Vous êtes sur la page 1sur 5

Définitions de la Leçon 2:

Liberté: Au sens courant: I. définition préliminaire: La liberté désigne de


façon générale l'absence de contrainte et d'obstacle. La liberté s'entend au
sens psychologique et politique.
Au sens psychologique: la liberté désigne le pouvoir de se déterminer par
soi-même sans y être contraint. On distingue le libre-arbitre d'une part qui
désigne la capacité à faire des choix sans y être contraint. D'autre part
l'autonomie du grec auto (soi-même) nomos (loi) comprise comme le
pouvoir de déterminer par soi-même ses propres règles d'action. La liberté
se définit également au sens politique liber en latin c'est le statut de
l'homme libre c'est-à-dire du citoyen défini par son pouvoir de participer à
l'élaboration des lois.

Développements: On dit alors qu'être libre c'est pouvoir faire ce qu'on veut:
si je libre d'agir cela veut dire que je ne suis pas contraint par un obstacle qui
m'empêcherait de faire ce que je veux: la liberté en ce sens c'est le contraire de
l'état de contrainte et donc de l'esclavage comme situation où je suis empêché
de faire ce que je veux. Car je suis libre d'agir quand je peux agir comme je veux
sans que personne ne m'en empêche (ce qui n'est jamais le cas de l'esclave). De
même si je suis emprisonné, je ne peux pas faire tout ce que je veux (sortir de
ma cellule quand je le veux, par exemple).
Oui mais II (je sors de la stricte définition préliminaire (NB: en fonction des
sujets vous aurez nécessairement à reprendre la définition préliminaire puis à
l'enrichir des analyses pertinentes pour le sujet que vous aurez à traiter) et
j'entre plus à fond dans l'analyse de la notion): si on réfléchit bien est-ce que la
différence entre le prisonnier et le citoyen libre est si grande que cela? Le
citoyen aussi APPAREMMENT est empêché de faire tout ce qu'il veut, par la
loi et les forces de l'ordre (police, prison): si je veux voler un objet dans une
boutique j'en serais empêché par les forces de l'ordre: soit de le voler si elles
interviennent au bon moment, soit de vivre avec ces objets qui ont été volés dès
qu'elles m'intercepteront et me mettront en prison. C'est ici que nous abordons
donc (III) la question de la liberté politique: il faut la comprendre en deux sens:
elle se comprend comme l'ensemble des droits du citoyen garantis par l'Etat: être
libre doit ainsi s'entendre comme être autorisé à. Ce qui donne dans un Etat de
droit: le droit de s'exprimer librement donc la liberté d'expression, le droit de

1
s'associer, donc la liberté d'association , le droit de croire ce qu'on veut, donc la
liberté de conscience. Tous ces droits-libertés sont garantis par l'Etat quand c'est
un Etat de droit. Mais ces droits ne m'autorisent pas à tout, ils s'insèrent dans un
ensemble de lois qui m'interdisent et justifient le recours à la contrainte physique
contre moi pour m'empêcher d'agir tout le temps comme je le veux. Est-ce que
cela veut donc dire que je ne peux faire tout ce que je veux mais uniquement ce
que l'Etat m'autorise à faire? Tout dépend: car la liberté au sens politique doit se
compléter pour exister de l'idée que la loi est l'émanation collective de la société,
donc qu'en fait la loi qui me contraint est une loi à l'élaboration de laquelle
j'ai pris part, soit en votant pour elle, soit en votant pour des députés l'ayant
votée, soit en acceptant de vivre en société avec les autres et donc de faire
mienne la loi démocratique de la majorité même si cela ne correspond pas à mon
propre choix électoral. Liber en latin désigne le statut de l'homme libre défini
par son pouvoir de participer à l'élaboration des lois auxquelles ensuite il est
soumis. C'est pourquoi, souligne Rousseau, dans ce contexte où le citoyen
participe à l'élaboration des lois, les lois ne jouent pas alors le rôle de
contraintes mais d'obligations car elles ne s'imposent pas de l'extérieur à ma
propre volonté (en tant que je les veux puisque j'ai contribué à leur élaboration).
Conséquence: si être libre c'est ne pas être contraint et si les lois ne sont pas des
contraintes mais des obligations, l'existence des lois ne remettent pas forcément
en question ma liberté - sauf si les lois sont le fruit d'un pouvoir autoritaire
extérieur à ma volonté.
On doit donc dire que la liberté politique est tout à fait possible dans un Etat une
fois qu'elle est comprise ainsi comme autonomie (du grec auto (soi-même) -
nomos (loi): être sa propre loi) autrement dit, comme l'explique Rousseau
comme la capacité à se soumettre et à obéir à des lois qu'on se donne à soi-
même collectivement (= volonté générale chez Rousseau) et qui ne s'imposent
donc pas au moi de façon extérieure à sa propre volonté (comme une contrainte
ou un obstacle). L'autonomie renvoie ainsi à deux expériences politique (on
vient de le voir) ou morale (avec Kant, on y reviendra): comme pouvoir de
déterminer par soi-même ses propres règles d'action.

Déterminisme: à apprendre par coeur en rouge: conception philosophique selon


laquelle les phénomènes naturels et les événements humains s'enchaînent dans
des rapports nécessaires de causes à effets. Le déterminisme est une doctrine
qui repose sur le principe de causalité selon lequel rien n'arrive sans raisons ou
sans causes ou encore que rien ne naît de rien, que tout ce qui est a une cause et
ainsi que tout ce qui existe (une fleur, un arbre, une maladie, un regret, un
2
chagrin, une colère) s'explique par la cause qui le fait exister. Le déterminisme
affirme donc que tous les événements résultent d'un enchaînement de causes
antérieures à la production de l'événement qu'elles contribuent à faire exister.
Tout événement s'explique ainsi par des causes antérieures qui le déterminent à
exister. Le déterminisme considère que le hasard n'existe pas: tout phénomène
peut s'expliquer par une cause qui le détermine nécessairement à exister et à
exister nécessairement comme le phénomène qu'il est: la formation d'un
cumulus détermine (= cause) l'existence d'un autre phénomène (l'orage) qui
suivra le cumulus dont il est l'effet nécessaire. Ce phénomène, l'orage, est donc
l'effet d'une cause ce qui signifie qu'il ne peut ni naître du hasard ni suivre un
cumulus (lequel est lui l'effet de causes (formation d'une masse d'air chaud et
instable) qui le précèdent et le déterminent à exister) en pouvant être n'importe
quoi et non pas un effet précis d'une cause précise: un orage et non pas un
livre, un cercle ou une fleur. Le déterminisme s'oppose donc à la thèse de
l'existence du hasard = quelque chose existe par hasard et non pour des raisons
précises qui permettent d'expliquer son existence: le déterminisme implique
(1) que rien n'existe sans une cause qui le précède (2) que l'on puisse rendre
raison de chaque phénomène en l'expliquant par sa cause = la (ou les) cause(s)
qui le détermine à exister, (3) que les mêmes causes produisent toujours les
mêmes effets: la sève (cause) fait systématiquement pousser un arbre et non pas
un temple ou un cercle, une boule de billard en mouvement et touchant une autre
boule (cause) va nécessairement mettre la seconde en mouvement (effet) et
jamais la maintenir immobile (4) que l'enchaînement des causes s'expliquent par
des lois (celles que découvrent la physique), (5) le déterminisme nie l'existence
de la contingence = idée que les choses auraient pu ne pas arriver (un
animal fécondé qui ne donnerait naissance à aucun autre animal) ou arriver
autrement qu'elles n'arrivent (qu'une lionne donne naissance à des oiseaux
et non à des lionceaux)= la possibilité pour un enchaînement de causes de ne
pas produire nécessairement leur effet= la coexistence de courants ascendants
et descendants d'air (qui eux-mêmes s'expliquent par des causes antérieures)
dans un cumulus implique nécessairement la formation de violentes averses et
l'apparition d'éclairs = formation d'un orage. Sans la formation de courants allant
dans des sens contraires à l'intérieur d'un cumulus pas d'orage possible et sans
la formation de cumulus pas de formation de courants contraires possible. Il
n'est donc pas possible compte-tenu de l'enchaînement des causes que ne se
produise pas d'orage= donc le déterminisme exclut la contingence (dans ces
circonstances l'orage aurait pu ne pas se former) et le hasard (que sa formation

3
soit due au hasard et non à un enchaînement de causes bien déterminées). Pour
les Epicuriens (comme pour la physique quantique aujourd'hui) il y aurait au
niveau microscopique, un indéterminisme ultime autrement dit du hasard ou de
l'aléatoire, que les Epicuriens expliquent à partir de la théorie de la déclinaison
des atomes: ce qu'ils appellent le clinamen (Cf. Leçon 2 complément 2)

Contingence: apprendre par coeur en rouge: la contingence désigne le


caractère de ce qui peut être ou ne pas être et être autrement qu'il n'est.
C'est le contraire de la nécessité (nécessité d'existence et nécessité que ceci
existe ainsi plutôt qu'autrement). "Est contingent dit Leibniz, tout ce dont
le contraire est possible", c'est-à-dire tout ce qui pourrait ou aurait pu ne
pas être ou se produire ou ne pas être ou se produire comme il est et comme
cela s'est produit. Par exemple, le fait de prendre son parapluie ou pas sera dite
être une action contingente si et seulement s'il est possible de sortir de chez soi
avec ou sans son parapluie, alors l'action devra être dite contingente. Donc il n'y
a de contingence que s'il y a liberté de choix en l'homme. En revanche, le fait
d'avoir la somme intérieure de ses angles égale à deux droits n'est pas une
propriété contingente du triangle mais se démontre comme une nécessité liée à
son essence de triangle.
Sartre défend la contingence: rien ne rend nécessaire l'existence de l'univers,
cela aurait pu ne pas être et l'univers existe donc sans raison qui puisse
l'expliquer et le justifier. Pour Aristote il y a de la contingence dans le monde
sublunaire: les choses qui arrivent et se produisent auraient pu arriver et se
produire autrement et le monde sublunaire aurait pu prendre une autre
physionomie que celle que nous lui connaissons. Au contraire, pour Spinoza
l'univers procède d'une existence nécessaire= il est impossible qu'il n'existe pas
ni qu'il n'existe pas exactement comme il est à chaque instant. Maintenant le
déterminisme pose la question de savoir si la liberté humaine existe ou pas.
Autrement dit est-ce que je suis libre de faire ce que je fais ou pas. Ai-je le choix
de mes actions ou n'ai-je pas le choix de faire ce que je fais dans la mesure où je
suis déterminé par des causes à agir comme j'agis. Est-ce mes actes s'expliquent
par mes choix libres ou par la chaîne des événements antérieurs? Est-ce que je
suis comme les phénomènes de la nature déterminé à être ce que je suis et à
faire ce que je fais ou pas. Ce qui débouche sur la question de savoir si mes
actions sont contingentes ou pas = si j'aurais pu agir autrement que je n'ai agi ou
s'il était nécessaire que je fasse ce que j'ai fait. Pour le déterministe rien
n'échappe au principe de causalité= à la nécessité de l'enchaînement des causes

4
et des effets, qui s'applique à tout être vivant sur Terre, donc à l'homme aussi.
Tout être vivant s'insère dans l'enchaînement nécessaire des causes et des effets.
Dans le cadre du déterminisme cela signifie qu'il n'y a donc jamais de cause
libre, de cause qui ne soit pas l'effet d'une cause antérieure qui le détermine à
exister nécessairement. Tout acte, sentiment ou désir humains s'expliquent par
des causes qui les déterminent à exister comme l'acte, le sentiment ou le désir
qu'ils sont.

Vous aimerez peut-être aussi