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SEPARATIONS

MEMBRANAIRES

1
N. TOREIS
1-INTRODUCTION

• Bien que connue depuis fort longtemps, la


technique de séparation membranaire a
suivi un développement industriel récent et
très rapide.

• Depuis les années 1970, on retrouve ces


techniques principalement dans l’industrie
laitière, des boissons, des jus et concentrés
de fruits et légumes, du traitement de l’eau,
ainsi que dans les secteurs pharmaceutique,
chimique, biotechnologique et de
l’environnement.

• Elles sont en particulier utilisées pour la


potabilisation des eaux, l’affinage des eaux
de procédés, les traitements des eaux usées
et la valorisation de sous-produits
N. TOREIS 2
1-INTRODUCTION
Ces procédés sont en général appréciés
• Pour leur faible consommation énergétique
et leur bonne sélectivité.
• Les conditions particulièrement douces de
fonctionnement, en ce qui a trait aux
contraintes de cisaillement, de température
et d’absence de changement d’état font
partie des avantages de ces procédés

N. TOREIS 3
2-PROCEDES DE SEPARATION MEMBRANAIRE:
GENERALITES
• Les procédés de séparation membranaire
sont des procédés physiques de séparation
utilisés pour séparer et surtout concentrer
des molécules ou des espèces ioniques en
solution, ou pour séparer des particules ou
des microorganismes en suspension dans un
liquide.

• Le but recherché peut être de concentrer


une solution, d’isoler ou de séparer un ou
plusieurs constituants.

• Pour ce faire, des membranes sélectives


sont utilisées, c’est-à-dire des barrières
minces, qui sous l’effet d’une force arrêtent
ou laissent passer des substances entre les
deux milieux qu’elles séparent (Figure 1).
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Figure 1a : Schéma du principe du
fonctionnement d’une membrane sélective

Figure 1a

N. TOREIS 5
Figure 1b : Schéma du principe du
fonctionnement d’une membrane sélective

N. TOREIS 6
2-PROCEDES DE SEPARATION MEMBRANAIRE:
GENERALITES

• Par définition, une membrane est une


barrière de quelques centaines de
nanomètres à quelques millimètres
d'épaisseur,
• sélective: qui sous l'effet d'une force
de transfert, va permettre ou interdire
le passage de certains composants
entre deux milieux qu'elle sépare.
• La force de transfert recouvre le
gradient de pression, le gradient de
potentiel chimique, souvent assimilé à
un gradient de concentration,
d'activité ou de potentiel électrique..
N. TOREIS 7
2-PROCEDES DE SEPARATION MEMBRANAIRE:
GENERALITES

• De ce fait les membranes incluent une grande


variété de matériaux et de structure qui
forment autant de possibilités de
configuration et de classification.

• Les critères de sélection d’un procédé


dépendent des caractéristiques des
substances à séparer, de celles des
membranes (dimension, forme, nature
chimique, état physique, charge électrique ...)
et des conditions hydrodynamiques
d’opération.
N. TOREIS 8
2-PROCEDES DE SEPARATION MEMBRANAIRE:
GENERALITES

• Le transfert sélectif repose soit sur


leur capacité à diffuser à travers le
matériau membranaire, soit sur leur
taille par rapport à celle des pores de
la membrane (effet de tamis, ou effet
stérique), soit sur une exclusion
ionique, soit encore sur une
combinaison de ces différents
mécanismes.

N. TOREIS 9
3-PROCEDES DE SEPARATION MEMBRANAIRE :
Avantages sur d’autres procédés de séparation

• Une séparation à température modérée, ce qui


est particulièrement intéressant vis-à-vis des
composés thermosensibles traités surtout en
agro-alimentaire et biotechnologies
• Une absence de changement de phase, donc
une moindre dépense énergétique comparée à
des opérations comme la distillation ou
l’évaporation
• Accumulation nulle de constituants dans la
membrane, d’où un fonctionnement quasiment
en continu, n’ayant pas besoin de cycle de
régénération comme en échange d’ions. (Des
arrêts sont cependant nécessaires pour le
nettoyage périodique des membranes).
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3-PROCEDES DE SEPARATION MEMBRANAIRE :
Avantages sur d’autres procédés deséparation

• Ces procédés membranaires sont des


techniques de séparation peu
consommatrices d’énergie : de 1 à quelques
dizaines de kWh/m³ de produit traité,
suivant la taille des composés qui doivent
être séparés.

• Leur consommation énergétique est faible


(quelques kWh/m³ de perméat) par rapport
à des procédés thermiques (de 100 à 900
kWh/m³ de produit traité pour un
évaporateur, avec ou sans effets multiples).

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N. TOREIS 12
4-PROCÉDÉS DE SÉPARATIO MEMBRANAIRE:
CLASSIFICATION ET CARACTERISTIQUES
• il existe différents procédés de séparation sur
membranes qui peuvent être regroupés en
fonction des forces de transfert mises en
œuvre:
• Les techniques membranaires à gradient de
pression regroupant la filtration et la technique
d’osmose inverse. Ils sont au nombre de 4 : la
microfiltration (MF), l'ultrafiltration (UF), la
nanofiltration (NF) et l'osmose inverse (OI).
Ces procédés se distinguent par la taille et le
type des espèces qu'ils peuvent séparer

• Il existe cependant d’autres techniques telles


que la pervaporation (basée sur un gradient de
potentiel chimique, soit un gradient d'activité
(différence de pression partielle). ou
l’électrodialyse (basée sur un gradient de
13
potentiel électrique). N. TOREIS
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4-PROCÉDÉS DE SÉPARATIO MEMBRANAIRE:
CLASSIFICATION ET CARACTERISTIQUES

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5-PROCÉDÉS DE SÉPARATION MEMBRANAIRE :
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
• Schématiquement, la microfiltration retient les
particules, l'ultrafiltration les macromolécules,
la nanofiltration les ions divalents, l'osmose
inverse ne laisse passer que le solvant (eau
généralement).

• Plus le procédé retient des entités de petite


taille,

 plus la pression à appliquer est forte (moins d'un bar


pour la microfiltration, jusqu'à plusieurs dizaines de bar
pour l'osmose inverse)

 Et plus la consommation énergétique est élevée.

La consommation énergétique dépend également


de la vitesse tangentielle de circulation du fluide.
N. TOREIS 16
5-PROCÉDÉS DE SÉPARATION MEMBRANAIRE:
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

• Les conditions opératoires sont donc, outre


la température, la pression
transmembranaire et la vitesse de
circulation tangentielle du fluide.

• Les mécanismes de filtration sont différents


suivant les procédés : en MF, UF et NF, les
membranes sont poreuses et les
mécanismes sont la convection et la
diffusion dans les pores de la membrane ; la
convection domine en MF, la diffusion est
prépondérante en NF.

• Pour l'OI, la membrane est dense et le


mécanisme est une solubilisation puis une
diffusion dans le matériau membranaire.
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5-PROCÉDÉS DE SÉPARATION MEMBRANAIRE:
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

N. TOREIS 18
6-PROCEDES DE SEPARATION PAR FILTRATION
MEMBRANAIRE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

• Les techniques de filtration membranaire ont


recours à des membranes de type poreuses.
• Les composés retenus sont sélectionnés sur une
base stérique, c'est-à-dire en fonction de la taille
des molécules qui les composent.

• Aux effets stériques peuvent s’ajouter des effets


d’interaction électrostatique lorsque des
membranes à petites tailles de pores sont
utilisées.

 la microfiltration (MF): taille des pores est de


l’ordre du micromètre,µm, entre 0,1 à 10 µm.
 l’ultrafiltration (UF) se situe entre la micro et la
nanofiltration: taille de pores(0,001 à 0,1 µm).
 la nanofiltration (NF) N.où la taille de pores est de
TOREIS 19
l’ordre du nanomètre (0,001 µm).
6-PROCEDES DE SEPARATION PAR FILTRATION
MEMBRANAIRE: Les critères de sélection d'un
procédé

• Les critères de sélection d'un procédé à


membrane dépendent
• des caractéristiques des substances à
séparer,
• de celles de la membrane (dimensions,
forme, nature chimique, état physique,
charge électrique…)
• et des conditions hydrodynamiques de
travail (pression transmembranaire et
vitesse tangentielle de circulation du fluide).

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6-PROCEDES DE SEPARATION PAR FILTRATION
MEMBRANAIRE: Les critères de sélection d'un procédé
L’analyse technico-économique d’un procédé
membranaire est fondée sur trois points qui sont
Indissociables :
• la sélectivité : avec la membrane et le procédé choisi,
il faut pouvoir obtenir les concentrations dans le
filtrat et/ou le rétentat définies dans le cahier des
charges ;
• la productivité : la densité de flux de perméation doit
être la plus forte possible, avec des conditions
opératoires les plus douces possibles (faibles
pression transmembranaire et vitesse tangentielle de
circulation) afin de limiter la surface membranaire à
installer, donc les coûts d'investissements et de
fonctionnement de l'installation

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6-PROCEDES DE SEPARATION PAR FILTRATION
MEMBRANAIRE: Les critères de sélection d'un
procédé
• le nettoyage des membranes : le colmatage
des membranes évolue au cours du temps et
nécessite des arrêts de production pour
nettoyer les membranes. Ces cycles de
nettoyage doivent être optimisés :
- diminuer leur fréquence en choisissant
des conditions opératoires du procédé
adaptées;
- établir un protocole de nettoyage
optimisé (en temps, en consommation
d'énergie, d'eau et de produits chimiques)
afin de retrouver les performances initiales
des membranes
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7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

• La technique d’osmose inverse (OI) ne


s’apparente en rien aux techniques de filtration
décrites ci-dessus. L’espace libre entre les
enchevêtrements des matériaux qui composent
ses membranes est voisin de l’Angström (1/10 du
nanomètre ou 1/10000 du micromètre), soit de
l’ordre de la taille d’une molécule d’eau. À cette
échelle, on ne parle plus de membrane poreuse,
mais plutôt de membrane dense.

• Les phénomènes de transfert de matière à travers


la membrane sont bien différents de ceux qui ont
lieu dans les cas de la filtration. Seul le solvant,
l’eau le plus souvent, diffuse à travers la
membrane et la quasi-totalité des sels et autres
constituants du système sont retenus.
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7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
• Le principe de l’osmose est basé sur
l’équilibre de concentration d’espèces entre
deux milieux séparés par une membrane
semi-perméable.

• Sans la présence de membrane, les solutés se


transportent par diffusion (et éventuellement
convection naturelle), de façon à obtenir un
seul milieu homogène avec une concentration
uniforme.

• Avec une membrane, les solutés ne peuvent


changer de milieu et c’est donc le solvant qui
traverse la solution diluée vers la solution
concentrée. N. TOREIS 24
7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

• La différence de concentration est ainsi réduite,


mais une différence de pression de part et d’autre
de la membrane est aussi créée ceci jusqu’à
l’atteinte d’un équilibre (Figure 2)

• Lorsqu’il n’y a plus de mouvement de flux à


travers la membrane et qu’il y a une différence de
concentration entre les deux côtés de la
membrane, la pression correspondante est la
pression osmotique.

• La pression osmotique dépend bien sûr du milieu


solvant/soluté (donc aussi de la membrane car
c’est elle qui définit quelle substance est soluté)
et de la différence de N.concentration.
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7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT (La Figure 2)

N. TOREIS 26
26
7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
• Cette expérience démontre qu’un gradient de
concentration peut être compensé par un
gradient de pression.

• L’osmose inverse consiste ainsi à appliquer une


différence de pression plus élevée que la pression
osmotique de façon à provoquer un flux de
solvant du milieu le plus concentré vers le milieu
le moins concentré, tout en maintenant un
gradient de concentration déterminé. Celui-ci
sera d’autant plus important que la différence de
pression est élevée ( Figure 3).

• Les membranes sont des membranes denses et,


pour obtenir des flux de transfert élevés et
vaincre la pression osmotique des solutions
traitées, des pressions relativement élevées
doivent être utilisées.N. TOREIS 27
7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
(La Figure 3)

N. TOREIS 28
7-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

• Les applications principales de l’osmose


inverse sont l’élimination de sels organiques
ou inorganiques ou des molécules dans l’eau
ou bien la concentration de jus sucrés, par
exemple.

• Les membranes d’osmose inverse se


présentent aujourd’hui presque
exclusivement sous forme des modules
spiralés. Il existe également des modules en
fibres creuses. Les membranes sont en
général en polyamide, acétate de cellulose
ou polysulfone.
N. TOREIS 29
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
PRESSION OSMOTIQUE Cas général. Loi de Van’t Hoff

• Dans la mesure où il y a transfert d’eau de la solution


diluée vers la solution concentrée, il faut admettre que le
potentiel chimique de l’eau est plus grand dans la solution
diluée que dans la solution concentrée. Le potentiel
chimique µ1 de l’eau dans la solution concentrée est donné
par la relation :

µ 1 =µ 01 + RT ln a 1 + (P – 1) V1
avec :
• µ01 (J · mol –1) : potentiel chimique de l’eau dans la
solution diluée
• R :constante molaire des gaz (R = 8,314 J · mol –1 · K –1)

• T (K) : température thermodynamique


• a1 : activité du solvant (eau) qui décroît quand la
concentration en soluté augmente
• P (Pa) : pression qui s’exerce sur la solution
• V1 (m3 / mol) : volume molaire du solvant.
N. TOREIS 30
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
PRESSION OSMOTIQUE Cas général. Loi de Van’t Hoff

À l’équilibre, le potentiel chimique de l’eau dans la solution diluée


est le même que dans la solution concentrée :
µ 1 = µ 01
Soit RT ln a1 + Π V1 = 0
en supposant que le solvant est incompressible, l’expression de
la pression osmotique:
Π = – (RT / V1) ln a1
L’activité peut être déterminée à partir des mesures de pressions
partielles (loi de Raoult) avec :

p1 : pression de vapeur de la solution


: pression de vapeur du solvant pur,

d’où
(8-1)

N. TOREIS 31
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
PRESSION OSMOTIQUE Cas général. Loi de Van’t Hoff

L’équation (8-1) permet de calculer la pression osmotique


d’une solution avec une bonne précision
Dans le cas de solutions diluées, l’activité du solvant a1
Peut être assimilée à sa fraction molaire Z1 , d’où :

où Z 2 est la fraction molaire du soluté.


La solution étant diluée, on peut écrire :

N. TOREIS 32
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
PRESSION OSMOTIQUE-
OSMOTIQUE-Cas général. Loi de Van’t Hoff

• Si l’on néglige les puissances égales ou supérieures à 2, on


obtient :

(8-2)

N 2 et N1 représentant respectivement le nombre de moles de


soluté et de solvant.
Le terme N1V1 qui représente le volume du solvant peut être
assimilé au volume de la solution V .
La concentration molaire C du soluté s’exprime par la formule :
C = N 2 /V
On déduit de la relation [2] :
Π = CRT Loi de Vant’Hoff (8-3)
Avec C en mole/m3 .

Il est important de noter que cette loi n’est valable que


pour des solutions diluées, c’est-à-dire pour de
N. TOREIS 33
faibles pressions osmotiques.
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
PRESSION OSMOTIQUE - Cas des jus de fruit

• L’osmose inverse est de plus en plus utilisée pour la


concentration de jus de fruits car, fonctionnant à
température ambiante, elle préserve les qualités
organoleptiques du produit.
• Toutefois, la concentration est limitée par la pression
osmotique qui peut atteindre des valeurs élevées. Ceci est
due à la présence de sucres dans le jus de fruits (hexoses
et les disaccharides) ainsi que les acides organiques.
• En première approximation on peut estimer la pression
osmotique des jus de fruits par la relation empirique de
Thijssen (1970) :
Π = 133,75 CB /(100 – CB ) (8-3)
avec :
• Π : pression osmotique en 105 Pa ou bar
• CB (%): teneur en masse de matière sèche (ou degré
Brix).
• Le degré Brix utilisé dans l’industrie agroalimentaire
représente la teneur en sucre et, dans le cas d’un jus
sucré, peut être assimilé à la teneur en matière sèche
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8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
OSMOTIQUE-Cas des électrolytes
PRESSION OSMOTIQUE-

• Si on tient compte des caractéristiques de soluté et, en


particulier, si le soluté est dissocié en i ions de nature
différente, la pression osmotique sera i fois plus élevée :

• (8-4)

• Le facteur multiplicatif est compris entre 1 et i ; il tend


vers i lorsque la concentration tend vers zéro(le potentiel
chimique des ions est réduit par des interactions
électrostatiques : théorie de Debye-Hückel). La figure 3
donne les pressions osmotiques de différentes solutions.
• Exemple: la pression osmotique à 25 oC d’une solution
aqueuse contenant 3 % (en masse) de NaCl (de masse
moléculaire M = 58,45) ;

N. TOREIS 35
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE
INVERSE: PRESSION OSMOTIQUE-
OSMOTIQUE-Cas des
électrolytes

Cette pression osmotique peut également être


approchée par la formule empirique :

Où :
: Pression osmotique en bar ; -1
TDS : sels dissous totaux en g. L ;
T : température de l’eau en °C

N. TOREIS 36
8-PROCEDES DE SEPARATION PAR OSMOSE INVERSE:
OSMOTIQUE-Cas des des électrolytes
PRESSION OSMOTIQUE-

Figure 3 - Pressions osmotiques en fonction de la concentration


molaire en soluté, à 20 oC. N. TOREIS 37
9-Les membranes
• Une membrane est une interface physique, de
faible épaisseur, qui contrôle le transfert
d’espèces chimiques entre les deux milieux
qu’elle sépare.

• Il existe une grande diversité de membranes.


Elles sont classées par familles, selon leur
nature chimique, leur structure et leur forme
physique liée à leur mode de fabrication.
(Figures 4 -5)

• Une membrane peut être homogène au niveau


moléculaire, uniforme en composition et
structure, ou elle peut être chimiquement et
physiquement hétérogène, contenant des
pores de dimension finie ou contenant des
couches superposées.
N. TOREIS 38
9-Les membranes

Figure 4a : Classification des membranes d'osmose


inverse
N. TOREIS 39
9-Les membranes

N. TOREIS 40
9-Les membranes

FIGRE 5: structure des membranes asymétriques.


(source C. Fritzmann, J. Löwenberg, T. Wintgens, T. Melin)

N. TOREIS 41
9-Les membranes
• De part leur nature : minérales ou organiques
Membranes minérales:
ou céramiques sont de type composite (zircone ZrO sur
supporté sur carbone macroporeux ou sur alumine Al2 O3 ... )
Membranes organiques:
sont fabriquées à partir de polymères. Les dérivés
cellulosiques restent encore très utilisés, ainsi que les
polyamides (en OI et NF)…..
• De part leur porosité : poreuses ou denses
Membranes poreuses :
similaires par leur structure au filtre conventionnel mais le
diamètre des pores varie de 0,01 à 1 micron. La séparation de
soluté est donc principalement une fonction de taille
moléculaire et de distribution de taille de pores centrée
autour d’une seule valeur . Le mécanisme de transfert de
matière sous l’effet de la pression est exclusivement convectif
pour le solvant, celui n’entraîne avec lui que les espèces dont
des pores (effet tamis). 42
N. TOREIS
la taille est plus petite que celle
9-Les membranes
Membranes denses:
Films denses à travers lesquels le perméat est transporté
par diffusion sous l’effet d’une force de pression, de
concentration ou de gradient de potentiel électrique.

La séparation des composés d’un mélange est


directement reliée à leur diffusivité et leur solubilité à
travers la membrane. Ainsi, une membrane dense peut
séparer des composés de taille voisine si leur solubilité
(concentration dans la membrane) diffère.

Dans une membrane dense, lorsque les pores se


réduisent aux espaces libres situés entre les chaînes de
polymères, leur taille est voisine de celles des molécules
organiques simples ou des ions hydratés. L’effet tamis
devient donc négligeable.
N. TOREIS 43
9-Les membranes
• De part leur fabrication: Pour obtenir une perméabilité
sélective élevée, compatible avec un usage industriel, il est
nécessaire que la barrière soit la plus mince possible. Il en
résulte une certaine fragilité qui a été palliée par la
consolidation de la barrière mince par différents moyens que
ce soit, un support à pores de même nature ou de nature
différente, un support tissé……
Membranes anisotropes (ou asymétriques): couches de surfaces
très fines déposées sur des supports poreux plus épais. Les
propriétés de séparation et de perméabilité sont assurées par
la fine couche extérieure, alors que la structure interne assure
le support mécanique (membranes suffisamment résistantes et
sans défaut, d’épaisseur minimale de 20 µm).
Les membranes organiques de microfiltration à nanofiltration:
matrice organique de 100à 200 µm qui sert de support à la
membrane filtrante ou peau dont l’épaisseur se situe entre
0,1et 1 µm.
Les membranes minérales, aussi asymétriques: matrice à base
d’alumine ou de carbone sur laquelle sont appliquées une ou
plusieurs couches d’oxydes minéraux.
Les bénéfices résultant en gain de flux sont tels que la plupart
des procédés de séparation commerciaux utilisent des
membranes anisotropes. Le flux à travers une membrane est
inversement proportionnel N.à TOREIS
son épaisseur. 44
9-Les membranes
Membranes composites:
Ces membranes sont de type organique et anisotrope. Cependant
les deux couches la composant sont formées de polymères
différents. Les membranes composites de nanofiltration et
d’osmose inverse sont formées d’une matrice de 200 µm au
centre, sur laquelle est appliquée une couche anisotrope de 40
µm de polymère poreux qui supporte une fine couche de 0,3 à 3
µm de polymère ajouté conférant à la membrane ses propriétés
de rétention et de flux.

Membranes à charge électrique (surtout en


électrodialyse):
Ces membranes peuvent être denses ou poreuses. Les parois des
pores sont chargées d’ions positifs ou négatifs. Les membranes
chargées positivement favorisent le passage de cations celles
chargées négativement favorisent le passage d’anions
(séparation est basée principalement sur la répulsion d’ions de
même charge en plus de la taille des pores).
La séparation est contrôlée par la charge et la concentration des
ions. Par exemple, les ions monovalents sont plus difficilement
retenus que les ions bivalents et, dans les solutions à force
ionique élevée, la sélectivité diminue.
N. TOREIS 45
10--Caractéristiques des membranes et des
10
procédés membranaires
• En plus du flux(quantitatif), les membranes sont généralement
caractérisées par leur taille des pores, leur seuil de coupure
relatif à une masse moléculaire critique, leur sélectivité ainsi
que leur perméabilité à l’eau pure dans des conditions
standard(qualitatives)

 Taille des pores : La taille des pores varie de quelques


microns en microfiltration à un nanomètre en nanofiltration.
La porosité d’une membrane n’est jamais parfaitement
uniforme. En deçà du nanomètre, le mécanisme de transfert
de solvant est plutôt de type solution/diffusion que
Convection
 Seuil de coupure: Le seuil de coupure est défini comme
étant la masse molaire critique pour laquelle 90 % des
solutés sont retenus par la membrane. Celui-ci se mesure en
g/mol ou en Dalton. Le seuil de coupure est une Façon
pratique de caractériser les membranes, mais pas tout à
fait rigoureuse d’un point de vue scientifique, car il dépend
aussi des autres caractéristiques du soluté ainsi que des
conditions d’opération. Aussi le seuil de coupure doit-il être
46
défini par rapport à un soluté N. TOREIS
donné
10-Caractéristiques des membranes et des procédés
membranaires

Ca
Cp

Cc

N. TOREIS 47
10--Caractéristiques des membranes et des procédés
10
membranaires
• Sélectivité : La sélectivité est une caractéristique de
surface de la membrane, qui détermine quels composés
de la solution la traversent. Cette caractéristique est liée
à la nature même de la membrane, physique et chimique.
Elle peut être caractérisée par le taux de rejet ou le taux
de rétention

• Le taux de rétention : donne la proportion de molécules


retenues par la membrane par rapport à la concentration de ces
molécules dans la solution d’alimentation; soit la différence de
concentration de l’espèce d’intérêt (sel) dans le fluide à traiter,
Ca ,et le perméat ,Cp ,divisée par la concentration de cette
même espèce dans le fluide à traiter.
• Les concentrations peuvent être remplacées par les
conductivités
C 
TR  1 - P  1 P
C 
N. TOREISa a 48
10--Caractéristiques des membranes et des
10
procédés membranaires

 La densité de flux de perméation de la membrane, J ( fluw


transmembranaire) :
flux volumique ou massique (en l.h-1 .m-2 ou en kg.h-1 .m-2 )
traversant la membrane pour 1 m² de surface membranaire;
pour connaître la surface à installer, il suffit de diviser le
débit de filtrat à produire par ce flux.

 La pression transmembranaire, Ptm : Force agissante de


l’opération, définie par la moyenne des pressions
d’alimentation Pa, de concentrât Pc à laquelle on soustrait
celle du perméat Pp.

N. TOREIS 49
10--Caractéristiques des membranes et des
10
procédés membranaires
Perméabilité, Lp: La perméabilité est un paramètre qui
caractérise l’aisance avec laquelle l’eau traverse la
membrane. La perméabilité dépend principalement de la
taille des pores ainsi que de l’épaisseur de la membrane pour
les membranes poreuses ou des propriétés chimiques pour
les membranes denses

Pour de l’eau pure, T=25°C et P=1 Q


atm, et une membrane de surface,A L  Peau
la perméabilité, LP est donnée
P AP
Taux de conversion: Fraction de débit du liquide qui
traverse la membrane par rapport au débit du fluide à
traiter
Q
p
Y 
Q
a

Qp :débit du perméat qui traverse la membrane


50
Qa :débit d’alimentation (N.fluide
TOREIS
à traiter)
11--Mécanismes de transfert
11

 Plusieurs théories ont été avancées pour décrire les


transferts de matière à travers les membranes semi-
perméables et expliquer le mécanisme de la sélectivité
des membranes, notamment:

 le modèle de type « solubilisation-diffusion » qui


s’applique relativement bien aux membranes d’osmose
inverse .

 le modèle basé sur la notion de « capillaires » qui, en


fonction de leurs dimensions, arrêtent ou laissent
passer certaines molécules ou particules ; ce modèle
s’applique relativement bien aux membranes de
microfiltration et, avec certaines réserves, aux
membranes d’ultrafiltration ;

N. TOREIS 51
12--Mécanismes de transfert: Modèle du type
12
diffusionnel

• Mécanisme: Ce modèle consiste à considérer que les


transferts de solvant et de soluté se font par
solubilisation-diffusion : toutes les espèces moléculaires
(soluté et solvant) se dissolvent dans la membrane et
diffusent à l’intérieur de celle-ci comme dans un solide ou
un liquide sous l’action d’un gradient de concentration et
de pression. C’est notamment le cas de l’osmose inverse.
• Flux de solvant et de soluté

(12-1)

(m2·s–1): coefficient de diffusion du constituant i dans la


membrane
(kg·m–3): sa concentration moyenne dans la membrane
N. TOREIS 52
12--Mécanismes de transfert: Modèle du type
12
diffusionnel
µ i (J · mol –1) : son potentiel chimique
Vi (m3 · mol –1) : son volume molaire partiel
P (Pa) : pression appliquée
Nous nous placerons, pour simplifier, dans le cas d’un seul
soluté.
Donnons l’indice 1 au solvant (eau, par exemple) et l’indice 2
au
soluté.
 FLUX DE TRANSFERT DU SOLVANT
L’équation précédente peut être intégrée en supposant que la
différence de concentration en eau à travers la membrane est
faible :

(12-2)

avec :
z (m) : épaisseur effective de la membrane
Δ P (Pa) : différence de pression de part et d’autre de la membrane
Δ Π (Pa) : différence de pression osmotique de part et d’autre de la
membrane N. TOREIS 53
12--Mécanismes de transfert: Modèle du type
12
diffusionnel
 FLUX DE TRANSFERT DU SOLUTE
Dans le cas de membranes très sélectives, le terme Vi grad P de
l’équation [12-1] est négligeable devant le terme (∂i/∂Ci) grad Ci
et l’on obtient pour le flux de soluté

(12-3)

avec :
J 2 :(kg · m2 · s–1 ) : flux de soluté à travers la membrane
:(m2 · s–1) : coefficient de diffusion du soluté dans la
membrane
:(kg · m– 3 ) : différence de concentration du soluté dans la
membrane
ΔC 2: (kg · m–3 ) : différence de concentration du soluté dans la
solution, de part et d’autre de la membrane
: coefficient de distribution du soluté entre la solution
et la membrane N. TOREIS 54
12--Mécanismes de transfert: Modèle du type
12
diffusionnel
PERMEABILITE
 Si aucune des propriétés de la membrane ne dépend de la
pression ou de la concentration des solutions, le terme
peut être considéré comme une constante de la
membrane, que nous appellerons A ; de même le terme
peut être considéré comme une constante relative au transfert de
soluté, que nous appellerons B .

 Ces constantes caractérisent les transferts par unité de surface


de membrane :
A : perméabilité de la membrane au solvant (en kg·s–1·Pa–1· m–2) ;
B : perméabilité de la membrane au soluté (en m · s–1).

 Quand on parle de perméabilité sans autre précision, il s’agit


toujours de la perméabilité au solvant A .

• Les relations (12-2 et 12-3) précédentes peuvent alors s’écrire :

J1 = A (ΔP – ΔΠ )
J2 = B ΔC2
N. TOREIS 55
12--Mécanismes de transfert: Modèle du type
12
diffusionnel
Remarques
 En pratique, la perméabilité A au solvant est souvent donnée en
m · s–1 · bar –1 ou en L · h–1 · m –2 · bar –1 (le plus couramment).
• Les membranes actuelles ont une perméabilité au solvant, A,
comprise entre : 1,5 · 10–7 m · s–1 · bar –1 (acétate de cellulose)
Et 3,5 · 10–7 m · s–1 · bar –1 (membranes composites)
• La perméabilité au soluté (B) se situe entre 10–8 et 10–6 m· s –1.
 Influence de la pression sur le taux de rejet

N. TOREIS 56
12--Mécanismes de transfert: Modèle du type
12
diffusionnel
• Sélectivité des membranes d’osmose inverse : dépend
essentiellement de sa nature chimique. En effet, seules les
substances solubles dans la membrane sont susceptibles de la
traverser.
• la membrane doit avoir une grande affinité pour le solvant et, en
particulier, être très hydrophile si l’on veut extraire l’eau d’une
solution
• Dans le cas d’une membrane d’osmose inverse très hydrophile, il y a
formation d’un film d’eau dont l’épaisseur est de l’ordre de 0,2 à
0,5 nm

N. TOREIS 57
12--Mécanismes de transfert: Mécanisme du
12
type capillaire
• Mécanisme dans lequel on considère les membranes comme un
milieu poreux constitué d’une multitude de capillaires.
• La sélectivité et perméabilité peuvent être déterminées à partir
du diamètre de pore, du nombre de pores et de leur courbe de
distribution.
• C’est le cas de l’ultrafiltration et de la microfiltration.
• Flux de solvant peut être déterminé par la loi de Poiseuille :

 d 4 N P  d 2 P
J  ou J 
1 128   Z 1 32  Z
avec le nombre de pores par unité de surface N  4
 d2 
• J1 (m3·s–1·m–2) : débit-volume de solvant par unité de surface de membrane
• d (m): diamètre de pore µ (Pa·s):viscosité dynamique du solvant
• ΔP (Pa):différence de pression z(m):épaisseur effective de la membrane
• N (m – 2) : nombre de pores par unité de surface de membrane
• ε : porosité de la membrane (égale au rapport du volume total des pores de la
membrane à son volume apparent)
• τ : facteur de tortuosité (égal au rapport de la longueur moyenne d’un pore à
l’épaisseur de la membrane) N. TOREIS 58
12--Mécanismes de transfert: Mécanisme du type capillaire
12
• Sélectivité des membranes microporeuses : l’ultrafiltration
• La sélectivité d’une membrane d’ultrafiltration est représentée
par la courbe de rétention TR = f (Masse molaire ). Elle dépend
des caractéristiques de la membrane ,de la répartition des
diamètres de pore ainsi que de variables externes telles que la
vitesse de circulation et la pression de fonctionnement.
• On peut aussi, en première approximation, utiliser la relation
suivante qui donne le diamètre de Stokes d S (en nm) de
l’espèce à retenir en fonction de sa masse molaire (en g/mol)
(figure ci-dessous) :
d S = 0,076 M 0,4

• À l’effet tamis s’ajoute un effet d’exclusion stérique traduisant


l’impossibilité pour une molécule d’approcher la paroi d’un pore
de la membrane à une distance inférieure à son rayon (d S / 2)
La relation de Ferry rend compte de cet effet:TR =[1 – (1 – Φ 2 )] 2
avec : Φ : = dS /d d N. TOREIS
: diamètre de pore. 59
13 Phénomène de polarisation: Nature et effet
• le phénomène de polarisation de concentration est
caractérisé par une accumulation progressive des espèces
(molécules ou particules) arrêtées à la surface de la
membrane. (figure ci dessous). La polarisation est un
phénomène réversible qui disparaît si le gradient de transfert
est annulé.

60
Polarisation en N. TOREIS
filtration tangentielle
13 Phénomène de polarisation: Nature et effet

• le facteur de polarisation est défini par la relation :


γ = C m /C 0
C m : la concentration du soluté arrêté par
C 0 : la concentration moyenne du soluté dans la solution

• Diminution du flux de perméat


 Une augmentation de la concentration près de la membrane
augmentation de la pression osmotique Π de la solution
et une diminution de la pression efficace (Δ P – Δ Π ).
Diminution du flux de perméat (proportionnel à la
pression efficace)

 Effet est surtout sensible en osmose inverse où les pressions


osmotiques jouent un rôle important.

 Possibilité aussi de diminution du flux à cause de la résistance


supplémentaire à la filtration provenant des dépôts résultant
N. TOREIS 61
d’une augmentation de la concentration.
13 Phénomène de polarisation: Nature et effet

(Figure 5)

N. TOREIS 62
13 Phénomène de polarisation: Nature et effet

• Variation de la sélectivité : Une augmentation de la


concentration près de la membrane peut se traduire soit par
une augmentation de la concentration dans le perméat, soit
par une diminution lorsqu’il y a dépôt et que celui-ci joue le
rôle d’une deuxième membrane.

• Colmatage dû à des précipitations ou des formations de gel


Des phénomènes secondaires peuvent se produire lorsque
la concentration C m atteint certaines valeurs.

 Dans le cas de l’osmose inverse, on peut atteindre la


limite de solubilité des sels et avoir formation de tartre
(CaSO4 , CaCO3 par exemple) lors de la déminéralisation
des eaux salines.

 Dans le cas de l’ultrafiltration, la concentration en


macromolécules à la surface de la membrane peut
atteindre la concentration de gel Cg à partir de laquelle le
N. TOREIS
soluté est sous forme quasi solide. 63

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