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Clan

ensemble de familles associées par une


parenté réelle ou fictive

Un clan est un ensemble de familles


associées par une parenté réelle ou
fictive, fondée sur l'idée de descendance
d'un ancêtre commun, qui, lui-même,
peut être réel, imaginaire ou
mythologique.
Blason du clan McDonnell of
Antrim

Ce mot d'origine écossaise (de clannad


signifiant famille) a été choisi comme
concept générique par les ethnologues,
pour désigner tous les systèmes
politiques fondés sur des familles
élargies stables. Il est l'équivalent du mot
français gent (du latin gens-gentis) qui
désigne les familles patriciennes de la
Rome antique et des républiques
italiennes (comme celle de Gênes).
Même si leur filiation exacte n'est pas
connue, tous les membres d'un clan
connaissent cette origine qui prend un
caractère mythique. Des individus ou des
familles étrangères peuvent être adoptés
par un clan qui leur donne ses ancêtres,
on parle alors d'affiliation ou
d'agrégation.

Lorsque cet ancêtre est représenté


mythiquement ou symboliquement par
un animal, les ethnologues parlent de
totémisme.

Selon le pays, les clans peuvent être des


regroupements très formels, ayant une
personnalité juridique, un patrimoine et
des institutions politiques qui varient
d'une civilisation à l'autre, et obéissant à
des règles précises : chef, conseils,
assemblées, fêtes, coutumes, symboles,
sanctions, etc.

L'appartenance à un clan peut se traduire


par des droits et des obligations de
solidarité envers les autres membres du
groupe, en particulier l'assistance et la
vengeance.

Un clan peut être considéré comme un


sous-groupe d'une tribu, qui elle-même
est un sous-groupe d'une ethnie, à son
tour (avec, ou non, d'autres ethnies)
membre d'un peuple se concevant, ou
non, comme une nation, se dotant, ou
non, de la structure d'un état. Les
sociétés polysegmentaires présentent
une telle organisation.

Dans les sociétés claniques celtiques et


romaines, il n'y a pas de familles nobles
ou non nobles, ce sont les individus et
les lignages aînés de chaque clans qui
sont considérés comme les plus nobles
et qui sont susceptibles d'être élus aux
fonctions nobles.

Europe

Celtes

Dans les pays d'Europe d'influence


celtique, surtout en Écosse et autrefois
en Irlande, un clan désigne une famille ou
un groupe d'individus ayant des liens de
parenté très forts vivant sous la conduite
d'un chef particulier, appelé chief ou
chieftain. Le terme vient du mot gaélique
écossais clannad signifiant famille.
Cependant, en Irlande le mot clann en
irlandais (gaélique d'Irlande) signifie les
enfants d'une famille, et très rarement
clan[1],[2].

Écosse

Article détaillé : Clan écossais.

En Écosse, la plupart des membres d'un


même clan portent le même nom, parfois
précédé du mot Mac ou Mc (c’est-à-dire
« fils de ») : MacDonald ou McDonald,
MacGregor, MacIntosh, MacKenzie,
McLeod, etc. (précédé en Irlande du mot
O', c'est-à-dire « descendant de » :
O'Brien, O'Connor, O'Donnell, etc.).
Chaque clan écossais compte également
des septs c'est-à-dire des groupes
familiaux portant un nom autre que celui
du clan, mais appartenant toutefois à
celui-ci.

Les clans sont associés notamment à un


tartan (des couleurs et un dessin
particuliers sur les vêtements
traditionnels), une devise et un insigne
végétal, à sens souvent magique, porté
sur une pique ou au bonnet (tous les
MacDonalds portaient la bruyère). Les
clans se caractérisaient par la
possession collective d’un territoire
administré par le chef de clan au
bénéfice de tous les membres[3]

Les clans finissent par disparaître à


mesure que le mode de vie anglais
pénètre dans les Highlands : le
gouvernement britannique fait d'ailleurs
tout pour les détruire après les rébellions
jacobites de 1715 et 1745.

Clans écossais : Clan Anderson, Clan


Arthur, Clan MacGregor, Clan MacIntosh,
Clan MacKenzie, Clan McLeod, Clan
Forbes, Clan Campbell, Clan Macfie, Clan
Donald, Clan Lamont, Clan MacDonald de
Dunnyveg, Clan Macdonald de
Clanranald, Clan MacDougall, Clan
MacRuari, Clan Maclean, Clan Ramsay.

Irlande

En Irlande, un système de clans moins


centralisés s'est développé[4]. Après la
Reconquête de l'Irlande par les Tudors au
xvie siècle, le système formel de clan
celtique disparaît avec la fuite des chefs
héréditaires celtiques aux pays
catholiques d'Europe. On ne parle
maintenant que poétiquement, par
exemple, d'un clann Dalaigh (O'Daly clan
en anglais) pour les descendants d'un
ancêtre lointaine de Dalach. Il y a,
cependant, des tentatives de rétablir
officiellement le vieil ordre.

Clans irlandais : Senchus Fer n-Alban,


Clan Sweeney, Doherty, Cenél nÓenguso,
Clan Cholmáin, Clan McQuillan, Clan
Kennedy

Pologne

Articles détaillés : Noblesse polonaise et


Armorial de la noblesse polonaise.

Contrairement au clan écossais, le clan


polonais ne fait pas référence à la
consanguinité et la territorialité, mais à
l’appartenance au même groupe de
chevaliers.
La documentation conservée de l'histoire
sociale en Pologne médiévale n'est pas
riche et les recherches de généalogie
sont très peu satisfaisantes pour le XIIe,
et s'éclipsent au XIe. (A l'exception de
celles qui concernent la dynastie
régnante des Piast). On sait, par contre,
qu'à partir du XIIe-XIVe siècle, tous les
membres du clan de chevalerie
médiévale polonais partageaient les
mêmes emblèmes armoriaux sur l'écu et
le cri de guerre. Ce cri, qui servait à
rassembler les troupes sous la même
bannière lignagère, était aussi la
dénomination du clan. Les plus grands
clans comprenaient plus de dix branches
familiales dispersées dans plusieurs
provinces de Pologne. Les noms de ces
grands clans étaient dérivés des noms
de fiefs ou des surnoms des seigneurs et
venaient le plus souvent de la famille la
plus riche[5] Ainsi, les armoiries de
Doliwa embrassent au XIVe siècle quatre
branches en Grande-Pologne, trois en
Cujavie et au moins deux branches en
Mazovie et la Petite-Pologne, toutes
occupant à peu près la même position
sociale[6]. Le nombre des membres du
clan, leur position sociale et politique
différaient beaucoup. A cette époque, le
clan englobait des aristocrates et leurs
familles à côté des familles moins riches,
voire obscures. Les membres les plus
fortunés d'un clan étaient liés aux
membres les plus pauvres par le principe
de solidarité et de protection. Ainsi, le
clan nobiliaire en Pologne hérite du
lignage aristocratique, mais représente
une nouvelle réponse aux besoins de
solidarité politique et juridique des
gentilshommes, pour lesquels, à côté des
liens de sang, on créera des fraternités
plus ou moins factices.

Au XVe siècle plus de deux cents clans


armoriaux sont mentionnés dans les
textes de l'époque.

Avec le temps, la cohérence et la


solidarité des clans se relâchèrent, dû à
la formation des communautés
territoriales de noblesse indépendantes
des communautés armoriales. Aussi la
multiplication et la dispersion des
familles particulières sur le territoire
grandissant de l'État contribuèrent à
distendre des liens. Sur le nouveau
terrain, les familles cherchaient un nouvel
appui - tantôt chez les dignitaires locaux
ayant des blasons étrangers, tantôt chez
les nobles du voisinage. Ce phénomène
apparaît au milieu du XVe siècle et
l'opposition grandissante entre la masse
nobiliaire et les grands seigneurs prouve
sans conteste la désintégration des
vieilles structures[7].
La structure de la chevalerie polonaise
basée sur les clans naturels servit de
modèle à un petit nombre de clans
artificiels groupant par exemple les
familles de vieille souche prussienne
venues en masse en Pologne (le clan de
Prus), ou bien des familles bourgeoises
anoblies provenant même de villes
différentes (le clan de Trąby). Les clans
de ce genre occupèrent la même position
dans la société chevaleresque polonaise.

Les plus anciens clans de chevalerie


polonais sont : Ciołek, Świnka (en) , Gryf (en) ,
Doliwa (en) , Leliwa (en) , Topór (en) , Rola,
Abdank, Jastrzębiec, Pobóg (pl) , Dołęga,
Lis, Kościesza (en) , Prus (en) , Mądrostki (en) ,
Ogończyk (en)

Belgique

Articles détaillés : Lignages de Bruxelles


et Lignages urbains.

À Bruxelles, du Moyen Âge jusqu'à la


Révolution française, il existait sept clans
ou Lignages, dont les membres avaient
l'exclusivité des postes dirigeants civils,
militaires et économiques de la cité.

Espagne

Article détaillé : Lignages de Soria.


Italie, Balkans et Corse

Articles détaillés : Clan des Casalesi et


Clan criminel Fiorini.

Depuis l'Antiquité, l'organisation politique


fondée sur un nombre limité de familles
patriciennes, ou gentes', qui existait dans
la République romaine, se retrouve dans
les villes du Moyen-Âge[8], notamment
dans les républiques italiennes (comme
Gênes).

Dans les Balkans, l'héritage illyrien et


dace a perduré jusqu'à ce jour au travers
de clans chez un grand nombre de
Monténégrins, d'Albanais, de Serbes ou
de Valaques par exemple.
En Corse le clan désigne l'organisation
hiérarchisée à base familiale permettant
par un échange de services autrefois
militaires puis politiques de s'assurer des
avantages de toute nature.

Le terme de clan peut de manière plus


élargie renvoyer un groupe
éventuellement uni par les liens du sang,
généralement dans un sens péjoratif. On
parle ainsi des noyaux mafieux dans le
sud de l'Italie dans les Balkans,
notamment en Albanie, au Monténégro.
Hongrie

Articles détaillés : Clan Osl, Clan Divék,


Gutkeled, Pok (clan), Clan Hahót, Clan
Balog, Famille Kán et Clan Salomon.

clan Bóza,clan Szüts

Islande

Gođi

Tchétchénie

Taïp tchétchène
Toukkhoum
Asie

Kazakhstan

Article détaillé : Argyns.

Inde/Pakistan

Articles détaillés : Gotra, Shakya et


Cheema.

Indonésie

En Indonésie, certaines populations ont


une société organisée en clans.
L'exemple le plus connu est celui des
Batak de Sumatra du Nord. Dans la
société batak un clan, ou marga,
regroupe les descendants d'un même
ancêtre. Un autre exemple est la société
minangkabau dans la province de
Sumatra occidental, où les gens portent
un nom de suku ou clan. On porte le nom
de suku de sa mère. La société
minangkabau est en effet matrilinéaire.
En pays lampung dans le Sud de
Sumatra, on reconnaît officiellement 84
clans liés à un territoire.

Japon

Articles détaillés : Clan japonais, Liste


des clans japonais, Armorial des clans
japonais et Clan Hata.
Australie
Article détaillé : Gumatj.

Océanie

Nouvelle-Zélande

Article détaillé : Iwi.

Nouvelle-Calédonie

Clan kanak

Amériques
Un cas particulier est celui des
populations autochtones amérindiennes
ou de certaines populations marrons
(descendantes d'esclaves enfuis, comme
chez les Ndjukas par exemple, où le clan
est également matrilinéaire) les
systèmes claniques sont encore en
place.

Clans iroquois
Clans Lakotas : Oglalas, Brûlés, Sans-
Arcs, Hunkpapas, Miniconjous)

Afrique
Article détaillé : Castes en Afrique.

Congo

Article détaillé : Clans du peuple kongo.


Royaume de Loango

Articles détaillés : Liste des clans Vili,


Clan Kondi, Clan Nkata, Clan Tchiali, Clan
Boulolo, Clan Tchidinka, Clan Nzemba et
Bouvandji.

Mali

Article détaillé : Castes au Mali.

Somalie

Article détaillé : Liste de clans somalis.

Voir aussi
Tradition, Coutume
Famille, Tribu, Ethnie, Peuple, Nation
Autochtone , Allochtone, Indigène,
Aborigène
Lignage, Caste, Parenté
Lignages urbains
Noblesse
Dynastie
Clientélisme
Chefferie
Ethnogenèse, Ethnohistoire,
Anthropologie historique

Bibliographie
Jacques Heers, Le Clan familial au
Moyen Âge, 1974, PUF, réédition
Quadrige
José Gil, La Corse - Entre la liberté et la
terreur, Éditions La Différence, 1984
Maurice Godelier, Les tribus dans
l'Histoire et face aux états, Paris, CNRS
Éditions, 2010.
Maurice Godelier, Communautés,
sociétés, culture: 3 clefs pour
comprendre les identités en conflits,
Paris, CNRS Éditions, 2009.
Maurice Godelier, Métamorphoses de la
parenté, Paris, Fayard, 2004
(ISBN 2-213-61490-3).
A. Moret, G. Davy, Des clans aux
empires, Albin Michel, L'Évolution de
l'Humanité.
Notes et références
1. Dineen, Patrick S. Foclóir Gaeďilge
agus Béarla An Irish-English
Dictionary. Irish Texts Society, Hely
Thom Limited, Dublin, 1970.
2. Ó Dónaill, Niall. Foclóir Gaeilige-
Béarla. An Gúm, 1992.
(ISBN 1-85791-037-0)
3. Jean-Marie Meilland, « Clans
écossais » (https://lib54.wordpress.c
om/2013/08/24/clans-ecossai
s/) [archive], sur Blog de Jean-Marie
Meilland, 24 août 2013
4. MacLysaght, Edward. More Irish
Families. Irish Academic Press.
(ISBN 0-7165-0126-0)
5. Janusz Bieniak, Clans de chevalerie
en Pologne du XIIIe au XVe siècle.
Dans: Famille et parenté dans
l'Occident médiéval. Actes du
colloque de Paris (6-8 juin 1974)
Rome, 1977, Publications de l'École
française de Rome, p. 321-333
6. Janusz Bieniak, « Clans de
chevalerie en Pologne du XIIIe au
XVe siècle. », Famille et parenté dans
l'Occident médiéval. Actes du
colloque de Paris (6-8 juin 1974),
(Publications de l'École française de
Rome, 30);,‎1977, p. 324
7. Janusz Bleniak, « Clans de
chevalerie en Pologne du XIIIe au
XVe siècle. », Famille et parenté dans
l'Occident médiéval. Actes du
colloque de Paris (6-8 juin 1974),
Publications de l'École française de
Rome, 30,‎1977, p. 328
8. Jacques Heers, Le Clan familial au
Moyen-Âge.

Sources
Cet article comprend des extraits du
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