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Le système interféron : structure, biologie, applications

F. Lefèvre

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F. Lefèvre. Le système interféron : structure, biologie, applications. Annales de Recherches Vétéri-
naires, 1989, 20 (1), pp.17-38. �hal-00901840�

HAL Id: hal-00901840


https://hal.science/hal-00901840
Submitted on 1 Jan 1989

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Article de synthèse

Le système interféron : structure, biologie, applications

F. Lefèvre

Station de recherches de virologie et d’immunologie de l’INRA, Centre de Recherches de Jouy-en-


Josas, Domaine de Vilvert, 78350 Jouy-en-Josas, France

(reçu le 15-4-1988, accepté le 7-6-1988)

Résumé ― Cet article de synthèse présente une vue générale (1 ) des propriétés structurales des 3
types d’interférons (a, (f et y ) rencontrés chez les mammifères et des familles de gènes les codant,
(2) leurs principales propriétés biologiques et les mécanismes moléculaires in vitro et in vivo où ils
sont impliqués, (3) et leurs applications en médecine humaine et vétérinaire. La mise en cause
récente de sous-espèces d’interféron dans des processus physiologiques est analysée dans le cas
de la différenciation cellulaire, des interactions avec d’autres
de la régulation de la croissance et
cytokines et des effets hormonaux.
interferon - structure - biologie - applications

Summary ― The interferon system : structure, biology, applications. This article presents an
overview of (i) the structural features of the 3 types of mammalian interferon proteins (a, (i, and y)>
and of the gene families encoding them, (ii) the main biological effects and molecular events media-
ted in vitro and in vivo by these molecules and (iii) their present use in human and veterinary medi-
cine. Recent results are detailed concerning the involvement of some interferon subspecies in phy-
siological processes such as regulation of growth and differentiation of some cell lineages,
interaction with other cytokines and possible hormonal effects of interferons.

interferon - structure - biology - application

Introduction par la cellule et capable d’induire dans


des cellules cibles un état de résistance à
La mise en évidence de l’interféron (IFN) l’infection par un virus : ce facteur fut
remonte à l’année 1957, date à laquelle appelé interféron (Isaacs et Lindenmann,
Isaacs et Lindenmann montrèrent qu’un 1957). Depuis ce moment, un nombre
phénomène jusqu’alors appelé interfé- considérable de données ont été obte-
rence virale, défini comme la restriction nues concernant la nature, la structure,
de la multiplication d’un virus dans une les propriétés biochimiques et biologiques
cellule ayant été antérieurement ou simul- des IFN, sur leur génétique ainsi que sur
tanément en contact avec un autre virus, les moyens de les produire en quantité
était dû à un facteur synthétisé et sécrété importante. Les raisons principales de cet
approfondissement ont été bien sûr la référence à leur propriété d’agent anti-
découverte de leurs propriétés antitumo- viral. Les IFN sont actuellement divisés en
rales, mais aussi le rôle qu’ils jouent in 3 types antigéniquement distincts (c’est-à-
vitro dans l’inhibition de la réplication des dire qu’un sérum monospécifique dirigé
virus, in vivo dans la pathogénie des contre un type d’IFN ne neutralise pas
infections virales et comme modulateurs l’activité biologique des 2 autres) : a (IFN-
du système immunitaire. a),[3 (IFN-(3) et y (IFN-y). Ces 3 classes
Les IFN
sont actuellement définis d’IFN ont été retrouvées dans la plupart
comme une famille de protéines souvent des espèces de mammifères, et bien que
glycosylées synthétisées par les cellules ces protéines induisent toutes l’état antivi-
de vertébrés en réponse à l’infection vira- ral par un mécanisme similaire, elles diffè-
le, à une stimulation immunitaire ou à une rent par leurs propriétés
biochimiques,
large gamme d’inducteurs biologiques ou leurs inducteurs et mécanismes d’induc-
chimiques. Ils sont, par définition, ca- tion, leurs cellules d’origine, ainsi que
pables d’induire dans des cellules cibles, par le nombre de sous-espèces molécu-
par le biais de nouvelles synthèses laires présentes dans chaque classe. Le
d’ARN et de protéines, un état de résis- Tableau1 résume ces propriétés.
tance à l’infection par un large spectre de Nous décrirons succinctement les ca-
virus à ADN et à ARN (Committee of
ractériques biochimiques générales de
Interferon Nomenclature, 1980). chacune des 3 classes d’IFN ainsi que les
Toutefois les propriétés antivirales de caractéristiques des gènes ou des famil-
ces molécules, si elles suggèrent à juste les multigéniques qui les codent.
titre que leur rôle biologique le plus
évident est celui de moyen de défense
L’interféron a
non spécifique de l’organisme contre l’in-
fection virale, ne constituent en fait
qu’une des facettes du système IFN. Les L’IFN-a, appelé IFN leucocytaire ou lym-
IFN possèdent en effet de nombreuses phoblastoïde, est principalement produit
autres propriétés : inhibition de la crois-
par les lymphocytes et macrophages san-
sance cellulaire, effets complexes sur la
guins ou par certaines lignées lympho-
différenciation cellulaire, effets immuno- blastoïdes en réponse aux infections
modulateurs, effets hormonaux, induction virales, aux cellules xénogéniques (stimu-
spécifique de systèmes enzymatiques lation allogénique) et dans une moindre
particuliers et des antigènes d’histocom- mesure, après traitement par des ARN
patibilités, etc. Tout cela laisse entrevoir double brin synthétiques. Il est stable à
que le rôle in vivo de cytokines est
ces pH 2, N-glycosylé dans certaines espèces
beaucoup plus complexe. Après un bref (souris et peut-être porc) mais pas chez
rappel concernant la structure des IFN et l’homme, et présente un poids moléculai-
de leurs gènes, nous tenterons, dans re apparent variant de 16 000 à 20 000
cette revue, d’effectuer un tour d’horizon
(Langer et Pestka, 1985). Des études
de ces multiples propriétés. biochimiques (Allen et Fantes, 1980) ainsi
que le clonage et l’étude de la séquence
Les différents nucléotidique des gènes de I’IFN- A
types d’interférons humain ont montré l’existence de nom-
breuses sous-espèces d’IFN-a présentant
On a assez rapidement montré qu’il exis- de fortes homologies au niveau de leurs
tait en fait toute une famille d’IFN par séquences polypeptidiques. Il existe chez
l’homme au moins 15 gènes potentielle- ly, 1985; Shepard et al., 1985). Les gènes
ment fonctionnels non allèles (Weissman de classe 1 présentent entre eux une
et Weber, 1986). Cette multiplicité de homologie d’au moins 85% et les gènes
sous-espèces d’IFN-a existe apparem- de classe Il présentent une homologie
ment chez tous les mammifères. plus faible avec les gènes de classe 1.
Remarquons que, dans les préparations Ces derniers codent pour une préprotéine
d’IFN leucocytaire humain viro-induit, cer- ayant au plus 189 acides aminés, les 23
tains sous-types d’IFN-a sont nettement acides aminés N-terminaux de cette pro-
prédominants (IFN-al et IFN-a2) et il a téine constituant le peptide signal, qui est
été montré que, malgré le grand nombre clivé lors de la sécrétion de la protéine
de gènes IFN-a potentiellement fonction- pour donner une protéine mature d’au
nels, certains sont très peu exprimés in plus 166 acides aminés. Les gènes de
vivo et in vitro, au moins en réponse à classe Il codent pour une protéine pré-
une induction virale (Hiscott et al., 1984). sentant 6 acides aminés supplémentaires
Les gènes des IFN-a présentent la parti- à leur extrémité C-terminale, soit 172
cularité de ne pas posséder d’introns : ils acides aminés au total pour la protéine
constituent une famille multigénique qui, mature. Outre l’homme, ces 2 sous-
chez l’homme, se subdivise en 2 sous- familles ont été mises en évidence chez
familles, dites de classeI et de classe Il les bovins (Capon et al., 1985; Velan ett
(Capon et al., 1985; Hauptmann et Swet- aL, 1985), le porc (Lefèvre et La Bonnar-
dière, 1986; Lefèvre, 1987) et le cheval quoique significative selon certains (Seh-
(Himmler et al., 1986). Chez la souris, gal et al., 1986). Fait important, l’analyse
seuls des gènes homologues de la sous- de la séquence de l’IFN-/32 a révélé que
famille de classeI ont été décrits jusqu’à cette molécule était identique au B Cell
présent (Shaw et aL, 1983; Daugherty e t Stimulatory Factor-2 (BSF-2) (Sehgal et
al., 1984; Zwarthoff et al., 1985; Kelley et al., 1987), à une protéine humaine de
Pitha, 1985; Dion et al., 1986). Chez poids moléculaire 26 000 induite dans les
toutes les espèces où ils ont été étudiés, fibroblastes humains traités par le polyl-
à savoir l’homme, la souris et le porc, les polyC et la cycloheximide (Haegeman e t
loci IFN-a sont physiquement étroitement aL, 1986) et à l’Hepatocyte Stimulating
liés et localisés dans une même région Factor (HSF) isolé à partir de monocytes
chromosomique : chromosome 9 chez par Gauldie et al. (1987) : il s’agit en fait
l’homme (Trent et al., 1982; Shepard et d’une lymphokine produite par les fibro-
al., 1985), 4 chez la souris (Kelley et al., blastes, les macrophages et les lympho-
1983) et 1 chez le porc (Yerle et al., cytes T sous l’effet de divers stimulus et
1986). douée de fonctions pléiotropiques dont
celle de facteur de différenciation des lym-
phocytes B et de régulateur autocrine de
L’interféron /3 la croissance des fibroblastes. Notons
que l’activité antivirale de cette molécule
est contestée par plusieurs équipes et le
L’IFN-/3, appelé aussi IFN fibroblastique, nom d’Interleukine 6 a été proposé pour la
est principalement produit par des cel-
lules de type fibroépithélial en réponse à désigner (voir pour plus de détail les
revues récentes de Revel et al., 1987;
l’infection virale et au traitement par des
ARN double brin tels que l’homopolymère
Vilcek, 1987; Kishimoto et Hirano, 1988).
Chez l’homme, le gène de l’IFN-/31 est
d’acide riboinosique-ribocytidylique (polyl-
localisé sur le chromosome 9 non loin du
polyC). Comme I’IFN-a, il est stable à locus IFN-a (Trent et aL, 1982) alors que
pH 2 et c’est une glycoprotéine de poids le gène de l’IFN-/32 se trouve sur le chro-
moléculaire apparent 20 000 (Langer et
mosome 7 (Sehgal et al., 1986). Notons
Pestka, 1985). Chez l’homme, outre cet enfin que certains auteurs affirment, avec
IFN-/3 classiquement décrit (IFN-/31) des arguments convaincants, qu’il existe
(Derynck et al., 1980), un IFN-02, induit chez l’homme d’autres gènes de l’IFN-(3
dans les mêmes conditions que l’IFN-[31,
fonctionnels sur les chromosomes 2, 4 et
a été décrit (Weissenbach et al., 1980).
Le gène codant pour cette molécule a été 5 (Sagar et al., 1982).
cloné et s’est révélé être très différent du Chez les autres mammifères, seuls
locus IFN-/31 (Zilberstein et al., 1986) : des gènes apparentés au locus IFN-/i1
alors que les gènes IFN-a et j31 sont humain ont été identifiés et leur nombre
dépourvus d’introns et présentent une semble variable en fonction des espèces :
certaine homologie indiquant qu’ils pro- la souris et le chat n’en possèdent appa-
viennent d’un gène ancêtre commun remment qu’un (qui se trouve chez la sou-
(Taniguchi et al., 1980), le locus IFN-/32 ris sur le chromosome 4 au voisinage du
contient des introns et ne présente pas locus IFN-a), le lion et le lapin semblent
d’homologie importante avec les 2 autres. en posséder 2 alors que le cheval, le
De plus, bien qu’étant théoriquement du boeuf et le porc possèdent manifestement
même type sérologique, les 2 protéines un nombre important de gènes IFN-/3
présentent une homologie très faible (Higashi et al., 1983; Wilson ef al., 1983;
Leung ef al., 1984; Himmler et al., 1986). de certaines sous-espèces moléculaires
d’IFN recombinants différaient notable-
ment des propriétés observées pour les
L’interféron 7
préparations purifiées d’IFN «naturels»
constituées d’un mélange de ces diffé-
L’IFN-y, ou IFN immun, est produit par les rentes sous-espèces. Ainsi, certains sous-
lymphocytes T stimulés par un antigène types d’IFN-a possèdent soit une activité
spécifique (au cours de la réponse immu- antivirale, soit une activité anticellulaire,
nitaire) ou par des mitogènes T tels que la soit une capacité à stimuler les cellules
phytohémagglutinine et la concanavaline Natural Killer (NK) plus marquée que
A (Ronnblom et al., 1982). Il est considéré d’autres (Fish et al., 1983; Ortaldo et al.,
comme une lymphokine à part entière. Il 1984; Rubinstein, 1987). L’existence de
est labile à pH 2, c’est une glycoprotéine multiples sous-espèces d’IFN-a et, dans
de masse moléculaire apparente 20 et certains cas, d’IFN-/3 a donc sans doute
25 000 D, ces 2 composants représentant une réelle signification biologique : il est
sans doute le même polypeptide ayant probable que des sous-espèces distinctes
subi des modifications posttraduction- d’IFN sont induites dans des circons-
nelles différentes. A l’état natif, il est pré- tances pathologiques ou physiologiques
sent sous la forme d’un dimère. Le mono- différentes, et possèdent des rôles spé-
mère est constitué de 146 acides aminés cialisés dans le développement de l’état
et ne présente pas d’homologie significati- antiviral, la régulation des fonctions immu-
ve avec les autres types d’IFN (Langer et nitaires, de la croissance et de la différen-
Pestka, 1985). Il est codé par un gène ciation cellulaire.
unique comportant 3 introns, localisé chez
l’homme sur le chromosome 12 (Trent e t
al., 1982). Activité spécifique et spécificité d’espèce

L’activité spécifique des IFN, c’est-à-dire


le nombre d’unités d’activité biologique
Principales propriétés biologiques des
interférons par milligramme de protéine purifiée, est
très élevée : l’état antiviral peut en effet
être conféré à des cellules avec des
Bien que les IFN aient été mis en évi- doses pondérales infimes d’IFN de l’ordre
dence par le biais de leur effet antiviral, de quelques dizaines de picogrammes.
on s’est ultérieurement rendu compte Ainsi, les tests d’inhibition de l’effet cyto-
qu’ils possédaient de nombreux autres pathogène d’un virus après traitement des
effets qui furent longtemps plus ou moins cellules cibles à I’IFN sont très sensibles
contestés et attribués à la présence d’im- et classiquement utilisés pour les titrages
puretés dans les préparations. L’obtention des préparations d’IFN. L’unité d’IFN a été
de préparations d’IFN purifiés jusqu’à l’ho- définie comme la quantité capable de
mogénéité, et plus récemment des IFN réduire de 50% la croissance d’un virus
recombinants produits par des cellules sur des cellules en culture. La valeur de
bactériennes ou eucaryotes à partir de l’unité dépend naturellement du type
gènes clonés, a permis de lever la plupart d’IFN, du système virus-cellule utilisé et
des doutes sur leurs effets pléiotropiques, des conditions de mise en oeuvre du test.
autres qu’antiviraux. Cependant, on a pu Cela a nécessité l’adoption, par un comité
montrer que les propriétés biologiques d’experts de l’OMS en 1978, de prépara-
tions de référence internationales d’IFN voque l’émission d’un signal vers le noyau
leucocytaires et fibroblastiques humains qui induit la synthèse de protéines res-
contenant un nombre défini d’unités inter- ponsables de l’inhibition de la multiplica-
nationales (UI) d’activité IFN (Finter, tion virale dans la cellule.
1981). Cela a permis de constater que les L’effet des IFN
sur la réplication virale
activités spécifiques des différents types
est pléiotropique, ce qui explique que tous
et sous-types d’IFN atteignent parfois des
les virus sont, à des degrés divers, sen-
valeurs de 10$ à 10 9 UI/mg de protéine
sibles à l’action de I’IFN. Les étapes du
purifiée.
cycle viral affectées par I’IFN sont
Bien que présentant de fortes homolo- variables en fonction du système (voir la
gies au niveau de leur séquence polypep- revue de Galabru et Hovanessian, 1984).
tidique, reflétant l’existence d’homologies C’est toutefois au niveau de la traduction
au niveau de leurs gènes, les IFN sont
des ARN messagers (ARNm) viraux que
différents d’une espèce à l’autre et leur se situe la restriction la plus efficace et la
activité biologique est relativement spéci- mieux caractérisée, les principaux sys-
fique de l’espèce d’origine. Ainsi, I’IFN tèmes enzymatiques impliqués dans ce
humain protège faiblement les cellules de
phénomène (2-5A synthétase et protéine
souris contre l’infection virale et réci-
kinase) seront décrits plus loin.
proquement, les cellules humaines sont
peu sensibles à I’IFN murin. Cependant, Dans de nombreux cas cependant, l’ef-
si la spécificité d’espèce des IFN est long- fet de I’IFN peut se situer à une phase
temps restée un dogme, on sait mainte- plus précoce ou plus tardive du cycle
nant que ce dogme présente des excep- viral : inhibition de la décapsidation du
tions notoires, I’IFN d’une espèce donnée virus lors du cycle lytique du virus SV40
étant fréquemment actif (souvent moins, (Joklik, 1980; Revel et al., 1980), inhibi-
mais parfois plus) sur des cellules issues tion du fonctionnement de la transcriptase
d’une espèce différente (Yilma, 1983). virale et de la pénétration des virions
Ainsi l’IFN-a humain est en général plus dans les cellules dans le cas du virus de
actif sur des cellules bovines que sur les la stomatite vésiculaire (VSV) (Marcus et
cellules humaines, il en est de même de Sekellick, 1978; Maheshwari et al., 1980;
l’IFN-a porcin vis-à-vis des cellules Whitaker-Dowling et aL, 1983), inhibition
bovines (Gresser et al., 1974). de l’assemblage et du bourgeonnement
des virions dans le cas des rétrovirus
(Pitha et al., 1978).
Induction de l’état antiviral
Il convient enfin de mentionner que cet
effet antiviral a été largement documenté
Les cellules traitées par les IFN dévelop- in vivo chez l’animal de laboratoire. C’est
pent un état antiviral caractérisé par l’inhi-
principalement la souris qui a été utilisée
bition de la réplication d’un grand nombre comme modèle expérimental avec des
de virus à ADN ou à ARN. Les méca- virus tels que le VSV, le virus de l’encé-
nismes biochimiques d’induction de l’état phalomyocardite, le virus de la choriomé-
antiviral sont complexes et encore incom- ningite lymphocytaire (CML) et les her-
plètement compris, ils constituent cepen- pèsvirus. Dans la majorité des cas,
dant l’une des facettes les plus étudiées l’injection d’anticorps anti-IFN pendant le
du système IFN. Ils obéissent au schéma cours de l’infection aboutit à une aggrava-
général suivant : I’IFN, en se fixant sur un tion de la maladie virale, ce qui prouve
récepteur de la membrane cellulaire, pro- bien le rôle de barrière que joue le systè-
me IFN vis-à-vis des infections virales Daudi), I’IFN semble avoir un effet anta-
(Stewart, 1979b). L’IFN exogène, injecté à goniste vis-à-vis de certains facteurs de
l’animal, a également un effet positif mais croissance (présents dans le milieu de
son efficacité est variable et dépend de culture de ces cellules) et un effet inhibi-
nombreux paramètres. Elle est d’autant teur de l’expression de certains proto-
plus nette que la dose d’IFN est élevée, oncogènes aboutissant au retour ou au
répétée, administrée précocement suite à maintien en phase GO/G1 du cycle cellu-
une dose faible de virus (mimant l’infec- laire (Tamm ef al., 1987). Notons qu’il faut
tion naturelle), l’efficacité maximale étant 100 à 1 000 fois plus d’IFN pour obtenir
obtenue quand I’IFN est injecté avant l’effet anticellulaire que pour déclencher
l’inoculation. Des inducteurs d’IFN ont l’effet antiviral. De plus, l’inhibition conduit
également été utilisés (virus avirulents, rarement à la mort cellulaire et est sou-
endotoxines, polyl-polyC). Ils sont cepen- vent réversible en l’absence d’IFN.
dant souvent toxiques et entraînent à la L’IFN-y est le plus actif des 3 types d’IFN.
longue une hyporéactivité à l’induction
(Stewart, 1979a). De nombreux exemples montrent éga-
lement l’aptitude des IFN à induire, chez
les lignées cellulaires tumorales ou trans-
formées par des rétrovirus, une réversion
Effets des IFN sur la croissance et la dif- vers le phénotype normal. Cette réver-
férenciation cellulaires
sion, parfois durable, s’accompagne en
général d’une diminution de l’expression
de l’oncogène viral ou du proto-oncogène
Les IFN possèdent une action inhibitrice
associé à la transformation, ainsi que
sur la croissance des cellules normales d’une perte des propriétés tumorigènes
comme des cellules tumorales, aussi bien
in vivo (voir par exemple Sergiescu et al.,
in vivo qu’in vitro. Les mécanismes molé-
1986 et pour une revue plus complète
culaires d’une telle inhibition sont mal
Tamm et al., 1987).
compris et la phase du cycle cellulaire
affectée par le traitement à I’IFN est très Les effets des IFN sur la différenciation
variable en fonction de la lignée étudiée, cellulaire sont également nombreux et
chaque phase pouvant être affectée (Cle- variés (Rossi, 1985; Tamm et al., 1987),
mens et McNurlan, 1985). Au niveau de la en particulier sur les cellules du système
réplication de l’ADN cellulaire, I’IFN ’mmunitaire et plus généralement du sys-
semble agir en inhibant la ligature des ème hématolymphopoïétique. A titre
fragments d’Okazaki (Moore et al., 1984) d’exemple, citons l’effet bénéfique de
et en modifiant la structure de la chromati- l’IFN-a observé chez l’homme dans le
ne. Il semble qu’il existe également une traitement de la leucémie à tricholeucocy-
modification de la régulation de la synthè- te (Quesada et al., 1984), maladie carac-
se des protéines dans les cellules traitées térisée par la présence dans le sang des
à I’IFN, mais les preuves tendant à mon- malades de nombreuses cellules souches
trer la mise en jeu des systèmes inhibi- hématopoïétiques : il semble, sur la base
teurs de la synthèse des protéines (2-5A d’expériences réalisées in vitro, que cet
synthétase et protéine kinase) ne sont A est lié au fait
effet bénéfique de I’IFN-
pas claires. Pour un certain nombre de qu’il lève un blocage de la différenciation
lignées cellulaires (fibroblastiques muri- de ces cellules vers les lignées non
nes comme la lignée NIH 3T3, lympho- lymphoïdes (myél
ides et monocytaires)
d
blastoïdes humaines comme la lignée (Michalevicz et Revel, 1987).
Effets immunomodulateurs des IFN animaux sensibilisés s’il est injecté 24 h
avant l’épreuve (De Maeyer etal., 1975).
D’un autre côté, la réaction peut être
Les IFN-a, /3 et y se manifestent par des
accrue si I’IFN est injecté en même temps
effets pléiotropiques très divers sur la plu-
que l’antigène (De Maeyer et De Maeyer-
part des cellules du système immunitaire
(De Maeyer, 1985). Nous passerons briè- Guignard, 1980).
vement en revue ces différents effets
immunomodulateurs. Effet sur les macrophages
De nombreux systèmes montrent que
Effets la formation des I’IFN active les cellules de lignée macro-
sur anticorps
In vitro, on peut constater que I’IFN phages-monocytes (voir pour une revue
peut récente Virelizier et Arenzana-Seisdedos,
influencer la formation d’anticorps mais
tout dépend du moment où on le fait agir : 1985). Cette activation se traduit par une
I’IFN inhibe la production in vitro d’anti- augmentation de l’activité phagocytaire
corps antiglobules rouges de mouton par
(Huang et al., 1971),en particulier celle
liée aux récepteurs Fc (Hamburg et al.,
des cellules spléniques de souris sensibi-
lisées ou non à cet antigène, mais cette 1980).
inhibition n’a lieu que si I’IFN est ajouté
suffisamment tôt au système (Johnson et Effets sur les fonctions des cellules T
Baron, 1976). Lorsqu’il est
ajouté plu- On peut constater que les IFN-a et /3 aug-
sieurs jours après l’addition des globules,
mentent la réactivité des cellules T cyto-
il provoque une stimulation de la synthèse
toxiques alloréactives dans les réactions
d’anticorps (Gisler et al., 1974). En utili- lymphocytaires mixtes (Ausiello et al.,
sant le même système in vivo, certains
auteurs notent un effet suppresseur de
1981Dans certains cas, en revanche, la
I’IFN sur la réponse en IgG antiglobules
réponse proliférative des cellules T contre
des cellules tumorales autologues est
rouges de mouton (Braun et Levy, 1972) inhibée chez l’homme (Vanky et Argov,
alors que d’autres ne notent pas d’effet
1980). L’effet sur la réponse proliférative
(Vignaux et al., 1980). des cellules T à la PHA est variable sui-
vant les cas (Gutterman et al., 1980).
Effets sur l’immunité à médiation
cellulaire Effet sur les cellules Natural Killer (NK)
Là encore, les expériences montrent l’im- In vitro, on constate que I’IFN accroît de
portance du moment où l’on fait agir I’IFN façon marquée l’activité NK (voir pour une
ainsi que l’importance de la dose. De revue Welsh, 1984), probablement en
fortes doses permettent chez la souris un recrutant des cellulespré-NK (Silva e t
retard au rejet d’allogreffes (De Maeyer al., 1980). Cependant, chez l’homme,
et al., 1973) alors que de faibles doses cette augmentation n’est visible que sur
accélèrent le rejet des greffes (Imanishi des cibles tumorales allogéniques et non
et al., 1977). Les études concernant l’effet sur des cellules tumorales autologues
sur l’hypersensibilité retardée montrent (Vanky et Argov, 1980). Il semble donc
que I’IFN inhibe la sensibilisation au glo- douteux que l’effet antitumoral de I’IFN
bule rouge de mouton, s’il est administré passe par une activation des cellules NK.
avant l’antigène (De Maeyer-Guignard et Notons que l’activité NK est également
al., 1975), et peut bloquer la réaction des augmentée in vivo par l’IFN. L’activité des
cellules Killer (cellules K) responsables de Trophoblast Protein 1 (OTP-1 ) ou tropho-
la cytotoxicité dépendante d’anticorps est blastine qui, d’une façon directe ou indi-
également stimulée par I’IFN (Ortaldo e t recte, est douée d’une activité antilutéoly-
al., 1980). tique et assure donc le maintien du corps
jaune indispensable à la poursuite de la
Effet sur l’expression de molécules mem- gestation (Bazer et al., 1986). Récem-
branaires ment, l’analyse de la séquence N termina-
De nombreuses observations montrent le de cette protéine (Charpigny et al.,
que les IFN peuvent moduler l’expression 1988) ainsi que la séquence nucléotidique
de certaines molécules à la surface des de son ADNc (Imakawa et aL, 1987;
cellules du système immunitaire; c’est en Charlier et al., soumis à publication) ont
particulier le cas des antigènes du com- révélé que cette protéine n’était autre
plexe majeur d’histocompatibilité. L’ex- qu’un IFN-a de classe II. Elle possède en
pression des récepteurs Fc des IgG et outre une puissante activité antivirale
dans certains cas des IgM est également (Pontzer et al., 1988; Martal et La Bonnar-
accrue à la surface des lymphocytes, cela dière, communication personnelle). L’in-
est à mettre en rapport avec l’accroisse- tervention d’un IFN comme signal
ment de la cytotoxicité dépendante d’anti- embryonnaire précoce permettant la
corps et de la phagocytose des macro- reconnaissance maternelle de la gesta-
phages (Ortaldo et al., 1980; Hamburg et tion constitue un aspect tout à fait nou-
veau du système et soulève de nombreux
al., 1980).
En plus de leur activité antivirale direc- problèmes concernant le mécanisme de
te, les IFN contribuent in vivo, par ces dif- l’action antilutéolytique et le rôle biolo-
férents mécanismes, à limiter les effets de gique de cet IFN-all’ L’avenir dira si un
l’infection virale en favorisant la destruc- rôle physiologique similaire existe pour les
tion des cellules infectées (par activation ll dans d’autres espèces de mammi-
IFN-a
des macrophages, des cellules NK et fères. Notons qu’il est tout à fait possible
des cellules T cytotoxiques et la réponse que I’IFN intervienne à ce niveau, par ses
immunitaire antivirale (humorale et cellu- propriétés immunomodulatrices, pour inhi-
laire)). ber le rejet de l’allogreffe foetale et/ou
pour favoriser sa protection immunitaire.

Effets hormonaux des IFN


Effets toxiques, rôle dans le développe-
ment de certaines maladies
Les propriétés biologiques précédemment
décrites autant que les mécanismes molé-
culaires d’action des IFN montrent que, Les IFN s’avèrent donc être des molé-
par bien des points, le système IFN s’ap- cules pluripotentes, déclenchant des
parente à un système hormonal polypepti- effets multiples dans la cellule; il n’est
dique. Cette idée a récemment été renfor- donc pas étonnant que l’on ait cherché à
cée par la mise en évidence du rôle mettre en évidence d’éventuels effets
hormonal probable joué par l’IFN-a dans secondaires dans les thérapeutiques à
les stades précoces de la gestation chez base d’IFN et même l’intervention néfaste
la brebis. Dans cette espèce, le concep- des IFN dans la pathogénie de certaines
tus (plus particulièrement le trophectoder- infections virales.
me) sécrète entre le 12
e et le 22e jour de Plusieurs arguments expérimentaux
gestation une protéine appelée Ovine existent pour accréditer cette thèse. Les
résultats les plus intéressants ont été priétés immunorégulatrices et régulatrices
obtenus par l’équipe de Gresser à Vil- de la croissance et de la différenciation
lejuif. Ces auteurs ont montré que cellulaire des IFN.
l’injection d’IFN à haute dose et de façon
répétée s’avère être très toxique pour des Interaction des IFN avec la cellule et
souriceaux, entraînant des retards de signal inducteur
croissance et des lésions hépatiques. Ils
ont, de plus, montré que I’IFN endogène
Il est actuellement bien établi que l’inter-
produit quantité importante au cours
en
action des IFN avec la cellule cible se fait
de la chorioméningite lymphocytaire
par l’intermédiaire d’un récepteur mem-
(CML) expérimentale du souriceau nou- branaire spécifique (Aguet, 1980). Il est,
veau-né avait en fait un rôle néfaste dans
en outre, probable que le site d’attache-
l’évolution de cette maladie : en effet, l’in-
ment de I’IFN à la cellule comporte des
jection d’anticorps anti-IFN à des souri-
ceaux préalablement inoculés avec le gangliosides. De plus, si les IFN-a et fi
virus de la CML supprime bon nombre semblent posséder un récepteur com-
des symptômes et réduit de manière mun, celui-ci est distinct du récepteur de

importante la mortalité des animaux Y (Branca et Baglioni, 1981).


I’IFN-
(Gresser, 1982). On sait peu de choses sur la nature du
Chez l’homme, bien que l’on n’ait pas signal délivré parle complexe IFN-récep-
teur et sur le mécanisme d’induction des
encore prouvé que I’IFN endogène inter-
venait dans la pathogénie de certaines gènes au niveau nucléaire. Par analogie
avec certaines hormones, on a invoqué le
maladies, l’utilisation thérapeutique des
IFN a permis la mise en évidence d’un rôle de certains seconds messagers hor-
monaux classiques comme les nucléo-
certain nombre d’effets secondaires :
tides cycliques (AMPc et GMPc) mais
réactions fébriles, myalgies, migraines,
sans grand succès, car leur rôle reste
troubles hépatiques, rénaux, cardiaques encore à établir (Tamm et al., 1987). Plus
et neurologiques, laissant entrevoir l’exis-
tence d’une certaine toxicité (Scott, récemment, des arguments en faveur de
l’intervention du diacylglycérol ont été
1983). avancés (Yap et al., 1986). D’autres
études montrent clairement que le com-
Mécanismes moléculaires impliqués plexe IFN-récepteur est internalisé par
dans les effets des interférons endocytose puis dégradé (Branca et
Baglioni, 1982). Pour certains, il serait
véhiculé au niveau de la membrane
Ces dernières années, un grand nombre nucléaire qui semble posséder également
de travaux ont eu pour but d’identifier des récepteurs à I’IFN (Kushnaryov et aL,
dans les cellules cibles les modifications
1985). La signification biologique exacte
induites par les IFN et susceptibles d’ex- de ces phénomènes est cependant incon-
pliquer leurs propriétés biologiques. Ces nue.
études ont permis de montrer que les IFN
sont capables d’induire ou de moduler
spécifiquement l’expression de certaines Induction de systèmes enzymatiques
protéines ou systèmes enzymatiques. dépendants d ARN double brin
(ARNdb)
Ces études permettent actuellement d’ex-
pliquer, au moins partiellement, les bases Deux systèmes enzymatiques dépen-
moléculaires de l’effet antiviral et les pro- dants d’ARNdb, susceptibles de jouer un
rôle très important dans la régulation de la moléculaire 48 000 (p48), p48 étant une
synthèse et la dégradation des macromo- protéine kinase dépendante d’ARN
lécules virales ou cellulaires, sont induits double brin dont le substrat serait p68.
par les IFN : la 2’-5’-oligoadénylate syn- Après phosphorylation par p48, p68 serait
thétase (2-5A synthétase) et la protéine ainsi convertie en une protéine kinase
kinase. capable de phosphoryler d’autres sub-
La 2-5 synthétase est une enzyme strats tels que eIF2 (Galabru et Hovanes-
capable, en présence d’ATP et d’ARN sian, 1985; Pestka et al., 1987).
double brin, pour lequel elle a une forte On attribue classiquement à ces 2 sys-
affinité, de synthétiser des oligonucléo- tèmes enzymatiques un rôle prépondé-
tides de la forme pppA(2’p5’A)n, où n est rant dans l’établissement de l’état antiviral
égal à 2 ou plus. Les composés obtenus, par inhibition spécifique de la traduction
regroupés sous le terme global de 2-5A, des ARNm viraux : on suppose que la dis-
activent, à des doses très faibles, une crimination entre les synthèses virales et
endonucléase latente qui dégrade les cellulaires est uniquement liée à l’activa-
ARNm et empêche ainsi leur traduction. tion localisée de ces 2 systèmes enzyma-
Le 2-5A, résistant à beaucoup de tiques au voisinage d’intermédiaires de
nucléases, est cependant dégradé par réplication viraux constitués d’ARNdb (Nil-
une 2’-5’-phosphodiestérase qui a égale- sen et Baglioni, 1979; De Benedetti et
ment pour effet de retirer la séquence ter- Baglioni, 1984). Cependant, à part
minale CCA des ARN de transfert, ce qui quelques exemples tels que le virus de
compléterait l’action inhibitrice de la tra- l’encéphalomyocardite murine (Watling et
duction (voir pour des revues récentes aL, 1985) et certains picornavirus tels que
Lengyel, 1982; Baglioni et Nilsen, 1983; le mengovirus (Chebath et al., 1987b), il
Pestka et al., 1987). Des études récentes semble que le système 2-5A ne soit ni
ont, de plus, montré qu’il existe dans les nécessaire ni suffisant à l’établissement
cellules induites au moins 4 espèces de l’état antiviral vis-à-vis de bon nombre
moléculaires de 2-5A synthétase différant de virus sensibles à I’IFN (Pestka et al.,
par leur poids moléculaire et leur localisa- 1987) : le système 2-5A serait plutôt lié
tion dans la cellule (Chebath et al., aux effets des IFN sur le cycle mitotique
1987a). (Wells et Malucci, 1985) et sur la crois-
Les cellules traitées par I’IFN présen- sance et la différenciation cellulaire (Kerr,
tent également une augmentation d’une 1987). En revanche, le système protéine
activité protéine kinase elle aussi dépen- kinase permet sans doute d’expliquer l’ef-
dante d’ARNdb. Cette activité kinase se fet antiviral des IFN dans plusieurs sys-
manifeste par la phosphorylation d’une tèmes virus cellule (Pestka et al., 1987;
protéine endogène de poids moléculaire Kitajewski et al., 1986).
68 000 (p68 chez l’homme), de différents
substrats exogènes et de la sous-unité a
du facteur d’initiation de la traduction
Induction des antigènes de classe 1 et de
classe Il du complexe majeur d’histocom-
eIF2, cette dernière phosphorylation
entraînerait une inhibition de la traduction patibilité (CMH)
des ARNm (Galabru et Hovanessian,
1984). Récemment, on a montré que Comme nous l’avons déjà mentionné, les
cette protéine kinase induite par I’IFN était antigènes de classeI et Il du CMH voient
constituée d’au moins 2 sous-unités : la leur synthèse accrue à la surface de nom-
protéine p68 et une protéine de poids breux types cellulaires immuns ou non
immuns sous l’effet des IFN (Lindhal et Le cas de la protéine murine Mx est
al., 1974; Rosa et al., 1986). Notons que plus spécialement intéressant. Sa mise
si les antigènes de classe1 sont induits en évidence est due aux travaux de l’équi-
par les 3 types d’IFN, c’est surtout I’IFN-
7 pe de Haller et Lindenmann à Zürich (voir
qui a la capacité d’induire les antigènes pour une revue complète Staeheli et Hal-
de classe Il (Goldring et al., 1986; Rosa ler, 1987). Ces auteurs ont montré que la
et al., 1986). sensibilité ou la résistance de la souris à
Cette expression accrue est en grande l’infection par le virus grippal était sous la
partie liée à une augmentation de la dépendance d’un gène autosomal domi-
nant appelé Mx : il existe des lignées syn-
transcription des gènes correspondants
(Rosa et al., 1986). Elle peut, en partie, géniques (c’est-à-dire homonozygotes)
murines + Mx résistantes au virus et des
expliquer in vivo les propriétés immuno-
modulatrices des IFN mais également lignées sensibles Mx-. Ces auteurs ont
contribuer à augmenter leurs effets antivi- montré que le produit du gène Mx est une
raux et antitumoraux dans la mesure ou protéine à localisation intranucléaire qui
les molécules du MHC jouent un rôle fon- est induite par les IFN-a et !3, in vivo et i
n

damental dans la présentation des anti- vitro, dans les cellules de souris Mx. La
+
fonction exacte de cette protéine est
gènes viraux et tumoraux, respectivement
à la surface des cellules infectées et des inconnue, mais récemment (Staeheli e t
cellules transformées. al., 1986), le clonage du gène codant
pour cette protéine et l’expression consti-
tutive du gène cloné dans des cellules
Induction de protéines à fonctions incon- eucaryotes ont permis de montrer que la
nues protéine Mx était capable à elle seule,
indépendamment des autres effets antivi-
raux des IFN-a et /3, d’inhiber la réplica-
L’analyse, par des techniques électropho- tion du virus grippal dans les cellules qui
rétiques, des modifications biochimiques la produisent. La résistance des souris
induites dans les cellules traitées par les
+ au virus s’explique par l’induction de
Mx
IFN a permis de mettre en évidence dans
la protéine Mx dans les cellules cibles du
ces cellules l’apparition de plusieurs pro-
virus par l’intermédiaire de I’IFN, lui-même
téines. Ces protéines diffèrent naturelle-
induit par le virus. Chez la souris Mx-, le
ment d’une cellule à l’autre et leur expres-
sion transitoire gène codant pour la protéine Mx semble
est (Galabru et non fonctionnel. Le système Mx montre
Hovanessian, 1984). De plus, l’IFN-y est donc clairement l’influence de facteurs
capable d’induire dans les cellules génétiques dans la résistance à une
humaines un ensemble de polypeptides
maladie virale par l’intermédiaire du systè-
qui n’est pas induit par les IFN-a et /3 me IFN. Il est probable que l’homologue
(Weil et al., 1983), observation qui est du système Mx murin existe chez les
d’ailleurs à rapprocher de la synergie
autres mammifères. Sa caractérisation
existant entre l’IFN-alf3 et l’IFN-ypour les
dans l’espèce bovine est d’ailleurs en
effets antiviraux et antiprolifératifs (Czar-
cours (Horisberger, 1988). Sa mise en
niecki et al., 1984). L’analyse et le clona-
évidence dans l’espèce porcine pourrait
ge des ADNc de ces protéines induites
est en cours et a déjà permis la mise en
présenter un grand intérêt dans l’étude de
la pathogénie de la grippe porcine en rap-
évidence de certaines de leurs caractéris-
port avec le système IFN, et permettrait
tiques structurales et biochimiques (Pest- peut-être la mise en évidence de facteurs
ka et al., 1987).
génétiques influençant la résistance à rentes du VSV, sont favorables à ce
cette maladie. modèle et il semble que l’introduction
d’une seule molécule d’ARN double brin
par cellule soit suffisante pour déclencher
la synthèse d’IFN (Marcus, 1983). Mais
Inducteurs et mécanismes d’induction

quel est alors l’inducteur de la synthèse
des interférons lorsqu’il s’agit de virus à ADN ? Au cours
de la réplication de certains virus à ADN
comme, par exemple, le virus de la vacci-
Inducteurs exogènes
ne (Colby et Duesberg, 1969), des ARN
bicaténaires ont été mis en évidence dans
Si l’infection virale, dans le cas des IFN-a le cytoplasme des cellules infectées
et /3, et la réponse immunitaire, dans le (possibilité de transcription symétrique);
cas de l’IFN-y, se sont avérées être les ces ARN pourraient être responsables de
inducteurs les plus classiques du système l’induction d’IFN.
IFN, on a pu montrer qu’un très grand Le concept d’induction de I’IFN par
nombre d’autres agents infectieux et de l’ARN double brin semblerait donc géné-
composés chimiquement définis sont ralisable à tous les virus. Cependant, des
capables d’induire la synthèse d’IFN. études récentes montrent que l’induction
C’est le cas de nombreuses espèces bac- d’IFN-a peut également avoir lieu dans
tériennes, chlamydies, mycoplasmes, ric- des cellules lymphoïdes interagissant,
kettsies, de certaines endotoxines bacté- peut-être par l’intermédiaire d’un récep-
riennes et de certains protozoaires teur spécifique, avec des enveloppes
(toxoplasme). Parmi les inducteurs syn- virales dépourvues d’acides nucléiques
thétiques, on trouve également des poly- ou avec des cellules fixées présentant
mères anioniques (polycarboxylates, poly- des antigènes viraux associés à leurs
sulfates et polyphosphates) et certains membranes. Ce type d’induction a, par
polynucléotides, ainsi que des inducteurs exemple, été récemment démontré dans
de faible poids moléculaire (Stewart, le cas du virus herpès simplex 1 (Lebon,
1979a). 1985) et du virus de la gastroentérite
Un des points importants concernant le transmissible du porc (Charley et Laude,
mécanisme d’induction de I’IFN a été de 1988).
savoir quel élément de la structure virale
était responsable de l’induction, et à quel-
le étape du cycle. La mise en évidence Inducteurs physiologiques des IFN
par le groupe de Hilleman en 1967 du
puissant pouvoir inducteur de certains Il est clair que la mise en jeu de certains
ARN double brin synthétiques (Lampson IFN dans des phénomènes physiolo-
et al., 1967), et en particulier le polyl- giques de régulation de la différenciation
polyC (Hilleman, 1970), suggéra qu’au et de la croissance de certaines lignées
moins pour les virus à ARN le signal cellulaires implique l’existence d’induc-
inducteur était représenté par l’apparition, teurs physiologiques endogènes différents
dans la cellule infectée, d’ARN bicaténai- de ceux mentionnés précédemment. Bien
re, forme réplicative de l’ARN viral, absent que ces facteurs ne soient pas encore
de la cellule normale. Les travaux de Mar- tous connus, on a récemment montré que
cus, entre autres, sur l’induction d’IFN i n certaines cytokines et/ou facteurs de
vitro par les particules défectives interfé- croissance induisent in vitro, en même
temps que la croissance et la différencia- dans les régions adjacentes en 5’ des
tion de cellules cibles, la sécrétion par gènes des IFN-a et /31 humains de
ces mêmes cellules d’un IFN «autocrine» courtes séquences d’ADN responsables
qui inhibe la croissance induite par le fac- de l’inductibilité de ces gènes (respective-
teur initial. Cette production d’IFN appa- ment par les virus et par le polyl-polyc)
raît donc comme une réponse physiolo- (voir pour une revue récente Taniguchi,
gique régulatrice et programmée (Revel 1988). Ces expériences montrent que l’in-
et al., 1987; Vilcek, 1987). A titre duction de ces gènes est en grande partie
d’exemple, le Tumor Necrosis Factor liée à une activation de leur transcription.
(TNF) a un effet mitogène sur les fibro- Cependant, il est difficile de savoir si cette
blastes humains en culture mais transcription est sous un contrôle négatif
déclenche également la sécrétion d’IFN- ou positif, les résultats étant contradic-

/32 qui contrecarre cet effet mitogène toires à ce sujet. Toutefois, des travaux
(Kohase et al., 1986). De même, le Colo- récents montrent que l’induction du gène
ny Stimulating Factor1 (CSF-1 ) induit la de l’IFN-J31 humain par le polyl-polyc est
différenciation myéloïde de la lignée leu- contrôlée négativement grâce à une
cémique murine M1; mais cette différen- séquence d’ADN activatrice inductible qui,
ciation s’accompagne de la production en l’absence de polyl-polyc, est très vrai-
d’un IFN de type /3 qui est, semble-t-il, semblablement la cible d’un répresseur
responsable de l’arrêt de la croissance (Goodbourn ef al., 1986; Zinn et Maniatis,
des cellules et d’une augmentation du 1986). De plus, d’autres études montrent
taux de 2-5A synthétase 3 jours après le qu’il existe également un contrôle post-
contact avec le CSF (Resnitzky et al., transcriptionnel de l’expression de ce
1986). Il serait intéressant de savoir si gène, le polyl-polyc induisant apparem-
ces observations correspondent à une ment une stabilisation de son ARNm (Raj
réalité physiologique in vivo. et Pitha, 1983; Nir ef al., 1984).

Mécanismes d’induction et de régulation


des gènes des IFN Utilisation médicale des interférons

Quoi qu’il en soit, les différents inducteurs En raison de leurs propriétés antivirales et
précédemment mentionnés n’agissent sur antitumorales, les IFN ont été l’objet de
la cellule cible qu’au niveau de la phase nombreuses études in vivo dont le but
précoce de l’induction, et le mécanisme était leur utilisation thérapeutique.
qui aboutit à l’induction des gènes des
IFN constitue sans doute le point le plus
obscur du système. L’étude du mode de
Thérapeutique antitumorale
régulation de l’expression des gènes des
IFN a toutefois été récemment facilitée Les propriétés antitumorales des IFN
par l’utilisation de sondes moléculaires sont, bien sûr, celles qui ont suscité le
provenant des gènes clonés. De plus, des plus d’intérêt chez l’homme. Chez la sou-
expériences de mutagenèse dirigée ont ris, de nombreuses tumeurs spontanées,
permis l’étude fonctionnelle des promo- viro- ou chimio-induites se sont révélées
teurs des gènes des IFN dans divers sys- être sensibles à I’IFN et à ses inducteurs,
tèmes d’expression eucaryotes : ces cependant le mécanisme de l’action anti-
études ont abouti à la mise en évidence tumorale était variable et dû tantôt à l’effet
antiprolifératif propre de I’IFN, tantôt à son vait, jusqu’il y
a peu, être envisagée dans
action stimulante des défenses de l’hôte le cadre d’une expérimentation en méde-
(Stewart, 1979c). Chez l’homme, de nom- cine vétérinaire, les efforts de production
breux essais cliniques ont été et sont d’IFN à large échelle s’étant longtemps
toujours tentés dans le traitement des limités au système humain. Cependant, la
tumeurs malignes, surtout depuis l’obten-
spécificité des IFN humains étant relative-
tion des IFN recombinants disponibles en ment large, quelques expériences ont été
quantité et pureté beaucoup plus grandes tentées dans les espèces bovines et por-
que les IFN naturels. D’une manière cines avec les IFN humains recombinants
générale, onconstate que les traitements et plus récemment avec les IFN recombi-
à base d’IFN sont bien tolérés et un cer- nants des espèces homologues.
tain nombre de rémissions partielles,
plus Les équipes de Werenne et Pastoret
rarement totales, ont été obtenues. Il
ont été les premières à montrer que l’IFN-
semble qu’il existe une certaine sélectivité
a2 humain recombinant produit chez
dans l’effet antitumoral : ainsi, les cancers
du poumon et les cancers colorectaux Escherichia coli était actif in vivo dans
semblent peu sensibles à I’IFN alors que l’espèce bovine vis-à-vis du virus de la
vaccine (Werenne et aL, 1985) et,
les mélanomes, les cancers du rein, le
sarcome de Kaposi, les
semble-t-il, vis-à-vis de l’infection expéri-
lymphomes, la mentale du veau nouveau-né par le rota-
leucémie myéloïde chronique et plus spé-
virus bovin (Schwers et aL, 1985). Jus-
cialement la leucémie à tricholeucocytes
répondent bien à l’IFN-a (voir pour une qu’à présent, la seule expérimentation i n
vivo utilisant de l’IFN recombinant homo-
revue récente Quesada et
Gutterman, logue a été rapportée par l’équipe de
1987). Babiuk (Babiuk et aL, 1985). Ces auteurs
ont montré que l’administration intranasa-
le par nébulisation d’IFN-al et d’IFN-y
Thérapeutique antivirale bovin recombinant chez des veaux (10
mg par animal en une dose unique, ce qui
Dans l’espèce humaine représente une quantité énorme d’IFN)
Chez l’homme, le traitement par I’IFN a avait une action bénéfique sur les effets
été tenté avec succès pour certaines de l’inoculation ultérieure de l’herpèsvirus
infections virales localisées telles que les bovin 1 (HBV1) et de Pasteurella haemo-
kératites herpétiques, certaines affections lytica (2 agents réputés pour agir de façon
à herpès récurrent (formes labiales et synergique dans la Shipping Fever, mala-
génitales), certaines affections dues à des die respiratoire plurifactorielle des bovins).
papillomavirus. En revanche, le traitement Le point intéressant de cette étude est
des affections à rhinovirus n’a pas donné que les IFN n’ont aucun effet sur l’excré-
de résultats concluants. Des résultats ont tion de virus par les animaux mais sem-
également été obtenus dans des traite- blent plutôt intervenir par leurs propriétés
ments par voie systémique de certaines immunomodulatrices (Bielefeldt-Ohmann
formes chroniques d’hépatite B et de cer- et ai., 1987).
taines affections dues au virus de la vari- Notons enfin que, chez le porcelet
celle et du zona (Toy, 1983). nouveau-né infecté par le virus de la gas-
troentérite transmissible, une protection
Chez les animaux domestiques hétérologue a été tentée sans succès
avec ce même IFN-al bovin recombinant
L’administration d’IFN exogène ne pou- administré à haute dose par voie orale.
Cet échec semble lié à une dégradation d’agents thérapeutiques d’origine biolo-
trop rapide de I’IFN dans le tube digestif gique à visée antitumorale et antivirale
(MacLachlan et Anderson, 1986). L’ob- (Oldham, 1985). Toutefois, leur utilisation
tention et la purification récente d’un n’a pu se développer réellement qu’après
IFN-a porcin recombinant (Lefèvre, 1987; l’obtention des molécules recombinantes.
Lefèvre et La Bonnardière, données non Si leur utilisation chez l’homme rencontre
publiées) devraient permettre d’évaluer quelques succès dans certaines affec-
les potentialités thérapeutiques et prophy- tions tumorales et virales particulières,
lactiques de l’IFN-adans cette espèce. leur utilisation chez l’animal domestique
comme immunostimulants ou dans la pro-
Hormis le dernier exemple, ces
quelques essais cliniques sont donc plu- phylaxie des infections virales pourrait
tôt encourageants. Toutefois, I’IFN ne poser, malgré des résultats intéressants
semble efficace que lorsqu’il est utilisé à obtenus à titre expérimental chez les
titre préventif et à des doses telles que bovins, des problèmes de rentabilité en
l’utilisation d’IFN recombinant semble être raison des coûts de production élevés de
ces produits et des quantités très impor-
la seule solution d’avenir. Cependant,
l’utilisation des IFN recombinants chez les tantes nécessaires à l’obtention de l’effet
animaux de rente demeure considérable- protecteur.
ment limitée par le coût de production de Sur le plan purement biologique, le
ces molécules qui reste malgré tout système IFN n’a longtemps été conçu que
élevé. comme un moyen de défense non spéci-

fique de l’organisme contre l’infection vira-


le et le développement des affections
tumorales. Bien qu’il existe de nombreux
Conclusion arguments expérimentaux in vivo soute-
nant la validité de cette thèse, celle-ci a
sans doute masqué la recherche d’une
Les IFN sont donc des (glyco)protéines
de faible poids moléculaire caractérisées intervention du système IFN dans des
par leur capacité remarquable d’induire, processus physiologiques.
dans des cellules cibles, par le biais d’une La mise en évidence récente de la
interaction avec un récepteur membranai- sécrétion d’IFN de type /3 autocrine inter-
re spécifique aboutissant à l’induction de venant de façon programmée et régulatri-
gènes codant pour des protéines et des ce sur la croissance de certaines lignées

systèmes enzymatiques particuliers, un cellulaires, en réponse à diverses cyto-


état de résistance à l’infection virale. Cet kines et facteurs de différenciation, et la
état antiviral est très peu spécifique du multiplicité des effets biologiques de cer-
type cellulaire et du virus considéré. Les tains IFN (/32 par exemple) montrent que
interférons ont également sur le cycle cel- les IFN s’intègrent dans le réseau fonc-
lulaire une action dont les mécanismes tionnel complexe des cytokines. Cela sug-
moléculaires sont encore mal compris et gère que les IFN endogènes jouent des
qui aboutit à l’inhibition de la croissance rôles très variés dans les processus phy-
de nombreuses cellules normales ou siologiques de prolifération et de différen-
tumorales, tant in vivo qu’in vitro. Ces 2 ciation cellulaire. Ces observations ne se
propriétés principales, jointes à des pro- limitent d’ailleurs pas aux IFN-[3, on a par
priétés immunomodulatrices très larges, exemple récemment montré que l’IFN-a
ont fait des IFN, dans l’espèce humaine, pouvait intervenir comme signal de diffé-
les prototypes d’une nouvelle gamme renciation pour les lymphocytes T et pro-
voquer l’acquisition de fonctions lytiques herpesvirus type 1-induced respiratory disease.
spécifiques (Chen et al., 1986). De même, J. Gen. Virol. 66, 2383-2394
la mise en évidence d’une expression Baglioni C. & Nilsen T.W. (1983) Mechanisms
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