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Arietta Papaconstantinou

La liturgie stationale à Oxyrhynchos dans la première moitié du


6e siècle. Réédition et commentaire du POxy XI 1357
In: Revue des études byzantines, tome 54, 1996. pp. 135-159.

Résumé
Publié pour la première fois en 1915 par Grenfell et Hunt, le calendrier liturgique POxy XI 1357 fait ici l'objet d'une nouvelle
édition qui revient sur un certain nombre de restitutions introduites de façon peut-être trop hâtive. Cette édition est accompagnée
d'un commentaire historique portant sur l'organisation du temps liturgique, sur les églises et leur utilisation par la liturgie
stationnale, et sur la place réservée aux saints tant dans les fêtes que dans la dédicace des lieux de culte. La fonction et les
conditions d'élaboration du document font, enfin, l'objet d'une nouvelle interprétation.

Abstract
REB 54 1996 Francep. 161-199.
Arietta Papaconstantinou, La liturgie stationnale à Oxyrrhynchos dans la première moitié du 6e siècle. Réédition et commentaire
du POxy XI 1357. — The liturgical calender POxy XI 1357 was published for the first time by Grenfell and Hunt in 1915. The new
edition given here reexamines a number of restitutions introduced, perhaps too hastily, in the original edition and repeated ever
since. It is followed by a historical commentary treating questions such as the organization of liturgical time, the use of the town's
churches made by stational liturgy, and the place taken by saints in the cycle of feasts and in the dedication of churches. Finally,
a new interpretation is given of the function of the document and of the conditions in which it was produced.

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Papaconstantinou Arietta. La liturgie stationale à Oxyrhynchos dans la première moitié du 6e siècle. Réédition et commentaire
du POxy XI 1357. In: Revue des études byzantines, tome 54, 1996. pp. 135-159.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1996_num_54_1_1921
LA LITURGIE STATIONNALE
À OXYRHYNCHOS
DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU 6e SIÈCLE.
RÉÉDITION ET COMMENTAIRE
DU POXYXl 1357 '

Arietta PAPACONSTANTINOU

Résumé : Publié pour la première fois en 1915 par Grenfell et Hunt, le calendrier litu
rgique POxy XI 1357 fait ici l'objet d'une nouvelle édition qui revient sur un certain
nombre de restitutions introduites de façon peut-être trop hâtive. Cette édition est accom
pagnée d'un commentaire historique portant sur l'organisation du temps liturgique, sur les
églises et leur utilisation par la liturgie stationnale, et sur la place réservée aux saints tant
dans les fêtes que dans la dédicace des lieux de culte. La fonction et les conditions d'éla
boration du document font, enfin, l'objet d'une nouvelle interprétation.

En 1915 paraissait dans le volume XI des papyrus d'Oxyrhynchos le


calendrier liturgique POxy XI 1357, qui couvre la période du 23 phaôphi
(20 octobre) à la fin de phamenôth (février/mars) de l'année 535-536.
Revenir sur ce document exceptionnel peut paraître, a priori, inutile : ses
éditeurs, Grenfell et Hunt, l'ont longuement commenté et annoté2 ; puis

1 Je tiens à remercier le père Ugo Zanetti pour l'attention qu'il a consacrée à une pre
.

mière version de cet article, ainsi que Jean Gascou, qui m'a apporté plusieurs précisions
après avoir examiné le document original à Londres.
Ouvrages cités en abrégé :
Baldovin, Urban Character: J. Baldovin, The Urban Character of Christian
Worship. The Origins, Development and Meaning of Stationed Liturgy, Rome 1987.
Baumstark, Antiocheia : A. Baumstark, Das Kirchenjahr in Antiocheia zwischen 512
und 518, Rom. Quartalschrift 11, 1897, p. 31-66 et 13, 1899, p. 503-523.
DelEHAYE, Calendrier : H. Delehaye, Le calendrier d'Oxyrhynque pour l'année 535-
536, An. Boll. 42, 1924, p. 83-99.
POxy XI : B.P. Grenfell et A. S. Hunt, The Oxyrhynchus Papyri, XI, Londres 1915.
2. POxy XI, n°1357, p. 19-43 et pi. 1 ; voir J. van Haelst, Catalogue des papyrus litt
éraires juifs et chrétiens, Paris 1976, p. 963, n° 961 ; reproduction partielle dans G.

Revue des Études Byzantines 54, 1996, p. 135-159.


136 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

Hippolyte Delehaye l'a, dans les Analecta Bollandiana, présenté au plus


large public de l'hagiographie3 ; il a, en outre, proposé une interprétation
nouvelle de la finalité du document et exprimé son désaccord sur cer
taines restitutions des éditeurs. Rien, à première vue, ne paraît devoir
être ajouté au travail de ces savants.
Cette première impression, toutefois, ne résiste pas à un examen plus
attentif du dossier réuni autour du calendrier d'Oxyrhynchos. L'édition
que Grenfell et Hunt en ont donnée n'est pas, en effet, sans soulever de
problèmes, ou, du moins, sans créer certains risques pour les utilisateurs.
Elle contient, il est vrai, des lectures qui se révèlent toujours exactes,
parfois même meilleures que celles que l'on peut faire aujourd'hui sur
un original sans doute détérioré. Mais les restitutions proposées pour les
nombreuses lacunes sont, en revanche, de pures conjectures fondées sur
des calendriers tardifs. Cela ne les a nullement empêchées de faire leur
chemin dans la bibliographie ultérieure : ainsi, dans son recensement des
églises d'Egypte, Antonini donne pour acquis un martyrion nord et des
églises Ama-Héraïs, Saint-Jérémie, Saint-Julien, Saint-Paul, Saint-
Théodore et Saint-Théodote, alors que tous ces édifices ne sont connus
que par des restitutions, entières ou partielles 4. Delehaye, pour sa part,
observe dans une conférence prononcée au Collège de France en 1935
qu'«à Oxyrhynque, si les lectures sont exactes, l'église S. Pierre fêtait
son patron, l'église S. Paul le sien»5 : or il ne s'agit pas de lectures, mais
de restitutions ; ni la mention d'une église Saint-Paul, ni celle d'une fête
des deux saints ne sont conservées.
Il convient donc, avant tout, de donner une nouvelle édition de ce
papyrus. Celui-ci mérite, de surcroît, un commentaire historique sur cer
tains points qui n'ont pas — ou peu — retenu l'attention des premiers
lecteurs : l'organisation du temps liturgique, d'abord, et le rythme des
célébrations ; les églises, ensuite, et leur utilisation par la liturgie station-
nale ; la fonction du document, enfin, sur laquelle on peut revenir à la
lumière du contexte politique.

Description
Le calendrier liturgique est inscrit en deux colonnes sur une feuille de
papyrus qui mesure aujourd'hui 29,7 χ 36,4 cm. Une cassure verticale
sur le côté droit l'ampute d'une bande que l'on peut estimer à 5 cm
d'après la largeur de la première colonne du texte (C I), de telle sorte que
la deuxième colonne (C II) ne conserve que la partie gauche de son texte.

Cavallo et H. Maeiiler, Greek Bookhands of the Early Byzantine Period, A.D. 300-800,
Londres 1987, p. 69, pi. 30a (lignes 1-30).
3. Delehaye, Calendrier ; voir aussi id.. L'ancienne hagiographie byzantine. Les
sources, les premiers modèles, la formation des genres. Conférences prononcées au
Collège de France en 1935, éd. B. Joassart et X. Lequeux, Bruxelles 1991, p. 6-10.
4. L. Antonini, Le chiese cristiane nell'Egitto dal IV al IX secolo secondo i documenti
dei papiri greci, Aegyptus 20, 1940, p. 173-179, n° 3, 6, 11, 15, 27, 31 et 32.
5. Delehaye, L'ancienne hagiographie byzantine... (note 3), p. 8 (souligné par moi).
LA LITI'RGIK STAÏK )N\ A .!■· \ >.\ > !<!''- \v Hi »S 137


La taille initiale du document, s'il comportait deux colonnes, devait être
de l'ordre de 29,7 χ 41 . Par ailleurs, une partie considérable du milieu du
document manque: la lacune, haute d'environ 6 cm, affecte complète
ment C I, qui perd six lignes entières (I. 14-19) ; sa prise sur le texte de C
II est d'environ 6 cm du côté gauche, sur six lignes. A cet endroit C II ne
subsiste que sur une largeur de 6,7 cm. Cette bande est Tunique jonction
entre les deux fragments du papyrus sépares par la lacune. Le fragment
supérieur, d'une hauteur de 10,5 cm, est assez bien conservé. Tel n'est
pas le cas du fragment inférieur ( 13 J cm.» qui présente plusieurs mutilat
ions, dont la plus gênante esi une cassure \emeale ci un peu moins d'un
centimètre qui a pris la place des dates de C il et qui sépare la partie
gauche du fragment inférieur de sa partie droite. Ces deux fragments ne
sont pas jointifs, mais l'examen de ί arrière du papyrus, ainsi que deux
traits tirés sous les lignes 55 et 56 subsistant sui les deux fragments, per
mettent d'établir la correspondance entre les lignes du texte. On notera
que les deux fragments ont été légèrement décale- lors du montage sous
verre: aussi, chaque ligne du Iragment inférieur tauche se trouve, sur le
cliché, en regard de la ligne suivante sur la parue inférieure droite du
document.
L'écriture, parallèle aux libres, est une onciaie irrégulière plutôt
grande, sans doute une écriture de chancellerie '\ La mise en page est très
soignée, de telle sorte que le texte est d'une grande lisibilité Sa nature
officielle ne fait pas de doute et il se pourrai! cju'H aü été destine à l'aff
ichage public.
Le texte se présente, comme on l'a υπ. ά:γ deux colonnes, ioutes deux
mutilées. C I représente le début ongitiei dis iexte, puisqu'elle porte, en
tête, l'identification du document ci la mention de Γ indiction ; elle
contient une série de dates suivies de noim d'e.üüses et. parfois, de noms
de fêtes, et se termine à la fin du mois de ehoiak (le 30). à 2,6 cm du
bord inférieur Le texte de C II a ia même -Hüciure mats les motifs des
célébrations manquent sur la partie droite C or.irairement a C L les lignes
à la fin de C II sont serrées et ne laissent aucune marge avant sur ie bord
du papyrus. Il est fort probable que ie scribe, arrivant a la fin de sa copie,
a essayé de faire tenir, selon une habitude bien connue, toute la fin du
texte dans C II, pour éviter de commencer Line troisième colonne qui
serait restée très courte.
La date du document, établie de façon sure par des critères internes7,
est de 535-536. Or, cette année. Pâques tombait !e 27 phancmôlh (23

6. G. Cavallo et H. Μλι-.hu-.k, Greek ^hhkhiiiuis ..<" Vu- /:,î/vv h\;-jntme f'cnud, A.D.
j(M)-S()(h Londres !987, ρ 61·). >, p;i;;
r;

7. Il me semble inutile de reprendre ici pour >a troisième κ-is -„elle dcmonsiralion, que
Ton trouvera détaillée dans l'édition nrii:< ",."\ ρ ■''■ vT iv-siünec üar.s I)i;i i-.ham
Calendrier, p. 86: elle est faite essentieiiVmcn' J :nvv- ■■> -ιι-η»,,Γι^ .;,. 'uutic'iot1 d'u'ic
'

,

part, et des dimanches en regard des jours '.lu nuiis. J^ auiiv ehe cm conl'ii-mée par la
célébration de la Nativité ie 28 ehoiak au :ie·; ■.'[: .'"' .·■.: .;■.-. . r-esr^ m mJ a Lin .lécakiue
1■ .

connu entre le calen<.lriei üiiici c. ■■' :>■ "■ ·· ■'


:


138 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

mars) et le début du Carême le 15 mécheir (10 février). Le calendrier


mentionne, pour la première semaine du Carême, deux célébrations
consécutives qui ont lieu le samedi 21 et le dimanche 22 mécheir. Il
signale encore, pour la première semaine du mois, deux autres synaxes
dont la date précise n'a pas, malheureusement, été conservée. Enfin C II
fait état, pour phamenôth, de sept synaxes, dont deux au moins se sui
vent sur deux jours. Si le rythme observé pour la première quinzaine du
Carême — deux célébrations par semaine — se maintient jusqu'à la fin
de celui-ci, les sept synaxes données par C II couvrent une période d'un
peu plus de trois semaines se terminant à la veille de Pâques. Le calen
drier couvrirait alors la période allant du 23 phaôphi (21 octobre) jusqu'à
Pâques, ou du moins jusqu'au dimanche des Rameaux. Cette observation
a, comme on le verra, son importance.

Contenu
POxy XI 1357 est donc un calendrier liturgique pour une période
d'environ cinq mois, contenant les fêtes à célébrer et le lieu de leur célé
bration, sur le modèle «date (mois et jour) ; lieu (l'église X) ; nature de la
célébration (le jour de Y)». Les éditeurs avaient relevé la ressemblance
de ce système avec celui des stationes de Rome. Hippolyte Delehaye l'a
comparé à celui de Constantinople, sans faire, pour autant, d'autre com
mentaire 8. Il s'agit, dans les deux cas, d'une forme d'organisation litu
rgique très étudiée depuis et qualifiée habituellement, d'après le rite
romain, de stationnale. Ce terme s'applique à l'ensemble des actions
liturgiques qui ont lieu dans une ville, sous la direction de l'évêque et
avec la participation du clergé et des fidèles ; ces célébrations se déroul
ent selon un ordre fixe, dans des édifices de culte préétablis et à l'occa
sion de fêtes précisées à l'avance. Chacun de ces services est considéré
comme le principal de la journée: à Alexandrie on l'appelle σύναξις
καθολική 9.
Il est clair qu'avec POxy XI 1357, nous sommes en présence d'un
calendrier de liturgie stationnale comportant la liste des synaxes prési
dées par l'évêque, leurs date et lieu de célébration. Un service stationnai
peut aussi impliquer une procession allant d'un lieu de culte à un autre ;
c'est peut-être ce qui se passe à Oxyrhynchos lorsque deux synaxes sont
prévues pour le même jour 10.
Les fêtes retenues dans la présente édition sont, comme on le verra,
drastiquement réduites par rapport à l'édition princeps. Il me semble, en

8. POxy XI, p. 22 ; Delehaye, Calendrier, p. 87.


9. H. Brackmann, «Synaxis katholike» in Alexandreia, JbAC 30, 1987, p. 74-89.
Définition de la liturgie stationnale, p. 74-75 ; voir aussi celle de Baldovin {Urban
Character, p. 37), qui en mentionne plusieurs autres p. 37 n. 6.
10. Le 1er tybi (à Saint-Pierre et à Saint- ? ), le 14 tybi (à Saint-Michel et à Ama ? ), le
15 tybi (à Sainte-Euphémie et à l'Évangéliste), au début de mécheir (noms des églises
mutilés), et le 21 mécheir (à Saint-Philoxène et à Saint- ? ).
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 139

Illustration non autorisée à la diffusion

Le papyrus POxy XI 1357 (Brit. Libr. Pap. 2442 ;


reproduit avec l'aimable autorisation de la British Library)
140 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

effet, peu prudent de proposer des restitutions d'après des calendriers tar
difs qui, de surcroît, n'ont rien à voir avec le contexte local de POxy XI
1357. Seules, en fait, six restitutions me paraissent assurées : les trois
dimanches (3 et 7 tybi, 15 mécheir), saint Pierre le 1er tybi, l'Epiphanie
le 11 et sainte Marie le 21. J'ai pris le parti, dans tous les autres cas, de
ne restituer ni noms d'églises, ni noms de fêtes et de garder mes proposit
ions pour les notes n. Cette position «minimaliste» est, en outre, justi
fiéepar le fait que, dans C I, trois célébrations ne sont associées à aucune
fête.
Col. I
1 Γνώσις συνάξεων μετά το κατελθ(εΐν)
2 ίνδ(ικτίονος) ιδ' εν Άλεξανδρ(εία) τον πάπα ού'τως ·
κγ'
3 φαώφι εις την Φοιβάμμωνος κυριακή
κε'
4 εις τον αγι(ον) Σερήνον ήμερα μεταν(οίας)
ίλ'
5 __
κ' εις την μαρτύρ(ων) κυριακή
6 άθύρ εις τήν Φοιβάμμωνος ήμερα Επιμάχου
7
8
9 ιβ'
ιγ'
ιδ'
ιε'
ζ' εις τον αγι(ον)
Εύαγγελιστ(ήν)
αυτόν Μιχαηλα
Μηνδν
Ίοΰστον
ήμέρ(α)
κυριακή
ήμέρ(α) αύτου
10
αύτοϋ"
11
ις'
12 ιζ' εις τον αυτόν
13 εις τον αγι(ον) Ίο[υ]στον

14-19 [χοίακ] lacune de six lignes

20 [ι]β'
C εις τον αγι(ον) Βίκτορα
21 ιε' εις τήν 'Αννιανής κ[υρια]κή
22 ιθ' εις τον αγι(ον) Κοσμά ή[μέρ(α)] Ίσίωνος
23 κβ' εις τον Εύαγγελιστ[(ήν) κ]υριακή
24 εις τον αγι(ον) Φιλόξε[νον ήμέρ(α)] αύτου
κγ'
25 κδ' εις τον αυτόν
26 εις τον αυτόν
κε'
27 ομοίως
28
29
κθ'
κς'
κζ'
κη'
λ' εις τήν
τον αυτήν
αγι(ον)
αυτόν
άγί(αν)
εις τονομοίως
αυτόν
Σε[ρ]ήνον
Μαρίαν γέννα
κυριακ(ή)
του Χρίστου
30
31
32

1 1. On ne trouvera pas, dans l'annotation, de commentaire sur chaque saint : pour cela
je renvoie à H. Delehaye, Les martyrs d'Egypte, An. Boll. 40, 1922, p. 5-154 et 299-364
et à A. Papaconstantinou Le culte des saints en Egypte d'après la documentation papyro-
logique et épigraphique grecque (Ve - VIIe s.), Thèse de doctorat, Strasbourg, 1993.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 141

Col. II
33 [τϋβι] α' εις τον αγι(ον) Πέτρ[ον ήμέρ(α) αύτοΰ
34 όμ(οίως) κ(αι) εις τον αγι(ον) [
35 γ' εις την Φοιβάμμ[ωνος κυρ^ακή
36 ια' εις την Φοιβάμμω[νος... (Epiphanie)
37 ιβ' εις την νοτινή[ν έκκλησιαν
38 ιγ' είς τον αγι(ον) Φιλό[ξενον
39 ιδ' είς τον αγι(ον) Μ[ι]χ[αηλά
40 εις την αμα [
41 ιε' εις την άγί(αν) Εύφ[ημίαν
42 εις τον Εύαγ[γελιστ(ην)
43 ις' εις την Φοιβάμ[μωνος
44 ιζ' εις την Άννια[νης κυριακη
45 κα' εις την άγί(αν) Μαρ[ίαν... (Dormition)
46 [ εις τον αγ]ι(ον) Ιε[
47 [ εις τον βα]πτιστ[ην
48 [ εις τ.. άγι( )] Ιουλ[
49 [ εις τον αγι](ον) αββ[α
50 [ ]τοβ[
51 [ ε]ίς [την άγ]ι(αν) Εύφ[ημίαν
52 [ η'] εις τον αγι(ον) Ζαχ[αρίαν
53 θ' εις τον αγι(ον) Σερ[ηνον
54 ια' εις τόν αγι(ον) Γαβρ[ιηλ
55 ί [φ'] εις τον αυτόν [
56 ί [ ] εις τόν αγι(ον) απ<α> Άν[ούπ ημέρα
57 [ι]ε/ εις την Φοιβάμ[μωνος κυριακη
58 κα' είς τόν αγι(ον) Φιλ[όξενον
59 όμ(οίως) κ(αι) είς τόν α[γι(ον)
60 κ[β] είς τόν αυτόν [
61 κ[η] είς την νοτιν(ήν) εκ[κλησίαν
62 [κ] θ' είς την αυτήν [
63 φαμενώθ [ ] είς τόν αγι(ον) Θεο[
64 [ ] είς τόν αγι(ον) Φιλόξ[ενον
65 [ ] είς τόν αγι(ον) Θε[
66 [ ] είς την Φοιβ[άμμωνος
67 [ ] είς την αυτήν
68 [ ε]ίςτήν άγί[(αν)
69 [ εί]ς [τ
142 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

Traduction
Col. I
Liste des synaxes après le voyage de l'évêque à Alexandrie, comme suit

Indiction 14
phaophi 23 à celle de Phoibammon, le dimanche
25 à Saint-Sérénos, le jour de la pénitence
30 à celle des martyrs, le dimanche
hathyr 3 à celle de Phoibammon, le jour d'Épimachos
7 à l'Évangéliste, le dimanche
12 à Saint-Michel, son jour
13 au même
14 à Saint-Juste, son jour
15 à Saint-Ménas, son jour
16 au même
17 à Saint-Juste

(choiak) Lacune de 6 lignes

7 à Saint- Victor
12 à celle d'Annianè, le dimanche
15 à Saint-Cosme, le jour d'Ision
19 à l'Évangéliste, le dimanche
22 à Saint-Philoxène, son jour
23 au même
24 au même
25 au même encore
26 à Saint-Sérénos, le dimanche
27 au même
28 à Sainte-Marie, la naissance du Christ
29 à la même
30 à la même encore

Col. II

(tybi) 1 à Saint-Pierre, ...


de même aussi à Saint-...
3 à celle de Phoibammon, le dimanche (?)
1 1 à celle de Phoibammon, l'Epiphanie (?)
12 à l'église sud...
13 à Saint-Philoxène...
14 à Saint-Michel...
à Ama-...
15 à Sainte-Euphémie ...
à l'Évangéliste...
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 143

16 à celle de Phoibammon...
17 à celle d'Annianè, le dimanche (?)
21 à Sainte-Marie, son jour (?)
7 à Saint(e)-Ie...
? au Baptiste...
(mécheir) 7 à Saint(e)-Ioul...
7 à Saint-abba...
7 au...
7 à Sainte-Euphémie...
7 à Saint-Zacharie...
9 à Saint-Sérénos...
11 à Saint-Gabriel...
? 12 au même
7 à Saint-apa Anoup, le jour de...
15 à celle de Phoibammon, le dimanche (?)
21 à Saint-Philoxène...
de même à Saint...
?22 au même, le dimanche (?)
7 à l'église sud...
7 à la même, le dimanche (?)
phamenôth 7 à Saint-Théo...
7 à Saint-Philoxène...
7 à Saint-Thé...
7 à celle de Phoibammon...
7 à celle de Phoibammon...
7 à Sainte-...
7 à...

Notes
2. πάπας désignait les évêques : voir PLond II 417,3 (p. 299) de 346
(πάπας Έρμου πόλεως) ; aussi Lampe, A Patristic Greek Lexicon,
Oxford 1968, s.v., p. 1006. Les éditeurs pensaient au patriarche
d'Alexandrie, mais sans fondement. Delehaye (p. 88) propose l'évêque
local. Il pourrait s'agir de l'évêque Pierre, mentionné en 534 dans PSI III
216.

3. L'église «de Phoibammon» n'est pas attestée par ailleurs. Plusieurs


synaxes dominicales y ont eu lieu. Voir plus loin le commentaire sur les
églises.

4. Saint-Sérénos est un martyrion d'après POxy LV 3804, 164 (de


566) ; mentionné aussi dans POxy XVI 1911 (557), PSI VII 791 (6e s.),
VIII 953 (568). Il se trouvait sans doute sur la propriété des Apions.
Ήμερα μετανοίας: ce «jour de pénitence» est nommé d'après un
rite d'inclinaison pénitentielle qui lui était propre et qui, selon la
légende, aurait été institué le 25 phaôphi par Apollo de Baouît en l'hon-
144 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

neur de son compagnon Phib, mort à celte date : voir R.-G. Coquin,
Apollon de Titkooh ou/et Apollon de Bawît?, Orientalin 46, 1977,
p. 435-446, en particulier p. 438-446. Cette date se transforme peu à peu
en fête d'Apollô, supplantant la célébration originellement fixée au
5 mécheir : J. Gascou, Un nouveau calendrier de saints égyptiens
(PLond. inv. 318), An. Boll. 107, 1989, p. 387-388. Au 25 phaôphi, le
synaxaire arabe médiéval commémore Phib et Apollô, mais conserve
aussi le souvenir de ce rite (R. Basset, PO 1, 1907, p. 366-369).

5. ή μαρτύρων : église attestée par PLond V 1762 (677e s.) ; elle peut
être dédiée à tous les martyrs, à un groupe spécifique, ou encore aux
«Trois martyrs», alias «Trois enfants» ou «Trois saints», noms sous les
quels on désigne, en Egypte, les Trois Hébreux : voir J. Gascou, Notes
de papyrologie byzantine, II. 1. Les sanctuaires dédiés aux Trois Saints
Jeunes Gens en Egypte byzantine, Chron. Eg. 59, 1984, p. 333-337.
La fin du mois de phaôphi est marquée par un trait tiré entre les lignes
5 et 6, qui commence à gauche de C I par une ligne sinusoïde verticale.

6. Le jour d'Épimachos du 3 hathyr (30 octobre) est proche de la date


que donne le synaxaire arabe (4 hathyr) pour le couple Epimaque et
Gordien : Bassht, PO 3, 1909, p. 251-252. A la même date (31 octobre),
le synaxaire de Constaniinopie commémore, à la fois, Epimaque de
Pélusc et le couple Épimaquc ci Gordien : H. Delhhaye, Synaxarium
Ecclesiae Cf\ Bruxelles 1902. c. 181-184.

7. Ετ'κιγγελί,στήν : celte formulation fait pendant à celle que l'on


trouve I. 47 (τον βαπτι/ττήν) : ι! s'agit sans doute de Jean, dont l'église
csl attestée en 568 à Oxyrhynchos par PSI VIII 953, 82. Aucune église
dédiée à un autre évangéuste n'est connue dans cette ville. On y trouvait
en revanche, des 503, une église «γιος 'Ιωάννης (POxy I 141), mais on
ignore si cet édifice était dédie a I'Evangcliste ou au Baptiste.

8-9. En 482. l'église Saint-Michel avait des veuves sous sa protection


(POxy XVI 1954)Γβ11ο est attestée plusieurs fois : POxy XVI 1912 (fin
6e s.) ; XVIII 2195 (CV s.) ; XIX 2243a (6e s.) ; peut-être SPP X 35 (7e s.).
Cette date esl souvent citée comme fête de Michel : au Couvent Blanc
(W. Plhyth et P.A. A. Bohshr, Manuscrits coptes du Musée d'antiquités
des Pays-Bas à Leide, Leiden 1897, p. 184), dans les calendriers de
Baouîl (J. Ci.Eimt, Le monastère et la nécropole de Baouit, Paris 1904,
p. 5, n" 6) et de Saqqara (J. Quibn.l, Excavations at Saqqara, IV, 1912,
p. 69-71, n° 226), ainsi que dans le synaxaire arabe (R. Bassht, PO 3,
1909, p. 279-283). D'après PSI I 63, elle durait huit jours. Mais, ici, les
jours qui correspondraient aux septième cl huitième jours de la fête tom
bent malheureusement dans la lacune. Les cinq jours suivant le douze
sont, toutefois, tous fêtés.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 145

10. Saint-Juste est qualifié de μαρτύριον dès le 5e siècle dans POxy X


131 1 ; mentionné aussi par PLaur II 46 (6e/7e s.), POxy VI 941 (6e s.),
PSI VII 791 (6e s.) et PStras V 395 (576e s.)· Le père Zanetti m'indique,
en outre, que la date du 14 hathyr pour Juste est attestée dans un lection-
naire arabe inédit du Vatican ; voir, sur ce manuscrit, U. Zanetti,
Lectionnaires coptes annuels : Basse-Egypte, Louvain-la- Neuve, 1985 (=
PIOL, 33), p. 223-230 et 234-235 (W 58).

11-12. L'église Saint-Mènas à Oxyrhynchos n'est connue que par ce


calendrier. Celui-ci atteste, en outre, que sa fête du 15 hathyr (R. Basset,
PO 3, 1909, p. 293-298) remonte au moins au 6e siècle.

14-19. La lacune contenait les mentions de six synaxes, parmi le


squelles devaient se trouver les dimanches 21 et 28 hathyr et 5 choiak. Il
est impossible de connaître les fêtes qui correspondent aux trois autres
synaxes. Si une octave avait lieu à l'occasion de la fête de saint Michel,
les deux premières lignes de la lacune représenteraient le 18 et le
19 hathyr. Une autre possibilité serait la fête de Cosme et Damien le 22
hathyr, date que donne le synaxaire arabe {PO 3, 1909, p. 330-332).
Cette date n'est pas attestée à notre époque, mais la présence d'une
église Saint-Cosme rend plausible la commémoraison de ce saint à
Oxyrhynchos. La fête de Cosme et Damien est mentionnée (sans date)
dans un papyrus de la fin du 6e ou du début du 7e siècle (SB XVI 12980).

20. L'église Saint-Victor avait des veuves sous sa protection en 482


(POxy XVI 1956), Aucun motif n'est indiqué pour la célébration.

21. L'église d'Annianè n'est pas attestée par ailleurs. Elle n'était pas
dédiée à une sainte, mais nommée d'après sa fondatrice.

22. Saint-Cosme est attesté dès 480 (PWisc II 64) ; des veuves lui
étaient associées en 482 (POxy XVI 1955) ; il est encore mentionné au
6e siècle (PSI VII 791). Ision, qui y est commémoré, est un saint dont
nous avons ici l'unique attestation, papyrologique ou autre.

24. La première mention de Saint-Philoxène se trouve dans POxy XVI


2041 , un inventaire de pierres et de briques ayant servi à sa construction.
Ce document est nécessairement antérieur à POxy XVI 1950 (487), pre
mière mention datée de cette église ; voir aussi PSI VII 791 (6e s.),
PLond V 1762 (677e s.) et SPP X 35 (7e s.). On ne peut que souscrire
aux critiques de Delehaye (p. 92) quant à l'identification, proposée par
les éditeurs, de Philoxène avec l'évêque d'Hiérapolis : Philoxène est un
saint exclusivement oxyrhynchite, dont l'église est attestée sur place
avant meine la mon de Philoxène d'Hiérapolis vers 523.
146 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

30. La célébration de la nativité à Sainte-Marie fait penser qu'il s'agit


plutôt de la Théotokos que d'une sainte de ce nom. Cette église est bien
connue à Oxyrhynchos : SB I 1977 (5e/6e s.), POxy I 147 (556) et XVIII
2197, 1 1 (6e s.). La liaison entre la nativité et les églises de la Vierge se
retrouve couramment, par exemple à Rome (Baldovin, Urban
Character, p. 157 et 285-286) et à Antioche (Baumstark, Antiocheia, p.
52-53). Sur la fête de la nativité, voir B. BOTTE, Les origines de Noël et
de l'Epiphanie, Louvain 1932.
Les éditeurs expliquent la date de cette célébration (28 choiak au lieu
du 29) par l'année bissextile : voir éd. pr., p. 28 et Delehaye, p. 92, qui
citent le synaxaire arabe à cette date (Basset, PO 3, 1909, p. 537). Selon
U. Zanetti, Lectionnaires, p. 24-26, n. 3-5 et n. 6a, c'est pour le millé
sime suivant l'année bissextile que la date change : la célébration du 28
(24 décembre) serait alors la vigile de Noël.

33-34. Une double synaxe, à Saint-Pierre (dont c'est l'unique attesta


tion oxyrhynchite) et à une autre église. Les éditeurs et Delehaye après
eux restituent sans la moindre hésitation «Saint-Paul». Cette hypothèse
est, toutefois, loin d'être assurée. D'abord, même s'il s'agit ici de la fête
de Pierre, celle-ci n'est pas obligatoirement partagée avec Paul : le calen
drier
n° 67),d'Esna,
donne comme
datant aussi
date pour
du 6ePierre
siècle
le (S.
3 tybi
Sauneron,
(29 décembre),
Esna, mais
I, p. pour
104,
Paul le 5 epeiph (29 juin). Même si la fête était commune aux deux
saints, comme c'est le cas dans le Lectionnaire arménien (27 décembre)
ou dans le martyrologe syriaque (28 décembre), il ne va pas de soi qu'ils
possédaient chacun une église à Oxyrhynchos ; une église dédiée à Paul
n'est d'ailleurs pas autrement attestée dans cette ville. Dès le 5e siècle on
fêtait aussi, après Noël, saint Etienne (Vie de sainte Melanie 64, éd. P.
Gorce, Paris 1962, p. 255 ; martyrologe syriaque, le 26 décembre: PO
10, 1915, p. 11). Le lectionnaire sahidique M 573 de la Bibliothèque
Pierpont Morgan (9e s.) donne Etienne le 1er tybi (f. 24V) ; quant à l'évan-
géliaire M 615 (7e/8e s.) de la même collection, il ne mentionne rien à
cette date, sans qu'il y ait de lacune dans le texte (voir sur ces manuscrits
L. Depuydt, Catalogue of Coptic Manuscripts in the Pierpont Morgan
Library I, Louvain 1 993).

35. Il s'agit sans doute de la synaxe dominicale.

36. La date est celle de l'Epiphanie. La restitution semble d'autant


plus assurée que cette célébration est suivie par plusieurs autres. Sur
cette fête, voir R.-G. Coquin, Les origines de l'Epiphanie en Egypte,
dans Noël, Epiphanie, retour du Christ, Paris 1967, p. 139-170 (= Lex
Orandi, 40). Les éditeurs restituent «επιφάνεια του Χρίστου», formulat
ion qu'ils déduisent probablement de celle employée pour la Nativité (1.
30). Elle ne s'impose pourtant pas : on désignait cette fête aussi comme
«τα φώτα» (J. Mossay, Les fêtes de Noël et d'Epiphanie d'après les
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 1 47

sources cappadociennes du IVe siècle, Louvain 1965, p. 24-29; E. Pax,


Epiphanie, Reallexikon für Antike und Christentum 5, 1962, c. 832-909,
en particulier c. 902-906). Les papyrus contemporains, quant à eux, par
lent plutôt de «τα αγία Θεοφάνεια» (POxy XVI 1857), terme qui,
d'après Mossay (p. 21-23), était utilisé par les Cappadociens pour la
Ζ'
Nativité. On le trouve utilisé pour l'Epiphanie par Proclus, Λόγος εις
τα αγία Θεοφάνεια, PG 65, 757-764.

37. νοτινή : «εκκλησία» d'après 1. 61. L'église, mentionnée dès le


début du 4e siècle, est une des deux plus anciennes attestées à
Oxyrhynchos : POxy I 43 = WChr 474, qui mentionne aussi la βορρινή
εκκλησία.

40. αμα [ : La restitution «Héraïs» est fondée sur SPP X 35 (7e s.) :
&μα Ηρ[... On ne connaît pas, il est vrai, d'autre sainte égyptienne dont
le nom commence par Hp... Mais une martyre devrait être désignée par
αγία et non par αμα. La mention pourrait aussi se référer au couvent
d'ama Ioulianè, connu par ailleurs à Oxyrhynchos: POxy XXIV 2419
(6e s.).

41. Sainte-Euphémie donnait son nom à un quartier de la ville en 568


(POxy VII 1038) ; cette église existait encore au 7e siècle (SPP X 35).

43. Il n'y a aucune raison d'attribuer à la fête de Philothée la synaxe


qui a lieu le 16 tybi à l'église de Phoibammon comme le font les édi
teurs. Cette date est, certes, celle à laquelle le synaxaire arabe commé
more ce saint (PO 11, 1916, p. 601-604), mais elle n'est pas attestée à la
haute époque. Au 9e siècle, le Couvent Blanc le commémorait après le
24 tybi : W. Pleyte et P. A. A. Boeser, Manuscrits coptes du Musée d'an
tiquités des Pays-Bas à Leide, Leiden 1 897, p. 191 .

44. Cette synaxe pourrait être la célébration finale de l'Epiphanie, ou


un simple service dominical.

45. La date du 21 tybi pour la Dormition est attestée par Pierpont


Morgan 615 (7e/8e s.), f° 37r: εορτή της άγία(ς) παρθένου Μαρία(ς)
τυβι κα' (seul le grec subsiste) : L. Depuydt, Catalogue..., n° 54, p. 91.
Voir aussi M. Van Esbroeck, La Dormition chez les Coptes, dans Actes
du IVe Congrès copte, Louvain-la-Neuve, 5-10 septembre 1988, II, De la
linguistique au gnosticisme, éd. M. Rassart-Debergh et J. Ries,
Louvain 1992, p. 436-445, selon qui cette date remonterait aux lende
mains du concile de Chalcédoine et serait de coloration antichalcédo-
nienne. Elle est attestée aussi à Antioche, entre l'Epiphanie et le début du
Carême, par Sévère d'Antioche : Homélies cathédrales, 14 (PO 38,
1976-77, p. 401) et 67 (PO 8, 1912, p. 349-367) ; voir aussi Baumstark,
Antiocheia, p. 55-56. Mais elle est aussi attestée pour le 6e s. en Gaule
par Grégoire de Tours (De gloria martyrum 8).
148 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

46. Entre le 22 tybi et le 2 mécheir, compte tenu de la mention de six


autres synaxes avant le 9 mécheir. D'après Delehaye, le nom de Jérémie
«ne s'impose pas» ; mais la solution qu'il propose - Hiérakion, d'après
POxy VII 1053 (677e s.) - non plus : αββα Ίερακίων n'est pas un saint
(άγιος). Rien n'empêche qu'il s'agisse ici d'une femme.

47. Entre le 23 tybi et le 3 mécheir. C'est la première attestation d'une


église du Baptiste à Oxyrhynchos.

48. Entre le 24 tybi et le 4 mécheir. ] Ιουλ[... peut aussi bien être une
femme qu'un homme. Un couvent d'Ama Ioulianè est connu {POxy
XXIV 2419, 6e s.).

49. Entre le 25 tybi et le 5 mécheir. Saint abba [... n'est utilisé, dans
les textes oxyrhynchites connus, que pour άγιος αββα 'Ερμης (PSI I
89, 6e s.). On trouve aussi, dans POxy XVI 1917,19, άγιος απα Τίττος.

50. Entre le 26 tybi et le 6 mécheir. ...τοβ... est indécidable. La propos


ition des éditeurs (... το β[ορρινον μαρτύριον) est une pure conjecture.
Comme le fait remarquer Delehaye (Calendrier, p. 94), le mot martyrion
n'apparaît pas dans ce document, et ce alors que deux des églises ment
ionnées dans POxy XI 1357 (Saint-Sérènos et Saint-Juste) sont, en fait,
des martyria (cf. ad 1. 4 et 10 respectivement).

51 . Entre le 27 tybi et le 7 mécheir.

52. Entre le 28 tybi et le 8 mécheir. Les éditeurs et Delehaye restituent


le 8 parce qu'il s'agit d'un dimanche. La célébration des dimanches n'est
pourtant pas systématique : la veille de l'Epiphanie, par exemple, n'est
pas fêtée. Le 8 mécheir correspond, toutefois, à Γ 'Υπαπαντή
(Présentation au Temple), ce qui peut légitimer une synaxe. L'église
Saint-Zacharie n'est pas autrement attestée.

54. Saint-Gabriel est attesté au 6e siècle par POxy VI 993. Il n'y a


aucune raison de voir là sa fête.

55. «Au même» : cette formule fait penser que cette célébration et la
précédente étaient consécutives. Elle n'est employée dans C I que pour
les synaxes qui ont lieu le lendemain de celles qu'elles précèdent. Dans
le cas - unique - où deux synaxes se succèdent à la même église sans
qu'il s'agisse de deux jours consécutifs, le nom de celle-ci est répété en
entier (1. 35 et 36, εις την Φοιβάμμωνος).

56. Le 13 ou le 14 mécheir. Une partie du ν et ουπ ήμέρ[ se trouvent,


d'après les éditeurs (p. 40), sur un fragment à part, qui n'est pas inséré
dans le même verre que le reste du papyrus. Il s'agit de la seule attesta
tion de cette église à Oxyrhynchos.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRH YNCHOS 1 49

Deux traits avec des lignes sinusoïdes au départ sont tirés au-dessus et
au-dessous de cette ligne, comme à la fin du mois de phaôphi (1. 5). Ils
indiquent sans doute le début d'une période importante, qui serait, à cet
endroit, le Carême.

57. Située entre le 12 et le 21 mécheir, cette célébration — pour


laquelle il ne subsiste qu'un ε — correspond nécessairement au 15
mécheir, qui était le premier dimanche de Carême. Voir A. Camplani,
Sull'origine délia Quaresima in Egitto, dans Acts of the 5th International
Congress of Coptic Studies, Washington, 12-15 August 1992 II, Papers
from the Sections, I, éd. D.W. Johnson, Washington 1993, p. 105-121.

58-59. Samedi 21 mécheir, premier samedi de Carême, avec une


synaxe double.

60. «Au même», la deuxième église de la veille, sans doute le


dimanche 22 mécheir (cf. ad 1. 55).

6 1 . Entre le 23 et le 29 mécheir.

62. «À la même», le lendemain entre le 24 et le 30 mécheir. Le κ que


voient les éditeurs est aujourd'hui invisible.

63. Première ligne du mois de phamenôth, correspondant à une date


entre le 1er et le 21 de ce mois. La restitution «Théodore» est soutenue
par l'attestation d'une église de ce nom, toutefois seulement au début du
7e siècle : PPrinc II 87 (612) et POxy LVIII 3958 (614), qui mentionne
un philoponeion rattaché à cette institution.

64. Entre le 2 et le 22 phamenôth.

65. Entre le 3 et le 23 phamenôth. Il s'agit sans doute encore une fois


de Théodore. Une autre possibilité serait Théônas : * PLaur 4.178,
deuxième moitié du 6e s.

66. Entre le 4 et le 24 phamenôth.

67. Entre le 5 et le 25 phamenôth.

68. Entre le 6 et le 26 phamenôth. S'il s'agissait de la veille de


Pâques, cette église pourrait être Sainte-Marie.

69. Entre le 7 et le 27 phamenôth.


1 50 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

Le rythme des célébrations


Le calendrier conserve 60 synaxes, mais en contenait originellement
67, dont sept sont aujourd'hui perdues. Elles se répartissent sur cinq
mois et concernent de 55 à 61 jours. Ces célébrations se succèdent selon
un ordre qui, irrégulier en apparence, n'est, en fait, nullement aléatoire :
on note, en particulier, que les synaxes se multiplient à l'occasion de
fêtes importantes et donnent lieu, alors, à des cycles se prolongeant sur
plusieurs jours consécutifs.
La première concentration festive se forme autour des fêtes des saints
Michel, Ioustos et Menas. La saint-Philoxène et Noël, ensuite, dominent
une deuxième période à la fin du mois de choiak. L'Epiphanie, enfin,
occupe une semaine pendant la première moitié du mois de tybi.
La période de festivités allant du 12 au 17 hathyr - soit du 8 au 13
novembre - comprend deux synaxes à Saint-Michel pour sa propre fête
les 12 et 13 hathyr, une autre à Saint-Ioustos le 14 pour «son jour», puis
deux célébrations à Saint-Ménas pour sa fête le 15 et le 16, et, enfin, une
dernière synaxe à Saint-Ioustos qui pourrait être le redoublement de sa
fête, rendu impossible le 15 par la présence de la saint-Ménas. La ligne
suivante se trouve dans la lacune : il est ainsi impossible de savoir si
cette période festive était composée seulement de ces six synaxes, ou si
elle continuait. Une déclaration de dette contemporaine contient, toute
fois, la promesse de rembourser une certaine somme «le huitième jour de
la fête de l'archange Michel au mois d'hathyr» 12, ce qui laisse penser
que la saint-Michel donnait lieu, au moment de la rédaction de notre
document, à huit jours de festivités. Si tel était le cas, les deux premières
lignes de la lacune correspondraient nécessairement à deux synaxes célé
brées les 18 et 19 hathyr. Il est, en tout cas, intéressant de voir qu'au 6e
siècle, une période de festivités liées à trois saints différents - dont un
martyr local - pouvait passer aux yeux de la population oxyrhynchite
pour la «fête de l'archange Michel». Ajoutons, enfin, que cette fête coïn
cidait avec deux moments importants dans le cycle des travaux agricoles
et de la crue du Nil : la fin des semailles et le retour du fleuve dans son
lit mineur °.
La deuxième concentration de synaxes qui apparaît dans ce calendrier,
s'articule autour de deux fêtes importantes. Elle commence le 22 choiak
avec la fête de saint Philoxène, qui dure quatre jours. Le 26 et le 27,
deux synaxes à Saint-Sérènos font la liaison avec les trois célébrations
qui ont lieu à Sainte-Marie du 28 au 30 choiak pour la nativité. Une
synaxe «double», à Saint-Pierre et dans une autre église, clôt enfin la fête
le 1er tybi. Ce cycle est le plus long des trois, puisqu'il comporte au total
dix jours consécutifs de célébrations stationnales. L'importance qu'il

12. PSI I 63,24-28 : xrj όγδ[ό]τ) ήμέρςι της εορτής του άρχηαγγέλου Μ[ιχ]αηλ του
άθύρ [μην]ός.
13. D. Bonneau, La crue du Nil. Divinité égyptienne à travers mille ans d'histoire (332
av. - 641 ap. J.-C), Paris 1964, p. 24 et 1 17.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 15 1

prend à Oxyrhynchos est, évidemment, liée à la confluence entre la nati


vité et la fête du martyr local Philoxène : elle est, de ce fait, très aty
pique. Il est curieux, en outre, que cette longue fête ne soit pas attestée
par ailleurs dans les documents.
Une troisième période de festivités, enfin, est liée à l'Epiphanie, qui se
fêtait le 1 1 tybi (6 janvier) à l'église de Phoibammon. Cette célébration
était suivie de six synaxes, dont deux doubles, qui mettaient en jeu huit
églises différentes. La première et la deuxième de ces synaxes avaient
lieu respectivement à l'église sud et à Saint-Philoxène. Le troisième et le
quatrième jour après l'Epiphanie, des synaxes «doubles» étaient organi
sées, chacune dans deux églises différentes, Ama-? et Saint-Michel
d'une part, Sainte-Euphémie et l'Évangéliste d'autre part. Ces dédouble
ments suggèrent la présence d'une procession allant d'une église à
l'autre, avec la célébration de l'eucharistie dans la deuxième 14. Les deux
dernières synaxes se tenaient dans les églises de Phoibammon et
d'Anniané.
Dans le calendrier annuel de l'Egypte chrétienne, l'Epiphanie prit pr
écocement la place d'une ancienne fête du Nil 15, la «fête de tybi», à l'oc
casion de laquelle les Oxyrhynchites bénéficiaient, du moins à l'époque
romaine, de quatre à sept jours de congé 16. Elle est encore citée sous ce
nom dans les documents chrétiens 17. Mais on l'appelait aussi la
πανήγυρις των άγιων Θεοφανίων, ainsi que l'atteste une lettre qui
accompagne un cadeau de poissons, fait sans doute pour l'Epiphanie 18.
Plusieurs documents mentionnent d'ailleurs des contributions de
έορτικά pour cette circonstance 19, mais sans donner plus de précisions
sur la fête elle-même.
Ces groupes de synaxes stationnales correspondent probablement aux
πανηγύρεις ou έορταί si souvent mentionnées dans les documents 20. Ils
accompagnaient différents types de fêtes : le premier s'inscrivait dans le
cadre du culte des saints, le troisième dans celui des fêtes
christologiques ; le second, enfin, associait les deux.
Ces temps forts contrastaient avec des périodes où les célébrations st
ationnales respectaient une fréquence «ordinaire» de deux synaxes par

14. Cela était souvent le cas dans les liturgies stationnales des différentes villes : voir
Baldovin, Urban Character, p. 59-63 (Jérusalem); p. 121-122 (Rome); p. 196-199
(Constantinople) ; p. 224-226 (développement du rite byzantin de l'Eucharistie).
15. Voir D. Bonneau, op. cit.,, p. 370-371 ; R.-G. Coquin, Les origines de l'Epiphanie
en Egypte, Noël, Epiphanie, Retour du Christ, éd. B. Botte et ai, Paris 1967, p. 163-169.
16. Il s'agit soit des Harpqkratia au milieu du mois, soit de l'ancienne fête du Nil : F.
Perpillou-Thomas, Fêtes d'Egypte ptolémaïque et romaine d'après la documentation
papyrologique grecque, Louvain 1993, p. 146-148.
17. Par exemple SB XIV 12130,21 (576e s.) ; PSI VII 791,2 (6e s.) ; VIII 953 59 (568) ·
POxv VI 993 (6e s.) ; SPP XX 260 (677e s.).
18. POxv XVI 1857,5 (6e /7e s.).
19. Voir SB XIV 12130 (576e s.) ; PSI VIII 955 (6e s.) ; POxy XVI 1950 (6e s.?) ; PSI
VII 791 (6e s.); PSI VIII 953 (568); POxy VI 993 (6e s.); voir aussi les remarques
concernant les héortika dans E. Wipszyska, Deux papyrus concernant des grands
domaines byzantins, Chron. Ég. 43. 1968. p. 348-349.
152 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

semaine, dont une le dimanche. On trouve ce rythme au début du calend


rier, jusqu'à la veille de la première «panégyrie», soit du 23 phaôphi au
11 hathyr. Il est à nouveau observé du 7 au 19 choiak, c'est à dire de la
première ligne après la lacune jusqu'à la veille de la panégyrie de Noël.
Cette période pourrait, au reste, être étendue à celle que couvre la lacune,
du 18 hathyr au 6 choiak. En effet, ces dix-neuf jours donnaient lieu à six
synaxes, ce qui correspond, cette fois encore, à deux synaxes par
semaine. Entre Noël et l'Epiphanie, en revanche, se déroulait un temps
pratiquement mort, pendant lequel une seule synaxe - dominicale - avait
lieu en neuf jours.
Reste, enfin, la période s'écoulant entre le 22 tybi et le 15 mécheir.
Durant ces vingt-quatre jours douze synaxes avaient lieu, soit en
moyenne une tous les deux jours, avec, de surcroît, une nette concentrat
ion vers la fin. Ce rythme de plus en plus rapide tranche avec la succes
sion ordinaire des célébrations, sans donner lieu, pour autant, à un cycle
se déroulant sur plusieurs jours consécutifs : il marque avec solennité la
période précédant le début du Carême qui, selon l'habitude, contenait
lui-même peu de synaxes. Cette période est, en outre, caractérisée par
une forte dispersion entre un grand nombre d'églises, comme si l'évêque
voulait, à la veille du Carême, officier en peu de temps dans un grand
nombre d'endroits.
Le temps liturgique d'Oxyrhynchos était donc essentiellement com
posé par l'alternance de périodes ordinaires, pendant lesquelles l'évêque
célébrait chaque semaine la synaxe dominicale et un deuxième service
religieux, et de périodes festives, pendant lesquelles il officiait plusieurs
jours de suite à l'occasion d'une fête du Christ ou d'un saint.
L'importance du Carême était, pour sa part, marquée par une accéléra
tion du rythme des célébrations épiscopales pendant les semaines qui le
précédaient. Deux des grands cycles festifs, enfin, présentaient la parti
cularité, soit de se rattacher à une ancienne fête gréco-romaine, soit d'in
tervenir à un moment crucial dans le déroulement de l'année agricole.

Les églises et leur utilisation 21


Les soixante synaxes de la liturgie stationnale sont dispersées entre
plusieurs églises. Le calendrier en mentionne explicitement vingt-cinq.
Les douze lignes perdues ou mutilées pourraient, au plus, contenir les
noms de douze autres lieux de culte, ce qui porterait le total des églises à

20. Voir L. Casarico, 'Εορτή e πανήγυρις nei papiri, Aegyptus 64, 1984, p. 135-162,
en particulier p. 1 5 1 - 1 53 et 1 58- 1 62.
21. Sur les églises d'Oxyhrynchos, voir L. Antonini, Le chiese cristiane in Egitto...
(n. 4), p. 172-183, avec les restrictions exprimées ci-dessus ; G. Modena, II cristianesimo
ad Ossirinco secondo i papiri : chiese e conventi e loro condizione economica. Bulletin de
la Société d'Archéologie d'Alexandrie 31, 1937, p. 254-269 ; l'article de G. Pfeilsciiiftek,
Oxyrhynchos, seine Kirchen und Klöster, dans Festgabe Alois Knöpfler gewidmet,
Fribourg-en-Brisgau 1917, résumé par Modena, m'est resté inaccessible.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 1 53

trente-sept. Ce nombre paraît assez élevé pour une ville de la taille


d'Oxyrhynchos.
Neuf de ces édifices ne sont connus que par POxy XI 1357 : il s'agit
des églises de Phoibammon et d'Anniané, de Saint-Ménas, Saint-Pierre,
Saint-Zacharie, Saint-apa-Anoup, Saint(e)-Ioul..., Saint-Ie... et du
Baptiste. Inversement, un certain nombre d'églises d'Oxyrhynchos attes
tées, au 6e siècle, par d'autres documents, ne figurent pas sur cette liste.
Outre l'église de la Résurrection et sept autres lieux de culte dédiés à des
saints — Alexandra, Georges, Thècle, Nil, Pamouthios, apa Titos,
Phoibammon — 22, il s'agit de deux édifices bien connus par ailleurs :
l'église d'abba Hiérakion, attestée de 520 jusqu'au début du 7e siècle23,
et, surtout, Γάγία του Θεού καθολική εκκλησία, sans doute l'église
épiscopale, mentionnée régulièrement entre le 5e et le 7e siècle 24.
Il est difficile de savoir ce que signifient ces absences. Sont-elles dues
uniquement au hasard des lacunes? Ou ces églises étaient-elles, pour une
raison qui nous échappe, exclues de la liturgie stationnale? Si tel était le
cas, cela correspondait-il, de la part de l'évêque, à une volonté d'honorer
plus particulièrement certains saints, ou, encore, à un effort pour couvrir
le territoire de la cité ? Le manque d'informations sur la topographie
byzantine d'Oxyrhynchos ne permet pas de répondre à cette question. Il
ne faut pas oublier, en outre, que le calendrier ne couvre que cinq mois :
certaines églises participaient peut-être aux célébrations des sept mois
restants.
Notre calendrier mentionne plusieurs types d'églises. Deux sont appe
lées par le nom de leur fondateur, selon la formule «εις την + nom au
génitif» : il s'agit des églises de Phoibammon et d'Anniané25. Une seule
est identifiée par sa position topographique - l'église sud. Toutes les
autres sont dédiées à des saints et appelées «Saint-Untel», à l'exception
de l'église «des martyrs» et de celles du Baptiste et de l'Évangéliste.
Cinq d'entre elles ont pour dédicataires des personnages bibliques - tous
néotestamentaires sauf Michel - et la majorité, entre onze et seize,
d'autres saints. Deux édifices sont, on le sait par ailleurs, des martyria26.
Voici la liste de ces églises avec le nombre de synaxes célébrées dans
chacune d'elles, présenté dans l'ordre décroissant :

22. Sainte- Alexandra : POxy LVIII 3936, de 598; Saint-Georges: POxy XVI 1901 ;
Sainte-Thècle : POxy XXIV 2419; XVI 1993; Saint-Nil: POxy XVI 1898; Saint-
Pamouthios: POxy XVI 1917; Saint-apa-Titos : POxy XVI 1917; Saint-Phoibammon
:

SPP X 35 ; église de la Résurrection : POxy XXVII 2478 (595) ; XXVII 2480 (565-566).
23. PMert III 124 (520) ; POxy VII 1053 (fin 67début Τ s.) ; XVIII 2206 (6e s.) ; PSI
VII 791 (6e s.) ; VIII 953 (568) ; PRossGeorg III 6 (7e s.).
24. SB XIV 12021 (après 377) ; POxy XVI 1967 (427) ; PLond V 1777 (434) ; SB I
1980 (5e s.) ; X 10939 (5e s.) ; PMich XI 612 (514) ; POxy XVI 1900 (528) ; PSI III 216
(534); POxy XVIII 2238 (551); XVI 1894 (573); XVI 1892 (581); I 136 (583); XVI
1901 (6e s.) ; SB X 10472 (6° s.) : POxy XXII 2344 (677° s.).
25. Voir POxy XI, p. 24-25 ; Delehaye, Calendrier, p. 97-98.
26. Ioustos : POxv VI 941 (6e s.) et POxy X 1311 (5e s.) ; Sérènos : POxy LV 3804,164
(566).
1 54 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

de Phoibammon 8
Saint-Philoxène 7
Sainte-Marie 4
Saint-Sérénos 4
église sud 3
l'Évangéliste 3
Saint-Michel 3
Saint-Juste 2
Saint-Ménas 2
d'Anniané 2
Sainte-Euphémie 2
Saint-Gabriel 2
des martyrs 1
Saint-Victor 1
Saint-Cosme 1
Saint-Pierre 1
ama ... 1
le Baptiste 1
Saint(e)-Ioul... 1
Saint-Zacharie 1
Saint-apa-Noup 1
Saint-Thé... 1
Saint-Théo... 1
Saint(e)-Ie... 1
Saint-abba.... 1
...tob... 1
Sainte-... 1
non-identifiées 3

Total 60

Certains de ces édifices paraissent avoir joué un rôle important dans la


liturgie stationnale : quarante-trois célébrations, sur les soixante dont le
document conserve la trace, ont en effet lieu dans douze églises seule
ment. A l'intérieur de ce groupe, se détachent sept églises qui
accueillaient trente-trois célébrations, soit plus de la moitié des synaxes.
Une quinzaine d'églises, toutes dédiées à des saints, ne sont, en
revanche, mentionnées qu'une seule fois, pour une fête qui, d'ailleurs,
n'est pas toujours celle du saint éponyme. A l'occasion de cette dernière,
une deuxième synaxe s'y tenait peut-être. Leur présence dans la liturgie
stationnale reste, toutefois, plutôt réduite.
Les sept églises les plus fréquentées dominent, en outre, les trois
périodes festives, pendant lesquelles elles accueillaient dix-sept des vingt-
cinq célébrations. Mais elles se signalent, de ce point de vue, par des «com
portements» sensiblement différents. On trouve, d'une part, des lieux de
culte dans lesquels les synaxes se déroulent, en majorité, lors des panégy-
ries : ainsi Saint-Philoxène (5 sur 7), Sainte-Marie (3 sur 5), Saint-Michel (3
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 1 55

sur 3) et Saint-Sérénos (2 sur 4). Tel n'est pas le cas de l'église sud et, sur
tout, de l'église de Phoibammon, où une synaxe sur trois et deux sur huit
respectivement avaient lieu pendant des fêtes. L'église de l'Évangéliste,
enfin, occupe une position intermédiaire : une seule synaxe, certes, y était
célébrée pendant une période festive, mais les deux autres étaient organi
sées les dimanches précédant immédiatement deux des trois panégyries.
Dans l'ensemble, certaines églises se caractérisent par une prépondé
rance que renforce leur mise en évidence pendant les grandes périodes
festives. L'une d'entre elles, l'église dite «de Phoibammon», se singular
ise en apparaissant cinq mois sur six et en scandant, ainsi, toute la partie
de l'année couverte par le calendrier27. On y célébrait plusieurs synaxes
dominicales, dont celle du début du Carême. La popularité, à
Oxyrhynchos, de saints comme Michel, Jean l'Évangéliste, sainte Marie,
ou de martyrs locaux comme Sérènos et Philoxène, peut expliquer le rôle
joué par leurs édifices de culte. L'église sud - une des plus anciennes de
la ville - devait jouir, quant à elle, d'un grand prestige. Mais les raisons
de l'importance reconnue à l'église de Phoibammon nous échappent, et
ce d'autant plus que ce lieu de culte n'est attesté dans aucun autre docu
ment. On doit, en définitive, se demander si l'église épiscopale pouvait
être désignée dans un document officiel par le nom de son fondateur : si
tel était le cas, l'église de Phoibammon pourrait bien être, en fait, celle
de l'évêque, dont on a relevé plus haut la curieuse absence.
La vie liturgique était donc, à la fois, dispersée entre un grand nombre
d'églises et concentrée autour d'un petit nombre d'entre elles. La liturgie
stationnale permettait ainsi à l'évêque d'être présent partout, et d'exalter,
par ailleurs, quelques édifices qui, pour des motifs variables, comptaient
plus que d'autres. L'accent, enfin, était placé sur une seule église, celle
de Phoibammon, qui acquérait, grâce à la liturgie stationnale - et peut-
être en dehors d'elle -, une certaine centralité.

Aux origines du document : une nouvelle hypothèse


Un dernier problème posé par ce calendrier est celui de sa raison
d'être. Il faut, à cet égard, repartir des deux premières lignes :

Γνώσις συνάξεων μετά το κατελθ(εϊν)


εν Άλεξανδρ(εία) τον πάπα, ούτως·

Les éditeurs traduisent : «List of services after the patriarch descended


to Alexandria, as follows» ; ils pensent (p. 22) que πάπας désigne ici le
patriarche d'Alexandrie, conformément à l'une des acceptions prises par
ce terme en Egypte. Ce dernier serait, d'après eux, passé à Oxyrhynchos
lors d'un voyage, et en partant, le 23 phaôphi, il aurait laissé une liste de
synaxes s'étendant jusqu'à Pâques.

27. L'église de Phoibammon est complètement absente pendant le mois de choiak, à


moins qu'elle n'ait été mentionnée entre le l·'1 et le 6, dans la lacune
156 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

Hippolyte Delehaye, au contraire, voit dans le πάπας en question


l'évêque local. Il remarque avec raison que le document ressemble à une
«disposition provisoire». Pour expliquer ce caractère, il exprime l'idée
que l'évêque choisissait les célébrations auxquelles il allait présider de
manière arbitraire et imprévue, et qu'il les annonçait au fur et à mesure.
En dressant cette liste, à valoir pendant une de ses absences, il aurait
voulu éviter les problèmes de choix - et de compétition - au clergé
chargé de le remplacer 28.
On ne peut que se rallier à l'idée qu'il s'agit ici de l'évêque
d'Oxyrhynchos. Le problème du sens des deux premières lignes n'en est
pas éclairci pour autant. L'interprétation de Delehaye se heurte, en effet,
à deux problèmes. Si, d'abord, la notion de synaxe stationnale a un sens,
celui-ci lui est donné par la célébration de la liturgie par l'évêque lui-
même. Une synaxe célébrée, même à l'occasion d'une fête, par le clergé
habituel d'une église n'a pas la même valeur : elle n'est pas différente de
celles organisées, au même moment, dans d'autres lieux de culte. Par
ailleurs, le calendrier de la liturgie stationnale d'une ville était fixe, de
telle sorte que la succession des synaxes se répétait chaque année selon
un modèle stable29. Une simple absence de l'évêque, fût-elle longue, ne
pouvait pas, en conséquence, justifier à elle seule la rédaction d'une liste
telle que la nôtre. Si, en revanche, on comprend que l'évêque non seule
ment «est descendu à Alexandrie», mais en est déjà revenu — ce que les
deux premières lignes n'excluent nullement — , la liste des synaxes que
nous avons sous les yeux devient un document rédigé après son retour :
sa fonction est, alors, d'annoncer les synaxes qu'il va célébrer lui-même
pendant les prochains mois.
Mais pourquoi rédiger un tel document ? Il faut, pour le comprendre,
tenir compte, d'une part, du rôle joué par la date de Pâques dans l'ét
ablissement du calendrier de la liturgie stationnale, et, d'autre part, du
contexte politique qui prévalait au moment où le calendrier a été élaboré.
Malgré sa stabilité de principe, l'ordre annuel de la liturgie stationnale
était affecté par la date du Carême et par celle de Pâques. La prérogative
de fixer cette dernière date appartenait depuis longtemps au patriarche
d'Alexandrie et on sait que les patriarches anti-chalcédoniens n'y
avaient, pour leur part, pas renoncé30. Le patriarche envoyait donc,
chaque année, une «lettre festale» aux différentes églises chrétiennes.
Cette lettre, destinée à être lue dans les évêchés le jour de l'Epiphanie 3I,

28. Delehaye, Calendrier, p. 88 ; voir aussi l'annotation de la ligne 2 du texte (p. 143).
29. C'est, du moins, ce que suggèrent les documents relatifs à la liturgie stationnale
des différentes villes : il s'agit, le plus souvent, de livres liturgiques à valeur permanente
comme les lectionnaires ; voir Baldovin, Urban Character, passim.
30. Des mentions de lettres festales sont conservées dans les papyrus coptes, de la fin
du 6e et du début du 7e siècle, dont un certain nombre du patriarche Damien (578-607) :
CO 1 8, 249 et ad. 59 ; PRyl Copt 464.
31. Voir P. Évieux, Introduction, Cyrille d'Alexandrie, Lettres festales, I-IV, Paris
1991, p. 107-108.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 1 57

était certainement rédigée beaucoup plus tôt. A la mi-octobre, sinon dès


septembre, sa diffusion avait, apparemment, déjà commencé 32. L'évêque
d'Oxyrhynchos comptait, en principe, parmi ses destinataires.
Alexandrie, était, à l'époque où le calendrier a été établi, secouée par
de violentes convulsions. En février 535, après la mort du patriarche
Timothée III, une lutte de succession opposa les représentants des deux
partis qui divisaient l'Église égyptienne depuis 519 : Théodose, partisan
de Sévère d'Antioche, et Gaïanos, partisan de Julien d'Halicarnasse.
Cette crise ne se clarifia qu'en juin ou en juillet33. Il semble possible,
dans ces conditions, que le voyage de l'évêque d'Oxyrhynchos à
Alexandrie ait eu un rapport avec l'élection du nouveau patriarche. Un
des premiers devoirs de ce dernier, étant donné la période de l'année,
était de proclamer la prochaine date de Pâques et de rédiger la lettre fes-
tale, acte symbolique pour un patriarche dont la légitimité avait été
contestée. Il n'y a pas lieu de penser qu'il ne l'a pas fait.
On peut, en conséquence, faire l'hypothèse que le calendrier a été
rédigé après que l'évêque s'est rendu à Alexandrie pour élire le nouveau
patriarche et qu'il en a rapporté la lettre festale. Notre document aurait,
dès lors, pour fonction de régler de façon définitive le calendrier de la
liturgie stationnale jusqu'à la prochaine occurrence de Pâques. La pre
mière date mentionnée dans la liste, le 23 phaôphi, correspondrait, à
quelques jours près, au retour de l'évêque dans sa ville.
Cette hypothèse est, on le voit, compatible avec deux des spécificités
de la liturgie stationnale : son caractère relativement figé et la présence
de l'évêque lors des célébrations. Elle relie, par ailleurs, la rédaction du
calendrier à une contrainte permanente - la mobilité de la date de Pâques
- et à une situation particulière, susceptible de justifier un voyage de
l'évêque en dehors de sa cité : les troubles à Alexandrie.

Pendant longtemps, on a vu dans le calendrier stationnai


d'Oxyrhynchos un «calendrier égyptien ancien», genre dont la rareté a
été maintes fois soulignée34. Aussi a-t-il suscité un intérêt «hagiogra
phique»,motivé par la présence de plusieurs saints et par leur date de
commémoraison. La place prise par les saints dans ce document du

32. Ibid., p. 108 : Cyrille, devenu évêque le 17 octobre 412, n'a pas envoyé la lettre
festale de 413 ; d'après un document du 6e siècle prévoyant une somme pour la publica
tion de Y héortastikè (PSI VII 791), celle-ci semble même avoir été prête dès le mois de
thôth (août-septembre).
33. Voir J. Maspéro, Histoire des patriarches d'Alexandrie, Paris 1923, p. 89 (querelle
sévériens-julianistes) et p. 100-1 18 (succession de Timothée 111).
34. Voir, par exemple, J. Gascou, Un nouveau calendrier de saints égyptien, An. Boll.
107, 1989, p. 384 et n. 1 voir la liste qui y est fournie des calendriers égyptiens connus
:

pour cette période.


158 ARIETTA PAPACONSTANTINOU

6e siècle est, de fait, capitale. Leur importance est sensible, à la fois, dans
le calendrier liturgique et dans l'espace urbain.
La liste des fêtes de toute nature mentionnées avec certitude dans
POxy XI 1357 s'établit de la façon suivante :

25 phaôphi Metanoia
3 hathyr Épimaque
12 hathyr Michel
14 hathyr Juste
15 hathyr Menas
15 choiak Ision
22 choiak Philoxène
28 choiak Nativité

Moins sûres, mais, malgré tout, probables, sont les fêtes de Pierre le
1er tybi, de l'Epiphanie le 11 tybi et de la Dormition le 21 tybi 35. La pr
édominance des saints dans cette organisation festive est évidente. Leur
présence est également marquée lors des trois panégyries, dont une est
liée uniquement à des mémoires de saints et une autre tire son éclat de la
commémoraison consécutive d'un saint local et de la Nativité.
Les saints envahissent aussi l'espace. Au début du 4e siècle, les deux
seules églises présentes à Oxyrhynchos sont désignées à l'aide de coor
données topographiques : l'église nord et l'église sud. Vers la fin du
siècle, l'auteur de YHistoire des moines d'Egypte voit, dans la même
ville, douze églises, sans, toutefois, en donner le détail 36. A la date de
notre document, ce nombre a plus que doublé, et peut-être même triplé.
Cette progression paraît, dans l'ensemble, indissociable du développe
ment du culte des saints : des vingt-cinq églises que le calendrier ment
ionne explicitement, dix-neuf, soit près des quatre cinquièmes, leur sont
dédiées.
Ces saints se signalaient enfin par la diversité de leurs origines.
Certains sont purement locaux, comme Ioustos ou Sérénos, dont les mar-
tyria se trouvent sur place. D'autres sont bibliques, et le plus souvent
néotestamentaires, comme Jean Baptiste, Jean l'Évangéliste, Marie,
Zacharie, Michel ou Gabriel. On trouve encore de grands saints orien
taux comme Cosme ou Euphémie. Il est frappant, en revanche, de voir la
petite place qu'occupent dans ce document des saints égyptiens aussi
importants que Menas ou Victor.
La comparaison d'Oxyrhynchos avec les autres villes dont on connaît
le cycle liturgique, se heurte à de nombreuses difficultés. Les sources
dont nous disposons pour connaître les calendriers locaux de date haute
sont peu nombreuses et elles concernent essentiellement de grands

35. Toutes les autres célébrations restent sans motif, exception faite des synaxes domin
icales.
36. A.-J. Festugière, Historia monachorum in Aegypto, Bruxelles 1961, chap. 5, p. 42.
LA LITURGIE STATIONNALE À OXYRHYNCHOS 1 59

centres comme Jérusalem, Constantinople, Rome ou Antioche 37. Rares,


en revanche, sont les sources concernant des villes provinciales de taille
moyenne, tel le calendrier tourangeau établi par Perpetuus à la fin du 5e
siècle et décrit par Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs :
l'étude exhaustive que lui a consacrée Luce Pietri montre son intérêt
pour l'historien 38 ; mais elle fait aussi apparaître la difficulté de compar
er cette source narrative dont l'auteur, évêque de la ville, classe et com
mente les fêtes, avec le calendrier provenant d'Oxyrhynchos.
Aussi peut-on, tout au plus, recenser quelques éléments communs aux
liturgies urbaines du 6e siècle. On remarque, d'abord, que les saints
effectivement célébrés sont nettement moins nombreux que les martyrs
recensés dans les martyrologes contemporains. Ces saints sont célébrés
dans leur propre église, quand ils en possèdent une ; ils sont, sinon,
accueillis dans un autre lieu de culte qui peut - mais ne doit pas - être
dédié à un autre saint. Les autres célébrations attestent, elles aussi, le
souci de maintenir un rapport entre la fête et l'édifice dans lequel elle a
lieu. L'association de la nativité à l'église de la Vierge est, à cet égard,
évidente. On la retrouve régulièrement d'une ville à une autre39, de
même que l'on constate, par ailleurs, une tendance à faire coïncider le
calendrier liturgique avec le rythme des travaux agricoles 40.
L'année liturgique oxyrhynchite, telle du moins qu'elle apparaît dans
ce calendrier, était fortement rythmée. Elle était, de surcroît, dominée par
quelques grandes fêtes chrétiennes et par la commémoraison des saints
les plus populaires localement. Ces événements mettaient la ville à
l'unisson des autres cités chrétiennes, tout en introduisant, en même
temps, une coloration particulière liée au sanctoral local. Ce sanctoral, à
son tour, marquait la vie des Oxyrhynchites non seulement par sa pré
sence dans le temps, mais aussi par son implantation monumentale dans
l'espace urbain. Se trouvait favorisée, ainsi, une identification entre la
cité et une constellation particulière de saints, selon une logique qui avait
été, antérieurement, celle des cultes civiques.

37. Baldovin, Urban Character (Rome, Jérusalem, Constantinople) ; V. Saxer,


L'utilisation par la liturgie de l'espace urbain et suburbain : l'exemple de Rome dans l'an
tiquité et le haut moyen-âge, Actes du II·' Congr. Intern. Arch. Chr., Lyon 1986, Rome
1989, p. 917-1033 ; Baumstark, Antiocheia (d'après les homélies cathédrales de Sévère
d'Antioche).
38. Grégoire de Tours, Hist. Franc. 10.31.6 (MGH SRM, p. 529-530). Voir L. Pietri,
La ville de Tours du IVe au VIe siècle : naissance d'une cité chrétienne, Rome 1983, p.
432-484; Ead., Calendrier liturgique et temps vécu: l'exemple de Tours au VIe siècle,
dans Le temps chrétien de l'antiquité au moyen-âge, IIIe -XIIIe siècles, Paris 1984, p. 129-
141.
39. Voir, sur les points qui précèdent, H. Brackmann, «Synaxis katholike» in
Alexandreia, JbAC 30, 1987 (en particulier p. 80 et n. 7) ; Baumstarck, Antiocheia, p. 45-
48 et 52-53 ; Baldovin, Urban Character, passim, en particulier les tableaux fournis dans
les appendices 2 à 8, p. 282-298.
40. Voir les observations de L. Piftri, Calendrier liturgique et temps vécu..., p. 1 36.

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