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Devoir : Histoire de la logistique.

Le rôle de la logistique a été crucial dans le développement de l’humanité au cours du temps. Depuis
ses origines, son histoire commence par les premières civilisations humaines, qui ont pris conscience
du besoin d’approvisionnement et de transport de marchandises pour survivre, jusqu’aux systèmes
complexes de gestion et de distribution modernes, l’évolution de la logistique en a fait un axe principal
du monde des affaires.

Le terme logistique a comme racine grecque « logisteuo » signifiant avant tout administrer.
Jules César, général, homme politique et écrivain romain avait introduit la fonction de "Logista" au
sein de ses légions. Cette fonction était attribuée à un officier chargé de superviser les déplacements de
l'armée, avec pour mission d'organiser le campement et de veiller à l'approvisionnement en nourriture.

Les Grecs et les Romains de l’Antiquité connaissaient déjà le concept de logistique dans le cadre du
transport des biens et des vivres, surtout dans le domaine militaire.
La logistique militaire a pour mission d'assurer l'approvisionnement et l'entretien des troupes,
garantissant ainsi le maintien de leurs capacités opérationnelles. Elle repose sur la constitution de
stocks divers, leur gestion, et leur acheminement jusqu'au lieu des combats. Étant une donnée
permanente depuis l'Antiquité, la logistique militaire conditionne fondamentalement la capacité d'une
armée à mener la guerre. Ainsi, la bataille elle-même représente l'aboutissement d'un processus
d'approvisionnement qu'il est nécessaire d'installer et d'entretenir en fonction des directives du
commandement.
Dans les temps modernes, la planification opérationnelle intègre systématiquement un volet logistique.
L'histoire militaire démontre en effet que la réussite ou l'échec sur le champ de bataille dépendent
largement d'une logistique bien menée ou mal conçue. Elle contribue de manière significative à
prendre l'ascendant sur l'ennemi ou à subir une défaite.

L’invention de la logistique par Jomini :

Comme cité auparavant, la logistique, d’une grande partie, est d’origine militaire :
Dès 1838, le Suisse Antoine-Henri de Jomini, Jomini, un Suisse qui est à la fois un militaire engagé et
un théoricien dégagé, qui combattait dans l’armée de Napoléon, pose dans son Précis de l’art de la
guerre les bases de la logistique moderne.
Le Suisse Antoine-Henri de Jomini surnommé le devin de Napoléon et cité par plusieurs auteurs
comme un pionnier de la logistique et le précurseur des théories logistiques modernes, dédie un
chapitre entier à la logistique de son ‘Précis de l’art de la guerre’.
Le premier élément qui va aider Jomini à être le théoricien originel de la logistique sont les
bouleversements qui ont lieu à son époque dans l’art de faire la guerre. Pour fonctionner, une armée
doit être réapprovisionnée en nourriture pour les hommes, en fourrage pour les chevaux et en
munitions et poudre pour les armes à feu. Or, les volumes sont faramineux. Perjés estime ainsi qu’une
armée de 60 000 hommes avait sous Louis XIV besoin chaque jour de 1 000 tonnes de fourrage pour
les chevaux et de 90 000 rations de pain, une ration étant estimée à 734 g de pain par jour. Ces
contraintes d’approvisionnement conduisent alors à la création par les armées de magasins. Ces stocks
stratégiques sont logiquement localisés dans les places fortes, qui jouent un rôle crucial, mais ont
l’inconvénient de contraindre fortement les mouvements, parce qu’une partie de l’armée doit rester
pour garder la place forte en prévision d’une attaque ennemie, et l’armée qui attaque ne peut s’éloigner
trop de ces places fortes, sous peine d’être en rupture d’approvisionnement. Dans ce contexte, l’enjeu
crucial des guerres pré-napoléoniennes est de prendre les places fortes de l’ennemi.
La fin du XVIIIe siècle va voir arriver deux bouleversements qui vont mettre à mal ce paradigme de la
guerre de position et amener au développement des guerres de mouvement. Le premier est technique
et tient au développement de l’artillerie qui permet de prendre les places fortes beaucoup plus
aisément, et amoindrit leur rôle autrefois crucial. Le second concerne la croissance des armées, qui
vont sensiblement augmenter pour atteindre parfois le nombre de 250 000 hommes. Du fait de cette
croissance, il devient alors possible de laisser une partie de l’armée protéger les places fortes du pays
et, avec une autre partie de l’armée, d’attaquer l’ennemi.
Napoléon va pour cela tirer parti de deux décisions importantes qui ont été prises avant lui au XVIIIe
siècle par l’armée française.
 La première est l’adoption du système « Gribeauval » qui consiste à standardiser l’artillerie
française conçu par Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval officier et ingénieur, le système
« Gribeauval » a en effet été pensé dans l’objectif de disposer d’un système d’artillerie qui,
tout en conservant la même puissance de feu, soit d’une grande mobilité.
 La seconde décision est l’adoption par l’armée du système divisionnaire, qui consiste à
fractionner l’armée en divisions, toutes à peu près du même effectif.
Cette décomposition permet :
 D’abord de libérer l’armée des contraintes d’approvisionnement qui pesaient sur elle
jusqu’alors.
 Ensuite d’accélérer les mouvements de l’armée.
 Enfin, elle permet à une division de résister à l’aide de son artillerie à une armée ennemie
pendant le temps nécessaire pour faire venir d’autres divisions sur le champ de bataille.
Pour Jomini, la logistique et plus largement l’art militaire doivent en effet absolument faire l’objet
d’un enseignement. C’est dans cet esprit qu’il va pousser à la création, au sein de l’armée russe,
d’une académie militaire. C’est aussi dans la perspective d’instruire le fils du tsar Nicolas 1er qu’il
écrira son fameux Précis de l’art de la guerre, véritable manuel à destination du jeune héritier.
Jomini va même, comme illustré plus haut, jusqu’à appuyer son enseignement sur l’utilisation de
cas exemplaires de batailles. Une école, des ouvrages, la méthode des cas : on retrouve ici les
éléments qui structurent le projet pédagogique de la gestion !

Le parcours de la logistique :
L’origine de la logistique remonte aux civilisations anciennes telles que la
Mésopotamie, l’Égypte, la Chine et Rome, qui ont développé des systèmes de
transport et de stockage pour approvisionner les armées, les villes et les
Antiq commerces. Pour cela, elles utilisaient des charrettes, des bateaux et des bêtes de
uité somme, et créaient des routes et des entrepôts stratégiques.

Au cours de cette période, les guildes et les routes commerciales ont joué un rôle
Moy central dans l’échange de marchandises. Dans les marchés, des méthodes de
stockage et de distribution ont été conçus.
en
âge

Le XVIIIe siècle a marqué un tournant dans la logistique. Le développement des


Révol machines, des chemins de fer et des bateaux à vapeur a transformé les systèmes
ution de transport et a permis une circulation plus rapide et plus efficace des
marchandises.
indust
rielle

La logistique devient un domaine d’étude et de recherche plus formel. La


production de masse, la mondialisation et l’adoption de technologies telles que le
XXe téléphone, la radio et, plus tard, l’internet ont transformé la gestion logistique. La
méthode du juste à temps et la gestion de la chaîne d’approvisionnement ont été
siècl
introduits.
e

Avec les progrès du numérique et la naissance de l’ère de l’information, la logistique


a subi des changements radicaux. Des systèmes de gestion d’entrepôt et de
L’ère transport, des codes-barres et des RFID (L’identification par radiofréquence est une
technologie qui permet d’identifier des objets de manière unique par des ondes
num
radio et, qui plus est, de capturer des centaines d’objets à la fois), ainsi que des
ériqu systèmes de suivi et de traçabilité en temps réel ont vu le jour.
e

La « logistique 4.0 » repose sur la digitalisation, l’intelligence artificielle, l’internet


des objets (IoT) et l’automatisation robotisée des processus (RPA). L’optimisation
Logist des itinéraires, l’utilisation de véhicules autonomes et la mise en place d’entrepôts
ique robotisés sont quelques exemples de cette nouvelle ère technologique.
4.0

Avec l’avènement de l’industrie 5.0, terme forgé par la Commission européenne, la


logistique vise à encourager d’autres fins également décisives pour l’avenir du
Logis secteur, telles que le bien-être humain, le développement durable ou la résistance.
tique La logistique 5.0 stimule aussi la consolidation de stratégies de résilience destinées
5.0 à renforcer le secteur face aux perturbations soudaines de la chaîne
d’approvisionnement, telles que celle provoquée par la pandémie de coronavirus.

L’histoire militaire démontre en effet qu’une logistique bien menée ou mal conçue conditionne le
succès ou l’échec sur le champ de bataille, et contribue à prendre ou à perdre l’ascendant sur l’ennemi.
La logistique militaire avait pour principale mission d’assurer l’approvisionnement et l’entretien des
troupes en campagne pour leur permettre de conserver leurs forces. Elle reposait sur la constitution de
stocks, leur gestion et leur acheminement jusqu’au lieu des combats. Elle conditionnait la capacité
d’une armée à faire la guerre, de sorte que la bataille elle-même n’est que l’aboutissement de tout un
processus d’approvisionnements, qu’il faut installer et entretenir. Dans les temps modernes, la
planification opérationnelle inclut toujours un paragraphe logistique.

Au IVe siècle avant J.C., les deux penseurs avaient des idées tout à fait différentes :
Le penseur chinois Sun Tsé

A l'inverse, Alexandre
Son idée principale était allégeait
la nécessité d'en disposer considérablement ses
des chariots convois de chariots pour
utiliser des animaux de

Alexandre le Grand
d'approvisionnement
pour soutenir une armée bât (mules, chevaux,
en guerre en campagne. chameaux), plus rapides.
le fantassin portait sur lui
tout son équipement et
des provisions de
marche.

Lors de la conquête de la Gaule, Jules César a créé une fonction « logista » et charge un officier de
s’occuper des mouvements de ses légions pour organiser les campements et constituer des dépôts dans
les villes soumises. Si, durant les déplacements, le légionnaire se déplace en portant sur lui tous ses
impédimenta, l’armée romaine déploie une logistique faite de milliers de mules, de bœufs, de chevaux
et de chariots pour acheminer vers l’avant vivres, fourrage, etc., soit tout ce qui conditionne la capacité
d’une légion à se déplacer et à se battre. Par ailleurs, le développement de l’important réseau de
« voies romaines » aura aussi pour but de faciliter les déplacements des légions d’un bout à l’autre de
l’Empire.
Avec l’apparition des armées permanentes, la question se pose de savoir comment les faire vivre en
campagne, celle-ci ne peut se déplacer librement sans le soutien d’une logistique soigneusement
préparée. Une entrée en guerre implique la constitution de magasins. C’est ce que fait l’armée
suédoise de Gustave Adolphe, et celle de l’Anglais Marlborough, au début du siècle suivant, qui
font préparer les étapes par les magistrats des villes qu’ils devaient traverser.
Ensuite, Napoléon accordera quant à lui un soin particulier à la constitution de magasins le long des
étapes prévues pour les déplacements de la Grande Armée et en décidant par un processus itératif des
futures zones d’opération, en fonction de la capacité de ces magasins à la faire subsister. Le nombre de
chariots augmentera constamment avec le temps, mais avec un train des équipages (bagages
personnels et régimentaires) réduit. Et il crée, en mars 1807, le train des équipages militaires,
première véritable formation logistique militaire.
Et c’est Jomini qui fait entrer le terme logistique dans le vocabulaire militaire, mais il lui donne un
sens très large qui n’inclut pas encore la partie relative aux approvisionnements. Son contenu reste
d’ailleurs incertain jusqu’au début du XXe siècle, et c’est le développement des moyens de transport
qui va lui donner un sens plus concret. La guerre de Sécession (1861-1865), aux États-Unis, sans
doute le premier conflit moderne, en donne l’occasion, en révélant l’importance des possibilités
logistiques du chemin de fer, et même du bateau à vapeur. En Europe, la Grande Guerre fait jouer au
rail un rôle déterminant dans la concentration des armées, dès l’entrée en guerre de 1914, puis dans
leur soutien. En raison de l’importance des effectifs engagés, la logistique prend en peu de temps une
dimension considérable. Le chemin de fer, puis l’automobile, et l’industrialisation des
approvisionnements va permettre à ces derniers de s’appuyer sur des bases arrière de plus en plus
lointaines. À partir de 1917, l’automobile et le camion se révèlent d’un emploi beaucoup plus souple
que le chemin de fer et le moteur se substitue rapidement au cheval. Par voie de conséquence, le
carburant devient la ressource sensible et un service particulier, celui des Essences, prend en charge
une logistique d’un type nouveau, celle des carburants. La Deuxième Guerre mondiale, qui met un
terme aux convois de chevaux, voit les besoins en matériels, munitions et carburants atteindre des
proportions gigantesques. Les Allemands les premiers mettent en œuvre pendant la Blitzkrieg une
logistique moderne, mais qui atteint ses limites lorsqu’elle ne peut plus suivre le rythme des chars. Les
Américains rencontrent, à leur tour en Europe, les mêmes difficultés et le rythme de l’avance des
armées alliées dépend désormais des possibilités logistiques, qu’elles soient ferroviaires, routières,
voire aériennes dans certains cas. Il est bon de savoir qu’une division blindée américaine consommait
400 tonnes d’essence par jour. E c’est cette même Guerre mondiale qui a fait que la logistique soit
reconnue comme une branche majeure de l’art de la guerre, quand les Américains imposeront leurs
concepts qui vont être généralisé que par la suite.
Les évolutions technologiques vont par ailleurs remettre en cause la linéarité des déploiements
logistiques en vigueur depuis l’Antiquité, avec un système arrière-avant reposant sur l’échelonnement
de bases de plus en plus légères au fur et à mesure de la proximité avec l’ennemi.

Résumé :

La logistique, au fil de l'histoire, a traversé plusieurs phases d'évolution, passant d'une simple gestion
des flux physiques à une discipline holistique intégrant stratégie, technologie et adaptation continue
aux besoins changeants de la société.
À l'origine, elle était davantage axée sur les aspects pratiques du transport et du stockage des
marchandises. Les premières civilisations ont compris très tôt la nécessité de gérer efficacement
l'approvisionnement pour maintenir leur stabilité. Des systèmes rudimentaires de transport et de
stockage ont été mis en place pour répondre aux besoins essentiels de nourriture et de biens. Au fur et
à mesure que les empires anciens se sont développés, la logistique a gagné en complexité, avec la
construction de routes commerciales, de réseaux de distribution et de systèmes d'approvisionnement
sophistiqués, comme les célèbres routes de la soie. Cependant, c'est au cours des derniers siècles, avec
l'essor de l'industrialisation et l'avènement de la révolution technologique, que la logistique a connu
des changements radicaux. L'introduction de machines, de chemins de fer, et plus tard de
l'automatisation, a révolutionné la manière dont les biens étaient produits, stockés et distribués. Les
opérations ont gagné en efficacité et en rapidité, marquant le début de l'intégration de la logistique à
une échelle industrielle.
Au cours du XXe siècle, la logistique a évolué vers une discipline plus formelle et scientifique. Les
méthodes de planification et de gestion ont été perfectionnées, prenant en compte des facteurs tels que
la demande, la capacité, les coûts et la gestion des risques. La logistique est devenue une composante
stratégique des opérations, contribuant directement à la compétitivité des entreprises.
Aujourd'hui, dans un monde de plus en plus connecté et en perpétuelle évolution, la logistique est au
cœur des opérations commerciales mondiales. Elle incorpore des technologies de pointe telles que
l'Internet des objets (IoT), l'intelligence artificielle (IA) et la blockchain pour optimiser les flux de
marchandises, améliorer la traçabilité, réduire les coûts et minimiser l'impact environnemental.
De plus, la logistique moderne ne se limite plus uniquement aux biens physiques, mais s'étend
également à la gestion des flux d'informations, de la numérisation des processus jusqu'à la gestion des
données pour une meilleure prise de décision.

En somme, l'évolution de la logistique est marquée par une transition d'une fonction purement
opérationnelle vers un domaine stratégique, adaptatif et technologiquement avancé, capable de
répondre aux défis contemporains de la société et de l'économie mondiale.

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