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12.

Stabilité des talus rocheux

12.1 Rappels d’analyse structurale


12.2 Mécanisme de base de la rupture des talus
12.3 Etude des différents modes de rupture: plane, en
coin, circulaire

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Exemple de rupture de talus - Ramioul
Le basculement vu de face

Fracture provoquée vue du haut

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Exemple de massif
dangereux – Falaise
de la Heid des Gattes
à Aywaille

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12.1 Rappels d’analyse structurale
Définitions:

Joint : cassure d’origine géologique dans la continuité de la masse rocheuse le


long de laquelle il n’y a pas de déplacement visible. Un groupe de fractures
parallèles est appelé ensemble ou famille (désigné par S dans la suite), et les
familles peuvent se couper pour former un système de fractures. Les fractures
peuvent être ouvertes, remplies ou colmatées. Les joints se forment en général
parallèlement au litage (roches sédimentaires en couches), à la foliation (roches
métamorphiques) et au clivage. Ce dernier cas forme des joints qualifiés de
diaclases.

Faille : une fracture ou zone de fracture le long de laquelle il y a eu un


déplacement reconnaissable, dont l’échelle peut aller de quelques centimètres à
quelques kilomètres. Les parois sont souvent striées et polies suite à un
déplacement de cisaillement. Fréquemment, sur les 2 côtés de la faille, la roche
est brisée et altérée, donnant un remplissage de type brèche et terre. La largeur
d’une faille peut aller de quelques millimètres à des centaines de mètres.

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Discontinuité : terme général pour toute discontinuité mécanique ayant une
résistance à la traction faible ou nulle dans une masse rocheuse. Il peut désigner
un joint, un plan de stratification faible, des zones de faiblesse et des failles. Les
10 paramètres utilisés pour décrire les discontinuités et les masses rocheuses
sont :

● L’orientation : tendance d’une discontinuité dans l’espace. Elle est décrite par
la direction du plan de la discontinuité (azimuth) et son pendage (ligne de plus
grande pente).
● L’espacement : distance perpendiculaire entre des discontinuités adjacentes.
● La persistance : longueur de la trace d’une discontinuité
● La rugosité :
● Résistance des épontes : résistance à la compression équivalente des parois
adjacentes
● L’ouverture : distance perpendiculaire entre parois adjacentes d’une
discontinuité
● Le remplissage
● La présence de l’eau
● Le nombre de familles
● La taille et la forme des blocs
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Discontinuités assimilables à des plans:
Orientation d’un plan définit soit: - par le vecteur pendage p
- par le vecteur normale n

En pratique on représente un plan par son pendage β et sa direction α (azimuth).

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Mode de représentation:
● La projection à conservation des aires ou projection de LAMBERT
utilisant le canevas de SCHMIT
● La projection à conservation des angles ou projection stéréographique
utilisant le canevas de WULF

Projection sphérique

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Pour communiquer les
informations données par le
grand cercle et le pôle, une
représentation en plan est
obtenue en projetant ces
informations sur un plan de
référence équatorial ou
polaire par l’utilisation du
canevas adéquat (SCHMIDT
ou WULF).

Canevas pour la projection


polaire
équatoriale

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Les concentrations des pôles (ou de cercles) permettent de mettre en évidence les
familles des discontinuités qui existent dans un massif. On peut utiliser un
symbole particulier pour caractériser chaque famille de discontinuité: plans de
glissement, joints, failles

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Représentation par les grands cercles
dans le canevas de Schmidt

Représentation polaire

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Représentation polaire

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12. Stabilité des talus rocheux

12.1 Rappels d’analyse structurale


12.2 Mécanisme de base de la rupture des talus
12.3 Étude des différents modes de rupture: plane, en
coin, circulaire

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12.2 Mécanismes de base de la rupture des talus
12.2.1 Mode de rupture des talus rocheux

Rupture plane Rupture en coin Rupture circulaire

Rupture par
basculement Rupture de pied

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12.2.2 Mécanisme de base de la rupture des talus
On a en présence:
- les forces dues au poids W
- les forces dues à l’eau
- la force due au câble d’ancrage T
La force motrice c-à-d la force tendant à
faire glisser le bloc est donnée par:
M = W sinψ + V - T cosβ

Tandis que la résistance qui est due au


frottement et à la cohésion vaut:
R = CA + (W cosψ - U + T sin β ) .tgφ
C: Cohésion du matériau au contact bloc-talus
Φ: Angle de frottement interne
A: Surface de base du bloc
A l’équilibre limite on a M = R

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On peut alors définir le coefficient de sécurité du talus comme étant le rapport :

CA + (W cosψ - U + T sin β).tgφ


F=
W sinψ + V - Tcosβ

C'est le rapport de la force disponible pour résister au glissement à la force


tendant à provoquer ce glissement.

Le problème consiste donc à déterminer la géométrie de la surface de rupture en


vue d'évaluer les différentes composan-tes des forces qui sont en présence.

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12. Stabilité des talus rocheux

12.1 Rappels d’analyse structurale


12.2 Mécanisme de base de la rupture des talus
12.3 Étude des différents modes de rupture: plane, en
coin, circulaire

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12.3 Étude des différents modes de rupture
12.3.1 Rupture plane

Géométrie et représentation dans par grands cercles

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Conditions de rupture plane:
● Le plan de glissement doit avoir une
direction approximativement parallèle à
la face du talus (±20°)

● Le plan de glissement doit déboucher


dans la face du talus. C'est-à-dire que son
pendage doit être inférieur à celui de la
face du talus, ψf > ψp

● Le pendage du plan de rupture doit être


supérieur à l'angle de frottement de ce
plan, ψp > Φ

● Des surfaces de dégagement présentant


une résistance négligeable au glissement
doivent être présentes dans la masse
rocheuse pour définir les limites latérales
du glissement.

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Deux cas typiques peuvent être étudiés :

a) un talus ayant une fissure de tension dans la surface supérieur

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b) Un talus ayant une fissure de tension dans sa face

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Conformément à la théorie exposée sur les mécanismes de base de la rupture
des talus, le coefficient de sécurité de ce talus peut être calculée par la formule :
CA + (W . cosψ p − U − V . sinψ p ) tan φ
F=
W . sinψ p + V . cosψ p
 
 A = ( H − Z ). cos ecψ p 
 
 1 
avecU = γ w z w (H − Z ). cos ecψ p 
 2 
 1 
V = γ z
w w
2

2
La formule donnant le poids W dépend du cas considéré:

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[
- 1er cas: W = 1γ H 2 (1 - ( z )2 )cotψ p - cotψ
H f
]
[
- 2ème cas: W = 1γ H 2 (1 - z )2cotψ p(cotψ p.tanψ f - 1)
2 H
]
Il existe également une méthode de construction graphique

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12.3.2 Rupture en coin

Géométrie et représentation en grands cercles

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Conditions de rupture en coin:

● La direction de la ligne
d’intersection αi doit se situer
dans un intervalle d’environ 20°
par rapport à la direction de
pendage de la surface de talus αf

● Le pendage de la ligne
d’intersection (ψi) des 2 plans de
discontinuité doit être inférieur à
celui de la surface de talus ψi < ψf

● Le pendage de la ligne
d’intersection doit être supérieur
à l'angle de frottement du plan de
discontinuité ψp > Φ

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Ayant mesuré le pendage et la direction des plans de discontinuité A et B, on
détermine les éléments géométriques comme la direction du glissement grâce à
la projection stéréographique ou la projection de Lambert.

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Le facteur de sécurité du coin peut être exprimé schématiquement en supposant
qu’il n’y a que le frottement qui résiste au glissement et que l’angle de frottement
Φ est le même pour les deux plans A et B.
( R A + R B ) Tan φ
F =
W.sin ψ i
RA, RB = réactions normales des plans A et B

Les valeurs de ces réactions sont trouvées en résolvant horizontalement et


verticalement dans une vue le long de la ligne d’intersection:
W.cosψ i .sin β
R A + RB =
1
sin ξ
2
D’où on obtient le facteur de sécurité par:
Sin β tan φ
F = .
1 tan ψ i
sin ξ
2
Cette relation peut être compliquée par la prise en compte de la cohésion et de
l’action de l’eau
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12.3.3 Rupture par basculement

Géométrie et représentation en grands cercles

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Conditions de rupture par basculement

•La direction des discontinuités doit se situer dans un intervalle de plus ou


moins 30 degrés par rapport à la direction de la surface de talus. De plus,
le pendage des discontinuités doit être opposé à celui de la surface de
talus. Aussi, la direction de pendage des discontinuités αp doit se situer
dans un intervalle de 150 et 210 degrés par rapport à la direction de pendage de
la surface de talus (αf)

α f + 150° ≤ α p ≤ α f + 210°

•Afin que puisse se produire le glissement entre les colonnes rocheuses, la


normale au plan des discontinuités doit avoir une inclinaison inférieure à celle de
la surface de talus à laquelle on aura retranché l'angle de frottement interne. On
peut énoncer cette condition comme ceci :

(90 - ψ p ) ≤ (ψ f - φ p )

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Configurations de
rupture possibles
dans une
exploitation à ciel
ouvert

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Analyse du risque de rupture en paroi – Carrière Lemay

Risque de rupture plane Risque de rupture en coin

Risque de rupture par basculement

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