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ISOLATION ANTIVIBRATOIRE ET ANTICHOC _________________________________________________________________________________________________
1. Sources, Les récepteurs sont constitués souvent par l’homme, qui exprime
une gêne face aux bruits et aux vibrations, mais aussi par tout sys-
transferts et récepteurs tème capable d’être influencé par eux (capteur qui va convertir bruits
et vibrations en signaux électriques, mais aussi système optique qui
vibro-acoustiques va subir un flou, système électromagnétique qui va subir un parasite,
etc.).
La figure 1a présente un exemple typique ; on remarque que la
D’une manière générale, notre environnement peut être décrit en machine est reliée à son environnement par un certain nombre de
termes de sources de bruit et de vibrations, de voies de transfert liens mécaniques (les pieds, qui reprennent son poids, mais aussi
au sein des structures et milieux les plus variés, et de récepteurs les tuyauteries, arbres de transmission, etc.) et par l’air environnant
présentant une sensibilité à leur ambiance vibro-acoustique. (et le fluide contenu dans les tuyaux). Lorsque le récepteur est une
Les sources sont, pour la plupart, des machines opérant une oreille ou un microphone, la conversion en bruit de la sollicitation
transformation d’énergie (électrique, thermique, pétrolière) en de la source est soit directe (voie purement acoustique depuis le car-
travail mécanique (mouvements alternatifs, rotation, élévation de ter de la machine), soit le plus souvent due au rayonnement acous-
pression d’un fluide, usinage ou formage d’un matériau, etc.). Les tique d’un ou plusieurs élément(s) de la structure environnante
machines sont le siège de forces internes et de réactions inertielles excité(s) par voie vibratoire ; dans ce dernier cas, on dira donc que
qui ne peuvent pas être totalement compensées par construction et la propagation couple vibration et acoustique.
provoquent aussi des déformations de leur enveloppe (carter d’un Les éléments de la figure 1a peuvent être représentés comme
moteur thermique, par exemple) ; de ce fait, elles génèrent des vibra- autant de voies de transmission en parallèle (figure 1b). Chacune
tions en tout point d’attache fixe (pattes de fixation des carters, brides peut être décrite et quantifiée par une mathématisation en termes
de tuyauteries, etc.) ou mobile (brides des arbres tournants), et des de fonctions de transfert, dont chacune décrit les relations entrée/
fluctuations de vitesse et de pression tant à l’air environnant qu’aux sortie de chaque élément de la chaîne de transmission (figure 2).
fluides qui les traversent (liquide pompé, fluide de refroidissement, Tout point pouvant vibrer dans six degrés de liberté (3 translations
etc.). Le fait que statiquement l’essentiel de la fixation de la machine et 3 rotations indépendantes), puisqu’il s’agit de la mécanique de
soit assuré par ses pieds n’empêche pas que, sur le plan de la trans- solides déformables, l’expression générale de cet exemple met en
mission des vibrations et du bruit, toutes ces autres liaisons doivent jeu pour chaque point d’attache de la machine le nombre de
être également considérées. descripteurs précisé sur la figure 2.
Les voies de transfert sont constituées par les structures de L’intérêt fondamental de cette approche tient à la propriété de
toute nature qui environnent la ou les sources, y compris l’air qui linéarité de la réponse vibro-acoustique des structures dans la
les entoure, les réseaux fluides et les connections électriques. Il est quasi-totalité des situations pratiques, qui rend de ce fait la fonction
utile de distinguer les voies solidiennes (propagation de vibrations) de transfert indépendante de la sollicitation précisément appliquée
des voies acoustiques (propagation de fluctuations de pression), et donc en fait une caractéristique intrinsèque et invariante de l’élé-
tout en étant conscients de leurs nombreuses possibilités de ment de transfert correspondant.
couplage : il n’est que rarement possible de pouvoir analyser On pourra se reporter à la norme française NF E 90-001 (en large
séparément d’un bout à l’autre du problème les diverses voies de concordance avec la norme internationale ISO 2041) pour la
propagation. définition précise des grandeurs en jeu. On rappelle au tableau 1
les définitions usuelles des fonctions de transfert mécaniques.
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x Déplacement
----- = --------------------------------------- Compliance
F Force
v Vitesse
------ = ---------------------- Mobilité (ou admittance)
F Force
γ Accélération
----- = ------------------------------------- Accélérance
F Force
F Force
----- = --------------------------------------- Raideur dynamique
x Déplacement
F Force
----- = ----------------------- Impédance
v Vitesse
F Force
----- = ------------------------------------- Masse dynamique
γ Accélération
Dès lors qu’on est en général sans moyen d’agir sur la source
elle-même, l’objectif de l’installateur va être de minimiser les
sollicitations vibro-acoustiques au stade de leur transfert par
l’environnement vers les récepteurs à protéger, donc alternative-
ment :
— rendre les sollicitations de la source inaptes à cette
propagation (figures 3a et b) ;
— les dissiper plus efficacement avant qu’elles n’atteignent
le récepteur (figures 3a et c ).
Figure 2 – Caractérisation de la chaîne de transmission On parlera alors de découplage dans le premier cas et
pour chaque point d’attache de la figure 1b d’amortissement dans le second ; on conjuguera ces actions
s’il faut un résultat maximal.
(0)
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Nota : alors que la solution d’un découplage vibratoire est en général recherchée par
l’emploi d’éléments très souples (supports élastiques, silentblocks, isolateurs anti-
vibratoires, mais aussi accouplements flexibles et raccords flexibles de tuyauteries), on
notera pour mémoire qu’un découplage acoustique est plus souvent obtenu par
l’interposition d’éléments très inertes contrastant fortement avec l’impédance acoustique
de l’air : cloisons massives, glaces épaisses, souvent mises en œuvre en écrans successifs
séparés par des lames d’air, ce qui multiplie les contrastes d’impédance et augmente
considérablement les atténuations : doubles cloisons, doubles parois, doubles vitrages, tou-
jours assez dissymétriques pour décaler leurs résonances respectives dont la coïncidence
enlèverait à ces fréquences précises toute efficacité au dispositif ! On les complète souvent
par des absorbants fibreux, dont les effets amortissants rejoignent les principes décrits au
paragraphe 3 suivant, car la viscosité de l’air l’amène à s’échauffer au travers de ce
labyrinthe de fibres. On utilise enfin des panneaux présentant une faible raideur en flexion
(plâtre, carton, etc.), donc un couplage acoustique assez élevé par coïncidence des lon-
gueurs d’ondes, qui permet de prélever d’autant plus d’énergie au champ acoustique.
L’efficacité du découplage réalisé va se mesurer par une réduction
du niveau perçu par le récepteur dans les mêmes conditions de fonc-
tionnement de la source : ce chiffre global est appelé la perte par
insertion du dispositif.
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— une augmentation de raideur de x2 à x3 aux fréquences de À titre d’exemple, on présente à la figure 10a la raideur dynamique
quelques centaines de hertz qui caractérisent les zones de d’un plot élastique donné constitué à partir d’un bloc d’élastomère,
fréquence intéressant les problèmes de bruit de machines ; mesurée dans deux de ses directions principales X et Z. Sa charge
— une augmentation de raideur de x20 à x50 aux fréquences nominale est de 20 kN dans la direction Z, mais elle a été mesurée
d’antirésonance interne de l’élastomère, si aucune précaution également avec une charge réduite à 2 kN. Les résultats sont pré-
particulière n’est prise par le constructeur (cas de plots constitués sentés moyennés pour chaque tiers d’octave, technique qui permet
par un bloc homogène d’élastomère peu amorti). de lisser les irrégularités des courbes brutes sans dénaturer l’infor-
Nota : la fréquence d’antirésonance d’un bloc homogène d’élastomère ne dépend que mation nécessaire à un projeteur.
de sa hauteur : la vitesse de l’onde de compression c L étant de l’ordre de 250 à 500 m/s
dans un caoutchouc courant, la première antirésonance intervient à la fréquence f 1 telle On constate sur les résultats de la figure 10a :
que la hauteur h du plot correspond à 1/ 2 de la longueur d’onde de compression, soit : — l’évolution très différente de la raideur transverse (X )
c relativement à la raideur verticale dans le sens de la charge (Z ) ;
L de 500 Hz pour un support de forte charge/ fort débattement
f1 ≈ --------
2h
- = — le léger effet de la charge statique à la fois sur le raidissement
à 5 kHz pour un tout petit plot
du support selon Z et sur certaines fréquences internes du plot.
Les fréquences suivantes correspondent à la coïncidence de la hauteur du plot avec On notera en particulier que la raideur transverse augmente dans
successivement les 2/2, 3/ 2, 4 / 2, 5/ 2, etc. de la longueur d’onde de compression, soit
f 2 ≈ 2f 1 , f 3 ≈ 3f 1 , etc. Ces modes peuvent induire des amplifications de 10 à 100 selon un rapport de 1 à 10 (20 dB) entre 50 Hz et 800 Hz ! La raideur verticale
l’élastomère. n’évolue dans le même temps que d’un rapport 3. Des résonances
internes sont perceptibles autour de 180 Hz en mode transverse et
de 1 kHz en mode vertical. Ces variations de raideur dynamique font
Il est donc évident que la transmissibilité globale de la de ce type de réalisation très simple des plots difficiles à utiliser en
suspension va dépendre directement de la technologie des pratique.
supports eux-mêmes, jusqu’au plus petit détail !
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Kx
Ky 0
Kz
Kθ x
0 Kθ y
Kθ z
K 1 K
ω 0,z = ------z- ou f 0,z = --------- ------z-
Par contre, les couples de rappel dépendent non seulement de la M 2π M
raideur des supports, mais aussi de leur position et de leur orien-
la pulsation propre (respectivement la fréquence propre) du
tation par rapport au centre G.
système (fréquence des oscillations libres de la masse M écartée
De même, on définira pour chacun de ces coefficients élastiques dans la direction z de sa position d’équilibre), et η son coefficient
un coefficient d’amortissement permettant de traduire la tendance d’amortissement, on trouve classiquement :
des oscillations naturelles de la masse M selon le degré de liberté
2
en question à s’amortir période après période (figure 12) : chaque d2 z ω 0, z d z 2 fe ( ω )
coefficient élastique est ainsi figuré par un symbole représentant ----------2- + η ------------ -------- + ω 0, z z = ---------------
-
dt ω dt M
en parallèle un ressort :
qui a pour solution la superposition d’une oscillation à la pulsation
ω 0 (oscillation « libre ») et d’une oscillation à la pulsation ω
(oscillation « forcée »).
Il est intéressant d’exprimer la transmissibilité de la suspension,
et un amortisseur de type hydraulique : rapport de la force f t transmise par l’embase de la suspension à
l’environnement extérieur, à la force excitatrice fe . L’effort f t est la
somme des efforts transmis par le ressort K et par l’amortisseur c,
soit :
dz
f t = K z + c ---------
dt
Ayant principalement à traiter ici de supports élastomériques,
ce qui donne, tous calculs faits :
nous adopterons d’emblée la notation d’amortissement
viscoélastique (ou hystérétique) (§ 3), malgré ce symbolisme
évoquant plutôt un amortisseur visqueux, mais consacré par 1 + η2
- sin ( ω t + ϕ + η )
f t = f 0 ------------------------------------------------
l’usage. ω2
2
1 – ----------- - + 4 η 2
ω 0,z
2
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soit une atténuation proportionnelle au carré de la pulsation ou Figure 12 – Amortissement des vibrations naturelles
de la fréquence. d’un objet suspendu en fonction du temps
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considérer qu’elle sature à une atténuation maximale de 30 à 15 dB À titre d’illustration, nous proposons dans l’encart ci-dessous le
selon que le support est ou non optimisé pour un bon filtrage à haute développement du modèle précédent pour deux degrés de liberté.
fréquence (§ 4). On peut, si on connaît l’évolution du module
d’Young E (plot travaillant en traction /compression) ou de cisail-
lement G (plot travaillant en cisaillement) en fonction de la fréquence, Couplage des vibrations transverses et de roulis
corriger la formule de la transmissibilité à haute fréquence de la
manière suivante : Soit le moteur décrit figure 16, suspendu au-dessous du
centre de gravité par deux supports A et B identiques de raideur
1 + η2 K y et Kz , sans couplage mutuel et faiblement amortis.
T (ω) ≈ --------------------------------------------------------------------
-
ω G ( ω0 )
2 2 Soit M la masse du moteur, Ix son moment d’inertie autour de
1 – --------2- ------------------- + 4 η 2 l’axe Gx .
ω G (ω)
0 Posons alors :
(ou respectivement en remplaçant G par E pour la traction- 2K 2K y C
compression) ; ω 0,z = -----------z- , ω 0,y = ------------ et ω 0, θ = -------------
-
M M M ρ2
— elle néglige le couplage entre les divers degrés de liberté, tant
au niveau des mouvements de la masse M qu’au niveau des C le couple de rappel élastique autour de G , tel que
constantes élastiques des supports, ce qui amène le filtrage effectif
C = 2K y 2 + 2K z r 2 et ρ le rayon de giration autour de l’axe Gx :
à ne devenir significatif (T < 1) qu’au delà de 2 fois la fréquence
propre la plus haute des 6 modes de suspension, et à élargir la Ix = M ρ 2
zone fréquentielle où il y a de fortes amplifications à toute la On vérifiera que les équations d’équilibre du moteur sur ses
bande fréquentielle de ces 6 modes. supports s’écrivent :
d2 y 2 2
------------ + ω 0, y y + ω 0, y θ = 0
dt 2
2
d θ
----------- 2 2
dt 2- + ω 0, θ θ + ω 0, y ------- ρ2
- y = 0
2 2 2 2 2 4 2
ω 0, y + ω 0, θ – ( ω 0, y – ω 0, θ ) + 4 ω 0, y ------- -
ρ2
ω1 = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
2 2 2 2 2 4 2
Figure 16 – Couplage des vibrations dans un moteur ω 0, y + ω 0, θ + ( ω 0, y – ω 0, θ ) + 4 ω 0, y ------- -
ρ2
et ω2 = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
Il est aisé d’observer que ω 1 < ω 0, y < ω 0, θ < ω 2 (ou vice versa ),
c’est-à-dire que le couplage abaisse la plus basse des fréquences
propres et élève la plus élevée.
On peut vérifier que chaque solution propre est un mouvement
qui combine des oscillations de translation y et de rotation θ
(figure 16).
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Le choc de deux objets élastiques est assez simple à décrire : en 6.2 Choc direct sur une masse
effet, animés de leurs vitesses initiales à l’exclusion de toute autre suspendue élastiquement
force extérieure, les deux objets échangent de la quantité de
mouvement, l’énergie cinétique globale étant conservée. On parle
de choc dur, s’il n’y a aucune absorption d’énergie, et dans ce cas Supposons un objet de masse M 2 suspendu élastiquement à
chaque masse repart avec une nouvelle vitesse, ou de choc mou, fréquence basse subissant un choc direct : il va donc prendre la
si les deux objets se lient au cours du choc pour ne plus former vitesse v 2′ soudainement au sens de ses oscillations naturelles, et
qu’un seul solide animé d’une nouvelle vitesse.
on se trouve alors ramené à résoudre l’équation précédemment
Si l’objet 1 est seul en mouvement, et impacte un objet 2 établie pour la masse suspendue :
immobile, on établit facilement les vitesses après le choc :
— pour un choc dur, en notant v1 et M 1 la vitesse et la masse M2 γ + K (1 + j η ) x = 0
de l’objet impactant, M 2 la masse de l’objet impacté et v 1′ et v 2′ x = 0
v = v 2′
les vitesses après le choc : avec une condition initiale à t=0
2M 1 M1 – M2
v 2′ = ------------------------- v 1 et v 1′ = ------------------------ v 1 La solution est bien connue : il s’agit d’une sinusoïde amortie
M1 + M2 M1 + M2 (figure 17).
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ω0 = K M 2 ( en rad s )
Le choc affectant un objet rigide suspendu peut donc être réduit normes de test au choc d’équipements militaires et a son corollaire
à une variation soudaine de vitesse appliquée à l’embase des plots ; sous forme de machines permettant des essais normalisés. La sévé-
les objectifs à atteindre seront plutôt exprimés en accélération maxi- rité est d’autant plus grande que le choc est intense et/ou long,
male que l’objet à protéger peut endurer ; les contraintes seront puisque :
exprimées en priorité sous forme du débattement maximal possible
à prévoir, amenant à exclure tout obstacle autour de l’objet suspendu 1 τ
v max = ----- γ max soit encore v max = ---- γ max
et à rechercher des supports capables d’une telle déformation dans ω π
leur domaine quasi linéaire (figure 18).
Nota : les chocs réels sont très variés : chocs et chutes lors des manutentions, secousses avec τ durée du demi-sinus d’amplitude γ max .
liées aux transports, ondes de choc liées aux explosions ou aux séismes, etc. On peut certes
imaginer connaître réellement de tels chocs par des accélérogrammes en fonction du Par exemple , les suspensions des équipements d’un navire de
temps ; ces accélérogrammes peuvent être ensuite transformés en « spectres de choc » guerre sont a priori spécifiées pour une tenue à des chocs de15 g /11 ms
selon une technique normalisée qui consiste à tracer l’enveloppe de la réponse maximale pour les explosions sous-marines conventionnelles (article Isolation
d’une série de résonateurs fictifs correspondant à chaque point de fréquence (article Vibra-
tions des structures industrielles [R 3 140] dans le traité Mesures et Contrôle), mais tous ces
antivibratoire et antichoc. Solutions technologiques et industrielles
descripteurs sont beaucoup plus complexes que nécessaire et difficiles à simuler [B 5 141]) ; mais l’apparition de torpilles nucléaires dans certains
expérimentalement. arsenaux a amené à considérer des chocs beaucoup plus forts et brefs
C’est pourquoi la pratique la plus courante consiste à décrire le pour les sous-marins modernes, d’où le recours à des plots de sus-
choc sous forme d’un des chocs simples ci-après, paramétré pour pension permettant des débattements de 75 mm à toutes les machines
avoir des effets de sévérité équivalente : essentielles !
— une chute libre sur sol dur de hauteur h, dans une géométrie
bien spécifiée (article Isolation antivibratoire et antichoc. Solutions Le cas des séismes est plus complexe, puisque la durée des
technologiques et industrielles [B 5 141]). La sévérité évolue bien sûr secousses telluriques ne peut plus être considérée comme
avec le carré de la hauteur ; brève devant la période d’oscillation des immeubles et
— une accélération en « demi-sinus » de durée donnée (en équipements : le dimensionnement des suspensions devra alors
général en millisecondes) et d’intensité maximale donnée (en géné- toujours être confié à un spécialiste.
ral en g ) (figure 17), qui correspond donc à une mise en vitesse pro-
gressive. Ce type de schématisation est utilisée largement dans les
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D’autres réalisations sont basées sur l’emploi d’alliages métalliques – ce que permettent facilement les techniques piézo-actives, puisqu’il
à mémoire de forme pilotés par une résistance chauffante, mais elles suffit de graver de manière appropriée les électrodes d’une même
ne permettent de corriger que des vibrations à très basse fréquence plaquette piézo-électrique pour les intégrer en une seule opération.
(<< 1 Hz) telles que les premiers modes de panneaux solaires de très Beaucoup de problèmes pratiques restent à résoudre pour
grande envergure. permettre d’envisager la généralisation de ces techniques dans notre
Des dispositifs permettant de contrôler la vibration bidimension- environnement industriel. Mais elles ouvrent des perspectives très
nelle de plaques et panneaux – tels que les plateaux supports d’équi- larges en vue de :
pements – par des techniques de revêtement à partir de plaquettes — progresser par rapport aux solutions classiques de découplage
de céramique piézo-électrique (PZT en particulier) voient maintenant et d’amortissement, dont la mise en œuvre ne permet pas d’obtenir
le jour. mieux que les efficacités modélisées dans cet article, limitées par
Les problèmes de contrôle-commande et d’optimisation des algo- la physique même des systèmes discrets à base de masses et de
rithmes de pilotage se révèlent moins complexes que le ressorts ;
développement des actuateurs. On a pu en particulier démontrer que — proposer de nouveaux critères d’optimisation de la conception
leur stabilité peut être grandement favorisée en localisant au même de structures complexes, dans le cadre d’une approche « système »
endroit les capteurs de pilotage et les actuateurs (« colocalisation ») plus globale.
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P
O
U
Isolation antivibratoire et antichoc R
E
par Bernard GARNIER N
Chef du Service Projets à la société MÉTRAVIB RDS
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2 - 1994
S Gamma (Sté).
Gerb Industries SA.
Matériaux amortissants
Keller Industrie.
A Gerb SA.
Hutchinson SA.
Liègisol SA.
Métraflex.
Kléber Industrie
V Lord SA.
Métalastik Dunlop.
3M France.
Vibrachoc (Sté).
O Paulstra SNC.
Sandow Technic.
Manchons et colliers
Angst et Pfister SA.
I Socitec SA.
Stenflex (Sté).
Joint Français (Le).
Kléber Industrie.
Stenflex (Sté).
R
P
L
U
S