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Dr HAFFAR Hichem
Maitre de Conférences ‘B’ Université Mohamed Boudiaf De M’sila-Laboratoire
des Matériaux Inorganiques LMI
haffarh@yahoo.fr
Ce polycopié de cours ‘PHOTOCHIMIE’, est destiné à priori aux étudiants en 2ème année
Avant-Propos I
Table Des Matières II
Introduction 01
Introduction
INTRODUCTION
Introduction
Chapitre I
Nomenclature
a- Préfixes et Suffixes
b- Monocycles (totalement insaturés, partiellement insaturés ou saturés)
c- Bicycles (hétérocycles accolés à un cycle benzénique)
d- Hétérocycles identiques liés entre eux
Nomenclature
La nomenclature des hétérocycles est régie par les règles de l’IUPAC (International
Union Of Pure and Applied Chemistry). Il existe deux types de règles IUPAC ; celles de
HANTZSCH-WIDMAN et celles dites de remplacement.
a- Préfixes et Suffixes
Chaque hétérocycle doit contenir dans son nom un préfixe et un suffixe. Les préfixes
concernent la nature de l’hétéroatome existant alors que, le suffixe indique le nombre de
chaînons constituants le cycle. Le tableau I-1 résume les préfixes attribués à chaque hétéro-
élément par ordre de priorité.
Tableau I-1 : Préfixes attribués à chaque hétéroatome par ordre de préséance (ordre de
priorité décroissant).
Hétéroatome Préfixe Hétéroatome Préfixe
Oxygène (O) Oxa Bismuth (Bi) Bisma
Soufre (S) Thia Silicium (Si) Sila
Sélénium (Se) Selena Germanium (Ge) Germa
Azote (N) Aza Etain (Sn) Stanna
Phosphore (P) Phospha Plomb (Pb) Plomba
Arsenic (As) Arsa Bore (B) Bora
Antimoine (Sb) Stiba Mercure (Hg) Mercura
La taille de l’hétérocycle (nombre de chaînons) peut être indiquée par deux types de
suffixes ; pour les cycles saturés et les insaturés (tableau I-2).
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Chapitre I Nomenclature
Remarque : Pour les cycles à six chaînons avec plusieurs hétéroatomes, on prend le suffixe de
l’hétéroatome le moins prioritaire et la position 1 doit être réservée à l’hétéroatome de
préséance élevée. Par exemple l’hétérocycle ci-dessous à six atomes et contient trois
hétéroatomes ; O > S > N et le N se situe dans la série (2) donc le nom sera 1,4,3-oxathiazine.
O
S
N
1
1,4,3-oxathiazine
Une autre nomenclature est bien largement adoptée dite dénomination triviale, elle est
généralement préférable dans le cas des composés suivants :
H H
O S N N
Hétérocyles à 5 chaînons
oxole thiole azole azolidine
(Furanne) (thiophène) (pyrrole) (pyrrolidine)
N
N
Hétérocyles à 6 chaînons
N N N N
H
azinane azine 1,3-diazine 1,4-diazine
(pipéridine) (pyridine) (pyrimidine) (pyrazine)
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Chapitre I Nomenclature
N
oxirène thirène azète furane (oxole) thiophène pyridine (azine)
Monocycles saturés H
H N NO 2
H H
N N
H O N
N NH
Cl
5-chloro, 2-nitropipéridine
aziridine azétidine pyrrolidine tétrahydrofurane pipéridine azépane et non pas
(azolidine) (azinane) 3-chloro, 6-nitropipéridine
Dr Haffar. H Page 5
Chapitre I Nomenclature
H N
N N N N N
N N N N
N N S N N
S O O O
1,3-thiazole 1,3-oxazole 1,3-oxathiolane 1,3,4-oxadiazole
CH3
N N 3-Chloro, 1-méthyle, 1,2,4-triazole
O O
et non pas
S S Cl 5-Chloro, 2-méthyle, 1,2,4-triazole
N
N
Les isomères
S S S
NH N N
N N N
H
2H 1,2,4-thiadiazine 4H 1,2,4-thiadiazine 6H 1,2,4-thiadiazine
Les plus connus des hétérocycles bicycliques sont ceux dont l’hétérocycle est accolé à un
cycle benzénique (figure I-4). La majorité d’entre eux possèdent une dénomination triviale.
H H H
N N O N O N O
NH O
O
1H-indole oxindole isatine 2H-Isoindole 3H-indole benzofurane isobenzofurane
N N N
N N
N N
N
Quinoline isoquinoline quinoxaline phthalazine quinazoline
Le nom d’un hétérocycle accolé à un cycle benzénique est, tout d’abord, précédé par le
préfixe ‘benzo’ (le O peut être exclu devant une voyelle), suivi par une lettre ‘a, b, c, …..’,
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Chapitre I Nomenclature
mise entre deux crochets, désignant la position de la liaison commune entre les deux cycles et
définie en partant de la liaison C-hétéroatome la plus proche du cycle.
Pour pouvoir désigner les postions des hétéroatomes et les substituants, il est
impérativement nécessaire de numéroter le composé entier. La numérotation doit être
effectuée comme suit :
- On découpe la molécule par deux lignes perpendiculaires l’une sur l’autre au centre du
noyau benzénique (figure I-5).
4 2
c
b d b
a O e a O
X
Benzo [b] furane 3 1
1 H 1 1
8 9 2 8
8a S a 8 aN
1 7 8a S a
7 1 2
9a
b 1 O
3 2
e b b 5a c
6 d N 7 6 3
4a c 3 4a N
6 4 5
5 4 5 4
2H-benzo[e][1,3]-thiazine 1H-benz[b][1]-azepine benz[c][2,1,4]-oxathiazine
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Chapitre I Nomenclature
1 4 9
8 1 3 2 b N c
5 3a 1
7 8a a 9a 8
S O
d 2 c NH 5a d
a 3
c N 6 b a2 1
4 7
6 4a 7a
3 1
5 4
b 7 5 6
O 1 Cl
6 7
O
4
a 5 8
6a
b
O 10a f
2 9
3c e
1 d N
1
10
Cl 3C
2-(trichloromethyl)-4H,6H-benzo[f][3,5,1]-dioxazocine
Si plusieurs hétérocycles sont liés entre eux, par une liaison ou plus, l’hétérocycle est
nommé en indiquant les positions des atomes qui tiennent les deux cycles. Le premier
hétérocycle est numéroté par des chiffres normaux, le deuxième par des chiffres primés et le
troisième par des chiffres double primés, etc. Le nombre des hétérocycles est indiqué par ; bi,
ter, quater…
5'
4 3 4' 5' 3'' 4'' 4 3 3' 4' 2
S
1' 4''
4'
2 5''
5 3' 6' 5'' 5 2 5' S 3
2'
3''
2'' 2' 1
3'
N N N N N S
6 1 2' 1' 1'' 6'' 6 1 1' 6' 5 4 2'' 1''
Tout d’abord, on identifie le nom du carbocycle, précédé par le ou les préfixes des
hétéroatomes, par ordre de préséance ainsi que leurs positions.
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Chapitre I Nomenclature
H2
Si
N O O
Silacyclopenta azabenzène 2H-oxabenzène 4H-oxabenzène
2,4-diène (pyridine) (2H-pyran) (4H-pyran)
H
S O Si
SiH2
N O
H
4-aza,2-sila naphthalène 1,4-dioxanaphthalène 1-silanaphthalène
thiacyclohexane (1,4-benzodioxine)
Plusieurs composés naturels ont été connus avant l’apparition des règles de l’IUPAC, ont
déjà une nomenclature spécifique (reste souvent utile), dite nomenclature triviale (pyrrole,
thiophène, furane,…..) et des produits naturels dont la plupart sont des alcaloïdes (morphine,
quinine, cocaïne, …..). D’autres composés ont une dénomination dite semi-systématique ou
semi-triviale dont une partie du nom fait référence à un suffixe systématique ; pyrrolidine,
morphinane, tropane, tropanol, tropanone……).
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Chapitre II
HETEROCYCLES A TROIS CHAINONS
(Oxiranes,Thiiranes et Aziridines)
II-1 Aziridines
II-1-1 Synthèses
a- Réaction de Gabriel (cyclisation des -hydroxylamines ou -chloroamines)
b- Réaction des azides avec les alcènes
II-1-2 Réactivité
a- Réaction de N-substitution
b- Ouverture du cycle
II-2 Oxiranes
II-2-1 Synthèses
II-2-2 Réactivitée
II-3 Thiiranes
II-3-1 Synthèses
II-3-2 Réactivitée
Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
II-1 Aziridines
II-1-1 Synthèses
HO R3 R4 Cl R3 R4 R3
SOCl2 2KOH R2 R4
-SO2 , -HCl + R1
R1 R2 NHR R1 R2 N H2R NR
HO R3 R4 R3
Réactif de Mitsunobu R2 R4
Ph3 P, EtCO2N=NEtCO2 R1
R1 R2 NHR NR
H2 SO4 KOH
-
O 3 SO R3 R4
+
R1 R2 N H2 R
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
O
R1 R2 NHR
HO R3 R4
HN OEt
O O
P (P h)3 +
+ (Ph)3 P O R3 R4 EtO NH
P (Ph)3 R1 R2 NHR
EtO
EtO N EtO N + +(Ph)3P =O
R3 +
O
O
N OEt N OEt -
NH N R2 R4
-
O
O O R1 NR
OEt
O HO R3 R4
R4 NH2 R
R1 R3
R2 R1 R2 NHR
R2 R3
R1 R3
EtOCON3 EtOCON + EtOCON
R4
-N2
(A) (B)
R2 R4
R1
La cycloaddition 1,3 dipolaire des azides sur les alcènes, mène en premier lieu à un 4,5
dihydro 1,2,3 triazole, qui par photolyse ou thermolyse (rayonnement Uv ou chaleur) perd une
molécule de diazote, en conduisant à un N-aryl aziridine (figure II-5).
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
Ph Ph
N
PH-N--N=N+ Ph
R2 R1 N N N R1 N R3
-N2
R1
R2
+
R3 R4 R1
h ou
R4 R3 R4 R2 R3 R4 R2
Figure II-5 : Cycloaddition 1,3 dipolaire des azides sur les alcènes.
II-1-2 Réactivité
Les Aziridines sont des composés moins basiques (pKa aziridine = 4,62) que les amines
primaires et secondaires (pKa diméthylamine = 10,87). Ils présentent des propriétés similaires
aux amines tertiaires, que se soient N-substitués ou non. Ces composés sont facilement
protonables (figure II-6), conduisant aux sels d’aziridinium (très instables) ce qui fragilise le
cycle, en conduisant à des réactions d’ouverture de ce dernier en chaine et de polymérisation.
Il faut faire attention, si l’acide est fort, cette réaction peut être explosive.
H
+ - + -
NH + H ,X N H ,X
c- Réaction de N-substitution
Et3 N ETN3
NR NH NCOR
RX R-CO-Cl
NaOCl CH2 =C=O
NCl NCOCH 3
Les aziridines non substitués sur l’azote peuvent subir une N-substitution, comme toutes
les amines secondaires (figure II-7).
- L’action des aziridines, comme nucléophiles, sur les oxiranes, provoque l’ouverture du
cycle époxyde.
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
- Les aziridines réagissent facilement avec l’hypochlorite du sodium pour conduire à des
N-chloro aziridines.
- L’alkylation et l’acylation des aziridines peuvent avoir lieu, par les haloalcanes et les
chlorures d’acyles respectivement, en présence du triéthylamine, afin d’éviter l’ouverture du
cycle en empêchant la formation des sels d’aziridinium. L’addition des cétènes donne aussi
des dérivés acylés.
- Selon une réaction de type Mickaël, les aziridines réagissent facilement avec les
acrylonitriles et les acrylates d’éthyles.
d- Ouverture du cycle
RNH2
NH 1,2 Diamine
RHN NH2
SO3H2 + NH + - Taurine
NH SO 3
3
Si les deux carbones cycliques sont non symétriques, on procède à deux prédictions
régiochimiques possibles (figure II-8b) :
L’action de l’eau en milieu acide conduit à un éthanolamine. Avec l’acide sulfureux, cette
réaction mène à l’acide 2-aminoéthansulfonique (ou Taurine, molécule très importante et qui
existe dans la bile humaine). Avec l’ammoniac ou les amines primaires, la réaction conduit à
un 1,2-diamine (figure II-9).
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
H
+ - NHR
R
N ,X
a
Nu R
Nu
H R -
Nu NHR + -
Nu NR
R + - H ,X
N ,X N Nu
b Nu
R R
R R
Figure II-8 : Ouverture du cycle aziridinique par attaque nucléophile avec et sans catalyse
acide.
La réaction des aziridines non N-substitués avec le chlorure de nitrosyle, conduit dans un
premier lieu à un dérivé N-nitroso, qui perd facilement N2O donnant un alcène (figure II-10).
H3 C H H3 C H
H3C H
NH N-N=O
Cl-N=O -N2 O
H3C H
H3 C H H3 C H
Les aziridines sont des anticancéreux puissants, mais présentants de nombreux effets
secondaires. Comme nous l’avons déjà vu, les aziridines sont de bons alkylants en présence
des nucléophiles. Les acides nucléiques (ADN et ARN) sont des nucléophiles facilement
alkylés par les aziridines, qui s’intercalent dans l’empilement des nucléotides constitutifs de la
double hélice d'ADN, par pontage intra et interbrins des chaines d'ADN, en particulier au
niveau des atomes d’azote de la guanine et de la protéine, ce qui bloque ou altère l’ADN. Ces
effets peuvent, retarder ou empêcher la division cellulaire (cytostatique), induire la formation
des cellules ayant des propriétés génétiques altérées (mutagène) et enfin entrainer la mort
cellulaire (cytotoxique). Cependant, les aziridines présentent un effet cytotoxique important
sur les tissus à développement rapide tels que; la moelle osseuse, la muqueuse intestinale, les
embryons, les tumeurs et le système lymphatique.
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
utilisé contre une très grande variété de cancers. C'est un bio-réducteur alkylant et intercalant
qui peut inhiber la synthèse de I'ADN dans les bactéries et peut même conduire à sa
dégradation.
O OCONH2 X Y Z
Mitomycine A OCH3 CH3 H
X OY Mitomycine B OCH3 H CH3
Mitomycine C NH2 CH3 H
H3 C N NZ
L’alkylation de l’ADN par la Mitomycine C n’est pas une ouverture classique du cycle
aziridinique. Il y a tout d’abord, formation d’un système diénique, puis l’addition des deux
brins d’ADN (figure II-12) (la 2ème possibilité ‘a’ est l’action directe sur l’aziridine et le
carbamate).
O OCONH2 OH OCONH2
H 2N OCH3 H 2N OCH3
H 3C N NH H3 C N NH
O OH
-CH3 OH
OH OCONH2 O OCONH2
H 2N H 2N
H3 C N NH H3C N
OH O
NH2
ADN1......ADN2 (a) H
-HCONH2
OH ADN1 O
H2N H2 N
ADN2 ADN1......ADN2
H 3C N N
H 3C
OH O NH2
NH2
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
II-2 Thiiranes
Thiirane (sulfure d’éthylène) (C2H4S) M= 60,11 g/mole liquide Teb = 55-60 °C.
II-2-1 Synthèses.
OH O
COCl3
a) O S
-2HCl -CO2
SH S
X
KOH
+ -
b) S + K , Cl +H0
2
HS
O
- +
S + NCO ,K - +
N
S ,K
Figure II-14 : Synthèse des thiiranes à partir des oxiranes avec la thiocyanate de potassium.
La thiourée (H2N-CS-NH2) peut aussi réagir sur un trans 2,3 diméthyloxirane conduisant à
un Cis 2,3 thiirane (Figure II-15). Cette interconversion est due à la rotation de 180° du
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
carbone portant l’alcoolate, afin de pouvoir attaquer celui de la thiourée. C’est une réaction
stéréospécifique : un trans oxirane mène à un Cis thiirane et vice versa.
-
H 3C O H H3C O H H3C H3C H
-
H CH3 H S CH3 H S O
S
H2 N H2N
+ +
H2N NH2 N H2 N H2
H3C CH3
O H3C S CH3
H H
+ S O
H2 N NH2
H H
NH2
NH2
Figure II-15 : Synthèse des thiiranes à partir des oxiranes avec la thiourée.
II-2-2 Réactivité
Comme tous les cycles à trois chainons, les Thiiranes sont des cycles tendus (théorie de
Baeyer), en raison des angles dièdres proches de 60° (très éloignés de 109°, l’angle du carbone
hybridé sp3), dont la plupart des réactions sont d’ouverture du cycle. Cette propriété donne lieu
à une grande réactivité vis-à-vis les acides, les bases, ou en général avec les nucléophiles. La
réactivité des thiiranes est beaucoup moins apparentée à celle des oxiranes et des aziridines, en
raison de la compétition avec la polymérisation de l’hétérocycle. Cependant la réactivité des
Thiiranes substitués avec les nucléophiles est plus facile à celle avec les électrophiles, vue la
faible densité électronique du soufre comparativement à l’oxygène et l’azote.
- Si le milieu réactionnel est apolaire, l’attaque nucléophile se fait sur le carbone le moins
substitué (en raison de l’encombrement stérique exercé sur le carbone le plus substitué), avec
l’inversion de la configuration du carbone attaqué (figure II-16 b).
- Si le milieu est polaire, l’ion carbonium formé par ouverture du cycle est stabilisé par un
ou plusieurs substituants sur le même carbone (figure II-16 a).
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
-
S H S H SH
Solvant polaire + NuH
a) C C
Ph
H Ph Ph Nu
-
S
-
S CN - H
S R
CN
b) - +
Nu ,H H ROH SH
R
H R
Nu
H
R : alkyl R
OR
Le réducteur LiAlH4 (l’hydrure de lithium aluminium) libère l’ion hydrure H-, de caractère
nucléophile et ouvre facilement un cycle thiiranique par une réaction stéréospécifique
(démontrée par le Deuterure de LiAlD4), conduisant à un thiol (Figure II-17).
R S H R SH H
puis H2 O
-
D (LiAlD4 ) D
H R' H R'
A son tour, cette réaction est aussi stéréosélective. L’acide halohydrique concentré (milieu
fortement polaire) protonise tout d’abord le soufre du thiirane avant l’attaque de l’ion de
l’halogène, qui sera dans ce cas sur le carbone le plus substitué (Figure II-18).
+
R S R S H R X SH
H+
X-
H H H
-halogénothiol
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
L’addition des chlorures d’acide donne lieu à un mélange de produits d’attaque sur les
deux atomes de carbones (Figure II-19 a). Cependant, l’action des anhydrides d’acides
(comme RCOO- + RCO+) conduit tout d’abord à un ion thiolate, lors de l’attaque de l’ion
carboxylate, suivie de l’addition du RC+O (Figure II-19 b).
O
R X SCOCH 3 R' X SCOCH 3
R 1 2 R'
a) Cl CH3 1) + 2)
S H R' H R
-
S S ROCS
+
Pyridine RC O
b) + R(CO)2 O
+
R'
R' OCOR R' OCOR
b- Réactions d’oxydation
L’oxydation du thiirane peut être partielle ou complète. L’oxydation partielle donne lieu à
un monoxyde qui, par chauffage, donne un alcène et le monoxyde du soufre, cette réaction
peut avoir lieu en présence des oxydants comme les peroxyacides ou le periodate du sodium.
L’oxydation totale d’un thiirane, en présence d’un oxydant fort à savoir la KMnO4
concentrée, mène à un dioxyde (Figure II-20).
S
[O]
O O
O
S S
[O]
S O + H2 C CH2
C’est une réaction de cyclo addition 1,3 dipolaire du tétra cyanoéthylène sous une
radiation Uv conduisant à un dérivé du tétrahydrothiophène (Figure II-21).
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
Ph Ph
Ph NC
Ph NC CN Ph CN
h +
Ph
S HS - + S CN
Ph
NC CN CN
Ph Ph
Ph Ph
Ph
d- Désulfuration
H3 C H H3 C H Ph H3 C H Ph
+ -
a) S + P P h3 S P
Ph +S P
Ph
H3 C H H3 C H Ph H3 C H Ph
n-BuLi -
b) S S + n-Bu
, Li
Ces composés, dans leurs structures, n’ont présentés aucun intérêt biochimique ou
biologique.
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
II-3 Oxiranes
-
OH -
O O
OH -
+ X
-H2 O
X X
A noter qu’il est possible d’obtenir des halogénoalcools par addition des hypochlorites
HOCl (ou hypobromites, HOBr) sur une oléfine, ou par réduction des -halocétones.
b- Réaction de PRILESCHAJAEW
C’est une réaction d’addition d’un peroxyacide sur une oléfine (Réaction de
PRILESCHAJAEW). Les peroxyacides plus utilisés dans cette réaction sont les acides: m-
perchlorobenzoique, 3,5 dinitro-peroxybenzoique et l’acide peroxytrifluoroacétique (ce dernier
est très utilisé surtout avec les oléfines les moins réactifs) (figure II-24).
Cette réaction est stéréospécifique (une oléfine cis ou trans conduit respectivement à un
oxirane cis ou trans).
O O O
H H
H
H
O
H +R OH
H3C CH3
R1 R2
Dr : Haffar-H Page 21
Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
- O
COOEt COOEt R H O H R
- -
EtO
H C + O
R
H X H X R' EtOOC X R' EtOOC R'
O -
O O O CH3 O O
R1
+
H3 C S CH2
+ CH2 S + S
R1 R2 R2 H3 C CH3
CH3 R1 R2 CH3
A noter aussi que dans l’industrie, l’oxirane est facilement préparé à partir de l’éthylène et
l’air sous pression à 200-400°C en utilisant un catalyseur à base d’argent.
II-3-2 Réactivité
Les oxiranes présentent une forte réactivité. Les produits de leurs réactions dépendent du
milieu réactionnel (solvant et pH), des substituants et de la stéréochimie de la molécule. La
majorité de ces réactions sont d’ouverture du cycle dont elles sont souvent stéréo et
régiosélectives, ce qui leur donne un intérêt d’origine naturel. Généralement, l’attaque
nucléophile se fait sur le carbone le moins substitué selon un mécanisme SN2, alors que, si
l’oxirane possède un carbone diméthylé ou un groupement benzyle, l’attaque nucléophile en
présence d’un acide se fait sur le carbone le plus substitué selon un mécanisme SN2
(stéréospécifique).
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
Avec l’ammoniac ou une amine, cette réaction conduit à un amino-alcool, c’est une
réaction stéréospécifique. A titre d’exemple, la réaction de l’ammoniac avec le 2-3 diméthyl
oxirane (figure II-27).
CH3 NH2 CH
3
H
CH3 H NH2 CH3 H
HO CH3 H
O CH3 O
NH3 NH3
H H HO
CH3 H CH3 H
Cis Thréo Cis Thréo
CH3 H
H CH3
H CH3 H CH3
NH2
HO
O NH2 HO
O CH3
NH3 NH3
CH3 H
CH3 H CH3 H H
H3C H H3C H
+ +
O + H3 O O H + H2O
H3C H H3C H
CH3 CH3
+
H3 C H H2O H HO H
-H+
+
H 2O O H H3C OH H3C OH
H3 C H H
H
et son inverse optique et son inverse optique
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
Lorsque le solvant n’est pas l’eau, remplacé par le méthanol, la réaction conduit à un
mono-éthylène de glycol (méthyl cellusolve). De même avec l’éthanol et l’éthylène glycol, on
obtient respectivement l’éthyl cellusolve et la diéthylène glycol (figure II-29).
Dans ce cas, le mécanisme est le même; l’attaque nucléophile est assurée par l’action de
l’acide (Cl-, CN- …). L’acide chlorhydrique mène à un -chloroalcool et l’acide cyanhydrique
HCN à une cyanhydrine (figure II-30).
OH OH
HCl O HCN
Cl NC
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
- + -
(P h)3P + X X (P h)3P , X + X
-
O HO
- HO
X O R R
2
-
R -OH
X R X R
R
O -
O
CH3
H
CH B
- CH3 + BH
H CH3
CH3
CH3
CH3
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
Cependant, il est possible qu’une voie secondaire puisse avoir lieu. La bétaïne formée peut
libérer une molécule de composé carbonylé qui par une réaction de Wittig conduit à un
mélange d’alcène cis et trans (figure II-34).
ph H
+ -
H P C
+ R
(ph3)P ph ph R H H H R'
Réaction de Wittig
H + +
-
O O R R' R H
R' cis trans
H R'
HO
-
H
O + HO
1) EtOH
+
2) H , H O majoritaire
Les oxiranes sont figurés dans plusieurs biosynthèse, présentant un rôle important comme
intermédiaire, en vue la formation d’un carbonium très réactif (ou un 1,2 diol), en milieu acide
(ou avec l’eau), lors de leurs ouverture. Plusieurs exemples de composés comportant des
cycles époxydes sont à citer, comme le cas de certaines oxydases et les cytochromes P450, qui
peuvent produire des oxiranes avec l’oxygène moléculaire, dont, l’un est fixé sur un substrat
éthylénique formant un oxirane et l’autre est utilisé pour former l’eau.
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
+
[O] H
+
C
O HO
Squalène 2-3 époxy Squalène
H H Me Me
+
C
Me Me Me
Me -H
H Me Me
HO HO HO
Me Me H Me Me H
Lanostérol Cholestérol
H H
O
CH3 P HO
O
HO
Fosfomycine
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Chapitre II Hétérocycles à trois chainons
H3 C
O
OH
OR
OH CH3
CH3
O
O O
R: H Oléandomycine H3 C
CH3 OR N(CH3 ) 2
R: COCH3 Triacétyloléandomycine
O O
CH3 OCH3
OR
O
CH3
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