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Le choix de mon premier stage en restauration collective a été celui de la cuisine de l’Hôpital de
la Pitié et le second, celle de l’Ehpad Furtado Heine. Ce choix a été guidé par l’intérêt d’acquérir
une expérience de terrain au sein de deux établissements très différents, notamment en termes de
d’organisations. Le tableau ci-dessous permet une présentation générale des deux structures et la
secteur de la Salpêtrière)
Ces stages ont été pour moi l’occasion de découvrir et participer à l’ensemble des étapes de
production et de service des repas. Ils m’ont ainsi principalement permis de mettre en relation la
théorie apprise en cours et ce qui se fait sur le « terrain », notamment concernant les règles
d’hygiène et de sécurité mais aussi l’application des règles nutritionnelles et la place d’un
Le choix de la structure principalement étudiée est ici celui de la Pitié, plus intéressante au regard
complexité de sa sectorisation.
Les locaux pouvant être sources de dangers, ils doivent permettre la prévention des contaminations
ainsi que le respect de la marche en avant. Ainsi, la réglementation européenne1 précise l'ensemble
des règles d'hygiène à appliquer avec notamment un principe de sectorisation entre secteurs chauds
production de la Pitié s’étend sur un espace significatif de trois étages. Le diagramme en annexe
… présente son agencement. On peut y constater une sectorisation très claire en fonction du degré
travail à la chaîne accompagnée d’une robotisation importante. Cela s’explique par nombres de
plats servis et les nombreuses contraintes d’un tel établissement (régimes salés, sans gras,
disposent par ailleurs d’un une marge de manœuvre réduite avec peu de préparation manuelles
a donc une place prépondérante au sein des cuisines. A titre représentatif, la zone de préparation
chaude comporte 2 sauteuses de 180L, 5 fours mixtes à 20 niveaux ainsi que 6 cellules de
refroidissement ; une thermoscelleuse de grande taille et un ordinateur préparant les étiquettes pour
1
Règlement 852/2004 du paquet hygiène et arrêté ministériel du 21/12/2009
L’agencement des locaux de l’Ehpad permet également un respect de la marche en avant.
Relativement à son nombre nettement moins important de consommateurs, la taille des locaux et
le matériel utilisé sont bien en deçà de ceux de l’hôpital (par exemple, une multitude de zone de
stockage pour l’hôpital contre 2 petites pièces pour l’Ehpad ou des robots de taille « standard »
Hygiène et entretien des locaux : Afin de limiter tout risque de contamination, la réglementation
Les règles d’hygiène et d’entretien sont extrêmement détaillées dans le PMS de l’hôpital avec une
procédure générale puis son adaptation à tous les types de matériaux et zone de production, et
enfin des fiche de suivi et d’autocontrôle. L’organisation très cadrée et contrôlée de la chaîne de
production permet une grande rigueur et facilité quand aux respects de ces règles par les agents.
Un point de vigilance concerne l’accès au PMS, gardé dans un bureau fermé à clé. Néanmoins,
venant nuancer ce point, de nombreuses fiches de procédure sont entreposées dans les cuisines.
J’ai choisi ici d’étudier principalement les cuisines de l’Ehpad, plus intéressante au regard des
difficultés de mise en pratique de la marché en avant dans une petite structure qui par ailleurs a
Ainsi, au sein de l’Ehpad le traitement des végétaux se fait régulièrement dans la zone de
préparation chaude. Le PMS indique que cette difficulté se trouve palliée par l’application d’une
marche en avant dans le temps. Or, j’ai pu constater que le traitement des végétaux se fait
régulièrement dans la zone de préparation chaude, par la même personne et en même temps que
certaines matinées, le personnel était largement suffisant, d’autres jours ils étaient en sous-effectif,
réduit à un agent et un cuisinier. Or l’établissement sert 3 repas par jours. Ainsi, les cuisiniers se
retrouvent parfois obliger de jongler entre traitement des végétaux et préparation chaude.
A l’hôpital, cette problématique n’existe pas de par l’utilisation importante de végétaux prêts à
produits bruts. Les cuisiniers suivent les fiches recettes fournies par la CASVP en y ajoutant leur
petite « touche » personnelle (sauces plus ou moins épaisses, utilisation d’épices…). L’ensemble
des plats, denrées destinés à être servis ou utilisés dans la journée ou en J+1 et J+2 sont conservés
au froid positif. La distribution se fait ensuite en salle du bain marie chaud à l’assiette. Les entrées,
fromages et dessert sont placés dans les frigos de la salle et sortis au fur et à mesure du service.
Comme indiqué plus haut, les cuisines de l’hôpital utilisent un maximum de produits déjà prêts,
ce qui limite de manière considérable les marges de manœuvre des cuisiniers qui font en grande
majorité de l’assemblage. Cela s’explique par le nombre de repas beaucoup plus importants mais
également par la volonté de l’hôpital de limiter tout risque relatif à la sécurité sanitaire et l’hygiène.
Mesures d’hygiène de production : application et contrôle : Les bonnes pratiques sont mises en
place dans le PMS de l’Ehpad en suivant la méthodologie des 5M (Main d’œuvre, Milieu –
Milieu – Zone de préparations chaudes : sol cassé à de nombreux endroits laissant place
Matériel à de grandes mares d’eau depuis de nombreuses semaines. Incident signalé sans
intervention prévue.
Si les bonne pratiques d’hygiène sont en majorité respectées au sein de l’Ehpad, le tableau pointe
certaines divergences. Voici des actions pouvant être mises en place pour y pallier.
Mesure 2 : Information sur les sols cassés diffusée à un niveau de contrôle plus haut
Mesure 3 : Rappel au personnel des règles concernant le traitement des végétaux avec
éventuellement les fiches du PMS accrochées et/ou une gestion plus adaptée des effectifs
Mesure 4 : Rappel aux agents des règles les relevés de température au moyen de sonde
Concernant les denrées non stockées, j’ai pu constater que certains fruits et légumes étaient traités
bien avant les date de consommation afin de faciliter le travail des équipes futures.
Mesure 6 : Rappel aux agents des règles d’élimination des reste et du lavage des mains
Elements de tracabilité: La traçabilité permet d'identifier un produit ou un lot de produits de façon
à le retirer en cas de non-conformité et/ou de danger pour le consommateur. Elle permet également
La procédure développée par Furtado Heine est décrite dans le PMS, avec une traçabilité amont
(ex. vérification du bon de livraison) et avale (ex. conservation de plats témoins sur 7 jours.)
En pratique, les mesures de traçabilité sont bien respectées par les agents avec un suivi et une
Le PMS contient également des fiche procédure relative au plat témoin, associée au 5M, la gestion
d’une TIAC et des alertes. Lors de mon stage, j’ai pu constater la bonne exécution en continue de
L'analyse des dangers selon le plan HACCP : La réglementation impose l’identification de tous
Dans le PMS de Furtado Heine, l’analyse des risques est également menée selon la règle des 5 M.
Tout d’abord, un tableau identifie pour chaque étape de production les risques liés à chaque M
(causes, paramètre à maitriser, application ou non d’une valeur cible...). Ces fiches sont suivies
par le plan de maitrise des points critiques également présentés sous forme de fiches appelée « Prpo
n°x ». Elles indiquent les seuils à respecter pour chaque point critique afin de maitriser les dangers,
Gestion du budget, des commandes et des stocks : Dans les deux établissements, la gestion est
similaire : le budget est déterminé à un niveau central et les commandes se font par le siège via
des marchés publics. Pour l’Ehpad, le menu est défini et validé au niveau central. L’hôpital établit
ses propres menus en coordination avec les diététiciennes sur place. Par ailleurs, les deux
établissements sont en relation directe avec le prestataire afin d’adapter les commandes au stock.
J’ai constaté une très grande différence entre les deux établissements concernant la gestion des
commandes. Dans l’Ehpad, le faible nombre de résidents et leur présence permanente permet une
parfaite adaptation des commandes et des produits cuisinés. En revanche, à l’hôpital, le nombre
de repas servis étant très conséquents et plus aléatoires, la gestion est tout autre. Il y a ainsi une
inadéquation importante entre les repas préparés et la consommation. Ceci amène à un gaspillage
alimentaire important.
Mesure 8 : Revoir la gestion des commandes et des repas avec une analyse des tendances de
Gestion du personnel : Au sein de l’Ehpad, l’information du personnel sur les règles à appliquer
se fait principalement par la mise à disponibilité du PMS dans le bureau du chef. A l’hôpital, si le
PMS n’est pas facilement accessible, des fiches et affiches reprennent les principales règles.
Concernant, l’état de santé des agents, les deux PMS indiquent la nécessité d’avoir été déclarés
aptes par la médecine du travail, détaillent les visites médicales nécessaires et sur demande et
Dans les deux cas, la formation des agents aux règles d’hygiène et de sécurité est organisée au
niveau central et est organisé au moins une fois par an. Par ailleurs, certaines formations
complémentaires sont proposées et les agents peuvent y participer de manière volontaire (Par
La gestion des effectifs en terme de volume est organisée centralement. Puis, la gestion
quotidienne se fait pas les chefs de cuisine et leurs assistants. Lors de mes stages, j’ai pu constater
quelques problématiques de gestion dans les deux cas mais ayant des conséquences assez
différentes. En effet, les deux établissements ont une problématique d’absence de personnel sur de
nombre d’agents, cela n’entrave pas le bon fonctionnement du service ainsi que le respect des
règles d’hygiène et de sécurité. Les agents sont en effet redistribués en fonction des besoins.
En revanche, au sein de l’ehpad, j’ai pu constater une difficulté à lisser les effectifs avec un impact
sur le respect des règles, notamment de la marche en avant (voir détail plus haut et mesure …)-
V. Analyse nutritionnelle
Compte tenu des nombreux choix présentés au self de l’hôpital et de l’unique choix en Ehpad, le
plus simple a été de faire l’analyse GER-CN au niveau de l’Ehpad et du menu au niveau de
l’hôpital. Par ailleurs, avec une population particulière de personnes agées au sein de l’ehpad,
l’analyse des menus au regard des objectifs du GER-CN liée à cette population paraissait plus
intéressante. Enfin, contrairement à l’Ehpad, l’hôpital présente des propositions assez similaires
et les choix des consommateurs du self se ressemblent de jour en jour. Ainsi, un repas sur un jour
est plus à même d’être représentatif de l’équilibre nutritionnel général des repas.
Analyse de l’apport énergétique d’un déjeuner au sein de l’hôpital : Le self de l’hôpital de la pitié
présente de nombreux choix et ce pour toutes les composantes. Les repas sont pris par les membres
du personnel et les étudiants. Ayant participé au service des repas, j’ai pu constater les choix qui
de carotte râpées ; cuisse de poulet / pâte / courgettes ; pain /fromage et un éclair au chocolat.
Le détail est présenté en annexe ainsi que l’analyse quantitative de sa valeur énergétique et de sa
teneur en nutriments. Le tout est comparé au BEM (besoin énergétique moyen) de la population
Au regard de cette analyse, la valeur énergétique du repas se trouve être supérieure au BEM de la
population (+ 660 kj ou + 153 calories). Cette différence est expliquée par un apport plus important
fromage et en lipides de par la cuisson rôtie du poulet, le fromage, l’éclair au chocolat mais
yaourt nature…) Ainsi, il est tout à fait possible d’établir un repas équilibré. Au regard de ce point,
ou d’un atelier dédié permettant des choix appropriés au self et lors des autres repas
Analyse de fréquences selon le GER-CN : L’annexe … présente les déjeuners servis à l’Ehpad sur
un total de 28 jours consécutifs et en fait une analyse au regard des objectifs et recommandations
quantitatives du GER-CN.
Celui-ci nous montre quelques déséquilibres au regard des valeurs cibles (colorés en rouge). Si les
catégories sont en grand déséquilibre : les « entrées de légumes cuits ou potage de légumes à base
de 40% de légumes » et les « entrées contenant plus de 15% de lipides ». Le tableau propose ainsi
nom des plats ajoutés / supprimés de façon à atteindre les valeurs cibles de fréquences. Concernant
le déséquilibre sur les entrées, un certains nombre d’entrées « grasses » (pâté, saucisson…) ont été
Cette lecture quant au déséquilibre des déjeuners doit être nuancée par la prise en compte de
l’équilibre établit sur la journée. En effet, le choix a été fait de proposer une alimentation plus
grasse et « plaisir » au déjeuner, compensée par un dîner beaucoup moins riche en lipides mais
davantage en légume, avec notamment des potages pour les entrées. Ainsi, s’il apparaît qu’un
rééquilibrage doit être pensé pour le déjeuner, celui-ci doit également prendre en compte le repas
du soir de façon à ce que l’équilibre soit prise en compte sur la journée. Il doit également permettre
un apport suffisant d’aliments qui font du bien à une population de personnes âgées pour qui
l’appétit peut manquer et pour qui la pause déjeuner doit rester un moment positif.
établissements. Au sein de l’Ehpad, il n’y pas de diététicien. En effet, celui-ci se trouve au niveau
du siège. Son rôle semble être principalement de valider les menus établis par le prestataire.
A l’hôpital, il y a un contact régulier du chef de cuisine avec deux diététiciennes (lors de réunions
concernant l’établissement des menus mais également autour d’ateliers de dégustation visant à
faire valider les préparations). Lors de mon entretien avec l’un d’elle, j’ai pu comprendre que les
Lors de mon séjour à l’Ehpad, j’ai pu mettre en place un atelier (présentation et quizz) sur le thème
des fruits, légumes et produits laitiers. Cette idée m’est apparue intéressante de façon à apporter
aux résidents une approche différente et positive de ces aliments au regard de leurs bienfaits, et
Pour conclure, ce que je retiens de mes deux stages sont les points principaux suivants. Tout
d’abord, j’ai pu constater la grande complexité associée à la production des repas. Mon expérience
a l’hôpital m’a montré une extrême organisation permettant une production importante en un
temps très limité tout en réduisant au minium les marges d’erreurs. Au sein de l’Ehpad, j’ai pu
constater les difficultés d’application relatifs à une petite structure en termes d’espace de gestion
des effectifs.
Dans les deux cas, si une place est laissée au diététicien dans la validation des menus, celle-ci se
trouve limitée par des contraintes budgétaires et/ou la volonté de proposer des plats qui plaisent
aux consommateurs. Il semblerait que dans les deux établissements, les menus n’ont pas été
repensés avec les diététiciens depuis un certain temps. Il s’avère ainsi judicieux de les revoir en
profondeur afin de pouvoir les adapter aux recommandations en vigueur et réfléchir à des