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DROIT DES AFFAIRES

La distribution de dividendes est l'expression essentielle de la vocation des associés aux bénéfices
réalisés par la société, dont la contrepartie est la participation aux pertes de celle-ci et qui est un
élément essentiel du contrat de société.
Les dividendes perçus depuis le 1er janvier 2018 par des personnes physiques domiciliées en
France sont obligatoirement soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé « flat
tax », assis sur leur montant brut.

Retrouvez dans ce livre blanc un extrait de l’ouvrage « Distribution de dividendes » consacré aux
modalités d’imposition des dividendes concernant les associés personnes physiques.

Modalités d'imposition des dividendes

A. Associés personnes physiques

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Par dérogation, le contribuable peut cependant opter pour l'imposition au barème progressif :
cette option, expresse et irrévocable, permet de n'être imposé que sur 60 % des dividendes
mais, globale, elle vaut pour l'ensemble des revenus, gains nets, plus-values et créances
entrant dans le champ du PFU (CGI art. 158, 3 267).
Un prélèvement, non libératoire de l'impôt sur le revenu (PFNL), est au préalable pratiqué
à la source (sauf exception).
Les dividendes versés à des non-résidents font en principe l'objet d'une retenue à la source.
Donnent également ouverture à retenue à la source les produits payés dans certains États ou
territoires non coopératifs.
Les produits des titres inscrits au bilan d'un entrepreneur individuel titulaires de
bénéfices industriels et commerciaux ou de bénéfices agricoles ne sont pas compris
dans ses résultats imposables. Ils sont déduits extra-comptablement et imposés dans
la catégorie des revenus de capitaux mobiliers selon les règles de droit commun.
L'exploitant peut toutefois opter pour la prise en compte de ces dividendes dans son
résultat professionnel sous les conditions posées à l'article 155, II-3 du CGI (BOI-
BIC-PDSTK-10-20-10 nº 1).
Fait générateur
71
Les dividendes sont taxés à l'impôt sur le revenu au titre de l'année au cours de laquelle le
contribuable en a la disposition.

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Lorsqu'ils sont payables en espèces, les dividendes sont soumis à l'impôt au titre de l'année
soit de leur paiement en espèces ou par chèques, soit de leur inscription au crédit d'un compte.
Les dividendes perçus en nature sont imposables au titre de l'année au cours de laquelle ils
sont mis à la disposition du bénéficiaire.

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Les dividendes inscrits en comptabilité au compte courant personnel d'un associé sont
regardés comme mis à sa disposition et l'intéressé peut être imposé à raison des sommes
correspondantes (CE 8-11-1978 nº 4233 : RJF 12/78 nº 521 275), même si l'assemblée
générale des actionnaires approuvant les comptes de l'exercice et autorisant la distribution de
dividendes ne s'est tenue que l'année suivante (CAA Paris 31-5-2007 nº 05-1724 : RJF 1/08
nº 46 292). L'associé peut prouver qu'il était dans l'impossibilité de prélever effectivement
les sommes, pour des raisons indépendantes de sa volonté. Mais l'abandon express d'une
partie des dividendes inscrites au crédit du compte courant personnel les rend imposables
quelle que soit la situation de trésorerie de l'entreprise (CE 31-7-2009 nº 301191 : RJF 11/09
nº 905 296).
En revanche, l'inscription des dividendes dans un compte collectif d'actionnaires de
« dividendes à payer » ne vaut pas paiement effectif (en ce sens : CE 15-1-1992 nº 111379 :
RJF 3/92 nº 403 278 ; CE 15-4-2011 nº 310272 : RJF 7/11 nº 776 298).

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Le contribuable qui fait donation à une fondation du droit de percevoir des dividendes
d'actions est imposable à l'impôt sur le revenu sur ces dividendes dont il a conservé la
disposition, dès lors que les actions n'ont pas fait l'objet d'un démembrement de propriété (CE
12-2-2014 nº 361867 : RJF 5/14 nº 424 302).

1. Prélèvement forfaitaire non libératoire


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L'année de leur paiement, les dividendes sont, sauf exception, soumis à un prélèvement
forfaitaire de 12,8 %, non libératoire de l'impôt sur le revenu. Ce prélèvement, effectué en
règle générale par la société distributrice ou l'établissement payeur du dividende, est
imputable sur l'impôt sur le revenu dû l'année suivante (CGI art. 117 quater 267).
a. Champ d'application
76
Le prélèvement est applicable aux dividendes perçus par les personnes physiques
domiciliées fiscalement en France au sens de l'article 4 B du CGI.
Sont ainsi regardées comme ayant leur domicile en France :
- les personnes qui ont en France leur foyer ou leur lieu de séjour principal ;
- celles qui exercent en France une activité professionnelle, salariée ou non, à moins qu'elles
ne justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire ;
- celles qui ont en France le centre de leurs intérêts économiques.
Pour qu'un contribuable soit domicilié en France, il suffit qu'il remplisse l'un de ces critères.

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Il s'applique aux contribuables qui perçoivent les dividendes dans le cadre de la gestion de
leur patrimoine privé :
- soit directement ;
- soit dans le cadre d'une indivision ;
- soit par l'intermédiaire d'une société de personnes exerçant une activité civile (par exemple,
une société civile de portefeuille) et dont les associés sont imposés dans les conditions de
l'article 8 du CGI (BOI-RPPM-RCM-30-20-10 nº 260).
Le prélèvement forfaitaire n'est pas applicable aux dividendes qui sont pris en compte pour la
détermination du bénéfice imposable d'une entreprise industrielle, commerciale,
artisanale ou agricole, ou d'une profession non commerciale (CGI art. 117 quater,
I-2-a)  267, y compris lorsque ces revenus distribués sont retranchés du résultat de
l'entreprise ou du professionnel libéral pour être imposés à l'impôt sur le revenu dans
la catégorie des revenus de capitaux mobiliers au nom du bénéficiaire (BOI-RPPM-
RCM-30-20-10 nº 250).

78
Le prélèvement forfaitaire non libératoire concerne l'ensemble des revenus distribués de
source française ou étrangère, qu'ils répondent ou non aux conditions d'éligibilité de
l'abattement de 40 % ((107 s.)).

79
Le prélèvement forfaitaire ne s'applique pas aux revenus des titres détenus dans un PEA ou
un PEA-PME. Cette règle s'applique y compris lorsque ces revenus sont imposables à l'impôt
sur le revenu au titre de l'année de leur paiement en application de l'article 157, 5º bis du CGI
(produits des placements effectués en actions ou parts de sociétés non cotées sur un marché
réglementé ou un système multilatéral de négociation imposables à l'impôt sur le revenu, pour
la fraction de ces produits excédant 10 % du montant desdits placements) (BOI-RPPM-RCM-
30-20-10 nº 250).
80
Le prélèvement n'est pas non plus applicable aux revenus payés par un établissement payeur
établi hors de France à des personnes appartenant à un foyer fiscal dont le revenu fiscal de
référence de l'avant-dernière année est inférieur à 50 000 euros pour les contribuables
célibataires, divorcés ou veufs et à 75 000 euros pour les contribuables soumis à imposition
commune.
La non-application du prélèvement est de droit, sans que le contribuable ait à demander de
dispense.

b. Dispense de prélèvement
81
Sous condition de revenus, certaines personnes peuvent, à leur demande, être dispensées du
paiement du prélèvement forfaitaire non libératoire. Sont visées les personnes physiques
appartenant à un foyer fiscal dont le revenu fiscal de référence (RFR) de l'avant-dernière
année est inférieur à :
- 50 000 euros, pour les contribuables célibataires, divorcés ou veufs,
- 75 000 euros, pour les contribuables soumis à une imposition commune.

Revenu fiscal de référence à prendre en compte


82
Le revenu fiscal de référence, défini à l'article 1417, IV-1º du CGI 267, est mentionné sur
l'avis d'imposition. Peuvent ainsi être dispensées du prélèvement en 2019 (année N) à raison
des dividendes perçus en 2019, les personnes appartenant à un foyer fiscal dont le revenu
fiscal de référence 2017 (année N – 2) indiqué sur l'avis d'imposition à l'impôt sur les revenus
de 2017 (reçu en 2018) est inférieur aux limites précitées.
Le contribuable qui choisit de formuler sa demande de dispense dans le courant de l'année avant
réception des avis d'imposition le fait sous sa seule responsabilité (BOI-RPPM-RCM-30-20-10
nº 110).

83
En cas de changement de situation familiale du contribuable bénéficiaire des revenus
l'année N – 1 au cours de laquelle où la demande de dispense doit être effectuée (divorce,
séparation, décès, mariage ou conclusion d'un Pacs), le RFR à prendre en compte reste celui
du foyer fiscal auquel ce contribuable appartenait l'année précédant celle où la demande de
dispense est susceptible d'être faite (RFR N – 2) (BOI-RPPM-RCM-30-20-10 nº 130).

84
En cas de décès du conjoint au cours de l'année N – 2, il convient de retenir pour le calcul
du RFR, la somme des RFR du foyer fiscal du 1er janvier à la date du décès et du foyer fiscal
du conjoint survivant du décès au 31 décembre N – 2. Le seuil d'appréciation du RFR à retenir
est celui de 75 000 euros applicable aux contribuables soumis à une imposition commune
(BOI-RPPM-RCM-30-20-10 nº 140).
En cas de mariage en N – 2 avec dépôt de déclaration d'ensemble des revenus séparée et de
détention d'un compte commun, les deux codétenteurs doivent avoir un RFR N – 2 inférieur
au seuil et produire une demande de dispense pour que celle-ci soit effective (BOI-RPPM-
RCM-30-20-10 nº 170).

85
En cas de mariage en N de primo-déclarants rattachés en N – 2 au foyer fiscal de leurs
parents, chacun des conjoints doit se référer au RFR N – 2 du foyer fiscal de ses parents (BOI-
RPPM-RCM-30-20-10 nº 180).
86
Pour les comptes ouverts au nom d'un enfant en garde partagée, les établissements ne
disposant pas de cette information sont autorisés à accepter la demande de dispense présentée
par l'un quelconque des parents, même si ça n'est pas celui auprès duquel l'enfant est rattaché
fiscalement, dès lors que ce foyer fiscal remplit la condition liée au RFR (BOI-RPPM-RCM-
30-20-10 nº 160).

87
Les contribuables se domiciliant fiscalement en France en cours d'année doivent se référer
uniquement au RFR mentionné sur l'avis d'imposition relatif aux revenus de l'année N – 2. Le
RFR relatif à l'année N – 2 est donc nul pour un contribuable qui n'est domicilié en France
qu'à compter du 1er janvier N – 1 (BOI-RPPM-RCM-30-20-10 nº 120).

Demande de dispense
88
La demande de dispense doit être formulée auprès de l'établissement payeur des revenus, sous
la responsabilité du contribuable, avant le 30 novembre de l'année précédant celle du
paiement (soit le 30 novembre 2019 pour les dividendes à percevoir en 2020). Elle prend la
forme d'une attestation sur l'honneur par laquelle le contribuable indique que son revenu
fiscal de référence est inférieur aux limites de 50 000 euros ou 75 000 euros selon le cas (CGI
art. 242 quater 267). Faite sur papier libre, elle comporte l'identité et l'adresse du
contribuable. Un modèle de demande de dispense est reproduit  273).
Lorsqu'un client ayant formulé une demande de dispense en N – 1 décède en cours d'année
N, sa demande est applicable aux revenus perçus du 1er janvier N à la date à laquelle
la banque a connaissance du décès (BOI-RPPM-RCM-30-20-10 nº 90).
L'administration autorise les établissements payeurs à conserver les demandes de dispense
sous forme électronique (réception par mail d'un document scanné, scannage d'un document
papier, enregistrement électronique d'une demande formulée en ligne) (BOI-RPPM-RCM-30-
20-10 nº 290).

89
En cas d'achat de titres après le 30 novembre, la demande de dispense peut être déposée
auprès de l'établissement payeur lors de cet achat. Sont visés les contribuables qui procèdent à
l'achat d'actions ou souscrivent des parts de fonds auprès d'un établissement dont ils n'étaient
pas clients auparavant ou dans lequel ils ne possédaient aucun compte-titres (BOI-RPPM-
RCM-30-20-10 nº 320).

Exemple
Un contribuable célibataire, dont le RFR au titre de 2017 est inférieur à 50 000 euros, acquiert le
1er juin 2019 des titres de la société A qui procède à une distribution de dividendes en juillet 2019. Le
contribuable ne possédait auparavant aucun compte-titres dans son établissement bancaire. Il fournit
sa demande de dispense lors de l'acquisition des titres à son établissement bancaire. Les revenus
relatifs à ces titres perçus en 2019 sont dispensés du prélèvement.

90
La demande de dispense doit être effectuée :
- par l'usufruitier qui est le bénéficiaire des dividendes dans le cadre d'un compte démembré
(nue-propriété/usufruit) ;
- par la personne administrant les biens, lorsque le titulaire du compte est une personne
majeure sous tutelle, curatelle ou une personne mineure sous administration judiciaire ;
- sous réserve d'un mandat spécial, par la personne ayant procuration ;
- dans le cadre d'un compte multi-titulaires entre personnes n'appartenant pas au même foyer
fiscal en N – 2, par tous les cotitulaires de la demande de dispense conjointement.
Dans les autres cas seul le titulaire du compte peut signer la demande de dispense (BOI-
RPPM-RCM-30-20-10 nº 190).

91
Lorsque les titres donnant droit aux dividendes sont détenus par un club d'investissement ou
« club d'actionnaires », l'application du prélèvement diffère selon que le club est constitué en
indivision ou en société de personnes exerçant une activité civile (BOI-RPPM-RCM-30-20-10
nº 330).
Dans le cas d'une indivision, les membres doivent informer individuellement l'établissement
payeur des revenus (le teneur de compte de l'indivision) que leur RFR est inférieur au seuil
pour être dispensé du prélèvement. En pratique, chaque indivisaire formule sa demande de
dispense au titre des revenus perçus en N auprès du teneur de compte de l'indivision avant le
30 novembre N – 1.
Dans le cas d'une société visée à l'article 8 du CGI (société de personnes exerçant une
activité civile), les associés informent individuellement leur établissement payeur (c'est-à-dire
la société de personnes) que le RFR N – 2 de leur foyer fiscal est inférieur au seuil pour être
dispensé du prélèvement. En pratique, chaque associé formule sa demande de dispense au titre
des revenus perçus en N auprès de la société de personnes dont il est membre (cas d'une
société civile de portefeuille) avant le 30 novembre N – 1.

92
Dans le cas d'un transfert de compte pour lequel une demande de dispense a été produite, il
appartient au contribuable de formuler lui-même une demande de dispense à son nouvel
établissement bancaire (BOI-RPPM-RCM-30-20-10 nº 200).
Révocation de la demande
93
Un contribuable peut révoquer sa demande de dispense. Cette révocation concerne
uniquement les revenus perçus en N postérieurement à la demande de révocation (BOI-
RPPM-RCM-30-20-10 nº 100).

Sanctions
94
La présentation d'une attestation erronée par une personne dont le revenu fiscal de référence
dépasse en fait les limites permettant de bénéficier de la dispense de prélèvement entraîne
l'application d'une amende égale à 10 % du montant des prélèvements ayant fait l'objet d'une
dispense à tort (CGI art. 1740-0 B)  267.

95
L'établissement payeur des revenus est tenu de produire l'attestation sur demande de
l'administration. À défaut, une amende de 150 euros est due (CGI art. 1736, VIII)  267.

c. Liquidation du prélèvement
Fait générateur
96
Le fait générateur d'imposition au prélèvement forfaitaire non libératoire intervient à la date
de perception des dividendes par le contribuable (sur cette notion, voir 71 s.).

Assiette
97
Le prélèvement forfaitaire est calculé sur le montant brut des revenus perçus, c'est-à-dire
sans abattement d'assiette ni déduction des frais et dépenses effectués en vue de l'acquisition
et de la conservation du revenu (notamment frais d'encaissement et droits de garde).

Taux
98
Le prélèvement forfaitaire non libératoire est liquidé au taux de 12,8 %.

d. Interdiction de prise en charge par le débiteur

99
Il est formellement interdit au débiteur de prendre en charge le prélèvement forfaitaire (CGI
art. 1671 C).
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