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EN DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE


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Convention de 1997 sur l'interdiction


des mines antipersonnel
La Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur
destruction (la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel) s'inscrit dans le cadre de l'action qui a été engagée à
l'échelon international devant l'ampleur des souffrances provoquées par les mines antipersonnel. La Convention est basée sur
des règles coutumières du droit international humanitaire applicables à tous les États. Ces règles interdisent l'emploi d'armes
qui, par nature, frappent indistinctement civils et combattants ou causent des maux superflus. La Convention a été ouverte à la
signature à Ottawa le 3 décembre 1997 et est entrée en vigueur le 1er mars 1999.

Pourquoi interdire les mines ou de destruction des mines, et pour Les stocks de mines antipersonnel
antipersonnel ? la formation à ces techniques. doivent être détruits au plus tard
quatre ans après l'entrée en vigueur
Les mines antipersonnel sont Sur quels types de mines porte la de la Convention pour un État donné,
incapables d'opérer une distinction Convention ? et toutes les mines déjà en place
entre militaires et civils et elles tuent doivent être détruites au plus tard dix
ou mutilent gravement leurs victimes. ans après l'entrée en vigueur. Pendant
Les mines antipersonnel sont la période intermédiaire, aucun effort
Relativement bon marché, de petite «conçues pour être placées sous ou
taille et faciles à employer, les mines ne doit être épargné pour identifier les
sur le sol et pour exploser du fait de la zones minées et s'assurer que celles-
infligent des souffrances indicibles et présence, de la proximité ou du
causent des ravages sur les plans ci sont marquées, surveillées et
contact d'une personne». Dans l'esprit protégées par une clôture ou d'autres
social et économique dans des des négociateurs du traité,
dizaines de pays à travers le monde. moyens afin d'empêcher les civils d'y
l'interdiction s'étend également aux pénétrer. Si un État n'est pas en
Les efforts précédemment engagés engins « improvisés », à savoir
dans le but de réduire l’impact des mesure d'achever en dix ans la
d'autres munitions qui peuvent faire destruction des mines déjà mises en
mines antipersonnel sur les civils ont fonction de mines antipersonnel après
été considérés par bon nombre d’États place, il peut présenter à une réunion
avoir subi quelques adaptations. des États parties une demande de
et d’organisations comme insuffisants Seules les mines antipersonnel sont
au vu du problème humanitaire que prolongation de ce délai, et solliciter
interdites par la Convention. Cette une assistance pour pouvoir remplir
posent ces armes. dernière ne porte ni sur (a) les mines cette obligation.
antichars et les mines antivéhicules
Quelles sont les obligations (dont l'emploi est réglementé par la
essentielles contenues dans la Convention des Nations Unies de Comment ce traité aidera-t-il les
Convention ? 1980 sur certaines armes classiques victimes de mines ?
et par les principes généraux du droit
Les États qui adhèrent à la international humanitaire), ni sur (b) La Convention prévoit que ceux qui
Convention s'engagent à ne jamais, les « dispositifs antimanipulation » sont en mesure de le faire acceptent
en aucune circonstance, employer, équipant les mines antivéhicules pour de fournir une assistance dans les
mettre au point, produire, acquérir de empêcher leur retrait, ni sur (c) les domaines du déminage, de la
quelque autre manière, stocker, engins « télécommandés » dont sensibilisation aux dangers des mines,
conserver ou transférer des mines l'explosion ne peut être déclenchée ainsi que des soins aux victimes de
antipersonnel, ni aider quiconque à le que manuellement par un combattant, mines et de leur réadaptation. Les
faire. Ils doivent également détruire, et non simplement « du fait de la pays subissant les effets des mines
au cours d'un laps de temps défini, les présence, de la proximité ou du ont le droit de solliciter une telle
mines antipersonnel existantes, contact d'une personne ». assistance auprès des autres États
qu'elles soient stockées ou déjà mises parties et de la recevoir soit
en place. Un certain nombre de ces Quand et comment les mines directement, soit par le biais des
mines peuvent toutefois être antipersonnel existantes seront- organismes des Nations Unies,
conservées dans le seul but de mettre elles détruites ? d'organisations régionales ou
au point des techniques de déminage nationales, des composantes du
Mouvement international de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge ou Que doit faire un État pour Les dossiers de ratification de la
d'organisations non appliquer la Convention ? Convention sur l’interdiction des mines
gouvernementales. Ces dispositions antipersonnel et de la Convention de
complètent les obligations qu’ont les Une fois la Convention entrée en 1980 sur certaines armes classiques
États vis-à-vis de leurs ressortissants, vigueur, les États désirant y adhérer peuvent être obtenus auprès du CICR
notamment des personnes doivent déposer leur instrument
handicapées, des familles des d’ahésion au Dépositaire – le Mécanismes de réexamen et de
victimes décédées et des Secrétaire général des Nations Unies. mise en œuvre
communautés touchées par le Un État est lié par la Convention six
problème. mois après le dépôt auprès de son Les États parties doivent se réunir
instrument d'adhésion. régulièrement (ils le font actuellement
Comment le respect du traité est-il une fois par an) afin de traiter de
contrôlé ? Le traité demande, en outre, aux toutes les questions relatives à
gouvernements de prendre des l’application ou la mise en œuvre de la
La Convention comporte toute une mesures législatives et administratives Convention. Outre ces réunions
série de mesures destinées à donner au niveau national, y compris formelles, les États parties tiennent en
l'assurance que ses dispositions l'imposition de sanctions pénales, pour général une réunion intersessionnelle
seront respectées et à faire face aux faire respecter les dispositions du par an afin de renforcer le bon
violations présumées. Les États sont traité par les personnes et sur les fonctionnement de la Convention.
tenus de présenter chaque année au territoires placés sous leur juridiction L’Unité de soutien à la mise en œuvre
Secrétaire général des Nations Unies ou leur contrôle. Cela peut aussi travaille toute l’année et collabore
un rapport sur les mesures nationales exiger la formulation de consignes à avec les États parties à la mise en
de mise en œuvre qu’ils auront l'intention des forces armées et œuvre et à l’universalisation de la
adoptées, et sur tous les stocks de certaines modifications de la doctrine Convention.
mines antipersonnel, toutes les zones militaire.
minées, toutes les mines conservées La Convention prévoit également la
à des fins de formation, sur la Un État peut-il à la fois interdire les tenue régulière de conférences
destruction de mines et les mesures mines antipersonnel et adhérer au d’examen. La troisième se tiendra du
prises pour empêcher les civils de Protocole II à la Convention de 1980 23 au 27 juin 2014 à Maputo.
pénétrer dans des zones minées. Afin sur certaines armes classiques ?
de faciliter le déminage, les États
parties sont également tenus de Le CICR est au nombre des
fournir des renseignements Les États peuvent en effet adhérer à institutions et organisations
techniques détaillés sur les mines ces deux instruments ; ils sont, dans internationales qui peuvent être
qu'ils ont produites dans le passé. Les ce cas, tenus par les dispositions plus invitées en tant qu’observateurs à ces
États peuvent aussi informer, s’ils le strictes de la Convention sur conférences d’examen et réunions de
souhaitent, sur d’autres efforts de l’interdiction des mines antipersonnel. mise en œuvre.
mise en œuvre de la Convention, Des règles régissant l'emploi des
comme l’assistance aux victimes par mines antipersonnel figuraient déjà
exemple. dans le Protocole II annexé à la
Convention des Nations Unies de
1980 sur certaines armes classiques.
En cas de doutes quant au respect Ce protocole, qui a été modifié le 3
des dispositions du traité par un État mai 1996, réglemente l'emploi de tous
partie donné, une demande les types de mines, y compris les
d'éclaircissement peut être soumise, mines antichars et antivéhicules. Il
par l'intermédiaire du Secrétaire réglemente aussi les pièges, les
général des Nations Unies, à cet État munitions explosives télécommandées
partie. Le cas échéant, une et les dispositifs explosifs improvisés.
Assemblée des États parties sera Non seulement le Protocole II contient
convoquée : celle-ci pourra alors des règles concernant des armes non
décider l'envoi, sur le territoire de l'État couvertes par la Convention sur
partie concerné, d'une mission l’interdiction des mines antipersonnel,
d'établissement des faits ayant un mais il permet aussi à un État d’exiger
caractère obligatoire et pouvant durer qu'une partie qui emploie des mines
jusqu'à 14 jours. Sur la base du procède à leur enlèvement à la fin des
rapport établi à l'issue de la mission, hostilités. Ces dispositions peuvent
l'Assemblée des États parties peut soit être invoquées lors de tout conflit avec
demander à l'État partie de prendre un autre État partie au Protocole II
des mesures en vue de corriger la modifié, que cet État ait ou non adhéré
situation, soit décider de l'ouverture de à la Convention sur l’interdiction des
procédures juridiques, conformément mines antipersonnel. Les États sont
aux dispositions de la Charte des donc encouragés à adhérer à la fois à
Nations Unies. À ce jour, ces la Convention sur l’interdiction des
dispositions n’ont pas été invoquées et mines antipersonnel et au Protocole II
les États parties ont privilégié une modifié.
approche coopérative pour aborder les
problèmes posés.

03/2014

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