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Grève des enseignants : élèves et

parents n’en peuvent plus !


Face aux mouvements de grève des enseignants protestant contre le nouveau
statut unifié, qui se poursuivent depuis quelques semaines, élèves et parents
commencent à s’inquiéter. Témoignages.
Les grèves se multiplient et de plus en plus d’élèves et de parents expriment leurs inquiétudes et
commencent à craindre le pire.

HAJJAR EL HAÏTI | 01 NOVEMBRE 2023 À 18:31

Le nouveau statut unifié des enseignants continuent de susciter la


polémique. Ce texte publié le 9 octobre dernier au Bulletin officiel a été
fortement rejeté par les enseignants qui enchaînent les mouvements
contestataires et les grèves depuis quelques semaines. Une situation qui
n’est pas sans conséquence sur la scolarité des élèves. «Quelles seront les
répercussions de ces grèves successives sur le déroulement de l’année
scolaire 2023-2024 ?» «Doit-on redouter une année blanche ?»
Statut unifié de l'Education: Le gouvernement peine à contenir la colère
des enseignants

Le gouvernement peine à contenir la colère des enseignants après l'adoption du statut unifié de l'Education
nationale.

De plus en plus de parents expriment leurs inquiétudes et commencent à


craindre le pire, d’autant que les enseignants sont déterminés à poursuivre
leurs protestations. En effet, malgré la rencontre, lundi 30 octobre, entre le
Chef de gouvernement et le ministre de l’Éducation nationale, du
préscolaire et des sports et les représentants des quatre syndicats des
enseignants, les tensions semblent perdurer. D’ailleurs, un nouveau sit-in
est prévu ce jeudi 2 novembre devant le siège du ministère de l’Éducation
nationale à Rabat. «Le gouvernement doit agir rapidement. Il faut trouver
une solution. Mon fils passe le baccalauréat cette année et cette situation
commence sérieusement à l’impacter ! Il a eu de très mauvaises notes lors
des premières évaluations alors qu’il travaille bien d’habitude...», proteste
Mohamed, 45 ans.
Statut unifié de l'Education : la FNFE annonce une grève de 4 jours et un
sit-in devant le ministère

La Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement a appelé à une série d’actions pour protester
contre la promulgation du statut unifié et son exclusion du dialogue avec le ministère. Dans ce sens, elle a
annoncé une grève nationale de 4 jours dans le secteur. Intervenant du 31 octobre au 3 novembre, cette
grève sera ponctuée par un sit-in devant le siège du ministère de l’Éducation nationale ce mardi. Le
syndicat appelle, à travers ce mouvement de protestation, à l’annulation du texte actuel et à la relance du
dialogue en impliquant tous les acteurs concernés.

«Les élèves des écoles publiques sont les grandes victimes de ce conflit
entre les enseignants et le gouvernement. Nous sommes les seuls à payer
les pots cassés. Ce n’est pas juste ! Les cours ne doivent pas être
suspendus. Nous avons pris beaucoup de retard en ce début d’année alors
que les élèves des écoles privées avancent bien dans le programme. On
commence à se demander si on aura la possibilité de rattraper ce temps
perdu», se plaint Fayçal, 16 ans, élève en première année du baccalauréat.
Le droit à l’éducation passe à la trappe !
Contacté par nos soins, Ali Fannach, vice-président de la Fédération
nationale des Associations de parents d’élèves au Maroc (FNAPEM),
affirme que les grèves des enseignants ont un impact significatif sur les
résultats des élèves, notamment à cause de la réduction du temps scolaire.
«Les parents sont dévastés par cette situation que le système éducatif
marocain n’a jamais connue auparavant et qui menace l’avenir des élèves.
Nous ne sommes certainement pas contre la protestation des enseignants.
Ils ont parfaitement le droit d’exprimer le rejet du nouveau statut unifié.
Mais cela ne doit pas se faire au détriment du droit à l’éducation», déclare-
t-il. «Ces manifestations ont des répercussions importantes sur le
déroulement de l’année scolaire et la qualité de l’apprentissage.

Statut de l’Education nationale : une moyenne de 90.000 enseignants sont


en grève (Benmoussa)
Pour manifester leur rejet du nouveau statut de l’Education nationale, les syndicats des enseignants
multiplient les grèves à travers le royaume. Selon Chakib Benmoussa, une moyenne de 90.000 enseignants
sont en grève, soit 30% de la totalité de l’effectif. Evitant de commenter ce chiffre, le ministre a assuré que
le dialogue se poursuivra pour les questions non-évoquées lors de l’accord de janvier 2023.

L’interruption continue des cours démotive de nombreux élèves qui


finissent par abandonner. Même ceux qui s’accrochent et qui veulent faire
de leur mieux n’arriveront pas à rattraper tout le temps perdu et boucler le
programme.

Cette situation menace sérieusement tout le système éducatif et détruit


l’école publique», affirme le vice-président de la FNAPEM. Ce dernier
appelle également les différents acteurs à poursuivre le dialogue pour
trouver des solutions rapides et efficaces sans entraver la réussite de
l’année scolaire. «Cette situation est inacceptable. Le gouvernement doit
intervenir pour résoudre les problèmes du secteur. De leur côté, les
enseignants doivent mettre fin à leur mouvement de manifestations et
respecter les droits des élèves d’avoir un enseignement de qualité et un
temps d’apprentissage régulier. Nous sommes convaincus que le dialogue
entre les différentes parties prenantes peut se poursuivre sans menacer
l’avenir des élèves».

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