Chapitre 4 : L’AFRIQUE : DÉCOLONISATION ET NÉOCOLONIALISME
Leçon6: L’EMANCIPATION DES TERRITOIRES BRITANNIQUES : Cas du Ghana et du Kenya
Justification : Cette leçon permet à l’apprenant de promouvoir l’émancipation des peuples africain. INTRODUCTION Dans la hiérarchie des processus d’émancipation des peuples d’Afrique, celle de l’empire britannique fut sans doute la plus rapide et la plus apaisée. Aidé par des leaders et des conditions favorables au dialogue, la Grande Bretagne va à partir de 1957 restituer aux peuples africains leur souveraineté. I. LA POLITIQUE COLONIALE BRITANNIQUE EN AFRIQUE Les britanniques dès le début leur aventure coloniale sont convaincus que les colonisés reviendraient à court ou à long termes aux populations locales qui y résident. C’est ainsi que les britanniques vont optés pour une administration indirecte (Indirect rule). Ce système Théorisé par Sir Frederick Lugard qui affirmait que, « pour en assurer le succès et promouvoir le bonheur et le bien-être des populations, les institutions et les méthodes doivent être profondément enracinés dans leurs traditions ». Ceci supposait donc l’envoi dans les colonies d’un nombre limité d’officiels britanniques. Ceux-ci étaient ainsi volontairement ou pas obligé de s’appuyer sur les chefs locaux à qui il déléguait un certain nombre de pouvoirs (justice, finance, etc.). Ce mode de gestion garantissait la stabilité dans les colonies et permettaient une exploitation minutieuse des ressources tout en préservant les locales (politique de différentiation). Ce mode de gestion est implémenté dans la plupart des colonies britanniques d’Afrique. II. LA DECLONISATION DU GHANA La décolonisation du Ghana est un exemple type de décolonisation pacifique. 1. Les mouvements nationalistes Ancien territoire de l’empire Ashanti, la Gold Coast (nom du pays jusqu’en 1957) dévient une colonie britannique en 1901. Les premières velléités nationalistes au Ghana débutent dans les années 20. Durant cette période, les chefs locaux revendiquent et obtiennent de l’administration britannique la mise en place de conseil législatif composé de chefs locaux (constitution de 1925). C’est après le 2ème GM que les mouvements nationalistes vont véritablement éclore suite à l’adoption d’une nouvelle constitution. En août 1947 l’United Gold Coast Convention est fondé par des intellectuels. Ce parti qui a pour leader John Danquah et pour secrétaire Kwamé N’Krumah milite pour plus d’ouverture et s’appuie sur des mouvements de jeunes, de paysans et d’anciens combattants. 2. La marche vers l’indépendance 1948 est une année trouble pour la colonie de la Gold Coast qui est secouer par de nombreuses crises (crise du cacao, des mouvements de jeunes, manifestations des anciens combattants). Il s’en suit une répression brutale et N’Krumah est arrêté. A sa sortie de prison, ce dernier crée le 12 juin 1949, la Convention People’s Party (CPP). Ce parti revendique l’unité et l’indépendance du pays. Pour se faire, N’Krumah 1950 lance une « campagne d’action positive » non violente marquée par des grève qui paralyse la colonie. En réponse à ce mouvement, une nouvelle Constitution est promulguée en décembre 1950 et l’ancien conseil législatif est transformé en Assemblée Nationale. Des élections législatives sont organisées en février 1951 et le CPP est déclaré vainqueur. N’Krumah est nommé Leader of Government, titre qui sera transformé en 1952 en Premier Ministre. Son idée d’indépendance dans un pays uni rencontre une opposition auprès chefs du Nord et certains intellectuels soucieux de préserver leurs privilèges. Afin de concilier les positions les britanniques organisent de nouvelles élections législatives de 1956 et le CPP obtient 72 des 104 sièges. Face à ce score sans appel l’idée de N’Krumah triomphe et le 6 mars 1957 le britanniques accordent l’indépendance à la Gold Coast sous le nom de Ghana. CONCLUSION Le système colonial britannique (indirect rule) prédisposait les nationalistes à prendre la direction de leur pays. Si celui-ci a permis à plusieurs colonies (Ghana, Nigéria, …) d’accéder aux indépendances sans heurts.