Vous êtes sur la page 1sur 65

CONCEPT ET THEORIE EN SOINS INFIRMIERS

A l’intention de IDE, SFDE, ATS, ATS/ACC

M. KOUAGO Théophile
Enseignant permanant à l’Ecole Provinciale de santé et des Affaires Sociales de
MOUNDOU
CONTENU DU COURS
Historique de la science infirmière

Concepts fondamentaux en science infirmière

Modèles conceptuels en soins infirmiers

Démarche des soins

OBJECTIF GENERAL

 Connaitre les concepts en soins infirmiers et la démarche de soins.

Objectifs spécifiques :

 Maitriser les concepts fondamentaux en soins infirmiers ;

 Maitriser les différentes théories infirmières ;

 Maitriser les différents modèles conceptuels infirmiers ;

 Maitriser la démarche de soins infirmiers

M. KOUAGO Théophile
Page 2
HISTORIQUE DE LA SCIENCE INFIRMIERE

Les soins au moyen âge respectent idéologie de la religion. C’était un art, une
vocation. Ce sont les travaux de F. Nightingale qui va impulser une dynamique
nouvelle aux SI. Ces derniers vont être assimilés à un savoir-faire. Le corpus des
SI va s’enrichir avec des recherches faites par les américaines. C’est à partir de
1950 que les recherches vont s’intensifier et favoriser l’émergence des
concepts clés (méta-paradigme). Sur lesquels vont se fonder un grand nombre de
théories en SI: c’est l’émergence des modèles conceptuels. Les théoriciens des
soins infirmiers ont établi des modèles conceptuels qui ont permis de structurer
les fondements du raisonnement infirmier et qui guident aujourd'hui la pratique
clinique infirmière. Une profession repose sur des connaissances théoriques qui
lui sont propres, une base scientifique d’où procède le service qu’elle rend à la
société. Ces fondements théoriques évoluent et doivent être revus à mesure que
la science évolue. Notons que la profession d’infirmière est de taille à l’heure
actuelle. De nos jours, nous arrivons à développer notre savoir infirmier, nous
réalisons que la justification de notre existence en tant que PROFESSION est
d’être “auprès de la personne soignée” pour l’aider à s’adapter durant la maladie
qui fait problème à un moment de l’existence de l’individu. Si les infirmières
prennent conscience de l’importance d’utiliser un cadre conceptuel qui guide
leur action et facilite leurs négociations, si les institutions de soins et les centres
de formation en soins infirmiers adoptent une théorie qui serve de référence et
explicite leur projet, alors notre profession pourra retrouver son souffle nouveau
et prendre sa vraie place parmi celles qui ont une contribution spécifique à
apporter à notre société.

M. KOUAGO Théophile
Page 3
LES CONCEPTS FONDAMENTAUX EN SCIENCES
INFIRMIERES

De nombreuses infirmières, américaines et Britanniques pour la plupart, ont développé


différentes théories en soins infirmiers qui marquent la profession. Elles ont participé à définir
la discipline infirmière. Elles s'appuient sur une philosophie humaniste.

Toutes ces théories sont construites autour de quatre concepts fondamentaux :

 une conception de l'être humain ;

 une définition de la santé et de la maladie ;

 une conception de l'environnement ;

 une définition des soins infirmiers et de leurs buts

1.1. La conception de l’être humain ou de la personne :

Il s'agit de l'être humain et de la conception faite de l'être humain dont les différentes
dimensions de l'être humain associées aux courants scientifiques et grandes disciplines des
sciences humaines s'orientent en quatre thèmes :

 biologique : le corps physique, l'anatomie, la physiologie, biochimie, biophysique,


biologie cellulaire et moléculaire ;

 psychologique : la psychologie, l'esprit, les neurosciences, neurobiologie, psycho


neuro-immunologie, la psychologie de la santé ;

 sociale et culturelle : sociologie, anthropologie, ethnologie ;

 spirituelle : religions, courants mystiques, agnosticisme, sens de l'existence déterminé


par chacun. la conception pluridimensionnelle de l'être humain selon les courants
spirituels.

La personne correspond au bénéficiaire des soins infirmiers. Il peut donc s'agir d'individus, de
familles, de communautés ou de groupes.

Dans la conception de Florence NIGHTINGALE (1859), la personne est un être, malade ou


en santé, possédant des composantes physiques, intellectuelles, émotionnelles, sociales et
spirituelles.

Dans la théorie d'Hildegard PEPLAU (1952), la personne représente un système vivant


composé de caractéristiques et de besoins biochimiques, physiques et surtout psychologiques,
qui cherche à se réaliser et lutte pour atteindre un équilibre.

Pour Dorothéa OREM (1959), la personne est un être fonctionnant biologiquement,


symboliquement et socialement et qui présente des exigences en matière d'auto-soins,
universels, liés au développement et/ou reliés à l'altération de la santé.

M. KOUAGO Théophile
Page 4
Virginia HENDERSON (1961) considère la personne comme être biologique, psychologique
et social qui tend vers l'indépendance dans la satisfaction de ses quatorze besoins
fondamentaux.

Dans sa théorie du caring, Jean WATSON (1979) définit la personne ainsi :

 une entité vivante qui est plus qu'un être purement physique ou spirituel, qui évolue
dans son environnement, avec une expérience unique et subjective, des émotions, des
souvenirs, des aspirations qui concourent à la perception de sa vie, à une conception
singulière de la réalité et à une façon propre d'être dans le monde ;

 une personne ne pouvant être comprise totalement, même si l'empathie aide à se


rapprocher de ce but. Son vécu étant singulier, c'est la réalité phénoménologique qui
peut être approchée ;

 une personne avec le potentiel de croissance au travers du sens qu'elle construit à


partir de ses expériences.

Nancy ROPER (1980) conçoit la personne comme un « tout » indissociable, soumis à


l'influence de nombreux facteurs. Ce tout évolue durant son existence (continuum dynamique)
entre dépendance et indépendance selon l'âge, les circonstances et l'environnement. Seul ou
avec une aide extérieure, il met en œuvre les activités qui contribuent au processus de vie.

Quant à Rosemary RIZZO PARSE (1981), elle voit la personne tel un être ouvert et
indivisible, libre de choisir ses orientations grâce à la capacité d'agir en synergie avec
l'environnement. Cet être ouvert partage les limites spatiales ou temporelles de
l'environnement.

1.2. La définition de la santé et de la maladie ;

Les concepts fondamentaux en soins infirmiers cherchent à définir la santé, état factuel
difficile à définir et impossible à résumer dans l'absence de maladie.

Selon l'OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Dans les soins infirmiers, la
santé est l'état de bien-être éprouvé par le bénéficiaire des soins.

Pour Florence NIGHTINGALE, l'absence de maladie et la capacité à utiliser pleinement ses


ressources définissent la santé.

Hildegard PEPLAU la conçoit comme un niveau productif d'anxiété permettant à la


personne d'engager des activités interpersonnelles et d'œuvrer à son développement personnel.

Callista ROY définit la santé comme un état et un processus évolutif dans lequel l'adaptation
permet à la personne de garder son intégrité. La santé-état est l'adaptation dans chacun des
quatre mondes. La santé-processus est l'effort constant fourni par l'individu pour atteindre son
potentiel maximum d'adaptation.

M. KOUAGO Théophile
Page 5
Le modèle conceptuel de Dorothéa OREM envisage la santé comme un état de complétude
et d'intégrité de l'être humain dans ses différentes composantes et dans ses modes de
fonctionnement, maintenu grâce à la réalisation d'auto-soins appropriés en lien avec le stade
de croissance et de développement.

Pour Virginia HENDERSON, la santé est l'indépendance des quatorze besoins


fondamentaux.

Jean WATSON voit dans la santé l'unité et l'harmonie, dans un environnement donné, entre
le corps, l'âme et l'esprit.

Du point de vue de Nancy ROPER, la santé est l'optimisation de l'indépendance de l'individu


dans chacune des activités de la vie lui permettant de fonctionner au maximum de ses
capacités.

Enfin, Rosemary RIZZO PARSE définit la santé comme le processus de devenir vécu par la
personne.

OREM définit la santé comme un état ou il n’existe aucun objectif lié à des besoins d’auto-
soins associes a une maladie un accident, ou des blessures Pour OREM, l’être humain vit en
étroite relation avec son environnement et de ce fait elle accorde beaucoup d’importance à
l’adaptation au monde dans lequel le client vit. La santé est donc un état d’intégrité de l’être
humain

Autres notions associées à la santé

 bien-être, épanouissement personnel, réalisation de soi ;

 qualité de vie ;

 croyances concernant la santé et la maladie.

1.3. La conception de l'environnement :

L'étude de l'environnement de la personne est un sujet vaste qui va des petits systèmes de
proximité à l'échelle planétaire. La réflexion cependant ne porte pas seulement sur l'écologie,
mais plutôt sur les interactions entre la personne et son environnement.

Dans les soins infirmiers, l'environnement du bénéficiaire est l'espace physique dans lequel la
personne se trouve et évolue ; celui de son entourage et l'espace des soins infirmiers.

Florence NIGHTINGALE identifie l'environnement aux facteurs externes affectant la


personne et son processus de santé: l'air, l'eau, la lumière, la chaleur, la propreté et le calme.

Pour Hildegard PEPLAU, l'environnement représente :

 les forces existantes à l'extérieur de l'organisme humain, dans le contexte culturel.


C'est le lieu d'acquisition des croyances et des coutumes.

 le groupe de personnes significatives avec lesquelles la personne interagit.

M. KOUAGO Théophile
Page 6
Dorothéa OREM le conçoit comme un système intégré lié à la réalisation des auto-soins en
composition avec la personne. Le milieu favorise la formation, la modification des attitudes,
des valeurs et du concept de soi ainsi que du développement global de la
personne.L’infirmière agit sur les principaux facteurs qui influencent les auto-soins. Le terme
environnement signifie l’ensemble des facteurs externes importants pour les auto-soins. Les
interventions infirmières sont davantage qu’une combinaison d’activités, elles un processus
pensé, organisé, contrôlé et dirigé vers un but. L’infirmier doit diagnostiquer, prescrire et
dispenser des soins de santé appropries aux déficits dans les auto-soins. Pour formuler un
diagnostic en fonction du modelé d’Orem, l’infirmière doit d’abord évaluer les demandes et
les besoins spécifiques du client, puis diagnostiqué, c'est-à-dire juger de la qualité et de la
quantité des déficits en auto-soins reliés à la demande de soin

Quant à Virginia HENDERSON, elle y voit les facteurs externes agissant de façon positive
ou négative sur la personne.

Callista Roy le définit comme l'ensemble de sitmuli internes et externes ou toute circonstance
ou influence susceptible d'affecter le développement et le comportement des personnes ou des
groupes.

Dans la théorie du caring de Jean WATSON, l'environnement est la réalité interne


(biophysique, mentale et spirituelle) et la réalité externe de la personne.

Pour Nancy ROPER, l'environnementrassemble les circonstances pouvant influencer la


trajectoire de vie des personnes, soit vers la dépendance, soit vers l'indépendance.

Enfin, Rosemary RIZZO PARSE pense qu'avec la personne, l'environnement est le co-
constituant du devenir de l'être humain par l'intermédiaire d'échanges simultanés.

Les autres notions impliquées à l’environnement sont

 adaptation

 stratégies d'adaptation

 écosytème

 approche systémique

1.4. La définition des soins infirmiers :

La nature du soin infirmier implique différentes dimensions :

 préventive ;

 curative ;

 palliative.

Ces dimensions font aussi appel à notre rapport au temps de la maladie. En effet, les soins
préventifs permettront d'éviter la maladie et/ou d'en éviter la prévalence. Une deuxième phase

M. KOUAGO Théophile
Page 7
voit cohabiter les soins curatifs et les soins palliatifs dans des proportions dépendant de l'état
de santé et des perspectives d'avenir de la personne. Ainsi, concernant la prise en charge d'une
pathologie aiguë, la part des soins palliatifs est quasiment inexistante, les soins curatifs
occupant la majeure partie de l'espace de soins. En fin de vie (et non en phase terminale), les
soins palliatifs occuperont à leur tour la majeure partie de l'espace pour apporter un maximum
de confort et de disponibilité à la personne dans cette situation.

La phase terminale décrit les derniers instants de la vie, seuls les soins palliatifs sont présents
car les soins curatifs et préventifs n'ont plus lieu d'être. C'est peut-être pour cette raison qu'il
existe une telle confusion entre phase terminale et soins palliatifs qui peuvent être présents
bien avant et cohabiter avec les soins curatifs.

Les soins infirmiers nécessitent les compétences suivantes :

 la qualité technique des gestes réalisés avec dextérité ;

 la qualité relationnelle qui est le cœur du soin.

Ces critères permettent la qualité des soins. Ils en existent bien d'autres mais ces deux là, sont
fondamentaux.

Les soins infirmiers ont pour objectifs de :

 protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des


personnes ou l'autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de
favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie
familial ou social ;

 concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux


autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et
évaluer l'effet de leurs prescriptions ;

 participer à l'évaluation du degré de dépendance des personnes ;

 contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique


et à l'application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des
protocoles établis à l'initiative du ou des médecins prescripteurs ;

 participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la


détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen
des soins palliatifs, et d'accompagner, en tant que besoin, leur entourage.

L'ensemble des soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à
compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une
personne ou d'un groupe de personnes définit le rôle propre infirmier en

Selon PEPIN, KÉROUAC & DUCHARME (2010) :

M. KOUAGO Théophile
Page 8
La discipline infirmière s’intéresse au soin, dans ses diverses expressions, auprès des
personnes, des familles, des communautés et des populations qui, en interaction continue avec
son environnement, vit des expériences de santé.

Selon les différents modèles conceptuels :

En 1859, Florence NIGHTINGALE est la première à définir les soins infirmiers, à


concevoir une formation initiale des infirmières, à proposer une théorie des soins infirmiers.
Elle définit ceux-ci comme un service à l'humanité basé sur l'observation et l'expérience,
consistant à mettre la personne malade ou en santé dans les meilleures conditions possibles
pour que la nature puisse préserver ou restaurer sa santé.

Vers 1952, la vision d'Hildegard PEPLAU est axée sur l'interdépendance des personnes. Les
soins infirmiers lui apparaissent comme :

 une relation interpersonnelle thérapeutique orientée vers un but commun (favoriser le


développement de la personnalité), dans laquelle l'infirmière doit d'abord comprendre
son propre comportement et ensuite utiliser un processus en 4 phases: orientation,
identification, exploitation et résolution ;

 un instrument éducatif dont le support est la relation soigné/soignant.

Dans son modèle, Dorothéa OREM pense les soins infirmiers comme un service humain
visant à combler les limites de la personne dans l'exercice d'auto-soins liés à sa santé et à
renforcer ses capacités d'auto-soins.Le but ultime de l’infirmière face à ses actions d’auto-
soins.

La Théorie des Besoins selon Virginia HENDERSON (1976)

Objectif : répondre à l’interrogation « Que font les infirmières ? »

Le soin s’articule sur le fait que l’être humain tend à satisfaire 14 besoins pour être libre et
autonome.

Elle définit les soins infirmiers ainsi :

 Une aide apportée à la personne malade ;

 une assistance à la personne dans les activités qu'elle ne peut faire elle-même par
manque de force, de volonté ou de connaissances, afin de conserver ou de rétablir son
indépendance dans la satisfaction de ses besoins fondamentaux ;

 le cas échéant, accompagnement vers une mort paisible.

C’est avec cette approche que nous travaillons encore aujourd’hui.

La Théorie de l’Interaction selon Hildegarde PEPLAU (1952)

Objectif : répondre à l’interrogation « Comment les infirmières font-elles ce qu’elles font ? »

M. KOUAGO Théophile
Page 9
Cette théorie se centre sur la relation patient-soigné et le partenariat entre l’infirmière et la
personne soignée basé sur la confiance. 1952 axe sa vision sur l'interdépendance des
personnes. Les soins infirmiers lui apparaissent comme :

 Une relation interpersonnelle thérapeutique orientée vers un but commun (favoriser le


développement de la personnalité), dans laquelle l'infirmière doit d'abord comprendre
son propre comportement et ensuite utiliser un processus en 4 phases: orientation,
identification, exploitation et résolution ;

 Un instrument éducatif dont le support est la relation soigné/soignant.

La Théorie des Effets souhaités selon Callista ROY (1976)

Objectif : répondre à l’interrogation « Pourquoi les infirmières font-elles ce qu’elles font ? »

Cette théorie étudie les stratégies d’adaptation d’un individu en vue de rétablir un certain
équilibre et de préserver la santé.

La Théorie de la Promotion de la Santé selon Moyra ALLEN

Objectif : répondre à l’interrogation « A qui s’adressent les infirmières ? »

Les soins infirmiers s’étendent à la sphère familiale, l’infirmière soutient, incite et motive
dans toutes les phases de l’éducation à la santé.

La Théorie de L’Etre humain unitaire selon Martha ROGERS (1970)

Objectif : répondre à l’interrogation « A qui s’adressent les soins infirmiers ? »

L’être humain est unique et tend à préserver une certaine continuité dans sa vie pendant la
période de maladie.

Elle est la première à parler de diagnostic infirmier en termes de problème affectant le patient
dans sa globalité.

La Théorie du Caring :

Notion dominante : le prendre soin, to care en anglais.

Caringsignifie aussi faciliter et soutenir en respectant les valeurs, les croyances, le mode de
vie et la culture des personnes. Chaque modèle conceptuel permet d’envisager :

 La détermination de la demande de soins infirmiers (anamnèse et évaluation des


données : diagnostic) ;

 La prescription et planification des soins

 La dispensation des soins infirmiers

 L’évaluation des soins infirmiers.

M. KOUAGO Théophile Page


10
Pour Nancy Roper, les soins infirmiers contribuent à la mise en œuvre du projet de soins
médical. Le but est d'aider le patient à prévenir, résoudre ou alléger des problèmes de
dépendance liés aux activités de la vie, à progresser vers des pôles d'indépendance maximale
et à y rester.

Enfin, Rosemary RIZZO PARSE qualifie les soins infirmiers ainsi :

 l'infirmière a un rôle de facilitatrice. Elle accompagne la personne dans la direction


qu'elle choisit et non dans celle qu'elle (l'infirmière) souhaiterait que la personne
prenne au regard de son propre cadre de référence qui n'est pas celui de la personne ;

 la recherche de la qualité de vie par la participation qualitative de la personne dans ses


expériences de santé.

Selon le conseil international des infirmières (C.I.I.)

On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration,
aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés malades ou bien
portants quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la santé, la
prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et
mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier citons encore la défense,
la promotion d'un environnement sain, la recherche, la participation à l'élaboration de la
politique de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients, ainsi que l'éducation.

Selon l'organisation mondiale de la santé (O.M.S.)

La mission des soins infirmiers dans la société est d’aider les individus, les familles et les
groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et à y parvenir
dans le contexte de l’environnement dans lequel ils vivent et travaillent. Ceci exige que les
infirmières apprennent et assurent des fonctions ayant trait au maintien et à la promotion de la
santé aussi bien qu’à la prévention de la maladie. Les soins infirmiers englobent également la
planification et la mise en œuvre des soins curatifs et de réadaptation, et concernent les
aspects physiques, mentaux et sociaux de la vie en ce qu’ils affectent la santé, la maladie, le
handicap et la mort. Les infirmières permettent la participation active de l’individu, de sa
famille et de ses amis, du groupe social et de la communauté, de façon appropriée dans tous
les aspects des soins de santé, et encouragent ainsi l'indépendance et l’auto-détermination. Les
infirmières travaillent aussi comme partenaire des membres des autres professions impliquées
dans la prestation des services de santé.

1.5. Pourquoi étudier les concepts en soins infirmiers?

 Permettre l’analyse de la pratique soignante, et adapter les soins à la personne

 Elle s’appuie sur un langage commun professionnel

 Concrétiser le concept dans la réalité

En soins infirmiers :

M. KOUAGO Théophile Page


11
 le concept sert à identifier des situations, à construire des connaissances

 utiles concernant ses propriétés et leurs comportements pour adapter ceux-ci en


rapport avec le sujet et comprendre le mode qui nous entoure

 Le raisonnement par concept permet d’organiser les perceptions et les connaissances.

 Les modèles conceptuels permettent une organisation de la pensée, ils donnent une
structure pour observer et interpréter ce que nous voyons.

 Conception très étendue qui prend en compte l’homme dans sa globalité,dans son
ensemble.Cette vision est dite holistique : du grecHolos: « le tout ».

 Terme qui désigne toutes les approches de la vie, ou toutes les techniques
thérapeutiques qui prennent en compte la globalité de l’individu

La profession d’infirmier (re)envisagée du point de vue de l’individu, du concept de santé


s’apparente à l’approche holistique au sein même de son exercice

M. KOUAGO Théophile Page


12
LES MODELES CONCEPTUELS EN SOINS
INFIRMIERS

2.1. Définitions :

 Théorie :

“La théorie représente un niveau plus profond de la réalité que le modèle, elle décrit comment
le modèle fonctionne.

On pourrait dire que le modèle représente la structure et que la théorie représente le


fonctionnement.

Une théorie se définit par une conception de l’homme, de la santé, des soins infirmiers, et une
description de la réalisation de ces soins infirmiers en rapport avec ces conceptions.

«Ensemble relativement organisé d'idées, de concepts se rapportant à un domaine déterminé»

«Une théorie est un ensemble complexe qui regroupe des concepts plus ou moins organisés
entre eux traitant d’un domaine particulier» C’est un ensemble structuré de concepts
interdépendants

 Théorie de soins

Il s’agit d’une construction intellectuelle, scientifiquement acceptable, qui vise à expliquer les
faits observés, à orienter la pratique infirmière et susceptible d’enrichir la discipline des soins
infirmiers. Les théories de soins sont des essais de constitution de connaissances.

Par ex : La théorie de V. HENDERSON est construite en empruntant des connaissances aux


sciences humaines, médicales, biologiques. Les théories de soins ont elles, donné lieu à de
nouvelles connaissances.

 Modèle

” Un modèle est une illustration symbolique en termes logiques d’une situation relativement
simple qui démontre la structure d’un système original.

C’est une représentation conceptuelle de la réalité. Ce n’est pas la réalité elle-même, mais une
abstraction ou reconstruction de la réalité „

” Un modèle de Nursing est une façon de voir le soin

C’est une Image mentale. Une invention de l’esprit, une conception, une façon de voir, c’est
donc une structure».

 Concept :

«Le concept est un objet abstrait, conçu par l’esprit, ou acquis par lui, et permettant
d’organiser les perceptions et les connaissances » Dictionnaire Larousse

M. KOUAGO Théophile Page


13
«Le concept est la forme la plus élémentaire de la pensée…c’est toujours une idée mais
générale, c’est ce qui le différencie de l’image mentale (représentation) qui reste individuelle.
Le concept sert à organiser les connaissances et permet un raisonnement logique
»Dictionnaire de la psychologie (1991)

« Un concept est un point de départ pour l’activité intellectuelle, car il confère un pouvoir
explicatif nouveau à celui qui en maitrise l’usage » ASTOLFI (1992)

 Modèle conceptuel

«Un modèle conceptuel est une conception, une abstraction, une façon de conceptualiser une
réalité. Un modèle conceptuel pour la profession d'infirmière est une conception de la
profession d'infirmière, une conception qui guide la pratique, la recherche, la formation et la
gestions des soins infirmiers » (Adam, Evelyne. (1983). Être infirmière (2e éd.). Montréal)

Le modèle conceptuel est un ensemble de concepts ou abstractions liés et agencés de façon


rationnelle selon leur pertinence par rapport à un thème commun. La structure est néanmoins
plus souple que celle d’une théorie.

Un modèle conceptuel constitue donc un « cadre de références théoriques permettant de


développer la connaissance, la réflexion et d’orienter la pratique professionnelle ». Le but
d’un modèle est de rendre compréhensible la réalité. Le modèle guide le raisonnement.

Les infirmières théoriciennes ont élaboré un certain nombre de modèles conceptuels, liés aux
Sciences Infirmières, s’appuyant fondamentalement sur quatre concepts: la personne, les soins
infirmiers, la santé et l’environnement (Fawcett, 1995).

Une discipline a besoin d’identifier les concepts centraux qui seront considéré comme ses
piliers :

 L’homme, la personne = bénéficiaire des soins infirmiers (individu, famille,


communauté ou groupe)

 la santé qui fait référence à l’état de bien être éprouvé par le bénéficiaire des soins

 l’environnement = l’environnement du bénéficiaire, mais également son entourage et


le contexte des soins infirmiers

 les soins infirmiers, définis comme les actions intentionnellement menées par des
infirmières pour ou avec le bénéficiaire au regard des objectifs définis

Intérêt des modèles...

 organisation de la pensée ;

 structure pour observer ;

 Interprétation.

 Identification rationnelle des problèmes de santé

M. KOUAGO Théophile Page


14
Paradigme :

«Modèle théorique de pensée qui oriente la recherche et la réflexion scientifique»Dico le petit


Larousse illustré.

«Désigne un ensemble de concepts, de théories, dominants dans une communauté scientifique


à une époque donnée. II est « une matrice disciplinaire»...»

C’est Florence NIGHTINGALE, est en 1859, qui a élaboré la premièreconception des soins
infirmiers.Ainsi, 3 courants paradigmatiques majeurs sont apparus depuis1859 jusqu’à nos
jours :

 Le paradigme de la catégorisation : vision linéaire et causale

Modèle de V. Henderson, Doroty Orem..

 Le paradigme de l’intégration : vision holistique de la personne,interaction avec


l’environnement

Modèle de HildegardePeplau, Callista Roy

 Le paradigme de la transformation : orientation santé publique, soins de santé

Modèle de Martha E. Rogers, Jean Watson

Différents courants de pensée en lien avec le développementdes sciences humaines et


l’évolution des paradigmes ontenrichi la conception des soins infirmiers et de la discipline.

Les différentes écoles de pensées sont :

 L’école des besoins : V. Henderson, D. Orem…

 L’école de « l’interaction » : Hildegarde Peplau…

 L’école des « effets souhaités » : Callista Roy…

 L’école de l’ « apprentissage de la santé » : Allen, Clark

 L’école des « patterns » : Rogers, Parse

 L’école du « Caring » : Watson, Leininger

Chacun des courants de pensée (et/ou théories de soins) a étédécliné en différents modèles
conceptuels.

2.2. Les différents types de théories :

Les différents types de théories sont :

 La théorie descriptive analyse un système de façon détaillée ;

M. KOUAGO Théophile Page


15
 La macrothéorie (théorie globale) vise à expliquer les fondements de l’expérience
humaine telle que: la personne, les soins, la santé, l’environnement ;

 Les théories à moyenne portée (middle-range théories) exposent une partie de


l’expérience humaine. Elles mettent l’accent sur un aspect de la réalité ou de
l’expérience humaine d’après un certain nombre de concepts, leurs propositions sont
vérifiables empiriquement (exemple : la théorie du confort de Katharine Kolocoba).

Toutes les théories de soins sont basées sur les sciences humaines.

La finalité de ces théories est de constituer un cadre de référence théorique permettant de


développer la connaissance, la réflexion et d'orienter l'action professionnelle.

Les théories de soins reposent sur 4 concepts fondamentaux qui sont:

 la personne

 la santé

 l'environnement

 les soins infirmiers

Les différentes théories sont :

 Florence Nightingale (1820-1910) :

 Infirmière Anglaise, pionnière dans la conception d’une théorie de soins infirmiers ;

 Est à l’origine des soins infirmiers modernes, elle fut une des premières à
conceptualiser le soin et à relier ces quatre dimensions : la personne, le soin, la santé et
l’environnement ;

 Crée l’école de St Thomas et instaure une hiérarchie desfonctions infirmières en 1860

 Elle a conçu une formation initiale, proposé une théorie de soins infirmiers selon
laquelle la personne malade ou en santé doit être placée dans les meilleures conditions
possibles pour que la nature puisse préserver ou restaurer sa santé.

 HILDEGARDE PEPLAU (1952) :

 Basée sur : Relation infirmière/patient privilégiée ; Observation ; Communication

 But : Favoriser les tendances naturelles de l’être humain ; Aider au développement de


la personnalité

 Interventions infirmières : Détermine un processus en 4 phases:

 Observation, Communication, recueil de données et retour à l’autonomie

 Impact majeur en secteur psychiatrique

M. KOUAGO Théophile Page


16
 MARTHA ROGERS (1961) :

 Basée sur : Unité de l’homme en interaction avec son environnement.

 But : Promouvoir l’harmonie entre l’homme et son environnement ; Aider l’être


humain à atteindre un état de santé physique, mental et social maximal

 Interventions infirmière : Prise en compte de l’environnement dans le recueil de


données ; Fixe des objectifs à court, moyen et long terme

 VIRGINIA HENDERSON (1897-1996) :

C'est une infirmière américaine diplômée en 1921 qui a travaillé en pédiatrie, en psychiatrie et
dans le domaine de la recherche.

 Basée sur : L’homme est un être entier, complet et indépendant ; Besoins


fondamentaux

 But : Aider au maintien ou au recouvrement de la santé ; Aider à reconquérir son


autonomie

 Interventions infirmières : Élaboration d’une grille type d’évaluation des capacités


du patient (14 besoins fondamentaux)

En 1960, elle publie une théorie sur les besoins fondamentaux de l'homme.

 Définition du besoin :

«Nécessité impulsant une action pour le satisfaire ou privation qui renvoie à une insatisfaction
une frustration.»

Le modèle conceptuel de V.H met en évidence 3 notions importantes et qui sont:

 la notion de besoin fondamental

 la notion de dépendance / indépendance

 la notion de «source de difficulté»

Il y’en a 14 besoins selon V.H : c'est une prise en charge HOLISTIQUE.

«Les soins infirmiers consistent principalement à assister l'individu malade ou bien-


portantdans l'accomplissement des actes qui contribuent au maintien de la santé (ou à une
mort paisible) etqu'il accomplirait lui-même s'il avait assez de force, de volonté ou de savoir.»

 DOROTHY E.JOHNSON (1960) :

 Basée sur : Hypothèse que l’homme est composé de sept sous-systèmes le tout
formant un système global.

M. KOUAGO Théophile Page


17
 Buts : Restaurer ou maintenir l’équilibre ; Aider à la stabilité du système
comportemental

 Interventions infirmières : Démarche méthodologique en Soins Infirmiers

 DOROTHEA OREM(1971)

 Basée sur :L’homme est une «unité capable d’auto-soins»

 Buts : Aider le patient à accomplir seul les activités d’auto-soins ; L’amener à adopter
une attitude responsable concernant sa santé ;

 Interventions infirmières : Processus de soin en 4 phases

 Sa théorie repose sur l'importance des relations humaines qui sont le point central de la
pratique infirmière (relations permanentes avec patient-famille-équipe...) et la notion
d'auto-soin. Le soin est une assistance donné par l'infirmier(e) lorsque l'individu est
incapable partiellement ou totalement d'accomplir ses auto-soins. La pratique
infirmière ne revêt pas seulement des aspects techniques mais aussi un aspect
techniques mais aussi un aspect moral très important (déontologie, droit des patients).

 CALLISTA ROY (1970) :

 Basée sur : L’homme est un être bio psychosocial en interaction constante avec un
environnement changeant et ayant quatre modes d’adaptation

 Buts : Promouvoir ces quatre modes d’adaptation cités ci dessus chez l’être humain
dans le contexte de santé ou de maladie

 Interventions infirmières : Évaluation des comportements

 NANCY ROPER(1976) :

 Basée sur : Mise en place d’actions favorisant l’adaptation ; L’homme est un


«système ouvert» en relation permanente avec son environnement.

 Buts : Promouvoir l’acquisition, le maintien ou la restauration de l’indépendance


maximum

 Interventions infirmières : Grille d’évaluation du niveau d’indépendance

 MARJORY GORDON(1980) :

 Basée sur : L’homme holistique = prise en charge de l’Homme dans sa globalité

 Buts : Prévenir l’altération des fonctions de santé, les promouvoir ; Restaurer

 Interventions infirmières : Recueil d’information ; Évaluation de l’état de santé ;


Hypothèses diagnostiques

 La théorie de GERTUD UJHELY

M. KOUAGO Théophile Page


18
C’est un disciple de Peplau. Elle apporte un complément à cette théorie qui peut se diviser en
trois :

1°) Ce que l’infirmière apporte à la relation

Ses valeurs personnelles et professionnelles. Mais quelles sont les sources de nos valeurs?
(Milieu culturel, économique et technique, notre passé, notre éducation religieuse).

Son attitude envers la nature humaine. On se préoccupe très peu de la philosophie de la nature
humaine cependant c’est d’une importance capitale au niveau de la relation infirmière-patient

2°) Le contexte dans lequel la relation prend place

Ujhely pense qu’il faut accepter que la profession d’infirmière soit mouvante et que notre
champ d’action se modifie Quand à la relation elle-même Ujhely reprend les quatre phases de
la relation de Peplau.

3°) Ce que le patient apporte à la relation

L’expérience qu’il vit est un processus qui comprend trois temps :

 Perception par la personne soignée d’un événement ou d’un objet interne ou externe.

 Son Interprétation de cet événement à la lumière de sa perception.

 Sa réponse aux perceptions interprétées de son expérience et de ses capacités


présentes.

Conclusion

Bien que n’apportant pas une théorie nouvelle la relation patient/infirmière est le pivot central
des soins Infirmiers dans la théorie d’Ujhely.

Dans une étude, les chercheuses et les chercheurs peuvent prendre comme point de départ
une théorie ou un modèle conceptuel.

 La théorie de la diversité et de l’universalité des soins culturels (Madeleine


Leininger,1991) met l’accent sur les soins prodigués comme un phénomène universel
qui diffère selon les cultures.

 Le modèle des systèmes de soins de santé(Betty Newman,2001) considère chaque


personne comme un système complet. L’objectif des soins infirmiers est de contribuer
à maintenir la stabilité du système de la personne.

 Le modèle des auto-soins(Dorothea Orem,2003) correspond à ce que les gens font


pour rester en santé et pour préserver leur bien-être. L’objectif des soins est de les
aider à répondre à leurs besoins en matière d’auto-soins.

M. KOUAGO Théophile Page


19
 La théorie de l’être en devenir(RosemarryRizzoParse,1999) considère la santé, et
la signification qu’elle prend, comme façonnée par l’ensemble des êtres humains et
par leur environnement.

 La théorie science des êtres humains unitaires(Martha Rogers,1986) perçoit


l’individu comme un tout unifié en interaction constante avec l’environnement. Les
soins infirmiers aident la personne à atteindre un état maximal de bien-être.

 Le modèle de l’adaptation(SœurCallista Roy,1999) perçoit l’humain comme un


système qui s’adapte et compose avec le changement. Les soins infirmiers contribuent
à favoriser l’adaptation de la personne pendant les périodes de santé et de maladie.

Outre ces modèles qui décrivent et définissent la démarche de soins, les infirmières
chercheuses ont élaboré des modèles et des théories qui mettent l’accent sur les phénomènes
qui les intéressent comme:

 Le modèle interactionnel(Loiselle,2001) délimite les prédicteurs les plus fiables des


résultats en matière de santé.

 La théorie de l’incertitude liée à la maladie(Mishel,1988) s’articule autour du


concept d’incertitude en lien avec l’incapacité de la personne à déterminer la
signification des événements qui sont en jonction avec la maladie.

Les théories partagées

De nombreuses théories qui intéressent les chercheuses en Sciences Infirmières ne sont pas
propres à leur discipline et proviennent des disciplines connexes (psychologie, sociologie,
ethnologie,..). Ces théories sont considérées comme des théories empruntées:

 La théorie du stress et de l’adaptation(Lazarus et Folkman,1984) présente des


méthodes qui permettent de s’adapter au stress.

 La théorie du comportement planifié(Azjen,1988) est issue d’une autre théorie


“l’action raisonnée”, elle fournit un cadre permettant de comprendre les relations entre
les attitudes, les intentions et les comportements d’une personne.

 La théorie socio-cognitive(Bandura,1997) propose une explication du comportement


humain qui fait appel à des concepts d’efficacité personnelle, d’attentes en matière de
résultats et de facteurs de motivation.

 Le modèle des croyances relatives à la santé(Becker,1976) est un cadre qui permet


d’expliquer des comportements liés à la santé, notamment le recours aux soins de
santé et l’observance d’un traitement médical.

Quand une théorie empruntée est mise à l’essai, si elle s’avère être applicable sur le plan
empirique, elle devient alors une théorie partagée.

M. KOUAGO Théophile Page


20
Certaines chercheurs ses préconisent l’utilisation des théories ou des modèles conceptuels
propres aux Sciences Infirmières comme celles de Roy, Rogers,Orem ou McGill comme un
point de départ à des travaux de recherche.

 Qu’est-ce qu’un cadre ?

Le cadre est la base conceptuelle d’une étude. Toutes les études ne se reposent pas sur une
théorie ou sur un modèle, mais elles ont presque toutes un cadre.

“Dans une étude fondée sur une théorie, le cadre est appelé théorique. Dans une étude
reposant sur un modèle conceptuel défini, le cadre est qualifié de conceptuel”.

Toutefois, les expressions cadre conceptuel, modèle conceptuel et cadre théorique sont
souvent utilisés de façon interchangeable.

2.3. La théorie des besoins de Virginia Henderson

Infirmière américaine diplômée en 1921 ayant travaillé en pédiatrie, en psychiatrie et dans le


domaine de la recherche, Virginia Henderson a contribué au développement des soins
infirmiers et à l’identification de la place de l’infirmier dans le monde de la santé. En 1960,
elle publie une théorie sur les besoins fondamentaux de l'homme.

Son modèle conceptuel met en évidence 3 notions importantes:

o la notion de besoin fondamental ;

o la notion de dépendance / indépendance ;

o la notion de «source de difficulté».

2.3.1. La notion de besoin

Le besoin est compris comme une « Nécessité impulsant une action pour le satisfaire ou
privation qui renvoie à une insatisfaction, une frustration.»

Un besoin est un sentiment de privation, de manque, parallèle à la notion de désir, que


l'individu cherche à faire disparaître par la consommation d'un bien. C'est une demande
exprimée ou latente, d'ordre individuel ou collectif.

Les besoins sont au cœur même de l'activité économique puisque leur existence est la raison
d'être de la production. Universels pour tous les êtres humains et spécifiques pour chacun
d’entre nous.

Le développement des sciences humaines dont les travaux de d’Abraham Maslowa mis en
évidence que chaque individu est unique, ce qui sous- entend le besoin est individuel,
spécifique à chacun.

M. KOUAGO Théophile Page


21
Le travail de Maslow met en évidence que la satisfaction d’un besoin apparaît indispensable
pour assurer l’équilibre et la santé de l’individu. La non satisfaction d’un besoin engendre des
répercussions sur les autres besoins et/ ou altération de l’état de santé de ce même individu.

Les besoins comprennent différentes composantes :

 physique,

 physiologique,

 psychologique,

 Social

 Culturelle et environnemental

Ils évoluent et varient selon l’âge, les grandes étapes du développement d’une personne, les
événements et les circonstances de la vie.

2.3.2. Classification des besoins selon Abraham MASLOW

C’est une classification hiérarchique des besoins humains.

Selon Maslow, nous recherchons d'abord à satisfaire chaque besoin d'un niveau donné avant
de penser aux besoins situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide. Maslow
identifie 5 grandes catégories de besoins :

2.3.3. Classification des besoins par VIRGINIA HENDERSON

Virginia Henderson définit trois postulats (principe admis comme vrai sans être démontré):

1- toute personne tend vers l’indépendance et la désire ;

M. KOUAGO Théophile Page


22
2- toute personne forme un tout complexe présentant des besoins fondamentaux ;

3- quand un besoin demeure insatisfait, il s’ensuit que la personne n’est pas complète, entière,
indépendante.

Un besoin est une nécessité, quelque chose de positif plutôt qu’un manque.

Chaque besoin est influencé par des facteurs :

 biophysiologiques,

 psychologiques,

 sociologiques,

 culturels et spirituels.

Le but de la profession infirmière est de rétablir et de conserver l’indépendance du patient de


sorte qu’il puisse satisfaire lui-même ses besoins fondamentaux.

L’infirmière recherche les manifestations, les signes observables d’indépendance et de


dépendance du patient.

La personne forme un tout complexe présentant 14 besoins fondamentaux communs à tout


être humain malade ou en santé.

Le rôle de l’infirmière consiste à suppléer chez le malade ce qui lui manque pour être
complet, entier ou indépendant.

Virginia Henderson établit un classement des besoins par une approche à la fois biologique et
physiologique (les besoins primaires), psychologique et sociale (les besoins secondaires), et
même spirituelle (bien-être, besoins tertiaires, homéostasie et développement personnel).

Elle identifie 14 besoins fondamentaux

1. Respirer
2. Boire et manger
3. Eliminer
4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture
5. Dormir et se reposer
6. Se vêtir et se dévêtir
7. Maintenir la température du corps dans les Dimension biologique de la personne
limites de la normale
8. Etre propre et soigné, et protéger ses
téguments

M. KOUAGO Théophile Page


23
9. Eviter les dangers Dimension psychologique et sociale de la
personne
10. Communiquer avec ses semblables

11. Agir selon les croyances et ses valeurs Dimension spirituelle/ culturelle de la
personne
12. S'occuper en vue de se réaliser

13. Se récréer Dimension intellectuelle/ cognitive de la


personne, au développement de soi
14. Apprendre

2.3.4. Définitions des besoins de V H

1 BESOIN DE Nécessité de l’être vivant qui constitue à capter l’oxygène


RESPIRER indispensable à la vie cellulaire et à rejeter le gaz carbonique,
produit de la combustion cellulaire. Les voies respiratoires
perméables et l’alvéole pulmonaire permettent de satisfaire ce
besoin

2 BESOIN DE BOIRE Nécessité pour tout organisme d’ingérer et d’absorber des


ET DE MANGER aliments de bonne qualité, en quantité suffisante pour assurer sa
croissance, l’entretien de ses tissus, et maintenir son énergie
indispensable à son bon fonctionnement.

3 BESOIN Nécessité qu’a l’organisme de se débarrasser des substances


D’ELIMINER nuisibles et inutiles qui résultent du métabolisme. L’excrétion des
déchets s’opère principalement par l’urine et les fèces, et aussi
par la transpiration et l’expiration pulmonaire. De même, la
menstruation est une élimination de substances inutiles chez la
femme nubile non enceinte.

4 BESOIN DE SE Nécessité pour tout être vivant d’être en mouvement, de


MOUVOIR ET mobiliser toutes les parties de son corps par des mouvements
MAINTENIR UNE coordonnés et de les garder bien alignées pour permettre
BONNE POSTURE l’efficacité des différentes fonctions de l’organisme. La
circulation sanguine est favorisée par les mouvements et les
activités physiques.

5 BESOIN DE Nécessité pour tt être humain de prendre du sommeil et du repos


DORMIR ET DE SE dans de bonnes conditions, en quantité suffisante afin de
REPOSER permettre à l’organisme d’obtenir son plein rendement.

6 BESOIN DE SE Nécessité propre à l’individu de porter des vêtements adéquats


VETIR ET DE SE selon les circonstances (temps du jour, activités) pour protéger
DEVETIR son corps de la rigueur des climats (froid, chaud, humidité) et
permettre une liberté de mouvements. Pour certaines sociétés,

M. KOUAGO Théophile Page


24
c’est par pudeur que l’on s’habille. Si le vêtement permet
d’assurer le bien-être et de protéger l’intimité sexuelle des
individus, il représente aussi une signification d’appartenance à
un groupe, à une idéologie ou à un statut social. Le vêtement peut
aussi devenir un élément de communication par l’attrait qu’il
suscite entre les individus.

7 BESOIN DE Nécessité pour l’organisme de conserver une température à un


MAINTENIR LA degré à peu près constant (l’écart normal chez l’adulte en santé se
TEMPERATURE situe entre 36,1° et 38°) pour maintenir dans un état de bien-être.
CORPORELLE DU
CORPS DANS LES
LIMITES NORMALES

8 BESOIN D’ETRE Nécessité pour l’individu de garder son corps propre, d’avoir une
PROPRE, SOIGNE ET apparence soignée et de maintenir la peau saine afin qu’elle
PROTEGER SES puisse jouer son rôle de protection contre toute introduction dans
TEGUMENTS l’organisme de poussières, de microbes, etc.

9 BESOIN D’EVITER Nécessité pour l’être humain de se protéger contre toute


LES DANGERS agression interne ou externe pour maintenir son intégrité
physique et psychologique.

10 BESOIN DE Nécessité qu’a l’être humain d’échanger avec ses semblables. Il


COMMUNIQUER met en branle un processus dynamique verbal et non verbal
permettant à des personnes de se rendre accessibles l’une à
l’autre, de parvenir à la mise en commun de sentiments,
d’opinions, d’expériences et d’informations.

11 BESOIN D’AGIR Nécessité pour tout individu de poser des gestes, des actes
SELON SES conformes à sa notion personnelle du bien et du mal, et de la
CROYANCES ET SES justice, et à la poursuite d’une idéologie.
VALEURS

12 BESOIN DE Nécessité pour tout individu d’accomplir des activités qui lui
S’OCCUPER EN VUE permettent de satisfaire ses besoins ou d’être utile aux autres. Les
DE SE REALISER actions que l’individu accomplit lui permettent de développer son
sens créateur et d’utiliser son potentiel au maximum. La
gratification que l’individu reçoit à la suite de ses actions peut lui
permettre d’en arriver à un plein d’épanouissement.

13 BESOIN DE SE Nécessité pour l’être humain de se divertir par une occupation


RECREER agréable dans le but d’obtenir une détente physique et
psychologique.

14 BESOIN Nécessité pour l’être humain d’acquérir des connaissances, des

M. KOUAGO Théophile Page


25
D’APPRENDRE attitudes et des habiletés pour la modification de ses
comportements ou l’acquisition de nouveaux comportements
dans le but du maintien ou du recouvrement de la santé.

2.4. Les principaux modèles conceptuels :

La détermination des modèles conceptuels permet de réfléchir et donner du sens à la pratique.


Un modèle de soins infirmiers (comme celui de Virginia Henderson, par exemple) permet de
définir les conceptions professionnelles.

En quelque sorte, un modèle conceptuel permet de répondre aux questions : qu’est qu’un(e)
IDE, quel est son rôle, qu’est-ce qu’un soin infirmier, qu’est-ce qu’une démarche de soin
infirmier, etc.

Les théoriciennes du soin définissent, décrivent et utilisent des concepts. Elles établissent
donc des modèles conceptuels qui contribuent à la définition de la pratique infirmière et à
une reconnaissance de cette pratique.

Ces modèles sont les suivants: (VOIR IMPRSSION)

 Le modèle de soins infirmiers McGill (Moyra Allen 1977,1981) met l’accent sur les
rapports qui s’établissent entre l’infirmière et la personne qui reçoit des soins ainsi que
sa famille. .

 Le modèle de développement de la santé et des soins infirmiers (MDSSI) intègre


celui de McGill. Dans ce modèle, le travail de la famille en matière de santé s’appuie
sur son potentiel dans ce domaine, à savoir sur les points forts, les motivations et les
ressources de l’unité familiale et de ses membres.

M. KOUAGO Théophile Page


26
DEMARCE DE SOINS

3.1. Compétences :

 Savoir :

 Collecte des données : ressources, identification des problèmes, manifestation de


dépendance et d’indépendances

 Savoir- faire :

 L’infirmier sera capable d’effectuer une collecte des données, individualisée,


complète, pertinente ;

 L’infirmier classera les données après analyse, afin d’identifier les ressources et/ou les
problèmes du patient de manière à déterminer son niveau de dépendances et/ou
d’indépendance ;

 Communication sous forme de rapport.

 Savoirs :

 Définir la démarche et ses 5 étapes, procédure, recherches de données


complémentaires, analyse et interprétation des données ;

 Définir des niveaux de dépendances et d’indépendances et les différents types ;

 Identification des problèmes et des facteurs responsables ;

3.2. Définitions de la démarche de soins infirmiers:

Elle est définie dans le Dictionnaire des soins infirmiers comme « un processus fondé sur
une conception des soins infirmiers visant à dispenser des soins individualisés continus. »

C’est un processus de résolution de problème qui aide l’infirmier :

 À découvrir les difficultés auxquelles doivent faire face les personnes pour maintenir
leur état de santé ;

 À comprendre leurs réactions ;

 À identifier leurs problèmes de santé ;

 À dispenser des soins individualisés.

Pour M. Phaneuf, 1996 : C'est un processus intellectuel et délibéré, structuré selon des
étapes logiquement ordonnées, utilisé pour planifier des soins personnalisés visant le mieux-
être de la personne soignée

M. KOUAGO Théophile Page


27
Selon le modèle McGill : La démarche de soins ou démarche clinique, systématique est
unprocessus de soins ou un raisonnement clinique qui vient combler les besoins et se présente
comme le processus qu’on met en action pour résoudre les situations problématiques.

C'est un processus dynamique, cognitif, logique et systématique qui commencedès la


première rencontre entre le soigné et le soignant, qui se poursuit àchaque entrevue et ne cesse
qu'à la fin de cette relation.

Elle comprend une démarche diagnostique(le recueil de données, l'analysede la situation et


la détermination des problèmes) et une démarche de résolutionde problèmes(pose
d'objectifs, planification des interventions, évaluationet réajustement si nécessaire).

Chaque étape de ce processus fait référence actuellement à des travaux professionnelsencore


soumis à une méthodologie de recherche sur un plan internationalet à un développement des
connaissances de l'infirmière.

3.2. Les étapes de la démarche de soins :

La démarche des soins est constituée des 5 étapes qui sont :

 Recueil des données ;

 Analyse et interprétation des données ;

 Planification des soins ;

 Réalisation des soins ;

 Evaluation et réajustement.

M. KOUAGO Théophile Page


28
Figure 1 : Les étapes de la démarche de soins infirmiers :

3.3.1. Recueil des données :

 Quête de renseignementssur la personne, ses habitudes de vie, ses difficultés liées à


son état de santé ;

 Par un entretien, écoute du patient, de la famille ;

 Lecture du dossier ;

 Un examen clinique infirmier (observation) ;

 Fondé sur le dialogue et non sur un interrogatoire ou une intrusion ;

 Permet d’évaluer l’état de santé de la personne

«L’observation recueille les faits, la réflexion les combine et l’expérience vérifie le résultat de
la combinaison.»

La collecte des données est un acte professionnel infirmier qui se situe à la base de toute
intervention de soins. Chaque élément de l’exercice infirmier en est tributaire. Elle est
reconnue comme élément fondamental de la qualité des soins et sert d’abord à leur
planification. Par comparaison avec les données initiales, elle sert ensuite à leur évaluation.

Mais la collecte de données pertinentes possède aussi comme utilité de concourir à protéger
la soignante, dans les cas d’infection ou de manifestation de comportements violents. Étant
prévenue d’un risque, elle peut alors se protéger.

La collecte des données inscrite au dossier est aussi un élément de visibilité du rôle
infirmier. De plus, en recueillant de manière systématique des informations décrivant l’état
du malade à son arrivée et au cours de l’évolution de la maladie et du traitement, l’infirmière
démontre la pertinence des interventions planifiées et la nature de leurs résultats.

3.3.1.1. Les buts de la collecte des données :

La collecte des données constitue la première étape de la démarche clinique qui est
l’instrument logique par excellence pour organiser le travail infirmier. Elle permet de :

 Nous situer par rapport aux problèmes de la personne et poser le jugement clinique;

 Planifier les interventions nécessaires;

 Assurer la surveillance clinique tout au long d’un épisode de soins;

 Déterminer les besoins immédiats de la personne;

 Découvrir ses besoins globaux de santé;

 Apprécier la progression de son état;

M. KOUAGO Théophile Page


29
 Evaluer les soins reçus;

 Contribuer aux décisions médicales et au travail de l’équipe pluridisciplinaire, en


raison des informations transmises.

3.3.1.2. Les moyens pour recueillir les données

 L’observation :

L’observation est un processus délibéré de concentration et d’attention sur un sujet que l’on
désire approfondir, analyser. Elle peut se définir comme un regard insistant et attentif sur
une personne ou une situation.

Elle consiste en un suivi attentif, objectif, sans jugement ni volonté de modification.

Elle repose d’abord sur nos cinq sens pour la captation de l’information.

Quels que soient la méthode et les instruments utilisés pour la collecte des données, c’est
toujours l’observation qui est mise à contribution.

Il s’agit de « décrire précisément ce que vous observez et percevez ».

La capacité d’observation d’une infirmière est donc une qualité primordiale. Certaines
personnes sont naturellement portées à observer et à retenir les détails reconnus, c’est bien,
mais procéder à une observation systématique est une chose qui s’apprend et l’infirmière doit
en faire l’apprentissage.

 L’entretien :

L’entretien couvre les échanges que la soignante établit à l’arrivée de la personne, afin
recueillir les informations dont elle a besoin pour planifier ses soins.

Dès l’accueil du patient, il est important d’être attentif à ce qu’il dit ou demande. La réponse à
nos questions, la manière de demander les choses…ces données sont aussi importantes que les
éléments sur les habitudes de vie, sa culture, ses choix, ses rapports à la maladie, la
connaissance de son état et de ses traitements, ses attentes et ses besoins, etc.

Les données émanant du patient sont dites « subjectives». Elles reflètent une représentation
personnelle. Les considérer est essentiel pour comprendre ses réactions face à son état et pour
l’aider à se soigner.

M. KOUAGO Théophile Page


30
L’efficacité de cet entretien repose sur plusieurs facteurs : la capacité de la soignante

 A écouter avec respect;

 A manifester son empathie pour susciter une relation de confiance;

 A créer avec la personne un partenariat thérapeutique;

 A utiliser le questionnement pour recueillir les informations dont elle a besoin.

L’entretien est mené selon les règles déontologiques :

 Respect des droits du patient. Les droits du patient comprennent :

 La qualité du service ;

 Le choix du praticien ;

 Le droit à l'information ;

 Le consentement ;

 Le dossier médical ;

 La protection de la vie privée ;

 Le recours à la médiation

 Respect de la confidentialité ;

 Respect du secret professionnel ;

La mise en confiance du patient s’obtient en précisant les modalités et le but de l’entretien.

En réalisant l’entretien, utilisez des questions ouvertespour offrir un espace de parole au


patient (pourquoi ? comment ?)

 L’examen clinique :

L’examen clinique sert à objectiver les données recueillies verbalement au cours de


l’entretien. C’est une composante importante des informations préalables à la planification
des soins. On y retrouve divers moyens d’observation et de mesure. Les techniques utilisées
sont l’inspection, la palpation, la percussion et l’auscultation. Elles sont employées afin de
permettre une évaluation complète et minutieuse des fonctions ou de l’organe examiné.

Ici, pas question de palpation, d’auscultation réservées au médecin, mais vous portez une
attention particulière :

 A la mesure des paramètres vitaux (Tension, pulsations, température)

 A L’aspect corporel (propre, négligé, crassite, cyanose, plaies…)

M. KOUAGO Théophile Page


31
 Aux gestes et aux postures

 Aux plaintes et aux mimiques (douleur, nervosité, crispation, anxiété..)

 Au climat de la communication (sur la défensive, se confie, agressif…)

 Aux difficultés d’expression (langue étrangère, aphasie, langage limité…)

 Aux silences

 Aux pleurs

 Aux hésitations de la personne, etc.

 Les sources d’information

 Le patient

C’est en allant à son contact que vous obtiendrez des éléments fiables (son état et son
ressenti).

 La famille et les proches :

C’est-à-dire les « personnes ressources et les témoins de la vie de la personne


soignée».Informations parfois utiles surtout dans le cas d’une incapacité du patient de
répondre (état de choc, enfant, PA confuse, etc).

 Les autres membres de l’équipe soignante :

Les transmissions entre membres de l’équipe (remise de service).

 Le dossier de soins :

Vous y trouvez des informations :

 D’ordre médical (diagnostic, antécédents, résultats d’examens, etc.),

 Administratif (état civil, téléphone, etc.) et ;

 Socio-économique (mode d’amission, activité professionnelle, etc.) ;

 Infirmier (transmissions, résumé d’hospitalisation, fiche de présentation du patient,


etc.)

La lecture du dossier ne « peut suffire à elle seule » pour élaborer une collecte des données. Il
vous manquera la perception des réactions du patient face à son état de santé, indispensable
pour pouvoir interpréter les problèmes de santé du patient.

 Le contenu de la collecte des données :

Les données doivent être « significatives de la situation pour être pertinentes ». Elles
représentent la situation. C’est à partir de ces données organisées et analysées que se construit

M. KOUAGO Théophile Page


32
un plan de soin. Ces données sont actualisées en fonction de l’évolution de la situation de la
personne. La question à se poser au moment du recueil est « quelles données sont utiles
pour… ? » :

 Connaître les habitudes de vie, la culture les choix ;

 Déterminer l’état de santé actuel et passé de la personne ;

 Évaluer si le contexte permet à la personne de satisfaire ses besoins immédiats (V.


Henderson) ;

 Déceler les réactions de la personne face à son état de santé et son traitement ;

 Identifier les stratégies d’adaptation de la personne (ses ressources, ses limites) ;

 Explorer les facteurs d’influence ou de risque de l’évènement rencontré par la


personne ;

 Préciser les données validant des DI ou les problèmes de santé de la personne

Si on regroupe ces orientations, on distingue deux intentions :

 Préciser et identifier les éléments qui caractérisent la personne, sur les plans

 Administratif

 Socio- économique

 Individuel

 Médical

 Etudier, analyser et interpréter les données pour identifier les problèmes de santé de la
personne. On donnera du sens aux soins infirmiers, les soins seront personnalisés et
répondront aux problèmes de santé et ils seront spécifiques aux caractéristiques de la
personne.

Cas pratiques et études des divers documents de collecte des données dans les différents
hôpitaux et maisons de repos

 Notion de dépendance/ indépendance :

 Le patient est indépendant s’il répond lui-même à ses besoins de façon acceptable pour
lui, ce qui lui permet de garder un bon équilibre physique et psychologique, de même
que le maintien d’un état suffisant de bien être

 Il est indépendant s’il utilise sans aide et de façon appropriée un appareil, un dispositif
de soutien, une prothèse et que en se faisant, il réussit à satisfaire ses besoins.

 Il devient dépendant s’il doit recourir à une autre personne pour lui enseigner ce qu’il
doit faire et pour vérifier s’il le fait bien ;

M. KOUAGO Théophile Page


33
 Sa dépendance devient plus grande s’il doit recourir à l’assistance d’une autre
personne pour l’utilisation d’un appareil ou pour accomplir les actions nécessaires à la
satisfaction de ses besoins tout en étant capable d’y participer ;

 Il devient complètement dépendant lorsqu’il doit s’en remettre entièrement à une autre
personne parce qu’il est dans l’incapacité d’accomplir par lui-même les actions
nécessaires à la satisfaction de ses besoins.

Les 5 niveaux de la dépendance selon VH :

 Niveau 0 : la personne satisfait ses besoins et/ou utilise et gère seule un dispositif de
soutien (TTT-Prothèse -appareillage)

 Niveau 1 : la personne a besoin temporairement de quelqu'un pour lui enseigner


comment faire pour parvenir à satisfaire ses besoins

 Niveau 2 : la personne a besoin d'aide gérer un dispositif de soutien

 Niveau 3 : la personne doit compter sur quelqu'un pour accomplir les actions
nécessaires à la satisfaction du besoin et/ou y participe.

 Niveau 4 : la personne doit compter sur quelqu'un pour accomplir les actions
nécessaires à la satisfaction du besoin; elle y participe à peine

 Niveau 5 : la personne doit s'en remettre entièrement à quelqu'un d'autre pour


satisfaire ses besoins; elle n'y participe aucunement

Notion de sources de difficultés :

Les sources de difficultés sont au nombre de 4 :

 La personne ne peut pas (manque de force physique) ;

 La personne ne veut pas (manque de motivation) ;

 La personne ne sait pas (manque de connaissances) ;

 La personne n’a pas l’environnement adéquat (ressources matérielles, humaines).

L’intervention : le centre de l’action de l’infirmière est la zone de dépendance du patient.

Les modes d’intervention dont dispose l’infirmière sont les suivants : remplacer, compléter,
substituer, ajouter, renforcer, augmenter.

Grille aggir pour les personnes âgées :

Grille AGGIR : Calcul de l’autonomie d’une personne âgée

Parce que les besoins de chaque personne dépendante varient en fonction du degré de leur
perte d’autonomie dont les déclinaisons sont diverses et variées, la grille AGGIR est un outil

M. KOUAGO Théophile Page


34
permettant d’évaluer le degré de dépendance ou d’autonomie des personnes âgées dans
l’accomplissement des actes de la vie quotidienne (calcul du GIR).

Par l’évaluation de leurs capacités ou incapacités grâce à un questionnaire précis, cet outil
universel permet une classification des individus selon trois modalités: Recherchez un produit
ou service permettant de maintenir l'autonomie :

 Forte perte d’autonomie

 Perte d’autonomie partielle

 Absence de perte d’autonomie

La grille AGGIR comporte 2 types de variable : les variables discriminantes et les variables
illustratives. Seules les dix variables discriminantes sont utilisées pour la détermination du «
groupe iso-ressources » (GIR) de l’individu. Six groupes sont définis, allant de GIR 1
(dépendance totale) à GIR 6 (autonomie totale). Chaque variable se décline en trois modalités
de codage représentées par A, B et C :

 Modalité A : la personne fait seule et spontanément, habituellement, totalement et


correctement ;

 Modalité B : la personne peut faire seule, mais ne le fait pas spontanément, ou/et
correctement ou/et habituellement ou/et partiellement ;

 Modalité C : la personne ne fait pas : il faut faire à sa place ou faire faire par
quelqu’un d’autre.

3.3.2. Analyse et interprétation des données : élaboration du plan de soin

 Processus intellectuel permettant d’identifier les problèmes et de formuler les DI, c’est
le raisonnement clinique diagnostic.

 L’infirmier pourra identifier :

 Les problèmes de santé qui relèvent de sa responsabilité : DI, de vie quotidienne et


infirmiers.

 Les problèmes qui relèvent de la compétence médicale.

Les compétences :

 Formuler les DI et classer les diagnostics réels et potentiels ;

 Manipuler un outil de référence choisi par l’établissement : avec titre, définition,


caractéristiques, facteurs favorisants de risques et d’influence

L’analyse et l’interprétation des données sont des étapes de raisonnement qui ont pour finalité
d’identifier les problèmes de santé de la personne.

M. KOUAGO Théophile Page


35
Analyser signifie « étudier et regrouper les renseignements obtenus afin de dégager ceux
permettant d’expliquer une situation. » Il s’agit de croiser les informations essentielles pour
identifier leurs liens.

Le recueil de données permet ainsi de déterminer les besoins en soins infirmiers de la


personne dans toutes les dimensions du soin.

Interpréter signifie « donner un sens, tirer une signification. » C’est poser un jugement
clinique pour identifier les problèmes de santé de la personne.

Deux hypothèses de problèmes sont orientées grâce au regroupement des données :

 Si les interventions appartiennent au rôle propre de l’infirmière, les problèmes


seront :

 Problèmes des activités quotidiennes : soin de suppléance ;

 Problèmes infirmiers ;

 Diagnostics infirmiers.

 Si les interventions doivent être résolues avec le médecin, en collaboration, il


s’agira de problèmes majoritairement de la pathologie et des traitements.

L’infirmier est donc amené à considérer :

 Les problèmes médicaux

 Les problèmes en collaboration découlant du traitement ou de la pathologie.

3.3.2.1. Problèmes relevant du rôle propre de l’infirmier :

Problème des activités de Problème infirmier Diagnostic infirmier


la vie quotidienne : les
soins de suppléance

Processus spontané de « C’est un jugement clinique « Le diagnostic infirmier


résolution de problème et qui décrit la réponse d’une s’intéresse à la façon dont la
indication de ce qu’il faut personne à une expérience du personne vit sa maladie,
cycle de la vie ou un problème c’est un jugement clinique
faire dans l’immédiat pour
présent ou potentiel sur le qui porte sur les réactions
répondre aux besoins de la plan de la santé physique, d’une personne. Il permet de
personne et résoudre des mentale ou de l’adaptation fixer des objectifs de soins et
difficultés simples sans but sociale, mais dont la cause ne de choisir les interventions
précis d’évolution vers relève pas du domaine infirmières adaptées. La
l’autonomie ou le mieux infirmier et qui est alors personne soignée s’investit
être ». énoncé comme problème ici dans son évolution, elle
seulement. » prend part à sa progression.
Il s’agira de mettre en place »
Problème lié à la maladie, au
des actions visant à vieillissement ou à d’autres La participation du patient

M. KOUAGO Théophile Page


36
répondre aux besoins phénomènes sur lesquels est indispensable, les actions
courants du patient : l’infirmier n’a pas d’emprise. de soins aboutissent à
toilette, aide au lavabo, optimiser l’indépendance de
Les interventions viseront à la personne.
transfert, prévention maintenir le plus
d’escarre, changement de harmonieusement possible, la Selon L. J. Carpenito, « Le
position, etc. On parlera de personne dans son diagnostic infirmier décrit
soins de suppléance qui environnement sans avoir une la réponse humaine d’un
seront évalués répercussion sur l’origine du individu ou d’un groupe,
problème ou le problème lui- que les infirmières peuvent
quotidiennement mais ils ne
même. L’infirmier ne pouvant légalement identifier et
visent pas l’autonomie du agir sur la maladie et ses pour laquelle elles peuvent
patient. conséquences. prescrire des interventions
curatives visant à
Exemple : Les actions de soins ne visent maintenir l’état de santé ou
pas à corriger le problème. à en réduire, à en éliminer
Impossibilité de réaliser ses
ou à prévenir les
soins d’hygiène corporelle Exemple :
altérations. »
du fait de l’intervention Absence de relation avec son
chirurgicale. C’est donc, l’énoncé d’une
entourage, liée aux troubles
réaction de la personne face à
cognitifs causés par la maladie
Interventions quotidiennes son état de santé, sur laquelle
d’Alzheimer.
sur trois jours : toilette au elle pourra agir dès lors
lit, rasage, prévention Interventions proposées visent qu’elle aura identifié ses
à: capacités, ses ressources et
d’escarre, changement de
qu’elle pourra manifester
position. - Éviter l’isolement de la suffisamment d’énergie et de
personne ; motivation pour y faire face.
La récupération
d’autonomie est - L’insérer dans un atelier
progressive. thérapeutique en se référant à
ses goûts antérieurs et ses
réactions présentes ;
- Favoriser sa présence au sein
d’un groupe de personnes pour
maintenir des repères et le
sens de la communication.

3.3.2.2. Diagnostic infirmier :

Le diagnostic infirmier prend en compte des besoins immédiats, comme des besoins
éventuels, en mesurant les risques liés à un traitement, la réaction du patient face à la prise en
charge et à l’évolution de ses signes cliniques. Le diagnostic infirmier est destiné à un
meilleur rétablissement du patient, en prenant en compte les 14 besoins fondamentaux de
Virginia Henderson.

C’est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents ou
potentiels, ou aux processus de vie d’une personne, d’une famille ou d’une collectivité.

M. KOUAGO Théophile Page


37
Les diagnostics infirmiers sont la base pour choisir des interventions de soins infirmiers visant
l’atteinte des résultats pour lesquels l’IDE est responsable

3.3.2.2.1. Formulation du diagnostic infirmier :

Il est constitué de trois composantes :

 L’intitulé diagnostique symbolisé par « P »

 Son étiologie symbolisée par « E » qui sera énoncé par la formule « relié à, lié à »

 Les manifestations du problème= les signes et symptômes symbolisés par « S » qui


seront énoncés par la formule « se manifestant par ».

C’est ce qui est appelé le « PES ».

Il traduit un changement dans l’état de santé de la personne. Il se décline de différentes façons


selon qu’il est réel ou qu’il s’agit d’un risque.

 Les différentes composantes d’un diagnostic infirmier :

 Le titre (ou étiquette) :

Il donne une description concise de l’état de santé de la personne et/ou reflète un changement
de l’état de sa santé. C’est l’énoncé qui décrit le problème actuel ou potentiel de la personne.
Il peut être réel potentiel ou possible.

 La définition :

Elle est précise et spécifique pour chaque diagnostic et en donne la signification (on ne la
retrouve pas lorsqu’on énonce un diagnostic).

 Les caractéristiques déterminantes ou favorisantes :

Ce sont des critères cliniques qui valident le diagnostic IDE.

Ce sont les signes qu’on va recueillir, observer chez la personne soignée et qui la caractérise,
qui me permet d’identifier le diagnostic IDE correspondant à son problème de santé.

Les facteurs étiologiques, favorisants ou facteurs de risques :

Ce sont des situations personnelles ou cliniques qui peuvent modifier l’état de santé ou
influencer le développement du problème.

Les situations peuvent être: physiopathologiques (physiques ou psychologiques), liées au


traitement (médicaments, chirurgie, examens…), liées au contexte (environnement :
collectivité, institution ou personne : expérience de la vie, rôle…), liées à la croissance et au
développement maturation (âge, développement, paternité….) fréquemment retrouvé auprès
d’enfants en crèche.

 Les diagnostics réels ou actuels :

M. KOUAGO Théophile Page


38
Le problème de santé est présent au moment où on le formule. Ce qui est confirmé par la
présence de signes et de manifestations, également appelées caractéristiques déterminantes ou
essentielles.

 DI réel : confirmé par la présence de manifestations essentielles.

Sa formulation comporte le « PES » classique :

 « P » : définition du problème, terme précis : altération/ incapacité/ perturbation/


inefficace/ dysfonctionnement.

 « E » : étiologie ou facteurs d’influence ; les facteurs favorisants ou déclenchants le


changement dans l’état de santé de la personne.

 « S » : les signes ; les manifestations du problème= signes et symptômes qui ont


permis d’établir le DI

DI réel : présent au moment où on le formule…


Titres …………. Lié à ………… se manifestant par ……………..
Causes ………… Signes ……………….
Exemple :
Problème ou titre: mobilité physique réduite.
Cause ou étiologie ou facteurs favorisants : liée à une altération de l’appareil locomoteur
consécutif à une fracture.
Manifestations, signes ou caractéristiques essentielles : se manifestant par une incapacité à
changer de position, à se déplacer, à marcher, par une restriction imposée des mouvements
ou une réticence à les effectuer.

 Les diagnostics potentiels ou risques :

C’est un jugement clinique selon lequel une personne, une famille ou une collectivité est plus
susceptible qu’une autre de présenter un problème donné, que d’autres personnes, familles ou
collectivités, dans la même situation

Le problème peut se produire (c’est un risque)

Il n’y a donc pas de signes ou symptômes. On utilise ce type de diagnostic lorsqu’il existe des
facteurs de risque ou favorisants nécessitant la mise en place d’actions IDE préventives, afin
que le problème ne puisse pas apparaître.

 DI de risque élevé : jugement clinique qui identifie qu’une personne est plus
susceptible de présenter un problème donné que d’autres personnes dans la même
situation. C’est un DI potentiel. Sa formulation est :

M. KOUAGO Théophile Page


39
 « P » : « risque élevé de »

 « E » : facteurs de risque prouvant la vulnérabilité et qui la distingue des autres.

 Pas de signe puisque le risque est potentiel.

Exemple : risque d’infection liée à une immobilisation prolongée ou infection potentielle


liée à un séjour prolongé en CH.

Ou

Risque élevé d’atteinte à l’intégrité de la peau relié à l’immobilité consécutive à la


douleur.

 Les diagnostics provisoires ou hypothèses de diagnostics :

Lorsqu’il existe plusieurs possibilités de diagnostics infirmiers, lorsque le recueil de données


est insuffisant : l’IDE émet plusieurs hypothèses de diagnostics et peuvent utiliser la mention
« possible » à côté du diagnostic provisoire.

Exemples: risque d’atteinte à l’intégrité de la peau possible, difficulté à la marche


possible, risque d’infection possible…

Elle doit ensuite réexaminer les caractéristiques, les facteurs de risques, les signes et les
symptômes afin de formuler les diagnostics réels ou potentiels.

 Les diagnostics de syndromes :

Ils englobent un ensemble de diagnostics actuels et de diagnostics de type risques que l’on
peut retrouver lorsque des situations ou des événements se produisent:

 Le syndrome englobe un ensemble de DI actuels et de risques élevés que l’on peut


envisager lorsqu’un événement ou une situation se produisent. Ils précisent la présence
d’un état de santé complexe. Il comprend :

P » : « potentiel d’amélioration ».

Pas d’étiologie et pas de signes.

 DI de recherche de mieux-être :

Jugement clinique d’une personne désirant atteindre un niveau de bien-être supérieur. Cela
sous-entend que la personne présente un état de santé efficace et aspire à l’améliorer.

Il comprend :

« P » : « potentiel d’amélioration ».

M. KOUAGO Théophile Page


40
Pas d’étiologie et pas de signes. Exemple : potentiel
d’amélioration de la dynamique familiale, recherche d’un
meilleur état de santé.

RETENIR !!!

Le diagnostic infirmier peut être :


 DI réel, il est confirmé par la présence de signes l’identifiant, révélant son étiologie et
les facteurs l’influençant ;

 DI de risque élevé, il est confirmé par la présence de facteurs de vulnérabilité,


facteurs de risque pour la personne ;

 DI de mieux-être, il est identifié lorsque la personne aspire à améliorer son état de


santé, déjà satisfaisant ;

 DI de syndrome il est envisagé lors d’une situation de santé complexe. Il regroupe


un ensemble de diagnostics infirmiers de risque élevé et réels.

PRINCIPAUX DIAGNOSTICS INFIRMIERS SELON NANDA I 2014 CLASSE PAR


BESOIN DE V. HENDERSON (SAUF DI NOUVEAU – NE)

1- Respirer :

 Engagement inefficace des voies respiratoires

 Débit cardiaque diminué

 Echanges gazeux perturbés

 Intolérance au sevrage de la ventilation assistée

 Mode de respiration inefficace

 Impossibilité de maintenir une respiration spontanée

 Risque élevé de suffocation (manque d'air)

 Risque de fausse route (ou risque d'inhalation ou d'aspiration)

 Risque d'intoxication

2- Boire et manger :

 Allaitement maternel inefficace ou interrompu

 Déficit de soins personnels: s'alimenter

M. KOUAGO Théophile Page


41
 Alimentation déficiente

 Alimentation excessive

 Risque d'alimentation excessive

 Motivation à améliorer son alimentation

 Dentition altérée

 Nausées

 Trouble de la déglutition

 Déficit de volume liquidien (déshydratation)

 Risque de déficit de volume liquidien (déshydratation)

 Risque de déséquilibre du volume liquidien

 Excès de volume liquidien (œdèmes)

 Risque d'aspiration (fausse route)

 Motivation à améliorer son équilibre hydrique

 Motivation à améliorer son alimentation

 Mode d'alimentation inefficace chez le nourrisson/nouveau-né

 Allaitement maternel efficace

 Allaitement maternel inefficace

 Allaitement maternel interrompu

3- Éliminer :

 Constipation

 Déficit de soins personnels : utiliser les toilettes

 Diarrhée

 Elimination urinaire altérée

 Incontinence fécale

 Incontinence urinaire à l’effort

 Incontinence urinaire par regorgement

 Incontinence urinaire fonctionnelle

M. KOUAGO Théophile Page


42
 Incontinence urinaire par besoin impérieux

 Incontinence urinaire réflexe

 Motilité gastro-intestinale dysfonctionnelle

 Motivation à améliorer son élimination urinaire

 Pseudo-constipation

 Rétention urinaire

 Risque d’incontinence urinaire par besoin impérieux

 Risque de constipation

4- Se mouvoir et maintenir une bonne posture :

 Capacité intracrânienne diminuée (notée ici….)

 Champ énergétique perturbé

 Débit cardiaque diminué

 Désorganisation comportementale chez le nouveau-né/nourrisson

 Difficulté à la marche

 Difficulté lors d’un transfert

 Fatigue

 Intolérance à l’activité

 Irrigation tissulaire inefficace

 Mobilité physique réduite

 Mobilité réduite au lit

 Mobilité réduite en fauteuil roulant

 Mode de vie sédentaire

 Réceptivité du nouveau-né/nourrisson à progresser dans son organisation


comportementale

 Rétablissement post opératoire retardé

 Retard de la croissance et du développement

 Risque d’intolérance à l’activité

M. KOUAGO Théophile Page


43
 Risque de croissance anormale

 Risque de désorganisation comportementale chez le nouveau-né/nourrisson

 Risque de dysfonctionnement neuro-vasculaire périphérique

 Risque de retard de la croissance et du développement

 Risque de syndrome d’immobilité

5- Dormir et se reposer :

 Fatigue

 Habitudes de sommeil perturbées

 Motivation à améliorer son sommeil

 Privation de sommeil

 Insomnie

6- Se vêtir et se dévêtir :

 Déficit de soins personnels : se vêtir/soigner son apparence

7- Maintenir la température du corps dans les limites de la normale :

 Hyperthermie

 Hypothermie

 Risque température corporelle anormale

 Thermorégulation inefficace

8- Etre propre et protéger ses téguments :

 Atteinte à l’intégrité de la peau

 Atteinte à l’intégrité des tissus

 Atteinte de la muqueuse buccale

 Déficit de soins personnels : se laver/effectuer les soins d’hygiène

 Denture altérée

 Risque d’atteinte à l’intégrité de la peau

 Motivation à améliorer ses soins personnels

9- Eviter les dangers

M. KOUAGO Théophile Page


44
 Anxiété

 Automutilation

 Auto négligence

 Capacité adaptative intracrânienne altérée

 Chagrin chronique

 Comportement à risque pour la santé

 Contamination

 Contrôle des impulsions inefficaces

 Déni non constructif

 Détresse morale

 Bien- être altéré (intimité, effets second…)

 Motivation à améliorer bien- être

 Deuil

 Deuil problématique

 Diminution chronique de l’estime de soi

 Diminution situationnelle de l’estime de soi

 Douleur aiguë

 Douleur chronique

 Dysréflexie autonome

 Entretien inefficace au domicile

 Excès de stress

 Identité personnelle perturbée

 Image corporelle perturbée

 Inadaptation à un changement dans l’état de santé

 Maintien inefficace de l’état de santé

 Motivation à améliorer la prise en charge de son programme thérapeutique

 Motivation à améliorer le concept de soi

M. KOUAGO Théophile Page


45
 Négligence de l’hémicorps

 Non observance (préciser)

 Peur

 Prise en charge efficace du programme thérapeutique

 Prise en charge inefficace du programme thérapeutique

 Prise en charge inefficace du programme thérapeutique par la famille

 Prise en charge inefficace du programme thérapeutique par une collectivité

 Réaction allergique au latex

 Recherche d’un meilleur état de santé

 DI Potentiels

 Risque d’accident

 Risque d’automutilation

 Risque de blessure en péri-opératoire

 Risque de brulure thermique

 Risque de choc

 Risque de chute

 Risque de confusion aigüe

 Risque de contamination

 Risque de déséquilibre de la glycémie

 Risque de déséquilibre électrolytique

 Risque de détresse spirituelle

 Risque de diminution de l’irrigation cardiaque

 Risque de diminution situationnelle de l’estime de soi

 Risque de dysréflexie autonome (chez les personnes atteintes d’une lésion de la moelle
épinière au-dessus de D7)

 Risque de dysfonctionnement neuro-vasculaire périphérique

 Risque de fausses routes

M. KOUAGO Théophile Page


46
 Risque d’hémorragie

 Risque d’infection

 Risque d’intoxication

 Risque d’intolérance à l’activité

 Risque de réaction allergique / allergie latex

 Risque de réaction indésirable à un produit de contraste iodé

 Risque de sécheresse de l’œil

 Risque de suffocation

 Risque de suicide

 Risque de Syndrome d’inadaptation à un changement de milieu

 Risque de syndrome de mort subite du nourrisson

 Risque de syndrome d’immobilité

 Risque de syndrome d’inadaptation à un changement de milieu

 Risque de syndrome post traumatique

 Risque de tension dans l’exercice du rôle de l’aidant naturel

 Risque de traumatisme/ vasculaire

 Risque de violence envers les autres

 Risque de violence envers soi

 Syndrome d’inadaptation à un changement de milieu

 Syndrome post-traumatique

10- Communiquer avec ses semblables :

 Communication verbale altérée

 Dysfonctionnement sexuel

 Habitudes sexuelles perturbées

 Interactions sociales perturbées

 Isolement social

 Motivation à améliorer sa communication

M. KOUAGO Théophile Page


47
 Risque de sentiment de solitude

 Syndrome du traumatisme de viol

 Syndrome du traumatisme de viol : réaction mixte

 Syndrome du traumatisme de viol : réaction silencieuse

 Troubles de la perception sensorielle (préciser : auditive, gustative, kinesthésique,


olfactive, tactile ou visuelle)

11- Agir selon ses croyances et ses valeurs

 Angoisse face à la mort

 Conflit décisionnel (préciser)

 Détresse spirituelle

 Motivation à améliorer sa pratique religieuse

 Motivation à améliorer son bien-être spirituel

 Perte d’élan vital chez l’adulte

 Perte d’espoir

 Pratique religieuse perturbée

 Risque de détresse spirituelle

 Risque de perturbation de la pratique religieuse

 Risque de sentiment d’impuissance

 Sentiment d’impuissance

12- S'occuper en vue de se réaliser

 Conflit face au rôle parental

 Diminution chronique de l’estime de soi

 Dynamique familiale dysfonctionnelle : alcoolisme

 Dynamique familiale perturbée

 Exercice du rôle parental perturbé

 Exercice inefficace du rôle

 Motivation à améliorer la dynamique familiale

M. KOUAGO Théophile Page


48
 Motivation à améliorer ses stratégies d’adaptation

 Motivation d’une collectivité à améliorer ses stratégies d’adaptation

 Motivation d’une famille à améliorer ses stratégies d’adaptation

 Risque de perturbation dans l’exercice du rôle parental

 Risque de perturbation de l’attachement parent-enfant

 Risque de perturbation de l’identité personnelle

 Risque de planification inefficace d’une activité

 Risque de tension dans l’exercice du rôle de l’aidant naturel

 Stratégies d’adaptation défensives

 Stratégies d’adaptation familiale compromises

 Stratégies d’adaptation familiale inefficaces d’une collectivité

 Stratégies d’adaptation familiale invalidantes

 Stratégies d’adaptation inefficaces

 Tension dans l’exercice du rôle de l’aidant naturel

13- Se récréer :

 Activités de loisirs insuffisantes

14- Apprendre :

 Confusion aiguë

 Confusion chronique

 Connaissances insuffisantes

 Errance

 Motivation à améliorer ses connaissances

 Opérations de la pensée perturbées

 Syndrome d’interprétation erronée de l’environnement

 Troubles de la mémoire

M. KOUAGO Théophile Page


49
3.3.3. Planification et des soins :

Elaboration du « projet de soins » qui est la stratégie de soins à mettre en oeuvre en fonction
de l’évaluation de la situation du patient. Il comporte l’identification des problèmes et les
interventions prévues. Il faut :

 Hiérarchiser les problèmes de santé ;

 Formuler des objectifs de soins ;

 Choisir des interventions infirmières personnalisées ;

 Déterminer des critères d’évaluation

La planification est l’élaboration du « projet de soins ». Il s’agit de concevoir la stratégie de


soins qui sera proposée au patient afin d’apporter une amélioration à son état de santé, de
résoudre les problèmes et diagnostics infirmiers posés.

La planification est composée de trois étapes :

 Formulation des objectifs qui expriment le comportement souhaitable à atteindre ;

 Le choix des interventions de soins nécessaires pour atteindre l’objectif ;

 La détermination des critères d’évaluation.

3.3.3.1. La formulation des objectifs

a) Type d’objectif :

L’objectif d’un diagnostic infirmier relève de la personne soignée, sa formulation met en


évidence l’implication de la personne.

Exemple : « la personne sera capable d’améliorer son état de santé en… ; la personne fera… ;
conservera le niveau de santé…, etc. »

b) Les règles de formulation :

La formulation nécessite un verbe d’action : déterminer, élaborer, planifier, concevoir, etc.

c) Les composantes de l’objectif :

 OBJECTIF SMART, signifie « intelligent » ou « futé » en anglais.

L’idée de la méthode SMART est de simplifier la méthodologie de formulation d’un objectif


en appliquant 5 bonnes pratiques. Chacune de ces règles est symbolisée par une lettre du mot.

S.M.A.R.T. est donc un moyen mnémotechnique (qui aide la mémoire par des procédés
d'association mentale facilitant l'acquisition et la restitution des souvenirs) pour se rappeler 5
mots

M. KOUAGO Théophile Page


50
Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporellement défini.

 Signification des termes :

 Spécifique : Un objectif spécifique est détaillé, ciblé et clairement rédigé. Toute


personne qui le lit doit cerner avec précision ce que vous souhaitez apprendre.

« Précision de ce que le patient doit faire, doit apprendre »

Vous y associez des verbes précis comme écrire, former, se former, organiser, motiver,
planifier, acheter, rejoindre, changer, construire, gagner, etc. tout en évitant les verbes à
connotation négative tels que : perdre, abandonner, s’abstenir, sacrifier, se résigner, lâcher,
etc.

 Mesurable : Les objectifs mesurables peuvent être quantifiés, c’est-à-dire que leurs
résultats sont observables. « État attendu précis et observable »

 Atteignable (accessible, à portée) : Vous pouvez réaliser un objectif atteignable en


fonction de vos compétences, de vos ressources et de votre sphère d’exercice.

« Adaptable en fonction des progrès et de l’amélioration de l’état de santé du patient»

 Réaliste : Les objectifs qui se rattachent à votre contexte s’appliquent à votre rôle
actuel et sont clairement reliés à vos principales responsabilités.

« Le délai imparti peut être respecté »

 Temporellement défini : Un objectif temporel est doté de délais et d’échéances précis


qui vous permettent d’évaluer vos progrès et qui vous incitent à atteindre votre
objectif. « A court ou à long terme, le moment de l’évaluation est précisé »

M. KOUAGO Théophile Page


51
Exemples :

 La personne marchera jusqu’à la moitié du couloir avec l’aide d’un déambulateur d’ici
trois jours

 Le patient dira que sa douleur est inférieure à 5 sur l’échelle de 0 à 10, après la prise
de son traitement.

Exemple d’un objectif qui n’est pas SMART :

« Je veux en apprendre plus sur la dépression. »

Exemple d’un objectif SMART :

« Je veux connaître les différences entre la démence, le délire et la dépression, notamment les
causes, les symptômes et les traitements les plus courants. J’atteindrai cet objectif avant le 30
septembre. »

3.3.3.2. Le choix des interventions de soins

Les interventions que l’infirmier propose au patient sont en lien avec les dimensions :
curative, préventive, de maintenance, éducative, de réadaptation.

 Le choix des priorités : voir tableau suivant

3.3.3.3. L’identification des critères d’évaluation :

Il s’agit d’évaluer sur quels critères précis, l’infirmier peut évaluer les progrès du patient et
l’efficacité du projet de soin.

Il faut déterminer :

 Les éléments à observer pour évaluer les progrès du patient ;

 Les critères d’évaluation de l’état du patient;

M. KOUAGO Théophile Page


52
 Les éléments à comparer pour noter l’efficacité des soins (ces éléments sont inscrits
dans la formulation de l’objectif).

Exemple : la personne marchera avec l’aide d’un déambulateur jusqu’à la moitié du


couloir, d’ici trois jours : l’évaluation cherchera à identifier au troisième jour, si le patient
utilise le déambulateur, jusqu’où dans le couloir.

Les critères sont précis, mesurables :

 Moyens pour atteindre l’objectif : avoir un déambulateur ;

 Précision de ce qui est attendu : marcher jusqu’à la moitié du couloir ;

 Notion de temps : en 3 jours.

 Les types de projets de soins :

M. KOUAGO Théophile Page


53
 Le projet de soins personnalisé ou individualisé : réalisé pour chaque personne, par
l’infirmier qui notera les DI sous forme de PES, les objectifs, les interventions de
soins et les critères d’évaluation. Il est totalement personnalisé.

 Le plan de soins type ou plan de soins guide : il s’agit d’un plan préétabli décrivant

 le problème,

 les principaux signes et causes en lien,

 il indique des objectifs à sélectionner en fonction des capacités du patient,

 il propose un ensemble d’interventions à choisir pour être en adéquation avec le


problème du patient.

 Les protocoles de soins : il s’agit de constructions sur des soins infirmiers à dispenser
dans des situations courantes ; de soins à mettre en place systématiquement selon la
situation : protocole de prévention d’escarre, etc.

3.3. 4. Réalisation des soins :

Application du « projet de soins ».

La réalisation des soins consiste à mettre en œuvre le projet de soins de la personne et du


groupe de personnes dont s’occupe l’infirmer.

Agir nécessite donc :

 D’organiser sa journée : programmation des soins pour l’ensemble des patients ;

 De passer à l’action : soins personnalisés à chaque patient ;

 D’assurer la continuité des soins pour permettre à chaque professionnel de prendre le


relais.

 L’organisation des soins : la programmation des soins :

Elle permet :

 De visualiser l’ensemble des soins pour chaque patient ;

 D’organiser la répartition des soins sur une période donnée ;

 D’identifier les professionnels réalisant les soins ;

 De repérer la collaboration pluridisciplinaire.

Son élaboration doit prendre en compte :

 Le patient : l’ensemble de ses soins prévus ;

 Le groupe de patients : hiérarchiser les soins sur une période donnée ;

M. KOUAGO Théophile Page


54
 L’équipe soignante : professionnels prodiguant des soins pour permettre une
répartition équitable du travail, garantir la sécurité et la continuité des soins ;

 Les contraintes institutionnelles : horaires de repas, changement d’équipes, etc ;

 Les éléments de vie du patient : habitudes, demandes, temps de visites, etc ;

 Les ressources du service: le matériel spécifiques nécessaire, etc.

La réalisation des soins :

 Est la mise en œuvre des interventions de soins.

 Il faut de la dextérité, exercer son jugement clinique et une démarche intellectuelle.

 Il faut s’assurer que l’intervention est pertinente et appropriée, qu’elle répond aux
objectifs.

Le choix des interventions est guidé par le projet de soins. Avant l’exécution d’un soin il
y a des vérifications à faire :

 S’il y a des protocoles de soins

 Prendre connaissance des protocoles de soins ;

 Prendre connaissance des transmissions des professionnels ;

 Prendre connaissance des projets de soins ;

 Prendre connaissance de la prescription.

La réalisation de soins nécessite bien entendu des savoirs théoriques, pratiques, procéduraux
(protocoles ou procédures), expérientiels (expérience professionnelle : dextérité, rapidité, etc)

 La continuité des soins :

Les interventions nécessaires pour répondre aux besoins de soins de la personne soignée
mobilisent un nombre variable d’acteurs et de compétences.

La coordination est indispensable pour assurer la cohérence et la continuité des soins.

L’infirmier est l’acteur essentiel et il dispose d’un dossier de soins par patient et de temps de
transmissions pour permettre les échanges entre professionnels.

Le dossier de soins infirmiers est composé de trois parties :

 Dossier administratif

 Dossier médical

M. KOUAGO Théophile Page


55
 Dossier de soins infirmiers, « document unique et individualisé regroupant les infos
concernant le patient ; reprenant l’aspect préventif, curatif, éducatif et relationnel du
soin ».

 Les transmissions écrites ciblées :

Les transmissions sont orales et écrites pour assurer la continuité des soins.

Elles sont constituées de trois composantes :

 Données : cela correspond aux observations, aux caractéristiques et manifestations


révélant un événement signification ;

 Actions : ce qui correspond aux interventions de soins réalisées en vue de traiter le


problème ou de modifier la situation ;

 Résultats : cela correspond aux changements obtenus après les soins réalisés.

RETENIR

Cette étape de réalisation des soins vous demande de prioriser et de programmer les soins en
tenant compte de l’organisation de la structure et de l’ensemble des patients dont vous avez la
charge. Il s’agit :

 D’organiser l’attribution des soins aux différents professionnels : aide soignant, etc.

 De programmer l’ensemble des actions sur une période déterminée, en général, votre
temps de travail.

 De réaliser les soins personnalisés pour chaque patient.

 De mobiliser les différents savoirs accompagnant la gestuelle.

 D’assurer la traçabilité des soins :

 Utilisation des documents du dossier de soins ;

 Réalisation des transmissions ciblées

3.3. 5. Evaluation et réajustement :

Mesurer la progression de l’état de santé de la personne, de l’efficacité des interventions du


projet pour déterminer si un réajustement est envisagé

La démarche de soins est une méthode qui engage le soignant dans un processus de
résolution de problème.

La première étape d’un processus consiste à identifier les éléments constitutifs d’un problème
et à différencier :

 Le problème existant et POTENTIEL ;

M. KOUAGO Théophile Page


56
 Sa CAUSE et ses facteurs favorisants ;

 Les SIGNES lorsqu’il SE MANIFESTE.

Elle aboutit au « raisonnement diagnostique ». C’est un outil qui structure le raisonnement


clinique du soignant.

C’est « le reflet de ce que le soignant perçoit, analyse et fait avec et pour le patient ».

Elle s’effectue en plusieurs étapes, précédemment citées.

L’infirmier qui utilise la démarche de soins :

 Participe à l’évaluation de l’état de santé de la personne ;

 Conçoit et met en œuvre un projet de soins infirmiers, en tenant compte des besoins,
des incapacités, des réactions de la personne ;

 Organise, planifie et met en œuvres des soins adaptés ;

 Coordonne ses interventions avec celles de tous les professionnels de la santé ;

 Initie et entretient une relation de soins utile au cheminement de la personne soignée.

L’étape finale de la démarche de soins est de vérifier l’efficacité du plan de soins et les
progrès du patient.

3.3.5.1. Processus de l’évaluation :

Cela consiste à porter un jugement comparatif sur l’état de santé de la personne au moment de
l’échéance, en considérant les objectifs fixés. L’infirmier se rend compte des résultats obtenus
par le patient et juge de l’efficacité de ses actions en :

 Observant et recueillant les données au moment de l’échéance fixée ;

 Mesurant les progrès du patient ;

 Jugeant de l’atteinte ou non de l’objectif.

 Les éléments de l’évaluation :

L’évaluation de l’efficacité des interventions du projet de soins porte sur l’atteinte des
objectifs fixés. C’est l’infirmier qui juge de la pertinence des actions au regard des
objectifs élaborés, il est responsable de leur efficacité. La vérification portera sur
l’évolution de :

 L’état du patient ;

 Les réactions en regard des résultats escomptés ;

 La progression vers l’objectif fixé.

M. KOUAGO Théophile Page


57
C’est l’infirmier qui juge de la pertinence du projet de soins et déterminera si le DI est
encore d’actualité, levé ou réajusté.

L’évaluation des interventions proposées pour les problèmes médicaux repose sur les
résultats obtenus en fonction des résultats escomptés par la prescription.

C’est le médecin qui est responsable de l’évolution de l’état du patient et c’est l’infirmier qui
lui transmet les résultats qu’il relève. La vérification porte sur :

 La comparaison des données avec les normes ou celles initialement relevées ;

 Le jugement de l’état clinique du patient : en amélioration, stable, en aggravation.

Exemple : « Température à 37°C. Baisse de la température du jour. Crachats clairs.


Diminution des signes de l’infection bronchique et amélioration du dégagement des voies
aériennes. »

 L’évaluation de la démarche de soins :

 Projet de soins :

 Interventions programmées pour la personne soignée par l’infirmier, l’équipe pluri


professionnelle, la personne soignée et/ ou les proches.

 Évaluation des résultats obtenus tout au long du processus de soins de la personne


soignée.

 Réajustement des actions en fonction des résultats obtenus, noté au dossier infirmier.

 Planification de nouvelles actions.

Ce processus d’évaluation s’accompagne d’un processus d’autoévaluation personnelle


(analyser son comportement en tant que professionnel, avoir une réflexion critique sur son
attitude).

L’infirmier doit donc se demander :

 Ce qui a permis de motiver la personne.

 Si son écoute a été optimale.

 Si la relation avec la personne soignée a permis de la comprendre, d’identifier ses


ressources, de les utiliser, etc.

 Si le degré de dépendance de la personne soignée est satisfaisant.

 Le réajustement :

C’est à l’issue de l’évaluation que le réajustement peut être nécessaire.

M. KOUAGO Théophile Page


58
Evaluation des résultats Objectif non atteint Identification des actions à réajuster
Réajustement par de nouvelles actions Objectif repoussé dans l’échéance…

3.3.6. Problèmes à traiter en collaboration /

Attention à ne pas confondre diagnostic infirmier, diagnostic médical, rôle infirmier, rôle en
collaboration.

L’infirmière doit pouvoir se situer et connaître les limites de son champ d’action.

« Le diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux
problèmes de santé présents et potentiels, aux processus de vie d’une personne, d’une famille
ou d’une collectivité. Les diagnostics infirmiers servent de base pour choisir les
interventions de soins visant l’atteinte résultats dont l’infirmière est responsable».
(Définition approuvée par la 9ème compétence internationale sur les diagnostics infirmiers,
mars 1990).

EX1 : Altération de l’élimination intestinale liée à une modification subite de l’alimentation


se manifestant par une absence de selles depuis 3 jours.

Ici l’infirmière est habilitée à poser ce diagnostic et choisir les soins appropriés et les
exécuter.

Ex2 : Altération de l’élimination intestinale liée à une déshydratation et un décubitus


prolongé au lit, se manifestant par un ballonnement intestinal, des nausées et une absence de
selles depuis 8 jours.

L’infirmière est habilitée à identifier le problème seule, mais non à le traiter seule, car il
y aura une décision médicale d’examens radiologiques, sanguins, et donc il s’agit d’une
compétence médicale.

Un diagnostic infirmier est constitué du PES

« Le diagnostic médical décrit un ensemble de signes et de symptômes qui représente l’état


d’une maladie pour laquelle les médecins peuvent prescrire une thérapie »
(CARPENITO L. J.)

« Un problème en collaboration est un jugement posé par l’infirmière sur des complications
reliées à certaines maladies ou à leur traitement et sur lesquelles elle peut, d’une part,
intervenir d’une manière autonome et, d’autre part, travailler en collaboration avec le
médecin».(PHANEUF M., GRONDIN)

"Les problèmes traités en collaboration sont certaines complications physiologiques dont


l'infirmière doit déceler l'apparition ou l'aggravation. L'infirmière intervient dans les
problèmes traités en collaboration en appliquant les ordonnances médicales et en
effectuant des interventions autonomes* pour réduire les complications. » (CARPENITO
L.J., LEFEVRE M.)

Intervention infirmière en regard des PC :

M. KOUAGO Théophile Page


59
 Prise en charge conjointe par le médecin et l'infirmière

 Surveillance du patient dans le but de dépister précocement les complications liées


au(x) problème(s) de santé.

 Mise en œuvre de prescriptions médicales (sur protocoles ou non)

CCL :

Si le médecin a toute autorité pour diagnostiquer et soigner une maladie, l’infirmier a la


responsabilité et la compétence à identifier les difficultés que vit la personne face à cette
maladie. De par sa formation, il a toute légitimité de choisir les soins permettant à la
personne de pallier et/ ou résoudre ces difficultés. Le diagnostic infirmier constitue ainsi le
socle du rôle autonome de l’infirmier.

L’infirmier prendra soin d’exercer son rôle en partenariat avec l’ensemble des
professionnels de santé autour des patients. La complémentarité des diagnostics de chaque
partenaire de santé (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, assistantes sociales,
psychologues, diététiciens …) assurent la définition et la mise en œuvre d’une stratégie
thérapeutique pertinente pour un patient donné.

Dans ce travail de collaboration, l’infirmier qui utilise judicieusement le raisonnement


diagnostique, gagne en efficacité et en crédibilité. En ayant recours aux classifications
internationales, il est capable de nommer avec précision et rigueur la conclusion de son
analyse de situation, les interventions qu’il préconise et d’en assurer la mesure de
l’efficacité tout au long de la prise en charge des soins à une personne.

L’utilisation des diagnostics infirmiers, une clef d’accès à l’information

Rassembler les données infirmières autour des intitulés des diagnostics paraît être une
démarche judicieuse pour le partage des informations professionnelles. L’exemple de la
recherche sur Internet, illustre parfaitement ce propos. Plus que jamais le choix de mots clé
consensuels est indispensable, car le diagnostic infirmier est :

 Une « cible » pertinente pour les transmissions :

Aujourd’hui les infirmiers ont clairement adopté les « transmissions ciblées » ; cette méthode
de structuration des observations paramédicales a largement convaincu les professionnels car
elle permet, notamment, un accès rapide à l’information. En effet la notion de cible met en
évidence les évènements significatifs de la prise en charge des patients et permet un meilleur
suivi et une efficacité des décisions médicales. Le diagnostic infirmier est un intitulé de cible
très approprié ; il recense toutes les qualités requises d’une cible pertinente. Les termes sont
succincts, explicites et professionnels. Dans ce contexte, les infirmiers ont déjà adopté, sans le
savoir vraiment, de nombreux diagnostics infirmiers de l’AFEDI comme : Constipation,
Douleur, Anxiété, Peur, Risque de fausse route, Hyperthermie, Nausée, Vomissements ….
Dans les listes de cibles prévalentes des unités de soins, les diagnostics infirmiers sont donc
déjà très présents !

M. KOUAGO Théophile Page


60
Les intitulés diagnostics permettent d’optimiser ces listes car ils facilitent l’appellation
de certaines problématiques complexes (psychologiques, psychosociales…) ; en effet les
professionnel sont souvent démunis lorsqu’il s’agit de décrire les comportements des
personnes soignées et/ou des familles. Ainsi, après un travail de partage et de consensus les
infirmiers sont capables de préciser et diversifier leurs expressions en terme de Perte d’espoir,
Diminution de l’estime de soi, Identité personnelle perturbée, Angoisse face à la mort,
Dynamique familiale perturbée… De plus, des diagnostics définissent sans ambiguïté la
nature des constats infirmiers grâce aux définitions consensuelles associés à chaque diagnostic
infirmier : Exemple : « Fatigue : sensation accablante et prolongée d’épuisement … » ; Dans
cet exemple, l’intensité du problème est bien plus forte que la notion « grand public » de
fatigue.

Précisons qu’il est essentiel de faire un choix parmi la liste des diagnostics ; tous ne
représentent pas forcément une cible pertinente, dont la qualité première est de mettre le doigt
sur l’événement. Ainsi, les termes « Rougeur » ou « Brûlure » répondent mieux aux critères
d’une cible que le diagnostic plus global « d’Atteinte à l’intégrité des tissus » ; ou encore les
mots « logorrhée » ou « mutisme » sont plus précis que « Communication verbale altérée». La
caractéristique la plus explicite est alors ciblée.

 Un concept central de recherche :

Si tous les infirmiers regroupaient leurs travaux autour des diagnostics infirmiers appropriés,
le partage des connaissances serait potentialisé et la recherche en soins infirmiers s’en
trouverait renforcée. Exemples :

 Les travaux relatifs aux difficultés d’intégration des personnes âgées en maison de
retraite, peuvent être regroupés sous le diagnostic « Syndrome d’inadaptation au
changement de milieu » ;

 Les écrits relatifs aux risques de blessure et au manque de soins d’un côté du corps, en
cas d’hémiplégie, peuvent être recensés sous le terme « Négligence de l’hémicorps »

Les diagnostics infirmiers représentent dans ce contexte, les mots clé indispensables au
partage de connaissances et à la recherche en soins. De plus, les Evaluations des Pratiques
Professionnelles (EPP), telles que définies aujourd’hui par l’HAS, exigent des professionnels
de santé, des démarches rigoureuses en terme d’évaluation et de références de pratique ; les
classifications en soins répondent à cela : Les NOC procurent des indicateurs d’évaluation très
pertinents, au regard de problématiques de soins clairement définies par la NANDA.

 Un indicateur d’activité pour la visibilité des problématiques de santé :

Si les équipes de soins sont capables de dénombrer avec précision les diagnostics médicaux
prévalents de leur unité (42% de cancer de la prostate, 28% de Fracture du col du fémur….),
ils leur est plus difficiles de présenter les diagnostics infirmiers associés (56% de Douleur
aiguë, 22% d’incontinence urinaire chronique, 18% de « dysfonctionnement sexuel » …). Ce
descriptif présente pourtant un intérêt certain ; en effet, non seulement il peut permettre
d’orienter un choix de stage de formation (infirmier, aide-soignant …) mais surtout, il donne

M. KOUAGO Théophile Page


61
la possibilité d’identifier les ressources nécessaires au développement des soins, en termes de
compétences, de matériel, de supports de traçabilité etc. De même, dans un autre champ
d’intervention des infirmiers, le diagnostic infirmier peut également pointer une
problématique de santé publique, et être à l’origine de programme de prévention. Citons par
exemple : « 60% des personnes au chômage présentent une perturbation de l’estime de soi ».

 Un repère de mesure de l’efficacité des soins :

Associés aux résultats en soins (en lien avec la classification des résultats en soins infirmiers «
NOC »), les diagnostics permettent la mesure de l’efficacité des soins. Identifiés pour un
patient donné ou un groupe de personnes, ils permettent d’évaluerl’évolution de la situation
initiale du patient, en termes de maintien, d’amélioration ou d’aggravation. Exemple :

 La mise en œuvre du nouveau dispositif de contention a permis la réduction des chutes


de 28 à 12 % : amélioration du Risque de chute.

 Les entretiens de relation d’aide et les anxiolytiques prescrits n’ont pas atteint les
objectifs escomptés : l’anxiété modérée du patient s’est aggravée en 3 jours ; il
présente désormais une anxiété grave.

 Un cadre de paramétrage pour l’informatisation du dossier patient :

Associée aux autres classifications de soins, la nomenclature des diagnostics infirmiers est
aujourd’hui incontournable à l’informatisation des dossiers patients. Elle permet la
formulation des bases de données infirmières relatives aux problématiques, interventions et
résultats de soins, pour un secteur de soins donné.

Outre le fait de nous permettre l’économie de longues heures de recherche de termes, ces
classifications, validées au niveau internationales, nous permettent une exploitation statistique
des données, tant au niveau local, qu’à une échelle bien plus large

Si certains des intitulés diagnostics peuvent être quelque fois contestés, soit par le choix des
mots , éloignés du vocabulaire courant utilisé (Risque d’aspiration…), soit par des aspects de
la santé peu ou pas pris en charge par les infirmières ( perturbation du champ énergétique,
détresse spirituelle …), ou encore par le champ d’intervention perçu trop proche du médical
(Déficit du volume liquidien …), il n’en reste pas moins vrai que la majorité des diagnostics
proposés représente une grande richesse. Les résistances françaises s’appuient souvent sur ces
remarques, qui me semblent bien regrettables et nous privent d’un levier, d’une force et d’un
puissant facteur de professionnalisation. L’important est de choisir judicieusement dans ces
nomenclatures, tout ce qui nous permettrait d’optimiser nos propres pratiques de soins, en
phase avec nos valeurs, notre culture et nos ressources. « L’offre » est déjà très satisfaisante,
et il serait souhaitable de contribuer activement au développement de ces classifications de
soins. Elles font déjà l’objet d’une recherche permanente, au niveau international ; de plus en
plus de pays y participent, et nos voisins européens ont déjà compris l’intérêt qu’elles
représentent. Citons par exemple la Belgique qui intègre les NIC dans leur système
d’évaluation national (DIRHM), l’Espagne qui a créé le premier diagnostic européen (Mode
de vie sédentaire), et de nombreux hôpitaux d’Allemagne et d’Autriche qui, malgré leur

M. KOUAGO Théophile Page


62
jeunesse dans la démarche, ont déjà intégré les classifications dans leurs dossiers patients
informatisés.

Enfin…

Les classifications peuvent nettement améliorer la visibilité des soins. Si nous voulons exister
dans le système de santé, il est en effet urgent de rendre visibles lessoins infirmiers. Les
diverses classifications4 représentent un moyen fiable, qui permet d’identifier et de mesurer
avec efficience les soins infirmiers. Nous pourrons ainsi les développer, les financer à leur
juste valeur, et prendre part aux décisions politiques.

AFEDI : Association Francophone Européenne des Diagnostics Interventions & Résultats


Infirmiers

L’AFEDI assurent la traduction française des intitules diagnostics Nord américains

GHS : Groupe Homogène de Soins : Nomenclature médicale regroupant des pathologies


similaires.

T2A : Tarification à l’Activité : Nouvelle modalité des calculs de coûts de santé

Dossier infirmier du résumé hospitalier minimum

Classifications habituellement nommées par leurs sigles anglophones : 3 NANDA : North


American Nursing Diagnosis Association NANDA, NIC & NOC, Traduites respectivement
par : ANADI (Association Nord Américaine des diagnostics infirmiers), CISI(Classification
internationale des soins infirmiers) &CRSI (Classification internationales des Résultats en
Soins Infirmiers)

M. KOUAGO Théophile Page


63
Cas clinique

Monsieur Olivier a 40 ans. Il y a 2 jours, il a été opéré d'un triple curage inguinal gauchedans
un contexte de métastases ganglionnaires d'un mélanome au pied gauche (exérèseil y a 3 ans).
Il connaît le diagnostic et attend les résultats de la biopsie. Sa sortieest prévue dans 5 jours.

Il est marié, exerce une activité professionnelle physique qui prend une place importantedans
sa vie.

Les suites opératoires se sont passées sans incident.

Sur le plan psychologique, il est très anxieux dans l'attente des résultats des analysesdes
ganglions, qui lui seront donnés la semaine prochaine par le chirurgien qui a
pratiquél'intervention.

À ce jour

Il passe une partie de son temps au lit et au fauteuil.

Il lui est difficile de réduire ses activités et de rester au repos, il dit ne pas avoir le choix.

Il n'est pas douloureux, il a une couverture antalgique et anti-inflammatoire.

Il est sous traitement anticoagulant et est porteur de bas de contention. Il n'a aucunsigne de
thrombose.

La priorité du jour est l'anxiété et le rappel des précautions à prendre pour éviter les
complications suite à son intervention.

Les objectifs du projet de soins infirmiers sont :

 qu'il cicatrise sans complications infectieuses ;

 qu'il conserve une circulation veineuse correcte ;

 qu'il verbalise son anxiété et parvienne à la réduire.

L'infirmière profite du moment du soin pour être à son écoute et l'invite à communiquer
(relation d'aide informelle). À la suite de cet entretien deux diagnostics infirmiers peuvent être
posés en accord avec Monsieur Olivier.

Les diagnostics infirmiers en lien avec la relation d'aide sont :

Anxiétéen lien avec l'attente des résultats se manifestant par une verbalisation de
soninquiétude en ce qui concerne son avenir.

Données :

Pendant le soin, Monsieur Olivier demande à l'infirmière si les résultats sont arrivés, si d'après
elle, il est fréquent que le mélanome évolue. Il a lu qu'il y avait peu de traitements possibles
dans ces situations.

M. KOUAGO Théophile Page


64
Actions :

 être disponible et l'écouter ;

 l'aider à préciser son degré d'inquiétude ;

 rechercher avec lui ses propres stratégies d'adaptation pouvant l'aider dans cemoment
difficile (par exemple : la présence d'un tiers le rassure).

Résultats :

À sa demande, une relation d'aide formelle est mise en place. Un entretien quotidien de

15 à 20 minutes, est programmé en fin de matinée dans sa chambre.

Monsieur Olivier a pris la décision de demander aux membres de sa famille d'étalerleurs


visites afin de lui éviter des moments de solitude qu'il ressent comme pesants etravivent son
angoisse.

Risque de perturbation de l'estime de soi et du lien familial lié à la nécessité de demanderun


congé professionnel de longue durée.

Données :

Monsieur Olivier verbalise son ressenti quant à la perte provisoire de son activité
professionnelleet les répercussions sur sa vie familiale. Il évoque un sentiment de honte liéau
fait de ne plus pouvoir travailler et « d'être une charge » pour sa famille.

Actions :

L'infirmière l'écoute, l'aide à clarifier ce qu'il ressent, l'informe et le réconforte sans lerassurer
trop vite.

Elle le soutient dans les options qu'il envisage et renforce les aspects positifs de sapersonnalité
(volontaire, entreprenant, a toujours pu résoudre les défis dans sa vie).

Résultats

Monsieur Olivier parle de ses deux petites nièces et de sa famille comme personnesressources
qu'il voyait peu à cause de son travail. Cet arrêt de travail va finalement luipermettre de
prendre du temps avec eux : il envisage d'aider ses nièces dans leur suiviscolaire.

Les transmissions ciblées rendent compte de cette démarche relationnelle. Unou des
problèmes sont ciblés, étayés par des données, des actions sont mises enœuvre, les résultats
évalués avec réajustement, si besoin.

M. KOUAGO Théophile Page


65

Vous aimerez peut-être aussi