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Président Rapporteur
M. d'HERVE Mme Agathe DUGUIT-LARCHER
Rapporteur public Avocat(s)
M. SAVOURE ADDEN AVOCATS
Texte intégral
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Vu la procédure suivante :
Procédure contentieuse antérieure
Mme B... a demandé au tribunal administratif de Grenoble d'annuler le titre exécutoire d'un montant de 609 euros émis à son encontre le 27 mars 2020 par l'ordonnateur
de la commune de Combloux au titre des frais de secours exposés après sa chute sur une piste de ski.
Par une ordonnance n° 2004385 du 6 octobre 2020, la vice-présidente du tribunal administratif de Grenoble a rejeté la requête comme portée devant un ordre de
juridiction incompétent pour en connaître.
Procédure devant la Cour
Par une requête, enregistrée le 7 décembre 2020, Mme B..., représentée par Me Gosseye, demande à la cour :
4°) de mettre à la charge de l'Etat une somme de 5 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Elle soutient que :
- le juge administratif est compétent pour statuer sur les titres exécutoires se rapportant à des frais de secours sur les pistes de ski ; seul le contentieux de la responsabilité
des exploitants des pistes de ski relève de la compétence du juge judiciaire ;
- elle n'a jamais reçu le titre exécutoire mais seulement une lettre de relance ;
- la lettre de relance est entachée d'un défaut de motivation ;
- à défaut d'une délibération préalable du conseil municipal sur les conditions de remboursement des frais de secours en montagne, le titre exécutoire méconnaît l'article
R. 2321-7 du code général des collectivités territoriales ;
- à supposer qu'une telle délibération ait été adoptée, elle n'a pas été régulièrement publiée de sorte qu'elle n'a pas été informée des tarifs en vigueur ; elle n'a pas plus été
informée lors de sa chute du montant de ces frais ;
- il n'est pas établi que les tarifs pratiqués aient été ceux figurant dans cette délibération ;
- sa prise en charge a été effectuée par une ambulance privée, dans des conditions opaques, sans que les tarifs des services sanitaires ne soient fixés et sans qu'il ne soit
précisé que ces derniers relevaient d'un marché public ;
- le titre exécutoire ne fait pas mention des qualifications des pisteurs-secouristes et des modalités dans lesquels les secours se sont déroulés.
La commune de Combloux, à laquelle la requête a été régulièrement communiquée, n'a pas présenté d'observations.
Vu :
- le code général des collectivités territoriales ;
- la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne ;
- le code de justice administrative.
DÉCIDE :
Article 1er : L'ordonnance n° 2004385 du 6 octobre 2020 de la vice-présidente du tribunal administratif de Grenoble est annulée.
Article 2 : Mme B... est renvoyée devant le tribunal administratif de Grenoble pour qu'il soit statué sur sa demande.
Article 3 : Le surplus des conclusions de sa requête est rejeté.
Article 4 : Le présent arrêt sera notifié à Mme A... B... et à la commune de Combloux.
N° 20LY03584
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Analyse
Abstrats
17-03-02-07-02 Compétence. - Répartition des compétences entre les deux ordres de juridiction. - Compétence déterminée par un critère jurisprudentiel. -
Problèmes particuliers posés par certaines catégories de services publics. - Service public industriel et commercial.