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Dans notre société, cette relation occupe une place très importante.

Tous les individus dès


leur naissance et jusqu’à leur décès sont confrontés à cette relation, cad ils rencontrent des
professionnels de santé. On verra dans un premier temps la relation thérapeutique entre le patient
et le soignant. On parlera de Parsons (50’s) sur son analyse autour des rôles sociaux. Il a bcp écrit de
livres dans les années 50 qui, encore aujourd’hui sont d’actualité. Il analyse cette relation en termes
de rôles sociaux. Il y a un lien entre maladie et déviance. Il analyse ce lien d’un point de vue médical
et social.

D’un point de vue médical, la maladie est une déviance à l’égard des normes biologiques de
santé. Cela veut dire qu’une personne sera considérée comme étant malade lorsque les symptômes
indiquent une « anormalité ». L’équipe médicale, et notamment les médecins, va organiser son
activité autour de ce dysfonctionnement biologique dans l’objectif d’éradiquer ce
dysfonctionnement.

D’un point de vue social, la maladie est une déviance car la maladie est un état social déviant.
Nous ne sommes pas axés sur des bases physiologiques. Pour Parsons, un trop haut niveau de
maladie est dysfonctionnel : cela va être nuisible au bon fonctionnel, au bon fonctionnement de la
société. Les individus malades sont acquittés de leurs obligations sociales (travail par exemple). Cela
peut affecter voire menacer l’ordre social.

Pour conclure selon Parsons, la pratique médicale permet justement de préserver l’équilibre
de la société. Pour remplir cette mission, le médecin et le malade vont devoir jouer un rôle. La
relation thérapeutique va être décrite comme un couple de rôle attendu et complémentaire entre le
médecin et le malade (rôle du médecin et rôle du malade).

Le rôle du malade : le malade est celui qui est reconnu comme tel par le médecin qui lui n’est
pas responsable de son état. Il peut être exempté provisoirement de cette obligation sociale. Il doit
s’en remettre au médecin pour entrer dans un processus de guérison (dans la mesure du possible).
Le médecin est le seul qui a l’autorité pour le faire.

Le rôle du médecin : le médecin a pour obligation de mobiliser ses compétences dans


l’objectif de guérir le malade, du moins pour apporter la guérison. Ils participent indirectement aux
bénéfices de la société. Il doit mettre toutes ses compétences auprès de chaque patient sans
discrimination et il doit mettre en place toutes les techniques et connaissances qu’il aura acquis au
cours de sa formation médicale. Son rôle peut être définis en 5 caractéristiques :

1. Il doit faire preuve d’universalisme


2. Il doit avoir des compétences techniques dans un champ précis
3. Il doit agir dans une neutralité affective
4. Il doit servir le bien-être des patients
5. Il doit orienter ses actes vers la collectivité

Qu’est-ce que cela implique dans la relation thérapeutique ? la relation médecin-malade


selon Parsons : relation asymétrique (malade démuni qui a besoin du médecin et de ses
connaissances). Ce modèle implique que le médecin est actif et le malade passif. Cela peut aussi être
une relation consensuelle : le médecin et le patient vont avoir comme objectif commun d’atteindre
la guérison. Donc le médecin coopère avec le patient.
Les analysent de Szasz et Hollender (3 modèles) complètent celle de Parsons. Ils ont eux aussi
travaillés sont les interactions entre médecin et malade. Ils ont proposé 3 modèles autour de cette
interaction :

1. Le modèle activité-passivité : patient qui est totalement passif et qui s’en remet
entièrement au médecin (cas des personnes dans le coma et des nourrissons). Très
souvent, cela fait référence à une distanciation culturelle très importantes entre soignant
et soigné. Le patient se laisse guider par le médecin.
2. Le modèle de coopération guidée : le patient décide de s’orienter vers le médecin et
choisi son médecin. Il décide si oui ou non il souhaite coopérer avec le médecin. L’accord
du patient est nécessaire dans l’interaction des soins. Mais une fois que le patient à
accepter les recommandations du médecin, il retrouve un rôle passif dans la relation.
3. Le modèle de la participation mutuelle : le rôle du médecin consiste à aider le patient à
se prendre en charge lui-même. Cette relation prend la forme d’un partenariat (il s’agit
majoritairement des maladies chroniques et des psychothérapies). Le patient détient une
certaine expertise de sa pathologie, il a aussi beaucoup de connaissances autour d’elle. Il
échange ses connaissances et son expertise avec le médecin de façon égalitaire.

Les conflits de la relation soignant-soigné ou l’analyse de Friedson. Selon lui, le médecin est
dans un rapport de clientèle avec le malade. Cela veut dire que le médecin n’est pas totalement libre
de son exercice et il n’échappe pas à l’évaluation de ses malades.

Selon cette approche, cela implique que le médecin serait évalué sur ses compétences, ses
connaissances et ses valeurs par des profanes sur la base de normes extra-professionnelles. Cela
implique en ce sens que le médecin va être soumis au contrôle exercé par des profanes. Les clients
vont des choix. Ce sont eux qui décident de consulter ou non, de choisir un médecin plutôt qu’un
autre et de choisir de suivre ou non les recommandations.

L’évolution du statut du malade et de la relation thérapeutique depuis les années 50 jusqu’à


aujourd’hui. Dans le langage commun, on va utiliser différents termes pour parler du patient
(malade, client, usager, …) mais ces termes ne sont pas socialement neutres et vont refléter qqchose
dans cette relation soignant-soigné. On peut observer 4 images autour de ce statut :

1. Pendant très longtemps, le malade a été considérer comme étant un patient passif,
vulnérable, silencieux qui sera pris en charge par la médecine qui va se soumettre au
regard médical et devra faire preuve de patience dans ce processus de guérison. Il va
occuper une figure centrale dans l’institution hospitalière et sera mis dans une position
de passivité et d’ignorance face au médecin qui détient le pouvoir et le savoir. Le malade
« dossier » n’a pas son mot à dire dans le système hospitalier.
2. Elle renvoie à la société de consommation. Dans ce contexte et cette société de
consommation, le malade peut être considéré comme un consommateur de soins voire
un client du système de santé. Cela veut dire que le malade est informé, il peut
s’exprimer sur ses préférences et ses choix, il peut comparer les prestations de soins.
Ainsi, le médecin peut être considéré comme un prestataire de service qui propose une
offre à un consommateur.
3. Elle tourne autour des maladies chroniques à l’ère des maladies chroniques. Le malade
devient un acteur dans la gestion de la maladie. Il n’est pas soumis, pas passif et que le
médecin doit obtenir la coopération du malade à ses recommandations.
4. Le malade est de plus en plus souvent comme un usager du système de santé. Le terme
d’usager est vraiment la figure du XXIème siècle. Cette figure de l’usager va être mis en
avant, d’un point de vue juridique, en 2002 par la loi relative aux droits du malade et à la
qualité du système de santé. A travers cette loi, il y a la reconnaissance des droits du
malade.

Le rôle des associations et la maladie des 4H (haïtiens, homosexuel, héroïnomane,


hémophile) ou le SIDA vont leur apparition au début des années 1980. Pendant les accouchements à
cette période, beaucoup de femme ont été transfusé et en l’absence de contrôle, beaucoup ont reçu
du sang avec le VIH.

A travers les images du malade, on est dans des évolutions individuelles. Cependant, on
observe un changement des attitudes collectives, notamment avec le développement des
associations de malade qui vont constituer un contre-pouvoir à celui des médecins. Ces associations
vont beaucoup se transformer au cours des dernières décennies. Dans les années 60 à 80, les
associations étaient très souvent créées par des médecins ou à l’initiative de médecin en
collaboration avec des malades. Très souvent, des malades issus de milieux favorisés. Le but de ses
associations, est de développer la recherche sur la maladie et d’accompagner les malades.

Dans les années 80, les malades vont commencer eux-mêmes à créer leurs associations. C’est
l’arrivée du SIDA qui va jouer un rôle moteur en développant des positions différentes de celles des
professionnels de santé et des pouvoirs publics. Cela a mis en avant les discriminations sociales des
malades. Au tournant des années 1980, vont éclater un grand nombre de scandale sanitaire (vache
folle, sang contaminé, …). A partir de là, les associations de malade vont remettre en cause le
système de santé et elles vont être beaucoup plus critiques et vont par exemple remettre en cause
des décisions et des processus de décisions. Elles vont revendiquer la place des usagers au sein de
l’institution hospitalière.

Depuis la fin des années 80, on va voir apparaitre une nouvelle dynamique qui va être
enclenchée en faveur de la participation des usagers dans le système de santé. On va voir apparaitre
des représentants des usagers dans les conseils d’administration des hôpitaux, au sein des
commissions, par leur participation aux conférences (ARS par exemple). Ceci implique que l’on va
davantage solliciter la parole des usagers et tout cela va modifier les relations thérapeutiques.
Conséquences sur le modèle thérapeutique

On voit que cette évolution des attitudes individuelles et collectives va révéler une évolution
sur la figure du patient et va modifier la relation soignant-soigné. Si l’avis des médecins est très
partagé, tous s’accordent sur la prudence dont on faire preuve (tenu du dossier médical et
l’information délivrée aux malades). On voit donc apparaitre une ouverture des droits des malades ce
qui va provoquer la fragilisation de la position des médecins, d’autant plus que les recours à la justice
sont de plus en plus nombreux (on est entrée dans une judiciarisation de la société). Dans cette
relation SS, on serait donc passé d’un modèle paternaliste à un modèle plus autonomiste.

Le modèle paternaliste : très dominant jusque dans les années 80. Il est fondé sur le principe
de bienfaisance, cad que les médecins vont savoir ce qu’il y a de mieux à faire pour le patient qui lui
ignore les questions médicales qui est très affaibli par la maladie et par la souffrance. Le médecin est
celui qui détient l’expertise et il va se substituer au malade dans la prise de décision pour le bien du
malade. A partir des années 80, les citoyens vont être de plus en plus informés et vont revendiquer
leur autonomie. Le partage de l’information va être un enjeu central dans cette relation SS. De ce
modèle qui va plus ou moins s’effacer, on va arriver au modèle autonomiste avec une décision
partager et une décision à prendre.

Le modèle autonomiste : la décision est partagée. Cela veut dire que le médecin n’est plus le
seul à prendre des décisions car le patient, qui est théoriquement bien informé, peut intervenir dans
le processus. La décision est également informée. C’est celle qui est voulue par la loi, par les
pouvoirs publics, dans un objectif de démocratie sanitaire. Elle s’appuie sur l’idée que l’information
au malade est aujourd’hui totale. Le patient serait donc totalement éclairé dans ce processus de soin,
et s’engagerait dans une relation égalitaire avec les soignants mais aussi en toute transparence avec
eux. Donc, soignant et soigné partagent la responsabilité des décisions thérapeutiques. Cela implique
que la valeur première consiste à respecter la liberté du patient qui prends lui-même des décisions
de façon autonome et éclairée.

Important pour l’EEK (les 3 modèles de participation, le paternalisme, l’autonomiste). Idées de


recherche en EEK (Rapport au corps, CAIRN)

Le travail émotionnel : la spécificité des soignants, c’est que le travail se développe sur fond
de travail relationnel et cela suppose avoir des compétences relationnelles. La proximité quotidienne
avec le patient est quasi permanente dans le travail et cela favorise ce travail relationnel. Dans ce
travail émotionnel, certains auteurs, tel que Druhle font références à la neutralité affective (se
méfier de ses propres affects et émotions comme sources potentielles d’erreurs et d’irrationnalités).
Selon Parsons, être un bon professionnel de santé, c’est savoir prendre cette distance (appelée
également la juste distance thérapeutique). Parsons parle quant à lui de pudeur émotionnelle. C’est
donc la capacité à maintenir une distance suffisante avec le patient car une trop grande implication
serait nuisible dans la prise en soin du patient et pourrait affecter le jugement du soignant.
Autrement dit, « la logique professionnelle prédomine sur la logique affective », Parsons. Ceci veut
dire que l’on doit réaliser un contrôle de soi (ne pas montrer ses émotions pour ne pas inquiéter le
malade). Il doit également savoir gérer ses émotions, faire preuve d’empathie aussi. Être un bon
professionnel de santé, c’est être capable de se préserver d’une trop forte implication qui
entrainerait une incapacité à remplir son rôle de soignant (contrôle de soi et contrôle des soignés).
La maitrise de soi est alors un bon moyen indispensable pour canaliser ses émotions. Le
professionnel de santé doit également maitriser et contrôler les émotions du soigné. Il doit donc faire
un travail sur autrui, cad qu’un soignant doit apprendre au patient à gérer ses angoisses et émotions.
On doit contenir le malheur traversé par le patient. Pour cela, on doit avoir une certaine attitude
corporelle, une certaine retenue pour pouvoir réaliser cette mise à distance et ce travail sur autrui
(on doit en tant que professionnel de santé, agir sur les comportements, à la fois le nôtre mais
également ceux des patients). Pour réaliser ce travail, on doit mettre en place des stratégies car on
peut vite être débordé émotionnellement. Ceci peut menacer les normes de l’hôpital, son bon
fonctionnement (le partage de l’expérience avec nos paires, le travail de groupe, la supervision, se
réfugier derrière les protocoles, les stratégies d’évitements). Ce travail est indispensable pour éviter
notre épuisement professionnel et toutes ses conséquences (burn out, etc…).
Les représentations sociales de la santé et de la maladie

Cette thématique des représentations sociales de la santé et de la maladie, n’est pas


nouvelle, il y a beaucoup de travaux déjà existants. Cependant, ces représentations ont changé, elles
ont évolué, notamment grâce à l’apparition des maladies chroniques qui ont évolué ces dernières
années. Cette approche autour des représentations permet aussi de se décentrer d’une approche
strictement organique que peuvent avoir les professionnels de santé. Donc la maladie, à travers ses
représentations, est un phénomène social et culturel (tout dépends des sociétés, des cultures et de
l’époque). La maladie s’appuie sur des représentations sociales.

Selon D. Jodelet, « les représentations sociales désignent une forme de pensée sociale. Se
sont des formes de connaissances courantes socialement élaborées et partagées ayant une visée
pratique et concourante à la construction d’une réalité commune à un ensemble social ». Donc, ces
réalités sociales sont élaborées et partagées socialement selon les cultures et les sociétés. Elles
forment un système de référence et de signification (important pour le mémoire) qui permet
d’appréhender la réalité de la vie quotidienne. Elles ont pour objectif de donner du sens. Ces
représentations sociales sont communes à l’ensemble d’une société. Elles dépendent donc
également du système social.
(Socialisation de la maladie pour les amputés – EEK)

On parle également de modelage culturel de la maladie, cad que ce qui est considéré comme
une maladie dans une société ne l’est pas nécessairement dans une autre société (la santé mentale
comme la schizophrénie : maladie vs envoutement). A travers ce décalage culturel, on peut se
retrouver avec des interprétations. Toute maladie est un phénomène signifiant. Cela veut donc dire
que l’activité médicale est toujours interprétative. Donc le médecin interprète toujours les
symptômes ressentis par le patient et les retraduit à travers un savoir médical, les catégories
médicales et plus précisément sur des notions biologiques. De l’autre côté, on a un patient qui
possède son propre point de vue concernant son état de santé, cad qu’il s’est forgé un modèle
explicatif autour de ses symptômes et de sa maladie qui est enraciné dans sa culture ; on a donc une
opposition entre la culture savante et la culture profane. Si l’on extrait cette culture profane, on va
avoir différentes représentations sociales qui apparaitront comme une réalité pour le patient mais
non pour le corps médical.

1- L’expérience ou les conceptions de la maladie par le profane ou le travail de Herzlich

Il existe 3 conceptions de la maladie ressentie par le patient et qui seront visibles par son
comportement :

La première est ce que l’on appelle la maladie destructrice. C’est lorsque l’individu malade sera
privé de ses activités et de ses rôles sociaux habituels (travail) par l’apparition de la maladie. Cela se
traduit très souvent par l’inactivité et l’isolement du patient. Dans ce cas, l’individu a l’impression
d’avoir perdu son identité sociale avec la survenue de la maladie. La maladie est très mal vécue par le
patient et il a l’impression de subir la maladie. C’est très caractéristique des personnes qui sont très
actives et engagés dans la société. Puisqu’il est privé de ses rôles sociaux, cela va ajouter la
dépendance à autrui. Le patient voit cette dépendance comme une violence qui vient s’ajouter à son
inactivité induite par la maladie. Le patient aura beaucoup de difficulté à accepter l’aide que l’on
peut lui apporter. Ce profil de patient ne supporte pas les « non malades » car ils le renvoient à son
état/statut de malade. Dans certains cas extrêmes, certains patients revendiquent une véritable
dépersonnalisation, ils ne se reconnaissent plus en tant qu’individu, ils ne se reconnaissent plus eux-
mêmes, ils ont l’impression d’être envahi par un personnage de moindre valeur (sentiment
d’inutilité).

La deuxième, c’est la maladie libératrice. Pour certains patients, la maladie est une
« libération ». Elle permet à l’individu de se libérer de ses rôles sociaux qu’il juge trop pesant et trop
contraignant. La maladie va apporter une certaine légèreté, c’est l’occasion de réaliser des choses
que l’on avait laissé en suspens à cause des contraintes. Ceci permet donc au patient d’être dans un
moment propice à la découverte du « vrai sens de la vie ». Elle offre la possibilité d’une révélation
voire d’un dépassement de soi. Elle peut conduire à un enrichissement et à un accomplissement du
patient.

La troisième et la dernière, c’est la maladie métier. C’est lorsque le patient organise sa vie autour
de la maladie, il va mettre tous les moyens en œuvre pour lutter contre la maladie (maladie grave
surtout mais chronique de plus en plus). L’accent va être mis sur la lutte active du patient. C’est grâce
à la libération des charges de la vie quotidienne que l’individu va trouver l’énergie nécessaire pour
lutter contre la maladie. Avec cette lutte active du patient, ce sentiment d’inactivité devient
acceptable. La maladie ne va pas entrainer de modifications radicales dans l’image que l’individu à de
lui-même. Il préserve son identité sociale et ce combat devient l’élément central de sa vie, ce qui
correspond à l’équivalent d’une activité professionnelle. L’individu accepte la maladie. Il est en
mesure de participer au processus de guérison. Il est dans un rapport de coopération et d’échange
avec le médecin (équipe médicale). Le patient veut savoir (connaissance du discours médical), cela
correspond pour lui à une source nécessaire pour le moral.

Les systèmes explicatifs de la maladie :

Dans notre société occidentale, la médecine scientifique s’est imposée. Le savoir médical va
permettre à chacun d’avoir des notions, quelques explications sur les causes biologiques du « mal ».
Mais, d’un autre côté, d’autres individus peuvent se référer à d’autres cadres explicatifs.

La quête de sens

Dans toutes les sociétés, cette quête de sens est universelle. Tous les individus qui se sentent
malades, vont se demander pourquoi ils le sont et vont chercher une explication. Il faut donc
s’interroger sur ce que représente la maladie pour un malade. Pour les professionnels de santé, c’est
un état qu’il faut guérir. Pour le malade, c’est une situation malheureuse qui peut bouleverser son
identité, son mode de vie et sa façon de voir le monde. Autrement dit, la maladie est une expérience
totale. Par ces cadres représentatifs, certains patients vont y chercher une cause, une provenance,
une origine.

La première représentation, c’est la représentation endogène de la maladie. Ce modèle


endogène, consiste/amène à considérer la maladie de l’intérieur même du sujet, de l’individu. Cette
représentation peut apparaitre dans les interprétations populaires, mais aussi dans des constatations
scientifiques. On retrouve deux variantes :

1- Biologique/génétique : l’individu n’est pas responsable de sa maladie


2- Psychologique : l’individu créé de lui-même sa maladie de façon inconsciente

La seconde représentation est exogène. Très souvent, elle s’inscrit dans une tradition judéo-
chrétienne : c’est la thèse de la punition divine (Dieu envoie la maladie à l’Homme en raison de sa
nature pécheresse). Pendant très longtemps, la survenue d’épidémie était liée à elle. Très souvent,
cette représentation exogène est imputée au mode de vie malsains qui émane de la société
moderne. La maladie est attribuée à la violence qui émane de la société.

De ces deux conceptions vont souvent découler des préférences dans des modèles
thérapeutiques. Pour la représentation exogène de la maladie, on va privilégier les traitements à
visées soustractives : modèle allopathique. Il faut expulser le mal. Si la maladie est considérée
comme une agression d’un agent pathogène, la riposte thérapeutique sera la contre agression (les
antibiotiques). Dans le modèle endogène, on s’appuie sur des traitements à visées additive : modèle
homéopathique. On renforce les défenses de l’organisme. On donne un plus à l’organisme pour qu’il
puisse mieux se défendre contre la maladie.

EEK
Carte conceptuelle : atout pour faire des dossiers et mémoires

Pour la présentation : NOM prénom, étudiant en 1ère année de massothérapie

Handicap :

 Atteinte au niveau du rôle et du statut dans la société

Quelques notions de handicap autour de l’interactionnisme :

- Ce n’est ni l’individu ni la société qui sont premiers, mais l’ensemble des actions et des
réactions qui s’entremêlent, soit les interactions (actions réciproques entre les individus)
- A travers cette approche on va prendre pour exemple la question du stigmate et le contrôle
de l’information en référence aux travaux de Goffman (père de l’interactionnisme)

Goffman s’est intéressé à « la situation de l’individu que quelque chose disqualifie et empêche d’être
pleinement accepté par la société » (Stigmate : les usages sociaux du handicap – Livre à utiliser pour
les mémoires et dossiers)

Automatisme de la vie sociale : on place les individus que l’on rencontre, on les met dans une
sorte de catégorie mentale et très souvent, cela est fait de façon automatique. Cela nous permet de
savoir par anticipation comment agir en fonction de la personne que l’on a en face de soi. Pour cela,
on se sert de certains repères sociaux qui sont issus d’une norme culturelle que nous intégrons
depuis tout petit via le processus de socialisation. On se base sur ce que démontre l’individu sur son
corps, sa manière d’être, de s’exprimer et on en déduit automatiquement tout un tas de
caractéristiques souvent erronées.

A travers c’est propos, nous mettons l’accent sur la « théorie de l’étiquetage ». Etiqueté une
personne comme handicapée, ce n’est pas seulement décrire et se focaliser sur une déficience. C’est
véritablement lui attribuer un ensemble de caractéristique qui vont être culturellement associé à
cette déficience. Autrement dit, c’est la personnalité toute entière de l’individu qui sera interprétée
par le handicap. On se focalisera sur ce handicap comme seul attribut de l’individu. Et c’est dans cette
logique que nous renforçons le stigmate et les stéréotypes.

Si nous reprenons la définition de Goffman sur ce qui définit un stigmate : « un attribut qui
jette un discrédit profond sur la personne qui le détient ». Selon lui, ce n’est pas seulement l’attribut
de lui-même qui est problématique, ce sont également les relations sociales que va induire ce
stigmate, cad entre le porteur du stigmate et les autres, les « normaux ». Cependant, il ne va pas
s’intéresser strictement à la maladie et au handicap. Il va proposer 3 types de stigmate :

1- Les anomalies du corps ou encore les « monstruosités du corps » (référence aux


handicaps physique et aux difformités)
2- Les déviances du caractère ou les « tares du caractère » (référence aux délinquants, aux
alcooliques, aux drogués, aux détenus et aux anciens détenus, aux chômeurs, aux
suicidaires, à l’extrême gauche de l’époque, l’homosexualité et la maladie mentale)
3- Les attributs collectifs ou les « stigmates tribaux » qui peuvent se transmettre de
générations en générations (référence aux religions, aux races)

Le cas d’analyse du stigmate par Goffman va être largement diffusé dans les études sur les
maladies chroniques. Il va mettre en évidence une distinction entre l’individu discrédité et l’individu
discréditable. La différence se fonde sur l’évidence ou non du stigmate (aide technique se voit mais
une surdité ou un trouble autiste ne se voit pas). Mais cela se voit rapidement. Et parfois, certains
handicaps peuvent se dissimuler dans la durée. Si dans un premier temps, l’objectif va être de
restaurer l’image que l’on donne de soi, pour l’individu discréditable, il s’agit de contrôler
l’information, cad l’exposer ou non, le dire ou non, mentir ou non. Et dans chaque cas, avec qui,
comment ou quand.

Dans toutes nos interactions depuis autrui, on n’a pas toujours conscience que l’on côtoie
une personne porteuse d’une maladie chronique (différence avec les temps passés). Nous sommes
passés dans l’ère des maladies chroniques depuis peu. Dans le passé, il y avait très souvent des
marques extérieures sur le corps. Aujourd’hui, les symptômes ne sont pas toujours visibles.
Cependant, être malade aujourd’hui, a une connotation péjorative, y compris dans notre société car
cela va présupposer une moindre performance.

Dans une situation discréditée, l’un des problèmes majeurs chez la personne, c’est d’arriver à
gérer les situations sociales (avec son entourage notamment) afin de normaliser au maximum ces
relations. Quelques soit le stigmate, l’individu ne peut avoir des relations sociales ordinaires car son
attribut concentre toute l’attention de la personne qui l’entoure lors d’une rencontre et qui peuvent
se moquer de ses autres attributs. Si la personne possède un stigmate, elle n’est pas tout à fait
humaine.
De plus, la personne discréditée a souvent l’impression que les « normaux » cherche à
pénétrer dans sa vie privée et ne vont pas hésiter à lui poser des questions déplacées ou à aider la
personne sans qu’elle demande de l’aide. L’individu discrédité ressent bien que chaque contact mixte
(avec les « normaux ») va générer des interactions flottantes et angoissées. De l’autre côté, les
normaux ne vont pas automatiquement se sentir à l’aise et savoir comment réagir à l’autre. Les
individus « normaux » vont faire soit comme si l’individu en face était normal ou ils ne vont lui prêter
aucune attention. Le discrédité va adopter les mêmes tactiques mais c’est le malaise qui dominera
toujours ce type d’interaction. Cependant, le discrédité y est très souvent confronté à ces situations
arrive à mieux les affronter. Il peut par exemple chercher à corriger son discrédit, à effacer son
stigmate en se spécialisant et en dominant un champ d’action qui est normalement hors de sa
portée, ou se couper de la réalité.

Dans le cas des situations discréditables, le problème, c’est le contrôle de l’information ainsi
que la gestion du secret du stigmate (savoir dans quelles situations ils peuvent en parler, à qui le dire,
dans quelles circonstances, en fonction de quels enjeux).

Si la dissimulation a pour objectif que l’individu soit perçu comme qqn de normal, la
révélation de la maladie peut avoir différents buts :

- But thérapeutique : se décharger du poids du secret


- But préventif : pour que l’entourage puisse savoir comment réagir
- But éducatif : banaliser la présence de handicap ou de la maladie

Quelle que soit la nature du stigmate, dès que la personne est stigmatisable, il est évident
que le contrôle de l’information demande à l’individu d’être vigilant constamment à travers tous les
univers sociaux qui le traverse. Selon Goffman, il y a 4 techniques de contrôle de l’information :

1- La dissimulation : il cherche à effacer tous les signes qui vont représenter un symbole du
stigmate (chirurgie esthétique)
2- L’imputation à une autre origine des éventuels signes : faire passer les signes d’un
stigmate pour ceux d’un autre considéré comme moins grave
3- Le maintient d’une certaine distance sociale : permet d’éviter les confidences et de ne
pas parler de soi
4- Le dévoilement volontaire : l’individu préfère prendre le risque d’être discrédité plutôt
que de gérer un secret qui est trop lourd à porter, trop pesant. Il est fatigué d’être dans
le mensonge ou, il veut revendiquer une identité particulière qui va être centré sur
l’attribut pour des cas de militantisme

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