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Table des matières

Introduction.......................................................................................................................3
Présentation de l’auteur.................................................................................................3
Résumé..............................................................................................................................4
«La toilette comme relevant de la vie privé»................................................................4
«La toilette comme compétence de base»....................................................................5
«La toilette comme prérequis»......................................................................................5
« La toilette comme activité relationnelle»...................................................................6
ANALYSE.........................................................................................................................6
Apprentissages effectués...................................................................................................7
Références.........................................................................................................................8
Introduction
Comme nous le savons tous, effectuer sa toilette est une partie importante de notre vie
quotidienne, à la fois pour prévenir de pathologies (par la prolifération de bactéries,
présentes sur notre peau), que d’être socialement accepté par notre entourage. Cette
pratique est d’autant plus indispensable en milieu hospitalier, pour éviter la propagation de
micro-organismes, mais aussi afin de veiller aux bien-être et garantir la santé des patients,
pour qui cette tâche peut être difficile à réaliser . Pour comprendre les différents enjeux liés
à la toilette, nous allons étudier à travers cette fiche de lecture l’article « Faire de la toilette
un acte politique ». Le texte étudié est un article professionnel de vingt-quatre pages,
publié en 2020 par Doc' accompagnement en France et rédigé par Myriam Winance. Il se
compose d’un chapeau, de plusieurs paragraphes ainsi que d’une photographie d’un
soignant avec un patient. L’article traite notamment des différents répertoires autour de la
toilette corporelle. Il étudie également la place du soignant dans la mise en œuvre de cette
pratique tout en participant à l’autonomie, le développement, et en respectant la vie privée
et l’intimité des patients.

Présentation de l’auteur
L’auteure se nomme Myriam Winance, elle est sociologue chargée de recherche à
l’INSERM (institut National de la santé et de la recherche médicale) et est rattachée au
CERMES3 (centre de Recherche, Médecine, Sciences, Santé, Santé mentale, Société).
C’est donc une experte qualifiée pour diriger des recherches. Selon sa présentation sur
CERMES3, son objectif est « d’analyser, avec les outils de la sociologie, la manière dont
cette notion est définie, dans notre société, à travers d’une part les politiques et dispositifs
institutionnels, et d’autre part, les pratiques et l’expérience des personnes. ». Elle traite
donc de la socio-histoire du handicap (l’évolution, les modèles, définitions et politiques
autour de ce thème). Elle a notamment publié plusieurs écrits, dont un ouvrage en
collaboration avec d’autres auteurs qui s’intitule « Les recherches qualitatives en santé ».
De plus, elle a participé à la rédaction de deux ouvrages portant sur le handicap. Enfin,
depuis 2004 Myriam Winance a rédigé une trentaine d’articles professionnels, en français
et en anglais autour des thématiques de l’handicap et de l’autonomie. De même, elle a
également participé à un projet collectif portant sur la question de la réparation des

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accidents médicaux sur la loi du 4 mars 2002 (loi nᵒ 2002 - 303 du 4 mars 2002 relative
aux droits des malades et à la qualité du système de santé). Enfin, avant de devenir chargée
de recherche à l'INSERM, Myriam Winance a enseigné dans diverses universités de 2016 à
2019, dispensant des cours de sciences sociales et de sociologie.

Résumé
« Mais qu’en est-il dans les pratiques ? En quoi ces pratiques permettent-elles l’émergence
d’un citoyen et de quel type de citoyen ? ». Pour répondre à ces questions, l’auteure précise
qu’il y a quatre répertoires de la toilette, chacun concordant à une vision de la citoyenneté.
Premièrement, M.W. déclare s’appuyer sur les travaux de Jannette Pols, (professeure
d'anthropologie aux Pays- Bas), qui se nomment « Washing the citizen: washing,
cleanliness and citizenship in mental heal th care » paru en 2006 dans la revue Culture,
Medicine and Psychiatry, n° 30, pp. 77 - 104 et publié en français sur SociologieS (revue
scientifique publiée par l’Association internationale des sociologues de langue française).
Ses recherches comprennent des observations de deux hôpitaux psychiatriques et de cinq
maisons de retraite pour personnes âgées atteintes de maladies mentales chroniques aux
Pays-Bas. En particulier, différents types de toilettes sont identifiées et répartis en quatre
répertoires, avec une approche basée sur diverses représentations de la citoyenneté. Sont
pris en considération dans ses répertoires, les valeurs, les normes et les idéaux qui guident
la pratique des aidants.

«La toilette comme relevant de la vie privé»


Dans ce premier répertoire, on comprend que l’auteur envisage les patients dans leur
globalité les considérant comme des individus à part entière et singuliers. Ce répertoire
reflète la première notion de l’autonomie dans laquelle le patient possède « la capacité à se
gouverner et à se définir comme un individu. Elle est la capacité à définir ses propres
intérêts ». On comprend que le patient a des préférences qu’il doit être en mesure de
satisfaire lui-même, en définissant ses propres intérêts. Ici, la toilette relève alors du cadre
de la vie privée puisque l’on entre d’abord dans l’intimité physique et quotidienne d’un
individu. Les soignants doivent prendre en compte et respecter les préférences, les
habitudes, les normes et l’histoire du patient afin d’encourager et de faciliter une toilette

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indépendante. L’objectif de cette vision de l'autonomie n'est pas de « passer à l'acte », mais
de permettre au patient de définir ses propres intérêts (à quelle fréquence et comment faire
sa toilette) même s'il a besoin d'aide pour les réaliser.

«La toilette comme compétence de base»


Selon l’article, « un citoyen se démarque par sa capacité à être indépendant des autres ». La
toilette n’est alors plus considérée comme une activité préférentielle, mais plutôt comme
quelque chose qui doit s’effectuer pour garantir l’indépendance du patient. Cette deuxième
conception de l’autonomie considère les patients comme des citoyens pouvant exercer
pleinement une fonction fondamentale : la toilette. Dans cette dimension, le « faire » est
placé au premier plan. Si un individu a la capacité de pratiquer une activité par lui-même, il
peut organiser et définir ses intérêts pour pouvoir ensuite l’exercer lui-même. Le rôle des
soignants est d'aider le patient à accomplir cette tâche de manière autonome au fur et à
mesure. Pour étayer son idée, M.W. revient sur l’exemple décrit par J. Pols, Madame Rose
lave les parties de son corps selon les indications de son aide-soignante, on voit là
l’autonomie à réaliser seule, mais accompagnée de la patiente.

«La toilette comme prérequis»


Bien que la toilette semble simple et banale, elle est en réalité essentielle et doit être
pratiquée afin de participer pleinement à la vie sociale. Selon M.W. un citoyen se définit
comme « porteur d’un projet de vie ». Autrement dit, le concept de citoyenneté est associé
non seulement à la possession de droits et devoirs politiques, mais aussi à l’idée que
chaque individu possède des objectifs et des projets différents. En d’autres termes, la
citoyenneté ne se limite pas aux droits et devoirs, mais inclut l’idée que chaque personne a
une vision différente de la vie et porte ses propres projets au sein de la société. Ce
troisième répertoire véhicule donc l'idée que les patients doivent se conformer à des
normes sociales, comme la toilette, afin d'accomplir des activités de la vie quotidienne,
comme travailler, interagir avec les autres ou aller au supermarché. Cette pratique n’est pas
une obligation, mais plutôt une « condition préalable » à la citoyenneté pour mener des
activités significatives. L’auteure soutient alors que la toilette est « un simple problème
pratique qui réclame une solution pragmatique ». En ce sens, on peut comprendre que la

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toilette est une difficulté quotidienne qui résulte dans l’incapacité du patient à « faire ». Il
s’agit d’une situation qui nécessite des actions concrètes et appropriées pour être résolue
efficacement. Cette troisième vision de l’autonomie, envisage la capacité du patient à
définir son propre projet de vie donc de mener par lui-même ses objectifs. Par conséquent,
les soignants visent à assister les individus et à les soutenir dans la réalisation de leur
objectif de vie ainsi que d’accompagner les patients vers un développement positif non
seulement lors des séjours médicaux.

« La toilette comme activité relationnelle»


Enfin, le dernier répertoire est celui du citoyen social, où, selon l’auteure la finalité de la
toilette n’est pas seulement la formation d’individus autonomes, « l’enjeu n’est pas
l’autonomie, mais la mise en place d’un mode de vie collectif ». Par cela, M.W. privilégie
l’idée de la coopération plutôt que celle de l’autonomie individuelle. Cette vision, suggère
que l’objectif de la toilette n’est pas de permettre à chaque individu de fonctionner de
manière autonome ou indépendante des autres, mais plutôt de permettre aux soignants et
aux patients de travailler ensemble pour parvenir à un mode de vie collectif. Dans ce
contexte, la relation finale avec le patient représente la finalité des soins et, dans la
perspective d’une approche holistique, l’établissement d’un lien avec le patient est
essentiel pour l’envisager dans sa globalité, en tenant compte non seulement de sa
condition physique (diagnostic et traitement), mais également émotionnelle et morale.
Puisque la toilette nécessite en fin de compte de toucher à l’intimité et à l’intégrité
corporelle du patient. L’idée est que cette relation contribue au processus de guérison, de
soutien et d’accompagnement du patient en favorisant la négociation. Par conséquent,
même s'il n'existe pas de méthode particulière pour effectuer la toilette, des règles établies
au préalable par les deux parties sont essentielles au bon déroulement de cette activité, car
elles peuvent varier en fonction de la situation, de l'humeur et de l'état de santé du patient.

ANALYSE
Pour conclure, l’article de M.W. souligne le caractère politique de la toilette dans le
contexte des soins, en soulevant plusieurs questions liées à l’acte, aux notions sur la toilette
dans nos institutions. L’auteur insiste d’abord sur le fait que même si la toilette peut
paraître être un acte banal, elle porte en réalité une dimension politique. Elle fonde sa thèse

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sur les recherches de J.Pols et suggère qu'il existe différentes manières de la pratiquer pour
les professionnels de santé, basées sur des croyances et des valeurs personnelles plutôt que
sur la neutralité. Puisque la méthode d’effectuer une toilette est subjective et peut entraîner
des désaccords entre professionnels et soignants. Cela peut créer de la frustration, de la
méfiance, et détruire la confiance qui était censée être établie. Même parmi les
professionnels, les soins reposent sur des idées différentes de la citoyenneté, et les équipes
soignantes sont sujettes à des conflits en raison de différences de croyances et de valeurs.
L'auteure encourage donc la réflexion et la discussion sur les questions qu'elle soulève.
« Ont-elles chacune les mêmes valeurs sociales, politiques et éthiques ? […] ». Il est
conseillé par l’auteur que ces questions doivent être traitées pour dialoguer sur la manière
dont la toilette est pratiquée et de son impact plus large sur les patients. C’est pourquoi la
toilette est un acte politique.

Apprentissages effectués
Dans mon cas, le début de la lecture fut en partie compliqué et a nécessité plusieurs
relectures avant de bien comprendre et d’analyser le texte. Ce qui l’a rendue difficile était
certaines notions politiques que j’ai eues du mal à comprendre, et plus précisément le rôle
citoyen dans la toilette que je n’avais pas du tout compris aux premiers abords. Cependant,
après l'avoir relu plusieurs fois et en utilisant mes connaissances acquises au cours de ma
filière antérieure (ST2S), j'ai réussi à en comprendre le sens. J'ai trouvé cet article utile et
j'ai acquis de nouvelles connaissances et concepts en lien avec la formation, notamment
des visions de l’autonomie que je n’avais pas envisagées. Bien que la toilette semble
évidemment être une activité relationnelle entre patient et soignant, avant d’analyser ce
paragraphe, je n’avais pas envisagé le fait que cette pratique puisse laisser place à des
négociations, par exemple. Ou bien qu’il n’existait pas de protocole universel de la
pratiquer qui n'entraînerait donc pas de conflits entre les soignants. Enfin, l’insistance sur
le « laisser-faire » des patients, pour éviter de tomber dans la maltraitance en limitant leur
autonomie était un bon rappel.

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Références

https://ifris.org/membre/winance-myriam/

https://youtu.be/ZGXPQ6gtIU4?si=gpoIzhEkVnve-wRg

https://www.cermes3.cnrs.fr/fr/membres/membres-permanents/myriam-winance.html

https://cermes3.cnrs.fr/images/cv/cv-winance.pdf

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