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Investment in telecommunications infrastructure and economic growth in

ECOWAS countries

Investissement dans les infrastructures de télécommunications et croissance


économique dans les pays de la CEDEAO

Kwami Ossadzifo WONYRA


Email: wonyra.ossa@gmail.com
Université de Kara, TOGO

Abstract
The objective of this research is to highlight the impact of investments in telecommunications
infrastructure in ECOWAS countries. We analyze the impacts of telecommunications
infrastructure in terms of demand, supply and on the income per capita. In terms of empirical
strategy, the technique of three stage least squares (3SLS) is used. This technique makes it
possible to have the coefficients for the set of structural equations and deal with endogeneity bias.
The results show that the increase in telecommunications infrastructure increases the income and
therefore the earnings of the operators. Also, the results show the positive impact of the expansion
of mobile phone infrastructure as fixed on income per capita.
Key words: telecommunications infrastructure, growth, 3SLS, ECOWAS.

Résumé
L’objectif de cette recherche est de faire ressortir l’impact des investissements dans les infrastructures de
télécommunication dans les pays de la CEDEAO. Les analyses faites dans cet article portent sur les impacts des
infrastructures de télécommunications du point de vue de la demande, de l’offre et en termes d’impact sur le revenu
par habitant. Du point de vue de la stratégie empirique, la technique de triples moindres carrés (3SLS) est
utilisée. Cette technique permet d’avoir les coefficients pour l’ensemble des équations structurelles et biais
d’endogénéité. Les résultats montrent que l’augmentation des infrastructures de télécommunications fait hausser le
revenu et donc les gains des opérateurs. Aussi, les résultats ressortent-ils l’impact positif de l’expansion des
infrastructures de téléphonie mobiles comme fixes sur le revenu par habitant.

Mots clés : infrastructures de télécommunications, croissance, 3SLS, CEDEAO.

JEL : L96, H54, O10

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Introduction

L'importance du secteur des télécommunications devient de plus en plus évidente en comparant


la part des revenus de télécommunication dans PIB dans certaines régions du monde. Les
services de télécommunications représentaient en moyenne 4,8 % du PIB total de l'Afrique
subsaharienne contre 3,1 % dans l'Union européenne. Les télécommunications mobiles affectent
profondément la façon dont les utilisateurs interagissent et ont des externalités importantes pour
les activités économiques pour lesquelles elles sont utilisées. Il convient de souligner le nombre
sans cesse croissant de compagnies dans le domaine de la téléphonie et l‘avènement des
nouveaux modèles d‘affaires et de nouveaux modes de communication. La contribution de
l'infrastructure de télécommunications mobiles à la croissance économique pour les pays à faible
pénétration s'avère être plus faible que pour les pays à forte pénétration, suggérant des
rendements croissants d'adoption de la technologie mobile (Gruber et Koutroumpis, 2011). Du
point de vue théorique, il ressort que les changements technologiques jouent un rôle clé dans le
processus de développement économique. Contrairement au cadre économique-théorique
traditionnel d'analyse de la croissance économique, où le changement technologique a été laissé
comme un résidu inexpliqué, la littérature récente sur la croissance a mis en évidence la
dépendance des taux de croissance économique au changement technologique (Rudra et al.,
2017).

Depuis les années 1990, la littérature sur les infrastructures des TIC et leurs impacts sur la
croissance économique devient de plus en plus abondante. Nombre de chercheurs ont fait
l‘hypothèse selon laquelle les infrastructures des TIC (y compris les télécommunications) font
baisser le coût d‘acquisition de l‘information et les coûts variables de la participation au marché
(Norton, 1992). Ces auteurs font ressortir les effets de l‘amélioration des infrastructures sur la
réduction des coûts de transaction, l‘augmentation de la production dans les firmes dans
différents secteurs (Röller & Waverman, 2001). Dans leur article, ils ont examiné comment
l'infrastructure des télécommunications affecte la croissance économique dans 21 pays de
l'OCDE sur une période de 20 ans. Ils ont estimé conjointement un modèle de micro pour
investissement dans les télécommunications avec une fonction de production macro. Leurs
résultats font ressortir un lien de causalité positif et significatif entre les infrastructures de
télécommunications et la croissance économique surtout en présence d‘une masse critique de
l'infrastructure des télécommunications. L‘effet est encore plus prononcé lorsque la masse
critique semble être à un niveau d‘infrastructure des télécommunications qui est proche de celui
assurant le service universel.

La comparaison des effets TICs sur la croissance des différents pays montre que la contribution
annuelle de l'infrastructure de télécommunications mobiles à la croissance des pays à revenu élevé
est à plus de 50 % supérieur à celui des pays à faible revenu. S‘agissant des diverses politiques
issues des recommandations, il faut noter la nécessité de fournir un soutien supplémentaire pour
les infrastructures de télécommunications mobiles en vue d‘atteindre un meilleur niveau de
développement économique. Par exemple, la compatibilité et l‘adéquation entre les Technologies
de l‘Information et de la Communication (TIC) en particulier l‘internet et ses applications ont
permis une diminution des coûts de diffusion des produits de l‘information technologiques et le
développement (ou l‘apparition) de beaucoup de nouveaux services de télécommunications dans
les pays en développement. Cependant, pendant que le secteur des télécommunications continue
par être ouvert à la concurrence, à travers le monde entier, peu d‘attention particulière est
accordée à la relation entre le développement des télécommunications, la croissance économique
et la pauvreté dans la littérature économique.

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Ainsi, l‘investissement dans les TIC y compris les infrastructures de télécommunications et dans
les secteurs connexes procure des bénéfices significatifs à toute l‘économie. Selon la Banque
Mondiale (2004), le secteur privé a investi 230 milliards de dollar dans les infrastructures de
télécommunications dans les pays en développement entre 1993 et 2003, et les pays ayant des
marchés concurrentiels bien reglementés ont bénéficié de la plus grande part des investissements.
Il est non moins important de souligner que la littérature sur la relation entre télécommunications
et croissance économique n‘est pas assez prolixe. Le secteur des télécommunications dans son
ensemble a été déreglementé et les structures de marché dans ce secteur sont devenues
concurrentielles. A cause de l‘instauration des politiques concurrentielles, les prix des services de
télécommunications ont largement baissé créant une sorte de révolution dans le secteur des
télécommunications.

Tableau 1: Evolution du coût d’une minute d’appel téléphonique mobile local, tarif de
weekend (en dollards USD) dans les pays de la CEDEAO

Pays 2008 2009 2010 2011


Benin 0,36 0,34 0,2 0,21
Burkina Faso 0,42 0,4 0,36 0,19
Cap-Vert 0,46 0,43 0,42 0,44
Côte d‘Ivoire 0,33 0,21 0,19 0,21
Gambie 0,16 0,19 0,19 0,1
Ghana 0,15 0,1 0,1 0,09
Guinée 0,07 0,07 0,06 0,06
Guinée-Bissau 0,4 0,32 0,32 0,32
Mali 0,25 0,23 0,22 0,23
Niger 0,37 0,41 0,39 0,28
Nigeria 0,25 0,28 0,23 0,23
Sénégal 0,2 0,18 0,17 0,18
Togo 0,5 0,16 0,15 0,3

Source : auteur à partir des données de l‘UIT 2013

Au regard de ces deux illustrations, les coûts des appels téléphoniques suivent une tendance
baissière dans les pays de l‘UEMOA tout comme dans le reste de la zone CEDEAO. Cette
information reste un indicateur sur l‘évolution du secteur de télécommunications dans la zone.
Toutefois, d‘autres indicateurs peuvent être utlisés pour illustrer cette avancée. Il s‘agit
notamment des coûts d‘installation des lignes, les services internets, les débits d‘internets, le
nombre d‘abonnés auprès des opérateurs télephoniques mobiles comme fixes, les investissements
réalisés dans le secteurs, etc. Ces indicateurs indiquent comment le niveau de pénétration et le
coût d‘accès évoluent. Au-delà, ils indiquent aussi la qualité de la régulation dans le secteurs
d‘autant plus que les autorités de régulation devraient garantir un environnement concurrentiel,
s‘assurer de la qualité des services, donc de l‘effectivité des efforts vers les services universels. La
technologie des télécoms s‘est rapidement diffusée en ce sens que dans les pays en Afrique
Subsaharienne, on est passé des systèmes de téléphone mobile de seconde génération à une
génération plus évolué. Dans les pays de la CEDEAO, on est aujourd‘hui à la technologie de
troisième génération. Cependant, Wrong (2002) a mis en exergue le fait que les
télécommunications dans des pays en développment continuent à être pauvres. Ce résultat pose
essentiellement la problematique de l‘investissement dans les infractuctures de
télécommunications et de l‘impact des infrastructures sur la croissance économique (ou le revenu

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par habitant) tout en gardant à l‘esprit le grand potentiel de marché de télécommunications qu‘est
le continent africain.

Il existe nombre d‘études empiriques, qui spécifiquement, ont essayé de voir comment les
infrastructures de télécommunications affectent-elles la croissance économique dans les pays de
l‘OCDE prenant en compte la causalité bidirectionnelle de la relation (Röller & Waverman,
2001). Pour leur part, Waverman, Meschi et Fuss (2005) trouvèrent que le téléphone mobile a un
impact positif et significatif sur la croissance économique, lequel impact est doublement plus
grand dans les pays développés lorsqu‘il est comparé à celui dans les pays en développement.
Cependant, les études relatives à l‘analyse de cette relation dans les pays en développement,
notamment les pays de la CEDEAO, sont quasiment limitées. L‘objectif de cette recherche est de
faire ressortir l‘impact des investissements dans les infrastructures de télécommunication dans les
pays de la CEDEAO. Les analyses faites dans cet article portent sur les impacts des
infrastructures de télécommunications du point de vue de la demande, de l‘offre et en termes
d‘impact sur le revenu par habitant. Cependant, il est à noter que les questions de structure de
marché des télécommunications ne sont pas traitées mais que le manque d‘information sur le
niveau des investissements réalisés conduit à utiliser une mesure proxy en termes d‘offre et de la
demande de ces services de télécommunications. Du point de vue de la stratégie empirique, la
technique de triples moindres carrés (3SLS) est utilisée. Cette technique permet d‘avoir les
coefficients pour l‘ensemble des équations structurelles et biais d‘endogénéité. Les résultats
montrent que l‘augmentation des infrastructures de télécommunications fait hausser le revenu et
donc les gains des opérateurs. Aussi, les résultats ressortent-ils l‘impact positif de l‘expansion des
infrastructures de téléphonie mobiles comme fixes sur le revenu par habitant.

Le reste de l‘article aborde quatre princiapales sections. La première couvre les fais stylisés sur le
secteur des télécommunications dans les pays de la CEDEAO à savoir les taux de pénétration des
téléphonies fixe et mobile et de l‘accès à l‘internet de haut débit. La deuxième porte sur les
recherches antérieures réalisées sur la question des infrastructures de télécommunications. La
troisième section traite de la stratégie empirique adoptée et les principaux résultats. La dernière
section est consacrée à la conclusion.

1. Faits stylisés sur les investissements dans les services de télécommunications

Les investissements constituent un facteur clé dans la détermination de la production au niveau


global. Ainsi, les investissements réalisés dans un secteur ou au niveau global sont censé induire
une augmentation du produit par habitant. Les infrastructures de télécommunication, considérées
comme un moteur important de l‘activité économique, constituent aussi une source
d‘amélioration du revenu par habitant et donc une source de croissance économique.
Le tableau ci-dessous indique, pour les pays de la CEDEAO, le taux de pénétration du téléphone
mobile en liaison avec le niveau du revenu par habitant. A l‘analyse, on note que le Ghana, la
Côte d‘Ivoire, ont les taux de pénétration les plus élevés contrairement au Niger et la Sierra
Léone qui ont un taux relativement faible. En lien avec le revenu national par habitant, on peut
soupçonner une corrélation positive. Cependant, prenant l‘exemple du Cap-Vert, ayant un revenu
national par habitant nettement élevé par rapport aux autres pays de la CEDEAO, a
pratiquement le même nombre d‘utilisateurs de téléphones mobiles sur un effectif de 100
habitants.

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Figure 1 : Taux de pénétration du téléphone mobile dans la CEDEAO en 2012

Cap vert
2000
1500
gdp_percap

1000

Nigeria Gambie
Senegal
500

Côte d'ivoire
Ghana
Guinee benin
Sierra leone Liberia
Togo
Burkina-Faso Mali
Niger Guinea-Bissau
0

40 60 80 100
pen_mob

Source : Auteur à partir des données de l‘UIT et du WDI, 2014


S‘agissant de l‘utilisation du téléphone fixe, la figure ci-dessous montre que, pour les pays de la
CEDEAO, le taux de pénétration du téléphone fixe en liaison avec le niveau du revenu par
habitant. A l‘analyse, on note que le Cap-Vert, a le taux de pénétration le plus élevé contrairement
au Niger et la Guinée Bissau et l‘ensemble des autres pays de l‘espace communautaire qui ont un
taux relativement faible. En lien avec le revenu national par habitant, on peut ; ici aussi
soupçonner une corrélation positive. En prenant l‘exemple du Cap-Vert, ayant un revenu
national par habitant nettement élevé par rapport aux autres pays de la CEDEAO, il est le seul
pays à avoir le nombre le plus élevé d‘utilisateurs de téléphone fixe sur un effectif de 100
habitants.
Figure 21 : Taux de pénétration du téléphone fixe dans la CEDEAO en 2012

Cap vert
2000
1500
gdp_percap

1000

Nigeria Gambie
Senegal
500

Côte d'ivoire
Ghana
Guinee benin
Liberia
Sierra leone
Burkina-Faso
Mali Togo
Niger
Guinea-Bissau
0

0 5 10 15
pen_fix

Source : Auteur à partir des données de l‘UIT et du WDI, 2014


Pour ce qui est de l‘accès à internet, en moyenne, moins de 5% d‘une population de 100 habitants
ont accès à internet dans l‘espace communautaire de la CEDEAO. A l‘exception, du Ghana, du
Nigeria, du Cap-Vert, tous les autres pays ont moins de dix personnes sur 100 qui ont accès à
l‘internet par wifi.

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Figure 3 : Taux d’accès au l’internet par Wifi dans la CEDEAO en 2012

40
30 Ghana
Accès Wifi

Cape Verde
20

Nigeria
10

Senegal

Mali
Togo Gambia
Niger Benin
0

Burkina Faso

0 500 1000 1500 2000


GDP_Percap

Source : Auteur à partir des données de l‘UIT et du WDI, 2014


De tout ce qui précède, il ressort que les taux de pénétration des téléphones fixe et mobile, et de
l‘internet restent très faibles dans les pays de la CEDEAO. Le Cap-Vert, cependant, est le seul
pays ayant réalisé de bonne performance en termes de couverture de la population dans l‘accès à
la téléphonie et à l‘internet. Quel est l‘environnement réglementaire des télécommunications dans
ce pays ?
Les technologies de l‘information et de la communication (TIC) ont joué un rôle important dans
cette progression. En 2005, le gouvernement capverdien a libéralisé ce secteur et a pris des
mesures visant à encourager la concurrence. L‘opérateur historique, Cabo Verde Telecom (CV
Telecom), a été partiellement privatisé en 1995. Depuis lors, les parts appartenant au
gouvernement ont été progressivement vendues, si bien qu‘aujourd‘hui seules 3% d‘entre elles
restent en mains publiques. CV Telecom est le principal fournisseur de services Internet.
Comme dans beaucoup d‘autres pays de la CEDEAO, le nombre de lignes téléphoniques fixes au
Cap-Vert n‘a pratiquement pas évolué ces dernières années. En revanche, le nombre d‘abonnés
au téléphone mobile a augmenté de presque 40% en une année à peine, puisqu‘il est passé de 108
858 en 2006 à 152 212 en 2007. Il existe désormais deux opérateurs de téléphonie mobile dans le
pays: CV Telecom et T+, qui fait partie du groupe Teylium Telecom, actif dans toute l‘Afrique de
l‘Ouest. T+, qui a commencé en 2007 à desservir l‘île principale de Santiago, avait donc prévu de
desservir l‘ensemble du pays avant la fin de 2008. (UIT1, 2008)
En considérant les taux de pénétration des services de télécommunications comme les fruits des
investissements en infrastructures de télécommunication, il nous convient donc de souligner leur
faible niveau dans l‘espace communautaire. Ainsi, des efforts se sont sur les plans régional et
continental dans l‘optique d‘améliorer les infrastructures en général, et donc les
télécommunications aussi.
Le PIDA est un programme continental qui vise à la mise en place d‘une vision, des politiques,
des stratégies et d‘un programme de développement des infrastructures à l‘échelle régionale et
continentale : transport, énergie, eau, télécommunications et TIC. L‘objectif principal du PIDA
est de promouvoir le développement socio-économique et la réduction de la pauvreté en Afrique
grâce à la mise en œuvre des réseaux intégrés d‘infrastructures régionales. L‘étude sectorielle du
PIDA constituera une fondation pour la mise en place d‘une vision de développement des
infrastructures en Afrique, basée sur des objectifs stratégiques et des politiques sectorielles.

1
Source: UIT/L’œil sur les TIC

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L‘idée est de prioriser les programmes des investissements régionaux et continentaux (Energie,
transport, eau, télécommunication et TIC) à court, moyen et long termes, jusqu‘en 2030. Le
programme est piloté par la Commission de l‘Union Africaine (CUA), le Secrétariat du NEPAD
et la BAD.
Dans le PIDA, le programme des TIC établira un environnement propice à la réalisation de
l'infrastructure terrestre en fibre optique et à la mise en place de points d'échange Internet dans
les pays qui en sont dépourvus. Il reliera chaque pays à deux câbles sous-marins différents afin de
tirer parti de l'expansion de la capacité.

2. Revue de la littérature

L'histoire de l'augmentation globale de l'adoption de télécommunications mobiles au cours de la


dernière décennie est un bel exemple pour illustrer l'impact économique des nouvelles
technologies et l'ampleur des changements qu'ils sont capables de déclencher. Contrairement aux
précédentes, les technologies de réseaux, les réseaux de téléphonie mobile peuvent être construits
rapidement. Grâce à la concurrence, ils offrent également des services nettement améliorés en
termes de capacités, tant en termes de recherche d'informations. Ils permettent également de
surmonter les problèmes typiques des inefficacités générées par les monopoles dans les réseaux
fixes (Wellenius, 1993).

Cette technologie améliore les capacités de la main-d'œuvre et la communication entre


entreprises. En effet, par exemple, les utilisateurs peuvent collaborer sur de longues distances
(par exemple : délocalisation des IDE dans R&D), échanger des informations chaque fois sur les
marchés mondiaux et de données utiles grâce à leurs téléphones. L'utilisation de cette
infrastructure se propage à d'autres industries et contribue à leurs bénéfices, ce qui affecte leur
croissance globale. Les effets de la croissance de la téléphonie mobile dans la macroanalyse
passent par l'utilisation des réseaux par des individus et des groupes. De ce fait, les facteurs de
promotion directe de la croissance comprennent l'investissement réel dans l'infrastructure et le
nombre d'employés dans le secteur.

Les télécommunications mobiles devraient être considérées comme un exemple de réseau


d‘infrastructures et des préoccupations méthodologiques appropriées devraient être prises en
compte lors de l'évaluation de son impact économique. La littérature économique sur l'effet de
l'infrastructure sur la croissance donne des indications. Les résultats de certaines études précoces
qui ayant mesuré le rendement des infrastructures publiques (Aschauer, 1989) ont souvent
souffert de biais de simultanéité et de corrélation fallacieuse. D'autres études ont été faites en
utilisant les premières approches de différences ou en se focalisant sur l'agrégation de données
plus petites (Hulten et Schwab, 1984 ; Aaron, 1990). L‘approche de la causalité inverse, qui sous-
tend le lien bidirectionnel entre la croissance et les infrastructures, a également joué un rôle clé
dans ce débat (Munnell, 1992).

Le problème de la causalité inverse a été traité dans la littérature de deux manières différentes : les
estimations de variables instrumentales et équations simultanées. Les deux façons ont des
avantages et des inconvénients. L'avantage de la régression à variables instrumentales est qu'il
peut se limiter à une seule équation, mais il nécessite de valides variables instrumentales, c'est-à-
dire les variables qui sont en corrélation avec la variable indépendante en question, mais pas avec
les variables dépendantes. Cette technique, très souvent, pose d‘importants défis quant à la
fiabilité et la consistance des estimateurs. Par contre, la modélisation en système d'équations
simultanées ne souffre pas de problèmes de choix adéquat des instruments, mais il requiert la
spécification d'un modèle de plus d'une équation.

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Roeller et Waverman (2001) ont utilisé l'approche d'équations simultanées en estimant
conjointement un micro-modèle pour l'investissement de télécommunications avec une fonction
de production de macro pour le groupe des pays de l'OCDE pour la période 1970-1990. Ils
trouvent une forte relation causale entre l'infrastructure des télécommunications et de la
productivité, et en outre, ils indiquent que cela se produit seulement quand les services de
télécommunications atteignent un certain seuil, qui est presque le niveau des services universel.
Sridhar et al. (2007) étudient la relation simultanée entre les télécommunications et la croissance
économique, à l'aide de données pour les pays en développement. Ces auteurs, à l'aide des triples
moindres carrés (3SLS), estiment un système d'équations qui endogenéise la croissance
économique et la pénétration de télécom ainsi que de la fourniture des services de
télécommunications. Ils trouvent qu'il y a un impact significatif des télécommunications mobiles
sur le revenu national, en tenant compte des effets du capital et du travail. L'impact de la
pénétration de la télécommunication sur la production totale s'avère nettement plus faible pour
les pays en développement que le chiffre rapporté pour les pays de l'OCDE, dissipant l'hypothèse
de la convergence des niveaux en matière d‘effort dans les investissements. L'approche de la
modélisation pour le réseau de téléphonie de base utilisée par Roeller et Waverman (2001) est
adaptée dans cette étude pour les infrastructures de télécommunications mobiles. Le modèle de
quatre équations obtenu est assez exigeant en termes de données disponibles. Toutefois, il fournit
une méthodologie explicite qui traite du problème de la causalité bidirectionnelle.

Dans une étude sur les effets des télécommunications dans les pays en développement,
Waverman et al. (2005) ont utilisé une variante du modèle à quatre équations et une approche de
la croissance endogène. Leur étude est faite en coupe instantanée et n‘a pas pris en compte les
effets fixes des pays dans l'analyse économétrique et donc ne pouvait pas contrôler pour les
grandes variations inter pays et par année. Par conséquent, ces auteurs se sont contentés d'un
modèle d'équation simple dérivant de l‘œuvrage de Barro (1991) qui suppose la convergence
entre les pays les plus pauvres et plus riches. La méthodologie prend les moyennes de
l'infrastructure (le taux de pénétration) pendant la période de l'étude et régressées sur PIB, le ratio
d'investissement au PIB, la moyenne des mesures d'éducation et d'autres.

Nous présentons un modèle nettement améliorée pour l'approche de la croissance endogène en


Barro et Sala-i-Martin (2003, pp. 205 – 38) à l'aide de l'approche bayésienne en moyenne. Dans
ce modèle, les auteurs ont construit un estimateur comme une moyenne pondérée des
coefficients MCO pour toutes les combinaisons possibles des variables. Les poids appliqués à des
régressions individuelles sont justifiées par des motifs du bayésien similaires au modèle de
sélection Rythrion. Cependant, la question de la causalité inverse n'est pas abordée dans ce cas
non plus. Dans son approche des étapes de la croissance économique, Rostow (1960) suggère
que l‘importance des télécommunications va de pair avec l‘intensification et la complexification
des échanges provoqués par l‘expansion de la production industrielle. Le développement des
marchandises entraine un accroissement des flux d‘informations pour lesquels les
télécommunications constituent des supports et des canaux de transmission indispensables. La
corrélation entre le développement du réseau des télécommunications et la croissance
économique a fait l‘objet études empiriques.

Plusieurs études se sont focalisées directement sur l‘impact des infrastructures de


télécommunication sur la croissance économique. Parmi elles, il faut mentionner Jipp (1963), le
pionnier dans le domaine, qui en utilisant les données sur différents pays trouve une relation
positive entre les deux variables. Dès lors, les études qui ont tenté d‘analyser la relation entre le
développement des infrastructures de télécommunication et la croissance, ont utilisé différentes
méthodes économétriques pour trouver une évidence empirique sur une relation robuste et
significative entre les infrastructures de télécommunication et la croissance.

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Hardy (1980) est le premier qui a analysé l‘impact des télécommunications sur la croissance en
utilisant de groupes différents de 45 pays. Il divise les pays en pays développés et pays moins
développés et trouve que les télécommunications ont un impact assez important sur la croissance
économique dans les pays moins avancés que dans les pays développés. Ce résultat se justifie par
le fait que le taux de pénétration des services de télécommunications reste relativement faible
dans les pays les moins avancés. Bee et Gilling (1976) ont montré que l‘impact des
télécommunications sur la croissance dépend des différents stades de développement du pays ou
de la région prise en compte. Pour ce faire, ils ont construit trois indices : un indice du téléphone
qui représente la disponibilité des installations téléphonie et leur utilisation, un indice de la
performance économique et un indice de développement. Leur étude montre une relation intense
entre l‘indice de téléphone et celui de la performance économique et explique le rôle de la
contribution des télécommunications sur le développement économique (voir Batuo M.E., 2008).

Lei Ding et Kingsley E. Haynes (2004) ont examiné le rôle des infrastructures de
télécommunication sur la croissance économique à long terme de 29 régions en Chine sur une
période de 17 ans (1986-2002). Avec des données de panel, ils ont utilisé un modèle d‘effets fixes
dynamiques pour tester la relation entre la croissance économique régionale et les infrastructures
de télécommunication. Ils trouvent que les télécommunications sont statistiquement
significatives et positivement corrélées au PIB réel per capita en Chine. Ce résultat a été confirmé
par des études peu récentes de Datta et Agarwal (2004) qui indiquent que les infrastructures de
télécommunication ont un rôle significatif et positif dans la croissance économique en utilisant les
données similaires de Roller et Waverman (2002) sur 22 pays de l‘OCDE. Ils ont utilisé une
méthode en donnée de panel dynamique qui corrige les biais causés par les variables omises dans
une équation de régression en coupe transversale. Ils ont aussi inclus effets fixes spécifique par
pays. Leurs résultats montrent une corrélation significative et positive entre les infrastructures de
télécommunication et la croissance économique après un contrôle sur un certain nombre d‘autres
facteurs.

Kathuria, Uppal et Mamta (2009) ont évalué l‘impact de la pénétration de la téléphonie mobile
sur la croissance économique dans tous les Etats indiens. Ils ont aussi utilisé une version modifiée
du modèle de Roller et Waverman (2001), pour estimer un modèle structurel avec trois équations
pour 19 Etats indiens de 2000 à 2008. Ils ont spécifiquement analysé le lien par lequel les
téléphones mobiles affectent la croissance et les contraintes qui limitent leurs impacts. Ils ont
trouvé que les Etats avec un taux de pénétration de téléphone mobile élevé peuvent s‘attendre à
une croissance plus rapide et de ce fait, il y a un seuil critique d‘un taux de pénétration de 25% au-
delà duquel l‘impact du téléphone mobile sur la croissance est amplifié par les effets du réseau.
Les réseaux de télécom sont plus soumis aux effets de réseau2 que les autres types
d‘infrastructures : l‘impact sur la croissance est plus important si un seuil significatif de la taille du

2Les services en réseau sont par nature des services générant des effets de réseau, appelés aussi externalités positives
de réseau. C‘est-à-dire que l‘utilité ou la satisfaction retirée d‘un service en réseau dépend positivement du nombre
d‘utilisateurs de ce service. Selon Katz et Shapiro (1985), ces effets de réseaux peuvent être de différentes natures.
Tout d‘abord, les effets de réseau peuvent jouer directement sur la qualité des services proposés et sur l‘utilité qu‘en
retire chaque utilisateur. Ainsi, l‘intérêt du téléphone pour un abonné dépend positivement du nombre
d‘interlocuteurs (particuliers ou entreprises raccordées au réseau), avec lesquels il pourra entrer en communication.
Ces effets directs se retrouvent dans tous les réseaux de communications (réseaux de voix et de données). Ils jouent
pour le fax, le courrier électronique, le téléphone fixe et mobile …Ensuite, les effets de réseau peuvent jouer
indirectement sur la qualité et la variété des services proposés sur le réseau. Ainsi plus un réseau comporte
d‘utilisateurs et plus l‘offre de services sur ce réseau sera importante. Chaque nouvel utilisateur rend le réseau plus
attractif pour les fournisseurs de services et peut inciter ces derniers à améliorer leurs services existants ou à lancer de
nouveaux services. (Voir Thierry PENARD, 2003)

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réseau est atteint. Toutefois, les auteurs ont trouvé une variation considérable entre les zones
urbaines et rurales et entre les ménages riches et pauvres dans les villes.

Lee, Levendis et Gutierrez (2009), sont parmi les rares qui ont focalisé leur étude sur les effets du
téléphone mobile sur la croissance économique en Afrique Sub-saharienne. Ils ont corrigé le
problème d‘endogénéité entre la croissance économique et l‘expansion du téléphone en utilisant
les GMM. Ils ont aussi considéré le degré de substituabilité entre les téléphones mobiles et les
lignes fixes comme Waverman, Meschi et Fuss (2005). Ils ont trouvé que, l‘impact marginal des
services de télécommunications mobile est même assez important dans les zones où les lignes
terrestres sont rares. Toutefois dans les études antérieures, les auteurs n‘ont pas testé les prix des
télécommunications sur la croissance. Dans certains pays, les infrastructures de
télécommunication pourraient exister mais les prix d‘accès sont si élevés, ce qui entraverait leur
utilisation et donc une faible utilisation. Dans ces conditions, les infrastructures de
télécommunications vont pas contribuer à réduire les coûts de transaction ni améliorer la
productivité et donc améliorer la compétitivité de l‘économie.

En appliquant le test de causalité de Granger, et le test modifié de Sims à la relation entre la


croissance économique et les investissements en infrastructures de télécommunication sur la
période de 1958 à 1988, Cronin, Colleran et Gold (1991) ont identifié un processus par lequel les
investissements en infrastructures de développement peuvent promouvoir la croissance
économique et cette croissance fait accroître la demande des infrastructures de
télécommunication. Madden et Savage (1998) ont empiriquement examiné la relation entre les
investissements en infrastructures de télécommunication, les investissements bruts fixes et la
croissance économique pour un échantillon de pays en transition en Afrique centrale et australe.
Leur résultat montre une forte relation entre les deux variables sans pouvoir en établir une
relation causale.

Kane (2011) dans son étude sur les infrastructures physiques et la croissance économique dans
l‘UEMOA, cite l‘exemple la Côte d‘Ivoire, où la téléphonie mobile a été introduite depuis 1996,
avec 130 milliards de FCFA d‘investissement pour un chiffre d‘affaires de 700 milliards, il occupe
aujourd‘hui le premier rang du secteur tertiaire avec 14 millions d‘abonnés et 3700 emplois. Il
souligne qu‘en Côte d‘Ivoire, comme partout dans l‘UEMOA, les télécommunications
contribuent au développement de l‘activité économique. En dix ans, le secteur a enregistré près
de 1000 milliards de francs CFA (plus d‘un milliards cinq cent millions d‘euro) d‘investissements.
Il contribue à hauteur de 6% du PIB. En 2009, le secteur de la téléphonie a généré un chiffre
d‘affaire de 692 milliards de francs CFA, soit plus d‘un milliards d‘Euros. Les résultats de son
étude montrent, cependant, que pour les pays de l‘UEMOA, l‘apport des infrastructures de
transport, d‘électricité et d‘assainissement sur la croissance économique est supérieur à celui des
infrastructures de télécommunications.

De tout ce qui précède, nous pourrons déduire que la revue de littérature empirique existante a
positivement montré une évidence empirique que les investissements en infrastructures de
télécommunications améliorent l‘efficacité de l‘activité économique qui accroît la productivité et
en même temps la croissance économique qui, à son tour stimule la demande des infrastructures
de télécommunication. Dans cet article, il est question d‘évaluer la relation entre investissement
en infrastructure de télécommunications et croissance économique dans les pays de l‘espace
communautaire CEDEAO afin de voir comment mettre les services de télécommunications au
service de l‘intégration économique qui peine à être effective.

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3. Modèle et méthode d’analyse
3.1. Cadre théorique du modèle

Les changements technologiques jouent un rôle clé dans le processus de développement


économique. Contrairement au cadre économique-théorique traditionnel d'analyse de la
croissance économique,où le changement technologique a été laissé comme un résidu inexpliqué,
la littérature récente sur la croissance a mis en évidence la dépendance des taux de croissance
économique au changement technologique. L'avancement technologique peut se faire à travers
une variété de canaux qui impliquent la transformation des idées et l'adoption de nouvelles
technologies tant au pays qu'à l'étranger. La principale de ces évolutions est l'amélioration de
l'infrastructure et de l'utilisation des télécommunications (Rudra et al., 2017).

Figure 4 : Cadre théorique réliant les infrastructures de télécommunications et la


croissance économique

Infrastructures de télécommunications

 Large  Augmentation de la
dissémination des capacité d’investissement
informations sur le dans les infrastructures de
marché. télécommunications

 informations de  Large demande à


marché plus opportunes l’accès des services de
télécommunications
 faible coût de
coordination sur les  Demande pour les
marchés services de
télécommunications plus
 Amélioration de la avancés
fourniture des services
publics tels que la santé et  Augmentation de la
l’éducation. demande des services de
télécommunication dans les

Croissance économique

Source : Rudra et al.(2017)

3.2. Modèle empirique, variable et données

D‘un point de vue empirique, nous allons partir du modèle développé par Gruber et
Koutroumpis (2011) dans une optique d‘analyser les infrastructures de télécommunication à la
fois en termes d‘offre et de demande. Ce modèle est composé d‘une fonction de production

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agrégée qui met en relation le revenu national qui prend en compte les facteurs de
production dans chaque pays à travers le temps; en particulier, le stock de capital , le travail
et le stock des infrastructures de télécommunications fixe et mobile. Le stock
d‘infrastructures de téléphonie mobile est préféré à l‘investissement dans la téléphonie mobile à
cause du fait que les consommateurs demandent plutôt les infrastructures de télécommunications
plutôt qu‘ils n‘investissement dans ces infrastructures. Il y a une connaissance explicite du capital
de télécommunications, approximé à l‘infrastructure mobile en termes de lignes mobiles
. Quant à la variable captant les lignes fixes , elle est utilisée pour
contrôler les autres infrastructures de télécommunications qui seront réalisées à d‘autre période
et les effets spécifiques-pays.

La fonction de production agrégée se présente comme suit :

( )

Le PIB réel est ainsi une fonction du facteur travail, du stock de capital, les infrastructures des
lignes fixe et mobile. Cependant, les coefficients du travail et du capital pourraient être
typiques aux fonctions de production, le coefficient de la pénétratioin du mobile dans l‘équation
(1) estime la causalité unidirectionnelle de l‘infrastructure mobile à la production agrégée. Mais,
nous devons remarquer que cette façon d‘estimer le coefficient peut biaiser les résultats en ce
sens que nous ignorons l‘existence d‘une causalité inverse entre les deux variables. Dans l‘optique
de résoudre ce problème de causalité inverse, en explorant la possibilité d‘existence d‘effets des
infrastructures de télécommunications mobiles sur la production réelle et son sens inverse, nous
allons spécifier un modèle composé de trois équations dont l‘équation de la demande, de l‘offre
des infrastructures de télécommunications mobiles, tout comme une fonction d‘infrastructure de
production. Dans cet exercice, les infrastructures de la ligne fixe sont toujours considérées
comme une variable de contrôle pour capter les effets des autres infrastructures.

Ainsi donc, la fonction de la demande d‘infrastructure mobile se présente comme suit :

L‘équation de la demande (2) indique que la pénétration du mobile est une fonction du PIB par
tête ( , du prix standard de service de connexion au réseau , de la densité de la
population et du taux de pénétration de lignes téléphoniques fixes ( . De cette
équation, l‘on pourrait s‘attendre à une élasticité-prix négative et à une élasticité du revenu
positive (la demande des consommateurs pour les services de télécommunications tend à croître
avec leur niveau de revenu). L‘urbanisation, indicateur de la densité de la population exercerait un
effet positif sur la demande dans les milieux urbains où le secteur a une part très importante dans
l‘activité économique et la population urbaine est plus disposée à prendre en compte les
innovations technologiques. La pénétration de la ligne fixe capte les effets du réseau et l‘on espère
un effet positif étant donné qu‘un grand nombre de lignes fixes augmente l‘utilité des téléphones
mobiles étant donné qu‘il existe une interconnexion entre les lignes fixes et les lignes mobiles.

Pour ce qui est de la fonction d‘offre d‘infrastructure mobile, nous retenons la fonction suivante,
partant du modèle développé par Gruber et Koutroumpis (2011):

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La modélisation de l‘offre des infrastructures de télécommunications n‘est pas toujours figée. Elle
dépend dans une large mesure des décisions de mesures politiques telles que la concession des
licences de Spectrum radio et des conditions qui les relient, en particulier le coût de la licence, le
nombre de licences et la façon dont les prix sont réglementés. L‘offre dépend également des
variables socioéconomiques et démographiques. De ce fait, l‘équation (3) peut être considérée
comme une représentation stylisée du côté de l‘offre. Elle met, en effet, en relation le revenu
agrégé de la téléphonie mobile dans un pays par les opérateurs de téléphonie mobile et les
niveaux des prix de cette période, les niveaux d‘urbanisation et de revenu. Ces paramètres
affectent les opérateurs potentiels ou existants tout comme les dynamiques d‘offre sur le marché
des télécommunications. Sous les conditions normales, le prix devrait avoir un signe positif,
reflétant une pente positive de la courbe d‘offre. De la même manière le niveau de revenu par tête
devrait aussi affecter positivement l‘offre tout comme il est moins coûteux aux firmes d‘offrir les
services de téléphonie mobile dans les zones urbaines à forte densité relativement aux zones
rurales.

La fonction de production des infrastructures mobiles est comme suit :

L‘équation de l‘infrastructure (4) indique que la variation annuelle de la pénétration du mobile est
une fonction des revenus du mobile, pris comme un proxy du capital investi dans le pays durant
une année. Le signe attendu de cette relation est supposé être positif. La télécommunication
mobile est technologiquement différente de celle de la ligne fixe, tant est que pour cette dernière,
il existe une cartographie des abonnés et des infrastructures propices qui sont les lignes
téléphoniques. Avec les infrastructures mobiles, ce dispositif est plus flexible tant est qu‘une
seule station de base peut servir un nombre relativement considérable d‘abonnés.

Cependant, pour assurer un service de qualité, les fournisseurs de service mobile doivent s‘assurer
que les infrastructures sont en proportions suffisantes par rapport aux abonnés. Ainsi, la
différence en termes de niveaux de pénétration serait une fonction de la variation dans
l‘infrastructure qui est déjà utilisée et qui est en cours d‘utilisation par les citoyens d‘un pays
donné. Il peut exister aussi des parts du capital investi qui ne sont pas encore réalisées ou utilisées
par les abonnés. L‘augmentation des infrastructures est modélisée comme une fonction des
revenus, qui pourrait être la principale source de financement de l‘augmentation des
infrastructures par les firmes de la téléphonie mobile.

Les équations (2), (3) et (4) endogénéisent l‘infrastructure de télécommunications mobiles par ce
qu‘elles mettent en évidence l‘offre et la demande des services de télécommunications. A cet
effet, la spécification économétrique du modèle se présente comme suit :

 Equation de la fonction de production

 Equation de la demande

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 Équation de l‘offre

 Équation de production des infrastructures mobile

Description des variables

Variable Description de la variable Source des


données
GDP Produit intérieur brut WDI

GDPC Produit intérieur brut par tête WDI

Mob_Rev Revenu de la téléphonie mobile UIT

Pénétration du Pourcentage de la population ayant souscrit et UIT


téléphone mobile ayant activé son téléphone entre les 9 derniers
mois
Pénétration du Pourcentage de la population ayant souscrit au UIT
téléphone fixe téléphone fixe
Urbanisation (%) Taux d‘urbanisation WDI
Stock de capital Formation Brute du Capital fixe WDI

Stock de main d‘œuvre La force de travail en milliers de la population WDI

Technique d’estimation

Etant donné qu‘il s‘agit d‘un système à trois équations, la technique d‘estimation appropriée qui
sera utilisée est la méthode 3SLS. Cette technique permettra de prendre en compte à la fois la
dimension système et la résolution des problèmes d‘endogénéité des regresseurs dans les
modèles. Dans les études empiriques récentes, la prise en compte des problèmes d‘endogénéité et
de simultanéité a pour nécessité l‘utilisation de plusieurs méthodes à l‘instar les doubles moindres
carrées (2SLS), la Méthode des Moments Généralisés (GMM) et les triples moindres carrés
(3SLS). L‘un des avantages des 3SLS est qu‘elle permet d‘estimer l‘ensemble des paramètres du
modèle à la fois et tient au fait qu‘elle prend en considération une probable corrélation entre les
termes d‘erreur de la forme structurelle du modèle. Les modèles 2SLS et GMM estiment le
modèle équation par équation tandis que le 3SLS estime simultanément tous les coefficients de
toutes les équations du système.

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4. Résultats et Analyses

Il ressort des données du tableau 8 que le Produit Intérieur Brut moyen des pays de la CEDEAO
est de sept milliards environ. Cependant certains pays de la zone affichent un PIB très faible de
128 millions contre près de 100 milliards pour d‘autres. L‘investissement est diversement apprécié
au sein de la zone étant donné qu‘il est en moyenne de 1,21 milliards alors qu‘il varie de 7 millions
à 14,4 milliards dans la même zone. La main d‘œuvre avoisine 68% de la taille totale de la
population. On constate que dans l‘espace CEDEAO, qu‘il y a 1,8 ligne téléphonique pour 100
personnes. Le taux d‘urbanisation demeure relativement faible dans la zone. Elle est en moyenne
de 39% dans la Communauté mais variant de 15% à 63% d‘un pays à l‘autre. Le PIB par tête est
de 413 dollars en moyenne dans l‘espace CEDEAO. Le taux de pénétration du téléphone fixe
paraît très faible dans certains pays de la CEDEAO contre 15% dans d‘autres pays. Il est en
moyenne de 1,79% dans la zone, ce qui est très faible. Les coûts de communication dans le
segment mobile sont centrés autour de 0,23 dollars dans la Communauté. Le secteur des
télécommunications génère en moyenne dans l‘espace CEDEAO 234 millions de dollars (voir
annexe 1)

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Tableau 2 : résultats des estimations à l’aide de l’estimateur 3SLS

VARIABLES (1) (2) (3)


Revenu_hbt Pénétration Revenu_Mobile

lprix_Mobile 0.220* 0.279


(0.131) (0.260)
lPrix_Fix -0.414**
(0.167)
lMO_pop -0.458
(0.345)
lPen_mob 0.281**
(0.124)
lPen_Fix 0.0728 1.851*** 0.685
(0.181) (0.475) (0.671)
lInv 0.0181
(0.113)
lrev_cap 4.982*** 4.921**
(1.387) (1.964)
lTaux_Urb 5.289*** 6.888***
(1.044) (1.477)
Constant 6.765*** 12.13** 22.56***
(1.815) (5.871) (8.347)

Observations 119 119 119


R-squared 0.303 0.78 0.38

Source : auteur

Dans l‘optique de la production, au regard des résultats, on dénote une relation positive et
significative au seuil de 5% pour l‘investissement. Toute augmentation de l‘investissement de 1%
entraîne une augmentation de 0,01 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Quant aux lignes
téléphoniques mobiles, elles agissent positivement et de façon significative sur le PIB. En effet, si
les lignes subissent une progression de 1%, alors il s‘en suit une augmentation du Produit
Intérieur Brut de plus de 0.28%.

S‘agissant de la de demande, les prix dans le segment mobile, le taux d‘urbanisation, le taux de
pénétration dans le secteur fixe exercent une contribution positive sur le taux de pénétration dans
le segment mobile. En effet, toute augmentation d‘une unité du prix dans le segment mobile
entraîne une hausse du taux de pénétration de 2,07. Théoriquement, l‘on devrait s‘attendre à une
diminution de la demande suite à une augmentation du prix. Cependant, dans le cas du marché de
télécommunications dans les pays de la CEDEAO, il faut souligner que le segment mobile est
dominé en grande partie par le duopole. Ceci, étant donné que la part de marché des opérateurs
historiques reste relativement élevée, cela leur confère une certaine capacité d‘influence du niveau
du prix. Or, l‘utilisation du téléphone devient plus qu‘une nécessité. Ce faisant, une augmentation
du niveau des prix peut s‘accompagner d‘une hausse de la demande.

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Le taux d‘urbanisation agit positivement sur le taux de pénétration mobile. Ainsi, toute
amélioration des zones urbaines de 1% entraîne une hausse du taux de pénétration de 5.3%.
L‘urbanisation s‘accompagne de la mise en place des infrastructures. Aussi, dans les pays de la
CEDEAO, les milieux urbains sont à forte concentration humaine et les activités économiques y
sont concentrées

Les segments fixe et mobile sont intimement liés du fait que l‘augmentation du taux de
pénétration du segment fixe de 1% entraîne de facto une hausse du taux de pénétration mobile de
1,85%. Comme justifié plus haut, il y a une interconnexion entre le réseau fixe et le réseau mobile.
Ceci dit, les utilisateurs de téléphones fixes ne trouvent pas d‘inconvénient à se mettre en
communication avec ceux du réseau mobile et vice versa.

Dans l‘optique de l‘offre, le pouvoir d‘achat et le taux d‘urbanisation impactent positivement le


revenu engendré par les télécommunications dans le segment mobile. Concrètement, toute
augmentation de 1% du niveau de revenu par habitant génère une hausse du revenu de ce secteur
d‘environ 5%. Ces résultats confirment l‘étude de l‘Union Internationale des
Télécommunications (2004) quant au gain réalisé par les opérateurs de téléphonie mobile en
Afrique et particulièrement dans l‘espace CEDEAO. Le revenu généré par le segment mobile
croît de plus de 6 % pour toute hausse du taux d‘urbanisation de 1% dans la Communauté.

5. Conclusion
L‘objectif de cette recherche est de faire ressortir l‘importance des investissements dans les
infrastructures de télécommunication dans les pays de la CEDEAO. En effet, le rôle sans cesse
croissant des services de télécommunications dans l‘activité économique n‘est plus à démontrer.
Ces services sont considérés donc comme vitaux à l‘essor économique. Cette importance a été
mise en exergue par les traités notamment le traité révisé de la CEDEAO relatif à l‘accès
universel/services universels. Les analyses faites dans cet article couvrent sur les impacts des
infrastructures de télécommunications du point de vue de la demande, de l‘offre et en termes
d‘impact sur le revenu par habitant. Les résultats montrent que l‘augmentation des infrastructures
de télécommunications fait hausser le revenu et donc les gains des opérateurs. Aussi, les résultats
ressortent l‘impact positif de l‘expansion des infrastructures de téléphonie mobiles comme fixes
sur le revenu par habitant.

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Annexe 1: Tableau de statistiques descriptives sur les variables

Variable Mean Std. Dev. Min Max Observations

gdp_pe~p overall 413.3262 338.1696 58.08326 2118.872 N = 255


between 340.5502 58.08326 2118.872 n = 250
within 2.543962 387.9305 438.7486 T-bar =
1.02

tx_urb overall 39.06049 10.86135 15.6736 63.3242 N = 255


between 10.87115 15.6736 63.3242 n = 250
within .2397724 36.69759 41.28179 T-bar =
1.02

inv_gdp overall 19.66056 10.13934 2.883165 61.27027 N = 255


between 10.07363 2.883165 61.27027 n = 250
within .4071277 17.10774 23.71798 T-bar =
1.02

Densit overall 69.22607 43.35463 7.499717 182.5855 N = 255


between 42.84806 7.499717 182.5855 n = 250
within 1.012734 59.86484 79.14223 T-bar =
1.02

prix_fix overall .1179226 .1233498 0 1.074943 N = 221


between .1239362 0 1.074943 n = 216
within .0013911 .1034498 .1306091 T-bar =
1.02315

pen_mob overall 20.04977 25.81181 0 100.2838 N = 254


between 25.98655 0 100.2838 n = 249
within .4758353 14.6374 24.73593 T-bar =
1.02008

pen_fix overall 1.799728 3.230363 .0002356 15.58938 N = 255


between 3.260249 .0002356 15.58938 n = 250
within .0265947 1.605319 2.109881 T-bar =
1.02

mob_rev overall 2.34e+08 8.82e+08 0 6.48e+09 N = 255


between 8.90e+08 0 6.48e+09 n = 250
within 967133.2 2.29e+08 2.44e+08 T-bar =
1.02

pen_mob overall 20.04977 25.81181 0 100.2838 N = 254


between 25.98655 0 100.2838 n = 249
within .4758353 14.6374 24.73593 T-bar =
1.02008

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