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1.cours Reseaux Mono Triphase 3TC ENSAM
1.cours Reseaux Mono Triphase 3TC ENSAM
Traditionnellement on associe l'électrotechnique aux "courants forts" par opposition aux "courants
faibles" qui seraient du domaine exclusif de l'électronique. Cependant on rencontre en
électrotechnique non seulement de très fortes puissances, de plusieurs mégawatts ( MW ) à quelques
milliers de MW, mais aussi de faibles puissances, de l'ordre du kW ou du W, pour le chauffage,
l'électroménager, etc; voire de très faibles puissances, de quelques μW pour les micro moteurs de
montres à quartz, à quelques nW dans la motorisation de certaines techniques d'exploration médicale.
L'enseignement de première année cycle ingénieur de l’ENSAM-Meknès aborde l'étude des régimes
monophasé et triphasé, des circuits magnétiques et des machines statiques (transformateurs
monophasés et triphasés).
Chapitre I :
Les systèmes monophasés et triphasés (Etude en régime équilibré)
I. Le monophasé :
I.1. Rappels sur la description des grandeurs sinusoïdales.
I.1.1. Obtention et définition d’une grandeur sinusoïdale :
Une force électromotrice (f.e.m) sinusoïdale est généralement issue d’une Génératrice Synchrone
(GS) dite souvent alternateur ou d’une Génératrice Asynchrone à Double Alimentation (GADA).
A puissance transportée constante, l’augmentation de la tension à la sortie de la centrale de
production (alternateur) permet la diminution du courant et par suite la diminution des pertes par
effet joule dans les lignes de transport (figure 1).
On peut faire correspondre à toute fonction sinusoïdale un vecteur de Fresnel partant de l'origine du
repère, de module l'amplitude de la fonction et faisant un angle égale à sa phase instantanée avec l'axe
( Ox ) pris comme origine des phases, grâce à sa projection sur l'axe ( Ox ).
Par exemple, pour une tension u = U2.cos( t + ) le vecteur de Fresnel associé est:
Par exemple, pour une tension u(t) = U2.cos( t ) et un courant i(t) = I2.cos( t + ), on dessine :
Selon le signe du déphasage φ, on pourra dire que i est en retard ou avance de phase par rapport à u.
I.1.2.2. Représentation complexe:
Reprenons u(t) = U2.cos( t ) et i(t) = I2.cos( t + ). On caractérise les grandeurs sinusoïdales
par les composantes de leurs vecteurs représentatifs dans le plan complexe.
I.1.2.3. Addition/soustraction:
La dérivation ou l'intégration d'une grandeur sinusoïdale donne une grandeur sinusoïdale de nature
différente mais de même pulsation.
En utilisant la notation complexe, dériver revient à multiplier le module de la grandeur considérée par
w et à la déphaser en avant de π/2 ; intégrer revient à diviser son module par w et à la déphaser en
arrière de π/2.
intégral est :
En effet, les équations fondamentales pour une bobine et un condensateur et éventuellement une
résistance sont :
et
En notation complexe on a:
Ceci dit que les déphasages entre tension et courant sont successivement : φ = + π/2, φ = 0 et φ = -π/2.
Donc pour une bobine pure le courant est en retard quadrature par rapport à sa tension aux bornes.
Pour un condensateur pur le courant est avance quadrature par rapport à sa tension aux bornes.
Pour une resistance le courant qui la traverse et sa tension aux bornes sont en phase.
I.1.3.2. Notion d’impédance d’une portion de circuit :
On définit l’impédance d’une portion de circuit comme étant le rapport des valeurs efficaces
complexes de sa tension aux bornes et du courant qui la traverse, notée souvent par telle
que :
D’après ce qui précède l’impédance Z d’une bobine, d’un condensateur et d’une resistance sont
successivement les suivantes: Z = Lω, Z = 1/(Cω) et Z = R.
Avec la convention de signe récepteur si la puissance est positive alors le système considéré
reçoit de l'énergie, si la puissance est négative alors il cède de l'énergie. Soit une charge
monophasée (figure 3) alimentée par une tension u (t) et traversée par un courant i (t) (u(t) et
i(t) sont deux signaux périodiques).
On définit la puissance active consommée par la charge, la valeur moyenne de p(t) telle que :
C'est l'énergie effectivement récupérable par la charge (sous forme de travail mécanique, de chaleur,
etc. ).
S Q 𝑆 = 𝑈𝐼 = 𝑃 +𝑄
φ cos(φ) = P/S : facteur de puissance.
P
Pour relever le cos(φ), il suffit donc de réduire la puissance réactive Q1 (puissance avant relèvement)
Or un condensateur a la propriété de produire de la puissance réactive (Qc). Donc pour réduire Q1, il
suffit de placer un ou plusieurs condensateurs en parallèle avec la charge de l’installation. On obtient
alors une nouvelle puissance réactive réduite Q2 (figure 4).
La puissance apparente et donc le courant seront diminués tout en fournissant la même puissance
active et on réalisera ainsi des économies sur la facture d’énergie électrique (figure 4).
φ1 : déphasage entre courant et tension avant la mise du groupement de capacités.
S1 devient S2 réduite (S1 < S2) et donc le courant ainsi que les pertes par effet joules dans les fils
d’alimentation seront réduites.
Les installations industrielles sont en général inductives (à cause des enroulements des moteurs), de
plus les compteurs électriques mesurent et permettent de facturer la puissance active consommée par
un abonné. Ainsi, si le facteur de puissance d'un abonné est faible les pertes joule dans le réseau
électrique sont élevées par rapport à la puissance active qui lui est facturée. Aussi le réseau d’une régie
donnée impose-t-il une valeur minimale du facteur de puissance ( un cosj minimal ≥ 0,8 ), sous peine
de pénalités financières, aux utilisateurs.
Le facteur de puissance cos(φ), définit en quelque sorte un taux d'activité "utile" de la ligne.
e1, e2, ….. et eq sont des f.e.m issues d’un alternateur ou d’une génératrice asynchrone à double
alimentation.
N.B : La somme des q grandeurs sinusoïdales formant un système équilibré est nulle. On
vérifie bien e1 + e2 + …..+ eq = 0.
Selon la valeur de q et de m, on aura les différents systèmes suivants :
II.2.. Sens et ordre de succession des phases :
Définition 1 : Par convention, un système est dit direct quand les vecteurs représentant les grandeurs
sinusoïdales sont numérotés dans le sens horaires (ou rétrograde). Le système est dit inverse quand le
numérotage va croissant dans le sens trigonométriques.
Définition 2 : un système est dit d’ordre m (m entier positif) quand deux vecteurs portant deux indices
consécutifs sont déphasés de m fois 2π/q (pour le cas de q phases).
Système direct d’ordre 1 Système inverse d’ordre 1
Ou Système inverse d’ordre 2 Système direct d’ordre 2
N.B : Par convention, un système direct ou inverse d’ordre 1 se lit système direct ou inverse tout
court.
Si chaque f.e.m ek alimente une impédance de même valeur 𝑍, on obtiendra alors un système triphasé
equilibré en courant i1, i2 et i3 tel que :
Figure 4
On remarque qu’on a besoin de (2*3) fils. Grace au groupement des phases, on peut réduire à (3 + 1)
ou à 3 le nombre de conducteurs nécessaires. Ainsi, deux types de groupements ou couplages sont
possibles :
Couplage ou groupement en étoile (Y);
Couplage ou groupement en triangle (Δ ou D).
On donne un point commun aux 3 circuits de la figure 4, en réunissant 3 de ces bornes pour former un
point neutre (figure 5). On peut confondre en un seul, appelé conducteur neutre (N) ; les conducteurs
de retour des trois phases. On a ainsi réalisé une liaison à (3 + 1) fils, dite en étoile avec neutre.
Une ligne triphasée comporte 3 conducteurs appelés "phases" (1,2,3 ou A,B,C ou R,S,T) et
éventuellement un conducteur de référence appelé "neutre« (N). On distingue deux types de tensions:
Les tensions simples ou les tensions étoilées, (tensions entre phase et neutre). Nous les
noterons : v1(t), v2(t) et v3(t).
Les tensions composées (ou tensions entre phases). Nous les noterons : u12(t),u23(t) et u31(t).
⎧ 𝑣 = 𝑉√2 cos(𝜔𝑡) 𝑢 (𝑡 ) = 𝑣 − 𝑣
⎪
𝑣 = 𝑉√2 cos 𝜔𝑡 − 𝑒𝑡 𝑢 (𝑡) = 𝑣 − 𝑣 en notation complexe et si nous prenons
⎨ 𝑢 (𝑡 ) = 𝑣 − 𝑣
⎪ 𝑣 = 𝑉√2 cos 𝜔𝑡 −
⎩
⎧ 𝑣 = 𝑉√2𝑒
⎪ 𝑣 =𝑎 𝑣
v1 comme référence en tensions simple, nous aurons : 𝑣 = 𝑉√2𝑒 𝑒𝑡
⎨ 𝑉 =𝑎 𝑣
⎪ 𝑣 = 𝑉√2𝑒
⎩
𝑢 = 𝑣 −𝑣 𝑢 = (1 − 𝑎 )𝑣
De plus : 𝑢 = 𝑣 −𝑣 et 𝑢 =𝑎 𝑢
𝑢 = 𝑣 −𝑣 𝑢 =𝑎 𝑢
Afin de simplifier l'étude des montages triphasés équilibrés (et ce quelque soit le mode de couplage
choisi), on essaiera de se ramener à un schéma équivalent monophasé. L'étude d'une seule phase est
en effet suffisante, le comportement des deux autres étant identique à 2π/3 ou 4π/3 près. Nous aurons
ainsi, le neutre du réseau et celui de la charge seront au même potentiel et on peut écrire :
𝑽𝟏 = 𝒁𝑰𝟏 , 𝑽𝟐 = 𝒁𝑰𝟐 𝒆𝒕 𝑽𝟑 = 𝒁𝑰𝟑