Vous êtes sur la page 1sur 5

Texte :

19 juin 1956 : pour la première fois dans cette guerre, la guillotine entre en action.
Zabana et Feradj ont la tête coupée, au nom de la loi française. Ainsi, le statut de combattants de
guerre ne sera pas réservé aux nationalistes.
Djamila Briki, qui fut, aux premiers jours de juillet 62, ma première amie de la Casbah,
livre ses souvenirs sur les nouveaux rites funéraires qui s’instaurent aux portes de la prison
Barberousse :
« Les familles des condamnés à mort allaient tous les matins à Barberousse car, lorsqu’il
y avait des exécutions, c’était affiché sur la porte. Nous allons tous les matins pour voir s’il y
avait ces fiches blanches sur la porte des fois il y en avait trois, quatre, chaque exécuté avait sa
fiche personnelle. Nous n’étions jamais prévenues, il fallait aller lire les noms sur la porte.
C’était la chose la plus horrible. Et l’eau !... quand il y avait plein d’eau devant la porte, c’était
parce qu'ils avaient nettoyé le sang à grande eau avec un tuyau.
Peu après, un gardien sortait et appelait la famille du guillotiné de l’aube : il rendait les
affaires personnelles du mort à sa femme ou à sa mère. Les femmes ne pleuraient pas ; leurs
compagnes, venues aux nouvelles, les entouraient et allaient ensuite jusque chez elles pour la
veillée religieuse. Le corps de l’exécuté n’était jamais remis aux siens : l’administration
pénitentiaire se chargeait seule de l’inhumation au cimetière d’El-Alia. On ne donnait que le
numéro de la tombe aux femmes qui s’y rendaient le lendemain »
Djamila Briki se souvient encore d’une scène devant Barberousse, un de ces matins
d’exécutions (elle- même, ayant son époux Yahia condamné à mort, vivra cette attente et cette
tension) : « Je revois encore une vieille femme lorsqu’on lui a rendu le baluchon de son fils
(donc un guillotiné de l’aube). Elle s’est assise par terre, devant la porte de la prison, et elle
sortait le linge de son fils ; elle embrassait sa chemise, son peigne, sa glace, tout ce qui était à lui.
Jamais il n’y a eu de pleurs, de cris de lamentations. Nous partions avec la famille de l’exécuté! »
A chaque exécution capitale, dès le 20 juin 1956, le mot d’ordre de la résistance urbaine à
Alger est de multiplier les attentats contre tout Européen avec la recommandation pour lors,
d’épargner les femmes et les enfants. Les réseaux de Yacef Saadi agissent.

Assia Djabar LE BLANC DE L’ALGERIE,


Ed. albin Michel. Livre de poche, 1995

Activité 01 :
Djamila BRIKI est :
- Une historienne.
- Un témoin.
-Une ancienne condamnée à mort. Recopiez la bonne réponse.
a) Justifiez votre réponse en relevant du texte deux expressions employées par l’auteur.

Activité 2 :
Relevez quatre (04) mots ou expressions qui appartiennent au champ lexical de « guillotine ».
Activité 3 : Identifiez les marques d’énonciation de l’auteur et du narrateur ?
Activité 4 :
Complétez le tableau ci-dessous à partir du texte (Que s’est-il passé ?)

Date Fait d’histoire

- 19 juin1956

La résistance urbaine à Alger (la multiplication


des attentats)

Activité 5 : « Ainsi, le statut de combattants de guerre ne sera pas réservé aux nationalistes ». Par cette
phrase, l’auteur veut dire que :

- La France a réservé les plus grands honneurs à Zabana et Feradj.


- La France a considéré Zabana comme des rebelles (hors la loi) .
- La France a traité les guillotinés comme de vaillants combattants.
Recopiez la bonne réponse.

Activité 6 : Dites à quelles attitudes correspondent les phrases suivantes :


On affichait les noms des guillotinés dès l’aube sur la porte de la prison./ on épargnait les femmes est les
enfants lors des attentats/ on ne donnait que le numéro de la tombe./ on multipliait les attentats.

Attitudes des français envers les algériens Attitudes des algériens envers les français

Activité 7: Réécrivez le discours, écrit en gras, en le commençant ainsi Djamila Briki se souvint encore
qu’.........

Activité 8: A travers ce texte, l’auteur veut :


- Montrer la souffrance des exécutés.
- Montrer la souffrance des familles des exécutés. Recopiez les deux bonnes réponses.
- Rendre hommage aux familles des exécutés.
- Informer sur la lutte pacifique du peuple algérien.

La synthèse : Rapportez les propos du témoin en quelques lignes.


Djamila BEIKI témoigne/ rappelle/raconte
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
Texte : Une guerre sans merci

L’affaire du coup d’éventail – le Dey avait frappé de légers coups de son chasse mouche le
Consul français Duval qui l’avait offensé – racontée jadis par les manuels français ne fut, en réalité, qu’un
alibi pour justifier l’expédition de Sidi Ferj en 1830. Les véritables causes de la conquête furent tout
autres. On peut en dénombrer plusieurs : les suites d’une affaire louche et malhonnête montée par des
négociants, Bacri et Busnach, et des politiciens de Paris, concernant du blé vendu à la France entre 1793
et 1798 et resté impayé ; la prétention de posséder sans redevances le Bastion de France et le droit de
souveraineté sur une partie de la côte orientale algérienne ; le désir de la monarchie de s’attacher une
armée susceptible de l’aider à mater le peuple français en lui offrant gloire et butin en Algérie ; enfin les
ambitions des théoriciens capitalistes pour qui ce « sera un pays neuf sur lequel le surplus de la population
et de l’activité française pourra se répandre ».

La guerre coloniale fut une guerre sans merci, inexpiable, sans loi, menée contre des Algériens
tenus pour barbares par des officiers et des soldats qui n’avaient rien compris au caractère sacré de la
résistance à l’envahisseur. Ne pouvant vaincre le peuple, Bugeaud chercha à le contraindre par la ruine et
la famine. Lamoricière fit de la razzia la base de sa tactique : attaque par surprise d’une tribu provoquant
la fuite, pêle-mêle, des hommes, des femmes et des enfants sur qui l’on tirait sans pitié ; capture des
troupeaux et pillage des biens. La razzia dégénéra en dévastation : il fallait détruire les moyens
d’existence des Arabes. Montagnac écrivit en mars 1842 : « On tue, on égorge, les cris des épouvantés,
des mourants se mêlent aux bruits des bestiaux qui mugissent de tous côtés ; c’est un enfer où, au lieu du
feu qui nous grille, la neige nous inonde. ». Et Saint Arnaud, en avril 1842 : « Nous sommes dans le
centre des montagnes entre Miliana et Cherchell. Nous tirons peu de coups de fusils, nous brûlons tous les
douars, tous les villages, toutes les cahutes » [...]. En 1884, Cavaignac brûla des fagots devant une grotte
où s’étaient réfugiés des membres de la tribu des Sbéahs : ... Presque tous, hommes, femmes, enfants,
troupeaux y périrent. ». En 1845, Pélissier fit placer des fascines enflammées et entretenues devant les
issues des grottes abritant les Ouled Riah ; près de cinq cents, peut être mille cadavres furent trouvés. Au
Dahra, Canrobert fit emmurer une caverne avec des pierres.

Mahfoud Kaddache, « La Conquête coloniale et la Résistance »,


dans ALGERIE, Editions NathanEnal, 1988.

Activité 1 : L'auteur de ce texte, est un :


- combattant algérien ?
- historien ?
- Un général français ?
Cochez la bonne réponse

Activité 2: Relever du texte les termes relatifs au champ lexical de la « guerre »

Activité 3 :
a-Comment les Français ont-ils justifié l’invasion de l’Algérie ?
b-L’auteur est-il de cet avis ? Quel terme utilise-t-il pour désigner le motif avancé par les Français ?
c- le mot « alibi » veut dire : - prétexte - raison - impact - excuse. Soulignez les deux bonnes réponses
d-Citez les véritables causes en complétant le tableau suivant :

Causes véritables Alibi

Activité 4 : Relevez le témoignage de Saint Arnaud puis réécrivez-le en commençant ainsi :


-Saint Arnaud, en Avril 1842, ajouta qu’
..........................................................................................................................................................................
.........................................................
Activité 5 :L’énonciateur se manifeste-t-il explicitement ou implicitement dans ce texte ? Justifiez votre
réponse en relevant quatre mots ou expressions qui le montrent.

Activité 6: Complétez le tableau suivant en cochant dans la case qui convient :

Passages du texte Fait d’histoire Témoignage Commentaire

La guerre coloniale fut une guerre sans


merci, inexpiable, sans loi

« On tue, on égorge, les cris des


épouvantés, des mourants se mêlent aux
bruits des bestiaux qui mugissent de tous
côtés ; c’est un enfer où, au lieu du feu
qui nous grille, la neige nous inonde. »

l’expédition de Sidi Frej en 1830

Activité 7: Quelle est la visée communicative de l’énonciateur ?

Synthèse : Dégagez le plan du texte.

Vous aimerez peut-être aussi