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Les ressources minérales de Madagascar

Y. Brière

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Y. Brière. Les ressources minérales de Madagascar. Revue d’Écologie, 1931, 5, pp.269-284. �hal-
03532045�

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LES RESSOURCES MINÉRALES
DE MADAGASCAR
par

Y. BRIÈRE
Docteur ès sciences, Minéralogiste du Service des Mines de Madagascar.

ADAGASCAR est constitué par non pas dans les grès, mais dans les
M un grand massif central cou­ couches sous-jacentes : schistes du
ronné de hauts plateaux s'étendant groupe de la Sakamena, d'après
presque du Nord au Sud de l' Ile. Ce l'étude la pl u s récente publiée sur
massif central se termine b ru sque­ cette question (Thèse Besairie, dé­
ment à l'Est et à l'Ouest par de cembre 1930).
« grandes falaises dues à des acci­ Des sondages seront entrepris en
dents tectoniques ». A l'Ouest, les certains points où, grâce à une tecto­
terrains sédimentaires occupent par­ nique favorable et à des couches im­
fo is la moitié de la largeur totale de perméables, on peut espérer trouver
l'île. Ces terrains présentent une du pétrole. Qu ant à l exploitatio n
'

succession régulière allant du per­ des grès bitumineux elle ne semble


mien au tertiaire. A l'Est, il existe pas possible dans les conditions éco­
seulement quelques lambeaux de ter­ nom iques a ctue l les.
rains sédimentaires. L'extrémité Nord Bien que des a ffi eurements de
est occupée par des terrains sédi­ charbon existent dans l es r égio ns
m entaires et par le massif volcanique sédimentaires du Nord-Ouest et de
de la Montagne d'Ambre. l'Ouest, c'est seu lement dans le Sud­
Le massif cristallin et les terrains Ouest que le bassin charbonn i e r prend
sédimentaires sont traversés par des un très grand développe m e n t.
massifs éruptifs nettement volca­ Découvert dès 1907, par Colcanap,
niques d'âges très divers. qui avait entrepris la P.rospection du
Les formations sédimentaires ren­ charbon sur les conseils de M. Bo ule ,

ferment des lits de lignite (Baie d'Am­ le bassin charbonnier du Sud-Ouest


p a sindava) et des manifestations hy­ fut étudié par difTérentes person­
drocarburées dans les régions d'Am­ nes : MM. Evesque, Giraud, Perrier
bilobe, Ankaram y , Maromandia, Ana­ de la B â t h ie, Jamet, Piveteau, Gour­
lalava, Kandreho, Ranohira; c'est sat. C'est seulement dans ces der­
dans la province de Maintirano, au nières années, depuis 1926, que M. Be­
Sud du Cap Saint-André, qu'on ren­ sairie commença une étude générale
contre les plus importantes. Les de la région et publia ensuite une
indices bitumineux se manifestent carte géolog ique du bassin char­
d a ns les grès triasiques du groupe de bonnier.
J' I sa lo ; ils résultent de l' é vaporation D'après lui, le charbon de la Sakoa
de pé trole qui, lui, se serait formé est une roche très dure qui supporte
270 LA TERRE ET LA VIE

la manutention sans se briser; il est lavés par les pluies si abondantes dans
formé d'une alternance de lits bril­ ces parages (1) . »

lants et de lits ternes d'épaisseur Les formations marneuses ren­


variable. ferment du gypse résultant de la
La nature du charbon est sensi­ décomposition des pyrites et d'une
blement la même que celle du char­ nouvelle combinaison avec la chaux
bon de l'Afrique du Sud; le nombre des calcaires. Le gypse a été signalé
et les épaisseurs de couches sont dans les environs de Diégo-Suarez,
comparables. mais ce gisement n'a pas une grande
Les travaux de recherches : des- importance économique, de même
que ceux dé­
couverts sur la
rive gauche de
la Tsiribihina,
aux e n v i r o n s
9. e Maevatana­
na, sur la Bct­
siboka, et ceux
des environs de
Betioky.
Les r o ches
éruptives ren­
f e rme n t par­
fois des cou­
ches cuprifères.
L'agate e t la
calcédoine sus­
ceptibles d'être
emp l oy é e s
Bords du Mangoky. . ci. Y. Bri<r•·
dans l ' o r n e-
mentation se
cenderies de 80 mètres, galeries d'al­ trouvent dans des coulées basal­
longement, avec essais d'exploitation tiques.
entrepris par le syndicat d'études, Les trachytes altérés de Faratsiho,
n'ont jamais rencontré de grisou. dans l'Ankaratra, sont traversés par
des veinules d'opale noble ayant de
Les iles coralliennes du Canal de jolis feux. C'est le seul endroit de
Mozambique possèdent des gisements Madagascar qui, jusqu'ici, a fourni
de phosphate. Le plus riche semble des opales pouvant être employées
être celui de l'île Juan de Nova, si­ comme pierres précieuses ; elles sont
tuée en face de Tambohorano, qui en accompagnées d'opale jaune trans­
produit annuellement 6 à 10.000 parente et d'opale blanche.
tonnes.
Or. - Les gisements aurifères
« Il s'agit de phosphorite constituée
ont été longu�ment étudiés par M. A.
par de la collophanite, résultant de
Lacroix qui les a classés en gisements
l'épigénie des calcaires coralliens sous
l'influence des produits solubles de
(1) A. LAcR01x, Miniralogie de :Madagascar,
guano d'oiseaux de mer, rapidement t. II, p. 162.
LES RESSOURCES MINÉRALES DE MADAGASCAR 271

en place et gisements remaniés ; aussi bien sédimentaires que cris­


les premiers sont les plus intéressants tallins. Ces cassures sont remplies
au point de vue scientifique puisqu'ils par du quartz ou par des veinules
permettent d'étudier leur genèse. qu_artzeuses très minces. Ce quartz
a) Gisements en place. - L'or se n'est pas compact; il présente tou­
rencontre comme élément accessoire jours la structure en mâchoire, c'est­
de tous les termes de la série schisto­ à-dire que, sur les parois des fissures,
cristalline. Il est une émanation du les cristaux de quartz sont implantés
magma granitique et contemporain presque normalement et se terminent
du métamor-
phisme des r o-
ches qui le ren-
ferment (1). Les
lits q u a r t z e ux
in t e r st r a t i fié s
dans les schistes
peuvent être au­
rifères. Dans ces
gisements l 'or
est presque pur;
il n'en est pas
de même pour
celui des mines
d'And avakoera
qui contient
toujours une
forte proportion
d'argent, et dont
l'origine est dif­
fèrente. Il s'agit
de véritables fi­
lons r em p l i s- Lavage de l'or à la batée. t:I 11. l.11 .. 1·oi.r.

sant les cassures.


Les gisements d'Andavakoera sont, par de courts pointements birhom­
dit M. A. Lacroix, tout à fait remar­ boédriques : structure caractéris­
quables aux points de vue thé.orique tique d'une formation hydrother­
et pratique ; ils diffèrent de tous les male. Beaucoup de ces filons sont
gisements connus et étudiés : par stériles; d'autres renferment, outre
la composition de leur or, très argen­ l'or toujours cristallisé, de la barytine
tifère ; par leur caractère filonien ; par lamellaire ou bien de la galène,
leur âge, enfin, qui est beaucoup de la blende, de la pyrite et des sulfu­
plus récent, au moins post-triasique. res. M. de Launay, s'appuyant sur le
Des cassures, dues à des mouve­ parallélisme des filons aurifères et
ments tectoniques, traversent, sous des dykes de roches éruptives, sur la
des angles quelconques, les terrains présence de sources thermales, sui­
vant les cassures, pense que ces gîtes
sont en relation génétique avec des
(1) A. LACROIX, Les Richesses mintrales de
.\ladagascar (Rev. Sc., 1912). roches éruptives. Aujourd'hui le gi-
2ï2 LA TERRE ET LA VIE

sement est épuisé, tous les travaux Les éluvions et les alluvions à
sont arrêtés. Madagascar, comme dans tous les
b) Les gisements remaniés. - Ces pays du monde, sont les premiers
gisements comprennent les éluvions, gisements exploités. C'est seulement
produits de désagrégation des roches après leur épuisement que l'or est
mères et dépôts formés à leur voisi­ recherché dans la roche en place.
nage ou au pied des pentes. Les élé­ Actuellement, la majeure partie
ments lourds, dont l'or, le platine, de l'or provient des gisements de
demeurent, ce qui explique qu'ils latérites ou d'alluvions dans les ré­
gions de Maevatanana, Tsaratanana,
Tamatave, Mananjary, Miandrivazo.
La province de Maevatanana est
celle qui a produit le plus d'or ces
dernières années.

Platine, - Le platine a été trouYé


dans les alluvions de plusieurs ri­
vières de la côte Est, entre FénériYe
et Vangaindrano, mais jusqu'ici en
très petite quantité.

Argent. - L'argent natif est connu


dans la région de l'Andavakoera, el
à l'Est d'Andakavandra, dans les fen­
tes d'une roche amphibolique, asso­
cié à la smaltite et à la calcite d'un
filon de barytine ; il a été signalé
dans le basalte de Bekiady où il
accompagne le cuivre.
t;/. ;\. l..acrui.r. L'argent n'a pas figuré dans les
Tourmaline rose et verte. statistiques d'exportation pour la
raison suivante : il entrait pour
sont rarement roulés et présentent 25 0/0 environ dans la composition
des angles vifs, tandis que les élé­ de l'or argentifère d'Andavakoera et
ments légers sont entraînés par le c'est sous cette forme qu'il était
ruissellement des pluies. Il est aisé envoyé en France. Maintenant que
de comprendre que ces gisements ces gisements ne sont plus exploités, il
sont plus riches que la roche en place, ne sort plus d'argent de Madagascar,
et plus faciles à exploiter puisqu'il non seulement dans les statistiques
n'est pas nécessaire de faire de tra­ mais en réalité.
vaux d'abatage. Il en est de même
des alluvions ; ce sont les mêmes Pierres précieuses et pierres
dépôts entraînés par des actions d'ornement. Madagascar pos­
-

torrentielles, plus violentes, dans les sède de nombreuses pierres suscep­


vallées. L'or n'étant pas très dur tibles cl' être taillées et
utilisées en
s'émousse rapidement, les pépites joaillerie. M.
A. Lacroix, dans de
diminuent de volume, tous les miné­ nombreuses conférences et dans son
raux sont roulés. magistral traité : La Minéralogie de
LES HESSOURCES MINÉRALES DE MADAGASCAR 273

Madagascar, les a longuement étudiées quantités variables, du sodium, du


et a beaucoup contribué à les faire fer et du magnésium. Suivant que
connaître. Les plus estimées sont l'un ou l'autre de ces corps prédo­
les béryls et les tourmalines. minent, les tourmalines sont dites
ferrifères, magnésiennes, ou lithiques,
Béryls. Les béryls sont des
si une petite quantité de lithine
-

silicates doubles d'aluminium et de·


remplace la soude. Les tourmalines
glucinium cristallisant dans le sys­
ferrifères sont noires et ne peuvent
tème hexagonal. Ceux qui corres­
guère être utilisées que pour les hi­
pondent rigoureusement à cette for­
joux de deuil. Les tourmalines ma-
mule chimique se présentent sous
forme de prismes hexagonaux allongés
suiYant l'axe vertical. Mais à la
formule citée plus haut s'ajoutent
parfois du pota�sium, du sodium, du
lithium, du rubidium et du césium.
Dans ce cas, la densité augmente,
ainsi que l'indice de réfraction, les cris­
taux sont aplatis suivant la base et
atteignent rarement 10 centimètres.
Les béryls légers se trouvent dans
les pegmatites à muscovite et tour­
maline noire. Ils peuvent avoir de
très grandes dimensions. Ils présentent
les teintes suivantes : incolore, jaune,
bleu clair, bleu foncé, bleu vert, vert
d'eau, vert olive, vert d'une teinte se
rapprochant de celle de l'émeraude
(cette teinte n'a été rencontrée qu'il
Tongafeno); le rose y est excéptionnel. Tourmaline rose de Maharitra. c1. A· l.acroi.>·.

Les béryls césifères sont des miné­


raux accessoires des pegmatites à gnésiennes sont jaunes, brunes, quel­
mica lithique et à tourmaline de cou­ quefois vertes ou noires.
leur; ils sont le plus souvent roses de Les tourmalines lithiques sont celles
nuances fleur de pêcher, ·rose carmin qui fournissent les pierres précieuses;
et rose presque incolore. Les béryls il en existe de toutes teintes : rouge
roses proviennent surtout du célèbre (rubellite), rose, violet, jaune, brun,
gisement d'Anjanabonoïna, à l'Ouest gris enfumé, vert olive, vert pt\le,
de Betafo et d'Antsirabe. vert d'herbe, bleu (indicolite), inco­
Les béryls impropres à la taille des lore. Les rubellites d'un beau rouge
pierres précieuses sont utilisés comme sont les plus recherchées. Les gise­
minerai de glucinium ; ce métal, dont ments les plus célèbres sont ceux
les propriétés s.ont voisines de celles d'Antandrokomby, près de la Ma­
de l'aluminium, est recherché pour nandona, au sud d'Antsirabe, et celui,
sa grande légèreté. déjà cité à propos des béryls roses,
d'Anjanabonoïna.
Tourmalines. - Les tourmalines
sont des fluo-silico-borates d'alu­ Triphane. - Ce minéral est un
minium dans lesquels entrent, en pyroxène alumineux et lithique connu
2
274 LA TERRE ET LA VIE

autrefois seulement en Californie. Topaze. - A Madaga scar, est in­


M ad agascar donne de belles pierres colore ou bleuâtre; elle est exploitée
limpides, incolores, jaunes, vertes ou dans les alluvions d' Ifempina, à
rose lilas. Ces dern ières, dédiées à l'Est d'Ambositra.
M. Geo Kunz, sont vendues sous le
nom de kunzite ; la taille en est Corindon. - C'est de l'alumine
difficile, en raison de la grande facilité pure cristallisée; la forme pierreuse se
des clivages, et il est nécessaire debien trouve en gr ande abondance à M ada­
choisir l'orientation de la table pour gascar, où elle est exploitée pour son
éviter le polychroïsme. Les pierres pouvoir abrasif dû à sa grande dureté.
rose lilas. constituent une très jolie La forme limpide, saphir ou ruhis,
gemme, mais elles sont rares, leur est tout à fait exceptionnelle. Les allu­
vions de l' Ankaratra ont donné
quelques saphirs bl eu foncé. Le sa­
phir bleu clair a été trouvé dans les
sables d'Ifempina (Est d'Ambositra)
et au Nord du lac Alaotra. Les allu­
vions anciennes de l'Onilahy se trou­
vant de 20 à 40 centimètres au-dessus
du cours actuel de ce fleuve con­
tiennent de s saphirs bleus.
Des corindons t ransparent s vert
clair, rouge, rouge orangé, violet clair,
incolore, ont été signalés, mais ils
sont sans valeur économique.

Grenat. Spinelles. - Sont des aluminates


de m a gnés i e ; il en existe de difîé­
production est encore insignifiante. rentes couleurs. M. A. Lacroix en a
signalé de vert clair dans les sables
Grenats. - Il y a plusieurs va­ de la Belambo.
riétés de grenats. Parmi elles, deux Récemment, il en a été trouvé de
seulement sont recherchées, le gre­ teinte mauve dans la région de Be­
nat manganésifère ou sp essartit e et troka et dans celle de Midongy de
le grenat ferreux et magnésien ou l'Ouest. Des spinelles bleu foncé
almandin pyrope. Le premier est pourraient faire de jolies pierres
d'ur.e jolie couleur jaune orange; il taillées et proviennent du Sud de
est fréquent dans les pegmatites à Madagascar.
mica lithique, mais toujours très
fendillé, aussi les pierres taillées sont­ Cymophane ou Chrysobéryl. -

elles de pet i tes dimensions. C'est un aluminate de glucinium ; sa


L'almandin pyrope est grenat foncé grande dureté, son indice de réfraction
ou bien d'un rouge violet; il provient élevé en font une très jolie pierre qui,
des gneiss et des amphiboles feldsp a­ à Madagascar, est d'un beau jaune
tiques. La région comprise entre d'or.
Ambalavo et Ihosy fournit en ce
moment la plus grande partie du .Zircon.- Est un silicate de zircone.
grenat exporté. De même que le corindon, il est
LES RESSOURCES MINÉRALES DE MADAGASCAR 275

très abondant à l'état pierreux, il contiennent en cristaux limpides d'un


est recherché comme abrasif et pour la vert olive. L'inconvénient de cette
fabrication des briques réfractaires. gemme est sa faible dureté (infé­
Quelques zircons sont transpa­ rieure à celle du quartz) ; c'est aussi
rents; il serait possible de les tailler; le défaut de l'orthose jaune qui l'accom­
leurs couleurs sont : violet, rouge ; pagne dans ces mêmes éluvions si
d'autres ont la teinte du quartz en­ intéressantes au point de vue miné­
fumé, mais leur éclat gras et leur ralogique.
densité très supérieure à celle du
quartz permettent de les en distin­ Danburite. - Est un silico-borate
guer aisément.

Cordiérite ou Saphir d'eau. -

Lorsqu'elle est limpide, fait une jolie


pierre bleue, dont la valeur n'est pas
élevée.

Diopside. Les éluvions d'Itron­


-

gahy contiennent des cristaux de


diopside vert bouteille transparents
susceptibles d'être taillés.

Quartz. - Est très abondant à


Madagascar. L'industrie du quartz
fondu en consomme une grande par­
tie, les cristaux limpides sont re­
cherchés pour l'optique. Les cristaux
homogènes dépourvus de fissures,
d'inclusions, de macles intérieures, l.'l .-t. /.nn11i.r

conviennent à la fabrication d'ap­ Almandin spcssartitc


dans tourmaline noire
pareils servant à la production et à de Tongafcno.
la détection des ondes ultra-sonores.
Les quartz de Madagascar sont parti­ de chaux. Lorsqu'elle est transparente
culièrement appréciés pour cet usage. c'est une gemme d'un jaune madère.
Dans certains gisements, le quartz
est translucide, rose ou mauve, et Scapolite. - D'une belle couleur
utilisé pour l'ornementation. Seuls jaune, est transparente dans la peg­
l'améthyste, le quartz citrin et le matite de Tsarasoatra; c'est un silico­
quartz enfumé sont taillés en gemmes. chloro-carbonate d 'a 1 u m i n u m , de
sodium et de calcium.
Kornerupine. Connue seulement
-

en dehors de Madagascar, en cristaux Cuivre. Le plus important des


-

npaques, au Groenland et en Saxe. gîtes de cuivre est celui d'Ambato­


C'est un silico-aluminate de magnésie fangehana, à l'Ouest d'Ambositra, ex­
dans la composition de laquelle entre, ploité déjà par les Malgaches. M. A.
en outre, du bore, une petite quantité Lacroix, qui l'a étudié, le classe dans
de chaux, de soude, de potasse et de les gîtes de contact; il se trouve dans
fer. Les éluvions d'Itrongahy la la série calcaréo-quartziteuse, et
276 LA TERRE ET LA VIE

proche du granite ; les minéraux sui­ Ampiadiambato, au Nord des mines


vants s'y trouvent : malachite, ches­ de cuivre d'Ambatofangehana, con­
sylite, brochan tite, chrysocole, éru­ tient· de la galène; de même Ambo­
bescite et chalcopyrite sans aucune "hijanakomby, dans la vallée de l'ka­
trace d'arsenic, d'antimoine, ni de to, et Ampandrana, près de la Mania.
zinc. Le gisemen t d'Ambatofange­
hana comprenait trois centres au­ Zinc. - La blende ou sulfure de
jou rel 'hui abandonnés. zinc est souvent associée à la galène
Du même type sont les gisements, dans les filons de l'Andavakoera
d'ailleurs assez pauvres, des région s et dans les veines quartzeuses auri­
voisines d'Ambatofinandrahana, de fères interstratifiées d'Andrambo,
Bedihy, des bords de la Matsiatra entre Ambositra et Mananjary, mais
et d'Anosivola sur lesquels M. Perrier elle n'offre, jusqu'ici, aucun inté­
de la Bâthie a publié une ét u de. rêt économique.
Il existe de la chalcosit€ et de
l'érubescite dans des granites, du Nickel. Le nickel, non exploité
-

cuivre natif dans des basaltes, de à l'heure actuelle, se trouve sous forme
la chalcopyrite dans des veines quart­ de noumeite hydro-silicate de magné­
zeuses aurifères, de l'érubescite dans sie et de nickel dans des serpentines
des filons qu�rtzeux. dérivant de péridotites.
Le gisement le plus important se
Plomb. -Les filons aurifères d'An­
trouve au sud d'Ambositra et le
davakoera sont remplis parfois par
second à 25 kilomètres E.-N.-E.
de la b a ryt i n e de la galène (sulfure
,

d'Ambatondrazaka. Ungisement aban­


donné existe près de la route de
Sandrandahy, à Fandriana, province
d'Ambositra.

Manganèse. - La psilomélane et
la polianite ont été signalées ·e n difTé­
rents points de la colonie; il n'y a
aucune exploitation, de même que
pour l'asbolite' ou minerai de man­
ganèse cobaltifère qui se trouve près
d'Alasora, aux environs de Taria­
narive.
En 1927, M. Besairie a découvert
au flanc Sud de la colline d'Ambin­
davato, 2 kilomètres Est de Mavonono
(Sakoa), de la rhodonite (silicate de
manganèse) rose pâle, altérée en sur­
Quartz avec inclusions d'actinote.
Sud de la Mania. Cl. A. Lacroi.r face par suite de l'oxydation du
manganèse. Bien qu'elle n'ait pas
de plomb), de la blende, de la chal­ été trouvée en place, M. Besairie
copyrite. la considère comme provenant des
Les filons de Bobasatrana et d 'An­ couches quartzeuses interstratifiées
kitokazo sont les plus riches en parmi les amphibolites : gisement
galène. d'amas filonien.
LES RESSOURCES MINÉRALES DE MADAGASCAR 277

Fer. - Les minerais de fer sont · Chrome. ____:.Lé fer chromé existe
fort importants; les. Malgaches ont da'ns les régions de Vangaindrano et
utilisé la limonite pour extraire le au nord de Tamatave.
fer nécessaire à la. fabrlcatio1i. :de.
leurs angàdy (sorte de bêche) et des Molybdène. - La molybdénite
quelques instruments dont ils se ou sulfure de molybdène a été ren­
servent. contrée à Madagascar, dans les gra­
Les quartzites ·à· rriagnétite pour- nites de la région Nord d'.Antsirabe et

Une vue des Hauts-Plateaux de Madagascar avec rizières au premier plan. Cl. ,1. T.awJi.r.

raient en fournir abondamment ; il dans la pegmatite de Tsaramanga,


existe des gîtes d'inclusions dans entre Antsirabe et Betafo. M. H.
les roches éruptives. Tous ces gise­ Besairie a signalé, en 1927, la pré­
ments constituent de grandes ré­ sence de molybdénite dans un gise­
serves pour l'avenir. ment de phlogopite, celui de Ma file fy ,
Sud de Madagascar; elle se trouve
Titane; - Deux minerais peuvent dans les filons et dans les druses, mais
fournir le titane : le rutile (oxyde de ce n'est qu'un accident minéralo­
titane), abondant dans les mica­ .gique.
schistes de la région d'Amhatofinan­
drahana et des environs d'Itremo, et Bismuth. - Les pegmatites ren­
les fers titanés dans les régions de ferment parfois, à Ampangahe et
)liandrivazo, Itrongahy et Vangain­ Fefena, principalement, de la bis­
drano. muthosphérite à 71 0/0 de bismuth
278 LA TERRE ET LA VIE

métallique, produit d'altération du mètres e nviron au Sud de la Loky,


bismuth natif qui, lui, a été rencontré dans une pegmatite exploitée pour
encore intact dans les pegmatites sa muscovite verdâtre et contenant
à minéraux lithiques de la vallée aussi du grenat.
de la Sahatany et de quelques autres Le gisement de Malakialina est
gisements. constitué par une pegmatite potas­
sique à tourmaline noire, béryl bleu
Uranium. - Les minerais d'ura­ et jaune, apatite vert émeraude et
nium et, par conséquent, de radium columbite manganésifère et titani­
peuvent être divisés en deux groupes: fère exploitée pour sa muscovite ; il
existe aussi des ti­
tanonihates radio­
actifs.
De p u i s ce t te
époque, les rnine­
r a i s ra d ioac t ifs
ayant été délaissés,
il n'y a pas eu de
nouvelles r eche r ­
ches.
Les minerais ra­
dioactifs primaires
suivants, beaucoup
moins riche s en
radium que l'ura­
n ini t e , s o n t de s
c o m p o sés com ­
plexes des acides
Gisement de muscovite. Vohimena .. titaniques, n i ob i ­
ques et tantaliques
1 o les minerais primaires, éléments de terres y tt r iques et d'urane av�c
anciens de pegmatites potassiques; accessoir em ent des terres cériques, de
2° les minerais secondaires formés la thorine, etc ... Quelques-uns étaient
par la décomposition des premiers, déjà connus : la fergusonite, l'euxé­
mais pàr transport à distance (1). nite, la samarskite, la blomstrandite,
Les premiers comprennent l'ura­ et trois sont spéciaux à Madagascar:
ninite ou pechblende, découverte en la bétafite, l'ampangabéite et la
1925 (2) et presque simultanément en samirésite, étudiées et définies par
deux endroits très éloignés : Mala­ M. A. Lacroix.
kialina sur le Mangoky, à la limite Pratiquement, seules la bétafite
des provinces de Fianarantsoa et et l'euxénite ont eu un rôle économique
de Morondava, non loin de la limite important de 1920 à 1924.
des terrains sédimentaires, et dans Le minerai secondaire est de l'au­
la province de Vohémar à 20 kilo- tunite ou phosphate d'uranium hy­
draté ; il se rencontre dans un très
grand nombre de pegmatites ura­
(1) .\. LACROIX. 1\Uniralogie de Madagascar,
nifères de Madagascar. Le seul gise­
t. Il, p. 125.
(2) Y. BRIÈRE. C. R. Ac. Sc. 182, 1926, p. 641. ment de Vinaninkarena, situé à une
LES RESSOURCES MINÉRALES DE MADAGASCAR 279

dizaine de kilomètres au Sud d'Antsi­ Etain. - En 1924, j'ai eu l'occa•


rabe, a une importance économique ; sion de reconnaître la cassitérite
l'autunite est disséminée en paillettes (oxyde d'étain) dans des sables pro­
jaune citron dans les couches tour­ venant de la région de Brickaville, et
beuses des alluvions de la Fitamalama. exploités pour l'or. Sa densité, de
7,06, la fit demeurer dans le fond d'une
Thorium. Les minerais de tho­
-
batée. C'était un caillou roulé qui
rium sont : la thorite et sa variété semblait noir en masse ; des frag­
l'orangite, silicate de thorium ; leur ments plus minces permettaient de
principal gisement est Ambatofotsy, constater sa transparence, sa teinte
dans la province de l' ltasy, et la de quartz enfumé et son éclat gras.
thorianite, mélange isomorphe d'ura­
nium et de thorium dans lequel Tungstène. - En 1928, le tungs­
domine le thorium, trouvée dans la tate de chaux ou scheelite a été
province de Betroka. trouvé à l'Ouest de Fianarantsoa ; le
Ces minerais sont riches en tho­ minéral est bien cristallisé, il est
rium, mais ils sont assez rares, si· blanc, translucide, de densité 6,06.
bien que pour l'extraction du tho­
rium il faut s'adresser
à un autre Micas. - Il y a plusieurs sortes
minerai : la monazite ou phosphate de de micas. D.eux sont exploités à
cerium qui renferme une petite quan­ Madagascar : la muscovite et la va­
tité de thorium, mais est très abon­ riété de biotite, appelée phlogopite.
dante dans les alluvions du Mananjary. Une troisième, la lépidolite, serait

Mine de graphite sur la côte Est. I'/. Société Ginfrafe tle11 Gral'l1il1·�.
280 LA TERRE ET LA VIE

susceptible de l'ètrP comme. minerai Les gisements de phlogopite à


d.ê1:l�thium. Madagascar 'se rencontrent unique­
lba t'..Muscovite est un; ortho-sili­ ment dans des p a r a pyr o x é n i t e s .
ca \eî:rl'afoin'inium·: et de potassium M. A.. Lacroix considère les parapy­
dontiHes lameS de clivage 'SOnt très roxénites normales constituées uni­
recHerchéês pour de nombreux us.age·s quement par du diopside, comme le
en. raison de;. leurs. propriétés ·.phy­ « résultat de la transformation des ·

siques : divisibilité, flexibilité, ,frans­ calcaires magnésiens siliceux, mais


parence en feuilles mirrces, lustre de pauvres' en alumine ou privés d'alu­
la poudre, pouvoir diélectriqu:e, non­ mine >i.
conductibilité calorifique.. Sa rigi­ La parapyroxénite à diopside vert
dité électrostatique est très élevée. renferme les plus intéressants gise­
La tension· limite de rupture est ments de phlogopite. Celle-ci se trouve,
d'environ 18.000" volts pour une soit en filons pegmatoïdes, soit dans
plaque de 25 millimètres' d'épaisseur. les druses.
La muscov-Îte est gris argentéi
. M. H. Besairie a publié une carte des
brun clàir, vert pâle, les surfaces
gisements de phlogopite du Sud de
de clivage sont polies, miroitantes,
Madagascar. Les principaux sont
l'espèce la plus cotée est la variété
ceux de Sakeny-Benato (N.-0. de
ruby. '
Betroka), Ambohanga'; Saham · andre­
. ' · '

La muscovite est abondante à


so, Andriapanory, Hazofotsy Ankira,
Madagascar dans les granites, dans
Miary, Ambararatra, Ampandrandava,
les micaschistes, mais seulement dans
le plus important avec Benato,
les pegmatites potassiques, elle se
appelé par Besairie le complexe des
trouve en dimension suffisante pour pyroxénites d'Ampandrandava, Ma­
être utilisable. Les principales ré­
filefy-Mikoboky, Mahatsintso, Kalem­
gions productrices sont celles d'Am­
batitra.
batondrazaka, de Moramanga, Mae­
Les pyroxénites à phlogopite se
vatanana, Andriamena, Fianaran­
rencontrent sur des longueurs de
tsoa et Midongy de l'Ouest. La répar­
plusieurs kilomètres. Elles offrent une
tition des minéraux dans les pegma­
plus grande continuité que les pegma­
tites est irrégulière, elles-mêmes ne
tites, mais la formation de la phlo­
présentent pas une grande continuité,
gopite est, elle aussi, très irrégulière.
si bien que l'exploitation reste tou­
jours précaire. Les deux micas se vendent sous
La ph.logopite ou mica ambré est trois formes différentes :
un ortho-silicate d'aluminium, de fer, 1o Feuilles, classées suivant leur
de magnésie et de potasse; sa pauvrete dimension ; l'industrie électrique en
en fer la distingue de la biotite et absorbe 90 0/0 (en les supposant
la rend propre aux usages de l'in­ indemnes d'impuretés) ;
dustrie électrique, ses propriétés phy­ 2° Splittings. Ce sont de minces
siques sont les mêmes que celles de lamelles de 0 m. 05 d'épaisseur pré­
la muscovite, cependant, sa rigidité parées par les Malgaches qui les
électrostatique est moindre, - la ten_. fendent au couteau; elles sont agglo­
sion-limite <!e rupture n'est que de mérées par un liant, comme la gomme
15.000. volts'1 pour une plaqu� de laque, et sont employées comme iso­
25 millimètres d'épaisseur, - 'mais lant;
elle est plus souple et plus élastique. 3° Poudres. Le mica en poudre ou
LES HESSOUHCES :\1INÉRALES DE MADAGASCAR 281

en paillettes est empl oyé dans lithiques ; il est blanc ou légèrement


la fabrication des tapisseries, des rose, mais souvent d'une très jolie
peintures, des ciments; mélangé à teinte lilas clair.

1\1ine de graphite 1·1. Suci�ti GPm!raJe dt!11 1;r1J1,�;1,.11.


(Andavabato, province d'Ambatolampy).

l'huile il peut servir de lubrifiant. La lépidolite se présente soit en


Le mica lépidolite est un métasi­ petites lamelles écailleuses ne dépas­
licate fluoré d'aluminium, de lithium sant guère 1 centimètre, soit en masses
et de potassium. C'est un minéral clivables dont les lames peuvent
caractéristique des pegmatites sodo- dépasser 20 centimètres, - il en est
282 LA TERRE ET LA VIE

ainsi dans la vallée de la Sahatany, Parmi les gisements latéritisés, les


au sud d'Antsirabe, soit, - mais plus plus prospères sont ceux qui sont
rarement, en grandes lames inco­ situés près des lignes de chemin de
lores ressemblant à la muscovite ; elle fer, des routes, des voies fluviales
se distingue de cette dernière par sa ou maritimes, c'est-à-dire où les frais
fusibilité à un degré beaucoup plus de transport sont peu élevés ; la
bas. valeur du graphite n'est pas assez im­
portante pour que le prix de revient
Graphite. De même que le
- puisse supporter le transport par
diamant, le graphite est du carbone homme.
cristallisé, mais avec des impure­ Les provinces qui fournissent le
tés. plus de graphite sont, en ordre dé­
La valeur du graphite dépend de croissant : Tamatave, Ambatolampy,
sa teneur en carbone et de la dimen­ Moramanga, Tananarive, Ambositra,
sion de ses paillettes. Le plus sou­ etc ...
vent, le graphite se présente en
lamelles disséminées dans les roches, Amiante ou Asbeste. N'est pas -

comme le mica dans les gneiss et un minéral distinct, mais une forme
les micaschistes. Ces lamelles devien­ structurale spéciale : longµé·s_, fibres
nent parfois si abondantes qu'elles soyeuses, plus ou moins flèxibles. Le
forment, à elles seules, des schistes. chrysotilc, certaines amphiboles (an­
Certains gisements possèdent une thophyllite, gédrite, crocidolite) peu­
variété de graphite en grandes lames vent se présenter sous cette forme,
sans formes géométriques et très qui permet de les employer pour le
homogènes. tissage.
Le graphite est un des éléments les L'amiante chrysotile est celle ayant
plus répandus dans la Grande Ile le plus de valeur; elle se rencontre
et se trouve dans tous les termes de dans des serpentines. de la région
la série des schistes cristallins. La Sud de l'Onilahy. M. Besairie a
présence du graphite dans les filons cité les gisements suivants : Vohi­
de quartz et dans les granites est bory, Ambindavato, à l'ouest de
plus rare. Mavonono (Sakoa), Soamanonga­
Les seuls gisements acti.Jellement Lazarivo et sur la bordure cristallo­
exploités sont ceux dans lesquels le phyllienne du bassin du Ianapera.
gneiss est transformé en latérite. Cette Il semble que ces gisements soient
transformation présente deux avan­ peu importants, mais l'étude et la
tages :
prospection de leur valeur économique
1° La teneur en carbone du minerai n'a pas encore été faite.
est plus élevée par suite de la disso­ L'amiante d'amphibole existe au
lution et de l'entraînement par les nord d'Ankazobé, aux environs de
eaux des éléments alcalins. Bevony, dans la vallée de l'Onibe et
2° La cohésion de la roche ayant au nord-ouest de Tamatave.
presque complètement disparu, il J'ai rencontré une torendrikite
est beaucoup plus facile de l'abattre fibreuse dans un filon de quartz à
et de la désagréger pour que le 6 kilomètres environ au sud-ouest
lavage puisse séparer le graphite des des mines de cuivre d'Ambatofan­
autres éléments. gehana. Elle se présente en petites
LES RESSOURCES MINÉRALES DE MADAGASCAR 283

fibres soyeuses d'un bleu violet, d'une L'industrie, se développant, permettra


longueur ne dépassant guère 1 cen­ de traiter sur place certains mine­
timètre. rais : cuivre, nickel, et d'en utiliser
L'exploitation des produits mi­ d'autres non exportables, comme le
niers est un facteur important de la fer.
prospérité de Madagascar, bien qu'elle La production des différentes
souffre de la crise économique actuelle. substances minérales, en 1929, a
Il est probable qu'elle sera modi­ été la suivante, d'après les rensei­
fiée dans quelques années par la mise gnements donnés par le Service des
en valeur du bassin charbonnier. Mines :

VALEUR
PRODUCTION
SUBSTANCES EN KGS EN 0/0
FRANCS
DU TOTAL

Graphite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14.803.000 24.964.600 63,22


:\lica . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . · . . · · · · · · · · · 389.075 7.451.500 18,89
Or . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187 2 3.126.000 7,91
Pierres précieuses ................... 6.406 2.025.600 5 13
:
.

Phosphates......................... . 13.441.000 1.344.001) 3 40


Pierres d'industrie................... . 162.131 469.500 1,19
Corindon .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64.700 77.600 0,19
Divers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51. 5:l6 29.400 0,07

39.488.200 100,00

=
L'ART ET LA NATURE

A PROPOS DE DEUX EXPOSITIONS


=

'Exposition Coloniale Internationale de Vincennes, qui fut inaugurée le 6 mai der­


L nier, est l'occasion de manifestations diverses inspirées par la pensée coloniale:
souci documentaire,· souvenirs et reflets d'explorations ou de conquêtes.

C'est ainsi qu'à la Bibliothèque Nationale, par les soins de MM. Cain, admi­
nistrateur général de la Bibliothèque, et de La Roncière, conservateur du département
des Imprimés, on a pu voir rassemblés: gravures, livres, manuscrits, cartes, tableaux,
relatifs à l'histoire de nos vieilles colonies.

Plus récemment, dans le cadre du Musée d'Ethnographie du Trocadéro, M. le


Professeur Rivet, assisté de M. Rivière, a eu l'heureuse idée de présenter une remar­
quable série d'objets ethnographiques provenant des colonies françaises. A cet en­
semble ont été joints, prêtés par M. Bultingaire, bibliothécaire en chef du Muséum,
d'intéressants manuscrits concernant l'histoire naturelle et une importante collection
des luxueux vélins conservés par notre grand établissement scientifiqu_e.

La Terre et la Vie ne pouvait se désintéresser de ces deux manifestations,


et elle a tenu à présenter à ses lecteurs, dans un même numéro, deux articles qu'elles
ont, l'une et l'autre, inspirés. Le premier, celui que nous devons à M. Nemours Lar­
ronde, a été spécialement écrit au sujet de l' Exposition de la Bibliothèque Nationale ;
l'autre, celui de M. Bultingaire, nous permet de situer, dans l'histoire, la collection de
vélins qu'on peut voir au Trocadéro et de saisir la valeur artistique et documentaire
qui s'y rattache.

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