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Une forêt ou un massif forestier est un écosystème, relativement étendu, constitué

principalement d'un peuplement d'arbres, arbustes et arbrisseaux (fruticée), ainsi que de


l'ensemble des autres espèces qui lui sont associées et qui vivent en interaction au sein de ce
milieu. Elle peut être naturelle ou exploitée en sylviculture. Les espèces animales, végétales ainsi
que les champignons qui vivent au sein des forêts sont qualifiées d'espèces forestières.
Un boisement de faible étendue est dit bois, boqueteau ou bosquet selon son importance.
Divers types de forêts existent ; des forêts primaires aux forêts dites urbaines, avec les gradients
intermédiaires5. Elles peuvent être naturelles ou exploitées par l'homme. Dans ce cas il existe de
nombreux types d'exploitation des forêts (sylviculture, ligniculture, agrosylviculture…).
Les forêts sont aussi un milieu de vie et une source de revenus pour l'être humain : au début
du XXIe siècle, plus de cinq cent millions de personnes6, dont plusieurs peuples autochtones,
vivent en forêt ou à ses abords. Elles abritent une grande richesse écologique, concentrant 80 %
de la biodiversité terrestre mondiale recensée.
L'action de l'Homme dans plusieurs régions de la planète conduit à une destruction ou
une surexploitation des forêts. Cela engendre une importante déforestation qui concerne surtout
actuellement les forêts tropicales et la taïga. La moitié des forêts de la planète a été détruite au
cours du XXe siècle7. Il n'y a pas de gouvernance mondiale des forêts, ni de convention
internationale, mais l'ONU a mis en place un Forum des Nations unies sur les forêts (FNUF).

Étymologie[modifier | modifier le code]


Le terme générique forêt[modifier | modifier le code]

Forêt de lauriers (laurisylve) sur l'île de la Palma.

En boisements plus ouverts, la strate herbacée, plus


éclairée, s'exprime plus densément.
L'origine du mot forêt est complexe. Il a remplacé à partir du XIIe siècle, sous la
forme forest « vaste étendue de terrain peuplée d'arbres »8, l'ancien français selve, du latin silva,
« forêt ». L'anglais forest est un emprunt au français9,10, l'allemand Forst, forêt exploitée (vieux
haut allemand forst, attesté vers 800)11 est sans doute également apparenté.
Le mécanisme de cette substitution semble passer par les rois mérovingiens puis carolingiens,
sous lesquels le terme de bas latin foresta désignait un territoire à part, dont la jouissance était
réservée au roi, les forêts royales. Ces territoires pouvaient aussi bien être des bois, des landes,
ou des terres en eau (rivière, étang, lac et même mer), mais étaient généralement non cultivés et
réservés à la chasse ou à la pêche.
Ainsi Jacques-Joseph Baudrillart écrit-il en 1825, dans son Dictionnaire général des Eaux et
Forêt12 à l'article « Forêt » : « Nos premiers rois avaient des domaines particuliers, appelés villa
regia, ou foreste dominicum, qu'ils faisaient administrer par des officiers désignés sous le nom de
juges, auxquels ils recommandaient particulièrement la conservation de leurs forestae, mot
générique qui comprenait alors les étangs royaux pour le poisson, en même temps que le bois
pour le pâturage. »
On pouvait par exemple parler, sous Charles-le-Chauve, de la foresta des pêches de la Seine.
On trouve dans les capitulaires de Charlemagne (747-814) l'expression silva forestis pour
désigner des étendues boisées relevant du domaine royal. Les termes foresta, ou silva
forestis ont alors valeur juridique, désignant un « territoire soustrait à l'usage général »13 zone
dans laquelle il est défendu de défricher et où la chasse ou la pêche sont gardées.
Progressivement, le terme s'est spécialisé pour ne plus désigner que les étendues boisées
relevant du roi ou d'un seigneur, tandis que d'après Baudrillart (op. cit.) apparaissait
l'expression les eaux et forêts, ou les eaux-forêts, dans un sens proche du sens initial
de forestae.

Forêt tropicale
L'origine de foresta est plus controversée. On a longtemps évoqué une origine germanique, par
un terme vieux bas francique *forhist non attesté, avec perte du [h] à l'époque
mérovingienne *forist, qui serait un dérivé du vieux bas francique *forha « sapin » (cf.
allemand Föhre « pin sylvestre », anglais fir « sapin »), le suffixe -ist ayant une valeur collective,
d'où le sens de « sapinière, forêt de sapins ». Cette explication est aujourd'hui délaissée, l'origine
de foresta semblant bien plutôt romane, mais avec deux hypothèses concurrentes cependant.
Selon une première hypothèse, fondée sur le sens juridique donné à foresta par les mérovingiens
et les carolingiens, il proviendrait du latin classique forum (forum puis tribunal)14. Bien que
favorisée par les ouvrages étymologiques français, aucune forme intermédiaire permettant
d'appuyer cette hypothèse n'est cependant donnée.
Une hypothèse alternative beaucoup plus argumentée fait dériver foresta directement du
latin foris, « dehors, extérieur »15 (forum dérivant lui-même de foris) et plus précisément
de forestis « ce qui est en dehors, hors de l’enclos » au sens de ce qui est en dehors de là où
l’homme vit, où réside le pouvoir16. Le grammairien Placidus connaît déjà un
adjectif forasticus (« extérieur »)15 dérivé de foris ; cet adjectif subsiste dans l'italien forastico, le
sicilien furestico, l’ancien occitan foresgue (« sauvage », « rude », « rétif »). De plus,
l'italien forestiere a le sens d'« étranger, homme du dehors », de même que l'ancien
provencal forestiero « qui est en dehors (de la commune), étranger ». L'ancien
français forestier avait également le sens d'étranger, et l'italien actuel foresta conserve le sens de
« vaste zone inculte, où la végétation, et en particulier les arbres, croissent spontanément ».
Ainsi, le terme foresta aurait pu désigner à l'époque gallo-romaine les espaces restés sauvages,
en dehors, à l'extérieur, de ceux mis en valeur par les communautés villageoises (ces derniers
contenant aussi des bois aménagés et exploités), les rois et seigneurs francs se réservant par la
suite l'usage de ces territoires. On aurait ainsi un croisement de sens intéressant entre foresta
« espace sauvage, en dehors du domaine cultivé », et sauvage, de l'ancien français salvage, du
latin silvaticus, « forestier ».

Autres mots pour désigner la forêt ou le bois[modifier | modifier le code]


Le mot gaulois brogilos dérive de broga (« champ »), devenant broglius désignant au IXe siècle un
bois humide, clos ou entouré d'une haie. Il a donné breuil du dictionnaire de l'Académie française
et des toponymes tels que Breuil ou le Breuil par exemple.
Les Romains appelaient la forêt silva, mais Virgile et Cicéron la nomment nemus (« bois » en
latin, qui proviendrait de nēmō, -inis, contraction de ne homo, -inis signifiant « nul homme »). Ce
mot figure souvent dans les chartes capétiennes pour désigner des petites zones
boisées. Salluste utilisait le terme saltuosus pour désigner un espace boisé. À l'époque romaine
les saltuarii ou les silvarum custodes administraient les forêts. Aux époques mérovingienne (481-
751) et carolingienne (751-987), le mot saltus désigne fréquemment les zones de bois et landes,
plutôt semble-t-il quand elles appartenaient au fisc royal. Le mot nemus ne s'est pas perpétué en
gallo-roman et saltus (> ancien français sault) n'a pas survécu en français moderne.
Un autre terme existe en ancien français, il s'agit de gaut (ou gault, guault, dialectes
septentrionaux waut, mot masculin). Il peut désigner le bois, la forêt ou le bocage. Il est issu du
vieux bas francique *wald « forêt » (cf. vieil anglais weald, allemand Wald « forêt »).
Le terme bois apparaît sous la forme latinisée boscus en latin médiéval en 704 et en français
vers 1100 sous sa forme actuelle. Il est issu du vieux bas francique *bŏsk- « buisson »
Contrairement au mot forêt, il est sans connotation juridique. Les formes modernes bosc,
trouvées dans l'onomastique essentiellement sont d'origine normande et occitane. Forêt et bois
ont remplacé tous les termes précédents, ainsi que le terme latin lignum « bois » désignant le
matériau (cf. italien legno, espagnol leña).
Une microsylve désigne une forêt de haute altitude (montagne) ou latitude

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