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ISS, Département des Energies Renouvelables Cours Transport et Distribution d’énergie

électrique

UNIVERSITE DE MAROUA

INSTITUT SUPERIEUR DU SAHEL

DEPARTEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES

COURS DE TRANSPORT ET D DISTRIBUTION D’ENERGIE

ELECTRIQUE

MASTER I

M. AYANG ALBERT (Enseignant au Département des Energies Renouvelables)

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Enseignant : M.AYANG ALBERT
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Ière partie : TRANSPORT D’ENERGIE ELECTRIQUE
Habituellement, le transport de l'énergie électrique ne suscite pas le même intérêt que sa
production et son utilisation, de sorte qu'on a souvent tendance à négliger l'étude de ce sujet
important. Pourtant, les investissements humains et matériels affectés au transport dépassent
largement les investissements consacrés au secteur de la production. On sait que le transport
de l'énergie électrique se fait sur des conducteurs tels que les lignes aériennes, les câbles
souterrains ou le simple fil de raccordement sortant d'un téléviseur. Malgré leur simplicité
apparente, ces conducteurs cachent des propriétés importantes qui influent grandement sur le
transport de l'énergie électrique.
I- Organisation d'un réseau de transport d'énergie
Pour que l'énergie électrique soit utilisable, le réseau de transport et de distribution doit
satisfaire les exigences suivantes :
1. Assurer au client la puissance dont il a besoin.
2. Fournir une tension stable dont les variations n'excèdent pas ± 10 % de la tension nominale.
3. Fournir une fréquence stable dont les variations n'excèdent pas ± 0,1 Hz.
4. Fournir l'énergie à un prix acceptable.
5. Maintenir des normes de sécurité rigoureuses.
6. Veiller à la protection de l’environnement.
L’énergie électrique produite par les différentes centrales est transportée en haute
tension, ce qui permet d’acheminer de fortes puissances. Cette tension est ensuite abaissée
pour la distribution à un niveau plus ou moins élevé selon la puissance demandée par le
consommateur final.

Figure 1 : Organisation d'un réseau électrique.

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Nous avons tracé à la Figure 1 le schéma élémentaire d'un réseau électrique servant à
transporter l’énergie. Il est composé de plusieurs centrales de production, de quelques postes
de transformation, d'un poste d'interconnexion et, enfin, de charges commerciales,
résidentielles et industrielles. L'énergie est transportée sur des lignes à très haute tension
(THT), à haute tension (HT), à moyenne tension (MT) et à basse tension (BT) selon une
échelle de tensions recommandées par divers organismes de normalisation.
Les compagnies d'électricité divisent leur réseaux en trois grandes catégories : 1) le réseau de
transport ; 2) le réseau de répartition ; et 3) le réseau de distribution
Le réseau de transport comprend les centrales, ainsi que les lignes et les postes de
transformation issus de celles-ci.
Le réseau de répartition comprend les lignes de transport et les postes de transformation
intermédiaires entre le réseau de transport et le réseau de distribution.
Le réseau de distribution comprend les lignes et les postes de transformation servant à
alimenter les clients. Ce réseau est composé de deux parties : le réseau de distribution à
moyenne tension et le réseau de distribution à basse tension.
Les postes de transformation servent à augmenter ou à abaisser la tension et à régulariser
celle-ci au moyen de compensateurs statiques, de réactances capacitives ou inductives et de
transformateurs à prises variables. Ils contiennent aussi les disjoncteurs, fusibles et
parafoudres destinés à protéger les appareils et le réseau.
Les postes d'interconnexion servent à relier le réseau avec d'autres réseaux afin d'augmenter la
stabilité de l'ensemble et de permettre des échanges d’énergie. En l’absence d’interconnexion
la défaillance d’une centrale entrainerait la disparition d’énergie électrique pour ses clients.
 Production : La tension la plus courante fournie par les alternateurs des centrales est 20
kV.
 Transport et interconnexion : La tension des centrales est élevée à 225 kV pour les
boucles régionales ou 400 kV pour les boucles nationales.
 Répartition : Au niveau local, la répartition se fait avec des tensions entre 63 et 150 kV.
 Distribution : Selon la puissance demandée par les consommateurs, elle se fait entre 230
V et 20 kV.
La production et le transport de l’énergie électrique se font la plupart du temps en régime
alternatif triphasé. L’énergie circule sur 3 conducteurs appelés phases (ou conducteurs de
ligne).

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Les centrales qui produisent de l’énergie électrique sont implantées selon les
conditions géographiques (centrales hydrauliques, éoliennes…), selon les contraintes
d’approvisionnement en combustible ou d’alimentation en eau de refroidissement (centrales
thermiques…). Quant aux consommateurs d’énergie, ils sont répartis sur tout le territoire, et
souvent éloignés des grandes centrales de production d’énergie.
Le réseau de transport et d’interconnexion assure en permanence une liaison entre les
centrales de production et les lieux de consommation, sachant que l’électricité ne se stocke
pas (à chaque instant, la production est égale à la consommation).

1- L’architecture du réseau de transport et de distribution

Le réseau électrique est structuré en plusieurs niveaux de tension :


Les réseaux de transport à très haute tension (THT) transportant l’énergie électrique produite
dans les centrales de production couvrant ainsi de grands territoires et se rapprochant des gros
consommateurs. Ces réseaux sont interconnectés, donc maillés, réalisant la mise en commun
de l’ensemble des moyens de production à disposition de tous les consommateurs.
Les réseaux de répartition à haute tension (HT) assurant l’alimentation des points de livraison
à la distribution.
Les réseaux de distribution sont les réseaux d’alimentation des consommateurs, mise à
part les importantes installations industriels qui sont très souvent alimentés directement par
les réseaux THT et HT.
Selon la norme CEI38, les tensions dans le réseau électrique sont classées en trois
catégories, Haute Tension (HT) Moyenne Tension (MT) et Basse Tension (BT) Avec :
 HT (THT et HT) : pour une tension composée comprise entre 40 kV et 1000 kV
Les valeurs normalisées sont : 45 kV - 66 kV - 110 kV - 132 kV - 150 kV - 220 kV
 MT : pour une tension composée comprise entre 1000 V et 35 kV
Les valeurs normalisées sont : 3,3 kV - 6,6 kV - 11 kV - 22 kV - 33 kV
 BT : pour une tension composée comprise entre 100 V et 1000 V
Les valeurs normalisées sont : 400 V - 690 V - 1000 V (à 50 Hz)
De nouveaux domaines de tension sont définis actuellement, et selon UTE C 18-510, ils sont :
 Domaine Haute Tension (HT) :
 HTB : ou Un > 50 000
 HTA : ou 1 000 < Un ≤50 000
 Domaine Basse Tension (BT)
 BTB : 500 < Un ≤ 1000
 BTA : 50 < Un ≤ 500
 Domaine Très Basse Tension (TBT) avec Un ≤50 ; avec Un tension nominale (valeur
efficace en volts).
Le réseau de transport et de distribution de l’énergie électrique est doté de plusieurs
sectionneurs et disjoncteurs télécommandés utilisés pour le contrôle, la protection et
l’isolement des lignes ou des transformateurs, ils sont montés au niveau des jeux de bar qui
constituent les point de liaison entres deux ou plusieurs lignes électriques.

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ORGANISATION DU TRANSPORT ET DE LA DISTRIBUTION

Distances des lignes aériennes aux obstacles

Figure représentant le réseau de transport, de répartition et de distribution (source Techniques de


l’Ingénieur, traité Génie électrique, d4210)

2- Classification des niveaux des tensions


L’énergie produite par les différents sites de production doit être acheminée sur tout le
territoire. Cet acheminement est réalisé par des lignes aériennes et souterraines.
Les générateurs des centrales électriques fournissent généralement une tension comprise entre
5 et 20KV. Cette tension est élevée à des valeurs proches de 400KV afin d’être transportée
vers les centrales de répartition (dispatching) puis vers les lieux d’utilisation par les réseaux
de transport et de distribution de l’énergie électrique.
Les ouvrages et installations électriques sont classés en domaines de tension. Ceux-ci
sont définis par l'UTE (Union Technique de l’Electricité, organisme national de
normalisation du domaine électrotechnique) dans le tableau ci-dessous :

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Le réseau possède deux types de ligne :


- Les lignes de transport : tension supérieures à 20 kV
- Les lignes de distribution : tension inférieure à 20 kV
3- Les centres de répartition (Dispatching) : c’est là que les opérateurs surveillent et
pilotent le réseau électrique, 24h/24h. Pour cela, ils sont à l’écoute du réseau afin de
d’ajuster les offres de production aux demandes de consommation.

II- Types de lignes de transport


Le genre de ligne utilisée est imposé par les facteurs suivants :
1. Puissance active à transporter
2. distance de transport
3. Coût
4. esthétique, encombrement et facilité d'installation.

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Nous distinguons quatre types de lignes :
1) lignes de distribution à basse tension (BT) ;
2) lignes de distribution à moyenne tension (MT) ;
3) lignes de transport à haute tension (HT) ;
4) lignes de transport à très haute tension (THT).
 Lignes de distribution BT : ce sont les lignes et la filerie installées à l'intérieur des
édifices, usines et maisons pour alimenter les moteurs, cuisinières, lampes, etc. Dans
certaines régions, on utilise un réseau comprenant une grille de câbles souterrains.
 Lignes de distribution MT: ce sont des lignes qui relient les clients aux postes de
transformation principaux de la compagnie d’électricité.
 Lignes de transport HT: ce sont les lignes reliant les postes de transformation principaux
aux centrales de génération. Elles sont constituées de fils aériens ou de câbles souterrains.
Dans cette catégorie, on trouve aussi les lignes servant à échanger de l'énergie entre deux
grands réseaux et à augmenter la stabilité de l’ensemble.
 Lignes de transport THT : ce sont les lignes qui relient les centrales hydrauliques
éloignées aux centres d’utilisation. On les place dans une catégorie distincte à cause de
leurs propriétés spéciales. Ces lignes peuvent atteindre des longueurs de 1000 km et elles
fonctionnent à des tensions allant jusqu'à 765 kV. Les lignes à courant continu à haute
tension sont également incluses dans ce groupe.
III- Intérêt de transport en haute tension et en triphasé
1- Pourquoi le transport en haute tension ?
Une partie de l’énergie électrique transportée se dissipe par effet joule dans la
résistance de la ligne, les pertes en ligne sont données par la relation :
PJ = RI2, PJ est la puissance des pertes en ligne (en Watts), R est la résistance de la ligne (en
ohms Ω), I est l’intensité en ligne (en ampère A).
La puissance transportée est PT= UI, U est la tension à transportée, I est l’intensité en ligne.
I= PT/U on a alors PJ= R (PT/U)2.
Pour une transportée donnée, les pertes en ligne sont inversement proportionnelles au carré
de la tension, ce qui explique l’intérêt de la haute tension. Si la tension est forte, la puissance
des pertes en ligne PJ sera faible.
2- Pourquoi le transport en triphasé ?
En courant continu et monophasé on a la puissance apparente P = VI
En triphasé la puissance apparente est P= √ avec U=√

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P : puissance apparente en VA, U : tension composée en V, I et I¨ intensité en ligne en A
: le déphasage entre la tension et le courant. V : tension simple en volts.
Déterminons la relation qui lie les deux équations :
Pmonophasé = VI
Ptriphasé = √
Ptriphasé =
Les puissances sont identiques ainsi que les tensions, d’où :
I¨= I/3
Pour une même puissance transportée, le courant en ligne est divisé par 3 en triphasé par
rapport au monophasé, cela entraine des pertes beaucoup moins élevées.
3- Pourquoi les pertes ?
Les pertes se font principalement dans les câbles par échauffement (pertes joules).
PJ = RI2,
PJ est la puissance des pertes joules.
R est la résistance du câble.
I est l’intensité du courant traversant le câble.
Les pertes dépendent de R et I.
La résistance des câbles est donnée par la relation : R = ℓ.L/S en Ω
ℓ : la résistivité du métal conducteur (Ω.m), L : longueur du câble (m),
S : section du câble (m2).
Lorsque la température d'un conducteur augmente, l'agitation de ses atomes
s'accentue. L'opposition au déplacement des électrons (courant) augmente parce que les
collisions entre les électrons et les atomes se multiplient. C'est ce qui explique l'augmentation
de la résistivité des métaux conducteurs avec la température.

,
ρt = résistivité à une température t, en ohmmètres [Ω•m] ; ρ0 = résistivité à 0 °C, en ohm-
mètre [Ω •m] ; Rt = résistance à une température t, en ohms ; R0 = résistance à 0 °C, en ohms
α = coefficient de température, en 1/°C ; t = température, en °C

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Exemple : Trouver la variation de la résistance d'une ligne de transport d’énergie
entre des températures de -30 ° C et + 35 ° C, si la résistance des conducteurs de cuivre est
de 100 mΩ (milli ohms) à 0 ° C.
Pour diminuer R on peut :
 Diminuer ℓ en utilisant des conducteurs comme l’argent, l’or et platine.
 Diminuer L en rapprochant les centrales de génération.
 Augmenter S en utilisant des câbles plus gros.

IV- Réalisation pratique d'une ligne aérienne


Les lignes aériennes peuvent comporter :
 1, 2 voire plus de « circuits ».
 Chaque « circuit » est composé de 3 phases.
 Il peut y avoir de 1 à 4 conducteurs par phase

Les principaux composants des lignes aériennes sont :


- Les conducteurs (Phases + câble(s) de garde) ;
- Les isolateurs ;
- Le pylône ou les supports ;
- Les fondations ;
- Autres accessoires (pinces de suspension, jonctions de connecteurs, amortisseurs
dynamiques,…).

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1 et 2 : Les spirales et les silhouettes de certains rapaces permettent d’éloigner les oiseaux de
l’ouvrage et de prévenir les risques de collision sur les câbles.
3 : Des balises diurnes et nocturnes, insérées sur les câbles à proximité des aéroports,
permettent de mieux visualiser la ligne.
4 : Un câble supplémentaire est disposé au-dessus de la ligne, qui la protège contre la foudre.
Equipé de fibres optiques, il permet de transmettre les informations nécessaires pour la
protection, la conduite et l’exploitation du réseau. Il est aussi un moyen d’offrir des solutions
haut débit pour les collectivités territoriales.
5 : Placées sur les câbles de part et d’autre de la chaîne d’isolateurs, elles assurent la
continuité électrique de la ligne.
6 : Les entretoises permettent de maintenir l’écartement des différents câbles constituant le
conducteur.

1- Conducteurs.

Figure : A gauche câble unipolaire, et à droite Câble multipolaire 20 kV souterrain triphasé (spécification C 33-
223)
Les conducteurs des lignes aériennes à haute tension sont toujours nus. On emploie
presque exclusivement des câbles en cuivre et des câbles en aluminium avec âme en acier
(ACSR «Aluminium cable steel reinforced»).
Tout comme les plaques d'un condensateur, les conducteurs d'une ligne de transport restent
chargés après avoir été mis sous tension. C'est pourquoi, après avoir isolé du réseau une ligne
à haute tension, on doit toujours prendre soin de relier solidement chacun de ses conducteurs à
la terre afin de les décharger. Sinon, la charge qui reste prisonnière sur les conducteurs
maintient des tensions dangereuses pour le personnel d'entretien.
Une autre raison de cette mise à la terre est de court-circuiter les tensions qui peuvent être
induites dans une ligne en réparation lorsqu'elle longe une autre ligne qui, elle, est alimentée.
Le couplage inductif et capacitif entre les deux lignes peut induire une tension très élevée
dans la ligne ouverte.

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2- Isolateurs
Les isolateurs servent à supporter et à amarrer les conducteurs et à les isoler entre eux
et de la terre. Ils sont presque toujours en porcelaine. Au point de vue électrique, les
isolateurs doivent offrir une grande résistance d'isolement afin qu'ils ne soient ni contournés
en surface, ni perforés à travers leur masse par les tensions élevées qu'ils ont à supporter
normalement. Afin d'augmenter leur distance de contournement, on leur donne une forme de
jupe. Au point de vue mécanique, ils doivent être assez résistants pour supporter les forces
énormes dues au poids et à la tension mécanique des conducteurs.
Les isolateurs sont de deux types principaux : rigides et à chaîne. La partie supérieure des
isolateurs rigides sur laquelle est fixé le conducteur est constituée d'une ou de plusieurs jupes
en porcelaine. Une tige vissée à l'intérieur des isolateurs permet de les fixer à un support. Pour
des tensions supérieures à 70 kV, on emploie toujours des chaînes d'isolateurs constituées d'un
certain nombre d'éléments en porcelaine réunis par des pièces métalliques. Le nombre
d'éléments varie avec la tension : pour une tension de 110 kV, on en admet de 4 à 7, pour une
tension de 230 kV, de 13 à 16.

a- Vue en coupe d'un élément d'isolateur à chaîne. Diamètre : 254 b- Vue en coupe d'un isolateur rigide à 69 kV. Tension de tenue aux
mm; tension de tenue aux ondes de choc : 125 kV ; tension de ondes de choc: 270 kV; tension de rupture à 60 Hz par temps humide :
rupture à 60 Hz par temps humide : 50 kV. 125 kV

3- Supports
Les supports maintiennent les conducteurs à une hauteur convenable au-dessus du sol par
l'intermédiaire de traverses ou bras.
Pour les lignes de moins de 70 kV, on peut employer comme supports de simples poteaux en
bois ; Le bois est souvent injecté de créosote ou de certains sels métalliques pour le préserver
contre la pourriture. Pour les lignes à très haute tension, on emploie toujours des pylônes
métalliques. Ils sont constitués de fers corniers boulonnés. La distance entre les fils
conducteurs doit être suffisante pour empêcher leur contact, même sous l'action d'un vent
violent. L'écartement entre les fils doit être d'autant plus grand que la distance entre les
pylônes est plus grande et que la tension de la ligne est plus élevée. Par exemple, l'écartement
entre les phases est habituellement de 12 m sur les lignes à 735 kV.

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Figure 2 : Exemple de Support des lignes THT

Les principaux types de supports que l’on rencontre sont décrits sur les figures 6.3 et 6.4. Ils
se différencient principalement, entre ces deux figures, par la position verticale des
conducteurs de puissance : dans la seconde figure, ces lignes sont suspendues à une hauteur
qui peut être considérée relativement constante.

Figure 3 : Types de supports à phases étagées

Figure 4 : Pylônes ou portiques à armement nappe ou nappe-voute


Le design des lignes électrique est fonction de la tension de ligne, du nombre de
circuits, du type de conducteurs et de la configuration des circuits. De plus, la protection
contre la foudre par des conducteurs de terre, terrain et l’espace disponible sur site doivent
être pris en considération. Dans les régions fortement enneigées, il est recommandé de ne pas
placer les conducteurs dans un même alignement vertical, afin d’éviter les chocs lorsqu’un
amas se détache du conducteur supérieur. Pour les niveaux basse-tension et moyenne-tension,
un arrangement horizontal est préférable et les câbles de terres sont omis. En haute et très
haute tension, une grande variété de configurations peut être imaginée. Nous retiendrons la
configuration dite « Danube » (dissymétrique : 1 phase d’un côté et deux de l’autre,
alternées), couramment utilisée en raison de ses faibles encombrement et coût.

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4- Construction d'une ligne
Une fois que la section des conducteurs, la hauteur des poteaux et la distance entre les
poteaux (portée) ont été déterminées, on peut procéder à la pose des conducteurs. Un fil
supporté et tendu entre deux poteaux n'est pas horizontal ; il prend plutôt une forme courbée.
La distance verticale entre la droite qui joint les deux points de support et le point le plus bas
d'un fil porte le nom de flèche. Plus le fil est tendu, plus la flèche est courte.
Avant d'entreprendre la construction d'une ligne, il importe d'en faire le calcul mécanique
pour déterminer la flèche et la tension mécanique admissibles. Entre autres choses, on doit
tenir compte de la température régnant au moment de la pose. D'une part, la flèche ne doit pas
être trop longue à ce moment, car autrement, le fil s'allongera durant les chaleurs d'été et la
distance entre son point le plus bas et le sol ne sera plus suffisante au point de vue sécuritaire.
D'autre part, la tension mécanique ne doit pas être trop grande, car autrement, le fil peut se
contracter pendant le froid et devenir dangereusement tendu.

Figure 5 : Flèche et portée d'une ligne


Les distances normalisées par la CEI 38, pour quelques tensions (de transport d’énergie)

Concernant les portées des lignes, étant donné la possible irrégularité des distances
entre pylônes, nous définissons les longueurs suivantes :
- Portée basique ou normale = La plus économique ;
- Portée moyenne = Moyenne arithmétique des différentes portées ;

- Portée équivalente = , Cette valeur se rapproche généralement de la


portée moyenne lorsque le nombre de portées augmente. C’est sur cette valeur que se calcule
la tension horizontale à appliquer au canton ;

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- Portée « de vent » = La somme des deux demi portées adjacentes au pylône. Elle
correspond à la portée à considérer pour le calcul des efforts en tête du pylône ;
- Portée « de poids » = La somme des distances entre le pylône et les points les plus bas des
deux portées adjacentes. Cette valeur est utilisée pour déterminer le poids mort que
représentent les conducteurs sur le support.

5- Effet couronne (phénomène d’ionisation autour des conducteurs d’une ligne


haute tension)
Les très hautes tensions électriques créent des décharges importantes autour des
conducteurs (effet couronne). Le soir, on peut parfois observer la lueur qui s'en dégage. Ces
décharges produisent des pertes le long de la ligne et, de plus, elles possèdent un spectre de
fréquences radiophoniques qui brouille la réception sur les postes de radio et les téléviseurs
situés dans le voisinage de la ligne. Pour réduire l'effet couronne, on diminue le champ
électrique créé par les conducteurs en grossissant leur diamètre ou en les arrangeant en
faisceaux de deux, trois ou quatre conducteurs par phase, ces conducteurs sont retenus en
place par des séparateurs métalliques. Comme cet arrangement diminue aussi l'inductance de
la ligne, on augmente du même coup la puissance qu'elle peut transporter.
6- Pollution
La poussière, les acides, le sel et les autres polluants qu'on retrouve dans l'atmosphère
se déposent sur les isolateurs et diminuent leurs propriétés isolantes. Cette pollution des
isolateurs risque de produire des courts-circuits pendant les orages ou lors de surtensions
momentanées. L'interruption du service et la nécessité de nettoyer ou de remplacer les
isolateurs sont donc un souci constant créé par la pollution.
7- Fils de garde
Sur certains pylônes de la ligne il existe deux conducteurs non isolés disposés au
sommet. Ces conducteurs, appelés fils de garde, servent à intercepter la foudre avant que la
décharge n'atteigne les conducteurs sous tension de la ligne. Ils ne portent normalement aucun
courant ; pour cette raison, ils sont ordinairement en acier. On les relie solidement à la terre à
chaque pylône.
8- Mise à la terre des pylônes
On relie les pylônes des lignes de transport à des prises de terre exécutées avec grande
précaution afin de leur assurer une faible résistance. En effet, si la foudre frappe un pylône, il
ne faut pas que la chute de tension provoquée par le courant dans la prise de terre dépasse la
tension de contournement des isolateurs.
Considérons une ligne triphasée à 69 kV dont les isolateurs ont une tension de tenue à
l'onde de choc (BIL) de 350 kV. Elle est représentée schématiquement avec son disjoncteur à
la figure ci-dessous. Imaginons que la résistance de chacune des prises de terre des pylônes
soit de 20 Ω. En régime normal, la tension entre les conducteurs de la ligne et le sol est de 69
kV/ 3 = 40 kV et aucun courant ne circule dans les prises de terre. Si la foudre frappait l'un
des pylônes, en libérant un courant soudain, disons, de 20 kA, la chute de tension dans la
prise de terre atteindrait E = 20 000 A x 20 Ω = 400 000 V
La tension entre le pylône et le sol étant alors de 400 kV, la tension des conducteurs par
rapport au sol atteindrait momentanément 40 kV + 400 kV = 440 kV.
Comme cette tension est supérieure au BIL de 350 kV, elle provoquerait immédiatement un
arc de contournement aux bornes des isolateurs. Cela mettrait les trois lignes en court-circuit

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entre elles et à la terre. Le courant de court-circuit résultant entraînerait l'ouverture du
disjoncteur de protection et la mise hors service de la ligne. Vu le grand nombre d'abonnés
affectés par les interruptions sur une ligne de transport, on assure une meilleure continuité de
service en diminuant la résistance de la prise de terre. Dans l'exemple précédent, si la
résistance de la prise de terre des pylônes avait été limitée à 3Ω seulement, l'augmentation de
tension aux bornes de l'isolateur n'aurait pas dépassé. E=20000Ax3Ω=60000V et elle
n'aurait pas provoqué d'arc à travers les isolateurs.
Remarquer que des courants de foudre d'une intensité de 20 kA sont relativement fréquents,
même s'ils ne durent que quelques microsecondes.

Figure 6 : Surtension créée par un courant de foudre circulant dans la résistance de terre

 Chocs de foudre sur les lignes de transport


Lorsque la foudre frappe directement une ligne de transport, elle dépose sur celle-ci une
charge électrique importante de sorte qu'une énorme surtension apparaît immédiatement entre
la ligne et la terre. La rigidité diélectrique de l'air se trouve alors dépassée, un arc de décharge
s'établit et la ligne se décharge à la terre. Le tout se passe en moins de 50 µs.
L’arc déclenché par la foudre produit un éclair et crée une région ionisée entre la ligne et
la terre. Cette région se comporte comme un court-circuit. La tension alternative du réseau
fournit alors un courant de court circuit qui maintient l'arc jusqu'à l'ouverture des disjoncteurs
en bout de ligne. Les disjoncteurs les plus rapides ouvrent le circuit en 1/l5e de seconde, soit
un temps 1000 fois plus long que la durée de l'éclair qui a touché la ligne.
Il est assez rare qu'une ligne soit frappée directement ; il arrive plus souvent que la foudre
frappe le fil de garde qui est placé au-dessus de la ligne ou, encore, qu'il frappe un objet situé
dans le voisinage. Dans ces circonstances, la ligne se charge par influence, ce qui produit
encore une surtension locale importante mais moins élevée que dans le cas d'un coup direct.
Cette charge, d'abord concentrée, se divise en deux (Fig .) pour former deux ondes qui filent
en sens opposés, à une vitesse voisine de celle de la lumière (300 m/µs) .
À tout instant, la hauteur de l'onde à chaque point de la ligne représente la tension qui
existe entre la ligne et la terre. La tension crête correspondant au sommet de l'onde peut
atteindre 1 ou 2 millions de volts. Le front ab de l'onde s'étend sur une distance de 300 m
alors que la queue bc s'allonge sur quelques dizaines de kilomètres.

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Figure 7 : Ondes de tension de choc se propageant sur une ligne de transport. L’onde de gauche atteindra le
poste de transformation en quelques microsecondes
L'onde représente aussi, à chaque point, la valeur du courant dans la ligne. Pour la plupart
des lignes aériennes, le rapport entre la tension et le courant correspond à une résistance de
400 Ω environ ; une tension momentanée et locale de 800 000 V est donc accompagnée d'un
courant momentané et local de 800 000/400 = 2000 A. À mesure que l'onde se propage sur la
ligne, les importantes pertes par effet Joule et par effet couronne aplatissent la forme de l'onde
et diminuent sa tension crête.
Lorsque l'onde rencontre un isolateur sur un pylône. L’isolateur subit un choc de tension
violent mais de courte durée. En effet, la tension peut monter de sa valeur normale à quelques
centaines de kilovolts en 1 µs, ce qui correspond à la longueur du front ab de l'onde. Si
l'isolateur est incapable de résister à cette surtension, il se produit un arc et, comme dans le
cas d'un coup direct, les disjoncteurs doivent ouvrir le circuit. Si, par contre, l'isolateur
supporte la surtension, l’onde se propage plus loin pour aboutir finalement à un poste de
transformation. C'est là que son arrivée foudroyante» peut produire des ravages.
La surtension sur les transformateurs, les compensateurs, etc ., peut endommager leurs
enroulements et les mettre hors service . Elle peut également endommager les disjoncteurs,
sectionneurs, isolateurs, relais, etc…faisant partie du poste. Pour cette raison, il faut prévoir
des parafoudres à l'entrée d'un poste de transformation pour réduire le niveau de la surtension
avant que l'onde de choc n'atteigne l'appareillage critique.
Les parafoudres sont conçus pour écrêter la surtension afin qu'elle n'excède pas une
valeur prédéterminée, disons 400 kV. L'équipement lourd à l'intérieur du poste est conçu pour
supporter une tension impulsionnelle nettement supérieure à 400 kV, disons 550 kV. Par
conséquent, si une onde de surtension de 1000 kV arrive au poste de transformation, le
parafoudre absorbe une bonne partie de l'énergie qu'elle contient. L'onde qui se propage au-
delà du parafoudre n'aura alors qu'une valeur crête de 400 kV. Comme l'équipement lourd
peut supporter 550 kV, il ne sera pas endommagé.

V- Les câbles et les propriétés électriques des lignes de Transport


Les conducteurs se présentent généralement sous forme de fils de section ronde
(Figure ci-dessous), obtenus directement par tréfilage.
Il existe plusieurs types de conducteurs de lignes aériennes nues en fonction de leur
structure et de leur composition :

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Les fils bons conducteurs de sections carrée et rectangulaire (Figure b, c) sont


employés pour les enroulements à grande section des transformateurs et des machines
rotatives. L'emploi de tels conducteurs dans les moteurs et génératrices permet une meilleure
utilisation du volume des encoches.
Il existe plusieurs types des conducteurs en aluminium :
 les conducteurs homogènes en aluminium pur (AAC) ;
 les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'acier (ACSR- Aluminum Cable
Steel Reinforced) : un ou plusieurs fils centraux sont en acier afin d'assurer une plus
grande résistance mécanique du câble ;
 les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'ACS (Aluminium Clad Steel)
(ACSR/AW) ;
 les conducteurs homogènes en alliage d'aluminium (AAAC) ;
 les conducteurs hétérogènes composés d'alliage aluminium et d'acier zingué (AACSR) ;
 les conducteurs hétérogènes composés d'alliage aluminium et d'ACS (Aluminium Clad
Steel) (AACSR/AW) ;
 les conducteurs hétérogènes composés d'aluminium et d'alliage aluminium (ACAR).
Tous doivent réaliser un équilibre entre solidité mécanique (tenue) et résistance électrique
(Conductivité). Les conducteurs en aluminium à armure acier (ACSR) sont très résistants et
supportent les hautes tensions sur de longues portées. Les conducteurs tout aluminium (AAC),
insensibles à la corrosion, conviennent parfaitement aux conditions sévères.
Pour les fortes intensités de courant rencontrées dans les centrales et les postes de
transformation, on utilise des conducteurs nus de formes particulières qui assurent une
meilleure dissipation de la chaleur ou qui possèdent une plus grande rigidité mécanique
(Figure e, f) .
Le rôle fondamental d'une ligne est de transporter une puissance active. Si elle doit
également transporter une puissance réactive, celle-ci doit être faible par rapport à la
puissance active, à moins que la distance de transport ne soit courte. En plus de ces exigences,
une ligne de transport doit posséder les caractéristiques de base suivantes :
a) la tension doit demeurer assez constante sur toute la longueur de la ligne et pour toutes les
charges comprises entre zéro et la charge nominale
b) les pertes doivent être faibles afin que la ligne possède un bon rendement
c) les pertes Joule ne doivent pas faire surchauffer les conducteurs

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Si la ligne ne peut d'elle-même répondre à ces exigences, on doit alors ajouter de l'équipement
supplémentaire afin de réaliser toutes ces conditions.
 Capacitance des lignes de transport électrique :
- Capacitance de deux fils parallèles :
Deux fils conducteurs parallèles (Figure ci-dessous) forment un condensateur dont la
capacitance est donnée par la formule :

Où C = capacitance de la ligne [F] ; ε = constante diélectrique de l'isolant séparant les


conducteurs ; l = longueur de chaque conducteur [m] ; D = distance séparant les
conducteurs [m] ; d = diamètre du conducteur [m] ; 12 x 10 -12 = facteur tenant compte des
unités.
Exemple : Calculer la capacitance d'une ligne à haute tension de 12 km formée de 2
conducteurs ayant un diamètre de 16 mm et espacés de 3,2 m
- Capacitance d'un câble coaxial :
La capacitance d'un câble coaxial (Figure ci-dessous) est donnée par l'équation :

C = capacitance du câble [F] ; ε= constante diélectrique de l'isolant séparant les


conducteurs ; l = longueur du câble [m] ; D = diamètre intérieur du conducteur extérieur
[m] ; d = diamètre du conducteur intérieur [m] ; 24 x 10-12 = facteur tenant compte des
unités.
Exemple : Trouver la capacitance d'un câble sous-marin long de 17 km et dont les diamètres
sont : D = 48 mm et d = 28 mm (prendre c = 3,6).
1- Circuit équivalent d'une ligne
Malgré leur grande diversité, les lignes possèdent des propriétés électriques communes.
En effet, toute ligne possède une résistance, une réactance inductive et une réactance
capacitive. Ces impédances sont réparties uniformément sur toute la longueur de la ligne si
bien qu'on peut représenter la ligne par une série de sections R, L, C identiques (figure ci-
dessous) Chaque section représente un tronçon de ligne d'une longueur donnée (1 km, par
exemple) et les éléments r, xL, xC représentent les impédances correspondantes pour cette
longueur

Figure 8 : L’impédance d'une ligne de transport est composée d'une série de sections identiques.

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On peut simplifier le circuit de la Figure 8, en additionnant les résistances
individuelles pour former une résistance totale R. De la même façon, on obtient une réactance
inductive totale XL et une réactance capacitive XC. On partage XC en deux éléments de
valeurs 2 XC localisés aux deux extrémités de la ligne. Le circuit équivalent de la Figure
9, donne une bonne représentation d'une ligne à 60 Hz lorsque la longueur est inférieure à 250
km.

Figure 9 : Circuit équivalent d'une ligne à 60 Hz dont la longueur ne dépasse pas 250 km.
2- Simplification du circuit équivalent

Parfois, on peut simplifier le circuit davantage en éliminant un, deux ou tous les éléments de
la Fig.4. La validité de cette simplification dépend de l'importance relative des puissances PJ,
QL, QC associées à chacun des éléments par rapport à la puissance active P fournie à la
charge.
En se référant à la Figure 10, ces puissances sont :
P = puissance active absorbée par la charge, PJ = RI2, puissance active dissipée dans la ligne
par effet Joule
QL = XLI2 puissance réactive absorbée par la ligne
QC = E2/XC , puissance réactive générée par la ligne

Figure 10 : Puissances associées à une ligne de transport et sa charge.

Si l'une de ces puissances est négligeable par rapport à la puissance active P transportée, on
peut négliger l'élément de circuit correspondant. Par exemple, les lignes à 600 V sont toujours
courtes de sorte que XC est très élevée. Par conséquent, E2/XC devient négligeable, ce qui
permet de représenter ces lignes par le circuit de la figure 11 :

Figure 11 : La puissance réactive capacitive d'une ligne à 600 V est négligeable par rapport aux autres
puissances.
Par contre, une ligne à 735 kV, peut être représentée par le circuit de la Figure 12, car les
pertes par effet Joule sont relativement faibles alors que les puissances QL et QC ne le sont
pas.

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Figure 12 : Les pertes Joule dans une ligne à 735 kV sont négligeables par rapport aux autres puissances.

3- Valeurs des impédances de ligne

Afin de donner l'ordre de grandeur des réactances inductives et capacitives, on présente au


tableau1 les valeurs approximatives de XL et XC pour les lignes pratiques fonctionnant à 60
Hz. Noter que la réactance capacitive des câbles souterrains est plusieurs fois plus petite que
celle des lignes aériennes, et que leur réactance inductive est aussi plus petite.
La résistance par kilomètre dépend de la grosseur du conducteur; c'est pourquoi on ne peut
pas en fournir une valeur moyenne. Le tableau1 donne la résistance par kilomètre et la
capacité en ampères de quelques conducteurs aériens en cuivre et en aluminium-acier
(ACSR), d'après les spécifications du fabricant.

Tableau 1 : Réactances des lignes à moyenne tension, 60 Hz (ordre de grandeur)

Tableau2 : Résistance et ampacité conducteurs aérien nus de quelques

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Le mil est une unité de longueur anglaise égale à un millième de pouce. Il équivaut à
0,0254 mm ou 25,4 µm. La valeur de la section droite des conducteurs ronds est souvent
exprimée en circular mils. Le circular mil (cmil) est une unité de surface : c'est la surface
d'un cercle ayant un diamètre de 1 mil (Fig ).

Fig : Un cercle ayant un diamètre de 0,001 pouce possède une surface de 1 cmil
La section droite d'un conducteur circulaire, exprimée en circular mils, est égale au carré de
son diamètre en mils.
1 cmil = (0,0254 mm)2 x 7t/4 = 0,000 506 7 mm2
1 kcmil = 1000 cmil = 0,506 7 mm2

Exemple1 : Trouver la section droite d'un fil rond ayant un diamètre de 0,102 pouce.
Exemple 2 : Une ligne triphasée à 230 kV avant une longueur de 50 km est composée de trois
conducteurs nus en aluminium-acier avant une section de 1000 kcmil. La ligne transporte une
puissance de 300 MW (Figure ci-dessous). Déterminer :
a) le circuit équivalent «exact» de la ligne
b) la valeur des puissances active et réactive
c) le circuit équivalent approximatif

4- Variation de la tension et puissance maximale transportable

La régulation de la tension et la puissance maximale qu'une ligne peut transporter sont deux
de ses plus importantes caractéristiques. En effet, la tension d'une ligne doit demeurer assez
constante à mesure que la puissance active consommée par la charge varie. Ordinairement, la
variation de la tension de zéro à pleine charge ne doit pas dépasser 5 % de la tension
nominale, bien qu'on puisse tolérer parfois une régulation allant jusqu'à 10 %. On s'intéresse
également à la puissance maximale qu'une ligne peut transporter afin de connaître ses
possibilités lors de surcharges temporaires. Afin de connaître la variation de la tension et
d'établir la puissance maximale transportable par une ligne, nous étudierons successivement le
comportement de quatre types de lignes :
1. ligne résistive
2. ligne inductive
3. ligne inductive avec compensation
4. ligne inductive reliant deux grands réseaux
Dans cette analyse nous considérons que la ligne triphasée est équilibrée. Par conséquent,
nous ne traitons qu'une seule phase.

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 Ligne résistive
Une ligne possédant une résistance R, par phase, alimente une charge résistive
consommant une puissance variable Pc (Figure 13a). La tension Es de la source est constante.
On suppose une charge résistive, car on s'intéresse seulement à la puissance active transportée
par la ligne. À mesure que la charge augmente, la tension ER à ses bornes diminue
progressivement ; des calculs très simples permettent d'obtenir la courbe ER en fonction de PC
(Figure 13b). Cette courbe révèle l'information suivante :

Figure 13: a. Charge résistive alimentée par une ligne résistive. b. Courbe caractéristique d'une ligne
résistive.
a) Il existe une limite supérieure Pmax à la puissance active que la ligne peut transporter. On
atteint ce maximum lorsque la résistance de la charge est égale à celle de la ligne. Il
s'ensuit que ER = 0,5 Es. On prouve que:

b) Si l'on permet une régulation maximale de 5 % (ER = 0,95 ES), la ligne peut transporter
une puissance PC qui représente seulement 19 % de la puissance maximale. La ligne
pourrait transporter une puissance plus grande que PC, mais la tension correspondante
serait alors trop basse.
c) La source doit fournir la puissance PC absorbée par la charge plus les pertes RI2 dans la
ligne.
Exemple :
Une ligne monophasée ayant une résistance de 10 Ω transmet la puissance d'une source dont
la tension est de 10 kV. Calculer :
a) la puissance maximale que la ligne peut transporter à la charge
b) la puissance transmise à la charge lorsque la tension à ses bornes est de 9.5 kV

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 Ligne inductive
Considérons maintenant une ligne dont la résistance est négligeable, mais qui possède une
réactance inductive XL (Figure 14a). Comme dans le cas d'une ligne résistive, la tension ER
diminue à mesure que la charge augmente, mais la courbe de régulation à une allure
différente. Si l'on fait varier la charge résistive, on obtient la courbe ER en fonction de PC de la
Fig.9 b. On remarque les points suivants :
a) Il existe encore une limite supérieure à la puissance que la ligne peut transmettre à la
charge. On atteint ce maximum lorsque la résistance de la charge est égale à la réactance
de la ligne.
Dans ces circonstances, on a:

ER= 0,707 ES
On prouve que :

Pour une même impédance, une ligne réactive peut donc transporter deux fois plus de
puissance active qu'une ligne résistive.

Figure 14 : a. Charge résistive alimentée par une ligne inductive .b . Courbe caractéristique d'une ligne
inductive.

b) Si l'on permet une régulation de 5 %, la ligne peut transporter une puissance PC valant
60 % de la puissance maximale Pmax. Pour une même charge, une ligne inductive
donne donc une meilleure régulation qu'une ligne résistive.
c) La source ES doit fournir non seulement la puissance active PC consommée par la
charge, mais aussi puissance réactive XLI2 absorbée par la ligne.

Exemple :
Une ligne monophasée ayant une réactance inductive de 10Ω relie une charge
résistive à une source de 10 kV Calculer :
a) la puissance maximale que l'on peut fournir à la charge
b) la puissance à la charge lorsque la tension à ses bornes est de 9,5 kV

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 Ligne inductive avec compensation

Lorsqu'une ligne est inductive, on peut à la fois améliorer la régulation et augmenter la


puissance transportable en ajoutant une capacitance XC appropriée aux bornes de la charge
(Figure 15a) . Si l'on fait varier XC à mesure que la puissance active PC augmente, on peut
maintenir une tension ER constante (et égale à ES ) aux bornes de la charge. Il suffit d'ajuster
la valeur de XC afin que la puissance réactive ES2 / XC fournie par les condensateurs soit égale
à la moitié de la puissance réactive XL/I2 absorbée par la ligne. Cependant, on constate qu'il y
a encore une limite à la puissance active que la ligne peut transporter à la charge. Une analyse
détaillée montre (Fig.10 b) que l'on peut garder une tension constante (trait horizontal 1-2)
jusqu'à une limite où P = ES2 / XL , après quoi, la tension décroît en suivant le trait incliné 2-0
(La valeur de XC est constante et égale à XL dans la partie inclinée de la courbe.). On
remarque les points suivants :

Figure 15: a. Charge résistive alimentée par une ligne inductive compensée. b . Courbe caractéristique d'une
ligne inductive compensée.
a) La régulation est parfaite (ER = ES) et la tension demeure constante jusqu'à la limite

On peut donc transporter à la charge une puissance PC qui est égale à la capacité maximale
Pmax de la ligne.

b)En comparant cette courbe avec celle de la ligne inductive sans compensation, on
constate que la ligne compensée peut transporter le double de la puissance, tout en
maintenant une tension constante. Les condensateurs sont donc très utiles sur une ligne
inductive.
c) La capacitance Xc fournit la moitié de la puissance réactive absorbée par la ligne, l'autre
moitié provenant de la source ES. Au besoin, on peut ajouter une deuxième capacitance
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XC , de même valeur, au début de la ligne (Figure 15a). Dans ces circonstances, la source
débite seulement une puissance active PC ; la puissance réactive absorbée par la ligne est
fournie par les condensateurs aux deux extrémités.

 Ligne inductive reliant deux réseaux


Les gros centres d'utilisation d'énergie électrique sont toujours interconnectés par une ou
plusieurs lignes de transport. Ces interconnexions améliorent la stabilité du réseau et lui
permettent de mieux supporter les perturbations causées par les courts-circuits et les autres
pannes. De plus, les interconnexions permettent des échanges de puissance entre les
compagnies d'électricité d'un même pays ou de pays voisins.
Pour ces lignes, les tensions aux deux extrémités demeurent constantes. Elles sont
déterminées par les besoins des deux régions desservies qui agissent chacune comme des
réseaux infinis indépendants. La Figure 16 donne le circuit équivalent d'une ligne inductive
reliant deux régions S et R dont les tensions Es et ER aux deux extrémités sont constantes, et
possèdent chacune la même valeur E

Figure 16 : Ligne inductive reliant deux grands réseaux. a. ES en avance sur ER ; b. Es en retard sur ER,

P = puissance active transportée par phase [W]


E = tension de ligne à neutre [V]
XL = réactance inductive par phase [S2]
θ = angle de déphasage entre les tensions entre les deux extrémités de la ligne [°]

5- Choix de la tension de ligne


On a vu que la puissance P qu'une ligne peut transporter pour une régulation donnée est
proportionnelle au rapport EL2/ Z où EL est la tension de ligne à ligne et Z, son impédance.
Puisque cette impédance est proportionnelle à la distance à franchir, on en déduit que la
tension d'utilisation E est donnée par une expression de la forme :

Où EL = tension de ligne à ligne [kV]

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P = puissance à transporter sur les 3 phases [MW]
l = distance de transport [km]
k = facteur approximatif qui dépend de la régulation permise et du type de ligne
Pour une régulation de 5 %, on a :
k = 3 pour une ligne sans compensation
k = 2 pour une ligne avec compensation
Cette formule fournit seulement un ordre de grandeur de la tension EL, car la valeur
finalement choisie dépend de facteurs économiques et d'autres considérations. En général, la
tension adoptée est comprise entre 0,5 EL et 1,5 EL.

Exemple :
On doit transporter une puissance de 10 MW sur une distance de 20 km. La ligne n'étant pas
compensée, déterminer :
a) la tension de la ligne et une grosseur de fil appropriée, sachant que l'on permet une
régulation de 5 %
b) la régulation de la ligne lorsque le facteur de puissance de la charge est de 1,0
c) les pertes dans la ligne

VI- Dimensionnement d’une ligne aérienne de transport électrique


Le dimensionnement d’une ligne aérienne dans le cadre d’un régime permanent se fait
en deux parties : choix de la section du conducteur et choix du gabarit des pylônes.
Le choix de la section du conducteur dépend de considérations électriques et
économiques tandis que le choix du gabarit des pylônes fait intervenir plutôt les aspects
mécaniques.
Afin de choisir la section du câble, nous devons vérifier trois choses :
Quel est le courant nominal qui circule dans le câble ?
Supporte-t-il la puissance de court-circuit ?
La chute de tension est-elle bien inférieure à la limite ?
A partir d'un certain niveau de tension, nous devons aussi vérifier que l'effet couronne ne
devient pas trop important. Nous aboutissons ainsi à une section techniquement optimale mais
non normalisée. Il faut décider donc de prendre une section normalisée supérieure. Le calcul
des différents coûts de la ligne nous aide à choisir celle qui convient le mieux.
A partir d'un certain niveau de tension, nous devons aussi vérifier que l'effet couronne ne
devient pas trop important. Nous aboutissons ainsi à une section techniquement optimale
mais non normalisée. Il faut décider donc de prendre une section normalisée supérieure. Le
calcul des différents coûts de la ligne nous aide à choisir celle qui convient le mieux.
Très souvent, le niveau de tension est imposé et les longueurs de portée également
(emplacement des pylônes imposé par la disponibilité du terrain). La démarche proposée
permettra à l'étudiant de limiter le nombre de calculs à effectuer tout en incluant la majorité
des critères et contraintes à respecter.
1- Les conducteurs
Au niveau mécanique, le calcul de la résistance des conducteurs est soumis aux
réglementations internationales. Les conditions climatiques doivent être connues (givre,
températures, intensité du vent,...).

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 Critère de courant nominal
Nous devons vérifier que le câble supporte le courant nominal sur toute sa durée de vie.
Nous déterminons tout d'abord la puissance circulant dans le câble après les T années
d'utilisation par la relation :
Où Pdépart (MW), a (%/an), T (ans) sont respectivement : Puissance nominale en début de vie,
Augmentation annuelle de puissance prévue durant la durée d'utilisation, Durée de vie
planifiée.
Nous en déduisons le courant circulant alors dans chaque phase du câble :

 Critère du courant de court-circuit


Nous déduisons directement ce courant de la formule donnant la puissance de court-circuit

La puissance de court-circuit Scc est fonction du réseau environnant la ligne étudiée,


mais du point de vue dimensionnement, nous retenons souvent les valeurs suivantes en
fonction des principales tensions caractéristiques :

Quelques puissances et courants de court-circuit normalisés


Afin de trouver la section minimum permettant de supporter ce courant durant le
temps tcc, nous disposons de la formule suivante, où a est un facteur dépendant du type de
matériau constituant le câble :

Cette nouvelle valeur du courant conduit alors au choix d'une nouvelle section normalisée
(celle qui lui est juste supérieure).
Remarques : - le cuivre est toujours supérieur à l'aluminium pour une même section, étant
donné sa meilleure capacité à évacuer la chaleur ;
- les valeurs du paramètre a sont les suivantes : a = 105,3 pour le cuivre, a = 55,07 pour
l'aluminium et a = 61,98 pour l'AMS (alliage Al, Mg, SI).
 Critère de la chute de tension

Figure : Modèle réduit de la liaison

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 Critère économique
La forme de la fonction coût de conducteur adoptée est la suivante :
(FCFA)

Où A est relatif aux frais fixes (installation, pièces et accessoires, etc.) [FCFA], B.S
représente la partie du coût du câble qui est proportionnelle à la section ‘S’ [FCFA /mm2] et
C/S reflète les coûts d'actualisation et des pertes [€.mm2]. Les pertes sont inversement
proportionnelles à la section car une plus grosse section entraîne des pertes Joule moins
élevées.
Cette fonction est loin d'être parfaite mais, dans le cadre d'une première approche du
problème, elle est suffisante.
(FCFA .mm2)
Le facteur ‘3’ permet de tenir compte des 3 phases ;
ρ = résistivité du matériau conducteur (généralement AMS) à 75° [Ω/mm] ;
l = longueur de la ligne (en millimètres) ;
IN,début de vie = courant nominal en début de vie de la ligne (en ampères) ;
N = nbre d'heures d'utilisation équivalant à la pleine charge au niveau des pertes [h/an] ;
p = prix du kWh de pertes, coût des pertes par kW.h [FCFA/W.h]

La section optimale économique (SOE) est celle qui annule la dérivée de T1(S). Vu la forme
de T1(S), nous pouvons la déterminer directement :

2- Les Supports
Nous devons d'abord déterminer le poids équivalent et l'angle d'inclinaison des chaînes
de suspension des câbles en s’appuyant sur deux hypothèses ‘H1’ et ‘H2’ (respectivement
saison sèche et pluvieuse).
Nous déterminerons ensuite la portée critique que nous comparerons avec la portée
moyenne. En fonction du résultat de cette comparaison, nous déterminerons, parmi ‘H1’ et
‘H2’, quelles sont les conditions météorologiques qui imposent les contraintes mécaniques les
plus importantes sur notre portée. Nous en tirerons alors la constante « a » de l'équation
d'état (dite de Blondel). Une fois cette constante obtenue, nous pourrons déterminer la tension
mécanique dans les câbles quel que soient les paramètres météorologiques.
Nous déterminerons ensuite la flèche maximale et la hauteur d'accrochage des
conducteurs, la longueur de la chaîne de suspension et les distances phase/phase et
phase/neutre.

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L'étape suivante consistera à calculer les gabarits des pylônes d'alignement, d'angle,
d'ancrage.
3- Poids équivalent et angle d'inclinaison du câble
Nous allons utiliser deux hypothèses « H1 » et « H2 ». Elles représentent deux
groupes de paramètres qui correspondent respectivement à des conditions extrêmes des
saisons pluvieuses et séche.
L’idée se trouvant en amont du choix de ces hypothèses est que l’action d’une basse
température est surtout dangereuse pour les portées courtes (contraction thermique, cumulée à
une faible différence entre la longueur de la portée et la longueur du câble) tandis que l’action
du vent est surtout dangereuse pour les portées longues (effort transversal proportionnel à la
longueur).
« Tous les éléments constitutifs de la ligne aérienne, à savoir les supports, ancrages, ferrures
et fondations éventuelles, sont calculés en tenant compte de l’état de sollicitation résultant :
- de la traction des conducteurs actifs, de garde et de terre ;
- du poids propre des conducteurs actifs, de garde et de terre, des isolateurs, des ferrures et du
support ;
- de la combinaison la plus défavorable des charges extrêmes résultant des circonstances de
vent et de température déterminées ci-après.
Le vent souffle dans la direction horizontale la plus défavorable dans les conditions
suivantes :
- à la température de +40 °C avec sa force maximale normale ou exceptionnelle ;
- à la température de +15°C avec une force réduite. »
Ces valeurs varient en fonction de la situation géographiques et des conditions climatiques.
Nous calculons donc l’angle d’inclinaison « θ » et le poids équivalent « Péqu » (dans les plans
des conducteurs) pour les deux hypothèses via les formules qui suivent.
Effort du vent : F = C.q.A (N /m) (1)
Dans cette équation, « C » est le coefficient aérodynamique d’ensemble dans la
direction du vent, « A » la surface en m2 des pleins que l’élément présente au vent,
perpendiculairement à la direction dans laquelle il souffle et « q » est la pression dynamique
(en pascal). Cette dernière se déduit de la pression dynamique de base, « qb», donnée, en
fonction de la vitesse du vent (fonction de la hauteur au-dessus du sol), dans le tableau 1. Elle
se calcule par la formule : qb = aV2/2g, où « a » représente le poids spécifique de l’air (1,2
kg/m3) ; « V » est la vitesse du vent (en m/s) et « g » est l’accélération de la pesanteur (9,81
m/s2). L’équation (1) peut se réécrire, dans le cas des lignes, « F = Cx .q.d », où ‘Cx’ est le
coefficient de traînée du câble et ‘d’, son diamètre.
Pour les conducteurs actifs, de garde et de terre, la hauteur à prendre en
considération est la hauteur du point d’attache aux isolateurs ou au support.
La pression dynamique « q » se déduit de « qb » par l‘application d’un facteur
correctif : q = fc . qb. Les valeurs de ce facteur « fc » sont les suivantes :
Pour le calcul de l’effort du vent sur les supports, traverses, isolateurs :
- 0,8 pour le vent horizontal maximum normal ;
- 1,6 pour le vent horizontal maximum exceptionnel.
Pour le calcul de l’effort du vent sur les conducteurs actif, de garde et de terre :
- Pour les portées inférieures à 100 m :

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- 0,7 pour le vent horizontal normal ;
- 1,4 pour le vent horizontal exceptionnel.
- Pour les portées supérieures à 100 m :
- 0,5 pour le vent horizontal normal ;
- 1 pour le vent horizontal exceptionnel.
Tableau1 : Vitesse du vent et pression dynamique en fct de la hauteur

En écrivant les équations d’équilibre projetées, aux extrémités du câble, nous obtenons (cfr.
figure ) :
Selon X : p cos(φ) + F sin(φ) = péqu
Selon Y : p sin(φ) = F cos(φ)
ce qui donne, finalement :

Figure : Efforts appliqués


4- Portée critique et choix de la constante « a »
Pour chaque type de conducteur, il existe une portée critique en dessous de laquelle
l'hypothèse saison pluvieuse ou froide sera plus défavorable, tandis qu'au dessus ce sera
l'hypothèse saison séche ou chaude qui conduira aux contraintes les plus élevées. Cette portée
critique se calcule à l'aide de l'équation d'état (dite de Blondel) en exprimant que les tensions
dans le conducteur doivent être égales pour les deux hypothèses en utilisant la tension
maximale admissible, c'est-à-dire un tiers de la tension de rupture. Nous avons alors :

Avec Tmax = 1/3 Trupture (imposée par la RGIE)

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Dans le cas où la portée moyenne est inférieure à la portée critique, c'est la constante a
associée à l'hypothèse saison froide ou pluvieuse qui sera retenue, sinon ce sera celle associée
à l'hypothèse saison séche ou chaude. Pour la calculer, c'est encore l'équation d'état que nous
utiliserons :


« péqu » est le poids équivalent dans l'hypothèse retenue [N/m] ;
« P » la portée moyenne [m] ;
« T » ≡ Tmax l’effort de traction maximal admissible [N] ;
« E » est le module de Young [n/mm2] ;
« S » la section [mm2] ;
« α » le coefficient de dilatation thermique [°C-1] et
« θ » la température dans l'hypothèse retenue [°C].
Ceci donne un paramètre « a » adimensionnel.
5- Flèche maximale et hauteur des conducteurs
Nous l'obtenons par l'hypothèse H3, dite canicule. La température correspond
généralement à une ambiance de 40°C plus 30°C d'échauffement. Le vent nul impose au fil
d'être vertical.
Nous devons tout d'abord déterminer la tension qui règne dans notre portée. Pour cela
nous prendrons l'équation d'état dans l'hypothèse H3, qui se réduit à une équation du 3e degré
à 1 inconnue, « T ». Nous obtenons les trois racines (numériquement et/ou analytiquement).

Principe de la protection par éloignement : Les conducteurs des lignes aériennes sont écartés
du sol des voies publiques, des cours, des jardins et terrains surplombés et des constructions
d’une distance appelée « distance minimale d’éloignement ». Ces distances sont calculées et
contrôlées sous les hypothèses suivantes :
- pour les mesures dans le plan vertical : vent nul, t° du conducteur égale à 75°C (lignes
HTB) ou 40°C (autres lignes) ;
- pour les mesures dans le plan horizontal : vent horizontal maximal défavorable, t° du
conducteur égale à 15°C.
La formule qui suit exprime la flèche maximale en fonction de la tension, sous l'hypothèse de
canicule (H3, la plus contraignante à ce niveau) :

Les conducteurs devront être accrochés à une hauteur supérieure à « fMAX + garde au
sol ». Le R.G.I.E. impose, pour la garde au sol, une hauteur de base de 6 m (7 m pour une voie
traversée).

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Une majoration de cette distance verticale doit être prise en compte de la manière
suivante : + 1 m par rapport à une voie publique (contrairement au cas des cours, jardins et
terrains), sauf dans le cas basse tension inférieure à 500 V
+ (U – 50)/100, terme proportionnel à la tension3, dès que celle-ci devient
supérieure à 50 kV.
Soit, pour une ligne HT 2ème catégorie, la garde au sol peut s’écrire :

Le R.G.I.E. impose également que le pylône bénéficie de fondations pour toute tension
supérieure à 1 kV. La profondeur d'enfouissement imposée est donnée par :

6- Détermination de la longueur de la chaîne de suspension (Isolateurs)


Nous devons calculer le nombre d'assiettes nécessaires au maintien de la distance de
contournement. Pour une approche rapide, nous utilisons le tableau suivant :
Tableau : Choix du nombre d’assiettes en fonction du niveau de tension

Autre méthode : Méthode développée par le Service de TDEE de l'ULg (Extraite de :


"Réseaux de Distribution de l'Energie Electrique - Considérations Technico-Economiques", Louis MAESEN,
ULg, 1990. Réf. Bibliothèque Montéfiore : T2-90-050. Il est fortement conseillé d’y jeter un coup d’œil ...)

Nous déterminons d'abord le degré de salinité, ensuite la tension de tenue aux chocs de
foudre « BIL » et finalement la longueur de fuite "théorique" « Lf » qui devra être respectée
par la chaîne de façon à protéger la ligne de façon correcte.
En fonction de la zone de pollution retenue, nous allons pouvoir attribuer une valeur à
la tension de contournement « β » [cm/kVϕϕ].

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Tension nominale de tenue aux chocs de foudre « BIL » :
Cette méthode, fait intervenir d’autres critères de dimensionnement (en plus de la tension
nominale). Nous avons, d’une part, la tension la plus élevée admissible par le matériel (UM)
et, d'autre part, la tension nominale de tenue aux chocs de foudre « BIL » (basic insulation
level). Les normes C.E.I. ont établi le tableau suivant :
Tableau : Tension nominale de tenue aux chocs de foudre

Ligne de fuite des isolateurs : La longueur de la ligne de fuite des isolateurs se calcule par la
formule :

Choix de la chaîne d'isolateurs :


 Nous déterminons le ‘BIL’ (à partir de UN, tableau 6.6), le niveau de pollution (définit
la valeur de ‘β’) et l'effort de traction maximal ‘Tmax’ (par l’équation 6.14) auquel la
chaîne sera soumise.
 Nous considérons d'abord des assiettes de type « standard ». En fonction de l'effort de
traction ‘Tmax’ que la chaîne devra supporter, nous choisissons, parmi les modèles
d'assiettes convenant, celui de pas le plus petit parmi la liste proposée au tableau 6.7.
 En se référant au tableau 6.8, nous déterminons le nombre ‘N1’ d'assiettes nécessaires
via le modèle d'assiette (le pas) et le ‘BIL’. ƒ Nous déterminons le nombre ‘N2’ en
vérifiant que la longueur de la ligne de fuite est suffisante :

 Comparant N1 et N2, si le module de leur différence est inférieur à 5, alors le nombre


d'assiettes est la plus grande des deux valeurs ‘N1’ et ‘N2’. Dans le cas contraire, nous
considérons que les conditions sont néfastes et avons recours à des assiettes de type «
antifog ». Ces dernières sont surdimensionnées au point de vue de la ligne de fuite par
rapport aux assiettes « standard ». Dans ce cas, nous recommençons le calcul en se basant
sur les tableaux 6.9 et 6.10.

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 Une fois les caractéristiques de pas et masse de l'assiette ainsi que le nombre d'assiettes
déterminées, nous pouvons calculer la longueur « SL » et le poids de la chaîne
d'isolateurs.
7- Distance phase/phase et phase/terre
L’écartement vertical entre phases, Eϕϕ, vaut :

Où UN est la tension nominale [kV] ; CFI coefficient qui dépend de la nature du conducteur ;
fmax la flèche maximale [m] ; SL la longueur de la chaîne d'isolateur [m] (Le R.G.I.E. donne les
valeurs suivantes : CFI = 0,75 pour les conducteurs en cuivre et CFI = 1 pour les conducteurs à base
d'aluminium).

La distance verticale min. entre phases et terre vaut :


Pour des pylônes d’angle quelconque « β », la distance horizontale minimale entre phases,
imposée par le RGIE, est donnée par la formule :

8- géométrie des pylônes


Nous limiterons notre étude à la proposition d’un modèle qui respecte toutes les
conditions mécaniques et électriques pour chaque type de pylônes (alignement/suspension,
angle, ancrage/arrêt).
Ce genre de calcul est habituellement réservé au génie civil. Il s’agit donc de faire
preuve d’ingéniosité, d’imagination et de bonne pratique tout en se rappelant qu’il n’y a pas
qu’un seul modèle valable, mais une infinité. Il est difficile, à l’heure actuelle, de donner une
méthode précise de cette recherche du gabarit idéal. Nous conseillerons donc au lecteur de se
reporter à l'exercice résolu.
9- Calcul des efforts en tête de pylône
L'appui est soumis à trois moments :
M1 = moment dû au poids propre de l'ensemble formé par les conducteurs, les chaînes
d'isolateurs et la ferrure.
M2 = moment dû à la force aérodynamique du vent s'exerçant sur les conducteurs.
M3 = moment dû à la force aérodynamique appliquée de façon répartie sur le support.
Pour obtenir l'effort en tête résultant, il suffit de diviser le moment résultant par la hauteur
hors-sol.
Ces moments sont déterminés aisément à partir de la connaissance des conditions
météorologiques dimensionnantes (H1 ou H2), permettant le calcul de la constante « a » de
Blondel, de la tension de la ligne et des angles d’application des efforts.
Remarques :
 M1 est nul pour les pylônes dont les conducteurs sont placés en nappe et nappe-voûte,
grâce à la symétrie. Il ne l’est pas pour les arrangements en triangle ou drapeau.
 M2 n’est jamais nul (idem pour M3). Par rapport au sol, le bras de levier correspond à
la somme des hauteurs d’ancrage des différents conducteurs soutenus par le pylône.

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10- Effet couronne
L'effet couronne est un phénomène difficile à quantifier et une littérature abondante
sur ce sujet est disponible dans les bibliothèques. Le critère souvent utilisé consiste à vérifier
que le champ superficiel reste bien inférieur à 18 kVeff/cm. Ce champ « EMAX » se calcule
par la formule :

EPH représente l’écartement entre phases et HMIN la distance minimale entre un


conducteur et le sol.

VII- Exemple de problème de dimensionnement d’une ligne Aérienne

Enoncé : Dimensionner (choix de la section, gabarit du pylône) et évaluer le coût


d’investissement pour réaliser une jonction aérienne à 36kV en conducteur AMS (alliage Al,
Mg, SI) de 35 km devant transiter une puissance de 10MW (facteur de puissance 0,9 inductif).
Nombre d'années projetées, T : 20 ans ; augmentation annuelle de la puissance, a : 3%.
L’alliage conducteur possède une résistivité de 0,357.10-7 Ω.m à 20°C et son coefficient de
température « α » vaut 0,004 K-1
Donnée du réseau :
Nous savons que la puissance de court-circuit à considérer ne dépassera jamais 700
MVA pendant 1,5 secondes.
Contraintes électriques :
Nous admettrons une chute de tension maximale de 9%. Nous pouvons tabler sur une
utilisation de 2000 heures par an à pleine charge.
Données économiques :
Les paramètres concernant le facteur d'actualisation sont les suivants :
 taux d'intérêt, i : 8,5% ;
 pourcentage d'accroissement du prix du kWh, b : 2% ;
Nous ne les utiliserons que dans le calcul de ce facteur.
Le prix du kWh de perte vaut 40,65 FCFA / kWh.
Le coût du conducteur est de 3 248,8 FCFA/kg (y compris le tirage) et sa masse volumique à
20°C vaut 2697 kg/m3.
Les accessoires coûtent 194 842,85 FCFA pour une chaîne de suspension et 324 742,45
FCFA pour une chaîne d’ancrage.
Le coût des pylônes se déduit à partir de la formule suivante : « -186 727,4 + 812,2 .h2,3 +
26,2.F» et s’exprime en FCFA, avec « h » [m] la hauteur totale du poteau (le sommet se
situant au niveau du point d’accrochage des conducteurs sur les chaînes de suspension) et «
F» l’effort en tête [N].
Données géographiques :
La ligne pourra être tirée avec une portée moyenne de 160 m, avec 80% de pylônes
d’alignement, 10% de pylônes d’angle (30°) et 10% de pylônes d’arrêt.

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Données météorologiques :
Les hypothèses à considérer seront les suivantes :
 H1 : + 40°C et vent de force maximale normale (saison séche) ;
 H2 : +15°C et vent réduit (saison froide) ;
 H3 : +70°C sans vent (canicule) ;
 H4 : +15°C sans vent.
Le vent à considérer sera de 35 m/s, ce qui correspond à une pression dynamique de base
qb de 750 N/m2. Les supports seront en béton précontraint (coefficient de traînée 1,85), les
câbles sont torsadés (coefficient de traînée de 1,45). Nous considérerons une pression de
0,5.qb sur les câbles par vent de force maximale normale et de 0,25 qb pour le vent réduit.
Rappel : Force linéique = Cx .q .φ (N/m) où Cx est le coefficient de traînée, q la pression
considérée et φ le diamètre du câble.

Travail à faire :
Choisir de la section des conducteurs de phase de manière à respecter les critères de
dimensionnement conformément à la théorie. La température de service vaut environ 70°C, et
la température maximale environ 250°C.
Déterminer les efforts de tractions et flèches dans les trois hypothèses (H1 à H3),
l’espacement entre phases et déduire un gabarit du pylône.
L’équation de changement d’état peut s’écrire :

Où p est la charge linéique [N/m] dans le plan du câble ;


S la portée [m] ;
T la traction [N] dans l’état considéré ;
E le module d’élasticité [N/m2] ;
A la section du câble [m2] ;
α le coefficient de dilatation thermique linéaire [°C-1] (= 23.10-6 °C-1 pour l’AMS) ;
ϑ la température de l’état considéré.
Nous déduirons, de cette formule, la portée critique (pour laquelle la traction est identique
sous les hypothèses H1 et H2).
Pour l’inductance, nous considérerons « X = 0.4 Ω/km » comme valeur de départ. Il n’est pas
prévu de compensation réactive.

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TPE :
1- Méthodes utilisées pour augmenter la puissance d’une ligne de transport
2- Transport de l'énergie à très haute tension (Fonctionnement à vide, Fonctionnement en
charge et impédance caractéristique)
3- Maintenance des lignes aériennes
4- Méthodes d’interconnexion et échanges de puissance sur les réseaux interconnectés.
5- Puissances d'une ligne souterraine
6- Dimensionnement d’une ligne électrique souterraine
7- Transport de l’énergie en courant continu
8- Coût de l’électricité-Tarification au Cameroun
9- Contrôleurs automatiques des réseaux électriques

Exercices :
Exercice1 :
Expliquer ce qu'on entend par :- isolateur à chaîne- fil de garde- effet couronne- flèche d'une
ligne- ligne galopante- réactance d'une ligne
Exercice 2 : Pourquoi les pylônes d'une ligne de transport doivent-ils être solidement mis à la
terre?
Exercice 3 : Dans certaines régions, on remarque parfois deux lignes triphasées identiques
installées côte à côte et supportées par des pylônes distincts. Pourrait-on remplacer ces deux
lignes par une seule en doublant la grosseur des conducteurs? Expliquer.
Exercice 4 : Comment se fait-il qu'on n'utilise pas plus souvent des câbles souterrains au lieu
des lignes aériennes entre les centrales de production et les centres d'utilisation?
Exercice 5 : Supposons qu’il existe les lignes à 735 kV entre Lagdo et Ngaounderé, ces lignes
possédant une longueur de 1200 km. La différence de tension entre les deux extrémités de
chaque ligne est-elle appréciable?
Exercice 6 : Dans l’exercice précédent, la portée des lignes est de 480 m. Combien de
pylônes a-t-il fallu installer sur chaque ligne entre Lagdo et Ngaounderé?

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Exercice7 : On vient de mettre hors tension une ligne à 13,2 kV ayant une longueur de 20 km.
Un monteur de ligne pourrait subir un choc électrique fatal s'il ne reliait pas la ligne à la
terre avant d'y toucher. Expliquer pourquoi ?
Exercice 8 :
Une ligne de transport monophasée ayant une longueur de 10 km, possède une résistance R
de 5Ω. Elle est alimentée par une source Es de 600 V et la charge résistive varie entre 100 Ω
et 1Ω. Quelles sont la tension ER aux bornes de la charge et la puissance PC fournie à celle-ci
lorsque la résistance est de 100Ω ? 50Ω? 25Ω? 10 Ω? 5Ω? 2Ω? 1Ω? Tracer la courbe de E R
en fonction de PC.

Exercice 9 :
Une ligne de transport monophasée ayant une longueur de 10 km, possède une réactance
inductive de 5Ω. Elle est alimentée par une source Es de 600 V et la charge résistive varie
entre 100 Ω et 1 Ω. Quelles sont la tension ER aux bornes de la charge et la puissance P C
fournie à celle-ci lorsque la résistance est de 100 Ω? 50 Ω? 25 Ω? 10 Ω? 5 Ω ? 2 Ω? 1 Ω?
Tracer la courbe de ER en fonction de PC.

Exercice 10 :
Dimensionner (choix de la section, gabarit du pylône) et évaluer le coût d’investissement
pour réaliser une jonction aérienne à 70kV en conducteur AMS (alliage Al, Mg, SI ;ρAMS,20°C
= 3,57.10-8 Ω.m ; α = 4.10-3 °C-1) de 50 km devant transiter une puissance de 10MW (facteur
de puissance 0,9 inductif).
Données du réseau :
Nous savons que la puissance de court-circuit à considérer ne dépassera jamais 1 GVA
pendant 0,3 secondes.
Contraintes électriques :
Nous autoriserons une chute de tension maximale de 10%.
Nous pouvons tabler sur une utilisation de 8000 heures par an à mi-charge.
Données économiques :
Les paramètres concernant le facteur d'actualisation sont les suivants : taux d'intérêt, i : 6% ;
augmentation annuelle de la puissance, a : 3,5% ; pourcentage d'accroissement du prix du
kWh, b : 2% ; nombre d'années, T : 20 ans.

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Le prix du kWh de perte pour l'année 1 vaut 40,65 FCFA/kWh.
Le coût du conducteur est de 3 248,8 FCFA/kg (y compris le tirage)
Les accessoires coûtent 194 842,85 FCFA pour une chaîne de suspension et 324 742,45
FCFA pour une chaîne d’ancrage. Les pylônes coûtent « -186 727,4 + 812,2 .h2,3 + 26,2.F»
en FCFA avec h la hauteur totale du poteau (le sommet se situant au niveau du point
d’accrochage des conducteurs sur les chaînes de suspension) et F l’effort en tête (N).
Les pinces soutenant les câbles pèsent 9 kg/pince.
Données géographiques :
La ligne pourra être tirée avec une portée moyenne de 180m, avec 80% de pylônes
d’alignement, 10% de pylônes d’angle (30°) et 10% de pylônes d’arrêt.
Données météorologiques :
Les hypothèses à considérer seront les suivantes :
H1 : + 35°C et vent de force maximale normale ou exceptionnelle (été) ;
H2 : +15°C et vent de force réduite (hiver) ;
H3 : +70°C sans vent (canicule) ;
H4 : +15°C sans vent.
La zone est peu polluée.

Le vent à considérer sera de 35 m/s, ce qui correspond à une pression dynamique de base qb
de 800 N/m2. Les supports seront en béton précontraint (coefficient de traînée 2,1 ; largeur
d'un pylône : 50 cm ; q = 0,8. qb). Les câbles sont torsadés (coefficient de traînée 1,45).
Nous considérerons une pression de ‘qb’ sur les câbles par vent de force maximale
exceptionnelle et de « 0,25. qb » pour le vent de force réduite (force linéique = Cx. q. φ
[N/m], où ‘Cx’ est le coefficient de traînée, ‘q’ la pression considérée et ‘φ’ le diamètre du
câble).
Travail à faire :
Le choix de la section : nominal, c-c (température de service environ 70°C, température
maximale environ 250°C), chute de tension, économique ; les tractions et flèches dans les
quatre hypothèses, l’espacement entre phases, le gabarit du pylône, une estimation de
l'inductance longitudinale de la ligne ainsi qu'une estimation de l'effet couronne.
Equation de changement d’état :

Où p est la charge linéique [N/m] dans le plan du câble ; S la portée [m] ; T la traction [N]
dans l’état considéré ; E le module d’élasticité [N/m2] ; A la section du câble [m2] ; α le
coefficient de dilatation thermique linéaire [°C-1] et ϑ la température de l’état considéré.
Nous déduirons de cette formule la portée critique pour laquelle la traction sera identique et
valant la valeur maximale pour les deux hypothèses de calcul (vent max., haute température
et vent réduit par basse température).
Nous considérons ‘X=0.4 Ω/km’ comme valeur de départ. Il n’est pas prévu de compensation
réactive.

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ANNEXES

Principes d'aménagement pour lignes électriques :


Emplacement des pylônes :
Les lignes aériennes seront intégrées aux éléments dominant le paysage, tels que forêts,
grandes voies de communication, zones industrielles etc. Les pylônes de grande hauteur ne
seront pas implantés dans le voisinage immédiat d'éléments épars tels que fermes, chapelles,
ponts de bois etc.

Adaptation au relief :
L'emplacement et la hauteur des pylônes pour lignes à grandes portées seront choisis de telle
manière que les conducteurs suivent la configuration du relief.

Emplacement des pylônes :


Les lignes électriques descendant vers la vallée seront construites en amont des routes et des
chemins, mais ne dépasseront jamais la ligne de l'horizon.

Traversée des vallées : Les traversées des vallées sont à réduire au minimum et, quand elles
ne peuvent être évitées, à prévoir dans les rétrécissements des vallées.

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Chaînes de montagnes : On aménagera les lignes traversant des chaînes de montagnes dans
le flanc des ensellements.

Terrasses : Sur les pentes en terrasses, les lignes seront construites sur les déclivités et non
sur les paliers.

Collines peu élevées : Lorsqu'une colline est moins haute que les pylônes, ceux-ci seront
installés au pied de la colline et non en pleine pente.

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Collines et crêtes de montagnes : Les lignes survolant les croupes des collines et les crêtes
des montagnes seront portées par deux pylônes de faible hauteur plutôt que par un seul
pylône élevé. Les chaînes de montagnes et de collines seront traversées à flanc en suivant les
combes et les ensellements.

Voies de communication
Voies de communication principales et voies ferrées : En plaine de même qu'en rase
campagne, les lignes aériennes suivront toujours les voies de communication principales et
les voies ferrées.

Contournement : Les forêts seront toujours contournées à moins qu’il n'en résulte des
inconvénients encore plus grands pour le paysage.

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Tableau : Caractéristiques d’assiettes standard

Tableau : BIL vs. Nbre d’assiettes (standard)

Tableau : Caractéristiques d’assiettes anti-brouillard

Tableau : BIL vs. Nbre d’assiettes (Antifog)

Propriétés des matériaux constituant les conducteurs de lignes aériennes :

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