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Solution TD3 rupture : Critère de Grith

FERDJANI Hicheme, Université de Blida, Algérie,


h_ferdjani@yahoo.fr

November 7, 2021
Exercice 1
n alliage d'Aluminium a un module de Young de 70 GPa, une
densité surfacique d'énergie de rupture de Gc =1000 J/m2 , et une
limite élastique de 350 MPa.
1. Une grande plaque mince de cet alliage a été testée sous une
traction croissante. Elle s'est rompue sous une contrainte de
200 MPa. En supposant qu'elle contient une ssure unique
interne, estimer sa taille minimale.
2. Une ssure interne de 0.1 mm a été détectée dans une autre
plaque constituée du même alliage. Lorsque la plaque est
sollicitée avec une traction croissante, sa ruine se fera par
propagation de la ssure ou par plasticité ?
Solution
1. Pour estimer la taille minimale de la ssure, on suppose qu'elle
est orientée perpendiculairement à la direction de la traction
(car c'est

l'orientation la plus dangereuse). Dans ce cas, on
KI = σ πa avec a la demi-longueur de la ssure. La plaque
étant mince, on est en contraintes planes. Le critère de Grith
donne :
σ2πa Gc E 1000 × 70 × 109
G = ≤ Gc ⇒ a ≤ = = 0.6 mm
E σ2π (200 × 106 )2 × π

Donc la taille minimale de la ssure est de 1,2 mm.


2. Calculons la contrainte maximale avec le critère de Grith :
s
σ2π a Gc E 1000 × 70 × 109
r
G = ≤ Gc ⇒ σ ≤ = = 667 MPa
E πa π × 5 × 10−5

La ruine se fait donc par plasticité.


Exercice 2
Soit une poutre ssurée de section rectangulaire et de faible
épaisseur B (Figure 1).
1. Déterminer le taux de restitution d'énergie potentielle G.
2. En cas de propagation, serait elle stable ou instable ?
3. Calculer les Facteurs d'Intensité de Contrainte.
y P
L L

h2 x
h1
a a

Figure 1:

Solution
1. Puisque la poutre est sollicitée en exion, nous devons d'abord
déterminer la variation du moment échissant. A cause de la
symétrie du problème, on ne considère que la moitié de la
poutre. On a :
P
Mf (x ) = x , 0 ≤ x ≤ L
2
L'énergie de déformation de la poutre est donnée par :
Z L−a Z L
Mf2 (x ) Mf2 (x )

U=2 dx + dx
0 2EI1 L−a 2EI2
Bh3
avec : I1 = B (h112
+h2 )3
, I2 = 122 . On obtient :

P 2 (L − a)3 L3 − (L − a)3
 
U= +
EB (h1 + h2 )3 h23
L'énergie potentielle élastique est donnée par :
Π = U − Pv

où v est le déplacement vertical vers le bas du point d'application


de la force P. D'après le théorème de Clapeyron :
Pv = 2U =⇒ Π = −U
Le taux de restitution de l'énergie potentielle G, est donné par :
1 ∂Π 1 ∂ U 3P 2 (L − a)2 1 1
 
G =− = = −
B ∂ 2a 2B ∂ a 2EB 2 h2 (h1 + h2 )3
3

3P 2 (L−a) 1
 
dG
2. da = − EB 2 1
h23 − (h1 +h2 )3 < 0 ⇒ propagation stable
3. A cause du cisaillement due à l'eort tranchant, la ssure est
en mode II. L'épaisseur étant faible, on est en contraintes
planes, et la formule d'Irwin donne :
KII2 √
G = =⇒ |KII | = GE
E
Exercice 3
Les données suivantes ont été obtenues à partir d'une série de tests
sur des éprouvettes ssurées d'épaisseur 10 mm.

Longueur de ssure a (mm) Force critique P (KN) Déplacement critiq


30 4 0.4
40 3.5 0.5
50.5 3.12 0.63
61.6 2.8 0.78
71.7 2.67 0.94
79 2.56 1.09
Déterminer Gc à partir :
1. Des valeurs du tableau ci-dessus.
2. De la variation de la complaisance en fonction de la longueur
de ssure.
Solution
1. Soient deux points i et i+1 consécutifs du Tableau. Les
longueurs de ssure, forces critiques et déplacements critiques
sont (ai , Pi , ui ) et (ai +1 , Pi +1 , ui +1 ) respectivement. La
surface correspondante est notée Ai (Figure 2). L'aire de la
surface est donnée par :
1
Ai = (Pi ui +1 − Pi +1 ui )
2
P
Pi
Ai

Pi+1

u
ui ui+1

Figure 2:
En notant ∆ai = ai +1 − ai , Gci est obtenu comme suit :
Ai
Ai = Gci ∆ai B =⇒ Gci =
∆ai B
En eectuant les calculs pour chaque deux lignes consécutives du
Tableau, on obtient :
Ai (KNmm) ∆ai (mm) Gci (N/mm)
lignes 1 et 2 0.3 10 3
lignes 2 et 3 0.3225 10.5 3.07
lignes 3 et 4 0.3348 11.1 3.02
lignes 4 et 5 0.2747 10.1 2.72
lignes 5 et 6 0.25196 7.3 3.45
Pour Gc , on prend la valeur moyenne : Gc = 3.05 N/mm
2. La formule de la complaisance est donnée par :
P 2 dC
G =
2B da
La complaisance est donnée par :
u
C =
P
Pour chaque point i, la complaisance est calculée par Ci = Pu .
i

Pour chaque deux points consécutifs i et i+1, on a :


i

P2 C
∆Ci = Ci +1 − Ci et Gci = 2B ∆
∆a . Les valeurs sont données
i i

dans le Tableau ci-dessous :


i
Pi (KN) ∆Ci (mm/KN) Gci (N/mm)
lignes 1 et 2 4 0.043 3.43
lignes 2 et 3 3.5 0.049 3.45
lignes 3 et 4 3.12 0.077 3.36
lignes 4 et 5 2.8 0.073 2.85
lignes 5 et 6 2.67 0.074 3.60
Pour Gc , on prend la valeur moyenne : Gc = 3.34 N/mm
Exercice 4
Une poutre, de section rectangulaire et de faible épaisseur B, est
sollicitée selon la Figure 3. Elle contient une ssure de longueur a :
1. En négligeant la exion, calculer le taux de restitution de
l'énergie potentielle G.
2. Calculer les facteurs d'intensité de contrainte.
3. Déterminer en fonction de Gc , la force critique correspondant
à la propagation de la ssure.

h1 + h2 h1 P

L ℓ

Figure 3:
Solution
1. La structure peut être décomposée en trois poutres (Figure 4).
La partie I est non sollicitée et donc non déformée.
I
III
P
II

Figure 4:

L'énergie de déformation totale sera donc la somme des énergies


des parties II et III. Les eorts normaux dans ces deux parties sont
égaux à P. On a :
Z L−a `+a
P2 P2
Z
U= dx + dx
0 2E (h1 + h2 )B 0 2Eh1 B
P L−a `+a
2  
= +
2EB h1 + h2 h1
Soit u le déplacement horizontal du point d'application de P. Le
théorème de Clapeyron donne :
W = Pu = 2U =⇒ Π = U − W = −U

Le taux de restitution de l'énergie potentielle est donné par :


1 dΠ 1 dU P2 −1 1
 
G =− = = +
B da B da 2EB 2 h1 + h2 h1

2. La ssure est sollicitée en mode II. L'épaisseur de la poutre est


faible, on est donc en contraintes planes. La formule d'Irwin
donne : 2 KII √
G = =⇒ |KII | = GE
E
3. Le critère de Grith s´écrit :
u 2EB 2 G
v
c 
G ≤ Gc ⇒ P ≤ u
u
t −1 1
h1 +h2 + h1

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