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ANALYSE MORPHOLOGIQUE

- La vieille ville de Constantine, aussi appelée la Casbah, est située sur un plateau rocheux entouré
par des gorges profondes creusées par le fleuve Rhumel et ses affluents¹. Elle présente une
morphologie complexe, marquée par des contrastes entre les parties naturelles, minérales et
construites.

- Les parties naturelles sont constituées principalement par le relief accidenté du plateau, qui forme
des falaises abruptes, des corniches, des éperons et des promontoires. Le sol est généralement
pauvre en végétation, à l'exception de quelques espèces adaptées aux conditions arides, comme les
palmiers, les oliviers, les figuiers de Barbarie et les cactus².

- Les parties minérales sont représentées par les roches calcaires qui composent le substrat du
plateau. Elles sont issues de la sédimentation marine qui a eu lieu au cours du Crétacé supérieur, il y
a environ 100 millions d'années³. Ces roches ont subi une érosion différentielle, qui a créé des formes
karstiques, comme des grottes, des avens, des dolines et des lapiaz.

- Les parties construites correspondent au tissu urbain de la Casbah, qui date principalement de
l'époque ottomane ( XVIe - XIXe siècles) et de la période coloniale française ( XIXe - XXe siècles). Elles
se caractérisent par une architecture dense et hétérogène, qui mêle des éléments traditionnels
(maisons à patio, mosquées, souks, hammams, etc.) et modernes (immeubles, ponts, routes, etc.). La
Casbah est organisée selon un plan irrégulier et labyrinthique, qui suit les courbes de niveau du relief.

La topographie de la vieille ville de Constantine est donc le résultat d'une interaction entre les
processus naturels et humains, qui ont façonné le paysage au fil du temps.

- Les zones non urbanisées sont des terrains situés hors des zones destinées à l'habitat, au
commerce, à l'industrie ou aux équipements publics. Elles comprennent des espaces naturels,
agricoles ou forestiers, qui peuvent être protégés ou valorisés par des mesures de conservation ou de
développement durable¹. Dans la vieille ville de Constantine, il existe peu de zones non urbanisées, à
l'exception de quelques parcelles agricoles ou de friches situées en périphérie du plateau².

- Les forêts sont des espaces boisés qui couvrent environ 10% du territoire de la commune de
Constantine. Elles sont principalement situées au sud et à l'ouest de la ville, sur les reliefs du Djebel El
Ouahch et du Djebel Rhumel. Elles constituent un patrimoine naturel et écologique important, qui
abrite une biodiversité variée et offre des services écosystémiques (régulation du climat, protection
des sols, production de bois, etc.)². La vieille ville de Constantine n'est pas directement concernée
par les forêts, mais elle bénéficie de leur proximité et de leur influence paysagère.

- Les parcs sont des espaces verts aménagés pour le loisir, la détente ou la préservation de la nature.
Ils peuvent être publics ou privés, urbains ou périurbains. Ils contribuent à l'amélioration du cadre de
vie, à la réduction de la pollution et à la promotion de la santé des habitants¹. La vieille ville de
Constantine dispose de quelques parcs, comme le parc du Bey, le parc Soummam ou le parc Ben
Badis. Ces parcs offrent des espaces de verdure et de fraîcheur dans un environnement urbain dense
et minéral.
- Les terrains délaissés sont des terrains qui ne sont plus utilisés ou exploités par leurs propriétaires
ou leurs occupants. Ils peuvent être le résultat d'un abandon, d'une dégradation, d'une expropriation
ou d'un changement d'affectation. Ils peuvent présenter un intérêt foncier, environnemental ou
social, en fonction de leur localisation, de leur superficie et de leur état¹. La vieille ville de
Constantine compte plusieurs terrains délaissés, notamment dans les quartiers populaires ou
historiques. Ces terrains peuvent être réhabilités ou réaffectés à des fins d'habitat, d'équipement ou
d'espace vert.

- Les groupements individuels sont des ensembles d'habitations individuelles regroupées sur un
même terrain. Ils peuvent être constitués de maisons mitoyennes, jumelées ou isolées. Ils offrent une
alternative à l'habitat collectif, en permettant aux habitants de disposer d'un espace privatif et d'un
accès direct à l'extérieur¹. La vieille ville de Constantine ne comporte pas beaucoup de groupements
individuels, car la plupart des habitations sont construites en hauteur et en continuité. Les rares
exemples de groupements individuels se trouvent dans les zones périurbaines ou rurales.

- Les zones homogènes sont des zones qui présentent une certaine unité ou cohérence en termes
d'usage, de fonction, de forme ou de style. Elles peuvent être définies par le plan d'aménagement
général (PAG) ou par le plan local d'urbanisme (PLU), qui fixent les règles applicables à chaque zone³.
La vieille ville de Constantine est composée de plusieurs zones homogènes, qui reflètent son histoire
et sa diversité culturelle. On peut distinguer par exemple la zone historique (Casbah), la zone
coloniale (centre-ville), la zone moderne (nouveaux quartiers) ou la zone rurale (périphérie).

- Les zones de servitude sont des zones qui sont soumises à des contraintes particulières en raison de
leur situation géographique, de leur intérêt patrimonial ou environnemental ou de leur vocation
spécifique. Elles peuvent être définies par le PAG ou le PLU, qui imposent des restrictions ou des
obligations aux propriétaires ou aux occupants de ces zones³.

La vieille ville de Constantine est concernée par plusieurs zones de servitude, comme la zone de
protection du patrimoine (monuments historiques, sites archéologiques, etc.), la zone de risque
naturel (inondation, glissement de terrain, etc.) ou la zone d'utilité publique (équipements,
infrastructures, etc.).

La vieille ville de Constantine, située en Algérie, est un site géographiquement diversifié, caractérisé
par ses éléments naturels, minéraux et une topographie unique. Voici une analyse morphologique et
topographique de la vieille ville de Constantine, ainsi que des informations sur les zones non
urbanisées, les forêts, les parcs, les terrains délaissés, les groupements individuels, les zones
homogènes et les zones de servitude :

1. Topographie :

La vieille ville de Constantine est construite sur un plateau rocheux abrupt qui surplombe les gorges
du Rhummel. Cette topographie escarpée offre des vues panoramiques spectaculaires, mais elle rend
également l'urbanisation difficile. La ville est entourée de falaises et de gorges profondes, ce qui a
influencé son développement urbain et a conduit à des rues étroites et sinueuses.
2. Éléments naturels :

- Les gorges du Rhummel : Ces gorges offrent un paysage naturel magnifique et ont une grande
importance géographique pour la ville. Le Rhummel est une rivière qui traverse ces gorges.

- Le climat : Constantine bénéficie d'un climat méditerranéen, avec des étés chauds et des hivers
doux. Cela favorise la croissance de la végétation.

3. Forêts :

Dans les environs de Constantine, on trouve des forêts de chênes et de pins, notamment dans le
parc national de Beni Haroun, situé non loin de la ville. Ces forêts offrent des espaces naturels
importants et sont propices à la randonnée et à la détente.

4. Zones non urbanisées :

En dehors de la vieille ville, il existe des zones non urbanisées, notamment dans les régions
montagneuses environnantes. Ces zones peuvent être utilisées pour l'agriculture ou la conservation
de la nature.

5. Parcs :

Le parc national de Beni Haroun, situé à proximité, est un espace naturel préservé qui offre des
opportunités de loisirs en plein air. Il comprend des zones boisées, des sentiers de randonnée et une
faune diversifiée.

6. Terrains délaissés :

Comme dans de nombreuses villes, on peut trouver des terrains délaissés ou abandonnés dans
certaines parties de la vieille ville. Ces zones peuvent être le résultat de la dépopulation, de la
désindustrialisation ou de la dégradation des bâtiments.

7. Groupements individuels :

La vieille ville de Constantine est caractérisée par des maisons traditionnelles en pierre, souvent
construites les unes sur les autres en raison de la topographie escarpée. Ces maisons sont
typiquement regroupées dans des quartiers denses.

8. Zones homogènes :

Les zones homogènes de la vieille ville sont principalement résidentielles, avec des marchés, des
petites boutiques et des lieux de culte dispersés à travers les quartiers. Chaque quartier a son propre
caractère et son propre patrimoine architectural.
9. Zones de servitude :

Les zones de servitude peuvent être présentes le long des gorges du Rhummel pour des raisons de
sécurité et de conservation. Ces zones peuvent être soumises à des restrictions de construction pour
protéger l'environnement et la stabilité des falaises.

En résumé, la vieille ville de Constantine présente une topographie spectaculaire, avec des éléments
naturels tels que les gorges du Rhummel et des forêts environnantes. Les quartiers résidentiels
traditionnels se fondent dans ce paysage, et des zones non urbanisées ainsi que des espaces verts
tels que le parc national de Beni Haroun contribuent à la diversité de l'environnement de la ville.
Cependant, la topographie escarpée et les contraintes géographiques influencent grandement
l'urbanisation de la région.

La trame viaire :
Elle structure l’espace sa forme s’adapte à la topographie du rocher, elle repend au
principe de l’intimité et se devise en trois :
a)rue primaires :
Permet la transition directe entre deux points, place et pont ou pont et pont, elles
peuvent prendre des formes rectilignes ou sinueuses, comme exemple on a :
 Les trois percées :
o L’Arbi ben m’hidi : que relie la place du 1er novembre 1954(bab el oued), et le pont el
kantra, dans cette rue le commerce du gros est l’activité dominante, c’est pour cela
on trouve une très forte circulation piétonne et mécanique, ainsi que le stationnement
au bord du trottoir
o La rue didouche MOURAD(19 juin 1965) : Se caractérise par un trafic quotidien
dense de la circulation piétonne à cause de la concentration de diverses activités
commerciales sur les deux rives de cet axe, d’autre part on trouve un faible trafic
mécanique.
o La rue Meriem bouatoura(si abdallâh) : moins commerçante que les deux premières,
contient en plus le service administratif
 La rue Mellah Slimane :
 Relie les deux ponts, sidi rached et, la passerelle Mellah Slimane), cette rue est large
puis étroite à cause de la topographie du rocher et les décrochements des
constructions.
 Cette rue piétonne est considérée primaire à cause de sa fonction commerciale
(moderne, traditionnel, et friperie), et son rôle structurant de la zone de sidi rached et
souika.
 La rue tatache :
 Relie les deux ponts el kantra et sidi m’cide, se caractérise par une forte circulation
mécanique, alors que la circulation (le flux), piétonne est plus faible à cause de la
forte pente.
 La rue Rouegue Said (r’sif), et la rue Keddid Salah (El djazarine) :
 Se sont deux anciens axes commerçants, denses de piétonnes, se sont deux pôles
attractifs de commerces, se caractérisent par des passages très étroits (2 m), ils se
croisent à la place rahbet es souk.

b)rues secondaires :
Plus ou moins irrégulières, plus étroites, elles se greffent sur les rues primaires pour
relier :
 Deux artères principales
 Deux placettes
 Une artère principale et une placette
Elles permettent aussi le passage piétonne, et parfois même mécanique mais ce
dernier c’est uniquement pour livraison ou chargement de marchandise (boulevard
louheb bachir-mekaad el hout), ces rues peuvent être droite et contient des escaliers
(boulevard noui m’hidi), il y a aussi la rue ben cheick lefgoun : Qui communique par
des impasse avec l’espace public et débouche finalement sur la rue la batha.
Rue ben zaghouta : rue de forte pente, très caractéristique de la basse souika, est
exclusivement piétonne.
C)rues tertiaires :
Reflétant le mode de vie musulman, l’intimité, se sont des accès directes aux
maisons, espace privé qui pris le nom des familles propriétaires, derb ben cherif,
bech tarzi.
Ces impasses sont étroits et courts et peuvent rassembler de 4 à 20 maisons, ils
prennent différentes formes : droit .

Impasse brisée,bech tarzi

Impasse de forme T, diahi

Impasse de forme Y, dans l’axe keddid salah


Les places :
on peut citer quelques-unes :
 La place si el haouas : la médina compte peu de place et celle du palais du bey, se
distingue par sa surface et sa vocation, bordée de constructions coloniales.
 RAHBET essoufe : c’est un pole d’attraction de tracé sinueux et rectiligne, il
s’entoure de construction obéissant aux règles d’urbanisme de l’époque coloniale et
notamment au plan d’alignement.
 RAHBET djemel : où sont vendu, les articles de contre bandes.

 La place de sidi djlisse : c’est une petite place entourée par certaines activités
artisanales, autrefois il avait une fontaine.

 La place du 1er novembre.


La trame batie :
La médina se caractérise par une diversité spatiale qui se compose de deux trames
différentes :
 La trame européenne : se situ à l ’Ouest, se présente par des îlots réguliers et airé,
chacun peut contenir une seule parcelle ou plus de différentes formes et surfaces et
qui porte des volumes (immeubles) de hauteur importante.

 La trame traditionnelle : se situ à l ’Est plus dense et compact que le premier tissu,
l’îlot ici contient plusieurs parcelles de différentes formes et surfaces, les immeubles
ici ne dépassent pas (r+3).
on trouve aussi de différent îlot :
 îlot longitudinal

 îlot transversal

 îlot boutique

 îlot détruit ou presque (vide)


La valeur paysagère :
La médina de Constantine apparaît comme une gravure, un gigantesque monument,
qui témoigne les innovations architecturales millénaires, sa valeur paysagère réside,
dans sa perception comme un tout malgré le mélange de technique et d’architecture
La médina disent les Constantinois belad et haoua, la cité de l’aire, la cité du ravin, le
travail titanique des eaux du rhumel, qui est de place en place disparaît sous des
arches colossales qu’il a creusées lui même.
L’analyse paysagère a été à partir des éléments suivant :
 L’entrée : c’est le lieu de passage et du rassemblement
 Les parcours : se sont des voies primaires, secondaires ou tertiaires, limitent du
rocher et les points.
 Les vues : ouvertes sur des dominantes (bâtiments), sur la ville ou la compagne,
boulevard zighoud youcef : (ex : bd de l’abîme), est taillé à même le rocher et
comporte plusieurs tunnels avec belvédères, c’est l’endroit rêvé pour avoir une vue
sur une partie des gorges du rhumel et le panorama immense s’étendant sur la
vallée du hamma bouziane avec le merveilleux coucher du soleil (monument aux
morts).
La valeur urbaine et architecturale :
Le mélange naturel et historique résultant de la situation caractéristique de la médina
la donne une diversité paysagère et une multitude de témoins(équipements), a
valeur architecturale exceptionnelle, ainsi que les vues urbaines et architecturales
sont des perspectives des importantes bâtisses, des tronçons de rues avec les
constructions qui les bordent soit constructions traditionnelles ou européennes.
 Equipements traditionnels :
o La mosquée : construit avant l’époque turque sur des vestiges des sanctuaires
romains
o La mosquée sidi Lakhdar : Construite en 1743 contient les tombeaux de Hassan bey
et ses successeurs.
o La zaouïa sidi Abderahman : Se situe à charaa se caractérise par son architecture
originale et sa fonction sociale et religieuse.
o Le palais du bey : (1827) : un des plus complets échantillons de l’architecture arabe,
comparé aux habitations des mille une nuits.
 Equipements européens :
o Le théâtre (1883) : se situ dans la place du 1er novembre
o La medersa : contient trois coupoles, et se caractérise par son style tirer de
l’architecture grandiose turque
o Les ponts : Constantine est connue par la ville des ponts suspendus, les ponts sont
construits afin de lier le rocher aux autres masses de la ville.
Le paysage se caractérise par les éléments structurant l’espace :
 Le point d’appel : se caractérise par sa hauteur et on peut le voir de tous les cotés, la
qualité principale du « point d’appel » est sa singularité dans le rocher on trouve
comme point d’appel
o Le cyprès : sa hauteur est environs 45 m se situ dans la basse souika
o Le minaret de la grande mosquée : sa hauteur est 40 m
 Point de repère : « certains points de repère sont des objets éloignés dont la nature
est d’être vus sous les nombreux angles et à des distances variées, dépassant le
sommet des éléments plus petit, et servant de point de référence radiale » kevin
lunch
Ces points nous permettent de se repérer : ponts, places, la medersa, la mosquée, la
mosquée…
En prenant l’exemple du quartier Souika et le quartier colonial du Coudiat Aty, nous
remarquons que la trame bâtie est basée dans sa création sur la trame parcellaire qui forme le
support sur lequel elle se superpose, et, elle constitue la troisième dimension du parcellaire.
Le bâti occupe la parcelle, en laissant une cour intérieure. Les figures géométriques
des unités bâties sont le résultat de la division du parcellaire. (Figures4 et 5).
Figure 4 : Représentation de la trame parcellaire de la vieille ville – quartier Souika – Source : PPSMVSS de
Constantine 2012.

Figure 5 : L’organisation de la trame bâtie au sein de la trame parcellaire du quartier Souika. Source :
PPSMVSS de Constantine 2012.
Même dans l’habitat illégal, le plan du logement est la première étape dans le
processus de construction. En tenant compte de l’environnement immédiat et ses besoins,
l’acquéreur du terrain projette dans l’espace l’organisation de son futur logement. [17]
À l’exemple du quartier Souika, la parcelle présente la structure de base de la cité
Benchergui. Elle est entièrement construite et elle présente une texture extrêmement serrée.
Selon nous et à partir de l’approche morphologique il nous semble que la trame bâtie de
Benchergui et celle du quartier Souika se ressemblent à un certain degré. (Figures6 et 7).

Figures 6 : Représentation de la trame Figures 7 : L’implantation de l’ensemble des


parcellaire de la cité Benchergui similaire à celle habitations formant une trame bâtie
de la vieille ville – quartier Souika – similaire à celle de la vieille ville de
Source : Google Earth, 2015 Constantine. Source : PDAU révisé 2010

Le bâti du quartier Coudiat occupe parfaitement le parcellaire, en libérant une cour ou


des puits de lumière, au centre de la parcelle, à l’image du principe adopté dans la vieille ville,
à l’exemple du quartier Souika en tant que forme d’intégration par mimétisme et par
éclectisme car il y a également d’autres données, et celles du changement d’échelle.
Le site du Coudiat étant de forme trapézoïdale, il a eu une influence sur la géométrie
des édifices bâtis, en voulant à tout prix adopter la forme des parcelles à la forme de l’ilot,
d’où les différents traitements d’angles qui ont résulté. (Figures8 et 9).
Figures 9 : L’organisation de la trame bâtie du
quartier colonial Coudiat et son intégration
parfaite dans la trame du parcellaire. Source :
PDAU Constantine 1998. DUC

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