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Cette responsabilité se révèle par l’étude des règles qui régissent toute action
d’un sujet de droit international à l’encontre d’un autre sujet de la société
internationale. La mise en jeu de la responsabilité internationale suppose la
présence cumulative de trois éléments condamnables (une faute ou acte fautif, le
non-respect d’une règle juridique et un préjudice prouvé). D’abord donc,
l’existence d’un fait ou un acte dont un sujet de droit international s’est rendu
responsable (le cas le plus grave étant une violation territoriale). Il faut
également que cet agissement atteigne un autre sujet de droit : il s’agit là de tout
manquement direct ou indirect aux droits d’un État, d’une organisation
internationale ou même d’un individu.
Dans ce dernier cas, l’État prendra alors « fait et cause pour son national », selon
l’expression consacrée, et formulera à sa place réclamation. L’arrêt de la
1
Barcelona Traction, CIJ1 du 18 novembre 1960, en fournit un très bon exemple.
Dans cette affaire opposant la Belgique à l’Espagne, la Barcelona Traction – la
plus importante entreprise d’électricité espagnole de l’époque – fut mise en
faillite. Tous les biens furent saisis et la majorité des actionnaires, qui étaient de
nationalité belge, furent destitués. Le gouvernement belge, estimant que les
droits de ses ressortissants n’étaient pas respectés, saisit alors la CIJ. Cependant,
la victime ne doit pas se voir reprocher une conduite coupable, en vertu de la
théorie anglo-saxonne très prisée des « mains propres » (clean hands).
En second lieu, la violation d’une règle de droit international public est exigée
pour retenir la responsabilité de l’acteur. Cette attitude juridiquement
répréhensible doit être illicite, c’est-à-dire non couverte par une exception
établie par le droit international, telle la force majeure, les représailles régulières
ou la légitime défense.
Enfin, un ultime préalable s’impose : l’existence d’un dommage subi, ce
préjudice pouvant être matériel (ex. : atteinte aux biens d’un État) ou moral
(ex. : offense à un agent diplomatique).
-soit la remise des choses en l’état (réparer physiquement les dégâts causés),
– la nationalité1, lien qui rattache une personne à un État, chaque État étant libre
selon ses lois d’accorder (ou retirer) sa nationalité ;
– la protection diplomatique qui est le droit pour l’État d’agir en faveur de ses
nationaux auprès de l’État de séjour (ex. : négocier la libération d’otages ou la
remise d’une personne au sein d’une ambassade, telle l’affaire de la Française
Clotilde Reiss, en Iran, à l’été 2009). À l’étranger, l’État possède en outre le
droit d’administrer et défendre ses services publics. Il bénéficie alors d’une
immunité de juridiction, prérogative qui lui permet d’échapper à la compétence
des tribunaux étrangers.
Cette notion concerne le pouvoir juridique général et exclusif d’un État d’agir
sur toute l’étendue de son territoire national. Cette situation a plusieurs
conséquences : la non-immixtion (ou non-ingérence) dans les affaires intérieures
de la part des États étrangers ou l’interdiction sur un territoire national souverain
d’actes de contrainte, comme l’enlèvement de personnes (ex. : affaire Mehdi
Ben Barka) ou bien l’inapplicabilité de lois étrangères contraires à l’ordre public
national.
– les droits à l’intégrité et à l’inviolabilité des États étrangers (ex. : bannir tout
acte portant atteinte à la sécurité des États étrangers, d’où le problème du
terrorisme international en particulier depuis la tragédie des Jeux olympiques de
Munich, en 1972 ; ne pas tolérer d’actes inamicaux, notamment par voie de
presse ou par le biais d’activités de réfugiés politiques) ;