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M. KOUAGO Théophile
Enseignant permanant à l’Ecole Provinciale de santé et des Affaires Sociales de
MOUNDOU
CONTENU DU COURS
Historique de la science infirmière
OBJECTIF GENERAL
Objectifs spécifiques :
M. KOUAGO Théophile
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HISTORIQUE DE LA SCIENCE INFIRMIERE
Les soins au moyen âge respectent idéologie de la religion. C’était un art, une
vocation. Ce sont les travaux de F. Nightingale qui va impulser une dynamique
nouvelle aux SI. Ces derniers vont être assimilés à un savoir-faire. Le corpus des
SI va s’enrichir avec des recherches faites par les américaines. C’est à partir de
1950 que les recherches vont s’intensifier et favoriser l’émergence des
concepts clés (méta-paradigme). Sur lesquels vont se fonder un grand nombre de
théories en SI: c’est l’émergence des modèles conceptuels. Les théoriciens des
soins infirmiers ont établi des modèles conceptuels qui ont permis de structurer
les fondements du raisonnement infirmier et qui guident aujourd'hui la pratique
clinique infirmière. Une profession repose sur des connaissances théoriques qui
lui sont propres, une base scientifique d’où procède le service qu’elle rend à la
société. Ces fondements théoriques évoluent et doivent être revus à mesure que
la science évolue. Notons que la profession d’infirmière est de taille à l’heure
actuelle. De nos jours, nous arrivons à développer notre savoir infirmier, nous
réalisons que la justification de notre existence en tant que PROFESSION est
d’être “auprès de la personne soignée” pour l’aider à s’adapter durant la maladie
qui fait problème à un moment de l’existence de l’individu. Si les infirmières
prennent conscience de l’importance d’utiliser un cadre conceptuel qui guide
leur action et facilite leurs négociations, si les institutions de soins et les centres
de formation en soins infirmiers adoptent une théorie qui serve de référence et
explicite leur projet, alors notre profession pourra retrouver son souffle nouveau
et prendre sa vraie place parmi celles qui ont une contribution spécifique à
apporter à notre société.
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LES CONCEPTS FONDAMENTAUX EN SCIENCES
INFIRMIERES
Il s'agit de l'être humain et de la conception faite de l'être humain dont les différentes
dimensions de l'être humain associées aux courants scientifiques et grandes disciplines des
sciences humaines s'orientent en quatre thèmes :
La personne correspond au bénéficiaire des soins infirmiers. Il peut donc s'agir d'individus, de
familles, de communautés ou de groupes.
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Virginia HENDERSON (1961) considère la personne comme être biologique, psychologique
et social qui tend vers l'indépendance dans la satisfaction de ses quatorze besoins
fondamentaux.
une entité vivante qui est plus qu'un être purement physique ou spirituel, qui évolue
dans son environnement, avec une expérience unique et subjective, des émotions, des
souvenirs, des aspirations qui concourent à la perception de sa vie, à une conception
singulière de la réalité et à une façon propre d'être dans le monde ;
Quant à Rosemary RIZZO PARSE (1981), elle voit la personne tel un être ouvert et
indivisible, libre de choisir ses orientations grâce à la capacité d'agir en synergie avec
l'environnement. Cet être ouvert partage les limites spatiales ou temporelles de
l'environnement.
Les concepts fondamentaux en soins infirmiers cherchent à définir la santé, état factuel
difficile à définir et impossible à résumer dans l'absence de maladie.
Selon l'OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Dans les soins infirmiers, la
santé est l'état de bien-être éprouvé par le bénéficiaire des soins.
Callista ROY définit la santé comme un état et un processus évolutif dans lequel l'adaptation
permet à la personne de garder son intégrité. La santé-état est l'adaptation dans chacun des
quatre mondes. La santé-processus est l'effort constant fourni par l'individu pour atteindre son
potentiel maximum d'adaptation.
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Le modèle conceptuel de Dorothéa OREM envisage la santé comme un état de complétude
et d'intégrité de l'être humain dans ses différentes composantes et dans ses modes de
fonctionnement, maintenu grâce à la réalisation d'auto-soins appropriés en lien avec le stade
de croissance et de développement.
Jean WATSON voit dans la santé l'unité et l'harmonie, dans un environnement donné, entre
le corps, l'âme et l'esprit.
Enfin, Rosemary RIZZO PARSE définit la santé comme le processus de devenir vécu par la
personne.
OREM définit la santé comme un état ou il n’existe aucun objectif lié à des besoins d’auto-
soins associes a une maladie un accident, ou des blessures Pour OREM, l’être humain vit en
étroite relation avec son environnement et de ce fait elle accorde beaucoup d’importance à
l’adaptation au monde dans lequel le client vit. La santé est donc un état d’intégrité de l’être
humain
qualité de vie ;
L'étude de l'environnement de la personne est un sujet vaste qui va des petits systèmes de
proximité à l'échelle planétaire. La réflexion cependant ne porte pas seulement sur l'écologie,
mais plutôt sur les interactions entre la personne et son environnement.
Dans les soins infirmiers, l'environnement du bénéficiaire est l'espace physique dans lequel la
personne se trouve et évolue ; celui de son entourage et l'espace des soins infirmiers.
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Dorothéa OREM le conçoit comme un système intégré lié à la réalisation des auto-soins en
composition avec la personne. Le milieu favorise la formation, la modification des attitudes,
des valeurs et du concept de soi ainsi que du développement global de la
personne.L’infirmière agit sur les principaux facteurs qui influencent les auto-soins. Le terme
environnement signifie l’ensemble des facteurs externes importants pour les auto-soins. Les
interventions infirmières sont davantage qu’une combinaison d’activités, elles un processus
pensé, organisé, contrôlé et dirigé vers un but. L’infirmier doit diagnostiquer, prescrire et
dispenser des soins de santé appropries aux déficits dans les auto-soins. Pour formuler un
diagnostic en fonction du modelé d’Orem, l’infirmière doit d’abord évaluer les demandes et
les besoins spécifiques du client, puis diagnostiqué, c'est-à-dire juger de la qualité et de la
quantité des déficits en auto-soins reliés à la demande de soin
Quant à Virginia HENDERSON, elle y voit les facteurs externes agissant de façon positive
ou négative sur la personne.
Callista Roy le définit comme l'ensemble de sitmuli internes et externes ou toute circonstance
ou influence susceptible d'affecter le développement et le comportement des personnes ou des
groupes.
Enfin, Rosemary RIZZO PARSE pense qu'avec la personne, l'environnement est le co-
constituant du devenir de l'être humain par l'intermédiaire d'échanges simultanés.
adaptation
stratégies d'adaptation
écosytème
approche systémique
préventive ;
curative ;
palliative.
Ces dimensions font aussi appel à notre rapport au temps de la maladie. En effet, les soins
préventifs permettront d'éviter la maladie et/ou d'en éviter la prévalence. Une deuxième phase
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voit cohabiter les soins curatifs et les soins palliatifs dans des proportions dépendant de l'état
de santé et des perspectives d'avenir de la personne. Ainsi, concernant la prise en charge d'une
pathologie aiguë, la part des soins palliatifs est quasiment inexistante, les soins curatifs
occupant la majeure partie de l'espace de soins. En fin de vie (et non en phase terminale), les
soins palliatifs occuperont à leur tour la majeure partie de l'espace pour apporter un maximum
de confort et de disponibilité à la personne dans cette situation.
La phase terminale décrit les derniers instants de la vie, seuls les soins palliatifs sont présents
car les soins curatifs et préventifs n'ont plus lieu d'être. C'est peut-être pour cette raison qu'il
existe une telle confusion entre phase terminale et soins palliatifs qui peuvent être présents
bien avant et cohabiter avec les soins curatifs.
Ces critères permettent la qualité des soins. Ils en existent bien d'autres mais ces deux là, sont
fondamentaux.
L'ensemble des soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et visant à
compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie d'une
personne ou d'un groupe de personnes définit le rôle propre infirmier en
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La discipline infirmière s’intéresse au soin, dans ses diverses expressions, auprès des
personnes, des familles, des communautés et des populations qui, en interaction continue avec
son environnement, vit des expériences de santé.
Vers 1952, la vision d'Hildegard PEPLAU est axée sur l'interdépendance des personnes. Les
soins infirmiers lui apparaissent comme :
Dans son modèle, Dorothéa OREM pense les soins infirmiers comme un service humain
visant à combler les limites de la personne dans l'exercice d'auto-soins liés à sa santé et à
renforcer ses capacités d'auto-soins.Le but ultime de l’infirmière face à ses actions d’auto-
soins.
Le soin s’articule sur le fait que l’être humain tend à satisfaire 14 besoins pour être libre et
autonome.
une assistance à la personne dans les activités qu'elle ne peut faire elle-même par
manque de force, de volonté ou de connaissances, afin de conserver ou de rétablir son
indépendance dans la satisfaction de ses besoins fondamentaux ;
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Cette théorie se centre sur la relation patient-soigné et le partenariat entre l’infirmière et la
personne soignée basé sur la confiance. 1952 axe sa vision sur l'interdépendance des
personnes. Les soins infirmiers lui apparaissent comme :
Cette théorie étudie les stratégies d’adaptation d’un individu en vue de rétablir un certain
équilibre et de préserver la santé.
Les soins infirmiers s’étendent à la sphère familiale, l’infirmière soutient, incite et motive
dans toutes les phases de l’éducation à la santé.
L’être humain est unique et tend à préserver une certaine continuité dans sa vie pendant la
période de maladie.
Elle est la première à parler de diagnostic infirmier en termes de problème affectant le patient
dans sa globalité.
La Théorie du Caring :
Caringsignifie aussi faciliter et soutenir en respectant les valeurs, les croyances, le mode de
vie et la culture des personnes. Chaque modèle conceptuel permet d’envisager :
On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration,
aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés malades ou bien
portants quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la santé, la
prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et
mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier citons encore la défense,
la promotion d'un environnement sain, la recherche, la participation à l'élaboration de la
politique de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients, ainsi que l'éducation.
La mission des soins infirmiers dans la société est d’aider les individus, les familles et les
groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et à y parvenir
dans le contexte de l’environnement dans lequel ils vivent et travaillent. Ceci exige que les
infirmières apprennent et assurent des fonctions ayant trait au maintien et à la promotion de la
santé aussi bien qu’à la prévention de la maladie. Les soins infirmiers englobent également la
planification et la mise en œuvre des soins curatifs et de réadaptation, et concernent les
aspects physiques, mentaux et sociaux de la vie en ce qu’ils affectent la santé, la maladie, le
handicap et la mort. Les infirmières permettent la participation active de l’individu, de sa
famille et de ses amis, du groupe social et de la communauté, de façon appropriée dans tous
les aspects des soins de santé, et encouragent ainsi l'indépendance et l’auto-détermination. Les
infirmières travaillent aussi comme partenaire des membres des autres professions impliquées
dans la prestation des services de santé.
En soins infirmiers :
Les modèles conceptuels permettent une organisation de la pensée, ils donnent une
structure pour observer et interpréter ce que nous voyons.
Conception très étendue qui prend en compte l’homme dans sa globalité,dans son
ensemble.Cette vision est dite holistique : du grecHolos: « le tout ».
Terme qui désigne toutes les approches de la vie, ou toutes les techniques
thérapeutiques qui prennent en compte la globalité de l’individu
2.1. Définitions :
Théorie :
“La théorie représente un niveau plus profond de la réalité que le modèle, elle décrit comment
le modèle fonctionne.
Une théorie se définit par une conception de l’homme, de la santé, des soins infirmiers, et une
description de la réalisation de ces soins infirmiers en rapport avec ces conceptions.
«Une théorie est un ensemble complexe qui regroupe des concepts plus ou moins organisés
entre eux traitant d’un domaine particulier» C’est un ensemble structuré de concepts
interdépendants
Théorie de soins
Il s’agit d’une construction intellectuelle, scientifiquement acceptable, qui vise à expliquer les
faits observés, à orienter la pratique infirmière et susceptible d’enrichir la discipline des soins
infirmiers. Les théories de soins sont des essais de constitution de connaissances.
Modèle
” Un modèle est une illustration symbolique en termes logiques d’une situation relativement
simple qui démontre la structure d’un système original.
C’est une représentation conceptuelle de la réalité. Ce n’est pas la réalité elle-même, mais une
abstraction ou reconstruction de la réalité „
C’est une Image mentale. Une invention de l’esprit, une conception, une façon de voir, c’est
donc une structure».
Concept :
«Le concept est un objet abstrait, conçu par l’esprit, ou acquis par lui, et permettant
d’organiser les perceptions et les connaissances » Dictionnaire Larousse
« Un concept est un point de départ pour l’activité intellectuelle, car il confère un pouvoir
explicatif nouveau à celui qui en maitrise l’usage » ASTOLFI (1992)
Modèle conceptuel
«Un modèle conceptuel est une conception, une abstraction, une façon de conceptualiser une
réalité. Un modèle conceptuel pour la profession d'infirmière est une conception de la
profession d'infirmière, une conception qui guide la pratique, la recherche, la formation et la
gestions des soins infirmiers » (Adam, Evelyne. (1983). Être infirmière (2e éd.). Montréal)
Les infirmières théoriciennes ont élaboré un certain nombre de modèles conceptuels, liés aux
Sciences Infirmières, s’appuyant fondamentalement sur quatre concepts: la personne, les soins
infirmiers, la santé et l’environnement (Fawcett, 1995).
Une discipline a besoin d’identifier les concepts centraux qui seront considéré comme ses
piliers :
la santé qui fait référence à l’état de bien être éprouvé par le bénéficiaire des soins
les soins infirmiers, définis comme les actions intentionnellement menées par des
infirmières pour ou avec le bénéficiaire au regard des objectifs définis
organisation de la pensée ;
Interprétation.
C’est Florence NIGHTINGALE, est en 1859, qui a élaboré la premièreconception des soins
infirmiers.Ainsi, 3 courants paradigmatiques majeurs sont apparus depuis1859 jusqu’à nos
jours :
Chacun des courants de pensée (et/ou théories de soins) a étédécliné en différents modèles
conceptuels.
Toutes les théories de soins sont basées sur les sciences humaines.
la personne
la santé
l'environnement
Est à l’origine des soins infirmiers modernes, elle fut une des premières à
conceptualiser le soin et à relier ces quatre dimensions : la personne, le soin, la santé et
l’environnement ;
Elle a conçu une formation initiale, proposé une théorie de soins infirmiers selon
laquelle la personne malade ou en santé doit être placée dans les meilleures conditions
possibles pour que la nature puisse préserver ou restaurer sa santé.
C'est une infirmière américaine diplômée en 1921 qui a travaillé en pédiatrie, en psychiatrie et
dans le domaine de la recherche.
En 1960, elle publie une théorie sur les besoins fondamentaux de l'homme.
Définition du besoin :
«Nécessité impulsant une action pour le satisfaire ou privation qui renvoie à une insatisfaction
une frustration.»
Basée sur : Hypothèse que l’homme est composé de sept sous-systèmes le tout
formant un système global.
DOROTHEA OREM(1971)
Buts : Aider le patient à accomplir seul les activités d’auto-soins ; L’amener à adopter
une attitude responsable concernant sa santé ;
Sa théorie repose sur l'importance des relations humaines qui sont le point central de la
pratique infirmière (relations permanentes avec patient-famille-équipe...) et la notion
d'auto-soin. Le soin est une assistance donné par l'infirmier(e) lorsque l'individu est
incapable partiellement ou totalement d'accomplir ses auto-soins. La pratique
infirmière ne revêt pas seulement des aspects techniques mais aussi un aspect
techniques mais aussi un aspect moral très important (déontologie, droit des patients).
Basée sur : L’homme est un être bio psychosocial en interaction constante avec un
environnement changeant et ayant quatre modes d’adaptation
Buts : Promouvoir ces quatre modes d’adaptation cités ci dessus chez l’être humain
dans le contexte de santé ou de maladie
NANCY ROPER(1976) :
MARJORY GORDON(1980) :
Ses valeurs personnelles et professionnelles. Mais quelles sont les sources de nos valeurs?
(Milieu culturel, économique et technique, notre passé, notre éducation religieuse).
Son attitude envers la nature humaine. On se préoccupe très peu de la philosophie de la nature
humaine cependant c’est d’une importance capitale au niveau de la relation infirmière-patient
Ujhely pense qu’il faut accepter que la profession d’infirmière soit mouvante et que notre
champ d’action se modifie Quand à la relation elle-même Ujhely reprend les quatre phases de
la relation de Peplau.
Perception par la personne soignée d’un événement ou d’un objet interne ou externe.
Conclusion
Bien que n’apportant pas une théorie nouvelle la relation patient/infirmière est le pivot central
des soins Infirmiers dans la théorie d’Ujhely.
Dans une étude, les chercheuses et les chercheurs peuvent prendre comme point de départ
une théorie ou un modèle conceptuel.
Outre ces modèles qui décrivent et définissent la démarche de soins, les infirmières
chercheuses ont élaboré des modèles et des théories qui mettent l’accent sur les phénomènes
qui les intéressent comme:
De nombreuses théories qui intéressent les chercheuses en Sciences Infirmières ne sont pas
propres à leur discipline et proviennent des disciplines connexes (psychologie, sociologie,
ethnologie,..). Ces théories sont considérées comme des théories empruntées:
Quand une théorie empruntée est mise à l’essai, si elle s’avère être applicable sur le plan
empirique, elle devient alors une théorie partagée.
Le cadre est la base conceptuelle d’une étude. Toutes les études ne se reposent pas sur une
théorie ou sur un modèle, mais elles ont presque toutes un cadre.
“Dans une étude fondée sur une théorie, le cadre est appelé théorique. Dans une étude
reposant sur un modèle conceptuel défini, le cadre est qualifié de conceptuel”.
Toutefois, les expressions cadre conceptuel, modèle conceptuel et cadre théorique sont
souvent utilisés de façon interchangeable.
Le besoin est compris comme une « Nécessité impulsant une action pour le satisfaire ou
privation qui renvoie à une insatisfaction, une frustration.»
Les besoins sont au cœur même de l'activité économique puisque leur existence est la raison
d'être de la production. Universels pour tous les êtres humains et spécifiques pour chacun
d’entre nous.
Le développement des sciences humaines dont les travaux de d’Abraham Maslowa mis en
évidence que chaque individu est unique, ce qui sous- entend le besoin est individuel,
spécifique à chacun.
physique,
physiologique,
psychologique,
Social
Culturelle et environnemental
Ils évoluent et varient selon l’âge, les grandes étapes du développement d’une personne, les
événements et les circonstances de la vie.
Selon Maslow, nous recherchons d'abord à satisfaire chaque besoin d'un niveau donné avant
de penser aux besoins situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide. Maslow
identifie 5 grandes catégories de besoins :
Virginia Henderson définit trois postulats (principe admis comme vrai sans être démontré):
3- quand un besoin demeure insatisfait, il s’ensuit que la personne n’est pas complète, entière,
indépendante.
Un besoin est une nécessité, quelque chose de positif plutôt qu’un manque.
biophysiologiques,
psychologiques,
sociologiques,
culturels et spirituels.
Le rôle de l’infirmière consiste à suppléer chez le malade ce qui lui manque pour être
complet, entier ou indépendant.
Virginia Henderson établit un classement des besoins par une approche à la fois biologique et
physiologique (les besoins primaires), psychologique et sociale (les besoins secondaires), et
même spirituelle (bien-être, besoins tertiaires, homéostasie et développement personnel).
1. Respirer
2. Boire et manger
3. Eliminer
4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture
5. Dormir et se reposer
6. Se vêtir et se dévêtir
7. Maintenir la température du corps dans les Dimension biologique de la personne
limites de la normale
8. Etre propre et soigné, et protéger ses
téguments
11. Agir selon les croyances et ses valeurs Dimension spirituelle/ culturelle de la
personne
12. S'occuper en vue de se réaliser
8 BESOIN D’ETRE Nécessité pour l’individu de garder son corps propre, d’avoir une
PROPRE, SOIGNE ET apparence soignée et de maintenir la peau saine afin qu’elle
PROTEGER SES puisse jouer son rôle de protection contre toute introduction dans
TEGUMENTS l’organisme de poussières, de microbes, etc.
11 BESOIN D’AGIR Nécessité pour tout individu de poser des gestes, des actes
SELON SES conformes à sa notion personnelle du bien et du mal, et de la
CROYANCES ET SES justice, et à la poursuite d’une idéologie.
VALEURS
12 BESOIN DE Nécessité pour tout individu d’accomplir des activités qui lui
S’OCCUPER EN VUE permettent de satisfaire ses besoins ou d’être utile aux autres. Les
DE SE REALISER actions que l’individu accomplit lui permettent de développer son
sens créateur et d’utiliser son potentiel au maximum. La
gratification que l’individu reçoit à la suite de ses actions peut lui
permettre d’en arriver à un plein d’épanouissement.
En quelque sorte, un modèle conceptuel permet de répondre aux questions : qu’est qu’un(e)
IDE, quel est son rôle, qu’est-ce qu’un soin infirmier, qu’est-ce qu’une démarche de soin
infirmier, etc.
Les théoriciennes du soin définissent, décrivent et utilisent des concepts. Elles établissent
donc des modèles conceptuels qui contribuent à la définition de la pratique infirmière et à
une reconnaissance de cette pratique.
Le modèle de soins infirmiers McGill (Moyra Allen 1977,1981) met l’accent sur les
rapports qui s’établissent entre l’infirmière et la personne qui reçoit des soins ainsi que
sa famille. .
3.1. Compétences :
Savoir :
Savoir- faire :
L’infirmier classera les données après analyse, afin d’identifier les ressources et/ou les
problèmes du patient de manière à déterminer son niveau de dépendances et/ou
d’indépendance ;
Savoirs :
Elle est définie dans le Dictionnaire des soins infirmiers comme « un processus fondé sur
une conception des soins infirmiers visant à dispenser des soins individualisés continus. »
À découvrir les difficultés auxquelles doivent faire face les personnes pour maintenir
leur état de santé ;
Pour M. Phaneuf, 1996 : C'est un processus intellectuel et délibéré, structuré selon des
étapes logiquement ordonnées, utilisé pour planifier des soins personnalisés visant le mieux-
être de la personne soignée
Evaluation et réajustement.
Lecture du dossier ;
«L’observation recueille les faits, la réflexion les combine et l’expérience vérifie le résultat de
la combinaison.»
La collecte des données est un acte professionnel infirmier qui se situe à la base de toute
intervention de soins. Chaque élément de l’exercice infirmier en est tributaire. Elle est
reconnue comme élément fondamental de la qualité des soins et sert d’abord à leur
planification. Par comparaison avec les données initiales, elle sert ensuite à leur évaluation.
Mais la collecte de données pertinentes possède aussi comme utilité de concourir à protéger
la soignante, dans les cas d’infection ou de manifestation de comportements violents. Étant
prévenue d’un risque, elle peut alors se protéger.
La collecte des données inscrite au dossier est aussi un élément de visibilité du rôle
infirmier. De plus, en recueillant de manière systématique des informations décrivant l’état
du malade à son arrivée et au cours de l’évolution de la maladie et du traitement, l’infirmière
démontre la pertinence des interventions planifiées et la nature de leurs résultats.
La collecte des données constitue la première étape de la démarche clinique qui est
l’instrument logique par excellence pour organiser le travail infirmier. Elle permet de :
Nous situer par rapport aux problèmes de la personne et poser le jugement clinique;
L’observation :
L’observation est un processus délibéré de concentration et d’attention sur un sujet que l’on
désire approfondir, analyser. Elle peut se définir comme un regard insistant et attentif sur
une personne ou une situation.
Elle repose d’abord sur nos cinq sens pour la captation de l’information.
Quels que soient la méthode et les instruments utilisés pour la collecte des données, c’est
toujours l’observation qui est mise à contribution.
La capacité d’observation d’une infirmière est donc une qualité primordiale. Certaines
personnes sont naturellement portées à observer et à retenir les détails reconnus, c’est bien,
mais procéder à une observation systématique est une chose qui s’apprend et l’infirmière doit
en faire l’apprentissage.
L’entretien :
L’entretien couvre les échanges que la soignante établit à l’arrivée de la personne, afin
recueillir les informations dont elle a besoin pour planifier ses soins.
Dès l’accueil du patient, il est important d’être attentif à ce qu’il dit ou demande. La réponse à
nos questions, la manière de demander les choses…ces données sont aussi importantes que les
éléments sur les habitudes de vie, sa culture, ses choix, ses rapports à la maladie, la
connaissance de son état et de ses traitements, ses attentes et ses besoins, etc.
Les données émanant du patient sont dites « subjectives». Elles reflètent une représentation
personnelle. Les considérer est essentiel pour comprendre ses réactions face à son état et pour
l’aider à se soigner.
La qualité du service ;
Le choix du praticien ;
Le droit à l'information ;
Le consentement ;
Le dossier médical ;
Le recours à la médiation
Respect de la confidentialité ;
L’examen clinique :
Ici, pas question de palpation, d’auscultation réservées au médecin, mais vous portez une
attention particulière :
Aux silences
Aux pleurs
Le patient
C’est en allant à son contact que vous obtiendrez des éléments fiables (son état et son
ressenti).
Le dossier de soins :
La lecture du dossier ne « peut suffire à elle seule » pour élaborer une collecte des données. Il
vous manquera la perception des réactions du patient face à son état de santé, indispensable
pour pouvoir interpréter les problèmes de santé du patient.
Les données doivent être « significatives de la situation pour être pertinentes ». Elles
représentent la situation. C’est à partir de ces données organisées et analysées que se construit
Déceler les réactions de la personne face à son état de santé et son traitement ;
Préciser et identifier les éléments qui caractérisent la personne, sur les plans
Administratif
Socio- économique
Individuel
Médical
Etudier, analyser et interpréter les données pour identifier les problèmes de santé de la
personne. On donnera du sens aux soins infirmiers, les soins seront personnalisés et
répondront aux problèmes de santé et ils seront spécifiques aux caractéristiques de la
personne.
Cas pratiques et études des divers documents de collecte des données dans les différents
hôpitaux et maisons de repos
Le patient est indépendant s’il répond lui-même à ses besoins de façon acceptable pour
lui, ce qui lui permet de garder un bon équilibre physique et psychologique, de même
que le maintien d’un état suffisant de bien être
Il est indépendant s’il utilise sans aide et de façon appropriée un appareil, un dispositif
de soutien, une prothèse et que en se faisant, il réussit à satisfaire ses besoins.
Il devient dépendant s’il doit recourir à une autre personne pour lui enseigner ce qu’il
doit faire et pour vérifier s’il le fait bien ;
Il devient complètement dépendant lorsqu’il doit s’en remettre entièrement à une autre
personne parce qu’il est dans l’incapacité d’accomplir par lui-même les actions
nécessaires à la satisfaction de ses besoins.
Niveau 0 : la personne satisfait ses besoins et/ou utilise et gère seule un dispositif de
soutien (TTT-Prothèse -appareillage)
Niveau 3 : la personne doit compter sur quelqu'un pour accomplir les actions
nécessaires à la satisfaction du besoin et/ou y participe.
Niveau 4 : la personne doit compter sur quelqu'un pour accomplir les actions
nécessaires à la satisfaction du besoin; elle y participe à peine
Les modes d’intervention dont dispose l’infirmière sont les suivants : remplacer, compléter,
substituer, ajouter, renforcer, augmenter.
Parce que les besoins de chaque personne dépendante varient en fonction du degré de leur
perte d’autonomie dont les déclinaisons sont diverses et variées, la grille AGGIR est un outil
Par l’évaluation de leurs capacités ou incapacités grâce à un questionnaire précis, cet outil
universel permet une classification des individus selon trois modalités: Recherchez un produit
ou service permettant de maintenir l'autonomie :
La grille AGGIR comporte 2 types de variable : les variables discriminantes et les variables
illustratives. Seules les dix variables discriminantes sont utilisées pour la détermination du «
groupe iso-ressources » (GIR) de l’individu. Six groupes sont définis, allant de GIR 1
(dépendance totale) à GIR 6 (autonomie totale). Chaque variable se décline en trois modalités
de codage représentées par A, B et C :
Modalité B : la personne peut faire seule, mais ne le fait pas spontanément, ou/et
correctement ou/et habituellement ou/et partiellement ;
Modalité C : la personne ne fait pas : il faut faire à sa place ou faire faire par
quelqu’un d’autre.
Processus intellectuel permettant d’identifier les problèmes et de formuler les DI, c’est
le raisonnement clinique diagnostic.
Les compétences :
L’analyse et l’interprétation des données sont des étapes de raisonnement qui ont pour finalité
d’identifier les problèmes de santé de la personne.
Interpréter signifie « donner un sens, tirer une signification. » C’est poser un jugement
clinique pour identifier les problèmes de santé de la personne.
Problèmes infirmiers ;
Diagnostics infirmiers.
Le diagnostic infirmier prend en compte des besoins immédiats, comme des besoins
éventuels, en mesurant les risques liés à un traitement, la réaction du patient face à la prise en
charge et à l’évolution de ses signes cliniques. Le diagnostic infirmier est destiné à un
meilleur rétablissement du patient, en prenant en compte les 14 besoins fondamentaux de
Virginia Henderson.
C’est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents ou
potentiels, ou aux processus de vie d’une personne, d’une famille ou d’une collectivité.
Son étiologie symbolisée par « E » qui sera énoncé par la formule « relié à, lié à »
Il donne une description concise de l’état de santé de la personne et/ou reflète un changement
de l’état de sa santé. C’est l’énoncé qui décrit le problème actuel ou potentiel de la personne.
Il peut être réel potentiel ou possible.
La définition :
Elle est précise et spécifique pour chaque diagnostic et en donne la signification (on ne la
retrouve pas lorsqu’on énonce un diagnostic).
Ce sont les signes qu’on va recueillir, observer chez la personne soignée et qui la caractérise,
qui me permet d’identifier le diagnostic IDE correspondant à son problème de santé.
Ce sont des situations personnelles ou cliniques qui peuvent modifier l’état de santé ou
influencer le développement du problème.
C’est un jugement clinique selon lequel une personne, une famille ou une collectivité est plus
susceptible qu’une autre de présenter un problème donné, que d’autres personnes, familles ou
collectivités, dans la même situation
Il n’y a donc pas de signes ou symptômes. On utilise ce type de diagnostic lorsqu’il existe des
facteurs de risque ou favorisants nécessitant la mise en place d’actions IDE préventives, afin
que le problème ne puisse pas apparaître.
DI de risque élevé : jugement clinique qui identifie qu’une personne est plus
susceptible de présenter un problème donné que d’autres personnes dans la même
situation. C’est un DI potentiel. Sa formulation est :
Ou
Elle doit ensuite réexaminer les caractéristiques, les facteurs de risques, les signes et les
symptômes afin de formuler les diagnostics réels ou potentiels.
Ils englobent un ensemble de diagnostics actuels et de diagnostics de type risques que l’on
peut retrouver lorsque des situations ou des événements se produisent:
P » : « potentiel d’amélioration ».
DI de recherche de mieux-être :
Jugement clinique d’une personne désirant atteindre un niveau de bien-être supérieur. Cela
sous-entend que la personne présente un état de santé efficace et aspire à l’améliorer.
Il comprend :
« P » : « potentiel d’amélioration ».
RETENIR !!!
1- Respirer :
Risque d'intoxication
2- Boire et manger :
Alimentation excessive
Dentition altérée
Nausées
Trouble de la déglutition
3- Éliminer :
Constipation
Diarrhée
Incontinence fécale
Pseudo-constipation
Rétention urinaire
Risque de constipation
Difficulté à la marche
Fatigue
Intolérance à l’activité
5- Dormir et se reposer :
Fatigue
Privation de sommeil
Insomnie
6- Se vêtir et se dévêtir :
Hyperthermie
Hypothermie
Thermorégulation inefficace
Denture altérée
Automutilation
Auto négligence
Chagrin chronique
Contamination
Détresse morale
Deuil
Deuil problématique
Douleur aiguë
Douleur chronique
Dysréflexie autonome
Excès de stress
Peur
DI Potentiels
Risque d’accident
Risque d’automutilation
Risque de choc
Risque de chute
Risque de contamination
Risque de dysréflexie autonome (chez les personnes atteintes d’une lésion de la moelle
épinière au-dessus de D7)
Risque d’infection
Risque d’intoxication
Risque de suffocation
Risque de suicide
Syndrome post-traumatique
Dysfonctionnement sexuel
Isolement social
Détresse spirituelle
Perte d’espoir
Sentiment d’impuissance
13- Se récréer :
14- Apprendre :
Confusion aiguë
Confusion chronique
Connaissances insuffisantes
Errance
Troubles de la mémoire
Elaboration du « projet de soins » qui est la stratégie de soins à mettre en oeuvre en fonction
de l’évaluation de la situation du patient. Il comporte l’identification des problèmes et les
interventions prévues. Il faut :
a) Type d’objectif :
Exemple : « la personne sera capable d’améliorer son état de santé en… ; la personne fera… ;
conservera le niveau de santé…, etc. »
S.M.A.R.T. est donc un moyen mnémotechnique (qui aide la mémoire par des procédés
d'association mentale facilitant l'acquisition et la restitution des souvenirs) pour se rappeler 5
mots
Vous y associez des verbes précis comme écrire, former, se former, organiser, motiver,
planifier, acheter, rejoindre, changer, construire, gagner, etc. tout en évitant les verbes à
connotation négative tels que : perdre, abandonner, s’abstenir, sacrifier, se résigner, lâcher,
etc.
Mesurable : Les objectifs mesurables peuvent être quantifiés, c’est-à-dire que leurs
résultats sont observables. « État attendu précis et observable »
Réaliste : Les objectifs qui se rattachent à votre contexte s’appliquent à votre rôle
actuel et sont clairement reliés à vos principales responsabilités.
La personne marchera jusqu’à la moitié du couloir avec l’aide d’un déambulateur d’ici
trois jours
Le patient dira que sa douleur est inférieure à 5 sur l’échelle de 0 à 10, après la prise
de son traitement.
« Je veux connaître les différences entre la démence, le délire et la dépression, notamment les
causes, les symptômes et les traitements les plus courants. J’atteindrai cet objectif avant le 30
septembre. »
Les interventions que l’infirmier propose au patient sont en lien avec les dimensions :
curative, préventive, de maintenance, éducative, de réadaptation.
Il s’agit d’évaluer sur quels critères précis, l’infirmier peut évaluer les progrès du patient et
l’efficacité du projet de soin.
Il faut déterminer :
Le plan de soins type ou plan de soins guide : il s’agit d’un plan préétabli décrivant
le problème,
Les protocoles de soins : il s’agit de constructions sur des soins infirmiers à dispenser
dans des situations courantes ; de soins à mettre en place systématiquement selon la
situation : protocole de prévention d’escarre, etc.
Elle permet :
Il faut s’assurer que l’intervention est pertinente et appropriée, qu’elle répond aux
objectifs.
Le choix des interventions est guidé par le projet de soins. Avant l’exécution d’un soin il
y a des vérifications à faire :
La réalisation de soins nécessite bien entendu des savoirs théoriques, pratiques, procéduraux
(protocoles ou procédures), expérientiels (expérience professionnelle : dextérité, rapidité, etc)
Les interventions nécessaires pour répondre aux besoins de soins de la personne soignée
mobilisent un nombre variable d’acteurs et de compétences.
L’infirmier est l’acteur essentiel et il dispose d’un dossier de soins par patient et de temps de
transmissions pour permettre les échanges entre professionnels.
Dossier administratif
Dossier médical
Les transmissions sont orales et écrites pour assurer la continuité des soins.
Résultats : cela correspond aux changements obtenus après les soins réalisés.
RETENIR
Cette étape de réalisation des soins vous demande de prioriser et de programmer les soins en
tenant compte de l’organisation de la structure et de l’ensemble des patients dont vous avez la
charge. Il s’agit :
D’organiser l’attribution des soins aux différents professionnels : aide soignant, etc.
De programmer l’ensemble des actions sur une période déterminée, en général, votre
temps de travail.
La démarche de soins est une méthode qui engage le soignant dans un processus de
résolution de problème.
La première étape d’un processus consiste à identifier les éléments constitutifs d’un problème
et à différencier :
C’est « le reflet de ce que le soignant perçoit, analyse et fait avec et pour le patient ».
Conçoit et met en œuvre un projet de soins infirmiers, en tenant compte des besoins,
des incapacités, des réactions de la personne ;
L’étape finale de la démarche de soins est de vérifier l’efficacité du plan de soins et les
progrès du patient.
Cela consiste à porter un jugement comparatif sur l’état de santé de la personne au moment de
l’échéance, en considérant les objectifs fixés. L’infirmier se rend compte des résultats obtenus
par le patient et juge de l’efficacité de ses actions en :
L’évaluation de l’efficacité des interventions du projet de soins porte sur l’atteinte des
objectifs fixés. C’est l’infirmier qui juge de la pertinence des actions au regard des
objectifs élaborés, il est responsable de leur efficacité. La vérification portera sur
l’évolution de :
L’état du patient ;
L’évaluation des interventions proposées pour les problèmes médicaux repose sur les
résultats obtenus en fonction des résultats escomptés par la prescription.
C’est le médecin qui est responsable de l’évolution de l’état du patient et c’est l’infirmier qui
lui transmet les résultats qu’il relève. La vérification porte sur :
Projet de soins :
Réajustement des actions en fonction des résultats obtenus, noté au dossier infirmier.
Le réajustement :
Attention à ne pas confondre diagnostic infirmier, diagnostic médical, rôle infirmier, rôle en
collaboration.
L’infirmière doit pouvoir se situer et connaître les limites de son champ d’action.
« Le diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux
problèmes de santé présents et potentiels, aux processus de vie d’une personne, d’une famille
ou d’une collectivité. Les diagnostics infirmiers servent de base pour choisir les
interventions de soins visant l’atteinte résultats dont l’infirmière est responsable».
(Définition approuvée par la 9ème compétence internationale sur les diagnostics infirmiers,
mars 1990).
Ici l’infirmière est habilitée à poser ce diagnostic et choisir les soins appropriés et les
exécuter.
L’infirmière est habilitée à identifier le problème seule, mais non à le traiter seule, car il
y aura une décision médicale d’examens radiologiques, sanguins, et donc il s’agit d’une
compétence médicale.
« Un problème en collaboration est un jugement posé par l’infirmière sur des complications
reliées à certaines maladies ou à leur traitement et sur lesquelles elle peut, d’une part,
intervenir d’une manière autonome et, d’autre part, travailler en collaboration avec le
médecin».(PHANEUF M., GRONDIN)
CCL :
L’infirmier prendra soin d’exercer son rôle en partenariat avec l’ensemble des
professionnels de santé autour des patients. La complémentarité des diagnostics de chaque
partenaire de santé (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, assistantes sociales,
psychologues, diététiciens …) assurent la définition et la mise en œuvre d’une stratégie
thérapeutique pertinente pour un patient donné.
Rassembler les données infirmières autour des intitulés des diagnostics paraît être une
démarche judicieuse pour le partage des informations professionnelles. L’exemple de la
recherche sur Internet, illustre parfaitement ce propos. Plus que jamais le choix de mots clé
consensuels est indispensable, car le diagnostic infirmier est :
Aujourd’hui les infirmiers ont clairement adopté les « transmissions ciblées » ; cette méthode
de structuration des observations paramédicales a largement convaincu les professionnels car
elle permet, notamment, un accès rapide à l’information. En effet la notion de cible met en
évidence les évènements significatifs de la prise en charge des patients et permet un meilleur
suivi et une efficacité des décisions médicales. Le diagnostic infirmier est un intitulé de cible
très approprié ; il recense toutes les qualités requises d’une cible pertinente. Les termes sont
succincts, explicites et professionnels. Dans ce contexte, les infirmiers ont déjà adopté, sans le
savoir vraiment, de nombreux diagnostics infirmiers de l’AFEDI comme : Constipation,
Douleur, Anxiété, Peur, Risque de fausse route, Hyperthermie, Nausée, Vomissements ….
Dans les listes de cibles prévalentes des unités de soins, les diagnostics infirmiers sont donc
déjà très présents !
Précisons qu’il est essentiel de faire un choix parmi la liste des diagnostics ; tous ne
représentent pas forcément une cible pertinente, dont la qualité première est de mettre le doigt
sur l’événement. Ainsi, les termes « Rougeur » ou « Brûlure » répondent mieux aux critères
d’une cible que le diagnostic plus global « d’Atteinte à l’intégrité des tissus » ; ou encore les
mots « logorrhée » ou « mutisme » sont plus précis que « Communication verbale altérée». La
caractéristique la plus explicite est alors ciblée.
Si tous les infirmiers regroupaient leurs travaux autour des diagnostics infirmiers appropriés,
le partage des connaissances serait potentialisé et la recherche en soins infirmiers s’en
trouverait renforcée. Exemples :
Les travaux relatifs aux difficultés d’intégration des personnes âgées en maison de
retraite, peuvent être regroupés sous le diagnostic « Syndrome d’inadaptation au
changement de milieu » ;
Les écrits relatifs aux risques de blessure et au manque de soins d’un côté du corps, en
cas d’hémiplégie, peuvent être recensés sous le terme « Négligence de l’hémicorps »
Les diagnostics infirmiers représentent dans ce contexte, les mots clé indispensables au
partage de connaissances et à la recherche en soins. De plus, les Evaluations des Pratiques
Professionnelles (EPP), telles que définies aujourd’hui par l’HAS, exigent des professionnels
de santé, des démarches rigoureuses en terme d’évaluation et de références de pratique ; les
classifications en soins répondent à cela : Les NOC procurent des indicateurs d’évaluation très
pertinents, au regard de problématiques de soins clairement définies par la NANDA.
Si les équipes de soins sont capables de dénombrer avec précision les diagnostics médicaux
prévalents de leur unité (42% de cancer de la prostate, 28% de Fracture du col du fémur….),
ils leur est plus difficiles de présenter les diagnostics infirmiers associés (56% de Douleur
aiguë, 22% d’incontinence urinaire chronique, 18% de « dysfonctionnement sexuel » …). Ce
descriptif présente pourtant un intérêt certain ; en effet, non seulement il peut permettre
d’orienter un choix de stage de formation (infirmier, aide-soignant …) mais surtout, il donne
Associés aux résultats en soins (en lien avec la classification des résultats en soins infirmiers «
NOC »), les diagnostics permettent la mesure de l’efficacité des soins. Identifiés pour un
patient donné ou un groupe de personnes, ils permettent d’évaluerl’évolution de la situation
initiale du patient, en termes de maintien, d’amélioration ou d’aggravation. Exemple :
Les entretiens de relation d’aide et les anxiolytiques prescrits n’ont pas atteint les
objectifs escomptés : l’anxiété modérée du patient s’est aggravée en 3 jours ; il
présente désormais une anxiété grave.
Associée aux autres classifications de soins, la nomenclature des diagnostics infirmiers est
aujourd’hui incontournable à l’informatisation des dossiers patients. Elle permet la
formulation des bases de données infirmières relatives aux problématiques, interventions et
résultats de soins, pour un secteur de soins donné.
Outre le fait de nous permettre l’économie de longues heures de recherche de termes, ces
classifications, validées au niveau internationales, nous permettent une exploitation statistique
des données, tant au niveau local, qu’à une échelle bien plus large
Si certains des intitulés diagnostics peuvent être quelque fois contestés, soit par le choix des
mots , éloignés du vocabulaire courant utilisé (Risque d’aspiration…), soit par des aspects de
la santé peu ou pas pris en charge par les infirmières ( perturbation du champ énergétique,
détresse spirituelle …), ou encore par le champ d’intervention perçu trop proche du médical
(Déficit du volume liquidien …), il n’en reste pas moins vrai que la majorité des diagnostics
proposés représente une grande richesse. Les résistances françaises s’appuient souvent sur ces
remarques, qui me semblent bien regrettables et nous privent d’un levier, d’une force et d’un
puissant facteur de professionnalisation. L’important est de choisir judicieusement dans ces
nomenclatures, tout ce qui nous permettrait d’optimiser nos propres pratiques de soins, en
phase avec nos valeurs, notre culture et nos ressources. « L’offre » est déjà très satisfaisante,
et il serait souhaitable de contribuer activement au développement de ces classifications de
soins. Elles font déjà l’objet d’une recherche permanente, au niveau international ; de plus en
plus de pays y participent, et nos voisins européens ont déjà compris l’intérêt qu’elles
représentent. Citons par exemple la Belgique qui intègre les NIC dans leur système
d’évaluation national (DIRHM), l’Espagne qui a créé le premier diagnostic européen (Mode
de vie sédentaire), et de nombreux hôpitaux d’Allemagne et d’Autriche qui, malgré leur
Enfin…
Les classifications peuvent nettement améliorer la visibilité des soins. Si nous voulons exister
dans le système de santé, il est en effet urgent de rendre visibles lessoins infirmiers. Les
diverses classifications4 représentent un moyen fiable, qui permet d’identifier et de mesurer
avec efficience les soins infirmiers. Nous pourrons ainsi les développer, les financer à leur
juste valeur, et prendre part aux décisions politiques.
Monsieur Olivier a 40 ans. Il y a 2 jours, il a été opéré d'un triple curage inguinal gauchedans
un contexte de métastases ganglionnaires d'un mélanome au pied gauche (exérèseil y a 3 ans).
Il connaît le diagnostic et attend les résultats de la biopsie. Sa sortieest prévue dans 5 jours.
Il est marié, exerce une activité professionnelle physique qui prend une place importantedans
sa vie.
Sur le plan psychologique, il est très anxieux dans l'attente des résultats des analysesdes
ganglions, qui lui seront donnés la semaine prochaine par le chirurgien qui a
pratiquél'intervention.
À ce jour
Il lui est difficile de réduire ses activités et de rester au repos, il dit ne pas avoir le choix.
Il est sous traitement anticoagulant et est porteur de bas de contention. Il n'a aucunsigne de
thrombose.
La priorité du jour est l'anxiété et le rappel des précautions à prendre pour éviter les
complications suite à son intervention.
L'infirmière profite du moment du soin pour être à son écoute et l'invite à communiquer
(relation d'aide informelle). À la suite de cet entretien deux diagnostics infirmiers peuvent être
posés en accord avec Monsieur Olivier.
Anxiétéen lien avec l'attente des résultats se manifestant par une verbalisation de
soninquiétude en ce qui concerne son avenir.
Données :
Pendant le soin, Monsieur Olivier demande à l'infirmière si les résultats sont arrivés, si d'après
elle, il est fréquent que le mélanome évolue. Il a lu qu'il y avait peu de traitements possibles
dans ces situations.
rechercher avec lui ses propres stratégies d'adaptation pouvant l'aider dans cemoment
difficile (par exemple : la présence d'un tiers le rassure).
Résultats :
À sa demande, une relation d'aide formelle est mise en place. Un entretien quotidien de
Données :
Monsieur Olivier verbalise son ressenti quant à la perte provisoire de son activité
professionnelleet les répercussions sur sa vie familiale. Il évoque un sentiment de honte liéau
fait de ne plus pouvoir travailler et « d'être une charge » pour sa famille.
Actions :
L'infirmière l'écoute, l'aide à clarifier ce qu'il ressent, l'informe et le réconforte sans lerassurer
trop vite.
Elle le soutient dans les options qu'il envisage et renforce les aspects positifs de sapersonnalité
(volontaire, entreprenant, a toujours pu résoudre les défis dans sa vie).
Résultats
Monsieur Olivier parle de ses deux petites nièces et de sa famille comme personnesressources
qu'il voyait peu à cause de son travail. Cet arrêt de travail va finalement luipermettre de
prendre du temps avec eux : il envisage d'aider ses nièces dans leur suiviscolaire.
Les transmissions ciblées rendent compte de cette démarche relationnelle. Unou des
problèmes sont ciblés, étayés par des données, des actions sont mises enœuvre, les résultats
évalués avec réajustement, si besoin.