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5 déc. 2022

Quelles sont les limites de la


souveraineté ? Cours de droit
Credit Photo : Pexels Matt Hardy

Qu'est-ce que la souveraineté ? Cela vient du latin du XIIe


siècle « superus » qui veut dire « dessus », qui désigne
l'exercice du pouvoir sur une zone géographique et sa
population. De nos jours, la définition retenue est celle du
droit : « La souveraineté est la qualité de l'État de n'être obligé
ou déterminé que par sa propre volonté, dans les limites du
principe supérieur du droit, et conformément au but qu'il est
appelé à réaliser » de Louis Le Fur au XIXe siècle. En résumé,
l'État souverain agit de sa propre volonté ensuivant le concept
du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». D'autres
auteurs comme le politologue Stephen Krasner limitent la
souveraineté à l'autorité et au contrôle, ce qui peut être
contestable.

I. Définition de la souveraineté en
France
C'est la Constitution de 1958 qui définit la souveraineté en
France à travers les articles 2, 3 et 4. Ils définissent la langue,
l'emblème, l'hymne et le principe national du pays
(« gouvernement du peuple, par le peuple pour le peuple »). Ils
régissent que la souveraineté appartient au peuple qui
l'exerce par référendum et au travers de ses représentants. Ils
garantissent aussi la formation et l'exercice libre de leurs
opinions pour chaque parti et groupement politique dans la
limite des principes de la souveraineté nationale, de la
démocratie et des conditions déterminées par la loi.

La souveraineté s'exerce au minimum dans les domaines de


la sécurité extérieure (diplomatie et défense nationale), la
sécurité intérieure (la police et la loi), la justice et les finances
du pays (monnaie, impôts, contrôle des marchés financiers).
Sauf cas particulier, comme aux États-Unis où certaines de
ces compétences (militaires) sont déléguées à des
entreprises privées. D'autres compétences s'y rajoutent
comme l'éducation, la santé, les politiques sociales
(chômage, logements, emploi, sécurité sociale), la sécurité
des systèmes d'information, l'environnement ou encore la
culture.

Cependant depuis la fin de la Guerre froide, la mondialisation,


la création de l'Union européenne qui transforment nos
sociétés, la souveraineté est mise à mal par l'expansion du
droit international qui ne l'a fait plus dépendre exclusivement
des États. La complexité qu'elle engendre mène vers
l'insécurité juridique aussi bien internationale, nationale que
régionale.

II. Les limites de la souveraineté


La souveraineté de l'État est limitée sur plusieurs aspects :

L'
L'ordre
ordre juridique international : Les engagements
internationaux entravent l'autonomie des États. Pourtant
prendre des engagements internationaux fait partie de la
souveraineté, car les obligations prises mondialement
découlent de son exercice. Ce n'est donc pas un abandon de
souveraineté selon l'arrêt du 17 août 1943 de la Cour
permanente de justice internationale.
L'
L'interdiction du recours à la forcearmée : Suite à la Première
Guerre mondiale, les vainqueurs ont voulu réglementer cet
usage de la force armée à travers le Pacte de la SDN (Société
des Nations). En 1928, le Pacte Briand-Kellogg ou Pacte de
Paris condamne la guerre. En 1945, l'ONU établit le préambule
de sa charte sur lequel repose la paix mondiale : « préserver
les générations futures du fléau de la guerre », « maintenir la
paix et la sécurité internationale » et « les membres de
l'organisation s'abstiennent dans leurs relations
internationales de recourir à la menace ou à l'emploi de la
force soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance
politique de tout État, soit de toute autre manière
incompatible avec les buts de Nations-Unies ». En résumé, un
État a interdiction d'agresser un autre État sur son territoire en
faisant utilisation de leur armement. Seulement deux
exceptions subsistent : la légitime défense et l'action
collective dont la décision d'agir dépend du Conseil de
sécurité. À l'heure d'aujourd'hui, nous pouvons nous poser
des questions quant à la guerre en Ukraine et sa gestion
mondiale.
L'obligation de règlements pacifiques des différends : La
charte stipule l'obligation des États de désamorcer en amont
leurs différends de façon pacifique, si le cas se présente. Les
moyens utilisés peuvent être la médiation, la négociation ou
l'arbitrage. Le principe est aussi appuyé par la Déclaration de
Manille en 1982.
Le principe de non-ingérence dans les affaires
intérieures de l'État : Cela garantit l'intégrité territoriale et
l'exclusivité des compétences de l'État au sein de son
territoire. Aucun ne doit intervenir sur les actions concernant
l'emploi de la force et les mesures de déstabilisation visant
un gouvernement ou un pays. Cependant, il existe 4
exceptions :
L'intervention sollicitée : Lorsqu'un État est en difficulté, il peut
demander assistance à un autre. Pour être légale, la demande
doit venir de la compétence souveraine du gouvernement,
d'un traité existant entre deux États ou encore d'un accord de
défense mutuelle.
L'intervention humanitaire pour la protection de
ressortissants : C'est la possibilité pour un État d'aider pour
des motifs humanitaires la population d'un autre sur son
territoire.
Le droit d'assistance humanitaire : Lors de catastrophes
naturelles, politiques ou autres, c'est la possibilité que des
secouristes puissent venir en aide aux victimes. Cependant, il
faut l'agrément de l'État concerné pour garantir et respecter
sa souveraineté.
L'intervention humanitaire pour la prévention d'atteinte
massive aux droits humains : dans ce cas de figure,
l'intervention extérieure est considérée comme légale pour
secourir les victimes qui se traduit par « le couloir d'urgence
humanitaire » introduit le 14 décembre 1990. C'est un droit de
passage limité dans le temps et l'espace dans une optique
d'assistance humanitaire uniquement.

Pour conclure, la souveraineté est limitée pour des raisons


cohérentes et légitimes. Cependant, des lois l'entourent pour
la sauvegarder et garder une stabilité entre les États à
l'international.

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