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Les sanctions des Nations unies et leurs effets
secondaires | Djacoba Liva Tehindrazanarivelo

Introduction
p. 1-12

Texte intégral
1 En 1945, l’adoption de la Charte des Nations Unies
faisait naître l’espoir d’un monde meilleur, où la
sécurité de tous les pays, grands et petits, puissants et
faibles, serait assurée collectivement au sein d’une
organisation internationale à vocation universelle, ayant
pour objectif principal le maintien de la paix et de la
sécurité internationales, œuvrant pour l’intérêt général.
Pour la première fois dans l’histoire, un organe collectif
international s’était vu octroyer le pouvoir de prendre
une « sanction » contre les Etats pour maintenir ou
rétablir la paix et la sécurité entre ceux-ci et, d’une
manière plus large, pour défendre leurs droits et
intérêts communs.
2 Jusqu’à l’apparition de la Société des Nations en 1919
(SDN) en effet, la devancière de l’Organisation des
Nations Unies (ONU), les seules réactions à l’illicite
connues en droit international étaient essentiellement
étatiques et décentralisées, c’est-à-dire des réactions
strictement individuelles tant dans leurs motivations
que dans leur application. Ces réactions non
institutionnalisées étaient représentées dans la société
internationale traditionnelle par la guerre et les
représailles, qualifiées par certains auteurs comme les
sanctions du droit international classique1. Si la guerre2
comme sanction du droit international était assez
controversée3, la qualification des représailles en tant
que telle était plus acceptée. Ces représailles – qui
pouvaient être armées ou seulement de nature
économique ou diplomatique – réagissaient à des actes
illicites initiaux et avaient pour objectif ultime le retour
à la légalité4. Elles étaient toutefois déclenchées
individuellement par un Etat5.
3 Les réactions collectives institutionnalisées ne sont
apparues qu’avec l’avènement des organisations
internationales, et notamment la création de la SDN. On
faisait justement remarquer que « [c]es organisations
internationales posent enfin les conditions
fondamentales pour que des normes internationales
soient sanctionnées d’une autre façon que par le recours
unilatéral à la guerre ou aux représailles, ou le recours
aléatoire aux règles de la responsabilité
internationale »6.
4 Toutefois, s’il y avait bien eu dans le cadre de la SDN
une habilitation sociale de recours aux « sanctions »,
tout le processus de la mise en œuvre de ces
« sanctions » restait encore individuel, à savoir
l’appréciation des faits puis la constatation de la
violation de l’obligation juridique, le choix des mesures
à prendre, et l’application de ces mesures. Les réactions
face aux violations des dispositions du Pacte de la SDN
n’étaient pas collectives car les organes de la Société des
Nations n’étaient pas habilités à constater la rupture du
Pacte ni à décider des mesures de réactions et du
moment adéquat pour ce faire.
5 La collectivisation des réactions à l’illicite n’a été
atteinte qu’avec l’adoption de la Charte des Nations
Unies en 1945, où un organe restreint – le Conseil de
sécurité – a été chargé de constater l’existence d’une
situation qui l’habilite à prendre une sanction, soit parce
que cette situation met en danger la paix et la sécurité
internationales, soit parce qu’elle porte atteinte à des
droits et intérêts essentiels des Nations Unies. Le choix
des mesures nécessaires pour faire face à cette situation
a été encore dévolu au Conseil de sécurité, et des
obligations précises ont été mises à la charge des Etats
pour appliquer les-dites mesures. Cette collectivisation
de la réaction internationale, organisée au chapitre vii
de la Charte des Nations Unies, était jugée préférable
aux réactions individuelles avec leur lot de subjectivité
et d’injustice.

1. L’application du système coercitif de la


Charte et ses conséquences
6 Une première application de ce système coercitif fut
opérée en 1966 contre la Rhodésie du Sud, en réaction à
la déclaration unilatérale d’indépendance faite par une
minorité raciste, laquelle violait le droit des peuples à
l’autodétermination et autres principes des
Nations Unies relatifs à la décolonisation. Cette première
expérience fut suivie par les sanctions7 contre l’Afrique
du Sud, en 1977, pour sa politique d’apartheid et les
exactions qui en découlèrent. L’application du système
connut son apogée dans les années 1990 pendant
lesquelles les Nations Unies imposèrent douze cas de
sanctions, amenant certains à qualifier cette période de
« décennie des sanctions »8. Cette application s’est
poursuivie dans les premières années de ce siècle avec
les sanctions contre l’Erythrée et l’Ethiopie (S/RES/1298
(2000)), celles contre le Libéria (S/RES/1343 (2001)),
celles contre les milices et groupes armés en République
démocratique du Congo (S/RES/1493 (2003)) et contre les
parties au conflit interne en Côte d’Ivoire (S/RES/1572
(2004))9.
7 Si ces différentes sanctions montrent bien la réalité et la
vitalité des réactions collectives des Nations Unies
contre certains faits étatiques ou infra-étatiques
troublant la paix et la sécurité internationales, elles ont
également mis en lumière des problèmes liés à leur
application qui n’ont pas été envisagés dans la Charte,
ou dont l’ampleur n’avait pas été bien évaluée par les
fondateurs de l’ONU. Les effets que les sanctions ont sur
la population civile de l’Etat-cible, ses Etats voisins, ses
partenaires commerciaux étatiques, corporatifs et
individuels sont parmi les plus importants de ces
problèmes.
8 Lors des sanctions contre la Rhodésie du Sud déjà, ces
effets furent observés à l’égard de quatre Etats voisins
et à l’endroit de la population noire majoritaire pour qui
on avait justement agi. Le summum du problème fut
atteint avec les sanctions contre l’Iraq, où l’on assista à
une véritable catastrophe humanitaire à l’intérieur de
cet Etat ; une catastrophe que l’ONU n’avait pas pu ou su
éviter, puis éradiquer. C’est également dans ce régime
de sanctions, qui dura treize ans, que l’on a enregistré
dans l’histoire des Nations Unies le plus grand nombre
de demandes d’assistance de la part des Etats touchés
économiquement par l’application des sanctions. Ces
deux régimes de sanctions avaient en outre entraîné
l’inexécution et la suspension de nombreux contrats
commerciaux conclus par des personnes publiques ou
privées extérieures avec les Etats concernés. L’ensemble
de ces effets, que nous qualifions de secondaires, fut
encore observé lors des sanctions imposées à la suite
des situations en ex-Yougoslavie, en Somalie et en Haïti.
9 C’est de la constatation de ces nombreux effets
secondaires des sanctions des Nations Unies et de
l’absence de réponses claires et satisfaisantes aux
innombrables questions que ces effets suscitent sur le
plan juridique, politique, social et organisationnel que
nous est venue l’idée de la présente étude. Si nous
parcourons la Charte des Nations Unies, les diverses
dispositions qui y figurent ne suffisent pas à répondre à
ces questions. Il n’y a d’ailleurs que l’article 50 qui se
réfère à ces effets secondaires, encore que celui-ci est
limité aux effets sur les Etats appliquant les sanctions.
10 Du côté de la doctrine, il n’y a pas non plus une étude
d’ensemble de ces effets secondaires et de leur
implication à la fois sur le mécanisme de sanctions et
sur l’ordonnancement juridique des Nations Unies. Les
études sectorielles en la matière ne sont pas non plus
nombreuses. Au début de notre recherche, il n’y avait
que deux articles publiés sur les effets des sanctions sur
les Etats non visés10. D’autres études ne sont apparues
qu’à partir de l’année 2000, avec une analyse de ce qui a
été fait par les organes de l’ONU en faveur des Etats
touchés, mais axée principalement sur l’application de
l’article 50 de la Charte11.
11 Quant aux effets des sanctions sur la population civile
de l’Etat-cible, de nombreux articles de journaux et de
revues ont été publiés mais ils portent avant tout sur la
description de l’impact humanitaire de ces sanctions à
l’intérieur de l’Etat-cible, suivie de la présentation des
règles relatives aux droits de l’homme qui sont violées
par ces faits. Nous les mentionnerons dans la
présentation des effets des sanctions sur la population
civile. Enfin, on peut relever des études relatives au sort
des contrats internationaux dont l’exécution est rendue
impossible du fait des sanctions et la problématique de
l’indemnisation des partenaires victimes12. Tous ces
effets non voulus des sanctions ne seront pas toutefois
abordés dans cette étude.
2. Champ d’étude et approche du sujet
12 La présente étude ne portera pas sur les effets des
sanctions sur les contrats internationaux car la
problématique qu’ils posent se rapporte pour une large
part au droit international privé, avec des analyses qui
nous éloigneraient de notre axe d’étude qu’est le droit
international public. De même, elle se limitera aux effets
secondaires des sanctions non militaires dans la mesure
où les effets des sanctions militaires soulèvent de vastes
questions juridiques qui valent à elles seules une autre
étude. On pense ainsi, par exemple, à la question du
droit applicable à ces sanctions militaires, au problème
de la conduite des actions armées des Nations Unies, qui
pose à son tour la question de la définition ou de
l’identification d’une « action militaire des
Nations Unies », la question correspondante de la
responsabilité pour les effets de ces actions qui, par la
force des choses, n’ont pu être conduites conformément
à ce qui était prévu dans la Charte13.
13 Nous allons donc nous concentrer sur l’étude des effets
secondaires des sanctions non militaires des Nations
Unies à l’égard des Etats non visés et à l’endroit de la
population civile de l’Etat visé. Partant de l’analyse des
effets observés dans la pratique, nous adopterons une
approche globale et intégrée des problèmes juridiques
provoqués par ceux-ci.
14 Il s’agit d’abord d’appréhender un problème relatif à
l’application des sanctions des Nations Unies dont un
seul type d’effet a été envisagé dans la Charte. C’est le
cas des effets des sanctions sur les Etats non visés, avec
l’article 50 de la Charte qui prévoit que ces Etats
peuvent consulter le Conseil de sécurité pour la solution
aux difficultés économiques qu’ils ont subies du fait de
l’application des sanctions. Quel bilan pourrons-nous
tirer de la mise en œuvre de cette disposition, dont les
règles et procédures n’étaient pas précisées lors de son
adoption ? Les résultats sont-ils satisfaisants d’un point
de vue non seulement pratique mais surtout juridique ?
Pour ce qui est des effets sur la population civile, bien
réels actuellement mais non envisagés au moment de la
rédaction de la Charte, comment les Nations Unies y ont-
elles fait face et quelles leçons en tirer pour l’avenir ? Ce
silence a-t-il une influence sur l’obligation de l’ONU de
trouver une solution à cette catégorie d’effets
secondaires ?
15 Au-delà de cette évaluation de la pratique de l’ONU dans
la résolution de ce problème d’effets secondaires de ses
sanctions, il s’agit ensuite de voir l’impact de ces effets
sur la mise en œuvre et la gestion desdites sanctions. La
pratique nous montre que des actions ont été
entreprises par la famille des Nations Unies (Etats,
institutions spécialisées, organes et programmes des
Nations Unies) pour venir en aide aux victimes de ces
effets secondaires. Peut-on en tirer des principes et
règles qui seront retenus comme solutions à ce
problème ? Ceux-ci sont-ils le fruit d’une interprétation
plus ou moins fidèle des dispositions de la Charte ou
font-ils partie d’un développement progressif du droit
relatif au maintien de la paix ? Assiste-t-on dans ce cas à
l’émergence de nouvelles règles comblant certaines
lacunes de la Charte ?
16 L’analyse et la systématisation de ces solutions ne
sauraient toutefois suffire car la gravité de ces effets et
la difficulté de leur solution exigent que l’on intervienne
dès le stade du déclenchement des sanctions pour avoir
une solution intégrée à l’ensemble des effets
secondaires. Les faits actuels n’imposent-ils pas en effet
de repenser le mécanisme de sanctions des
Nations Unies lui-même et de corriger ainsi ses défauts
et combler ses lacunes ? Ne vaudrait-il pas mieux
intégrer dans ce mécanisme des éléments de prévention
des effets secondaires au lieu de les laisser venir et y
remédier difficilement, au point de compromettre la
politique de sanction elle-même ?
17 Ainsi, allant plus loin que la recherche de moyens de
venir en aide aux victimes indirectes des sanctions des
Nations Unies, il s’agira de revoir la mise en œuvre
desdites sanctions, en tenant compte de nombreuses
études faites en la matière, non seulement au sein des
Nations Unies mais également en dehors, et en
réfléchissant au passage sur le vrai objectif assigné à ces
sanctions et à leur avenir en tant qu’instrument de paix
internationale. Dans cette recherche de moyens de
prévention des effets secondaires des sanctions, on
s’attachera avant tout aux moyens juridiques, que ceux-
ci proviennent du droit des Nations Unies, du droit
international général ou encore de la pratique des
différentes organisations internationales.
18 Enfin, étant donné le caractère particulier de notre objet
d’étude, notamment le fait que dans les activités des
Nations Unies se mêlent souvent le droit et la politique
et que cette dernière a parfois tendance à prendre le pas
sur le premier, il importe de préciser la manière dont
nous comptons aborder la relation entre ces deux
questions dans l’analyse des différents aspects de notre
problématique. L’option naturelle pour notre propos est
de se focaliser sur les aspects juridiques d’une question
ou fait donné, de dire le droit lors de l’analyse de ce fait
et d’oublier le reste. C’est une option tentante mais elle
risque de nous mener à un résultat irréaliste quand on
sait que dans bon nombre d’activités des Nations Unies
relatives à la paix et à la sécurité, des facteurs
politiques, stratégiques, économiques ou tout
simplement matériels font que les choses ne se passent
pas toujours selon les prescriptions du droit. Autrement
dit, ce qui est ne correspond pas toujours avec ce qui
devrait être.
19 Conscient de ce fait, nous allons essayer tout au long de
cette étude de préciser d’abord le droit, c’est-à-dire bien
mettre en évidence les aspects juridiques d’un fait
donné, et mentionner ensuite, là où c’est nécessaire, les
facteurs politiques ou autres qui pervertissent ou
pourraient pervertir ce droit. Il s’agit en un mot d’être
juridiquement rigoureux sans être irréaliste. Comme le
remarquait George Scelle dans son cours général
professé à l’Académie de droit international de La Haye
en 1933 : « Plus le facteur politique est puissant, plus il
est propre à fausser l’expression et la mise en œuvre de
la règle de droit, – et plus le juriste doit s’appliquer à
l’éliminer de ses constructions didactiques. Ce qui est
réaliste, c’est cette discrimination et non la confusion
des contraintes. Il serait antiscientifique de ne pas
constater l’action de la politique sur le Droit, mais plus
encore d’admettre que la politique est le Droit »14. Une
mise au point à laquelle nous souscrivons dans le cadre
de la présente étude.
20 Ayant ainsi délimité le champ et l’approche de notre
étude, il nous faut maintenant serrer de plus près la
notion d’« effets secondaires », et son application aux
deux types d’effets dont l’examen constitue le point de
départ de nos réflexions.

3. Sur le caractère secondaire des deux types


d’effets à étudier
21 D’une manière générale, nous désignons par « effets
secondaires » les conséquences préjudiciables qui
découlent de l’application des sanctions, sans que ces
conséquences aient été voulues par leurs auteurs. Ces
conséquences peuvent avoir des appellations diverses
telles qu’effets néfastes, effets pervers, effets non
voulus, effets ou conséquences indésirables,
conséquences défavorables, conséquences ou dommages
indirects, dommages collatéraux, « préjudice que les
sanctions peuvent entraîner par ricochet » (A/51/336,
par. 19), et bien d’autres encore15.
22 Sous ces diverses dénominations, qui changent
indifféremment au gré des auteurs, il faut surtout
retenir le fait que, d’un côté, ces effets touchent des Etats
ou des personnes auxquels ils ne sont pas destinés
même si, d’un autre côté, ils sont tout à fait prévisibles
dès le moment d’imposition des sanctions. L’auteur des
sanctions et les exécutants de celles-ci savent
pertinemment que des effets qu’ils ne désirent pas vont
inévitablement accompagner l’application des mesures
de sanction. Les seules incertitudes sur ces effets non
voulus concernent leur intensité et le nombre des entités
qui en seront victimes. C’est exactement le cas des effets
sur les Etats non-visés.

a) Les effets sur les Etats non visés : des effets


assurément secondaires16
23 Le caractère secondaire des effets des sanctions sur les
Etats qui les appliquent ne fait aucun doute,
contrairement aux effets sur la population civile de
l’Etat-cible. Il est indéniable qu’en imposant des
sanctions contre un Etat qui menace ou rompt la paix et
la sécurité internationales, le Conseil de sécurité
n’entend pas étendre les effets de ces sanctions aux
autres Etats, membres ou non des Nations Unies. Les
effets que ces Etats subissent du fait de l’application des
sanctions ne sont donc pas voulus par les Nations Unies.
Si ce point ne soulève aucune question, la dénomination
de ces Etats dans la pratique mérite quelques précisions.
24 On rencontre en effet divers termes pour désigner ces
Etats. Certains parlent d’Etats victimes indirectes des
sanctions, d’autres d’Etats qui subissent les contrecoups
des sanctions17, ou d’Etats non visés par les sanctions ou
encore d’Etats tiers. La terminologie est en général
indifférente mais une précision s’impose pour la
dernière. En effet, l’utilisation de l’expression « Etat
tiers » ne nous semble pas appropriée pour désigner les
Etats membres appliquant les sanctions des Nations
Unies. Pour être une tierce partie dans la survenance des
difficultés économiques issues de ces sanctions, il fallait
que les Etats victimes ne soient impliqués ni dans les
actes à l’origine de ces difficultés ni dans les relations
juridiques entre le Conseil de sécurité et l’Etat-cible des
sanctions. C’est par exemple le cas des Etats non-
membres qui décident de ne pas appliquer les sanctions
décrétées par le Conseil de sécurité.
25 Malheureusement, les Etats et les organes des Nations
Unies utilisent abondamment ces termes. On peut le
constater dans les demandes d’assistances adressées au
Conseil de sécurité par les Etats touchés par
l’application des sanctions18, dans les documents des
organes subsidiaires de l’ONU tels que le Comité spécial
de la Charte et du raffermissement du rôle de
l’Organisation, la VIe Commission de l’Assemblée
générale ou encore les Comités des sanctions. Même
l’Assemblée générale, dans ses résolutions, et le Conseil
de sécurité, à travers les déclarations de son Président,
utilisent abusivement ces termes19.
26 Cette utilisation abusive peut s’expliquer par un désir de
simplifier la désignation de ces Etats, bien que cette
simplification ne soit pas forcément acceptable dans un
texte juridique. L’usage de ces termes peut aussi être lié
à la difficulté d’identification de l’Etat tiers dans le cadre
d’une action entreprise par une organisation
internationale. En effet, même si une organisation
internationale possède une personnalité juridique
distincte de ses Etats membres, ses actes externes
s’accomplissent généralement par l’intermédiaire de ces
derniers. C’est ce qu’on peut vérifier dans le cadre des
Nations Unies, où les Etats membres, obligés
d’appliquer les mesures décidées par le Conseil de
sécurité à l’encontre d’un Etat, n’ont pas tout à fait la
qualité de « tierce personne » face à la relation existante
entre cet Etat et l’ONU. Mais ils ne font pas non plus
entièrement partie de cette relation juridique. Plusieurs
cas de figures peuvent être envisagés à cet égard.
27 Primo, si l’on se réfère à la qualité de tiers par rapport
au fait illicite commis par l’Etat-cible et la réaction du
Conseil de sécurité qui s’ensuit, on pourrait dire que les
membres des Nations Unies seraient des Etats tiers. Ils
n’ont pas pris part à la commission de ce fait et ils
n’interviennent pas non plus en leur qualité de sujet
distinct du droit international dans le choix des mesures
de réaction à ce fait illicite. De même, les sanctions ne les
visent pas personnellement et leurs actes à l’encontre de
l’Etat-cible font suite, non au fait de ce dernier, mais aux
décisions du Conseil de sécurité.
28 Secundo, si l’on parle de tiers par rapport à l’auteur de
la sanction, la même conclusion s’impose dans la
mesure où les sanctions des Nations Unies sont de
nature corporative, décidées par un organe collectif et
où les Etats membres ne sont que de simples agents
d’exécution en vertu d’obligations précises
préalablement définies. Ils ne poursuivent donc pas, a
priori, d’objectif propre. Ces Etats ne sont pas non plus
maîtres des mesures prises du fait qu’ils ne peuvent pas
les retirer s’ils constatent que les coûts en sont trop
élevés, contrairement aux Etats agissant uti singuli.
29 Par contre, et tertio, si l’on se réfère à la nature de
l’obligation violée, qui peut parfois avoir un caractère
erga omnes ou est de nature impérative, la qualification
d’Etat tiers est intenable car tout Etat est impliqué dans
la réaction et a intérêt aussi bien dans la préservation
des droits violés que dans la prise de mesures concrètes
pour ce faire. Il est d’ailleurs difficile de qualifier de
« tiers » des Etats qui prennent une part active dans
l’application des sanctions leur portant préjudice. En
outre, si l’on prend en compte le fait que le Conseil de
sécurité agit au nom et à la place des Etats membres, on
ne peut pas soutenir que ces Etats soient complètement
en dehors de la prise de décision de sanctions. En tant
que délégataires des actions du Conseil de sécurité dans
le domaine du maintien de la paix, les Etats membres en
sont d’une certaine manière co-auteurs.
30 Bref, la position des Etats membres des Nations Unies
victimes indirectes des sanctions décidées par le Conseil
de sécurité n’est pas facile à cerner. Ils ne sont pas de
vrais Etats tiers, non impliqués et totalement en dehors
de la relation juridique entre les Nations Unies et l’Etat
fauteur de trouble à la paix, mais ils ne se confondent
pas non plus avec l’ONU qui est une entité autonome
auteur de la sanction. C’est ce qui a amené Jost Delbrück
à parler de « quasi-Etat tiers » dans le sens de “qualified
or modified position of a ‘third State’”20. La formule est
séduisante, conceptuellement juste et nous la
reprendrons au cours de cette étude, notamment dans
l’analyse des droits rattachés par le droit international à
la qualité d’Etats tiers. Dans les différents titres de la
présente étude toutefois, nous préfèrerons les termes
« Etats non visés » par les sanctions qui montrent bien le
caractère non voulu des effets subis par les Etats dans
l’application des sanctions.
31 En revanche, le caractère non voulu des effets des
sanctions sur la population civile de l’Etat-cible est
moins évident.

b) Les effets sur la population civile de l’Etat-cible :


des effets vraiment non voulus ?
32 La Charte des Nations Unies n’a pas abordé la question
des effets que les sanctions pourraient avoir à l’égard de
l’Etat qui en est la cible. Cette carence peut se
comprendre par le fait que les fondateurs des Nations
Unies ont mis en place en 1945 un système destiné à
réagir contre des comportements qui troublent la paix
et la sécurité internationales, sous forme de mesures
infligeant certains désavantages à son destinataire. Les
problèmes que pourrait connaître l’Etat auteur de ces
comportements n’étaient donc pas leur priorité. De
même, ces effets n’atteignent généralement une
proportion inacceptable que lors d’une application
prolongée et du fait des dérives du régime de sanctions
mis en place. Il est donc compréhensible, mais pas
forcément excusable, que l’on n’ait pas prévu dans un
texte mettant en place un mécanisme de sanctions une
solution relative au problème causé par des dérives
dans la mise en œuvre de ce mécanisme.
33 Une explication plus juridique de cette carence est que
les droits des personnes se trouvant à l’intérieur d’un
Etat n’étaient pas encore à l’époque une préoccupation
internationale. Ils étaient souvent considérés comme
faisant partie du domaine réservé des Etats. Dans les
années 1940, les droits de l’homme n’étaient qu’à leurs
balbutiements. L’on sait que la Déclaration universelle
des droits de l’homme n’a été proclamée par
l’Assemblée générale des Nations Unies qu’en 1948 et il
a fallu attendre 1966 avec les deux Pactes
internationaux – voire plus tard, à leur entrée en
vigueur – pour que ces droits aient force de loi
internationale et que des mécanismes de leur mise en
œuvre soient mis en place et opérationnels. Au moment
de l’adoption de la Charte, on ne parlait pas encore de
l’individu comme sujet du droit international, titulaire
de droits et d’obligations internationaux et capables de
s’en prévaloir sur le plan international. Les individus se
confondaient avec les Etats où ils résidaient ou dont ils
étaient ressortissants.
34 Est-ce à dire que les effets des sanctions sur la
population civile de l’Etat-cible font partie des
conséquences voulues par l’Organisation pour amener
cet Etat à arrêter son comportement indésirable ? On
peut le penser car l’Etat est censé réviser son attitude
lorsque les sanctions imposées à son encontre causent
des difficultés particulièrement graves pour son
économie, ses relations avec les autres Etats et sa
population. Ce changement pourrait même intervenir
dès que l’Etat-cible constate, avec l’imposition des
sanctions, la détermination des Nations Unies à ne pas
accepter sa position concernant la situation considérée.
Enfin, il y a aussi quelque part la croyance que la
population civile de cet Etat fera pression contre les
dirigeants lorsque les effets des sanctions lui deviennent
insurmontables, entraînant ainsi un retour rapide à une
situation normale.
35 La pratique, hélas, ne correspond pas à cette belle
construction théorique. L’imposition des sanctions
n’amène pas toujours l’Etat qui en est la cible à arrêter
son comportement non conforme. Le soulèvement de la
population ou la pression de l’opinion publique locale
n’est pas toujours possible dans de nombreux Etats,
notamment dans ceux dits « non démocratiques » où la
liberté et les moyens d’expression de la population ne
sont pas garantis. Ce constat n’a pas toutefois entraîné
l’abandon de l’instrument de sanction. Jusqu’à
récemment, il a plutôt conduit à l’allongement de la
période d’imposition des sanctions dans l’espoir que
celles-ci finiront par atteindre leurs buts. Ce maintien
prolongé des sanctions pourrait aussi être dicté par le
souci de ne pas perdre la face, ou fondé sur des intérêts
économiques et politiques.
36 C’est dans ce panorama que s’inscrit la problématique
des effets secondaires des sanctions des Nations Unies
sur la population civile de l’Etat visé. Contrairement aux
effets sur les Etats appliquant les sanctions, les effets
sur la population civile de l’Etat-cible sont dans une
certaine mesure voulus et ne faisaient pas partie de la
préoccupation première des fondateurs de l’ONU.
37 Qu’en est-il de nos jours ? Les Nations Unies peuvent-
elles rester indifférentes à ces effets, voulus ou non,
lorsqu’ils causent des souffrances indicibles à une
population qui souvent n’a pas les moyens de
contraindre ses dirigeants à se plier aux injonctions
onusiennes ? La question se pose d’autant plus que ces
souffrances se traduisent par la non-jouissance de
nombreux droits fondamentaux de l’homme que les
Nations Unies elles-mêmes ont contribué à développer
en tant que partie intégrante de l’ordre juridique
international. Dès lors, ce type d’effets pas tout à fait
secondaires dans la pratique ne devraient-ils pas l’être
ou le devenir en droit si l’on se réfère, d’une part, aux
objectifs des sanctions des Nations Unies et de l’ONU et,
d’autre part, à la place qu’a pris la protection des droits
de l’homme dans la société internationale
contemporaine ? Concrètement, il s’agit pour les
Nations Unies de déterminer le seuil à partir duquel on
quitte le domaine des effets voulus à l’égard de l’Etat-
cible, y compris sa population civile, pour passer sur le
terrain des effets qui n’en sont pas voulus. Les Nations
Unies ont-elles trouvé ce seuil où devrait s’ancrer les
solutions à apporter aux effets des sanctions sur la
population de l’Etat-cible, une population qui fait partie
de cet Etat mais qui dispose désormais des droits
propres garantis sur le plan international ?

4. Plan de l’étude
38 Ainsi, la recherche de solutions d’ensemble aux deux
types d’effets secondaires qui viennent d’être présentés,
qui est notre propos, passe préalablement par
l’appréhension de ces effets dans tous leurs éléments.
Cela nous amènera à voir à la fois les sources des effets
secondaires constatés dans la pratique des sanctions des
Nations Unies, les règles prévues dans la Charte pour y
faire face et les solutions qui y ont été effectivement
apportées (Première partie).
39 Les conclusions tirées de l’analyse de ces solutions en
aval, prévues par la Charte ou développées par la
pratique, et des problèmes rencontrés dans la mise en
œuvre de celles-ci serviront de base à nos réflexions
pour des solutions en amont, à savoir la recherche de
voies juridiques qui permettent d’avoir des sanctions
des Nations Unies ne produisant pas – ou produisant
peu – d’effets secondaires, en s’appuyant à la fois sur le
droit et la pratique de l’Organisation et sur le droit
international général (Deuxième partie). Il s’agira,
comme l’indique le sous-titre de notre étude, de passer
de l’assistance aux victimes des effets secondaires à la
recherche de voies juridiques de prévention de tels
effets.

Notes
1. P. ex., H. Kelsen, The Law of the United Nations. A Critical Analysis
of its Fundamental Problems, London, 1950, pp. 707 et s.; J. L. Kunz,
“Sanctions in International Law”, AJIL, vol. 54 (2), 1960, p. 325.
2. Sur la notion juridique de la guerre, voir notamment L. Cavaré,
« L’idée de sanction et sa mise en œuvre en droit international
public », RGDIP, t. 44, 1937, pp. 395-400 ; L. Delbez, « La notion
juridique de la guerre », RGDIP, t. 67 , 1953, pp. 177-209 ; P.
Haggenmacher, Grotius et la doctrine de la guerre juste, PUF,
Publications de l’IUHEI Genève, 1983, pp. 11 et s. ; J. L. Kunz,
“Bellum justum and bellum legale”, AJIL, vol. 45 (3), 1951, pp. 528-
534.
3. Voir p. ex. Ch. Leben, Les sanctions privatives de droits ou de
qualité dans les organisations internationales spécialisées, Bruylant,
1979, pp. 41 et s. ; E. Giraud, « Le droit international public et la
politique », RCADI, t. 110, 1963-111, pp. 665 et s. Ce dernier relève
trois inconvénients de la guerre comme sanction du droit
international. « En premier lieu, la guerre est une sanction qui n’est
à la portée que du plus fort des Etats en opposition... En second lieu,
la violation du droit peut être un prétexte pour recourir à la
guerre si une autorité impartiale, c’est-à-dire un juge, n’a pas au
préalable constaté la réalité de la violation du droit. En troisième
lieu, la guerre représente souvent une sanction disproportionnée à
la violation du droit qui a été commise. Par ailleurs outre les grands
maux qu’elle occasionne, elle peut donner lieu, de la part du
vainqueur, à des abus plus graves que la violation du droit dont il
avait à se plaindre » (p. 665). Ces remarques, émises en 1963,
peuvent très bien s’appliquer autant à certaines sanctions des
Nations Unies, militaires ou non, qu’à des récentes actions
militaires unilatérales des Etats.
4. Cf. la Résolution de 1934 de l’Institut de droit international (AIDI,
vol. 38, 1934, pp. 708-711), selon laquelle les représailles sont « des
mesures de contrainte, dérogatoires aux règles ordinaires des
droits des gens, décidées et prises par un Etat, à la suite des actes
illicites commis à son préjudice, par un autre Etat, et ayant pour
but d’imposer à celui-ci, par pression exercée au moyen de
dommage, le retour à la légalité ».
5. Pour plus de développements sur le régime juridique des
représailles, voir, entre autres, Y. De La Brière, « Evolution de la
doctrine et de la pratique en matière de représailles », RCADI, t. 22,
1928-II, pp. 237-294 ; K.J. Partsch, “Reprisals”, EPIL, vol. 9, pp. 331-
335 ; J.-C. Venezia, « La notion de représailles en droit international
public », RGDIP, t. 64, 1960-III, pp. 465-498 ; et L.-A. Sicilianos, Les
réactions décentralisées à l’illicite : des contre-mesures à la légitime
défense, LGDJ, 1990, 532 p.
6. Ch. Leben, Les sanctions privatives de droits, p. 104.
7. La qualification des mesures prises en vertu du chapitre vii de la
Charte comme étant des sanctions est controversée. La discussion
de cette question sera faite dans le premier chapitre du présent
ouvrage, lors de la présentation du système coercitif de la Charte.
Pour le moment, assumons que ces mesures peuvent être des
sanctions de violations d’obligations internationales.
8. D. Cortright, G. Lopez, The Sanctions Decade: Assessing UN
Strategies in the 1990’s, Lynne Rienner, 2000, 274 p. Voir également
les interventions des délégués de la France et de la Tunisie lors de
la 4 128e séance du Conseil de sécurité, consacrée à l’examen des
questions générales relatives aux sanctions (S/PV.4128, 17 avril
2000, respectivement pp. 8 et 19).
9. Pour une récente vue générale des mesures non militaires
imposées par les Nations Unies, voir V. Gowlland-Debbas,
“Sanctions Regimes under Article 41 of the UN Charter”, in V.
Gowlland-Debbas (éd.), National Implementation of United Nations
Sanctions: A Comparative Study, Martinus Nijhoff, 2004, pp. 3-31.
10. M. del L. Flores, “The Development of the United Nations
Charter and Implementation of Article 50”, in Prospects for Reform
of the United Nations System, International Symposium, Roma: 15-
17 May 1992, Italian Society for International Organization, Cedam-
Padova, 1993, pp. 159-176; G. L. Burci, “The Indirect Effects of
United Nations Sanctions on Third States: the Role of Article 50 of
the UN Charter”, AfYIL, vol. 2, 1994, pp. 157-171.
11. J. Carver & J. Hulsmann, “The Role of Article 50 of the UN
Charter in the Search for International Peace and Security”, ICLQ,
vol. 49 (3), 2000, pp. 528-577; B. H. Al-Khasawneh, “Consultation
under Article 50 of the United Nations Charter – the Experience of
the Middle East”, in V. Gowlland-Debbas (ed.), United Nations
Sanctions and International Law, Kluwer Law, 2001, pp. 325-333; W.
Czaplinski, “The Position of States Specially Affected by Sanctions in
the Meaning of Article 50 of the United Nations Charter – the
Experience of Eastern Europe”, in V. Gowlland-Debbas (ed.), ibid.,
pp. 335-347.
12. B. R Campbell & D. Newcomb (eds), The Impact of the Freeze of
Kuwaiti and Iraqi Assets on Financial Institutions and Financial
Transactions, Graham & Trotman, 1990, 353 p. ; B. Grêlon & C.
Gudin, “Contrats et crise du Golfe”, JDI, 1991, pp. 643-677 ; G.
Burdeau, « Les conséquences de la crise du Golfe sur les relations
économiques privées », in B. Stern (dir.), Les aspects juridiques de la
crise et de la guerre du Golfe, Cahiers de CEDIN, Montchréstien,
1991, pp. 415-472 ; G. Burdeau, « Les effets juridiques des
résolutions du Conseil de sécurité sur les contrats privés », in V.
Gowlland-Debbas (éd.), United Nations Sanctions, pp. 267-288 ;
A. Cissé, « Les effets des sanctions économiques de l’Organisation
des Nations Unies sur les contrats », in L. Forlati Picchio et L.-A.
Sicilianos (eds.), Les sanctions économiques en droit international,
Martinus Nijhoff, 2004, pp. 683-715.
13. Sur cette problématique, voir, entre autres, A. Novosseloff, Le
Conseil de sécurité des Nations Unies et la maîtrise de la force armée.
Dialectique du politique et du militaire en matière de paix et de
sécurité internationales, Bruylant, 2003, 660 p. ; L.-A. Sicilianos,
« L’autorisation par le Conseil de sécurité de recourir à la force :
une tentative d’évaluation », RGDIP, 2002 (1), pp. 5-50.
14. G. Scelle, « Règles générales du droit de la paix », RCADI, t. 46,
1933-IV, p. 692. L’italique est de l’auteur.
15. Dans les études en anglais, on rencontre souvent les termes
“collateral damages”, “unintended effects”, “secondary effects”, “side
effects”, etc.
16. Nous allons adopter la terminologie « effets secondaires » dans
cette étude. Elle nous paraît bien refléter l’idée d’effets qui n’ont
pas été voulus mais restent néanmoins inévitables, à l’instar par
exemple des effets secondaires des médicaments, qui sont toujours
présents mais doivent être réduits au minimum pour que le
médicament soit homologué.
17. Rapport du Secrétaire général, A/48/573 - S/36705, 8 nov. 1993.
18. P. ex., les communications de la Bulgarie et de l’Ukraine
(respectivement A/51/226-S/1996/595 et A/51/330-S/1996/7221) ainsi
que presque toutes les communications des Etats adressées au
Conseil de sécurité en vertu de l’article 50 de la Charte. La liste de
ces communications est donnée infra, Annexe 1.
19. Nous pourrons constater cela au gré des citations de ces
documents au chapitre ii de notre étude.
20. J. Delbrück, “International Economic Sanctions and Third
States”, AVR, 1992, vol. 30 (1), p. 94. Selon cet auteur, les seuls vrais
Etats tiers dans le cas des sanctions des organisations
internationales sont les Etats non-membres qui n’ont pas pris part
à l’application des sanctions, suite à l’invitation de l’Organisation.

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Référence électronique du chapitre


TEHINDRAZANARIVELO, Djacoba Liva. Introduction In : Les
sanctions des Nations unies et leurs effets secondaires : Assistance
aux victimes et voies juridiques de prévention [en ligne]. Genève :
Graduate Institute Publications, 2005 (généré le 30 mars 2024).
Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/iheid/1517>.
ISBN : 978-2-940549-14-6. DOI :
https://doi.org/10.4000/books.iheid.1517.

Référence électronique du livre


TEHINDRAZANARIVELO, Djacoba Liva. Les sanctions des Nations
unies et leurs effets secondaires : Assistance aux victimes et voies
juridiques de prévention. Nouvelle édition [en ligne]. Genève :
Graduate Institute Publications, 2005 (généré le 30 mars 2024).
Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/iheid/1508>.
ISBN : 978-2-940549-14-6. DOI :
https://doi.org/10.4000/books.iheid.1508.
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