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INTRODUCTION
La politique d’entreprise est l’une des plus jeunes sciences du management. Son objet est
l’entreprise en tant qu’acteur de la vie économique et sociale. Elle vise à connaître les déterminants,
endogènes et exogènes, de cet acteur, afin d’expliquer ses comportements passés, de prévoir, et
surtout d’orienter ses comportements futurs. Ses finalités en font ainsi la discipline la plus
directement liée à la direction générale d’entreprise, la plus utile à l’exercice du métier de
dirigeant.(STRATEGOR, 2005)
Ce que l’on appelle stratégie, à l’intérieur même de la politique d’entreprise, correspond à
l’exercice difficile du choix des objectifs généraux de l’entreprise et des stratégies pour les
atteindre. C’est un domaine de connaissance déjà plus ancien, qui s’est construit à partir des
théories économiques appliquées à l’entreprise, et où la notion de concurrence était à la base de
tout raisonnement. C’est d’ailleurs en référence à cette notion, qui évoque un état de guerre entre
les combattants que sont les entreprises sur un terrain représenté par le marché, que les premiers
théoriciens ont adopté le terme de stratégie.
Cependant, la notion de stratégie n’est pas facilement appréhendable et plusieurs auteurs en
donnent des définitions diverses.
Pour faire de la stratégie d’entreprise il y a lieu de tenir compte de certaines conditions : les lois du
marché ne doivent ni être incontournables ni immuables. Par ailleurs, l’existence de quelques
certitudes et des contraintes permet d’envisager des orientations durables et de justifier la démarche
stratégique. Le royaume de la stratégie, ce sont donc les oligopoles, les activités dans lesquelles
n'existent que quelques dizaines d'acteurs majeurs. Plus globalement, on doit recourir aux concepts
et outils de la stratégie lorsque l'on souhaite répondre à des questions du type :
• Où est-il le plus pertinent d'investir des liquidités ?
• Comment rendre excédentaires des activités en perte ?
• Comment réagir à l'intrusion d'un nouveau concurrent ? À celle d'une nouvelle
technologie ? À l'ouverture d'un nouveau marché ? A la fermeture d'un marché existant ?
• Quand est-il pertinent d'investir dans une nouvelle activité ?
• Quels sont les espaces de croissance envisageables pour l'entreprise. (DAYAN,
cord, 2004).
La stratégie c’est l’affaire des dirigeants qui la conçoivent, qui la font mettre en œuvre. On note
néanmoins pour des raisons de disponibilité, les dirigeants confient la définition de leurs objectifs
stratégiques et la détermination des conditions de leur mise en œuvre à des consultants ou à des
spécialistes à l’interne. L'univers du conseil en stratégie compte des spécialistes, dont les plus
célèbres (Boston Consulting Group, McKinsey, Bain, Arthur D. Little, Booz Allen & Hamilton,
AT Kearney, etc.) sont tous américains. À ces cabinets de premier rang — tellement coûteux que
seules les grandes entreprises peuvent faire appel à leurs services (ils facturent leurs interventions
au minimum 2 000 euros par jour et par consultant, hors frais) — se joignent les cabinets
généralistes venus de l'audit comptable (Andersen Consulting, Ernst & Young, KPMG, Price
Waterhouse Coopers, Deloitte & Touche), mais également des concurrents locaux ou régionaux,
comme Bossard Gemini en France ou Roland Berger en Allemagne. (DAYAN, cord, 2004).
Les présentes notes de cours ont pour but de vous familiariser avec les notions et problématique de
la stratégie d’entreprise essentiellement. Pour ce faire les éléments suivants seront abordés.
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PARTIE I : CONCEPTS ET TERMINOLOGIE DE LA
STRATEGIE
Selon le Larousse, la stratégie est "l'art de coordonner l'action des forces militaires, politiques,
économiques et morales impliquées dans la conduite d'un conflit ou dans la préparation de la
défense d'une nation ou d'une communauté de nations". Ce concept très militaire (stratégie veut
dire conduite de l'armée) a été depuis un certain temps appliqué à d'autres domaines, et notamment
à l'entreprise.
Ceci explique que, au début, les différents auteurs sont restés cantonnés dans une définition de la
stratégie qui se limitait aux rapports de l'entreprise et de son environnement.
Pour Ansoff, par exemple, "stratégie et objectifs définissent la conception que la firme se fait de
ses activités, spécifiant le taux de progression, le champ de l'expansion et ses directions, les forces
majeures à exploiter et le profit à réaliser".
La stratégie est définie par Octave Gélinier comme l’ « art de maîtriser le destin, de choisir plutôt
que de subir », et ce dans un environnement de plus en plus complexe et instable.
Quant à Alfred Chandler, il estime que « la stratégie consiste en la détermination des buts et des
objectifs à long terme d’une entreprise, l’adoption des moyens d’action et d’allocation des
ressources nécessaires pour atteindre ces objectifs ».
Pour les auteurs de STRATEGOR(2009), pour une entreprise, la stratégie consiste à choisir ses
activités et à allouer ses ressources de manière à atteindre un niveau de performance durablement
supérieur à celui de ses concurrents dans ces activités, dans le but de créer de la valeur pour ses
actionnaires.
Les auteurs de STRATEGIQUE estiment que la stratégie concerne l’orientation à long terme
d’une organisation.
Pour Mintzberg, la stratégie ne peut se définir de façon formelle, mais se décliner sous la forme
de 5 P
a) P comme plan: c’est-à-dire une intention consciente adaptée à l’environnement ; elle se présente
alors comme une science comportant des caractéristiques déterminantes permettant de concevoir à
l’avance les actions en relations avec l’environnement ;
b) P comme ploy (manœuvre, stratagème): les manœuvres d’évitement de certains concurrents.
En considérant la stratégie comme un stratagème, l’auteur accepte l’idée d’une relation
intersubjective entre les protagonistes d’un marché, à l’image des conceptions militaires de la
stratégie héritées de Clausewitz.
c) P comme pattern (modèle): un guide d’actions. La stratégie constatée l’est a posteriori et prend
toujours un sens qui s’autojustifie, aussi Mintzberg considère-t-il que les actions collectives
performantes ont autant de chance de se produire au cours de l’action, indépendamment des
intentions originelles. C’est la convergence entre les actions effectives et le cadre global qui
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formalise l’interprétation et, donc, un cadre d’action est une condition nécessaire pour faire
émerger des logiques d’action mieux adaptées aux spécificités temporelles et concurrentielles.
Mais ce cadre d’action n’est nullement une condition suffisante pour réaliser la performance
désirée ;
d) P comme position: la distance qui relie la firme à ses concurrents. L’entreprise ne peut être
dissociée de son environnement et de ses concurrents, dont elle dépend ;
e) P comme perspective: la façon dont les managers se voient et voient le monde. La stratégie est
relative aux stratégies des concurrents et à la perception que s’en font les dirigeants, elle est
également relative à la conception que se font les managers de leurs propres actions et de leurs
entreprises.
Fondamentalement, la stratégie d'entreprise peut être définie comme une allocation de ressources
qui engage l'entreprise dans le long terme.
L’Organisation : prise en compte des parties prenantes. Qui inclure à l’intérieur du périmètre
et quelles relations entretenir avec l’extérieur
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-Sur quel modèle de création de valeur la performance de l’organisation repose-t-elle (Modèle
économique utilisé ?)
-Comment éviter l’imitation du modèle de création de valeur par les concurrents ?
-Sur quel périmètre orienter ce modèle de création de valeur ?
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CHAPITRE 2 : ORIGINE ET EVOLUTION HISTORIQUE DU CONCEPT DE
STRATEGIE
Si au départ, la stratégie d’entreprise a été fortement influencée par l’art militaire dont les plus
illustres représentants sont le Chinois Sun Zi (V» siècle avant J.-C.) et le Prussien Karl von
Clausewitz (1780-1831) au cours d’une première période (1960), elle a beaucoup évolué durant les
trois autres époques.
PRINCIPES
Economie des moyens répartition réfléchie des moyens à Allocation optimale des ressources (rentabilité
l'endroit et au moment où ils seront des investissements, productivité, etc.).
efficaces.
NIVEAUX
Stratégie totale détermination des besoins et allocation Corporate Strategy: gestion du portefeuille
des moyens au niveau géopolitique d’activités, cad ensemble des métiers, activités ou
business réunis sous une même gouvernance.
Stratégie opérationnelle répartition des moyens entre les zones Business Strategy: stratégie dans une activité
tactiques lors d'un conflit particulière.
Stratégie fonctionnelle ou répartition des moyens entre les acteurs Allocation des ressources entre les différentes
institutionnelle (armée de l'air, armée de terre, marine fonctions de l'entreprise
etc.).
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• La stratégie opérationnelle devient la Business Strategy, ou Stratégie d'activité, qui consiste
à déterminer les conditions de succès de chacune des activités de l'entreprise au sein de leur propre
environnement concurrentiel.
• La stratégie fonctionnelle correspond quant à elle à l'allocation des ressources entre les
différentes fonctions de l'entreprise (finance, production, marketing, R&D, GRH, etc.) et à
l'élaboration de leurs propres priorités.
Enfin, la tactique militaire correspond dans l'entreprise à la gestion et au management quotidiens.
(DAYAN, 2004)
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2.4 Quatrième époque de la stratégie d’entreprise (années 90)
Dans les années 90, l'approche analytique de la démarche stratégique a été mise en cause par la turbulence
environnementale et la crise économique. On s'oriente désormais vers des démarches moins systématiques,
dans lesquelles la contingence et l'identification des processus de fabrication effective de la stratégie sont
mises en avant, au détriment de l'approche de Porter, jugée encore trop déterministe.
On passe ainsi d'une stratégie déduite à une stratégie construite. Ce revirement de point de vue, connu sous
le nom d'approche Ressources et Compétences (Resources and Capabilities ou Competence-based
Competition), a été élaboré notamment par Gary Hamel (London Business School) et C.K. Prahalad
(University of Michigan). Cette perspective s'accompagne d'une redéfinition de la firme, identifiée comme
l'espace de rencontre entre des ressources et des compétences, au service d'une intention stratégique.
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PARTIE II : DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT
Strates de l’environnement
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Techniques d’analyse du macro environnement
L’analyse PESTEL
Le modèle PESTEL répartit les influences environnementales en 6 grandes catégories:
Politiques: rôle des pouvoirs politiques
Economiques: facteurs macro économiques, taux de change, différentiels de taux de croissance….
Sociologiques: évolutions culturelles et démographiques
Technologiques: impact de l’innovation, les nanotechnologies, nouveaux matériaux….
Ecologiques: pollutions, recyclage, réchauffement climatique….
Légales: normes de sécurité, réglementations diverses
Le modèle PESTEL permet d’analyser comment ces différents facteurs évoluent et quel sera leur
impact sur l’organisation
Attention ! Facteurs interdépendants
PESTEL = liste de contrôle
D’où la nécessité d’identifier des variables pivots c-à-d des facteurs susceptibles d’affecter
significativement la structure d’une industrie ou d’un marché.
Politiques Economiques
Soutien des gouvernements aux compagnies Taux de croissance de l’économie
nationales Prix du carburant
Contrôle de sécurité
Restriction sur les flux migratoires
Sociologiques Technologiques
Accroissement des voyages des seniors Moteurs plus efficients
Echanges internationaux d’étudiants Utilisation de nouveaux matériaux
Technologies de contrôles de sécurité
Usage croissant de la téléconférence
Ecologiques Légales
Normes sur les nuissances sonores Restrictions sur les fusions et acquisitions
Contrôles sur la consommation énergétique Droits d’accès privilégié aux grands aéroports pour
Restrictions des extension aéroportuaires certaines compagnies
SECTION 2 : INDUSTRIE
La seconde strate du macro environnement concerne l’industrie. La délimitation du champ
d'activité doit permettre de répondre à la question du repérage des concurrents actuels et potentiels
de l'entreprise tout en permettant l'identification des règles concurrentielles.
Le type d’analyse ainsi menée conduit à la délimitation de l'environnement concurrentiel et permet
également de comprendre et d'analyser les stratégies de groupes de sociétés.
Les techniques d’analyse de l’industrie sont les suivantes :
A – Systèmes concurrentiels
Le Boston Consulting Group (BCG) a proposé la notion de systèmes concurrentiels. Il s'agit
d'industries qui présentent des caractéristiques communes en termes de facteurs clefs de succès et
qui vont alors engendrer des stratégies concurrentielles proches de la part des entreprises qui les
constituent. Le BCG estime pertinent de distinguer ces industries selon le nombre de facteurs clefs
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de succès que les entreprises pourront exploiter et selon la solidité de l'avantage concurrentiel
acquis. Quatre types d'industries sont ainsi identifiés
1- les industries génériques: industries qui présentent des caractéristiques communes
en termes de facteurs clefs de succès et qui vont alors engendrer des stratégies concurrentielles
proches de la plupart des entreprises qui les constituent.
2- Les industries de volume : nombre relativement faible de concurrents, des
entreprises leaders et une relation positive entre le volume de part de marché et le niveau de
performance. Ex Automobile
3- Les industries de spécialisation : existence de niches rentables et une relation
positive entre le volume de la part de marché et la performance seulement lorsque l'entreprise a
trouvé une niche adaptée à ses compétences. Ex industrie pharmaceutique, industrie des matériaux
de construction ou celle des logiciels spécialisés (CAO, imagerie, etc.).
4- Les industries fragmentées : nombreux concurrents souvent de taille modeste et sans
relation particulière entre part de marché et rentabilité. Ex restauration traditionnelle ou conseil en
gestion
5- Les industries d’impasse : industries dans lesquelles la rentabilité reste faible quelles
que soient les actions entreprises. Ex sidérurgie, les chantiers navals en France
INDUSTRIE INDUSTRIE DE
Elevé FRAGMENTE$ E SPE$ CIALISATION
INDUSTRIE INDUSTRIE DE
Faible D’IMPASSE DE VOLUME
Solidité de l'avantage
Faible concurrentiel Elevé
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1- Les composantes du modèle
l'intensité de la concurrence entre les firmes du secteur ;
la menace de nouveaux entrants ;
la pression des produits ou services de substitution ;
le pouvoir de négociation des acheteurs ;
le pouvoir de négociation des fournisseurs
L’Etat
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Ø le pouvoir de négociation des acheteurs
Ce pouvoir dépendra :
ü du nombre de clients: plus le groupe de clients est concentré, plus ils disposent d’un
pouvoir de négociation élevé (cf. la grande distribution)
ü du nombre et de la dispersion des fournisseurs: des fournisseurs nombreux et
dispersés ne seront pas en mesure de faire face aux clients car leur pouvoir de
négociation restera faible
ü Du coût de transfert
ü de la standardisation des produits: si les produits sont standardisés, les clients
n'auront pas de mal à trouver des fournisseurs de substitution, sinon ils seront à la
merci de fournisseurs spécialisés (par ex. matériel médical)
Ø le pouvoir de négociation des fournisseurs
Ce pouvoir dépendra :
ü du nombre de fournisseurs: plus le groupe des fournisseurs est concentré, plus ils
disposent d’un pouvoir de négociation élevé
ü de la standardisation des produits proposés : s'il s'agit d'éléments essentiels à
l’activité et difficilement remplaçables, il y a risque pour les clients à changer de
fournisseur
ü de l'image de marque des fournisseurs auprès des clients finals: si elle est positive,
les distributeurs sont contraints de commercialiser cette marque et sont donc
dépendants de leurs fournisseurs
Ø L’Etat
Force pesant sur la compétitivité des organisations et non comme force en tant que telle, dont on
évalue le pouvoir.
ü Il a la possibilité de promulguer des lois favorables ou défavorables à une industrie
(taxes, aides à l’exportation…)
ü Etat comme concurrent
ü Il faut déterminer simplement si les décisions de l’Etat limitent le profit de la firme
analysée.
ü Rôle politique: rupture de relations diplomatiques au plan international ou
application de sanctions internationales
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L'hexagone sectoriel: les consoles de jeux vidéo en 2013
Pouvoir de 5 10 Pouvoir de
négociation des négociation des
acheteurs
fournisseurs
Vente sur Internet,
Éditeurs de jeux, grande distribution,
fournisseurs de cneînes spécialisées
composants Fort pouvoir
Pouvoir moyen
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Importance du découpage en groupes stratégiques pour l’entreprise :
permet de repérer précisément les concurrents qui ont la stratégie concurrentielle la plus
proche c'est-à-dire les concurrents directs. Ces groupes constituent également des espaces
concurrentiels relativement protégés qui entretiennent des relations commerciales
spécifiques avec l'amont et l'aval.
Permet également d’identifier des opportunités. Par exemple repérer des espaces
stratégiques
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Ø l'étendue des services annexes proposés ;
Ø la qualité perçue du produit,
Ø le type de politique commerciale ;
Ø le degré d'intégration verticale,
Ø la position en termes de coûts ;
Ø les relations avec la société mère ;
Ø les relations avec les pouvoirs publics ;
Ø etc
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ü La spécialisation: stratégie intéressante. Occasion d’accumuler le plus
d’expérience, ce qui réduit non seulement les coûts mais également une
réputation difficile à battre par un concurrent.
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Les Océans Bleus s'opposent aux Océans Rouges, dans lesquels les stratégies sont déjà bien définies et l'intensité
concurrentielle vive. L'image de l'Océan Bleu évoque un vaste espace vierge, alors que les Océans Rouges sont
associés à l'idée de compéti tion âpre et coûteuse (le rouge évoque ici à la fois l'affrontement sanglant et la couleur
des comptes qui en résultent).
Arbitrage: consiste à réduire les investissements sur les critères peu valorisés par les clients et les
concentrer sur les activités plus appréciées.
Divergence: Pour l'entreprise C, battre les entreprises A et B sur leurs critères d'excellence serait
extrêmement coûteux et au total peu avantageux car les clients sont déjà très satisfaits de ce qu'on
leur propose. plus pertinent de se concentrer sur les critères pour lesquels un écart significatif peut
être obtenu.
Les FCS correspondent en fait aux facteurs permettant de contrecarrer les 5(+1) forces de la
concurrence.
Force de la concurrence Éléments permettant de la contrecarrer
Pouvoir de négociation des acheteurs Création d'une marque valorisée par le client final
Établissement de coûts de transfert
Multiplication des réseaux de distribution Intégration vers
l'aval
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CHAPITRE 2 : CAPACITE STRATEGIQUE
Limite de l’environnement comme facteur explicatif de l’échec ou succès stratégique
La différence entre les organisations conditionne les écarts de performance des concurrents en
présence à travers leur capacité stratégique en termes de ressources et compétences
Qu’est-ce la capacité stratégique ?
Capacité stratégique avantage concurrentiel et performance
Diagnostic de la capacité stratégique
Management de la capacité stratégique
SECTION 1 : FONDEMENTS
I - Qu’est-ce la capacité stratégique ?
Définition : ensemble de ressources et compétences qui contribuent à la pérennité et à l’avantage
concurrentiel de l’organisation
Composantes de la capacité stratégique
Ressources : actifs détenus par une organisation ou qu’elle est capable de mobiliser. « ce que nous
avons »
Compétences : activités au travers desquelles une organisation utilise ou déploie ses ressources.
« ce que nous faisons bien »
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Capacité stratégique avantage concurrentiel et performance
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SECTION 3 : DIAGNOSTIC DE LA CAPACITE STRATEGIQUE
Outils pour diagnostiquer la capacité stratégique:
Benchmarking/étalonnage et Chaine de valeur
A - L’étalonnage
Caractère relatif de la capacité stratégique : pas de réussite absolue ni définitive
L’étalonnage ou Benchmarking consiste à comparer la capacité stratégique d’une entreprise avec
différentes pratiques de référence, internes ou externes à son industrie
4 Niveaux d’étalonnage
L’étalonnage historique : définir dans quelle mesure l’entreprise améliore sa performance au cours
du temps
L’étalonnage interne : comparer la performance de plusieurs unités à l’intérieur d’une même
entreprise, afin d’étendre les bonnes pratiques au reste de l’organisation
L’étalonnage avec les concurrents : compléter l’analyse historique par une comparaison avec les
entreprises concurrentes. Attention : concurrents directs peuvent cacher d’autres concurrents
L’étalonnage avec les meilleures pratiques: repérer les meilleures pratiques au-delà des frontières
de l’industrie considérée
B - Chaîne de valeur
Cette notion, introduite par M.E. Porter, permet d'identifier toutes les activités élémentaires
concourant à la production d'un bien ou d'un service, d'observer leur coût, et surtout d'examiner la
contribution de chacune de ces activités élémentaires à la valeur perçue par les clients. Sur cette
base, on peut chercher à identifier des activités élémentaires dont le coût pourrait être réduit ou
carrément supprimé, sans que la valeur perçue par les clients, ou par certaines catégories de clients,
ne soit affectée trop négativement
La chaîne de valeur proposée par M. PORTER permet d’analyser les stratégies génériques. Elle
décompose l’activité de l’entreprise en éléments qui expliquent les coûts et contribuent à la valeur
finale du produit ou du service.
La chaîne de valeur
Décrit les différentes étapes permettant à une organisation d’obtenir une offre valorisée par ses
clients.
Nécessité de comprendre quelles activités contribuent à cette création de valeur et quelles activités
n’y contribuent pas.
Développé par Porter, distinction entre fonctions primaires qui sont directement impliquées dans
la création de valeur et les fonctions de soutien qui contribuent à améliorer deux caractéristiques
des fonctions primaires : efficacité et efficience.
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Utilisation de la chaîne de valeur
Description des différentes activités susceptibles de créer de la valeur pour les clients
Diagnostiquer la capacité stratégique à l’aide de VRIO
V Activités particulièrement créatrices de valeur?
R Sont elles rares? Les concurrents ont ils une chaine de valeur comparable?
I Aspects de la création de valeur les plus difficiles à imiter du fait de leur encastrement dans les
systèmes de l’organisation?
O Organisation permet elle aux activités les plus génératrices d’avantage concurrentiel d’exploiter
leur potentiel?
Comparaison avec chaine de coûts. Mais attention!!! Contresens.
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SECTION 5 : ANALYSE SWOT
L’analyse SWOT résume les conclusions de l’analyse de l’environnement et de l’analyse de la
capacité stratégique d’une organisation. Elle est essentiellement réalisée à l’aide du modèle
stratégique de Harvard (LCAG) ou SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats), en
français FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces). Le modèle SWOT est principalement
issu des réflexions d'un groupe de professeurs de la Harvard Business School (Learned,
Christensen, Andrews, et Guth), plus connus à travers le sigle LCAG et est une matrice destinée à
identifier les différentes orientations stratégiques, en combinant la dimension interne (forces et
faiblesses) et la dimension externe (opportunités, menaces) du diagnostic.
L’analyse SWOT peut être également utilisée pour identifier des choix de développement
stratégique et dans quelle mesure l’organisation est capable de les déployer. Pour ce faire, on
peut utiliser la matrice TOWS comme le montre le schéma n° construite à partir des conclusions
de l’analyse SWOT. Chaque case de cette matrice permet de générer des options stratégiques
qui correspondent à différentes combinaisons de facteurs internes et des facteurs externes.
Schéma 5.2 : La matrice TOWS
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CHAPITRE 3 : INTENTION STRATEGIQUE
Ce chapitre examine de quelle manière les pressions externes et les aspirations internes
interagissent avec l’intention stratégique poursuivie. Qu’est qui guide la stratégie de l’entreprise ?
Peut-on se contenter de la formule « la maximisation du profit » ou « la croissance » ? pour
désigner les objectifs organisationnels ? Il y a donc nécessité de clarifier ce qui guide, de
comprendre qui en influence les objectifs et qui en évalue la performance. Les points suivants
seront donc développés :
- Mission, vision, valeurs et objectifs
- Les propriétaires et dirigeants
- Les attentes des parties prenantes
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Les structures de propriété peuvent être représentées comme sur la figure ci-dessous selon deux
axes dont l’une est reliée à la recherche de profit qui peut être exclusive ou secondaire et l’autre
axe lié au management qui relève d’une expertise professionnelle ou de relations personnelles.
Il existe plusieurs structures de possession et leurs différences ne sont pas toujours nettes.
Cependant on peut distinguer quatre modèles principaux comme cela apparaît dans la Figure 1.
Recherche profit
Exclusive
Secondaire
1°) Entreprises cotées : elles constituent le modèle classique en Amérique du nord, Europe de
l’Ouest ou Japon. Ces entreprises vendent leurs actions au public soit directement à des
actionnaires individuels ou par l’intermédiaires d’investisseurs de référence (fonds de pension,
banque, sociétés d’assurance). Ces actionnaires n’interviennent pas directement dans la gestion
de l’entreprise qu’ils délèguent à des gestionnaires professionnels. Le but souvent poursuivi est
la rentabilité mais ce n’est pas le seul. Les entreprises se distinguent selon leur degré de
focalisation sur la rentabilité actionnariale.
2°) Entreprises publiques : Appartiennent en partie ou totalité à l’Etat ou collectivités
territoriales. Les politiques délèguent la gestion à des professionnels avec possibilité
d’intervention directe sur certaines questions stratégiques majeures. Elles veillent à leur
rentabilité financière mais on leur assigne généralement d’autres objectifs d’ordre politique :
aménagement du territoire, continuité du service...
3°) Structures entrepreneuriales : Possédées ou contrôlées par leurs fondateurs, elles font appel
à des managers professionnels et aux investisseurs extérieurs. Elles poursuivent un objectif de
profit mais peuvent avoir une mission plus personnelle, par exemple le développement d’une
technologie.
4°) Entreprises familiales : Passage du contrôle du fondateur aux héritiers après retrait ou
disparition de celui-ci. Il y a une délégation de la gestion à des professionnels avec possibilité
d’intervention directe de la famille sur certaines questions stratégiques. Les objectifs clés de ce
type d’entreprise peuvent s’écarter de la maximisation du profit pour concerner la volonté de
conserver le contrôle, transmettre le patrimoine aux générations futures et assurer la pérennité
de l’entreprise.
Ex OK
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A côté de ces 4 modèles dominants de structures de possession, il existe de multiples variantes
qui jouent un rôle significatif dans l’économie. Il s’agit des Organisations à but non lucratif qui
doivent dégager un certain bénéfice pour assurer leur croissance, mais elles poursuivent
fondamentalement des missions sociales. Les organisations coopératives dont leurs salariés
et/ou clients sont les propriétaires.
Ex : coopératives agricoles au BF
Enfin les organisations mutualistes qui sont possédées par leurs clients mais sont juridiquement
des coopératives. Ex Mutuelles de santé au BF
Il est important de comprendre les conséquences de la structure de possession de l’organisation
pour laquelle on travaille, qui seront significativement différentes pour une entreprise cotée et
une entreprise publique. Il convient également de bien connaître la structure de possession de
ses concurrents afin de mieux anticiper certaines de leurs décisions stratégiques.
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PARTIE III : LES CHOIX STRATEGIQUES
Le diagnostic stratégique mené dans la partie précédente laisse place aux choix stratégiques qui se
présentent à toute entreprise. Il existe trois choix stratégiques essentiels :
Comment positionner chacun des domaines d’activité par rapport aux concurrents ?
Quel doit être le périmètre en termes de produits et de marchés ? Il s’agit de gérer un
portefeuille d’activités et les implantations internationales.
Selon quelles modalités déployer une stratégie ? Doit-on pour chacun des choix effectués
procéder par une croissance organique ou s’associer d’une manière ou d’une autre avec d’autres
organisations ?
Un DAS est comme une sous partie de l’organisation à laquelle il est possible d’allouer et de retirer
des ressources de manière indépendante.
Correspond à une combinaison spécifique de facteurs clés de succès, c'est-à-dire des compétences
et des ressources requises pour être compétitif dans une activité donnée.
Ex: la boutique du quartier n’a qu’un seul DAS. Une entreprise diversifiée peut inclure plusieurs
dizaines de DAS. Le ministère de l’éducation nationale a plusieurs DAS
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de la segmentation stratégique. La segmentation marketing consiste à faire une typologie des
clients et des produits sur un marché, en fonction des besoins, des comportements et des modes.
4 - Illustrations
Exemple 1 : LVMH
Le groupe LVMH (Moët-Hennesy Louis Vuitton) est un groupe français de dimension
internationale dominant l'industrie du luxe.
L'activité du groupe combine plusieurs métiers qui sont divisés en cinq segments stratégiques :
ü 2 segments stratégiques concernent plus spécialement l'industrie de la boisson, il s'agit :
v Champagne et vins (marques : Moët et Chandon, Ruinart, Mercier, Veuve Cliquot
Ponsardin, Canard Duchêne, etc.)
v Cognac et spiritueux (marques Hennessy, Thomas Hine, Pellisson, etc).
ü 3 autres segments stratégiques regroupent des produits de luxe divers :
v Mode et maroquinerie (marques : Louis Vuitton Malletier, Loewe, Kenzo mode, Christian
Lacroix, etc.)
v Parfums et cosmétiques (marques : Guerlain, Givenchy, Kenzo parfums)
v Distribution sélective (enseignes : Galleria et Sephora)
Ce dernier DAS est de constitution récente et montre l'orientation de la stratégie dans le sens
d'une meilleure maîtrise de l'aval.
On remarquera que le découpage en segments stratégiques ne recouvre pas totalement le
découpage en marques puisqu'une même marque comme Kenzo peut être répartie dans deux
segments stratégiques.
Exemple 2 : Saint-Gobain
Le groupe Saint-Gobain est un groupe de dimension internationale qui intervient dans l'industrie
des matériaux composites à fort contenu technologique.
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La segmentation stratégique repose ici principalement sur la technologie et est concrétisée par
des branches d'activités. On distingue alors 7 DAS :
v vitrage (activité d'origine de l'entreprise)
v isolation et renforcement
v distribution spécialisée : l'existence de ce DAS montre la volonté de Saint Gobain d'être à
la fois producteur et distributeur de matériaux de construction
v matériaux de construction (tuiles, terres cuites, bétons industriels, etc.)
v canalisation (une des premières activités du groupe)
v conditionnement (fabrication de bouteilles et de pots commercialisés pour l'industrie
agroalimentaire)
v céramiques industrielles et abrasifs (fabrication de matériaux à forte valeur ajoutée)
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SECTION 2 : STRATEGIES GENERIQUES DE PORTER
Le business strategy est la stratégie de l’entreprise dans une activité particulière. Il y aura autant de
business stratégies qu’il y a de business units. Chaque activité considérée bénéficie d’une stratégie
pertinente, à savoir dispose de l’avantage concurrentiel créé et entretenu dans l’industrie dans
laquelle elle se trouve insérée. La business strategy s’attache donc à déterminer les facteurs clés de
succès de chacune des activités du portefeuille.
Fondamentalement, ce qui est à l’origine de l’avantage concurrentiel pour une activité donnée
d’une entreprise, ce sont les coûts (aspect offre) et la valeur perçue (aspect demande). PORTER a
renforcé l’analyse en ajoutant l’étendue du marché de l’entreprise pour faire apparaître finalement
trois stratégies génériques dites de PORTER.
La Figure 2 montre que selon l’atout concurrentiel retenu par l’entreprise, trois stratégies possibles
s’offrent à elles suivant le type de marché, soit à l’échelle du marché global, soit au niveau d’un
segment particulier.
Il en découle les stratégies de domination par les coûts lorsque l’entreprise s’adresse au marché
dans sa totalité avec comme atout concurrentiel la variable coût. La stratégie de différenciation ou
de recomposition de l’offre concerne l’entreprise se basant sur la valeur perçue sur ce même marché
global. La troisième stratégie possible relève du marché limité à un segment particulier quel que
soit l’atout concurrentiel retenu.
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1.1 Les enjeux de la stratégie de coût et de volume : notions associées et modalités de mise en
œuvre
Les stratégies de domination par les coûts orientent de façon prioritaire tous les efforts vers la
minimisation des coûts complets : coût direct de fabrication d’une unité de produit, coût de
conception, de marketing, de distribution, ainsi que les coûts administratifs et financiers (coût du
capital par exemple).
Les résultats des recherches au fil du temps ont mis en exergue trois effets liés aux coûts. Ces trois
effets concernent l’effet de volume, qui correspond aux classiques économies d'échelle et découle
directement du volume de production ; l'effet d'envergure ou d'éventail- « economies of scope » -
tient à la production de plusieurs produits différents dans une même entreprise plutôt que leur
production dans plusieurs entreprises spécialisées. L'effet d'expérience a été constatée et a donné
naissance à une théorie qui indique que le coût unitaire total d'un produit baisse d'un pourcentage
constant à chaque doublement de la production cumulée de ce produit (compris entre 10 % et 30
%).
33
Répercuter la baisse des coûts sur les prix
34
Quitter progressivement le secteur en maximisant la rentabilité
35
1.3.5 Les problèmes liés à la taille
Les stratégies de domination par les coûts ne passent pas nécessairement par la recherche de
volume. Certaines entreprises améliorent leur efficience interne pour diminuer leurs coûts. Elles
améliorent leur productivité, gèrent mieux leurs stocks, réduisent leur personnel (c’est la
downsizing), délocalisent leur production, externalisent certaines fonctions auprès d’autres
prestataires (c’est l’outsourcing) ou restructurent leur processus organisationnel (c’est le
reengineering). Ces entreprises obtiennent ainsi des coûts plus bas que leurs concurrents sans pour
autant avoir leur taille.
On définit à l'inverse comme stratégie low cost la production d'une offre comportant, par rapport à
l'offre de référence, des différences permettant de réduire sensiblement le coût, et donc le prix, de
cette offre.
La Figure 3 retrace les types d’avantages concurrentiels et orientations stratégiques que les auteurs
de STRATEGOR ont retenu :
On appelle « rupture stratégique » l'apparition d'une offre innovante dont la valeur perçue par le
marché est significativement supérieure à celle de l'offre de référence, cette valeur perçue
s'accompagnant d'un coût et donc potentiellement d'un prix, sensiblement plus faible. L'apparition
de la nouvelle offre rend obsolète l'offre de référence précédente et crée de fait une nouvelle offre
de référence.
36
Une « zone de progrès » au sein de laquelle les évolutions suivant les deux dimensions valeur et
coût de l'offre sont positives sans cependant entrainer un kart tres significatif par rapport à l'offre
de référence. Cette zone est celle de révolution normale et constante de toute activite, provoquée
par des améliorations techniques progressives et des gains de productivité, qui conduit l'offre de
référence à se déplacer avec le temps dans l'espace que nous avons défini
STRATEGIES STRATEGIES DE
D’AMELIORATION SPECIALISATION
Redéfinition d’une offre Offre destinée à un
perçue et valorisée par segment particulier,
Accroissement du couple l’ensemble ou grande partie identifié a priori, seul
« valeur/prix » par du marché susceptible de valoriser le
Ex : Mercedes,Iphone caractère spécifique de Différenciation
rapport à l’offre de
référence l’offre
Ex : Offres adaptées aux
gauchers, handicapés, très
grande ou petite taille….
STRATEGIES STRATEGIES DE
D’EPURATION LIMITATION
Low cost qui consiste à Low cost, offre ciblée sur
degrader l’offre produite par un segment particulier avec
rapport à l’offre de reference. dégradation sans que cela
Offre perçue par l’ensemble soit mal perçu par le
Diminution du couple
du marché comme inférieure à marché auquel elle est Low cost
« valeur/prix »
celle de référence destinée
essentiellement due au prix Ex : délai plus long pour
Ex : Compagnies aériennes certains clients
low cost
37
L'amélioration est une forme de différenciation qui correspond à une redéfinition de l'offre, perçue
et valorisée par l'ensemble du marché ou par une large majorité de celui-ci; à prix équivalent, l’offre
ainsi « améliorée » serait très largement préférée à l'offre de référence et se substituerait même à
celle-ci. Le partage du marché entre offre améliorée et offre de référence se fait donc surtout sur la
base du prix plutôt que sur la perception de la valeur accrue de l'offre différenciée.
La spécialisation est également une forme de différenciation qui conduit l'entreprise à produire une
offre destinée à un segment de clientèle particulier, identifié a priori et qui seul est susceptible de
valoriser le caractère spécifique donne à« l’offre spécialisée ». Elle permet d'exiger des clients un
prix plus élevé que celui de l’offre de référence, mais n'a de sens que pour le segment de marche
pour lequel l'offre a été conçue, qui seul sera dispose à en payer le prix plus élevé.
L'épuration est une stratégie low cost qui consiste à dégrader l'offre produite par rapport à l'offre
de référence ; grâce à ses couts plus bas, l’offre épurée peut être proposée à un prix inférieur.
Comme pour les offres améliorées, les offres « épurées » sont perçues par l'ensemble du marché
comme inferieures à l'offre de référence, le prix moindre étant la principale motivation d'achat.
38
3 La stratégie de focalisation
La stratégie de créneau, encore appelée stratégie de niche, consiste pour une entreprise à se
spécialiser sur un segment de clientèle particulier, sur un produit particulier, ou sur un marché
géographique délimité.
L’objet est de spécialiser la firme de manière à mobiliser tous ses moyens, par la suite, une
stratégie de domination par les coûts, ou de différenciation.
Il est évident qu’une telle stratégie est dangereuse pour l’indépendance de l’entreprise à l’égard
d’une clientèle ou d’un produit qu’elle crée.
Cela exige de la firme une écoute continuelle et fine du marché, de manière à anticiper tous les
mouvements de celui-ci.
Le secteur bancaire, à travers la finance islamique, illustre les enjeux de la stratégie de focalisation.
Ce segment particulier, qui connait une croissance soutenue depuis quelques années, consiste à
réguler les activités des banques par la loi islamique (voir encadré ci-dessous). Au Royaume-Uni,
certaines banques se sont focalisées très tôt sur ce segment : l'Islamic Bank of Britain, l'European
Islamic Investment Bank ou encore la Bank of London and Middle East
39
SECTION 2 : LES STRATEGIES CORPORATE
La corporate strategy est sans doute la partie la plus visible pour tout observateur extérieur car
elle a affaire avec la gestion du portefeuille d’activité de l’entreprise, à savoir l’ensemble des
métiers qu’elle exerce. Elle consiste à définir et à décider de ce que sera le cœur de métier de
l’entreprise, son périmètre et des alliances éventuelles à nouer.
Plusieurs approches de la corporate strategy existent. Sera retenue ici la démarche adoptée dans
Manuel de Gestion qui distingue les voies de développement que sont la concentration, la
diversification, l’intégration, l’externalisation et l’internationalisation d’une part, d’autre part, les
modes de développement de l’entreprise que sont la croissance interne, la croissance externe et
les alliances.
Le schéma IV.1 ci-après décrit les différentes voies de développement possibles pour une
entreprise au niveau de l’ensemble de ses activités.
40
II.1 Concentration ou spécialisation et diversification
Il s’agit de savoir si l’entreprise est présente sur un ou plusieurs Domaines d’Activités Stratégiques.
Selon qu'il s'agit d’un seul on parlera de spécialisation ou concentration et de diversification pour
plusieurs DAS.
II.1.1 La concentration
II.1.1.1 Définition
La stratégie de spécialisation consiste à concentrer tous ses efforts sur un DAS unique. Une
entreprise retenant cette option stratégique est dite « mono-activité ».
C’est une stratégie particulièrement retenue dans les PME. En effet, face à de grandes firmes
puissantes, les PME ont intérêt 0 se spécialiser sur un DAS particulier, et à y concentrer leurs
efforts. Elles ont alors une chance de tirer leur épingle du jeu en apportant une différence. Cette
différence peut être:
II.1.2 La diversification
II.1.2.1 Définition
La diversification consiste, pour une entreprise, à entrer dans de nouvelles activités liées ou non à
son activité d'origine.
On parlera de diversification liée lorsqu'il existe des synergies entre les activités existantes et la
nouvelle activité. Les synergies sont les possibilités de partages de ressources et compétences entre
deux activités2.
En l'absence de synergies entre les activités, on parlera de diversification conglomérale.
2 41
II peut s'agir de synergies technologiques, de synergies de production, de distribution, etc.
II.1.2.2 Avantages et inconvénients
Intérêt majeur de la diversification : répartition du risque encouru sur plusieurs activités et création
d’un avantage concurrentiel lorsque cette diversification donne lieu à des synergies.
Inconvénient majeur : complexité de la gestion d’une firme aux activités multiples et dilution de
l’identité vis-à-vis des parties prenantes : clients, actionnaires.
Ces inconvénients ont conduit certaines entreprises à revenir à leur métier d’origine. Ce
mouvement est appelé « re-concentration » ou « recentrage »
II.2.1 L’intégration
II.2.1.1 Définition
L'intégration verticale est une forme particulière de diversification qui consiste à entrer dans une
nouvelle activité située en amont ou en aval de l'activité de l'entreprise. En d'autres termes,
l'entreprise qui s'intègre choisit d'exercer l'activité de son fournisseur ou de son client / distributeur.
L'intégration horizontale consiste, pour une entreprise, à posséder des activités complémentaires.
Tous les types de complémentarité sont concernés ici (posséder des clients communs, ou un même
appareil de production...) exceptés ceux fondés sur l'existence d'une filière (être à la fois client et
fournisseur).
II.2.2 L’externalisation
Cette démarche d'externalisation, partagée par de nombreuses entreprises dans les années 80 a
d'abord concerné des activités périphériques (entretien des locaux, gardiennage, restauration du
personnel, etc.) avant de toucher des activités plus au cœur de l'entreprise (informatique, logistique,
conseil juridique, comptabilité, communication, formation, recrutement, etc.).
42
L'externalisation permet de réduire les coûts de façon significative et une plus grande flexibilité.
Un des inconvénients de l'externalisation réside d'abord dans la dependance qu'elle cree a regard
d'un fournisseur et dans la nécessaire surveillance de celui-ci.
L'intégration verticale, au même titre que la diversification non liée, l’intégration horizontale et la
spécialisation, peut être menée de front avec une autre stratégie corporate : l'internationalisation
II.2.3 L’internationalisation
II.2.3.1 Définition
Bartlett et Goshal cité in Manuel de Gestion estiment que les stratégies' d'internationalisation sont
caractérisées par deux dimensions :
- l'« intégration » : il s'agit de l'intensité avec laquelle le processus de coordination (façon de
connecter les activités effectuées dans plusieurs pays) est mené;
- la « différenciation » : elle désigne la mesure dans laquelle la stratégie s'adapte à la demande
locale dans chaque pays.
Schéma n°IV.2 La typologie de Bartlett et Goshal
43
- l'entreprise « internationale », qui se contente de gérer- ses filiales à distance.
l'engagement à l'étranger est donc modéré;
- l'entreprise « multidomestique », qui fonctionne également par filiales, mais leur laisse
davantage d'autonomie;
- l'entreprise « globale », qui ne fonctionne pas par filiales. Ses fonctions et activités sont
réparties dans le monde entier, et la coordination reste centralisée. La stratégie est
formulée et contrôlée par le siège central;
- l'entreprise « transnationale », qui ne fonctionne pas par filiales et laisse beaucoup
d'autonomie à ses unités, ce qui autorise une forte réactivité sur le terrain.
La croissance interne (ou organique) peut se définir comme le choix de se développer à partir de
ses propres ressources (création de nouveaux produits, extension d'un site de production ou
implantation d'une filiale de commercialisation, etc.) et non sur la base d'une acquisition.
Pour d'autres firmes, de grands groupes essentiellement, la croissance externe est le mode de
développement privilégié. Elles définissent des profils d'entreprises cibles et recherchent de façon
active et permanente les entreprises susceptibles de servir leur stratégie dans tel ou tel secteur
d'activité.
Les alliances et partenariats sont des relations de coopération entre entreprises qui peuvent
appartenir a un même secteur (alliances), a la même filière ou a des champs concurrentiels
3 44
Manuel de gestion P207
4
Manuel de Gestion P208
totalement différents (partenariats) et qui choisissent de mener a bien un projet ou une activité
spécifique de manière conjointe, leurs activités hors de cet accord restant indépendantes.
Ces relations de coopération sont un compromis entre les fusions et acquisitions et les relations de
marche qui peuvent exister entre les entreprises. Ainsi, deux entreprises du même secteur ont-elles
le choix entre se faire concurrence, fusionner (ou s'acquérir) ou encore, un moyen terme, s'allier.
Comme exemple d'alliance (accord entre des firmes concurrentes), on peut citer l'accord signe en
1996 entre l'Americain General Motors et le Francais Renault consistant a produire ensemble un
véhicule utilitaire en investissant dans un site de production commun. Une illustration du
partenariat (accord entre des firmes non-concurrentes) reside dans l'accord conclu entre les
Americains Choice (hotellerie) et Pizza Hut (restauration rapide). Les deux firmes se sont associées
pour leur développement international : franchises communes, livraison de pizzas aux clients des
hôtels, etc.
II.4.2 Typologie
Garette et Dussauge ont défini trois types d'alliances selon la nature des apports de chaque
partenaire et la forme de la relation avec le client. Cette typologie distingue comme cela apparait
dans la figure n°IV.4:
Les alliances additives ou les partenaires apportent a l'alliance des actifs de même nature et
s'associent pour commercialiser un seul produit.
Les alliances d'intégration conjointe, où les partenaires apportent également des actifs de même
nature mais où ils commercialisent chacun son produit. Les alliances complémentaires, où les
partenaires participent sur la base d'apports de nature différente. Souvent, l'un des partenaires
apporte des compétences en matière de production ou de conception, l'autre partenaire prenant en
charge la commercialisation.
Figure n°IV.4
45
CHAPITRE 2 : GESTION D’UN PORTEFEUILLE D’ACTIVITES
Une fois que la segmentation stratégique a été menée, indiquant les domaines d’activités
stratégiques et qu’une stratégie appropriée a été décidée pour ce segment, il revient aux dirigeants
de décider du déploiement de cette stratégie. Cela ne peut se faire qu’en considérant l’ensemble
des DAS, car il s’agit d’allouer des ressources nécessaires à ce déploiement, lesquelles sont
limitées. D’où la problématique pour les décideurs de disposer d’un outil pour optimiser
l’allocation de ces ressources entre les différentes activités.
Les cabinets de conseil tout au fil du temps ont tenté de satisfaire cette demande en perfectionnant
les outils élaborés à cet effet. Trois méritent d’être retenus de par leur simplicité ou de leur
sophistication.
- Segmentation de l’entreprise
- Evaluation de chaque segment selon deux critères
- Positionner ces segments dans une grille d’où l’appellation de matrice
- Analyse de la structure globale du portefeuille d’activités afin de déterminer la stratégie
optimale d’allocation des ressources entre les domaines d’activités.
Connue surtout pour ses « vaches à lait » (ou cash cows) qu’il faut traire et autres termes très
évocateurs, la Matrice BCG est un outil développé dans le milieu des années 60 par le cabinet du
même nom pour le compte d’un de ses clients General Electric pour automatiser la décision
d’allocation des ressources entre les activités.
- le taux de croissance de chaque domaine d'activité, qui opérationnalise le critère d'attractivité des
segments stratégiques ;
- la part de marche relative de l'entreprise dans chaque domaine d'activité, qui opérationnalise le
critère de position concurrentielle.
A l’aide de ces deux critères, les différents segments stratégiques sont représentés sur cette matrice
par des cercles dont le diamètre est proportionnel à leur part de marché relative, cf. fig V.1.
46
Figure 4 La matrice BCG
Cette matrice à 4 quadrants est analysée par le cabinet BCG comme suit et peut être représentée
par la figure suivante:
Figure 5 Analyse de la matrice BCG
La lecture de la matrice donne immédiatement une piste d’allocation des ressources pour des
segments stratégiques. Ainsi les domaines d’activités dans un quadrant présentent des
caractéristiques communes et peuvent être nommés :
- Les « vaches à lait » sont des domaines d'activité à faible croissance, mûrs ou en déclin, qui
exigent peu d'investissements nouveaux, tant en capacité de production qu'en financement du
besoin en fonds de roulement, mais souvent des investissements de productivité pour maintenir
l'avantage de coût. Ce sont des activités fortement rentables, dans la mesure où l'entreprise occupe
la position dominante, celle du leader par les coûts. Ces activités dégagent un flux financier
important, qui devra être réinvesti intelligemment, c'est-à-dire ailleurs. II convient donc de
« traire » les « vaches lait » essentiellement pour financer les « vedettes » et certains « dilemmes »
bien choisis.
.- Les « dilemmes » sont aussi en croissance mais l'entreprise y occupe une position concurrentielle
médiocre. Ce sont donc des activités peu rentables malgré leur croissance élevée. D'où le «
dilemme » : investir massivement pour améliorer la position sur la courbe des coûts en profitant de
la progression du marché& ou désinvestir (revendre au concurrent pour qui cette activité est une «
vedette ») pour se concentrer sur ses propres « vedettes ».
- Les « poids morts ont un faible potentiel de développement. Leur rentabilité est faible, voire nulle
ou négative, l'entreprise étant mal située sur la courbe d'expérience par rapport à son concurrent
principal.
Ignorance des effets de synergie possibles entre les Business Units, différentes activités,
divisions, voire offres
La focalisation sur la part de marché élevée, qui ne peut être le facteur de succès unique
La focalisation sur la croissance du marché, qui n'est pas le seul indicateur de l'attractivité
de ce marché
Une élimination trop rapide et trop peu réfléchie des Poids Morts
L'éventuelle difficulté de collecte des données sur les parts de marché et de croissance
Une activité avec une part de marché faible peut aussi être profitable.
48
Section II : La matrice Attraits Atouts de Mc KINSEY
L'intérêt de la matrice McKinsey est de proposer un outil simple, qui avec deux paramètres
détermine la probabilité de « futur » d'un Domaine d'Activité Stratégique (DAS). Il s'agit d'une part
de l'attractivité de ce secteur pour l'entreprise et les atouts de l'entreprise sur ce secteur d'autre part.
Pour appréhender l’attractivité du secteur, plusieurs indicateurs ont été agrégés et les poids
respectifs sont définis par l'analyste et appelée « valeur du secteur ». C’est une combinaison
originale des facteurs suivants : la valeur intrinsèque de l'activité, mesurée grâce à des variables
liées à la notion de cycle de vie, et sa valeur relative, qui correspondait à :l’intérêt que l'activité
représentait pour l'entreprise elle-même, et dépendait d'éléments tels que l'existence de synergies
avec d'autres activités du groupe, la valeur de cette activité en tant que base d'expérience, les
possibilités de verrouillage (barrières à l'entrée) du secteur, ou la maitrise d'un facteur clé critique
(sécurité d'approvisionnement ou de débouchés).
Sur cette base, en fonction de cette valeur de l’activité et de la position concurrentielle, (forte,
moyenne ou faible), neuf options stratégiques possibles s’offrent à l’entreprise comme le montre
la figure V.3
Source : STRATEGOR
49
Les limites de la Matrice Mc Kinsey :
Caractère subjectif dû au fait que c’est l’analyste qui choisit les indicateurs et leur pondération
dans la combinaison pour obtenir un facteur de « position concurrentielle » et « valeur de
l’activité ».
Le cabinet Arthur D. Little (ADL) a proposé une matrice fondée sur la maturité du secteur et la
position concurrentielle de l'entreprise.
La position concurrentielle est un indicateur composite qui agrège les forces et les faiblesses des
différentes fonctions de l'entreprise :
Production : capacité de production, flexibilité, compétences technologiques degré
d'intégration, protection de l'environnement, etc.
Commerciale : part de marché, prix de vente, réseau de distribution, etc.
Financière : structure, indépendance, rentabilité etc.
Organisation : souplesse.
50
Figure 7 La matrice Arthur D Little
Risque sectoriel
Démarrage Croissance Maturité Déclin
Maturité de l’activité
Position concurrentielle Forte rentabilité Forte rentabilité risque Forte rentabilité Forte rentabilité
risque fort moyen risque faible risque faible
Dominante
Besoins financiers
51
En fonction des ressources et compétences détenues pour chacune des fonctions, la position
concurrentielle de l'entreprise sera estimée dominante, forte, favorable, défavorable ou
marginale. Il s'agit là d'une estimation purement qualitative : aucun critère chiffré ne définit
précisément le passage d'une catégorie à l'autre.
La maturité du secteur est déterminée à partir d'une série de variables telles que le taux de
croissance du secteur, la largeur de la gamme des produits, la fidélité de la clientèle, la nature
de la distribution, la stabilité des parts de marché, la stabilité de la technologie ou les facilités
d'accès au secteur. Plus un secteur est mature, moins il est risqué (technologie connue, clients
fidèles, parts de marché établies, peu de risques de nouveaux entrants), mais moins son potentiel
de développement est élevé
Ce modèle est un bon instrument lorsqu'il s'agit évaluer la compétitivité d'une entreprise, avec
toutefois des critères qualitatifs, tant pour la position concurrentielle que pour la maturité.
La position d'une activité en termes de maturité est un critère plus riche que la part de marché
relative du BCG, et bien plus exogène que les critères « à la carte »du modèle McKinsey. De
même, la notion de position concurrentielle, telle que définie par ADL, agrège de multiples
informations sur les forces et faiblesses de l'entreprise, ce qui permet d'utiliser le modèle tout
aussi bien en cas de stratégie de coût qu'en cas de stratégies de différentiation ou de focalisation.
Le modèle ADL affine le modèle BCG, sans aller jusqu'à l'extrême volatilité de la matrice
McKinsey. Cependant sa principale faille réside dans la notion de maturité de l'activité et ses
quatre phases précisément délimitées. En effet, ce concept n'a pas valeur d'universalité, et il est
à manier avec précautions :
• Une activité mature ou déclinante peut être relancée sur un même marché ou
transposée à d'autres marchés à l'international.
• Réciproquement, une activité nouvelle peut voir sa dynamique de croissance
foudroyée par une innovation inattendue.
En outre, il est toujours impossible de prévoir combien de temps une activité va se maintenir
dans une phase du cycle de maturité avant de passer à la phase suivante. D'ailleurs, cette
évolution est généralement le résultat des stratégies déployées par les entreprises présentes sur
le marché, d'où un problème d'autoréférence, également présent dans les autres modèles : la
position des activités sur la matrice est sensée indiquer quelles stratégies il convient de suivre,
mais ces positions sont elles-mêmes la conséquence des stratégies précédemment suivies. Ainsi,
en appuyant des décisions sur les matrices d'allocations de ressources, on risque de se contenter
de renforcer ses choix stratégiques passés, sans se donner la liberté d'en introduire de nouveaux.
Ce défaut logique, parmi d'autres, a largement contribué à la perte de crédibilité des modèles
matriciels, qui après avoir joué un rôle prééminent dans les années 70, ont désormais un
caractère essentiellement historique. Leur démarche par trop simplificatrice, séduisante à
première vue, a fini par avouer ses limites. L'analyse stratégique ne saurait se limiter à la
construction de quelques schémas synthétiques.
53
La différence avec la matrice BCG tient essentiellement aux facteurs retenus pour déterminer
d'une part la position concurrentielle de l'entreprise sur chacun de ses segments stratégiques et
d'autre part l'attractivité des marchés correspondants. Plutôt que de choisir un indicateur unique
et objectif comme le BCG (part de marché et taux de croissance), McKinsey a préféré utiliser
une approche multicritère et très largement subjective. Chacun des axes est obtenu par
l'agrégation de plusieurs indicateurs, dont le choix et
Ainsi comme le soulignent les auteurs de STRATEGOR, l'attractivité des segments stratégiques
est une combinaison d’une série de variables dans un critère appelé « valeur du secteur ». Ce
critère original combinait la valeur intrinsèque de l'activité, mesurée grâce à des variables liées
à la notion de cycle de vie, et sa valeur relative, qui correspondait à :l’intérêt que l'activité
représentait pour l'entreprise elle-même, et dépendait d'éléments tels que l'existence de
synergies avec d'autres activités du groupe, la valeur de cette activité en tant que base
d'expérience, les possibilités de verrouillage (barrières à l'entrée) du secteur, ou la maitrise d'un
facteur clé critique (sécurité d'approvisionnement ou de débouchés).
Comme c'est l'utilisateur qui définit les critères d'attrait du marché, il peut être tenté -
consciemment ou non - de retenir et de surévaluer des facteurs pour lesquels son entreprise est
particulièrement performante, et à l'inverse de négliger ou de sous-estimer ses faiblesses.
Là encore, le fait de situer une activité dans une étape de maturité plutôt que dans une autre
s'appuie sur le jugement de l'analyste, et non sur des limites quantitatives prédéfinies. Comme
la matrice McKinsey, le modèle ADL fait donc appel à des évaluations subjectives. Cependant,
comme la matrice BCG, les critères à évaluer sont fixés à l'avance, et non choisis par
l'utilisateur.
53