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Isolation antivibratoire et antichoc

Définitions. Principes physiques


par Bernard GARNIER
Chef du Service Projets à la société MÉTRAVIB RDS

1. Sources, transferts et récepteurs vibro-acoustiques .................... B 5 140 - 2


2. Découplage et isolation ......................................................................... — 4
3. Amortissement ......................................................................................... — 4
3.1 Principes ....................................................................................................... — 4
3.2 Mesures de laboratoire : module d’Young et coefficient
d’amortissement.......................................................................................... — 5
4. Raideurs statique et dynamique .......................................................... — 7
5. Suspension antivibratoire d’un objet rigide..................................... — 9
5.1 Modélisation ................................................................................................ — 9
5.2 Importance du modèle d’amortissement .................................................. — 11
5.3 Du modèle à la réalité ................................................................................. — 12
6. Suspension antichoc d’un objet rigide .............................................. — 14
6.1 Physique du choc......................................................................................... — 14
6.2 Choc direct sur une masse suspendue élastiquement............................. — 14
6.3 Description d’un choc.................................................................................. — 15
6.4 Du modèle à la réalité ................................................................................. — 16
7. Suspension d’un objet déformable ..................................................... — 16
8. Contrôle actif ............................................................................................ — 16
9. Vers des structures « intelligentes » ? .............................................. — 17
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 5 142

a suspension élastique des machines pour réduire la transmission des


L vibrations indésirables à leur environnement est devenue une pratique
courante, tout comme le montage souple des systèmes fragiles ou sensibles
aux vibrations afin de mieux les protéger. La mise en œuvre de ces dispositifs
pourrait sembler assez simple, dès lors qu’on suit bien les indications des
constructeurs ; et pourtant nombreux sont les cas qui requièrent une attention
particulière pour éviter des résultats malencontreux, allant jusqu’à des usures
ou des ruptures prématurées.
Pour résumer les facteurs qui conduisent à ce regain d’attention lors du choix
d’une isolation antivibratoire ou antichoc, on citera en particulier :
5 - 1994

— la volonté d’alléger et de réduire la taille des machines tout en accroissant


leur puissance, ce qui amène les constructeurs à choisir des vitesses de rotation
plus rapides, des carters et des arbres moins rigides, des bâtis moins
surdimensionnés ;
— la volonté de décliner des gammes standardisées de moteurs, de boîtes et
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de transmissions, d’accouplements, de génératrices, de pompes, etc., ce qui


multiplie les possibilités de combinaisons lors d’une mise en groupe sans que le
constructeur ait pu toutes les valider sur le plan dynamique et vibratoire, d’où
des configurations parfois délicates à opérer ;

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— une volonté de modularité et de souplesse d’aménagement des ateliers de


production, ce qui va amener les utilisateurs à implanter des instruments de
contrôle ou des bureaux au plus près de certaines machines, donc à contrôler et
réduire davantage les sollicitations vibro-acoustiques qu’elles génèrent, ou à
minimiser l’interférence de diverses unités de production autrefois disjointes ;
— une préoccupation d’ergonomie et de protection des travailleurs, ce qui,
après avoir imposé le port de protections individuelles ressenti souvent comme
inconfortable, impose maintenant de spécifier des niveaux acoustiques ambiants
dans les ateliers directement acceptables sans pour autant que des systèmes trop
complexes de capotages et de mise en cabines ne gênent les flux de production
ni les interventions de maintenance.
Une isolation antivibratoire bien conduite peut répondre à tout cela, moyennant
l’application attentive des concepts et méthodes détaillés et illustrés dans le
présent article et dans l’article [B 5 141], qui abordent successivement :
— Définitions et principes physiques ;
— Solutions technologiques et industrielles.

Le lecteur se reportera également à l’article Vibrations des structures industrielles [R 3 140]


dans le traité Mesures et Contrôle.

1. Sources, Les récepteurs sont constitués souvent par l’homme, qui exprime
une gêne face aux bruits et aux vibrations, mais aussi par tout sys-
transferts et récepteurs tème capable d’être influencé par eux (capteur qui va convertir bruits
et vibrations en signaux électriques, mais aussi système optique qui
vibro-acoustiques va subir un flou, système électromagnétique qui va subir un parasite,
etc.).
La figure 1a présente un exemple typique ; on remarque que la
D’une manière générale, notre environnement peut être décrit en machine est reliée à son environnement par un certain nombre de
termes de sources de bruit et de vibrations, de voies de transfert liens mécaniques (les pieds, qui reprennent son poids, mais aussi
au sein des structures et milieux les plus variés, et de récepteurs les tuyauteries, arbres de transmission, etc.) et par l’air environnant
présentant une sensibilité à leur ambiance vibro-acoustique. (et le fluide contenu dans les tuyaux). Lorsque le récepteur est une
Les sources sont, pour la plupart, des machines opérant une oreille ou un microphone, la conversion en bruit de la sollicitation
transformation d’énergie (électrique, thermique, pétrolière) en de la source est soit directe (voie purement acoustique depuis le car-
travail mécanique (mouvements alternatifs, rotation, élévation de ter de la machine), soit le plus souvent due au rayonnement acous-
pression d’un fluide, usinage ou formage d’un matériau, etc.). Les tique d’un ou plusieurs élément(s) de la structure environnante
machines sont le siège de forces internes et de réactions inertielles excité(s) par voie vibratoire ; dans ce dernier cas, on dira donc que
qui ne peuvent pas être totalement compensées par construction et la propagation couple vibration et acoustique.
provoquent aussi des déformations de leur enveloppe (carter d’un Les éléments de la figure 1a peuvent être représentés comme
moteur thermique, par exemple) ; de ce fait, elles génèrent des vibra- autant de voies de transmission en parallèle (figure 1b). Chacune
tions en tout point d’attache fixe (pattes de fixation des carters, brides peut être décrite et quantifiée par une mathématisation en termes
de tuyauteries, etc.) ou mobile (brides des arbres tournants), et des de fonctions de transfert, dont chacune décrit les relations entrée/
fluctuations de vitesse et de pression tant à l’air environnant qu’aux sortie de chaque élément de la chaîne de transmission (figure 2).
fluides qui les traversent (liquide pompé, fluide de refroidissement, Tout point pouvant vibrer dans six degrés de liberté (3 translations
etc.). Le fait que statiquement l’essentiel de la fixation de la machine et 3 rotations indépendantes), puisqu’il s’agit de la mécanique de
soit assuré par ses pieds n’empêche pas que, sur le plan de la trans- solides déformables, l’expression générale de cet exemple met en
mission des vibrations et du bruit, toutes ces autres liaisons doivent jeu pour chaque point d’attache de la machine le nombre de
être également considérées. descripteurs précisé sur la figure 2.
Les voies de transfert sont constituées par les structures de L’intérêt fondamental de cette approche tient à la propriété de
toute nature qui environnent la ou les sources, y compris l’air qui linéarité de la réponse vibro-acoustique des structures dans la
les entoure, les réseaux fluides et les connections électriques. Il est quasi-totalité des situations pratiques, qui rend de ce fait la fonction
utile de distinguer les voies solidiennes (propagation de vibrations) de transfert indépendante de la sollicitation précisément appliquée
des voies acoustiques (propagation de fluctuations de pression), et donc en fait une caractéristique intrinsèque et invariante de l’élé-
tout en étant conscients de leurs nombreuses possibilités de ment de transfert correspondant.
couplage : il n’est que rarement possible de pouvoir analyser On pourra se reporter à la norme française NF E 90-001 (en large
séparément d’un bout à l’autre du problème les diverses voies de concordance avec la norme internationale ISO 2041) pour la
propagation. définition précise des grandeurs en jeu. On rappelle au tableau 1
les définitions usuelles des fonctions de transfert mécaniques.

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Tableau 1 – Dénominations normalisées des relations


entrée/sortie ponctuelles en analyse vibratoire
(d’après ISO 7626/1)
Relation Dénomination

x Déplacement
----- = --------------------------------------- Compliance
F Force

v Vitesse
------ = ---------------------- Mobilité (ou admittance)
F Force

γ Accélération
----- = ------------------------------------- Accélérance
F Force

F Force
----- = --------------------------------------- Raideur dynamique
x Déplacement

F Force
----- = ----------------------- Impédance
v Vitesse

F Force
----- = ------------------------------------- Masse dynamique
γ Accélération

La pratique la plus courante est de représenter les fonctions de


transfert des structures par leur transformée de Fourier, qui en fait
donne un jeu de deux graphes en fonction de la fréquence (module
et phase, ou partie réelle et partie imaginaire).
Nota : les fonctions de transfert des structures en jeu dans les problèmes d’isolation
antivibratoire sont le plus souvent acquises expérimentalement par des tests sous
excitation provoquée (chocs à l’aide d’un marteau instrumenté, vibrations sinusoïdales ou
large bande produites par un générateur électrodynamique). L’emploi d’analyseurs de
signaux bicanaux permet d’obtenir directement, par transformée de Fourier, les fonctions
de transfert recherchées. Mais, dans le cadre de projets, on peut aussi les obtenir à partir
de modélisations par éléments finis. Le lecteur pourra se reporter pour plus d’informations
Figure 1 – Exemple d’une machine reliée à son environnement sur les méthodes d’obtention et d’interprétation des fonctions de transfert à l’article
Vibrations des structures industrielles [R 3 140] dans le traité Mesures et Contrôle.
avec source, transferts et récepteur
On calcule la réponse globale du récepteur de la manière
suivante :
— on calcule d’abord la contribution de chaque voie de transfert
en faisant le produit de convolution de la séquence correspondante
de la fonction de transfert (figure 2) ; en pratique, on fera le produit
matriciel fréquence à fréquence de leurs descripteurs successifs ;
— chacune de ces contributions est alors sommée en module et
phase en chaque point du récepteur, qu’il s’agisse de vibrations selon
chaque degré de liberté, ou d’une pression acoustique.
Physiquement, cela correspond à une situation d’interférence entre
ces diverses contributions au droit du récepteur.
Nota : si plusieurs sources interviennent dans la même installation mais sans syn-
chronisme physique, elles seront considérées comme autant de problèmes indépendants
dont seule l’énergie vibro-acoustique s’ajoute (sommes quadratiques). Si elles se trouvent
synchrones (machines liées par des arbres ou des trains d’engrenages, moteurs électriques
synchrones couplés au même réseau, etc.), il sera plus simple de les considérer comme une
seule source avec un nombre accru de points de fixation.

Dès lors qu’on est en général sans moyen d’agir sur la source
elle-même, l’objectif de l’installateur va être de minimiser les
sollicitations vibro-acoustiques au stade de leur transfert par
l’environnement vers les récepteurs à protéger, donc alternative-
ment :
— rendre les sollicitations de la source inaptes à cette
propagation (figures 3a et b) ;
— les dissiper plus efficacement avant qu’elles n’atteignent
le récepteur (figures 3a et c ).
Figure 2 – Caractérisation de la chaîne de transmission On parlera alors de découplage dans le premier cas et
pour chaque point d’attache de la figure 1b d’amortissement dans le second ; on conjuguera ces actions
s’il faut un résultat maximal.

(0)

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Nota : alors que la solution d’un découplage vibratoire est en général recherchée par
l’emploi d’éléments très souples (supports élastiques, silentblocks, isolateurs anti-
vibratoires, mais aussi accouplements flexibles et raccords flexibles de tuyauteries), on
notera pour mémoire qu’un découplage acoustique est plus souvent obtenu par
l’interposition d’éléments très inertes contrastant fortement avec l’impédance acoustique
de l’air : cloisons massives, glaces épaisses, souvent mises en œuvre en écrans successifs
séparés par des lames d’air, ce qui multiplie les contrastes d’impédance et augmente
considérablement les atténuations : doubles cloisons, doubles parois, doubles vitrages, tou-
jours assez dissymétriques pour décaler leurs résonances respectives dont la coïncidence
enlèverait à ces fréquences précises toute efficacité au dispositif ! On les complète souvent
par des absorbants fibreux, dont les effets amortissants rejoignent les principes décrits au
paragraphe 3 suivant, car la viscosité de l’air l’amène à s’échauffer au travers de ce
labyrinthe de fibres. On utilise enfin des panneaux présentant une faible raideur en flexion
(plâtre, carton, etc.), donc un couplage acoustique assez élevé par coïncidence des lon-
gueurs d’ondes, qui permet de prélever d’autant plus d’énergie au champ acoustique.
L’efficacité du découplage réalisé va se mesurer par une réduction
du niveau perçu par le récepteur dans les mêmes conditions de fonc-
tionnement de la source : ce chiffre global est appelé la perte par
insertion du dispositif.

On gardera à l’attention que la variété et le couplage mutuel


des voies de transfert dans les situations réelles peuvent rendre
difficile l’interprétation de ce résultat global : il ne retraduit pas,
par exemple, quelle est la contribution de la transmission par les
suspensions mises sous les pattes de la machine, relativement
au transfert par les réseaux de tuyauteries et les arbres attelés à
Figure 3 – Principes généraux de réduction des vibrations : d’autres machines et équipements.
différence entre découplage et amortissement

Par ailleurs, si la génération du bruit par les vibrations des


structures aval se trouve réduite au prorata de la perte par insertion
2. Découplage et isolation ainsi définie, d’autres transferts tels que le rayonnement direct, le
bruit des échappements ou des dispositifs de ventilation, etc.
peuvent devenir prédominants et masquer la contribution du décou-
Reprenant les mathématisations évoquées au paragraphe 1, on plage... De même, s’il s’agit d’identifier la performance du décou-
dira donc que découpler une source revient à accroître la plage acoustique par un capotage ou une cabine isolante,
discontinuité d’impédance entre l’impédance Z s de la source et retrouvera-t-on le même problème de l’émergence de voies de
propagation antérieurement secondaires, mais devenues
r
l’impédance de transfert Z s vers le récepteur ou, en termes prépondérantes, d’où l’enjeu économique d’une approche vibro-
d’ondes, à introduire un milieu très réfringent vis-à-vis de chaque acoustique globale incluant toutes les voies de transfert de manière
type d’ondes vibro-acoustiques susceptibles de se propager. homogène !
Dès lors que l’impédance mécanique est le rapport de la force
dynamique à la vitesse vibratoire, il faut donc introduire un élément
de souplesse dynamique très différente tant de celle de la patte de
la machine que des supports sur lesquels elle est fixée. Ces derniers 3. Amortissement
étant plutôt raides par construction, on va donc rechercher un
élément aussi souple que possible – d’où les termes de découplage,
d’accouplement élastique, de flexible, etc.
3.1 Principes
L’effet de cet élément va alors être conjointement de réduire le Amortir des sollicitations vibro-acoustiques vise cette fois non
niveau vibratoire en aval, mais aussi de l’augmenter en amont : seulement à réduire leur capacité à se propager, mais à les dissiper
l’énergie vibratoire reste confinée autour de la machine, les niveaux au sens strict, c’est-à-dire les dégrader en chaleur. S’agissant de
vibratoires augmentent donc ! L’énergie vibratoire étant une grandeurs cycliques (déplacements et contraintes vibratoires), cela
combinaison d’énergie de déformation et d’énergie cinétique, on a revient à introduire un phénomène d’hystérésis dans la loi
alors parfois grandement intérêt à augmenter significativement la d’élasticité dynamique reliant contraintes et déplacements, donc à
masse de l’ensemble source suspendu, d’où la disposition bien rendre complexe le modèle d’Young global du milieu.
connue de massifs antivibratoires (article Isolation antivibratoire et
antichoc. Solutions technologiques et industrielles [B 5 141]) : on
constitue un ensemble à la fois très lourd et très rigide, tel qu’un La mise en équation montre que :
bloc de béton, qui reçoit directement la machine ou l’ensemble à — l’énergie dissipée par un matériau viscoélastique est
découpler, et on suspend le tout : d’une part, la discontinuité d’impé- proportionnelle à l’accélération vibratoire ;
dance s’en trouve augmentée et, d’autre part, les vibrations retenues — l’énergie dissipée par un matériau visqueux est propor-
en amont ont pour principal effet de mouvoir ce massif, à des niveaux tionnelle à la vitesse vibratoire ;
directement inversement proportionnels à sa masse (F = M γ ), donc — l’énergie dissipée par le frottement, sous réserve d’un
très faibles s’il s’agit de dizaines de tonnes... effet de seuil, est proportionnelle au déplacement relatif vibra-
toire.
En isolant le système source, le découplage va aussi avoir pour
effet de le laisser développer des phénomènes de résonance Bien entendu, il est possible technologiquement de combiner
vibratoire : modes propres de suspension (§ 5, 6 et 7), mais aussi plusieurs de ces mécanismes dissipatifs (article Isolation
résonances de flexion du corps de la machine, résonances de torsion antivibratoire et antichoc. Solutions technologiques et indus-
des arbres, etc., qui deviendront dangereux si le fonctionnement trielles [B 5 141]).
habituel les maintient en excitation. S’ils sont seulement excités lors Cette capacité de dissipation proportionnelle à l’accélération
des arrêts ou mises en route, il faudra seulement vérifier qu’ils ne donne donc à l’amortissement viscoélastique une capacité
font pas sortir de l’enveloppe des mouvements maximaux admis- particulière à amortir les vibrations de fréquence élevée, ce qui
sibles par le système et ses liaisons à son environnement. est particulièrement nécessaire si la gêne finale est acoustique,
du fait de la sensibilité croissante de l’audition de 20 à 1 000 Hz !

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■ Moyens de créer un effet amortissant


● Une première solution est de créer du frottement à l’échelle
macroscopique en créant un déplacement relatif entre les consti-
tuants de la structure sous l’effet des vibrations. On verra lors de la
mise en équation de cette solution au paragraphe 5.2 qu’elle est
source de non-linéarités importantes, et en particulier présente le
défaut de n’être efficace qu’aux basses fréquences, lors de
sollicitations de grande amplitude relative : dès que le seuil de
glissement relatif des éléments n’est plus atteint, ceux-ci trans-
mettent sans aucune atténuation les sollicitations vibratoires et ne
jouent donc plus aucun rôle.
On citera comme exemple de systèmes utilisant l’amortissement par
frottement les ressorts à lames, autrefois universellement répandus,
encore présents dans les suspensions des poids-lourds et des wagons
de marchandises, ou encore les frotteurs implantés dans les lave-linge
pour amortir les fortes vibrations susceptibles de se développer dans les
phases d’essorage. On rencontrera d’autres exemples à l’article suivant
Isolation antivibratoire et antichoc. Solutions technologiques et
industrielles [B 5 141].
● Une seconde solution est de chercher à mettre en œuvre la
viscosité d’un fluide approprié, par exemple en reliant la partie
vibrante à un piston immergé dans un réservoir fixé à la partie fixe
dénommé habituellement dashpot. On verra lors de la mise en
équations de cette solution au paragraphe 5.2 que, sans présenter le
caractère tout ou rien du frottement, la dissipation par viscosité
entraîne un raidissement progressif des suspensions avec la
fréquence, ce que l’on pourra compenser s’il le faut, par exemple en
mettant en série l’amortisseur visqueux avec un découplage haute
Figure 4 – Évolution du module d’Young E et de l’amortissement
fréquence.
tan  en fonction de la température, à différentes fréquences
Nota : les systèmes d’amortisseurs par viscosité sont extrêmement utilisés. Il sont basés
sur l’existence de deux chambres communicantes, dont l’une est déformée par le
(de 5 à 200 Hz) (doc. Métravib)
mouvement de la partie suspendue. Cette déformation produit un mouvement de fluide vers
l’autre chambre, à travers un orifice assez petit pour que le cisaillement de l’écoulement
produise un fort effet visqueux. Ces systèmes font alors l’objet de nombreux perfection- qu’il ne permet pas de répondre, par exemple, à un besoin de
nements, en particulier pour ajuster en fonction des circonstances la section de ces orifices dissipation vibratoire importante (tan δ ≈ 1) avec un module d’Young
ou ajutages. Par exemple, les amortisseurs de suspensions automobiles comportent des dynamique compris entre 10 9 et 1010 N/m2 par voie viscoélastique.
clapets tarés à des pressions telles qu’ils s’ouvriront au passage d’un cahot mais resteront
fermés sur une route en bon état, pour présenter dans ces différentes circonstances
l’amortissement conduisant à la tenue de route suffisante et au meilleur confort (article
Isolation antivibratoire et antichoc. Solutions technologiques et industrielles [B 5 141]).
De même, en acoustique, les produits fibreux dissipent le son par l’effet visqueux de l’air 3.2 Mesures de laboratoire :
dans leur réseau interstitiel.
module d’Young
● Une troisième solution consiste à utiliser la capacité intrinsèque
de certains matériaux à dissiper l’énergie vibratoire. Cette propriété et coefficient d’amortissement
est connue sous le nom de viscoélasticité et correspond à un état
moléculaire tel que le module d’élasticité (tout comme le module de Compte tenu de l’équivalence fréquence / température, il est
cisaillement) est intrinsèquement complexe, la partie réelle corres- commode de combiner habilement des variations de ces deux para-
pondant à l’élasticité du matériau et la partie imaginaire à sa capacité mètres pour couvrir tout le spectre du matériau, tout en restant dans
dissipative. des gammes de fréquences permettant une mesure très précise. On
donne ci-après l’exemple des principes et des performances de deux
■ Influence du couple température/fréquence appareils d’apparence très différente mais d’emploi très complé-
L’emploi des matériaux viscoélastiques est limité par la nature mentaire ; dans les deux cas, on impose à l’échantillon une sollici-
même des mécanismes dissipatifs dont ils sont le siège, et qui tation sinusoïdale à une série de fréquences bien connues, et on
n’existent que dans une plage étroite de températures et de mesure la réponse respectivement en contrainte, si on a excité en
fréquences. La figure 4 montre l’évolution du module d’Young E et déplacement, ou vice versa. Le rapport des modules de la contrainte
de l’amortissement tan δ d’un élastomère donné en fonction de ces à la déformation définit le module de la raideur dynamique K ’ ; leur
deux facteurs. déphasage δ permet de calculer directement l’amortissement vis-
Nota : physiquement, cet état dissipatif viscoélastique est maximal dans la phase de coélastique (ou hystérétique) η = tan δ (figure 7). Par la forme de
transition d’un matériau évoluant de l’état caoutchoutique à l’état vitreux. Froid, ou aux l’échantillon, on calcule ensuite le module d’Young du matériau.
hautes fréquences, le matériau est sur le plan moléculaire dans son état vitreux et, de ce
fait, raide et élastique. Chaud, ou aux basses fréquences, il passe à l’état caoutchoutique, Le premier appareil, diffusé par Métravib sous le nom de
plus mou, et aura plus facilement tendance au fluage. Son amortissement est maximal au Viscoanalyseur (figure 8a) et présent dans plus de 200 laboratoires
point d’inflexion de son module d’Young entre ces deux états (figure 4), et il sera d’autant (industrie du caoutchouc, analyse des bitumes, etc.), est basé sur
plus important en général que la transition sera rapide. Une loi permet d’exprimer
l’équivalence entre les effets respectifs de la température et de la fréquence, par l’emploi
l’excitation forcée de l’échantillon à mesurer par un vibrateur
d’un coefficient adimensionnel α t : cette loi, dite de William, Landel et Ferry (WLF), permet électrodynamique. On mesure directement la force excitatrice et la
de représenter l’ensemble des comportements d’un matériau donné par trois courbes seu- réponse vibratoire de l’échantillon, dans une large gamme de fré-
lement (figure 5), donc de constituer assez simplement des banques de données quence (5 à 1 000 Hz) et de température (– 150 à + 450 oC) ; une
permettant la sélection du matériau optimal pour une application donnée. Les essais aux
différentes températures et fréquences constituent autant de sections des courbes variété de porte-échantillons permet de solliciter l’échantillon aussi
maîtresses (E et tan δ ). bien en traction-compression qu’en cisaillement, flexion 3 points,
On présente à la figure 6 un diagramme récapitulatif de l’étendue pompage annulaire, etc., dans une large gamme de modules
du domaine où l’on connaît actuellement une solution visco- d’Young ou de Coulomb (10 3 à 1012 N/m2), d’angle de perte (0,1 à
élastique tant par l’emploi d’un élastomère que d’un verre ou d’un 90o), de viscosité (0,1 à 106 Pa · s), de précontrainte statique et
alliage métallique : bien que ce domaine s’étende sans cesse, on voit d’amplitude vibratoire (± 0,1 µm à ± 3 mm).

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Figure 6 – Domaines d’efficacité des matériaux amortissants

Figure 7 – Définition de l’angle de perte 

Le second appareil, diffusé par Métravib sous le nom de Spectro-


Figure 5 – Présentation synthétique des caractéristiques mètre Mécanique Dynamique (figure 8b), sollicite les échantillons
du matériau de la figure 4 par application de la loi WLF : en vibration de torsion forcée (hors résonance), en contrainte ou en
— (a) lecture du coefficient  t en fonction de la température déformation imposée. Particulièrement adapté aux matériaux raides
— calcul de la fréquence réduite F  t (avec F fréquence d’utilisation) (métaux, céramiques, composites à matrice polymérique ou métal-
— (b) lecture du module d’Young E en fonction de la fréquence lique, etc.), il autorise une dynamique de mesure du module K ’ de
réduite plus de 80 dB lors d’un même essai et la mesure de valeurs d’amor-
— (c) lecture du coefficient d’amortissement tan  tissement aussi faibles que 5 × 10– 4. Comme l’appareil précédent,
en fonction de la fréquence réduite il est équipé d’une enceinte thermostatée permettant là aussi de
couvrir de – 170 à + 450 oC. Il permet de plus de caractériser les maté-
riaux sous gaz neutre et même sous vide.

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Figure 8 – Appareils pour mesures de laboratoire (doc. Métravib)

4. Raideurs statique En général, il suffit de prendre en compte pour le premier cas la


caractéristique de déflexion statique sous charge continue des
et dynamique supports fournie par le constructeur, en veillant à respecter les
valeurs de température ambiante correspondantes. Par contre, dans
le second cas, il faut déterminer les raideurs dynamiques effectives
de chaque élément dans chaque bande de fréquence à analyser.
Un point essentiel de toute la problématique du découplage
antivibratoire ou antichoc est de distinguer les notions de raideurs Si tous les éléments de suspension sont métalliques, les raideurs
statique et dynamique pour tous les éléments de la chaîne de dynamiques à considérer tiennent compte du niveau de vibration
transfert (figure 2), sachant que le commentaire fait sur la raideur rencontré dès lors qu’il y a frottement sec : on pourra du moins
dynamique vaut de même pour les cinq autres grandeurs que l’on encadrer la valeur de la raideur dynamique entre la valeur
peut définir en analyse vibratoire (tableau 1). asymptotique à fort niveau, qui est la valeur statique, et la valeur
asymptotique à faible niveau, qui est facile à déterminer par calcul,
On doit en effet conjuguer :
puisqu’on suppose les mouvements de glissement bloqués par le
— un problème de statique, qui est de supporter de manière frottement interne.
convenable le poids des machines et équipements suspendus.
L’introduction des éléments de suspension assez souples entraîne Pour les éléments élastomériques, la linéarité est beaucoup plus
donc une déformation continue qui se traduit par une flèche nette autour de la position d’équilibre et, par contre, la raideur intrin-
mesurable de la suspension (article Isolation antivibratoire et anti- sèque de l’élastomère varie avec la fréquence, à température donnée
choc. Solutions technologiques et industrielles [B 5 141]), allant du (figure 5), dans des proportions d’autant plus importantes que l’élas-
millimètre au centimètre selon la fréquence propre visée, et qui peut tomère est amorti. C’est en fait rarement le cas, pour des supports
légèrement augmenter avec le temps (fluage des élastomères) ; standards, car les élastomères peu amortis ont de bien meilleures
— un problème de dynamique, avec une première région de caractéristiques mécaniques. On pourra alors retenir comme
fréquences caractéristiques correspondant aux modes de la typiques, à moins d’indications plus précises du constructeur :
suspension (§ 5), puis à diverses fréquences a priori plus élevées cor- — une augmentation de raideur de x1,4 à x1,5 à une dizaine de
respondant aux modes internes du support, ou aux modes de la hertz, donc pour le calcul des modes propres de suspension ;
structure aval ou de la machine elle-même (figure 9).

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Figure 9 – Compliance d’un massif suspendu en fonction de la fréquence

— une augmentation de raideur de x2 à x3 aux fréquences de À titre d’exemple, on présente à la figure 10a la raideur dynamique
quelques centaines de hertz qui caractérisent les zones de d’un plot élastique donné constitué à partir d’un bloc d’élastomère,
fréquence intéressant les problèmes de bruit de machines ; mesurée dans deux de ses directions principales X et Z. Sa charge
— une augmentation de raideur de x20 à x50 aux fréquences nominale est de 20 kN dans la direction Z, mais elle a été mesurée
d’antirésonance interne de l’élastomère, si aucune précaution également avec une charge réduite à 2 kN. Les résultats sont pré-
particulière n’est prise par le constructeur (cas de plots constitués sentés moyennés pour chaque tiers d’octave, technique qui permet
par un bloc homogène d’élastomère peu amorti). de lisser les irrégularités des courbes brutes sans dénaturer l’infor-
Nota : la fréquence d’antirésonance d’un bloc homogène d’élastomère ne dépend que mation nécessaire à un projeteur.
de sa hauteur : la vitesse de l’onde de compression c L étant de l’ordre de 250 à 500 m/s
dans un caoutchouc courant, la première antirésonance intervient à la fréquence f 1 telle On constate sur les résultats de la figure 10a :
que la hauteur h du plot correspond à 1/ 2 de la longueur d’onde de compression, soit : — l’évolution très différente de la raideur transverse (X )
c relativement à la raideur verticale dans le sens de la charge (Z ) ;
L de 500 Hz pour un support de forte charge/ fort débattement
f1 ≈ --------
2h
- = — le léger effet de la charge statique à la fois sur le raidissement
à 5 kHz pour un tout petit plot
du support selon Z et sur certaines fréquences internes du plot.
Les fréquences suivantes correspondent à la coïncidence de la hauteur du plot avec On notera en particulier que la raideur transverse augmente dans
successivement les 2/2, 3/ 2, 4 / 2, 5/ 2, etc. de la longueur d’onde de compression, soit
f 2 ≈ 2f 1 , f 3 ≈ 3f 1 , etc. Ces modes peuvent induire des amplifications de 10 à 100 selon un rapport de 1 à 10 (20 dB) entre 50 Hz et 800 Hz ! La raideur verticale
l’élastomère. n’évolue dans le même temps que d’un rapport 3. Des résonances
internes sont perceptibles autour de 180 Hz en mode transverse et
de 1 kHz en mode vertical. Ces variations de raideur dynamique font
Il est donc évident que la transmissibilité globale de la de ce type de réalisation très simple des plots difficiles à utiliser en
suspension va dépendre directement de la technologie des pratique.
supports eux-mêmes, jusqu’au plus petit détail !

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Figure 10 – Raideurs dynamiques de plots élastiques typiques

La figure 10b présente un exemple peut-être encore plus explicite:


il s’agit de la réponse d’un support élastique composite constitué 5. Suspension antivibratoire
d’un ressort hélicoïdal en parallèle avec un support élastomérique
souple, perfectionné par l’adjonction de rondelles élastomériques en
d’un objet rigide
série cette fois avec le ressort pour en réduire la résonance. On
compare alors sur cette figure la réponse du montage complet avec 5.1 Modélisation
les configurations incomplètes obtenues en enlevant soit le ressort,
soit les rondelles élastomériques. Il est alors évident que l’antiré- Soit un objet de masse M et de centre de gravité G, pour lequel
sonance à 400 Hz est celle du ressort (et là, l’interposition des ron- on définit des axes Gx, Gy, Gz, disposé sur une suspension élastique.
delles ramène de 18 à 8 dB l’accident dynamique correspondant), Les déplacements indépendants de cet objet autour de sa position
tandis que celle qui apparaît autour de 1 kHz est celle du support d’équilibre (vibrations), rendus possibles par la souplesse de ses
élastomérique. Cela illustre bien la réelle complexité de conception liaisons à son environnement, sont au nombre de six :
de supports antivibratoires à bonnes caractéristiques de filtrage
— translation suivant Gx : mouvement longitudinal ;
haute fréquence (souvent dit acoustique, car intéressant la maîtrise
de problèmes de bruit). — translation suivant Gy : mouvement transversal ;
— translation suivant Gz : mouvement vertical (pompage) ;
Pour les structures amont (pattes et corps de la machine...) et aval — rotation autour de Gx : mouvement de roulis ;
(supportage mécanosoudé, dalle de plancher, etc.), les résonances — rotation autour de Gy : mouvement de galop (ou de tangage) ;
vibratoires se traduisent par une chute de raideur considérable, d’un — rotation autour de Gz : mouvement de lacet.
facteur de 1/50 à 1/100 pour les premiers modes de structures métal-
liques, ou 1/20 à 1/30 pour des structures en béton, tandis que la
valeur moyenne de la raideur dynamique (c’est-à-dire le squelette On définira donc la suspension par six coefficients élastiques
de l’impédance vibratoire) évolue selon le type de structure en jeu. globaux, ramenés au centre de gravité (figure 11).
La détermination par calcul, ou par mesure, de ces fréquences
propres et tendances moyennes fait l’objet de l’article Vibrations des
structures industrielles [R 3 140] dans le traité Mesures et Contrôle. Les raideurs suivant les axes Gx, Gy, Gz sont respectivement Kx ,
La correction de ces manques de rigidité à telle ou telle fréquence Ky , Kz . Les raideurs de torsion ou couples de rappel autour de Gx,
(qui annulent toute l’efficacité du dispositif de suspension) et la Gy, Gz sont respectivement C x , C y , Cz .
démarche générale de conception sont abordées dans l’article sui- La raideur globale de la suspension est la somme des raideurs :
vant Isolation antivibratoire et antichoc. Solutions technologiques
et industrielles [B 5 141]. K x = ∑k x
K y = ∑k y
K z = ∑kz

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• [K ] matrice des raideurs, réductible, si les coordonnées corres-


pondent en même temps aux axes principaux de la suspension, à
la matrice diagonale :

Kx
Ky 0
Kz
Kθ x
0 Kθ y
Kθ z

• η valeur de l’amortissement en notation hystérétique (§ 5.2) ;


• [γ ] et [x ] vecteurs respectivement d’accélération (linéaire et
angulaire) et de déplacement vibratoire (linéaire et angulaire).
Pour simplifier le développement, on suppose que la force fe
n’excite qu’un seul des degrés de liberté de la masse, par exemple
Figure 11 – Définition des six constantes élastiques l’axe z ; on retrouve alors les équations très classiques de la
de la suspension d’un objet rigide vibration des systèmes à un degré de liberté ; en posant :

K 1 K
ω 0,z = ------z- ou f 0,z = --------- ------z-
Par contre, les couples de rappel dépendent non seulement de la M 2π M
raideur des supports, mais aussi de leur position et de leur orien-
la pulsation propre (respectivement la fréquence propre) du
tation par rapport au centre G.
système (fréquence des oscillations libres de la masse M écartée
De même, on définira pour chacun de ces coefficients élastiques dans la direction z de sa position d’équilibre), et η son coefficient
un coefficient d’amortissement permettant de traduire la tendance d’amortissement, on trouve classiquement :
des oscillations naturelles de la masse M selon le degré de liberté
2
en question à s’amortir période après période (figure 12) : chaque d2 z ω 0, z d z 2 fe ( ω )
coefficient élastique est ainsi figuré par un symbole représentant ----------2- + η ------------ -------- + ω 0, z z = ---------------
-
dt ω dt M
en parallèle un ressort :
qui a pour solution la superposition d’une oscillation à la pulsation
ω 0 (oscillation « libre ») et d’une oscillation à la pulsation ω
(oscillation « forcée »).
Il est intéressant d’exprimer la transmissibilité de la suspension,
et un amortisseur de type hydraulique : rapport de la force f t transmise par l’embase de la suspension à
l’environnement extérieur, à la force excitatrice fe . L’effort f t est la
somme des efforts transmis par le ressort K et par l’amortisseur c,
soit :
dz
f t = K z + c ---------
dt
Ayant principalement à traiter ici de supports élastomériques,
ce qui donne, tous calculs faits :
nous adopterons d’emblée la notation d’amortissement
viscoélastique (ou hystérétique) (§ 3), malgré ce symbolisme
évoquant plutôt un amortisseur visqueux, mais consacré par 1 + η2
- sin ( ω t + ϕ + η )
f t = f 0 ------------------------------------------------
l’usage.  ω2 
2
 1 – ----------- -  + 4 η 2
 ω 0,z 
2

En supposant une action cyclique extérieure fe (t ) s’exerçant sur


cette masse, l’équation de son mouvement est de la forme : La transmissibilité est donc de module :
[M ] · [γ ] + [K ](1 + j η)[x ] = fe (t ) avec j2 = – 1
1 + η2
où toutes les grandeurs du membre de gauche sont matricielles : T = -------------------------------------------------
 ω2  2
 1 – --------- 2  + 4η
• [M ] matrice des masses et inerties, réductible, si les coordonnées - 2

correspondent aux axes principaux d’inertie de la masse M, à la  ω 0,z 


matrice diagonale :
et la réponse est décalée de (η + ϕ ) relativement à la force
M excitatrice, et de η vis-à-vis du déplacement forcé de la masse.
M 0 L’allure de la transmissibilité, qui est paramétrée exclusivement
par l’amortissement de la suspension, est donnée à la figure 13, en
M
échelles linéaire et logarithmique respectivement – cette dernière
Ix ayant en général la préférence en raison de sa meilleure lisibilité.
0 Iy
Iz

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On retiendra avant tout :


— que la transmissibilité à la résonance de la suspension
(ω = ω 0 ) correspond à une amplification par 1/η de la force
appliquée à la masse, comprise entre 5 et 25 pour les
élastomères courants (η entre 4 et 20 %) ;
— qu’aux pulsations très basses ( ω  ω 0 ) la transmissibilité
vaut 1 + ε ;
— qu’aux pulsations supérieures à 2 ω 0 la transmissibilité
devient inférieure à 1 et vaut au premier ordre, à la pulsation
ω:
1
T ( ω ) = ---------------------
ω2
1 – --------- 2
-
ω0

soit une atténuation proportionnelle au carré de la pulsation ou Figure 12 – Amortissement des vibrations naturelles
de la fréquence. d’un objet suspendu en fonction du temps

Dans un monde où l’on parle très souvent en décibels (soit 20 lg T ),


on dira que l’atténuation augmente alors de 12 dB par octave de fré- (donc en quadrature avec le déplacement pour des mouvements
quence (c’est-à-dire chaque fois que la fréquence double) ou, de sinusoïdaux), mais homogène à la dérivée de la vitesse, d’où, en
manière équivalente, de 40 dB par décade de fréquence, d’où le tracé utilisant la notation complexe :
qui tend vers une droite de cette pente en échelles logarithmiques [M][γ ] + [K ](1 + jη)[x] = fe (t )
(droite de découplage). Bien sûr, cela ne vaut qu’à effort donné. On
prendra garde en particulier que, dans le cas des machines tour- j2
avec = – 1.
nantes, l’effort excitateur de balourd augmente avec le carré de la C’est fondamentalement l’observation des phénomènes
vitesse, soit ω 2 : dans ce cas, l’effort transmis à la fondation passe dissipatifs réels qui permet de choisir l’une ou l’autre de ces mises
encore par un maximum autour de ω 0 , mais ne décroît que très len- en équation sachant que, si les résultats diffèrent très peu autour
tement (figure 14). de la fréquence de résonance du système, elles induisent par contre
des efficacités de découplage assez différentes à haute fréquence :
à amortissement identique à la résonance, c’est le système hysté-
rétique qui, de loin, offre le meilleur filtrage (figure 13b).
5.2 Importance
Or on observe bien, dans la majeure partie des structures réalisées
du modèle d’amortissement avec soin (absence de jeux, etc.) à base de matériaux les plus divers
(métaux, élastomères, bétons, etc.), une hystérésis lors de
chargements / déchargements cycliques (figure 15) de caractéris-
Revenant à l’équation fondamentale d’une masse M suspendue tiques quasi constantes quelle que soit la fréquence, d’où le choix
sur un ressort de raideur K, il est important de noter la différence du modèle hystérétique pour décrire la plupart des dispositifs de
fondamentale introduite par les divers modèles d’amortissement suspension.
(§ 3).
À partir du comportement du système non amorti :
Pour aider le lecteur à faire l’équivalence entre tous les
[M ][γ ] + [K ][x ] = fe (t ) modèles et tous les symboles employés dans les ouvrages sur
— un amortissement de type frottement sec crée de plus une ce sujet, on rappelle les notations suivantes :
force de friction proportionnelle au déplacement relatif x de la — la grandeur c c = 2 KM ( = 2M ω 0 ) est dite amortissement
suspension, qui se soustrait à la force extérieure fe , donc s’ajoute
au membre de gauche : critique car un système de masse M suspendu par un système
de raideur K et ayant un amortissement visqueux c aura une
[M ][γ ] + [K ](1 + R )[x ] = fe (t )
réponse oscillante amortie à la pulsation ω 0 = K M (figure 12),
avec R coefficient de friction. si c < c c , et une réponse de retour asymptotique à la position
La force de friction est en phase avec le déplacement x ; d’équilibre sans oscillations si c  c c ;
— un amortissement de type visqueux crée une force de — dans un amortissement visqueux, on note souvent ξ = c /c c
résistance proportionnelle, cette fois, à la vitesse vibratoire rela- l’amortissement réduit du système ;
tive, soit donc : — on démontre que l’équivalence entre la notation en
[M ][γ ] + c [v ] + [K ][x ] = fe (t ) système visqueux et la notation en système hystérétique à la
résonance est obtenue en posant :
avec c coefficient de viscosité dynamique.
Pour un mouvement vibratoire d’amplitude constante, x = A sin ωt, c c c
2 ξ = η = tan δ = 2 ------- = ----------------- = --------------
la vitesse vibratoire est alors proportionnelle à la pulsation : cc KM M ω0
v = A ω cos ωt, et la force visqueuse est elle aussi proportionnelle à
la pulsation ; avec η coefficient d’amortissement employé au paragraphe 5.1
et δ angle défini à la figure 7.
— un amortissement hystérétique est proportionnel à l’intégrale
du cycle force/déflexion qui se présente alors comme une ellipse Aux forts amortissements, on observe seulement que la
indépendante de la fréquence (figure 15) – alors que l’on vient de résonance est maximale un peu avant ω 0 dans le cas de
voir que l’énergie dissipée par viscosité est proportionnelle à la l’amortissement visqueux (figure 13b ).
fréquence. De ce fait, le terme hystérétique est du signe de la vitesse

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Figure 13 – Évolution de la transmissibilité T en fonction de la fréquence

Figure 15 – Diagramme force transmise/déflexion du plot


pour un cycle sinusoïdal de vibration de la suspension
(l’énergie dissipée par le plot correspond à l’aire de l’ellipse)

5.3 Du modèle à la réalité

La modélisation étudiée au paragraphe 5.1, pour être très


classique, n’en est pas moins assez optimiste en raison des points
suivants :
— elle ne prend pas en compte la raideur dynamique de l’élément
Figure 14 – Force Fmax transmise par une machine tournante
élastique, ni ses modes internes, si bien que la transmissibilité effec-
suspendue et présentant un balourd m donné,
tive est en général sensiblement moins favorable que l’atténuation
en fonction de sa vitesse de rotation
de 12 dB/octave trouvée précédemment ; en moyenne, on peut

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considérer qu’elle sature à une atténuation maximale de 30 à 15 dB À titre d’illustration, nous proposons dans l’encart ci-dessous le
selon que le support est ou non optimisé pour un bon filtrage à haute développement du modèle précédent pour deux degrés de liberté.
fréquence (§ 4). On peut, si on connaît l’évolution du module
d’Young E (plot travaillant en traction /compression) ou de cisail-
lement G (plot travaillant en cisaillement) en fonction de la fréquence, Couplage des vibrations transverses et de roulis
corriger la formule de la transmissibilité à haute fréquence de la
manière suivante : Soit le moteur décrit figure 16, suspendu au-dessous du
centre de gravité par deux supports A et B identiques de raideur
1 + η2 K y et Kz , sans couplage mutuel et faiblement amortis.
T (ω) ≈ --------------------------------------------------------------------
-
ω G ( ω0 )
2 2 Soit M la masse du moteur, Ix son moment d’inertie autour de
1 – --------2- ------------------- + 4 η 2 l’axe Gx .
ω G (ω)
0 Posons alors :
(ou respectivement en remplaçant G par E pour la traction- 2K 2K y C
compression) ; ω 0,z = -----------z- , ω 0,y = ------------ et ω 0, θ = -------------
-
M M M ρ2
— elle néglige le couplage entre les divers degrés de liberté, tant
au niveau des mouvements de la masse M qu’au niveau des C le couple de rappel élastique autour de G , tel que
constantes élastiques des supports, ce qui amène le filtrage effectif
C = 2K y  2 + 2K z r 2 et ρ le rayon de giration autour de l’axe Gx :
à ne devenir significatif (T < 1) qu’au delà de 2 fois la fréquence
propre la plus haute des 6 modes de suspension, et à élargir la Ix = M ρ 2
zone fréquentielle où il y a de fortes amplifications à toute la On vérifiera que les équations d’équilibre du moteur sur ses
bande fréquentielle de ces 6 modes. supports s’écrivent :

 d2 y 2 2
 ------------ + ω 0, y y + ω 0, y  θ = 0
 dt 2
 2
d θ
 ----------- 2 2 
 dt 2- + ω 0, θ θ + ω 0, y ------- ρ2
- y = 0

Il y a donc couplage entre la translation y et la rotation θ.


En recherchant les solutions sinusoïdales de la forme
 y = y 0 sin ω t
 on obtient l’équation aux pulsations propres du
 θ = θ 0 sin ω t
système :
2
2 2 2 2 4 
ω 4 – ( ω 0, y + ω 0, θ ) ω 2 + ω 0, y ω 0, θ – ω 0, y -------- = 0
ρ2
dont les solutions réelles sont les deux pulsations propres
suivantes :

2 2 2 2 2 4 2
ω 0, y + ω 0, θ – ( ω 0, y – ω 0, θ ) + 4 ω 0, y ------- -
ρ2
ω1 = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2

2 2 2 2 2 4 2
Figure 16 – Couplage des vibrations dans un moteur ω 0, y + ω 0, θ + ( ω 0, y – ω 0, θ ) + 4 ω 0, y ------- -
ρ2
et ω2 = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
Il est aisé d’observer que ω 1 < ω 0, y < ω 0, θ < ω 2 (ou vice versa ),
c’est-à-dire que le couplage abaisse la plus basse des fréquences
propres et élève la plus élevée.
On peut vérifier que chaque solution propre est un mouvement
qui combine des oscillations de translation y et de rotation θ
(figure 16).

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6. Suspension antichoc 5 300 m /s (cas de l’acier et du Dural ) et des objets de taille


décimétrique, des temps de l’ordre de 10 – 5 s. Interprété en 1/ 2
d’un objet rigide sinus (§ 6.3), le choc va donc avoir un spectre centré entre 10 4
et 105 Hz ;
— le choc mou va mettre en jeu des matériaux beaucoup plus
déformables, et souvent des déformations plastiques : l’échelle des
La physique de base et la conception générale d’une suspension
temps va cette fois s’exprimer en millisecondes, le contenu
antichoc ne diffèrent pas dans leurs principes de celles d’une
spectral prédominant entre quelques centaines de Hz et 1 kHz.
suspension antivibratoire ; mais il y a au moins deux points tout à
C’est ce qui produit d’ailleurs des sons ressentis à la fois comme
fait spécifiques :
plus graves et plus « mats ». Ces fréquences restent hautes devant
— la description des sollicitations couple cette fois les aspects les fréquences propres des suspensions, ce qui justifie les
fréquentiels et temporels et a souvent un caractère plus ou moins hypothèses faites.
probabiliste ;
— l’information requise est cette fois conjointement le choc
résiduel transmis à l’équipement (valeur crête de l’accélération maxi- Dans des cas réels, les chocs durs conduisent le plus souvent
male) et le débattement maximal de la suspension ; la conception à des rebonds, du fait de la pesanteur. Si les rebonds ont
doit toujours trouver un compromis entre ces deux paramètres, alors forcément un niveau plus faible que le choc initial, ils peuvent
que le choix des supports est dicté en premier lieu par le débattement avoir un effet aggravant du fait de la fréquence plus basse
que l’on souhaite permettre. introduite par la récurrence du rebond. Ils constituent aussi,
dans le cas d’essais de simulation de chocs, une difficulté
particulière dont il est malaisé de se prémunir.
6.1 Physique du choc

Le choc de deux objets élastiques est assez simple à décrire : en 6.2 Choc direct sur une masse
effet, animés de leurs vitesses initiales à l’exclusion de toute autre suspendue élastiquement
force extérieure, les deux objets échangent de la quantité de
mouvement, l’énergie cinétique globale étant conservée. On parle
de choc dur, s’il n’y a aucune absorption d’énergie, et dans ce cas Supposons un objet de masse M 2 suspendu élastiquement à
chaque masse repart avec une nouvelle vitesse, ou de choc mou, fréquence basse subissant un choc direct : il va donc prendre la
si les deux objets se lient au cours du choc pour ne plus former vitesse v 2′ soudainement au sens de ses oscillations naturelles, et
qu’un seul solide animé d’une nouvelle vitesse.
on se trouve alors ramené à résoudre l’équation précédemment
Si l’objet 1 est seul en mouvement, et impacte un objet 2 établie pour la masse suspendue :
immobile, on établit facilement les vitesses après le choc :
— pour un choc dur, en notant v1 et M 1 la vitesse et la masse M2 γ + K (1 + j η ) x = 0
de l’objet impactant, M 2 la masse de l’objet impacté et v 1′ et v 2′ x = 0 
v = v 2′ 
les vitesses après le choc : avec une condition initiale à t=0

2M 1 M1 – M2
v 2′ = ------------------------- v 1 et v 1′ = ------------------------ v 1 La solution est bien connue : il s’agit d’une sinusoïde amortie
M1 + M2 M1 + M2 (figure 17).

— pour un choc mou :


M1
v 1′ = v 2′ = ------------------------- v 1
M1 + M2

Dans la réalité, on est toujours dans une situation intermédiaire,


et :
M1
v 2′ = ( 1 + λ ) ------------------------- v 1 0<λ<1
M1 + M2
où λ est parfois appelé facteur de malléabilité.
Exemple : à titre indicatif, on propose les valeurs suivantes :
plomb................................................................... λ = 0,05
Dural .....................................................................λ = 0,20
cuivre.................................................................... λ = 0,30
acier XC 48 ......................................................... λ = 0,50.
Par ailleurs, si l’objet de masse M 1 est en chute libre d’une
hauteur h, il prendra la vitesse v 1 = 2gh .
La distinction choc mou/choc dur a une autre portée, cette fois
dans le domaine temporel :
Figure 17 – Réponse d’une suspension de fréquence propre 7,5 Hz
— le choc dur est extrêmement bref, le contact ne durant que le
à un choc en demi-sinus (28 g / 22 ms)
temps de propagation de l’onde de déformation élastique dans
chaque solide, soit, pour des vitesses de propagation de l’ordre de

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L’amplitude maximale est atteinte au premier quart de période,


soit à t = t 0 + π /2 ω 0 , et vaut :
v 2′
x max = ----------
ω0

avec ω 0 fréquence propre de la masse M 2 sur sa suspension de


raideur K, c’est-à-dire :

ω0 = K  M 2 ( en rad  s )

L’effort maximal transmis est la somme de l’effort élastique


(maximal au même instant que l’amplitude) et de l’effort
d’amortissement. On montre qu’il est minimal pour tan δ ≈ 0,5, soit
environ le quart de l’amortissement critique (qui effacerait toute
oscillation), et qu’il est alors de l’ordre de 0,8 fois l’effort maximal
transmis par une suspension non amortie, soit :
F max  0,8M 2 v 2′ ω 0

Il en résulte que le paramètre le plus critique est le choix de la


pulsation propre ω 0 , qui divise l’amplitude atteinte mais
multiplie l’effort transmis.

Le choix d’un amortissement de l’ordre de tan δ = 0,5 est favorable,


mais le gain théorique de 20 % qu’il apporte est à relativiser avec
des paramètres tels que la linéarité du plot dans une large dynamique
d’amplitude et sa tenue ultime à l’arrachement.

On retiendra aussi que, quels que soient la dureté du choc et


son spectre réel, la transmission du maximum d’effort par la
suspension se fait à la pulsation ω 0 avec un retard de l’ordre de
π /2 ω 0 ; c’est donc encore les caractéristiques de la suspension
qui imposent leur propre échelle des temps.

Figure 18 – Influence de la non-linéarité des plots


6.3 Description d’un choc sur les premiers instants de la réponse aux chocs d’une suspension

Le choc affectant un objet rigide suspendu peut donc être réduit normes de test au choc d’équipements militaires et a son corollaire
à une variation soudaine de vitesse appliquée à l’embase des plots ; sous forme de machines permettant des essais normalisés. La sévé-
les objectifs à atteindre seront plutôt exprimés en accélération maxi- rité est d’autant plus grande que le choc est intense et/ou long,
male que l’objet à protéger peut endurer ; les contraintes seront puisque :
exprimées en priorité sous forme du débattement maximal possible
à prévoir, amenant à exclure tout obstacle autour de l’objet suspendu 1 τ
v max = ----- γ max soit encore v max = ---- γ max
et à rechercher des supports capables d’une telle déformation dans ω π
leur domaine quasi linéaire (figure 18).
Nota : les chocs réels sont très variés : chocs et chutes lors des manutentions, secousses avec τ durée du demi-sinus d’amplitude γ max .
liées aux transports, ondes de choc liées aux explosions ou aux séismes, etc. On peut certes
imaginer connaître réellement de tels chocs par des accélérogrammes en fonction du Par exemple , les suspensions des équipements d’un navire de
temps ; ces accélérogrammes peuvent être ensuite transformés en « spectres de choc » guerre sont a priori spécifiées pour une tenue à des chocs de15 g /11 ms
selon une technique normalisée qui consiste à tracer l’enveloppe de la réponse maximale pour les explosions sous-marines conventionnelles (article Isolation
d’une série de résonateurs fictifs correspondant à chaque point de fréquence (article Vibra-
tions des structures industrielles [R 3 140] dans le traité Mesures et Contrôle), mais tous ces
antivibratoire et antichoc. Solutions technologiques et industrielles
descripteurs sont beaucoup plus complexes que nécessaire et difficiles à simuler [B 5 141]) ; mais l’apparition de torpilles nucléaires dans certains
expérimentalement. arsenaux a amené à considérer des chocs beaucoup plus forts et brefs
C’est pourquoi la pratique la plus courante consiste à décrire le pour les sous-marins modernes, d’où le recours à des plots de sus-
choc sous forme d’un des chocs simples ci-après, paramétré pour pension permettant des débattements de 75 mm à toutes les machines
avoir des effets de sévérité équivalente : essentielles !
— une chute libre sur sol dur de hauteur h, dans une géométrie
bien spécifiée (article Isolation antivibratoire et antichoc. Solutions Le cas des séismes est plus complexe, puisque la durée des
technologiques et industrielles [B 5 141]). La sévérité évolue bien sûr secousses telluriques ne peut plus être considérée comme
avec le carré de la hauteur ; brève devant la période d’oscillation des immeubles et
— une accélération en « demi-sinus » de durée donnée (en équipements : le dimensionnement des suspensions devra alors
général en millisecondes) et d’intensité maximale donnée (en géné- toujours être confié à un spécialiste.
ral en g ) (figure 17), qui correspond donc à une mise en vitesse pro-
gressive. Ce type de schématisation est utilisée largement dans les

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6.4 Du modèle à la réalité

L’hypothèse la plus difficile à justifier dans les calculs de tenue


aux chocs est la linéarité des supports élastiques en fonction de
l’amplitude : la plupart des supports réels se raidissent, ce qui amène
certes à des débattements mieux maîtrisés, mais conjointement à
un sévère accroissement du choc résiduel transmis à l’équipement :
c’est ce qu’illustre la figure 18.
Parallèlement, on doit veiller à tenir compte de la sensibilité des
élastomères (si ce sont eux qui sont employés pour constituer la
suspension) à la fréquence et à la température (§ 3 et 4) :
— compte tenu du caractère assez haute fréquence des chocs,
on rencontrera en général un durcissement dynamique important :
K dyn ≈ 2 à 3 K stat
— les conditions de température extrêmes lors du choc devront
vérifier :
• pour les températures les plus basses, que l’on ne transmet
pas de niveaux résiduels d’accélération excessifs à l’équipement,
• pour les températures les plus hautes, que l’on ne dépasse pas
les amplitudes maximales permises par le jeu effectif autour de Figure 19 – Chute de la masse apparente d’un tuyau découplé
l’équipement et le débattement maximal de ses autres liaisons en fonction de l’ordre de ses modes propres
(électriques, hydrauliques, etc.).

Il est important de noter que cet accroissement de fréquence des


modes de suspension couplés peut être considérable relativement
7. Suspension au cas rigide : cela peut s’imager en considérant que la raideur de
la suspension, inchangée, ne supporte plus que la fraction de la
d’un objet déformable masse de la structure exprimée par la masse modale de ses modes
élastiques, donc glisse à des fréquences toujours plus hautes face
à des modes d’ordre toujours plus élevé !
Bien qu’il soit toujours préférable de choisir une suspension
Par exemple, dans le cas simple d’une ligne de tuyauterie rectiligne
présentant une souplesse suffisante pour que les 6 modes de
fixée de manière périodique sur des supports élastiques, et présentant
suspension soient bien en-deçà des premiers modes élastiques
des modes de flexion à fréquence assez basse pour se coupler au mode
(figure 9), cela n’est pas toujours possible : ou bien une suspension
de suspension radial, on verra la fréquence réelle de filtrage multipliée
aussi souple est impossible en raison des déplacements excessifs
qu’elle présente sous les excitations à basse fréquence, ou bien la par n si le mode d’ordre n entre supports peut se développer avant
structure suspendue est très grande, lourde ou élancée. que le découplage ne soit effectif (figure 19), relativement au cas
rigide : en dynamique, chaque support ne voit plus qu’une toute petite
Il y a alors couplage entre les modes propres de la structure et
section de tuyau ! Dans le cas analysé, les supports calculés pour
de la suspension : cette interdépendance vaut à la fois pour les
découpler efficacement le tuyau dès 80 Hz en le supposant indéfor-
fréquences propres et pour les déformées vibratoires
mable ne le découplaient réellement qu’au delà de 350 Hz...
correspondantes.
Les raisonnements du type masse/ressorts ne suffisent plus alors
à prédire le comportement d’un tel système, et la seule approche
vraiment fiable est un calcul dynamique par éléments finis qui doit
inclure les éléments de suspension.
8. Contrôle actif
On observera systématiquement que, dans le cas où n modes On a jusqu’alors uniquement considéré l’isolation antivibratoire
structuraux sont relativement proches des 6 modes de apportée par l’interposition d’un élément très souple qui rend la pro-
suspension, les n + 6 nouveaux modes du système couplé pagation des vibrations difficile par la discontinuité d’impédance
présentent les propriétés suivantes : qu’il constitue. À la faible fraction d’énergie près qu’il dissipe du fait
— le premier mode couplé est à fréquence plus basse que le de son amortissement, le support ne modifie pas le bilan énergétique
plus bas des modes propres de la structure libre dans l’espace initial du système source.
et le plus bas des modes de suspension de cette structure Une approche différente est d’introduire une nouvelle source de
supposée rigide ; vibrations au sein du support qui va créer un effort vibratoire
— le dernier mode couplé est, lui, à fréquence plus haute synchrone et antagoniste à la vibration initiale : en aval, on fera dis-
que le plus haut des modes propres considérés de la structure paraître toute vibration, tandis qu’on ajoutera une énergie supplé-
libre dans l’espace, et le plus haut des modes de suspension de mentaire à la source.
cette structure supposée rigide. Le principe du contrôle actif antivibratoire est donc très simple,
À ce titre, on pourra donc regarder dans un premier temps les et imaginé depuis longtemps. Ce n’est malgré tout qu’aujourd’hui
fréquences propres de ces deux familles de modes plus simples qu’apparaissent des réalisations industrielles, car la mise en œuvre
à déterminer théoriquement, pour cadrer l’étendue fréquentielle d’un tel dispositif requiert :
des modes couplés. — la disponibilité d’actionneurs assez efficaces, compacts et
rustiques, pour déployer l’effort requis tout en s’insérant au cœur
de la suspension et en présentant une excellente fiabilité dans un
environnement a priori sévère ;

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— la disponibilité de contrôleurs électroniques permettant un ■ Suspension active de moteurs navals


pilotage précis de ces actionneurs avec la même fiabilité et des Les principes employés sont similaires au cas des moteurs d’auto-
coûts assez bas ; mobiles, mais les efforts en jeu peuvent être beaucoup plus impor-
— des algorithmes ne requérant que peu de capteurs de pilo- tants. C’est ainsi que la société Métravib RDS met actuellement au
tage et de contrôle et une marge de stabilité suffisante. point des générateurs électrodynamiques rustiques et compacts
De nombreux développements se poursuivent sur ces axes, mais de 1 000 N pour ce type d’applications, en cours de validation sur
peu ont atteint un stade assez industriel pour faire l’objet de cet des machines navales réelles.
article. C’est le cas des exemples ci-après.
■ Suspension active des moteurs d’automobiles
Il existe à l’heure actuelle deux axes de solutions parvenues au
stade prototype sur véhicules :
9. Vers des structures
— une première solution est de créer un perfectionnement des « intelligentes » ?
plots élastoméro-hydrauliques (article Isolation antivibratoire et anti-
choc. Solutions technologiques et industrielles [B 5 141]) consistant
à agir sur la membrane intermédiaire (ou à créer un effet de piston En guise de conclusion, on se doit de mettre en perspective cette
dans la chambre inférieure) avec un petit actionneur électromagné- véritable révolution conceptuelle qui consiste à ne plus concentrer
tique pour générer un contre-effort dynamique indirect à travers le en quelques points précis les dispositifs antivibratoires et antichocs,
fluide de la chambre supérieure ; mais à donner à l’ensemble des objets une capacité à minimiser les
— une seconde solution est d’agir directement côté moteur avec effets des vibrations et des chocs.
un générateur électrodynamique extrêmement compact. C’est le cas Ces structures dites tantôt adaptatives, tantôt intelligentes
du développement présenté à la figure 20, basé sur une conception (de l’anglais smart structures ), sont obtenues en disséminant, dans
multipolaire originale (breveté par Métravib RDS), et sur l’emploi les éléments structuraux, tant des capteurs que des actuateurs, et
d’aimants à très fort flux magnétique grâce à l’emploi de terres rares. leur logique de pilotage mutuel. Bien sûr, les matériaux composites
Dans tous les cas, la grande variabilité des régimes moteur offrent une souplesse toute particulière pour l’intégration de ces élé-
amène à employer des algorithmes de contrôle dits « large ments.
bande » car agissant dans une large bande de fréquences. La technique la plus développée et validée à l’heure actuelle est
■ Suspension active de moteurs d’avions dite piézo-active, car elle correspond à l’implantation sur les
structures d’une peau piézo-électrique : en lui envoyant une tension
La société Lord vient de valider en vol (ce qui montre la maturité électrique, l’effet piézo-électrique va permettre de créer une
de cette technique) un contrôle actif des raies vibratoires dominantes contrainte mécanique qui, par effet bilame, va provoquer une défor-
des réacteurs d’un avion d’affaires, au niveau de leurs attaches, grâce mation élastique du substrat. L’article Isolation antivibratoire et anti-
à la première solution citée ci-dessus. choc. Solutions technologiques et industrielles [B 5 141] permet, par
Le résultat est très significatif, avec une atténuation de 16 à exemple, de comprendre la façon dont une plaquette piézo-
18 dB sur les niveaux vibratoires appliqués au fuselage, qui se électrique polarisée pour provoquer une extension dans son plan
retraduit par une atténuation moyenne de 13 dB du bruit dans la peut faire vibrer en flexion son support.
cabine, aux allures de croisière. Ce concept permet alors de donner à toute la structure des
On notera cette disproportion vibrations/bruit qui ne traduit pas capacités à la fois :
un manque de linéarité des phénomènes vibro-acoustiques, mais — pour amortir les vibrations ou les chocs qui lui sont appliqués
seulement la complexité des voies de transfert et des modes de en un ou divers points ;
conversion des vibrations en bruit. — pour générer un « antibruit » permettant d’annuler le bruit
associé à certains de ses composants ;
— pour compenser les déformations thermiques, les fluages à
long terme ou les défauts de fabrication susceptibles d’affecter la
qualité et la précision de certaines de ses fonctions.
C’est le domaine des structures de satellites qui est actuellement
le plus moteur de ces développements. De nombreuses raisons y
contribuent :
— les dispositifs de suspension classiques posent à la fois des pro-
blèmes de dimensionnement face aux surcharges très intenses
induites par la phase propulsée de lancement et de mise en orbite,
et des effets indésirables de dégazage des élastomères dans le vide
poussé qui règne en orbite, qui peuvent induire des pollutions par
condensation des fractions volatiles sur les optiques environnantes.
On cherche donc à les éviter chaque fois que possible ;
— les systèmes embarqués sur les satellites demandent des
précisions très grandes et parfois incompatibles avec la précision
de réalisation sur terre (problèmes de contraintes résiduelles) et les
effets thermiques en orbites, d’où l’intérêt, pour des systèmes, de
s’autocorriger ;
— l’avènement de ces structures intelligentes doit donc per-
mettre de réduire les exigences de conception et de réalisation de
ces systèmes très précis, et leurs particularités d’un projet à l’autre,
Figure 20 – Prototype de plot actif pour moteurs d’automobile d’où un enjeu économique à assez court terme.
(doc. Métravib) Les premières réalisations concernent des structures de type
treillis réguliers de poutres, où quelques-unes sont remplacées par
des barres actives de technologie piézo-électrique le plus souvent.

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D’autres réalisations sont basées sur l’emploi d’alliages métalliques – ce que permettent facilement les techniques piézo-actives, puisqu’il
à mémoire de forme pilotés par une résistance chauffante, mais elles suffit de graver de manière appropriée les électrodes d’une même
ne permettent de corriger que des vibrations à très basse fréquence plaquette piézo-électrique pour les intégrer en une seule opération.
(<< 1 Hz) telles que les premiers modes de panneaux solaires de très Beaucoup de problèmes pratiques restent à résoudre pour
grande envergure. permettre d’envisager la généralisation de ces techniques dans notre
Des dispositifs permettant de contrôler la vibration bidimension- environnement industriel. Mais elles ouvrent des perspectives très
nelle de plaques et panneaux – tels que les plateaux supports d’équi- larges en vue de :
pements – par des techniques de revêtement à partir de plaquettes — progresser par rapport aux solutions classiques de découplage
de céramique piézo-électrique (PZT en particulier) voient maintenant et d’amortissement, dont la mise en œuvre ne permet pas d’obtenir
le jour. mieux que les efficacités modélisées dans cet article, limitées par
Les problèmes de contrôle-commande et d’optimisation des algo- la physique même des systèmes discrets à base de masses et de
rithmes de pilotage se révèlent moins complexes que le ressorts ;
développement des actuateurs. On a pu en particulier démontrer que — proposer de nouveaux critères d’optimisation de la conception
leur stabilité peut être grandement favorisée en localisant au même de structures complexes, dans le cadre d’une approche « système »
endroit les capteurs de pilotage et les actuateurs (« colocalisation ») plus globale.

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P
O
U
Isolation antivibratoire et antichoc R

E
par Bernard GARNIER N
Chef du Service Projets à la société MÉTRAVIB RDS

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U
Techniques générales de mesure
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ISO 7919-1 1986 Vibrations mécaniques des machines non alternatives.
Mesurages sur les arbres tournants et évaluation.
Partie 1 : Directives générales.
S
ISO 4866 1990 Vibrations et chocs mécaniques. Vibrations des
bâtiments. Lignes directrices pour le mesurage des vibra- ISO 2954 1975 Vibrations mécaniques des machines tournantes ou
tions et évaluation de leurs effets sur les bâtiments. alternatives. Spécifications des appareils de mesurage de
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ISO 5348 1987 Fixation mécanique des accéléromètres.
ISO 7626-1 1986 Vibrations et chocs. Détermination expérimentale de la Spécification des dispositifs de découplage
mobilité mécanique. Partie 1 : définitions fondamentales ISO 2017 1982 Vibrations et chocs. Isolateurs. Dispositions pour la spé-
et transducteurs. cification des caractéristiques.

ISO 7626-2 1990 Vibrations et chocs. Détermination expérimentale de la ISO 4863 1984 Accouplements élastiques pour arbre de transmission.
mobilité mécanique. Partie 2 : mesurages avec utilisation Informations à fournir par les utilisateurs et les fabri-
d’une excitation de translation en un seul point, au cants.
moyen d’un générateur de vibrations solidaire de ce
2 - 1994

Effets sur l’homme des vibrations de machines


point.
ISO 2631-1 1985 Estimation de l’exposition des individus à des vibrations
Caractérisation des machines globales du corps. Partie 1 : Spécifications générales.
ISO 2372 1974 Vibrations mécaniques des machines ayant une vitesse de ISO 5349 1986 Vibrations mécaniques. Principes directeurs pour le
fonctionnement comprise entre 10 et 200 tr/s. Base pour mesurage et l’évaluation de l’exposition des individus
l’élaboration des normes d’évaluation (Amendement 1 aux vibrations transmises par la main.
1993 à l’ISO 2372 1974).
Ministère de la Défense
Doc. B 5 142

Norme interarmées GAM. EG 13. Personnalisation des essais en environ-


nement. Symposium (7-8 juin 1989). ASTE, Paris.

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P ISOLATION ANTIVIBRATOIRE ET ANTICHOC _________________________________________________________________________________________________
O
U Constructeurs
R (liste non exhaustive)
Fabricants et distributeurs d’équipements Trelleborg SA.
et de dispositifs antivibratoires et antichocs Vibrachoc (Sté).
Supports et plots antivibratiles et antichocs
E Airtec Industrie.
Apex SA.
Wattelez Gabriel Usines SA.
Études et réalisations spécifiques
Active Ingénierie Sàrl.
N CITEC SA. (représentant Firestone)
Damping System Engineering DSE (marque Cavoflex).
Décibel France Sàrl.
Gerb SA.
Fabert SA. Métravib RDS.
Freudenberg SA. Vibrachoc (Sté).

S Gamma (Sté).
Gerb Industries SA.
Matériaux amortissants
Keller Industrie.

A Gerb SA.
Hutchinson SA.
Liègisol SA.
Métraflex.
Kléber Industrie
V Lord SA.
Métalastik Dunlop.
3M France.
Vibrachoc (Sté).

O Paulstra SNC.
Sandow Technic.
Manchons et colliers
Angst et Pfister SA.

I Socitec SA.
Stenflex (Sté).
Joint Français (Le).
Kléber Industrie.
Stenflex (Sté).
R

P
L
U
S

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