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Cour de cassation, Chambre commerciale, 16 Juillet 1980 - n° 78-15.

956

Cour de cassation

Chambre commerciale
16 Juillet 1980

Cassation

N° 78-15.956

Contentieux Judiciaire

Sommaire :

Les juges du fond ayant constaté que l'acheteur d'un vêtement soutenait que l'article qu'il avait acquis comportait une malfaçon non décelable à la livraison
ne peuvent le condamner à payer au vendeur la totalité des sommes réclamées par ce dernier en se bornant à relever que le vendeur "avait cherché à faire
diligence pour réparer les défectuosités constatées sur le vêtement livré" sans avoir recherché si le vendeur avait exécuté ses obligations et si, le cas
échéant son inexécution était d'une gravité suffisante pour affranchir l'acheteur de ses obligations corrélatives.

M. Vienne, Président
M. Sauvageot, Rapporteur
M. Toubas, Avocat général
M. Ryziger, Avocat

REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

SUR LA PREMIERE BRANCHE DU MOYEN :

VU L'ARTICLE 1184 DU CODE CIVIL ;

ATTENDU QUE, POUR S'OPPOSER A LA DEMANDE PAR LAQUELLE CARUSO LUI RECLAMAIT LE PAIEMENT D'UNE SOMME DE 1 295, 53 FRANCS
REPRESENTANT LE PRIX DE MARCHANDISES VENDUES, PARMI LESQUELLES FIGURAIT UNE COMBINAISON DE CUIR D'UNE VALEUR DE 550
FRANCS, BUFFIN A SOUTENU QUE LADITE COMBINAISON COMPORTAIT UNE MALFACON NON DECELABLE A LA LIVRAISON ;

ATTENDU QUE LE TRIBUNAL, QUI A CONDAMNE BUFFIN A REGLER A CARUSO LE TOTAL DES SOMMES RECLAMEES PAR CELUI-CI, S'EST BORNE A
RELEVER QUE CARUSO " A CHERCHE A FAIRE DILIGENCE POUR REPARER LES DEFECTUOSITES CONSTATEES SUR LA COMBINAISON LIVREE " ;

ATTENDU QU'EN STATUANT AINSI SANS AVOIR RECHERCHE SI LE VENDEUR AVAIT EXECUTE SES OBLIGATIONS ET SI, LE CAS ECHEANT, SON
INEXECUTION ETAIT D'UNE GRAVITE SUFFISANTE POUR AFFRANCHIR L'ACHETEUR DE SES OBLIGATIONS CORRELATIVES, LE TRIBUNAL N'A PAS
DONNE DE BASE LEGALE A SA DECISION ;

PAR CES MOTIFS,

ET SANS QU'IL SOIT BESOIN DE STATUER SUR LA SECONDE BRANCHE DU MOYEN :

CASSE ET ANNULE LE JUGEMENT RENDU ENTRE LES PARTIES LE 11 JUILLET 1978 PAR LE TRIBUNAL DE COMMERCE DE SETE ; REMET, EN
CONSEQUENCE, LA CAUSE ET LES PARTIES AU MEME ET SEMBLABLE ETAT OU ELLES ETAIENT AVANT LEDIT JUGEMENT ET, POUR ETRE FAIT
DROIT, LES RENVOIE DEVANT LE TRIBUNAL DE COMMERCE DE MONTPELLIER.

Décision antérieure

Décision Tribunal de commerce SETE 11 juillet 1978

Pour aller plus loin :

Législation

Code civil, art. 1184 CASSATION.

Bibliographie

Publication(s) officielle(s) : Bulletin civil 1980 CHAMBRE COMMERCIALE N 297

Titrage
CONTRATS ET OBLIGATIONS, Contrat synallagmatique, Exception non adimpleti contractus, Importance des obligations non exécutées par les
parties, Constatations nécessaires.

* VENTE, Résolution, Causes, Non conformité de la marchandise, Malfaçon non décelable à la livraison, Refus de l'acquéreur de payer le prix,
Inexécution par le vendeur de ses obligations, Gravité suffisante, Constatations nécessaires.

* VENTE, Vente commerciale, Non conformité de la marchandise, Malfaçon non décelable à la livraison, Refus de l'acquéreur de payer le prix,
Inexécution par le vendeur de ses obligations, Gravité suffisante, Constatations nécessaires.

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