiothérapie peu efficaces ; tumeurs inopérables.
NEUROLOGIE 1169
SCHWANNOME DE L’ACOUSTIQUE
Syn : neurinome de l’acoustique.
Diagnostic
1. Surdité unilatérale de perception, d’installation très lente, avec
acouphènes, syndrome vestibulaire périphérique avec inexcitabilité
vestibulaire du côté atteint.
2. Anesthésie cornéenne puis atteinte cérébelleuse cinétique homo-
latérale.
3. Audiogramme (p. 1745), potentiels évoqués auditifs (voir p. 1749),
scanner et surtout IRM avec injection de gadolinium.
Traitement
Le pronostic est d’autant meilleur que la tumeur est plus petite, qu’il n’y
a pas d’hypertension intracrânienne, que le malade est plus jeune. Les
tumeurs les plus volumineuses doivent être opérées, avec une quasi-certi-
i
tude de surdité définitive et un risque de paralysie faciale, les plus petites
am
TUMEURS SUS-TENTORIELLES
un
NEUROBLASTOME
i
am
NEUROLOGIE 1171
ŒDÈME CÉRÉBRAL
Peut être secondaire : a) à une cause générale : hypertension artérielle sévère,
glomérulonéphrite aiguë, éclampsie ; b) à une cause infectieuse cérébrale :
encéphalite nécrosante, abcès du cerveau à une tumeur, en particulier métastases
cérébrales, glioblastomes ; c) à un accident vasculaire cérébral : hémorragie ou
ramollissement ; d) à une intoxication par la vitamine A.
L’œdème cérébral ajoute sa gravité à celle de la lésion et expose à des accidents
d’engagement.
Traitement
Dans les tumeurs, le traitement médical de l’œdème repose sur la
corticothérapie. Dans l’infarctus cérébral, le traitement fait appel au
mannitol, et à la chirurgie dans les infarctus cérébelleux ainsi que dans
certains infarctus sylviens étendus chez le sujet jeune.
HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE
L’augmentation de la pression à l’intérieur de la boîte crânienne peut être liée
i
à un œdème cérébral, à la présence d’une lésion expansive intracrânienne, à un
am
Basé sur :
1. Des céphalées à prédominance matinale, persistantes, associées à
des nausées ou des vomissements en jet ou banals.
Ts
HYPOTENSION INTRACRÂNIENNE
Elle s’observe le plus souvent dans les suites d’une ponction lombaire, mais peut
survenir spontanément. Plus rarement, l’hypotension intracrânienne complique une
LivreSansTitre1.book Page 1172 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Céphalées diffuses violentes survenant en orthostatisme et exacer-
bées par les efforts. Les maux de tête sont électivement calmés par le
décubitus, les pieds du lit éventuellement surélevés. La durée est
variable suivant la cause. Les céphalées post-ponction lombaire durent
plusieurs jours, quelquefois plusieurs semaines.
Traitement
Repos et hydratation. En cas d’échec sur le blood-patch, injection de
10 à 20 ml de sang autologue dans l’espace épidural lombaire.
Diagnostic
Basé sur l’augmentation du périmètre crânien, la tension anormale et
i
l’agrandissement de la fontanelle antérieure chez le jeune enfant.
am
Explorations
Échographie transfontanellaire, scanner, IRM.
un
Principales complications
Retard psychomoteur.
Ts
Traitement
Levée de l’obstacle éventuel quand c’est possible ; dérivation du LCR
par valve ventriculo-cardiaque ou ventriculopéritonéale ou encore par
ventriculo-cisternostomie.
Diagnostic
Le premier symptôme est un trouble de la marche, suivi de l’apparition
d’une incontinence sphinctérienne et d’un syndrome frontal. L’améliora-
tion des symptômes et, en particulier, de la marche après une ponction
lombaire évacuatrice est un argument diagnostique supplémentaire.
Explorations
1. Dilatation quadri-ventriculaire au scanner. L’IRM est utile pour éli-
miner un obstacle, notamment une sténose de l’aqueduc de Sylvius.
2. Le test d’écoute dichotique montre une extinction des messages
parvenant à l’oreille gauche qui traduit la compression du corps calleux
par les ventricules dilatés sur le bord libre de la faux.
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NEUROLOGIE 1173
Traitement
Dérivation du LCR par valve ventriculo-péritonéale.
Prévention secondaire
1. Traitement des facteurs de risque (hypertension artérielle, dia-
bète, tabac, hypercholestérolémie).
2. Anti-thrombotiques : antivitamine K si cardiopathie emboligène,
acide acétylsalicylique, clopidogrel ou acide acétylsalicylique-dipyrida-
mole dans les autres cas.
3. Endartériectomie carotidienne si sténose symptomatique à plus de
70 % ; angioplastie à discuter si chirurgie contre-indiquée.
HÉMORRAGIE MÉNINGÉE
Syn : hémorragie sous-arachnoïdienne. Irruption sanguine spontanée dans les
espaces sous-arachnoïdiens. Elle peut être pure ou associée à une hémorragie
intracérébrale. Les anévrismes du polygone de Willis sont la cause la plus fré-
quente. Penser aussi à l’endocardite d’Osler, aux thrombopénies spontanées ou
iatrogènes, aux traitements anticoagulants.
Diagnostic
Basé sur :
1. Le début brutal par une céphalée intense, des vomissements, des
sensations vertigineuses.
2. L’existence d’une raideur de la nuque, d’un signe de Kernig.
3. Une obnubilation entrecoupée de périodes d’agitation.
i
Explorations
am
HÉMORRAGIE CÉRÉBRALE
Représente 15 % de la totalité des accidents vasculaires cérébraux. L’hyper-
tension artérielle est la première cause. Autres causes : angiopathie amyloïde
(sujet âgé), malformations vasculaires (sujet jeune), tumeurs, cavernomes, traite-
ment anticoagulant.
Diagnostic
Début typiquement marqué par un déficit brutal avec céphalées et
vomissements et une aggravation secondaire, mais le tableau est dans
la moitié des cas impossible à distinguer de celui d’un infarctus.
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NEUROLOGIE 1175
Explorations
1. Scanner sans injection (hyperdensité) ou IRM en écho de gradient
(T2) montrant un hyposignal, ainsi qu’un effet de masse. Il peut exister
en outre une effraction sanguine ventriculaire ou sous-arachnoïdienne
suivant le volume et la localisation de l’hémorragie.
2. L’angiographie s’impose en cas de localisation atypique et dans
tous les cas chez le sujet jeune.
3. Une étude de l’hémostase est indispensable.
Évolution
Très variable, elle peut aller de la mort en quelques heures jusqu’à
la récupération totale, avec tous les intermédiaires. Passée la phase
aiguë, la récupération après un hématome est souvent de meilleure
qualité qu’après un infarctus de volume comparable. Les facteurs de
pronostic sont l’âge, le volume de l’hématome et les antécédents
cérébro-vasculaires.
Traitement
1. Traitement symptomatique : antalgiques, anti-œdémateux, correc-
tion de l’hypertension artérielle si elle dépasse 150/80, arrêt, s’il y a lieu,
des anticoagulants.
2. La décision d’arrêter un traitement anti-agrégant plaquettaire tient
i
compte du rapport bénéfice-risque. Les autres mesures thérapeutiques
am
THROMBOPHLÉBITES CÉRÉBRALES
Elles peuvent atteindre les veines cérébrales ou les sinus de la dure-mère.
Causes : infections locales ou à distance, troubles de la coagulation héréditaires
ou acquis, favorisés par un traitement hormonal ou le post-partum.
Diagnostic
1. Céphalées.
2. Déficit focal ou à bascule.
3. Crises d’épilepsie.
4. Parfois syndrome d’hypertension intracrânienne isolé (occlusion
du sinus sagittal).
Explorations
1. Imagerie (angio-IRM) : infarctus parfois hémorragique, signe du
delta au scanner injecté, thrombose veineuse ou sinusienne.
2. Fond d’œil : œdème papillaire et turgescence veineuse.
Complications
Hypertension intracrânienne ; ramollissements cérébraux, parfois
hémorragiques.
Traitement
1. Héparine non fractionnée à dose hypocoagulante même en cas
d’infarctus hémorragique.
2. Antibiothérapie en cas de foyer infectieux.
LivreSansTitre1.book Page 1176 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
3. Anti-épileptiques. Anti-œdémateux.
4. La thrombolyse est un traitement d’exception. En cas de syndrome
d’hypertension intracrânienne isolé, les ponctions lombaires, voire une
dérivation du liquide céphalo-rachidien sont nécessaires pour éviter la
constitution d’une atrophie optique.
HÉMATOME EXTRA-DURAL
Épanchement entre crâne et dure-mère, de constitution rapide par déchirure
vasculaire (artère méningée moyenne, par exemple). Il s’agit d’une urgence neuro-
chirurgicale.
Diagnostic
Évoqué sur la notion d’intervalle libre : pas de perte de connaissance
initiale (ou bien très brève), période sans symptôme, puis mydriase et
coma qui s’aggrave en quelques heures.
Explorations
Scanner crânien sans injection, mais ne doit pas retarder l’évacua-
tion si le diagnostic est évident et l’intervalle libre court.
Traitement
Évacuation neurochirurgicale immédiate en se passant au besoin de
tout examen neuroradiologique. Le degré d’urgence est d’autant plus
i
am
HÉMATOME SOUS-DURAL
un
Diagnostic
Évoqué devant :
1. L’installation progressive de céphalées, troubles psychiques,
d’une obnubilation, d’un coma avec ou sans signes focalisés.
2. Un traumatisme même minime les jours ou semaines précédents.
3. Un terrain favorisant : sujet âgé, alcoolique, nouveau-né déshy-
draté, troubles de la coagulation ou traitement anticoagulant.
Explorations
Scanner ou IRM : l’hématome sous-dural aigu est toujours associé à
une contusion, ce qui n’est pas le cas de la forme chronique.
Traitement
1. Évacuation chirurgicale et réhydratation rigoureuse quand exis-
tent des troubles de la conscience ; sinon, un traitement corticoïde anti-
œdémateux s’avère souvent suffisant.
2. Surveillance clinique et scanographique.
CRISES ÉPILEPTIQUES
Peuvent survenir isolément. Leur répétition constitue les syndromes épileptiques.
Leur sémiologie est variable suivant la cause. Elles peuvent être idiopathiques (sans
lésion cérébrale décelable), symptomatiques (dues à une lésion cérébrale ou à toute
autre cause identifiée) ou cryptogéniques (dues à une lésion cérébrale de nature indé-
terminée). Le pronostic et le traitement sont fonction de la cause.
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NEUROLOGIE 1177
veillance particulière.
Diagnostic
Crises épileptiques subintrantes responsables dans le grand mal d’un
coma avec convulsions mettant en danger la vie du malade. L’état de mal
au cours du petit mal et des crises focales sans généralisation est possible.
Traitement
1. Clonazépam en injection intraveineuse très lente, à raison d’une
ampoule toutes les 4 à 6 heures. Chez l’enfant au-dessous de 15 ans, 1/4 à
1/2 ampoule en IV très lente toutes les 4 à 6 heures.
2. En cas d’échec, on peut y associer la phénytoïne : dose de charge
chez l’adulte de 18 mg/kg, à répéter éventuellement par paliers de 5 mg/kg
sans dépasser 30 mg/kg/24 h, sous contrôle des taux plasmatiques.
3. L’hémineurine est très efficace, mais entraîne des troubles de la
conscience rendant la surveillance difficile.
Dans tous les cas, une surveillance EEG est nécessaire pour faire la
part des crises, du coma post- ou intercritique et des troubles de la vigi-
lance dus au traitement.
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NEUROLOGIE 1179
SPASMES EN FLEXION
Syn : syndrome de West. Peut survenir sur une encéphalopathie antérieure ou
chez un nourrisson apparemment normal jusque là. Le pronostic est mauvais, en
particulier si des signes d’encéphalopathie existaient avant l’apparition des
spasmes en flexion.
Diagnostic
Myoclonies réalisant des spasmes en flexion des extrémités et du
tronc, apparaissant entre 4 et 9 mois, associées à des anomalies EEG
caractéristiques (hypsarythmie).
Traitement
ACTH, clonazépam ou diazépam, vigabatrine.
SYNDROME DE GÉLINEAU
Disparition des neurones hypothalamiques produisant l’hypocrétine. Facteur
de risque : groupe HLA DQB1*0602.
Diagnostic
Crises de narcolepsie (endormissement invincible) et parfois de cata-
plexie (chutes du tonus postural souvent provoquées par une émotion
agréable). Hallucinations hypnagogiques.
Explorations
i
Électroencéphalogramme de sommeil : raccourcissement des latences
am
ENCÉPHALITES
Affections aiguës ou subaiguës d’origine infectieuse avant pour conséquences
des lésions encéphaliques inflammatoires diffuses non suppurées. On distingue :
1. Les encéphalites primitives virales : rage, entérovirus (polio, coxsackie,
Écho), arbovirus, herpès-varicelle-zona, myxovirus.
2. Les encéphalites à prion (protéinaceous infectious particles), particules pro-
téiques plus petites que des virus et qui seraient à l’origine de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob, de certaines démences familiales, et des encéphalopathies
spongiformes animales.
3. Les encéphalites secondaires des maladies éruptives, qui sont présumées
allergiques (vaccine, rougeole).
4. Les encéphalites bactériennes et parasitaires (coqueluche, listériose, trypa-
nosomiase, rickettsioses…).
5. Les encéphalites survenant au cours de l’infection par le VIH. Elles sont liées
au VIH lui-même, à tous les stades, y compris à la séroconversion, ou à des infec-
tions opportunistes tardives virales : leucoencéphalite multifocale progressive à
papova virus, affectant électivement la substance blanche, encéphalite toxoplas-
mique ou encore infection mycobactériennes cérébrales diffuses, toutes complica-
tions de l’immunodépression sévère.
Diagnostic
Basé sur :
1. Le syndrome infectieux avec d’éventuels signes non neurologiques.
2. La symptomatologie neurologique qui traduit des lésions diffuses
ou focales, pseudo-chirurgicales, en particulier temporales dans
l’encéphalite nécrosante de l’herpès.
LivreSansTitre1.book Page 1180 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
(voir p. 1171).
3. Traitement étiologique, en particulier lorsqu’on pense à une
encéphalite bactérienne ou une toxoplasmose (pyriméthamine).
Ts
Diagnostic
1. Début progressif, vers 12-14 ans (parfois l’âge adulte), par des
troubles du comportement quelquefois précédés d’un syndrome
fébrile.
2. Puis surviennent des chutes avec phénomènes cloniques et une
détérioration rapidement progressive des fonctions mentales avec
hypertonie diffuse.
Explorations
Taux élevé de gammaglobulines et d’anticorps antirougeoleux dans
le liquide céphalorachidien.
MALADIE DE PARKINSON
Affection dégénérative due à une perte progressive des neurones dopaminer-
giques de la pars compacta du locus niger. Plus fréquente chez l’homme ; début
entre 50 et 60 ans, insidieux, unilatéral. Évolution progressive.
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NEUROLOGIE 1181
Diagnostic
Association de trois ordres de symptômes, l’un ou l’autre pouvant
prédominer :
1. Akinésie : rareté du geste et perte des automatismes comme le cli-
gnement spontané, le balancement du bras à la marche.
2. Hypertonie avec signe de la roue dentée à la mobilisation passive
des segments de membre ; l’hypertonie peut être à l’origine de douleurs
péri-articulaires.
3. Tremblement de repos, exagéré par le calcul mental, cédant au
cours du mouvement volontaire.
Ces symptômes perturbent l’écriture (micrographie, tremblement),
la parole (palilalie), la mimique (faciès figé). Ils peuvent entraîner une
invalidité croissante pouvant conduire à un état grabataire. Dépres-
sions réactionnelles, syndromes confusionnels sont possibles.
Traitement
1. En première intention avant 70 ans, agonistes des récepteurs
dopaminergiques : bromocriptine, lisuride, pergolide, ropinirole, prami-
pexole, piribédil. Les trois premiers sont des dérivés de l’ergot de
seigle, ce qui les rend moins maniables. Tous augmentent le risque de
confusion mentale chez le sujet âgé.
2. En première intention à partir de 70 ans, DOPA associée à un inhi-
i
biteur de la décarboxylase et éventuellement à l’entacapone, inhibiteur
am
Diagnostic
Tableau clinique moins pur que dans la maladie de Parkinson. Les
syndromes associés au traitement par neuroleptiques sont surtout mar-
qués par une grande hypertonie, parfois des dyskinésies.
Traitement
Les anticholinergiques de synthèse préviennent l’apparition de
l’hypertonie.
TORTICOLIS SPASMODIQUE
Peut être isolé ou s’intégrer dans une grande dystonie de torsion.
Diagnostic
Mouvement involontaire de rotation indolore de la tête, que le sujet
peut ramener en position normale par un geste antagoniste.
Traitement
Injections périodiques de toxine botulinique aux points moteurs
des muscles les plus actifs dans ce mouvement involontaire. Ces injec-
tions doivent être répétées tous les 2 à 3 mois et complétées par de
la rééducation.
LivreSansTitre1.book Page 1183 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NEUROLOGIE 1183
ABCÈS DU CERVEAU
La formation de l’abcès collecté est précédée d’une phase d’encéphalite sup-
purée accompagnée d’un gros œdème cérébral. Le pronostic est grave ; le diag-
nostic souvent trop tardif.
Diagnostic
Basé sur :
1. Des signes neurologiques en foyer d’aggravation progressive asso-
ciés à un syndrome d’hypertension intracrânienne et/ou à des signes
méningés.
2. La notion de foyer infectieux (otite chronique, sinusite, abcès du
poumon), et d’un shunt circulatoire droit gauche : cardiopathie cyano-
gène, localisation pulmonaire d’une angiomatose de Rendu-Osler (voir
Télangiectasie héréditaire, p. 1023).
3. Altération de l’état général ; l’amaigrissement est constant, mais la
fièvre peut manquer.
4. Il faut savoir penser à la possibilité d’un abcès même en l’absence
de syndrome infectieux car la prescription de corticoïdes dans l’hypo-
thèse d’une tumeur serait désastreuse.
Explorations
L’imagerie (scanner ou IRM) montre un ou plusieurs processus
i
expansifs avec prise de contraste en couronne.
am
Traitement
1. La ponction de l’abcès permet l’évacuation du pus et l’identifica-
un
MÉNINGITE CÉRÉBROSPINALE
À MÉNINGOCOQUE
Complication épisodique d’une épidémie de rhinopharyngite à méningocoque. Iso-
lement 30 jours après la guérison clinique ou bien jusqu’à deux ensemencements néga-
tifs de la gorge à plus de 8 jours d’intervalle. Maladie à déclaration obligatoire.
Diagnostic
Comporte les trois étapes suivantes :
1. Syndrome méningé : céphalée, vomissements, raideur de la nuque,
signe de Kernig.
2. L’allure aiguë, la fièvre font penser à une méningite purulente aiguë
qui a de fortes chances d’être à méningocoque si l’on constate des
arthralgies, un purpura pétéchial, un herpès labial.
3. La ponction lombaire confirme le diagnostic.
Explorations
1. Liquide céphalorachidien louche ou franchement purulent (excep-
tionnellement hémorragique) et hypertendu. À la cellule de Nageotte,
LivreSansTitre1.book Page 1184 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic et traitement
Identiques à ceux de la méningite à méningocoque. Toujours tenir
compte dans le choix des antibiotiques :
un
MÉNINGITE TUBERCULEUSE
Touche l’enfant non vacciné par le BCG, l’adulte transplanté ou présentant
d’autres localisations tuberculeuses, l’immunodéprimé et l’alcoolique.
Diagnostic
1. Soupçonné sur les signes cliniques :
a) Chez l’enfant : altération progressive de l’état général avec troubles
du caractère, fléchissement scolaire ; parfois crises convulsives, diplopie,
déficit localisé. Plus tard, survient un syndrome méningé, avec des paraly-
sies oculomotrices, des troubles végétatifs, des troubles de la vigilance.
Évolution spontanée : décès dans un coma fébrile.
b) Chez l’adulte, la symptomatologie peut être comparable à celle de
l’enfant, en particulier chez le transplanté, ou davantage marquée par
des signes neurologiques : crises focales ou généralisées, déficit loca-
lisé, rétention d’urine ou encore troubles psychiques avec altération
fébrile de l’état général.
2. Le diagnostic est confirmé par l’examen du liquide céphalo-rachi-
dien (LCR) ; la ponction lombaire doit être au besoin répétée avant la
mise en route du traitement.
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NEUROLOGIE 1185
Explorations
1. Examen du fond d’œil : exceptionnellement tubercules de Bouchut
ou granulations miliaires.
2. Radiographie pulmonaire : adénopathie médiastinale chez l’enfant ;
miliaire, mise en évidence de BK dans les crachats.
3. L’examen du LCR est l’examen clé : liquide clair, hypertendu.
a) Chimie : hyperprotéinorachie (1 à 4 g/l ou davantage en cas de blo-
cage), glucose et chlorure abaissés (doivent être comparés aux dosages
sanguins).
b) Réaction cellulaire : 50 à 300 éléments/mm3 ; lymphocytes, mais
parfois polynucléaires non altérés au début ou formule mixte.
c) Le BK est difficilement mis en évidence à l’examen direct et néces-
site une mise en culture ; trois prélèvements de LCR sont nécessaires.
La mise sous traitement doit se faire avant le résultat des cultures et de
l’antibiogramme. Le diagnostic par amplification génomique (PCR) est
peu fiable.
4. Au cours du traitement, surveillance du LCR avec épreuves mano-
métriques pour dépister un blocage par arachnoïdite spinale.
Complications
Arachnoïdite au-dessus de toute ressource chirurgicale, séquelles
i
psychomotrices, hydrocéphalie.
am
Traitement
Voir Traitement antituberculeux, p. 516. La corticothérapie peut se
un
SYPHILIS NERVEUSE
Diagnostic
Basé sur :
1. L’existence d’une ou plusieurs des manifestations neurologiques
évocatrices (tabès, signe d’Argyll Robertson, ou paralysie générale, voir
ces mots, ci-dessous).
2. Les antécédents de syphilis clinique et sérologique.
3. Les signes viscéraux associés (aortite).
LivreSansTitre1.book Page 1186 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Sérologie syphilitique sanguine positive : voir p. 1558.
2. Liquide céphalorachidien : hypercytose modérée avec hyper-
protéinorachie.
3. Sérologie syphilitique est positive à de rares exceptions près : test
de Nelson, 90 % ; réaction d’immunofluorescence : 96 %.
Traitement
Pénicillinothérapie (voir Syphilis, p. 1089).
PARALYSIE GÉNÉRALE
C’est une méningo-encéphalite syphilitique subaiguë diffuse.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les troubles de l’humeur et du comportement, le plus souvent de
type hypomaniaque, associés à un appauvrissement intellectuel.
2. Le tremblement, une dysarthrie.
3. Les autres manifestations d’une syphilis nerveuse ou viscérale
(voir Syphilis nerveuse ci-dessus).
Explorations
Scanner : atrophie corticale et dilatation ventriculaire. Tests men-
i
am
Traitement
Pénicillinothérapie (voir Syphilis, p. 1089).
TABÈS
Sclérose syphilitique des cordons postérieurs de la moelle le plus souvent dor-
sale (tabes dorsalis).
Diagnostic
Basé sur :
1. Le syndrome cordonnal postérieur : douleurs fulgurantes, ataxie,
signe de Romberg, perte du sens de position des orteils et de la sensi-
bilité vibratoire.
2. L’abolition des réflexes rotuliens et achilléens.
3. L’absence de déficit moteur, de signes pyramidaux et de troubles
des sensibilités superficielles.
4. Les arthropathies nerveuses (genou et plus rarement pied, hanche,
rachis).
5. Les crises douloureuses épigastriques (crises viscérales).
6. Association à d’autres signes de syphilis nerveuse : signe d’Argyll
Robertson, névrite optique, etc.
Principales complications
Impossibilité de la marche par ataxie grave ou (et) arthropathie.
Cécité (tabès amaurotique), crises douloureuses répétées.
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NEUROLOGIE 1187
Traitement
La pénicillinothérapie (voir Syphilis, p. 1089), indispensable, a peu de
chances de faire rétrocéder les troubles existants. Antalgiques si dou-
leurs. L’orthopédie des arthropathies est très aléatoire.
Diagnostic
Abolition du réflexe photomoteur avec conservation du réflexe pupil-
laire à l’accommodation convergente. Les pupilles sont en myosis, par-
fois irrégulières.
SYNDROME D’ADIE
Syn : pupille tonique. Affection quelquefois familiale, non évolutive.
Diagnostic
Lenteur de la contraction et décontraction pupillaire à la conver-
gence, avec abolition (ou très grande lenteur) du réflexe photomoteur.
Il s’y associe souvent une abolition des réflexes rotuliens et achilléens.
i
am
Traitement
Décompression d’extrême urgence (si elle est possible) : la récupéra-
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. Un syndrome lésionnel, le premier en date mais parfois absent :
douleur radiculaire fixe augmentant à la toux et au décubitus, associée
ou non à une bande d’hypoesthésie dans le même territoire ; déficit
moteur radiculaire avec abolition des réflexes correspondants.
2. Un syndrome sous-lésionnel traduisant la souffrance de la moelle :
déficit moteur réalisant d’abord une paraparésie spasmodique qui va
progressivement s’aggraver ; troubles sensitifs subjectifs (douleurs cor-
donnales), objectifs (hypoesthésie, puis anesthésie à tous les modes
mais pouvant prédominer au début sur les sensibilités thermiques) ; la
limite supérieure des troubles sensitifs sous-lésionnels est horizontale
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(quand elle siège sur le tronc) et parfois décalée par rapport au syn-
drome radiculaire ; troubles sphinctériens constants.
3. Douleurs et rigidité segmentaire du rachis.
4. La nature exacte de la compression n’est souvent déterminée que
par l’examen anatomopathologique après exérèse chirurgicale.
Explorations
1. IRM en urgence, avec ou sans radiographies de la colonne verté-
brale centrées sur la zone suspecte.
2. La ponction lombaire est contre-indiquée (risque d’aggravation).
Elle montrerait une dissociation albumino-cytologique.
Complications
Paraplégie progressive en flexion ; risque de myélomalacie brutale
irréversible en particulier dans les compressions néoplasiques, aggra-
vation possible dans les suites d’une ponction lombaire.
Traitement
Laminectomie décompressive d’urgence, à compléter par la radio-
thérapie dans les lésions néoplasiques. La corticothérapie est un adju-
vant utile dans les compressions malignes.
MYÉLITE AIGUË
i
Elle peut représenter une affection autonome (syndrome cliniquement isolé),
am
Diagnostic
Basé sur :
Ts
RAMOLLISSEMENTS MÉDULLAIRES
Les accidents s’observent chez les sujets âgés dans le cadre d’une athérosclérose,
mais peuvent également compliquer une aortographie, une dissection aortique, un
anévrisme de l’aorte abdominale, un collapsus, une compression médullaire maligne
LivreSansTitre1.book Page 1189 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NEUROLOGIE 1189
Diagnostic
Basé sur :
1. Un début brutal avec douleurs projetées.
2. Une paraplégie flasque avec troubles sphinctériens majeurs.
3. Une anesthésie superficielle à tous les modes (ou thermo-algique
en cas d’infarctus de la spinale antérieure) à limite supérieure nette,
niveau dorsal bas le plus souvent.
Explorations
1. IRM de la moelle.
2. Angiographie sélective en fonction du contexte et des rares possi-
bilités thérapeutiques (angiome médullaire).
Traitement
Symptomatique et rééducation.
Diagnostic
1. Troubles sensitifs profonds et déficit moteur avec signe de
un
Diagnostic
1. Troubles sensitifs profonds et déficit moteur avec signe de
Babinski bilatéral. Les réflexes ostéo-tendineux sont souvent abolis.
2. Plus rarement, atteinte des paires crâniennes, troubles de l’humeur.
Explorations
Dosage de la vitamine B12 sérique, hyperhomocystéinémie (voir
p. 1616).
Traitement
Vitamine B12 parentérale, à prolonger selon la cause de la carence
(voir p. 367).
SCLÉROSE EN PLAQUES
Affection démyélinisante acquise du système nerveux central. Elle est de nature
inflammatoire, probablement auto-immune. Les lésions démyélinisantes sont sou-
vent associées à des lésions axonales irréversibles dans les formes sévères.
L’affection est plus fréquente chez la femme entre 18 et 45 ans, mais peut se
révéler à tout âge, dans les deux sexes. Formes frontières : syndrome cliniquement
isolé (1 seule poussée), syndrome de Devic associant myélite et névrite optique
caractérisé par la présence d’anticorps anti-aquaporine.
Diagnostic
Il repose sur la preuve d’une dissémination spatiale et temporelle des
lésions, apportée par la clinique et l’IRM.
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Évolution
Imprévisible lors des premières poussées. On distingue : a) des
Ts
NEUROLOGIE 1191
Diagnostic
Développement rapide, en quelques heures ou jours, d’un état stupo-
reux dont on ne peut tirer le patient. Signes pyramidaux des quatre
membres. Motilité oculaire normale. Évolution le plus souvent mortelle,
mais des récupérations lentes sont possibles.
Explorations
La démyélinisation centro-pontique peut être décelée dans certains
cas par le scanner ou, au mieux, par la résonance magnétique qui
donne des images tout à fait démonstratives.
i
am
LEUCODYSTROPHIES
Affections progressives de la substance blanche (infantile, juvénile ou de
l’adulte) dont le diagnostic n’est souvent qu’anatomique. Mortalité de 100 %.
un
Diagnostic
Troubles du comportement avec détérioration mentale et des
Ts
ADRÉNO-LEUCODYSTROPHIE
Affection héréditaire liée à l’X (mutation en Xq28), caractérisée par une ano-
malie de bêta-oxydation des peroxysomes avec accumulation d’acides gras saturés
à longue chaîne et touchant surtout le système nerveux, les glandes surrénales et
les cellules de Leydig.
Diagnostic
1. La forme de l’enfant se manifeste entre 4 et 8 ans par une altération
intellectuelle sévère avec cécité corticale, troubles de l’audition et
déficit moteur.
2. La forme de l’adulte, ou adréno-myéloneuropathie, débute entre 20
et 30 ans par une raideur progressive des membres inférieurs accom-
pagnée de déficit moteur, de troubles de la coordination et d’une
polyneuropathie. Toutes les formes à début tardif s’accompagnent de
signes d’insuffisance surrénale lente commençant dans l’enfance,
d’hypogonadisme et parfois de calvitie.
LivreSansTitre1.book Page 1192 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Présence d’inclusions lamellaires cytoplasmiques dans les cellules
de Schwann examinées en microscopie électronique après biopsie ner-
veuse.
2. Présence, chez tous les sujets, de taux élevé d’acide gras saturé à
très longues chaînes non branchées, en particulier d’acide hexaco-
sanoïque (acide cérotique) ; dépistage sur élévation du taux d’ACTH
sanguin.
Traitement
Symptomatique seulement.
HÉRÉDO-DÉGÉNÉRESCENCES
SPINOCÉRÉBELLEUSES
Affections dégénératives familiales portant sur le cervelet et les voies cérébel-
leuses, le faisceau pyramidal et les cordons postérieurs, Diverses combinaisons
sont possibles, y compris au sein d’une même famille. La fréquence des pieds
creux y est très remarquable. Cause inconnue.
1. Maladie de Friedreich (voir ci dessous).
2. Autres ataxies spino-cérébelleuses. Plusieurs variétés d’ataxies familiales
autosomiques dominantes sont actuellement identifiées : syndrome cérébelleux
progressif pouvant être associé à des signes pyramidaux, des troubles oculo-
i
moteurs, une neuropathie optique.
am
MALADIE DE FRIEDREICH
Transmission autosomique récessive. Due à une insertion de triplets nucléo-
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Le début progressif vers 10-15 ans par des troubles de la coordina-
tion consécutifs à l’atteinte cérébelleuse et sensitive profonde.
2. Une aréflexie tendineuse, une dysarthrie, un signe de Babinski bila-
téral. Une amyotrophie distale, des pieds creux, une scoliose sont pos-
sibles.
Principales complications
Aggravation lente, développement possible d’une amyotrophie type
Charcot-Marie-Tooth (voir p. 1201). Une surveillance cardiaque pério-
dique est nécessaire du fait de la fréquence du développement d’une
atteinte myocardique avec troubles de la conduction qui peuvent
nécessiter la mise en place d’un stimulateur.
Traitement
Pas de possibilités réelles.
ATAXIE-TÉLANGIECTASIE
Syn : maladie de Louis-Bar. Rare (1 naissance/300 000). Transmission récessive
autosomique. Affection héréditaire à transmission autosomique récessive, asso-
ciée à une mutation (gène ATM : 11q22-q23), exposant au risque de cassures chro-
mosomiques et à un risque de développement de maladies malignes (leucémies,
lymphomes, cancers du sein et du poumon).
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NEUROLOGIE 1193
Diagnostic
1. Syndrome cérébelleux avec note extrapyramidale.
2. Télangiectasies (conjonctives bulbaires).
3. Déficit immunitaire portant surtout sur les lymphocytes T.
4. Retard de croissance et vieillissement prématuré.
5. Dépistage des hétérozygotes (ascendants, collatéraux) par mise en
évidence de la mutation.
Traitement
Symptomatique (du déficit immunitaire notamment).
ATROPHIES CÉRÉBELLEUSES
Ensemble des affections dégénératives du cervelet et des voies cérébelleuses.
Les causes sont multiples :
1. Chez l’adolescent et l’enfant, l’atrophie s’intègre le plus souvent dans le cadre
d’une maladie de Friedreich (voir p. 1192).
2. À l’âge moyen de la vie : atrophie olivo-ponto-cérébelleuse, atrophie cérébel-
leuse corticale primitive ou secondaire à une intoxication alcoolique ou à une
affection néoplasique. Il existe de nombreuses formes familiales démembrées par
la génétique moléculaire.
SYRINGOMYÉLIE
Cavitation centrale de la moelle cervicale susceptible de se développer vers la
région bulbaire. La syringomyélie peut être secondaire à une malformation de la
charnière (malformation de Chiari) ou à une lésion médullaire (infectieuse, trau-
matique ou tumorale).
Diagnostic
Basé sur :
1. Le syndrome lésionnel (membres supérieurs, extrémité ou racine)
avec déficit moteur et amyotrophie, hypotonie et abolition des réflexes
ostéo-tendineux correspondants.
2. Une zone suspendue d’anesthésie thermo-algésique avec conser-
vation de la sensibilité tactile (dissociation thermo-algésique).
3. Le syndrome sous-lésionnel : paraparésie spasmodique.
4. Les arthropathies nerveuses des membres supérieurs.
5. Une cyphoscoliose fréquente.
Explorations
L’IRM est l’examen de choix.
Principales complications
Poussées plus ou moins résolutives, parfois inquiétantes sur le plan
vital (troubles de déglutition par extension bulbaire : syringobulbie).
LivreSansTitre1.book Page 1194 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
Pas de traitement régulièrement efficace ; décompression chirurgi-
cale en cas de syndrome d’Arnold-Chiari associé. Une dérivation
syringo-péritonéale peut être tentée dans les formes les plus évolutives
mais donne souvent des résultats décevants.
Diagnostic
Basé sur :
1. Le déficit moteur des muscles de la main et de l’extrémité des
membres supérieurs avec amyotrophie et hypotonie (main d’Aran-
Duchenne) ; les réflexes ostéo-tendineux correspondants sont
conservés (atteinte pyramidale).
2. Les fasciculations au niveau des membres supérieurs et éventuel-
lement de la langue.
i
3. La paraparésie spasmodique aux membres inférieurs.
am
NEUROLOGIE 1195
NEUROPATHIES PÉRIPHÉRIQUES
Conséquence de l’atteinte des neurones périphériques. Elles réalisent des
tableaux variables selon la topographie des lésions.
i
I. ATTEINTE DE LA CORNE ANTÉRIEURE DE LA MOELLE
am
II. POLYNÉVRITE
Ts
IV. POLYRADICULONÉVRITE
Atteinte des troncs nerveux et des racines médullaires, grossièrement symé-
trique, pouvant toucher aussi les nerfs crâniens. Le prototype en est le syndrome
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V. MÉNINGORADICULITE ET MÉNINGORADICULONÉVRITE
Lésions des méninges, des racines et souvent des troncs nerveux. Principales
causes :
1. Infiltrations malignes (recherche de cellules anormales dans le LCR).
2. Processus infectieux : maladie de Lyme, infection par VIH, infection zosté-
rienne, cytomégalovirus.
3. Processus inflammatoires sans cause identifiée.
POLYNÉVRITES ALCOOLIQUES
Atteinte systématisée sensitivo-motrice, bilatérale et symétrique des neurones
périphériques dans leur segment tronculaire.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’installation progressive d’un déficit moteur de type périphérique
portant de façon symétrique sur les extrémités des membres inférieurs
(muscles releveurs du pied) et secondairement parfois les membres
supérieurs.
2. Les troubles sensitifs subjectifs (crampes, douleurs à la pression
des mollets, hyperesthésie cutanée).
i
am
Explorations
Le liquide céphalorachidien est normal. Les vitesses de conduction
Ts
NEUROPATHIES DIABÉTIQUES
Complication fréquente et souvent révélatrice du diabète chez l’adulte. Poly-
morphisme clinique remarquable.
Diagnostic
1. Polynévrite à prédominance sensitive avec hypoesthésie en chaus-
sette, aréflexie achilléenne puis rotulienne, hypoesthésie vibratoire dis-
tale ; elle doit être dépistée à l’aide du monofilament. Le défaut de
perception du monofilament témoigne d’une neuropathie clinique avec
un risque de mal perforant. Rares formes à prédominance motrice.
2. Mononévrite avec atteinte fréquente des nerfs crural (douleurs à
type de décharge électrique, de broiement, dysesthésie de contact),
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NEUROLOGIE 1197
Diagnostic
1. Apparition des troubles après la puberté ; parfois à l’occasion de
Ts
prises médicamenteuses.
2. Les attaques se manifestent d’abord par des douleurs abdominales
pseudo-chirurgicales, parfois lombaires, accompagnées de constipa-
tion sévère.
3. Les troubles psychiques apparaissent ensuite : agitation, pleurs,
cauchemars.
4. La neuropathie s’installe ensuite en quelques jours et peut pro-
gresser pendant 1 à 4 semaines. Atteinte périphérique motrice débu-
tant souvent aux membres supérieurs et parfois à la racine, symétrique
ou asymétrique. Les nerfs crâniens peuvent être atteints (VII, X, oculo-
moteurs). Au niveau des membres, amyotrophie rapide et aréflexie
ostéo-tendineuse. Dans les formes sévères, possibilité de troubles res-
piratoires. Troubles sensitifs (paresthésies et hypoesthésie superfi-
cielle) dans 50 % des cas, en gant et chaussette, mais parfois seulement
sur le tronc et la partie proximale des membres. Crises comitiales dans
25 % des cas. Troubles végétatifs fréquents (tachycardie, fièvre, hypo-
natrémie).
5. Émission d’urines foncées d’emblée, après exposition à la lumière
ou chauffage en milieu acide.
Évolution
Décès possible au cours des poussées par atteinte végétative.
Ailleurs, récupération lente, en quelques semaines. Rechutes possibles.
LivreSansTitre1.book Page 1198 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Élévation des taux de porphobilinogène et d’acide delta-aminolévuli-
nique dans les urines, pendant et, souvent, entre les attaques. Le
meilleur test est la comparaison de l’activité de l’uroporphyrinogène 1
synthétase des globules rouges du patient avec celle de ses parents.
Traitement
1. Préventif : c’est l’essentiel du traitement (voir tableau 189).
2. Lors d’une attaque : traitement symptomatique des troubles venti-
latoires ; chlorpromazine pour les troubles psychiques ; diazépam ou
clonazépam en cas de crises convulsives ; régime riche en hydrates de
carbone ; rééducation.
Tableau 189. — Produits interdits aux patients atteints de porphyrie.
NEUROLOGIE 1199
MALADIE DE WESTPHAL
Syn : paralysie périodique avec hypokaliémie. Affection familiale ou sporadique
débutant à l’adolescence.
Diagnostic
1. Accès paralytiques de 12 à 36 heures survenant à la fin d’une nuit
précédée d’un repas riche en glucides et d’un surmenage physique.
2. Déficit moteur, sans troubles sensitifs, avec abolition de la
contraction idio-musculaire, touchant le tronc et les quatre membres.
Les accès ont tendance à s’atténuer vers 35-40 ans. Les cas mortels
(paralysie respiratoire, arrêt cardiaque) sont exceptionnels.
Explorations
Pendant l’accès, hypokaliémie.
Traitement
Évolution spontanément régressive, mais accélérée par la recharge
potassique (3 g/l de KCl dans du soluté glucosé en perfusion IV lente).
Un régime hypoglucidique avec supplément en CIK, les diurétiques
épargneurs de potassium, peuvent réduire la fréquence des accès.
MALADIE DE GAMSTORP
i
Syn : paralysie périodique avec hyperkaliémie. Familiale, plus rare que la
am
maladie de Westphal.
Diagnostic
Les accès sont beaucoup plus brefs avec dysesthésies. Association
un
I. FORMES DOMINANTES
Elles correspondent à la forme commune démyélinisante de la maladie de
Charcot-Marie-Tooth. La forme la plus fréquente est due à une duplication du gène
codant pour la protéine de la myéline périphérique PMP22.
Diagnostic
Début dans la deuxième enfance, mais peuvent n’être symptoma-
tiques qu’à l’âge adulte ou rester inapparentes.
Explorations
1. Vitesses de conduction nerveuses sont très diminuées, même chez
les sujets asymptomatiques.
2. Mise en évidence de l’anomalie moléculaire sur ADN lympho-
cytaire, dispense dorénavant de la biopsie nerveuse.
NEUROLOGIE 1201
Diagnostic
Début généralement précoce dans l’enfance, évolution lente maïs
subissant parfois des poussées. Pieds creux et amyotrophie distale
avec déficit moteur progressif. Signe d’Argyll Robertson. Hypertrophie
palpable des troncs nerveux.
Explorations
Hyperprotéinorachie fréquente. Vitesse de conduction nerveuse
effondrée aux 4 membres. Biopsie nerveuse : prolifération schwan-
nienne en bulbe d’oignon.
Diagnostic
Épisodes de déficits sensitivomoteurs tronculaires succédant à des
compressions modérées. Ces paralysies sont spontanément réversibles
mais peuvent finir par laisser des séquelles.
Explorations
i
Les vitesses de conduction nerveuse sont très ralenties dans les
am
en saucisse caractéristiques.
Ts
AMYOTROPHIE DE CHARCOT-MARIE-TOOTH
Variété d’amyotrophie distale. Les formes familiales dépendent rarement de
dégénérescences systématisées du névraxe, tandis que d’autres sont dues à une
atteinte périphérique souvent par un processus de névrite hypertrophique (voir
Névrites hypertrophiques familiales, ci-dessus). Il existe des formes sporadiques.
Diagnostic
Gracilité des extrémités des membres aboutissant à l’aspect « mollet
de coq » aux membres inférieurs. La gêne fonctionnelle est modérée.
Par ailleurs, pieds creux, réflexes ostéo-tendineux abolis, et troubles
sensitifs le plus souvent discrets. Certaines neuropathies acquises
chroniques peuvent donner des aspects comparables.
Explorations
Vitesses de conduction nerveuse très diminuées aux 4 membres, même
chez les sujets asymptomatiques dans les formes démyélinisantes.
MALADIE DE REFSUM
Syn : ichtyose congénitale (voir Ichtyoses, p. 1030).
Diagnostic
Début dans l’enfance. Neuropathie périphérique chronique hypertro-
phique s’accompagnant d’ataxie, de surdité, de rétinite pigmentaire,
d’ichtyose.
LivreSansTitre1.book Page 1202 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
La présence d’acide phytanique dans les urines en permet le diagnostic.
Traitement
Un régime dépourvu d’acide phytanique procure une amélioration
significative.
ACROPATHIE ULCÉRO-MUTILANTE
Il existe : a) des formes familiales (syndrome de Hicks, syndrome de Denny-
Brown, maladie de Thevenard), b) des formes sporadiques et c) des formes secon-
daires à des neuropathies acquises (diabète, lèpre, amylose et alcool).
Diagnostic
Maux perforants plantaires, ostéo-arthropathies nerveuses des pieds
compliquant des neuropathies périphériques, avec perte de la sensibi-
lité douloureuse, respect de la force musculaire, conduisant parfois à
des amputations spontanées.
Traitement
Les maux perforants guérissent à la suppression de l’appui. Surveillance
et soins des pieds permettent de réduire la fréquence de ces complications
dans les neuropathies s’accompagnant d’analgésie plantaire.
i
am
PARALYSIE FACIALE
Centrale, elle prédomine sur le facial inférieur ; périphérique, elle est globale à
moins qu’elle ne se limite à une branche du facial.
un
NEUROLOGIE 1203
déficit moteur.
4. L’absence de tout trouble sensitif.
Ts
Explorations
1. Ponction lombaire : lymphocytose modérée (50-200 éléments/mm3),
albuminorachie qui s’élève alors que la pléiocytose diminue.
2. Réactions électriques de dénervation.
Principales complications
1. Insuffisance respiratoire liée à l’apparition de paralysies respira-
toires, de troubles de la déglutition, d’une paralysie du carrefour pha-
ryngé et des muscles de la toux. S’y associent généralement des
troubles végétatifs, hyperthermie, hypertension, collapsus, qui peuvent
être mortels.
2. Séquelles paralytiques plus ou moins invalidantes, étendues ou
limitées. Elles peuvent être majorées de rétractions, de troubles de la
croissance, d’une cyphoscoliose grave.
Traitement
1. Au début, repos strict au lit. Antalgiques (acide acétylsalicylique,
enveloppements chauds). Prévention des attitudes vicieuses. Sur-
veillance respiratoire (toux, modulation du rythme respiratoire, possi-
bilité de parler…). L’isolement en milieu spécialisé est recommandé
(contagiosité et risque respiratoire). Assistance respiratoire éventuelle
et traitement du syndrome végétatif.
2. Au stade séquellaire : kinésithérapie, orthopédie médicochirurgi-
cale éventuellement.
LivreSansTitre1.book Page 1204 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
SYNDROME DE GUILLAIN-BARRÉ
Polyradiculonévrite aiguë, inflammatoire. Évolution classiquement favorable,
par régression des paralysies en quelques semaines ou quelques mois. Des
séquelles sont cependant possibles.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’installation rapide, sans fièvre, d’un déficit moteur de type périphé-
rique portant sur les quatre membres et souvent le tronc et la face
(diplégie). Le déficit moteur généralement symétrique, distal, et proximal.
2. Paresthésies distales ; myalgies ; troubles sensitifs profonds et
souvent superficiels distaux ; aréflexie globale.
Explorations
1. Ponction lombaire : hyperprotéinorachie sans hypercytose.
2. Diminution de la vitesse de conduction nerveuse.
3. L’enquête virologique est le plus souvent vaine.
Complications
Possibilité d’insuffisance respiratoire aiguë, conséquence des
troubles de la déglutition, d’une paralysie de la musculature respira-
toire ; cette complication de survenue parfois très rapide impose une
hospitalisation. Autres complications : syndromes végétatifs graves,
i
am
embolies pulmonaires.
Traitement
1. Symptomatique, le plus important.
un
variable.
b) Prévention et traitement des phlébothromboses et des syndromes
végétatifs graves.
2. Échanges plasmatiques ou perfusions d’immunoglobulines polyva-
lentes à raison de 0,4 g/kg/jour pendant 5 jours consécutifs. Ces traite-
ments ont une efficacité équivalente et semblent diminuer la gravité de
certaines formes.
NEUROPATHIES INFLAMMATOIRES
DÉMYÉLINISANTES CHRONIQUES
I. POLYRADICULONÉVRITES INFLAMMATOIRES
DÉMYÉLINISANTES CHRONIQUES
Diagnostic
Neuropathie à prédominance motrice des quatre membres avec aré-
flexie.
Explorations
1. Dissociation albumino-cytologique.
2. Signes électrophysiologiques de démyélinisation : ralentissement
des vitesses de conduction, dispersion temporelle, blocs de conduction.
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NEUROLOGIE 1205
Traitement
Immunoglobulines IV, corticoïdes ou immunosuppresseurs.
DYSAUTONOMIES
Ensemble des troubles en rapport avec une atteinte du système nerveux auto-
nome lors d’affections dégénératives du système nerveux central ou d’affections
i
acquises ou familiales touchant les fibres sympathiques post-glanglionnaires.
am
Traitement
C’est surtout celui de l’hypotension orthostatique. S’assurer d’abord
de l’absence d’hypovolémie. Utiliser ensuite des substances agissant
directement sur la paroi vasculaire : dihydro-ergotamine à dose forte.
La 9-alpha-fluoro-hydrocortisone agit en augmentant la masse sanguine.
Elle est souvent efficace à des doses de 50 à 100 µg/24 h, mais entraîne
une hypertension artérielle de décubitus. L’utilisation de bas élastiques
à mettre au lit, avant le lever, est un appoint utile.
Diagnostic
1. Apparition vers la cinquantaine d’une dysautonomie marquée par :
a) une impuissance, une anhidrose, des troubles mictionnels, des
troubles digestifs inconstamment ;
b) une hypotension orthostatique parfois retardée, mais constante et
ne s’accompagnant pas de variation de pouls.
LivreSansTitre1.book Page 1206 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
SYNDROME DE RILEY-DAY
Syn : dysautonomie familiale, Affection rare, transmission autosomique récessive
plus fréquente chez les juifs ashkénazes. Elle est caractérisée par une atteinte au sys-
tème sensitif périphérique et du système nerveux autonome. Évolution défavorable.
Diagnostic
1. Signes de dysautonomie : hypotension orthostatique, absence de
larmes, crises sudorales avec hypertension et vasodilatation, dys-
phagie, distension gastrique, rétention urinaire.
2. Anesthésie cornéenne, troubles de la sensibilité profonde, agueusie.
3. Pneumopathies récidivantes.
MYASTHÉNIE
Bloc neuromusculaire de cause immunologique. Association fréquente à une
tumeur bénigne du thymus et avec d’autres affections auto-immunes. Prédilection
pour la femme jeune. Gravité variable : bénignité des formes oculaires stables ; gra-
i
vité des formes généralisées avec complications bulbaires et respiratoires néces-
am
sitant une assistance respiratoire. Les formes graves se manifestent dans les 2 ans
qui suivent les premiers symptômes.
Diagnostic
Basé sur :
1. La topographie du déficit moteur : musculature oculaire extrin-
sèque, muscles de la face, de la mastication, de la phonation et de la
déglutition. Atteinte éventuelle des muscles du cou, de la racine des
membres et de la respiration.
2. L’aggravation du déficit moteur par l’exercice musculaire, la
fatigue (plus marqué le soir, à la fin des repas…).
Explorations
1. Électromyogramme : diminution transitoire de l’amplitude de la
contraction musculaire à la stimulation répétitive du nerf.
2. Recherche d’une tumeur thymique par scanner thoracique.
3. Examens immunologiques : anticorps anti-récepteur cholinergique
des plaques motrices.
4. Test diagnostique à l’édrophonium (produit disponible selon une pro-
cédure temporaire d’utilisation) : injection IV lente de 2 mg en 30 secondes
pour tester les réactions, puis injection de 8 mg en 30 secondes. Dispari-
tion rapide et spectaculaire des symptômes (2 à 20 minutes). Les effets
muscariniques peuvent être prévenus par de l’atropine. On peut aussi uti-
liser le test à la Prostigmine (0,04 mg/kg en IM) dont l’action est plus lente.
En cas de résultat douteux, refaire l’épreuve en double insu.
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NEUROLOGIE 1207
Traitement
1. Symptomatique :
a) anticholinestérasiques per os répartis dans la journée (néostig-
mine, ambénonium, pyridostigmine). Posologie individuelle. Surdo-
sage : crise cholinergique avec aggravation du déficit moteur ;
b) échanges plasmatiques ou immunoglobulines intraveineuses en
cas de crises aiguës ou en préparation à une intervention chirurgicale.
2. Traitements de fond :
a) thymectomie de nécessité en cas de tumeur détectée au scanner
thoracique systématique ;
b) thymectomie de principe : ablation de reliquat thymique donnant
ses meilleurs résultats chez la femme jeune ;
c) corticothérapie et traitement immunosuppresseur par Imurel sont
indiqués pour beaucoup dès le diagnostic. Ils permettent d’obtenir
assez souvent des rémissions remarquables.
MYOPATHIES
Maladies de la cellule musculaire du muscle strié.
1. Origine génétique : a) dystrophies musculaires : destruction progressive des
fibres musculaires ; b) myopathies congénitales : défaut de développement des
fibres pendant la vie fœtale ; c) myopathies métaboliques : glycogénoses, lipidoses
i
et cytopathies mitochondriales.
am
DYSTROPHIES MUSCULAIRES
Affections musculaires primitives souvent héréditaires. Les progrès de la génétique
moléculaire permettent aujourd’hui de mieux comprendre leurs altérations biochi-
Ts
Diagnostic
Basé sur certains caractères communs :
1. Le déficit moteur débute et prédomine à la racine des membres.
2. Les réflexes tendineux sont longtemps conservés ; il n’y a aucun
trouble sensitif.
3. On retrouve souvent un caractère familial.
Explorations
1. Électromyographie : tracés myogènes.
2. Biopsie musculaire : irrégularité de diamètre des fibres, nécroses
de fibres ; davantage de précisions sont apportées par la microscopie
électronique et les études histoenzymologiques.
3. Enzymes musculaires augmentées (créatine phosphokinase).
Évolution
Aggravation progressive des troubles.
MYOPATHIE DE DUCHENNE
La plus fréquente des myopathies. Elle est due à une mutation du gène de la
dystrophine, responsable de l’absence complète ou majeure de dystrophine dans
la maladie de Duchenne, ou d’anomalies plus discrètes de la structure de la dys-
trophine dans la forme de Becker. L’affection est à transmission récessive liée à l’X.
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Diagnostic
1. Forme à évolution rapide : touche les garçons (10 garçons pour
1 fille). Les troubles apparaissent très précocement, gênent la marche qui
deviendra de plus en plus difficile. Au début, les mollets sont gros et durs.
Progressivement, les muscles s’atrophient, les déformations articulaires se
fixent. La marche devient impossible vers l’âge de 10 ans. L’enfant est
exposé aux infections respiratoires. Mort entre 15 et 20 ans.
2. Forme à évolution lente (Becker) : début précoce, et évolution très
lente. Hypertrophie considérable des mollets. Arrêt de la marche à l’âge
adulte. Complications cardiaques possibles.
Explorations
Absence de dystrophine révélée par l’examen histologique du tissu
musculaire (biopsies).
Diminution de l’activité des diphényloxydases plaquettaires et aug-
mentation très importante des créatines phosphokinases. Cette der-
nière anomalie permet le dépistage des sujets atteints et parfois (30 %)
des porteurs du trait myopathique.
Le diagnostic prénatal de l’affection repose sur l’analyse de l’ADN du
prélèvement fœtal dans le cas de familles dites « informatives », ou si
une mutation est identifiée (voir p. 1769).
i
am
Traitement
Prise en charge symptomatique.
un
MYOPATHIE FACIO-SCAPULO-HUMÉRALE
Syn : Maladie de Landouzy-Dejerine. Transmission autosomique dominante. Ano-
Ts
malies géniques en 4q35 rendant possible un diagnostic prénatal éventuel pour les
couples à risque de transmission. Évolution très lente ; espérance de vie normale.
Diagnostic
Atteinte des muscles de la face puis ceinture scapulaire et long supi-
nateur et plus tard ceinture pelvienne.
MALADIE DE THOMSEN
Autosomique dominante, anomalie génique en 7q35. Évolution bénigne.
Diagnostic
Apparition dans l’enfance, hypertrophie musculaire et myotonie, sans
déficit moteur.
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NEUROLOGIE 1209
MALADIE DE STEINERT
Syn : dystrophie myotonique de type 1. La plus fréquente des myopathies héré-
ditaires, à transmission autosomique dominante avec phénomène d’anticipation,
la maladie devenant de plus en plus grave et complète au fil des générations.
Risque de transmission d’une forme néonatale grave justifiant un diagnostic pré-
natal par analyse moléculaire chez les patientes atteintes. On décrit en outre une
dystrophie myotonique de type 2 et de type 3.
Diagnostic
1. Atrophie musculaire faciale, des muscles du cou, amyotrophie dis-
tale des membres.
2. Myotonie, calvitie et cataracte précoces.
3. Signes associés : atteinte discale, insuffisance gonadique, possibi-
lité d’atteinte cardiaque (troubles de la conduction), affaiblissement
intellectuel fréquent.
4. Myotonie à la préhension, à la percussion des muscles et salves
myotoniques à l’électromyogramme.
5. La preuve est apportée par la mise en évidence d’une expansion
de triplets CTG > 37 en 19p32.
MYOSITE À INCLUSIONS
Myopathie acquise la plus fréquente chez l’adulte. L’évolution est très lente. Il
i
n’y a pas de traitement efficace.
am
Diagnostic
Elle se traduit par un déficit indolore lentement progressif avec
amyotrophie des quadriceps et des fléchisseurs des doigts, parfois une
un
dysphagie.
Exploration
Ts
Biopsie musculaire.
MALFORMATIONS DE LA CHARNIÈRE
CERVICO-OCCIPITALE
Leur intérêt est lié aux manifestations nerveuses (syndrome d’Arnold-Chiari).
Diagnostic
1. Évoqué sur des signes cérébelleux, bulbaires, pyramidaux, ou un
tableau de type syringomyélique surtout si le cou est court, l’implanta-
tion des cheveux basse, s’il existe un torticolis à répétition.
2. Il repose sur les radiographies osseuses et l’IRM. Les lésions
osseuses les plus fréquentes sont l’impression basilaire, la fusion occi-
pito-atloïdienne et les blocs centraux.
Traitement
En dehors du traitement symptomatique médical des douleurs ou
d’une spasticité, traitement chirurgical de décompression sur la char-
nière si les symptômes sont nets.
Diagnostic
Basé sur :
1. La douleur scapulaire initiale intense.
2. Secondairement la paralysie avec atrophie des muscles de l’épaule
et du bras dans les territoires concernés.
3. L’atteinte unilatérale ou plus rarement bilatérale et asymétrique.
Explorations
1. Électrodiagnostic neuromusculaire : atteinte des troncs du plexus
brachial.
2. Liquide céphalorachidien normal.
Traitement
À la phase initiale : antalgiques.
Précocement : kinésithérapie afin de limiter l’importance de l’amyo-
trophie.
NÉVRALGIE CERVICO-BRACHIALE
i
Il s’agit en fait d’une atteinte radiculaire C5, C6, C7, ou C8.
am
Diagnostic
Douleur violente et persistante de topographie radiculaire C5 (face
externe de l’épaule et du bras), C6 (face externe du bras et avant-bras,
un
Diagnostic
1. Douleurs et dysesthésies des 3 à 4 premiers doigts avec irradia-
tions à l’avant-bras, évoluant par crises nocturnes.
2. Inconstamment, hypoesthésie de la pulpe des doigts, atrophie et
parésie des muscles thénariens, troubles vasomoteurs.
LivreSansTitre1.book Page 1211 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NEUROLOGIE 1211
MALADIE DE MORTON
Névrome du rameau communicant des nerfs digito-plantaires.
Diagnostic
Douleur à l’appui des 2e, 3e, et 4e orteils.
Traitement
Infiltrations de corticoïdes ; chirurgie en cas d’échec.
i
am
sinistrose est fréquent, mais son importance est toujours difficile à évaluer.
Diagnostic
Ts
CAUSALGIE
Syn : syndrome sympathalgique, névrite ascendante. Secondaire à des trauma-
tismes des membres (piqûres, écrasement, blessure de troncs nerveux).
Diagnostic
Basé sur :
1. Les douleurs à type de brûlures, à extension ascendante et ne res-
pectant pas une topographie nerveuse radiculaire ou tronculaire pré-
cise, hyperesthésie diffuse.
LivreSansTitre1.book Page 1212 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ENCÉPHALOPATHIE DE WERNICKE
Encéphalopathie carentielle due à une carence en vitamine B1. Observée le plus
souvent chez l’alcoolique dénutri, elle peut se rencontrer au cours des vomisse-
ments incoercibles de la grossesse et du béribéri. Son apparition est favorisée par
des perfusions de soluté glucosé sans apport vitaminique B1 simultané.
Diagnostic
Syndrome confusionnel aigu ou subaigu caractérisé par une triade
symptomatique avec troubles de la conscience (jusqu’au coma),
troubles de l’équilibre (cérébelleux et vestibulaires), signes oculaires
i
(nystagmus, paralysie oculomotrice latérale). On retrouve fréquem-
am
Exploration
Anomalies du thalamus à l’IRM.
Ts
Évolution
Trop tardivement traitée ou non traitée, elle se fait vers la constitu-
tion de syndrome de Korsakoff définitif.
Traitement
Vitamine B1 par voie parentérale à fortes doses (500 mg).
SYNDROME DE KORSAKOFF
Conséquence d’une lésion bilatérale des circuits hippocampo-mamillaires
quelle qu’en soit l’origine. Il peut être la conséquence d’un traumatisme crânien
grave, de lésions vasculaires multiples, de tumeurs cérébrales et surtout d’une
intoxication alcoolique chronique à l’origine de la carence en vitamine B1, respon-
sable dans ce cas des lésions des tubercules mamillaires.
Diagnostic
Amnésie de fixation antérograde (oubli à mesure) responsable de la
désorientation temporo-spatiale avec parfois fabulation au début. Les
souvenirs anciens sont conservés ; il n’y a pas de détérioration mentale.
S’y associe une polynévrite des membres inférieurs (amyotrophie des
mollets, abolition des réflexes achilléens et troubles sensitifs associés).
Traitement
La vitaminothérapie B1 n’est efficace qu’au stade d’encéphalopathie
de Wernicke.
LivreSansTitre1.book Page 1213 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NEUROLOGIE 1213
MALADIE D’ALZHEIMER
Démence observée, en règle générale, après 50 ans, de survenue sporadique ;
les formes plus précoces ou à transmission autosomale dominante sont exception-
nelles. Les lésions sont caractéristiques : perte neuronale, plaques amyloïdes et
dégénérescence neurofibrillaire. Un déficit de l’innervation cholinergique du
cortex est supposé jouer un rôle dans la survenue des troubles.
Diagnostic
Basé sur une détérioration intellectuelle progressive : troubles mné-
siques, manque du mot, désorientation spatiale, troubles de l’humeur,
évoluant en quelques mois ou années vers un syndrome aphaso-
apraxo-agnosique, une dépendance complète du sujet, un état graba-
taire, sans autre cause décelable.
Explorations
Le scanner et l’IRM montrent une atrophie cortico-sous-corticale dif-
fuse à prédominance pariéto-occipitale et une dilatation ventriculaire.
Traitement
Aucun traitement préventif ou curatif connu. Des traitements choli-
nergiques (donépézil, galantamine ou rivastigmine) ainsi que la méman-
tine sont préconisés. Une comitialité, fréquente en cours d’évolution,
justifie un traitement spécifique.
i
am
DÉMENCES FRONTO-TEMPORALES
Anciennement appelée maladie de Pick. Caractérisées par une atrophie anté-
rieure du cerveau, elles sont héréditaires dans 20 à 25 % des cas et peuvent s’asso-
un
Diagnostic
Ts
CHORÉE DE HUNTINGTON
Maladie à transmission autosomique dominante. Anomalie génique : insertion
de plus de 38 triplets nucléotidiques CAG sur le chromosome 4p. Cette découverte
rend possible le diagnostic moléculaire et le conseil génétique qui soulève de nom-
breux problèmes d’éthique : révélation d’une affection grave non encore apparente
à l’un des deux parents, décision d’interruption de grossesse pour une maladie
asymptomatique pendant 30 ou 40 ans.
Diagnostic
Apparition des symptômes après la 3e décennie : démence progres-
sive associée à des mouvements involontaires de type grimaces, mou-
vements anarchiques, choréo-athétose. La détérioration intellectuelle
est lente et progressive.
LivreSansTitre1.book Page 1214 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Exploration
L’étude tomodensitométrique montre une atrophie progressive très
caractéristique de la tête du noyau caudé.
Traitement
Il n’y a pas de traitement curatif. Les mouvements anormaux peu-
vent être calmés par les neuroleptiques (thiopropérazine ou halo-
péridol).
PHACOMATOSES
La transmission génétique se fait dans l’ensemble suivant un mode autosomique
dominant et une traduction phénotypique variable (pénétrance incomplète).
I. NEUROFIBROMATOSE DE TYPE 1
Syn : maladie de Recklinghausen. Fréquence : 1/3 000 naissances. Mutation en
17q11.2.
Diagnostic
1. Clinique, basé sur la présence d’au moins deux éléments parmi les
suivants : a) au moins six taches « cafés au lait » (voir Pigmentations
localisées, p. 1066) ; b) au moins deux neurofibromes (voir p. 1070) ;
c) lentigines des aisselles ; d) gliome du chiasma optique ; e) au moins
deux nodules de Lisch (hamartomes de l’iris) ; f) une lésion osseuse
i
am
Diagnostic
Association d’un angiome d’une hémiface (branche du trijumeau),
d’un angiome lepto-meningé occipital homolatéral (comitialité quasi-
constante, hémiplégie, arriération mentale) et souvent un angiome cho-
roïdien (glaucome congénital, décollement rétinien). La calcification de
l’angiomatose est visible radiologiquement.
LivreSansTitre1.book Page 1215 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NEUROLOGIE 1215
Traitement
Anticomitial et quelquefois abord neurochirurgical de la malforma-
tion (risque de retard psychomoteur).
Diagnostic
Basé, chez un jeune adulte, sur l’association d’un hémangioblastome du
cervelet et d’une des lésions suivantes : angiome rétinien, kyste pancréa-
tique, tumeur endocrine du pancréas, carcinome rénal à cellules claires,
kystes rénaux, polyglobulie (type 1) et phéochromocytome (type 2).
Explorations
1. IRM pour l’inventaire des localisations tumorales.
2. Étude du gène et de ses principales mutations : facilite au sein des
familles atteintes, l’identification des sujets à risque afin de leur pro-
poser une surveillance régulière (risque de développement d’un cancer
du rein après 45 ans).
Traitement
Exérèse chirurgicale des manifestations tumorales lorsqu’elles sont
accessibles. Lésions rétiniennes : laser et cryothérapie.
i
am
formes sporadiques.
Diagnostic
Basé sur l’association d’adénomes sébacés de la face (sillon nasogé-
Ts
CRANIOSTÉNOSE
Fermeture prématurée des sutures crâniennes.
Diagnostic
Selon qu’elle est plus ou moins totale ou partielle, il existe ou non
une dysmorphie crânienne, une gêne au développement cérébral, une
exophtalmie, une atrophie optique. La radiographie montre des impres-
sions digitiformes importantes.
Traitement
Certains cas sévères, lorsqu’ils sont vus tôt, relèvent d’une cranio-
plastie.
SPINA BIFIDA
Malformation fréquente (1/7 000 naissances) liée à un défaut de fermeture du
tube neural. Certains terrains, en particulier une carence en acide folique péri-
conceptionnelle, un traitement antiépileptique, ont un rôle favorisant.
1. Spina bifida « occulta » : la déhiscence ne concerne que les arcs vertébraux
postérieurs (un ou plusieurs). Malformation bénigne et sans conséquence. Parfois
associée à la présence d’une touffe de poils en regard de l’anomalie vertébrale :
doit être reconnue car sa présence indique un risque de récurrence, lors de gros-
sesses ultérieures, de formes pouvant être plus graves.
2. Spina bifida « aperta » : le tube neural est ouvert. La peau est fermée recou-
vrant une poche extériorisée de liquide céphalorachidien (méningocèle) ou conte-
nant du tissu nerveux (myélo-méningocèle). Au maximum, la peau est déhiscente,
laissant ouvert tout ou partie du canal rachidien et du crâne (anencéphalie, cranio-
rachischisis).
Diagnostic
1. Postnatal, par la présence d’une touffe de poils ou d’une sensation
de déhiscence d’un ou plusieurs arcs postérieurs dans les formes
occultes. Malheureusement évident dans les formes aperta.
2. Prénatal : échographique, et par l’étude des isoenzymes de l’acé-
i
tylcholinestérase dans le liquide amniotique (formes aperta).
am
Traitement
Préventif : supplémentation systématique en acide folique (0,4 mg/j/per
un
Psychiatrie
par S. Dollfus et P. Delamillieure
HOSPITALISATION PSYCHIATRIQUE
Il existe trois modes d’hospitalisation en service de psychiatrie : l’hospitalisa-
tion libre, l’hospitalisation sur demande d’un tiers, et l’hospitalisation d’office.
L’hospitalisation sous contrainte (d’office ou à la demande d’un tiers) des patients
atteints de troubles psychiatriques est régie par les articles L. 326 à L. 330 du Code
de la santé publique (loi du 27 juin 1990) modifiée par la loi du 4 mars 2002, dite
loi Kouchner relative aux droits des malades.
I. HOSPITALISATION LIBRE
Elle est désormais la règle et ne comporte aucune contrainte. Selon l’article
L. 3211-2 du Code de la santé publique : « Toute personne hospitalisée avec son
consentement pour des troubles mentaux est dite en hospitalisation libre. Elle dis-
i
pose des mêmes droits liés à l’exercice des libertés individuelles que ceux qui sont
am
Procédure
1. Peuvent demander l’hospitalisation un membre de la famille du
patient, ou une personne qui lui porte de l’intérêt, sauf les soignants de
la structure qui va l’accueillir. Cette demande est manuscrite.
2. Sont joints deux certificats médicaux concordants datant de moins
de 15 jours. Le premier est rempli par un médecin n’exerçant pas à
l’hôpital qui va accueillir la personne. Il constate l’état mental de la per-
sonne à soigner et indique les particularités de sa maladie et la néces-
sité de la faire hospitaliser sans son consentement. Le deuxième
certificat, confirmant le premier, peut être établi par un médecin de
l’hôpital qui accueillera la personne. Les deux médecins établissant ces
certificats ne peuvent être parents ou alliés au 4e degré, ni entre eux, ni
avec le directeur du centre de soin, ni avec l’auteur de la demande de
tiers, ni avec la personne hospitalisée.
3. Le directeur de l’établissement s’assure de l’identité du malade et
de la personne qui demande son admission, et veille au bon accomplis-
sement des formalités légales. La décision d’hospitaliser le patient lui
incombe. Cette décision empêche le patient de pouvoir quitter, de sa
propre volonté, l’établissement. Les restrictions à l’exercice des
libertés individuelles sont limitées à celles qui sont nécessitées par son
état de santé, mais peuvent faire l’objet de mesures de protection (voir
Mesures de protection des biens, ci-dessous).
LivreSansTitre1.book Page 1218 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
est automatique.
Levée de l’hospitalisation
La levée de l’hospitalisation à la demande d’un tiers peut être
un
Procédure
Le préfet de police, à Paris, et les préfets dans les départements peu-
vent faire hospitaliser d’autorité les sujets dont l’état d’aliénation com-
promettrait l’ordre public ou la sûreté des personnes, au moyen d’un
arrêté individuel et motivé. Pour motiver son arrêté, le préfet doit dis-
poser d’un avis médical circonstancié provenant d’un médecin n’exer-
çant pas dans l’établissement d’accueil.
En cas d’urgence, de « danger imminent » constaté, l’internement
d’office peut être prononcé par le maire de la commune ou le commis-
saire de police à Paris (article L. 3213-2 du Code de la santé publique).
LivreSansTitre1.book Page 1219 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1219
La mesure est caduque après la 48e heure, faute d’une décision préfec-
torale la confirmant.
Pendant l’hospitalisation
Un premier certificat est établi dans les 24 heures par le psychiatre
de l’établissement qui constate l’état de la personne. Ce certificat est
envoyé par le directeur de l’établissement au préfet et à la commission
départementale des hospitalisations psychiatriques.
Un certificat de quinzaine, puis des certificats mensuels sont rédigés
par le psychiatre de l’établissement où la personne est hospitalisée.
Ces certificats circonstanciés confirment ou infirment les indications
contenues dans le précédent certificat, précisent l’évolution ou la dis-
parition des troubles.
Levée de l’hospitalisation
La procédure est levée par décision du préfet sur proposition médi-
cale (certificat médical de demande d’abrogation d’hospitalisation
d’office) : cette mesure n’entraîne pas nécessairement la sortie du
patient, qui peut faire l’objet d’une hospitalisation sur demande d’un
tiers ou rester en hospitalisation libre.
La procédure peut être également levée : a) si le préfet ne confirme
pas au terme des quinze jours, l’arrêté provisoire d’hospitalisation
i
d’office pour un patient qui était en hospitalisation sur demande d’un
am
soit en raison d’une altération de leurs facultés personnelles, soit en raison de leur
prodigalité, de leur intempérance ou de leur oisiveté. L’altération des facultés per-
sonnelles comprend d’une part, l’altération des facultés mentales qu’elles soient
dues à une maladie à une infirmité ou à un affaiblissement lié à l’âge, et d’autre
un
part l’altération des facultés corporelles empêchant d’exprimer sa volonté par une
infirmité physique. Cette protection peut être continue ou ne concerner qu’un acte
particulier. Elle vise les actes de la vie civile, qu’ils soient patrimoniaux (vente ou
Ts
I. SAUVEGARDE DE JUSTICE
Il s’agit d’un régime de protection provisoire, destiné à protéger les
biens du malade pendant une hospitalisation ou dans l’attente d’une
procédure de tutelle. Le malade conserve alors l’exercice de ses droits
mais les actes ou engagements peuvent être contestés ou réduits. II
peut être effectué par demande du médecin traitant (accompagné de
l’avis d’un médecin spécialiste) ou du médecin spécialiste, au Procu-
reur de la République. La durée prend effet à la date d’enregistrement
pour deux mois. Elle peut être prolongée si nécessaire par renouvelle-
ment d’une durée de 6 mois et en nombre illimité. Elle prend fin soit par
une nouvelle déclaration du médecin traitant attestant que la situation
antérieure a cessé, soit par non-renouvellement, ou par suite de l’ouver-
ture d’une tutelle ou d’une curatelle.
1. Effet sur les actes : le sujet n’est ni assisté ni représenté mais il est
incapable de se léser par les actes juridiques qu’il passe.
2. Effet sur la gestion des biens. Il existe deux types de mandat : a) volon-
taire, la personne à protéger désigne son mandataire ; b) judiciaire : un
LivreSansTitre1.book Page 1221 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1221
II. CURATELLE
C’est un régime intermédiaire entre la tutelle et la sauvegarde de jus-
tice, prévu pour les patients présentant une incapacité partielle et qui
ont besoin d’être conseillés ou contrôlés dans certains actes de la vie
civile soit en raison d’une atteinte de leur faculté mentale, soit en raison
de leur prodigalité, intempérance ou oisiveté. Les patients doivent alors
être assistés d’un curateur. La curatelle est ouverte de la même manière
que la tutelle.
1. Effet de la curatelle : l’incapacité civile est partielle. Le majeur est
inéligible.
2. Types de curatelle :
a) Curatelle modifiée (article 511) : le juge, sur avis des médecins trai-
tants, peut supprimer ou, au contraire, rajouter des actes que le majeur
peut faire sans l’assistance de son curateur.
b) Curatelle spéciale (article 512) : le curateur à ordre de recevoir les
revenus et d’assurer les paiements de l’incapable et rend compte au
i
Juge de sa gestion.
am
III. TUTELLE
Elle concerne les personnes ayant besoin d’être représentées de
un
façon continue dans les actes de la vie civile, en raison d’une atteinte
de leur faculté mentale ou corporelle. L’ouverture de la tutelle est pro-
noncée par le juge des tutelles, sur requête du sujet ou l’un de ses
Ts
I. TROUBLES DE L’HUMEUR
DÉPRESSION
Perturbation de l’humeur dans le sens négatif, celui de la tristesse et de la
souffrance intérieure : cet état marque une rupture par rapport à l’état antérieur,
atteint une durée minimale de 2 semaines et une intensité telles qu’elles entraî-
nent des conséquences sur la vie psychique et relationnelle du sujet, et son état
somatique.
Principales causes
1. Dépressions de causes organiques :
a) maladies endocriniennes et métaboliques : hypothyroïdie, hyperparathy-
roïdie, maladie de Wilson, maladie de Cushing, maladie d’Addison, carences en
vitamines B12, folates, thiamine, niacine, hypercalcémie… ;
i
b) maladies infectieuses : paralysie générale (syphilis tertiaire), infection par le
am
(temporale), démences… ;
d) maladies néoplasiques : cancer du pancréas, carcinomatose disséminée ;
e) maladies de système : artérite temporale, syndrome de Sjögren, lupus érythé-
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. Une humeur dépressive : tristesse inhabituelle avec au minimum
morosité et au maximum souffrance morale permanente, insuppor-
table, irritabilité, hypersensibilité émotionnelle ou à l’inverse anes-
LivreSansTitre1.book Page 1223 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1223
PSYCHIATRIE 1225
MÉLANCOLIE
Urgence psychiatrique. État de dépression sévère, dominé par le risque de sui-
cide présent tout au long de la crise et exigeant une surveillance étroite.
Diagnostic
Basé sur :
1. Une profonde douleur morale et une tristesse intense permanente,
indépendante des circonstances extérieures, avec des troubles cénes-
thésiques pénibles et une asthénie vitale écrasante, confinant à la pros-
tration.
2. Des idées d’incurabilité et de culpabilité, avec auto-accusation et
sentiment d’indignité, sans rapport avec la faute alléguée.
3. La mort est désirée, recherchée comme une obligation et les
conduites suicidaires peuvent aller du refus d’aliment aux gestes plus
immédiatement dangereux. Le risque suicidaire est permanent, parfois
inaugural de l’accès, en début de traitement (la levée de l’inhibition pré-
cédant la disparition de la douleur morale), au cours de la convales-
cence (queue de mélancolie).
4. L’inhibition intellectuelle avec idéation lente, appauvrie, troubles
importants de la concentration ; l’inhibition psychomotrice avec ralen-
tissement de l’activité gestuelle ; l’inhibition de la volonté avec indéci-
sion et sentiment d’impuissance, aboulie ; l’inhibition affective, comme
une « anesthésie affective » ; cette inhibition généralisée est douloureu-
LivreSansTitre1.book Page 1226 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Dans la forme typique, état d’excitation caractérisé par :
a) Une exaltation de l’humeur avec expansivité, euphorie, extase.
b) Une hyperesthésie affective avec hypersyntonie (augmentation de
l’amplitude des émotions, hyperréactivité émotionnelle, capacité exa-
gérée mais syntone en résonance avec le contexte, à ressentir les
affects). Cette labilité émotionnelle conduit très souvent les patients à
osciller entre l’euphorie, l’irritabilité, l’ironie, l’agressivité ou la tris-
tesse. Les intérêts sont multiples, les désirs impérieux. Le patient se
sent parfois tout puissant, invulnérable, doté d’une force intérieure
avec une augmentation ainsi de l’estime de soi et une tendance à la
mégalomanie, un optimisme exagéré.
c) Une excitation psychomotrice avec une accélération des processus
idéiques donnant l’impression au sujet que ses idées défilent (tachy-
psychie). Le discours est logorrhéique, intarissable avec fuite des
idées, émaillée de jeux de mots souvent construits sur des associations
LivreSansTitre1.book Page 1227 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1227
TROUBLE BIPOLAIRE
Syn : psychose maniaco-dépressive. Affecte 1 % de la population générale et
débute souvent tôt dans la vie, à la fin de l’adolescence, au début de l’âge adulte,
même s’il existe des formes juvéniles et tardives. L’existence d’une vulnérabilité
génétique est attestée par l’augmentation du risque de la maladie chez les appa-
rentés de premier degré (10 %), chez les jumeaux dizygotes (20 %), les jumeaux
monozygotes (85 %), en comparaison de la prévalence de 1 % dans la population
générale. Sur ce terrain de prédisposition génétique, de nombreux facteurs socio-
environnementaux (qualité de la vie affective, stress et traumatismes importants
et répétés vécus depuis la naissance) sont susceptibles de précipiter le déclenche-
ment de la maladie. Les événements négatifs (perte d’un proche, perte d’emploi,
i
déménagement, séparation…), mais également « positifs » (promotion profession-
am
Diagnostic
Basé sur les fluctuations de l’humeur caractérisées par la présence
Ts
PSYCHIATRIE 1229
PSYCHIATRIE 1231
Diagnostic
1. Apparition soudaine et brutale d’un délire riche, polymorphe, qui
procède d’altérations des perceptions (hallucinations), d’intuitions
subites, de débordements imaginaires et de distorsions du jugement
voire d’interprétation délirante, s’accompagnant souvent d’agitation
anxieuse et d’une instabilité émotionnelle. Il s’ensuit un bouleverse-
i
ment majeur mais transitoire du fonctionnement psychique et des rela-
am
SYNDROMES SCHIZOPHRÉNIQUES
Décrite dans tous les pays et cultures, fréquente (évaluée environ à 1 %). L’étio-
logie en est moins connue. On tend aujourd’hui à donner crédit au modèle combi-
nant vulnérabilité (génétique) et stress (contexte environnemental).
LivreSansTitre1.book Page 1232 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur trois composantes syndromiques plus ou moins associées
(délirant, dissociatif, et autistique) chez un adolescent ou jeune adulte
(entre 15 et 25 ans).
1. Le syndrome dissociatif (ou discordance) constitue l’élément fonda-
mental. Il peut s’exprimer à trois niveaux : affectif, intellectuel et moteur.
a) Dissociation affective : non-concordance entre les sentiments
éprouvés et leur expression, non-adéquation entre la teneur affective
du propos et la mimique ou les termes utilisés (par exemple, pleurs ou
sourires immotivés), ambivalence affective. Cette ambivalence donne à
l’affectivité une froideur et une bizarrerie caractéristiques : indifférence
affective (apparente car elle contraste avec une sensibilité parfois
extrême), émoussement affectif (pauvreté de la mimique, des gestes,
monotonie de la voix), retrait social et/ou anhédonie (perte des intérêts
et activités de loisir, perte du plaisir sexuel et perte de plaisir dans les
relations sociales).
b) Dissociation intellectuelle : troubles du cours de la pensée (relâche-
ment des associations d’idées, des bizarreries idéiques, impression de
rupture ou de discontinuité du discours avec barrages, augmentation de
la latence des réponses), troubles du langage (altération du sens des
mots, néologismes, abstractionnisme, pauvreté du discours voire
i
mutisme), altération du système logique (pensée magique, déréelle avec
am
PSYCHIATRIE 1233
Traitement
1. Neuroleptique, traitement essentiel de la schizophrénie : halopé-
ridol (5-10 mg/j), olanzapine (5-20 mg/j), rispéridone (3-8 mg/j). Les neu-
roleptiques ont une efficacité indéniable sur les symptômes positifs
(hallucinations et délire). L’amisulpride (100 mg/j) est utile pour ses
effets désinhibiteurs lorsque prédominent les symptômes négatifs
(apragmatisme, retrait social, émoussement affectif). Les neurolep-
tiques exercent aussi une action sur les symptômes généraux tels
l’anxiété ou la dépression. Toutefois, devant la persistance d’un état
dépressif malgré la diminution des doses de neuroleptiques et/ou
l’adjonction d’anticholinergiques (un syndrome parkinsonien induit par
les neuroleptiques pouvant prendre l’aspect d’un état dépressif), pres-
crire un antidépresseur inhibiteur de recapture sélectif de la séroto-
nine, mieux toléré que les tricycliques (par exemple, paroxétine :
20 mg/j). En l’absence d’efficacité (20 à 40 % des cas), la clozapine peut
être prescrite sous surveillance hématologique compte tenu du risque
d’agranulocytose (3 %).
2. Effets secondaires importants :
a) extrapyramidaux (dyskinésies aiguës, parkinsonisme, akathisie)
notamment avec l’halopéridol ;
b) prise de poids, troubles métaboliques (diabète type II, hypergly-
i
céridémie) pour les antipsychotiques tels la clozapine et l’olanzapine ;
am
I. DÉLIRE PARANOÏAQUE
Diagnostic
1. Se développe le plus souvent sur une personnalité marquée par
l’orgueil, la méfiance, la psychorigidité, la fausseté du jugement (mais
des personnes ayant ce type de personnalité peuvent aussi ne jamais
délirer).
2. Les mécanismes intuitifs, interprétatifs dominent dans les délires
passionnels, qu’il s’agisse de délire érotomaniaque (illusion délirante
d’être aimé), de délire de jalousie ou de délire de revendication (la
i
conviction d’un préjudice subi peut amener à intenter des procès, par
am
PSYCHIATRIE 1235
III. PARAPHRÉNIE
Diagnostic
Basé sur la prévalence du mécanisme imaginatif ne compromettant
pas profondément l’adaptation sociale.
Traitement
Ce délire est très peu accessible aux antipsychotiques.
i
am
un
Ts
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ANGOISSE
La névrose d’angoisse recouvre deux entités, le trouble panique et le trouble
anxieux généralisé. Le trouble panique se caractérise par des attaques de panique
récurrentes (plusieurs par mois) s’accompagnant d’une anxiété anticipatrice (peur
de faire une nouvelle crise) et souvent d’un fond anxieux généralisé.
PSYCHIATRIE 1237
analytique a pour but d’aider les patients à identifier les conflits incons-
cients sous-jacents aux conduites générant l’anxiété et à préciser les
traumatismes précoces des premières expériences interpersonnelles.
PHOBIES
Syn : névrose phobique. Déplacement symbolique de l’angoisse : peur irration-
nelle et angoissante, jugée comme absurde par le patient, déclenchée par la pré-
sence d’un objet, d’une personne ou d’une situation n’ayant pas par eux-mêmes
un caractère dangereux. L’angoisse disparaît en l’absence de l’objet ou de la situa-
tion phobogène.
Diagnostic
Malaise intense avec sensation de vertige, d’évanouissement immi-
nent, d’oppression, de peur de perdre son contrôle, de mourir. Ce
malaise survient dans des situations diverses.
1. Phobies de lieux (topophobie) : peur des espaces découverts et
des lieux publics (agoraphobie), peur des espaces clos (claustrophobie
dans les ascenseurs, le métro, les lieux de spectacles, les moyens de
transports). La crainte phobique peut être conjurée par des conduites
d’évitement pouvant être très invalidantes, des aménagements ou des
stratagèmes rassurants (même trajet, se faire accompagner par un
proche…).
i
am
PSYCHIATRIE 1239
Diagnostic
Basé sur la survenue d’obsessions et de compulsions survenant le
plus souvent sur une personnalité psychasthénique ou obsessionnelle.
1. Les obsessions sont des idées ou des sentiments faisant irruption
dans la pensée de façon incoercible, malgré la lutte anxieuse mise en
œuvre par le patient qui veut en vain chasser des idées en désaccord
avec sa pensée consciente (idées sacrilèges ou obscènes par exemple).
2. Les compulsions sont des actes que le sujet se sent contraint
d’accomplir, de façon répétitive, avec le formalisme d’un rite (lavage,
vérification, habillement…), malgré le caractère absurde et gênant qu’il
reconnaît à ces actes conjuratoires, visant à annuler un danger et per-
mettant une sédation de l’angoisse.
3. Les ruminations, le doute obsédant, l’inhibition prédominent chez
des patients ayant une personnalité psychasthénique, c’est-à-dire mar-
quée par un sentiment d’incomplétude, une tendance aux scrupules et
crises de conscience, un perfectionnisme rigide, une fatigue matinale
surtout, une aboulie appelant parfois l’utilisation abusive de stimulants
(tabac, alcool, café, amphétamines). Les phénomènes compulsifs et les
troubles du caractère sont au premier plan chez des sujets ayant une
personnalité obsessionnelle (ou caractère anal) : froids, secs, ayant ten-
dance à intellectualiser, ils ont un souci constant de l’ordre et de la pro-
preté, un sens de l’économie et de la possession, un entêtement
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i
am
un
Ts
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PSYCHIATRIE 1241
TROUBLE DE SOMATISATION
Syn : syndrome de Briquet. Observé surtout chez la femme avant 30 ans aux
i
antécédents personnels médico-chirurgicaux lourds, dans un contexte de carence
am
TROUBLE DOULOUREUX
Syn : syndrome de douleur psychogène.
Diagnostic
Douleurs ressenties comme intenses dans une ou plusieurs localisa-
tions anatomiques. Il existe une relation entre l’installation ou l’exacerba-
tion de la douleur et un facteur de stress ou un conflit. Il existe ici encore
une altération significative du fonctionnement socioprofessionnel.
HYPOCONDRIE
Trouble basé sur l’interprétation excessive et erronée de sensations ou symp-
tômes tout à fait banaux (battement cardiaque, toux mineure, céphalées…).
Diagnostic
Caractérisé par la peur ou conviction d’être atteint d’une maladie
grave (cancer, SIDA, maladie cardiovasculaire, maladie d’Alzheimer), et
LivreSansTitre1.book Page 1242 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
TROUBLE DE CONVERSION
Syn : conversion hystérique. L’hystérie n’est pas la simulation : le simulateur
veut tromper alors que l’hystérique se trompe lui-même et par là même peut
tromper son interlocuteur. Décrite depuis l’antiquité, étudiée grâce à l’hypnose
par Charcot et théorisée par Freud, la névrose hystérique a récemment fait l’objet
d’un découpage nosographique. Dans la nosologie américaine, elle s’est vue redis-
tribuée dans plusieurs sous-groupes dont les troubles somatoformes et les
troubles dissociatifs. Le terme de névrose hystérique n’y figure plus depuis le DSM-
III. Ceci illustre l’absence de consensus quant à la définition du concept d’hystérie,
chaque définition dépendant du modèle théorique sous-jacent (psychanalytique,
comportemental…).
Diagnostic
Basé sur :
1. Les accidents de conversion somatique :
a) paroxystiques, à type de crises généralement brèves, directement
i
liées à une situation conflictuelle : crise tétaniforme ou pseudo-convul-
am
PSYCHIATRIE 1243
rique. Ces patients, souvent des femmes, ont très tôt des périodes
d’anorexie avec vomissements, alternant avec des accès boulimiques,
puis des troubles de la sexualité, un fond d’anxiété, une fatigue plus ou
moins constante, des algies qui rendent compte de l’abus de médica-
un
V. PERSONNALITÉS PATHOLOGIQUES
Personnalité hystérique
i
am
Personnalité dépendante
Ts
PSYCHIATRIE 1245
Personnalité obsessionnelle
Associe à un souci constant de l’ordre, de la propreté voire de la
méticulosité, un sens aigu de l’économie et un entêtement obstiné.
Personnalité psychasthénique
Caractérisée par un sentiment d’incomplétude, une tendance aux
doutes, aux scrupules, aux ruminations mentales, une fatigue particu-
lièrement nette le matin, un perfectionnisme souvent rigide.
Personnalité psychopathique (antisociale)
Caractérisée par l’inadaptabilité, l’impulsivité, l’irritabilité voire l’agres-
sivité, l’instabilité dans les relations sociales et l’inaffectivité (absence de
remords). La biographie est émaillée par des troubles des conduites dès
l’enfance : répétition d’événements pathogènes (placements, violence,
rejet des institutions) et précocité des symptômes (impulsivité, instabilité)
qui débutent dans l’enfance, s’aggravent à l’adolescence avec apparition
d’une toxicomanie, de la délinquance et la marginalisation.
Personnalité paranoïaque
Marquée par la surestimation de soi, l’absence d’autocritique et la
fausseté du jugement, la psychorigidité, l’autoritarisme et l’intolérance,
la méfiance et la susceptibilité, d’où les difficultés de l’insertion sociale
i
de cette personnalité intransigeante et tyrannique, redresseur de torts
am
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1247 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1247
VI. TOXICOMANIES
PHARMACODÉPENDANCE
Elle suppose la consommation répétée d’une « drogue » (toute substance natu-
relle ou synthétique ayant une action psychotrope, voire seulement pharmacolo-
gique). Celle-ci entraîne plus ou moins rapidement le désir contraignant de
consommer le produit et de s’en procurer par tous les moyens (y compris prosély-
tisme, criminalité), la tendance à augmenter les doses car l’organisme s’adapte aux
effets de la drogue (tolérance), l’apparition d’un asservissement physique et psycho-
logique (phénomène d’assuétude), enfin l’apparition d’un syndrome somato-psy-
chique d’abstinence lors du sevrage. Les drogues dites « dures » (héroïnes, dérivés
amphétaminiques) comportent le plus haut risque de pharmacodépendance.
ACCOUTUMANCE
L’accoutumance se caractérise par l’usage régulier d’un produit, tel que le tabac,
le chanvre indien (« drogues douces »), avec tendance à en répéter la consomma-
tion mais sans augmenter la dose ; elle entraîne un certain degré de dépendance
psychologique mais sans dépendance physique et sans syndrome de sevrage.
i
am
FORMES DE LA TOXICOMANIE
Aux toxicomanies traditionnelles (recherche dans la drogue d’une stimulation
intellectuelle ou créatrice dans certains milieux artistiques ou littéraires, toxicomanie
un
OPIACÉS
Dérivés de l’opium (héroïne), morphinomimétiques de synthèse (péthidine).
L’héroïne est diluée avant d’être injectée (shoot ou fix) ou inhalée par voie nasale
(sniff). La dose journalière est d’environ 1 gramme par jour réparti en deux à cinq
prises. Voir aussi Intoxication par les opioïdes, p. 1283.
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Intoxication aiguë
L’injection intraveineuse entraîne une extrême anxiolyse, c’est le
« flash » ou sensation immédiate, intense, de bien-être très profond avec
une certaine euphorie comparée à un orgasme. Cette phase initiale,
fugace et sujette à tolérance est recherchée compulsivement par le toxi-
comane. Elle tend à s’estomper au fur et à mesure de l’intoxication. À
cette phase, succède une période de sédation stuporeuse (planète) avec
indifférence et sensation de bien-être. Cet état s’estompe progressive-
ment en 3 à 6 heures laissant la place à une période d’apathie ou d’abat-
tement avec ralentissement psychomoteur. D’autres manifestations
somatiques sont fréquemment retrouvées : analgésie, myosis, nausées,
vomissement, constipation et rétention urinaire, bradycardie, diminution
du rythme respiratoire avec action antitussive, hypothermie.
Intoxication chronique
Elle est pourvoyeuse de multiples complications médicales, dominées
chez l’héroïnomane par les complications infectieuses : hépatites B et C
(évolution cirrhotique et nécrotique fréquente), SIDA, abcès cutanés,
septicémies, endocardites, abcès pulmonaires, troubles gynécologiques,
œstomyélites (d’origine bactérienne ou fungique), tétanos.
Overdose
i
C’est une urgence médicale engageant le pronostic vital. L’overdose
am
dans un but suicidaire. Le tableau clinique est celui d’un coma avec
myosis serré (sauf en cas de souffrance cérébrale), dépression respira-
toire et cardiovasculaire intense avec parfois œdème pulmonaire, bra-
Ts
BARBITURIQUES
Toxicomanie aujourd’hui extrêmement rare. La tolérance aux barbituriques
s’installe rapidement. Les barbituriques sont ingérés ou parfois injectés (pour
obtenir un flash). Voir tableau 191, p. 1269.
Intoxication aiguë
L’ivresse barbiturique provoque un état proche de l’intoxication
alcoolique pouvant aller jusqu’au coma.
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PSYCHIATRIE 1249
Intoxication chronique
Elle peut faire apparaître des troubles neurologiques (troubles céré-
belleux, dysarthrie, paralysie oculaire) et psychiques (lenteur intellec-
tuelle, troubles de la compréhension et du jugement, diminution du
contrôle émotionnel).
Syndrome de sevrage
Grave, parfois mortel en raison d’un risque majeur de crises convul-
sives pouvant aboutir à un état de mal, justifiant un traitement par le
phénobarbital et le diazépam. Le sevrage survient entre 12 heures et
3 jours après l’arrêt de la consommation et se manifeste par un tableau
proche du sevrage alcoolique (anxiété, tremblements, sueurs, tachy-
cardie) pouvant même produire un état confuso-onirique.
BENZODIAZÉPINES
La prescription prolongée de ces produits peut favoriser l’apparition d’une
dépendance iatrogène. Le plus souvent, les benzodiazépines sont consommés de
façon simultanée avec de l’alcool ou d’autres toxiques pour en potentialiser les
effets. Leur absorption massive a également pour but d’atténuer les effets d’un
sevrage aux opiacés.
Voir aussi Intoxication par les tranquillisants, p. 1286.
i
Syndrome de sevrage
am
COCAÏNE
Utilisée principalement par inhalation nasale (sniff) mais peut être également
fumée ou ingérée. Le crack est un dérivé de la cocaïne qui présente un fort déve-
loppement surtout aux États-Unis. Consommé par inhalation sous forme de
vapeurs, l’effet est quasi-instantané comme lors d’une injection intraveineuse.
Intoxication aiguë
Stimulation psychique intense et rapide avec euphorie, surestima-
tion de ses possibilités, excitation, réduction de la fatigue et de la faim,
hyperréactivité aux stimuli sensoriels et potentialisation de la libido.
Pour des doses plus importantes peuvent apparaître des troubles déli-
rants de type paranoïde avec des hallucinations (tactiles en particu-
lier). La « descente » est marquée par une anxiété, une irritabilité, une
fatigue et une tendance dépressive.
L’intoxication massive peut voir apparaître des tremblements ou des
convulsions. Un décès peut survenir par dépression brutale des centres
bulbaires respiratoires.
Intoxication chronique
Dépendance psychologique intense contrastant avec le caractère limité
du syndrome de sevrage. Irritation des muqueuses avec risque de perfora-
tion de la cloison nasale. La stimulation intense obtenue se complique sou-
vent d’un état délirant avec risque de passage à l’acte hétéro-agressif.
LivreSansTitre1.book Page 1250 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
AMPHÉTAMINES
Souvent dans le cadre d’une polytoxicomanie. Parfois, injection par voie intra-
veineuse à la recherche d’un flash proche de celui des opiacés.
Voir aussi Amphétamines dans le chapitre consacré aux intoxications, p. 1278.
Intoxication aiguë
État d’hypervigilance avec facilitation intellectuelle dans un contexte
d’euphorie, hyperactivité motrice et sexuelle, insomnie associée à
l’absence de sensation de fatigue, anorexie, effets sympathomimétiques
(tachycardie, hypertension artérielle, mydriase, sudation, céphalées,
nausées, vomissements). Cet état est suivi d’une descente pénible
marqué par une fatigue intense, une anxiété et des éléments dépressifs
avec un risque suicidaire important incitant le toxicomane à renouveler
la prise. La dépendance psychique s’installe rapidement.
L’intoxication massive se complique d’une excitation intense dans un
contexte délirant avec risque de passage à l’acte auto- ou hétéro-agressif.
La mort peut survenir dans une crise hypertensive paroxystique.
Intoxication chronique
Dominée par les complications psychiatriques, avec décompensa-
tion d’une psychose jusqu’alors équilibrée ou développement d’un
délire paranoïde (pharmacopsychose) à mécanisme interprétatif et
i
thèmes persécutifs prévalents (« effet parano » des amphétamines). En
am
ECSTASY
Syn : méthylène-dioxy-méthylamphétamine (MDMA).
Intoxication aiguë
L’effet est proche de celui des amphétamines. La stimulation de la
libido provoquée par ce produit lui a voulu le surnom initial de « pilule
d’amour ». Ces pilules sont ingérées, entraînant en une heure les effets
psychostimulants qui se prolongeront pendant 6 à 8 heures avant une
descente brutale marquée par un sentiment de dépression. L’intoxication
massive aggravée par la consommation d’alcool favorise l’apparition
d’un état délirant. La complication majeure est celle de l’hyperthermie
maligne fulminante aboutissant à la mort dans un tableau de CIVD de
convulsions et d’insuffisance rénale aiguë. La survenue de l’hyperthermie
maligne est favorisée par l’effort physique important et la déshydrata-
tion, conditions rencontrées lors de « rave parties ».
CANNABIS
Syn : chanvre indien. Plante dont le type indien contient une forte teneur en
alcaloïde actif le tétrahydrocannabinol. Le cannabis se présente sous plusieurs
formes : les feuilles et tiges sont séchées « herbe » ou « marijuana », les sommités
végétales peuvent être compressées (« haschisch » ou « shit »), des décoctions de
la plante permettent d’extraire de l’huile à très forte teneur en tétrahydrocanna-
LivreSansTitre1.book Page 1251 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1251
binol. Le cannabis est le plus souvent fumé, mais il peut être également ingéré. Le
cannabis n’entraîne pas de dépendance physique particulière, la dépendance est
surtout psychologique. Sans que l’on puisse parler véritablement de tolérance, on
retrouve souvent une tendance à majorer la consommation.
Intoxication aiguë
Entraîne, après 20 minutes, un état d’euphorie, avec exaltation intellec-
tuelle. Les perceptions sensorielles sont amplifiées avec une certaine dis-
torsion. De même, la perception du temps est modifiée avec sensation de
ralentissement. Un sentiment de dépersonnalisation et de déréalisation
peut se manifester s’accompagnant d’illusions plus que de véritables hal-
lucinations. Des manifestations somatiques sont également associées
(tachycardie, sécheresse buccale, injection conjonctivale, troubles de la
coordination motrice). À cette phase d’état, qui peut durer 2 à 3 heures,
succède une phase de torpeur, puis de sommeil.
L’intoxication massive provoque des manifestations psychiatriques
d’autant plus importantes que la personnalité sous-jacente est fragile.
Le plus souvent, il s’agit d’accès d’angoisse aiguë, mais on peut égale-
ment observer des décompensations délirantes aiguës. Sur le plan
somatique, céphalées, nausées et vomissement sont les manifestations
les plus fréquentes.
i
Intoxication chronique
am
HALLUCINOGÈNES
Ts
L’usage le plus répandu est celui d’un dérivé de l’acide lysergique (LSD). La
mescaline, extraite d’un cactus d’Amérique Centrale, le peyotl, et la psilocybine
contenue dans divers champignons sont d’usage plus rare. Le LSD n’entraîne pas
de dépendance, ni de phénomène de tolérance.
Intoxication aiguë
Dans les 30 minutes qui suivent l’ingestion, qualifiée de voyage ou
« trip », survient une intensification de toutes les perceptions senso-
rielles allant de l’illusion jusqu’aux hallucinations. L’expérience halluci-
natoire prédomine dans la sphère visuelle (vision kaléidoscopique,
amplification du relief et des couleurs, métamorphopsies), auditive et
tactile. Des phénomènes de dépersonnalisation et de déréalisation sont
fréquemment associés à une distorsion dans la perception du temps.
Sur le plan somatique, les effets sont limités en dehors d’une tachy-
cardie avec hypertension artérielle.
Lors d’une intoxication massive, des manifestations anxieuses mas-
sives « bad trip » peuvent se développer chez des personnalités fragiles
ou mal structurées. La survenue d’hallucinations terrifiantes peut être
à l’origine d’accidents mortels (défenestration).
Intoxication chronique
Apparition d’un état dépressif prolongé, décompensation d’une psy-
chose chronique ou apparition d’un tableau délirant (pharmacopsychose).
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nelle attentive.
c) Les manifestations anxieuses sont traitées par des benzodiazépines
à doses rapidement décroissantes (par exemple, oxazépam) ou par des
neuroleptiques sédatifs (cyamémazine, lévomépromazine). Une prescrip-
tion d’hypnotique est fréquemment associée (alimémazine, zopiclone).
d) Afin de contrôler les douleurs, on prescrit également du phloro-
glucinol (à doses rapidement décroissantes).
3. Au décours du sevrage, un traitement médicamenteux par chlorhy-
drate de naltrexone peut être proposé afin de prévenir les rechutes et
de consolider l’abstinence. Son instauration ne peut survenir qu’après
une période de sevrage de 7 à 10 jours au risque de faire apparaître un
syndrome de sevrage sévère et durable. La dose d’entretien est de
50 mg par jour en prise quotidienne ou trihebdomadaire. Ce traitement
peut être prolongé plusieurs mois.
Prise en charge au long cours
1. Traitements de substitution aux opiacés : l’échec fréquent du
sevrage brutal en vue d’une abstinence totale chez de nombreux toxi-
comanes a fait s’interroger sur l’opportunité d’un sevrage progressif,
avec la prescription de produits de substitution. Cette approche, au-
delà de l’instauration d’une relation thérapeutique durable, permet au
toxicomane de sortir rapidement de l’environnement infernal de la
délinquance dans lequel il était englué.
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PSYCHIATRIE 1253
VII. ALCOOLISME
ALCOOLISME AIGU
i
Voir aussi Intoxication par l’alcool éthylique, p. 1311.
am
Diagnostic
1. Ivresse simple.
Le tableau clinique se constitue progressivement en fonction du taux
un
PSYCHIATRIE 1255
ALCOOLISME CHRONIQUE
I. SYNDROME D’IMPRÉGNATION
Diagnostic
1. Présentation : visage congestif, boursouflé, conjonctives injectées,
haleine chargée, parole instable, mal assurée, trémulations péribuc-
cales, tremblements, sueurs.
2. Manifestations psychiatriques variables : troubles du caractère
(irritabilité, jalousie, égocentrisme, méfiance voire hostilité), anxiété,
hyperémotivité, attitude régressive et dépendante de l’entourage,
baisse de l’efficience, troubles de mémoire pouvant aller jusqu’à une
détérioration, parfois banalisation des conduites d’alcoolisation.
Marqueurs biologiques
Ils facilitent le dépistage et la surveillance. Ces anomalies ne sont pas
spécifiques de l’alcoolisme chronique, mais leur association est forte-
ment évocatrice : augmentation des gamma glutamyl transférase, du
volume globulaire moyen, et parfois d’autres perturbations : diminution
de l’albumine, augmentation des triglycérides ou des enzymes hépa-
tiques (TGO et TGP).
i
am
Diagnostic
État confuso-onirique, intermittent à début vespéral puis permanent,
associant des troubles neurologiques (tremblements généralisés,
dysarthrie, troubles de l’équilibre), des hallucinations (visuelles sur-
tout, auditives, olfactives, cénesthésiques). L’onirisme présente une
thématique professionnelle ou fantastique avec zoopsies entraînant
souvent une participation active du sujet. L’évolution est rapidement
favorable sous traitement. En l’absence de traitement (voir Sevrage
LivreSansTitre1.book Page 1256 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
État confuso-onirique engageant le pronostic vital avec une hyper-
thermie à 40 °C, une déshydratation, des troubles neurologiques (trem-
blements, agitation, crises convulsives). Cet état est lié le plus souvent
au sevrage alcoolique, mais il peut avoir une cause organique : toxique
(intoxication volontaire, involontaire, accidentelle), infectieuse (ménin-
gite, encéphalite, abcès), neurologique (traumatisme, accident vascu-
laire cérébral, tumeur, épilepsie), métabolique (diabète, troubles
hydroélectrolytiques, hypoxie cérébrale, insuffisance rénale).
Traitement
1. Hydrater abondamment : 2 à 3 litres/24 h IV de soluté glucosé à 5 %
avec 4 g NaCl/l et 2 g KCl/l.
2. Sédation par benzodiazépines à demi-vie longue (clorazépate, voir
Anxiolytiques, p. 70).
i
3. Isolement au calme et dans des conditions rassurantes et peu
am
anxiogènes.
4. La contention physique n’est appliquée que s’il existe un risque
d’arrachage de la perfusion.
un
COMPLICATIONS DE L’ALCOOLISME
CHRONIQUE
Il est souvent difficile de distinguer ce qui revient à l’intoxication elle-même du
contexte dans lequel elle s’inscrit. L’alcoolisme peut révéler un trouble psychia-
trique authentique.
Psychiatriques
1. Des symptômes dépressifs sont retrouvés chez 80 % des patients
à l’occasion d’un sevrage. Ces troubles disparaissent le plus souvent
spontanément en 2 à 4 semaines. C’est donc après 2 à 4 semaines de
sevrage que l’humeur pourra être évaluée dans les meilleures condi-
tions. Dans 10 à 15 % des cas, l’évolution aboutit à la constitution d’un
état dépressif caractérisé, justifiant la mise en œuvre d’un traitement
antidépresseur.
2. États psychotiques : schizophrénie (15 à 35 % des patients schi-
zophrènes présentent des conduites d’abus d’alcool ou de dépendance
au risque de décompenser leur maladie), hallucinose alcoolique ou des
buveurs (délire subaigu sans trouble de conscience, hallucinations
acoustico-verbales (injures), manifestations pouvant disparaître au
sevrage pour réapparaître en cas de reprise de l’intoxication ou au
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PSYCHIATRIE 1257
Autres complications
Hypertension artérielle, cardiomyopathie, mort subite, diabète, obé-
un
CURE DE DÉSINTOXICATION
Sevrage
1. Total et immédiat, le sevrage est réalisé en milieu hospitalier pen-
dant une dizaine de jours. La prévention des complications repose sur
l’hydratation (2 à 3 l/24 h) per os et la vitaminothérapie B1 (1 g/j), B6
(500 mg/j), B12 (1 000 µg/j), PP (500 mg/j) per os ou IM.
2. Prescription de benzodiazépines, en privilégiant la voie orale
(réduction de l’incidence et la sévérité du syndrome de sevrage, du
delirium tremens, des crises comitiales). Par exemple, oxazépam 100 à
200 mg/j avec une réduction en 4 à 7 jours avant arrêt. Les neuro-
leptiques sédatifs sont à éviter en raison de l’accroissement du risque
épileptogène.
Thérapie comportementale
Elle est basée sur les principes du conditionnement et du décondi-
tionnementþ:
1. Cure de « dégoût ». Elle repose sur l’administration d’un produit
émétisant ou antabuse avant la consommation d’alcool pour créer un
réflexe de dégoût vis-à-vis de l’alcool. Deux produits sont proposés :
a) l’apomorphine, en injection de 5 à 10 mg, 3 à 5 fois par jour, durant
3 à 5 jours après ingestion de la boisson alcoolique habituelle, qui pro-
voque des vomissements ;
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PSYCHIATRIE 1259
ANOREXIE MENTALE
Chez la jeune fille, l’anorexie mentale peut exprimer le refus de la sexualité géni-
tale et la difficulté d’intégrer les transformations physiques et affectives de la
période pubertaire.
Il existe d’autres formes d’anorexie chez des sujets de structures psycholo-
giques variées (hystérie, névrose obsessionnelle, « borderline » ou schizoph-
rénie) ; c’est parfois un équivalent dépressif (après un deuil, un échec).
Chez l’homme, l’anorexie est plus rare, survient généralement à l’adolescence
et évolue souvent vers une schizophrénie.
Diagnostic
Le tableau classique, constitué généralement en quelques mois chez
une adolescente, est centré sur la restriction alimentaire délibérée en vue
de maigrir à tout prix : restriction quantitative et qualitative, d’abord
masquée par des ruses et minimisée auprès de l’entourage qui peu à peu
s’inquiète, d’où les conflits quotidiens avec l’entourage. Les vomisse-
ments provoqués, les abus de laxatifs et diurétiques succèdent souvent
à des accès de boulimie. L’amaigrissement peut être considérable (plus
i
de 25 % du poids initial) avec un ralentissement organique parfois
am
Traitement
Il est long, difficile, car le refus est souvent obstiné. Pourtant, il existe
parfois un risque vital réel. L’hospitalisation peut s’imposer pour une
réanimation, et aussi dans certains cas pour un isolement. Mais celui-ci
ne saurait résumer le traitement, pas plus qu’une thérapeutique cen-
trée exclusivement sur le poids. L’abord psychothérapeutique est une
dimension essentielle du traitement et devrait s’adresser tant au
patient qu’à sa famille avec laquelle il peut convenir d’essayer de modi-
fier une dynamique susceptible d’entretenir la conduite anorexique.
BOULIMIE
La boulimie peut être associée à la dépression. Dans un tiers des cas, elle
coexiste avec des périodes d’anorexie. Elle isole le patient anxieux dont le com-
portement est souvent méconnu de l’entourage. Elle doit être clairement distin-
guée du grignotage, prise alimentaire insidieuse, sans sensation de faim, de petites
quantités d’aliments facilement disponibles, sans retentissement psychologique.
En revanche, le craving observé chez 28 % des jeunes filles et 13 % des garçons
adolescents, peut en faire le lit. C’est une compulsion sans sensation de faim avec
une envie plus ou moins sélective du choix des aliments, engendrant un sentiment
de culpabilité et un retentissement psychologique important sur la qualité de vie.
Diagnostic
1. Accès de frénésie alimentaire compulsive, irrésistible (sentiment
de perte de contrôle sur le comportement alimentaire), sans sensation
LivreSansTitre1.book Page 1260 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
de faim et avec une envie non sélective du choix des aliments. Cette
prise alimentaire est très rapide (moins de deux heures) et pour des
quantités alimentaires très importantes. La fréquence de la compulsion
est supérieure ou égale à deux fois par semaine pendant 3 mois. Cet
acte solitaire à l’abri des regards a un retentissement psychologique
très important.
2. Elle s’accompagne d’un sentiment de culpabilité. La prise de poids
est rare du fait de l’intermittence des troubles et des vomissements
provoqués.
Traitement
Il est basé sur la psychothérapie, parfois les antidépresseurs séroto-
ninergiques (par exemple, paroxétine), une rééducation nutritionnelle
et diététique.
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1261 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1261
INSOMNIES
Diagnostic
1. Il faut distinguer l’insomnie globale (réduction de la durée,
absence de stade 3-4, sommeil paradoxal émietté, multiplication des
réveils, fatigue du réveil) et les insomnies partielles par retard à
l’endormissement (plus d’une heure), surtout liées à l’anxiété, ou par
réveil précoce, entraînant une somnolence diurne.
2. Certaines insomnies sont tranquilles. D’autres sont pénibles, mar-
quées par l’anxiété, le pessimisme, la rumination triste. Les premières
sont souvent en rapport avec un déficit sérotoninergique (dépression,
vieillissement), les secondes répondront plutôt à une hyperactivité
dopaminergique et noradrénergique.
LivreSansTitre1.book Page 1262 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
associée.
5. La relaxation, l’exercice physique et un équilibre diététique sont
d’utiles adjuvants.
Ts
HYPERSOMNIES
Diagnostic
Certaines causes sont d’identification facile :
1. L’hypersomnie menstruelle, ou due à un abus ou à un surdosage
en hypnotique ou tranquillisant.
2. Une affection neurologique, métabolique ou infectieuse.
3. Exceptionnellement, il s’agit d’une narcolepsie-cataplexie ou syn-
drome de Gélineau (voir p. 1179).
PARASOMNIES
Ce sont des phénomènes survenant pendant le sommeil, en général à un stade
précis.
Somnambulisme
Il est en relation avec le stade 4 du sommeil lent. Il se présente par-
fois sous forme familiale. Les accidents parfois sont fréquents.
LivreSansTitre1.book Page 1263 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PSYCHIATRIE 1263
Terreurs nocturnes
Elles surviennent lors du stade 4 du sommeil et comportent une sen-
sation physique d’étouffement. Traitement : tranquillisants, surtout
psychothérapie.
Cauchemars
Ils surviennent lors du sommeil paradoxal. Ils sont souvent en rap-
port avec une intoxication (alcool) ou un sevrage de psychotropes.
Énurésie
Elle s’observe surtout chez l’enfant, en début de nuit. L’éducation, de
faibles doses d’imipramine sont en général utiles.
Syndrome des apnées du sommeil
Voir Syndrome des apnées du sommeil, p. 528.
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1264 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
nocebo).
3. Des troubles psychiatriques majeurs peuvent être observés, isolés
ou associés, un même produit pouvant entraîner des troubles divers
selon la personne et la posologie, ne se répétant pas forcément lors
un
II. MÉDICAMENTS
Corticoïdes
Ils peuvent induire une sensation d’euphorie, des troubles du som-
meil, mais parfois aussi des troubles graves de l’humeur ou d’épisodes
confuso-délirants. L’utilisation de nouveaux produits de synthèse, la
surveillance accrue des patients soumis à des traitements de longue
durée, l’adaptation de la posologie, l’association à un psychotrope ont
diminué la fréquence de ces accidents.
Antihypertenseurs
Les alcaloïdes du rauwolfia (réserpine et ses dérivés) de même que
la clonidine et surtout l’alpha-méthyldopa sont responsables d’états
dépressifs sévères, qui imposent une grande prudence dans leur utili-
sation (surtout si le sujet a des antécédents dépressifs) et parfois l’arrêt
du traitement.
Antituberculeux
À posologie réduite, l’isoniazide peut entraîner irritabilité, troubles
du sommeil, sensation d’euphorie ; à doses plus élevées, peuvent sur-
venir des crises convulsives, des états confuso-délirants ou confuso-
maniaques, des épisodes dépressifs.
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PSYCHIATRIE 1265
Antirhumatismaux
Phénylbutazone et surtout indométacine peuvent entraîner des
symptômes mineurs.
Antipaludéens
La méfloquine et l’association proguanil-chloroquine peuvent
générer des troubles anxieux, du sommeil voire des états d’agitation et
psychoses aiguës.
Antimitotiques
La vincristine, l’asparaginase et surtout l’interféron peuvent être res-
ponsables d’états dépressifs et confusionnels.
Antiparkinsoniens
Le trihexyphénidyle entraîne des effets anticholinergiques ; chez les
parkinsoniens âgés ou athéroscléreux, lorsque des doses sont élevées
(utilisation comme correcteurs du syndrome neuroleptique), on peut
voir apparaître des accidents toxiques (agitation, délire hallucinatoire,
confusion mentale avec ataxie), à tort rapportés à l’affection psychia-
trique ou à l’âge. L’amantadine peut entraîner une subexcitation, voire
un état confusionnel imposant l’arrêt du traitement. La L-dopa entraîne,
chez 20 % des sujets traités, des bouffées anxieuses, une agitation, des
troubles confuso-délirants, l’extériorisation d’un état dépressif ; contre-
i
indiquée chez les schizophrènes, une grande prudence est nécessaire
am
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1267 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Intoxications
par F. Baud et R. Garnier
PREMIÈRES MESURES
Toute intoxication peut s’inscrire dans l’un des trois cadres suivants :
1. Le patient aurait été exposé ou aurait ingéré un(des) principe(s) actif(s)
défini(s) et l’examen clinique est initialement normal. Les problèmes sont :
a) d’identifier les risques potentiels grâce à l’aide du centre antipoison ;
b) de pratiquer une décontamination adaptée ;
c) de définir la nécessité d’une observation médicale et dans certains cas de
traitement spécifique.
2. Le patient a été exposé ou aurait ingéré un(des) principe(s) actif(s) défini(s)
et est symptomatique. Les problèmes sont :
a) de stabiliser le patient en cas de défaillance d’organe, le centre 15 et les
SAMU sont les interlocuteurs privilégiés ;
i
b) une fois le patient stabilisé, d’identifier les substances toxiques en cause et
am
de s’assurer que le tableau est compatible avec les toxiques suspectés par l’iden-
tification du toxidrome ;
c) d’adapter le traitement spécifique.
3. Le patient est symptomatique, une intoxication est suspectée, sans orienta-
un
tion étiologique. Dans ce cas, la prise en charge est identique au deuxième cas,
mais l’orientation du patient vers un service spécialisé de même que le rôle du
laboratoire de toxicologie deviennent particulièrement importants.
Ts
Diagnostic
Les toxidromes désignent l’ensemble des manifestations cliniques et
paracliniques induites par l’exposition à une classe de principes actifs
quelles que soient leurs origines, médicaments, produits industriels,
domestiques ou phytosanitaire, fruits, plantes, champignons. Leur
reconnaissance au sein de toutes les manifestations présentées par un
sujet intoxiqué est la première étape du diagnostic toxicologique.
Pronostic
Il dépend de nature du toxique, de sa dose, du délai de découverte, de
la présence de complications, de l’admission dans un service spécialisé et
de la présence de comorbidités. Il existe différents modes d’évaluation de
la gravité des intoxications : par des échelles non spécifiques de gravité
utilisées en réanimation comme le score APACHE ou l’indice de gravité
simplifié (IGS version II). Un score généraliste mais spécifique des intoxi-
cations, le poison severity score (PSS) a été développé par l’Organisation
mondiale de la santé. Il est utilisé internationalement. Il ne peut cependant
être réalisé qu’à la sortie du patient. Le but du PSS est de pouvoir com-
parer la gravité des intoxications d’un centre à un autre. Pour un petit
nombre d’intoxications médicamenteuses (paracétamol, valproate,
digoxine, théophylline, colchicine), des scores spécifiques, robustes et
puissants, permettent de prédire précocement le décès du patient.
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Traitement
1. Le lavage gastrique n’est plus la méthode de référence de décontami-
nation digestive. C’est le charbon activé. En pratique courante, le lavage
gastrique ne reconnaît plus qu’une indication : l’intoxication par le lithium.
2. Le traitement des défaillances vitales induites par les toxiques
repose sur le traitement symptomatique de ces défaillances en réanima-
tion. Cependant, l’avènement de nouveaux antidotes avec des protocoles
d’administration validés en font des médicaments de première ligne qui
diminuent voire suppriment les besoins en traitement symptomatique.
Pour obtenir, si besoin est, les renseignements nécessaires au traite-
ment, s’adresser pour information au Centre anti-poisons le plus
proche (voir tableau 190).
Tableau 190. — Centres antipoison français.
Angers CHRU 02 41 48 21 21 02 41 35 55 07
4, rue Larrey
49033 Angers cedex 01
centre-antipoison@chu-angers.fr
Bordeaux Hôpital Pellegrin-Tripode 05 56 96 40 80 05 56 79 60 96
Place Amélie Raba-Léon
i
33076 Bordeaux cedex
am
centre-antipoison@chu-bordeaux.fr
Lille CHR 08 25 81 28 22 03 20 44 56 28
5, avenue Oscar Lambret
un
am
et vasoplégique Indication possible, mais rare,
d’assistance circulatoire périphérique
LivreSansTitre1.book Page 1269 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Coumariniques Traitement anticoagulant Variable Chute isolée des facteurs Vitamine K ; plasma frais, fraction PPSB
vitamine K-dépendant (II, VII, IX et X)
< 50 % ; hémorragies, purpura
Dérivés Traitement anticoagulant Variable Traitement des manifestations
de l’indanédione Accidents immuno- allergiques
allergiques
Baclofène Spasticité musculaire Dose toxique > 100 mg Somnolence, coma avec toxidrome Traitement symptomatique associé
de myorelaxation. Agitation, à une décontamination digestive
myoclonies, convulsions lors du réveil en respectant ses contre-indications
Botulique Myorelaxant > 100 unités Hypotonie, ptôse oculaire, dysphagie Sérum antibotulique
(toxine type A) périphérique
am
LivreSansTitre1.book Page 1271 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Cocaïne Anesthésie oculaire Variable selon la forme À dose récréative : toxidrome Toxidrome adrénergique :
Toxicomanie (excitants) d’administration adrénergique alpha- et bêtamimétique benzodiazépines si agitation ; labétalol
À dose toxique : toxidrome stabilisant ou inhibiteurs calciques
de membrane si manifestations cardiovasculaires
sévères
Traitement du toxidrome stabilisant
de membrane
i (antidotes)
Ergot de seigle Ocytocique, 2 à 3 fois la dose Toxidrome adrénergique Diazépam, Rivotril. Vasodilatateurs
(ergotamine, sympathomimétique, thérapeutique alphamimétique : excitation, fièvre, Dérivés nitrés. Nifépidine
dihydroergotoxine) émétisant, Interaction vomissements. Poussée hypertensive.
antimigraineux médicamenteuse Vasoconstriction artériolaire
avec risque de gangrène
des extrémités
Inhibiteurs Insuffisance cardiaque, Toxicité indépendante À dose thérapeutique : insuffisance Remplissage vasculaire, amines
de l’enzyme hypertension artérielle de la dose rénale aiguë, hyperkaliémie alphamimétiques
de conversion
(bénazépril,
captopril, énalapril, Toxicité dose- À forte dose : hypotension
lisinopril, dépendante par vasoplégie avec tachycardie
ramipril…) réflexe
Inhibiteurs Antidépresseurs, Peu toxiques à eux seuls Hypertension, hyperthermie, Traitement symptomatique.
de la monoamine empêchent Nombreuses interactions syndrome sérotoninergique Jamais d’amines pressives
oxydase la dégradation médicamenteuses Dantrolène (Dantrium) : 1 mg/kg ;
Ts
des amines pressives glaçage
vasoplégique (nifédipine)
i périphérique
Insuline Diabète Insuline : 100 UI Sueurs, faim. Convulsions, coma Soluté glucosé à 30 %. Glucagon
et hypoglycémiants Hypoglycémiants oraux : hypertonique avec Babinski, lésions
oraux variable cérébrales parfois définitives.
Possibilité d’acidose lactique mortelle
(voir Metformine ci-dessous)
Iode et dérivés Antiseptiques, Teinture d’iode : Absorption d’iode : gastro-entérite Chirurgie si perforation ;
iodés produits de contraste à partir de 15 g hémorragique, parfois hémolyse sinon pansements digestifs
radiologique Produits de contraste : Produits de contraste : collapsus Prémédication avant l’examen
dose individuelle allergique, œdème de la face radiologique
et/ou de la glotte Voir Choc anaphylactique, p. 1287
1273
Tableau 191. — Intoxications médicamenteuses. (suite)
1274
Lamotrigine Anti-épileptique Toxicité dépendante À fortes doses : sédation, ataxie, Traitement est symptomatique associé
de la dose diplopie, nystagmus, hypertonie, à une décontamination digestive
nausées et vomissements en respectant ses contre-indications
Exceptionnellement toxidrome
stabilisant de membrane
Ts
Lithium Psychose Au-dessus de 1 mmol/l Troubles digestifs. Tremblements, Symptomatique, associé à
maniacodépressive (plasma) myoclonies, troubles de la parole une décontamination digestive
un
et de l’écriture. Encéphalopathie agitée uniquement par lavage gastrique
avec syncinésies et convulsions. en respectant ses contre-indications
Diabète insipide néphrogénique Réhydratation par sérum salé
am
isotonique. Épuration extrarénale,
PETITE ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE
Neuroleptiques Psychoses, états 2 à 3 fois la dose : Surtout avec les phénothiazines : Diparcol IM, Parsidol
(phénothiazines, délirants voir Syndrome malin syndrome extrapyramidal, spasmes Ponalide IM ou IV
butyrophénones) des neuroleptiques, péribuccaux ; gêne à l’élocution ;
(voir p. 255) p. 1283 protrusion linguale
Toxidrome anticholinergique
avec les phénothiazines
antihistaminiques
Toxidrome stabilisant de membrane
avec la thioridazine
am
LivreSansTitre1.book Page 1275 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Phénytoïne Anti-épileptique, Toxicité dose-dépendante Selon la dose : nausées, vomissements, Traitement symptomatique
anti-arythmique Effets secondaires nystagmus, somnolence, convulsions et décontamination digestive
indépendants de la dose Cardiotoxicité rare (voie veineuse) en respectant ses contre-indications
et sévères
Sildénafil Stimulation de l’érection > 100 mg Hypotension (surtout chez sujets Symptomatique associé
pénienne sous dérivés nitrés) ; priapisme (rare) à une décontamination digestive
en respectant ses contre-indications
Sulfamides Anti-infectieux, Variable Méthémoglobinémie, anémie Alcaliniser les urines (eau Vichy)
diurétiques, hémolytique si déficit en glucose-6- pour prévenir toute accumulation.
Ts
hypoglycémiants phosphate-déshydrogénase ; Traitement symptomatique
exceptionnellement : aplasie des différentes manifestations
médullaire ; troubles rénaux, Resucrage en cas d’hypoglycémie.
un
précipitation dans les voies urinaires Octréotide : 50 à 100 µg SC
avec anurie excrétrice ; rarement : toutes les 12 heures si hypoglycémie
syndrome néphrotique, réactions réfractaire au resucrage
am
de sensibilisation,
PETITE ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE
LivreSansTitre1.book Page 1276 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Valproate Anti-épileptique et Toxicité concentration Troubles digestifs, confusion Traitement symptomatique associé à
et ses dérivés thymorégulateur dépendante encéphalopathie hépatique avec une décontamination digestive en
œdème cérébral, thrombopénie, chute respectant ses contre-indications
du taux de prothrombine, Si valproatémie > 800 mg/l et/ou signe
hyponatrémie, acidose lactique. de gravité : L-carnitine à 100 mg/kg/j
Collapsus cardiovasculaire pendant 3 jours
Vitamine B1 – Éviter la voie veineuse Choc anaphylactique Voir Choc anaplylactique, p. 1287
(thiamine)
am
LivreSansTitre1.book Page 1277 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
1277
LivreSansTitre1.book Page 1278 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Les manifestations d’intoxication sont dose-dépendantes :
1. À des doses de 10 mg/kg, apparaissent une hypothermie et une
anémie.
2. Les doses de 10-30 mg/kg engendrent : nausées, diarrhées, confu-
sion, vertiges, tremblements, signes extrapyramidaux, agitation et
euphorie ; une somnolence et le sommeil surviennent entre 20 et
30 mg/kg.
3. Entre 30-70 mg/kg, on observe un coma avec bradypnée, brady-
cardie, vomissements, myoclonies et dépression cardio-respiratoire.
La durée d’effet est brève avec un réveil franc et complet environ
2 heures après l’ingestion.
Explorations
En raison de la demi-vie extrêmement brève du GHB, son dosage ou
i
sa détection dans le sang n’est positive que pendant une courte période
am
Traitement
un
Diagnostic
Basé sur :
1. L’état d’excitation avec tremblements, logorrhée, angoisse,
insomnie, anorexie, l’hyperthermie, la déshydratation, rhabdomyolyse.
2. Les effets sympathomimétiques rarement évidents.
Explorations
Détection dans les urines : excrétion importante 2 à 4 heures après
absorption (chromatographie en phase gazeuse).
Principales complications
Confusion mentale, agressivité, hallucinations surtout auditives.
Tachycardie, hypertension paroxystique chez les sujets sous inhibi-
teurs de la monoamine-oxydase, accidents coronariens. Toxicomanie.
Traitement
Benzodiazépines à demi-vie longue ; surveillance cardiaque et ten-
sionnelleþ; réhydratation.
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INTOXICATIONS 1279
Diagnostic
Basé sur :
1. Les circonstances : notion de suicide, d’un traitement pour l’énu-
résie chez l’enfant et la découverte du toxique.
2. Le coma, peu profond, parfois convulsif, avec signes d’irritation
pyramidale.
3. Le toxidrome anticholinergique : confusion, hallucinations, agita-
tion, mydriase, tachycardie sinusale, bouche sèche, rétention d’urine.
4. Le toxidrome stabilisant de membrane : modifications hémodyna-
miques (hypotension, voire collapsus cardiovasculaire de mécanisme
mixte : vasoplégique et cardiogénique).
Explorations
1. Électrocardiogramme : allongement du QT, du PR et de la durée
des QRS.
2. Il n’existe pas de relation entre les concentrations plasmatiques
des antidépresseurs polycycliques et la survenue de troubles car-
i
diaques graves.
am
Principales complications
1. Non spécifiques : celles du coma, de l’encéphalopathie anticholi-
un
nergique.
2. Arrêt respiratoire ; collapsus cardiogénique ; arrêt cardiaque.
Ts
Traitement
Symptomatique associé à une décontamination digestive en respec-
tant ses contre-indications.
1. Surveillance permanente par moniteur cardiaque. En cas de
troubles de la conduction cardiaque avec retentissement hémodyna-
miqueþ: bicarbonate de sodium en solution molaire en perfusion,
associé à du KCl (1,50 g/500 ml) et à un médicament inotrope positif,
type dobutamine.
2. Assistance circulatoire périphérique en cas de toxidrome stabili-
sant de membrane sévère avec choc cardiogénique réfractaire au trai-
tement médical optimisé.
Traitement
1. Dans les cas sévères, doit débuter le plus précocement possible, à
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. L’intensité des signes digestifs : vomissements profus, diarrhée.
2. La coagulation intravasculaire initiale. Péjorative si taux de
prothrombine inférieur à 20 %.
3. La survenue plus tardive d’une thrombopénie, puis d’une granulo-
pénie.
LivreSansTitre1.book Page 1281 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1281
Principales complications
Choc hypovolémique. Détresse respiratoire. Choc cardiogénique pré-
coce dans les intoxications massives. Aplasie médullaire. Alopécie à la
phase de convalescence.
Traitement
1. Symptomatique associé à une décontamination digestive en res-
pectant ses contre-indications. Facteur de croissance hématopoïétique
en cas d’aplasie, traitement des complications infectieuses et hémorra-
giques d’une aplasie médullaire de courte durée associée à une coagu-
lopathie de consommation sévère dans les formes graves.
2. Traitement d’un choc cardiogénique non ischémique.
3. Des anticorps anti-colchicine sont actuellement en cours d’évaluation.
Diagnostic
Basé sur :
1. L’apparition de troubles digestifs : nausées, vomissements.
2. Des troubles neurosensoriels (asthénie intense, obnubilation, dys-
i
chromatopsie).
am
Explorations
1. Lors d’une intoxication aiguë : hyperkaliémie (pronostic péjoratif),
éventuellement masquée par la déplétion potassique due aux diurétiques.
Ts
Diagnostic
1. À faible dose, la kétamine provoque une euphorie, une agitation et
une agressivité, une voie pâteuse, une vision floue, des fourmillements,
des vertiges et une ataxie.
2. À dose modérée, la kétamine induit une agressivité, une tachy-
cardie et une hypertension. Les patients rapportent des rêves plaisants
ou déplaisants, une sensation de flottement, une hypersensibilité à la
lumière, des impressions de dépersonnalisation, des synesthésies :
i
am
« voir des sons, entendre des couleurs », il peut exister des stéréotypies
de mots ou d’action, une confusion et des hallucinations.
Gravité
un
Diagnostic
Basé sur :
1. L’exposition à un agent causal : anesthésiques locaux (benzocaïne,
lignocaïne et prilocaïne), antibiotiques (sulfamide-triméthoprime et
dapsone), nitrites et nitrates, bleu de méthylène, métoclopramide.
2. Les symptômes qui dépendent du taux de méthémoglobinémie :
aucune manifestation entre 0 et 15 % ; cyanose, fatigue, vertiges, cépha-
lées, nausées entre 15 et 30 % ; cyanose marquée, asthénie, dyspnée,
polypnée, tachycardie entre 30 et 50 % ; coma, convulsions, dépression
respiratoire, arythmies, acidose métabolique entre 50 et 70 % : risque
de décès à partir de 70 %.
LivreSansTitre1.book Page 1283 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1283
Gravité
Troubles de conscience, fausse hyperleucocytose, les automates
comptent les fantômes d’hématies hémolysées comme des globules
blancs.
Traitement
1. Oxygénothérapie et traitement symptomatique. Décontamination
digestive précoce en respectant ses contre-indications.
2. Antidote : bleu de méthylène (voir ce mot).
Traitement
1. Oxygénothérapie au masque ou après intubation et sous ventila-
tion contrôlée en cas d’insuffisance respiratoire.
Ts
I. INTOXICATION AIGUË
Mortalité inférieure à 1 %.
Diagnostic
Le toxidrome dépend des propriétés de la phénothiazine :
1. Neuroleptiques sédatifs : coma avec toxidrome de myorelaxation.
2. Antihistaminiques : coma avec toxidrome anticholinergique.
Traitement
Glacer, réhydrater, déconnecter. Dantrium per os ou parentéral et pro-
duit dopaminergique si suspicion de syndrome malin des neuroleptiques.
Diagnostic
Basé sur :
1. La notion de traitement antérieur de la personne ou de son entourage.
2. L’apparition d’une confusion ou un trouble de conscience avec un
syndrome extrapyramidal.
3. Des modifications électrocardiographiques à type de QT long fai-
sant courir le risque de torsade de pointes.
Gravité
Coma, convulsions, rhabdomyolyse, hyperthermie, troubles du
i
rythme ventriculaire, collapsus cardiovasculaire.
am
Traitement
Symptomatique associé à une décontamination digestive précoce en
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Chez l’adulte : des vomissements avec sueurs profuses et bour-
donnements d’oreille, hyperventilation.
2. Chez l’enfant : souvent un coma (parfois convulsif) avec hyper-
ventilation.
Explorations
1. Dosage des salicylés. Concentration dangereuse au-dessus de
250 mg/l chez l’enfant, 600 mg/l chez l’adulte.
2. Mesure des gaz du sang artériel (alcalose respiratoire parfois
extrême, puis acidose métabolique ou mixte).
3. Baisse fréquente des facteurs de la coagulation.
Principales complications
Déshydratation. Acidose mixte métabolique et respiratoire. Arrêt
respiratoire par épuisement.
Traitement
1. Symptomatique associé à une décontamination digestive en res-
pectant ses contre-indications.
LivreSansTitre1.book Page 1285 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1285
SYNDROME SÉROTONINERGIQUE
Lié à une hyperstimulation des récepteurs 5HT-2A et potentiellement aussi les
5HT-1A. Il est provoqué par une modification de posologie ou une intoxication
aiguë avec un médicament inhibiteur de la recapture de la sérotonine. La circons-
tance de survenue la plus fréquente est une interaction méconnue entre deux
médicaments interagissant au niveau de la recapture de la sérotonine, par asso-
ciation d’inhibiteurs sélectifs ou non de la recapture de la sérotonine : inhibiteurs
de la monoamine-oxydase, antidépresseurs polycycliques, lithium, morphiniques
(dextrométorphane, fentanyl, péthidine, cocaïne), un antibiotique le linézolide.
Tout médicament inhibant la recapture de la sérotonine à un degré divers peut
induire un syndrome sérotoninergique. C’est dire si ce toxidrome résulte plus sou-
vent d’un effet secondaire de médicament que d’une intoxication.
Diagnostic
Clinique, basé sur les critères de Sternbach :
1. Anamnèse précisant l’apparition des signes dans les heures qui
i
suivent l’introduction, une modification de posologie, une association
am
SYNDROME DE SEVRAGE
AUX BENZODIAZÉPINES
Syndrome pouvant être engendré par une diminution ou un arrêt de prise de
benzodiazépines chez un consommateur chronique. Facteurs de risque : benzodia-
zépines à demi-vie courte, diminution trop rapide de posologie, consommation
associée d’alcool ou de médicaments sédatifs, existence d’une dépression ou
d’une anxiété importante au moment du sevrage.
LivreSansTitre1.book Page 1286 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur l’apparition chez un sujet consommant des benzodiazé-
pines d’une triade associant céphalées, anxiété, insomnie ou inversion
du cycle nycthéméral.
Gravité
Hallucinations, confusion, convulsions, état de mal convulsif élec-
trique se traduisant cliniquement par une absence.
Traitement
1. Préventif : arrêt très progressif sur plusieurs semaines (4 à 10), voire
plusieurs mois. En cas de consommation de benzodiazépines à demi-vie
courte (par exemple, l’alprazolam), substituer par des benzodiazépines à
demi-vie longue (par exemple, le diazépam). Diminution par paliers de 10
à 25 % au maximum de la consommation quotidienne. En cas d’apparition
de signes de sevrage : reprise de la posologie antérieure.
2. Une impossibilité de sevrage n’est pas rare (20 à 30 %). Le taux de
rechute à 1 an est de l’ordre de 20 à 80 % selon les séries.
Diagnostic
Basé sur une somnolence, allant jusqu’à un coma parfois précédé
Ts
Principales complications
1. Quel que soit le médicament : hypopnée obstructive d’autant
qu’associée à d’autres tranquillisants.
2. Pour les produits à longue durée d’action, ce sont les complica-
tions communes aux états comateux : conjonctivite (par perte du
réflexe cornéen), hypothermie, rhabdomyolyse de posture, pneumo-
pathie d’inhalation, insuffisance respiratoire.
3. Pour le méprobamate : collapsus mixte vasoplégique puis cardio-
génique avec complexes QRS fins à l’électrocardiogramme.
4. Pour l’hydroxyzine : toxidrome stabilisant de membrane à très
forte dose.
Traitement
1. Symptomatique associé à une décontamination digestive en res-
pectant ses contre-indications.
2. Il existe un antagoniste des benzodiazépines : le flumazénil voir
p. 163.
3. Remplissage, catécholamines en case d’intoxication par méproba-
mate ou hydroxyzine.
LivreSansTitre1.book Page 1287 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1287
CHOC ANAPHYLACTIQUE
Cet accident est imprévisible. Tout médicament peut le déclencher. Les pro-
duits les plus fréquemment en cause sont les suivants :
1. Analgésiques : acide acétylsalicylique et anesthésiques locaux.
2. Anti-infectieux : les pénicillines avec réactions croisées dans 15 % des cas avec
les céphalosporines de 1re génération et dans 2 % des cas avec celles de 2e et
e
3 générations.
3. Anesthésie-réanimation : les produits anesthésiques sauf l’étomidate, les ben-
zodiazépines, le pancuronium, les neuroleptiques et les halogénés ; les produits
de remplissage vasculaire, le sang et ses dérivés à l’exception de l’albumine.
4. Désensibilisation : pollens, venins d’hyménoptères.
5. Sérothérapie chez des sujets ayant déjà subi une injection de sérum animal.
6. Vitaminothérapie B1 par voie parentérale (choc thiaminique).
7. Produits de contraste iodés, surtout par voie parentérale.
8. Fer par voie parentérale.
9. Enzymothérapie : héparine, hyaluronidase, chymotrypsine.
10. Piqûres d’insectes : guêpes, abeilles, punaises.
11. Origine alimentaire : ingestion de moutarde, crustacés, mollusques.
12. Tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens : possibilité d’asthme grave et
choc anaphylactique. Inhibiteurs de la cyclo-oxygénase : ces composés paraissent
augmenter la libération de médiateurs d’anaphylaxie en bloquant la synthèse des
i
prostaglandines.
am
Diagnostic
Basé sur :
1. La survenue des accidents moins de 30 minutes après absorption
un
de l’allergène.
2. Par ordre de gravité :
Ts
MALADIE SÉRIQUE
i
Réaction due à l’effet toxique des complexes antigènes-anticorps circulants.
am
3. Glomérulopathie.
4. Paralysies radiculaires parfois.
Explorations
Protéinurie (si atteinte glomérulaire). Chute du complément sérique
(en particulier fraction C3, p. 1594).
Traitement
1. Corticoïdes.
2. Prévention : vaccinations à jour, éviter lorsque c’est possible l’uti-
lisation de gammaglobulines d’origine hétérologue.
LivreSansTitre1.book Page 1289 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1289
PRODUITS CONSTITUANTS
PRODUITS CONSTITUANTS
EDTA…)
Éthers de glycol
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Acides forts Respiratoire, Décapants pour métaux. Brûlures chimiques de la peau ou Sédatifs, ventilation assistée
(HCl, H2SO4, digestive Détartrants. des muqueuses exposées. Transfusions, antibiotiques
HNO3) Déboucheurs. Acidose métabolique. (neutralisation illusoire)
Batteries automobiles. Élévation des enzymes tissulaires. Fibroscopie d’urgence
Flux de soudure. Coagulopathie de consommation. Examen tomodensitométrique
Absorbeurs d’humidité État de choc thoracique
Suicide Œdème aigu pulmonaire, en cas d’inhalation Avis ORL et chirurgical
Perforations viscérales, hémorragies et risque Alimentation parentérale
de sténoses séquellaires en cas d’ingestion
Acide oxalique : voir Oxalates ci-dessous
Acide Digestive Détartrants pour cafetières Irritation modérée Symptomatique
Ts
sulfamique et fers à repasser Risque d’hypocalcémie et d’hypomagnésémie,
seulement en cas de prise massive
un
Alcalis Respiratoire, Déboucheurs. Brûlures chimiques de la peau Lavage à grande eau si projections
caustiques digestive Nettoyants pour sols. ou des muqueuses exposées oculaires ou cutanées
(potasse, Décapants pour peintures Acidose métabolique. Antibiotiques.
soude,
am
Élévation des enzymes tissulaires. Avis ORL et chirurgical
ammoniaque) Coagulopathie de consommation. Examen tomodensitométrique
PETITE ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE
LivreSansTitre1.book Page 1292 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Alcool Digestive Réactif de laboratoire. Ivresse, coma convulsif, troubles digestifs, Alcalinisation
méthylique Risque de cécité L’alcool à brûler en contient acidose métabolique intense, amblyopie Inhibition du métabolisme du méthanol
(méthanol) pour prises < 10 ml moins de 25 % et ou cécité par l’administration d’éthanol
généralement, moins de 5 % Ce sont les métabolites du méthanol (0,6 à 0,8 g/kg, puis 0,1 à 0,2 g/kg/h,
qui sont principalement responsables IV ou per os) ou de fomépizole
des effets toxiques (15 mg/kg, puis 10 mg/kg
toutes les 12 heures, IV ou per os)
Acide folinique : 50-100 mg/4 h,
pendant au moins 24 heures
Épuration extra-rénale
Ts
Ammoniaque : voir Alcalis caustiques ci-dessus
Anhydride Respiratoire Produit de la combustion Asphyxiant Soustraction à l’atmosphère viciée.
un
carbonique À partir de 1,5 % et de la fermentation Excitation avec hyperventilation, Oxygénothérapie
de l’air inspiré, de matières organiques. puis somnolence et coma hypercapnique Ventilation assistée si coma
INTOXICATIONS
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Argent Digestive, Orfèvrerie. Toxicité aiguë faible des sels d’argent, En cas d’ingestion de nitrate d’argent,
parfois percutanée Films photographiques. sauf celle du nitrate qui est corrosif administrer 100 à 200 ml d’une solution
(médicaments) Amalgames dentaires. et méthémoglobinisant à 1 % de chlorure de sodium
Soudures. Piles. Puis traiter comme une substance
Médicaments (les seuls corrosive (voir acides forts)
encore utilisés sont à usage En cas de méthémoglobinémie,
externe) traiter par le bleu de méthylène à 1 %
(5 à 25 ml, IV)
Arsenic Digestive Homicide Syndrome cholériforme. Nécrose tubulaire Lavage d’estomac
Suicide rénale. Cytolyse hépatique. Myocardite. BAL (3-5 mg/kg × 4-6 par 24 h),
Accident : traitement Encéphalopathie. Polynévrite ; alopécie réhydratation et alcalinisation
de la vigne, naturalisation et bandes unguéales tardives (ou DMSA : 10 mg/kg toutes les 8 heures,
Ts
des animaux, fabrication Diagnostic chimique immédiat : arsenic mais pas de forme injectable en France).
d’alliages spéciaux, impureté inorganique dans l’urine > 10 µg/g N-acétylcystéine (140 mg/kg,
des minerais de cuivre, de créatinine puis 70 mg/kg toutes les 4 heures)
un
de plomb, d’étain, d’or Diagnostic retardé : dosage dans les cheveux Épuration extra-rénale
et de zinc et les ongles
am
Baryum (sels Digestive Rodenticides. Feux d’artifice Diarrhée intense ; contractures douloureuses Administration orale de sulfate
PETITE ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE
LivreSansTitre1.book Page 1294 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
solubles de) ou respiratoire Pigments Paresthésies, puis parésies et paralysies. de magnésium (5-10 g) pour former
Méprise, suicide Bradycardie et troubles de l’excitabilité du sulfate de baryum inabsorbable.
i
cardiaque. Hypokaliémie de transfert Lavage d’estomac
Traitement symptomatique
(réhydratation, apports prudents
de potassium, parfois ventilation
assistée). Jamais de sulfate
de magnésium IV (dangereux)
Bases fortes : voir Alcalis caustiques ci-dessus
Tableau 193. — Intoxications aiguës par les produits industriels, agricoles ou ménagers. (suite)
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Benzène Respiratoire, 0,4 % du pétrole brut Intoxication aiguë : voir Hydrocarbures Voir Hydrocarbures liquides ci-dessous
digestive Raffinage du pétrole liquides ci-dessous
Production, transport Risque d’aplasie médullaire et d’hémopathies
et emploi de carburants malignes qu’en cas d’exposition répétée ;
automobiles (qui peuvent ces atteintes hématologiques surviennent
en contenir jusqu’à 1 %) plusieurs années, voire plusieurs dizaines
Synthèse chimique d’années après le début de l’exposition
(et souvent, longtemps après qu’elle a été
interrompue)
Ts
Borates : voir Acide borique ci-dessus
Bromure Respiratoire Fumigation Irritation : brûlures, en cas de contact direct, Symptomatique
de méthyle Extincteur d’incendie œdème aigu pulmonaire
un
(avant 1960) Encéphalopathie : confusion, délire, syndrome
Synthèse chimique cérébelleux, signes extra-pyramidaux,
INTOXICATIONS
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
am
et sels de) Bronze. Laiton. Pigments Inhalation : syndrome pseudo-grippal Chélation par dimercaprol (3-5 mg/kg
LivreSansTitre1.book Page 1297 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Suicide i × 4-6/jour)
Cyanures : Voir Acide cyanhydrique ci-dessus
Attention ! Ferro- et ferricyanures ne sont pas toxiques (non absorbés)
para- Digestive, Antimites. Désodorisant Troubles digestifs Symptomatique
Dichloro- respiratoire Les intoxications aiguës Dépression du système nerveux central :
benzène font toujours suite syndrome ébrieux, puis coma. Convulsions
à une ingestion
1297
Tableau 193. — Intoxications aiguës par les produits industriels, agricoles ou ménagers. (suite)
1298
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Eau de Javel Digestive Désinfection Ingestion : voir Acides forts ou Alcalis Ingestion : voir Acides forts et Alcalis
Respiratoire : Blanchiment du bois ci-dessus. ci-dessus
en cas de mélange ou du papier Inhalation : le mélange acide-eau de Javel Inhalation : voir Chlore ci-dessus
avec un acide dégage du chlore ; le mélange avec un produit
ou un produit ammoniaqué dégage des chloramines
ammoniaqué qui sont également des gaz irritants
(voir Chlore ci-dessus)
Essence : voir Hydrocarbures ci-dessous
Éther Digestive, Ingestion (suicide, équivalent Ébriété, coma, odeur de l’haleine Symptomatique (ventilation assistée)
Ts
diéthylique respiratoire alcoolique)
Éthylène Digestive Antigel Dépression du système nerveux central Évacuation gastrique
un
glycol (syndrome ébrieux, puis coma). Traitement symptomatique
Hyperosmolalité. Polyurie. Inhibition du métabolisme du glycol
Acidose métabolique. Trou anionique. (ce sont les métabolites qui sont
INTOXICATIONS
am
Hypocalcémie. Insuffisance rénale. principalement responsables des effets
LivreSansTitre1.book Page 1299 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Isocyanates Respiratoire Industrie des matières Irritants puissants (voir Chlore ci-dessus) Symptomatique
(de toluylène, plastiques Sensibilisants (asthme, pneumopathie
de diphényl- Peintures. Vernis d’hypersensibilité)
méthane, Synthèse chimique
d’hexa-
méthylène,
de méthyle…)
Javel (eau de) : voir Eau de javel ci-dessus
Kérosène : voir Hydrocarbures ci-dessus
Ts
Manganèse Respiratoire Fumées de soudure d’aciers Puissant irritant des voies respiratoires Symptomatique
(oxyde) au manganèse (voir Chlore)
un
Syndrome pseudo-grippal associé aux signes
d’irritation respiratoire
INTOXICATIONS
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Oxydes Respiratoire Produits par la dégradation Puissants irritants respiratoires (voir Chlore Voir Chlore ci-dessus
d’azote thermique des matières ci-dessus)
azotées
Oxyde de carbone : voir Intoxication par l’oxyde de carbone, p. 1311
Ozone Respiratoire Polluant atmosphérique Puissant irritant respiratoire (voir Chlore Voir Chlore ci-dessus
Toxicité faible Désinfectant ci-dessus)
Paradichlorobenzène : voir (para-)Dichloro-benzène ci-dessus
Paraquat Digestive, Herbicide Corrosif : troubles digestifs Symptomatique
Ts
percutanée Tubulopathie aiguë Terre à foulon ou charbon activé
Pas de pénétration Collapsus (adsorbants)
un
respiratoire Hépatite cytolytique Furosémide
importante Fibrose pulmonaire progressive mortelle Épuration extra-rénale inefficace
dans les conditions N-acétylcystéine
INTOXICATIONS
habituelles d’emploi
am Déféroxamine
Le paraquat
LivreSansTitre1.book Page 1305 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Phosphore Cutanée, digestive Fabrication d’explosif Brûlures sévères de la peau et des muqueuses Décontamination cutanéo-muqueuse,
blanc Dose mortelle : Allumettes (pas en France) avec lesquelles il entre en contact par des moyens mécaniques (Waterpick).
1 mg/kg Raticide (pas en France) Après ingestion : troubles digestifs, hépatite Évacuation gastrique
cytolytique, troubles hémodynamiques, Traitement symptomatique
troubles de la conduction et de l’excitabilité La N-acétylcystéine préviendrait
cardiaques, myoclonies, convulsions, acidose la cytolyse hépatique
métabolique, atteinte tubulaire rénale
Diagnostic : odeur de l’haleine, déjections
phosphorescentes
Ts
Phosphine Respiratoire Biocide Irritation des yeux et des voies aériennes Oxygénothérapie
Dopant de semi-conducteurs (bronchospasme, œdème aigu pulmonaire) Traitement symptomatique
Anoxie tissulaire : acidose métabolique, troubles
un
du rythme cardiaque, coma, convulsions ;
atteintes hépatique et rénale possibles
INTOXICATIONS
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
Convulsions i
Pneumopathie d’inhalation
Tétra- Digestive, Solvant. Détachant textile Irritation : troubles digestifs Symptomatique
chloréthylène respiratoire Dépression du système nerveux central :
(perchlor- syndrome ébrieux, puis coma
éthylène) Troubles de l’excitabilité cardiaque
Tétrachlorure Digestive, Solvant. Dégraissant Dépression du système nerveux central : Symptomatique
de carbone respiratoire Autrefois, extincteur syndrome ébrieux, puis coma (ces signes N-acétylcystéine : en prévention
d’incendie initiaux peuvent manquer) des atteintes rénale et hépatique ;
Hépatite cytolytique poursuivre l’administration,
Nécrose tubulaire rénale pendant au moins 10 jours
1309
Tableau 193. — Intoxications aiguës par les produits industriels, agricoles ou ménagers. (suite)
1310
VOIE D’INTRODUCTION
TOXIQUE ÉTIOLOGIE CLINIQUE TRAITEMENT
DOSE TOXIQUE
de carbone) i
Neuropathies périphériques au décours
de la phase aiguë quand la préparation
contient un produit de dégradation
(dichloroacétylène)
White-spirit : voir Hydrocarbures ci-dessus
LivreSansTitre1.book Page 1311 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1311
Diagnostic
Basé sur :
1. L’état ébrieux.
2. L’aspect vultueux avec hyperhémie conjonctivale.
3. L’instabilité à la marche.
4. L’haleine caractéristique.
5. Les vomissements avec vertiges et nystagmus.
6. Une intoxication massive entraîne un coma avec hypothermie,
hypoglycémie et acidose métabolique possibles.
Explorations
1. Dosage d’alcool dans l’air expiré : alcootest ou mieux, éthylomètre,
plus précis.
2. Dosage de l’alcoolémie par méthode enzymatique ou chromatogra-
i
phie en phase gazeuse.
am
Principales complications
Hypoglycémie, acidose métabolique, collapsus, stéatose aiguë
un
Traitement
Réhydratation (perfusions glucosées et bicarbonatées) ; vitamino-
thérapieþB1þ; réchauffement.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les conditions d’apparition du coma, sa nature hypertonique, avec
signe de Babinski bilatéral.
2. La précession par des vomissements, des céphalées et des vertiges.
Explorations
Il y a deux types de mesure de l’oxycarbonémie :
1. Dosage de l’oxyde de carbone total : résultats exprimés en ml ou
en mmol/l (1 mmol/l = 2,24 ml pour 100 ml) pour 100 ml de sang.
LivreSansTitre1.book Page 1312 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
I. MERCURE MÉTALLIQUE
Quelle que soit la voie d’entrée du mercure métallique, il n’est généralement
responsable que d’une intoxication bénigne, par des ions mercuriques (voir ci-
après). Les intoxications chroniques peuvent être néanmoins sévères.
Complications
Ingestion
Elle ne produit pas d’intoxication systémique. Possibilités de fausses
routes, initialement bien tolérées, mais pouvant secondairement se com-
pliquer d’une réaction inflammatoire du parenchyme pulmonaire, si le
métal n’est pas rapidement évacué. Exceptionnellement, le mercure
ingéré peut être piégé par l’appendice et provoquer une appendicite.
LivreSansTitre1.book Page 1313 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1313
Inhalation
a) L’inhalation aiguë de vapeurs de mercure chauffé entraîne, après
quelques heures de latence, une irritation intense des voies aériennes
et une alvéolite hémorragique.
b) L’inhalation répétée de vapeurs de mercure est responsable d’une
intoxication chronique, dont les principales manifestations sont une
encéphalopathie (syndrome cérébelleux et détérioration intellectuelle),
une neuropathie périphérique (généralement subclinique), une stoma-
tite et une glomérulonéphrite extra-membraneuse.
c) Le traitement de ces intoxications mercurielles associe des mesures
symptomatiques et une chélation (dimercaprol [3-5 mg/kg × 4-6/jour] ou
acide dimercaptosuccinique [10 mg/kg × 3/j]).
Injection sous-cutanée
Réaction inflammatoire récidivante au point d’injection. Traitement :
exérèse large des tissus contaminés, lorsqu’elle est possible.
Injection intraveineuse
Produit de multiples embols pulmonaires, puis dans tous les tissus ;
initialement bien tolérés, ils peuvent secondairement entraîner de mul-
tiples réactions à corps étrangers.
Amalgames dentaires
i
Ils contiennent du mercure qui est partiellement absorbé : ils sont la
am
démontré.
OU MERCURIQUES
L’ion mercurique est la forme toxique du mercure. Pour un anion donné, le
dérivé mercureux est moins toxique que le dérivé mercurique.
Complications
1. L’ingestion d’un dérivé inorganique du mercure produit une
intense irritation du tube digestif, une nécrose tubulaire rénale, une sto-
matite et une éruption cutanée. Le traitement de ces intoxications tou-
jours sévères est d’abord symptomatique. Avant la phase anurique, le
dimercaprol (3-5 mg/kg × 4-6/jour) et l’acide dimercaptosuccinique
(10 mg/kg × 3/j) sont des chélateurs efficaces.
2. L’acrodynie est un syndrome surtout observé chez les enfants intoxi-
qués par des dérivés mercureux ou des vapeurs de mercure. C’est une
atteinte des mains et des pieds (qui sont rouge-violacé, moites, froids,
œdématiés et douloureux avec une desquamation en grands lambeaux).
S’y associent des troubles du comportement (apathie, irritabilité), des
sueurs profuses, une hypertension artérielle et une tachycardie sinusale.
Elle justifie une chélation selon les modalités indiquées ci-dessus.
alkylés, lorsqu’ils sont absorbés par voie percutanée et comme des dérivés inor-
ganiques, quand ils sont ingérés.
Complications
Les dérivés alkylés sont responsables d’encéphalopathies très
sévères, souvent mortelles. L’acide dimercaptosuccinique et le dimer-
captopropane sulfonate sont des chélateurs efficaces.
Diagnostic
1. Intoxication aiguë : troubles digestifs, hépatite cytolytique, hémo-
lyse et parfois, atteinte tubulaire rénale, discrète ou modérée.
un
INTOXICATIONS 1315
Leur usage est en principe interdit par les conventions internationales. Il existe
cependant une crainte concernant le risque d’utiliser des agents chimiques qui ne
sont pas nécessairement des armes chimiques, dans un but terroriste. Cette recon-
un
naissance d’un risque chimique de nature terroriste non limité aux armes
chimiques figure dans la circulaire SGDN 700 qui dicte la doctrine nationale éta-
blissant la réponse de la défense civile et du système de santé vis-à-vis d’un tel
Ts
risque.
La probabilité d’utilisation terroriste d’agents chimiques est basée sur trois faits :
1. L’efficacité des armes chimiques a été démontrée : une tonne d’explosif clas-
sique blesse ou tue 4,9 personnes, une tonne de munition chimique blesse ou tue
11,5 personnes, une tonne d’ypérite blesse ou tue 36,4 personnes.
2. Leur utilisation dans un cadre d’acte terroriste. En effet, l’utilisation lors de
guerres entre États a été, partiellement, limitée en raison du risque de représailles.
Mais les représailles deviennent impossibles lors d’une action terroriste qui
implique des individus dilués dans la population générale.
3. De nombreux produits qui ne sont pas des armes chimiques sont des agents
crédibles en raison de leur toxicité et de leur disponibilité. Ils peuvent être achetés
comme produit pur et sous forme concentrée partout à travers le monde. C’est
ainsi que le chlore et le cyanure ont soit été utilisés, soit fait l’objet de saisies lors
d’opérations anti-terroristes.
Les armes chimiques sont présentées ici selon la classification militaire. Il faut
cependant remarquer la difficulté d’une telle classification. Ainsi l’ypérite, classée
parmi les agents létaux, cause essentiellement des brûlures cutanéo-muqueuses,
mettant le combattant hors service pendant des semaines, voire des mois, alors
même que le taux de mortalité immédiate est réduit. L’utilisation d’un agent
chimique lors de l’acte de contre-terrorisme à l’opéra de Moscou laisse penser que
des morphinomimétiques actifs par inhalation pourraient aussi être utilisés. De
tels agents ne font pas partie des armes chimiques reconnues.
I. AGENTS LÉTAUX
1. Le phosgène est un gaz suffocant à odeur de foin coupé, responsable
d’œdème aigu du poumon caustique (voir Phosphogène dans le tableau 193,
p. 1291).
LivreSansTitre1.book Page 1316 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
2. L’acide cyanhydrique est volatil ; il n’est utilisable qu’en milieu clos (voir
Acide cyanhydrique dans le tableau 193, p. 1291).
3. L’ypérite, ou gaz moutarde, est un vésicant, produisant des brûlures cutanées,
des muqueuses oculaires et des voies respiratoires, de constitution lente. Les
lésions cutanées prédominent au niveau des plis ; une dépression médullaire est
observée, après quelques jours, dans les formes graves.
Le traitement est symptomatique (antalgiques, antibiotiques). La décontamina-
tion cutanée est réalisée par application d’une poudre adsorbante, suivie d’un
abondant lavage à l’eau.
INTOXICATIONS 1317
TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES
De nombreux germes peuvent être en cause. La plupart d’entre elles sont à
expression digestive (voir p. 583). On distingue les intoxications où les troubles
observés sont dus à des toxines préformées par l’animal consommé (tétro-
dontoxine), ou stockées par lui (saxitoxine, acide okadaïque, acide domoïque,
ciguatoxine…), ou encore, produites lors de la prolifération du germe dans l’ali-
ment (staphylocoques, botulisme, histamine), des infections où les troubles résul-
tent de la prolifération du germe dans l’organisme (salmonelles). Le tableau 194
résume les principales toxi-infections alimentaires.
Tableau 194. — Toxi-infections alimentaires.
(Gambierdiscus Diagnostic
toxicus) par identification
de la toxine
dans les poissons
Diagnostic
par identification
de la toxine
Ts
INTOXICATIONS 1319
CHAMPIGNONS
TOXINES SIGNES CLINIQUES TRAITEMENT
TOXIQUES
interstitielle aiguë
survenant 1 à 4 jours
après la prise ;
Ts
de bon pronostic
Clitocybes Muscarine Syndrome muscarinien Symptomatique.
blancs (ou sudorien Atropine (seulement
Inocybes ou cholinergique) en cas d’intoxication
(certains) Incubation de 15 minutes sévère)
à 2 heures
Hyperparasympathico-
tonie : sueurs profuses,
myosis, bradycardie,
dyspnée, vomissements
et diarrhée,
hypersalivation
Clitocybe Acides Syndrome acromélagien Symptomatique
à bonne acroméliques Fourmillements
odeur puis sensation de brûlure
des mains et des pieds,
apparaissant 24 heures
après la prise,
accompagnés
d’un érythème
et d’un œdème local
et évoluant par crises
déclenchées par la chaleur
ou la position déclive
LivreSansTitre1.book Page 1320 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CHAMPIGNONS
TOXINES SIGNES CLINIQUES TRAITEMENT
TOXIQUES
tigré
Certaines
espèces
d’agarics,
un
de bolets,
de clavaires,
de lactaires,
Ts
de pleurotes,
de russules, de
sclérodermes…
INTOXICATIONS 1321
CHAMPIGNONS
TOXINES SIGNES CLINIQUES TRAITEMENT
TOXIQUES
vertiges, troubles
de la vision
Persistance pendant
quelques jours
un
Panaeolus à 3 heures.
Délire, hallucinations
systémiques : myalgies
et contractures musculaires,
paresthésies, hyperesthésie,
hypertension artérielle,
un
troubles digestifs
INTOXICATIONS 1323
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1324 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CHALEUR
Certaines des affections induites par le travail en ambiance chaude et par
l’exposition aux rayonnements thermiques sont indemnisables au titre des
tableaux n° 58, 71 et 71 bis des maladies professionnelles dans le régime général
de la sécurité sociale.
Diagnostic
La chaleur est génératrice :
1. De crampes musculaires, d’une sensation d’épuisement, de ver-
tiges et de céphalées ; rhabdomyolyse à l’effort.
2. D’insolation : hyperthermie, céphalées, collapsus, insuffisance
rénale, mort par hémorragie cérébrale.
3. L’exposition répétée au rayonnement thermique est un facteur de
risque de cataracte.
4. Possibilité de séquelles neurologiques sévères.
Traitement
Transport en milieu frais, immersion dans l’eau froide jusqu’à ce que
la température centrale atteigne 38 °C. Pas de stimulants. Perfusions IV
i
am
FROID
un
Diagnostic
1. Au-dessous de 33 °C : perte de conscience, bradypnée, vasocons-
triction cutanée, bradycardie sinusale, onde J à l’électrocardiogramme.
2. Au-dessous de 28 °C : collapsus, risque de fibrillation ventriculaire.
3. Au-dessous de 15 °C : hémorragies digestives, arrêt circulatoire.
Traitement
Bains chauds lors des hypothermies par immersion. Couverture
d’amiante. Circulation extra-corporelle proposée en dessous de 25°.
HYPERBARIE ET BAROTRAUMATISMES
Travail sous pression lors de creusées de tunnels, plongée sous-marine, oxygé-
nothérapie hyperbare, exploration spatiale. Certaines des affections induites par
le travail en milieu hyperbare sont indemnisables au titre du tableau n° 29 des
maladies professionnelles dans le régime général de la sécurité sociale.
Diagnostic
1. Douleurs articulaires pendant la décompression.
2. Embolies gazeuses. La symptomatologie dépend de l’organe
qu’elles atteignent ; apparition, par ordre de gravité, de courbatures, de
suffocation et de collapsus, d’atteintes neurologiques diverses (sco-
tome scintillant, état pseudo-ébrieux, vertige de Ménière, engourdisse-
ment des membres et même paraplégie).
LivreSansTitre1.book Page 1325 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INTOXICATIONS 1325
IRRADIATIONS
Certaines des affections induites par l’exposition professionnelle à des rayonne-
ments ionisants sont indemnisables au titre du tableau n° 6 des maladies profession-
nelles dans le régime général de la sécurité sociale et n° 20 dans le régime agricole.
Complications
Érythème ou brûlures cutanées, mucite oro-pharyngée, vésicale,
digestive (météorisme avec vomissements et diarrhée), sialose, paroti-
dite aiguë, pneumopathie aiguë interstitielle, hépatite cytolytique,
maladie veino-occlusive du foie, myocardiopathie, signes hémorra-
giques, aplasie médullaire, alopécie.
Traitement
1. Accident de centrales : prévention de la fixation d’isotopes d’iode par
les populations éventuellement contaminées par comprimés d’iodure de
potassium (1 comprimé de 100 mg). Décontamination (peau, vêtements).
LivreSansTitre1.book Page 1326 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Complications
Disparition de la spermatogenèse, stérilité chez la femme, hypoplasie
médullaire, ulcérations digestives, radiolésions cutanées, radiocancers,
radioleucoses.
ÉLECTROCUTIONS
La gravité des lésions induites dépend de la conductibilité (plus grande en
contact avec l’eau), de la zone de passage du courant (plus dangereux si les deux
pôles sont de part et d’autre du corps que s’il s’agit d’un pied et du sol par
exemple), de la durée du contact, de l’intensité du courant ; un courant alternatif
de 250 V peut être fatal.
Diagnostic
Basé sur :
1. Les manifestations immédiates : tétanisation avec possibilité de
fractures, nécroses cutanées et profondes ; collapsus avec arrêt respi-
i
ratoire, insuffisance coronarienne aiguë, fibrillation ventriculaire.
am
Traitement
1. Soustraire immédiatement la victime au courant après avoir coupé
Ts
NOYADES
1/5 des accidents mortels. Distinguer la syncope d’immersion sans inhalation
d’eau de la noyade proprement dite.
Diagnostic
1. En eau douce : anoxie, inondation alvéolaire, hémodilution, hémo-
lyse massive, fibrillation ventriculaire.
2. En eau de mer : anoxie, hémoconcentration avec hypervolémie et
œdème pulmonaire, puis rapidement collapsus et bradycardie extrême.
Traitement
1. Syncope d’immersion : soustraire du milieu aquatique le plus vite
possible et entreprendre massage cardiaque externe, respiration
assistée, réchauffement.
2. Noyade vraie : évacuation de l’encombrement oro-pharyngé par posi-
tion tête en bas, intubation trachéale, aspiration bronchique puis ventila-
tion assistée, massage cardiaque externe, défibrillation si nécessaire.
LivreSansTitre1.book Page 1327 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Réanimation
par B. Plaud
I. TRANSFERT PRIMAIRE
Chaque département dispose d’un centre d’appel pour les urgences, dit
centre 15. La régulation médicalisée des appels permet une adéquation des
moyens mis en œuvre : médecin, ambulance simple, unité mobile hospitalière d’un
i
am
l’hôpital ».
Le centre 15 peut être appelé par des particuliers. Il collabore avec les pompiers
qui interviennent en premier secours sur les accidents ou incidents mettant en
Ts
cause des personnes sur la route, la voie publique, dans les lieux publics ou privés.
ÉTATS DE CHOC
État circulatoire dans lequel la perfusion tissulaire est insuffisante.
1. Cardiogénique : infarctus du myocarde, embolie pulmonaire massive, tam-
ponnade, troubles du rythme majeurs.
2. Hypovolémique : hémorragies, brûlures étendues, déshydratation majeure
par vomissements, diarrhée, déshydratation aiguë du nourrisson.
3. Infectieux : septicémies à bacilles Gram négatif, par libération d’endotoxines
(voir Choc infectieux, p. 763) ou d’exotoxines staphylococciques (voir Choc exo-
toxinique staphylococcique, p. 762).
LivreSansTitre1.book Page 1328 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
3. Hémogramme (hémorragies).
4. Gaz du sang (hypoxémie et hypocapnie dans l’embolie pulmonaire).
5. Hémocultures (choc septique).
6. L’échocardiographie au lit du malade oriente vers l’origine cardio-
un
L’équilibre Hypoxémie. Ventilatation : rythme, Pression partielle en O2, en CO2 (PaO2, Assurer la liberté des voies aériennes.
respiratoire Hypercapnie amplitude. Spirométrie. État PaCO2). Saturation d’oxyhémoglobine Assurer une bonne oxygénation : oxygène par sonde
(voir p. 529) ou hypocapnie de conscience. Cyanose. (SaO2). Bicarbonates, pH. Parfois : nasale.
Auscultations pulmonaire, recherche d’une méthémoglobinémie Si obnubilation, coma ou paralysie respiratoire,
cardiaque. Examen ou d’une carboxyhémoglobinémie ventilation assistée au masque ou intubation
neurologique trachéale
L’équilibre Hypotension Pression artérielle. Groupe sanguin, ECG, hématocrite, Rétablissement d’une masse sanguine efficace.
circulatoire artérielle, Pression veineuse. mesure de la volémie, kaliémie, Analyse et correction des troubles du rythme
Ts
(voir États marbrures, Auscultations cardiaque calcémie. Parfois : exploration cardiaque. Médicaments inotropes et vasopresseurs
de choc, troubles de et pulmonaire hémodynamique invasive ou non (dopamine, dobutamine, noradrénaline, adrénaline)
ci-dessus) la conscience
un
Arrêt Absence de signes Aucun dans l’immédiat Analyse Massage cardiaque externe, défibrillation,
circulatoire de circulation : absence du tracé au cardioscope oxygénation, adrénaline
RÉANIMATION
Les fonctions Insuffisance Pression artérielle. Créatinine, ionogramme sanguin Après avoir éliminé un obstacle, si rapport urée
excrétoires rénale aiguë Recherches de pertes et urinaire, pH
i urinaire/urée sanguine > 10, tenter une réhydratation.
(voir p. 850) digestives. Interrogatoire Si rapport urée urinaire/urée sanguine < 10, avec
(toxiques, infections) pression artérielle correcte, furosémide 80 mg IV
à renouveler. Si nécessaire, hémodialyse
L’hémostase Tendance Hémorragies cutanéo- Temps de saignement, temps Intoxication par héparine : protamine ; intoxication
(voir pp. 672 et 675) hémorragique muqueuses de céphaline activée, fibrinogène, par dicoumariniques : vitamine K. Thrombopénie
ou thromboses taux de prothrombine, produits (voir p. 675). Hémophilie (voir p. 736). Coagulation
de dégradation du fibrinogène. intravasculaire (voir p. 738). Insuffisance
Hémogramme. Parfois : médullogramme hépatocellulaire grave (voir p. 627). Fibrinolyse
(voir p. 738). Si hémorragie digestive, toujours
penser à une lésion chirurgicale
1329
Tableau 197. — Réanimation en cas d’atteinte d’une fonction vitale. (suite)
1330
L’équilibre hydro- Déshydratation Pression artérielle basse. Protides, hématocrite, natrémie, Apport de cristalloïdes et colloïdes
électrolytique extracellulaire Pression veineuse basse kaliémie, glycémie, osmolarité (voir Succédanés du plasma, p. 288)
(voir Chapitre (pertes Pli cutané. du plasma et des urines, ionogramme
Principaux troubles de sodium ou Chercher diarrhée ou fuite urinaire, calcémie
hydro- de plasma) sodée urinaire (diurétique)
électrolytiques ou sudorale
de l’adulte pp. 877
et suivantes) Déshydratation Langue sèche. Apports hydriques
intracellulaire Hyperthermie. Chercher
(pertes d’eau) polyurie ou insuffisance
d’apport d’eau
globale convulsions
LivreSansTitre1.book Page 1330 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
(inflation sodée
+ hypotonie
i
plasmatique)
LivreSansTitre1.book Page 1331 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Gynécologie
par A. Gompel
LEUCORRHÉES
Écoulement non sanglant provenant des cavités génitales.
Diagnostic
1. L’hyperdesquamation physiologique engendre une leucorrhée
blanche sans signe inflammatoire ne nécessitant aucun traitement.
2. Seules les infections vulvo-vaginales (voir ci-dessous) donnent des
signes inflammatoires : démangeaisons, sensations de brûlure, dyspa-
reunie, troubles urinaires.
3. Les leucorrhées cervicales sont plus glaireuses et moins liquides,
non irritantes sauf en cas de vaginite associée. Principales causes : cer-
vicite, ectopie, ectropion, polype du col, ulcération vénérienne, virale,
i
cancer du col.
am
INFECTIONS VULVO-VAGINALES
Ts
Syn : vulvo-vaginites.
I. FEMME ADULTE
Diagnostic
1. L’aspect des leucorrhées a une valeur d’orientation :
a) leucorrhées blanches, caillebottées en cas de candidose vaginale ;
b) abondantes, malodorantes, et spumeuses en cas de vaginite à Tri-
chomonas ;
c) abondantes, fluides et malodorantes en cas de vaginite bacté-
rienne (Gardnerella vaginalis, mycoplasmes, germes anaérobies).
2. Une vulvite avec enduit pultacé évoque une mycose.
3. Une vaginite à paroi vaginale rouge et saignant facilement évoque
le Trichomonas.
4. L’infection peut être localisée : vésicules rapidement érodées
d’herpès, furoncle d’une grande lèvre, petite tuméfaction blanche et en
relief d’un condylome vulvaire ou enduit blanchâtre et irrégulier des
parois vaginales d’un condylome vaginal.
5. Chercher une infection annexielle associée (douleurs pelviennes
spontanées et provoquées, métrorragies), des signes d’infection uri-
naire, une adénopathie inguinale.
6. Préciser les circonstances déclenchantes : contact sexuel, signes
urinaires chez le partenaire, voyage, traitement antibiotique, piscine.
LivreSansTitre1.book Page 1332 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. L’examen microscopique direct des sécrétions à l’état frais permet
de distinguer les sécrétions vaginales physiologiques (cellules vagi-
nales normales, bacille de Döderlein), même excessives, de celles qui
présentent une anomalie. Il permet le diagnostic rapide des infections
à candida, à Gardnerella et à Trichomonas.
2. L’identification précise du (ou des) germe(s) responsable(s) relève
de la culture : levures pathogènes, Gardnerella vaginalis, mycoplasmes,
gonocoque, Chlamydiae trachomatis, germes anaérobies.
3. Sérodiagnostics du VIH et de l’hépatite B s’il y a des contacts
sexuels multiples et sérologie de la syphilis en cas de lésion ulcérée.
Traitement
1. Vaginite mycosique
a) Premier épisode : traitement local par ovules d’éconazole, micona-
zole (contre-indiqué si AVK), fenticonazole, à raison d’1 ovule/j pendant
une semaine.
b) Formes récidivantes : rechercher les facteurs favorisants, se baser
sur la sensibilité in vitro aux antifongiques (mycogramme). Le traite-
ment local et par voie orale (patiente et partenaire) repose sur l’ampho-
téricine B, à raison de 4 à 6 capsules/j ou 3 cuillères à dessert/j de
i
solution buvable, pendant 12 à 15 jours, et traitement local pendant
am
3 semaines.
2. Vaginite à Trichomonas
Traitement du couple : a) cure minute par secnidazole, 1 sachet per
un
GYNÉCOLOGIE 1333
Traitement
Œstrogénique local (0,5 mg d’œstriol 3 fois/semaine) pendant 1 mois
complété par le traitement anti-infectieux local.
III. PETITE FILLE
1. Les vulvites isolées sont guéries par de simples précautions
d’hygiène : toilette quotidienne ou biquotidienne bien faite, port de
linge de coton, séchage après chaque miction.
2. Les vaginites sont le plus souvent dues à des germes non spéci-
fiques et leur traitement relève alors d’une antibiothérapie par voie
générale (amoxicilline pendant 8 jours). Les germes spécifiques sont en
cause dans moins de 10 % des cas ; un traitement adapté doit alors être
proposé et l’origine de la contamination recherchée.
3. Une vulvovaginite persistante de la petite fille peut être le fait d’un
corps étranger intra-vaginal. Une symptomatologie vulvaire persistante
doit faire éliminer une cause urinaire et/ou anale (oxyurose).
4. Tout écoulement vulvaire prolongé, a fortiori s’il est associé à une
tuméfaction vulvaire, doit faire rechercher une affection tumorale
(biopsie).
BARTHOLINITE
i
L’infection des glandes de Bartholin peut être due à des pyogènes banals ou au
am
gonocoque.
Diagnostic
Tuméfaction allongée, inflammatoire, douloureuse, déformant la
un
Traitement
Antibiothérapie générale type ampicilline ou adaptée au germe, asso-
ciée aux anti-inflammatoires. En cas d’échec, de récidive ou de persis-
tance d’un kyste résiduel : soit drainage par marsupialisation, soit
extirpation chirurgicale de la glande ou du kyste.
PRURIT VULVAIRE
Qu’il soit interne ou externe, avec recrudescence vespérale fréquente, il incite
à un examen local et général soigneux.
Principales causes
1. Dermatoses : maladie de Bowen et maladie de Paget vulvaire, can-
cers vulvaires invasifs, lichen scléro-atrophique, psoriasis vulvaire.
2. Infections vulvo-vaginales : mycose à Candida, phtiriase à localisa-
tion pubienne.
3. Affections iatrogènes par abus de savons liquides et de détergents,
une corticothérapie pouvant majorer ou faire récidiver une candidose.
4. Allergie aux textiles artificiels, sels de bains et bains moussants,
déodorants locaux, lessives.
5. Maladies endocriniennes et métaboliques : diabète (dans ce cas,
penser à une mycose). L’insuffisance ovarienne avec atrophie vulvo-
vaginale n’est pas une cause de prurit en elle-même ; il faut chercher
une cause organique associée (infection, lichen).
LivreSansTitre1.book Page 1334 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
LICHENS VULVAIRES
On distingue trois entités différentes, dont le diagnostic repose sur une confron-
tation anatomoclinique après biopsie vulvaire.
I. LICHÉNIFICATION VULVAIRE
Syn : Lichen chronique simplex.
Diagnostic
1. Hyperplasie sans dysplasie, résultant d’un prurit vulvaire ancien
sans cause définie, et d’un cercle vicieux prurit-grattage-lichénification.
2. Dépister d’éventuelles sensibilisations à des produits appliqués sur
la vulve (épitests cutanés d’allergologie dermatologique de contact).
Traitement
Éviction des produits irritants et prise en charge psychologique.
Diagnostic
1. le lichen plan se manifeste par un prurit vulvaire et la présence de
un
Diagnostic
1. Prurit intense, érythro-leucoplasie, nacrée, brillante, parfois
hémorragique, fissuraire, ulcérée.
2. Les reliefs peuvent être modifiés avec sténose et kraurosis.
3. Le plus souvent isolée, elle peut être associée à une atteinte
cutanée périnéale, ou périnéo-anale, ou à distance.
Explorations
La biopsie affirme le diagnostic.
LivreSansTitre1.book Page 1335 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1335
Traitement
Repose sur les dermocorticoïdes et une surveillance régulière à vie.
En l’absence de traitement, le risque est l’évolution vers le carcinome.
Diagnostic
Les lésions, occupant le versant cutané ou muqueux de la vulve sont
toujours bénignes.
Traitement
1. Applications locales de podophylline, 5-fluorouracile, imiquimod.
2. Injections intra-lésionnelles d’interféron.
3. Azote liquide, électrocoagulation, laser CO2.
Diagnostic
Le prurit est le symptôme le plus souvent associé. Toutefois, 40 %
environ des patientes ne présentent aucune symptomatologie.
Explorations
1. La biopsie de toute lésion suspecte est nécessaire au diagnostic et
permet de mettre en évidence un envahissement.
2. Un examen complet du col et du vagin doit être systématiquement
réalisé, associé à une cytologie cervico-vaginale (néoplasie intra-épithé-
liale cervicale associée dans 30 % des cas).
Traitement
1. Curatif : dépend du risque d’envahissement, de la symptomato-
logie, de l’âge de la patiente et de la distribution des lésions. La vulvec-
tomie totale a laissé la place à la vaporisation au laser CO2 ou à la
vulvectomie partielle sous couvert d’un suivi à long terme compte tenu
des taux de récidive.
2. Préventif : une prévention partielle est actuellement possible par
la vaccination anti-HPV vis-à-vis de quatre types de virus, les HPV 16,
18, 6 et 10. Elle est recommandée par la Haute autorité de santé chez
les filles de 14-25 ans avant les premiers rapports et comporte trois
injections.
LivreSansTitre1.book Page 1336 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CANCER DE LA VULVE
Représente 5 à 10 % des cancers génitaux féminins. Atteint surtout des femmes
âgées. Il peut se développer sur une vulve dystrophique (Lichen scléreux vulvaire,
voir p. 1334) ou saine.
C’est un cancer épidermoïde dans 90 % des cas. Les mélano-carcinomes et les
sarcomes ont un pronostic redoutable. Les épithéliomas baso-cellulaires ont un
excellent pronostic et les adénocarcinomes un pronostic intermédiaire.
Diagnostic
Le prurit est révélateur. Les pertes purulentes ou sanglantes et les
douleurs sont plus tardives. Les lésions peuvent être bourgeonnantes,
infiltrantes ou mixtes.
Explorations
1. Le diagnostic de certitude est apporté par la biopsie avec examen
anatomopathologique.
2. Le diagnostic d’extension repose sur l’examen clinique (extension
locale ou à distance, adénopathies inguino-crurales).
Traitement
i
1. Essentiellement chirurgical, dépend du stade (vulvectomie par-
am
GYNÉCOLOGIE 1337
nostic sont plus rares, surtout observés chez les femmes exposées au distibène in
utero. Il peut s’agir d’épithéliomas glandulaires métastatiques : métastases de
cancer de l’endomètre, de la trompe, de l’ovaire.
Diagnostic
Généralement tardif (conditions anatomiques, patientes âgées, lésion
masquée par la valve du spéculum). Y penser chez une femme présen-
tant des métrorragies post-ménopausiques ; une dyspareunie, éventuel-
lement des leucorrhées.
Explorations
Examen local soigneux est complété par des frottis cervico-vaginaux
et une colposcopie pour orienter la biopsie.
Traitement
Radiothérapie externe combinée à la curiethérapie et la chirurgie
pour le traitement des cancers épidermoïdes, chirurgical dans le cas
d’un adénocarcinome.
PROLAPSUS GÉNITAUX
La ptose des quatre éléments anatomiques (cystocèle, rectocèle, hystérocèle et
élytrocèle) peut revêtir trois stades : stade 1, ne dépassant pas le tiers inférieur
du vagin ; stade 2, visible à la vulve ; stade 3, extériorisation.
i
am
Diagnostic
1. Sensation de pesanteur sus-pubienne, douleurs ou endolorisse-
ment à irradiation lombaire, troubles lors des rapports sexuels, irrita-
un
Traitement
1. La prise en charge fonctionnelle (rééducation périnéale manuelle,
par électrostimulation ou bio-feedback : voir Rééducation vésico-sphinc-
térienne, p. 310) peut procurer un résultat satisfaisant et retarder un acte
chirurgical.
2. La pose ou l’injection de dispositifs sclérosants autour de l’urètre
peut se faire sous anesthésie locale (voir p. 908).
3. Les techniques chirurgicales proposées tendent à reconstituer une
anatomie fonctionnelle satisfaisante du plancher pelvien. Il existe plu-
sieurs techniques. Il peut s’agir de promonto-fixation, cystopexie, plica-
tures sous-urétrales…, associées éventuellement à une cure de
rectocèle ou de cystocèle.
4. Une solution radicale de fermeture vaginale peut être proposée aux
femmes âgées si l’extériorisation est marquée et la brièveté de l’interven-
tion souhaitable en raison du terrain. Chez la femme âgée, le recours au
pessaire peut être proposé si l’intervention n’est pas possible.
CERVICITES
On distingue :
1. Les cervicites spécifiques d’origine bactérienne relèvent d’un traitement anti-
infectieux local et/ou général adapté au germe (voir Vaginite, p. 1331).
i
2. Les cervicites aspécifiques, état inflammatoire chronique, sont le plus sou-
am
vent liées à une hypoestrogénie, un col cicatriciel, des facteurs irritatifs locaux
(stérilet, diaphragmes vaginaux congénitaux ou acquis, pessaire), un état de défi-
cience immunitaire, une adénose ou une ectopie congénitale.
Diagnostic
un
Traitement
Anti-infectieux locaux en cures courtes répétées associés à un traite-
ment trophique local prolongé en discontinu. Contrôler le frottis dans
un délai de 3 mois : en cas d’état inflammatoire persistant, envisager un
contrôle colposcopique.
Diagnostic
1. Dépistage par le frottis cervico-vaginal systématique. Si les deux
premiers prélèvements réalisés à un an d’intervalle sont normaux, il est
LivreSansTitre1.book Page 1339 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1339
leur taille et de leur localisation : une petite lésion avec jonction visible
peut être traitée par résection à l’anse diathermique ; une lésion située
dans le canal à moins de 5 mm de profondeur peut être traitée par mini-
un
Diagnostic
1. Souvent asymptomatique au début de son évolution. Sinon, la
métrorragie provoquée est le maître symptôme. Il peut s’agir également
de métrorragies spontanées, de pertes muco-purulentes. Les douleurs
pelviennes térébrantes sont associées à une extension avancée.
LivreSansTitre1.book Page 1340 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
élargie).
3. Les formes rebelles et les récurrences pelviennes relèvent de
l’exentération pelvienne.
Ts
HYPERPLASIE DE L’ENDOMÈTRE
L’hyperplasie endométriale peut être primitive ou secondaire à un dysfonction-
nement ovarien : dysovulation avec insuffisance lutéale en progestérone ou ano-
vulation avec sécrétion œstrogénique isolée et élevée, surtout en post-puberté et
LivreSansTitre1.book Page 1341 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1341
Diagnostic
Les ménométrorragies constituent un signe d’appel essentiel.
Explorations
1. La rentabilité de la cytologie cervico-vaginale est très faible,
l’endomètre desquamant peu.
2. La cytologie endométriale n’est réellement informative que si elle
montre des atypies cellulaires.
3. La biopsie permet une étude histologique. Elle est effectuée au
mieux sous contrôle hystéroscopique qui fournit un contrôle « panora-
mique » de la cavité utérine et décèle d’éventuelles lésions suspectes.
4. L’échographie sus-pubienne et vaginale recherche un épaississement
de la muqueuse et des lésions associées. Elle montre l’hypertrophie, mais
le diagnostic d’hyperplasie relève de l’examen anatomopathologique.
i
5. L’hystérographie est supplantée par l’hystéroscopie ambulatoire.
am
POLYPES UTÉRINS
Les polypes fibreux sont des fibromes endocavitaires pédiculisés, les polypes
muqueux ou glandulaires sont des dystrophies localisées de l’endomètre.
Diagnostic
1. Hémorragies à type de métrorragies ou de ménométrorragies ; il
peut exister une dysménorrhée ou des douleurs à type de colique
expulsive.
LivreSansTitre1.book Page 1342 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
CANCER DE L’ENDOMÈTRE
L’incidence annuelle est d’environ 20/100 000 en France, avec un pic de préva-
i
lence vers l’âge de 59 ans. Le risque est doublé en cas d’antécédent familial de
am
absolue ou relative ont une incidence notable (ovaires polykystiques non traités,
inducteurs de l’ovulation, pilule séquentielle, tumeurs de l’ovaire œstrogéno-sécré-
tantes, ménopause tardive, obésité). Il s’agit le plus souvent d’adénocarcinomes
Ts
GYNÉCOLOGIE 1343
Diagnostic
Métrorragies ; augmentation rapide du volume utérin.
i
am
Explorations
1. Hystérographie : distension globale de la cavité avec une image
intra-cavitaire volumineuse, aux contours polycycliques, parcourue de
un
Traitement
Hystérectomie totale simple. Certaines études suggèrent l’intérêt
d’une radiothérapie complémentaire associée.
FIBROMES UTÉRINS
Tumeurs bénignes développées aux dépens du muscle utérin. Fréquentes, sinon
banales, chez les femmes de plus de 35 ans, elles ont tendance à régresser après
la ménopause.
Diagnostic
1. Ils sont asymptomatiques dans 50 à 80 % des cas.
2. Les ménorragies constituent un signe extrêmement évocateur d’un
fibromyome utérin sous-muqueux.
3. Selon leur localisation, leur taille, on peut observer une augmenta-
tion du volume de l’abdomen, une dysurie, des douleurs pelviennes à
type de pesanteur ou des douleurs vives et lancinantes reliées aux com-
plications (nécrobiose aseptique).
4. Chez la femme jeune, en fonction de leur volume, ils peuvent être
associés à une infertilité, et à une anomalie de la présentation lors de
l’accouchement.
5. À l’examen : utérus volumineux, plus ou moins régulier, truffé d’un
ou plusieurs noyaux indolents faisant corps avec lui. Un myome sous-
séreux pédiculé peut avoir une certaine indépendance à l’égard de
LivreSansTitre1.book Page 1344 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
ADÉNOMYOSE UTÉRINE
Invasion bénigne de la musculature utérine par l’endomètre normal qui s’infiltre
entre les fibres musculaires à partir de la cavité utérine. Il s’agit d’une affection
fréquente s’apparentant à l’endométriose et atteignant classiquement la femme de
la quarantaine ; elle régresse à la ménopause en dehors d’un traitement œstrogé-
nique qui peut la réactiver.
Diagnostic
1. Volontiers asymptomatique ; sinon, il s’agit le plus souvent de méno-
métrorragies souvent douloureuses, de douleurs pelviennes latentes,
LivreSansTitre1.book Page 1345 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1345
de lésion localisée.
3. En pré-ménopause, le choix s’opère entre l’hystérectomie au
mieux par voie vaginale, et la réduction d’endomètre (électrorésection
un
ENDOMÉTRIOSE EXTRA-UTÉRINE
Présence de tissu histologiquement identique à l’endomètre hors de la cavité
utérine, le plus souvent au niveau des trompes, du péritoine, des ovaires, mais
aussi à distance, diaphragmatique responsable de pneumothorax cataméniaux ou
même exceptionnellement pulmonaire. Ces cellules endométriales greffées et orga-
nisées subissent les modifications hormonales du cycle menstruel ; des saigne-
ments se forment en leur sein, réalisant des kystes hématiques. Affection de la
femme jeune entre 25 et 40 ans, régressant après la ménopause, l’endométriose
est une cause importante de stérilité.
Les facteurs de risque sont représentés par un antécédent familial au premier
degré, une exposition in utero au distilbène, des curetages itératifs, un reflux mens-
truel augmenté (malformations obstructives, règles précoces, cycles courts, règles
abondantes et douloureuses).
Diagnostic
1. Dysménorrhée secondaire intense ou plus modérée, mais prolongée
pendant toute la durée des règles, de siège postérieur, sacré ou rectal.
Douleurs pelviennes sourdes, sans parallélisme avec l’importance des
lésions, à recrudescence menstruelle. Dyspareunie profonde. Stérilité.
2. Manifestations extra-génitales : rectorragies, compression ureté-
rale, hémoptysie ou hémothorax.
3. À l’examen, perception d’indurations nodulaires douloureuses sur le
trajet des ligaments utéro-sacrés, dans le cul-de-sac de Douglas, pouvant
être associées à un gros ovaire douloureux ou à une rétraction annexielle.
L’utérus est souvent rétrofléchi, fixé dans le pelvis et les tentatives de
LivreSansTitre1.book Page 1346 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Échographie pelvienne : ce n’est pas l’examen primordial, mais sa
simplicité de réalisation en augmente la pratique pour étayer la suspi-
cion clinique. Elle décèle les lésions ovariennes (kystes uniloculés à
contenu épais, homogène), une adénomyose, les lésions vésicales de
plus de 10 mm.
2. L’hystérographie est normale dans deux tiers des cas, mais on
peut observer des signes utérins (rétroversion utérine avec image en
parasol, désaxation en baïonnette de l’isthme), des signes tubaires (sté-
nose distale ou proximale, diverticules isthmiques en « boule de gui »),
des signes ovariens (refoulement tubaire par un gros ovaire, kyste ova-
rien circonscrit par le produit de contraste).
3. L’imagerie par résonance magnétique, grâce à un excellent
contraste, permet le diagnostic des lésions d’endométriose ovariennes
et hémorragiques récentes (vessie, cloison recto-vaginale).
4. Une échographie endo-rectale complète le bilan d’extension diges-
tive éventuel.
i
5. La cœlioscopie permet le traitement, mais n’est pas indispensable.
am
Traitement
1. Traitement médical : cherche à établir un climat d’hypoestrogénie
un
pour atrophier les implants. Il repose sur les progestatifs à dose anti-
gonadotrope en continu pendant 6 à 9 mois (acétate de cyprotérone,
acétate de nomégestrol 1 comprimé/j). L’utilisation du danazol et des
Ts
INFECTION ANNEXIELLE
Syn : salpingite. L’infection des trompes affecte le plus souvent des femmes
jeunes (un tiers des cas avant 20 ans) ; les autres facteurs de risque sont la multi-
plicité des partenaires sexuels, l’infection du (ou des) partenaire(s) sexuel(s), les
antécédents d’infection génitale haute, le port d’un stérilet, une intervention gyné-
cologique (interruption volontaire de grossesse, curetage, hystérographie). Les
salpingites mal ou non traitées sont la première cause d’infertilité féminine et de
grossesse extra-utérine. Chlamydiae trachomatis est le germe pathogène le plus fré-
quent et le plus délétère en cas de propagation ascendante de l’infection.
LivreSansTitre1.book Page 1347 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1347
Diagnostic
Les salpingites n’ont qu’une fois sur deux une symptomatologie
typique facilement reconnaissable ; dans la moitié des cas, la sympto-
matologie est fruste, voire atypique.
1. Le signe le plus constant est la douleur : hypogastrique en barre,
d’apparition rapide, parfois en coup de poignard, calmée par le repos
et augmentée par l’effort, irradiant vers la racine des cuisses, source de
dyspareunie, maximale en fin de journée.
2. Peuvent s’y associer des leucorrhées, des métrorragies, des signes
urinaires, de la fièvre.
3. L’examen clinique provoque une douleur de l’hypogastre et des
fosses iliaques avec souvent une défense.
4. L’examen au spéculum constate ou non l’existence de leucorrhées
purulentes.
5. Aux touchers pelviens, l’utérus est douloureux à la mobilisation,
avec des culs-de-sac vaginaux empâtés et douloureux.
Explorations
1. Prélèvements bactériologiques endocervicaux et urétraux recher-
chant Chlamydiae et mycoplasmes (milieux de culture spécifiques), et
germes banals.
2. Rechercher si possible Chlamydiae trachomatis par les techniques
i
am
accord de la patiente.
4. Une hyperleucocytose à polynucléaires est habituelle.
Ts
TUBERCULOSE UTÉRO-ANNEXIELLE
La pratique systématique de la vaccination par le BCG et l’efficacité du traite-
ment anti-tuberculeux, ont raréfié la maladie mais l’on peut craindre une progres-
sion en liaison avec le SIDA. C’est surtout une infection de la femme jeune.
Diagnostic
1. Latente dans plus de 80 % des cas.
2. Infertilité primaire ou secondaire dans la moitié des cas.
3. Troubles des règles (à type d’aménorrhée secondaire ou d’oligo-
ménorrhée ou de ménométrorragies), douleurs pelviennes à type de
pesanteur ou de dyspareunie.
4. Absence de vaccination par le BCG, antécédent de primo-infection
non traitée, de tuberculose pleuro-pulmonaire, rénale ou ostéo-articulaire.
5. À l’examen, on peut percevoir une rétraction annexielle, un gros
ovaire peu douloureux ; l’examen est souvent normal en apparence.
6. Plus rarement, miliaire péritonéale, pelvi-péritonite tuberculeuse,
hydrosalpinx ou hématosalpinx.
Explorations
i
1. Hystérographie : dans les formes latentes, elle révèle des séquelles
am
GYNÉCOLOGIE 1349
CANCER DE LA TROMPE
Incidence très faible (0,1 à 1 % des cancers génitaux). Affecte préférentiellement
les femmes ayant une mutation BRCA1/2 ou âgées. Il peut être primaire ou métas-
tatique d’un cancer de l’endomètre ou de l’ovaire. Le plus souvent asymptoma-
tique, il est découvert à un stade avancé.
Diagnostic
Hydrorrhée : écoulement liquidien plus ou moins abondant, inodore,
brusque et irrégulier, sans aucune irritation. Métrorragies.
Explorations
1. Cytologie cervico-vaginale et endométriale le plus souvent négative.
2. Échographie, IRM font le diagnostic.
3. Cœlioscopie éventuelle : elle objective la lésion.
Traitement
Hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale, complétée par
une radiothérapie.
i
am
Diagnostic
1. Souvent asymptomatiques, découverts fortuitement lors d’un
examen clinique ou d’une échographie.
2. Parfois à l’origine d’irrégularités menstruelles, de douleurs pel-
viennes.
3. À l’examen, gros ovaire douloureux. Variabilité de volume d’un
examen à l’autre, avec régression possible en période post-menstruelle.
4. Possibilité de syndrome abdominal aigu en cas de complication
(hémorragie intra-kystique, fissuration). La torsion d’annexe et la rup-
ture de kyste sont des urgences chirurgicales.
Explorations
1. Échographie pelvienne : image régulière de contenu anéchogène et
de diamètre supérieur à 30 mm, mais l’aspect peut être moins typique
par l’existence d’une complication.
2. Scanner ou IRM en cas de doute sur une image tumorale.
3. Cœlioscopie si kyste persistant (diagnostic différentiel avec un
kyste séreux) ou s’il existe un syndrome abdominal aigu.
4. Dosages hormonaux.
Traitement
1. L’évolution habituelle est la régression spontanée. Lorsque l’image
échographique est typique, en l’absence de signes fonctionnels asso-
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GYNÉCOLOGIE 1351
CANCER DE L’OVAIRE
Atteint 7 000 à 8 000 femmes par an en France et représente moins de 15 % des can-
cers génitaux. Son pronostic est redoutable avec une survie moyenne à 5 ans infé-
rieure à 40 %. Le principal facteur de risque est un antécédent familial de cancer de
l’ovaire (risque très élevé à partir de deux cas dans la famille proche, risque de près
de 50 % chez les femmes porteuses du gène BRCA1/2), justifiant une enquête familiale,
un dépistage et la proposition d’une prévention par ovariectomie prophylactique. Ce
risque est également augmenté en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein, du
colon ou de l’endomètre (syndrome de Lynch). Les autres facteurs de risque sont la
nulliparité, l’hypofertilité, les traitements inducteurs de l’ovulation.
Il existe plusieurs types histologiques : cancers épithéliaux séreux, mucoïdes,
dermoïdes, cancers endométrioïdes, mésonéphromes. Les tératomes et les dysger-
minomes peuvent comporter une lignée cellulaire hormono-sécrétante du type
chorio-épithéliome, plus rarement sécrétrices de stéroïdes. Métastases d’autres
cancers : cancers des trompes ou de l’endomètre, localisation ovarienne d’un
cancer colique ou gastrique (syndrome de Krukenberg).
Diagnostic
Qu’elles soient bénignes ou malignes à un stade débutant, les
tumeurs de l’ovaire ont souvent le même aspect clinique. Évoquent la
i
malignité l’association à une ascite, à des troubles digestifs, à une alté-
am
DYSMÉNORRHÉE
Syn : algoménorrhée. Syndrome douloureux pelvien précédant immédiatement
ou accompagnant les règles.
Diagnostic
1. Douleur pelvienne médiane, à type de colique, irradiant dans les
lombes, parfois très intense, incapacitante, pouvant obliger la patiente
à garder le lit. Elle débute avec les règles et cède en quelques heures à
i
am
2 jours.
2. L’examen clinique est normal.
Traitement
un
Diagnostic
1. La douleur menstruelle peut persister pendant toute la durée des
règles. Douleurs pelviennes intermenstruelles et dyspareunie profonde
sont souvent associées.
2. Dans le cas d’une rétention menstruelle, l’examen clinique
retrouve une masse pelvienne douloureuse.
LivreSansTitre1.book Page 1353 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1353
Explorations
En fonction de l’orientation clinique : échographie pelvienne, uro-
graphie, imagerie par résonance magnétique pelvienne, cœlioscopie.
Traitement
Celui de la cause.
SYNDROME PRÉ-MENSTRUEL
Ensemble de manifestations physiques et psychologiques survenant durant la
période pré-menstruelle et disparaissant après les règles.
Diagnostic
1. Sensation de gonflement, généralisé ou localisé, mammaire, abdo-
minal et des membres inférieurs, parfois associée à une prise de poids
de 1 à 2 kg.
2. Troubles de l’humeur, tendance dépressive.
Explorations
L’étude du cycle (courbe de température, dosages hormonaux) peut
retrouver une insuffisance en progestérone (phase lutéale courte).
Traitement
Principalement symptomatique, il vise à corriger les troubles du syn-
i
drome pré-menstruel dont le dénominateur commun est l’œdème. Le
am
MÉNORRAGIES
Règles abondantes et/ou de durée prolongée. Le volume des flux menstruels est
en moyenne de l’ordre de 50 ml par cycle, et se traduit habituellement par l’imbi-
bition de deux à trois changes quotidiens sans caillots, pendant cinq jours. Leur
augmentation est généralement en rapport avec une hyperplasie endométriale
dans le cadre d’une hyperœstrogénie et/ou d’insuffisance en progestérone, surtout
dans la post-puberté et la préménopause. Elle peut aussi être liée à un myome
sous-muqueux (caillots) ou à une adénomyose (douleurs). Les ménorragies de
l’adolescence peuvent être aussi dues à une maladie générale (insuffisance rénale
ou hépatique) ou à un trouble congénital de l’hémostase qu’il faut rechercher.
Diagnostic
Faire préciser l’importance des flux menstruels : leur abondance
excessive se juge sur le nombre de changes quotidiens, la présence de
caillots, leur durée au-delà de 5 jours par cycle. Ces informations sont
souvent négligées par le médecin ou occultées par les patientes.
Explorations
1. Si l’examen pelvien est normal, en cas d’antécédents familiaux de
ménorragies ou si les ménorragies sont présentes dès les premières
règles : chercher un trouble de l’hémostase congénital ou acquis : pla-
quettes (nombre, fonction), taux de prothrombine, TCA, fibrinogène,
facteur Willebrand.
2. Penser à rechercher une anémie liée au saignement.
LivreSansTitre1.book Page 1354 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
1. Causal si possible.
2. La prophylaxie de saignements fonctionnels peut être assurée par
la prescription d’un progestatif du 16e au 25e jour du cycle. Dans les cas
où les saignements sont liés à une affection générale telle qu’un trouble
d’hémostase ou une insuffisance rénale, il peut être nécessaire d’éviter
tout saignement menstruel par un œstroprogestatif ou un progestatif
prescrit sans interruption.
3. Supplémentation martiale.
MÉTRORRAGIES
Saignements survenant en dehors des règles.
Diagnostic
1. En période d’activité génitale
a) Évoquer en premier lieu quatre causes en relation avec un état de
gravidité : grossesse débutante, grossesse extra-utérine, fausse couche,
rétention placentaire.
b) Lésions organiques : cervicales (polypes, cervicite, cancer du col),
corporéales (stérilet, polypes, cancer de l’endomètre et sarcome),
utéro-tubaires (infection annexielle aiguë et subaiguë), tubo-ovariennes
i
(tumeurs ovariennes sécrétantes ou non et cancers tubaires).
am
GYNÉCOLOGIE 1355
AMÉNORRHÉE PRIMAIRE
Absence de règles à 16 ans.
Diagnostic
1. Préciser les antécédents médicaux (maladie chronique), chirurgi-
caux, familiaux (notion de puberté tardive dans la famille), l’évolution
de la courbe staturo-pondérale de la patiente, son mode de vie et son
environnement social.
2. S’enquérir de douleurs pelviennes, de galactorrhée, de céphalées
et de troubles visuels.
3. Déceler des signes pubertaires, évaluer le développement des
caractères sexuels secondaires (pilosité pubienne et axillaire, dévelop-
pement mammaire), et préciser l’existence d’une galactorrhée ou de
signes d’hyperandrogénie.
Explorations
Dosages plasmatiques en première intention de FSH, LH.
Principales causes
i
Elles se répartissent en deux groupes selon leur association ou non
am
à un impubérisme.
I. AVEC IMPUBÉRISME
un
GYNÉCOLOGIE 1357
AMÉNORRHÉE SECONDAIRE
Absence de menstruations depuis plus de 3 mois chez une femme antérieure-
ment réglée.
Diagnostic
1. Chercher les signes d’une grossesse ignorée, d’un hypogonadisme
(sécheresse vaginale, diminution de la pilosité pubienne et axillaire et
du développement mammaire), d’une galactorrhée, d’une hyperandro-
génie, de maladies thyroïdiennes (hypothyroïdie) ou des surrénales
(insuffisance surrénalienne ou hypercorticisme).
2. S’enquérir d’éventuels antécédents infectieux ou traumatiques
locaux (curetage), de traitements psychotropes, chimiothérapiques,
radiothérapiques.
Explorations
1. Dosage des bêta-hCG (grossesse) et de la prolactine (adénome).
2. Dosage couplé de œstradiol-FSH donne une très bonne orientation.
3. Un test au progestatif positif (voir p. 1728) est un excellent reflet
de la persistance d’une imprégnation œstrogénique souvent sous-
estimée par les dosages.
4. Des taux plasmatiques hauts d’androgènes (testostérone et delta-4-
i
androstènedione) orientent vers le syndrome des ovaires polykystiques
am
Principales causes
1. Grossesse : cause la plus fréquente (dosage de bêta-hCG).
2. Hyperprolactinémie (taux > 20 ng/ml) : deuxième cause d’aménor-
rhée secondaire après la grossesse (25 % des cas). Voir Adénome à pro-
lactine (p. 912) et Galactorrhée (p. 937).
3. Aménorrhée post-pilule : dans 25 % des cas, il existe une hyperpro-
lactinémie ; en l’absence d’anomalie hormonale, il s’agit d’une inertie de
l’axe gonadotrope.
4. Cause utérine (synéchie après infection ou curetage) : évoquée en
cas de courbe de température diphasique.
5. Maladies générales : insuffisance rénale chronique, hépatopathie,
cardiopathie. L’aménorrhée n’est qu’un épiphénomène dont la régres-
sion est souvent liée à l’amélioration de l’affection sous-jacente.
6. Aménorrhées hypothalamiques : les taux plasmatiques d’œstradiol
et des gonadotrophines sont effondrés. Principales causes organiques :
craniopharyngiome (voir p. 915), pinéalome, gliome, irradiation de la
région hypothalamo-hypophysaire. Fréquence des causes fonction-
nelles : choc affectif, déception sentimentale, troubles de l’alimentation,
entraînement physique intense. Selon la sévérité de l’atteinte, le traite-
ment consistera en la prescription de progestatif 10 jours par mois, ou
un traitement substitutif œstroprogestatif, en ménageant une fenêtre
LivreSansTitre1.book Page 1358 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
MÉNOPAUSE
La ménopause représente l’arrêt de la fonction ovarienne. L’âge moyen de la
ménopause se situe entre 50 et 52 ans, avec des extrêmes allant de 45 à 55 ans.
Attention ! En anglais, le terme pré-ménopause désigne la période d’activité géni-
tale de la puberté à la ménopause. Dans les deux langues, la ménopause ou post-
ménopause désigne la ménopause confirmée.
LivreSansTitre1.book Page 1359 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1359
I. PRÉ-MÉNOPAUSE
Période durant 2 à 4 ans, mais pouvant varier selon les patientes de quelques
mois à 10 ans, annoncée par des troubles des règles, précédant de plusieurs
années l’aménorrhée.
La pré-ménopause comporte classiquement trois phases : a) la première, dite
« phase folliculaire courte », est caractérisée par la précocité des ovulations au
sein de cycles courts ; b) la seconde, dite du « corps jaune inadéquat » : les ovula-
tions deviennent tardives et de qualité médiocre, les cycles irréguliers avec une
hyperœstrogénie relative ; c) la troisième se traduit par de longues périodes d’ano-
vulation, dues à l’épuisement du capital folliculaire. Elle se caractérise biologique-
ment par une insuffisance en progestérone responsable de dystrophies du tractus
génital féminin observées à cette période (hyperplasie endométriale, fibromes,
mastopathie bénigne).
Diagnostic
Syndrome prémenstruel. Mastodynie. Irrégularités menstruelles.
Ménorragies de l’hyperplasie endométriale ou des fibromes ; métrorra-
gies des polypes.
Explorations
a) La courbe ménothermique et les dosages hormonaux (œstradiol,
FSH, LH) peuvent mettre en évidence l’altération de la fonction ovarienne.
b) Le test au progestatif positif (voir p. 1728) témoigne de la persis-
tance d’imprégnation œstrogénique.
i
am
Traitement
1. La première phase ne nécessite pas de traitement particulier.
2. Par la suite, la prescription de progestatif 10 jours par mois (du 16e
un
II. MÉNOPAUSE
L’effondrement du taux des œstrogènes circulants qui se produit lors de la
ménopause confirmée peut être à l’origine de manifestations cliniques et de
complications.
1. À court terme : aménorrhée, bouffées de chaleur avec sueurs profuses
diurnes et nocturnes, tendance dépressive, atrophie génitale, dyspareunie et
troubles urinaires.
2. À long terme : augmentation du risque cardiovasculaire et augmentation de
la vitesse de déminéralisation osseuse pouvant aboutir à la constitution d’une
ostéoporose avec risque de fracture.
Diagnostic
1. Le test au progestatif négatif signe la privation œstrogénique et la
ménopause confirmée.
2. L’examen clinique, outre le poids et la tension artérielle, permet de
vérifier l’état mammaire et pelvien et de réaliser des frottis cervico-
vaginaux.
Explorations
a) Il n’est guère nécessaire de recourir aux dosages hormonaux (taux
effondrés de E2 et hauts de FSH et LH).
LivreSansTitre1.book Page 1360 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
peuvent être administrés par voie orale ou par voie extra-digestive (gel
percutané, ou dispositif transdermique : « patch »). La voie extra-diges-
tive permet d’éviter les inconvénients métaboliques du premier pas-
sage hépatique (stimulation de la synthèse de VLDL-triglycérides,
un
GYNÉCOLOGIE 1361
2. Dysgénésie gonadique :
a) elle peut résulter d’anomalies du chromosome X : syndrome de Turner
(45,X), translocation X/autosome, délétion interstitielle du chromosome X, tri-
somie X. Les zones importantes pour le fonctionnement ovarien sont situées sur
le bras long du chromosome X avec deux régions critiques (Xq13-22 ; Xq22-26), et
certains gènes candidats ont été individualisés (syndrome de l’X fragile, DIA :
diaphanous drosophila melanogaster) ;
b) parfois, le morphotype et le caryotype sont normaux et l’on retrouve une
agénésie gonadique ; on parle alors de dysgénésie gonadique pure.
3. Mutation du récepteur de la FSH.
4. Dysfonctionnement immunitaire dans un contexte de maladie auto-immune
(thyroïdite chronique, plus rarement maladie de Basedow, insuffisance surréna-
lienne, hypoparathyroïdie, diabète auto-immun), d’aplasie congénitale du thymus,
ou isolé.
La cause reste indéterminée dans plus de 95 % des cas.
Diagnostic
1. Aménorrhée primaire ou secondaire associée à des bouffées de
chaleur (seulement si aménorrhée secondaire ou si traitement œstro-
génique avant) et à une dyspareunie.
2. Préciser l’histoire des cycles, les antécédents médicaux et chirur-
gicaux ; rechercher des antécédents familiaux de ménopause précoce.
Explorations
1. Taux effondrés d’œstradiol et hauts de gonadotrophines sur plu-
i
am
sieurs prélèvements.
2. Échographie ovarienne, si possible par voie vaginale : elle permet
d’apprécier le volume ovarien, de compter d’éventuels follicules.
3. Caryotype.
un
Traitement
Traitement hormonal substitutif pour compenser la carence œstro-
génique prématurée (voir Ménopause ci-dessus). Don d’ovocyte en cas
de désir de grossesse.
DYSFONCTIONNEMENTS SEXUELS
1. Vaginisme : contraction douloureuse empêchant toute pénétration, présente
lors des premières tentatives de rapports. Un examen soigneux doit vérifier
l’absence d’obstacle hyménéal ou vaginal qui devrait être traité.
2. Frigidité : absence de plaisir sexuel. Elle peut être complète (absence de la
phase érectile sécrétoire et de la phase orgasmique) ou limitée à une anorgasmie
simple.
3. Dyspareunie : douleur perçue au moment des rapports. Elle peut être d’intro-
mission, par cause locale (infection [mycose, herpès…], anomalie anatomique,
lichen scléro-atrophique) ou profonde le plus souvent d’origine organique (cervi-
cite, rétroversion utérine, annexite, endométriose).
I. ADÉNOME DU SEIN
Syn : fibroadénome. Tumeur bénigne, observée entre 20 et 30 ans.
LivreSansTitre1.book Page 1362 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Tumeur bénigne unilatérale, indolente, mobile sur et sous les plans
voisins, régulière et bien limitée.
Explorations
1. Mammographie : opacité régulière, parfois porteuse de grosses
calcifications lisses et régulières, parfois difficile à individualiser au
sein de glandes jeunes et denses.
2. Échographie mammaire : formation nodulaire à contours nets et
réguliers, à grand axe horizontal, hypoéchogène, homogène, avec ren-
forcement postérieur des ultrasons.
3. Bien que la spécificité du diagnostic échographique des fibroadé-
nomes soit bonne, il convient de confirmer systématiquement le dia-
gnostic des localisations solitaires chez les femmes de plus de 30 ans
par une cytoponction ou une microbiopsie.
Traitement
1. Un traitement médical par progestatif peut se discuter dans les
formes à prédominance épithéliale.
2. L’exérèse chirurgicale n’est que rarement indiquée : gêne, taille
> 3 cm ou augmentation, avant une grossesse, lésion d’apparition
i
récente chez une femme de plus de 35 ans.
am
plans voisins.
Explorations
1. Ponction avec examen cytologique. Si le liquide est clair, on peut
compléter l’exploration par une insufflation et une radiographie.
2. L’échographie mammaire est la méthode de détection la plus fiable
des kystes mammaires : lacune transsonore, anéchogène, bien circons-
crite, avec renforcement postérieur.
3. La mammographie décèle mal les kystes dans les seins jeunes et
denses ; dans les seins radio-transparents, l’image typique est une opa-
cité ronde ou ovale, homogène, à contours réguliers, moins dense que
celle des tumeurs solides.
Traitement
1. Médical, il repose sur les progestatifs, d’autant plus qu’il existe
une mastose active associée.
2. Chirurgical, soit d’emblée si la cytologie est suspecte ou maligne,
en présence de végétations intra-kystiques, soit secondairement en cas
de récidive rapide après ponction évacuatrice.
III. GALACTOCÈLES
Kystes laiteux qui se forment durant la lactation ayant les mêmes caractéris-
tiques que le kyste banal dont le diagnostic repose sur la cytoponction.
LivreSansTitre1.book Page 1363 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
GYNÉCOLOGIE 1363
IV. LIPOMES
Tumeurs indolentes, régulières, molles ou élastiques, isolées ou multiples,
transparentes en mammographie. Le recours à l’exérèse est rarement nécessaire
au diagnostic.
V. CYSTOSTÉATONÉCROSE
Syn : adiponécrose.
Diagnostic
Lésion observée préférentiellement chez la femme ménopausée,
spontanément ou après un traumatisme. Le plus souvent infraclinique,
elle peut apparaître sous la forme d’une petite masse limitée, parfois
d’allure suspecte (rétraction cutanée, adhérence).
Explorations
Aspect mammographique habituellement typique : image claire, fine-
ment cerclée.
Traitement
Certains associent un traitement anti-œstrogénique (tamoxifène) et
progestatif (norstéroïdes) en continu.
un
ÉCOULEMENTS MAMELONNAIRES
Principales causes :
1. Bénignes : ectasie galactophorique segmentaire ou diffuse, papillome, dilata-
tion distale d’involution.
2. Malignes : papillomatose diffuse à la limite de la malignité, cancer intra-canalaire.
i
Diagnostic
am
Explorations
1. Examen cytologique du liquide d’écoulement.
Ts
CANCER DU SEIN
Incidence : plus de 42 000 nouveaux cas annuels et 11 000 décès. Elle croît avec
l’âge : exceptionnel avant 25 ans, 50 % des cas entre 35 et 55 ans, et encore 46 %
des cas après 56 ans.
Facteurs de risque en dehors du pays et de l’âge : antécédents familiaux de
cancer du sein surtout de premier degré, bilatéral et avant la ménopause (risque
relatif multiplié par 4), mastopathie hyperplasique avec atypies cellulaires, anté-
cédents personnels de cancer de l’ovaire ou de l’endomètre, première grossesse
après 35 ans, irradiation thoracique avant l’âge de 20 ans.
Les formes héréditaires (mutation constitutionnelle d’un gène de prédisposi-
tion : BRCA1 ou BRCA2) sont évoquées devant le nombre et la répartition des cas,
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GYNÉCOLOGIE 1365
STÉRILITÉ DU COUPLE
La fertilité est la capacité de concevoir, c’est-à-dire de débuter une grossesse.
L’infertilité est l’incapacité de concevoir et lorsqu’elle est définitive on parle de stéri-
lité. Après 1 an de rapports sexuels non protégés sans grossesse, 10 % des couples
sont potentiellement stériles. Aucune investigation ne doit être réalisée avant ce délai
chez des patients de moins de 30 ans si l’anamnèse et l’examen clinique n’y incitent
pas. Après 35 ans, l’enquête étiologique doit être faite plus rapidement. La mise en
œuvre des examens doit être simultanée chez l’homme et chez la femme.
I. STÉRILITÉS FÉMININES
Diagnostic
1. Préciser la durée de l’infertilité, l’âge de la patiente, son poids, sa
taille, ses antécédents gynécologiques : âge des premières règles, régu-
larité des cycles, syndrome prémenstruel, antécédents de maladie
sexuellement transmissible, mode de contraception (stérilet), gros-
sesses antérieures et leur déroulement (interruption volontaire, gros-
sesse extra-utérine, curetage), antécédents obstétricaux ; les antécédents
de chirurgie abdominale ou pelvienne, tabagisme, prise de toxiques ou
de médicaments.
2. Vérifier l’absence de malformations vulvo-vaginales, de maladie
gynécologique, rechercher des signes cliniques d’hypo-œstrogénie ou
i
d’hyperandrogénie, l’aspect d’un frottis cervico-vaginal récent.
am
Explorations
1. Étude de l’ovulation par la courbe thermique.
Ts
GYNÉCOLOGIE 1367
Diagnostic
1. Préciser s’il s’agit d’une infécondité primaire ou secondaire, les
antécédents, notamment de cryptorchidie, de hernie inguinale bilaté-
un
GYNÉCOLOGIE 1369
gnostique est parfois indiquée dans les azoospermies à FSH normale pour
différencier une cause excrétoire d’une cause sécrétoire comme une ano-
malie méiotique. L’azoospermie excrétoire peut être congénitale par
Ts
Obstétrique
par F. Pachy et D. Bardou
DIAGNOSTIC DE GROSSESSE
1. Évoqué sur :
a) un retard de règles ;
b) la persistance d’un décalage thermique supérieur à 37 °C au-delà
de la date de retour des règles ;
c) les signes cliniques de grossesse dits « sympathiques » (nausées,
tension mammaire, pollakiurie).
i
2. La confirmation est apportée par un test urinaire colorimétrique,
am
CALCUL DU TERME
Classiquement déterminé en fonction de la date du premier jour des dernières
règles et comptabilisé en semaines d’aménorrhée, c’est-à-dire en semaines de
Ts
Examen clinique
1. Un examen mensuel est obligatoire à partir du 4e mois et une
consultation supplémentaire vers 39 semaines d’aménorrhée est sou-
haitable, notamment pour les primipares en raison du risque de pré-
i
éclampsie. Un entretien du 4e mois réalisé par une sage-femme est
am
b) examen pré-anesthésique.
Examens biologiques
1. À la première consultation, sont obligatoires :
a) groupe sanguin (ABO Rhésus Kell), recherche d’agglutinines irré-
gulières ;
b) protéinurie et glycosurie (ce dernier ayant perdu son intérêt) ;
c) sérologies de la rubéole et de la toxoplasmose (sauf si preuve de
séroconversion antérieure), syphilis ; la sérologie VIH n’est pas obliga-
toire, mais conseillée.
2. Sérologie mensuelle de la toxoplasmose si négative.
3. À 6 mois, sérologie de l’hépatite B.
4. Si analgésie péridurale : hémogramme, taux de prothrombine,
TCA, fibrinogène.
5. Un prélèvement vaginal peut être réalisé vers 35 semaines d’amé-
norrhée pour dépister la présence de streptocoque B ± E. Coli K1, en
vue d’une éventuelle antibioprophylaxie pendant le travail après la rup-
ture des membranes.
Surveillance échographique
Trois échographies à 12-13 semaines, 22-24 semaines et 32-34 semaines
d’aménorrhée (voir Échographie en cours de grossesse, p. 1733).
LivreSansTitre1.book Page 1373 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OBSTÉTRIQUE 1373
Toxoplasmose ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏
Syphilis ■
VIH ■
Ag HbS ■
CMV ■
i
Hémogramme ■
am
Protéinurie,
leucocytes, ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
nitrites
un
Glycémie à jeun
et 2 h après ■
75 g de glucose
Ts
Prélèvement
■
vaginal
Bilan péridural ■
Marqueurs
❏
sériques
Amniocentèse ❏
Frottis cervico-
❏
vaginal
■ Systématique. ❏ Selon contexte.
SA : semaines d’aménorrhée ; RAI : recherche d’agglutinines irrégulières ; Ag : antigène ;
CMV : cytomégalovirus ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine.
Principe
1. Basé sur l’appréciation d’une combinaison de critères : âge
maternel, signes échographiques (épaisseur de la clarté nucale, lon-
gueur cranio-caudale), et des taux sériques de marqueurs associés au
risque trisomique, selon le terme :
a) au premier trimestre (11-14 semaines), dosages de la sous-unité bêta
libre de hCG et de la protéine PAPA (pregnancy associated protein A) ;
LivreSansTitre1.book Page 1374 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
à la maladie de Creutzfeldt-Jakob ;
c) familiaux : thromboemboliques, diabète, malformations, prise de
Ts
OBSTÉTRIQUE 1375
CONGÉS PARENTAUX
I. CONGÉS DE MATERNITÉ
Régis par la loi n° 94-629 du 25 juillet 1994 relative à la famille (voir tableau 199).
Tableau 199. — Durée des congés de maternité (en semaines).
Troisième 8 ou 10 18 ou 16 26
Triplés et plus 24 22 46
Réglementation
Il n’existe plus actuellement de congés d’allaitement en dehors de
ceux régis par convention collective (banques notamment) qui néces-
site un certificat mensuel confirmant l’allaitement maternel. Dans les
autres cas toute prolongation de la cessation d’activité professionnelle
passe par un arrêt de travail.
i
am
2008 « fixant la liste des pièces justificatives à fournir pour bénéficier de l’indem-
nisation du congé de paternité ».
Ts
Réglementation
1. Pris après la naissance de l’enfant (et dans les 4 mois suivant celle-
ci) d’une durée maximale de 11 jours calendaires (samedis dimanches
et jours fériés compris). Il est au maximum de 18 jours en cas de nais-
sance multiples. Le congé de paternité n’est pas fractionnable. Il est
cumulable avec le congé de naissance de 3 jours. Ces deux congés pou-
vant se succéder ou être pris séparément.
2. Le salarié doit prévenir son employeur au moins un mois avant la
date à laquelle il souhaite prendre ce congé. Pendant le congé de pater-
nité, le contrat de travail est suspendu. Le salaire n’est pas maintenu.
Le père peut percevoir des indemnités journalières de sécurité sociale
attribuées et calculées dans les mêmes conditions que les indemnités
journalières de maternité.
3. Les pères demandeurs d’emploi ou stagiaires de la formation pro-
fessionnelle peuvent bénéficier du congé de paternité.
HYGIÈNE DE LA GROSSESSE
Hygiène de vie
L’usage de tabac ou de stupéfiant est nocif. La consommation
d’alcool doit être proscrite Les soins dentaires sont recommandés
d’autant plus que la grossesse peut aggraver un état dentaire défec-
tueux. Une activité physique adaptée doit être maintenue.
LivreSansTitre1.book Page 1376 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Nutrition
1. Alimentation :
a) Elle doit être équilibrée, fractionnée et normalement salée. La
prise de poids est d’environ 1 kg par mois jusqu’à 8 mois puis de
2 kg/mois ; les variations normales vont de 10 à 18 kg au cours d’une
grossesse avec un 50° percentile à 12 kg.
b) Les aliments riches en iode (lait, poisson, œufs, utilisation d’un sel
enrichi en iode) évitent le risque de dysfonctionnement thyroïdien. En
cas de carence, une supplémentation est recommandée.
2. Vitamines :
a) La prise de vitamine D3 à 28 semaines d’aménorrhée (une dose
unique de 100 000 UI) atténue le risque d’hypocalcémie néonatale.
b) La prescription d’acide folique, à la dose de 0,4 mg par jour pen-
dant 3 mois, doit être proposée à toute patiente désirant une grossesse,
idéalement en pré-conceptionnel. Elle doit être poursuivie jusqu’au
début du 3e mois de grossesse. Cette prévention est valable même en
l’absence d’antécédent d’anomalie de fermeture du tube neural ou de
traitement anti-épileptique.
3. Une supplémentation en fer peut se justifier si un état de carence
en fer est probable (alimentation élective, multiparité, dons de sang
antérieurs), ou patent (hémogramme) : administration orale d’un sel de
i
fer (1 mg/kg/jour à partir du 4e mois).
am
OBSTÉTRIQUE 1377
MOUVEMENTS DU FŒTUS
1. Les premiers mouvements sont visibles à l’échographie dès la 7e semaine
d’aménorrhée.
2. Ils ne sont perceptibles par la mère que vers 20-22 semaines d’aménorrhée
si elle est primipare, et 18-20 semaines d’aménorrhée si elle est multipare. La mère
ne ressent que les trois quarts des mouvements de son bébé.
3. Les mouvements du fœtus à une stimulation apparaissent vers le 4e mois.
4. Au troisième trimestre le fœtus bouge de façon perceptible toutes les
45 minutes et ses mouvements augmentent dans la soirée, jusqu’à l’accouchement.
Leur diminution à l’approche de l’accouchement constitue un motif de consulta-
tion. En cas de mort fœtale in utero, il n’est pas rare que la mère ait l’impression
de percevoir des mouvements.
ACCOUCHEMENT NORMAL
(PRÉSENTATIONS DU SOMMET)
L’accouchement est dit eutocique lorsqu’il se déroule normalement ; il est dit
dystocique en cas de difficultés maternelles ou fœtales.
PRÉSENTATION DU SIÈGE
Présentation longitudinale du fœtus fesses en bas. On distingue :
1. Le siège complet : fœtus assis en tailleur.
2. Le siège décomplété : les jambes du fœtus sont relevées en attelles devant lui.
3. Si seul un des membres inférieurs est replié sous lui on parle de siège semi-
décomplété.
Cette présentation est favorisée par les malformations utérines, les obstacles
prævia, certaines malformations fœtales (défaut de fermeture du tube neural).
Conduite à tenir
1. Avant le déclenchement du travail. Si cette présentation persiste au-
delà de 36 semaines d’aménorrhée, et en l’absence de contre-indication
(utérus cicatriciel, malformation utérine, oligoamnios), tenter une ver-
LivreSansTitre1.book Page 1379 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OBSTÉTRIQUE 1379
Techniques d’accouchement
1. L’abstention totale : la méthode de Vermelin consiste à laisser évo-
luer le fœtus sans y toucher en s’assurant de la bonne progression, de
i
l’efficacité des efforts expulsifs, en pratiquant une épisiotomie. Le dos
am
le fœtus est empaumé au niveau du bassin des deux mains à l’aide d’un
champ stérile. On effectue alors une rotation de 90° en pas de vis ame-
nant le bras le plus postérieur sous la symphyse pubienne. Celui-ci est
crocheté vers l’extérieur en prenant appui sur la face antérieure de
l’humérus, permettant son dégagement sans relèvement, puis rotation
inverse à 180° pour le membre controlatéral. On termine l’extraction
par la manœuvre de Bracht ou de Mauriceau ;
b) si la tête dernière est retenue dans l’excavation (tête engagée
retenue par les parties molles), deux possibilités :
– soit pratiquer la manœuvre de Bracht : le fœtus est basculé vers
l’abdomen maternel, un index peut être introduit dans la bouche du
fœtus, pour favoriser la flexion et le dégagement de la tête ;
– soit pratiquer la manœuvre de Mauriceau : le plan de la table
d’accouchement doit être le plus haut possible, l’accoucheur ayant un
genou à terre. Le fœtus est allongé sur l’avant-bras de l’accoucheur,
l’index et le majeur sont introduits dans la bouche du fœtus au niveau
de la base de la langue, l’index et le majeur de la main controlatérale se
placent en crochet au niveau de la nuque fœtale. Grâce à un mouve-
ment de flexion de la tête par la main vaginale, on solidarise la tête et
le rachis du fœtus. Un léger mouvement de traction vers le bas amène
l’occiput au contact de la symphyse pubienne. Tout en maintenant soli-
daire la tête fœtale et l’axe rachidien, l’accoucheur se relève et enroule
LivreSansTitre1.book Page 1380 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
PRÉSENTATION DE LA FACE
Caractérisée par la déflexion maximale de la tête fœtale amenant l’occiput
contre le plan du dos, de telle sorte que la tête et le tronc forment un bloc solidaire
et que la face pénètre la première et en totalité dans le détroit supérieur. Habituel-
lement compatible avec un accouchement par voie basse.
Diagnostic
Peut-être suspecté à la palpation abdominale devant l’angulation en
i
« coup de hache » entre l’occiput et le dos fœtal. Au toucher vaginal, on
am
Accouchement
La dilation et l’engagement sont souvent plus longs et la rotation en
Ts
PRÉSENTATION DU FRONT
On ne peut parler d’une présentation du front que sur une présentation fixée,
toute présentation mobile pouvant ultérieurement se fléchir.
Diagnostic
1. Au toucher vaginal, on perçoit la racine du nez formant une saillie
pyramidale, de chaque côté les arcades sourcilières et les globes ocu-
laires, et la grande fontanelle.
2. Signes négatifs importants : non-perception ni de la petite fonta-
nelle, ni du menton.
Accouchement
Le diagnostic doit être aussi précoce que possible, permettant de
poser l’indication d’une césarienne qui évite les complications fœto-
maternelles que ne manquerait pas d’entraîner une tentative de voie
basse. Si la flexion n’a pas pu être réalisée, la présentation du front une
fois fixée conduit à une césarienne obligatoire.
LivreSansTitre1.book Page 1381 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OBSTÉTRIQUE 1381
PRÉSENTATION DE L’ÉPAULE
Diagnostic
L’épaule se présente en regard du détroit supérieur ; l’excavation
pelvienne est vide au toucher vaginal et aucun pôle fœtal n’est palpable
au-dessus de la symphyse pubienne.
Accouchement
Si une manœuvre externe n’a pas corrigé cette présentation, une
césarienne s’impose.
GROSSESSE GÉMELLAIRE
Représente 1 à 1,5 % des grossesses, en accroissement avec les techniques de
procréation médicalement assistée. Elles restent des grossesses à haut risque,
constituant 16 % des causes de prématurité.
1. Grossesses dizygotes (faux jumeaux, 65 % des grossesses gémellaires) : elles
résultent de la fécondation de deux ovocytes par deux spermatozoïdes. Les deux
embryons génétiquement distincts évoluent en parallèle.
2. Grossesses monozygotes (vrais jumeaux, 35 % des grossesses gémellaires) :
elles résultent de la division secondaire d’un œuf unique obtenu par la fécondation
d’un ovocyte par un spermatozoïde. Les deux fœtus sont de même sexe et généti-
quement identiques. Trois dispositions sont possibles :
a) bichoriale bi-amniotique (30 % des grossesses monozygotes) : la division s’est
i
faite précocement au stade de blastomère, avant le stade morula ;
am
Diagnostic
1. Sur l’échographie du premier trimestre.
a) Signe du lambda (image échographique fournie par la juxtaposition
de deux placentas et de deux amnios) : signe pathognomonique d’une
implantation bichoriale. Une fusion ultérieure des masses placentaires
peut faire poser à tort le diagnostic de monochoriale bi-amniotique.
b) Mise en évidence de deux sexes différents : permet d’affirmer la
bichorionicité.
c) Décompte du nombre de feuillets (2 ou 4) au niveau de la mem-
brane ou la mesure de son épaisseur (inférieure ou supérieure à
3 mm) : recours plus aléatoire.
2. Examen du placenta à la naissance.
a) Test au lait : injecter du lait dans un des cordons pour mettre en
évidence des anastomoses vasculaires, absentes dans les grossesses
dizygotes et monozygotes bichoriales bi-amniotiques, constantes dans
les grossesses monochoriales.
b) Décompte des membranes (2 ou 4) : permet de corriger un dia-
gnostic erroné.
LivreSansTitre1.book Page 1382 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
grossesse monochoriale.
7. Siamois (1 naissance pour 75 000, soit 1 % des naissances de
jumeaux monozygotes). La plupart sont actuellement dépistés très tôt
Ts
grâce à l’échographie.
Modalités de l’accouchement
1. Déclenchement de préférence à 38 semaines d’aménorrhée pour
éviter les complications de fin de grossesse plus fréquentes et plus dif-
ficile à dépister. Le recours aux ocytociques est possible.
2. Le recours à l’analgésie péridurale est fortement conseillé pour
minimiser le recours à l’anesthésie générale dans l’urgence.
3. L’accouchement par césarienne est préférable en cas de grossesse
mono-amniotique, si le premier jumeau se présente par le siège et le
second par le sommet, pour éviter l’accrochement des mentons.
4. En cas d’accouchement par voie basse, une fois le premier jumeau
extrait, vérifier immédiatement la présentation du second à membranes
intactes :
LivreSansTitre1.book Page 1383 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OBSTÉTRIQUE 1383
DYSTOCIES
Syn : accouchement difficile. Principales causes :
1. Causes mécaniques :
a) disproportion fœto-pelvienne : inéquation entre le fœtus et le bassin (rétréci
i
ou déformé transversalement ou globalement) ;
am
PROCIDENCE DU CORDON
À membranes rompues, le cordon s’interpose en avant de la présentation. Favo-
risée par un excès de liquide, une présentation trop haute et mobile, un cordon
trop long, une tumeur prævia.
Diagnostic
Évoqué systématiquement devant des anomalies du rythme cardiaque
fœtal survenant dans les 10 minutes de la rupture des membranes.
Conduite de l’accouchement
1. Le toucher vaginal recherche le cordon, la persistance de la pulsa-
tilité et refoule la présentation en attendant l’extraction en urgence du
fœtus par césarienne.
2. À dilatation complète et en l’absence de contre-indication, une
extraction par voie basse est possible.
Prévention
Rupture prudente des membranes en cas de conditions défavorables
et réalisation systématique d’un toucher vaginal après rupture.
LivreSansTitre1.book Page 1384 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
EXTRACTIONS INSTRUMENTALES
Syn : forceps (modèles à branches articulées, parallèles type Suzor, Demelin)
ou croisées (type Tarnier, Pageot…), spatules de Thierry (cuillères pleines non
articulées) ou ventouses.
Indications
1. Maternelle : efforts expulsifs inefficaces ou inadaptés.
2. Fœtale : anomalies du rythme cardiaque fœtal, non-progression de
la présentation après 25 à 30 minutes d’effort expulsif.
Technique
1. Forceps :
a) introduction des cuillères tenues verticalement, concavité vers
la vulve, les doigts de la main controlatérale protégeant la paroi vagi-
nale ; en cas de présentation oblique, la cuillère postérieure sera
introduite la première (la gauche pour lesprésentations en occipito-
iliaque gauche antérieure [OIGA], la droite pour les présentations en
i
OI droite antérieure [OIDA]). Vérifier le parallélisme des cuillères et
am
OBSTÉTRIQUE 1385
CÉSARIENNE
Extraction du fœtus par hystérotomie, sous anesthésie générale ou loco-régio-
nale (péridurale ou rachi-anesthésie). Voies d’abord : incision de Pfannenstiel
(décollement sous-aponévrotique), de Cohen (dilacération des plans aux doigts),
de Mouchel (section partielle des muscles grands droits) ou médiane (de moins
en moins utilisée pour des raisons esthétiques et de fragilisation pariétale en cas
d’interventions itératives) ; sa rapidité de réalisation ne doit plus être considérée
comme un argument en sa faveur, le gain de temps de 2 à 3 minutes étant dilué
dans les préparatifs de la césarienne en urgence.
Indications
1. En dehors du travail, les moins discutées sont : présentation trans-
verse irréductible par version externe, utérus bi-cicatriciel, primo-infec-
tion herpétique de moins d’un mois, obstacle prævia (placenta
recouvrant), cancer du col. Autres indications, dépendantes des habi-
tudes obstétricales : utérus cicatriciel, présentation du siège, grossesse
gémellaire et premier jumeau en siège.
i
am
Incidents
1. Elle ne prévient pas toutes les difficultés d’extraction et l’utilisa-
Ts
DÉLIVRANCE ARTIFICIELLE
Extraction manuelle du placenta en cas de non décollement à 20 minutes après
la naissance, ou après échec d’une délivrance dirigée.
Technique
Sous analgésie loco-régionale ou anesthésie générale, avec une
asepsie rigoureuse et antibioprophylaxie (amoxicilline-acide clavula-
nique 2 g IV). La main gauche empoigne le fond utérin à travers la paroi
abdominale, la main droite introduite dans l’utérus, munie d’un gant
stérile spécial, clive la masse placentaire. La vérification de la vacuité
utérine (face par face sans oublier les cornes) est obligatoire.
HÉMORRAGIE DE LA DÉLIVRANCE
Saignement génital supérieur à 500 ml survenant après la naissance. Causes
multiples : rétention placentaire, placenta accreta, plaie utérine, inertie utérine,
troubles de la coagulation (Défibrination, voir p. 738).
LivreSansTitre1.book Page 1386 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Prévention
Réduire la durée de la phase de latence, délivrance dirigée, examen
soigneux du placenta après la délivrance, recours à l’ocytocine pour
favoriser la rétraction utérine, surveillance du post-partum.
Conduite à tenir
L’efficacité réside dans la rapidité de la prise en charge, dans la réa-
lisation systématique de l’ensemble des gestes suivants et dans l’impli-
cation de toute l’équipe soignante.
1. Dépistage précoce : dès la délivrance et pendant la surveillance en
salle de travail pendant au moins 2 heures (pouls tension tonicité du
globe utérin, écoulement vulvaire).
2. Recueillir rapidement les renseignements biologiques simples
(NFS, plaquettes, taux de prothrombine, TCA, fibrine, ionogramme,
créatinémie). Le traitement des troubles de la coagulation passe tout
d’abord par le traitement de la cause ; le recours au plasma frais
congelé peut être nécessaire (voir Syndrome de défibrination, p. 738).
3. Assurer une hémodynamique satisfaisante : remplissage par solutés,
voire transfusion.
4. Mise en place d’une sonde urinaire à demeure pour surveiller la
diurèse et éviter un globe vésical qui gênerait la rétraction utérine.
5. Révision utérine s’assurant de la vacuité et de l’absence de lésion,
i
am
DÉPASSEMENT DE TERME
Augmente la mortalité in utero à partir de 41 semaines d’aménorrhée + 3 jours.
Diagnostic
Basé sur la certitude du terme (détermination échographique du
début de grossesse) et un dépistage systématique et précoce.
Conduite à tenir
Deux attitudes sont équivalentes en termes de morbidité et mortalité
néonatale ainsi que sur le taux de césariennes :
1. Déclenchement systématique à 41 semaines d’aménorrhée.
2. Surveillance rapprochée basée sur l’examen clinique obstétrical, le
rythme cardiaque fœtal et la quantité de liquide amniotique à l’échogra-
phie, répétés tous les jours ou toutes les 48 heures. Tout signe de
décompensation implique l’accouchement. Par exemple, consultation à
LivreSansTitre1.book Page 1387 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OBSTÉTRIQUE 1387
VOMISSEMENTS GRAVIDIQUES
Intolérance gastrique survenant au premier trimestre de la grossesse et régres-
sant par la suite. Les facteurs psychologiques, environnementaux et culturels y
sont importants. Dans les cas graves, on parle de vomissements incoercibles qui
peuvent entraîner une déshydratation sévère et une dénutrition. Ces cas sont
devenus plus rares depuis la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse.
Diagnostic
S’assurer de l’absence de cause telle grossesse môlaire, grossesse
multiple, hépatite, méningite.
Explorations
Échographie pelvienne, transaminases, ionogramme créatinémie.
Surveiller l’évolution du poids et de la diurèse.
Traitement
Un isolement en milieu hospitalier est parfois nécessaire avec réhy-
dratation par voie parentérale, antiémétique et prise en charge psycho-
logique.
i
am
HÉMORRAGIE GÉNITALE
EN COURS DE GROSSESSE
un
fausse couche.
Diagnostic
Examen sous spéculum éventuellement associé à un frottis, à des
prélèvements cervicaux : précise endo-utérine ou cervico-vaginale l’ori-
gine du saignement.
Explorations
1. Dosage quantitatif des bêta-HCG plasmatique.
2. Échographie pelvienne au mieux par voie vaginale.
Principales causes
1. Grossesse extra-utérine (voir p. 1390).
2. Fausse couche spontanée précoce : l’abondance des métrorragies est
variable ; elles sont associées à des douleurs pelviennes spasmodiques.
3. Grossesse intra-utérine évolutive : à l’échographie, on observe un sac
gestationnel intra-utérin avec un embryon ayant une activité cardiaque et
dont la longueur cranio-caudale correspond au terme. Il existe souvent un
décollement trophoblastique (hématome en périphérie de l’œuf).
4. Lyse d’un jumeau d’une grossesse multichoriale. Le pronostic est
dominé par le risque de fausse couche globale.
5. Grossesse môlaire : les signes sympathiques de grossesse sont
souvent exacerbés ; l’utérus est anormalement volumineux pour le
terme ; le taux de bêta-HCG est anormalement élevé (> 100 000 UI/l) ;
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Diagnostic
Examen sous spéculum éventuellement associé à un frottis, à des
prélèvements cervicaux : précise endo-utérine ou cervico-vaginale l’ori-
gine du saignement.
Principales causes
1. Il peut s’agir simplement de modification cervicale en début de travail.
2. Hématome rétroplacentaire (30 % des métrorragies du troisième
trimestre) : douleur abdominale en coup de poignard, utérus tonique,
métrorragie de sang noir, souffrance fœtale.
3. Placenta prævia : métrorragie d’apparition brutale de sang rouge,
sans douleur, avec un utérus souple. L’échographie permet la localisa-
tion placentaire.
4. Hématome décidual marginal (décollement d’une portion périphé-
rique du placenta) : métrorragie peu abondante, le reste de l’examen
i
clinique est normal, il n’y a pas de souffrance fœtale. Ne perturbe pas
am
PERTE FŒTALE
Syn : avortement. Arrêt de grossesse avec ou sans expulsion d’un fœtus avant
qu’il ne soit viable (pour l’Organisation mondiale de la santé, viabilité à partir de
22 semaines d’aménorrhée).
1. Fausses couches précoces : arrêt spontané de la grossesse avant le terme de
14 semaines d’aménorrhée. On en rapproche les œufs clairs (sac ovulaire sans
structure embryonnaire visible, avec ou sans vésicule vitelline) dont les méca-
nismes ne semblent pas être distincts de ceux des fausses couches précoces.
2. Fausses couches tardives : expulsion spontanée d’un fœtus entre 14 et
22 semaines d’aménorrhée. Les accouchements à 22-24 semaines d’aménorrhée
(c’est-à-dire avant un terme de viabilité raisonnable) peuvent en être rapprochés.
3. Mort fœtale in utero : au-delà de la 14e semaine.
OBSTÉTRIQUE 1389
Diagnostic
1. Métrorragies, douleurs pelviennes. L’interrogatoire recherche la
notion d’expulsion de débris placentaires.
2. L’échographie vérifie la localisation intra-utérine de la grossesse et
confirme le diagnostic : visualisation d’un embryon sans activité car-
diaque, ou l’absence d’évolution échographique à une semaine d’un
examen montrant un sac gestationnel vide.
3. En l’absence de certitude diagnostique (pas d’image échogra-
phique), la décroissance du taux de bêta-HCG plasmatique 1 fois par
semaine jusqu’à négativation complète peut être utile.
Explorations en cas de fausse couche à répétition
1. Rechercher un antécédent de stérilité, un antécédent personnel ou
familial de thrombose profonde ou de diabète, un antécédent personnel
ou des signes de dysthyroïdie, des signes de maladie systémique,
notamment lupique.
2. Hystérosalpingographie (malformations utérines) : hypoplasie,
synéchies, un myome sous muqueux, béance.
3. Caryotype des parents après recueil des consentements éclairés :
recherche une anomalie cytogénétique équilibrée chez l’un d’entre eux.
4. Recherche d’anticorps antiphospholipides (voir p. 1007).
i
5. Recherche d’une thrombophilie (voir pp. 740 et 1615).
am
Conduite à tenir
1. Dans l’immédiat.
a) Chercher une infection locale : prélèvement vaginal et endo-
cervical pour examen bactériologique, avec recherche de vaginose bac-
térienne ; d’éventuels signes de vaginose et de mycoplasme au niveau
cervical conduisent à mettre en place un traitement préventif par des
cures itératives et mensuelles de macrolides (15 jours) et métronida-
zole (10 jours) lors de la prochaine grossesse.
b) Examen cytobactériologique des urines.
c) Hémocultures avec recherche de listeria en cas de fièvre maternelle.
d) Frottis et mise en culture du placenta pour examen bactério-
logique (avec recherche de Listeria monocytogenes).
2. Examens à distance.
a) Examen anatomopathologique du placenta.
b) Examen fœtopathologique à la recherche d’une malformation
favorisant un hydramnios et des signes d’infection.
c) Hystérosalpingographie à la recherche d’une malformation utérine :
la béance cervico-isthmique impose un cerclage préventif.
d) Hystéroscopie diagnostique : synéchie utérine, myome sous
muqueux, etc.
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GROSSESSE EXTRA-UTÉRINE
Nidation ectopique de l’œuf, le plus souvent dans la trompe (grossesse tubaire).
i
Facteurs de risque : antécédent de salpingite, de nidation ectopique, d’exposi-
am
Diagnostic
1. Le tableau classique fait souvent défaut : retard de règles, métror-
ragies couleur sépia, douleurs pelviennes latéralisées associées à une
Ts
OBSTÉTRIQUE 1391
Traitement
1. Chirurgical : radical par salpingectomie ou conservateur par sal-
pingotomie quand cela est possible. Certains proposent comme traite-
ment conservateur l’injection in situ de 50 mg de méthotrexate en per-
opératoire.
2. Médical. Indications précises et limitées :
a) il exige une surveillance clinique rapprochée, un accès rapide aux
soins en cas d’échec et une patiente informée de la conduite à adopter
en cas de douleur, de l’obligation d’une longue surveillance (moyenne
de durée de traitement 28 jours) et du risque d’échec (imposant le
recours à la chirurgie) ;
b) examens préalables impératifs : hémogramme, bilan hépatique,
ionogramme sanguin et fonction rénale ;
c) méthotrexate (effet létal sur l’embryon), à la dose de 1 mg/kg en
une injection intramusculaire ;
d) vérifier après 1 semaine les transaminases (risque d’hépatite cyto-
lytique) et le taux sérique des bêta-HCG par le même laboratoire : la
diminution doit être supérieure à 15 % sinon une 2e injection est néces-
i
am
MÔLE HYDATIFORME
Syn : avortement môlaire. Dégénérescence kystique des villosités choriales.
Ts
L’incidence est de 1 pour 1 500 à 2000 grossesses. Le risque d’évolution vers une
forme grave de maladie gestationnelle trophoblastique (choriocarcinome) est de
15 % pour les formes complètes (absence d’embryon) et 0,5 % pour les formes
partielles (présence d’un embryon), imposant une surveillance stricte. Contacter
le centre de référence des maladies trophoblastiques.
Diagnostic
1. Métrorragies, utérus volumineux.
2. Seul l’examen anatomopathologique permet d’affirmer le diagnostic.
Explorations
1. Augmentation considérable des bêta-hCG sériques (200 000 UI/ml).
2. Échographie : image intra-utérine hétérogène multimicrokystique ;
l’aspect en « flocons de neige » était produit par des échographes
encore peu performants.
3. La dégénérescence maligne en chorio-épithéliome est suspectée
en cas de persistance ou de réascension des bêta-hCG.
Traitement
Évacuation utérine par curetage aspiration (risque hémorragique
non négligeable) suivi de la surveillance de la décroissance du taux de
bêta-hCG jusqu’à négativation complète et durable pendant au moins
3 mois consécutifs et sous couvert d’une contraception efficace.
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PLACENTA PRÆVIA
Insertion basse du placenta qui peut recouvrir l’orifice interne du col (placenta
recouvrant) ou non (placenta bas inséré, marginal). Avant 32 semaines d’aménor-
rhée, la position du placenta bas inséré par rapport à l’orifice interne n’est pas
forcément définitive puisque le segment inférieur de l’utérus se développe à partir
du 8e mois, le placenta s’éloignant alors de l’orifice interne.
I. PENDANT LA GROSSESSE
Le risque principal est hémorragique. Il augmente avec l’âge gestationnel et pré-
domine sur les placentas bas insérés avec l’apparition des contractions de Braxton
et Hisck au 8e mois. Le risque hémorragique est moins fréquent en cas de placenta
recouvrant, mais beaucoup plus dangereux : à l’anémie maternelle s’ajoute le
risque fœtal de spoliation sanguine.
Diagnostic
Métrorragies indolores de sang rouge, parfois abondantes ; le sang
sourd de l’orifice cervical. Le toucher vaginal avec cathétérisation du
col au doigt pour apprécier l’orifice interne est contre-indiqué car il
risque d’aggraver le décollement placentaire et l’hémorragie.
Explorations
L’échographie confirme le diagnostic et précise la position du pla-
centa vis-à-vis de l’orifice interne. L’échographie endovaginale n’est pas
i
contre-indiquée : elle précise la position de l’obstacle que représente le
am
ACCOUCHEMENT PRÉMATURÉ
Accouchement ayant lieu avant 37 semaines d’aménorrhée. On distingue arbi-
trairement la petite prématurité (34 à 37 semaines), la prématurité moyenne (32 à
34 semaines) et la grande prématurité en dessous de 32 semaines d’aménorrhée,
voire des prématurissimes avant 28 semaines d’aménorrhée.
Principales causes :
1. Maternelles : malformations utérines, hypoplasies ou fibrome sous-muqueux,
exposition au distilbène in utero, synéchies utérines, béance cervico-isthmique,
causes infectieuses, affection vasculo-rénale, diabète, intoxication notamment
tabagique.
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OBSTÉTRIQUE 1393
Diagnostic
À l’heure actuelle, deux tests de dépistage (dosage cervical de la fibro-
nectine et l’échographie endovaginale du col) ont une valeur prédictive
équivalente (valeur prédictive positive 50 %, valeur prédictive négative
proche de 100 %). Leur association ne semble pas améliorer ces résultats.
1. Le dosage cervival de la fibronectine requiert un matériel spécifique,
non encore disponible dans tous les services.
2. L’échographie du col est facilement réalisable dans la majorité des
cas (difficulté si le col est très antérieur), sans risque puisque la sonde est
dans le vagin et ne cathétérise pas le col. La distance mesurée en ligne
droite entre les orifices interne et externe doit être supérieure à 25 mm à
partir du 6e mois pour éloigner le risque de prématurité. L’échographie
peut mettre en évidence une protrusion des membranes à travers l’orifice
interne : on parle de sacculation, signant la béance cervico-isthmique.
Traitement
1. Préventif : arrêt de travail, repos notamment en cas d’antécédent
d’accouchement prématuré. Le repos doit être simple. Trop strict, il
i
expose au risque thromboembolique, à une amyotrophie difficilement
am
Diagnostic
Écoulement cervico-vaginal de liquide amniotique.
Complications
Deux risques : accouchement prématuré, infection. À distance de la
rupture, l’apparition de contractions est souvent le premier signe de la
chorio-amniotite.
Conduite à tenir
1. Avant 32 semaines d’aménorrhée :
a) la tocolyse permet d’entreprendre une corticothérapie de matura-
tion. Après ce terme, le bénéfice des corticoïdes n’est pas démontré ;
i
b) une antibiothérapie doit être débutée dès de la rupture, en atten-
am
HYDRAMNIOS
Défini rétrospectivement par un volume de liquide amniotique supérieur ou
égal à 2 litres. Ce n’est pas tant l’excès de volume du liquide qui compte que sa
vitesse d’installation. Ainsi on distingue l’hydramnios aigu (augmentation rapide
en 3 à 5 jours) de l’hydramnios subaigu (1 à 2 semaines) et de l’hydramnios chro-
nique (installation progressive). La rapidité d’installation plaide en faveur d’une
anomalie fœtale et grève le pronostic. Mécanismes et causes :
1. Excès de production :
a) anomalies du tube neural provoquant un transfert de liquide à partir des
méninges ouvertes (anencéphalie, méningocèle) ;
b) gêne circulatoire en amont d’une insuffisance cardiaque fœtale ;
c) anémie fœtale ;
d) syndrome transfuseur transfusé (grossesses gémellaires monochoriales bi-
amniotiques, voir p. 1381) ;
e) macrosomie d’un fœtus de mère diabétique par augmentation de la diurèse
fœtale (voir Diabète et grossesse, p. 1400).
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OBSTÉTRIQUE 1395
2. Insuffisance de résorption :
a) anomalies affectant la déglutition fœtale (fente palatine, macroglossie, syn-
drome de Pierre Robin, déficit neurologique) ;
b) obstacles du tube digestif (atrésie de l’œsophage, du duodénum ou de la
grêle, hernie diaphragmatique).
3. L’hydramnios est idiopathique dans un tiers des cas.
Diagnostic
Augmentation de la hauteur utérine (pouvant entraîner une dyspnée).
Explorations
1. L’échographie confirme et quantifie l’excès de liquide amniotique,
décèle une cause éventuelle.
2. Un caryotype fœtal (malformation associée, hydramnios isolé
important) ou des ponctions évacuatrices sont nécessaires.
Complications
Accroissement du risque de présentation dystocique, de procidence
du cordon, de macrosomie et de césarienne sans que l’on observe de
différence sur la prématurité, la morbidité et la mortalité périnatale.
Traitement
Diminuer la quantité de liquide amniotique, s’il existe un retentisse-
ment maternel ou pour prévenir le risque de prématurité.
i
1. La ponction amniotique évacuatrice est un geste simple, réalisable
am
rapidement.
2. Le traitement médical (indications précises et limitées) fait appel
aux anti-prostaglandines (indométacine) qui diminuent la diurèse
un
OLIGOAMNIOS
Quantité de liquide amniotique (à membranes intactes) inférieure à 250 ml
allant jusqu’à l’absence (anamnios). Peut être associé à un dysfonctionnement
rénal (polykystose), une obstruction des voies urinaires (valves de l’urètre posté-
rieur, anomalie de la jonction) ou un retard de croissance intra-utérin sévère.
Dans l’insuffisance placentaire chronique, la circulation fœtale s’adapte par un
shunt vasculaire privilégiant la circulation vers le cerveau, le cœur et les surré-
nales au détriment des autres organes. La diminution du flux rénal se traduit par
l’oligoamnios puisque l’urine fœtale est la principale source de liquide amniotique
en deuxième partie de grossesse (après 20 semaines d’aménorrhée). Les anti-
prostaglandines peuvent être une cause iatrogène d’oligoamnios. Dans 30 % des
cas, aucune cause n’est décelée.
Explorations
1. Doppler placentaire en cas de retard de croissance intra-utérin.
2. Caryotype non nécessaire en cas d’oligoamnios isolé.
3. Après avoir éliminé une rupture spontanée des membranes, l’écho-
graphie morphologique doit être centrée sur la recherche d’une malfor-
mation du tractus urogénital.
Complications
L’hypoplasie pulmonaire fœtale est la complication la plus redou-
table et dépend de la précocité de l’oligoamnios, de sa sévérité et de sa
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PRÉ-ÉCLAMPSIE
Syndrome vasculo-rénal survenant classiquement au 3e trimestre chez la primi-
pare. L’hypertension artérielle et la protéinurie disparaissent dans les jours ou les
semaines qui suivent l’accouchement. Le risque de récidive lors des grossesses
ultérieures est faible. Un même tableau peut se voir chez des femmes ayant préa-
lablement à la grossesse une hypertension artérielle ou une néphropathie chro-
nique (toxémie « surajoutée »).
Diagnostic
1. Basé sur une hypertension mesurée au repos en décubitus latéral
gauche supérieur à 140 mmHg de systolique et/ou 90 mmHg de diasto-
lique associée à une protéinurie de plus de 0,3 g/24 h.
2. La présence d’œdème est fréquemment associée, mais non indis-
i
pensable à la définition et peut se limiter à une prise de poids rapide et
am
OBSTÉTRIQUE 1397
ÉCLAMPSIE
Syn : toxémie gravidique. Encéphalopathie hypertensive avec convulsions. Peut
se voir d’emblée ou compliquer une pré-éclampsie.
Diagnostic
1. Manifestations pré-éclamptiques : des céphalées, des phosphènes,
des acouphènes, une douleur épigastrique, des réflexes tendineux dif-
fusés vifs et polycinétiques annoncent l’éclampsie.
2. Crise comitiale tonicoclonique avec coma bref résolutif, parfois
état de mal.
3. Protéinurie massive avec œdèmes importants, insuffisance rénale
aiguë parfois irréversible.
Complications
Risque élevé de mort fœtale in utero.
Traitement
1. Préventif :
a) traitement antihypertenseur dès que se manifestent les signes de
toxémie ;
b) extraire le fœtus par déclenchement ou césarienne en fonction de
l’urgence et du terme ;
i
c) les anticonvulsivants n’ont pas d’effet préventif sur les crises.
am
2. Curatif :
a) sulfate de magnésium efficace sur les crises et en cas de pré-
éclampsie sévère. La dose de charge est de 4 g en intraveineuse lente
un
HÉMATOME RÉTRO-PLACENTAIRE
Décollement prématuré du placenta. Dans 50 % des cas, il est « idiopathique »
et, dans ce cas, le risque de récidive est évalué entre 5 et 10 %.
Diagnostic
Douleur brutale associée à une hypertonie utérine et d’éventuelles
métrorragies.
Complications
1. Fœtales : hypoxie qui engage le pronostic vital.
2. Maternelles : syndrome de défibrination (voir p. 738) à l’origine de
manifestations hémorragiques ; la complication la plus grave est la
nécrose corticale rénale bilatérale qui, lorsqu’elle est totale, est respon-
sable d’une anurie définitive nécessitant l’hémodialyse périodique.
Traitement
1. Curatif. Précipiter l’accouchement par déclenchement ou césa-
rienne en fonction de l’urgence et du terme. L’examen du placenta
indispensable, retrouve un caillot et en regard une dépression caracté-
ristique appelée cupule placentaire. Elle peut être méconnue par
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HYPOTROPHIE FŒTALE
Syn : retard de croissance intra-utérine. Poids fœtal inférieur au dixième per-
centile pour le terme. L’origine peut être une insuffisance placentaire, liée à des
conditions maternelles (hypertension artérielle, néphropathie, tabagisme) ou
fœtale (anomalies chromosomiques, malformations, infections).
Diagnostic
1. Insuffisance de la hauteur utérine en se méfiant d’une erreur de
terme.
2. Biométrie en échographie, à répéter en respectant des intervalles
de 15 jours.
3. Doppler des vaisseaux utérins à 24 semaines d’aménorrhée : per-
i
sistance d’un notch (incisure protodiastolique sur le tracé, disparais-
am
INCOMPATIBILITÉ SANGUINE
FŒTO-MATERNELLE
Syn : érythroblastose fœtale, maladie hémolytique du nouveau-né. Situation
devenue rare depuis l’application des mesures de prévention. Liée le plus souvent à
une incompatibilité dans le système Rhésus : la mère Rhésus négatif (phénotype d)
s’est immunisée contre l’antigène D du fœtus d’une précédente grossesse ou lors
d’une transfusion incompatible. Ces anticorps IgG anti-D passent la barrière placen-
taire et provoquent l’hémolyse des hématies fœtales si elles sont de groupe D.
L’anémie fœtale entraîne l’anasarque fœto-placentaire pouvant conduire au décès de
l’enfant in utero ou après la naissance. Autres incompatibilités (rares) : groupes c, E,
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OBSTÉTRIQUE 1399
Kell ; dans le système ABO (anticorps d’immunisation IgG), il n’y a pas d’accidents obs-
tétricaux, parfois un ictère néonatal qui régresse habituellement sous photothérapie.
Diagnostic
Détermination obligatoire du groupe sanguin et la recherche d’agglu-
tinines irrégulières anti-D en début de grossesse.
Conduite à tenir
1. Si la patiente est Rhésus négatif (d) et le géniteur Rhésus positif
(D) et après contrôle de l’absence d’agglutinines irrégulières, injection
prophylactique de 300 µg d’immunoglobulines anti-D à 6 mois ; à la
suite de quoi, il n’est plus nécessaire de poursuivre une surveillance
mensuelle des agglutinines.
2. En présence d’une allo-immunisation :
a) évaluation du risque d’anémie fœtale, parallèle au titre de l’agglu-
tinine irrégulière (voir tableau 200) ;
Tableau 200. — Évaluation du risque d’anémie fœtale.
DIABÈTE ET GROSSESSE
Diabète apparu ou diagnostiqué pendant la grossesse. La glycémie fœtale est direc-
tement fonction de la glycémie maternelle. Le fœtus répond à l’hyperglycémie par un
hyperinsulinisme. L’insuline maternelle ne franchit pas la barrière placentaire.
1. Influence de la grossesse sur le diabète de type 1 (peu d’effet sur le type 2) :
a) les besoins en insuline diminuent au premier trimestre (risque hypoglycé-
mique), augmentent au troisième trimestre et s’effondrent pendant quelques jours
après l’accouchement (surveillance glycémique accrue). Le seuil rénal du glucose
diminue (limitant l’intérêt de la glycosurie) ;
b) risques maternels : aggravation de la rétinopathie, de lésions rénales s’il
existe une hypertension.
2. Influence du diabète sur la grossesse : malformations fœtales (si diabète anté-
rieur à la grossesse), macrosomie fœtale (de type tronculaire), risque d’hydramnios,
accroissement de l’incidence des infections urinaires, de pré-éclampsie, hématome
rétro-placentaire, prématurité (iatrogène ou secondaire), retard de maturation pulmo-
naire fœtal par inhibition de la synthèse des protéines du surfactant par l’insuline, dys-
tocie des épaules avec souffrance fœtale aiguë due à la macrosomie.
Diagnostic
En cours de grossesse, certains proposent un dépistage systéma-
tique standardisé :
1. Test de l’Organisation mondiale de la santé : glycémie à jeun et
2 heures après 75 g de glucose ; à considérer comme pathologique si
plus de 0,95 g/l à jeun et plus de 1,55 g/l à 2 heures.
i
am
OBSTÉTRIQUE 1401
INFECTION PUERPÉRALE
Due le plus souvent au streptocoque B et favorisée par un travail long, une
rétention intra-utérine, des manœuvres obstétricales (délivrance artificielle).
Diagnostic
1. La forme la plus fréquente est l’endométrite du post-partum :
fièvre, lochies fétides, utérus gros, mou, douloureux à la mobilisation.
2. Peut se compliquer de phegmon, pelvipéritonite, septicémie.
Traitement
1. Curatif : ocytociques, par exemple misoprostol 1 comprimé 3 fois
par jour pendant 5 jours, antibiotiques (10 à 15 jours).
i
am
PHLÉBITE PELVIENNE
Risque d’embolie pulmonaire.
Ts
Diagnostic
1. Évoqué devant une fièvre du post-partum associée à la perception
d’un cordon douloureux au toucher vaginal.
2. Confirmé par Doppler (permet de remonter jusqu’aux axes iliaques
externes) ou surtout par le scanner pelvien avec injection de produit
de contraste.
Traitement
Anticoagulants à dose efficace éventuellement associés à une anti-
biothérapie.
Situations à risque
1. Femme exposée au risque de primo-infection en cours de gros-
sesse (sérologies HSV-1 et -2 négatives en début de grossesse) ou d’épi-
sode intial non primaire (séronégativité pour un des deux types viraux).
Si le statut maternel vis-à-vis de la maladie herpétique est ambigu, une
sérologie herpétique (IgM, IgG) sur un sérum antérieur (en général
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INFECTION MATERNO-FŒTALE
À CYTOMÉGALOVIRUS
Responsable du plus grand nombre des infections materno-fœtales virale, il
représente la cause principale des handicaps neurosensoriels acquis pendant la
vie intra-utérine. Son dépistage n’est pas systématique. Le risque est embryon-
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OBSTÉTRIQUE 1403
Diagnostic
1. Les signes de la primo-infection maternelle sont parfois peu appa-
rents, ou limités (voir Infections à cytomégalovirus, p. 771).
2. En cas de signe d’appel (fièvre, modifications échographiques), la
recherche d’une séroconversion est facilitée par l’étude simultanée
d’un sérum antérieur. Un test d’avidité permet une datation plus pré-
cise de la séroconversion.
3. Le diagnostic d’infection fœtale (effectué 4 semaines après la séro-
conversion) repose sur l’amniocentèse avec mise en évidence du virus
par culture et par PCR.
Prévention
Chez les patientes séronégatives, une prévention du risque de trans-
mission a fait la preuve de son efficacité.
1. Limiter les contacts avec les jeunes enfants en âge d’aller à la
crèche (premiers vecteurs du CMV) : ne pas embrasser l’enfant sur la
i
bouche, ne pas prendre de bain avec lui, ne pas utiliser la cuillère que
am
INFECTION MATERNO-FŒTALE
À STREPTOCOQUE B
Première cause d’infection materno-fœtale dans les pays industrialisés
(50 %), le bénéfice d’un dépistage systématique par prélèvement vaginal vers
35-37 semaines d’aménorrhée en vue d’une antibioprophylaxie pendant le tra-
vail est démontré.
Diagnostic
1. Un portage chronique, asymptomatique et transitoire dans le
vagin, est retrouvé chez 5 à 35 % des femmes.
2. Plus rarement, l’infection est symptomatique sous forme d’une
vulvo-vaginite.
Traitement
1. Indiqué en cas d’antécédent infectieux à streptocoque B, de bacté-
riurie ou de portage vaginal, d’accouchement prématuré avant
37 semaines d’aménorrhée, de rupture des membranes supérieure à
18 heures ou de fièvre maternelle supérieure à 38°5 C.
2. Dès le début du travail : amoxicilline par voie intraveineuse 2 g,
puis 1 g toutes les 4 heures jusqu’à l’accouchement ; en cas d’allergie,
clindamycine 900 mg par voie intraveineuse toutes les 8 heures.
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Conduite à tenir
Dépend des résultats de l’examen sérologique obligatoire en début
de grossesse, puis mensuel chez les patientes séronégatives.
1. Si l’infection est antérieure à la grossesse, le risque fœtal est nul.
2. Un taux stable d’anticorps IgM et IgG sur deux sérologies à 15 jours
d’intervalle fait remonter le contage à 10 semaines au moins.
3. Si l’infection est péri-conceptionnelle, le risque de contamination
embryonnaire est très faible, mais l’atteinte est grave (souvent sponta-
nément létale) ou dépistable à l’échographie avant 20 semaines d’amé-
norrhée.
4. Si l’infection survient entre 6 et 16 semaines d’aménorrhée, un traite-
ment par spiramycine (3 millions UI/jour) est institué et une ponction
amniotique avec PCR réalisée vers 18 semaines d’aménorrhée. L’échogra-
phie recherche une atteinte du système nerveux central (hydrocéphalie,
i
dilatation ventriculaire), plus tardivement l’apparition de zones hyperé-
am
RUBÉOLE ET GROSSESSE
Cinq à quinze pour cent des femmes susceptibles d’être enceintes sont séro-
négatives. Les formes inapparentes sont contagieuses au même titre que les
formes cliniquement évidentes, et le risque fœtal est identique au cours d’une
rubéole infraclinique et au cours d’une rubéole clinique. Il est maximal dans le pre-
mier trimestre : infection fœtale quasi constante, risque d’anomalies congénitales
sévères dans plus de 90 % des cas, mais une contamination ultérieure peut être
pathogène. Au-delà de 20 semaines d’aménorrhée, il n’y a plus de risque de mal-
formation, mais on peut observer des morts fœtales in utero, retard de croissance
intra-utérin, encéphalites, pneumonies, etc.
LivreSansTitre1.book Page 1405 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OBSTÉTRIQUE 1405
Diagnostic
1. Chez toute femme enceinte ayant eu un contact rubéolique, pro-
céder à un sérodiagnostic précoce : positif, il traduit une immunité
ancienne ; négatif, il doit être refait 3 semaines plus tard. L’apparition
d’anticorps spécifiques traduit une rubéole récente.
2. Si la patiente est vue tardivement après le contage, la positivité du
sérodiagnostic n’exclut pas une rubéole récente. La mise en évidence
d’IgM spécifiques est un argument en faveur d’une infection datant de
moins d’un mois.
3. Amniocentèse (14-15 semaines d’aménorrhée) avec mise en évi-
dence du génome viral par PCR.
Complications
1. Fœtopathies : malformations oculaires (cataracte 30 à 50 %,
microphtalmie, rétinopathie), auditives (surdité 30 %), cardiaques (30 à
80 % ; communication inter-auriculaire, communication inter-ventricu-
laire, tétralogie de Fallot, sténoses de l’artère pulmonaire, fermeture du
canal artériel), neurologiques (microcéphalie) (voir Embryofœto-
pathies, p. 1441).
2. Rubéole congénitale évolutive sévère avec purpura thrombo-
pénique, ictère, syndrome hémorragique. Portage prolongé du virus.
i
am
HÉPATITE ET GROSSESSE
Risque important de transmission périnatale du virus de l’hépatite B et le pas-
sage à la chronicité chez l’enfant.
un
Diagnostic
Recherche de l’antigène HBs obligatoire au sixième mois de la
Ts
grossesse.
Prévention
1. Sérovaccination dans les premières heures qui suivent la nais-
sance de tout nouveau-né dont la mère est porteuse de l’Ag Hbs :
a) immunisation passive par gammaglobulines spécifiques anti-Hbs
(voir tableau 58, p. 202) ;
b) vaccination anti-hépatite B immédiate ou dans un délai de
quelques jours (avec un vaccin autre que HbvaxPro).
2. L’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué, sauf en cas de
réplication active du virus. Dans le cas de l’hépatite C, l’allaitement
maternel est possible même en cas de PCR positive.
ALLAITEMENT
Le lait maternel est l’aliment le mieux adapté au nourrisson. C’est le seul assu-
rant une protection immunologique.
Montée laiteuse
1. L’écoulement du colostrum précède celui du lait et peut débuter
avant la naissance : il est alors bilatéral et multipores.
2. La montée de lait survient classiquement au 3e jour du post-
partum. Son entretien se fait par la succion qui favorise par ailleurs les
contractions utérines (tranchées).
LivreSansTitre1.book Page 1406 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Inhibition
Deux méthodes peuvent être proposées pour éviter l’allaitement :
1. Les agonistes dopaminergiques (bromocriptine, voir p. 85) à débuter
dans les 72 premières heures et à poursuivre pendant 3 semaines.
2. Le bandage des seins associé à l’absence de stimulation des mame-
lons et à la diminution des boissons pendant 3 à 4 jours.
COMPLICATIONS DE L’ALLAITEMENT
I. ENGORGEMENT MAMMAIRE
Il survient plus volontiers en début d’allaitement.
Diagnostic
Les seins sont gonflés et douloureux dans leur ensemble. Une fièvre
maternelle peut être associée à la montée de lait.
Traitement
Vider les seins manuellement sous la douche et application de cata-
plasmes locaux.
Diagnostic
Elle se traduit par de la fièvre (39-41 °C) et un sein douloureux,
induré et rouge.
un
Traitement
Acide acétylsalicylique 3 g par jour pendant 3 jours, vidange de la
Ts
Diagnostic
Masse inflammatoire, douloureuse, plus ou moins collectée associée
éventuellement à de la fièvre.
Traitement
1. Médical : antibiothérapie guidée par les résultats des prélève-
ments bactériologiques (le plus souvent il s’agit d’un staphylocoque).
2. En cas de collection, le traitement est chirurgical (incision, drainage).
OBSTÉTRIQUE 1407
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1409 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Néonatologie
par M. Vial
RÉANIMATION DU NOUVEAU-NÉ
Tableau 201. — Réanimation du nouveau-né : principes de base
et mise en œuvre.
i
OBJECTIFS GESTES MATÉRIEL MINIMUM NÉCESSAIRE
am
SCORE D’APGAR
Cotation chiffrée simple permettant d’apprécier l’état des grandes fonctions
i
vitales dès la naissance et leur évolution, et de juger de l’efficacité de la réani-
am
FRÉQUENCE
COTATION RESPIRATION COLORATION TONUS RÉACTIVITÉ
Ts
CARDIAQUE
NÉONATOLOGIE 1411
ÂGE GESTATIONNEL
Tableau 204. — Critères d’évaluation de l’âge gestationnel.
D’après S. Saint-Anne Dargassies.
SEMAINES 28 32 36 37 40
Posture MS et MI en extension MS en MS et MI
spontanée extension en flexion
MI en
flexion
TONUS PASSIF
Retour
MATURATION NEUROLOGIQUE
en flexion après
Absent Présent
extension
de l’avant-bras
Redressement
actif des
TONUS ACTIF
Redressement Tête
du tronc Absent Discret Présent dans
vertical l’axe
un
en arrière)
PRÉMATURÉ
Enfant d’âge gestationnel inférieur à 37 semaines d’aménorrhée (SA), soit 259 jours
comptés à partir du 1er jour des dernières règles. Fréquence : 4 à 5 % des naissances,
mais représente 75 % de la mortalité néonatale. La « grande prématurité » (28-31 SA)
représente 1 % des naissances, la « très grande prématurité » (< 28 SA), la plus grave,
représente 0,1 %. Peut être spontanée ou provoquée par décision médicale d’extrac-
tion pour « sauvetage » en cas de pathologie maternelle ou fœtale grave. L’âge gesta-
tionnel peut être évalué en fonction de critères morphologiques et neurologiques
(cliniques et EEG) précis (voir tableau 204, p. 1411).
La mortalité et la morbidité sont d’autant plus élevées que l’enfant est né plus loin
du terme (limite de viabilité : 23-24 SA). Elles sont fonction de l’âge gestationnel et du
poids de naissance, des circonstances de l’accouchement, de la qualité de la prise en
charge immédiate à la naissance (réanimation en salle de travail et transport), de la
gravité des complications néonatales. La mortalité actuelle est évaluée à environ 30 à
40 % avant 28 SA, à 10 à 20 % entre 28 et 30 SA, à 10 % entre 30 et 32 SA, à moins de à
10 % entre 32 et 36 SA. Les séquelles neurologiques sont de l’ordre de 15 à 20 % avant
28 SA, de 10 à 15 % avant 32 SA, de moins de 5 % au-delà.
Facteurs de vulnérabilité
L’enfant prématuré se caractérise par l’immaturité de toutes ses
grandes fonctions et l’absence de réserves, notamment énergétiques. Il
est exposé à de nombreuses complications, fréquemment associées,
pouvant aboutir à une situation de détresse vitale.
i
Hypothermie
am
Troubles respiratoires
De causes diverses, dont certaines sont propres à la prématurité :
apnées et maladie des membranes hyalines (voir p. 1420).
Troubles métaboliques
Essentiellement acidose métabolique (notamment en cas d’infection,
d’anoxie), hypocalcémie, hypoprotidémie, hypoglycémie (besoins éner-
gétiques élevés, insuffisance des réserves).
Troubles hémodynamiques
Peuvent compliquer toute détresse vitale, mais peuvent aussi être
dus à une polyglobulie, une anémie, une hypovolémie, une infection.
Troubles hémorragiques
Dus à la fragilité capillaire habituelle et au déficit physiologique en
vitamine K, parfois à une insuffisance hépatique ou à une coagulation
intravasculaire disséminée. Le risque hémorragique est essentiellement
cérébral et pulmonaire.
Troubles neurologiques
Sont le plus souvent la conséquence de lésions cérébrales hémorra-
giques (hémorragie intraventriculaire d’importance variable, pouvant
diffuser dans le parenchyme voisin ou entraîner une hydrocéphalie par
LivreSansTitre1.book Page 1413 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1413
Troubles digestifs
Fréquents, mais de gravité variable, depuis les simples difficultés
d’alimentation (retard d’établissement du transit, résidus, vomisse-
ments) jusqu’à l’entérocolite ulcéro-nécrosante (voir p. 1449).
Ictère
Pratiquement constant, dû à plusieurs facteurs souvent associés :
hémolyse physiologique, immaturité hépatique, résorption d’héma-
tomes. Gravité liée au risque d’ictère nucléaire, dû à la perméabilité de
la barrière hémoméningée chez le nouveau-né. Peut être prévenu par
l’utilisation précoce d’inducteur enzymatique (clofibrate), de la photo-
thérapie, voire par l’exsanguino-transfusion.
Infection bactérienne
Soit par transmission materno-fœtale, anté- ou per-natale, parfois res-
i
am
HYPOTROPHIE NÉONATALE
Syn : dysmature, en anglais small for date. Enfant présentant à la naissance une
insuffisance de développement par rapport à son âge conceptionnel ; en pratique,
poids de naissance inférieur au 10e percentile des courbes de croissance in utero
(voir pp. 1793 et suivantes). On parle d’hypotrophie sévère lorsque le poids de
naissance est inférieur au 3e percentile.
L’hypotrophie est la conséquence d’un retard de croissance intra-utérin dont
les causes sont diverses (voir Hypotrophie fœtale, p. 1398) : maternelles ou
fœtales (grossesses multiples, embryofœtopathies, aberrations chromosomiques,
syndromes malformatifs).
Diagnostic
Selon sa gravité et sa durée, le trouble de croissance intra-utérin
affecte d’abord le poids, la taille, puis le développement cérébral, donc
le périmètre crânien, ce qui permet de caractériser schématiquement
deux types cliniques d’hypotrophie :
1. Asymétrique (enfant long et maigre, à grosse tête, parfois décrit
comme « fœtus araignée »), conséquence d’un ralentissement de crois-
sance, voire d’un amaigrissement, récents.
2. Symétrique (enfant bien proportionné dont les mensurations sont
toutes inférieures au 10e percentile), conséquence d’une insuffisance de
croissance sévère et prolongée, de pronostic théoriquement plus péjoratif.
LivreSansTitre1.book Page 1414 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Risques propres
L’hypotrophie peut être observée chez un enfant à terme ou chez un
prématuré qui cumule alors les risques propres à ces deux situations :
1. Souffrance fœtale aiguë anté- et per-natale, due à l’insuffisance pla-
centaire fréquente, éventuellement responsable de lésions cérébrales
anoxo-ischémiques, difficiles à objectiver initialement par les moyens
d’investigation actuels (échographie transfontanellaire, tomodensito-
métrie, résonance magnétique nucléaire).
2. Hypothermie (insuffisance des réserves énergétiques, déperdition
thermique augmentée par la « minceur du tissu cellulaire sous-cutané »).
3. Difficultés d’alimentation initiales (distension intestinale, ballonne-
ment abdominal, retard à l’établissement du transit voire occlusion
fonctionnelle transitoire), liées à une ischémie mésentérique anténatale
provoquée par les phénomènes de redistribution hémodynamique in
utero en cas de dysfonctionnement placentaire, et décrite sous le terme
d’entéropathie ischémique.
4. Troubles métaboliques : hypoglycémie (insuffisance des réserves
glycogéniques et lipidiques, augmentation de la consommation péri-
phérique du glucose), hypocalcémie, déficit hydrique et électrolytique,
polyglobulie, hypovolémie.
Pronostic à long terme
i
am
Traitement
Diététique, fonction du degré d’hypotrophie et de prématurité, et éven-
tuellement de la cause : alimentation prudente par sonde (gavage) ou au
Ts
POSTMATURE
Enfant d’âge gestationnel supérieur ou égal à 42 semaines (294 jours). La sénes-
cence placentaire, survenant lorsque la grossesse se poursuit au-delà du terme,
entraîne une diminution des échanges transplacentaires, en oxygène et nutriments,
responsable d’un ralentissement de la croissance et d’une souffrance fœtale anoxique.
Diagnostic
Enfant « hypermature » morphologiquement (ongles longs, peau
sèche et desquamante) et neurologiquement (enfant très éveillé et vigi-
lant) et souvent amaigri (aspect d’hypotrophie asymétrique).
Risques propres
1. Souffrance fœtale aiguë anté- et per-natale (par insuffisance des
échanges placentaires et des réserves en oxygène du fœtus) respon-
sable de l’émission de méconium dans le liquide amniotique, et éven-
tuellement de l’inhalation de ce liquide méconial à l’occasion de gasps
provoqués par l’anoxie.
2. Détresse respiratoire, essentiellement par inhalation amniotique
méconiale.
3. Troubles métaboliques dus à l’hypotrophie (hypoglycémie, hypo-
calcémie, déshydratation).
LivreSansTitre1.book Page 1415 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1415
HYPERTROPHIE NÉONATALE
Syn : macrosome, en anglais large for date. Enfant présentant à la naissance un
excès de développement par rapport à son âge conceptionnel ; en pratique, poids
de naissance supérieur au 90e percentile des courbes de croissance in utero (voir
p. 1793). L’étiologie la plus fréquente de cet excès de croissance intra-utérin est
un hyperinsulinisme fœtal dû le plus souvent à une hyperglycémie materno-fœtale
chronique par diabète maternel mal équilibré (diabète insulinodépendant anté-
rieur à la grossesse, diabète gestationnel ; voir Diabète et grossesse, p. 1400).
Certaines macrosomies sont constitutionnelles et familiales, sans caractère
pathologique.
Diagnostic
Enfant pléthorique avec augmentation du pannicule adipeux (évaluée
par mesure du pli cutané) et macrosplanchnie.
Risques propres
1. Liés à la macrosomie : dystocie mécanique responsable d’anoxie
i
am
surtout cardiomyopathie).
Traitement
Prévenir le risque hypoglycémique : alimentation précoce, éventuel-
lement perfusion de soluté glucosé à 10 %, dès la première heure, voire
glucagon (voir p. 176).
Installation de l’enfant
Premier temps, obligatoire, destiné à assurer le maintien des fonc-
tions vitales :
1. Mise en incubateur : permet d’observer l’enfant nu, de le réchauffer
si nécessaire, de le maintenir en situation de neutralité thermique
(dépense énergétique minimale) et de l’isoler du milieu extérieur.
Nécessité d’une surveillance régulière de la température par sonde
cutanée (risque d’hyperthermie).
2. Oxygénation (si nécessaire) : apport continu (réchauffé, humidifié,
à concentration contrôlée) par l’intermédiaire d’un hood (petite
enceinte de plastique dans laquelle est placée la tête de l’enfant, per-
mettant d’obtenir des concentrations élevées jusqu’à 100 %) ou d’une
LivreSansTitre1.book Page 1416 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
sonde nasale ; complétée si besoin par une mise sous pression positive
continue nasale voire une ventilation assistée nasale ou trachéale.
3. Mise en place d’une voie d’abord destinée à permettre l’apport
continu et régulier (par pompe électrique) de liquide, d’électrolytes et
de glucose, les injections médicamenteuses, en particulier antibio-
tiques au moindre doute et les prélèvements sanguins éventuellement.
Selon les possibilités :
a) cathéter ombilical, artériel (en service spécialisé), veineux (en
urgence), nécessitant une asepsie et une surveillance strictes ;
b) sinon cathlon placé dans une veine périphérique (épicrânienne ou
d’un membre).
4. Mise en place d’une sonde gastrique : passée par la bouche et soli-
dement fixée, destinée à évacuer le contenu de l’estomac (air, liquide)
et à éviter les régurgitations (risque de fausse route).
5. Surveillance régulière des constantes vitales : fréquence cardiaque
et respiratoire (intérêt du monitoring), température, tension artérielle
(Dynamap), mesure transcutanée de la saturation en oxygène (oxy-
mètre de pouls).
Explorations
Décidées en fonction de l’état de l’enfant, elles doivent être prati-
quées sur place sans perturber son installation.
i
am
NÉONATOLOGIE 1417
Diagnostic
Basé sur :
1. L’inspection :
a) tachypnée (pathologique si plus de 60 mouvements/min) plutôt
que bradypnée, associée ou non à des anomalies du rythme respira-
toire, ou à des apnées, voire à des gasps ;
b) cyanose périphérique ou généralisée, régressant plus ou moins
sous oxygène, confirmée par la mesure transcutanée de la saturation en
oxygène ;
i
c) signes de « rétraction » : tirage intercostal, rétraction xiphoï-
am
Diagnostic
Basé sur :
1. Une dyspnée inspiratoire avec aspiration des lèvres et des joues à
l’inspiration.
2. L’impossibilité de respirer à bouche fermée.
3. L’impossibilité de passer une sonde au travers des choanes.
Traitement
Mise en place d’une canule de Mayo et transfert en service spécialisé
pour perforation de la cloison choanale.
Diagnostic
un
Traitement
1. Canule de Guedel, voire intubation trachéale (difficile). Position
ventrale.
2. Transfert en service spécialisé (fixation antérieure de la langue
parfois nécessaire).
Diagnostic
Basé sur des dyspnées inspiratoires ou aux deux temps, une brady-
pnée, un stridor, un rejet de la tête en arrière, une gêne à la déglutition.
Traitement
Correction chirurgicale après explorations radiologiques et endosco-
piques spécialisées.
NÉONATOLOGIE 1419
Diagnostic
1. Détresse respiratoire grave, précoce, dans les minutes qui suivent
la naissance. Abdomen plat, rétracté en « bateau ».
2. Diminution du murmure vésiculaire d’un hémithorax et déviation
des bruits du cœur vers le côté opposé (surtout si hernie gauche, la
plus fréquente : bruits du cœur perçus à droite).
Exploration
Radiographie du thorax, après mise en place d’une sonde gastrique :
images aériques de l’estomac et des anses intestinales dans un hémi-
thorax et déviation médiastinale controlatérale.
Traitement
1. D’extrêmes urgences, avant transfert : intubation nasotrachéale et
assistance respiratoire. Mise en place d’une sonde gastrique pour
aspirer le contenu gastrique. Installation en oblique.
2. En milieu spécialisé :
a) ventilation assistée, éventuellement sous monoxyde d’azote ;
b) réparation chirurgicale après stabilisation de l’état respiratoire et
hémodynamique (réintégration des viscères abdominaux et fermeture
i
de la brèche diaphragmatique).
am
ATRÉSIE DE L’ŒSOPHAGE
un
Traitement
Chirurgical.
un
NÉONATOLOGIE 1421
Diagnostic
Basé sur :
1. L’anamnèse : souffrance fœtale aiguë per-partum, liquide amnio-
tique méconial.
2. L’état à la naissance : parfois un état de mort apparente, une
détresse respiratoire précoce et d’aggravation progressive en l’absence
d’aspiration trachéale.
3. L’aspiration pharyngée et trachéale de liquide méconial.
Explorations
i
am
Traitement
Ts
Diagnostic
Basé sur le début précoce, dans les heures qui suivent la naissance,
d’une détresse respiratoire modérée, marquée surtout par une tachy-
pnée et un geignement expiratoire, sans tendance à l’aggravation.
LivreSansTitre1.book Page 1422 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Gaz du sang : hypoxie modérée, sans acidose.
2. Radiographie du thorax : opacités témoignant de la surcharge
liquidienne alvéolaire et interstitielle (image de « poumon humide »).
Traitement
Symptomatique : pression positive continue par voie nasale, voire
intratrachéale, associée éventuellement à une oxygénation contrôlée.
PNEUMOTHORAX NÉONATAL
Témoin ultime de la pénétration d’air dans l’interstitium pulmonaire (emphysème
interstitiel) qui peut se drainer soit vers le médiastin (pneumomédiastin), soit vers
la plèvre (pneumothorax). Complication à redouter particulièrement au décours des
inhalations amniotiques ou au cours d’une ventilation assistée (au masque ou méca-
nique), sous pression d’insufflation excessive. Mais peut survenir spontanément
(pneumothorax idiopathique), souvent dès les premières inspirations.
Diagnostic
Basé sur :
1. Le début soit brutal pouvant aller jusqu’à l’arrêt respiratoire impo-
sant un geste d’évacuation immédiat, soit progressif avec une tachy-
pnée, un geignement.
i
2. Le bombement d’un hémithorax avec silence auscultatoire.
am
hémithorax.
2. Radiographie du thorax selon l’importance de l’épanchement :
Ts
NÉONATOLOGIE 1423
Diagnostic
Basé sur :
1. L’anamnèse : contexte infectieux maternel, liquide teinté, tachy-
cardie fœtale per-partum.
2. Une détresse respiratoire non spécifique, mais associée à d’autres
signes infectieux, à une hépatosplénomégalie, à des troubles hémo-
dynamiques, à des troubles neurologiques.
Explorations
1. Radiographie du thorax : opacités alvéolaires le plus souvent dif-
fuses, parfois en foyer.
2. Anomalies hématologiques et biologiques, évocatrices d’infection.
3. Bactériologie : en particulier en urgence examen direct du liquide
gastrique et du liquide d’aspiration trachéale.
Traitement
1. Antibiothérapie double à large spectre (voir Antibiotiques utili-
sables chez le nouveau-né, p. 400).
2. Symptomatique des troubles respiratoires et des troubles associés.
rebelle à l’oxygénothérapie.
Complication pouvant survenir au décours de toute hypoxie sévère (souffrance
fœtale aiguë per-partum, inhalation méconiale, maladie des membranes hyalines
Ts
Diagnostic
Cyanose résistant à l’administration d’oxygène, éventuellement asso-
ciée à une détresse respiratoire d’intensité très variable selon l’étiologie.
Explorations
1. Gaz du sang : hypoxémie sévère, hypercapnie variable.
2. Radiographie du thorax : poumons « clairs » témoignant de l’hypo-
vascularisation, si l’hypertension pulmonaire est isolée ; sinon, aspect
en fonction de l’étiologie.
3. En milieu spécialisé : capnographie permettant d’évaluer l’impor-
tance du shunt.
Traitement
Symptomatique et étiologique. Ventilation assistée sous monoxyde
d’azote. Dans les formes rebelles : oxygénation extracorporelle.
DYSPLASIE BRONCHO-PULMONAIRE
Syn : maladie des ventilés. Insuffisance respiratoire chronique s’installant
secondairement, le plus souvent chez d’anciens prématurés traités pour une
détresse respiratoire néonatale (fréquence inversement proportionnelle à l’âge
LivreSansTitre1.book Page 1424 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Évoqué sur l’absence d’évolution favorable, dans les délais habi-
tuels, des troubles respiratoires initiaux.
2. Défini par la persistance de besoin en oxygène à la fin du premier
mois de vie ou à terme (37 semaines d’aménorrhée) en âge corrigé chez
les grands prématurés.
Explorations
1. Gaz du sang : hypoxémie, hypercapnie variables.
2. Radiographie du thorax : emphysème alvéolaire alternant avec des
zones d’atélectasie.
i
Traitement
am
Diagnostic
Basé sur une tachycardie, un assourdissement des bruits du cœur,
une tachypnée, des râles crépitants à l’auscultation, une hépato-
mégalie, et parfois un collapsus (teint grisâtre, marbrures périphé-
riques, temps de recoloration de la peau après pression supérieure à
3 secondes, cyanose, abolition des pouls).
Explorations
1. Gaz du sang : hypoxémie en cas de cardiopathie cyanogène, aci-
dose métabolique en cas de collapsus.
2. Radiographie du thorax : cardiomégalie, opacités d’œdème pulmo-
naire.
Traitement
Symptomatique, quelle que soit l’étiologie : oxygénation, voire venti-
lation assistée, restriction hydrique (50 ml/kg/24 h) en surveillant le
poids et la diurèse, diurétiques (furosémide), tonicardiaques (digoxine)
ou bêtabloquants ; alcalinisation en cas d’acidose métabolique.
CARDIOPATHIES CONGÉNITALES
Fréquence : 7 à 8 pour 1 000 naissances. Voir aussi le tableau 125, p. 490.
La plupart sont dépistables précocement in utero par l’échographie (à partir de
16-18 semaines d’aménorrhée).
LivreSansTitre1.book Page 1425 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1425
Diagnostic
1. Basé sur :
a) une cyanose très précoce (premières 24 heures), intense (satura-
tion < 80 %, même sous oxygène pur), d’abord isolée puis responsable
rapidement d’une défaillance cardiaque ;
b) à la radiographie, une silhouette cardiaque ovoïde, en « œuf »
couché sur le diaphragme, un pédicule vasculaire étroit, une hyper-
vascularisation pulmonaire.
i
2. Confirmé par l’échographie.
am
Traitement urgent
1. Médical : dans l’attente de l’intervention, perfusion de prostaglan-
dines E1 (voir p. 302) destinée à maintenir perméable le canal artériel
un
Diagnostic
1. Basé sur :
a) une asystolie aiguë avec collapsus et abolition des pouls, surve-
nant au 2e-3e jour de vie ;
b) une cardiomégalie et une surcharge vasculaire pulmonaire de type
veineux ;
c) une acidose métabolique majeure.
2. Confirmé par l’échographie.
Traitement
1. Médical : dans l’attente avant exploration, perfusion continue de pros-
taglandines E1 pour retarder la fermeture du canal artériel (voir p. 302).
2. Possibilité d’intervention palliative (méthode de Norwood), voire
de transplantation cardiaque.
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Diagnostic
Tableau clinique peu différent de l’hypoplasie du cœur gauche, diag-
nostic différentiel par échographie :
1. Asystolie progressive, débutant vers la fin de la 1re semaine éven-
tuellement souffle systolique (un tiers des cas).
2. Asymétrie de pulsatilité artérielle entre membres supérieurs et
inférieurs.
3. Cardiomégalie et hypervascularisation pulmonaire.
Traitement
1. Médical symptomatique en urgence, éventuellement associé à per-
fusion de prostaglandines E1 avant exploration (voir p. 302).
2. Traitement chirurgical, correcteur, le plus souvent précoce.
Diagnostic
Ts
1. Basé sur :
a) une asystolie précoce avec cyanose profonde et souffle systolique ;
b) une cardiomégalie et hypovascularisation pulmonaire.
2. Diagnostic échographique.
Traitement
1. Médical d’attente : perfusion continue de prostaglandines E1 (voir
p. 302).
2. Traitement chirurgical palliatif.
Diagnostic
1. Seules se manifestent en période néonatale les formes avec atrésie
sévère et étendue du tronc pulmonaire et de ses branches (dites
« hyper-Fallot ») : cyanose profonde très précoce, silhouette cardiaque
en « sabot » et hypovascularisation pulmonaire.
2. Diagnostic échographique.
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NÉONATOLOGIE 1427
Traitement
1. Initialement médical (bêtabloquants) en cas d’accès de désatura-
tion, parfois précoces.
2. Lorsque le développement de l’arbre pulmonaire l’autorise, traite-
ment chirurgical soit palliatif, soit le plus souvent correcteur d’emblée
dans la première année.
POLYGLOBULIE NÉONATALE
Hémoglobine supérieure à 22 g/100 ml, ou hématocrite à plus de 65 %.
Principales causes :
1. Transfusions fœtales : materno-fœtale, fœto-fœtale (jumeaux transfuseur-
transfusé, voir p. 1381), placento-fœtale (clampage tardif du cordon).
2. Hémoconcentration : hypotrophiques, post-matures.
3. Hyperproduction médullaire : anoxie anté- ou per-natale, enfants de mère dia-
bétique.
Diagnostic
Basé sur :
1. Une érythrose se majorant aux cris.
2. Des risques de complications dues à l’hyperviscosité et au ralen-
tissement circulatoire (détresse respiratoire, insuffisance cardiaque,
thromboses veineuses, notamment rénales, troubles neurologiques) ;
i
am
perfusion.
2. Si hématocrite supérieure à 70 % ou mauvaise tolérance :
Ts
ANÉMIE NÉONATALE
Taux d’hémoglobine inférieur à 14 g/100 ml. Peut relever de deux grandes
causes : hémorragiques ou hémolytiques. Autres causes beaucoup plus rares en
période néonatale : insuffisances médullaires, leucémies.
Diagnostic
Basé sur :
1. Parfois une souffrance fœtale aiguë anté- ou per-natale.
2. Une pâleur dès la naissance.
3. La possibilité de retentissement hémodynamique.
LivreSansTitre1.book Page 1428 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur :
1. Une pâleur d’installation secondaire.
2. Des troubles hémodynamiques plus ou moins sévères.
Basé sur :
Une anémie progressive. Un ictère. Parfois une splénomégalie, une
hépatomégalie.
un
Explorations
1. Hémogramme : hyper-réticulocytose et érythroblastose.
Ts
SYNDROME HÉMORRAGIQUE
Hémorragie unique ou multiple, à début néonatal et parfois anté- ou per-natal.
Localisations les plus fréquentes :
1. Cutanéo-muqueuse (purpura, ecchymoses, hématomes, saignement aux
points de piqûre, bosse sérosanguine, céphalhématome).
2. Intracrânienne (hémorragie intra-ventriculaire, intra-parenchymateuse).
3. Viscérale (hématome sous-capsulaire du foie, des surrénales, de la rate).
4. Digestive (hématémèse, méléna).
Diagnostic
Basé sur :
1. Un saignement extériorisé, une anémie, un collapsus.
2. Une recherche des antécédents hématologiques familiaux, d’une
pathologie de la grossesse ou d’une prise médicamenteuse, des signes
associés.
LivreSansTitre1.book Page 1429 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1429
Explorations
1. Tests d’hémostase (temps de Quick, de céphaline, fibrinogène),
hémogramme, numération des plaquettes.
2. Éventuellement dosage des facteurs VIII, IX, XIII.
Principales causes
1. Anomalie de coagulation plasmatique : maladie hémorragique du
nouveau-né (voir ci-dessous), hypovitaminose K aiguë toxique (voir ci-
dessous), coagulopathie de consommation et/ou insuffisance hépato-
cellulaire (fréquentes au cours de toute détresse vitale, d’une anoxie,
des infections bactériennes ou virales), déficits congénitaux en facteurs
de la coagulation (rares).
2. Thrombopénie néonatale (voir p. 1430).
Traitement
Symptomatique : compensation de l’hémorragie. Étiologique éventuel.
Diagnostic
1. Basé sur la survenue d’une hémorragie digestive isolée au 3e-
4e jour de vie.
2. À distinguer du méléna survenant après déglutition de sang maternel
un
Explorations
Chute isolée (< 20 %) des facteurs vitamine K dépendants.
Traitement
1. Préventif : administration systématique de vitamine K1 à tous les
nouveau-nés dès la naissance (1 mg/kg par voie orale à J0 et J1 ou par
voie IV en l’absence d’alimentation).
2. Curatif : compensation de l’anémie éventuelle. Injection intravei-
neuse de 10 mg de vitamine K1.
3. En cas de syndrome hémorragique : apport de facteurs de coagu-
lation sous forme de plasma frais congelé.
Diagnostic
Basé sur :
1. La survenue précoce (dès le 1er jour de vie, voire in utero ou per-
partum).
2. Des hémorragies diffuses : digestives, cutanées, viscérales, intra-
crâniennes.
LivreSansTitre1.book Page 1430 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
THROMBOPÉNIE NÉONATALE
Nombre de plaquettes inférieur à 150 000/mm3.
Principales causes :
1. Immunisation maternelle avec passage des anticorps chez le fœtus : auto-
immunisation (purpura thrombopénique idiopathique, lupus érythémateux dissé-
miné, maladies auto-immunes), iso-immunisation fœto-maternelle, notamment
i
dans le groupe PlA1 (mère PlA1 négative, père et enfant PlA1 positifs).
am
Diagnostic
1. Évoqué sur un syndrome hémorragique de gravité très variable
pouvant débuter in utero : hémorragies surtout cutanées (purpura,
ecchymoses, céphalhématome), mais aussi cérébrales, digestives, vis-
cérales. Symptomatique seulement si le nombre de plaquettes est infé-
rieur à 50 000/mm3.
2. Parfois découverte fortuite sur l’hémogramme, car le plus souvent
bien tolérée en l’absence de pathologie associée.
3. Rechercher les anomalies associées (hépatosplénomégalie, ictère,
malformations, et pathologie maternelle).
Explorations
1. Hémogramme. Hémostase. Éventuellement ponction médullaire.
2. Numération des plaquettes maternelles, exploration immuno-
logique des deux parents.
Traitement
Seulement si plaquettes inférieures à 50 000/mm3 ou symptomatique :
1. Corticothérapie pour augmenter la résistance vasculaire.
2. En cas de thrombopénie immune, transfusion, éventuellement
répétée, d’immunoglobulines humaines (1 g/kg).
3. Transfusion de plaquettes compatibles, éventuellement mater-
nelles lavées en cas d’iso-immunisation anti-plA1.
LivreSansTitre1.book Page 1431 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1431
ICTÈRE DU NOUVEAU-NÉ
Symptôme fréquent, aux causes très diverses dont le risque essentiel, propre à
la période néonatale, est l’ictère nucléaire (voir p. 1432). Mécanismes et princi-
pales causes :
1. Hémolyse : incompatibilités sanguines fœto-maternelles (voir p. 1398), hémo-
lyses constitutionnelles plus rarement (sphérocytose héréditaire, déficits enzyma-
tiques érythrocytaires, hémoglobinopathies – thalassémies surtout). Intérêt de
l’enquête familiale. Difficultés du diagnostic avant 3 mois.
2. Ictère « métabolique » (trouble permanent ou transitoire du métabolisme de
la bilirubine) :
a) ictère simple ou « physiologique ». Dû à un défaut transitoire de la glycurono-
conjugaison de la bilirubine, attribué à l’immaturité hépatique du nouveau-né.
Bénin chez le nouveau-né à terme, il peut être intense et plus prolongé, avec risque
d’ictère nucléaire chez le prématuré ;
b) ictère au lait de mère. Dû à une inhibition du système de conjugaison de la
bilirubine par un composant, encore mal connu, de certains laits de femme (cette
propriété inhibitrice disparaît par chauffage du lait à 56 °C). Cet ictère, bénin,
même prolongé, ne contre-indique pas la poursuite de l’allaitement ;
c) maladies métaboliques congénitales par déficit enzymatique : galactosémie
(voir p. 979), fructosémie (voir p. 980), tyrosinose (voir p. 978) ;
d) anomalies rares du métabolisme de la bilirubine : maladies de Gilbert, de
Dubin-Johnson, de Crigler-Najjar (voir Hyperbilirubinémies héréditaires
p. 650) ;
e) Divers : mucoviscidose, déficit en alpha-1-antitrypsine, myxœdème congé-
nital, sténose du pylore.
i
am
3. Ictère infectieux :
a) infection bactérienne, notamment septicémie et infection urinaire ;
b) fœtopathies : cytomégalovirus, herpès, rubéole, syphilis ;
c) hépatite virale (en règle générale pas avant 1 mois, délai d’incubation en cas
un
de contamination per-natale).
4. Ictère mécanique par obstacle sur les voies biliaires (agénésie intra- ou extra-
hépatique).
Ts
Diagnostic
Basé sur :
1. L’anamnèse : antécédents familiaux, grossesse, accouchement.
2. L’ictère dont l’apparition est toujours pathologique avant la
24e heure.
3. La coloration des téguments (évaluée plus objectivement à l’aide
d’un bilirubinomètre), des conjonctives, des selles et des urines qui
dépend des possibilités de glycurono-conjugaison.
4. Le contexte et les signes d’accompagnement :
a) ictère physiologique : ictère nu, apparaissant au 2e-3e jour de vie,
d’intensité modérée, s’accompagnant d’urines claires ;
b) ictère par hémolyse : ictère précoce, rapidement croissant, hépa-
tosplénomégalie fréquente, anémie progressive avec érythroblastose
périphérique et hyper-réticulocytose ;
c) ictère au lait de mère : ictère isolé à urines claires, apparaissant
ou se majorant au 5e-6e jour de vie chez un enfant nourri au sein, et
régressant spontanément, parfois seulement à l’arrêt de l’allaite-
ment ;
d) ictère cholestatique : ictère à bilirubine conjuguée persistant, avec
urines foncées, selles décolorées, hépatomégalie ;
e) ictère infectieux : l’ictère n’est généralement qu’un épiphéno-
mène.
LivreSansTitre1.book Page 1432 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
1. Groupes sanguins comparés de la mère et de l’enfant, test de
Coombs direct chez l’enfant, recherche d’hémolysines chez la mère,
hémogramme.
2. Dosage de la bilirubinémie totale et conjuguée, voire de la fraction
non conjuguée et non liée, seule dangereuse pour le cerveau.
3. Dosage de la protidémie, ou mieux de l’albuminémie (dans le but
d’évaluer les possibilités de liaison de la bilirubine).
Traitement
En fonction de l’étiologie et de l’intensité de l’ictère :
1. Exsanguino-transfusion. Il s’agit du seul traitement radical en cas
de risque d’ictère nucléaire ; il est décidé en fonction de l’allure évolu-
tive de l’ictère, jugée sur les dosages répétés de la bilirubine, et de l’âge
gestationnel.
2. Traitements adjuvants :
a) photothérapie qui permet l’oxydation de la bilirubine par la
lumière (exposition permanente ou intermittente de l’enfant nu sous
lampes spéciales de lumière blanche et/ou bleue) ;
b) transfusion d’albumine humaine diluée afin d’apporter des sites
de fixation à la bilirubine (1 g/kg).
i
am
ICTÈRE NUCLÉAIRE
Risque majeur, propre au nouveau-né et surtout au prématuré, de tout ictère
un
HYPOGLYCÉMIE NÉONATALE
Glucosémie inférieure à 1,6 mmol/l (0,30 g/l). Principales causes :
1. Réserves énergétiques insuffisantes (prématuré, hypotrophique, postma-
ture).
2. Hyperinsulinisme (hypertrophique, enfant de mère diabétique, syndrome de
Wiedemann-Beckwith).
3. Détresse vitale (souffrance fœtale per-partum, détresse respiratoire, infec-
tion).
4. Peut traduire une erreur innée du métabolisme à révélation néonatale : tyro-
sinose, leucinose, intolérance héréditaire au fructose, acidocétoses constitution-
nelles, déficits héréditaires de l’oxydation des acides gras, glycogénoses (voir ces
mots).
Diagnostic
1. Basé sur : une hyperexcitabilité, des trémulations, des apnées, un
accès de cyanose ou de pâleur, une hypothermie, voire des convul-
sions.
2. En fait souvent asymptomatique ; à rechercher systématiquement
chez tout enfant exposé (bandelette).
LivreSansTitre1.book Page 1433 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1433
Traitement
1. Curatif :
a) en urgence, perfusion de sérum glucosé (à 10 % ou plus) afin
d’assurer des apports glucidiques de 0,5 à 1 g/kg/h selon les
besoins ;
b) en cas d’hyperinsulinisme, glucagon (IM, 0,3 mg/kg), à répéter si
nécessaire ;
c) en cas d’hypoglycémie réfractaire, corticothérapie, puis éventuel-
lement diazoxide (per os, 7,5 à 15 mg/kg/j).
2. Préventif : alimentation précoce de tous les nouveau-nés ; fraction-
nement des repas et supplémentation glucidique et lipidique chez les
enfants exposés.
HYPOCALCÉMIE NÉONATALE
Calcémie inférieure à 2 mmol/l (80 mg/l). Souvent rapportée à l’hypoparathy-
roïdie transitoire du nouveau-né. Risque d’être aggravée par l’alimentation au
lait artificiel (riche en phosphore). À redouter au décours des anoxies fœtales
graves (par hyperphosphorémie résultant de la lyse cellulaire) et après exsan-
guino-transfusion. Possibilités de troubles du rythme cardiaque et de mort
subite.
Diagnostic
i
Symptomatologie et terrain identiques à ceux de l’hypoglycémie néo-
am
NÉONATOLOGIE 1435
Principales causes :
1. Troubles métaboliques : hypoglycémie néonatale (voir p. 1432), hypocalcémie
néonatale (voir p. 1433), anomalies du métabolisme des acides aminés (voir
p. 1434).
2. Méningite bactérienne, à rechercher systématiquement chez tout nouveau-né
suspect d’infection, même en l’absence de symptomatologie neurologique. Le pro-
nostic vital et neurologique dépend de la précocité du traitement.
3. Anoxie fœtale aiguë (voir p. 1436).
4. Lésions ischémo-hémorragiques, en particulier chez le prématuré (voir
p. 1437).
5. Hémorragie sous-arachnoïdienne, le plus souvent d’origine traumatique,
confirmée par la présence de sang dans le liquide céphalorachidien (mais dif-
ficultés d’interprétation car la ponction lombaire est fréquemment traumatique
à cet âge). Le pronostic est variable ; il existe un risque d’hydrocéphalie par
blocage.
6. Malformation intracrânienne, isolée ou dans le cadre d’un syndrome mal-
formatif ou d’une aberration chromosomique (microcéphalie, hydrocéphalie,
arhinencéphalie…).
7. Embryofœtopathies (voir p. 1441).
8. Encéphalopathie toxique : encéphalopathie alcoolique, syndrome de sevrage
après prise maternelle de drogue (héroïne, morphine) ou de médicaments (benzo-
diazépines, neuroleptiques).
Diagnostic
1. Anomalies de l’activité, de la vigilance, de la réactivité provoquée
i
(réflexes primaires).
am
CONVULSIONS NÉONATALES
Habituellement discrètes, localisées, très variables, de diagnostic difficile. Pro-
nostic lié à la cause et aux lésions cérébrales éventuelles.
Principales causes :
1. Troubles métaboliques : hypoglycémie néonatale (voir p. 1432), hypocalcémie
néonatale (voir p. 1433), anomalies du métabolisme des acides aminés (voir
p. 1434).
2. Anoxie fœtale aiguë (voir Encéphalopathie anoxique ci-dessous) : contexte
évocateur chez un enfant le plus souvent à terme.
3. Infection : méningite bactérienne, même en l’absence de contexte infectieux ;
encéphalite virale, notamment herpétique.
4. Lésion ischémique cérébrale localisée (hémiconvulsions) par probable acci-
dent vasculaire anté- ou per-natal.
5. Lésion ischémo-hémorragique de constitution anté- ou post-natale, liée à un
trouble de l’hémostase, à un accident vasculaire, à la grande prématurité.
6. Malformation intracrânienne.
7. Épilepsie familiale.
LivreSansTitre1.book Page 1436 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Basé sur :
a) des mouvements anormaux d’un ou plusieurs membres, sans
valeur localisatrice (salves de clonies, accès toniques), des mouve-
ments de mâchonnement, un clignement des paupières, un nystagmus,
une fixité oculaire, des secousses diaphragmatiques ;
b) des apnées, un accès de cyanose ou de pâleur s’accompagnant de
troubles de la conscience.
2. À distinguer des trémulations (mouvements plus fins et rapides,
provoquées par les stimulations, arrêtés par la flexion du membre, sans
trouble de la vigilance) et des clonies d’endormissement (électro-
encéphalogramme normal).
Explorations
1. Électroencéphalogramme : lors des crises, anomalies généralisées ou
localisées, à type de pointes, polypointes isolées ou en bouffées ; impor-
tance pronostique de la répétition des crises (état de mal) et de l’état du
tracé inter-critique (normalement réactif, paroxystique ou plat).
2. Ponction lombaire, glycémie, calcémie ; recherche d’une cause
éventuelle (voir Anomalies neurologiques du nouveau-né, p. 1434).
3. Échographie transfontanellaire, tomodensitométrie, résonance
i
am
magnétique nucléaire.
Traitement
1. Symptomatique : diazépam IM ou IV (0,25 à 0,50 mg/kg injection)
un
2. Étiologique éventuel.
ENCÉPHALOPATHIE ANOXIQUE
Syn : souffrance cérébrale néonatale. Conséquence d’une anoxie fœtale aiguë
anté-, per- et/ou post-natale, responsable d’une ischémie cérébrale. Elle est res-
ponsable des lésions de degré variable selon l’intensité et la durée de l’hypoxie :
œdème régressif ou nécrose cellulaire, localisée surtout aux régions corticales et
sous-corticales, aux noyaux gris centraux, éventuellement au tronc cérébral, au
cervelet.
Diagnostic
Signes très variables, classées en trois degrés de valeur pronostique :
1. Mineurs : hyperexcitabilité et anomalies du tonus transitoires.
2. Modérés : troubles de la vigilance et des réflexes primaires.
3. Sévères : état de mal convulsif, coma, troubles végétatifs.
Explorations
1. L’électroencéphalogramme précise l’âge maturatif, l’organisation du
sommeil, l’activité de fond, les crises convulsives, parfois infra-cliniques.
2. L’échographie transfontanellaire, la tomodensitométrie, l’imagerie
par résonance magnétique nucléaire évaluent les lésions ischémo-hémor-
ragiques difficiles à objectiver initialement. Une apparition secondaire
d’images de cavitation (leucomalacie, porencéphalie) est possible.
LivreSansTitre1.book Page 1437 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1437
Traitement
Symptomatique des convulsions néonatales (voir p. 1435), des
troubles végétatifs. Essais en cours d’hypothermie contrôlée.
I. HÉMORRAGIE INTRAVENTRICULAIRE
Généralement secondaire à une hémorragie de la zone germinative sous-épen-
dymaire, particulièrement fragile chez le prématuré, elle survient le plus souvent
au cours des premiers jours de vie, parfois avant ou pendant l’accouchement. Uni-
ou bilatérale, elle est d’importance variable : soit limitée à la zone germinative
i
(grade I), soit intraventriculaire d’abondance variable (grade II), éventuellement
am
Diagnostic
un
Diagnostic
1. Évoqué sur la constatation précoce de pointes positives rolan-
diques à l’électroencéphalogramme.
2. Soupçonné sur un aspect hyper-échogène du parenchyme cérébral
périventriculaire, uni- ou bilatéral, à l’échographie transfontanellaire.
3. Confirmé ultérieurement (en moyenne 2 à 3 semaines après l’acci-
dent ischémique) par l’échographie transfontanellaire (hyper-échogéni-
cité persistante et/ou cavités de taille variable siégeant dans la région
LivreSansTitre1.book Page 1438 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
INFECTION
MODE DÉBUT GERMES LES PLUS PARTICULARITÉS
DE
DE CONTAMINATION DES TROUBLES FRÉQUENTS SIGNES CLINIQUES
L’ENFANT
endométrite
NÉONATOLOGIE 1439
Diagnostic
Dans un tableau d’infection néonatale, il faut chercher une attitude
antalgique du membre inférieur et quelques signes locaux (empâtement
de la région inguinale, légère rougeur).
Explorations
Une bonne radiographie peut montrer des modifications des parties
molles péri-articulaires, un début d’excentration de la tête fémorale.
Traitement
La ponction de la hanche doit être faite d’urgence, en milieu chirur-
gical ; elle sera suivie, au besoin, d’une arthrotomie et toujours d’une
immobilisation plâtrée avec antibiothérapie adaptée au germe.
HERPÈS NÉONATAL
i
La contamination de l’enfant est pratiquement toujours périnatale, par contact
am
Diagnostic
Début quelques jours après la naissance : éruption cutanée vésiculeuse,
Ts
NÉONATOLOGIE 1441
EMBRYOFŒTOPATHIES
Infections acquises in utero (voir tableau 207) à l’occasion d’une primo-infec-
tion maternelle. Pendant la période d’embryogénèse (20e jour au 3e mois), elles
engendrent des malformations (embryopathies). Pendant la période de dévelop-
pement fœtal (4e mois jusqu’au terme), elles sont responsables d’atteintes viscé-
rales diverses (fœtopathies). Les deux peuvent être associées.
Peuvent être dues à de nombreux micro-organismes : virus (rubéole, cytoméga-
lovirus, herpès, varicelle), bactérie (syphilis), parasite (toxoplasme).
Tableau 207. — Principales embryofœtopathies.
foyers placentaires
Type d’atteinte Embryofœtopathie Embryofœtopathie Fœtopathie
Avortement + ++ Rare
Ts
et mort in utero
Hypotrophie ++ ++ +
Lésions fœtales Cardiopathie (CIA, Microcéphalie Choriorétinite
CIV, canal artériel) Surdité Hydrocéphalie
Microcéphalie Choriorétinite Microcéphalie
Malformation oculaire Syndrome du 1er arc
(microphtalmie, (surdité, micrognathie,
cataracte) fente palatine)
Symptomatologie Ictère Ictère Ictère,
néonatale Hépatosplénomégalie Hépatosplénomégalie Hépatospléno-
Anémie hémolytique Anémie, thrombopénie mégalie
Thrombopénie Convulsions Anémie
Convulsions Calcifications Modifications
Lésions osseuses intracrâniennes du LCR
Calcifications
intracrâniennes
Manifestations Surdité. Cécité Microcéphalie Retard
à distance Convulsions. Surdité psychomoteur
Retard psychomoteur Retard psychomoteur Choriorétinite
(révélation
tardive)
Traitement – – Pyriméthamine
Sulfadiazine
CIA : communication inter-auriculaire ; CIV : communication interventriculaire ;
LCR : liquide céphalorachidien.
LivreSansTitre1.book Page 1442 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Suspecté sur :
a) in utero : un retard de croissance global ou du crâne, un épanche-
ment (ascite, anasarque), une hyperéchogénicité du grêle ;
b) à la naissance : une hypotrophie inexpliquée, une microcéphalie,
une malformation viscérale unique ou multiple (notamment cardiaque
ou oculaire), des signes de « septicémie » néonatale (ictère, hépato-
splénomégalie anémie, thrombopénie).
2. Recherché systématiquement en cas de primo-infection maternelle
dépistée pendant la grossesse.
Explorations
1. Radiographies du crâne et échographie transfontanellaire à la
recherche de calcifications intracrâniennes, d’une dilatation ventriculaire.
2. Radiographies du squelette : troubles de l’ossification métaphy-
saire (bandes claires).
3. Examen ophtalmologique : microphtalmie, colobome, cataracte,
choriorétinite.
4. Sérodiagnostics chez l’enfant, à confronter à ceux de la mère et
surtout recherche des IgM spécifiques, inconstantes, seuls témoins
d’une synthèse fœtale des anticorps donc d’une infection in utero.
i
am
Traitement
1. Curatif possible seulement pour la toxoplasmose (voir p. 822).
Ts
BOSSE SÉRO-SANGUINE
Épanchement séro-hématique sous-cutané crânien mobile, sans gravité, lié à la
présentation céphalique lors de l’accouchement. Résorption spontanée en
quelques jours.
CÉPHALHÉMATOME
Hématome sous-périosté siégeant sur un des os de la voûte crânienne, bien
limité, ne débordant pas les sutures (mais peut être bilatéral notamment pariétal),
rénitent. Témoin d’un traumatisme céphalique par ventouse ou forceps, ou d’un
frottement du crâne sur les parties osseuses du bassin maternel. Fracture éven-
tuellement associée sans gravité. Résorption spontanée en quelques semaines.
Possibilité de calcifications secondaires.
LivreSansTitre1.book Page 1443 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1443
FRACTURE DE LA CLAVICULE
À redouter, surtout après accouchement dystocique : siège avec rétention de
la tête, dystocie des épaules. Souvent asymptomatique. Pronostic bénin, mais pos-
sibilité de cal volumineux.
Diagnostic
1. Basé sur la douleur à la mobilisation du bras, la sensation de cré-
pitation.
2. Confirmé par radiographie.
Traitement
1. Immobilisation simple à visée antalgique, par exemple par bretelle
en élastoplaste pendant quelques jours.
2. Antalgique par voie orale si nécessaire.
PARALYSIE FACIALE
Lésion provoquée le plus souvent par traumatisme direct dans la région paro-
tidienne (cuillères de forceps) ou par étirement.
Diagnostic
À ne pas confondre avec l’asymétrie faciale au cri (hypoplasie uni-
latérale du triangulaire des lèvres), anomalie congénitale pouvant
s’associer à d’autres malformations, notamment viscérales.
Traitement
Pas de traitement immédiat. Récupération très variable.
Traitement
1. Pieds talus, varus, supinatus, métatarsus varus : pronostic bénin,
manipulations douces très précoces, pluriquotidiennes, éventuelle-
ment complétées par mise en place d’attelles, sous contrôle d’un kiné-
sithérapeute spécialisé.
2. Pied-bot, varus équin et pied convexe : pronostic plus sévère, à
confier à l’orthopédiste.
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NÉONATOLOGIE 1445
MALFORMATIONS ABDOMINALES
OU PELVIENNES
La plupart peuvent être diagnostiquées précocement in utero par échogra-
phie, ce qui permet, en cas de nécessité de prise en charge urgente à la nais-
sance, d’organiser l’accouchement à proximité d’un service spécialisé.
Principales variétés : omphalocèle, laparoschisis, extrophie vésicale, aplasie de
la musculature abdominale, tumeur sacro-coccygienne, imperforation anale (voir
ci-dessous).
OMPHALOCÈLE
Syn : cœlosomie moyenne. Fréquence : 1 pour 6 000 naissances. Défaut de
fusion embryonnaire médiane, responsable d’une solution de continuité de la
paroi abdominale au niveau de la région ombilicale. Malformations associées (car-
diaques, digestives) et anomalies chromosomiques (trisomie 18) fréquentes.
Diagnostic
i
Hernie des anses intestinales à travers l’orifice ombilical dont
am
LAPAROSCHISIS
Syn : gastroschisis. Fréquence : 1 pour 12 000 naissances. Défaut de développe-
ment latéral de la paroi abdominale, responsable d’une aplasie pariétale distincte
de l’ombilic qui est normal. Malformation habituellement isolée.
Diagnostic
Les anses intestinales herniées se développent librement dans le
liquide amniotique, car il n’y a pas de sac.
Traitement
Conduite thérapeutique identique à celle de l’omphalocèle.
EXTROPHIE VÉSICALE
Syn : cœlosomie inférieure. Fréquence : 1 pour 30 000 naissances. Défaut de
fusion des éléments mésodermiques latéraux destinés à former la paroi hypogas-
trique. Diagnostic anténatal possible pouvant conduire à discuter une interruption
médicale de la grossesse.
LivreSansTitre1.book Page 1446 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Aplasie de la totalité de la paroi (symphyse, grands droits) avec visi-
bilité directe de la paroi antérieure de la vessie (constituant la plaque
vésicale) et absence d’urètre.
Traitement
La réparation chirurgicale ne peut être que secondaire.
Pronostic fonctionnel défavorable.
Diagnostic
1. Paroi abdominale flasque, fripée, associée à une cryptorchidie bila-
térale et à des anomalies sévères de l’appareil urinaire (atrésie urétrale
et agénésie prostatique, méga vessie, dysplasie rénale, urétéro-hydro-
néphrose).
2. Risque d’hypoplasie pulmonaire due à l’anamnios par anurie fœtale.
i
Pronostic
am
Diagnostic
Recherchée systématiquement par examen du cordon à la naissance.
Sa constatation, sans conséquence pathologique, incite à rechercher des
malformations associées (10 à 20 % des cas), notamment urinaires (écho-
graphie rénale en l’absence d’échographie fœtale en fin de grossesse).
TUMEUR SACRO-COCCYGIENNE
Tumeur peu fréquente, atteignant surtout les filles. Évolution variable selon le
type histologique : tératome ou tumeur embryonnaire à potentiel évolutif (réci-
dives, dégénérescence maligne).
Diagnostic
Masse de volume variable dont le développement peut être externe
(tumeur fessière paramédiane, ferme, s’implantant sur le périnée pos-
térieur entre le coccyx et l’anus qui peut être déporté) et/ou interne
(masse abdomino-pelvienne plus ou moins palpable, entraînant une
asymétrie de la fesse, une déviation de l’anus, et pouvant dévier et
comprimer les organes intra-abdominaux et pelviens).
Traitement
Chirurgical.
LivreSansTitre1.book Page 1447 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1447
IMPERFORATION ANALE
Fréquence : 1 pour 5 000 naissances. Plus fréquente chez les garçons. Malfaçon
de l’organisation mésenchymateuse du périnée secondaire, pouvant atteindre les
plans profonds ou seulement superficiels.
Diagnostic
1. Difficile en anténatal, sur signes indirects (dilatation du cul-de-sac
rectal, absence d’enzymes digestives dans le liquide amniotique).
2. Dépistage systématique à la naissance : orifice anal absent (éven-
tuellement associée à une fistule recto-urinaire ou recto-vaginale), ou
en situation anormalement antérieure (fistule recto-périnéale).
Traitement
Chirurgical urgent, permettant l’établissement du transit. Technique
variable selon le niveau du cul-de-sac : formes basses : proctoplasie
périnéale d’emblée ; formes hautes : colostomie transitoire puis correc-
tion secondaire.
MYÉLOMÉNINGOCÈLE
Fréquence : 1 pour 1 000 naissances (voir Spina bifida, p. 1216). Tumeur kys-
tique formée de méninges (méningocèle) et éventuellement de tissu médullaire
(myéloméningocèle) faisant hernie à travers un défaut partiel de fermeture posté-
i
rieure du tube neural, le plus souvent lombaire ou dorsolombaire.
am
Diagnostic
1. Masse rougeâtre, de volume variable, strictement médiane, recou-
un
Diagnostic
1. Basé sur :
a) des vomissements bilieux, une intolérance gastrique, un retard
d’évacuation du méconium (mais possibilité d’émission de méconium
par vidange du segment distal) ;
b) un aspect clinique de l’abdomen permettant de distinguer sché-
matiquement entre occlusion haute (abdomen plat) et basse (abdomen
distendu, anses intestinales visibles, ondulations péristaltiques).
2. Vérifier systématiquement la perméabilité anale et les orifices her-
niaires.
LivreSansTitre1.book Page 1448 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Explorations
Les radiographies et l’échographie de l’abdomen sans préparation
éventuellement complétées par une opacification, permettent le plus
souvent le diagnostic étiologique.
Traitement
Le traitement a pour but de rétablir la continuité intestinale : il est le
plus souvent chirurgical et dépend de la cause et du niveau de l’obstacle.
ATRÉSIE DUODÉNALE
Constitué précocement in utero. Siège habituellement au niveau du deuxième
duodénum. Association fréquente à une trisomie 21 (20 % des cas).
Diagnostic
1. Occlusion néonatale immédiate avec dilatation gastroduodénale
visible radiologiquement sous forme de deux images claires uniques,
dans un abdomen totalement opaque. Possibilité d’émission de méco-
nium par vidange du bout distal.
2. Les formes incomplètes, permettant un certain transit digestif,
sont de diagnostic plus tardif.
3. Diagnostic anténatal possible par échographie (image en « double
bulle » de la dilatation gastrique et duodénale).
i
am
VOLVULUS DU GRÊLE
Dû le plus souvent à un défaut d’accolement du mésentère et du méso côlon.
un
Peut survenir in utero ou dans les premiers jours de vie, et être initialement inter-
mittent. Risque de nécrose intestinale massive.
Diagnostic
Ts
ATRÉSIE DU GRÊLE
Constitution in utero, probablement par trouble hémodynamique localisé. Dia-
gnostic anténatal évoqué sur images de dilatation des anses grêles.
Diagnostic
Occlusion néonatale immédiate avec ballonnement abdominal. Images
hydroaériques uniquement sur le grêle, côlon opaque.
ILÉUS MÉCONIAL
Constitue une des manifestations néonatales possibles de la mucoviscidose
(voir p. 995) : la composition anormale du méconium, particulièrement épais et
visqueux, entraîne une occlusion pouvant se compliquer de perforation avec
constitution d’une péritonite méconiale. Les lésions peuvent exister dès la nais-
sance, ou se constituer dans les premiers jours de vie. En cas de perforation in
utero, diagnostic anténatal possible sur ascite et calcifications péritonéales.
LivreSansTitre1.book Page 1449 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
NÉONATOLOGIE 1449
Diagnostic
Basé sur :
1. Un abdomen ballonné avec ondulations péristaltiques, parfois un
empâtement localisé, mal limité, distension tympanique peu dépres-
sible évoquant un pneumopéritoine.
2. Un œdème sus-pubien, ombilic déplissé bleuté, paroi luisante, dou-
loureuse à la palpation, évoquant une péritonite.
Explorations
Les radiographies distinguent un iléus méconial simple (distension
aérique majeure sans niveau liquide, aspect moucheté du contenu), d’une
péritonite méconiale (opacité localisée refoulant les anses dilatées, ou opa-
cité diffuse avec quelques images claires ou perforation ouverte avec
pneumopéritoine décollant le foie des coupoles en position verticale).
Traitement
En cas d’iléus simple, possibilité de désobstruction par lavement,
sinon dérivation temporaire.
MALADIE DE HIRSCHSPRUNG
i
am
ENTÉROCOLITE ULCÉRO-NÉCROSANTE
un
Diagnostic
Basé sur :
1. Des troubles digestifs : ballonnement abdominal, résidus gas-
triques puis vomissements, selles liquides, voire sanglantes.
2. Une altération de l’état général : teint gris, apnées, acidose,
troubles hémodynamiques, troubles neurologiques.
3. Une distension gazeuse fixe sur clichés successifs, épaississement des
parois intestinales (images en vitrail), plus rarement pneumatose intesti-
nale pathognomonique, et image aérique sur le trajet de la veine porte.
Traitement
1. En l’absence de complication et même en cas de simple suspicion,
traitement médical (interruption de toute alimentation orale remplacée
par nutrition parentérale et traitement symptomatique).
2. En cas de lésions évoluées (nécrose et perforation avec pneumo-
péritoine), traitement chirurgical pouvant nécessiter une résection
étendue et une dérivation intestinale.
LivreSansTitre1.book Page 1450 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
i
am
un
Ts
LivreSansTitre1.book Page 1451 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
3-6 En position assise, Ouvre les mains Vocalise Suit des yeux
mois tient sa tête Attrape les objets en tournant le visage
Sur le ventre, à sa portée à 180°
Ts
DENTITION
C’est la formation et l’éruption des dents.
Les dents temporaires font leur éruption entre 6 et 30 mois, à raison d’un
groupe de dents tous les deux mois, en commençant par les incisives centrales du
bas. La denture temporaire (dents de lait) est complète à 2 ans et comprend
20 dents.
La poussée dentaire peut être douloureuse et justifier la prescription d’antal-
giques mineurs (paracétamol) ; on peut observer une inflammation gingivale et
quelquefois un kyste pré-éruptif violacé. Il ne faut pas imputer trop facilement un
épisode infectieux ou fébrile du nourrisson à une poussée dentaire : le risque est
de négliger une otite ou une infection profonde.
i
am
NOURRISSON FÉBRILE
Température centrale supérieure à 38 °C. Symptôme fréquent dont les causes
sont multiples et la gravité très variable.
un
Causes : infection virale dans 75 % des cas, bactérienne dans 25 % (plus fré-
quente chez le nouveau-né de moins de 1 mois) ; localisation variable (ORL, pul-
monaire, gastro-entérale, urinaire, méningo-encéphalitique, ostéo-articulaire).
Ts
Signes de gravité
1. Jeune âge de l’enfant, particulièrement avant 3 mois.
2. Changement du comportement : cri anormal, troubles de la vigi-
lance et de la réactivité, agitation ou torpeur.
3. Troubles hémodynamiques : pâleur, cyanose, tachycardie, allonge-
ment du temps de recoloration (> 3 secondes).
4. Refus d’alimentation, vomissements, déshydratation.
Explorations
1. Hémogramme, CRP, Combur-Test (bandelette de détection de
nitrites urinaires, évocateurs d’infection).
2. Systématiquement chez un enfant de moins de 3 mois, sinon selon
l’orientation clinique et la gravité : hémoculture, ponction lombaire,
examen cytobactériologique des urines, éventuellement radiographies
thoracique, osseuse.
Conduite à tenir
1. Hospitalisation si :
a) âge inférieur à 1 mois ;
b) présence de signes de gravité, en particulier déshydratation ;
c) antécédents pathologiques (prématurité, dysplasie broncho-
pulmonaire) ou pathologie sous-jacente notamment cardiaque ou
broncho-pulmonaire.
LivreSansTitre1.book Page 1453 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
2. Traitement symptomatique :
a) moyens physiques : déshabillage, aération de la chambre main-
tenue à température fraîche (20 °C maximum), bains tièdes (2 °C en
dessous de la température rectale pendant 10 minutes), hydratation
orale ;
b) antipyrétiques : paracétamol (60 mg/kg/j en 4 prises) et éventuel-
lement en alternance acide acétylsalicylique (60 mg/kg/j en 4 prises) ;
c) antibiotiques : systématiques avant deux mois, sinon en cas de
signes de gravité, poursuivis sur confirmation bactériologique.
VOMISSEMENTS DU NOURRISSON
Symptôme fréquent pouvant relever de causes diverses, des plus bénignes aux
plus graves. Diagnostic étiologique étayé par l’interrogatoire des parents, sur trois
points essentiels : a) description précise du symptôme, régurgitations ou vomis-
sements vrais ; b) mode d’alimentation et contexte familial ; c) courbe de crois-
sance dont le fléchissement ou l’arrêt signe la nature organique du trouble.
Diagnostic
i
Rejets de faible volume en fin de biberon, sans retentissement sur la
am
croissance.
Traitement
un
Diagnostic
Basé sur la clinique :
1. Une manifestation précoce, dès les premières semaines, favorisé
par la position couchée.
2. Fausses routes et broncho-pneumopathies parfois révélatrices.
3. Hématémèse ou méléna possibles par œsophagite.
Explorations
Fibroscopie œsogastrique et pH-métrie œsophagienne, plutôt que
l’opacification œsogastroduodénale (béance du cardia, plicature, mal-
position).
Traitement
Par ordre croissant, selon la gravité :
1. Épaississement du lait (Magic-mix, Gumilk, Gélopectose).
2. Pansements (Polysilane, Phosphalugel, Gaviscon).
3. Métoclopramide ou dompéridone, voire cisapride (attention aux
incompatibilités médicamenteuses : risque de QT long, voir p. 481).
4. Position oblique.
P02C26.fm Page 1454 Jeudi, 7. avril 2011 2:13 14
Diagnostic
1. Vomissements alimentaires, digérés et non bilieux, explosifs et
abondants, entraînant parfois une déshydratation avec alcalose, hypo-
chlorémie et hypokaliémie.
2. Conservation de l’appétit.
3. Ondulations péristaltiques et parfois perception de l’olive pylo-
rique.
Explorations
1. L’échographie met en évidence l’olive pylorique.
2. Transit baryté : pylore étroit, allongé, concave en haut.
Traitement
i
Pylorotomie extra-muqueuse après correction des troubles hydro-
am
ioniques.
V. CAUSES EXTRADIGESTIVES
Les vomissements peuvent être le seul signe évident d’une infection parenté-
rale (septicémie surtout néonatale, méningite, otite, coqueluche, infection uri-
naire, fièvre éruptive…), d’une hypertension intracrânienne (hydrocéphalie,
hématome sous-dural, intoxication vitaminiqueþA) ou d’une maladie métabo-
lique, souvent héréditaire (syndrome adréno-génital avec perte de sel [voir
p. 933], galactosémie [voir p. 979], fructosémie [voir p. 980], phénylcétonurie
[voir p. 977], acidurie méthylmalonique [voir tableau 205, p. 1434], tyrosinémie
[voir p. 978], anomalies du cycle de l’urée [voir p. 982], états hypercalcémiques,
insuffisance rénale…).
En cas de déshydratation sévère, voir traitement dans Diarrhées aiguës du
nourrisson.
Diagnostic
1. Modification de la fréquence et de la consistance des selles, avec
perte de poids. La consistance liquide des selles est cependant normale
chez le nouveau-né au sein. Différencier la forme aiguë, durant moins
d’une semaine, de la forme chronique.
2. L’importance et la rapidité de la perte de poids (déshydratation)
conditionnent le pronostic immédiat, allant de la forme bénigne guéris-
sant spontanément en quelques heures à la forme « toxique » avec fonta-
nelle déprimée, pli cutané persistant, signes neurologiques et collapsus
cardiovasculaire. Association fréquente de vomissements transitoires,
de fièvre et parfois de signes d’infection surtout respiratoire et ORL.
Évolution, complications
Guérison spontanée habituelle en 2 à 3 jours. La mort est possible,
liée à la déshydratation et aux formes dysentériques sévères, surtout
sur terrain débilité, malnutri ou pathologique.
L’aggravation d’une malnutrition préalable ou son apparition lors
des formes prolongées avec malabsorption est généralement liée à une
intolérance secondaire aux protéines alimentaires (voir p. 1457) et à
une intolérance au lactose (voir p. 1456).
Explorations
i
Les mêmes que chez l’adulte : voir Diarrhée et syndrome dysenté-
am
exsudative (voir p. 552). La diarrhée de retour des enfants maghrébins en est une
forme clinique.
Diagnostic
Rechercher une infection entérale et une colonisation bactérienne du
grêle (voir p. 580), une infection parentérale, une allergie aux protéines
alimentaires (lait de vache surtout, voir p. 1457), une intolérance primi-
tive ou secondaire aux monosaccharides et au lactose (voir ci-
dessous), une atrophie villositaire par la biopsie duodéno-jéjunale, les
tumeurs neuro-endocrines (voir Syndrome de Verner-Morrison, p. 586).
Traitement
1. Correction initiale des troubles hydroélectrolytiques par voie enté-
rale ou parentérale.
2. Apport nutritionnel avec des préparations diététiques semi-élémen-
taires par voie orale ou entérale continue, complété dans quelques cas par
une nutrition parentérale cyclique. Plus rarement, celle-ci sera exclusive.
3. Reprise prudente et progressive de l’alimentation normale.
4. Antibiothérapie en cas d’infection entérale ou parentérale, ou de
colonisation bactérienne du grêle.
Diagnostic
1. Chez le nourrisson, le début des troubles coïncide avec l’introduc-
tion des sucres non tolérés dans l’alimentation, dès la période néo-
natale dans l’intolérance congénitale au lactose, à la même époque ou
plus tardivement suivant que l’enfant a été ou non initialement nourri
au sein dans l’intolérance au saccharose et à l’isomaltose (laits
« sucrés », farines).
2. La diarrhée est hydrique, mousseuse, d’odeur aigrelette et riche en
mucus. Parfois associée à des vomissements, elle peut entraîner une
dénutrition rapide, un arrêt de croissance et des poussées aiguës de
déshydratation. Dans l’intolérance au saccharose, des tableaux moins
sévères sont observés lorsque la teneur en sucres nocifs de l’alimenta-
tion est faible.
Explorations
1. L’examen des selles révèle l’existence d’un excès des fermenta-
tions (diminution du pH, augmentation importante de l’acide lactique).
LivreSansTitre1.book Page 1457 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
Basé sur :
1. Le début des troubles succédant de près à l’introduction du lait de
vache dans l’alimentation : manifestations aiguës à type de vomisse-
ments, diarrhée, pâleur, tachycardie, parfois état de choc grave, dans
les minutes suivant le biberon ; lorsque l’intolérance est moins sévère,
une diarrhée se constitue avec malabsorption et entéropathie exsuda-
tive (voir p. 552).
2. Les manifestations allergiques extra-digestives (urticaire, rhinor-
rhée, eczéma atopique, asthme).
3. Surtout, la disparition des manifestations avec la suppression du lait
de vache et leur non-reproduction lors de l’introduction de lait de femme.
4. La reproduction des troubles avec un apport minime de lait de
vache (quelques millilitres suffisent le plus souvent).
Explorations
1. Les examens biologiques font la preuve de l’éventuelle malabsorp-
tion (voir Syndrome de malabsorption, p. 551). Il existe souvent une
intolérance au lactose, secondaire aux altérations villositaires, qui ne
devra pas être confondue avec une intolérance spécifique à ce sucre
(voir Intolérance aux disaccharides, p. 1456).
LivreSansTitre1.book Page 1458 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
DÉSHYDRATATION DU NOURRISSON
Syn : toxicose du nourrisson. Gravité liée à l’importance de la déshydratation.
La perte d’eau est surtout extracellulaire en cas de diarrhée, de vomissements, et
intracellulaire en cas de perte d’eau hypotonique (coup de chaleur). Plus rare-
ment, révèle ou complique une hyperplasie congénitale des surrénales (voir
p. 933), une mucoviscidose (voir p. 995), une tubulopathie congénitale (voir
p. 864), un diabète néphrogénique (voir p. 864).
Diagnostic
i
1. Basé sur la perte de poids du nourrisson qui, à court terme, reflète
am
Complications
1. Avant la prise en charge : risque de choc hypovolémique, décès.
2. Lors de la réhydratation : convulsions, notamment en cas de réhy-
dratation trop hypotonique, facteur d’hyponatrémie et d’hyperhydrata-
tion cellulaire (œdème cérébral).
Traitement
1. Le nourrisson boit, ne vomit pas, la déshydratation est modérée : la
réhydratation orale est possible, basée sur une diète hydrique, la suspen-
sion temporaire du lait (24 heures, pas plus sauf intolérance spécifique) et
l’utilisation éventuelle de solutions de réhydratation (voir p. 431). Si l’on
hésite sur la nature hyper- ou hypotonique de la déshydratation, l’épreuve
des trois biberons est généralement utile : présenter alternativement un
biberon d’eau sucrée (50 g/l), salée (9 g/l) ou plate. Le nourrisson repousse
systématiquement les biberons ne correspondant pas à son mode de dés-
hydratation et tête activement celui répondant le mieux à ses besoins. En
cas de diarrhée, proposer des recettes simples et éprouvées : soupe de
carottes, eau de riz. Expliquer aux parents ces modalités.
2. Le nourrisson vomit et/ou la déshydratation est supérieure à 8-10 %
du poids : une hospitalisation s’impose. Réhydrater par voie veineuse, à
l’aide d’une solution glucosée contenant des électrolytes. Le volume à per-
fuser dans les premières 24 heures est calculé en additionnant les besoins
i
am
tité de sodium à perfuser est calculée en faisant la somme des besoins quo-
tidiens (1 mmol/kg/24 heures) et des pertes (estimées à 60 mmol/l de
Ts
Diagnostic
Évoqué devant un ou plusieurs des signes suivants :
1. Une fièvre isolée sans signe de localisation évidente.
2. Des troubles digestifs (anorexie, insuffisance de prise de poids,
vomissements, diarrhée).
3. Un tableau septicémique évoquant une pyélonéphrite.
Explorations
1. Examen cytobactériologique des urines demandé au moindre doute :
a) leucocyturie > 104/ml ; bactériurie > 105/ml ;
b) germes les plus fréquents : E. Coli, Klebsiella, Proteus, entérocoquesþ;
c) un antibiogramme est indispensable à l’adaptation de l’antibiothé-
rapieþ;
d) les souillures dues à une mauvaise qualité du prélèvement ou de
sa conservation sont des causes d’erreur. Dans le doute, renouveler le
prélèvement, éventuellement par ponction sus-pubienne.
LivreSansTitre1.book Page 1460 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
BRONCHIOLITE DU NOURRISSON
Infection respiratoire épidémique, saisonnière et fréquente, due dans 60 à 90 %
des cas au virus respiratoire syncytial (VRS) (voir Pneumopathies virales, p. 511).
Elle affecte les petites bronches générant une obstruction des voies aériennes
tandis que le spasme bronchique ne joue qu’un rôle mineur.
Diagnostic
1. Incubation de 4 à 5 jours.
2. Début par une rhinopharyngite peu fébrile, puis, en 24-48 heures,
surviennent une toux, une polypnée (> 60 minutes) et des signes de
lutte respiratoire avec tirage intercostal et/ou sous-costal.
3. Râles bronchiques à type de ronchi ou de sibilants (très évoca-
teurs du diagnostic), crépitants ou sous-crépitants notamment chez les
i
enfants les plus jeunes.
am
Évolution
1. Dans la forme simple, guérison en 7 à 10 jours.
Ts
2. Dans les formes plus sévères, surtout chez les plus jeunes enfants,
chercher un trouble de ventilation (signe de gravité) par la radio-
graphie de thorax. Une infection bactérienne concomitante peut être
présente d’emblée ou secondairement. Les facteurs de risque d’infec-
tion grave sont un âge inférieur à 6 semaines, un antécédent de pré-
maturité, la coexistence d’une maladie pulmonaire chronique ou de
cardiopathie congénitale.
Traitement
1. Dans les formes bénignes, assurer une désobstruction rhino-pha-
ryngée avec du sérum physiologique (en particulier avant la tétée) ;
fractionner davantage les repas. Une kinésithérapie respiratoire à domi-
cile aide à lever l’obstruction bronchique et permet d’assurer une sur-
veillance paramédicale quotidienne.
2. Dans les formes plus sévères, l’hospitalisation permet de surveiller
les constantes vitales (rythme cardiaque, rythme respiratoire, SaO2),
de réaliser une kinésithérapie respiratoire au moins biquotidienne,
d’assurer une nutrition gastrique continue, voire une oxygénothérapie
ou même une ventilation mécanique (5 % des malades hospitalisés).
Les bronchodilatateurs n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché
dans cette indication, mais restent largement utilisés. Une hyper-réac-
tivité bronchique résiduelle est observée dans 50 % des cas, avec des
épisodes bronchospastiques à répétition (« asthme du nourrisson »).
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CONVULSIONS DU NOURRISSON
Symptôme le plus souvent bénin, fréquent avant 5 ans (4 à 8 %), souvent
associé à une fièvre (50 % des cas). Voir aussi Convulsions néonatales, p. 1435.
À distinguer de trémulations, de myoclonies d’endormissement, d’un malaise
douloureux (reflux gastro-œsophagien), d’un spasme du sanglot, d’un malaise
vagal.
I. CONVULSIONS FÉBRILES
1. Simples (syn : hyperpyrétiques). Les plus fréquentes, bénignes, dues à une
augmentation brutale de la température quelle qu’en soit la cause. Surviennent
surtout avant un an, chez un enfant de développement normal. Réalisent une crise
tonico-clonique brève sans déficit post-critique. Pas d’examen complémentaire. Le
seul traitement est celui de la fièvre (voir Nourrisson fébrile, p. 1452).
2. Au moindre doute sur une méningite, virale ou bactérienne ou une méningo-
encéphalite herpétique : faire une ponction lombaire et un électroencéphalo-
gramme.
i
am
Diagnostic
1. Placards érythémateux, parfois vésiculo-suitants, prurigineux, pré-
dominant au niveau des zones convexes de la face du tronc et des
membres, s’accompagnant d’une sécheresse cutanée.
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MALAISE GRAVE
Survenue brutale et inopinée d’un accident donnant l’impression d’une « mort
imminente » (near-miss pour les Anglo-Saxons) suivi d’une récupération spontanée
ou après stimulation par les parents.
Principales causes :
1. Infections virales ou bactériennes, ORL et respiratoires surtout.
2. Intoxication par l’oxyde de carbone, ou médicamenteuse (erreur de poso-
logie).
i
3. Traumatismes : savoir évoquer une maltraitance.
am
par l’électrocardiogramme.
7. Anomalie des voies aéro-digestives supérieure : stridor témoignant d’une
laryngomalacie ou d’un arc vasculaire anormal, fausses routes ou infections respi-
Ts
Diagnostic
1. Interrogatoire des parents : changement de coloration (pâleur,
cyanose), hypotonie majeure avec fixité du regard ou révulsion ocu-
laire, perte de connaissance brève ou crise convulsive.
2. Examen médical : souvent normal au décours, parfois persistance
d’une hypotonie.
Conduite à tenir
1. Hospitalisation pour surveillance et explorations à visée étiolo-
gique.
2. Cas particulier des jumeaux : le jumeau n’ayant présenté aucun
trouble doit être cependant considéré comme à risque d’accident iden-
tique et faire l’objet des mêmes précautions et explorations que son
jumeau.
Oto-rhino-laryngologie
par P. Tran Ba Huy
ÉPISTAXIS
Saignement d’origine nasale, une épistaxis peut être symptomatique ou essen-
tielle. Elle représente une urgence extrêmement fréquente, imposant la recherche
d’une cause et pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Diagnostic
1. Hémorragie plus ou moins abondante s’extériorisant à la narine
et/ou dans le rhinonopharynx.
2. Après nettoyage prudent de la fosse nasale hémorragique et
examen si possible endoscopique, rechercher une cause locale :
a) une rupture de la « tache vasculaire » (confluent artériolaire situé
à la partie antéro-inférieure de la cloison nasale) ;
i
b) une infection naso-sinusienne (cause fréquente chez l’enfant) ;
am
chirurgical) ;
d) des tumeurs bénignes ou malignes des fosses nasales, des sinus,
ou du cavum. Elles imposent un examen soigneux sous endoscope,
complété par un bilan tomodensitométrique, et, au moindre doute,
par une biopsie (sauf en cas de suspicion de fibrome nasopharyngien,
voir ci-dessous) ;
e) une maladie de Rendu-Osler ou télangiectasie héréditaire, carac-
térisée par des épistaxis répétées, survenant à partir de la puberté,
sur un terrain génétique particulier, sans trouble de l’hémostase (voir
p. 1023).
3. Une hypertension artérielle, un trouble de l’hémostase, un traite-
ment anticoagulant ou anti-agrégant…, peuvent n’être que le facteur
déclenchant du saignement d’une cause locale : elles ne dispensent
donc pas d’un examen rhinologique.
Traitement
Il consiste en des gestes simples, gradués, mais rigoureux :
1. Si l’hémorragie est abondante, prise de la pression artérielle,
groupe sanguin, étude de l’hémostase, surveillance générale.
2. Localement, simple compression digitale, cautérisation ou tam-
ponnement antérieur ou postérieur, éventuellement artériographie
avec embolisation ou ligature chirurgicale des artères sphéno-palatines
et/ou ethmoïdales.
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FIBROME NASO-PHARYNGIEN
Syn : angiome saignant de la puberté masculine. Tumeur bénigne, rare, née de
la région choanale, touchant l’adolescent de sexe masculin, caractérisée par sa
tendance au saignement et à éroder les structures de voisinage et par son potentiel
récidivant en cas d’exérèse incomplète.
Diagnostic
1. Obstruction nasale unilatérale progressive et épistaxis récidi-
vantes chez un jeune garçon.
2. Parfois déformations faciales, exophtalmie, rhinolalie.
3. Constatation à la rhinoscopie antérieure et postérieure d’une
masse gris rosé, uni- ou polylobée, parcourue de vaisseaux, saignant au
contact et comblant plus ou moins le cavum.
Explorations
1. Ne jamais pratiquer de biopsie : risque hémorragique majeur.
2. Préciser la nature hypervascularisée et l’extension tumorale aux
structures de voisinage par un examen tomodensitométrique et par IRM.
3. Angiographie pré-opératoire confirmant la nature vasculaire de la
tumeur qui s’opacifie de façon très dense au temps artériel précoce, revêt
un aspect angiomateux au temps capillaire, puis se draine rapidement. Elle
précise les pédicules nourriciers dont elle permet l’embolisation.
i
Traitement
am
DYSOSMIE
Ts
OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1467
aux pollens des graminées ou d’arbres divers ; il existe aussi le coryza spasmo-
dique apériodique (ou perannuel). Dû généralement aux acariens ou animaux
domestiques.
Ts
Diagnostic
Crises d’éternuements spasmodiques avec larmoiement, survenant
au printemps, s’accompagnant d’hydrorrhée nasale profuse, d’obstruc-
tion nasale et d’irritation conjonctivale avec larmoiement.
Explorations
Tests cutanés et biologiques spécifiques (ces derniers si nécessaire)
aux extraits de pollen des graminées ou d’arbres divers, ou plus rare-
ment de spores de moisissures.
Traitement
1. De la crise : antihistaminiques de synthèse, corticoïdes locaux ou en
collyres en cas de conjonctivite. Éviter les vasoconstricteurs. En cas de
résistance ou de crise d’asthme, corticoïdes per os et bronchodilatateurs.
2. Préventif : immunothérapie spécifique de préférence par voie sublin-
guale.
POLYPOSE NASO-SINUSIENNE
Maladie inflammatoire chronique de la muqueuse nasale, caractérisée par la pré-
sence uni- ou plus souvent bilatérale dans les fosses nasales et dans les cavités sinu-
siennes de polypes inflammatoires, dont l’insertion siège le plus souvent au méat moyen.
Diagnostic
1. Obstruction nasale souvent bilatérale et hyposmie ou anosmie.
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SINUSITES AIGUËS
Elles compliquent en règle générale une rhino-pharyngite virale. L’altération de
la clairance muco-ciliaire et les lésions muqueuses secondaires à l’infection virale
favorisent la surinfection bactérienne.
Diagnostic
i
1. Au décours d’un coryza, survenue d’une obstruction nasale, d’un
am
SINUSITES CHRONIQUES
Inflammation chronique des cavités sinusiennes. L’infection bactérienne est
dominée par Haemophilus influenzae, mais la responsabilité des anaérobies
paraît certaine et croissante. Plus encore que dans les formes aiguës, les per-
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1469
ANGINE
Infection des amygdales palatines d’origine virale ou bactérienne. Risque de
complications locales (phlegmon péri-amygdalien et abcès rétro- et latéro-pha-
ryngés) ou systémiques (rénales, cardiaques, neurologiques) en cas d’infection
par streptocoque bêta-hémolytique du groupe A.
Diagnostic
i
1. Douleur pharyngée avec gêne à la déglutition, parfois otalgie et
am
RHINOPHARYNGITES AIGUËS
Principalement virales.
Diagnostic
1. Chez l’enfant : fièvre à 38 °C, rhinorrhée mucopurulente antérieure
et postérieure, nez bouché et tympans rosés. La résolution spontanée
est la règle en 4-5 jours.
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ABCÈS RÉTRO-PHARYNGÉ
Fréquent chez le nourrisson.
Diagnostic
i
1. Dysphagie douloureuse, puis gêne respiratoire dans un contexte
am
Traitement
Ponction directe à l’aiguille. Surveillance clinique et tomodensitomé-
trique. Rarement incision sous contrôle soigneux des voies respira-
toires afin d’éviter une inhalation.
PHLEGMON DE L’AMYGDALE
Abcès des espaces cellulaires péri-amygdaliens compliquant certaines angines
sévères.
Diagnostic
1. Dysphagie majeure, douleur unilatérale avec otalgie, trismus,
nasonnement, syndrome infectieux sévère.
2. Asymétrie du voile avec voussure d’une loge amygdalienne et
œdème de la luette.
Traitement
1. Dans les formes vues tôt, antalgiques et antibiothérapie à fortes
doses si le phlegmon n’est pas collecté.
2. Plus tard, drainage par ponction au trocart ou incision à la pince
ou au bistouri protégé pour évacuer le pus dont on demandera une ana-
lyse bactériologique et un antibiogramme. Les antibiotiques seront
poursuivis avec des soins locaux.
3. Ultérieurement l’amygdalectomie est recommandée.
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1471
Diagnostic
1. Début habituellement brutal, nocturne chez un enfant grognon et
enrhumé depuis quelques jours.
2. Distinguer :
a) la laryngite sous-glottique, la plus fréquente, d’origine principale-
ment virale. Elle se caractérise par une bradypnée inspiratoire avec
tirage et cornage, la voix est normale, la toux rauque. Elle est facile à
distinguer de la dyspnée par corps étranger inhalé. Une surveillance
très rapprochée s’impose ;
b) l’épiglottite d’origine bactérienne (Haemophilus influenzae B) qui
représente un abcès de l’épiglotte avec fièvre, dysphagie, sialorrhée,
voix étouffée, et dyspnée parfois sévère, majorée par la position
allongée que l’enfant refuse ;
c) la laryngite striduleuse, caractérisée par des crises paroxystiques
de suffocation par spasme sur laryngite congestive avec voix et toux
rauques.
Traitement
i
Hospitaliser dans tous les cas.
am
LARYNGITES CHRONIQUES
Inflammation chronique de la muqueuse laryngée, favorisée par certains fac-
teurs toxiques au premier plan desquels le tabac ; évolution dominée par le risque
de cancer.
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Diagnostic
1. Dysphonie avec fléchissement vocal et fatigabilité anormale, sou-
vent associée à un hemmage (« chat dans la gorge ») imposant racle-
ment et toux pour s’éclaircir la voix.
2. Laryngoscopie indirecte au miroir ou au laryngoscope rigide (absolu-
ment systématique devant toute dysphonie durant plus de 3 semaines)
permettant de distinguer :
a) la laryngite catarrhale avec cordes vocales rosées, discrètement
œdématiées, d’évolution favorable sous traitement ;
b) la laryngite hypertrophique pseudo-myxomateuse, favorisée par
le malmenage vocal et l’abus de tabac, responsable d’une voix grave,
caverneuse, « masculine ». Les cordes vocales sont translucides, gon-
flées d’œdème, ballottantes à l’effort vocal. Elle relève d’un traitement
microchirurgical sous laryngoscopie directe ;
c) la laryngite hypertrophique rouge, avec ses cordes vocales
rouges, irrégulières, boudinées. Elle mérite d’être contrôlée par laryn-
goscopie directe en raison du risque de cancer associé ;
d) la laryngopathie blanche par kératinisation de la muqueuse. Elle
réalise un aspect blanchâtre, en îlot ou diffus, plane ou exubérante,
intéressant une ou les deux cordes vocales. Elle impose une laryngos-
copie directe en raison du risque de dégénérescence.
i
am
Traitement
1. Suppression des facteurs irritants (tabac, alcool, fumée, pous-
sières, vapeurs) et infectieux et correction du malmenage vocal.
2. En cas de lésions blanches, un contrôle laryngoscopique direct est
un
OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1473
CANCER DE L’HYPOPHARYNX
Syn : cancer du sinus piriforme (85 % des cas, les autres siégeant sur la paroi pos-
térieure ou sur la bouche œsophagienne). C’est un carcinome malpighien de pro-
nostic médiocre : survie à 5 ans d’environ 40 % dans les cas où le traitement à visée
curative a pu être mené à bien (environ l cas sur 2), et de 15 % dans les autres cas.
Diagnostic
1. Dysphagie unilatérale, odynophagie ou otalgie unilatérale.
2. Lésion exophytique, ulcérée ou leucoérythroplasique visible en
laryngoscopie indirecte ou par nasofibroscopie.
3. L’endoscopie sous anesthésie générale permet le diagnostic histo-
logique (carcinome épidermoïde) et la recherche d’une seconde locali-
sation.
Traitement
Après étude de l’extension sur le site initial de la tumeur et les aires
ganglionnaires et recherchant des métastases systémiques, il repose en
règle générale sur la chirurgie partielle (résection laser transorale,
i
hémipharyngolaryngectomie sus-cricoïdienne, pharyngolaryngectomie
am
CANCER DU LARYNX
Épithélioma malpighien très fréquent en France ; manifestement favorisé par le
Ts
Diagnostic
1. Selon le siège, le premier signe, longtemps isolé, est une dysphonie
(corde vocale), une gêne respiratoire (sous-glotte) ou une dysphagie
(vestibule).
2. Une otalgie, une adénopathie cervicale sont plus tardives et tradui-
sent l’extension de la tumeur.
3. En consultation la nasofibroscopie ou la laryngoscopie indirecte
peuvent visualiser une tumeur exophytique, ulcérée ou leucoérythro-
plasique. Les mobilités de la corde vocale et de l’aryténoïde sont fon-
damentales à évaluer pour poser l’indication thérapeutique.
4. L’endoscopie sous anesthésie générale permet d’analyser très pré-
cisément l’extension tumorale locale, le diagnostic histologique (carci-
nome épidermoïde) et la recherche d’une seconde localisation.
Traitement
Le but est d’obtenir le contrôle local de la maladie avec idéalement
préservation de l’organe et donc d’une voix la meilleure possible. En
pratique, le traitement dépend souvent de la localisation tumorale.
1. Tumeurs du plan glottique ou supra-glottique : chirurgie et radiothé-
rapie donnent des résultats équivalents en termes de contrôle de la
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Diagnostic
1. Révélé par :
a) des signes rhino-otologiques unilatéraux : épistaxis récidivante,
rhinorrhée purulente, obstruction nasale, voix nasonnée, otite séromu-
queuse, catarrhe tubaire ;
b) la présence fréquente et précoce d’adénopathies cervicales hautes ;
c) une atteinte des paires crâniennes (trijumeau, oculomotricité).
2. Confirmé par l’examen du cavum au nasofibroscope : tumeur bour-
geonnante parfois ulcérée. Le type histologique « UCNT » pour undiffe-
rentiated carcinoma of nasopharyngeal type est caractéristique.
Explorations
1. Les anticorps anti-EBV (voir p. 1577) peuvent, en région
d’endémie, servir de test diagnostique précoce.
2. L’IRM précise l’extension locorégionale ganglionnaire, intra-
crânienne.
3. Examen otologique (surdité de transmission), stomatologique
(mise en état buccal avant radiothérapie).
Traitement
La radiothérapie du cavum et des aires ganglionnaires est générale-
ment efficace. L’association à une chimiothérapie préalable diminue le
risque de rechute.
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1475
LYMPHOMES ORO-PHARYNGÉS
Les lymphomes de la tête et du cou se développent au sein des aires ganglion-
naires, des loges amygdaliennes et du cavum. Les sinus de la face peuvent égale-
ment en être le siège. Le diagnostic est histologique (voir Lymphomes malins non
hodgkiniens, p. 719).
larynx. L’enfant peut être atteint dès son jeune âge par une atteinte flo-
ride. Elle est due à une atteinte virale par les virus HPV (human papillo-
mavirus). Le papillome de l’adulte est souvent isolé, hyperkératosique
Ts
et susceptible de dégénérescence.
Traitement
La modification du comportement vocal, le sevrage tabagique, le trai-
tement anti-reflux et la chirurgie sont les points essentiels.
1. Polype : exérèse en laryngoscopie en suspension, soit instrumen-
tale, soit au laser CO2.
2. Nodule : rééducation phoniatrique attentive et prolongée ; en cas
d’échec, exérèse sous laryngoscopie en suspension soit instrumentale,
soit au laser CO2 avec d’excellents résultats.
3. Papillomatose : soit immunothérapie par prélèvement du papillome
suivi de laser dans les formes exubérantes, soit laser CO2 seul dans les
formes peu évolutives en sachant le répéter pour conserver la voix. Les
infiltrations d’antiviraux dans les lésions semblent efficaces. La sur-
veillance doit être régulière et prolongée.
4. Papillome corné : exérèse microchirurgicale, car risque de dégéné-
rescence maligne non négligeable.
Diagnostic
1. Orienté par le contexte aigu d’une chirurgie cervicale ou chro-
nique d’une maladie neurologique périphérique ou bulbaire (syndrome
un
VERTIGES VESTIBULAIRES
Illusion de mouvement par atteinte du système vestibulaire (l’un des trois cap-
teurs de mouvement avec la vision et la proprioception). Distinguer le vertige vrai
des faux vertiges : tendance syncopale qui s’accompagne souvent d’une perte de
connaissance, vertige d’altitude, agoraphobie, trouble du rythme cardiaque, trouble
digestif hépato-vésiculaire où les symptômes neurovégétatifs sont dominants.
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1477
Diagnostic
1. Caractères de la sensation vertigineuse : sensation erronée de dépla-
cement des objets par rapport au sujet, ou plus rarement du sujet par rap-
port aux objets. Cette sensation – subjective – peut se faire dans les
différents plans de l’espace, mais est en général essentiellement rotatoire.
2. Survenue habituelle par crises.
3. Troubles neurovégétatifs d’accompagnement : pâleur, nausées,
vomissements.
4. Signes cochléaires éventuellement associés : bourdonnements et
surdité (permettant de localiser le côté responsable).
5. Constatation lors de la crise d’un nystagmus horizonto-rotatoire. Les
autres signes vestibulaires spontanés sont moins nets et plus difficiles à
objectiver : déviation segmentaire soit des index, soit des membres infé-
rieurs (signe de Romberg, marche en étoile) permettant –þthéoriquement –
de distinguer un syndrome vestibulaire harmonieux classiquement péri-
phérique (tous les signes vont dans le sens de la secousse lente du nys-
tagmus) ou dysharmonieux (classiquement central).
Explorations
1. Dans tous les cas, examen vestibulaire calorique et/ou rotatoire
sous vidéo-nystagmographie, potentiels évoqués otolithiques et audio-
i
gramme tonal.
am
canal semi-circulaire postérieur soit par dépôt de débris otolithiques sur la cupule
(cupulolithiase) ou dans la lumière du canal (canalolithiase), soit par atteinte
virale partielle du nerf vestibulaire.
Diagnostic
1. Survenue d’un vertige bref d’environ 30 secondes, rotatoire, très
intense, déclenché par la prise d’une position particulière de la tête,
toujours la même et que le patient identifie bien.
2. La sensation vertigineuse s’estompe, mais se reproduit lors du
mouvement inverse de la tête.
3. L’affection dure quelques jours, tout au plus quelques semaines,
durant lesquels le patient peut reproduire son vertige en se plaçant
dans la position déclenchante. C’est donc un vertige de positionne-
ment.
4. La manœuvre de Dix et Hallpike est positive : elle consiste à placer
rapidement le malade dans la position déclenchante et à constater la
survenue, après une latence de quelques secondes, d’un nystagmus
rotatoire paroxystique concomitant de la sensation vertigineuse. Le
retour à la position initiale déclenche à nouveau une sensation vertigi-
neuse et un nystagmus de sens inverse.
5. Le reste de l’examen est négatif : pas de nystagmus spontané,
épreuves fonctionnelles vestibulaires normales, aucun signe déficitaire
cochléaire.
LivreSansTitre1.book Page 1478 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Traitement
La guérison survient en règle générale spontanément en quelques
jours. Elle semble pouvoir être accélérée par certaines manœuvres
dites libératoires consistant à mobiliser la tête du patient soit brutale-
ment, soit très progressivement.
MALADIE DE MÉNIÈRE
Syn : hydrops labyrinthique. Syndrome idiopathique du labyrinthe membra-
neux, uni- mais parfois bilatéral, touchant l’adulte sans prédominance de sexe,
d’évolution paroxystique mais imprévisible. Mécanisme probablement lié à un
hydrops endolymphatique (distension du labyrinthe membraneux), dû peut-être à
un défaut de réabsorption de l’endolymphe.
Diagnostic
1. Crises vertigineuses rotatoires très intenses d’une durée de
quelques heures (jamais plus de 24 heures) sans perte de connais-
sance. Parfois, survenue inopinée de déviation comme poussé sur le
côté (crises de Tumarkin).
2. Coexistence de signes neurovégétatifs marqués (nausées, vomisse-
ment, pâleur, sueurs), et cochléaires : acouphènes (volontiers inaugu-
raux, réalisant l’aura de la crise) et surdité de perception avec
i
sensation de plénitude d’oreille unilatéraux (ce qui permet de localiser
am
le côté atteint).
3. L’association de signes vestibulaires et auditifs est absolument
indispensable au diagnostic de la maladie.
un
OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1479
NÉVRITE VESTIBULAIRE
i
am
Diagnostic
un
FISTULE LABYRINTHIQUE
Complication possible du cholestéatome otitique, atteignant surtout le canal
semi-circulaire horizontal.
Diagnostic
1. Vertiges rotatoires ou simples accès d’instabilité, survenant en
règle générale dans le cadre d’une otite chronique cholestéatomateuse.
2. Constatation d’un nystagmus provoqué par la pression du conduit
auditif externe (signe de la fistule) : il est instantané et horizonto-rota-
toire. Son sens dépend du siège de la fistule : dans le cas le plus fré-
quent d’une fistule du canal semi-circulaire horizontal, il est dirigé vers
l’oreille malade et reproductible à volonté. Lors de la décompression,
son sens s’inverse.
3. En cas de fistule labyrinthique située sur le promontoire, la pres-
sion du conduit auditif externe (ou l’épreuve pneumatique) reproduit
également un nystagmus dont la direction à la pression et à la dépres-
sion du conduit auditif externe est inverse de celles qui viennent d’être
décrites.
Exploration
Le scanner décèle une érosion caractéristique de la coque externe du
canal (ou du promontoire) atteint.
i
am
Traitement
Intervention chirurgicale rapide, qui permet de trouver le plus sou-
vent une érosion du canal osseux mettant le labyrinthe membraneux à
un
FISTULE PÉRILYMPHATIQUE
Écoulement de périlymphe de l’oreille interne vers l’oreille moyenne à travers
une brèche située habituellement dans une des zones de moindre résistance : pla-
tine de l’étrier, membrane de la fenêtre ronde. La cause en est le plus souvent trau-
matique sur une oreille normale (barotraumatisme ou blast) ou opérée
(otospongiose), exceptionnellement congénitale.
Diagnostic
1. Accès vertigineux de tout type survenant au décours d’un acte
chirurgical sur la platine ou d’un traumatisme pressionnel aigu.
2. Surdité de perception fluctuante s’aggravant progressivement.
3. Acouphènes fréquents.
Traitement
Seule l’exploration de l’oreille moyenne permet d’affirmer le dia-
gnostic et d’obturer la brèche.
SURDITÉS
Elles se divisent schématiquement en surdités de transmission et surdités de
perception.
1. Les surdités de transmission présentent deux caractéristiques essentielles :
a) celle d’être liée à une atteinte de l’oreille externe ou moyenne, siège du sys-
tème tympano-ossiculaire, c’est-à-dire de la partie du système auditif responsable
de la partie transmissionnelle du message sonore ;
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1481
voie aérienne que par voie osseuse. Ceci est valable dans les surdités
de perception ; le Rinne est dit positif. À l’inverse, dans les surdités de
transmission, l’audition aérienne est inférieure à l’audition osseuse ; le
un
SURDITÉ BRUSQUE
Survenue en moins de 24 heures d’une surdité de perception unilatérale d’au
moins 30 dB sur trois fréquences contiguës (0,25, 0,5, 1, 2 ou 4 kHz), sans cause
évidente, isolée, sans vertiges. Quatre causes sont classiquement incriminées :
virale, vasculaire, immunitaire ou mécanique. Il est cependant exceptionnel de
pouvoir les prouver.
Diagnostic
1. Survenue « brusque » d’une surdité unilatérale isolée, sans mani-
festations vestibulaires, sans otalgies, chez un adulte ne présentant
habituellement aucun antécédent otologique particulier.
2. Négativité de l’examen clinique et otoscopique.
Explorations
1. Caractéristique endocochléaire de la surdité aux épreuves audio-
métriques et intégrité de la fonction vestibulaire. Selon l’aspect de la
courbe audiométrique, il est possible de distinguer cinq types de sur-
dité brusque : ascendante, plate, descendante, en cupule, et cophose
ou subcophose ; chacune d’entre elles répondent sans doute à un
mécanisme différent.
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OTOTOXICITÉ MÉDICAMENTEUSE
Ensemble des altérations histologiques et fonctionnelles de l’oreille interne pro-
voquées par des agents thérapeutiques. L’ototoxicité est dominée par les antibio-
tiques aminoglycosidiques et par certains diurétiques de l’anse.
Diagnostic
1. L’ototoxicité des aminosides se caractérise par la latence de sur-
i
venue des symptômes par rapport à l’administration, la progressivité
am
NEURINOME DE L’ACOUSTIQUE
Syn : schwannome vestibulaire. La plus fréquente des tumeurs de la fosse posté-
rieure. Tumeur bénigne développée aux dépens des cellules de Schwann de la
VIIIe paire crânienne, et dans la grande majorité des cas du nerf vestibulaire inférieur.
Sa gravité tient à son développement dans l’angle ponto-cérébelleux et aux risques de
compression du tronc cérébral. Son diagnostic doit être le plus précoce possible afin
de tenter de préserver au mieux les fonctions faciale, voire auditive.
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1483
Diagnostic
Évoqué de principe devant toute anomalie unilatérale cochléo-vesti-
bulaire : surdité progressive de perception quel qu’en soit le type, avec
mauvaise intelligibilité et fatigabilité, acouphènes unilatéraux, troubles
de l’équilibre (les grands vertiges rotatoires étant rares).
Explorations
Cette attitude de suspicion systématique conduit à prescrire les
explorations suivantes : audiogramme tonal, impédancemétrie, examen
vestibulaire, puis potentiels évoqués auditifs (PEA) et surtout IRM. Ces
examens révèlent habituellement une surdité de perception rétro-
cochléaire sans recrutement avec aréflexie vestibulaire compensée,
désorganisation du tracé aux PEA, et prise de contraste rehaussée par
le gadolinium dans le conduit auditif interne et l’angle. Le scanner ne
vient aujourd’hui qu’en complément pour apprécier l’érosion osseuse
du conduit auditif interne.
Traitement
Trois attitudes possibles :
1. Surveillance radiologique. Elle est justifiée en cas de petite tumeur
(intracanalaire ou stade I, moins d’1 cm dans l’angle), responsable
d’une surdité modérée, chez un sujet âgé, acceptant un contrôle
annuel. La précision de l’IRM permet, en effet, un suivi très précis de la
i
am
paraître.
3. Exérèse chirurgicale selon trois modalités possibles :
a) rétrosigmoïde (ou sous-occipitale) : cette voie d’abord neuro-
chirurgicale permet théoriquement de préserver l’audition ;
b) sus-pétreuse : cette voie d’abord permet également de préserver
l’audition, mais est réservée aux neurinomes strictement intracana-
laires chez les sujets jeunes ;
c) trans-labyrinthique : cette voie d’abord sacrifie l’audition, mais
semble présenter des risques inférieurs de morbidité.
L’indication thérapeutique dépend dans tous les cas du contexte per-
sonnel du patient et de l’expérience du chirurgien.
TRAUMATISME DU ROCHER
Cause fréquente d’urgence traumatologique crânienne. Dominé par le risque de
fracture du rocher et ses conséquences fonctionnelles (paralysie faciale, surdité)
et infectieuses (méningites).
Diagnostic
Orienté par le contexte traumatique : évoqué devant un écoulement
de sang ou de liquide céphalo-rachidien par l’oreille, une paralysie
faciale, une surdité ou des troubles de l’équilibre, et surtout des signes
otoscopiques évocateurs tels une embarrure du conduit auditif
externe, un hémotympan, un hématome de la mastoïde.
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Explorations
Examens audiométrique et tomodensitométrique indispensables
pour préciser le type de fracture, longitudinale ou transversale, le type
de surdité, et plus encore pour des raisons médico-légales.
Traitement
En urgence, il est conditionné par le contexte d’un éventuel polytrauma-
tisme qui impose ses priorités, et, localement, par le risque de méningite
otogène, la fracture étant « ouverte ». Un nettoyage du conduit est néces-
saire. À distance, une surdité de transmission peut justifier une exploration
chirurgicale à visée fonctionnelle (greffe tympanique ou ossiculoplastie).
Diagnostic
Le tableau clinique est polymorphe, fonction de l’âge. L’otalgie fébrile
survenant au décours d’une rhinopharyngite est le signe le plus clas-
sique ; tout peut s’observer, d’où la règle de l’otoscopie systématique
devant tout nourrisson ou tout enfant malade. C’est elle qui précise le
i
stade, inflammatoire ou de collection et guide l’attitude thérapeutique.
am
Traitement
Antibiothérapie de principe, par nature « probabiliste » puisque ne
un
reposant que sur des données épidémiologiques et non sur les résultats
d’un éventuel prélèvement bactériologique.
La paracentèse est réservée aux otites hyperalgiques, aux échecs du
Ts
MASTOÏDITE DU NOURRISSON
Syn : oto-antrite.
Diagnostic
1. Dans la forme franche, survenant au cours d’une otite suppurée, il
est basé sur la durée anormale de l’écoulement, son abondance. La
fièvre est constante et surtout il y a chute du poids.
2. L’otoscopie montre soit une saillie de la paroi postéro-supérieure
du conduit, soit une image en pis de vache du tympan.
3. Dans la forme latente, le diagnostic est basé sur les troubles de l’état
général ou sur un syndrome de toxicose du nourrisson (voir p. 1458).
Explorations
1. Leucocytose sanguine.
2. Flou mastoïdien sur le cliché en position de Schüller (mais diffi-
cultés techniques pour obtenir de bons clichés).
3. La ponction de l’antre est abandonnée.
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1485
Traitement
Antrotomie après préparation médicale soigneuse. En général, ses
résultats sont excellents, mais parfois reprise de la suppuration ou
abcès de la cicatrice. Il faut alors pratiquer une atticotomie secondaire.
MASTOÏDITE AIGUË
Complication de l’otite suppurée mal traitée, notamment des otites compli-
quant la rougeole, la scarlatine, la grippe. Elle est infiniment plus rare qu’autrefois.
Diagnostic
1. Otite persistante, avec otorrhée profuse, purulente, depuis 2 à
3 semaines (presque toujours du fait d’un traitement timoré ou défec-
tueux).
2. Altération concomitante de l’état général, avec céphalées, fièvre,
amaigrissement.
3. Douleur provoquée à la pression de l’antre et au niveau du bord
antérieur et de la pointe de la mastoïde.
4. Existence éventuelle d’un décollement du pavillon de l’oreille, par
une tuméfaction inflammatoire, soit rétro-auriculaire, soit plus rare-
ment sous-mastoïdienne ou temporale sous-auriculaire.
5. Chute de la paroi postéro-supérieure du conduit au spéculum.
i
am
Explorations
1. Radiographie montrant un flou mastoïdien avec disparition des
cellules.
2. Hyperleucocytose à polynucléaires.
un
Principales complications
Actuellement exceptionnelles depuis l’antibiothérapie encadrant
Ts
PRESBYACOUSIE
Détérioration progressive de la fonction auditive résultant du vieillissement, affec-
tant l’homme et la femme à partir de 50-55 ans. Pour des raisons démographiques, elle
est (et restera) la principale cause de surdité en France. Causes multifactorielles, indi-
viduelles génétiques et/ou environnementales au premier rang desquelles les nui-
sances sonores répétées. L’ensemble de ces facteurs résulte en l’accumulation
intracellulaire de radicaux libres oxygénés déclenchant l’apoptose.
Diagnostic
1. Altération de la perception des sons, gêne à la compréhension
dans le bruit, intolérance aux sons forts chez l’adulte de plus de 50 ans.
2. Surdité de perception bilatérale et symétrique et baisse des scores
d’intelligibilité et de discrimination à l’audiométrie tonale et vocale.
3. Trois grands types de presbyacousie peuvent être distingués :
LivreSansTitre1.book Page 1486 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
géniques et par cellules souches n’en sont encore qu’à leurs prémices.
Diagnostic
Évoqué devant une perforation tympanique typiquement paracentrale
avec otorrhée mucopurulente intermittente et muqueuse de caisse
inflammatoire (classique « haricot qui coule »). La surdité est souvent
importante, d’environ 30-40 dB.
Traitement
1. Médical (antibiotiques, anti-inflammatoires, soins locaux…) visant
à assécher l’oreille.
2. En cas d’échec, une intervention chirurgicale peut être indiquée
pour éradiquer les foyers ostéitiques mastoïdiens et fermer le tympan.
II. TYMPANOSCLÉROSE
Dégénérescence hyaline de la lamina propria de l’oreille moyenne. Les plaques
calcaires qui en résultent infiltrent le tympan et/ou les osselets et provoquent une
surdité de transmission.
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OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1487
Diagnostic
Évoqué devant un tympan infiltré de plaques calcaires blanc-jaunâtre.
Traitement
La chirurgie permet « d’exfolier » les plaques de tympanosclérose qui
infiltrent le tympan et engainent les osselets.
V. OTITE CHOLESTÉATOMATEUSE
Ts
OTOSPONGIOSE
La plus fréquente des surdités de transmission de l’adulte à tympan normal. Elle
résulte d’un trouble du métabolisme osseux de la capsule otique localisé à la fissula
ante fenestram, c’est-à-dire au pôle antérieur de la fenêtre ovale, provoquant la fixa-
tion progressive de la platine de l’étrier. Son développement paraît déterminé par
des facteurs génétiques et hormonaux. Un facteur familial est, en effet, fréquemment
retrouvé. Sa transmission récessive explique que seuls 10 % des patients présentant
une atteinte histologique manifestent cliniquement la maladie.
Diagnostic
1. Installation progressive chez un adulte d’une surdité en général
unilatérale au début, parfois déclenchée ou majorée par une grossesse,
s’accompagnant d’acouphènes et, plus rarement, de paracousie (amé-
lioration paradoxale de l’audition en milieu bruyant), sans otalgie, otor-
rhée, ou vertiges importants.
2. Tympan normal à l’otoscopie.
3. Antécédents familiaux.
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CHOLESTÉATOME
Peudo-kyste épidermique développé dans l’oreille moyenne. Il a tendance à
l’expansion et à éroder les structures osseuses du rocher. Il faut distinguer :
1. Le cholestéatome primitif (ou congénital) résultant de la prolifération d’une
inclusion embryonnaire épidermique survenue au cours du développement de
l’oreille moyenne et interne. Il se développe et se traduit :
a) soit dans les cavités de l’oreille moyenne, souvent chez l’enfant, par une
masse blanche derrière un tympan normal et par une surdité de transmission ;
b) soit dans le rocher, le plus souvent à l’apex pétreux, vers la 3e ou 4e décade, par
une paralysie faciale, une surdité de perception ou une cophose, plus rarement par
une méningite ou un syndrome de l’angle ponto-cérébelleux. Le diagnostic repose sur
le scanner montrant une lacune à bords nets et sur l’IRM une lésion en iso- ou hypo-
signal T1, ne prenant pas le contraste après injection et en hypersignal en diffusion.
LivreSansTitre1.book Page 1489 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 1489
Traitement
Dans les deux cas, le traitement est chirurgical ; il se propose d’éradi-
quer le cholestéatome tout en préservant au mieux la fonction auditive.
ACOUPHÈNES
Perception d’une sensation sonore localisée par le malade dans une ou deux
oreilles, ou à l’intérieur du crâne, en l’absence de stimulation sonore extérieure.
1. Exceptionnellement objectifs, audibles par autrui et d’origine vasculaire ou
musculaire (fistule ou anévrisme artério-veineux, tumeur paraganglionnaire jugulo-
tympanique, béance tubaire, spasme musculaire du muscle stapédien ou du
muscle du marteau) ; ils guérissent avec le traitement de la cause.
2. Dans l’immense majorité des cas, subjectifs, et alors de cause incertaine et
de traitement délicat. Affectant les deux sexes surtout après 50 ans, bilatéraux,
souvent aigus, d’intensité faible mais parfois très mal vécus avec un important
retentissement psychique, ce type d’acouphène traduit une lésion située en un
endroit du système auditif parfois bien identifié :
a) oreille moyenne (catarrhe tubaire, otite moyenne, otospongiose, dysfonction-
i
nement de l’articulation temporo-mandibulaire) ;
am
Traitement
La multiplicité des traitements proposés témoigne de la médiocrité
de leurs résultats. Les propositions d’injections locales d’anesthé-
siques, de masqueurs, d’électrostimulation… n’ont apporté aucun
résultat significatif. La section du nerf auditif est à proscrire car éven-
tuellement génératrice d’acouphènes de type « douleurs fantômes ».
Inciter le patient à tolérer et accepter les acouphènes, en l’aidant éven-
tuellement par une psychothérapie comportementale, une habituation
sonore (Tinnitus retraining therapy), ou la prescription d’anxiolytiques.
APLASIE D’OREILLE
Syn : anotie. Malformation congénitale de l’oreille liée à une anomalie du déve-
loppement des 1er et/ou 2e arcs branchiaux. Résulte de facteurs génétiques et/ou
exogènes : intoxication médicamenteuse, fœtopathie. Selon sa gravité, la malfor-
mation, uni- ou bilatérale, peut être :
1. Majeure concernant le pavillon, le conduit auditif externe et le plus souvent
l’oreille moyenne, avec deux conséquences : esthétique et fonctionnelle avec une
surdité de transmission souvent importante pouvant atteindre 60 dB.
2. Mineure affectant les éléments ossiculaires (bloc marteau-enclume qui dérive
du 1er arc branchial ou étrier qui dérive du second) avec parfois malformation
mineure de l’oreille externe ; elle entraîne une surdité de transmission à tympan
normal ou subnormal, dont le diagnostic est souvent tardif, à l’âge adulte.
En raison de son origine embryologique différente, l’oreille interne est le plus
souvent indemne.
LivreSansTitre1.book Page 1490 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
Diagnostic
1. Évident en cas d’aplasie majeure devant une malformation uni- ou
bilatérale du pavillon, une atrésie du conduit auditif externe, et une sur-
dité de transmission pouvant atteindre 60 dB, stable, non évolutive,
remontant à l’enfance.
2. Plus délicat en cas d’aplasie mineure, devant une surdité de trans-
mission souvent moindre mais stable et non évolutive depuis l’enfance
en l’absence d’antécédents otitiques, et la constatation d’une malforma-
tion même minime de la face.
Explorations
1. L’audiogramme confirme la surdité de transmission de degré
variable mais en principe pure, sans atteinte de perception.
2. La tomodensitométrie révèle une anomalie de l’oreille moyenne
et/ou du condit auditif externe et de la chaîne ossiculaire.
3. Ces éléments diagnostiques ne sont pas toujours décisifs et c’est
parfois l’exploration chirurgicale de l’oreille moyenne qui confirme le
diagnostic.
Traitement
Variable selon le type d’aplasie.
1. En cas d’aplasie majeure, le problème est double : esthétique et fonc-
i
tionnel. La reconstruction d’un pavillon malformé est très complexe et les
am
FISTULE PRÉ-AURICULAIRE
Anomalie résultant d’un défaut de soudure des arcs branchiaux (1re fente bran-
chiale) uni- ou bilatérale.
Diagnostic
1. Découverte fortuite par le patient ou à l’occasion d’un épisode de
surinfection d’un orifice fistuleux situé devant et un peu au-dessus du
tragus, juste en avant de la racine de l’hélix. La fistule est borgne
externe, se terminant en cul-de-sac.
2. Parfois palpation sous l’orifice fistuleux d’un petit kyste témoi-
gnant de la rétention de sébum et de débris épidermiques.
3. Malformation du pavillon ou aplasie mineure parfois associées.
Traitement
Exérèse chirurgicale effectuée à distance d’un épisode infectieux.
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Ophtalmologie
par P. Di Costanzo
très rapide :
a) d’une atteinte aiguë de la cornée : kératite ;
b) d’une atteinte inflammatoire aiguë de l’uvée antérieure : uvéite
antérieure aiguë (ancienne irido-cyclite ou iritis) ;
c) d’un glaucome aigu ;
d) d’un traumatisme récent du globe oculaire : corps étranger cor-
néen, contusion ou plaie du segment antérieur, projection de liquide
caustique ;
e) d’une exophtalmie aiguë inflammatoire, basedowienne, traumatique.
MANIFESTATIONS OPHTALMOLOGIQUES
DU SIDA
Soixante-quinze pour cent des cas de SIDA ont une ou plusieurs atteintes oph-
talmologiques au cours de l’évolution de la maladie.
1. Atteintes rétiniennes : nodules cotonneux, très fréquents. Asymptomatiques,
ils sont découverts par l’examen du fond d’œil (petites plaques duveteuses, blan-
châtres, posées à la surface de la rétine). Leur signification est controversée. Ils
sont d’origine infectieuse (Pneumocystis carinii), immunitaire (complexes
immuns), voire microvasculopathie spécifique du VIH. Ils peuvent faire le lit d’une
localisation rétinienne du cytomégalovirus en cas de virémie.
2. Rétinite nécrosante à cytomégalovirus ou herpès virus : complication infec-
tieuse la plus fréquente de la sphère oculaire. Elle est bilatérale dans plus de 20 %
i
des cas. Elle comporte une nécrose très rapidement progressive de la rétine
am
EXOPHTALMIE
Saillie anormale du globe oculaire (saillie normale par rapport au rebord
externe de l’orbite : 12 à 15 mm ; exophtalmie légère : 16 à 18 mm ; grave : 18 à
25 mm).
Diagnostic
1. L’exophtalmie est unilatérale.
Attention ! Ne pas confondre avec le gros œil d’une myopie unilatéraleþ:
a) sans signes inflammatoires : tumeur de l’orbite ou propagée à
l’orbite, anévrisme artérioveineux (post-traumatique) ;
b) avec signes inflammatoires aigus : ténonite ou cellulite orbitaire,
complication des sinusites purulentes (et des ethmoïdites de l’enfant) ;
c) avec signes inflammatoires subaigus : pseudo-tumeurs inflamma-
toires de l’orbite.
2. L’exophtalmie est bilatérale :
a) maladie de Basedow (voir p. 917) ;
b) thrombophlébite du sinus caverneux : exige un traitement anti-
coagulant d’urgence ;
c) tumeurs bilatérales : lymphomes ;
d) dysostose cranio-faciale (voir p. 1535).
LivreSansTitre1.book Page 1493 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OPHTALMOLOGIE 1493
LARMOIEMENT
La glande lacrymale située sous la partie externe du plafond de l’orbite sécrète
la partie aqueuse du film lacrymal qui protège la cornée, et s’évacue par les cana-
licules lacrymaux situés dans la partie interne du bord libre des paupières. De très
nombreuses glandes lacrymales accessoires, situées dans la conjonctive sécrètent
la partie mucoïde de la sécrétion lacrymale.
Principales causes :
1. Modification de la géométrie palpébrale : ectropion, entropion, paralysie
faciale, cicatrices rétractiles.
2. Obstruction du canal lacrymo-nasal (qui va du sac lacrymal à la fosse
nasale) :
a) chez le nourrisson, elle provoque un larmoiement chronique, responsable de
conjonctivites angulaires internes à répétitions ;
b) chez l’adulte, il s’agit d’une atrésie secondaire, post-inflammatoire, située
le plus souvent au niveau du point lacrymal palpébral ou du canal lacrymo-
nasal.
Traitement
1. Chez le nourrisson, entre le 4e et le 8e mois, le lavage sous pres-
sion des voies lacrymales permet de rompre les membranes respon-
sables de l’obstruction (à pratiquer avec précaution en raison du risque
de spasme laryngé). En cas d’échec, il faut recourir aux sondages. Les
collyres désinfectants sont utiles durant cette période.
i
am
DACRYOCYSTITE
Ts
Diagnostic
1. Dacryocystite chronique : larmoiement et inflammation du sac,
situé le long de la branche montante du maxillaire supérieur. La pres-
sion du sac distendu, indolore fait refluer un liquide muqueux dans
l’angle interne de l’œil.
2. Dacryocystite aiguë : tuméfaction douloureuse, rouge, chaude du
sac lacrymal, à l’angle interne de l’œil, entouré d’œdème débordant
vers les paupières et la joue.
Complications
Fistulisation à la peau, nécrose de la région angulaire.
Traitement
1. En phase aiguë : antibiotiques généraux, drainage en cas d’abcès
collecté (ablation du sac lacrymal sous anesthésie locale chez le sujet
très âgé).
2. En phase chronique : antiseptiques locaux, lavage des voies
lacrymales, chirurgie réparatrice (dacryorhinostomie qui abouche le
sac lacrymal dilaté, à la muqueuse nasale).
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ECTROPION
Sénile, traumatique (ectropion cicatriciel), paralytique (des paralysies faciales).
Diagnostic
Éversion de la paupière inférieure mettant à nu la conjonctive.
Lorsqu’il est important, il entraîne une kératinisation de la face
conjonctivale de la paupière, un eczéma chronique et un larmoiement.
Traitement
1. Les ectropions séniles sans larmoiement peuvent être laissés en
place.
2. Les ectropions avec larmoiement sont opérés : plastie palpébrale
sous anesthésie locale, pour retendre la paupière.
ENTROPION
Enroulement vers le globe oculaire d’une paupière, dont les cils viennent frotter
la cornée. Deux variétés :
1. L’entropion sénile spasmodique de la paupière inférieure.
2. L’entropion cicatriciel : plaies traumatiques, brûlures, et surtout trachome. Il
s’agit alors d’un entropion palpébral supérieur avec frottement chronique des cils
(dont l’implantation est modifiée par le trachome).
Principales complications
i
Kératite par frottement : superficielle et bénigne des entropions
am
Traitement
1. Entropion sénile : chirurgie palpébrale sous anesthésie locale
Ts
CHALAZION
Inflammation d’une des très nombreuses glandes de Meibomius qui siègent nor-
malement dans le tarse palpébral.
Diagnostic
1. Forme chronique : tuméfaction de quelques millimètres déve-
loppée dans une paupière, peu ou pas douloureuse, associée à un
œdème de la paupière et une rougeur de la conjonctive en regard.
2. Forme aiguë : lors d’une surinfection, la tuméfaction est très dou-
loureuse, noyée dans une paupière œdématiée et rouge.
Traitement
1. En phase chronique, applications de compresses très chaudes sur
la paupière, puis massage énergique à l’aide d’une pommade antibio-
tique (régression une fois sur deux en 3 à 12 semaines). Une incision-
curettage transpalpébral peut s’imposer en cas de lésion volumineuse.
2. En phase aiguë, le même traitement est parfois associé à une anti-
biothérapie générale, et un recours rapide à l’incision.
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OPHTALMOLOGIE 1495
HÉMORRAGIE SOUS-CONJONCTIVALE
Nappe de sang rouge envahissant tout ou partie de la conjonctive qui recouvre
le globe. Elle est souvent spontanée ou liée à un frottement, un effort de toux, de
vomissements, ou traduit une poussée d’hypertension artérielle, un trouble
d’hémostase. Elle est totalement indolore, mais inquiète souvent le patient ou sur-
tout l’entourage. Sans gravité aucune, elle guérit spontanément en 12 jours.
CONJONCTIVITES
Elles peuvent être virales, allergiques ou à pyogènes (staphylocoques, gono-
coques, pneumocoques, streptocoques, bacilles Gram négatif).
Diagnostic
1. La rougeur oculaire prédomine au niveau des culs-de-sac palpé-
braux (tandis que la conjonctive autour de la cornée est relativement
épargnée).
2. La sécrétion est aqueuse lors des conjonctivites virales, purulente
lors des conjonctivites microbiennes (les paupières sont collées le matin).
3. L’évolution par poussées évoque une conjonctivite allergique.
4. Signes négatifs importants : il n’y a jamais de baisse d’acuité
visuelle (la cornée est intacte et ne prend pas la fluorescéine) ; il n’y a
pas de véritable douleur. L’œil n’est pas dur à la palpation. Il n’y a pas
de modification du réflexe photomoteur.
i
am
Explorations
Frottis conjonctival et culture de la sécrétion conjonctivale, antibio-
gramme peuvent guider le diagnostic bactériologique et le traitement
un
antibiotique.
Principales complications
Ts
TRACHOME
Agent pathogène : Chlamydia trachomatis. Fréquent en Orient, en Afrique du
Nord, en Afrique noire. « Maladie de la misère et de la promiscuité ». Affection
grave, tenace. Cause fréquente de cécité dans les pays où elle est endémique.
Diagnostic
1. Stade aigu de l’infection (n’est observé en France que sur un sujet en
provenance récente d’une zone d’endémie) : présence dans le cul-de-sac
conjonctival supérieur, de follicules blanchâtres, à peine saillants.
2. Stade séquellaire (fréquemment observé en France) :
a) ligne cicatricielle à la face postérieure de la paupière supérieure ;
b) pannus trachomateux : aspect blanchâtre et flou de la partie supé-
rieure du limbe (limite entre cornée et sclérotique) ;
c) envahissement de la cornée supérieure par des vaisseaux à
l’examen par la lampe à fente.
Principales complications
1. Cornée : opacification, sécheresse oculaire ; risque de cécité par
cornées opaques.
2. Conjonctive : surinfection, symblépharon.
3. Paupières : entropion de la paupière supérieure, implantation
anormale des cils qui aboutissent à une irritation chronique de l’épithé-
i
lium cornéen, source d’ulcères récidivants et à la longue, de taies cor-
am
néennes.
Traitement
un
KÉRATITES
Lésions inflammatoires ou dégénératives de la cornée, superficielles (ulcération
épithéliale) ou atteignant le parenchyme cornéen (kératite stromale ou intersti-
tielle).
Principales variétés :
1. Kératites superficielles : kératite à adénovirus, herpès de la cornée, à pyogène,
ulcère à hypopion (voir ci-dessous), mycosique, amibienne ; kératites allergiques.
2. Kératites interstitielles (syn : parenchymateuses) : bilatérales, survenant
dans la seconde enfance. Causes classiques :
a) syphilis congénitale, tuberculose, aujourd’hui exceptionnelles ;
b) herpès ou zona : opalescence centro-cornéenne en forme de disque très
caractéristique (kératite disciforme).
3. Kératites dystrophiques, secondaires à :
a) une anesthésie cornéenne (kératite neuro-paralytique) ;
b) un défaut du film lacrymal (kératite par défaut d’occlusion palpébrale, kéra-
toconjonctivite sèche) ;
LivreSansTitre1.book Page 1497 Vendredi, 1. avril 2011 9:25 09
OPHTALMOLOGIE 1497
Diagnostic
Se manifeste vers le 6e jour de la conjonctivite par des douleurs
vraies, et souvent une baisse d’acuité visuelle. En l’absence de surinfec-
tion microbienne, elle guérit spontanément en 8 à 15 jours, la récupéra-
tion visuelle est complète dans la grande majorité des cas. Attention !
Grande contagiosité des mains et autres mouchoirs, couverts de larmes
très riches en virus.
Traitement
1. Collyres antiseptiques.
2. Seul l’ophtalmologiste, après examen à la lampe à fente, est auto-
i
risé à prescrire des corticoïdes locaux (en raison du risque de confu-
am
HERPÈS DE LA CORNÉE
un
Diagnostic
Ulcère dendritique très douloureux, entraînant une baisse de vision
Ts
ULCÈRE À HYPOPION
L’hypopion est un dépôt gris blanchâtre dans la portion déclive de la chambre
antérieure, derrière la cornée, devant l’iris, à limite supérieure horizontale. Il
témoigne de la gravité de l’infection, le plus souvent microbienne et de sa diffusion
endoculaire.
Diagnostic
Ulcération cornéenne, à fond et bords plus ou moins infiltrés. Impor-
tante rougeur péri-kératique, sur œil très douloureux.
Explorations
Le frottis conjonctival, voire la ponction de chambre antérieure, iso-
lent le germe (cocci Gram positif).
Principales complications
Leucome séquellaire. Abcès cornéens, perforation, panophtalmie.
Traitement
Irrigations pendant plusieurs heures de deux antibiotiques (rifamy-
cine, tobramycine), et injection sous-conjonctivale, voire endoculaire.
Instillation d’atropine à 1 %. Désinfection des voies lacrymales (lavage
par antibiotiques). Une antibiothérapie générale est le plus souvent
associée.
i
am
KÉRATITES PARENCHYMATEUSES
Syn : kératites interstitielles. Causes classiques : a) syphilis congénitale, tuber-
culose, aujourd’hui exceptionnelles ; b) herpès ou zona : opalescence centro-cor-
un
Diagnostic
Ts
KÉRATITE NEUROPARALYTIQUE
Dystrophie redoutable, compliquant les anesthésies cornéennes après zona,
compression ou traumatisme du trijumeau (neurotomie rétrogassérienne). Elle
entraîne un ulcère peu douloureux, dont l’évolution est parfois désespérante,
jusqu’à la perforation. Dans les cas graves, la tarsorraphie s’impose.
OPHTALMOLOGIE 1499
Diagnostic
Ulcération inférieure de la cornée dans la partie non recouverte par
la paupière supérieure.
Principales complications
Creusement de l’ulcère jusqu’à la perforation. Envahissement
conjonctivo-vasculaire de la cornée inférieure.
Traitement
1. Si la lagophtalmie est de courte durée : pansement occlusif, humi-
dification très fréquente de la cornée, antiseptiques, pommade antibio-
tique.
2. Si la lagophtalmie est durable : chirurgie réparatrice de l’ectro-
pion, tarsorraphie en cas de paralysie faciale définitive.
DYSTROPHIE ENDO-ÉPITHÉLIALE
L’endothélium cornéen, situé à la face postérieure de la cornée, maintient en
permanence une sous-hydratation de la cornée. En cas de déperdition importante
de cellules endothéliales, l’œdème cornéen apparaît, envahissant le stroma qui
s’épaissit, entraînant une buée sur l’épithélium. Principales variétés : a) sénile,
idiopathique ou familiale ; b) post-traumatique (en particulier après chirurgie de
la cataracte).
i
am
Diagnostic
Œil rouge, douloureux, malvoyant, dont la cornée est embuée, œdé-
mateuse.
un
Traitement
1. Dans les formes de début : collyre à la méthylcellulose.
Ts
KÉRATOCONJONCTIVITE SÈCHE
La sécheresse de la cornée a pour cause une insuffisance de film lacrymal.
Principales causes :
1. Défaut d’excrétion par oblitération des canaux excréteurs de la glande
lacrymale conséquence de lésions cicatricielles du cul-de-sac conjonctival supé-
rieur : trachome, brûlures thermiques ou caustiques, affections immunitaires des
muqueuses (pemphigoïde, Stevens-Johnson, Lortat-Jacob, Lyell).
2. Insuffisances d’excrétion par atrophie des glandes lacrymales : syndrome de
Gougerot-Sjögren, sarcoïdose (syndrome d’Heerfordt), une collagénose (lupus,
périartérite noueuse, sclérodermie). L’insuffisance de production est parfois
conséquence d’une chirurgie ou d’une radiothérapie sur la glande lacrymale, de
traitements psychotropes (neuroleptiques).
Diagnostic
La sécheresse oculaire est évaluée par le test de Schirmer (une petite
bandelette de papier buvard étalonnée, placée dans le cul-de-sac
conjonctival met en évidence la très faible production de larmes), les
tests aux colorants (vert de lissamine, fluorescéine).
Traitement
Larmes artificielles et autres agents humidifiants.
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KÉRATOCÔNE
Ectasie conique de la cornée avec amincissement de son centre, non vascula-
risé, souvent bilatérale et asymétrique. Apparition dans l’adolescence ou chez
l’adulte jeune ; évolution lente et progressive en quelques années, voire décennies.
Diagnostic
Sur un œil calme, apparition d’un astigmatisme rapidement croissant
et changeant, puis déformation conique de la cornée.
Complication
Opacification du sommet du cône.
Traitement
Lentilles de contact au début, greffe de cornée lorsque la déforma-
tion est trop importante.
KÉRATITE EN BANDELETTE
Peut survenir chez un sujet âgé sur un œil sain, ou chez un sujet jeune sur un
œil très pathologique.
Traitement
Ablation chirurgicale de la bandelette calcaire qui tend à se reformer.
i
am
CALCIFICATIONS CORNÉO-CONJONCTIVALES
Dépôts phosphocalciques au cours des hypercalcémies ou des hémodialyses
répétées. Se situent en général sur le méridien horizontal et n’atteignent jamais le
un
Traitement
Celui de l’hypercalcémie.
Ts
KÉRATOMALACIE
Liée à l’hypovitaminose A. Peut aboutir à la cécité par sécheresse absolue et
kératinisation opacifiante de la cornée, ulcération et perforation.
Diagnostic
Tache cornéenne opaque et mousseuse, souvent centrale.
Traitement
Préventif par la vitamine A.
UVÉITES
Lésions inflammatoires de l’uvée (iris, corps ciliaire, choroïde). Elles peuvent
être antérieures (touchant l’iris et le corps ciliaire) ou postérieures, touchant la
choroïde, le vitré.
Ailleurs, il s’agit d’uvéites totales touchant l’ensemble de l’uvée antérieure et
postérieure. Elles peuvent être aiguës ou chroniques.
UVÉITES ANTÉRIEURES
Anciennement appelées iritis ou iridocyclites. Dans moins d’un cas sur deux,
une cause infectieuse ou dysimmunitaire peut être démontrée.
1. Causes infectieuses : infection sinuso-dentaire, herpès, même en l’absence de
kératite,