Exercices - Espaces Lp : corrigé

Exercice 1 - Pour bien démarrer - L3/M1 - ?

On va appliquer l’inégalité de Hölder avec les exposants p = 3 et q = 3/2, qui sont bien des
exposants conjugués. On a alors
Z Z 2/3 Z 1/3
2 2× 32 3
|f (x)| × |g(x)|dx ≤ |f | × |g| < +∞.
R R R

Ceci prouve bien que f 2 g est intégrable.

Exercice 2 - Généralités - L3/M1 - ?

1. Lp (N, P(N), µd ) est l’espace des suites (un ) telles que n≥1 |un |p < +∞. Si p < q, et
P

(un ) ∈ `p , alors |un | ≤ 1 pour n assez grand et on a |un |q = |un |p |un |q−p ≤ |un |p , et donc
la série n |un |q est elle aussi convergente. D’autre part, on a un = n1α ∈ `p ⇐⇒ pα > 1.
P

Si on choisit donc α tel que qα > 1 et pα ≤ 1, alors (un ) ∈ `q \`p .

2. On va utiliser l’inégalité de Hölder. Prenons f ∈ Lp (Ω). On a :
Z Z
p
|f | dµ = |f |q 1dµ.
Ω Ω

Soit r tel que rp = q, ie r = q/p ∈ [1, +∞[, d’exposant conjugué r0 . L’inégalité de Hölder
donne
Z Z 1/r Z 1/r0
p q r0
|f | dµ ≤ |f | dµ 1 dµ
Ω Ω Ω
0
≤ µ(Ω)1/r kf k1/r
q .

D’autre part, la fonction f (x) = 1/xα est dans Lp ([0, 1]) si et seulement si pα < 1. Prenant
α tel que pα < 1 et qα > 1 on voit que l’inclusion est stricte dans ce cas.
3. Supposons par exemple p 6= q. Il suffit de prendre les fonctions f définies par f (x) = 1/xα
si x ∈]0, 1[, f = 0 ailleurs, et g(x) = 1/xα pour x dans [1, +∞[, g = 0 ailleurs. En
raisonnant comme ci-dessus, on prouve que pour pα < 1 et qα > 1, on a f ∈ Lp mais pas
dans Lq . Le contraire se produit avec g (pour les mêmes valeurs de α).
√
4. La fonction f (x) = 1/ ln(x) est dans tous les espaces Lp ([0, 1]), car |f |p ≤ 1/ x pour x
assez petit. Elle n’est pas bornée donc pas dans L∞ ([0, 1]).

Exercice 3 - Dépendance en p - L3/M1 - ?

1. On distingue deux cas : si |f (x)| ≤ 1, alors on a |f (x)|p ≤ |f (x)|α . Si |f (x)| ≥ 1, alors

|f (x)|p ≤ |f (x)|β . Dans tous les cas, l’inégalité demandée est satisfaite et ainsi, si f ∈
Lα (R) ∩ Lβ (R) on obtient f ∈ Lp (R). {p ∈ [1, +∞[} = I est donc un intervalle, car pour
tout α < β ∈ I, le segment [α, β] est inclus dans I.
2. Il s’agit simplement d’une application du théorème de continuité sous le signe intégrale,
car, en posant F (p, x) = |f (x)|p , alors :
– x 7→ |f (x)|p est mesurable pour tout p.
– p 7→ |f (x)|p est continue pour tout x.
– |F (p, x)| ≤ |f (x)|α + |f (x)|β , fonction intégrable qui ne dépend pas de p.

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p
R
Donc p 7→ R |f (x)| dx est continue.

Exercice 4 - Dualité - L3/M1 - ?

1. Il s’agit simplement d’une reformulation de l’inégalité de Hölder.

2. Calculons d’abord kf kp :
Z
kf kpp = |g(x)|p+pq−2p dx = kgkqq .
R

D’autre part, Z
T (f ) = |g|q = kgkqq .
R
On en déduit
|T f |
kT k ≥ = kgkq−q/p
q = kgkq .
kf kp

Exercice 5 - Comportement des intégrales partielles - L3/M1 - ??

1. Il suffit simplement d’utiliser l’inégalité de Cauchy-Schwarz :

Z Z Z
|F (x)|2 ≤ |f |2 dλ 12 dλ = x |f |2 dλ.
[0,x] [0,x] [0,x]

2 dλ
R
Cela donne le résultat, puisque quand x → 0, [0,x] |f | tend vers 0.
2. C’est un peu plus dur, puisque si on applique de but en blanc l’inégalité de Cauchy-
Schwarz sur [0, x[, on obtient simplement que |G(x)|
√
x
≤ M pour une certaine constante
M . En fait, on va appliquer l’inégalité sur un intervalle [a, x]. Pour cela, fixons ε > 0 et
remarquons que
Z a Z x
|G(x)| ≤ |g|dλ + |g|dλ
a
Z0a
√
Z x 
2
≤ |g|dλ + x−a |g| dλ ,
0 a

où la dernière inégalité vient de l’inégalité de Cauchy-Schwartz sur [a, x]. On en déduit

√ !1/2
|G(x)| C x−a
Z
√ ≤√ + |g|2 dλ .
x x x [a,x]

R +∞
En choisissant a > 0 de sorte que a |g|2 dλ < ε, on voit que pour x assez grand, on a

|G(x)|
√ ≤ ε,
x
ce qui est l’inégalité désirée.

Exercice 6 - Étude d’une fonction - L3/M1 - ??

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1. Comme on peut s’en doute, tout démarre d’une bonne utilisation de l’inégalité de Cauchy-
Schwarz. Le problème est de savoir comment l’appliquer, et ici c’est le résultat de la
question
√ qui nous guide. Clairement, on doit écrire f (t) = g(t)h(t) de sorte que h(t)2 =
2
t|f (t)| . On a donc
Z x Z x
f (t)dt = t−1/4 t1/4 f (t)dt
0 0
Z x 1/2 Z x 1/2
≤ t−1/2 t1/2 |f (t)|2 dt
0 0
√ 1/4
Z x
1/2 2
1/2
≤ 2x t |f (t)| dt ,
0

ce qui est exactement le résultat voulu.

2. On va calculer l’intégrale de |F (x)|2 en appliquant le théorème de Fubini-Tonelli. On a
Z +∞ Z +∞ Z x 2
dx
|F (t)|2 dt = f (t)dt
0 0 0 x2
Z +∞ Z x√
1
≤ 2 t|f (t)|2 dtdx
0 x3/2 0

On applique alors le théorème de Fubini-Tonelli. La condition x ≥ 0 et t ∈ [0, x] se

retraduit en t ≥ 0 et x ∈ [0, t], et on trouve
Z +∞ Z +∞ √ Z +∞
2 2 1
|F (t)| dt ≤ 2 t|f (t)| dxdt
0 0 t x3/2
Z +∞ √
2
≤ 2 t|f (t)|2 × √ dt
0 t
Z +∞
≤ 4 |f (t)|2 dt.
0

On en déduit que F ∈ L2 ([0, +∞[) et que kF k2 ≤ kf k2 .

Exercice 7 - Plusieurs variables - L3/M1 - ??

Il suffit d’appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz plusieurs fois. On écrit d’abord
Z Z 
kf k1 = |f3 (x1 , x2 )| |f1 (x2 , x3 )| × |f2 (x1 , x3 )|dx3 dx1 dx2 .
R2 R

On applique l’inégalité de Cauchy-Schwarz dans la parenthèse :

Z
kf k1 ≤ |f3 (x1 , x2 )| × |g2 (x1 )| × |g1 (x2 )|dx1 dx2
R2

1/2
1/2
où g2 (x1 ) = R |f2 (x1 , x3 )|2 dx3 et g1 (x2 ) = R |f1 (x2 , x3 )|2 dx3
R R
. On réapplique l’inéga-
lité de Cauchy-Schwarz, par exemple par rapport à la mesure dx2 et on trouve
Z Z 1/2
kf k1 ≤ g2 (x1 ) |g1 (x2 )|2 dx3 g3 (x1 )dx1
R R

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2 1/2 .
R

où g3 (x1 ) = R |f3 (x1 , x2 )| On remarque alors que, d’après le théorème de Fubini,
Z 1/2
|g1 (x2 )|2 dx3 = kf1 k2
R

et donc Z
kf k1 ≤ kf1 k2 × g2 (x1 )g3 (x1 )dx1
R
Il suffit d’appliquer une dernière fois l’inégalité de Cauchy-Schwarz par rapport à la mesure dx1
en remarquant que
Z 1/2
|g2 (x1 )|2 dx1 = kf2 k2
R
Z 1/2
|g3 (x1 )|2 dx1 = kf3 k2 .
R

Exercice 8 - Translation - L3/M1 - ???

Comme suggéré, supposons d’abord que f est une fonction continue à support compact, et
on suppose donc que son support est inclus dans un segment [−A, A]. D’après le théorème de
Heine, f est en fait uniformément continue, et donc, ∀ε > 0, ∃η > 0 tel que |x − y| < η =⇒
|f (x) − f (y)| < ε. Or, si |a| < η et x ∈ R, |(x − a) − x| < η. En outre, f (x) et f (x − a) sont
tous les deux nuls si x et x − a sont tous les deux hors de [−A, A]. En particulier, si on suppose
|a| < 1, |f (x) − f (x − a)| = 0 si x ∈
/ [−A − 1, A + 1].
Z
kτa (f ) − f kpp = |f (x − a) − f (x)|p dx
R
Z A+1
= |f (x − a) − f (x)|p dx
−A−1
Z A+1
= εp dx
−A−1
= (2A + 1)εp .

Ceci prouve bien le résultat si f est continue à support compact. Prenons maintenant f quel-
conque dans Lp (R) et fixons ε > 0. Par densité des fonctions continues à support compact
dans Lp (R), il existe g ∈ Cc (R) tel que kf − gkp < ε. Par changement de variables, on a aussi
kτa (f ) − τa (g)kp = kf − gkp < ε. Maintenant, d’après le premier point, il existe η > 0 tel que
si |a| < η, alors kτa (g) − gkp < ε. On conclut en écrivant :

kf − τa (f )kp ≤ kf − gkp + kg − τa (g)kp + kτa (g) − τa (f )kp < 3ε.

Exercice 9 - Produit de convolution - L3/M1 - ???

1. Il s’agit simplement d’une application de l’inégalité de Hölder : si on pose, pour x ∈ R

fixé, h(y) = f (x − y), alors h ∈ Lp (R) avec khkp = kf kp . On en déduit que hg ∈ L1 (R) et
l’estimation : Z
|f ? g(x)| ≤ |h(y)g(y)|dy ≤ khkp kgkq = kf kp kgkq .
R

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2. Nous allons appliquer le théorème de Fubini. Montrons en effet que (x, y) 7→ f (x − y)g(y)
est dans L1 (R2 ). On a en effet, d’après le théorème de Fubini-Tonelli,
Z Z Z 
|f (x − y)g(y)|dy = |g(y)| |f (x − y)|dx dy
R2
ZR R

= |g(y)|kf k1 dy changement de variables

R
= kf k1 kgk1 .

D’après
R
le théorème de Fubini, on en déduit que, pour presque tout x ∈ R, f ? g(x) =
R f (x−y)g(y)dy est défini, que cette fonction est intégrale et satisfait kf ?gk1 ≤ kf k1 kgk1 .
3. Ecrivons ce qui est indiqué, et remarquons que, pour tout x, la fonction y 7→ |f (x − y)|1/q
est dans Lq (R). D’autre part, d’après la question précédente, pour presque tout x ∈ R,
la fonction y 7→ (|f (x − y)|1/p |g(y)|)p est intégrable sur R, ie y 7→ |f (x − y)|1/p |g(y)| est
dans Lp (R). D’après l’inégalité de Hölder, on obtient, pour presque tout x de R, que la
fonction y 7→ |f (x − y)||g(y)| est intégrable, et que
Z Z 1/p
1/q
|f (x − y)||g(y)|dy ≤ |f (x − y)||g(y)|p dy kf k1 .
R R

En passant à la puissance p, ceci devient :

|f ? g(x)|p ≤ (|f | ? |g|p )(x)kf k1 .

On applique maintenant le résultat de la question précédente à |f | ? |g|p , et on obtient

f ? g ∈ Lp avec l’estimation
p/q
kf ? gkpp ≤ kf k1 kgkpp kf k1 = kf kp1 ||gkpp .

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