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Chapitre II : Les Procédés de

séparation membranaire a
gradient de pression

Institut supérieur des sciences


technologiques de l’environnement
ISSTE

(mastère)
I. Les différents procédés de séparation membranaire à
gradient de pression

Pression
Espèces Diamètre de Seuil de
opératoire
retenues pore coupure
usuelle

Microfiltration Microorganisme
0,1 à 5 bar 0,05-2µm > 500 kDa
(MF) s et particules

Ultrafiltration Protéines et 1 – 500 kDa


0,5 à 5 bar 2-100 nm
(UF) Micelles

Ions 200 - 1 000


Nanofiltration
4 à 20 bar multivalents et 0,5-2 nm Da
(NF)
molécules

Osmose inverse < 200 Da


≥ 20 bar Ions < 0,5 nm
(OI)
Les différents procédés membranaires à gradient de pression

Osmose inverse Nanofiltration

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Ultrafiltration Microfiltration
Nanofiltration

Unité de Unité de
Nanofiltration Nanofiltration
(P-28 CM-CELFA (SEPA CF II,
Osmonics)
Microfiltration

Unité de
Microfiltration et
Ultrafiltration
(UF/MF 50 CM2
Ultrafiltration

Module
d’ultrafiltration
tangentiel de type
Minitan-S (Millipore)

Module
d’ultrafiltration
tangentiel de type
Osmose inverse
II. Les modes de filtration
De façon générale, la filtration sous pression peut être envisagée
selon deux modes de fonctionnement: la filtration frontale et la
filtration tangentielle.
1. La filtration frontale
(dead-end filtration)
 La suspension d’alimentation arrive perpendiculairement à
la membrane.
 Cette technique est très simple et souvent utilisée pour les
applications à l’échelle laboratoire.
 La filtration frontale engendre la formation d’un dépôt qui
augmente avec le temps, c’est à dire, avec le volume filtré.
 Ce dépôt entraîne une diminution rapide du flux de
perméat, ce qui implique que cette opération est
discontinue.
 La filtration frontale sur membrane est principalement
utilisée dans le domaine du traitement des eaux.
2. La filtration tangentielle
(cross-flow filtration)

 La solution à filtrer est amenée d’une manière


tangentielle à la membrane (c’est à dire parallèlement à
la membrane).
 Le flux d’alimentation tangentiel entraîne par
cisaillement les particules déposées sur le filtre avec le
flux de rétentat, ce qui évite la formation d’un dépôt
important.
 Le flux de perméat n’est plus limité par la résistance
du dépôt, et la filtration sur la membrane devient un
procédé continu.
 La filtration tangentielle est donc beaucoup utilisée
pour les applications industrielles.
3. Schéma de principe du procédé de
filtration tangentielle et frontale

Filtration Filtration
tangentielle frontale
III- Classification des membranes:
1. Selon la morphologie:
La structure des matériaux permet de distinguer deux types de
membranes :
a) les membranes isotropes: membranes à structure symétrique: ces
membranes denses ou poreuses ont la même structure sur toute leur
épaisseur (structure isotrope); elles ont des propriétés structurelles
constantes sur toute leur épaisseur.
III- Classification des membranes:
b) les membranes anisotropes: membranes à structure asymétrique: la
structure de la membrane varie d’une couche à une autre (membranes
anisotropes); on peut distinguer deux sous-types de membranes
asymétriques:
 Membranes préparées à partir du même matériau (membrane polymérique
préparée par inversion de phase par exemple);
 Membranes composites: ce sont des membranes constituées principalement
de deux couches : une couche de très faible épaisseur en contact direct
avec l’eau à traiter. Cette couche donne à la membrane sa sélectivité et une
couche plus épaisse, d’une perméabilité beaucoup plus grande, qui supporte
la peau et confère à la membrane sa résistance mécanique.
leur structure composite varie de la
surface de la membrane vers l'intérieur.
La plupart des membranes
commerciales de microfiltration,
ultrafiltration et de nanofiltration sont
des membranes à structure asymétrique
(anisotropes) parce que ce type de
structure permet d’avoir des
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perméabilités plus élevées .
III- Classification des membranes:
2. Classification selon la nature chimique
Bien qu’il existe des membranes mixtes faites de polymères et de
matériaux inorganiques (membranes polymériques avec des zéolites
par exemple), la plupart des membranes disponibles sur le marché
sont faites à partir de polymères ou de matériaux inorganiques.
Les principaux polymères utilisés pour la fabrication des membranes
sont:
 dérivés de la cellulose: ces polymères considérés généralement
comme les plus hydrophiles sont peu coûteux et ont une faible
tendance à l’adsorption;
III- Classification des membranes:
2. Classification selon la nature chimique
 polyamides ayant des propriétés thermiques et chimiques
supérieures à celles des dérivés de la cellulose (ces polymères
sont néanmoins très sensibles à certains oxydants comme le
chlore);
III- Classification des membranes:
2. Classification selon la nature chimique

 polysulfone (PS) et polyéthersulfone (PES), qui ont une tendance à


l’adsorption plus élevée que les membranes précédemment citées,
mais avec une meilleure stabilité chimique, mécanique et thermique;

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III- Classification des membranes:
2. Classification selon la nature chimique
 Les membranes inorganiques sont faites de céramique (oxydes
d’aluminium (Al2O3), de zirconium (ZrO2)ou de titane (TiO2). Ces
membranes ont une stabilité chimique, mécanique et thermique
supérieure aux membranes polymériques, mais, par contre, elles
sont fragiles et beaucoup plus coûteuses que les membranes
organiques .

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type fluoré
type acrylique

Il existe de nombreux autres matériaux utilisés dans la


fabrication des membranes.
III- Classification des membranes:
3. Classification selon le mécanisme de séparation

Les processus qui jouent un rôle dans la séparation membranaire


sont : le tamisage, la friction sur les parois des pores des membranes,
la diffusion dans le matériau membranaire ou dans les pores des
membranes, ainsi les forces de surface répulsives ou attractives,
notamment la répulsion électrostatique.

La classification la plus répandue des membranes d’après le


mécanisme de séparation est la suivante:
i. Les membranes poreuses,
ii. Les membranes non poreuses,
iii. Les membranes échangeuses d’ions,
III- Classification des membranes:
3. Classification selon le mécanisme de séparation

Membranes poreuses: (microfiltration, ultrafiltration,


nanofiltration), où les effets de tamisage et de friction jouent des
rôles importants mais où les forces de surface peuvent aussi jouer
un rôle important comme en nanofiltration.
Les pores peuvent être subdivisés en plusieurs catégories:
 plus grands que 50 nm (microfiltration, ultrafiltration);
 2 à 50 nm (ultrafiltration);
plus petits que 2 nm (nanofiltration);

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III- Classification des membranes:
3. Classification selon le mécanisme de séparation
Membranes non poreuses: perméation de gaz, pervaporation, osmose
inverse (OI); ces membranes peuvent être considérées comme des
milieux denses où la diffusion des espèces a lieu dans les volumes libres
situés entre les chaînes moléculaires du matériel de la membrane.
III- Classification des membranes:
3. Classification selon le mécanisme de séparation
 Membranes échangeuses d’ions: ces types de membranes considérées
comme non poreuses, consistant dans des gels denses ayant une charge
positive (échangeuses des anions) ou négative (échangeuses des
cations).
 Il faut remarquer que toute la communauté scientifique ne s’entend
pas sur cette classification. Par exemple, certains auteurs considèrent
que les membranes d’osmose inverse sont des membranes poreuses. Il
faut aussi noter que la plupart des membranes polymériques sont
chargées même si leur charge est plus faible que celles des
membranes échangeuses d’ions.
III. Les différents types de modules

Un module est un dispositif permettant l’assemblage de


membranes. La mise en œuvre des modules doit répondre à un
certain nombre de contraintes techniques dont dépend
l’efficacité du procédé de séparation à savoir:

 Conditions d’écoulement dans le module permettant d’améliorer le


transport de matière ;
 Surface spécifique d’échange (aire membranaire/volume du
module, exprimée en m2/m3) élevée ;
 Entretien aisé (nettoyage, démontage ou remplacement des
membranes ou modules).
L’importance de ces caractéristiques est
fonction du procédé membranaire utilisé et du
type de séparation envisagé.

On distingue différents types de modules:


1. Les modules plans

Ces modules sont constitués


de cellules d’épaisseur comprise
entre 2 et 5 mm. Les membranes
dont la forme varie selon le
fabricant, sont disposées
parallèlement les unes sur les
autres, et sont séparées par des
séparateurs-joints et des
supports. L’étanchéité est réalisée
par les membranes elles-mêmes,
et par une enveloppe en plastique
disposée sur chaque séparateur-
joint et sur chaque support.
2. Les modules tubulaires

Ils peuvent compter 4 à 100


membranes régulièrement espacées.
Les membranes tubulaires sont
assemblées dans un carter, disposées
parallèlement les unes aux autres. La
solution à traiter circule généralement
à l’intérieur des membranes et le
perméat est récupéré à la périphérie.
Le diamètre interne des membranes
varie de 3 à 25 mm et leur longueur
peut atteindre 6 mètres.
3. Les modules spiralés
Ces modules se présentent
comme un assemblage membrane
plane-joint-support. La
membrane est enroulée sur elle-
même autour d'un tube poreux
qui recueille le filtrat. On
obtient ainsi un cylindre multi-
couches où le perméat s'écoule
selon un chemin spiralé vers le
tube poreux tandis que
l'alimentation circule axialement
dans les canaux.
La mise en œuvre des procédés
de séparation membranaire met
en jeu des phénomènes dont la
maîtrise influe sur la qualité du
système.
4. Les modules fibres creuses
Ces modules utilisent une
grande quantité de membranes
qui se présentent sous la forme
de microfibres cylindriques
creuses. Ils sont caractérisés
par une importante surface
spécifique (10 000 m2/m3).
Les fibres creuses peuvent
avoir une structure symétrique
ou asymétrique et leur couche
dense peut être à l’intérieur ou
à l’extérieur . Leur diamètre
intérieur est compris entre 50
et 1500 µm.
Tableau I: Caractéristiques des modules de membrane

Caractéristique Fibre creuse Spirale Plan Tubulaire


désirée

Surface de membrane très grande moyenne moyenne très petite

Cisaillement très faible moyen moyen très fort

Dimensionnement Facile facile assez difficile difficile

Flux de perméation Faible faible élevé élevé

Tendance au très forte forte moyenne très faible


colmatage

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